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Héroïnes – Berlioz
Sir John Eliot Gardiner
Orchestre Révolutionnaire
et Romantique
Lundi 22 octobre 2018 – 20h30
Hector Berlioz
Ouverture du Corsaire
La Mort de Cléopâtre
Chasse royale et Orage – Les Troyens
Monologue et air de Didon – Les Troyens
ENTR ACTE
Hector Berlioz
Symphonie fantastique
LIVRET PAGE 20
Composition : 1844-1851.
Création : première version, le 19 janvier 1945, au Cirque-Olympique
des Champs-Élysées, à Paris ; version finale, le 8 avril 1854, à Brunswick.
Effectif : 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons – 4 cors, 4 trompettes (les 3e
et 4e jouant cornet), 3 trombones, 2 tubas – timbales – cordes.
Durée : environ 8 minutes.
La Mort de Cléopâtre
I. Rêveries – Passions
II. Un bal
III. Scène aux champs
IV. Marche au supplice
V. Songe d’une nuit de sabbat
Angèle Leroy
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Berlioz et l’orchestre
Par ailleurs, Berlioz devient l’un des chefs les plus estimés de son temps,
montant sur l’estrade d’abord pour défendre sa propre musique (il effectue
son baptême du feu avec sa Messe solennelle, le 22 novembre 1827), puis
pour diriger les partitions qu’il admire. En 1843, il publie son Grand Traité
d’instrumentation et d’orchestration modernes, dont le retentissement
est immédiat. Nul autre musicien de son temps ne connaît aussi bien les
instruments. Alliant la science à la poésie, la raison à l’imagination, il les
considère comme des individus dotés d’une psychologie. Ses écrits lui
permettent également d’éclairer sa propre musique, dont l’originalité
défrise plus d’un auditeur de l’époque.
Hélène Cao
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LES INTERPRÈTES
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LA SYMPHONIE FANTASTIQUE
ENQUÊTE AUTOUR D’UNE IDÉE FIXE
CLAUDE ABROMONT
Claude Abromont est musicologue et professeur d’analyse musicale au CNSMD de Paris. Il est co-auteur, avec Eugène de Monta-
lembert, du Guide de la théorie de la musique (Fayard/Lemoine, 2001), du Guide des genres et du Guide des formes
de la musique occidentale (Fayard/Lemoine, 2010). Il a également publié un Petit précis du commentaire d’écoute
(Fayard, 2010) et un roman, Symphonie criminelle en mi bémol (Bayard, 2013).
Collection Style
336 pages • 12 x 17 cm • 13,90 €
ISBN 979-10-94642-08-5 • AVRIL 2016
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LIVRET
Hector Berlioz
La Mort de Cléopâtre
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Au pouvoir d’Octave livrée,
Je n’ai pu captiver son farouche regard.
J’étais vaincue, et suis déshonorée.
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En vain, pour ranimer l’éclat de mes attraits,
J’ai profané le deuil d’un funeste veuvage ;
En vain, en vain, de l’art épuisant les secrets,
J’ai caché sous des fleurs les fers de l’esclavage ;
Rien n’a pu du vainqueur désarmer les décrets.
À ses pieds j’ai traîné mes grandeurs opprimées.
Mes pleurs même ont coulé sur ses mains répandus,
Et la fille des Ptolémées
A subi l’affront des refus !
Ah ! qu’ils sont loin ces jours, tourment de ma mémoire,
Où sur le sein des mers, comparable à Vénus,
D’Antoine et de César réfléchissant la gloire,
J’apparus triomphante aux rives du Cydnus !
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Actium m’a livrée au vainqueur qui me brave ;
Mon sceptre, mes trésors ont passé dans ses mains ;
Ma beauté me restait, et les mépris d’Octave
Pour me vaincre ont fait plus que le fer des Romains.
Ah ! qu’ils sont loin ces jours, etc.
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M’élançai triomphante aux rives du Cydnus !
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Méditation
Grands Pharaons, nobles Lagides,
Verrez-vous entrer sans courroux,
Pour dormir dans vos pyramides,
Une reine indigne de vous ?
Non ! non, de vos demeures funèbres
Je profanerais la splendeur !
Rois, encor au sein des ténèbres,
Vous me fuiriez avec horreur.
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Du destin qui m’accable est-ce à moi de me plaindre ?
Ai-je pour l’accuser le droit de la vertu ?
Par moi nos dieux ont fui d’Alexandrie,
Et d’lsis le culte est détruit.
Grands Pharaons, nobles Lagides,
Vous me fuiriez avec horreur !
Du destin qui m’accable est-ce à moi de me plaindre ?
Ai-je pour l’accuser le droit de la vertu ?
Grands Pharaons, nobles Lagides,
Verrez-vous entrer sans courroux,
Pour dormir dans vos pyramides,
Une reine indigne de vous ?
Non, j’ai d’un époux déshonoré la vie.
Sa cendre est sous mes yeux, son ombre me poursuit.
C’est par moi qu’aux Romains l’Égypte est asservie.
Par moi nos dieux ont fui les murs d’Alexandrie,
Et d’Isis le culte est détruit.
Osiris proscrit ma couronne.
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À Typhon je livre mes jours !
Contre l’horreur qui m’environne
Un vil reptile est mon recours.
Dieux du Nil… vous m’avez… trahie !
Octave… m’attend… à son char.
Cléopâtre en… quittant… la vie,
Redevient digne de… César !
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et air « Adieu, fière cité »
Les Troyens, acte V, nos 47 et 48
Monologue
Ah ! Ah ! Je vais mourir…
Dans ma douleur immense submergée
Et mourir non vengée !
Mourons pourtant ! oui, puisse-t-il frémir
À la lueur lointaine de la flamme de mon bûcher !
S’il reste dans son âme quelque chose d’humain,
Peut-être il pleurera sur mon affreux destin.
Lui, me pleurer !…
Énée !… Énée !…
Oh ! mon âme te suit,
À son amour enchaînée,
Esclave, elle l’emporte en l’éternelle nuit…
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Vénus ! rends-moi ton fils !… Inutile prière
D’un cœur qui se déchire !… À la mort tout entière
Didon n’attend plus rien que de la mort.
Air
Adieu, fière cité, qu’un généreux effort
Si promptement éleva florissante ;
Ma tendre sœur qui me suivit errante,
Adieu, mon peuple, adieu ; adieu, rivage vénéré,
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Toi qui jadis m’accueillis suppliante ;
Adieu, beau ciel d’Afrique, astres que j’admirai
Aux nuits d’ivresse et d’extase infinie ;
Je ne vous verrai plus, ma carrière est finie !
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