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Introduction ...................................................................................................................... 2
Séquence 1 : Les mécanismes de régulation ....................................................................... 4
Séquence 2 : Les mécanismes institutionnels ...................................................................... 8
Séquence 3 : Les mécanismes financiers de mise en application du droit de l'environnement
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Conclusion ...................................................................................................................... 15
Annexes documentaires .................................................................................................. 18
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Ressources documentaires. Droit et protection de l’environnement – Module 5
Introduction
Nous retenons pour les raisons de ce module les éléments introductifs suivants :
1. Le droit de l’environnement
Le droit de l’environnement est l’ensemble de règles juridiques qui ont pour objectif de
garantir le droit de chaque personne à un environnement sain et équilibré.
Cet objectif global fait que le droit de l’environnement a des objectifs spécifiques très
nombreux : la prévention, la curation et la sanction.
Quant aux textes nationaux, ils varient selon les différents systèmes juridiques des États. À ce
niveau, certains États ont constitutionnalisé le droit à un environnement sain et équilibré (La
Tunisie, le Brésil, la France avec la charte environnementale…), un ensemble d’États ont
procédé à adopter un code de l’environnement (comme étant un texte complet au niveau
formel et matériel de toutes les règles juridiques ayant trait aux composantes de
l’environnement : la France, le Sénégal, le Maroc, la Côte d’Ivoire…), d’autres États ont choisi
la formule d’une loi cadre relative à l’environnement qui se limite aux principes fondamentaux
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Ressources documentaires. Droit et protection de l’environnement – Module 5
sans précisions des différentes règles qui régissent les thématiques environnementales, qui
demeurent régies par des textes spécifiques…
Un grand nombre de textes relatifs à l’environnement sont aussi édictés par le pouvoir
exécutif qui détient dans un grand nombre de pays le pouvoir réglementaire… Ainsi, le Chef
de l’État, le chef du gouvernement, les ministres ont le droit (selon les systèmes politiques)
d’édicter des normes juridiques ayant trait à l’environnement…
Quant aux textes internationaux, le droit de l’environnement fait l’objet d’un grand nombre
de Conventions, de traités, de protocoles et accords qui s’adressent aux États parties pour
orienter leur choix, politiques et vision en matière environnementale ;
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Ressources documentaires. Droit et protection de l’environnement – Module 5
Nous entamons cette première séquence qui va permettre d’avoir une idée sur les
mécanismes utilisés par le droit de l’environnement pour réglementer les différentes activités
et les comportements ayant trait à l’environnement.
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À ce niveau, les exemples sont très nombreux : interdiction de chasser ou de pêcher des
espèces entières par ce qu’elles sont menacées d’extinction, ou interdiction totale de déverser
des produits polluants dans l’environnement (le mercure et les métaux lourds…
Ces interdictions, peuvent être partielles et limitées, telles que l’interdiction de chasser une
espèce durant une période précise ou dans un espace bien déterminé… Cette réglementation
varie selon le contexte de chaque État ou de chaque région…
1.2. L’autorisation
L’autorisation et ses nombreuses variantes (agrément, validation, approbation), constitue un
mécanisme de contrôle a priori, qui permet au détenteur de l’autorité ou du pouvoir de
décision de contrôler l’éventuel impact de l’activité ou du comportement sur
l’environnement. Ainsi, le décideur pourrait permettre (autoriser) l’activité, l’interdire ou de
demander de la modifier.
Pour permettre un contrôle efficace des activités et comportements qui pourraient nuire à
l’environnement, le droit de l’environnement a développé des mécanismes de contrôle a
priori, Il s’agit de :
Une partie prospective, qui prévoit les éventuels impacts de l’activité ou du projet sur les
différentes composantes de l’environnement et comment les gérer, en vue de les éradiquer
ou à défaut de les maitriser.
- La normalisation :
Pour ce faire, le droit de l’environnement a développé un moyen facilitant les différentes
mesures de l’impact sur l’environnement : il s’agit des normes.
