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GLUCIDES

Partie 2 – Absorption des glucides, glycolyse et néoglucogenèse

I. Vue d'ensemble du métabolisme des glucides

Dans la suite de ce cours, les différentes étapes de ce schéma bilan vont être
détaillées et expliquées. Vous devrez toutes les connaître !
Gardez bien en tête ce schéma introductif, il vous sera utile pour avoir une vue
d'ensemble lors de la révision de votre cours. Vous détaillerez ensuite chaque voie.

II. Absorption et transport du glucose

A. Les différents types de transports membranaires du glucose

1) : Diffusion simple

Elle se fait suivant le gradient de concentration. Elle est négligeable pour le glucose car il est
hydrophile alors que la membrane plasmique est hydrophobe.
2) : Diffusion facilitée

Elle suit également le gradient de concentration mais elle est facilitée par un canal
transmembranaire glycosylé qui ne consomme pas d'ATP : c'est donc un transfert passif du
glucose.
Exemple de canaux transmembranaires non ATP-dépendants : la famille des GLUT (GLUcose
Transporter).

3) : Transporteur (actif) secondaire

Il utilise un gradient créé par un autre transporteur actif (c'est-à-dire un transporteur qui consomme
de l'ATP).
Exemple de transporteur actif secondaire : la famille des SGLT (Sodium GLucose Transporter) qui
sont des co-transporteurs du glucose et du sodium.
Ils utilisent le gradient de Na+ créé par la pompe Na+/K+ ATPase.
La Na+/K+ ATPase ou «pompe à sodium» est un antiport sodium/potassium ubiquitaire (que l'on
trouve sur toutes les cellules) qui maintient une concentration intracellulaire élevée de K+ (entrée de
K+ dans la cellule) et faible de Na+ (sortie de Na+ de la cellule) relativement par rapport au milieu
extracellulaire.

B. Absorption intestinale de glucose

SGLT = Sodium GLucose Transporter = co-transporteur ou symport du sodium et du glucose


(couplé au gradient de sodium créé par la Na+/K+ ATPase)
GLUT = Glucose Transporter = transporteur de glucose par diffusion facilitée

Il est important de savoir où se trouvent les transporteurs de glucose au niveau de la


cellule intestinale, de quel type de transporteur s'agit-il, dans quel sens font-ils
passer le glucose et quel est leur mode de fonctionnement !
C. La répartition tissulaire des transporteurs du glucose est adaptée aux besoins
énergétiques

Les flèches en gras représentent les sources principales de glucose, elles sont au nombre de 2 : la
production hépatique de glucose et l'apport intestinal de glucose.
GLUT1 est un transporteur ubiquitaire qu'on retrouve même à la surface des globules rouges.
GLUT4 est un transporteur insulino-sensible : l'absorption de glucose dans les muscles, le cœur et
le tissu adipeux est donc dépendante de la sécrétion d'insuline par le pancréas. GLUT4 permet de
réguler la glycémie.
La réabsorption tubulaire du glucose empêche le passage du glucose dans l'urine. Toutefois, cette
réabsorption est limitée, si la concentration de glucose est trop importante dans le sang, tout le
glucose n'est pas absorbé et une partie passe dans l'urine (c'est ce qu'on appelle la glycosurie, ce
phénomène est observé dans le diabète).
Pour chaque transporteur on peut définir des Km qui correspondent à la vmax/2 du transport de
glucose pour la concentration de glucose.
Plus la Km est basse, plus le transporteur a d'affinité pour ce qu'il transporte.

GLUT1 et GLUT3 : Km = 1 mmol/L


GLUT2 : Km = 15-20 mmol/L
GLUT4 : Km = 5 mmol/L

III.Glycolyse

Elle correspond à l'oxydation du glucose (6C) en 2 pyruvates (3C) conduisant à la production nette
de 2 molécules d'ATP.

Il est indispensable de connaître en détails chaque étape de la glycolyse !


Dans la suite du cours nous utiliserons les abréviation suivantes :
– Glc = glucose
– P = phosphate
– Fru = fructose

A. Séquestration du glucose et initiation de la glycolyse

Il s'agit d'une étape à sens unique.

