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Nouveau partenariat pour le Organisation des Nations Unies

développement de l’Afrique (NEPAD) pour l’alimentation et l’agriculture


Programme détaillé pour le Division du Centre d’investissement
développement de l’agriculture africaine
(PDDAA)

GOUVERNEMENT DE LA RÉPUBLIQUE DU MALI

APPUI À LA MISE EN ŒUVRE DU NEPAD–PDDAA

TCP/MLI/2909 (I)
(NEPAD Ref. 05/22 F)

Volume VII de VII

PROFIL DE PROJET D’INVESTISSEMENT BANCABLE

Projet de gestion intégrée de la fertilité des sols

Mars 2005
MALI: Appui à la mise en œuvre du NEPAD–PDDAA
Volume I: Programme national d’investissement à moyen terme (PNIMT)

Profils de projets d’investissement bancables (PPIB)


Volume II: Projet de développement des bas–fonds dans le cercle de Yélimané
Volume III: Projet de développement de la petite irrigation dans la région de Mopti
Volume IV: Projet d’aménagement d’une tranche de 4 000 ha dans le casier de
M’Béwani à l’Office du Niger
Volume V: Programme d’appui au développement durable de l’élevage au Sahel
occidental (PADESO)
Volume VI: Projet intégré de développement de l’élevage dans la zone de Kayes sud
Volume VII: Projet de gestion intégrée de la fertilité des sols
PROFIL DE PROJET D’INVESTISSEMENT BANCABLE
DU PDDAA–NEPAD

Pays: Mali

Secteur d’activité: Gestion des ressources naturelles et lutte contre la désertification

Titre du projet proposé: Projet de gestion intégrée de la fertilité des sols

Zone du projet: Région de Sikasso, Ségou et Mopti

Durée du projet: 6 ans

Coût estimé: Coût en devises:..........................1,79 million de dollars EU


Coût en monnaie locale: ........... 9,28 millions de dollars EU
Total..................................... 11,07 millions de dollars EU

Financement envisagé:

Source Millions de FCFA1 Millions de $EU % du total

Gouvernement 544 1,04 9%

Institution(s) de
4 649 8,86 80%
financement

Bénéficiaires 615 1,17 10%

Total 5 808 11,07 100%

1
Equivalence monétaire:
Unité monétaire = Franc CFA (FCFA)
1€ = 1,25 $EU (1 € = 655,957 FCFA)
1 $EU = 525 FCFA
1 000 FCFA = 1,906 $EU
MALI

Profil de projet d’investissement bancable du PDDAA–NEPAD


« Projet de gestion intégrée de la fertilité des sols »

Table des matières


Abréviations.......................................................................................................................................... iii
I. CONTEXTE DU PROJET..........................................................................................................1
A. Origine du projet ...............................................................................................................1
B. Contexte sectoriel...............................................................................................................1
II. ZONE DU PROJET.....................................................................................................................4
A. Ancien bassin cotonnier ....................................................................................................4
B. Plaine du Séno....................................................................................................................5
III. JUSTIFICATION ........................................................................................................................6
IV. OBJECTIFS DU PROJET..........................................................................................................8
V. DESCRIPTION DU PROJET ....................................................................................................9
Composante 1: Renforcement des capacités des acteurs locaux..............................................9
Composante 2: Mise en œuvre des schémas d’aménagement des terroirs............................12
Composante 3: Intensification et diversification des productions agricoles.........................13
Composante 4: Coordination et gestion du projet ..................................................................14
VI. COÛTS INDICATIFS ...............................................................................................................15
VII. SOURCES DE FINANCEMENT ENVISAGÉES ..................................................................16
VIII. BÉNÉFICES ATTENDUS ........................................................................................................16
IX. DISPOSITIFS INSTITUTIONNELS DE MISE EN ŒUVRE ..............................................17
X. BESOINS EN ASSISTANCE TECHNIQUE ..........................................................................18
XI. PROBLÈMES EN SUSPENS ET ACTIONS PROPOSÉES .................................................18
XII. RISQUES POTENTIELS .........................................................................................................19
Annexe: Coûts du programme ............................................................................................................21
NEPAD – Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine
Mali: Profil de projet d’investissement « Projet de gestion intégrée de la fertilité des sols »

Abréviations

APCAM Association permanente des chambres d’agriculture du Mali


CCD Convention internationale de lutte contre la désertification
CMDT Compagnie malienne de développement des textiles
CNRA Comité national de recherche agricole
DRAMR Direction régionale d’appui au monde rural
IFS Initiative pour la fertilité des sols
NEPAD Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique
OHVN Office de la haute vallée du Niger
PAN–LCD Programme d’action national pour la lutte contre la désertification
PASAOP Programme d’appui aux services agricoles et aux organisations paysannes
PCD Plan communal de développement
PIB Produit intérieur brut
PNIMT Programme national d’investissement à moyen terme
UBT Unité de bétail tropical

iii
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I. CONTEXTE DU PROJET

A. Origine du projet

I.1. Au Mali, les systèmes de production du secteur rural, moteur de la croissance économique
du pays, reposent essentiellement sur les ressources naturelles du pays. Malheureusement ces
ressources, du fait des changements des conditions climatiques, de la pression démographique et de
l’augmentation de la charge du bétail, se trouvent actuellement en situation de sur exploitation dans
plusieurs zones du pays. Ceci se traduit, en particulier, par la dégradation des sols entraînant une
baisse de la fertilité et par conséquent une chute des rendements des cultures.

I.2. Conscient de ces problèmes, les producteurs et les responsables gouvernementaux ont
souscrit, en 1996 à Rome, à l’Initiative pour la fertilité des sols (IFS) initiée lors du Sommet mondial
de l’alimentation. Cette initiative est soutenue par des organisations internationales telles que la
Banque mondiale, le Centre international pour la fertilité des sols et le développement agricole, la
FAO et plusieurs pays comme les Pays Bas.

I.3. En 2000, une étude sur la filière des engrais a été réalisée au Mali par la Division du centre
d’investissements de la FAO. Les études réalisées concernant la fertilité des sols ont été synthétisées,
en décembre 2002, par la formulation d’un Plan d’action national pour la gestion de la fertilité des sols
au Mali comportant des propositions d’investissement pour trois régions prioritaires du pays: (i) le
bassin cotonnier; (ii) la zone du Séno où domine avec la culture pluviale des céréales; et (iii) la zone
de l’Office du Niger avec la riziculture irriguée. Plus récemment, un groupe de travail sur la fertilité
des sols a été mis en place au Ministère de l’agriculture dans le cadre du Programme d’appui aux
services agricoles et aux organisations paysannes (PASAOP) financé par la Banque mondiale et la
Coopération néerlandaise; ce groupe de travail s’efforce d’identifier les activités à mener, sur le
terrain, avec les producteurs dans les trois zones prioritaires ci–dessus, afin de restaurer la fertilité des
sols.

I.4. Au cours de l’atelier de discussion du Programme national d’investissement à moyen terme


(PNIMT) et d’identification de projets bancables, organisé début mai 2004, les représentants des
services gouvernementaux et des organisations paysannes et professionnelles ont fortement insisté
pour qu’un projet de gestion de la fertilité des sols soit inclus dans le cadre du Nouveau partenariat
pour le développement de l’Afrique (NEPAD). L’importance de ce projet pour le secteur rural a été
confirmée par le Ministre de l’agriculture au cours de la réunion finale, le 11 mai 2004, avec la
mission de la FAO.

B. Contexte sectoriel

I.5. Milieu physique. Le Mali, pays enclavé de l’Afrique de l’Ouest, est compris entre le
onzième et le vingt cinquième parallèle Nord et couvre une superficie de 1,24 million km², dont 60
pour cent de terres désertiques. Il a un régime pluviométrique de type intertropical continental qui lui
confère quatre zones agro–climatiques bien distinctes:

• au sud, la zone soudano–guinéenne occupant environ 6 pour cent du territoire national,


caractérisée par une pluviométrie de 800 à 1 200 mm en moyenne par an s’étendant sur
une période de 5 à 6 mois; elle est surtout une zone de cultures pluviales et de cultures de
bas–fonds;

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Mali: Profil de projet d’investissement « Projet de gestion intégrée de la fertilité des sols »

• au centre, la zone soudanienne couvrant environ 17 pour cent du pays, caractérisée par
une pluviométrie de 600 à 1 000 mm par an étalée sur 5 mois; on y pratique des cultures
pluviales (maïs, sorgho, coton) et des cultures irriguées (riz) avec la présence d’un cheptel
sédentaire et transhumant. Dans cette zone l’irrigation ne représente qu’un appoint à
l’agriculture pluviale;

• au nord, la zone sahélienne couvrant près de 26 pour cent du pays et caractérisée par des
précipitations entre 200 et 600 mm par an et une saison des pluies de 3 mois; elle se
distingue par un système pastoral associé à des cultures pluviales, irriguées et de décrue.
Dans cette zone, la faiblesse et l’irrégularité des pluies ainsi que la réduction de la période
pluvieuse ne peuvent être compensées que par la maîtrise de l’eau des fleuves et par la
réalisation d’aménagements hydro–agricoles; elle constitue l’essentiel du domaine de
l’agriculture irriguée;

• à l’extrême nord, la zone saharienne, couvrant les parties nord des régions de
Tombouctou et de Gao ainsi que la région de Kidal, représente 51 pour cent du pays; la
pluviométrie annuelle y est inférieure à 200 mm par an avec une saison des pluies de 2 à
3 mois; elle est caractérisée par un système pastoral pur, dominé par l’élevage de petits
ruminants. La production agricole n’est possible qu’avec l’irrigation.

I.6. Population. Le Mali compte une population estimée à environ 11 millions d’habitants (en
2002), qui connaît un taux de croissance annuel de 2,4 pour cent. La répartition de cette population est
caractérisée par une grande hétérogénéité, notamment entre les régions du nord (Tombouctou, Gao et
Kidal), où la densité est inférieure à 2 habitants/km², et les régions du centre et du sud (Mopti, Kayes,
Koulikoro, Sikasso), où celle–ci dépasse 20 habitants/km².