En effet, la normalisation consiste à préciser les caractéristiques, de chaque composante de
l’environnement et notamment (l’air, les eaux, le sol…) ; les normes sont publiées et
accessibles et faciliteront la détermination de la qualité de l’environnement avant et après
l’implantation, l’installation ou le fonctionnement de l’activité ou du projet…
2. Les mécanismes de contrôle a posteriori
Pour assurer le respect de cette réglementation, le droit de l’environnement met en place un
système de suivi et de contrôle,
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• Accéder aux endroits concernés par l’activité, consulter les documents et les différents
supports pouvant contenir des informations ou des données ;
• Poser des questions aux personnes sur place,
• Procéder à des perquisitions, et à élaborer un procès-verbal,
• Transmettre le dossier aux tribunaux.
Ces pouvoirs qui font de ces intervenants « une police environnementale » nécessitent au
préalable que les infractions environnementales soient reconnues et clairement établies.
2.2 La mise en place de mécanisme(s) juridictionnel(s)
À ce niveau, l’apport du droit de l’environnement consiste en :
- la reconnaissance claire du « crime environnemental »
Ce crime consiste en tout acte portant atteinte à une composante de l’environnement en tant
que tel, sans que ce soit rattachée à une personne (ou groupe de personnes) bien déterminée
ou à un bien clairement approprié.
Ceci fait que la défense de l’environnement n’est plus rattachée à des domaines appropriés et
à des personnes clairement identifiées ; comme fut le cas dans la conception classique du
contentieux. Cet apport considérable du droit de l’environnement en matière du contentieux,
a fait que la justice, a participé à l’évolution du contentieux environnemental.
En effet, que ce soit au niveau des éléments constitutifs du crime ou encore au niveau de
l’adaptation des sanctions à l’objectif environnemental.
pour arrêter le lien de causalité entre l’acte commis et l’atteinte subie par l’environnement,
surtout que le temps en matière environnementale est très important et que la pollution est
souvent diffuse, et que l’atteinte à l’environnement est une activité évolutive et complexe…
et c’est là où le juge est amené à trancher en faveur d’une plus grande protection de
l’environnement.
Enfin, l’élément moral, ce dernier qui est classiquement nécessaire pour asseoir une
responsabilité environnementale, ne semble pas très pratique en matière de protection de
l’environnement. En effet, rare les personnes qui polluent juste pour polluer ou qui portent
atteinte à l’environnement rien que pour nuire à ce dernier. Ainsi, si le juge s’attache à
l’élément moral, très peu d’actes seraient considérés comme constituant une infraction ou un
crime environnemental… Ainsi, le juge écarte souvent l’élément moral, pour asseoir sa
décision sur les deux éléments matériel et légal.
- l’apport du juge pour ce qui « des sanctions » du crime environnemental :
Dans ce cadre le juge « sensible » à la cause environnementale déploie tous les moyens
permettant de prouver l’atteinte, d’évaluer les dommages causés à l’environnement et
apprécier l’impact, les moyens pour dédommager les atteintes à l’environnement et les
sanctions à prononcer à l’égard des responsables des dommages.
À ce niveau, les sanctions classiques : l’emprisonnement et l’amende ne sont pas les mieux
adaptées à la protection de l’environnement, ainsi souvent le juge est amené à ordonner des
« sanctions» plus adaptées : le travail pour l’intérêt public et la remise en état des lieux dans
les limites de la faisabilité matérielle (biologique, écosystémique, paysagère…). D’où le rôle du
juge est très important pour prendre en considération la spécificité de l’élément
environnemental ayant fait l’objet d’atteinte.
Conclusion de la séquence :
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Ressources documentaires. Droit et protection de l’environnement – Module 5
Bonjour, nous entamons cette deuxième séquence qui permettra d’avoir une idée sur les
mécanismes institutionnels mis en place par le droit de l’environnement pour assurer les
différentes tâches liées à la protection de l’environnement.
Nous considérons comme mécanismes institutionnels, les différents intervenants publics,
privés, associatifs, mixtes… locaux, nationaux, bilatéraux, régionaux, internationaux… qui sont
reconnus et consacrés par le droit de l’environnement et qui assurent des activités ayant trait
à la protection de l’environnement dans un sens large.
