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RESSOURCES POUR LES STI2D

Une installation
photovoltaïque en site isolé
Patrick HOUÉE [1]

L’exploitation des énergies renouvelables constitue un des domaines Verre de protection


technologiques importants des STI2D. Voici les éléments nécessaires à l’étude Couche antireflet
d’un système photovoltaïque non relié au réseau. Maille conductrice (cathode)
Silicium dopé N (négatif)
Jonction N/P
ne installation photovoltaïque (PV)  m
  ots-clés   et le fonctionnement de chacun de ces Silicium dopé P (positif)
en site isolé est composée de quatre développement éléments. Support métallique (anode)
éléments principaux 1  : durable, énergie, Le fonctionnement qualitatif d’une cel-
– le panneau solaire, dont le rôle est énergies Le panneau solaire lule est assez simple : les photons (parti-
de délivrer l’énergie à la charge, ainsi renouvelables cules de lumières) frappent la cellule, ils
qu’à la batterie ; Le module photovoltaïque transfèrent leur énergie aux électrons du
– la batterie, dont le rôle est de stoc- Un panneau solaire est constitué d’un silicium. Le silicium est traité (dopé) de
ker l’énergie et de la restituer lorsque assemblage en série de ­cellules indivi- manière que tous les électrons se diri-
l’ensoleillement est insuffisant ; duelles encapsulées dans un support gent dans le même sens, vers la grille
– le régulateur, dont le rôle est de unique 2 . Le nombre de cellules fixe la métallique du dessus, créant ainsi un
réguler la charge et la décharge de la tension nominale (pour un module com- courant électrique continu dont l’intensité
batterie ; portant de 16 à 20 cellules, la tension est fonction de l’ensoleillement.
– l’onduleur, dont le rôle est d’assu- nominale est de 6 V ; de 32 à 40 cellu- Les caractéristiques définies par
rer la conversion continu-alternatif. Il les, 12 V), alors que la taille des cellules les constructeurs sont obtenues dans
permet d’alimenter les récepteurs en impose le courant crête (une cellule de les conditions de test standard (STC)
courant alternatif à partir du courant 5 cm × 5 cm délivre 600 mA ; de 11 cm suivantes :
continu. × 11 cm, 2,5 A). Température de jonction Tj : 25 °C
Pour mieux comprendre le fonction- Les cellules individuelles constituant Irradiation ou éclairement E : 1 000 W/m2
nement du système, il est nécessaire le module étant interconnectées en série, (100 mW/cm2)
de connaître la structure ­technologique les tensions et courants qui en résultent Cela correspond approximativement
suivent les lois des générateurs à cou- à la puissance du rayonnement solaire à
[1] Professeur de génie électrique au lycée 2 Un module rant continu. midi, par temps clair et sur une surface
Joliot-Curie de Rennes (35). photovoltaïque Le courant de sortie et par voie de de 1 m2 perpendiculaire à la direction
conséquence la puissance sont propor- du rayonnement solaire.
tionnels à la surface du module. Masse d’air AM : lorsque le soleil est
à son zénith
La cellule La « masse d’air » est la couche
Une cellule est constituée d’un empilage d’atmosphère que le rayonnement
de couches  3 : doit traverser.

1 Une installation photovoltaïque en site isolé 3 Les 4 couches d’une cellule solaire

32 technologie 175 S E P T E M B R E - O C T O B R E 2 0 11
5 5
1000 W/m2

4 4
Courant du module (A)

Courant du module (A)


800 W/m2
20° C
3 3 30° C
600 W/m2
40° C
2 2 50° C
400 W/m2
60° C
1 1
200 W/m2
Température de cellule 25° C Éclairement énergétique : 1000 W/m2
0 0
0 5 10 15 20 25 0 5 10 15 20 25
Tension du module (V) Tension du module (V)

4 La courbe caractéristique I = f (U) du module Shell SQ80 5 L’influence de la température du module Shell SQ80 sur sa courbe
caractéristique I = f (U)

6 Des cellules de silicium 7 Des cellules de silicium 8 Des cellules de silicium amorphe
monocristallin polycristallin

● Les caractéristiques monocristallin, polycristallin, ­amorphe, ● Le silicium amorphe 8


courant-tension noir. Ce silicium est nettement moins puissant
Une cellule génère du courant continu que les deux précédents, car les atomes
en fonction de la tension. La caracté- ● Le silicium monocristallin 6 sont disposés de manière désordonnée
ristique I = f (U) dépend principalement Les cellules sont fabriquées avec du fait que les cellules sont fabriquées
de deux paramètres : l’éclairement du silicium parfaitement cristal- par projection de silicium sur un autre
(E) et la température de la jonction lisé découpé dans des barres. C’est matériau, comme du verre ou du plas-
de la cellule (Tj) 4 . le matériau le plus répandu, et de tique. Ce silicium en couche très mince
plus il a l’avantage d’avoir un très répond néanmoins à de nombreux
● La puissance crête (Pc) bon rendement, entre 12 % et 16 %. besoins liés à l’éclairage (extérieur ou
En photovoltaïque, la puissance crête L’inconvénient en est le prix, du fait intérieur). Son rendement est de 5 %
(Pc) désigne la puissance mesurée aux d’un procédé de fabrication long et à 7 %. Il est utilisé pour l’électronique,
bornes d’une cellule photovoltaïque énergivore. Il est utilisé en extérieur dans les calculettes par exemple.
dans les conditions de test standard : pour les fortes et moyennes puissan-
E = 1 000 W/m² ; AM = 1,5 ; Tj ces (habitations, relais, télécommu- ● Le silicium noir 9 10
= + 25 °C. Pc (ou Wc) est donc la puis- nications…). Ce sont des chercheurs de l’université
sance théorique (P = U.I) exprimée en de Harvard qui en ont fait la découverte.
watts que peut produire un module PV. ● Le silicium polycristallin 7 Lorsqu’une plaquette de silicium est
Les cellules de silicium polycristal- éclairée et que simultanément elle est en
● L’influence de la température lin sont découpées dans des barres
sur le fonctionnement de silicium reconstitué ; les atomes
Silicium normal Silicium noir
La température a des effets importants ne sont pas tous cristallisés. Le ren-
sur une cellule. Lorsque la tempéra- dement est moins bon, entre 11 % et
ture augmente, la puissance dimi- 14 %. L’avantage de ces cellules par
nue, le courant augmente légèrement, rapport à celles en silicium monocris-
mais la tension décroît (de l’ordre de tallin réside dans leur prix, puisque
0,0023 V/°C pour le silicium) 5 . leur fabrication, produisant peu de
déchets, nécessite de 2 à 3 fois moins
Les technologies d’énergie et est plus rapide. Elles ont
Différents types de silicium sont uti- les mêmes applications que les cellu- 9 Comparaison des comportements du silicium
lisés pour la fabrication des ­cellules : les en silicium monocristallin. normal et du silicium noir

