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Master2 en FLE/FES
Le traité de Maastricht (1992) a donné lieu à une union politico-économique entre les 27 pays
de l’Europe. Malgré la volonté à créer une fusion entre les états, le fait que chaque nation ait
son identité, son patrimoine culturel et son ensemble de langues, a engendré un point de
préoccupation sur comment gérer cette diversité et l’œuvrer au bénéfice de la communauté.
La langue étant le symbole de la nation, (nation = une langue), le système sous-jacent de tout
enseignement, et l’outil vital dans les transactions politico-socioéconomiques, le Conseil de
l’Europe (C.E) a développé une politique linguistique à commencer par classifier et donner un
statut aux langues utilisées au sein de l’union : langues officielles, langue de travail, langues
de traité et langue régionales/ minoritaire. Avec « la charte européenne des langues régionales
et minoritaires » le C.E a tenté, aussi, de donner une valeur aux langues minoritaires et ainsi
sauvegarder le patrimoine commun. Néanmoins, Partant du principe que l’officialisation d’une
langue impliquerait la formation d’une nation, la France, pays refusant son multilinguisme à
cause d’une politique linguistique ancestrale qui tend à protéger jalousement la langue
française, considère une telle charte comme une menace pour son union étatique. Ainsi, elle a
consacré une multitude de lois (La loi Bas-Loriol, 1975, et son renforcement en 1994 stipulant
l’usage du français pour l’étiquetage, la presse, et les textes des marchés publiques, ainsi que
l’article constitutionnel de 1992 stipulant le français comme unique langue pour le peuple
français). Cependant, l’enseignement des langues dites valorisantes (l’anglais et l’allemand) a
été intégré avec précaution: en 1992, l’esprit communautaire et l’opinion publique exigeant une
ouverture vers le monde a donné lieu aux classes bilingues avec un enseignement précoce des
langues vivantes étrangères (LVE).
L’enseignement sur le niveau européen est un outil pour la transmission des valeurs humaines,
démocratiques, sociales, civiques et interculturelles. Cela s’incorpore dans des objectifs tels que
donner l’accès aux individus sur le territoire européen à un apprentissage dynamique à vie,
réduire le taux du décrochage scolaire, et accroître le chiffre des diplômés issus de
l’enseignement supérieur. Parmi les canaux de mise en place d’une telle politique : SOCRATES
devenu plus tard EFTLV (Programme européen pour l’éducation, 2007-2013), programme de
l’apprentissage par les pairs (cadre stratégique Éducation et formation 2020), Erasmus/
Erasmus+ (Promotion de la mobilité du corps enseignant et des élèves/étudiants), l’aide
financier à travers des programmes tels qu’Horizon 2020, et le processus de Bologne 1999.
Je suis enseignante de langues en Colombie, mais j’ai choisi de parler du système de mon pays
d’origine : l’Algérie.
En Algérie, l’expression réforme / système LMD – cofinancé par la Conseil Européen et insérée
dans le système de l’enseignement supérieur avec l’aide de la France – consiste en un ensemble
de points visant à la transformation de l’enseignement supérieur dans le cadre du processus de
Bologne. Autrement dit, harmoniser la structure des offres de formation suivant trois types de
diplômes (Licence, Master et Doctorat) ce qui équivaut à trois niveaux de sortie, 3, 5 et 8 années
d’étude. Les objectifs de l’intégration d’un tel processus restent, théoriquement, les mêmes que
ceux dressés lors de sa mise en marche en Europe, à savoir une offre de formation
professionnelle « parcours type formation », adaptation du système de l’enseignement au
marché économique et socioculturel, promouvoir l’employabilité, donner aux étudiants la
chance de mobilité en Europe, harmoniser les acquis et les connaissances avec le marché du
travail international, améliorer la pédagogies, et définir les visés de l’enseignement. Mais
l’Algérie souffrant déjà d’un taux massif des étudiants dans l’enseignement supérieur avec un
manque de moyen de matériel et d’effectif flagrant, a fait que l’intégration d’un nouveau
système, sans pour autant préparer l’administration, les professeurs et les étudiants à un tel
changement, donne lieu à un chao total au sein de l’enseignement supérieur.
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https://cache.media.enseignementsup-
recherche.gouv.fr/file/Bologne/47/4/23_Fichesargumentaires_bologne-eees_881474.pdf
En conséquence, des programmes sont condensés ne donnant lieu qu’à un enseignement
théorique et marginalisant le côté pratique des cours, une diminution de volume horaire et de la
qualité de la formation à cause du manque de conviction chez le corps enseignant. Notons aussi
que 1,3 millions d’étudiants entre 2012 et 2013 est un chiffre qui traduit une certaine
dévalorisation des diplômes, ainsi, le marché du travail reste favorable à l’ancien système dit
« classique », car ce dernier représente plus de rigueur. En effet demander un crédit de 30 points
au lieu que cela soit 60 lors du passage dans une année universitaire donne un aspect laxiste à
l’enseignement supérieur algérien, résultant en un manque de crédibilité auprès des recruteurs.
Prenons le cas du magister dans le système classique qui donnait l’opportunité aux étudiants
d’avoir accès à un poste dans l’enseignement universitaire alors que le master n’est pas reconnu.
Le processus de Bologne est venue avec de bonnes intentions mais son introduction a manqué
de communication sur le niveau des objectifs et des visés, ce qui a pris par surprise le système
en entier, cela dit, une préparation au changement et une dégradation dans l’intégration des
nouvelles mesures auraient été plus bénéfique et plus fructueuse.