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L E S A M I S D U D O M P E T E R

2019 - 2020

Editorial : Faire vivre le scoutisme différemment mais toujours dans la fraternité


Cette année l’association des Amis du Dompeter a dû décider, avec tristesse, de renoncer à organiser la Messe
du Souvenir et pour la Paix du 11 novembre 2020 à l’église du Dompeter à Avolsheim. Cela pour respecter les
contraintes sanitaires impératives prises par les pouvoirs publics dans l’intérêt commun.
Le mouvement scout a su « Vivre et faire vivre le scoutisme différemment » comme l’a exprimé la présidente des
Scouts et Guides de France, Marie Mullet Abbrassart. Il a dû suspendre de nombreuses activités. Mais les chefs et
cheftaines ont tout fait pour continuer à être en lien avec les jeunes et trouver les moyens d’organiser les camps
d’été. Certaines unités, comme à Mulhouse, ont su s’engager pour aider les publics les plus fragiles, à surmonter
leurs difficultés.
Faute de pèlerinage au Dompeter, nous vous invitons à prendre connaissance en paroisse, dans vos unités ou en
privé de la nouvelle encyclique du pape François « Fratelli tutti », Tous frères.
« Il y a une « architecture de la paix », écrit-il, où interviennent les diverses institutions de la société, chacune
selon sa compétence, mais il y a aussi un « artisanat » de la paix qui nous concerne tous. »
Il est légitime de penser que le mouvement scout est une
vraie école de fraternité qui invite justement les jeunes à de-
venir pour la vie des artisans de paix.

Pour le Comité, Christian Wilhelm,


président

https://lesamisdudompeter.weebly.com/
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Témoignage de Marie K., ancienne guide


Un bon moyen de remercier le mouvement scout, c’est d’évoquer tout ce qu’il m’a apporté, permis de
vivre, depuis le jour lointain de ma promesse guide.
Anlusson, juin 1944. Des jours agités, dramatiques. Les allemands et
les gens du maquis jouent « au chat et à la souris ». Les habitants
sont entre les deux, ils s’enferment chez eux. Prises d’otages, repré-
sailles.
Ces jours-là, on s’engage à servir Dieu, l’Eglise et sa Patrie, de son
mieux, à sa petite place. On entre en 6ème…

1948-Danai-Me voilà chef d’équipe à la cordelière blanche. Les réu-


nions se succèdent, camp, grande Kermesse du scoutisme. Je suis totémisée : Pélican, tout un programme.
1950-1952- Charleville- J’entre en Louvetisme, accueillie par Kiki (Marie-Thérèse). La vie d’une meute de louve-
teaux me passionne : l’animation des jeux, la progression des étoiles, les histoires à raconter, vivre la loi de la jungle
avec Mowgli, la pédagogie religieuse. Je découvre les équipes de cheftaines : on apprend ensemble, on échange, on
donne, on reçoit. Participation au 1er camp de formation interprovince. Comment organiser et prévoir, écouter,
faire confiance, transmettre et entraîner. C’est le début d’un long chemin, dans la joie et la Foi.
1953 : Atterrissage à Strasbourg ! Après la meute, l’horizon s’élargit au District. On accepte les responsabilités. En
même temps, c’est le choix d’un métier, une formation professionnelle, dans le sens du service : l’Enfance Inadap-
tée, comme on disait à l’époque. Cela se précise, les jeunes sourds. Encore un monde à découvrir. Les journées se
succèdent, l’agenda se remplit, les mois et les années passent. C'est riche, exigeant, cela fait vivre. On donne, on
reçoit, on demande, on approfondit, on évolue. L’esprit reste le même.
Le Mouvement est en recherche, comment adapter la pédagogie ? C’est la naissance des Rangers, devenus les
Scouts, les bleus.
1968 : La relève est assurée, il est temps de se retirer. Je passe la main. D’autres chemins s’ouvrent, d’autres enga-
gements. Les mots sont les mêmes : fidélité et ouverture, service, attention à l’autre, responsabilité, amitié.
Bonne route aux Scouts et Guides d’aujourd’hui.

La Boutique scoute
à STRASBOURG
vous accueille

les samedi de 10h à12h


au Sous-sol de l’Eglise St Bernard
4 bd J.S. Bach (quartier des XV)

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"Mort pour la France "

