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Système de notation interne des entreprises bancaires

Preprint · February 2019


DOI: 10.13140/RG.2.2.30689.97121

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Anis Ben Ahmed Lachiheb


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Système de Notation Interne des Entreprises.

Introduction Générale

Le système financier dans son ensemble a connu à l'échelle internationale plusieurs


crises au cours des quarante dernières années telle que la deuxième crise de crédit et la
faillite de la Penn Centrale en 1970 et la troisième crise de crédit et la faillite de la banque
Franklin Nationale en 1974.
Suite à ces évènements, il a eu la création de comité de Bâle en 1974 par le comité des
gouverneurs de banques centrales du groupe de dix.
Ce comité ayant pour fonction principale l'établissement des règles internationales en
matière de surveillance bancaire. Son objectif était le renforcement de la solidité des
systèmes bancaires qui jouent un rôle important dans la croissance économique.
En effet les systèmes bancaires assurent la mobilisation de l'épargne, la distribution des
crédits tout en essayant de réduire les risques liés à ces activités.

En 1988, l'accord du comité de Bâle sur les fonds propres est devenu la norme
internationale qui permet l'évaluation de la santé financière de la banque .Au début, il a été
utilisé par les banques internationales ayant leur sièges dans les pays du G10 puis il a été
pratiqué par plusieurs autres pays.

Dés 1996, vu que l'économie mondiale connaît plusieurs changements et mutations :


fusion et regroupement au niveau des économies industrialisées, libéralisation au niveau
des économies émergentes et la mondialisation de la concurrence. Les banques réclament
des prises des risques dont la nature, la taille et la complexité diffèrent profondément des
pratiques classiques du métier de banquier. Devant ces circonstances, les institutions
financières se trouvent dans l’obligation d’exercer un effort d'adaptation très important.

D'ailleurs, le nouvel accord du comité de Bâle "le processus de surveillance prudentiel"


veille à ce que les banques disposent d'un niveau de fonds propres suffisant au regard de
l'ensemble des risques liés à leurs activités .De plus, il les incite à mettre en place des
meilleures techniques d’approches en vue d'une bonne maîtrise de la qualité de risque.
La gestion des risques couvre tous les points qui génèrent des problèmes dans une entité
économique. Il s'agit, pour ceux qui font de la gestion des risques leur métier, de savoir si

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Système de Notation Interne des Entreprises.

un débiteur peut être dans l'incapacité de rembourser l'argent emprunté ou si un marché


risque de s'effondrer.
La gestion des risques est également appelée gestion de l'exposition aux risques. Elle est
définit selon International Financial Risk Institute comme "l'application de l'analyse
financière et de divers instruments financiers au contrôle et à la réduction de types de
risques sélectionnés".
Par conséquent, une maîtrise de risque efficace nécessite un contrôle prudentiel et une
supervision crédible.
En effet, la mise en place d’une réglementation prudentielle en Tunisie inspirée des normes
internationales recommandées par le comité de Bale a conduit à l’élaboration des travaux
par la banque centrale d’un coté et les banques de l’autre coté.

Dans ce cadre, on va essayer de répondre aux questions suivantes :


- A quel point l’application des recommandations du comité de BALE contribuent elle à la
maîtrise et la couverture du risque encourus par le système bancaire Tunisien?
- Dans quel mesure l’application des recommandations du comité de BALE assurent elle
une maîtrise efficace en matière de risque bancaire ?

Ce mémoire qui cherche à rapprocher la théorie de la pratique traite la mise en place de


nouvelles normes prudentielles recommandées par le comité de Bâle et son impact sur la
maîtrise des risques bancaires.

Dans le premier chapitre, on va essayer de présenter les différents risques bancaires et leur
utilité dans la gestion des risques.

Dans le deuxième chapitre on étudie ‘’ l’approche classique de la gestion du risque’ qui


s’intéresse dans la première section aux objectifs initiaux, les résultats favorables de Bale I
et l’application de Bâle I en Tunisie.
La deuxième section présente les faiblesses de ratio cooke.