Dans le cadre de cette séquence nous mettrons l’accent sur les intervenants nationaux
seulement, puisque les intervenants régionaux et internationaux font l’objet de modules
consacrées au droit international de l’environnement et aux mécanismes financiers.
Donc cette séquence mettra l’accent sur :
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Vu les larges domaines couverts par l’environnement, souvent ces départements sont chargés
principalement de concevoir la politique générale de l’environnement, de veiller à son
intégration dans les différents plans, programmes, suivre sa mise en application et d’établir
les rapports annuels ou sectoriels portant sur l’état de l’environnement ;
Dans d’autres systèmes de gouvernement, et vu le caractère transversal de l’Environnement,
le département y afférent est quelques fois placé auprès du Premier ministère ou de la
Présidence du Gouvernement, ainsi le caractère transversal, de coordination et même
d’arbitrage entre les différents intérêts pourrait être assuré par cette structure. Cet
emplacement donnera au département de l’environnement une large légitimité et un poids
dans l’appareil gouvernemental.
Ce rôle du département de l’Environnement ne doit pas signifier que les autres départements
demeurent exclus de l’activité environnementale ;
- Des départements environnementaux sectoriels :
Les différents départements ministériels, chacun dans le cadre de ses tâches participent à
mettre en place la politique de l’Environnement ou certains programmes environnementaux
liés à leur mission. Ainsi, le ministère chargé des forêts ou de l’eau ou du sol, le ministère
chargé des ressources minières ou des hydrocarbures, celui en charge de la santé ou du
patrimoine culturel… œuvrent tous selon leur mandat à protéger, gérer, contrôler, utiliser
certaines composantes de l’environnement…
D’ailleurs nous avons remarqué que certains de ces départements ministériels mettent en
place des services (direction générale, direction, service…) de protection de l’Environnement.
1.1.2. Des autorités environnementales indépendantes :
Certains États ont mis en place des autorités indépendantes pour assurer la régulation en
matière environnementale. Cette autorité qui ne relève d’aucun département ministériel,
pourrait contrôler, réguler et émettre des rapports annuels. Ces rapports ont pour but de
présenter l’état de l’environnement annuel et les recommandations pour l’améliorer ; (des
exemples : le Maroc, la Tunisie l’IDDDGF...)
1.1.3. Des établissements publics « environnementaux » :
Nombreux sont les établissements publics environnementaux qui assurent des services liés à
l’environnement : assainissement, alimentation en eau, collecte et traitement des déchets,
gestion de bassin, d’espaces protégés… Dotés de la personnalité juridique et de l’autonomie
administrative et financière, ces établissements ont une large autonomie dans la gestion des
secteurs ou des services environnementaux qu’ils assurent.
1.1.4. Des structures consultatives :
L’administration environnementale, et vu le caractère transversal de l’environnement et sa
dimension technique et scientifique, se caractérise par la coexistence d’une large
administration consultative.
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Ressources documentaires. Droit et protection de l’environnement – Module 5
Les commissions, conseils, comités sont très nombreux en la matière. Certains ont un
caractère global et général (un conseil national ou supérieur de l’environnement, ou de la
nature, de la diversité biologique), d’autres sont plus spécifiques (une commission eau, un
comité flore, un conseil des hydrocarbures…). Ces structures consultatives réunissent un
grand nombre d’intervenants en la matière : les représentants des administrations publiques,
du secteur privés et des associations et organisations de la société civile… Elles constituent
ainsi un forum de débat et surtout un relais d’échange de points de vue et d’aide à la prise de
décision environnementale.
1.2. Les institutions publiques décentralisées :
Sur le plan décentralisé, les structures intervenant en matière de protection de
l’environnement sont principalement les entités territoriales infra-nationales : les collectivités
locales, les régions, les départements…
Selon les systèmes politiques, on reconnait d’une manière variable, à ces entités de
nombreuses missions environnementales. En effet, au sens strict l’environnement couvre un
espace et des besoins de proximité (propreté, nettoyage, éclairage public, assainissement,
gestion des phénomènes extrêmes sur le plan local –inondation, incendies de forêts ou
d’espaces naturels…) d’où le rôle très important des intervenants locaux ou régionaux.
