Sortir des sentiers battus:

un outil décisionnel pour concevoir des services adaptés aux jeunes

A propos de E2A
Le projet Evidence to Action (E2A) est le projet phare de l'USAID pour le renforcement des services de planification familiale et de santé
reproductive. Le projet traite des besoins en santé reproductive des filles, des femmes et des communautés peu desservies dans le monde en
renforçant le soutien, en élargissant la base de données probantes et en facilitant la mise à échelle des meilleures pratiques qui améliorent les
services de planification familiale. Adjugé en septembre 2011, ce projet quinquennal est mis en œuvre par Pathfinder International, chef de file, en
partenariat avec African Population and Health Research Center, ExpandNet, IntraHealth International, Management Sciences for Health, et PATH.

Information de contact
1201 Connecticut Avenue, NW, Suite 700
Washington, D.C. 20036
Tel. 202-775-1977
Fax 202-775-1988
info@e2aproject.org
www.e2aproject.org

Cette publication a pu être réalisée grâce à un soutien de l'Office de population et de santé reproductive, Bureau de santé globale, Agence des États-
Unis pour le Développement international, aux termes de l'accord No. AID-OAA-A-11-00024. Les opinions exprimées ici incombent à l'auteur ou
aux auteurs et ne reflètent pas forcément les vues de l'Agence des États-Unis pour le développement international.

Remerciements
Le Projet Evidence to Action (E2A) tient à exprimer sa reconnaissance à l'Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID)
pour son soutien ayant permis la création du présent outil.

Citation suggérée :
Callie Simon, Regina Benevides, Gwyn Hainsworth, Gwendolyn Morgan, et Katie Chau, Sortir des sentiers battus : un outil décisionnel pour concevoir des
services adaptés aux jeunes (Washington, DC : Projet Evidence to Action/Pathfinder International, mars 2015).

Les auteurs tiennent à remercier les personnes suivantes de leurs précieuses contributions aux divers avant-projets du présent outil : Anjala
Kanesathasan, E2A et IntraHealth International ; Cate Lane, USAID ; et Shannon Taylor, USAID. Rena Greifinger de Population Services International
et Claire Tebbets de Planned Parenthood Federation of America ont pris une part très important dans les premières étapes de conceptualisation de
l'outil et ont apportés des exemples des services adaptés aux jeunes mentionnés. Sarah Eckhoff de Pathfinder International a contribué au contenu
et aux annexes du présent outil.

Cet outil était testé sur le terrain pendant l’Atelier pour la Priorisation et la Dissémination des Meilleures Pratiques en Santé Sexuelle et
Reproductive des Adolescents et des Jeunes (SSRAJ) au Niger. Les auteurs remercient le Ministère de la Santé et partenaires pour leur contribution
et révisions suggérées.

Février 2015.
Table des Sigles...........................................................................................................................................................................................................................................................................2
Données contextuelles........................................................................................................................................................................................................................3

matières De quoi s’agit cet outil et pourquoi est-il nécessaire ?..................................................................................................................................6

Section 1: Quels sont les différents modèles des SAJ ?.................................................................................................................................8
Section 2: Choisir un modèle ou des modèles de SAJ.............................................................................................................................. 14
Etape 1: Déterminer les résultats comportementaux/de santé souhaités et les sous-populations
d'adolescents et de jeunes que vous voulez atteindre avec vos services............................................................................................................. 15
Etape 2: Faire une analyse systématique de la SSR............................................................................................................................................................ 16
Etape 3: Déterminer le paquet de services de SSR qui sera offert.......................................................................................................................... 16
Etape 4: Déterminer les ressources disponibles.................................................................................................................................................................. 17
Etape 5: Déterminer le niveau de couverture souhaité.................................................................................................................................................. 19
Etape 6: Choisir un ou plusieurs modèles pour la prestation des SAJ.................................................................................................................... 19
Modèle 1: Centre Indépendant..................................................................................................................................................................................... 20
Modèle 2: Espace séparé pour les SAJ...................................................................................................................................................................... 22
Modèle 3: SAJ intégrés....................................................................................................................................................................................................... 24
Modèle 4: Services à base communautaire............................................................................................................................................................ 26
Modèle 5: Community-based services...................................................................................................................................................................... 28
Modèle 6: Drogueries et pharmacies........................................................................................................................................................................ 30
Tableau 1: Récapitulatif des aspects à envisager et implications pour les différents modèles de SAJ................................... 32
Etape 7: Planifier la mise à l’échelle du modèle ou des modèles de SAJ.............................................................................................................. 35

Section 3: Eléments à l'appui des SAJ............................................................................................................................................................................. 36

Section 4: Recommandations supplémentaires pour atteindre les sous-populations de jeunes............. 40
Conclusion...................................................................................................................................................................................................................................................... 44
Références....................................................................................................................................................................................................................................................... 45
Annexe 1: Guides, outils et ressources pour la mise en œuvre des SAJ.............................................................................. 48
Annexe 2: Questions guidant l'exécution de chaque étape............................................................................................................... 55

1
 Sigles
APL Agent de première ligne
CDI Consommateur de drogues injectables
HSH Hommes qui ont des relations sexuelles
avec les hommes
IEC Information, éducation et communication
IST Infection sexuellement transmissible
JVVIH Jeunes vivant avec le VIH
LGBT Lesbiennes, gay, bisexuels et transgenres
MLDAR Méthodes à Longue Durée d’Action Réversibles
OMS Organisation mondiale de la Santé
ONG Organisation non gouvernementale
PFMR Pays à faibles et moyens revenus
PGB Programa Geração Biz
PPF Parent pour la première fois
SAJ Services adaptés aux jeunes
SIGS Système intégré de gestion sanitaire
SMI Santé maternelle et infantile
SSR Santé sexuelle et reproductive
SSRAJ Santé sexuelle et reproductive des a
dolescents et des jeunes
VSSS Violence sexuelle et sexospécifique

2
Données Les adolescents et les jeunes (10-24)i ont le droit de vivre une vie sexuelle
et reproductive saine. Et pourtant, un grand nombre d'entre eux—
surtout dans les pays à faibles et moyens revenus (PFMR)—sont privés

contextuelles
de l'information, des aptitudes, des moyens et de l'accès aux services qui
leur permettraient d'exercer ce droit. Les données des PFMR témoignent
bien de cette situation. Par exemple, 46% et 49% des adolescents non
mariés en Afrique centrale et de l'Ouest et en Afrique orientale et
australe, ont respectivement un besoin non satisfait en contraception,1 et
peu d'adolescents mariés et non mariés dans les pays moins développés
utilisent actuellement une méthode contraceptive moderne (20% de 15 à
19 ans et 29% de 20 à 24 ans).2 Une faible utilisation de la contraception,
ainsi que le mariage précoce et les pressions exercées par la société pour
avoir des enfants peu après le mariage sont autant de facteurs poussant à
des grossesses précoces avec le risque que cela comporte d'avortements
à risques et de mortalité maternelle et infantile.3 Les jeunes (15-24 ans)
continuent à avoir un taux disproportionnellement élevé d'incidence du
VIH, représentant un tiers des nouvelles infections par le VIH.4 De plus,
on note une cohorte croissante de jeunes vivant avec le VIH (JVVIH) qui
ont des besoins uniques en santé sexuelle et reproductive (SSR). Bien trop
souvent, la grossesse précoce, le VIH et autres problèmes en SSR ont des
répercussions négatives qui vont bien plus loin que la santé des jeunes,
limitant grandement leurs possibilités éducatives et professionnelles et
empêchant les jeunes de réaliser pleinement leur potentiel.

L'utilisation de services de SSR de nature complète et de haute qualité

pourrait éviter ou mitiger un grand nombre de ces répercussions
négatives sur la santé mais il existe toute une série de barrières qui
empêchent les jeunes d'avoir accès à ces services.5,6 Ces barrières sont
érigées sur les plans suivants :

i
L'OMS et d'autres organisations internationales définissent les jeunes comme le groupe des
15 à 24 ans, les adolescents comme 10 à 19 ans et les jeunes gens comme 10 à 24 ans. Aux
fins du présent outil, les termes seront utilisés en fonction de ces définitions, avec les termes
“adolescents et jeunes” et “jeunes gens” utilisés de manière interchangeable.

Données contextuelles 3
encadré 1
Lever les barrières liées au genre,
à l’âge et à l’étape de vie dans la SSR
Les personnes sont socialisées dès la naissance aux rôles,
responsabilités et comportements qu’on attend d’elles en fonction
de leur âge, de leur sexe et de l’étape à laquelle elles se trouvent
dans leur vie. Ces normes interdépendantes façonnent ce qu’on
entend par une jeune femme ou un jeune homme, y compris les
attentes sur le plan de la sexualité ou de la procréation. Pour de
nombreux jeunes, les normes liées au genre et à l’âge entravent
leurs capacités à comprendre leurs options en matière de SSR,
à prendre des décisions en toute connaissance de cause, à avoir
accès à l’information et aux services de SSR et à maintenir des
comportements de SSR positifs. En choisissant des modèles de SSR,
il est important de tenir compte des normes liées au genre et à l’âge
qui sont des barrières à la SSR des jeunes.Voici des exemples de
normes se rapportant à :
• La masculinité et la féminité (la manière dont on pense
qu’une femme ou un homme doit se porter et comment ils
doivent se traiter mutuellement) ;
• L’activité sexuelle (promouvoir l’expérience sexuelle
pour les jeunes hommes, tout en condamnant l’activé sexuelle
préconjugale pour les jeunes femmes) ;
• La fécondité (les normes qui accordent de la valeur sur la
preuve d’une bonne fécondité ou le nombre souhaité d’enfants) ;
• La mobilité (les normes qui restreignent le libre mouvement
et l’autonomie, surtout pour les femmes et les filles) ;
• L’interaction au sein du couple (communication
entre les hommes et les femmes ou pouvoir décisionnel
dans le mariage) ;
• L’accès aux finances ou autres biens ou contrôle
des finances et de ces biens (normes qui interdisent aux
femmes de gagner leur vie ou de contrôler leurs revenus, lois
sur l’héritage).
4
• Barrières structurelles, comme les lois et politiques exigeant le consentement
parental ou du partenaire, la distance à parcourir pour se rendre à
l'établissement de santé, les coûts des services et/ou frais de transport, les
longues attentes avant de recevoir les services, les heures guère pratiques,
le manque de produits dans les établissements de santé et le manque de
confidentialité et d'intimité.
• Barrières socioculturelles, comme les normes restrictives et la stigmatisation
entourant la sexualité des adolescents et des jeunes ; les normes inéquitables
entre les genres ; et la discrimination et le jugement à l'égard des adolescents
de la part des communautés, des familles, des partenaires et des prestataires
de services de santé.
• Barrières individuelles, comme la connaissance limitée ou incorrecte de la
SSR au sein des jeunes, notamment les mythes et les conceptions erronées
entourant la contraception; le manque de moyens et l'auto-efficacité limitée;
ainsi que l'information limitée sur les services de SSR qui sont disponibles et
les endroits où on peut obtenir ces services.
Les services adaptés aux jeunes (SAJ) (également appelés service amis-des-
adolescents) sont conçus pour abaisser ou lever ces barrières et attirer ainsi
les jeunes vers ces services.7 Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS),
des services sont jugés adaptés aux jeunes, s'ils sont équitables, accessibles,
acceptables, appropriés e efficaces (voir Encadré 2).
Les SAJ sont dispensés depuis plus de 20 ans dans les PFMR. Les études sur les
SAJ restent limitées tant du point de vue nombre qu'envergure, dans leur capacité
à évaluer l'impact des SAJ sur le bilan de santé mais il n'en existe pas moins
des preuves suffisantes suggérant que les SAJ peuvent augmenter l'utilisation
des services de SSR par les jeunes quand ils englobent trois grands volets : (1)
formation pour le personnel de santé (portant sur la prestation de services SAJ
et compétences essentielles liées à la prestation de services de santé pour les
adolescents)40 ; (2) améliorations dans les établissements pour élargir l'accès des
jeunes à des services de qualité (en diminuant les tarifs, en organisant les services
pour faciliter la circulation des clients et en assurant le caractère confidentiel
de la consultation) ; (3) et des activités à base communautaire pour créer un
contexte favorable et augmenter la demande. 5,8,9,10 De plus, les jeunes eux-
mêmes mettent de plus en plus en avant le caractère privé, la confidentialité de
la consultation et le traitement respectueux des prestataires comme étant les
caractéristiques les plus importantes de services de santé de haute qualité.7,11,12

Caractéristiques des services adaptés aux jeunes
L’Organisation mondiale de la Santé a établi cinq caractéristiques pour les services
adaptés aux adolescents : 39
Equitables: Tous les adolescents, pas seulement certains groupes sont capables
d'obtenir les services de santé dont ils ont besoin.
Accessibles: Les adolescents sont en mesure d'obtenir les services qui sont fournis.
Acceptables: Les services de santé sont fournis de manière qui répond aux attentes
des clients adolescents.
Appropriés: Les services de santé dont les adolescents ont besoin sont fournis.
Efficaces: Les bons services de santé sont fournis de la bonne manière et font une
contribution positive à la santé des adolescents.
Qu’est-ce que cela signifie quand c’est appliqué aux prestataires et établissements de
santé, aux services et programmes de SSR ?40
Caractéristiques et compétences des prestataires de santé et autre
personnel:41
• Tous les prestataires de santé sont formés à la prestation de services adaptés
aux jeunes, notamment : concepts fondamentaux en santé et développement
des adolescents, y compris facteurs protecteurs et facteurs à risques ; capacités
d’évolution des jeunes ; communication efficace avec les adolescents ; comment
soulever et discuter de questions délicates ; attitudes, croyances et pratiques
locales concernant la SSR des jeunes ; comment les normes liées au genre et au
stade de la vie influencent la SSR des jeunes ; réflexions sur la manière dont les
croyances et les valeurs des prestataires influencent la prestation de la SSR des
jeunes, en plus de la prestation de services cliniques de SSR adaptés aux jeunes.
• Tout le personnel reçoit une orientation sur la manière de fournir des
services confidentiels adaptés aux jeunes, y compris le personnel de santé,
les réceptionnistes, les gardiens, le personnel d’entretien, les techniciens de
laboratoire, etc.
• Tout le personnel traite les jeunes, hommes et femmes, avec respect et ne porte
aucun jugement sur les jeunes.
encadré 2
• Tout le personnel de santé connaît et applique les lois et politiques afférentes à l’accès
des jeunes à la SSR, à leur choix en la matière, y compris le fait que les jeunes clients
peuvent recevoir des services sans le consentement de leurs parents ou époux.
• Le personnel de santé donne aux adolescents le temps nécessaire pour comprendre
leurs options et de prendre les décisions.
Caractéristiques des établissements de santé :
• Les horaires sont pratiques pour les jeunes hommes et les jeunes femmes.
• Les services se trouvent dans un emplacement auquel les jeunes hommes et les
jeunes femmes peuvent accéder facilement.
• Les services de SSR y compris les contraceptifs, sont remis gratuitement ou à un
coût abordable pour les jeunes gens.
• Il n’y a que peu de temps d’attente pour recevoir les services.
• Les salles de conseil et de traitement permettent le caractère privé de la
consultation (tant auditif que visuel).
• Des heures, des jours ou des espaces spécifiques sont réservés aux jeunes pour
qu’ils ne soient pas vus par des gens qui risquent de les reconnaître.
Caractéristiques de la conception de programme :
• Tous les jeunes, quels que soient leur sexe, âge, situation matrimonial ou parité,
ont accès à une vaste gamme de services intégrés de SSR, de planification familiale,
traitement des infections sexuellement transmissibles, soins et soutien liés au VIH et
services en cas de violence sexospécifique dans l’établissement de santé ou par voie
de référence.
• Les agents de santé communautaires/pairs éducateurs sont disponibles sur place et/
ou dans la communauté et peuvent fournir des services de santé aux jeunes ou les
orienter vers de tels services.
• Les jeunes, hommes et femmes, participent à la conception et au suivi de services
de qualité.
• Il existe des directives écrites et tout le personnel prêtant des services aux jeunes
connaissent bien ces directives.
• Les clients qui viennent sans rendez-vous sont les bienvenus et/ou les rendez-vous
sont arrangés rapidement.
• La publicité des SAJ informe les jeunes sur les SAJ.
Données contextuelles 5
 De quoi s’agit De quoi s’agit cet outil ?
Il s'agit d'un outil de prise de décisions guidant les concepteurs des

cet outil et
programmes dans leur choix et adaptation de modèles de prestation de
services adaptés aux jeunes basés sur le contexte du pays, la population
cible, les résultats souhaités tant comportementaux que sanitaires, les

pourquoi est-il
services SAJ offerts ainsi que les besoins et objectifs de mise à l’échelle et
de pérennisation. L’outil ébauche sept modèles différents de SAJ et sept
étapes pour choisir et planifier la mise à l’échelle de modèles appropriés

nécessaire ?
de SAJ. Cet outil se concentre essentiellement sur le côté de l’offre. Il ne
vise pas à aider les concepteurs de programme à planifier et mettre en
œuvre des activités ou interventions de création de la demande ou pour
promouvoir un environnement favorable. On encourage cependant les
utilisateurs à tenir compte des interventions du côté de la demande et
de celles plus générales de l’environnement favorable au fur et à mesure
qu’ils parcourent les étapes du présent guide.

Pourquoi cet outil est-il nécessaire ?

Tenant compte des caractéristiques essentielles des SAJ décrites ci-
dessus, il existe de nombreuses filières, modalités, structures ou manières
(par exemple, différents modèles) par le biais desquelles les services
adaptés aux jeunes peuvent être prodigués aux jeunes. L'approche la
plus courante—utiliser un espace ou un service séparé pour assurer
le caractère privé de pair avec d'autres programmes divertissant pour
attirer les jeunes—a été adoptée dans divers contextes de PFMR. Et
pourtant, ce modèle n'est pas toujours le plus approprié dans le contexte
local, car il risque de ne pas répondre aux besoins de certains jeunes
que le programme cherche à atteindre, ou alors parce qu'il est plus cher
que d'autres formules ou encore parce qu'il ne se prête pas assez à la
mise à l’échelle ou pérennisation. Il est de plus en plus évident, surtout
d'après le rapport de l'OMS de 2014 La Santé des adolescents dans le
monde, que le moment est venu de passer des petites initiatives de SAJ
aux systèmes de santé adaptés aux besoins des adolescents.13Aller dans
cette direction demande une nouvelle optique dans la manière dont les

6
 SAJ sont conceptualisés par les donateurs, les gouvernements et les
ONG : du modèle taille unique à un modèle spécifique et finement
adapté au contexte du pays et besoins de sa population d'adolescents
et de jeunes. Il n'existe pas à l'heure actuelle d'outil global pour guider
les concepteurs de programme tout au long du processus décisionnel
qui est nécessaire pour mettre au point de tels modèles adaptés de SAJ.
Le présent outil vient donc combler cette lacune. Une fois le modèle
déterminé, il existe plusieurs guides et autres outils de mise en œuvre,
comme les évaluations des établissements et services de SSR, des
programmes de formation, des listes de pointage de la supervision et
des outils pratiques qui peuvent appuyer la prestation des SAJ. Ils sont
indiqués en Annexe 1.
A qui est destiné cet outil ?
Le présent outil a été mis au point pour des concepteurs de
programme, notamment des représentants officiels du gouvernement
ou des donateurs qui cherchent à améliorer la SSR et à concrétiser
les droits des jeunes en élargissant l'accès aux services de SSR et
l'utilisation de ces services. ii
Comment cet outil est-il organisé ?
Cet outil est organisé en quatre sections:
La Section 1 précise les différents choix des modèles de SAJ.
La Section 2 passe en revue les six étapes qu'empruntent les concepteurs
de programme pour choisir le modèle ou les modèles des SAJ. Les étapes 1 à
5 devraient être utilisées de manière itérative de sorte à générer l’information
importante pour les étapes 6 et 7.
La Section 3 souligne les éléments de soutien, comme générer la demande
chez les jeunes et promouvoir un environnement favorable, qu'il est important
d'envisager en concevant et en appliquant une approche aux SAJ.
La Section 4 offre des recommandations supplémentaires sur l'adaptation
de services pour attirer des sous-groupes vulnérables de jeunes.

