Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
RESUME
Avec une population nationale estimée à 10.7 millions en fin Avril 2002, une
disponibilité céréalière de près de 2.9 millions de tonnes de céréales et des besoins de
consommation estimés à 2.4 millions de tonnes, le bilan céréalier en tenant compte des
exportations, importations et aides prévues dégage un excédent de près de 66 000
tonnes contre un déficit de 147 000 tonnes l’année dernière.
Cependant, dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Mopti, Tombouctou et Gao,
l’insuffisance prolongée et/ou l’arrêt précoce des pluies et l’inondation des champs ont
entraîné de mauvaises récoltes pluviales et rizicoles dans des poches. Pourtant, les
populations identifiées comme victimes de ces aléas, profiteront d’un environnement
global assez favorable.
Malgré son niveau élevé, le prix du mil enregistre une baisse qui s’amplifie depuis le
mois de novembre 2001 sur les marchés de consommation des capitales régionales du
pays. Par rapport à novembre, cette baisse a atteint en décembre 13% à Ségou, 12%
à Koulikoro et Mopti, et 10% à Sikasso. Les bonnes disponibilités agricoles 2001/02 au
Mali renforcées des résultats également satisfaisants enregistrés dans les pays voisins,
augurent moins de pression sur les marchés céréaliers maliens cette année.
Au Mali, la saison pluvieuse 2001/02 (juin à fin octobre) s'est caractérisée par un démarrage
précoce ou normal dans la majeure partie des zones agricoles et pastorales du pays.
Cependant, un retard d’installation dont l’impact s’est résorbé par la suite, avait été constaté
dans la région de Sikasso. La bonne répartition des pluies a imprimé une bonne allure à la
campagne dans les principales zones agricoles du pays.
L'analyse des productions céréalières au niveau régional fait ressortir une hausse dans toutes
les régions du pays par rapport à l'année dernière et à la moyenne des cinq dernières années
1996/97-2000/01.
Au Sud des régions de Kayes, Koulikoro et partout dans les régions de Ségou, Mopti et Sikasso
-- d'où provient l'essentiel de la production céréalière du pays -- la production agricole est jugée
satisfaisante, compte tenu de toutes les sources d’information recoupées par FEWS NET et qui
3
correspond à l’appréciation d’ensemble de tous les observateurs. Ailleurs, au Nord de la région
de Kayes, et à travers les régions de Sikasso, Mopti et Tombouctou, certaines poches ont
enregistré de mauvaises récoltes suite à l’insuffisance prolongée et/ou l’arrêt précoce des pluies
et l’inondation des champs.
Quant aux régions considérées comme grenier céréalier du Mali -- Koulikoro, Sikasso et surtout
Ségou -- elles connaissent par rapport à l'année dernière des hausses de production
respectives de 30%, 39% et 15%. Par rapport à la moyenne, la hausse est de 24% à Koulikoro,
9% à Sikasso et 20% à Ségou (Tableau 2).
3. Stocks
Au 1er Novembre 2001, début de l’année de consommation 2001/02, l'estimation des stocks à
travers le pays portait sur 212 910 tonnes, soit 32% de moins que l'année dernière. Ces stocks
comprennent les stocks détenus par les paysans dans les zones de production (160 950
tonnes) et d ‘autres stocks détenus par les commerçants privés et Stock National de Sécurité
(51 960 tonnes). La faiblesse des stocks comparativement à l’année dernière survient à la suite
de la forte pression exercée par les pays voisins sur les marchés maliens courant 2001.
4. Importations et exportations
Comme par le passé, les seules importations de céréales prévues courant 2002 concernent le
blé et le riz. Les importations prévues en blé sont de 52 000 tonnes et celles en riz de 70 000
tonnes. Malgré une augmentation nette (+77%) par rapport à la moyenne des cinq dernières
années, la production du blé reste toujours très faible par rapport à une demande nationale de
plus en plus croissante.