I.7. Secteur rural. Le secteur rural occupe une place prépondérante dans le développement
socio–économique du Mali en assurant des revenus à 75 pour cent de la population. Il a contribué à
hauteur de 36 pour cent au PIB en 2003 et a représenté environ 22 pour cent des exportations en 2002.
La part de l’agriculture dans le secteur rural a toujours été importante en dépit des fortes fluctuations
de la production agricole dues aux aléas climatiques et de l’instabilité des cours mondiaux des
principaux produits d’exportation (notamment le coton). La contribution de l’agriculture représente 21
pour cent du PIB, tandis que l’élevage et les pêches/forêts contribuent respectivement pour 9 pour cent
et 6 pour cent du PIB. Le pays connaît une situation alimentaire fragile en raison de sa forte
dépendance par rapport aux facteurs climatiques (75 pour cent environ de la production agricole
provient des cultures pluviales) et de l’insuffisance de l’intensification et de la diversification.

I.8. La superficie de terres arables est estimée à 30 millions d’ha, soit 24 pour cent du pays, dont
11 millions d’ha sont occupés par les cultures et les jachères. On estime que 3 à 4 millions d’ha sont
cultivés, chaque année, soit 10 à 13 pour cent des terres arables. Les formations forestières et les
parcours représentent 32 millions d’ha soit 26 pour cent du pays. Les terres désertiques occupent le
reste du territoire. Dans plusieurs zones du pays, il existe des problèmes de disponibilité en terres,
notamment là où la densité de population en milieu rural est importante (80 pour cent de la population
est concentrée sur 40 pour cent du territoire au centre et au sud du pays).

I.9. Le pays dispose d’un potentiel irrigable estimé de 0,6 à 2,2 millions d’hectares suivant les
sources, localisé en grande partie dans la vallée du fleuve Niger, mais insuffisamment exploité (le
delta central du Niger renfermerait près de 800 000 ha de terres irrigables dont moins de 5 pour cent
ont été aménagés). La superficie totale aménagée est d’environ 260 000 ha aménagés dont 110 000 ha
en maîtrise totale de l’eau et environ 150 000 ha en maîtrise partielle constitués à 96 pour cent
d’aménagements de submersion contrôlée. Avec un taux d’environ 60 pour cent de périmètres à

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Mali: Profil de projet d’investissement « Projet de gestion intégrée de la fertilité des sols »

maîtrise partielle, l’agriculture irriguée au Mali reste fragile et dépendante des aléas du climat. Environ
25 pour cent des superficies aménagées ne sont pas exploités du fait des aléas climatiques et du
manque d’entretien des infrastructures.

I.10. On compte environ 630 000 petites exploitations au Mali dont la taille moyenne est de 4,5 ha
pour un ménage de 9 à 10 personnes. La production céréalière représentait 2,53 millions de tonnes en
2002–2003 ce qui a permis de subvenir à 90 pour cent des besoins de la population (le reste étant
couvert par des importations qui ont atteint 252 000 tonnes). La production céréalière a atteint
3,39 millions de tonnes en 2003–2004, soit à une couverture de 123 pour cent des besoins de la
population. La production céréalière reste toutefois très variable selon les années en fonction de la
pluviométrie. Le riz en irrigué représente environ 28 pour cent de la production céréalière.

I.11. L’augmentation de la production de céréales a été obtenue essentiellement par des


accroissements de superficies, à l’exception du riz irrigué dont les rendements ont augmenté au cours
des dernières décennies. Ainsi les superficies de céréales (à l’exception du riz) ont augmenté de
68 pour cent entre 1996/97 et 2002/03 alors que les productions progressaient de 14 pour cent pendant
la même période. Inversement, les superficies cultivées en riz irrigué à l’Office du Niger n’ont
augmenté que de 24 pour cent de 1973 à 1999 alors que la production de riz de l’office a connu une
croissance de plus de 300 pour cent pendant la même période, les rendements étant passés de 2 t/ha à
environ 5 t/ha de paddy. Il faut également mentionner que la production du coton a fortement
influencé l’amélioration des productions céréalières. Toute la zone cotonnière du Mali sud qui, avant
l’avènement du coton, était une zone déficitaire en céréales est aujourd’hui largement excédentaire.
Profitant de l’arrière effet de la fertilisation cotonnière, la production de mais et du mil/sorgho a connu
un développement spectaculaire. La Banque mondiale et la Compagnie malienne pour le
développement des textiles (CMDT) ont, pendant de longues années (1996–2000), financé des actions
de diversification des productions dans la zone Mali sud.

I.12. La production de coton a augmenté de 500 000 tonnes de coton graine en 1998–99 à
600 000 tonnes en 2003–2004, avec de fortes variations annuelles; cette augmentation provient plus de
l’extension des superficies (zone de Bougouni) que de l’amélioration des rendements. Ainsi la
production s’est accrue de 81 pour cent de 2000/01 à 2002/03 alors que les superficies progressaient
plus vite, de 97 pour cent. Les rendements se situent généralement entre 1,0 et 1,2 t/ha, parfois plus
dans les exploitations très performantes.

I.13. L’extension des superficies cultivées en coton et céréales s’est faite dans une zone à forte
pression agro démographique, et entraîne souvent la mise en culture de terres marginales, la
diminution de la jachère et la réduction de l’espace sylvo–pastoral. On constate également une
accentuation des phénomènes d’érosion des sols et un déclin de leur fertilité du fait de l’exportation
d’éléments fertilisants par les récoltes, sans restitution adéquate de ces éléments par des fumures
organiques et minérales. Des études menées sur base de photos aériennes montrent que la proportion
de sols dénudés est passée de 4 pour cent en 1952 à 26 pour cent en 1975. Les pertes en terres sont
estimées à 6,5 t/ha/an en moyenne mais elles peuvent atteindre 31 tonnes/ha/an au sud du pays.

I.14. Aujourd’hui, le pays fait face à une diminution de la disponibilité en terres cultivables. Au
plan général, la situation n’est pas encore dramatique, mais certaines zones rurales sont saturées par
les activités agricoles. Ainsi le plateau Dogon ou le Séno ont un taux de mise en culture de 60 à
80 pour cent des terres arables; dans le vieux bassin cotonnier de Koutiala, 80 pour cent des terres sont
en culture permanente, les jachères n’existant pratiquement plus.

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Mali: Profil de projet d’investissement « Projet de gestion intégrée de la fertilité des sols »

II. ZONE DU PROJET

II.1. Les travaux qui ont été menés dans le cadre de l’Initiative sur la fertilité des sols ont permis
d’identifier trois régions prioritaires dans le pays en ce qui concerne la restauration et la gestion
durable de la fertilité des sols: l’ancien bassin cotonnier, la zone de l’Office du Niger et la plaine du
Séno. En effet dans ces trois zones, la pression agro–démographique sur les terres2 est devenue très
élevée et continue à augmenter; seule une intensification des systèmes de production respectant les
principes de la gestion rationnelle et durable des terres, peut maintenir la production actuelle, voire
l’augmenter, et enrayer la dégradation accélérée3 des terres.

II.2. Etant donné l’urgence des problèmes rencontrés dans deux de ces trois régions, l’ancien
bassin cotonnier et la plaine du Séno, il a été proposé qu’elles soient considérées immédiatement pour
la mise en place d’un projet de restauration de la fertilité des sols.

II.3. On a supposé, en première analyse, que l’ancien bassin cotonnier correspond aux cercles de
Koutiala, Sikasso, Kadiolo et Yorosso de la région de Sikasso et aux cercles de Bla et San de la région
de Ségou. De son coté, la plaine du Séno couvre les cercles de Bankass et Koro et deux communes
situées au sud du cercle de Douentza, tous ces cercles étant situés dans la région de Mopti.

A. Ancien bassin cotonnier

II.4. En supposant que les six cercles indiqués ci–dessus constituent l’ancien bassin cotonnier, la
population de cette zone s’élève à 1 085 00 personnes, soit à peu près 110 000 ménages, répartie sur
une superficie proche de 65 000 km2. Les ménages ont tendance à se regrouper dans le cadre de
familles très élargies autour d’une grande unité de production. Les associations et les tons villageois
constituent la base du développement social. On distingue deux zones agro–écologiques dans cet
ancien bassin: le Haut Bani Niger et le plateau de Koutiala.

II.5. Haut Bani Niger. Le Haut Bani Niger, situé au sud du bassin, comprend le cercle de Kadiolo
et la partie sud du cercle de Sikasso. Les sols sont ferrugineux au Nord et ferralitiques au sud, très
souvent cuirassés (oxydes de fer et/ou d’aluminium) en profondeur ou en surface. Leur texture est
limoneuse à limono–argileuse dans les plaines. Les sols peu profonds (moins d’un mètre) devraient
être exclus de la culture. Le climat est de type nord soudanien avec des précipitations de 1 000 à
1 100 mm par année, réparties sur 4 à 5 mois en allant du nord au sud. Cette zone dispose de bonnes
réserves en eau de surface. La végétation est assez diversifiée avec des espèces pérennes telles que le
Detarium microcarpum, le Combretum glutinosum, ou des espèces annuelles comme l’Andropogon
gayanus.

II.6. Le système de production est du type agro–pastoral à dominance de cultures pluviales (coton
et céréales). Il est centré sur la production cotonnière, principale activité de rente. Elle intervient dans
une rotation de type triennal coton/sorgho/mil ou arachide ou biennal coton/céréales. Le maïs est
cultivé seul ou en association avec le mil. Grâce à l’encadrement de la CMDT et de l’Office de la
haute vallée du Niger (OHVN), les producteurs maîtrisent assez bien les techniques culturales,
possèdent les équipements de travail nécessaires et utilisent fortement les intrants, les résidus de
récolte et le fumier. Par contre, l’élevage est peu productif en raison de la faible disponibilité en

2
Selon la Convention internationale de lutte contre la désertification (CCD) adoptée en 1994, le terme “terre”
désigne le système bioproductif terrestre qui comprend le sol, les végétaux, les autres êtres vivants et les
phénomènes écologiques et hydrologiques qui se produisent à l’intérieur de ce système.
3
La “dégradation accélérée des terres” est également appelée “désertification”selon la terminologie de la CCD
(1994).

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pâturages. La capacité de charge animale, dans le contexte de forte pression agro–démographique,


apparaît dépassée. On constate une acidification des sols ainsi que des déficits en potasse et azote avec
des bilans minéraux négatifs. La pression élevée sur les terres (80 pour cent des terres sont cultivés de
façon permanente à certains endroits) affecte la durée et la superficie des jachères. Depuis plusieurs
années, les rendements des principales cultures sont stables bien que se situant à un niveau élevé par
rapport aux autres zones de production (1 200 kg/ha pour le coton et jusqu’à 1 400 kg/ha pour les
céréales).

