Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Objectifs du chapitre
À la fin du chapitre, vous :
Comprendrez l’importance de la conformité commerciale.
La mondialisation et la croissance des échanges commerciaux forcent les exportateurs et les
importateurs à accorder davantage d’importance à la conformité commerciale. Selon l’étude du
Aberdeen Group intitulée Global Trade Compliance Priorities in 20081, la conformité commerciale se
transforme d’une fonction de soutien à des initiatives stratégiques d’envergure organisationnelle.
Elle précise également que les pressions principales qui incitent les entreprises à les prendre compte
sont :
␣ la mondialisation croissante des activités (52 % des répondants), et
KPMG a également déterminé que la conformité représente le cinquième plus grand défi dans le
domaine du commerce international et que 34 % des entreprises estiment que la conformité
commerciale est difficile4.
Les experts du commerce extérieur ont commencé à parler de l’application de la conformité à tous
les aspects du commerce international et non uniquement à la conformité douanière :
␣ « Lorsqu’on a une vision commune, il est beaucoup plus facile d’assurer la conformité de
toute la chaîne d’approvisionnement, ce qui contribue à protéger la marque et à réduire les
interruptions d’approvisionnement. »
␣ « La tendance future pourrait fort bien porter sur la fusion de la conformité commerciale et
de la conformité des fournisseurs dans des domaines tels que la sécurité des produits et la
responsabilité sociale. »
␣ « Il faut d’abord bien cerner les enjeux de conformité liés aux produits, classer ensuite les
produits et enfin appliquer ce processus aux fournisseurs par l’entremise d’un portail de
fournisseurs. On assure ainsi la gestion de la conformité de bout en bout. »
␣ « Il est logique que ces activités de conformité soient groupées...parce de nombreux
élémentsdedonnéescommunspeuventêtrepartagés.5 »
Cet atelier couvre les quatorze plus importants domaines de conformité touchant les exportateurs
canadiens dans toute la chaîne d’approvisionnement et aux frontières.
La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) a publié les résultats d’une enquête
menée auprès de ses membres sur leur expérience de la frontière canado- américaine6. Le présent
atelier reflète certaines des recommandations de la FCEI.
␣ Un guichet commercial unique : les entreprises souhaitent un guichet unique où elles
peuvent se procurer toute l’information nécessaire à l’importation ou à l’exportation, de la part de
certains ministères gouvernementaux et non seulement de l’Agence des services frontaliers du
Canada. « Il n’est pas réaliste de s’attendre à ce que les propriétaires d’entreprise sachent quels
ministères ont des exigences et quelles sont ces exigences. »
␣ Le présent atelier va au-delà de la conformité douanière. Il aborde de nombreux aspects de
la réglementation du commerce international.
␣ Du langage simple : La lisibilité et la clarté sont un des aspects les moins bien cotés. » ␣
L’atelier donne un aperçu des règlements et des liens vers tous les « guides de
règlements » qu’ont rédigés divers organismes gouvernementaux. (FITT, 01/2013)
␣ Tous les gagnants ont dépensé moins de 25 $ par présentation (70 % entre 11 $ et 25 $),
comparativement à la moyenne des répondants (40 %) dont les coûts se sont élevés à plus de 26 $.
Il existe maintenant au Canada et en Europe des programmes de rapports préalables similaires à
l’ISF, puisque ces rapports permettent aux autorités douanières de se concentrer sur les expéditions
« plus risquées. »
En plus d’épargner du temps, la réduction des coûts est souvent mentionnée dans ce genre de
sondages. Dans son sondage annuel Global Trade Compliance Priorities in 2008, Aberdeen Group a
signalé que :
␣ La moitié des participants ont déclaré que leur fonction de conformité commerciale
mondiale était plus efficace que l’année précédente, et que l’avantage principal était une
atténuation du risque de la chaîne d’approvisionnement mondiale.
␣ Les compagnies « exemplaires » de l’étude étaient deux plus aptes que la moyenne
industrielle à avoir réduit le nombre d’interruptions de la chaîne d’approvisionnement occasionnées
par des erreurs de conformité commerciale, par rapport à l’année précédente.12
« La conformité ne se limite pas uniquement à éviter le risque. Elle porte aussi sur le rendement de
l’investissement. » C’est là en fait le titre d’un article13 qui décrit certains domaines où les
importateurs et les exportateurs américains peuvent faire travailler les règlements pour eux, y
compris réaliser des économies par l’entremise des accords de libre-échange, des gains d’efficacité
par la mise en place de mesures de sécurité telles que le C-TPAT, ainsi que la « visibilité et le contrôle
» découlant de la collecte de données ISF dès le départ.
