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M.

ENNHAILI

CHAIB Lamia EL ABBAR Meryem

CHAOUKI Meriem EL ASSIMI Jihane

CHAOUI Nassima DHAMNIA Yasmina


HIRI Imane

Année universitaire : 2013/2014


UNIVERSITÉ HASSAN II
MOHAMMEDIA – CASABLANCA
ECOLE NATIONALE DE COMMERCE ET DE GESTION DE CASABLANCA

Table des matières

Table des matières .................................................................................................................. 1


Introduction ............................................................................................................................... 2
Plan du projet : ......................................................................................................................... 5

Partie 1 : BRICSUn projet politique devenu réalité ................................................... 6


1. Origine du terme ........................................................................................................... 7
2. Naissance des BRICS ................................................................................................. 7
3. BRICS: Pays émergents dans le nouvel ordre mondial ......................................... 9
3.1. La montée en puissance des BRICS ................................................................. 9
3.2. Présentation des pays membres ...................................................................... 11

Partie 2 : Les BRICS vers un nouvel ordre mondial .......................................................................... 23


1. BRICS : principal moteur de la croissance mondiale et le nouvel ordre mondial ......... 24
2. Positions et intérêts divergents des pays membres .......................................................... 25
3. Faiblesses des superpuissances et le Nouvel ordre mondial .......................................... 27

Conclusion ........................................................................................................................................... 29
Webographie : .......................................................................................................................................... 31

Géopolitique – Les BRICS dans l’actuel ordre mondial


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Introduction

Les BRICS sont un groupe de cinq pays (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du sud)
considérés comme les grandes puissances émergentes d'aujourd'hui, et les géants
de demain. L'acronyme BRICS est apparu en 2011, quand l’Afrique du Sud a rejoint
le groupe BRIC. Le terme BRIC était apparu en 2001 dans un rapport tendant à
démontrer que l’économie des pays de ce groupe allait rapidement se développer et
que le PIB total des BRIC devrait égaler en 2040 celui du G6 (États-Unis, Japon,
Royaume-Uni, Allemagne, France et Italie).

Ce rapport de 2001 n’a pas été contredit par les faits. Les BRICS sont
respectivement les neuvième, sixième, quatrième, deuxième et vingt-cinquième
puissances économiques mondiales et comptent déjà pour 40% de la population
mondiale. En 2015, ils assureront sans doute 61% de la croissance mondiale selon
le FMI et leur part dans l’économie mondiale ne cesse d'augmenter. Ce groupe de
pays représentait 16% du PIB mondial en 2001, 27% en 2011 et d'après des
estimations récentes, ce sera près de 40% en 2025. Les BRICS pourraient à eux
seuls compter par exemple pour 70% de la croissance du marché automobile
mondial pour la prochaine décennie.

Les BRICS ont contribué à plus d'un tiers de la croissance du PIB mondial dans la
dernière décennie. Ce siècle devrait être celui des BRICS puisque d'après la Banque
mondiale, la Chine pourrait devenir la première puissance économique de la planète
en dépassant les États-Unis dès 2020. Pour Goldman Sachs, l'Inde pourrait
également dépasser les Etats-Unis au milieu du siècle. Le centre de gravité du
monde de 2050 serait donc en Asie, les deux premières puissances économiques
mondiales étant aussi les deux pays les plus peuplés de la planète. Par
comparaison, les USA représentaient 42% du PIB mondial en 1960, ce chiffre est
descendu à 26% en 2012, et encore moins (19%) pour le chiffre "à parité de pouvoir
d’achat".

Pour autant, les pays du groupe BRICS apparaissent comme dispersés


géographiquement et très différents. Ils n’ont jamais été alliés ni sur le plan
économique ni sur le plan politique dans le passé. La Russie parait tirer sa force de
ses ressources énergétiques, le Brésil devient le champion agricole de la planète, la
Chine est déjà l’atelier du monde et elle est devenue le premier producteur mondial
d’or. De plus les organisations politiques de ces pays sont assez différentes. Ces
grandes différences économiques et politiques ne doivent cependant pas faire
oublier les points communs qui existent: Des taux de croissance élevés, une

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dynamique d’industrialisation et un important marché intérieur non saturé. De plus, à


l’exception de la Russie, ce sont des pays qui ont une réserve de main d’œuvre
inemployée importante.

La progression du volume des échanges intra-BRICS montre bien à la fois la


complémentarité des pays du groupe et leur croissance économique. Le volume de
ces échanges intra-BRICS est passé de 15 milliards à 158 milliards de dollars entre
2000 et 2008, et pourrait atteindre 1.000 milliards de dollars en 2030.

Sur le plan intérieur, à l’exception de l’Afrique du Sud qui connait des difficultés, on
assiste dans les pays du groupe BRICS à une extension rapide de la classe
moyenne. On estime aujourd'hui qu'en Russie 25% des habitants peuvent être
comptabilisés comme appartenant à la classe moyenne soit 35 millions de personnes
contre 20% au brésil (40 millions de personnes) ou 13% en Chine (160 million de
personnes) et 5% en Inde (65 million de personnes). En Asie toujours, l’Indonésie ne
compte plus ses projets d’infrastructures: routes, nouvel aéroport, et surtout chemin
de fer bientôt construit par les chinois. Avec sa classe moyenne comptant désormais
30 millions de personnes (sur 240 millions d’habitants), l’Indonésie talonne les
BRICS et s’est même payé le luxe d’un relèvement de sa note par les agences de
notation. On devrait donc à ce titre très prochainement parler des BRIICS.
Dans le domaine géopolitique, la puissance économique croissante des pays du
groupe BRICS renforce leur influence, et favorise la naissance d’un monde
multipolaire. Bien que ce groupe de pays ne forme aucune alliance militaire, des
positions communes apparaissent, sur divers problèmes internationaux. Réunis en
chine en avril 2011 les BRICS ont décidé par exemple de s’orienter vers des
échanges bilatéraux sans passer par le dollar américain. On peut donc parler non
seulement d’une interdépendance mais aussi d’une coordination entre émergents.
Réunis à Moscou en novembre 2011, les vice-ministres des affaires étrangères du
groupe BRICS se sont prononcés contre l'ingérence des forces étrangères dans les
affaires internes des pays du Moyen-Orient. Une position semblable était apparue au
moment de l’intervention franco-anglaise en Lybie. Pendant la dernière réunion du
G20 en France à Cannes enfin, les pays BRICS se sont retrouvés en position de
force, avec leurs réserves de change importantes, en position de demander aux pays
de l’Union Européenne et aux USA un peu plus de rigueur budgétaire. Par ailleurs, le
groupe BRICS exerce déjà des pressions pour que sa représentation dans diverses
instances internationales comme le FMI, soit renforcée. L’idée que le patron du FMI
ne soit plus forcément un européen est dans l’air. Du côté des investisseurs, ces
marchés émergents suscitent toujours l’intérêt. Au terme d’une étude récente
effectuée par Accenture, il apparaît que pour 80% des chefs d’entreprises, interrogés
dans 85 pays, la priorité en matière de croissance repose sur les économies
émergentes.
Enfin il est à noter que les BRICS sont tous éloignés, à des degrés divers, du modèle
d’état nation homogène traditionnel tel qu'on le connaît en Europe de l'ouest par

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exemple. La Russie comprend plus de 100 peuples et nationalités, l'Afrique du sud a


11 langues officielles, la Chine reconnaît 56 nationalités différentes et l'Inde
reconnaît 23 langues. La culture brésilienne, lusophone, parait plus homogène, mais
la population provient de multiples immigrations, d’Europe, d’Afrique et du moyen
orient. Enfin 3 des BRIC (Inde, Chine, Russie) ont une forte composante musulmane
de souche. Cet aspect pluriculturel et multiconfessionnel des BRICS ne parait pas
gêner leur croissance économique.

Et si ce modèle partagé par les BRICS était le modèle d'avenir des nouveaux
regroupements civilisationnels?

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Plan du projet :

Notre plan d’affaire contient deux grands axes :

Première Partie: BRICS un projet politique devenu réalité

1. Origine du terme
2. Naissance des BRICS
3. BRICS: Pays émergents dans le nouvel ordre mondial
 Cas Brésil
 Cas Russie
 Cas Inde
 Cas Chine
 Cas Afrique du Sud

Deuxième partie: Les BRICS vers un nouvel ordre mondial

1. principal moteur de la croissance mondiale et le nouvel ordre mondial


2. Positions et intérêts divergents des pays membres
3. Faiblesses des superpuissances et le Nouvel ordre mondial

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Partie 1 :
BRICS :
Un projet politique
devenu réalité

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1. Origine du terme (concept de pays émergents et BRICS)


« Les BRIC sont des pays à forte croissance, dont, au début du xxie siècle, le poids
dans l’économie mondiale augmente.

