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CIVILISATION L1
LE MAGHREB ET LE MOYEN-ORIENT
DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE À NOS JOURS
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INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES
Département Études arabes
Année 2020-2021
PRESENTATION DU COURS
Au second semestre 2020-2021, les cours sont organisés selon un mode « hybride ». Les
cours commencent la semaine du 1er février 2021.
- Les TD accueillent les étudiants une semaine sur 3 en présentiel. Les autres séances
doivent être suivies à distance. Tous les travaux à faire sont disponibles sur Moodle.
Comme les CM, les TD commencent la semaine du 1er février 2021.
Votre groupe de S2 est par défaut le même qu’au S1, mais pour certains attention,
modifications par rapport au S1 !
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2. Projet pédagogique
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Séquence 4 : le monde arabe et le Moyen-Orient aujourd’hui
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- Le contrôle terminal ou final (CT ou CF) : les étudiants n’assistent pas au TD, ne
font pas les exercices et sont donc moins bien préparés à l’examen. Ils n’ont qu’une
seule note : celle de l’examen du mois de mai.
En début d’année, les étudiants choisissent le CCI ou le CT (concrètement, dès qu’ils ont
une note, ils sont considérés comme inscrits en CC). Il n’est pas possible de changer au
cours du semestre. L’étudiant qui passerait – sans autorisation – en CT n’obtiendra pas de
note en mai (sa copie ne sera pas corrigée) et il sera obligé de passer le rattrapage au mois
de juin.
Dans le cadre des TD, les étudiants sont amenés à réaliser un certain nombre d’exercices.
Pour tous :
- Un exposé (par deux) à l’oral sur l’un des textes du fascicule en présentiel ou sous
forme de vidéo.
- Bilan de la séquence 3
- Une fiche de lecture sur un roman au choix parmi ceux proposés ci-dessous (à
rendre en semaine 11)
Quelques détails :
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bibliographiques. Les étudiants doivent remettre à l’enseignant(e) une feuille simple
maximum, comportant la liste des références bibliographiques et un plan ou un résumé très
court de l’exposé.
Pour chaque texte, deux autres étudiants (les discutants) animeront la discussion : ils
devront donc avoir préparé le texte, réfléchi à ses enjeux et prévu quelques questions.
Si l’exposé se fait sous forme de captation vidéo, ils regarderont la vidéo et proposeront
une correction).
3) Correction de la dissertation :
Correction de la dissertation à la maison (à rendre fin décembre) en tenant compte des
remarques de votre correcteur/trice. A rendre pour la semaine 5. Le devoir ne doit pas
dépasser 5 pages dactylographiées (12 000 signes, espaces compris) ou 2 copies doubles
manuscrites. L’introduction et la conclusion doivent être entièrement rédigées, de même
que l’une des parties. Le reste doit être présenté sous forme de plan très détaillé. A rendre
semaine 7.
Il est impératif d’indiquer votre bibliographie (articles, livres, sites internet, …).
Attention au plagiat ! Vous ne devez pas recopier un auteur ou un passage mais le citer :
il doit être placé entre guillemets et vous devez indiquer la source du texte de que vous
utilisez (livre, article, site internet), son titre, la date de sa rédaction (et pour un site de la
consultation) et son auteur.
L’objectif est de vous faire rédiger => un devoir qui repose sur le plagiat n’est ni évalué,
ni noté : le plagiat vous fait perdre le bénéfice du contrôle continu. Vous devrez passer
l’examen aux rattrapages.
4) La fiche de lecture.
L’objectif de la fiche de lecture est de mettre en avant des problématiques abordées en
cours à travers un roman, sans pour autant en faire un commentaire littéraire. Elle doit
comporter une brève présentation de l’auteur et un résumé rapide de l’intrigue (une page
ou une page et demi en tout). Une deuxième partie doit être consacrée à une mise en
perspective du roman en lien avec les thématiques vues en cours : en quoi reflète-t-il
les grandes transformations politiques, sociales, économiques, culturelles du monde
arabe dans la seconde moitié du XXe siècle ? (une ou une page et page). Enfin, vous
consacrerez une demi-page à votre avis personnel sur le roman lu. Au total, 4 pages
maximum.
[Voir la sélection d’ouvrages en page suivante]
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5) La synthèse d’article :
- Lire un des articles proposé (liste page 12).
- En rédiger un compte rendu critique qui comprenne :
- une présentation de l’auteur (1/2 page)
- un résumé de l’article qui met en lumière la problématique traitée, les sources utilisées et
la méthodologie adoptée et les apports de l’article sur le sujet abordé (2 pages)
- votre point de vue sur l’article (1/2 page).
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LISTE DES ROMANS POUR LA FICHE DE LECTURE
Les six livres au choix pour la fiche de lecture (bien lire les consignes en page précédente) sont les
suivants :
1) Alaa El-Aswany, J’ai couru vers le Nil, Arles, Actes Sud, 2018, 432 pages (23 €).
Dans ce roman, on suit une multitude de personnages qui participent à la révolution égyptienne de
2011 : des étudiants, filles et garçons de milieu divers, un bourgeois copte, les ouvriers d’une usine,
mais aussi des patrons et des acteurs de la répression. La révolution est racontée de façon
allégorique, en prenant des libertés, par rapport aux faits historiques. C’est un roman militant qui
vise à dénoncer l’autoritarisme du pouvoir égyptien, la corruption du régime (et de la société) et
le rôle des islamistes étroitement liés au régime. Il est interdit en Égypte.
Le titre en français est très éloigné du titre en arabe (la « République comme si ») : une expression
qui revient à la fin du roman, ce qui en donne, une des clefs.
En lisant ce roman, vous serez particulièrement attentif à ce qu’il dit de la société égyptienne (place
et rôle des femmes, place de coptes et de l’islam, rôle des écoles et des universités), de la corruption
qui règne en Égypte, et des mécanismes de la répression.
2) Khaled Ziade, Vendredi dimanche, Actes Sud (Sindbad), 1999, 98 pages, 12,10 €.
Dans ce récit organisé en douze courtes sections, Khaled Ziadé relate son enfance à
Tripoli, dans le nord du Liban. Il y raconte différents événements des années 1950, comme
la crise de 1958, mais fait surtout le récit d’une modernisation de la ville et des modes de
vie, encouragée par l’État et vécue de façon ambivalente par les citadins.
Il ne s’agit donc pas d’un roman mais d’un récit qui permet d’observer la ville de Tripoli
doublement : à travers les yeux d’un Tripolitain qui se remémore ses sensations d’enfant
et à travers le regard d’un sociologue et historien.
Cet ouvrage permet d’aborder la mise en œuvre des politiques de modernisation menées
par les États moyen-orientaux dans les années 1950 et 1960, notamment à travers les
mutations urbaines. Il offre aussi un point de vue sur l’atmosphère politique des années
1950 et 1960, en proposant un éclairage alternatif à celui souvent projeté à partir des
principales métropoles arabes.
3) Assia Djebar, Femmes d’Alger dans leur appartement, Paris, Le livre de poche, 2002, 288
p., 6,70€
En 1832, dans Alger récemment conquise, Delacroix s'introduit quelques heures dans un
harem. Il en rapporte un chef-d'oeuvre, Femmes d'Alger dans leur appartement, qui
demeure un « regard volé ». Un siècle et demi plus tard, vingt ans après la guerre
d'indépendance dans laquelle les Algériennes jouèrent un rôle que nul ne peut leur
contester, comment vivent-elles au quotidien, quelle marge de liberté ont-elles pu
conquérir ?
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Dans ce recueil de nouvelles publié pour la première fois en 1980 et ici augmenté d'une
longue nouvelle inédite, La Nuit du récit de Fatima, Assia Djebar raconte : le vécu, la
difficulté d'être, la révolte et la soumission, la rigueur de la Loi qui survit à tous les
bouleversements et l'éternelle condition des femmes.
N.B. : Veillez à bien vous procurer l’édition de 2002 qui contient la nouvelle La Nuit du
récit de Fatima.
4) Oran Pamuk, Cette chose étrange en moi, Paris, Gallimard / Folio, 2017, 832 p. (11 €)
Comme tant d’autres, Mevlut a quitté son village pour s’installer sur les collines qui bordent
Istanbul dans un gecekondu (« posé la nuit », c’est à dire un bidonville). Il y vend de la boza, cette
boisson fermentée traditionnelle prisée des Turcs. Le soir en arpentant les rues d’Istanbul, il
observe la ville qui ne cesse de s’étendre et de se transformer sous l’effet de l’exode rural dans une
Turquie divisée entre « partis de gauches » et héritiers du Kémalisme (« nationalistes »), un jeu
politique remis en cause par l’essor des partis islamistes. À travers l’histoire de Mevlut et de sa
femme (le roman est aussi une belle histoire d’amour), on suit celle d’une famille venue s’installer
en ville dans les années 1950, poussée par l’exode rural, et qui devient, progressivement, urbaine.
En lisant ce roman, vous serez particulièrement attentif à ce qu’il nous dit de cet exode rural
(conditions de vie des migrants, accès à la propriété et aux services urbains, solidarités), au
contexte politique turc (coups d’État, prise de pouvoir par les islamistes) et à la condition féminine
en Turquie.
Ce roman n’est pas difficile à lire, mais il est long. Il demande donc du souffle.
5) Sara Omar, La laveuse de mort, Editions Actes Sud, 2020, 376 pages (22,8 €)
Au nord de l’Irak, dans la zone peuplée de Kurdes, une jeune fille a été recueillie par ses grands-
parents pour la protéger de la violence de son père. Elle évolue dans l’univers de ce couple
atypique, composé d’un grand père de confession zoroastrienne et d’une grand-mère musulmane,
laveuse de morts. Cette dernière veille à donner aux femmes et aux jeunes filles assassinées parce
qu’elles ont été jugées impures, une sépulture digne. Le récit de cette jeunesse au Kurdistan irakien
est entrecoupé de séquences où Frmesk, plus âgée, reçoit des soins dans un hôpital au Danemark.
Un roman très dur sur la condition des femmes dans les années où Saddam Hussein gouvernait
l’Irak et où les Kurdes subissaient les violences du régime. Attention l’ouvrage dépeint des scènes
d’une grande cruauté.
En lisant le premier roman de cette jeune auteure kurde, vous pourrez vous intéresser aux violences
(physiques ou morales) subies par les femmes dans une petite bourgade du nord de l’Irak, au code
de l’honneur mais aussi aux superstitions et au poids du qu’en dira-t-on dans la vie des familles.
Vous pourrez aussi décrypter les éléments du contexte politique irakien des années 80.
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6) Rachid Boudjedra, 1001 années de nostalgie, 1979, Paris, Gallimard/Folio, 448 pages (11€)
Dans ce roman, on suit l’histoire du village fictif de « Manama », situé aux confins du désert
algérien, dans les années 1970. La chronique du quotidien de cette bourgade excentrique, qui vit
de la débrouillardise de ses habitants, du commerce de linceuls en soie brodée, des paris sur les
combats de béliers et de l'évocation nostalgique d'un passé glorieux est bouleversée par l’arrivée
d’une équipe de cinéastes étrangers, venus tourner une superproduction d’après les Les Mille et
Une Nuits. A travers la chronique de ce village excentrique et symbolique, l’auteur revisite les
grands mythes fondateurs de l’histoire algérienne et arabe, soulignant les continuités, fragilités et
conflictualités qui se nouent dans ce petit monde, village “oublié” du pouvoir central algérien.
En lisant ce roman, vous serez particulièrement attentif à la réflexion sur les temporalités, sur ce
que cela dit sur le contexte politique de l’Algérie post Indépendance des années 1970, les
contradictions et enjeux des modèles de développement (au-delà d’une simple opposition
modernité/tradition), ainsi qu’aux caractéristiques locales des conditions de vie d’un petit village
marginalisé du sud saharien maghrébin (rapport au pouvoir central et marginalisation politique,
irruption de la consommation mondialisée, transformation de la structure familiale, confrontation
des modes de vie).
NB : Vous pouvez acquérir les ouvrages en librairie, seul-e ou collectivement (à condition de bien établir en
amont les tours de lecture pour que chacun-e puisse rendre sa fiche dans les temps impartis), mais vous
pouvez également les consulter ou emprunter en bibliothèque, qu’elles soient universitaires, municipales ou
grand public. La disponibilité des livres en bibliothèques universitaires peut être vérifiée sur le catalogue
interuniversitaire : http://www.sudoc.abes.fr.
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LISTE DES ARTICLES POUR LA SYNTHESE D’ARTICLE
Matthieu REY, « L’armée en Irak de 1932 à 1968 », Vingtième Siècle. Revue d’histoire, N° 124,
no 4, 2014, p. 33-45.
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VALIDATION
Pour valider son semestre, il faut obtenir plus de 10/20 à l’ensemble du semestre.
Si l’étudiant obtient moins de 10/20 à l’ensemble de son semestre, il doit se présenter au
rattrapage pour les matières où ses notes sont inférieures à 10. L’examen de rattrapage a
lieu au mois de juin. Les étudiants perdent au rattrapage le bénéfice de leur note de
contrôle continu.
Au sein de chaque semestre, les notes se compensent si elles sont supérieures à 8/20. Si une
note est inférieure à 8/20, la compensation ne joue pas.
