Les qualités géologiques d’un aquifère et les types de nappes
Qu’est-ce qu’un aquifère ? Un aquifère : couche souterraine unique ou multiple de roches d'une porosité et d’une perméabilité suffisantes pour permettre soit un courant significatif d'eau souterraine, soit le captage de quantités importantes d'eau souterraine. Un aquifère est une formation géologique ou une roche, suffisamment poreuse et/ou fissurée (qui peut stocker de l'eau) et perméable (où l'eau circule librement). Un aquifère est un milieu solide contenant de l’eau pouvant circuler de façon naturelle ou être mobilisée de façon artificielle (pompage). La présence d’une nappe d’eau souterraine dans le sous-sol est révélée par le recoupement d’un plan d’eau lors du forage de puits ou par la présence de sources. L’eau souterraine circule aisément lorsque le milieu qui la contient est suffisamment perméable. Dans les aquifères, la zone « saturée » est l’ensemble du milieu solide et de l’eau. L’aquifère est suffisamment conducteur d’eau souterraine pour permettre l’écoulement d’une nappe souterraine et le captage de quantités d’eau appréciables. Au-dessus de la zone saturée, l’aquifère peut comporter une zone « non saturée » où la présence d’eau peut être épisodique (au cours de la saison pluvieuse par exemple). L'aquifère est caractérisé par : • sa configuration (contours, dimensions, limites), • sa localisation dans le sous-sol (profondeur, épaisseur) • ses propriétés intrinsèques (granulométrie, pétrologie, géochimie, fissuration, déformation...). Les limites conditionnent les échanges entre l'aquifère et son environnement : limites imperméables (argiles, socle granitique non fissuré...) ou limites perméables responsables d'apports ou de pertes.
Différence entre aquifères et nappes
L’eau souterraine est contenue dans des couches géologiques appelées aquifères (du grec aqua : eau et fere : transporter), en fait elle occupe les espaces, fissures et pores, des roches – réservoirs qui constituent l’aquifère. Celui-ci est donc un réservoir souterrain naturel d’eau. Il se remplit en accumulant l’eau d’infiltration, et est situé au-dessus d’une couche imperméable qui empêche la fuite de l’eau vers les profondeurs. L’eau contenue n’est pas stagnante, et s’écoule en fait lentement. L’eau contenue dans un aquifère est une nappe. Une nappe peut être libre, c’est à dire que son niveau supérieur n’est pas limité par une couche géologique imperméable, Elle est alors alimentée directement par les précipitations atmosphériques et par l’infiltration des cours d’eau. Une nappe libre est aussi appelée phréatique (du grec phréa : puits) lorsqu’elle est au niveau le plus superficiel. Une nappe peut aussi être captive, c’est à dire que son niveau supérieur est limité par une couche imperméable, et que l’eau s’y trouve sous pression parfois, lorsque la nappe est suffisamment alimentée. Un aquifère possède deux caractéristiques essentielles, qui font que la nappe existe et est exploitable : • La porosité : c’est le nombre de trous minuscules que comporte les roches limitant l’aquifère se mesurant par le temps de saturation entière de l’aquifère . De cela, et donc du type de roche que représente l’aquifère, et du volume de l’aquifère, va dépendre la capacité de stockage de l’aquifère, qui a bel et bien une fonction d’accumulation. • La perméabilité : la roche laisse circuler l’eau entre ses pores et ses fissures, qui communiquent entre eux. La perméabilité se mesure par le débit d’eau, en litres par heure, obtenu à travers une surface d’un mètre carré de nappe, avec une circulation verticale du liquide. Différents types d'aquifères On distingue les aquifères poreux des aquifères lamellés _ Dans les aquifères poreux (aquifères libres), l'eau est contenue dans les pores ouverts de la roche et peut y circuler librement (sables, craie, graviers, grès, scories volcaniques, etc.). La perméabilité est matricielle. _ Dans les aquifères fissurés, l'eau est contenue et circule dans les failles, fissures ou diaclases de la roche (calcaires, granites, coulées volcaniques etc.). La perméabilité est fissurale. Ces aquifères sont libres ou captifs selon s'ils sont recouverts ou non de couches sédimentaires argileuses ou marneuses. _ Les aquifères karstiques sont des systèmes complexes particuliers associant une zone superficielle plus ou moins fissurée et insaturée (en eau) servant de zone d'infiltration, et une zone inférieure fissurée, présentant également des conduits, grottes etc. Cette zone est saturée en dessous d'un certain niveau et l'eau circule avec de grandes vitesses comparativement aux systèmes poreux. Les argiles sont des roches qui peuvent contenir une grande quantité d'eau du fait de leur porosité élevée. Les différents types de nappes et leurs caractéristiques Nappes libres / nappes captives • une nappe est libre lorsqu'elle communique directement avec la surface, sa recharge provient directement de l'infiltration verticale à partir de la surface du sol. • une nappe est captive lorsqu'un écran imperméable la sépare de la surface (par exemple une couche argileuse ou marneuse imperméable), la nappe est alors « emprisonnée » sous pression entre deux couches imperméables ; sa recharge s'effectue latéralement dans des espaces où la nappe devient libre ou au contact de matériaux semi-perméables. Nappes en milieu fissuré / nappes en milieu poreux • En milieu fissuré, l'eau circule dans des fissures entre des blocs de roche peu ou pas perméables : failles, diaclases, karsts (cavités de dissolution ouvertes dans les roches carbonatées). • En milieu poreux, les grains de la roche sont séparés par des vides communiquant entre eux au sein desquels l'eau peut circuler.
Caractéristiques des nappes
Une nappe est en fait un système constamment en mouvement, on dit qu’elle est hydrodynamique : • Une nappe reçoit de l’eau par l’intermédiaire des eaux de pluie surtout, s’infiltrant dans le sol et alimentant l’aquifère, plus ou moins selon que la nappe est superficielle et a ainsi une surface de réception plus étendue, ou qu’elle est profonde. Une nappe peut aussi recevoir de l’eau d’une rivière ou d’une autre nappe, mais ceci est moins fréquent. • Une nappe perd de l’eau, par ses exutoires naturels, correspondant à des points bas de la surface piézométrique, qui sont ponctuels (sources) ou plus diffus lorsque cela se produit par exemple à travers une couche semi-imperméable. • Une nappe fait partie d’un système d’interconnections entre divers cours d’eau, diverses nappes qui s’alimentent entre elles, et qui drainent l’eau des précipitations vers la mer à des vitesses variables