II.7. Plateau de Koutiala. Il couvre la partie nord du cercle de Sikasso et les cercles de Koutiala,
Yorosso, Bla et San. Les sols sont ferralitiques, parfois ferrugineux, plus profonds, limoneux à
limono–argileux, avec une fertilité moyenne, par endroit sur cuirasse. A certains endroits, l’excès
d’eau et le mauvais drainage limitent considérablement l’utilisation agricole. Etant donné l’abondance
des eaux de surface, les mares jouent un rôle important dans l’alimentation de la population. Au nord
de cette sous zone, le couvert végétal est constitué par les herbes vivaces, les savanes boisées et les
forêts claires. Au sud, la végétation comporte les espèces spécifiques du climat soudanien en plus du
Karité (Butyrospermum parkii), du Parkia biglobosa, du Daniella oliveri.

II.8. Les systèmes de production sont du type agro–pastoral à base de cultures pluviales de coton
et de céréales (maïs, mil, sorgho). Le coton intervient dans la rotation triennale coton/sorgho/mil ou
biennale coton/céréales. L’élevage tant transhumant que sédentaire (surtout les petits ruminants)
occupe une place importante dans la région. Les capacités de charge sont actuellement dépassées. Le
problème de la stagnation et quelquefois de la baisse des rendements du coton et des céréales devient
préoccupant dans ces zones. Le système apparaît fragile en raison de la saturation de l’espace et du
déséquilibre entre apports d’intrants et exportations minérales. Par exemple, les doses de fumure
organique ne dépassent pas 3 tonnes/ha pour le coton alors qu’il est recommandé un apport de
5 tonnes/ha. Les unités de production regroupent plusieurs ménages avec un ensemble de champs
communs et individuels.

B. Plaine du Séno

II.9. Si on suppose que cette zone est constituée des cercles de Bankass et de Koro et de deux
communes du cercle de Douentza, la population atteint environ 407 000 personnes, soit à peu près
40 000 ménages. La superficie est voisine de 25 000 km2. Les unités de production correspondent à
des familles élargies ou individuelles travaillant en commun leurs champs. Cette zone est située entre
le plateau Mossi et celui de Bandiagara. Les sols sont limono–argileux et sablo–limoneux avec une
fertilité naturelle moyenne sous couvert végétal non dégradé. Le climat est du type nord sahélien avec
une pluviométrie de 300 à 450 mm par année (répartie sur deux à trois mois). La principale contrainte
de cette zone vient du déficit hydrique entraîné par le climat; les terres humides occupent seulement
27 pour cent de la superficie et sont constituées par des sols à engorgement saisonnier. La végétation
est caractérisée par certaines espèces pérennes telles que le Combretum glutinosum, le Guiera
senegalensis, ainsi que des espèces annuelles.

II.10. Le système de production est dominé par la culture du mil associé ou non aux légumineuses.
A certains endroits, on rencontre des rotations triennales faisant intervenir d’autres céréales (sorgho)
ou légumineuses (voandzou, arachide, niébé). L’élevage occupe une place importante dans la zone
avec une prépondérance des petits ruminants. Les équipements de travail de la terre sont très limités et
les engrais minéraux peu utilisés. L’emploi du phosphate naturel de Tilemsi est peu connu.

II.11. La baisse des rendements des cultures dans cette zone, observée depuis les années 80,
s’explique par les aléas climatiques et la pression agro–démographique sur les terres. La baisse de la

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pluviométrie affecte les rendements des productions céréalières mais également les pâturages naturels
ce qui entraîne une surexploitation ou une diminution du cheptel. La pression démographique et la
baisse des rendements conduisent à la mise en culture de terres marginales ou à la réduction de la
jachère. Ce raccourcissement de la jachère entraîne une baisse du taux de matière organique donc une
déstructuration des agrégats et une sensibilité plus grande à l’érosion hydrique et éolienne. Or cette
érosion éolienne sur les sols dénudés en saison sèche accentue la perte d’éléments fins, argiles et
limons, qui constituent la base de la fertilité des sols. Il est clair que la durabilité du système de
production du Séno repose sur: (i) la couverture des sols par la végétation, (ii) la restitution régulière
de matières organiques aux zones de cultures, et (iii) la restitution des éléments minéraux évacués par
les récoltes. La pauvreté généralisée des populations rurales et le manque d’appui technologique et
financier à long terme, ne leur permet pas de pratiquer des méthodes de cultures conservatrices de
l’environnement, même si certaines ressources existent dans la zone et pourraient être rationnellement
utilisées (déchets animaux et résidus de culture).

III. JUSTIFICATION

III.1. Ces deux dernières décennies, la croissance de la production de céréales, à l’exception du riz
irrigué, et de la production de coton a été atteinte grâce à une augmentation très forte des superficies
cultivées. Ceci veut dire que les rendements stagnent ou diminuent sur le moyen terme ce qui constitue
un risque majeur, d’autant que les terres cultivables disponibles se font rares dans les zones fortement
peuplées. Le développement de l’agriculture irriguée est une réponse mais l’irrigation n’est pas
possible partout. D’où l’importance de promouvoir une gestion durable des eaux et des sols et la
restauration de la fertilité dans les zones de culture pluviale, dans le souci de maintenir une agriculture
durable et viable. Le maintien et le développement de l’agriculture et de l’élevage sont en effet
essentiels en terme de sécurité alimentaire pour satisfaire les besoins de base de la population locale,
mais aussi importants pour exporter, en cas de situation climatique favorable, les surplus de céréales et
des produits de l’élevage vers les pays déficitaires de la sous–région. Il est de l’intérêt de tous que la
croissance de la production agricole soit durable ce qui nécessite en particulier que la productivité de
la terre, capital de base, soit maintenue et améliorée sur les moyen et long termes.

III.2. Actuellement, on assiste à une situation opposée, avec des rendements stagnants ou en
diminution du fait de la baisse de la fertilité des sols dans de nombreuses zones rurales. En effet, les
sols maliens sont naturellement pauvres ou moyennement pauvres en éléments nutritifs, tandis que
cette fertilité naturelle est gérée de façon très approximative par les exploitants. Il y a deux moyens de
la gérer: (i) la restitution de la fertilité par des jachères plus ou moins longues en relation avec leur
fertilité potentielle; (ii) la restitution de la fertilité par l’utilisation des intrants (matières organiques et
engrais minéraux). Etant donné l’augmentation de la pression agro–démographique sur les terres, le
paysan doit utiliser de plus en plus le second moyen, les terres étant soumises à des jachères de plus en
plus courtes. Si ces moyens ne sont pas utilisés, on assiste à une diminution des rendements par unité
de surface. Par ailleurs, dans les zones sèches, l’irrégularité des pluies et la tendance à leur diminution
ont un impact négatif sur la valorisation des éléments fertilisants par les cultures. On assiste également
à une érosion (hydrique et éolienne) et à une acidification des terres. On estime aujourd’hui que
25 pour cent des superficies de l’ancien bassin cotonnier ne sont plus productives. Des solutions
doivent donc être trouvées rapidement pour améliorer et/ou rétablir la situation.

III.3. Les techniques de fertilisation des cultures, de défense et de conservation des sols et des
eaux existent et sont bien connues. Bien qu’elles aient été testées par de nombreux projets, les moyens
mis en œuvre pour leur diffusion au plus grand nombre et le degré de priorité sans doute insuffisant
accordé à ces actions ont fait que la dégradation des sols n’a pu être arrêtée. Très souvent, les actions

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de protection et de conservation des sols n’étaient pas liées aux actions de production ce qui fait que
les populations ont cessé ces activités à la fin des projets. Il est donc essentiel de mettre en place un
programme spécifique d’investissement et d’actions d’accompagnement étalé sur le moyen terme et
centré sur la gestion rationnelle des sols et des eaux dans les zones retenues comme prioritaires de
l’ancien bassin cotonnier et du Séno. Les relations entre les actions de protection et de génération de
revenu doivent être évidentes non seulement sur le long terme mais surtout sur le court terme.

III.4. Il ne s’agira pas de préconiser une technique spécifique d’agro–foresterie ou de lutte contre
l’érosion ou de proposer l’utilisation raisonnée des engrais mais bien de transformer progressivement
les systèmes de production vers des formes plus intensives et plus stables d’exploitation des sols et des
eaux, avec les populations et les producteurs, en partant d’une analyse diagnostic au niveau des
terroirs, et en mettant en œuvre des solutions techniques appropriées et acceptées par les producteurs
eux–mêmes.

III.5. L’approche à mettre en œuvre pour l’exécution du projet devra comporter les éléments
suivants:

• la participation et la responsabilisation des acteurs/bénéficiaires (producteurs,


associations, communes rurales) dès la prise de décision de participation aux activités du
projet, dans l’identification des actions à mener au niveau des terroirs, dans leur mise en
œuvre, et dans le suivi des actions/aménagements et l’évaluation de leurs impacts. Dans
ce cadre, il est donc essentiel que les producteurs cofinancent les travaux de restauration
de la fertilité des sols;

• les priorités des populations seront dégagées sur la base d’un diagnostic participatif au
niveau des terroirs concernés, au cours duquel tous les groupes sociaux seront invités à
participer aux discussions. Les actions du projet devraient s’inscrire dans les Plans
communaux de développement (PCD) existants, qui souvent traitent des questions de
gestion durable des ressources naturelles, compétence confirmée des communes rurales.
Les diagnostics participatifs tiendront également compte des plans de développement
villageois et/ou communautaires éventuellement préparés avec l’appui d’autres projets.
Dans le cas ou ces plans sont inexistants ou trop anciens, le Projet appuiera le processus
de planification participative au niveau des terroirs afin d’insérer les actions retenues dans
un plan de développement communautaire incluant notamment un schéma
d’aménagement pour la gestion intégrée des eaux et des sols et la restauration et le
maintien de la fertilité;

• une flexibilité suffisante au niveau de la programmation et de l’exécution des activités


permettant de répondre à la demande selon des priorités exprimées dans les plans de
développement communautaires. Les populations cibles, les interventions et leur
localisation précise seront définies avec les populations au cours de l’exécution. Seules
les enveloppes budgétaires, les grands axes d’intervention, les méthodologies et
l’approche à mettre en œuvre seront précisés dans le document de formulation;

