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Commerce

15 Avril 2020
international

Mme Aicha ouazzani FB06COI03

ECONOMIE INTERNATIONALE
ET COMMERCE MONDIAL
CHAPITRE III : LE SYSTEME MONETAIRE ET FINANCIER
INTERNATIONAL

(Semestre 6)

PROFESSEUR : Aicha OUAZZANI CHAHDI (PES)

SUPPORT DE COURS
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CHAPITRE III : Le système monétaire et financier


international

Le Système Monétaire international (SMI) est apparu avec les transactions


commerciales et financières entre nations. En effet, dans la mesure où il y’a économie
mondiale et interdépendance entre nations, une coopération monétaire internationale
est nécessaire. De plus, comme le commerce international se caractérise par la
multiplicité des monnaies, l’utilisation de la monnaie-étalon a toujours été la règle. En
général, la monnaie-étalon remplit à l’échelle internationale toutes les fonctions d’une
monnaie (toutefois, une monnaie peut être internationale sans qu’elle soit monnaie-
étalon (Yen…) : Monnaie d’échange, monnaie de réserve et monnaie de compte.

Le Système Monétaire International (SMI) est donc un ensemble de


règles et de pratiques respectées par toutes les nations, ceci afin de
réaliser la stabilité des paiements. Il implique la liberté des paiements, la
permanence des paiements et la coopération internationale.

L’évolution du SMI se caractérise par la succession de trois types


de système monétaire correspondant à trois types d’étalon :

-Le système d’étalon-or : l’étalon est l’or (1880-1914)

-Le système de Bretton-Woods : l’étalon est le dollar (1945-1973)

-Le système actuel : l’étalon est le Droit de Tirage Spécial (DTS) et le


dollar (1973 à nos jours).

Il est à remarquer que les règles régissant le SMI ne s’imposent


pas de façon égalitaire à toutes les nations. On ne peut comprendre les
structures et le fonctionnement du SMI qu’en considérant les rapports
de force existants ou en train de se faire entre Etats.

Section I : Le système d’étalon-or (1880-1914)

Nous étudierons successivement le contexte théorique de ce


système et son fonctionnement effectif.

1. Le contexte théorique du système d’étalon-or

1.1. Le rôle de l’or dans l’étalon-or

C’est en 1821 que les conditions de fonctionnement de ce système apparurent


lorsque la Banque Centrale d’ Angleterre décide d’accepter la conversion en or des
billets émis par elle. Vers 1850, la France, l’Italie et la Suisse utilisent cette conversion
et c’est en 1880 qu’un tel fonctionnement fut généralisé à toute l’Europe et aux pays
qui en dépendent. Ce système a pris fin avec la première guerre mondiale.
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La nécessité de la convertibilité en or des monnaies émises par les Banques


Centrales s’expliquait par la multiplication des billets non couverts qui pouvaient
engendrer une inflation galopante. Ce métal précieux jouait le rôle d’une monnaie à la
fois nationale et internationale. Chaque pays devait définir son unité monétaire par un
certain poids d’or et tout lingot d’or présenté à l’Institut d’Emission était
immédiatement converti en pièces d’or. Ces dernières circulaient à côté des billets
émis par les Banques Centrales. La frappe des monnaies était donc complètement
libre à condition de respecter le poids d’or caractérisant chaque devise.

Comme monnaie internationale, l’or avait plusieurs fonctions :

-Monnaie de réserve (monnaie de réserves officielles ou d’encaisses


détenues par les Banques Centrales à côté des autres devises).

-Moyen de règlement des transactions internationales (moyen de paiement).

-Etalon des valeurs (comparaison des valeurs des différentes monnaies


nationales qui, elles-mêmes sont définies en or).

Il en résulte que le système d’étalon-or basé sur la convertibilité


des monnaies or permettait la liberté complète des paiements.

1.2. Les points d’or

Pour exposer le schéma illustrant les points d’entrée et de sortie de l’or dans le
pays considéré, nous devons expliquer ce que signifie le taux de change « au pair » :

Définition : Le taux de change est au pair lorsque le prix de la devise


appréciée en monnaie nationale correspond exactement au rapport
entre les quantités d’or qui définissent les deux unités monétaires.

Exemple : Si le poids en or de la livre sterling est égal à 7,322 g et si celui du franc


équivaut à 0,2903 g, le prix de la livre sterling exprimé en franc sera égal à :

7,322g / 0,2903 = 25,22g

Ainsi, dans le système d’étalon-or, puisque les monnaies sont définies à partir
de leur poids d’or, les taux de change effectifs ne peuvent s’écarter du pair que dans
des limites étroites. Il y’a donc un mécanisme théorique qui réalise le rééquilibre
chaque fois que le taux de change s’écarte considérablement du pair de change.

2. Rôle du système d’étalon-or dans la réalité

Dans la réalité, le système d’étalon-or s’éloigne de ce qu’il est en théorie.


