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matériaux/Exercices/Évaluation en métallurgie
Il s'agit du contrôle sanctionnant le cours. Il est prévu pour être fait en 3 h ; la calculatrice et tous les documents
sont autorisés.
Sommaire
L’aluminiure de fer
Présentation de l’alliage
Questions
Choix de la nuance d’un acier et mise au point de son traitement thermique
Présentation du problème
Questions
Correction
L'aluminiure de fer
Choix de la nuance d’un acier
Notes
L’aluminiure de fer
Présentation de l’alliage
L’aluminiure de fer alpha, α-FeAl, a une structure dite « B2 » (voir figure ci-contre). On peut la décrire comme
une structure cubique, les atomes de fer occupant les sommets et un atome d’aluminium occupant le centre du
cube. On donne :
aluminium :
rayon atomique : rAl = 125 pm,
masse molaire atomique : MAl = 26,981 g mol−1 ;
fer :
rayon atomique : rFe = 140 pm,
masse molaire atomique : MFe = 55,845 g mol−1.
Cet alliage ordonné, dit « intermétallique », n’est pas (encore) utilisé
industriellement car il présente des faiblesses mécaniques : fragilité à
température ambiante et fluage à haute température. Il est toutefois
prometteur, le CEREM (laboratoire du CEA, Grenoble) a développé
une nuance de cet alliage, le « FeAl40 Grade 3 »[1] :
« Par rapport aux autres alliages structuraux, les points forts des
alliages FeAl40 Grade 3 sont :
A% 6,4 10 13 30-40 43 9
E (GPa) 200 72 114 190-215 208 215
Rigidité spécifique
A% 32 22 50
E (GPa) 110 91 155 158
Rigidité spécifique
139 143 140 158
(MPa·cm3/g)1/2
Résistance spécifique Re/ρ
112 111-122 114
(MPa·cm3/g)
« Quoique l’ensemble des propriétés d’usage des alliages FeAl40 Grade 3 ne soit pas encore connu, il est
possible de considérer ces matériaux comme des substituts possibles aux alliages légers, aux aciers ou aux
superalliages pour des applications industrielles exploitant leurs propriétés particulières :
la densité réduite de 25 % par rapport aux aciers et alliages de nickel, à propriétés et moyens
de mise en œuvre comparables par ailleurs, permet d’envisager la réduction de poids de
pièces structurales aéronautiques et spatiales : boulonneries, trains d’atterrissage, pièces de
systèmes de freinage, …
la résistance spécifique élevée permet également d’envisager des applications en substitution
d’alliages à haute résistance (aciers et superalliages) utilisés pour la fabrication de pièces
critiques en mouvement de moteurs thermiques et de turbomachines, tels que les soupapes,
les axes et arbres, les aubes de turbines ; la réduction de masse de tels composants réduit
généralement les problèmes d’inertie, de frottement et de vibration et entraîne de ce fait la
réduction de masse d’autres composants tels que les paliers, les ressorts, les systèmes
d’attache et de refroidissement, par effet « boule de neige » ;
la rigidité spécifique constitue une propriété particulièrement intéressante de ces matériaux ;
elle est en effet 10 à 20 % plus élevée que celle des alliages structuraux utilisés actuellement
(alliages légers, aciers et superalliages) pour la fabrication de pièces devant travailler dans
des régimes vibratoires proches de limites de résonance, voire au delà, telles que certains
arbres de puissance de turbines ou certaines buses ou canalisations d’injection de fluides ;
les propriétés de résistance à la corrosion peuvent être utilisées dans la fabrication de résistors
de fours ou de tubes d’échangeurs de chaleur. »
Questions
1. À partir de la représentation figure ci-contre, représenter
une dislocation coin dans un alliage ordonné. À la lumière
de ce dessin, expliquez la limite élastique élevée y
compris à haute température.
2. À partir de la composition chimique, expliquez la
résistance à la corrosion.
3. Indiquez combien d’atomes de chaque espèce comporte la
maille ; calculez le paramètre de maille a et la masse
volumique ρ théoriques.
4. Dessinez le réseau et le motif côte à côte. Auquel des 14 Représentation plane d’un alliage
réseaux de BRAVAIS la structure B2 appartient-elle ? ordonné
Présentation du problème
Pour les essais de choc d’automobiles (crash tests), le véhicule est tracté par un chariot mobile. Le choc doit se
dérouler sans traction ; le véhicule est donc tracté par une sangle reliée à un crochet, et ce crochet s’escamote
juste avant le choc. La traction se fait avec une force de 2 000 daN, et la vitesse maximale de choc est de
68 km h−1. La contrainte équivalente de VON MISES maximale dans le crochet calculée[2] lors de la phase de
traction est de 385 MPa.