Cet outil est conçu pour la prise de décisions à propos des SAJ dans un contexte
ii

relativement stable. En cas d'urgence humanitaire, de conflits et/autres conditions

déstabilisantes, d'autres considérations sont nécessaires pour les SAJ des adolescents
et des jeunes. L'Annexe 1 présente une trousse à outils pour ces situations.

7
 Cette section décrit brièvement certains
des modèles de SAJ utilisés actuellement
dans des PFMR. Il existe moult variations
à ces modèles et en plus, d'autres modèles
moins courants de prestation de services
de SSR pour les jeunes ne sont pas
mentionnés ici. Par ailleurs, il est possible

Section 1 d'utiliser plus d'un modèle dans un

système de santé adapté aux adolescents
pour augmenter le nombre de filières
par le biais desquelles les services sont
offerts aux jeunes et, partant, répondre

Quels sont les différents

aux besoins de sous-groupes distincts des
adolescents et des jeunes des deux sexes.

modèles des SAJ ?

8

D'abord, une note sur les centres de jeunes
Dans le présent guide, les « centres de jeunes » englobent des centres de
loisirs qui peuvent également offrir certains services de SSR. Les centres de
jeunes sont le plus souvent des structures indépendantes avec des espaces
qui sont consacrés à des divertissements et/ou formation professionnelle.
Ils peuvent disposer d'une pièce ou d'un espace où des agents de santé
offrent des services cliniques SAJ (préventifs ou de base) ou des conseils
ou encore des références vers d'autres services. Parfois, un centre de santé
(espace avec jeux, ordinateurs) est situé dans l'enceinte d'un établissement
de santé. Certes, le modèle du centre de jeune a été largement utilisé
dans les PFMR, mais les centres de jeunes se sont avérés un moyen
peu efficace pour augmenter l'utilisation des services de SSR parmi
les adolescents et les jeunes.14 Un examen systématique des données
probantes en la matière montre que les centres de jeunes attirent surtout
les jeunes hommes, généralement plus âgés que la population ciblée, qui
viennent pour se divertir mais ces visiteurs utilisent rarement les services
de SSR disponibles.14 Si la revue a également constaté que certaines jeunes
femmes consultent les services de SSR dans les centres de jeunes, par
contre, il s'agit rarement de jeunes vulnérables ou de jeunes dans le groupe
d'âge ciblé. Aussi, s'agit-il d'un moyen cher et peu efficace d'augmenter
l'utilisation des services de SSR ou encore d'étendre à plus grande échelle
ce type de service. Toutefois, les centres de jeunes restent une bonne
option pour traiter les besoins de développement de nature plus générale,
offrant notamment aux jeunes un accès à l'éducation, à la technologie et aux
possibilités de gagner leur vie. Les centres de jeunes n'étant donc pas une
modalité efficace de prestation de services aux jeunes et aux adolescents, ils
ne sont pas inclus ici comme option pour les concepteurs de programmes
qui cherchent à élargir l'accès des jeunes gens aux services de SSR et à
augmenter l’utilisation de ces services par les jeunes.
encadré 3
Franchisage social pour les
adolescents et les jeunes
Un franchisage social est un réseau de prestataires/
établissements de santé liée par un accord contractuel
pour fournir des services sous une marque/nom
commun. Ces prestataires/établissements peuvent être
soutenus par le secteur privé, le secteur public ou une
combinaison de deux. Dans le cadre d'un franchisage
social, les prestataires/établissements conviennent de
dispenser un ensemble de services et de maintenir une
certaine norme de qualité les affiliant à une marque. Le
chef de file de la franchise sociale (souvent une ONG)
apporte la formation et le soutien de démarrage et/
ou maintien des activités; la supervision constructive
continue et renforcement des capacités; une marque
commune et une stratégie centralisée de marketing ; un
système d'assurance de qualité ; une structure claire de
tarifs et culture d'apprentissage encourageant ouverture
et innovation. Le franchisage sociale est relié parfois
à des produits de marketing social : telle franchise
offrant une marque spécifique de produits (et création
de demande pour l'un renforce l'autre). Le franchisage
peut être utilisé pour développer et promouvoir les
SAJ. Dans ce cas, tous les prestataires/établissements du
réseau adopteront les normes de qualité pour les SAJ et
la marque/marketing du réseau sera axé sur les jeunes.
Une franchise sociale de SAJ pourra être composée de
centres indépendants (modèle1), d'espace séparé pour
les SAJ (modèle 2) et/ou SAJ intégrés (modèle 3). Si elle
n'est pas traitée comme modèle séparé dans le présent
outil, la franchise sociale n'en reste pas moins une option
importante pour les concepteurs des SAJ car c'est une
bonne formule pour attirer les jeunes et un mécanisme
utile pour garantir des services de qualité pour des
jeunes sur l'ensemble du réseau d'établissements.
Section 1: Quels sont les différents modèles des SAJ ? 9
 Modèle 1
Service ou centre indépendant
Centre autonome pour les adolescents et les jeunes
par le biais du secteur public ou privé
Ce modèle des SAJ est un centre ou un service de santé
complètement séparé qui est consacré à la prestation de
services cliniques, notamment en SSR, pour les adolescents et
les jeunes. Ce modèle est souvent utilisé par le secteur privé,
notamment les ONG ou autres prestataires privés, bien que,
dans certains pays, ce modèle ait été mis en œuvre par le
secteur public. Ce type de centre indépendant est souvent situé
dans des villes car il demande un volume élevé de jeunes clients
pour devenir rentable. Ce modèle comprend parfois des pairs
éducateurs ou conseillers pairs qui sont disponibles sur place
pour des donner des conseils. Une promotion est faite des
services de ce centre auprès des jeunes dans l'aire desservie.
10
Modèle 2
Espace séparé pour les SAJ
Les SAJ sont offerts dans des espaces séparés
dans les établissements publics ou privés
Dans ce modèle, les SAJ sont prêtés dans une pièce séparée ou
un bâtiment séparé, par des agents de santé spécifiques, et/ou des
jours spécifiques, dans un établissement soit public soit privé. Ce
modèle peut être exécuté aux établissements de santé à tous les
niveaux du système sanitaire, mais il est surtout courant dans les
grands centres de santé primaire ou les hôpitaux qui disposent
de l'espace nécessaire pour un tel arrangement qui s'avérerait
plus difficile ou encombrant pour des questions de place dans
un poste de santé ou un dispensaire. Généralement, il existe sur
place un agent de santé qui se consacre uniquement aux services
pour les jeunes et qui offre toute une gamme de services de SSR
(y compris conseils et méthodes de contraception, dépistage et
soins du VIH; dépistage et traitement des infections sexuellement
transmissibles et services de santé maternelle). Ces services
sont dispensés dans l'espace de SAJ. Dans un tel modèle pourra
également être incluse une salle d'attente séparée pour les SAJ
avec des supports d’information, éducation et communication
(IEC) et matériel audiovisuel ainsi que points séparés de réception
et de triage pour les jeunes enfants. Si le centre de santé fait
payer pour les services de SSR, il est possible de subventionner
les services pour les jeunes. Ce modèle peut disposer, lui aussi,
des pairs éducateurs sur place pour les conseils et il déploie
également des moyens de promotion des services, du côté
demande, auprès des jeunes dans l'aire desservie par le centre.
 Modèle 3
SAJ intégrés
Des SAJ intégrés dans les services existants en réorganisant
les points de services dans un établissement de santé public
ou privé (mais pas un espace séparé)
Plutôt que d'offrir les SAJ dans une pièce ou dans un bâtiment
séparé, tel que décrit dans le modèle ci-dessus, la présente option
suppose que tous (ou presque tous) les agents de santé et personnel
de soutien dans l'établissement de santé dispensent de services de
haute qualité aux jeunes dans leur cadre de leur travail régulier. Dans
ce modèle "établissement entier", tout prestataire qu'il offre des
services contraceptifs, des services de IST, traitement et soins du VIH,
services de maternité, autres services de SSR, soins primaires etc.
a une attitude ouverte envers les jeunes, dénuée de jugement, il ou
elle garantit la confidentialité et le caractère privé de la consultation
et offre des conseils de qualité et, si nécessaire, oriente les jeunes
vers d'autres services (le prestataire offre la gamme complète des
méthodes contraceptives au client ou à la cliente et, si nécessaire,
l'oriente vers d'autres services au sein de l'établissement ou
situés dans un autre établissement). Des horaires spéciaux pour la
consultation des adolescents et des jeunes peuvent aussi être offerts
à travers ce modèle. Ce modèle intégré de SAJ peut être offert à des
établissements de santé à n'importe quel niveau du système sanitaire,
y compris les centres de santé primaires. Comme pour le modèle des
SAJ dans un espace séparé, les SAJ intégrés déploient des stratégies
supplémentaires pour attirer et garder les jeunes clients, par exemple
la disponibilité des pairs éducateurs, sur place ou dans la communauté,
la distribution de matériel d'IEC adapté, la vulgarisation des horaires
spéciaux pour la consultation, la promotion de services parmi les
jeunes vivant dans l'aire desservie et l'engagement des gardiens en vue
de réduire les barrières sociales entravant l'accès aux services.
Modèle 4
Services mobiles
d'extension communautaire
Des SAJ offerts dans le cadre de l'extension communautaire
L'extension communautaire, définie ici comme la prestation
de services offerts dans des endroits stratégiques proches des
personnes qui en ont le plus besoin, peut être un modèle efficace
pour rapprocher les services de SSR des jeunes.Il existe différents
types de mécanismes dont les services mobiles (gamme complète
de services offerts dans un une fourgonnette spécialement équipée),
centres satellites (gamme complète de services offerts dans une
tente), services offerts par une équipe mobile d'agents de santé
dans un établissement périphérique, comme un dispensaire, qui
n'offre pas d'habitude ces services (par exemple, une sage-femme
formée pour poser le DIU dans un dispensaire où on ne peut pas
obtenir d'habitude cette méthode) et autres événements d'extension
communautaire (journées de vaccination dans les communautés,
journées de SMI).15 Ces services mobiles fonctionnent toujours avec
des professionnels de la santé (et non pas des agents de première
ligne non professionnels) et ils deviendront adaptés aux jeunes si
les prestataires reçoivent une formation en SAJ et s'ils dispensent
des services de qualité sans porter de jugement et s'ils respectent la
confidentialité et le caractère privé de l'entretien. Les services mobiles
doivent également être offerts dans un endroit et à des horaires qui
sont pratiques et accessibles aux jeunes, par exemple, des écoles, lieux
de travail, prisons, casernes militaires, clubs de sport ou foyer d'accueil
pour les jeunes. Les stratégies du côté de la demande devraient être
mises en œuvre conjointement avec les services mobiles, surtout pour
sensibiliser aux types de services qui seront offerts, ainsi que quand,
où et pour qui ils sont offerts.
Section 1: Quels sont les différents modèles des SAJ ? 11
 Modèle 5
Services à base communautaire
Les SAJ offerts par le biais de services à base
par des pairs ou autres agents
communautaire
de première ligneiii
Certains services peuvent être offerts en dehors de
l'établissement de santé fixe, par des pairs ou des agents de
première ligne (APL). Dans ce modèle, des jeunes peuvent jouer
le rôle de pairs éducateurs ou de prestataires, et ce sont des
jeunes qui ont les mêmes caractéristiques que la population
ciblée. Ils sont formés pour pouvoir offrir toute une gamme
de services de SSR, notamment des conseils, une sélection de
méthodes contraceptives (les préservatifs, les contraceptifs oraux
combinés), des conseils en matière de VIH et du soutien pour
l’observance du traitement ainsi que des références vers d'autres
services nécessaires, la distribution de bons pour des services
dans les écoles, les clubs/groupes de jeunes, et autres lieux de
rencontre des jeunes. Les APL sont des agents de santé non
professionnels, généralement des adultes, qui sont formés pour
fournir toute une gamme de services au niveau communautaire.
Les APL sont de plus en plus intégrés officiellement au système
national de santé publique et, dans certains contextes, ils
travaillent aussi pour une ONG. Souvent, ils sont formés pour
apporter des services à des femmes adultes qui ont déjà des
enfants et peuvent dont aussi recevoir une formation pour
dispenser des services adaptés aux jeunes à des adolescentes
et jeunes dans le cadre de visites à domicile, de l'extension
communautaire et autres filières communautaires.
On peut référer aux APL comme, « les agents de santé communautaire, » « les
iii
distributeurs à base communautaire, » et « les agents d’extension communautaire.»
12
Modèle 6
Drogueries et pharmacies
Drogueries et pharmacies
Les drogueries et les pharmacies, généralement dans le secteur
privé mais parfois aussi dans le secteur public, représentent
un accès facile pour les jeunes et offrent des services rapides
et relativement anonymes.16 C'est la raison pour laquelle les
jeunes se rendent souvent dans les drogueries ou pharmacies
pour obtenir des produits ou services de SSR, y compris des
préservatifs, des contraceptifs oraux, la contraception d'urgence,
des injectables et des traitements pour les IST/ITG. Les
pharmacies et les drogueries peuvent être considérés comme
un modèle de prestation de services adaptés aux jeunes si les
pharmaciens et le personnel de la pharmacie donnent des conseils
exacts et complets, sans porter de jugement, aux adolescents
et aux jeunes; s'ils fournissent du matériel d'IEC sur les SSR;
maintiennent le caractère privé et la confidentialité et orientent
les jeunes vers des établissements de santé pour des besoins
supplémentaires en SSR.17 Le marketing social, qui utilise des
techniques de marketing commercial pour rendre un produit
disponible et abordable par le biais de diverses filières et qui place
le produit dans une campagne de communication qui promeut la
marque et génère la demande, cible souvent les jeunes et c'est un
outil important pour augmenter la demande pour les produits et
les services dans les pharmacies et les drogueries.

Modèle 7
Les services de SSR dans des
contextes autres que la santé
Pour atteindre les jeunes dans les endroits où ils se regroupent et
pour arriver jusqu'à certains d'entre eux qui sont parmi les plus
vulnérables, les SAJ peuvent être offerts dans des milieux autres
que la santé où se rencontrent un grand nombre d'adolescents et
de jeunes, y compris les écoles, les lieux du travail, les prisons, les
casernes de militaires, les endroits où se rencontrent les jeunes
consommateurs de drogues injectables (CDI) ou encore les
endroits où vivent et travaillent les jeunes professionnels(elles) du
sexe. Dans ces cas, le modèle des SAJ devra varier d'un endroit
à un autre pour tenir compte des conditions de l'endroit et de
la population à atteindre dans ce contexte. A part les services
mobiles et satellites décrits ci-dessus, on peut également envisager
un site fixe qui dispose soit d'un espace séparé ou de SAJ intégrés.
Au regard de la grande variabilité des manières dont on peut
offrir des SAJ dans des contextes autres que la santé, cet outil
décisionnel ne sera pas inclus comme modèle dans les sections
restantes bien qu'il reste une option importante que pourront
envisager les concepteurs de programme.
encadré 4
La diversité chez les adolescents et jeunes
Les adolescents et les jeunes sont une population complexe et
hétérogène avec différentes caractéristiques qui influencent leurs
besoins et vulnérabilités, y compris
• l'âge (10-14 ans, 15-19 ans, 20-24 ans) ;
• le sexe ;
• l’étape de la vie (pas marié, marié, parent) ;
• le type de relation (partenaire occasionnel, multiples partenaires,
mariage monogame, mariage polygame) ;
• l'orientation sexuelle (hétérosexuel, lesbienne, homosexuel,
transgenre);
• les comportements qui en font une population clé pour les activités
liées au VIH (par exemple, les jeunes hommes qui ont des rapports
sexuels avec les hommes, les jeunes qui s'injectent des drogues) ;
• l’état de santé (Jeunes vivant avec le VIH) ;
• le niveau d'éducation, statut de scolarité (fréquente l'école
ou déscolarisé) ;
• le statut de l'emploi ;
• le statut de vulnérabilité (par exemple, vivant avec un handicap, sans
domicile, réfugié, analphabète) ;
• l’accès aux ressources financières ou le contrôle des ressources
financières ; la composition du ménage (par exemple, vivant avec
les deux parents, avec un seul parent, orphelins, ménage dirigé par
un adolescent) ;
• l'emplacement géographique (urbain, rural, taudis, périurbain).
Il est rare que le même modèle de prestation de service puisse servir
toutes les cohortes et sous-populations d'adolescents et de jeunes et
les concepteurs de programme devront donc identifier et classer par
ordre prioritaire les sous-populations de jeunes auxquels ils veulent
apporter en priorité leurs services.
Section 1: Quels sont les différents modèles des SAJ ? 13
 Chacun des modèles décrits dans la Section 1
peut traiter des besoins et droits en SSR
des jeunes. Alors comment pouvez-vous en
tant que concepteur de programme choisir
un modèle ou une combinaison de modèles

Section 2
à mettre en œuvre ? La section suivante
propose les étapes et les aspects à envisager
lors du choix d'un modèle. Chacune de ces
étapes et les décisions décrites ci-après
devraient être abordées par le biais d'un
processus consultatif, participatif et itératif

Choisir un modèle ou
avec toute une gamme de parties prenantes
concernées, y compris les adolescents et les
jeunes (particulièrement des représentants
des sous-populations dont vous cherchez à

des modèles de SAJ

atteindre), le ministère de la santé et autres
ministères connexes, des partenaires des
ONG et des prestataires de services.