D’abord, le système profite plus aux pays développés de l’époque notamment il
répond aux intérêts de la Grande Bretagne. De plus, l’or est loin de jouer le rôle qui
lui est assigné comme monnaie nationale, devise internationale et moyen de
liberté des paiements et de stabilité du commerce international.
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2.1. La domination du système d’étalon-or par les intérêts des pays développés

Durant la deuxième moitié du XIXème siècle et jusqu’à la première guerre


mondiale, la Grande Bretagne fut la première puissance économique du monde.
Mais pour garantir la liberté des paiements de ses échanges internes et externes,
le moyen de règlement couramment employé durant la deuxième moitié du XIXème
siècle n’était pas l’or, mais la lettre de change libellée en livre sterling

L’étalon-or devenait au cours du XIXème siècle l’étalon sterling, car la


structure financière britannique était unique mondialement et les banques
anglaises disposèrent d’un réseau d’agences et de renseignements internationaux
qui poussa les créanciers français, allemands et américains de libeller en livres
sterling leurs lettres de change sur l’étranger et de les envoyer directement aux
banques britanniques ou de les faire garantir dans les banques d’acceptation au
profit de la Grande Bretagne. Aucun pays ne pouvait concurrencer à l’époque le
financement à court terme du commerce mondial de la Grande Bretagne qui a fait
du Royaume-Uni jusqu’en 1914 le banquier du monde et le « clearing » des
créances et des dettes internationales sachant que le marché de l’or à Londres
distribuait la plus grande partie de la production mondiale de ce métal et que
Londres centralisait aussi les grands marchés des matières premières.

A cela, il faut ajouter que toutes les autres Banques Centrales


ainsi que le secteur privé disposaient de grandes réserves de la livre qui
fut la devise clef dans les réserves et les liquidités internationales.

On pouvait Toutefois remarquer que les autres nations qui ont vite connu
le développement industriel comme la France et l’Allemagne, en disposant de
balances extérieures excédentaires pouvaient aider les pays moins avancés.

2.2. La non prédominance de l’or dans les faits

Selon Robert TRIFFIN, il est peu approprié « d’appliquer le vocable d’étalon-or


à l’ensemble de la période, si l’on tient compte du fait que l’argent métal domine
largement au cours des premières décennies, tandis-que les billets et les dépôts
bancaires l’emportaient au cours des dernières. En effet, dans la deuxième moitié du
XIXème siècle, 83% de la masse monétaire étaient constitués par la monnaie de crédit.
De plus, à la veille de la première guerre mondiale, la monnaie fiduciaire et scripturale
constituait presque les 3/10 de la masse monétaire et l’or détrôné finit par ne
représenter que le 1/3 environ de cette dernière.

A l’échelle internationale, la pratique a fait de la livre sterling, monnaie de la


super puissance de l’époque le moyen de paiement international concurrençant l’or.

D’un tel constat résulte que l’or est loin de remplir ses véritables
fonctions et que le XIXème siècle a vu beaucoup plus le développement d’un
système monétaire basé sur le crédit, les monnaies d’or et d’argent ainsi que
d’un système d’étalon-or pour le change plutôt que d’un système d’étalon-or.
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Section II : Le système de Bretton Woods ou système d’étalon-or pour le


change : Le G.E.S. (Gold Exchange Standard)

Après la première guerre mondiale apparait à l’échelle mondiale un nouveau


leader après l’essoufflement du Royaume- Uni : Les Etats-Unis. La période 1918-1940
est caractérisée par une grande concurrence entre le dollar américain qui, malgré son
ascension, n’est pas encore monnaie dominante. De plus, c’est une période de
désordres économiques avec des politiques protectionnistes, des dévaluations de
combat, des inflations galopantes et des nationalismes étroits. L’or connait une
répartition inégalitaire entre les pays et un épuisement de ses stocks au niveau des
Banques Centrales. Le système d’étalon-or est dès lors contesté.

En 1922, la conférence de Gênes préconise un nouveau système


proche du système de Bretton Woods basé sur des réserves en or et des
monnaies convertibles et des monnaies appuyées sur l’or. En réalité,
durant cette période, les pays ne pouvaient redonner au métal jaune son
rôle monétaire. La convertibilité de ce dernier a été suspendue.

La décennie 1930-1940 est caractérisée par des désordres et des guerres


économiques, ce qui poussa les réformateurs du système monétaire à réfléchir à
un nouveau système pour rétablir l’équilibre mondial des économies.

Ainsi après la deuxième guerre mondiale et la victoire des Etats-Unis, la


conférence de Bretton Woods édifia en juillet 1944 le système d’étalon-or pour
le change ou G.E.S. Quels sont les principes théoriques de ce système, ses
automatismes et les raisons explicatives de sa décadence ?

1. Les principes théoriques et les implications du G.E.S.

1.1. La place de l’or dans le système de Bretton Woods

En théorie, l’or continuait à jouer un rôle important dans les relations


internationales comme moyen de paiement officiel de dernier ressort. Chaque Etat
membre du FMI s’engage à définir la valeur de sa monnaie en un certain poids d’or et
les Banques Centrales s’engagent à garder le métal précieux dans leurs réserves.

De plus, le FMI demande à ce que chaque Etat membre lui verse 1/4 de sa
quote-part en or. Toutefois, le pair (ou la parité) de chacun d’eux peut être exprimé
aussi en dollar des Etats-Unis. Seules les Banques Centrales ont la facilité de se
référer soit au dollar comme monnaie d’intervention et monnaie étalon soit à l’or
comme monnaie de compte et monnaie d’intervention sur les marchés des
changes. Mais, les détenteurs privés de devises (entreprises et particuliers) ne
peuvent plus convertir leurs monnaies en or auprès des banques Centrales
comme c’était le cas sous l’étalon-or. Ils ont seulement la possibilité de convertir
les monnaies les unes dans les autres au niveau du marché des changes.
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Ainsi, sous le système de G.E.S., les monnaies nationales peuvent


jouer le rôle de réserve de valeur auprès des autorités monétaires. Mais, la
valeur des moyens de paiement fiduciaires et scripturaux ne se mesure plus
que par le pouvoir d’achat, lui-même déterminé par le mouvement des prix.