• la mise en œuvre de techniques simples de restauration/conservation des sols permettant


une augmentation durable des revenus des producteurs (par exemple reboisement avec
des espèces fruitières ou fourragères, cultures en bandes isohypses);

• la mise en place de ces techniques sera accompagnée d’activités d’intensification et de


diversification des productions agricoles, notamment grâce à une meilleur accès aux
intrants agricoles (promotion de boutiques d’intrants et formation des acteurs de la filière
intrants), à l’amélioration de l’accès aux services financiers ruraux (appui à l’extension

7
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Mali: Profil de projet d’investissement « Projet de gestion intégrée de la fertilité des sols »

des réseaux des institutions de microfinance), à la promotion d’activités de diversification


(petit élevage);

• le renforcement des capacités techniques, organisationnelles, et des gestion des acteurs


locaux (producteurs et leurs organisations, élus locaux, techniciens de services
déconcentrés) constituera un axe central d’intervention car il est essentiel à la durabilité
des activités et à la prise en charge des investissements qui seront réalisés;

• le projet adoptera une stratégie de sous–traitance des activités à des prestataires de


services contractuels sélectionnés par appel d’offres au niveau national ou par contrat
direct suivant les montants en jeu. Ces prestataires seront le plus souvent privés (ONG,
bureaux d’études, consultants individuels, boss–maçons, organisations paysannes
capables d’appuyer les producteurs, etc.). Pour certaines activités, il pourra être fait
recours aux services techniques déconcentrés compétents (par exemple formation de
formateurs et suivi pédagogique pour l’alphabétisation fonctionnelle, certaines activités
d’appui–conseil aux producteurs, recherche–développement);

• une durée d’intervention de minimum 6 ans, adaptée aux enjeux à long terme et à
l’approche participative préconisée; ce premier projet de 6 ans devra être considéré
comme une première phase d’un programme à plus long terme.

IV. OBJECTIFS DU PROJET

IV.1. Objectifs globaux. Les objectifs globaux du projet sont de contribuer à:


• la lutte contre la pauvreté dans les zones ciblées;
• l’amélioration de la sécurité alimentaire dans les zones d’intervention;
• la gestion rationnelle et durable des ressources naturelles du pays;
• l’augmentation des revenus des exploitations;
• l’amélioration des conditions de vie des populations rurales;
• la promotion de systèmes de production durables;
• la mise en œuvre du plan national de lutte contre la désertification (PAN–LCD).

IV.2. Objectifs spécifiques. Les objectifs spécifiques du projet sont les suivants:
• identifier avec les populations des actions de conservation des eaux et des sols et de
restauration et de maintien de la fertilité et autres actions d’appui, à travers la préparation
de schémas d’aménagement des terroirs villageois;
• appuyer la mise en œuvre des actions et investissements ainsi identifiés avec la
participation active des producteurs;
• appuyer les producteurs à gérer efficacement la fertilité de leurs terres et à mettre des
systèmes de production durables et économiquement rentables;
• renforcer les capacités des acteurs locaux (producteurs, élus locaux, agents des services
techniques déconcentrées, ONG) en matière de gestion de la fertilité et de gestion durable
des eaux et des sols;

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• améliorer l’approvisionnement en intrants dans la zone d’intervention;


• promouvoir l’intensification et la diversification de la production.

V. DESCRIPTION DU PROJET

V.1. Le projet proposé, d’une durée de six années, doit être considéré comme une première phase
d’un programme à moyen terme (12 à 15 années) de restauration et de gestion de la fertilité des sols
dans les zones prioritaires du Mali. Le projet serait structuré en quatre composantes:
• Renforcement des capacités des acteurs locaux;
• Appui à la réalisation des schémas d’aménagement;
• Intensification et diversification de la production agricole;
• Coordination et gestion du projet.

Composante 1: Renforcement des capacités des acteurs locaux


(823 millions de FCFA; 16% des coûts totaux)
V.2. Information et sensibilisation de l’ensemble des acteurs. La réalisation des travaux de
restauration des sols et de gestion rationnelle des sols et des eaux doit être voulue et appropriée par les
populations locales. Le projet n’interviendra donc que sur les sites où les producteurs en auront fait la
demande à travers leurs organisations paysannes (OP) auprès des assemblées consulaires (chambre
régionale d’agriculture) et les collectivités locales (communes rurales). En conséquence, une vaste
campagne de communication sera organisée au démarrage du projet afin d’informer et sensibiliser les
populations et les responsables à tous les niveaux sur les objectifs du projet, l’approche et les
méthodes de travail envisagées, les rôles respectifs du projet, des producteurs et de leurs organisations,
et des opérateurs/prestataires de services contractuels que recrutera le projet. Il s’agira également
d’apprécier la volonté et les motivations des producteurs et des leurs organisations à participer aux
activités proposées dans le cadre d’un véritable partenariat.

V.3. Ce travail de sensibilisation sera assuré: (i) en partie par les agents de la Direction régionale
d’appui au monde rural (DRAMR) à travers les conseillers agricoles spécialisés au niveau des cercles
et les conseillers agricoles polyvalents au niveau des communes. Ce personnel recevra une formation
spécialisée en techniques d’animation et de communication et en gestion des terres et des eaux; (ii) par
un (ou plusieurs) prestataires de services privés (ONG, bureau d’étude, groupes de consultants,
consultants individuels) sélectionné par appel d’offres.

V.4. Etablissement de la situation de référence. En utilisant les travaux réalisés dans le cadre de
la formulation du Plan d’action pour la gestion intégrée de la fertilité des sols, du Programme d’action
national pour la lutte contre la désertification (PAN–LCD)4 et du Plan d’action environnemental, le
projet appuiera la conduite d’une étude pour améliorer la connaissance de la situation de dégradation
de la fertilité et dégager les contraintes et le potentiel des grandes zones prioritaires retenus. Il s’agira
d’actualiser et de compléter les études existantes. Le travail consistera à identifier les formes,
l’importance, les causes et les facteurs de dégradation des sols, analyser l’attitude des producteurs et
évaluer les pratiques actuelles de gestion des sols. Les données de base à collecter comprennent un

4
Dans le cadre de la préparation du PAN–LCD, validé en l’an 2000, un énorme travail a été réalisé pour toutes
les régions du Mali.

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Mali: Profil de projet d’investissement « Projet de gestion intégrée de la fertilité des sols »

inventaire des ressources en terres, pâturages, boisements, ressources hydrauliques, l’analyse du


niveau d’utilisation actuelle (carte d’occupation des sols), la définition des potentialités et des
affectations (carte d’aptitude des sols) ainsi que l’identification des contraintes du milieu. On pourra
évaluer l’impact d’actions pilotes telles que celles menées par l’Institut d’économie rurale (IER) avec
l’appui des Pays Bas dans le cercle de Sikasso (Fonsébougou). Ce travail serait réalisé par l’IER ou un
bureau d’études spécialisé privé. Il est important que le personnel du projet et l’encadrement de la
zone soient associés à ce travail afin d’acquérir une bonne connaissance du milieu.

V.5. Sélection des sites prioritaires d’intervention. Il ne sera pas possible d’intervenir dans le
cadre de ce projet sur l’ensemble de l’ancien bassin cotonnier et du Séno. Il est essentiel que des sites
prioritaires soient identifiés avec l’ensemble des acteurs (agriculteurs, agro pasteurs, pasteurs) afin de
maximiser l’effet des interventions et d’éviter une dispersion des activités. Les critères d’identification
des sites prioritaires seront les suivants:
• niveau actuel de dégradation permettant une réhabilitation des sites;
• potentiel de régénération des sols entraînant un accroissement de la production;
• priorité dégagée dans le plan de développement communautaire dans le domaine de la
gestion des terres;
• demande formelle d’intervention du groupement paysan ou de la collectivité locale suite à
la campagne de sensibilisation et d’information;
• modification des usages fonciers par les communautés, par exemple la suppression de la
vaine pâture (accès libre du bétail après la récolte) et l’encouragement à l’élevage
sédentaire.

V.6. Diagnostics et planifications participatifs et élaboration de schémas d’aménagement de


terroirs. Au niveau de chaque site retenu, le projet financera la réalisation d’un Diagnostic et
planification participatif (DPP) de la situation actuelle par la population et les producteurs concernés,
avec la participation des collectivités locales, afin d’identifier les problèmes en matière de gestion de
la fertilité et plus généralement les problèmes d’intensification et diversification de la production et
gestion durable des eaux et des sols, prioriser ces problèmes et dégager les solutions possibles à mettre
en œuvre, tant au niveau des parcelles individuelles que des espaces communs. Le résultat du
diagnostic et les solutions retenues au niveau d’un terroir donné (investissements et actions
d’accompagnement) seront regroupés en un schéma d’aménagement du site, résultat de la réflexion
des organisations paysannes et des futurs bénéficiaires. Tous ce processus sera appuyé par un (des)
prestataires de services spécialisés (bureau d’études, ONG, consultants individuels) sélectionnés par le
projet. Le schéma devra être validé par une Assemblée générale de la population au niveau des
villages concernés. Les schémas ainsi préparés devront s’insérer dans le Plan communal de
développement (PCD) et les éventuels plans de développement communautaires existants.

V.7. Animation et appui technique. Comme indiqué ci–dessus, l’élaboration des DPP et des
schémas d’aménagement sera appuyée par des prestataires de services spécialisés. De manière
générale, ceux–ci seront chargés de l’animation et de l’appui technique aux communautés, du suivi de
la mise en œuvre des schémas d’aménagement, en liaison bien sûr avec les services techniques
déconcentrés. Les prestataires retenus mettront en place des équipes d’animateurs techniques sur le
terrain, équipés de motos. Le projet financera les coûts de ces prestations (salaires et frais de
déplacement des animateurs, acquisition et frais de fonctionnement des moyens de déplacement,
encadrement des animateurs, frais de fonctionnement divers, etc.).

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Mali: Profil de projet d’investissement « Projet de gestion intégrée de la fertilité des sols »

V.8. Le projet collaborera également avec les agents d’encadrement du ministère de l’agriculture
en poste dans la zone d’intervention. Une convention de partenariat sera passée avec la DRAMR
précisant l’appui technique et financier du projet et les engagements des services de vulgarisation
concernant le nombre d’agents, les programmes et les méthodes de travail. La formation des
conseillers agricoles au niveau cercle et commune ne sera pas limitée aux aspects techniques mais
concernera les aspects de sensibilisation, d’animation et de communication avec les producteurs et les
groupements paysans. Il ne s’agira plus d’encadrement vertical mais d’appui–conseil aux producteurs.

