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: EN période de crise
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- e décret-loi n° 2.20.292 portant sur les dispositions relatives à l'état d'urgence sanitaire
et aux procédures de sa déclaration a été publié, hier, au Bulletin officiel (numéro 6867
bis).
Ce texte de loi décrète "l'état d'urgence sanitaire" sur l'ensemble du territoire national,
jusqu’au 20 avril 2020 à 18H00, afin d'enrayer la propagation de la pandémie du
coronavirus.
A signaler à ce propos que la Commission de l'Intérieur, des collectivités locales, de
l'habitat et de la politique de la ville à la Chambre des représentants a adopté, lundi à
l’unanimité, le projet de décret-loi 2.20.292 sur les dispositions relatives à l'état d'urgence
sanitaire et aux procédures de sa déclaration pour lutter contre la propagation de la
pandémie du Covid-19.
La Commission de l'Intérieur, des collectivités locales, de l'habitat et de la politique de la
ville à la Chambre des représentants a adopté, lundi à l’unanimité, le projet de décret-loi
2.20.292 sur les dispositions relatives à l'état d'urgence sanitaire et aux procédures de sa
déclaration pour lutter contre la propagation de la pandémie du Covid-19.
Présentant ce projet devant les membres de cette commission, le ministre de l’Intérieur,
Abdelouafi Laftit, a souligné que ce texte "permettra de réaliser la sécurité sanitaire
publique à travers le territoire national, avec ce qui en découle en termes de veille, de
fermeté et d'abnégation au service de l'intérêt supérieur du pays".
Il a relevé que le projet fait partie des mesures de prévention prises d'urgence et qui
engagent les autorités publiques, conformément à l'article 21 de la Constitution, à œuvrer
en vue de garantir la sécurité de la population à travers le territoire national, dans le cadre
du respect des droits de l'Homme et des libertés pour tous.
Le législateur, a-t-il précisé, se fixe pour objectif d'établir un cadre légal approprié pour
l'adoption des mesures découlant de l'état d'urgence sanitaire dans n'importe quelle
région, préfecture, province ou commune, ou bien dans l'ensemble du territoire le cas
échant, lorsque la vie des personnes est menacée par la propagation de maladies
contagieuses ou épidémiques.
Abdelouafi Laftit a relevé que le législateur prévoit la possibilité d'adoption des mesures
qui s'imposent dans le contexte de l'état d'urgence, pour une période bien déterminée, par
le biais de décrets et de règlements d'ordre organisationnel et administratif, ou par des
publications et communiqués, l'objectif étant d'intervenir immédiatement et rapidement
pour prévenir l'aggravation de la situation épidémiologique et mobiliser tous les moyens
nécessaires à la protection des personnes et leur sécurité.
Dans un tel contexte, a-t-il poursuivi, le projet prévoit des sanctions répressives à
l'encontre de toute personne se trouvant dans l'une des zones concernées par l'état
d'urgence en cas de manquement aux décisions et injonctions des autorités.
Tout contrevenant est ainsi passible d'une peine d'un mois à trois mois de prison assortie
d'une amende de 300 à 1300 DH ou l'une des deux peines, sans préjudice de la sanction
la plus lourde. Les mêmes sanctions sont prévues contre tous ceux qui enfreignent les
décisions des autorités publiques en ayant recours à la violence, à la menace, à la fraude
ou à la contrainte.
Le législateur prévoit en outre la même peine pour toute personne qui incite autrui à
entraver ou à contrevenir les décisions des autorités au moyen de discours, de cris ou de
menaces dans l'espace et les réunions publiques ou des écrits, pancartes, photos ou des
enregistrements mis en vente, distribués ou exposés au public via les différents médias
audio-visuels ou électroniques, ou encore tout moyen utilisant un support électronique à
cet effet, a-t-il noté.
L'article 81 de la Constitution habilite le gouvernement à prendre "dans l’intervalle des
sessions, avec l’accord des commissions concernées des deux Chambres, des décrets-
lois qui doivent être, au cours de la session ordinaire suivante du Parlement, soumis à la
ratification de celui-ci".
Le ministre de l'Intérieur a également appelé les citoyens à respecter les mesures
entreprises par les autorités publiques pour endiguer la propagation de la pandémie du
Covid-19.
"La plus grande contribution des citoyens est de respecter les mesures prises par les
autorités publiques", a-t-il souligné, en réponse aux interventions des membres de la
Commission.
Abdelouafi Laftit a relevé que l'interaction des citoyens et leur respect des procédures et
des mesures entreprises par les autorités publiques sont susceptibles de protéger tout un
chacun à l'avenir, appelant les citoyens à coopérer et à rester chez eux, sauf en cas de
nécessité, à l'exception des personnes qui se rendent à leur travail.
Il a, dans ce sens, indiqué que le confinement demeure la seule solution pour enrayer
cette épidémie, comme il a été prouvé dans certains pays, estimant que "les décisions
prises aujourd'hui ne peuvent donner plein effet qu'après deux ou trois semaines".
Afin de concilier confinement et maintien de l'activité économique, une attestation
exceptionnelle de circulation en plus d'un document de travail ont été délivrés, a rappelé le
ministre, notant à cet égard que cette mesure instaurée par les autorités doit être
respectée par tout un chacun dans la conjoncture actuelle.
Il a également affirmé que "nous devons être francs les uns avec les autres puisqu'il s'agit
du destin de notre pays dont on est tous responsables", ajoutant que "l'objectif en ce
moment est de trouver des solutions, chose à laquelle aspire le Maroc à travers le Fonds
spécial pour la gestion de la pandémie du coronavirus (Covid-19).
A signaler également que la Commission de l'Intérieur, des collectivités territoriales et des
infrastructures à la Chambre des conseillers a adopté, le même jour à l'unanimité, le projet
de décret-loi 2.20.292 sur les dispositions relatives à l'état d'urgence sanitaire et aux
procédures de sa déclaration pour lutter contre la propagation de la pandémie du Covid-
19.
Ce projet de décret-loi, adopté conformément aux dispositions de l'article 81 de la
Constitution, s'inscrit dans le cadre des mesures préventives urgentes prises par les
autorités publiques pour endiguer la propagation du nouveau coronavirus.
Le texte établit un cadre juridique adapté pour les autorités publiques en vue de prendre
toutes les dispositions adéquates et nécessaires et pour décréter "l'état d'urgence
sanitaire" dans n'importe quelle région, préfecture, province ou commune, ou à travers
tout le territoire national en cas de nécessité, à chaque fois que la sécurité des personnes
est menacée par une épidémie ou une maladie contagieuse et que la situation impose des
mesures urgentes pour les protéger de ces maladies et limiter leur propagation.
Durant la période d'urgence sanitaire, toute infraction à ce décret-loi est passible d’une
peine d’emprisonnement entre un et trois mois et/ou une amende oscillant entre 300 et
1.300 dirhams, sans préjudice de la peine la plus lourde.
La même peine est prononcée contre quiconque qui par violence, menace, fraude ou
contrainte, entrave l'application des décisions des autorités publiques prises dans ce sens.
Durant cette période, les autorités publiques peuvent prendre toutes les mesures nécessaires par
des décrets ou des décisions administratives ou des circulaires ou encore par voie de
communiqués (article 3).
Toute violation des instructions et décisions des autorités publiques est passible d’une peine d’un
(1) à trois (3) mois d’emprisonnement et d’une amende allant de 300 à 1 300 dirhams ou l’une
des deux peines seulement, et cela, sans préjudice de la peine pénale plus lourde (article 4).
Enfin, le Gouvernement peut prendre, en cas de nécessité absolue, des mesures exceptionnelles
urgentes à caractère économique, financier, social ou environnemental, à même de contribuer
directement à faire face aux impacts négatifs de l’état d’urgence déclaré (article 5).
Pour sa part, le décret n° 2.20.293 relatif à l’état d’urgence sanitaire instaure l’état d’urgence
sanitaire pendant la période allant du vendredi 20 mars 2020 à 18 heures au 20 avril 2020 à 18
heures et, par conséquent, autorise les autorités publiques compétentes à prendre les mesures
obligatoires pour :
interdire aux personnes toute circulation en dehors de leur lieu de résidence, sauf cas de
nécessité impérieuse ;
fermer les commerces et d’autres entités qui accueillent du public, et ce durant la période
de l’état d’urgence sanitaire.
Pendant et jusqu’au premier jour suivant la levée de l’état d’urgence sanitaire, le cours de tous les
délais légaux (y compris fiscaux) prévus par les textes législatifs et réglementaires en vigueur est
suspendu, à l’exception des délais de recours en appel des jugements pénaux rendus à l’encontre
des prévenus poursuivis en état de détention, ainsi que les délais relatifs à la garde à vue et à la
détention préventive (article 6).