Le Capitaine Pierre Emmanuel BOCKEL du 5e Régiment d'Hélicoptères de Combat basé à Pau est mort en mis-
sion au Mali dans le cadre de l'opération Barkhane, le 25 novembre 2019 à 28 ans.
Cinquième enfant d'une fratrie (qui ont été scouts à la 1ère
Mulhouse), fils de Marie-Odile (ancienne Cheftaine Guide de
France) et Jean-Marie Bockel (lui-même ancien louveteau et
scout à Thann), Pierre-Emmanuel a fait un parcours complet
dans ce groupe: Louveteau, Scout, Pionnier, Compagnon et
finalement Chef Louveteau. Camille sa compagne, devenue
Mme Bockel par un mariage posthume, a donné naissance à
leur enfant Honoré, à Pau où ils sont installés.
Il manque terriblement à sa famille et à ses amis du scou-
tisme. Chez les Compagnons il formait "le Club des cinq"
avec Léo, Thibault, Gilles et Bruno. Dans un article de L'Alsace, Bruno Ball laisse ce témoignage: "C'était de nous
cinq celui qui avait le plus de volonté. Je crois aussi qu'il tenait de son père un véritable attachement à la notion
de service public. Servir dans l'armée c'était se mettre au service d'autrui. Proche de ses parents, il était aussi bon
skieur. Il était passionné par tant de choses... et également très cultivé. En fait, il s'intéressait à tout".
Il a de qui tenir, plusieurs membres de sa famille ont bien servi la patrie. Louis, son arrière-grand-père, conseiller
général de Thann, a été expulsé par les nazis et sa fille Christiane, infirmière, qui se trouve en janvier 1944 dans
les Abruzzes pour soigner les blessés, participe à la libération de Sienne puis de la France. Le grand-père Francis
participe à la Libération en débarquant en Provence et perd un pied en sautant sur une mine au Col de la
Schlucht. Enfin, Mgr Pierre Bockel, archiprêtre de la Cathédrale de Strasbourg, a fait partie d'un réseau de résis-
tants puis a été l'aumônier de la Brigade Alsace-Lorraine commandé à l'époque par André Malraux. Il a été décla-
ré "Juste parmi les nations" en 1988 pour avoir sauvé des Juifs en leur fournissant de fausses cartes d'identité.
Jean-Marie, le père de Pierre Emmanuel est lui-même Colonel de réserve.
Après la cérémonie aux Invalides, et l'inhumation à Pau, une belle cérémonie d’hommage, a eu lieu dans l’Église
Sainte-Marie à Mulhouse (paroisse de la famille) bondée: des scouts, des officiers, des proches et des amis ont un
peu réconforté par leur présence la famille en deuil.
Dès que possible, nous prierons pour lui et ses frères d’armes morts pour la France en opérations extérieures au
service de la paix à la prochaine Messe du Souvenir du 11 novembre au Dompeter. Nous inaugurerons une
plaque en mémoire de Pierre-Emmanuel qui rejoint ainsi la longue cohorte des morts ou disparus du conflit mon-
dial, des morts guerres d'Algérie et d'Indochine.

Jean-Pierre Fetsch

Proposition pour la plaque mémorielle au DOMPETER :

CAPITAINE PIERRE EMMANUEL BOCKEL


1ière MULHOUSE 1991 - 2019 (Mali)

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Commémoration du 11 novembre 2019 à Illkirch-Graffenstaden

Lors de la commémoration du 11 novembre dernier, notre groupe scout d’Illkirch-Graffenstaden a


participé à la cérémonie de recueillement pour rendre hommage aux combattants de la Première
Guerre mondiale.
Notre groupe porte le nom d’Henri de Bournazel, jeune officier décédé au front au Maroc en 1933. Il
nous a donc paru essentiel de lui rendre hommage en ce jour particulier.
Nous avions également à nos côtés lors de cette cérémonie un grand nombre de personnes remarquables tel que
Monsieur le Maire, mais également des représentants de la Croix Rouge, des sapeurs-pompiers, des gendarmes,
de représentants des armées Allemande et Française ainsi que des anciens combattants de la guerre.
La lecture de plusieurs anciennes lettres de combattants a été effectuée par Monsieur Claude Froehly, Maire
d’Illkirch-Graffenstaden. La nécessité de vivre en paix avec autrui y était mise en exergue, ce qui a émue toute
l’assemblée.
Ce moment permit également d’instruire nos jeunes recrues quant à l’histoire d’Alsace. En effet, durant la guerre
beaucoup d’Alsaciens furent contraints de combattre auprès des forces allemandes. Ceci explique donc la parti-
cularité de nos plaques commémoratives portant l’inscription « A nos morts » au lieu de l'inscription connue de
tous « Morts pour la France ».

Hugo KOLB,
chef pionniers ILLKIRCH

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Hommage à une résistante alsacienne


Extrait d’un article paru dans les DNA du 15 janvier 2020

Alice Gillig, femme « libre » Alice Gillig, née Daul (1916-2011), prête son nom à la première portion, qui va
de la rue des Jardiniers à la rue Amélie-de-Berckheim. Née en 1916 à Strasbourg « dans une famille très francophile
», précise son fils Xavier, « elle a toujours été une femme libre. Enfant, elle jouait au Meccano ou avec son train
électrique. Dès l’adolescence, elle rejoindra les Guides de France, qui forgeront ses valeurs et avec qui elle créera le
réseau d’évasion Les Pur-Sang, qui deviendra pour beaucoup un maillon sur le chemin de la liberté ». Par ce réseau
transiteront quelques 350 personnes, notamment le futur maire de Strasbourg, Marcel Rudloff, alors âgé de 18 ans,
a rappelé Roland Ries. Faite prisonnière par les nazis en 1942, incarcérée en Allemagne, elle s’évade en février
1945, « effectuant 600 kilomètres à pied pour rentrer chez elle », note son fils. À la Libération, elle devient l’une des
trois premières femmes élues au conseil municipal de Strasbourg. « Où, ne pouvant accepter d’être traitée comme
une potiche et un faire-valoir, elle n’hésitera pas à claquer la porte ! » précise encore son fils (dont l’épouse, Marie-
Hélène Gillig, a été adjointe de Catherine Trautmann et Roland Ries). La plaque de rue, apposée un rien précipitam-
ment, ne faisant pas (encore) mention du rôle d’élue d’Alice Gillig, elle sera remplacée par une nouvelle version
dans les jours à venir.

