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Thèse
présentée devant
pour obtenir
le grade de docteur
Par
Sabrina LEMAIRE
Jury
Membre invité :
TROADEC Pierre Président de la Commission Environnement de l’AIMCC
Cette thèse a été préparée au Laboratoire des Sciences de l’Habitat de l’Ecole Nationale des Travaux
Publics de l’Etat et au Centre Scientifique et Technique du Bâtiment, département Développement
Durable, division Environnement / Durabilité.
ECOLES DOCTORALES
2005
SIGLE ECOLE DOCTORALE NOM ET COORDONNEES DU RESPONSABLE
AVANT-PROPOS
Cette thèse a été réalisée au Laboratoire des Sciences de l’Habitat (LASH) de l’Ecole
Nationale des Travaux Publics de l’Etat (ENTPE), et au Centre Scientifique et Technique
du Bâtiment (CSTB) de Grenoble, dans le département Développement Durable, division
Environnement/Durabilité.
Je remercie vivement Monsieur Gérard Guarracino, directeur du Département Génie Civil et
Bâtiment (DGCB) de l’ENTPE, ancien directeur du LASH, et Monsieur Jean-Luc Chevalier,
chef de la division Environnement/Durabilité, de m’avoir accueillie pour réaliser mes travaux
de thèse au sein de leur laboratoire et de leur division respectivement.
Que Monsieur Gérard Guarracino soit également remercié pour la direction de mes
recherches, pour ses remarques et suggestions, ainsi que pour le temps qu’il m’a consacré
durant la réalisation de cette thèse.
Mille mercis à Monsieur Jacques Chevalier, docteur au CSTB, et co-directeur de ma thèse,
pour son encadrement au quotidien, son attention et sa disponibilité bienveillantes, son
soutien et les nombreux conseils et encouragements qu’il m’a prodigués tout au long de mes
travaux de recherche.
Que tous les professionnels du bâtiment et de la construction qui ont accepté de répondre au
questionnaire que j’ai développé pendant ma thèse, ou qui ont bien voulu m’accorder un
entretien, soient également remerciés ; leurs réponses et leur intérêt pour mes travaux m’ont
beaucoup aidée.
J’exprime ma sincère sympathie à tous ceux que j’ai eu l’occasion de côtoyer au CSTB, et au
LASH, et en particulier (en plus des personnes déjà citées précédemment) Danielle Bonnet,
Emmanuel Jayr, Gaël Mendoza, Nathalie Leyssieux, Sophie Cuenot, Marcel Rubaud, Jean-
Charles Maréchal, Gérard Révirand, Michèle Ghaleb, Nicolas Rossignol, Julien Hans, Pierre
Verri, Bruno Chevalier, Hébert Sallée, Christiane Pezzetti, Monique Prat, Jérôme Laurent,
Daniel Quénard, Claude Pompéo, François Olive, Daniel Giraud, François-Dominique
Menneteau, Jérôme Lair, Audrey Havez, Josée Laplante, Claude Martin, Elisabeth
Fourneaux, Jean-François Buisson, Vincent Galiano, Jean-Claude Pavier, José Cournet,
Emmanuel Durand, Stéphane Lebourg, Pierre Michel, et Monique Darnand, personnes qui,
grâce à leur gentillesse et leurs compétences diverses, ont permis que cette thèse se déroule
dans les meilleures conditions possibles.
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Avant-propos
Je pense chaleureusement à tous les doctorants (docteurs maintenant pour la plupart d’entre
eux) et stagiaires que j’ai eu le plaisir de rencontrer au CSTB : Maha, Claudia, François,
Nicoleta, Patrick, Marine, Claire, Emmanuelle, Mélanie, Karine, Rémi, Naris, Guillaume
Co., Anne, Guillaume Ca., Marceline, Hélène, Charlotte, Céline, avec une mention spéciale
pour Aurélie, ma voisine de bureau pendant ces trois années.
Enormes mercis à ma Maman, avec plein d’amour, pour tous ses conseils, sa présence, son
soutien, son dévouement, ses relectures, explications et suggestions tout au long de ma
scolarité, et ces derniers mois en particulier. Je pense aussi beaucoup à mes deux sœurs que
j’adore, Sandrine et Gwennaëlle, et à leurs amis respectifs, Vincent et Nicolas, qui me
permettent de passer des moments de détente inoubliables. Je souhaite également adresser une
pensée affectueuse à toutes les personnes que j’apprécie, famille, belle-famille, et amis, à qui
j’aimerais pouvoir consacrer plus de temps. Je pense beaucoup aussi à ceux qui ne sont plus là
et qui me manquent.
Ma dernière pensée est pour Ludovic. Merci infiniment pour ce que tu es, pour tout ce que tu
fais, pour ton aide, ton soutien et pour tout le bonheur que tu m’apportes depuis que nous
nous connaissons.
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Résumé
RESUME
Cette thèse est consacrée à la réalisation d’un outil d’aide au choix des produits de
construction en fonction de leurs caractéristiques environnementales et sanitaires.
Cet outil, destiné aux professionnels du bâtiment, est fondé sur le principe et les méthodes
d’analyse multicritère. L’échelle de l’étude est celle du composant du bâtiment, afin que la
comparaison soit effectuée sur la base de performances techniques similaires. L’outil réalisé
utilise les données environnementales et sanitaires des produits de construction issues des
FDES au format de la norme NF P01-010. Il a été appliqué au composant « mur », ainsi qu’à
la comparaison de six revêtements de sol. Les résultats obtenus montrent qu’il est possible
d’aboutir à un classement des solutions constructives d’un composant. Ce classement peut
dépendre des pondérations et des méthodes d’agrégation choisies, il doit donc être complété
par des analyses de sensibilité. L’outil nécessite à présent d’être testé par les acteurs du
bâtiment.
-5-
Summary
SUMMARY
This thesis aims at developing a decision-aid tool that compares building products according
to their environmental and health characteristics.
This tool is intended for building actors. It is based on the methodology and methods of multi-
criteria analysis. The scale of the study is the one of the building component in order that the
comparison is achieved using the same technical functions. The developed tool uses data from
the EPDs in the French standard NF P01-010 format. It was applied to the “wall” component
and to the comparison of six floorings. The obtained results have shown that it is possible to
produce a ranking of building options of a component. This ranking may depend on the
weighting and aggregation methods used. It has also to be completed by some sensitivity
analyses. The tool now requires to be tested by the building actors.
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Sommaire
SOMMAIRE
Glossaire 11
Introduction générale 15
1 Introduction _____________________________________________________________ 17
-7-
Sommaire
1 Introduction _____________________________________________________________ 73
-8-
Sommaire
-9-
Sommaire
Bibliographie 177
Annexes 199
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Glossaire
GLOSSAIRE
Tous les mots soulignés dans les définitions sont également définis dans le glossaire.
• Action
Politique, programme, projet ou candidat faisant l’objet de l’analyse multicritère [Maystre et al.,
1994].
• Action potentielle
Action provisoirement jugée possible par un des intervenants au moins ou présumée comme telle par
l’homme d’étude, en vue de l’aide à la décision [Maystre et al., 1994].
Exemple : le choix d’une solution constructive particulière peut être considéré comme une action
potentielle.
• Agrégation
Opération permettant d’obtenir des informations sur la préférence globale entre les actions
potentielles, à partir d’informations sur les préférences par critère [Maystre et al., 1994].
Exemple : la somme pondérée est une méthode d’agrégation.
• Aide à la décision
Activité de celui [l’homme d’étude] qui, prenant appui sur des modèles clairement explicités mais non
nécessairement complètement formalisés, aide à obtenir des éléments de réponses aux questions que se
pose un intervenant dans un processus de décision, éléments concourant à éclairer la décision et
normalement à prescrire, ou simplement à favoriser, un comportement de nature à accroître la
cohérence entre l’évolution du processus d’une part, les objectifs et le système de valeurs au service
desquels cet intervenant se trouve placé d’autre part [Roy, 1985].
• Analyse multicritère
Analyse ayant pour but d’expliciter une famille cohérente de critères permettant d’appréhender les
différentes conséquences d’une action [Maystre et al., 1994].
• Catégorie d’impact
Classe représentant les points environnementaux étudiés dans laquelle les résultats de l’analyse de
l’inventaire du cycle de vie peuvent être affectés [ISO 14042, 2000].
Exemple : changement climatique [ISO/TR 14047, 2003].
• Composants du bâtiment
Nous définissons un composant du bâtiment comme une partie de ce bâtiment à laquelle sont associées
une ou plusieurs performances ; c’est un assemblage de matériaux et produits de construction.
Exemples : un mur, une toiture, une dalle, etc.
• Critère
Expression qualitative ou quantitative de points de vue, objectifs, aptitudes ou contraintes relatives au
contexte réel, permettant de juger des actions potentielles [Maystre et al., 1994]. Un critère est doté
d’un indicateur permettant de le calculer, d’une unité, d’une échelle (ordinale ou cardinale), d’une
structure et d’un sens de préférence, d’après [Pictet et Bollinger, 1999].
Exemple : une catégorie d’impact, munie d’un indicateur de catégorie d’impact, et de facteurs de
caractérisation peut représenter un critère, lorsqu’il s’agit de comparer et choisir des solutions
constructives en fonction de leurs impacts environnementaux.
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Glossaire
• Cycle de vie
Phases consécutives et liées d’un système (produits, matériaux, bâtiment) de l’acquisition des matières
premières ou de la génération des ressources naturelles à l’élimination finale [ISO 14040, 1997].
• Danger
Menace susceptible d’engendrer des nuisances plus ou moins graves pour l’homme et/ou
l’environnement (d’après [EPE, 1998]). Pour les produits de construction, le danger peut provenir de
leurs propriétés physico-chimiques, ou de celles de leurs éléments constitutifs, d’après [EPE, 1998].
Exemple : la présence de plomb dans une peinture est un danger potentiel pour la santé humaine.
• Environnement
La norme ISO 14050 [ISO 14050, 1998] définit l’environnement comme le milieu dans lequel un
organisme fonctionne, incluant l’air, l’eau, la terre, les ressources naturelles, la faune, la flore, les êtres
humains et leurs interactions. Dans cette norme, le milieu inclut également l’intérieur du bâtiment et le
mot organisme peut aussi se comprendre comme « ouvrage ou bâtiment ou produit de bâtiment ».
• Exposition
Il s’agit du contact entre l’homme et/ou l’environnement et le vecteur de danger (contact pouvant avoir
lieu dans certaines conditions d’usage ou dans certaines circonstances), d’après [EPE, 1998].
Exemple : une peinture qui s’écaille dans un logement peut engendrer une exposition par ingestion des
jeunes enfants.
• Facteur de caractérisation
Facteur établi à partir d’un modèle de caractérisation qui est utilisé pour convertir les résultats de
l’analyse de l’inventaire du cycle de vie en unité commune d’indicateur de catégorie d’impact [ISO
14042, 2000].
Exemple : Potentiel de réchauffement planétaire pour chaque gaz à effet de serre (kg d’équivalents
CO2/kg de gaz) [ISO/TR 14047, 2003].
• Impact environnemental
Toute modification de l’environnement, négative ou bénéfique, résultant totalement ou partiellement
des activités, produits ou service d’un organisme [ISO 14050, 2002].
Exemple : émissions de CO2 dans l’atmosphère liées au chauffage.
• Matériau de construction
Elément provenant d’un site naturel ou d’une installation de transformation, et qui sert in situ à la
fabrication de parties d’ouvrages, d’après [Le Teno, 1995].
Exemples : granulat, ciment, sable, etc.
• Modèle
Schéma qui, pour un champ de questions, est pris comme représentation d’une classe de phénomènes,
plus ou moins habilement dégagés de leur contexte par un observateur pour servir de support à
l’investigation et/ou à la communication [Roy, 1985].
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Glossaire
• Normation
Opération qui consiste à rapporter des résultats d’analyse du cycle de vie à une échelle normée en vue
d’en faciliter la compréhension.
Généralement, l’échelle retenue est l’équivalent habitant européen ou français. Cependant, selon
l’échelle de l’étude, la normation peut être faite par rapport à toute échelle pertinente, d’après
[ADEME, 2005] et [ISO 14042, 2000].
Par extension, nous appellerons normation toute opération qui consiste à rapporter les profils
environnementaux et sanitaires à une échelle commune, ou à les rendre adimensionnels.
• Nuisance
Préjudice pour la santé d’un organisme ou l’environnement, d’après [Recyconsult, 2003].
• Processus de décision
Succession d’étapes au cours de laquelle les multiples options, qui vont conditionner la décision
globale, sont définies [Maystre et al., 1994].
• Produit de construction
Elément fabriqué en usine et incorporé dans un bâtiment sans subir de transformation importante,
d’après [Le Teno, 1995].
Exemples : plaque de plâtre, fenêtre, tuyau, isolant, etc.
• Risque
Un risque (sanitaire ou environnemental) correspond au croisement, c'est-à-dire à la mise en relation,
des données relatives aux dangers (propriétés intrinsèques) d’un élément et à l’exposition (contact)
d’un organisme à cet élément. L’évaluation d’un risque sanitaire correspond à la détermination des
effets sur la santé d’une exposition d’individus à des matériaux ou à des situations dangereuses
(d’après [EPE, 1998]).
Exemple : une peinture au plomb qui s’écaille dans un logement correspond à un risque sanitaire de
saturnisme pour les jeunes enfants.
• Solution constructive
Nous définissons une solution constructive comme une réalisation possible d’un composant du
bâtiment, pour une unité fonctionnelle donnée, c'est-à-dire une association particulière de matériaux et
produits de construction.
Exemple : pour le composant « mur », une solution constructive peut correspondre à un mur en béton,
ou à un mur en terre cuite.
• Unité fonctionnelle
Performance quantifiée d’un système (produits, matériaux, bâtiment) destinée à être utilisée comme
unité de référence dans une analyse de cycle de vie [ISO 14040, 1997] et [ISO 14041, 1998]. En
général, une unité fonctionnelle comporte une unité de quantité, une unité de temps, et une unité de
performance, d’après [ISO/TR 14049, 2000].
Exemple : pour une peinture, coloration de 20 m² pendant 5 ans d’un mur, avec une opacité de 98%
[ISO/TR 14049, 2000].
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Sigles et notations
• Organismes
Note : les exemples seront présentés en italique et encadrés dans le corps de ce mémoire.
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Introduction générale
Introduction générale
Actuellement, le Développement Durable est le maître mot, qui se veut intervenir dans bon
nombre de décisions nationales et internationales, soucieuses de préserver l’environnement.
Expression employée pour la première fois en 1980 par l’UICN (Union Internationale pour la
Conservation de la Nature), cette notion a ensuite été reprise par de nombreuses personnes et
instances, acteurs de l’environnement ou non [Jollivet, 2001]. Le rapport Brundtland, en 1987,
définit le développement durable comme « un développement qui répond aux besoins du
présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres
besoins ». La Commission des Communautés Européennes a par la suite précisé l’expression :
le développement durable est « une politique et une stratégie visant à assurer la continuité
dans le temps du développement économique et social, dans le respect de l’environnement, et
sans compromettre les ressources naturelles indispensables à l’activité humaine » [Brodhag et
al., 2004].
La politique actuelle qui tend à promouvoir un développement durable dans de nombreux
domaines [IFEN, 2003], entraîne et encourage les professionnels du bâtiment à réfléchir sur la
qualité environnementale et sanitaire des produits, ouvrages et services qu’ils gèrent, comme
en témoignent les travaux récents sur la réglementation thermique, l’éclairage, le confort, la
gestion des déchets du bâtiment. Le bâtiment, notamment pendant ses phases de vie en œuvre
et de fin de vie, est en effet responsable de nombreux impacts (consommation d’eau,
d’énergie, production de déchets, qualité de l’air intérieur).
Un bâtiment est un système complexe, dépendant de son environnement. Il ne s’agit pas d’un
simple assemblage de matériaux et produits de construction, mais d’une construction
raisonnée dont tous les éléments – intérieurs et extérieurs – sont en interaction. La qualité
environnementale et sanitaire d’un bâtiment nécessite par conséquent de prendre en compte
de nombreuses données, souvent indisponibles, quantitatives mais aussi qualitatives,
imprécises, et incertaines, et ceci, dans un contexte multi-acteurs et multi-objectifs. Cette
qualité environnementale et sanitaire se traduit par une réduction de ses « pressions » sur
l’environnement (besoins en matières premières et énergies, rejets de matières polluantes),
tout en offrant à ses utilisateurs un intérieur sain et confortable, et en respectant certaines
contraintes économiques. C’est ainsi que le concept de Haute Qualité Environnementale
(HQE®) du cadre bâti s’est développé et se généralise, de la conception à la déconstruction,
en passant par la construction, la réhabilitation, la maintenance. Il s’agit de « règles »
environnementales et sanitaires de conception et de construction, déclinées en 14 cibles, ayant
pour objectifs de réduire les charges du bâtiment sur son environnement extérieur, et
d’améliorer son environnement intérieur [Association HQE, 2005a].
En croisant les différentes cibles de la démarche HQE®, le choix des matériaux et produits
de construction apparaît comme crucial pour atteindre ces objectifs.
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Introduction générale
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Chapitre 1
Le choix des produits de construction en fonction de leurs
caractéristiques environnementales et sanitaires :
Etat de l’art et apports de l’analyse multicritère
Partie 1 Introduction
1 Introduction
Ce chapitre bibliographique est, dans un premier temps, consacré à l’état de l’art du choix des
produits de construction en fonction de leurs caractéristiques environnementales et sanitaires.
Une première partie définit alors les domaines abordés par cet état de l’art, c’est-à-dire
l’environnement, la santé, le bâtiment et les produits de construction, afin d’une part, de bien
présenter ces différents domaines et d’autre part, d’analyser leur possible conciliation. Une
deuxième partie aborde les obligations et recommandations environnementales et sanitaires
relatives aux bâtiments et aux produits de construction, puis expose les démarches existantes
ainsi que les outils opérationnels susceptibles de permettre aux acteurs de la construction de
prendre en compte ces obligations et recommandations. L’analyse de l’existant montre que
l’intégration de l’environnement et de la santé dans le choix des produits de construction
nécessite une approche multicritère des impacts environnementaux et sanitaires des produits
de construction, approche qui est par ailleurs disponible, notamment dans la norme française
NF P01-010. Cependant, cette analyse met également en évidence la difficile utilisation et
appropriation de cette approche.
Ce constat nous conduit ainsi, dans un second temps, à l’apport possible des démarches et des
méthodes d’analyse multicritère pour intégrer dans le choix des produits de construction leurs
caractéristiques environnementales et sanitaires. La troisième partie de ce chapitre expose
alors les principes théoriques de l’analyse multicritère, leur application possible dans le choix
des produits de construction, et dresse finalement un arbre de choix des méthodes d’analyse
multicritères existantes.
La réunion des trois premières parties de ce chapitre nous permet, dans un dernier temps,
d’établir les premières propriétés du cahier des charges de l’outil d’aide au choix des produits
de construction que nous souhaitons développer.
Remarque :
Le corps de ce premier chapitre est particulièrement important. Nous avons en effet choisi de
présenter, avec la précision qui s’impose, l’ensemble des domaines concernés par notre étude,
afin de l’éclairer.
- 17 -
Chapitre 1
Nous avons alors décidé de ne citer que les impacts environnementaux qui correspondent bien
à notre définition et nous les présentons ci-dessous, sous forme de liste descriptive, sans
notion hiérarchique.
• Le réchauffement global
Depuis un siècle, la température moyenne sur Terre aurait augmenté de 0,5°C et le niveau des
mers a monté de 1 à 3 millimètres par an (en raison notamment de la fonte des glaces et des
glaciers liée au réchauffement de la planète). Ces valeurs sont compatibles avec un
accroissement de l’effet de serre lié aux rejets de l’homme mais il n’est pas possible
d’affirmer que ceux-ci en soient la cause.
Mise à part la vapeur d’eau, responsable de 60% de l’effet de serre, les principaux gaz
responsables sont le gaz carbonique (CO2 : 30 % de l’effet), le méthane (CH4), le protoxyde
d’azote (N2O), les Chlorofluorocarbones (CFC) et Hydrochlorofluorocarbones (HCFC). La
concentration de ces gaz dans l’atmosphère ne cesse d’augmenter (excepté pour les CFC que
nous aborderons dans le paragraphe suivant), notamment depuis le début de l’ère industrielle.
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Partie 2 Environnement, santé, bâtiment et produits de construction
Malgré la ratification par de nombreux pays du Protocole de Kyoto (1997), dont le principal
objectif est la réduction de ces gaz à effet de serre, il semblerait que la tendance demeure à la
hausse, notamment en raison du temps de séjour de ces gaz dans l’atmosphère, et de l’essor
industriel (en cours ou à venir) de nombreux pays en voie de développement.
Bien qu’aucune valeur précise ne soit affirmée dans les perspectives d’évolution du
réchauffement global, les spécialistes prévoient une augmentation de la température continue
d’ici la fin du siècle, qui s’accompagnera d’importants changements climatiques [Vernier,
2003], [EPE, 1996], [Bertrand, 2001], [IFEN, 2002], [Recyconsult, 2003].
• La diminution de la biodiversité
La diversité du monde vivant s’exprime à tous les niveaux : diversité génétique, diversité des
espèces et de leur population, diversité des systèmes écologiques. La connaissance
scientifique fait de plus en plus apparaître la biodiversité comme une propriété fondamentale
du monde vivant qui lui permettrait d’évoluer de lui-même et de s’adapter aux variations de
son environnement. La disparition d’une espèce est irréversible, et entraîne souvent, en
cascade, celle des espèces qui en dépendent pour leur alimentation, leur protection ou leur
reproduction. Au contraire, elle peut parfois engendrer la prolifération d’une espèce qui se
retrouve ainsi privée de son prédateur, ce qui entraîne des déséquilibres et présente également
des risques pour les écosystèmes [Cotonat, 1996], [Recyconsult, 2003].
• La pollution de l’eau
La pollution de l’eau concerne à la fois les eaux océaniques et les eaux continentales. La
pollution des eaux provient d’éléments soit chimiques, soit biologiques, soit physiques.
Chaque forme de pollution induit des effets particuliers plus ou moins préjudiciables. La
communauté scientifique s’accorde à reconnaître aujourd’hui que la pollution chimique serait
la plus importante et la plus préoccupante. Elle a pour origine quatre facteurs de nature
distincte : les pesticides, les métaux lourds, les hydrocarbures et les fertilisants [EPE, 1996],
[Recyconsult, 2003].
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Chapitre 1
L’eau est indispensable à la vie des hommes, des animaux et des végétaux. Sur les continents,
elle est apportée par la pluie qui s’alimente de l’évaporation à la surface des océans.
Globalement, 60% du volume des précipitations s’évaporent directement ou par transpiration
des végétaux, 11% s’infiltrent profondément dans le sol et nourrissent les eaux souterraines,
24% ruissellent et retournent rapidement à la mer par les rivières avec des crues plus ou moins
importantes [EPE, 1996].
L’homme fait un large usage de l’eau (mille fois plus que son besoin alimentaire) et qui porte
sur 5% du volume des précipitations : pour les besoins domestiques (12% du total des
besoins), pour les besoins industriels (22% des besoins) dont une part importante concerne le
refroidissement des centrales thermiques et nucléaires, pour les besoins agricoles (près de 70
% des consommations) avec des surfaces irriguées qui s’accroissent de 1% par an [De
Bartillat et Retallack, 2003].
Les rejets ainsi que l’exploitation de la ressource en eau altèrent sensiblement la qualité des
eaux de certaines rivières, voire de certains bassins et peuvent entraîner des nuisances
olfactives et visuelles. Plus globalement, on constate une détérioration lente et générale des
eaux naturelles. Jusque dans les années 1970, les eaux usées domestiques ou industrielles
étaient en général directement rejetées dans les rivières, sans traitement. Les rivières
traversant les grandes villes sont très vite devenues des égouts à ciel ouvert et les écosystèmes
aquatiques ont été fortement détériorés [EPE, 1996].
• La pollution de l’air
Nous entendons par pollution de l’air, la présence dans l’air de polluants, mais également les
nuisances sonores, qui peuvent être générés par toutes sortes d’activités humaines, et en
particulier la transformation et la consommation d’énergie (industrie, transports, construction,
etc.) [EPE, 1996], [Bertrand, 2001], [IFEN, 2002].
Outre les gaz à effet de serre que nous avons déjà traités, un certain nombre de composés sont
considérés comme polluants. Il s’agit plus particulièrement du monoxyde de carbone (CO),
des oxydes d’azote (NOx), du dioxyde de soufre (SO2), l’ozone photochimique (ou
troposphérique), mais également, dans des atmosphères plus confinées, des composés
organiques volatils (COV), du radon, des fibres minérales synthétiques, et des micro-
organismes. La réduction des émissions de certains de ces composés est l’objet du Protocole
de Göteborg (1999), ratifié par une trentaine de pays, dont la France, et qui est entré en
vigueur le 17 mai 2005.
L’effet des émissions est souvent circonscrit à l’échelle locale ou régionale. Cependant, leur
accumulation entraîne des répercussions au niveau global où l’on note par exemple une
augmentation sensible du monoxyde de carbone, des hydrocarbures et des oxydes d’azote.
Seul le dioxyde de soufre enregistre une diminution grâce aux efforts déjà engagés.
• La désertification
La désertification se définit comme la transformation d’une région en une zone sèche, aride et
inhabitée. Elle apparaît sous le double jeu de phénomènes climatiques et d’actions humaines.
La désertification induit la perte quasi-totale des potentialités du milieu naturel [EPE, 1996].
- 20 -
Partie 2 Environnement, santé, bâtiment et produits de construction
- 21 -
Chapitre 1
A titre d’exemple, le temps de séjour dans l’atmosphère de certains polluants, comme le CO2
ou les CFC, est de plusieurs décennies, et par conséquent, il est impossible de connaître
précisément les quantités qui seront présentes dans l’atmosphère dans 50 ans, même si les
émissions sont contrôlées, voire supprimées (cas des CFC) [EPE, 1996], [De Bartillat et
Retallack, 2003]. D’autre part, certains polluants peuvent participer à plusieurs impacts
environnementaux, c’est notamment le cas des HCFC, qui sont à la fois responsables de la
destruction de la couche d’ozone et de l’augmentation de l’effet de serre [Bertrand, 2001].
Enfin, compte tenu du fonctionnement naturel « en chaîne » de l’environnement, les impacts
environnementaux et sanitaires peuvent rapidement s’engendrer les uns les autres. Par
exemple, les émissions de gaz acides peuvent engendrer des pluies acides, qui à leur tour vont
entraîner des déforestations. Or, la diminution du nombre d’arbres est associée à une
diminution de l’activité photosynthétique, et par conséquent, à une diminution du stockage de
gaz carbonique, et participe ainsi à l’augmentation de l’effet de serre. Par conséquent, il est
souvent difficile d’évaluer précisément les impacts environnementaux et sanitaires, et de
pouvoir identifier tous leurs effets [Vernier, 2003], [Cotonat, 1996]. Ces impacts demeurent
souvent des impacts « potentiels ». Tout comme il est difficile d’attribuer précisément ces
impacts aux activités humaines [EPE, 1996].
Malgré la complexité des phénomènes qui interviennent, de nombreux travaux sont engagés
pour définir des indicateurs d’impacts [SETAC, 1992], [ISO 14040, 1997], [SETAC, 2001],
[Guinée, 2002], [ISO/TR 14047, 2003], afin de pouvoir évaluer, au moins partiellement les
impacts environnementaux et sanitaires. Si de nombreux indicateurs représentatifs et
significatifs ont pu être définis pour l’environnement, de nombreux progrès restent encore à
faire pour les problèmes sanitaires. Parmi les principales catégories d’impacts
environnementaux munies d’indicateurs d’impacts, nous pouvons citer : l’épuisement des
ressources non renouvelables, les consommations d’énergie et d’eau, le potentiel de
réchauffement global, le potentiel d’acidification atmosphérique, la production de déchets.
- 22 -
Partie 2 Environnement, santé, bâtiment et produits de construction
Nous pensons cependant qu’il est délicat et dangereux d’attribuer une valeur à
l’environnement, et encore plus à la santé. En effet, outre l’aspect peu éthique que peut revêtir
cette démarche, notamment dans les pays où une vie humaine ne représente presque rien, le
risque de voir se généraliser les permis de polluer (celui qui a les moyens de payer a le droit
de polluer) est grand et représente une réelle menace pour le respect de l’environnement et de
la santé.
• La phase « Préparation » :
La phase « Préparation » concerne le maître d’ouvrage (MO) en premier lieu. Il doit :
- établir la faisabilité de l’opération (contenu, opportunité),
- choisir l’implantation de l’opération (terrain, contraintes environnementales),
- choisir éventuellement une assistance technique (AMO),
- définir le programme : exigences techniques, environnementales et sanitaires, délais
d’exécution, estimation des coûts, définition des acteurs et leurs responsabilités,
principes de fonctionnement et d’utilisation du bâtiment, etc.,
- établir le concours de concepteurs : architectes et Bureaux d’Etudes (BE),
- choisir la maîtrise d’œuvre (MOe).
- 23 -
Chapitre 1
• La phase « Conception » :
La phase de conception est réalisée par l’équipe de conception (MOe, architectes, BE), et elle
se décompose souvent en quatre étapes :
- l’esquisse,
- l’avant-projet sommaire (APS),
- l’avant-projet définitif (APD),
- l’étude de projet (PRO), où la conception générale de l’ouvrage est définie et
approuvée par le MO.
La phase de conception est une phase pendant laquelle un grand nombre de choix sont définis,
en particulier le parti architectural, la thermique et l’acoustique du bâtiment, les matériaux et
produits de construction. Les futures performances du bâtiment sont en partie établies lors de
cette phase, notamment ses performances environnementales et sanitaires.
• La phase « Chantier »
Lors de cette phase, tous les acteurs précédemment cités sont concernés. Elle se décline en
différentes étapes :
- la préparation du chantier,
- la gestion (technique, administrative et financière) du chantier, qui fait également
intervenir le coordinateur SPS (Sécurité et Protection de la Santé), préalablement
désigné par le Maître d’ouvrage,
- la réception des travaux.
Cette phase peut éventuellement être complétée par l’aménagement intérieur, qui fait
intervenir un architecte d’intérieur.
- 24 -
Partie 2 Environnement, santé, bâtiment et produits de construction
Nous avons décrit les phases opérationnelles d’un bâtiment de manière linéaire, mais tel n’est
pas souvent le cas. Il arrive très fréquemment que les phases, jusqu’à la phase « chantier », se
chevauchent, ce qui permet parfois d’affiner les exigences, mais ne simplifie pas le
déroulement de l’opération. Chacune de ces phases comporte des exigences, des contraintes et
ne fait pas toujours intervenir les mêmes acteurs, ce qui ne fait qu’augmenter la complexité du
système bâtiment.
- 25 -
Chapitre 1
• Les impacts environnementaux et sanitaires plus partiellement liés aux matériaux et produits
de construction sont les suivants, d’après la norme NF P01-020-1 (2005) :
- les consommations d’énergie et les émissions de déchets pendant la phase construction
(ou mise en œuvre) du bâtiment, qui peut dépendre des habitudes et savoir-faire des
entreprises ou des artisans qui réalisent la construction,
- les consommations d’énergie et d’eau lors de la vie en œuvre du bâtiment,
- la production de déchets d’activité lors de la vie en œuvre du bâtiment,
- les émissions liées à l’utilisation d’appareils électroménagers lors de la vie en œuvre
du bâtiment.
Comme nous pouvons le constater, les choix effectués lors de la phase opérationnelle
« Conception » décrite précédemment, et notamment le choix des matériaux et produits de
construction, peuvent conditionner un certain nombre d’impacts environnementaux et
sanitaires du bâtiment. Il paraît donc logique de s’intéresser aux impacts environnementaux et
sanitaires générés par les produits de construction. Mais les choix thermiques et acoustiques
effectués pourront également influencer le comportement des usagers et par conséquent une
partie des impacts environnementaux et sanitaires du bâtiment pendant sa vie en œuvre.
En 2003 en France, d’après [ADEME, 2004], le secteur du bâtiment était responsable de 19%
des émissions de gaz à effet de serre (à savoir le CO2, le CH4, le N2O, les hydrofluorocarbures
– HFC – les perfluorocarbures – PFC – l’hexafluorure de soufre – SF6 – gaz pris en compte
par le protocole de Kyoto), et de 25% des émissions nationales de CO2, 28% des émissions de
monoxyde de carbone, 12% des émissions de SO2, 22% des émissions de composés
organiques volatils non méthaniques. En 1999, la production annuelle de déchets était de 31
millions de tonnes (dont 65% de déchets inertes, 30% de déchets non dangereux et 5% de
déchets dangereux), contre 215 millions, tous secteurs confondus (exceptés les déchets
agricoles qui représentent 400 millions de tonnes), soit une contribution du bâtiment de 15%,
d’après [ADEME, 2004], [http://www.senat.fr/rap/o98-415/o98-4151.html, consulté en 2005].