S E P T E M B R E - O C T O B R E 2 0 11 technologie 175 33
contact avec certains gaz halogènes, ● Paramètres électriques tions de test standard 11 . Ce point
le silicium forme des cônes qui piè- Puissance crête Pc (en Wc) correspond à la puissance crête (Pc)
gent la lumière et donne à la plaquette Tension de circuit ouvert Voc (à vide), du module.
une couleur noire. Cette absorption de 18 à 22 V pour un panneau de 12 V
permet d’obtenir un rendement plus Tension en charge (qui dépend La batterie
élevé, qui pourrait être d’au moins 30 de l’ensoleillement)
% et même atteindre les 60 %. Courant maximal de sortie Son rôle
Il existe d’autres matériaux utilisés Courant de court-circuit Icc (en A) La batterie sert à stocker l’énergie
pour la réalisation de cellules pho- électrique excédentaire produite par le
tovoltaïques, comme l’arséniure de ● Paramètres physiques ou les panneaux solaires. Cette énergie
gallium, qui possède un très haut ren- Nombre de cellules est stockée sous forme chimique.
dement, entre 20 % et 25 %, mais que Température d’utilisation (de – 40 °C La nuit, c’est la batterie qui fournit
son prix extrêmement élevé réserve à + 80 °C) l’énergie. Le stockage est dimensionné
à une utilisation marginale, presque Poids et dimensions pour une durée de plusieurs jours
exclusivement pour les satellites. Durée de vie consécutifs sans soleil, permettant
Coût d’avoir une large plage de secours,
Les paramètres La puissance optimale (MPP, Max prenant ainsi en compte les phéno-
des panneaux solaires Power Point) correspond à la valeur mènes de durée de vie et de perte
Les paramètres à prendre en compte maximale du produit P = U.I pour un de capacité liée au cyclage (charge
pour le choix des panneaux solaires éclairement et une température de et décharge).
sont les suivants : jonction donnés, et sous les condi-

0,50
Tension (V)
2,2
1,00
2,1 Max power point 0,40
0,90
I = intensité (ampères)

P = puissance (watts)
2 Imp
0,75
1,9 0,30

1,8 ➏
0,50
0,20

0,25 0,10
➊ ➋ ➌ ➍ ➎
Vmp

30 min1 h 2 h 5 h 10 h 20 h 50 h
0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70
V = tension (volts)
Source : Buresch
12 Le dimensionnement de la capacité nécessaire
à une application 11 Le point de fonctionnement idéal

Au microscope électronique

Encore plus détaillé

Un exemple de plaque de silicium noir

13 La constitution d’une batterie 10 Le silicium noir

34 technologie 175 S E P T E M B R E - O C T O B R E 2 0 11
Sa capacité delà de laquelle la décharge n’est pas Le photovoltaïque en chiffres
La capacité représente la quantité souhaitable. ● Plus de 16 000 MWc, c’est la puissance photovoltaïque qui a
d’électricité que la batterie peut déli- Dans une installation avec panneau été installée dans le monde en 2010. La filière photovoltaïque
vrer pendant une période donnée, sous solaire, la décharge journalière corres- continue son ascension : c’est plus du double par rapport à
un régime de décharge et une tempé- pond au déficit entre la production et 2009 (environ 7 000 MWc).
● Près de 38 000 MWc, c’est la puissance photovoltaïque
rature ambiante donnée. La capacité la consommation journalière.
installée cumulée dans le monde.
diminue à basse température, à fort La profondeur de décharge maximale ● 22,5 TWh, c’est la production d’électricité photovoltaïque
taux de décharge et avec le vieillisse- autorisée est toujours supérieure à la européenne estimée en fin 2010.
ment. Cette capacité s’exprime en Ah profondeur de décharge journalière (de ● 80 MWc, c’est la puissance de la centrale photovoltaïque
(ampères-heures). 5 à 30 % de la capacité nominale) ; Sarnia au Canada, la plus puissante en activité en 2010.
La norme internationale définit de la elle dépend aussi de la température Source : baromètre photovoltaïque EurObserv’ER
façon suivante la capacité nominale d’un d’utilisation la plus basse.
accumulateur au plomb : La capacité C20 de la réaction, on obtient du sulfate de
est la valeur obtenue en ­ampères-heures Sa constitution plomb (PbSO4), résultat de l’association
lors de la décharge continue et ininter- Une batterie se présente sous la forme Pb++ avec SO4 – –. Les deux électrons
rompue pendant 20 heures jusqu’à une d’un bac étanche dans lequel sont plon- libres parcourent le circuit extérieur
tension de fin de décharge de 1,75 V gées deux électrodes de métaux diffé- pour rejoindre l’autre électrode. Tel
par élément à 20 °C. L’intensité nomi- rents constituant l’accumulateur. est le courant électrique fourni par
nale correspond à 1/20 de la capacité Elle est composée d’un ensemble l’accumulateur.
en ampères-heures. d’éléments de 2 V connectés en série Du côté de la cathode, le dioxyde de
pour obtenir la tension d’utilisation dési- plomb, l’acide sulfurique de l’électro-
● Exemple de calcul de l´intensité rée 13. Ces éléments sont formés de pla- lyte, les 2 H+ de la réaction précédente
nominale : Batterie de capacité C20 ques positives et négatives, assemblées ainsi que les 2 électrons arrivés de
= 12 Ah en alternance. Le nombre de plaques l’anode produisent là aussi du sulfate
Intensité = capacité / temps de décharge de chaque polarité, leur surface ainsi de plomb et 2 molécules d’eau ou H2O
I = 12 / 20 = 0,6 A pendant 20 heures que la quantité d’acide disponible dans (selon la réaction PbO2 + H2SO4 + 2 H+
l’électrolyte (composé chimique liquide + 2 e– donne PbSO4 + 2 H2O).
La performance en décharge ou gélifié dont le rôle est de fournir les Au bout d’un certain temps de
Pour dimensionner la capacité néces- ions sulfates nécessaires aux réactions décharge, une bonne partie de l’élec-
saire à une application, on utilisera les d’oxydoréduction produites lors des trolyte est devenue sel + eau, et la
courbes de décharge 12 . recharges et ­décharges de la batterie) couche de PbO2 finit par s’éliminer.
sont les paramètres qui définissent la Résultat : le courant fourni devient
● Exemple de calcul de capacité : capacité de l’élément (aptitude pour la de plus en plus faible, il faut rechar-
Alimentation d’un moteur batterie chargée de restituer un certain ger. On procède alors à l’opération
U = 48 V nombre ­d’ampères-heures, en régime inverse : au lieu de tirer de l’énergie
P = 1 200 W de courant de décharge constant, sous de l’accumulateur, on lui en fournit,
Autonomie : 4 heures une tension d’arrêt et une tempéra- en le mettant sous tension inverse.
U maxi = 48 V ture définies). PbSO4 se redécompose pour donner
U mini = 40 V Pb et H2SO4 (selon la réaction PbSO4
Courant : Le principe de fonctionnement + 2 H+ + 2 e– donne Pb + H2SO4) sur
I = 1 200 / 48 = 25 A d’une batterie au plomb-acide la première électrode ; sur l’autre,
Tension minimale d’un élément : L’accumulateur au plomb est consti- PbSO4 redonne PbO2 et H2SO4 (selon
40 / 24 = 1,85 V tué d’un bac d’électrolyte (acide sul- la réaction PbSO4 + SO4 – – + 2 H2O
La courbe de décharge donne pour furique) dans lequel sont plongées + 2 e– donne PbO2 + 2 H2SO4).
1,85 V : 0,2 C20 (0,2 C20 = 25 A) 12 . deux électrodes. L’anode (électrode La charge et la décharge d’une bat-
La capacité doit donc être telle positive) est en plomb ; la cathode terie d’accumulateurs sont donc des
que : (électrode négative) est elle aussi en phénomènes réversibles.
C20 = 25 / 0,2 = 125 Ah plomb, mais recouverte d’une couche
de dioxyde de plomb. Limites et réversibilité
La profondeur de la décharge Analysons ce qui se passe lorsqu’on Si l’on continue à charger une batterie
Une batterie ne doit jamais être laissée relie les deux électrodes par une qui a atteint sa capacité maximale, le
dans un état de décharge profonde pen- charge résistive. À l’anode, le plomb courant décompose l’eau de l’électro-
dant une longue période ; il y a risque, réagit avec l’acide sulfurique : l’atome lyte, produisant un dégagement gazeux
dans ce cas, de détérioration rapide de de plomb libère 2 électrons (2 e–) et d’oxygène et d’hydrogène.
sa capacité de stockage. La profondeur devient un ion Pb++ ; de son côté l’acide En cas de décharge importante
de décharge maximale représente en (H2SO4) se dissocie en 2 ions positifs et prolongée, le sulfate de plomb
pourcentage la capacité nominale au- 2 H+ et 1 ion négatif SO4 – –. À l’issue cristallise. L’accumulateur est alors
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Batteries au nickel
Batterie Batterie Batteries au lithium
nickel-cadmium (Ni-
V I (% de la charge) Caractéristique plomb-acide lithium-ion
Cd), nickel-hydrure
ouverte/scellée lithium-polymère
100 % métallique (Ni-MH)
Tension d’élément 2V 1,2 V De 3 à 4 V
U Rendement énergétique
14,4 V
13,8 V sans chauffage/ De 75 à 85 % De 35 à 85 % De 85 à 90 %
50 % refroidissement
De 100 à
Puissance volumique De 100 à 500 W/kg De 300 à 1 500 W/kg
200 W/kg
Temps Durée de vie en cycles De 600 à 900 > 1 000 > 1 000 (à l’avenir)
Charge Entretien Température normale
De 10 à 55 °C De – 20 à 55 °C De – 10 à 50 ou 60 °C
de fonctionnement
14 Une courbe de charge 15 Les données techniques des différentes batteries