Pour valider l’année de L1, la moyenne des notes des deux semestres (S1 et S2) doit être
supérieure ou égale à 10/20 : les deux semestres se compensent. Donc si un étudiant ne
valide pas le S1, il doit attendre ses résultats du S2 pour savoir s’il a réussi son année ; s’il
a échoué, il lui faut réussir l’examen de rattrapage (pour les matières où ses notes sont
inférieures à 10).
Pour le diplôme d’initiation, les deux semestres sont indépendants : il faut obtenir plus
de 10/20 pour chacun des deux semestres (S1 et S2).
Les modalités de contrôle des connaissances et la charte des examens sont en ligne sur le
site de l’Inalco : http://www.inalco.fr/formations/emplois-temps-examens/reglements-
chartes
Remarques
Il n’existe pas de droit de renonciation à une note.
Les EC (crédits) d’une UE (unité d’enseignement) obtenue sont définitivement acquis et
ne peuvent être présentés à nouveau.
Dans les UE qui n’ont pas été acquises, on ne repasse que les épreuves dont les notes sont
inférieures à 10/20.
La note de session 2 (rattrapage) se substitue à celle de session 1, même si elle est inférieure.
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TUTORAT
Des créneaux de tutorat sont réservés à la civilisation. Le tutorat est réservé aux étudiants
en difficulté mais qui travaillent pour progresser, et est principalement consacré à la
méthodologie. L’inscription vaut pour le semestre et vous serez évalués sur votre assiduité,
qui donne lieu à un bonus sur la moyenne du semestre sur avis du tuteur. Voir l’emploi du
temps pour les horaires.
Après discussion avec vos enseignants de TD, si vous souhaitez vous inscrire en tutorat (ou
vous en désinscrire si vous le suiviez au premier semestre et souhaitez arrêter), vous devez
faire une demande par mail à votre enseignant de TD en mettant en copie Irène Carpentier
(i.carpentier88@gmail.com), en précisant le créneau demandé (attention, certains changent
au S2).
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Ces conseils sont surtout destinés à ceux qui entrent à l’Université dont le fonctionnement
est différent de celui du lycée et où le travail attendu n’est pas le même.
L’université laisse beaucoup de « temps libre » aux étudiants (le nombre d’heures de cours
est beaucoup moins important qu’au lycée). Ce « temps libre » doit être mis à profit pour
travailler les cours (voir ci-dessous) et se cultiver de toutes les manières possibles : en allant
voir des expositions ou des films, en écoutant des émissions de radio, en allant assister à
des conférences et en lisant régulièrement la presse (générale ou sur le monde arabe) ou
des blogs.
Pour les cours (en particulier si vous ne savez pas bien prendre des notes – cela
arrive !)
Dans la semaine
Faire le travail personnel suggéré par le fascicule. Il semble normal de fournir un travail
personnel minimum de deux heures par semaine.
Un bon étudiant est un étudiant qui travaille et qui progresse. Le travail à fournir pour
arriver à la moyenne varie beaucoup en fonction de votre cursus antérieur mais la vraie
barrière se situe entre les étudiants qui se découragent et donc, ne progressent pas, et ceux
qui s’accrochent (même si c’est difficile) et qui finissent par parvenir à des résultats
corrects.
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Semaine du 8 mars : rendre la correction de la dissertation à rendre pour les étudiants qui
ont eu moins de 12 au CCI au S1
Semaine du 15 mars : rendre : compte-rendu critique de l’article pour ceux qui ont eu plus
de 12 au CCI au S1 à rendre
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CM : CALENDRIER ET PROGRAMME DES SEANCES
Ce programme indique, pour chaque séance, le sujet du cours et suggère des travaux à
réaliser pour le compléter et l’assimiler. Il est vivement recommandé de faire les lectures
proposées.
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- Lecture complémentaire : J.-F. Legrain, « Retour sur les accords israélo-
palestiniens (1993-2000) », Maghreb-Machrek, n°170, octobre-décembre 2000,
pp. 96-125. En ligne : http://iremam.cnrs.fr/legrain/maghmach_2000.pdf
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TD : CALENDRIER, PROGRAMME DES SEANCES, DEVOIRS
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Bilan de la séquence 1 : « Indépendances et politiques de développement dans le monde
arabe et au Moyen-Orient »
Travail à rendre cette semaine : rendre le compte-rendu critique de l’article pour les
étudiants concernés.
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BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE
Géographie / Géopolitique
K. BENAFLA, D. PAGES EL-KAROUI, O. SANMARTIN, Géopolitique du Maghreb et du
Moyen-Orient, Paris, Sédes, 2007, 229 p.
B. SEMMOUD, Maghreb et Moyen-Orient dans la mondialisation, Paris, A. Colin, 2010,
318 p.
Sur le Moyen-Orient
Olivier BOUQUET, Philippe PETRIAT, Pierre VERMEREN, Histoire du Moyen-Orient de
l'Empire ottoman à nos jours : au-delà de la question d'Orient, Publications de la Sorbonne,
2016.
Hamit BOZARSLAN, Sociologie politique du Moyen-Orient, Paris, La Découverte,
2011, 125 p.
Jean-Paul CHAGNOLLAUD, Quelques idées simples sur l’Orient compliqué, Paris,
Ellipses, 2008, 144 p.
Sylvia CHIFFOLEAU, Anne-Claire DE GAYFFIER-BONNEVILLE, Norig NEVEU,
Annalaura TURIANO, Matthieu REY, Manon-Nour TANNOUS, Le Moyen-Orient 1876-
1980, Paris, Atlande, collection clés concours Histoire contemporaine, 2017, 768 p.
Vincent CLOAREC, Henry LAURENS, Le Moyen-Orient au XXe siècle, Paris, Armand-
Colin, 2003, 255 p.
Georges CORM, Le Proche-Orient éclaté 1956-2003, Paris, Folio-Histoire, 2003, 1068 p.
Leyla DAKHLI, Histoire du Proche-Orient contemporain, Paris, La Découverte,
Repères, 2015, 124 p.
Leyla DAKHLI, Le Moyen-Orient, (fin XIXe-XXe siècle), Paris, Seuil (Point), 2016.
Anne-Laure DUPONT, Catherine MAYEUR-JAOUEN, Chantal VERDEIL,
Histoire du Moyen-Orient: du XIXe siècle à nos jours, Malakoff, Armand Colin, 2016.
Alain GRESH et Dominique VIDAL, Les 100 clés du Proche-Orient, 2006, Paris,
Hachette, 622 p.
Albert HOURANI, Histoire des peuples arabes, 1993, Paris, Le Seuil, Points, 732 p.
Henry LAURENS, Paix et guerre au Moyen-Orient, l’Orient arabe et le monde de 1945
à nos jours, Paris, A. Colin, Collection U, 1999, 560 p.
Henry LAURENS, L’Orient arabe à l’heure américaine, Paris, Armand Colin, 2005,
452 p.
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Année 2020-2021
Vincent LEMIRE, Guillemette CROUZET, François DUMASY, Matthieu REY, Le
Moyen-Orient de 1876 à 1980, Armand Colin, 2016.
Maxime RODINSON, Marxisme et monde musulman, Paris, Éditions du Seuil, 1972,
699 p.
Jacques THOBIE, Ali et les quarante voleurs, impérialismes et Moyen-Orient de 1914 à
nos jours, Paris, Messidor, 1985, 372 p.
Sur le Maghreb
Jean GANIAGE, Histoire contemporaine du Maghreb, de 1830 à nos jours, Paris, Fayard,
1994, 822 p.
Yvette KATAN BENSAMOUN, Le Maghreb, De l’Empire ottoman à la fin de
la colonisation française, Paris, Belin, 2007, 400 p.
Guy PERVILLÉ, De l’Empire français à la décolonisation, Paris, Hachette, 1991, 255 p.
Daniel RIVET, Le Maghreb à l’épreuve de la colonisation, Paris, Hachette, Pluriel,
2002, 460 p.
Pierre VERMEREN, Le Choc des décolonisations, de la guerre d’Algérie aux printemps
arabes, Paris, Odile Jacob, 2015.
Par pays
Algérie
Abderrahmane BOUCHENE, Jean-Pierre PEYROULOU, Ouanassa SIARI TENGOUR,
Sylvie THENAULT (dir.), Histoire de l’Algérie à la période coloniale, Paris, La
Découverte, Poche, 2014, 784 p.
Guy PERVILLE, Atlas de la guerre d’Algérie, Paris, Autrement, 2003, 64 p.
Benjamin STORA, Histoire de l’Algérie depuis l’indépendance, Paris, La Découverte,
Repères, 2001, 125 p.
Sylvie THÉNAULT, Histoire de la guerre d’indépendance algérienne, Paris, Flammarion,
2005, 303 p.
Égypte
Vincent BATTESTI et François IRETON, L’Égypte au présent. Inventaire d’une société
avant révolution, Arles, Actes Sud, 2011, 1 179 p.
Jean-Noël FERRIÉ, L’Égypte, entre démocratie et islamisme, Paris, Autrement/CERI,
2008, 128 p.
Anne-Claire DE GAYFFIER-BONNEVILLE, Histoire de l’Égypte moderne. L’éveil
d’une nation XIX-XXI°s, Paris, Flammarion, collection Champs Histoire, 2016, 616
pages.
Hoda NASSER, Nasser, archives secrètes, Paris, Flammarion, 2020
Sophie POMMIER, Égypte, L’envers du décor, Paris, La Découverte, 2008, 297 p.
En ligne, la revue du CEDEJ (Centre d’études et de documentation économiques
juridiques et sociales), Égypte – Monde arabe : http://ema.revues.org/
Iran et Turquie
Fariba ADELKHAH, La révolution sous le voile : Femmes islamiques d’Iran, Paris,
Karthala, 1991, 280 p.
Hamit BOZARSLAN, Histoire de la Turquie contemporaine, Paris, La Découverte,
Repères, 2004, 123 p.
Jean-Pierre DIGARD, Bernard HOURCADE et Yann RICHARD, L’Iran au XXe siècle,
Paris, Fayard, 1996, 461 p.
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Année 2020-2021
Thierry ZARCONE, La Turquie moderne et l’Islam, Paris, Flammarion, 2004, 362 p.
Jordanie
Myriam ABABSA, L’Atlas de Jordanie : Histoire, territoires et société, Beyrouth, Ifpo,
2013, 485 p.
Pénélope LARZILLIÈRE, La Jordanie contestataire, Militants islamistes, nationalistes et
communistes, Arles, Actes Sud, 2013, 248 p.
Riccardo BOCCO et Géraldine CHATELARD, La Jordanie : royaume frontière, Paris,
Autrement, 2001, 247 p.
Marc LAVERGNE, Dossier « Le royaume Hachémite d’Abdallah I à Abdallah II », Les
Cahiers de l’Orient, 2004, 169 p.
Liban
Franck MERMIER et Sabrina MERVIN, Leaders et partisans au Liban, Paris, Karthala /
IFPO / IISMM, 2012.
Franck MERMIER et Christophe VARIN, Mémoires de guerres au Liban (1975-1990),
Arles, Actes Sud/IFPO, 2010.
Elizabeth PICARD, Liban, État de discorde, Paris, Flammarion, 1988, 263 p.
Nadine PICAUDOU, La Déchirure libanaise, Bruxelles, Complexe, 1989, 258 p.
Éric VERDEIL, Ghaleb FAOUR et Sébastien VELUT, Atlas du Liban. Territoires et
société, Beyrouth, Ifpo/CNRS Liban, 2008. En ligne : http://www.ifporient.org/node/230
Libye
François BURGAT, André LARONDE, La Libye, 1994, Paris, PUF, Que sais-je, 128 p.
Olivier PLIEZ, Villes du Sahara. Urbanisation et urbanité dans le Fezzan libyen, Paris,
CNRS, 2003, 199 p.
Mauritanie
Geneviève DESIRE-VUILLEMIN, Histoire de la Mauritanie, des origines à l’indépendance,
1997, Paris, Karthala, 652 p.
Maroc
Daniel RIVET, Histoire du Maroc de Moulay Idrîs à Mohammed VI, Paris, Fayard, 2012,
452 p.
Mohammed TOZY, Monarchie et islam politique au Maroc, Paris, Presses de Sciences Po,
1999, 282 p.
Pierre VERMEREN, Histoire du Maroc depuis l’indépendance, Paris, La Découverte,
Repères, 2006, 125 p.
Palestine
Jalal AL-HUSSEIN et Aude SIGNOLES, Les Palestiniens entre État et diaspora. Le temps
des incertitudes, Karthala/IISMM, 2012, 456 p.
Henry LAURENS, La question de Palestine, Paris, Fayard, 1999-2011, 4 volumes.
Catherine NICAULT, Une histoire de Jérusalem, 1850-1967, Paris, CNRS éditions, 2008,
297 p.
Nadine PICAUDOU, Les Palestiniens, un siècle d’histoire, Paris, Complexe, 2002, 335 p.
Elias SANBAR, Les Palestiniens dans le siècle, Paris, Gallimard, 1994, 176 p.