Tête de mule
J'ai le plaisir et le devoir de vous informer de la sortie en librairie, le 7 octobre 2020, de la BD réalisée par Étienne
GENDRIN, époux de ma nièce Coralie GILLIG, fille ainée de mon frère Nicolas.
Cette BD, relate l'histoire des PUR-SANG, au travers de l'épopée d'Alice, ma maman, épopée qu'elle avait retrans-
crite à ma demande.
Je vous en recommande, bien évidemment la lecture, ainsi que sa large promotion car, vous découvrirez ainsi une
page de l'Histoire de France au travers de l'annexion de l'Alsace et de la Moselle, page trop souvent méconnue.
vous y découvrirez également que des femmes, jusqu'alors écartées du droit de vote, fortes de leurs convictions
forgées dans le scoutisme, se sont mises au service de leur Patrie, la France, en remettant sur le chemin de la Liber-
té, leurs frères, leur "Prochain".

Xavier GILLIG

Alice est une jeune femme intrépide et anticonformiste. Début novembre 1940, en ren-
trant chez elle à Strasbourg, elle découvre sa ville sous la botte nazie. Très vite, Alice
retrouve des amies Guides de France et forme avec elles l'équipe clandestine des Pur-
sang.

Têtes de mule raconte leur engagement. L'évasion de près de 400 prisonniers de guerre
à travers les Vosges. Les difficultés que l'on surmonte ensemble. Strasbourg à l'heure
Allemande. Une équipe à l'épreuve du feu. Jusqu'à l'arrestation...., l'emprisonnement
et.... l'évasion d'Alice .

Des pleurs et quelques blagues. Du caractère et un sacré courage.

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Scoutisme au temps du covid !

Vivre du scoutisme sans contact, c’est en contradiction absolue avec la volonté du mouvement !
Et pourtant le confinement nous a tous mis devant une réalité dure et sans concession.
Mais le scout ne se rend pas !!
La technologie qui existe depuis un moment a trouvé un nouveau sens ! Moins de relation fugace et superficielle !
Plus de rencontres pour communiquer, partager, vivre cet événement pour l’instant encore unique.
Le réseau devint effectivement social, amical, utile, vivant, bienveillant…
Qui en équipe a créé un jeu pour les jeunes : Explorêve ! (j’y ai participé et ce fut une expérience extraordinaire !)
Qui a communiqué en visio pour informer, former, partager !
Qui a créé des cours servant à tous !
Qui…..
Et les groupes ont continué à vivre et les chefs et cheftaines ont préparé les camps même quand le doute ré-
gnait !
Au final, sur une année habituelle, 90% en moyenne des jeunes partent en camp ; or cette année malgré tous les
problèmes, tous les freins, toutes les incertitudes, 84% des jeunes ont pu partir !
Les conditions n’ont pas été les mêmes mais cela s’est fait !!!
Cela nous a obligé à réfléchir sur le comment vivre le scoutisme aujourd’hui avec la réalité d’aujourd’hui.
Cela nous a remis en lien avec une composante essentielle du scoutisme : le vivre dans la nature !

Or, avec les gestes barrières, avec une préparation bien pensée, la vie dans la nature permet finalement la vie
ensemble sans concentration dangereuse.
Sur le territoire, pas de positif au covid pendant les camps mais les choses habituelles communes à toutes les an-
nées .
Ce qui ressort de tout ça, c’est une vérification des capacités des scouts, c’est une volonté de proposer le scou-
tisme quoiqu’il arrive.
Le scout ne se rend pas ! Alors covid, même plus peur !!!

Paul Centis,
Responsable de pôle
Terres du Mont Sainte Odile

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Tél. : 03 88 38 63 41

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Article écrit dans leur journal par notre ami Gerd TEUCHERT,
représentant la DPSG du district de Speyer (Deutsche Pfadfinderschaft Sankt Georg)
traduit de l'allemand

Chers frères et soeurs, chers ami(e)s,


Le jour de la Saint Martin, nous étions à nouveau chez nos amis scouts français à Avolsheim pour célébrer la messe
au Dompeter. Depuis 1997, nous sommes – les amis et soutiens des DPSG - régulièrement associés à différentes
rencontres. Comme chaque année, nous avons été chaleureusement accueillis. Mr Serge HAAG, notre interlocuteur
jusqu’à présent, n’a malheureusement pu se joindre à nous pour des raisons de santé. C’est pour cela que notre
délégation a été chaleureusement accueilli par Monique LAFLEURIEL, trésorière des „Amis du Dompeter“.

Mais quelles sont les raisons, qui poussent tant de scouts à se rassembler, chaque année, le 11 novembre au Dom-
peter dans la commune d’Avolsheim ?
Depuis le 18ème siècle, cette église, le Dompeter, anciennement rattachée au clocher de Molsheim puis
d’Avolsheim, a fait office de paroisse jusqu’en 1911. Au fil des années, la paroisse d’Avolsheim s’est étoffée et le
Dompeter est devenu trop petit. Il fut donc décidé de construire, au centre du village, une église paroissiale plus
grande. C’est ainsi que le Dompeter est resté de nombreuses années inutilisé et tomba en ruine. A partir de 1933,
les Scouts de France, aidés par des habitants d’Avolsheim, se sont mis à restaurer ce lieu et depuis il est toujours
entretenu et utilisé à différentes occasions. Ce jour férié du 11 novembre, célèbre en France l’Armistice de la pre-
mière guerre mondiale, mais est aussi l’occasion d’un rassemblement des Amis du Dompeter entourés de tous les
scouts du diocèse de Strasbourg.

Durant ses vacances en août 1996, notre ancien et regretté président HERRMANN Breier a découvert cette église
alsacienne. Sur place, il découvre l’histoire de ce lieu et ce lien avec les scouts français. Et c’est en 1997 que se dé-
roula la première rencontre du 11 novembre.