d­ éfinitivement endommagé, car cette lyte peut être liquide, comme pour les stratification (disposition en couches
cristallisation est irréversible. Les batteries de démarrage des voitures, superposées) de l’électrolyte.
échanges sont rendus plus difficiles mais aussi gélifié. L’acide sulfurique qui se forme lors
entre les plaques et l’électrolyte. On Pour rendre les plaques plus résis- de la charge a en effet tendance à
ne doit jamais stocker une batterie tantes, on utilise des alliages de descendre au fond de la batterie, et
déchargée. plomb et d’antimoine ou de cadmium l’électrolyte y deviendra beaucoup
En résumé, lorsqu’un élément est (avec d’autres éléments en quan- plus acide que dans le haut. Lorsque
déchargé, la plaque positive se couvre tité moindre comme le sélénium, un la tension de gazage est atteinte, on
de sulfate de plomb par prélève- ­antioxydant). poursuit la charge avec un courant et
ment de l’acide contenu dans l’élec- Il est important de savoir que les une tension élevés. Les bulles de gaz
trolyte, et il se forme de l’eau. La batteries aux alliages à l’antimoine ont ainsi formées mettent l’électrolyte
plaque négative aussi prélève l’acide une autodécharge plus importante que en circulation et rendent le mélange
et se couvre de sulfate de plomb. La celles au cadmium. homogène. Ce procédé est d’autant
quantité d’électrolyte reste pratique- plus indispensable que les batteries
ment égale, mais son acidité et donc Les batteries se distinguent aussi à plaques tubulaires sont générale-
son poids spécifique diminuent. Lors entre elles par leur construction méca- ment très hautes.
de la charge, la réaction chimique nique, par la forme de leurs plaques et
est inverse. Les deux plaques libè- par le type d’électrolyte : ● La batterie étanche
rent de l’acide, la plaque positive se à électrolyte gélifié (VRLA)
transforme en oxyde de plomb et la ● La batterie de démarrage Ici l’électrolyte est immobilisé sous
plaque négative en plomb spongieux. à plaques planes forme de gel. Les gaz qui se dégagent
Dès que la batterie est chargée, elle C’est la batterie qui est utilisée dans lors de la charge sont recombinés en
n’accepte plus d’énergie et l’excédent toutes les voitures. Capable de déli- électrolyte, ils ne s’échappent donc
décompose l’eau en hydrogène et en vrer très brièvement de fortes inten- pas de la batterie, sauf si pendant le
oxyde, un mélange hautement inflam- sités, elle supporte mal les décharges gazage le courant de charge est trop
mable et explosif ! C’est pourquoi il profondes. important pour permettre une recom-
est si important de tenir une batterie binaison complète. Dans ce cas, les gaz
en cours de charge à l’écart de toute ● La batterie semi-stationnaire sont évacués par une soupape de sécu-
flamme ou étincelle, et dans un endroit à plusieurs plaques rité, d’où l’appellation anglo-saxonne
correctement ventilé. Les plaques de ces batteries sont plus de ce type de batterie, valve regulated
épaisses, et les séparateurs sont de lead acid (VRLA).
Les différents types meilleure qualité pour éviter des défor-
mations lors d’une utilisation en cyclage, ● La batterie ­étanche
Les batteries au plomb-acide qu’elles supportent mieux. (VRLA) AGM
Les accumulateurs les plus couram- AGM est l’abréviation d’absorbed glass
ment utilisés pour le stockage d’éner- ● La batterie stationnaire mat (fibre de verre absorbante). Dans
gie sont les accumulateurs au plomb. C’est une batterie à plaques tubulaires. cette batterie, l’électrolyte est retenu
Ils ne disposent que d’une tension de Elle sert par exemple sur les chariots (« absorbé ») dans un séparateur en fibre
2 V, c’est pourquoi on les associe en élévateurs, où elle est déchargée chaque de verre entre les plaques. Dans une
série pour constituer une batterie jour de 60 à 80 %, puis rechargée pen- batterie AGM, les porteurs de charge
d’accumulateurs. Ainsi les batteries dant la nuit : c’est l’exemple type d’une – ions d’hydrogène et de sulfate – se
12 V de voiture sont constituées de 6 utilisation en cyclage. déplacent plus facilement que dans des
éléments accumulateurs au plomb mis Cette batterie doit être chargée avec batteries au gel. C’est pourquoi une bat-
en série. Les batteries au plomb sont une tension relativement élevée, selon terie AGM est plus à même de délivrer
les moins chères, mais leur durée de la durée disponible. Cette tension élevée des courants instantanés très élevés
vie est relativement courte. L’électro- est surtout nécessaire pour éviter la qu’une batterie à électrolyte gélifié.
36 technologie 175 S E P T E M B R E - O C T O B R E 2 0 11
Nombre de Durée de vie en utilisation floating Durée de vie
Réaction en utilisation floating
Type de cycles à 20 °C de température ambiante
Utilisation à une décharge Type de batterie (années)
batterie
DOD DOD de 100 %
Années 20 °C 25 °C 30 °C
80 % 60 %
Démarrage Démarrage Pas utilisable en cyclage 5 Démarrage 5 3,6 2,5
Batterie de service Sulfatage
Semi- Semi-traction 5 3,6 2,5
jusqu’à environ 200 350 irrémédiable en 5
traction
1 000 Ah quelques jours
VRLA gélifiée
VRLA gélifiée Batterie de service Supporte 1 mois en 4-5 3,6 2,5
250 450 4- 5 Dryfit A200
Dryfit A200 Jusqu’à environ 600 Ah état de décharge
VRLA AGM Batterie de service VRLA AGM
Supporte 1 mois en 7 5 3,5
GNB Jusqu’à environ 350 600 7 GNB champion
état de décharge
Champion 600 Ah
17 La durée de vie de 3 types de
16 Les cycles de décharge-recharge supportés par les différentes batteries de 12 V batteries à différentes températures

