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Notes.

Droit des assurances 2014

Introduction
Définitions

L’assurance est une prestation de service qui consiste à verser une somme d’argent à une personne,
physique ou morale, en contrepartie d’une prime, pour faire face à un évènement incertain et
aléatoire (le risque est connu, mais son moment de réalisation est imprévisible à l’avance).

L’assurance est une opération par laquelle une partie, l’assureur, s’engage moyennant une
rémunération, la prime ou la cotisation, à payer une prestation qui s’appelle capital ou rente, à une
autre partie qui est l’assuré ou le bénéficiaire, en cas de réalisation de risques déterminés ou de
sinistre.

Le contrat d’assurance est un contrat synallagmatique parfait puisque l’obligation essentielle de


l’assuré est la contrepartie exacte de l’obligation essentielle de l’assureur : la garantie. Le rôle de
l’assureur est donc de collecter et de gérer les primes et les cotisations de tous ceux qui sont exposés
au risque, afin de pouvoir verser les sommes nécessaires à ceux qui subissent le risque. Cette activité
s’illustre par le phénomène d’inversion du cycle de production : le coût réel de l’opération ne sera
connu qu’au terme de l’opération.

Distinction cotisation et prime

 Cotisation : versement des assurés sociaux et de leurs employeurs assis sur le revenu
professionnel et destiné au financement de la sécurité sociale. La cotisation concerne la
société mutuelle, qui ne perçoit pas de bénéfice
 Prime : somme versée par l’assuré en échange de la prise en charge par l’assureur (une
société d’assurance) d’un risque prévu au contrat.

Objectif de l’assurance : combattre l’aléa

L’assuré se prémunit d’un risque qu’il redoute, contracte une assurance qui va se substituer à lui et
payer le dommage ; L’assureur regroupe toutes les personnes qui vont affronter un risque. Tous les
assurés contribuent à la cotisation pour faire faxe au risque. C’est le financement collectif du risque.

But :
- indemniser tous les risques
- dégager une marge de bénéfice.
Moyens utilisés : la réassurance pour la prise en charge d’une partie des risques, l’investissement
(placement dans l’immobilier…), la recherche de l’équilibre entre les différentes branches
d’assurance (compensation entre les branches déficitaires et les branches excédentaires)

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Les différents types d’assurance

Assurances de personnes 

Assurance décès Assurance maladie Assurance accident de travail


Prémunition contre les Peut être privée (maternité…) Le sinistre Accident occasionné
conséquences pécuniaires de la ou publique (obligatoire !) au fait du travail (durant le
disparition de l’assuré, à la Le sinistre : la maladie trajet, en mission…)
faveur de l’épouse ou des Prestation : remboursement - incapacité temporaire :
enfants… (car perte immédiate des frais de dépenses, selon le l’accident de tv donne lui à
du revenu de la cellule famille) taux engagé. (maternité, la suspension du contrat de
Le sinistre : le décès hospitalisation, médicaments, travail, l’employeur n’est
La prestation (le capital) est échographie, scanner, pas obligé de payer salarié.
payée à la faveur des analyses…) L’assureur se substitue à
bénéficiaires. L’employeur adhérer à la l’assuré (employeur) pour
CNOPS ou à la CNSS (il peut payer le salarié jusqu’au 2
toujours contracter une tiers de sa rémunération ;
assurance complémentaire) Les - incapacité permanente
salariés ou les employés payent partielle
une cotisation égale.

Assurance responsabilité civile (RC)

Assurance responsabilité civile automobile (véhicule terrestre à Responsabilité civile


moteur) OBLIGATOIRE professionnelle

Couvre la RC de l’utilisateur de l’automobile (même si elle ne Couvre la RC que peut encourir


circule pas) et non le conducteur, ni la voiture. Les passagers sont l’entreprise à l’occasion de son
doublement couverts, qu’ils soient fautifs ou non. exploitation, notamment du
C’est une assurance aux tiers : elle protège les passagers, le fait de ses préposés, de ses
conducteur et passagers des autres véhicules, les piétons, les bâtiments, installations,
propriétaires des biens endommagés. Le conducteur du véhicule matériaux, machines…à
assuré n’est pas couvert pour les dommages corporels ou l’exception des fautes
matériels qu’il cause ou qu’il se cause. Il a l’obligation dans ce cas intentionnelles ou dolosives de
de réparer les dommages corporels ou matériels causés à autrui. l’assuré.