Ce terme est apparu pour la première fois en 2001 dans une note de Jim O'Neill8,
économiste de la banque d'investissement Goldman Sachs et a été repris en 2003
dans un rapport publié par deux économistes de la même banque. Ce rapport tendait
à montrer que l’économie des pays du groupe BRIC allait rapidement se développer ;
le PIB total des BRIC devrait égaler en 2040 celui du G6 (les États-Unis, le Japon, le
Royaume-Uni, l’Allemagne, la France et l’Italie).

Regroupés, les BRICS pourraient faire contrepoids au G8 (dont la Russie fait


pourtant déjà partie) »

« Les arguments soutenant cette étude sont que ces économies ont adopté
l’économie de marché, et ont engagé les réformes leur permettant de s'intégrer dans
l’économie mondiale, notamment l’éducation, les Investissement direct à l'étranger
(IDE), la création d'entreprise »

2. Naissance des BRICS


La création du BRICS est faite à travers l’organisation de plusieurs sommets
 Le premier sommet des nations, regroupées sous le sigle BRIC, organisé en juin
2009 en Russie, avait suscité peu de résultats concrets. Et peu d´intérêt. Mais le
rendez-vous de la semaine dernière à Brasilia, qui a réuni le Brésil, la Russie, l’Inde
et la Chine, était plus ambitieux.
En dépit de disparités historiques, culturelles et politiques, le gigantisme
géographique des BRIC sur leur continent respectif les a naturellement propulsés
vers le groupe des principales puissances. Ils représentent 42% de la population de
la planète, et 15% du PIB global. Et leur dynamisme économique les rend
aujourd´hui indispensables à la croissance mondiale.
Ils ont à peine senti la crise financière de septembre 2008, devenant les moteurs du
capitalisme du XXIe siècle. Entre 2008 et 2011, ils engendreront 61,3% des
richesses mondiales, selon le Fonds monétaire international (FMI), grâce à leur
force commerciale.

 2ème sommet des pays du BRIC (Brésil Russie Inde Chine) à Brasilia ,les chefs
d'Etat et de gouvernement brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, chinois, Hu Jintao,
russe, Dmitri Medvedev et indien, Manmohan Singh, réclament un nouvel ordre
mondial plus juste et plus démocratique. L'IBAS (Inde, le Brésil et Afrique du Sud)

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participe également au sommet avec la même demande de réforme du système des


Nations unies ainsi que d'une plus juste représentativité, notamment au sein de la
Banque mondiale et du FMI (Fonds monétaire international).
Les pays émergents, qui représentent aujourd'hui 40% de la population mondiale,
jouent un rôle moteur dans la croissance avec 16% du PIB mondial.

 Le troisième sommet des BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), qui a eu lieu le 14
avril 2011 en Chine, a été l’occasion d’accueillir l’Afrique du Sud dans ce club
regroupant des puissances émergentes. Née en 2009 à l’initiative de la Russie, l’idée
première de ce nouveau club est de tenter d’institutionnaliser et de politiser
l’acronyme « BRIC », créé par Goldman Sachs en 2001 et, au cours de ce troisième
sommet, d’officialiser l’adhésion de ce nouveau membre par l’ajout à l’acronyme du «
S » de South Africa. En dépit de résultats économiques moins bons que ceux des
pays susmentionnés, l’Afrique du Sud, avec« seulement » 3 % de croissance en
2010, a donc réussi à se faire reconnaître, au niveau international, comme principale
puissance émergente africaine. Comparée à ses concurrentes qui affichent une taille,
une démographie et une économie très florissantes, l’Afrique du Sud fait cependant
figure de benjamine : 10,3 % de croissance pour la Chine,8,3 % pour l’Inde et 7,5%
pour le Brésil. Ce troisième sommet s’inscrit également dans le cadre d’une série de
réunions (Russie en 2009, Brésil en 2010) qui fonctionnent comme des plate formes
de consultation et de coordination et visent à approfondir la coopération entre États
membres.

 4ème sommet des BRICS, forum des économies émergentes, à New Delhi, en Inde
lors de ce sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) est lancé
un projet de banque de développement dite "banque BRICS" ou "banque Sud-Sud",
consacrée au financement des infrastructures et de l'innovation dans les pays en
développement. En outre, les cinq banques publiques de développement de ces
pays concluent un accord dans lequel elles s'engagent à faciliter le règlement des
transactions commerciales dans leurs monnaies respectives plutôt qu'en dollars. Le
communiqué final baptisé " Déclaration de Delhi " critique la lenteur des réformes du
FMI censées ouvrir davantage l'institution sur le Sud. Alors que la campagne est
lancée pour remplacer, en juin 2012, l'Américain Robert Zoellick à la tête de la
Banque mondiale, les pays émergents réclament un processus de sélection ouvert et
basé sur le mérite, contestant ainsi la tradition selon laquelle les Américains et les

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Européens se réservent les directions de la Banque mondiale et du FMI. Les BRICS


regroupent 40% de la population mondiale et totalisent 18% du produit intérieur brut
(PIB) de la planète

 Le 5ème Sommet des BRICS s'est tenu le 27 mars à Durban, en Afrique du Sud. Les
cinq membres des BRICS ont signé des documents de coopération, dont l'Accord de
coopération multilatérale pour le développement durable et de financement conjoint
des BRICS, l'Accord de financement conjoint multilatéral en matière d'infrastructures
des BRICS-Afrique, ainsi que la Déclaration de création du Conseil industriel et
commercial des BRICS. Les pays BRICS ont décidé de créer la banque de
développement des BRICS et de préparer l'établissement d'un fonds de réserve de
devises des BRICS.
C'est la première fois que le sommet des BRICS se tenait en Afrique. Il a réuni le
président chinois Xi Jinping, le président sud-africain Jacob Zuma, la présidente
brésilienne Dilma Rousseff, le président russe Vladimir Poutine et le premier ministre
indien Manmohan Singh. Les dirigeants des BRICS ont exprimé leurs avis et
préconisations autour du thème « Partenariat pour le développement, l'intégration et
l'industrialisation ».

3. BRICS: Pays émergents dans le nouvel ordre mondial


Le Brésil, la Russie, la Chine et l’Inde sont des pays très différents mais qui
partagent une même ambition : remettre en cause le statu quo et la domination des
actuels pays riches (G7) dans les relations internationales et contribuer à redessiner
une nouvelle carte du monde où ils auront la place qui leur revient. (…) Aucun
d'entre eux ne fait partie des pays riches et leur revenu par habitant est bien inférieur
à celui des pays de la triade (États-Unis, Japon et Europe). (…) Selon les critères de
la Banque mondiale, les BRIC sont des pays à "revenu moyen", la Chine et l’Inde se
situant dans la tranche basse de cette catégorie et le Brésil et la Russie dans la
tranche haute ».

3.1. La montée en puissance des BRICS


Les pays émergents s'affirment progressivement sur la scène internationale. D'abord
sur le plan économique : en 2012, les pays développés ne représentent plus que la
moitié de la richesse mondiale, alors qu'ils en créaient 60 % en l'an 2000 ; les pays
en développement créeront 57 % de la richesse mondiale en 2030. C'est un grand
basculement qui s'opère dans l'équilibre du monde et représente, pour l'humanité,
l'espoir de sortir progressivement de la pauvreté. Les pays émergents, grâce à leurs
exportations et aux déficits commerciaux des pays développés bénéficient
d'excédents commerciaux importants : plus de 3 000 milliards de dollars de réserves

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de change pour la seule Chine. Ils utilisent ces excédents pour investir dans les pays
développés, racheter des entreprises en difficulté, acheter des technologies qu'il leur
faudrait des décennies pour acquérir par eux-mêmes, ce qui accélère leur
développement. Par exemple, en 2010, le constructeur automobile suédois Volvo,
reconnu mondialement pour la sécurité de ses modèles mais dont le propriétaire
américain, Ford, se trouvait en difficulté financière, a été racheté par le constructeur
chinois Geely : 50 ans de recherches technologiques en sécurité automobile
rachetées pour 1,8 milliard de dollars .

L'émergence a aussi une dimension politique. Les grands pays, tels la Chine, l'Inde,
le Brésil ou l'Afrique du Sud, veulent peser davantage dans les relations
internationales. Inde, Brésil et Afrique du Sud revendiquent ainsi le statut de membre
permanent (avec droit de veto) au conseil de sécurité de l'ONU (un statut que la
Chine possède déjà). Les grands pays émergents se regroupent dans des instances
de discussion informelle, qui leur permet d'accorder leurs positions face aux grandes
puissances occidentales : IBAS (Inde, Brésil, Afrique du Sud, les démocraties
émergentes) ou BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud).