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Année 2020-2021
Salem AL-JABIR AL-SABAH, Les Émirats du Golfe, histoire d’un peuple, Fayard, Paris,
1980, 261 p.
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Jean-François MARTIN, Histoire de la Tunisie contemporaine, de Ferry à Bourguiba,
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François BURGAT, L’Islamisme en face, Paris, La Découverte, novembre 2007, 4e édition
mise à jour, 350 p.
Olivier CARRÉ et Gérard MICHAUD, Les Frères musulmans 1928-1982, Gallimard /
Julliard, Archives, 1983, 235 p.
Jean-Pierre FILIU, « Définir Al-Qaïda », Critique internationale, n° 47, avril-juin 2010,
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Sabrina MERVIN, Histoire de l’islam, Fondements et doctrines, Champs Flammarion,
2000, 311 p.
Sabrina MERVIN (dir), Le Hezbollah, état des lieux, Paris, Actes Sud, 2008.
Sabrina MERVIN et Nabil MOULINE (dir.), Islams politiques, Courants, doctrines et
idéologies, Paris, éditions du CNRS, 2017.
Nadine PICAUDOU, L’islam entre religion et idéologie, Essai sur la modernité
musulmane, Paris, Gallimard, NRF essai, 2010, 310 p.
Bernard ROUGIER (dir.), Qu’est-ce que le salafisme ? Paris, PUF, 2008, 224 p.
Bernard ROUGIER, Le Jihad au quotidien, Paris, PUF, 2004, 262 p.
Voir également les numéros spéciaux du magazine L’Histoire avec des articles courts et
des illustrations :
« Les Turcs », Les Collections de l’histoire, n° 45, octobre 2009
« La Méditerranée », Les Collections de l’histoire, n° 47, avril 2010
« L’Algérie et les Algériens », Les Collections de l’histoire, n° 55, avril 2012
« Les Arabes », L'Histoire, n° 272, janvier 2003
« La guerre d'Algérie », L'Histoire, n° 292, novembre 2004
« Les Palestiniens », L'Histoire, n° 298, mai 2005
« Chrétiens d’Orient », L’Histoire, n° 337, décembre 2008
« D'ou viennent les révolutions arabes », L'Histoire, n° 52, juillet-sept 2011
Sur internet
Les cours d’Henry Laurens au collège de France sur la question palestinienne, que l’on
peut regarder en ligne : http://www.college-de-france.fr/site/henry-laurens/#|q=/site/henry-
laurens//_audiovideos.jsp|
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Née à Naplouse le 8 octobre 1946, on m’a amenée encore nourrisson à Tibériade, alors
qu’éclataient une nouvelle fois les hostilités entre Juifs et Palestiniens et qu’avait lieu
l’expulsion massive des Palestiniens, qu’on appelle parfois l’Exode de 1948. La vie dans la
Palestine d’avant Israël, la lutte des rebelles palestiniens, les circonstances de notre évacuation
et la réalité de l’exil temporaire de ma famille à Amman, à l’Est du Jourdain, ont constitué
autant de fragments d’une mémoire incomplète qui allait petit à petit être découverte et
rassemblée dans la douleur et l’effroi.
C’est à Ramallah, berceau de mes ancêtres paternels, que j’ai pris conscience d’exister.
[…] Ramallah était en territoire cisjordanien et j’ai grandi sous l’autorité des Jordaniens. Je
menais une existence protégée, jouissant des privilèges et de l’affection des miens, ancrée dans
la certitude de mes origines et la reconnaissance d’une foule de parents et d’amis. […]
« Palestine » était alors un mot tabou et je me rappelle mon père nous disant que nous
étions Palestiniens et non pas Jordaniens, en nous recommandant de ne pas le crier sur les toits.
[…]
Un jour, alors que nous étions mon père et moi sur le balcon ouest de la maison qu’il
avait construite rue de la Radio, à regarder miroiter au loin les lumières de Jaffa et de Tel-Aviv
sur le littoral, il m’a dit, comme s’il parlait tout seul, qu’Israël s’emparerait du reste de la
Palestine, et il a ajouté : « Les Arabes ne sont pas prêts à cela et ils ne le seront pas ce jour-là ».
J’ai été abasourdie. Israël était une aberration inconcevable, tout là-bas, alors que les Arabes
formaient une grande nation, forte de multiples armées et de nombreux États qui avaient juré
de libérer la Palestine pour nous. La plupart des Palestiniens ne vivaient que dans l’espoir de
voir cette promesse tenue. […]
1
Titre d’un ouvrage d’Edward Saïd publié en 1980. Note des traducteurs
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tâche et ma responsabilité. Du jour au lendemain, je m’étais retrouvée « en exil »2, et la majeure
partie de ma famille était sous occupation. L’envie de rentrer de toute urgence est devenue ma
préoccupation majeure ; la résistance avait pris un caractère impératif. Ainsi a commencé dans
ma vie une transition capitale, où tout allait passer par le militantisme. Je me suis engagée dans
une révolution palestinienne en plein essor. Dans toute la région, à mesure que se dissipait le
choc initial causé par l’occupation israélienne, les actions de résistances se multipliaient et des
campagnes de recrutement venaient gonfler les effectifs des organisations de lutte armée,
principalement le Fatah. La bataille de Karameh a provoqué un nouvel afflux de volontaires
parmi les jeunes gens et les jeunes femmes qui pensaient pouvoir ainsi contribuer à forger leur
destin. Le sacrifice et les fedayyins (les combattants de la liberté, « ceux qui se sacrifient »)
étaient les mots clés de cette nouvelle génération de Palestiniens qui ralliaient la lutte pour la
libération de la Palestine. Cette phase du militantisme palestinien a préfiguré dans une certaine
mesure l’intifada avec son exubérance, son élan, sa vision, le sentiment d’invincibilité et la
certitude du caractère foncièrement juste de notre cause. Comme l’intifada, elle a, elle aussi,
connu des excès, des déviations, et des complications qui l’ont fait se retourner contre elle-
même.
En 1969, alors que j’étais une étudiante de plus en plus idéaliste, je me suis retrouvée lors du
congrès de l’union générale des étudiants palestiniens, à Amman, en Jordanie, à côté d’un
homme de légende : Yasser Arafat pour le reste du monde, Abou Ammar pour les Palestiniens,
nom qu’il avait adopté pour la révolution. […] Dans la première image que j’ai de lui, il est
2
Lorsque la guerre de 1967 éclate, l’auteur est étudiante à l’Université américaine de Beyrouth. Elle n’a pas eu
l’autorisation de rentrer chez elle avant plusieurs années.
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debout parmi nous dans la salle. J’ai été frappée de constater à quel point ce dirigeant légendaire
était en fait quelqu’un d’humain et de simple.
Au cours des années suivantes, j’ai eu l’occasion de communiquer avec Yasser Arafat
sur un certain nombre de points. Je ne pouvais pas le rencontrer ouvertement parce qu’Israël
avait interdit tout parti politique palestinien et tout contact avec l’OLP. […] Durant toutes ces
années, j’ai vu le côté de Yasser Arafat qui n’était pas visible à travers la presse et la télévision.
Les médias occidentaux n’ont rien voulu voir au-delà de cette image et Yasser Arafat s’est
trouvé réduit à un stéréotype. On a confondu la manière de le présenter avec la réalité ; il était
beaucoup plus facile pour l’Occident de voir en lui l’archétype du terroriste, l’incarnation du
méchant et le chef révolutionnaire, mais jamais simplement l’essence de ce qui fait d’une
personne un être humain, et cette image réductrice d’épouvantail est devenue représentative de
tous les Palestiniens.
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[…] Oui, il y a révolution chez nous depuis le 23 juillet 1952, et il y a des bases
révolutionnaires, représentées par le peuple tout entier. Aujourd’hui, nous disposons
d’une base solide, qui a pu s’identifier avec les événements arabes, car elle a foi dans le
nationalisme arabe.
La nature de ce peuple et son endurance se sont reflétées sur toute la patrie arabe, où
les peuples nous ont soutenus tandis que nous affrontions l’agression impérialiste. Ces
peuples ont prouvé ainsi que la nation arabe est une, que le nationalisme arabe est une
réalité.
Aujourd’hui nos enfants, nos frères, nos soldats combattent au Yémen. J’ai déjà eu
l’occasion de dire que je recevais constamment des lettres des officiers et soldats des
forces armées, me demandant de se rendre au Yémen, sans attendre leur tour.
Donc, le nationalisme arabe, l’unité arabe, la révolution arabe n’étaient pas de vains
mots. Car ce peuple, qui représente l’avant-garde révolutionnaire arabe, a pour principe
de ne point tenir de vains propos. Nos forces au Yémen combattent la réaction, alliée de
l’impérialisme. […]
Mes frères, depuis le premier jour, cette révolution a proclamé qu’elle comptait
instituer une vie démocratique saine, pour que les avant-gardes révolutionnaires se
confondent avec les bases révolutionnaires. En 1936, nous élaborâmes une constitution,
puis ce furent les premières élections après la fin de la période de transition, et nous
mîmes cette constitution en pratique.
Au début de cette Révolution, nous pensions que les partis étaient capables de suivre
la voie de l’intérêt national, mais nous découvrîmes plus tard qu’ils ne représentaient que
l’alliance féodale-capitaliste. De 1956 à 1963, nous avons assisté à de grands
développements politiques, sociaux, socialistes, arabes. Ce fut l’instauration de l’union,
la sécession, le déclenchement de plusieurs révolutions dans les pays arabes.
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Après la promulgation des lois socialistes, nous étions décidés à établir véritablement
l’organisation populaire représentant l’alliance des forces actives du peuple : l’alliance
des paysans, des ouvriers, des militaires, des intellectuels, du capitalisme national.
L’Union Socialiste Arabe établie représente le peuple actif. L’Union Socialiste Arabe
n’est pas un parti, représentant une minorité de personnes, ou un parti qui permet à une
classe déterminée d’usurper le pouvoir, mais elle représente les bases révolutionnaires de
ce mouvement. […]
Nous savons tous ce que nous entendons par vie démocratique saine, telle que l’a
définie la Charte Nationale. Cette vie démocratique saine est celle où 50 % des sièges
sont réservés aux ouvriers et aux fellahs, privés à travers les siècles de leurs droits, et qui
n’avaient pas eu l’occasion de prendre part à l’édification de leur pays. […]
Nous commencerons par instituer des conseils populaires dans les gouvernorats, puis
dans les villes et les villages. Ainsi la base populaire, qui dès le premier jour, a appuyé la
révolution, et qui a pu faire face à l’agression franco-britannique et déjouer les complots
ourdis par les féodaux et les capitalistes exploitants, la base révolutionnaire qui a pu, tout
au long de ces onze dernières années protéger la révolution et la défendre, sera élargie.
[…]
Ce peuple a profondément foi en la cause de l’unité arabe ; nous avons toujours eu foi
en elle, parce que les peuples arabes prouvèrent, en toutes circonstances, que les Arabes
forment une seule nation. Les peuples arabes ont toujours lutté contre la sécession
artificielle, contre les frontières artificielles. Nous avons commencé par l’expérience de
1958. Nous savons tous ce qui s’est passé ensuite. Mais nous ne nous sommes pas
abandonnés au désespoir, nous n’avons jamais renié la cause, bien que nous ayons été
trahis par des éléments que nous considérions comme des nationalistes, et par d’autres
que nous pensions (sic) qu’ils agissaient pour l’arabisme et pour l’unité. Lorsque les
révolutions d’Irak et de Syrie furent déclenchées ensuite, il sembla que la cause de l’unité
n’avait jamais été aussi près de se réaliser. Cependant, nous eûmes à affronter des
difficultés et des problèmes. […]
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Le 15 novembre 1954
Dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre des actions ont été déclenchées,
simultanément dans les trois provinces algériennes entre 1 heure et 2 heures du matin, par
les patriotes algériens. Ces actions consistaient principalement en des attaques de postes
militaires et de police ainsi que des dépôts d’armes et en des actes de sabotage visant
ponts, voies ferrées, liaisons téléphoniques et objectifs économiquement vitaux. Le
caractère organisé de ces actions est apparu à tous les observateurs. Depuis, les patriotes
se sont repliés dans les régions montagneuses des Aurès, à l’Est, de Kabylie et près de
Blida dans la province d’Alger. C’est dans ces régions que sont engagés plusieurs
divisions de l’armée française, renforcées de troupes venues de France et d’Allemagne et
appuyées par les blindés et l’aviation. Les combats les plus acharnés ont lieu dans les
Aurès où les Français bombardent par terre et air les agglomérations civiles après avoir
évacué les colons y habitant.
Dans tout le pays, on signale quotidiennement des actes de sabotage et des attaques
de postes militaires. On constate que nulle part les personnes ne sont visées et que les tués
signalés l’ont été au cours d’engagements avec les forces armées.
La situation est très grave, les actions des patriotes allant en s’amplifiant et les
Français acheminant continuellement des renforts. La propagande colonialiste a essayé
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de présenter les événements d’Algérie comme étant provoqués de l’étranger. On a accusé
la Ligue Arabe, l’Égypte, les exilés du Caire, etc. Cette propagande mensongère vise à
nier l’existence même du problème algérien, à présenter les événements d’Algérie comme
le résultat passager des campagnes démagogiques et exaltées.
