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CHAPITRE I 

: AMENAGEMENT DES RESSOURCES EN EAU

I.PRINCIPES D’AMENAGEMENT DES RESSOURCES EN EAU

1.1. Pourquoi aménage-t-on les ressources en eau ?

Tableau – I – Distribution des eaux de la terre :

1. Eaux de surface Aire de surface Volume d’eau % du volume


(km2) (km3) total

a) Lac des eaux douces 850.000 125.000 0,009


b) Lac des eaux souterraines 700.000 105.000 0.008
c) Rivières - 1.250 0.0001
2. Eaux souterraines
a) à une profondeur < 800m 130.000.000 4.150.000 0.31
b) à une profondeur > 800m 130.000.000 4.150.000 0.31
c) Humidité du sol 130.000.000 67.000 0.005
3. Glaciers, icebergs, etc. 17.9000.00 29.000.000 2.14

4. Humidité atmosphérique 510.000.000 13.000 0.001

5. Océans, mers 360.000.000 1320.000.000 97.2

Total 1360.000.000 99.9831

Quelques valeurs caractéristiques :

Précipitation moyenne globale = 1m


Le nombre moyen de renouvellement de l’humidité atmosphérique :

- 3 (km 3 /an)3
510 x 10 6 x 10  39,23 an -1
13.000 (km)3

La durée moyenne de séjour de l’humidité atmosphérique :

365
 9,3 jours
39,23

Les eaux terrestres sont en qualité limité, d’autant plus que les eaux terrestres
utilisables en constituent une très petite partie ( 0,32 %) (Lacs des eaux douces, rivières, les
eaux souterraines peu profondes). De l’autre côté, l’augmentation du produit national brut
(PNB) par habitant permet une amélioration considérable du niveau de vie des populations et
par conséquent un accroissement rapide de la consommation des ressources en eau. L’eau, qui
autrefois était un bien presque gratuit, devient une marchandise qu’il faut gérer avec soin et
répartir judicieusement même dans les régions où elle est abondante.

1.2. Les différents aspects de la gestion de l’eau :

La gestion de l’eau consiste à appliquer la technologie de gestion à la mise en valeur et


à l’utilisation des ressources en eau des points de vue quantitatif et qualitatif.

Pendant une grande partie du XIXe siècle, il s’agissait d’augmenter l’alimentation en


eau des villes parallèlement à leur développement. A mesure que la connaissance des
maladies transmises par l’eau était acquise, on construisait des systèmes de captation , de
traitement et de distribution de l’eau ainsi que des systèmes de collecte et d’évacuation des
eaux usées de façon à éviter les dangers de maladies transmises par l’eau.

Vers la fin du XIXe siècle, on a commencé à aménager les ressources en eau pour
d’autres objectifs tels que la régularisation des crues, la navigation, la production de l’énergie
hydroélectrique, l’irrigation. Ces activités se sont intensifiées au cours du XXe siècle tout en
tenant compte d’autres besoins tels que les loisirs, la réduction de la pollution.

Cependant, jusqu’aux années 50, l’aménagement des ressources hydrauliques étaient


considéré plutôt une série des travaux de génie civil et de génie hydraulique. Mais depuis, l’on
reconnaît de plus en plus que l’aménagement des ressources en eau, comme celui des autres
ressources naturelles, doit avoir pour but d’atteindre le développement national avec un
rendement économique maximum possible. Ainsi on a crée des institutions pour l’assurance
contre les inondations et pour réviser la réglementation de l’utilisation des ressources en eau
sous l’angle du rendement économique.

Plus récemment, les décisions en matière de gestion de l’eau ont été intégrées dans un
cadre plus large. On a suggéré le développement régional (dans le sens qu’une région peut
contenir plusieurs pays) et la protection du milieu. Dans beaucoup de pays, on a créé ou
réorganisé des services s’occupant des problèmes du milieu. Chaque projet d’aménagement
des eaux est examiné par ces services sous l’angle de l’impact de l’aménagement sur le
milieu. Par exemple, la construction d’un barrage nécessite souvent l’inondation des terrains
auparavant utilisés pour l’agriculture, les loisirs, etc., la démolition des habitations, le
transfert des habitants ailleurs, voire l’inondation ou le déménagement des sites
archéologique. Un projet d’irrigation par les eaux souterraines peut aboutir à un abaissement
important du niveau des nappes souterraines et/ou à une intrusion d’eau salée dans les
ouvrages de captage et l’assèchement saisonnier d’un grand nombre de petits cours d’eau. La
construction d’un barrage peut également modifier la température de l’eau en aval et la
quantité de matières en suspension charriées. Ces modifications auront sûrement un impact
négatif sur la faune et la flore aquatique.
Depuis plus de deux siècles jusqu’à présent, les ressources naturelles – et parmi elles
les ressources en eau – ont été exploitées sous une conception très technocratique. Cette
conception, reposant sur la science et ayant dominé les sociétés industrialisées, suppose
implicitement que l’exploitation et la domination par l’homme du milieu naturel fait partie du
progrès de civilisation. C’est avant tout une philosophie de l’homme contre la nature ou de
l’homme supérieur à la nature.

Aujourd’hui cette conception a subit une transformation radicale qui se base sur une
appréciation plus scientifique du milieu et qui se manifeste par un ensemble d’attitudes se
préoccupant davantage de protéger et de créer une relation harmonieuse où l’homme
collabore avec la nature.

1.3. Aspects généraux des aménagements hydrauliques :


Au sens large, tout équipement (1) et toute organisation (2) ayant pour but :
- de satisfaire des besoins en eau en quantité et qualité requise (consommation
en eau agricole, loisirs, navigation, etc. .)
- de satisfaire des besoins en énergie (production d’énergie hydroélectrique)
- de protéger l’homme, son environnement et ses moyens de production contre
les effets nuisibles de l’eau (inondations, pollution, érosion, etc.) constitue un
aménagement hydraulique.

(1) « équipement » tout ce qui engage des achats et des mises en place de matériel, ainsi
que des travaux de génie civil.
(2) « organisation » : le fait d’une autorité technique et/ou, administrative.

Etant donné que les ressources et les besoins en eau manifestent une variation dans le
temps et dans l’espace, un aménagement des ressources en eau consiste, en général, de
régulariser la variabilité des ressources et contrôler, autant que possible, celle des besoins de
façon à les égaliser d’une manière la plus profitable pour la collectivité.

