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NCO

NOTE DE COMMUNICATION PUBLIQUE D’OPERATION

MALI / AFRIQUE

Projet d’Assainissement et de Développement urbain de Bamako

SOMMAIRE

I - LE SECTEUR ET LES ENJEUX ................................................................................................................... 2


I.1 - PRESENTATION DU SECTEUR ............................................................................................................ 2
I.2 - POLITIQUE DU GOUVERNEMENT ET IMPORTANCE POUR LE PAYS ...................................................... 3
I.3 - ENSEIGNEMENTS RETIRES DES ACTIVITES PRINCIPALES DE L’AFD ET DES AUTRES ACTEURS DE
L’AIDE FRANÇAISE DANS LE SECTEUR ............................................................................................. 4
I.4 - CONTRIBUTION AUX AXES STRATEGIQUES DE L’AIDE FRANÇAISE ET DE L’AFD .............................. 5
II - LE PROJET .................................................................................................................................................... 5
II.1 - FINALITE .......................................................................................................................................... 5
II.2 - OBJECTIFS SPECIFIQUES ................................................................................................................... 5
II.3 - CONTENU DU PROJET........................................................................................................................ 6
II.4 - INTERVENANTS ET MODE OPERATOIRE ............................................................................................. 9
II.5 - COUT ET PLAN DE FINANCEMENT ................................................................................................... 10
II.6 - NATURE ET JUSTIFICATION DU PRODUIT FINANCIER PROPOSE PAR L’AFD ..................................... 11
III - EVALUATION DES IMPACTS DU PROJET ........................................................................................ 11
III.1 - EFFETS ATTENDUS DU PROJET ........................................................................................................ 11
III.1.1 - Effets économiques ........................................................................................................................ 11
III.1.2 - Effets environnementaux et sociaux............................................................................................... 11
III.1.3 - Effets institutionnels ...................................................................................................................... 11
III.2 - DURABILITE DES EFFETS DU PROJET ............................................................................................... 12
IV - DISPOSITIF DE SUIVI - EVALUATION ET INDICATEURS ............................................................ 12
IV.1 - DISPOSITIF DE SUIVI-EVALUATION ................................................................................................. 12
IV.2 - INDICATEURS D’IMPACT ................................................................................................................. 12
I - LE SECTEUR ET LES ENJEUX

I.1 - Présentation du secteur

La croissance urbaine se traduit par un étalement urbain alors que la ville se caractérise par
une faible hauteur des constructions, une faible densité du bâti et de population1. Elle s’opère
en premier lieu dans les quartiers périphériques, où l’aménagement urbain et les services
municipaux de base font particulièrement défaut.
Un décalage se constate entre le territoire vécu et le territoire institutionnel sur lequel
s’exercent les politiques publiques municipales. La constitution d’une agglomération induit
nécessairement un changement d’échelle dans le mode de gestion du territoire.
Dans ce contexte, la capitale du Mali est confrontée à un double enjeu :
• investir pour réaliser des infrastructures d’assainissement, d’adduction en eau potable,
de voirie, de déchets et garantir leur pérennité de fonctionnement. L’enjeu de
rattrapage des services urbains de base est d’autant plus difficile à surmonter que
l’étalement urbain génère des surcoûts pour la collectivité.
• maîtriser et orienter la croissance urbaine dont les dynamiques à l’œuvre préfigurent
une région, moteur de l’économie nationale, dépassant les limites administratives
actuelles.

Un déficit de coordination en matière de gestion urbaine


Les six communes et le District de Bamako ne fonctionnent pas selon un lien hiérarchique. La
tutelle du District est assurée par le Ministère de l’Administration Territoriale et des
Collectivités Locales, alors que celle des Communes relève du Gouverneur du District de
Bamako, représentant de l’État chargé de veiller au respect des lois et règlements et de la
sauvegarde de l’intérêt général.
Les communes ont des compétences en matière de voirie, drainage et assainissement,
transports publics, équipements collectifs. Elles sont responsables de l’élaboration des
schémas d’aménagement et d’urbanisme et du plan d’occupation des sols. Le personnel
communal est relativement limité.
Le District a pour principale attribution la mise en œuvre et la gestion de certaines
infrastructures et équipements à vocation intercommunale au sein de l’agglomération. La
planification et l’organisation de l’espace au niveau de l’agglomération relève également de
sa responsabilité.
Les différents volets de la gestion urbaine sont fragmentés entre une multitude d’acteurs
(services des communes, du District, services déconcentrés, directions nationales des
ministères sectoriels) pour lesquels les attributions ne sont pas toujours claires, ce qui entraîne
indéniablement des problèmes de coordination, en particulier dans les domaines où la ville a
le plus de difficultés, à savoir l’assainissement liquide, la gestion des déchets solides et la
mobilité urbaine.

