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Ce cours est presque fini : encore quelques images et on sera tout bon !
Nos graphistes travaillent dessus, encore un peu de patience !
Introduction :
Faire décrire une réalité par un observateur étranger, qui possède d’autres
références culturelles, est un topos en littérature. Les philosophes des
Lumières ont recours à cette pratique pour faire la satire de la société de leur
temps. En effet, le regard extérieur permet de mettre en relief les
dysfonctionnements d’une organisation sociale, faisant ainsi réfléchir le
lecteur sur les injustices, les inégalités, les superstitions etc.
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Circumnavigation :
Le Pacif ique fait notamment l’objet d’un partage dont les desseins
À retenir commerciaux sont déclarés : établir des colonies et des comptoirs.
Remarque :
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Ainsi, des scientif iques de spécialités diverses embarquent ensemble sur des
navires et travaillent de concert : minéralogistes, jardiniers, botanistes,
astronomes, météorologistes, horlogers ; tandis que des peintres les assistent.
Ces expéditions sont suivies de récits qui témoignent des conditions du périple
et des découvertes accomplies.
Bougainville publie son Voyage autour du monde sous la forme d’un journal ; et
James Cook (découverte de l’Australie, Nouvelle Calédonie, Nouvelle-Zélande)
ses Relations de voyages autour du monde 1768-1779. La rédaction du Voyage
de La Pérouse autour du monde est conf iée, selon la volonté de La Pérouse lui-
même, à un membre de sociétés littéraires de Paris (Milet-Mureau) qui
organise et met en forme les cartes et mémoires envoyés par le navigateur au
cours de son périple.
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illustrations insistent sur l’insolite :
tatouages, accessoires, bijoux.
Dans les Lettres persanes, Montesquieu amorce une conf rontation entre un
regard étranger et la France du XVIIIe siècle.
En ce qui le concerne, ce sont ses propres voyages qui l’inspireront.
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C’est un roman qui transcende la classif ication générique courante. Véritable
morceau de bravoure de la pensée des Lumières, pour en comprendre la
portée, il faut, dans un premier temps, se pencher sur l’originalité de sa forme
qui se partage entre roman épistolaire et conte philosophique. Nous pouvons
ensuite nous pencher sur la tension thématique qui anime un récit orientaliste
empreint de satire politique.
a. Un roman épistolaire
La Perse (actuelle Iran) est si lointaine que la plupart des Européens en ignore
les us et coutumes.
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Pendant les huit ans que dure leur séjour, ils font part de leurs réflexions à leurs
amis et familiers restés au pays dans des lettres qu’ils leur envoient ; ils en
reçoivent aussi en retour qui les informent de ce qu’il se passe chez eux
pendant leur absence.
Roman épistolaire :
Ce genre permet à Montesquieu d’aborder sans transition des sujets très divers,
de changer f réquemment de ton et de registre, ce qui rend l’ensemble très
vivant et renouvelle sans cesse l’intérêt du lecteur.
À cette dynamique eff rénée du récit, l’auteur ajoute une dimension
philosophique qui incite à la réflexion.
b. Un conte philosophique
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Rica et Usbek, observateurs étrangers qui s’étonnent de tout, relèvent ce que
les Français ne voient plus par habitude. Ils notent les absurdités, les injustices,
le ridicule de la société de la f in du règne de Louis XIV, puis de la Régence. La
satire est mordante : le roi est un « magicien » , le pape « une vieille idole qu’on
encense par habitude » .
Satire :
Une satire est un écrit par lequel l'auteur fait la critique ouverte
Déf inition d'une époque, d'une politique ou d'une morale. Il peut aussi
attaquer, directement ou indirectement, certains personnages en
s'en moquant.
Les Persans ne craignent pas de subir les conséquences de leur attitude parfois
irrévérencieuse à l’égard du pouvoir.
