Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
5 | 2009
Varia
Édition électronique
URL : http://journals.openedition.org/ccs/645
DOI : 10.4000/ccs.645
ISSN : 2558-782X
Éditeur :
Presses universitaires de Rennes, Association des lecteurs de Claude Simon
Édition imprimée
Date de publication : 31 décembre 2009
Pagination : 121-141
ISBN : 9782354120580
ISSN : 1774-9425
Référence électronique
Manuel A. Tost Planet, « La réception de l'œuvre de Claude Simon en Espagne : une contribution
provisoire », Cahiers Claude Simon [En ligne], 5 | 2009, mis en ligne le 21 septembre 2017, consulté le
01 mai 2019. URL : http://journals.openedition.org/ccs/645 ; DOI : 10.4000/ccs.645
Les tirages
2
Pourquoi parler du catalan ici ? Parce qu'on ne peut pas faire abstraction des publications
dans cette langue dès lors que l'on sait que le monde de l'édition espagnole est dans une
grande mesure situé dans la capitale catalane (aussi bien pour le castillan que pour le cata-
lan, bien évidemment) et ce, pour l'ensemble de la péninsule ibérique et pour l'Amérique
latine. Barcelone, référence essentielle de la « matière d'Espagne » de Claude Simon, est
aussi la référence incontournable de l'édition de ses œuvres en castillan, comme elle l'est
pour l'édition espagnole en général.
3
Donnée que nous avons trouvée dans un article d'El País, lors de la publication de l'ou-
vrage.
LA RÉCEPTION DE L'ŒUVRE DE CLAUDE SIMON EN ESPAGNE 123
Lieux d'édition
Les rééditions
Si l'on en juge par les rééditions, les romans les plus vendus ou
diffusés en Espagne (et dans les pays de langue espagnole, compte
tenu du fait que l'édition barcelonaise est amplement diffusée en
Amérique latine) seraient :
1. La Route des Flandres (1967, 1985, 1998)
2. Histoire (1971, 1986)
3. Les Géorgiques (1986, 1997, 2002), dont une édition inter-
médiaire cartonnée chez Planeta.
4. L'Herbe (1961, 1986).4
4
L'édition de 1961 avait été faite en Argentine, comme nous l'avons dit plus haut.
124 CAHIERS CLAUDE SIMON N° 5
Les traducteurs
5
On ne sait trop comment interpréter que M. A. Asturias se soit chargé de traduire L'Herbe.
Est-ce par pur intérêt pour ce roman ou bien pour d'autres raisons ? Il faut se souvenir en
tout cas que c'est durant son exil en Argentine, de 1954 à 1965, et avant qu'il soit nommé
ambassadeur de son pays en France (où il avait auparavant fait un séjour d'études et ren-
contré André Breton), que M. A. Asturias et sa femme traduisent le roman de Claude
Simon. Peut-être est-ce tout simplement à cause d'une situation économique difficile à ce
moment-là. On ne sait. Certains chercheurs pensent d'autre part que la biographie d'Astu-
rias contient nombre de zones d'ombre (un an avant le Nobel, en 1966, il avait reçu le prix
Lénine de la paix). Il est mort à Madrid en 1974.
126 CAHIERS CLAUDE SIMON N° 5
2. La réception critique
6
L'auteur de cette « réception » a eu lui-même le plaisir d'en rédiger une brève présentation.
LA RÉCEPTION DE L'ŒUVRE DE CLAUDE SIMON EN ESPAGNE 127
7
Dans le cadre des relations culturelles entre la France et l'Espagne, il faudrait consacrer
tout un chapitre aux activités organisées dans et par les Instituts français. Sous le régime de
Franco, c'étaient des îlots de liberté qui ont beaucoup fait pour la diffusion de la culture.
Après la fin de dictature, les choses ont changé. Les conférences programmées d'écrivains
ou autres ont eu et ont encore des sorts divers. Tel conférencier réunit un public nombreux,
d'autres moins. Pour prendre des exemples concrets, on dira que Daniel Pennac a fait salle
comble à Barcelone ; Robbe-Grillet, venu présenter La Reprise, réunit, pour sa part, un mo-
deste auditoire, de même que Jean Échenoz. En revanche, Jean-Yves Tadié, venu parler de
Marcel Proust, fit salle comble à l'IF de Barcelone. Comment interpréter ces données ? On
ne sait. Il faudrait faire une étude, à cet endroit, si on s'intéresse à la fortune et à l'image de
la littérature française à l'étranger, en Catalogne et en Espagne, plus précisément. Pour ce
qui concerne Claude Simon, à chaque fois qu'il est venu, il a eu un public nombreux, mais
il faut bien dire que nous étions encore sous l'influence médiatique du Prix Nobel.
128 CAHIERS CLAUDE SIMON N° 5
8
Il figure, d'ailleurs, au sommaire du n° 2 des Cahiers Claude Simon, publié après la mort
de notre auteur, avec un bel article : « Un Nobel imperturbable ».
9
Traduit par nous. Pour ce dernier substantif, Porcel utilise un mot castillan peu usité, esto-
lidez (et non pas estupidez, qui existe également), sans doute pour être moins offensif, mais
le résultat est le même. Du moins, la réversibilité de l'expression appliquée à son auteur est
elle-même assurée.
LA RÉCEPTION DE L'ŒUVRE DE CLAUDE SIMON EN ESPAGNE 129
10
Peut-être est-ce forcer quelque peu l'expression que de parler de « critique universitaire »
au sens où on l'entend généralement, mais le fait est que les articles répertoriés ont pour
auteurs des enseignants-chercheurs de diverses universités espagnoles.