1
La densité du périmètre urbain de Bamako est estimée à 48,4 habitants/ha (1 809 106 habitants pour 23781 ha)
ce qui paraît très faible au regard d’autres métropoles de la sous-région (80 habitants/ha pour Douala, et 122
habitants/ha pour Dakar). A titre de comparaison, la densité de Paris est de 200 habitants/ha.
La situation de l’assainissement sous ses différentes formes est préoccupante. La collecte des
déchets solides n’est que partielle faute de lieux de dépôts, tandis que moins de 8 % de la
population dispose d’un assainissement fonctionnel pour ses eaux usées.
Un schéma directeur de Bamako pour l’assainissement liquide - le SDAB - a été élaboré en
2008 sur financement de la Banque Africaine de Développement. Ce document, réalisé en
étroite concertation entre les différentes parties prenantes, fixe un cadre institutionnel et
technique pour l’assainissement de la capitale, ainsi que des objectifs prioritaires à l’horizon
2010.
La question de la mobilisation de ressources financières qui permettraient aux communes
d’assurer l’entretien des infrastructures et des équipements dont elles ont la charge fait l’objet
d’une étude de faisabilité. Il est envisagé de mettre en place une redevance urbaine qui
s’appliquerait en zone urbaine et se substituerait à la taxe municipale.
Du 23 au 25 février 2010, un forum sur le développement urbain a été organisé à l’initiative
de la Mairie du District, avec l’appui de l’Agence Française de Développement. Ce forum
apparait, sans aucun doute, comme une première réponse à ce besoin de coordination des
actions en matière de développement urbain pour l’agglomération de Bamako. Les travaux en
ateliers ont fait émerger des problématiques prioritaires liées à l’assainissement et à
l’environnement urbain, à la mobilité, à l’aménagement et à la mobilisation des ressources
financières.

I.2 - Politique du gouvernement et importance pour le pays

La politique du gouvernement malien associe étroitement lutte contre la pauvreté et


développement des services sociaux de base, en particulier l’accès à l’eau et à
l’assainissement. Cette approche a été réaffirmée dans le Cadre Stratégique pour la Croissance
et la Réduction de la Pauvreté (CSCRP2) préparé pour la période 2007-2011, au sein duquel
l’assainissement a été reconnu comme un élément-clé.

D’autre part, un certain nombre de documents stratégiques ont été adoptés, ayant placé
l’assainissement au cœur des politiques nationales de lutte contre la pauvreté : la Politique
Nationale de Protection de l'Environnement (PNPE) adoptée en 1998, la Politique Nationale
d’Assainissement (PNA) adoptée en 2009.

Le 4ème Projet Urbain du Mali (PUM IV), qui s'apprête à être engagé, fournit la vision du
développement urbain à l’échelle du pays et des priorités d’actions. Son comité de pilotage
veille à la cohérence des programmes des partenaires techniques et financiers (ONG,
coopération décentralisée, bailleurs internationaux) au regard des choix transcrits dans le
PUM IV.

Un projet de développement des infrastructures urbaines est actuellement en cours


d’instruction par la Banque Mondiale, dont la décision d’octroi est prévue en avril 2011. Son
objectif est « améliorer l’accès durable aux infrastructures et services urbains de base pour les
populations de Bamako et de quatre capitales régionales, Sikasso, Ségou, Kayes et Mopti,
particulièrement les habitants de quartiers défavorisés ».

2 C’est un document-cadre qui sert de trame de négociation avec l’ensemble des partenaires techniques et
financiers étrangers.
L’AFD, désigné comme le chef de file des partenaires techniques et financiers du
développement urbain au Mali, et la Banque Mondiale ont souligné la nécessité de
coordonner les deux projets. Le schéma institutionnel du PADUB favorise cette approche par
son ancrage au niveau national.