V.9. Les domaines abordés dans le cadre de l’appui–conseil seront agréés entre les animateurs du
prestataire de services (et les conseillers agricoles de l’administration) et les exploitants; ils
concerneront l’exploitation dans sa globalité c’est–à–dire les aspects techniques des aménagements et
les aspects socio–économiques de gestion des exploitations. Les démonstrations sur les exploitations
seront encouragées.

V.10. Formation des producteurs et des élus locaux. L’approche du projet repose sur la prise en
charge de la restauration de la fertilité des sols et d’une manière plus générale de l’exploitation et de la
gestion des ressources naturelles par les organisations paysannes en liaison avec les collectivités
locales. Or, on constate que ces organisations possèdent des capacités limitées dans ce domaine. Il est
donc essentiel que les organisations de producteurs, les comités de gestion des équipements et les
collectivités locales bénéficient d’appui et de formation afin de pouvoir gérer de manière concertée et
durable les terres et les eaux. Au niveau des OP, les actions de formation cibleront un nombre
minimum de membres; ces derniers devront s’engager à démultiplier la formation reçue auprès des
autres membres de leur OP. La formation des OP portera par exemple sur la structuration des
organisations (rôle des membres, élaboration des statuts et règlements intérieurs, tenue de réunions,
gestion des conflits, organisation et gestion des organisations), la tenue d’une comptabilité simplifiée,
la gestion financière, les négociations interprofessionnelles, la réalisation des travaux de conservation
des eaux et des sols, le gestion de la fertilité, l’entretien des équipements et infrastructures collectifs. Il
est prévu un programme de visites d’échanges d’expériences et de rencontres avec d’autres OP ayant
mis en place des aménagements de ce type, dans le pays ou dans un pays voisin.

V.11. Ces formations seront réalisés par des prestataires spécialisés dans le cadre de contrats passés
avec le projet (consultants individuels, bureaux d’études, ONG, services techniques dans certains cas,
service formation de l’Association permanente des chambres d’agriculture du Mali – APCAM), en
étroite concertation avec les chambres régionales d’agriculture et les fédérations d’OP (par exemple le
Syndicat des producteurs de coton et vivriers) et sous la supervision du prestataire de service principal
chargé de l’animation. Des accords seront également recherchés dans ce domaine de la formation avec
des projets en cours (notamment le PASAOP et les projets financés par la coopération décentralisée)
ou les ONG intervenant dans les zones ciblées.

V.12. Alphabétisation fonctionnelle. En matière d’alphabétisation fonctionnelle, qui constitue une


contrainte sérieuse en milieu rural pour la mise en valeur agricole et le développement en général, le
projet appuiera la formation d’alphabétiseurs villageois, lesquels tiendront ensuite les sessions
d’alphabétisation et de post–alphabétisation au niveau de leur villages respectifs, en direction des
membres des bureaux des OP, des producteurs participant aux actions d’aménagement et autres
groupes cibles intéressés. Le programme financera: a) la formation des alphabétiseurs; b) les missions
de supervision et de suivi pédagogique des alphabétiseurs et les tests d’évaluation finale effectuées par
le service compétent; c) la motivation des alphabétiseurs villageois; d) l’équipement des salles de
classe (tableau, banc) et le matériel pédagogique (manuels pour les alphabétiseurs et les apprenants) et,
quand nécessaire, la construction de salles pour l’alphabétisation avec la participation des bénéficiaires
aux travaux. En outre, les OP et des communes seront encouragées à mettre à disposition des salles de
classe et à cofinancer les fournitures pour l’alphabétisation communautaire.

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Mali: Profil de projet d’investissement « Projet de gestion intégrée de la fertilité des sols »

Composante 2: Mise en œuvre des schémas d’aménagement des terroirs


(1,6 milliards de FCFA; 51% des coûts totaux)
V.13. Une fois les schémas d’aménagement élaborés, la décision d’entreprendre les travaux
d’aménagements dépendra de l’accord de tous les producteurs; elle sera en outre soumise à l’accord de
la commune dans le cas des travaux sur les espaces communautaires. La mise en œuvre des actions et
investissements prévus au schéma d’aménagement sera fera par des contrats annuels tripartites
engageant les producteurs bénéficiaires et leurs organisations, le projet et les prestataires de services
chargés d’appuyer l’exécution des travaux et activités (PME, boss–maçons, ONG, etc.). Les
bénéficiaires seront associés au choix des prestataires de services et au contrôle de leurs activités. Ils
devront en particulier s’engager sur les conditions d’exécution des travaux, en particulier leur
participation effective (sous de main d’œuvre, d’apport d’agrégats, voire sous forme monétaire) aux
travaux d’aménagement.

V.14. Compte tenu de l’approche participative du projet, basée sur la consultation locale et la
participation active des producteurs, il est impossible de connaître avec précision l’éventail des
activités et investissements qui seront appuyés par le projet, leur ampleur et leur localisation. Par
définition, ces éléments seront connus au moment de l’exécution du projet, année après année. On peut
toutefois présenter ci–dessous les aménagements possibles et les pratiques de gestion des sols qui
seront proposés aux exploitants dans le cadre du projet. Pour l’estimation des coûts, des enveloppes
budgétaires globales par activités principales ont été estimées. Les détails du calcul sont présentés à
l’Annexe. Ils devront être revus au moment de la formulation détaillée du projet.

V.15. Aménagements des parcelles individuelles. Concernant les parcelles individuelles, les
activités de conservation des eaux et des sols et de restauration de la fertilité qui pourraient être
menées sont de plusieurs types:

• actions mécaniques: le but de ces actions consiste à ralentir la vitesse de ruissellement de


l’eau et de favoriser l’infiltration. Ceci est atteint par la construction de petits ouvrages
tels que les diguettes ou les cordons pierreux suivant les courbes de niveau, la
construction de seuils dans les ravines (en pierres, en terre ou en branchages);

• actions biologiques: il s’agit essentiellement de techniques d’agro–foresterie telles que


l’enrichissement des jachères avec des légumineuses, la plantation de haies vives pour
délimiter les parcelles, l’introduction d’espèces fruitières dans les exploitations, la
plantation de boisements villageois ou de bosquets individuels pour la fourniture de bois,
le maintien d’un couvert permanent sur les pentes trop fortes pour les cultures;

• promotion de bonnes pratiques culturales: on peut citer comme exemples le labour


perpendiculaire à la pente, le billonnage en courbes de niveau, la rotation des cultures, les
cultures associées, le compostage des résidus de récoltes, le paillage, le parcage des
animaux, le défrichement sans brûlis, le « zéro » labour et le « zai ».

V.16. Aménagement des terroirs collectifs. Concernant les espaces communautaires, on pourra
envisager des boisements de protection sur les crêtes dénudées pour atténuer l’effet de ruissellement,
des boisements de production sur les terres à vocation non agricole, la protection des chemins et pistes
rurales, des pare–feu, et le traitement des ravines (comblement, seuils déversoirs), la re–végétalisation
des têtes de source.

V.17. Accès à l’eau et aménagements complémentaires. On a retenu des aménagements


complémentaires qui pourront être réalisés à la demande des populations. Il s’agit par exemple de puits

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villageois pour l’alimentation en eau des villageois, de puits pour le maraîchage ou pour des pépinières
d’agro foresterie, de puits pastoraux pour le bétail. Ces ouvrages seront réalisés par des tacherons sur
appel d’offres.

V.18. Infrastructures d’accès aux marchés. L’accès aux marchés pourrait être une contrainte qui
ressortira des diagnostics participatifs. En fonction des besoins et des demandes des populations, et en
complémentarité avec les activités prévus par les autres projets, il pourra donc être envisagé
l’amélioration de pistes de désenclavement et la construction d’ouvrages de franchissement. Ces
travaux seront réalisés par des entreprises locales sur appels d’offres.

Composante 3: Intensification et diversification des productions agricoles


(700 millions de FCFA; 14% des coûts totaux)
V.19. Amélioration de l’approvisionnement en intrants. Etant donné la libéralisation en cours du
marché des engrais, l’approvisionnement est assuré par des opérateurs privés et des groupements
professionnels de producteurs. Il existe actuellement des risques concernant la qualité des engrais et
des produits phytosanitaires. Le projet apportera un appui (formation, équipements) aux services
régionaux de la Direction générale de la réglementation et du contrôle (DGRC) qui doit assurer cette
fonction dans les deux zones retenues pour les interventions du projet. Ce travail pourra être sous traité
à des laboratoires spécialisés si cela est nécessaire. Il est prévu également de sensibiliser et former les
opérateurs privés et les organisations professionnelles intervenant dans les deux zones du projet sur les
conditions d’achat, de transport, d’emballage et de stockage des engrais et des produits
phytosanitaires.

V.20. Mise en place de boutiques d’intrants. Le projet apportera un appui aux groupements de
producteurs pour la création de dépôts vente d’intrants et de petits équipements agricoles en finançant
un fonds de roulement pour l’achat des produits et en les mettant en contact avec des importateurs ou
des organisations professionnelles. Les groupements devront faire la demande et fournir le local de
stockage.

V.21. Appui aux institutions de microfinance. Le projet apportera un appui aux réseaux de caisses
d’épargne et de crédit déjà implantés dans les deux zones d’intervention. Il s’agit de faciliter
l’extension de ces caisses en finançant l’implantation de nouvelles caisses. Le projet prendra en charge
la construction des bâtiments, l’achat des équipements et matériels, la formation des élus et des gérants
et caissiers, et le déficit d’exploitation des premières années des nouvelles caisses pour notamment
couvrir les frais d’appui technique et de supervision et d’audit externe. Le réseau, après analyse de la
situation, choisira la localisation des nouvelles caisses. Il pourra être envisagé, si les membres des
caisses en font la demande, la création de bureaux satellites des caisses afin de permettre d’accroître la
zone d’intervention des caisses. Un appui pourra être également apporté à la mise en place de
groupements féminins de crédit dans le cadre d’une caisse. Ces aspects seront développés au cours de
la formulation du projet.

