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PRÉFACE
CHRISTOPHE COLOMB
II
COL01\lSATION FRANÇAISE
III
NEW-YORK ET NEW-JERSEY
MASSACHUSETTS
LE CONNECTICUT
LA PENSYLVANIE
Elle doit son nom à ·William Penn, une des plus belles fi-
gures dont s'honore l'histoire. Fils et héritier d'un ami-
ral considéré comme l'un des chefs les plus distingués
de la marine britannique, il renonça à la carrière des
honneurs pour se consacrer exclusivement à la propa-
g-ation de la foi chrétienne, dans le rang des humbles
dont était recrutée, en grande partie, la secte des Qua-
kers, nommée la « Société des amis.» Cherchant un asile
à ses frères en religion condamnés à toute sorte cie vexa-
tions et de persécutions, il profita, en 1675, des embarras
d'ul1 certain Edward Byllinge, qui avait acheté les inté-
rêts cie Lord Berkeley, à New Jersey, pour les acquérir
au bénéfice des Quakers. En 1676, un gouvernement
y fut constitué, suivant la volonté du peuple, garantis-
sant aux habitants la protection et l'égalité, dans tous
leurs droits et privilèges tant religieux que politiques.
Les Uuakers anglais y vinrent, en foule. Penn qui avait
hérité d'une créance de seize mille livres que son père
avait contre le gouvernement anglais, proposa rie l'échan-
ger contre une concession de territoire ell Amérique: sa
proposition fui acceptée. grâce il la sollicitude des lords
North. Halifax. Sunderland et du duc cl 'York, qui
étaient de ses amis. Cette concession lui fut octroyée en
1681. Elle s'étendit au territoire placé à l'ouest de la
58 M. Roosevelt, Président des États:Unis,
INDÉPENDANCE AMÉRICAINE
CAUSES DE LA RÉVOLUTION
L.\ RJ~VOr.OTlON
DJ'CL.\R.\TION DE L'rl\'DI~PENO.\NCE
* * *
Le 4 mars 1797, s'inaugura la présidence de John
Adams, qui conserva le cabinet laissé par SOI1 prédécesseurJ
rien n'étant changé dans la politique générale du gou-
vernement.
Un fait à noter. Les anti-fédéralistes, les réPublicains
de ce temps-là, avaient un faible tout particulier pour la
France. Ils ne perdirent jamais le souvenir reconnais-
sant des services rendus à la cause américaine par la ma-
rine et l'armée françaises, par l'héroïque et généreux dé-
vouement de Lafayette, qui partage avec Washington la
gloire du siège et des assauts de Yorktown, de la capture
de lord Cornwallis! Peut-être la principale cause de dis-
sentiment entre Jefferson et le premier président des
États-Unis fut-elle la politique prévoyante, mais appa-
remment égoïste, sinon ingrate, du grand patriote de
Mount Vernon, à l'égard de cette noble France dont
l'alliance avait été si propice au sort de son pays.
L'administration de John Adams, héritant de la poli-
124 il!. R()()sc'<'clt, Présidellt dcs J2t!ts-UJ/is,
* :;:
Le pouvuir avait passé du parti fi-déraliste au parti
anti-fédéraliste, (lui sc réclamait plutôt de la dénomina-
tion dl' répllblicain Olt d(~lIIucratc. ~()US avons vu que la
différence caractéristique existant entre les « fédéra-
listes» ou (t whigs ») et les" répuhlicains » uu « démocra-
tes» de CI: temps-là, c'est que les premiers tenaient pour le
systèn](~ d'un gOllvernell\cl1t fort et dl' grallde initiative,
tandis que les seconds professaient, au contraire, que J'ad-
ministration el'lItrale dcvait s'ingérer IL' moins possible
dans les affaires susceptibles d'être réglées par les États
ou les particuliers, en se rellfermallt dans le cercle des
attributions reCOllllllCS par la lettre dl' la Constitution.
Dans les controverses de l'époque cette dernière doctrine
prenait le nom de « strict constructiol1.))