I.3 - Enseignements retirés des activités principales de l’AFD et des autres acteurs de
l’aide française dans le secteur

Le présent projet s’inscrit aux côtés de trois autres projets récemment engagés ou en cours
d’instruction relevant du domaine de l’eau et de l’assainissement :
• le projet de renforcement de l’alimentation en eau potable de Bamako - CML1230 –
dont la convention de financement a été signée le 30 novembre 2009 ;
• le projet d’alimentation en eau potable de la ville de Bamako à partir de la localité de
Kabala, visant une alimentation en eau à moyen et long termes de la capitale, en cours
d’instruction – CML 1242.
• le projet CML 1296 d’assainissement du quartier de Baco Djicoroni de la commune V
en cours d’instruction.
L’AFD dispose par ailleurs au Mali des retours d’expériences acquis à l’occasion de projets
d’assainissement réalisés avec l’appui d’autres acteurs de la communauté internationale. Une
expérience très intéressante a ainsi été développée dans le cadre du Programme de
Développement Social Urbain (PDSU) de la commune 2, avec le concours des coopérations
française et luxembourgeoise. Elle a porté concomitamment sur l’aménagement de rues
(dallage) et le développement de l’assainissement (organisation de la pré-collecte des ordures
ménagères, réhabilitation d’ouvrages de drainage des eaux pluviales, mise en place de mini
égouts) dans le quartier de Missira. La population et les autorités communales s’y sont très
fortement impliquées. Ce projet a permis de démontrer qu’un impact économique peut être
induit par l’amélioration de la salubrité et de l’accessibilité d’un quartier : création de petits
commerces et d’ateliers artisanaux, avec incidence sur la fiscalité locale.
Le développement urbain est l’un des axes de coopération majeurs entre la France et le Mali.
Le projet, notamment sa composante « appui à la gestion urbaine », intègre la
complémentarité avec l’appui apporté aux autorités du District de Bamako depuis mars 2010
par le service de coopération de l’Ambassade de France, sous la forme d’une assistance
technique (une conseillère) placée auprès du Gouvernorat du District de Bamako. La mission
de cette conseillère est d’appuyer les acteurs de Bamako dans les secteurs de la gouvernance
urbaine et du développement urbain de la capitale, en veillant particulièrement à accompagner
les différents projets (investissement sur le terrain, cadrage prospectif, réforme
institutionnelle) et leurs réalisations. Elle apporte un appui à la mairie du District de Bamako
à travers un comité technique du développement urbain qui a été mis en place suite au 1er
forum du développement urbain de Bamako, organisé en février 2010 avec le soutien de
l’AFD. A ce titre, elle a été associée aux différentes missions de préparation du projet, dans le
but de trouver une meilleure synergie des actions. Ainsi, la présence de cette assistance
technique sera prise en compte dans la définition précise du volet « renforcement de capacités
» du projet.

Un autre axe de complémentarité entre le projet et les actions de la coopération française est à
trouver au niveau de l’une des composantes du Fond Social de Développement 2009 - 2011,
centré sur Bamako exclusivement, destinée au renforcement du rôle des groupements
féminins dans les quartiers. Il s'agit de renforcer les comités de développement des quartiers,
qui sont identifiés comme acteurs dans la mise en œuvre du projet.
Enfin, le PADUB pourra favoriser des synergies entre les coopérations décentralisées
présentes à Bamako, comme le Grand Lyon et la Communauté Urbaine de Strasbourg pour
des expertises de planification stratégique et d’organisation de la mobilité urbaine.