Acteurs majeurs, les BRICS sont susceptibles d'inquiéter les puissances


économiques installées de longue date, inquiétude de chez les occidentaux qui
rappelle de longue date, le défi américain, et l'étreinte du samourai après la peur du
péril jaune, avec la crainte d'une invasion économique japonnaise dans les années
1980. L'émergence de nouvelles puissances a bousculé l'ordre mondial et a
transformé aussi bien le paysage économique mondial que la donne géopolitique.

Ces pays se sont construits sur des modèles de mouvement et d'adaptation qui leur
permet de contourner les frontières anciennes et de fabriquer de nouveaux pôles de
puissance. Plusieurs critères leur ont permit cette émergence, à savoir, le poids
démographique, l'économie en mutation et ouverture, 40% de la population mondiale
et 20% de la croissance mondiale selon des statistiques en 2004 dans le quadrilatère
Brésil, Russie, Inde, Chine.

Ces pays ont du prouver leur émergence et se classer parmi les pays concurrents les
grandes puissances grâce à leur passage d'une économie de production à une
économie industrielle et aujourd'hui à une économie de vitesse et une économie de
services. En 2008, a été le passage à une économie de service dans laquelle
industrie et production sont assimilés à un genre particulier de services.

Leur montée en puissance n'est pas du au hasard, leurs économies ouvertes par de
massives exportations avec de grands groupes industriels (destinées
entrepreneuriales); une balance commerciale plutôt positive, par des délocalisations
des entreprises des pays du G7 et un retour d'étudiants dans les BRICS .Ils sont
classés parmi les 15 premiers pays quant à leurs PIB, la Chine quant à elle a été
depuis toujours le premier créancier des Etats Unis.

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3.2. Présentation des pays membres

3.2.1. Cas Brésil


Le Brésil est le pays le plus vaste et le plus peuplé d'Amérique latine. Avec une
superficie de 8 514 876 km2 et une population d'environ 201 millions d'habitants en
2013, c'est aussi le cinquième pays du monde par la superficie et par le nombre
d'habitants3. En 2011, le Brésil est la sixième puissance économique mondiale
(devant le Royaume-Uni4) avec un PIB de 2 517 milliards de $. Il couvre la moitié
du territoire de l'Amérique du Sud, partageant des frontières avec tous les pays du
sous-continent à l'exception du Chili et de l'Équateur. Colonie prospère de la
couronne portugaise durant plusieurs siècles, le pays est aujourd'hui le seul héritage
du Portugal en terre américaine, ce qui se manifeste par sa langue officielle,
le portugais.
Plus grand pays lusophone au monde, le Brésil est membre de la Communauté des
pays de langue portugaise. Le portugais dispute la place de première langue
d'Amérique du Sud avec l'espagnol et de l'hémisphère sud avec l'indonésien (environ
200 millions de locuteurs pour chacune des langues), la majorité de la démographie
indonésienne se trouvant elle aussi dans l'hémisphère sud.
Le Brésil possède des caractéristiques communes avec la plupart des autres pays
d'Amérique du Sud : c'est un pays en majorité catholique, la densité humaine
moyenne est assez faible et la population est fortement urbanisée (à 84 %).
Au niveau politique:
Le Brésil est une république fédérative présidentielle, composée de vingt-six États et
d'un district fédéral. Sa Constitution a été adoptée en 1988.
Le président est élu pour un mandat de quatre ans, et peut être réélu une fois. La
présidente actuelle est Dilma Rousseff, née le 14 décembre 1947, officiellement
investie le 1er janvier 2011. Il s'agit de l'ancienne chef de cabinet du président Lula,
auquel elle a succédé.Le droit de vote est facultatif pour les citoyens âgés de seize à
dix-huit ans, pour les plus de soixante-cinq ans et pour les illettrés; il est obligatoire
pour ceux qui ont entre dix-huit et soixante-cinq ans, vivant au pays ou non. La très
grande majorité des Indiens ont le statut de mineur protégé et, à ce titre, ne
bénéficient pas des droits civiques9.
Le pouvoir législatif est exercé par la Chambre des députés, composée de 513
sièges, et le Sénat qui compte 81 membres : 3 sénateurs par état, et en plus, 3
sénateurs pour le district fédéral.
Au niveau économique:
Le Brésil de Dilma Rousseff confirme son statut de grand émergent, doté
d’indéniables atouts : des ressources naturelles abondantes (pétrole, gaz, minerais,
potentiel hydro-électrique) associées à des secteurs industriels dynamiques
(industrie agro-alimentaire, biocarburants, aéronautique, automobile), qui laissent
augurer d’un avenir prometteur et nourrissent les ambitions régionales et globales du
pays.
Première économie de l’Amérique latine et 7e PIB mondial, le Brésil s’est donné
comme priorité l’accélération de sa croissance et la réduction des inégalités dans le
respect des équilibres économiques fondamentaux. Cette stratégie lui permet de

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jouir d’une image positive auprès de la communauté d’affaires internationale, et lui a


conféré une bonne résilience aux chocs internes comme externes au cours de ces
dernières années (impact modéré et différé de la crise économique mondiale).
Dilma Rousseff, déterminée à faire avancer les intérêts brésiliens, participe
activement à la constitution de champions brésiliens dans des secteurs stratégiques
comme le pétrole avec Petrobras (une des dix plus grosses sociétés mondiales par
la capitalisation boursière), Vale dans le secteur minier (deuxième compagnie
mondiale), Odebrecht en génie civil, ETH energia dans les agro-carburants ou
Embraer dans l’aéronautique. Le Brésil attend en outre des investisseurs étrangers
des transferts de technologie et un appui dans sa quête de maîtrise technologique,
d’expertise, de souveraineté.
D’une manière générale, le Brésil a depuis dix ans rééquilibré ses marchés
d’exportation en accroissant la part de son commerce avec les nouveaux marchés,
notamment la Chine, aujourd’hui deuxième partenaire commercial du Brésil (15 %
des parts de marché) après l’UE (part stable autour de 22 %) et devant les États-
Unis (environ 9 %).

Le Brésil est toutefois confronté à une conjoncture délicate, marquée par un


ralentissement notable de la croissance depuis 2010 (7,5 % en 2010, 2,7 % en 2011,
0,9 % en 2012, entre 2 et 2,5 % attendus en 2013), une inflation difficile à maîtriser
et une dévaluation importante du Real.
Au-delà de nécessaires ajustements à court terme, le Brésil doit surtout faire face à
d’importantes faiblesses structurelles : coûts de production élevés, déficit chronique
d’infrastructures et de personnels qualifiés, bureaucratie excessive. L’objectif, pour le
Brésil, est donc d’augmenter la compétitivité de son économie et de renouer avec la
croissance grâce à des investissements de long terme : accès aux services publics,
aménagements en infrastructures énergétiques et de transport, politique d’éducation
et de formation des ressources humaines.

Brésil au sein des BRICS:

Difficile de ne pas accoler au Brésil la définition de marché émergent dans toutes ses
acceptions et particulièrement celle de la Banque mondiale avec des critères
d’évaluation multiples : le PIB par habitant, un environnement macroéconomique
sain, un marché intérieur qui se développe, une bonne gouvernance.
La République fédérative du Brésil est considérée internationalement comme
une superpuissance émergente en raison de son segment de la population et la
croissance économique. Depuis 2001, avec la création
l'organisation BRIC (acronyme de Brésil, Russie, Inde et Chine), ce vaste pays sud-
américain est devenu un acteur majeur sur la scène mondiale, attirer les
investissements, stimuler les exportations, et ont de plus plus de présence et
d'influence dans les forums internationaux.

Le Brésil est la quatrième économie des BRICS et la principale puissance


économique du continent sud-américain. La libéralisation de l'économie brésilienne
s'est effectuée au rythme de la libéralisation de l'économie mondiale comme en
témoigne l'adhésion du Brésil à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et le
développement rapide des firmes multinationales brésiliennes dans les productions

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primaires (agriculture, énergie) mais aussi dans les productions industrielles


(aéronautique). En dépit du volontarisme de l'État, notamment dans le domaine
scolaire ou la politique familiale, le Brésil se distingue par une forte croissance
marquée par une hausse des inégalités entre les groupes sociaux et entre les
régions.

3.2.2. Cas Russie


Pas l’ombre d’un doute: parmi les pays du fameux groupe BRIC (Brésil, Russie, Inde,
Chine), c’est la Chine, avec sa population et ses taux de croissance à deux chiffres,
qui tient le rôle de locomotive. Elle a toujours été le favori du groupe, tandis que la
Russie fait figure de canard boiteux. Mais les investisseurs ont peut-être jugé trop
vite.

La plupart des comparaisons au sein du BRIC sont réalisées sous l’angle macro-
économique, où le gigantisme de la Chine (et de l’Inde) submerge les autres. Le taux
de croissance chinois, de 9-10%, est brandi comme un miracle, mais on parle peu de
la qualité de la croissance et de ses causes : si la Chine se développe aussi
rapidement, c’est qu’elle en est au début de son processus de convergence, tandis
que la Russie va plus lentement car elle est déjà à mi-parcours.

