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Sida et Covid-19 :
«Aujourd'hui, c'est un peu
la même inconnue»
Par Eric Favereau (https://www.liberation.fr/auteur/1848-eric-favereau)
— 7 avril 2020 à 11:07
Dans la Marche des fiertés LGBT, à Paris, le 20 juin 1987. Jean-Marie Le Pen venait de
proposer l'instauration de «sidatoriums». Photo Alain Nogues. Sygma. Getty Images
Pionnier de la prise en charge des malades du
VIH et codécouvreur du virus, Willy
Rozenbaum souligne les différences mais
aussi certaines similitudes avec le Covid-19.
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Dépister
C’est d’ailleurs sur la question du dépistage que Willy Rozenbaum se montre
le plus ferme, à l’appui de l’expérience passée. «Dans les premières années
du sida, on était tous un peu réticents face au dépistage. On se disait "à
quoi bon ?" Si on est infecté, pourquoi le faire vu qu’il n’y a pas de
traitement, et si on n’est pas infecté, alors il faut simplement continuer à
faire attention. Donc, on ne poussait pas trop au dépistage. Or on l’a
compris plus tard : si vous vous savez infecté, ça change tout, alors vous
faites attention et vous n’avez plus le même comportement. Donc, dès que
c’est possible, il faut dépister», tranche-t-il. Autre réflexion : «La grande
différence entre Covid-19 et le VIH, c’est que le Covid-19 est sacrément
contagieux, tout avance très vite. Et puis, le VIH, au début, induisait un
décès quasi inéluctable. C’était un pronostic de mort. Là, on est dans une
maladie dont les gens vont guérir naturellement à plus de 90%.»
Des «coronatoriums» ?
Une hypothèse alerte Willy Rozenbaum. «On a appris avec le VIH que pour
qu’une personne modifie son comportement, il faut qu’elle adhère aux
mesures prises. Là, on évoque le fait d’isoler des personnes, de faire donc
un dépistage ciblé, avec le risque en quelque sorte d’aller vers des
"coronatoriums"… Or, je sais d’expérience que c’est une mesure qui n‘est
pas une mesure optimale.»