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CEA.

R-3659
PREMIER MINISTRE
COMMISSARIAT A L'ENERGIE ATOMIQUE

CONTRIBUTION
A L'ETUDE DE LA DESINTEGRATION BETA
ET A L'ETUDE DE LA STRUCTURE NUCLEAIRE
A L'AIDE D'EXPERIENCES
SUR CERTAINES CASCADES BETA-GAMMA:
"«Au, 86Rb, ÏTOïm

par

Jean LACHKAR

Centre d'Etudes de Bruyère s-le-Chat el

Rapport CEA-R-3659

1969 S E R V I C E C E N T R A L DE D O C U M E N T A T I O N DU C.E.A

C.E.N-SACLAY B.P. n'2, 91-GIF-sur-YVETTE-France .


CEA-R-3659 - LACHKAR Jean
CONTRIBUTION A L'ETUDE DE LA DESINTEGRATION
BETA ET A L'ETUDE DE LA STRUCTURE NUCLEAIRE
A L'AIDE D'EXPERIENCES SUR CERTAINES CASCADES
BETA-GAMMA : 198Au, 86 Rb , 170Tm

Sommaire. - Les expériences de corrélation angulaire £-7 et


l'étude du spectre 0 conduisant au premier niveau excité du
noyau final permettent de déterminer les éléments de ma-
trices nucléaires caractéristiques de cette transition. Dans
les trois cas étudiés (transitions une fois interdites) :
170
Tm, 86 Rb, 198 Au, ces éléments de matrices ne peuvent
être retrouvés à l'aide du modèle en couches et à particules
indépendantes. D'autres hypothèses sont alors émises et dis-
cutées.
1969 - Commissariat à l'Energie Atomique - France 92 p.

CEA-R-3659 - LACHKAR Jean

CONTRIBUTION TO THE STUDY OF 0-DISINTEGRATION


AND OF NUCLEAR STRUCTURE USING EXPERIMENTS ON
CERTAIN BETA-GAMMA CASCADES : 198. , 86^, , I70 m
é
Au ' Rb ' Tm

Summary. - £-7 directional angular correlations and shapes


of inner beta spectra leading to the first excited level of
the final nucleus enable one to determine the nuclear matrix
elements typical of the 8 transition. In the three observed
first forbidden cases : ^ 7 0 Tm, 86 Rb, 198 Au, these matrix
elements do not confirm the independent sheU model theory.
Other hypotheses are then suggested and discussed.

1969 - Commissariat à l'Energie Atomique - France 92 p.


A partir de 1968, les rapports CEA sont classés selon les catégories qui figurent dans le plan de classi-
fication ci-dessous et peuvent être obtenus soit en collections complètes, soit en collections partielles
d'après ces catégories.
Ceux de nos correspondants qui reçoivent systématiquement nos rapports à titre d'échange, et qui
sont intéressés par cette diffusion sélective, sont priés de se reporter a la lettre circulaire CENS/DOC/67/4690
THÈSES
du 20 décembre 1967 que nous leur avons adressée, et qui précise les conditions de diffusion.
A cette occasion nous rappelons que les rapports CEA sont également vendus au numéro par la Direction
de la Documentation Française, 31, quai Voltaire, Paris 7°. PRÉSENTÉES

PLAN DE CLASSIFICATION A LA FACULTÉ DES SCIENCES


1. APPLICATIONS INDUSTRIELLES DES B. PHYSIQUE
ISOTOPES ET DES RAYONNEMENTS
B. 1 Accélérateurs
DE L'UNIVERSITÉ DE PARIS
8. 2 Electricité, électronique, détection des
2. BIOLOGIE ET MEDECINE rayonnements
8. 3 Physique des plasmas
2. 1 Biologie générale 8. 4 Physique des états condensés de la matière POUR OBTENIR
2. 2 Indicateurs nucléaires en biologie 8. 5 Physique corpusculaire à haute énergie
2. 3 Médecine du travail 8. 6 Physique nucléaire
2. 4 Radiobiologie et Radioagronomie 8. 7 Electronique quantique, lasers
LE TITRE DE DOCTEUR-INGÉNIEUR
2. 5 Utilisation des techniques nucléaires en
médecine PAR
9. PHYSIQUE THEORIQUE
ET MATHEMATIQUES
3. CHIMIE Jean LACHKAR

3. 1 Chimie générale
10. PROTECTION ET CONTROLE DES
3. 2 Chimie analytique RAYONNEMENTS. TRAITEMENT DES
3. 3 Procédés de séparation EFFLUENTS
PREMIERE THESE
3. 4 Radiochimie
10. 1 Protection sanitaire
4. ETUDES DU DOMAINE DE L'ESPACE 10. 2 Contrôle des rayonnements
CONTRIBUTION A L'ETUDE DE LA DESINTEGRATION BETA
10. 3 Traitement des effluents
ET A L'ETUDE DE LA STRUCTURE NUCLEAIRE A L'AIDE D'EXPERIENCES
5. GEOPHYSIQUE, GEOLOGIE,
198 l70
MINERALOGIE ET METEOROLOGIE 11. SEPARATION DES ISOTOPES SUR CERTAINES CASCADES BETA.GAMMA : Au, ^Rb, Tm

6. METAUX, CERAMIQUES
12. TECHNIQUES
ET AUTRES MATERIAUX
DEUXIEME THESE
12. 1 Mécanique des fluides - Techniques du
6. 1 Fabrication, propriétés et structure des
vide
matériaux
12. 2 Techniques des températures extrêmes
6. 2 Effets des rayonnements sur les matériaux Propositions données par la Facilité
12. 3 Mécanique et outillage
6. 3 Corrosion

7. NEUTRONIQUE, PHYSIQUE ET 13. UTILISATION ET DEVELOPPEMENT


TECHNOLOGIE DES REACTEURS DE L'ENERGIE ATOMIQUE
Soutenues le 21 décembre 1966 devant la Commission d'Examen
7. 1 Neutronique et physique des réacteurs 13. 1 Centres d'études nucléaires, laboratoires
7. 2 Refroidissement, protection, contrôle et et usines
MM. R. NATAF Président
sécurité 13. 2 Divers (documentation, administration,
7. 3 Matériaux de structure et éléments législation, etc...)
G. AMBROSINO Rapporteur
classiques des réacteurs 14. ETUDES ECONOMIQUES ET PROGRAMMES
B. JANCOVICI Examinateur
Les rapports du COMMISSARIAT A L'ENERGIE ATOMIQUE sont, a partir du n° 2200, en vente à la
Documentation Française, Secrétariat Général du Gouvernement, Direction de la Documentation, 31, quai
Voltaire, PARIS VIIe.
The C.E.A. reports starting with n° 2200 are available at the Documentation Française, Secrétariat
Général du Gouvernement, Direction de la Documentation, 31, quai Voltaire, PARIS VIIe.
- Rapport GEA-R-3659 -

REMERCIEMENTS

Centre d'Etudes de Bruyères-le-Chatel

Je remercie Messieurs les Professeurs NATAF et JANCOVICI de l'intérêt qu'ils ont


porté à ce travail et de leur présence bienveillante au jury d'examen en tant que Président
et Examinateur.

CONTRIBUTION A L'ETUDE DE LA DESINTEGRATION BETA Je tiens à exprimer à M. AMBROSINO ma profonde et très respectueuse reconnaissance
ET A L'ETUDE DE LA STRUCTURE NUCLEAIRE pour l'accueil chaleureux qu'il m'a réservé dans son laboratoire et pour tous les conseils
qu'il n'a cessé de me prodiguer depuis qu'il dirige mon travail. C'est pour moi un agréable
A L'AIDE D'EXPERIENCES SUR CERTAINES CASCADES
198 86 17
devoir de remercier très vivement Madame AMBROSINO qui a tenu à assurer personnellement
BETA-GAMMA Au, Rb, °Tm la frappe de ma thèse.

Je désire exprimer ma gratitude à Monsieur le Directeur du Centre d'Etudes de


Bruyères-le-Châtel qui a permis, grâce à l'appui précieux de Messieurs JACQUESSON et
LEUBA Chefs du Service de Physique Expérimentale, mon détachement et l'accomplissement
par de travail au Laboratoire Maurice de Broglie.

Je voudrais remercier tout le personnel de ce laboratoire ainsi que Madame FLOURET,


Mademoiselle JOLIBOIS, Monsieur GARCHERY et Monsieur HUMEAU de leur aide précieuse.

Je voudrais enfin adresser mon amicale sympathie à Mademoiselle PERCHEREAU pour


Jean LACHKAR une collaboration de dix années dans la poursuite des recherches entreprises.
Thèse pour obtenir le titre de Docteur-Ingénieur

- Janvier 1969 -
PLAN

INTRODUCTION

DETERMINATION DE LA MATRICE DE TRANSITION

EVALUATION DE LA MATRICE DE TRANSITION :

_~V
1
e ' YiV>
- les éléments de matrices nucléaires

probabilité de désintégration , < g^ggS ïï£3ïïL

- probabilité de transition |3 - Y

Appendice I : FORMULES DE LA DESINTEGRATION j3+

Appendice II : C(W) POUR LES TRANSITIONS UNE FOIS INTERDITES

Appendice III : 6 (W) POUR LES TRANSITIONS UNE FOIS INTERDITES


CONTRIBUTION A L'ETUDE DE LA DESINTEGRATION BETA
ET A L'ETUDE DE LA STRUCTURE NUCLEAIRE
A L'AIDE D'EXPERIENCES SUR CERTAINES CASCADES BETA-GAMMA :

, 170Trm

THEORIE DE LA DESINTEGRATION 0 DES NOYAUX

INTRODUCTION

Le cas le plus pur de la désintégration /3 d'un noj'au est celui de la désintégration


du neutron libre en un proton, un électron et un antineutrino avec une vie moyenne de 12
minutes environ. Dans un noyau radioactif, un proton ou un neutron, lié peut se désintégrer
en émettant un électron positif ou négatif.
Dans un noyau radioactif ]3~, par exemple, un neutron peut se désintégrer à con-
dition que le proton créé ne viole pas le principe d'exclusion de Pauli. Ainsi, l'étude de la désin-
tégration d'un noyau donné nécessite la connaissance approfondie de la structure des noyaux ini-
tial et final. Réciproquement, on peut atteindre la structure nucléaire à l'aide de la désintégra-
tion /3 On y parvient en déterminant la matrice de transition, puis la probabilité de transition
entre les états initiaux et finals des nucléons et des leptons.
Lorsque le niveau final n'est pas un état stable, celui-ci se désexcite, le plus
souvent, par émission d'un photon. La probabilité de transition j3 - V dépend de la corréla-
tion entre l'électron et le photon émis à sa suite. Celle-ci s'exprime à l'aide des deux matrices
densité 0 et y .
Nous nous proposons de retrouver les expressions des probabilités de transition |3
et de la fonction de la corrélation j3 - Y directionnelle dans le cas des transitions permises
et une fois interdites.

DETERMINATION DE LA MATRICE DE TRANSITION

Quelques expériences fondamentales ont permis de définir le caractère exact de


l'interaction faible. Ces expériences relativement peu nombreuses - mise en évidence de la
non conservation delà parité [ ij, corrélation angulaire électron - neutrino f 2j, mesure
de la constante de couplage g [ 3j - ont justifié l'hypothèse de la théorie du neutrino à
deux composantes et la forme V-X A de cette interaction lorsque l'on néglige les effets de
la conservation du courant vectoriel £ 4J et la pseudo-conservation du courant axial-vecto-
riel [ 5 7 . Ainsi, dans un système où fi = m = c = 1, la densité hamiltonienne Hg se pré-
sente sous la forme :
L'hamiltonien de l'interaction se met sous la forme :
(1) -M
(2)

< c v - CA

les matrices ï se définissent par les relations :

r = Y
TT 4 ' - 0 i « k - - i *4 rk ; °-k = *5 "k ; 5 l • Y 2 • *3 ' Vf'
Les fonctions d'onde de l'électron et du neutrino sont d'abord écrites dans un
II est intéressant de distinguer dans Hg la partie spatiale de sa quatrième compo- système dans lequel l'axe de quantification de chaque particule est choisi le long de sa propre
sante, ainsi que nous l'avons fait dans la formule (1). En effet, les nucléons ayant des direction de propagation. En choisissant ensuite un axe de quantification unique et fixe, nous
vitesses faibles, l'approximation non relativiste des éléments de matrice des nucléons se devons faire intervenir la rotation des deux anciens systèmes de référence en introduisant
justifiera toujours, avec une excellente précision. Nous donnons - Appendice 1 - les formules les matrices de rotation D. (9.). Celles-ci sont une représentation du groupe des rotations
permettant de passer de Hg_ à H-+ . à (2 j + 1) dimensions, les angles d'Euler 9G et 6 *^ définissent les directions d'émission de
Nous ne faisons pas figurer de symbole de sommation sur les nucléons qui devrait l'électron et du neutrino.
6tre répété à toutes les lignes du calcul. L'application du théorème de Wigner-Eckart aux deux opérateurs leptoniques et
^f 1 et \y. sont les fonctions d'onde des noyaux dans les états initiaux et finals, "^ baryoniques permet de faire apparaître dans H« les éléments de matrices réduites.
et T.) celles de l'électron et du neutrino, T " est la composante du spin isotopique qui change Si nous désignons l'élément de matrice H« entre les états initiaux et finals par :
le neutron en proton dans le cas de l'émission /3". Le symbole * représente l'opérateur de
conjugaison hermitique. O = < Jf m m m,,
Nous supposons que cette transformation s'accompagne de l'émission simultanée,
donc au même endroit, d'un électron et d'un antineutrino : c'est une interaction ponctuelle. on a

e. ine
xK +M
<v
T

(ee) .(-)Jf
Jv?
K,L,Y Q , M je , JV
v
V ^

II est commode, pour ce qui suit, de décomposer la fonction delta en harmo


niques sphériques :
m, M m. - M v, )
r
' J ^ dï
<-Yf (Jf - C
L,M

sachant que a = Vo o~, il apparaît dans le développement de Hp0 les tenseurs irréductibles
Pour simplifier l'écriture, posons
de rang K du groupe des rotations.
00

,*„
TM
C( * , L, K ; M-v , v) . <TM-vJ °.Ï L . Y^ ; -
KLÏ

Règles de sélection
VQ peut prendre les valeurs 0 ou 1. La valeur V = 0 correspond à une
interaction singulet (2ème terme de H fl ), la valeur If = 1 correspond à une interaction Les formules définissant TKL ^ fournissent les relations triangulaires sui
triplet. Les coefficients C (j.. J 2 jo ; m., m-) sont les coefficients de Clebsch-Gordan. vantes :
A (K, L, = 0
A (K, J J ) = 0 Aux valeurs de "X < 0, nous faisons correspondre par convention les valeurs de
A(K, j, j = 0 1 et de j telles que : 8 + 1 » | X | et j + 1/2 " |X | , et aux valeurs de X > 0, % = K ;
j + 1/2 = >
On peut , dès lors, interpréter K comme le moment angulaire total de la paire
electron-neutrino. Celui-ci est la somme vectorielle du moment angulaire orbital L et du
spin et de la paire electron-neutrino TT .
D'où les règles de sélection :

J
i ' Jf K = L
^ (Ji + J f } '
K = L-l, L, L + 1 . | J. - Jf | $ K ^ (J . Jf
= (1 - f t )
t C(t-i-j;u- . i
(5a)

~ étant le spineur de Dirac à quatre composantes. _


En règle générale, une transition n fois interdite correspond à : 1/2 g
Dans le cas du champ coulombien V = —— , les fonctions exactes f (r) et g (r)
L ^ n done K ^ n + 1 sont données par les formules :

| J. - Jf

Désignons par ff. et ff. la parité des états initiaux et finals :


= im
A ff = ff • . ff f =
(-) o - V ~^~^~
où p est la quantité de mouvements de l'électron reliée à l'énergie totale de la particule par
donc, en règle générale, une transition n fois interdite correspond à : la relation : p2 = W2 - 1 et :
A ff - (-l) n . r n
[X2 - ( z a ) 2 ]

EVALUATION DE LA MATRICE DE TRANSITION „. 2


a = e (constante de structure fine) .