Les batteries étanches ont l’avan- La charge ● La charge rapide (boost) permet
tage d’un grand confort d’utilisation : La caractéristique de charge la plus une restitution de la capacité (80 % du
sans entretien, n’émettant pas de gaz employée sur les batteries de voi- nominal) dans un minimum de temps. La
dangereux, elles peuvent s’installer ture est la caractéristique W. Elle charge se fait à puissance constante.
dans des endroits difficiles d’accès. Par est typique des appareils exempts de ● L’égalisation (absorption) com-
contre, elles sont plus sensibles aux régulation. En raison des résistances plète la charge, jusqu’à son maximum,
­surcharges, qui provoquent des pertes internes de la batterie et de l’appareil, en diminuant petit à petit l’intensité de
d’eau. Aucune remise à niveau n’étant le courant de charge diminue constam- la charge. La charge se fait à tension
possible, ces pertes entraînent des ment à mesure que la tension de la constante.
pertes de performances irrémédiables batterie augmente (temps de charge ● La charge d’entretien (floating)
et un vieillissement prématuré. Com- de 12 à 24 h). compense la consommation perma-
parativement, des batteries ouvertes Sur les appareils IU, la courbe nente, tout en maintenant une charge
modernes à plaques planes et à faible de charge montre que le courant de optimale de la batterie. Il est nécessaire
teneur en antimoine (1,5 %) dégazent si charge est maintenu constant jusqu’à de maintenir la batterie sous tension
peu qu’un complément d’eau 2 ou 3 fois l’obtention de la tension de dégage- constante et stable.
par an est suffisant. ment gazeux de la batterie au plomb
(2,4 V par élément) 14. La tension de Les chargeurs à découpage
Les batteries au nickel charge reste ensuite constante et le Le principal intérêt des chargeurs à
Les batteries au nickel possèdent une courant de charge diminue fortement. découpage haute fréquence est la qua-
durée de vie plus longue que les batte- Si le courant de charge est suffisam- lité de la charge. Ils apportent le maxi-
ries au plomb, mais chaque élément ne ment élevé, il est possible ­d’atteindre mum d’énergie à la batterie pendant la
procure qu’une tension de 1,2 V. Elles des temps de charge inférieurs à durée de la charge, pour ensuite main-
sont de type nickel-cadmium (Ni-Cd) 5 h (jusqu’à obtention de 80 % de la tenir simplement une tension d’entretien
ou nickel - hydrure métallique (Ni-MH) charge totale). évitant la surchauffe de la batterie. Ces
à électrolytes alcalins. Moins nocives La recharge s’effectue sous 14,4 V chargeurs peuvent donc rester bran-
pour l’environnement, les batteries jusqu’à ce que la batterie ait atteint chés sur la batterie sans danger. Ils
nickel-hydrure sont amenées à rempla- 80 % de sa capacité, puis on passe en sont utilisés pour la recharge des bat-
cer progressivement les batteries nickel- mode floating au-dessous de 14 V. teries gélifiées.
cadmium qui devraient disparaître.
Les batteries au nickel sont plus Le courant de charge Comparaison des différents
chères, en raison du coût plus impor- La charge « normale » d’une batterie types de batteries
tant des matières premières et de la s’effectue avec un courant représen- Le tableau 15 regroupant les données
plus grande complexité du processus tant 10 % de la valeur numérique de techniques des différentes batteries
de fabrication. sa capacité nominale (Ah). Dès que permet une comparaison des ­différentes
la tension de dégagement gazeux est technologies.
Les batteries au lithium atteinte, le chargeur doit soit couper Le tableau 16 donne le nombre de
Les batteries au lithium (lithium-ion et le courant soit l’abaisser en bascu- cycles décharge-recharge que peuvent
lithium-polymère) se caractérisent par lant sur une autre caractéristique de supporter les différentes batteries de
des densités énergétiques supérieures charge (par exemple IU). 12 V. On considère que les batteries
à 100 Wh/kg et par des puissances sont en fin de vie lorsque leur capacité
volumiques supérieures à 300 W/kg. La charge à 3 états est réduite à 80 % de la capacité nomi-
La tension par élément peut dépasser Les dispositifs évolués de charge de nale. Le nombre maximal de cycles de
4 V. Leur inconvénient réside dans la batterie sont souvent à trois états cor- décharge possibles dépend fortement
nécessité de mise en œuvre de moyens respondant à l’utilisation successive de de la profondeur de décharge (DOD,
de protection complexes. trois caractéristiques de charge : Depth Of Discharge)
S E P T E M B R E - O C T O B R E 2 0 11 technologie 175 37
18 Le schéma de principe d’un régulateur
Les causes de vieillissement
prématuré
Il existe plusieurs causes de vieillis-
sement prématuré :
● Décharge trop profonde : perte
de capacité
● Charge incomplète : perte de
capacité
● Surcharge : gazage trop fort (perte
d’eau), donc corrosion des plaques
● Température : charge et décharge
rapides entraînent un échauffement
19 Le régulateur SunGuard par la résistance interne P = R .I2.
et une batterie chaude le sera trop. La durée de vie d’une batterie dimi-
Les deux cas sont dommageables à nue de moitié pour chaque 10 °C
la batterie, et sur une batterie trop d’élévation.
chaude il peut même se produire un
« emballement thermique ». L’abais- Le régulateur
sement de la tension de gazage fera
augmenter le courant de charge boost Son rôle
ou floating, provoquant une élévation Le régulateur a pour fonction de gérer
de température supplémentaire, et la charge et la décharge de la batte-
ainsi de suite. L’emballement ther- rie. Il permet un transfert optimal
mique détruit rapidement une bat- d’énergie entre le générateur solaire
terie, et les dégazages, les éventuels et la batterie tout en minimalisant la
courts-circuits internes font courir de profondeur de décharge et en pro-
20 Les caractéristiques du régulateur SunGuard sérieux risques d’explosion. tégeant la batterie de la surcharge,
Les constructeurs donnent généra- qui provoquerait un vieillissement
Le tableau 17 précise l’ordre de lement des tensions de charge pour prématuré.
grandeur de la durée de vie à différen- une température de 20 °C, qui peu-
tes températures des différents types vent raisonnablement être appliquées Sa structure
de batteries. entre 15 et 25 °C. Le régulateur possède un élément
La température joue également Des écarts de plus de 1 % de la de commutation – relais, transistor
un rôle important lors de la charge. bonne tension de charge entraînent bipolaire, transistor Mosfet, thyris-
La tension de gazage et avec elle les de fortes réductions de durée de vie, tor – placé entre le panneau solaire
tensions idéales boost et floating sont jusqu’à 30 % selon certaines études, et la batterie. Il est commandé par
inversement proportionnelles à la tem- surtout lorsque la température est une logique basée sur le contrôle de
pérature de la batterie. Cela implique trop basse et que la batterie est donc la tension de la batterie, et peut faci-
qu’avec des tensions fixes une batte- mal chargée, ce qui provoque un sul- lement commuter des courants forts
rie froide sera insuffisamment chargée fatage des plaques. sans dissipation interne d’énergie.
38 technologie 175 S E P T E M B R E - O C T O B R E 2 0 11
+ R1
Boîtier métallique
Brun
DC/AC
continu
Contin alternatif
Altern 1uF
u t Fusible

