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org/les-tres-grands-nombres-du-coran-un-pretendu-miracle-
qui-est-en-fait-u-a115764422
Le chapitre sur les "très grands nombres" du Coran est disponible ici en
lecture libre :

http://www.submission.org/french/longs_nombres.htm

J'y ai réfléchi un peu plus , car il est très clair que des nombres aussi
grands (12000 chiffres ou plus) nécessitent pour être manipulés toute la
puissance de l'informatique moderne, et étaient hors de portée des gens
qui vivaient il y a 14 siècles.

J'appelle d'ailleurs le lecteur à essayer de se faire une idée, s'il le peut, de


l'énormité impensable de ces nombres : pour prendre un ordre de grandeur
un nombre comme un milliard de milliards de milliards (assez grand quand
même : si vous avez ça sur votre compte en banque, plus besoin de
travailler, et vous pourriez même renflouer largement la dette de la France)
ne nécessite qu' un peu moins de trente chiffres !

Donc, alors que les petits arrangements numériques puérils du texte


coranique ont évidemment été machinés de main d'homme, ce qui est
assez facile comme nous l'avons vu hier, ici il est impossible que cela soit
le cas.

Nous nous trouvons donc devant trois possibilités :

-celle du surnaturel, qui est celle des propagandistes islamiques qui se


livrent à ce genre de délires sur les "miracles mathématiques" ; écartons
d'emblée cette hypothèse ! ce ne sont pas les fous qui vont diriger
l'hopital !

-celle de la fraude pure et simple : j'ai présenté quelques arguments en ce


sens dans l'article d'hier....il faut dire que nos amis islamistes jouent sur du
velours, car personne de sensé ne va aller vérifier les calculs, cela
nécessite trop de temps et un équipement hors de portée de tout un
chacun... on est donc forcé de faire confiance aux prosélytes islamiques,
ce qui équivaut à peu près à ce que l'agneau fasse confiance au loup !

-et enfin celle d'une "loi" toute naturelle.

en fait je crois que la deuxième hypothèse est vraie en partie, et en tout


cas, s'il s'avère que quelqu'un a réellement utilisé un ordinateur pour se
livrer à ces calculs déments, il n'a pu le faire qu'en gaspillant de l'argent
public dans un centre de recherches : belle mentalité !

Mais la troisième hypothèse est juste aussi, comme je vais maintenant


brièvement l'expliquer...

en fait, nos intuitions à propos des nombres ordinaires, utilisés dans la vie
de tous les jours, peuvent nous tromper quand on passe à des domaines
numériques bien plus larges, ceux des très grands nombres, sans bornes
précises du côté des nombres supérieurs (car de l'autre côté ils sont
évidemment bornés par zéro).

Ces intuitions correspondent au fait que pour les nombres ordinaires, les
multiples de 19 représentent à peu près 5% des nombres: il y en a 5 en
dessous de 100, 50 en dessous de 1000, etc....donc une faible minorité.

Seulement si l'on prend comme domaine d'investigation l'ensemble N tout


entier, donc tous les entiers naturels : 1,2,3....1000,....,1000000,....∞

sans borne supérieure, ou bien même un ensemble encore plus grand (R,
ou au delà, jusqu'aux prestigieux Alephs qui parait il ont rendu Cantor fou!))
alors ces intuitions s'effondrent, comme le savent tous ceux qui font des
"calculs" à propos des grands cardinaux.

Nous devons utiliser alors un langage probabiliste, et chercher quelle est la


probabilité pour un nombre d'être multiple de 19 ? et celle de ne pas être
multiple de 19 ? (ou bien d'un nombre premier p quelconque, ou bien d'un
nombre non premier quelconque, etc...)
Un raisonnement très simple nous permet de constater alors que les
multiples de 19, à l'échelle de N, sont "beaucoup plus nombreux" que les
nombres qui "ne sont pas multiples de 19" (19 ou n'importe quel autre
nombre premier). Ils sont en fait "infiniment plus nombreux".

Aussi est il banal , si l'on fait un tirage vraiment aléatoire dans N, sans se
fixer de borne définie, de tomber "presque toujours" sur un multiple de 19
(ou de n'importe quel nombre p premier) : ce serait le contraire, à savoir
tomber "souvent" (pour en rester au stade intuitif) sur un non multiple de
19, qui serait "miraculeux".