1.2. La fixité des taux de change

Afin d’assurer la sécurité des échanges internationaux et d’éviter les


dévaluations compétitives inspirées dans un esprit de rivalité, les accords de Bretton
woods ont pour principal objectif la fixité des taux de change ou des parités des
monnaies. Chaque pays doit déclarer au FMI la valeur de sa monnaie soit par rapport
à l’or soit par rapport au dollar, d’où le rejet des taux de change multiples (à
l’exception d’une autorisation du fonds) et des parités flottantes dont l’équilibre
des cours des devises était fonction des offres et des demandes sur le marché des
changes sans aucune intervention de la part des Banques Centrales.

Mais, malgré cet objectif de la fixité des taux de change, de faibles variations
sont autorisées, c'est-à-dire que chaque devise avait la possibilité de fluctuer de 2%
entre sa valeur minimum appelée « plancher » et sa valeur maximum appelée
« plafond » ou de s’écarter de la parité de 1% au dessus et au dessous du
taux de change. Cependant, dans le cas où un cours tend à trop s’écarter
de la parité, les autorités monétaires préconisent une intervention en dollar.

1.3. Le G.E.S. et l’ajustement des balances des paiements

Afin de garantir la permanence des paiements et d’éviter que les pays se retrouvent
dans l’incapacité d’assurer leurs paiements face aux déficits prolongés des balances
extérieures, le FMI a recommandé plusieurs objectifs liés à ses statuts :

-Une certaine orthodoxie des politiques économiques internes afin de


lutter contre toute inflation qui peut mener à une dépréciation monétaire
et donc affecter les parités des monnaies.

-Une aide financière du Fonds aux pays membres en difficulté.

-Une politique de dévaluation considérée par le FMI comme étant le moyen


ultime d’ajustement des balances de paiement. C’est une dévaluation
concertée. Si une telle dévaluation est inférieure à 10%, le pays membre du
FMI doit prévenir ce dernier. Mais, si elle est supérieure à 10% par rapport à
la parité, le pays considéré doit obtenir l’autorisation préalable du fonds.

-Une politique de contrôle des changes contre les mouvements capitaux spéculatifs.

2. Le G.E.S. dans les faits

Dans la réalité, le G.E.S. présente les caractéristiques suivantes : l’émergence


du dollar comme monnaie mondiale, l’inflation avec les politiques de plein emploi et
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la naissance d’un mécanisme multiplicateur de crédit sur le plan


international grâce à l’avènement du marché des euro-dollars.

2.1. Le dollar comme monnaie mondiale

Depuis la seconde guerre mondiale, l’économie américaine est devenue


puissante et le billet vert est devenu le dollar-étalon utilisé non seulement
comme monnaie de réserve, mais aussi comme moyen de financement
international. Certes, les Etats-Unis ont joué après 1945 le rôle de super
Banque Centrale du monde émettant la plus grande partie des liquidités
internationales détenues par les instituts d’émission de la plupart des pays du
monde. Ainsi, si en 1945 le montant des dollars détenus par ces derniers ne
représentait même pas 1 milliard de dollar sur un ensemble de réserve
officielles de 46 milliards, en 1970, ce montant s’élève à 4 milliards environ et le
secteur privé détient à lui seul un montant de 21,8 milliards de dollars.

Durant toute cette période, il était plus commode pour les pays européens
d’effectuer leurs paiements en dollar, monnaie de référence pour définir la parité
officielle des monnaies. Les Banques Centrales intervenaient pour empêcher les cours
de devises de fluctuer au-delà de la marge de 1% de part et d’autre de la parité.

Il est à remarquer que la domination du dollar s’explique aussi par le rôle


de cette monnaie dans les règlements des échanges internationaux non seulement
entre les pays capitalistes, mais aussi entre ces pays et le monde socialiste.

La domination du dollar présente un grand intérêt pour les Etats-Unis


qui pouvaient financer leurs déficits des paiements en payant dans leur propre
monnaie. C’est le fameux « droit de seigneuriage international ».

Toutefois, cet excès de dollar en circulation dans le monde détenu tant


par les Banques Centrales que par le secteur privé est responsable en partie
de l’inflation des années 1960. De plus, il est à considérer que le système de
G.E.S. reste économiquement injuste et profite plus aux Etats-Unis, car pour
équilibrer leurs balances extérieurs, les pays européens ont eu recours à des
politiques d’assainissement qui peuvent compromettre leurs économies.

2.2. La politique de plein-emploi du G.E.S. et ses conséquences

Dans le cadre de la conférence de Bretton Woods de 1944, le système


d’étalon-or pour le change préconisé a donné la priorité à la politique de plein
emploi au dépend de la stabilité monétaire interne, ceci pour faire face aux
longues et pénibles déflations de l’entre deux guerres. Il s’agit là d’une influence
de l’économiste britannique KEYNES qui représentait son pays à cette conférence.
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En réalité, durant les années 1945-1971, le FMI a simplement conseillé les


Etats membres de veiller à leurs équilibres extérieurs par des moyens orthodoxes
sans leur imposer de fortes obligations quant à leur politique interne. Ces Etats
pouvaient donc recourir à des politiques monétaires ou budgétaires très actives
sans sacrifier le plein emploi interne puisque tout déséquilibre externe pouvait être
corrigé par le FMI qui leur fournissait des ressources. Ceci s’explique par le fait
que la convertibilité interne a été supprimée et qu’une partie de l’évolution
monétaire devient exogène aux échanges extérieurs.