Rappelons que, par instruction n° 1/151 du 16 mars 2020, le Président délégué du Conseil
supérieur du pouvoir judiciaire a annoncé que toutes les audiences au niveau de toutes les
juridictions du Royaume sont suspendues et reportées jusqu’à nouvel ordre, sauf celles
concernant : (1) les affaires criminelles et délictuelles concernant les prévenus en détention
provisoire ; (2) les instructions pour déterminer si les accusés seront mis en examen en détention
provisoire ou en liberté ; (3) les affaires de mineurs pour déterminer s’ils seront mis dans des
centres de réhabilitation ou remis à leurs parents ; et (4) les référés visant l’urgence.
Par instruction n° 113/3 du 23 mars 2020, le Président délégué du Conseil supérieur du pouvoir
judiciaire a rappelé la nécessité de respecter les mesures gouvernementales concernant la
quarantaine et d’éviter le déplacement des détenus et de reporter les audiences sans les amener
jusqu’à la fin de la quarantaine.
Mesures spécifiques
Le Comité de Veille Économique (CVE), mis en place pour atténuer les effets de la crise du Covid-
19 sur les plans économique et social a tenu plusieurs réunions et a entériné une série de mesures
spécifiques, qui doivent faire l’objet de conventions entre le gouvernement et les établissements
concernés (CNSS, CGEM, etc.).
Les salariés pourront également bénéficier du report du remboursement des échéances des
crédits bancaires (crédit consommation et crédit acquéreur) jusqu’au 30 juin 2020. Un modèle de
la demande de report, qui doit être adressée par écrit à l’établissement de crédit concerné, est
disponible sur demande.
d’un moratoire pour le remboursement des échéances des crédits bancaires et pour le
remboursement des échéances de leasing jusqu’au 30 juin, sans paiement de frais ni de
pénalités ;
Par ailleurs, les entreprises dont le chiffre d’affaires de l’exercice 2019 est inférieur à 20 millions de
dirhams pourront, si elles le souhaitent, bénéficier d’un report du dépôt des déclarations fiscales
jusqu’au 30 juin 2020.
Enfin, les contrôles fiscaux et les avis à tiers détenteurs sont suspendus jusqu’au 30 juin 2020.
AVIS IMPORTANT
Compte tenu de la nature exceptionnelle de la situation liée au COVID-19, ce texte traite du cadre
législatif existant ainsi que des mesures prévues à l’heure de sa publication. Il n’est pas exhaustif
et, en raison du caractère évolutif de la situation, certaines informations peuvent devoir être mise à
jour régulièrement. Il ne constitue, en aucun cas, un avis juridique ou un conseil. Pour en savoir
plus sur vos droits et vos obligations, veuillez consulter un avocat.
[NDLR : Selon le site d’information Le Matin, la Direction Générale des Impôts (DGI) va publier
prochainement une circulaire détaillant les modalités d’application de l’article 6 du décret-loi]
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Deux textes principaux énoncent une série de mesures dans le cadre de cette
déclaration d’urgence sanitaire : Le décret-loi n°2-20-292 du 23 mars 2020 relatif à
la déclaration de l'état d'urgence sanitaire et le décret n°2-20-293 du 24 mars 2020
qui réglemente l'état d'urgence sanitaire pour endiguer l'épidémie de Covid-19.
A cette même fin, une série de mesures préventives a été adoptée par
l'administration publique conformément à la Circulaire du Ministre de l'Economie,
des Finances et de la Réforme de l'Administration n° 1/2020 du 16 mars 2020.
Un Fonds spécial pour la gestion de l'épidémie de Covid-19 a par ailleurs été créé
par le décret n° 2-20-269 du 16 mars 2020 par suite des instructions du Roi
Mohammed VI.
En outre, dans le cadre de cet état d'urgence sanitaire, des mesures exceptionnelles
ont été prises en faveur des entreprises par le Comité de Veille Économique (CVE),
la Direction Générales des Impôts (DGI) et le Ministère de l'Economie, des Finances
et de la Réforme de l'Administration par le biais du mécanisme de
garantie "DAMANE OXYGENE" et d'une Circulaire destinée aux Établissements et
Entreprises Publics (EEP). En parallèle à ces mesures, l'Autorité Marocaine du
Marché des Capitaux (AMMC) a émis des recommandations en matière de
communication financière aux émetteurs pour faciliter la circulation de l'information.
Également, des mesures ont également été prises pour faciliter la relation
employeur-employé par le Ministère de tutelle qui a publié un guide explicatif à cet
effet.
Une peine d'un à trois mois d'emprisonnement et/ou une amende allant de 300 DH à
1300 DH sans préjudice de la peine pénale la plus lourde.
Ce décret-loi fixe une date limite à l'état d'urgence sanitaire ainsi que la liste des
mesures spécifiques qui s'imposent pour endiguer l'épidémie de Covid-19.
Le 20 avril 2020 à 18 heures (mais cette date a toutes les chances d’être prolongée
jusqu’à la fin du Ramadan).
Quelles sont les mesures spéciales fixées par ce décret-loi afin d'endiguer l'épidémie de
Covid-19 ?
2-Le déplacement de toute personne en dehors de son lieu de résidence ne peut avoir
lieu que dans des cas d'extrême nécessité, en l'occurrence : le déplacement au travail,
pour l'achat des produits de première nécessité, pour les soins de santé, pour des
raisons familiales et pour venir en aide à des personnes dans une situation difficile ;
Assurer la propreté des espaces et des outils de travail et une aération suffisante des lieux de travail ;
Sensibiliser les employés aux mesures de prévention du Covid-19 ;
Assurer la disponibilité des produits de désinfection et de nettoyage ;
Veiller au respect de la distance de sécurité entre les employés ;
S’engager à prendre les mesures de prévention prévues par les autorités sanitaires.
En ces temps de crise sanitaire, liée à la pandémie Covid-19, le Maroc a déclaré vouloir
poursuivre trois buts principaux : protéger la santé des habitants, préserver les emplois et
les entreprises et renforcer le système national de santé. C’est dans ce contexte que se
tient, mercredi 13 mai, un webinaire international autour du thème «Droit social à l’épreuve
de Covid-19». Initiée par l’Ecole nationale de commerce et de gestion de Tanger (ENCGT)
en partenariat avec l’Université Abdelmalek Essaâdi (UAE), cette rencontre virtuelle se
distingue par la participation d’une dizaine d’enseignants-chercheurs universitaires, de
l’ENCGT et des professionnels en droit du travail nationaux et internationaux pour débattre
des mesures prises en matière sociale face à l’épidémie de coronavirus. «L’objectif de ce
webinaire international est d’informer et de sensibiliser le public et en particulier les
gestionnaires sur les effets de la crise sanitaire et les nouvelles décisions prises par les
pouvoirs publics, notamment la dernière convention signée et les mesures à prendre pour
faire face à cette pandémie. Il y lieu de signaler que la grande partie de cette rencontre sera
consacrée à la gestion de l’après-crise due au Covid-19», fait savoir Nabil Jedlane,
professeur universitaire et chef de département management à l’ENCGT.
Par ailleurs, les débats portent sur les sujets prioritaires et les thèmes en rapport avec
l’objectif principal de ce webinaire. Parmi lesquels, le code du travail marocain qui «ne
prévoit pas des solutions juridiques spécifiques anti-crise. Cependant notre législation
contient certains mécanismes anti-crise comme le dispositif de la réduction de la durée du
travail, le licenciement pour motif économique, l’organisation du travail par roulement
entre les salariés, la liquidation des congés annuels payés, l’octroi d’autres types de congés.
Il s’agit notamment du congé supplémentaire payé ou avec réduction du salaire, ou du
congé sans solde. Aussi, il y a la possibilité pour les entreprises de recourir au télétravail»,
explique Khalid Boukaich, professeur universitaire de droit social à l’UAE.
Les conséquences de cette crise épidémiologique, selon l’intervenant, sont visibles dans
divers domaines du droit du travail. «D’où la nécessité de construire un droit du travail en
cas de crise épidémiologique et des catastrophes naturelles», souligne M. Boukaich.
Cette situation exceptionnelle crée, poursuit l’intervenant, de nouveaux défis pour la santé
et la sécurité des salariés exigeant la mise en œuvre des mesures draconiennes pour lutter
contre la transmission de cette maladie dans l’entreprise et jusqu’à assurer
l’accompagnement psychologique des salariés confinés qui effectuent un télétravail. «Le
rôle des différents acteurs de la prévention au sein de l’entreprise se trouve encore une fois
bien rehaussé et notamment ceux qui ont été bel et bien mentionnés par le législateur
marocain, à savoir l’employeur, le médecin du travail, comité de sécurité et d’hygiène,…», dit
Dr Ghailan.
Nesrine Roudane : Le télétravail est une forme d’organisation du travail par le biais
de laquelle le salarié exécute de façon régulière et volontaire des tâches qui auraient
pu être exécutées au sein de l’entreprise, en dehors des locaux de son employeur, en
utilisant les technologies de l'information et de la communication, notamment
l’Internet.