Toutefois Jefferson, arrivé au pouvoir, Ile le céda au-
cunement. ;J son prl;decl'SSl'll r, en initiatives gouverne-
lllentales. « Il était dénonCl' par les fédéralistes avec Ulle
vive amertUllle, dit :\orthrop, comllle lIll jacobin et lIll
ennemi de tout gouvernement organisé. fi avait incon-
testablement foi ùans la plus grande liberté possible; mais
il était, en même temps, profondément versé dans la
126 M. Roosevelt, Président des Étclts-Unis,
* * *
132 M. Roosc'l'clt, Présid(,J/1 dcs État.-Unis,
* * *
.et la RéPublique d' Haïti 133
* * *
Les administrations de Polk, cie Zacharie Taylor et
NIillard Fillmore ne nous arrêteront guère. L'admission
du Texas et de rOrégon clans le giron des États-Unis,
la conquête suivie de l'acquisition de la Californie, dont
les mines cI'or ont eu une si sérieuse influence sur le déve-
loppemC'nt économique de la grande République, la guerre
clu Mexique dont la portée morale a été encore beau-
coup plus grande que la portée militaire, en montrant aux
pays de l'Amérique latine quels puissants et dangereux
I..j.O M. ROOSC"l'clt et la République INlHaïti
parti qui s'était dressé C\1 faee d'ClIX, avec une ferme dé-
tennination de combattre l'esclavage et cie l'exclure des
États-l'His, ramassa l'ancienne appellation de « républi-
cains Il et st' l'appropria avec bonheur. 11 t'ut pour pro-
gramme de combattre ouvertement l'extension de l'es-
cl::r'C''o,'2 et soutint a~l'~ C ..:t:lit i la foiE. le droIt et le devDl!'
rl~lCong:-,:::, ...:-:: r;:'.:;:::t~:' ;:c~ ':C:1b!{'3 restes rIe la baroa-
rie: 13. polygamie et l' esc!a vage.
I41
142 M. Roosevelt, Président des Éta~-Unis,
DE LINCOLN À McKINLEY
against Hayti, because she thought proper ta refuse liS the Môle
St. Nicholas is neither reasonahk nor creditable. There was
no insult or broken faith in th~ case. Haïti had the same right
Lo refuse that we had lo ask, and thrre was no insn1t in the ask-
;ng nor in the refusaI." (Applause). (Lectnre on Haïti, at the
vVorld's Fair of Chicago, 2c1 of ]anuary 1893 by F. Douglass.
late minister of lI. S. ta Haïti.
156 J.1II. ROOSf'iX{t. Présidcl/t des État'-Unis.
connu dans son milieu cOlllme UI1 Nègre, mais qui était si blanc
que même un expert aurait une rude tâche pour le classer comme
un nOIr. Cet homme lisait, daus la partie du train mise à part
pour les voyageurs de couleur. Lorsque le conducteur du train
fut à sa portée. il laissa \'oir immédiatement sa perplexité. Si
l'homme était un nègre, le conducteur n'avait nul besoin de
l'envoyer dans la voiture des blancs; en même temps s'il était
1I1l blanc, le conducteur ne voulait pas lui faire l'insulte de lui
demander s'il était un nègre. L'agent le regarda attentivement,
examinant sa chevelure, ses yeux, 5011 nez et ses mains, mais
1 ct la Répllùliquc d'Haïti
libre, s'il n'apprécie dans son cœur les qualités qui rendent
le président actuel des États-Unis remarquable parmi les
h0111mes de son temps, comme un type de noble virilité.
Advienne que pourra, id, aùvienue que pourra, en no-
vl'll1bre, mais que Dieu nous accorde (lue ces qualités de
1Jrave ct loyale virilité soient en liol1neur ùans toute
l'Amérique, qu'eUes soiellt tenues comme un exemple
dans le foyer familial même, et Cjue la jeunesse des géné-
rations à venir grandisse jusqu'à sentir qu'il faut préfé-
rer à la richesse, aux fonctions ou au pouvoir l'honnêteté,
la pureté et le courage de Théodore Roosevelt.»
C'était peut-être pour la première fois qu'en recom-
mandant un candidat présidentiel, on en faisait ainsi le
modèle non seulement de l'hol11me public, mais de l'hom-
me social en général. Aussi est-ce avec raison que le
même délég-ué à la Convention de Chicago, dont nous
a vons cité pllls haut les paroles, a posé cette affirmation:
« Depuis Lincoln. aUCllne personnalité aussi puissante ne
diaire du général Porter, ambassadeur des États-Unis à Paris,
'lui Ille transmit ses remerciements. Le jeune Roose\'(~lt r<,('ou-
vrit heureusement Ulle pleine sal1t~.
'Tflc ,-Jl1lCricall MUIl/My He1 l it"w of Re1I ÎC'Ws, ]uly, 1<)04.
204 M. Roosc'L'elf, PrésidCllt des Éta/fj-Unis,
LA RÉVOLUTION FRANÇAISE
ali-Prince, 1847).
ct /a RépubliquC' d'Haïti
Tu rcgere . . . . .
