Vous êtes sur la page 1sur 83

INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES

Département Études arabes


Année 2020-2021

CIVILISATION L1

Histoire du monde arabe et du Moyen-Orient contemporains



Semestre 2 – MOMB120A

LE MAGHREB ET LE MOYEN-ORIENT
DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE À NOS JOURS

Gohar DASHTI, to day's life and war, 2008

Marie-Laure Archambault-Küch (archambault.ml@gmail.com), Anne-Claire Bonneville


(anne-claire.bonneville@inalco.fr), Irène Carpentier (i.carpentier88@gmail.com),
Catherine Verdoire (cverdoire@wanadoo.fr)
Sarra Zaïed (sarrazaied12@gmail.com)

1
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021

PRESENTATION DU COURS

1. Groupes et emplois du temps

L’enseignement d’histoire du Maghreb et du Moyen-Orient est obligatoire pour les


étudiants d’initiation (arabe littéral) et ceux du diplôme intensif d’arabe. Cet enseignement
est aussi obligatoire pour les étudiants de L1 d’arabe littéral qui ne l’ont pas validé durant
l’année d’initiation et pour les étudiants de licence d’arabe oriental et d’arabe maghrébin.

Cet enseignement comprend un cours magistral (CM) et un groupe de travaux


dirigés (TD) qui permet d’approfondir le cours et d’acquérir des méthodes grâce à
différents exercices. Les étudiants suivent le CM et un TD (ils sont inscrits dans un groupe
de TD).

Au second semestre 2020-2021, les cours sont organisés selon un mode « hybride ». Les
cours commencent la semaine du 1er février 2021.

- Le CM (1h30) : le mercredi de 13h à 14h30. Il est accessible en distanciel (sur


Moodle, en asynchrone). Il comprend :
● Un enregistrement audio/vidéo sur un support Powerpoint (45 min à 1
heure).
● Un quizz d’auto-évaluation
● Une lecture ou un film documentaire complémentaire.
o Des rendez-vous sont organisés régulièrement pour que les étudiants
puissent poser des questions et échanger. Les réunions se font sur Zoom, à
l’heure du cours soit le mercredi de 13h30 à 14h30. Voici les dates, le lien
Zoom sera disponible sur Moodle, sur l’onglet du cours magistral
correspondant :
CM de la semaine Date
CM2 10 février
CM6 17 mars
CM9 7 avril
CM12 12mai

- Les TD accueillent les étudiants une semaine sur 3 en présentiel. Les autres séances
doivent être suivies à distance. Tous les travaux à faire sont disponibles sur Moodle.
Comme les CM, les TD commencent la semaine du 1er février 2021.

Votre groupe de S2 est par défaut le même qu’au S1, mais pour certains attention,
modifications par rapport au S1 !

2
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021

Les groupes de TD sont les suivants : $


Groupes Enseignants Horaires Dates des cours en Salle
de TD hebdomadaires présentiel
Groupe 1 Catherine jeudi 13h-14h30 4 mars; 25 mars; 15 4.07
Verdoire avril.
Groupe 2 Sarra Zaïed jeudi 14h30-16h00 11 février; 11 mars; 1 Amphi 3
avril.
Groupe 3 Marie-Laure Jeudi 14h30-16h00 18 février; 18 mars; 8 4.14
Archambault- avril; 6 mai.
Küch
Groupe 4 Catherine jeudi 14h30-16h00 4 mars; 25 mars; 15 Amphi 3
Verdoire avril.
Groupe 5 Marie-Laure vendredi 9h-10h30 12 février; 12 mars; 2 Amphi 7
Archambault- avril; 7 mai.
Küch
Groupe 6 Sarra Zaïed vendredi 11h-12h30 19 février; 19 mars; 9 5.05
avril; 14 mai.
Groupe 7 Irène Carpentier vendredi 11h-12h30 5 mars; 26 mars; 16 4.14
avril.
Groupe 8 Sarra Zaïed Samedi 10h-11h30 Distanciel intégral

3
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021

2. Projet pédagogique

Cet enseignement a pour objectif de fixer les grands repères chronologiques de


l’histoire du monde arabe (Maghreb et Moyen-Orient) du début du XIXe siècle à l’époque
actuelle, de faire connaître aux étudiants les grandes figures qui ont marqué cette région du
monde et d’expliquer les transformations politiques économiques et sociales qu’elle a
vécues. Il doit ainsi donner aux étudiants les moyens de mettre en perspective et de mieux
comprendre les évolutions récentes du Maghreb et du Moyen-Orient.

Le second semestre traite du monde arabe depuis la Seconde Guerre mondiale. Le


début de la période est marqué par le nationalisme et l’arabisme. Les États arabes prennent
leur indépendance et des régimes autoritaires se mettent en place. La période se caractérise
aussi par de nombreux conflits, en particulier le conflit israélo-palestinien, la montée de
l’islam politique et l’émergence des pays du Golfe. Depuis 2011, le monde arabe connaît
de nouveaux et profonds bouleversements, les « révolutions arabes ».

Cet enseignement a également pour ambition de faire comprendre aux étudiants


quelle est la posture de l’historien, quelles sont ses méthodes et en quoi elles peuvent les
aider à saisir le monde contemporain. Il comprend donc un volet méthodologique (grâce
aux TD). Les étudiants doivent acquérir des méthodes de travail, apprendre à chercher des
informations, à analyser un texte, et à rédiger une dissertation.

Progression indicative des séances

Séquence 1 : Indépendances et politiques de développement.

1- Le conflit israélo-arabe (1948-1979)


2- Le nationalisme arabe
3- La guerre d’indépendance algérienne
4- Les régimes politiques et leur politique économique après les indépendances :
autoritarisme, dirigisme économique et socialisme (des années 1950 aux années 1980)

Séquence 2 : l’essor de l’islam politique et des pays du Golfe

5- La montée de l’islam politique


6- La péninsule arabique

Séquence 3 : conflits et croissance des inégalités (depuis les années 1980)

7 et 8 – Les conflits au Moyen-Orient de la guerre du Liban à l’intervention américaine en


Irak (1975-2003)
9- Les transformations économiques et sociales au Moyen-Orient (des années 1990 à
aujourd’hui)
10- Le conflit israélo-palestinien (1982-2012)

4
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
Séquence 4 : le monde arabe et le Moyen-Orient aujourd’hui

11- Les « Printemps arabes »


12- Le monde arabe aujourd’hui

5
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021

3. Évaluation. Deux modalités :


- Contrôle continu intégral (CCI) c’est le cas général : les étudiants sont tenus de
suivre un TD et d’assister aux séances prévues. Dans le cadre du contrôle continu,
les étudiants rendent un certain nombre de travaux (4 au total) notés. La moyenne
de ces quatre notes forme leur note finale.

- Le contrôle terminal ou final (CT ou CF) : les étudiants n’assistent pas au TD, ne
font pas les exercices et sont donc moins bien préparés à l’examen. Ils n’ont qu’une
seule note : celle de l’examen du mois de mai.

En début d’année, les étudiants choisissent le CCI ou le CT (concrètement, dès qu’ils ont
une note, ils sont considérés comme inscrits en CC). Il n’est pas possible de changer au
cours du semestre. L’étudiant qui passerait – sans autorisation – en CT n’obtiendra pas de
note en mai (sa copie ne sera pas corrigée) et il sera obligé de passer le rattrapage au mois
de juin.

Dans le cadre des TD, les étudiants sont amenés à réaliser un certain nombre d’exercices.

Les travaux à rendre dans le cadre du contrôle continu sont au nombre de 4 :

Pour tous :

- Un exposé (par deux) à l’oral sur l’un des textes du fascicule en présentiel ou sous
forme de vidéo.
- Bilan de la séquence 3
- Une fiche de lecture sur un roman au choix parmi ceux proposés ci-dessous (à
rendre en semaine 11)

Pour ceux qui ont eu 12/20 ou moins en CCI au S1 :

- refaire la dissertation du S1 (conseils disponibles sur la page Moodle). Pour la


semaine 4.

Pour ceux qui ont eu plus de 12/20 au CCI au S1 :


- Compte rendu critique d’un article scientifique (voir liste ci-après) pour la semaine
6

Quelques détails :

1) L’exposé (explication de texte comme exposé à l’oral ou sous forme de captation


vidéo).
Il s’agit de préparer une explication de texte par groupes de deux étudiant(e)s, qui sera
présentée à l’oral en 15-20 minutes lors d’une séance en présentiel ou sous forme de
captation vidéo.
Suivez la méthodologie de l’explication de document historique qui figure à la fin de ce
fascicule (p. 66). Il faut s’y prendre à l’avance pour préparer votre exposé, de façon à
compléter les informations nécessaires à l’éclairage du texte et à être capable de les
synthétiser avant l’oral. Tout travail doit s’appuyer sur au moins trois références

6
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
bibliographiques. Les étudiants doivent remettre à l’enseignant(e) une feuille simple
maximum, comportant la liste des références bibliographiques et un plan ou un résumé très
court de l’exposé.

Pour chaque texte, deux autres étudiants (les discutants) animeront la discussion : ils
devront donc avoir préparé le texte, réfléchi à ses enjeux et prévu quelques questions.
Si l’exposé se fait sous forme de captation vidéo, ils regarderont la vidéo et proposeront
une correction).

2) Bilan des séquences :


Il s’agira de rédiger un bilan comprenant : un récapitulatif des enjeux soulevés par les cours,
les principales thématiques vues durant les séquences, l’explication des principales notions,
une discussion des principales césures chronologiques, et une présentation de quelques
grandes figures. Pour traiter les thématiques, vous vous appuierez sur les CM et les textes
étudiés lors des TD. Enfin, vous veillerez à indiquer des références bibliographiques en
mettant en avant les principaux historiens ayant travaillé sur les différentes thématiques
abordées. (3 pages).

3) Correction de la dissertation :
Correction de la dissertation à la maison (à rendre fin décembre) en tenant compte des
remarques de votre correcteur/trice. A rendre pour la semaine 5. Le devoir ne doit pas
dépasser 5 pages dactylographiées (12 000 signes, espaces compris) ou 2 copies doubles
manuscrites. L’introduction et la conclusion doivent être entièrement rédigées, de même
que l’une des parties. Le reste doit être présenté sous forme de plan très détaillé. A rendre
semaine 7.
Il est impératif d’indiquer votre bibliographie (articles, livres, sites internet, …).
Attention au plagiat ! Vous ne devez pas recopier un auteur ou un passage mais le citer :
il doit être placé entre guillemets et vous devez indiquer la source du texte de que vous
utilisez (livre, article, site internet), son titre, la date de sa rédaction (et pour un site de la
consultation) et son auteur.
L’objectif est de vous faire rédiger => un devoir qui repose sur le plagiat n’est ni évalué,
ni noté : le plagiat vous fait perdre le bénéfice du contrôle continu. Vous devrez passer
l’examen aux rattrapages.

4) La fiche de lecture.
L’objectif de la fiche de lecture est de mettre en avant des problématiques abordées en
cours à travers un roman, sans pour autant en faire un commentaire littéraire. Elle doit
comporter une brève présentation de l’auteur et un résumé rapide de l’intrigue (une page
ou une page et demi en tout). Une deuxième partie doit être consacrée à une mise en
perspective du roman en lien avec les thématiques vues en cours : en quoi reflète-t-il
les grandes transformations politiques, sociales, économiques, culturelles du monde
arabe dans la seconde moitié du XXe siècle ? (une ou une page et page). Enfin, vous
consacrerez une demi-page à votre avis personnel sur le roman lu. Au total, 4 pages
maximum.
[Voir la sélection d’ouvrages en page suivante]

7
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
5) La synthèse d’article :
- Lire un des articles proposé (liste page 12).
- En rédiger un compte rendu critique qui comprenne :
- une présentation de l’auteur (1/2 page)
- un résumé de l’article qui met en lumière la problématique traitée, les sources utilisées et
la méthodologie adoptée et les apports de l’article sur le sujet abordé (2 pages)
- votre point de vue sur l’article (1/2 page).

8
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
LISTE DES ROMANS POUR LA FICHE DE LECTURE

Les six livres au choix pour la fiche de lecture (bien lire les consignes en page précédente) sont les
suivants :

1) Alaa El-Aswany, J’ai couru vers le Nil, Arles, Actes Sud, 2018, 432 pages (23 €).

Dans ce roman, on suit une multitude de personnages qui participent à la révolution égyptienne de
2011 : des étudiants, filles et garçons de milieu divers, un bourgeois copte, les ouvriers d’une usine,
mais aussi des patrons et des acteurs de la répression. La révolution est racontée de façon
allégorique, en prenant des libertés, par rapport aux faits historiques. C’est un roman militant qui
vise à dénoncer l’autoritarisme du pouvoir égyptien, la corruption du régime (et de la société) et
le rôle des islamistes étroitement liés au régime. Il est interdit en Égypte.

Le titre en français est très éloigné du titre en arabe (la « République comme si ») : une expression
qui revient à la fin du roman, ce qui en donne, une des clefs.

En lisant ce roman, vous serez particulièrement attentif à ce qu’il dit de la société égyptienne (place
et rôle des femmes, place de coptes et de l’islam, rôle des écoles et des universités), de la corruption
qui règne en Égypte, et des mécanismes de la répression.

2) Khaled Ziade, Vendredi dimanche, Actes Sud (Sindbad), 1999, 98 pages, 12,10 €.
Dans ce récit organisé en douze courtes sections, Khaled Ziadé relate son enfance à
Tripoli, dans le nord du Liban. Il y raconte différents événements des années 1950, comme
la crise de 1958, mais fait surtout le récit d’une modernisation de la ville et des modes de
vie, encouragée par l’État et vécue de façon ambivalente par les citadins.

Il ne s’agit donc pas d’un roman mais d’un récit qui permet d’observer la ville de Tripoli
doublement : à travers les yeux d’un Tripolitain qui se remémore ses sensations d’enfant
et à travers le regard d’un sociologue et historien.

Cet ouvrage permet d’aborder la mise en œuvre des politiques de modernisation menées
par les États moyen-orientaux dans les années 1950 et 1960, notamment à travers les
mutations urbaines. Il offre aussi un point de vue sur l’atmosphère politique des années
1950 et 1960, en proposant un éclairage alternatif à celui souvent projeté à partir des
principales métropoles arabes.

3) Assia Djebar, Femmes d’Alger dans leur appartement, Paris, Le livre de poche, 2002, 288
p., 6,70€

En 1832, dans Alger récemment conquise, Delacroix s'introduit quelques heures dans un
harem. Il en rapporte un chef-d'oeuvre, Femmes d'Alger dans leur appartement, qui
demeure un « regard volé ». Un siècle et demi plus tard, vingt ans après la guerre
d'indépendance dans laquelle les Algériennes jouèrent un rôle que nul ne peut leur
contester, comment vivent-elles au quotidien, quelle marge de liberté ont-elles pu
conquérir ?

9
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
Dans ce recueil de nouvelles publié pour la première fois en 1980 et ici augmenté d'une
longue nouvelle inédite, La Nuit du récit de Fatima, Assia Djebar raconte : le vécu, la
difficulté d'être, la révolte et la soumission, la rigueur de la Loi qui survit à tous les
bouleversements et l'éternelle condition des femmes.

Ce recueil de nouvelles donne à voir des peintures de femmes algériennes au sortir de


l’indépendance. A partir de ces récits, vous pourrez vous interroger sur le rôle des femmes
pendant la guerre d’indépendance algérienne mais également leur place dans l’Algérie
indépendante. Le thème des langues parlées, le français et l’arabe, occupe une place
conséquente dans ces nouvelles. Ce thème peut être interrogé notamment à travers la figure
de l’autrice elle-même, Assia Djebar, Algérienne et francophone.

N.B. : Veillez à bien vous procurer l’édition de 2002 qui contient la nouvelle La Nuit du
récit de Fatima.

4) Oran Pamuk, Cette chose étrange en moi, Paris, Gallimard / Folio, 2017, 832 p. (11 €)

Comme tant d’autres, Mevlut a quitté son village pour s’installer sur les collines qui bordent
Istanbul dans un gecekondu (« posé la nuit », c’est à dire un bidonville). Il y vend de la boza, cette
boisson fermentée traditionnelle prisée des Turcs. Le soir en arpentant les rues d’Istanbul, il
observe la ville qui ne cesse de s’étendre et de se transformer sous l’effet de l’exode rural dans une
Turquie divisée entre « partis de gauches » et héritiers du Kémalisme (« nationalistes »), un jeu
politique remis en cause par l’essor des partis islamistes. À travers l’histoire de Mevlut et de sa
femme (le roman est aussi une belle histoire d’amour), on suit celle d’une famille venue s’installer
en ville dans les années 1950, poussée par l’exode rural, et qui devient, progressivement, urbaine.

En lisant ce roman, vous serez particulièrement attentif à ce qu’il nous dit de cet exode rural
(conditions de vie des migrants, accès à la propriété et aux services urbains, solidarités), au
contexte politique turc (coups d’État, prise de pouvoir par les islamistes) et à la condition féminine
en Turquie.

Ce roman n’est pas difficile à lire, mais il est long. Il demande donc du souffle.

5) Sara Omar, La laveuse de mort, Editions Actes Sud, 2020, 376 pages (22,8 €)

Au nord de l’Irak, dans la zone peuplée de Kurdes, une jeune fille a été recueillie par ses grands-
parents pour la protéger de la violence de son père. Elle évolue dans l’univers de ce couple
atypique, composé d’un grand père de confession zoroastrienne et d’une grand-mère musulmane,
laveuse de morts. Cette dernière veille à donner aux femmes et aux jeunes filles assassinées parce
qu’elles ont été jugées impures, une sépulture digne. Le récit de cette jeunesse au Kurdistan irakien
est entrecoupé de séquences où Frmesk, plus âgée, reçoit des soins dans un hôpital au Danemark.

Un roman très dur sur la condition des femmes dans les années où Saddam Hussein gouvernait
l’Irak et où les Kurdes subissaient les violences du régime. Attention l’ouvrage dépeint des scènes
d’une grande cruauté.

En lisant le premier roman de cette jeune auteure kurde, vous pourrez vous intéresser aux violences
(physiques ou morales) subies par les femmes dans une petite bourgade du nord de l’Irak, au code
de l’honneur mais aussi aux superstitions et au poids du qu’en dira-t-on dans la vie des familles.
Vous pourrez aussi décrypter les éléments du contexte politique irakien des années 80.

10
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021

6) Rachid Boudjedra, 1001 années de nostalgie, 1979, Paris, Gallimard/Folio, 448 pages (11€)
Dans ce roman, on suit l’histoire du village fictif de « Manama », situé aux confins du désert
algérien, dans les années 1970. La chronique du quotidien de cette bourgade excentrique, qui vit
de la débrouillardise de ses habitants, du commerce de linceuls en soie brodée, des paris sur les
combats de béliers et de l'évocation nostalgique d'un passé glorieux est bouleversée par l’arrivée
d’une équipe de cinéastes étrangers, venus tourner une superproduction d’après les Les Mille et
Une Nuits. A travers la chronique de ce village excentrique et symbolique, l’auteur revisite les
grands mythes fondateurs de l’histoire algérienne et arabe, soulignant les continuités, fragilités et
conflictualités qui se nouent dans ce petit monde, village “oublié” du pouvoir central algérien.

En lisant ce roman, vous serez particulièrement attentif à la réflexion sur les temporalités, sur ce
que cela dit sur le contexte politique de l’Algérie post Indépendance des années 1970, les
contradictions et enjeux des modèles de développement (au-delà d’une simple opposition
modernité/tradition), ainsi qu’aux caractéristiques locales des conditions de vie d’un petit village
marginalisé du sud saharien maghrébin (rapport au pouvoir central et marginalisation politique,
irruption de la consommation mondialisée, transformation de la structure familiale, confrontation
des modes de vie).

NB : Vous pouvez acquérir les ouvrages en librairie, seul-e ou collectivement (à condition de bien établir en
amont les tours de lecture pour que chacun-e puisse rendre sa fiche dans les temps impartis), mais vous
pouvez également les consulter ou emprunter en bibliothèque, qu’elles soient universitaires, municipales ou
grand public. La disponibilité des livres en bibliothèques universitaires peut être vérifiée sur le catalogue
interuniversitaire : http://www.sudoc.abes.fr.