Mais pour la majorité des entreprises, le télétravail n’a vocation à s’appliquer qu’en cas
de situation exceptionnelle ou de force majeure.
Du fait de cette pandémie, le télétravail s’est imposé comme la seule alternative viable
pour maintenir l’exécution de la relation contractuelle et freiner la propagation du
Covid-19.
N. R. : Le télétravail n’est pas prévu par le code du travail marocain qui, rappelons-le,
date de 2003. Les dispositions en vigueur ne prévoient pas les conditions de recours à
cette organisation du travail ni les modalités de son application.
Il convient de préciser que même si le télétravail peut présenter des similarités avec le
travail à domicile tel que prévu par l’article 8 du code du travail, il ne se confond pas
avec ce dernier.
Le télétravailleur peut exécuter son travail à partir de son domicile ou de tout autre
endroit qu’il choisit en utilisant les technologies de l’information. C’est par là qu’il
diffère du travail à domicile (home working) où il n’y a pas lieu de vérifier l’existence
d’une subordination juridique et une surveillance immédiate de l’employeur.
Ce mode de travail suppose certes une organisation ficelée, une mise en place de
moyens technologiques pour l’exécution du travail mais aussi une discipline et une
rigueur de la part des salariés.
Toutefois, en pratique, cet aménagement se fait donc au gré des capacités des uns et
des autres d’accomplir leur travail à domicile ou dans un autre lieu que l’établissement
de l’employeur, en utilisant la technologie disponible.
Les entreprises doivent s’assurer du respect des règles d’hygiène telles que annoncées
dans le décret n° 2-12-262 du 10 juillet 2012 et de l’extension de l’assurance contre
les accidents du travail pour couvrir le télétravail tel que prévu par les dispositions de
la loi 12-18.
Comme tout aménagement des conditions de travail, l’entreprise peut adopter, après
consultation des délégués du personnel ou le comité d’entreprise ou les représentants
syndicaux, s’il y en a, une charte (ou directive) concernant le télétravail.
Celle-ci sera normalement rédigée de manière à prévoir les droits et, surtout, les
obligations des salariés concernés. Cela inclura souvent des obligations renforcées
quant à la confidentialité des informations traitées, au contrôle du temps de travail,
tels que les conditions de passage au télétravail et de retour à une exécution sans
télétravail, les modalités d'acceptation par le salarié des conditions de mise en œuvre
du télétravail, le moyens techniques mis en place pour l’exécution du télétravail, les
modalités de contrôle du temps de travail, ou encore la détermination des modalités
de communication entre le salarié et l’employeur.
En l’absence d’une charte élaborée par l’employeur ou d’un accord collectif, ce mode
d’organisation du travail peut être librement convenu entre l’employeur et le salarié au
moment de la conclusion du contrat de travail ou par le biais d’un avenant à ce
contrat.
Rappelons que l’employeur doit fournir au salarié les moyens de réaliser cette tâche
par télétravail.
F. N. H. : Les droits sont-ils les mêmes pour les salariés en télétravail que
ceux présents dans les locaux ?
N. R. : Oui, un télétravailleur bénéficie des mêmes droits que les autres salariés de
droit commun présents dans les locaux de l’employeur sous réserve des dispositions
particulières prévues par le code du travail, déjà évoquées (respect des conditions
d’hygiène et de sécurité, assurances accidents de travail, etc.).
Il appartient donc à l’employeur, comme c’est le cas pour les données personnelles
traitées dans les locaux de l’entreprise, de prendre les mesures organisationnelles et
techniques pour assurer la protection des données personnelles que ses salariés
doivent traiter, y compris par le biais du télétravail.
Le télétravail représente des avantages indéniables aussi bien pour le salarié que pour
l’entreprise qui grâce à cette organisation peut réaliser certaines économies
notamment celles liés au coût des locaux et de transport, réduction de l’absentéisme
et de la perte de temps du fait de distractions ou de bavardages etc.
Audio
Vidéos :
(Face book)
-Boukaich Khalid:
-Ahmed bouharrou:
-Ihssane laidouni
Téléphone : Mes fichiers(Les images) :Screenshots:
COVID-19
-Le changement des circonstances avec l’arrivée DU CORONAVIRUS doit avoir pour
conséquencez une nouvelle analyse des risques et opportunités pour chaque site. Les
actions de prévention doit être revues aussi.
-Les tendances juridpreudentielleds de la chambre sociales de lma cours de cassation
Les actions de prévention du COVID-19 :
-Veillant à la santé et à la sécurité du personnel ;
-Mettant en place un système de télétravail ;
-Suspendant/réduisant le travail ;
-Mettant un dispositif de communication ;
Plan d’action managérial COVID-19
*Il faut attendre anouar :
Caméra :
-محمد سعد جرندي
رئيس القسم االجتماعي الثاني بمحكمة النقض
الدليل العلمي لمدونة الشغل
قراءة تحليلية نقدية لمقتضيات المدونة مدعمة باهم اجتهادات محكمة النقض
الجزء الثاني
(DE L’ARTICLE 86 JUSqu’ l’article 280 du code du travail)
(1ère édition 2018)
Ouvrage :
الجزء الثاني
P :45
21 avril 2020
Screenshot_20200421-214231
لقاء تواصلي مع خالد بوقيش حو موضوع االجراءات االجتماعية و القانونية المرتبطه بازمة كورونا
-Conférence : Les conformités légales des pratiques RH 30avril 2020 à 21h 30
(COVID-19)
- on a en fait des RP. Ces derniers ne sont pas prisE en compte dans la réglementation
interne, on a des nouvelles conditions du travail, des nouvelles formes d’emploi. On des
maladies scientifiquement parlant sont des MP , mais légalement ne sont pas indemnisables car
elles ne figurent pas dans les tableaux relatif à la réparation des MP d’où en fait la nécessité de
l’adapté des textes juridiques à cette nouvelle digitalisation à cette nouvelle forme du travail.
-Le professeur Boukaich a également indiqué que cette rencontre avait pour objectif de
mettre la lumière sur la législation du travail spécialement avec l’existence au Maroc de
nouveaux emplois qui n’existaient pas auparavant et qui induisent de nouvelles MP qui ne sont
actuellement pas indemnisables parce qu’elles ne figurent pas encore dans la législation
marocaine.
D’abord le Maroc n’a pas ratifié la convention international 155 de la santé et la sécurité qui autorise au
salarié de se retirer d'une situation de travail dont il avait un motif raisonnable de penser qu'elle présentait un péril
imminent et grave pour sa vie ou sa santé devra être protégé contre des conséquences injustifiées. Ce qui affaibli la
protection juridique du salarié dans ce cas.
Parmi les problématiques, on trouve également qu’il existe des maladies qui sont prouvées médicalement qui sont
d’origine professionnel et elles ne sont pas considéré comme des maladies professionnelles par les tableaux édictés
par la législation nationale en vigueur. Ce qui a suscité une divergence jurisprudentielle en matière de la mention
de ces maladies professionnelles. Un premier courant considère qu’elles sont mentionnées à titre limitatif tandis
que le deuxième considère qu’ils sont indiqués à titre d’exemple.
SVP , lay yjazik b lkher , Est-ce-possible de citer l'ensemble de ces nouvelles maladies qui ne
sont pas mentionnées dans les tableaux ?
Par exemple le covid 19 n'est pas mentionné dans les tableaux édictant les maladies
professionelles même s'il peut être considéré comme une maladie d'origine professionnelle surtout pour
les médecins et infirmiers .
Il existe d'autres maladies d'origine professionnel non mentionnées aux tableaux , tu n'as qu'à
questionner un médecin de travail pour te dire les noms scientifiques de ces maladies .
D'abord , le code du travail marocain n'a pas prévu le télétravail . Il convient de préciser que l'article 8 du
même code ne prévoit pas le télétravail mais le travail à domicile . Ces deux types d'organisation de travail ne doit
pas être confondues .
Par ailleurs , la détermination précise des horaires de travail dans le contrat de travail facilitera la preuve du
caractère professionnel de l'accident du télétravailleur . Si les horaires du travail ne sont pas prédéterminés ,
l'accident sera qualifié professionnel s'il est survenu pendant la connexion du salarié au réseau de l'entreprise .
En pratique , les entreprises reconnaissent le caractère professionnel de l'accident du travail en se basant sur les
allégations du télétravailleur . Tandis que d'autres pourront exiger des moyens de preuves tel que le témoignage
oui vous avez raison télétravail est une institution qui n'existe pas en droit Marocain mais ça
existe en Droit français qui oblige l'employeur à protéger la santé et la sécurité professionnelle du
télétravaileur cette règle trouve sa source dans l'article 8 de l'accord cadre européen de 2002
Un espace normatif hors frontières existe et se développe. Il comprend des accords internationaux, des déclarations et résolutions
dont les principaux apports s’insèrent dans le soft law et par conséquent leur effectivité et leur mise en œuvre limitée.