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Lorsque débutèrent ces rencontres annuelles, c’était principalement la fraternité des anciens scouts qui se réunis-
sait pour célébrer le jour du souvenir mais de plus en plus de jeunes scouts y ont pris place ! Nous ne connaissons
pas le nombre de participants, mais nous supposons qu'au moins trois quarts des personnes présentes étaient des
scouts allant des louveteaux aux encadrants. Nous nous réjouissons déjà d’avance pour la prochaine rencontre et
nous souhaiterions pouvoir transmettre ce bonheur partagé à d’autres.

Salutations à vous tous et « Bonne route » ! (« bonne route » est écrit « Gut Pfad » dans son texte original. Cette
expression scoute allemande vient d’un double jeu de mot « Gute Fahrt » = bonne route et Pfad = sentier qui fait
écho à Pfadfinder = scout en allemand).

Présentation de Pascal GÉHIN, Maire d’Avolsheim

Après 2 mandats en qualité d’Adjoint au Maire, Pascal


GÉHIN vient d’être élu Maire d’Avolsheim cette année.
Ce strasbourgeois d’origine est venu s’installer dans le
village en 1991, séduit par son charme et sa situation
géographique. Marié et papa d’une grande fille, ce jeune
retraité a occupé différents postes durant ses 25 années
passées à la Poste, avant d’exercer les missions de réfé-
rent handicap durant 10 ans dans la Fonction Publique
Territoriale. Impliqué dans la vie associative locale, Pas-
cal est un des membres fondateurs du club des photographes d’Avolsheim et du club informatique où il a par ail-
leurs donné des cours pendant 10 ans.
Désormais libéré de toute obligations professionnelles, il se consacre pleinement à sa mission de Maire, entouré
d’une équipe enthousiaste et motivée et d’agents communaux très compétents.

Merci Françoise
« Pascal Géhin nous a assuré qu’il poursuivra l’excellente coopération entre la commune d’Avolsheim Les Amis du
Dompeter et les Scouts et Guides de France d’Alsace.
Nous remercions chaleureusement Françoise Hauss qui l’a précédé comme maire pour tout ce qui a été développé
ces six dernières années pour le Dompeter et pour les jeunes. Et cela avec efficacité et beaucoup d’amitié. »
Le Comité des Amis du Dompeter
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Pèlerinage en Israël

Je m’appelle Clémence, j’ai 22 ans et je suis cheftaine dans le groupe de « Saint Pierre le Jeune » à
Strasbourg. Pendant une semaine, durant les vacances de la Toussaint de l’année 2019, j’ai pu partici-
per au pèlerinage en Israël comme représentante des territoires Terres du Mont Saint Odile et Rhin
Nord.
Ce pèlerinage a été organisé par le mouvement des Scouts et Guides de France pour lancer le centenaire du mou-
vement.
En effet, cela fait 100 ans que les Scouts ont été créé par le Père Jacques Sevin et cela fera 100 ans en 2023 pour les
Guides. Nous fêterons alors cet anniversaire pendant les 3 ans à venir.
Il a été proposé alors de voir ce centenaire sous le signe de la démarche pèlerine avec un premier pèlerinage en
Israël.

Mais qu’est-ce que la démarche pèlerine ?

La démarche pèlerine est une démarche spirituelle qui nous pousse à retrouver un scoutisme plus sobre, plus ac-
cessible.
Concrètement, est proposé une multitude de chose/évènements/pèlerinages pour vivre cette démarche.
Mais surtout tout est à construire entre les mains de nos chefs, cheftaines et jeunes. Le projet est libre, les objec-
tifs sont larges. Nous pouvons tout imaginer.
Cette proposition fait totalement sens, car finalement les scouts sont des éternels pèlerins. Nous sommes en
quelque sorte des artisans de paix constamment en marche avec pour mission de construire des ponts dans le but
de faire naître un dialogue de paix et de vivre ensemble.

A propos du Pèlerinage en Israël

Ce pèlerinage a rassemblé 70 personnes représentant leurs territoires et provenant des 4 coins de la France et ter-
ritoires d’Outre-mer. Nous étions de tout âge, de toutes les couleurs de chemises, et même de confession catho-
lique ou non.

Pourquoi en Israël ?

Chaque année se déroule des marches, des pèlerinages en France comme pour le 11 novembre au Dompeter. Se
pose alors légitiment la question pourquoi sommes nous partis en Israël.
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En vérité, cette destination s’est imposée tout de suite pour lancer cette démarche. Benoit Vandeputte, notre an-
cien aumônier général, l’a très bien expliqué : « c’est tout simplement parce que c’est ici que tout a commencé, que
toutes les routes, tous les chemins et tous les rêves convergent ».

Quel a été notre parcours ?

Durant une semaine, nous avons retracé les pas de Jésus au cours de sa
vie.
Nous avons commencé notre parcours à Bethleem, puis au Désert du
Neguev, à la Mer morte, au lieu de baptême de Jésus, le Jourdain.
Puis nous sommes restés quelques jours à Nazareth et nous avons mon-
té le Mont Thabor. Nous sommes passés au Lac de Tibériade, à Caphar-
naüm, au Mont des Béatitudes et à la Primauté de Pierre. Et enfin nous
avons terminé par Jérusalem.

Cette semaine a été époustouflante, toutes ces étapes ont été fortes en
émotion.
Que ce soit culturellement, humainement ou spirituellement, nous avons
tous été bouleversés d’une façon ou d’une autre. Cela a été une expérience
et un chemin à la fois collectif mais aussi individuel.
Nous avons et avions tous des images et des préjugés sur ce lieu. Et nous
nous sommes tous retrouvés face à une réalité, à la réalité de l’Israël.
On a alors dû tous faire un « travail » pour nous adapter et pour faire évo-
luer la représentation que nous nous en étions faite .
Ce qui a rendu ce moment plus intéressant encore est d’avoir été tous en-
semble pour en parler, débattre ou juste méditer.