1.4. Plan d’aménagement :

On peut concevoir un plan d’aménagement hydraulique de deux façons :

1) une liste d’ouvrages (hydrauliques) assortie d’un ordre de priorité ou d’un


calendrier de réalisation pour un ou plusieurs buts définis. La destination est
parfaitement définie au départ (plan rigide).

2) La définition des règles à suivre et des critères retenus pour satisfaire les besoins
de toute nature au fur et à mesure qu’ils se manifesteront (plan souple).

D’autre manière générale, il doit contenir

- une analyse et une synthèse des problèmes d’eau (pour définir le ou les buts de
l’aménagement)
- les informations techniques, économiques, financières (participation es usagers
et la collectivité aux dépenses), et juridiques.
- L’évolution des besoins,
- Les bases d’une politique de gestion des ressources.

1.5. L’importance relative du facteur EAU dans le bassin :


Deux cas peuvent se produite :
1) la pénurie d’eau est importante : le facteur « eau » devient prédominant.
C’est alors un élément structurant autour duquel doivent s’organiser les
choix des utilisateurs  le plan doit être précis et rigide.

2) Les ressources en eau sont abondantes : L’eau devient un facteur


secondaire. L’aménagement des ressources en eau dépendent des décisions
prises dans l’aménagement de tout le territoire (cas de peu de population,
d’industrie, etc.)  le plan doit être souple et orienter les usagers par des
critères de choix (normes, tarifs, redevances, etc.) ;

En fait, au fur et à mesure du développement, les bassins (les régions) passent


progressivement au stade où l’eau est un facteur structurant.

1.6. Comparaison des ressources en eau avec des ressources Minières :


Dans le cas de ressources en eau, il ne s’agit pas, comme les ressources minières, d’un
gisement que l’homme consomme et détruit d’une façon non réversible, mais d’un
écoulement continu qui se renouvelle dans le cadre du cycle naturel hydrologique et que
l’homme utilise au passage, en le transformant plus ou moins profondément tant sur le plan
quantitatif que dans le domaine de la qualité. Toutefois, certains pollutions irréversibles
peuvent être considérées comme une destruction de la source.

Un deuxième caractère particulier de l’eau est qu’elle ne coûte pas chère à la source ;
mais ce sont son transport et parfois son traitement qui coûtent chers.

1.7. La pollution de l’eau et l’aménagement du territoire :


Une politique peut se baser sur le « développement volontaire ». Une telle politique
risque d’aboutir à des conséquences telles qu’une forte pollution, destruction des ressources
en eau et non-satisfaction des besoins en eau ni en quantité ni en qualité au bout d’une
certaine période.

Donc la politique de l’eau doit imposer des règles, normes et critères : des règles
sévères contre des déchets industriels qui augmenteraient la pollution dans l’amont des
rivières, des critères sur le remembrement, le déboisement ou la reforestation, sur le choix de
cultures (qui ont des conséquences sur le cycle hydrologique), sur l’érosion, sur l’usage du
sol, sur la tarification et le comptage des eaux, etc :

Toutes ces décisions doivent être basées sur une analyse et synthèse des problèmes
d’eau dans le bassin considéré à partir des données, sur la quantité et la qualité des eaux
soigneusement recueillies par un réseau de stations hydrométriques optimisé.

Dans le cas de déficit en eau, il faut prévoir des mesures comme le transfert de l’eau à
partir d’un bassin voisin où elle est abondante, ou le recyclage de l’eau, ou imposer des
restrictions sur l’usage d’eau.

L’état peut intervenir également en réglant les droits sur l’usage d’eau et en décidant
le taux d’actualisation et la durée d’amortissement des aménagements hydrauliques.
Il semble donc que les décisions doivent être prises pour des différents cas prévisibles
dans le cadre d’une politique d’utilisation des ressources en eau. Cette politique fait partie
d’une politique plus générale, à savoir, la politique de gestion du territoire (par ex. favoriser
une région peu développée).

Cependant, avant d’arriver à ces décisions, il faut prendre l’avis de toutes les parties
intéressées : le grand public (des groupes ayant des intérêts spéciaux tels que les pêcheurs, les
organisations s’occupent de conservation du milieu et en particulier de la faune sauvage, les
unions de consommateurs, les syndicats tels que les organisations d’agriculteurs, les sociétés
de préservation du paysage et des lieux historiques, les observateurs d’oiseaux, les
organisations de loisirs, etc.),  les experts (les ingénieurs, les économistes, les écologistes, les
géographes, les planificateurs, les hydrologues, les pédologues, les climatologistes, les
biochimistes, les biologistes les hydrobiologistes, etc.) les chefs d’entreprises (des petits
commerçants et des chefs d’une exploitation agricole aux dirigeants de grandes sociétés) et les
fonctionnaires à l’échelon national, régional ou local. Sinon on pourrait être obligé de
modifier les décisions chaque fois qu’une conséquence nuisible sur la collectivité ou sur le
milieu résultant d’un aménagement prématuré.

La politique de l’eau doit se baser sur des règles assez souples qui peuvent être
révisées périodiquement, par exemple par des plans quinquennaux

1.8. Gestion des eaux du point de vue de la qualité :


Lorsque l’eau est abondante, elle a une valeur économiquement nulle. Certains
manuels d’économie politique citent encore l’eau – avec l’air - comme exemples types de
biens « libres ».

Ceci est inexacte aujourd’hui pour l’eau comme pour l’air parce que pour maintenir
l’eau et l’air à un certain niveau de qualité, il faut faire des dépenses très importantes (par ex.
d’après un rapport soumis à l’assemblée nationale, le montant nécessaire pour rattraper le
retard en assainissement en France, était de 23,4 x 109 FF en 1965).

La législation pour organiser la lutte contre la pollution des eaux est assez récente
même dans les pays développés : Aux Etats-Unis d’Amérique, on a introduit, seulement en
1961, la protection de la qualité des eaux dans les objectifs des réservoirs fédéraux. La loi
Française du 16 décembre 1964 prévoyait une organisation pour la lutte contre la pollution.

Conformément à cette loi, d’abord des enquêtes ont été effectuées sur la qualité des
ressources en eau et on abouti à un classement des rivières du point de vue de leur qualité et
par conséquent aux dépenses nécessaires de maintenir une qualité requise à un coût minimal.