Bleu
21 Onduleur quasi sinusoïdal R2 Vert/
+ jaune
1uF/63 V 2 x 10 nF

R1 = R2 = 2,7 M Ω
+
continu alternatif
t 23 La structure interne d’un onduleur sinusoïdal

22 Onduleur sinusoïdal + appareil électrique d’une puissance


inférieure à 100 W + éclairage
Application C : TV 36 cm + lecteur DVD
La structure caractéristique d’un En site isolé, l’onduleur permet + décodeur numérique + éclairage
régulateur est donnée par le schéma d’alimenter des récepteurs fonc- + micro-ordinateur ou appareil électrique
de principe 18. tionnant en courant alternatif. On < 350 W
utilise actuellement des onduleurs Application D : réfrigérateur ou
Ses caractéristiques ayant un signal de sortie alternatif sèche-cheveux ou lecteur DVD
Le régulateur possède en général plu- quasi sinusoïdal. + décodeur numérique + éclairage
sieurs caractéristiques techniques : En site non isolé, on peut utiliser un Application E : micro-ordinateur + système
Protection contre les inversions de polarités onduleur pour renvoyer de l’énergie de communication ou réfrigérateur
(panneau solaire ou batterie) sur le réseau. Dans ce cas, on utilise + éclairage ou micro-ondes
Diode antiretour intégré (évite le retour un onduleur sinusoïdal, qui coûte de 4 Application F : applications A, B, C, D, E
du courant vers le générateur) à 5 fois plus cher qu’un onduleur quasi + application spécifique
Fonction alarme tension en cas de tension sinusoïdal. La différence vient du fait
de batterie trop basse que le signal est pur (forme sinusoï- Une application
Visualisation des états de charge par leds dale) et que pour arriver à ce niveau d’installation autonome
Protection contre la foudre, il a fallu employer des filtres.
les courts-circuits Mise en situation
Afficheur de la tension de la batterie Son schéma de principe Pour les sites isolés (hors réseau),
et des courants de charge et de décharge Le signal de sortie obtenu peut être l’utilisation de panneaux photovol-
Le choix s’effectue en général en quasi sinusoïdal 21 ou sinusoïdal 22. taïque est très concurrentielle par
fonction de la tension (12 V, 24 V) et Pour ce dernier cas, un exemple de rapport à l’extension du réseau. Nous
du courant maximal venant des pan- structure interne est donné en 23. proposons de décrire les étapes de
neaux solaires. dimensionnement d’une installation
Les différents types autonome en site isolé.
Un exemple de régulateur Il existe dans le commerce différents Dans un tel cas, l’énergie produite
du commerce modèles d’onduleurs ; leurs caracté- pendant la période ensoleillée doit être
Le régulateur SunGuard 19 charge ristiques sont liées aux applications stockée afin de couvrir les besoins pen-
les batteries par modulation de lar- auxquelles ils sont destinés 24. dant la nuit. Le stockage étant assuré
geur d’impulsion (PWM, Pulse Width Application A : TV 36 cm et éclairage basse par une batterie au plomb, un régula-
Modulation). Il présente des avantages consommation ou chargeur teur de charge doit être installé pour
par rapport aux régulateurs solaires Application B : TV 36 cm + lecteur DVD la protéger contre les surcharges ou
marche/arrêt 20 :
● Emmagasinage quotidien de 30 % Puissance Tension Applications
No Réf. Qualité du signal
de plus de courant d’origine solaire en watts en volts A B C D E F
dans la batterie 1 466110 150 12 Pseudo-sinusoïdal X
● État de charge moyen de la batte-
2 466210 250 12 Pseudo-sinusoïdal X X
rie de 90 à 95 % contre de 55 à 60 %
pour les régulateurs marche/arrêt 466225 250 12 Pseudo-sinusoïdal X X
3
467225 250 24 Pseudo-sinusoïdal X X
L’onduleur 4 466211 200 12 Sinusoïdal X X X

Son rôle 5 466212 1 000 12 Pseudo-sinusoïdal X X X


L’onduleur est un convertisseur continu- 6 466104 400 12 Sinusoïdal X X X X X
alternatif qui transforme le 12 V ou
7 466107 800 12 Sinusoïdal X X X X X X
24 V continu en 230 V alternatif.
24 L’utilisation des onduleurs

