Vous êtes sur la page 1sur 20

26/10/2020

COURS
de Fertilité des sols &
Nutrition des plantes
Msc, Ir. Kouassi Hervé BROU
Enseignant Chercheur INP-HB

asdhkouassi@gmail.com
Kouassi.brou@inphb.ci
1

Cél: 00225 58 64 12 25 (CIV)

© Oct 2020

FERTILISATION ET
GESTION DE LA FERTILITE
DES SOLS

Introduction
La notion de fertilité des sols est souvent très confuse
dans l’esprit des praticiens qui ne font aucune différence
entre fertilité, productivité ou rendement. Ces termes
sont employés indifféremment alors qu’ils renferment
des concepts très différents.

Exemple : un sol fertile peut ne pas être productif. C’est


pourquoi il faut noter au début de ce cours ce que nous
entendons par fertilité.

1
26/10/2020

FERTILITE ET SOL
La fertilité ne doit faire intervenir que les propriétés
intrinsèques du sol sans tenir compte des conditions
écologiques extérieurs ou des techniques culturales
intervenant sur le matériel végétal ou sur le milieu
environnant (ombrage, date de semi, lutte
phytosanitaire).
Il suffit parfois que ces facteurs extérieurs soit
défectueux pour que la croissance des végétaux soit
médiocre ou bien nulle sans que la fertilité du sol soit
mise en cause.

FERTILITE ET RECOLTE

La notion de fertilité renferme l’idée de ‟profit pour l’hommeˮ. Ce


n’est pas la quantité de matières sèches produite qui est
importante mais la quantité de matière produite pour l’homme.
FERTILITE NATURELLE OU ACQUISE

La fertilité n’est pas une notion statique. Tout d’abord parce qu’elle concerne un
milieu biologique, le sol et d’autres part des interventions humaines.

La fertilité naturelle sera celle d’un sol en équilibre biologique avec le milieu
naturel environnant : sol vierge ou sol de jachère très ancienne.

La fertilité acquise sera celle des sols anthropiques ; c’est la fertilité naturelle
modifiée dans le sens de la dégradation ou de l’amélioration, par l’homme.

DEFINITION DE LA FERTILITE
La fertilité d’un sol est son aptitude naturelle ou acquise à fournir
des récoltes plus ou moins abondantes et régulières d’une ou de
plusieurs espèces végétales déterminées. Les conditions
extrinsèques au sol étant supposés favorables.

FERTILITE ET PRODUCTIVITE

La notion de productivité est très différente de la précédente dans le


sens qu’elle fait intervenir le sol mais également, tous les autres
facteurs et en particulier le climat et les techniques culturales.

(Les sols désertiques sont très fertile mais peu productif du fait de la
pluviométrie. Par contre les sols tropicaux sont peu fertiles mais très
productifs)

2
26/10/2020

CHAP 1 : FACTEURS ET APPRECIATION DE


LA FERTILITE NATURELLE

I. FACTEURS DE FERTILITE
Il existe 4grands groupes de facteurs de fertilité :
-les facteurs physiques (profondeur du sol/
texture/structure)
-les facteurs physico-chimiques (PH)
-les facteurs chimiques (les éléments chimiques)
-les facteurs biochimiques (Matière organique, faune)

1. Facteurs physiques
a. Profondeur du sol
On peut déterminer la profondeur d’un sol de manière directe par
l’ouverture d’une fosse à l’aide d’un sondage de la tarière. On
peut également la déterminer à l’aide d’une sonde à résistivité.
-une action mécanique directe sur la pénétration des racines (sur
la proportion des éléments grossiers de 60%)
-diminution de la richesse chimique totale du sol
-action sur le rapport de l’eau
-la diminution de la porosité totale du sol
Les exigences des végétaux peuvent être sensiblement
différentes. Exemple : est déclaré sol profond PU= 1,5m (cacao,
hévéa) ; sol moyen PU=1m (coton, tabac, palmier à huile) ; PU=
50 ou 70 cm (arachide, ananas, manioc).