Outre ces aspects plutôt orientés « problèmes environnementaux », les problèmes sanitaires
liés au bâtiment ne sont pas à négliger. Depuis quelques années, le plomb, le monoxyde de
carbone, le radon, les légionelles et l’amiante sont des polluants qui sont de plus en plus
communément associés au bâtiment, notamment lors de sa vie en œuvre, et ont déjà fait des
victimes [www.sante.gouv.fr, consulté en 2005], [METL, 2002], [FFB, 2000]. Ce sont en
particulier les produits de construction et les équipements (peintures et canalisations au
plomb, chaudières, isolants) qui contiennent ces polluants et/ou les émettent dans l’air
intérieur et dans l’eau sanitaire, au cours de leur vie (lors de dégradations, ou de défauts
de fonctionnement), ou qui constituent un terrain propice au développement de ces
pollutions (canalisations favorisant la stagnation de l’eau, matériaux conservant l’humidité,
etc.) [Kur, 2004], [METL, 2002], [FFB, 2000], [EPE, 1998]. Certaines substances, telles que
l’amiante ou le plomb, sont dorénavant réglementées (Code de la santé publique)
[www.legifrance.gouv.fr, consulté en 2005]. Mais si ces réglementations peuvent aisément
s’appliquer aux constructions neuves, leur application pour les bâtiments existants demeurent
beaucoup plus complexe (accessibilité des locaux, traçabilité des substances, coûts des
travaux, etc.) [METL, 2001], [METL, 1999].
- 26 -
Partie 2 Environnement, santé, bâtiment et produits de construction
Parmi ces acteurs, on peut citer [Le Teno, 1995] : les maîtres d’ouvrage, les maîtres d’œuvre,
les architectes, les paysagistes, les bureaux d’étude, les fabricants de matériaux et produits de
construction, les entreprises, les artisans, les opérateurs de réseaux, les bureaux de contrôle,
les usagers ou maîtres d’usage comme on l’entend de plus en plus fréquemment, les sociétés
d’entretien et de maintenance, etc. On dénombre par exemple jusqu’à 150 acteurs sur un
projet de bâtiment d’habitation comportant une dizaine de logements.
2.3 Conclusions
Nous avons présenté les domaines de l’environnement et de la santé d’une part, du bâtiment et
des produits de construction d’autre part, tout en essayant de mettre en exergue la difficulté de
concilier ces domaines. Compte tenu de leur complexité respective, ainsi que des nombreux
acteurs concernés, de leurs habitudes, de leurs volontés, de leurs idées reçues, la prise en
compte de l’environnement et de la santé dans la réalisation d’un bâtiment n’est pas évidente.
Elle nécessite que le maître d’ouvrage définisse, dès la phase préparation de l’ouvrage, et
surtout lors de la phase « Conception » ses objectifs en termes d’environnement et de santé
pour le bâtiment, et qu’il s’assure, tout au long des autres phases, de leur bonne application
par l’ensemble des acteurs de l’opération. Cette prise en compte nécessite donc que les
impacts environnementaux et sanitaires soient bien compris, intégrés et acceptés par
l’ensemble des acteurs de la construction, qui devront dans bien des situations, changer leurs
pratiques et habitudes pour pouvoir satisfaire les objectifs du maître d’ouvrage.
- 27 -
Chapitre 1
Chacune de ces six exigences essentielles est accompagnée d’un document interprétatif (DI)
établi par la Commission européenne en collaboration avec des experts européens. Ces
documents interprétatifs établissent le lien entre les exigences formulées pour l’ouvrage et des
caractéristiques pertinentes des produits de construction.
Sur la base de ces documents interprétatifs, la Commission européenne mandate deux
organismes (le CEN – Comité Européen de Normalisation – et l’EOTA – European
Organisation for Technical Approval) d’élaborer des spécifications techniques harmonisées.
Le but ultime est le marquage CE [DGUHC, 2003] et ainsi, la libre circulation des produits
au sein de l’union européenne [www.dpcnet.org, consulté en 2005].
- 28 -
Partie 3 Règlementations, recommandations et réponses existantes
Le document interprétatif relatif à cette exigence essentielle insiste sur les aspects spécifiques
suivants :
- l’environnement intérieur (qualité de l’air, humidité),
- l’alimentation en eau,
- l’évacuation des eaux usées,
- l’évacuation des déchets solides,
- l’environnement extérieur.
Concernant la protection contre le bruit, qui peut parfois être associé à un véritable problème
sanitaire, le document interprétatif spécifique à l’exigence essentielle n°5 doit être consulté
[CSTB, 1994].
Pour chacun des aspects spécifiques susmentionnés, le document interprétatif précise la
provenance possible des risques susceptibles de se présenter, et impliquant le non respect de
l’exigence essentielle. Il indique par ailleurs les spécifications techniques qu’il est nécessaire
de connaître, à la fois pour l’ouvrage et les matériaux et produits de construction, afin de
maîtriser ces risques. A titre d’exemple, pour un environnement intérieur sain du point de vue
de la qualité de l’air, il est exigé de limiter l’utilisation de matériaux et produits de
construction à ceux qui satisfont des normes de performances acceptables en ce qui concerne
l’émission dans l’air de polluants, tels que les composés organiques volatils (COV), les
formaldéhydes, etc.
Ces différentes spécifications constituent une première base de réflexion pour les
caractéristiques environnementales et sanitaires des produits considérés, afin que le bâtiment
respecte l’environnement et la santé des usagers. Néanmoins, à l’heure actuelle, l’exigence
essentielle n°3 n’est pas encore prise en compte dans l’élaboration des spécifications
techniques harmonisées [AFNOR, 2005].
- 29 -
Chapitre 1
La stratégie de la politique intégrée des produits est axée sur les trois étapes du processus de
décision qui conditionnent l’impact environnemental du cycle de vie des produits, c'est-à-dire
[CCE, 2001] :
- l’application du principe pollueur-payeur dans la fixation des prix des produits,
qui peut se traduire par exemple par l’intégration des coûts environnementaux dans les
prix, abaissement du taux de TVA pour les produits plus respectueux de
l’environnement, application du principe de responsabilité du producteur ;
- le choix éclairé des consommateurs, qui implique tout d’abord une sensibilisation de
ces consommateurs au respect de l’environnement, une transparence et une
intelligibilité des informations disponibles sur les produits, le développement des
informations, des labels écologiques, des déclarations environnementales, etc. ;
- la conception écologique des produits, qui nécessite notamment le développement
des Analyses de Cycle de Vie (série de normes ISO 14040), l’intégration de
l’environnement dans les processus de conception (éco-conception), une participation
normative importante, etc.
La Politique Intégrée des Produits permet d’amorcer un changement de mentalité pour
la conception de tous les produits, et par conséquent, des produits de construction : la
réduction des impacts environnementaux générés par les produits tout au long de leur cycle de
vie doit être une priorité. Le souhait de mettre à contribution la recherche et le développement
pour trouver de nouvelles solutions permettant de satisfaire les besoins de l’être humain en
consommant moins de ressources et en produisant moins d’effets négatifs sur l’environnement
en est la preuve.
Cette politique nécessite la mise en place de normes nationales et internationales pour pouvoir
être développée, appliquée et généralisée, ce qui n’est pas le cas actuellement.
- 30 -
Partie 3 Règlementations, recommandations et réponses existantes
3.1.6 Conclusions
Les principales actions menées, à l’échelle nationale ou internationale, pour intégrer les
dimensions environnementales et sanitaires du Développement Durable dans le domaine du
bâtiment ont été présentées. L’objectif poursuivi par ces réglementations ou recommandations
concerne la diminution des impacts environnementaux et sanitaires des bâtiments, et celui de
ses éléments constitutifs, les matériaux et produits de construction.
- 31 -
Chapitre 1
Quelles sont alors les démarches entreprises par les acteurs de la construction pour tenir
compte de ces réglementations ou recommandations ?
3.2.1 Eco-conception
L’éco-conception (ou écodesign) est une démarche volontaire qui consiste à prendre en
compte l’environnement tout au long du cycle de vie de l’élément étudié, dès sa phase de
conception ; l’élément étant généralement un produit, mais il peut également être un bâtiment.
L’éco-conception a ainsi pour objectif d’ajouter aux composantes habituelles de la conception
d’un élément – faisabilité technique, maîtrise des coûts, attente des clients, sécurité
d’utilisation – la prise en compte des nuisances environnementales et sanitaires
potentiellement engendrées par cet élément [Peuportier, 2003], [Millet, 2003].
En repensant la démarche de conception des éléments, l’objectif prioritaire de la démarche est
de minimiser les impacts environnementaux de ces éléments, tout en assurant une qualité
égale. Très largement encouragée par la Politique Intégrée de Produits, l’éco-conception est
fondée sur trois principes [ADEME, 2003] :
- une prise en compte du cycle de vie entier de l’élément : il s’agit d’étudier tous les
impacts par étape du cycle de vie de l’élément (extraction des matières premières,
fabrication, transports, distribution – ou mise en œuvre –, consommation – ou vie en
œuvre – et gestion de fin de vie) ;
- une vision multi-composants de l’élément étudié : en plus de l’élément, il est
nécessaire de prendre en compte tous les co-produits, les emballages, et les pièces de
rechange associés à l’élément étudié ;
- une approche environnementale multicritère, qui consiste à considérer le maximum de
paramètres environnementaux susceptibles d’être modifiés par l’élément étudié.
- 32 -
Partie 3 Règlementations, recommandations et réponses existantes
- 33 -
Chapitre 1
3.2.2.5 Conclusions
La démarche HQE® est une approche « bâtiment ». La cible 2, qui concerne le choix intégré
des matériaux et produits de construction, est intimement liée à la majorité des autres cibles
de la démarche, selon nous. C’est grâce à un choix raisonné et judicieux des matériaux et
produits de construction qu’il sera possible de construire des bâtiments de Haute Qualité
Environnementale. D’autre part, la démarche HQE® est une démarche volontaire qui ne
possède pas encore un cadre réglementaire suffisamment strict, ce qui peut engendrer certains
« détournements » de la démarche, donnant lieu à des opérations HQE autoproclamées qui ne
respectent pas suffisamment l’environnement et la santé. Certes, comme le précise [Hetzel,
2003], compte tenu du caractère évolutif que représente la qualité environnementale et
sanitaire, une démarche réglementée, en figeant les concepts, risquerait de freiner les
améliorations possibles des référentiels, et par conséquent, de limiter à terme la démarche.
Toutefois, il peut être prévu une certification évolutive, c'est-à-dire qui serait révisée
régulièrement en fonction des progrès technologiques ou des avancées normatives.
- 34 -
Partie 3 Règlementations, recommandations et réponses existantes
Les écolabels, dont l’écolabel européen et la marque NF environnement, sont peu adaptés
pour fournir une information générale environnementale et sanitaire des produits de
construction.
D’une part, leurs critères de sélection dépendent de chaque famille de produits, ce qui ne
répond pas à une approche « produit » susceptible d’aboutir à l’évaluation globale des
bâtiments.
- 35 -
Chapitre 1
D’autre part, les écolabels, et notamment l’écolabel européen, ont pour vocation d’être très
sélectifs : 30 % au maximum des produits d’une famille présents sur le marché au moment de
la sélection des critères doivent pouvoir répondre aux exigences fixées pour l’attribution de
l’écolabel [Commission européenne, 2001]. Cette sélectivité risque par conséquent d’aboutir à
des listes noires de produits, qui ne permettront pas aux concepteurs des ouvrages d’effectuer
leur propre hiérarchisation de leurs priorités environnementales et sanitaires, et leur propre
choix des produits.
- 36 -
Partie 3 Règlementations, recommandations et réponses existantes
- 37 -
Chapitre 1
3.2.5 CESAT
Le CESAT est le Comité Environnement-Santé de l’Avis Technique, instance transversale qui
alimente tous les groupes spécialisés de la commission chargée de délivrer les Avis
Techniques. Il a été créé pour fournir des éléments d’information sur les caractéristiques
environnementales et sanitaires des produits et systèmes de construction innovants.
Le CESAT développe actuellement une attestation environnementale et sanitaire pour les
produits déjà titulaires d’un avis technique [CSTB/DDD, 2003]. Cette attestation correspond à
un examen qui complète l’appréciation de l’aptitude à l’emploi d’un produit ou système
innovant (son Avis Technique), pour mettre en valeur ses caractéristiques environnementales
et sanitaires.
Cet examen, volontaire, porte sur la déclaration environnementale du produit ou système, au
format de la norme NF P01-010 pour les aspects environnementaux, et sur les évaluations des
émissions chimiques (COV et formaldéhyde), des émissions radioactives, des émissions
olfactives (facultatifs), et de l’aptitude des produits à favoriser ou non la croissance de micro-
organismes, résultant d’essais en laboratoire, pour les aspects sanitaires, le cas échéant en
fonction des informations fournies par la fiche de données de sécurité (FDS) du produit ou du
système [CSTB/DDD, 2003]. Pour obtenir une attestation par le CESAT, certaines
informations sanitaires doivent obligatoirement être fournies et/ou étudiées, contrairement aux
informations sanitaires demandées par la norme NF P01-010 pour réaliser une FDES. Nous
nous appuierons ainsi sur les recommandations du CESAT pour définir nos critères sanitaires,
ce que nous repréciserons au chapitre 2.
Nous avons insisté précédemment sur le fait que c’est le maître d’ouvrage qui doit porter
l’intégration de l’environnement et de la santé dans les opérations qu’il mène. Mais il faut
qu’il puisse avoir accès rapidement aux informations dont il a besoin pour réaliser
efficacement cette intégration. Le développement d’une base de données sur les
caractéristiques environnementales et sanitaires des produits de construction (INIES) nous
semble être une première étape vers la simplification des démarches du maître d’ouvrage et
des concepteurs en ce qui concerne la prise en compte des impacts environnementaux et
sanitaires dans une opération de construction. Néanmoins, cette étape est nécessaire mais non
suffisante. En effet, le fait de rassembler des données permet de simplifier l’accès à ces
données, mais pas de rendre leur utilisation efficace et rigoureuse. C’est d’ailleurs ce constat
qui est à l’origine des interrogations des acteurs du bâtiment sur le choix des produits de
construction : il est important que la base de données INIES soit utilisée à bon escient, elle ne
constitue pas en elle-même une aide au choix des produits de construction. Qu’en est-il alors
des outils informatisés existants ?
- 38 -
Partie 3 Règlementations, recommandations et réponses existantes
Le tableau 1 présenté ci-après propose une synthèse – qui s’appuie sur la typologie définie par
Chatagnon (1999) – des principaux outils existants, dont le développement est achevé ou en
cours d’achèvement, en précisant leurs principales différences. Nous avons conservé les
termes employés par les outils en ce qui concerne les notions de critères, impacts, indicateurs,
etc., même si nous considérons qu’ils ne sont pas toujours appropriés (cf. paragraphe 1.1.1.1
de ce chapitre).
Concernant les éléments distinctifs des outils, nous avons proposé six rubriques qui nous ont
paru les plus significatives pour les analyser, à savoir :
- les fonctions principales : quelle est la vocation de l’outil ? Evaluation, comparaison,
aide au choix ?
- l’échelle : à quel système est destiné l’outil ? Bâtiment ou produit de construction ? ;
- les critères : quels sont les critères utilisés par l’outil pour répondre à la fonction ?
Critères environnementaux, critères économiques ?
- l’agrégation : les critères sont-ils totalement agrégés ou restent-ils inchangés ?
- les résultats : sous quelle forme analytique se présentent-ils ? Des notes, des valeurs
quantitatives ?
Nous n’avons pas gardé la rubrique « cadre humain et opérationnel » définie dans la typologie
proposée par Chatagnon (1999) car tous les outils cités sont des outils destinés aux maîtres
d’ouvrage et aux concepteurs en phase « conception » d’un ouvrage. La rubrique
« approche », utilisée dans la typologie proposée par Chatagnon (1999), et fondée sur les
travaux de Le Teno (1995, 1996), n’a pas été conservée non plus, car elle ne présente pas
d’intérêt pour l’étude des outils que nous réalisons.
- 39 -
Outils et pays Source Fonctions principales Echelle « Critères » Agrégation Résultats
[Chatagnon, 1999]
EQUER Evaluation de la qualité 12 indicateurs Valeurs quantitatives
[Peuportier, 2003] Bâtiment Aucune
(France) environnementale environnementaux des indicateurs
[Peuportier et al., 2005]
Nombreux impacts
TEAMTM Produit et Valeurs quantitatives
[Ecobilan, 2004] Analyse de cycle de vie environnementaux Aucune
(France) bâtiment des impacts
(variables)
EcoQuantum Evaluation de la qualité Bâtiment 4 indicateurs d’impacts
[Peuportier et al., 2005] Totale Note unique
(Pays-Bas) environnementale résidentiel environnementaux
Greencalc Evaluation de la qualité Bâtiment 4 indicateurs d’impacts
[Chevalier, 2003] Totale Note unique
(Pays-Bas) environnementale tertiaire environnementaux
12 indicateurs d’impacts
BEES Comparaison et aide au
[BFRL-NIST, 2004] Produit environnementaux et 2 Totale Note unique
(Etats-Unis) choix
critères économiques
Méthode
Comparaison et aide au 6 indicateurs d’impacts Valeurs quantitatives
« ATHENA » [Athena Institute, 2005] Bâtiment Aucune
(Canada)
choix environnementaux des indicateurs
Evaluation
PAPOOSE environnementale et Nombreuses cibles Valeurs quantitatives
[Chatagnon, 1999] Bâtiment Aucune
(France) économique, et environnementales et coûts des indicateurs
comparaison
Analyse de cycle de vie Valeurs quantitatives
BeCost Bâtiment et Critères environnementaux
[Peuportier et al., 2005] et évaluation Aucune des critères et des
(Finlande) produit et coûts
économique coûts
GBTool
4 thèmes environnementaux,
(Canada et [Chevalier, 2003] Evaluation Totale par
Bâtiment 3 thèmes techniques et Notes par thème
groupement de [GBTool, 2005] environnementale thème
pays) sociaux
Evaluation
ENVEST 12 indicateurs d’impacts Valeurs quantitatives
[Peuportier et al., 2005] environnementale et Bâtiment Aucune
(Royaume-Uni) environnementaux des indicateurs
économique
11 critères principaux Valeurs quantitatives
ESCALE [Chatagnon, 1999] Evaluation de la qualité
Bâtiment (environnementaux, Aucune ou qualitatives et
(France) [Peuportier et al., 2005] environnementale
énergétiques et sanitaires) points
BREEAM [Chatagnon, 1999] Evaluation Points et classes de
Bâtiment 9 critères environnementaux Totale
(Royaume-Uni) [BRE, 2005] environnementale certification
Outils et pays Source Fonctions principales Echelle « Critères » Agrégation Résultats
7 indicateurs
EcoSoft Valeurs quantitatives
[Peuportier et al., 2005] Analyse de cycle de vie Bâtiment environnementaux et Aucune
(Autriche) des indicateurs
énergétiques
Evaluation économique, 1 indicateur économique, 1
OGIP Bâtiment et Totale par
[Peuportier et al., 2005] énergétique et indicateur énergétique et 1 Notes par indicateur
(Suisse) produit indicateur
environnementale indicateur environnemental
Indicateurs économiques,
Evaluation économique, Bâtiment et
LEGEP énergétiques, Valeurs quantitatives
[Peuportier et al., 2005] énergétique et produit Aucune
(Allemagne) environnementaux, par étape des indicateurs
environnementale (neuf)
du cycle de vie
3 indicateurs de qualité Note unique
[JSBC, 2005a] Evaluation environnementale et sanitaire (score global
CASBEE
[JSBC, 2005b] environnementale Bâtiment du bâtiment, 3 indicateurs Totale d’efficience
(Japon)
[JSBC, 2004] (et sanitaire) d’impacts environnementaux environnementale du
du bâtiment bâtiment)
5 catégories
Evaluation
LEED© [U.S. Green Building Bâtiment environnementales et Totale par Certification
environnementale
(Etats-Unis) Council, 2005] (et son site) sanitaires, et 1 catégorie catégorie (à 4 niveaux)
(et sanitaire)
technique (bonus)
Tableau 1 : Synthèse des principaux outils opérationnels existants
D’un point de vue pratique, tout d’abord, nous trouvons que les outils ne sont pas toujours
adaptés aux acteurs de la construction, en ce qui concerne les facilités d’utilisation et la
compréhension des termes employés. Un acteur qui a peu de notions environnementales et
sanitaires peut vite se retrouver perdu en utilisant de tels outils, et par conséquent, mal
interpréter les résultats qu’il obtient.
D’un point de vue conceptuel, à présent, nous avons pu constater qu’aucun outil ne propose
une évaluation globale, c'est-à-dire une évaluation qui prend en compte l’ensemble des
contraintes techniques, architecturales, économiques, environnementales et sanitaires du
bâtiment lors de toutes les phases de son cycle de vie. Ce constat montre qu’une approche
multicritère globale automatisée à l’échelle du bâtiment est actuellement difficilement
réalisable.
Parmi tous les outils étudiés, aucun ne permet de comparer et par conséquent d’effectuer des
choix constructifs, que ce soit à l’échelle du bâtiment, ou à l’échelle des produits de
construction.
Par ailleurs, très peu d’outils s’intéressent aux produits et matériaux et construction
directement, que ce soit au niveau de l’échelle d’évaluation – qui est plutôt l’échelle du
bâtiment dans de nombreux cas – ou au niveau des impacts environnementaux et sanitaires
considérés – qui correspondent souvent aux impacts liés à la vie en œuvre du bâtiment – et
essentiellement donc aux consommations d’énergie et aux rejets de gaz à effet de serre
associés à cette phase.
Pourtant, l’évaluation environnementale et sanitaire des produits de construction nous semble
être une étape inhérente à toute évaluation environnementale et sanitaire satisfaisante d’un
bâtiment : les produits de construction correspondent en effet au contenu en impact du
bâtiment et ils influencent considérablement les émissions de celui-ci lors de sa vie en œuvre.
D’autre part, compte tenu des réglementations de plus en plus strictes concernant les
consommations énergétiques, et les émissions de gaz à effet de serre, qui sont l’un des
secteurs les plus pénalisants d’un point de vue environnemental pour les bâtiments
actuellement [ADEME, 2004], la contribution relative des produits de construction aux
impacts globaux des bâtiments risque de devenir plus importante (pouvant largement dépasser
15% des impacts totaux d’un bâtiment, d’après [Bartels et al., 2003]).
Considérer les impacts environnementaux et sanitaires des produits de construction sur tout
leur cycle de vie est ainsi préférable à une prise en compte des produits en tant que simple
consommation de ressources non énergétiques, c'est-à-dire en ignorant leur contribution aux
autres impacts environnementaux et sanitaires.
Nous avons également noté que certains outils considéraient peu d’impacts environnementaux
(ou critères d’évaluation), dans un souci de simplification sans doute.
- 42 -
Partie 3 Réglementations, recommandations et réponses existantes
D’un point de vue technique, pour finir, les méthodes d’agrégation des différents critères
sont, lorsqu’elles existent, des méthodes d’agrégation totale, donc très compensatoires – ce
qui est très discutable lorsqu’il s’agit d’environnement et de santé [Rousseaux, 1993],
[Chevalier, 1999], [Benetto, 2002], mais nous reviendrons sur ce point dans la partie 4 de ce
chapitre. D’autre part, les différents outils proposent rarement des pondérations, et
lorsqu’elles sont disponibles, elles ne sont pas toujours transparentes et compréhensibles.
Enfin, beaucoup d’outils ne proposent pas de méthode d’agrégation des différents critères
mais un profil environnemental multicritère (plus ou moins quantitatif) des systèmes étudiés,
ce qui ne permet pas non plus d’effectuer facilement des comparaisons des résultats obtenus
[Chevalier, 1999].
3.4 Conclusions
Les nombreuses démarches et outils opérationnels existants mettent en évidence, d’une part,
la nécessaire approche multicritère pour évaluer les produits de construction et les bâtiments
d’un point de vue environnemental et sanitaire, mais d’autre part, la difficile utilisation de
cette approche pour obtenir une vision globale de leurs performances environnementales et
sanitaires. De plus, bien que l’évaluation environnementale et sanitaire des produits sur tout
leur cycle de vie soit recommandée, et malgré l’existence de normes et de démarches
permettant de répondre à cette recommandation, les produits sont souvent considérés, dans les
outils opérationnels, comme des consommations de ressources non énergétiques (flux
matière) ce qui ne peut permettre, selon nous, de les choisir convenablement afin qu’ils
contribuent à l’amélioration des performances environnementales et sanitaires des bâtiments
dans leur globalité.
Une meilleure description ainsi qu’une meilleure utilisation des profils environnementaux et
sanitaires multicritères des produits de construction sont par conséquent nécessaires, que ce
soit à l’échelle même des produits de construction ou à l’échelle des bâtiments.
Nous avons par ailleurs précisé qu’il existe des normes, dont la norme française NF P01-010,
qui ont pour objectif de collecter et de fournir aux prescripteurs et utilisateurs des produits de
construction, des données de même format regroupant les caractéristiques environnementales
et sanitaires de ces produits. Des informations étant disponibles sur les produits, ces normes
pourraient inciter et faciliter un choix des produits de construction en fonction de leurs
caractéristiques environnementales et sanitaires.
Or, ce deuxième objectif ne peut être atteint qu’en mettant en place un outil d’aide au choix
susceptible de comparer de façon rigoureuse et efficace – en utilisant une agrégation
adéquate des données par exemple – les produits, ce que ne permettent actuellement pas les
normes et outils cités précédemment. En effet, pour l’instant, l’agrégation des différentes
données environnementales et sanitaires n’est pas satisfaisante, puisqu’elle est soit absente,
soit totale et par conséquent, peu adaptée aux caractéristiques environnementales et sanitaires.
Pour pallier cette difficulté, nous avons étudié les méthodes possibles d’agrégation des profils
multicritères environnementaux et sanitaires, à savoir les méthodes d’analyse multicritère.
- 43 -
Chapitre 1
Désigner en toutes circonstances la meilleure décision, l’optimum, repose d’autre part, sur
trois hypothèses extrêmement lourdes [Roy et Bouyssou, 1993] :
- la globalité de l’ensemble des actions potentielles (terme défini dans le paragraphe
3.2.3 de ce chapitre), c'est-à-dire que toutes les actions potentielles comprennent tous
les aspects de la question et sont mutuellement exclusives ;
- la stabilité de l’ensemble des actions potentielles, ce qui signifie que l’ensemble des
actions potentielles n’est jamais remis en cause lors de l’étude ;
- la complète comparabilité transitive des actions, ce qui exclut l’incomparabilité des
actions, l’intransitivité de la préférence et de l’indifférence (termes définis au
paragraphe 4.2.3.3 de ce chapitre).
- 44 -
Partie 4 Apports de l’analyse multicritère
Or, dans la réalité, les actions peuvent être complémentaires, et partielles. De nouvelles idées
apparaissent souvent en cours d’étude, modifiant ainsi l’ensemble des actions potentielles. Et
enfin, la décision étant un processus humain, des préférences ne peuvent pas toujours être
énoncées, et de plus, l’indifférence et la préférence peuvent être intransitives (cas du paradoxe
de Condorcet) [Schärlig, 1985] et [Pomerol et Barba-Romero, 1993].
Les résultats obtenus par les méthodes classiques de la recherche opérationnelle ont ainsi déçu
dans bien des cas. [Schärlig, 1985] précise que le domaine de réussite de la recherche
opérationnelle classique est constitué de tous les problèmes qu’il est possible d’isoler du
système de gestion, tels que la recherche du mélange optimal pour des alliages, le choix de
l’itinéraire le plus efficace pour des tournées de ramassage d’ordures, etc.
Par analogie, le domaine dans lequel la recherche opérationnelle classique a échoué est alors
constitué de toutes les décisions de gestion qu’on ne peut pas isoler de leur contexte, comme
par exemple le choix d’une localisation d’implantation d’une usine d’incinération, le tracé
d’une autoroute, la prise en compte des caractéristiques environnementales et sanitaires d’une
décision.
Choisir d’optimiser, c’est implicitement se placer dans une approche à critère unique.
Or, toute la réalité humaine est « à points de vue multiples » ou encore multicritère. Chaque
acteur d’un processus de décision possède son propre système de valeurs, ses propres critères,
qui peuvent être contradictoires et non commensurables (le simple choix d’un nouveau
véhicule illustre toutes ses notions). Ainsi, toutes les décisions ne peuvent pas être prises
sur la base d’un critère unique, et ceci est d’autant plus vrai lorsque ces décisions font
intervenir plusieurs acteurs : ces décisions nécessitent d’être épaulées par l’analyse
multicritère. En définitive, comme l’indiquent Pomerol et Barba-Romero (1993), l’analyse
multicritère (dont la lente montée a commencé dans les années 1960) a pour elle le réalisme et
la lisibilité, ce sont des atouts importants dans les organisations à l’heure où la complexité des
décisions est reconnue par la plupart des intervenants, même s’ils ne font pas tous preuve de
la même sensibilité vis-à-vis des différents critères. L’analyse multicritère permet donc de
renouveler la recherche opérationnelle classique et d’apporter des réponses que cette dernière
ne pouvait auparavant pas donner de manière satisfaisante.
4.2.1 Optimisation
L’optimisation, que l’on associe communément à la recherche opérationnelle classique,
correspond à la recherche d’un optimum (maximum ou minimum) d’une fonction,
économique généralement [Ben Mena, 2000].
- 45 -
Chapitre 1
Plus précisément, l’analyse multicritère est une analyse ayant pour but d’expliciter une famille
cohérente de critères permettant d’appréhender les différentes conséquences d’une action.
Les termes en italique sont définis au paragraphe 4.2.3 qui suit.
4.2.3.1 Actions
Compte tenu des définitions proposées par Roy (1985) et Vincke (1989), une action
correspond aux « solutions possibles » envisagées dans un processus de décision, c’est
l’élément qui va faire l’objet de la comparaison [Pictet et Bollinger, 1999]. On distingue
plusieurs types d’action [Vincke, 1989], dont :
- l’action potentielle :
Il s’agit d’une action provisoirement jugée possible par un des intervenants au moins ou
présumée comme telle par l’homme d’étude en vue de l’aide à la décision. Par la suite, une
action potentielle sera notée ai ou a, b … et l’ensemble des actions potentielles A ;
- l’action globale :
C’est une action potentielle dont la mise à exécution est exclusive de toute autre action
[Maystre et al, 1994] ;
- l’action partielle ou fragmentaire :
Il s’agit d’une action potentielle dont la mise à exécution n’est pas exclusive de toute autre
action [Maystre et al, 1994].
Lorsque les actions fragmentaires sont indépendantes les unes des autres, il est souvent
préférable de raisonner sur ces dernières plutôt que de raisonner sur leur combinaison en
actions globales, qui rend souvent le problème de décision très complexe [Roy et Bouyssou,
1993]. Par contre, lorsque les actions fragmentaires sont interdépendantes, elles ne peuvent
pas être comparées individuellement, et il est nécessaire de les associer en actions globales
pour comparer des actions vraiment comparables [Maystre et al., 1994], [Pictet, 1996].
Concernant les produits de construction, nous pouvons constater que le choix d’un produit de
construction ne peut représenter qu’une action fragmentaire non indépendante des autres
actions. Si chaque produit de construction peut être envisagé indépendamment par rapport à
ses caractéristiques environnementales et sanitaires (en supposant que l’association de
produits de construction ne puisse entraîner que des sommes d’impacts environnementaux et
sanitaires, et non une multiplication ou une annulation des impacts), il n’en est pas de même
si l’on considère ses performances techniques. En effet, le choix des produits de construction
ne peut pas intervenir indépendamment des performances techniques attendues (résistance
mécanique, propriétés thermiques et acoustiques, etc.) du bâtiment dans lequel ils
interviennent, puisque ces performances sont indispensables à la vie en œuvre de l’ouvrage, et
surtout à la sécurité et au confort des usagers. Les performances techniques d’un produit ne se
traduisent pas directement, dans la majorité des cas, par des performances techniques à
l’échelle du bâtiment. C’est l’association de produits qui permet cette transposition des
performances techniques. Chaque produit ne peut donc pas être comparé individuellement à
un autre produit, ou alors dans de très rares cas (mêmes conditions techniques de mises en
œuvre, mêmes performances techniques).
Il est donc nécessaire pour nous de définir des actions globales, comme le recommande Pictet
(1996) dans de pareilles circonstances.
- 46 -
Partie 4 Apports de l’analyse multicritère
Une action potentielle (globale ou fragmentaire) est décrite sur la base de ses conséquences,
dont chacune permet d’appréhender une partie de cette action [Maystre et al., 1994].
4.2.3.3 Préférences
Vincke (1989) rappelle que les préférences sont essentielles dans la vie des individus aussi
bien que des collectivités. Leur modélisation constitue une étape indispensable en aide à la
décision. Lorsqu’un individu (décideur) est confronté à la comparaison de deux actions a et b
(éléments de l’ensemble A), il aura alors l’une des trois réactions suivantes :
- préférence pour l’une des deux actions, nous notons aPb si a est préféré à b, et bPa si
c’est l’inverse ; cela signifie que l’une des deux actions est clairement meilleure que
l’autre (tableau 2a) ;
- indifférence entre les deux actions, que nous notons aIb ; cela signifie que les deux
actions sont tellement proches qu’il est difficile de dire que l’une est meilleure que
l’autre (tableau 2b) ;
- incomparabilité, lorsque l’individu refuse ou se trouve dans l’impossibilité de
comparer les deux actions, et que nous notons aRb ; cela signifie que les deux actions
sont tellement différentes l’une de l’autre qu’il est difficile de pouvoir les comparer
(tableau 2c).