Et maintenant ?

Maintenant, le but est de réinsuffler cet élan au sein du mouvement à notre échelle.
Tout d’abord, à notre retour, nous avons pu témoigner à travers différents évènements : lumière de Bethleem, for-
mation, unités et groupe. A travers différentes vidéos sur les réseaux sociaux, nous avons partagé nos expériences
et nos idées.

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Ensuite, durant le pèlerinage, ont été distribuées 100 croix de Jérusalem qui ont été bénites par le Custode (gardien
à Jérusalem des lieux Saints). Nous en avons alors récupéré une pour la remettre à nos évêques.
Enfin, durant le confinement et lors du déconfinement, tous les Scouts et les Guides de France ont démontré une
énorme imagination pour faire vivre le scoutisme différemment. C’est aussi ça la démarche pèlerine, se question-
ner : comment vivre autrement sans notre confort habituel ? Comment faire vivre du scoutisme à la maison ? Com-
ment vivre le scoutisme en essayant d’être un peu plus respectueux de la planète ? C’est sûrement dans cette pé-
riode de crise que l’on a vu la force de notre mouvement.
Et maintenant, et bien : à nous de continuer d’inventer, d’imaginer et de créer, nous avons encore 2 ans et demi à
fêter !!

Journée du Patrimoine

Le 22 septembre 2019, "journée du Patrimoine" Monique et J-Pierre LAFLEURIEL ont assuré la présence scoute au
Dompeter. 80 personnes, venant de tous les horizons, ont visité notre belle église !
Monique a fait le guide et a pensé à Serge HAAG qui nous a manqué.
Jean-Pierre FRITSCH et Dominique RISSE nous ont fait le plaisir de leur visite.

Pose des plaques sur les bancs de la 2ème souscription


Le 4 novembre 2019, en présence du Président Christian WILHELM, Monique (notre trésorière) et J-Pierre LAFLEU-
RIEL ont fixé les 10 plaques prévues.

Pose des derniers 6 bancs le 12 octobre 2020 dernier en présence de Pascal GEHIN, maire d’Avolsheim
Un grand merci aux donateurs

Une dernière souscription est lancée pour les 6 derniers bancs réalisés par l'entreprise adaptée du SONNENHOF.
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Camps Scouts post-confinement

Malgré les longues semaines du confinement, durant lesquelles, à partir du mois de mars, toutes les activités
scoutes « en présentiel », ainsi que les formations des chefs, ont dû être annulées, plusieurs unités du groupe
Scouts et Guides de France 12ème Saint-Fiacre de la Robertsau ont pu partir en camp cet été.
Ainsi, les louveteaux et les jeannettes (8-11 ans) ont rejoint début juillet le camp accompagné (*) organisé par le
territoire de Lorraine-Sud au Heissenstein, près de Nothalten, dans le Bas-Rhin. Sur le thème des pirates et des cor-
saires, une quinzaine de jeunes ont pu profiter de cette base scoute en pleine nature, aux côtés d’autres unités de
la région. De même, les pionniers et caravelles (14-17 ans) ont eux aussi participé à un camp accompagné au Val du
Pâtre, dans le Haut-Rhin, à la fin du mois de juillet.

Le protocole sanitaire mis en place a quelque peu modifié la vie quotidienne, en imposant des temps de désinfec-
tion des tables, douches et sanitaires, et en limitant les contacts physiques, mais cela n’a pas empêché les jeux, le
partage et la bonne humeur.
Trois jeunes compagnons 1er Temps (17-18 ans) ont quant à eux participé à la rénovation du château du Freu-
deneck près de Wangenbourg, avec l’association « Scoutisme, Nature et Patrimoine ». Et les cinq compagnons
2ème temps (18-19 ans) sont partis deux semaines à Neufchâteau, dans les Vosges, pour aider et servir auprès de
l’association Emmaüs. A la rentrée, ils espèrent pouvoir monter un projet avec une association pour partir à l’étran-
ger l’été prochain.

Emmanuelle Campagne,
Responsable de Groupe
La Robertsau

(*) un camp accompagné est un camp organisé par des responsables Scouts et Guides de France, avec des chefs et cheftaines
qualifiés (autres que ceux du groupe), afin de permettre à des unités dont la maîtrise ne dispose pas de toutes les qualifications
requises, de partir camper en toute sécurité. Le confinement ayant empêché les chefs de suivre les formations prévues, plusieurs
unités du territoire ont dû cette année faire face à un nombre insuffisant de chefs qualifiés : heureusement les camps accompa-
gnés organisés par les territoires d’Alsace et de Lorraine Sud ont permis à ces unités de partir malgré tout et de faire vivre un
camp aux jeunes après ces mois difficiles.