I.4 - Contribution aux axes stratégiques de l’aide française et de l’AFD

La stratégie pluriannuelle de référence sur l’eau et l’assainissement (CICID de mars 2005) et


le cadre d’intervention sectoriel eau et assainissement de l’AFD entendent développer une
approche élargie de l'hydraulique de proximité.
Dans le cas du Mali, le Document Cadre de Partenariat (DCP) signé avec la France a
également retenu l’eau et l’assainissement comme secteurs de concentration, aux côtés de
l’éducation et de l’appui aux secteurs productifs.
Depuis 2009, l’orientation retenue a amené l’AFD à focaliser ses interventions en milieu
urbain, principalement à Bamako, en raison de l’absence de toute présence de bailleurs de
fonds significatifs sur Bamako, mais également en complémentarité de l’appui au
développement du secteur privé - secteur productif à fort contenu en main d’œuvre et valeur
ajoutée locale. La récente visite au Mali (août 2009) du Secrétaire d’Etat français à la
Coopération et à la Francophonie a été l’occasion de réaffirmer ces engagements.
D’une façon plus générale, et en cohérence avec la réorientation de son action vers l’espace
urbain, l’AFD s’est positionnée depuis 2008 comme chef de file du groupe sectoriel
« développement urbain » des partenaires techniques et financiers du Mali.

II - LE PROJET

II.1 - Finalité
La finalité du projet est l’amélioration des conditions de vie des habitants de Bamako et le
renforcement de la gestion urbaine à l’échelle de l’agglomération.

II.2 - Objectifs spécifiques


Les objectifs spécifiques sont :
• l’amélioration de l’environnement urbain,
• le renforcement des capacités de gestion urbaine aux niveaux communal et
intercommunal,
• la mise en place d’une politique de maîtrise de l’urbanisation et d’un développement
spatial équilibré,
• l’amélioration des ressources financières des collectivités locales,
• l’amélioration de la mobilité dans l’agglomération.
II.3 - Contenu du projet
Le projet se décline en deux composantes :
• composante 1 « Assainissement »: Réalisation d’infrastructures d’assainissement
intégré à travers deux projets pilotes (17 MEUR)
• composante 2 « Gestion urbaine » : Renforcement des capacités en matière de gestion
urbaine (3 MEUR dont 1 MEUR de subvention)
Par le biais de deux projets pilotes, la composante 1 « Assainissement » vise à promouvoir la
mise en œuvre du programme d’assainissement par une maîtrise d’ouvrage locale assistée par
un maître d’ouvrage délégué. Plusieurs agences d’exécution existent à Bamako : CTAC,
ANGESEM, ANGEROUTE. Chaque commune procèdera par appel d’offres pour désigner sa
maîtrise d’ouvrage déléguée, en charge du suivi de l’exécution des travaux. Les projets pilotes
constitueront une base opérationnelle à disposition des autres collectivités dans le cadre de la
composante 2 « Gestion urbaine ».

Composante 1 (C. 1). Assainissement intégré par projets-pilotes


La composante 1 comprend deux sous-composantes :
• C1.1. : Une phase Travaux à Haute Intensité de Main d’Œuvre (HIMO)
• C.1.2. : Une maîtrise d’œuvre sociale (MOES) pour des actions d’accompagnement et
de sensibilisation de la population afin de favoriser l’adoption de bonnes pratiques en
matière de propreté publique.
Une étude de définition préfigurant un programme d’assainissement intégré a été réalisée en
2010. L’ensemble des solutions techniques retenues comprend des aménagements de
proximité situés en domaine public, adaptés aux pratiques des populations : réseaux de mini
égouts et système décentralisé de traitement, aménagement d’un collecteur pluvial,
équipement des concessions en lavoirs, couverture des caniveaux existants, pavage et dallage
complet du linéaire de voirie non revêtu, collecte des déchets et réalisation d’un dépôt de
transit.
Des études détaillées sont prévues au démarrage du projet, afin d’élaborer un programme
précis de réalisations. Elles couvriront les différentes étapes courant de la faisabilité jusqu’aux
dossiers d’appel d’offres.