14
ETAPE 1
Déterminer les résultats comportementaux/de santé souhaités et les sous-populations
d'adolescents et de jeunes que vous voulez atteindre avec vos services
La première étape, lors de la conception des SAJ est se demander:
quels sont les résultats souhaités sur le plan de la santé
(par exemple, prévention du VIH, prévention de grossesses précoces
ou de grossesses non souhaitées, traitement, soins et soutien
accrus pour le VIH) et quels sont les sous-populations des
adolescents et des jeunes que les services chercheront à attirer, à
servir et à conserver ? Ces deux questions sont d'importance critique
et sont reliées entre elles. Dans certains cas, vous pouvez choisir
d'utiliser d'abord les données pour identifier les questions/problèmes
prioritaires en SSR pour les jeunes dans les zones d'intervention et
ensuite, en fonction de cela, identifier la sous-population de jeunes
à cibler (par exemple, si le résultat souhaité en santé est de réduire
le nombre de grossesses précoces, le programme pourra choisir de
cibler les filles âgées de 12 à 17 ans. Dans d'autres cas, vous pouvez
commencer par déterminer la sous-population à cibler, et ensuite
identifier les résultats comportementaux/de santé souhaités (par
exemple, si vous voulez vous concentrer sur les adolescents très
jeunes, alors les résultats comportementaux/de santé concerneront
probablement les aptitudes utiles dans la vie, la connaissance du corps,
le passage sain et sûr par la puberté et la diminution des grossesses
des adolescentes).
Dans les deux cas, il faudra faire une évaluation approfondie des
besoins en santé des jeunes dans votre pays ou aire desservie en
utilisant des données démographiques (par exemple, l'enquête
démographique et de santé), les données du recensement, les données
collectées par le ministère de la santé et le ministère de la jeunesse
ainsi qu'une recherche qualitative examinant les vulnérabilités, les
données sur la prestation de service et en consultant les parties
prenantes, notamment les adolescents et les jeunes (voir Annexe
1 pour des outils soutenant l'évaluation des adolescents et des
jeunes). Armés de ces données, vous pouvez identifier les résultats
prioritaires en santé et les sous-populations prioritaires. Par exemple,
dans le contexte d'une faible prévalence du VIH, mais de taux élevés
de mariage et grossesses précoces, vous pouvez donner un ordre
prioritaire aux besoins en santé reproductive des adolescentes mariées
et non mariées. Ou alors, dans le contexte d'une épidémie généralisée
et incidence élevée du VIH parmi les adolescents et les jeunes, vous
pouvez retenir en priorité les services intégrés pour les adolescents
vivant avec le VIH, ou dans le cas d'une épidémie concentrée, vous
pouvez adapter les services aux populations clés de jeunes. Pour cet
étape, il est important de reconnaître la diversité des jeunes et de
prendre en compte comment des combinaisons de facteurs différents
influencent le quotidien des jeunes de diverses manières (par exemple,
des adolescents mariés sans enfants comparé aux adolescents avec
plusieurs enfants ; des jeunes vivant avec le VIH qui sont mariés, non-
mariés, parents ou n’ont pas d’enfant, etc.) Le fait de retenir en priorité
ces sous-populations clés ne veut pas dire que le modèle des SAJ ne
peut pas traiter un éventail plus large de besoins en SSR et un groupe
cible plus diversifié mais cela signifie que, quelle que soit l'approche
mise au point, elle répond aux besoins des plus vulnérables dans ce
contexte spécifique.
Une fois que vous avez identifié les résultats souhaités sur le plan
de la santé et les sous-populations à cibler, il est important de faire
une évaluation formative approfondie pour informer la sélection
et l'adaptation de modèles SAJ appropriés. Il s'agit notamment
d'approfondir la compréhension des besoins en santé de la sous-
population, des barrières qu'elle rencontre pour avoir accès aux
services, des modes et comportements des sous-populations (quand
vont-elles consulter les services, où passent-elles le temps) qui sont les
principaux facteurs qui peuvent soit faciliter soit empêcher les jeunes
de prendre les bons choix en SSR et de rechercher l'accès aux services.
Voir l’Annexe 2 pour des questions guidant l’évaluation formative.
Section 2: Choisir un modèle ou des modèles de SAJ 15
 ETAPE 2
Faire une analyse systématique
de la SSR
Une fois que vous avez identifié les résultats comportementaux
souhaités et les sous-populations que vous voulez atteindre
dans l’étape 1, il est important de faire une analyse systématique
pour comprendre les services de SSR, le personnel de santé et
les canaux de prestations de services qui existent actuellement
pour vos sous-populations de jeunes, quelles sont les perceptions
des jeunes face à ces services et leur utilisation de ces services,
les principaux acteurs engagés actuellement ou qui pourraient
contribuer à la prestation des services de SSR pour les jeunes
ainsi que les facteurs environnementaux qui influencent l'accès
des jeunes aux services de SSR et leur utilisation de ces services.
Prière de consulter l'Annexe 2 pour une liste de questions
détaillées guidant l'analyse systématique.
Les décisions sur le type de modèle de SAJ à introduire ou à
mettre à l’échelle, devraient être informées par les résultats de
l'analyse systématique et alignées sur les normes nationales. Une
stratégie de plaidoyer pourra être incluse dans le plan de mise
en œuvre des SAJ pour s'assurer qu'il existe un solide fondement
soutenant le développement de systèmes étendus adaptés aux
besoins des adolescents. Il est utile, de même, de mettre au point
un plan traitant des barrières socioculturelles identifiées qui
entravent l'accès des jeunes aux services de SSR et de l'inclure an
plan de mise en œuvre des SAJ.
16
ETAPE 3
Déterminer le paquet de services
de SSR qui sera offert
Des SAJ complets et basés sur les droits offrent un paquet intégré de
services de SSR, y compris autant de services que possible sur place et
orientation vers tous les autres services dont peuvent avoir besoin les
adolescents ou les jeunes (voir Encadré 5). Les sous-populations choisies
de jeunes et leurs besoins/priorités en santé (étape 1) ainsi que les
normes et directives nationales régissant les services qui peuvent être
fournis à tel ou tel niveau du système de santé (Etape 2) informeront la
décision concernant les types de services qui seront offerts dans le cadre
des SAJ. Il est important à cette étape d'identifier les services prioritaires
pour la population pour s'assurer que le modèle de SAJ choisi sera en
mesure de fournir les services les plus essentiels. Par exemple, si la sous-
population identifiée est composée de populations jeunes clés et si le
résultat de santé souhaité vise à la prévention et au traitement du VIH,
alors ce sont les services de conseil et dépistage du VIH et soins liés au
VIH et adaptés aux jeunes qui constituent les services prioritaires qui
doivent être garantis. D'autres services peuvent être retenus en priorité
pour l'intégration comme les services de contraception et les conseils
et référence pour la violence sexuelle et sexospécifique (VSSS). De
même, si la sous-population identifiée est composée de parents pour
la première fois (PPF)—jeunes femmes de moins de 25 ans qui ont
un enfant ou qui sont enceintes pour la première fois ainsi que leurs
partenaires—alors les services pour ces jeunes mères comprendront
des services de santé maternelle, de contraception du post-partum et ils
seront reliés aux services de santé infantile. En envisageant le paquet de
services essentiels, il est important de réfléchir à la manière d’adapter
chaque service aux jeunes (voir Encadré 1). La sélection de services
prioritaires devra informer la sélection d'un modèle des SAJ (Etape 6).
Une fois le modèle choisi, on cherchera par tous les moyens possibles
de fournir la gamme la plus vaste de services nécessaires pour les jeunes,
en orientant si nécessaire vers d'autres établissements ou services
mentionnés dans l'Encadré 5. Prière de consulter l'Annexe 2 pour une
liste des questions guidant pour l'Etape 3.
 ETAPE 4
encadré 5
Déterminer les ressources disponibles
Services de SSR qui peuvent être
fournis par des modalités SAJ L'étape suivante dans la décision à propos du modèle ou
des modèles SAJ à adopter consiste à évaluer les ressources
• Conseils en SSR (puberté, relations et sexualité) disponibles pour les SAJ, y compris les ressources financières et
les contributions en nature ainsi que les points forts du système
• Vaccin contre le virus du papillome humain de santé (personnel de santé, système de logistique des produits,
systèmes d'information sanitaire, gouvernance, financement et
• Examens gynécologiques
infrastructure de prestation de services). Il faut également prévoir
• Test de grossesse les ressources pour les activités de création de la demande, la
participation des jeunes et le plaidoyer et/ou les interventions
• Conseils en contraception et gamme complète de pour créer un environnement favorable
méthodes, y compris les MLDAR
L'évaluation des ressources disponibles doit être effectuée à
• Conseil et traitement de menstruation irrégulière et travers un processus participatif, impliquant le ministère de la
douloureuse Santé et d'autres ministères clés, la société civile, les agences des
• Test et traitement des infections de l’appareil génital et des Nations Unies, les bailleurs et le secteur privé. L'évaluation de ces
voies urinaires ressources existantes vous donnera une idée de ce qui est possible
et faisable en tenant compte des ressources disponibles avant de
• Conseils et traitement des infections sexuellement choisir un modèle ou des modèles de SAJ. Par exemple, existe-t-il
transmissibles un solide système de santé public ou privé que l'on peut utiliser ?
Ou le programme doit-il investir dans le renforcement du système
• Conseil et dépistage du VIH
de santé pour vérifier que le système répond aux besoins des
• Traitement, soins et soutien liés au VIH adolescents et des jeunes ? Prière de consulter l’Annexe 2 pour
une liste des questions guidant l’Etape 4.
• Soins après avortement