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Présentation des aumôniers Scouts et Guides de France en Alsace

Père Jean Paul AKA-BROU, nouvel aumônier Rhin-Nord

Né il y a 37 ans (16 Janvier 1983) à Abidjan en Côte d’Ivoire, je suis le deuxième d’une famille de six enfants. Durant
mon enfance, mon engagement comme servant de messe a été la source de mon attachement au Christ et de ma
vocation sacerdotale. La vie familiale marquée par la prière, l’encouragement des deux oncles prêtres et de mon
curé, et l’expérience spirituelle de joie lors de la première communion ont été déterminants dans ma maturation
spirituelle. Lorsque ma famille s’est établie en France, c’est d’abord à Bordeaux que j’ai poursuivi mes études, puis
à Paris au lycée Voltaire où j’obtiens mon baccalauréat. Tout
en poursuivant mon cheminement spirituel au sein des Frater-
nités Monastiques de Jérusalem, j’ai achevé un diplôme en
droit à l’Université Panthéon-Sorbonne Paris 1 pour rejoindre
ensuite le grand séminaire de Strasbourg. Comme sémina-
riste, les expériences de semaines d’insertions pastorales dans
la vallée du Thur et Doller, à la Meinau ou à Haguenau ont
constitué des étapes importantes dans ma découverte de
notre diocèse et de la culture alsacienne.
Le 24 septembre 2017, j’ai été ordonné diacre en vue du sa-
cerdoce pour être au service de la Communauté de Paroisses
Saint Georges au pied du Vieil Armand comprenant les pa-
roisses de Soultz, Berrwiller, Hartmannswiller, Wuenheim.
Ordonné prêtre le 24 juin 2018, j’ai été envoyé pour servir
comme vicaire au côté du Curé-Doyen Christophe RIBAS pour
le compte de la communauté de Paroisses du Neuhof-Stockfeld et nommé comme aumônier territorial des Scouts
et Guides de France du Territoire Rhin Nord. Depuis le 19 juin 2020, Monseigneur Luc RAVEL vient de me nommer
comme Curé de la Communauté de Paroisses de Geispolsheim. C’est avec joie et émerveillement que je vis aujour-
d’hui ma mission sacerdotale au service de l’église, au service des « Amis du Dompeter » et au service des Scouts
et Guides de mon territoire. Cette mission de prière et d’Aumônier est aussi une occasion d’être témoin de l’action
de Dieu et de sa charité.

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Jean-Claude SPITZ, aumônier territorial Terres du Mont Ste Odile

Marié et papa de 3 enfants, je suis âgé de 47 ans. Je suis enseignant en Indus-


tries Graphiques. Je réside à Illkirch-Graffenstaden. J’ai été ordonné diacre per-
manent en 2014.

J’ai été louveteau et pionnier. Je garde de ma promesse, durant un été à sur-


veiller la forêt dans le Var, une phrase qui m’accompagne chaque jour : le scout
protège la vie !

Choisir la vie, ce qui mène à la vie c’est mon point d’appui pour discerner au
quotidien et m’engager de manière responsable à la maison, au travail, en
Eglise, dans le monde … !

Il y a quelques années Jérôme et Jean-Marie, les responsables du groupe de


Illkirch-Graffenstaden m’ont invité à Your’up, puis ils m’ont interpellé à réflé-
chir à devenir aumônier du groupe.

Ce qui m’a également touché c’est que je devenais scout à la suite de mes enfants déjà engagés dans le mouve-
ment … C’est un moment précieux que les enfants montrent un chemin aux parents et d’avoir l’humilité de les
suivre !

Depuis 2018, j’ai intégré le territoire des Terres du Mont Sainte Odile, en tant qu’aumônier, et je suis heureux de
partager une vie d’équipe fraternelle et bienveillante avec des équipiers formidables qui m’offrent de mettre mes
pas dans les leurs.

Avec eux je suis moi aussi, un chercheur de Dieu heureux et j’essaie de vivre chaque jour un peu plus de ce beau
trésor partagé qu’est l’amour de Dieu et du prochain !

Je trouve que les scouts et les guides de France en sont de beaux témoins et je suis émerveillé et encouragé par la
quête de Dieu de chacune et chacun au travers des gestes simples lors d’un camp ou des moments particuliers et
soignés qui s’offrent à nous.

Père Olivier STEMMELIN, aumônier du Haut-Rhin

Je me nomme Olivier STEMMELIN, et je suis l’aumônier SGDF du Haut-Rhin depuis septembre 2017. Je suis un vrai
sundgauvien, originaire de Traubach le Bas.

J’ai été ordonné prêtre en juin 1996. Après deux ans comme vicaire (jeune prêtre
fougueux et impétueux) à Illzach, j’ai été l’aumônier du lycée public d’Altkirch…
pendant 18 ans ! J’ai adoré cette période de ma vie. Depuis mon temps de coopé-
ration à Meknès (Maroc), comme aumônier de jeunes du lycée français Paul VALE-
RY, j’ai toujours été en lien avec les jeunes…. Mon lien avec eux, je le définirais
simplement par les formules suivantes : « Faire avec…. Être un parmi d’autres….
Pas devant, pas dernière mais avec… ».

Mon parcours de vie m’a conduit aussi à suivre une formation m’amenant à deve-
nir (depuis deux ans) Gestalt-Thérapeute.

Ne connaissant presque rien du scoutisme, je suis admiratif de l’engagement (réel


et sincère) des différents responsables, chefs que je rencontre. Rien que pour cela
le scoutisme est une bonne et heureuse nouvelle.

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Evènements marquants du 26 septembre 2020

Ordination au diaconat permanent de Benoît DONZE


« Que tout chez vous se passe dans l’amour. » 1ère lettre de St Paul Apôtre aux Corin-
thiens
En la Cathédrale Notre Dame de Strasbourg, Benoît a été ordonné diacre permanent par
Mgr Luc Ravel. Ingénieur forestier, il est engagé chez les Scouts et Guides de France, où il
est actuellement responsable du groupe de Lingolsheim, avec sa femme Marie. Il est éga-
lement aumônier à la maison d’arrêt de Strasbourg et est membre de l’équipe d’anima-
tion pastorale de sa communauté de paroisses.

