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INTRODUCTION GENERALE

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PREMIERE PARTIE : LE SECTEUR
BANCAIRE ET LES RISQUES

Cette partie est composée de deux chapitres. Le premier portant sur la


présentation du secteur bancaire et le second sur la présentation des risques
bancaires.

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CHAPITRE I : PRESENTATION DU SECTEUR BANCAIRE

Ce chapitre décline les généralités du secteur bancaire (I) et l’activité bancaire (II).

SECTION I : Généralités sur le secteur bancaire

La banque n'est pas une entreprise comme les autres. Certes, comme toute entreprise elle a un
statut juridique, une organisation, un système de pilotage, des produits et une stratégie. Mais
elle crée de la monnaie, elle recueille l'épargne du public, elle gère les moyens de paiement.
Une définition précise de l'entreprise bancaire s'avère donc nécessaire.

1.1 Définitions et historique de la banque

Une banque désigne un établissement financier qui recevant des fonds du public les emploie
sous forme de crédit et opérations financières, et est chargé de l'offre et de la gestion des
moyens de paiement. Elle est donc à la fois une entreprise qui produit des services bancaires
et en fait le commerce ainsi que d'autres services financiers ou connexes.
Au XVIème siècle, la banque est « la table de changeur ou de commerçant, le lieu où se fait le
trafic, le commerce de l’argent ». Le terme « banque » correspond à une forme féminine de «
banc » et dérive de l’italien « banca » introduit en France lors de l’installation des banques
italiennes à Lyon. Les premières techniques sophistiquées de l'histoire bancaire apparaissent
dans les villes italiennes de Florence et Gênes à la fin du Moyen âge. L'Angleterre joue un
rôle moteur dans le domaine lors de la révolution financière britannique des années 1690.
L'Etat incitait les banques anglaises à se faire coter en bourse pour pouvoir émettre des billets
de banque. En France, l'expansion du secteur bancaire ne démarre véritablement qu'après la
loi monétaire prussienne du 4 décembre 1871 obligeant la France à emprunter 25% de son
PIB pour verser l’or à l'Allemagne en guise d’indemnité de guerre. Ce diktat allemand fait
doubler la dette publique française, mais crée une classe d’épargnants avec 4 millions de
français porteurs d’obligations du trésor en 1880. Le besoin d’un réseau bancaire se fait sentir,
ce qui accélère la création de grandes banques de dépôt à l’instar du crédit lyonnais et la
société générale.
Depuis cette période le métier de la banque a beaucoup évolué avec les tendances récentes
telle la concentration financière et le développement d’organismes financiers gigantesques et

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polyvalents, la forte montée corrélative des risques bancaires potentiels, la désintermédiation
financière avec l’arrivée de nouveaux vendeurs de produits bancaire, etc.
Aujourd'hui les plus grandes banques au monde par le total des actifs sont les banque
chinoises notamment la banque Industrielle et Commercial de Chine qui dispose d’un total
d'actif de 4322 milliards de dollars, la banque de construction chinoise en deuxième position
(3822 milliards de dollars) et en troisième position la banque Agricole de Chine avec 3698
milliards de dollars de total actif.

1.2 Présentation du secteur bancaire dans le monde

Dans cette partie nous présenterons le secteur bancaire dans les continents Américain,
Européen, Asiatique et Africain.
a. Le secteur bancaire américain

Le secteur bancaire de l’Amérique est dominé par les États-Unis. Le géant américain a un
secteur bancaire très fragmenté. Il comprend près de 6 000 établissements de tailles très
variées, avec des groupes bancaires parmi les plus importants du monde et une multitude de
petites banques n’opérant qu’au niveau local. Le système est dual et les banques peuvent être
supervisées à l’échelle fédérale (national Banks), ou au niveau des Etats fédérés (state Banks).
Le secteur reste concentré entre les mains des plus grandes banques. En effet Seule une
trentaine de banques américaines disposent d’actifs consolidés supérieurs à 50 Mds USD,
mais ces établissements représentent environ 80 % des actifs bancaires. 8 banques
américaines ont été désignées comme étant d’importance systémique au niveau mondial par le
Conseil de Stabilité Financière ((FSB). Elles font l’objet d’une supervision par la Fed et
doivent satisfaire des règles prudentielles plus exigeantes.