Le troisième chapitre ‘ l’approche dynamique de la gestion de risque’, dans une première


section, on s’intéresse au ratio Mc Donough puis il traite les travaux de mise en place de
Bale II en Tunisie et dans une deuxième section on présente les risques bancaires non
encore étudié par le comité de Bâle.

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Système de Notation Interne des Entreprises.

Enfin, le quatrième chapitre traite l’approche quantitative de la mise en place d’un


système de notation interne tel que recommandée par Bâle II.

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Système de Notation Interne des Entreprises.

CHAPITRE I
LES RISQUES BANCAIRES

Les établissements de crédit sont exposés à plusieurs risques : certains sont spécifiques au

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Système de Notation Interne des Entreprises.

métier du banquier et d’autres concernant les entreprises. La mission de l’organisme


responsable de la supervision bancaire est de limiter l’ensemble des différents risques tel
que le risque de crédit, de marché, et le risque opérationnel.
Nous allons identifier les différents risques bancaires ainsi leurs moyens de mesures.

Section I : Le risque de crédit :

1.1. Le risque de crédit

Le risque de crédit, ou risque de contrepartie, est le premier des risques auquel est
confronté un établissement financier. Il s’agit d’un risque inhérent à l’activité
d’intermédiation traditionnelle et qui correspond à la défaillance de la contrepartie sur
laquelle est détenue une créance. Il se réalise lorsque l’un de ses clients ou une entreprise
dont il détient des titres de créances ou une contrepartie d’une opération de marché, n’est
pas capable d’honorer ses engagements contractuels ou lorsque la dégradation de la qualité
de sa signature diminue la valeur des créances à l’actif du bilan de la banque.
La banque subit alors une perte en capital supérieure au gain qu’elle aurait espéré sur cette
même contrepartie défaillante.
C’est un risque critique, en effet, lorsque les situations financières d’un petit nombre de
clients importants se dégradent, peuvent mettre en difficulté un établissement.
Chaque banque présente un profil de risque différent qui dépend de ses activités et de la
nature de ses engagements. Par exemple, une banque de détail ne supporte pas le même
risque qu’une banque d’investissement. De même qu’une banque à activité internationale et
une banque à activité domestique ne présentent pas le même profil de risque. Ce profil
dépend également de la nature des engagements :
-Selon la durée des crédits accordés, ceux à court terme étant considérés comme moins
risqués que ceux à moyen/long terme.
-Selon les garanties dont sont assortis les crédits.
L’évaluation de l’exposition de la banque au risque est faite au moyen des ratios utilisés
dans la profession :
-Le taux de créances douteuses, égal au rapport entre les créances douteuses brutes et les
créances totales brutes.
-Le taux de provisions des créances douteuses, égale au rapport entre les provisions pour

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Système de Notation Interne des Entreprises.

créances et les créances douteuses brutes.


-La charge du risque égale au rapport entre les dotations annuelles majorées des pertes sur
créances irrécouvrables et les créances douteuses, si le numérateur de ce ratio est rapporté
au PNB, il mesure alors le coût du risque de contrepartie.
Le risque de crédit fait l’objet de plusieurs procédures classiques telles que : les systèmes
de limites qui visent à plafonner les engagements sur chaque contrepartie, par marché, et
par zone géographique, puis l’examen des dossiers par des comités de crédit en premier
lieu et le contrôle par une direction centrale des engagements en second lieu et enfin les
règles de division des risques pour les répartir et les diversifier.
En effet, les banques communiquent d’une façon plus qualitative sur les outils qu’elle
mettent en œuvre pour mesurer le risque de contrepartie, pour le contrôler et pour le gérer
par une allocation adéquate des fonds propres, par des techniques comme la titrisation ou
les dérivés de crédits .
De plus, l’entrée en vigueur du ratio de solvabilité permettra une homogénéisation des
systèmes de mesure du risque de contrepartie.

1.2. Le risque d’insolvabilité :

Ce risque résulte de l’impossibilité du client emprunteur auprès de la banque d’honorer


ses engagements. C’est le type de risque le plus fréquent et le plus difficile à cerner.
L’insolvabilité de l’emprunteur avec ses conséquences évidentes : la perte totale ou
partielle de la créance et de revenus qui s’attachent, expose la banque à des difficultés
financières et ceux en particulier à l’égard des clients déposants.

