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Problème de mathématiques: MP-MP* Enoncé

Théorème de Riesz

Soient (E, k . k) un espace vectoriel normé ( de dimension non nécessairement finie) et d la distance associée à k . k

Partie I: Distance à un sous-espace vectoriel de dim finie


H un sous espace vectoriel, de dimension finie de E et x ∈ E.
On rappelle que d (x, H) = inf d (x, h)
h∈H

1. Montrer que ∃(xn ) ∈ H N , d(x, H) = lim kxn − xk


n→∞
2. Montrer que la suite (xn ) est bornée
3. En déduire qu’il existe ϕ : N → N strictement croissante telle que (xϕ(n) ) converge vers a ∈ H .
4. Justifier que d (x, H) = lim kx − xϕ(n) k, en déduire que d (x, H) = kx − ak
n→∞

Partie II: Théorème de Riesz


On suppose dans cette partie que E est de dimension infinie et notons B sa boule unité fermée
5. On se propose de construire, par récurrence forte, une suite (en )n∈N de vecteurs unitaires de E tels que :

∀(p, q) ∈ N2 , p 6= q, kep − eq k > 1


x
(a) Soit x ∈ E tel que x 6= 0. Posons e0 = et notons H0 = Vect (e0 ).
kxk
i. Soit y ∈
/ H0 . Justifier que ∃y0 ∈ H0 tel que d(y, H0 ) = ky − y0 k.
y − y0
Posons e1 = .
ky − y0 k
ii. Montrer que d (e1 , H0 ) = 1, puis que :ke1 − e0 k > 1
(b) Soit n > 1. Supposons qu’on a construit une famille (e0 , · · · , en ) d’éléments de B telle que
2
∀(p, q) ∈ [[0, n]] , p 6= q, kep − eq k > 1

Soit Hn = Vect (e0 , · · · , en ).


i. Justifier l’existence d’un vecteur x ∈ E \ Hn et l’existence d’un vecteur xn+1 ∈ Hn tel que

d (x, Hn ) = k x − xn+1 k

x − xn+1
ii. Soit en+1 = . Justifier que en+1 ∈ B puis montrer que d (en+1 , Hn ) = 1
k x − xn+1 k
iii. Montrer que : ∀p ∈ [[0, n]] , k ep − en+1 k > 1
(c) Conclure
6. Montrer par l’absurde que la suite (en )n∈N n’admet pas de valeurs d’adhérence dans B
7. Montrer le théorème de Riesz : Un espace vectoriel normé est de dimension finie si et seulement si la boule unité
fermée est compacte.
8. On se propose de démontrer, par absurde, que si E n’est pas de dimension finie, alors tout compact de E est
d’intérieur vide. Soit K un compact d’intérieur non vide
(a) Justifier l’existence d’un vecteur a ∈ E et r ∈ R∗+ tel que Bf (a, r) ⊂ K
(b) Déduire que Bf (a, r) est compact
(c) Montrer que B est compact et obtenir une contradiction
9. Dans cette question E = C 0 ([0, 1], C) l’ensemble des fonctions numériques continues sur [0, 1] muni de la norme
k.k∞ . Pour n ∈ N, on pose fn : [0, 1] → C, t 7→ einπt ,
(a) Montrer que ∀p > 1, ∀n ∈ N, |fn+p ( p1 ) − fn ( p1 )| = 2 .
(b) Montrer que (fn ) n’admet pas de valeurs d’adhérence.
(c) En déduire que B n’est pas compacte, que dire alors de l’espace C 0 ([0, 1], C)

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Problème de mathématiques: MP-MP* Correction

Théorème de Riesz

Partie I: Distance à un sous-espace vectoriel de dim finie


1
1. Soit n ∈ N, le nombre d (x, H) + n n’est pas minorant de l’ensemble {d (x, h) , h ∈ H}, donc il existe xn ∈ H
2
1
tel que k xn − x k < d (x, H) + n . Ainsi on obtient l’encadrement
2
1
d (x, H) 6 k xn − x k < d (x, H) +
2n
La suite (xn ) est d’éléments de H et par le théorème des gendarmes k xn − x k −−−−−→ d (x, H)
n→+∞
2. La suite (k xn − x k) est convergente, donc elle est bornée et, par suite, il existe M ∈ R+ tel que : ∀n ∈
N, k xn − x k 6 M , ainsi pour tout n ∈ N :

k xn k 6 k xn − x k + k x k 6 M + k x k

Donc la suite (xn ) est bornée


3. La suite (xn ) est d’éléments de H et est bornée. Puisque H est de dimension finie alors, d’après le théorème de
Bolzano Weierstrass, (xn ) admet une valeurs d’adhérence a ∈ H. Autrement-dit il existe ϕ : N → N strictement
croissante telle que xϕ(n) −−−−−→ a.
n→+∞