L’interaction entre le droit du travail et son environnement socio-économique peut être un facteur d’insécurité en cas de décalage
entre la réalité et la norme. Les dispositions deviennent obsolètes et ineffectives par l’inapplication. Les caractéristiques fondamentales du droit
du travail sont remises en cause dès qu’il s’agit de régir les activités entrant dans le champ de l’économie mondialisée. L’application
extraterritoriale du droit du travail pose toujours problème.
-L’analyse de la question des aspects de l’insécurité juridique qui pourrait affecter la législation du travail permet de formuler des
préconisations pour éliminer cette insécurité, garantir l’effectivité de cette législation et sauvegarder et protéger les droits et les intérêts des
unes et des autres. La dégradation de la qualité de la loi pose le problème de sa juridicité. Le droit doit être clair et compréhensible, faute de
quoi, il compromet la sécurité juridique des citoyens. Les procédures et les règles de sa mise en œuvre doivent elle aussi être transparentes,
dépourvue d’opacité et expéditifs.
Les préconisations pour le dépassement de cette situation d’insécurité en vue de la promotion de l’effectivité de la législation du
travail et l’amélioration de la sécurité juridique supposent une législation claire, accessible, lisible, cohérente, prévisible et dépourvue
d’interprétations et de lectures diverses.
Cette condition permettrait à la jurisprudence d’être, de manière générale cohérente, sans ambigüités ni ambivalences. Le législateur
est sollicité pour adapter de la loi à la jurisprudence lorsque celle-ci est cohérente ou réformer le texte dans un sens convenable.
Cette condition peut être concrétisée par le développement de la logistique, c’est-à-dire, la matière ayant pour objet l’élaboration
technique des textes juridiques, l’échange entre les compétences en la matière sur les projets de textes.
Les instruments de mise en œuvre, administratifs ou judicaires doivent être rapides et efficaces. Ces instruments visent notamment
les procès-verbaux établis par l’inspection du travail, les sanctions dont sont passibles les infractions et le contentieux social. La réforme de ces
procédés renforcent l’état de droit dans les relations du travail, le respect des droits économiques et sociaux et la création d’un juridique pour le
fonctionnement de l’entreprise.
----------------------------------------(hakim)
« Il n’est pas permis de ne pas être pour la société ce que l’on doit être. […] Celui qui,
loyalement, énergiquement, accompli son devoir professionnel, trouve dans cet effort même un
soutien contre les coups du sort les plus pénibles ; il a conscience que sa vie, sans charmes pour
lui, conserve de l’utilité pour les autres. » R. von Jhering, L’évolution du droit (Der Zwecht im
Recht)
Depuis un mois et quelques, la planète toute entière est en marche vers un devenir
alarmant et incertain, entouré de dilemme et inquiétude. Elle s’est réveillée sur une conjoncture
que nous vivons tous avec tous les maux qui s’en suivent, plusieurs morts et individus infectés.
Elle a été évidemment provoquée, comme tout le monde sait, par ce redoutable virus appelé :
Covid-19.
Force est de constater que ce fléau se propage de façon vertigineuse dans tous les aspects de
vie. Certes la priorité immédiate et permanente est inévitablement la santé publique c’est la
raison pour laquelle un bref aperçu sur le covid-19 et son évolution représenterait une condition
indispensable pour comprendre le phénomène avant de mettre l’accent sur un autre impact de
COVID-19 aussi néfaste et suscite un grand intérêt, notamment le monde du travail.
Les coronavirus forment une vaste famille de virus qui peuvent être pathogènes chez
l’homme et chez l’animal. On sait que, chez l’être humain, plusieurs coronavirus peuvent
entraîner des infections respiratoires dont les manifestations vont du simple rhume à des
maladies plus graves comme le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) et le
syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS). Le dernier coronavirus qui a été découvert est
responsable de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19). C’est la maladie infectieuse causée
par le dernier coronavirus qui a été découvert. Ce nouveau virus et cette maladie étaient
inconnus avant l’apparition de la flambée à Wuhan (Chine) en décembre 20191. En janvier
1
Organisation mondiale de la santé (OMS), COVID-19 : questions-réponses.
2020, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que l'épidémie d'une nouvelle
maladie à coronavirus dans la province du Hubei, en Chine, était une urgence de santé publique
de portée internationale, ce qui signifie qu'il existe un risque élevé de propagation de la maladie
à coronavirus 2019 (COVID-19) dans d'autres pays du monde. Depuis, plusieurs pays ont été
touchés. Le nombre de cas se chiffrent par dizaines de milliers2. L'OMS et les autorités de santé
publique du monde entier prennent des mesures pour contenir l'épidémie de COVID-19.
Cependant, ces mesures ne peuvent avoir du succès que si toutes les couches des sociétés - y
compris les entreprises et les employeurs – s’y impliquent.
Le 02/03/2020, le Maroc a enregistré son premier cas confirmé suite à un résultat positif
au SARS-CoV-2 d’un homme âgé de 39 ans, originaire et habitant à casa, qui voyagé à
Bruxelles puis à Bergamo, en Italie le 17/02/2020. Crescendo, jour après jour la pandémie a
connu une accélération aussi bien en termes de gravité que d’expansion au Maroc. Devant cette
gravité de la situation nos étions témoins de la réactivité de la société civile dans son ensemble
fut plus qu’honorable ( jusqu’à ce jour) car toutes les franches de la société ont mis leurs mains
dans la patte en lançant sur les réseaux sociaux pour une distanciation sociale (social
distancing) et avec une voix bien lisible des hashtags comme : « restez chez toi » « بقا فدارك باش
تحمي بالدك », pour inciter les gens à se confiner, un appel de solidarité qui a pris une dimension
de grande valeur, puisque Sa Majesté le Roi Mohammed 6, que Dieu l’ Assiste, a créé un fonds
spécial doté de 10 milliards de dirhams pour faire face aux dépenses sanitaires et soutenir les
secteurs frappés par la crise due au Coronavirus. Le gouvernement en anticipant l’évolution du
Covid-19, de nombreuses mesures d’ordre public et sanitaire ont été prises, de nombreux
communiqués, depuis la fin du mois de mars 2020, la suspension des vols aériens, à la
fermeture des frontières, en passant par l’interdiction de manifestations publiques, la fermeture
des écoles et universités, y compris privées ont interdit les rassemblements de plus de 50
personnes dans des lieux clos, Certains autres ont interdit l’ouverture des commerces qui
n’étaient pas essentiels et indispensables. Certains marchés ont été fermés, selon les villes et les
régions, un confinement a finalement été décidé afin de lutter contre toute propagation
possible par le biais de décret-loi n° 2.20.2923 édictant des dispositions relatives à l’état
d’urgence sanitaire a été publié le mardi 24 mars au Bulletin officiel. Ce texte offre un cadre
légal général à l'état d'urgence sanitaire, applicable aujourd'hui et pour les situations futures. Un
2
Direction De L’épidémiologie Et de Lutte Contre Les maladies, note : Covid-19 : Mesures de prévention en
milieu de travail.
3
http://www.sgg.gov.ma/Portals/1/BO/2020/BO_6867-bis_Ar.pdf?ver=2020-03-24-102522-043
deuxième texte, qui s'applique précisément au contexte actuel, a été publié au même Bulletin
officiel. Il s'agit du décret n° 2.20.2934 portant annonce de l’état d’urgence sanitaire sur
l’ensemble du territoire national pour faire face à la propagation du coronavirus Covid-19, qui a
lui aussi été publié à la même édition du B.O. Ce décret-loi intervient dans le cadre des mesures
préventives urgentes prises par les autorités publiques, conformément à l’article 215 de la
Constitution, afin d’assurer la sécurité des populations et du territoire national, dans le respect
des libertés et des droits fondamentaux garantis à tous. Vu les décisions précitées et dans une
économie de petite taille axée sur la consommation, le Maroc subit des pertes importantes en
2020 en terme d’emplois. Il ne s’agit pas seulement d’une crise sanitaire, c’est aussi une
urgence économique et une crise du marché du travail. Depuis la 1re édition de la Note de
l’OIT, la pandémie de COVID-19 a connu une accélération aussi bien en termes de gravité que
d’expansion dans le monde. Des mesures de confinement totales ou partielles touchent à
présent près de 2,7 milliards de travailleurs, représentant environ 81 pour cent de la main-
d’œuvre mondiale6.