11
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
LISTE DES ARTICLES POUR LA SYNTHESE D’ARTICLE

Choisir un des articles et en faire la synthèse qui comprendra :


- une présentation de l’auteur (1/2 page)
- un résumé de l’article qui met en lumière la problématique traitée, les sources utilisées et
la méthodologie adoptée et les apports de l’article sur le sujet abordé (2 pages)
- votre point de vue sur l’article (1/2 page).

Laurent BONNEFOY, « Les identités religieuses contemporaines au Yémen : convergences,


résistances et instrumentalisation », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, 2007, n°
121, p. 199-216.

Hamit BOZARSLAN, « La transformation des cadres d’interprétation au Moyen-Orient, L’année


1979 », Identités et politique. De la différenciation culturelle au conflit, Presses de Sciences Po
(P.F.N.S.P), 2014, pp. 277-292.

Stéphanie LATTE ABDALLAH, « Vers un féminisme politique hors frontières au Proche-Orient.


Regard sur les mobilisations en Jordanie (années 1950-années 2000) », Vingtième Siècle. Revue
d’histoire, n° 103, no 3, Presses de Sciences Po, 28 août 2009, p. 177-195

Luis MARTINEZ, « Le cheminement singulier de la violence islamiste en Algérie », Critique


internationale, volume 3, n° 20, 2003, pp. 165-177.

Matthieu REY, « L’armée en Irak de 1932 à 1968 », Vingtième Siècle. Revue d’histoire, N° 124,
no 4, 2014, p. 33-45.

12
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021

VALIDATION

Pour valider son semestre, il faut obtenir plus de 10/20 à l’ensemble du semestre.
Si l’étudiant obtient moins de 10/20 à l’ensemble de son semestre, il doit se présenter au
rattrapage pour les matières où ses notes sont inférieures à 10. L’examen de rattrapage a
lieu au mois de juin. Les étudiants perdent au rattrapage le bénéfice de leur note de
contrôle continu.
Au sein de chaque semestre, les notes se compensent si elles sont supérieures à 8/20. Si une
note est inférieure à 8/20, la compensation ne joue pas.

Pour valider l’année de L1, la moyenne des notes des deux semestres (S1 et S2) doit être
supérieure ou égale à 10/20 : les deux semestres se compensent. Donc si un étudiant ne
valide pas le S1, il doit attendre ses résultats du S2 pour savoir s’il a réussi son année ; s’il
a échoué, il lui faut réussir l’examen de rattrapage (pour les matières où ses notes sont
inférieures à 10).
Pour le diplôme d’initiation, les deux semestres sont indépendants : il faut obtenir plus
de 10/20 pour chacun des deux semestres (S1 et S2).
Les modalités de contrôle des connaissances et la charte des examens sont en ligne sur le
site de l’Inalco : http://www.inalco.fr/formations/emplois-temps-examens/reglements-
chartes

Remarques
Il n’existe pas de droit de renonciation à une note.
Les EC (crédits) d’une UE (unité d’enseignement) obtenue sont définitivement acquis et
ne peuvent être présentés à nouveau.
Dans les UE qui n’ont pas été acquises, on ne repasse que les épreuves dont les notes sont
inférieures à 10/20.
La note de session 2 (rattrapage) se substitue à celle de session 1, même si elle est inférieure.

13
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
TUTORAT

Des créneaux de tutorat sont réservés à la civilisation. Le tutorat est réservé aux étudiants
en difficulté mais qui travaillent pour progresser, et est principalement consacré à la
méthodologie. L’inscription vaut pour le semestre et vous serez évalués sur votre assiduité,
qui donne lieu à un bonus sur la moyenne du semestre sur avis du tuteur. Voir l’emploi du
temps pour les horaires.

Après discussion avec vos enseignants de TD, si vous souhaitez vous inscrire en tutorat (ou
vous en désinscrire si vous le suiviez au premier semestre et souhaitez arrêter), vous devez
faire une demande par mail à votre enseignant de TD en mettant en copie Irène Carpentier
(i.carpentier88@gmail.com), en précisant le créneau demandé (attention, certains changent
au S2).

Les groupes de tutorat sont les suivants :

=> Tutrice: Lola Basso : 3 groupes possibles

*Mardi matin de 9h à 10h (salle 3.04) ou de 11h30 – 12h30 (labo 6.05)

*Vendredi matin de 9h à 10h (salle 3.02)

=> Tuteur: Yacine Djeziri: 2 créneaux possibles

*Lundi de 13h30 à 14h30 et de 14h30 à 15h30, salle 5.08 à partir du 8 février.

*Mercredi de 9h à 10h : salle 3.01

14
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021

QUELQUES CONSEILS POUR REUSSIR A L’UNIVERSITE

Ces conseils sont surtout destinés à ceux qui entrent à l’Université dont le fonctionnement
est différent de celui du lycée et où le travail attendu n’est pas le même.

L’université laisse beaucoup de « temps libre » aux étudiants (le nombre d’heures de cours
est beaucoup moins important qu’au lycée). Ce « temps libre » doit être mis à profit pour
travailler les cours (voir ci-dessous) et se cultiver de toutes les manières possibles : en allant
voir des expositions ou des films, en écoutant des émissions de radio, en allant assister à
des conférences et en lisant régulièrement la presse (générale ou sur le monde arabe) ou
des blogs.

Réussir à l’université suppose de fournir un travail personnel régulier et important :


au lycée, et encore au baccalauréat, savoir parfaitement son cours suffit à garantir une
excellente note. A l’Université, ce n’est pas le cas (cela permet juste d’assurer une
moyenne). Pour réussir vraiment, il faut :
- compléter les cours qui ne sont jamais qu’une base (vous trouverez dans le
programme ci-dessous des conseils de lecture).
- faire des fiches sur des points précis
- s’entraîner à faire des plans sur des sujets

Pour les cours (en particulier si vous ne savez pas bien prendre des notes – cela
arrive !)

Avant chaque cours


Lire les textes dans le fascicule
Repérer les évènements importants à l’aide de la chronologie
Après chaque cours
Relire ses notes et éventuellement les mettre au propre.
Si des éléments paraissent peu clairs ou n’ont pas été compris, chercher des
éclaircissements dans un manuel ou poser des questions au cours suivant. Relire les
documents illustrant le cours et figurant dans le fascicule

Dans la semaine
Faire le travail personnel suggéré par le fascicule. Il semble normal de fournir un travail
personnel minimum de deux heures par semaine.

Un bon étudiant est un étudiant qui travaille et qui progresse. Le travail à fournir pour
arriver à la moyenne varie beaucoup en fonction de votre cursus antérieur mais la vraie
barrière se situe entre les étudiants qui se découragent et donc, ne progressent pas, et ceux
qui s’accrochent (même si c’est difficile) et qui finissent par parvenir à des résultats
corrects.

15
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021

CALENDRIER DES TRAVAUX A RENDRE

Semaine du 8 mars : rendre la correction de la dissertation à rendre pour les étudiants qui
ont eu moins de 12 au CCI au S1

Semaine du 15 mars : rendre : compte-rendu critique de l’article pour ceux qui ont eu plus
de 12 au CCI au S1 à rendre

Semaine du 12 au 17 avril : fiche de lecture

Semaine du 3 au 7 mai : bilan de la séquence 3

Dans le cours du semestre, un exposé sur un des textes des TD.

16
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
CM : CALENDRIER ET PROGRAMME DES SEANCES

Ce programme indique, pour chaque séance, le sujet du cours et suggère des travaux à
réaliser pour le compléter et l’assimiler. Il est vivement recommandé de faire les lectures
proposées.

Séquence 1 : Indépendances et politiques de développement dans le monde arabe et


au Moyen-Orient

Séance N°1 : 3 février 2021


Le conflit israélo-arabe (1948-1979)
- Écouter le cours sur Moodle et le prendre en notes.
- Lecture complémentaire : Albert Hourani, Histoire des peuples arabes, chap. 24
« L’apogée de l’arabisme », pp. 527-544 .

Séance N°2 : 10 février 2021


Le nationalisme arabe
- Écouter le cours sur Moodle et le prendre en notes.

Séance N°3 : 17 février 2021


La guerre d’indépendance algérienne
- Écouter le cours sur Moodle et le prendre en notes.
- Lecture complémentaire : Yvette Katan-Bensamoun, Le Maghreb. De l’Empire
ottoman à la fin de la colonisation française, le Chapitre 21, « La guerre
d’Algérie », pp. 336-363.

Vacances d’hiver : du 20 au 28 février 2021

Séance N°4 : 2 mars 2021


Les régimes politiques et leur politique économique après les indépendances :
autoritarisme, dirigisme économique et socialisme (1950-1990)
- Écouter le cours sur Moodle et le prendre en notes.
- Lectures complémentaires : * Michel Camau, Vincent Geisser, Le Syndrome
autoritaire : politique en Tunisie de Bourguiba à Ben Ali, Paris, Presses de Sciences
Po, 2003, chapitre 3 « Nouvelles élites et combat national. Du populisme à
l’autoritarisme », pp. 113-152. * Benjamin Stora, Histoire de l’Algérie depuis
l’indépendance, Paris, La Découverte, « Repères », 2001, chapitre
3 « Boumediene, l’État et les institutions » et chap. 4 « Choix économiques et
politique étrangère », p. 33-58. * Pierre Vermeren, Maghreb : la démocratie
impossible ?, Paris, Fayard, 2004, p. 184 et suivantes.

17
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021

Séquence 2 : l’essor de l’islam politique et des pays du Golfe

Séance N°5 : 10 mars 2021


La montée de l’islam politique
- Écouter le cours sur Moodle et le prendre en notes.
- Lecture complémentaire : Georges Corm, Le Proche-Orient éclaté, Tome 1, ed.
2012, chap. 8, « L’irrésistible ascension de la tyrannie pétrolière », pp. 352-383.

Séance N°6 : 17 mars 2020


La péninsule Arabique
- Écouter le cours sur Moodle et le prendre en notes.
- Lectures complémentaires : Pascal Menoret, l’Énigme saoudienne, Les Saoudiens
et le monde 1744-2003, chapitre 3 « Genèse et structure de l’État moderne 1902-
1973 » et chapitre 6 « Une modernisation sociale ambiguë ».

Séquence 3 : conflits et croissance des inégalités (depuis les années 1980)

Séance N°7 : 24 mars 2021


Les conflits au Moyen-Orient de la guerre du Liban à l’intervention américaine en
Irak (1975-2003) (1)
- Écouter le cours sur Moodle et le prendre en notes.

Séance N°8 : 31 mars 2021


Les conflits au Moyen-Orient de la guerre du Liban à l’intervention américaine en
Irak (1975-2003) (2)
- Écouter le cours sur Moodle et le prendre en notes

Séance N°9 : 7 avril 2021


Les transformations économiques et sociales au Moyen-Orient (des années 1990 à
aujourd’hui)
- Écouter le cours sur Moodle et le prendre en notes
- Lectures complémentaires : * Bernard Rougier, « L'islamisme face au retour de
l'islam ? », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 2004/2, no 82, p. 103-118 (sur
Moodle). * Michel Camau, Vincent Geisser, Le syndrome autoritaire. Politique
en Tunisie de Bourguiba à Ben Ali, Paris Presses de Sciences Po, 2003, chapitre 7
« Du MTI à En Nahdha : des islamistes pas comme les autres », pp. 267-303.

Séance N°10 : 14 avril 2021


Le conflit israélo-palestinien (1982-2012)
- Écouter le cours sur Moodle et le prendre en notes

18
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
- Lecture complémentaire : J.-F. Legrain, « Retour sur les accords israélo-
palestiniens (1993-2000) », Maghreb-Machrek, n°170, octobre-décembre 2000,
pp. 96-125. En ligne : http://iremam.cnrs.fr/legrain/maghmach_2000.pdf

Vacances de printemps : du 17 avril au 3 mai 2021

Séquence 4 : Le monde arabe aujourd’hui

Séance N°11 : mercredi 5 mai 2021


Les “printemps arabes”
- Écouter le cours sur Moodle et le prendre en notes
- Lecture complémentaire : * Mickaël Béchir Ayari, « Non, les révolutions
tunisienne et égyptienne ne sont pas des “révolutions 2.0” », Mouvements, n° 66,
2011, pp. 56-61. * Myriam Catusse, « Tunisie et Égypte aux urnes ! Révolution
ou restauration de la sociologie électorale ? », Confluences Méditerranée, été
2012, n° 82, pp. 29-50.

Séance N°12 : mercredi 12 mai 2021


Le monde arabe aujourd’hui
- Écouter le cours sur Moodle et le prendre en notes

19
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
TD : CALENDRIER, PROGRAMME DES SEANCES, DEVOIRS

TD N°1 : semaine du 1er au 6 février 2021


Correction des dissertations (sujets du CCI du S1).
Présentation du semestre et répartition des exposés et des discutants.
Pour la séance suivante, lire le texte 1.

TD N°2 : semaine du 8 au 13 février 2021


Méthodologie : Les attentes pour l’exposé : méthodologie du commentaire de texte pour
les exposés à partir du texte 1, Le témoignage d’une Palestinienne sur son engagement :
Hanane al-Ashrawi .

TD N°3 : semaine du 15 au 20 février 2021


Texte 2 – Discours de Nasser à l’occasion du onzième anniversaire de la Révolution
(Alexandrie, le 26 juillet 1963).
En présentiel : exposé de deux étudiants et reprise par les discutants
A distance : envoi de capsules vidéo

Vacances d’hiver : du 20 au 28 février 2021

TD N°4 : semaine du 1er au 8 mars 2021 : la guerre d’Algérie

Texte 3 – Conférence de presse sur les événements d’Alger de la délégation algérienne au


Caire, 15 novembre 1954.
En présentiel : exposé de deux étudiants et reprise par les discutants
A distance : envoi de capsules vidéo

Séance N°5 : semaine du 8 au 13 mars 2021


Texte 4 - Le droit pétrolier et la souveraineté des pays producteurs (1971)
En présentiel: exposé de deux étudiants et reprise par les discutants
A distance : envoi de capsules vidéo
Travail à rendre cette semaine : Correction de la dissertation du S1 (pour ceux qui ont eu
moins de 12 au CCI au S1)

Séance N°6 : semaine du 15 au 20 mars 2021

Texte 5 – Le Koweït des travailleurs migrants, du rêve au cauchemar


En présentiel: exposé de deux étudiants et reprise par les discutants
A distance : envoi de capsules vidéo

20
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
Bilan de la séquence 1 : « Indépendances et politiques de développement dans le monde
arabe et au Moyen-Orient »
Travail à rendre cette semaine : rendre le compte-rendu critique de l’article pour les
étudiants concernés.

Séance N°7 : semaine du 22 au 27 mars 2021


Texte 6 : Le Mouvement de la tendance islamique en 1984, « une occasion unique » de
convergence avec la gauche tunisienne ?
Texte 7 – La guerre Iran-Irak vue par un enfant soldat iranien.
En présentiel: exposé de deux étudiants et reprise par les discutants
A distance : envoi de capsules vidéo

Séance N°8 : semaine du 29 mars au 3 avril 2021


Texte 8 – La guerre civile libanaise : les forces en présence et les conséquences du conflit
pour la population.
En présentiel: exposé de deux étudiants et reprise par les discutants
A distance : envoi de capsules vidéo

Bilan de la séquence 2, l’essor de l’islam politique et des pays du Golfe

Séance N°9 : semaine du 6 au 10 avril


Texte 9 - Entretien avec Abu Anas, responsable des taxis al-i‘timâd à Naplouse, janvier
2011.
En présentiel : exposé de deux étudiants et reprise par les discutants
A distance : envoi de capsules vidéo

Séance N°10 : semaine du 12 au 16 avril


Bilan de la séquence 3 à commencer à préparer.
Travail à rendre pour cette séance : fiche de lecture.

Vacances de printemps : du 17 avril au 3 mai 2021

Séance N°11 : semaine du 3 au 8 mai 2021


Texte 11 – Disparus de l’ère Ben Ali.
Correction des fiches de lecture sur les romans.
Travail à rendre : bilan de la séquence 3

Séance N°12 : semaine du 10 au 15 mai 2021


Corrections et bilan du semestre.

21
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021

BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE

Cette bibliographie sera complétée au fur et à mesure des cours.

Recueil de textes et atlas


Encyclopédie de l’Islam, 2ème édition, (EI²), Leyde, Brill
Anne-Laure DUPONT, Atlas de l’islam dans le monde. Lieux, pratiques et idéologie,
Autrement, 2005, 63 p.
Mathieu GUIDERE, Atlas des pays arabes. Des révolutions à la démocratie ?, Paris,
Autrement, 2012, 95 p.
J. SELLIER et A. SELLIER, Atlas des peuples d’Orient, Paris, La Découverte, 1993, 200 p.
Anne-Laure DUPONT, Catherine MAYEUR-JAOUEN, Chantal VERDEIL, Le Moyen-Orient
par les textes, Paris, A. Colin, 2011.
Charlotte COURREYE, Augustin JOMIER, Annick LACROIX, Le Maghreb par les textes, Paris,
A. Colin, avril 2020.

Géographie / Géopolitique
K. BENAFLA, D. PAGES EL-KAROUI, O. SANMARTIN, Géopolitique du Maghreb et du
Moyen-Orient, Paris, Sédes, 2007, 229 p.
B. SEMMOUD, Maghreb et Moyen-Orient dans la mondialisation, Paris, A. Colin, 2010,
318 p.

Sur le Moyen-Orient
Olivier BOUQUET, Philippe PETRIAT, Pierre VERMEREN, Histoire du Moyen-Orient de
l'Empire ottoman à nos jours : au-delà de la question d'Orient, Publications de la Sorbonne,
2016.
Hamit BOZARSLAN, Sociologie politique du Moyen-Orient, Paris, La Découverte,
2011, 125 p.
Jean-Paul CHAGNOLLAUD, Quelques idées simples sur l’Orient compliqué, Paris,
Ellipses, 2008, 144 p.
Sylvia CHIFFOLEAU, Anne-Claire DE GAYFFIER-BONNEVILLE, Norig NEVEU,
Annalaura TURIANO, Matthieu REY, Manon-Nour TANNOUS, Le Moyen-Orient 1876-
1980, Paris, Atlande, collection clés concours Histoire contemporaine, 2017, 768 p.
Vincent CLOAREC, Henry LAURENS, Le Moyen-Orient au XXe siècle, Paris, Armand-
Colin, 2003, 255 p.
Georges CORM, Le Proche-Orient éclaté 1956-2003, Paris, Folio-Histoire, 2003, 1068 p.
Leyla DAKHLI, Histoire du Proche-Orient contemporain, Paris, La Découverte,
Repères, 2015, 124 p.
Leyla DAKHLI, Le Moyen-Orient, (fin XIXe-XXe siècle), Paris, Seuil (Point), 2016.
Anne-Laure DUPONT, Catherine MAYEUR-JAOUEN, Chantal VERDEIL,
Histoire du Moyen-Orient: du XIXe siècle à nos jours, Malakoff, Armand Colin, 2016.
Alain GRESH et Dominique VIDAL, Les 100 clés du Proche-Orient, 2006, Paris,
Hachette, 622 p.
Albert HOURANI, Histoire des peuples arabes, 1993, Paris, Le Seuil, Points, 732 p.
Henry LAURENS, Paix et guerre au Moyen-Orient, l’Orient arabe et le monde de 1945
à nos jours, Paris, A. Colin, Collection U, 1999, 560 p.
Henry LAURENS, L’Orient arabe à l’heure américaine, Paris, Armand Colin, 2005,
452 p.

22
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
Vincent LEMIRE, Guillemette CROUZET, François DUMASY, Matthieu REY, Le
Moyen-Orient de 1876 à 1980, Armand Colin, 2016.
Maxime RODINSON, Marxisme et monde musulman, Paris, Éditions du Seuil, 1972,
699 p.
Jacques THOBIE, Ali et les quarante voleurs, impérialismes et Moyen-Orient de 1914 à
nos jours, Paris, Messidor, 1985, 372 p.