1/ Réseau de mini égouts et système décentralisé de traitement


Les mini-égouts ont l’avantage de pouvoir distinguer les eaux grises (eaux de lessive,
vaisselle, douche) des eaux noires (eaux de toilettes comprenant les excrétas). Cette solution
technique répond à la problématique majeure que constitue le rejet des eaux grises dans le
réseau pluvial ou directement sur la voie publique, en assurant leur collecte.
D’un point de vue économique, les avantages sont multiples :
• le coût d’un tel réseau est modéré, face à un réseau collectif complet, du fait de
l’utilisation de tuyaux PVC enterrés à faible profondeur ;
• le fonctionnement gravitaire permis par la faible charge des eaux grises permet
également de produire un réseau à des coûts modérés ;
• la simplicité technique conduit à une réduction des coûts d'entretien et maintenance ;
• les coûts de traitement sont également faibles, car les charges d'eaux grises sont très
inférieures à celles des eaux vannes ;
• le système permet une répartition de la charge financière d'assainissement sur les
ménages, tant en ce qui concerne la réalisation des ouvrages que leur maintenance
(vidange), de par les faibles montants nécessaires ;
• enfin, ce type de réseau facilite la promotion du secteur privé localisé et décentralisé, à
travers les entreprises de maçonnerie et la fourniture d'éléments d'ouvrages
individuels, ainsi que les entreprises de vidange.
En parallèle, ce principe technique impose la nécessité d’équiper la population en lavoirs
situés dans les concessions (propriétés foncières regroupant plusieurs propriétaires), pour
recueillir de manière efficace les eaux de lessive et vaisselle.
Concernant le système d’épuration, le traitement de ces effluents est possible par des stations
décentralisées de type DEWATS (decentralised water sanitation). Les modèles utilisés
actuellement à Bamako sont de type fosse septique à deux compartiments pour le traitement
primaire, suivie d’un filtre à sable et charbon pour le traitement secondaire, puis d’un rejet
dans un collecteur ou un marigot situé à proximité.

2/ Aménagement d’un collecteur pluvial


Ce dispositif doit être installé sur les voies non équipées d’un système de drainage des eaux
pluviales, pour lutter contre les rejets d’eaux grises et la stagnation d’eaux de pluies.

3/ La couverture des caniveaux existants


La période des pluies s’étendant sur une partie limitée de l’année (de juin à août), le réseau de
caniveaux à ciel ouvert peut en effet apparaître inutile, aux yeux des populations et constituer
ainsi un réceptacle au dépôt des déchets et au rejet des eaux usées de la concession.
La couverture des caniveaux correspond à une demande sociale, ainsi qu’à une demande de
l’ensemble des acteurs techniques rencontrés, qui considèrent que cela permettrait d’apporter
une réponse immédiate et pragmatique à l’accumulation de déchets solides dans ces ouvrages.
Toutefois, l’entretien peut être rendu plus complexe sur un système couvert, en particulier si
les dalles ne sont pas manipulables aisément par les techniciens. La couverture apparaît donc
nécessaire, mais en préservant un accès facile pour l’entretien, par la mise en place de dalles
facilement manipulables, ne nécessitant pas d’engin de levage.

4/ Le pavage et le dallage complet du linéaire de voirie non revêtu


L’option de revêtir l’ensemble des voiries présente plusieurs avantages : meilleure visibilité
du projet, sortie d’insalubrité de l’ensemble du quartier, gestion facilitée des écoulements
pluviaux. La nécessité d’intervenir sur l’ensemble des voiries pour la pose des mini égouts et
la réalisation du réseau pluvial conforte cette orientation : les travaux devant prendre place sur
l’ensemble du réseau viaire existant, le revêtement des voiries est ainsi facilement intégré
dans le projet.
5/ Collecte des déchets solides et réalisation d’un dépôt de transit
La collecte des déchets solides par les Groupements d’Intérêt Economique (GIE : petites
entreprises privées assurant la fonction de collecte de déchets) doit être couplée par des dépôts
de transit, étape intermédiaire avant la dépose à une décharge finale.
Concernant l’équipement des GIE, les équipements motorisés sont à favoriser pour remplacer
les charrettes, en intégrant la problématique de l’entretien de ces équipements.

Choix des deux Communes cibles


Les deux communes ont été identifiées selon un certain nombre de critères techniques et
institutionnels :
• Commune II : commune centrale, soumise à une pression urbaine forte de par l’afflux
quotidien de population en provenance du reste de l’agglomération. Les projets déjà
réalisés dans la commune sont multiples : réseaux eaux usées (collectif et mini
égouts), revêtement des voiries. D’un point de vue technique, la proximité de la station
de lagunage de Sotuba peut permettre d’envisager un rejet des eaux collectées dans cet
équipement.
• Commune V : située en rive droite, sa population est en forte expansion. Elle
comprend de nombreux quartiers populaires, non équipés, avec des besoins importants
de rattrapage, en particulier en voirie et réseau pluvial. Le dynamisme de l’équipe
municipale, qui a pris l’initiative de produire son programme triennal d’assainissement
pour traduire sa vision d’un aménagement communal démontre une capacité de
maîtrise d’ouvrage. De plus, la commune V sera l’un des principaux bénéficiaires de
la future station de traitement d’eau de Kabala. L’amélioration de l’assainissement en
prévision d’une augmentation de la desserte en eau est donc parfaitement justifiée.