D’où la question primordiale : vaut-il mieux faire des affaires dans un pays au premier
stade de sa croissance ou dans une économie plus mature ?

La population russe est dix fois inférieure à celle de la Chine, mais reste la plus riche
de tous les pays du groupe BRIC. Grâce à une décennie de forte croissance
économique, en Russie, le revenu par habitant (ajusté au pouvoir d’achat) est
d’environ 12 000 euros contre 8 200 au Brésil, 5 400 en Chine et 2 500 en Inde,
selon les données de l’ONU. « La Russie est une économie à revenus moyens,
tandis que les autres pays du BRIC ont des revenus faibles. Le niveau d’éducation
est meilleur en Russie, les consommateurs sont plus aisés et la criminalité est plus
faible » , dit Kingsmill Bond, stratège à la banque d’investissement Troika Dialog, qui
précise que « nombre des craintes concernant le marché russe sont des préjugés
tenaces qui n’ont pas de pertinence pour les investisseurs » .

Ces préjugés pèsent lourdement sur la valorisation des actions russes,


extraordinairement basses par rapport à leurs pairs du BRIC, avec des ratios
capitalisation/bénéfices de seulement 6 fois les bénéfices, contre 16 fois en Chine,
10 au Brésil et 17 en Inde. Quelle que soit la technique d’évaluation, les actions
russes figurent parmi les moins chères du monde. « La Russie est encore
stigmatisée comme le maillon faible du groupe BRIC, et les investisseurs préfèrent
les autres économies, plus orientées vers le marché » , explique Nigel Rendell,
stratège chez RBC Capital Markets. Pour Allan Conway, chargé des marchés
émergents chez Schroders à Londres, les actions russes sont très sous-évaluées car

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les investisseurs surévaluent les risques par rapport aux fondements économiques
du pays. La croissance est robuste, l’inflation maîtrisée, les réserves de devises
étrangères sont immenses, et la Russie recèle les plus grosses ressources
énergétiques au monde.

Il est vrai que le Kremlin néglige l’image de la


Russie en tant que facteur de valorisation des
titres russes et d’investissements étrangers. Sans
parler des problèmes de gouvernance
d’entreprise. « Même si une prime de risque se
justifie, une réduction de 50% par rapport aux
autres marchés émergents, c’est trop », conclut
Conway.

À l’inverse, les secteurs s’adressant à la classe


moyenne russe bourgeonnante, allant des
télécommunications à la banque, sont estimés à
des prix tout à fait compétitifs par rapport aux
autres marchés émergents. La Russie a son lot de
problèmes, sans pour autant justifier la retenue de
bien des investisseurs.

L’espérance de vie en Russie est inférieure à celle


du Brésil ou de la Chine, réduite par l’abus
d’alcool et de drogue, surtout parmi les hommes.
La démographie russe, en panne, décline tandis
qu’elle augmente dans les autres pays du BRIC.

Mais moins de monde signifie aussi moins de


compétition pour des ressources rares. En Chine
ou en Inde, surpeuplées, le manque d’eau potable
et la nécessité d’importer les combustibles fossiles
pourraient alimenter l’instabilité sociale. « La
démographie est une question à double tranchant.
Il y a plus de risques de troubles sociaux au sein
d’une population en croissance rapide qui se
dispute des ressources limitées »,ditBond.

La corruption est certainement le principal problème sur lequel insistent


régulièrement les experts. Mais tous les marchés émergents souffrent d’une
corruption chronique. Le problème posé par la corruption en Russie, c’est qu’elle est
souvent destructive, contrairement à la Chine, où les fonctionnaires se servent sur

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les gros contrats sans pour autant bloquer le passage aux entrepreneurs.

Arthur Kroeber, directeur du cabinet-conseil pékinois Dragonomics, explique que la


corruption en Chine, même envahissante, a toujours été constructive plutôt que
kleptocratique. Les hauts fonctionnaires exigent 10-15% des transactions réussies.
« Les intérêts des fonctionnaires sont alignés sur ceux des entrepreneurs. Je n’y vois
pas d’obstacle à la croissance, comme en Russie ou en Afrique » , dit le consultant.

Le désir de réforme et de modernisation du Kremlin pourrait améliorer la situation. Et


pendant ce temps, c’est le consommateur russe qui détient la clé de la croissance.

3.2.3. Cas Inde


L'Inde est un géant, une grande puissance démographique (plus d'1,2 milliard
d'habitants), démocratique, économique et militaire, riche en ressources
naturelles...ce qui en fait donc un acteur mondial majeur pour les années à venir.

1. Le retour de l'Inde sur la scène économique internationale

a. 1991, un tournant économique majeur

En 1991, l'Inde a fait le choix de sortir d'une économie fermée et très protectionniste
mise en place après son accession à l'Indépendance (1947) et d'intégrer son
économie à la mondialisation en la libéralisant. Le gouvernement du Premier ministre
Manmohan Singh a mis fin au système de permis qui contraignait les entreprises
indiennes à obtenir des autorisations administratives pour toute décision importante.
Et depuis, l'Inde ne cesse de monter en puissance.

b. Une croissance économique intense depuis les années 1990

Depuis ce changement radical de logique économique, la croissance économique de


l'Inde, selon les années, oscille entre 6 et 8% (elle était de 1,5 % pour la France en
2010).

- L'Inde possède quelques entreprises d'envergure internationale : l'entreprise Tata,


par exemple, au départ géant indien de la sidérurgie, a organisé sa stratégie
mondiale autour de trois points forts : la sidérurgie, la construction automobile et
l'informatique. C'est la branche automobile qui, ces dernières années, fait le plus
parler d'elle, avec la sortie de la Nano, une nouvelle voiture à bas prix.

- L'Inde est un pays dont les échanges de marchandises avec d'autres Etats sont en
hausse constante depuis les années 90. En 2005, les exportations indiennes
représentaient 1,5 % du total mondial du commerce de marchandises. On estime
qu'en 2015, elles en représenteront 3,5 %, ce qui reste modeste. L'Inde est le
premier exportateur mondial de services informatiques, de médicaments génériques
et de services aux entreprises.

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- L'Inde est également un pays considéré comme un Etat à fort potentiel pour les
investisseurs étrangers (une démocratie, une main d'œuvre très qualifiée mais moins
coûteuse que celle de la Triade...). Cependant, ces investissements ne sont pas
aussi importants que ce que le pays attendait (10 fois moins qu'en Chine, par
exemple).

2. Un Etat qui présente encore bien des caractéristiques des pays du Sud

« Mashoor Amad, 18 ans, barbier, compte sa recette de la journée : 145 roupies (4


€). Mashoor voit passer les nouveaux riches qui ont bénéficié des réformes
économiques du gouvernement. Mais les clients de Mashoor ne sont pas les jeunes
lycéens bruyants et arrogants qui se pavanent en Levi's et Ray Ban. Non, ses clients
sont souvent les manœuvres venus de Bihar (au nord-est du pays) qui transportent
des briques sur la tête douze heures par jour pour un salaire quotidien de 54 roupies
(1,3€). S'il est vrai que des milliers d'emplois nouveaux ont été créés pour le
capsulage des bouteilles de Coca-Cola ou la conception des logiciels, il n'en reste
pas moins que 70 % des Indiens travaillent durement aux champs et que leur sort a
peu évolué au cours des derniers siècles. »

Extrait d'un article de The Indépendant cité dans Courrier international, 28 septembre
1994.

Depuis 1991, l'Inde s'est nettement développée. Les conditions de vie d'une partie de
la population se sont améliorées. L'ouverture de l'économie indienne à la
mondialisation a fait naître une nouvelle classe moyenne qui compte de 50 à 70
millions de personnes, qui a désormais les moyens de consommer, d'avoir, pour
certains, accès à la propriété, ou au moins s'acheter un véhicule pour se déplacer,
un téléviseur, du matériel électroménager... On peut donc dire que l'intégration de
l'Inde dans la mondialisation, en entraînant une croissance sans précédent dans le
pays, a largement contribué à améliorer le bien-être d'une bonne partie de ses
habitants. En effet, la croissance a généré plusieurs millions de créations d'emplois
divers. Cependant, ces progrès qui concernent des millions de personnes n'ont pas
pu empêcher que les inégalités s'accroissent entre les plus riches et les 400 millions
d'Indiens qui vivent dans la grande pauvreté. Si 35 millions d'Indiens gagnent plus de
1000 dollars par mois, 380 millions d'entre eux survivent avec 1 dollar par jour.

Si les famines ont disparues, la malnutrition, le manque d'accès à l'eau potable et


aux soins, la pauvreté continuent d'être très répandues en Inde.