L'évaluation de la matrice de transition nécessite la connaissance des fonctions = U+ i < ) exp i (f - t^) I . Fj (V + 1 + i r ç , 21T+ i ; 2 i p e) .
d'onde de l'électron et du neutrino en tenant compte du champ coulombien du noyau. Nous
2 1( ffl
sommes amenés à chercher les fonctions d'onde de l'électron, solution de l'équation de Dirac, P = e- j 17- - i (-^p avec la détermination - 4 0.
en présence d'un champ coulombien central. Celle du neutrino s'en déduira en faisant tendre
la masse et la charge de celui-ci vers zéro. On pourrait aussi calculer celle-ci directement.
Les solutions de l'équation de Dirac pour un électron sont les éléments d'un ensemble complet C (V, r j ) = 2* exp ^ .
P(2
des fonctions propres des trois opérateurs H, K, j .
H est l'hamiltonien de la théorie de Dirac -a. P + /3 m + V ( t ) dont la valeur
propre est l'énergie. (y^lgZ

K = /3 (o . L + l)a pour valeur propre reliée au moment angulaire total de


2 2
l'électron (K = j + 1/4). m est la valeur propre relative à l'opérateur j projection de Ces calculs ne tiennent pas compte de la dimension finie du noyau ni de l'effet
j sur l'axe de quantification défini à partir de la direction de propagation de l'électron. d'écran [1], [ 8j.
Ainsi : La fonction d'onde du neutrino se présente sous une forme analogue à celle de
l'électron. Désignons par q la quantité de mouvement du neutrinon :>

•I
1/2
4 f f [2 £ ( X ) + l ] ; 0 me) ,1/2
(5)
^ = V" J 4 t r [2 & ( % ) + ! ] j . C (6O) i j ( % ) ; 0 m y ) .-vf^ (6)

y. = o
Dans l'expression de ^Ym^, nous donnons le développement asymptotique des L'intégrale contenue dans CL,, ^ s'appelle l'élément réduit de matrice nucléaire.
JS.1-/ oc-
fonctions f-y (r) et gv (r) calculées en faisant tendre la charge du neutrino vers zéro. Ces éléments sont généralement désignés par leur expression en coordonnées cartésiennes et
sont donnés ci-dessous avec leurs règles de sélection.
= - J£ Signe . 1(2.*)) ).
1- L =0 ; Aff= : TRANSITION PERMISE.

Dans fyJ11'* apparaîtra le spineur à quatre composantes dont deux des (2 OOO AJ = 0 .
composantes seulement sont indépendantes.
L'expression I définie par la formule (4) devient :
(2 J. + I) J. > - (4 , A J = 0, + 1
I = 4 ir [2 t ( 7 ( e ) (non 0 —#• 0)

2- L<1 ;Aff=-l ; TRANSITION 1 FOIS INTERDITE.


. C ( t (> ) j (X ) J 0 m) . exp (i AX )

( 2 J . + 1)'1/2 f\ a c*>• <^jfT


ri ||<-
f ATV5 1T000 AJ = 0
V Jf; J

où :
(2 J. + l)- 1 / 2 A i
T AJ = 0
C
KL* U' J f ; J < * e > ' * < * * > ] =
/

\* „ . , .L, . 0 U^Uf ||V,v J.nQ ^ ||


i v
3 ' • y / A <j - u, - i
J (non 0-* 0)

II est possible de calculer les éléments réduits de matrices leptoniques exprimant i / f |r v loi || ] > = ( 4 7 T ) " 1 / 2 . CV fa A J = 0, +1
le recouvrement des fonctions d'ondes radiales de l'électron et du neutron. Les fonctions f ^v 7 (non 0 -* 0 )
et g^ sont décrites sous la forme suivante :
1/2 /"H.
1/2 » V « - ^ * < ^ | c A ^ m * - | Ji> =(
ÏÏT }
• CA/^£ A J = 0, ±1
(non 0 -» 0
-2T^L. W)
1/2 /• —,
(^ J. T ly f t d ^ ^ J » 1 C A o c T0 ^ , C . - _ . 3 \ Q / J3.
1/2 l I I |l A 5 211 || i 16 7T A / •£t -0,±1,±2
y
(non 0-^-0 )
(non 1 —» 0),(non 0-> 1)

les fonctions f et g1 étant développées dans diverses approximations considérées par la suite.
n / *s i j .^ \ I 2 PROBABILITE DE DESINTEGRATION )3
(z,W,
1)
A partir du chapitre précédent, nous pouvons écrire la matrice de transition
L'élément de matrice leptonique réduite est le produit de la racine carrée de la sous la forme suivante :
fonction F (z, W, r) par la quantité <||M' || > , somme de termes obtenus en combinant , m
K v m
les fonctions f et g1 avec les fonctions d'ondes radiales du neutrino j e , + M, (mf) - 4, (- « v>' v>
" - ^e
\- I (9.)
e .
^^ - (80)
Ce produit dépend encore de r. Dans l'approximation d'UHLENBECK-KONOPINSKI [9j, on
suppose qu'il est constant à l'intérieur du noyau et à la valeur qu'il prend sur la surface
1/2
r =R.

U+ <J
=R
10 11

v .
K

)•('. K

ve -M
«L se ramène alors à la forme simple :

= F (z, W) . C (W)'. C (W) = F (Z, W) .

1
(7) P (W) d W = 5 F (Z, W) . p . Wq2 . j I Cy f 1 | 2 + I CA . (' . dW

En se limitant au cas de noyaux non-orientés et en n'enregistrant pas la polarisa- La forme du spectre a reçu le nom de "forme statistique", les effets nucléaires
tion de l'électron émis ni le recul du noyau final, il convient de faire la moyenne sur les ne modifiant pas la distribution statistique des états d'énergie. La fonction F (z,W) ainsi
états initiaux et de sommer sur les états finals. La probabilité de transition s'écrit alors : définie est la fonction de Fermi.

rrvl n^, mf, me, m^


TRANSITIONS INTERDITES : L - 0 ou 1, A ir = - 1 .

Pour trouver la probabilité de désintégration, il suffit de multiplier la probabi- A - Dans un premier stade, elles peuvent être traitées avec les mêmes approximations
que celles adoptées dans le cas des transitions permises. Dans le cadre de "l'approximation
lité par le nombre d'états par unité d'énergie :
permise", on substitue dans les formules les transitions permises :
P (W) d W = 2 TT JQ d n

d n est le nombre d'états possibles occupés par un électron de quantité de mouvement com-

prise entre p et p + dp et par un neutrino de quantité de mouvement comprise entre q et
q + dq, les directions p et q étant contenues dans les angles solides d SIQ et d O ^ . 1 .

p2 dp d î î e . q2 dq
dn = On exprime ainsi que les transitions une fois interdites ne diffèrent des transi-
6
(2 ff) tions permises que par un changement de parité, c'est-à-dire une multiplication par yi des
o
opérateurs de l'interaction.
avec p + q =W - 1 , car l'énergie de recul du noyau est négligée.
B - Les transitions une fois interdites uniques sont définies par AJ =2 ; A ï ï = - 1 ,
Bii
* *
dn = pWq dW. d O . . Tousles éléments de matrice s'annulent, sauf < Jf II C a _ T 0 1 1 J. > = C A / — H- .
x\,, D £ j..J.. 1 A J X*
(2ir) Le facteur de forme est calculé à l'aide du développement des fonctions f'v et
d'où : limité au second ordre par rapport à la variable
R R '
p. Wq2 . dW . J Ainsi :
P (W) dW =
(2ff)
C (W) =
6T1

TRANSITIONS PERMISES

Elles correspondent à L = 0, A T T = + 1. On admet que les longueurs d'onde


1/p et 1/q de l'électron et du neutrino sont beaucoup plus grandes que le rayon nucléaire,
X j est une fonction de p proposée et tabulée par KOTANI et ROSS pour diverses valeurs
donc pr et qr 1. Les combinaisons des fonctions d'onde radiales sont toutes égales à
de la charge du noyau final [10 J .
l'unité. D'autre part, les relations imposées par les coefficients de Clebsch-Gordan et de
Racah entraînent
C - Dans cette approximation, les fonctions :
12 13

Nous supposons le rayonnement b" du type 2 X - polaire et non polarisé. En


1VL adoptant comme axe de quantification la direction de l'émission du bêta, pv se met sous la
e
forme :
peuvent être développées suivant les puissances de R :
. F» ( X X " , Iff , If) . ï-7ô-
1 ff f
(2 I, + 1) 1 / 2
a 0 + a, W R + a _ 1 -^- + a 2 p 2 R2 + . . . Ji, X
, If If
Il en résulte que la probabilité de transition dans l'hypothèse où l'on se limite à
* -m
m-f m
i f,
un développement en yE 2 est :
2 Les coefficients F. (X , X ' , Iff , If ) ont été tabulés par ALDER, STECH et
WINTER .
La fonction de corrélation angulaire 0 - o" s'écrit donc :
a0n , a^
1
a»,
£t
a - 1 sont des combinaisons des éléments réduits de matrices
nucléaires d'ordre 0 et 1. xj
Nous donnerons en Appendice II le développement de o^ et certains intermé-
m, m',
diaires de calculs.
KOTANI et ROSS ont exprimé la probabilité de transition :
Bo
PROBABILITE DE TRANSITION ft - Y N (W, 6). dW. d O = F (Z,W) pW (WQ -W) dW dO . BQ Fl + (cos . 0 ) | .

Considérons la cascade /3 - Y entre les niveaux de spin JL, J^, Jf . Le facteur B de l'expression n'est autre que le facteur de forme C (W) calculé
dans le paragraphe précédent. Quant au second :
' La matrice de transition ]3 est
toujours donnée par la formule (2)
B
2 = b
KK'' ' G
KK' (2 ; J
iJ Jf ff K (2 K' . C (K, K 1 , 2 ;
(7). Par contre, l'état inter-
médiaire n'a plus une population K
uniforme suivant le nombre quan-
, est un facteur purement géométrique dépendant de l'amplitude de transition
tique magnétique m-, lorsque la
bx de la transition Y . Il a été calculé par KOTANI /" 127 pour divers ensembles de valeurs
direction de l'électron est fixée. (2) traduit le produit d'éléments réduits de matrices nucléaires d'ordres
de J.l , J.i , J...
il b:,/.,
ivtA.
Il s'agit dès lors de calculer la
différents, coefficients de termes dépendant de W contenus dans les éléments réduits de
J matrice-densité :
ff matrices leptoniques.
Dans une transition permise, le terme en P2 (cos 9) disparaît. La corrélation
angulaire directionnelle j3 - tf est isotrope.
Dans une transition une fois interdite, B£i9 est une fonction de W ayant la
(m m
P f 'f ) " /d ° (xn î
f • forme :
m., me,
B = (R + e W)
2 3

La probabilité de transition /3 définie précédemment apparaît comme l'intégrale R- et e étant en première approximation indépendants de W. Leur expression exacte est
sur 0Q6 du carré de la trace de la matrice -densité. donnée dans l'appendice III.
La transition "S entre le niveau intermédiaire J. et le niveau final est définie
par la matrice-densité

Iff mff H J m Iff mff | H If m'f


m
^ ff
15

APPENDICE I

Formules relatives à l'émission £ + :

Elles découlent de celles écrites dans le cas de la désintégration /3~, mais

£=S Y n

Te" ^

z —» -z

cv —» cv

C
A

Ces formules correspondent à la réaction


17

APPENDICE II

Facteur de forme de la transition une fois interdite.

Pour simplifier l'écriture, désignons les éléments réduits de matrices nucléaires


par les symboles suivants :
v =
= C A . c . r ;

K - 1 : u = CA / i cr x r ; y = GV / i a ; x = - Cy /î

K - 2 : z = CA B /R

Désignons par V et Y respectivement les combinaisons linéaires des tenseurs


de rang 0 et 1
V = w + v .

Y = y - (u + x ).
ta OR
If T£J étant le paramètre —=- , déjà rencontré lors de l'étude des fonctions f et g, calculé
pour r = R .

£ - Z
9 " 2R '

Dans ces notations, le facteur de forme se présente ainsi :

C(W) = a + a W + a W 2 + a _ / W + z 2 /12 (\ p 2 + q 2 ).
W2
ao = |^t + (w/3)« 1 + -^- ( 2 x +u) 2 - 4- (2

w 4 x2
a j- = - -1
o u Y - -g-
y «o ( + 5 u2) = - 4-
o
u
Y - a0 & Wrt o

a2 = - -i- (4 x2 + 5 u 2 )
18 19

où :
W (W
o/3> ' APPENDICE III
W0 / 3 .

(2 + Tf 2 ) (Z, W)
tabulé dans la référence [ 1QJ.
2 (1+ FQ (Z, W)

La formule donnant C(W) dérive directement de l'expression de la probabilité de


transition dans laquelle ont été faites les approximations sur les éléments réduits de matrices
nucléaires. Corrélation /3 - tf pour une transition une fois interdite

BO = c (w)
eW)
+ eW)
K L, LA *. 1T W- (R3 W

.1/2 1 2
1/2 R
S-*2 ? |(
I] G 02 ( 2 ) ( 2 x - u ) Ç 1 -(f

1
3/2
' 1 T 1/2
1
- /^
e = (|) G n ( 2 ) (2x + 7 u) (2x - u) + G 12 (2) (5 u - 2 x) g/6 - X j G 22 (2) (i) (1) z

l(le) uX-' e ) o
avec :
K 0
1 1 . exp

2 y 0
= X 1 1 / 2 . A | ~ c o s ( e 2 - O j J + y sin (82 - G
• /«V» \ • / It \
JUJ J(£o)
ifv ^ 0
-1/2
A = . (2+2

= A
rg
r =R r =R
est tabulé dans la référence [lOj ,

f i
G KRI (2) = (-1) W (Jf Jf K K' ; 2 J.)