Sur le Maghreb
Jean GANIAGE, Histoire contemporaine du Maghreb, de 1830 à nos jours, Paris, Fayard,
1994, 822 p.
Yvette KATAN BENSAMOUN, Le Maghreb, De l’Empire ottoman à la fin de
la colonisation française, Paris, Belin, 2007, 400 p.
Guy PERVILLÉ, De l’Empire français à la décolonisation, Paris, Hachette, 1991, 255 p.
Daniel RIVET, Le Maghreb à l’épreuve de la colonisation, Paris, Hachette, Pluriel,
2002, 460 p.
Pierre VERMEREN, Le Choc des décolonisations, de la guerre d’Algérie aux printemps
arabes, Paris, Odile Jacob, 2015.

Par pays

Algérie
Abderrahmane BOUCHENE, Jean-Pierre PEYROULOU, Ouanassa SIARI TENGOUR,
Sylvie THENAULT (dir.), Histoire de l’Algérie à la période coloniale, Paris, La
Découverte, Poche, 2014, 784 p.
Guy PERVILLE, Atlas de la guerre d’Algérie, Paris, Autrement, 2003, 64 p.
Benjamin STORA, Histoire de l’Algérie depuis l’indépendance, Paris, La Découverte,
Repères, 2001, 125 p.
Sylvie THÉNAULT, Histoire de la guerre d’indépendance algérienne, Paris, Flammarion,
2005, 303 p.

Égypte
Vincent BATTESTI et François IRETON, L’Égypte au présent. Inventaire d’une société
avant révolution, Arles, Actes Sud, 2011, 1 179 p.
Jean-Noël FERRIÉ, L’Égypte, entre démocratie et islamisme, Paris, Autrement/CERI,
2008, 128 p.
Anne-Claire DE GAYFFIER-BONNEVILLE, Histoire de l’Égypte moderne. L’éveil
d’une nation XIX-XXI°s, Paris, Flammarion, collection Champs Histoire, 2016, 616
pages.
Hoda NASSER, Nasser, archives secrètes, Paris, Flammarion, 2020
Sophie POMMIER, Égypte, L’envers du décor, Paris, La Découverte, 2008, 297 p.
En ligne, la revue du CEDEJ (Centre d’études et de documentation économiques
juridiques et sociales), Égypte – Monde arabe : http://ema.revues.org/

Iran et Turquie
Fariba ADELKHAH, La révolution sous le voile : Femmes islamiques d’Iran, Paris,
Karthala, 1991, 280 p.
Hamit BOZARSLAN, Histoire de la Turquie contemporaine, Paris, La Découverte,
Repères, 2004, 123 p.
Jean-Pierre DIGARD, Bernard HOURCADE et Yann RICHARD, L’Iran au XXe siècle,
Paris, Fayard, 1996, 461 p.

23
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
Thierry ZARCONE, La Turquie moderne et l’Islam, Paris, Flammarion, 2004, 362 p.

Jordanie
Myriam ABABSA, L’Atlas de Jordanie : Histoire, territoires et société, Beyrouth, Ifpo,
2013, 485 p.
Pénélope LARZILLIÈRE, La Jordanie contestataire, Militants islamistes, nationalistes et
communistes, Arles, Actes Sud, 2013, 248 p.
Riccardo BOCCO et Géraldine CHATELARD, La Jordanie : royaume frontière, Paris,
Autrement, 2001, 247 p.
Marc LAVERGNE, Dossier « Le royaume Hachémite d’Abdallah I à Abdallah II », Les
Cahiers de l’Orient, 2004, 169 p.

Liban
Franck MERMIER et Sabrina MERVIN, Leaders et partisans au Liban, Paris, Karthala /
IFPO / IISMM, 2012.
Franck MERMIER et Christophe VARIN, Mémoires de guerres au Liban (1975-1990),
Arles, Actes Sud/IFPO, 2010.
Elizabeth PICARD, Liban, État de discorde, Paris, Flammarion, 1988, 263 p.
Nadine PICAUDOU, La Déchirure libanaise, Bruxelles, Complexe, 1989, 258 p.
Éric VERDEIL, Ghaleb FAOUR et Sébastien VELUT, Atlas du Liban. Territoires et
société, Beyrouth, Ifpo/CNRS Liban, 2008. En ligne : http://www.ifporient.org/node/230

Libye
François BURGAT, André LARONDE, La Libye, 1994, Paris, PUF, Que sais-je, 128 p.
Olivier PLIEZ, Villes du Sahara. Urbanisation et urbanité dans le Fezzan libyen, Paris,
CNRS, 2003, 199 p.

Mauritanie
Geneviève DESIRE-VUILLEMIN, Histoire de la Mauritanie, des origines à l’indépendance,
1997, Paris, Karthala, 652 p.

Maroc
Daniel RIVET, Histoire du Maroc de Moulay Idrîs à Mohammed VI, Paris, Fayard, 2012,
452 p.
Mohammed TOZY, Monarchie et islam politique au Maroc, Paris, Presses de Sciences Po,
1999, 282 p.
Pierre VERMEREN, Histoire du Maroc depuis l’indépendance, Paris, La Découverte,
Repères, 2006, 125 p.

Palestine
Jalal AL-HUSSEIN et Aude SIGNOLES, Les Palestiniens entre État et diaspora. Le temps
des incertitudes, Karthala/IISMM, 2012, 456 p.
Henry LAURENS, La question de Palestine, Paris, Fayard, 1999-2011, 4 volumes.
Catherine NICAULT, Une histoire de Jérusalem, 1850-1967, Paris, CNRS éditions, 2008,
297 p.
Nadine PICAUDOU, Les Palestiniens, un siècle d’histoire, Paris, Complexe, 2002, 335 p.
Elias SANBAR, Les Palestiniens dans le siècle, Paris, Gallimard, 1994, 176 p.

Pays du Golfe, Oman, Yémen

24
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
Salem AL-JABIR AL-SABAH, Les Émirats du Golfe, histoire d’un peuple, Fayard, Paris,
1980, 261 p.
Laurent BONNEFOY, Franck MERMIER, Marine POIRIER, Yémen. Le tournant
révolutionnaire, Paris, Karthala/CEFAS, 2012, 367 p.
Marc LAVERGNE et Brigitte DUMORTIER, L’Oman contemporain ; État, territoire,
identité, Paris, Karthala, 2002, 300 p.
Rémy LEVEAU et Frédéric CHATILLON, Monarchies du Golfe : les micro-États de la
péninsule Arabique, Paris, La Documentation française, 2005, 144 p.
Pascal MÉNORET, L’Énigme saoudienne, Les Saoudiens et le monde, Paris, La
Découverte, 2003, 260 p.

Soudan
Marc LAVERGNE (dir.), Le Soudan contemporain, Paris/Amman, Karthala/CERMOC,
1989.
Jean-Baptiste GALLOPIN, « Amer divorce des deux Soudans », Le Monde diplomatique,
juin 2012.

Syrie
François BURGAT et Bruno PAOLI, Pas de printemps pour la Syrie. Les clés pour
comprendre les acteurs et les défis de la crise (2011-2013), Paris, La Découverte, 2013,
240 p.
Caroline DONATI, L’exception syrienne, Entre modernisation et résistance, Paris, La
Découverte, 2009, 354 p.
Baudouin DUPRET, Zouhair GHAZZAL, Youssef COURBAGE, Mohammed EL-
DBIYYAT, La Syrie au présent, reflets d’une société, Actes Sud, 2007, 878 p.
Michel SEURAT, Syrie, l’État de barbarie, Paris, PUF, 2012, 288 p.

Tunisie
Michel CAMAU, Vincent GEISSER, Le Syndrome autoritaire : Politique en Tunisie de
Bourguiba à Ben Ali, Paris, Presses de Sciences Po, 2003, 372 p.
Jocelyne DAKHLIA, Le pays sans bruit, Arles, Actes Sud, 2011, 128 p.
Larbi CHOUIKHA, Eric GOBE, Histoire de la Tunisie depuis l’indépendance, Paris, La
Découverte, Repères, 2015, 128 p.
Jean-François MARTIN, Histoire de la Tunisie contemporaine, de Ferry à Bourguiba,
1881-1956, Paris, l’Harmattan, 1993, 276 p.

Sur les révolutions


Amin ALLAL et Thomas PIERRET (dir.), Au cœur des révoltes arabes. Devenir
révolutionnaires, Paris, Armand Colin-Iremam, 2013, 314 p.
Laurent BONNEFOY et Myriam CATUSSE, Jeunesses arabes. Du Maroc au Yémen :
loisirs, cultures et politiques, Paris, La Découverte, 2013, 376 p.
Olivier DABENE ; Vincent GEISSER; Gilles MASSARDIER (dir.), Autoritarismes
démocratiques, démocraties autoritaires au 21è siècle, Paris : La Découverte, 2008, 336 p.
Philippe DROZ-VINCENT, « Du 11 septembre aux révolutions arabes : les États-Unis et
le Moyen-Orient », Politique étrangère, 2011/3, p. 495-506
Ghassan SALAMÉ, Démocraties sans démocrates. Politiques d’ouverture dans le monde
arabe et islamique, Paris, Fayard, 1994, 452 p.

Sur l’islam et l’islam politique

25
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
François BURGAT, L’Islamisme en face, Paris, La Découverte, novembre 2007, 4e édition
mise à jour, 350 p.
Olivier CARRÉ et Gérard MICHAUD, Les Frères musulmans 1928-1982, Gallimard /
Julliard, Archives, 1983, 235 p.
Jean-Pierre FILIU, « Définir Al-Qaïda », Critique internationale, n° 47, avril-juin 2010,
pp.111-122.
Sabrina MERVIN, Histoire de l’islam, Fondements et doctrines, Champs Flammarion,
2000, 311 p.
Sabrina MERVIN (dir), Le Hezbollah, état des lieux, Paris, Actes Sud, 2008.
Sabrina MERVIN et Nabil MOULINE (dir.), Islams politiques, Courants, doctrines et
idéologies, Paris, éditions du CNRS, 2017.
Nadine PICAUDOU, L’islam entre religion et idéologie, Essai sur la modernité
musulmane, Paris, Gallimard, NRF essai, 2010, 310 p.
Bernard ROUGIER (dir.), Qu’est-ce que le salafisme ? Paris, PUF, 2008, 224 p.
Bernard ROUGIER, Le Jihad au quotidien, Paris, PUF, 2004, 262 p.

Voir également les numéros spéciaux du magazine L’Histoire avec des articles courts et
des illustrations :
« Les Turcs », Les Collections de l’histoire, n° 45, octobre 2009
« La Méditerranée », Les Collections de l’histoire, n° 47, avril 2010
« L’Algérie et les Algériens », Les Collections de l’histoire, n° 55, avril 2012
« Les Arabes », L'Histoire, n° 272, janvier 2003
« La guerre d'Algérie », L'Histoire, n° 292, novembre 2004
« Les Palestiniens », L'Histoire, n° 298, mai 2005
« Chrétiens d’Orient », L’Histoire, n° 337, décembre 2008
« D'ou viennent les révolutions arabes », L'Histoire, n° 52, juillet-sept 2011

Sur l'Égypte, le numéro spécial du magazine Manière de voir : « L'Égypte en


mouvement », Manière de voir, n°135, juin-juillet 2014

Sur internet

Les ressources de l’émission d’Arte « Le dessous des cartes »


http://ddc.arte.tv/emission/mondes-arabes
Certaines de ces cartes sont librement accessibles via Youtube ou Dailymotion.
- L'islam en conflit (2 parties)
- Qu'est-ce que le salafisme ?
- Le monde arabe

Les cours d’Henry Laurens au collège de France sur la question palestinienne, que l’on
peut regarder en ligne : http://www.college-de-france.fr/site/henry-laurens/#|q=/site/henry-
laurens//_audiovideos.jsp|

26
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021

TEXTE 1 - LE TÉMOIGNAGE D’UNE PALESTINIENNE SUR SON ENGAGEMENT

Née à Naplouse le 8 octobre 1946, on m’a amenée encore nourrisson à Tibériade, alors
qu’éclataient une nouvelle fois les hostilités entre Juifs et Palestiniens et qu’avait lieu
l’expulsion massive des Palestiniens, qu’on appelle parfois l’Exode de 1948. La vie dans la
Palestine d’avant Israël, la lutte des rebelles palestiniens, les circonstances de notre évacuation
et la réalité de l’exil temporaire de ma famille à Amman, à l’Est du Jourdain, ont constitué
autant de fragments d’une mémoire incomplète qui allait petit à petit être découverte et
rassemblée dans la douleur et l’effroi.

C’est à Ramallah, berceau de mes ancêtres paternels, que j’ai pris conscience d’exister.
[…] Ramallah était en territoire cisjordanien et j’ai grandi sous l’autorité des Jordaniens. Je
menais une existence protégée, jouissant des privilèges et de l’affection des miens, ancrée dans
la certitude de mes origines et la reconnaissance d’une foule de parents et d’amis. […]

« Palestine » était alors un mot tabou et je me rappelle mon père nous disant que nous
étions Palestiniens et non pas Jordaniens, en nous recommandant de ne pas le crier sur les toits.
[…]

Un jour, alors que nous étions mon père et moi sur le balcon ouest de la maison qu’il
avait construite rue de la Radio, à regarder miroiter au loin les lumières de Jaffa et de Tel-Aviv
sur le littoral, il m’a dit, comme s’il parlait tout seul, qu’Israël s’emparerait du reste de la
Palestine, et il a ajouté : « Les Arabes ne sont pas prêts à cela et ils ne le seront pas ce jour-là ».
J’ai été abasourdie. Israël était une aberration inconcevable, tout là-bas, alors que les Arabes
formaient une grande nation, forte de multiples armées et de nombreux États qui avaient juré
de libérer la Palestine pour nous. La plupart des Palestiniens ne vivaient que dans l’espoir de
voir cette promesse tenue. […]

Après la guerre de 1967, la « Question palestinienne »1 - notre patrie nous serait-elle


jamais rendue, au moins en partie ? – est devenue pour moi une affaire personnelle.
L’occupation de la Cisjordanie et de Gaza rendait le sujet littéralement brûlant. Ce n’était plus
l’héritage de mes parents ni une notion historique et politique abstraite. C’était désormais ma

1
Titre d’un ouvrage d’Edward Saïd publié en 1980. Note des traducteurs
27
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
tâche et ma responsabilité. Du jour au lendemain, je m’étais retrouvée « en exil »2, et la majeure
partie de ma famille était sous occupation. L’envie de rentrer de toute urgence est devenue ma
préoccupation majeure ; la résistance avait pris un caractère impératif. Ainsi a commencé dans
ma vie une transition capitale, où tout allait passer par le militantisme. Je me suis engagée dans
une révolution palestinienne en plein essor. Dans toute la région, à mesure que se dissipait le
choc initial causé par l’occupation israélienne, les actions de résistances se multipliaient et des
campagnes de recrutement venaient gonfler les effectifs des organisations de lutte armée,
principalement le Fatah. La bataille de Karameh a provoqué un nouvel afflux de volontaires
parmi les jeunes gens et les jeunes femmes qui pensaient pouvoir ainsi contribuer à forger leur
destin. Le sacrifice et les fedayyins (les combattants de la liberté, « ceux qui se sacrifient »)
étaient les mots clés de cette nouvelle génération de Palestiniens qui ralliaient la lutte pour la
libération de la Palestine. Cette phase du militantisme palestinien a préfiguré dans une certaine
mesure l’intifada avec son exubérance, son élan, sa vision, le sentiment d’invincibilité et la
certitude du caractère foncièrement juste de notre cause. Comme l’intifada, elle a, elle aussi,
connu des excès, des déviations, et des complications qui l’ont fait se retourner contre elle-
même.

Tandis que je m’initiais à Beyrouth aux principes de l’organisation et de l’information


politiques, les minces cloisons qui avaient protégé mon existence jusqu’à la guerre continuaient
de s’effondrer. J’ai appris que le mot précieux de « Palestinien » était sujet à débat et provoquait
tout un éventail de réactions. Peu à peu, je me suis avisée que, pour être crus et acceptés, nous
devions prendre nous-mêmes la parole au lieu de jouer le rôle qu’on nous imposait, et qu’il
nous fallait nous présenter directement au monde. C’est seulement à ces conditions que nous
pourrions commencer à changer le sens du mot « Palestinien » ; au lieu qu’il soit chuchoté, il
pourrait être prononcé d’une voix normale. Mais il nous fallait d’abord passer par une étape où
ce mot serait un cri de défi. C’est bien plus tard que nous allions nous rendre compte que le
silence du déni et le vacarme du défi étaient pareillement assourdissants.

En 1969, alors que j’étais une étudiante de plus en plus idéaliste, je me suis retrouvée lors du
congrès de l’union générale des étudiants palestiniens, à Amman, en Jordanie, à côté d’un
homme de légende : Yasser Arafat pour le reste du monde, Abou Ammar pour les Palestiniens,
nom qu’il avait adopté pour la révolution. […] Dans la première image que j’ai de lui, il est

2
Lorsque la guerre de 1967 éclate, l’auteur est étudiante à l’Université américaine de Beyrouth. Elle n’a pas eu
l’autorisation de rentrer chez elle avant plusieurs années.
28
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
debout parmi nous dans la salle. J’ai été frappée de constater à quel point ce dirigeant légendaire
était en fait quelqu’un d’humain et de simple.

Au cours des années suivantes, j’ai eu l’occasion de communiquer avec Yasser Arafat
sur un certain nombre de points. Je ne pouvais pas le rencontrer ouvertement parce qu’Israël
avait interdit tout parti politique palestinien et tout contact avec l’OLP. […] Durant toutes ces
années, j’ai vu le côté de Yasser Arafat qui n’était pas visible à travers la presse et la télévision.
Les médias occidentaux n’ont rien voulu voir au-delà de cette image et Yasser Arafat s’est
trouvé réduit à un stéréotype. On a confondu la manière de le présenter avec la réalité ; il était
beaucoup plus facile pour l’Occident de voir en lui l’archétype du terroriste, l’incarnation du
méchant et le chef révolutionnaire, mais jamais simplement l’essence de ce qui fait d’une
personne un être humain, et cette image réductrice d’épouvantail est devenue représentative de
tous les Palestiniens.

Hanane Ashraoui, La paix vue de l’intérieur, Paris,


éd. des Femmes Antoinette Fouque, 1996, p. 24-29.

29
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021

TEXTE 2 – DISCOURS DU PRESIDENT GAMAL ABDEL NASSER, A


L’OCCASION DU ONZIEME ANNIVERSAIRE DE LA REVOLUTION
(ALEXANDRIE, LE 26 JUILLET 1963)

[…] Oui, il y a révolution chez nous depuis le 23 juillet 1952, et il y a des bases
révolutionnaires, représentées par le peuple tout entier. Aujourd’hui, nous disposons
d’une base solide, qui a pu s’identifier avec les événements arabes, car elle a foi dans le
nationalisme arabe.

La nature de ce peuple et son endurance se sont reflétées sur toute la patrie arabe, où
les peuples nous ont soutenus tandis que nous affrontions l’agression impérialiste. Ces
peuples ont prouvé ainsi que la nation arabe est une, que le nationalisme arabe est une
réalité.

Aujourd’hui nos enfants, nos frères, nos soldats combattent au Yémen. J’ai déjà eu
l’occasion de dire que je recevais constamment des lettres des officiers et soldats des
forces armées, me demandant de se rendre au Yémen, sans attendre leur tour.

Donc, le nationalisme arabe, l’unité arabe, la révolution arabe n’étaient pas de vains
mots. Car ce peuple, qui représente l’avant-garde révolutionnaire arabe, a pour principe
de ne point tenir de vains propos. Nos forces au Yémen combattent la réaction, alliée de
l’impérialisme. […]

Mes frères, depuis le premier jour, cette révolution a proclamé qu’elle comptait
instituer une vie démocratique saine, pour que les avant-gardes révolutionnaires se
confondent avec les bases révolutionnaires. En 1936, nous élaborâmes une constitution,
puis ce furent les premières élections après la fin de la période de transition, et nous
mîmes cette constitution en pratique.

Au début de cette Révolution, nous pensions que les partis étaient capables de suivre
la voie de l’intérêt national, mais nous découvrîmes plus tard qu’ils ne représentaient que
l’alliance féodale-capitaliste. De 1956 à 1963, nous avons assisté à de grands
développements politiques, sociaux, socialistes, arabes. Ce fut l’instauration de l’union,
la sécession, le déclenchement de plusieurs révolutions dans les pays arabes.