La gestion de la qualité des eaux est basée sur les trois aspects principaux ci-dessous :

1) comment déterminer la qualité des eaux à conserver dans les ressources en eau ?
2) comment concevoir les meilleurs moyens techniques pour obtenir cette qualité ?
3) comment déterminer la meilleure organisation administrative pour gérer et
administrer la qualité des eaux ?
Les moyens techniques :

En général, la qualité des cours d’eau peut être améliorée par les procédés suivants :

1) traitement des eaux d’alimentation

Il s’agit d’améliorer la qualité d’eau brute ayant déjà une certaine qualité. Dans le cas
de recyclage des eaux usées, le traitement peut être considéré comme une extension de
l’épuration des eaux usées. Les procédés suivants constituent le traitement classique :

- coagulation et décantation ;
- filtration sur sable fin ;
- adoucissement ;
- élimination du fer et du manganèse des eaux corrosives ;
- traitement par charbon actif ;
- chloration ou ozonation.

2) Epuration des eaux résiduaires

- dégrillage
- décantation traitement primaire qui réduit la DBO d’environ 40%
- digestion de la boue
- traitement biologique (par lits bactériens ou boue activée) (on réduit la DBO de
85 à 95%)
- traitement chimique (floculation) (réduction de la DBO de 60 à 85%) ;
- chloration.

Pour de petites communes ou pour traiter des eaux usées industrielles, on peut avoir
recours aux bassins de stabilisation et aux stations d’épuration par oxydation totale, ces
traitements permettant de garder les sels nutritifs fertilisant pour irrigation.

3) Dessalement

Il s’agit de traiter les eaux salines de mers ou les eaux souterraines saumâtres. Les
procédés comme distillation, électrodialyse, osmose inverse et ultrafiltration permettent de
réduire la salinité aux taux acceptables pour l’eau de boisson, cependant ils sont généralement
chers et encore au stade de développement.

4) Recyclage des eaux usées :

Les eaux domestiques épurées sont rarement réutilisées à des fins domestiques surtout
par des raisons économiques et psychologiques. Cependant la réutilisation directe des eaux
d’égout épurées est largement pratiquée en irrigation et par l’industrie.
5) Réseaux de distribution séparés :

On a souvent proposé de réaliser un réseau de distribution séparé pour l’eau de boisson


soigneusement traitée ou d’une source de bonne qualité et un autre réseau pour l’eau d’usage
général, municipal et industriel. Cependant, ce système risque d’avoir des
intercommunications accidentelles entre les deux réseaux ou une utilisation délibérée d’eau
non potable pour la consommation humaine.

6) Réalimentation artificielle des nappes souterraines :

Elle permet à une épuration naturelle des eaux polluées dans le sol au moyen des puits
d’injection ou de terrains d’épandage. Cependant, les matières minérales subsistent, et
l’accroissement de la salinité limite le taux de réutilisation. En plus, on introduit le risque de
contamination des eaux souterraines.

7) Dilution :
En général, les débits d’étiage coïncident avec de fortes concentrations en substances
polluantes et de températures élevées qui réduisent le niveau de saturation d’oxygène des eaux
réceptrices.

On peut augmenter la dilution des eaux polluées pendant l’étiage, en modifiant, soit le
régime de la rivière, soit le régime des déversements. Le premier consiste à augmenter le débit
d’étiage par des lâchées contrôlées d’un réservoir de stockage, le deuxième étant obtenu par
stockage temporaire des eaux usées. On peut aussi réduire les activités de l’industrie
polluante pendant les périodes de faible débit.

Cependant le stockage des eaux polluées ou peu polluées peut créer d’autres
problèmes (eutrophisation, coût du terrain réservé pour le stockage, diminution du débit
d’étiage).

8) Modification des processus industriels et des productions – Revalorisation des


eaux résiduaires :

En Allemagne Fédérale, une étude faite en 1959 sur 14 papeteries a montré que la
DBO des eaux résiduaires variait de 51 à 1254 équivalents – habitants par tonne de papier
produit suivant le processus de fabrication.

Toujours en Allemagne, on a interdit par une loi, à partir du 1er octobre 1964, la vente
des détergents « durs non-biodégrables.

Aux E.U.A., d’après une estimation faite en 1949, les sucreries de betteraves
produisaient une DBO de 17 x 106 équivalents-habitants, soit presque 13% de la DBO totale
de l’industrie américaine. Par l’intervention de l’Etat, beaucoup d’usines de sucrerie
récupèrent maintenant quelques matières disponibles dans les déchets, et, la DBO des eaux
résiduaires est réduite considérablement :

9) Réaération des rivières et des réservoirs :


On fait appel à cette mesure aux endroits où les teneurs en oxygène dissous deviennent
critiques.

Conclusion :

Il existe pas mal de méthodes de protection de la qualité des eaux, cependant dans
chaque cas il n’y a qu’une seule solution optimum qu’il faut chercher.

Les méthodes se basant sur les bénéfice maximum ou sur le coût minimum ne sont pas
faciles à appliquer dans les projets d’assainissement, car d’une part, les avantages d’un tel
projet (accroissement du niveau sanitaire, amélioration des conditions esthétiques, protection
de la qualité de l’environnement) sont difficiles à exprimer en unité de monnaie, et d’autre
part, les dépenses et les profits des différents agents économiques ne sont pas ’indépendants,
ce dernier point étant une condition indispensable sur l’évolution du prix (les coûts) dans le
marché libre (dés économie externe). Nous reviendrons plus tard sur ce point.
CHAPITRE II :
LES RESSOURCES ET BESOINS EN EAU, PRINCIPES GENERAUX
SUR LEUR EVALUTION

2.1. Les ressources en Eaux :


On peut distinguer les types suivants :

1) Eaux de surface : il s’agit des eaux stockées (mobiles ou quasi-immobiles) sous


forme liquide (lacs, rivières, etc) ou solide (neige, glaciers, etc.) à la surface de la
terre. Si elles sont sous forme solide, elles doivent changer d’état pour la plupart
des usages.

Elles sont généralement douces, mais elles peuvent poser des problèmes de salinité et
de pollution.

Elles sont les plus facilement accessibles à l’homme et donc les plus vulnérables la
pollution. On peut avoir le plus d’influence sur leur régime (par exemple, par la construction
d’un barrage réservoir).