Tableau 1:Valeur de l'actif des principales banques américaines au 31/09/2016

Banque En Mds USD En % des actifs bancaires US


JP Morgan Chase 2120 13,6
Wells Fargo 1740 11,2
Bank of America 1660 10,6
Citigroup 1356 8,7

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b. Le secteur bancaire Européen

Avec près de 9000 établissements, l’Union Européenne à 27 a une taille équivalente à celle
des Etats-Unis, mais elle n’est pas encore intégrée en un vaste marché unique, les systèmes
bancaires des Etats membres demeurant très hétérogènes. Selon le total des actifs Le Secteur
bancaire Européen est dominé par une forte présence des banques britanniques, françaises et
italiennes.

Tableau 2 : Principales banques européennes en 2020 selon le total des actifs

Banques Pays Total des actifs en Mds


De dollars USD
HSBC Holdings Grande bretagne 2715,15
BNP Paribas France 2429,26
Crédit Agricole Grande-Bretagne 2256,72
Banco Santander Espagne 1702,61
Société Générale France 1522,05
Barclays PLC Grande Bretagne 1510,14
Groupe BPCE France 1501,59
Deutsche Bank Allemagne 1456,26
Lloyds Banking Group Grande bretagne 1104,42
Intesa Sanpaolo Italie 1057,82

c. Le secteur bancaire Asiatique

Avec un total actif de 43100 milliards de dollars en juin 2020, le secteur bancaire chinois est
le pilier du système financier.  Par sa capacité à collecter une épargne abondante et à soutenir
l'économie via une expansion rapide du crédit, il a contribué à la forte croissance des 10
dernières années. Toutefois, il reste fragilisé par l'héritage d'une économie administrée où un
fort interventionnisme de l'État a introduit des dysfonctionnements dans l'allocation des
ressources financières et a contribué à dégrader la qualité de l'actif des banques. Cette fragilité
n’a pas empêché que la position dominante des institutions financières américaines soit
remplacée par une domination des grandes banques chinoises qui occupent les premières

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places. En effet, à l’heure actuelle, les 4 plus grandes banques du monde en termes de capital
sont chinoises il s’agit notamment de Industrial & Commercial Bank of China, China
Construction Bank, Bank of china et HSBC avec pour total actif respectifs de 170,130,120
milliards de dollars et 70 billions de dollars (au total 5 sur 10 des banques du monde viennent
du géant asiatique). 
Dans le top 10 des banques du monde s’ajoute le seul représentant japonais Mitsubishi UFJ
Financial, avec un capital de 48 milliards de dollars.

d. Le secteur bancaire Africain

En 2012, les 200 plus grandes banques africaines représentaient un total de bilan d’environ
1110 milliards de dollars et un produit net bancaire (PNB) de 45 milliards de dollars. Dans cet
ensemble, l’Afrique du Sud, le Nigéria et l’Afrique du Nord dominent : ils représentent
respectivement 36 %, 9 % et 40 % du bilan total de ces 200 plus grandes banques africaines et
45 %, 15 % et 32 % de leur PNB total. Le secteur bancaire en Afrique subsaharienne reste
toutefois marqué par sa très grande diversité, que l’on considère le degré de concentration des
établissements bancaires ou le taux de bancarisation des populations qui s’échelonne de plus
de 50 % pour l’Afrique du Sud à moins de 10 % pour l’Afrique francophone.

RANG SOCIETE TOTAL ACTIFS PAYS


2019
1 STANDARD BANK GROUP AFRIQUE DU SUD
2 FIRSTRAND BANKING GROUP AFRIQUE DU SUD
3 STANDARD BANK OF SOUTH AFRIQUE DU SUD
AFRICA
4 NATIONAL BANK OF EGYPTE EGYPTE
5 ABSA BANK AFRIQUE DU SUD

1.3 Présentation du secteur bancaire dans la zone CEMAC

Les trois principaux systèmes bancaires de la CEMAC, le Cameroun (47 %), le Gabon
(21 %) et le Congo (15 %), représentent plus de 80 % du bilan agrégé de la zone selon la
Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC). Le total des bilans des 51 banques
implantées dans la zone ne s’élève qu’à 20 Mds USD soit moins que les 19 banques que

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compte l’Éthiopie (23 Mds USD) et huit fois moins que les 21 banques du Nigéria (166 Mds
USD).