En reprenant les exemples proposés par Pictet et Bollinger (1999), nous pouvons dresser les
tableaux suivants :
Critère 1 Critère 2 Critère 1 Critère 2
Action a 10 10 Action a 5 6
Action b 1 1 Action b 6 5
Tableau 2a : Préférence aPb Tableau 2b : Indifférence aIb
Critère 1 Critère 2
Action a 10 1
Action b 1 10
Tableau 2c : Incomparabilité aRb
Tableaux 2 : Relations de préférences élémentaires
- 47 -
Chapitre 1
Si pour deux critères, les situations semblent assez simples, il n’en est pas de même lorsque le
nombre de critères augmente, notamment pour les situations d’indifférence et
d’incomparabilité.
Pour que ces trois relations traduisent effectivement des situations de préférence,
d’indifférence et d’incomparabilité, elles doivent remplir les propriétés suivantes :
• P est asymétrique : si aPb alors on ne peut avoir bPa,
• I est réflexive, c'est-à-dire aIa, et symétrique, à savoir si aIb alors bIa,
• R est irréflexive, et symétrique.
Les trois relations {P, I, R} constituent une structure de préférence sur A si elles ont les
propriétés ci-dessus, et si, étant donné deux éléments quelconque a et b de A, une et une seule
des situations suivantes est vérifiée : aPb, bPa, aIb, aRb [Vincke, 1989].
Toute structure de préférence peut être entièrement caractérisée par la donnée de la relation
binaire S définie par S = P∪I. La relation S est parfois appelée « préférence au sens large »
par opposition avec P, relation de préférence stricte [Vincke, 1989].
Dans ce qui suit, a et b désignent des actions et g(a) et g(b) les évaluations respectives de ces
actions sur une échelle ordonnée. De manière générale, les préférences du décideur vérifient
le modèle suivant :
aPb ⇔ g(a) > g(b) + p
aQb ⇔ g(b) + p ≥ g(a) > g(b) + q
∀ a, b ∈ A
g(b) + q ≥ g(a)
aIb ⇔
g(a) + q ≥ g(b)
- 48 -
Partie 4 Apports de l’analyse multicritère
4.2.3.5 Critères
Schärlig (1985) propose la définition suivante, que nous retiendrons : un critère, c’est une
référence par rapport à laquelle on mesure les conséquences d’une action. Il se manifeste
par une échelle, continue ou discrète, sur laquelle on peut situer chaque action potentielle dans
un processus de décision. Les catégories d’impacts de la norme NF P01-010 représentent
par exemple des critères dans le choix des solutions constructives (elles sont munies
d’indicateurs de catégories d’impacts et de facteurs de caractérisation).
En d’autres termes, un critère exprime plus ou moins précisément les préférences du décideur
relativement à un attribut donné [Pomerol et Barba-Romero, 1993]. Un critère est donc une
fonction de mesure définie sur A, qualitative ou quantitative, dotée d’un nom, d’une échelle,
d’un sens et d’une structure de préférence, c’est la fonction g précédente. Ce sera :
• un vrai-critère si la structure de préférence sous-jacente est une structure de préordre total ;
• un quasi-critère si la structure de préférence sous-jacente est une structure de quasi-ordre ;
• un pseudo-critère si la structure de préférence sous-jacente est une structure de pseudo-
ordre.
A ces trois types de critères, on peut ajouter le pré-critère et le critère gaussien, qui sont
deux cas particuliers du pseudo-critère [Schärlig, 1985], et qui peuvent notamment servir dans
la méthode d’analyse multicritère PROMETHEE [Brans et al., 1986], [Brans et Mareschal,
2004] que nous aborderons par la suite.
L’analyse multicritère (cf. 4.2.2) fonctionne avec une famille cohérente de critères. Une telle
famille correspond à tout ensemble de critères conforme aux trois exigences suivantes :
- exigence d’exhaustivité : il ne faut pas qu’il y ait trop peu de critères (il ne faut pas
« oublier » de critères).
- exigence de cohésion [Schärlig, 1996] : il doit y avoir cohérence entre les préférences
locales de chaque critère et les préférences globales, c'est-à-dire qu’une action dont la
performance a été diminuée dans un critère ne doit pas se retrouver mieux classée
qu’avant (et réciproquement).
- exigence de non-redondance : il ne faut pas qu’il y ait des critères qui se dupliquent,
donc plus nombreux que nécessaire ; il faut que leur nombre soit tel que la suppression
d’un des critères laisserait une famille qui ne satisfait plus à une au moins des deux
exigences précédentes.
- 49 -
Chapitre 1
En plus de ces trois exigences, l’indépendance des critères, bien qu’étant une propriété assez
complexe et plutôt difficile à obtenir [Roy et Bouyssou, 1993], [Pictet et Bollinger, 1999], est
également recommandée, notamment pour les méthodes d’agrégation totale (cf. paragraphe
4.3), ce qui revient à dire que la famille F doit être séparable, selon la terminologie de
l’analyse multicritère.
Nous souhaitons comparer des solutions constructives d’un composant du bâtiment sur la base
de leurs impacts environnementaux et sanitaires potentiels. Cependant, pour que ces impacts
deviennent des critères, il sera nécessaire de les analyser et de les munir d’indicateurs de
mesure, afin de former une famille cohérente de critères. Nous reviendrons sur ce point au
chapitre 2.
4.2.3.7 Normation
Pomerol et Barba-Romero (1993) définissent ce que nous avons choisi d’appeler la
« normation » pour des profils environnementaux et sanitaires (afin d’employer le vocabulaire
de l’analyse de cycle de vie) comme une opération permettant de ramener toutes les valeurs
de ces profils (ou vecteurs) entre 0 et 1.
La normation des poids ou des évaluations environnementales et sanitaires des actions est une
étape parfois nécessaire selon la méthode d’agrégation des préférences choisie.
Soit u = (u1, …, un) le vecteur initial, c'est-à-dire l’ensemble de toutes les évaluations des
actions selon un critère donné, et v = (v1, …, vn) le vecteur normé, c'est-à-dire l’ensemble de
toutes les évaluations normées selon ce même critère, le tableau 4 (issu de [Pomerol et Barba-
Romero, 1993]) situé ci-après représente les quatre principales procédures de normation
possibles permettant de passer du vecteur u au vecteur v.
- 50 -
Partie 4 Apports de l’analyse multicritère
4.2.3.8 Pondération
D’après [Pomerol et Barba-Romero, 1993], il est assez courant en analyse multicritère, que le
décideur pense spontanément qu’un critère est plus important qu’un autre, pour des raisons
diverses, parmi lesquelles ses préférences personnelles (raisonnablement objectives ou
complètement subjectives).
Nous appelons poids cette mesure de l’importance relative entre les critères telle qu’elle
est vue par le décideur. Néanmoins, cette mesure n’est pas toujours déterminée facilement
par le décideur dans bien des situations, et des méthodes pour évaluer les poids des critères
[Pomerol et Barba-Romero, 1993], [Maystre et al., 1994] sont développées pour pallier cette
difficulté. Nous reviendrons sur ce point au chapitre 2.
Pictet et Bollinger (1999) insistent cependant sur le fait que, selon la méthode d’agrégation
employée, l’importance des critères peut représenter :
- des poids, au sens intuitif du terme, pour les méthodes d’agrégation partielle ;
- des constantes d’échelle, pour les méthodes d’agrégation totale, qui recouvrent en fait
deux notions : d’une part les poids et d’autre part, la relation entre les échelles des
critères, ce qui rajoute, en théorie, une difficulté supplémentaire à la définition des
pondérations dans ces méthodes.
4.2.3.9 Acteurs
Cette partie s’intéresse aux acteurs de l’aide à la décision d’une part, et aux acteurs potentiels
de l’outil, d’autre part.
- 51 -
Chapitre 1
Les intervenants sont des personnes qui cherchent à influencer les décideurs au cours du
processus d’aide à la décision en fonction de leurs systèmes de préférences. Les autres acteurs
sont les agis, ils subissent les conséquences de la décision sans pouvoir l’influencer.
Toutefois, leurs avis sont indirectement pris en compte par les acteurs précédents. D’autres
acteurs dits fantômes agissent comme intermédiaires et ne participent pas directement au
processus : les conseillers, les négociateurs, les informateurs et les juges-arbitres. L’homme
d’étude (celui qui réalise l’aide à la décision) et le demandeur (s’il est différent du décideur)
sont eux aussi des intermédiaires.
4.2.3.10 Problématique
La problématique est la façon dont le problème est posé par l’homme d’étude [Simos, 1997].
Roy, (1985) a défini quatre types de problématiques :
- Problématique du tri P.β : aider à trier les actions d’après des normes ou à élaborer
une procédure d’affectation.
- 52 -
Partie 4 Apports de l’analyse multicritère
- 53 -
Chapitre 1
Une analyse multicritère (en vue d’une aide à la décision) est donc un problème qui comporte
en général quatre phases de résolution (itératives dans la plupart des cas) :
1) L’élaboration de la liste des actions potentielles (ensemble A)
Il s’agit, dans cette étape, de déterminer un ensemble A aussi complet que possible.
2) La définition de la famille cohérente de critères (ensemble F)
Cette définition peut nécessiter de munir les critères de seuils d’indifférence et de préférence,
et souvent, d’affecter des poids ou des coefficients d’importance ou encore des taux de
substitution aux différents critères.
3) L’établissement de la matrice des performances (ou tableau d’évaluation des actions ou
encore matrice de décision)
Cette matrice a été présentée au paragraphe 4.2.3.6 de ce chapitre.
4) L’agrégation des performances (ou procédure d’agrégation multicritère).
Cette dernière étape a pour objectif d’établir un modèle des préférences globales, c’est à dire
une représentation formalisée de telles préférences relativement à un ensemble A [Ben Mena,
2000]. Elle fait intervenir l’évaluation des actions selon chaque critère, mais également le sens
des préférences des critères. Cette étape est en général complétée par des analyses de
sensibilité et/ou de robustesse des résultats.
De manière générale, les trois premières étapes sont communes aux différentes méthodes
d’analyse multicritère. [Maystre et al., 1994] précise que le choix d’une méthode d’agrégation
peut être différé jusqu’au moment où la matrice des performances est remplie. A ce moment,
ce choix est nécessaire, ne serait-ce que pour permettre la détermination des valeurs des
paramètres propres à chaque méthode.
Pour la quatrième étape, trois approches opérationnelles peuvent être distinguées [Roy, 1985],
[Roy et Bouyssou, 1993] :
- approche du critère unique de synthèse évacuant toute incomparabilité (appelée
également agrégation complète transitive),
- approche du surclassement de synthèse acceptant l’incomparabilité (ou agrégation
partielle),
- approche du jugement local interactif avec itérations essai-erreur (ou agrégation locale
et itérative).
- 54 -
Partie 4 Apports de l’analyse multicritère
Schärlig, (1985) insiste sur la difficulté de cette quatrième étape, qu’il qualifie de
« dilemme ». En effet, elle nécessite d’une part de choisir une méthode parmi une multitude
de méthodes, sachant d’autre part, qu’aucune méthode ne respecte la totalité des exigences
qu’un utilisateur pourrait trouver « normales » dans l’idée multicritère.
Le choix d’une méthode nécessite donc de décider sur quelle exigence il faudra céder.
Nous reviendrons sur ce point au paragraphe 5.4 de ce chapitre.
Les méthodes d’agrégation complète transitive reposent ainsi sur l’existence d’une fonction
d’utilité pour chaque préférence et sur des propriétés mathématiques particulières de ces
fonctions d’utilité (telles que la transitivité, l’additivité, …) leur permettant d’être
combinées (comme nous le verrons dans le paragraphe suivant).
Il est important d’insister sur les deux aspects suivants, précise Vincke [Vincke, 1989] :
- 55 -
Chapitre 1
- la théorie de l’utilité multiattribut a surtout été développée dans le cas incertain et fait
largement usage des probabilités pour représenter les phénomènes d’imprécision et
d’incertitude qui peuvent apparaître dans un problème de décision : cet aspect mérite
d’être approfondi car rien ne prouve que le concept de probabilité soit le plus adéquat
pour tous les cas (cf. le concept de logique floue) ;
- la théorie de l’utilité multiattribut concerne des fonctions gj qui sont des vrais-
critères.
La forme analytique la plus simple (et aussi la plus utilisée) est évidemment la forme additive
(somme, pondérée ou non), où les Uj sont strictement croissantes et à valeurs réelles (ces
fonctions servent uniquement à transformer les critères initiaux de manière à ce qu’ils
s’expriment tous suivant la même échelle : on évite ainsi les problèmes d’unités et la somme
est une opération qui a un sens). Outre le fait que les préférences selon chaque critère et la
préférence globale doivent constituer des structures de préordres totaux, le modèle additif
impose que tout sous-ensemble de critères soit préférentiellement indépendant dans F
[Vincke, 1989], ce qui signifie que la préférence selon chaque critère ne doit pas être
influencée par la préférence selon un autre critère. Or, cette propriété n’est pas toujours
vérifiée par la famille cohérente de critères [Roy et Bouyssou, 1993] et [Pictet et Bollinger,
1999].
- 56 -
Partie 4 Apports de l’analyse multicritère
Les critiques adressées à ces méthodes concernent d’une part leur caractère monocritère –
au final, il s’agit d’une note unique – et d’autre part, leur caractère très compensatoire en
général, c'est-à-dire qu’une bonne évaluation d’une action par rapport à un critère peut
compenser une très mauvaise évaluation par rapport à un autre critère, ce qui est à proscrire
(ou au moins à minimiser) en évaluation environnementale [Chevalier, 1999], [Maystre et al.,
1994] et [Benetto, 2002] et nous ajouterons en évaluation sanitaire.
Enfin, l’évacuation de toute situation d’incomparabilité (même des actions très différentes
seront classées l’une par rapport à l’autre dans le résultat final) les éloigne parfois de la
réalité, ce qui leur est également reproché [Schärlig, 1985], [Maystre et al., 1994].
- 57 -
Chapitre 1
4.3.4 Conclusions
Nous avons abordé dans cette partie les méthodes d’analyse multicritère intitulées « méthodes
d’agrégation complète transitive », et « méthodes d’agrégation partielle », en présentant leur
principe général de fonctionnement, le nom des principales méthodes concernées, ainsi que
les critiques qui leur sont adressées. Ces méthodes se différencient également à l’intérieur
même des deux catégories que nous avons étudiées.
Outre ces méthodes, nous nous sommes également intéressés à des méthodes d’analyse
économique (ACA, ACE, ACU, AMC) et à des méthodes d’aide à la décision « moins
classiques » : les méthodes d’aide à la décision empruntées à l’Intelligence Artificielle (IA),
telles que les systèmes experts (SE) [Haton et Haton, 1993] et les métaphores biologiques
(réseaux de neurones et algorithmes génétiques, que nous noterons RN et AG par la suite)
[Davalo et Naïm, 1989], [Touzet, 1992], [Renders, 1995], [Cantin, 2000]. Ces dernières sont
de plus en plus utilisées en aide à la décision (optimisation, prospective), le développement et
les performances des outils informatiques aidant. Les principes de l’IA sont parfois même
directement utilisés par les méthodes d’analyse multicritère, notamment celles relevant de la
troisième approche que nous n’avons pas abordée [Pomerol et Barba-Romero, 1993].
Cependant, ayant rapidement écarté ces méthodes de notre champ d’étude pour des raisons
plus ou moins subjectives (aspect optimisateur, difficulté d’appréhension, difficile adaptation
à nos données, méthodes orientées « éco-conception »), nous ne les détaillerons pas.
La sous-partie suivante est néanmoins consacrée à l’analyse de tous les éléments qui
différencient l’ensemble des méthodes d’aide à la décision que nous avons étudiées afin de
pouvoir élaborer un arbre de décision global permettant de choisir une méthode d’aide à la
décision en fonction de contraintes sur les données ou les résultats attendus.
- 58 -
Partie 4 Apports de l’analyse multicritère
- 59 -
Chapitre 1
Nombre de données
Certaines méthodes deviennent vite « explosives » lorsque le nombre de données est
important. C’est le cas notamment de la méthode QUALIFLEX. Elles ne sont donc pas les
plus adaptées aux problèmes présentant de nombreuses actions et de nombreux critères.
D’autres méthodes, au contraire, se trouvent améliorées (fonctionnement et solidité du
résultat) lorsque le nombre de données est élevé, c’est le cas par exemple des Réseaux de
Neurones (RN) ou encore des Algorithmes Génétiques (AG). Enfin, pour certaines méthodes,
le nombre de données n’est pas une information susceptible d’influencer leur mise en œuvre
(méthodes d’évaluation économiques).
Pondérations
Certaines méthodes d’analyse multicritère ne nécessitent pas l’utilisation de poids pour être
mises en œuvre, c’est par exemple le cas d’ELECTRE IV qui ne tient compte que de
l’évaluation des actions selon chacun des critères. D’autres méthodes fonctionnent en
déterminant elles-mêmes les pondérations, à partir d’une hiérarchisation des critères, comme
par exemple AHP, ou MACBETH. Devant la difficulté que peuvent rencontrer les décideurs à
établir des pondérations de leurs critères, et les conséquences de ces pondérations sur les
résultats de la méthode d’aide à la décision [Pomerol et Barba-Romero, 1993], l’utilisation ou
non des pondérations peut être une caractéristique intéressante à connaître dans le choix d’une
méthode d’analyse multicritère.
- 60 -
Partie 4 Apports de l’analyse multicritère
Utilisation de seuils
Les seuils correspondent à des informations supplémentaires sur les critères. Ainsi, certaines
méthodes, telles que la plupart des méthodes d’agrégation complète transitive, ne manipulent
que des vrais-critères.
- 61 -
Chapitre 1
Capacité évolutive
Certaines méthodes ne présentent pas de caractère évolutif : le résultat final est totalement
modifié par l’ajout ou la suppression d’une action, c’est notamment le cas de la méthode de
Copeland. Cet aspect peut donc être intéressant à considérer, surtout dans l’optique d’un outil
d’aide au choix qui se veut susceptible d’évoluer en fonction des données disponibles.
Caractère compensatoire
Concernant les résultats, une attention particulière peut aussi être portée au caractère
compensatoire ou non des méthodes, notamment lorsque des données environnementales et
sanitaires sont traitées. Les méthodes d’optimisation, et les méthodes d’agrégation totale sont
souvent réputées pour être des méthodes très compensatoires, contrairement aux méthodes
d’agrégation partielle, qui offrent une alternative à la compensation entre critères, notamment
en acceptant l’incomparabilité.
Acceptation de l’incomparabilité
Nous avons constaté, en abordant les méthodes d’analyse multicritère « classiques », que
certaines méthodes acceptent l’incomparabilité – notamment les méthodes d’agrégation
partielle – d’autres non – et en particulier les méthodes d’agrégation totale, ou les méthodes
d’optimisation – ce qui permet aussi de différencier les différentes méthodes.
- 62 -
Partie 4 Apports de l’analyse multicritère
4.4.1.9 Conclusions
Nous avons dressé une liste des différents éléments distinctifs des méthodes que nous avons
étudiées. Nous avons tenu à rendre cette liste la plus exhaustive possible. Ainsi, certains
éléments distinctifs peuvent paraître subjectifs – l’aspect « boîte noire » par exemple –
d’autres peuvent sembler redondants – c’est notamment le cas de l’indépendance des critères
et de la non-acceptation de l’incomparabilité. C’est pourquoi certains éléments n’apparaîtront
pas dans l’arbre de décision que nous proposons dans la partie suivante. Le tableau 6 suivant
résume les principaux éléments distinctifs objectifs des méthodes à considérer selon les trois
types de méthodes d’aide à la décision.
Ainsi, pour nous, la problématique (c'est-à-dire les objectifs recherchés par l’agrégation) est
le premier élément auquel il faut s’intéresser. La réponse à cette problématique répartit alors
les méthodes en quatre catégories différentes : optimisation, choix, tri et classement, le
cheminement questions-réponses étant alors propre à chacune des quatre catégories.
L’arbre de décision que nous avons élaboré pour choisir une méthode d’agrégation est
présenté sur la figure 1 présentée en page suivante.
- 63 -
Problématique ?
Evaluation
Ensemble des Détermination
économique des Approche ?
actions des poids ?
critères ?
Discret
Non
Nature de la Oui Non
méthode ?
Surclassement
de synthèse
Disponibilité des Cardinale
règles de
connaissances ?
Nature des Nature de la
Nature des critères ? méthode ?
critères ?
Critère unique
Oui Oui Continu
de synthèse
MAUT
Goal MAUT
AMC Méthodes UTA Copeland
ELECTRE I ELECTRE Is programming Modèles ELECTRE III ELECTRE IV
Réseaux de Systèmes Algorithmes ACE d'agrégation MELCHIOR Modèles Segmentation ELECTRE II Borda Condorcet
ELECTRE Iv PROMETHEE I Modèles ELECTRE TRI additifs et PROMETHEE II NAIADE
neurones experts génétiques ACU locale et REGIME additifs et trichotomique MACBETH ORESTE Méthode
MACBETH EXPROM I additifs et multiplicatifs EXPROM II Jouany-Vaillant
ACA itérative multiplicatifs lexicographique
multiplicatifs AHP
AHP
Nous pouvons constater, en étudiant l’arbre de décision proposé, que tous les éléments
distinctifs n’ont pas été pris en considération dans chacune des questions que nous nous
sommes posées. D’une part, tous les éléments distinctifs ne permettent pas de « distinguer »
les méthodes entre elles. En effet, ils semblent parfois redondants les uns avec les autres car
ils interviennent dans les mêmes catégories de méthodes, comme nous l’avons indiqué
précédemment. C’est le cas, par exemple, pour le caractère compensatoire et le refus de
l’incomparabilité. D’autre part, les questions-réponses dans chaque catégorie définie par la
problématique pourraient être menées de manière encore plus approfondie
(approfondissement du qualificatif « partielle » pour la compensation, implication du décideur
par exemple). Néanmoins, nous ne considérons pas qu’un tel niveau de détail représente une
réelle aide au choix des méthodes pour le moment, dans la mesure où certaines réponses
nécessiteront certains choix stratégiques, par exemple, l’aspect « boîte noire », qui relève plus
de la subjectivité de chacun que d’une comparaison objective des méthodes (mais qui est
néanmoins susceptible de les différencier). Par conséquent, nous avons volontairement choisi
d’interrompre la différentiation à ce niveau.
Pour choisir une méthode d’agrégation, il est évident que la subjectivité de chacun intervient.
A ce propos, Schärlig (1996) précise qu’il n’est pas interdit de faire jouer même des
considérations de simplicité ou de rapidité, et nous partageons son opinion. C’est l’une des
principales raisons qui nous a d’ailleurs incités à ne pas nous intéresser davantage aux
méthodes d’agrégation empruntées à l’Intelligence Artificielle. Nous avons cependant gardé
ces méthodes pour réaliser l’arbre de décision car nous souhaitions, au-delà de notre propre
recherche destinée à réaliser l’outil d’aide au choix des produits de construction, proposer un
arbre le plus général possible qui puisse être utilisé dans d’autres contextes, avec des
contraintes et des subjectivités différentes.
Cet arbre ne comporte pas toutes les méthodes d’aide à la décision actuellement disponibles.
D’une part, il en existe énormément, et d’autre part, la liste de ces méthodes est en constante
évolution puisque de nouvelles méthodes sont régulièrement créées, ou des améliorations sont
souvent apportées aux méthodes existantes, notamment pour les méthodes d’analyse
multicritère. Il est par conséquent difficile, voire impossible, d’identifier et de répertorier
toutes les méthodes. Néanmoins, cet arbre a le mérite de faire apparaître les principales
méthodes d’aide à la décision. De plus, il se décline en « branches » suffisamment souples
pour pouvoir faire l’objet de modifications et d’évolutions en fonction de l’acquisition de
connaissances supplémentaires sur les méthodes d’aide à la décision.
4.5 Conclusions
Cette partie, consacrée à l’analyse multicritère, nous a permis, d’une part, d’expliquer le
principe des méthodes d’analyse multicritère, d’autre part, d’identifier l’apport théorique et
pratique qu’elles sont susceptibles de fournir à notre outil, et enfin, d’élaborer un arbre de
décision permettant de choisir une ou plusieurs méthodes d’aide à la décision, en fonction
d’un certain nombre de contraintes objectives associées à un problème de décision. A partir
du choix de la problématique, cet arbre se divise en quatre branches principales et permet
d’aboutir à des terminaisons séparant de manière objective les différentes méthodes
d’agrégation.
Cet arbre nous permet dorénavant de sélectionner les méthodes d’agrégation qui conviendront
le mieux aux contraintes théoriques et techniques qui sont inhérentes aux données traitées.
Cependant, il est également nécessaire de tenir compte des contraintes pratiques et des
attentes des utilisateurs pour la réalisation de l’outil. La partie suivante est ainsi centrée sur les
premières propriétés souhaitées du cahier des charges de l’outil.
- 65 -
Chapitre 1
- 66 -
Partie 5 Premières propriétés du cahier des charges de l’outil d’aide au choix
Les produits de construction ne sont en effet pas comparables directement (ce sont des
actions partielles interdépendantes), il est nécessaire de les assembler en solutions
constructives pour qu’ils puissent constituer des ensembles comparables.
- 67 -
Chapitre 1
Critères Critères
techniques économiques
Approche intégrée
Aide à la décision
Décision Décision
- 68 -
Partie 5 Premières propriétés du cahier des charges de l’outil d’aide au choix
Ce choix nous permet de nous assurer de la cohérence entre les différents calculs réalisés pour
l’aide au choix apportée par l’outil : transformation des données en actions potentielles
globales, construction de la famille cohérente de critères, élaboration de la matrice des
performances avant agrégation.
Parmi ces méthodes, nous souhaitons néanmoins insister sur le fait qu’une attention
particulière sera donnée aux risques de compensation entre critères environnementaux et
sanitaires qu’elles peuvent présenter, et qu’il faut limiter [Chevalier, 1999], [Benetto, 2002],
[Rousseaux et Benoit, 2003].
- 69 -
Chapitre 1
La méthode EXPROM II n’a pas été retenue, dans la mesure où cette méthode est une
extension de la méthode PROMETHEE II et qu’elle n’apporte pas, par conséquent, une réelle
alternative dans le déroulement des calculs et des résultats.
La méthode MACBETH n’a pas été choisie car elle est particulièrement adaptée aux
évaluations qualitatives, ce qui ne correspond pas, a priori, à l’ensemble des données que
l’outil devra traiter.
- 70 -
Partie 5 Premières propriétés du cahier des charges de l’outil d’aide au choix
Nous avons retenu quatre méthodes d’agrégation afin de proposer différents choix
d’agrégation aux utilisateurs de l’outil, et d’étudier les différences possibles de résultats
obtenus par ces méthodes. La sélection des méthodes d’agrégation des évaluations des actions
par les différents critères n’est cependant ni absolue, ni définitive. Elle pourra par conséquent
évoluer avec l’outil, et d’autres méthodes, existantes ou en développement, pourront
compléter et/ou remplacer celles que nous avons choisies ici.
- 71 -
- 72 -
Chapitre 2
Modélisation de l’outil d’aide au choix
Partie 1 Introduction
1 Introduction
L’outil que nous souhaitons développer est un outil d’aide au choix des produits de
construction. Nous avons montré dans le chapitre précédent le cadre théorique rigoureux que
pouvait apporter l’analyse multicritère pour la modélisation de l’outil, mais également pour
l’agrégation des différentes données. C’est pourquoi nous avons opté pour les méthodes
d’analyse multicritère pour réaliser la modélisation de l’outil, c'est-à-dire son principe de
fonctionnement, présentée sur la figure 3.
La modélisation est considérée comme un processus linéaire (et non itératif comme c’est
souvent le cas en analyse multicritère), puisque nous supposons que chaque étape peut être
entièrement réalisée en fonction des étapes précédentes et éventuellement d’hypothèses
supplémentaires, mais qu’elle n’est pas conditionnée par les étapes suivantes.
Les parties de ce chapitre détaillent, comme indiqué sur la figure 3, les différentes étapes de la
modélisation.
Une dernière partie récapitule les différents choix effectués à chacune des étapes de la
modélisation de l’outil.
- 73 -
Chapitre 2
Pour le composant « mur », par exemple, l’unité fonctionnelle associée peut correspondre à
« 1 m² (quantité) de mur porteur (performance) d’une durée de vie de 100 ans (durée de
vie) », mais également à « 10 m² (quantité) de mur porteur possédant une résistance
thermique de 2,5 m².K/W (performances) d’une durée de vie de 80 ans (durée de vie) », etc.
Chaque composant peut ainsi avoir différentes unités fonctionnelles, mais il est nécessaire de
n’en choisir qu’une pour réaliser ensuite la comparaison des solutions constructives, afin que
cette comparaison s’effectue sur des bases techniques communes.
Le choix d’une UF par un utilisateur peut, par exemple, être fondé sur la performance
technique prioritaire ou essentielle, que l’utilisateur souhaite attribuer au composant.
- 74 -
Partie 2 Détermination des actions
Les produits et matériaux de construction inclus dans la solution constructive n°3 énoncée ci-
dessus, sont par exemple, des blocs de béton, du mortier, de l’isolant, de la plaque de plâtre,
des plots de colle, des finitions extérieures et intérieures (peinture, crépi, moquette murale).
Par la suite, nous risquons souvent de remplacer « produit de construction » qui intervient
dans une solution constructive par « élément » de la solution constructive, qui signifiera
« produit », « liant » ou « complexe produit/liant ».
Nous choisissons ces trois termes afin de bien identifier pour quel type d’élément les données
environnementales et sanitaires sont disponibles ; ceci afin de ne pas oublier de produits ou de
« double-compter » d’autres produits (en particulier les liants comme les colles ou les
mortiers). En effet, pour les blocs de béton par exemple, le mortier de liaison entre les blocs
est inclus dans l’inventaire du cycle de vie associé aux blocs de béton. Par conséquent, il n’est
pas utile de mentionner le produit « bloc béton » et le produit « mortier » dans la solution
constructive, mais d’identifier l’élément, ou le complexe, « blocs béton + mortier ».
- 75 -
Chapitre 2
- 76 -
Partie 3 Construction des familles cohérentes de critères
Pour former une famille cohérente de critères, les catégories d’impacts et les
recommandations sanitaires de la norme NF P01-010 (cf. paragraphe 2.2.6 du chapitre 1)
doivent donc être redéfinies en :
- modifiant la catégorie d’impact « indicateur d’épuisement de ressources », afin
d’éviter toute redondance avec la catégorie d’impact « consommation de ressources
énergétiques », et se concentrer sur les ressources non énergétiques ;
- transformant et agrégeant la catégorie d’impact « consommation de ressources
énergétiques » afin d’éviter toute redondance à l’intérieur de cette catégorie, et tenir
compte de l’épuisement des ressources énergétiques ;
- supprimant la catégorie d’impacts « déchets solides valorisés » afin de ne pas
introduire la notion de co-produits (difficile à gérer pour tous les éléments) ou la
nécessité de redéfinir des frontières des inventaires du cycle de vie associés aux
éléments ;
- ajoutant la catégorie d’impact « pollution des sols », qui mérite, selon nous d’être
précisée par rapport à la catégorie d’impacts « pollution de l’eau », puisque certains
polluants peuvent être présents et plus ou moins persistants dans les sols, sans que leur
comportement soit identique dans l’eau [Cotonat, 1996], [Vernier, 2002] ;
- complétant les recommandations sanitaires afin de bien considérer toutes les émissions
de polluants de l’air intérieur prises en compte par le CESAT – à l’exception des
émissions d’odeurs comme nous l’avons précisé précédemment – ainsi que toutes les
émissions dans les sols, et dans l’eau « environnementale » (les émissions dans l’eau
« sanitaire » faisant l’objet d’une réglementation rendant impropres à l’usage les
produits ne la respectant pas) susceptibles d’être émises et/ou entraînées par les
précipitations lors de la vie en œuvre de l’ouvrage ;
- définissant précisément quels flux sont à considérer pour chacune des catégories
proposées, pour éventuellement faire apparaître des redondances jusque là ignorées ;
- associant au moins un indicateur d’impact à chaque catégorie d’impact définie pour
bien modéliser les conséquences en critères, et non une simple recommandation
comme c’est actuellement le cas pour les critères sanitaires.
Nous proposons par conséquent la liste suivante pour notre famille cohérente de critères,
décomposée en deux types de critères, les critères environnementaux et les critères sanitaires
(nous utilisons le terme de critère car chaque « impact » est bien muni d’un indicateur, d’une
échelle et d’un sens des préférences, ce que nous développerons dans la partie suivante) :
• Critères environnementaux
- changement climatique,
- acidification atmosphérique,
- consommation de ressources énergétiques (renouvelables, non renouvelables),
- consommation de ressources non énergétiques (renouvelables, non renouvelables),
- consommation d’eau,
- production de déchets dangereux,
- production de déchets non dangereux,
- production de déchets inertes,
- production de déchets radioactifs,
- pollution de l’air,
- pollution de l’eau,
- pollution des sols,
- destruction de la couche d’ozone stratosphérique,
- formation d’ozone photochimique.