Les exportations habituelles de céréales du Mali vers les paysans voisins (Sénégal, Mauritanie,
Niger et Burkina Faso principalement) sont rythmées par l'évolution des niveaux de production
dans ces pays. Depuis quelques années, les marchés céréaliers Maliens sont soumis à une
4
forte pression de la part des commerçants des pays voisins. En effet ceux-ci proposent des prix
beaucoup plus intéressants que ceux pratiqués couramment au Mali. Se basant sur les sorties
officielles antérieures de céréales vers les paysans voisins et sachant que les récoltes dans les
pays limitrophes seront meilleures à celles de l’année dernière, on peut s'attendre à une
réduction du volume des exportations à partir du Mali. Alors, il est prévu une exportation de 123
120 tonnes dont 73 120 tonnes de céréales sèches et 50 000 tonnes de riz courant 2002.
Avec une population nationale estimée à 10,7 millions en fin avril 2002, une disponibilité
céréalière de près de 2,9 millions de tonnes de céréales et des besoins de consommation
estimés à 2,4 millions de tonnes, le bilan céréalier pour l’année de consommation 2001/02 en
tenant compte des exportations, importations et aides prévues dégage un excédent de près de
66 000 tonnes contre un déficit de 147 000 tonnes l’année dernière (Tableau 3). Ceci équivaut
à un excédent de presque 66 kg par habitant pour l’année.
6. Disponibilité apparente
53.55 7.68 168.64 229.87
(kg/habitant/an)
Compte tenu de la bonne production dans les zones de surplus et les mouvements de baisse
des prix qui s'en ont suivis dans le pays, les échanges commerciaux normaux entre les zones
excédentaires et déficitaires devront permettre un approvisionnement correct des régions
structurellement déficitaires. Un facteur qui jouera sur les échanges commerciaux entre les
régions à l'intérieur du Mali, sera le niveau des exportations surtout celles informelles, un
mauvais facteur pour les régions consommatrices du Mali. Plus le niveau de ces sorties sera
important, plus ces régions maliennes devraient payer les céréales à des prix plus élevés.
II. MARCHES
L’année 2001 a été marquée par la hausse soutenue parfois sans précédant des prix des
céréales sur les marchés de consommation des capitales régionales du pays.
L’issue moyenne de la campagne 2000/01 et la forte pression des pays voisins que sont la Côte
d’Ivoire, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Sénégal, le Niger et l’Algérie sur les marchés maliens
expliquait cette évolution des prix, surtout à partir de mars.
Depuis le mois de novembre 2001, la baisse du prix du mil est générale sur les marchés. Cette
baisse s’est davantage renforcée en décembre sur les marchés des capitales des régions de
grandes productions céréalières. Elle a atteint, par rapport à novembre, 13% à Ségou, 12% à
Koulikoro et Mopti et 10% à Sikasso (Graphique 1).
200
FCFA/KG
150
Kayes Koulikoro
100
Sikasso Ségou
Mopti Gao
Bamako Tombouctou
50
Janv Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc
GRAPHIQUE: FEWS NET/Mali
SOURCE: OMA
6
Les bonnes disponibilités agricoles 2001/02 au Mali renforcées des résultats également
satisfaisants enregistrés dans ces pays voisins, augurent des marchés céréaliers maliens
apaisés cette année.
La période de soudure correspond à la période qui sépare le début de l'hivernage et celui des
récoltes. Elle s'étend en moyenne de mai à septembre et sa durée varie selon la quantité des
récoltes précédentes et de la précocité de celles de la saison en cours. La soudure correspond
à la période d'insécurité alimentaire à laquelle sont soumises chroniquement les populations
rurales des pays sahéliens en général. Les prix des denrées alimentaires atteignent leur
maximum pendant cette période, rendant ainsi difficile l'accès aux céréales.
Le pays vivra une situation alimentaire apaisée courant 2002. Cependant, certaines
populations ayant enregistré de mauvaises récoltes suite à l’insuffisance et/ou à l’arrêt précoce
des pluies et l’inondation des champs connaîtront quelques difficultés pendant cette soudure.
Ces difficultés n’engendreront pas une aide extérieure. Les déficits céréaliers dans ces zones
seront satisfaits par des échanges commerciaux normaux renforcés des stratégies d’adaptation
de ces populations et l’environnement global favorable de cette année.
Ces populations d’environ 350 000 personnes sont localisées à travers les régions de Kayes,
Koulikoro, Sikasso, Mopti, Tombouctou et Gao.
Le Mali connaîtra une situation alimentaire satisfaisante courant 2002 et aucune importation
d'aide alimentaire d'urgence ne sera exigée avant les prochaines récoltes.