• Consultations prénatales, services liés à l'accouchement et

soins postnatals

• Prévention de la transmission mère-à-enfant du VIH

• Conseil, services pour la violence sexuelle et sexospécifique

(VSSS) et référence pour réponse multisectorielle
supplémentaire

Section 2: Choisir un modèle ou des modèles de SAJ 17

encadré 6
Quel secteur pour les SAJ : Public, privé ou les deux ?
Alors que vous avancez, étape par étape, dans cet outil, y compris
l'étape suivante de la sélection du modèle, il vous faut aussi déterminer
si les activités se dérouleront dans le secteur public, le secteur non-
gouvernemental (y compris des ONGs et des prestataires confessionnels)
et dans le secteur privé à but lucratif ou un combinaison de tous les trois.
De nombreux aspects devront être envisagés en choisissant le secteur avec
lequel on souhaite travailler, notamment :
• Les concepteurs du programme sont-ils affiliés avec le ministère de la
santé, les ONGs ou avec le secteur privé ?
• Le système de santé du secteur public est-il suffisamment solide
pour inclure les SAJ (a-t-il la capacité de participer à ou de mener
une formation en cours d'emploi ou recyclage ; quel est le statut des
systèmes de suivi et de supervision ; et existe-t-il de bons systèmes de
logistique des produits qui limitent les ruptures de stock) ?
• Existe-t-il un solide secteur privé à but lucratif ? Sa couverture
s'étend-elle au-delà de la capitale et des autres grandes villes ?
Offre-t-il des services de haute qualité ? Est-il réglementé par le
gouvernement pour vérifier la qualité et l'observance des lois et
politiques nationales ?
• Existe-t-il une solide présence d’ONGs ou de réseaux de prestataires
confessionnels dans le pays ? Existe-t-il des facteurs religieux ou
culturels qui peuvent restreindre leur capacité d’offrir des SAJ ? Est-ce
que l’étendu de ces services passe au-delà des villes principales ? Ces
prestataires offrent-ils des services de bonne qualité ? Ces prestataires
sont-ils contrôlés ou réglementés par le gouvernement afin d’assurer
la qualité et la conformité avec les lois et politiques nationales ?
• Comment les jeunes perçoivent-ils les prestataires et les structures
de santé privés, non-gouvernementaux et publics ? Les études ont
montré que les préférences des jeunes, pour utiliser les services soit
du secteur public soit du secteur privé—sont très spécifiques par
rapport au contexte et varient d'un pays à l'autre.
18
• Quels sont les avantages et les défis qui se présentent dans chaque
contexte ? Par exemple, les services dans le secteur privé ou des ONGs
peuvent être plus souples du point de vue horaires et emplacements,
ce qui les rend davantage adaptés aux jeunes et des adolescents. Par
contre, les SAJ dans le secteur privé ou offerts par les ONGs ne peuvent
atteindre qu'un petit sous-ensemble de la population des jeunes et des
adolescents qui est en mesure de payer pour les services (même si les tarifs
sont fortement subventionnés). En outre, la plupart des établissements
du secteur privé à but lucratif sont situés dans des zones urbaines ou
périurbaines où le nombre de clients est assuré pour rendre l'opération
rentable et, par conséquent, les jeunes des zones rurales risquent de ne
pas bénéficier des SAJ privés. Par contre, les SAJ dans le secteur public
connaîtront les contraintes venant de ressources publiques limitées et des
obstacles bien connus, à l'exemple des ruptures de stock de produits. Les
SAJ offerts par le biais de prestataires confessionnels risquent de se heurter
à des limites imposées par des croyances religieuses.
• Est-il faisable de travailler avec les deux secteurs pour maximiser l'accès
aux services pour les jeunes ? Par exemple, le Programme African Youth
Alliance au Ghana a mis en œuvre des SAJ dans les deux, secteurs public
et privé. Dans un tel cas, la coordination et l'adoption de normes et
directives nationales sont d'importance critique pour s'assurer que les
SAJ dans les deux secteurs sont complémentaires et répondent à des
normes communes de qualité (atteindre différentes zones géographiques
ou différentes populations de jeunes) avec, pour aller de l'un à l'autre,
un mécanisme fonctionnel de référence. Autre exemple de partenariats
publics-privés : les services mobiles d'extension
communautaire qui bénéficient de l'aide du secteur
privé et qui viennent compléter les services
dispensés dans les établissements du
secteur public tout en renforçant
simultanément les capacités des PRIVÉ
prestataires de soins de santé.
PUB LIC LES
DEU
X
ETAPE 5
Déterminer le niveau de
couverture souhaité
Une fois déterminées la sous-population ou les sous-
populations de jeunes à desservir et les services à offrir et,
en tenant compte des ressources disponibles, vous devez
décider du niveau de couverture souhaité avant de choisir
le modèle des SAJ. Par exemple, vous faut-il une couverture
nationale couvrant la population générale des adolescents
et des jeunes pour atteindre le but que vous vous êtes fixé
sur le plan de la santé ? Ou suffira-t-il de se concentrer
sur des régions géographiques particulières et/ou des
groupes plus petits de sous-populations d’adolescents et
de jeunes ? Disposez-vous des ressources nécessaires pour
assurer le niveau de couverture souhaité ? En fixant les
objectifs de la mise à l’échelle, pesez le pour et le contre
d’un modèle simplifié des SAJ qui pourra être étendu plus
facilement à un groupe plus large de jeunes gens et d’un
modèle plus intensif des SAJ qui est plus efficace auprès de
groupes particulièrement vulnérables mais risque d’être plus
encombrant pour la mise à l’échelle nationale.
ETAPE 6
Choisir un ou plusieurs modèles
pour la prestation des SAJ
En tant que concepteur de programme, vous devez tenir
compte de toutes les décisions et de toute l'information
des étapes précédentes et déterminer quel modèle des
SAJ convient le mieux. Les modèles des SAJ, décrits dans la
section I, sont présentés à nouveau dans les encadrés ci-
après accompagnés de facteurs que vous allez envisager pour
déterminer la pertinence de chaque modèle de prestation de
services dans le contexte dans lequel vous travaillez, tenant
compte des sous-populations d'adolescents et de jeunes
ciblés, des ressources disponibles, des services prioritaires
de SSR et des objectifs de mise à l’échelle. Suivant chaque
encadré sont donnés des aspects à envisager pour appliquer
le modèle des SAJ et les possibilités de mise à l’échelle et de
pérennisation (l’Etape 7 examine avec plus de détails la mise
à l’échelle). Des exemples spécifiques sont également donnés,
le cas échéant, de programmes qui ont adopté les différents
modèles. Ces exemples proviennent de trois études de cas
approfondies: Programa Geração Biz (PGB) au Mozambique,20
Top Réseau Franchise sociale à Madagascar,21 et Pairs
prestataires en Equateur.22 A vous d'utiliser l'information ci-
après pour choisir le modèle des SAJ qui convient le mieux
dans votre cas.
Section 2: Choisir un modèle ou des modèles de SAJ 19
 Modèle 1: Centre Indépendant
Est-ce que vous :
ETAPE 1 Visez à atteindre des jeunes dans une zone urbaine comptant
une large et dense population de jeunes ?
ETAPES 1 et 2 Visez à atteindre une population d'adolescents et de jeunes
qui ont les moyens de se déplacer et de payer pour les
services au centre ?
ETAPE 3 Voulez offrir la gamme complète de services de SSR dans un
endroit qui offre caractère privé et confidentialité (peu de
risque d'être vu par les adultes dans leurs communautés) ?
ETAPE 4 Avez les ressources suffisantes, y compris le budget et les
ressources humaines, d'organiser un centre complet consacré
aux jeunes et aux adolescents (avec composition complète du
personnel clinique, produits et fournitures nécessaires) ?
ETAPE 5 Visez à limiter la couverture aux zones urbaines denses ?
Si vous avez répondu “oui” à au moins trois de ces questions,
alors vous pouvez envisager de mettre en œuvre :
Le centre indépendant pour les adolescents
et les jeunes
Aspects à envisager pour le modèle
Ressources nécessaires : Le modèle du centre indépendant
exige beaucoup de ressources car il faut un financement suffisant
et la composition des ressources humaines nécessaires au
fonctionnement d'un centre de santé consacré aux adolescents
et aux jeunes, doté de l'infrastructure, du personnel, des produits
et de l'équipement, des systèmes d'information pour la gestion
sanitaire, et des laboratoires. Le modèle convient davantage dans
une zone urbaine dense où la demande pour ces services justifie
les investissements. En outre, suite aux coûts de fonctionnement
de cet établissement, ce modèle des SAJ demande probablement
de faire payer pour les services, ce qui risque de limiter l'accès des
20
jeunes aux quintiles les plus aisés (bien qu'il existe souvent dans un tel cas
une échelle dégressive de tarifs ou des services fortement subventionnés).
Des ressources doivent également être prévues pour la formation des
prestataires en matière de SAJ, conseils et matériels d’IEC adaptés
aux jeunes.
Caractère privé : Suivant la manière dont il sera mis en œuvre, ce
modèle est probablement celui qui offre le plus d'intimité aux jeunes
puisque ce sont uniquement les jeunes qui se rendront dans ce centre. Par
ailleurs, vu que ce centre offre uniquement des services de SSR (plutôt que
tous les soins de santé primaires pour les jeunes), les jeunes risquent de se
préoccuper d'être vus entrant l'établissement.
Services SSR : Ce modèle détient le potentiel d'offrir la gamme
complète des services de SSR aux jeunes dans un seul endroit. Cela
dépendra des ressources disponibles et de l'appartenance du centre au
système privé et public. S’il n’est pas possible d’offrir un modèle complet
de SAJ, il faut s’assurer que des systèmes de référence adaptés aux jeunes
et adolescents sont en place.
Population de jeunes desservis : Ce centre indépendant attirera
probablement surtout les jeunes non mariés et sans enfant car les jeunes
qui sont mariés ou qui ont des enfants risquent de ne pas s'identifier aux
"jeunes" et ne viendront peut-être pas dans ce centre. De par le niveau
élevé de confidentialité qu'offre ce modèle, le centre indépendant pourra
également attirer les jeunes marginalisés qui seraient stigmatisés dans
d'autres circonstances (lesbiennes, bisexuelles, transgenre, homosexuels) et
autres groupes comme les hommes qui ont des relations sexuelles avec les
hommes (HSH) et les CDI.
Mise à l’échelle et pérennisation : Vu que ce modèle doit être mis
en œuvre dans des zones urbaines et par des organisations/entités qui
disposent de vastes ressources, il est peu probable qu'il puisse être étendu
en-dehors de ces zones urbaines denses. Le modèle a toutes les chances
d'être pérenniser si le volume de clients est suffisant pour générer des
revenus permettant de maintenir dans le temps les opérations du centre
lorsque vont diminuer l'investissement initial et les fonds du programme.
Exemple Réel Top Réseau Social Franchise, Madagascar
Tirer parti d'un réseau de prestataires privés
En 2000, Population Services International (PSI)/ Madagascar
a mis sur pied Top Réseau avec des prestataires privés. Ce
réseau de franchisage social a été conçu comme un réseau
de prestataires privés offrant des services de santé sexuelle
et reproductive (SSR) adaptés aux jeunes. En 2005, le réseau
étendait ses opérations aux services pour les hommes
ayant des relations sexuelles avec les hommes (HSH) et des
professionnels(elles) du sexe et, en 2008, le réseau a commencé
une expansion progressive visant à offrir des services de SSR
à toutes les femmes et à tous les hommes, avec le changement
final de dénomination commerciale en 2011.
Les prestataires privés peuvent se joindre au réseau s'ils payent
une petite cotisation pour devenir membre. Ils conviennent
d'offrir les services de base spécifiés pour le réseau, de
respecter les caractéristiques du réseau (services de santé
reproductive confidentiels, abordables et de haute qualité
pour les jeunes) et d'observer les règles de supervision
et d'assurance de la qualité de PSI. Une fois membres, les
prestataires reçoivent formation et encadrement, sont
équipés du matériel nécessaire et profitent de la campagne de
communication à plusieurs niveaux de PSI qui vise à créer une
demande pour les services de Top Réseau.
En 2013, il y avait 250 prestataires de 213 cliniques des villes
du pays qui faisaient partie de Top Réseau. De janvier 2001
à juin 2011, Top Réseau était en mesure de répondre aux
besoins de santé de 730 839 jeunes. La majorité des clients
consultant les services, de 2001 à 2010, étaient des femmes
dans le groupe d'âge des 20-24 ans bien que les hommes de
15-24 ans soient une minorité de plus en plus significative.
Les centres indépendants des SAJ, comme ceux conçus
au départ à Madagascar, requièrent des ressources très
importantes et ne sont pas possibles dans le contexte du
secteur public. Par contre, dans le secteur privé, Top Réseau
a montré que ce modèle est faisable bien qu'il ne puisse pas
être maintenu comme un secteur exclusif. Au fur et à mesure
de la croissance du réseau, les prestataires souhaitaient
diversifier la population cible et la gamme de services offerts
pour augmenter les recettes et répondre à des besoins
supplémentaires dans les communautés. Les résultats des
premières années de Top Réseau sont prometteurs, montrant
que l'effort initial de SAJ peut maintenir l'engagement des
jeunes même quand la base des clients est élargie.
Section 2: Choisir un modèle ou des modèles de SAJ 21
 Modèle 2: Espace séparé pour les SAJ
Est-ce que vous :
ETAPE 1 Visez à atteindre une population générale d'adolescents et
de jeunes plutôt qu'une sous-population très marginalisée ou
vulnérable ?
ETAPE 1 Visez à atteindre des jeunes suffisamment mobiles pour se rendre
dans un centre fixe ?
ETAPE 1 Visez à atteindre des jeunes dans les zones urbaines et rurales (en
supposant que des centres publics ou privés pour l'intervention se
situent dans les zones urbaines et dans les zones rurales) ?
ETAPE 3 Anticipez un nombre suffisamment grand d'adolescents et de
jeunes pour occuper un prestataire exclusivement à leur service ?
ETAPE 3 Visez à offrir la gamme complète des services de SSR aux jeunes ?
ETAPE 3 Visez à mettre en œuvre les SAJ dans une zone où les adolescents
risquent d'être très stigmatisés s'ils consultent les services de
SSR et qu'il faut donc des niveaux élevés de confidentialité
(espace séparé) pour faciliter le comportement de consultation
de services ?
ETAPE 4 Avez suffisamment de ressources humaines pour soutenir un
prestataire des SAJ dans la salle SAJ pendant toute la journée dans
chaque établissement ?
ETAPE 4 Disposez d'une salle de consultation en plus ou d'un espace
disponible dans la plupart des établissements de santé qui peuvent
être réorientés vers la prestation de services aux jeunes ?
ETAPE 4 Avez suffisamment les ressources pour sensibiliser aux SAJ offerts
dans des endroits séparés et pour augmenter la demande parmi
les sous-groupes spécifiques de jeunes ?
ETAPE 5 Visez à augmenter la couverture à d’autres établissements ayant
des conditions analogues de mise en œuvre ?
22
Si vous avez répondu “oui” à au moins six de ces questions, vous pouvez
envisager de mettre en œuvre
L'espace séparé SAJ
Aspects à envisager pour le modèle
Ressources nécessaires : Le modèle espace séparé demande
moins de ressources que le centre indépendant pour les adolescents et
les jeunes mais il peut toujours exiger plus de ressources que ce sera
possible. Pour ce modèle, il faut une salle de consultations séparée pour
les AJ, propre, privée, bien équipée et généralement, il faut également une
salle d'attente séparée. Le modèle demande également que soit disponible
à temps plein, ou du moins à temps partiel, un prestataire qui se consacre
uniquement aux jeunes et aux adolescents. Les investissements devraient
être prévus pour la formation des prestataires sur SAJ, pour le counseling
adapté aux jeunes, et pour des matériaux IEC. Le modèle est-il surtout
plus approprié pour des établissements de santé plus grands avec de
nombreuses pièces et de nombreux membres du personnel de santé.
Ce type d'établissement se trouve surtout dans des zones urbaines et
périurbaines densément peuplées où le nombre de jeunes clients justifie
les ressources octroyées aux SAJ.
Caractère privé : Ce modèle a l'avantage d'offrir un caractère
très privé vu l'existence d'une salle de consultations et d'une salle
d'attente séparées. Par ailleurs, si l’espace séparé est en pleine vue de
la salle d’attente, cela risque d’en compromettre le caractère privé et la
confidentialité pour les jeunes.
Services de SSR : Ce modèle a le potentiel d'offrir aux jeunes une
gamme complète de services de SSR dans une seule pièce. Des références
internes efficaces vers les différents services, y compris les services de
laboratoire, sont parfois nécessaires.
Population de jeunes desservis : Dans le contexte urbain
et périurbain, ce modèle peut atteindre une vaste gamme de sous-
populations. Par exemple, si le modèle est mis en œuvre dans le secteur
public où les services sont dispensés généralement gratuitement ou à
un faible coût, le modèle peut attirer des jeunes dans les quintiles
économiques les plus faibles. Par ailleurs, vu qu'il s'agit d'une modèle
basé dans un établissement fixe qui offre généralement des services
pendant les heures d'ouverture normale (par exemple de 8 h à14
h), il risque de ne pas atteindre les populations itinérantes, comme
les sans-abri ou les jeunes de la rue, ou encore les jeunes qui vont
à l'école ou qui travaillent, ou les populations de mobilité réduite
(jeunes mères mariées ou les très jeunes adolescentes).
Mise à l’échelle : La mise à l’échelle d'un modèle de SAJ dépend,
en grande mesure, de sa capacité à s'intégrer au système de santé.
Vu que le présent modèle est exécuté dans les établissements de
santé, avec un engagement suffisant des acteurs du secteur public et/
ou du secteur privé, ce modèle pourra être mis à échelle sans trop
de problèmes. De fait, il a été étendu à grande échelle dans un certain
nombre de pays, dont le Mozambique, l'Ethiopie, le Ghana, Le Vietnam
et l'Ouganda.23 Toutefois si on tient compte de l'enseignement retiré
de ces expériences de mise à l’échelle, il est important d'examiner
attentivement les ressources nécessaires pour maintenir le modèle
avant de décider de l'étendre à grande échelle.
Pérennisation : Si on prête l'attention nécessaire à
l'institutionnalisation—l'intégration des SAJ aux normes, directives
et prestations de services au niveau national—alors existe le
potentiel de pérennisation. Mais, la dépendance à l'espace réservé
et au prestataire se consacrant uniquement à ce modèle signifie
aussi que les services cesseront d'être adaptés aux jeunes quand le
prestataire en question quitte l'établissement ou quand se termine
le financement. En outre, si le volume de clients des SAJ n'est pas
assez grand, il sera difficile à la direction de l'établissement de
justifier un espace ou un personnel réservé à cette seule fin. Et,
par la suite, d'autres problèmes de santé passeront en premier et
le prestataire et/ou espace réservé seront utilisés pour traiter ces
autres problèmes. Tel est surtout le cas dans le secteur privé où
la motivation du profit peut entraîner une réallocation rapide des
ressources au bénéfice de services plus rentables quand cesse le
soutien externe pour les SAJ.
Exemple Réel
Programa Geração Biz, Mozambique
Combiner l'espace séparé et les SAJ intégrés
ProgramaGeração Biz (PGB) au Mozambique est un excellent exemple
des différentes implications de l'espace séparé et des SAJ intégrés au
sein du secteur public. Démarré en 1999, PGB a été mis en œuvre par
les Ministères de la Santé, de la Jeunesse et des Sports et de l'Education
du Gouvernement du Mozambique avec le soutien technique de
Pathfinder International (jusqu'en 2012) et avec le soutien technique
et financier du FNUAP. Sur une période de 10 ans, PGB a étendu les
SAJ sur l'ensemble de 11 provinces au Mozambique. Au début, lors des
étapes pilotes et de mise à échelle, le modèle principal des SAJ utilisé
par PGB était le modèle de l'espace séparé : les SAJ étaient offerts par
un prestataire se consacrant uniquement à ces services dans un centre
séparé et/ou dans une pièce séparée. Après presque dix ans de mise en
œuvre, le Ministère a modifié son approche pour réduire les ressources
nécessaires aux SAJ et améliorer leur viabilité à long terme. La nouvelle
stratégie comprend des SAJ dans un espace séparé d'un Centre de
Santé où il existe un nombre suffisant de clients qui soutient l'utilisation
réservée tant de l'espace que du personnel, alors que la formule des
SAJ intégrés est utilisée dans les centres de soins de santé primaires
où la population est moins dense et probablement ne peut pas fournir
un volume de clients suffisant pour justifier des ressources propres.
Au cours de la phase pilote, le profil du client de la jeunesse était à
prédominance féminine. Les considérations de genre ont été prises en
compte lors de la phase de la mise à l'échelle pour s’assurer que les
modèles pourraient atteindre les jeunes hommes et les jeunes femmes.
Section 2: Choisir un modèle ou des modèles de SAJ 23
 Modèle 3: SAJ intégrés
Est-ce que vous :
ETAPE 1 Visez à atteindre un grand nombre de la population générale des
jeunes et adolescents ou une sous-population connaissant une
stigmatisation limitée si elle est vue dans un établissement de
santé (parents pour la première fois) ?
ETAPE 2 Cherchez à inclure différentes perceptions et différents besoins
des jeunes dans la prestation de services ?
ETAPE 3 Cherchez à offrir une gamme complète des services de SSR
aux jeunes ?
ETAPE 4 N'avez pas de salles de consultations en plus ou d'un espace
disponible dans la plupart des établissements de santé ?
ETAPE 4 Avez un nombre limité ou même un nombre insuffisant de
prestataires de santé dans la plupart des établissements de santé ?
ETAPE 4 Avez maintenant les ressources pour investir dans les SAJ (pour
former une grande cohorte de prestataires du centre) avec
probablement moins de ressources à l'avenir ?
Avez la capacité d'apporter une formation en cours d'emploi à
ETAPE 4
tout le personnel portant sur les SAJ? (Note: Une formation avant
l'emploi serait également utile) ?
ETAPE 4 Avez les ressources pour sensibiliser aux services intégrés et
augmenter la demande parmi les sous-groupes spécifiques de
jeunes ?
ETAPE 5 Visez à couvrir une grande proportion du pays, y compris les
zones rurales avec des établissements de santé plus petits ?
Si vous avez répondu oui à au moins six de ces questions, alors
vous pouvez envisager de mettre en œuvre le modèle :
SAJ intégrés
24
Aspects à envisager pour le modèle
Ressources nécessaires : Ce modèle demandera probablement
moins de ressources que les modèles 1 et 2 car il ne demande
pas d'espace séparé, ni d'amélioration à l'infrastructure ou encore
prestataires exclusivement consacrés aux SAJ. Par ailleurs, vu que le
modèle demande une formation pour tous les prestataires (ou presque
tous les prestataires) de l'établissement, un investissement de taille
devra être fait au départ dans la formation. Bien que ces investissements
initiaux peuvent être significatifs, au fil du temps moins de la formation
continue peut être nécessaire (par rapport au modèle 2) dès qu’une
masse critique de prestataires formés existera déjà dans le système.
Il est important dans le cadre des SAJ intégrés de donner la priorité
nécessaire (et d'octroyer les ressources) pour s'assurer que la santé
sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes (SSRAJ) est
intégrée à la formation fondamentale (avant l'emploi) pour que le futur
personnel de santé soit préparé à offrir des SAJ intégrés.
Caractère privé : Le modèle des SAJ intégrés n'offre pas les services
pour les jeunes de manière aussi privée que les modèles 1 et 2 car les
jeunes peuvent être vus par des adultes quand ils viennent consulter (en
effet, il n'existe pas d'espace séparé ou de salle d'attente séparée). Les
jeunes pour lesquels cette intimité est souvent d'une grande importance
risquent de se détourner davantage de ce modèle. Toutefois, certains
programmes utilisant ce modèle ont trouvé des manières novatrices de
rendre ces services attirants aux yeux des jeunes, notamment par le bais
des moyens suivants:
• Mettre un rideau dans les salles d'attente et ainsi même si les
services sont offerts dans la même pièce que les services pour
adultes, la salle d'attente elle a un caractère privé. Cela évite aux
jeunes d'être vus par un adulte qui pourrait être membre de la
famille ou un ami.
• Réserver certains jours ou certaines heures de la journée pour les
jeunes et les encourager à venir à ce moment.
• Dans les établissements plus grands, plutôt que d'avoir des
pièces séparées, le fait de placer un bureau à l'entrée ou
dans la salle d'attente où un jeune formé pourra donner
des informations ou conseils, ou encore orienter vers des
groupes de soutien communautaire et à aider aussi à naviguer
le dédale des services (les diriger vers la pièce indiquée ou
expédier vers le service nécessaire par le biais de mécanismes
d'accélération).
• Travailler avec des conseillers et/ou des jeunes non
professionnels pour offrir conseils et information aux jeunes
pendant qu'ils attendent de voir un professionnel. Cela peut
diminuer le temps passé avec le prestataire ainsi que le temps
d'attente et également la charge de travail du prestataire.
C'est une option qui peut être ajoutée à n'importe quel
modèle établi dans un centre de santé bien qu'elle revête une
importance particulière dans le modèle des SAJ intégrés dans
le cadre duquel les jeunes risquent d'avoir plus d'appréhension
quant au jugement et à la stigmatisation et c'est à ce niveau
que les conseillers pairs peuvent aider à les rassurer.
Services SSR : Ce modèle a l'avantage de vérifier que la gamme
complète des services de SSR disponibles dans un établissement
est dispensée aux jeunes d'une manière conviviale. Par ailleurs,
tous les services ne seront pas forcément fournis dans la même
pièce (comme dans les modèles 1 et 2). Les clients doivent se
déplacer d'une salle de consultation à une autre et cela peut
compromettre le sentiment d'intimité.
Population de jeunes desservis : Ce modèle peut être mis
en œuvre dans divers types d'établissements, dans les zones tant
urbaines que rurales, et il peut attirer tout un éventail diversifié
de jeunes car il offre accès aux SAJ à divers points d'entrée. Par
exemple, les jeunes mères peuvent recevoir des services de
maternité adaptés aux jeunes, les JVVIH peuvent recevoir des
services adaptés aux jeunes liés au VIH et même les jeunes pères
peuvent amener leurs enfants dans les services de santé infantile
et recevoir d'une manière amie-des-jeunes des conseils sur leurs
besoins en SSR. Ce modèle étant un modèle d'établissement fixe
et un modèle moins privé et moins intime pour les jeunes, il risque
de ne pas répondre aux besoins des sous-populations avec mobilité
limitée et des sous-populations très stigmatisées, comme les LGBT
ou les encore femmes enceintes non mariées dans des contextes
très conservateurs.
Mise à l’échelle : Comme ce modèle de SAJ peut être mis en
œuvre dans un système de santé existant—soit dans le secteur
public soit dans le secteur privé—il offre un bon potentiel de mise
à l’échelle. De plus, comme ce modèle peut être utilisé à n'importe
quel niveau du système de santé (dans un éventail de différents
types d'établissement) et qu'il ne demande un espace séparé ou
un prestataire réservé, il n'exige pas probablement pas autant de
ressources dans le temps et pourra être étendu à plus grande
échelle plus facilement que le modèle de l'espace séparé. Par ailleurs,
ce modèle n'a pas encore très utilisé et sa capacité à être mis à
échelle n'a pas encore été testée, et il représente donc une source
importante d'enseignement futur.
Pérennisation : Le modèle intégré compte un potentiel élevé de
pérennisation car le besoin d'investissement financier diminue dans
le temps. De plus, tel que noté ci-dessus, la rotation du personnel
de santé qui souvent a des conséquences négatives sur la viabilité
à long terme des SAJ avec espace séparé aura moins d'impact sur
ce modèle car il existe déjà, dans le système de santé, la masse
critique de prestataires formés. A l'exemple de la possibilité de mise
à l’échelle, le potentiel du modèle des SAJ intégrés doit encore être
testé pour retenir l'enseignement pertinent dans ce domaine.
Section 2: Choisir un modèle ou des modèles de SAJ 25
 Modèle 4: Services mobiles d'extension communautaire
Est-ce que vous :
ETAPE 1 Visez à atteindre des jeunes vulnérables, marginalisés ou autres
groupes ruraux ou difficiles à atteindre pour leur apporter des
services complets de SSR ?
ETAPES 2 et 3 Avez une gamme limitée de services de SRR disponibles au
niveau périphérique du système de santé (par exemple, le niveau
dispensaire ne dispose pas de contraceptifs réversibles à longue
durée d'action?)
ETAPE 4 Avez des ressources suffisantes pour financer les services mobiles
d'extension communautaire, notamment pour les véhicules, le
carburant, les produits et boîtes à images; les cartes à conseils et
les paiements au personnel ?
ETAPE 4 Avez des systèmes de supervision et de suivi pour suivre la qualité
des services mobiles ?
ETAPE 4 Avez la capacité de mettre en place des mécanismes de référence
adaptés aux jeunes et des mécanismes de suivi des clients qui
doivent revenir aux visites de suivi ?
ETAPE 4 Avez des agents communautaires qui peuvent générer une
demande pour des services mobiles d'extension communautaire ?
ETAPE 4 Avez la capacité de créer un environnement communautaire positif
pour que les jeunes puissent accéder librement à l’extension
communautaire et aux services connexes de création de la
demande et de référence ?
ETAPE 5 Avez des ressources suffisantes intrinsèques au système de santé
existant ; ou est-ce que ce sont des ressources du secteur privé et
certains coûts pourront être recouvrés pour étendre le niveau de
couverture ?
Si vous avez répondu oui à au moins cinq de ces questions, alors vous
pouvez envisager de mettre en œuvre le modèle :
Services mobiles d'extension communautaire
26
Aspects à envisager pour le modèle
Ressources nécessaires : En règle générale, les services mobiles