Composante 2 (C.2). Gestion urbaine


La composante 2 vise l’amélioration de la gestion urbaine par le renforcement des capacités
des services techniques des communes et du District.
Elle comprend trois sous-composantes :
• C.2.1. : La réalisation d’études détaillées pour préciser les solutions techniques et la
programmation des travaux d’assainissement, l’actualisation d’un schéma directeur, la
réalisation d’un plan de déplacements urbains.
• C.2.2. : La préfiguration d’une agence d’urbanisme à l’échelle de l’agglomération,
cellule de réflexion et d‘action travaillant sur les problématiques de planification et
mobilité urbaine avec les collectivités de Bamako et dotée d’outils de gestion urbaine
(cadastre, SIG)
• C.2.3. : De l’assistance technique et des expertises en planification urbaine et des
transports.
Une maîtrise d’ouvrage déléguée est prévue pour faciliter la mise en œuvre du programme de
renforcement de capacités.
Au regard des thématiques variées de la composante, l’assistance technique prendra trois
formes:
- une assistance technique permanente, placée au niveau de la maîtrise d’ouvrage
déléguée pour identifier les besoins de formation et les expertises, ainsi qu’assurer le
suivi des deux composantes
- des bureaux d’études pour des contrats de prestations spécifiques (études, formations)
- des consultants indépendants pour des missions de formation.
La composante prévoit les points d’affectation suivants en lien avec la gestion urbaine :
• Réalisation d’un cadastre unique et d’un SIG. La fiscalité locale, mais également la
planification urbaine, la planification des transports et plus généralement la gestion
urbaine ne peuvent se faire sans un outil cadastral lié à une base de données. C’est à
partir d’un outil cartographique harmonisé que peut être informatisé un système de
fiscalité locale et produit des tableaux de bord pour éclairer les décideurs sur les
orientations souhaitables du développement urbain.
• Formations aux services techniques des collectivités : appui à la mise en place de
services municipaux, passation de marchés publics, fiscalité et finances locales,
gestion foncière, planification urbaine et planification des transports. Un renforcement
de capacités du CFCT3 sera apporté. Des consultants internationaux pourront
également réaliser des missions de formation ponctuelle.

II.4 - Intervenants et mode opératoire

2.4.1 Montage institutionnel

L’objectif est de rendre les collectivités locales responsables du projet. C’est pourquoi les
communes II et V seront maîtres d’ouvrage de la composante 1. Elles bénéficieront d’une
rétrocession en don des fonds de la composante 1.
L’État, via la DNCT, sera maître d’ouvrage. Pour garantir une appropriation locale, la CTAC,
cellule d’appui aux communes logée au District, assurera la maîtrise d’ouvrage déléguée de la
composante 2.
BENEFICIAIRE PRIMAIRE : République du Mali
MAITRISE D’OUVRAGE (BENEFICIAIRE FINAL) (MOA): Communes II et V de Bamako. La
Direction Nationale des Collectivités Territoriales sera maître d’ouvrage de la composante 2.
MAITRISE D’ŒUVRE SOCIALE (MOES) : prestataires spécialisés (ONG, bureaux d’études…)
MAITRISE D’OUVRAGE DELEGUEE (MOD) : une convention de maîtrise d’ouvrage déléguée
sera signée entre les Communes et un maître d’ouvrage délégué (agence d’exécution). Il sera
recruté sur appel d’offres pour la composante 1. Pour la composante 2 il est proposé que la
CTAC soit le maître d’ouvrage délégué.
MAITRISE D’ŒUVRE TECHNIQUE (MOE) : la maîtrise d’œuvre technique est assurée par des
bureaux d’études, architectes et/ou ONG qui seront sélectionnés au cours du projet.

2.4.2 Mise en œuvre du projet

Les signatures des deux conventions (prêt et subvention) seront effectuées entre l’AFD et
l’Etat du Mali. Les bénéficiaires finaux sont les collectivités II et V.