3. Le coût social de l'intégration de ce pays émergeant à la mondialisation

L'Inde serait-elle parvenue à sortir de sa condition de pays pauvre du Sud sans


s'intégrer à la mondialisation ? Difficile à dire. Ce qui est certain, c'est que la
mondialisation a offert à l'Inde de véritables opportunités, mais qu'elle a également
creusé les déséquilibres régionaux ainsi que les inégalités sociales.

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a. Régions intégrées à la mondialisation et régions périphériques

Derrière les moyennes de réussites économiques et financières nationales, il ne faut


pas occulter le fait que la mondialisation a, en Inde, largement contribué à creuser
les disparités régionales.

- Le dynamisme du Sud du pays et surtout du Sud-Ouest, où se concentre l'industrie,


s'amplifie au détriment des autres régions. Le Sud-Ouest est trois fois plus riche que
bien des Etats du Nord. L'industrie (textile et sidérurgie) est concentrée à l'intérieur
de quatre régions autour de Calcutta, Bombay, Delhi et Bangalore-Madras. L'Etat y a
également favorisé le développement d'industries de pointe (informatique, recherche
spatiale, nucléaire civil et militaire, biotechnologies...).

- Les régions du centre, quant à elles, sont très densément peuplées, mais
demeurent très pauvres. Essentiellement rurales, elles sont en marge de cette
mondialisation qui dynamise les grandes métropoles littorales.

De plus, l'essentiel des exportations du pays sont industrielles. Contrairement aux


activités agricoles qui se localisent essentiellement en fonctions du climat et de la
géographie, les entreprises, elles, sont beaucoup plus mobiles. Leurs propriétaires
préfèrent les créer ou les déplacer vers des zones où elles auront le plus
d'opportunités commerciales, c'est à dire les grandes métropoles et les littoraux,
espaces fortement intégrés à la mondialisation.

Enfin, les impôts n'étant pas nationaux, mais régionaux en Inde, les régions les plus
riches ne partagent pas leurs ressources ni les fruits de la croissance avec les
régions plus modestes.

3.2.4. Cas Chine


La Chine a une superficie de 9,6 millions de km², juste après la Russie et le Canada,
avec les eaux territoriales de 4,73 millions km² environ. Il existe 56 ethnies en Chine.
La population des Hans représente 90,56 pc de la population nationale, soit 1 182,95
millions d’habitants; et celle des 55 autres ethnies, 9,44 pc, soit 123,33 millions.
Parmi les 56 groupes ethniques en Chine, les Hui et les Mandchous utilisent la
même langue que les Hans, tandis que les autres ethnies ont leurs propres langues
orales et écrites. Les principales religions en Chine sont le bouddhisme, le taoïsme,
l’islam, le protestantisme et le catholicisme. La Constitution et les lois protègent le
droit à la liberté de culte en faveur des citoyens. Sa monnaie est le yuan. La Chine
est au troisième rang mondial en ce qui concerne sa superficie de 44 000 000 km².
La Chine qui se trouve sur le continent asiatique s’étend du Viet Nam au fleuve
Amour. Elle est entourée de plusieurs pays : la Mongolie, la Russie, le Kazakhstan,
le Kirghizstan, les Tadjikistan, l’Afghanistan, le Pakistan, l’Inde, le Népal, le
Myanmar, le Laos, le Viet Nam et la Corée du Nord. En chine, il y a plus d’habitants
que dans n’importe quel autre pays du monde. : il y a au moins un milliard de
Chinois. En Chine, il y a des plaines, des steppes, des montagnes, des déserts. La

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Chine se situe au-dessus de l’Équateur, juste au-dessus également du Tropique du


Cancer. Sa capitale est Pékin et elle est formée de 22 provinces.

Etude de cas la Chine :

La Chine a connu une croissance économique rapide ces dernières années, malgré
une conjoncture internationale en berne, encore que l’activité se soit ralentie en 2011
‑12. Le rééquilibrage a progressé : au niveau extérieur, l’excédent de la balance des
opérations courantes a fortement diminué, pour tomber de plus de 10 % du PIB en
2007 à moins de 3 % ; au niveau intérieur, la croissance a été ces derniers temps
davantage tirée par la consommation que par l’investissement. Avec le
ralentissement, l’inflation a pu être maîtrisée. Plus récemment, l’activité a retrouvé
son dynamisme, grâce à un assouplissement des politiques et à un redressement
des dépenses d’infrastructure, mais le contexte économique mondial reste fragile. Si
nécessaire, une nouvelle action prudente de relance monétaire et budgétaire est
possible. Dans une perspective de long terme, la Chine a maintenant dépassé la
zone euro et devrait devenir la plus grande économie mondiale vers 2016, compte
tenu des différences de prix. Les niveaux de vie continueront de s’améliorer
rapidement à condition que soient mises en œuvre des réformes.

Réforme du secteur financier. Les instruments financiers et les taux d’intérêt


fondés sur le marché jouent peu à peu un plus grand rôle, le renminbi est utilisé
davantage en dehors de la Chine continentale et les restrictions sur les entrées et les
sorties de capitaux sont assouplies. Des progrès continus dans ce sens soutiendront
la croissance.

Concurrence et innovation. La concurrence s’intensifie de manière générale,


dopant la productivité, mais la participation de l’État au capital des entreprises doit
être réduite dans certains secteurs, alors qu’une réforme doit être engagée dans
d’autres, l’État devant se retirer des secteurs non stratégiques. Une plus grande
place devrait être faite à la recherche fondamentale dans la R-D financée par le
secteur public. La protection des droits de propriété intellectuelle des innovateurs
nationaux et étrangers devrait être encore renforcée.

Urbanisation inclusive. Près d’un quart de la population vit maintenant dans des
agglomérations où le revenu par habitant est aussi élevé que dans certains pays de
l’OCDE. Les mouvements migratoires des campagnes vers les villes et en-dehors du
secteur agricole vers les industries et les services à plus forte productivité
continueront d’alimenter la croissance mais généreront aussi de nombreux
problèmes. En particulier, une superficie suffisante de terrains doit être libérée pour
l’aménagement de villes plus grandes et plus productives et pour répondre à la
demande d’accroissement de la surface habitable, ce qui permettra d’éviter une
nouvelle surchauffe dans le secteur immobilier et d’améliorer le bien-être. Les
agriculteurs doivent se voir accorder les mêmes droits de propriété que les citadins et

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doivent pouvoir aménager, ou vendre à des fins d’aménagement, les terrains pour
lesquels ils ont des droits d’utilisation. Les migrants internes doivent avoir le même
accès aux services publics que les résidents enregistrés dans les zones urbaines. Ce
doit être notamment le cas pour l’éducation, depuis l’école primaire jusqu’à
l’université, et pour les soins de santé.

Relations entre les différents niveaux d’administration. La fourniture de services


publics de base adéquats dans l’ensemble du pays est indispensable pour améliorer
le bien-être au niveau national. Il faut dans cette optique qu’une plus grande partie
des transferts aux provinces, aux préfectures ou aux districts aille aux zones à plus
faible revenu.

Croissance verte. Certaines formes de pollution sont en recul mais la qualité de


l’eau et de l’air est souvent médiocre, ce qui a des coûts importants. À terme, une
vaste panoplie de mesures sont requises pour contribuer à la réalisation des objectifs
d’environnement de manière efficace par rapport aux coûts, notamment la mise en
œuvre rationnelle d’approches fondées sur le marché et une application plus stricte
des réglementations existantes. Pour encourager davantage les progrès dans
l’utilisation efficace de l’énergie, la taxation du diesel et de l’essence devrait être
relevée, alors que les prix de l’électricité, du charbon, du gaz et de l’eau devraient
mieux refléter les coûts. Les importants investissements en cours dans les énergies
renouvelables devraient être mieux exploités. Il est aussi déterminant de continuer à
progresser vers la taxation de la pollution et la tarification du carbone. Il faudrait
également durcir les normes pour les émissions des véhicules à moteur et la qualité
du carburant. Les progrès dans l’amélioration de la mise en œuvre et la diffusion
d’informations devraient être consolidés, alors que des valeurs cibles devraient être
définies pour un plus large éventail d’objectifs environnementaux.

3.2.5. Cas Afrique du Sud


1-Présentation de l’Afrique du Sud :

Nom Officiel République d'Afrique du Sud


Nature du régime Parlementaire
Chef de l'Etat M, Jacob Zuma ( 9 Mai 2009)

Données géographiques
Superficie 1.221.037 km2
Capitale Administrative: Pretoria
Parlementaire: Le Cap
Judiciaire: Bloemfontein
Monnaie Rand sud-africain

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Données démographiques
Population 51,77 millions d'habitants ( 2011)
Taux
d'alphabétisation 86%
0,597 (123ème place sur 169-
IDH Classement ONU)

Données économiques
PIB par habitant 7 508 USD (2012)
Taux de croissance 2,5% en 2012
Taux de chômage 25,60%

2- Situation économique :

Première puissance économique du continent, l’Afrique du Sud occupe le 27e


rang mondial : le PIB sud-africain représente près du quart de celui du continent,
le tiers de celui de l’Afrique subsaharienne (50 % en 1994) et les deux tiers de
celui de l’Afrique australe.

