1
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA SCIENCE
DESMATERIAUX
Cours-01
INTRODUCTION et HISTORIQUE
Toute matière entrant dans une construction devient un matériau. Autrement dit:
Un matériau est une matière d'origine naturelle ou artificielle que l'homme façonne
pour en faire des objets. A nos jours, il y a environ 50000 à 80000 matériaux
disponibles pour l’ingénieur et 3000 procédés de fabrication et de mise en œuvre de
ces matériaux.
Ces matériaux proviennent soit du sol ou du sous-sol. Tous les matériaux qui
nous entourent sont formés d’atomes et de molécules. L’arrangement et la relation qui
existent entre ceux-ci expliquent certaines de leurs propriétés. Pendant longtemps les
physiciens, en se fondant sur l’apparence immédiate des corps, qui nous entourent,
ont distingué les états solide, liquide et gazeux.
- Age de la pierre,
- Age du bronze où celui du fer.
2
permet d’étudier les matériaux adaptés à chaque nouvelle application. Selon leurs
utilisations, on pourra distinguer deux grandes catégories de matériaux :
(A) Les matériaux de structure, qu'on utilise essentiellement pour leurs capacités
à soutenir des sollicitations mécaniques et thermiques.
(B) Les matériaux fonctionnels, qu'on utilise pour leurs propriétés physiques,
telles que : conductivité ou semi-conductivité électrique, magnétisme, propriétés
optiques. Certains matériaux se trouvent à la frontière entre les applications
mécaniques et physiques, comme par exemple les matériaux piézo-électriques qui
délivrent un effort lorsqu’on les soumet à une différence de potentiel électrique.
Cependant, même en se restreignant aux matériaux de structure, le nombre de
matériaux existant reste considérable. Dans ce cours, nous nous contentons de
donner les éléments de compréhension permettant de trouver pour une application
particulière la solution matériau la plus adaptée. Une solution matériau pour une
application comprend trois volets, le matériau constituant le composant, le procédé de
mise en œuvre du composant, et la tenue en service de ce composant.
3
pour satisfaire aux besoins contemporains et s’adapter aux exigences complexes de
la technologie moderne.
Figure I.1: Les quatre pôles de base de la science et du génie des matériaux.
Ces quatre pôles sont étroitement associés. Le matériau est élaboré au cours de
sa synthèse (polymère) ou de sa fabrication (métaux, alliages, céramiques, etc.). La
transformation a comme objectif de mettre en forme le matériau élaboré et d’en
4
préparer un objet fini caractérisé par son comportement. La transformation se fait, en
règle générale, en plusieurs étapes. Par exemple, la préparation d’une pièce de
carrosserie fait intervenir successivement le laminage de la tôle à partir du lingot
d’acier, l’emboutissage de la tôle pour former la pièce et une série d’opérations
annexes de finissage (peinture, etc.). Pour atteindre des propriétés optimales, il est
indispensable de maîtriser la structure et la composition du matériau et il faut par
conséquent posséder une série de techniques d’analyse très sophistiquées.
5
GENERALITES SUR LES MATERIAUX
I. INTRODUCTION
Les matériaux sont omniprésents dans notre quotidien. Il n'est pas de
structures, d'infrastructures sans matériaux. Il n'est pas de transport ni de production
d'énergie sans matériaux. On les dit aujourd'hui nanostructures, architecturés ou bien
encore intelligents. Ils occupent une place fondamentale dans l'activité économique
mondiale et sont également l'objet d'une attention particulière de la part des acteurs
académiques qui n'ont de cesse de les améliorer, de les adapter et de les optimiser
pour répondre aux exigences technologiques, environnementales et sociétales
croissantes.
6
Les grandes classes de matériaux
Les matériaux peuvent être classés, selon leurs natures, en plusieurs classes.
Les matériaux sont classés suivant différents critères tels que leur:
Composition
Structures atomiques et nature des liaisons
Propriétés
7
A la gauche tableau périodique des éléments les métaux (70) a la droite les non
métaux, au milieu les semi conducteur (Si, B et C)
8
Cours-02
I.2.Les grandes classes de matériaux
Les matériaux peuvent être classés, selon leurs natures, en plusieurs classes.
9
s'élevait à 1,3 milliard de tonnes soit une augmentation de 5,4 % par rapport à 2006.
Ce secteur est actuellement dominé par l'entreprise Mittal Steel. Le secteur de
l'aluminium est quant à lui dominé par Rio Tinto Alcan. En 2008, la production
d'aluminium s'est élevée à 3,1 millions de tonnes soit une augmentation de 11,5 % par
rapport à 2006. Certains métaux s’associent pour former des alliages.
11
Ils ne représentant que 10 % des matériaux métalliques utilisés dans
l’industrie, mais ils les n’en restent pas moins utilisés pour certaines de leurs
propriétés spécifiques : masse volumique faible, propriétés électriques,
résistance à la corrosion et à l’oxydation, facilitée de mise en œuvre. Ces
avantages l’emportent dans certaines applications, malgré le coût de revient
plus élevé de ces alliages.