Ainsi le secteur bancaire de la CEMAC est réduit, mais aussi émietté. Parmi ces 51
banques, 19 sont à capitaux provenant de la CEMAC et sur les neuf banques les plus
importantes de la CEMAC, c’est-à-dire classées comme systémiques par la COBAC, quatre
sont des banques à capitaux majoritairement locaux (Afriland First Bank Cameroun, BGFI
Bank Group, CCEI Bank Guinée équatoriale et Commercial Bank Tchad), trois sont des
filiales de groupes panafricains (Société Commerciale de Banque Cameroun et BICEC à
capitaux majoritairement marocains et Ecobank Transnational dont le siège est au Togo) et
deux sont des filiales de banques étrangères non africaines : (Société générale Cameroun et
Standard Chartered).
SECTION II : L’activité de la Banque

Les banques sont le plus souvent des consortiums financiers multi activités dites banques
universelles. Les banques universelles sont des grands conglomérats financiers regroupant les
différents métiers des banques de détail, des banques de marchés et d’investissements. Les
activités de la banque sont donc multiples, allant de la collecte de dépôts (épargne des clients)
au financement de l’économie (octroi de crédits), ou à la gestion des moyens de paiement.

2.1 La collecte des dépôts et l’octroi de crédit

Les banques ont principalement pour objet de collecter les dépôts auprès de clients
particuliers ou professionnels, puis de les redistribuer sous forme de prêts aux différents
acteurs du système économique et financier. Elles transforment ainsi des disponibilités à court
terme, en prêts à moyen et long terme. Les deux activités cœur de métier de la banque, dites «
activités traditionnelles », sont donc la collecte de l’épargne et l’octroi de crédits.

a. La collecte de dépôts :

La distribution des crédits aux agents économique en besoin de financement dépend des
ressources dont disposent les banques. Les dépôts qui sont fait par les agents en capacité de
financement constituent ainsi une ressource importante des banques. La collecte de dépôts est

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une pratique qui consiste pour les banques à recueillir les fonds des épargnants afin de les
sécuriser. Il existe plusieurs types de dépôts :
 Le dépôt à vue : C’est un dépôt rémunéré ou non dont les fonds peuvent être retirés
partiellement ou totalement à tout moment. Le client épargnant peut en disposer à sa guise.
Nous pouvons énumérer comme comptes à vue le compte courant et le compte d’épargne.
Le compte courant ou compte cheque est un compte dont on peut disposer les fonds sans
restriction. Ces comptes sont généralement non rémunérés, au contraire la banque y prélève
des intérêts débiteurs.
Le compte épargne quant à lui sert essentiellement à épargner l’argent avec une limitation des
retraits et un solde minimum exigible. Il est rémunéré annuellement par un taux d’intérêt en
fonction des banques.
 Dépôt à terme : Le dépôt à terme (DAT) est une somme d'argent mise en dépôt et
bloquée sur un compte bancaire. Généralement, il s’agit d’un versement unique. Un nouveau
dépôt implique donc l’ouverture d’un nouveau DAT aux conditions du moment. Ce dépôt ne
peut être retiré qu’au terme d’une certaine période (par exemple 3 mois), fixée dès le départ
lors de la signature du contrat. En contrepartie de cette immobilisation, le détenteur bénéficie
d’un rendement librement fixé par les établissements bancaires. Le remboursement du capital
s’effectue à la date d’échéance prévue dans le contrat de souscription. Si le contrat de dépôt à
terme est rompu avant l'échéance, un malus peut s’appliquer.
 Dépôt de titres, Ce compte est dédié aux valeurs mobilières (actions, obligations,
fonds de placement, SICAV) du client où sont effectuées les opérations de transfert et
conservation des titres par exemples les paiements de dividendes.

b. L'octroi de crédit

L'octroi de crédit constitue sans doute une des activités les plus captivantes pour une banque,
mais aussi les plus dangereuses, compte tenu du risque. Le crédit est la mise à disposition
d'une somme d'argent contre engagement de remboursement avec intérêts. Il peut prendre
plusieurs formes notamment le prêt d'argent, le délai de paiement, la garantie bancaire et le
crédit de caisse. Le crédit s'accompagne de frais d'intérêts et éventuellement d'une durée. On
les classes généralement selon deux critères : la durée et la nature de l’opération. (Annexe)

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2.2 la gestion des moyens de paiement
Les moyens de paiement désignent l’ensemble de techniques ou de supports mis à la
disposition des particuliers pour effectuer des règlements et des transferts de fonds. Ils
peuvent être corporels (espèces, le chèque, le mandat Postal) ou incorporels (Transfert
d'espèces, Virement, la carte de paiement, le porte-monnaie électronique, et les moyens de
paiement sur internet). (Annexe)
Quant aux techniques de paiement il s'agit du paiement par avance, l’encaissement simple et
le contre remboursement qui sont des techniques utilisées avant l’essor économique. A ces
techniques s’ajoute la remise documentaire et le crédit documentaire.