Face à cette statistique occasionnée par la venue de cet indésirable invité sous cette
mesure de confinement, attitude inhabituelle voire étrangère à nos mœurs, dans le cas du
marché du travail, des entreprises marocaines ont été ou seront amenées à arrêter ou à réduire
leur production et donc à diminuer les effectifs. Des milliers de travailleurs dans un grand
nombre de villes ont été directement touchés par suspension du contrat, licenciement, congé
payé, congé sans solde, réduction de la durée de travail, Certains sont en mesure de poursuivre
leur travail grâce au télétravail. D'autres encore, par exemple les travailleurs de la santé ou de la
sécurité publique, connaîtront un autre type de changement, à savoir une augmentation
considérable de la charge de travail face à la crise. C’est dans ce sens qu’il serait indispensable
de pousser la réflexion plus loin en essayant de savoir, de mesurer les effets juridiques du
covid-19 sur les aspects relatifs aux contrats, à la sécurité, à l’hygiène, le sort des salariés
4
Idem
5
Art, 21. Al 2 de la nouvelle constitution : Les pouvoirs publics assurent la sécurité des populations et du territoire
national, dans le respect des libertés et des droits fondamentaux garantis à tous.
6
Observatoire de l’OIT, 2ème édition : le COVID-19 et le monde du travail
https://www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/---dgreports/---dcomm/documents/briefingnote/wcms_740982.pdf
atteints du coronavirus ainsi sur l’organisation de monde du travail et plus particulièrement sur
les relations du travail (relations individuelles7 et collectives du travail8).
En raison de nombreuses mesures d’ordre public et sanitaire 9 qui ont été prises par
l’Etat dans cette période de crise, une profonde incertitude économique se pose et s’impose. La
majorité des entreprises marocaines ont pris des mesures liées à l’organisation du travail et à
leur effectif. Des milliers de travailleurs dans un grand nombre de villes ont été directement
touchés par ladite crise (suspension du contrat, licenciement en évoquant un cas de force
majeure, congé payé, congé sans solde, réduction de la durée de travail). En essayant d’y
répondre, Il serait pertinent de voir dans quelle mesure tous ces changements sur le contrat de
travail sont possibles, conformément aux dispositions légales et règlementaires en vigueur au
Maroc.
On entend de plus en plus régulièrement, ces derniers temps de crise, que la force
majeure serait l’argument massue à utiliser par les employeurs pour justifier que l’on ne peut
plus honorer un contrat et s’en sortir sans frais. Il convient de rappeler d’abord que le principe
noyau qui gouverne la matière contractuelle c’est celui de « Pacta sunt servenda » Comment
l’expliquer ? C’est un adage latin qui veut dire chacune des parties au contrat doit respecter
ses engagements et pour les tiers, notamment le juge, de ne pas mettre le doigt dans les affaires
7
La relation individuelle de travail concerne les rapports entre le salarié et l’employeur et est régie par le contrat
de travail. Bien que contractuelle, cette relation est originale car le salarié est placé sous la subordination de
l’employeur. Elle se traduit par la conclusion proprement dite du contrat de travail. Ce dernier crée une relation
individuelle de travail entre un employeur et un salarié ; dans le cadre de cette relation individuelle, le salarié a des
droits et des obligations reconnus par le code d travail. Khalid BOUKAICH, Le droit du travail au Maroc
relations individuelles relations collectives 2ème édition revue et augmentée 2020.
8
Les relations collectives de travail sont les relations qui se nouent entre un ou plusieurs employeurs ou un
groupement organisés ou non des salariés afin, notamment, de défendre les droits des salariés et d’améliorer les
conditions de travail et d’emploi.
9
Art 3,4 de décret-loi n° 2.20.292 édictant des dispositions relatives à l’état d’urgence sanitaire au Maroc.
d’autrui art 230 de DOC10 marocain, art 1103 de code civil français11. Néanmoins, l’article
Article 26912 du dahir formant code des obligations et contrats (DOC) découle d’une exception
(force majeure). Selon l’article 269 du dahir formant code des obligations et contrats la force
majeure est tout fait que l'homme ne peut prévenir, tel que les phénomènes naturels
(inondations, sécheresses, orages, incendies, sauterelles), l'invasion ennemie, le fait du prince,
et qui rend impossible l'exécution de l'obligation. Le texte reprend dans ces grandes lignes,
pour être constitué juridiquement, le cas de force majeure doit réunir trois caractères.
L’évènement doit être imprévisible, irrésistible et extérieur. L’événement est imprévisible
lorsque l’on ne peut pas le prévoir. L’événement est irrésistible lorsque l’événement en
question est insurmontable et qu’on ne peut l’éviter13. Enfin, l’événement de force majeure doit
être extérieur à l’agent. Cela signifie que l’événement doit être étranger à la personne ou aux
biens de celui qui l’invoque14. En fin, si les conditions de la force majeure sont réunies, elle
entraine à chaque fois une exonération totale du débiteur. (V, Un arrêt 15 de la cour de
cassation), pour aller plus loin16.
10
L’article 230 du dahir formant code des obligations et contrats: Les obligations contractuelles valablement
formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites, et ne peuvent être révoquées que de leur consentement mutuel
ou dans les cas prévus par la loi.
11
L’article 1103 du Code civil : « les contrats légalement formés tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faits ».
12
Article 269 du dahir formant code des obligations et contrats : La force majeure est tout fait que l'homme ne
peut prévenir, tel que les phénomènes naturels (inondations, sécheresses, orages, incendies, sauterelles), l'invasion
ennemie, le fait du prince, et qui rend impossible l'exécution de l'obligation. N'est point considérée comme force
majeure la cause qu'il fût possible d'éviter, si le débiteur ne justifie qu'il a déployé toute diligence pour s'en
prémunir. N'est pas également considérée comme force majeure la cause qui a été occasionnée par une faute
précédente du débiteur.
13
Daniel BERT, Droit des obligations, édition 2016.
14
Abdelaziz ElARAARI, La théorie du contrat, édition 2016
15
Jurisprudence : Face aux positions divergentes des différentes formations de la cour de la cassation, l’Assemblée
plénière est venue mettre un terme à cette position en donnant une définition unitaire de la force majeure
(commune aux responsabilités contractuelle et extracontractuelle). Ainsi, dans deux arrêts rendus le 14 avril 2006,
n° s 04-18.902 et 02-11.168, l’Assemblée plénière a posé la définition suivante : « si la faute de la victime
n’exonère totalement le gardien qu’à la condition de présenter les caractères d’un événement de force majeure,
cette exigence est satisfaite lorsque cette faute présente, lors de l’accident, un caractère imprévisible et irrésistible
». Ces arrêts mettent un terme à cette divergence qui existait au sujet de la définition de la force majeure.
Toutefois, des incertitudes persistent. En effet, le choix opéré par la Cour de cassation suscite encore des
réflexions dans la mesure où la Cour de cassation est venue préciser dans un communiqué que le triptyque
classique était maintenu, et que l’extériorité était sous-entendue. C’est ainsi que la jurisprudence postérieure
semble s’être consolidée autour de la nécessité de la réunion des trois conditions: imprévisibilité, irrésistibilité et
extériorité.
16
P. JOURDAIN, force majeure : l’incertitude demeure après les arrêts d’Assemblée plénière, RTD civ. 2006, p.
775.
Covid-19 : Un cas de force majeure ?
Le contrat de travail n’est pas définit par le code du travail, C’est la jurisprudence
qui a contribué a donné une définition légale un contrat de type particulier trouvant sa source
dans le louage de services Le CT est comme tout contrat fondée sur le principe de la liberté
17
En droit chinois : Aux termes de l’article 180 du code civil chinois, si des obligations civiles ne peuvent être
exécutées en raison d’un cas de force majeure, aucune responsabilité civile n’est engagée. Si la loi en dispose
autrement, ces dispositions d’une loi spéciale doivent être respectées. La force majeure est une situation objective
qui est imprévisible, inévitable et insurmontable.
18
1218 du code civil français il y a force majeure en matière contractuelle lorsqu’un événement échappant au
contrôle du débiteur ne pouvait être raisonnablement prévu lors de la conclusion du contrat, dont les effets ne
peuvent être évités par des mesures appropriées, et qui empêche l’exécution de son obligation par le débiteur.
19
Besançon, 8 janv. 2014, n° 12/0229.
20
Nancy, 22 nov. 2010, n° 09/00003.
21
Basse-Terre, 17 déc. 2018, n° 17/00739.
contractuelle selon lequel les parties22 à ce contrat sont libres de le conclure entre elles, aux
conditions de leur choix, et de le modifier ou de le rompre d’un commun accord 23. Le contrat
de travail correspond au louage de services24 ou de travail, son contenu porte sur une activité
économique, largement indéterminé au moment de la rencontre des consentements. Le pouvoir
de l’employeur et la négociation collective, permettent d’adapter ce contenu contractuel avec
toute loi nouvelle pendant cette période de crise et de manière immédiate. Le contrat de travail
n’est pas un contrat comme les autres et, comme tel, il réagit de manière spécifique aux
périodes de crise. Le lecteur pourra faire cette expérience : dans les manuels de droit du
travail25, le mot « imprévision » est étranger à l’index et, si la force majeure est évoquée –
encore qu’assez furtivement, c’est uniquement à propos de la rupture du contrat du travail et
non d’« empêchements temporaires» qui pourraient justifier, à suivre l’article 1218 du code
civil français (art 269 DOC marocain) la suspension des obligations. Comment l’expliquer ?
