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Complément de cours
Repères chronologiques :
Les années 1980 marquent l’incertitude à tous les niveaux (commercial, technologique,
monétaire…) et l’entreprise avance désormais sans repère dans son environnement.
Du plan stratégique, on passe au management stratégique dont l’ambition est de prendre en
compte l’organisation et les processus qui la sous-tendent (innovation, ressources humaines,
par exemple).
On prend également en compte le comportement du dirigeant. Car l’entreprise doit
dorénavant être plus réactive et adaptative.
Il ne s’agit plus de s’attacher à l’articulation des activités dans le temps (planification), mais
de décentraliser et d’anticiper pour acquérir les ressources et les exploiter dans un
processus permanent plus itératif.
Les apports de Mintzberg contribuent à remettre en cause les idées reçues sur la formulation
de la stratégie (réconciliation de la formulation et de la mise en œuvre, spécificité en
grande partie française).
Le processus stratégique est alors plus souple et plus proche du terrain.
Dans les années 1990, les stratèges deviennent davantage des pédagogues, des
conseillers et des guides dans les initiatives plutôt que des chefs d’orchestre.
Les analyses de portefeuille deviennent largement insuffisantes car elles de prennent en
compte que quelques variables (dans la mesure où tous les concurrents décident au
même moment que l’informatique est plus intéressante que le textile, où se situe
l’avantage concurrentiel de la démarche ?).
Il s’agit désormais d’agir pour changer les règles du jeu : stratégies de rupture (SMART), ou
approche ressources (SEB).
Au cours des ans, la stratégie d’entreprise a donc évolué. Les méthodologies sont devenues
plus complexes. Les experts répertorient entre 9 et 10 générations successives de schémas
dont les mérites furent à la fois reconnus et contestés.
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L'analyse SWOT permet de résumer les relations entre les principales influences
environnementales et la capacité stratégique de l'organisation.
La régie Renault a été privatisée en 1996, pour devenir Renault Société Anonyme.
Cependant, en 1998, seulement 16 % des ventes étaient réalisées hors d'Europe, et le
succès était uniquement dû à des voitures d'entrée et de milieu de gamme. À la différence
de la quasi-totalité des autres groupes automobiles, Renault ne disposait que d'une seule
marque, censée répondre aussi bien aux attentes des acheteurs d'une Twingo à 8000 euros
qu'à ceux d'une Safrane à 45 000 euros. D'ailleurs, les véhicules de prestige de la marque
(séries Baccara puis Initiale) ne connaissaient qu'une diffusion confidentielle. Enfin, la taille
limitée de l'entreprise ne lui permettait pas de réaliser des économies d'échelle comparables
à celles de ses plus gros concurrents, General Motors, Ford, Toyota, Volkswagen ou
Daimler-Chrysler.
Principales faiblesses
Ventes très concentrées --- -- -- 7
en Europe
Taille réduite par rapport -- - 3
aux principaux
concurrents
Échec dans le haut de - - 2
gamme (une seule
marque
+ 4 0 2 5
- 6 2 3 1
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L'analyse de la chaîne de valeurs décrit les différentes étapes qui déterminent la capacité d'une
organisation à obtenir un avantage concurrentiel en proposant une offre valorisée par ses clients.
L'analyse de la valeur est un concept d'origine comptable : elle est utilisée pour évaluer la valeur
ajoutée par chacune des étapes d'un processus industriel complexe, afin d'identifier celles qui
peuvent faire l'objet d'une économie de coût et/ou d'une augmentation de valeur. Michael Porter
a lié cette démarche de détermination des différentes étapes d'un processus et d'évaluation de la
valeur ajoutée par chacune avec l'analyse de l'avantage concurrentiel d'une organisation
Un des postulats fondamentaux de l'analyse de la chaîne de valeur est qu'une organisation est
bien plus qu'un simple assemblage de machines, d'argent et d'individus. Ces ressources sont
sans valeur si elles ne sont pas déployées au sein de fonctions et utilisées au travers de routines
et de systèmes qui valorisent l'offre de produits et services de l'organisation aux yeux de ses
clients ou usagers. L'avantage concurrentiel repose sur la capacité à optimiser chacune des
étapes de création de valeur et à harmoniser leur enchaînement. Porter affirme que la
détermination de la capacité concurrentielle doit commencer par l'identification de chacune de
ces étapes de création de valeur. Le schéma suivant représente dans ses grandes lignes la
chaîne de valeur d'une organisation.
Infrastructure de l’entreprise
Les fonctions primaires, qui assurent l’offre de produits et de services, sont directement
impliquées dans la création de valeur. Elles peuvent être réparties en quatre ensembles : la
logistique, la production, la commercialisation et les services.