3
Centre de Formation des Collectivités Territoriales
La gestion du projet s’effectue à deux niveaux : national et local. Au niveau national, un
comité de pilotage interministériel sera créé spécifiquement pour assurer le pilotage
stratégique du projet. Ses missions seront également de tirer des enseignements afin de
constituer un référentiel pour le projet de la Banque Mondiale et favoriser la réplicabilité pour
tout autre projet visant à renforcer les maîtrises d’ouvrage des collectivités du Mali.
Le Comité de pilotage interministériel sera composé (i) du Ministère de l’Administration
Territoriale et des Collectivités Locales, (ii) du Ministère du Logement, des Affaires
Foncières et Urbaines, (iii) du Ministère de l’Environnement et de l’Assainissement, (iv) du
Ministère de l’Economie et des Finances et (v) de l’AFD et autres partenaires techniques et
financiers, notamment la Banque Mondiale, en observateurs. Les communes pourraient être
associées au comité de pilotage à certaines étapes-clés du projet.
Au niveau local, les communes II et V seront chargées du suivi de la mise en œuvre des
programmes de la composante 1, de la phase des études détaillées à la réalisation des travaux.
Elles seront assistées d’une maîtrise d’ouvrage déléguée sélectionnée sur appel d’offres parmi
les agences d’exécution. Les missions de maîtrise d’ouvrage déléguée seront définies par une
convention de maîtrise d’ouvrage déléguée. La maîtrise d’œuvre technique sera confiée à des
prestataires privés sur appel d’offres.
Un Comité de suivi technique sera créé spécifiquement pour d’une part suivre la mise en
œuvre des programmes par les communes et d’autre part veiller à la mise en œuvre du
programme de la composante 2.
Il sera composé de (i) la DNCT4, service déconcentré du MATCL, (ii) du PUM IV5 relevant
du MLAFU6, (iii) de la DNACPN7, service déconcentré du MEA8 et (iv) de l’unité de
coordination des deux composantes.

II.5 - Coût et plan de financement

Total financement AFD (en M€) 20


dont PTCC (en M€) 19
dont subvention (en M€) 1

Composante 1 Infrastructures d’assainissement intégré (en M€) 17,0

Bénéficiaires : communes II et V
C1.1 Travaux (80%) (en M€) 13,6
Maîtrise d'ouvrage déléguée et maîtrise d'œuvre sociale
C1.2 (15%)(en M€) 2,6
Imprévu (5%)(en M€) 0,8

Composante 2 Appui à la gestion urbaine (en M€) 3,0

Bénéficiaires : communes et District


C2.1 Etudes 1,0
C2.2 Préfiguration d'une Agence d'agglomération 1,0
C2.3 Assistance technique / expertise 0,8
Imprévu 0,2

4
Direction Nationale des Collectivités Territoriales
5
Projet Urbain du Mali IV
6
Ministère du Logement, des Affaires Foncières et Urbaines
7
Direction Nationale de l’Assainissement du Contrôle des Pollutions et des Nuisances
8
Ministère de l’Environnement et de l’Assainissement
II.6 - Nature et justification du produit financier proposé par l’AFD

L’AFD intervient avec deux types de produits financiers :


• un Prêt Très Concessionnel Contracyclique (PTCC) accordé à l’Etat, d’un montant de
19 millions euros. Le taux d’intérêt sera de 1% et remboursable sur une durée de 25-
30 ans, dont un différé de 5 à 10 ans.
• Une subvention de 1 million euros en appui à la maîtrise d’ouvrage.

III - EVALUATION DES IMPACTS DU PROJET

III.1 - Effets attendus du projet

III.1.1 - Effets économiques


La réalisation des ouvrages aura un impact bénéfique sur l’emploi local car les travaux seront
réalisés avec une haute intensité de main d’œuvre (HIMO).
La réalisation des réseaux d’assainissement et les aménagements urbains concomitants
créeront une revalorisation du foncier et de l’immobilier, dont pourront bénéficier les
propriétaires et favoriseront le développement de commerces.
La structuration de services publics d’entretien des réseaux d’assainissement et de collecte des
déchets sur la base d’une contractualisation avec les prestataires et d’un suivi par la
collectivité, constitue des opportunités d’emploi et de formation professionnelle en faveur de
la population.
La régularité et la qualité du service public faciliteront l’acceptation par la population du
paiement d’une redevance locale à la collectivité.