Mais si la décennie 1950-1960 était caractérisée par une stabilité,


celle de 1960-1970 connait surtout dans sa deuxième moitié une
situation inflationniste ne pouvant être maitrisée par le système de
Bretton Woods. Il en résulte plusieurs conséquences :

-Le recours de certains Etats soit aux taux de changes multiples, soit au
flottement de leur monnaie au gré du marché (Allemagne et Canada).

-La grève syndicale poussant les salariés à réclamer la hausse des


salaires face à l’augmentation des prix.

-Une duplication des crédits : Les Banques Centrales disposant de réserves en


dollar peuvent demander la reconversion de ces dernières en or auprès des
Banques Centrales américaines, ceci en les plaçant en partie sous forme de
dépôts à vue, ce qui leur permettait de recevoir en contre partie des intérêts.
Mais d’autre part, ces dépôts pouvaient aussi servir de crédit et intégrer le
circuit monétaire interne, d’où la double circulation monétaire.

Donc, le système de Bretton Woods est, par ses fondements-


mêmes inflationniste.

2.3. Le mécanisme multiplicateur de crédit sur le plan international :


L’avènement du marché des euro-dollars

A l’échelle nationale, le principe de multiplicateur de crédit s’explique


par les crédits qui engendrent de nouveaux dépôts auprès des banques
commerciales qui peuvent accorder à leur tour de nouveaux crédits d’où la
création monétaire. Ne dit-on pas : « les prêts font les dépôts ».

Le même phénomène s’observe à l’échelle mondiale avec l’avènement


du marché des euro-dollars à partir des années 1960. Un tel marché est
constitué par des dollars mis en dépôt dans un établissement bancaire
situé à l’extérieur des Etats-Unis, que cet établissement soit situé en
Europe ou hors d’Europe. Le marché des euro-dollars est inflationniste
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3. La crise du système de Bretton Woods : l’effondrement du système


d’étalon-orpour le change.

Le système d’étalon-or pour le change a connu une période de crise durant


la décennie 1960-1970 qui a débouché sur son effondrement de 1970 à1973

3.1. La crise du système de Bretton Woods

La crise du système de Bretton Woods a pris naissance en 1958-1959 par un


premier déficit de la balance des paiements américaine qui s’accompagne de
demandes de conversions de dollars en or de la part des différentes Banques
Centrales. Cette contradiction a été analysée en 1961 par le professeur Robert
TRIFFIN sous le nom de « dilemme de TRIFFIN » : « Toute défiance suscitée par
une surémission éventuelle de dollars des Etats-Unis fait naître une demande de
conversion de dollars en or des détenteurs non américains du billet vert. Mais, la
surémission de dollars est inévitable. En effet, pour alimenter en quantités
suffisantes les circuits monétaires internationaux en monnaie internationale, les
Etats-Unis doivent émettre plus de dollars qu’il n’est produit d’or dans le monde.
La contrepartie or du dollar doit donc inévitablement diminuer, ce qui implique un
affaiblissement tendanciel du dollar tant que l’or reste monétisé et demeure le
point d’ancrage du système ».

A partir de 1960, aussi bien les Banques Centrales que les particuliers
cherchent la conversion du dollar en or. L’or qui était l’appui du dollar devient son
concurrent. Il en résulte deux conséquences : une faiblesse du métal jaune aux Etats-
Unis et sa hausse brutale du prix. Le prix de l’or qui était fixé par la conférence de
Bretton-Woods à 35 dollars l’once devient 39 dollars l’once en octobre 1960.

En 1961, plusieurs actions ont été entreprises par les Etats-Unis et


ses alliés pour faire face à la crise :

-La création de l’Organisation de Coopération et de Développement


Economique (OCDE) entre pays industrialisés non communiste

-Les Accords Généraux d’Emprunt (AGE) : Ce sont des accords signés en 1961 par un
groupe de 10 pays (le Groupe des 10) qui constitue l’instance de décision : Grande -
Bretagne, Etats-Unis, France, République Fédérale d’Allemagne (RFA), Belgique, Pays
Bas, Italie, Suède, Canada et le Japon. Ces accords permettent à ces pays qui versent
au fonds une partie de leurs ressources pour venir en aide à un des pays signataires
en difficulté de pouvoir élargir les capacités d’emprunt des pays occidentaux. Ainsi, en
1964, la Grande Bretagne était le premier pays à bénéficier de ces accords, ce qui lui a
permis d’éviter la dévaluation de la livre sterling.

-Les accords de « Swap » : Ce sont des accords entre Banques Centrales des pays
industrialisés qui s’échangent les devises contre de la monnaie nationale permettant
d’élargir les possibilités de prêts entre elles et donc de s’entendre pour lutter contre la
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spéculation. Cet échange de monnaie se fait pour une période limitée (3


à 6 mois, éventuellement renouvelable).

-« Le pool de l’or » et le marché double de l’or

A la fin de 1967 et face à la multiplication du dollar en circulation


dans le monde et aux conséquences qui en résultent, les spéculateurs
cherchent à se débarrasser de cette monnaie en se portant acheteurs
sur le marché de Londres de quantités d’or en échange du dollar.

Le marché double de l’or qui remplaça le « pool de l’or » est un système


basé sur deux marchés de l’or : Le marché privé et le marché officiel. Le 1 er est un
marché libre de l’or ouvert aux particuliers et aux sociétés privées. Le 2ème est
ouvert aux seules Banques Centrales. La particularité de ce double marché est que
le dollar n’est plus convertible en or pour le secteur privé et que seules les
Banques Centrales peuvent acheter de l’or au prix de 35 dollar l’once.