 Paiement par avance : est un paiement anticipé qui élimine tous les risques de non-
paiement pour l’exportateur. Il traduit une forte méfiance vis-à-vis l’acheteur et est
peu commerciale. Ces techniques peuvent être utilisées avec un partenaire inconnu
dans un pays à risque. Cependant dans les pays qui appliquent le contrôle de change,
le paiement anticipé est soumis à des autorisations préalables voire à des interdictions
pour empêcher des sorties de devises basées sur des importations fictives.
 L’encaissement simple : l’exportateur envoie la marchandise d’abord et réclame le
paiement après. La facture commerciale est donc envoyée au client après expédition
de la marchandise. Celle-ci peut être payable à vue ou à échéance avec un des
instruments de paiement. Ses limites sont consécutives aux instruments de paiement.
 Le contre remboursement : Il consiste à ne livrer la marchandise que contre son
paiement. L’encaissement étant confié au transporteur ou au transitaire. Il est à noter
que le contrat du contre remboursement est juridiquement indépendant du contrat de
transport. Cette technique a pour avantage d’être simple et rapide. Cependant le risque
de non-paiement demeure la marchandise ayant déjà été expédiée.
 La REMDOC :  un moyen de paiement par lequel une banque assure l'encaissement
du montant de crédit contre remise des documents selon les instructions stipulées sur
l'ordre d'encaissement, à la demande de son client (donneur d'ordre).
 Le CREDOC : est l'opération par laquelle une Banque (la « Banque Emettrice »)
s'engage d'ordre et pour compte de son Client Importateur (le « Donneur d'Ordre ») à
régler à un Tiers Exportateur (le « Bénéficiaire ») dans un Délai déterminé, via une
Banque intermédiaire (la Banque Notificatrice) un Montant déterminé contre la remise

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de Documents strictement conformes justifiant la valeur et l'expédition
des Marchandises.
2.3 Les activités de conseils à la clientèle
Attaché de clientèle, chargé des relations clients, les appellations du métier de
conseiller bancaire sont nombreuses selon les établissements, mais son rôle reste le
même. Sa mission principale est de réaliser les meilleurs placements financiers pour la
banque comme pour ses clients. Pour cela, le conseiller bancaire :
 Prospecte et constitue une clientèle de particuliers et de professionnels ;
 Oriente, conseille et propose à ses clients les solutions les plus adaptées à leur
situation financière ;
 Apprécie et surveille la tendance des marchés ;
 Gère et développe son portefeuille clients pour répondre aux objectifs de ventes fixés
par la banque.

2.4 Les risques liés à l’activité bancaire

Ce sont les aléas aux activités réalisées par la banque, ceux auxquels les banques sont
exposées par le fait même qu’elles œuvrent dans ce secteur spécifique de collecte et
d’allocations des fonds. Il s’agit des risques qui n’apparaitraient point dans une fabrique des
savons ou des limonades, dès lors que ces unités sont de loin distinctes et différentes des
banques de par l’objet social, les produits commercialisés et les modes distribution. Ainsi les
différentes activités exercées par la banque, l’expose tout d’abord au risque de crédit qui
constitue un risque de non-remboursement (ou défaut) de l’argent prêté par la banque, que ce
soit sous forme de découvert (pour un particulier), de facilité de caisse (pour une entreprise)
ou de crédits bancaires. Ensuite au risque de marché, en effet ce dernier est issu des
positions prises par la banque. Les positions prises découlent de décision volontaire et
s’inscrivent dans la stratégie de la banque. L’objectif étant d’anticiper l’évolution des marchés
financiers et d’en tirer profit. Le risque de marché correspond alors, à l’exposition de la
banque à une perte de la valeur de ses instruments financiers, du fait de l’évolution (variation)
défavorable des cours des actions, des obligations, des taux d’intérêts ou encore des taux de
change. Enfin Le risque de contrepartie qui désigne le risque de dégradation de la santé
financière de la personne avec qui une transaction financière est effectuée. En l’espèce, il peut
s’agir de l’emprunteur ou de l’émetteur d’un instrument financier.