Certains exemples d’administrations publiques offre une plus large autonomie en matière
environnementale aux entités infra-nationales, qui arrêtent leur propre politique en la
matière.
2. Les intervenants associatifs :
Une protection efficace de l’environnement exige une large participation. Parmi les
intervenants en la matière, les organisations de la société civile. L’implication des associations
est ancienne et pourrait être d’une grande importance.
A ce niveau, le droit de l’environnement à travers ces principes généraux (que vous vu dans le
cadre du module consacré aux principes du droit de l’environnement) met l’accent sur le rôle
des entités autres que les intervenants publics. Cette exigence légale a pour effet de renforcer
la légitimité des intervenants associatifs et d’appuyer leur rôle.
Nombreux sont les systèmes juridiques qui reconnaissent une large palette d’attributions aux
associations : à côté de leur rôle « habituel » : la sensibilisation, le relais entre les autorités ou
les décideurs et la population, l’aide à la décision… les associations peuvent être les
représentants de l’intérêt environnemental devant les différentes juridictions. Cette
reconnaissance qui est consacrée dans plusieurs Etats, fait des associations le gardien de
l’intérêt général environnemental et du droit des générations futures à un environnement
sain et équilibré.
Dans certains systèmes juridiques, on reconnait aux associations un rôle de police. En effet,
certaines législations (ex. le code forestier tunisien) reconnaissent aux associations de chasse,
la prérogative d’arrêter les contrevenants, de saisir leurs matériels, et de les conduire auprès
des agents de la garde forestière…
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- La concession a constitué et durant très longtemps le mode principal pour associer le secteur
privé dans les activités environnementales : concessions forestières, concessions de gestion
des espaces environnementaux –parcs, lacs…- concessions pour distribuer l’eau, concessions
d’assainissement…
- Le partenariat public-privée : à partir de la fin des années 1990 et début des années 2000, le
mécanisme de partenariat public-privé, est devenu le mécanisme global qui associe les acteurs
publics et les intervenants privés pour la réalisation de grandes activités dans tous les
domaines y compris en matière environnementale : la production d’énergies renouvelables,
la production des eaux non-conventionnelles, la lutte contre les catastrophes naturelles…
Conclusion de la séquence
Nous remarquons ainsi que les mécanismes institutionnels sont variés :
Des mécanismes publics (centraux et décentralisés, faisant partie de l’administration active
ou consultative, à mandat général ou spécifique…),
Des mécanismes associatifs très impliqués dans la protection de l’environnement : des
associations, des mouvements environnementaux, des grandes organisations non
gouvernementales ;
Des mécanismes privés à but lucratif, qui depuis deux décennies au moins trouvent dans les
activités environnementales une source d’investissement et de réalisation de bénéfices tout
en respectant la donne environnementale, des activités qui s’inscrivent dans le cadre du
développement durable, de l’économie verte, l’économie circulaire…
Tous ces mécanismes ont pour ultime objectif de mettre en place une gouvernance
environnementale basée sur la participation, l’efficacité et la redevabilité.
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Reste enfin que les objectifs environnementaux et le fonctionnement de toutes ces structures
nécessitent que des mécanismes financiers soient mis en place pour les assurer.
Nous entamons cette troisième séquence qui va permettre d’avoir une idée sur les
mécanismes mis en place par le droit de l’environnement pour financier les différentes
activités de protection de l’environnement et de réparation des dommages subis par ces
différentes composantes ; et orienter les comportements des agents économiques.
Nous rappelons juste, que dans le cadre des autres modules et notamment ceux qui
consacrent des développements aux aspects économiques (les modules…), un certain nombre
d’éléments liés aux mécanismes financiers ont été présentés et analysés.
