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Arabesque$
Enquête sur le rôle
des États-Unis dans les révoltes arabes
Par Ahmed Bensaada*

D
ans Arabesque$, remarquable enquête et ce que nous avons vu dans les premières
sur le rôle des États-Unis dans les prin- semaines et c’est ce qui a renforcé les gens et
temps arabes, Ahmed Bensaada dévoile leur a fait croire encore plus à la lutte non vio-
les nouvelles méthodes américaines employées lente – que cela va fonctionner, et cela fonc-
pour exporter la démocratie « Made in USA » tionne. Ce qu’on a fait, c’est la promotion de
dans les pays arabes. ces tactiques [les méthodes d’actions non vio-
lentes] et les expliquer aux gens à travers les
pages Facebook que nous avons et aussi les
La Syrie (Extraits)(1)
D. R.
chaînes YouTube. C’est la façon dont ils sont
appliqués, comme mettre des fleurs sur les
ien qu’elle soit actuellement aux prises avec une san- lieux où les héros sont tombés […], ou de nettoyer les rues

B glante et terrible guerre civile, tout avait commencé en et de les rendre, vous le savez, plus agréables et meilleures
Syrie, comme dans le reste des pays arabes, avec des parce que nous pouvons faire quelque chose d’encore
appels à manifester lancés via les médias sociaux, en particu- mieux que le régime peut faire en termes de services, alors
lier Facebook. Ainsi, dès le début du mois de février 2011, oui. De la dictature à la démocratie [le fameux livre de
un « Jour de la rage » fut déclaré mais n’a été aucunement Gene Sharp] vous donne l’inspiration, les assurances que
suivi. Les premières manifestations, qui ne débutèrent qu’à cela pourrait vraiment être réalisé et cela peut vraiment
la mi-mars, suivaient le modus operandi de la lutte straté- arriver. »
gique non violente théorisée par Gene Sharp. Pour enfin clore la séquence avec : « Si Einstein était le
Le film documentaire réalisé par le journaliste britan- génie de la physique, alors Gene Sharp est le génie des
nique Ruaridh Arrow et consacré à Gene Sharp [How to libertés et de la façon d’atteindre ces libertés. »
start a Revolution], met en scène un cyberactiviste syrien, En fait, la date de 2006 (ou 2007) donnée par Ausama
un certain Ausama (autrefois Osama) Monajed, membre du Monajed n’est pas fortuite comme nous allons nous en

AFP
Conseil national syrien (CNS). rendre compte.
Après avoir analysé une série de câbles WikiLeaks rela-
 Kmara = Kifaya tifs à la Syrie, le Washington Post a révélé que les États-
Dans ce film, Monajed se rend à Boston, au siège de Unis avaient, en secret, financé l’opposition syrienne
l’Albert Einstein Institution, organisme que dirige le philo- depuis 2006.
sophe américain. Il semble très bien connaître les lieux et Les dissidents syriens exilés regroupés sous la ban-
se montre très familier aussi bien avec Gene Sharp nière du Mouvement pour la justice et le développement
qu’avec son assistante Jamila Raqib qui l’appelle par son ont reçu quelque 6 millions de dollars pour financer une
petit nom « Ausam ». Lorsque l’intervieweur lui demande chaîne de télévision ainsi que diverses « activités » anti-
la date de sa dernière visite à ce lieu, il répond : « Je ne me gouvernementales à l’intérieur de la Syrie. Ces finance-
rappelle pas exactement, est-ce en 2007 ou 2006 ? Oui, ments ont commencé sous l’administration Bush et ont
des années avant, quand peu de personnes pensaient à un continué sous celle d’Obama au moins jusqu’en sep-
scénario de résistance non violente, et seulement un cer- tembre 2010. D’autre part, un télégramme de l’ambas-
tain nombre croyait que cela pouvait réellement arriver sade des États-Unis à Damas révèle qu’une somme de
dans un pays comme la Syrie. » 12 millions de dollars a été versée de 2005 à 2010 au
Tourné lorsque les émeutes syriennes étaient dans leur volet syrien d’un programme du Département d’État
phase « sharpienne », le documentaire donne la parole à nommé « Initiative de partenariat pour le Moyen-
Monajed : « Les tactiques et les théories de Gene Sharp Orient » (en anglais : “Middle East Partnership Initia-
sont pratiquées dans les tive” ou Mepî).
rues de Syrie au moment Notons que le Mepi
où nous parlons. La dyna- « EINSTEIN : GÉNIE DE LA PHYSIQUE ; dépend directement du
mique à laquelle le régime Département d’État des
est confronté en Syrie est GENE SHARP : GÉNIE DE LA LIBERTÉ. » États-Unis, par l’intermé-
ce dont a parlé Gene Sharp diaire du Bureau des
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En juin 2011, un Syrien, flanqué du drapeau de la révolution, manifeste devant le siège de CNN
à Hollywood pour demander aux Américains de débloquer les réseaux Internet en Syrie !