(X X 1 Jff J f )

G KK , (2) est tabulé dans la référence


21

BIBLIOGRAPHIE

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22 23

[ 11 ] T. KOTANI et M.M. ROSS


Progress of Theoretical Physics 2£, 643 (1958)
[ 12 ] T. KOTANI
P.R. 114, 795 (1959)
CHAPITRE I

ETUDE EXPERIMENTALE DE LA DESINTEGRATION BETA

Ainsi que nous l'avons vu au chapitre précédent, une transition /î est définie par
un certain nombre de paramètres, appelés éléments de matrices nucléaires: Ceux-ci mesurent
le recouvrement, induit par l'interaction, des fonctions d'onde des nucléons. Dans l'approxi-
mation non relativiste, les transitions une fois interdites - AJ = 0, 1 ou 2 et A ff = - 1 -
sont définies, de la manière la plus générale, par les éléments de six matrices. Pour les
transitions permises - A J = 0 ou 1 et A T T = + 1- ce nombre est réduit à 2, mais bien
souvent les termes associés aux transitions du type deux fois interdites - A J = 0, 1, 2 ou 3
et A TT = + 1 - ne sont pas négligeables ; le nombre de paramètres s'élève alors de nouveau.
La détermination expérimentale de ces paramètres nécessite un certain nombre
d'expériences, parmi lesquelles on peut citer :

1. mesure de la période et de l'énergie maximale de la transition /3 j


2. détermination de la fonction de forme du spectre J3 de la transition ;
3. détermination de la fonction de corrélation directionnelle j3 - 'o' en fonction de l'énergie ;
4. mesure de la polarisation longitudinale du rayonnement )3 ;
5. détermination de la fonction de corrélation /3 - tf circulairement polarisé ;
6. détermination de la fonction de corrélation du rayonnement /3 polarisé longitudinalement
ou transversalement avec le rayonnement émis en cascade ;
7. distribution angulaire des électrons émis par un noyau orienté ;
8. distribution angulaire du rayonnement Ô* le plus souvent et du type E 2 suivant le rayon-
nement )8 émis par un noyau orienté.

Nous avons, quant à nous, réalisé les trois premiers groupes d'expériences afin
d'étudier la structure nucléaire de quelques transitions une fois interdites non uniques.

FORME DU SPECTRE BETA

L'enregistrement des spectres |3 et la détermination de la fonction de forme


C(W) a été notre premier objectif. En l'absence de spectrométrie magnétique, nous avons
24 25

porté notre attention sur les spectromètres à géométrie 4 TT . L'efficacité optimale et l'absence Nous avons rencontré certaines difficultés dans l'étude quantitative de ces phéno-
d'erreurs dues à la rétrodiffusion des électrons sur le détecteur font de ces appareils des mènes, en raison de la présence de fonds Compton importants dûs à la détection par le
instruments précieux en spectroscopie. Dans un premier stade, nous avons construit un spectro- scintiUateur des photons non convertis. Nous nous sommes bornés à vérifier les résultats
mètre 4 TT à scintillation. Les scintiUateurs utilisés sont du type organique (plastiques + publiés dans la bibliographie et particulièrement ceux de FREEDMAN et al. [lj.
T.P.B.) . Nous avons ainsi retrouvé les formes statistiques des transitions permises du Le nombre d'électrons d'énergies totales comprises entre W et W + dW émis
60
Co (fig. 1) et du Fer 59. Mais les spectres enregistrés à l'aide de scintiUateurs plastiques par seconde est donné par la formule suivante :
sont d'autant plus déformés que l'énergie maximale de la transition est plus grande.
Il est donc nécessaire de corriger les spectres expérimentaux pour déterminer N(W) dW = ) . F (Z,W) p w <f C(W) dW
par ces procédés la fonction de forme C(W).
D'abord, le spectromètre a été étudié et étalonné à l'aide des raies de conver-
dans laquelle :
sion suivantes :

- raie de 499 KeV du 207Pb en coïncidence avec le V de 1064 KeV. F est la fonction de Fermi tabulée par BHALLA et ROSE [ 2j d'une part, DZELEPOV et
ZYRYANOVA [ Zj d'autre part, en tenant compte des corrections d'écran et de dimension
- raie de 991 KeV du 207 Pb en coïncidence avec le ï de 569 KeV.
finie du noyau ;
1 ^7
iôl
- raie de 624 KeV du Ba..
p la quantité de mouvement de l'électron : p 2 = W2 - 1 ;
Nous avons relevé la réponse de l'ensemble spectromètre et électronique asso- q la quantité de mouvement du neutrino : q = W - W, W étant l'énergie maximale du
ciés à ces raies de conversion. Celle-ci résulte des fluctuations statistiques dans les photo- spectre j
multiplicateurs et scintiUateurs, des résolutions finies des divers étages de l'électronique,
G la constante de couplage de l'interaction faible du type vectoriel.
de la rétrodiffusion des électrons sur la source, enfin de l'absorption des électrons par
ceUe-ci. Si l'on désigne par R(W, W) la réponse de l'ensemble spectromètre et électro-
nique associée à une fonction 6 (W - W), la densité de probabilité mesurée expérimentale-
Droite de Kurie ment sera :
f W
du 6 0 co. No^W)" / ° N(W') R(W, W) dW
" J
-Fpwdw -
unités arbitraires
Posons :
4- géométrie 2 Tf .
• g<»om elri e 4T N exp (W) dW^ F (Z,W) (W2 - l) 1 / 2 W(W' Q - W)2 Cexp(W) dW,
60
Co S+ W' o étant l'énergie maximale du spectre relevé expérimentalement.
—Av 99%0,31>?3
2
' ^>- * 2,505 Mev FREEDMAN et al. ont déterminé la fonction R(E, E1) pour des électrons d'éner-
gie E comprise entre 0,2 et 1,0 MeV.
2+ 1,3 3 3 Mev

0. R(E, E') = -exp[ -(E-E') 2 ]


kE
°°Ni. Stable.
où :
k = 0 pour E' > E
k = este pour E' < E
a. = (a + b V^E) E .

Les paramètres a, b et k sont choisis de teUe sorte que :

00

1,2 16 W R(E, E') dE« = 1 0 < E < oo


• o
Figure 1
26 27

Nous avons appliqué cette méthode pour calculer c th (W) à partir de la fonction importe de renormaliser le spectre. Ceci nécessite la connaissance de la période t de désin-
1 QO tégration du noyau initial, de l'énergie maximale "W de la transition, enfin du rapport
de forme expérimentale dans le cas de Au.
Cette méthode est longue, mais les résultats obtenus dépendent faiblement du d'embranchement a de la transition considérée lorsque le schéma de désintégration est com-
choix des paramètres a et b . Dans notre étude, les valeurs de a et de b étaient respecti- plexe .
En effet, on peut alors écrire :
vement les suivantes :
q Log 2 Wrt
a V7 = 0,073 MeV 1 / 2 et b = 0,149 MeV 1 / 2 . X =
t F(Z
" W) p C(W) dW

Le spectromètre ayant une géométrie 4 n , le coefficient k a été pris égal à


zéro, comme le montre la forme de la raie de conversion de 991 KeV du Pb (fig. 2). C(W) est théoriquement connu et se présente sous la forme :
Dans une étape ultérieure, nous avons complété cette étude à l'aide d'un spectro-
mètre 4 <n à semiconducteurs . L'excellente résolution de ces détecteurs lors d'un fonction- C(W) = a + bW + -^ + dW2
nement à très basje température élimine les imprécisions dues aux corrections nécessaires KOTANI et ROSS [4j', puis MORITA [5] ont donné des formes développées des
dans le cas des détecteurs à scintillation. coefficients a, b, c, d en fonction des divers éléments de matrices nucléaires. (Appendice II
du chapitre 1).
Dans le cas des transitions permises, l'absence de termes d'interférence entre
N + géomélrie 2 tj les deux formes d'interaction V et A rend le terme -^r- , appelé terme de Fiertz, nul.
t géométrie Dans ce même cas, la théorie du courant vectoriel conservé prédit par ailleurs un coeffi-
cient d nul et un coefficient t» Q pour les désintégrations (3~, et positif pour les désinté-
grations /3 . Ce coefficient est toutefois toujours faible ; la fonction de forme est, en pre-
mière approximation, indépendante de l'énergie. Le spectre présente alors "la forme statis-
tique".
Les transitions une fois interdites uniques ne sont définies que par un seul élé-
K ment de matrice - le tenseur d'ordre 2 - . La fonction C(W) prend alors une forme simple
207 et unique :
64 M ev Pb
C(W) 1 , p2 + q 2 ) .
12
- est une fonction tabulée dépendant des effets coulombiens du noyau. Le coefficient de pro-
portionnalité n'est autre que le carré du module de l'élément de matrice. La seule connais-
sance des paramètres t, W et a suffi à définir complètement la transition j3 une fois inter-
dite unique.

CORRELATIONS ANGULAIRES

Lorsqu'un noyau radioactif n'est pas orienté, la distribution angulaire de ses


(les unités sont arbitraires)
produits de désexcitation est isotrope. Si cette émission conduit à un nouvel état excité, le
Figure 2 second rayonnement présente de même une distribution spatiale isotrope. Néanmoins, la pro-
babilité d'émission de ce rayonnement n'obéit généralement pas à une répartition uniforme,
si le premier rayonnement est émis dans un angle donné. Ce phénomène met en évidence une
PERIODE DE LA TRANSITION corrélation angulaire entre les deux rayonnements.
1
La première approche théorique est due à HAMILTON [ Gj en 1940. Les pre-
Les expériences de spectrométrie j3 permettent de déterminer à une constante mières expériences furent réalisées en 1948 par BRADY et DEUTSCH [Tj.
de proportionnalité près le nombre d'électrons d'énergies comprises entre W et W + dW, Les corrélations angulaires j8 - Y ont joué un rôle primordial dans la connais-
Pour connaître la densité de probabilité d'émission d'un éle' Ton d'énergie W à dW près, il sance de l'interaction faible en permettant la mise en évidence de la non-conservation de la
28 29

60
Anisofropi e fl-^du Co,
parité.
Le développement simultané de la théorie des groupes, de l'algèbre de RACAH et
du formalisme de la matrice -densité ont permis une description rigoureuse des phénomènes.
Il a été ainsi possible de déterminer les spins et parités des états nucléaires et des divers
rayonnements. L'étude des perturbations introduites dans la corrélation angulaire par les AIW; %
champs extra -nucléaire s a permis parfois la détermination expérimentale du moment élec- +4 5*
trique quadrupolaire et du facteur gyrornagnétique. Rappelons enfin que la fonction de corré- 60
+3 Co
lation directionnelle est utile dans la détermination des éléments de matrice caractéristiques
de la transition j3 . 2*
Désignons par 8 l'angle formé par les directions d'émission de l'électron et du +1
photon ; la fonction de corrélation /3 -Y se met sous la forme : 0
A Ni
V(W, 0)~ 1 + A2 (W) cos2 8<v/l + 6 (W) P 2 (cos 0).

P étant le polynôme de Legendre. -3


=
V(W, 0°) - V(W, 90°) _ 2 £(W)
-V(W, 90 6 ) 3+
Dans certaines transitions une fois interdites non uniques fortement défavorisées 1,2
il peut apparaître des termes supplémentaires en P4 (cos 0) caractéristiques des transitions
trois fois interdites. C'est le cas des transitions exclues par certains modèles, comme le
Anisol-ropie Intégrale A = -0,003± 0,008
modèle en couches - interdiction <t -, ou le modèle rotationnel - interdiction K.
Valeur C.V.C : -0,007«:A<:-Q,0001
La théorie de l'interaction faible et celle des corrélations angulaires permet de
calculer l'anisotropie différentielle 6 (W). Figure 3
Dans les transitions une fois interdites non uniques, les fonctions C(W) et 6(W)
sont liées par la relation :

è . (X . C(W) = Rg + e W réarrangement du cortège électronique du noyau, consécutif à l'émission du premier rayonne-


2 W
Les coefficients R Q et E sont des fonction? des éléments de matrice nucléaires, ment. Ces interactions entraînent parfois une précession du noyau autour de son axe de symé-
O
trie avec une" fréquence analogue à celle de Larmor en physique classique. Ces fréquences
dont la forme explicite est donnée par ailleurs.
La fonction de corrélation des transitions permises est directement liée au dépendant du champ perturbateur varient avec la nature chimique et cristalline de la source
"magnétisme faible" introduit par FEYNMAN et GELL-MANN [ 8j pour expliquer l'égalité et des substances qui l'entourent. On a ainsi remarqué que, lorsque la source et les subs
des constantes de couplage des désintégrations j3 et u . Cette fonction est proportionnelle tances environnantes cristallisent dans le système cubique, la corrélation angulaire ne pré-
au rapport p 2 /W et son ordre de grandeur est voisin de 0,001 pour un électron de l'énergie sente aucune atténuation. Des calculs rigoureux ont été menés par ABRAGAM et POUND [9j
dans cette voie.
du MeV.
Afin de tester notre appareillage, nous avons déterminé l'anisotropie de la corré- Dès que la durée de vie du niveau intermédiaire est suffisamment longue (> 10"
lation angulaire 0 - * du 60Co (fig. 3). Celle-ci est en accord, à la précision des erreurs seconde), de telles modifications risquent de se produire. L'anisotropie est alors une fonction
statistiques près, avec la valeur prédite par la théorie. de l'intervalle de temps séparant les émissions des deux rayonnements. On détermine dans
La corrélation angulaire entre deux rayonnements en cascade traduit l'inégalité ce cas l'anisotropie non perturbée en traçant la variation de cette grandeur avec le temps et
de population des divers niveaux dégénérés de l'état intermédiaire. Un champ extra-nucléaire en extrapolant la courbe vers le retard nul.
peut, en principe, modifier cette répartition de population et il en résulte évidemment une Dans la description des expériences relatives à l'Or 198, au Rubidium 86 et au
atténuation de l'anisotropip. Thulium 170, nous examinerons les diverses causes possibles d'une atténuation éventuelle de
Lorsque le noyau est dans son niveau intermédiaire, il peut être perturbé par l'anisotropie.
l'interaction de son moment magnétique dipolaire avec un champ magnétique extérieur, ou dé
son moment électrique quadrupolaire avec un champ électrostatique non uniforme. Ces champs
sont, soit statiques, soit variables dans le temps. Ils peuvent être dûs, par exemple, au
31
30

Dispositif expérimental :