30
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
Après la promulgation des lois socialistes, nous étions décidés à établir véritablement
l’organisation populaire représentant l’alliance des forces actives du peuple : l’alliance
des paysans, des ouvriers, des militaires, des intellectuels, du capitalisme national.
L’Union Socialiste Arabe établie représente le peuple actif. L’Union Socialiste Arabe
n’est pas un parti, représentant une minorité de personnes, ou un parti qui permet à une
classe déterminée d’usurper le pouvoir, mais elle représente les bases révolutionnaires de
ce mouvement. […]

Nous savons tous ce que nous entendons par vie démocratique saine, telle que l’a
définie la Charte Nationale. Cette vie démocratique saine est celle où 50 % des sièges
sont réservés aux ouvriers et aux fellahs, privés à travers les siècles de leurs droits, et qui
n’avaient pas eu l’occasion de prendre part à l’édification de leur pays. […]

Nous commencerons par instituer des conseils populaires dans les gouvernorats, puis
dans les villes et les villages. Ainsi la base populaire, qui dès le premier jour, a appuyé la
révolution, et qui a pu faire face à l’agression franco-britannique et déjouer les complots
ourdis par les féodaux et les capitalistes exploitants, la base révolutionnaire qui a pu, tout
au long de ces onze dernières années protéger la révolution et la défendre, sera élargie.
[…]

Ce peuple a profondément foi en la cause de l’unité arabe ; nous avons toujours eu foi
en elle, parce que les peuples arabes prouvèrent, en toutes circonstances, que les Arabes
forment une seule nation. Les peuples arabes ont toujours lutté contre la sécession
artificielle, contre les frontières artificielles. Nous avons commencé par l’expérience de
1958. Nous savons tous ce qui s’est passé ensuite. Mais nous ne nous sommes pas
abandonnés au désespoir, nous n’avons jamais renié la cause, bien que nous ayons été
trahis par des éléments que nous considérions comme des nationalistes, et par d’autres
que nous pensions (sic) qu’ils agissaient pour l’arabisme et pour l’unité. Lorsque les
révolutions d’Irak et de Syrie furent déclenchées ensuite, il sembla que la cause de l’unité
n’avait jamais été aussi près de se réaliser. Cependant, nous eûmes à affronter des
difficultés et des problèmes. […]

Administration de l’information, Le Caire, République arabe unie, octobre 1963, p. 6-7

31
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2019-2020

TEXTE 3 – CONFERENCE DE PRESSE SUR LES EVENEMENTS D’ALGER DE LA


DELEGATION ALGERIENNE AU CAIRE, 15 NOVEMBRE 1954

Délégation algérienne au Caire […]

Conférence de presse sur les événements d’Alger

Le 15 novembre 1954

Dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre des actions ont été déclenchées,
simultanément dans les trois provinces algériennes entre 1 heure et 2 heures du matin, par
les patriotes algériens. Ces actions consistaient principalement en des attaques de postes
militaires et de police ainsi que des dépôts d’armes et en des actes de sabotage visant
ponts, voies ferrées, liaisons téléphoniques et objectifs économiquement vitaux. Le
caractère organisé de ces actions est apparu à tous les observateurs. Depuis, les patriotes
se sont repliés dans les régions montagneuses des Aurès, à l’Est, de Kabylie et près de
Blida dans la province d’Alger. C’est dans ces régions que sont engagés plusieurs
divisions de l’armée française, renforcées de troupes venues de France et d’Allemagne et
appuyées par les blindés et l’aviation. Les combats les plus acharnés ont lieu dans les
Aurès où les Français bombardent par terre et air les agglomérations civiles après avoir
évacué les colons y habitant.

Dans tout le pays, on signale quotidiennement des actes de sabotage et des attaques
de postes militaires. On constate que nulle part les personnes ne sont visées et que les tués
signalés l’ont été au cours d’engagements avec les forces armées.

La réaction française sur le plan militaire s’accompagne d’une vaste et féroce


répression policière. Dissolution d’organisations nationalistes, interdiction de leur presse
et arrestations massives de militants politiques, syndicalistes, scouts et de responsables
d’organisations féminines. Les interrogatoires sont accompagnés de tortures
indescriptibles.

La situation est très grave, les actions des patriotes allant en s’amplifiant et les
Français acheminant continuellement des renforts. La propagande colonialiste a essayé

32
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2019-2020
de présenter les événements d’Algérie comme étant provoqués de l’étranger. On a accusé
la Ligue Arabe, l’Égypte, les exilés du Caire, etc. Cette propagande mensongère vise à
nier l’existence même du problème algérien, à présenter les événements d’Algérie comme
le résultat passager des campagnes démagogiques et exaltées.

Les faits sont tout autres. Nous avons reçu d’Algérie des textes qui ont été diffusés
dans tout le pays dès le déclenchement des actions. Ces textes, l’un un appel signé « Le
Commandement de l’Armée de Libération Nationale », l’autre, une proclamation signée
« Le Secrétariat du Front de Libération Nationale », indiquent que :

1°) Ceux qui déclarent avoir déclenché ces actions se trouvent dans le pays et sont
organisés avec leurs propres directions militaire et politique ;

2°) Les forces qui agissent sont composées de militants nationalistes qui se situent
totalement en dehors de toutes les organisations politiques existantes et disent nettement
qu’elles ne se réclament d’aucun leader ou personnalité politiques connus.

Les graves événements qui, depuis le 1er Novembre, ont pris une ampleur que les
communiqués officiels français parviennent mal à cacher, sont l’expression d’une
explosion de colère du peuple algérien en réponse à une politique française basée sur la
force brutale et se refusant d’une façon systématique à satisfaire les revendications
nationales algériennes. Face aux réalités historiques et aux faits qui démontrent que le
peuple algérien est profondément attaché à la cause nationale, à l’Unité maghrébine et à
l’Unité arabe, les colonialistes français présentent des constructions juridiques ne
résistant à aucune discussion loyale. […]

Le peuple algérien, qui s’élève contre l’oppression à un moment où en Asie et au


Moyen-Orient, les problèmes indochinois et égyptien notamment ont reçu des solutions
pacifiques, mène une action contre le colonialisme qui porte en lui le germe de conflits
continuels et constitue une menace permanente contre la paix.

C’est en tenant compte de la réalité de l’Unité du Maghreb qui dicte une même
solution, qu’on peut faire un pas en avant dans la voie des règlements pacifiques et
contribuer à l’apaisement des esprits.

La plate-forme avancée par les nationalistes algériens a rallié l’unanimité des


Algériens. Elle est celle de l’Assemblée algérienne constituante souveraine élue au

33
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2019-2020
suffrage universel sans distinction de race ni de religion. Elle permettrait la création d’un
interlocuteur réellement représentatif pour la détermination, sur un plan d’égalité, des
rapports entre la France et l’Algérie. Cela suppose la création préalable d’un climat de
détente par la libération de tous les détenus politiques, la cessation de la répression et des
garanties quand au respect des libertés démocratiques fondamentales. Cela demande des
mesures hardies dans lesquelles la France finirait par trouver la sauvegarde de ses intérêts
économiques et culturels bien compris. […]

BELHOCINE Mabrouk, Le Courrier Alger-Le Caire, 1954-1956, et le Congrès de la


Soummam dans la Révolution, Alger, Casbah Éditions, 2000, pp. 84-86.

34
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2019-2020

TEXTE 4 – LE DROIT PÉTROLIER ET LA SOUVERAINETÉ DES PAYS


PRODUCTEURS (1971)

Allocution de Maître Amar Bentoumi, bâtonnier de l’Ordre National des Avocats Algériens

Monsieur le Ministre,
Monsieur le Président,
Messieurs,

Au nom de l’Ordre National des Avocats Algériens, et en mon personnel, je tiens à vous
souhaiter la bienvenue et à vous exprimer notre satisfaction de voir se tenir à Alger, le colloque
sur le Droit Pétrolier que l’A.I.J.D3. s’est proposé d’organiser depuis déjà plus de deux années.

La bataille du pétrole qui a récemment opposé les pays pétroliers aux compagnies pétrolières
n’était pas encore engagée que l’A.I.J.D avait déjà pressenti l’importance qu’allait revêtir le
problème pétrolier. En effet, un colloque de juristes devait se réunir pour étudier cette question
selon une optique nouvelle, et en prenant en considération les droits légitimes des pays dont le
sous-sol recèle cette importante source d’énergie qu’est le pétrole.

L’Algérie qui a joué le rôle que l’on sait dans cette bataille du pétrole se devait d’accueillir sur
son sol les éminents juristes qui s’intéressent au droit pétrolier qui est en train de s’élaborer
sous la poussée des forces de progrès dans le monde.

La découverte du pétrole et son utilisation comme source d’énergie ont eu lieu à l’époque de
l’apogée de l’ère coloniale. Cette considération fondamentale a nécessairement marqué les
rapports juridiques qui ont été établis entre les compagnies pétrolières, et les pays dont le sous-
sol recélait des gisements de pétrole. Ces pays se trouvaient être pour la plupart sous domination
étrangère. Dès lors, ces rapports juridiques ont été des rapports de colonisateurs à colonisés.
Les sociétés pétrolières ont imaginé d’appliquer le système des concessions à durée déterminée
ou indéterminée.

En contrepartie du droit d’exploiter les gisements pétroliers découverts par elles, elles versent
à l’État souverain une contre partie pécuniaire, sans commune mesure avec les bénéfices
qu’elles réalisent.

La notion de concession était entendue en fait comme un droit de propriété en ce sens que les
États producteurs de pétrole, même après leur accession à l’indépendance politique, ne
pouvaient intervenir ni dans le contrôle de l’activité pétrolière, ni dans la participation aux
opérations industrielles des sociétés exploitantes. De plus, la notion de concession était
présentée comme devant être immuable.

3
Association Internationale des Juristes démocrates.
35
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2019-2020

Ce système aboutissait en fait, à une véritable expropriation des peuples vivant dans les pays
producteurs et à l’aliénation de leur souveraineté nationale. En effet, ils perdaient tout ou partie
de leurs droits sur la partie du sous-sol recélant les richesses pétrolières. La création de l’OPEP
allait marquer un tournant dans les relations entre les compagnies pétrolières et les État
producteurs.

Créée en raison de la baisse unilatérale du prix du pétrole par les compagnies pétrolières,
l’OPEP, en regroupant les pays producteurs, allait leur permettre de confronter leurs
expériences et d’élaborer une politique commune face au Cartel International du Pétrole. La
crise qui eut lieu fin 1970-début 1971, a permis aux pays producteurs de remporter une première
victoire en améliorant le système de fiscalité applicable aux compagnies pétrolières, leur
procurant ainsi un supplément de ressources qu’ils pouvaient consacrer au développement de
leurs peuples.

L’Algérie pour sa part, a pratiqué une politique plus révolutionnaire en exerçant pleinement sa
souveraineté pour obtenir la prise en main du contrôle de l’activité pétrolière et une
participation majoritaire aux opérations industrielles des sociétés pétrolières. L’instrument de
cette politique a été la SONATRACH.

Les points de l’ordre du jour qui sont soumis à votre colloque sont l’ébauche du droit pétrolier
nouveau. Ce droit, conforme aux principes fondamentaux du droit international, permettra à
des peuples sous-développés de récupérer les richesses nationales, indispensables à leur
développement, c’est-à-dire à la promotion économique et sociales de leurs peuples. Les
richesses exploitées par des sociétés étrangères animées par la seule loi du profit, doivent
revenir à leurs légitimes propriétaires.

À la notion de concession, qui se traduit juridiquement par une souveraineté limitée et formelle
des États producteurs qui doivent négocier même le système fiscal applicable aux sociétés
pétrolières avec celles-ci, doit se substituer un ordre nouveau rétablissant ces États dans les
attributs de leur souveraineté nationale. Cet ordre nouveau trouve son fondement juridique dans
la déclaration N°1803 des Nations Unies qui proclament le droit inaliénable de tout État à
disposer librement de ses ressources naturelles au mieux de ses intérêts nationaux.
La résolution adoptée le 22 septembre 1971 à Beyrouth par l’OPEP sur la participation effective
des pays producteurs à l’exploitation des concessions des groupes pétroliers internationaux, est
une première étape dans ce sens.

Les problèmes de l’indemnisation et de la procédure d’arbitrage ne sauraient en aucun cas


réduire à néant le droit de nationalisation reconnu à tout État souverain.

Les travaux de votre colloque ne seront pas purement académiques. Ils auront un impact sur la
réalité car la réunion des pays membres de l’OPEP qui doit se tenir au mois de décembre 1971
à Abou Dhabi aura à examiner les résultats des négociations en cours sur la participation des
pays producteurs à l’exploitation de leur pétrole. L’évolution des rapports entre pays

36
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2019-2020
producteurs et consommateurs se fera en fonction des rapports de force existant entre ces pays.
[…]

Les pays arabes comme les autres pays producteurs trouveront la solution aux problèmes de
leur sous-développement en exerçant pleinement leur souveraineté sur les fabuleuses richesses
que contiennent leur sous-sol.

L’Algérie, pour sa part, s’est déjà engagée dans cette politique par des mesures de
nationalisation des hydrocarbures édictées en février 1971. La nouvelle loi pétrolière
fondamentale définit le cadre juridique dans lequel s’exercera désormais l’activité des sociétés
étrangères dans les domaines de la recherche et de l’exploitation du pétrole. Ces activités se
feront sous le contrôle des autorités algériennes et dans le respect de tous les attributs de la
souveraineté nationale. […]

Allocution de Maître Amar Bentoumi, bâtonnier de l’Ordre National des Avocats Algériens au
colloque « Le droit pétrolier et la souveraineté des pays producteurs », Alger, octobre 1971.
Publiée dans Le droit pétrolier et la souveraineté des pays producteurs, Paris, Librairie de droit
et de jurisprudence, R. Pichon et R. Durand-Auzias, 1973, p. 23-26.

37
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2019-2020
TEXTE 5 : LE KOWEÏT DES TRAVAILLEURS MIGRANTS, DU REVE AU
CAUCHEMAR

Ce texte est extrait du roman de Taleb Al-Refai, paru en 1998 au Caire et traduit en français
par Moncef Khémiri (2018). On y suit les aventures de Hilmi, professeur d’arabe égyptien parti
au Koweït. Hilmi vit avec son épouse et son fils dans la maison de ses parents située dans une
bourgade de la Haute-Égypte. Pauvre, il se sent prisonnier de la vie étriquée qu’il mène entre
sa famille et sa maîtresse, et rêve d’émigrer au Koweït. Bravant les sarcasmes de son père qui
tente de le décourager, il fait confiance à un passeur et part. Arrivé sur place, il met plusieurs
mois à obtenir les papiers sui lui permettront d’obtenir un emploi dans un chantier de
construction.

L’atelier mécanique, toujours plein de bruit et de la fumée des moteurs. Akram pleurait quand
il me parlait de sa femme et de ses enfants. Au bout de deux mois, il m’a confié sa peine et m’a
fait cet aveu :

- Je n’avais devant moi qu’une solution, mettre en hypothèque ma femme et mes trois
enfants auprès de l’un des propriétaires terriens pour obtenir mon visa de travail au Koweït.
Cela fait un an et demi que je suis arrivé ici, et je n’ai pas quitté cet endroit.

Quand Akram se met à parler de ses malheurs, ses yeux se remplissent de larmes qui
coulent sur son visage, comme si elles avaient le pouvoir d’éteindre sa brûlante déchirure. Il
me regarde et poursuit :

- Je me suis mis d’accord avec le propriétaire terrien pour le rembourser six mois après
mon arrivée, faute de quoi ils auraient le droit de faire de ma femme et de mes enfants ce qu’il
voudrait.

Je lève les yeux sur Akram et je constate combien sa peine est profonde :

- J’ai beaucoup tardé l’entrepreneur qui nous a ramené au Koweït nous a menti il s’était entendu
avec nous sur un salaire de 70 dinars par mois. Et comme nous sommes arrivés au Koweït, il
nous a dit : « 40 dinars, pas plus. » Nous avons beaucoup discuté et nous nous sommes disputés
avec lui. Mais il nous a finalement déclaré : « Celui qui n’est pas content peut repartir en Inde. »
Nous avons été obligés d’accepter ces conditions puis pendant trois mois, nous n’avons reçu
aucun salaire. Nous avions à peine de quoi manger.

38
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2019-2020
Le ton de sa voix change et je crois entendre le battement de son cœur déchiré par une
douleur lancinante : hélas j’ai fait mon malheur ! J’ai perdu ma femme dont le propriétaire
terrien pourra abuser à loisir et mes enfants sont devenus des serviteurs sur cette terre ! Et moi,
me voilà enfermé, ici !

À ce moment-là, Akram s’arrête de parler, comme si sa langue n’était plus capable


d’exprimer son drame. Ses larmes continuent de couler silencieusement. Son visage se couvre
d’un voile noir de tristesse qui me fait peur.

Sur ce chantier, chaque ouvrier a une douloureuse histoire personnelle à raconter !

[...]

Je me souviens du jour où [Rajaï4] m’avait demandé de préparer le dossier pour les tests
de matériaux. Le matin, les ouvriers de l’ingénieur Bekri allèrent chercher dans l’entrepôt trois
tubes galvanisés de fabrication originale. Je les ai reçus moi-même et je les ai placés au sommet
de la pile de la tuyauterie que nous avions l’habitude d’utiliser. Rajaï s’adressa à moi :

- L’ingénieur Bekri va venir, accompagné de l’ingénieur responsable des matériaux dans la


commission de l’Habitat pour prélever un échantillon, donne-leur ces tuyaux.

Il m’indiqua les tubes originaux que les ouvriers avaient apportés ce matin-là. Il me
prévint en mettant l’accent sur chacun des mots qu’il prononçait :

- Fais attention de ne pas te tromper. Si tu leur remets les tubes avec lesquels nous travaillons,
ils seront invalidés par le test et ce sera une catastrophe pour nous. Je le regardai, étonné.
- Ne t’inquiète pas. L’ingénieur Bekri a tout réglé.

Lorsque l’ingénieur Bekri s’est présenté accompagné de l’ingénieur de la commission, il avait


un petit sourire jaune et sa calvitie luisait de sueur. Rajaï adopta son regard oblique et son front
s’allongea. Il souhaita la bienvenue aux deux hommes. La voix de l’ingénieur de l’Habitat, qui
était petit et gros, se fit entendre : où sont les tubes ?

C’était une mascarade. Trois ingénieurs qui jouaient de mauvais rôles. Ils faisaient
l’effort de jouer devant moi qui était leur unique spectateur.

4
Un des ingénieurs responsable du chantier.

39
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2019-2020
- Bien sûr, monsieur.

Je les ai suivis. Raja est cria dans ma direction :

- Ouvre les portes et donne-nous un échantillon.

J’ai joué mon rôle, moi aussi. J’ai participé à la comédie. L’ingénieur Bekri me
demanda :

- Où est l’échantillon ?

Puis il s’adressa à Rajaï :

- La confiance est la base de tout travail, bach mouhandes.

Puis il se tourna vers l’ingénieur de la commission

- Bach Mouhandes Rajaï est le meilleur entrepreneur en plomberie sanitaire sur le chantier !
Puis il l’a tiré par la main :

- Venez vous reposer en attendant que le contrôleur apporte l’échantillon.

J’ai continué à jouer mon rôle. J’ai chargé l’échantillon convenu dans la voiture de
l’ingénieur de l’Habitat. Une fois ce dernier parti, et que nous nous retrouvâmes seul, Rajaï m’a
dit :

- Ce qui est exigé ce sont les tuyaux de marque Galvanize, alors que nous installons des tubes
galvanisés communs qui sont encastrés dans les murs et que personne ne verra.

Cela fait huit misérables mois que je suis là, dont trois enfermé dans une chambre, et
cinq sur le chantier. Quelle déception ! Une aventure condamnée à l’échec dès le départ. J’aurais
dû prendre mes dispositions dès la première semaine. Mais qu’est-ce qui se serait passé, si
j’étais rentré à ce moment-là ! Tout le monde m’aurait montré du doigt en disant : « le professeur
Hilmi a échoué. Il n’a pas réussi à rester au Koweït. »

Pour moi, le Koweït du rêve est devenu le Koweït du cauchemar [...]