LES GOUVERNEMENTS HAÏTIENS
DESSALINES
ALEX.'\NDRE PÉTION
HENHY CI-IRISTOl'IIE
p. 371.
ct la République d' Haïti 3 JI
pp. 339-34°·
328 M. Roose'uclt, Président des États-UHis,
la ljL1e~li()n
condanl11a ks notaires. Les amis du raus~
~ain:, circonvinrent le président: 01/ Ile pOIl'cmi!, s'é-
criaient-ils, condmllllt'r cl/a r/lClîllc //11 11011111/(' appartellallt
1/ la suciéh; . .. » Le président s'entremit; et l'affaire fut
llIl'née de façon que le jugl'l1lenl fflt annl1ll~ par le tribu-
nal cie Cassation, le prévenu acquitté et réintégn~ dans
ses fonctions. 1
Se mettant au rlessus de la loi, croit-on qu'il respectât
davantage le législateur? Certainement non. Pour ache-
ver la démoralisation du pays, il avilissait, plus qu'aucun
autre chef d'État haïtien, le pouvoir législalif, dont il
Iraila les mcmhrcs conllllc'les valets dl' sa politique. Dar-
iuur, CIni était un rléputé noir très éclairé, pour l'époque,
ct qui l'ut le courage tle présenter à la Chambre une do-
léance en favel11' des masses, fnt, malgré son mandat lé-
gislatif, arrêté, jugé par un conseil militaire et fusillé! La
Chambre des Représentants, composée en majeure partie
des amis de Boyer, ... approuva. Les députés Hérard
DUl11esle et David St-Preux, voulant faire de l'opposition
contre Boyer, ont été inconstitutionnellement expulsés de
la Chambre dont ils faisaient partie. Le sénateur Pierre
André, étant accusé par Boyer d'être l'autenr de lettres
anonymes dont l'histoire ignore la tenel11', mais qui ne
tenclraient (1 à rien moins qu'à bouleverser l'État,» le Sé-
nat de la République expulsa de son sein le membre in-
cri1lliné, au mépris de la Constitution et de sa propre
dignité~ Quinze Illois plus tard, le même Pierre André,
p. 337·
et la. RéPublique d'HaUi 339
plus convenable à l'amélioration ùe son état matériel.
mais il fut en outre assujetti à un service militaire dont
la durée n'était réglée que par le bon plaisir présidentiel.
Après l'unification gouvernementale de l'île et la recon-
naissance de son indépendance par la France, Haïti fut,
en réalité, hors de toute crainte de guerre. Pourtant le
président Doyer maintint le caclre de l'armée aussi large
que clurant les périodes les plus belliqueuses cie notre
histoire. Sur une population qu'on évaluait à sept ou
huit cent mille habitants, il y avait 45,000 hommes as-
treints au service militaire, soit beaucoup plus clu tiers
ùes adultes mâles, en s'appuyant sur les probabilités ra-
tionnelles de la démographie. Il est vrai que cet effectif
fut rarement présent sous le drapeau. Lorsque l'orga-
nisation de la police et de la gendarmerie est défectueuse,
on ne peut jamais compter sur l'exactitude des soldats à
se présenter au service. C'est égal; il suffit qu'un cam-
pagnard soit enrôlé pour que son travail souffre cI'inter-
ruptions fréquentes. l'empêchant d'entreprendre toute
culture réclamant un soin constant et régulier. Boyer
disait, dans ses circulaires, que « le recrutement ne doit
porter que sur les jeunes gens non attachés à la culture.»
Mais comme le service militaire a toujours pesé sur les
campagnards, l'arithmétique politique, en comparant le
chiffre de la population avec celui de l'armée, démontre
qu'on ne pouvait guère exempter les travailleurs agricoles
du poids de l'impôt du sang. En réalité, le président
Boyer fut le véritable créateur du régime militaire dont
la plaie inguérissable empoisonne encore notre orga-
340 M. Roosevelt, Présidel/t des États-Ullis,
SOULOUQUE
fixe que l'on devait. coùte que coùte, faire rentrer le ter-
ritoire dominicain sous la domination haïtienne. A vrai
dire, les hommes politiques d'alors, sam désirer un
triomphe qui consoliderait le pouvoir d\1I1 despote, dont
ils ne tenaient pas la bride, croyaient généralement à la
nécessité de rétablir les choses sur le pied de 1843. Ils ne
comprenaient pas que les Dominicains, ne parlant pas (a
même langue (lue l'Haïtien, ayant la prétention d'appar-
tenir Ù une race supérieure, n'avaient accepté l'unification
de leur sort à celui de la nation haïtienne que clans un
accès de découragement, lorsqu'ils se jetèrent dans les
bras <\c Boyer, cn [822. Ils ne saisissaient pas que, ce
lien UllC' fois rompu par l'arbitraire et les maladresses
de Dover et de Rivière, il n'y avait aucune chancc de le
renouer. D'ailleurs, il n'y aurait que désavantage pour
Haïti d'avoir à faire marcher les Dominicains dans son
giron national. Non seulement leur assimilation exige-
rait une sollicitude qui paralyserait sérieusement l'évo-
364 M. Roosevelt, Présidmt des États-Vllis,
F.\BRE GEFFH.\IW
1 Sir Spencer St. John: Hayti or ff,,' R/o,.k ReplI/,li... (1. 177·
374 :\1. Roosc·l'elf. PrésidCll1 des Hfafs-Ullis.