1.3. Le risque d’immobilisation :

Ce risque se manifeste lorsque l’emprunteur se trouve malgré lui incapable de faire face à
ses obligations dans les délais, préalablement convenus entre lui et la banque.
En effet, l’emprunteur se trouve capable de rembourser ses dettes, mais après échéance. Ce
report d’échéance de règlement par le client, affecte négativement la liquidité et la
rentabilité de la banque, à cause d’une repture des cash-flows attendus par la banque.
Pour éviter ce risque d’illiquidité et d’être en présence d’actifs immobilisés, la banque doit
assurer une correspondance entre l’exigibilité de ses ressources et la liquidité de ses
emplois.

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Système de Notation Interne des Entreprises.

Concernant l’appréciation de ce risque : « la banque peut se trouver confrontée à deux


situations délicates : ne pas pouvoir honorer ses engagements à court terme, et avoir des
ressources dont le terme a tendance à se recourir alors que les emplois demeurent à terme
inchangés »1.

1.4. Le risque de liquidité :

Il s’agit également d’un risque inhérent à l’activité d’intermédiation traditionnelle puisque


le terme des emplois est toujours plus long que celui des ressources .Une banque incapable
de faire face à une date massive et imprévue de retraits de fonds émanent de sa clientèle ou
d’autres établissement de crédit est dite illiquide .
Il est impossible de mesurer avec précision l’exposition à ce risque car les bilans
bancaires ne décomposent pas les actifs et les passifs par échéance .De ce fait, les analystes
financiers portent leur attention sur les points suivants :
-Les emplois et les ressources sont analysés selon leur liquidité et exigibilité réelle. Ainsi,
les dépôts à vue sont souvent plus stables que les dépôts à terme et les dépôts interbancaires
sont plus volatiles que ceux de la clientèle.
-La qualité de la signature telle qu’appréciée par les marchés de capitaux c’est à dire son
aptitude à honorer ses échéances. Elle dépend de plusieurs facteurs dont les plus importants
sont son actionnariat, son rating et la perception des risques auxquels la banque est
exposée.

Section 2 : Le risque de marché :

2.1. Le risque de marché :

Le risque de marché doit être représenté par plusieurs définitions, qui sont essentielles
pour avoir une idée globale sur sa nature :
« Le risque de marché est le risque de perte ou de dévalorisation des positions détenues
pour compte propre en instruments négociés sur un marché. La formation de prix fréquent
sur les marchés permet de constater facilement une perte réalisée ou potentielle. »
Les risques de marché se mesurent à partir de l’instabilité des paramètres de marché : les

1
Sylvie De Coussergues, gestion de la banque (1996), Dunod, 2ème édition.

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Système de Notation Interne des Entreprises.

taux d’intérêt, les indices boursiers ou les taux de change…Le risque de marché est
subdivisé en un risque général et un risque spécifique .Le risque général est lié à un
mouvement général de marché résultant par exemple d’une modification des taux d’intérêt
ou de la politique économique. Alors que le risque spécifique est lié à l’émetteur, il s’agit
du risque que le prix d’instrument donné s’écarte de celui d’instruments similaires »2.
L’utilisation des formalisations mathématiques poussées dans les banques a permis la
mesure de ce risque. En effet :
La limite des champs d’intervention de traders et les arbitragistes d’un intermédiaire
financier nécessitent la mesure de risque .Ainsi, l’application automatique des règles
fixées sert les traders à prendre des décisions rapides sans suivre les procédures internes.
L’effet de levier et la sophistication des produits financiers démultiplient les risques.
La fixation des limites de manière rudimentaire peut, à la fois, laisser échapper des risques
importants, et entraver de manière injustifiée l’utilisation de certaines techniques ayant une
valeur ajoutée et pouvant même être utilisées pour couvrir d’autres risques .
Le risque de marché est un risque à court terme. Or cette catégorie de risque est
précisément celle pour laquelle la formalisation mathématique s’est avérée féconde. On sait
bien mesurer le risque de marché car c’est un risque à court terme, dont l’horizon de temps
est une journée.
Les intermédiaires financiers disposent de bases de données historiques comportant un
grand nombre d’informations qui permettent d’alimenter les modèles mathématiques. La
plupart des intermédiaires utilisent la VAR comme moyen de mesure du montant des pertes
auxquelles l’intermédiaire est exposé, avec une probabilité donnée des conditions de
marché normales, l’intervalle de confiance retenu et de la corrélation entre l’évolution de
prix des différents produits financiers présents dans le portefeuille.
Les risques de marché peuvent être classés en deux principales catégories :