Du point de vue d’aménagement, elles sont caractérisées par des chroniques de débits
liquides en un certain nombre de points du réseau hydrographique.

2) Eaux souterraines :

On réserve cette dénomination aux eaux libres du sol (les nappes souterraines). Leur
vitesse est très lente, par conséquent l’écoulement souterrain n’a pratiquement pas d’action
immédiate sur l’exploitation des nappes. Par contre, l’alimentation des nappes souterraines,
leur transmissivité (la résistance contre l’extraction de l’eau) ont des effets importants sur
l’exploitation.

3) Eau de mer :

Elle est de plus en plus utilisée pour des besoins surtout industriels (eau de
refroidissement). Elle peut devenir l’eau potable par des techniques de dessalement
relativement chères.

4) Eaux usées :

Elles sont rares dans l’utilisation comme eau potable. Plutôt utilisées pour l’agriculture
ou pour la recharge artificielle des nappes souterraines. Leur rejet sans traitement dans la
nature constitue un facteur essentiel de pollution.

2.2. Inventaire des ressources en eau :

On ne parlera que des eaux de surface et des eaux souterraines, les eaux de mer étant
en quantité pratiquement illimitée :
1) Les eaux de surface : On peut suivre deux méthodologies différentes :

a) description de l’inventaire par ses paramètres statistiques,


b) description sous forme des chroniques auxquelles on applique un modèle
mathématique, dit de « simulation ».

Préparation des données concernant des apports :


Ce travail s’effectue par les étapes suivantes :
- critique et mise au point des chroniques de débits observés aux stations de
jaugeage,
- mise au point des chroniques de salure observées,
- restitution des débits naturels,
- choix d’une période de travail, dite historique, et homogénéisation des débits
mensuels sur cette période,
- homogénéisation sur la période historique des données concernant la qualité,
- calcul des apports aux points d’emplacements par l’interpolation géographique.

On obtient ainsi un échantillon « historique » dans lequel on ne tient compte que des
valeurs réellement observées ou déduites par corrélation avec d’autres données observées ou
interpolées suivant des hypothèses « géographiques ».

Il est parfois intéressant de travailler avec un échantillon d’une taille beaucoup plus
importante (échantillon synthétique).

On utilise parfois des données pluviométriques pour l’extension de la période


d’observation des débits lorsque cette dernière est plus courte que celle de la pluviométrie.

On peut également chercher des relations de régression simple on multiple pour


estimer une caractéristique de débit en fonction des paramètres morphologiques,
pluviométriques, etc. Les paramètres statistiques des apports varient suivant le type et le but
de l’aménagement.

L’aménagement d’un bassin hydrographique modifie les conditions d’écoulement


(abattage des bois, culture de certaines plantes, construction des ouvrages hydrauliques, etc).
Par exemple, les irrigations diminuent la quantité d’eaux de surface mais par leur infiltration
dans le sol, elles alimentent les nappes souterraines.

2) Les eaux souterraines : Tant qu’il n’y a pas de l’intervention de l’homme, les eaux
souterraines s’exfiltrent par des résurgences (sources) et contribuent, sous forme
d’écoulement de base, à l’écoulement des cours d’eau. Il suffit donc de séparer sur
l’hydrogramme annuel, la composante d’écoulement de base, puis calculer les volumes
annuels, mensuels, etc. de celle-ci.

On peut faire une campagne de mesures de débit aux sources pour obtenir la partie de
l’infiltration qui alimente l’écoulement souterrain. Pour obtenir la partie de l’infiltration qui
restitue les nappes phréatiques, il faut installer un réseau piézométrique pour poursuivre la
variation du niveau phréatique ou piézométrique.
S’il y a de l’intervention de l’homme (pompage, drainage artificiel, recharge
artificielle) il faut introduire ce facteur dans l’équation de bilan hydrologique pour déterminer
les ressources souterraines exploitables.

Par la ressource exploitable (ou ressource  d’équilibre), on doit comprendre le débit


que l’on peut retirer sans abaissement excessif du niveau de la nappe et sans nuire la qualité
de l’eau.

Ressources potentielles : s’il n’existe aucune contrainte économique.


Ressources économiquement utilisables : en tenant compte des contraintes
économiques, technologiques, etc.

2.3.Besoins en eau et leur évaluation :

Les besoins en eau sont déterminés à partir d’un certain nombre de variables
économiques dont il faut préciser l’évolution, telles que :

- la population, l’urbanisation, la construction et l’équipement des logements


(besoins urbains) ;
- la production industrielle, la population active industrielle, l’évolution de la
technologique (besoins industriels) ;
- le développement de la structure et des techniques de production agricole
(besoins agricoles).

Ce sont les besoins en eau qui définissent les objectifs d’un aménagement hydraulique.
Deux tendances peuvent être retenues :

a) organiser le plan d’aménagement autour d’un objectif principal. C’est la


méthode la plus simple lorsque les ressources sont relativement abondantes
(production d’énergie, alimentation en eau, navigation, protection contre les
crues, etc.).

Les autres besoins dits marginaux sont satisfaits accessoirement.

b) Définir tous les objectifs et procéder aux arbitrages entre ceux qui sont
contradictoires pour aboutir à un plan d’aménagement cohérent dans
l’espace et dans le temps.

Besoins solvables : ceux auxquels on peut faire payer directement un prix


correspondant aux dépenses consenties.

Les objectifs d’intérêt général : Ils sont difficiles à déterminer. En France, la loi du 16
décembre 1964 prévoir comment on doit définir ces objectifs : On fait une enquête auprès des
usagers pour déterminer la quantité et la qualité de leurs besoins en eau. Puis, on fait un calcul
économique et financier, et on détermine les charges pour les usagers. En même temps
l’autorité compétente évalue le montant de l’aide qui devra être apportée aux investissements.
Ainsi, les usagers sont mis au courant des charges approximatives qu’ils subiront.
D’aune façon générale, les objectifs doivent être fixés après un dialogue avec les
usagers concernés qui devront supporter une partie des charges.

Une partie des avantages économiques peuvent être chiffrables pour lesquels les
usagers sont disposés à payer un prix. Mais une autre partie des avantages échappent plus ou
moins à la perception des usagers pris individuellement, alors qu’ils peuvent être sensibles
collectivement (protection contre les inondations, conservation des sites historiques et de la
vie biologique).