Car prenons un nombre entier quelconque n.

Le théorème fondamental de l'arithmétique nous apprend qu'il possède


une décomposition unique en facteurs premiers, de la forme :

n = p1k1 * p2 k2 *... * pr kr

où les pi sont les facteurs premiers et les ki sont des entiers positifs.

Exemple : 12 = 22 *3

100 = 22 * 52

Un nombre multiple de 19 est tel que 19 apparait parmi les pi de sa


décomposition, avec un exposant ki supérieur ou égal à 1.
Et les nombres non multiples de 19 sont évidemment ceux pour lesquels
19 n'apparait pas dans la décomposition ; on a l'habitude, pour des raisons
de facilité d'écriture et de généralisation de certains raisonnements,
d'écrire ces décompositions en facteurs premiers comme des produits
infinis s'étendant à tous les nombres premiers, mais dans lesquels tous les
exposants sont nuls sauf un nombre fini d'entre eux:

n= ∏ i pi ki

où le produit s'étend donc à TOUS les nombres premiers (qui sont en


nombre infini) mais où les ki sont tous nuls sauf un nombre fini d'entre eux.
exemple : pour 100, tous les ki sont nuls sauf celui correspondant à deux :
k2 = 2, et celui correspondant à 5 : k5= 2.

Les non multiples de p sont ceux pour lesquels le kp correspondant à p est


nul; les multiples de p sont ceux pour lesquels kp ≥ 1

On a alors une bijection entre l'ensemble des non multiples de p , que nous
nommerons Np et l'ensemble des nombres , que nous noterons Mp,1 où
l'exposant de p est de 1; cette bijection est simplement l'application qui
envoie un nombre x sur le nombre obtenu en multipliant x par p :

Np → Mp,1
x → x*p

Cela veut dire intuitivement qu'il y a "autant d'éléments dans Np et dans


Mp,1 ".

Mais l'ensemble des multiples de p est beaucoup plus large que Mp,1 : il
comprend en outre les nombres pour lesquels p apparait avec l'exposant 2,
puis ceux où il apparait avec l'exposant 3, etc... etc.. à l'infini.

Nous avons donc une collection infinie d'ensembles disjoints : Mp,1 ,


Mp,2 , .... Mp,k , etc... à l'infini ....

attention, il n'est pas clair tout de suite qu'il soit disjoints, mais ils le sont bel
et bien, il faut se rendre

compte que par exemple Mp,k est l'ensemble des nombres dont la
valuation p-adique est k

Et évidemment ces ensembles sont tous en bijection les uns avec les
autres, et avec Np

par une bijection analogue à celle expliquée ci dessus, par exemple pour
passer de Np à Mp,k la bijection consiste en l'application :
x → x * pk

"Intuitivement", cela veut dire que chaque Mp,j a "le même nombre
d'éléments" que Np (mais attention ce nombre d'éléments est infini, il faut
donc faire attention pour raisonner avec et le manipuler, c'est pour cela qu'il
est préférable de parler de bijection, et non pas de "même nombre
d'éléments").

De par les axiomes de calcul des probabilités, comme ces ensembles sont
disjoints, leurs probabilités s'additionnent, et la probabilité qu'un nombre
soit multiple de p est donc une somme infinie de probabilités

toutes égales à un nombre que nous nommerons PNp , et qui est la


"chance" qu'un nombre soit non multiple de p. Or comme les probabilités
sont des nombres finis, compris entre zéro et 1 , cela n'est possible

que si

PNp = 0 (la probabilité qu'un nombre soit non multiple de p est nulle, ou
plutôt infinitésimale, négligeable)

et

Pp = 1 (la probabilité qu'un nombre soit multiple de p est de 1 ou


séparée de 1 par un ε, un infinitésimal: c'est un évènement quasi-certain)

On pourra donner évidemment une rigueur formelle à ce raisonnement


élémentaire en passant au cadre mathématique bien connu des ensembles
mesurables et des sigma-algèbres : une sigma-algèbre sur N

sera constituée par les ensembles Mp de multiples de p, et de leurs


complémentaires Np . On pourra aussi utiliser des probabilités plus
"subtiles", faisant appel aux nombres non-standard de Robinson, ou bien

même aux nombres p-adiques, qui permettent de manipuler les


probabilités "infinitésimales" ou "nulles" , notamment pour la physique
quantique, comme nous l'apprennent les travaux d'Andrei Khrennikov déjà
cité sur ce blog.