S E P T E M B R E - O C T O B R E 2 0 11 technologie 175 39
téléviseurs,
hi-fi
autres
sèche-linge
7% 12 % des luminaires se portera donc plutôt rendement de l’ordre de 5 % à 10 %
8%
vers des lampes de type fluocompact pour une durée de trente ans. Quant
lave-vaisselle qui consomment en moyenne cinq fois aux panneaux de type amorphe, leur
8%
moins de puissance que les lampes à durée de vie n’est pas aussi longue.
froid
incandescence pour un éclairage iden- ● L’onduleur : Les appareils de nou-
31 %
9% tique. Quand aux appareils ménagers, velle génération sont très fiables.
lave-linge
très gourmands en énergie électrique, D’après les fabricants, ils doivent
9% il faudra veiller à acheter ceux dont tenir dix ans en moyenne avant leur
16 % l’étiquette énergie indique qu’ils sont première panne.
fonctionnement
de classe A ou B. De plus, il ne faut ● Le régulateur : Ce matériel est en
chaudière
pas oublier d’éteindre réellement les général assez fiable. Sa durée de vie
éclairages appareils plutôt que de les laisser dépend généralement de l’utilisation
en veille. des batteries.
25 La répartition moyenne des consommations ● La batterie : La batterie est un gros
dans l’habitat investissement dans une installation
Le coût et les subventions solaire. C’est elle qui fournit l’énergie
Bien que le coût du matériel d’une en cas d’ensoleillement moindre ou la
installation photovoltaïque diminue de nuit. Sa durée de vie en moyenne est
5 % à 10 % par an depuis une dizaine de cinq ans.
d’années, il est encore aujourd’hui très
élevé. Les panneaux en représentent
entre 70 % et 80 %. Le dimensionnement
Le coût des travaux peut varier,
suivant la situation locale : bâtiment Analyser ses besoins en électricité
neuf ou existant, pose en surimpo- Dans un premier temps, il est néces-
sition ou en intégration, réglemen- saire d’analyser ses besoins en élec-
tation spécifique pour les permis de tricité. Le plus simple pour connaître
construire, distances panneaux-ondu- sa consommation annuelle est de faire
leur et onduleur-tableau… la somme des kilowattheures facturés
Le gisement solaire Les coûts de maintenance sont en sur une année par EDF. Il est aussi
(en kWh/m2/an)
principe très peu élevés, mais il faut possible de mesurer la consommation
moins de 1220 de 1350 à 1490 de 1620 à 1760 faire attention à l’entretien de la bat- de chaque appareil, ce qui permet de
de 1220 à 1350 de 1490 à 1620 plus de 1760 terie, qui est le point faible dans une savoir quels sont les plus gourmands
installation en site isolé. en énergie et ainsi de gérer au mieux
26 Carte d’ensoleillement de la France Le temps de retour sur investisse- la production d’électricité.
ment est déterminé par le montant des La répartition moyenne des consom-
la décharge profonde. Il est également aides obtenues auprès des différents mations d’électricité dans une maison
souhaitable de s’équiper d’un groupe organismes publics (européens, natio- est présentée en 25.
électrogène et d’un chargeur de bat- naux, régionaux ou locaux) ou d’autres
terie pour pallier le manque de soleil partenaires (compagnie électrique, Évaluer la production
sur une période assez longue. fondations privées…). Mais ces aides annuelle d’électricité
se réduisent de plus en plus – elles ont La production annuelle d’électricité
● Matériel nécessaire : même tendance à disparaître. dépend de plusieurs facteurs :
Panneaux solaires photovoltaïques ● l’ensoleillement annuel du site, qui
Batterie d’accumulateurs ● Exemple de tarifs HT peut être évalué assez précisément ;
Onduleur Panneau solaire 75 Wc : 500 € ● l’orientation. Le soleil ayant son
Régulateur de charge Régulateur Prostar 15 D 12/24 V : 220 € point le plus haut au sud dans l’hémis-
Chargeur de batterie Batterie solaire 12 V 97 Ah : 110 € phère Nord, c’est la meilleure orien-
Onduleur Joker Pur Sinus 24 V 250 W : tation pour les panneaux ;
260 € ● l’inclinaison, qui est choisie en fonc-
La gestion de l’énergie Chargeur de batterie 24 V : 600 € tion de la hauteur du soleil pendant les
Gérer la consommation de l’énergie mois les moins ensoleillés pour une
produite est essentiel dans le cas récupération optimale. En pratique,
d’une installation autonome. On doit La durée de vie des équipements l’inclinaison est obtenue en prenant la
donc penser à économiser l’énergie, ● Les panneaux solaires : Les fabri- latitude du lieu majoré de 10° ;
et cela passe par un choix réfléchi cants de panneaux solaires de type ● le rendement de l’onduleur (de
des appareils électriques. Le choix cristallin garantissent une perte de ­l’ordre de 90 %).
40 technologie 175 S E P T E M B R E - O C T O B R E 2 0 11
Dimensionner la puissance Des exemples Consommations journalières pour
des équipements de dimensionnement l’ensemble:
● Gisement solaire Ei Les exemples suivants permettent de Ej = Ejm + Ejr = 3,6 + 11,52
L’énergie solaire disponible est expri- concrétiser la démarche de dimen- = 15,12 Wh/j
mée en Wh/m2/j ou en kWh/m2/j. Elle sionnement proposée. Dimensionnement solaire :
dépend de la localisation du site 26. En Pc = Ej / (0,6 Ei)
voici quelques valeurs indicatives : ● 1er exemple : L’alimentation d’une = 0,01512 / (0,6 × 1,12)
2
Ei = 6 kWh/m /j : très ensoleillé (Koweït) radio = 0,0225 kWc = 22,5 Wc
Ei = 5 kWh/m2/j : ensoleillé (Buenos Aires) Quel générateur (panneau solaire) Capacité de la batterie :
Ei = 4,5 kWh/m2/j : moyen (Calcutta) faut-il pour alimenter une radio de C = (Nj Ej) / (Dp V)
Ei = 4 kWh/m2/j : couvert (Lyon) 50 W sous 12 V fonctionnant 24 h / 24 = (10 × 15,12) / (0,6 × 12)
Ei = 3 kWh/m2/j : très couvert (New York) à Lyon pour une autonomie de 7 jours = 21,04 Ah
avec une batterie solaire ?
● Consommation journalière Ej Gisement solaire Ei = 4 kWh/m2 /j
Elle dépend de la puissance des appa- Consommations journalières : Le choix du matériel
reils et de leur durée d’utilisation. Elle Ej = P T = 50 × 24
est exprimée en Wh/j ou en kWh/j. C’est = 1 200 Wh = 1,2 kWh Les panneaux photovoltaïques
le produit de la puissance P (en W ou Dimensionnement solaire : Comme nous l’avons vu, il existe dif-
kW) par le temps T de fonctionnement Pc = Ej / (0,6 Ei) = 1,2 / (0,6 × 4) férents types de panneaux, avec des
journalier (en h/j) : = 0,5 kWc = 500 Wc rendements variables. Actuellement,
Ej = P . T Capacité de la batterie : le meilleur compromis entre efficacité,
C = (Nj Ej) / (dp V) fiabilité et prix doit être recherché du
● Dimensionnement solaire = (7 × 1 200) / (0,8 × 12) côté des modules cristallins. Outre la
(panneau) = 875 Ah technologie, de nombreux paramètres
La puissance crête Pc (en Wc ou kWc) des peuvent influer sur le choix des pan-
panneaux dépend des consommations, ● 2d exemple : L’alimentation d’un neaux : opaques ou ­translucides, avec
du gisement solaire et d’un coefficient de portail automatique ou sans cadre aluminium, couleur…
pertes au niveau des panneaux : La puissance du moteur est de 120 W D’autre part, des produits comme les
Pc = Ej / 0,6 Ei et la tension d’alimentation est de tuiles ou les ardoises solaires s’intè-
0,6 : coefficient de pertes 12 V. La durée de fonctionnement grent plus facilement dans certaines
est de 0,03 h. constructions, mais avec un surcoût
● Dimensionnement de la batterie Le récepteur, d’une puissance de par rapport aux modules classiques
(capacité) 0,48 W, est alimenté sous 12 V éga- qui peut s’élever jusqu’à 50 %.
La capacité C (en Ah) dépend des consom- lement. La durée de fonctionnement
mations journalières, du nombre de jours est de 24 h / 24. On désire une auto- Les éléments de connexion
d’autonomie, de la tension et du type de nomie de 10 jours. Une installation de panneaux photovoltaï-
batteries utilisé : Le portail est installé à Paris. La ques doit résister aux intempéries, c’est
C = Nj Ej / Dp V batterie est standard. pourquoi les câbles électriques extérieurs
V : tension de la batterie Le rayonnement solaire donne pour doivent être à double isolation, résistants
Dp : coefficient de décharge profonde Paris avec inclinaison à 60° par rap- aux UV, et les connexions des différents
0,8 pour les batteries solaires port à l’horizontale en kWh/m2 /j : éléments réalisées avec soin afin d’as-
0,6 pour les batteries standard Décembre : 1,12 surer une très bonne étanchéité. Les
0,5 pour les batteries de voiture Mars : 3,23 panneaux photovoltaïques produisent
Nj : nombre de jours d’autonomie Juin : 4,43 un courant élevé, les pertes dans les
5 pour les sites ensoleillés (Afrique, DOM-TOM) Septembre : 3,98 câbles peuvent donc être ­importantes.
de 7 à 10 pour les sites tempérés (Europe du Quel générateur et quelle batterie Pour les limiter, il faut faire attention
Sud et France) faut-il installer ? aux points suivants :
de 15 à 20 pour les sites plus défavorables Gisement solaire Ei = 1,12 kWh/ m2/j ● La section des câbles doit être correc-
(Europe du Nord) (cas le plus défavorable) tement calculée pour que les pertes ne
Consommations journalières pour dépassent par 3 % (NF C 15-100) 27.
● Dimensionnement des protections le moteur : ● Une disposition des panneaux en
et des sections des câbles Ejm = P T = 120 × 0,03 série sera préférable à une disposition
On doit tenir compte du courant circulant = 3,6 Wh/j en parallèle ; elle augmentera la ten-
dans l’installation, du courant de court- Consommations journalières pour sion nominale, ce qui générera moins de
circuit, de la longueur de l’installation le récepteur: pertes 28. Mais si un seul panneau est
et de la tension (se référer à la norme Ejr = P T = 0,48 × 24 occulté ou défaillant, c’est la puissance
NF C 15-100, UTE C 15-712). = 11,52 Wh/j de toute l’installation qui diminue.
S E P T E M B R E - O C T O B R E 2 0 11 technologie 175 41
+
30
Courant (A) +
Dimensionnement +
25 des câbles
Icc 12 V
2,5 mm2 VB
4 mm2 −
20 6 mm2
Ri 24 V
+
10 mm2
15 – 12 V