Célébration des Noces d’Or


« Seul l’amour donne sens et bonheur à la vie » Pape François
Monique et Jean-Pierre LAFLEURIEL ont célébré leur 50ème anniversaire de mariage au Dompeter, devant une belle
assemblée.

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Les Pfadfinder, précurseur du scoutisme en Alsace

C’est dans une Alsace rattachée à l’Empire Allemand que le scoutisme fait son apparition. En 1911 l’organisation
Deutscher Pfadfinderbund est fondée à Berlin. La même année des groupes scouts voient le jour à Hambourg,
Francfort, Darmstadt, Berlin et Metz. Si l’association se réfère à ses débuts à la pédagogie de Baden-Powell, elle
s’en détache progressivement pour revendiquer un scoutisme purement germanique. Aussi la dénomination de
Pfadfinder, littéralement « chercheur de sentiers », est préférée à l’anglicisme scout. Soutenu par l’empereur, sous
la coupe de l’armée, forte de 60000 membres, l’organisation de scoutisme allemand est interconfessionnelle.
L’un de ses fondateurs, militaire de carrière en poste à Metz, le Capitaine Carl Freiherr von Seckendorff à l’origine
des DPB dans la capitale mosellane, dirige les troupes d’Alsace-Lorraine.

Implantations et effectifs

A Strasbourg une troupe est attestée dès octobre 1912. Lors de son assemblée générale en 1913, à Berlin, les diri-
geants de la DPB signalent l’implantation du mouvement en Haute-Alsace, sans pour autant préciser dans quelle
ville.
Dans l’ouvrage paru en 1914 Jungdeutschlandes Pfadfinderbuch, l’Alsace-
Lorraine est considéré comme un « terrain difficile ». D’ailleurs à Mulhouse
les débuts semblent chaotiques. En août 1913, le quotidien francophile mul-
housien Express ainsi que le journal des débats politiques et littéraires, quo-
tidien français, révèlent que les Allemands d’Alsace-Lorraine font une pro-
pagande active en faveur des Pfadfinder « comme moyen efficace pour ger-
maniser la jeunesse indigène ». Afin de former une section à Mulhouse l’or-
ganisation de scoutisme allemand a sollicité le soutien du député du Land-
tag, Edouard Drumm. Pacifiste, populaire, déjà engagé dans la vie associa-
tive mulhousienne, celui-ci accepte avant de se rétracter lorsqu’il découvre
que la Société de la paix de Mannheim a condamné les Pfadfinder taxant
cette organisation de « fantaisie belliqueuse propre à exalter la jeunesse
dans le sens d’un chauvinisme excessif ».
Quelques mois plus tard, lors d’une réunion de la Société de la Paix de Mul-
house au Café Moll, il est question des Pfadfinder. Pour étayer la condam-
nation de la société de la paix de Mannheim, il est fait lecture d’un article
paru dans l’organe officiel des « Pfadfinder » dans lequel la guerre est glori-
fiée et qui soutient, entre autres, que tout jeune Allemand doit souhaiter la
plus belle mort, la mort pour la patrie sur le champ de bataille.
Les visites de l’empereur Guillaume II au Haut-Koenigsbourg permettent de suivre l’évolution de la DPB en Alsace.
Le 26 avril 1913, le Kaiser est accueilli par les troupes de Neuf-Brisach, Colmar, Sélestat et Strasbourg. Un an plus
tard, le 8 mai, ils sont 700 Pfadfinder venus de Colmar, Haguenau, Mulhouse, Sélestat, Strasbourg et Wissembourg.
Localement une photographie du groupe de Colmar datée avant 1914 permet de dénombrer une quinzaine de
Pfadfinder. Un rapport concernant l’année 1917 publié dans la revue Feldmeister signale un effectif 26 Pfadfinder à
Saint-Louis. En 1918, la troupe de Mulhouse pose pour la revue Der Pfadfinder avec une quarantaine d’adolescents
et leurs instructeurs. La même année à Strasbourg, les DPB réunissent entre 40 et 50 jeunes.
Certaines implantations devaient sans doute regrouper de faibles effectifs et ne pouvaient fonctionner de manière

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autonome. Aussi à Schiltigheim, les Pfadfinder sont systématiquement intégrés aux activités de leurs homologues
de Strasbourg.
Enfin, les DPB d’Alsace ont sans doute compté une très forte proportion d’enfants d’Altdeutsch, fils de fonction-
naires ou de militaires en poste dans le Reichsland. Cependant le fait qu’une représentation théâtrale soit jouée en
alsacien lors d’une fête des Pfadfinder strasbourgeois en 1913, laisse à penser que des jeunes issus de familles de
souche alsacienne se soient laissés tenter par l’expérience du scoutisme allemand.