Les modèles-types de contrat sur lesquels raisonne le code civil, soit qu’ils portent sur une
chose (cas du contrat de vente), soit qu’ils portent sur une action (cas du contrat d’entreprise),
doivent avoir un contenu « déterminé ou déterminable26». Le contrat de travail peut
difficilement respecter– ou avec une rigueur moindre – cet impératif de détermination ab initio
de son contenu. Il ne porte, en effet, ni sur une chose ni sur une action mais, à l’instar du
contrat de société, sur une activité économique, ce qui rend son contenu au grande partie
indéterminé (et indéterminable) au moment de la rencontre des consentements. Voilà qui suffit
à expliquer l’essentiel du particularisme de la matière, notamment le pouvoir de l’employeur
(de donner des ordres ou d’établir des règles) et l’effet impératif de la convention collective,
qui ne sont autres que des techniques de détermination du contenu contractuel27.
II/ Covid-19 : Mesures d’urgences en matière de congés, de durée du travail, santé et sécurité,
télé travail:
22
Khalid BOUKAICH, op.cit, page 62
23
Art, 230 du dahir formant code des obligations et contrats
24
Art, 723 du dahir formant code des obligations et contrats
25
Le contrat de travail n’est pas un contrat comme les autres et, comme tel, il réagit de manière spécifique aux
périodes de crise. Le lecteur pourra faire cette expérience : dans les manuels de droit du travail 1,
26
C. civ., art. 1163.
27
(3), Grégoire Duchange « La modification unilatérale du contrat de travail par l’employeur », AJ contrat 2020.
Ce qu’il faut savoir_ Le Covid-19 est entré dans nos vies par effraction, personne n’a
voté pour lui et pourtant, il est bien présent dans notre quotidien dans cette période si difficile,
nos vies ont été brutalement bouleversées, nos routines de travail radicalement transformés. Il
ne s’agit pas seulement d’une crise sanitaire, c’est aussi une urgence économique et une crise
du marché du travail. L’Etat marocain présidé par Sa majesté le Roi Mohamed 6 que Dieu
l’assiste, jusqu’à maintenant gère efficacement et avec autant de sagesse les choses. Il fait du
bon travail sur le plan légal, le décret-loi n° 2.20.292 28édictant des dispositions relatives à l’état
d’urgence sanitaire a été publié le mardi 24 mars au Bulletin officiel a permis au gouvernement
d’adopter diverses mesures par le biais de (convention, communiqué, circulaire de ministère et
circulaire de presse). Afin de faire face à l’impact social du confinement sur une partie de la
population. L’une de ces mesures le Guide29 du Ministère de Travail et de l’insertion
professionnelle qui a offert à l’employeur la faculté de s’affranchir des règles de droit commun
en matière de congé et durée du travail exceptionnellement aux entreprises qui exercent des
activités particulièrement nécessaire à la sécurité de la Nation ou à la continuité de la vie
économique et sociale . L’une des questions porte sur :
Le départ du salarié en congé payé sous la sollicitation de l’employeur dans cette situation de
pandémie ?
S’agissant des congés payés, tout salarié ayant accompli un certain temps de travail
(au moins six mois30 de service continu) doit bénéficier chaque année d’un certain nombre de
jours de congés proportionnel, en principe, au temps de travail effectué et pendant lesquels il
reçoit une indemnité de congés payés à la charge de son employeur. Ce droit a valeur
internationale31 au Maroc le congé annuel payé des salariés est régi par les articles 231 à 268
de la loi 65-99 formant le code du travail. L’art 245 de la loi 65-99 confère le droit de fixation
28
http://www.sgg.gov.ma/Portals/1/BO/2020/BO_6867-bis_Ar.pdf?ver=2020-03-24-102522-043
29
https://www.travail.gov.ma/wp-content/uploads/2020/03/Guide-FR.pdf
30
Art. 251 de la loi 65-99 : Le salarié ayant au moins six mois de service continu dans la même entreprise ou chez
le même employeur et dont le contrat est rompu avant qu'il n'ait pu bénéficier de la totalité du congé annuel payé
ou, le cas échéant, des congés annuels payés afférents aux 2 années antérieures auxquels il avait droit, doit
recevoir une indemnité compensatrice pour le congé annuel payé ou les fractions des congés dont il n'a pas
bénéficié. Tout mois de travail entamé par le salarié est considéré comme mois entier et entre en ligne de compte
pour le calcul de l'indemnité compensatrice du congé annuel payé.
31
Le principe est consacré par la convention n° 52 de l’OIT du 24 juin 1936 et l’article 7 de la déclaration
universelle des droits de l’Homme de 1948, le droit pour tout salarié à un congé annuel payé est éigé au rang de
droit fondamental intangible.
de la date de départ au congé annuel à l'employeur après consultation des délégués des salariés
et, le cas échéant, des représentants des syndicats dans l'entreprise. Et ce, après la consultation
des intéressés en tenant compte de la situation de famille des salariés et de leur ancienneté dans
l'entreprise. , il ne peut, sauf en aucun cas de modifier l’ordre des départs qui doit être
communiqué au moins avant les trente32 jours avant la date de départ. Aujourd’hui au terme de
ce guide explicatif, l’employeur pendant cette période de crise sanitaire peut imposer à ses
salariés de prendre un congé annuel payé, dans la limité de 12 jours ouvrables, sans avoir à
respecter les délais en vigueur. En France les dispositions de l’ordonnance permettent après un
accord collectif de branche ou d’entreprise d’autoriser l’employeur d’imposer à ses salariés de
prendre six jours ouvrables de congé payé pendant la période de confinement ou de modifier
les dates d’un congé déjà posé toujours dans la limite de six jours ouvrables, sans avoir respecté
les délais prévu par l’article 3141-16 du code du travail français. Et ce conformément à
l’article 11 de la loi n° 2020-290du 23 mars 2020, l’ordonnance portant mesure d’urgence en
matière de congés et durée du travail. En outre, sous réserve d’un accord entre le salarié et
l'employeur, le congé annuel payé peut être fractionné 33 ou cumulé sur deux années
consécutives. Toutefois, le fractionnement du congé annuel payé ne peut avoir pour effet de
réduire la durée du congé annuel du salarié à une période inférieure à douze jours ouvrables(en
France à la limite de six jours34) incluant deux jours de repos hebdomadaire. Reste à signaler
que le guide explicatif en répondant à la question35deux, le législateur a donné la possibilité à
l’employeur en accord avec son salarié de lui faire bénéficié d’autreS congés tels que : D’un
congé payé additionnel, D’un congé additionnel avec une prise en charge partielle et d’un
congé additionnel sans solde.
S’agissant de durée du travail – L’objectif c’est la pérennité de l’activité économique et de la
sauvegarde des emplois36. Les conséquences du Covid-19 sur l’emploi sont profondes, très
étendues et sans précédent. Le temps de travail est directement impacté suite aux mesures de
confinement et à d’autres dispositions prévues par nos autorités pour faire face à la propagation
de la pandémie. Nos entreprises sont en mesures de réduire le temps de travail, d’autres sont en
dépassements du temps légal autorisé pour permettre aux employeurs relevant de secteurs
32
Art.246 de la loi 65-99 relative au code du travail.
33
Art. 240 de la loi 65-99 relative au code du travail.
34
L. 3141-14 du code du travail français.
35
Guide explicatif : Est-ce que les salariés peuvent bénéficier d’autres congés ?
36
https://www.travail.gov.ma/wp-content/uploads/2020/03/Guide-FR.pdf
d’activités « particulièrement nécessaires à la sécurité de la nation ou à la continuité de la vie
économique et social37 ». La question qui se pose : Est-ce que le temps du travail peut être
réduit pour faire face à la crise du corona virus38 ?
On entend par la durée du travail la durée légale prévue par l’article 184 de la loi 65-
99 formant le code du travail marocain. La jurisprudence qualifie le temps de travail effectif en
39
tenant compte exclusivement, des caractéristiques suivantes40 :
-L’obligation de rester à la disposition de l’employeur et de se conformer à ses directives ;
-l’impossibilité de pouvoir vaquer librement à des occupations personnelles.
Voici à titre d’illustrations, la durée légale du travail
Durée légale du travail Les activités non Les activités agricoles
agricoles(commerce,
industrie et service)
Durée maximale 8 heures 10 heures
quotidienne
Duré hebdomadaire 44 heures 48 heures
Durée mensuelle 191 heures 208heures
Durée annuelle 191 heures 2496 heures
Quant à la question, conformément à l’article 185 du code du travail la réponse est affirmative.