S.\LN.\VE
sai res irréductibles l' éta ien t. Quand tout semblait dit,
clans cette région, contre le terrible président. un de ses
390 1\11. Roosevelt. Présideut des États-Unis,
N TSSAGE-SAGET
Salna ve disparu. il y cut une assez grande tension
entre les éléments révolutionnaires coalisés contre lui.
li existait effectivement trois pouvoirs distincts. Dans
le Sud sc trouvait le général ),'fichc\ Domingue, qui prit
j Byron. Till' Giaour, 1/,
392 Ai. Roosc'velt, Président des États-Unis,
.M ICHEL DO.\IINGUE
LIVRES LlI'IlES
Café ........ , . , .. 88,964,6r 1 Écorces d'oranges .. r42,194
Cacao ............ 5,124,200 Cire . ............. 233 .• 540
Campêche ........ 153,282,94° Crains de coton ... 31,312
Coton . ,- ......... 3,017,895 Pites .' . . . . . . . . . . . 35.567
Acajou ........... 3 1 ,27° Cornes " ,- ........ 2,527
Écailles . - ........ 664 Cèdre . ........... 1.476,750
Bois et racines. _.. 1.3 10,65° Rois de gaïac .... . 4.765,992
Peaux de chèvres. 283,686 GOlllme de gaïac .. 29,935
Cuirs de bœufs ... 228,506 Bayahondl' .. . . . . . . 2,000
CORRESPONDANCE
PORT-.\U-PRINCE, ::lI avril 1891.
MONSIEUR LE îvlINI5TRE,
NOLIS référant à notre l'nlr('vuc avec \'OUS, cc malin, entrevue
dnrant laquelle nous eùl11e;; l'occasion de vous donner avis ct
communication d'un doculllent signé par le Président des États-
Uni" ct nous ill\'cstissant Ul' pleins pOll\'Clirs de conférer avec toutes
personnes revÉ'tlles de la même autorité par Haïti pour faire une
convention entre les dcux Gouverncments, nOLIs avons l'honneur
de vous envoyer, ci-inclus, l111e copie officielle dudit document.
Veuillez agréer, Monsicnr le Ministre, l'assurance de notre très
ha ute considération.
Signé: FREJ). DOUGLASS, BANCROFT GHERARDI.
Honorable A. FIRMIN,
Secrétaire d'État des Afiaircs Étrangères,
Port-au- Prince.
DOClHdENT
BENJAMIN I-LulRISON, Président des États-Unis d'Amérique:
A tOitS ceux à qui ces prhelltes par7/iclldrollt, SALUT!
J'investis, par ces présentes, Fredcrick Douglass, ministre rési-
dent et consul général des États-Uni, d'Amérique en Haïti, ct
Bancroft Gherardi, contre-amiral dans la marine des États-Unis,
du plein pouvoir de conférer avec telles personnes qui peuvent
être autorisées de la part d'Haïti et de conclure, sauf l'avis et la
sanction du Sénat des États-Unis, une convention pour assurer
aux États-Unis l'usage du NIôle St-Nicolas eomme station navale.
En foi de quoi, j'ai ordonné que le sceau des États-Unis y soit
apposé.
Donné sous notre seing ct notre sceau, dans la ville de \oVashing-
497
498 M. Roosc'uclt, Présidcllt des Etats-Unis,
RÉPONSE
PORT-Ali-PRINCE, le 22 avril 1891.
MESSIEURS LES PLÉNIPOTENTIAIRES.
J'ai l'honneur d'accuser réception à Vos Excellences de votre
dépêche du 21 de ce mois, par laquelle VOLIS avez bien voulu
m'adresser une copie officielle du document signé par Son Ex-
ccllence le Président des États-Unis et vous investissant de pleins
pouvoirs pOUl' conférer avec toutes personl1es revêtues des mêmes
pouvoirs, par Haïti, afin de négocier une convention cntre les
deux Gouvernements.