- 77 -
Chapitre 2
• Critères sanitaires
- émissions de COV et de formaldéhyde dans l’air intérieur,
- aptitude à favoriser la croissance fongique dans l’air intérieur,
- aptitude à favoriser la croissance bactérienne dans l’air intérieur,
- émissions radioactives dans l’air intérieur,
- émissions de fibres (que nous préférons dissocier de la rubrique « émissions de COV
et autres polluants » par rapport au CESAT) dans l’air intérieur,
- émissions de polluants (chimiques, biologiques, physiques) dans l’eau
environnementale (nappes, rivières),
- émissions de polluants (chimiques, biologiques, physiques) dans les sols,
- émissions de polluants (chimiques, biologiques, physiques) dans l’air extérieur.
Chaque critère environnemental permet de différencier les produits de construction entre eux.
Quant aux critères sanitaires, il est évident que certains d’entre eux ne permettent pas de
distinguer tous les produits, puisqu’ils sont plutôt utiles à certaines classes de produits
(produits en contact avec l’air / produits en contact direct ou indirect avec l’eau / produits en
contact avec le sol). Cette remarque pourrait nous inciter à définir plusieurs familles de
critères (mêmes critères environnementaux, critères sanitaires différents). Cependant, il
n’existe actuellement pas de méthodes de mesures normalisées permettant d’évaluer les
critères sanitaires relatifs aux émissions dans l’eau environnementale, les sols, et l’air
extérieur (critères sanitaires en italique). Nous restreindrons par conséquent les critères
sanitaires aux seuls critères associés à l’air intérieur dans la suite de cette modélisation.
Il n’apparaît pas de redondances évidentes entre tous les critères définis. Bien sûr,
l’exhaustivité est une caractéristique qu’il n’est pas facile d’atteindre et nous ne pouvons pas
affirmer que la famille ainsi construite est exhaustive dans l’absolu, notamment en ce qui
concerne les critères sanitaires. Nous pouvons seulement affirmer qu’elle est exhaustive en
fonction des connaissances environnementales et sanitaires actuelles, et pour les produits de
construction que nous considérons. En effet, chacun des critères permet, quantitativement ou
qualitativement, de distinguer les produits de construction et par conséquent, les solutions
constructives associées. De plus, il n’existe pas d’autre critère présentant cette propriété qui
ne soit pas redondant avec ceux déjà définis, mis à part les critères que nous avons
volontairement décidé d’abandonner (le confort par exemple).
Les critères de cette famille peuvent être considérés comme cohérents, et ils sont de plus
indépendants au sens des préférences, selon la terminologie de l’analyse multicritère.
Certains impacts ont certes des liens, puisqu’ils peuvent se provoquer mutuellement. C’est le
cas par exemple des critères « pollution des sols » et « pollution de l’eau », « pollution de
l’air » et « acidification atmosphérique », ou encore « pollution de l’air », « pollution de
l’eau » et des critères sanitaires.
Ces liens ne sont d’ailleurs pas toujours clairement identifiés, comme nous l’avons précisé au
chapitre 1. Néanmoins, quelles que soient les sous-familles de critères considérées associées à
la famille F que nous avons construite, les préférences entre les actions selon chacune de ces
sous-familles ne dépendent pas des évaluations sur les critères des autres sous-familles
(famille séparable, d’après [Roy et Bouyssou, 1993]).
- 78 -
Partie 3 Construction des familles cohérentes de critères
- 79 -
Principaux flux i impliqués Description et obtention des
Indicateur d’évaluation et Méthode de
Critère (munis de leur masse mi ou coefficients de conversion, seuils
unité caractérisation
de leur volume Vi) ou protocoles de mesures
• GWPi à 100 ans : potentiel de
n
réchauffement global du flux i à 100
Changement CO2, CH4, N2O sur tout le cycle Ichangement climatique = ∑GWPm i i Méthode des
i =1
ans, en eq.CO2
climatique de vie du produit équivalences
en kg équivalent CO2 (kg eq.CO2) • CML [Guinée, 2002]
et NF P01-010 [NF P01-010, 2004]
n • APi : potentiel d’acidification du flux
Acidification SO2, NH3, HCl, NO2, HF sur Iacidification atmosphérique = ∑ AP m i i Méthodes des i, en eq.SO2
atmosphérique tout le cycle de vie du produit i =1 équivalences • CML [Guinée, 2002]
en kg eq.SO2 et NF P01-010 [NF P01-010, 2004]
Iconsommation ressources énergétiques = • ADPi : potentiel de déplétion
Consommation de Toutes les consommations de n
Méthode des abiotique du flux i, en eq.Antimoine
ressources ressources énergétiques sur tout ∑ ADP m i i
i =1
équivalences • CML [Guinée, 2002]
énergétiques le cycle de vie du produit
en kg eq.Antimoine et NF P01-010 [NF P01-010, 2004]
Iconsommation ressources non énergétiques = • ADPi : potentiel de déplétion
Consommation de Toutes les consommations de n
Méthode des abiotique du flux i, en eq.Antimoine
ressources non ressources non énergétiques sur ∑ ADP m i i
i =1
équivalences • CML [Guinée, 2002]
énergétiques tout le cycle de vie du produit
en kg eq.Antimoine et NF P01-010 [NF P01-010, 2004]
Toutes les consommations n
Consommation Iconsommation d’eau = en L
• CML [Guinée, 2002]
d’eau sur tout le cycle de vie du ∑V i Somme
d’eau i =1
et NF P01-010 [NF P01-010, 2004]
produit
n
Toutes les productions de
Production de Iproduction déchets dangereux = ∑m i • CML [Guinée, 2002]
déchets dangereux sur tout le i =1
Somme
déchets dangereux et NF P01-010 [NF P01-010, 2004]
cycle de vie du produit en kg
n
Production de Toutes les productions de
Iproduction déchets non dangereux = ∑m i • CML [Guinée, 2002]
déchets non déchets non dangereux sur tout i =1
Somme
et NF P01-010 [NF P01-010, 2004]
dangereux le cycle de vie du produit en kg
Principaux flux i impliqués Description et obtention des
Indicateur d’évaluation et Méthode de
Critère (munis de leur masse mi ou coefficients de conversion, seuils
unité caractérisation
de leur volume Vi) ou protocoles de mesures
Toutes les productions de n
Production de Iproduction déchets inertes = en kg • CML [Guinée, 2002]
déchets inertes sur tout le cycle ∑m i Somme
déchets inertes i =1
et NF P01-010 [NF P01-010, 2004]
de vie du produit
n
Toutes les productions de
Production de Iproduction déchets radioactifs = ∑m i • CML [Guinée, 2002]
déchets radioactifs sur tout le i =1
Somme
déchets radioactifs et NF P01-010 [NF P01-010, 2004]
cycle de vie du produit en kg
• ai : seuil toléré dans l’air du flux i en
n
Toutes les émissions dans l’air m g/m3
Ipollution de l’air = ∑ i en m3 Méthode des volumes
Pollution de l’air sur tout le cycle de vie du i =1 a i • Arrêté du 2 février 1998, Chapitre V,
critiques
produit section II [ATEP9870017A, 1998] et
NF P01-010 [NF P01-010, 2004]
• ei : seuil toléré dans l’eau du flux i en
Toutes les émissions dans l’eau n g/m3
mi Méthodes des
Pollution de l’eau et dans les sols sur tout le cycle Ipollution de l’eau = en m3 • Arrêté du 2 février 1998, Chapitre V,
∑e
i =1 i
volumes critiques
de vie du produit section III [ATEP9870017A, 1998] et
NF P01-010 [NF P01-010, 2004]
n
Toutes les émissions dans les • TETPi : potentiel d’écotoxicité
Ipollution des sols = ∑ TETP m i i Méthodes des
Pollution des sols sols sur tout le cycle de vie du i =1
terrestre du flux i en eq.1,4-DCB
équivalences
produit en kg eq.1,4-DCB • CML [Guinée, 2002]
• ODPi : potentiel de déplétion de la
Destruction de la CFC, HCFC, Halons émis dans Idestruction ozone stratosphérique = couche d’ozone stratosphérique du
n Méthode des
couche d’ozone l’air sur tout le cycle de vie du flux i, en eq.CFC11
∑ ODPi mi en kg eq.CFC11 équivalences
stratosphérique produit i =1 • CML [Guinée, 2002]
et NF P01-010 [NF P01-010, 2004]
Hydrocarbures émis dans l’air Iformation ozone photochimique =
Formation d’ozone n Méthode des • 0,4 eq.éthylène
sur tout le cycle de vie du en kg eq.éthylène
photochimique ∑ 0,4m i équivalences • NF P01-010 [NF P01-010, 2004]
produit i =1
Principaux flux i impliqués Description et obtention des
Indicateur d’évaluation et Méthode
Critère (munis de leur masse mi ou coefficients de conversion, seuils
unité d’évaluation
de leur volume Vi) ou protocoles de mesures
• Normes XP ENV 13419 (parties 1, 2
et 3) [XP ENV 13419-1, 2000]
[XP ENV 13419-2, 2000]
Trois classes : [XP ENV 13419-3, 2000]
Emissions de COV - C+ = produit très
Toutes les émissions de COV et • Normes ISO 16000 (parties 3 et 6)
et de faiblement émissif Mesures comparées à
formaldéhydes dans l’air - C = produit faiblement
[NF ISO 16000-3, 2002]
formaldéhydes des valeurs seuil
intérieur (vie en œuvre) émissif [Pr NF ISO 16000-6, 2000]
dans l’air intérieur • Protocole ECA
- C- = produit émissif
[European Commision, 1997 et 1998]
• Fiche de Données de Sécurité (FDS)
[INRS, 2005]
Aptitude à Trois classes : • Norme NF EN ISO 846
Toutes les émissions dans l’air - F+ = produit
favoriser la Mesures comparées à [NF EN ISO 846, 1997]
intérieur de champignons fongistatique
croissance fongique - F = produit inerte des valeurs seuil • Norme XP V 18-112
(vie en œuvre)
dans l’air intérieur - F- = produit vulnérable [NF V 18-112, 1991]
Aptitude à Trois classes :
favoriser la Toutes les émissions dans l’air - B+ = produit
bactériostatique ou Mesures comparées à • Norme NF EN ISO 846
croissance intérieur de bactéries bactéricide des valeurs seuil [NF EN ISO 846, 1997]
bactérienne dans (vie en œuvre) - B = produit inerte
l’air intérieur - B- = produit vulnérable
Trois classes :
- R+ = très faibles Excès de dose
• Radiation protection 112, European
Emissions Concentrations d’activité des émissions radioactives annuelle effective
Commission
radioactives dans radionucléides 226R, 232Th, 40K - R = faibles émissions reçue en fonction du
radioactives [European Commission, 1999]
l’air intérieur (vie en œuvre) scénario d’utilisation
- R- = fortes émissions • FDS [INRS, 2005]
du produit
radioactives
Toutes les émissions de fibres Deux classes : • Norme XP P01-010-1
Emissions de fibres Evaluation binaire
dans l’air, intérieur et extérieur - oui, noté Fi- [XP P01-010-1, 2001]
dans l’air intérieur - non, noté Fi+ qualitative
(vie en œuvre). • FDS [INRS, 2005]
Tableau 7 : Caractérisation des critères environnementaux et sanitaires
Partie 3 Construction des familles cohérentes de critères
Tous les critères environnementaux sont quantitatifs, tous les critères sanitaires sont plutôt
qualitatifs. Nous insistons sur ce point car, selon la famille de critères choisie, ou la méthode
d’agrégation retenue, il sera nécessaire de transformer les critères qualitatifs en critères
quantitatifs.
Concernant le sens des préférences des évaluations des critères quantitatifs, ce dernier va des
valeurs les plus grandes aux valeurs les plus petites : moins l’on consomme de matières ou
d’énergie, ou moins l’on émet de polluants, et plus on est respectueux de l’environnement.
Pour les critères sanitaires présentant trois classes, le sens des préférences est croissant de la
classe « - » à la classe « + ». Enfin, le « non » du critère « émissions de fibres » est bien
entendu préférable au « oui ».
- 83 -
Chapitre 2
Quoiqu’il en soit, il est possible d’introduire dès maintenant des seuils de préférence et
d’indifférence ou encore des seuils de veto, propres à chaque utilisateur, ou recommandés
(marge d’erreur), et transformer ainsi les vrais critères en pseudo-critères, ce qui ne peut
qu’enrichir les préférences, l’agrégation des critères et les résultats obtenus par l’agrégation.
C’est ce que l’utilisation des méthodes d’agrégation ELECTRE ou PROMETHEE favorise.
- 84 -
Partie 3 Construction des familles cohérentes de critères
- 85 -
Chapitre 2
Nous proposons alors, pour les critères sanitaires, des règles de regroupement particulières.
Dans un premier temps, nous regroupons les deux critères « Aptitude à favoriser la croissance
fongique dans l’air intérieur » (noté CF) et « Aptitude à favoriser la croissance bactérienne
dans l’air intérieur » (noté CB), qui concernent tous les deux le développement de micro-
organismes, en un seul critère « Aptitude à favoriser la croissance de micro-organisme dans
l’air intérieur » (noté CM), avec les règles présentées au tableau 8 (opérateur « min ») :
CF CB CM
F+ B+ M+
F+ B M
F+ B- M-
Evaluation des F B+ M
critères sanitaires F B M
concernés F B- M-
F- B+ M-
F- B M-
F- B- M-
Tableau 8 : Regroupement des critères sanitaires relatifs au développement de micro-organismes
Ce premier regroupement nous permet alors de considérer les quatre critères sanitaires
restants d’importance égale (nous ne hiérarchisons pas les quatre critères sanitaires).
Puis, en notant S la classe (S peut être égal à C, M, R, ou Fi) des quatre critères sanitaires, et
Sg la classe du critère sanitaire global, nous proposons les regroupements suivants :
- si tous les critères ont une évaluation S+, alors le critère sanitaire global aura
l’évaluation Sg+,
- si tous les critères ont une évaluation S+ ou S, alors le critère global possèdera
l’évaluation Sg,
- si au moins un critère possède une évaluation S-, alors quelle que soit l’évaluation des
autres critères (S+, S ou S-), le critère global sera évalué à Sg-.
En d’autres termes, les règles de regroupement des critères sanitaires correspondent à
l’opérateur « min ». Ces règles de regroupement sont synthétisées dans le tableau 9 :
Ces règles de regroupement peuvent paraître sévères. Elles consistent à donner au critère
global l’évaluation la plus défavorable des sous-critères qui le constituent (cf. la détermination
de l’indice ATMO [http://www.atmoauvergne.asso.fr/, consulté en 2005]). Nous pensons en
effet que la présence d’une seule classe défavorable doit entraîner une évaluation défavorable
globale sur le plan sanitaire : aucune compensation n’est admissible, selon nous, pour les
critères sanitaires. Nous appliquons ainsi le principe de précaution, en l’absence de
connaissances plus précises sur les combinaisons réelles entre les évaluations sanitaires.
Pour réaliser une agrégation des évaluations sur chaque critère, les deux familles de critères
pourront être choisies. Cela implique, compte tenu des méthodes d’agrégation choisies, de
transformer les évaluations qualitatives des critères sanitaires en évaluations quantitatives.
Pour cela, nous proposons d’attribuer une note à chacune des classes considérées pour chacun
des critères sanitaires. Les notes sont comprises entre 0 et 1 pour chacun des sous-critères,
afin de directement normer les évaluations des critères sanitaires.
- 86 -
Partie 3 Construction des familles cohérentes de critères
En gardant la notation S pour une classe (S pouvant être égale à C, M, R, Fi ou Sg), quel que
soit le critère considéré, nous proposons d’attribuer :
- la note 0 à la classe la meilleure S+,
- la note 0,5 à la classe intermédiaire S, qui est la classe réglementaire,
- la note 1 à la classe la plus défavorable S-.
Nous pouvons constater qu’une telle transformation inverse le sens des préférences des
critères sanitaires, puisque la classe la plus défavorable possède la note la plus haute.
Il peut paraître surprenant de noter aussi sévèrement la classe S-. Toutefois, nous maintenons
ce choix afin d’obtenir des résultats qui tiennent compte de la présence ou non d’une classe
défavorable.
En ce qui concerne les critères sanitaires, en tenant compte du regroupement préalable des
deux critères sanitaires relatifs au développement de micro-organismes, nous leur attribuons
la même importance, et par conséquent, le même poids « 0,25 ».
- 87 -
Chapitre 2
Cependant, puisqu’à l’intérieur de chaque critère global, tous les sous-critères regroupés ont
le même sens des préférences, il n’a pas été utile de tenir compte de ce sens lors de
l’attribution de pondérations internes. Le sens des préférences de chaque critère
environnemental global est directement déduit du sens des préférences des sous-critères qui le
composent (cf. tableau 10).
Concernant les critères sanitaires globaux, leur sens des préférences est déduit de la
transformation des évaluations qualitatives en évaluation quantitatives des sous-critères.
Famille complète de Sens des Pondérations Méthode de Famille simplifiée Sens des
critères préférences internes regroupement de critères préférences
Changement
Décroissant 0,60
climatique
Acidification Impacts à larges
Décroissant 0,20 Somme
atmosphérique échelles spatiale et Décroissant
pondérée
Destruction de la temporelle
couche d’ozone Décroissant 0,20
stratosphérique
Consommation de
ressources Décroissant 0,40
énergétiques
Somme Consommation de
Consommation de Décroissant
pondérée ressources
ressources non Décroissant 0,20
énergétiques
Consommation d’eau Décroissant 0,40
Production de
Décroissant 0,2
déchets dangereux
Production de
déchets non Décroissant 0,1
Somme Production de
dangereux Décroissant
pondérée déchets
Production de
Décroissant 0,05
déchets inertes
Production de
Décroissant 0,65
déchets radioactifs
Pollution de l’air Décroissant 0,30
Impacts à échelles
Pollution de l’eau Décroissant 0,30
Somme spatiale et
Pollution des sols Décroissant 0,10 Décroissant
pondérée temporelle
Formation d’ozone restreintes
Décroissant 0,30
troposphérique
Croissant si
Emissions de COV et
qualitatif,
formaldéhyde dans 0,25
Décroissant
l’air
si quantitatif
Croissant si
Développement de
qualitatif,
micro-organismes 0,25
Décroissant Croissant si
dans l’air Règles définies
si quantitatif Risques sanitaires qualitatif,
dans les
Croissant si dans l’air intérieur Décroissant
Emissions tableaux 8 et 9
qualitatif si quantitatif
radioactives dans 0,25
Décroissant
l’air
si quantitatif.
Croissant si
Emissions de fibres qualitatif,
0,25
dans l’air Décroissant
si quantitatif
Tableau 10 : Simplification de la famille cohérente de critères
- 88 -
Partie 4 Evaluation des solutions constructives par chaque critère
cf. partie 2
Procédure Procédure de
Détermination des solutions constructives
d’évaluation simple comparaison
Si performances
Obtention du profil environnemental et identiques uniquement
sanitaire de chaque élément de chaque solution,
par unité fonctionnelle de l’élément (4.3)
Conversion des profils en
fonction de la quantité et la
durée de vie associées au
composant
Obtention du profil environnemental et
sanitaire de chaque élément, pour la quantité
et la durée de vie du composant (4.4)
Sommation des profils E&S
pour la quantité et la durée
de vie du composant
Figure 4 : Evaluation des solutions constructives par chaque critère de la famille complète
- 89 -
Chapitre 2
- 90 -
Partie 4 Evaluation des solutions constructives par chaque critère
- 91 -
Chapitre 2
Performances
techniques Résistance Etanchéité et Réaction Résistance Résistance Transmission
Classes de mécanique perméabilité au feu thermique acoustique lumineuse
composants
Fondations Rc(1) en MPa Néant Néant Néant Néant Néant
Murs : (4)
Rth en
- porteurs, - Rc en MPa Néant M(3) R(5) en dB Néant
m².K/W
- non porteurs - Néant(8)
Couvertures Néant Néant Néant Rth en m².K/W Néant Néant
Dalles et Rc et Rt(2) en
Néant M Rth en m².K/W R en dB Néant
planchers MPa
Plafonds Néant Néant Néant Rth en m².K/W R en dB Néant
Ouvrants :
- portes, Néant Néant M Rth en m².K/W R en dB - Néant,
- vitrages - tL(6) et rL(7) en %
Tableau 11 : Performances techniques considérées pour la modélisation
- 92 -
Partie 4 Evaluation des solutions constructives par chaque critère
D’après les résultats d’essais, de calculs et de mesures disponibles [Destrac et al., 2000], pour
les résistances mécaniques, lorsque les éléments sont dimensionnés selon les règles de
dimensionnement, puis associés et mis en œuvre selon les règles de l’art, les résultats suivants
sont en général obtenus :
- Rc = Rci avec i élément conçu pour résister à la compression ;
- Rt = Rti avec i élément conçu pour résister à la traction.
Concernant la réaction au feu, nous pensons qu’il est judicieux de considérer, pour un
assemblage (ou solution constructive), la réaction au feu des éléments susceptibles d’être
exposés. La réaction au feu d’un assemblage pourra donc prendre deux valeurs, les valeurs
des deux éléments externes.
Pour l’instant, nous considérons la résistance thermique Rth des éléments, mais nous
modifierons probablement l’étude de cette caractéristique par l’étude de son inverse, à savoir
le coefficient de transmission surfacique U, lors de la comparaison de solutions constructives.
Enfin, la résistance acoustique d’un assemblage plein est donnée par la résistance acoustique
de l’élément principal de l’assemblage (c'est-à-dire sans les doublages) et doit être modulée
en fonction des doublages utilisés. Lorsqu’il s’agit de bons doublages thermiques, les
performances acoustiques de l’assemblage sont en général diminuées, et vice-versa.
Dans la mesure où très peu de données sont disponibles dans les FDES, et toujours dans un
souci de simplifier le travail de l’utilisateur de l’outil, nous prendrons, pour les produits
traditionnels, les valeurs suivantes (ces valeurs sont issues des bases de données du logiciel
« Acoubat Sound 3.1 » [CSTB, 1998] ; elles correspondent à des valeurs moyennes obtenues
en fonction de différentes épaisseurs de doublages) :
- 93 -
Chapitre 2
Ces valeurs ne sont pas applicables à des « doublages + plaque de plâtre » qui présentent en
général des performances acoustiques supérieures. La performance acoustique d’une solution
constructive devra par conséquent être déterminée en identifiant de manière adéquate ses
différents éléments constitutifs.
La présence d’entrées d’air (fenêtres, portes), modifie totalement les valeurs annoncées, et
nécessite d’effectuer d’autres calculs de résistance acoustique, fonction des surfaces des
entrées d’air et de la surface de l’élément principal, mais aussi de leurs résistances acoustiques
respectives. Pour tenir compte des ponts acoustiques, il n’est pas possible de raisonner à
l’échelle du composant. C’est à l’échelle de l’assemblage des solutions constructives qu’il
faut travailler (c'est-à-dire la pièce, voire l’appartement pour un bâtiment), ce qui dépasse le
cadre de cette recherche et ne sera donc pas considéré par la suite. La même remarque peut
être appliquée aux résistances thermiques et aux ponts thermiques.
- 94 -
Partie 4 Evaluation des solutions constructives par chaque critère
Cette sous-partie est une ébauche de la prise en compte des performances techniques des
éléments pour déterminer la comparabilité des solutions constructives à celles du composant.
Elle sera complétée en fonction des commentaires des spécialistes de chaque domaine, des
utilisateurs de l’outil, et des données disponibles.
4.3 Obtention du profil E&S pour chaque élément, par UF définie pour l’élément
Pour obtenir le profil environnemental et sanitaire de chaque élément, par unité fonctionnelle
définie pour l’élément, nous devons procéder en deux étapes : obtention du profil
environnemental, et obtention du profil sanitaire.
- 95 -
Chapitre 2
• Lorsque les profils environnementaux de chaque élément sont disponibles pour les 5 étapes
du cycle de vie, alors les données quantitatives des profils environnementaux et sanitaires des
éléments constitutifs d’une solution constructive, par unité fonctionnelle de ces éléments,
doivent être multipliées :
- pour les données relatives à la fabrication, au transport, à la mise en œuvre et à la fin
de vie, par le coefficient τ = E ( DVPcomposant ) + 1 ;
DVTélément
Par exemple, si DVPcomposant = 100 ans et DVTélément = 75 ans, alors il peut être nécessaire de
remplacer cet élément par le même élément neuf au bout de 75 ans.
Ce remplacement implique de prendre en compte une deuxième fois tous les impacts générés
par la fabrication, le transport, la mise en œuvre et la fin de vie du second élément puisqu’un
second élément est nécessaire. Ce coefficient 2 correspond bien à E(100/75) + 1 = 2.
Par contre, la vie en œuvre du second élément ne dure que 25 ans (100 – 75), soit 1/3 de
DVTélément. Les consommations (éventuelles) et les émissions de l’élément de remplacement ne
doivent donc être comptées que sur 25 ans pendant la vie en œuvre. Ceci revient à multiplier
les données relatives à la vie en œuvre de l’élément par (1 + 1/3) où le coefficient 1
correspond au 1er élément, et le coefficient 1/3 tient compte du second élément. Or 1 + 1/3 =
4/3, ce qui correspond bien au coefficient multiplicatif 100/75.
- 96 -
Partie 4 Evaluation des solutions constructives par chaque critère
• Lorsque les profils environnementaux de chaque élément sont uniquement disponibles pour
le cycle de vie entier de l’élément (soit pour les durées de vie typiques des éléments), alors il
est nécessaire de définir une marge d’erreur ε acceptable (en %) entre la DVTcomposant et la
DVTélément. Nous prendrons ε = 5 % ou 10 %. Soit e un entier positif quelconque. Les données
quantitatives des profils des éléments constitutifs d’une solution constructive, par unité
fonctionnelle de ces éléments, doivent alors être multipliées :
- si DVPcomposant = e, par le coefficient τ = DVPcomposant ;
DVTélément DVTélément
DVPcomposant
- si ≠ e, alors :
DVTélément
Dans le cas présent, il n’est plus possible de différencier les données relatives à la vie en
œuvre, des autres données, et par conséquent, d’adapter les coefficients multiplicatifs. Nous
introduisons donc une marge d’erreur pour compenser partiellement la pénalisation
engendrée par la non différenciation des phases du cycle de vie des éléments.
Par exemple, si DVPcomposant = 100 ans et DVTélément = 50 ans, alors toutes les données
environnementales du profil de l’élément sont multipliées par le coefficient τ = 2 (100/50).
Si DVPcomposant = 100 ans et DVTélément = 80 ans, alors, en prenant ε = 10 %, on obtient
D(100/80) = 0,25 > 0,125 (= 0,1*100/80), donc toutes les données environnementales du
profil de l’élément sont multipliées par le coefficient τ = 2 (E(100/80)+1).
Par contre, si DVPcomposant = 100 ans et DVTélément = 90 ans, alors, en prenant encore ε = 10
%, on obtient D(100/90) = 0,11 = 0,11 (= 0,1*100/90), donc toutes les données
environnementales du profil de l’élément sont multipliées par le coefficient τ =1 (E(100/90)).
• Lorsque les profils environnementaux de chaque élément sont disponibles pour les 5 étapes
du cycle de vie, alors les données quantitatives des profils environnementaux et sanitaires des
éléments constitutifs d’une solution constructive, par unité fonctionnelle de ces éléments,
doivent être multipliées :
- pour les données relatives à la fabrication, au transport, à la mise en œuvre et à la fin
de vie, par le coefficient τ = 1 ;
- pour les données relatives à la vie en œuvre, par le coefficient τ = DVPcomposant .
DVTélément
Par exemple, si DVPcomposant = 75 ans et DVTélément = 100 ans, il est nécessaire, de toute
façon, de fabriquer, transporter, mettre en œuvre et éliminer l’élément en fin de vie, donc
toutes les données environnementales relatives à ces phases doivent être comptées une fois.
Par contre, la vie en œuvre de l’élément ne dure que 75 ans, soit 100*3/4 ans. Ceci revient à
multiplier les données environnementales relatives à la vie en œuvre de l’élément par τ = 3/4.
- 97 -
Chapitre 2
• Lorsque les profils environnementaux de chaque élément sont uniquement disponibles pour
le cycle de vie entier de l’élément (soit pour les durées de vie typiques des éléments), alors,
dans la mesure où les éléments sont obligatoirement fabriqués, transportés, mis en œuvre, puis
éliminés, les données quantitatives des profils environnementaux des éléments constitutifs
d’une solution constructive, par unité fonctionnelle de ces éléments, sont multipliées par le
coefficient τ = 1. Nous ne définissons pas de marge d’erreur pour moduler les profils en
fonction de la durée de la vie en œuvre de l’élément dans ce cas.
Dans tous les cas, à la fin de cette conversion, tous les profils environnementaux des éléments
seront considérés comme étant donnés pour la DVPcomposant.
A l’issue de cette conversion, le profil environnemental Pe de chaque élément (a’i) est donc
donné par :
• Si les unités sont similaires, alors les données quantitatives des profils environnementaux
des éléments constitutifs d’une solution constructive doivent être multipliées par le coefficient
Quantité composant
χ=
Quantité élément
• Si les unités ne sont pas similaires (ce qui risque d’être rare compte tenu des produits
assemblés pour former une même solution constructive), il est nécessaire de transformer
l’unité de quantité de l’élément uélément afin que les unités soient similaires.
Pour cela, les données complémentaires sur les éléments sont indispensables : longueur,
largeur, épaisseur, densité (ou masse volumique) ; elles permettent d’effectuer les
transformations souhaitées sur les unités des éléments. Les données quantitatives des profils
environnementaux des éléments constitutifs d’une solution constructive, par unité
fonctionnelle de ces éléments, doivent alors être multipliées ou divisées par la valeur qui
permet de changer d’unité (par exemple, on divisera par l’épaisseur si l’on souhaite passer de
m3 en m2). Ensuite, il est possible d’entreprendre la conversion en fonction du coefficient de
conversion mentionné ci-dessus.
Dans ce cas, le coefficient multiplicatif des données est le coefficient :
Quantité composant
χ= * f ( uélément ; ucomposant )
Quantité élément
où f(uélément ; ucomposant) est la fonction qui permet de convertir l’unité de quantité de l’élément
uélément dans l’unité de quantité du composant ucomposant.
- 98 -
Partie 4 Evaluation des solutions constructives par chaque critère
2) Nous nous plaçons dans le cas où les éléments considérés permettent de lier les autres
éléments
La conversion nécessite de connaître les quantités d’éléments que l’élément « liant » (vis,
clous, colle, tasseaux, etc.) permet d’assembler. C’est ensuite la comparaison de ces quantités
avec celle du composant qui permettra de déterminer le coefficient de conversion. On se
retrouve alors dans l’un des deux cas précédents.
Par exemple, soit une quantité Quantitéélément_liant = 30 qui permet de fixer une quantité
donnée (2 m²) de plaque de plâtre sur un mur, notée Quantitéplaquedeplâtre. En supposant que
Quantitécomposant = 10 m², alors il faudra multiplier les quantités du profil environnemental du
liant par le coefficientχ = Quantitécomposant/Quantitéplaquedeplâtre = 10/2 = 5.
- 99 -
Chapitre 2
- soit réaliser des essais à l’échelle du composant, afin d’obtenir directement les
évaluations sanitaires selon chaque critère de la solution constructive,
- soit transformer les caractéristiques qualitatives en évaluation quantitative, puis
compiler ces évaluations quantitatives au moyen de formules mathématiques, type
« somme » ou « produit », éventuellement pondérés,
- soit établir des règles de combinaison des caractéristiques qualitatives, pour obtenir
d’autres caractéristiques qualitatives à l’échelle de la solution constructive.
C’est la troisième manière que nous avons choisie pour obtenir les caractéristiques sanitaires
des solutions constructives à partir de celles de leurs éléments constitutifs. En effet, pour le
moment, les essais sanitaires ne sont pas disponibles à l’échelle du composant. D’autre part,
l’emploi de valeurs quantitatives et de formules mathématiques présenterait des risques de
compensation entre les critères sanitaires, ce que nous souhaitons éviter.
Nous avons alors défini des règles de combinaison pour chaque critère sanitaire, sur le même
principe (opérateur « min ») que celui défini au paragraphe 3.4.4 de ce chapitre. Nous
supposons les solutions constructives constituées de plusieurs éléments, l’ordre d’assemblage
des éléments n’ayant aucune importance. Nous rappelons qu’un élément quelconque est noté
ai’ et qu’une classe d’évaluation selon un critère sanitaire est noté S ; S peut se décliner en
trois valeurs (S+, S, S-). Le tableau 13 suivant présente alors toutes les règles de combinaison
pour ces critères.
Ces règles de combinaison sont très sévères, puisqu’elles impliquent que si l’un des éléments
possède une évaluation défavorable pour un critère sanitaire, alors la solution constructive
possède nécessairement une évaluation défavorable pour le critère considéré, quelle que soit
l’évaluation de ces autres éléments constitutifs sur ce critère. Cette manière de combiner les
critères sanitaires peut ainsi paraître injuste, car elle ne distingue pas les solutions
constructives constituées d’un seul élément défavorable sur le plan sanitaire de celles qui en
contiennent plusieurs. Néanmoins, nous pensons qu’elle permet de bien appréhender le
caractère nécessairement discriminatoire, voire veto, des critères sanitaires.