3
26/10/2020

a.Texture
La texture est la proportion du sol en ses différents
constituants élémentaires qui sont : le sable,
l’argile et le limon.
Sur le terrain, la texture est déterminée par le
malaxage d’un échantillon de sol entre le pouce et
l’index.
Au laboratoire, la détermination se fait à l’aide de
la loi de stock : les particules descendent dans le
sol en fonction de leur diamètre. Toutes les autres
propriétés du sol dépendent de la texture.

 Les propriétés des divers constituants


Argiles : par leur propriété colloïdale, elles confèrent au sol leur
capacité pour l’eau, leur plasticité, leur cohésion, leur capacité
d’échange. Ces propriétés sont plus ou moins marquées selon la
nature de ces argiles.
Il en existe 3types : (1/1), (2/1), 2/2 ou 2/1/1
Limons : sont des particules fines qui permettent le colmatage des
pores. Elles diminuent la porosité, la perméabilité et l’aération.
Par contre les limons constituent une réserve utilisable qui se
dégrade en libérant les éléments minéraux pour aller enrichir le
sol.
Sables : sont des matériaux très perméables, non cohérents et à
faible capacité de rétention en eau.

Les différentes textures


-Les textures très fines riches en argile
correspondent à des sols lourds, compacts et
difficilement pénétrables par les racines.

Ils sont souvent engorgés et asphyxiants.


-les textures grossières riches en sable qui se
réchauffent plus vite que les sols argileux. Ils sont
peu cohérents et sujet à l’érosion.
-Les textures moyennes (les sols assez variés). De
ce point de vue les sols à texture équilibrée se
révèlent les plus fertiles.

4
26/10/2020

 La texture et la fertilité

Dans certains cas, la fertilité des sols est une fonction


croissante de la teneur en argile. Exemple :

les rendements de l’arachide augmentent avec la teneur


en argile. Lorsque le taux d’argile atteint 30 à 40% de
terre fine, un horizon de 15 à 50% peut être parfaitement
utilisable. Si le taux d’argile n’est que de 10 à 15% cet
horizon devient néfaste.

C’est ainsi que certaines plantes peuvent préférer certains


types de textures.

Structure
C’est le mode d’agencement des particules
élémentaires.

Ce facteur apparait comme le plus important

Il conditionne: -le développement racinaire

-la circulation de l’eau .

-les échanges gazeux

- et la vie microbienne du sol.

5
26/10/2020

1. Facteurs physico-chimiques (pH)

L’action des ions H+ est rarement une action directe, les plantes étant très
plastiques à cet égard.

Le PH doit être considéré comme un simple indice de fertilité qui donne une
indication sur les bases du complexe absorbant et sur l’activité biologique du
sol.

1.Facteurs chimiques
Dans l’état actuel de la recherche, les auteurs
considèrent que 13 éléments chimiques sont
indispensables à la croissance des végétaux.
Ceux sont : l’azote, le soufre, le phosphore,
le potassium, le calcium, le magnésium, le
manganèse, le cuivre, le zinc, le fer, le
molybdène et le Bohr. Tous ces éléments
sont donc les éléments de fertilité.

6
26/10/2020

a) Bases (échangeables) (Ca2+ ; Mg2+ ; K+ ; Na+)


Les normes d’interprétation doivent tenir compte de la
nature du complexe, de la culture envisagée et du
pourcentage relatif de chacune de ces bases.
Les valeurs relatives doivent être déterminées et elles
sont définies comme suit :
(Ca2+)/CEC ; K+/CEC ; Mg2+/CEC ; Na+/CEC
Les valeurs d’équilibres dans un sol en équilibre sont :
(K+/CEC)=3% ;
(Ca2+/CEC)=60-65% ;
(Mg2+/CEC)=25%.
La CEC : capacité d’échange cationique

Oligo-elements
Ce sont les éléments présents en petite quantités
Ils présentent les caractéristiques suivantes :
-en leur absence les plantes ne peuvent pas se
développer
-chacun d’entre eux a un rôle spécifique dans la
nutrition
-leur action est une action directe
Les 7 oligo-éléments reconnus actuellement en
physiologie végétale sont : le fer, le manganèse, le
zinc, le cuivre, le Bohr, le molybdène, le chlore.