d'extension communautaire demandent de vastes ressources
bien que ce niveau de ressources dépende du type d'extension
communautaire. Par exemple, les cliniques mobiles exigent un
important investissement de départ et occasionnent des dépenses
récurrentes pour le carburant, le personnel, les produits etc. Les
équipes de prestataires mobiles qui vont des établissements de
niveau plus élevé aux établissements au niveau plus bas (ou qui font
la rotation entre établissements périphériques) pour fournir un
ensemble complet de services ont besoin de moyens de transport
en plus de leur paiement, mais vu qu'on utilise l'infrastructure d'un
centre périphérique, probablement que les ressources sont moindres
que dans le cas des cliniques mobiles. D'autres types d'extension
communautaire, notamment les cliniques satellites où les services
sont dispensés dans une structure existante (école, église, ou sous
une tente près d'un marché) demandent des ressources pour les
transports, les paiements des prestataires, les produits et équipement
et les tentes ou autre structure pour garantir le caractère privé mais
cela coûte moins cher que la clinique mobile. Pour que ces approches
soient adaptés aux jeunes, des investissements devront être faits
dans la formation des prestataires en matière de SAJ, matériel
d'IEC et conseils, équipement pour garantir le caractère privé de la
consultation et activités de création de la demande pour s'assurer
que les jeunes sont au courant des services mobiles.
Caractère privé : La plupart des différentes approches
d'extension communautaire garantissent une consultation et
prestation privées. Cependant, la salle d'attente n'a probablement
rien de privé pour les jeunes puisque l'extension communautaire
est généralement organisée dans des endroits publics proches de la
communauté. Il est important de susciter un soutien communautaire
pour les SAJ pour vérifier que les jeunes puissent accéder
ouvertement aux services d’extension communautaire et autres
services mobiles.
Services de SSR : Le but des services mobiles d'extension
communautaire est d'élargir les types de services disponibles pour les
clients, notamment la gamme complète des méthodes contraceptives, les
services de traitement du VIH et autres services de SSR (suivant l'objectif
des services mobiles). Ce modèle a donc le potentiel d'offrir aux jeunes
un ensemble complet des services de SSR dans un endroit qui est plus
accessible pour eux. Il est important de mettre en place des mécanismes
de référence clairs et efficaces pour orienter les jeunes vers les services
que l'extension communautaire n'est pas en mesure de leur offrir.
Population de jeunes desservis : Les services d'extension
communautaire sont mis sur pied dans le but de combler le manque
d'accès aux services de santé. Ils ont donc le potentiel d'offrir un accès
aux populations difficiles à atteindre, dont celles qui vivent dans des
endroits ruraux, ou les jeunes mères ou PPF. Certains programmes ont
réussi à organiser l'extension communautaire dans des endroits où
vivent ou travaillent un grand nombre de personnes (plantations de thé,
usines, universités) pour atteindre les sous-populations de jeunes qui
sont souvent dans l'incapacité de se rendre dans les services aux heures
auxquelles ils sont ouverts.
Mise à l’échelle : La capacité de mettre à échelle les services
d'extension communautaire dépend des ressources disponibles pour
payer pour les coûts de fonctionnement de ce modèle de prestation
de service. Les caractéristiques géographiques et l'infrastructure de
transport dans les communautés ciblées influencent également la mise à
l’échelle. Dans la plupart des cas, ce sont les fonds qui limitent la capacité
à étendre à plus grande échelle ce modèle. Par ailleurs, il existe des
exemples d'investissements publics dans cette approche ou de financement
de donateurs utilisés pour renforcer des partenariats publics-privés
qui contribuent à la mise à l’échelle des services mobiles d'extension
communautaire.
Pérennisation : Les services mobiles d'extension communautaire
peuvent être mis sur pied dans le but de combler une lacune—lacune
dans les services disponibles dans les établissements périphériques, lacune
dans l'accès pour les communautés reculées ou encore renforcement des
mécanismes de référence avec les centres fixes. Par ailleurs, les services
mobiles d'extension communautaire peuvent également être prévus comme
une partie permanente du système de santé. Si telle est l'intention, alors les
services d'extension communautaire doivent être systématiquement intégrés
au système de santé pour être durables et cela signifie qu'il faut trouver une
source continue de financement pour couvrir les coûts des services mobiles
d'extension communautaire.
Section 2: Choisir un modèle ou des modèles de SAJ 27
 Modèle 5: Services à base communautaire
Est-ce que vous :
ETAPE 1 Visez à atteindre des jeunes vulnérables ou difficiles à atteindre
ou des jeunes des zones rurales ?
ETAPE 1 Visez à traiter des questions de SSR à charge élevée parmi
des sous-populations distinctes, par exemple les grossesses
précoces et rapprochées parmi les adolescentes mariées ou le
dépistage du VIH parmi les jeunes CDI ?
ETAPE 1 Visez à engager les partenaires masculins pour appuyer la
planification familiale / SSR ou comme des clients directs ?
ETAPE 2 Avez des cadres de politiques qui permettent aux pairs
éducateurs /APL d'offrir des services de SSR, par exemple
distribuer des contraceptifs au niveau communautaire et faire
un dépistage du VIH au niveau communautaire ?
ETAPE 3 Visez à inclure les perceptions des différents prestataires et APL
dans la conception de l'intervention ?
ETAPES 2 et 4 Avez la capacité de mettre en place des mécanismes
de référence adaptés aux jeunes, les orientant vers les
établissements fixes où les jeunes peuvent recevoir des services
complets et de bonne qualité ?
ETAPES 3 et 4 Avez les ressources et la capacité pour construire un
environnement favorable dans la communauté afin que les
jeunes puissent interagir avec les APL ou les pairs éducateurs
pour accéder des services ?
ETAPE 4 Avez un système durable de pairs éducateurs/APL ou le
système doit-il mettre en place un cadre d'agents de l'extension
communautaire (y compris les systèmes de supervision et les
mécanismes de recrutement et de rétention) ?
ETAPE 4 Avez des systèmes et des ressources vérifiant que les pairs
éducateurs/APL ont accès aux produits de SSR (par exemple,
les préservatifs, les tests de dépistage du VIH, les contraceptifs
oraux et la contraception d'urgence) ?
28
ETAPE 4 Avez les ressources pour fournir aux pairs éducateurs/APL du
matériel d'IEC ?
ETAPE 4 Avez des systèmes de supervision et des ressources pour une
formation continue pour maintenir la qualité des soins ?
ETAPE 5 Disposez du soutien des donateurs ou des ONG et de
l'engagement du gouvernement pour étendre la couverture ?
Si vous avez répondu oui à au moins six de ces questions, alors vous
pouvez envisager de mettre en œuvre:
Les Services à base communautaire
Aspects à envisager pour le modèle
Ressources nécessaires : Les services à base communautaire
dispensés par les APL ou pairs éducateurs demandent des ressources
suffisantes pour soutenir continuellement le recrutement, la formation,
la supervision et l'assurance de qualité ainsi que la rétention. De plus,
les APL et les pairs prestataires ont besoin d'un approvisionnement
constant de produits. Ils peuvent s'approvisionner auprès du secteur
public, à un coût plus faible mais en courant le risque de ruptures de
stock ou alors auprès du secteur privé, où les produits reviennent plus
chers. Certes, les services à base communautaire peuvent demander
des ressources importantes mais les dépenses peuvent être réduites
si le programme peut utiliser un système existant d'APL ou des pairs
éducateurs dans l'optique adaptés aux jeunes.
Caractère privé : Les services à base communautaire par les
APL ou pairs éducateurs peuvent être fournis n'importe où, dans un
endroit où existe un espace privé pour dispenser les services, que ce
soit à la maison, dans un immeuble voisin, etc. Consolider le soutien
communautaire pour les SAJ est un aspect important pour ce modèle
afin d’assurer que les jeunes puissent accéder ouvertement aux
stratégies avancées et les services associés.
Services de SSR : Ce modèle est une voie très importante pour atteindre
des jeunes marginalisés mais il ne pourra offrir que telle gamme de services qui
peuvent être dispensés en dehors d'un établissement de santé. Les politiques
nationales régissent les services qui peuvent être fournis et qui comprennent
souvent les conseils en SSR, la prévention, les conseils en matière de VIH
et la distribution/administration de méthodes contraceptives comme les
préservatifs, les contraceptifs oraux et parfois, la contraception d'urgence et les
injectables. Tenant compte de cela, ce modèle réussit surtout dans le contexte
d'un environnement de politiques favorables qui permet aux APL et aux pairs
prestataires d'offrir une vaste gamme de méthodes contraceptives et autres
services de SSR et d'être soutenus par un solide système de référence vers des
SAJ complets dispensés en établissement de santé.
Population de jeunes desservis : La prestation de services à base
communautaire par le biais des APL ou pairs prestataires est un modèle
important pour atteindre les jeunes vulnérables ou marginalisés qui ne sont
pas en mesure de consulter des services dans les établissements de santé 24 y
compris les jeunes avec une mobilité limitée comme les APL, les jeunes femmes
mariées, les adolescents et les jeunes dans les quintiles les plus pauvres ou
encore les jeunes vivant dans des zones rurales reculées. Ce modèle peut aussi
permettre l’interaction avec des partenaires masculins pour soutenir l’utilisation
de la PF et/ou les services SSR par les femmes, ainsi que prendre en charge leurs
propres besoins.
Mise à l’échelle : Un modèle de SAJ à base communautaire aura plus de
chances d'être mis à échelle s'il travaille avec un groupe existant d'APL ou des
pairs éducateurs (par exemple, des APF qui font partie du système de santé
public). Ainsi les systèmes peuvent être mis en place pour atteindre les jeunes
dans tous les endroits où interviennent déjà les APL ou des pairs éducateurs. S'il
n'existe pas un système existant de recrutement, de formation, de supervision et
de soutien pour les APL et les pairs éducateurs, la mise à l’échelle de ce type de
SAJ demande probablement trop de ressources.
Pérennisation : Même dans le contexte d'un système d'APL ou des pairs
éducateurs qui est soutenu continuellement par le système de santé public ou
privé/ONG, le recrutement et la rétention des APL et des pairs éducateurs peut
s'avérer un défi de taille pour la pérennisation. C'est particulièrement le cas
quand les pairs éducateurs deviennent plus âgés.
Exemple Réel
Programme des pairs prestataires , Ecuador
Pairs prestataires et services abordables
En 1998, Family Planning and Health Care Centers (CEMOPLAF)
en Ecuador avec le soutien de Planned Parenthood Federation
Global, une division de la Fédération pour la planification familiale
d'Amérique, a mis en place un modèle de pairs prestataires
pour les jeunes dans le cadre duquel des jeunes fournissent
informations en SSR et services contraceptifs à leurs camarades au
niveau communautaire.
Les pairs prestataires offrent des conseils en SSR et distribuent
des préservatifs masculins et des contraceptifs oraux. Certains
pairs prestataires administrent également des injectables et la
pilule contraceptive d'urgence. Pour tous les autres services,
les jeunes sont référés au centre de santé de CEMOPLAF où
ils reçoivent des services SSR adaptés aux jeunes de la part
d'infirmiers et de médecins formés en la matière. Les produits des
pairs prestataires et du centre de santé CEMOPLAF sont offerts
à un prix subventionné bien qu'aucun jeune ne se voit refuser un
produit s'il n'est pas en mesure de payer.
En 2011, on comptait 231 pairs éducateurs dans 21 sites. De 2007
à 2011, 98% des 27 418 jeunes recevant des services contraceptifs
des pairs prestataires provenaient de zones urbaines ; 98% avaient
entre 10 et19 ans et 2% avaient entre 20-24 ans ; 93% étaient des
adolescents qui fréquentaient l'école ; 64% étaient des hommes et
93% ne vivaient pas avec un partenaire.
Section 2: Choisir un modèle ou des modèles de SAJ 29
 Modèle 6: Drogueries et pharmacies
Est-ce que vous :
ETAPE 1 Visez à atteindre des jeunes qui ont les moyens de payer
pour les services de SSR ?
ETAPE 1 Visez à atteindre des jeunes suffisamment mobiles pour se
rendre jusqu'aux pharmacies et drogueries ?
ETAPES 2 et 3 Avez des preuves montrant que les jeunes se rendent dans
les pharmacies et les drogueries pour acheter les produits et
obtenir des conseils en SSR ?
ETAPE 2 Disposez de politiques nationales soutenant la vente de
produits en SSR et les conseils en SSR pour les jeunes ?
ETAPES 2 et 4 Avez un vaste réseau de pharmacies et de drogueries qui
sont prêts à travailler au niveau de la prestation des services
adaptés aux jeunes et produits de SSR ?
ETAPES 2 et 4 Avez un système relativement stable de pharmacies et
de drogueries (plutôt qu'un système de pharmacies avec
rotation constante et pharmacies informelles) ?
ETAPES 2 et 4 Avez la capacité de mettre en place et de maintenir
des systèmes de référence clairs et constants entre les
pharmacies/drogueries et les services complets de SSR qui
sont adaptés aux jeunes ?
ETAPE 4 Avez des ressources suffisantes et des systèmes en place
pour suivre et assurer la qualité des services des pharmacies
et/ou drogueries ?
Si vous avez répondu oui à au moins cinq de ces questions, alors
vous pouvez envisager de mettre en œuvre le modèle des :
Drogueries et pharmacies adaptées aux jeunes
30
Aspects à envisager pour le modèle
Ressources nécessaires : La collaboration avec les pharmacies
et les drogueries pour les rendre adaptés aux jeunes demande des
ressources pour la formation, la supervision/amélioration de la qualité
et le suivi routinier. De telles dépenses se justifient dans le contexte
d'un secteur stable des pharmacies et des drogueries mais, par contre,
si le secteur est très variable et en constant changement, alors les
processus nécessaire de formation et d'amélioration de la qualité
reviennent probablement trop chers.
Caractère privé : Ce modèle a l'avantage d'offrir aux jeunes
des produits et services de SSR dans un endroit où les jeunes se
sentent généralement très à l'aise et qui leur offre un accès facile. Le
caractère privé et la confidentialité des services des pharmacies et
des drogueries dépendent de l'emplacement et de l'aménagement de
la pharmacie et de la droguerie mais vu que l'achat d'un produit et les
conseils sur son utilisation se font relativement rapidement, les jeunes
ont toutes les chantes d'entrer et de sortir sans être vu. En général, ce
modèle se prête bien à la confidentialité.
Services de SSR : A l'instar des services à base communautaire, les
pharmacies ne peuvent offrir qu'un ensemble limité de services dont
des conseils et distribution de certains contraceptifs et traitements des
IST/ITG et, par conséquent, il est très important de mettre en place
des systèmes de référence efficaces pour que les jeunes aient accès à la
gamme complète des services de SSR dont ils ont besoin.
Population de jeunes desservis :Les pharmacies et les
drogueries conviennent bien aux jeunes qui vivent dans des zones
urbaines et périurbaines (où sont situées la plupart des pharmacies et
des drogueries) et elles attirent les jeunes qui ont les moyens d'acheter
les préservatifs et autres formes de contraception. Les jeunes qui ne
veulent pas se rendre dans les établissements de peur d'être stigmatisés
sont bien plus susceptibles de se rendre dans une pharmacie.
Mise à l’échelle : La mise à l’échelle du modèle des pharmacies
et drogueries dépend grandement de la stabilité de ce secteur. S'il
existe un solide réseau de pharmacies qui est bien réglementé,
l'approche amie-des-jeunes pourra être mise à l’échelle dans le
réseau. Par contre, si toutes les pharmacies et drogueries dans
tel pays ou dans tel contexte fonctionnent indépendamment, sans
réseau ou liens entre elles, la mise à l’échelle de cette approche
risque de demander trop de ressources. Des associations
professionnelles ayant un effectif solide et des plateformes pour
l’offre de services (pour la formation, la supervision, l’accréditation,
etc.) peuvent être des partenaires importants pour ce modèle de
SAJ et facilitent la mise à l’échelle et la pérennisation.
Pérennisation : De même, la pérennisation de ce modèle dépend
de la stabilité du secteur des pharmacies et des drogueries. Une
rotation élevée nuit à la pérennisation alors que la constance dans
les pharmacies et les pharmaciens l'encourage. Les pharmacies et
les drogueries adaptées aux jeunes ont été mises en place dans un
certain nombre de pays mais la mise à l’échelle et la pérennisation de
ce modèle n'ont pas été bien documentées et il faut un enseignement
supplémentaire à ce propos.
Section 2: Choisir un modèle ou des modèles de SAJ 31
 Tableau 1: Récapitulatif des aspects à envisager et implications pour les différents modèles de SAJ
Modèle SAJ
Quelle sous-population atteint-il le mieux?
Cohorte d'âge
Situation matrimoniale et enfants
Populations marginalisées ou
très vulnérables
Critères OMS pour SAJ: acceptables,
appropriés, efficaces, accessibles
et équitables
Mise à l’échelle (faible, moyenne, élevée)
Pérennisation (faible, moyenne, élevée)
32
Modèle 1: Centre indépendant
Le plus souvent des hommes et femmes jeunes, 15-24 ans
Le plus souvent, des jeunes non mariés sans enfants (à moins
qu'il n'y ait un centre spécifique pour les jeunes mères)
Potentiel à atteindre les sous-populations vulnérables
mais uniquement celles très mobiles et basées dans des
zones urbaines
• Degré élevé de confidentialité, rendant le modèle
très acceptable
• Peut offrir toute une gamme de services de haute qualité
(appropriés et efficaces)
• Accessibilité très limitée vu l'emplacement nécessaire dans
une zone urbaine
• Risque de ne pas être équitable pour les jeunes qui ne
peuvent pas payer pour les services ou les moyens
de transport
Faible : Demande beaucoup de ressources et ne réussit
généralement que dans les zones urbaines à forte densité
de population
Moyenne : Si le centre obtient des ressources par le biais des
paiements pour services (comme c'est le cas pour beaucoup
d'entre eux) et s'il est situé dans des zones urbaines avec
demande élevée, il peut être auto-suffisant
Modèle 2: Espace séparé pour les SAJ
Le plus souvent pour les hommes et femmes jeunes de
plus de 15 ans
Varie mais atteint rarement les jeunes mères et parents qui ne
sont plus pris pour des adolescents ou des jeunes
Populations marginalisées peuvent être attirées par le caractère
privé et confidentiel mais la perception des SAJ comme étant
surtout un service de planification familiale risque de tenir les
hommes jeunes à l'écart
• Niveau élevé de confidentialité, en faisant un modèle
très acceptable
• Est capable d'offrir une toute une gamme de services de
haute qualité (appropriés et efficaces)
• Accessibles aux zones urbaines et périurbaines
• Equitable pour divers niveaux socioéconomiques, moins
équitable pour les groupes particulièrement vulnérables
Moyenne : Dépend de l'infrastructure de santé qui peut être
mise à l’échelle mais demande des ressources importants (espace
et ressources humaines réservées)
Moyenne : Si institutionnalisé dans le système de santé et s'il
y a suffisamment de ressources humaines pour maintenir des
prestataires se consacrant uniquement aux SAJ; La dépendance
face à l'espace disponible et aux prestataires réservés signifie
que les SAJ risquent de cesser quand les prestataires formés
partent ou quand le projet se termine
Modèle SAJ
Quelle sous-population atteint-il le mieux?
Cohorte d'âge
Situation matrimoniale et enfants
Populations marginalisées ou
très vulnérables
Critères OMS pour SAJ: acceptables,
appropriés, efficaces, accessibles
et équitables
Mise à l’échelle (faible, moyenne, élevée)
Pérennisation (faible, moyenne, élevée)
Modèle 3: SAJ intégrés
Potentiel d'atteindre des jeunes hommes et femmes d’une vaste
cohorte d'âge vu les multiples points d'entrée (10-24 ans)
Potentiel d'atteindre les jeunes mariés et non mariés
Modèle qui n'est pas conçu généralement pour attirer des
populations marginalisées ou très vulnérables
• Risque de manquer de caractère privé et confidentiel rendant le
modèle moins acceptable pour les jeunes
• Capable d'offrir toute une gamme de services de SSR mais pas
dans la même pièce. Les jeunes sont souvent envoyés dans
d'autres services de l'établissement.
• Peut être mis en place dans un établissement périphérique, ce qui
le rend accessible dans les zones urbaines et rurales.
• Peut être très équitable pour toute une gamme de niveaux
économiques et milieux rural/urbain mais risque de ne pas être
équitable pour des groupes particulièrement vulnérables
Potentiel élevé (mais qu'il faut encore démontrer) : Meilleure
possibilité de mise à l’échelle car elle se fait dans le système de
santé existant. Mais demande des ressources initiales pour la
formation pour tous les prestataires de l'établissement. Par ailleurs,
il existe des économiques d'échelle une fois atteinte la masse
critique de prestataires et de centres de santé
Potentiel élevé (mais qu'il faut encore démontrer) : Meilleure
possibilité de mise à l’échelle puisque le modèle ne dépend pas d'un
endroit séparé et d'un prestataire réservé. Compte une probabilité
élevée de pérennisation en diminuant les coûts dans le temps.
Modèle 4: Services mobiles
d'extension communautaire
Varie en fonction du type de service mobile et des groupes ciblés
Services mobiles de SMI arrivent souvent à atteindre les jeunes
femmes mariées qui ont des enfants ; les services mobiles de VIH,
SSR et planification familiale peuvent atteindre les jeunes mariés et
non mariés
S'ils sont dispensés dans des endroits où vivent et travaillent des
jeunes marginalisés ou très vulnérables
• Offre caractère privé et confidentialité et services dans un
endroit pratique
• En mesure d'offrir toute une gamme de services de SSR
nécessaires, rendant le modèle approprié et efficace
• Peut être très accessible si les services sont offerts dans des
emplacements proches du lieu d'habitation ou du lieu de travail
des jeunes
• Améliore l'accès équitable aux services de santé en couvrant les
population pauvres, rurales et marginalisées
Moyenne : Ne peut être mis à échelle que si les ressources
suffisantes sont mises en place et si les services sont font partie du
système de santé existant ou si la mise à l’échelle est assumée par le
secteur privé qui est en mesure de recouvrer une partie des coûts
Faible : Au vu des vastes ressources nécessaires de manière
continue pour maintenir les services mobiles, le potentiel de
pérennisation est faible.
Section 2: Choisir un modèle ou des modèles de SAJ 33
 Modèle SAJ
Quelle sous-population atteint-il le mieux?
Cohorte d'âge
Situation matrimoniale et enfants
Populations marginalisées ou
très vulnérables
Critères OMS pour SAJ: acceptables,
appropriés, efficaces, accessibles
et équitables
Mise à l’échelle (faible, moyenne, élevée)
Pérennisation (faible, moyenne, élevée)
34
Modèle 5: Services à base communautaire
Varie en fonction du ciblage, modèle susceptible d'atteindre
la fourchette complète des âges, y compris les très jeunes
adolescents de 10 à 14 ans
Varie en fonction des objectifs et de la formation des
prestataires; atteint les jeunes mariés et non mariés et ceux
avec et sans enfants
Si le modèle cible spécifiquement les jeunes marginalisés ou
très vulnérables
• Les pairs prestataires peuvent être très acceptables alors que
les APL adultes risquent de l'être moins (plus de crainte de
jugement et manque de confidentialité)
• Le modèle n'est pas en mesure d'offrir la gamme complète des
services de SSR et il existe une haute variabilité dans la qualité
des services qui rend le modèle moins efficace
• La nature communautaire des services les rend très
accessibles mais demande aussi des systèmes de référence
très efficaces.
• Les stratégies d'extension ciblées peuvent atteindre les
groupes les plus marginalisées et vulnérables leur conférant
un caractère équitable
Faible : Ces services peuvent rarement être mis à échelle sans
aide d'un donateur ou d'une ONG, sauf quelques exceptions de
systèmes APF soutenus par le secteur public ; rotation élevée
des agents d'extension limite la mise à l’échelle
Faible : Modèle qui ne pourra être pérennisé que s'il est
entièrement institutionnalisé dans le système de santé plutôt que
de dépendre du financement d'un projet donnée. Dans le cas où
le modèle est institutionnalisé le potentiel de pérennisation est
bien plus élevé
Modèle 6: Drogueries et pharmacies
Jeunes un peu plus âgés (possible plus d'hommes que de femmes)
Potentiel à atteindre des jeunes mariés et non mariés et ceux
avec ou sans enfant
Potentiel à atteindre des groupes marginalisés ou vulnérables s'ils
vivent dans des zones urbaines et périurbaines et ont les moyens
financiers d'acheter les produits
• Les jeunes peuvent préférer les pharmacies pour des questions
de confidentialité (acceptable)
• Les services offerts dans la pharmacie sont limités et la qualité
est très variable limitant l'efficacité et l'adéquation
• Très accessible dans la plupart des contextes urbains et
périurbains; moins dans les zones rurales reculées où il n'y a
pas de pharmacies et de drogueries
• Disponibles pour les jeunes qui peuvent payer mais peut aussi
attirer les populations marginalisées (équitable)
Moyenne : La capacité de mise à l’échelle dépend de la
couverture et de la solidité du réseau existant de pharmacies
et de ressources pour fournir une assurance de qualité et un
soutien constant à un grand réseau de pharmacies
Faible : La plupart des pays connaissent une rotation élevée et
une grande mobilité/informalité dans le secteur pharmaceutique
rendant difficile la pérennisation car les pharmacies ouvrent et
ferment et les pharmaciens partent
ETAPE 7
Planifier la mise à l’échelle du modèle ou des modèles de SAJ
Une fois que vous avez choisi le modèle ou les modèles de SAJ qui
conviennent le mieux à votre contexte spécifique et qui se prêtent le
mieux au but souhaité sur le plan santé, il est important de réfléchir
à la mise à l’échelle du modèle et de prendre les premières mesures
de planification de cette mise à l’échelle. Le présent outil s’inspire des
notions d’échelle et de mise à l’échelle, articulées dans la littérature
de l’OMS/ExpandNet.18,19 ExpandNet avance different types de mise à
l’échelle :
• Mise à l’échelle horizontale : expansion des SAJ à de nouveaux
endroits ou à de nouvelles populations
• Mise à l’échelle verticale : institutionnalisation des systèmes, politiques
et procédures des SAJ
Le cadre ExpandNet indique qu’une mise à l’échelle durable est réalisée
par le biais d’une combinaison de mise à l’échelle verticale et horizontale.
Lorsqu’on évalue les possibilités de mise à l’échelle d’un modèle ou de
plusieurs modèles de SAJ, il faut tenir compte des objectifs de la mise
à l’échelle liés aussi bien à la mise à l’échelle horizontale (à savoir le
nombre de points de service/niveau de couverture que vous voulez
introduire ou maintenir) qu’à la mise à l’échelle verticale (à savoir, la
mesure dans laquelle le système national a intégré les SAJ dans les
stratégies, directives, outils, budgets et plans de travail nationaux).
Il est très important de travailler avec diverses parties concernées
pour fixer les cibles de la mise à l’échelle, en vérifiant une expansion
progressive pour garantir la qualité et en insistant sur la formulation
de politiques et le plaidoyer qui sont indispensables à une mise à
l’échelle durable et à l’adoption d’un système répondant aux besoins
des adolescents.
Lors de la planification de la mise à l’échelle, il est important d’identifier
quelles sont les institutions ou les organisations qui seront responsables
de l’adoption et de la mise en œuvre du modèle ou des modèles de
SAJ, ce qu’on appelle parfois les « organisations d’utilisateurs ».”18 Dans
de nombreux cas, c’est le ministère de la santé qui sera la principale
organisation utilisatrice des modèles de prestation de SAJ. Il est
important de déterminer clairement quelles sont les divisions au sein
du ministère de la santé qui dirigeront l’installation, la mise en œuvre, le
suivi et l’évaluation du modèle de SAJ. Dans d’autres cas, ce seront des
entités non gouvernementales, y compris des ONG ou des institutions
du secteur privé, qui seront les organisations d’utilisateurs. Aussi, est-il
important de mettre au clair les rôles et les responsabilités de chaque
intervenant, en évaluant également leur capacité et crédibilité pour
introduire, mettre en œuvre ou étendre à plus grande échelle les modèles
de SAJ avec qualité et fidélité.
De même, à cette étape, il est important de faire une évaluation de
l’équipe de ressources qui soutient la promotion et l’utilisation élargie
du modèle ou des modèles de SAJ. Cette équipe peut être composée
d’entités publiques, d’organisations de la société civile, d’instituts de
recherche, d’intervenants du secteur privé et de groupes de jeunes.
Commencez par déterminer clairement quels sont les acteurs à engager
pour mettre au point ou essayer à titre pilote les modèles de prestation
de SAJ dans votre pays. Ensuite, évaluez leur niveau d’intérêt et capacité
à soutenir le processus de mise au point de nouveaux modèles ou mise à
l’échelle de modèles efficaces.
Il est également important d’envisager les différents contextes dans
lesquels le modèle ou les modèles de SAJ seront mis à l’échelle en
s’assurant que les modèles soient suffisamment souples pour être adaptés
à divers contextes.
Voir l’Annexe 2 pour des questions guidant l’Etape 7. Et voir l’Annexe 1
pour des publications plus détaillées concernant la mise à l’échelle
systématique des interventions de santé.
Section 2: Choisir un modèle ou des modèles de SAJ 35
 Quel que soit le modèle que vous pouvez
choisir pour les SAJ, il y a des éléments
importants dont vous devez tenir compte
en concevant des SAJ et en mettant en
place des systèmes de santé répondant
aux besoins des adolescents. S’agissant