40
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2019-2020
Trois mois sans manger à ma faim. Sans maison, sans épouse, sans nourriture, et sans
vêtement propre. Trois mois à fumer des cigarettes avec la peur de ne plus avoir de tabac. Trois
mois à nourrir l’espoir de m’en sortir un jour.

Je ne désire voir personne. Je suis fatigué d’avoir trop marché. Je veux aller dans
l’entrepôt pour me reposer et rester seul.

Il y a sur le site beaucoup d’ouvriers qui, depuis quatre ou cinq mois, n’ont pas touché
leurs salaires.

Akram Shah était courageux. Il a mis fin à ses jours, au Koweït. Il faisait très froid ce
matin-là lorsque les ouvriers eu la surprise de voir son cadavre suspendu5 au plafond de l’atelier
où il avait travaillé durant un an et demi. Tout le monde est accouru pour jeter un dernier regard
sur Akram. Il avait reçu son premier salaire avec beaucoup trop de retard pour pouvoir éviter
que les propriétaires terriens ne s’emparent de sa femme et de ses enfants. Je fus alors saisi d’un
tremblement et d’une peur panique devant son corps mince suspendu en l’air, habillé de
l’uniforme bleu dans lequel je le voyais tous les jours. Il était accroché à une courte corde, et
son cou était incliné sur son épaule gauche.

Ce matin-là, tous les ouvriers se sont tenus debout, en silence et dans un profond
recueillement, les yeux fixés sur le cadavre du pauvre pendu, qui se balançait au-dessus d’eux.

(...)

« Tu ne gagneras rien au Koweït !

Oui, mon père, je n’ai rien gagné. Aurais-je dû écouter tes conseils et renoncer à partir au
Koweït ? J’étais mécontent de tout ! J’avais détesté de vivre prisonnier, avec ma femme et mon
fils dans une chambre étroite. Ça me rendait fou de voir les autres profiter de la vie, brasser des
sommes d’argent énormes et moi, ramer pour assurer mes dépenses quotidiennes ! J’ai pris en
horreur tout mon entourage. Je me sentais à l’étroit dans mon pays. Aussi ai-je pensé au Koweït.
Je me suis dit : la terre du bon Dieu est vaste. Je vais tenter ma chance, comme le font des milliers
de personnes. Personne ne quitte son pays de gaieté de cœur, mon père, c’est la pauvreté et le
besoin qui m’y obligent.

5
Cette scène cruelle a inspiré le peintre Jabr Alouan, dont le tableau sert de couverture au roman en langue arabe
publié par Dâr al-Shorouq au Caire. [Cette note figure dans le roman].

41
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2019-2020
J’ai rêvé du Koweït, le Koweït du pétrole, de l’argent facile et des cours particuliers, un
rêve qui s’est vite évaporé. […]

Où est le Koweït dont j’avais rêvé ? Huit mois sans connaître le Koweït de la richesse et
sans fréquenter les Koweïtiens. Je me suis contenté de voir ces derniers de loin au souk de
Farwania, eux d’un côté et moi, tout seul, de l’autre. […]

Oui, j’ai beaucoup rêvé mon père, mais tout cela m’a laissé à la fin, un goût amer.
Aujourd’hui, combien ma mère, Saniya et Saâd6 me manquent, et l’odeur de notre maison et celle
de la terre... Puis Naâma7 ! ? Ce n’est qu’ici que je me suis rendu compte combien je l’aimais !

Extrait de Taleb Alrefai, L’ombre du soleil, roman traduit de l’arabe (Koweït) par Moncef
Khémiri, préface d’Henri Godard, Arles, Sindbad, Actes Sud, p. 158-165.

6
Sa femme et son fils.
7
Sa maîtresse.
42
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2019-2020
TEXTE 6 – LE MOUVEMENT DE LA TENDANCE ISLAMIQUE EN 1984, « UNE
OCCASION UNIQUE » DE CONVERGENCE AVEC LA GAUCHE TUNISIENNE ?

Malgré les difficultés objectives qui ont fait obstacle à l’amorce d’un dialogue sérieux entre un
large secteur de la classe politique et des intellectuels d’une part et l’islam fondamentaliste et
ses porte-drapeaux d’autre part, il s’est produit en Tunisie – dans les rapports entre les deux
parties et à côté de sombres choses qui ne profitent qu’aux forces impérialistes et à leurs valets
locaux – quelques manifestations positives qui n’ont sans doute pas d’équivalent dans le monde
musulman.

Quelques-unes de ces actions […] se sont traduites concrètement par l’émergence d’une image
positive des rapports culturels (hadhari) qui se sont noués entre les courants islamistes
fondamentalistes (ousouli) et l’ensemble des courants et des forces politiques qui luttent contre
les forces de la dépendance et du sous-développement. Ils ont eu sur la réalité islamique
tunisienne un impact objectivement éloigné des théories toutes faites qui font croire à certains
que la religion est l’opium du peuple, qu’elle est par nature au service de l’absolutisme, du
féodalisme, du capitalisme et de la réaction, et qu’il lui est impossible de jouer un rôle positif
dans le mouvement de libération nationale et dans la bataille de la dépendance contre
l’impérialisme, alors que, dans le même temps, elle persuade d’autres que, dans la nation
musulmane, seuls les islamistes ont des libertés et le droit de s’organiser et que comme l’a
déclaré récemment le chef de l’État pakistanais Dhia Ul Haq, « il n’y a pas de place pour
l’opposition dans un système islamique qui recherche l’unité et la stabilité » (La Presse, le 29
novembre 1983).

Alors, que reste-t-il d’autre après cela que la guerre froide et les préparatifs pour la réchauffer
? Que reste-t-il aux forces laïques et intellectuelles face à la crainte du spectre d’un pouvoir
islamique – comme on en connaissait à l’époque de la décadence ou tel qu’il est appliqué
aujourd’hui dans quelques pays –, sinon de chercher à se protéger en recourant aux forces
despotiques, internes ou externes, et de s’allier avec elles pour conjurer le spectre de cette
crainte … ?

Et que reste-t-il aux islamistes, alors qu’on les a privés des droits civiques que sont les droits
d’expression, d’association et de propagation de leurs idées, alors que les autres en bénéficiaient
? Que leur reste-t-il, alors qu’ils sont imprégnés de la doctrine de la guerre sainte et du martyre,
si ce n’est de s’abandonner à la violence, d’appeler à la guerre sainte contre ceux qui les

43
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2019-2020
combattent et les répriment, ou bien de se replier sur eux-mêmes, de tomber dans l’exagération
et l’extrémisme, la préparation et l’attente d’une occasion de fondre sur leurs adversaires ?

Il se présente en Tunisie une occasion unique de sortir de cette impasse, qui fait figure de fatalité
dans les relations des islamistes avec les autres forces politiques, et dans laquelle sont tombés
de nombreux groupes islamistes. Les forces politiques sont plongées dans des luttes sanglantes
dont il est impossible que les régimes et leurs alliés sortent définitivement vainqueurs. Elles
sont entrées dans d’incessantes guerres qui épuisent les forces de la nation (arabe) et ont relégué
la lutte contre le sous-développement et les ennemis sioniste et impérialiste au rang de questions
secondaires par rapport à la lutte contre l’ennemi principal, c’est à dire les islamistes […].

[La Tunisie] ne pourrait-elle pas sortir de cette impasse et faire une expérience unique, qui
aurait valeur de modèle pour les autres, en évitant de gaspiller toute son énergie dans les luttes
dont les seuls bénéficiaires sont l’impérialisme et ses valets ?

[…] Pour la première fois à notre connaissance dans le monde arabe […], alors même que le
régime responsable de la répression invite toutes les forces politiques à combattre le terrorisme
qui menace la démocratie (c’est à dire les islamistes), celles-ci s’empressent de […] prendre
une position claire de soutien aux islamistes, de s’y tenir et même de la renforcer ?

Et pour la première fois à notre connaissance dans le monde arabe, les islamistes prennent
clairement position en faveur de la démocratie, qu’ils réclament en défendant, malgré leurs
différences idéologiques, les droits à l’expression et à l’organisation de toutes les parties en
présence, quand bien même elles représenteraient sur le plan idéologique un extrême opposé
tel que le communisme […].

La Tunisie […] ne pourrait-elle pas faire ne sorte que ses enfants réussissent à établir entre eux
le dialogue et à mettre toute leur énergie au service de la lutte contre les ennemis principaux
que son la dépendance, l’exploitation, la tyrannie, le sionisme et le colonialisme ?

Tel est le défi dont le succès conditionne l’avenir de la démocratie et le progrès en Tunisie […]
Toutefois, nous nous trouvons contraints d’affirmer à quelques élites pensantes qui occupent
une place importante sur la scène nationale et dans l’orientation politique et culturelle, et
persistent à ne pas vouloir considérer le phénomène islamiste comme une donnée authentique,
et non comme une manifestation pathologique née de circonstances fortuites qu’il serait
possible de conjurer et de dépasser, nous affirmons à ceux-là qui grâce à Dieu sont peu

44
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2019-2020
nombreux : l’une des raisons de notre existence est votre incapacité à comprendre la réalité
islamique et à résoudre ses problèmes. […]

Source : Plateforme diffusée à l’occasion du 3e anniversaire de la création du Mouvement de


la Tendance islamique, Tunis, 1984, p. 7-9. Texte traduit de l’arabe par François Burgat,
L’Islamisme au Maghreb : la voix du Sud, Paris, Karthala, 1988, p. 221-223.

45
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2019-2020
TEXTE 7 – LA GUERRE IRAN-IRAK VUE PAR UN ENFANT SOLDAT IRANIEN

L’officier était de forte corpulence et une voix puissante sortait de sa gorge à chacune de ses
paroles. Je l’avais aperçu dans le préau de l’école pendant la récréation en grande discussion
avec le directeur et je m’étais soudain dit : « Il vient pour nous… ça ne fait aucun doute.
Pourquoi regarde-t-il toujours dans notre direction ? »

Je ne fus donc qu’à moitié surpris quand il entra dans notre classe alors que nous venions de
commencer notre cours d’histoire. Tout le monde se leva.

« Je suis le major… [j’ai oublié son nom, mais je me rappelle de son grade] et je viens faire
connaissance avec vous. Asseyez-vous… »

L’ostad lui offrit une chaise et tous deux s’assirent en nous faisant face. L’homme devait avoir
une quarantaine d’années, était impeccablement habillé et portait beaucoup de décorations sur
la poitrine. Je pensais tout de suite qu’il devait être un fier soldat.

« Mes enfants, vous devez certainement savoir pourquoi je suis venu vous voir aujourd’hui…
Qui peut me le dire ?

Timidement, une, puis deux et trois mains se levèrent : « Parce que notre pays est en guerre
et que la patrie a besoin de tout le monde pour combattre !

- Parce que l’Iran est en danger et que nous devons tous repousser les envahisseurs ! »

Et le troisième : « Parce que notre très saint Guide de la révolution a besoin de nous tous pour
combattre les incroyants. »

C’étaient à peu près les slogans que nous entendions tous les jours, que les maîtres apprenaient
à leurs élèves et même que les mollahs prêchaient dans les mosquées. Nous avions en ce
temps-là des cours d’instruction civique et d’éducation religieuse, mais après les prières de
circonstance, les sermons étaient toujours politiques, axés sur la patrie en danger, la lutte
contre les incroyants, la revanche de la guerre perdue il y a plus de treize siècles contre les
hordes sauvages qui avaient envahi la Perse, le martyre de l’imam Hossein, la reconquête
absolue par tous les Iraniens dignes de porter ce nom des lieux saints de Nadjaf et de Karabala,
qui se trouvaient en Iraq, et celle de Jérusalem, occupée par les sionistes.

46
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2019-2020
Tout cela était nouveau pour moi. Certes, à Boutchan, l’ostad Mechkini nous parlait de notre
pays, de sa vénération pour l’imam Khomeyni, de notre rôle essentiel dans les années à venir,
mais nous passions quand même plis de temps à la dictée, la rédaction, la lecture ou le calcul.
Ici, c’était le contraire et je dois bien avouer qu’à l’époque, je ne savais pratiquement rien de
cette guerre, sinon que papa et mes deux frères y étaient morts. Pourquoi les avait-on pris ?
Pourquoi et pour qui étaient-ils morts ? Dans quel but ces sacrifices ? Tout cela, on dut me
l’expliquer en classe.

« C’est très bien. Asseyez-vous… »

Il y eut un court silence. Il se leva et marcha de long en large sur l’estrade ; pendant un quart
d’heure, il nous parla de la guerre avec l’Iraq, qui durait depuis plus d’une année et qu avait
déjà fait des milliers de victimes de part et d’autre. Nous l’écoutions, intéressés, dans le silence
le plus absolu. Il parlait très bien, et sa forte voix me parvenait clairement jusqu’au dernier
rang, où je me trouvais. Et toujours les mêmes mots qui revenaient, comme à la radio, à la
télévision, dans les journaux ou dans la rue : sale guerre, martyrs, intégrité nationale, Irakiens
et assassins, Arabes mécréants, morts, blessés, Islam chiite…

Quand il eut terminé sa petite allocution, il nous demanda :

« Y en a-t-il parmi vous qui aient des martyrs dans leur famille, des parents ou des proches
morts à la guerre ? »

Je levai le bras, ainsi que quelques camarades. J’étais sans aucun doute celui qui avait le plus
souffert. Il me fit venir auprès de lui et, me montrant à la classe, dit :

« Voilà un vrai Iranien… Voilà un jeune garçon comme notre Guide les aime. Voilà un futur
combattant de l’islam… »

Il revint le lendemain, puis les jours suivants. Chaque jour, pendant une demi-heure, il nous
en dit plus pour finalement nous annoncer :

« Soyez prêts, mes enfants, à tout instant, le pays peut vous appeler… je dis bien : à tout
instant… »

47
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2019-2020
Ce soir-là, j’en parlai avec mes sœurs : aucune ne crut qu’à mon âge je pouvais être enrôlé
dans l’armée. Je ne savais rien de la vie, j’étais encore un enfant d’à peine douze ans et demi.
Qu’irais-je faire dans le Golfe, au milieu des canons, des fusils, des tanks et des avions ?

Source : SAHEBJAM Freidoune (récit recueilli par), Je n’ai plus de larmes pour pleurer,
Le Grand Livre du Mois, Paris, Grasset et Fasquelle, 1985, p. 81-83.

48
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
TEXTE 8 – LA GUERRE CIVILE LIBANAISE : LES FORCES EN PRESENCE ET LES
CONSEQUENCES DU CONFLIT POUR LA POPULATION.

Document 1 : la situation des Palestiniens pendant la guerre du Liban

« Par la suite, nous nous sommes installés dans le camp de Chatila à Beyrouth. Mon mari
travaillait dans le bâtiment, mais nos revenus étaient modestes. Il a donc été contraint de partir
pour le Golfe, au Qatar et à Bahrein afin de subvenir à nos besoins. Nous avons sept enfants. Tous
les deux ans, il venait nous rendre visite au Liban. Petit à petit, nous avons construit notre maison
au prix de lourds sacrifices financiers. Au début, nous habitions dans des bicoques en tôle ondulée.
La gendarmerie libanaise nous interdisait de construire des toits en béton - le toit devait être en
tôle ondulée. Nous avions déjà beaucoup lutté pour avoir le droit de remplacer les parois de bois,
qui laissaient passer la pluie, par du béton. Nous avons passé quelque vingt ans dans une maison
d'une pièce au toit de tôle, comme tous les réfugiés des camps. Lorsque la résistance palestinienne
s'est assurée le contrôle des camps, dans les années 70, notre situation a changé. Nous avons eu
le droit de construire en dur nous avons bâti les camps. A peine nous étions-nous installés qu'une
bataille a opposé les feddayines à l'armée libanaise [en 1973]. L'armée libanaise a lancé des raids
aériens contre nos camps à Beyrouth et ils ont été détruits. Nous avons à nouveau mobilisé toutes
nos ressources financières pour reconstruire nos habitations. En 1976, toutefois, nos maisons ont
été détruites une seconde fois, lors de l'entrée de l'armée syrienne au Liban ; une entrée qui s'est
accompagnée, entre autres, du bombardement des camps. Nous n'avions d'autre choix que de
reconstruire, pour la troisième fois, nos maisons. Sinon, où logerions-nous ? Et pour la troisième
fois nos maisons ont été détruites lors de l'invasion israélienne du Liban, en 1982 ; une invasion
qui s'est accompagnée des massacres de Sabra et Chatila en septembre 1982. Une quatrième fois,
le camp de Chatila a été totalement détruit en mai et juin de cette année, lors de la guerre des camps
qui nous a opposés aux milices du mouvement Amal. Telle est la vie quotidienne des Palestiniens
aujourd'hui. Dès que notre peuple progresse, il reçoit un coup qui le ramène à zéro. Lors de la
dernière bataille [mai-juin 1985], j'ai fui ma maison, touchée de plein fouet par les obus, en
chemise de nuit en compagnie de mes enfants. »

Témoignage de Umm Kamal Sarsawi, du camp de Chatila (banlieue de Beyrouth) Revue


d’Etudes palestiniennes, N°18, hiver 1986, p. 56-62.

Document 2 : Les dominations militaires au Liban en 1988-1989

49
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021

Source : Boutros Labaki Khalil Aboiu Rejeily, Bilan des guerres du Liban 1975-1990, Paris,
l’Harmattan (Comprendre le Moyen-Orient), 1993, p. 21

Document 3 : Les victimes de la guerre civile libanaise


Forces Tués Blessés handicapés Enlevés et
disparus
Armée libanaise, forces de sécurité 2734 4234 915
intérieure et sûreté générale
FINUL, Observateur de l’ONU, force 483
multinationale
Armée israélienne 721 3890
Armée syrienne 321 945
Populations civiles et des milices 64 590 83 900 3981
TOTAL 68849 92 969 915 3981

Source : Boutros Labaki Khalil Aboiu Rejeily, Bilan des guerres du Liban 1975-1990, Paris,
l’Harmattan (Comprendre le Moyen-Orient), 1993, p. 7 et 36 (synthèse de plusieurs tableaux)

Documents 4 et 5 : Les déplacements de population

50
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021

51
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021

Source : Boutros Labaki Khalil Aboiu Rejeily, Bilan des guerres du Liban 1975-1990, Paris,
l’Harmattan (Comprendre le Moyen-Orient), 1993, p. 81-82.

52
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
TEXTE 9 – ENTRETIEN AVEC ABU ANAS, RESPONSABLE DES TAXIS AL-I‘TIMÂD
A NAPLOUSE, JANVIER 2011

Notre compagnie a été créée en 1959.