V.22. Recherche–développement. Le projet appuiera des actions de recherche–développement en


matière de pratiques permettant la restauration de la fertilité des sols, l’intensification et la
diversification des productions. Cette recherche sera conduite en milieu paysan et visera à tester et
évaluer la faisabilité, l’efficacité et l’acceptabilité de différentes technologies de restauration de la
fertilité, développées au Mali et dans des pays voisins. Il ne s’agit pas d’expérimentation proprement
dite mais de tests d’adaptation ou de combinaison de technologies au niveau des parcelles en évitant
de perturber les systèmes de production traditionnels. Les thèmes suivants, à titre indicatif, pourront
faire l’objet de cette recherche:

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• zéro labour: technique simple de protection des terres agricoles basée sur une couverture
permanente du sol par une plante ou par des résidus de récolte. Ceci permet de réduire
l’érosion et la perte d’eau par ruissellement et évaporation, et favorise la production de
matière organique;

• jachère améliorée avec des légumineuses herbacées en vue de réduire le temps d’attente
pour la reconstitution de la fertilité du sol;

• modèles améliorés de rotations et d’associations de cultures en vue d’enrichir le sol et


d’accroître la productivité;

• utilisation de ressources locales tels que le phosphate naturel de Tilemsi (PNT), le gypse
etc.;

• intensification et sédentarisation de l’élevage.

V.23. Ces thèmes de recherche ne sont pas limitatifs et d’autres techniques pourront être étudiées
en fonction des besoins exprimés par les producteurs ou identifiés par les spécialistes en conseil
technique. Une enveloppe a été retenue au niveau du projet pour le financement de ces activités. Le
choix sera effectué par le projet et le Comité national de recherche agricole (CNRA); l’opérateur
pourra être l’IER ou tout autre centre de recherche.

V.24. Diversification des productions. Le projet appuiera les microprojets d’activités génératrices
de revenus permettant une diversification des productions agricoles et des revenus, proposés par des
groupements et OP lors des DPP, et intégrés au schéma d’aménagement. Ces activités cibleront en
particulier les groupes les plus démunis (femmes. Agriculteurs marginaux). Cela pourrait être des
activités de petit élevage intensif, de transformation des produits, etc. Le projet financera ces
microprojets sur la base de subventions à coûts partagés avec leurs promoteurs. Dans la mesure du
possible, les institutions de financement en milieu rural (IMF, BNDA) seront associés et
accompagneront le développement ultérieur de ces microprojets/microentreprises, qui visent une
certaine rentabilité, à travers des crédits, notamment pour financer les besoins en fonds de roulement.

Composante 4: Coordination et gestion du projet


(928 millions de FCFA; 18% des coûts totaux)
V.25. Il sera mis en place une Cellule de coordination et gestion du projet (CCP) basée à Koutiala
ou à Sikasso qui se trouve à peu près au centre de l’ancien bassin cotonnier. Elle sera composée d’un
coordonnateur (agronome ou ingénieur spécialiste en gestion des eaux et des sols), d’un coordinateur
adjoint spécialiste en suivi évaluation, d’un responsable administratif et financier assisté d’un
comptable et d’une secrétaire. Le travail de terrain sera supervisé par deux antennes régionales
composées chacune d’un chef d’antenne, d’un spécialiste en gestion des eaux et des sols, et d’une
secrétaire comptable. Tout ce personnel sera recruté sur appel à la concurrence sur le marché national
du travail. L’antenne responsable de l’ancien bassin cotonnier sera installée au siège de la cellule de
coordination puisque cette dernière se trouve au centre du bassin cotonnier. L’autre antenne sera
localisée dans le Séno. L’unité centrale et les deux antennes seront dotées de moyens de travail et de
transport. Les bureaux seront fournis par le gouvernement.

V.26. Etant donné l’importance des activités de suivi évaluation pour mesurer l’impact des
techniques tant au niveau du projet qu’au niveau des exploitants, une provision est prévue pour
effectuer des enquêtes et analyses et recruter des consultants à court terme si cela est nécessaire au
cours du projet. La mise en œuvre des activités sera confiée à des opérateurs (institutions étatiques ou

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privés) par appels d’offres national ou appels d’offres restreint. Le rôle de la Cellule et des antennes
sera de préparer les appels d’offres, faire le choix des opérateurs, assurer le suivi et l’évaluation des
activités, assurer l’organisation des activités et la gestion des fonds du Projet.

VI. COÛTS INDICATIFS

VI.1. Le coût de base du projet est estimé à 5,05 milliards de FCFA (soit 9,6 millions de $EU au
taux de 1 $EU = 525 FCFA), auquel il faut ajouter les imprévus physiques et provisions pour hausses
des prix, estimés à 15 pour cent, pour atteindre un coût total du projet de 5,81 milliards de FCFA (soit
11,07 millions de $EU).

VI.2. Ce sont des estimations préliminaires qui devront être affinées au cours de la formulation du
projet. Le détail des coûts est présenté à l’Annexe. La répartition des coûts par composante et sous–
composante est présentée dans le tableau ci–dessous:

Tableau 1: Résumé des coûts du projet par composante


Composante Coût total
millions FCFA milliers $EU %
1. Renforcement des capacités des acteurs locaux
Animation et appui conseil 520 991
Formation des OP et élus locaux 235 448
Alphabétisation fonctionnelle 68 129
Total composante 823 1 567 16%
2. Mise en œuvre des schémas d’aménagement de terroir 2 600 4 955 51%
3. Intensification et diversification des productions
Mise en place de boutiques d’intrants 110 210
Appui aux institutions de microfinance 300 572
Recherche–développement 90 172
Diversification des productions 200 381
Total composante 700 1 334 14%
4. Coordination et gestion du projet
Appui au Comité de pilotage 6 11
Cellule de coordination et gestion du projet 750 1 429
Appui technique à la mise en œuvre 172 328
Total composante 928 1 768 18%
Coûts de base du Projet 5 050 9 624 100%
Imprévus (15%) 758 1 444 15%
Coûts totaux du Projet 5 808 11 068 115%

VI.3. Les actions d’appui à la conservation des eaux et des sols et autres travaux d’aménagement
réalisés dans le cadre de la mise en œuvre des schémas d’aménagement décidés avec les paysans
représentent, logiquement, l’essentiel des coûts du projet (51 pour cent du total). Le renforcement des
capacités des acteurs locaux compte pour 16 pour cent des coûts, l’intensification et la diversification
des productions pour 14 pour cent, et la coordination et la gestion du projet 18 pour cent des coûts
totaux.

VI.4. Les travaux à réaliser sont généralement de petite envergure et font peu appel à des
équipements lourds importés mais surtout à de la main d’œuvre et des matériaux locaux; en
conséquence la part de devises étrangères dans les coûts de ces aménagements restera faible. Sur la

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base d’hypothèses quant à la part des coûts en devises dans les différentes composantes (cf. tableau 4
de l’Annexe), la part en devises étrangères dans les coûts totaux du projet a été estimée à l’équivalent
de 1,8 million de $EU, soit 16 pour cent du total des coûts.

VII. SOURCES DE FINANCEMENT ENVISAGÉES

VII.1. La répartition du financement sera établie en fonction du bailleur de fonds intéressé et sera
discutée au cours de la formulation avec les autorités nationales et les bénéficiaires. A ce stade, les
suggestions sur les possibilités de financement sont les suivantes:

• les communautés villageoises bénéficiaires participeraient au financement des travaux de


conservation des eaux et des sols et des infrastructures collectives, principalement sous
forme de main d’œuvre, d’apport matériaux locaux, parfois sous forme monétaire, ainsi
qu’aux microprojets générateurs de revenus pour la diversification des productions; la
contribution des producteurs aux aménagements dépendra évidemment de la nature des
travaux. On a estimé que cette contribution représenterait 20 pour cent des coûts pour les
aménagements au niveau des parcelles individuelles et des terroirs communautaires et les
microprojets générateurs de revenus, et 10 pour cent des coûts pour les autres travaux;

• le gouvernement financerait principalement les taxes (dont le montant est estimé dans le
tableau 1 de l’Annexe);

• le bailleur de fonds financerait les coûts restants du projet.

VII.2. Sur la base de ces hypothèses, le bailleur de fonds financerait 80 pour cent des coûts du
projet, à hauteur de 4,6 milliards de FCFA, soit l’équivalent de 8,9 millions de $EU, les bénéficiaires
contribueraient l’équivalent de 615 millions de FCFA (11 pour cent du total), et le gouvernement
apporterait 544 millions de FCFA (9 pour cent des coûts totaux).

VIII. BÉNÉFICES ATTENDUS

VIII.1. Les activités du projet entraîneront une prise de conscience et la responsabilisation des
populations en matière de gestion rationnelle des eaux et des sols. Elles contribueront à l’amélioration
de l’environnement par la gestion conservatoire des terres. Le projet permettra l’augmentation de la
fertilité des sols et l’évolution progressive des systèmes de production vers une forme plus intensive et
plus durable d’exploitation des ressources en eaux et en sols. Le projet facilitera également la
limitation de la divagation du bétail local et la réglementation du passage des animaux transhumants.

VIII.2. Il est délicat d’estimer de manière quantitative l’impact de la dégradation des sols sur la
production des principales cultures du fait de l’absence de données chiffrées. De plus, plusieurs
facteurs tels que le climat ou les techniques culturales ont un impact sur le rendement des cultures. La
connaissance de l’influence de la dégradation des sols sur les cultures nécessitera le suivi agro
économique d’exploitations représentatives des différentes sous zones et des systèmes de production.
Ceci est prévu dans le cadre du suivi évaluation du présent projet. Au cours de la formulation du
projet, les bénéfices attendus pourront être évalués en utilisant les résultats d’enquêtes et de suivi
agronomique de projets semblables de la sous région.

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Mali: Profil de projet d’investissement « Projet de gestion intégrée de la fertilité des sols »

IX. DISPOSITIFS INSTITUTIONNELS DE MISE EN ŒUVRE

IX.1. Général. Le projet disposera d’un comité de pilotage, d’une cellule légère de coordination à
San ou Koutiala, d’antennes de mise en œuvre et d’instances de concertation au niveau des deux zones
d’interventions. Le projet travaillera le plus possible avec les organisations paysannes, les
organisations d’éleveurs et les collectivités locales afin de répondre à la demande et faciliter la
durabilité des activités.