2.2. Le risque de change :

Le risque de change se définit comme un risque associé aux opérations effectuées en


devises étrangères du fait de la variation imprévisible des taux de change de ces devises
face à la monnaie nationale à chaque fois qu’on procède à une reconversion dans le temps.

2
Joel BESSIS, gestion des risques et gestion des actifs et passifs des banques.

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Système de Notation Interne des Entreprises.

Certains auteurs limitent la notion du risque de change aux pertes éventuelles susceptibles
de se réaliser, suite à la variation des parités ou des cours de change des monnaies
étrangères et les revenus de l’entreprise libellés en devises étrangères. Le risque de change
est selon cette conception une conséquence inévitable des transactions effectuées par la
firme avec l’extérieur.

D’autres auteurs jugent que cette conception du risque de change est restrictive dans la
mesure ou par cette définition seule les pertes éventuelles de l’entreprise sont concernées.
Selon ces auteurs, la notion de risque de change peut être étendue aux gains éventuels
pouvant résulter d’un comportement cambiaire adapté à la situation de marché, sans pour
autant l’assimiler au concept de spéculation pure.
Le risque de change encouru naît à la différence entre la monnaie utilisée pour la
comptabilisation d’une transaction internationale dite ‘monnaie de référence’ et la monnaie
utilisée lors du règlement de cette transaction dite ’monnaie de facturation’. Ce risque
dépend également du délai de paiement, c’est à dire le laps de temps qui s’écoule entre la
date de signature du contrat et le moment de règlement de l’opération. Ces éléments
définissent ce qu’on appelle la position de change qui est le solde des créances (ou avoirs)
et des engagements (ou dettes) en devises.
La banque mesure le risque de change par l’établissement d’un profit d’échéances devise
par devise car les anticipations de cours de change s’effectuent monnaie par monnaie.
Ainsi, pour gérer ce type de risque, la banque fait recours aux différentes techniques de
couverture.

2.3. Le risque de taux d’intérêt :

Le risque de taux est le risque de voir les résultats affectés défavorablement par les
mouvements de taux d’intérêt. C’est un risque essentiel pour les banques car la quasi
totalité de leur encours du bilan engendrent des revenus et des charges qui sont plus au
moins à long terme, indexé sur les taux de marché qui sont instables. Cette instabilité se
répercute sur les résultats. Ce risque concerne tout les intervenants dés qu’ils sont
emprunteurs ou préteurs sur les marchés. Un préteur à taux variable court le risque de voir
ses revenus diminuent si les taux baissent et un emprunteur à taux variable court le risque
de voir ces charges augmentent si les taux montent, bien que la possibilité de gain existe,
leur résultat peuvent également évoluer défavorablement d’ou la naissance du risque.

9
Système de Notation Interne des Entreprises.

Une autre définition peut être attribuée à ce risque : l’évolution des taux peut affecter la
rentabilité de la banque et résultent des pertes (par exemple lorsque celle ci refinance à
court terme un prêt à long terme à taux fixe, et se trouve face à une hausse importante des
taux d’intérêt). Les pertes se situeront à deux niveaux :
-pertes sur marge sur la durée restant à courir des prêts soit par une hausse des coûts de
ressources, soit par une baisse des rendements des prêts.
-Manque à gagner par rapport aux nouvelles conditions de taux du marché, qui est une
situation que l’épargnent connaît bien lorsqu’il réalise par exemple un placement sur trois
à 6% avant une hausse des taux qui conduit le marché à proposer quelque temps après le
même placement à 7%.
L’appréciation de ce risque dépend du positon de la banque vis-à-vis de ce dernier :

-La position courte : lorsque les passifs sont supérieurs aux actifs. Cette position est
favorable en cas de hausse des taux est défavorable en cas de baisse.
-La position longue : lorsque les actifs sont supérieurs aux passifs. Cette position est
favorable en cas de baisse des taux et défavorable en cas de hausse.
En se recouvrant sur le marché à terme ou sur le marché des options ou aux garanties de
taux, le banquier pourra contrôler ce risque.