Dans le cadre de cette séquence, nous mettrons l’accent sur le traitement juridique de ces
mécanismes, ainsi, nous tacherons de ne pas les présenter sous l’angle économique, ou dans
une approche de finances et de fiscalité mais sous l’angle légale.
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Ressources documentaires. Droit et protection de l’environnement – Module 5
en précisant les ressources et les dépenses. Dans ce cadre, et comme sur le plan international,
le financement de l’environnement se fait aussi à travers la mise en place de fonds spéciaux.
Les FST sont créés et supprimés par la LF annuelle et constituent une exception aux règles
budgétaires de l’annualité et de l’universalité. Ils permettent l’affectation de ressources
particulières à des dépenses spécifiques et les montants qui leur sont affectés sont reportables
d’année en année jusqu'à épuisement
Ils font partie, avec les fonds de concours (FC), de la catégorie appelée « fonds du trésor » (FT).
Sur le plan formel, les comptes des FST sont présentés dans un tableau séparé, ce qui permet
de les identifier facilement.
Les exemples sont très nombreux à ce niveau : Fonds de protection de l’environnement, Fonds
de dépollution, fonds de l’amélioration de l’esthétique, Fonds de protection de la diversité
biologiques…
2. Les Instruments financiers et fiscaux de protection de l’environnement :
Les moyens financiers et fiscaux constituent des moyens économiques ayant pour objectif
d’influencer le comportement des agents économiques dans un sens qui respecte plus
l’environnement, ses composantes et ses équilibres.
À ce niveau, l’encouragement des agents économiques à agir dans un sens écologique fait
partie des techniques interventionnistes qui existent aussi dans d’autres domaines, et peut
prendre la forme d’incitations financières et/ou fiscales. Il traduit notamment l’option des
pouvoirs publics en faveur de la diffusion d’une dynamique préventive au sein du système
productif.
La fiscalité, mécanisme pour influencer les comportements :
La fiscalité peut être utilisée comme un instrument permettant d’influencer les
comportements des agents socio-économique dans un sens précis (incitation/dissuasion) :
• soit en les encourageant (en les incitant) à adopter un certain comportement ou à exercer
certaines activités, à travers une renonciation totale ou partielle à percevoir certains
impôts (exonérations) : on parle de «fiscalité négative» ou de «dépenses fiscales» parce
qu’elles se traduisent par une perte de recettes pour l’État du fait des exonérations
consenties en contrepartie de l’adoption d’un choix économique donné (implantation dans
l’intérieur du pays, investissements de dépollution, etc.) ;
• soit en les décourageant à l'égard de certains comportements par une fiscalité plus lourde ;
encore appelée «fiscalité positive» (par exemple la surtaxation des produits : le tabac par
exemple).
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Pour être efficace, le coût de la taxation «environnementale» doit être suffisamment élevé
pour inciter à la prévention, sans pour autant être excessif (prohibitif), car l’objectif est
d’introduire une dimension préventive au sein de l’appareil de production, et non de mettre
un terme aux activités industrielles qui, tout en étant polluantes, représentent une source de
revenus et d’emplois.
À ce niveau, il y a eu un développement progressif qui a permis de passer de taxes sur les
services et les prestations à caractère environnemental (assainissement, nettoyage…) à des
taxes ayant pour objectif la dissuasion ou l’incitation à la production et/ou à la consommation
environnementale (la taxe carbone par exemple) à des taxes environnementales globales : la
Taxe pour la Protection de l’Environnement (TPE). Cette taxe a été créée dans un grand
nombre d’États à partir des années 1990 et a connu un grand essor dans les années 2000.
La dissuasion économique
- La dissuasion par les prix : La dissuasion économique peut prendre la forme de la fixation de
« prix » liés à l'utilisation de l'environnement comme pourvoyeur (fournisseur) de ressources
ou réceptacle de rejets. Elle peut aussi se traduire par des « coûts » additionnels découlant de
l’obligation de se conformer à une réglementation préventive sévère, sous peine de sanctions
pécuniaires encore plus dissuasives.