1913 : une année d’activités de la Pfadfindervereine de Strasbourg

Le Strassburger Neue Zeitung, premier titre de la presse régionale publie une rubrique destinée aux associations
locales. Elle permet ainsi de suivre le rythme et le contenu des activités des Pfadfinder strasbourgeois.
Le Pfadfinderheim, le foyer des scouts, est situé Möchhauserstrasse (actuelle rue Vauban), dans les locaux de la
Kaiser Friedrich Kaserne. L’association dispose également d’un jardin à la Robertsau car ses cadres souhaitent ini-
tier les Pfadfinder strasbourgeois, de petits citadins, aux techniques du jardinage.
Prenons l’année 1913 à titre d’exemple. La Pfadfindervereins a convoqué ses jeunes recrus environ 3 fois par mois.
Outre les nombreux Übung (exercices) dont on devine le caractère paramilitaire les Pfadfinder strasbourgeois ont
été initiés également aux techniques de construction en pleine nature. Ainsi, en mars, ils sont invités à réaliser un
pont dans la forêt de Gambsheim. De nombreuses excursions leur ont été proposées, tant à travers le massif vos-
gien qu’en Pays de Bade.
Les Pfadfinder participent également aux manifestations organisées dans la capitale alsacienne. En février, ils visi-
tent l’exposition consacrée à la tuberculose et en mai sont présents à la grande exposition agricole organisée à la
Meinau.
Le 10 mars, les militaires qui les encadrent les encouragent vivement à assister à l’Esplanade aux défilés de la garni-
son de Strasbourg.
Le culte de l’empereur et de la famille impériale y est largement cultivé. Aussi le 26 avril les Pfadfinder ne man-
quent pas de participer au pied du Haut-Koenigsbourg à l’accueil de sa majesté. Le 17 mai, le prince Henri est en
visite à Strasbourg et les Pfadfinder sont de service.
Le 30 mai, les Pfadfinder strasbourgeois sont invités à Lingolsheim à l’occasion de la fondation de la Lingolsheimer
Pfadfindervereins.
En juin, les sections de Strasbourg, de Lingolsheim et de Koenigshoffen mettent leur force en commun afin d’orga-
niser une grande fête nocturne à l’Orangerie en l’honneur du jubilé de l’empereur. Concert, théâtre, feu d’artifice
sont au programme. La manifestation qui a réuni plus de 600 scouts et leurs proches ainsi que les autorités civiles
et militaires de la ville a été soutenue par l’entreprise de tannerie de Lingolsheim Adler und Oppenheimer.
Le 28 décembre une activité rassemble les sections de Strasbourg et de Koenigshoffen entre Wolfisfeim et Ober-
hausbergen et achève l’année de la Pfadfindervereine von Strassburg.

L’engagement des Pfadfinder de Colmar durant « la Grande Guerre »

Quelques jours après la déclaration de la guerre, les cadres du mouvement lance un appel aux Pfadfinder les invi-
tant à se mettre à la disposition de l’armée. Un appel auquel répondra la troupe de Colmar.

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Déjà, le 27 janvier 1914, les Pfadfinder participent au passage en revue des troupes sur la Place Rapp. Quelques
mois plus tard ils aident les troupiers à entasser sur des camions des effets et équipements.
Un ouvrage paru après-guerre, rapporte également que les Pfadfinder s’embusquaient le soir derrière les arbres du
Champs de Mars pour surprendre les conversations des indigènes. Le caricaturiste francophile colmarien Hansi con-
firme : Les boys-scouts allemands se sont mis à la disposition de la... police ! On en vit à Colmar qui se cachaient der-
rière les arbres de la promenade, espionnant et dénonçant les promeneurs qui parlaient le français.
Le 29 août 1914, l’affaire Kaeufing éclate dans la presse colmarienne. Alexandre Kaeufling, ancien légionnaire, tail-
leur de pierre demeurant à Logelbach, est accusé d’avoir renseigné une sentinelle française en lui indiquant qu’il
devait se méfier de deux enfants, des Pfadfinder, qui récoltaient des renseignements pour le compte de l’armée
allemande. Le soldat français tire deux coups de feu et touche le petit Zilinski.
Alexandre Kaeufling est condamné à mort par le tribunal de guerre et fusillé le 29 août. Lors de l’inauguration d’un
monument à la mémoire d’Alexandre Kaufling, un article du quotidien L’Express de Mulhouse affirmera que l’ancien
légionnaire était surveillé par les Pfadfinder.

En Février 1918, le mensuel Der Pfadfinder met à l’honneur les scouts alsaciens. La page de couverture est illustrée
par une photo de la troupe de Mulhouse suivit des vers suivants :

Umsonst greist nach, dem deutschen land,


dem Elsass, des Franzosen hand,
wir halten, was wir haben.
"gut Pfad " Ihr deutschen Knaben

En vain, la main française tente de prendre


l'Alsace de la terre Allemande,
nous gardons ce que nous avons.
"Bonne route" vous les garçons allemands

A Strasbourg, le 11 octobre 1918, les Pfadfinder sont convoqués Schiltigheimertor. Ce sera leur dernière rencontre.
Un mois plus tard l’armistice est signé, les troupes françaises entrent en Alsace. Un nouveau scoutisme voit le jour
entre Vosges et Rhin.
Lionel GODMET

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Imprimeur : Route Nouvelle Alsace, 34 route de la Fédération, 67100 STRASBOURG


Composition du Comité en 2020
Président : Christian WILHELM
Vice-président : Jacques SPRAUEL
Secrétaire : Khantey LEGRAND
Secrétaire adjointe : Emmanuelle CAMPAGNE
Trésorière : Monique LAFLEURIEL
Trésorier adjoint : Benjamin VIX
Assesseurs : Dominique PFLIEGER, Marc HOLICKY, Jean Marie SCHUH, Jean-Pierre FRITSCH et Paul CENTIS

Membres de droit :
Maire d’Avolsheim : Pascal GEHIN
Curé d’Avolsheim : Père Jauffrey WALTER
Aumônier territorial : Père Jean-Paul AKA-BROU
Délégués territoriaux Rhin Nord : Jeanne HOUOT et Thomas MEYER-BISCH
Délégué territorial Terres du Mont Sainte-Odile : Jacques SPRAUEL
Délégués territoriaux Haut-Rhin : Dominique et Christophe BRUMPTER

Rédacteur : Hugues Legrand


Directeur : Christian Wilhelm
Editeur : Association Les Amis du Dompeter, 27 rue des Juifs 67000 STRASBOURG
Bulletin Les amis du Dompeter

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