Par exemple, soit un élément a’1 muni du profil sanitaire Ps(a’1) = {C+, F, B, R+, Fi+} et un
élément a’2 muni du profil sanitaire Ps(a’2) = {C+, F+, B, R, Fi-}, alors, la solution
constructive a1, constituée des deux éléments a’1 et a’2, possède le profil sanitaire présenté au
tableau 14 :
Profil sanitaire Profil sanitaire Profil sanitaire de la
de a’1 de a’2 solution constructive a1
C+ C+ C+
F F+ F
B B B
R+ R R
Fi+ Fi- Fi-
Tableau 14 : Exemple d’obtention d’un profil sanitaire d’une solution constructive
- 100 -
Partie 4 Evaluation des solutions constructives par chaque critère
A l’issue de cette étape, le profil sanitaire Ps de chaque solution constructive (ak) est donc
donné par :
Ainsi, chaque solution constructive (ak) du composant est munie d’un profil environnemental
et sanitaire complet noté Pe&s (ak), pour la durée de vie et la quantité définies dans l’unité
fonctionnelle du composant en ce qui concerne les critères environnementaux, avec :
Néanmoins, ces solutions constructives n’ont pas obligatoirement les mêmes performances
techniques, et elles peuvent par conséquent ne pas être comparables. En effet, accepter de
comparer des solutions constructives trop différentes d’un point de vue technique reviendrait
à comparer des actions non globales, ce qui ne convient pas dans cette étude pour employer
une méthode d’agrégation multicritère, comme nous l’avons précisé précédemment. Il est
donc nécessaire d’identifier les performances techniques des solutions constructives, pour
savoir si ces performances rendent les solutions constructives susceptibles d’être comparées.
La partie suivante n’a donc lieu que si les solutions sont comparables (cf. figure 4).
4.6 Obtention du profil E&S complet de chaque solution, pour l’UF du composant
Lorsque les solutions constructives peuvent être comparées, alors elles disposent d’un profil
environnemental et sanitaire pour l’unité fonctionnelle du composant. C’est le profil Pe&s
défini précédemment, qui est supposé correspondre maintenant au profil de chaque solution
pour l’UF du composant.
Il est donc possible d’établir la matrice des performances complète des solutions
constructives. Cette matrice comporte en colonne, les 19 critères environnementaux et
sanitaires, en ligne, toutes les solutions constructives associées au composant initialement
choisi, et à l’intersection d’une ligne et d’une colonne, l’évaluation de la solution constructive
considérée par le critère sélectionné. Cette évaluation est donnée pour l’unité fonctionnelle du
composant.
Par exemple, le tableau 15 ci-après est un extrait de la matrice des performances des trois
premières solutions constructives définies pour le composant « mur » (cf. paragraphe 2 de ce
chapitre). L’unité fonctionnelle du composant, notée UFcomp, possède les valeurs suivantes :
- quantité : 1 m2,
- durée de vie : 100 ans,
- performances :
Mur porteur,
Rth = 2,45 K.m2/W.
La solution constructive « mur terre cuite » possède une résistance thermique de 2,5 K.m²/W ;
la solution constructive « mur béton cellulaire » possède une résistance thermique de 2,5
K.m²/W ; et la solution constructive « mur béton » possède une résistance thermique de 2,36
K.m²/W. Ces valeurs correspondent bien à la marge d’erreur que nous nous autorisons.
- 101 -
Chapitre 2
Nous partageons avec Chevalier (2003) l’idée que la première solution est la meilleure dans la
mesure où les résultats obtenus seront beaucoup plus rigoureux, à condition que l’étalon soit
correctement choisi et défini.
« Correctement choisi » implique que cet étalon doit avoir des dimensions proches (c'est-à-
dire des différences d’évaluation au plus égales aux différences les plus grandes entre les
évaluations des produits de construction) des évaluations qu’il va permettre de normer, pour
permettre une interprétation convenable des résultats. Les étalons tels que l’équivalent
« habitant.jour » utilisés dans de nombreuses méthodes d’évaluation environnementale des
produits ou des bâtiments ne nous semblent pas appropriés.
« Correctement défini » signifie que cet étalon puisse être au moins commun à tous les
produits intervenant dans la composition des solutions constructives d’un même composant,
et, pourquoi pas, commun à tous les composants, selon l’application et l’évolution souhaitées
de notre outil.
Pour choisir et définir cet étalon, en considérant les travaux de Chevalier (2003), il pourrait
être intéressant de construire un produit de référence fictif, dont le profil environnemental
serait réalisé en moyennant toutes les FDES disponibles, toujours dans un objectif
d’étiquetage environnemental et sanitaire.
- 102 -
Partie 4 Evaluation des solutions constructives par chaque critère
Néanmoins, compte tenu du caractère évolutif du nombre de FDES disponibles, nous pensons
qu’il est peut-être prématuré de définir un tel produit. D’autre part, il n’est pas utile pour
l’aide au choix des produits de construction telle que nous l’envisageons, de normer les profils
environnementaux des produits. Il ne s’agit pas de réaliser un étiquetage environnemental et
sanitaire de ces derniers. Seule la normation des profils environnementaux des solutions
constructives nous intéresse puisque ce sont ces profils environnementaux (et sanitaires) qui
doivent être comparés, et donc rendus adimensionnels selon la méthode d’agrégation choisie,
ou la volonté de proposer et d’’utiliser les profils simplifiés.
Nous préférons ainsi uniquement normer les profils environnementaux des solutions
constructives, en utilisant la procédure de normation n°1 (cf. tableau 4 au chapitre 1), donc en
utilisant l’évaluation maximale pour chaque critère des profils environnementaux complets
des solutions constructives qui sont tous établis par unité fonctionnelle du composant.
Nous avons précisé que la normation du profil sanitaire de chaque solution constructive n’est
pas utile pour regrouper les critères sanitaires (cf. paragraphe 3.4.3 de ce chapitre), donc nous
gardons le profil sanitaire tel qu’il a été défini au préalable, à savoir Ps(ak) où (ak) est une
solution constructive comparable aux autres.
Ce profil environnemental et simplifié P’e&s pour chaque solution constructive (ak) est
donné par :
Où :
P’e (ak) = { ge’j(ak), j ∈ [1,…,4] }
Avec ge’j(ak) qui représente l’évaluation de la solution constructive (ak) selon le critère
environnemental global « e’j », calculée en fonction des évaluations normées des sous-critères
environnementaux associés à ce critère global et en fonction des pondérations internes de ces
sous-critères (cf. partie 3.4 de ce chapitre).
- 103 -
Chapitre 2
Et :
P’s (ak) = { gs’(ak) }
Avec gs’(ak) qui représente l’évaluation de la solution constructive (ak) selon le critère
sanitaire global « s’ », calculée en fonction des évaluations des sous-critères sanitaires
associés à ce critère sanitaire global et en fonction des règles de regroupement définies pour
ces sous-critères (cf. partie 3.4 de ce chapitre).
4.8 Conclusions
Cette étape de la modélisation a permis d’obtenir en premier lieu, les profils
environnementaux et sanitaires complets des éléments intervenant dans une solution
constructive, pour une unité fonctionnelle propre à ces éléments.
Par l’utilisation de règles de conversion entre la durée de vie typique des éléments et la durée
de vie souhaitée pour le composant d’une part, ainsi qu’entre la quantité des éléments et la
quantité souhaitée du composant d’autre part, il a été possible de proposer un profil
environnemental complet des éléments, pour la durée de vie et la quantité définies dans l’unité
fonctionnelle du composant.
Puis il a été proposé d’additionner ces profils pour déterminer le profil environnemental
complet de chaque solution constructive, pour la durée de vie et la quantité du composant.
Des règles de combinaison des profils sanitaires complets des éléments ont également été
proposées afin de construire le profil sanitaire complet de chaque solution constructive. Ainsi,
à partir des inventaires des cycles de vie et des résultats d’essais sanitaires des éléments
constitutifs d’une solution constructive, nous pouvons aboutir au profil environnemental et
sanitaire complet de cette solution constructive pour la durée de vie et la quantité définies
pour le composant.
Il a ensuite été nécessaire d’effectuer des approximations pour pouvoir identifier les
performances techniques à considérer à l’échelle des éléments ainsi qu’à l’échelle des
solutions constructives, afin de comparer ces performances et d’en déduire si la comparaison
des solutions constructives entre elles peut être ou non réalisée. Si la comparaison peut être
effectuée, alors les solutions constructives sont considérées comme étant munies d’un profil
environnemental et sanitaire complet par unité fonctionnelle du composant, et chaque profil
complet peut ensuite être simplifié.
- 104 -
Partie 5 Pondération des critères
Afin que l’outil d’aide au choix soit le plus adapté possible aux attentes des acteurs de la
construction, différents jeux de pondération ont donc été retenus.
Pour la famille cohérente de critères, il s’agit :
- de deux jeux de pondération classique, obtenus en fonction des dires d’experts, l’un
étant axé sur l’environnement, l’autre sur la santé,
- d’un jeu de pondération laissé à la libre appréciation de l’utilisateur,
- d’absence de pondération des critères.
Pour la famille simplifiée, il s’agit :
- de deux jeux de pondération classique également, obtenus en fonction des dires
d’experts, l’un étant axé sur l’environnement, l’autre sur la santé,
- des jeux de pondération dits « HQE », obtenus en fonction des cibles de la démarche
HQE® que l’utilisateur souhaite privilégier,
- d’un jeu de pondération laissé à la libre appréciation de l’utilisateur,
- d’absence de pondération des critères.
- 105 -
Chapitre 2
Les sous-parties suivantes sont consacrées à la description de chacun de ces jeux possibles de
pondération. Le total des pondérations sera toujours égal à 100 par hypothèse, pour
simplifier la définition des pondérations, pour faciliter la normation des poids, et pour
favoriser la prise en compte des incertitudes.
De plus, la pondération minimale des critères de la famille simplifiée sera égale à 1, dans la
mesure où nous souhaitons que tous les critères soient pris en considération au moment de
l’agrégation des évaluations environnementales et sanitaires.
Pondération Pondération
Famille complète de critères classique, priorité Famille simplifiée de critères classique, priorité
environnementale environnementale
Changement climatique 12
Acidification atmosphérique 4 Impacts à larges échelles
20
Destruction de la couche spatiale et temporelle
4
d’ozone stratosphérique
Consommation de ressources
8
énergétiques
Consommation de ressources Consommation de ressources 20
4
non énergétiques
Consommation d’eau 8
Production de déchets dangereux 2
Production de déchets non
1
dangereux Production de déchets 10
Production de déchets inertes 0,5
Production de déchets radioactifs 6,5
Pollution de l’air 7,8
Pollution de l’eau 7,8
Impacts à échelles spatiale et
Pollution des sols 2,6 26
temporelle restreintes
Formation d’ozone
7,8
troposphérique
Emissions de COV et
6
formaldéhyde
Aptitude à favoriser la Risques sanitaires pour l’air
6 24
croissance de micro-organismes intérieur
Emissions radioactives 6
Emissions de fibres 6
Tableau 16 : Jeux de pondération classique, priorités environnementales
- 106 -
Partie 5 Pondération des critères
Pondération Pondération
Famille complète de critères classique, Famille simplifiée de critères classique,
priorité sanitaire priorité sanitaire
Changement climatique 6
Acidification atmosphérique 2 Impacts à larges échelles
10
Destruction de la couche spatiale et temporelle
2
d’ozone stratosphérique
Consommation de ressources
2
énergétiques
Consommation de ressources Consommation de ressources 5
1
non énergétiques
Consommation d’eau 2
Production de déchets
0,6
dangereux
Production de déchets non
0,3
dangereux Production de déchets 3
Production de déchets inertes 0,15
Production de déchets
1,95
radioactifs
Pollution de l’air 3
Pollution de l’eau 3
Impacts à échelles spatiale et
Pollution des sols 1 10
temporelle restreintes
Formation d’ozone
3
troposphérique
Emissions de COV et
18
formaldéhyde
Aptitude à favoriser la Risques sanitaires dans l’air
18 72
croissance de micro-organismes intérieur
Emissions radioactives 18
Emissions de fibres 18
Tableau 17 : Jeux de pondération classique, priorités sanitaires
Afin d’une part, que les poids attribués aux critères de la famille cohérente complète
correspondent bien aux poids des critères de la famille cohérente simplifiée, et d’autre part,
que l’exercice de hiérarchisation/pondération issu de [EPE, 1995] soit plus facilement
transposable à nos critères, nous avons dans un premier temps pondéré les critères globaux.
Puis, dans un second temps, nous avons pondéré les critères de la famille complète, en
utilisant les pondérations internes définies dans la partie précédente. Cette méthode explique
la précision exagérée des poids obtenus pour les familles complètes.
- 107 -
Chapitre 2
Les 14 cibles de la démarche HQE® sont intitulées de la façon suivante [Association HQE,
2005] :
- cible n°1 : Relation harmonieuse du bâtiment avec son environnement immédiat,
- cible n°2 : Choix intégré des procédés et des produits de construction,
- cible n°3 : Chantier à faibles nuisances,
- cible n°4 : Gestion de l’énergie,
- cible n°5 : Gestion de l’eau,
- cible n°6 : Gestion des déchets d’activité,
- cible n°7 : Gestion de l’entretien et de la maintenance,
- cible n°8 : Confort hygrothermique,
- cible n°9 : Confort acoustique,
- cible n°10 : Confort visuel,
- cible n°11 : Confort olfactif,
- cible n°12 : Qualité sanitaire des espaces intérieurs,
- cible n°13 : Qualité sanitaire de l’air,
- cible n°14 : Qualité sanitaire de l’eau.
- 108 -
Partie 5 Pondération des critères
Critères
Cibles Impacts à larges Impacts à échelles Consommation Production Risques
privilégiées échelles spatiale et spatiale et temporelle de ressources de déchets sanitaires pour
temporelle restreintes l’air intérieur
1 3 4 25 30 10 10 25
1 3 5 20 30 10 10 30
1 3 6 15 30 10 25 20
1 3 7 20 30 20 10 20
1 3 12 15 30 10 10 35
1 3 13 15 30 10 10 35
1 3 14 15 30 10 10 35
1 4 5 20 30 20 10 20
1 4 6 20 30 15 15 20
1 4 7 20 30 20 10 20
1 4 12 15 30 10 10 35
1 4 13 15 30 10 10 35
1 4 14 15 30 10 10 35
1 5 6 10 30 15 20 25
1 5 7 10 30 20 15 25
1 5 12 10 30 15 10 35
1 5 13 10 30 15 10 35
1 5 14 10 30 15 10 35
1 6 7 10 30 15 20 25
1 6 12 10 30 5 20 35
1 6 13 10 30 5 20 35
1 6 14 10 30 5 20 35
1 7 12 10 30 15 10 35
1 7 13 10 30 15 10 35
1 7 14 10 30 15 10 35
1 12 13 10 30 5 10 45
1 12 14 10 30 5 10 45
1 13 14 10 30 5 10 45
6 7 12 10 15 15 25 35
6 7 13 10 15 15 25 35
6 7 14 10 15 15 25 35
6 12 13 10 10 10 25 45
6 12 14 10 10 10 25 45
6 13 14 10 10 10 25 45
7 12 13 15 10 10 20 45
7 12 14 15 10 10 20 45
7 13 14 15 10 10 20 45
Tableau 18 : Extrait de la correspondance entre cibles et jeux de pondération
Pour obtenir les différents jeux de pondération, nous sommes partis des jeux de pondération
classique que nous avons modulés en fonction des liens susceptibles d’exister entre les
priorités environnementales et sanitaires (donc les critères environnementaux et sanitaires
définis) et les cibles sélectionnées. Ils sont présentés au tableau 19.
Ce tableau a été établi en fonction des relations proposées dans le tableau 1 de la norme NF
P01-020-1 [NF P01-020-1, 2005], tableau intitulé « Relations entre les objectifs de maîtrise
des impacts environnementaux et les préoccupations environnementales ».
- 109 -
Chapitre 2
Par exemple, lorsque les cibles 6, 7 et 12 sont sélectionnées, alors les déchets d’activité,
l’entretien et la maintenance ainsi que la qualité sanitaire des espaces intérieurs sont
prioritaires, ce qui implique de pondérer davantage les critères « production de déchets » et
« risques sanitaires dans l’air intérieur » par rapport au jeu pondération classique « priorités
environnementales ». Il est évident que nous pourrions présenter, moyennant l’utilisation des
pondérations internes comme précédemment, des jeux de pondération dits « HQE » pour les
critères de la famille cohérente complète. Néanmoins, nous ne pensons pas que de tels jeux de
pondération pour la famille complète représentent un véritable intérêt pour les acteurs du
bâtiment compte tenu du nombre de critères de cette famille.
Certaines combinaisons ont peu de chance d’être observées, car elles rassemblent des cibles
très redondantes. Toutefois, nous préférons être exhaustifs sur les combinaisons possibles afin
de laisser une plus grande liberté aux utilisateurs.
Parmi les 84 sélections possibles, certains jeux de pondération sont identiques. Les
pondérations pourraient certes être affinées, mais cette solution nous paraît peu adaptée.
D’une part, il s’agirait d’un excès de rigueur dans la mesure où les cibles de la démarche
HQE® ne sont pas toutes clairement définies séparément. Il est donc absurde de vouloir
attribuer des poids d’une grande précision en fonction de priorités environnementales et
sanitaires peu claires. D’autre part, les critères étant des critères globaux, affiner leur poids
respectif reviendrait à travailler sur la famille complète de critères, ce qui alourdirait
considérablement la démarche de pondération et ne permettrait pas, à notre sens, un gain en
précision proportionnel aux efforts de compréhension que l’utilisateur devrait fournir face à
de tels jeux de pondération.
Toutefois, les retours d’utilisation de l’outil nous permettront de modifier éventuellement les
pondérations ainsi que leur précision, si nécessaire.
- 110 -
Partie 5 Pondération des critères
- 111 -
Chapitre 2
- 112 -
Partie 6 Agrégation des évaluations et résultats
Les principes des quatre méthodes d’analyse multicritère sélectionnées seront parfois illustrés
par des exemples, à partir de la matrice des performances fictive commune présentée au
tableau 20 :
Nous posons arbitrairement que le sens des préférences des critères 1 et 3 est croissant, celui
du critère 2 est décroissant. P = 100.
Par exemple, en considérant les valeurs du tableau 20, l’évaluation normée de l’action a1
selon chacun des critères vaut :
g1n(a1) = 12/20 = 0,6 ; g2n(a1) = -8/46 = -0,174 ; g3n(a1) = 2/15 = 0,133.
En transformant les évaluations selon le critère 2 en leurs opposées (sens décroissant des
préférences), le résultat de la somme pondérée des évaluations de l’action a1 vaut :
Sp (a1) = g1n(a1)*P1/P + g2n(a1)*P2/P + g3n(a1)*P3/P
Sp (a1) = 0,6*35/100 – 0,174*55/100 + 0,133*10/100
Sp (a1) = 0,128
Les résultats donnés au tableau 21 correspondent à la normation des évaluations des actions
selon chaque critère, puis à la somme pondérée de ces évaluations normées, obtenue en
normant les poids et transformant les évaluations selon le critère 2 en leurs opposées (sens
décroissant des préférences) :
- 113 -
Chapitre 2
Dans la pratique (cas réels), nous n’allons pas utiliser directement une somme pondérée, car
nous trouvons cette opération incompatible avec les règles que nous avons proposées pour le
regroupement des critères sanitaires. Avant d’effectuer une somme pondérée, nous
regrouperons donc tous les critères sanitaires en un seul critère (cf. partie 3.4.3 de ce chapitre),
afin de conserver ces règles de regroupement pour les critères sanitaires, puis nous
effectuerons la somme pondérée avec tous les critères environnementaux et le critère sanitaire
global, dont l’évaluation aura été préalablement convertie en valeur quantitative.
L’algorithme complet de la méthode Somme Pondérée est présenté en annexe A-6.1.
Les rapports P+/P- des six couples d’actions sont donnés dans le tableau 22.
- 114 -
Partie 6 Agrégation des évaluations et résultats
Les trois seuils de concordance peuvent être choisis de la manière suivante, d’après les
exemples proposés par [Maystre et al., 1994] et [Schärlig, 1996] :
- c- peut être égal à la moyenne des Cik,
- c0 doit être supérieur ou égal à c- (+ 5% par exemple),
- c+ doit être supérieur ou égal à c0 (+ 5% par exemple).
Cik a1 a2 a3
a1 0,55 0,9
a2 0,45 0,35
a3 0,10 0,65
Tableau 23 : Valeurs de Cik
Test de non-discordance
Avec les mêmes notations, pour chaque couple d’actions (ai,ak) avec i ≠ k, il s’agit :
- de calculer la valeur de la différence gj(ak) – gj(aj), appelée valeur de discordance,
pour chaque critère j,
- de comparer ces valeurs aux seuils de discordance (positifs) D1(j) et D2(j) fixés pour
chaque critère j.
Ce test permet, parallèlement au second test de concordance, de distinguer plus finement dans
quelle mesure l’hypothèse de surclassement « ai surclasse ak » est valide.
Les deux seuils de discordance peuvent être choisis, d’après les exemples de la littérature
[Maystre et al., 1994], [Schärlig, 1996], de telle sorte que :
- D1(j) ≃ maxi,k([gj(ak) – gj(ai)])*(1-20/100) (valeurs par défaut) ;
- D2(j) ≤ D1(j) (1– 20/100) par exemple (valeurs par défaut).
Ces deux seuils peuvent être interprétés comme une prise en compte des incertitudes relatives
aux évaluations des critères (ici, les incertitudes correspondent à environ 20 %).
Discordance Critères
(ai,ak) 1 2 3
(1,2) 8 -38 3
(1,3) -4 -17 13
(2,1) -8 38 -3
(2,3) -12 21 10
(3,1) 4 17 -13
(3,2) 12 -21 -10
Tableau 24 : Valeurs de discordance gj(ak) – gj(ai)
- 115 -
Chapitre 2
Il est alors possible de déterminer les relations de surclassement fort, noté SF, de
surclassement faible, noté Sf, ou d’absence de surclassement, noté S0, entre chaque action de
tous les couples (ai,ak), en fonction du succès des couples (ai,ak) aux différents tests.
+
Dans le cas où le couple (ai,ak) est tel que P ( a i , a k ) ≥ 1 (succès au test de concordance n°1),
−
P ( ai ,ak )
- et ∃ j tel que gj(ak) –gj (ai) > D1(j), alors l’hypothèse « ai surclasse ak » est rejetée, ce
qui est noté ai S0 ak,
- et gj(ak) – gj(aj) ≤ D1(j) ∀ j,
et Cik < c-, alors l’hypothèse « ai surclasse ak » est rejetée, ce qui est
noté ai S0 ak,
et Cik ≥ c+, alors l’hypothèse « ai surclasse ak » est vérifiée avec une
certitude forte, ce qui est noté ai SF ak,
et c- ≤ Cik < c0, alors l’hypothèse « ai surclasse ak » est vérifiée avec
une certitude faible, ce qui est noté ai Sf ak,
et c0 ≤ Cik < c+,
• et gj(ak) – gj(aj) ≤ D2(j) ∀ j, alors l’hypothèse « ai surclasse ak »
est vérifiée avec une certitude forte, ce qui est noté ai SF ak,
• et ∃ j tel que gj(ak) –gj (ai) > D2(j), alors l’hypothèse « ai
surclasse ak » est vérifiée avec une certitude faible, ce qui est
noté ai Sf ak.
Si l’on considère par exemple le couple d’actions (a1,a2) du tableau 20, alors on a obtenu :
- P+/P- > 1 (cf. tableau 22) ;
- g1(a2) – g1(a1) = 8 < D1(1) ; g2(a2) – g2(a1) = -38 < D1(2) ; et g3(a2) – g3(a1) = 3 < D1(3)
(cf. tableau 24) ;
- C12 = 0,55 = c0 (cf. tableau 23) ;
- mais g1(a2) – g1(a1) = 8 > D2(1) (cf. tableau 24) ;
Donc l’hypothèse « a1 surclasse a2 » est vérifiée avec une certitude faible, soit a1 Sf a2.
Le tableau 25 suivant regroupe tous les résultats obtenus pour l’exemple traité.
Surclassement a1 a2 a3
a1 Sf SF
a2 S0 S0
a3 S0 S0
Tableau 25 : Relations de surclassement
a3 a3
a2 a2
Figure 5a : Graphe de surclassement fort Figure 5b : Graphe de surclassement faible
Figures 5 : Graphes de surclassement fort et faible
Ces graphes sont ensuite analysés, à l’aide d’algorithmes, afin d’obtenir un classement direct
et un classement inverse des actions.
- 116 -
Partie 6 Agrégation des évaluations et résultats
Les classements sont obtenus par étape : à chaque étape, il s’agit de distinguer l’action ou le
groupe d’actions qui surclasse le plus les autres actions, et qui est le moins surclassé par les
autres actions. L’action ou le groupe d’actions sélectionné est alors enlevé des graphes de
surclassement, et une nouvelle étape a lieu avec les actions restantes.
Les deux classements, direct et inverse, sont des préordres complets, c'est-à-dire qu’ils
permettent de classer toutes les actions les unes par rapport aux autres, en excluant toute
incomparabilité. La réunion de ces deux classements permet alors d’obtenir un préordre
partiel des actions de l’ensemble A (certaines actions peuvent ne pas être classées, car elles
sont jugées incomparables compte tenu de la trop grande différence entre le rang qu’elles
obtiennent selon les deux classements), qui correspond au résultat final du classement par la
méthode ELECTRE II.
L’algorithme complet de la méthode ELECTRE II est présenté en annexe A-6.2.
Indices de concordance
Les indices de concordance par critère sont calculés, pour chaque couple d’action (ai,ak) avec
i ≠ k par la formule :
cj(ai,ak) = min {1; max (0; g j ( a i ) − g j ( a k ) + p j )}
pj − qj
Où pj et qj sont des seuils (positifs) de préférence stricte et d’indifférence déterminés
préalablement pour chaque critère. Cette formule permet de nuancer la valeur de l’indice de
concordance, en introduisant le concept du surclassement flou : entre les deux seuils, il y a
une hésitation concernant la préférence de l’action ai par rapport à l’action ak (préférence
faible, notée Q), comme en témoigne la figure 6 ci-dessous.
ak P ai ak Q ai ai I ak ai Q ak ai P ak
gj(ai) – gj(ak)
- pj - qj 0 qj pj
Les deux seuils peuvent être choisis en fonction des valeurs attribuées aux incertitudes des
données. Nous pouvons alors proposer, compte tenu de nos incertitudes de l’ordre de 20 % :
- pj ≃ 2*20/100*maxi,k[gj(ak) – gj(ai)] (qui correspondront aux valeurs par défaut),
- qj ≃ 20/100*maxi,k[gj(ak)-gj(ai)] (qui correspondront aux valeurs par défaut).
- 117 -
Chapitre 2
Les indices de concordance globale, pour chaque couple d’actions (ai,ak), avec (i ≠ k), sont
calculés par la formule :
m
∑P c
j =1
j j ( ai ,ak )
C ik =
P
A partir de la matrice des performances exemple (cf. tableau 20), les valeurs des différences
gj(ai) – gj(ak) sont données dans le tableau 26 ci-après.
gj(ai)-gj(ak) Critères
(ai,ak) 1 2 3
(1,2) -8 38 -3
(1,3) 4 17 -13
(2,1) 8 -38 3
(2,3) 12 -21 -10
(3,1) -4 -17 13
(3,2) -12 21 10
Tableau 26 : Valeurs de gj(ai) – gj(ak)
Les valeurs des seuils de préférence stricte et d’indifférence sont alors les suivantes :
q1 = 2,5 et p1 = 5 ; q2 = 7,5 et p2 = 15 ; q3 = 2,5 et p3 = 5.
Si l’on considère par exemple le couple d’actions (a2,a3) donné dans le tableau 19, alors :
- pour le critère 1 :
c1(a2,a3) = min{1;max{0;(12+5)/(5-2,5)}} = min{1;max{0;6,8}}= 1
- pour le critère 2 :
c2(a2,a3) = min{1;max{0;(-21+15)/(15-7,5)}} = min{1;max{0;-6/7,5}}= 0
- pour le critère 3 :
c3(a2,a3) = min{1;max{0;(-10+5)/(5-2,5)}} = min{1;max{0;-2}}= 0
c1 a1 a2 a3 c2 a1 a2 a3 c3 a1 a2 a3
a1 0 1 a1 1 1 a1 0,8 0
a2 1 1 a2 0 0 a2 1 0
a3 0,4 0 a3 0 1 a3 1 1
Tableau 27a : Indices de Tableau 27b : Indices de Tableau 27c : Indices de
concordance pour C1 concordance pour C2 concordance pour C3
Tableaux 27 : Indices de concordance par critère
Cik a1 a2 a3
a1 0,63 0,9
a2 0,45 0,35
a3 0,24 0,65
Tableau 28 : Indices de concordance globale
- 118 -
Partie 6 Agrégation des évaluations et résultats
ak P ai et ai P ak et
ak P ai ak Q ai ai I ak ai Q ak ai P ak
non ai S ak non ak S ai
gj(ai) – gj(ak)
- νj - pj - qj 0 qj pj νj
Figure 7 : Relations de surclassement flou et seuil veto
A partir de la matrice des performances exemple (cf. tableau 20), les valeurs des différences
gj(ai) – gj(ak) sont données dans le tableau 29 ci-après.
gj(ak)-gj(ai) Critères
(ai,ak) 1 2 3
(1,2) 8 -38 3
(1,3) -4 -17 13
(2,1) -8 38 -3
(2,3) -12 21 10
(3,1) 4 17 -13
(3,2) 12 -21 -10
Tableau 29 : Valeurs de gj(ak) – gj(ai)
Si l’on considère par exemple le couple d’actions (a2,a3) donné dans le tableau 20, alors :
- pour le critère 1 :
d1(a2,a3) = min{1;max{0;(-12 - 5)/(7-5)}} = min{1;max{0;-8,5}}= 0
- pour le critère 2 :
d2(a2,a3) = min{1;max{0;(21-15)/(23-15)}} = min{1;max{0;6/8}}= 6/8 = 0,75
- pour le critère 3 :
d3(a2,a3) = min{1;max{0;(10-5)/(8-5)}} = min{1;max{0;5/3}}= 1
Les tableaux 30 ci-dessous donnent toutes les valeurs des indices de discordance par critère
pour l’exemple traité.
d1 a1 a2 a3 d2 a1 a2 a3 d3 a1 a2 a3
a1 1 0 a1 0 0 a1 0 1
a2 0 0 a2 1 0,75 a2 0 1
a3 0 1 a3 0,25 0 a3 0 0
Tableau 30a : Indices de Tableau 30b : Indices de Tableau 30c : Indices de
discordance pour C1 discordance pour C2 discordance pour C3
Tableaux 30 : Indices de discordance par critère
- 119 -
Chapitre 2
j =1
Si l’on considère par exemple le couple d’actions (a2,a3) donné dans le tableau 20, alors :
- d1(a2,a3) = 0 < C23 (cf. tableaux 29a et 27) donc L1(a2,a3) = 1,
- d2(a2,a3) = 0,75 > C23 et C23 ≠ 1 donc L2(a2,a3) = (1-0,75)/(1-0,35) = 0,38,
- d3(a2,a3) = 1 > C23 et C23 ≠ 1 donc L2(a2,a3) = (1-1)/(1-0,35) = 0.
D’où δ23 = 0,35*(1*0,38*0) = 0
Le tableau 31 ci-après regroupe toutes les valeurs du degré de crédibilité de chaque couple
d’actions de l’exemple traité.
δik a1 a2 a3
a1 0 0
a2 0 0
a3 0,24 0
Tableau 31 : Degrés de crédibilité
s(λ) est en général une fonction décroissante de λ de la forme s(λ) = α - λβ, où α et β sont
deux constantes réelles qui appartiennent à l’intervalle [0;1], d’après [Maystre et al., 1994].
Ce sont en fait les degrés de crédibilité δik et δki qui sont étudiés au moyen de cette fonction-
seuil de discrimination, pour chaque couple d’actions (ai,ak) avec i ≠ k.
Le seuil de discrimination peut être interprété également en termes d’incertitude sur les
données. Les valeurs suivantes peuvent par conséquent être attribuées à α et β pour notre
étude :
- α ≃ 0,2*maxi,k(δik) (valeur par défaut);
- β ≃ 0,1*maxi,k(δik) (valeur par défaut).
Les deux distillations sont des préordres complets (chacune des actions est classée par rapport
aux autres, l’incomparabilité est exclue), elles permettent, étape par étape, de distinguer des
groupes d’actions surclassants de manière crédible les autres actions, puis de séparer de plus
en plus finement les ex-æquo dans chaque groupe.
- 120 -
Partie 6 Agrégation des évaluations et résultats
Leur réunion permet alors d’obtenir un préordre partiel des actions de l’ensemble A : lorsque
le classement de certaines actions diffère trop d’un préordre complet à l’autre, les actions
concernées sont dites incomparables.
L’algorithme complet de la méthode ELECTRE III est présenté en annexe A-6.3.
Ainsi, d’après [Pomerol et Barba-Romero, 1993], la fonction de préférence Sj(ai,ak) peut être
choisie telle que :
0 si dik(j) ≤ 0 0 si dik(j) ≤ qj
Sj(ai,ak) = Sj(dik(j)) = Sj(ai,ak) = Sj(dik(j)) =
1 si dik(j) > 0 1 si dik(j) > qj
« j est un vrai critère » « j est un quasi-critère »
1 1 1
x
Avec qj, pj et σ strictement positifs, pour tout j, pouvant être interprétés comme dans la
méthode ELECTRE III.
Les valeurs de dik sont les mêmes que celles données dans le tableau 26.