Les faits sont tout autres. Nous avons reçu d’Algérie des textes qui ont été diffusés
dans tout le pays dès le déclenchement des actions. Ces textes, l’un un appel signé « Le
Commandement de l’Armée de Libération Nationale », l’autre, une proclamation signée
« Le Secrétariat du Front de Libération Nationale », indiquent que :
1°) Ceux qui déclarent avoir déclenché ces actions se trouvent dans le pays et sont
organisés avec leurs propres directions militaire et politique ;
2°) Les forces qui agissent sont composées de militants nationalistes qui se situent
totalement en dehors de toutes les organisations politiques existantes et disent nettement
qu’elles ne se réclament d’aucun leader ou personnalité politiques connus.
Les graves événements qui, depuis le 1er Novembre, ont pris une ampleur que les
communiqués officiels français parviennent mal à cacher, sont l’expression d’une
explosion de colère du peuple algérien en réponse à une politique française basée sur la
force brutale et se refusant d’une façon systématique à satisfaire les revendications
nationales algériennes. Face aux réalités historiques et aux faits qui démontrent que le
peuple algérien est profondément attaché à la cause nationale, à l’Unité maghrébine et à
l’Unité arabe, les colonialistes français présentent des constructions juridiques ne
résistant à aucune discussion loyale. […]
C’est en tenant compte de la réalité de l’Unité du Maghreb qui dicte une même
solution, qu’on peut faire un pas en avant dans la voie des règlements pacifiques et
contribuer à l’apaisement des esprits.
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suffrage universel sans distinction de race ni de religion. Elle permettrait la création d’un
interlocuteur réellement représentatif pour la détermination, sur un plan d’égalité, des
rapports entre la France et l’Algérie. Cela suppose la création préalable d’un climat de
détente par la libération de tous les détenus politiques, la cessation de la répression et des
garanties quand au respect des libertés démocratiques fondamentales. Cela demande des
mesures hardies dans lesquelles la France finirait par trouver la sauvegarde de ses intérêts
économiques et culturels bien compris. […]
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Allocution de Maître Amar Bentoumi, bâtonnier de l’Ordre National des Avocats Algériens
Monsieur le Ministre,
Monsieur le Président,
Messieurs,
Au nom de l’Ordre National des Avocats Algériens, et en mon personnel, je tiens à vous
souhaiter la bienvenue et à vous exprimer notre satisfaction de voir se tenir à Alger, le colloque
sur le Droit Pétrolier que l’A.I.J.D3. s’est proposé d’organiser depuis déjà plus de deux années.
La bataille du pétrole qui a récemment opposé les pays pétroliers aux compagnies pétrolières
n’était pas encore engagée que l’A.I.J.D avait déjà pressenti l’importance qu’allait revêtir le
problème pétrolier. En effet, un colloque de juristes devait se réunir pour étudier cette question
selon une optique nouvelle, et en prenant en considération les droits légitimes des pays dont le
sous-sol recèle cette importante source d’énergie qu’est le pétrole.
L’Algérie qui a joué le rôle que l’on sait dans cette bataille du pétrole se devait d’accueillir sur
son sol les éminents juristes qui s’intéressent au droit pétrolier qui est en train de s’élaborer
sous la poussée des forces de progrès dans le monde.
La découverte du pétrole et son utilisation comme source d’énergie ont eu lieu à l’époque de
l’apogée de l’ère coloniale. Cette considération fondamentale a nécessairement marqué les
rapports juridiques qui ont été établis entre les compagnies pétrolières, et les pays dont le sous-
sol recélait des gisements de pétrole. Ces pays se trouvaient être pour la plupart sous domination
étrangère. Dès lors, ces rapports juridiques ont été des rapports de colonisateurs à colonisés.
Les sociétés pétrolières ont imaginé d’appliquer le système des concessions à durée déterminée
ou indéterminée.
En contrepartie du droit d’exploiter les gisements pétroliers découverts par elles, elles versent
à l’État souverain une contre partie pécuniaire, sans commune mesure avec les bénéfices
qu’elles réalisent.
La notion de concession était entendue en fait comme un droit de propriété en ce sens que les
États producteurs de pétrole, même après leur accession à l’indépendance politique, ne
pouvaient intervenir ni dans le contrôle de l’activité pétrolière, ni dans la participation aux
opérations industrielles des sociétés exploitantes. De plus, la notion de concession était
présentée comme devant être immuable.
3
Association Internationale des Juristes démocrates.
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Ce système aboutissait en fait, à une véritable expropriation des peuples vivant dans les pays
producteurs et à l’aliénation de leur souveraineté nationale. En effet, ils perdaient tout ou partie
de leurs droits sur la partie du sous-sol recélant les richesses pétrolières. La création de l’OPEP
allait marquer un tournant dans les relations entre les compagnies pétrolières et les État
producteurs.
Créée en raison de la baisse unilatérale du prix du pétrole par les compagnies pétrolières,
l’OPEP, en regroupant les pays producteurs, allait leur permettre de confronter leurs
expériences et d’élaborer une politique commune face au Cartel International du Pétrole. La
crise qui eut lieu fin 1970-début 1971, a permis aux pays producteurs de remporter une première
victoire en améliorant le système de fiscalité applicable aux compagnies pétrolières, leur
procurant ainsi un supplément de ressources qu’ils pouvaient consacrer au développement de
leurs peuples.
L’Algérie pour sa part, a pratiqué une politique plus révolutionnaire en exerçant pleinement sa
souveraineté pour obtenir la prise en main du contrôle de l’activité pétrolière et une
participation majoritaire aux opérations industrielles des sociétés pétrolières. L’instrument de
cette politique a été la SONATRACH.
Les points de l’ordre du jour qui sont soumis à votre colloque sont l’ébauche du droit pétrolier
nouveau. Ce droit, conforme aux principes fondamentaux du droit international, permettra à
des peuples sous-développés de récupérer les richesses nationales, indispensables à leur
développement, c’est-à-dire à la promotion économique et sociales de leurs peuples. Les
richesses exploitées par des sociétés étrangères animées par la seule loi du profit, doivent
revenir à leurs légitimes propriétaires.
À la notion de concession, qui se traduit juridiquement par une souveraineté limitée et formelle
des États producteurs qui doivent négocier même le système fiscal applicable aux sociétés
pétrolières avec celles-ci, doit se substituer un ordre nouveau rétablissant ces États dans les
attributs de leur souveraineté nationale. Cet ordre nouveau trouve son fondement juridique dans
la déclaration N°1803 des Nations Unies qui proclament le droit inaliénable de tout État à
disposer librement de ses ressources naturelles au mieux de ses intérêts nationaux.
La résolution adoptée le 22 septembre 1971 à Beyrouth par l’OPEP sur la participation effective
des pays producteurs à l’exploitation des concessions des groupes pétroliers internationaux, est
une première étape dans ce sens.
Les travaux de votre colloque ne seront pas purement académiques. Ils auront un impact sur la
réalité car la réunion des pays membres de l’OPEP qui doit se tenir au mois de décembre 1971
à Abou Dhabi aura à examiner les résultats des négociations en cours sur la participation des
pays producteurs à l’exploitation de leur pétrole. L’évolution des rapports entre pays
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producteurs et consommateurs se fera en fonction des rapports de force existant entre ces pays.
[…]
Les pays arabes comme les autres pays producteurs trouveront la solution aux problèmes de
leur sous-développement en exerçant pleinement leur souveraineté sur les fabuleuses richesses
que contiennent leur sous-sol.
L’Algérie, pour sa part, s’est déjà engagée dans cette politique par des mesures de
nationalisation des hydrocarbures édictées en février 1971. La nouvelle loi pétrolière
fondamentale définit le cadre juridique dans lequel s’exercera désormais l’activité des sociétés
étrangères dans les domaines de la recherche et de l’exploitation du pétrole. Ces activités se
feront sous le contrôle des autorités algériennes et dans le respect de tous les attributs de la
souveraineté nationale. […]
Allocution de Maître Amar Bentoumi, bâtonnier de l’Ordre National des Avocats Algériens au
colloque « Le droit pétrolier et la souveraineté des pays producteurs », Alger, octobre 1971.
Publiée dans Le droit pétrolier et la souveraineté des pays producteurs, Paris, Librairie de droit
et de jurisprudence, R. Pichon et R. Durand-Auzias, 1973, p. 23-26.
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TEXTE 5 : LE KOWEÏT DES TRAVAILLEURS MIGRANTS, DU REVE AU
CAUCHEMAR
Ce texte est extrait du roman de Taleb Al-Refai, paru en 1998 au Caire et traduit en français
par Moncef Khémiri (2018). On y suit les aventures de Hilmi, professeur d’arabe égyptien parti
au Koweït. Hilmi vit avec son épouse et son fils dans la maison de ses parents située dans une
bourgade de la Haute-Égypte. Pauvre, il se sent prisonnier de la vie étriquée qu’il mène entre
sa famille et sa maîtresse, et rêve d’émigrer au Koweït. Bravant les sarcasmes de son père qui
tente de le décourager, il fait confiance à un passeur et part. Arrivé sur place, il met plusieurs
mois à obtenir les papiers sui lui permettront d’obtenir un emploi dans un chantier de
construction.
L’atelier mécanique, toujours plein de bruit et de la fumée des moteurs. Akram pleurait quand
il me parlait de sa femme et de ses enfants. Au bout de deux mois, il m’a confié sa peine et m’a
fait cet aveu :
- Je n’avais devant moi qu’une solution, mettre en hypothèque ma femme et mes trois
enfants auprès de l’un des propriétaires terriens pour obtenir mon visa de travail au Koweït.
Cela fait un an et demi que je suis arrivé ici, et je n’ai pas quitté cet endroit.
Quand Akram se met à parler de ses malheurs, ses yeux se remplissent de larmes qui
coulent sur son visage, comme si elles avaient le pouvoir d’éteindre sa brûlante déchirure. Il
me regarde et poursuit :
- Je me suis mis d’accord avec le propriétaire terrien pour le rembourser six mois après
mon arrivée, faute de quoi ils auraient le droit de faire de ma femme et de mes enfants ce qu’il
voudrait.
Je lève les yeux sur Akram et je constate combien sa peine est profonde :
- J’ai beaucoup tardé l’entrepreneur qui nous a ramené au Koweït nous a menti il s’était entendu
avec nous sur un salaire de 70 dinars par mois. Et comme nous sommes arrivés au Koweït, il
nous a dit : « 40 dinars, pas plus. » Nous avons beaucoup discuté et nous nous sommes disputés
avec lui. Mais il nous a finalement déclaré : « Celui qui n’est pas content peut repartir en Inde. »
Nous avons été obligés d’accepter ces conditions puis pendant trois mois, nous n’avons reçu
aucun salaire. Nous avions à peine de quoi manger.
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Le ton de sa voix change et je crois entendre le battement de son cœur déchiré par une
douleur lancinante : hélas j’ai fait mon malheur ! J’ai perdu ma femme dont le propriétaire
terrien pourra abuser à loisir et mes enfants sont devenus des serviteurs sur cette terre ! Et moi,
me voilà enfermé, ici !
[...]
Je me souviens du jour où [Rajaï4] m’avait demandé de préparer le dossier pour les tests
de matériaux. Le matin, les ouvriers de l’ingénieur Bekri allèrent chercher dans l’entrepôt trois
tubes galvanisés de fabrication originale. Je les ai reçus moi-même et je les ai placés au sommet
de la pile de la tuyauterie que nous avions l’habitude d’utiliser. Rajaï s’adressa à moi :
Il m’indiqua les tubes originaux que les ouvriers avaient apportés ce matin-là. Il me
prévint en mettant l’accent sur chacun des mots qu’il prononçait :
- Fais attention de ne pas te tromper. Si tu leur remets les tubes avec lesquels nous travaillons,
ils seront invalidés par le test et ce sera une catastrophe pour nous. Je le regardai, étonné.
- Ne t’inquiète pas. L’ingénieur Bekri a tout réglé.
C’était une mascarade. Trois ingénieurs qui jouaient de mauvais rôles. Ils faisaient
l’effort de jouer devant moi qui était leur unique spectateur.
4
Un des ingénieurs responsable du chantier.
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- Bien sûr, monsieur.
J’ai joué mon rôle, moi aussi. J’ai participé à la comédie. L’ingénieur Bekri me
demanda :
- Où est l’échantillon ?
- Bach Mouhandes Rajaï est le meilleur entrepreneur en plomberie sanitaire sur le chantier !
Puis il l’a tiré par la main :
J’ai continué à jouer mon rôle. J’ai chargé l’échantillon convenu dans la voiture de
l’ingénieur de l’Habitat. Une fois ce dernier parti, et que nous nous retrouvâmes seul, Rajaï m’a
dit :
- Ce qui est exigé ce sont les tuyaux de marque Galvanize, alors que nous installons des tubes
galvanisés communs qui sont encastrés dans les murs et que personne ne verra.