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CHAPITRE II : PRESENTATION DES RISQUES BANCAIRES

L'environnement bancaire est devenu très instable et vulnérable face aux différentes
fluctuations de la sphère monétaire. Face à ces différentes perturbations les banques sont de
plus en plus menacées par une diversité de risques nuisant à son activité et à sa position sur le
marché financier. Il sera question dans cette partie d'expliquer la notion de risque bancaire, de
présenter les risques inhérents à l'activité de la banque et l’impact de leur mauvaise gestion
sur les banques.

2.1 Définition des risques bancaires

Les domaines d’activités des banques se sont fortement étendus et les produits offerts
largement étoffés. Les attentes des clients sont devenues plus élevées, les bourses ont connu
des volatilités de plus grande ampleur, la pression sur le secret bancaire devient plus forte et la
concurrence nationale et internationale plus vive. Pour survivre et croître, les banques doivent
sans cesse augmenter la valeur ajoutée, satisfaire aux exigences rapides et croissantes des
régulateurs et des marchés, tout en minimisant en même temps les coûts et les risques.

Le risque bancaire peut se définir synthétiquement comme « l’incertitude temporelle d’un


évènement ayant une certaine probabilité de survenir et de mettre en difficulté la banque » De
cette définition nous pouvons retirer deux éléments essentiels qui caractérisent le risque dans
le milieu bancaire : Le caractère aléatoire et imprévisible (qui est à l'origine du risque) et
L'enjeu lié aux résultats et pertes futurs de la banque (conséquence finale).

2.2 Présentation des différents risques bancaires

D’impact indirect sur l’état d’expansion, de maintien ou de faillite de la banque regard de leur
mode de gestion ils peuvent être purs (Risques de liquidité, de solvabilité, de crédit) ou de
Spéculation (Risques de marché) il existe plusieurs façons de classifier les risques bancaires
qui reposent Soit sur la nature des opérations, soit sur les mécanismes de gouvernance soit sur
l’environnement interne ou externe de la banque. Dans la présente étude Nous les avons
regroupés par rapport à ses axes en distinguant quatre catégories de risques à savoir :

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 Le risque de crédit
 Le risque de marché
 Le risque contrôle interne (risque opérationnel)
 Les autres risques

L’organigramme ci-après permet de visualiser ces quatre catégories de risques et leurs


différentes composantes.

Le risque de Le risque de Le risque Les autres


crédit marché opérationnel risques

Risque de défaut Risque de taux d'interet Fraude interne Risque de liquidité

Risque de dégradation Risque de taux de Risque global de taux


Franude externe
du spread change d'intéret

Interruption du système
et défaillance
Risque de recouvrement Le risque de liquidité Risque stratégique
d'activité(risque
technologique)

Dommage aux actifs


Risque de réputation
corporels

Pratiques en matière
d’emploi et de sécurité Risque systémique
sur le lieu de travail :

Exécution, livraison et Risque de non


gestion des processus  conformité

Clients, produits et
pratiques commerciales

a. Le risque de crédit/contrepartie
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Le risque de crédit est le risque le plus important et le plus dangereux auquel est exposée
une banque. Cette dernière doit accorder une attention particulière à sa gestion afin de ne
pas être en proie à ses conséquences.
Le risque de crédit se présente comme « la perte potentielle consécutive à l'incapacité par
un débiteur d'honorer ses engagements ». Cet engagement peut être de rembourser des
fonds empruntés, cas le plus classique et le plus courant (risque enregistré dans le bilan)
ou de livrer des fonds ou des titres à l’occasion d’une opération à terme, d’une caution ou
garantie donnée (risque enregistré dans l’hors-bilan). Il désigne également, d'une façon
plus large, le risque de perte lié à la dégradation de la qualité de la contrepartie qui se
traduit par une dégradation de sa note. Ce risque peut prendre plusieurs appellations : on
parle de risque de contrepartie dans les transactions de prêt sur le marché interbancaire et
financier, et de risque de faillite ou de crédit proprement dit, pour les transactions sur le
marché de crédit.