Entre 1948 et 1967, la Cisjordanie faisait partie de la Jordanie. N’importe quel citoyen pouvait
aller de Naplouse à Amman, de Ramallah à Jérash sans changer de voiture. De Naplouse, il pouvait
rejoindre Damas, Beyrouth ou Baghdad ! Tout ça s’est arrêté en 1967, quand Israël est entré et a
occupé la Cisjordanie.
Pour aller en Jordanie, on utilisait deux routes : les habitants des villes du bord de la Cisjordanie
passaient par le pont Damia, dans la vallée du Jourdain. Ceux de la région du sud empruntaient le
pont Allenby. […]
Ensuite… après 1986, on a dû passer par Allenby. La première année, les taxis conduisaient les
passagers jusqu’au côté israélien du pont. Puis, en 1989, il y a eu l’ouverture de la zone d’attente
de Jéricho. […]
Jusqu’en 1989-1990, si tu allais dans un pays arabe qui n’avait pas d’accord de paix avec Israël
(comme le Liban, la Syrie,….), à ton retour, tu subissais un interrogatoire. Moi, par exemple, je
suis allé en Jordanie, et de là je suis allé en Irak, en Syrie et au Liban. Dès mon retour j’ai été
convoqué : « Où es-tu allé, où as-tu passé tes jours et tes nuits ? Etcetera, etcetera ». Donc
emprunter le pont était très contraignant…
Et aujourd’hui, alors qu’on nous parle d’« ouverture », ce n’est pas tellement mieux… Regarde,
de Naplouse à Amman il y a 144 kilomètres. Ces 144 kilomètres, en été, au mieux, tu mets 24
heures pour les parcourir ! Et parfois, alors que tu es sur le départ, arrive un coup de fil côté
israélien qui te dit « Stop ! ».
Maintenant, même avec l’«ouverture », on continue à souffrir… tu sors de la zone d’attente pour
aller à la porte al-‘alami, tu descends du bus, tu passes le portillon, tu montes dans un autre bus, tu
vas à la porte 142, tu attends qu’ils te laissent entrer et tu vas à l’entrée du pont israélien, tu attends
le feu vert, tu attends là encore une demi-heure, une heure selon la situation, puis tu vas à l’entrée
de la salle, tu t’assieds encore, la sécurité vient et t’emmène au premier portillon, tu finis, tu vas
au deuxième portillon, tu finis, tu vas au tapis roulant, tu entres dans la salle à l’intérieur… […]

En fait le problème au pont, c’est qu’il y a trois contrôles : l’Autorité palestinienne, les Israéliens
et les Jordaniens. Le voyageur palestinien qui veut partir, je n’exagère pas si je te dis qu’il porte 6
ou 7 documents. Aujourd’hui, avec la technologie, tout marche à l’empreinte digitale et au contrôle
oculaire ! Normalement avec un passeport, tu peux faire le tour du monde ! Mais ici, tu dois avoir
ta carte d’identité, ton passeport, ta carte verte, ton permis ; tu dois aussi avoir de l’argent pour
53
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
payer la taxe de sortie. Et si tu as des enfants qui ne sont pas enregistrés tu dois présenter leur
certificat de naissance… On se prépare comme des soldats, on est organisé comme à l’armée. […]

Nous, notre problème, en tant que citoyen ordinaire, c’est que tout ce qu’on entend, on le croit. On
entend que les ponts sont « ouverts », on entend qu’il y a un accord entre l’Autorité palestinienne
et l’État d’Israël pour faciliter les déplacements. Par exemple, à l’heure actuelle, l’Autorité a fait
ce qu’elle avait à faire, elle a refait la zone d’attente de Jéricho… […]
On a connu une époque, en 2001-2002, l’époque des invasions, où Israël permettait à seulement
cinquante voyageurs…ça veut dire un seul bus ! […] Finalement les artères de la Cisjordanie, c’est
le pont. Tu ne peux pas respirer sans pharynx ! Jusqu’en 2000-2001, on utilisait l’aéroport Ben
Gourion avec le passeport palestinien pour sortir…Tu faisais une demande à l’administration
civile israélienne, elle examinait ton dossier, et tu partais ! […] Aujourd’hui chaque citoyen qui
veut quitter la Cisjordanie est obligé de passer par la Jordanie…
Nous sommes un peuple qui veut vivre… Pendant l’Intifada et les invasions, moi, je prenais des
passagers sur des ânes ! Quand les Israéliens fermaient Naplouse et qu’on devait passer par la
route de Tel, moi, je faisais venir dix ânes et je les louais, comme chez Rent a car !
Moi, par mon expérience et mon travail, parce que la ville a été bouclée et qu’on a dû passer par
les montagnes et les vallées, j’ai découvert des lieux incroyables ! […]
La conclusion de tout ça, c’est que si le Palestinien n’était pas têtu, il ne ferait rien, n’irait nulle
part… Mais lui, il veut aller et venir, se développer… On a des GPS, on a tous les trucs les plus
modernes… Même en Jordanie ils n’ont pas ça ! En Syrie non plus ! Mais nous, on essaie, et c’est
la preuve qu’on veut résister. Nous voulons la vie, nous voulons la liberté, nous voulons la paix.

Source : Entretien, Véronique BONTEMPS et Aude SIGNOLES,


Vivre sous occupation. Quotidiens palestiniens, Paris, Ginkgo, 2012, pp.
55-66.

54
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
TEXTE 10 – DISPARUS DE L’ERE BEN ALI

Que Dieu vous soit favorable et vous éclaire. J’atteste qu’il n’est de Dieu que Dieu et que
Muhammad est son prophète.

Quand ils l’ont pris, il m’avait mis dans une voiture avec une collègue de la STEG. Il m’avait
envoyée à Tunis. J’avais un mariage. […] Il m’a amenée jusqu’à la maison de parents où avait lieu
le mariage. J’y suis restée. Après le mariage, j’ai visité des amis, puis je me suis rendue chez ma
cousine paternelle. J’ai été malade durant la nuit, vraiment malade, et je m’en suis remise à Dieu.

Au matin, je ne pouvais pas me lever. Ma cousine m’a dit : « Lève-toi et prenons le petit-
déjeuner ». Je lui ai répondu : « Non, je n’ai envie de rien. Pourvu que Dieu me fasse parvenir de
bonnes nouvelles. » [Elle a rétorqué] « Qu’as-tu ? Remets-en toi au Prophète ! » [et je lui ai
répondu] « Que la paix et la bénédiction de Dieu soient sur lui. Je ne sais pas. »

Soudain on a frappé à la porte. Ils sont venus vers moi, des gens ma famille. Ils leur ont parlé. Ils
leur ont dit : « Où est Fātma ? ». Je me suis levée pied-nus, sans même dire bonjour, ou demander
de leurs nouvelles. [Je leur ai dit :] « Comment va Kamāl ? » Ils m’ont répondu « Quoi, Kamāl ?
Qu’a-t-il ? » [Je leur ai rétorqué] « Alors pourquoi êtes-vous venus me voir ? »

Ils m’ont dit « Rentre chez toi ». Je me suis dit que quelque chose était en train de se passer, qu’ils
devaient avoir pris Kamāl. Quelqu’un avait dû mourir. Mon mari ne me demanderait sinon pas de
rentrer. Ils m’ont dit : « Non, allez, ils vont te conduire et là-bas à ton retour, tu entendras de
bonnes nouvelles. »

Donc ils m’ont mise dans une voiture et je suis partie, je suis rentrée à la maison à Gabès avec le
train de 3 heures de l’après-midi. J’ai pris un taxi et je suis arrivée à la maison, frappant à la porte.
Je me suis dit que si Kamāl n’avait pas été arrêté, c’est bien lui qui m’ouvrirait la porte. Mais c’est
son père – que Dieu bénisse son âme – qui a ouvert la porte. Je suis donc entrée et j’ai vu que
toutes les filles étaient dans le salon. Elles m’ont saluée. J’ai dit : « Où est Kamāl ? » Ils m’ont
répondu : « Il finit son travail ». J’ai dit : « Il ne travaille pas la nuit. Il ne travaille jamais la nuit. »
Je leur ai dit « Dites-moi la vérité ». Elles se sont regardées.

Ma fille m’a dit – vous savez, c’est ma fille dont je vais vous parler, celle qui a été emprisonnée –
elle m’a dit : « Maman, Kamāl a été emmené ». J’ai levé ma main et je me suis frappée entre les
yeux. Je le savais depuis le début.

55
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
Le matin, je suis allée au commissariat de police. Ils m’ont dit qu’ils ne trouvaient pas son nom.
« Non, nous n’avons rien ! » La personne responsable des dossiers nous a chassés [du bureau].
Nous avons fait des allés et venues. Nous vivions loin du commissariat.

À la fin, un jour, j’y suis allée et ils m’ont dit : « Entre ! Apporte à dîner à ton fils ce soir ! » Nous
portions et ramenions des affaires. […] Ils m’ont réjouie en me disant : « apporte à dîner à ton
fils ». Je suis rentrée et nous avons joyeusement cuisiné un dîner toutes ensemble le soir. Nous y
sommes allés, de nuit. Une personne honnête a eu la gentillesse de nous conduire. Quand nous y
sommes allés pour dîner, il y avait d’autres personnes, vous savez. Nous avons porté les couffins
et le dîner. Ils nous ont dit : « Qu’est-ce que vous apportez, pourquoi êtes-vous là ? » Depuis
l’après-midi, les policiers avaient changé. Ils m’avaient dit d’apporter son dîner et nous l’avions
fait. Ils me dirent « Et elle lui apporte le dîner ? Est-ce qu’il mérite de dîner ? » En plus de ces
deux, deux autres entrèrent, un type très grand et costaud, avec de larges épaules. Il avait la poitrine
découverte et une grosse chaîne autour du cou et nous injuriait vous savez. Des mots horribles.
Nous tremblions. Il a dit : « Jetez les dehors, jetez les dehors, faites-les sortir d’ici ! » Et ils nous
ont poussé [en éructant] : « Et en plus vous apportez à dîner ! » J’ai dit : « Les hommes de l’après-
midi m’ont dit d’apporter cela ». Ils nous ont expulsés. Ils ont failli nous frapper.

Nous sommes rentrés à la maison. Nous étions partis joyeux et nous sommes rentrés tristes.
Personne n’a mangé ce dîner. Comme ils l’ont arrêté juste avant le ramadan, pendant le ramadan,
nous préparions le diner [de rupture du jeune], et son pauvre père – qui était déjà malade et
marchait à l’aide d’une canne – ne travaillait pas et était préoccupé pour son fils. Quand je lui
apportais son dîner, son père me disait : « Tu cuisines des soupes et des bricks et je ne sais même
pas où est mon fils, et je ne sais même pas s’il est mort ou vivant ! » Et nous nous mettions tous à
pleurer autour de la table. Nous ne pouvions pas manger. Nous avons passé tout le ramadan comme
cela.

Nous avons réellement été éprouvés et nous nous sommes épuisés. Nous avons fait des allées et
venues. À la fin, quelqu’un m’a dit : « Écoute ma fille, va chercher ton fils, il est à Tunis ». Du
coup, nous sommes allés de Gabès à Tunis.

J’ai passé quatre ans, quatre ans à courir. Je suis allée absolument partout. Je n’ai oublié aucun
lieu. […] À la fin, je suis allée à Carthage [au palais présidentiel]. La première fois j’y suis allée
sans lettre. Ils m’ont arrêtée avec leurs fusils. « Qu’est-ce que tu veux ? » « Je veux rencontrer le

56
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
président ». « Toi, rencontrer le président ? Toi ? Sors de là, pars ! » Je suis revenue, avec une
lettre. « Je veux donner une lettre au président, chef de l’État ». Même chose. Ils m’ont menacée
de leurs fusils : « Toi, rencontrer le président ? Va dans cette pièce ! » Un bureau plein de lettres.
Je déposais la lettre et je rentrais à la maison.

J’étais dans le train, et Dieu sait dans quel état j’étais à ce moment. Je suis allée absolument partout.
Quand je me rendais à une prison, on me disait : « Qui t’a dit que ton fils se trouve ici ? » Au
commissariat : la même chose. Les prisons de Hsîn, Sfax, Monastir, toutes les régions […] Un
jour, une femme m’a dit d’apporter une photo de mon fils. J’ai couru, j’ai couru [lui en apporter
une]. Elle m’a dit : « Nous n’avons aucune information sur ton fils, nous ne savons pas s’il est
vivant ou mort » […]

Tout à la fin, je suis allée à la prison de Bizerte. Il n’y était pas. De là, je marchais, je n’arrêtais
pas de marcher […], je m’asseyais et marchais, je tombais. […] Il n’y avait personne. […] J’ai vu
un mirador. Quand je suis parvenue à ce point, je suis tombée, […] les policiers m’ont apporté une
bouteille d’eau, j’ai commencé à boire […] et une liste de noms était affichée sur les murs. Je leur
ai dit […] : « Mes enfants, trouvez le nom [de mon fils] et dites-moi s’il est là ? Et si je ne le vois
pas, ce n’est pas grave ». Ils ont lu les noms sur le mur pendant une demi-journée. Ils n’ont rien
trouvé.

Je suis rentrée et je suis revenue auprès de Monsieur [Rachid] Driss, en charge des droits de
l’homme. Il m’a dit : « Écoute, ma fille, tu t’es épuisée. Retourne chez toi. » […]

Elle raconte ensuite l’arrestation de sa fille qui voulait se rendre à l’étranger pour voir son mari.
L’avocate Radhia Nasraoui, spécialiste des droits de l’homme, s’occupe de son cas et la libère
après environ un an de prison.

En ce temps-là, je courais pour aider ma fille et mon fils : une demi-journée pour l’un, une demie
journée pour l’autre. […] Ma fille me rassurait quand je pleurais. La prison en témoignait : ma
fille Rashida est courageuse. […]

Fātma raconte ensuite les conséquences de la disparition de son fils sur sa santé, ainsi que
l’appauvrissement de sa famille. Son mari étant invalide, elle a vendu les terres de la famille, a
travaillé trois ans dans un hammam à Tunis, puis est devenue femme de ménage. Sa deuxième
fille, en état de choc avec la disparition de son frère, ne travaille pas.

Sihem Bensedrine : « Fātma, quand avez-vous su que votre fils avait été tué ? »

57
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
« Nous l’avons appris ensemble. Je ne sais pas, je suis illettrée. C’était en 2009, sauf votre
respect. »

Sihem Bensedrine : « Que demandez-vous Fātma ? »

« Ma fille, je veux, je veux voir mon fils. Je veux pouvoir voir le corps de mon fils. Je réclame nos
droits. Je veux un emploi pour ma fille, elle est en état de choc, elle est malade depuis des années
à cause de son frère

Source : Extraits de l’audition publique de la famille de Kamāl Matmātī par l’Instance Vérité et
dignité, 17 novembre 2016, disponibles en ligne (11.40 à 23.50) : http://www.ivd.tn/timeline/1er-
auditions-publique/?lang=fr#5 (dernier accès, 27 novembre 2019), document transcrit et traduit de
l’arabe tunisien par M’hamed Oualdi.

58
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
METHODOLOGIE

Conseils pour la prise de notes

Pendant le cours
● Prendre des notes impose d'écouter !
C'est donc une activité qui force l'attention.

Après les cours


● Les notes permettent de réviser : cette opération stimule la mémoire visuelle. La mémoire auditive, elle,
a été sollicitée durant les cours.
Cette opération de revisualisation doit être quotidienne. L'expérience montre qu'il faut réactiver la
mémoire et que plus souvent vous le faites, moins cela vous prendra de temps à chaque relecture.

L'enrichissement et la révision de mes notes de cours

Est-ce que je complète mes notes de cours par des ajouts personnels, les notes de collègues, des lectures,
etc. ? Combien de temps est-ce que j'investis dans cette activité ?
L'essentiel, c'est de pouvoir me retrouver dans mes notes afin qu'elles puissent être utilisées et enrichies,
compte-tenu des objectifs que je poursuis.

Quelques conseils pratiques


- Chaque chapitre doit commencer sur une nouvelle feuille (même si la dernière page écrite ne comporte
qu'une ligne)
- Pour faciliter la relecture de vos notes, il faut aérer la mise en page : n'hésitez pas à sauter deux lignes
entre les grandes parties ; une ligne entre les parties moins importantes ; revenez à la ligne à chaque
paragraphe, en n’oubliant pas les alinéas.
- Un paragraphe par idée ou raisonnement ; une idée ou raisonnement par paragraphe
- Laisser une marge suffisante (à droite ou à gauche, comme vous voulez) pour pouvoir ajouter des
informations concernant vos notes.
- Il est recommandé de souligner et/ou surligner vos notes. Le sous/surlignage n'est efficace que s'il est
réduit au minimum : à l'extrême, surligner l'ensemble des notes n'a plus aucun intérêt. Vous pouvez
considérer qu'il ne faut pas sous/surligner plus de 10 % du texte. Vous pouvez utiliser plusieurs couleurs
et leur attribuer un code ; il est préférable de conserver ce code identique pour chacune des matières.
- Rappelons qu'il n'y a pas de règle absolue puisque ce sont vos notes.

59
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021

1) Les signes (souvent des indicateurs logiques)


SIGNES SIGNIFICATIONS POSSIBLES
aboutit à, entraîne, provoque, va à, devient,

conséquence
⇐ vient de, a pour origine, est issu de, cause
⇔ Equivalent à, cause et conséquence interagissent
en bas, voir plus bas
en haut, voir plus haut
à l'origine, au début
augmente, croît, monte, progresse positivement
diminue, décroît, descend, progresse négativement
varie, instable

∑ somme, totalité
Ø rien, vide, désert, absence
≠ différent, n'est pas
= équivaut à, égale, est,
ressemble, n'est pas tout à fait pareil à, à peu près,

environ
> est supérieur à, vaut mieux que, l'emporte sur
< est inférieur à, vaut moins que, est écrasé par
il existe, on trouve, il y a quelques

Є fait partie de, est de la famille de, appartient à
ne fait pas partie de, est étranger à, n'est pas à

Y Fonction
X Exportations
M Importations
I Investissement
E Epargne
K Capital
W Travail
Φ Philosophie
Ψ Psychologie
p/r par rapport à
Ε il y a un peu, en petite quantité
+ et, s'ajoute à
± plus ou moins, environ, à peu près
♂ homme, masculin, mâle
♀ femme, féminin, femelle
… etc.
Δ Variation
X Multiplié
/!\ Attention (piège ou important)
/ Divisé par

2) Les abréviations
il y en a qui sont usuelles, inutile de les remplacer :
c'est-à-dire cad
quelque chose qqch
quelque qq
quelqu'un qq’un
60
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
tout tt
nous ns
vous vs
exemple ex
etc.
● Plus le mot est long, plus vous avez intérêt à lui trouver une abréviation. Entraînez-vous sur
: « Anticonstitutionnellement » !
● Chaque matière a un corpus de vocabulaire. Il est utile dès le début de l'année de trouver
des abréviations (ou signes) pour les termes récurrents.
Ex : Moyen-Orient MO
Ex : Seconde Guerre mondiale 2GM ou WW2

3) La suppression de certains mots


● Les articles
● Les verbes dans la suppression n'enlèvent rien à la compréhension (ex : être)
● Toute digression qui -- par nature -- n'apporte rien à l'essentiel du propos.

4) Restituer la structure du discours


Il faut accorder une attention particulière aux connecteurs, c'est-à-dire aux mots-clés qui
organisent le texte :
● Dans un récit : ce sont les indicateurs de temps
● Dans un texte descriptif ce sont les indicateurs de lieu
● Dans une argumentation, ce sont les mots qui indiquent une relation logique : la
cause, la conséquence, l'opposition, la négation, l'addition, la réserve, etc.

5) La nominalisation
La nominalisation est le procédé lexical qui consiste à choisir un nom à partir d'un verbe
ayant évidemment le même sens :
augmenter augmentation
développer développement
créer création
etc.

6) L'utilisation de l'hyperonyme (ou « nom générique »)


« Un hyperonyme est un nom qui fait office d'étiquette générale à un groupe de noms qui
expriment la même idée ».
Exemple : chien, chat, oiseau => animaux

7) Simplification des temps employés


On peut ramener au présent des explications formulées au passé, à condition de respecter
les durées et les enchaînements des faits et des situations.

Cette technique est aussi valable pour mettre en fiche des manuels, articles, ouvrages conseillés
d’une bibliographie.

Attention : lors de la relecture et de la mémorisation de vos cours et de vos fiches, il faut être en
mesure de reformuler entièrement vos connaissances et donc toujours veiller à ce que ce qu’on

61
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
apprend reste compréhensible ! (N’éludez pas la difficulté de cette dernière étape par le courant
« je me comprends » !!)
Autrement dit les notes sont personnelles, l’énonciation est universelle.

62
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021

Conseils relatifs à la dissertation historique

Préparation du devoir

- Recopier exactement le sujet dans son intégralité sur votre feuille de brouillon.

- S’interroger sur le thème : pourquoi vous a-t-on donné ce sujet ? Que représente-t-il par
rapport au programme ?

- Réfléchir sur les termes du sujet, surtout s’il s’agit de concepts.

- Réfléchir sur le sens des bornes chronologiques du sujet. Y en a-t-il ? Si le sujet porte sur
l’ensemble du XIXe siècle, quand celui-ci commence-t-il, quand finit-il ? Cela s’apprécie par
rapport au sujet.

- Délimiter le sujet : ce qu’il inclut et ce qu’il exclut.