10 VB
Icc = −
Ri
5 VB : tension maximale de décharge (batterie 28 Le raccordement de panneaux
chargée à 100 %) en série
Ri : résistance interne équivalente à l’ensemble
2,5 5 7,5 10 12,5 15 [12 V] (valeur donnée par le constructeur en La protection des installations
5 10 15 20 25 30 [24 V] fonction de la capacité de la batterie). en courant continu
Distance (m)
Exemple Si la valeur n’est pas connue, on peut utiliser En courant continu, il existe des diffé-
• Installation 12 V une formule approchée : rences par rapport au courant alter-
• Distance modules-batterie de 10 m Icc = K . C
C : capacité (Ah)
natif quant au calcul du courant de
• Courant de 6 A (2 modules PWX500 en //)
➝ câble de 2 × 6 mm2 10 < K < 20 défaut (court-circuit ou défaut d’iso-
lement) et au choix des matériels de
29 Le cas du courant de court-circuit 27 Le dimensionnement des câbles protection, qui doivent être adaptés au
courant continu.
réseaux mis à la terre réseaux isolés de la terre

la source a une polarité reliée à la terre


la source comporte un Le courant de court-circuit
point milieu relié à la terre
i i ai a a i i ai a a
i i ai a a La batterie
schémas et
+ +
U
+
U U
+ +
U/2
+
U/2 U/2
+ + +
U
Lors d’un courant de court-circuit, une
R R R + + + R R R U U R R R
différents cas – – –
B B B A A A – U/2
– – U/2
U/2
B B B A A A
– – –
B B B A A A batterie d’accumulateurs débite un cou-
de défauts bCbCbC bCbCbC bCbCbC
rant fixé par la loi d’Ohm 29.