Les sommes prêtées non remboursées, suite à la défaillance d’un emprunteur doivent être
déduites du bénéfice, donc des fonds propres qui peuvent alors devenir insuffisants pour
assurer la continuité de l’activité. Par ailleurs, les crédits font courir un risque
d’illiquidité. C’est en effet une mission essentielle des banques de transformer les dépôts
de la clientèle, par nature à court terme, en des crédits à long terme pour satisfaire les
besoins des agents économiques. Une banque pourrait se trouver dans l’incapacité de faire
face à des retraits massifs des déposants dans la mesure où ces fonds sont investis dans
des actifs non liquides. Enfin, tout crédit peut faire courir un risque de taux d’intérêt. Le
refinancement du prêt peut s’avérer supérieur au rendement du crédit en cas de variations
des taux d’intérêt.

On distingue trois types de risque de crédit : le risque de défaut, le risque de dégradation


du spread et le risque lié à l'incertitude du recouvrement, une fois le défaut survenu.
Le risque de défaut est associé à l'occurrence d'un défaut, caractérisée par l'incapacité de
la contrepartie à assurer le payement de ses échéances.
Le risque de dégradation du spread est le risque de voir se dégrader la qualité de la
contrepartie (dégradation de sa note) et donc l'accroissement de sa probabilité de défaut.

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Cela conduit à une hausse de sa prime de risque, d'où la baisse de la marge sur intérêts. Le
spread est considéré comme la prime de risque qui est associée au crédit.
Quant au taux de recouvrement, il permet de déterminer le pourcentage de la créance
qui sera récupéré en entreprenant des procédures judiciaires, suite à la faillite de la
contrepartie. Le recouvrement portera sur le principal et les intérêts après déduction du
montant des garanties préalablement recueillies. Le taux de recouvrement constitue une
source d'incertitude pour la banque dans la mesure où il est déterminé à travers l'analyse
de plusieurs facteurs :
 La durée des procédures judiciaires qui varient d'un pays à un autre ;
 La valeur réelle des garanties ;
 Le rang de la banque dans la liste des créanciers.
b. Les risques de marché

Les banques qui interviennent sur les marchés financiers (action, obligataire, monétaire,
change) font obligatoirement face à la fluctuation des cours de marché qui peuvent leur
être favorable mais également défavorable, et engendrer des moins-values qui, ne sont ni
plus ni moins, que des pertes financières.
Le risque de marché est la perte potentielle résultant de la variation du prix des
instruments financiers détenus dans le portefeuille de négociation ou dans le cadre d’une
activité de marché dite aussi de trading ou de négoce. L’activité de marché concentre et
amplifie tous les risques bancaires traditionnels : risque de change, de taux d’intérêt, de
crédit (ou de contrepartie), sur les actions, de liquidité, opérationnel. Le développement
exponentiel des volumes traités sur les marchés traditionnels, et surtout sur les nouveaux
marchés de produits dérivés, a considérablement amplifié les risques. Ils ont été largement
illustrés par des affaires qui mettent en exergue une étonnante faiblesse dans le contrôle
que certaines banques, et grandes entreprises, exercent sur ces activités. L’illustration la
plus spectaculaire a été la faillite de la Barings en 1995.
Les pertes peuvent se produire sur les compartiments des marchés financiers : change,
titre de créance, titre de propriétés, matières premières, que ce soit par la détention directe
de ces instruments ou par des produits dérivés. Ils sont la conséquence des variations des
cours de change, des taux d’intérêt, des actions ou des matières premières. S’ajoutent les
risques liés à la qualité de la contrepartie avec laquelle l’opération est traitée qui peut
s’avérer défaillante.

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Il est à noter que le terme « risque de marché » est un terme « chapeau » qui englobe les
risques suivants :

 Le risque de taux d'intérêt :

C’est le risque pour la banque de subir une évolution défavorable des taux, que ce soit à la
baisse ou à la hausse, selon que la banque emprunte ou prête. En effet, si la banque
emprunte à taux variable pour financer des crédits à court terme à taux fixe, et que les
taux variables viennent à devenir supérieurs au taux fixe, la banque subira des pertes
financières. Ce risque impacte donc à la fois les activités d’octroi de crédit, de gestion des
dépôts rémunérés et également les activités de marché.