La boite à source présente la forme d'un cylindre de 160 mm de hauteur, de


150 mm de diamètre et de 1 mm d'épaisseur. Elle est étanche au vide. Sur sa paroi laté-
rale est fixé un photomultiplicateur qui détecte les électrons. La source est solidaire du
plateau supérieur qui peut tourner autour de l'axe de révolution sur un système de roulement
à billes et sur un joint torique d'étan"<héité.
Un minimum de matière entoure la source d'un diamètre maximum de 5 mm
déposée sur une feuille de mylar aluminisé. Les activités employées varient entre 1,5 et -1+CF
30 uc, l'absorption des j3 par la source étant toujours négligeable. Dans chaque cas, let
effets de rétrodiffusion dus au support ont été considérés. Amgjj
Des mesures préliminaires ont été réalisées pour déterminer l'absorption des joint" lumière.
•LJ"
rayonnements Y par la paroi de la chambre. L'isotropie gamma a été vérifiée avec une pré- •M. F 300ns. M.F300ri!
cision meilleure que le millième pour - 125° < Q <+ 125° (le photomultiplicaceur bêta étant à
180°). "^Pf M.I: rap M.F rap
Un obturateur permet d'arrêter les électrons émis dans la direction du photo- Se. plastiques.
multiplicateur, et d'enregistrer le spectre d'électrons Compton afin de le déduire comme un -1+C F -1+CF
bruit de fond.
La boîte permet enfin le montage et l'utilisation de deux détecteurs à semi-
conducteurs, l'un fixe, l'autre mobile monté sur le plateau. Ils sont fixés sur des supports
permettant un éluignement variable de la source et un centrage rigoureux.
Le photomultiplicateur fixe - 56 A V P - est muni d'un scintiUateur "plastique
+ T.P.B." de 2 pouces de diamètre et d'un centimètre d'épaisseur. Il est situé à vingt
centimètres de la source. L'atténuation de l'anisotropie due à la résolution angulaire finie n r
i—iporte
des détecteurs est faible et d'ailleurs calculable.
En plus du spectre /3 , le détecteur enregistre les raies de conversion des
transitions tf fortement converties des noyaux de masse élevée. Le scintiUateur est constitué
de corps de faible numéro atomique. La probabilité de détection par effet photoélectrique est
donc faible, tandis que celle par effet Compton n'est jamais négligeable.
Lors du fonctionnement en géométrie 4 IT , la détection est réalisée par un
ensemble de deux photomultiplicateurs et de deux scintillateurs accolés sur une face. La seul
source est alors placée entre des feuilles de mylar aluminisé de faible épaisseur, reliées
à la masse. Un circuit "somme" mesure l'énergie totale perdue dans les deux scintillateurs
2<zr=300ns.
par le rayonnement J3, cependant qu'un circuit de coïncidences annexe choisit les impulsions
poiftc. .
relatives à la même désintégration (fig. 4). Ross r.
Le photomultiplicateur Y est mobile sur un plateau. Il peut ^décrire un cercle
dont le rayon source scintiUateur est égal à 20 cm avec la précision du millimètre. Il est
muni d'un scintiUateur I N a (T & ) 2 pouces x 2 pouces. Ce choix a été déterminé par la banae
grande efficacité de ce scintiUateur et sa bonne résolution, en dépit du grand temps de jcoinc.
désexcitât!on q\ limite le taux de comptage.
coi ne. triples
Le sélecteur de coïncidences est du type lent-rapide mis au point par BeU. Il y >'
commande l'ouverture d'une porte sur la voie directe des bêta, dont le spectre est analysé =4 u
et enregistré dans le bloc-mémoire d'un sélecteur multicanaux.
La détection sur l'anode des photomultipUcateurs du premier photoélectron
assure une fluctuation de temps de transit minimum des appareils et définit au mieux la posi- Figure 4
32 33

tion en temps de la particule. Ces impulsions anodiques déclenchent un circuit de coïncidences


à diodes tunnel, dont le pouvoir de résolution a été fixé à 2 t. = 10 ns environ.
Les voies lentes assurent une sélection en amplitude, en éliminant à l'aide des
seuils inférieurs les impulsions de bruit de fond. Sur la voie gamma, un sélecteur à un canal
mobile permet de retenir seul le pic d'absorption totale du rayonnement "ti en coïncidence.
Afin d'éliminer les retards au déclenchement des appareils à seuil, les seuils BIBLIOGRAPHIE
des voies lentes ont été fixés légèrement au-dessous de deux des voies rapides.
On démontre qu'en bonne approximation, un tel circuit se comporte comme un
circuit de coïncidences simples dont le temps de résolution serait celui du circuit de coïnci-
dences rapides et dont les seuils 0 et Y seraient ceux de voies lentes correspondantes.
Le temps mort d'un tel montage est égal à ceux introduits par les voies lentes.
Tout le dispositif a été éprouvé avec les coïncidences Tf - t du Cobalt 60 et du
Sodium 22. De plus, lors de notre étude sur le Rubidium 86 dont l'anisotropie est particu-
C l ] M.S. FREEDMAN, T.B. NOVEY, F.T. PORTER, F. WAGNER
lièrement forte, nous avons vérifié que les spectres /3 ouverts par les coïncidences fortuites
R.S.I., 27., 716 (1956)
d'une part, et par les coïncidences vraies enregistrées à 9 = 53° d'autre part, étaient iden-
tiques. En effet, cet angle annule le polynôme de Legendre du 2ème ordre P_ (cos 0). [ 2] C.P. BHALLA et ROSE M.E.
La durée des stockages varie entre deux heures et six heures, chaque cycle Table of Electronic Radial Functions at the Nuclear Surface and Tangents
s'accompagnant des soustractions pendant le même temps des. fortuits et éventuellement des of Phase Shifts - O . R . N . L . 3207 (1961)
coïncidences ï - "tf . [ 3] B.S. DZELEPOV et L.N. ZYRIANOVA
Aucune dérive n'a été remarquée, tant dans les circuits de coïncidence et porte Influence des champs électriqxies atomiques dans la Désintégration Bêta -
que dans la voie directe. Izvestia Akademic Nauk SSSR, Mosrow (1956) (en russe)
Au cours de chaque stockage, on enregistre, outre le spectre ft déclenché par
[ 4] T. KOTANI et M.H. ROSS
les triples coïncidences, le nombre total d'électrons, celui des photons compris dans la
Prog, of Theoretical Phys. 20 (1958)
fenêtre, enfin celui des coïncidences. On obtient les coïncidences vraies en faisant les sous-
P.R. 113, 1584 (1959)
tractions :
[ 5] M. MORITA
Cy (W) A W C (W) A W F (W) AW P.R. 113, 1584 (1959)
'a - No ) N a (N,, -N Prog, of Theoretical Phys. Suppl. 26(1963)
rv
PI PS i 0 [ 6] J.H. HAMILTON
en désignant par : P.R. 58, 122 (1940)
[ 7] E.L. BRADY et M. DEUTSCH
a : le nombre de gamma vrais sur le nombre de gamma total dans le pic (cas de spectres
P.R. 72, 870 (1947)
gamma complexes) ;
[ 8] R.P. FEYNMAN et M. GELL-MANN
1 : durée du stockage en seconde ;
P.R. 109, 193 (1958)
Cy(W) A W : nombre de coïncidences vraies correspondant à l'énergie W à A W près ; P.R. Ill, 362 (1958)
C(W) A W : nombre de coïncidences directes pendant lesquelles on a compté N a et N_, . [ 9] A ABRAGAM et POUND R.M.
Pi *1
F(W) A W : nombre de coïncidences fortuites pendant lesquelles on a compté N fl et N~. . P.R. 92, 943 (1953)
: nom
7J -X ^re de coïncidences totales Tf -tf pendant lesquelles on a compté N« et
3

en présence de l'obturateur sur la voie /3.


L'utilisation d'un sélecteur multiparamétrique nous a permis d'apprécier l'inté-
rêt de l'utilisation des nouvelles techniques multiparamétriques et de faire bon nombre de
réglages préliminaires.
35

CHAPITRE ni

ETUDE DE LA TRANSITION BETA (2'

DU RUBIDIUM 86 ET DE LA STRUCTURE DU PREMIER NIVEAU

EXCITE DU STRONTIUM 86

INTRODUCTION

L'étude de la corrélation angulaire directionnelle j3 - Y des transitions une fois


interdites non uniques fait apparaître une anisotropie faible, de l'ordre du pour cent. Par
contre, certains corps comme le Rubidium 86, l'Europium 152, l'Antimoine 122 présentent,
au contraire, une corrélation beaucoup plus stricte entre le rayonnement bêta et le photon
émis à sa suite. Dès 1955, MATUMOTO, MORITA et YAMADA [ ij ont suggéré la présence
prépondérante de l'élément de matrice d'ordre 2 - / B j . - dans le cas de certaines désinté-
grations. La théorie prévoit dans "l'approximation B^.", puis dans "l'approximation B^. modi-
fiée", une valeur anormalement grande de la vie moyenne comparative (ft), une forme non
statistique du spectre /3 et une forte anisotropie j3 - "tf. Nous avons repris l'étude expéri-
mentale du Rubinium 86 dont le schéma de désintégration est ci-contre, afin d'évaluer, à son
propos, la validité de ces approximations.

Rb86 13/6 j
37 49

85%
Log ft §4
36
37

STRUCTURE DU 8 6 Rb
Rb 86.
DROITE DE KURIE.
Le niveau fondamental du 86Rb présente une structure assez bien décrite par le
modèle en couches. En effet, son nombre de neutrons - 49 - s'approche du nombre magique
(unifés arbitraires^
50. Il possède 9 neutrons sur sa couche externe g /„, toutes les couches internes étant satu-
rées.
La seule configuration en protons est (f 5/2) avec la couche (p 3/2) saturée.
o O
En effet, la configuration (p 3/2) . (f 5/2) ne peut rendre compte du spin de l'état initial
£2J. IJC O
La structure du niveau fondamental du Sr est alors : (g 9/2) en neutrons et
(p 3/2) 4 . (f 5/2) 6 en protons.
La transition j3 (2~ —*• 0 ) procède en faisant passer un nucléon d'une orbite
(g 9/2) à une orbite (f 5/2). Le seul élément de matrice est l'élément de matrice /Bj. , la
transition étant une fois interdite unique.
Si l'on écarte momentanément l'hypothèse de l'excitation du noyau par un mouve-
ment collectif, le niveau excité correspond au passage d'un proton de l'orbite (f 5/2) è. une
orbite supérieure. Celle-ci doit être telle que le moment angulaire total de ce niveau est
2+. La configuration (p 3/2) 4 . (f 5/2) . (g 9/2) est à exclure, car elle entraîne une
parité négative. Il semble naturel de considérer la configuration :

(p 3/2) 4 . (f 5/2) 5 . p 1/2)1 .

Dans cette hypothèse, la transition /3 (2~ —» 2 ) procède en faisant passer un


nucléon d'une orbite g 9/2 en neutrons à une orbite p 1/2 en protons, ce qui correspond à
une transition 3 fois interdite unique
Ainsi, le modèle en couches, seul, ne permet pas de prévoir la structure du
On
premier niveau excité du Sr. Il faudra donc faire appel à des modèles plus évolués suppo-
Le diagramme de Kurie de la transition 2" —» 2 + ne fait apparaître aucun écart
sant des forces plus complexes entre les nucléons, telles que "les forces d'appariement11, et par rapport à la forme statistique pour des énergies supérieures à 180 KeV. A la précision
un mouvement collectif du noyau décrit sous la forme d'une interaction quadrupolaire. de notre appareillage, le facteur de forme paraît indépendant de l'énergie. Numériquement,
La mise en évidence expérimentale de la prédominance de l'élément /B^. (forte on obtient, en posant une forme telle que :
corrélation angulaire et forte vie moyenne comparative) laisse prévoir que la transition
86 flfi a,
Sr a lieu essentiellement suivant le schéma g 9/2 f 5/2. Ceci doit nécessai- C(W) =
Rb i = + 0, 08 + 0, 10 .
oc
rement s'accompagner, pour le niveau 2+ du Sr, d'une modification
ion de la population des
Nos conclusions concordent avec celles de DEUTSCH, GRENACS, LEHMANN et
couches (p 3/2) et (f 5/2) au profit de couches supérieures à partir d'interactions complexes.
LIPNIK [4J. ROBINSON et LANGER [5j ont, "avec un appareillage analogue, trouvé un
facteur de forme dont la dépendance en énergie est représentée au mieux par la fonction

RESULTATS EXPERIMENTAUX 1 + avec + 0,4 «5. a _ 1 ^ + 0,6.

La forme statistique du spectre est incompatible avec l'approximation Bj.. . Par


Nous avons enregistré en "géométrie 4 ff " la transition j3 (2" —» 2 ) en coïnci- contre, avec une prépondérance de l'élément Bi;j , la forme statistique peut être obtenue par
dence avec le photon de 1, 08 MeV. La source est un dépôt de chlorure obtenu par irradiation la présence d'autres éléments de matrice et la compensation partielle de leurs effets.
aux neutrons thermiques du chlorure naturel. Nous avons noté la présence de Césium 134
En prenant pour valeur de la période 18,68 ± 0,05 jours, il est possible de
dont la période est de 2,2 ans. Nous avons vérifié notre appareillage en établissant le dia- calculer la vie moyenne comparative :
gramme de Fermi-Kurie de la transition une fois interdite unique (2" —» 0 ). Après correc-
2 2 log ft = 7,9
tion par le facteur de forme ( X , p + q )* on obtient une droite à la précision statistique
près. Cette valeur classe la transition 0 (2" -» 2 + ) parmi les transitions une fois
interdites peu favorisées.
39
38

Nous avons enfin enregistré la fonction de corrélation angulaire directement


/3 - tf . Nos résultats sont en bon accord avec ceux publiés précédemment [l] [Bj . La
valeur de l'anisotropie est forte, sa dépendance en énergie très sensible. 66
Nous avons, dans un premier stade, tenté de mettre en évidence la présence 20
d'un terme en P 4 (cos 6). L'absence constatée de ce terme laisse supposer que la transition
ëe i -* HP, /o est fortement défavorisée. Les tableaux et courbes ci-contre rapportent les
9/2
résultats trouvés.
La vie du premier niveau excité du 86Sr est inférieure à 10" seconde. D'autre
part, le 'chlorure de Rubidium cristallise dans le système cubique. Dans ce réseau, aucune
atténuation due à la présence de champs extranucléaires cristallins n'a été détectée et n'est
à prévoir. La mesure expérimentale de la fonction de corrélation directionnelle donne la
valeur exacte de cette fonction.
.10

Rb86.
A
°/o ANISOTROPIE DIFFERENTIELLE

40 1 1,5 25 W

I Rb86.
30

20

15

2P 2.5

25 W
40 4l

CALCUL DES ELEMENTS DE MATRICE


86 Rb
o C OC
La transition Rb 0 - —»
ta
Sr0+ transforme principalement un neutron de la
fi

couche g o / g en un proton de la couche f g / o - Ainsi, seul le tenseur d'ordre 2 intervient théo-


riquement dans l'interaction faible.
w E
KeV + A en p. cent •*• 8 en p. cent + £ ( ) Nous avons été conduits à rechercher des solutions en négligeant les éléments
W
réduits de matrice n'cléaire d'ordre 0 :
1,19 91 8,4 + 4,4 5,5 + 3 16,8 t 9
1,29 148 8,2 t 1,0 5,3 ± 0,7 11,25 t 1,50
1,39 198 11,0 + 1,0 6, 8 t 0, 7 11,1 * 1,1 w = C, et négligés
1,49 250 12,0 +1,0 7,7 * 0,7 10,40 t 0,95
1,59 301 15,6 +1,0 9, 9 * o,7 11,25 t 0,80
1,69 353 18,6 t 1,2 11,7 +• 0,8 11,7 t 0, 8
1,79 404 21,4 t 1,4 13,3 t 0, 9 12 +0,9 Nous avons, de plus, admis l'hypothèse de la conservation du courant vectoriel
1,89 453 23,5 t 1,4 14,5 + 1,0 11,6 * 0,8
1,99 506 26,6 + 1,4 16,3 ±1,0 12,1 + 0,75 y a Av
2,09 557 30,2 + 1,8 18,3 + 1,2 12,4 t 0,8
= 10,1 A v - 2,4
2,19 608 30,8 + 1,4 18,6 +1,0 11,75 Ï 0,63
2,29 65S 30,2 ^ 3,0 19,.8 + 2 11,2 t 1,1
Nous avons calculé u, x, y et z en procédant de la manière suivante :

1. Nous avons déterminé graphiquement les régions du plan x, u pour lesquelles z = 1 et


R3> 0
e > 0

A g ( W ) = % w .
C(W) > 0
C(W) > 0

2. Nous" avons ensuite porté graphiquement les conditions :


R 3 /c(w o ) =#= 0,1
& =#= 2,3 R 3 référence [ 9j .

