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Literatura francófona 2

Luisa Beltrán - Nataly Garavito

La lumière dans les poèmes de Jaccottet

À la lumière d’hiver est une anthologie poétique qui comprends Leçons, Chants d’en Bas et le
recueil homonyme À la lumière d’hiver du poète suisse Philippe Jaccottet. Son oeuvre, en générale,
est une référence à la nature, au monde et aux mouvements littéraires antérieures, à savoir il
s’interroge pour le rôle de sa poésie dans un monde dévasté par la guerre. De plus, ce recueil en
particulier, comte avec Leçons qui a 22 poèmes dans lesquels la mort suscite l'écriture; Chants d’en
Bas présente en 15 poèmes l’agonie d’une femme que l’on peut lier avec sa mère; et À la lumière
d’hiver propose en 14 poèmes, poser un regard sur le monde, dans lesquels accepte les pouvoirs de la
mort mais en même temps, relate le passage par la douleur et le désespoir qui sont si importants pour
se rendre compte du monde réel et de cette manière, cet auteur crée des images dans son ouvrage par
rapport la finitude de l'existence, lesquelles montrent conditions propres de l'être humain. Donc, dans
ce recueil Jaccottet nous offre un chemin qui part de l’obscurité (que l’on comprend comme la mort)
vers la lumière (comprise comme une renaissance) comme une sorte de survivre à la finitude de
l’existence. C’est ainsi que la lumière est un pilier fondamental et dans le présent document on va
l’explorer à travers de la question suivante: comment est travaillé la lumière dans l'œuvre de Philippe
Jaccottet "À la lumière d'hiver"?

On peut voir que tout au long de l’anthologie poétique de Jaccottet, la lumière agit de
différentes manières, cela veut dire qu’elle a de multiples rôles et significations à mesure que l'on
avance dans le texte. Pour cette raison, la question précédente sera développée à travers les suivants
thématiques: d’abord, la lumière comme espoir et utopie en même temps, car celle-ci fait partie du
cycle qui traverse par l’angoisse (hiver) comme par l’espoir (été); puis, le rôle de la lumière en tant
qu'un élément qui agit comme un pont vers la mort, observé à travers l'utilisation de la
personnification des quelques éléments des poèmes; et en dernier lieu, la lumière comme la parole
elle-même dont l'auteur fait de celle-ci un élément qui représente sa propre poésie.

Premièrement, c’est possible de percevoir la lumière comme espoir, une sorte d’utopie
analogue à la bonté si nécessaire pour endurer l’existence. On peut le voir, en particulier, dans les
suivantes lignes de Leçons:
Je ne voudrais plus qu’éloigner
ce qui nous sépare du clair,
laisser seulement la place
à la bonté dédaignée.
J'écoute des hommes vieux
qui se sont accordés aux jours,
j’apprends à leurs pieds la patience:

ils n’ont pas de pire écolier. (p.14)

C’est ainsi que l’on peut lier ce poème avec un fort besoin de lumière qui est trop loin, dans
un lieu presque impossible qui nous demande de la patience pour l’obtenir. Cependant, le poète nous
offre un regard par rapport de ne pas pouvoir arriver à la lumière comme d’êtres limités qui nous
sommes, c’est pourquoi la dernière ligne parle d'être le pire, car on n’est pas capable de prendre la
lumière à cause de l’impatience et de cette manière on peut la percevoir comme utopie.

Par contre, on trouve la lumière comme espoir parmi les souvenirs: J’ai relevé les yeux. /
Derrière la fenêtre, / au fond du jour, / des images quand meme passent. (p. 28). Dans ce poème,
l’auteur propose la possibilité de l'arrivée de la lumière sous la forme des souvenirs, puisque on peut
voir la fenêtre comme un symbol qui nous communique avec des choses de lointain, en ce cas, le
passé,: une chose utopique à notre condition humaine parce que c’est hors de portée, néanmoins, les
souvenirs sont le seul espace de lumière chez nous, l’unique espoir.

