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MALI / AFRIQUE
SOMMAIRE
La croissance urbaine se traduit par un étalement urbain alors que la ville se caractérise par
une faible hauteur des constructions, une faible densité du bâti et de population1. Elle s’opère
en premier lieu dans les quartiers périphériques, où l’aménagement urbain et les services
municipaux de base font particulièrement défaut.
Un décalage se constate entre le territoire vécu et le territoire institutionnel sur lequel
s’exercent les politiques publiques municipales. La constitution d’une agglomération induit
nécessairement un changement d’échelle dans le mode de gestion du territoire.
Dans ce contexte, la capitale du Mali est confrontée à un double enjeu :
• investir pour réaliser des infrastructures d’assainissement, d’adduction en eau potable,
de voirie, de déchets et garantir leur pérennité de fonctionnement. L’enjeu de
rattrapage des services urbains de base est d’autant plus difficile à surmonter que
l’étalement urbain génère des surcoûts pour la collectivité.
• maîtriser et orienter la croissance urbaine dont les dynamiques à l’œuvre préfigurent
une région, moteur de l’économie nationale, dépassant les limites administratives
actuelles.
1
La densité du périmètre urbain de Bamako est estimée à 48,4 habitants/ha (1 809 106 habitants pour 23781 ha)
ce qui paraît très faible au regard d’autres métropoles de la sous-région (80 habitants/ha pour Douala, et 122
habitants/ha pour Dakar). A titre de comparaison, la densité de Paris est de 200 habitants/ha.
La situation de l’assainissement sous ses différentes formes est préoccupante. La collecte des
déchets solides n’est que partielle faute de lieux de dépôts, tandis que moins de 8 % de la
population dispose d’un assainissement fonctionnel pour ses eaux usées.
Un schéma directeur de Bamako pour l’assainissement liquide - le SDAB - a été élaboré en
2008 sur financement de la Banque Africaine de Développement. Ce document, réalisé en
étroite concertation entre les différentes parties prenantes, fixe un cadre institutionnel et
technique pour l’assainissement de la capitale, ainsi que des objectifs prioritaires à l’horizon
2010.
La question de la mobilisation de ressources financières qui permettraient aux communes
d’assurer l’entretien des infrastructures et des équipements dont elles ont la charge fait l’objet
d’une étude de faisabilité. Il est envisagé de mettre en place une redevance urbaine qui
s’appliquerait en zone urbaine et se substituerait à la taxe municipale.
Du 23 au 25 février 2010, un forum sur le développement urbain a été organisé à l’initiative
de la Mairie du District, avec l’appui de l’Agence Française de Développement. Ce forum
apparait, sans aucun doute, comme une première réponse à ce besoin de coordination des
actions en matière de développement urbain pour l’agglomération de Bamako. Les travaux en
ateliers ont fait émerger des problématiques prioritaires liées à l’assainissement et à
l’environnement urbain, à la mobilité, à l’aménagement et à la mobilisation des ressources
financières.
D’autre part, un certain nombre de documents stratégiques ont été adoptés, ayant placé
l’assainissement au cœur des politiques nationales de lutte contre la pauvreté : la Politique
Nationale de Protection de l'Environnement (PNPE) adoptée en 1998, la Politique Nationale
d’Assainissement (PNA) adoptée en 2009.
Le 4ème Projet Urbain du Mali (PUM IV), qui s'apprête à être engagé, fournit la vision du
développement urbain à l’échelle du pays et des priorités d’actions. Son comité de pilotage
veille à la cohérence des programmes des partenaires techniques et financiers (ONG,
coopération décentralisée, bailleurs internationaux) au regard des choix transcrits dans le
PUM IV.
2 C’est un document-cadre qui sert de trame de négociation avec l’ensemble des partenaires techniques et
financiers étrangers.
L’AFD, désigné comme le chef de file des partenaires techniques et financiers du
développement urbain au Mali, et la Banque Mondiale ont souligné la nécessité de
coordonner les deux projets. Le schéma institutionnel du PADUB favorise cette approche par
son ancrage au niveau national.