-Les bons de ROOSA : Afin de lutter contre la spéculation du dollar, les


autorités monétaires américaines encouragent la demande de ce dernier
par les Banques Centrales en leur permettant de bénéficier de taux
d’intérêts supérieurs aux taux du marché. Un tel mécanisme a été
institué par ROOSA, nom du secrétaire américain au trésor.

-Les Droits de Tirage Spéciaux (DTS) : Il s’agit d’une monnaie mondiale


non métallique dont l’émission a été permise par le FMI en 1969. Son
rôle est de renforcer la puissance de la monnaie américaine et donc elle
est conçue comme un complément au dollar. Il constitue une solution
au dilemme de TRIFFIN. Elle sera considérée comme une monnaie de
compte et de façon très limitée comme une monnaie de réserve.

Mais, malgré toutes ces mesures, les désordres monétaires et


l’accentuation de la spéculation et les demandes de conversion du dollar
en or amenèrent le système de Bretton Woods vers son effondrement.

3.2. L’effondrement du système de Bretton woods (1970-1973)

A partir de 1970, la situation des Etats-Unis se dégrade. Au


printemps 1971, ce pays connait un déficit jamais connu précédemment
aussi bien de sa balance de paiement que de sa balance commerciale.

Face à l’afflux excessif de capitaux en Europe (3 milliards en Allemagne et 2


milliards pour les autres pays européens), l’Allemagne décida d’abandonner
momentanément le système de parités fixes et d’instituer un système de changes
flottants. Elle fut suivie par d’autres pays : L’Autriche, la Suisse, la Belgique… Les
spéculateurs cherchent à se débarrasser du dollar en échange de monnaies
européennes ou japonaises. La crise du dollar poussa le président américain
NIXON le 15 août 1971 à prendre un ensemble de mesures :
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-Sur le plan intérieur, les autorités monétaires optent pour un blocage


temporaire de 3 mois des prix et des salaires ainsi que certains
dégrèvements fiscaux pour relancer les investissements.

-Sur le plan extérieur, il a été décidé une instauration d’une surtaxe à


l’importation de 10% pour freiner la pénétration des produits étrangers
ainsi que la suspension de la convertibilité du dollar en or.

Face à de telles mesures, une véritable guerre commerciale se


déclarait poussant certains pays à laisser fluctuer leur monnaie ou
même à les revaloriser (le Japon) alors que d’autres ont opté pour un
système de parités fixes (la France). L’accord de Washington du 17 et 18
décembre 1971 réunissant le « Groupe des 10 » s’est basé sur des
négociations comportant deux volets : commercial et monétaire.

-Sur le plan commercial, des négociations ont été faites avec la CEE
(Communauté Economique Européenne) et les Etats-Unis décident de
supprimer la surtaxe de 10% une fois le réalignement des monnaies effectué.

-Sur le plan monétaire, le système des parités fixes est rétabli, mais avec la
définition de nouvelles parités : Dévaluation du dollar de 7,89% par rapport
à l’or (une once d’or vaut 38 dollar), mais l’inconvertibilité du dollar en or
est toujours retenue), revalorisation de la livre sterling et du franc par
rapport au dollar de 8,57%, celle du mark de 13,5% et celle du yen de 16,8%.
Toutefois, la marge de fluctuation des devises s’est élargie. Elle devient
4,5% au lieu de 2% c'est-à-dire 2,25% au-dessus et au-dessous du pair. De
plus, on envisage déjà dans le cadre du FMI à une nouvelle réforme du SMI.

Or, pour les 6 pays européens de la CEE, l’accord de Washington


menaçait leur système monétaire et leur politique agricole commune, ce qui
les poussait après la consultation des futurs adhérents à la CEE le 1er janvier
1973 (Royaume-Uni, Irlande, Danemark, Norvège) à signer le 7 mars 1972---21
avril 1972 les accords deBruxelle-Bäle dont les décisions sont les suivantes :
La baisse de moitié de la marge de fluctuations des monnaies européennes qui
deviendra 2,25% (1,125% au dessus et au-dessous du pair). On parlera du «
serpent monétaire européen » ou du serpent dans le tunnel.

En réalité, les pays européens doivent respecter aussi bien la marge de


fluctuation fixée par l’accord de Washington (4,5% avec le dollar) que celle
fixée par les accords de Bâle (2,25% entre les monnaies européennes).

Nous remarquons que le cours d’une monnaie européenne par


rapport au dollar fluctuait autour de la parité avec le dollar (4,5%), mais
en même temps, elle tirait avec elle toutes les autres monnaies qui
devaient garder entre elles une marge de fluctuation de 2,25%.
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Le rôle des Banques Centrales est d’intervenir pour garder les


monnaies européennes à l’intérieur des marges des fluctuations.

Cependant, dès 1972, le système du « serpent monétaire européen » fut touché


par la spéculation et de nombreux troubles monétaires. Mais, c’est surtout la situation
économique et financière des Etats-Unis, leurs déficits enregistrés dans leurs
balances durant 1972 qui déclenchent une nouvelle vague de spéculation des
monnaies européennes. Les pays européens étaient obligés de prendre des mesures
de protection (dévaluation, réévaluation). Une nouvelle parité est fixée pour le dollar
42,22 dollar l’once) d’où l’écroulement du système des parités stipulé dans l’accord de
Washington. Quant aux pays européens, ne pouvant respecter les nouvelles parités
fixés par les Etats-Unis, ils se décidèrent de laisser flotter leurs monnaies et mettent
en place le 3 avril 1973 le Fond Européen de Coopération Monétaire (F.E.C.O.M.) ayant
pour rôle de gérer le financement à très court terme des crédits nécessaires au
maintien des monnaies à l’intérieur du « serpent ».