affaires du Proche-Orient. Cet organisme a été fondé en dans les efforts diplomatiques quotidiens de ces ambas-
2002 par Colin Powell, alors secrétaire d’État de George sades. »
W. Bush, pour créer « une perspective à long terme pour Ainsi, le Mepi serait une entité gouvernementale com-
la réforme, pas quelque chose qui va être fait dans un an plémentaire, conçue pour cibler les zones non desservies
ou cinq ans ». par l’USAID et permettant aux ambassades américaines de
Comme indiqué dans un rapport rédigé par Stephen financer directement les activistes. Cela nous explique
McInerney (le directeur exécutif de Pomed) et intitulé Le pourquoi, comme discuté auparavant, de nombreux cybe-
Budget fédéral et des crédits pour l’exercice 2010. Démo- ractivistes arabes gravitent autour des missions diploma-
cratie, gouvernance et droits de l’homme dans le Moyen- tiques américaines.
Orient, « Mepi a régulièrement augmenté son travail dans
les pays qui n’ont pas de présence de l’USAID comme la
Libye, la Syrie et les États du golfe Persique ». L’Égypte (Extraits)
Puis, au sujet du rôle des ambassades américaines,
McInerney donne l’intéressante information : « Le pro- e mouvement Kifaya (« C’est assez ! », en arabe)
gramme de petites subventions [mis en place par Mepi] a
favorisé l’interaction entre les agents politiques dans les
ambassades des États-Unis et les activistes de la démocra-
L est un groupe d’opposition égyptien créé en 2004
par des intellectuels de différentes sensibilités.
Parmi ses revendications, on peut signaler, pêle-mêle, la
tie dans la région, ce qui a contribué à intégrer les préoc- fin du régime Moubarak, l’opposition à un transfert de
cupations pour la démocratie et les droits de l’homme pouvoir au fils du président, Gamal Moubarak, et la 
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AFP
Le Caire en avril 2005 : une activiste de Kifaya appelle à la démission
du président Moubarak : c’est la non-violence à la sauce Gene Sharp !

dénonciation de la culture de la corruption au sein de « admirait la Révolution orange d’Ukraine et les Serbes qui
l’État. Il y a quelque chose d’insolite dans le choix du ont renversé Slobodan Milosevic ».
nom de ce mouvement. En effet, il est assez surprenant En 2008, le think tank américain Rand a publié une impo-
de constater qu’il a été baptisé avec un nom identique à sante et exhaustive étude sur le mouvement Kifaya, com-
celui du mouvement géorgien Kmara. Vous avez com- manditée par le bureau du secrétaire à la Défense (OSD).
pris : Kmara et Kifaya ont la même signification dans Selon ce qui est mentionné dans l’imposant document, la
leurs langues respectives. Cette étrange similitude laisse recherche a été menée à l’Institut national de recherche sur
suggérer au moins une vision politique similaire, si ce la défense Rand, un centre de recherche et développement
n’est une collaboration directe et franche entre les deux financé par des fonds fédéraux et parrainé par l’OSD, l’É-
mouvements ou avec Canvas [Center for Applied Non tat-major interarmées, le Commandement interarmées de
Violent Action and Strategies, ndlr] qui a formé les lea- combat, le Département de la Marine, le corps des Marines,
ders de Kmara. Cette imitation des méthodes prônées les Agences de défense et la communauté du renseignement
par les activistes des révolutions colorées est aussi militaire.
visible chez d’autres militants égyptiens. Dans un article
détaillé sur les mouvements d’opposition en Égypte  Guerre « non violente »
(dont Kifaya), Sherif Mansour (encore lui !) a remarqué Cela a fait dire à certains que « bien entendu, il doit y
que les activistes égyptiens « imitaient » les Ukrainiens avoir une raison politique pour expliquer que le masto-
en donnant, pendant les donte de la Rand s’intéresse
manifestations, des roses à un groupe d’une impor-
aux forces de l’ordre. LES ÉTATS-UNIS ONT, EN SECRET, tance somme toute assez
Ahmed Maher lui-même relative […] ».
a déclaré à un journaliste du FINANCÉ L’OPPOSITION SYRIENNE DEPUIS 2006. Et ils n’ont pas si tort.
Los Angeles Times qu’il Tout d’abord, en intro-
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Le professeur Gene Sharp (au centre) en 2012 à Stockholm, avec son assistante Jamile Raqib,
reçoit le « prix Nobel alternatif ». Pour son engagement pour la paix dans le monde ?