11
rapport aux autres, le comportement d’abord vitreux, devient caoutchoutique
entre la température de transition vitreuse (Tg) et la température de fusion Tf.
La réversibilité de comportement permet la mise en forme de ces matières à
l’état fondu ou caoutchoutique.
• les polymères thermodurcissables : ils durcissent à chaud et/ou par ajout d’un
durcisseur en faible proportion. Ce durcissement est en général irréversible qui les
rendent non recyclables; Ces matières plastiques obtenues par condensation de
monomères sont constituées d’un réseau tridimensionnel de macromolécules. Ce sont
des matériaux amorphes et infusibles, il ne peut y avoir aucun déplacement de chaînes
les unes par rapport aux autres. Lorsque la température augmente, le matériau ne
devient pas visqueux, mais il conserve sa rigidité jusqu’au moment où il se dégrade.
On appelle ces plastiques thermodurcissables car, en général, une élévation de
température favorise la réaction de polymérisation et le degré de réticulation, donc la
rigidité.
• les élastomères : ils présentent en général un allongement réversible très important
et une température de transition vitreuse inférieure à l’ambiante. Ils sont des
matériaux aux propriétés bien particulières. Ce sont des polymères de haute masse
moléculaire et à chaînes linéaires. Le déplacement de leurs chaînes les unes par
rapport aux autres n’étant limité que par une légère réticulation, on peut obtenir de
grandes déformations élastiques totalement réversibles. Lorsque la contrainte est
nulle, ces matériaux sont amorphes, leurs chaînes tendant toutefois à s’aligner au
cours de la déformation, il se produit une augmentation de la rigidité. Pour obtenir un
tel comportement, il faut utiliser ces matériaux à une température supérieure à leur
température de transition vitreuse. Malgré un ralentissement dû aux effets des chocs
pétroliers et à la récession économique qui s’en est suivie, la production mondiale de
matières plastiques n’a cessé de croître. Ce domaine demeure porteur On peut classer
les polymères en deux types, en fonction de leur comportement à la chaleur et sous
pression :
• Les thermoplastiques se trouvent à l’état fondu (état fluide ou déformable) s’ils sont
portés à une température suffisante, et sont donc susceptibles de s’écouler sous
l’action d’une contrainte. Cela permet leur mise en forme par les techniques
d’extrusion, d’injection, de thermoformage, etc. C’est le cas des polyoléfines (PE, PP,
PMP, etc.), du PVC, du polystyrène, etc. ;
12
• Les thermodurcissables durcissent par réaction chimique. On peut citer les résines
phénoplastes, poly-époxydes, certains polyuréthanes. Du fait de leurs propriétés
intéressantes, les polymères ont peu à peu envahi les industries et la vie quotidienne
en remplaçant les matériaux traditionnels.
I.2.3. Céramiques:
13
• bonne résistance chimique ;
• résistance à la corrosion ;
• isolations thermique et électrique. Par contre, leur principale faiblesse est
d'être prédisposée à rompre brutalement, sans déformation plastique en
traction (caractère fragile) ; les porosités « affaiblissent » le matériau en
entraînant des concentrations de contrainte à leur voisinage. La fragilité des
céramiques rend impossible les méthodes de laminage ou de forgeage utilisées
en métallurgie.
Cours - 03
I. 3. 2. Quelques applications des céramiques
14
I. 3. 2. a. Céramiques dans l’automobile
Cette utilisation se réduit à des composants du moteur. Leurs buts sont
d’améliorer l’isolation thermique, la résistance à l’usure par frottement,
d’alléger les pièces en mouvement. L’isolation thermique est l’un des points
forts des céramiques, ainsi la préchambre de combustion (moteur diesel), la
tête de piston et les soupapes d’échappement sont revêtues d’écrans
thermiques en céramique. Pour améliorer le rendement du turbocompresseur,
certains fabricants ont envisagé la conception du conduit
d’échappement ainsi que la turbine en céramique. On utilise pour ces
applications des inserts en zircon (ZrO2) et de titanate d’aluminium
(Al2TiO5). La résistance à l’usure par frottement est une des propriétés
remarquables des céramiques. Ainsi les culbuteurs, les guides et les sièges de
soupapes sont en céramique (association de zircone et de nitrure de silicium
(Si3N4)). Par souci d'allègement des masses en mouvement, on peut utiliser
du nitrure de silicium pour les axes des pistons, les soupapes.