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• La production utilise ces matières premières et composants pour obtenir le produit ou service
final : transformation, assemblage, emballage, vérification, etc.
• La commercialisation assure les moyens par lesquels les produits ou services sont proposés
aux clients ou aux usagers. Cela inclut l'administration des ventes, la publicité, la vente, etc.
Dans les services publics, les réseaux de communication qui permettent aux usagers d'accéder
aux services proposés sont généralement déterminants.
• Les services incluent les activités qui accroissent ou maintiennent la valeur d'un bien ou d'un
service, comme l'installation, la réparation, la formation et la fourniture de pièces détachées.
Les fonctions primaires bénéficient du support des fonctions de soutien. Les fonctions de
soutien améliorent l'efficacité ou l'efficience de fonctions primaires. Elles peuvent être
regroupées en quatre catégories.
• Les achats, qui concernent les processus d'acquisition des ressources nécessaires aux
fonctions primaires. Ils interviennent tout au long de la chaîne de valeur.
• Le développement technologique. Toutes les fonctions utilisent une technologie, même s'il
s'agit d'un savoir-faire immatériel (négociation, communication, etc.). Les technologies
déterminantes sont celles qui sont directement liées à la conception et à au développement des
produits, des procédés ou d'une ressource particulière (par exemple l'amélioration d'une matière
première). Cette fonction est essentielle au maintien de la capacité d'innovation d'une
organisation.
• La gestion des ressources humaines. Il s'agit d'une activité particulièrement importante, qui
influe sur toutes les fonctions primaires. Elle comprend le recrutement, la formation, le
développement et la rémunération des individus. La manière dont cette fonction est gérée joue
un rôle déterminant dans l'adaptabilité ou la rigidité de l'organisation.
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Marks & Spencer (M&S) a construit sa réputation sur son impératif de qualité, tant en termes de
produits que de service aux clients. Cette approche a permis à M&S de se différencier de la
plupart de ses concurrents, que ce soit dans la distribution alimentaire ou dans le textile (ses
deux principales activités). Le schéma de la page suivante montre comment la gestion des liens
au long de la chaîne de valeur sous-tend cet avantage concurrentiel
Tous les aspects de «l'expérience du client» sont convergents. Ainsi, la qualité des produits a été
renforcée par la localisation et l'aménagement des magasins, le sentiment d'espace entre les
rayons et la cohérence dans le choix des références et les pratiques de management (par
exemple le respect de l'environnement).
Les relations avec les fournisseurs sont fondées sur des partenariats à long terme. M&S
s'engage notamment à aider ses fournisseurs à progresser.
M&S s'engage également à améliorer l'accès pour les clients - que ce soit l'accès physique aux
magasins ou les systèmes de prise de commande.
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Réseau international
Infrastructure
Techniques de teinture
en plongée
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Elle consiste à déterminer les forces qui structurent la dynamique concurrentielle dans une
industrie.
Elle permet aux managers d’identifier les fondements de la stratégie concurrentielle dans
leur secteur d’activité. C’est une grille d’analyse qui se veut universelle.
Le modèle de Porter des 5 forces concurrentielles (+1: l'Etat) permet de rendre compte des
conditions concurrentielles dans un secteur
Entrants
potentiels
Concurrents
Fournisseur Clients
du secteur
s
Substituts
Ce modèle d'analyse permet de prendre conscience qu'au-delà de ceux que l'on appelle
habituellement les concurrents, d'autres acteurs constituent une pression ou un danger. Il
s'agit donc de dépasser son univers pour voir arriver le danger de plus loin. Pour analyser
les forces concurrentielles du secteur, les éléments suivants sont à prendre en compte.
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Dans une même industrie de biens ou de services, il peut y avoir bon nombre
d’entreprises qui présentent des intérêts différents et des approches stratégiques
distinctes. Il est donc nécessaire de définir un niveau d’analyse concurrentielle
intermédiaire entre l’entreprise et l’industrie.
De tels groupes peuvent être généralement identifiés en utilisant deux (ou plus
rarement trois) séries de caractéristiques stratégiquement déterminantes. Les
facteurs qui permettent généralement de répartir les organisations en groupes
stratégiques sont les suivants :
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La détermination des groupes stratégiques (GS) aide à identifier qui sont les concurrents
directs, à préciser en quoi diffèrent les GS, et à définir sur quelles bases la concurrence est
susceptible de se développer à l’intérieur d’un même groupe. Elle soulève la question de la
possibilité pour une organisation de migrer d’un GS à l’autre. La détermination des GS
permet ainsi également d’identifier des opportunités de développement.
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