IX.2. Comité de pilotage. Le maître d’ouvrage sera le Ministère de l’agriculture qui mettra en
place un comité de pilotage afin de coordonner et suivre les activités du projet. Ce comité examinera
les programmes de travail et des budgets annuels ainsi que les rapports d’activités techniques et
financiers du projet. Son rôle sera de superviser l’exécution des différentes activités du projet, et de
régler tout problème d’ordre interministériel. Présidé par le Directeur national de la DNAMR
(Ministère de l’agriculture), ce comité comprendra des représentants des ministères et institutions
concernés par les actions du projet, en particulier des représentants des organisation paysannes et des
chambres d’agriculture des deux zones du projet. Le comité de pilotage se réunirait au moins une fois
par année.

IX.3. Cellule de coordination et gestion du projet. Dotée de l’autonomie financière et de gestion,


la cellule de coordination et gestion du projet sera le maître d’œuvre du projet assurant la supervision
technique, administrative et financière et les relations avec les autres institutions et projets. La cellule
préparera avec les antennes localisées dans les deux zones les programmes de travail et les budgets
annuels, organisera la sélection des prestataires de services et la passation des marchés et contrats,
supervisera les activités des prestataires de services, etc.

IX.4. Antennes de zones. Elles seront installées au niveau des DRAMR et seront chargées de la
mise en œuvre des activités sur la base des budgets et des programmes annuels préparés avec l’appui
de la cellule et approuvés par le comité de pilotage. Les deux antennes auront une fonction essentielle
d’information, de dialogue et de concertation avec les organisations paysannes et d’éleveurs, les
organisations professionnelles, les collectivités locales et les prestataires de services en particulier
pour la préparation et le suivi de l’exécution des programmes de travail.

IX.5. Instances de concertation. Elles seront localisées au niveau de la région ou de plusieurs


cercles suivant l’étendue des zones d’intervention. Elles regrouperont des représentants des
organisations paysannes et d’éleveurs, des organisations professionnelles, des opérateurs et
prestataires de services, des collectivités locales, des services techniques gouvernementaux et des
projets ou offices travaillant déjà dans la même zone. Ces instances permettront d’associer les
principaux acteurs et bénéficiaires à l’élaboration et au suivi des activités; la coordination ainsi que les
échanges seront possibles entre les différents projets intervenant dans la zone.

IX.6. Prestations de services. Le projet utilisera, le plus possible, des prestataires de services
contractuels afin de réduire les besoins en personnel et faciliter la prise en charge des activités par les
comités d’usagers, les organisations professionnelles et les services techniques. Il s’agira d’opérateurs
publics tels que la DRAMR, l’IER et d’opérateurs privés tels que des bureaux d’études, des ONG, des
tacherons, des entreprises de génie civil, des réseaux de caisses d’épargne et de crédit.

IX.7. Travaux d’aménagement. Dans le cas des espaces communautaires et autres infrastructures
collectives, les populations bénéficiaires devront constituer un comité d’usagers, responsable de la
participation à l’aménagement, du suivi et de l’entretien. Les producteurs seront responsables des
travaux sur les parcelles et participeront aux aménagements sur les espaces communautaires. De
manière générale, les obligations de chaque partie seront formalisées dans le cadre d’un contrat

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Mali: Profil de projet d’investissement « Projet de gestion intégrée de la fertilité des sols »

d’aménagement entre les producteurs et le projet. Pour mener ces activités et réaliser ces travaux, les
producteurs seront encadrés par des prestataires de services (opérateurs techniques) recrutés par le
projet par appel d’offres. Les études techniques et les travaux importants seront réalisés par des
bureaux d’études et des tâcherons ou entreprises.

IX.8. Suivi et évaluation. Il permettra au niveau du projet de mesurer l’avancement des travaux et
l’impact des activités mises en œuvre et par conséquent de les modifier et de les adapter aux
différentes caractéristiques des localisations prioritaires. Ceci permettra également d’évaluer
l’acceptabilité et l’augmentation de revenu des producteurs.

X. BESOINS EN ASSISTANCE TECHNIQUE

X.1. Le projet sera mis en œuvre par des spécialistes recrutés sur le marché local, par des
prestataires de services publics et privés et par les organisations paysannes et professionnelles. Le
recours à l’assistance technique à long terme n’apparaît pas nécessaire pour l’exécution des différentes
activités. Par contre, le projet devra faire appel à des consultants internationaux et nationaux
spécialisés pour des missions de courte durée en appui à la mise en œuvre du projet, concernant par
exemple la mise en place du système de gestion comptable et financière informatisé, celle du dispositif
de suivi–évaluation, les audits des comptes financiers du projet, des évaluations thématiques, des
appuis méthodologiques divers, etc.

XI. PROBLÈMES EN SUSPENS ET ACTIONS PROPOSÉES

XI.1. Les points suivants devront être analysés au cours de la formulation du projet:

• le projet fera appel à de nombreux prestataires de services tant publics que privés pour la
mise en œuvre des différentes actions. Il conviendra de confirmer la disponibilité et la
volonté de collaborer de ces prestataires dans le cadre de contrats de services;

• il faudra préciser le niveau de participation des producteurs au financement des différents


aménagements;

• étant donné les nombreux intervenants actuels dans les deux zones du projet, il sera
nécessaire de coordonner étroitement et d’harmoniser les approches et les différentes
activités afin d’éviter les doubles emploi et des stratégies différentes au niveau des
producteurs;

• le ministère de l’agriculture devra accorder une autonomie financière et de gestion à la


cellule de coordination du projet;

• le personnel devra être recruté sur le marché du travail dans le cadre d’une procédure
d’appel d’offres.

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XII. RISQUES POTENTIELS

XII.1. Mise en œuvre de l’approche participative. Le projet proposé place les producteurs au
centre des décisions et leur confie l’exécution de la plupart des activités. Ceci est différent des
anciennes approches où le projet mettait directement en œuvre les principales actions. Il se peut que
cette nouvelle approche demande du temps à se mettre en place, car elle implique un changement de
mentalité des exploitants qui doivent réaliser que l’Etat ne prend pas tout en charge. Il pourrait en
résulter un ralentissement du rythme d’exécution du projet. C’est pour cette raison que le projet
attache une grande importance à la sensibilisation, à l’information, à l’animation et à la formation des
organisations de producteurs tout au long du déroulement du projet.

XII.2. Nouvelles technologies. Les différentes techniques de restauration de la fertilité des sols
proposées aux producteurs ne sont pas toutes actuellement mises en application. On peut facilement
anticiper de la lenteur et de la prudence de la part des producteurs à adopter ces nouvelles techniques.
De plus il faut ajouter que plusieurs de ces techniques ont des impacts différés dans le temps. C’est
pour ces raisons que le projet comporte un important volet formation et conseil technique afin de
vulgariser rapidement ces aménagements et ces pratiques culturales. Il sera également important pour
le projet de proposer un ensemble d’aménagements possédant à la fois des impacts à court et à moyen
terme. Les producteurs devront bénéficier en même temps d’un appui du projet pour l’intensification
et la diversification des productions actuelles.

XII.3. Capacité du personnel du projet. La réussite du projet est largement dépendante de la


capacité et du dynamisme du personnel de la cellule et des deux antennes à informer, à discuter et à
renforcer les organisations paysannes pour qu’elles réalisent les aménagements des sols, à sélectionner
des prestataires de services compétents et à superviser de manière étroite leur travail. Ce travail
d’animation, de programmation et de contrôle nécessite le recours à des spécialistes familiers de ces
procédures et également une autonomie financière et de gestion de la cellule et des antennes. C’est
pour cette raison que le personnel devra être recruté sur le marché du travail avec des contrats annuels
renouvelables. Le renouvellement des contrats sera fondé sur la performance constatée.

XII.4. Qualité et disponibilité des prestataires de services contractuels. Une grande partie des
activités sera sous–traitée à des opérateurs publics et privés (bureaux d’études, ONG, tacherons,
petites entreprises). Etant donné que de nombreux projets font appel aux mêmes opérateurs, il existe
un risque que les prestataires compétents ne soient pas suffisamment disponibles ou que ceux
disponibles ne possèdent pas l’expérience nécessaire. C’est pour cette raison que des formations sont
prévues, au début du projet, afin que ces prestataires disposent de toutes les qualifications nécessaires.

XII.5. Compétences des organisations de producteurs et des communes. Il est clair que les
aménagements de parcelles seront mis en œuvre par les producteurs eux–mêmes et leurs organisations.
Cependant, les communes sont maintenant responsables de la gestion de l’espace rural et, à ce titre,
sont concernées par les aménagements d’intérêt commun tels que les boisements, les pistes, l’eau
potable, les couloirs de transhumance, le règlement de la vaine pâture, etc. Il existe un risque que les
communes nouvellement investies de responsabilités dans le cadre de la décentralisation ne soient pas
totalement intégrées au processus de décisions. Pour réduire ce risque, le projet mettra en place des
instances de concertation afin d’associer tous les acteurs à l’exécution du projet.

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Annexe: Coûts du programme

Liste des tableaux


Tableau 1: Coûts détaillés par composante .....................................................................................23
Tableau 2: Coûts résumés par composante .....................................................................................26
Tableau 3: Plan de financement par composante – Coûts totaux y compris imprévus...............26
Tableau 4: Estimation de la part en devises dans les coûts totaux ................................................27

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Tableau 1: Coûts détaillés par composante