3. Dans les zones compatibles, nous avons vérifié que

e/C(W 0 ) =#= 0,04


AI (w) < o
C(W) dépend peu de W ; (
°
1+A/3
Les valeurs de x et de u ainsi déterminées sont en fait les valeurs relatives
.0,85 correspondant à z = 1. La valeur absolue de z peut être calculée à l'aide de la période
de désintégration du noyau initial et du rapport d'embranchement a de la transition. En
effet, on sait expérimentalement que la fonction est constante dans la région explorée :
C(W) ^ k
42 43

D'où :
/• W
• k / F(Z, W) . p . W . q . dW
a Log 2 2 ÎT

t = 18,68 j. ; a = 0,15.

On prend pour k la valeur de C(W) calculée pour une valeur de W qui corres
pond à une énergie voisine du milieu du spectre
3 W

k = z2 F
I a O + a.i W + ata0 W 2 + + -^ (\ 1 p2 + q 2 ) "1 .

z = CA / Bj. = t 1,32.10'2 .

Or :
R exprimé en longueur d'onde Compton de l'électron = 1,38.10"

Donc :
= t 0, 8 .

D'où les solutions :

1. K = 0 4r ç = w
R.CA

J = 0
5 G,

2. K = 1 - * (0,12 t 0,03)

,- 0,025 v
R" .R = t (0,024 * 0,007)

2L- = - (0,008 t 0,002)

/*
3. K = 2 f^L
= t (0,8 t 0,1) .
J R

Nous avons cherché d'autres solutions permettant de rendre compte des résultats
expérimentaux. Nos divers essais sont résumés dans le tableau suivant :
44 45

Eléments de matrice considérés Accord avec l'expérience YAMAZAKI, IKEZAMI et SAKAI ont montré que la transition 86, 86
Sr*
était une fois interdite unique, en retrouvant la forme unique du spectre /3 Ce résultat est
Z seul e < 0 ; A» < 0 ; C(W) mauvais en accord avec les prédictions du modèle, de même que l'absence de la transition
86, 86
V, Y et Z seuls e <0 ; C(W) mauvais Sr fond.
Y et Z seuls I!
9
. Il
C(W) mauvais Or, le modèle en couches et à particules indépendantes ne peut rendre compte
— QO 86
des éléments de matrice d'ordre 1 (et 0) de la transition / 3 ~ ( Rb Sr). Nous avons
x, u z (Y = 0) Rg trop grand C(W) mauvais
alors tenté de rendre compte qualitativement des résultats expérimentaux, en supposant que
x, u, y Ro mauvais l'état 2+ du noyau final est principalement une vibration à un phonon de l'état 0* du Sr,
v, w, z e < 0 ; A3 < 0 qui correspond à une interaction de pairing à courte portée et une interaction quadrupolaire
à longue portée par les nucléons des couches externes.
Deux groupes d'expérimentateurs ont, indépendamment, déterminé les solutions Les forces de pairing s'exercent sur des paires de nucléons de moment angu-
des éléments de matrice nucléaires : SIMMS, MAMENSON, WEI et WU /" 6j d'une part, laire total nul qui se meuvent, par ailleurs, dans le potentiel moyen décrit par les modèles
BOEHM, ROGERS et WAHLBORN [ ij d'autre part. Ces solutions ont été obtenues à partir en couches et à particules indépendantes. w
des résultats expérimentaux de corrélations angulaires /3 - "tf directionnelle et /3 - tf circu-
lairement polarisé, ainsi que du facteur de forme déterminé par LANGER = B+ 'H'(O)
Ceux-ci ont adopté une solution avec v et w =^= 0 . Ainsi le premier niveau excité du 86 Sr est réalisé par un couplage trous-
nucléons appariés entre les niveaux (f 5/2) ou (p 3/2) et (h 11/2). La transition /î (2~ —»2 )
En résumé opère entre un neutron (g 9/2) et un proton de la couche (h 11/2) ou de la couche (f 5/2).
L'étude expérimentale de la cascade (2~ —*• 2 -»• 0 ) du uflfi
+ =
"Rb a permis de Ceci explique la valeur prépondérante de l'élément -5- ( / Bj. )„- 2 ®>^> valeur légè-
préciser la fonction de corrélation j3 - tf directionnelle. Elle a mis en évidence la forme rement inférieure à celle de l'élément conduisant au niveau fondamental -g- ( /Bi-) 2 - n+ = *
statistique du spectre 0 et l'absence de terme en P. (cos 9) dans la fonction de corrélation; Malgré cette valeur légèrement plus faible, la vie comparative moyenne de la
Ces résultats peuvent être décrits à l'aide d'opérateurs tensoriels d'ordre 1 et transition 2" —» 2 est plus petite d'un facteur 3 environ que celle de la transition à l'état
du tenseur f~^~ • La forme statistique du spectre est due à des effets de compensation des fondamental. Cette diminution est compensée, et au-delà, par les termes d'ordre 1, qui
éléments d'ordre 1 et 2. sont aussi responsables de la forte anisotropie positive.
La détermination des éléments de matrices a été faite en employant la variable
intermédiaire A v = 2,4, valeur prédite par la théorie du courant vectoriel conservé.

CONCLUSIONS

Nous avons montré que les structures des niveaux fondamentaux du 86Rb
T et du
86
Sr étaient, sans conteste, les suivantes :

86
'Rb : (1 g 9/2) 9 en neutrons - (2 p 3/2) 4 . (1 f 5/2) en protons
86
Sr : (1 g 9/2) 8 en neutrons - (2 p 3/2) 4 . (1 f 5/2) 6 en protons.

Dans l'hypothèse du modèle en couches et à particules indépendantes, la struc-


ture du premier niveau du 8fi Sr ne peut être que la suivante :
86
Sr* : (1 g 9/2) 8 en neutrons - (2 p 3/2) 4 . (1 f 5/2) 5 . (2 p 1/2)1 en protons.

L'étude de la désintégration j3+ : Y —» 86Sr* conduit aux mêmes conclu-


sions. En effet, 1'Yttrium 86 se schématise de la façon suivante :
86
Y : (1 g 9/2) 7 en neutrons - (2 p 3/2) 4 . (1 f 5/2) 6 . (2 p 1/2)1 en protons.
47

BIBLIOGRAPHIE

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Bull. Kobayasi, Phys. Inst. Rest. 5, 210 (1955)
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[ 4] M. DEUTSCH et al.
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[ 6] P.C. SIMMS, A. MAMENSON, C.S. WU
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[ 7] S. WAHLBORN
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[ 9] J.D. ROGERS et BOEHM F.
Phys. Letters, 1, 113 (1962)
49

CHAPITRE IV

ETUDE DE LA TRANSITION BETA (2~ -» 2 + ) de l'Or 198


STRUCTURE DU NIVEAU 2+ (412 KeV) de Hg 198

INTRODUCTION

La forme du spectre et la corrélation angulaire directionnelle j3 - "tf permettent


de déterminer les éléments de matrices nucléaires responsables d'une transition |3 une fois
interdite non unique. Nous avons tenté, au moyen de ce coupe d'expériences, de préciser la
désexcitation /3 de l'Or 198 dont le schéma est donné ci-contre [Ij.
Le spectre )3 (2" —» 2 ) a longtemps été considéré comme statistique. En 1958,
WAPSTRA f 2j mit le premier en évidence un écart par rapport à la forme permise. En
1962, LANGER [3j et son équipe trouvèrent un facteur de forme :

C(W) = 1 - 0,33 W + 0,084 W 2 .


Celui-ci a été calculé à partir du spectre obtenu par soustraction de la contri-
bution j3 de l'Or 199 et de celle conduisant au niveau fondamental du Mercure 198 (E =
1374 KeV). En 1964, LEHMAN [4j confirma les résultats de ces deux expériences. Peu
après, PARSIGNAULT [5j enregistra, à l'aide d'un spectromètre magnétique, le spectre /3
en coïncidence avec le V de 412 KeV. Il rend linéaire le diagramme de Fermi en adoptant le
facteur de forme :

1 - (0,33t 0,09) W + (0,068 t 0,022) W2

- 2,7j
m^s 9*«n?
AU.. \\NL_ 1,087
79
0,959.99%. 7,3
0/12
OJ325% 11,2
50 51

Afin de rejeter toute objection basée sur la rétrodiffusion des électrons sur la Les calculs de KOTANI et ceux de MORITA et MORITA [9j, [ IQj, montrent
source ou le détecteur, nous avons enregistré avec un spectromètre à scintillation 4 ir /3 et que la corrélation angulaire est nulle ou peu différente de zéro et que le facteur de forme
en coîncidende avec le tf de 412 KeV le spectre j3 >[ 5'J . La médiocre résolution en énergie est indépendant de l'énergie totale de l'électron émis.
nous a obligés à tenir compte de la. réponse du spectromètre aux raies de conversion de Dans l'approximation BÏ-, MATUMOTO, MORITA et YAMADA [ 11J ont intro-
diverses énergies. Les résultats sont en bon accord avec ceux précédemment publiés. De ce duit l'hypothèse :
fait, la forme non statistique du spectre a donc été mise en évidence par trois groupes
d'expériences indépendantes.
NOVEY dans une communication privée, puis STEFFEN [6j, en 1960, ont Cette hypothèse entraîne une corrélation angulaire /3 - V forte et un facteur de
trouvé une anisotropie directionnelle faible. EL NESR et ses collaborateurs [ l] ont mis en forme du type :
évidence une fonction de corrélation angulaire différente de celle prédite par la théorie et i n o
de celle trouvée par PETTERSEN, CROFT et HAMILTON [Bj. Nos résultats confirment Cte + T2-
ceux de ces derniers : il n'apparaît pas de remontée de la corrélation angulaire pour les
valeurs de W inférieures à 1,4. Le cas de 198,Au ne répond à aucune de ces approximations. Il faut donc
Après un rapide examen des divers aspects théoriques du problème et une conserver les six éléments de matrice en s'attendant à des effets de compensation.
description des expériences, nous développerons les méthodes de calcul et analyserons les A partir de considérations générales sur le modèle en couches, et en utili-
résultats qui nous conduiront à la détermination des éléments de matrice et à la structure sant les relations générales de commutation entre opérateurs, AHRENS et FEENBERG [ 12 7
du niveau 2+ (412 KeV) de Hg 198. ont donné les expressions théoriques des rapports de certains éléments de matrices.
. . v /«
/\
r
JUSTIFICATION DES APPROXIMATIONS

Les expressions du facteur de forme et de la fonction de corrélation angulaire A


w A
r
directionnelle dépendant de l'évaluation des éléments de matrices leptoniques, donc des
fonctions d'onde choisies pour l'électron et le neutrino. Les fonctions d'onde radiales de 1/3
l'électron sont obtenues en résolvant l'équation de Dirac pour un électron soumis à un champ Avec A V , +
AAA = 2,4 j -- Wf f -- 2,5)
, R + pot. nucléaire, celui-ci
coulombien défini par une distribution spatiale des charges. Ces fonctions sont développées est pris égal à - 1,4 pour tous les noyaux.
^A

suivant les puissances décroissantes du rayon nucléaire ou du paramètre t* " n2 „—


fy *7
Dans l'hypothèse de la conservation du vecteur courant, le théorème de Siegert
R 198et limi-
tées au premier et au deuxième terme non nul du développement. Dans le cas de 'Au, ces a été étendu à l'interaction vectorielle de la radioactivité bêta par FOUJITA f 13 7 :
approximations se justifient, puisque :

et (a ZY

en effet = 16 WQ = 2,88 Z = 80. A v = 2,4 + (Wt - W ? - 2,


Si l'on néglige - et nous le justifierons plus loin - les opérateurs responsables
des transitions trois fois interdites, six éléments de matrice interviennent dans le calcul de Les relations d 1 AHRENS et FEENBERG donne, pour l'Or 198
la probabilité de désintégration d'une transition une fois interdite qui, dans la notation précé-
dente, ont été désignés par les lettres : u, v, w, x, y et z. Diverses approximations = Av
permettent de négliger certains de ces éléments.
Dans l'approximation permise, on néglige tous les éléments sauf v et y. La La relation de FOUJITA donne
fonction de corrélation angulaire se ramène à une constante, et le facteur de forme est
= 2,4
indépendant de l'énergie.
Dans l'approximation ^, seuls persistent V et Y :
II est raisonnable de négliger les effets des transitions trois fois interdites.
Celles-ci entraînent l'introduction des opérateurs tensoriels T^T v avec K = 0, 1. 2, 3, 4.
V = w + v o
Ces éléments de matrice interfèrent avec les six éléments précédents dans le calcul de la
Y = y - (u + x)
52 53

fonction de corrélation angulaire. Les termes d'interférence interviennent avec des coefficients A l'aide de la relation
d'ordre 6 ^L avec N (W) dW
2
to = —•*—s——
( a z) . /i +v
(l j. YJ\
£ i
tandis que les termes relatifs à l'interdiction d'ordre 1 interviennent avec des coefficients on peut calculer le facteur de forme distordu par la résolution à partir du facteur de forme
d'ordre / 2 . Ici, 6£ = 1,4 et l 2 = 256. théorique.
Une contribution sensible des transitions d'un ordre d'interdiction n impair
supérieur à un entraînerait un ft anormalement grand, une fonction de corrélation possédant Pour C(W) = 1 W Q = 960 KeV
un terme en P. (cos 6), enfin un facteur de forme en (q2 + X j p 2 )n . De telles contributions ±
0,020) W . W' 0 = 962 KeV
ex " °' 05)W
qui apparaissent claire',ient dans les transitions " &" interdites n'ont jamais été observées
Pour C(W) = 1 - (0,33 t 0, 09)W + (0,068 t 0,022) W ' . W Q ' = 960
à propos de Au.
C (W) = 1 - (0,30 t 0, 17)W + (0,110 t 0,065) W 2 . W = 962 KeV

RELEVE DU SPECTRE BETA L'expérience nous a permis de déterminer directement C (W) :

Nous avons enregistré le spectre ]3 de l'Or 198 à l'aide d'un spectromètre 4 ir = 1 - (0,34 t 0,04) W + (0, 1 t 0,02) W2 . W *•' = 962 KeV.
à scintillation. Cet appareil a été éprouvé à l'aide des raies de conversion suivantes :
207 207
Nous retrouvons bien les résultats publiés par HAMILTON et LANGER.
- 499 KeV du Bi en coïncidence avec le de 1064 KeV du Pb ;
207 207
- 991 KeV du Bi en coïncidence avec le tf de 569 KeV du Pb
137m
- 624 KeV du Ba.
L'étude quantitative approfondie de l'appareil a été rendue difficile par la pré-
sence. de fonds Compton importants résultant de la détection par le scintillateur /3 des pho- + DIAGRAMME de FERMI-KURIE
tons émis pendant la désintégration. de 198AU.
La réponse à une raie de conversion de l'ensemble spectromètre et électronique \
associée diffère fortement d'une fonction 6 . Elle résulte des fluctuations statistiques du .1 F \ A / r<'^A/^rk J '
photomultiplicateur et de son scintillateur, de la résolution finie des divers étages de l'élec-
tronique, de la rétrodiffusion des électrons sur la source, enfin de leur absorption par
celle-ci. Ces effets déforment le spectre /3, aussi est-il nécessaire d'en tenir compte.
FREEDMAN [ 14J a déterminé la fonction de réponse R (W, W) pour les scintillateur s
organiques. A partir de ses travaux, nous avons fait choix, pour R(W, W) de la forme ana-
lytique suivante : r N W I
(W - LFpW J
R(W, W) = exp (- ) / (w1 - 1) (0, 036 + 0, 55 V W - 1)
(i-w) (0,04+0,6

De ce fait :

N
exp , W) N(W) N(W) dW.

avec : N(W) = F(Z,W) . (W2 - l) 1 / 2 . W . (W -W)2 . C(W) . dW


54 55

CORRELATION ANGULAIRE DIRECTIONNELLE ft - Y .