 Le risque de change :

Correspond pour la banque au risque de pertes liées aux fluctuations des taux de change.
Toute fluctuation défavorable des taux de change se répercutera négativement sur les flux
futurs espérés par la banque dans le cadre de son activité financière exercée sur les devises. Le
risque de change peut également impacter les activités de crédit de la banque. C’est le cas
lorsqu’une banque prête de l’argent à son client en devises étrangères. La banque prend le
risque de voir le capital qui lui sera remboursé diminuer.

 Le risque de liquidité

Peut provenir d’une impossibilité de refinancement pour une banque alors que, parallèlement,
elle aura réalisé une forte transformation de ses dépôts à court terme. La banque se retrouve
donc dans une situation de ressources financières (liquidités) insuffisantes pour faire face à
ses échéances à court terme (par exemple, des retraits importants de dépôts à court terme). Ce
sera le cas suite à une crise de confiance à l’égard de la banque ou à une crise de liquidité
générale du marché qui freinera le marché interbancaire et empêchera la banque de trouver
des liquidités (Bâle III a cherché à couvrir ce risque qui s’est particulièrement manifesté lors
de la crise des subprimes en 2008).

c. Le risque opérationnel

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Le Comité de Bâle le définit comme « un risque direct ou indirect de perte résultant de
processus interne, de personnes et de système défaillants inadéquats, ou d’événements
externes » Autrement dit Le risque opérationnel pour la banque est le risque de pertes
financières résultant d’une inadéquation ou d’une défaillance des procédures (non-respect,
contrôle absent ou incomplet), de son personnel (erreur, malveillance et fraude), des systèmes
internes (panne informatique…) ou d’évènements exogènes (inondation, incendie…).
Plusieurs évènements marquants ont placé les risques opérationnels au cœur de la gestion des
risques et sont réglementairement encadrés. Cette définition inclut d’autres éléments comme
le risque juridique, le risque informatique, le risque comptable, le risque déontologique, de
fraude, de pertes, vols. Par ailleurs, le risque de réputation et le risque stratégique ne font pas
partie des éléments cités.
La particularité du risque opérationnel c’est qu’il n’est pas concentré dans un secteur
d’activité particulier ; il est partout présent. Une perte de crédit peut avoir pour cause la
défaillance d’un emprunteur mais aussi une cause opérationnelle : erreur, négligence, fraude,
etc. Depuis la réforme Bâle II, le risque opérationnel entre dans le calcul des fonds propres
réglementaires des établissements bancaires. Le Comité de Bâle a ainsi retenu une
classification qui répertorie les différents évènements de risques en sept catégories :

 Fraude interne : par exemple, le vol commis par un employé (actifs physiques,
numériques, moyens de paiement), la falsification de documents, le délit d’initié d’un
employé opérant pour son propre compte, les informations inexactes communiquées
sur ses positions de marché.
 Fraude externe : par exemple, le détournement de fonds, les faux en écriture,
l’usurpation d’identité, le vol de données, le piratage informatique, les opérations de
cavalerie.
 Pratiques en matière d’emploi et de sécurité sur le lieu de travail : Il s’agit de la
violation des règles de santé et de sécurité des employés, le délit d’entrave aux
activités syndicales, la discrimination à l’embauche.
 Dommages aux actifs corporels : on peut prendre l’exemple de la dégradation
volontaire de la part d’un salarié, des actes de terrorisme ou de vandalisme et des
catastrophes naturelles (séismes, incendies et inondations.)

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 Exécution, livraison et gestion des processus : par exemple, erreur de saisie,
d’enregistrement des données, défaillances dans la gestion des sûretés, lacunes de
procédures, absence de traitement d’une opération ; erreur de paramétrage, non-
respect des obligations législatives ou réglementaires
 Clients, produits et pratiques commerciales : par exemple, le défaut de conseil, le
défaut d’information, la violation du secret bancaire, la vente forcée, le soutien, la
rupture abusive de contrat
 Dysfonctionnement de l’activité et des systèmes : par exemple, pannes de matériel et
de logiciel informatique, problèmes de télécommunications et pannes d’électricité.

d. Les autres risques

 Le risque de liquidité

Le risque de liquidité, ou plus précisément d’absence de liquidité donc d’illiquidité, est le fait
pour une banque de ne pouvoir faire face à ses engagements par l’impossibilité de se procurer
les fonds dont elle a besoin. La défaillance due à l’illiquidité, plus qu’une cause, est un effet.
Elle est souvent la conséquence de l’appréciation que portent le marché et les déposants sur la
capacité de l’établissement à rembourser les dépôts qui lui ont été confiés. Cette appréciation
peut être objective mais aussi parfois subjective. Un autre aspect du risque de liquidité est
celui de ne pas pouvoir trouver, à un instant donné, des instruments financiers destinés à
couvrir une position, ou de devoir les acheter ou les vendre à un prix anormal, du fait de
l’insuffisance ou de l’absence de liquidité sur le marché.