4. La suite xϕ(n) − x est extraite de la suite convergente (k xn − x k) vers d (x, H), donc elle converge vers
d (x, H).
Puisque xϕ(n) −−−−−→ a, alors xϕ(n) − x −−−−−→ a − x et par continuité de la norme alors xϕ(n) − x −−−−−→
n→+∞ n→+∞ n→+∞
k a − x k. On déduit par unicité de la limite que d (x, H) = kx − ak

Partie II: Théorème de Riesz


5. (a) i. H0 = Vect (e0 ) est un sous-espace vectoriel de E de dimension finie, donc il existe y0 ∈ H1 tel que
d (y, y0 ) = d (y, H0 )
ii. On a immédiatement k e1 k = 1 et donc d (e1 , H0 ) 6 1 car 0 ∈ H0
De plus, pour tout x ∈ H0 , on a :

y − y0
k e1 − x k = − x
k y − y0 k
k y − (y0 + k y − y0 k .x) k
=
k y − y0 k
1
Avec y0 + k y − y0 k .x ∈ H0 , alors k e1 − x k > .d (y, H0 ) = 1. On Conclut donc d (e1 , H0 ) = 1.
k y − y0 k
Finalement e0 ∈ H1 , donc ke1 − e0 k > d (e1 , H0 ) = 1
(b) i. On a Hn E puisque Hn est de dimension finie et E ne l’est pas, donc il existe x ∈ E \ Hn . Pour un
tel vecteur il existe xn+1 ∈ Hn tel que

k x − xn+1 k = d (x, Hn ) > 0

x − xn+1
ii. Posons en+1 = . On a immédiatement k en+1 k = 1 et donc d (en+1 , Hn ) 6 1 car 0 ∈ Hn
k x − xn+1 k
De plus, pour tout h ∈ Hn , on a :

x − xn+1
k en+1 − h k = − h
k x − xn+1 k
k x − (xn+1 + k x − xn+1 k .h) k
=
k x − xn+1 k
1
Avec xn+1 + k x − xn+1 k .h ∈ Hn , alors k en+1 − h k > .d (x, Hn ) = 1. On conclut donc
k x − xn+1 k
d (en+1 , Hn ) = 1.
iii. On a bien d (en+1 , H) = 1, donc ∀i ∈ [[0, n]] , ken+1 − ei k > 1 car ei ∈ H

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Problème de mathématiques: MP-MP* Correction

Théorème de Riesz

(c) La suite (en )n∈N construite par récurrence est bien d’éléments de B telle que

∀(p, q) ∈ N, p 6= q ⇒ kep − eq k > 1



6. Si la suite (en )n∈N admet une valeur d’adhérence dans B, alors il existe une suite extraite eϕ(n) n∈N
de (en )n∈N
convergente dans B. Mais
∀(i, j) ∈ N2 , i 6= j, keϕ(i) − eϕ(j) k > 1

Donc la suite eϕ(n) n∈N n’est pas de Cauchy et, par suite, elle diverge
7. ⇒) Dans un espace vectoriel normé de dimension finie la boule unité est formée bornée, donc elle est compacte
⇐) Par contraposée, si l’espace est de dimension infinie, alors, d’après la question 5b, on peut construire une
suite de la boule unité fermée qui n’admet pas de valeurs d’adérence. Donc B n’est compacte
8. Soit K un compact de E d’intérieur non vide, alors il existe x ∈ K̊ ou encore il existe x ∈ K et ε > 0 tels
que B (x, ε) ⊂ K. Comme K est fermé, alors Bf (x, ε) ⊂ K et, par suite, la boule Bf (x, ε) est compacte car
(
E −→ E
elle est fermée dans un compact. En outre l’application ϕ : 1 est continue car elle est
y 7−→ (y − x)
ε
1
-lipschitzienne, en coséquence B = ϕ (Bf (x, ε)) est compacte. Absurde
ε
  (n+p)π nπ
  nπ
9. (a) Soit p > 1 et n ∈ N, on a fn+p p1 = ei p = −ei p et fn p1 = ei p . Par suite
   
fn+p 1 − fn 1 = 2 ei nπ

=2
p

p p

(b) Si la suite (fn )n∈N admet une valeur d’adhérence, alors il existe une suite extraite fϕ(n) n∈N
de (fn )n∈N
convergente. Mais
∀p > 1, ∀n ∈ N, k fϕ(n+p) − fϕ(n) k∞ > 2

Donc la suite fϕ(n) n∈N n’est pas de Cauchy et, par suite, elle diverge
(c) La suite (fn )n∈N est d’éléments de B qui n’admet pas de valeurs d’adhérence, donc B n’est pas compacte.
La boule unité fermée B de l’espace C 0 ([0, 1], C) n’est compacte, donc il n’est pas de dimension finie

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