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ANALYSE CRITIQUE DES RETOMBES DU PLAN

MAROC VERT

Introduction :
L’agriculture au Maroc est considérée comme un secteur stratégique vu son importance sur
le plan social et économique. Sur le plan social ¾ de la population tire son revenu de la
branche agricole (pêche, forets, agriculture), ainsi 39% d’emploi total est fourni par ce
secteur. Et dur le plan économique, ce domaine contribue activement au PIB national (PIB
agricole moyen entre 2008 et 2015 est supérieur à 102 milliard de dirham, ce PIB est 37 %
plus grand que le PIB entre 2000 et 2008, cela est due notamment à une stratégie qui
s’appelle le Plan Maroc Vert (PMV).

Définition du Plan Maroc Vert :


C’est une stratégie qui a été lancé par sa majesté le roi Mohammed 6 le 22 avril 2008 à
Meknès afin de faire de l’agriculture le moteur de croissance économique du pays et un outil
efficace de lutte contre la pauvreté à travers l’amélioration du revenu et du niveau de vie des
populations rurales.

o Les piliers du Plan Maroc vert :


La stratégie est articulée autour d’une approche globale qui couvre l’ensemble des filières et
repose sur deux piliers majeurs : l’agriculture moderne et l’agriculture solidaire.
Le premier pilier concerne le développement d’une agriculture moderne à haut valeur
ajoutée avec une production répondant aux normes internationales. Les projets de ce pilier
concernent toute la chaine de production de l’amont à l’aval autour d’une unité de
valorisation (un agrégateur et des agrégés)
Quant au deuxième pilier, il s’intéresse à la petite agriculture en développant une approche
solidaire orienté vers la lutte contre la pauvreté et la diversification des sources de revenus
pour les populations rurales les plus vulnérables.

Les réalisations du Plan Maroc Vert :


On est arrivé à 8 ans après le lancement du Plan Maroc Vert, il y a-t-il des réalisations ? en
effet, la production agricole a connu une hausse significative avec une amélioration de 30 %
de la production végétale entre 2008 et 2015. Ce faisant, le PMV a contribué au
développement de secteur agricole.

o Au niveau d’irrigation :
Afin de mieux appréhender les ressources hydriques plusieurs programmes ont été mise en
place le programme d’extension de l’irrigation (PEI) à l’aval des barrages et le programme
national (PNEEI) qui consiste en une conversion massive de l’irrigation de surface et
aspiration à l’irrigation localisé.

o Implication du système d’agrégation :


C’est un modèle novateur d’organisation agricoles des agriculteurs autour d’acteurs
agricoles publics et privés à forte capacité manargiale. En effet, c’est un modèle gagnant
gagnant qui permet aux petits agriculteurs d’avoir un revenu attractif et aux agrégateur une
surveillance de toutes les chaines de la production jusqu’ ‘au la commercialisation.

o Développement d’assurance agricole :


On sait que les aléas climatiques ont de nombreux impacts sur la production agricole et par
défaut sur les agriculteurs. Pour limiter les dégâts, l’état subventionne un programme
d’assurance agricole réparties en deux produits. Tout d’abord, l’assurance multirisque
climatique pour les céréales, les ligamenteuses, puis l’assurance multirisque climatique pour
l’arboriculture.

o Investissement :
Egalement un système d’assurance très bénéfique + subventions accordées aux exploitations
implique une augmentation d’investissement qui a atteint 87 milliard de dirham durant la
période 2008 -2015, ainsi le budget consacré au fond du développement rural et les zones
montagneuses à passer de 500 million de dirham en 2011 à 2 milliard de dirham durant les
années suivant. On peut dire aussi que 90 % des projets prévus à l’horizon 2020 sont réalisé
avec un budget de 14.67 milliard de dirham sur une surface de 784.000 hectares.

o Export :
L’export a ressenti un bond considérable de 30 % dans les expéditions agricoles. Le royaume
est aujourd’hui le premier exportateur mondial de câpres, haricots blancs et huile d’argan. Il
est également troisième exportateur mondial de conserves d’olives et 4e en clémentine et
tomate. On peut dire que le PMV semble avoir réussi dans l’un de ses principaux objectifs, à
savoir l’amélioration des productions à haute valeur ajoutée. Une croissance d’environ 37%
est, à ce titre, signalée ; ce qui signifie que plus de 400.000 hectares additionnels ont été
consacrés à ce type de production.