 Le risque global de taux d’intérêt


Les activités bancaires de dépôt et de crédit impliquent un risque significatif en cas de
variation importante des taux d’intérêt. Ses effets peuvent se révéler être une bombe à
retardement.

 Le risque stratégique
C’est le risque lié aux prises de décisions des organes décisionnels de la banque pouvant
générer une perte économique imprévue. Ces décisions stratégiques peuvent être de diverses

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natures : des décisions de restructuration, de réduction d’effectif, d’embauche, d’implantation
régionale (ouverture et fermeture de succursales, filiales bancaires, etc.),
d’internationalisation, d’alliances ou partenariats, de fusions et acquisitions, d’externalisation,
de diversification (investissements dans de nouveaux produits bancaires, métiers, marchés,
équipements, projets, actifs, etc.). Les risques stratégiques visent ainsi, l’ensemble des
évènements susceptibles de remettre en cause l’atteinte des objectifs stratégiques.
 Le risque de réputation

C’est l’atteinte à la confiance qu’une banque doit inspirer à sa clientèle et au marché à la suite
d’une publicité portant sur des faits vrais ou supposés. Cette perte de confiance peut alors
avoir des effets désastreux : retraits massifs des déposants, perte de clientèle, méfiance des
marchés. Une crise de liquidité peut suivre. Les causes peuvent être variées : pertes
importantes dues à une déficience du contrôle interne, blanchiment d’argent d’origine
criminelle, fraudes massives commises par la clientèle ou par le personnel, mauvaise qualité
des services ou incapacité de satisfaire à la demande notamment lors du lancement d’un
nouveau produit ou d’une nouvelle activité, etc.
 Le risque de non-conformité

Le risque de non-conformité constitue un risque de sanction judiciaire, disciplinaire ou


administrative, de perte financière significative ou d’atteinte à la réputation, qui naît du non-
respect de dispositions propres aux activités bancaires, qu’elles soient de nature législatives
ou réglementaires, ou qu’il s’agisse de normes professionnelles et déontologiques, ou
d’instructions de l’organe exécutif prises notamment en application des orientations de
l’organe délibérant. A noter que le risque de non-conformité est une sous-catégorie du risque
opérationnel.

2.3 Impact de la survenance des risques sur l’activité

La matérialisation de l’un des risques bancaires précités peut engendrer des difficultés
significatives pour une banque individuelle mais par contagion pour l’ensemble du système
bancaire.
A titre individuelle, la survenance des risques bancaires impacte négativement le compte de
résultat de la banque par le biais des « provisions pour risque et des passages à pertes » et se

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traduit certainement par la diminution des fonds propres, ce qui condamne la solvabilité de
l’établissement de crédit en question. Les pertes s’imputent automatiquement sur les fonds
propres et éventuellement sur les quasi-fonds propres et rendent, le cas échéant
l’établissement de crédit en situation de passif net.
On peut aussi noter la baisse du rating encore appelé notation externe de la dette.
L’insolvabilité de la banque peut causer une mauvaise appréciation de cette dernière par les
agences de notation. (Annexe exemple de grille de notation)

La mauvaise gestion des risques au sein d’une banque peut avoir un impact sur les autres
établissements bancaires et par conséquent sur l’ensemble du secteur bancaire.  Les banques
assurent mutuellement la compensation des paiements entre les différents agents
économiques. Pour ce faire, elles participent à un réseau qui les interconnecte et leur permet
de transférer des fonds : le système de paiement. Par ailleurs, elles interviennent
régulièrement sur le marché monétaire pour gérer leurs excédents ou déficits passagers de
trésorerie. Ainsi étant donnée leur organisation en système, la survie des banques est
interdépendante. Par conséquent la défaillance d’un établissement de crédit, comme un jeu de
dominos, peut donc déclencher des défaillances dans d’autres établissements et risque de
mettre en péril tout le système bancaire.

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