N° Composante Unité Quantité Prix unitaire Total Bailleur de fonds Bénéficiaires Gouvernement
(milliers FCFA) (millions FCFA) Montant % Montant % Montant %
1. Renforcement des capacités des acteurs locaux
1.1 Animation et appui conseil
Campagne de sensibilisation Forfait 25,0 25,0 100% – 0% – 0%
Etude de la situation de référence Forfait 25,0 21,3 85% – 0% 3,8 15%
Formation des techniciens de terrain Forfait 50,0 50,0 100% – 0% – 0%
Conseil technique par les DRAMR Forfait 120,0 120,0 100% – 0% – 0%
Élaboration et suivi schémas d’aménagements contrat 300,0 255,0 85% – 0% 45,0 15%
Total appui conseil 520,0 471,3 91% – 0% 48,8 9%
1.2 Formation des OP et élus locaux
Elaboration de modules de formation personne–mois 12 1 250 15,0 15,0 100% – 0% – 0%
Formation des OP sessions 300 500 150,0 150,0 100% – 0% – 0%
Echanges & visites dans la région nombre 100 200 20,0 20,0 100% – 0% – 0%
Echanges & visite à l’extérieur nombre 25 2 000 50,0 50,0 100% – 0% – 0%
Total Formation 235,0 235,0 100% – 0% – 0%
1.3 Alphabétisation fonctionnelle
Formation initiale alphabétiseurs alphabétiseur 50 85 4,3 3,8 90% – 0% 0,4 10%
Recyclage alphabétiseurs alphabétiseur 50 60 3,0 2,7 90% – 0% 0,3 10%
Indemnités sessions alphabétisation initiale a/ alphabétiseur 100 95 9,5 9,5 100% – 0% – 0%
Indemnités sessions post–alphabétisation b/ alphabétiseur 100 95 9,5 9,5 100% – 0% – 0%
Suivi pédagogique c/ Jours 450 25 11,3 11,3 100% – 0% – 0%
Equipement salles classes Sale 50 100 5,0 4,5 90% – 0% 0,5 10%
Construction salle Sale 25 1 000 25,0 22,5 90% – 0% 2,5 10%
Total Alphabétisation 67,5 63,8 94% – 0% 3,7 6%
Total composante 1 823 770 94% – 0% 52 6%
a/ une session par alphabétiseur/an x 2 ans; 15 000FCFA/ mois pendant 6 mois par session; b/ deux sessions de post–alphabétisation;
c/ indemnités pour services de l’alphabétisation: 3 jours/alphabétiseur/an pendant 3 ans; 25 000 FCFA par jour.
2. Mise en œuvre des schémas d’aménagement de terroir
Actions mécaniques forfait 300,0 210,0 70% 60 20% 30,0 10%
Actions biologiques forfait 600,0 420,0 70% 120 20% 60,0 10%
Espaces communautaires forfait 500,0 350,0 70% 100 20% 50,0 10%
Autres aménagements (accès à l’eau) forfait 700,0 490,0 70% 140 20% 70,0 10%
Désenclavement forfait 500,0 400,0 80% 50 10% 50,0 10%
Total composante 2 2 600 1 870 72% 470 18% 260 10%

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Tableau 1: Coûts détaillés par composante


N° Composante Unité Quantité Prix unitaire Total Bailleur de fonds Bénéficiaires Gouvernement
(milliers FCFA) (millions FCFA) Montant % Montant % Montant %
3. Intensification et diversification des productions
3.1 Mise en place de boutiques d’intrants
Installation des boutiques unité 50 2 000 100,0 55,0 55% 25 25% 20 20%
Appui technique spécialisé personne–mois 20 500 10,0 10,0 100% – 0% – 0%
Total boutiques d’intrants 110,0 65,0 59% 25,0 23% 20,0 18%
3.2 Appui aux institutions de microfinance forfait 300,0 300,0 100% – 0% – 0%
3.3 Recherche–développement forfait/an 6 15 000 90,0 81,0 90% – 0% 9 10%
3.4 Diversification des productions forfait 200,0 160,0 80% 40 20% – 0%
Total composante 3 700 606 87% 65 9% 29 4%
4. Coordination et gestion du projet
4.1 Appui au Comité de pilotage réunions 12 500 6,0 6,0 100% – 0% – 0%
4.2 Cellule de coordination et gestion du projet
Moyen de transport et équipement
Véhicule 4x4 (renouvelé fin d’année 3) nombre 6 21 000 126,0 88,2 70% – 0% 38 30%
Moto (renouvelé année 3) nombre 4 2 000 8,0 5,6 70% – 0% 2 30%
S/total 134,0 93,8 – 40
Equipement
Ordinateur & accessoires nombre 6 2 000 12,0 9,0 75% – 0% 3 25%
Photocopieur 1 1 500 1,5 1,1 75% – 0% 0 25%
Mobilier bureau forfait 1 4 000 4,0 3,0 75% – 0% 1 25%
Groupe électrogène unité 1 2 500 2,5 1,9 75% – 0% 1 25%
S/total 20,0 15,0 – 5,0
Fonctionnement
Véhicule 4x4 véhicule/an 18 6 400 115,2 92,2 80% – 0% 23 20%
Motos moto/an 24 650 15,6 12,5 80% – 0% 3 20%
groupe électrogène par an 6 1 500 9,0 7,2 80% – 0% 2 20%
fournitures diverses par an 6 3 000 18,0 14,4 80% – 0% 4 20%
frais de téléphone par an 6 2 500 15,0 12,0 80% – 0% 3 20%
entretien matériel et équipement par an 6 2 000 12,0 9,6 80% – 0% 2 20%
S/total 184,8 147,8 – 37,0
Salaires personnel
Coordinateur de Projet personne–mois 72 600 43,2 38,9 90% – 0% 4 10%
Coordinateur adjoint responsable suivi–évaluation personne–mois 72 500 36,0 32,4 90% – 0% 4 10%
Responsable antennes (2) personne–mois 144 500 72,0 64,8 90% – 0% 7 10%
Adjoint responsable antennes (2) personne–mois 144 400 57,6 51,8 90% – 0% 6 10%
Responsable administratif et financier personne–mois 72 500 36,0 32,4 90% – 0% 4 10%
Comptable personne–mois 72 250 18,0 16,2 90% – 0% 2 10%
Secrétaires CCP et antennes (3) personne–mois 216 150 32,4 29,2 90% – 0% 3 10%

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Tableau 1: Coûts détaillés par composante


N° Composante Unité Quantité Prix unitaire Total Bailleur de fonds Bénéficiaires Gouvernement
(milliers FCFA) (millions FCFA) Montant % Montant % Montant %
Chauffeurs (3) personne–mois 216 75 16,2 14,6 90% – 0% 2 10%
Gardiens plantons (2) personne–mois 144 50 7,2 6,5 90% – 0% 1 10%
S/total 318,6 286,7 – 31,9
Frais de mission
Coordinateur de Projet et coordinateur adjoint jour 720 20 14,4 14,4 100% – 0% – 0%
Cadres des antennes (4) jour 3 600 20 72,0 72,0 100% – 0% – 0%
Responsable administratif et financier jour 300 20 6,0 6,0 100% – 0% – 0%
S/total 92,4 92,4 – –
Total Cellule de coordination et gestion 749,8 635,8 85% – 0% 114,0 15%
4.3 Appui technique à la mise en œuvre
Formation/recyclage du personnel du projet forfait 1 5 000 5,0 4,5 90% – 0% 1 10%
Mise en place/suivi SIG comptabilité/gestion forfait 1 15 000 15,0 13,5 90% – 0% 2 10%
Mise en place suivi–évaluation personne–mois 4 8 000 32,0 28,8 90% – 0% 3 10%
Elaboration manuel opérationnel projet personne–mois 2 8 000 16,0 14,4 90% – 0% 2 10%
Audit annuel an 6 4 000 24,0 21,6 90% – 0% 2 10%
Séminaire de démarrage forfait 1 5 000 5,0 4,5 90% – 0% 1 10%
Revue à mi–parcours mission 1 50 000 50,0 45,0 90% – 0% 5 10%
Evaluation finale mission 1 25 000 25,0 22,5 90% – 0% 3 10%
S/total 172,0 154,8 – 17,2
Total composante 4 928 797 86% – 0% 131 14%
Total coûts de base du projet 5 050 4 043 80% 535 11% 473 9%

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Tableau 2: Coûts résumés par composante


Composante Coût total
millions FCFA milliers $EU %
1. Renforcement des capacités des acteurs locaux
Animation et appui conseil 520 991
Formation des OP et élus locaux 235 448
Alphabétisation fonctionnelle 68 129
Total composante 823 1 567 16%
2. Mise en œuvre des schémas d’aménagement de terroir 2 600 4 955 51%
3. Intensification et diversification des productions
Mise en place de boutiques d’intrants 110 210
Appui aux institutions de microfinance 300 572
Recherche–développement 90 172
Diversification des productions 200 381
Total composante 700 1 334 14%
4. Coordination et gestion du projet
Appui au Comité de pilotage 6 11
Cellule de coordination et gestion du projet 750 1.429
Appui technique à la mise en œuvre 172 328
Total composante 928 1 768 18%
Coûts de base du Projet 5 050 9 624 100%
Imprévus (15%) 758 1 444 15%
Coûts totaux du Projet 5 808 11 068 115%

Tableau 3: Plan de financement par composante – coûts totaux y compris imprévus


en millions FCFA
Composante Total Bailleur Bénéficiaires Gouvernement
montant % montant % Montant % montant %
1 Renforcement des capacités des acteurs locaux 823 100% 770 94% – 0% 52 6%
2 Mise en œuvre des schémas d’aménagement de terroir 2 600 100% 1 870 72% 470 18% 260 10%
3 Intensification et diversification des productions 700 100% 606 87% 65 9% 29 4%
4 Coordination et gestion du projet 928 100% 797 86% – 0% 131 14%
Coûts de base du Projet 5 050 4 043 535 473
Imprévus (15%) 758 606 80 71
Coûts totaux du Projet 5 808 100% 4 649 80% 615 11% 544 9%
en milliers $EU
Total Bailleur Bénéficiaires Gouvernement
Composante
montant % montant % Montant % montant %
1 Renforcement des capacités des acteurs locaux 1 567 100% 1 467 94% – 0% 100 6%
2 Mise en œuvre des schémas d’aménagement de terroir 4 955 100% 3 563 72% 896 18% 495 10%
3 Intensification et diversification des productions 1 334 100% 1 155 87% 124 9% 55 4%
4 Coordination et gestion du projet 1 768 100% 1 518 86% – 0% 250 14%
Coûts de base du Projet 9 624 7 704 1 020 901
Imprévus (15%) 1 444 1 156 153 135
Coûts totaux du Projet 11 068 100% 8 859 80% 1 172 11% 1 036 9%

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Tableau 4: Estimation de la part en devises dans les coûts totaux


Composante Total Montant en devises Monnaie locale
(dont taxes)
millions % millions milliers % millions %
FCFA FCFA $EU FCFA
1. Renforcement des capacités
des acteurs locaux 823 100% 41 78 5% 781 95%
2. Mise en œuvre des schémas
d’aménagement de terroir 2 600 100% 390 743 15% 2 210 85%
3. Intensification et diversification des
productions 700 100% 105 200 15% 595 85%
4. Coordination et gestion du projet 928 100% 278 530 30% 649 70%
Coûts de base du Programme 5 050 814 1 552 4 236
Imprévus (15%) 758 122 233 635
Coûts totaux du Programme 5 808 100% 937 1 785 16% 4 871 84%

1 € = 1,25 $EU 1 $EU = 525 FCFA ; 1 000 FCFA = 1 906 $EU

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