En examinant ce document, et me référant à l'enlrevue qUl'
j'eus l'honneur d'avoir avec Vos Excellences le jour même de
la réception de votre dépêche, je dois inférer que vos pleins
pouvoirs se rapportent à la demande faite le 7 février dernier,
au Gouvernement d'Haïti par l'honorable amiral Gherardi, en
qualité de commissaire spécial des États-Unis, d'exprimer son
consentement d'accorder au Glluvernement de l'Union Améri-
caine l'affermage du Môle St-Nicolas, afin d'y établir une station
de charbon pour les navires de la Marine des États-Unis.
En effet, par sa letlre dl1 10 février dernie!·. ce département
;lvait exprimé il l'honorable amiral le désir du Gouvernement
d'Haïti d'avoir, préalablemenl à toute délihératiun: JO les détails
ou conditions cie l'affermage désiré; 2 0 copie de~ pleins pouvoirs
qui lui auraient été conférés par Son Excellence le Président des
États- Unis, ct dont l'original serait prés(,llt(\ - s'il y a lieu,-
au moment de la signature du bail à ferme, qui fait l'objet de
sa dl'mande. L'honorable amiral m'a fait l'honneur de Ille four-
nir, par sa lettre du 12 février, tous les détails Msirables, en me
laissant une copie certifiée des instructions qu'il avait reçues du
département d'État de \Vashington, ct après une entrevue que
110llS eÎlmes le même jour, il a été convenu qu'il écrirait à son
et la RéPublique d'Haïti 499
Gouvernement pour avoir les pleins pouvoirs, C'est donc ce
docl1lnent que vous a vez reçu en commun et qui m'a été COlll-
lIluniqué, de sorte que le Gouvernement d'Haïti est mis à même
de répondre, en toute règle, à Vos Excellences,
COlllme j'ai eu l'honneur de le dire à Vos Excellences, dans
notre entrevue d'hier, dl~s que je sus l'arrivée en cette rade d'une
nouvelle escadre de la J\'.farine américaine, et que j'eus appris
que des pleins pom'oirs VOI1S étaient expédiés, je fis une dépêcbe
très circonstanciée au Président d'Haïti et au Conseil des Sccré-
taires d'État, en tournée dans le département du Sud, Le Pré-
sident d'Haïti et mes collègues, réunis en conseil des Secrétaires
d'État, m'ont ordonné de vous répondre comme il suit:
« Après avoir bien considéré les conditions dans lesquelles le
Gou\'ernelllent des États-Unis désire obtenir l'affermage du
Môle St-Nicolas pour y établir une station navale, ils n'auraient
peut-être point d'objection à y faire si vos instructions ne con-
tenaient pas la clause suivante:
« En vue de la préservation ct de l'affermissement des re-
lations (des deux pays), le Président désire que, aussi long-
temps que les États-Unis peuvent être les fermiers du Môle
St-Nicolas, - s'il 'loit être affermé, -le Gouvernement
d'Haïti n'afferme aucun port ou autre portion de son terri-
toire, ni n'en dispose autrement, n'y accordant aucun privilège
spécial ou droits d'usage, à aucun autre Pouvoir, État ou
Gouvernement.»
L'acceptation cie votre demande avec une telle clause serait,
aux yeux du Gouvernement d'Ji aïti. un outrage à la souveraineté
nationale cie la République et une violation flagrante de l'article
r or de notre Constitution; car, l'n renonçant aLl droit de disposer
de son territoire, il en aurait consenti l'aliénation tacite.
Dans sa lettre du 12 février dernier, J'hollorable amiral Ghc-
rardi a cité la France, le Brésil., l'Espagne, le Pérou, le Mexique,
Hawaï, le Portugal, l'Italie, le Japon ct d'autres nations qui ont
accordé, LIll moment ou J'autre, des stations de charbon à la
Marine des États-Unis, Le Gouvernement d'Haïti n'est pas
moins bien disposé envers l'Union Américaine que ces diverses
nations, maIs il se trouve lié par notre droit public intérieur qu'il
ne peut violer sans rendre caduc tou't engagement. pris dans de
telles conditions.
Ces Wl1sidératiol1s sont d'une importance telle que Vos Ex-
500 1\11. Roosc'i.'clt, PrésidCllt dcs États-Unis,
PRÉFACE III
CHRISTOPHE COLOMB
COLONISATION DE L'AMÉRIQUE 1 .1-