duction, l’étude mentionne : « Les États-Unis ont professé caine du monde arabe en remplaçant les interventions
un intérêt pour une plus grande démocratisation dans le armées par l’aide aux mouvements réformateurs « autoch-
monde arabe, en particulier depuis les attentats de sep- tones ».
tembre 2001 […]. Cet intérêt fait partie d’un effort visant à Cette vision devient plus claire dans la section dédiée aux
réduire la violence politique déstabilisatrice et le terro- recommandations politiques : « Compte tenu de la réputa-
risme. Comme le président George W. Bush a noté dans son tion populaire négative actuelle des États-Unis dans la
discours de 2003 à la NED (National Endowment for région, le soutien américain aux initiatives de réforme sera
Democracy), “Tant que le Moyen-Orient demeure un mieux réalisé par des institutions non gouvernementales et
endroit où la liberté ne s’épanouit pas, il restera un lieu de sans but lucratif. » Et, un peu plus loin : « Le gouvernement
stagnation, de ressentiment et de violence prêt pour l’expor- américain devrait encourager les organisations non gou-
tation” (La Maison-Blanche, 2003). Les États-Unis ont uti- vernementales à offrir de la formation aux réformateurs, y
lisé divers moyens pour poursuivre la démocratisation, y compris des conseils sur la création de coalitions et la
compris une intervention militaire qui, bien que lancée façon de composer avec les différences internes à la pour-
pour d’autres raisons, avait comme un de ses objectifs suite de la réforme démocratique. Les institutions acadé-
finaux l’installation d’un gouvernement démocratique. Tou- miques (ou même les organisations non gouvernementales
tefois, les mouvements de réforme autochtones sont les associées aux partis politiques américains, telles que l’IRI
mieux placés pour faire progresser la démocratisation dans ou le NDI) pourraient assurer une telle formation qui pour-
leur propre pays. » rait outiller les leaders de
Ainsi, on comprend la réforme à concilier leurs
mieux les motivations d’une UNE EXPORTATION DE LA DÉMOCRATIE différends de manière paci-
telle étude qui s’intéresse, fique et démocratique. »
en toute évidence, à la BASÉE SUR LE RÉSEAUTAGE D’ACTIVISTES. À la lecture de cette
« démocratisation » améri- recommandation, il est 
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Serons-nous toujours « une guerre en retard » ? Extrait de la préface de Michel Collon


n peut reprocher beaucoup de choses aux diri- réussir puisqu’elles combinaient une puissante révolte