Glc → Glc-6-P ↔ Fru-6-P → Fru-1,6-biP

L'hexokinase (HK) est une enzyme ubiquitaire qui phosphoryle les hexoses.
Dans le foie, elle porte le nom de glucokinase et elle phosphoryle uniquement le glucose.
L'hexokinase est un modèle d'ajustement induit (ce modèle existe aussi pour les autres kinases).
Elle s'adapte au substrat : les 2 lobes de l'enzyme se referment sur le substrat.
La phospho-fructo-kinase (PFK) est une enzyme allostérique tétramérique composée de 4 sous-
unités identiques.
Les sites allostériques sont différents des sites catalytiques.
Elle est activée par le Fru-2,6-bi-P et inhibée par l'ATP.

La quantité de fructose 2,6 biphosphate varie avec celle de glucose disponible.

La PFK est une enzyme bifonctionnelle. Il y a un équilibre entre les 2 fonctions de l'enzyme suivant
l'état de phosphorylation dans lequel elle se trouve.

• Lorsque le glucose diminue : la sécrétion de glucagon augmente. Le glucagon active la


phosphorylation de la PFK par une PKA. Après phosphorylation, elle prend le nom de
FBPase et permet la transformation du Fru-2,6-biP en Fru-6-P, elle est donc inhibitrice de
la glycolyse.
• Lorsque le glucose augmente : la sécrétion d'insuline augmente. L'insuline active une
protéine phosphatase qui va déphosphoryler la PFK. La PFK permet alors la
transformation du Fru-6-P en Fru-2,6-biP ce qui permet la glycolyse.

Tout ce fonctionnement est logique : quand il y a trop de glucose dans le sang,


l'organisme s'adapte pour l'éliminer (activation de la glycolyse); inversement quand
il n'y a plus assez de glucose, l'organisme va freiner cette élimination (inhibition de
la glycolyse) !

B. Clivage du fructose 1,6-biphosphate en 2 trioses

La triose phosphate isomérase présente une structure dite en tonneau αβ tout comme l'aldolase,
l'énolase et la pyruvate kinase.

Le site actif de l'enzyme est protégé par sa structure en tonneau αβ (structure tertiaire).
C. Oxydation des trioses en pyruvate et production d'ATP

La pyruvate kinase (PK) est une enzyme tétramérique régulée par modification covalente et par
des effecteurs allostériques.
Le fructose 1,6-biphosphate est un activateur.
L'ATP est un inhibiteur.
D. Après le pyruvate

1) : En milieu anaérobie ou en l'absence de mitochondrie (dans les globules rouges)

Le NAD+ nécessaire à la poursuite de la glycolyse est régénéré lors de la formation du lactate.

2) : En milieu aérobie en présence de mitochondries


Bilan en ATP du catabolisme du glucose

En anaérobie : 2 ATP
En aérobie : 32 ou 30 ATP si l'oxydation est complète

1 NADH, H+ → 2,5 ATP


1 FADH2 → 1,5 ATP

IV. Néoglycogenèse

C'est la synthèse du glucose à partir d'un substrat non glucidique.


La dernière étape de la néoglycogenèse est la déphosphorylation du glucose dans le réticulum
endoplasmique.
Cette étape a lieu principalement dans le foie (+++) et un peu dans le rein.

Le glycérol est un substrat de la néoglycogenèse.

Notez bien : les acides gras (AG) ne sont PAS des substrats de la néoglycogenèse !
Le lactate et certains acides aminés (Glutamine, Glutamate, Aspartate et Alanine) sont des points
d'entrées de la néoglycogenèse.

La pyruvate carboxylase est la première enzyme de la néoglycogenèse.


La carboxylation du pyruvate s'effectue en 3 étapes :

1) Activation du CO2 en solution

HCO3- + ATP ↔ HOCO2 – PO32- + ADP

2) Transfert du CO2 sur la biotine

3) Transfert du CO2 sur le pyruvate

La réaction de carboxylation est stimulée par l'ATP.

V. Régulation réciproque de la glycolyse et de la néoglycogenèse

Il existe 2 types de régulations :

– régulation allostérique : rapide


– régulation hormonale : souvent plus lente, elle agit sur la transcription

Mais la régulation est souvent mixte : les effecteurs allostériques sont aussi sous contrôle hormonal
(ex du Fru-2,6-biP).
Conclusion

Schématiquement :

Quand l'énergie disponible augmente, la glycolyse diminue et la néoglycogenèse augmente.


Inversement quand l'énergie disponible diminue, la glycolyse augmente et la néoglycogenèse
diminue.

Remarque : habituellement l'insuline favorise les synthèse mais dans le cas du glucose, elle favorise
la glycolyse.

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