I.3 - Enseignements retirés des activités principales de l’AFD et des autres acteurs de
l’aide française dans le secteur
Le présent projet s’inscrit aux côtés de trois autres projets récemment engagés ou en cours
d’instruction relevant du domaine de l’eau et de l’assainissement :
• le projet de renforcement de l’alimentation en eau potable de Bamako - CML1230 –
dont la convention de financement a été signée le 30 novembre 2009 ;
• le projet d’alimentation en eau potable de la ville de Bamako à partir de la localité de
Kabala, visant une alimentation en eau à moyen et long termes de la capitale, en cours
d’instruction – CML 1242.
• le projet CML 1296 d’assainissement du quartier de Baco Djicoroni de la commune V
en cours d’instruction.
L’AFD dispose par ailleurs au Mali des retours d’expériences acquis à l’occasion de projets
d’assainissement réalisés avec l’appui d’autres acteurs de la communauté internationale. Une
expérience très intéressante a ainsi été développée dans le cadre du Programme de
Développement Social Urbain (PDSU) de la commune 2, avec le concours des coopérations
française et luxembourgeoise. Elle a porté concomitamment sur l’aménagement de rues
(dallage) et le développement de l’assainissement (organisation de la pré-collecte des ordures
ménagères, réhabilitation d’ouvrages de drainage des eaux pluviales, mise en place de mini
égouts) dans le quartier de Missira. La population et les autorités communales s’y sont très
fortement impliquées. Ce projet a permis de démontrer qu’un impact économique peut être
induit par l’amélioration de la salubrité et de l’accessibilité d’un quartier : création de petits
commerces et d’ateliers artisanaux, avec incidence sur la fiscalité locale.
Le développement urbain est l’un des axes de coopération majeurs entre la France et le Mali.
Le projet, notamment sa composante « appui à la gestion urbaine », intègre la
complémentarité avec l’appui apporté aux autorités du District de Bamako depuis mars 2010
par le service de coopération de l’Ambassade de France, sous la forme d’une assistance
technique (une conseillère) placée auprès du Gouvernorat du District de Bamako. La mission
de cette conseillère est d’appuyer les acteurs de Bamako dans les secteurs de la gouvernance
urbaine et du développement urbain de la capitale, en veillant particulièrement à accompagner
les différents projets (investissement sur le terrain, cadrage prospectif, réforme
institutionnelle) et leurs réalisations. Elle apporte un appui à la mairie du District de Bamako
à travers un comité technique du développement urbain qui a été mis en place suite au 1er
forum du développement urbain de Bamako, organisé en février 2010 avec le soutien de
l’AFD. A ce titre, elle a été associée aux différentes missions de préparation du projet, dans le
but de trouver une meilleure synergie des actions. Ainsi, la présence de cette assistance
technique sera prise en compte dans la définition précise du volet « renforcement de capacités
» du projet.
Un autre axe de complémentarité entre le projet et les actions de la coopération française est à
trouver au niveau de l’une des composantes du Fond Social de Développement 2009 - 2011,
centré sur Bamako exclusivement, destinée au renforcement du rôle des groupements
féminins dans les quartiers. Il s'agit de renforcer les comités de développement des quartiers,
qui sont identifiés comme acteurs dans la mise en œuvre du projet.
Enfin, le PADUB pourra favoriser des synergies entre les coopérations décentralisées
présentes à Bamako, comme le Grand Lyon et la Communauté Urbaine de Strasbourg pour
des expertises de planification stratégique et d’organisation de la mobilité urbaine.
II - LE PROJET
II.1 - Finalité
La finalité du projet est l’amélioration des conditions de vie des habitants de Bamako et le
renforcement de la gestion urbaine à l’échelle de l’agglomération.
L’objectif est de rendre les collectivités locales responsables du projet. C’est pourquoi les
communes II et V seront maîtres d’ouvrage de la composante 1. Elles bénéficieront d’une
rétrocession en don des fonds de la composante 1.
L’État, via la DNCT, sera maître d’ouvrage. Pour garantir une appropriation locale, la CTAC,
cellule d’appui aux communes logée au District, assurera la maîtrise d’ouvrage déléguée de la
composante 2.
BENEFICIAIRE PRIMAIRE : République du Mali
MAITRISE D’OUVRAGE (BENEFICIAIRE FINAL) (MOA): Communes II et V de Bamako. La
Direction Nationale des Collectivités Territoriales sera maître d’ouvrage de la composante 2.