I. 3. 2. c. Céramiques en biomécanique
La chirurgie et l’art dentaire font de plus en plus appel aux nouveaux
matériaux pour une bonne biocompatibilité, une bonne tenue à la fatigue et
une résistance élevée à la corrosion. Les céramiques utilisées comme
remplacement des tissus durs (os, dents) peuvent être classés en trois groupes
selon leur réaction avec le milieu physiologique :
✓ les céramiques inertes ou biodégradables (alumine)
15
✓ les céramiques bioactives (bio verres...) qui permettent une liaison entre le
tissu et l’implant,
✓ les céramiques bio résorbables (phosphate de calcium) qui permettent la
repousse des tissus.
16
Figure 1.5 : Les différentes possibilités d’obtention des matériaux composites
17
2. Le choix d’un matériau
Le choix d’un matériau, dans une utilisation, dépend de plusieurs critères :
18
Tableau 1.1 : Quelques propriétés usuelles des grandes familles de matériaux
19
Matériaux et Environnement
Ressources
d’un élément sont la quantité de cet élément disponible dans l’écorce terrestre, les
océans et l’atmosphère
Gisement
est la zone où la concentration en minerai est importante
Recyclage
des matériaux facile pour les métaux difficile pour les polymères organiques.
Figure I. 9: Cycle des matériaux (d’après Materials and man’s Needs, 1974 et A.
Kelly, 1994
21
C‘est le mode de répartition des atomes ou des molécules dans le matériau
solide et les relations géométriques existant entre les positions de tous les atomes
FigureI. 11: Schémas bidimensionnel : (a) SiO2 cristallin, (b) SiO2 amorphe.
21
Cours-04
Figure I.12 : Etat désordonné (amorphe) du gaz et des liquides. État ordonné (cristallin) des
solides à l’exception des verres et de certains polymères
22
planes se coupant suivant des arêtes vives et faisant entre elles des angles bien
déterminés.
23
réaction puisse se faire à une VITESSE (cinétique) appréciable. La MOLECULE
représente, à l’échelle microscopique, la plus petite partie d’un corps susceptible
d’exister à l’état libre dans la nature tout en détenant l’ensemble des propriétés
caractéristiques de la substance originelle. Il y a des corps simples = molécules
constituées d’éléments identiques (ex. H2, N2, O2, F2, Cl2,…). Et des corps
composés = molécules formées d’éléments de nature différentes (H2S, H2O,
CH3COOH, …).
Ex : Na+ et Cl- forme un cristal de chlorure de sodium. S’il n’y avait pas de force
(ou des forces extrêmement faibles) entre les atomes, il n’y aurait pas de molécule.
C’est ce qui se passe avec les gaz rares (Ar, Kr, Xe, Ne), ils ne se combinent à rien.
Et des forces qui se développent entre molécules donnent naissance à un solide ou un
liquide. L’énergie de liaison interatomique est l’énergie qu’il faut fournir pour briser
la liaison. Elle s’exprime généralement en électrons-Volts (eV) par atome.
24
I-3.1. 2- La liaison ionique
La liaison ionique = métal fort + non-métal fort, La liaison ionique est basée sur
le transfert effectif d’un à plus d’un électron de la couche périphérique du métal fort
sur la couche périphérique du non-métal fort ; le métal est donneur potentiel
d’électron(s), le non-métal, accepteur.Une combinaison ionique est une combinaison
constituée d’un cation et d’un anion, ions qui se maintiennent au voisinage l’un de
l’autre, quasi au contact, par attraction coulombienne c'est une force d'attraction qui
agit à très petite distance (de l'ordre du fentomètre (10-16 m).
25
La liaison covalente H-H réalise un judicieux compromis entre les forces
d’attraction entre noyaux et électrons et les forces de répulsion entre noyaux comme
le montre la figure 3.
Une liaison covalente dative équivaut à une liaison covalente établie entre
deux partenaires dont l’un apporte l’ensemble de la paire liante qu’il partage avec
l’autre qui l’accepte pour moitié.Les deux atomes ont des électronégativités
différentes, le plus électronégatif donne une paire d’électrons. Le non-métal le plus
souvent impliqué dans ces liaisons est l’oxygène– Exp. HClO2
26
entre l’hydrogène et le Chlore. Ce doublet statistiquement n’est pas au milieu, la
probabilité est beaucoup plus grande de trouver le doublet près du chlore.
L’hydrogène est fortement positif. Pour le NaCl (liaison ionique), la probabilité est de
100% autour du chlore.
Électronégativité
C’est la tendance plus ou moins grande d’un atome à attirer les électrons dans un
édifice moléculaire. Ceci entraîne une polarisation de certaines molécules. La
molécule se comporte alors comme un dipôle, c’est-à-dire comme deux charges
opposées. Lorsque l’un des deux atomes est beaucoup plus électronégatif que l’autre,
la polarisation de la molécule est si importante que l’on est en présence de deux ions
(ex : NaCl). Tout se passe comme si le sodium avait perdu son électron périphérique
en devenant un ion positif Na+ et le chlore avait gagné cet électron, en devenant un
ion négatif.
27
Figure I.17 : Représentation schématique de la liaison métallique
28