Tous les milieux parisiens sont passés au crible de la critique :
les salons : « Je demeurois quelquefois une heure dans une compagnie sans
qu’on m’eût regardé, et qu’on m’eût mis en occasion d’ouvrir la bouche. »
(lettre XXX) ;
la mode : « Une femme qui quitte Paris pour aller passer six mois à la
campagne en revient aussi antique que si elle s’y était oubliée trente ans. »
(lettre XCIX) ;
la cour.
a. La double énonciation
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Le texte porte les marques du genre épistolaire. La situation de communication
est claire et précisée : sont indiqués l’auteur de la lettre et son destinataire
( « Rica à Ibben » ), les lieux d’envoi et de destination ( « De Paris, à Smyrne » ), la
date d’écriture ( « le 4 de la lune de Rebiab, 1712 » ).
Les pronoms personnels ont des référents clairs : « Nous [sommes à Paris
depuis un mois] » se réfère à Rica et Usbek ; « je » à Rica, l’auteur de la lettre ; et
« tu » au destinataire Ibben : ( « Tu juges bien » , « Tu ne le croiras peut-être pas » ,
« ce que je te dis » ).
Le propos de la missive est énoncé dès le début : Rica écrit à son ami resté en
Perse, au bout d’un mois de séjour à Paris, pour lui faire part de ses impressions
de voyage. Il émet pourtant une réserve : « ne crois pas que je puisse, quant à
présent, te parler à fond des mœurs et des coutumes européennes : je n’en ai
moi-même qu’une légère idée, et je n’ai eu à peine que le temps de
m’étonner. »
Double énonciation :
Rica étant persan, la focalisation interne de la lettre donne à lire le point de vue
d’un étranger sur ce qu’il voit en France.
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Par exemple, la date de la lettre appartient au calendrier persan, qui est
lunaire : « le 4 de la lune de Rebiab » .
Les comparaisons et oppositions permettent aussi bien à Rica qu’à Ibben une
meilleure appréciation des réalités parisiennes : « Paris est aussi grand
qu’Ispahan » , la vitesse des déplacements dans les rues de la capitale f rançaise
est implicitement opposée au « pas réglé de nos chameaux » ou aux « voitures
lentes d’Asie » .
L’étonnement de Rica est retranscrit via les adverbes d’intensité ( « si… que » ,
« extrêmement » ), et l’emploi répété des verbes « croire » ( « tu ne le croiras
peut-être pas » , « Ne crois pas que » ), et « étonner » ( « Ce que je dis […] ne doit
pas t’étonner » , « Je n’ai eu à peine que le temps de m’étonner » ).
Elle est due au regard volontairement naïf que Montesquieu prête à son
personnage. Le caractère incongru de certaines remarques et certaines
références font ainsi sourire le lecteur : Paris est « une ville bâtie en l’air qui
a six ou sept maisons les unes sur les autres » , et « [ces] maisons y sont si hautes
qu’on jugerait qu’elles ne sont habitées que par des astrologues. » Le roi de
France est « un grand magicien » , de même que le pape.
c. La distanciation ironique
L’ironie est présente car l’auteur ne dit pas explicitement ce qu’il pense ; sa
critique est ainsi détournée.
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Mais le lecteur du début du XVIIIe siècle, lui, comprend les allusions
et références ; il découvre certaines réalités bien connues de lui
À retenir d’un point de vue qui les éclaire d’un jour nouveau tout en relevant
d’un certain bon sens.
Ainsi, « il n’a qu’à leur persuader qu’un écu en vaut deux » fait référence aux
dévaluations qui ont eu lieu entre 1689 et 1715 mais c’est leur dimension
irrationnelle qui est soulignée : le roi est donc un « magicien » .
Il en va exactement de même pour les références à certains dogmes religieux ;
cette fois, c’est le pape qui se livre à la magie : « Trois ne sont qu’un » renvoie au
concept chrétien de la Sainte Trinité (le Père, le Fils et le Saint-Esprit) ; « le pain
qu’on mange n’est pas du pain » évoque l’eucharistie dans laquelle le pain est,
pour les chrétiens, le corps du Christ.
Conclusion :
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