L’indice de préférence cik est ensuite calculé pour chaque couple d’actions (ai,ak) avec (i ≠ k)
selon la formule :
cik = ∑j ⎜Pj⎜Sj(dik)
Où ⎜Pj⎜ correspond à la valeur normée du poids du critère j.
Par exemple, pour le couple d’actions (a1,a3), donné dans le tableau 20, en considérant que
les trois critères sont des quasi-critères, alors :
- S1(d13(1)) = 1 car d13(1) = 4 > q1 = 2,5,
- S2(d13(2)) = 1 car d13(2) = 17 > q2 =7,5,
- S3(d13(3)) = 0 car d13(3) = -13 < q3 = 2,5.
Ainsi c13 = ⎜P1⎜*S1(d13(1)) + ⎜P2⎜*S2(d13(2)) + ⎜P3⎜*S3(d13(3)) = 0,90.
- 121 -
Chapitre 2
Le tableau 32 suivant regroupe toutes les valeurs des indices de préférences pour l’exemple
traité.
cik a1 a2 a3
a1 0,55 0,9
a2 0,45 0,35
a3 0,10 0,65
Tableau 32 : Indices de préférence
Cet indice de préférence permet alors de déterminer les flux entrant φi+ et sortant φi- pour
l’action ai, selon les formules respectives :
n n
φ i+ = ∑c
k =1
ik
et φi- = ∑c
k =1
ki
Ces flux représentent respectivement le « nombre » d’actions par rapport auxquelles l’action
ai semble être préférée et le « nombre » d’actions qui semblent être préférées à l’action ai
(analogie graphique).
Les valeurs des flux entrant et sortant pour chaque action de l’exemple traité sont données
dans le tableau 33 ci-après.
actions φ i+ φ i-
a1 1,45 0,55
a2 0,80 1,25
a3 0,75 1,25
Tableau 33 : Flux entrant et sortant pour chaque action
Le flux net φi pour chaque action ai peut alors être calculé selon la formule :
φ i = φ i+ - φ i-
Les actions peuvent alors être classées en fonction de la valeur obtenue pour leur flux net, du
flux net le plus élevé (action la meilleure) au flux net le plus petit (action la moins bonne).
L’algorithme complet de la méthode PROMETHEE II est présenté en annexe A-6.4.
Le tableau 34 situé en page suivante présente les résultats qu’il est possible d’obtenir avec la
méthode ELECTRE II (ou ELECTRE III), pour un ensemble A comprenant sept actions :
- 122 -
Partie 6 Agrégation des évaluations et résultats
Nous constatons que l’action a6 surclasse les autres actions puisqu’elle obtient le rang 1 pour
les deux classements, et l’action a4, semble être la moins bonne, puisqu’elle obtient le plus
mauvais rang pour les deux classements. Par contre, le rang des autres actions n’est pas aussi
immédiat, il change du classement direct au classement inverse, et il nécessite donc d’être
étudié et interprété avec la plus grande prudence, en effectuant des analyses de robustesse par
exemple.
Une représentation graphique des résultats du tableau 34 telle que celle présentée sur la figure
8 nous paraît beaucoup plus pratique car elle permet d’identifier immédiatement quelles sont
les actions pour lesquelles le classement est plutôt certain. Cette représentation est également
celle de la méthode ELECTRE III, seules les légendes des axes changent (« classement
direct » devient « distillation descendante », tandis que « classement inverse » est renommé
« distillation ascendante », cf. annexe 6).
Rang du classement
inverse rinv(ai)
1 a6
2
a3
3 a2, a5 a1
4 a4 a7
Rang du classement
4 3 2 direct rdir(ai)
Figure 8 : Représentation des résultats pour ELECTRE II
- 123 -
Chapitre 2
7.2.1 Pondérations
De manière générale, l’assignation des poids mérite d’être contrôlée en fin d’analyse
multicritère par des analyses de sensibilité, qui permettront de vérifier la stabilité du résultat
final en fonction de la variation des poids [Pomerol et Barba-Romero, 1993].
Nous avons proposé différents jeux de pondération des critères, et il peut être intéressant de
comparer les différents résultats obtenus, d’une part en fonction des différents jeux de
pondération proposés, et d’autre part, en faisant varier chaque poids défini dans un jeu de
pondération dans un intervalle de valeurs déterminé. L’intervalle [Pj – 10;Pj + 10] permet de
répondre de manière adéquate à ce second type de variation, en prenant en compte
l’incertitude des données, tout en évitant de se rapprocher et de se confondre avec le premier
type de variation si nous prenions un intervalle plus grand.
7.2.2 Seuils
Selon la méthode d’agrégation partielle choisie (c'est-à-dire les méthodes ELECTRE et la
méthode PROMETHEE II), différents seuils peuvent varier.
Pour ELECTRE II
Il s’agit d’attribuer de nouvelles valeurs ou de faire varier les valeurs initiales dans un
intervalle donné des trois seuils de concordance c+, c0 et c-, ainsi que des deux seuils de
discordance D1(j) et D2(j). Ces seuils dépendant des évaluations des actions selon chaque
critère, ils peuvent varier dans un intervalle de 10 à 20 % autour de leur valeur initiale afin de
tenir compte de l’incertitude relative aux données.
- 124 -
Partie 7 Analyse de robustesse et recommandations
Pour PROMETHEE II
Pour cette méthode, tout dépend de la nature des critères qui aura été sélectionnée par
l’utilisateur. En effet, aucun seuil ne varie si l’utilisateur préfère les vrais-critères aux pseudo-
critères. Néanmoins, si des seuils de préférence, d’indifférence et/ou de veto sont introduits,
leurs valeurs et leurs variations peuvent être fondées sur les mêmes caractéristiques que celles
définies pour la méthode ELECTRE III.
Il est très rare d’obtenir des résultats similaires lorsque des méthodes d’agrégation différentes
sont employées, même lorsque ces méthodes appartiennent à la même approche, et que tous
les paramètres en commun utilisés dans les méthodes, telles que les pondérations, sont
identiques [Maystre et al., 1994], [Schärlig, 1996]. D’une part, ces méthodes ne comparent
pas obligatoirement les mêmes valeurs (valeurs initiales, valeurs normées, valeurs
transformées). D’autre part, elles n’utilisent pas toutes les mêmes paramètres. De plus, le
classement qu’elles peuvent proposer n’est pas toujours aussi fin et tranché d’une méthode à
l’autre. Enfin, les résultats d’une analyse multicritère correspondent à un compromis (cf.
chapitre 1) et non à une solution absolue et universelle d’un problème mathématique bien
posé. Le choix même de la méthode d’agrégation fait partie de la recherche de ce compromis,
qui peut donc varier, d’une méthode à l’autre.
- 125 -
Chapitre 2
Néanmoins, il peut parfois être possible de dégager des tendances générales similaires dans
les résultats obtenus par toutes les méthodes, ce qui ne peut donner que plus de solidité aux
recommandations, et inciter à la prudence quant à la validité du classement des solutions
lorsque les résultats sont vraiment trop différents d’une méthode à l’autre.
En ce qui concerne les deux types de profils multicritères, compte tenu des pondérations
internes utilisées, des résultats analogues pourraient être attendus, intuitivement. Or, la
comparaison des résultats selon les profils, toutes autres conditions ou contraintes égales par
ailleurs, peut faire apparaître des différences.
Ces différences peuvent être notamment dues à la normation des critères, qui n’est pas
toujours une opération neutre sur l’échelle des critères, en particulier pour les méthodes
d’agrégation totale, mais également au nombre de critères, qui peut desservir la finesse de la
différenciation des actions. La comparaison des résultats selon le profil multicritère étudié
peut donc éventuellement permettre d’une part, d’identifier les critères qui ont une influence
importante sur les résultats, et d’autre part, de confirmer ou d’infirmer la pertinence de la
simplification de la famille des critères pour l’aide à la décision. La simplification de la
famille cohérente de critères présente-t-elle un réel avantage pour l’obtention des résultats ?
Cette simplification permet-elle de retrouver les résultats obtenus avec la famille complète ?
- 126 -
Partie 8 Conclusions
8 Conclusions
Ce chapitre 2, consacré à la modélisation de l’outil d’aide au choix des produits de
construction sur la base de leurs performances environnementales et sanitaires, a permis
d’expliciter les six étapes proposées de la modélisation :
- la détermination des actions : les actions correspondent aux solutions constructives
d’un composant du bâtiment, muni d’une unité fonctionnelle donnée ;
- la construction des familles cohérentes de critères : une première famille cohérente
de critères comportant 14 critères environnementaux et 5 critères sanitaires a été
proposée, puis simplifiée par regroupement de tous les critères précédents en 5 critères
globaux ;
- l’évaluation des actions par chacun des critères : les données des fiches de
déclaration environnementale et sanitaire des produits de construction sont combinées
pour obtenir les profils environnementaux et sanitaires complets des solutions
constructives par unité fonctionnelle du composant. Ces profils sont ensuite
éventuellement simplifiés en fonction des regroupements de critères proposés dans
l’étape précédente ;
- la pondération des critères des deux familles : plusieurs jeux de pondération sont
proposés afin d’obtenir un compromis entre objectivité et subjectivité pour
l’attribution de coefficients de pondération aux critères ;
- l’agrégation des évaluations : les principes des quatre méthodes d’agrégation
multicritère sélectionnées au chapitre 1 sont succinctement décrits afin d’être
appliqués aux profils environnementaux et sanitaires complets et simplifiés des
solutions constructives, pour tous les jeux de pondération proposés ;
- l’analyse de robustesse et les recommandations : des indications sont fournies pour
réaliser des analyses de sensibilité des résultats et pour pouvoir proposer des
recommandations aux utilisateurs de l’outil.
- 127 -
- 128 -
Chapitre 3
De la modélisation à la réalisation
Partie 1 Introduction
1 Introduction
La modélisation présentée au chapitre précédent s’appuie sur plusieurs hypothèses, qui ne
peuvent pas toutes être vérifiées compte tenu des données que nous avons à notre disposition.
Les données que l’outil informatique va traiter proviennent en effet des fiches de déclaration
environnementale et sanitaire, regroupées dans la base de données INIES (base nationale de
référence sur les caractéristiques environnementales et sanitaires des produits de
construction). Or, en l’état actuel, seules les données environnementales de la base INIES sont
exportables et peuvent être traitées de manière automatique, ce qui limite nos possibilités de
choix pour la réalisation de l’outil. La deuxième partie de ce chapitre est ainsi consacrée aux
hypothèses effectuées lors de la modélisation qui ne sont pas valides. Les résultats de cette
analyse impliquent ensuite d’effectuer certains choix pratiques pour réaliser l’outil
informatique, présentés dans la troisième partie de ce chapitre. Des éléments complémentaires
du cahier des charges de l’outil sont alors formulés dans une quatrième partie. Enfin, les
différents choix et principes retenus pour l’outil sont récapitulés dans la dernière partie de ce
chapitre.
Le principe général de la réalisation pratique de l’outil, calqué sur celui de la modélisation, est
présenté sur la figure 9 ci-dessous. La principale différence entre le principe de réalisation, et
celui de modélisation (cf. figure 3), réside dans l’utilisation des catégories d’impacts des
normes XP P01-010 et NF P01-010 que nous justifierons en parties 2 et 3 de ce chapitre.
- 129 -
Chapitre 3
- 130 -
Partie 3 Choix pratiques essentiels
- 131 -
Chapitre 3
Les deux familles de critères environnementaux ne sont pas des familles cohérentes, comme
nous l’avons précisé précédemment : les exigences d’exhaustivité et de non-redondance ne
sont pas respectées, notamment dans la norme NF P01-010, qui présente une catégorie
d’impacts « consommation de ressources énergétiques » et une catégorie d’impacts
« indicateur épuisement des ressources », qui inclut également l’épuisement des ressources
énergétiques. D’autre part, certains critères ne sont pas pertinents à l’échelle des produits de
construction ni à celle du bâtiment, tels que le critère « modification de la biodiversité » dans
la norme XP P01-010, comme le souligne [Chevalier, 2003].
Les profils environnementaux des produits disponibles dans la base INIES sont au format de
l’une ou l’autre des deux normes, et plus majoritairement au format de la norme XP P01-010
pour le moment (les premières FDES ont en effet été réalisées au format de la norme XP P01-
010, voire XP P01-010-1 (2001) et XP P01-010-2 (2002) avant que la norme NF P01-010 ne
soit homologuée). Quoiqu’il en soit, à terme, ce sont les profils environnementaux et
sanitaires au format de la norme NF P01-010 qui seront disponibles dans la base de données
INIES. Ce sont donc les catégories d’impacts environnementaux et les recommandations
sanitaires de la norme NF P01-010 que nous devons utiliser en priorité.
- 132 -
Partie 3 Choix pratiques essentiels
Nous souhaitons conserver tous les critères dans l’immédiat ; cependant, nous pourrons
éventuellement écarter les critères redondants de la liste des critères utiles à la comparaison
par la suite. De plus, dans un premier temps, la catégorie d’impact « indicateur d’épuisement
des ressources naturelles » n’étant pas disponible pour tous les produits, nous proposons :
- soit de ne pas la faire intervenir si tous les éléments considérés ne possèdent pas cette
catégorie dans leur profil,
- soit de prendre la valeur la plus pénalisante, à l’échelle de la solution constructive, si
cette catégorie est disponible pour certains éléments intervenant dans les solutions.
Nous suggérons donc de prendre les critères sanitaires suivants, comme dans le chapitre 2 :
- émissions de COV et de formaldéhydes dans l’air intérieur,
- aptitude du produit à favoriser la croissance fongique dans l’air intérieur,
- aptitude du produit à favoriser la croissance bactérienne dans l’air intérieur,
- émissions radioactives dans l’air intérieur,
- émissions de fibres dans l’air intérieur.
Les indicateurs de ces critères sanitaires correspondent à un classement des résultats d’essais
dans deux ou trois classes, comme indiqué au chapitre 2.
- 133 -
Chapitre 3
o Critères globaux
• Critère « Impacts à larges échelles spatiale et temporelle » :
- changement climatique,
- acidification atmosphérique,
- destruction de la couche d’ozone stratosphérique.
• Critère « Consommation de ressources » :
- consommation de ressources énergétiques,
- indicateur épuisement des ressources abiotiques,
- consommation d’eau.
• Critère « Production de déchets » :
- production de déchets dangereux,
- production de déchets non dangereux,
- production de déchets inertes,
- production de déchets radioactifs.
• Critère « Impacts à échelles spatiale et temporelle restreintes » :
- pollution de l’eau,
- pollution de l’air,
- formation d’ozone photochimique.
• Critère « Risques sanitaires concernant l’air intérieur » :
- émissions de COV et de formaldéhyde,
- aptitude à favoriser la croissance fongique,
- aptitude à favoriser la croissance bactérienne,
- émissions radioactives,
- émissions de fibres.
Les noms des critères globaux sont similaires à ceux de la famille simplifiée présentée au
chapitre 2, mais ces deux familles simplifiées ne sont pas rigoureusement identiques puisque
les sous-critères associés diffèrent parfois. Ainsi, seuls les critères globaux « risques sanitaires
dans l’air intérieur » et « production de déchets » sont exactement les mêmes par rapport à
ceux définis au chapitre 2.
- 134 -
Partie 3 Choix pratiques essentiels
Compte tenu des diverses concordances entre notre famille cohérente de critères, et la famille
de critères issue de la norme NF P01-010, les raisonnements pour proposer des pondérations
internes ont été les mêmes que ceux effectués au chapitre 2. Les règles d’agrégation des sous-
critères en critères globaux sont également conservées : somme pondérée pour les critères
environnementaux, règles d’association particulières pour les critères sanitaires.
- 135 -
Chapitre 3
- 136 -
Partie 3 Choix pratiques essentiels
3.6 Conclusions
Cette partie nous a permis de proposer certains choix pratiques, directement issus de la
modélisation – le choix du composant, la sélection des éléments constitutifs des solutions
constructives, l’attribution des poids des critères, et l’agrégation des évaluations – ou modifiés
par rapport à nos recommandations théoriques pour mieux correspondre aux données
disponibles et aux hypothèses non valides – l’utilisation des catégories d’impacts de la norme
NF P01-010, la redéfinition de la simplification de la famille de critères, puis l’attribution
différente de pondérations internes pour les sous-critères des critères globaux. Les critères
globaux étant relativement proches des critères définis dans le chapitre 2, nous avons
conservé les jeux de pondération à l’échelle de ces critères globaux.
Cette modification des familles de critères implique également un changement dans le
déroulement des calculs : les profils environnementaux et sanitaires des éléments constitutifs
des solutions constructives sont à présent directement disponibles, pour des unités
fonctionnelles associées à ces éléments. La première étape de l’évaluation des solutions
constructives par chaque critère définie au chapitre 2 n’est donc plus à réaliser. Les étapes de
conversion des profils doivent par contre être effectuées, comme nous l’avons rappelé dans
cette partie.
Un traitement des données manquantes (non fournies par l’utilisateur de l’outil ou non
disponibles dans les FDES) a également été défini dans cette partie, afin de permettre une
utilisation optimale de l’outil d’aide au choix des produits de construction.
Tous les éléments fonctionnels – théoriques et/ou pratiques – de l’outil d’aide au choix des
produits de construction étant à présent choisis et fixés, nous pouvons détailler plus
précisément le cahier des charges spécifique de l’outil, en accordant une attention particulière
aux liens entre tous ces éléments.
- 137 -
Chapitre 3
- 138 -
Définition
du projet
Choix d’un
composant
2
Choix de l’UFcomposant :
Qc, DVPc et fonctions
3
Création des solutions à
constructives
7
8
Comparaison des fonctions des
solutions/celles du composant
11
Analyse des solutions
constructives à
14
3 4 6’
6 Obtention des profils E&S complets Obtention des profils E&S complets
des éléments pour Qc et DVPc des solutions pour Qc et DVPc
10
11 12 13 14
Choix d’un profil E&S pour Choix d’un jeu de Choix d’une méthode Agrégation, représentation et
les solutions constructives pondération d’agrégation visualisation des résultats
- 141 -
Chapitre 3
- 142 -
Partie 4 Eléments complémentaires du cahier des charges de l’outil
Ces écrans ne sont pas consécutifs aux écrans interactifs, mais ils sont consultables à tout
moment par l’utilisateur, puisqu’ils peuvent apporter une explication aux différentes notions
présentées et demandées dans les écrans interactifs.
Par exemple, si l’on considère l’écran E1 relatif au projet, par l’intermédiaire de sélections de
l’utilisateur, cet écran peut directement aboutir aux écrans E2 ou E3 qui permettent de
visualiser la liste des composants, et de choisir un composant à étudier.
- 143 -
Chapitre 3
De plus, si le projet a déjà été créé et sauvegardé, et que l’utilisateur souhaite simplement
consulter des résultats ou modifier les paramètres de l’analyse, il peut également directement
accéder à l’écran E11 à partir de l’écran E1.
Les principaux écrans ayant été présentés, nous allons à présent nous intéresser à la
présentation de ces écrans, qui constitue les caractéristiques pratiques de l’interface de l’outil
informatique.
- 144 -
Partie 4 Eléments complémentaires du cahier des charges de l’outil
Nous pensons que cette interface permet une navigation plus aisée dans l’outil, puisqu’elle
distingue le cheminement de l’outil, la fenêtre de « travail », et les éléments informatifs
éventuellement nécessaires à la compréhension immédiate de l’outil, dont l’utilisateur peut se
passer après quelques utilisations.
- 145 -
Chapitre 3
5 Conclusions
Ce chapitre consacré à la réalisation pratique de l’outil a mis en défaut certaines hypothèses
de la modélisation théorique, ce qui nous a contraints à effectuer certains choix pratiques,
avant de proposer le cahier des charges spécifique de l’outil.
La principale différence par rapport à la modélisation théorique réside dans la non
disponibilité des inventaires de cycle de vie des produits de construction, et des résultats
d’essais sanitaires. Les familles de critères ont été redéfinies sur la base des catégories
d’impacts fournies ou susceptibles de l’être dans la base de données INIES. Les pondérations
associées aux critères de ces familles ont également été transformées par rapport à celles
définies au chapitre 2, afin de tenir compte de la non-cohérence des familles de critères.
Cependant, ces modifications n’ont pas remis en cause le principe général de la modélisation
de l’outil, principe qui a été concrétisé dans la troisième partie. Les principales fonctionnalités
ont tout d’abord été définies et/ou rappelées. Les différentes étapes du cheminement de l’outil
ont ensuite été présentées à l’aide d’une représentation schématique du fonctionnement
pratique de l’outil (figure 10 et figures 11). Puis les principaux écrans interactifs – sur
lesquels l’utilisateur peut et doit agir – et informatifs – c'est-à-dire ayant uniquement un rôle
consultatif – ont été proposés. Les caractéristiques pratiques de l’interface (figure 12) ont
alors été énoncées, et enfin, la navigation dans l’outil a été précisée. Tous ces choix
fonctionnels pratiques ont été effectués dans le souci de proposer un outil informatique d’aide
au choix des produits de construction le plus efficace et le plus abordable possible, quel que
soit l’utilisateur potentiel concerné.
L’outil informatique peut dorénavant être réalisé et appliqué à différents composants du
bâtiment, le composant mur étant la première application que nous allons étudier.
- 146 -
Chapitre 4
1 Introduction
L’outil est destiné à être diffusé sous forme informatique, éventuellement en complément de
la base de données INIES. Il est cependant nécessaire de lui donner un nom, afin qu’il puisse
avoir une existence propre, être utilisé de manière indépendante, et appartenir au vocabulaire
des acteurs de la construction.
Nous souhaitions trouver un nom à l’outil qui puisse porter les notions d’environnement et de
santé, puisqu’elles sont au cœur même de son développement. De plus, la notion d’analyse
multicritère doit également être présente dans le nom, puisque son principe a permis de
modéliser l’outil. Enfin, nous ne désirions pas que le nom de l’outil ait une consonance
anglophone trop marquée, afin de ne pas tromper les utilisateurs potentiels, que ce soit sur ses
capacités (l’outil possède une interface en français uniquement pour le moment), ou sur les
données qu’il traite (les déclarations environnementales et sanitaires au format de la norme
française NF P01-010).
Nous proposons alors le nom acronyme RAMSES pour l’outil informatique destiné aux
professionnels de la construction. Ce nom fait référence à la phrase : Rangement par
l’Analyse Multicritère des Systèmes constructifs en fonction de l’Environnement et de la
Santé.
- 147 -
Chapitre 4
L’outil est constitué de quatre fichiers correspondant à chacune des quatre méthodes
d’agrégation. Chacun des fichiers contient sept premières feuilles communes aux quatre
fichiers. Ces sept feuilles permettent de réaliser les phases 1 à 5 de l’algorithme présenté en
figure 13. Elles correspondent à :
- 148 -
Partie 2 Description de l’outil informatique
6. Pondération (phase 5)
Cette feuille indique les pondérations disponibles dans l’outil, pour la famille complète et la
famille simplifiée de critères. Elle permet de plus de modifier ces pondérations, notamment
les pondérations personnelles et les pondérations dites « HQE ».
Les feuilles suivantes sont propres à chaque fichier, puisqu’elles correspondent aux calculs
détaillés de chacune des méthodes d’agrégation (ce sont les phases 5, 6 et 7 représentées en
figure 13, le choix de la pondération s’effectuant individuellement pour chaque méthode). Les
agrégations sont à chaque fois réalisées pour les familles complète et simplifiée de critères.
Cette constitution des fichiers nous paraît bien adaptée à une utilisation ponctuelle de l’outil,
puisque l’utilisation en est relativement simple. Cette version de l’outil permet également de
vérifier les calculs de l’outil RAMSES. Elle n’est cependant pas destinée aux acteurs du
bâtiment, puisqu’elle n’est pas entièrement automatisée. En effet, le composant, les solutions
constructives ainsi que les profils environnementaux et sanitaires des éléments constitutifs des
solutions constructives doivent par exemple obligatoirement être saisis manuellement, et
aucune vérification sur la concordance des performances techniques des solutions
constructives n’est prévue. Par contre, lorsque les feuilles 1 et 2 sont remplies, les calculs sont
automatiquement effectués et reportés d’une feuille sur l’autre. L’utilisateur n’a plus qu’à
choisir les pondérations (feuille 6 et feuilles d’agrégation) et les paramètres des méthodes
(feuilles d’agrégation) qu’il souhaite employer. Dans l’immédiat, l’ensemble de chaque
fichier-outil permet de comparer jusqu’à sept solutions constructives d’un même composant.
- 149 -
Chapitre 4
Le langage JSP est un langage de script qui est exécuté au niveau du serveur, contrairement au
Java Script, par exemple, qui lui, serait exécuté au niveau de la machine de l’utilisateur. Ainsi
l’utilisateur peut retrouver ses propres paramétrages lors de chaque accès à l’outil même s’il
ne se connecte pas avec le même ordinateur.
Le serveur sur lequel sont implémentées les pages JSP (l’outil RAMSES) est de ce fait un
serveur intermédiaire, c’est le serveur applicatif (celui qui exécute le programme), entre le
client (ordinateur de l’utilisateur qui utilise un navigateur HTML) et le serveur de données (le
serveur support de la base INIES).
Ainsi l’outil RAMSES s’inscrit dans une architecture 3-tiers, comme le présente la figure 14.
Le processus mis en place par l’utilisation des pages JSP est le suivant :
1. L’ordinateur client fait une requête au serveur applicatif lors de la sélection d’une
fonctionnalité (cf. tableau 37) d’un écran de l’outil RAMSES.
2. Un code source Java est alors créé au niveau du serveur applicatif, ce code traite ensuite les
données entrées par l’utilisateur, interroge éventuellement la base de donnée INIES, et calcule
le résultat suivant le programme réalisé à cet effet.
3. Ce résultat est enfin renvoyé à l’ordinateur client sous le format d’une page HTML
classique (affichage d’un nouvel écran), dont l’interface a été présentée au chapitre précédent
(cf. figure 12), lisible par un simple navigateur Internet.
- 150 -
Partie 3 Application : Comparaison de solutions constructives du composant « mur »
Chacune des solutions constructives est à présent décrite par les éléments de construction qui
la constituent. Nous avons retenu les éléments constitutifs donnés dans les tableaux 38 (38a,
38b, et 38c) car ils permettent de réaliser des solutions constructives dont l’unité fonctionnelle
est celle que nous avons définie précédemment.
- 151 -
Chapitre 4
Chacun de ces tableaux correspond à une représentation de l’écran interactif E7 décrit dans le
tableau 37 au chapitre 3, à l’exception de la colonne notation qui a été ajoutée pour faciliter la
compréhension de l’application, notamment dans les parties suivantes.
Performances de
Nom de Nature de UF de l’élément
Dimensions Notation la solution
l’élément l’élément (INIES)
constructive
• 100 ans
Monomur • 1 m²
complexe 100*100*37,5 e 1.1
terre cuite • mur porteur Mur porteur
et Rth = 2,5 m².K/W Rth = 2,55
• 50 ans m².K/W
Plaque de
produit 100*100*1,3 e 1.2 • 1 m²
plâtre
• Rth = 0,05 m².K/W
Tableau 38a : Eléments de la solution constructive n°1
Performances de
Nom de Nature de UF de l’élément
Dimensions Notation la solution
l’élément l’élément (INIES)
constructive
• 100 ans
Mur Béton
• 1 m²
cellulaire complexe 100*100*30 e 2.1
autoclavé • mur porteur
Mur porteur
et Rth = 2,5 m².K/W
Rth = 2,55 m².K/W
• 50 ans
Plaque de
produit 100*100*1,3 e 2.2 • 1 m²
plâtre
• Rth = 0,05 m².K/W
Tableau 38b : Eléments de la solution constructive n°2
Performances de
Nom de Nature de UF de l’élément
Dimensions Notation la solution
l’élément l’élément (INIES)
constructive
• 100 ans
• 1 m²
Blocs béton
+ mortier
complexe 100*100*20 e 3.1 • mur porteur
et Rth = 0,21 Mur porteur
m².K/W Rth = 2,36 m².K/W
Plaque de • 50 ans
plâtre + complexe 100*100*10 e 3.2 • 1 m²
isolant • Rth = 2,15 m².K/W
Tableau 38c : Eléments de la solution constructive n°3
Tableaux 38 : Eléments constitutifs des solutions constructives
Pour toutes les solutions constructives, les caractéristiques techniques sont au moins égales à
celles du composant, et lorsqu’elles sont supérieures, elles demeurent dans un intervalle qui
permet la comparaison selon nous. Il est par conséquent possible de poursuivre l’étude du
composant en comparant les solutions constructives entre elles.
- 152 -
Partie 3 Application : Comparaison de solutions constructives du composant « mur »
En appliquant les principes de conversion détaillés dans la partie 3 du chapitre 2, les profils
environnementaux des éléments sont transformés pour correspondre à la durée de vie et à la
quantité souhaitées pour le composant.
Le profil environnemental de l’élément e 1.1 est ainsi multiplié par le coefficient 1 (100/100)
pour la durée de vie et le coefficient 1 (1/1) pour la quantité. Le profil environnemental de
l’élément e 2.2 est multiplié par le coefficient 2 (100/50) pour la durée de vie et le coefficient
1 (1/1) pour la quantité.
Les profils environnementaux des éléments sont alors sommés pour donner le profil
environnemental de la solution constructive n°1 pour la quantité et la durée de vie souhaitée
du composant. Les profils sanitaires des éléments sont compilés au moyen des règles définies
dans le chapitre 2. Le profil environnemental et sanitaire complet de la solution constructive
n°1 est présenté au tableau 40.
Des opérations identiques sont effectuées pour chacun des éléments des différentes solutions
constructives. Les profils environnementaux et sanitaires complets, pour la quantité et la
durée de vie souhaitée pour le composant, des solutions constructives n°2 et n°3 sont
également présentés dans le tableau 40.
- 153 -
Chapitre 4
Remarque : les chiffres significatifs sont volontairement proches de ceux des FDES, par souci
de transparence des calculs. Dans l’outil RAMSES, il pourra être envisagé, notamment
lorsque les incertitudes des données seront évaluées de manière adéquate, d’arrondir les
valeurs obtenues pour les profils complets, et de leur associer également des incertitudes.
- 154 -
Partie 3 Application : Comparaison de solutions constructives du composant « mur »
- une analyse comparative des profils qui permet d’obtenir le classement des solutions
constructives, par l’utilisation d’une même méthode de pondération, d’un même jeu de
pondération, mais en prenant soit le profil complet, soit le profil simplifié.
Pour éviter une redondance dans la présentation des résultats, nous effectuons :
- l’analyse comparative des méthodes avec les profils complets pour chaque
pondération,
- l’analyse comparative des pondérations avec les profils simplifiés, pour chaque
méthode,
- l’analyse comparative des profils pour les méthodes ELECTRE II, ELECTRE III, et
PROMETHEE II, pour la pondération à dires d’experts, priorités environnementales.
La méthode PROMETHEE II a été utilisée avec des pseudo-critères linéaires. Pour toutes les
méthodes, les valeurs des seuils par défaut ont été retenues (cf. chapitres 2). Les pondérations
personnelles sont d’autre part données dans le tableau 42.
Famille complète Pondération Famille simplifiée Pondération
Consommation de ressources énergétiques 6,75
Consommation de
Indicateur d’épuisement des ressources 1,5 15
ressources
Consommation d'eau 6,75
Production de déchets dangereux 1,25
Production de déchets non dangereux 0,75
Production de déchets 5
Production de déchets inertes 0,5
Production de déchets radioactifs 2,5
Changement climatique 6 Impacts à larges
Acidification atmosphérique 2 échelles spatiale et 10
Destruction de la couche d'ozone 2 temporelle
Pollution de l'air 7 Impacts à échelles
Pollution de l'eau 7 spatiale et temporelle 20
Formation d'ozone photochimique 6 restreintes
Radon et radioactivité gamma 12,5
COV et formaldéhydes 12,5 Risques sanitaires pour
50
Micro-organismes 12,5 l’air intérieur
Fibres et particules 12,5
Tableau 42 : Pondérations personnelles utilisées
En ce qui concerne les pondérations dites « HQE », les analyses sont effectuées pour la
sélection des cibles prioritaires 1, 4 et 13 (cf. annexe 5).
- 155 -
Chapitre 4
Les profils simplifiés offrent la possibilité d’obtenir un classement plus net par les méthodes
ELECTRE (cf. tableaux 60b et tableaux 61b), mais il n’est pas évident que ce classement soit
plus juste. En effet, d’une part, la simplification, compte tenu des pondérations internes
utilisées, entraîne une mise en valeur de la solution constructive n°3, qui se retrouve être
meilleure pour 2 critères environnementaux sur 4 (valeurs en italique dans le tableau 41),
alors qu’elle est meilleure pour 4 critères environnementaux sur 14 seulement, lorsque la
famille complète est considérée (valeurs en italique dans le tableau 40). Et d’autre part, la
simplification pénalise la solution constructive n°1, qui se trouve être la plus défavorable sur
tous les critères environnementaux globaux. Une attention particulière doit donc être portée à
la simplification des profils, et surtout aux résultats obtenus par utilisation des profils
simplifiés. Néanmoins, avant agrégation, les profils simplifiés permettent d’avoir une idée
générale du classement, plus appréhendable que les profils complets.
