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Dr Farmata Lô

Technique d’expression
IPD/BTS
Chapitre II : L’argumentation
Une bonne expression écrite ou orale est toujours la résultante d’une bonne argumentation. En
effet, le locuteur ou le rédacteur doit toujours discourir pour convaincre, en bien organisant sa pensée.
L’agencement des idées est le pilier d’un bon travail d’argumentation.
I- Qu’est-ce qu’argumenter ?
L’objet du discours argumentatif consiste, à propos d’un thème (sujet), de soutenir une thèse (un
point de vue, une opinion) qui répond à une problématique. Il faut convaincre un adversaire soit pour
modifier son opinion ou son jugement, soit pour l’inciter à agir. En argumentant, on vise à
CONVAINCRE, PERSUADER, DÉLIBÉRER.
En effet, il est nécessaire d’expliquer les notions de sujet ou thème, de problématique et de thèse ;
-Un thème est un sujet de discussion plus ou moins précis, délimité : la justice, l’égalité dans la justice,
la justice dans l’organisation de l’État, les dérives de la justice, l’imprécision des notions juridiques
-Une problématique est formulée sous forme d’une question à propos du thème : la justice est-elle
équitable ? Comment la justice organise-t-elle l’État ? Quelles sont les prérogatives de la justice ? La
justice est-elle indépendante ? Le problème de l’interprétation des notions juridiques.
-Une thèse est une réponse à cette problématique, une prise de position tranchée ou nuancée.
Exemple :
1-Oui, la justice est indépendante
2-Non, la justice n’est pas indépendante
3-La justice est indépendante mais…
Ainsi, argumenter c’est définir la «  stratégie la plus efficace, la plus habile pour :
-faire connaître sa position, sa thèse
-la faire recevoir et admettre à un lecteur ou à un auditoire
-ébranler des contradicteurs, faire douter un adversaire, faire basculer les indécis
-contredire une thèse opposée, critiquer une position contraire ou éloignée
-démontrer avec rigueur, ordre et progression
-se mettre en valeur
-servir une cause
-marquer les esprits par des effets de logique, de présentation, de mise en perspective ou des procédés
oratoires
Toutes ces finalités isolées ou combinées donnent naissance à une variété de formes et de
tonalités qui rendent chaque tentative d’argumentation très originale et parfois difficile à discerner.
II- Les types d’arguments
Argumenter c’est vouloir convaincre, persuader, délibérer.
Si argumenter consiste à soutenir ou à contester une opinion, cette tentative vise aussi dans le même
temps à agir sur le destinataire en cherchant carrément à le convaincre ou à le persuader.
Argumenter c’est donc justifier une position que l’on veut faire adopter, partager en tout ou en partie.
On cherche alors à convaincre par l’usage de la raison et à persuader en faisant appel aux sentiments et
à l’affectivité.
Argumenter c’est aussi tenir compte de thèses différentes des nôtres, avec lesquelles nous allons entrer
en discussion dans une délibération solitaire (monologue délibératif) ou collective (dialogue).
Les différents types d’arguments sont :
1- L’argument d’autorité : on fait référence à une autorité politique, morale, scientifique, reconnue
et experte. Par exemple : le harcèlement sexuel est fréquent dans les écoles en milieu rural selon le
rapport de HRW en 2018.
2- L’analogie qui consiste à comparer deux faits, deux situations pour en déduire une valeur
explicative, pour donner un exemple. Exemple : Le viol est un crime voisin de la détention de
drogue : il est sanctionné sévèrement par le juge.
3- Les rapports de cause à effet : un phénomène en entraîne un autre phénomène selon le postulat
du déterminisme. Le laxisme dans l’administration entraîne des lenteurs administratives, un
développement ralenti, une mal gouvernance…
4- Les avantages ou les inconvénients : c’est une recherche des effets sur différents plans.

Exemple : L’avancée rapide de la technologie propulse certains domaines et constitue un frein pour
d’autres.

5- Utilisation des données scientifiques, numériques, historiques : elles sont irréfutables. Le


paludisme est la première cause de mortalité chez les enfants en Afrique sub-saharienne, selon
l’OMS.
6- Par analyse et élimination des autres solutions. Elle est valable pour une argumentation longue
ou la réponse à de prévisibles objections. Exemple : Infliger de longues peines ne peut pas réduire
la criminalité si la sécurité des populations n’est pas assurée en amont.
7- Par généralisation : À partir d’un ou de deux exemples, on généralise. Les programmes de lutte
contre la criminalité menés à Dakar et les séances de sensibilisation ont montré l’intérêt du rôle des
agents de sécurité.
8- L’alternative : blanc ou noir, la bourse ou la vie, la valise ou le cercueil. Les femmes doivent
choisir : soit l’arrêt du tabac, soit des risques accrus de cancer, une peau terne, un affaiblissement
marqué de leur pouvoir de séduction.

Prise à témoin : Recherche de l’accord du destinataire : « Connaissez-vous d’autres moyens de


lutter contre la criminalité à Dakar ?

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