Cela fait huit misérables mois que je suis là, dont trois enfermé dans une chambre, et
cinq sur le chantier. Quelle déception ! Une aventure condamnée à l’échec dès le départ. J’aurais
dû prendre mes dispositions dès la première semaine. Mais qu’est-ce qui se serait passé, si
j’étais rentré à ce moment-là ! Tout le monde m’aurait montré du doigt en disant : « le professeur
Hilmi a échoué. Il n’a pas réussi à rester au Koweït. »
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Trois mois sans manger à ma faim. Sans maison, sans épouse, sans nourriture, et sans
vêtement propre. Trois mois à fumer des cigarettes avec la peur de ne plus avoir de tabac. Trois
mois à nourrir l’espoir de m’en sortir un jour.
Je ne désire voir personne. Je suis fatigué d’avoir trop marché. Je veux aller dans
l’entrepôt pour me reposer et rester seul.
Il y a sur le site beaucoup d’ouvriers qui, depuis quatre ou cinq mois, n’ont pas touché
leurs salaires.
Akram Shah était courageux. Il a mis fin à ses jours, au Koweït. Il faisait très froid ce
matin-là lorsque les ouvriers eu la surprise de voir son cadavre suspendu5 au plafond de l’atelier
où il avait travaillé durant un an et demi. Tout le monde est accouru pour jeter un dernier regard
sur Akram. Il avait reçu son premier salaire avec beaucoup trop de retard pour pouvoir éviter
que les propriétaires terriens ne s’emparent de sa femme et de ses enfants. Je fus alors saisi d’un
tremblement et d’une peur panique devant son corps mince suspendu en l’air, habillé de
l’uniforme bleu dans lequel je le voyais tous les jours. Il était accroché à une courte corde, et
son cou était incliné sur son épaule gauche.
Ce matin-là, tous les ouvriers se sont tenus debout, en silence et dans un profond
recueillement, les yeux fixés sur le cadavre du pauvre pendu, qui se balançait au-dessus d’eux.
(...)
Oui, mon père, je n’ai rien gagné. Aurais-je dû écouter tes conseils et renoncer à partir au
Koweït ? J’étais mécontent de tout ! J’avais détesté de vivre prisonnier, avec ma femme et mon
fils dans une chambre étroite. Ça me rendait fou de voir les autres profiter de la vie, brasser des
sommes d’argent énormes et moi, ramer pour assurer mes dépenses quotidiennes ! J’ai pris en
horreur tout mon entourage. Je me sentais à l’étroit dans mon pays. Aussi ai-je pensé au Koweït.
Je me suis dit : la terre du bon Dieu est vaste. Je vais tenter ma chance, comme le font des milliers
de personnes. Personne ne quitte son pays de gaieté de cœur, mon père, c’est la pauvreté et le
besoin qui m’y obligent.
5
Cette scène cruelle a inspiré le peintre Jabr Alouan, dont le tableau sert de couverture au roman en langue arabe
publié par Dâr al-Shorouq au Caire. [Cette note figure dans le roman].
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J’ai rêvé du Koweït, le Koweït du pétrole, de l’argent facile et des cours particuliers, un
rêve qui s’est vite évaporé. […]
Où est le Koweït dont j’avais rêvé ? Huit mois sans connaître le Koweït de la richesse et
sans fréquenter les Koweïtiens. Je me suis contenté de voir ces derniers de loin au souk de
Farwania, eux d’un côté et moi, tout seul, de l’autre. […]
Oui, j’ai beaucoup rêvé mon père, mais tout cela m’a laissé à la fin, un goût amer.
Aujourd’hui, combien ma mère, Saniya et Saâd6 me manquent, et l’odeur de notre maison et celle
de la terre... Puis Naâma7 ! ? Ce n’est qu’ici que je me suis rendu compte combien je l’aimais !
Extrait de Taleb Alrefai, L’ombre du soleil, roman traduit de l’arabe (Koweït) par Moncef
Khémiri, préface d’Henri Godard, Arles, Sindbad, Actes Sud, p. 158-165.
6
Sa femme et son fils.
7
Sa maîtresse.
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TEXTE 6 – LE MOUVEMENT DE LA TENDANCE ISLAMIQUE EN 1984, « UNE
OCCASION UNIQUE » DE CONVERGENCE AVEC LA GAUCHE TUNISIENNE ?
Malgré les difficultés objectives qui ont fait obstacle à l’amorce d’un dialogue sérieux entre un
large secteur de la classe politique et des intellectuels d’une part et l’islam fondamentaliste et
ses porte-drapeaux d’autre part, il s’est produit en Tunisie – dans les rapports entre les deux
parties et à côté de sombres choses qui ne profitent qu’aux forces impérialistes et à leurs valets
locaux – quelques manifestations positives qui n’ont sans doute pas d’équivalent dans le monde
musulman.
Quelques-unes de ces actions […] se sont traduites concrètement par l’émergence d’une image
positive des rapports culturels (hadhari) qui se sont noués entre les courants islamistes
fondamentalistes (ousouli) et l’ensemble des courants et des forces politiques qui luttent contre
les forces de la dépendance et du sous-développement. Ils ont eu sur la réalité islamique
tunisienne un impact objectivement éloigné des théories toutes faites qui font croire à certains
que la religion est l’opium du peuple, qu’elle est par nature au service de l’absolutisme, du
féodalisme, du capitalisme et de la réaction, et qu’il lui est impossible de jouer un rôle positif
dans le mouvement de libération nationale et dans la bataille de la dépendance contre
l’impérialisme, alors que, dans le même temps, elle persuade d’autres que, dans la nation
musulmane, seuls les islamistes ont des libertés et le droit de s’organiser et que comme l’a
déclaré récemment le chef de l’État pakistanais Dhia Ul Haq, « il n’y a pas de place pour
l’opposition dans un système islamique qui recherche l’unité et la stabilité » (La Presse, le 29
novembre 1983).
Alors, que reste-t-il d’autre après cela que la guerre froide et les préparatifs pour la réchauffer
? Que reste-t-il aux forces laïques et intellectuelles face à la crainte du spectre d’un pouvoir
islamique – comme on en connaissait à l’époque de la décadence ou tel qu’il est appliqué
aujourd’hui dans quelques pays –, sinon de chercher à se protéger en recourant aux forces
despotiques, internes ou externes, et de s’allier avec elles pour conjurer le spectre de cette
crainte … ?
Et que reste-t-il aux islamistes, alors qu’on les a privés des droits civiques que sont les droits
d’expression, d’association et de propagation de leurs idées, alors que les autres en bénéficiaient
? Que leur reste-t-il, alors qu’ils sont imprégnés de la doctrine de la guerre sainte et du martyre,
si ce n’est de s’abandonner à la violence, d’appeler à la guerre sainte contre ceux qui les
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combattent et les répriment, ou bien de se replier sur eux-mêmes, de tomber dans l’exagération
et l’extrémisme, la préparation et l’attente d’une occasion de fondre sur leurs adversaires ?
Il se présente en Tunisie une occasion unique de sortir de cette impasse, qui fait figure de fatalité
dans les relations des islamistes avec les autres forces politiques, et dans laquelle sont tombés
de nombreux groupes islamistes. Les forces politiques sont plongées dans des luttes sanglantes
dont il est impossible que les régimes et leurs alliés sortent définitivement vainqueurs. Elles
sont entrées dans d’incessantes guerres qui épuisent les forces de la nation (arabe) et ont relégué
la lutte contre le sous-développement et les ennemis sioniste et impérialiste au rang de questions
secondaires par rapport à la lutte contre l’ennemi principal, c’est à dire les islamistes […].
[La Tunisie] ne pourrait-elle pas sortir de cette impasse et faire une expérience unique, qui
aurait valeur de modèle pour les autres, en évitant de gaspiller toute son énergie dans les luttes
dont les seuls bénéficiaires sont l’impérialisme et ses valets ?
[…] Pour la première fois à notre connaissance dans le monde arabe […], alors même que le
régime responsable de la répression invite toutes les forces politiques à combattre le terrorisme
qui menace la démocratie (c’est à dire les islamistes), celles-ci s’empressent de […] prendre
une position claire de soutien aux islamistes, de s’y tenir et même de la renforcer ?
Et pour la première fois à notre connaissance dans le monde arabe, les islamistes prennent
clairement position en faveur de la démocratie, qu’ils réclament en défendant, malgré leurs
différences idéologiques, les droits à l’expression et à l’organisation de toutes les parties en
présence, quand bien même elles représenteraient sur le plan idéologique un extrême opposé
tel que le communisme […].
La Tunisie […] ne pourrait-elle pas faire ne sorte que ses enfants réussissent à établir entre eux
le dialogue et à mettre toute leur énergie au service de la lutte contre les ennemis principaux
que son la dépendance, l’exploitation, la tyrannie, le sionisme et le colonialisme ?
Tel est le défi dont le succès conditionne l’avenir de la démocratie et le progrès en Tunisie […]
Toutefois, nous nous trouvons contraints d’affirmer à quelques élites pensantes qui occupent
une place importante sur la scène nationale et dans l’orientation politique et culturelle, et
persistent à ne pas vouloir considérer le phénomène islamiste comme une donnée authentique,
et non comme une manifestation pathologique née de circonstances fortuites qu’il serait
possible de conjurer et de dépasser, nous affirmons à ceux-là qui grâce à Dieu sont peu
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nombreux : l’une des raisons de notre existence est votre incapacité à comprendre la réalité
islamique et à résoudre ses problèmes. […]
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TEXTE 7 – LA GUERRE IRAN-IRAK VUE PAR UN ENFANT SOLDAT IRANIEN
L’officier était de forte corpulence et une voix puissante sortait de sa gorge à chacune de ses
paroles. Je l’avais aperçu dans le préau de l’école pendant la récréation en grande discussion
avec le directeur et je m’étais soudain dit : « Il vient pour nous… ça ne fait aucun doute.
Pourquoi regarde-t-il toujours dans notre direction ? »
Je ne fus donc qu’à moitié surpris quand il entra dans notre classe alors que nous venions de
commencer notre cours d’histoire. Tout le monde se leva.
« Je suis le major… [j’ai oublié son nom, mais je me rappelle de son grade] et je viens faire
connaissance avec vous. Asseyez-vous… »
L’ostad lui offrit une chaise et tous deux s’assirent en nous faisant face. L’homme devait avoir
une quarantaine d’années, était impeccablement habillé et portait beaucoup de décorations sur
la poitrine. Je pensais tout de suite qu’il devait être un fier soldat.
« Mes enfants, vous devez certainement savoir pourquoi je suis venu vous voir aujourd’hui…
Qui peut me le dire ?
Timidement, une, puis deux et trois mains se levèrent : « Parce que notre pays est en guerre
et que la patrie a besoin de tout le monde pour combattre !
- Parce que l’Iran est en danger et que nous devons tous repousser les envahisseurs ! »
Et le troisième : « Parce que notre très saint Guide de la révolution a besoin de nous tous pour
combattre les incroyants. »
C’étaient à peu près les slogans que nous entendions tous les jours, que les maîtres apprenaient
à leurs élèves et même que les mollahs prêchaient dans les mosquées. Nous avions en ce
temps-là des cours d’instruction civique et d’éducation religieuse, mais après les prières de
circonstance, les sermons étaient toujours politiques, axés sur la patrie en danger, la lutte
contre les incroyants, la revanche de la guerre perdue il y a plus de treize siècles contre les
hordes sauvages qui avaient envahi la Perse, le martyre de l’imam Hossein, la reconquête
absolue par tous les Iraniens dignes de porter ce nom des lieux saints de Nadjaf et de Karabala,
qui se trouvaient en Iraq, et celle de Jérusalem, occupée par les sionistes.
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Tout cela était nouveau pour moi. Certes, à Boutchan, l’ostad Mechkini nous parlait de notre
pays, de sa vénération pour l’imam Khomeyni, de notre rôle essentiel dans les années à venir,
mais nous passions quand même plis de temps à la dictée, la rédaction, la lecture ou le calcul.
Ici, c’était le contraire et je dois bien avouer qu’à l’époque, je ne savais pratiquement rien de
cette guerre, sinon que papa et mes deux frères y étaient morts. Pourquoi les avait-on pris ?
Pourquoi et pour qui étaient-ils morts ? Dans quel but ces sacrifices ? Tout cela, on dut me
l’expliquer en classe.
Il y eut un court silence. Il se leva et marcha de long en large sur l’estrade ; pendant un quart
d’heure, il nous parla de la guerre avec l’Iraq, qui durait depuis plus d’une année et qu avait
déjà fait des milliers de victimes de part et d’autre. Nous l’écoutions, intéressés, dans le silence
le plus absolu. Il parlait très bien, et sa forte voix me parvenait clairement jusqu’au dernier
rang, où je me trouvais. Et toujours les mêmes mots qui revenaient, comme à la radio, à la
télévision, dans les journaux ou dans la rue : sale guerre, martyrs, intégrité nationale, Irakiens
et assassins, Arabes mécréants, morts, blessés, Islam chiite…
« Y en a-t-il parmi vous qui aient des martyrs dans leur famille, des parents ou des proches
morts à la guerre ? »
Je levai le bras, ainsi que quelques camarades. J’étais sans aucun doute celui qui avait le plus
souffert. Il me fit venir auprès de lui et, me montrant à la classe, dit :
« Voilà un vrai Iranien… Voilà un jeune garçon comme notre Guide les aime. Voilà un futur
combattant de l’islam… »
Il revint le lendemain, puis les jours suivants. Chaque jour, pendant une demi-heure, il nous
en dit plus pour finalement nous annoncer :
« Soyez prêts, mes enfants, à tout instant, le pays peut vous appeler… je dis bien : à tout
instant… »
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Ce soir-là, j’en parlai avec mes sœurs : aucune ne crut qu’à mon âge je pouvais être enrôlé
dans l’armée. Je ne savais rien de la vie, j’étais encore un enfant d’à peine douze ans et demi.