Mais, à partir de la réunion de Bruxelles en mars 1973, il a été


décidé de maintenir « le serpent » tout en le laissant flotter librement par
rapport au dollar, c'est-à-dire sans soutenir le cours de ce dernier. La
crise du dollar et le flottement des monnaies prévoient la nécessité de
mettre en place un nouveau système monétaire international.

Section III : Le nouveau système monétaire international

Le système monétaire international actuel ne diffère pas


beaucoup du système précédent vu la place qu’occupe toujours le
dollar au niveau mondial. Toutefois, il présente certaines particularités
notamment avec la création d’un Système Monétaire Européen (SME).

1. Les particularités du nouveau système monétaire international

1.1. La naissance du système des parités flexibles

L’une des caractéristiques du nouveau système monétaire


international est la naissance du système des parités flexibles sans
pour autant faire disparaitre les anciennes structures.

C’est lors de la conférence de Kingston à la Jamaïque que les statuts


du FMI formant la charte du SMI connaissent un deuxième amendement.
Une telle réforme consiste à réviser les accords de Bretton Woods pour
définir les nouvelles règles que les pays devaient suivre et « légaliser » les
mesures et les pratiques qui se sont instituées depuis 1973.

Quel est le contenu de cet amendement ?

-Les taux de change ne sont plus fixes : L’article IV des nouveaux statuts du FMI
prévoit la liberté soit d’établir une parité en Droits de Tirage Spéciaux (DTS) soit de
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lier une monnaie à une autre ou à d’autres monnaies, soit d’adopter


d’autres dispositions comme le flottement. Le même article interdit tout
rattachement des monnaies à l’or.

-Possibilité de retourner au régime des parités fixes. Cette possibilité


exige une majorité de 85% des voix, ce qui donne aux Etats-Unis un
pouvoir de véto car ils disposent de 19% des voix au sein du Fonds.

-La promotion d’un taux de change stable et d’une coopération saine


entre les nations, ceci afin de ne pas gêner l’ajustement des balances de
paiement des autres pays membres.

-L’or est démonétisé : L’or ne remplit plus son rôle d’étalon. Il est éliminé des relations
monétaires officielles. Il fera désormais l’objet de transactions libres sans aucune
intervention des Banques Centrales. L’or a été remplacé par les DTS comme unité de
compte dans laquelle seront exprimées toutes les opérations du FMI.

S’agit-il d’un système de taux de change flottants ?

En réalité, selon la nouvelle réforme du SMI, les statuts recommandent aux


pays membres non pas des taux de change flottants, mais la liberté d’adopter un
régime qui leur permettra la recherche de la stabilité par un fonctionnement souple et
harmonieux de leur économie nationale en essayant de promouvoir des politiques
monétaires et économiques afin d’assurer la stabilité tant interne qu’externe.

En fait, le système monétaire actuel peut faire l’objet d’un classement en


système de flottement (53 monnaies seulement) et système de rattachement (92
monnaies) avec prédominance de ce dernier. Dans ce deuxième système, la majorité
des 137 pays membres du FMI avaient rattaché leurs monnaies soit à une seule
monnaie (61 avaient des taux de change liés au dollar, au franc, à la livre…) soit au
DTS, soit à d’autres monnaies. Dans cette catégorie figurent les pays en
développement. Mais, depuis 1973, on constate un effritement progressif des zones
monétaires (la zone sterling a pratiquement disparu) et une tendance au rattachement
à un panier de monnaies. Toutefois, malgré la dominance du système de rattachement,
au niveau mondial, seul le 1/5 de l’ensemble du commerce international est réalisé par
les pays à monnaies liées, c'est-à-dire que les 4/5 environ du commerce international
sont assurés par les pays qui ont laissé flotter leurs monnaies.

Les systèmes des taux de change : Débat théorique

Un grand débat théorique a opposé les défenseurs des taux de


change flottants et ceux des taux de change fixes.

Selon les défenseurs des taux de change flottants notamment Maurice ALLAIE,
Milton FRIEDMAN, F. MACHLUP, J. MEADE, ce système renforce la stabilité et
l’équilibre du marché, l’ajustement des balances de paiement en éliminant la
spéculation, ceci du fait qu’aucune autorité monétaire n’intervient au niveau du
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marché de change et n’ont donc pas besoin de constituer des réserves de


change. De plus, avec la flexibilité, il y’a autonomie de la politique économique
et possibilité de réaliser un taux de croissance garantissant le plein emploi.

Quant aux partisans des taux de change fixes, ils avancent que si dans le
système des taux de change flottants, la spéculation a diminué de volume, elle ne peut
disparaitre et les opérateurs chercheront toujours à tirer bénéfice du marché. De plus,
ils ajoutent que l’indépendance de la politique économique ainsi que la réalisation d’un
taux de croissance de plein emploi défendus par les partisans des taux de changes
flexibles ne peuvent se concevoir que si seuls les contrats commerciaux venaient se
dénouer sur le marché des changes, ce qui permet à la valeur de la monnaie de
s’ajuster au niveau d’équilibre stable des exportations et des importations. Or,
l’instabilité et les profondes fluctuations qui caractérisent ce système auront des
conséquences sur l’activité économique, sur le niveau de l’emploi et même sur les
échanges internationaux, vu l’incertitude et l’insécurité des relations monétaires.