Piste d'essais choc
Questions
2. Pour chacun des critères précédant, indiquez quels sont les paramètres du matériaux qui
permettront de guider le choix ; ces paramètres sont ceux décrits dans les cours Propriétés
générales des matériaux, Propriétés mécaniques des matériaux I - Généralités et traction
simple, Propriétés mécaniques des matériaux II - Autres essais mécaniques.
3. Vous choisiriez l’acier dans laquelle des catégories suivantes ?
acier de construction (acier d’usage général) ;
aciers spéciaux pour traitement thermique (trempe et revenu) ;
aciers pour cémentation ;
aciers inoxydables ;
4. L’acier retenu est le 25CrMo4 ; que signifie cette désignation ? Qu’apportent les éléments
d’alliage ?
5. Le diagramme ci-contre donne les caractéristiques du matériau en fonction de la température
de revenu après trempe (état martensitique complet)[3]. On désire avoir un coefficient de
sécurité s = 2,5. À quelle température
proposez-vous de faire le revenu pour avoir la
meilleure résistance au choc dans ces
conditions ?
Correction
Solution
L'aluminiure de fer
1. On remarque que l’on se retrouve avec des atomes de
même nature en vis-à-vis, la dislocation rompt l’alternance
(voir partie encadrée sur le dessin). On crée donc des
défauts d’antiphase en nombre (on parle de paroi
d'antiphase), or ces défauts nécessitent une grande
énergie de formation. Donc, la présence et le déplacement
d’une dislocation isolée est très difficile, ce qui explique la
limite élastique élevée même à haute température.
2. L’aluminium, présent à 50 %at. dans l’alliage, est
naturellement inoxydable : il forme une couche d’oxyde
protectrice (passivation).
3. Chaque atome à un sommet est partagé entre 8 mailles, on Dislocation coin dans un alliage
a donc 8 × 1/8 = 1 atome de fer par maille. L’atome centré ordonné
n’appartient qu’à une seule maille, on a donc un atome
d’aluminium par maille. Les atomes se touchent selon la
grande diagonale. On a donc :
soit
;
a = 306 pm = 3,06 Å.
Note : le paramètre de maille réel est de 2,89 Å ; en effet, les rayons atomiques sont donnés
pour des métaux purs (respectivement distance Fe-Fe et Al-Al). Dans l’α-FeAl, le fer et
l’aluminium sont très liés, ils sont très proches.
Le volume de la maille vaut
V = a<sup^>3
et sa masse vaut
ρ = 4 802 kg/m3.
Note : avec le paramètre de maille réel, on trouve 5 700 kg/m3, ce qui est assez proche de ce
qui est indiqué dans le tableau.
4. La structure B2 a un réseau cubique simple.
5. On a à la limite élastique :
soit
.
Une pièce de longueur L a pour volume
V=S×L Motif et maille élémentaire du réseau
donc pour masse pour le FeAl B2
m = ρ × V = ρ × S × L.
La masse linéaire vaut
λ = m/L = ρ × S
soit
.
On voit que pour une charge donnée, la masse linéaire de la pièce ne dépend que de la
résistance spécifique : plus la résistance spécifique est élevée, plus la pièce est légère.
En classant les matériaux par résistance spécifique, on peut donc déterminer le meilleur
rapport résistance/masse.
5. On remarque que l’énergie de rupture KCU, qui caractérise la résistance au choc, augmente
avec la température de revenu. On a donc intérêt à utiliser la température la plus élevée
possible. On doit avoir
σmax ≤ Rpe
soit à la limite
Rpe = Re/s = σmax
donc on veut une limite élastique minimale de
Re = σmax × s = 385 × 2,5 = 962,5 MPa.
Sur la courbe, on lit qu’il faut une température d’environ 570 °C.
Notes
1. F. Moret et coll., « Propriétés et applications des alliages intermétalliques B2-FeAl, Colloque
2 », suppl. au J. de Phys. III, vol. 6, mars 1996
2. méthode des éléments finis
3. C. Barlier, L. Girardin, Productique — matériaux et usinage, Casteilla, coll. « Mémotech »,
1999, p. 80
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