Les résultats obtenus par les trois types d’analyse peuvent être « résumés » par le tableau 43
suivant :
Rang
Solution n°1 3
Solution n°2 2
Solution n°3 1
Tableau 43 : Classement général des trois solutions
Le classement obtenu par l’ensemble des analyses est donc plutôt cohérent avec ce que le
tableau 40 et le tableau 41 nous permettent de constater : la solution constructive n°1 est
majoritairement plus défavorable sur le plan environnemental, puisque la plupart de ses
évaluations peuvent être utilisées pour le profil de normation (valeurs en caractères gras dans
le tableau 40), son profil simplifié la rend défavorable pour les quatre critères
environnementaux. La solution constructive n°3 est plutôt favorable sur le plan
environnemental pour les profils simplifiés (valeurs en italique dans le tableau 41), et elle est
surtout plutôt favorable lorsque les profils complets sont analysés : ses évaluations sont en
première ou deuxième position (cf. tableau 40).
Les solutions constructives possèdent les mêmes évaluations sur les critères sanitaires. Nous
avons cependant testé les résultats obtenus lorsqu’un ou deux critères sanitaires sont évalués à
« S- » pour la solution constructive n°3. Dans ce cas, la solution constructive n°3 se retrouve
classée en dernière position quels que soient les méthodes, les pondérations et les profils
utilisés. La transformation quantitative choisie des critères sanitaires permet donc de leur
attribuer le pouvoir discriminant souhaité, que des seuils veto soient utilisés ou non.
Notre recommandation :
Compte tenu de l’unité fonctionnelle sélectionnée, des données disponibles dans la base
INIES, des résultats obtenus, et des analyses réalisées, nous recommandons le choix de la
solution constructive n°3 qui semble être la moins défavorable sur le plan environnemental (et
sanitaire). Toutefois, cette solution est moins performante que les autres vis-à-vis de sa
résistance thermique. Nous avons alors testé l’application avec une solution constructive n°3
constituée de blocs béton et d’un complexe de doublage d’isolation thermique plus
performant (résistance thermique totale de la solution Rth = 2,76 m².K/W). Le classement
global obtenu reste sensiblement le même ; il est toutefois moins nuancé entre la solution n°2
et la solution n°3.
- 156 -
Partie 4 Application : Comparaison de revêtements de sol
Cette application est consacrée à la comparaison des six revêtements de sols suivants :
- solution constructive n°1 : revêtement de sol PVC homogène,
- solution constructive n°2 : revêtement de sol PVC hétérogène compact,
- solution constructive n°3 : revêtement de sol PVC sur liège, noté VSL,
- solution constructive n°4 : revêtement de sol vinyle expansé relief, noté VER,
- solution constructive n°5 : revêtement de sol PVC semi-flexible,
- solution constructive n°6 : revêtement de sol PVC sur mousse.
Ces six revêtements de sols possèdent l’unité fonctionnelle commune suivante :
- quantité : 1 m² ;
- DVP : 20 ans ;
- performances techniques principales :
o couverture d’un sol intérieur (aucune donnée chiffrée n’est fournie),
o classement UPEC : U3/P3 au minimum,
o participation à la décoration intérieure des locaux (aucune donnée chiffrée
n’est fournie).
Certains des revêtements de sols possèdent également des fonctionnalités supplémentaires,
telles qu’une participation au confort acoustique. Nous reviendrons sur ce point au paragraphe
4.3.
Remarque :
Le classement UPEC est le classement d’usage des revêtements de sols indiquant pour chaque
produit que celui-ci est approprié à l’usage dans un local considéré avec une durabilité
raisonnable et suffisante. Les quatre lettres sont munies d’un indice qui détermine la sévérité
de l’usage (plus le chiffre est élevé, plus l’usage est intensif). Les lettres symbolisent les
propriétés suivantes (d’après [CSTB, 2004d]) :
- U : Usure due aux effets de la marche (résistance à l’abrasion), affectée des indices 2,
2s, 3, 3s, et 4,
- P : Poinçonnement dû au mobilier fixe ou mobile (résistance mécanique), affecté des
indices 2, 3, 4 et 4s,
- E : comportement à l’égard de l’Eau et de l’humidité, affecté des indices 1, 2 et 3,
- C : résistance aux agents Chimiques courants, affectée des indices 0, 1, 2 et 3
(exceptionnel).
Le classement UPEC U3/P3 correspond à des locaux collectifs à usage normal à élevé, soumis
à la circulation pédestre et aux déplacements de chariots à la main.
- 157 -
Chapitre 4
- 158 -
Partie 4 Application : Comparaison de revêtements de sol
4.4 Conclusions
Les résultats fournis en annexe 8 montrent que les solutions constructives ne peuvent être
classées de manière aussi nette et définitive que celle proposée par la méthode de la Somme
Pondérée. En effet, les différences entre les résultats obtenus par les méthodes ELECTRE,
mais également par la méthode PROMETHEE II traduisent l’influence de l’incertitude des
données, mais également de la pondération et de la simplification même de la famille de
critères.
Il est ainsi possible de déterminer une tendance de classement commune à l’ensemble des
méthodes et des pondérations, en répartissant les six solutions en trois groupes. En
construisant le groupe n°1 avec les solutions n°4, n°1 et n°3, le groupe n°2, avec la solution
n°5, et le groupe n°3 avec les solutions n°2 et n°6, le classement de ces trois groupes est
donné dans le tableau 46. Ce classement peut-être considéré comme commun à l’ensemble
des méthodes, des pondérations et des profils.
Rang
Groupe n°1 1
Groupe n°3 2
Groupe n°2 Non classé
Tableau 46 : Classement général des trois groupes de solutions
Les solutions n°1, n°3 et n°4 sont majoritairement classées parmi les solutions les plus
favorables d’un point de vue environnemental (et sanitaire). Le groupe n°1 est donc placé en
première position. Les solutions n°2 et n°6 sont très majoritairement classées parmi les moins
favorables, d’où la position de second du groupe n°3.
- 159 -
Chapitre 4
En ce qui concerne la solution n°6, ce résultat était prévisible par observation du tableau 44.
La plupart des évaluations de la solution n°6 constituent en effet le profil de normation
(valeurs en caractères gras).
Quant à la solution n°5, l’analyse du tableau 44 et du tableau 45 aurait tendance à nous
indiquer que la solution n°5 est une solution intermédiaire. Cependant, à l’issue de
l’agrégation, nous ne pouvons pas vraiment la classer. C’est en effet une solution dont le
classement est très peu stable : elle se retrouve souvent classée première ou seconde (cf.
tableaux 63a, 63b, 63d, 64b, 64d, 65b, 65d, 67a, 67e, 68a, 68b, 68c, 68d, 68e, 69a, 69b, 69d,
69e, 70a, 70b, 70e, 71a, 71b, 72a, 72b, 73b, 74a et 74b présentés en annexe 8) mais est parfois
en position intermédiaire ou dans les dernières également (cf. tableaux 63c, 64a, 64c, 65a,
65c, 66c, 67c, 67d, 73a présentés en annexe 8). La méthode ELECTRE III, par exemple,
classe la solution n°5 dernière ou première selon la distillation, indépendamment des
pondérations, et lorsque les profils complets sont utilisés. Nous suggérons donc d’être prudent
avec le groupe n°2 (la solution constructive n°5) et de ne pas le classer : compte tenu du
classement aléatoire de ce groupe, le choisir ne peut être justifié par les résultats obtenus.
A l’intérieur des groupes n°1 et n°3 par contre, le classement des solutions n’est pas évident,
car les résultats varient d’une pondération à l’autre, ou d’une méthode à une autre.
Globalement, nous pouvons affirmer que la solution n°4 est bien représentative des meilleures
solutions, et que la solution n°6 fait partie des moins bonnes. L’utilisation de critères
complémentaires non pris en compte dans la comparaison, tels que des critères sanitaires
complémentaires, techniques supplémentaires, économiques ou architecturaux, peut alors être
nécessaire si un classement plus complet des solutions constructives est souhaité par
l’utilisateur.
Concernant les résultats obtenus par les méthodes ELECTRE, nous pouvons effectuer le
même constat que pour l’application au composant « mur ». Les méthodes ELECTRE, de
manière générale, ne différencient pas de façon nette les solutions constructives lorsque ce
sont les profils complets de ces solutions qui sont comparés. Ce manque de distinction montre
peut-être qu’une comparaison de solutions constructives relativement proches les unes des
autres sur beaucoup de critères compte tenu des incertitudes des données ne permet pas de les
différencier.
- 160 -
Partie 4 Application : Comparaison de revêtements de sol
La simplification des profils permet cependant d’avoir une première idée du classement
possible des solutions constructives, comme nous l’avons précisé au paragraphe 4.7.
Le tableau 45 par exemple fournissait déjà une première tendance possible du classement des
solutions constructives : la solution n°4 était préférable aux autres pour trois critères
environnementaux sur quatre (évaluations en italique), sans être la plus défavorable sur les
deux autres critères ; la solution n°6 était défavorable pour deux critères sur quatre.
Pour cette application, nous avons également modifié les évaluations des critères sanitaires,
afin qu’elles ne soient pas identiques pour toutes les solutions constructives. Nous pouvons
une fois de plus confirmer le caractère discriminatoire que nous avons attribué aux critères
sanitaires par leur transformation quantitative.
Si le critère sanitaire « Emissions de COV dans l’air intérieur » de la solution n°4 possède
l’évaluation C- par exemple, celle-ci se retrouve plutôt placée dans le groupe n°3, avec les
solutions n°2 et n°6, et ne garde pas sa position de « favorite », quelle que soit la méthode
d’agrégation employée.
Nous avons de plus testé, pour la somme pondérée, l’influence de la méthode de normation
des évaluations des critères sur le résultat final. Nous avons constaté que lorsque la méthode
de normation n°1 (division par le maximum des évaluations) était employée, le classement de
la solution n°5 varie par rapport au classement obtenu par la méthode de normation n°3
(division par la somme des évaluations). Ce résultat renforce la conclusion formulée
précédemment sur l’instabilité du classement de la solution n°5.
Enfin, nous souhaitons préciser que les solutions constructives n°3 et n°4 possèdent des
propriétés acoustiques supérieures aux autres solutions constructives. Dans le cas où ces
propriétés deviendraient des performances techniques principales, il serait donc préférable de
choisir ces solutions.
Notre recommandation :
Compte tenu de l’unité fonctionnelle sélectionnée, des résultats obtenus et des analyses
réalisées, nous recommandons le choix des solutions constructives n°4, n°3 et n°1 qui
semblent les moins pénalisantes sur le plan environnemental et sanitaire.
- 161 -
Chapitre 4
Remarque : les chiffres significatifs sont ici encore donnés volontairement avec une précision
proche de celle fournie dans les FDES, par souci de transparence dans les calculs.
- 162 -
Partie 6 Premières règles expertes pour les recommandations
- 163 -
Chapitre 4
- « méfiance » lorsque toutes les solutions constructives sont classées (notamment par
une seule analyse),
- « analyse nouvelle et complémentaire préférable », dans la majorité des cas (ce qui
implique le choix d’un autre jeu de pondération, d’une autre méthode, etc.),
- et éventuellement, « recommandation d’un groupe de solutions, ou d’une solution »,
ou « absence de recommandations en fonction des critères environnementaux et
sanitaires, analyse sur d’autres critères souhaitable ».
- 164 -
Partie 7 Discussions méthodologiques et perspectives
- 165 -
Chapitre 4
Concernant la quantité des données, actuellement, une quarantaine de FDES seulement est
disponible dans la base INIES. Différents produits, ou groupes de produits sont évalués dans
ses fiches, que ce soit au niveau individuel (un produit particulier) ou au niveau collectif
(ensemble de produits de même nature) : bardage en bois, revêtements de sols plastiques
souples, blocs de béton cellulaire, plaques de plâtre, briques de terre cuite, etc. Cependant,
l’ensemble des produits évalués ne permet pas encore de représenter la majorité des produits
de construction présents sur le marché. Par conséquent, il n’est pas possible de réaliser pour le
moment beaucoup d’applications complètes avec RAMSES, ce qui peut éventuellement
freiner certaines améliorations (tests et retours d’utilisation par les acteurs plus limités).
Concernant la qualité des données, des revues critiques ne sont pas toujours effectuées. Les
FDES sont fournies de manière volontaire par les fabricants de produits de construction. Un
contrôle précis et sûr des données d’Inventaires de Cycle de Vie n’est donc pas toujours
réalisé, et des erreurs peuvent se répercuter sur les profils environnementaux et sanitaires.
Toutefois, un programme de déclaration des FDES proposé par l’AFNOR [AFNOR, 2005] est
en cours de développement ; il devrait permettre de mieux gérer la qualité des données.
Choisir la famille de critères de la norme NF P01-010 est délicat, puisqu’en toute rigueur, la
famille n’est pas cohérente, et nous ne devrions pas agréger ses critères [Roy, 1985], [Roy et
Bouyssou, 1993]. Cependant, si nous souhaitons apporter une aide à l’utilisation des données
des FDES et de la base INIES, nous ne pouvons utiliser d’autres catégories d’impacts ou
critères actuellement. De plus, compte tenu du nombre important de catégories d’impacts,
l’agrégation des critères est nécessaire pour pouvoir comparer les solutions constructives entre
elles.
Pour éviter les redondances entre les catégories d’impact « consommation de ressources
énergétiques » et « indicateur d’épuisement des ressources naturelles », nous aurions pu
renoncer à l’une ou l’autre des catégories d’impact. Nous avons toutefois choisi de conserver
toutes les catégories d’impact de la norme, car la catégorie d’impact qu’il nous semblerait
plus judicieux de conserver à terme compte tenu de ce qu’elle prend en compte, c'est-à-dire la
catégorie « indicateur d’épuisement des ressources naturelles », n’est actuellement pas ou peu
renseignée. La famille aurait donc beaucoup perdu en exhaustivité d’une part, et, d’autre part,
elle aurait « oublié » un critère auquel beaucoup d’importance est accordée actuellement
(énergie). Lorsque toutes les FDES seront au format de la norme NF P01-010, nous pourrons
alors proposer de supprimer la catégorie d’impact « consommation de ressources
énergétiques », et/ou tenir compte uniquement de l’une de ses sous-catégories , à savoir la
« consommation de ressources énergétiques renouvelables ».
- 166 -
Partie 7 Discussions méthodologiques et perspectives
- 167 -
Chapitre 4
Toutefois, cette technique est habituellement admise pour les critères environnementaux – car
les règles de calculs des impacts, notamment dans les ACV, sont censées tenir compte de ces
phénomènes. Par conséquent, nous la maintiendrons.
Concernant les critères sanitaires, nous avons proposé des règles d’association, relativement
sévères, permettant de passer des évaluations des éléments aux évaluations des solutions
constructives, pour chaque critère sanitaire. Cette compilation est plus discutable car elle ne
modélise pas obligatoirement les phénomènes qui peuvent se produire. En effet, un élément
qui se trouve être une couche intermédiaire de la solution constructive peut ne pas être
responsable des mêmes émissions dans l’air intérieur que s’il correspond à une couche
externe. Toutefois, cette compilation est fondée sur le principe de précaution : elle maximise
obligatoirement les risques sanitaires, ce qui représente l’avantage d’éviter les compensations
entre les critères. Il se peut également qu’à terme, compte tenu des évolutions règlementaires
dans le domaine de la santé, les critères sanitaires ne soient plus considérés comme des
critères de choix, mais uniquement comme des critères veto. Dans cette situation, il ne
s’agirait donc plus d’une approche intégrée pour le traitement des critères environnementaux
et sanitaires, mais d’une approche séquentielle, où les critères sanitaires permettraient de
sélectionner certains produits uniquement (ceux qui satisferaient des conditions sanitaires
définies), puis seuls les produits présélectionnés pourraient intervenir dans des solutions
constructives qui seraient alors comparés en fonction de leurs performances
environnementales. La compilation des critères sanitaires ne serait plus à effectuer.
- 168 -
Partie 7 Discussions méthodologiques et perspectives
Mise à part la Somme Pondérée, les méthodes d’aide à la décision sélectionnées sont des
méthodes d’agrégation partielle, qui nous semblent bien adaptées à la compilation des
données environnementales et sanitaires, car elles limitent en général les compensations entre
les critères.
De plus, l’utilisation de plusieurs méthodes d’agrégation permet de nuancer les résultats
obtenus, ce qui ne peut qu’enrichir l’aide à la décision apportée par l’outil.
Cependant, ces méthodes, et notamment les méthodes ELECTRE, sont assez complexes à
comprendre pour des non initiés. Elles effectuent beaucoup de calculs, réalisent de nombreux
tests (concordance, non-discordance, crédibilité, etc.) nécessitant de manipuler différents
paramètres. L’utilisateur peut ne pas comprendre le fonctionnement de ces méthodes, et
émettre par conséquent des réserves quant aux résultats qu’elles fournissent. D’autre part, le
choix des paramètres laissé à l’utilisateur peut ne pas en être vraiment un.
Si les méthodes ELECTRE présentent l’avantage d’être plus rationnelles quant aux résultats
obtenus – le classement n’est pas toujours aussi net, car il tient compte des incertitudes et de
la proximité des solutions comparées, qu’il peut l’être avec des méthodes d’agrégation totale
– les classements donnés peuvent paraître frustrants pour un décideur qui souhaiterait obtenir
un classement total (c'est-à-dire un classement de toutes les solutions les unes par rapport aux
autres). C’est pourquoi il est important de fournir des recommandations en fonction des
résultats obtenus : l’environnement et la santé ne permettent pas obligatoirement de
différencier toutes les solutions constructives d’un même composant. Il peut y avoir
indifférence entre plusieurs solutions constructives. Toutefois, si les utilisateurs souhaitent
affiner des classements qu’ils jugent trop partiels, d’autres critères peuvent alors être
considérés pour tenter de faire cette distinction : critères économiques, critères techniques
supplémentaires, critères sociaux, etc.
Enfin, selon l’évolution des résultats attendus, il pourrait être intéressant de proposer des
méthodes d’agrégation relevant de la problématique α (choix des meilleures actions) ou β (tri
des actions dans différentes catégories).
Le choix des méthodes d’agrégation présente donc à la fois des avantages et des
inconvénients. Il était nécessaire pour permettre à l’outil de fonctionner et de donner des
premiers résultats, mais il peut être modifié (car les données de départ, c'est-à-dire la matrice
des performances, sont les mêmes) en fonction des besoins des utilisateurs ou des
changements réglementaires pour améliorer l’aide au choix.
Néanmoins, les méthodes de pondération que nous avons employées sont relativement
similaires (pondérations données à, ou choisies par, l’utilisateur) et présentent donc
l’inconvénient de ne pas balayer l’ensemble des méthodes de pondération disponibles, ce qui
peut paraître restrictif pour l’utilisateur.
- 169 -
Chapitre 4
Concernant le premier type de données manquantes, le traitement que nous avons retenu est
plutôt pénalisant, puisqu’il empêche la poursuite du cheminement dans l’outil (lorsqu’il s’agit
de données relatives aux performances techniques des éléments), ou attribue l’évaluation la
plus défavorable aux critères non munis d’une valeur (lorsqu’il s’agit des profils
environnementaux et sanitaires des solutions constructives).
Ce choix peut par conséquent entraîner une utilisation biaisée de l’outil (suppression de
valeurs trop pénalisantes des profils, insertion de performances techniques fausses par
l’utilisateur), mais également des résultats très controversés (à partir de profils faux), et peut
donc représenter un inconvénient pour l’aide au choix. Cependant, l’objectif recherché par un
tel traitement est de défavoriser l’utilisation de profils non complets, et d’inciter par
conséquent les producteurs de données à être plus attentifs aux données qu’ils communiquent
(qualité, quantité, pertinence), que ce soit pour les données environnementales et sanitaires,
ou pour les performances techniques. Nous maintenons donc cette méthode.
Concernant le second type de données manquantes, le traitement choisi constitue une aide
dans l’outil, puisqu’il permet la poursuite des calculs et l’obtention d’un résultat, sans que
l’utilisateur soit obligé de fournir des informations.
- 170 -
Partie 7 Discussions méthodologiques et perspectives
Toutefois, ce traitement peut également inciter l’utilisateur à ne pas s’approprier les méthodes
d’agrégation employées, ce qui limite donc l’intérêt de ces méthodes. Une fois encore, nous
pensons que la navigation prévue dans l’outil doit permettre d’apporter les réponses aux
questions que pourrait se poser l’utilisateur.
D’une part, cette simplification s’appuie sur des règles de regroupement additives pour les
critères environnementaux. Cette technique est encore plus discutable que lors de la
compilation des évaluations environnementales des éléments, car elle est cette fois-ci
appliquée à des critères différents, même si ces derniers ont été normés. Nous défendons
néanmoins l’emploi de cette technique en précisant qu’il ne s’agit pas d’additions totales mais
d’additions partielles, puisqu’elles concernent soient des critères de même unité d’origine, soit
des critères de même nature (échelles spatiales et temporelles proches, thèmes
environnementaux communs).
D’autre part, le regroupement des critères sanitaires en un critère unique est également délicat,
car il est très sévère et est appliqué à des données peu accessibles. Il a toutefois le mérite
d’éviter toute compensation entre les critères sanitaires.
Enfin, la simplification de la famille complète de critères constitue une perte et une
modification de l’information sur les critères (signification des critères environnementaux,
risques de compensation ou d’amplification pour les critères environnementaux), et peut
aboutir à des résultats différents de ceux obtenus avec la famille complète (cf. parties 3 et 4 de
ce chapitre).
Nous pourrions donc abandonner la construction d’une famille simplifiée de critères. Nous
pensons cependant que la simplification constitue un réel avantage, d’une part, pour l’outil –
compréhension facilitée des profils et de l’aide au choix – et d’autre part, dans l’objectif d’un
étiquetage « simple et lisible » environnemental et sanitaire des produits de construction
recherché par le PNSE (cf. paragraphe 3.1.3 du chapitre 1). En effet, la simplification permet
de tenir compte de tous les critères de la norme NF P01-010 sans exception, contrairement à
une simplification des profils souhaitée par certains acteurs de la construction qui consisterait
à ne considérer que quelques critères pour présenter des résultats comparatifs [METL, 2005].
- 171 -
Chapitre 4
- 172 -
Partie 8 Conclusions
8 Conclusions
Ce quatrième chapitre, consacré dans un premier temps aux applications de l’outil d’aide au
choix des produits de construction nous a permis de tester les fonctionnalités, les calculs et les
résultats susceptibles d’être réalisés par l’outil. L’outil RAMSES a été appliqué à trois
solutions constructives du composant « mur », solutions qu’il a permis de classer. Il a ensuite
été utilisé pour comparer six revêtements de sol, et les a différenciés en trois groupes
ordonnés.
Compte tenu des résultats obtenus, nous avons discuté dans un second temps, des qualités et
des défauts de l’outil réalisé, et des améliorations à lui apporter. Ces perspectives concernent
essentiellement :
- la modification éventuelle du rôle des critères sanitaires (critères veto),
- le choix d’autres méthodes d’agrégation multicritère, moins complexes,
- la proposition de jeux de pondération fondés sur la hiérarchisation des critères par
l’utilisateur,
- l’utilisation de la famille simplifiée en tant qu’information susceptible de compléter
des premières analyses multicritères réalisées avec les profils complets,
- le développement et l’insertion dans l’outil des recommandations.
L’outil RAMSES nécessite à présent d’être plus largement testé par divers utilisateurs, afin de
pouvoir être amélioré et mieux adapté à leurs attentes (méthodes d’agrégation, jeux de
pondération, formulation des recommandations).
- 173 -
Chapitre 4
- 174 -
Conclusion générale
Conclusion générale
L’objectif de cette thèse était d’élaborer un outil permettant d’aider les professionnels du
bâtiment à choisir des produits de construction en fonction de leurs caractéristiques
environnementales et sanitaires, afin d’une part, de répondre à leurs demandes dans ce
domaine, et d’autre part, de bien cadrer l’emploi des FDES et de la base INIES.
Pour répondre à cet objectif, nous avons conçu un outil, RAMSES, fondé sur les principes et
les méthodes d’analyse multicritère. A partir du choix d’un composant du bâtiment et de son
unité fonctionnelle, l’outil peut étudier différentes solutions constructives de ce composant.
Pour cela, l’outil calcule, dans un premier temps, les profils environnementaux et sanitaires
des solutions constructives, à partir des profils environnementaux et sanitaires de leurs
éléments constitutifs – les produits de construction – disponibles dans la base de données
INIES. Ces profils sont déterminés pour la durée de vie et la quantité fixées dans l’unité
fonctionnelle du composant. Puis, dans un second temps, l’outil agrège les profils des
solutions constructives comparables (c'est-à-dire des solutions constructives qui possèdent la
ou les même(s) performance(s) technique(s) que le composant), afin de proposer une
comparaison de ces solutions par classement.
Cet outil présente trois avantages majeurs. D’une part, il utilise une échelle de comparaison –
l’échelle d’un composant du bâtiment – plus pertinente que celle du simple produit,
puisqu’elle permet, tout en considérant l’ensemble des impacts environnementaux et
sanitaires des produits de construction, de bien prendre en compte leurs caractéristiques
techniques. D’autre part, il est fondé sur le principe des méthodes d’analyse multicritère
discrètes, principe qui est particulièrement adapté aux données environnementales et
sanitaires traitées (similarité de la démarche d’ACV et du principe des méthodes d’analyse
multicritère discrètes). Enfin, il propose différentes options d’agrégation et de pondération, ce
qui lui confère une grande souplesse d’utilisation, tout en offrant de nombreuses possibilités
d’analyses et de résultats.
- 175 -
Conclusion générale
De plus, comme l’outil utilise les fiches de déclaration environnementale et sanitaire des
produits de construction, il est ainsi soumis à leurs limites. Ainsi, la diversification de ces
dernières, et la modification de leur contenu – meilleure insertion des performances
techniques des produits, prise en compte systématique et évaluation des incertitudes relatives
aux données, par exemple – pourraient permettre d’améliorer l’aide au choix apportée par
l’outil.
L’objectif de la thèse est atteint : un outil a été élaboré et il permet d’apporter une aide aux
professionnels du bâtiment dans le choix des solutions constructives d’un composant du
bâtiment, et donc des produits de construction, en fonction de leurs caractéristiques
environnementales et sanitaires. Cet outil n’est toutefois qu’une première étape vers la
réalisation d’un outil d’évaluation et de comparaison environnementale et sanitaire à l’échelle
du bâtiment, échelle plus adéquate pour une prise en compte globale du développement
durable dans la construction.
Il convient également de mentionner deux questions soulevées par l’emploi de l’outil
RAMSES et les résultats obtenus : comment développer la quantité et la qualité des données
des FDES ? quelle(s) recommandation(s) formuler lorsque l’outil ne distingue pas toutes les
solutions constructives ?
L’efficacité de l’aide à la décision requiert en effet une augmentation de la quantité et de la
qualité des données environnementales et sanitaires. L’utilisation des résultats de l’outil dans
des démarches d’évaluation environnementale (et sanitaire) des bâtiments, ou dans des outils
de métré (les caractéristiques environnementales et sanitaires des produits de construction,
voire leur classement les uns par rapport aux autres, pourraient apparaître aux côtés de leurs
dimensions), pourrait alors être un moyen de mieux prendre en compte les caractéristiques
environnementales et sanitaires des produits de construction, et une incitation au
développement des fiches de déclaration environnementale et sanitaire.
L’aide au choix apportée montre également que les critères environnementaux et sanitaires ne
permettent pas toujours de distinguer les solutions constructives. L’intégration de critères
sanitaires complémentaires, mais également de critères techniques supplémentaires,
économiques, architecturaux, sociaux dans l’outil (par une approche séquentielle, c'est-à-dire
après la comparaison en fonction des critères environnementaux et sanitaires) pourrait alors
permettre d’apporter une aide au choix plus complète, si cette dernière est souhaitée.
- 176 -
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Normes et arrêtés
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Arrêté NOR : ATEP9870017A. Arrêté du 2 février 1998 relatif aux
prélèvements et à la consommation d’eau ainsi qu’aux émissions de toute
nature des installations classées pour la protection de l’environnement
soumises à autorisation. Arrêté disponible sur le site :
<http://legifrance.gouv.fr> (consulté le 05.09.2004).
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Bibliographie
- 192 -
Sites Internet
• Pour les outils d’évaluation environnementale et sanitaires des bâtiments et/ou des produits :
- outil BEES : http://www.bfrl.nist.gov/oae/software/bees.html
- outil LEED© : http://www.usgbc.org/LEED
- outil GBTool : http://greenbuilding.ca/
- outil CASBEE : http://www.ibec.or.jp/CASBEE/english/
- outil BREEAM : http://www.breeam.org/
- outil « ATHENA » : http://www.athenasmi.ca/
• Pour les lois (sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie, sur l’eau, sur l’amiante, sur le
plomb), les arrêtés, et le code de la santé publique :
http://ww.legifrance.gouv.fr
- 193 -
- 194 -
Index des tableaux et
figures
Index des tableaux et des figures
- 195 -
Index des tableaux et des figures
- 196 -
Index des tableaux et des figures
- 197 -
- 198 -
Annexes
Index des annexes
- 199 -
Annexes
Les résultats présentés dans ce tableau ont été obtenus principalement à partir des
informations fournies dans les ouvrages suivants : [Roy, 1985], [Schärlig, 1985], [Vincke,
1989], [Pomerol et Barba-Romero, 1993], [Roy et Bouyssou, 1993], [Maystre et al., 1994],
[Schärlig, 1996], [Blanc et al., 1996], [Rousseaux et al., 1996], [Guitouni et Martel, 1998],
[Guitouni et al., 1999b], [Srinivasa Raju et al., 2000], [Benetto, 2002], [Rousseaux et Benoit,
2003], [Bana e Costa et Chagas, 2004].
Ce tableau ne tient pas compte des méthodes du jugement local et interactif, des méthodes
d’aide à la décision empruntées à l’intelligence artificielle, ni des méthodes d’évaluations
économiques, qui nécessitent d’autres propriétés que celles sélectionnées ci-dessus pour être
analysées.
- 200 -
Nature des Nature des Nature de la
Nom Approche Problématique Pondération Compensation
évaluations critères méthode
Modèles
Critère unique de
multiplicatifs et α ou γ Cardinale Oui Vrais critères Totale Cardinale
synthèse
additifs
Critère unique de
MAUT α ou γ Cardinale Oui Vrais critères Totale Cardinale
synthèse
Critère unique de
UTA α ou γ Ordinale Oui Vrais critères Totale Cardinale
synthèse
Critère unique de
Jouany-Vaillant γ Cardinale Non, classement Vrais critères Partielle Cardinale
synthèse
Critère unique de Oui, par la
AHP α ou γ Cardinale Vrais critères Totale Cardinale
synthèse méthode
Critère unique de
Goal-programming β Cardinale Oui Vrais critères Totale Cardinale
synthèse
Segmentation Surclassement de
β Cardinale Oui Vrais critères Totale Cardinale
trichotomique synthèse
« Surclassement de
Borda γ Ordinale Non Vrais critères Totale Ordinale
synthèse »
« Surclassement de
Copeland γ Ordinale Non Vrais critères Partielle Ordinale
synthèse »
« Surclassement de
Condorcet γ Ordinale Non Vrais critères Partielle Ordinale
synthèse »
Méthode « Surclassement de
γ Ordinale Non Vrais critères Partielle Ordinale
lexicographique synthèse »
Surclassement de Ordinale ou
ELECTRE I α Oui Vrais critères Partielle Cardinale
synthèse cardinale (notes)
Surclassement de Ordinale ou
ELECTRE Is α Oui Critères à seuils Partielle Cardinale
synthèse cardinale
Surclassement de Ordinale ou
ELECTRE Iv α Oui Critères à seuils Partielle Cardinale
synthèse cardinale
Surclassement de Ordinale ou
ELECTRE II γ Oui Vrais critères Partielle Cardinale
synthèse cardinale
Surclassement de Ordinale ou
ELECTRE III γ Oui Critères à seuils Partielle Cardinale
synthèse cardinale
Surclassement de Ordinale ou
ELECTRE IV γ Non, classement Critères à seuils Partielle Cardinale
synthèse cardinale
Nature des Nature des Nature de la
Nom Approche Problématique Pondération Compensation
évaluations critères méthode
Surclassement de Ordinale ou
ELECTRE TRI β Oui Critères à seuils Partielle Cardinale
synthèse cardinale
Surclassement de Ordinale ou
PROMETHEE I α Oui Critères à seuils Partielle Cardinale
synthèse cardinale
Surclassement de Ordinale ou
PROMETHEE II γ Oui Critères à seuils Partielle Cardinale
synthèse cardinale
Surclassement de Ordinale ou
EXPROM I α Oui Critères à seuils Partielle Cardinale
synthèse cardinale
Surclassement de Ordinale ou
EXPROM II γ Oui Critères à seuils Partielle Cardinale
synthèse cardinale
Surclassement de Ordinale ou Oui, par la
MELCHIOR α Critères à seuils Partielle Semi-Ordinale
synthèse cardinale méthode
Surclassement de Oui, par la
QUALIFLEX γ Ordinale Vrais critères Partielle Ordinale
synthèse méthode
Surclassement de
ORESTE γ Ordinale Non, classement Vrais critères Totale Ordinale
synthèse
Surclassement de Oui, par la
REGIME γ Ordinale Vrais critères Partielle Ordinale
synthèse méthode
Surclassement de
NAIADE α ou β Cardinale Oui Critères à seuils Partielle Cardinale
synthèse
Surclassement de Oui, par la
MACBETH γ Ordinale Vrais critères Partielle Cardinale
synthèse méthode
Tableau 49 : Présentation des principales méthodes d’agrégation multicritère
Annexe 2 Questionnaire
Renseignements Utilisateur
Nom :
Prénom :
Organisme/ Société/ Entreprise :
• Nom :
• Nombre d’employés :
• Activité :
- Maîtrise d’ouvrage
- Assistance à maîtrise d’ouvrage
- Conception
- Etude technique
- Maîtrise d’œuvre
- Construction / réalisation
- Autre(s)
Précisez :
Fonction dans l’organisme :
Adresse postale :
Adresse mail :
Numéro de téléphone :
- 203 -
Annexes
Les acteurs de la construction doivent ainsi faire face à certaines difficultés : où trouver les
données environnementales et sanitaires des produits de construction, comment les utiliser,
comment les intégrer dans le choix des systèmes constructifs …
Nous proposons de réaliser un outil d’aide au choix multicritère des systèmes constructifs qui
tiendra compte en particulier de leurs caractéristiques environnementales et sanitaires. Pour
cela, il nous est nécessaire de connaître certains paramètres, telles que vos connaissances et
vos attentes par rapport à cet outil, ce qui est l’objet du questionnaire que nous vous adressons
ci-après.