Quel système adopter ?

Face à un tel débat théorique entre les partisans des deux


systèmes, flexibilité ou fixité des taux de change, le problème ne se
situe pas au niveau du choix du système à adopter, mais de chercher
des réponses adéquates conformes à la réalité des situations.

Il est donc nécessaire de remarquer que les Etats-Unis qui étaient partisans
des changes fixes avec la conférence de Bretton Woods deviennent depuis les
années 1970 défenseurs des changes flexibles. Ceci s’explique par le fait que face
à l’internationalisation des économies, à la guerre commerciale et économique
entre pays, les taux de change flottants signifient une autonomie des nations et
marquent l’émergence d’une rationalité privée -par opposition à la rationalité
publique-caractérisant les changes fixes. Dans un tel système, ce sont les nations
les plus puissantes qui profitent et qui contrôlent à leur avantage les fluctuations.

1.2. Hégémonie du dollar dans la scène monétaire internationale

Malgré le déclin de l’usage de la monnaie américaine durant la décennie 1970 et


durant la période 1980 et 1985, le dollar domine encore l’économie mondiale.

Certes, la devise américaine a connu une forte concurrence dans ses


fonctions internationales privées (unité de compte (monnaie de fluctuation),
instrument de transactions (monnaie de règlement), instrument de réserve
(marché des euro-devises en particulier) et officielles (instrument d’intervention
sur le marché des changes, instrument de réserve (Banques Centrales).

Néanmoins, la puissance du dollar montre toujours sa domination à l’échelle


mondiale. Durant la décennie 1970-1980, la part du dollar était de 4/5 des réserves en
devises. De plus, le dollar reste la monnaie de rattachement de plusieurs pays (41 pays
sur 137 ont des taux de change liés au dollar) notamment les pays de l’OPEP
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(Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole) et les Banques Centrales


continuent à utiliser le dollar pour intervenir sur les marchés de change.

Par ailleurs, le dollar reste pour l’essentiel la monnaie de financement


des échanges internationaux (50% des contrats commerciaux internationaux
sont libellés en dollar), la monnaie de support des opérations monétaires et
financières privées internationales en liaison avec l’omniprésence persistante
des sociétés et des banques américaines dans le monde.

De plus, avec la mondialisation des échanges et l’intensité des mouvements


de marchandises et surtout de capitaux, avec le flottement des monnaies et le
change de devises, on assiste à la naissance de marchés internationaux de
capitaux (le marché des changes, le marché des euro-crédits, le marché des euro-
obligations) et l’apparition de techniques spécifiques aux opérations financières
(la couverture, l’arbitrage, les Swaps, les options, le termaillage).

2. L’Europe capitaliste et l’avènement de l’Euro le 1er janvier 1999 :

Union Economique et Monétaire (UEM)

2.1. Le « serpent » monétaire européen et le flottement des monnaies

En 1972, le système du « serpent monétaire européen » fut touché par de


nombreux troubles monétaires notamment la situation économique et financière
des Etats-Unis, leurs déficits enregistrés dans leurs balances durant 1972, d’où
une nouvelle vague de spéculation des monnaies européennes.

Dans un tel environnement de motivations spécifiques et face à l’instabilité


monétaire, l’instabilité des changes et au flottement des monnaies (1973) suite à
l’élargissement des marges de fluctuation (4,5%) pouvant porter atteinte aux
échanges commerciaux, à la croissance et à l’emploi que le Conseil européen,
réuni à Bruxelles le 5 décembre 1978 a décidé l’instauration d’un système
monétaire européen qui devait entrer en vigueur le 1er janvier 1979.

Déjà, durant les années 1975-1978, la construction monétaire était


dans l’impasse et était réduite à un mini-serpent (République Fédérale
d’Allemagne (RFA), Pays Bas, Belgique, Danemark, Norvège).

Néanmoins, le projet du « système monétaire Européen (SME) établi par le


Conseil Européen en 1978 s’expliquait tant par la nécessité de sauvegarder le
fonctionnement des mécanismes de la « Politique Agricole Commune » (PAC) au sein
de la Communauté Economique Européenne (CEE) que par des raisons particulières
de chaque membre de cette communauté notamment l’Allemagne et la France. Certes,
étant la première puissance commerçante et industrielle de l’Europe et face au
rattachement des monnaies de la CEE au mark, l’Allemagne cherche à travers le projet
du « système monétaire européen » de dynamiser ses industries et ses exportations
en freinant la revalorisation de sa monnaie. La France quant à elle opte
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pour ce projet afin que le rôle disciplinaire du rattachement du franc au


mark puisse appuyer sa politique anti-inflationniste.

Il ressort de cette analyse sur le SME que le succès de ce système malgré


l’instabilité de certaines monnaies réside dans la convergence des politiques
économiques des pays membres. Ainsi, de 1979 à 1992, le SME est resté
remarquablement stable. Toutefois, la fin de 1992 et le début de 1993, 2 monnaies ont
manifesté une instabilité et un mouvement spéculatif : Le mark pour sa force connait
une réévaluation et la lire pour sa faiblesse connait une dévaluation. En effet, les pays
membres du SME n’ont pas mis en place une politique communautaire externe
(notamment face aux mouvements désordonnés et excessifs du dollar dans le cadre
du système de taux de change flottants). La chute du dollar a en effet conduit à une
réévaluation du mark par rapport aux autres monnaies européennes notamment le
franc. C’est pour faire face à tous ces désordres que les européens ont trouvé la
solution d’adopter une monnaie commune l’Euro prévue pour 1999 pouvant jouer le
rôle dans les opérations à caractère commercial et financier.