L’assurance indemnise la victime

Assurance de choses

Il s’agit d’un package de garanties, l’assuré peut souscrire la totalité ou une partie.
Assurance C’est une couverture de matériel : marchandise, outillage…
multirisque Sinistre : vol (plainte), incendie, détérioration, chute de foudre, catastrophe
professionnell naturelle, explosion, dommage électrique. L’assuré doit :

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e  déclarer le matériel, les choses assurées et la valeur des objets (déclaration
de prix)
 déclarer les dégâts dans les 5 jours (selon les clauses du contrat) et limiter
au maximum la dégradation
 transmettre un état estimatif des objets assurés détériorés
L’assureur envoie son expert pour évaluer le taux d’amortissement du bien
mobilier et les frais de reconstruction (taux de vétusté)
Assurance Sinistre : détérioration, perte de marchandise, vol…
transport de Concerne les sociétés d’importation exportation, de distribution, quel que soit le
marchandise mode de transport (routier, aérien…)

Assurance Sinistre : incendie, dommage électrique…


perte L’assurance couvre les risques des conséquences pécuniaires d’un arrêt accidentel
d’exploitation de l’activité. L’entreprise a toujours des charges fixes à payer (salaires, loyer…)
qu’elle doit supporter malgré l’arrêt de l’activité. L’assurance peut couvrir ces
charges et la perte de la marge brute de manière à la replacer dans la même
situation financière que si le sinistre ne s’est pas produit.
Assurance Le bénéficiaire : la banque
crédit Sinistre : décès, perte d’emploi, invalidité
L’assurance couvre le risque de non recouvrement de la créance par l’emprunteur
(l’assuré).
Ex : en cas de prêt immobilier ou crédit à la consommation

Assurance à  Assurance crédit contre le risque de non recouvrement ; Remboursement


l’exportation de 90% max du montant de la créance née de l’exportation
(dahir 1974)  Assurance de prospection : remboursement des frais engagés à l’occasion
d’une prospection qui se révèle infructueuse ou dont les résultats se
révèlent insuffisants pour amortir les frais engagés. Remboursement de
max 50% des frais engagés.
 Assurance foire : remboursement des frais de déplacement s’il n ya pas eu
de chiffre d’affaire permettant de couvrir ces frais (foire commerciale
internationale, doit avoir lieu à l’étranger), dans le respect des clauses de la
police d’assurance.

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Histoire de l’assurance

Le système de l’avarie commune

En Mésopotamie, le groupe de nomades contribuait de manière collective pour dédommager un


membre du groupe de la perte d’un chameau 

Dans les navires, on jetait la marchandise (en état de combustion par exemple) dans la mer pour
sauver le navire. Le propriétaire de la marchandise était dédommagé par la totalité du groupe : le
capitaine, les propriétaires des marchandises sauvées et ceux des marchandises non sauvées. Ce
système couvre les marchandises sacrifiées et les frais engagés.

Le prêt à la grosse

Le placement était risqué, mais rémunérateur. On retrouve déjà :

1) L’aspect de spéculation : le remboursement et la prime de risque


2) Le risque de perte de mise en cas de sinistre : effet de perte de capital en cas de naufrage

Le prêt à la grosse a été aboli par l’église (car stipulation d’intérêts)

1836 : naissance du principe indemnitaire


Sinistre indemnisé : l’assureur est payé préalablement à la survenance du risque. Le contrat
d’assurance est une opération indépendante.

Retour du principe de mutualité : assurance maritime


Couverture de choses (navires, cargaisons…) contre les risques de perte.

1ere assurance terrestre Le Fire office puis la corporation du Lloyds assureur maritime
Assurance incendie, depuis la catastrophe de 1966 à Londres.
1717 : première assurance en France « casse de secours »
Première chambre générale des assurances à Paris (transport maritime)
1830 : Naissance de l’assurance vie. En mer, les rançons exigées par les pirates sont payées par les
assureurs.
Réglementation du domaine de l’assurance, le montant assurable est désormais limité, car il y a eu
des abus. Des risques étaient provoqués dans le but malhonnête d’obtenir des indemnités.

Le risque était auparavant transféré de l’assuré à l’assureur : l’assurance était aléatoire, le coût du
risque était exprimé de façon approximative, la prime était calculée selon des règles imprécises.
Depuis les recherches de Blaise Pascal, l’assurance n’est plus aléatoire. La survenance du risque est
prévue, étudiée, calculée selon des règles mathématiques. La prime calculée également suffira à
couvrir de manière très probable l’ensemble du risque.

