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INTRODUCTION
2- La permanence de l’Etat
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En dépit de l’instabilité des gouvernements et des institutions encore mal
affermies, la IVe République se caractérise par le consensus autour de certains principes
issus de la Résistance, comme la solidarité nationale, la modernisation de la France
par l’administration, la démocratisation de la société et une économie de marché
encadrée par un É tat régulateur. Il reprend son fonctionnement normal, se dote à partir
de 1945 d’un outil visant à créer une administration puissante, l’ENA (É cole Nationale
d’Administration). Cette école forme de hauts-fonctionnaires dont la République a
besoin pour réformer et administrer le pays. (Doc 1 p 298). En plus, le personnel
politique est demeuré assez stable : sur les 227 ministres de la IV e République, 66 ont
appartenu à plus de trois gouvernements.
Sous la IVe République, l’Etat étend son champ d’action à de nouveaux domaines.
*La Sécurité Sociale est créée en 1945. Elle a pour rô le de couvrir les principaux
risques (maladie) et d’assurer la retraite des salariés et des travailleurs. On parle d’État-
providence pour désigner un système qui accorde un rô le social important à l’É tat qui,
par la redistribution des revenus, augmente le niveau de vie, soutient la consommation
et donc la croissance économique (doc 2 p 297). Les droits sociaux des travailleurs (droit
au travail, droit syndical, droit de grève, droit à l’accès à l’instruction et à la culture) ainsi
qu’une égalité entre les sexes (22 avril 1944, droit de vote) sont définis par la
constitution de 1946.
*Le rôle économique de l’É tat est renforcé par la nationalisation de l’économie,
notamment dans les secteurs bancaires (Crédit agricole, Crédit Lyonnais, Société
Générale), de l’énergie (EDF, GDF) mais aussi des transports (Air France, Renault).
L’Etat devient ainsi le premier entrepreneur, le premier investisseur du pays et emploie
près de 10% des actifs. Dès 1946, De Gaulle crée le Commissariat Général au Plan
dont la vocation est d’orienter le développement de l’économie française en indiquant
quels secteurs réformer ou encourager (doc 1 p 297).
Par la suite, les rapports entre De Gaulle et les autres partis politiques se dégradent
conduisant à sa démission le 20 janvier 1946. Mais il revient au pouvoir à la faveur de la
guerre d’Algérie en 1958 et instaure la Ve République.
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de la République est élu au suffrage universel direct, ce qui renforce sa légitimité et
crée un lien très fort avec la population. Ce système suscite des critiques (doc 1 p. 301).
a. Un État entrepreneur
De Gaulle s’appuie fortement sur les hauts fonctionnaires souvent issus de l’IEP
(Institut d'É tudes Politiques) et de l’ENA. Valéry Giscard d’Estaing ou Jacques Chirac
sont deux exemples de cette génération d’hommes politiques issus de la haute
administration.
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Avec les crises de 1973 et 1979, la France connaît un ralentissement sensible
de sa croissance et un accroissement spectaculaire du chômage. Cette situation
conduit à une érosion relative du pouvoir de l’État en France dans la période
1974-2012.
L’É tat n’est pas seulement remis en cause pour des raisons financières. Il est aussi
remis en cause par la montée en puissance des régions.
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a. De nombreuses tentatives de décentralisation
Avec l’arrivée des socialistes au pouvoir en 1981, Gaston Defferre fait promulguer
en 1982-1983 des lois de décentralisation qui ont gardé son nom (DOCS 1-2 p. 308) :
- Ces lois transforment les régions en collectivités territoriales à part entière ; - elles
transfèrent le pouvoir des préfets aux conseils régionaux et généraux, élus au suffrage
universel direct.
- En 2003, le principe de la gestion décentralisée de l’État est intégré à la Constitution.
L’É tat délègue une part de plus en plus importante de ses compétences aux régions
(gestion des lycées, des routes, des trains régionaux).
CONCLUSION
Fondée en 1946, la IVe République fait de l’Etat un acteur essentiel de la vie des
Français malgré une instabilité politique et grâ ce à la stabilité de l’administration. En
1958, la Ve République ne remet pas en cause la place de l’Etat malgré les débuts de la
crise économique, seule l’influence de l’exécutif se renforce. Après 1983, la situation
change tant sur le plan politique qu’administratif provoquant un certain recul de la place
de l’Etat en France.