O geants des États-Unis et à la CIA, mais pas


d’être des fainéants. Depuis plus de vingt ans
que j’étudie leurs stratégies de guerre et de désinforma-
populaire et le soutien généreux de la plus grande puis-
sance mondiale, pourquoi ont-elles abouti trois ans
plus tard à… rien du tout ? Les injustices perdurent,
tion, j’ai constaté qu’ils cherchent sans cesse à « faire l’insécurité a augmenté, certains pays ont carrément
mieux ». De chaque guerre, réussie ou non, ils tirent des
enseignements et améliorent leurs méthodes pour la fois
suivante. Irak, Yougoslavie, Afghanistan, Libye, Syrie,
et bien d’autres : à chaque guerre, je découvre de nou-
veaux trucs et de nouveaux procédés. Très créatifs vrai-
ment ! […
Il est donc très important de comprendre les nouvelles
méthodes qui ont été employées pour piéger les peuples
et l’opinion internationale. Bien analyser les armes et les
stratégies de son adversaire, n’est-ce pas la première
étape pour lui résister efficacement ? C’est donc avec un
grand plaisir que je salue et recommande la remarquable
enquête d’Ahmed Bensaada. Notre équipe Investig’Ac-
tion a jugé important de mettre à disposition de chacun
son remarquable livre Arabesque$.

 Les bonnes questions…


Ahmed Bensaada pose toutes les questions qui préoc-
cupaient chacun de nous. À savoir…
Si vraiment les États-Unis ont soutenu le « printemps
arabe » pour aider « la démocratie », comment se fait-
il que cette lutte n’ait touché aucune des monarchies
pétrolières ?
Vu que les États-Unis avaient installé, financé, armé
et protégé le tyran Moubarak, pourquoi n’a-t-on
entendu aucun slogan anti-US dans les rues du Caire ?
Pourquoi n’y a-t-on pas, comme ailleurs, brûlé le dra-
peau étoilé ? Pourquoi leur ambassade est-elle restée à
l’écart de toute contestation ?
Les multinationales US ayant une sainte horreur du
syndicalisme et des revendications ouvrières, pourquoi
Washington a-t-elle soutenu en Égypte des grèves
qu’elle aurait condamnées partout ailleurs ?
Est-il exact que les grandes multinationales du Net
Facebook, Google, Twitter ou Yahoo ont collaboré très
étroitement avec le Département d’État US et la CIA ?
AFP

Et ces fameux cyberactivistes égyptiens et tunisiens,


tout d’un coup placés sous les projecteurs, savaient-ils
q u e l e s a i d e s f i n a n c i è r e s e t l e s f o r m a t i o n s q u e sombré dans l’anarchie et le chaos et enfin, les forces
Washington leur avait généreusement offertes depuis populaires sont partout profondément divisées. Et si
quelques années étaient organisées aussi avec la com- c’était le but ?
plicité d’Israël ? Non seulement Ahmed Bensaada pose les bonnes
Pourquoi les dirigeants de ces cyberactivistes égyp- questions, mais il y répond. 
tiens voulaient-ils absolument cacher qu’ils avaient été
formés par un théoricien US nommé Gene Sharp, un  *Arabesque$. Enquête sur le rôle
des principaux stratèges de la politique impériale des des États-Unis dans les révoltes arabes,
États-Unis, déjà impliqué dans de nombreux renverse- Ahmed Bensaada, Éd. Synergie (Alger) pour
ments de gouvernements « gênants » ? Parce qu’ils l’Afrique et les pays arabes, Éd. Investig’Action
savaient que la rue les aurait immédiatementXXXXXXXXXXXXXXXXXXX rejetés ? (Bruxelles), pour l’Europe.
Pourquoi ces « révolutions » qui avaient tout pour Parution en janvier 2015.
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX.
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facile de comprendre pourquoi la NED (par l’intermédiaire nyme sur Internet] qui peuvent offrir un abri contre la sur-
de l’IRI et du NDI) est si présente dans la formation des veillance du gouvernement. Cela pourrait également être
cyberactivistes et le financement des « ONG » auxquels ils réalisé en utilisant des moyens technologiques pour préve-
sont affiliés. nir les régimes de saboter les sites Web des réforma-
La quatrième recommandation du Rand va encore plus teurs. »
loin et s’intéresse aux nouvelles technologies, tant leur Le vif intérêt que porte l’administration américaine aux
rôle dans les révoltes est primordial : « Les États-Unis géants des nouvelles technologies, son soutien au dévelop-
devraient aider les réformateurs à obtenir et à utiliser la pement d’outils nécessaires au contournement de la cen-
technologie de l’information, peut-être en offrant des inci- sure étatique (comme TOR ou Commotion), la mise en
tations pour les entreprises américaines à investir dans place de plateformes pour la formation et le réseautage des
cyberactivistes arabes (comme AYM et Fikra) découlent
tout naturellement de cette quatrième recommandation.