Section 3
notamment de la création de la demande
et de l’acquisition de compétences
en SSR parmi les jeunes et aussi de la
promotion d’un contexte favorable pour
les jeunes afin qu’ils puissent accéder à
l’information et utiliser les services de

Eléments à l'appui
SSR dont ils ont besoin. Ces éléments
sont décrits dans cette section.

des SAJ

36
Comment les jeunes participeront-ils
à la conception et à la mise en œuvre
du programme?
Si l'on veut que les services répondent véritablement aux besoins des
jeunes, il faut faire participer ces derniers à la conception des services.
Les jeunes femmes et hommes peuvent aussi être un partenaire
important de la mise en œuvre et du suivi des SAJ. La première étape
pour vous, en tant que concepteur du programme, est d'expliquer
clairement le but et les résultats souhaités de la participation des
jeunes. Par exemple, est-ce que la participation des jeunes vise à
rendre les interventions plus pertinentes et plus appropriées ? Vise-t-
elle à renforcer les capacités des jeunes ? Ou encore cherche-t-elle à
promouvoir le droit des jeunes à participer ? Amplifie-t-elle la voix des
jeunes dans le plaidoyer et la gouvernance ? Vise-t-elle à apporter le
point de vue des jeunes dans le suivi de la qualité des SAJ ? Peut-être
est-ce pour plusieurs ou pour toutes ces raisons. Le fait d'expliquer
clairement le but de la participation des jeunes dans un programme
aidera à guider la sélection du modèle ou des modèles convenant
à la participation. Il existe de nombreux modèles d'authentiques
participation du jeune dans la conception et la mise en œuvre des
programmes25, y compris :
• Formation et engagement des jeunes dans la recherche
formative, tant comme chercheurs que comme participants;26
• Formation et soutien aux jeunes pour qu'ils deviennent des
défenseurs des droits des jeunes en SSR, encouragent tel ou
tel modèles de SAJ et/ou influencent des changements dans
les contextes juridiques et judiciaires pour promouvoir l'accès
du jeune aux services et information en des droits des jeunes
en SSR;27,28
• Soutien aux jeunes pour les aider à prendre des rôle de
gouvernance dans la gestion du programme, y compris leur
participation dans des comités de co-gestion;29
• Formation et soutien aux jeunes pour qu'ils assument des rôles
actifs dans la mise en œuvre du programme, notamment comme
pairs prestataires,30 pairs éducateurs, responsables de programmes
de jeunes, etc.; et
• Evaluation de la qualité du programme (par le biais d'entretiens
à la sortie, études avec client mystère, et réunions de revue
régulières avec les personnel de santé, les jeunes clients et les
éducateurs pairs).
Il est important d'envisager quels sont les jeunes que visent les SAJ
et vérifier ensuite que des jeunes représentatifs de ces groupes
participent à la conception et/ou à la mise en œuvre du programme.
Par exemple, si votre population cible comprend des filles
adolescentes, il sera important de vérifier que des filles adolescentes
participent à la conception du programme, même s'il est plus difficile
de les identifier et de les inclure qu'un autre groupe. Cela s'applique
également à d'autres sous-populations de jeunes.
Exemple Réel
Prestataires pairs en Ecuador
La caractéristique qui distingue ce modèle, c'est que les jeunes
sont les prestataires effectifs des services. Les jeunes clients
indiquent que les prestataires pairs sont abordables car ce sont
leurs camarades d'école ou de sport ou qu'ils les ont déjà vus
lors d'événements communautaires.
Section 3: Eléments à l'appui des SAJ 37
 Comment la demande sera-t-elle
générée parmi les jeunes ?
Les SAJ ne pourront réussir que les si les jeunes sont au courant de
ces services et sont motivés pour les consulter. Aussi, est-il important
de se donner une stratégie appropriée de création de demande qui
vient soutenir les SAJ. Les décisions quant aux stratégies qui seront
utilisées pour créer une demande parmi les jeunes sont très spécifiques
au contexte. Dans les endroits où les jeunes utilisent beaucoup les
téléphones portables, MSante (programme de SMS) pourrait être un
choix pertinent.31 Dans les endroits où les jeunes écoutent souvent
la radio, des annonces pourront être passées sur les ondes pour faire
connaître vos services. Une stratégie commune est d'utiliser les pairs
éducateurs pour réaliser des séances face à face ou en petits groupes.
Autres options : soutenir l'éducation sexuelle à l'école en ajoutant des
liens de référence aux SAJ, iv et créer des liens entre les écoles ou autres
activités communautaires (par exemple, les événements sportifs) et
les SAJ. Autant d'options notées comme efficaces dans des études de
cas des programmes.20,22 On est également en train de voir si les bons
pour services ou transports sont une formule prometteuse permettant
d'augmenter l'utilisation des services parmi les adolescents.32 L'utilisation
des stratégies existantes d'engagement communautaire, les groupes
communautaires existants et les plateformes existantes (radio ou école)
mettent en valeur et consolident l'engagement communautaire et
renforcent le volet création de la demande pour les SAJ.
Comment créer un environnement
favorable?
Tel que souligné dans l'introduction du présent outil décisionnel, il est
évident qu'un solide engagement communautaire est nécessaire pour
diminuer les barrières sociales que rencontrent les jeunes qui veulent
consulter des services de SSR. Toute conception d'un programme de
iv
Pathfinder International’s Les Voies du Changement a été utilisé avec
succès avec les jeunes à cet effet
38
SAJ—quel que soit le modèle choisi—doit vérifier que des activités sont
planifiées pour créer un environnement favorable. Si l'on veut abaisser
les principales barrières auxquelles se heurtent les jeunes dans leur
environnement, il est important de faire une évaluation participative avec
les jeunes et d'envisager l'éventail de voies communautaires qui influencent
la SSRAJ.33 Une fois identifiées les barrières spécifiques dans ce contexte,
vous pouvez mettre au point des stratégies adaptées pour supprimer
ces barrières. Prenons l'exemple suivant: si la crainte que les parents ou
les beaux-parents découvrent qu'une jeune personne s'est rendue dans
les SAJ est avancée comme une barrière de taille, alors le programme
pourra demander à un prestataire des SAJ d'organiser des réunions
avec les parents dans la communauté pour expliquer le but des services
offerts et apaiser leurs craintes ou autre possibilité, envoyer des agents
de changement respectés ou des dirigeantes connues de groupements
féminins pour qu'ils aillent parler aux parents et beaux-parents pour les
aider à réfléchir à la question et à changer d'avis. De même, si les aînés
communautaires ou les dirigeants religieux créent un environnement
qui stigmatise certains groupes marginalisés comme les lesbiennes,
homosexuels (gay), bisexuels, transgenre (LGBT), il faudra intervenir auprès
de ces dirigeants en passant par les comités communautaires, en utilisant le
dialogue public, l'engagement pair à pair avec des champions très respectés.
Comment l'approche des SAJ sera-t-elle
reliée à d'autres secteurs pour promouvoir
un développement positif des jeunes ?
Alors qu'ils avancent dans la vie, les jeunes ont besoin d'éducation, de
compétences utiles pour leurs vies, d'opportunités, de relations saines
et de plateforme d'engagement civique, outre l'accès à des services de
santé de haute qualité. On reconnaît de plus en plus l'importance
d'engager divers secteurs dans la programmation pour les jeunes pour
soutenir les adolescents et les jeunes et les aider à devenir des adultes
sains et productifs.
Il existe diverses possibilités de le faire dans le cadre de la mise en œuvre
des SAJ dont les partenariats avec les programmes offrant des SAJ sur les
lieux du travail ou la collaboration avec les établissements de formation
professionnelle et les écoles offrant des sites sur place ou orientant vers les
SAJ dans des structures voisines. Ces stratégies aident à sensibiliser aux SAJ
et à élargir l'accès de ces services. Inversement, les programmes d'autres
secteurs pourront bénéficier si les jeunes sont en bonne santé et en mesure
de participer sans quitter le programme.
Outre les liens lorsqu'on conçoit des SAJ, il est important de collaborer
avec divers ministères et diverses parties concernées intervenant dans le
domaine du développement des jeunes pour identifier les possibilités de
forger des liens, d'augmenter la couverture et d'arriver à un impact collectif.
Les initiatives multi-ministérielles peuvent également être un facteur facilitant
la mise à l’échelle et la pérennisation car elles consolident l'investissement
politique dans un programme qui comprend des SAJ (voir Encadré sur
Programa Geração Biz).
Comment les SAJ seront-ils
suivis et évalués ?
Il est essentiel de suivre régulièrement l'utilisation de services par les
jeunes ainsi que la qualité des services offerts. A cet effet, il est important
de collecter des données qui servent à l'analyse des consultations par
cohorte d'âge (10-14; 15-19; 20-24), par sexe, et par type de service (voir
Annexe 1 pour les ressources du S&E). Si le programme vise à atteindre
une sous-population spécifique, les données devraient sous-tendre l'analyse
pour comprendre si la population est couverte (par exemple, si vous ciblez
les PPF, il est important de collecter des informations sur la parité). Cela
est particulièrement difficile lorsque l'on travaille dans le secteur public
où les données sur la prestation de services sont collectées par le biais
du SIGS qui souvent ne désagrège pas par cohorte d'âge d'une manière
qui serait utile aux responsables des SAJ. Un grand nombre des initiatives
des SAJ dépendent d'une stratégie à deux axes pour traiter cette question
: les programmes introduisent des formulaires séparés temporaires de
collecte de données pour recueillir des données désagrégées par âge, tout
en déployant un plaidoyer pour revoir le SIGS national. Il est facile de
sous-estimer les ressources nécessaires pour collecter, analyser et
utiliser des données désagrégées par âge et par sexe et il est important
de budgétiser correctement cet aspect sur les SAJ pour garantir de
services de qualité par le biais de l'analyser et de l'utilisation de données
pour l'amélioration de la qualité.
Exemple Réel
Collaboration multisectorielle dans le
cadre de ProgramaGeração Biz (PGB)
PGB a été conçu pour améliorer les résultats en SSR par
le biais de la collaboration et des liens entre le secteur
de la santé, le secteur de l'éducation et la communauté.
La coordination multisectorielle a été institutionnalisée
par le biais du comité de coordination multisectoriel de
PGB, composé de représentants aux niveaux national
et provincial des ministères de la santé, de l'éducation
et de la jeunesse et des sports ainsi que des jeunes
membres de la société civile. Le leadership du comité
transitait chaque année entre les trois ministères. La
réussite du programme, surtout sa capacité à s'étendre
et à se maintenir sur plus de dix ans, témoigne bien de
l'importance de cette approche multisectorielle et de
l'engagement de la société civile.
Section 3: Eléments à l'appui des SAJ 39
 Tel que décrit dans l'Etape 1, il est d'importance
capitale que les concepteurs du programme
précisent les résultats et comportements
souhaités en santé ainsi que les sous-
populations spécifiques d'adolescents et de
jeunes que les SAJ visent à servir. La sélection

Section 4
du modèle des SAJ doit être faite en tenant
compte des besoins de cette population et,
tel que nous l'avons décrit ci-dessus, certains
modèles de SAJ ou combinaisons de modèles
de SAJ conviendront davantage pour atteindre
des sous-populations vulnérables d'adolescents

Recommandations
et de jeunes. La présente section propose des
recommandations supplémentaires pour des
sous-populations spécifiques d'adolescents et

supplémentaires pour
de jeunes. Ces recommandations sont tirées
de la littérature et des expériences des auteurs
bien que les données probantes et les exemples
programmatiques en la matière soient rares.

atteindre les sous-

populations de jeunes

40
Parents pour la première fois
Il est important de traiter les besoins des jeunes sur tout le cycle
de la vie, du début de l'adolescence jusqu'à la fin de l'adolescence,
du mariage à la maternité ou paternité. L'analyse des programmes et
modèles de prestation de services pour les jeunes et les adolescents
montre clairement que les PPF—ou les jeunes femmes qui sont
enceintes ou qui sont mères pour la première fois ainsi que leurs
partenaires—sont souvent ignorés.34 Et pourtant, les PPF ont des
besoins importants en SSR, surtout en ce qui concerne les services
de santé maternelle et de services contraceptifs pour aider à espacer
ou à limiter les futures grossesses. Les PPF se heurtent à des barrières
uniques pour accéder aux services dans les établissements, y compris
les coûts d'opportunité élevés (en effet, leurs responsabilités familiales
risquent de les empêcher de consulter les services), leur mobilité
limitée suite aux normes sociales ou du genre, et l'incapacité de
négocier avec le partenaire et/ou les beaux-parents pour qu'on leur
donne le temps et les ressources pour consulter les services de santé.
Pour rendre les services davantage "amis" des PPF, on peut envisager
plusieurs modèles :
• Modèles de prestation à base communautaire :
Les services sont amenés dans la communauté par le biais des
APL. La distribution de contraceptifs à base communautaire peut
être plus accessible aux PPF vu la mobilité limitée des jeunes
mères. Elle peut faciliter l’implication des pères et des sessions en
couples pour discuter des nouveaux rôles en tant que parents.
femmes et pensent que les femmes devraient avoir autant d'enfants
que possible tant qu'elles sont jeunes. Un modèle de SAJ intégrés
qui vérifie que tous les services (y compris les services de santé
maternelle) dans un établissement sont conviviaux et répondent
aux besoins des jeunes, y compris des PPF, aide à augmenter le
conseil donné avec soin et sans jugement aux jeunes mères.
• Intégrer les services de SSR et de santé infantile
et les rendre amis-des-adolescents et des jeunes,
surtout pour les PPF : Les PPF consulteront probablement
davantage pour leur enfant que pour elles-mêmes et, par
conséquent, la consultation pour la santé de l'enfant représente
une bonne possibilité de faire aussi le dépistage des besoins en
SSR des jeunes femmes. De fait, l'intégration des services de
contraception et de vaccination est une pratique qui s'avère
prometteuse, tel que le montre l'Initiative des pratiques à impact
élevé en planification familiale (HIP). Le résumé d'orientation HIP
recommande de déployer des efforts délibérés pour intégrer les
services de vaccination et de planification familiale, soit par le biais
des services combinés (les deux services sont fournis le même jour
et au même endroit) ou par le biais d'un seul service doublé de la
référence (un service offert de pair avec l'éducation, le dépistage

• Modèles des SAJ intégrés pour augmenter les

conseils de contraception lors des consultations
prénatales et conseils et contraception lors du post-
partum pour les jeunes mères : La contraception du
post-partum est recommandée pour toutes les mères et les faits
suggèrent que les prestataires sont moins enclins à conseiller
les jeunes mères pendant la période du post-partum car ils sont
d'avis que les jeunes femmes devraient avoir un autre enfant sous
peu. Ces prestataires ont souvent des conceptions erronées sur
l'adéquation de certaines méthodes contraceptives pour les jeunes