L’employeur peut adopter un système de travail partiel, et réduire la durée normale du travail
pour une période continue ou interrompue ne dépassant pas soixante jours par an à condition
que la décision soit prise après consultation des délégués des salariés et les représentants
syndicaux au sein de l’entreprise dans cette période crise. L’employeur est tenu d’assurer le
paiement d’au moins 50% du salaire normal, le salaire est payé pour la durée effective de
travail et ne peut, en aucun cas, être inférieur à sauf dispositions plus favorables pour les
salariés. Si la réduction de la durée normale de travail est supérieure à celle de pas soixante
jours par an, la période de cette réduction doit être fixée par accord entre l'employeur, les
délégués des salariés et, le cas échéant, les représentants des syndicats dans l'entreprise. A
défaut d'accord, la réduction de la durée normale de travail ne peut être opérée que sur
37
Caroline Dechristé, Coronavirus : mesures d’urgence en matière de congés payés, de durée du travail et de
jours de repos. Edi Dalloz,15/04/2020
38
https://www.travail.gov.ma/wp-content/uploads/2020/03/Guide-FR.pdf
39
Khalid BOUKAICH, le droit du travail au Maroc relations individuelles relations collectives 2ème édition revue
et augmentée 2020, p.142
40
Gérard Vachet, Durée du travail (I – Réglementation du temps du travail), Répertoire Dalloz,2013,n° 15.
autorisation du gouverneur de la préfecture41 ou de la province conformément à la procédure
fixée à l'article 67 du code du travail.
60 Jours continus ou
discontinus par an Plus de 60 jours par an
_ Applicables automatiquement après -Accord avec les délégués des salariés et les
consultation des délégués des salariés et représentants syndicaux ;
des représentants syndicaux
_ Garantie de 50 % du salaire normal. -A défaut, autorisation du gouverneur.
En France, le gouvernement fait de l’activité partielle l’élément centrale de sa réponse à la crise
actuelle après avoir annoncé le décret43 n° 2020-325 du 25 mars 2020 un dispositif prévu à
l’article L. 5122-1 du code du travail français permettant aux salariés d’être placés en position
d’activité partielle s’ils subissent une perte de rémunération imputable : soit à la fermeture
temporaire de leur établissement ou partie d’établissement ; soit à la réduction de l’horaire de
travail pratiqué dans l’établissement ou partie d’établissement en deçà de la durée légale de
travail . Le salarié français qui se trouve sous l’égide dudit décret reçoit alors une indemnité 44
horaire par leur employeur correspondant à une part de leur rémunération antérieure dont le
pourcentage est fixé par décret en Conseil d’Etat. Au Maroc les salariés qui travaillent dans des
entreprises en difficultés à cause de Covid-19 et qui sont sous contrat insertion, affiliés et
déclarés à la CNSS au titre du mois février 2020 bénéficient d’une indemnité forfaitaire
mensuelle nette de deux milles45 dirhams plus des bénéfices des prestations relatives à l’AMO
et aux allocations familiales pour une période allant du 15 Mars au 30 Juin 2020 (l’indemnité
du 15 au 31 Mars est fixée à mille dirhams). Il faut également savoir que cette initiative
41
42
Khalid BOUKAICH, op.cit, page p.148
43
file:///C:/Users/hakim/Downloads/D%C3%A9cret-n%C2%B02020-325-du-25-mars-2020-activit%C3%A9-
partielle.pdf
44
Art. 1et 2 de décret n° 2020-325 du 25 mars 2020 relatif à l’activité partielle
45
Art premier mesure 1 de la convention portant sur l’accompagnement des secteurs vulnérables aux chocs
induits par la pandémie du CORONAVIRUS (COVID-19)
intervient pour éviter le plus que possible le recours des employeurs à la réduction de l’effectif
en optant pour le licenciement pour motifs technologique, structurel ou économique et de la
fermeture des entreprises conformément à l’article 66 du code du travail sous prétexte que le
Covid-19 constitue une situation qui correspond aux cas envisagés qui rentre dans le champs de
l’application de l’article 66 ou par la jurisprudence marocaine dans ce
sens. Il est à noter que la procédure de licenciement pour motifs technologique, procédure de
licenciement doit porter sa décision à la connaissance des délégués des salariés et, le cas
échéant, des représentants syndicaux à l’entreprise, en imposant notamment des règles
procédurales précises, imposant notamment l’obtention de l’autorisation du gouverneur46. Il ne
semble matériellement pas possible de respecter le formalisme lié à cette procédure, vu les
recommandations des autorités publiques le chef de gouvernement en tête d’abandonner, par
conséquent, le recours à cette solution a fin de sauvegarder l’emploi et garantir la pérennité des
entreprises. Pour les travailleurs qui nagent dans l’informel impacté par le confinement
obligatoire, qui n’ont pas un revenu stable et qui ne sont pas protégés par le droit social (le droit
du travail et le droit à la protection sociale). Il a été décidé de les traiter en deux phases les
Ramédistes et les non-Ramédistes ont bénéficié d’une indemnité qui sera servie par le fonds
Covid-1947 créé oar le Roi Mohammed six, Les aides porterons principalement sur :
800 DH par mois pour les ménages de deux personnes ou moins ; 1.000 DH par mois pour
les ménages formés de trois à quatre personnes ; 1.200 DH par mois pour les ménages de plus
de quatre personnes. La demande de ladite indemnité doit se faire par le chef de ménage
Ramédiste, à partir du 30 mars 2020, en envoyant son numéro de carte RAMED par SMS au
numéro 1212. Selon la déclaration de Monsieur le ministre des finances Benchaaboune dans un
communiqué de presse le 27 mars 2020 ‘’les ménages non-Ramedistes opérant dans l’informel
vont bénéficier de cette disposition en remplissant leurs demandes dans une plateforme
électronique dédiée à cette fin. La distribution des dites indemnités se fera à compter du 06
avril 2020 ; Les cartes Ramed qui seront acceptées sont celles qui étaient valides au 31
Décembre 2019’’.
46
Khalid BOUKAICH. Despido disciplinario ; un analinas desdo la perspectiva del derecho laboral marroqui ?
Revista General de Derecho del Trabajo y de la Segeridad Social N°44/2016, P.394, résumé sur le site web :
http://www.iustel.com/v2/revistas/ detalle_revista.asp?id_noticia=418128
47
Le décret n°2-19-718 du 03 mars 2020 pris pour l’application des dispositions de l’article 26 du dahir portant loi
n°1-72-184 du 27 juillet 1972 relatif au régime du sécurité sociale
Covid19 : Harmoniser l’obligation de sécurité et le respect de la vie privé des salariés
Puisqu’il s’agit d’une maladie fortement contagieuse, l’une des questions qui se
posent à la réglementation sociale en vigueur concernant la gestion de la relation du travail
notamment les aspects relatifs à la sécurité, à l’hygiène, le sort des salariés atteints ou exposés
d’une contamination de coronavirus.
L’hygiène et sécurité du travail pendant la période de crise
Il convient de rappeler que le droit à la vie est le premier droit de tout être humain,
toutes les législations du monde le protègent. Au Maroc ce droit a une consécration
constitutionnelle à travers sa préambule et un ensemble de ses articles 48 et d’autres dispositions
à vocation internationale49. L’état de santé d’un salarié relève de sa vie privée, Donc
l’obligation de sécurité de ce dernier pèse sur l’employeur conformément à l’article 281
l'employeur doit veiller à ce que les locaux de travail soient tenus dans un bon état de propreté
et présenter les conditions d'hygiène et de salubrité nécessaires à la santé des salariés. Donc
l’employeur doit veiller à l’adaptation de toutes les mesures, conseils 50 sur la prévention de
l’infection au Covid-19 au sein de son entreprise tels qu’elles sont établies par le ministère pour
améliorer le climat et éviter tout risque qui pourrait avoir effet de compromettre la santé et la
sécurité des travailleurs au sein de son entité économique. Le code du travail met à la charge de
l’employeur un droit d’information, donner des recommandations des consignes aux salariés,
celles émises par les autorités dans un lieu habituellement fréquenté 51 par les salariés. Ces
derniers sont aussi responsables de leur santé et la santé des autres au sein de l’entreprise, sont
tenus de respecter toutes les instructions de l’employeur dans ce sens, pour pouvoir envisager
la propagation de la pandémie et de préserver la continuité de l’activité. Dès qu’un salarié
découvre des motifs plausibles de soupçonner des symptômes du Covid-19 sur lui ou sur l’un
de ses collègues, doit informer son supérieure hiérarchique, en effet le salarié a une obligation
contractuelle couverte par un principe de loyauté selon l’article 231 de DOC, Tout engagement
doit être exécuté de bonne foi , en effet dans le cadre de cette obligation de loyauté le salarié
doit s’abstenir de nuire ses collègue au travail et d’agir même à l’intérêt de l’entreprise.