Qu’irais-je faire dans le Golfe, au milieu des canons, des fusils, des tanks et des avions ?
Source : SAHEBJAM Freidoune (récit recueilli par), Je n’ai plus de larmes pour pleurer,
Le Grand Livre du Mois, Paris, Grasset et Fasquelle, 1985, p. 81-83.
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TEXTE 8 – LA GUERRE CIVILE LIBANAISE : LES FORCES EN PRESENCE ET LES
CONSEQUENCES DU CONFLIT POUR LA POPULATION.
« Par la suite, nous nous sommes installés dans le camp de Chatila à Beyrouth. Mon mari
travaillait dans le bâtiment, mais nos revenus étaient modestes. Il a donc été contraint de partir
pour le Golfe, au Qatar et à Bahrein afin de subvenir à nos besoins. Nous avons sept enfants. Tous
les deux ans, il venait nous rendre visite au Liban. Petit à petit, nous avons construit notre maison
au prix de lourds sacrifices financiers. Au début, nous habitions dans des bicoques en tôle ondulée.
La gendarmerie libanaise nous interdisait de construire des toits en béton - le toit devait être en
tôle ondulée. Nous avions déjà beaucoup lutté pour avoir le droit de remplacer les parois de bois,
qui laissaient passer la pluie, par du béton. Nous avons passé quelque vingt ans dans une maison
d'une pièce au toit de tôle, comme tous les réfugiés des camps. Lorsque la résistance palestinienne
s'est assurée le contrôle des camps, dans les années 70, notre situation a changé. Nous avons eu
le droit de construire en dur nous avons bâti les camps. A peine nous étions-nous installés qu'une
bataille a opposé les feddayines à l'armée libanaise [en 1973]. L'armée libanaise a lancé des raids
aériens contre nos camps à Beyrouth et ils ont été détruits. Nous avons à nouveau mobilisé toutes
nos ressources financières pour reconstruire nos habitations. En 1976, toutefois, nos maisons ont
été détruites une seconde fois, lors de l'entrée de l'armée syrienne au Liban ; une entrée qui s'est
accompagnée, entre autres, du bombardement des camps. Nous n'avions d'autre choix que de
reconstruire, pour la troisième fois, nos maisons. Sinon, où logerions-nous ? Et pour la troisième
fois nos maisons ont été détruites lors de l'invasion israélienne du Liban, en 1982 ; une invasion
qui s'est accompagnée des massacres de Sabra et Chatila en septembre 1982. Une quatrième fois,
le camp de Chatila a été totalement détruit en mai et juin de cette année, lors de la guerre des camps
qui nous a opposés aux milices du mouvement Amal. Telle est la vie quotidienne des Palestiniens
aujourd'hui. Dès que notre peuple progresse, il reçoit un coup qui le ramène à zéro. Lors de la
dernière bataille [mai-juin 1985], j'ai fui ma maison, touchée de plein fouet par les obus, en
chemise de nuit en compagnie de mes enfants. »
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Source : Boutros Labaki Khalil Aboiu Rejeily, Bilan des guerres du Liban 1975-1990, Paris,
l’Harmattan (Comprendre le Moyen-Orient), 1993, p. 21
Source : Boutros Labaki Khalil Aboiu Rejeily, Bilan des guerres du Liban 1975-1990, Paris,
l’Harmattan (Comprendre le Moyen-Orient), 1993, p. 7 et 36 (synthèse de plusieurs tableaux)
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Source : Boutros Labaki Khalil Aboiu Rejeily, Bilan des guerres du Liban 1975-1990, Paris,
l’Harmattan (Comprendre le Moyen-Orient), 1993, p. 81-82.
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TEXTE 9 – ENTRETIEN AVEC ABU ANAS, RESPONSABLE DES TAXIS AL-I‘TIMÂD
A NAPLOUSE, JANVIER 2011
En fait le problème au pont, c’est qu’il y a trois contrôles : l’Autorité palestinienne, les Israéliens
et les Jordaniens. Le voyageur palestinien qui veut partir, je n’exagère pas si je te dis qu’il porte 6
ou 7 documents. Aujourd’hui, avec la technologie, tout marche à l’empreinte digitale et au contrôle
oculaire ! Normalement avec un passeport, tu peux faire le tour du monde ! Mais ici, tu dois avoir
ta carte d’identité, ton passeport, ta carte verte, ton permis ; tu dois aussi avoir de l’argent pour
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payer la taxe de sortie. Et si tu as des enfants qui ne sont pas enregistrés tu dois présenter leur
certificat de naissance… On se prépare comme des soldats, on est organisé comme à l’armée. […]
Nous, notre problème, en tant que citoyen ordinaire, c’est que tout ce qu’on entend, on le croit. On
entend que les ponts sont « ouverts », on entend qu’il y a un accord entre l’Autorité palestinienne
et l’État d’Israël pour faciliter les déplacements. Par exemple, à l’heure actuelle, l’Autorité a fait
ce qu’elle avait à faire, elle a refait la zone d’attente de Jéricho… […]
On a connu une époque, en 2001-2002, l’époque des invasions, où Israël permettait à seulement
cinquante voyageurs…ça veut dire un seul bus ! […] Finalement les artères de la Cisjordanie, c’est
le pont. Tu ne peux pas respirer sans pharynx ! Jusqu’en 2000-2001, on utilisait l’aéroport Ben
Gourion avec le passeport palestinien pour sortir…Tu faisais une demande à l’administration
civile israélienne, elle examinait ton dossier, et tu partais ! […] Aujourd’hui chaque citoyen qui
veut quitter la Cisjordanie est obligé de passer par la Jordanie…
Nous sommes un peuple qui veut vivre… Pendant l’Intifada et les invasions, moi, je prenais des
passagers sur des ânes ! Quand les Israéliens fermaient Naplouse et qu’on devait passer par la
route de Tel, moi, je faisais venir dix ânes et je les louais, comme chez Rent a car !
Moi, par mon expérience et mon travail, parce que la ville a été bouclée et qu’on a dû passer par
les montagnes et les vallées, j’ai découvert des lieux incroyables ! […]
La conclusion de tout ça, c’est que si le Palestinien n’était pas têtu, il ne ferait rien, n’irait nulle
part… Mais lui, il veut aller et venir, se développer… On a des GPS, on a tous les trucs les plus
modernes… Même en Jordanie ils n’ont pas ça ! En Syrie non plus ! Mais nous, on essaie, et c’est
la preuve qu’on veut résister. Nous voulons la vie, nous voulons la liberté, nous voulons la paix.
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TEXTE 10 – DISPARUS DE L’ERE BEN ALI
Que Dieu vous soit favorable et vous éclaire. J’atteste qu’il n’est de Dieu que Dieu et que
Muhammad est son prophète.
Quand ils l’ont pris, il m’avait mis dans une voiture avec une collègue de la STEG. Il m’avait
envoyée à Tunis. J’avais un mariage. […] Il m’a amenée jusqu’à la maison de parents où avait lieu
le mariage. J’y suis restée. Après le mariage, j’ai visité des amis, puis je me suis rendue chez ma
cousine paternelle. J’ai été malade durant la nuit, vraiment malade, et je m’en suis remise à Dieu.
Au matin, je ne pouvais pas me lever. Ma cousine m’a dit : « Lève-toi et prenons le petit-
déjeuner ». Je lui ai répondu : « Non, je n’ai envie de rien. Pourvu que Dieu me fasse parvenir de
bonnes nouvelles. » [Elle a rétorqué] « Qu’as-tu ? Remets-en toi au Prophète ! » [et je lui ai
répondu] « Que la paix et la bénédiction de Dieu soient sur lui. Je ne sais pas. »
Soudain on a frappé à la porte. Ils sont venus vers moi, des gens ma famille. Ils leur ont parlé. Ils
leur ont dit : « Où est Fātma ? ». Je me suis levée pied-nus, sans même dire bonjour, ou demander
de leurs nouvelles. [Je leur ai dit :] « Comment va Kamāl ? » Ils m’ont répondu « Quoi, Kamāl ?
Qu’a-t-il ? » [Je leur ai rétorqué] « Alors pourquoi êtes-vous venus me voir ? »
Ils m’ont dit « Rentre chez toi ». Je me suis dit que quelque chose était en train de se passer, qu’ils
devaient avoir pris Kamāl. Quelqu’un avait dû mourir. Mon mari ne me demanderait sinon pas de
rentrer. Ils m’ont dit : « Non, allez, ils vont te conduire et là-bas à ton retour, tu entendras de
bonnes nouvelles. »
Donc ils m’ont mise dans une voiture et je suis partie, je suis rentrée à la maison à Gabès avec le
train de 3 heures de l’après-midi. J’ai pris un taxi et je suis arrivée à la maison, frappant à la porte.
Je me suis dit que si Kamāl n’avait pas été arrêté, c’est bien lui qui m’ouvrirait la porte. Mais c’est
son père – que Dieu bénisse son âme – qui a ouvert la porte. Je suis donc entrée et j’ai vu que
toutes les filles étaient dans le salon. Elles m’ont saluée. J’ai dit : « Où est Kamāl ? » Ils m’ont
répondu : « Il finit son travail ». J’ai dit : « Il ne travaille pas la nuit. Il ne travaille jamais la nuit. »
Je leur ai dit « Dites-moi la vérité ». Elles se sont regardées.
Ma fille m’a dit – vous savez, c’est ma fille dont je vais vous parler, celle qui a été emprisonnée –
elle m’a dit : « Maman, Kamāl a été emmené ». J’ai levé ma main et je me suis frappée entre les
yeux. Je le savais depuis le début.
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Le matin, je suis allée au commissariat de police. Ils m’ont dit qu’ils ne trouvaient pas son nom.
« Non, nous n’avons rien ! » La personne responsable des dossiers nous a chassés [du bureau].
Nous avons fait des allés et venues. Nous vivions loin du commissariat.
À la fin, un jour, j’y suis allée et ils m’ont dit : « Entre ! Apporte à dîner à ton fils ce soir ! » Nous
portions et ramenions des affaires. […] Ils m’ont réjouie en me disant : « apporte à dîner à ton
fils ». Je suis rentrée et nous avons joyeusement cuisiné un dîner toutes ensemble le soir. Nous y
sommes allés, de nuit. Une personne honnête a eu la gentillesse de nous conduire. Quand nous y
sommes allés pour dîner, il y avait d’autres personnes, vous savez. Nous avons porté les couffins
et le dîner. Ils nous ont dit : « Qu’est-ce que vous apportez, pourquoi êtes-vous là ? » Depuis
l’après-midi, les policiers avaient changé. Ils m’avaient dit d’apporter son dîner et nous l’avions
fait. Ils me dirent « Et elle lui apporte le dîner ? Est-ce qu’il mérite de dîner ? » En plus de ces
deux, deux autres entrèrent, un type très grand et costaud, avec de larges épaules. Il avait la poitrine
découverte et une grosse chaîne autour du cou et nous injuriait vous savez. Des mots horribles.
Nous tremblions. Il a dit : « Jetez les dehors, jetez les dehors, faites-les sortir d’ici ! » Et ils nous
ont poussé [en éructant] : « Et en plus vous apportez à dîner ! » J’ai dit : « Les hommes de l’après-
midi m’ont dit d’apporter cela ». Ils nous ont expulsés. Ils ont failli nous frapper.
Nous sommes rentrés à la maison. Nous étions partis joyeux et nous sommes rentrés tristes.
Personne n’a mangé ce dîner. Comme ils l’ont arrêté juste avant le ramadan, pendant le ramadan,
nous préparions le diner [de rupture du jeune], et son pauvre père – qui était déjà malade et
marchait à l’aide d’une canne – ne travaillait pas et était préoccupé pour son fils. Quand je lui
apportais son dîner, son père me disait : « Tu cuisines des soupes et des bricks et je ne sais même
pas où est mon fils, et je ne sais même pas s’il est mort ou vivant ! » Et nous nous mettions tous à
pleurer autour de la table. Nous ne pouvions pas manger. Nous avons passé tout le ramadan comme
cela.
Nous avons réellement été éprouvés et nous nous sommes épuisés. Nous avons fait des allées et
venues. À la fin, quelqu’un m’a dit : « Écoute ma fille, va chercher ton fils, il est à Tunis ». Du
coup, nous sommes allés de Gabès à Tunis.
J’ai passé quatre ans, quatre ans à courir. Je suis allée absolument partout. Je n’ai oublié aucun
lieu. […] À la fin, je suis allée à Carthage [au palais présidentiel]. La première fois j’y suis allée
sans lettre. Ils m’ont arrêtée avec leurs fusils. « Qu’est-ce que tu veux ? » « Je veux rencontrer le
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président ». « Toi, rencontrer le président ? Toi ? Sors de là, pars ! » Je suis revenue, avec une
lettre. « Je veux donner une lettre au président, chef de l’État ». Même chose. Ils m’ont menacée
de leurs fusils : « Toi, rencontrer le président ? Va dans cette pièce ! » Un bureau plein de lettres.