7
26/10/2020

1. Facteurs biochimiques
a. Matière organique
La matière organique et les activités microbiennes ou fauniques jouent un rôle
important dans la fertilité des sols.
La matière organique exerce non seulement une influence très forte sur les
autres facteurs mais agit également directement comme facteur de fertilité en
tant que:
constituant du complexe absorbant,
agent de chélation,
source d’azote,
source de substances chimiques agissant sur le métabolisme de la plante.
Les 2 éléments chimiques majeurs qui fournissent la matière organique au sol
sont le carbone et l’azote. Le rapport C/N est utilisé pour caractériser la teneur et
la nature de la matière organique.
Dans le cas ou C/N est élevé, on a une faible minéralisation, une mauvaise
activité biologique

 Relation matière organique et le complexe absorbant.


La MO exerce une action favorable par sa forte capacité d’échanges
qui entraine un stockage important d’éléments minéraux soustraits
de ce fait au lessivage.
Ceci est d’autant plus important que la pluviométrie est plus forte
et que les éléments argileux du complexe de la plupart des sols
tropicaux ont une capacité d’échange faible.
Exemple : kaolinite (20méq/100g de sol) ;
montmorillonite (100méq/100g de sol) ;
acides humiques (300méq/100g de sol).
De plus il semble que les éléments fixés par la MO soit beaucoup
plus mobiles que ceux fixés par les argiles. Donc l’alimentation des
plantes s’en trouve facilitée.

Microorganismes
Tous les sols renferment un très grand nombre de
microorganismes divers (bactéries, champignons, algues) qui
jouent un rôle important dans la transformation des éléments
organiques ou minéraux du sol.
Leur action est tantôt favorable tantôt défavorable aux
cultures.
Le phénomène de fixation symbiotique ou non d’azote
atmosphérique par les microorganismes intervient également
comme une source d’azote pour les plantes.
Certains champignons peuvent être pathogènes d’autres
comme les mycorhizes favorisent la nutrition minérale.
Certaines bactéries et lichens produisent de nombreux chélates
qui agissent sur la solubilisation des substances minérales du
sol.

8
26/10/2020

Faune du sol
La faune du sol joue une action importante sur la fertilité du sol.

-action physique de la faune du sol :


par la création de galeries dans le sol, la faune (vers de terre, termites) favorise
l’aération du sol. Elle facilite aussi l’infiltration de l’eau dans le sol. Les termites
et vers de terre participent au mouvement et au déplacement de matériaux
dans le sol. Ils favorisent ainsi la remontée de matériaux plus fins des
profondeurs vers la surface. Ils réorganisent le profil du sol. Le phénomène de
réorganisation du profil du sol est appelé bioturbation.
-action chimique de la faune du sol :
la faune du fait même de son métabolisme, des transports de sol effectués et de
son action sur la dégradation des matières végétales constitue également une
réserve d’azote organique importante mobilisable à leur mort.

Les termites poussent très loin la dégradation de la matière organique et les


teneurs en carbone et azote sont également plus faible dans les matériaux
des termitières que dans les sols voisins.
De plus, on note un accroissement de la teneur en éléments fins ainsi que de
la teneur en bases de telle sorte que la capacité d’échange est plus élevée
mais également le taux de saturation du complexe (V=100.S/CEC),
corrélativement, le PH du sol tend à se rapprocher de la neutralité.

Les vers de terre à l’inverse des termites favorisent les processus


d’humification mélangeant intimement la matière organique à la partie
minérale du sol. D’autre part, par passage à travers le tube digestif des vers de
terre, certains éléments minéraux peuvent subir une altération qui peut
libérer les éléments solubles ou échangeables. Les vers de terre sont capable
de rendre assimilables pour les plantes de très nombreux oligo-éléments.
NB : les termites favorisent la minéralisation de la MO à 99% ; les vers de
terre favorisent l’humification à 65%.