III.1.2 - Effets environnementaux et sociaux


Le projet a pour objectif l’amélioration de l’environnement urbain, notamment par la maîtrise
du foncier pour lutter contre l’urbanisation des zones sensibles (berges du fleuve, terres
agricoles). Les ouvrages de drainage permettront une diminution des inondations, des eaux
stagnantes et des maladies liées.
La réalisation des travaux permettra la création d’emplois. Les communes pourront, durant
une phase préalable à la mise en place d’un service public d’entretien structuré, inciter les
comités de quartiers à organiser des équipes chargées de l’entretien et du bon fonctionnement
des réseaux. Cette mesure est néanmoins temporaire afin de permettre la mise en place d‘un
véritable service public dédié. Une étude d’impact social et environnemental est prévue en
amont des travaux.

III.1.3 - Effets institutionnels


La composante « Gestion urbaine » aura un impact positif notable sur le renforcement de la
coordination et l’organisation d’un dispositif de concertation intercommunale.
Enfin, le projet doit améliorer les compétences des services techniques et augmenter les
capacités de financement (fonctionnement et investissement) des communes.
Le rôle de la fiscalité locale dans le développement des services publics est essentiel, et
l’augmentation des ressources financières des communes amènera sans doute une
amélioration de l’accès des populations aux services publics.

III.2 - Durabilité des effets du projet


Les investissements réalisés auront une durée de vie de plusieurs dizaines d’années. Le
programme de la composante « Assainissement », une fois réalisé, sera suivi de la constitution
d’une activité d’entretien et de collecte des déchets sur la base d’une contractualisation entre
prestataires et la municipalité. La mise en place d’une redevance urbaine et la montée en
puissance des équipes municipales permettront de financer et veiller à la bonne exécution
d’un service public.

IV - DISPOSITIF DE SUIVI - EVALUATION ET INDICATEURS

IV.1 - Dispositif de suivi-évaluation


L’unité de coordination rendra compte de l’état d’avancement des deux composantes auprès
du comité de suivi technique.
Les maîtres d’ouvrage constitueront des unités de coordination de projet qui travailleront en
partenariat avec la maîtrise d’ouvrage déléguée. Les maîtres d’ouvrages délégués et
opérateurs devront produire des rapports d’activités et feront l’objet d’audits financiers et
qualité.
Des missions régulières du siège de l’AFD viendront compléter le dispositif de suivi.
Une évaluation à mi-parcours sera programmée, ainsi qu’une évaluation rétrospective à la fin
du projet.

IV.2 - Indicateurs d’impact

Nombre de personnes gagnant accès à un système d’assainissement


40 000
amélioré
Nombre d’usagers des voies terrestres réhabilitées ou créées 60 000
Longueur de voies terrestres réhabilitées ou créées 10 km
Nombre de personnes bénéficiant d’un service de collecte et d’évacuation
40 000
des déchets solides dans des conditions sanitaires satisfaisantes.
Information sur les opportunités de soumissionner

Ces informations sont données à titre indicatif et ne préjugent pas de la décision finale du
maître d’ouvrage.

Observations
(mentionner ici les informations disponibles
Objet de la consultation :
sur le mode et la date (période) de
consultation.
Appel d’offres – 3ème trimestre 2011
Etude technique détaillée
Appel d’offres – 4ème trimestre 2011
Etude d’impact environnemental et social
Appels d’offres – 3ème trimestre 2012
Travaux d’infrastructures d’assainissement
Appel d’offre – 2ème trimestre 2012
Maitrise d’œuvre technique
Appel d’offres – 1er trimestre 2012
Maitrise d’œuvre sociale
Appels d’offres – 4ème trimestre 2011 / 1er
Assistance technique / composante « Gestion urbaine » trimestre 2012.
Liste des documents communicables sur demande

Ces documents sont la propriété du maître d’ouvrage et ne peuvent être communiqués sans
son autorisation.

Objet du document Disponibilité

Synthèse de l’étude de faisabilité Non

Etude d’impact environnemental et social Non

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