De la même manière, dans laquelle on a pu voir que la lumière est travaillé par Jaccottet
comme un élément d’espoir, on peut trouver que dans certains poèmes, surtout de la dernìère partie
“À la lumière d’hiver”, l’auteur utilise la lumière en tant qu'un élément qui agit comme un pont vers
la mort. Même si, la lumière apparaît dans la dernière partie de cette anthologie poétique comme un
élément d’espoir après l'obscurité que l’auteur donne aux premiers fragments (Leçons et Chant d’en
bas), elle conserve encore de caractéristiques sombres qui peuvent être liées à la mort. On peut voir
cela dans la nature que l’auteur a donné à la lumière dans ce recueil, cela veut dire, que ce n’est pas
juste une lumière, c’est une lumière d’hiver. Pour cette raison, celle-ci peut être considérée non
seulement comme la dernière lumière de la saison, mais aussi comme la dernière lumière de la vie,
celle-la qu’on trouve avant la mort. Ce qui précède, on peut l’observer par exemple dans le scénario
créé par l'auteur dans le prochain poème et, de la même manière dans les descriptions qu'il leur fait
concernant la lumière:

Je traverse
la distance transparente, et c’est le temps
même qui marche ainsi dans ce jardin (...)
c’est la nuit même qui passe.
Je fais ces quelques pas avant de remonter
là où je ne sais plus ce qui m’attend (...)
la lumière du jour, en se retirant
- comme un voile
tombe et reste un instant visible autour
des beaux pieds nus – (p. 85)

En même temps que le poète construit ce scénario qui donne l'idée d'une transition vers la
mort, il montre que la dernière chose qui reste dans ce monde est la nuit; donc, l'existence de la
lumière est éphémère. De cette manière, on peut réaliser la fragilité et la faiblesse que cet élément a
concernant la vie et le monde, en tant qu’il dit: La lumière du jour, en se retirant / - comme un voile /
tombe et reste un instant visible (p. 85). Par ailleurs, on peut trouver la relation qui fait l'auteur entre la
lumière et la mort, où le premier est le voile noir du second, ça veut dire un élément qui est connecté
avec la mort:
la lumière du jour, en se retirant
- comme un voile
tombe et reste un instant visible autour
des beaux pieds nus –
découvre la femme d’ébène
et de cristal, la grande femme de soie noire
dont les regards brillent encore pour moi
de tous ses yeux peut-être éteints depuis longtemps.
La lumière du jour s’est retirée, elle révèle,
à mesure que le temps passe et que j’avance
en ce jardin, conduit par le temps (p. 86)

Ce rôle de la lumière, en tant que pont vers la mort, peut être identifié aussi à travers
l'utilisation de la personnification de quelques éléments. Ce sont des éléments inertes que l'auteur leur
donne des caractéristiques humaines qui suggèrent de la vie, mais qu’à la fin il leur donne aussi de la
mort en utilisant la lumière; qui meurt aussi, devenant sombre, froid et enfin un tout: Ombres calmes,
buissons tremblant à peine, et les couleurs, / elles aussi, ferment les yeux. L’obscurité / lave la terre
(p. 86).

En ce qui concerne la lumière comme parole, c’est évident parmi quelques lignes l’urgence
pour rencontrer la lumière, ou bien un éclat qui puisse lutter contre le pas du temps. De sorte que, “le
poète reconnaît qu’il a pu se tromper, mais il décide de persister à écrire” (Touya, 2013) car, l'écriture,
la parole même est le moyen d’obtenir la lumière pour laisser à côté l’idée de finitude, le fait de la
mort même.
“Cours au bout de la ligne, / comble ta page avant que ne fasse trembler / tes mains la
peur”(p. 64). Ces lignes illustrent aussi une forme d’angoisse présentée par le poète, puisque à travers
le sentiment d’angoisse pour finir le poème, on peut comprendre que les mots sont la seule manière de
supporter des vides à l’existence. Ainsi qu’un pont fiable pour arriver à la mort, mais paradoxalement,
c’est aussi la poésie (la parole) une manière de fuir la mort, de lutter contre le temps pour laisser à
côté l’idée de finitude.

Pour conclure, on peut percevoir la diversité des rôles qui joue la lumière dans les poèmes de
Philippe Jaccottet et comment chacun donne à son anthologie poétique une perspective différente
autour de l’existence. À savoir, la lumière est vue tout au long du recueil comme un espoir et en
même temps comme une utopie à travers des symbols liés au passé qui ne sont pas faisables mais qui
sont présents sous la forme des souvenirs. En revanche, même si à travers les poèmes la lumière est
travaillée comme d’espoir, on la voit aussi comme un élément qui nous rapproche de la mort, car elle
indique ce pas entre une vie et l'autre à travers de l'absence de lumière, c'est-à-dire l'obscurité, la nuit
et donc l'hiver. Finalement, le poète propose une perspective de la lumière connectée à l’idée de la
parole comme façon pour fuir de la mort mais aussi comme pont de l’angoisse pour lutter contre le
temps.

References
Jaccottet, P. (1974). À la lumière d’hiver. Paris: Gallimard.
Touya, A. (2013). Fiche de lecture: À la lumière d’hiver. Le petit littéraire.
Ferre, C. (2012). À la lumière d’hiver: présentation générale.

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