9
26/10/2020

I. APPRECIATION DE LA FERTILITE NATURELLE

1) Plantes indicatrices
En côte d’ivoire, la plante qui indique la dégradation de la fertilité des sols est
l’imperata cylindrica. Elle est une graminée des terres en cours de dégradation.

1) Activité biologique
Lorsque les termitières sont sur les arbres (termitières arboricoles), c’est que le
sol est facilement inondable.
Les grandes termitières (macrotermitae) traduisent un sol profond et fertile.
De même les termites ne s’attaquent pas aux cultures car se nourrissent de
végétaux morts (saprophytisme).

10
26/10/2020

1) Profil cultural
 Couleur
Si c’est du gris foncé, cela traduit une abondance de matière organique dans
l’horizon. Dans les sols, les couleurs foncées ou sombres traduisent une
accumulation de matières ou d’éléments chimiques et les couleurs claires
traduisent un lessivage de matières ou d’éléments chimiques.

On détermine la couleur du sol à l’aide du code Munsell

Un sol rouge est plus fertile mais peu productif qu’un sol orangé qui est plus
fertile et productif qu’un sol jaune qui est moins fertile mais très productif du
fait de la pluviométrie.

Fertilité : sol R> sol O >sol J productivité : sol R˂ sol O˂ sol J

 Distribution et orientation des racines

11
26/10/2020

CHAP2 : DEGRADATION-RESTAURATION DE LA FERTILITE

Introduction

Dans un milieu écologique naturel c’est à dire parfaitement en équilibre, la fertilité naturelle d’un
sol n’est sujette qu’à de faibles variations. Il faut entendre par dégradation, tout appauvrissement
ou diminution de la fertilité naturelle du sol. Ce terme concerne aussi bien les aspects physiques,
chimiques ou biochimiques. Après avoir analysé les facteurs de cette dégradation représentée par
les éléments qui agissent directement sur les propriétés du sol, nous étudierons les différentes
causes qui favorisent l’action de ces facteurs. Ces causes de dégradation sont dues le plus souvent
à l’intervention maladroite de l’homme.

-rupture de l’équilibre biologique naturel par les défrichements, favorisant en particulier l’action
néfastes des agents climatiques.

-apport inconsidéré d’éléments, dont l’influence peut se révéler stérilisante, si elle n’est pas
combattue à temps.

-mauvaises façons culturales

DIFFERENTS FACTEURS DE DEGRADATION


1. Les facteurs physiques

Les facteurs climatiques (température, pluviométrie et vents) ainsi


que divers facteurs induits par l’homme, peuvent devenir néfaste
et dégrader la fertilité naturelle des sols.
a. Température
L’élévation importante de la température du sol entraine :
-une destruction rapide de la MO
-un rendement d’humification plus faible par diminution de la
synthèse d’acide humique et par augmentation de la
minéralisation.
(Quand la température augmente, on a une accélération
de la minéralisation)

12
26/10/2020

•Eau
Son action revêt trois aspects différents :
-dégradation de la structure
-érosion
-lessivage
L’érosion entraine une plus ou moins grande partie des horizons de
surface
Exemple : (cote d’ivoire)

Terre érodée
Pluie (mm) kg/ha
Parcelle nue Parcelle forêt
2400 97744 292

a. Le vent

Le vent peut entrainer dans les pays sahélien une dégradation importante de la
fertilité des sols par les phénomènes d’érosion éolienne. Le transport de terres se
fait surtout sous forme de nuage de poussière près du sol.