11
Dont la liste figure en annexe.
12
Beaucoup ne sont pas repris dans les bibliographies générales des études sur Claude
Simon et pas toujours, non plus, dans la bibliographie sur la littérature française, pourtant
très complète, que réunit soigneusement tous les ans Alicia Yllera, de l'UNED (Université
nationale de l'éducation à distance).
13
En fait, cet auteur n'est pas à proprement parler un universitaire mais plutôt un critique
ayant tenu pendant longtemps le feuilleton de littérature étrangère dans Insula, revista de
letras y ciencias humanas.
130 CAHIERS CLAUDE SIMON N° 5
14
Dans le volume 9 de l'Histoire de la littérature universelle, chapitre « Des avant-gardes
jusqu'à nos jours », p. 551.
15
Il convient de signaler d'entrée que s'il existe bien un fichier central des thèses en Es-
pagne, celui-ci est assez récent et toutes les thèses n'y sont pas répertoriées. Nous ne fe-
rons état ici que de quatre thèses qui, croyons-nous, sont représentatives des approches de
l'œuvre simonien de la part d'universitaires espagnols.
LA RÉCEPTION DE L'ŒUVRE DE CLAUDE SIMON EN ESPAGNE 131
16
C'est un peu ce que l'auteur nous disait à propos de cette annexe :«[...] la réunion de
mes interviews [...] que je n'ose pas trop regarder tant j'ai peur d'avoir dit des sottises »
(Salses, le 14 août 1984). Avant, et en réponse à une demande de notre part au sujet de
ses interventions dans diverses circonstances, il nous disait également : « Au sujet de ces
conférences, justement, et de votre demande, il me faut vous dire que je n'ai jamais autorisé
leur publication, car si certaines choses peuvent être dites oralement dans l' "à peu près",
c'est une autre affaire que de les fixer définitivement dans un texte imprimé sur lequel on ne
peut pas revenir. Comme vous le savez, je ne suis pas un théoricien. J'ai du mal à formuler
des concepts tant soit peu abstraits et les interviews que l'on m'arrache (il faut bien se conci-
lier les journalistes !...) me font toujours, lorsque je les relis, un impression désagréable. »
(Salses, le 18 mai 1983).
LA RÉCEPTION DE L'ŒUVRE DE CLAUDE SIMON EN ESPAGNE 133
Réserves
17
El Paίs, 19.03.2002.
18
En fait, il n'y a guère que deux ou trois noms de romanciers espagnols chez lesquels on
peut déceler des influences du Nouveau Roman : Juan Benet (en castillan), Mercè Ro-
doreda (en catalan).
LA RÉCEPTION DE L'ŒUVRE DE CLAUDE SIMON EN ESPAGNE 135
Précisions ultimes
Barcelone aux mains des anarchistes ! Quel événement ç'a été pour
moi ! Je me disais : c'est fou, c'est dingue, c'est impossible, mais
que je crève dans les trois jours, cela vaut pour avoir vécu et connu
ça ! [...] Vous savez, toutes les « aliénations » dont parle Marx, la
propriété, l'inégalité et le reste... Eh bien ! elles étaient supprimées.
On se disait, c'est impossible, cela ne peut pas durer, cela ne va pas
durer, c'est délirant ! Mais c'est sensationnel. Voir cela et crever. [...]
On avait ce sentiment aussi à Barcelone19.
19
Dans Madeleine Chapsal : « Entretien, Claude Simon parle », L'Express, 5 avril 1962, p.
32.
20
On a dit plutôt en 1953, mais nous continuons à penser, en nous fondant sur des repères
du Palace, précisément, que cela pourrait bien être en 1951.
21
Claude Simon a pu consulter l'ouvrage, en son jour, et en anglais, avant la traduction
française.
LA RÉCEPTION DE L'ŒUVRE DE CLAUDE SIMON EN ESPAGNE
137
22
El Paίs, 15.03.03.
138 CAHIERS CLAUDE SIMON N° 5
23
Les références retenues ici l'ont été selon les critères suivants : auteurs espagnols ou non,
ayant publié (en français, castillan ou catalan) des textes sur Claude Simon dans des pu-
blications espagnoles ou autres (universitaires, le plus souvent) et ayant un rapport évident
avec l'Espagne. Toutefois, nous n'avons pas voulu inclure ici une étude : TOST PLANET,
Manuel A. (1976-77) : « En torno a un tema de historia literaria francesa : ¿Quién es quién
en el Nouveau Roman ? » Filologia moderna, Madrid, Consejo Superior de Investigaciones
Cientificas-Universidad Complutense, Vol. n.° 50-60-61, pp. 339-366). Nous y avions
tenté de situer notre auteur dans la littérature française contemporaine. Mais on ne se
référait pas seulement à Claude Simon, raison pour laquelle nous l'avons laissé en marge.
LA RÉCEPTION DE L'ŒUVRE DE CLAUDE SIMON EN ESPAGNE 139
24
Queste est une revue de langue et littérature françaises des Universités de Pau, Zaragoza,
Vitoria y Valencia. Le numéro 4, de 1988, publié en 1989, réunit donc ces articles sur
Claude Simon mais aussi sur d'autres écrivains.
LA RÉCEPTION DE L'ŒUVRE DE CLAUDE SIMON EN ESPAGNE 141
Livre