L’expression de l’intérêt de la collectivité, et surtout son intérêt à long terme, et le


montant de l’aide de l’Etat constituent un choix de l’autorité compétente.

Pour faciliter le choix de l’autorité compétente, les spécialistes des ressources en eau
doivent fournir les renseignements suivants :

- Les dépenses à consentir pour telle amélioration ou tel avantage,


- Le coût de la substitution d’autres moyens de satisfaction des besoins de même
nature,
- L’importance relative de ces dépenses dans la répartition du revenu national.

Le risque de défaillance :

Vu les difficultés pour une prévision réalisable des ressources et des besoins dans le
futur, on doit admettre un certain risque de non-satisfaction d’une partie des besoins.

Dans un tel cas, il sera possible, par exemple, d’imposer des restrictions, c’est-à-dire,
on pourra interdire ou limiter la satisfaction des besoins secondaires (lavage des rues,
diminuer l’eau d’irrigation, ralentir les activités de certaines industries etc.).

Une décision de restriction doit être précédée par la détermination des quantités d’eau
qui manqueront dans l’offre en fonction de leur probabilité de défaillance (la répartition
probabilistique des ressources en eau).

De l’autre côté, les besoins en eau manifestent des fluctuations aléatoires autour d’une
tendance générale à long terme et une variation cyclique (variation de demande saisonnière).

Déficit = D – Q > O  on a une défaillance

Où D : la demande en eau


Q : l’offre en eau (ressource disponible)

Les déficits se mesurent, les défaillances se comptent. On peut étudier la répartition


statistique des défaillances, des déficits et des durées de défaillance.

Le problème consiste à déterminer les besoins minimums acceptables


(quantitativement et qualitativement) et à se fixer une probabilité acceptable de garantie de
satisfaction des besoins et, en conséquence, à imposer des restrictions dans la gestion pour des
périodes déficitaires.

En principe, on ne tolère pas de défaillance ni restrictions en ce qui concerne les


besoins en eau domestique minimum. Cependant, on peut admettre que toute la population ne
sera pas desservie par l’eau potable.
En plus, il peut y avoir des cas où, pour augmenter la probabilité de garantir la
satisfaction des besoins de 90% à 95%, le coût des investissements peut augmenter à double
même à triple.

Dans certaines industries, un déficit en satisfaction de la demande en eau ne peut pas


être toléré (ex. industrie sidérurgique), mais les autres n’exigent pas une livraison à 100%

2.4. Les bilans des ressources et besoins en Eau (BRB) :

Le BRB est un moyen qui permet d’évaluer quantitativement le déficit ou l’excèdent


en eau dans une zone de bassin versant et à un instant donné où à un certain stade de
développement, c’est-à-dire, dans des conditions où l’on peut supposer les besoins comme
définis et constants.

Ainsi, les BRB peuvent, voire doivent, être faits sur plusieurs points le long de la
rivière (Unité territoriale de gestion d’eau, UTGE) et pour plusieurs échéances dans le futur
(période de référence).

Les BRB sont établis en comparant les ressources (côté actif) avec les besoins (côté
passif) pour vérifier si les dispositions prises en compte sont suffisantes pour satisfaire les
besoins.

Un BRB comporte deux aspects : a) Aspect quantitatif,


b) Aspect qualitatif.

Suivant le résultat du BRB, on peut envisager plusieurs moyens :


a) BRB excédentaire : On peut envisager de nouvelles utilisations de l’eau
dans l’unité territoriale considérée,
b) BRB équilibré : indique la satisfaction des besoins tout en utilisant les
ressources disponibles,
c) BRB déficitaires : On doit envisager soit des restrictions de l’usage d’eau
soit l’usage d’eau soit l’augmentation des ressources disponibles.

Le BRB est différent du bilan hydrologique par les caractéristiques suivantes :

1) Le bilan hydrologique examine le cycle de l’eau (ses éléments : quantités


d’eau entrant et sortant et la variation des quantités accumulées dans les
conditions naturelles dans un bassin versant) : Le BRB s’occupe de la
gestion des ressources en eau (ses éléments : les ressources utilisables et
les demandes en eau).
2) La période de référence pour ces deux types de bilan pourrait être
différentes (le BRB se réfère à un certain stade de développement : BRB
actuel à moyen terme (5 à 15 ans), à long terme (> 15 ans), la période de
référence pouvant être en jours, mois, année, etc.).

Le BRB peut être établi :

a) comme un BRB sommaire : établi pour un stade de développement


(demande définie) et pour une fourniture d’eau à une probabilité définie
(par ex. pour un mois normal, sèche, très sèche, humide où très humide).
Un BRB sommaire est généralement établi pour une période critique (déficit en eau
maximum) avec ou sans restriction.

Le BRB peut également être établi qualitativement (exprimé en concentration de


divers polluants). Si la qualité est inférieure à celle requise, on élabore un programme
d’amélioration de la qualité.

Pour obtenir un BRB qualitatif, on peut classer les ressources en eau dans des
catégories de qualité dont les caractéristiques peuvent varier suivant le développement
économique (en espace - d’un pays à l’autre - et dans le temps).

On peut établir les catégories suivantes :

- Catégorie A : le traitement de l’eau en vue de son utilisation peut se faire avec la
technologie classique,

- Catégorie B : le traitement de l’eau ne peut se faire qu’avec une technologie


spéciale, donc, plus coûteuse,

- Catégorie C : le traitement de l’eau ne peut être effectué dans des conditions
économiques admissibles à cause de son coût trop élevé.

b) Comme une simulation du fonctionnement du système d’eau : On impose


un certain stade de développement des besoins au système, et on vérifie la
réaction de ce dernier à cette demande en eau. Les apports au système sont
donnés sous forme d’une chronique de débits observés ou synthétiques.
Ainsi, on met en évidence les périodes critiques et les zones critiques, et, on
vérifie le bilan – fondé des orientations et de la politique d’eau choisie à
long terme.
CHAPITRE III :
LES ORGANES D’UN AMENAGEMENT ET
LES SCHEMAS DE GESTION D’EAU

3.1. Organes d’un aménagement

On appelle « Organe d’aménagement » un élément de structure introduit dans un


« système d’eau » en vue d’y remplir une fonction spécifique orientée vers la réalisation de
l’objectif de l’aménagement.