Facteurs chimiques
Les apports d’éléments chimiques au sol
peuvent dans certains cas être des sources de
dégradation de la fertilité naturelle en agissant sur la
concentration en ion hydrogène, la structure, le taux de
matière organique ou en créant des phénomènes de
déséquilibre, de carence ou même de toxicité.
a. Ions acidifiants
Une variation de PH peut être créée par la réaction
physiologique aux engrais. C’est la réaction qui atteint le
sol par application d’un engrais sous l’influence de
l’action des racines.

13
26/10/2020

I. CAUSES DE DEGRADATION
Les différents facteurs de dégradation que nous venons d’étudier
n’agissent pas isolement. Ils interfèrent souvent les uns sur les autres.

1. Feux
L’élévation marquée de la température en surface aboutit à la destruction
totale de l’humus de l’horizon A0. D’autre part, l’incendie aboutit dans les
horizons de surface, à un ralentissement considérable de la vie microbienne
caractérisé par :
-une diminution de la densité des bactéries fixatrices d’azote.
-une diminution importante de la quantité des organismes cellulolytiques
(participant à la dégradation de la cellulose).
L’accroissement de la fertilité après le feu est bien connu de certains
cultivateurs. L’année 1 après le feu est très productive car il y a une densité
importante de matière organique dans le sol.
plants.

1. Défrichement et mise en culture


Le fait de défricher un terrain et de mettre en culture, rompt l’équilibre biologique naturel et
favorise les actions néfastes des facteurs étudiés précédemment. Il en résulte une dégradation
plus ou moins importante des propriétés physique, chimique et biologique du sol.

a. Action sur les propriétés physiques


Après la mise en culture le sol est souvent mal protégé contre les dégradations susceptibles d’être
provoqués par les agents atmosphériques pluie et soleil notamment. La structure va se dégrader,
le ruissellement va augmenter et par suite, les phénomènes d’érosion vont prendre une
importante ampleur.

a. Action sur les propriétés chimiques


Toutes les plantes cultivées ou non prélèvent dans le sol une certaine quantité d’éléments
minéraux et les stockent dans ses tissus. Mais pour les plantes cultivées, il y a à la récolte
exportation d’une partie de ses éléments (tubercules, graines, fruits, tiges, feuilles, racines et les
fleurs). La culture continue contribue donc à un appauvrissement rapide des éléments nutritifs du
sol.

a. Action sur les propriétés biochimiques


La protection du sol étant plus ou moins bien assurée contre le rayonnement solaire, la
minéralisation de l’humus va être plus forte et la synthèse humique, plus faible sous culture que
sous végétation naturelle.

14
26/10/2020

CHAP3 : AMELIORATION PHYSIQUE ET CHIMIQUE DES SOLS

I. AMELIORATION PHYSIQUE
1. Amélioration foncière
Ce sont des améliorations que l’agriculteur effectue pour une longue durée. Lorsque
l’agriculteur investit dans de tels travaux, il raisonne en général sur 10 ans ou plus.

a. drainage
On sait qu’un excès d’eau a de nombreux inconvénients.
-asphyxie des racines et des microorganismes du sol
-difficulté du travail du sol
-développement des mauvaises herbes
-mauvaise nitrification
-mauvaise nitrification de l’azote
-mauvaise fixation de l’azote par les légumineuses

Par contre, le drainage permet :

-une meilleure aération du sol

-le réchauffement précoce du sol

-une bonne germination des graines

-une facilité du travail du sol

-une meilleure nitrification

-l’obtention de meilleures récoltes

En effet, l’augmentation des rendements avec le drainage peut


aller de 30 à 50% ; ce qui permet de rentabiliser assez
rapidement.

a. Irrigation

L’irrigation permet d’apporter de l’eau aux cultures. Il existe plusieurs types


d’irrigation :

-l’irrigation gravitaire (l’eau coule seule après avoir créé des chemins)

-l’irrigation sous pression (utiliser les asperseurs ou le goutte à goutte)

‟L’irrigation par aspersion permet de maintenir l’humidité du sol à un niveau


optimal pour obtenir un bon rendement »

15
26/10/2020

• Amendement
•Amendements calciques
Ce sont des amendements très utilisés. En effet, les sols sous
l’effet de la pluie tendent à perdre du calcium. Il faut
distinguer :
-la décalcarification ‟l’eau de pluie chargée en CO2 transforme
le carbonate CO3Ca en bicarbonate (CO3H)2Ca.