Je déposais la lettre et je rentrais à la maison.
J’étais dans le train, et Dieu sait dans quel état j’étais à ce moment. Je suis allée absolument partout.
Quand je me rendais à une prison, on me disait : « Qui t’a dit que ton fils se trouve ici ? » Au
commissariat : la même chose. Les prisons de Hsîn, Sfax, Monastir, toutes les régions […] Un
jour, une femme m’a dit d’apporter une photo de mon fils. J’ai couru, j’ai couru [lui en apporter
une]. Elle m’a dit : « Nous n’avons aucune information sur ton fils, nous ne savons pas s’il est
vivant ou mort » […]
Tout à la fin, je suis allée à la prison de Bizerte. Il n’y était pas. De là, je marchais, je n’arrêtais
pas de marcher […], je m’asseyais et marchais, je tombais. […] Il n’y avait personne. […] J’ai vu
un mirador. Quand je suis parvenue à ce point, je suis tombée, […] les policiers m’ont apporté une
bouteille d’eau, j’ai commencé à boire […] et une liste de noms était affichée sur les murs. Je leur
ai dit […] : « Mes enfants, trouvez le nom [de mon fils] et dites-moi s’il est là ? Et si je ne le vois
pas, ce n’est pas grave ». Ils ont lu les noms sur le mur pendant une demi-journée. Ils n’ont rien
trouvé.
Je suis rentrée et je suis revenue auprès de Monsieur [Rachid] Driss, en charge des droits de
l’homme. Il m’a dit : « Écoute, ma fille, tu t’es épuisée. Retourne chez toi. » […]
Elle raconte ensuite l’arrestation de sa fille qui voulait se rendre à l’étranger pour voir son mari.
L’avocate Radhia Nasraoui, spécialiste des droits de l’homme, s’occupe de son cas et la libère
après environ un an de prison.
En ce temps-là, je courais pour aider ma fille et mon fils : une demi-journée pour l’un, une demie
journée pour l’autre. […] Ma fille me rassurait quand je pleurais. La prison en témoignait : ma
fille Rashida est courageuse. […]
Fātma raconte ensuite les conséquences de la disparition de son fils sur sa santé, ainsi que
l’appauvrissement de sa famille. Son mari étant invalide, elle a vendu les terres de la famille, a
travaillé trois ans dans un hammam à Tunis, puis est devenue femme de ménage. Sa deuxième
fille, en état de choc avec la disparition de son frère, ne travaille pas.
Sihem Bensedrine : « Fātma, quand avez-vous su que votre fils avait été tué ? »
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« Nous l’avons appris ensemble. Je ne sais pas, je suis illettrée. C’était en 2009, sauf votre
respect. »
« Ma fille, je veux, je veux voir mon fils. Je veux pouvoir voir le corps de mon fils. Je réclame nos
droits. Je veux un emploi pour ma fille, elle est en état de choc, elle est malade depuis des années
à cause de son frère
Source : Extraits de l’audition publique de la famille de Kamāl Matmātī par l’Instance Vérité et
dignité, 17 novembre 2016, disponibles en ligne (11.40 à 23.50) : http://www.ivd.tn/timeline/1er-
auditions-publique/?lang=fr#5 (dernier accès, 27 novembre 2019), document transcrit et traduit de
l’arabe tunisien par M’hamed Oualdi.
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METHODOLOGIE
Pendant le cours
● Prendre des notes impose d'écouter !
C'est donc une activité qui force l'attention.
Est-ce que je complète mes notes de cours par des ajouts personnels, les notes de collègues, des lectures,
etc. ? Combien de temps est-ce que j'investis dans cette activité ?
L'essentiel, c'est de pouvoir me retrouver dans mes notes afin qu'elles puissent être utilisées et enrichies,
compte-tenu des objectifs que je poursuis.
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2) Les abréviations
il y en a qui sont usuelles, inutile de les remplacer :
c'est-à-dire cad
quelque chose qqch
quelque qq
quelqu'un qq’un
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tout tt
nous ns
vous vs
exemple ex
etc.
● Plus le mot est long, plus vous avez intérêt à lui trouver une abréviation. Entraînez-vous sur
: « Anticonstitutionnellement » !
● Chaque matière a un corpus de vocabulaire. Il est utile dès le début de l'année de trouver
des abréviations (ou signes) pour les termes récurrents.
Ex : Moyen-Orient MO
Ex : Seconde Guerre mondiale 2GM ou WW2
5) La nominalisation
La nominalisation est le procédé lexical qui consiste à choisir un nom à partir d'un verbe
ayant évidemment le même sens :
augmenter augmentation
développer développement
créer création
etc.
Cette technique est aussi valable pour mettre en fiche des manuels, articles, ouvrages conseillés
d’une bibliographie.
Attention : lors de la relecture et de la mémorisation de vos cours et de vos fiches, il faut être en
mesure de reformuler entièrement vos connaissances et donc toujours veiller à ce que ce qu’on
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apprend reste compréhensible ! (N’éludez pas la difficulté de cette dernière étape par le courant
« je me comprends » !!)
Autrement dit les notes sont personnelles, l’énonciation est universelle.
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Préparation du devoir
- Recopier exactement le sujet dans son intégralité sur votre feuille de brouillon.
- S’interroger sur le thème : pourquoi vous a-t-on donné ce sujet ? Que représente-t-il par
rapport au programme ?
- Réfléchir sur le sens des bornes chronologiques du sujet. Y en a-t-il ? Si le sujet porte sur
l’ensemble du XIXe siècle, quand celui-ci commence-t-il, quand finit-il ? Cela s’apprécie par
rapport au sujet.
- L’idéal est de faire un plan détaillé en trois parties et avec 2 ou 3 sous-parties chacune. Un
plan en deux parties peut passer, mais il est généralement insuffisant pour une dissertation. Si
vous adoptez un plan thématique, ne perdez surtout pas de vue la chronologie à l’intérieur de
vos parties et dans l’ensemble du devoir : vous devez, de toute façon rendre compte d’une
évolution. Les plans thématiques pertinents sont en général, chrono-thématiques, (un thème
associé à une période).
- Votre plan doit être démonstratif, construit autour d’un problème. Il doit être dynamique, aller
vers une idée claire. DISSERTER, C’EST DEMONTRER. Vous devez pouvoir résumer
votre dissertation en une seule phrase, vous devez pouvoir donner un titre explicite à chaque
partie (et cela apparaîtra dans l’annonce de plan). Il faut absolument bannir les plans tiroir du
type I- Le politique II- L’économique III- Le culturel ou I- Le Maghreb – II Le Proche-Orient :
ces plans sont purement descriptifs et sont parfaitement statiques. Ils ne démontrent rien.
- Ne pas oublier de citer les événements, les textes en rapport avec le sujet. Il y a des grilles de
correction qui tiennent compte d’un certain nombre de connaissances « obligatoires » sur tel
ou tel sujet.
Préparer éventuellement au brouillon une liste des faits à mentionner.
- La dissertation doit s’appuyer sur des exemples précis, ne pas rester dans le vague. Ces
exemples peuvent et doivent s’inspirer des textes étudiés en TD. S’efforcer aussi de donner
des exemples pour chaque aire géographique ou politique comprise dans le sujet (ex : sujet sur
l’ensemble du Moyen-Orient : donner des exemples pris aussi bien au Maghreb qu’au Proche-
Orient, éventuellement aussi en Turquie et en Iran, etc. Ou bien sujet portant sur le Maghreb :
prendre des exemples dans les différentes zones correspondant aux États actuels du Maghreb).
Vos exemples doivent aussi illustrer l’ensemble de la période couverte par le sujet (ex : ne pas
donner seulement des exemples concernant les années 1930 si le sujet porte sur la période
1914-1962)
Conduite de la dissertation
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Recopier sur la copie le sujet dans son intégralité : c’est le titre de votre devoir. Ne partez pas
du principe que le correcteur le connaît déjà.
I - Introduction
- Présenter assez directement le sujet par rapport au programme. Eviter de remonter au Prophète
pour introduire un sujet d’histoire mamelouke, ou aux Croisades pour introduire un sujet
d’histoire contemporaine.
- Définir les termes du sujet, repérer les éventuels pluriels, les mots ou concepts à définir, etc.
- Annonce de plan : annoncer pédagogiquement le plan que vous allez suivre : soit une phrase
pour chaque partie que vous vous proposez de traiter, ou un membre de phrase par partie).
Eviter d’accumuler les questions rhétoriques.
II – Dissertation
Règle d’or : SAUTER UNE LIGNE ENTRE CHAQUE PARTIE, ALLER A LA LIGNE
ENTRE CHAQUE SOUS-PARTIE (ne pas oublier de laisser un alinéa). La présentation
visuelle est importante : elle est essentielle pour le confort de votre correcteur (et donc pour
votre note…). Elle suggère de plus que vous avez les idées claires et que vous savez faire un
devoir.
III - Conclusion : fermer le sujet, l’élargir, écrire éventuellement quelques phrases sur ce qui
se passe après. Mais cet élargissement temporel ne doit jamais intervenir dans le corps du
devoir lui-même. Important : ne pas garder pour la conclusion des éléments qui auraient pu
être développés au cours du devoir.
RELISEZ-VOUS !
Se relire est impératif. Un devoir non relu se repère du premier coup d’œil, trahit votre
précipitation, accentue le caractère précaire de votre orthographe etc.
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I/ Objectifs
Tandis que la dissertation vise surtout à mettre en valeur des qualités de synthèse, le commentaire
est un exercice de critique historique, fondé sur la démarche analytique. Il est une véritable
initiation au métier d’historien.
Il faut s’y prendre à l’avance pour préparer votre exposé, afin d’avoir le temps de consulter des
ouvrages et des articles qui vous permettront d’approfondir la compréhension du texte.
2/ Critiquer
C’est à dire passer au crible la masse des renseignements fournis par le document pour ne retenir
que l’information utile :
- une vérification selon les règles de la méthode critique (authenticité, cohérence, crédibilité...)
- une hiérarchisation de l’information
- une sélection en fonction de la problématique de départ
Il faut donc traiter le document comme une source et montrer ce qu’il apporte à notre connaissance
d’un problème historique.
Il faut vous interroger sur le point de vue de d’auteur (qui peut être une institution) : un texte n’est
jamais neutre ni complètement objectif : quelle position défend-il ? Avec quels arguments ?
Comment ce point de vue influence-t-il sa description des faits ?
3/ Exposer
C’est à dire transmettre vos résultats, faire accepter votre interprétation par le lecteur, lequel n’est
pas un spécialiste. Pour cela, il vous faudra :
- une expression claire : importance d’une langue grammaticalement correcte et d’un vocabulaire
adéquat.
- une argumentation convaincante avec des articulations logiques évidentes.
2/ Classer l’information
À ce moment du travail, il peut être utile de résumer le texte afin d’en dégager les principaux
enjeux. Souvent, il y a avantage à classer l’information et les points qui font problème, sous forme
d’un tableau qui permettra de rapprocher ou d’opposer certains thèmes. Mais, ces esquisses
préliminaires n’apparaitront pas dans la présentation finale. Ce sont des brouillons destinés à
éclaircir vos idées.
C’est à ce stade qu’on dégage la problématique et qu’on élabore le plan détaillé. Une fois ce
travail préparatoire achevé, on relit le texte afin de vérifier qu’aucun point important n’a été oublié.
3/ Le plan
Il n’y a pas de plan type. Chaque texte a une spécificité, qui commande la manière de l’aborder, à
plus forte raison s’il s’agit d’un document iconographique. On n’étudie pas de la même manière
un document de la pratique (un acte législatif, un registre, etc...) ou un document subjectif (des
mémoires, un pamphlet...) ; ou bien un document brut et un document résultant lui-même d’une
élaboration (des statistiques, des graphiques, élaborés postérieurement par des historiens).
Mais il doit y avoir un plan, solidement charpenté par une logique interne qu’il convient de faire
apparaître matériellement au moins au niveau des grandes articulations.
- Évitez la paraphrase : elle consiste à redire sous une autre forme ce que le document disait déjà
de lui-même à l’état brut, sans lui apporter aucun enrichissement explicatif, aucun éclairage
critique.
- Évitez la dissertation : elle consiste à prendre le texte comme prétexte pour réciter ce que l’on
sait sur le sujet. Les références au document sont trop vagues ou rares. Le plus souvent, comme le
document n’a pas été l’objet d’un effort d’explication critique, son interprétation est superficielle.
- Évitez de suivre un plan en deux parties correspondant, pour la première, à l’explication détaillée
(éclaircir ce qui est obscur) et, pour la seconde, à l’analyse de la portée historique.
III/ L’exposé
Au second semestre, l’explication de texte se fera sous la forme d’un exposé présenté à l’oral par
groupe de deux étudiants. La présentation doit durer entre 15 et 20 minutes. Il est important de
s’entraîner à l’avance pour maîtriser la présentation, vous détacher de vos notes et gérer votre
temps.