La corrélation angulaire directionnelle /3 - V a été étudiée à l'aide d'un sélec-


teur de coïncidences du type lent-rapide, de pouvoir de résolution 2 T = 4 ns, ouvrant la
porte d'un analyseur multicanaux qui enregistre le spectre |3 . Les photomultiplicateurs |3
et tf voient la source sous des angles solides de l'ordre du 1/60 de la sphère ; l'atténuation
de l'anisotropie résultant de la résolution angulaire finie des deux détecteurs est voisine de
3 pour cent. Nous avons tenu compte de la décroissance de la source en utilisant dans nos T ELNesrtcoll. |7j.
calculs le rapport du nombre de coïncidences vraies sur le nombre de gamma enregistrés
et en contrôlant la variation avec le temps du taux de comptage /3 . La durée de vie du
premier niveau excité du Hg (3,16.10" s) entraîne une atténuation de la corrélation T Pelterserr fccoll. (ft)),
angulaire négligeable. Aucune variation de l'anisotropie avec la nature chimique de la source
n'a été signalée. pefFen((6)).
Nos résultats expérimentaux sont groupés dans le tableau ci-dessous :

W A (W) p. cent (W) p. cent


résulta fsexp.((5'|.
1,180 0,18 t 0,90 0, 12 t 0, 60
1,374 0,29 ± 0,93 0,19 ± 0,62 0;03
1,531 1,17 ± 0,75 0,78 ± 0,50
1,750 2,11 t 0,66 1,44 t 0,44
2,060 2,82 1 0,60 1,88 t 0,40
2,371 4,00 t 0,72 2,67 t 0,48
2,681 4, 44 t 0, 63 2,96 t 0,42
NT

CALCUL DU FACTEUR DE CORRECTION DE FORME

La densité de probabilité s'exprime par la formule :

N(W) dW = ) . F (Z,W) p . W . (W - Wr dW .

W est l'énergie maximale du spectre exprimée en unités.

= c =

p et q sont les moments de l'électron et du neutrino en unités mc c .

G = 2,97.10 12 unités atomiques.


Cv = 1 ; CA = - 1, 19 t 0, 04 .

m c = „7,7.10
„ In Q
sec

En fait, l'expérience donne un nombre proportionnel à N(W) dW. Pour utiliser


la formule en valeur absolue, il faut introduire la période t du noyau initial et le rapport
d'embranchement a., de la transition considérée.
56 57

Par ailleurs, nous avons vérifié que ces coefficients ne variaient pas de façon
W.
1 m c x /
1 . (
G \
ô" I • F(Z,W) . C(W) . p . W q* dW discontinue lorsque W s'écarte légèrement de sa valeur réelle :
Log2 ' 2ff 3
sec.
2,85 4 W 2,90 .
La transition conduisant au niveau fondamental est une fois interdite unique.
Nous avons retenu les deux groupes de valeurs suivantes :
Donc

W 2,873 + 0,002 W 2,875 t 0,001


C(W) = - P2 + q 2 )
(11 t 3).10~ 4 (8 t 0, 8).10"4
II est donc possible de calculer z 1 directement : z 2 /12 (1 t D.10' 5 (Ot D.10' 5
*^ A z 2 /12
II
i i ,2 G2 F(Z,W) . p . W . <\ . C(W) d W (3,8 t 0,9).10" 4 (2,8 t 0,8). 10"4
\ „ I '— ) . ( g
z
l log 2 (4,5 t 0,5). 10'5 (3,5 t 0,5).10" 5
c - (3,8 t 1,8).10"4 (0 t 1).10" 5
Pour t = 2,7 jours ; &1 = 25.10"°
" et W' Q = 1 + ~^-
Dans la mesure où l'on peut considérer X, (p) constant (/^O, 66), on peut
= t 2,06.10^4
mettre C(W) sous la forme :

où, dans la notation habituelle, fJ^L = 0,9 x 10 -2 C(W) = a' W

Deux valeurs de W retiennent notre attention :


Montrons que, pour la transition conduisant au premier niveau excité, l'appro-
ximation Bj. n'est pas applicable. En effet, dans cette hypothèse :
J 1. Pour W Q = 2,875 t 0,001 ou E Q = 958,4 KeV a' = 0

C(W) = V2 + Y2 4- -^ (X j p2 + q 2 ) . C(W) = (8t D.10" 4 . [1 - (0,35 t 0,08) W + (0,44 t 0,020) W 2 ]

Sauf pour des valeurs de p faibles, X , dépend peu de p. Ces résultats sont à rapprocher de ceux déjà publiés :
En supposant X , (p) constant :
C(W)~ 1 - (0,33 t 0,09) W + (0,062 t 0,22) W 2 W Q = 960 + 2 KeV
C(W) = K - Ka W + KG •,2
C(W)~ 1 - 0,33 W + 0,075 W 2 Wo = 960 ± 5 KeV
2W
avec a > 0 et
1 + X 2 - WQ = 2, 80 c'est-à-dire E Q = 960 KeV

II a été impossible de rendre compte de façon satisfaisante des résultats expé- a'j et a'2 = 0
rimentaux trouvés ou publiés au moyen d'une fonction de forme : a 1
C(W) ~ 1 + -^i = 1 + (0,58 t 0,39)/W.
1 +X 1
C(W) = K I 1 - aW + . aW2
2 W Ces résultats sont en accord avec ceux d 'HAMILTON et LANGER :
1 +X C(W) ~ 1 + 0,25/W.
avec K> 0, a> 0 et A/ 3 , 4 6 .
2 W_

Nous avons alors donné à C(W) la forme analytique suivante : CALCUL DES ELEMENTS DE MATRICE D'ORDRES 0 et 1 A PARTIR DU FACTEUR DE
FORME C(W)
C(W) « p2 + q 2 ) W W
Nous avons adopté pour C(W) la forme analytique suivante :
Cette représentation aura un sens au regard de la théorie de KOTANI si :
C(W) = p2 + q 2 ) W W
2
aQ > 0 ; 0 ; > 0.
59

2
Les coefficients a , a-, a», a . et z donnés par l'expérience sont liés aux Dans les deux cas, est une fonction stationnaire inférieure à l'unité dans
O 1 & " •»•
éléments de matrice par les relations : tout l'intervalle de variation A

< > *20


~Î8
(2 x + 74)2 - ( 2 x ^ + 7iO | (1)
DETERMINATION DE AA , A y et z A PARTIR DE g. (W)

a (2) Le facteur de correction de forme C(W) nous a permis de calculer les éléments
l+a2 W
o= - T UY

de matrice d'ordre 0 et 1 : u, v, w, x, y. A l'aide de ces valeurs et de la fonction de


a
2 = 4- ( 4 x 2 + 5 u2) (3) corrélation angulaire /3 - directionnelle, nous pouvons restreindre le domaine de variation
de A et ,, en retrouvant, au moyen de la fonction de corrélation la valeur de z trou-
(4) vée à partir du facteur de forme.
T

Les relations d'AHRENS et FEENBERG permettent d'introduire les paramètres


intermédiaires A. et
W
W [çu- W.
= A avec A0. (2 x - u) - - - (2 x + 7 u) (2 x - u)
o
v Y = ( A v - 1) x - u)
2i
]•
1
V
L'élimination de x entre les équations (2) et (3) permet de tirer u, solution 2i 112
d'une équation bicarrée, puis de déterminer x. Les équations (4), (5) et (6) permettent de
calculer w, "f , V et v. Ces solutions dépendent de A. et A H suffit alors de chercher
.. est la valeur de l'anisotropie à l'énergie W., et connue avec une précision
la ou les valeurs de A et A,, qui rendent minimum la fonction ~X- ( A A , A.,).
xi. V »O •"• * p. cent.
•i
,. a
o exp " ao calculé z est donc solution d'une équation du second degré. On élimine les valeurs de
o A(a Q exp). A et A V qui donnent pour z une valeur telle que :

Nous avons donné quinze valeurs différentes à A. et A comprises entre 0, 5 z 2 / 1 2 > 2.10- 5
et 6. ~)L est inférieur à l'unité pour :
valeur incompatible avec les solutions retenues.
A l t 0, 5
L'accord entre la théorie et l'expérience est excellent pour les valeurs sui-
5,5. vantes des divers éléments de matrice :

D'où les solutions


u = t (7 t 1,8). 10'
x = ± (4, 8 t 2, 8). 10 -3 Cas
A
A = y ' ± (2,0 t 3).10'3 consi- A
A A
V
u x y v w z
déré
w = - (2,5 * 3).10"3
v = ± (46 * 1,8). 10 "2 + + t ± * ±
I 1 5,2 + 0,3 8, 55 t 0,10 2 , 6 0 ± 0,18 2,0t 1 45,5 t 1,5 28,5 * 0, 9 1,2 ± 0,1
x 10-3 x ID' 3 x 10~3 x lu' 2 x 10'3 x 10-3
u = t (7 * 1,8).10" 3
x = t (4, 8 * 2, 8). 10" + t t + ± T t
II. 5,5 = 0, 95 y = t (2,0 * 3).10~ 3 II 4, 7 t 0, 3 7 , 6 7 * 0,02 2 , 2 0 ± 0,14 1,75± 1,0 17, Ot 0,5 11,0 t 0, 5 2 , 0 t 0,1
-3
w = ± (11,5 * 0,5).10 x 10'3 x lu"2 x lu' 2 x lu' 2
x 10"3 x 10'3
-2
v = + (17,3 ± 0,5).10
60 61

Le tableau ci-dessous montre l'accord entre la théorie et l'expérience, pour les CORRELATION ANGULAIRE /3 - tf CIRCULAIREMENT POLARISE
résultats de la corrélation angulaire.
La fonction de corrélation N(9) est de la forme :
2 3
W [ S (W) x 100 ] [ A 6 ( W ) x 100] [e<w»^oo] lhéorique N(8) = 1 + tA.A •$*
W
P,
1
(cos 6) + A 9 -JE:*. P9 (cos (9) + t,A, -^ P, (cos 9 )
& VI & o W O
exp exp
est la polarisation circulaire du rayonnement Y :
Cas I Cas II
t = +l pour une polarisation à droite
1,180 0,12 ± 0,60 0,50 0,23
"t = - l pour une polarisation à gauche.
1,374 0,19 t 0,62 0,83 0,52
La connaissance des six éléments de matrice permet de calculer A., et A0 (en
1,750 1,44 * 0,44 1,24 1,04 -l o
prenant l'une et l'autre solution) :
2,060 1,88 t 0,48 1,88 1,67
A1 = + (0,52 ± 0,08) - (0,05 * 0,03) W
2,371 2,67 t 0,48 2,54 2,51
Ag = + 0,0010 ± 0,0006
2,683 2,96 ± 0,42 3,22 4,16
Ces résultats sont à rapprocher de ceux trouvés expérimentalement par
DEUTSCH et LIPNIK [ 15J, d'une part, par STEFFEN, d'autre part [ 6j :

Cas I n = + 0,46 * 0,10 = - 0, 06 ± 0, 12

= + 0, 45 ± 0, 07 .
A
A ' 1 0,95

A
V ' 5,2 t 0,3 4,7 t 0,3
POLARISATION LONGITUDINALE DES ELECTRONS
1 [ 1 W 1 1
R J ' ' ~ R CA + (12,8 t 0,2) x 10" j (4,95 t 0,42) 10"
Divers auteurs ont mesuré la polarisation longitudinale du rayonnement /3 de
V Au [ IGj, [ 17_/. Les résultats font apparaître une polarisation maximale (égale à - — )
' "tf
5 ~ CA t (3,79 t 0,07) x 10"2 t (1,42 t 0,12) 10"2
/ au-dessus de 300 KeV et une polarisation de (0,71 t 0,07) . ( - -^-) à 90 KeV.
Or :
~R J l (
°"X r) =
"R "C^ ± (3,850± 0, OOSjxlO" 1 * (3,45 t 0,00) x 10'1

i 0£ "" ~ f* + (2 t 0, 1) x 10"1 + (1,75 t 0,1) 10'1


c
/ v Ici, C(W) est positif, a _ j et d sont toujours ^ 0. Les deux groupes de solutions proposées
1 C _ 1 X rendent bien compte de la variation avec l'énergie de la polarisation, sans toutefois faire
R y R cv ^ (1,41 * 0,1) 10"1 + ( 1 , 2 0 + 0,08) 10"1
apparaître une dépendance aussi forte avec l'énergie. Ceci peut être dû au fait que la déter-
mination expérimentale de C(W) à basse énergie ( <c 100 KeV) est très imprécise.
i /"B _ i z t (5,44 t 0,45) x 10'2 t (9,07 t 0,45) x 10'2
La condition | a j | < | d | .W restreint l'incertitude sur a ., :
R x R C
J j A
dans le cas I a _ x = - (2,4 t 0,4). 10~4
dans le cas II a_ 1 = (0 ± 1). 10"5 .
62 63