CO3ca+CO2+H2O→ (CO3H)2Ca.ˮ
-la décalcification ‟quand du calcium est perdu par la solution
du sol, le complexe absorbant en restitue à la solution du sol.
Donc le complexe s’appauvrit en calcium fixé.ˮ
Les principales causes d’appauvrissement d’un sol en
calcium sont :
-le prélèvement fait par les récoltes
-le lessivage par les eaux de pluie

Racine

Ca2+
Ca2+++

Ca2+

Solution du sol
Complexe Argilo-
Humique (C A H)

Ca2+ Ca2+

Ca2+

 Chaulage

Le but du chaulage est d’éliminer l’acidité nocive de maintenir les sols au


voisinage de la neutralité.

Sol H + CaCO3 → Sol Ca + HCO3


(Lessivage)

On distingue :
Le chaulage de fond ou de redressement servant à éliminer l’acidité nocive et le
chaulage d’entretien qui sert à maintenir le sol au voisinage de la neutralité.
La quantité de chaux à apporter dépend de la teneur en argile et en matière
organique du sol.
100g d’argile exigent 1,1G de CaO pour être saturés. 100g de matière organique
exigent 5,5g de CaO. D’où la formule :
CaO à apporter= [1,1[taux d’argile + (5×taux matière organique)] /(100)] - CaO existant

16
26/10/2020

 Amendements humiques
Les amendements sont un correcteur à peu près universel :
-aux terres légères ou à texture grossière (sableuses), ils
donnent du corps au sol, permettent d’augmenter le pouvoir
de rétention en eau, augmentent le pouvoir absorbant,
apportent les éléments fertilisants.

-aux terres lourdes (argileuses) ; l’argile est très


imperméable, adhésive et plastique, ils donnent plus de
légèreté, plus de perméabilité à l’air, plus de chaleur.

K+ K+
Rétrogradation Na+ Na+
NH4+ NH4+
Minérau
Ca2+ Ca2+
x
Mg2+ sels Mg2+
complex Minéraux
altérés Mg2+ Mg2+
e du sol Sol

Alimentation

Plantes
Minéralisation

Humus

 Loi d’échange des cations

Le CAH peut fixer et échanger des cations.

Exemple : sol (Ca2+) + 2(K+cl) → sol (2K+) + CaCl2

Argile (Ca) + 2NH4Cl → argile (2NH4) + CaCl2

 Grandeurs caractéristiques du complexe absorbant

Pour caractériser l’état du complexe absorbant, on utilise un certain nombre de grandeurs.

 T ou capacité totale d’échange (CEC)

C’est la quantité maximum de cation qu’un sol peut fixer y compris les ions H+ et donc échangé avec la solution du sol. Pour un sol
donné, c’st une constante dépendante du taux et de la nature des colloïdes du sol. T est élevé pour les sols humifères et argileux. T
est faible pour les sols sableux.

 S ou somme des bases échangeables

C’est la quantité de cations métalliques échangeables fixés sur le complexe à un moment donné (ion H+ non compris).

La différence T-S représente la quantité d’ions H+ fixé et correspond à l’acidité potentielle du sol.

T= K+, Ca2+, Mg2+, Na+, H+, Al3+

S= K+, Ca2+, Mg2+, Na+

T-S= H+, Al3+

T et S s’exprime en méq/100g de sol.

1éq de (X) = M(X)/valence(V)

Exemple : 1éqH+= 1/1=1g de H

1éq K+= 39/1= 39g de K

17
26/10/2020

 V out aux de saturation

V(%)= (100×S)/T V%= (100×S)/CEC

Le taux de saturation d’un sol varie au cours du temps : V dépend de la


richesse du sous-sol, de la fréquence et de l’importance des apports
en cations, du climat et de la perméabilité du sol.