A/ L’introduction
Elle doit être relativement courte (une page au maximum).
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B/ Le développement
Mener de front l’explication et la critique en examinant le texte point par point : on cite (avec
précision et concision, en rappelant le numéro de la ligne), on explique (ce que le texte veut dire),
on critique (vérification et hiérarchisation de l’information), et l’on dégage immédiatement
l’intérêt. Mais cela peut se faire de deux manières et donner lieu à deux types de plans :
- en suivant le texte pas à pas, dans le cas d’un texte déjà très construit dont il serait absurde de
briser le cheminement logique.
- en regroupant les informations par thèmes, ce qui s’impose notamment dans le cas d’un texte
désordonné, avec de multiples répétitions, ou s’il s’agit d’un montage de plusieurs documents.
C/ La conclusion
Ce n’est pas un résumé mais un bilan : à l’actif, les principaux renseignements livrés par le
document ; au passif, ses silences, ses erreurs, ses mensonges. Ainsi vous pouvez revenir aux
questions posées en introduction, montrer en quoi, et dans quelles limites, le document que vous
avez étudié, permet de mieux comprendre un problème historique. Ce bilan vous permet, tout en
répondant à la problématique, de dégager l’intérêt du texte.
Ensuite, il n’est pas inutile en conclusion de dégager la portée du document : quelle en fut la
réception et la postérité ? Quels en furent les éventuels prolongements ? À défaut, toute solution
d’un problème débouchant nécessairement sur de nouvelles questions, il ne sera jamais reproché
de clore la copie en ouvrant à l’enquête historique de nouveaux horizons, suggérés par le thème
abordé.
D) L’oral
Il faut articuler, respirer, parler sans précipitation à haute et intelligible voix. Il est important de
regarder son auditoire et de ne pas lire ses notes (contentez-vous de vous appuyer dessus).
Attention à la gestion du temps.
Tout cela s’acquiert avec la pratique. Entraînez-vous avant le jour J.
Fournir le jour de l’exposé une liste d’au moins 3 références bibliographiques (livres, articles,
etc.) qui ont été utilisées dans le travail préparatoire.
Vous pouvez utiliser, si vous le souhaitez, un diaporama à l’appui de votre présentation (par
exemple comportant le plan, la bibliographie et 2 ou 3 illustrations).
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Recommandations pour l’expression écrite
Orthographe et présentation
- Ne confondez pas les noms avec les verbes conjugués de la même famille.
ex. « le maintien » (sans t) ≠ « il maintient »
« le soutien » (sans t) ≠ « il soutient »
Attention aux verbes en –oyer : « le renvoi » ≠ « cela nous
renvoie »
En histoire médiévale, l’usage est d’écrire « islam » pour désigner la religion (tout comme
on écrit « christianisme » ou « judaïsme ») et « Islam » pour désigner la civilisation qui
s’est développée dans les régions sous domination musulmane.
- Attention aux majuscules des noms géographiques (océans, régions, etc.) : en cas de
terme composé d’un nom et d’un adjectif, c’est uniquement l’adjectif qui prend la
majuscule.
- N’oubliez pas les accents, essentiels à une bonne orthographe et qui peuvent parfois changer le
sens de la phrase…
- Les titres d’ouvrages doivent être soulignés (dans une copie manuscrite) ou présentés en italique
(dans un texte tapé sur traitement de texte) ; n’utilisez pas les guillemets, qui sont réservés aux
titres d’articles et aux citations.
Ex : Texte cité : « Je suis arrivé à Paris, à l’issue d’un long voyage, en 1963 »
Grammaire
- Attention à bien accorder le verbe avec le sujet de votre phrase ; de nombreuses copies
accordent un verbe au pluriel avec un sujet au singulier ou le contraire (erreurs du type « il les
accusent »…). De même pour les pronoms, qui doivent respecter le genre et le nombre de leur
antécédent (erreurs du type « Le calife prit le pouvoir. Ils régnèrent longtemps »).
- Par inattention, certains d’entre vous écrivent des pluriels de mots en « ent » et des pluriels de
verbe en « s »… Relisez-vous !
- Ne confondez pas l’infinitif (-er) et le participe passé (-é) : « il veut aller » ≠ « il est
allé » ; en cas de doute, substituez au verbe un verbe du troisième
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groupe : « il veut partir » ≠ « il est parti ». Faute grave et courante,
relisez-vous !
- Le participe passé s’accorde en genre et en nombre avec le sujet de la phrase lorsqu’il est
employé avec l’auxiliaire être : « ils sont arrivés », « elles sont venues », « elle est née »,
etc.
- Avec l’auxiliaire avoir, le participe passé ne s’accorde pas (« ils ont voulu », « elle a dit »,
« elles ont décidé »), SAUF dans le cas où le complément d’objet direct est placé avant le
verbe ; dans ce cas, le participe passé s’accorde en genre et en nombre avec ce complément
d’objet direct (« les livres que j’ai lus », « les poésies qu’il a composées », « les voyages
que nous avons effectués », etc.).
Expression
- De façon générale, évitez l’usage du futur en histoire et évitez l’usage du verbe « aller »
dans un sens futur (« le califat abbasside va disparaître »…) ;
- Soignez la concordance des temps et utilisez tous les temps à votre disposition et non
uniquement l’imparfait.
- Soignez la ponctuation, qui sert à isoler des unités de sens dans la phrase et est souvent
essentielle à sa bonne compréhension par votre correcteur. Ne commencez jamais une ligne par
un signe de ponctuation, ne terminez jamais une ligne par une apostrophe.
- Soignez les transitions logiques ; évitez les termes les plus vagues (« alors », « en effet ») et
n’utilisez qu’à bon escient les autres. Par exemple, « donc » ou « ainsi » indiquent un lien de
conséquence ; « aussi » n’est pas « ainsi » ; « notamment » désigne une partie du tout (synonyme :
« en particulier »).
- Vérifiez le sens des verbes ; de nombreuses phrases sont incorrectes à cause d’une utilisation
impropre du verbe, ou de l’emploi de prépositions qui ne sont pas les bonnes (« le calife ampute
ses erreurs à son vizir » ou lieu de « impute » !). En cas de doute, vérifiez le sens du verbe dans le
dictionnaire pour un devoir à la maison ; sur table, n’employez que les verbes dont le sens vous
est précisément connu.
- Respectez les règles du discours direct et du discours indirect : une question au discours direct
est suivie d’un point d’interrogation, mais pas une question au discours indirect.
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Erreurs fréquentes dans les copies d’histoire
- Soyez précis, évitez les formulations floues qui ne donnent aucun renseignement (« à l’origine »,
« depuis toujours », « au départ ») et les grandes généralités (« de tout temps… », « toujours »,
« jamais »). Dans un devoir d’histoire, vous devez toujours localiser dans le temps les événements
que vous évoquez : la date (année) ou à défaut le siècle.
- N’écrivez pas « dans la moitié du XIXe siècle » ni « dans le milieu du XIXe siècle » mais « dans la
première moitié du XIXe siècle », « dans la seconde moitié du XIXe siècle », « dans les premières
décennies du XIXe siècle » ou « au milieu du XIXe siècle ». Les siècles se donnent en chiffres
romains (lettres : « XIXe siècle » et non « 19e siècle »). Évitez les jugements de valeurs de type
« âge d’or », « déclin » ou « décadence ».
- Ne confondez pas « calife » (la personne) et « califat » (la fonction et le système politique), ni
« sultan » et « sultanat », etc.
- Attention aux anachronismes (projection sur le passé de notions qui nous sont contemporaines
mais n’existaient pas forcément à l’époque) : pour l’époque médiévale, parlez de « régions » ou
de « provinces » mais pas de « pays » et encore moins de « nations » ; parlez de « sujets » du calife
mais pas de « citoyens », etc. Parler de « nation arabe » au Moyen-Âge, d’un calife « proche du
peuple », d’un vizir « démocrate » ou d’un sultan « ne respectant pas les droits de l’homme » est
anachronique.
- Attention aussi à ne pas plaquer sur les faits historiques des interprétations psychologiques
concernant les intentions des auteurs (« les Mongols voulaient imposer leur mode de vie ») ; à
moins d’en avoir une preuve historique (une lettre d’un conquérant mongol exprimant son désir
d’imposer le mode de vie nomade aux pays conquis), il faut s’abstenir de ces interprétations qui
ne reposent que sur une vision postérieure des faits et sont la plupart du temps anachroniques et
incorrectes.
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ANNEXE 2 – LES EVOLUTIONS TERRITORIALES LIEES AU CONFLIT ISRAELO-
ARABE DE 1947 A 2010
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ANNEXE 3 – CHRONOLOGIE
1968 Coup d’État en Irak par des militaires et des baathistes (dont S. Hussein)
1969 Monarchie d’Idriss Senoussi renversée par Mouammar Kadhafi
Fin de l’expérience socialiste en Tunisie
1970 Mort de Nasser, Sadate lui succède
Hafez al-Assad prend le pouvoir en Syrie.
1971 En Algérie, nationalisation des hydrocarbures ; programme de révolution agraire et
d'industrie lourde ; politique d’arabisation
1973 Octobre : guerre du Kippour
Répression de mouvements étudiants au Maroc
1975 Début de la guerre civile au Liban
Annonce de la « marche verte » au Maroc (nov.)
1977 Discours de Sadate à la Knesset
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1979 Février : le chah d’Iran est renversé
Fin novembre (début du XVᵉ siècle de l’hégire) : occupation violente de la Grande
mosquée de La Mecque par un groupe salafiste jihadiste.
Fin décembre : début du jihâd en Afghanistan suite à l’intervention soviétique
1980-1988 Guerre Iran-Irak (Guerre du Golfe I)
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ANNEXE 4 – QUELQUES CHIFFRES
Source : Daniel RIVET, Le Maghreb à l’épreuve de la colonisation, Paris, Hachette, p. 281.
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ANNEXE 5
LA RÉSOLUTION 242 DU CONSEIL DE SÉCURITÉ DE L'ONU
DU 22 NOVEMBRE 1967
Le Conseil de sécurité,
1. Affirme que l'accomplissement des principes de la charte exige l'instauration d'une paix juste
et durable au Moyen-Orient qui devra comprendre l'application des deux principes suivants :
i. Retrait des forces armées israéliennes de territoires occupés lors du récent conflit ;
4. Prie le Secrétaire général de présenter aussitôt que possible au Conseil de sécurité un rapport
d'activité sur les efforts du représentant spécial.
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ANNEXE 6
LA GUERRE IRAN-IRAK 1980-1988
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ANNEXE 7
CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE DES PAYS ARABES ET DU MO
ISF (indice
Population Population en Population en Population
synthétique de
en 1970 1990 2005 en 2017
fécondité)
Algérie 41 064 000 3,1
Arabie Saoudite 5 745 000 16 379 000 24 573 000 32 743 000 2,8
Bahreïn 220 000 493 000 727 000 1 419 000 2,1
EAU* 225 000 1 868 000 4 496 000 9 398 000 1,8
Egypte 35 285 000 55 673 000 74 003 000 95 215 000 3,5
Irak 10 112 000 18 515 000 28 807 000 38 665 000 4,2
Iran 28 805 000 56 674 000 69 515 000 80 946 000 1,8
Israël 2 898 000 4 514 000 6 725 000 8 323 000 3,5
Jordanie 1 623 000 3 254 000 5 703 000 7 877 000 3,5
Koweït 744 000 2 143 000 2 687 000 4 100 000 2,2
Liban 2 390 000 2 741 000 3 577 000 6 039 000 1,7
Libye 6 409 000 2,4
Maroc 35 241 000 2,4
Oman 747 000 1 843 000 2 567 000 4 741 000 2,9
Qatar 111 000 467 000 813 000 2 238 000 2
Syrie 6 378 000 12 843 000 19 043 000 17 200 000 2,7
Ter. palestiniens 1 096 000 2 154 000 3 702 000 4,1
Tunisie 11 495 000 2,4
Turquie 36 207 000 57 300 000 73 193 000 80 417 000 2,1
Yémen 6 327 000 12 086 000 20 975 000 28 120 4,2
Sources : Tabutin (Dominique), Schoumaker (Bruno), "La démographie du monde arabe et du Moyen-Orient des
années 1950 aux années 2000. Synthèse des changements et bilan statistique", Population, 2005/5-6, 60e année,
p. 703. Images Économiques du Monde 2018, Armand Colin.
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ANNEXE 8
LA CISJORDANIE, UN TERRITOIRE FRAGMENTE ET CONTROLE PAR ISRAËL
www.lesclesdumoyenorient.com/Les-colonies-israeliennes-en-Cisjordanie-3-approche-multiscalaire-
des
Hervé Amiot, article publié le 02/10/2013
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TABLE DES MATIERES
VALIDATION .................................................................................................................................. 13
TUTORAT....................................................................................................................................... 14
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TEXTE 9 – ENTRETIEN AVEC ABU ANAS, RESPONSABLE DES TAXIS AL-I‘TIMÂD A NAPLOUSE,
JANVIER 2011 ................................................................................................................................ 53
METHODOLOGIE ........................................................................................................................... 59
GRAMMAIRE ............................................................................................................................. 69
EXPRESSION.............................................................................................................................. 70
83