Une étude canadienne des activités environnementales14, un autre aspect de la conformité
commercial qui sera mis de l’avant dans le présent atelier (au chapitre 7.2), précise que les
avantages d’activités de « gestion de la chaîne d’approvisionnement verte » portent surtout sur
l’efficacité énergétique ainsi que le recyclage / la réutilisation des produits et de l’emballage :
« Ainsi, 80 p. 100 des fabricants les plus performants ont observé une réduction de leurs coûts de
distribution ainsi qu’une amélioration de la fidélisation et de l’efficacité de la distribution, et 90 p.
100 ont fait état d’une amélioration des processus de conformité. ... Parmi les autres avantages
commerciaux, mentionnons l’amélioration de la gestion des risques, un plus grand accès aux
marchés étrangers, une augmentation des ventes et une plus grande différenciation dans les
services de distribution. »
Les avantages commerciaux diffèrent selon l’industrie manufacturière; par exemple, les avantages
les plus courants pour de l’électronique industrielle étaient la fidélisation de la clientèle. Pour les
fabricants de produits de consommation, il s’agissait des processus de conformité. Des rapports
similaires du même sondage de 2008 s’adressent aux chaînes de détail et aux biens de
consommation courante, ainsi qu’aux services de logistique et de transport.
LES COÛTS DE LA NON-CONFORMITÉ
Mêmes les entreprises expérimentées commettent des erreurs lorsqu’elles se conforment à la
réglementation commerciale, surtout aux règlements douaniers. Le sondage international du
Aberdeen Group auprès de 340 exportateurs et importateurs (pour la plupart de grande taille), a
révélé que même les entreprises les plus performantes font des
erreursetqueleursexpéditionssontdétenuesauxdouanes15 :
Les compagnies ayant pris part au sondage prévoyaient, l’année suivante, mettre l’accent sur la
conformité aux règlements de sécurité tels que les contrôles d’exportation (59 %), la conformité aux
règlements d’exportation et d’importation de pays multiples (54 %) et le classement de produits (50
%).
La non-conformité, même si elle est involontaire, peut entraîner des pénalités. Le Régime de
sanctions administratives pécuniaires (RSAP) de l’ASFC encourage la conformité « volontaire » à ses
règlements par l’imposition de sanctions en cas d’inobservation. Les pénalités sont proportionnelles
aux types d’infractions, à leur gravité et à la leur fréquence.
Les pénalités mentionnées dans l’analyse de l’ASFC précisent des pénalités d’une valeur moyenne de
100 à 300 $ pour des infractions mineures mais fréquentes, des pénalités supérieures à 9 000 $ pour
de fausses représentations et jusqu’à près de 2 500 $ pour ne pas avoir obtenu de permis
d’exportation.16
Certains coûts liés à l’inobservation sont moins immédiats. Si, après avoir exporté des marchandises
en franchise de droits dans le cadre de l’ALENA, l’exportateur fait échec à une vérification de l’ASFC
et que les marchandises sont ultérieurement privées de la franchise de droits, l’exportateur doit
informer les clients canadiens ou étrangers que les marchandises n’ont pas été admises. Les clients
qui ont acheté et importé les marchandises en franchise de droits doivent ensuite signaler l’erreur
de déclaration à leurs propres représentants des douanes et rembourser les droits et taxes plus
l’intérêt pouvant aller jusqu’à quatre ans. Les dommages qu’en subissent la réputation et les
relations avec les clients peuvent être catastrophiques17.
Les chapitres suivants de l’atelier se pencheront sur les domaines où les pénalités sont élevées et où
l’inobservation est monnaie courante.
PRINCIPAUX ORGANISMES GOUVERNEMENTAUX
Plusieurs organismes gouvernementaux canadiens sont responsables de réglementer les
exportations, notamment :
␣␣␣␣
l’Agence des services frontaliers du Canada l’Agence canadienne d’inspection des aliments
Environnement Canada Santé Canada
Les participants découvriront leurs exigences respectives en matière de conformité dans les
chapitres qui suivent.
PRINCIPAUX ENJEUX EN MATIÈRE DE CONFORMITÉ D’IMPORTATION
Les quatre chapitres qui suivent porteront sur les 14 enjeux de conformité les plus importants pour
les importateurs canadiens.