Les critique du plan MAROC VERT


Contrairement à la perception générale et au discours ambiant, le Plan Maroc Vert de Aziz
Akhannouch ne tient pas la route. Les éléments de langage des communicants du ministre
de l’agriculture ne résistent pas à la réalité des chiffres. Création d’emploi, investissements,
export, contribution à la croissance… A deux ans de son terme, la stratégie Akhannouch est
loin, très loin des objectifs tracés en 2008.
Point par point, à l’appui des chiffres livrés par l’Office des changes, le HCP (haut-
commissariat au plan du Maroc et le ministère, ils ont pu démontrer que le Plan Maroc Vert
échoue jusqu’à présent sur tous les plans ou presque, aussi bien sur son pilier 1 dédié à
l’agriculture dite moderne que sur le second pilier ciblant l’agriculture solidaire.

o Echec 1 : aucun impact « considérable » sur la croissance


Dans ses objectifs, le PMV table pour 2020 sur « une amélioration notoire » du PIB agricole,
pour « un impact considérable sur la croissance ». En chiffres, il prévoit le renforcement de la
part de l’agriculture dans le PIB de 70 à 100 milliards de dirhams. Cet objectif est en fait
atteint dès 2010, deux ans après le lancement du Plan. En 2015, le PIB agricole atteint
118 milliards de dirhams. 
Toutefois, l’amélioration de la valeur ajoutée ne provoque pas
l’impact « considérable » attendu sur la croissance. Entre 2007 et 2014, l’agriculture ne
contribue qu’à hauteur de 1,76 % à la croissance du PIB, loin derrière les services et
l’industrie. Il y a certes une amélioration par rapport à la période 1999-2014 où l’impact été
limité à 0,11 %, mais on est loin des objectifs initiaux.
Pourquoi donc l’agriculture peine à délivrer un impact considérable sur la croissance ? Parce
que la création de richesse agricole est encore trop aléatoire. Chaque mauvaise année
pluviométrique est synonyme de destruction de richesse dans le secteur.

o Echec 2 : au lieu de créer des emplois le PMV les détruit


C’est l’échec le plus notoire du PMV. L’objectif de porter l’emploi de 4,2 millions de postes
en 2007 à 5,7 millions en 2020 est actuellement irréalisable. Depuis 1999, le secteur agricole
n’a cessé de perdre des emplois, au rythme de 13 600 destructions en moyenne annuelle
jusqu’en 2007. A partir de 2008, la contraction s’aggrave encore plus, et on passe entre 2008
et 2014 à un rythme de destruction de 23 700 emplois en moyenne par an.

o Echec 3 : les chiffres trompeurs de l’investissement


Pour parvenir à ses objectifs, le Plan Maroc Vert mise beaucoup sur l’accélération des
investissements sur le pilier 1 – « l’agriculture moderne » –  et le pilier 2 – « l’agriculture
solidaire ». La feuille de route du PMV indique qu’à terme, 900 projets du pilier 1 devront
générer 150 milliards de dirhams d’investissement pour bénéficier à 400 000 exploitants.
Pour le pilier 2, les investissements prévus sont estimés à 15 milliards de dirhams, devant
bénéficier à 600 000 ou 800 000 exploitants.
Cet objectif de 165 milliards d’investissements additionnels sur 10 à 15 ans prévu dans le
PMV signifie que l’investissement total enregistrerait une croissance annuelle moyenne de
près de 7 % sur la période 2008-2015. Le résultat est une croissance inférieure de 3 points
aux alentours de 4 %.
o Echec 4 : le Maroc ne cartonne pas à l’export
Les plus cyniques diront toujours que les sacrifices de l’agriculture traditionnelle permettent
au Maroc d’avoir un secteur exportateur dynamique. Les exportations décollent certes, mais
l’envolée n’est pas mirobolante. Elle reste surtout loin des objectifs de la stratégie. Celle-ci
prévoyait l’accroissement de la valeur des exportations de 8 à 44 milliards de dirhams pour
les filières où le Maroc est compétitif, comme les agrumes, les olives, les fruits et légumes.
Or, en 2015, les exportations agricoles totales n’ont atteint que 13,7 milliards de dirhams.
L’écart semble difficilement rattrapable en cinq ans, délai avant l’échéance du PMV.

Conclusion :
En guise de conclusion. La stratégie du Plan Maroc Vert a été lancée pour la modernisation
et la mise à niveau du secteur agricole et aussi pour faire face aux défis de la sécurité
alimentaire et de la concurrence internationale. Mais pour un pays en développement. Cette
stratégie demande plus de procédures et bien sur plus de temps. Ce qui conduit la
commission responsable de cette stratégie de proposer une 2 éme tranche 2020-2030.

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