Vous pouvez également nous faire part de vos remarques à la fin de ce questionnaire.
- 204 -
Annexe 2 Questionnaire
Vocabulaire
Nous utilisons certains termes tout au long de ce questionnaire, que nous définissons de la
façon suivante.
Les sigles
- Production
- Transport sur chantier
- Mise en œuvre sur chantier
- Vie en œuvre dans le bâtiment
- Fin de vie
- 205 -
Annexes
- 206 -
Annexe 2 Questionnaire
2. Informations générales
2.1.Quelles sont les exigences environnementales et sanitaires auxquelles vous êtes
confrontés régulièrement ?
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
2.3.Ce choix est-il modifié par les exigences environnementales et sanitaires actuelles ?
Oui Non
Oui Non
Oui Non
- 207 -
Annexes
Oui Non
Oui Non
• Cibles d’éco-conception
Cible 1 : « Relation harmonieuse des bâtiments avec leur environnement
immédiat »
Pourquoi ?
Cible 2 : « Choix intégré des procédés et produits de construction »
Pourquoi ?
Cible 3 : « Chantier à faibles nuisances »
Pourquoi ?
• Cibles d’éco-gestion
Cible 4 : « Gestion de l’énergie »
Pourquoi ?
Cible 5 : « Gestion de l’eau »
Pourquoi ?
Cible 6 : « Gestion des déchets d’activité »
Pourquoi ?
Cible 7 : « Entretien et maintenance »
Pourquoi ?
• Cibles de confort
Cible 8 : « Confort hygrothermique »
Pourquoi ?
Cible 9 : « Confort acoustique »
Pourquoi ?
Cible 10 : « Confort visuel »
Pourquoi ?
- 208 -
Annexe 2 Questionnaire
• Cibles de santé
Cible 12 : « Conditions sanitaires »
Pourquoi ?
Cible 13 : « Qualité de l’air »
Pourquoi ?
Cible 14 : « Qualité de l’eau »
Pourquoi ?
Si non, pourquoi ?
- Cible
- Cible
- Cible
3.4.La cible 2
Oui Non
Remarque : la cible 2 concerne le choix intégré des procédés et produits de construction. Cela
signifie que « le choix des procédés et produits de construction, qui se faisait selon des
critères d’usage, d’estime (en particulier d’aspect) et économique, se fait de plus d’une part
selon le critère de protection de l’environnement extérieur, et d’autre part, s’ils n’étaient pas
déjà pris en compte, selon les critères de réalisation d’un environnement intérieur confortable
et sain » (définition de l’Association HQE).
Si oui, pourquoi ?
Si non, pourquoi ?
- 209 -
Annexes
3.5.Avez-vous la volonté de valoriser le fait que vous utilisez des produits plus
respectueux de l’environnement et de la santé ?
Oui Non
- 210 -
Annexe 2 Questionnaire
- Autre(s)
Précisez :
- 211 -
Annexes
La procédure séquentielle
Famille de critères 1
Choix
Les différents produits sont éliminés au fur et à mesure en fonction de leur satisfaction ou non
à la famille de critères i (ce qui équivaut à une hiérarchisation à priori).
- 212 -
Annexe 2 Questionnaire
La procédure intégrée
Choix
Le produit est sélectionné en fonction de toutes les familles de critères au même moment.
Dans le cas de cette procédure intégrée, pouvez-vous pondérer les différentes familles
de critères (si vous n’avez pas déjà choisi la procédure séquentielle) en les numérotant de 1 à
6 (1 étant la note attribuée à la famille de critères à laquelle vous souhaitez accorder la
pondération la plus importante) ?
Autre procédure
Que proposez-vous ?
4.4.Que vous manque-t-il pour faire un choix des produits et matériaux de constructions
en fonction de leurs caractéristiques environnementales et sanitaires ?
- 213 -
Annexes
4.5.Si l’on vous proposait un outil d’aide au choix des produits et matériaux de
construction, quels qualificatifs voudriez-vous lui attribuer (pouvez-vous cocher les
attributs qui vous semblent les plus importants) ?
- Autre(s)
- 214 -
Annexe 2 Questionnaire
Entrants de l’outil :
- Autre(s)
Sortants de l’outil :
- 215 -
Annexes
5. Vos remarques
- 216 -
Annexe 3 Résultats du questionnaire
Nous présentons dans cette annexe les tendances générales des réponses obtenues à l’issu de
la soumission (écrite ou orale) du questionnaire, proposé en annexe 2, à divers acteurs du
bâtiment. Ce questionnaire, organisé en trois parties, avait pour objectifs :
- de dresser l’état des connaissances des professionnels de la construction sur les
problèmes d’environnement et de santé liés à leur métier ;
- de mieux comprendre le mode de travail actuel des professionnels ;
- de prendre en compte les attentes et les remarques des futurs utilisateurs de l’outil,
concernant les principales caractéristiques fonctionnelles et pratiques de celui-ci.
Les réponses obtenues ont été en partie traitées par Guillaume Camus, lors de son stage
ingénieur de 4ième année au CSTB Grenoble pour l’INSA de Lyon. Les réponses, par leur
nombre peu élevé (une trentaine), n’ont pas entraîné la nécessité d’effectuer un traitement
statistique pour leur analyse.
- 217 -
Annexes
Dans le cas d’un maître d’ouvrage public, ce choix est proposé dans un premier temps par la
maîtrise d’œuvre. C’est un choix itératif, « dialogué » entre tous les acteurs de la maîtrise
d’œuvre (architectes, ingénieurs structure, ingénieurs fluides, économistes).
Selon Monsieur Martin il s’agit d’un choix « réflexe » et non d’un choix « réflexion ».
D’autre part, ce choix est souvent modifié par des contre-propositions des entreprises.
Dans le cas d’un promoteur privé, les critères techniques, esthétiques et économiques peuvent
être imposés par ce dernier.
En France, il semblerait que les choix constructifs s’effectuent davantage en fonction de la
culture constructive des acteurs que par une recherche (pro)active de solutions. Monsieur
Martin a en effet dénoncé l’absence d’outils qui permettraient d’obtenir des résultats plus
rapidement que ceux fournis par la culture constructive.
D’autre part, les caractéristiques environnementales et sanitaires des produits de construction
ne sont pas ou peu intégrées actuellement dans les choix constructifs, quelle que soit la façon
dont sont réalisés ces choix.
Les acteurs de la construction sont donc demandeurs d’outils d’aide au choix des produits de
construction leur permettant de tenir compte de toutes les caractéristiques de ces produits.
• Attentes
Afin de mieux cerner les préoccupations environnementales et sanitaires des acteurs de la
construction, nous leur avons demandé de sélectionner trois impacts environnementaux et
trois conditions sanitaires auxquels ils accordent le plus d’importance. En matière
d’environnement, la consommation de ressources énergétiques semble être la préoccupation
majeure, suivie par les problèmes de changement climatique, de pollution de l’air et de
consommation d’eau. Pour s’assurer de la qualité sanitaire à l’intérieur du bâtiment, les
critères prioritaires sont les émissions de COV et de fibres, et les rayonnements ; la qualité
sanitaire des espaces extérieurs nécessite aussi d’être prise en compte.
Comme nous l’avons déjà noté, un outil d’aide au choix des matériaux et produits de
construction serait le bienvenu. L’outil idéal serait un outil d’aide au choix intégrant toutes les
caractéristiques des produits de construction (critères techniques, esthétiques, économiques,
environnementaux, sanitaires, etc.). Cet outil devrait être convivial (simple et rapide
d’utilisation), évolutif et transparent. Il devrait pouvoir s’appuyer sur les déclarations et les
certifications environnementales et sanitaires. Concernant l’algorithme de choix, les
professionnels s’accordent à dire qu’une procédure séquentielle (choix progressif réalisé par
famille de critères) n’est pas acceptable de même qu’une procédure intégrée avec des
pondérations fixes (choix réalisé en fonction de tous les critères en même temps, ces derniers
ayant la même importance). La procédure de choix idéale serait, pour eux, une méthode
intégrée où l’utilisateur définirait lui-même ses pondérations.
Les réponses au questionnaire nous ont par ailleurs permis de nous conforter dans l’idée que
l’aide au choix des produits doit être réfléchie à l’échelle du bâtiment, échelle d’évaluation la
plus pertinente pour les professionnels de la construction.
Concernant l’aide au choix apportée par l’outil, le classement des différentes solutions
constructives comparées semble être la formulation la plus adaptée aux attentes des acteurs.
Néanmoins, des explications et recommandations sur les résultats obtenus par l’outil
semblent également être des éléments très importants pour une utilisation satisfaisante de ce
dernier.
- 218 -
Annexe 4 Pondérations internes des critères
Les pondérations internes des cinq critères globaux de la famille cohérente de critères définie
au chapitre 2 sont présentées et justifiées.
Les experts ne sont pas tous d’accord sur les types d’impact liés au changement climatique, et
il n’y a pas vraiment de certitudes quant à la réalisation possible de ces types d’impact.
Néanmoins, cet effet est très médiatisé, les solutions possibles pour remédier aux
conséquences de cet impact sont peu faciles à mettre en œuvre (d’autant plus que la durée de
vie moyenne des gaz à effet de serre est de l’ordre de 50 ans), et les risques potentiels qu’il
peut présenter sont suffisamment préoccupants pour attribuer une pondération relativement
importante à ce critère.
La destruction de la couche d’ozone stratosphérique est également un impact très médiatisé.
Les experts s’accordent à dire que cet impact peut avoir des conséquences graves sur la santé
humaine ainsi que sur les écosystèmes. Néanmoins, des doutes persistent quant aux réelles
conséquences de cette destruction. D’autre part, des solutions ont été mises en œuvre
dernièrement, telles que l’interdiction des CFC, et peuvent permettre d’accorder à ce critère
une priorité moins grande que celle accordée au changement climatique.
L’acidification atmosphérique semble être actuellement moins préoccupante, toujours sur les
plans médiatique et politique, et des programmes efficaces ont déjà été mis en œuvre pour
réduire les émissions acides dans l’atmosphère, d’où la pondération attribuée à ce sous-critère.
Pour accorder les pondérations précédentes aux différents sous-critères, deux paramètres ont
été pris en considération :
- la difficulté de stockage des déchets (espace, contraintes sanitaires),
- les orientations politiques européennes actuelles : réduction de la quantité de déchets
produits et amélioration de la qualité des déchets ultimes produits.
- 219 -
Annexes
- 220 -
Annexe 5 Pondérations dites « HQE »
- 221 -
Annexes
Critères
Impacts à large Impacts à petite
Consommation Production de Risques
échelle spatiale et échelle spatiale et
Cibles de ressources déchets sanitaires
temporelle temporelle
privilégiées
3 12 13 10 25 10 10 45
3 12 14 10 25 10 10 45
3 13 14 10 25 10 10 45
4 5 6 20 10 25 25 20
4 5 7 20 20 25 15 20
4 5 12 20 10 25 10 35
4 5 13 20 10 25 10 35
4 5 14 20 10 25 10 35
4 6 7 20 20 10 25 25
4 6 12 20 10 10 25 35
4 6 13 20 10 10 25 35
4 6 14 20 10 10 25 35
4 7 12 20 15 15 15 35
4 7 13 20 15 15 15 35
4 7 14 20 15 15 15 35
4 12 13 20 15 10 10 45
4 12 14 20 15 10 10 45
4 13 14 20 15 10 10 45
5 6 7 15 15 25 20 25
5 6 12 15 15 25 10 35
5 6 13 15 15 25 10 35
5 6 14 15 15 25 10 35
5 7 12 15 15 20 15 35
5 7 13 15 15 20 15 35
5 7 14 15 15 20 15 35
5 12 13 10 15 20 10 45
5 12 14 10 15 20 10 45
5 13 14 10 15 20 10 45
6 7 12 10 15 15 25 35
6 7 13 10 15 15 25 35
6 7 14 10 15 15 25 35
6 12 13 10 10 10 25 45
6 12 14 10 10 10 25 45
6 13 14 10 10 10 25 45
7 12 13 15 10 10 20 45
7 12 14 15 10 10 20 45
7 13 14 15 10 10 20 45
12 13 14 10 10 5 5 70
Tableau 50 : Pondérations dites « HQE »
- 222 -
Annexe 6 Algorithmes des méthodes d’agrégation
Critères
1 2 j m
Actions
Poids P1 P2 Pj Pm
a1 g1(a1) g2(a1) gj(a1) gm(a1)
a2 g1(a2) g2(a2) gj(a2) gm(a2)
ai g1(ai) g2(ai) gj(ai) gm(ai)
an g1(an) g2(an) gj(an) gm(an)
Ces notations et conventions seront valables pour toute l’annexe 6, et seront éventuellement
complétées par d’autres notations lorsque cela sera nécessaire pour l’un ou l’autre des
algorithmes de calcul. Ces notations supplémentaires seront valables uniquement dans la
partie où elles seront définies.
- 223 -
Annexes
• Principe
Calcul de P, en fonction de Pj
m
P= ∑P
j =1
j
m
x(som)i = ∑ X'
j =1
ij
- 224 -
Annexe 6 Algorithmes des méthodes d’agrégation
a1 x1
a2 x2
ai xi
an xn
Affichage du résultat : Ranger les ai dans le tableau par ordre des xi décroissant
Faire varier les paramètres suivants autour de leur valeur initialement choisie :
- poids des critères ;
- méthode de normalisation.
A-6.2 Electre II
• Principe
Pour i variant de 1 à n
{
Pour k variant de 1 à n
{
P+(ai,ak) = P=(ai,ak) = P-(ai,ak) = 0
}
}
- 225 -
Annexes
Calcul de P, en fonction de Pj
m
P= ∑P
j =1
j
- 226 -
Annexe 6 Algorithmes des méthodes d’agrégation
Classement direct : calcul du rang rdir(ai) pour chaque action ai, en fonction de xik
p est un entier
Pour tout p, Ap, Yp, Dp et Up sont des sous-ensembles finis de A
p=0
Y0 = A
Y1 = A
Tant que Yp+1 ≠ 0
{
Dp = { ai ∈ Yp / xki ≠ SF, ∀ ak ∈ Yp et ak ≠ ai}
Up = { ai ∈ Dp / ∃ ak ∈ Dp avec ai ≠ ak tel que xik = Sf ou xki = Sf}
Bp = { ai ∈ Up / xki ≠ Sf, ∀ ak ∈ Up avec ak ≠ ai }
Si (Dp – Up) ∪ Bp ≠ ∅ alors Ap = (Dp – Up) ∪ Bp Sinon Ap = Dp
rdir(ai) = p + 1, ∀ ai ∈ Ap
Yp+1 = Yp – Ap
p=p+1
}
- 227 -
Annexes
Classement inverse : calcul du rang rinv(ai) pour chaque action ai, en fonction de xik
p est un entier
Pour tout p, Ap, Yp, Dp et Up sont des sous-ensembles finis de A
p=0
Y0 = A
Y1 = A
Pour i variant de 1 à n
{
Pour k variant de 1 à n
{
xik’ = xki
}
}
Tant que Yp+1 ≠ ∅
{
Dp = { ai ∈ Yp / xki’ ≠ SF, ∀ ak ∈ Yp et ak ≠ ai}
Up = { ai ∈ Dp / ∃ ak ∈ Dp avec ak ≠ ai tel que xik’ = Sf ou xki’ = Sf}
Bp = { ai ∈ Up / xki’ ≠ Sf, ∀ ak ∈ Up et ak ≠ ai }
Si (Dp – Up) ∪ Bp ≠ ∅ alors Ap = (Dp – Up) ∪ Bp Sinon Ap = Dp
rinv’(ai) = p + 1, ∀ ai ∈ Ap
Yp+1 = Yp – Ap
p=p+1
}
Pour i variant de 1 à n
{
rinv’(ai)max = max(rinv’(ai))
rinv(ai) = 1+ rinv’(ai)max- rinv’(ai)
}
- 228 -
Annexe 6 Algorithmes des méthodes d’agrégation
Les résultats peuvent être représentés sous forme graphique, de deux manières :
- graphique croisé, construit en fonction des résultats obtenus par les deux préordres
complets, comme par exemple :
Rang du classement
inverse rinv(ai)
1
a6
2 a3
3 a1
a2, a5, a7
a4
Rang du classement
3 2 direct rdir(ai)
L’action, ou le groupe d’action, préféré(e) est situé(e) en haut à droite.
- graphique de surclassement
Chaque action ai est représentée par : ai et est appelée sommet du graphe ;
- 229 -
Annexes
• Faire varier les paramètres suivants autour de leur valeur initialement choisie :
- poids des critères ;
- seuils de concordance c+, c0, c- ;
- seuils de discordance par critère D1(j) et D2(j).
• Principe
Pour j variant de 1 à m
Permettre à l’utilisateur de choisir le seuil de préférence stricte pj
Permettre à l’utilisateur de choisir le seuil d’indifférence qj
Permettre à l’utilisateur de choisir le seuil de veto, noté νj
Tels que pour 0 ≤ qj ≤ pj ≤ νj pour tout j
Sinon, recommencer ou valeurs par défaut.
Calcul de P, en fonction de Pj
m
P= ∑P
j =1
j
- 230 -
Annexe 6 Algorithmes des méthodes d’agrégation
∑P c
j =1
j j ( ai ,ak )
C ik =
P
Sinon
Cik = 0
}
}
- 231 -
Annexes
Sinon
δik = 0
}
}
Choisir α ∈ ]0, 1]
Choisir β ∈ ]0,1] tel que β < α sinon recommencer ou valeurs par défaut
(2 chiffres significatifs après la virgule au maximum)
- 232 -
Annexe 6 Algorithmes des méthodes d’agrégation
t=0
A0 = A
C0 = A
A1 = A
Tant que dim(At+1) ≠ 0
{
Pour ai, ak ∈ At et ai ≠ ak
{
r=0
M = maxi,k(δik)
λ0 = M
λ1 = M
D0 = At
D1 = At
Tant que dim(Dr+1) ≠ 1 et λr+1 ≠ 0
{
Pour ai et ak ∈ Dr et ai ≠ ak
{
δik = δik
s(λr) = α - βλr
γr = λr – s(λr)
Si δik < γr alors δik’= δik Sinon δik’= 0
λr+1 = maxi,k(δik’)
pλ(r+1)Dr (ai) = dim( {ak ∈ Dr ⁄ δik > λr+1 et δik > δki + s(δik) })
fλ(r+1)Dr (ai) = dim( {ak ∈ Dr ⁄ δki > λr+1 et δki > δik + s(δki) })
qλ(r+1)Dr (ai) = pλ(r+1)Dr (ai) - fλ(r+1)Dr (ai)
q’(λr+1, Dr) = max(qλ(r+1)Dr(ai))
Dr+1 = {ai ∈ Dr ⁄ qλ(r+1)(ai) = q’(λr+1, Dr) }
r=r+1
}
}
Ct+1 = Dr+1
rdes(ai) = t + 1 pour tout ai ∈ Ct+1
At+1 = At \ Ct+1
t=t+1
}
}
- 233 -
Annexes
t=0
A0 = A
C0 = A
A1 = A
Tant que dim(At+1) ≠ 0
{
Pour ai et ak ∈ At et ai ≠ ak
{
r=0
M = maxi,k(δik)
λ0 = M
λ1 = M
D0 = At
D1 = At
Tant que dim(Dr+1) ≠ 1 et λr+1 ≠ 0
{
Pour ai et ak ∈ Dr et ai ≠ ak
{
s(λr) = α - βλr
γr = λr – s(λr)
Si δik < γr alors δik’= δik Sinon δik’= 0
λr+1 = maxi,k(δik’)
pλ(r+1)Dr (ai) = dim( {ak ∈ Dr ⁄ δik > λr+1 et δik > δki + s(δik) })
fλ(r+1)Dr (ai) = dim( {ak ∈ Dr ⁄ δki > λr+1 et δki > δik + s(δki) })
qλ(r+1)Dr (ai) = pλ(r+1)Dr (ai) - fλ(r+1)Dr (ai)
q’’(λr+1, Dr) = min(qλ(r+1)Dr(ai))
Dr+1 = {ai ∈ Dr ⁄ qλ(r+1)(ai) = q’’(λr+1, Dr) }
r=r+1
}
}
Ct+1 = Dr+1
r’asc(ai) = t + 1 pour tout ai ∈ Ct+1
At+1 = At \ Ct+1
t=t+1
}
}
- 234 -
Annexe 6 Algorithmes des méthodes d’agrégation
Pour i variant de 1 à n
{
r’asc(ai)max = max(r’asc(ai))
rasc(ai) =1+r’asc(ai)max–r’asc(ai)
}
Les résultats peuvent être représentés sous forme graphique de deux façons :
- graphique croisé
Rang de la distillation
ascendante rasc(ai)
1
a6
2 a3
3 a1
a2, a5, a7
a4
Rang de la distillation
3 2
descendante rdes(ai)
- 235 -
Annexes
- graphique de surclassement
Chaque action ai est représentée par : ai et est appelée sommet du graphe ;
• Faire varier les paramètres suivants autour de leur valeur initialement choisie :
- poids des critères ;
- seuils d’indifférence qj ;
- seuils de préférence stricte pj ;
- seuils de veto νj.
A-6.4 Prométhée II
• Principe
Pour j variant de 1 à m
Permettre à l’utilisateur de choisir le seuil de préférence stricte pj
Permettre à l’utilisateur de choisir le seuil d’indifférence qj ;
Tels que pour 0 ≤ qj ≤ pj pour tout j
Sinon, recommencer ou valeurs par défaut.
Calcul de P, en fonction de Pj
m
P= ∑P
j =1
j
- 236 -
Annexe 6 Algorithmes des méthodes d’agrégation
- 237 -
Annexes
n
φi- = ∑c
k =1
ki
a1 φ1
a2 φ2
ai φi
an φn
Affichage du résultat : Ranger les ai dans le tableau par ordre des φi décroissant
• Faire varier les paramètres suivants autour de leur valeur initialement choisie :
- poids des critères ;
- seuils de préférence et d’indifférence s’ils ont été définis ;
- nature des fonctions Sj.
- 238 -
Annexe 7 Résultats de l’application au composant « mur »
Pour simplifier la présentation des résultats, nous adoptons les notations suivantes :
- Pour les méthodes d’agrégation :
o SP correspond à Somme Pondérée,
o EII correspond à ELECTRE II,
o EIII correspond à ELECTRE III,
o PII correspond à PROMETHEE II,
- Pour les quatre types de pondérations :
o 1a représente les pondérations à dires d’expert, priorités environnementales,
o 1b représente les pondérations à dires d’expert, priorités sanitaires,
o 2 représente les pondérations dites « HQE »,
o 3 représente les pondérations personnelles,
o 4 représente l’absence de pondération,
- Pour les profils :
o PC est la notation pour les profils complets,
o PS est la notation pour les profils simplifiés.
Les résultats graphiques des méthodes ELECTRE II et ELECTRE III ont été transformés en
résultats analytiques, en raison de la quasi-concordance des classements par les deux types de
classements de la méthode ELECTRE II ou les deux types de distillations de la méthode
ELECTRE III. Nous avons toutefois précisé les différences de rang observées, notamment
pour ELECTRE II.
- 239 -
Annexes
• Pondération personnelle
Rang Rang Rang Rang
Solution Solution Solution Solution
3 1 1 3
n°1 n°1 n°1 n°1
Solution Solution Solution Solution
2 1 1 2
n°2 n°2 n°2 n°2
Solution Solution Solution Solution
1 1 1 1
n°3 n°3 n°3 n°3
Tableau 53a : Tableau 53b : Tableau 53c : Tableau 53d :
Classement SP Classement EII Classement EIII Classement PII
Tableaux 53 : Classement par les quatre méthodes utilisant la pondération 3
• Absence de pondération
Rang Rang Rang Rang
Solution Solution Solution Solution
3 1 1 3
n°1 n°1 n°1 n°1
Solution Solution Solution Solution
2 1 1 2
n°2 n°2 n°2 n°2
Solution Solution Solution Solution
1 1 1 1
n°3 n°3 n°3 n°3
Tableau 54a : Tableau 54b : Tableau 54c : Tableau 54d :
Classement SP Classement EII Classement EIII Classement PII
Tableaux 54 : Classement par les quatre méthodes utilisant la pondération 4
• Somme pondérée
Rang Rang Rang Rang Rang
Solution Solution Solution Solution Solution
3 3 3 3 3
n°1 n°1 n°1 n°1 n°1
Solution Solution Solution Solution Solution
2 2 2 2 2
n°2 n°2 n°2 n°2 n°2
Solution Solution Solution Solution Solution
1 1 1 1 1
n°3 n°3 n°3 n°3 n°3
Tableau 55a : Tableau 55b : Tableau 55c : Tableau 55d : Tableau 55e :
Classement 1a Classement 1b Classement 2 Classement 3 Classement 4
Tableaux 55 : Classements par SP en fonction des quatre types de pondération
• ELECTRE II
Rang Rang Rang Rang Rang
Solution 1 ou Solution 1 ou Solution 1 ou Solution 1 ou Solution 1 ou
n°1 2 n°1 2 n°1 2 n°1 2 n°1 2
Solution Solution Solution Solution Solution
2 2 1 1 1
n°2 n°2 n°2 n°2 n°2
Solution Solution Solution Solution Solution
1 1 1 1 1
n°3 n°3 n°3 n°3 n°3
Tableau 56a : Tableau 56b : Tableau 56c : Tableau 56d : Tableau 56e :
Classement 1a Classement 1b Classement 2 Classement 3 Classement 4
Tableaux 56 : Classements par EII en fonction des quatre types de pondération
- 240 -
Annexe 7 Résultats de l’application au composant « mur »
• ELECTRE III
Rang Rang Rang Rang Rang
Solution Solution Solution Solution Solution
3 2 3 3 3
n°1 n°1 n°1 n°1 n°1
Solution Solution Solution Solution Solution
2 1 2 2 2
n°2 n°2 n°2 n°2 n°2
Solution Solution Solution Solution Solution
1 1 1 1 1
n°3 n°3 n°3 n°3 n°3
Tableau 57a : Tableau 57b : Tableau 57c : Tableau 57d : Tableau 57e :
Classement 1a Classement 1b Classement 2 Classement 3 Classement 4
Tableaux 57 : Classements par EIII en fonction des quatre types de pondération
• PROMETHEE II
Rang Rang Rang Rang Rang
Solution Solution Solution Solution Solution
3 3 3 3 3
n°1 n°1 n°1 n°1 n°1
Solution Solution Solution Solution Solution
2 2 2 2 2
n°2 n°2 n°2 n°2 n°2
Solution Solution Solution Solution Solution
1 1 1 1 1
n°3 n°3 n°3 n°3 n°3
Tableau 58a : Tableau 58b : Tableau 58c : Tableau 58d : Tableau 58e :
Classement 1a Classement 1b Classement 2 Classement 3 Classement 4
Tableaux 58 : Classements par PII en fonction des quatre types de pondération
• Somme pondérée
Rang Rang
Solution Solution
3 3
n°1 n°1
Solution Solution
2 2
n°2 n°2
Solution Solution
1 1
n°3 n°3
Tableau 59a : Classement PC Tableau 59b : Classement PS
Tableaux 59 : Classements par SP en fonction du profil
• ELECTRE II
Rang Rang
Solution Solution
1 1 ou 2
n°1 n°1
Solution Solution
1 2
n°2 n°2
Solution Solution
1 1
n°3 n°3
Tableau 60a : Classement PC Tableau 60b : Classement PS
Tableaux 60 : Classement par EII en fonction du profil
- 241 -
Annexes
• ELECTRE III
Rang Rang
Solution Solution
1 3
n°1 n°1
Solution Solution
1 2
n°2 n°2
Solution Solution
1 1
n°3 n°3
Tableau 61a : Classement PC Tableau 61b : Classement PS
Tableaux 61 : Classement par EIII en fonction du profil
• PROMETHEE II
Rang Rang
Solution Solution
3 3
n°1 n°1
Solution Solution
2 2
n°2 n°2
Solution Solution
1 1
n°3 n°3
Tableau 62a : Classement PC Tableau 62b : Classement PS
Tableaux 62 : Classement par PII en fonction du profil
- 242 -
Annexe 8 Résultats de l’application aux revêtements de sol
Les notations employées sont les mêmes que celles utilisées en annexe 7, excepté pour la
présentation des résultats des méthodes ELECTRE. Nous séparons en effet les deux types de
classements ou de distillations, car les résultats sont parfois très différents. Deux colonnes
apparaissent donc pour les rangs donnés par les méthodes ELECTRE : la colonne de gauche
correspond au classement direct ou à la distillation descendante, la colonne de droite
correspond au classement inverse ou à la distillation ascendante.
- 243 -
Annexes
• Pondération personnelle
Rang Rang Rang Rang
Solution Solution Solution Solution
2 1 1 2 2 2
n°1 n°1 n°1 n°1
Solution Solution Solution Solution
5 2 2 3 3 5
n°2 n°2 n°2 n°2
Solution Solution Solution Solution
3 1 1 1 1 4
n°3 n°3 n°3 n°3
Solution Solution Solution Solution
1 1 2 3 1 1
n°4 n°4 n°4 n°4
Solution Solution Solution Solution
4 1 1 4 1 3
n°5 n°5 n°5 n°5
Solution Solution Solution Solution
6 3 3 4 4 6
n°6 n°6 n°6 n°6
Tableau 65a : Tableau 65b : Tableau 65c : Tableau 65d :
Classement SP Classement EII Classement EIII Classement PII
Tableaux 65 : Classements utilisant la pondération 3 pour les quatre méthodes
• Absence de pondération
Rang Rang Rang Rang
Solution Solution Solution Solution
2 1 1 2 2 2
n°1 n°1 n°1 n°1
Solution Solution Solution Solution
5 2 2 3 3 5
n°2 n°2 n°2 n°2
Solution Solution Solution Solution
4 1 1 1 1 4
n°3 n°3 n°3 n°3
Solution Solution Solution Solution
1 1 2 3 1 1
n°4 n°4 n°4 n°4
Solution Solution Solution Solution
3 1 1 4 1 3
n°5 n°5 n°5 n°5
Solution Solution Solution Solution
6 3 3 4 4 6
n°6 n°6 n°6 n°6
Tableau 66a : Tableau 66b : Tableau 66c : Tableau 66d :
Classement SP Classement EII Classement EIII Classement PII
Tableaux 66 : Classements utilisant la pondération 4 pour les quatre méthodes
- 244 -
Annexe 8 Résultats de l’application aux revêtements de sol
• ELECTRE II
• ELECTRE III
• PROMETHEE II
- 245 -
Annexes
• ELECTRE II
Rang Rang
Solution Solution
1 2 3 3
n°1 n°1
Solution Solution
3 3 5 5
n°2 n°2
Solution Solution
2 2 4 4
n°3 n°3
Solution Solution
1 3 1 1
n°4 n°4
Solution Solution
1 1 2 2
n°5 n°5
Solution Solution
4 4 6 6
n°6 n°6
Tableau 72a : Classement PC Tableau 72b : Classement PS
Tableaux 72 : Classements par EII en fonction du profil
• ELECTRE III
Rang Rang
Solution Solution
1 2 2 2
n°1 n°1
Solution Solution
5 4 3 4
n°2 n°2
Solution Solution
4 3 2 3
n°3 n°3
Solution Solution
2 1 1 1
n°4 n°4
Solution Solution
3 1 2 1
n°5 n°5
Solution Solution
5 5 4 5
n°6 n°6
Tableau 73a : Classement PC Tableau 73b : Classement PS
Tableaux 73 : Classements par EIII en fonction du profil
- 246 -
Annexe 8 Résultats de l’application aux revêtements de sol
• PROMETHEE II
Rang Rang
Solution Solution
3 3
n°1 n°1
Solution Solution
5 5
n°2 n°2
Solution Solution
4 4
n°3 n°3
Solution Solution
1 1
n°4 n°4
Solution Solution
2 2
n°5 n°5
Solution Solution
6 6
n°6 n°6
Tableau 74a : Classement PC Tableau 74b : Classement PS
Tableaux 74 : Classements par PII en fonction du profil
- 247 -