41
 ou référence pour l'autre service. C'est une pratique prometteuse
et le groupe consultatif l'encourage davantage, du moment qu'elle
est mise en œuvre dans le contexte d'une recherche et évaluée
attentivement du point de vue impact et processus.35
• Compléter les SAJ pour les PPF par l'engagement communautaire
avec les jeunes mères (par le biais de petits groupes ou visites bisexuels et transgenres (LGBT)
à domicile) et leur partenaire, beaux-parents et autres gardiens
afin d'encourager le dialogue sur la santé et la fécondité et susciter
une réflexion et transformation de normes du genre inéquitables.
Jeunes vivant avec le VIH
Grâce à un accès élargi au traitement, une génération d'enfants
nés avec le VIH entrent à présent dans l'adolescence, De plus, les
adolescents et les jeunes continuent d'enregistrer une incidence élevée
des nouvelles infections à VIH. Au vu de la croissance de la population
d'adolescents et de jeunes infectés au stade périnatal ou plus
récemment, il est urgent de traiter les besoins complets psychosociaux
et de SSR des JVVIH, et de leur donner les conseils indiqués sur la
contraception et la grossesse saine pour qu'ils puissent choisir s'ils
veulent avoir un enfant et quand ils veulent avoir un enfant et pour
que ces jeunes aient les meilleures chances d'une grossesse saine et
d'une enfant en bonne santé. De plus, des facteurs socio-culturels, telle
que la stigmatisation, peuvent restreindre les options des jeunes vivant
avec le VIH. Un nombre accru de ressources soutiennent de plus en
plus le traitement et les soins liés au VIH et au SIDA pour les jeunes, y
compris le soutien pour l'observance du traitement et la transition du
traitement pédiatrique au traitement adulte du VIH (voir Annexe 1). Il
existe moins de ressources pour soutenir les programmes répondant
à un éventail plus élargi de besoins psychosociaux et de SSR chez les
JVVIH. Le modèles des SAJ séparés serait plus indiqué ici car il permet
aux jeunes de recevoir des services complets et intégrés y compris le
traitement, les soins et le soutien liés au VIH ainsi que d'autres services
de SSR dans un lieu privé et confidentiel. Outre la prestation de
services complets, les programmes pour les JVVIH ont réussi à utiliser
des groupes de soutien qui mettent les adolescents et les jeunes en
42
contact avec les réseau de soutien social, d'éducation en matière de VIH
et SSR, d'acquisition de compétences utiles dans la vie et d'encadrement
de la part des adultes, suivant le modèle du groupe de soutien.
Lesbiennes, homosexuels (gays),
Ces jeunes ont parmi les groupes les moins desservis dans un grand
nombre de pays en Asie, en Amérique latine, aux Caraïbes et en
Afrique. Les lois et les politiques nationales continuent à refuser
les droits humains à ces jeunes et pratiquement tous les services
de SSR continuent à se concentrer uniquement sur les populations
hétérosexuelles d'adolescents et de jeunes. Et pourtant, dans le monde
entier, on reconnaît de plus en plus qu'il faut traiter les besoins et les
droits de ces populations. Dans la déclaration de Bali de 2012, les jeunes
eux-mêmes ont lancé un appel au monde pour que soient respectés
les droits des LGBT en santé sexuelle et reproductive.36 Les efforts
faits pour s'assurer que les services respectent et répondent aux
besoins des LGBT doivent envisager attentivement les aspects suivants
: implications légales de travailler avec cette population et protection
des prestataires qui défendent les droits de ces personnes; endroits où
offrir les services qui seront le plus aisément accessibles aux populations
de LGBT; collaboration avec les prestataires et autres membres du
personnel pour garantir des soins respectueux et complets (aller au-
delà de la prestation du service clinique pour songer à la stigmatisation,
aux normes et aux valeurs); comment montrer clairement à tous
les clients LGBT qu'ils sont bienvenus; quel est le paquet de services
nécessaire (pour les jeunes homosexuels, les prestataires doivent être
à l'aise pour donner des conseils sur les pratiques sexuelles par voie
anale sans risques, sur les services de la VSSS et des références devraient
également être disponibles dans ces cas) ; comment vérifier que le
conseil et la prestation de services utilisent un langage inclusif (qui ne
part pas du principe que le client a une partenaire hétérosexuelle) ;
et comment engager les LGBT dans la conception et prestation de
services (comme prestataire pairs). 37,38 Le soutien psycho- social est
également d'importance critique parmi ces populations qui se heurtent
souvent à une grave discrimination et à de nombreux abus. Rendre les
services amis-de-cette population demande que soient respectés les
droits sexuels, que soient forgés des liens avec divers groupes de soutien
et que soient engagés les parents et les communautés pour créer un
environnement favorable. Si des besoins spécifiques sont détectés
en santé mentale, les adolescents et les jeunes devraient recevoir
immédiatement les soins et le soutien nécessaires dans le centre de soins
de santé primaires ou alors être référés vers des services spécialisés.
Tous les modèles des SAJ peuvent être appropriés pour ces populations
si les facteurs clés sont pris en compte bien que les modèles qui
apportent une plus grande confidentialité sont davantage recommandés,
y compris les modèles à base communautaire, les modèles indépendants,
le marketing social et les pharmacies.
Adolescents très jeunes
On reconnaît de plus en plus que la période de l'adolescence allant de
10 à14 ans représente une bonne période pour former des normes
plus équitables entre les genres avant que les normes inéquitables
s'installent pour de bon, pour prévenir les mariages précoces et forcées
et améliorer l'information sanitaire et les liens avec les services avant que
les filles et les garçons n'aient leur première expérience sexuelle.
Tous les adolescents très jeunes qu'ils aient eu des relations sexuelles
ou non ont besoin d'une éducation sexuelle complète, y compris des
informations sur leur corps et puberté pour soutenir leur croissance
et développement sains. Certaines de ces adolescentes ont également
besoin de conseil et traitement pour menstruations irrégulières et
douloureuses et d'autres nécessiteront des services contraceptifs et de
santé maternelle et infantile pour éviter une grossesse non souhaitée.
Pour celles enceintes, une prise en charge spéciale est nécessaire face au
risque de morbidité et mortalité maternelles. Et pourtant, les données
programmatiques suggèrent que ces trés jeunes adolescents n'ont pas
accès aux services dans le cadre de la plupart des modèles des SAJ. Ils
rencontrent souvent des barrières supplémentaires lorsqu'ils veulent
consulter les services, et que les SAJ ne traitent pas actuellement,
dont l'incapacité à de déplacer seul ou seule pour se rendre au centre,
les obstacles au niveau des prestataires, ou des politiques, à propos du
consentement de ces jeunes et/ou des politiques exigeant le consentement
parental, les lois et politiques afférentes à l'âge du consentement pour
les relations sexuelles et les craintes et stigmatisation supplémentaires
entourant l'activité sexuelle à un jeune âge.
Il est important d'envisager les besoins de ces trés jeunes adolescents en
déterminant les résultats escomptés en santé et les populations visées par
les SAJ. Si le contexte montre qu'il est important d'atteindre ces trés jeunes
adolescents (au vu d'un taux élevé de mariage précoce et forcé), alors un
modèle des SAJ devra être mis au point avec des stratégies pour atteindre
ce groupe, notamment :
• Prestation de services à base communautaire pour les filles qui viennent
de se marier.
• Liens entre les services et les programmes existants pour les trés
jeunes adolescents, par exemple, programmes de groupement de filles,
programmes d'alphabétisation et autres programmes de loisirs pour les
trés jeunes adolescents.
• Prestation de services dans les écoles ou systèmes de référence avec
accompagnement
• Visite de santé pour les jeunes filles (par exemple, visite de bilan
de routine à 12 ans) pour traiter diverses questions comme les
vaccinations, la santé menstruelle et l'hygiène.
• L’engagement des parents masculins et d'autres influenceurs qui
encadrent la santé et le développement des adolescents très jeunes.
43
 Conclusion
Cet outil décisionnel ébauche un processus et présente des directives que les
concepteurs de programme sauront utiliser pour mettre sur pied des SAJ qui sont
adaptés aux résultats sanitaires et comportementaux souhaités, aux sous-populations
spécifiques de jeunes et d'adolescents, au contexte du pays et aux objectifs du passage
à échelle. Après avoir utilisé cet outil pour choisir le modèle ou la combinaison de
modèles qui répond le mieux aux besoins et réalités, le concepteur de programme
élaborera un plan de mise en œuvre, fixera des objectifs mesurables et utilisera les
outils et ressources en Annexe I pour peaufiner et exécuter les SAJ.

44
Références
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46
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Including a Tool to Assess the Adolescent Health and Development Component in Pre-Service Education of Health-Care
Providers” (Geneva: WHO, 2014).

References 47
 Annexe 1:
Guides, outils et ressources pour la mise en œuvre des SAJ
Titre
Adolescent HIV Care and Treatment,
Module 2: The Nature of Adolescence and
the Provision of Youth-Friendly Services
Adolescent Data Guides
Adolescent HIV testing, counseling, and care:
Implementation guidance for health
providers and planners
Guide Pratique Pour Les Soins Aux
Adolescents
48
Auteurs(s) Année Récapitulatif
ICAP 2011 Ce guide de formation a été rédigé pour les jeunes vivant avec le VIH mais la session peut être
élargie de manière plus générale aux services adaptés aux jeunes. Le guide apporte des instructions
étape-par-étape pour animer un dialogue de groupe sur la manière de mettre en place et d'évaluer
des services adaptés aux jeunes.
UNFPA Multiple Cette série de Guides de données sur les adolescents qui puise essentiellement dans les données
des enquêtes démographiques et de santé vise à apporter aux décideurs à tous les niveaux—
gouvernements, organisations non gouvernementales et groupes de plaidoyer—des données sur
la situation des adolescents, filles et garçons, et des jeunes femmes. La fourchette d'âge va de 10 à
24 ans. Les données sont présentées sous forme de graphiques, de tableaux et de cartes (chaque
fois que possible), apportant ainsi de multiples formats pour rendre l'information accessible à
divers publics. Les guides définissent clairement le décalage entre les investissements et les besoins,
et montrent comment les populations de jeunes les plus vulnérables risquent d'être exclues des
programmes qui pourtant cherchent à les aider.
WHO 2014 Ce nouvel outil interactif accompagne " VIH et adolescents: directives pour le dépistage et conseil
ainsi que soins aux adolescents vivant avec le VIH." Il illustre, anime et amplifie les recommandations
et les messages clés des directives donnant des directives pratiques et des ressources multi-format
pour atteindre les adolescents et apporter des services plus appropriés, plus attirants et plus
efficaces pour le dépistage, le conseil , le traitement et les soins du VIH, tout spécifiquement pour ce
groupe d'âge.
WHO 2010 Cet outil est une référence utile, donnant aux agents de santé des recommandations lorsqu'ils
doivent travailler avec les clients adolescents. L'outil se concentre sur l'interaction clinique entre
le patient et le prestataire, donnant des suggestions pour: a) souhaiter la bienvenue à un client ou
à une cliente adolescent(e); b) prendre les antécédents du problème en question; c) aller au-delà
de la simple présentation du problème; d) faire un examen physique; e) communiquer à propos des
options de traitement et f) examiner les lois et politiques qui affectent les jeunes.
Titre
Boîte à outils pour la santé sexuelle et
reproductive des adolescents en situation de
crise humanitaire
Assessment of Youth-Friendly Postabortion
Care Services: A Global Tool for Assessing
Postabortion Care for Youth
Certification Tool for Youth-Friendly Services
Clinic Assessment of Youth-Friendly Services:
A Tool for Improving Reproductive Health
Services for Youth
The Clinical Management of Children
and Adolescents Who Have Experienced
Sexual Violence
Gestion Clinique Des Enfants Et Adolescents
Exploites Ou Ayant Subi Des Violences
Sexuelles
Auteurs(s) Année Récapitulatif
UNFPA, Save the 2009 Cette trousse à outils vise à guider les responsables des programmes humanitaires et les agents de
Children, USA soins de santé pour s'assurer que les interventions de santé sexuelle et reproductive mises en place
pendant et après une crise répondent effectivement aux besoins uniques des adolescents. La trousse
comprend des outils conviviaux pour évaluer l'impact d'une crise sur les adolescents, mettre en
place un paquet de service minimum amis-des-adolescents et vérifier que les adolescents participent
à l'élaboration et à la mise en œuvre des programmes humanitaires.
Pathfinder 2008 Cet outil est conçu pour aider les équipes d'évaluation, les responsables de projet, les superviseurs
International et les prestataires à collecter une information détaillée sur la qualité des soins après avortement
fournis aux adolescentes dans un établissement donné afin de rendre les services plus adaptés aux
jeunes.
Pathfinder 2004 Cet outil de certification est un moyen de quantifier le statut des services adaptés aux jeunes dans
International un établissement pour donner une certification à ces services en comparant les résultats au suivi
avec les données initiales.
Pathfinder 2003 Cet outil aide les managers de programme et les cliniciens à déterminer la mesure dans laquelle
International les services actuels de santé reproductive sont des services adaptés aux jeunes. Les résultats de
l'outil peuvent être utilisés pour adapter les services pour qu'ils répondent mieux aux besoins et
préférences des jeunes gens.
AIDSTAR-One 2013 This document should be used as a guide to help medical providers better address and respond to
the unique needs and rights of children who have experienced sexual violence and exploitation. The
focus is on the delivery of clinical post-rape care services and includes information on establishing
services tailored to the needs of children.
WHO 2014 Ce document sera utilisé comme un guide pour aider les agents de santé à mieux répondre aux
besoins et droits uniques des enfants qui ont été les victimes de la violence et de l'exploitation
sexuelles. Il se concentre sur la prestation des services cliniques après un viol et comprend des
informations sur la manière de mettre en place des services adaptés aux besoins des enfants.
Annexe 1: Guides, outils et ressources pour la mise en œuvre des SAJ 49
 Titre
Cartes Aide-Mémoire de Conseil des
Adolescents sur la Contraception
(langues multiples)
Démystifier Les Données: Guide pour utiliser
les données disponibles afin d’améliorer la
santé et les droits sexuels des jeunes
Implication des hommes et des garçons dans
l’Egalite de genre et de sante
Evidence-based guidelines for youth
peer education
FOCUS Tool Series 5—A Guide to Monitoring
and Evaluating Adolescent Reproductive
Health Programs
50
Auteurs(s) Année Récapitulatif
Pathfinder 2013 Cet ensemble de cartes à conseils aide les prestataires cliniques et les agents communautaires à
International guider les adolescents et les jeunes dans leur choix parmi leurs options contraceptives. Les cartes
traitent des contraceptifs oraux combinés, de la pilule progestative, de la contraception d'urgence,
des préservatifs masculins et féminins, des injectables, des implants, du stérilet et de la méthode
MAMA. Le prestataire utilise le recto de la carte pour offrir des informations aux adolescents sur
toutes les options disponibles et une fois que l'adolescent(e) a choisi une méthode, le prestataire
retourne la carte pour le mode d'emploi qui figure au verso.
Guttmacher 2014 Ce guide vise à aider les prestataires de soins de santé, les éducateurs et plaideurs dans le domaine
Institute, IPPF de la santé et des droits sexuels et reproductif pour mieux comprendre et utiliser les données
probantes sur les connaissances et les comportements des adolescents. Le guide apporte des
informations démographiques et socioéconomiques sur les adolescents et des mesures de leur
accès, besoin et utilisation de l'information et des services de santé sexuelle et reproductive. Il est
conçu pour équiper les professionnels dans le domaine de l'information dont ils ont besoin pour une
solide argumentation et pour la mise au point de politiques et de programmes répondant aux droits
des jeunes sur le plan de la santé sexuelle et reproductive. Il est utile pour faire des évaluations
initiales des conditions des adolescents et des jeunes, tel qu'indiqué dans l'Etape 1 du présent outil.
Promundo, 2010 Cet outil traite des stratégies et des leçons retenues de l'engagement des hommes et des garçons
MenEngage, sur divers plans comme la santé sexuelle et reproductive ; la santé sexuelle et reproductive; la santé
UNFPA maternelle, néonatale et infantile ; la paternité ; le VIH et le SIDA ; la violence basée au genre ; le
plaidoyer et les politiques. Il traite aussi du suivi et de l'évaluation et comprend des outils et des
activités d'organisations et de programmes du monde entier qui peuvent être adaptés et utilisés par
d'autres organisations.
FHI360 2010 Cet outil offre des recommandations concernant des pratiques sur des pratiques d'éducation par
les pairs, qui ont fait leurs preuves dans les programmes avec les jeunes. Mises au point avec des
experts internationaux, ces directives offrent des conseils pour chaque étape de la mise en œuvre
du programme avec des explications sur ce qui réussit et des exemples montrant comment les
directives ont été utilisées. Une liste de pointage, un outil pour l'élaboration du plan d'action et
une liste complète des outils d'éducation pour les pairs sont également inclus.
Pathfinder 2000 C'est un guide complet avec trousse à outils pour le suivi et l'évaluation des programmes
International d'adolescents et de jeunes. Des directives sont également données pour mettre en place des
systèmes de suivi et d'évaluation ainsi que divers outils et ressources pour réaliser les activités de
suivi, de supervision et d'évaluation de programme.
Titre
Conception d’un programme centré sur les
filles: Boîte à outils pour l’élaboration, le
renforcement et l’expansion de programmes
destinés aux adolescentes
HIV and Adolescents: Guidance for HIV
Testing and Counselling and Care for
Adolescents Living with HIV
How to Reach Young Adolescents: A toolkit
for educating 10-14 year olds on sexual and
reproductive health
Improving the Health Sector Response to
Gender-based Violence
Les clés du succès pour des services sensibles
aux jeunes
Listening to Young Voices: Facilitating
Participatory Appraisals on Reproductive
Health with Adolescents
Auteurs(s) Année Récapitulatif
Population 2010 Cette trousse à outils se destine aux organisations qui veulent travailler avec des filles âgées de 10 à
Council 24 ans. Elle peut être utilisée pour concevoir, gérer ou renforcer un programme ou pour rédiger une
proposition d'activité avec des filles. La trousse compte trois grandes sections : la première s'attache
à la structure, la seconde au contenu et la troisième au suivi et à l'évaluation. Chaque chapitre
compte une introduction au thème, des exemples de programmes existants pour les filles et des
outils pratiques et conviviaux.
WHO 2013 L'OMS, en collaboration avec l'UNICEF, l'UNFPA, l' UNESCO, et Global Network of People Living
with HIV (GNP+), a mis au point ces directives pour apporter des recommandations spécifiques et
des suggestions d'expert—pour les décideurs nationaux, les responsables de programme et leurs
partenaires et autres parties prenantes—sur la planification en priorité des services de dépistage,
conseil, traitement et soins liés au VIH, destinés aux adolescents.
DSW 2011 Cette trousse à outils a été conçu pour être utilisée par des ONG, des gouvernements, ou des
industries privées qui souhaitent réaliser un projet de santé sexuelle et reproductive pour les jeunes
âgés de 10 à 14 ans qui fréquentent l'école primaire. La trousse à outils englobe diverses approches,
activités et recommandations.
IPPF 2010 Ce manuel présent des outils et des directives que les responsables des soins de santé peuvent
utiliser pour améliorer les réponses des soins de santé à la violence sexospécifique dans les pays en
développement. Il comprend des outils pratiques pour déterminer les attitudes des prestataires face
à la violence sexospécifique, les définitions légales, les responsabilités des prestataires de soins de
santé et la qualité des soins.
IPPF 2011 Ces résumés explorent les éléments clés pour "débloquer" l'accès aux services de santé sexuelle
et reproductive pour les jeunes.Y sont inclus les aspects suivants : adoption de l'approche sexualité
positive, confidentialité, diversité, autonomie et capacité de prendre les décisions et obtention du
consentement informé. Des conseils pratiques, des études de cas et des documents sur les droits
sexuels sont également inclus pour les prestataires.
FOCUS on Young 1999 Ce guide fournit des informations étape par étape pour concevoir une évaluation participative avec
Adults Project des adolescents pour analyser leurs préoccupations sur le plan de la santé sexuelle et reproductive
et pour utiliser des outils participatifs d'apprentissage et d'action pour cette analyse. Il discute
également du processus d'analyse des données et de la documentation.
Annexe 1: Guides, outils et ressources pour la mise en œuvre des SAJ 51
 Titre
Making health services adolescent friendly:
developing national quality standards for
adolescent-friendly health services
Making your health services youth-friendly: A
guide for program planners and implementers
A Manual for Integrating Gender Into
Reproductive Health and HIV Programs:
From Commitment to Action. 2nd Edition
Module 16: Reproductive Health Services for
Adolescents—Training Curriculum,
Module 16: Reproductive Health Services for
Adolescents—Participants Guide
Programme d'Orientation sur la Sante des
Adolescents destine aux Prestataires de
Soins de Sante
Provide: Strengthening youth friendly services
52
Auteurs(s) Année Récapitulatif
WHO 2012 Ce guide fournit des directives étape par étape pour formuler des normes pour la prestation
de services de santé aux adolescents. Le manuel se destine à des responsables de programmes
nationaux de santé. Bien qu'il ne soit pas axé sur les centres de santé et les services de santé, il
présente des valeurs fondamentales et des directives essentielles que les cliniques peuvent utiliser
pour faire leurs propres évaluations. Il présente également des informations d'ordre général sur la
prestation de services adaptés aux jeunes.
PSI 2014 Ce guide présente une vue d'ensemble de la prestation des services adaptés aux jeunes ainsi que
des recommandations pour prêter ou renforcer des services de santé sexuelle et reproductive
pour que les prestataires soient mieux capables d'engager les jeunes dans les soins. Le guide aide les
planificateurs et exécuteurs de programme à évaluer les services, identifier les lacunes et formuler
les plans d'action. Il se concentre sur le secteur privé et les centres de franchisage bien qu'il puisse
également être appliqué aux différents modèles de prestation de services.
IGWG 2009 C'est une version mise à jour et revue du manuel de référence de 2003 préparé par l'équipe
spéciale des questions du genre de l'IGWG. Le manuel montre aux organisations comment intégrer
l'approche équité entre les genres dans la conception et la mise en œuvre des programmes de santé
reproductive et il comprend des études de cas et des fiches de travail.
Pathfinder 2004 C'est un programme de formation qui prépare les prestataires à offrir des services adaptés aux
International jeunes. Les prestataires sont sensibilisés aux besoins des adolescents et se préparent à adapter
leurs services de santé sexuelle et reproductive pour qu'ils soient vraiment des services adaptés
aux jeunes. Le module insiste sur la protection double, les rapports sexuels sans risques, le conseil,
les soins aux adolescentes enceintes et les questions du genre, de la violence sexuelle et de
l'orientation sexuelle.
WHO, 2006 Ce programme de formation comprend des documents à distribuer aux participants ainsi qu'un
Commonwealth guide du facilitateur pour le programme entier et pour tous les modules. Il donne des directives
Medical Association détaillées sur la manière de réaliser chaque module. Il comprend en plus des conseils pour les
Trust, and UNICEF formateurs, des aides pour les exposés comme les diapositives et les points saillants.
IPPF 2008 Ce guide vise à soutenir le renforcement des services adaptés aux jeunes par le biais des auto-
évaluations et planification pour une meilleure qualité. Il comprend un outil d'auto-évaluation et un
outil d'entretiens à la sortie avec un échantillon de clients.
Titre
Quality Assessment Guidebook: A guide to
assessing health services for adolescent clients
Toolkit for Transition of Care and Other
Services for Adolescents Living with HIV
Using Data to See and Select the Most
Vulnerable Adolescent Girls
What Works for Women and Girls:
Prevention for young people
Youth-Friendly Services Supervision Checklist
(Available upon request)
Youth-friendly services for married youth:
A curriculum for trainers
Youth-Friendly Pharmacy Program
Implementation Kit: Guidelines and Tools for
Implementing a Youth-friendly Reproductive
Health Pharmacy Program
Auteurs(s) Année Récapitulatif
WHO 2009 Ce guide apporte des instructions pour évaluer les services de santé des adolescents. Les
caractéristiques et les définitions d'un service ami-des-jeunes au début du guide sont utiles pour
les organisations et les prestataires qui cherchent à en apprendre davantage sur la prestation des
services adaptés aux jeunes.
AIDSTAR-One 2014 Cette trousse à outils est un guide qui aide les prestataires de soins de santé et les agents de santé
communautaire à fournir un paquet de services aux adolescents vivant avec le VIH. Les prestataires
de soins de santé et les agents communautaires sont les principaux utilisateurs prévus de la trousse
à outils et ils devraient utiliser et distribuer le contenu et les outils à la famille et aux soignants.
Population 2012 Ce résumé montre comment identifier et cibler les adolescentes vulnérables et façonner un
Council contexte de politiques. Il présente des ressources et des outils révélant la diversité interne des
adolescents, identifie le début et l'ampleur de la vulnérabilité, démontrent où se trouvent de fortes
concentrations de filles vulnérables, évalue la part des ressources qui va aux filles et dépiste les
communautés et les filles vulnérables pour qu'elles participent au programme. Le résumé conclut
par des applications de terrain pour faire une utilisation dynamique des données.
Futures 2012 Ressource en ligne qui compile et récapitule la base des données probantes pour soutenir les
Group, Health programmes réussis de prévention du VIH chez les femmes et les filles.
Policy Project,
What Works
Association, Inc.
Pathfinder 2014 Ce plan d'étude vise à renforcer la connaissance parmi les prestataires de soins de santé des besoins
International en santé reproductive des jeunes femmes et hommes mariés et leur permettre ainsi de fournir une
information, un soutien et des services appropriés.
EngenderHealth 2008 Ce plan d'étude vise à renforcer la connaissance parmi les prestataires de soins de santé des besoins
en santé reproductive des jeunes femmes et hommes mariés et leur permettre ainsi de fournir une
information, un soutien et des services appropriés.
PATH 2003 Cette trousse vise à guider la mise au point d'une initiative qui sera réalisée dans les pharmacies. Les
organisations peuvent adapter le modèle et le matériel pour qu'il serve dans divers environnements.
Annexe 1: Guides, outils et ressources pour la mise en œuvre des SAJ 53
 Titre
Youth-Friendly Postabortion Care
Supplemental Training Module – Youth-
Friendly PAC Task Force, PAC Consortium
Youth Participation Guide: Assessment,
Planning, and Implementation
54
Auteurs(s) Année Récapitulatif
PAC Consortium 2012 C'est une formation supplémentaire qui sera ajoutée à la formation du personnel de santé en soins
après avortement (SAA) ou qui sera utilisée comme recyclage pour les prestataires des SAA. Le
but est d'améliorer la capacité des prestataires à fournir des services de SAA de haute qualité à des
adolescents âgés de 10 à 19 ans. Le module de formation est organisé autour des cinq éléments
essentiels des SAA : partenariats entre la communauté et le personnel de santé, conseil, traitement
de l'avortement incomplet et à risque, services contraceptifs et de planification familiale et services
de santé reproductive. Le module de formation comprend un manuel du formateur, des outils du
formateur, des documents à distribuer aux participants et des diapositives PowerPoint.
Family Health 2005 Ce guide cherche à augmenter le niveau de participation authentique des jeunes dans les
International/ programmes de santé reproductive et de VIH et SIDA aux niveaux institutionnel et programmatique.
YouthNet Le public cible comprend des responsables supérieurs, des managers de programme et des membres
du personnel participant à la mise en œuvre des activités et des jeunes qui sont engagés à tous les
niveaux d'une organisation.
Annexe 2:
Questions guidant l'exécution de chaque étape
Les questions suivantes peuvent être utilisées par les parties concernées pour exécuter chaque étape. Elles seront
utilisées lors des ateliers et autres sessions de travail techniques pour aider à planifier et à évaluer l’introduction,
les modifications ou la mise à l’échelle du modèle ou des modèles des services adaptés aux jeunes (SAJ).