STRUCTURE DU NIVEAU 2+ (412 KeV) DE l98


Hg CONCLUSION

Sachant que le niveau (li 13/2) se remplit par paires à partir de N = 112 Nous n'avons pas obtenu une solution unique, mais deux groupes de valeurs pour
jusqu'à sa saturation N = 126, la structure du niveau fondamental de 198Au est : les six éléments de matrice responsables de la transition /3 (2~ —> 2 ) de l'Or 198. Ces
198
solutions rendent compte, avec une bonne précision, de la corrélation angulaire directionnelle
Au : (2 d 3/2) 3 en protons et (3 p 1/2) 1 . ( i 13/2) 8 en neutrons. /3 - y , de la corrélation angulaire /3 - If circulairement polarisé, de la polarisation longitu-
1 qo dinale des électrons, du facteur de forme du spectre.
Celle du °Hg fondamental est :
Aucun élément ne peut être négligé. La faible valeur de l'anisotropie est due à
198
Hg : (2 d 3/2) 4 en protons et ( 1 i 13/2) 8 en neutrons. des effets de compensation et à la petitesse de l'élément tensoriel Bj. .
J
Le modèle en couches ne permet pas de décrire les états initiaux et finals d'une
La transition (3 conduisant au niveau fondamental de 198Hg se schématise par oc
façon satisfaisante. Le cas de la désintégration /3 de l'Or 198 est analogue à celle de Rb :
la transformation : elle s'accompagne de la création d'une paire de particules dans un niveau classé comme
neutron (3 p 1/2) proton (2 d 3/2) supérieur.
D'autre part, la relation d'AHRENS et FEENBERG donne, avec une bonne appro-
II y a plusieurs façons d'exciter un noyau à partir de son état fondamental. La ximation, le rapport :
plus simple d'entre elles est décrite, dans l'approximation du modèle en couches à parti-
cules indépendantes, par élévation d'une seule particule d'un niveau à un autre. Ces niveaux A
A
sont peuplés de préférence par les réactions de stripping et de pick-up. L'énergie d'excita-
tion est alors de quelques MeV. Dans une excitation sensiblement plus complexe, la configu- Par contre, dans l'évaluation de ,, , l'amplitude du terme potentiel nucléaire :
ration de l'état fondamental reste inchangée, mais des nucléons modifient l'orientation rela-
tive de leurs orbites. L'énergie d'excitation n'est plus que de quelques centaines de KeV. 2R / < ii r > .
aZ )
Enfin, l'excitation du noyau peut être due au mouvement collectif de plusieurs nucléons :
rotations et vibrations. Les énergies mises en jeu vont de quelques centaines de KeV dana évaluée par ARHENS et FEENBERG à - 1,4 et négligée par FOUJITA, est mal connue et
le cas des vibrations à quelques dizaines de KeV dans celui des rotations. peut être la cause d'un écart entre la valeur théorique et la valeur expérimentale trouvée.
Il est à remarquer que le Mercure 198 présente certaines caractéristiques SPECTOR et BLIN-STOYLE [ 19 J ont calculé Ay à propos de la désintégra-
propres au modèle vibrationnel :
tion du Ra E. Ils ont trouvé :
- les spins et parités des trois premiers niveaux sont 0 , 2 , 2 .
2,0 45,3
V
- la valeur de l'énergie d'excitation du premier niveau est de 440 KeV.
E
2 = 2,65. ULLMAN [ 16_7 a trouvé, à propos du même corps, une valeur beaucoup plus
- le rapport -g—
grande 8). Ces valeurs sont à rapprocher de la nôtre : A ^ 5 .
- le moment quadrupolaire électrique est égal à 0,03 barn.
- la durée de vie du premier niveau excité est de 22 ps.
KISSLINGER et SORENSEN ont calculé la probabilité de transition E2 entre
l'état fondamental et l'état excité de 418 KeV considéré comme un état à un phonon. L'accord
entre la théorie et l'expérience est satisfaisant.

B(EJ = 1,355 B(E 2 ) = 1,13


* théor. exp.
Dans ce modèle, la transition /S entre le niveau fondamental de l'Or 198 et le
premier niveau excité du Mercure 198 pourra être schématisé ainsi :
3 3 1
(2 d -y) en protons et (3 p — ) en neutrons
3 2 2
—» (2 d -5-) , (3 s -s-) en protons.
L'opérateur j3 agissant entre deux états de même spin, les six éléments de
mati'ice seront différents de zéro.
65

BIBLIOGRAPHIE

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J.E.T.P. 14., 491 (1962)
A.I. ALIKANOV
J.E.T.P. 12., 411 (1961) INTRODUCTION

R. SPIVAK
De nombreuses expériences faites sur des noyaux déformés ont montré que le
J.E.T.P. 12., 404 (1961)
modèle de Nilsson est particulièrement bien adapté à l'étude des spins et parités des états
R. VAN KLINKEN fondamentaux et excités de ces noyaux, ainsi qu'à celle de leurs probabilités de transition /3
Nucl. Phys. 53, 613 (1964) et *.
170
[18] S.A. MOSZKOWSKI Le Tm présente une forme d'équilibre non sphérique. Ce noyau se désintègre
Phys. Rev. 8£, 474 (1952) pour donner l'Ytterbium ou l'Erbium. Les transitions correspondantes sont toutes du type une
fois interdites fortement défavorisées avec des vies moyennes comparatives supérieures à 9.
[19 ] R.M. SPECTOR, R.J. BLIN-STOYLE
Il nous a paru intéressant d'éprouver la limite d'applicabilité du modèle de
Phys. Lett. 1, 118 (1962)
Nilsson et d'en déduire la structure des divers niveaux intéressés.

Q883Mev, 22%.
LocjFt=9,3.

0,967 M .1.6ns) ?
K=2.
84Kev,
î
Yb170 sfable.
70 100
68 69

DESCRIPTION DE LA STRUCTURE DES NOYAUX INITIAL ET FINAL déduite de considérations empiriques :

Lorsque les noyaux présentent de grandes déformations à l'équilibre, il est = 1 .


Z_ p L— n
possible de décomposer le mouvement des nucléons périphériques suivant un mode intrin-
sèque et un mode collectif. La fonction d'onde de l'état correspondant se met sous la forme : Le spin du niveau fondamental du 170Tm est 1 et sa parité négative. Les noyaux
voisins et la disposition des niveaux de Nilsson suggèrent les deux possibilités :
intr. vibr. rot. 1 « 1
1. 0 n
n
représente le mouvement intrinsèque des nucléons, ty décrit les vibrations 1
2. f) n T
du noyau autour de sa forme d'équilibre, <• représente le mouvement rotationnel collectif P
du noyau dans son ensemble.
La réaction Tm (d,p) Tm fixe le moment angulaire du neutron capturé
Le mouvement intrinsèque des

f
1 et
nucléons peut être calculé dans l'hypothèse 'n° ' H ' i->-
Le dernier neutron correspond dans les deux cas au 63e niveau du diagramme de
d'un champ déformé stationnaire dans le
Nilsson (N = 5 ; fî = -i- ). La décomposition de sa fonction d'onde intrinsèque suivant les
système de référence x', y', z 1 lié à l'axe
vecteurs de base est la suivante, dans les notations de Nilsson :
de symétrie z p du noyau. Chaque nucléon
individuel est soumis à un hamiltonien compo- (axe de
sé de celui de l'oscillateur harmonique à trois
symétrie) V n = ô, - . 63 > = 0,190 550 +>+ 0,084 530 + > - 0,416 510 + >

dimensions corrigé pour les grandes valeurs -M + 0,526 | 551 - > + 0,637 | 531 - > + 0,317 | 511 - > .
de *> et d'un terme de couplage spin-orbite.
Ce mouvement est défini par les quatre nom- Le proton célibataire se trouve dans les niveaux 43 ou 33 selon l'hypothèse
bres quantiques N, nombre total de noeuds; considérée ; la décomposition de sa fonction d'onde intrinsèque suivant les vecteurs de base
(J, moment angulaire inti'insèque ; ) Kj, moment du système est la suivante :
angulaire orbital, A et Y > valeurs propres de
1 . X = | 4 |- , 43 > = 0, 163 | 440 +> - 0, 062 | 420 + > - 0, 279 | 400 + > .
£, , et s , , telles que Cl étant la valeur propre de J , , O = A +
Les fonctions d'onde d'un nucléon ayant une parité définie et tenant compte de - 0, 445 | 441 - > + 0, 833 | 421 - > .
la symétrie par rapport à un plan perpendiculaire à z' sont de la forme :

,
2. 1 =U | , 33 > = 0,486 I 441 + > - 0,794 | 421 +> - 0,230 |
= ( 2 J +1
~D I A ]

16 ïï
M, K + (-) , -K oo
- 0,280 422 - > .
c'est-à-dire :
La fonction d'onde du niveau initial peut être ainsi calculée :
KM
J
J +1
16 oo ,A M,] M, -K 16 ff*
IV^t^^K^-^^-n -XIO/CK^ oo

dans une représentation v , A . avec la relation :


La forme d'équilibre des noyaux A = 170 est définie par la valeur du paramètre
de déformation S = 0,304 (T) = 6 ) . /" 5 7 . J. - O pour = 1.
~ t— p £_ n
Le spin de l'état fondamental d'un noyau impair-impair ( 170Tm) peut être
expliqué en supposant que le proton impair et le neutron impair se déplacent indépendamment ou :
1/2
dans des états de Nilsson. Dans l'hypothèse du couplage fort : J.+l r—
j - K -|0p t n n | fr ï. •
O et n sont les projections sur les axes de symétrie du moment angulaire total corres-
A.
pondant au dernier proton et au dernier neutron. Le choix du signe est fixé par la relation,

dans une représentation v , A .


70 71

Ce qui conduit, à l'aide de la relation :


L'état fondamental de 170Yb est un état 0+ dans l'hypothèse où ce niveau peut être
décrit par un état à 2 particules - ici deux protons - . Sa fonction est la suivante [ 6j :
d 3= i K MI : If Mf K KI ; If Kf
2-1,
oo
° ' • "'
V °P
et du théorème de Wigner-Eckart, à la relation
qui, développée, devient :
G (K, If -» If) = ( I . K K . ; IfKf) '

• TK •
Les excitations de basse énergie des noyaux pairs-pairs déformés ont été ana- /• n

lysés par GALLAGHER [3j, qui suppose que les états correspondants sont des états à deux
en développant le calcul dans une représentation -l , A et en séparant les parties angulaires
particules. Ces particules obéissent à la règle de sélection suivante, dans l'hypothèse d'un
et radiales, on fait apparaître les règles de sélection propres à chaque élément de matrice.
couplage fort : Ces relations sont identiques à celles trouvées par BODGAN [ 1 ] .
+
Y£_. - E E 2 =°
*~ 1 - *-
O = A * A2 .
Elément AJ = Air
AK = A N = Ai= y y
de J f - J. Kf - K . Nf -N.
La configuration en protons des deux particules de Yb est alors : matrice
A
(N = 4 ; n3 = 1 = 1 ' -T n
i = 1/2)

et (N = 4 ; ng = 1 A
= 1 = + | O j = 3/2) A 0 -1 0 <1 - i <A£<I k = A. + Af . E. = t E f .

k=Ai-Af±l.Ei=-Ir±l/2
La fonction d'onde de l'état excité à deux particules est la suivante :
2 q = A. + A f + l . E. = E f = t 1/2
16ff ., A

/,r 0 -1 0 .1 - 1 éA 4 l K ~ A . -Ap+J-. ^-^ ~ ~ L*»i ~ "•" "77"


1 1 1 1 ^

i f ' ^-f ^-i ~2~ '

PROBABILITE DE TRANSITION ET REGLES DE SELECTION

Les probabilités de transition pour des interactions vectorielle et axiale vecto-


rielle sont données par la formule :
A (nO
0,1

0 -» 0 )
-1 0,1 41 Al|<1 k=A.-A

k = A . + A.
f Ef-Et

V" = ~ E •
2
f± i A ' A £S *. | t A*. W *.*.!_( i/ II 1 _L i_

0,1 0 "•A,-*» E f - I.
et
C V (K, I f - I f ) = <0 f ; J f K v
A (nO 0 -» 0 )
-1 0,1 |Afc 41

•>• i + f t f --^
L'opérateur tensoriel est exprimé dans un système de coordonnées fixe dans
l'espace. Il faut le transformer dans un système de coordonnées lié au noyau. <• «<*l«-i kt2=Af-Ai L f =L i

m
72 73

2 - Etat initial : 5 , -s- , 63 -


(4
Etat final 4 . -3- , 33

/ crxr 0,1 -1 0,1 k =Ai-Af*l. X! = H .= + T*


^1 1 MM *W \ ^L J-

F^^^^^ |550 + > 530 + > (510 + > 551 - > | 531 - > 511 ->
(nO 0-4-0) q = A , + A . + l. ly~
=Y" = - 1/2
f i —it~i
( 441 + > / a , /r /«./r - - - -
n(
Bi. 0, 1, 2 -1 0, 1,2 «1 k = A,i - A.lf+ 1 j_i = -*• 1
/ f =*—
| 421 + > - /«•/' /«./' - - -
(nO 0-»- 0) q = A +A£+ 2- = 2_ . " 1 ~2
(nO 0 —». 1) | 442 - > - - - /a , /r /«./r
(nO 1 -» 0 )
1 422 - > - - - - /«.A /«,/r
k = Kf - K. q = - Kf - K.

g * /or. r et ^. ) sont exclus par suite d'une interdiction A J ou AK .

Nous avons appliqué ces règles de sélection aux deux schémas de désintégra-
/or x r et (/B-) sont exclus par suite d'une interdiction A < £ , k ou q .
tion envisagée.

Les éléments de matrice d'ordre 3 sont exclus par suite d'une interdiction A N.
I - Etat initial : |15, 4"
£1
> 63 > - Etat final II 4 , ~
it
, 43 >
Pour chaque élément de matrice, AL.AGA [ 8j a montré qu'il était possible
de déterminer le rapport des intensités de deux transitions issues du niveau initial J. K.
^
ï
^< | 550 + > | 530 + > 510 + > 551 - > 531 - > 511 - > conduisant aux deux états finals J, et Jff de la même bande K~.
Si la condition suivante est respectée
440 + >
"V </Vi - - - -
K < K. + Kf ou si K. ou K. = 0,

le rapport pour l'opérateur d'ordre K est :


420 + > -
</V! </Vi - - -
G (K ; J. Jf ) (Jt K Kj ; Jf Kf )
400 + > - - </%,>! - - -
G (K ; J, (J. K K- ; Jic K-cl

441 - > - - - - - - 1 rjn


La transition conduisant au niveau fondamental de Yb n'est caractérisée
|421 - > - - - - - - que par des éléments d'ordre K = 1. En négligeant pour la transition conduisant au premier
170
niveau excité de ' . Y b la contribution de l'élément de matrice / B..
. . dans la vie moyenne
comparative :

_ , /o*. r et ( J/B.-.)
X sont exclus par suite d'une interdiction A J ou A K . (f V ( 1 1 1 ; 00
o 3 o = 2
(f (111 ; 20
fa. , /r , /o"x r sont exclus par suite d'une interdiction A £ , k ou q .

Les éléments de matrice d'ordre 3 sont exclus par suite d'une interdiction A N. L'expérience donne :
log (ft)r _ 2 + =9,3

log (ft) - _ + =8,9


75
74

résultats sont en bon accord avec ceux publiés par DULANEY, BRADEN, PATRONIS et WYLY
--* 2+ /"18/. Nos résultats tiennent compte, comme précédemment, de la période de désintégration
le rapport : = 1,93 du fvO Tm et de la résolution angulaire finie des détecteurs. Les courbes ci-contre contiennent
nos propres mesures et les résultats précédemment publiés.
La valeur expérimentale du rapport des vies moyennes comparatives est voisine
2. Le niveau intermédiaire n'émet pas instantanément le photon. Pendant la durée de sa
de celle prédite par la théorie. Donc, l'élément de matrice d'ordre 2 est faible et pourra
VD3, il subit les influences extranucléaires de son cortège électronique et du réseau cristallin
même être négligé en première approximation.
où se trouve le noyau. Ces perturbations extérieures, orientées statistiquement, diminuent
l'anisotropie du niveau intermédiaire et atténuent donc la corrélation angulaire. Toutefois,
elles ne modifient pas la forme analytique de la corrélation, qu'on écrit sous la forme :
EN RESUME :
W (6, t) = 1 + 6 . G2 (t) . P2 (cos 9) .
L'application du modèle de Nilsson à la détermination de la structure des états
initiaux et finals laisse prévoir que l'élément u = C. / i ( o x r ) est fortement défavorisé. La densité de probabilité de détecter un événement après une durée de vie t
J
Le modèle rotationnel nous amène à conclure que l'élément z = C. /f B.., nul du niveau intermédiaire s'écrit :
* W * f* **

pour la transition conduisant au niveau fondamental de 170Yb, est faible pour celle conduisant N (B, t) d O dt = W (0, t ) . 2 IT sin 6 d 0 . e" Xt . X . dt
à son premier niveau excité.