Après quelques années de forte croissance (plus de 5% en 2006 et 2007),


l’économie sud-africaine a connu un ralentissement en 2008 (3,6%), puis une
récession en 2009 (- 1,5 %). La reprise reste fragile (2011 : 3,5% ; 2012 : 2,5% ;
estimation pour 2013 : 2 %). Les taux d’épargne et d’investissement, inférieurs à
ceux des autres pays émergents, pèsent sur la croissance de long terme.
Conscient de la dépendance du pays envers l’apport de capitaux étrangers, en
raison du déficit de la balance des paiements, le gouvernement maintient une
politique macro-économique prudente.

La lutte contre la pauvreté et pour la création d’emplois restent des priorités


absolues. Seuls 41 % de la population en âge de travailler exerce une activité,
contre 71% en Chine, et 66 % au Brésil. Le secteur privé non agricole a perdu un
million d’emplois depuis 1980. L’Afrique du Sud pâtit d’un recul de sa
compétitivité et d’une inquiétante désindustrialisation. 14 millions des Sud-
Africains dépendent des minimas sociaux.

La conjoncture favorable antérieure à 2009 a facilité l’émergence d’une classe


moyenne noire (« black diamonds », environ 3 millions de personnes), qui a
notamment bénéficié d’une politique de discrimination positive, le Black Economic
Empowerment (BEE), mis en place par Thabo Mbeki. Cette politique a toutefois
trouvé ses limites en ne bénéficiant qu’à une minorité.

Après s’être développée à la faveur de ses ressources naturelles, notamment de


mines (platine, or, diamant, charbon…) aujourd’hui en déclin, et d’un puissant
secteur des services (la bourse de Johannesburg est la première du continent),
l’économie sud-africaine doit se diversifier.

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Le chef de l’Etat souhaite améliorer les performances des secteurs éducatif et


sanitaire. La très faible qualité d’un système éducatif qui scolarise 98 % des
enfants mais est classé 144ème sur 148 par le forum économique mondial et un
taux élevé de prévalence du sida (20 %) handicapent en effet le développement
économique du pays.

3-Politique extérieure

a-Une politique extérieure orientée prioritairement vers le continent


africain.

L’Afrique subsaharienne reste la priorité de la diplomatie sud-africaine. La volonté


de renouer avec une identité africaine niée à l’époque de l’apartheid, la confiance
quasi messianique dans la possibilité de promouvoir le modèle de réconciliation
sud-africain, la volonté d’accompagner les grands groupes publics (ESKOM) et
privés (téléphonie mobile, banque, mines, distribution…) dans leur implantation
en Afrique, plaident pour cet engagement.

L’élection de Mme Dlamini-Zuma en juillet 2012 comme Présidente de la


Commission de l’UA a offert à Pretoria un relais d’influence important. Elle a
toutefois heurté certains pays africains attachés à la règle selon laquelle aucun
grand Etat (Nigeria, Afrique du sud) ne devait concourir à cette fonction.

La politique africaine de Pretoria affiche un bilan contrasté. Elle mêle succès (en
RDC, accord de Sun City qui a mis fin en 2002/2003 à la seconde guerre du
Congo ; accords de paix de 2000/2003 au Burundi) et échecs : soutien à Laurent
Gbagbo et confrontation avec la CEDEAO en Côte d’ivoire après les
présidentielles de décembre 2010 ; débâcle en République centrafricaine, où le
contingent sud-africain n’a pu éviter, fin mars 2013, le renversement du Président
Bozizé en dépit de lourdes pertes.

L’Afrique du Sud est un contributeur important aux opérations de maintien de la


paix sur le continent africain : elle déploie 850 hommes au Darfour. Elle constitue,
avec 1250 hommes et un appui aérien, le fer de lance de la brigade d’intervention
de la MONUSCO déployée dans l’Est congolais à l’été 2013 pour lutter contre les
groupes armés.

L’Afrique du Sud a mené plusieurs médiations au nom de la SADC : Madagascar,


où elle a œuvré comme la France à des élections sans le Président de transition
et son prédécesseur ; Zimbabwe, où elle a pris acte la réélection du président
Mugabe en juillet 2013 et plaide pour la levée de toutes les sanctions
occidentales. La création prochaine d’une Agence de Développement (South
Africa Development Partnership Agency - SADPA) offrirait un nouveau vecteur de
développement de l’influence sud-africaine en Afrique subsaharienne

b-Une insertion au sein des BRICS dont les bénéfices ne doivent pas être
surestimés.

Candidate à un siège de membre permanent du Conseil de sécurité, mais ne

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pouvant afficher ses ambitions sans se désolidariser de la position officielle de


l’UA , l’Afrique du Sud a vu conforter son statut de représentante de l’Afrique dans
les enceintes globales : intégration au sein du G20 en 2009 ; admission au sein
des BRICS en 2011. Elle a accueilli à Durban en mars 2013 le sommet des
BRICS, qui a abouti à un accord sur la création d’une Banque commune de
développement.

Les avantages symboliques de cette appartenance au BRICS sont plus évidents


que ses bénéfices économiques. L‘Afrique du Sud, 2,5 % du PIB du groupe, subit
la concurrence de ses partenaires (produits manufacturés chinois, produits
agricoles brésiliens). Cette adhésion ne s’est pas traduite par un essor des
investissements chinois, indien ou brésilien en Afrique du Sud.

c-Des relations distendues avec l’Union Européenne

Les relations avec l’Union européenne reposent sur l’Accord sur le Commerce, le
Développement et la Coopération (ACDC/TDCA), entré en vigueur en 2004, qui
comporte trois volets : dialogue politique, coopération et développement et
libéralisation commerciale. Si l’Afrique du Sud n’a pas accès aux instruments
financiers (FED), ni au régime commercial préférentiel, de l’accord de Cotonou,
elle a été premier bénéficiaire de l’aide communautaire sur le continent africain.
980 M€ ont été mobilisés en 2007-2013 au titre de l’Instrument de Coopération
pour le Développement (ICD). La pérennité et le montant des aides européennes
est un sujet de préoccupation pour les autorités sud-africaines depuis l’arrêt des
aides britannique et suédoise en 2013.

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Partie 2 :
Les BRICS vers
un nouvel ordre
mondial

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1. BRICS : principal moteur de la croissance mondiale et le


nouvel ordre mondial
Alors que nous traversons une crise financière et économique mondiale, les pays
des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont beaucoup contribué à
l’économie mondiale en soutenant la croissance. Ainsi, leur rôle dans les institutions
internationales telles que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international est
bien plus modeste que leur réelle influence dans le monde.

les BRIC ont été relativement peu affectés par cette crise et ont renoué avec leur
dynamique de croissance, contrairement aux pays du G7 qui se débattent encore
dans les affres du chômage, de l’endettement public et d’une croissance molle voire
inexistante. La crise a accéléré la prise de conscience d’un « découplage » entre le
dynamisme des uns et les faiblesses structurelles des autres. Selon des prévisions
c’est en 2030 que les BRIC devraient dépasser le G7. Il s’agit ni plus ni moins que
d’un rééquilibrage à grande échelle des foyers de croissance de l’économie
mondiale, d’une revanche des « outsiders » sur les « insiders », et dans le cas de
l’Inde et de la Chine, de l’accélération d’un long mouvement amorcé au lendemain de
la Seconde Guerre mondiale pour rééquilibrer les masses démographiques de la
planète avec ses richesses économiques.

En réalité, ce qui s’est joué dans cette crise, c’est un basculement du centre de
gravité économique de la planète qui met fin à deux siècles de domination
occidentale sur le monde. On assiste bel et bien à un comblement de cette « grande
divergence », selon l’expression de l’historien américain Kenneth Pomeranz apparue
à la faveur de la révolution industrielle entre l’Europe occidentale et le reste du
monde. Les signes de ce basculement sont multiples : des fonds souverains chinois
CIC et CITIC qui portent secours aux banques occidentales en difficulté, comme
CITIGROUP et UBS, au sommet des chefs d’État des BRIC à Ekaterinbourg en juin
2009 et Brasilia en juin 2010, en passant par les sommets du G20 à Washington,
Londres et à Pittsburgh qui consacrent l’émergence des nouvelles puissances
économiques non occidentales, en les associant de plein droit à la résolution des
grandes questions de gouvernance mondiale.