le pôle doit couper l’Icc ● Exemple : Icc d’une batterie en


Le pôle doit couper
défaut A voisin de l’Icc maximal sans conséquence court-circuit
l'Icc maximal sous U
sous U/2 Capacité : 500 Ah
analyse les 2 pôles doivent les 2 pôles doivent les 2 pôles doivent Tension de décharge : 240 V
de chaque défaut B couper l’Icc couper l’Icc maximal couper l’Icc maximal
défaut maximal sous U sous U sous U
Courant de décharge : 300 A
idem défaut A, mais c'est
Autonomie : ½ h
défaut C sans conséquence la polarité négative sans conséquence 110 éléments de 2,2 V
qui est concernée Ri d’un élément : 0,5 mΩ
cas le plus défaut B
défaut A défauts A et C
défavorable (ou défauts A et C) Ritotal = 110 × 0,5 × 10 –3
tous les pôles devant participer = 55 × 10 –3 Ω
effectivement à la coupure sont placés Prévoir sur chaque
répartir le nombre Courant de court-circuit :
en série sur la polarité positive polarité le nombre
cas d’un
(ou négative si c'est la polarité positive de pôles nécessaires
de pôles nécessaires Icc = VB / Ritotal
dijoncteur à la coupure sur chaque = 240 / 55 × 10 –3 = 4 363 A
qui est reliée à la terre). Prévoir un pôle pour couper les max
polarité
supplémentaire sur la polarité à la terre sous la tension U/2
si l’on veut réaliser le sectionnement Les caractéristiques des défauts
30 Les différents types de défauts d’isolement d’isolement et de l’appareillage
de protection
L’onduleur ● Le rendement doit être de 90 % Les dispositifs de coupure sont sensi-
L’onduleur assume une fonction de liaison pour un fonctionnement à une puis- bles au niveau de tension continue à
directe avec le réseau électrique, et il est sance supérieure de 5 % à la puissance leurs bornes lorsqu’ils doivent éliminer
susceptible de créer de graves ­dommages. nominale. un court-circuit. Le tableau 30 permet
Il doit donc répondre à des impératifs ● Les paramètres internes doivent être de déterminer ces tensions, qui dépen-
concernant la qualité du courant (tension, réglables pour s’adapter au réseau élec- dent de la tension de la source et de
fréquence), de sécurité et de fiabilité. trique local et pouvoir être réajustés après son régime de liaison à la terre.
Actuellement, il n’existe pas de norme quelques mois de fonctionnement.
européenne pour les onduleurs, il faut ● Une protection contre les surten- Le choix du dispositif de protection
donc s’assurer de la compatibilité de l’on- sions venant par le réseau doit être Le choix du dispositif de protection
duleur avec les normes du pays. D’autres prévue dans l’onduleur, car il s’agit de dépend des paramètres suivants :
éléments doivent permettre de s’assurer la principale cause de panne de cet ● la tension de défaut susceptible
de sa qualité : appareil. d’apparaître suivant les différents cas
42 technologie 175 S E P T E M B R E - O C T O B R E 2 0 11
Pouvoir de coupure (L/R ≤ 0,015 s) cœfficient de
protection contre les
Type calibres (A) (entre parenthèses, le nombre de pôles devant surclassement des seuils
surcharges thermiques
participer à la coupure) magnétiques
≤ 60 V ≤ 125 V 250 V 500 V
C32HDC 1 à 40 10 (1 p) 20 (2 p) 10 (2 p) spécial CC spécial CC
C60a 6 à 40 10 (1 p) 10 (2 p) 20 (3 p) 25 (4 p) idem CA 1,38
C60N 6 à 63 15 (1 p) 20 (2 p) 30 (3 p) 40 (4 p) idem CA 1,38
C60H 1 à 63 20 (1 p) 25 (2 p) 40 (3 p) 50 (4 p) idem CA 1,38
C60L 1 à 63 25 (1 p) 30 (2 p) 50 (3 p) 60 (4 p) idem CA 1,38
NC 100H 10 à 100 20 (1 p) 30 (2 p) 40 (3 p) 20 (4 p) idem CA 1,42
NC 100L 10 à 63 25 (1 p) 25 (3 p) idem CA 1,42
NC 100LS 10 à 63 36 (1 p) 36 (3 p) idem CA 1,42
NC 100 LH 10 à 63 50 (1 p) 50 (3 p) idem CA 1,42
C101N 15 à 100 25 (1 p) 25 (1 p) 25 (2 p) 25 (4 p) idem CA
C101H 15 à 100 50 (1 p) 50 (1 p) 50 (2 p) 25 (4 p) idem CA
C101L 15 à 100 100 (1 p) 100 (1 p) 100 (2 p) 100 (4 p) idem CA
C161N 80 à 160 25 (1 p) 25 (1 p) 25 (2 p) 50 (4 p) idem CA
C161H 80 à 160 25 (1 p) 25 (1 p) 25 (2 p) 85 (4 p) idem CA
C161L 80 à 160 100 (1 p) 100 (1 p) 100 (2 p) 100 (4 p) idem CA
C250N 160 à 250 50 (1 p) 50 (1 p) 50 (2 p) 50 (4 p) idem CA
C250H 160 à 250 85 (1 p) 85 (1 p) 85 (2 p) 85 (4 p) idem CA
C250L 160 à 250 100 (1 p) 100 (1 p) 100 (2 p) 100 (4 p) idem CA
C401N P1/P2/P3-401 50 (1 p) 50 (1 p) 50 (2 p) 50 (4 p)
C401H P1/P2/P3-401 85 (1 p) 85 (1 p) 85 (2 p) 85 (4 p) thermique inopérant
C401L P1/P2/P3-401 100 (1 p) 100 (1 p) 100 (2 p) 100 (4 p) prévoir un relais externe déclencheurs P1/P2/P3/P4
C630N P1/P2/P3/P4-401/630 50 (1 p) 50 (1 p) 50 (2 p) 50 (4 p) (si nécessaire) spéciaux courant continu
C630H P1/P2/P3/P4-401/630 85 (1 p) 85 (1 p) 85 (2 p) 85 (4 p)
C630L P1/P2/P3/P4-401/630 100 (1 p) 100 (1 p) 100 (2 p) 100 (4 p)
31 Le pouvoir de coupure des protections

Exemple 1
du tableau 30. Il faut pour un disjonc- réseau 250 V à courant continu dont Comment réaliser la protection d΄un départ 80 A sur un réseau
teur procéder à la détermination du le point milieu est relié à la terre et 125 V à courant continu dont la polarité négative est mise à
nombre de pôles à mettre en série sur d’Icc = 15 kA ? la terre et d'Icc = 15 kA ?
chaque conducteur pour atteindre le Le tableau 30 indique qu’il faut que +
125 V =
niveau indiqué sur le tableau ; chaque pôle coupe sous une tension �

● le courant assigné (courant nomi- 250 V / 2 = 125 V. NC100H


nal de la protection) ; Le tableau 31 indique que le NC tripolaire
80 A
● le courant de court-circuit au 100H (30 kA, 2 pôles, 125 V) convient.

charge
point d’installation, qui permet de On insère donc 2 pôles de NC 100H Exemple 2
Comment réaliser la protection d΄un départ 100 A sur un réseau
déterminer le pouvoir de coupure ; dans la polarité positive et 2 autres 250 V à courant continu dont le point milieu est relié à
● la constante de temps L/R en dans la polarité négative 32. On véri- la terre et d'Icc = 15 kA ?
millisecondes, qui pour le courant fie dans la colonne 250 V que 4 pôles +
250 V =
continu remplace le facteur de du NC 100H coupent 20 k A sous �

­puissance. cette tension. NC100H


tétrapolaire
● 1er exemple : Comment réaliser La protection des personnes 100 A

charge
la protection d’un départ 80 A sur Les règles de protection des personnes
un réseau 125 V à courant continu sont celles du courant alternatif. Tou- 32 Les schémas des exemples 1 et 2
dont la polarité négative est mise à tefois, les tensions conventionnelles
la terre et d’Icc = 15 kA ? (Ul = 120 V, 60 V, 30 V) et les temps que le courant de défaut soit suffisant
Le tableau 30 indique que la pleine de déconnexion pour la coupure auto- pour solliciter le dispositif magnétique
tension de défaut apparaît sur les matique sont différents. du disjoncteur dans un temps inférieur
pôles insérés dans la polarité négative On précise que : au temps maximal de contact (se réfé-
pour assurer le sectionnement. ● les masses sont interconnectées rer à la norme NF C 15-100). n
Le tableau 31 indique que le NC et mises à la terre ;
100H (30 kA, 2 pôles, 125 V) convient. ● l’ouverture automatique est faite  Bibliographie
Pour améliorer le pouvoir de coupure, dans les temps spécifiés ; Labouret (A.), Cumunel (P.), Braun (J.-P.), Faraggi (B.),
on placera un pôle supplémentaire ● les DDR (différentiels) ne sont pas Cellules solaires – Les bases de l’énergie photovoltaïque, Dunod,
sur la polarité positive 32. utilisables. coll. ETSF, 2010
d Systèmes solaires, hors-série Le Journal du photovoltaïque no 5,
● 2 exemple : Comment réaliser la On utilise le principe des schémas avril 2011
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