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Histoire de l’assurance au Maroc

Au Maroc, les activités de l’assurance ne débutent qu’en fin du XIXe siècle.


Le retard est du à des raisons religieuses, économiques et sociales. En effet, la stipulation d’intérêt
était contraire au droit musulman, de plus les secteurs productifs modernes n’existaient pas,
l’assurance n’avait pas sa place dans une économie de subsistance. Enfin, la solidarité familiale, voire
tribale était très importante, ce sont les membres de la famille qui protègent la personne en cas de
survenance d’un risque. L’épargne individuelle était également pratiquée par la majorité des
marocains.

- 1876 – 1886 (Loyds allemande) : succursales étrangères installées au Maroc.


- 1883 : Assurance terrestre
- 1ere guerre mondiale : fuite de capitaux en France à cause de la colonisation allemande, les
sociétés françaises sont installées au Maroc.
- 1916 : « la Marocaine » première société d’assurance marocaine, son activité fut stoppée à la
fin de la première guerre mondiale.
- 1918 : Le code de commerce maritime réglemente les assurances maritimes
- 1920 : Dahir sur les caisses d’assurances mutuelles agricoles
- 1934 : Arrêté viziriel réglementant les contrats d’assurance terrestre, inspiré du code des
assurances français de 1930.
- 1937
- 1950 : royale marocaine d’assurance. Première société à capital marocain.

Après l’indépendance, les activités d’assurances ont augmenté. Ce phénomène est du à l’exode
rural, à la circulation automobile de plus en plus importante, au renforcement de la responsabilité
civile et à l’extension du machinisme.
C’est la fin du régime de représentation : on assiste à un regroupement des assurances, et à la
marocanisation du secteur. Les salariés est le capital sont marocains.
1969 : Regroupement de l’ensemble des textes en un seul code qui adopte aussi les pratiques
internationales.

Apports du code des assurances :

 Renforcement de la protection des intérêts des assurés (règles régissant la déchéance,


formalisme rigoureux que l’assureur doit respecter pour la résiliation du contrat pour non
paiement de la prime)
 Protection des bénéficiaires : la victime peut intenter une action en justice contre l’assureur.
 Règlementation du contrat d’assurance de groupe souscrite par une personne morale ou un
chef d’entreprise permettant l’adhésion au contrat à plusieurs personnes.
 Mise en place des contrats d’assurance à capital variable (somme fixe). Les valeurs mobilières
profitent à l’assuré.
 Préservation de la notion de mutualité. La garantie est limitée à la valeur de l’objet assuré et
au préjudice effectivement subi.
 Les agents d’assurance : réglementation des activités des intermédiaires (conditions
d’exercice et de gestion)

Sont exclus du champ d’application de ce code :


- L’assurance maritime (régie par le code de commerce maritime de 1919)
- Contrats de réassurance
- L’assurance crédit à l’exportation
- L’assurance crédit.

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Technique de l’assurance : la mutualisation

Méthode :
 Déterminer une population subissant le même risque
 Calculer une contribution de chacun, qui puisse faire face aux difficultés de certains d’entre
eux. (Ce n’est pas une manifestation de solidarité !)
Pour sa viabilité, l’opération d’assurance repose nécessairement sur une sélection de risques, qui
conduira à exclure certaines personnes ou certaines situations. (S’il s’agissait de la solidarité, toutes
les personnes seraient visées quelle que soit leur situation.)

Mise en place :
1) Délimiter une population susceptible d’encourir les conséquences d’un même risque : le
risque doit être homogène.
2) Le risque doit être aléatoire : Il va se réaliser pour une partie de la population seulement
3) Le risque doit être dispersé : Sa fréquence de réalisation ne doit pas être trop importante
pour un groupe donné. C’est pourquoi on retranche certaines situations (pour réduire la
fréquence)

Rôle de l’actuariat : L’assurance a besoin de données précises pour préparer l’opération d’assurance.
L’actuaire utilisera les probabilités et les résultats obtenus des années précédentes. Le risque peut
être décomposé en différents éléments pour lesquels les statistiques vont évoluer. L’actuaire
détermine à chaque fois le plein d’assurance : le nombre maximum de sinistres que peut couvrir
l’assurance sans mettre en péril l’opération d’assurance.

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