l’employeur de son tour devra demander un examen médical, bien sur, l’existence d’un service
48
L’article 20, 21, 22,24 de la constitution marocaine de 2011
La convention OIT n° 155 concernant la santé et la sécurité des travailleurs au milieu du travail ; Convention
49
OIT n° 187 sur le cadre promotionnel pour la santé et sécurité au travail, 2006
50
https://www.travail.gov.ma/wp-content/uploads/2020/03/Version-Fr-Mini-book-1.pdf
51
Art. 289 de la loi 65-99 relative au code du travail.
de santé est indispensable dans cette période si difficile conformément à la convention
internationale du travail n° 161 qui exige la création d’un service médical du travail dans toute
entreprise, quel que soit son effectif, du moment qu’il existe un risque de maladie. Une fois le
test est positif, l’employeur doit interdire l’accès au travail pour le salarié jugé contaminé par le
virus en veillant à la salubrité et la propreté de son local52. En France la Cour de cassation a
déjà eu à rappeler, pour un salarié malade qui avait mis en danger ses collègues en renversant
des palettes sur un chantier après avoir refusé d’être placé en arrêt maladie, que : la cour
d’appel a constaté que le salarié n’avait pas été licencié en raison de son état de santé mais pour
avoir continué à travailler sachant qu’il n’était pas en état de le faire et qu’appréciant
souverainement les éléments de faits et de preuve qui lui étaient soumis, et faisant usage des
pouvoirs qu’elle tient de l’article L. 1235-1 du code travail, elle a estimé que le licenciement
reposait sur une cause réelle et sérieuse"53. En matière de confinement, suite à l’accélération de
la propagation de COvid-19 au Maroc avec un nombre de 2820 contaminés et de 180 de
décès, (annonce le ministère de la Santé au Maroc jusqu’à dimanche à 10h00). Devant cette
gravité de situation beaucoup de salariés ont opté pour l’auto-confinement comme mesure de
prévention décisive pour faire face à la propagation et d’autres sont ceux attesté par un
certificat médical, deux hypothèses remettant en cause un certain nombre de questions sur le
cadre légal applicable. Quant à la situation juridique d’un salarié qui se trouve en état de
confinement volontaire sans avoir fourni à l’appui un certificat médical qui justifie son absence
maladie, la législation sociale actuelle ne souffle aucun mot sauf si des contrats individuels ou
une convention collective ou même un règlement intérieur de l’entreprise, en justifie. Une
situation qui pourrait être assimilée à un congé payé après accord des deux parties54.
Inversement de ça, un salarié contaminé par le virus en approuvant par un certificat médical
reste protégée voir indemnisé par la législation sociale 55 en vigueur, puisqu’il s’agit d’une
maladie ordinaire indemnisable conformément aux articles 32, 33,34 de la loi 17-02 formant
52
Art 282 de la loi 65-99 relative au code du travail.
53
Soc. 12 oct. 2017, n° 16-18.836, Dalloz jurisprudence.
54
https://www.travail.gov.ma/wp-content/uploads/2020/03/Guide-FR.pdf
55
La protection sociale constitue l’un droits humains fondamentaux. Ce droit est consacré par les conventions de
l’Organisation des Nations-Unies (ONU), de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) ou de l’Organisation
Mondiale de la Santé (OMS).
Régi par le Dahir n° 1-72-184 du 27 juillet 1972, actualisé par la Loi n° 17.02 en 2004 ; • Inspiré des principes de
la convention n° 102 de l'organisation internationale du travail relative à la sécurité sociale.
code de la sécurité sociale56. Finalement, malgré le silence du législateur sur le point de
confinement volontaire non justifié, je pense qu’aucun licenciement du contrat de travail n’est
possible dans cette période de pandémie, prendre une décision en matière disciplinaire ou de
rupture du contrat reste loi tant que le salarié a pris son choix de ne pas exposer sa santé à un
risque pandémique mortel. Toutefois la protection de la santé des salariés, un principe
constitutionnel revêt une importance internationale prime sur l’obligation d’exécution d’une
obligation de bonne foi.
Télétravail ? _ A ce jour, dans le contexte de la numérisation actuelle impactée par une période
d’urgence sanitaire, plusieurs entreprises optent pour le télétravail. Est-ce que la loi l’autorise ?
Quels seraient les droits des télétravailleurs pendant cette période de confinement ?
D’abord pour éviter tout amalgame, le télétravail en tant que nouvelle forme d’emploi ne
concerne absolument pas le travail à domicile prévu par l’article 8 de code du travail auquel il a
fait recours le ministère de tutelle dans son guide explicatif. Deux termes tout à fait différents,
en ce qui concerne le télétravaille, le code du travail marocain ne souffle aucun mot, le texte en
vigueur ne prévoit absolument rien en matière, contrairement au législateur français avec les
nouvelles lois Macron, la mise en place est simplifiée ; un simple accord collectif, ou une
charte écrite par l’employeur permet de mettre en place le télétravail, encore plus loin,
aujourd’hui l’employeur n’a pas le droit de refuser le télétravail à quelqu’un sans motiver la
raison de refus, face à ce constat reste à savoir si l’état d’urgence sanitaire prise dans le cadre
du décret–loi n°2.20.292 constitue une condition raisonnable pour que l’employeur par son
pouvoir de gestion et de direction d’instaurer le télétravail comme un élément d’exécution de
contrat du travail. Il me parait que, pour garder la continuité de l’entreprise et de réserver
l’emploi, l’employeur suite aux mesures annoncées par les autorités compétentes aura la
possibilité de faire recours à cette forme nouvelle du travail, toutefois, il appartient à ce dernier
de mettre à la disposition du salarié les moyens nécessaires et les mesures requises pour que le
salarié puise valoir les mêmes droit qu’un salarié localisé. D’ailleurs en France le télétravailleur
à les mêmes droits qu’un travailleur localisé mêmes droits à la formation, sécurité de la vie
privée, l’accès aux activités sociales et individuelles, syndicales, les avantages sociaux etc. art
1222, al9-11 de code du travail français. En droit français, suite à la propagation de la
pandémie le coronavirus, des droits comme le droit de retrait, l’activité partielle (anciennement
dénommée chômage partiel) mais aussi de nouveaux droits, comme l’arrêt de travail simplifié
56
https://rabat.eregulations.org/media/Receuil%20des%20textes%20legislatifs.pdf
pour la garde des enfants57 âgés de moins de 16 ans ou l’arrêt de travail pour les personnes à
risque élevé, ou l’obligation de sécurité à charge pour l’employeur avec notamment la mise en
place de gestes barrières et autres mesures de protection spécifiques sont garantis en faveur des
télétravailleurs comme le travailleur localisé et sur même pieds d’égalité.
Pour conclure, l’impact dévastateur de Covid-19 sur tous aspects de vie nous mène à
une vérité inévitable : L’ignorance, l’analphabétisme sont couteux. En fait l’enseignement, la
santé et la sécurité sont les véritables et uniques leviers du développement pour les pays
développés. Il est temps d’avertir une sonnette d’alarme et dire avec une voix lisible ça suffit, il
faut que ça change ! Durant ce passage indésirable de covid-19, on s’est rendu conscient que
l’Homme citoyen est un facteur indispensable pour pouvoir construire un Maroc de demain. Et
ce, à travers la participation de son pouvoir immatériel au cœur de toutes politiques, toutes
initiatives de développement établies par l’Etat. Le système éducatif doit régir à travers
l’ouverture d’un débat critique pour pouvoir faire une transition à travers des solutions
nationales avec des idées neutres et des choix souverains. Les questions sociales et les
préoccupations de notre tissu entreprenariat à ne pas négliger. On croit à la loi à travers
l’invention des nouveaux textes, il faut une vraie pédagogie en accordant une adaptation
particulière de système d’éducation et de formation aux besoins du marché du travail en tenant
compte de l’évolution (le télétravail par exemple). Une bonne formation renforçant les
connaissances tic est un élément indispensable pour relever les défis que pose la numérisation
et pour saisir les opportunités qui se présentent, il est décisif de poursuivre ce processus sans
s’arrêter. En fin, j’emprunte une citation de Samuel FERDINAND-LOP disait que « La route
qui suit notre existence est parsemée d’embuches, il nous faut avoir l’énergie et la volonté de
les surmonter ». Bon confinement !
BIBLIOGRAPHIE
57
Grégory SAINT MICHEL et Nadja DIAZ, Coronavirus : salarié en Uber forme, Dalloz n°19-13.316 D, 2020
relations collectives 2ème édition revue et augmentée 2020.
_Grégory SAINT MICHEL et Nadja DIAZ, Coronavirus : salarié en Uber forme, Dalloz
n°19-13.316 D, 2020