2.2. L’Union Economique et Monétaire : L’avènement de l’Euro

A partir du 1er janvier 1999, l’Europe dispose de sa monnaie unique, l’Euro. Un tel
événement est sans nul doute historique. Il consacre, à travers la mise en place de
l’Union Economique et Monétaire (UEM) la marche triomphale du vieux continent
vers la construction et la fortification de ses assises. Cette marche a pris le départ
après la seconde guerre mondiale et tout au long des années, elle prend
progressivement forme et aboutit, avant même la naissance de la monnaie unique,
à une libre circulation des biens, des services, des personnes et des capitaux.

En réalité, c’est avec la publication du rapport WERNER en 1970 que le


mouvement vers l’intégration européenne a été véritablement lancé, lequel
mouvement s’est poursuivi par l’établissement du Système Monétaire
Européen en 1979, puis l’adoption du traité de Maastricht en 1991.

L’Union Economique et Monétaire (UEM) signifie la mise en œuvre d’une seule


politique monétaire dans un seul marché économique. La politique monétaire sera
conduite par une Banque Centrale européenne, indépendante des gouvernements
nationaux et des institutions communautaires. La politique économique (fiscalité et
dépenses publiques notamment) restera de la compétence des gouvernements
nationaux, lesquels devront respecter les règles du pacte de stabilité et de croissance
stipulées dans l’accord d’Amsterdam en juin 1997. Ce pacte a été justement élaboré
dans le but de maintenir la convergence des économies après le 1er janvier 1999.

Remarque : L’Union Economique et Monétaire (UEM) ne suppose pas


une union politique. D’ailleurs, face aux dernières crises internationales,
les différents pays européens avaient des opinions différentes.
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L’Euro, la nouvelle monnaie européenne a été introduite par étapes. Cette


monnaie légale succèdera à l’Ecu sur la base d’1 euro=1 écu. Elle a été utilisée par les
européens à partir du 1er janvier 2002. Jusqu’à cette date, elle pouvait être employée
dans les activités économiques qui ne nécessitaient pas d’argent liquide. Au niveau
des marchés financiers, les cours étaient exprimés en euro, mais les paiements étaient
faits en monnaies nationales. Les banques autorisaient les citoyens à ouvrir des
comptes en euro et la conversion des monnaies se faisait sans frais.

Ainsi, le 1er janvier 1999 est une date qui restera gravée dans l’histoire de la
construction européenne en particulier et dans la mémoire des financiers du
monde entier en général. Elle marque le début du processus d’introduction de la
monnaie unique dans les pays de l’Euroland. Ces derniers sont : L’Allemagne
(deutschemark), la France (franc français), l’Italie (lire italienne), l’Espagne (peseta
espagnole), la Belgique (franc belge), le Luxembourg (franc luxembourgeois),
l’Irlande (livre irlandaise), le Portugal (escudo portugais), l’Autriche (schilling
autrichien), la Finlande (mark finlandais), la Hollande (florin néerlandais)

De plus, depuis le 1er janvier 1999, les dispositions suivantes


étaient entrées en vigueur :

-Les taux de conversion des monnaies des pays de l’Euroland (entre


elles et par rapport à l’euro) étaient fixés.

-Une politique monétaire unique était définie. Elle est mise en œuvre par le système
européen des Banques Centrales (SEBC), constitué des Banques Centrales des pays
de l’Euroland et de la Banque Centrale européenne (BCE) qui était crée en 1998. Le
SEBC devait conduire ses opérations monétaires et de change en euros.

- Les Etats membres participants devraient émettre leurs nouveaux


titres de la dette publique en euros.

-Les marchés financiers devaient utiliser l’euro qui avait pris ainsi sa
place immédiatement dans le Système Monétaire International (SMI).

Pour participer à la monnaie unique (l’euro), les pays de l’Euroland


devaient veiller à faire converger leurs économies en remplissant
certaines conditions économiques répondant à 4 critères :

-Eviter les déficits publics excessifs. Leur situation était appréciée en


fonction de deux types de références : 3% du Produit Intérieur Brut (PIB)
pour le déficit et 60% du PIB pour la dette publique.

-Leur inflation ne devait pas dépasser de plus de 1,5% les trois meilleures
performances enregistrées dans l’Union pendant l’année écoulée.

- Leur monnaie devait avoir respecté pendant au moins deux ans les
marges normales de fluctuation du Système Monétaire Européen (SME).
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-Leurs taux d’intérêt à long terme ne devait pas dépasser de plus de 2% la moyenne
des trois Etats membres qui ont les taux d’inflation les moins élevés de l’Union.

En conclusion, l’essentiel des échanges commerciaux européens se fait dans


les pays de l’Euroland, l’euro peut être une monnaie de réserve face au dollar et aux
autres monnaies fortes. De plus, on se demande aujourd’hui quelle monnaie pourrait
se substituer au dollar vu l’importance de l’assise économique et financière des Etats-
Unis malgré l’émergence de certains pays notamment en Europe et en Asie (La Chine
actuellement). Certains auteurs parlent d’un espace monétaire multipolaire, en raison
du développement actuel de la régionalisation et de la formation des pôles régionaux.
Donc le monde évolue de nos jours vers les monnaies régionales.

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