Le système d’eau (water system) : l’ensemble des conditions naturelles et artificielles


relatives aux ressources en eau d’un bassin versant ou d’un groupe de bassins, concernant un
aménagement.

3.1.1. Les organes d’accumulation


L’accumulation naturelle de l’eau est assurée, en surface, par des lacs, marais, étangs,
et en sous-sol, par des nappes souterraines.

L’accumulation des eaux de surface peut être renforcée ou régularisée par la


construction de barrage-réservoirs ou par l’aménagement de l’exutoire d’un lac. Il existe
également des barrages souterrains en vue d’augmenter la quantité d’eau stockée dans les
nappes aquifères. On peut, par ailleurs, sans accroître les possibilités des réservoirs,
augmenter les quantités d’eau disponibles pour le stockage souterrain par les techniques de
recharge artificielle des nappes.

Ils modifient le régime du cours d’eau sur lequel ils sont construits.
On peut faire le stockage à l’échelle journalière, mensuelle, saisonnière, annuelle et
interannuelle, la capacité de stockage croissant en conséquence.

Un barrage qui n’assure aucune régularisation de débit pour le pas de temps auquel on
travaille est dit « au fil de l’eau » (prise en rivière – ou barrage de prise – et barrage de
dérivation). De tels ouvrages ne peuvent pas être considérés comme des organes
d’accumulation.

«  Pas de temps du modèle » : l’intervalle de temps sur lequel on travaille dans un


modèle de simulation.

Les paramètres caractéristiques des organes d’accumulation utilisée dans des modèles
de simulation sont les suivants :

- la côte maximale de la retenue et le volume emmagasiné maximal


correspondant, HMAX, VMAX,

- la côte minimale en dessous de laquelle on ne peut plus effectuer de


prélèvement, HMIN, VMIN,

- la côte pour laquelle le volume emmagasiné est nul, HO,


- la courbe de remplissage, V = f (H),

- les côtes d’alerte éventuelles,

dV
- la courbe surface-hauteur, S = f’ (H) = dH ,

Pour un site donné, l’optimisation se fait par les paramètres VMAX et VMIN
(paramètres réglables).

3.1.2. Organes de transfert :


Le transfert de l’eau est naturellement assuré par le réseau hydrographique. On peut
transférer l’eau d’un point quelconque à un autre point quelconque par des travaux de
dérivation, canaux, citernes et conduites. Un transfert est alimenté par gravité ou par
pompage.

Paramètres :
- débit maximal qu’il est capable de transiter : QLIM
- charge totale nécessaire pour assurer QLIM (dans le cas de pompage)
- le volume d’eau annuel dérivable (dans le cas de dérivation).

3.1.3. Forages :
Ils sont utilisés pour exploitation des nappes souterraines ; paramètres :
- volume maximal pouvant être stocké dans la nappe (réserve maximale),
- débit maximal pouvant être retiré sans abaissement excessif du niveau de la
nappe (ressources d’exploitation).

3.1.4. Stations de pompage :

Elles peuvent être classées sous trois rubriques :

1) Les stations d’accumulation (hydroélectricité) : Elles utilisent l’énergie


excédentaire produits pendant les heures creuses où production > demande, pour
accumuler de l’eau dans des réservoirs situés à un niveau supérieur, afin de
turbiner cette eau pendant les heures de points. Sur le plan économique l’opération
correspond à une revalorisation de l’énergie.

2) Les stations de relevage : Elles puisent l’eau dans les lacs, les retenues artificielles,
ou même directement dans le réseau hydrographique avec une prise du rivière.

3) Les stations d’alimentation : elles alimentent les têtes mortes des irrigations par
gravité lorsque le point de prélèvement se trouve à un niveau inférieur à celui
exigé au départ de la tête morte.

Elles alimentent également les châteaux d’eau ou les réservoirs tampons ou


mélangeurs utilisés pour l’alimentation en eau des villes ou à d’autres fins.
Les paramètres :
- débit nominal (débit maximal de refoulement),
- charge nominale correspondant au débit nominal,
- consommation d’énergie.

3.1.5. Stations de traitement :


Elles assurent les modifications physico-chimiques et biologiques de l’eau en vue de la
rendre propre à l’usage auquel elle est destinée. Il s’agit donc d’un traitement avant l’usage.
(Cas particulier : dessalement de l’eau de mer).

Paramètre : capacité de production

3.1.6. Stations d’épuration

Elles traitent l’eau après l’usage, ou tout au moins après un premier usage en vue de :
- maintenir la pollution au-dessous d’une limite fixée par l’administration,
- la rendre apte à un nouvel usage.

Paramètre : capacité de production.

3.1.7. Centrales hydroélectriques :

Elles utilisent l’énergie potentielle de l’eau pour la convertir en énergie électrique. Sa


fourniture ne se traduit pas par des volumes d’eau enlevés au système, ni par des rejets
pollués, mais par une production d’énergie. La charge disponible pour le turbinage est aussi
importante que le débit.
(W  8 Q H)
(KW m3/s m)

Elles se classent suivant la chute et sa variation, et l’importance de la réserve.


Energie potentielle W = e.Q.t.h

RESTMA = Niveau de restitution max


RESTMI = Niveau de restitution min

3.1.8. Dignes de protection :

Il s’agit des aménagements structuraux et longitudinaux à caractère local destiné à


protéger
- les localités,
- les zones industrielles,
- les plaines de culture.

Lorsque ces dernières sont menacées par des inondations.


3.1.9. Réservoirs latéraux d’amortissement :
Parfois appelés « polders » à cause d’une certaine ressemblance structurale avec les
véritables polders, ces réservoirs, construits dans les lits majeurs au moyen de levées de terre,
sont destinés à écrêter les crues. Dans un cas simple, ils ont un seuil déversant à l’amont et un
exutoire muni d’un dispositif de fermeture (ou vidange) à l’aval.

3.2. Les aires d’utilisation :

Elles sont caractérisées par des aspects différents de l’utilisation de l’eau et par la
qualité de l’eau exigée :

1) zone urbaine d’habitation : on consomme essentiellement des eaux ménagères et


des eaux pour la voirie. Malgré la différence de qualité exigée pour l’eau potable et
pour l’eau non-potable, on construit en général un seul réseau de distribution.