Il est loin en effet le temps où deux grandes puissances occidentales – l’une sur le
déclin, la Grande-Bretagne, et l’autre en pleine expansion, les États-Unis – pouvaient
décider à elles seules de l’avenir du monde, à l’issu de conciliabules secrets entre
hommes politiques, banquiers et haut fonctionnaire. Et même l’époque pas si
lointaine où ces décisions étaient prises d’un commun accord entre les membres
d’un club restreint de pays riches, le G7 et son pendant bancaire le G10, est
aujourd’hui révolue. L’émergence des BRIC symbolise par excellence ce
basculement du monde auquel prennent aussi part d’autres pays comme le Mexique,
l’Indonésie, l’Afrique du Sud et la Turquie, pour ne citer que les plus importants.

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Loin de limiter leur influence à l’économie, les BRIC se sont aussi imposés comme
des partenaires incontournables sur les grandes questions de sécurité internationale,
de la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU à la lutte contre la prolifération
nucléaire, en passant par la lutte contre le terrorisme international. La Russie, l’Inde
et la Chine sont des puissances nucléaires reconnues, avec dans le cas russe un
impressionnant arsenal nucléaire équivalent à celui des États-Unis. De plus, la
Russie et la Chine sont des membres permanents du Conseil de sécurité des
Nations unies, et l’Inde et le Brésil remplissent toutes les conditions nécessaires pour
rejoindre ce « directoire des grandes puissances » dont la structure n’a pratiquement
pas évolué en soixante ans.

Un grand projet de création d’une banque de développement des BRICS a été


proposé au sommet à New Delhi en 2012. Cet institut deviendrait le principal centre
d’aide financière et de développement des projets que les entrepreneurs des pays
des BRICS pourront réaliser d’un commun effort.

Le rapport des directeurs des banques de développement des cinq pays démontre
que la création d’un tel établissement est « possible et souhaitable ». Son principal
rôle sera de financer les projets de développement des infrastructures dans les pays
des BRICS et en dehors. La question du montant du capital initial a déjà été
abordée. Il sera d’au moins 50 milliards de dollars. Dans la majorité des cas, les
banques de développement sont des institutions des crédits d’État, c’est pour cela
que la plupart de ces projets sont financés sous garantie de l’État. En tout cas, ce
projet est encore à l’étude aujourd’hui et il est fort probable que les dirigeants des
BRICS approfondissent la question à Durban.

Pour toutes ces raisons, il était temps de construire le monde avec les BRIC. Certes,
ces derniers sont confrontés à de nombreux défis économiques, démographiques,
sociaux et politiques. Mais ces défis sont surmontables. De la finance à la
géopolitique en passant par l’énergie, l’environnement ou la culture, les BRIC
transforment le monde autant que le monde les transforme. Habitués à traiter le reste
de la planète avec une certaine condescendance, les Occidentaux commencent à
peine à mesurer l’incidence que cette mondialisation, dominée par les pays du Sud,
aura sur leur mode de vie et plus encore sur leur mode de pensée.

2. Positions et intérêts divergents des pays membres


a- Positions :

 Au niveau international :

Les BRICS n'ont pas de forte politique étrangère bien définie mais il y a certains
points commun, comme l'équilibre des relations internationales avec les États-
Unis ou encore la défense du concept de souveraineté nationale. La Russie,
la Chine et l'Inde ont toujours pratiqué une politique d'indépendance envers les États-

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Unis. La nouveauté dans le BRICS, c'est que le Brésil, lui aussi, a rejoint le « club »
des pays critiques envers la politique américaine. L'un des actes fondateurs de la
politique du BRICS est la non-reconnaissance du Kosovo. En effet, aucun des
membres n'a reconnu le Kosovo jusqu'à présent, alors que Washington pratique un
lobbying important pour la reconnaissance de l'ex-république.
Les BRICS se sont aussi opposés aux interventions armées en Libye et en Côte
d'Ivoire. Même si tous ne sont pas des membres actuels du Conseil de
sécurité (seules la Chine et la Russie y sont des membres permanents), ils se sont
abstenus lors du vote de la résolution sur la Libye.
Plus récemment les BRICS se sont dits opposés à toute livraison d'armes à
l'opposition armée au président syrien Bachar al-Assad.
De manière générale les BRICS plaident pour une refondation des organisations
internationales comme le Conseil de Sécurité de l'ONU et les organisations de
Bretton Woods (FMI, Banque mondiale) dans un sens qui reflète mieux l'émergence
des nouvelles puissances et le caractère multipolaire du monde au XXIe siècle.

 Au niveau économique :
Les BRICS veulent renforcer leur poids et mieux faire avancer leurs points de vue
dans les négociations économiques internationales notamment au Groupe des 20,
au FMI et à l'OMC. Lors du sommet du 14 avril en Chine, ils ont insisté sur la
nécessité de réformer le Système monétaire international, de réviser la composition
des Droits de tirage spéciaux.
Trois caractéristiques rassemblent les cinq pays qui constituent les BRICS : les
ressources stratégiques, l’atout continental et le modèle de développement. D’une
part, ces pays disposent d’innombrables richesses et affichent des taux de
croissance soutenus. La Chine avec ses exportations de produits manufacturés, le
Brésil avec son agriculture, l’Inde avec ses jeunes ingénieurs, la Russie avec son
gaz. D’autre part, ils disposent de l’atout continental : quand ils lancent un produit, la
dimension du marché intérieur est telle qu’ils atteignent les normes de la
compétitivité internationale dès l’échelon national. Enfin, leur modèle de
développement est complexe : riches et pauvres à la fois, centralisés et
décentralisés, nationalistes et internationalistes, planificateurs et opportunistes, les
BRICS ont un pied dans chaque monde..

b-Intérêts parfois divergents :


Si le China Daily insiste sur l'importance que ces pays peuvent avoir pour bâtir « un
ordre politique et économique international plus juste et raisonnable »19, il existe
malgré tout des intérêts divergents entre ces pays. C'est ainsi que la Chine refuse de
soutenir le Brésil dans sa revendication en vue d'obtenir un siège permanent
au Conseil de sécurité de l'ONU. Par ailleurs, la Chine dont le PIB est supérieur à
celui des autres pays réunis, a tendance à vouloir montrer sa suprématie. Ses
partenaires aimeraient qu'elle s'ouvre plus à leurs produits manufacturés et qu'elle ne
se contente pas d'importer des matières premières. De même, ils apprécieraient une

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hausse du cours du yuan19. Concernant les relations entre l'Inde et la Chine, elles
sont marquées encore par la défaite indienne de 1962. Pour Yashwant Sinha, ancien
ministre indien des finances (1998-2002) et des affaires étrangères (2002-
2004) « pour que la paix s'installe entre nos deux pays, il faudrait que l'Inde devienne
concurrentielle sur le plan économique et militaire et que la Chine devienne
une démocratie. »
Cependant, ces affinités restent relativement marginales par rapport aux dissensions
qui tiraillent cet ensemble. Certains régimes sont autoritaires, d’autres
démocratiques. Entre eux dominent des arrière-pensées. Le président sud-africain
Jacob Zuma soupçonnait ainsi Pékin d’abus de position dominante vis-à-vis de son
pays, avant de se raviser à la veille de la tenue d’un sommet des BRICS dans sa
capitale. Même méfiance, entre la Chine et la Russie. Le voyage du nouvel homme
fort chinois Xi Jinping à Moscou, début 2013, n’a permis de s’entendre ni sur les prix
de l’approvisionnement chinois en pétrole russe ni sur l’achat par Pékin de quatre
sous-marins du type Amur. Si leur alliance semble solide sur le papier, le club peine
à contourner ses divergences et à obtenir des résultats concrets.

3. Faiblesses des superpuissances et le Nouvel ordre mondial


La montée en puissances des pays émergents augure d'un monde de plus en plus
multipolaire. Leur intégration dans la mondialisation en fait des acteurs
incontournables et construit un nouvel ordre mondial. Pour les pays industrialisés, qui
ont toujours cherché à imposer leurs conceptions de la démocratie et des droits de
l'homme ou leurs règles du jeu économique, l'enjeu est de taille. Les pays émergents
ébranlent la vision du modèle de développement, selon laquelle toute réforme
économique d'envergure doit reposer sur des institutions politiques et juridiques de
type occidental. Le nouveau contexte mondial se caractérise par des situations plus
complexes que par le passé. Dans ces conditions, à l'évidence, es puissances sont
confrontées au problème de penser une nouvelle stratégie intégrale sans avoir déjà
réellement identifié leur nouvel adversaire et sans courir le risque de provoquer les
autres puissances du globe. Afin de rééquilibrer le système, les puissantes
émergentes, Inde, Japon, Chine…sont en effet de plus en plus tentées de se
retrouver en position de porte à faux vis-à-vis des Etats Unis et grandes puissances
mondiales. Leur objectif est de créer un monde multipolaire qui affaiblirait du même
coup la puissance américaine. Laquelle selon de nombreux chercheurs ne constitue
en conséquence qu'un intermède stratégique, bientôt dépassé. Aussi la question
n'est elle pas de savoir si d'autres puissances chercheront rétablir un équilibre, mais
plutôt quand elles y parviendront. L'ordre mondial actuel est multipolaire mais
déséquilibré, du fait de la déconnexion entre la géopolitique et la géoéconomie du
monde. Guihon de Albuquerque avait affublé à cette déconnexion l'étiquette
d'hégémonie dissociée: les géants économiques sont des nains politiques et la
puissance politique n'arrive guère à payer ses propres guerres. Les experts et
analystes en tout genre président que le monde de demain sera dominé par les
quatre grands pays émergents, ceux du BRIC? (Brésil, Russie, Inde, Chine),