RESULTATS EXPERIMENTAUX
CORRELATION ANGULAIRE „. 170
Facteur de forme du spectre : Tm .
BETA-GAMMA.
Le facteur de forme du 17°Tm a été étudié par LANGER et SPEJEWSKI [ 9j . 0,15 2
à l'aide d'un spectromètre 4 TT j3 à semi-conducteurs. Ces auteurs linéarisent le diagramme N^=1*AVW)cos^e .
de Fermi-Kurie à l'aide de la fonction :

C(W) = 1 + 1, 11 W - 0, 85/W - 0,24 W 2

Nous avons retrouvé la forme non statistique du spectre /3 . Récemment,


GREVERIE [lOja retrouvé, à l'aide d'un spectromètre magnétique, un facteur de forme 0,10
en bon accord avec celui de LANGER.
Pour rendre les coefficients de C(W) compatibles avec la théorie de KOTANI,
nous avons redéterminé les coefficients de C(W) et renormalisé le spectre en tenant compte Résultats précédemment publiés.-
de la période et du rapport d'embranchement :

C(W) = 4, 61.10"6 r1 - 0,125 W + 0,010 W 2 - 0, 655/W ]. Résultats expérimentaux :


. Q05
Ce résultat est à rapprocher de la dernière valeur publiée depuis par
SPEJEWSKI

C(W) - 0,07 W - 0, 68/W . W0=2,728

Corrélation angulaire Bêta-Gamma : 25 W


1. La correction angulaire j3 - 2T entre l'électron d'énergie maximale 883 KeV et le
photon de 84 KeV a été étudiée, et sa variation avec l'énergie, déterminée ^"11 bis7- Nos
76 77

Le coefficient d'atténuation G 2 (t) est inférieur à l'unité et d'autant plus petit


que la durée t qui sépare l'émission de l'électron de celle du photon est plus grande, du
moins pour une perturbation aléatoire. Or, la vie moyenne du premier niveau excité de MESURE DE LA VIE MOYENNE DU N I V E A U 84Kev
l'Ytterbium 170 est de 2,3rnanosecondes. Elle est assez longue pour que l'atténuation se
manifeste et pour qu'on puisse l'étudier en fonction du temps [ 12J. DE Y b170
Expérimentalement, on mesure la répartition statistique des intervalles de
= 55?
temps séparant l'émission de la particule bêta de celle du photon pour différents angles
entre deux trajectoires. courbes normalisées
Pour un angle 9 annulant le deuxième polynôme de Legendre, angle voisin de entre elles
55°, cette répartition obéit à une loi exponentielle dont l'exposant est déterminé par la vie
moyenne du niveau 84 KeV de l'Ytterbium 170 [ 16j.
: courbeCP centrée
Les résultats expérimentaux sont présentés sur la figure 2. La courbe de
• sur \-, 0.
résolution intrinsèque ou Courbe Prompte - 2 t = 3,5 ns - a été déterminée à partir d'une
source de 22 Na dans les mêmes conditions de fonctionnement de l'appareil. La deuxième
courbe représente la courbe de décroissance de l'état excité de 170Yb. La mesure est en
bon accord avec celle précédemment publiée par FOSSAN et HERSKIN [ 11J.

3. Sur la courbe 3 sont représentées les décroissances apparentes du môme niveau


lorsque l'angle entre la direction d'émission de l'électron et celle du photon est respective- (MoOns) ( N a 2 2 T
ment 0 et 90°. La comparaison des deux courbes met en évidence la corrélation angulaire i
favorisant 90° pour les temps courts et la disparition de cette corrélation angulaire lorsque tns
le rayon gamma est émis tardivement. 0 1 2 3 4 5 6 7 8 91 0 15
L'émission d'un électron bêta par l'atome radioactif est un phénomène court
comparé à la durée de révolution des électrons sur leurs orbites. L'atome ionisé retombe
à son niveau fondamental en un temps qui dépend de la nature chimique, électrique, cristal- N
line de la source.
Si la source radioactive est le métal lui-même, l'atome se désexcite en un - Tm170
temps très court, inférieur à 10~ 12 seconde. Généralement, les sources sont polycristal-
lines - cas du TmCl3 - c'est-à-dire constituées de micro-cristaux orientés statistiquement, \Tm170
dont la résistance électrique est beaucoup plus élevée que celle du métal. Le temps de
désexcitation est alors beaucoup plus grand : de l'ordre de 10"- 8 seconde. 10-
Tant que le noyau final (Yb 170 ) est entouré d'un cortège électronique qui crée
un champ magnétique intense au centre du noyau, son spin nucléaire I est soumis fortement
à l'action du spin atomique J et tend à s'aligner. Ce couplage de structure hyperfine, modi-
fiant la population de sous-couches magnétiques du niveau intermédiaire, détruit l'anisotropie C.R \.
ft - y . Cet alignement n'est pas instantané ; la fonction d'atténuation G 2 (t) peut, en première (Na ''22)
approximation, être représentée par une fonction analogue à celle introduite par ABRAGAM
et POUND [ 14j, DILLENBURG et MARIS /" 15J pour décrire l'influence des champs extra- Variation en fonction du f emps
nucléaires dans les liquides. du taux de coincidences
Connaissant la courbe de résolution de l'appareillage, la vie moyenne du niveau 0 cdg. (0,32ns) à 0 et 90 degr es .
intermédiaire et la forme de la fonction d'atténuation, il est possible de déterminer la valeur
de la fonction de corrélation non perturbée. Il apparaît que les valeurs £ (W) reportées
courbe 1 devraient être multipliées par le facteur compris entre 1,08 et 1,10, indépendant
l
de l'énergie. Q . 2 . i . 6 . 6 . 10 ns
10
0 10 20 30 cnx
78 79

Détermination des éléments de matrice

Nous nous sommes proposés de déterminer x, u, y et z à partir des données


expérimentales suivantes :
E.W.C(W) fl R
Rg + e . W = -^— = - (0,65+ 0,08) 10"° - (0,33 + 0,03) x 10"° . W .
X, • P'

et

C(W) = ( 4 , 6 l t 0,20) 10"6 [ 1 -(0,125 ±0,01) W + (0,010 10,003) W2 -(0,655 t 0, 015)/W ] . -£(w) p. cent*.
La recherche des solutions a été grandement facilitée par l'emploi d'un calcu- .
lateur I.B.M. 1620 de l'Ecole Normale Supérieure. 15
Le calcul a été effectué en introduisant la variable intermédiaire A :
T m. 170
y = A ^x

et en faisant varier A par bond de 0,1 entre les valeurs extrêmes :


0, 6 < A < 6 *"-i3--«>-*0
10 3 V-H-51-''
Nous avons trouvé un premier groupe de solutions —

u = t 0, 11.10"3
x = t 0,3. 10"3
z = t 0, 152. 10"3
A =

Ces résultats concordent avec les précisions tirées de l'étude de la structure


des noyaux initiaux et finals, puisque :
I
u < z < x et y ,

et concordent avec la mesure de la polarisation longitudinale des électrons £ 19J :

PL ( - -Ï-) = 0,98 t 0,03 . 1,5 2.5 3\A/.


En effet, la condition PT3-1 ( - -7-)
C
< 1 entraîne x2 > u2 .
Guidé par les considérations théoriques exposées en début de chapitre, nous
avons cherché les solutions relatives à u = 0 . Nous avons trouvé ainsi un deuxième groupe
de solutions :
u = 0
x = t 0,42.10" 3
z = t 0, 11.10"3
A= 1,08

- Courbe 1 -
80 81

Calcul des éléments de matrices théoriques


' Op')..
Nous avons tracé, lors de notre étude de la structure des noyaux initiaux et
finals, les grandes lignes du calcul des éléments de matrices dans l'hypothèse d'une repré- Si nous ne pouvons comparer les éléments B.. d'une part, fi a et /r d'autre
sentation de ces niveaux par des états à un nucléon. Ce calcul nous a déjà conduit aux part, puisqu'ils supposent des configurations différentes de l'état final, nous pouvons compa-
règles de sélection. Nous allons le développer afin de déterminer les éléments de matrices rer fr et f i a .
fict.fr et
r = 12,6 R = 2,02 10 -2
1/2 / 3 (2 J.+ l/2
g La valeur de A V calculée est :

AV = 0,93
Jf K f > . < £ . 1A. - k
assez voisine de la valeur trouvée expérimentalement A V = 1,1 et de celle prédite par
A.,A f ,I.,I f AHRENS et FEENBERG ~ 1 .

t l K . q | J f -Kf> G/f - A f
i , 1

»-I ,o
Les coefficients a/j . sont les valeurs propres rencontrées lors de la décom-
CONCLUSIONS

L'étude expérimentale a permis de confirmer la forme non statistique du


spectre bêta du Thulium et de préciser, surtout à basse énergie, la dépendance de la fonc-
position du système à un nucléon suivant les vecteurs propres. tion de corrélation angulaire avec W. D'autre part, nous avons mis en évidence la variation
Les coefficients a sont tels que : de l'anisotropie avec le temps mis par le niveau intermédiaire pour se désexciter, et évalué
le facteur d'atténuation qui en résultait.
Nos résultats expérimentaux nous ont permis de trouver deux groupes de solu-
"a.A = 1
tions valables qui correspondent à des valeurs A en accord avec la théorie d'AHRENS et
I, A FEENBERG et avec les calculs théoriques dans l'hypothèse du modèle des noyaux déformés.
Les éléments de matrice radiale < Nf J r N.^ . > ont été calculés par Certains auteurs /" 22j proposent de faire intervenir, dans le calcul des pro-
babilités de transition 0, des termes d'interférence entre la bande fondamentale et des
MORSE et FESBACH [2QJ.
Pour le calcul de certains coefficients de Clebsch-Gordan tels que < X,., 1 A., - bandes vibrationnelles j8 et V . Les fonctions d'onde des états initiaux et finals seraient alors
k | fif A f > pour lesquels £. = 5 et -t. = 4, nous avons utilisé l'approximation classique la superposition des fonctions d'onde correspondant à ces diverses bandes. La présence de
de ces coefficients comme le suggère EDMONDS [2lJ. tels termes supprimerait la condition / c r x r = 0, mais les bandes j3 et tf se situant à des
1 70
Tous calculs faits on trouve : énergies bien supérieures à celle du premier niveau excité de Yb, la contribution de cet
élément serait négligeable.
• v 1/2
1 x 0,028
M W,

x 0,1195

x 0, 063 .

Les éléments de matrice calculés ne tiennent pas compte de l'intégrale de


recouvrement des fonctions d'onde du proton de l'état initial et du proton de l'état final
n'intervenant pas dans la désintégration :
83

CHAPITRE VI

CONCLUSIONS

Ce travail avait pour but l'étude expérimentale de la désintégration j3 de


certains noyaux. A cette fin, nous avons réalisé un dispositif permettant l'enregistrement
de la fonction de corrélation j3 - V directionnelle et un spectromètre 4 ïï Bêta. Nous avons
indiqué que la médiocre résolution en énergie des détecteurs à scintillation limitait quelque
peu les qualités de cet appareil. Nous avons, depuis, entrepris la réalisation d'un spectro-
mètre à semi-conducteurs refroidis, dont la résolution approche celle des meilleurs spectro-
mètres magnétiques. Les erreurs dues à la rétrodiffusion des électrons sont, en principe,
éliminées. ,

A l'aide de ces divers appareils, nous avons étudié les trois cascades ft- If
86 198 170
du Rb, Au, Tm. Ce travail nous a permis de préciser la variation de l'anisotropie
flfi
avec l'énergie et de confirmer la forme statistique du spectre du Rb. Plusieurs mesures
contemporaines de celles entreprises sur l'Or 198 sont en accord avec nos résultats. Nous
170
avons mis en évidence la variation de l'anisotropie )3 - tf du Tm avec la durée de vie
du niveau intermédiaire et précisé la variation à basse énergie de 5 (W) avec l'énergie de
170
l'électron. La forme analytique du facteur de forme C(W) du Tm est en accord avec les
résultats de SPEJEWSKI et avec la théorie de la désintégration j3 .
Ces résultats expérimentaux nous ont permis, dans tous les cas, de calculer
les _j.£inents des matrices nucléaires jusqu'à présent inconnus. Ces valeurs rendent compte
par ailleurs d'autres résultats expérimentaux publiés, tels que la corrélation angulaire 0 - y
circulairement polarisé. Les relations semi-théoriques d'AHRENS et FEENBERG prévoient
des rapports d'éléments de matrices en bon accord avec celles trouvées expérimentalement.
Nous avons, enfin, tenté de préciser, pour chaque transition, la structure du
premier niveau excité du noyau final, en décrivant celui-ci à l'aide des divers modèles. Ils
nous ont permis soit d'évaluer, soit de calculer les éléments de matrices responsables de
chaque transition.
8R
De ce point de vue, nous pouvons conclure que la structure du Sr se tra-
duit par un couplage paire de trous-paire de quasi-particules entre les niveaux (p 3/2) ou
1QQ j,
(f 5/2) et (h 11/2). Celle du Hg correspond à un couplage analogue entre niveaux (2 d 3/2)
et ( 3 s 1/2). Une description satisfaisante de ce type d'excitation a été donnée par KISSLINGER
et SORENSEN dans le formalisme des forces d'appariement et des forces quadrupolaires.
170
Le Tm est bien décrit par le modèle de NILSSON. Pour cette valeur du
paramètre de déformation, il apparaît une dégénérescence des niveaux | 4, ^ , 43 > et
84
85

I 4, .5- , 33 > qui, seule, permet d'expliquer la présence des quatre éléments de matrices
d'ordre 1 et 2 de la transition )3 .
Les mesures relatives à la désintégration 0 sont longues et difficiles. La
variation de l'anisotropie réduite £' avec l'énergie es't souvent imprécise, puisque toujours
faible et masquée par la statistique. Le facteur de forme dépend de trois paramètres, l'inter-
prétation analytique de sa dépendance en énergie n'est souvent pas unique. Cependant, tous
ces résultats nous permettent de délimiter les intervalles de variation des divers éléments de
matrices et, ainsi, de préciser la structure de l'état final.
Avec l'étude des transitions électromagnétiques, la désintégration bêta des
nucléons nous apparaît comme un outil précieux pour l'étude des premiers niveaux d'excita-
tion ôes noyaux et la vérification des modèles nucléaires.

Manuscrit reçu le 15 octobre 1968

Appareillage expérimental pour la mesure des corrélations 5-7


86 87

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