2) zone industrielle : Elle se compose d’usines de toute sorte, qui peuvent soit
consommer de l’eau, soit l’utiliser pour évacuer les déchets, soit utiliser ses
propriétés physiques (refroidissement). Les qualités, exigées sont très variées.

3) Périmètre d’irrigation : C’est une aire agricole que l’on peut irriguer par une ou
plusieurs sources d’approvisionnement, ce qui complique pas mal les consignes de
gestion mais augmente beaucoup la flexibilité de l’approvisionnement, tant sur le
plan de la qualité que sur celui de la quantité.

4) Réseau de distribution électrique : La distribution d’électricité puise ses sources


dans la production hydroélectrique, mais aussi thermique (classique ou nucléaire).
La gestion d’un système d’eau comportant des centrales hydroélectriques dépend
beaucoup de la manière dont sont combinés ces différents types de production
(l’interconnexion).

La distribution se fait à plusieurs niveaux (consommation privées, industrielle,


administrative, etc.) correspondant à différentes qualités de livraison (tension par exemple).

5) Aire de récréation : Il s’agit des plans d’eau destinés aux différentes récréations
aquatiques (pêche, ski nautique, navigation de plaisance, etc.). Ce n’est pas une
consommation directe de l’eau, mais elle peut intervenir dans le bilan d’eau par
l’évaporation. Elle peut imposer des contraintes dans un aménagement (maintien
d’un niveau minimal dans un lac ou une retenue artificielle par exemple).

6) Navigation : Les possibilités de navigation fluviale sont conditionnées


principalement par des profondeurs minimales à respecter en certains biefs
critiques du réseau hydrographique ; correspondant au maintien de débits limites à
réserver dans le lit du cours d’eau.
7) Débits réservés :

On appelle ainsi :
- soit des débits minimaux dans la rivière à respecter de façon quasi absolue, par
exemple pour la navigation ou pour des considérations sanitaires,
- soit des droits d’eau traditionnels qu’on est tenu de respecter lors de la mise en
place d’un nouvel aménagement.

8) Les rejets : la plupart des aires d’utilisation, même consommatrices, ne


consomment pas en réalité toute l’eau prélevée. Elles en restituent une partie
parfois importante et souvent en mauvais état (pollution). (par exemple eaux
urbaines – égouts, irrigations – colatures, eaux industrielles – effluents industriels).

Dans le cas où les rejets se font à l’intérieur du système d’eau, il faut en tenir compte
des quantités rejetées et de leur qualité dans le modèle de simulation.

3.3. Schéma de Gestion d’Eau :

Un schéma de gestion d’eau consiste de tous les travaux et mesures pour satisfaire les
besoins en eau et en énergie – en utilisant et maîtrisant les ressources disponibles. Un tel
schéma correspond donc à la phase ultime d’un plan d’aménagement ou un modèle de
simulation.

La construction du schéma de gestion d’eau se fait par les étapes suivantes :


- préanalyse du système,
- découpage géographique,
- schéma topologique.

3.3.1. Préanalyse du système

On doit collecter des renseignements sur les matières suivantes :


1) les aires d’utilisation,
2) les rejets,
3) la position des réservoirs envisageables,
4) les points de prélèvements possibles,
5) les ressources en eau à l’intérieur du système,
6) les autres possibilités de fourniture en eau (dessalement de l’eau de mer, les
transferts à partir d’autres bassins),
7) la position des centrales hydroélectriques envisageables,
8) s’il y a lieu, les travaux et les études sur les aménagements hydrauliques existants
ou déjà planifiés.

Par contre on peut se dispenser, à ce stade, des paramètres caractéristiques des


différents organes.
La règle d’or : Dans la conception originale de l’aménagement, il faut prendre en
considération tous les organes envisageables et toutes les aires d’utilisation possibles : une
fois le modèle de simulation établi, il sera plus facile d’éliminer les éléments non-
économiques. Donc, au départ, il ne faut pas se dépêcher pour la réalisation du plan, mais il
vaut mieux atteindre que le projet « mûrisse » par de nouvelles suggestions et demandes
provenant de tous les côtés intéressés.

3.3.2.Découpage géographique, unité hydraulique :

Après l’étape de collection de tous les renseignements expliqués au 3.3.1, on fait des
études, enquêtes et analyses préalables pour voir les possibilités ou les intérêts d’utiliser telle
ou telle ressource pour satisfaire telle ou telle demande. Par exemple,

- la qualité d’une certaine source ne convient pas à une certaine aire d’utilisation
à moins qu’on envisage un traitement spécial,
- on peut limiter le nombre des sources envisageables pour une certaine aire
d’utilisation compte tenu de la distance des autres sources,
- de même, on peut limiter le nombre des aires d’utilisation à alimenter par une
seule source à cause de la quantité limitée de la source.

Le « découpage géographique » consiste à tracer sur une carte tous les organes et
toutes les aires d’utilisation envisagés avec les points de prélèvement, puis à délimiter un
nombre de bassins partiels suffisants tels que tous les apports nécessaires au fonctionnement
du modèle puissent être déterminés. Ainsi, on peut disposer des données des apports de
chaque bassin partiel (unité hydraulique), ces données devant être, bien entendu, reconstituées
à l’état naturel s’il y a des prélèvements effectués, transportées à l’exutoire de chaque bassin
partiel, et, homogénéisé, c’est-à-dire, étendues sur une même « période de travail ».

En d’autres termes, chaque bassin partiel doit être déterminé de telle façon qu’on
puisse y effectuer un bilan complet des entrées et des sorties.

Pour la délimitation des secteurs, ou des unités hydrauliques, on commence toujours


par le secteur le plus amont du système. Un barrage, comme un point de prélèvement, doit
obligatoirement marquer la limite aval d’une unité hydraulique, sinon il ne serait pas possible
d’en simuler la gestion.

S’il y a des points de prélèvements à l’amont et à l’aval d’un confluent, le point de


jonction de deux cours d’eau est considéré comme un secteur « sans épaisseur » de superficie
pratiquement nulle.

On finit la délimitation des bassins partiels en s’arrêtant au point du système situé le


plus à l’aval, pourtant utile pour le modèle (l’exutoire de l’unité hydraulique la plus en aval).