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actuellement appelé BRICS, avec l'adhésion de l'Afrique du Sud. Seule la date de


passation de pouvoir entre l'ancien monde économique et le nouveau demeure
aléatoire mais pas la réalité du passage de témoin. Pourtant, au delà du fait que le
monde occidental ( Etats-Unis, Europe et Canada) possède une forte capacité de
résilience en la matière, les quatre grands en gestation ont aussi leurs faiblesses et
parfois d'importantes qui pourraient se retourner contre eux avant qu'ils atteignent les
sommets qu'ils convoitent. La chine, la plus forte de la bande, est assise sur une
poudrière sociale et il serait également malvenu d'oublier les centaines de millions de
ruraux pauvres, une faiblesse chronique de la demande intérieure, la pollution
endémique et la rigidité d'un parti communiste qui s'arc-boute sur son pouvoir au lieu
de s'ouvrir progressivement. L'Inde, dont certains estiment que son régime
démocratique lui donne un avantage économe par rapport à la Chine, demeure
néanmoins un pays encore largement sous-développé si l'on pense que l'on y trouve
le plus grand nombre d'enfants malnutris au monde, si l'on se rappelle que 90% de la
population est rurale -malgré des statistiques officielles différentes mais qui
englobent dans les citadins tous les habitants des petites localités rurales...), sil'on
s'aperçoit que le tissu économique ne peut trouver du financement qu'à l'extérieur du
pays, si l'on n'oublie pas que la majorité du territoire ne bénéficie pas de l'électricité
toute la journée et que sur la nouvelle terre des technologies de l'information et du
back office mondiale, seul 1% de la population est raccordée à un réseau internet
haut débit. La Russie, elle, a des matières premières à profusion mais elle n'a que
ça. On le voit bien quand les prix de celles-ci s'effondrent. C'est alors toute
l'économie qui est touchée et les autorités se reposent sur cette manne providentielle
et tardent à développer le tissue économique du pays. Sans oublier la démographie
qui s'effondre, des institutions financières sinistrées et un régime qui louvoie entre
entrer dans le XXI siècle ou retourner au début XX siècle. Reste le Brésil qui devient,
ces derniers temps, le chouchou de certains pour etre la vraie grande puissance de
demain. Mais, outre le retard qu'il doit encore combler vis-à-vis de la Chine, par
exemple, au niveau de son PIB, le Brésil est également très dépendant de ses
matières premières et compte une population pauvre très nombreuse. Reste que sa
démocratie vivante, son environnement économique et ses capacités de
développement sont des atouts. Mais, l'instar des autres pays du BRIC, il doit encore
démontrer que ses faiblesses ne sont rien face à ses potentialités. Reste qu'il serait
étonnant si un des pays de ce club ne soit pas dans les prochaines décennies la
première puissance économique ondiale, voire, à plus brève échéance, la deuxième
derrière les Etats-Unis (la Chine est bien actuellement entre la deuxième et la
quatrième place selon les différents calculs mais ramené au revenu annuel par
habitant, elle est encore très loin des pays occidentaux et du Japon). Mais, pour ce
qui est de cette dernière prédiction, il serait présomptueux de donner une date. La
vie est trop imprévue pour dire si cela se passera demain, après demain ou un peu
plus tard.

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Conclusion
Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) ne suffisent plus à pallier
l'atonie de l'économie occidentale. Leur croissance, même si elle fait encore rêver en
Europe, n'est tout simplement plus ce qu'elle était. De la même manière, en termes
géopolitiques, on ne peut compter sur eux pour se substituer, ne serait-ce que
partiellement, à un Occident affaibli. La puissance économique ne se traduit pas
automatiquement en puissance politique et en influence stratégique. Il y faut un
minimum d'unité et de volonté.
Les BRICS - on parlait initialement de BRIC sans le S de l'Afrique du Sud -acronyme
créé en 2001 par un économiste de Goldman Sachs Jim O'Neil pour désigner la
montée en puissance des « émergents » non occidentaux, sont devenus une réalité
économique incontournable. Ils représentent aujourd'hui cinq fois la France et
constitueront demain un tiers de la richesse mondiale. Mais, sur le plan géopolitique,
leurs diversités fondamentales, tout comme l'opposition de leurs intérêts, rendent
leur existence beaucoup plus problématique. Si les BRICS peuvent dans près de 90
% des cas voter de la même manière aux Nation unies, ils ne sont pas prêts à
constituer un bloc, tout comme ils ne sont pas capables ou désireux de se doter d'un
secrétariat général et des instruments nécessaires à une existence institutionnelle
formalisée.
L'obstacle le plus important à l'existence politique des BRICS est sans doute le statut
spécial de la Chine en leur sein. Il y a vraiment la Chine et les autres, au point où l'on
peut légitimement se demander si Beijing n'utilise pas parfois les BRICS pour
avancer « masquée » sur la scène internationale quand cela lui convient. Alors
même que la Chine n'hésite pas à inquiéter ses partenaires et rivaux quand ses
intérêts nationaux vitaux lui paraissent être mis en question.
Sur les seuls plans économiques et militaires, la Chine représente par exemple trois
fois l'Inde, l'autre géant du continent asiatique. Sur un plan stratégique aussi, tout
oppose la Chine qui dispose d'une « géographie idéale » et d'une démographie qui -
en dépit de sa chute annoncée -demeure prolifique et la Russie qui se trouve dans
une situation totalement opposée. Il en est de même en termes de statut. Pour
Moscou, redevenir via les BRICS un acteur au sein d'un monde multipolaire est une
compensation qui cache mal les frustrations d'un pays qui était au temps de l'URSS
un des deux pôles d'un monde bipolaire. Pour l'Inde et le Brésil, les BRICS sont par
contre la reconnaissance de leur nouvelle réussite. L'Afrique du Sud est quant à elle
bien consciente que sa présence dans cet aréopage est encore contestée et que, à
travers elle, c'est le continent africain dans son ensemble qui est reconnu, un
continent qui sera passé en l'espace d'un siècle de 1950 à 2050 de 180 millions à
près de 2 milliards d'habitants.

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Au-delà du poids spécifique de la Chine, il est facile d'additionner les divergences qui
peuvent exister au sein des BRICS. Ainsi, sur la composition des membres
permanents du Conseil de sécurité, ceux qui en font partie comme la Russie et la
Chine ne souhaitent pas le voir élargir à d'autres comme le Brésil, l'Inde ou l'Afrique
du Sud. De plus, l'élargissement en cours de ce club des émergents économiques
qui devrait inclure demain des pays aussi divers que l'Indonésie ou la Turquie, sans
parler du Mexique ou de la Corée du Sud et un jour sans doute les Philippines, sinon
le Vietnam, ne fera que renforcer les difficultés de ce nouvel ensemble à constituer
un bloc cohérent. De même que l'Union européenne fonctionne plus difficilement à
27 qu'à 15, les BRICS de demain s'organiseront plus mal encore à 10 qu'à 5.
Le monde occidental a certainement contribué à créer les BRICS en les nommant et
ces derniers comprennent sans doute mieux les réalités de l'interdépendance que
nous-mêmes. Il existe de plus entre eux une diplomatie transrégionale encore trop
négligée par les puissances occidentales. Ainsi les relations entre la Chine et le
Brésil ont-elles joué un rôle décisif dans le processus de construction de la
souveraineté brésilienne.
Mais le monde est aujourd'hui en quête d'un principe d'ordre. Il a été bipolaire au
temps de la guerre froide, brièvement unipolaire derrière l'Amérique de
l'effondrement de l'URSS à celui des tours de Manhattan. Aujourd'hui, il n'existe ni G
zéro, ni G2, ni G3, ni G20, rien qu'une multipolarité inégale et dysfonctionnelle... et
c'est bien là le problème.

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Webographie :

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http://www.scienceshumaines.com/

http://africaboyebi.com/

http://carlosmilani.files.wordpress.com/

http://www.challenges.fr/

http://www.populationdata.net/index2.php?option=pays&pid=43&nom=chine

http://www.oecd.org/fr/eco/etudes/chine-2013.htm

http://www.lesechos.fr/10/09/2012/LesEchos/21266-053-ECH_la-chine--les-brics-et-l-ordre-
mondial.htm

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