1. Lois cadres de la fertilisation


On peut fertiliser un sol de façon systématique (on se fixe une
échelle de temps (1fois chaque 2ans) ; c’est à titre préventif) ou sur
la base d’un avertissement de l’analyse des symptômes (baisse de la
production, jaunissement des feuilles, etc.
a. Principe de la restitution (loi de Boussingault)
Il faut restituer au sol sous peine qu’il ne s’épuise, tous les éléments
fertilisants enlevés par les récoltes. Cette loi recommande d’apporter
au sol des fémurs correspondant aux exportations. Cependant, il faut
affiner cette recommandation. En effet, il existe des mécanismes qui
tendent à rendre les pertes effectives par le sol supérieur aux
exploitations agricoles.
-le lessivage
-l’érosion
-la rétrogradation, l’insolubilisation

18
26/10/2020

a. Loi du minimum ou des facteurs limitants (loi de Von Liebig)

Le rendement dépend avant tout de l’élément qui se trouve en plus faible proportion par

rapport aux besoins de la plante. Le plus souvent, c’est l’azote qui se trouve en quantité

insuffisante. Cependant ce n’est pas le seul facteur limitant. Cela peut être les autres

éléments fertilisants (K, Ca, P, Mg, etc.), le manque ou l’excès d’eau, le climat, la variété, la

présence de maladies ou de parasites.

Loi des rendements moins que proportionnels (loi de


Mitscherlich)
A condition de respecter l’équilibre de la nutrition minérale et les autres facteurs
de la fertilité étant supposés non limitants, peut on augmenter indéfiniment les
rendements des récoltes. Mitscherlich étudiant ce problème, est arrivé à la
conclusion suivante.

-lorsqu’on apporte des doses croissantes d’engrais, les augmentations des


récoltes obtenues sont de plus en plus faibles au fur et à mesure que les doses
s’élèvent. Il existe donc un maximum théorique que l’on ne peut dépasser.

De plus, cette loi nous montre qu’au dessus d’un certain seuil, les accroissements
de rendements sont plus faibles pour rentabiliser les frais de la fumure.

Le rendement maximum économique peut de ce fait être très différent du


maximum théorique.

19
26/10/2020

I. Engrais
1. Engrais azotés
 Les engrais azotés organiques
Ce sont :
-tourteaux de ricin
-drèche de brasserie
-vases d’étang
 Les engrais azotés d’origine animale
Ce sont :
-la corne brûlée
- le sang desséché
-les excréments d’oiseaux
-le fumier

 Les engrais azotés minéraux


L’urée: CO2+2NH3 →CO(NH2)2+H2O
Le sulfate d’ammoniaque: SO4H2+2NH3→ SO4(NH4)2
Le nitrate d’ammoniaque (utilisé pour les engrais composés): NO3H+NH3→
NO3NH4
1. Engrais phosphatés
 Le superphosphate normal (16-25% de P2O5) :100kg SP→16-25kg de P2O5

 Le superphosphate triple (44-48% de P2O5)

1. Engrais potassiques
 Sylvinite (20% de K2O)
 Chlorure de potassium (60% de K2O) sulfate de potassium (50% de K2O 18%
de S)
 Patentkali (28% de K2O+8% de MgO)
 Nitrate de potasse (44% K2O+13% d’azote nitrique)

4** Engrais composés (N-P-K)


Formulation (Dose + Aspect de l’engrais)

Exemple :
NPK (10-20-20)→100kg de N-P-K→10kg (N) et 20kg (P)et
20kg (K)
NPK (15-0-30)→ 45 unité fertilisante (UF)
NPK (10-10-0)→20 unité fertilisante (UF)

Formulation (Dose + Aspect de l’engrais)

Solide Liquide
N-P-K
Foliaire/épandage

Fertigation = fertilisation+irrigation

20

Vous aimerez peut-être aussi