Si le prélèvement ne se fait pas à partir d’un seul point sur la rivière, mais sur une
certaine longueur (prélèvement diffus ou continu) (par une série de pompages le long du cours
d’eau par exemple), on peut :
- soit augmenter le découpage, ce qui compliquerait le modèle,
- soit modifier la conception du secteur (en remplaçant tous les pompages par un
seul pompage hypothétique par exemple).

3.3.3. Schéma topologique :

C’est la transposition schématique du découpage géographique auquel on ajoute


certain nombre d’éléments supplémentaires tels que les transferts, les stations de pompage, les
usines hydroélectriques, les stations de traitement, etc.

Un schéma topologique se construit à partir des éléments du projet (organes ou autres)


dont on doit définir une représentation conventionnelle. On peut adopter un système comme
le suivant :

n …………………….numéro d’unité hydraulique

……………écoulement dans le réseau naturel

…………….écoulement dans le circuit d’utilisation


(vers les aires d’utilisation et les retours au système)

…………….transfert artificiel à l’extérieur du système (ou vice-versa)

An …………….apport naturel en tête de bassin dans l’unité n

ACn ……………. Apport naturel du bassin intermédiaire relatif à l’unité n

……………. Débit transféré à l’intérieur du système (par transfert naturel


ou artificiel)

……………. Débit transféré vers une demande (sortie définitive du système)

Jn ……………. Jonction (plusieurs entrées) ou dispatching (plusieurs sorties)

…………… système de fourniture d’eau par des moyens artificiels


(par dessalement de l’eau de mer par exemple)

NAPPn ……………. Nappe souterraine


……………. Délimitation d’unité hydraulique et/ou point de prélèvement
(prise d’eau, pompage,…)

………… barrage – réservoir

Rm ……………réservoir sans alimentation naturelle, non incorporé à une unité


hydraulique

Dj ………….Aire ou zone d’utilisation, ou un débit réservé

Colature ………….Colature et son débit

TR ………….station de traitement

u
n ………… usine hydroélectrique à l’aval immédiat de l’unité n.

Désignation symbolique des transferts :


1. Les transferts naturels (transfert d’une unité à l’unité située à son
aval immédiat par le cours d’eau) : QSn où n désigne le No de
l’unité de laquelle sort le débit transféré.
2. les transferts artificiels par canaux ou conduites à l’intérieur du
système :
- de l’unité n vers la jonction J K : QnJK
- de la jonction JK vers la jonction Jp : QJKJp
- de la jonction JK vers le réservoir Rm : QJKRm
- du réservoir Rm vers le réservoir Rs : QRmRa
- de la jonction JK vers la station de traitement : QJKTR
- de l’aire d’irrigation définie par Di : QCDi

3. Les transferts artificiels à l’extérieur du système :


La méthode d’identification consiste, comme les autres transferts discutés ci-dessus, à
indiquer le point de départ et le point d’arrivée. A titre d’exemple :
- la fourniture directe de l’unité hydraulique à la demande Dj : symbole QnDj,
- la fourniture directe à partir de la nappe Ni : symbole QNiDj,
- la fourniture à partir du réservoir Rm : symbole QRmDj, etc.

3.3.4. Organisation du calcul :


Il faut d’abord choisir un seul « pas de temps » ou « intervalle de temps » qui
correspond à la durée T sur laquelle est basée le BRB de chacune des unités
hydrauliques.

Les éléments qui entrent dans le BRB d’un secteur, n, donné, dépendent bien
entendu du BRB du secteur se trouvant à son amont immédiat. Il s’établit donc
naturellement, dans le déroulement des opérations, une chronologie qui se traduit par
un processus d’amont en aval.

Les transferts d’une unité amont à une unité aval ne sont pas en général
instantanés. Entre le début de l’intervalle de temps pour lequel on commence les
calculs sur l’unité la plus à l’amont et le moment où l’on arrive à l’extrême aval de
l’aménagement, les différents transferts demandent un certain temps TOP. Si
1 1
TOP<<T, mettons TOP  ( à ) T, ne commettra pas d’erreur appréciable en
4 5
faisant comme si toutes opérations étaient instantanée. C’est ce qui se produit très
généralement lorsqu’on opère avec un pas de temps mensuel (T = 1 mois).

Mais si l’on travaille avec un pas de temps journalier, il n’est plus possible de
négliger les temps de transfert. La prise en compte de ce phénomène complique pas
mal le modèle qui devient alors une superposition de modèles de transfert et de
modèles de simulation purs : la fonction de transfert peut être représentée par un
modèle dynamique (équations de Saint-Venant), ou plus simplement sur les équations
de continuité et de stockage linéaire (type Muskingum), ou même par une simple
translation lorsque la vitesse d’écoulement varie peu dans l’espace.

Si l’on travaille au pas de temps mensuel, le programme de simulation pourra


s’organiser dans le tableau suivant :
Tableau : organisation du programme

(1) Lecture des données hydrologiques mensuelles reconstituées et homogénéisées


(volume des apports mensuels et éventuellement qualités moyennes mensuelles,
volumes des évaporations mensuelles

(2) Lecture des demandés (correspondant à un stade de l’évolution de besoins)

(3) Lecture des éléments fixes du système (les paramètres fixes des organes de
l’aménagement : réserve maximale d’une nappe souterraine, courbe de
remplissage d’un réservoir, etc.)

Lecture d es paramètre variables relatifs à l’essai No N (restrictions, V MAX et VMIN


d’un réservoir, puissance d’une centrale hydroélectrique, etc.)
(4)

Initialisation des conditions d’état du système et des totalisateurs de période (la


cote d’une retenue, les apports du premiers mois, production ou consommation
d’énergie, etc.

Do 2000 JANN = 1, NANN (nombre d’année de la période de simulation)


Extraction des variables annuelles

(5) Initialisation des totaliseurs annuels

Calcul des déficits et des restrictions à l’échelle annuelle

DO 1000 MOIS = 1,12

Extraction des variables mensuelles


(6) Calcul des déficits et des restrictions à l’échelle mensuelle
Calcul sur les unités hydrauliques des résultats mensuels
Préparation, par totalisateurs, des résultats annuels.

A
(7) Impression des résultats mensuels et annuels
Préparation, par totalisateurs, des résultats sur la période
2000 continue
(8) Impression des résultats de synthèse relatifs à l’essai N

3000 continue
STOP

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