- L’idéal est de faire un plan détaillé en trois parties et avec 2 ou 3 sous-parties chacune. Un
plan en deux parties peut passer, mais il est généralement insuffisant pour une dissertation. Si
vous adoptez un plan thématique, ne perdez surtout pas de vue la chronologie à l’intérieur de
vos parties et dans l’ensemble du devoir : vous devez, de toute façon rendre compte d’une
évolution. Les plans thématiques pertinents sont en général, chrono-thématiques, (un thème
associé à une période).

- Votre plan doit être démonstratif, construit autour d’un problème. Il doit être dynamique, aller
vers une idée claire. DISSERTER, C’EST DEMONTRER. Vous devez pouvoir résumer
votre dissertation en une seule phrase, vous devez pouvoir donner un titre explicite à chaque
partie (et cela apparaîtra dans l’annonce de plan). Il faut absolument bannir les plans tiroir du
type I- Le politique II- L’économique III- Le culturel ou I- Le Maghreb – II Le Proche-Orient :
ces plans sont purement descriptifs et sont parfaitement statiques. Ils ne démontrent rien.

- Ecrire le plan détaillé au brouillon. Rédiger l’introduction et la conclusion au brouillon, mais


rédiger directement l’ensemble du devoir sur votre copie d’examen. Attention à l’équilibre
des parties : un plan déséquilibré (début hypertrophié, fin rachitique) est le symptôme d’un
mauvais plan, donc d’une mauvaise démarche.

- Ne pas oublier de citer les événements, les textes en rapport avec le sujet. Il y a des grilles de
correction qui tiennent compte d’un certain nombre de connaissances « obligatoires » sur tel
ou tel sujet.
Préparer éventuellement au brouillon une liste des faits à mentionner.

- La dissertation doit s’appuyer sur des exemples précis, ne pas rester dans le vague. Ces
exemples peuvent et doivent s’inspirer des textes étudiés en TD. S’efforcer aussi de donner
des exemples pour chaque aire géographique ou politique comprise dans le sujet (ex : sujet sur
l’ensemble du Moyen-Orient : donner des exemples pris aussi bien au Maghreb qu’au Proche-
Orient, éventuellement aussi en Turquie et en Iran, etc. Ou bien sujet portant sur le Maghreb :
prendre des exemples dans les différentes zones correspondant aux États actuels du Maghreb).
Vos exemples doivent aussi illustrer l’ensemble de la période couverte par le sujet (ex : ne pas
donner seulement des exemples concernant les années 1930 si le sujet porte sur la période
1914-1962)

Conduite de la dissertation
63
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
Recopier sur la copie le sujet dans son intégralité : c’est le titre de votre devoir. Ne partez pas
du principe que le correcteur le connaît déjà.

I - Introduction

- Présenter assez directement le sujet par rapport au programme. Eviter de remonter au Prophète
pour introduire un sujet d’histoire mamelouke, ou aux Croisades pour introduire un sujet
d’histoire contemporaine.

- Commenter les bornes chronologiques du sujet.

- Définir les termes du sujet, repérer les éventuels pluriels, les mots ou concepts à définir, etc.

- Présenter votre problématique, c’est-à-dire l’axe de votre démonstration, puisque


DISSERTER, C’EST DEMONTRER. Vous pouvez le faire sous la forme d’une question, mais
ce n’est pas obligé !

SAUTEZ UNE LIGNE

- Annonce de plan : annoncer pédagogiquement le plan que vous allez suivre : soit une phrase
pour chaque partie que vous vous proposez de traiter, ou un membre de phrase par partie).
Eviter d’accumuler les questions rhétoriques.

SAUTEZ DEUX LIGNES

II – Dissertation

Règle d’or : SAUTER UNE LIGNE ENTRE CHAQUE PARTIE, ALLER A LA LIGNE
ENTRE CHAQUE SOUS-PARTIE (ne pas oublier de laisser un alinéa). La présentation
visuelle est importante : elle est essentielle pour le confort de votre correcteur (et donc pour
votre note…). Elle suggère de plus que vous avez les idées claires et que vous savez faire un
devoir.

ATTENTION AU HORS-SUJET : c’est le principal danger. Il faut donc relire régulièrement


le sujet recopié au brouillon pour ne pas dériver.

SAUTEZ DEUX LIGNES AVANT DE CONCLURE.

III - Conclusion : fermer le sujet, l’élargir, écrire éventuellement quelques phrases sur ce qui
se passe après. Mais cet élargissement temporel ne doit jamais intervenir dans le corps du
devoir lui-même. Important : ne pas garder pour la conclusion des éléments qui auraient pu
être développés au cours du devoir.

RELISEZ-VOUS !
Se relire est impératif. Un devoir non relu se repère du premier coup d’œil, trahit votre
précipitation, accentue le caractère précaire de votre orthographe etc.

64
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021

Conseils relatifs à l’explication d’un document historique / L’exposé

I/ Objectifs
Tandis que la dissertation vise surtout à mettre en valeur des qualités de synthèse, le commentaire
est un exercice de critique historique, fondé sur la démarche analytique. Il est une véritable
initiation au métier d’historien.
Il faut s’y prendre à l’avance pour préparer votre exposé, afin d’avoir le temps de consulter des
ouvrages et des articles qui vous permettront d’approfondir la compréhension du texte.

Une triple exigence


1/ Expliquer
C’est à dire éclaircir ce qui est obscur, en apportant des éléments d’explication nécessaires à une
meilleure compréhension du document. Il faut expliquer les éléments de terminologie, définir ce
qu’il y a derrière certains vocables vieillis ou un langage spécialisé. Il peut s’agir du contenu
historique de l’information, en précisant le sens d’une date, d’un événement, d’un épisode, d’un
personnage, auquel le texte fait allusion.

2/ Critiquer
C’est à dire passer au crible la masse des renseignements fournis par le document pour ne retenir
que l’information utile :
- une vérification selon les règles de la méthode critique (authenticité, cohérence, crédibilité...)
- une hiérarchisation de l’information
- une sélection en fonction de la problématique de départ
Il faut donc traiter le document comme une source et montrer ce qu’il apporte à notre connaissance
d’un problème historique.
Il faut vous interroger sur le point de vue de d’auteur (qui peut être une institution) : un texte n’est
jamais neutre ni complètement objectif : quelle position défend-il ? Avec quels arguments ?
Comment ce point de vue influence-t-il sa description des faits ?

3/ Exposer
C’est à dire transmettre vos résultats, faire accepter votre interprétation par le lecteur, lequel n’est
pas un spécialiste. Pour cela, il vous faudra :
- une expression claire : importance d’une langue grammaticalement correcte et d’un vocabulaire
adéquat.
- une argumentation convaincante avec des articulations logiques évidentes.

II/ Travail préparatoire


Avant même de lire le document, il faut s’interroger sur le type du document (iconographique,
cartographique, texte), sur l’auteur, sur la date et le contexte historique évoqué, la destination du
texte (convaincre, édicter une mesure ou plaider une cause), sur la portée du texte.

1/ Bien lire le document


Le document doit être examiné avec attention, sans idée préconçue. S’il s’agit d’un texte, il faut
le lire plusieurs fois. Une première fois d’un œil naïf en vous libérant de toutes connaissances et
sans vous laisser influencer par quelque arrière-pensée, suggérée notamment par le titre (toujours
partiel, parfois trompeur). Au cours d’une deuxième lecture, faite stylo en main, vous soulignez
les principales articulations du texte, afin d’en dégager le plan. Notez les mots qui font problème,
les personnages dont il faut préciser l’action, les situations historiques qu’il faudra analyser et
expliciter.
65
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021

2/ Classer l’information
À ce moment du travail, il peut être utile de résumer le texte afin d’en dégager les principaux
enjeux. Souvent, il y a avantage à classer l’information et les points qui font problème, sous forme
d’un tableau qui permettra de rapprocher ou d’opposer certains thèmes. Mais, ces esquisses
préliminaires n’apparaitront pas dans la présentation finale. Ce sont des brouillons destinés à
éclaircir vos idées.

C’est à ce stade qu’on dégage la problématique et qu’on élabore le plan détaillé. Une fois ce
travail préparatoire achevé, on relit le texte afin de vérifier qu’aucun point important n’a été oublié.

3/ Le plan
Il n’y a pas de plan type. Chaque texte a une spécificité, qui commande la manière de l’aborder, à
plus forte raison s’il s’agit d’un document iconographique. On n’étudie pas de la même manière
un document de la pratique (un acte législatif, un registre, etc...) ou un document subjectif (des
mémoires, un pamphlet...) ; ou bien un document brut et un document résultant lui-même d’une
élaboration (des statistiques, des graphiques, élaborés postérieurement par des historiens).
Mais il doit y avoir un plan, solidement charpenté par une logique interne qu’il convient de faire
apparaître matériellement au moins au niveau des grandes articulations.

Les écueils à éviter

- Évitez la paraphrase : elle consiste à redire sous une autre forme ce que le document disait déjà
de lui-même à l’état brut, sans lui apporter aucun enrichissement explicatif, aucun éclairage
critique.
- Évitez la dissertation : elle consiste à prendre le texte comme prétexte pour réciter ce que l’on
sait sur le sujet. Les références au document sont trop vagues ou rares. Le plus souvent, comme le
document n’a pas été l’objet d’un effort d’explication critique, son interprétation est superficielle.
- Évitez de suivre un plan en deux parties correspondant, pour la première, à l’explication détaillée
(éclaircir ce qui est obscur) et, pour la seconde, à l’analyse de la portée historique.

III/ L’exposé

Au second semestre, l’explication de texte se fera sous la forme d’un exposé présenté à l’oral par
groupe de deux étudiants. La présentation doit durer entre 15 et 20 minutes. Il est important de
s’entraîner à l’avance pour maîtriser la présentation, vous détacher de vos notes et gérer votre
temps.

A/ L’introduction
Elle doit être relativement courte (une page au maximum).

- Présenter le document : le situer dans l’espace et le temps (contexte, condition de production),


présenter sa nature et rappeler ce qu’il faut savoir d’essentiel sur son auteur.
- Dégager les principaux enjeux du texte et formuler une problématique. C’est le moment clef
de l’introduction dont dépendra toute la suite. Quelles sont les idées directrices du texte, quelles
questions amènent-elles à se poser, quels problèmes historiques permettront-elles d’éclairer ? La
suite de l’exposé tentera de donner une réponse.
Vous pouvez enfin préciser quelle sera votre démarche pour répondre à la problématique et
annoncer votre plan.

66
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
B/ Le développement
Mener de front l’explication et la critique en examinant le texte point par point : on cite (avec
précision et concision, en rappelant le numéro de la ligne), on explique (ce que le texte veut dire),
on critique (vérification et hiérarchisation de l’information), et l’on dégage immédiatement
l’intérêt. Mais cela peut se faire de deux manières et donner lieu à deux types de plans :
- en suivant le texte pas à pas, dans le cas d’un texte déjà très construit dont il serait absurde de
briser le cheminement logique.
- en regroupant les informations par thèmes, ce qui s’impose notamment dans le cas d’un texte
désordonné, avec de multiples répétitions, ou s’il s’agit d’un montage de plusieurs documents.

C/ La conclusion
Ce n’est pas un résumé mais un bilan : à l’actif, les principaux renseignements livrés par le
document ; au passif, ses silences, ses erreurs, ses mensonges. Ainsi vous pouvez revenir aux
questions posées en introduction, montrer en quoi, et dans quelles limites, le document que vous
avez étudié, permet de mieux comprendre un problème historique. Ce bilan vous permet, tout en
répondant à la problématique, de dégager l’intérêt du texte.
Ensuite, il n’est pas inutile en conclusion de dégager la portée du document : quelle en fut la
réception et la postérité ? Quels en furent les éventuels prolongements ? À défaut, toute solution
d’un problème débouchant nécessairement sur de nouvelles questions, il ne sera jamais reproché
de clore la copie en ouvrant à l’enquête historique de nouveaux horizons, suggérés par le thème
abordé.

D) L’oral
Il faut articuler, respirer, parler sans précipitation à haute et intelligible voix. Il est important de
regarder son auditoire et de ne pas lire ses notes (contentez-vous de vous appuyer dessus).
Attention à la gestion du temps.
Tout cela s’acquiert avec la pratique. Entraînez-vous avant le jour J.
Fournir le jour de l’exposé une liste d’au moins 3 références bibliographiques (livres, articles,
etc.) qui ont été utilisées dans le travail préparatoire.
Vous pouvez utiliser, si vous le souhaitez, un diaporama à l’appui de votre présentation (par
exemple comportant le plan, la bibliographie et 2 ou 3 illustrations).

67
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
Recommandations pour l’expression écrite

Vous trouverez ci-dessous quelques recommandations concernant l’expression écrite


(orthographe, grammaire, expression française), établies à partir des erreurs les plus souvent
constatées dans les copies.

Orthographe et présentation
- Ne confondez pas les noms avec les verbes conjugués de la même famille.
ex. « le maintien » (sans t) ≠ « il maintient »
« le soutien » (sans t) ≠ « il soutient »
Attention aux verbes en –oyer : « le renvoi » ≠ « cela nous
renvoie »

- Attention au bon usage des majuscules :


- Respectez les majuscules des termes « État » (pour le différencier d’« état » = situation)
et « Église » (la hiérarchie religieuse chrétienne, à distinguer d’« église » qui désigne le
bâtiment).
- Les noms de peuples et de dynasties prennent une majuscule, par contre les adjectifs
formés sur ces noms de peuples ou de dynasties ne la conservent pas.
Ex. les Arabes, les Turcs, les Persans, les Omeyyades, les Abbassides, les
Ottomans…
MAIS les peuples arabes, les armées turques, les secrétaires persans, les califes
omeyyades, les souverains abbassides, les sultans ottomans…
- Les noms de religion ne prennent pas de majuscule, les adjectifs qui en sont dérivés
non plus :
Ex. l’islam, le christianisme, le judaïsme, le bouddhisme, le zoroastrisme ; les
musulmans, les chrétiens, les juifs, les bouddhistes, les zoroastriens ; un
lettré musulman, un commerçant chrétien, un médecin juif, un prêtre
bouddhiste, un membre du clergé zoroastrien…

En histoire médiévale, l’usage est d’écrire « islam » pour désigner la religion (tout comme
on écrit « christianisme » ou « judaïsme ») et « Islam » pour désigner la civilisation qui
s’est développée dans les régions sous domination musulmane.

- Attention aux majuscules des noms géographiques (océans, régions, etc.) : en cas de
terme composé d’un nom et d’un adjectif, c’est uniquement l’adjectif qui prend la
majuscule.

Ex. la mer Rouge, la mer Méditerranée, la mer Caspienne, l’océan Indien, la


péninsule Arabique, la péninsule Ibérique…

Par contre, on écrit l’Asie centrale, le Proche-Orient, l’Extrême-Orient.

- N’oubliez pas les accents, essentiels à une bonne orthographe et qui peuvent parfois changer le
sens de la phrase…

- Les titres d’ouvrages doivent être soulignés (dans une copie manuscrite) ou présentés en italique
(dans un texte tapé sur traitement de texte) ; n’utilisez pas les guillemets, qui sont réservés aux
titres d’articles et aux citations.

- Respectez les règles de la citation :


68
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
1) signaler très nettement où commence et où finit le texte cité grâce à l’utilisation des
guillemets : « »
2) respecter la lettre du texte (même en cas de faute) et la ponctuation ; ne changer ni
l’orthographe, ni les majuscules, ni le système de translittération adopté, etc.
3) signaler très nettement toute coupe ou intervention faite sur le texte grâce à l’utilisation
des crochets [ ]

[…] signale une coupe

[signale une modification]

Attention au passage du discours direct au discours indirect et à la concordance des temps


dans le corps de votre devoir.

Ex : Texte cité : « Je suis arrivé à Paris, à l’issue d’un long voyage, en 1963 »

Dans votre devoir :


L’auteur affirme être « arrivé à Paris […] en 1963 »
OU L’auteur rappelle qu’il « [est] arrivé à Paris […] en 1963 »
OU Lorsque l’auteur « arriv[a] à Paris […] en 1963 »…
OU En 1963, l’auteur « arriv[ait] à Paris, à l’issue d’un long voyage » etc.
4) indiquer très précisément où l’on peut trouver le texte cité (référence de l’ouvrage dans
lequel se trouve le passage cité, numéro de la page du passage choisi) = la source de la
citation. Pour un commentaire de document, numérotez les lignes du texte et indiquez le
numéro de ligne entre parenthèses après la citation.

Grammaire

- Attention à bien accorder le verbe avec le sujet de votre phrase ; de nombreuses copies
accordent un verbe au pluriel avec un sujet au singulier ou le contraire (erreurs du type « il les
accusent »…). De même pour les pronoms, qui doivent respecter le genre et le nombre de leur
antécédent (erreurs du type « Le calife prit le pouvoir. Ils régnèrent longtemps »).

- Par inattention, certains d’entre vous écrivent des pluriels de mots en « ent » et des pluriels de
verbe en « s »… Relisez-vous !

- Attention à l’usage des pronoms relatifs, et tout particulièrement « celui-ci », « celle-ci »,


« ceux-ci », « celles-ci » : ils doivent toujours renvoyer au sujet de la phrase précédente, vérifiez
bien que c’est le cas. De même, les articles démonstratifs (« ce », « cette », « ces ») doivent
toujours renvoyer à un antécédent cohérent. Attention aussi à ne pas confondre « quelle »
(interrogatif) et « qu’elle », « quel que soit » et « quelque », etc.

Ex. : « quelle politique les Abbassides ont-ils cherché à


mener ? »
≠ « la politique qu’elle [la dynastie abbasside] cherchait à
mener »

- Ne confondez pas l’infinitif (-er) et le participe passé (-é) : « il veut aller » ≠ « il est
allé » ; en cas de doute, substituez au verbe un verbe du troisième

69
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
groupe : « il veut partir » ≠ « il est parti ». Faute grave et courante,
relisez-vous !

- Rappel de la règle d’accord du participe passé :

- Le participe passé s’accorde en genre et en nombre avec le sujet de la phrase lorsqu’il est
employé avec l’auxiliaire être : « ils sont arrivés », « elles sont venues », « elle est née »,
etc.

- Avec l’auxiliaire avoir, le participe passé ne s’accorde pas (« ils ont voulu », « elle a dit »,
« elles ont décidé »), SAUF dans le cas où le complément d’objet direct est placé avant le
verbe ; dans ce cas, le participe passé s’accorde en genre et en nombre avec ce complément
d’objet direct (« les livres que j’ai lus », « les poésies qu’il a composées », « les voyages
que nous avons effectués », etc.).

Expression

- Soignez votre utilisation des temps :

- Ne passez pas constamment du passé au présent, choisissez un temps et conservez-le, si


ce n’est pour l’ensemble du devoir, au moins au sein d’un même paragraphe ;

- De façon générale, évitez l’usage du futur en histoire et évitez l’usage du verbe « aller »
dans un sens futur (« le califat abbasside va disparaître »…) ;

- Soignez la concordance des temps et utilisez tous les temps à votre disposition et non
uniquement l’imparfait.

- Soignez la ponctuation, qui sert à isoler des unités de sens dans la phrase et est souvent
essentielle à sa bonne compréhension par votre correcteur. Ne commencez jamais une ligne par
un signe de ponctuation, ne terminez jamais une ligne par une apostrophe.

- Soignez les transitions logiques ; évitez les termes les plus vagues (« alors », « en effet ») et
n’utilisez qu’à bon escient les autres. Par exemple, « donc » ou « ainsi » indiquent un lien de
conséquence ; « aussi » n’est pas « ainsi » ; « notamment » désigne une partie du tout (synonyme :
« en particulier »).

- Vérifiez le sens des verbes ; de nombreuses phrases sont incorrectes à cause d’une utilisation
impropre du verbe, ou de l’emploi de prépositions qui ne sont pas les bonnes (« le calife ampute
ses erreurs à son vizir » ou lieu de « impute » !). En cas de doute, vérifiez le sens du verbe dans le
dictionnaire pour un devoir à la maison ; sur table, n’employez que les verbes dont le sens vous
est précisément connu.

- Respectez les règles du discours direct et du discours indirect : une question au discours direct
est suivie d’un point d’interrogation, mais pas une question au discours indirect.

