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REALISATEUR
L’intelligence du droit™
Le film publicitaire est une œuvre audiovisuelle au sens de l’article L 112-2-6 du CPI qui
répute comme telles « les œuvres consistant dans des séquences animées d’images,
sonorisées ou non ».
Ainsi, l’article L 113-7 du CPI a-t-il vocation à s’appliquer en l’espèce, le réalisateur d’un film
publicitaire est présumé coauteur de ce dernier.
Le réalisateur est donc titulaire des droits de représentation et de reproduction de l’œuvre
publicitaire.
Depuis, la loi de 1985, la présomption de cession s’appliquerait à la diffusion sous toutes les
formes possibles…
Sinon, l’article L 132-24 du CPI réserve expressément l’application de l’article L 122-7 du
CPI qui dispose en son dernier alinéa que, lorsqu’un contrat comporte cession totale du droit
de représentation et/ou de reproduction, « la portée en est limitée aux modes d’exploitation
prévus au contrat. ».
Internet constitue un mode d’exploitation autre que cinématographique et doit donc, à ce
titre, faire l’objet d’une stipulation particulière dans le contrat.
c. Le droit commun :
- l’article L 131-2 du CPI prévoit l’exigence d’un écrit, ad probationem, en cas de contrat
de production audiovisuelle, nonobstant la destination publicitaire de l’œuvre.
Autrement, la preuve de la cession des droits est soumise aux articles 1341 à 1348 du
cc.
- l’article L 131-3 al.1 du CPI exige que le domaine d’exploitation des droits cédés soit
délimité notamment quant à sa destination. Ce texte a une portée générale et a donc
vocation à s’appliquer en matière publicitaire .
Une cession pour un mode d’exploitation ne peut donc pas être étendue à un autre mode
d’exploitation en vertu du principe d’interprétation restrictive des cessions énoncé à l’article L
122-7 du CPI.
Cass.Civ.I, 21 novembre 1995, Bull.Civ.I, n°421, p.294 : la cession des droits sur un cliché
publicitaire pour « des posters et chemises » ne permet aucune utilisation sur un autre
support.
Ainsi, le réalisateur d’un film publicitaire qui a cédé ses droits pour une exploitation sur
support cinématographique ou télévisuel, ne les a pas pour autant cédés pour une
exploitation sur support numérique.
A titre de remarque, il est aussi de jurisprudence constante, que le seul fait d’avoir réglé les
prestations de création et les fournitures nécessaires, y compris dans le cadre d’un contrat
de commande, vaut certes cession des droits corporels sur le film publicitaire réalisé, mais
n’emporte pas cession des droits incorporels de l’auteur.