MAITRISE D’ŒUVRE SOCIALE (MOES) : prestataires spécialisés (ONG, bureaux d’études…)
MAITRISE D’OUVRAGE DELEGUEE (MOD) : une convention de maîtrise d’ouvrage déléguée
sera signée entre les Communes et un maître d’ouvrage délégué (agence d’exécution). Il sera
recruté sur appel d’offres pour la composante 1. Pour la composante 2 il est proposé que la
CTAC soit le maître d’ouvrage délégué.
MAITRISE D’ŒUVRE TECHNIQUE (MOE) : la maîtrise d’œuvre technique est assurée par des
bureaux d’études, architectes et/ou ONG qui seront sélectionnés au cours du projet.
Les signatures des deux conventions (prêt et subvention) seront effectuées entre l’AFD et
l’Etat du Mali. Les bénéficiaires finaux sont les collectivités II et V.
3
Centre de Formation des Collectivités Territoriales
La gestion du projet s’effectue à deux niveaux : national et local. Au niveau national, un
comité de pilotage interministériel sera créé spécifiquement pour assurer le pilotage
stratégique du projet. Ses missions seront également de tirer des enseignements afin de
constituer un référentiel pour le projet de la Banque Mondiale et favoriser la réplicabilité pour
tout autre projet visant à renforcer les maîtrises d’ouvrage des collectivités du Mali.
Le Comité de pilotage interministériel sera composé (i) du Ministère de l’Administration
Territoriale et des Collectivités Locales, (ii) du Ministère du Logement, des Affaires
Foncières et Urbaines, (iii) du Ministère de l’Environnement et de l’Assainissement, (iv) du
Ministère de l’Economie et des Finances et (v) de l’AFD et autres partenaires techniques et
financiers, notamment la Banque Mondiale, en observateurs. Les communes pourraient être
associées au comité de pilotage à certaines étapes-clés du projet.
Au niveau local, les communes II et V seront chargées du suivi de la mise en œuvre des
programmes de la composante 1, de la phase des études détaillées à la réalisation des travaux.
Elles seront assistées d’une maîtrise d’ouvrage déléguée sélectionnée sur appel d’offres parmi
les agences d’exécution. Les missions de maîtrise d’ouvrage déléguée seront définies par une
convention de maîtrise d’ouvrage déléguée. La maîtrise d’œuvre technique sera confiée à des
prestataires privés sur appel d’offres.
Un Comité de suivi technique sera créé spécifiquement pour d’une part suivre la mise en
œuvre des programmes par les communes et d’autre part veiller à la mise en œuvre du
programme de la composante 2.
Il sera composé de (i) la DNCT4, service déconcentré du MATCL, (ii) du PUM IV5 relevant
du MLAFU6, (iii) de la DNACPN7, service déconcentré du MEA8 et (iv) de l’unité de
coordination des deux composantes.
Bénéficiaires : communes II et V
C1.1 Travaux (80%) (en M€) 13,6
Maîtrise d'ouvrage déléguée et maîtrise d'œuvre sociale
C1.2 (15%)(en M€) 2,6
Imprévu (5%)(en M€) 0,8
4
Direction Nationale des Collectivités Territoriales
5
Projet Urbain du Mali IV
6
Ministère du Logement, des Affaires Foncières et Urbaines
7
Direction Nationale de l’Assainissement du Contrôle des Pollutions et des Nuisances
8
Ministère de l’Environnement et de l’Assainissement
II.6 - Nature et justification du produit financier proposé par l’AFD
Ces informations sont données à titre indicatif et ne préjugent pas de la décision finale du
maître d’ouvrage.
Observations
(mentionner ici les informations disponibles
Objet de la consultation :
sur le mode et la date (période) de
consultation.
Appel d’offres – 3ème trimestre 2011
Etude technique détaillée
Appel d’offres – 4ème trimestre 2011
Etude d’impact environnemental et social
Appels d’offres – 3ème trimestre 2012
Travaux d’infrastructures d’assainissement
Appel d’offre – 2ème trimestre 2012
Maitrise d’œuvre technique
Appel d’offres – 1er trimestre 2012
Maitrise d’œuvre sociale
Appels d’offres – 4ème trimestre 2011 / 1er
Assistance technique / composante « Gestion urbaine » trimestre 2012.
Liste des documents communicables sur demande
Ces documents sont la propriété du maître d’ouvrage et ne peuvent être communiqués sans
son autorisation.