Ex. : « Comment se manifestait la domination politique ottomane sur les provinces


arabes de l’empire ? » (discours direct)

MAIS « On peut se demander comment se manifestait la domination politique ottomane


sur les provinces arabes de l’empire. » (discours indirect)

70
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
Erreurs fréquentes dans les copies d’histoire

- Soyez précis, évitez les formulations floues qui ne donnent aucun renseignement (« à l’origine »,
« depuis toujours », « au départ ») et les grandes généralités (« de tout temps… », « toujours »,
« jamais »). Dans un devoir d’histoire, vous devez toujours localiser dans le temps les événements
que vous évoquez : la date (année) ou à défaut le siècle.

- N’écrivez pas « dans la moitié du XIXe siècle » ni « dans le milieu du XIXe siècle » mais « dans la
première moitié du XIXe siècle », « dans la seconde moitié du XIXe siècle », « dans les premières
décennies du XIXe siècle » ou « au milieu du XIXe siècle ». Les siècles se donnent en chiffres
romains (lettres : « XIXe siècle » et non « 19e siècle »). Évitez les jugements de valeurs de type
« âge d’or », « déclin » ou « décadence ».

- Ne confondez pas « calife » (la personne) et « califat » (la fonction et le système politique), ni
« sultan » et « sultanat », etc.

- Attention aux anachronismes (projection sur le passé de notions qui nous sont contemporaines
mais n’existaient pas forcément à l’époque) : pour l’époque médiévale, parlez de « régions » ou
de « provinces » mais pas de « pays » et encore moins de « nations » ; parlez de « sujets » du calife
mais pas de « citoyens », etc. Parler de « nation arabe » au Moyen-Âge, d’un calife « proche du
peuple », d’un vizir « démocrate » ou d’un sultan « ne respectant pas les droits de l’homme » est
anachronique.

- Attention aussi à ne pas plaquer sur les faits historiques des interprétations psychologiques
concernant les intentions des auteurs (« les Mongols voulaient imposer leur mode de vie ») ; à
moins d’en avoir une preuve historique (une lettre d’un conquérant mongol exprimant son désir
d’imposer le mode de vie nomade aux pays conquis), il faut s’abstenir de ces interprétations qui
ne reposent que sur une vision postérieure des faits et sont la plupart du temps anachroniques et
incorrectes.

Dans l’ensemble, de nombreuses fautes (orthographe, grammaire et expression) peuvent être


évitées ou corrigées grâce à une relecture attentive ; conservez toujours une dizaine de minutes
pour relire votre devoir à la fin d’un exercice sur table.

71
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021

ANNEXE 1 : POUVOIRS POLITIQUES AU MOYEN-ORIENT

Pays Régime Dirigeants


Syrie République Hafez al-Assad. Coup de force février 1966 avec Salah
Jadid et Nur al-Din al-Atassi Guerre civile depuis 2011
nov. 1970, pouvoir personnel. Mort en 2000
Succession de son fils Bachar al-Assad
depuis 2000
Irak République Saddam Hussain. Coup de force 1968 avec Hassan al-
Bakr Intervention américaine en
1979, pouvoir personnel 2003
arrêté en 2003, exécuté 2005
Egypte R&publique Gamal Abd al-Nasser. Coup d’Etat en juillet 1952 « Printemps arabe »
1954, pouvoir personnel
mort en 1970
Anwar al-Sadate
1970-1981
Hosni Mubarak
Yémen République Ali Abdallah Saleh
Réunio « Printemps
arabe »
n des 2 1990-2012
Etats
yéméni
tes en
1990
Jordan Monarchie Roi Hussain
ie 1952-1999
Succession de son fils, roi Abdallah
depuis 1999
Arabie Monarchie Rois, fils successifs d’Abd al-Aziz ibn Saoud
Saoudi Salman depuis 2015
te
Oman Monarchie Sultan Qabous Ibn Saïd al-Saïd
1970-2020
Emirat Président de la fédération: Zayed Bin Sultan al-Nahyan
s 1971-2004 (Shaykh Zayed était émir d’Abu Dhabi depuis
Arabes 1966 après un coup d’Etat)
Unis Succession de son fils, Khalifa Bin Zayed al-Nahyan
depuis 2004
Qatar Monarchie Shaykh Ali al-Thani
1949-1995
Succession de son fils après coup de force, Hamad
Ben Khalifa al-Thani
1995-2013
Succession sans heurt du vivant du père
Tamim al-Thani
depuis 2013
Bahrei Monarchie Issa Bin Salman al-Khalifa
n 1971-1999
Hamad Bin Issa al-Khalifa
depuis 1999
Koweit Monarchie Jaber al-Ahmad al-Jaber al-Sabah
1977-2006
Sabah al-Ahmad al-Jaber al-Sabah
depuis 2006

72
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
ANNEXE 2 – LES EVOLUTIONS TERRITORIALES LIEES AU CONFLIT ISRAELO-
ARABE DE 1947 A 2010

73
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021

ANNEXE 3 – CHRONOLOGIE

Cette chronologie récapitule les dates qu’il faut absolument connaître.

1948 Mai : proclamation de l’Etat d’Israël


Premier conflit israélo-arabe. Résolution 194 de l’ONU
1949 Armistices entre Israël et les pays arabes (Syrie, Liban Transjordanie, Égypte)
1950 Royaume hachémite de Jordanie

1951 Indépendance de la Libye (décembre)

1952 Juillet : Révolution des Officiers libres (Egypte)


Manifestations à Casablanca, 200 morts
1953 Déposition du sultan du Maroc Mohammed ben Youssef (20 août)

1954 Création du FLN ; « Toussaint rouge » ; Messali Hadj fonde le MNA

1955 Vote de l’« état d’urgence » à l’Assemblée nationale française, Soulèvement au


Maroc ; soulèvement dans le Constantinois
1956 Crise de Suez (2ème conflit israélo-arabe)
Mars : indépendance de la Tunisie et du Maroc
1957 Bourguiba est élu président de la Tunisie
Bataille d’Alger (janv.-fév.)
1958 Coup d’Etat en Irak. La monarchie est renversée
Intervention américaine au Liban
1959 Création du Fath (mouvement de libération de la Palestine)
1958-61 République Arabe Unie (Égypte + Syrie)
1961 Hassan II devient roi du Maroc
1962 Indépendance de l’Algérie (cessez-le-feu le 19 mars ; accords d’Évian ;
indépendance le 5 juillet). Ahmed Ben Bella devient chef du gouvernement
1964 Fondation de l’OLP
1965 Ben Bella est renversé par Houari Boumediene en Algérie
1966 Prise du pouvoir par le «néo»-Baath en Syrie
1967 Juin : Guerre des six jours. Résolution 242 de l’ONU

1968 Coup d’État en Irak par des militaires et des baathistes (dont S. Hussein)
1969 Monarchie d’Idriss Senoussi renversée par Mouammar Kadhafi
Fin de l’expérience socialiste en Tunisie
1970 Mort de Nasser, Sadate lui succède
Hafez al-Assad prend le pouvoir en Syrie.
1971 En Algérie, nationalisation des hydrocarbures ; programme de révolution agraire et
d'industrie lourde ; politique d’arabisation
1973 Octobre : guerre du Kippour
Répression de mouvements étudiants au Maroc
1975 Début de la guerre civile au Liban
Annonce de la « marche verte » au Maroc (nov.)
1977 Discours de Sadate à la Knesset

1978 Accords de Camp David entre l’Égypte et Israël


Mort de Boumediene en Algérie ; Chedli Benjedid lui succède

74
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
1979 Février : le chah d’Iran est renversé
Fin novembre (début du XVᵉ siècle de l’hégire) : occupation violente de la Grande
mosquée de La Mecque par un groupe salafiste jihadiste.
Fin décembre : début du jihâd en Afghanistan suite à l’intervention soviétique
1980-1988 Guerre Iran-Irak (Guerre du Golfe I)

1981 Assassinat de Sadate : Moubarak lui succède

1982 Invasion israélienne au Liban

1983 « Émeutes du pain » en Tunisie ; état d’urgence

1984 Nouveau code de la famille en Algérie

1987 Début de la Première Intifada


Bourguiba est renversé, en Tunisie, par Zine al-Abidine Ben Ali
1990 Unification des deux Yémen
Invasion du Koweït par l’Irak
Automne : fin de la guerre civile au Liban et mise en place de la tutelle syrienne
1991 Guerre du Golfe (II)
Le Front Islamique du Salut remporte le premier tour des élections législatives
algériennes ; suspension des élections
1992 En Algérie, dissolution du FIS, assassinat de Mohamed Boudiaf. Début de l'escalade de la
violence
1993 Accords d’Oslo

1999 Abdelaziz Bouteflika devient président de la République algérienne ; loi sur la


concorde civile
Décès de Hassan II au Maroc ; Mohammed VI lui succède
2000 Retrait israélien du Liban Sud
Mort de Hafez al Assad : son fils Bachar lui succède
Seconde Intifada
2002 Début de construction du mur israélien en Cisjordanie

2003 Invasion de l’Irak (guerre du Golfe III)

2004 Mort de Yasser Arafat

2005 Retrait militaire syrien du Liban


Retrait unilatéral des Israéliens de Gaza
2006 Guerre israélienne au Liban

2008 Opération Plomb durci à Gaza

2009 Le résultat des élections iraniennes est contesté

2011 Chute de Moubarak


Chute de Ben Ali
Intervention militaire française en Lybie
Début des mouvements de contestation pacifique en Syrie, forte répression de la
part du pouvoir, militarisation du soulèvement
Accord de transition au Yémen sous l’égide du CCG
2012 La crise syrienne prend progressivement une forme de guerre civile et se
régionalise.
Arrivée au pouvoir en Égypte de Mohamed Morsi
2013 Coup d’État militaire en Égypte, arrestation du président et répression des Frères
musulmans
2014 Fin juin : l’organisation de l’État Islamique en Iraq et au Levant s’empare de
plusieurs provinces irakiennes et syriennes ; Son chef se proclame calife, l’EIIL
prend le nom de l’Etat Islamique.
75
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
Automne : élections législatives puis présidentielle en Tunisie : recul de l’islam
politique

76
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
ANNEXE 4 – QUELQUES CHIFFRES

LES RÉFUGIÉS PALESTINIENS AU PROCHE-ORIENT AU 1ER JUIN 1999

Pays d’intervention Nombre de Nombre de réfugiés Nombre de réfugiés


de l’UNWRA camps habitants les camps
Jordanie 10 1541405 277555
Liban 12 373440 208223
Syrie 10 378382 110427
27 1384655 598307
Palestine 19 576160 155365
8 808495 442942
Total 59 3677882 1194512

Source : Philippe REKACEWICZ, Le Monde diplomatique, février 2000.

ÉVOLUTION DU TAUX DE CROISSANCE DES PAYS DU MAGHREB


(en pourcentage annuel moyen)

1950- 1955- 1960- 1965- 1970- 1975- 1980- 1985-


1955 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990
Libye 1.8 3.6 3.7 4.0 4.0 4.0 3.8 3.6
Tunisie 1.8 1.8 1.9 2.0 1.8 2.6 5.1 2.3
Algérie 2.1 2.1 2.0 2.9 3.1 3.1 3.0 3.3
Maroc 2.5 2.8 2.7 2.8 2.5 2.9 3.2 3.1
Mauritanie 2.0 2.2 2.35 2.45 2.6 2.8 2.9 3.1
Moyenne PVD* 2.1 2.1 2.3 2.55 2.4 2.1 2.0 1.9

* PVD – Pays en voie de développement


Source : Lacoste Yves et Lacoste-Dujardin Camille, L’État du Maghreb, Paris, La Découverte, 1991.

PROPORTION DE LA POPULATION COLONISÉE DANS LES VILLES DU


MAGHREB ENTRE 1931 ET 1954-1955

Alger 33 % de la population en 1931 51 % en 1954


Casablanca 52 % en 1931 72 % en 1954

Tunis 44 % en 1931 Majorité en 1955


Source : Daniel RIVET, Le Maghreb à l’épreuve de la colonisation, Paris, Hachette, p. 281.

77
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
ANNEXE 5
LA RÉSOLUTION 242 DU CONSEIL DE SÉCURITÉ DE L'ONU
DU 22 NOVEMBRE 1967

Le Conseil de sécurité,

Exprimant l'inquiétude que continue de lui causer la grave situation au Moyen-Orient,


Soulignant l'inadmissibilité de l'acquisition de territoires par la guerre et la nécessité d'œuvrer
pour une paix juste et durable permettant à chaque État de la région de vivre en sécurité,
Soulignant en outre que tous les États membres, en acceptant la charte des Nations-Unies, ont
contracté l'engagement d'agir conformément à l'article 2 de la charte,

1. Affirme que l'accomplissement des principes de la charte exige l'instauration d'une paix juste
et durable au Moyen-Orient qui devra comprendre l'application des deux principes suivants :

i. Retrait des forces armées israéliennes de territoires occupés lors du récent conflit ;

ii. Cessation de toutes assertions ou de tous états de belligérance et respect et


reconnaissance de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et de l'indépendance
politique de chaque État de la région et de leur droit de vivre en paix à l'intérieur de
frontières sûres et reconnues à l'abri de menaces ou d'actes de force ;

2. Affirme en outre la nécessité :

a. De garantir la liberté de navigation sur les voies d'eau internationales de la région ;

b. De réaliser un juste règlement du problème des réfugiés ;

c. De garantir l'inviolabilité territoriale et l'indépendance politique de chaque État de la


région, par des mesures comprenant la création de zones démilitarisées ;

3. Prie le Secrétaire général de désigner un représentant spécial pour se rendre au Moyen-Orient


afin d'y établir et d'y maintenir des rapports avec les États intéressés en vue de favoriser un
accord et de seconder les efforts tendant à aboutir à un règlement pacifique et accepté,
conformément aux dispositions de la présente résolution ;

4. Prie le Secrétaire général de présenter aussitôt que possible au Conseil de sécurité un rapport
d'activité sur les efforts du représentant spécial.

Adopté à l'unanimité de la 1382e réunion.

78
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
ANNEXE 6
LA GUERRE IRAN-IRAK 1980-1988

79
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
ANNEXE 7
CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE DES PAYS ARABES ET DU MO

ISF (indice
Population Population en Population en Population
synthétique de
en 1970 1990 2005 en 2017
fécondité)
Algérie 41 064 000 3,1
Arabie Saoudite 5 745 000 16 379 000 24 573 000 32 743 000 2,8
Bahreïn 220 000 493 000 727 000 1 419 000 2,1
EAU* 225 000 1 868 000 4 496 000 9 398 000 1,8
Egypte 35 285 000 55 673 000 74 003 000 95 215 000 3,5
Irak 10 112 000 18 515 000 28 807 000 38 665 000 4,2
Iran 28 805 000 56 674 000 69 515 000 80 946 000 1,8
Israël 2 898 000 4 514 000 6 725 000 8 323 000 3,5
Jordanie 1 623 000 3 254 000 5 703 000 7 877 000 3,5
Koweït 744 000 2 143 000 2 687 000 4 100 000 2,2
Liban 2 390 000 2 741 000 3 577 000 6 039 000 1,7
Libye 6 409 000 2,4
Maroc 35 241 000 2,4
Oman 747 000 1 843 000 2 567 000 4 741 000 2,9
Qatar 111 000 467 000 813 000 2 238 000 2
Syrie 6 378 000 12 843 000 19 043 000 17 200 000 2,7
Ter. palestiniens 1 096 000 2 154 000 3 702 000 4,1
Tunisie 11 495 000 2,4
Turquie 36 207 000 57 300 000 73 193 000 80 417 000 2,1
Yémen 6 327 000 12 086 000 20 975 000 28 120 4,2

Sources : Tabutin (Dominique), Schoumaker (Bruno), "La démographie du monde arabe et du Moyen-Orient des
années 1950 aux années 2000. Synthèse des changements et bilan statistique", Population, 2005/5-6, 60e année,
p. 703. Images Économiques du Monde 2018, Armand Colin.

80
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
ANNEXE 8
LA CISJORDANIE, UN TERRITOIRE FRAGMENTE ET CONTROLE PAR ISRAËL

www.lesclesdumoyenorient.com/Les-colonies-israeliennes-en-Cisjordanie-3-approche-multiscalaire-
des
Hervé Amiot, article publié le 02/10/2013

81
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
TABLE DES MATIERES

PRESENTATION DU COURS .............................................................................................................. 2

LISTE DES ROMANS POUR LA FICHE DE LECTURE.............................................................................. 9

LISTE DES ARTICLES POUR LA SYNTHESE D’ARTICLE ....................................................................... 12

VALIDATION .................................................................................................................................. 13

TUTORAT....................................................................................................................................... 14

QUELQUES CONSEILS POUR REUSSIR A L’UNIVERSITE .................................................................... 15

CALENDRIER DES TRAVAUX A RENDRE .......................................................................................... 16

CM : CALENDRIER ET PROGRAMME DES SEANCES ......................................................................... 17

TD : CALENDRIER, PROGRAMME DES SEANCES, DEVOIRS .............................................................. 20

BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE .......................................................................................................... 22

TEXTE 1 - LE TÉMOIGNAGE D’UNE PALESTINIENNE SUR SON ENGAGEMENT .................................. 27

TEXTE 2 – DISCOURS DU PRESIDENT GAMAL ABDEL NASSER, A L’OCCASION DU ONZIEME


ANNIVERSAIRE DE LA REVOLUTION (ALEXANDRIE, LE 26 JUILLET 1963) ......................................... 30

TEXTE 3 – CONFERENCE DE PRESSE SUR LES EVENEMENTS D’ALGER DE LA DELEGATION


ALGERIENNE AU CAIRE, 15 NOVEMBRE 1954 ................................................................................. 32

TEXTE 4 – LE DROIT PÉTROLIER ET LA SOUVERAINETÉ DES PAYS PRODUCTEURS (1971) ................. 35

TEXTE 5 : LE KOWEÏT DES TRAVAILLEURS MIGRANTS, DU REVE AU CAUCHEMAR ........................... 38

TEXTE 6 – LE MOUVEMENT DE LA TENDANCE ISLAMIQUE EN 1984, « UNE OCCASION UNIQUE » DE


CONVERGENCE AVEC LA GAUCHE TUNISIENNE ? ........................................................................... 43

TEXTE 7 – LA GUERRE IRAN-IRAK VUE PAR UN ENFANT SOLDAT IRANIEN ...................................... 46

TEXTE 8 – LA GUERRE CIVILE LIBANAISE : LES FORCES EN PRESENCE ET LES CONSEQUENCES DU


CONFLIT POUR LA POPULATION. ................................................................................................... 49

82
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
TEXTE 9 – ENTRETIEN AVEC ABU ANAS, RESPONSABLE DES TAXIS AL-I‘TIMÂD A NAPLOUSE,
JANVIER 2011 ................................................................................................................................ 53

TEXTE 10 – DISPARUS DE L’ERE BEN ALI ......................................................................................... 55

METHODOLOGIE ........................................................................................................................... 59

ORTHOGRAPHE ET PRESENTATION ................................................................................... 68

GRAMMAIRE ............................................................................................................................. 69

EXPRESSION.............................................................................................................................. 70

ERREURS FREQUENTES DANS LES COPIES D’HISTOIRE ................................................ 71

ANNEXE 1 : POUVOIRS POLITIQUES AU MOYEN-ORIENT ................................................................ 72

ANNEXE 2 – LES EVOLUTIONS TERRITORIALES LIEES AU CONFLIT ISRAELO-ARABE DE 1947 A 2010 73

ANNEXE 3 – CHRONOLOGIE ........................................................................................................... 74

ANNEXE 4 – QUELQUES CHIFFRES .................................................................................................. 77

ANNEXE 5 LA RÉSOLUTION 242 DU CONSEIL DE SÉCURITÉ DE L'ONU DU 22 NOVEMBRE 1967 ....... 78

ANNEXE 6 LA GUERRE IRAN-IRAK 1980-1988 ................................................................................. 79

ANNEXE 7 CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE DES PAYS ARABES ET DU MO ...................................... 80

ANNEXE 8 LA CISJORDANIE, UN TERRITOIRE FRAGMENTE ET CONTROLE PAR ISRAËL..................... 81

83

Vous aimerez peut-être aussi