 La main de la CIA
En conséquence, on se rend compte que l’étude réalisée
par Rand a servi de fondement pour une politique améri-
caine d’« exportation » de la démocratie vers les pays
arabes basée sur la formation, le soutien et le réseautage
d’activistes provenant de ces pays. À cela, ajoutons le
financement d’ONG locales (autochtones) susceptibles de
rallier un maximum de sympathisants et de les mobiliser
lors des manifestations contre le pouvoir en place.
Le point faible de cette étude sur le mouvement Kifaya
concerne le financement de ce mouvement. Alors que le
rapport assure : « Kifaya n’accepte aucun financement
étranger pour assurer sa légitimité et éviter les accusa-
tions selon lesquelles il serait au service d’intérêts étran-
gers », une autre étude est plus sceptique : « En ce qui
concerne le financement du mouvement, il est plus difficile
d’obtenir des informations. […] Le mouvement doit néces-
sairement bénéficier de fonds, ne serait-ce que pour assu-
rer les frais liés à la gestion quotidienne, à la publication
des tracts, à l’organisation de conférences, par exemple. »
Certains observateurs notent, par contre, que Kifaya est
soutenu par une organisation américaine nommée Interna-
tional Center on Nonviolent Conflict (ICNC), centre qui
travaille en étroite collaboration avec Freedom House et
Canvas. Précisons que l’ICNC a été fondé par Peter Acker-
man, un ancien président du CA de Freedom House (2005-
2009).
En plus, il est intéressant de savoir que des militants de
Kifaya connaissent bien les principes de la lutte non vio-
lente. Certains d’entre eux ont visité Gene Sharp et l’Albert
Einstein Institution en 2006.
Enfin, nous ne pouvons pas conclure cette section sur
Kifaya sans mentionner que trois militants de ce mouve-
ment sont des contributeurs du forum Fikra (forum créé par
Manifestation pacifique contre le lobby américain pro-israélien) : Gamal Eid, Mahmoud
le gouvernement syrien… en Syrie. Une photo Pharaon et Fathi Farid.
souvenir prise par les « réformateurs autochtones ». Petite précision sur le think tank américain Rand : Frank
Carlucci, l’ancien secrétaire d’État à la Défense, ancien
directeur adjoint de la CIA et ancien membre du CA de la
l’infrastructure de communication et de la technologie de NED, celui-là même qui avait encensé le livre de Jared
l’information de la région. Les compagnies américaines Cohen, est membre du CA du Rand. 
œuvrant dans les technologies de l’information pourraient
également faire en sorte que les sites Web des réforma-  (1) Par commodité, nous avons supprimé toutes les notes de bas de pages.
teurs restent opérationnels Toutes les citations et affirmations
et pourraient aussi investir de l’auteur sont référencées dans
dans des technologies telles DES MILITANTS DE KIFAYA son ouvrage.
que les proxys anonymi-
seurs [NdT : services per- PROCHES D’UN LOBBY PRO-ISRAÉLIEN.  *http://www.ahmedben
mettant une navigation ano- saada.com/
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TABLE DES MATIÈRES

• Note au lecteur 11
• Préface 13
• Introduction 21
• Chapitre 1 : Les révolutions colorées 31
• Chapitre 2 : Ces organismes américains qui
« exportent » la démocratie 45
• Chapitre 3 : Les nouvelles technologies 69
• Chapitre 4 : Le cas de l’Égypte 101
• Chapitre 5 : Les autres pays arabes 147
- La Tunisie 150
- Le Yémen 166
- L’Algérie 177
- La Syrie 189
- La Libye 203
• Chapitre 6: Éléments d'analyses factuelles 225
• Épilogue 245
• Annexes 261
- Annexe 1 : Les câbles Wikileaks 262
- Annexe 2 : Le financement de la NED 304
- Annexe 3 : Le financement NED-Algérie 317
- Annexe 4 : Les lettres de Cathy Feingold (Solidarity
Center) 325
- Annexe 5 : Personnes, organisations et lieux 327

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