ETAPE 1 QUESTIONS GUIDANT

Déterminer les résultats comportementaux/de santé souhaités et la sous-
population d'adolescents et de jeunes que les services devraient atteindre

1.1. Quels sont les principaux problèmes/questions de santé sexuelle et reproductive (SSR) parmi les adolescents et les jeunes
des deux sexes, dans le pays/zone dans lequel vous travaillez ?

Quelles sont les données qui viennent l'appuyer ?

Quelle est la magnitude du problème ?

Annexe 2: Questions guidant l'exécution de chaque étape 55

 1.2. Quels sont les sous-groupes de jeunes qui sont le plus affectés par ces problèmes prioritaires de SSR ?
¨ Jeunes femmes et/ou jeunes hommes de différents groupes d’âge (10-14 ans, 15-19 ans, 20-24 ans)
¨ Jeunes mariés ou non mariés (monogames ou polygames)
¨ Jeunes parents ou jeunes sans enfants
¨ Jeunes hommes, jeunes femmes ou les deux
¨ Jeunes hommes ou jeunes femmes avec différents niveaux d'éducation (pas d’éducation, primaire, secondaire, tertiaire)
¨ Jeunes avec travail ou sans travail, Si employé, dans quel secteur ?
¨ Jeunes hommes et jeunes femmes avec différentes orientations sexuelles (hétérosexuels, homosexuels, bisexuels, transsexuels)
¨ Populations clés pour le VIH, y compris les hommes jeunes qui ont des relations avec les hommes, jeunes professionnels du sexe,
jeunes qui s'injectent des drogues
¨ Jeunes hommes, jeunes femmes des zones rurales ou jeunes hommes, jeunes femmes des zones urbaines

1.3 Parmi les sous-populations susmentionnés, quelles sont celles avec lesquelles votre programme a l'intention de travailler ?

1.4 Quelles sont les données qui existent sur les besoins en SSR de ces sous-populations spécifiques? (y compris quantitatives,
qualitatives, démographiques, sanitaires, sociologiques, etc.) ?

1.5 Quelle est la recherche formative supplémentaire qu'il faudrait réaliser pour informer la sélection et l'adaptation de modèles
appropriés des services adaptés aux jeunes (SAJ) ?

1.6 Quelles sont les parties prenantes qu'il faudrait consulter pour analyser ces données pour aider à concevoir votre
programme ? Comment pouvez-vous engager véritablement les jeunes dans ce processus ?

56
ETAPE 2 QUESTIONS GUIDANT
Réaliser l'analyse systématique
2.1 Quels sont les services qui existent actuellement pour les adolescents et les jeunes identifiés dans l’étape 1 ? Quels sont les
services qui n’existent pas actuellement ?

2.2 Comment les jeunes perçoivent-ils les services SAJ existants ?

2.3 Quels sont les acteurs qui apportent les services SAJ existants à ces jeunes ?

2.4 Où et comment les adolescents et jeunes cherchent-ils actuellement les services ?

Quelle est la sous-population de jeunes qui cherchent actuellement les services de SSR ?

Quelles sont les sous-populations de jeunes qui se rendent actuellement dans les SAJ ?

Quelles sont les barrières qui empêchent les jeunes de consulter les SSR prioritaires ?

Annexe 2: Questions guidant l'exécution de chaque étape 57

 2.5 Quelles sont les lois, les politiques et les directives de services, au niveau national, qui sont pertinentes pour
la prestation de services aux jeunes ?

Existe-t-il une politique nationale ou sous-nationale sur la santé des adolescents et des jeunes ?
Soutient-elle la mise en œuvre des SAJ ?

Existe-t-il des normes et des directives nationales ou sous-nationales ?

La santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes (SSRAJ) est-elle couverte dans la formation
fondamentale du personnel de santé ?

Existe-t-il un plan de formation en cours d'emploi, au niveau national, sur la SSRAJ pour le personnel de santé ?

Quel est l'âge de consentement pour l'activité sexuelle ?

Existe-t-il des politiques restrictives, comme celles demandant le consentement parental ou du partenaire pour l'obtention de services
de SSR, celles qui limitent l'accès aux méthodes contraceptifs à longue durée d'action réversibles (MLDAR) pour les adolescents ou
celles qui déclarent que l'homosexualité est un comportement illégal ?

Quelles sont les lois et procédures nationales afférentes à la violence basée au genre ?

58
2.6 Quels sont les champions de la SSRAJ et des SAJ au sein du ministère de la santé, chez les partenaires
locaux et dans les communautés ?

2.7 Quel est l'environnement social et culturel dans lequel sont dispensés les SAJ ?

Quel est le rôle des institutions religieuses dans cet environnement ?

Quels sont les leaders d'opinion et ceux qui influencent ?

Quels sont les gardiens de la sous-population des jeunes que vous souhaitez atteindre ?

Quelles sont les normes prédominantes qui entourent la sexualité des adolescents ?

2.8 Quelles sont les interventions de création de la demande qui existent actuellement pour augmenter la
demande parmi les sous-populations de jeunes ?

Annexe 2: Questions guidant l'exécution de chaque étape 59

 ETAPE 3 QUESTIONS GUIDANT
Déterminer le paquet de services de SSR qui sera offert
3.1 Quels sont les services de SSR nécessaires pour que les sous-populations de jeunes identifiées dans l'Etape 1
puissent atteindre les résultats de santé souhaités ?

Quels sont les services nécessaires pour une prévention efficace ?

Quels sont les services nécessaires pour un traitement et des soins efficaces ?

Quel est le paquet minimum essentiel de services et quel est un paquet plus complet de services ?

3.2 Quels sont les services offerts actuellement aux jeunes à travers des établissements de santé dans la zone
desservie de votre intervention ?

3.3 Quels sont les services qui ne sont pas offerts aux jeunes à travers des établissements de santé dans votre programme ?
Quelles sont les raisons pour lesquelles ces services ne sont pas offerts pas actuellement ?

60
ETAPE 4 QUESTIONS GUIDANT
Déterminer les ressources disponibles

4.1 Quel type d'infrastructure existe actuellement pour introduire ou mettre à échelle les SAJ (dans le secteur public ou privé) ?

Existe-t-il des établissements de santé uniquement pour les SAJ (publics ou privés) ?

Existe-t-il des établissements qui offrent des services de SAJ aux jeunes dans une pièce ou un espace séparé ?

Existe-t-il des établissements qui offrent des services de SAJ aux jeunes à des jours spécifiques ou des heures spécifiques ?

Existe-t-il des établissements où l’approche adaptée aux jeunes est intégrée à la prestation de tous les services ?

Les unités de santé mobiles entièrement équipées sont-elles déjà disponibles ?

Existe-t-il l’infrastructure pour dispenser des services communautaires adaptés aux jeunes ?

Quelles sont les autres structures qui existent pour offrir des services et information en SSR aux jeunes et adolescents ?

Annexe 2: Questions guidant l'exécution de chaque étape 61

 4.2 Quelles sont les ressources humaines disponibles pour introduire ou mettre à échelle les SAJ
(dans le secteur public et privé) ?

Dans quelle mesure les prestataires de services de santé sont-ils formés pour dispenser des services de
qualité de SRR aux jeunes ?

Quels sont les types de prestataires de services de santé qui sont chargés (et disponibles) de fournir
des services de SRR aux jeunes ?

Existe-t-il des agents de première ligne qui peuvent être formés pour la prestation des SAJ? Faudra-t-il
recruter de nouveaux agents de première ligne ?

Existe-t-il des jeunes pairs éducateurs qui peuvent servir de pairs prestataires ?

4.3 Dans quelle mesure le système actuel d'information pour la gestion sanitaire (SIGS) arrive-t-il à suivre les
données liées à la SSRAJ ? Quels sont les changements qui pourraient être portés au SIGS ?

4.4 Quelles sont les ressources disponibles pour introduire ou mettre à échelle le modèle ou les modèles de SAJ ?

62
ETAPE 5 QUESTIONS GUIDANT
Déterminer le niveau de couverture souhaité

5.1 Quel est le niveau optimal de couverture nécessaire pour atteindre vos résultats souhaités sur le plan de la
santé (couverture nationale pour atteindre la population générale de jeunes, couverture sous-nationale pour
atteindre la population générale de jeunes dans des régions ou districts choisis, la couverture nationale uniquement
pour des sous-populations spécifiques, la couverture sous-nationale de sous-populations spécifiques dans des régions
ou districts choisis) ?

5.2 Quel est le niveau de couverture réaliste au vu des ressources disponibles

(infrastructure, ressources humains et ressources financières) ?

Annexe 2: Questions guidant l'exécution de chaque étape 63

 ETAPE 6 QUESTIONS GUIDANT
Choisir un ou plusieurs modèles de prestation des SAJ

6.1 En fonction des résultats des Etapes 1 – 5, quel est le modèle ou les modèles des SAJ qui est le plus approprié ?
¨ Modèle 1 des SAJ : Centre indépendant
¨ Modèle 2 des SAJ : Espace séparé pour les SAJ
¨ Modèle 3 des SAJ : SAJ intégré
¨ Modèle 4 des SAJ : Services mobiles d'extension communautaire
¨ Modèle 5 des SAJ : Services à base communautaire
¨ Modèle 6 des SAJ : Drogueries et pharmacies

6.2 Prière d'envisager les facteurs suivants qui peuvent s'appliquer à votre situation et aux modèles de SAJ proposés
Ressources nécessaires

Caractère privé (protection de la vie privée)

Services de SSR

Population de jeunes desservis

Pérennisation

64
 ETAPE 7
v
QUESTIONS GUIDANT

7.1 Quelles sont les institutions ou les organisations qui seront responsables d’adopter et de mettre en œuvre/mettre
à l’échelle le modèle ou les modèles choisis de SAJ (à savoir, les organisations d’utilisateurs ?)

S’il y a plusieurs organisations d’utilisateurs, quelles sont les rôles et responsabilités spécifiques de chacun au
niveau de la prestation de services de SSR adaptés aux jeunes ?

Quelles sont leurs capacités de mise en œuvre du modèle ou des modèles de SSR adaptés aux jeunes ?

7.2 Quelles sont les parties concernées qui encourageront l’introduction ou la mise à l’échelle des modèles de SAJ choisis ?
(à savoir, les membres de l’équipe de ressources) ?

Quelle est l'efficacité du leadership de ces parties prenantes ?

Est-ce que ces parties prenantes bien comprendre les environnements politiques, sociaux, et culturels où les modèles SAJ
seront mises en œuvre ou mises à l'échelle ?

Quelle est la capacité de ces parties prenantes à former les organisations utilisatrices ou d'autres acteurs sur
le modèle SAJ sélectionné ?

Quelle est la capacité de ces acteurs à faire du plaidoyer en faveur du modèle SAJ sélectionné ?

v
Ces questions ont été adaptées d’ExpandNet, Organisation mondiale de la Santé.
Neuf étapes pour formuler une stratégie de mise à l’échelle, 2010 Annexe 2: Questions guidant l'exécution de chaque étape 65
 7.3 Quel type de mise à l'échelle est prévue à augmenter l'accès au modèle SAJ sélectionné
(par exemple, vertical et / ou horizontal) ?

7.4 Pour la mise à l’échelle horizontale :

Combien de sites adopteront (ou ont déjà adopté) le modèle ou les modèles de SAJ ?
Où sont-ils situés ? (ampleur de l’expansion) ?

Y a-t-il des différences régionales entre les sites (économiques, culturelles, politiques et programmatiques)
qui peuvent affecter la mise à l’échelle ?

Quelle est la durée prévue de l’expansion ?

Quelles sont les méthodes/approches/activités qui seront utilisées (ou qui sont déjà utilisées) pour étendre
le modèle ou les modèles de SAJ aux nouveaux sites ou nouveaux groupes de sous-population ?

Quelles sont les principales parties concernées qui devraient être engagées dans la mise à l’échelle horizontale ?

Dans quelle mesure les aspects essentiels du modèle ou des modèles de SAJ sont-ils arrangés et présentés
de manière claire et concise pour faciliter la mise à l’échelle horizontale ?

66
7.5 Pour la mise à l’échelle verticale :
Quels sont les changements au niveau politique, légal, institutionnel ou sur les plans des politiques qu’il faudra
faire pour faciliter le processus de la mise à l’échelle ?

Qui devra mener les activités de plaidoyer nécessaires pour faciliter la mise à l’échelle verticale ?

Des ressources sont-elles disponibles pour le plaidoyer et les coûts connexes de la mise à l’échelle verticale ou
devront-elles être mobilisées ?

Annexe 2: Questions guidant l'exécution de chaque étape 67

Evidence to action (e2a) pour le renforcement des services de planification familiale et de santé reproductive des femmes et des filles www.e2aproject.org