- La pression financière : Il existe ainsi une pression financière sur les pollueurs, qui est
susceptible de les amener (industriels, commerçants, ménages, administrations publiques,
etc.), en tant qu'usagers de l'environnement, à intégrer le souci de la protection de
l’environnement, aussi bien an amont qu’en aval de leurs activités.
De cette manière, le coût de la prévention est présenté comme moins onéreux que celui de la
pollution ou de la réparation, et le gaspillage est pénalisé financièrement par une aggravation
des charges au-delà de certains seuils.
Les primes prévues par les lois relatives à l’investissement, mais aussi par « d’autres textes
législatifs » (des lois relatives aux différents secteurs environnementaux : lois sur les énergies,
sur les différentes industries, sur les activités agricoles notamment l’agriculture biologique…)
peuvent être cumulées, sans que leur total ne dépasse pas un taux du coût de
l’investissement.
Font partie aussi de ces mécanismes, la participation de l’Etat aux dépenses d’infrastructure
et son apport au développement de la capacité d’employabilité.
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Conclusion
Nous arrivons aux termes de notre module consacré aux mécanismes de mise en application
du Droit de l’environnement. Ce module nous a permis de voir ensemble les types de
mécanismes, procédés… qui permettent au droit de l’environnement d’être un droit
appliqué et de réaliser ses objectifs fondamentaux : participer à la protection des
composantes de l’environnement et consacrer le droit à un environnement sain et équilibré.
Toutefois, les mécanismes de mise en œuvre du droit de l’environnement qui ont permis de
réaliser des avancées considérables en matière de protection des composantes de
l’environnement et de la consécration d’un droit à un environnement sain et équilibré, se
heurtent à un ensemble de défis. Ces défis peuvent être présentées comme étant des défis
extrinsèques et d’autres intrinsèques.
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Ressources documentaires. Droit et protection de l’environnement – Module 5
Nombreux sont ces défis liés principalement aux limites du droit en tant que
discipline guidée par des normes et mécanismes assez immuables . En effet, le droit guidé par
ses techniques plusieurs fois millénaires : les interdictions, les contrôles, les sanctions… a pu,
grâce aux nouvelles évolutions scientifiques et technologiques avancer et adapter certaines
de ces techniques… toutefois, il reste très figé et conservateur.
Sur le plan du droit international : Le rapport du Secrétaire général, portant sur « Lacunes du
droit international de l’environnement et des textes relatifs à l’environnement : vers un
pacte mondial pour l’environnement », du 13 décembre 2018, a bien relaté les lacunes de ce
droit comme suit :
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Ressources documentaires. Droit et protection de l’environnement – Module 5
• Il n’existe pas de cadre normatif global qui énonce ce qui pourrait être considéré
comme les règles et principes d’application générale en droit international de
l’environnement ;
• le droit international de l’environnement est parcellaire et réactif. Il se caractérise par
la fragmentation et une absence générale de cohérence et de synergies entre un grand
nombre de cadres règlementaires sectoriels ;
• la structure de la gouvernance internationale de l’environnement est caractérisée par
des institutions fragmentées et un ensemble d’acteurs hétéroclite, mettant au jour
d’importants problèmes de cohérence et de coordination ;
• l’application du droit international de l’environnement pose problème tant au niveau
national qu’au niveau international. Dans beaucoup de pays, l’application du droit à
l’échelon national est entravée par l’absence d’une législation nationale appropriée,
de ressources financières, de technologies écologiquement rationnelles et de
capacités institutionnelles ;
Ainsi, une réflexion fondamentale sur la norme juridique et ses caractéristiques s’impose
aujourd’hui pour pouvoir faire de la règle juridique le vecteur d’une meilleure protection de
l’environnement.
La question des changements climatiques qui s’impose clairement aujourd’hui est en train
de secouer le droit et pousse vers l’adoption de mécanismes inventifs et plus adaptés. Déjà
en se basant sur les principes fondamentaux du droit de l’environnement notamment la
précaution, la participation et l’accès à la justice en matière environnementale, le droit est
amené à mettre en place des mécanismes plus souples et plus efficaces en la matière.
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Annexes documentaires
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