En faisant p = 19, on voit donc que si l'on se situe à l'échelon des "très
grands nombres", où aucune limite supérieure n'est fixée, nos "intuitions"
de la vie de tous les jours peuvent nous tromper. Sur n'importe quel
intervalle borné, les multiples de 19 sont en minorité ; mais si l'on
s'affranchit de la condition bornée, si l'on "tape" au hasard dans N, et c'est
à celà que reviennent les tirages des "très grands nombres" sur le site
islamique indiqué au début, alors ce sont les "non multiples" de 19 (ou de
n'importe quel nombre) qui sont "bien moins nombreux", en fait infiniment
moins nombreux (à l'échelle de N) , que les multiples de 19, et ont donc
"beaucoup moins de chances " de sortir...

Il n'est pas du tout extraordinaire de tomber à tout bout de champ sur des
multiples de 19 en construisant des nombres de la façon indiquée sur le
site islamique submission.org : c'est le

contraire, le fait de tomber sur un nombre non multiple de 19, qui est très
rare !
ou, pour parler plus crûment (voire cruellement) :

le miracle mathématique des très grands nombres du Coran, c'est encore


une imposture faite pour tromper les naïfs ou les gens qui se laissent
impressionner (à tort) par tout ce qui prend l'apparence "mathématique"

Mais l'on comprendra que des gens qui se situent, non pas par delà le Bien
et le Mal, mais "au delà de la probabilité", n'aient que faire des
observations faites ici, voir par exemple les élucubrations d'un autre
neuneu, Abdullah Arik:

http://www.icsfrance.org/miracle_math/Probabilites.pdf

http://www.islamicproductions.com/beyond.html

D'autres veulent prouver l'existence d'Allah à un athée , et pour cela les


probabilités, encore elles, sont mises à contribution : (j'ai envie de dire :
pauvres athées martyrisés !)

http://www.islam101.com/tauheed/provingGodExists.htm

quant à ceux ci, ils sont vraiment très forts et "raflent la mise" : ils
démontrent (d'après eux en tout cas) que même les déclarations
islamophobes prouvent les "miracles du 19 en Islam" (prévenez vite le
MRAP ! il ne faut surtout plus condamner l'islamophobie !) :

http://www.wikiislam.com/wiki/19

Je dois aussi, pour rester honnête, signaler que le site "submission.org" du,
ou affilié au, Dr Rashad Khalifa PHD (encore un docteur qui n'est pas
docteur, comme ce gredin de Maurice Bucaille) est considéré par certains
autres musulmans comme sectaire :
http://www.algerie-dz.com/forums/archive/index.php/t-5698.html

"@Sassouki, attention ce site est celui d'une secte :22: très active au USA
et les preuves mathématiques présentées n’ont rien d’objectives.
Si tu as déjà entendu parlé d'un denommé Rachad Khalifa, tu dois peut
être savoir de quoi je parle.
Il faut savoir que Rachad Khalifa est l’inventeur de la théorie 19 au milieu
des années 70 mais son succès lui a monté à la tête et il s’est
autoproclamé prophète; envoyé soit disant pour révéler ce grand secret (le
chiffre 19 dans le coran).
Cette secte :
- Qualifier le reste les musulmans de mécréants :22:
- Qualifier les hadiths de l’œuvre du diable,
- Déclare comme faux deux versets du coran dans la sourate el-tawba le
128ème et le 129ème. :rolleyes:
- Considère leurs prières avec le reste des musulmans (au hajj par
exemple) comme non valide (à refaire).
- et j'en passe..."

le site, ou un site, de Rashad Khalifa est ici, nous y retrouverons de


"vieilles connaissances"...en fait tous ces imposteurs se recopient et se
congratulent les uns les autres par ordinateur interposé...si ça peut les
aider à vivre, je n'y vois pas d'inconvénient :

http://www.rashadkhalifa.org/mathematical-miracle.html

de toutes façons, un certain hadith prévoit que l'Islam de la fin des Temps
(notre époque) sera partagé en 72 sectes.... et quant à moi je sais à quoi
m'en tenir sur les fameux "miracles du 19"...

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