Section 3 : Le risque opérationnel

3.1. Définition du risque opérationnel

Il n’existe à l’heure actuelle aucune définition universelle du risque opérationnel. Pour de


nombreuses banques, le terme désigne tout risque n’appartenant pas aux catégories des
risques de marché et du risque de crédit; Pour d’autres, il s’agit du risque de perte
engendré par diverses sortes d’erreurs humaines ou techniques. Il est souvent associé aux
risques inhérents aux règlements ou aux paiements, à l’interruption de l’activité ainsi
qu’aux risques administratif et juridique. Certains types d’incidents (risques de règlement,
de nantissement et de compensation) ne sont pas nécessairement classés dans la catégorie
du risque opérationnel et peuvent contenir des éléments caractéristiques de plusieurs
risques. Tous les établissements voient un lien entre risques de crédit, de marché et
opérationnel, un problème de nature opérationnelle sur une transaction (par exemple défaut

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Système de Notation Interne des Entreprises.

de règlement) pouvant notamment générer des risques de marché ou de crédit. Le risque


technologique est considéré par la plupart des banques comme un type de risque
opérationnel, mais quelques-unes le classe dans une catégorie distincte ayant ses propres
paramètres.
La majorité des banques estiment le risque opérationnel présent dans tous les
départements opérationnels, y compris ceux qui ont en charge l’infrastructure, même si la
nature des facteurs et leur poids relatif peuvent fortement varier d’une activité à l’autre.
Plusieurs des établissements interrogés considèrent que le risque opérationnel est supérieur
dans les services ayant un grand volume d’activité, une forte répétition des tâches (nombre
de transactions par unité de temps), un important degré de changement structurel et/ou
recourant à des processus de traitement complexes. Son incidence potentielle est amplifiée
dans ces services s’ils sont en outre caractérisés par des marges faibles (comme c’est le cas
de certaines activités liées au traitement des transactions et aux systèmes de paiement).

3.2. Mesure du risque opérationnel :

La plupart des banques envisageant de mesurer le risque opérationnel en sont à un stade


très précoce: peu d’entre elles ont des systèmes structurés et plusieurs s’interrogent encore
sur les moyens de réaliser cette mesure. Les méthodologies existantes sont relativement
simples et expérimentales, même si quelques établissements semblent avoir nettement
progressé sur la voie du développement de techniques plus élaborées d’allocation de fonds
propres en regard du risque opérationnel.
Le caractère expérimental des mesures existantes du risque opérationnel reflète plusieurs
éléments. Les paramètres du risque habituellement définis par les banques sont
normalement des mesures des performances internes, comme appréciations de l’audit,
volume d’activité, répétition des tâches, taux d’erreurs et volatilité des revenus, plutôt que
des éléments externes comme les fluctuations des cours du marché ou une modification de
la situation de l’emprunteur. L’imprécision entourant l’importance des facteurs de risque
provient de l’absence de relation directe entre les paramètres généralement identifiés et la
taille ainsi que la fréquence des pertes.
Plusieurs ont évoqué la possibilité de distinguer deux grandes catégories de pertes
opérationnelles. D’une part, les pertes fréquentes et de faible ampleur, telles que celles
causées par des erreurs humaines accidentelles, sont jugées assez courantes dans beaucoup
d’activités.

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Système de Notation Interne des Entreprises.

D’autre part, les pertes majeures, dont la probabilité de survenance est faible, peuvent
avoir une incidence très importante, voire plus grave que celle des risques de marché ou
de crédit. La disposition des banques à faire part de leur expérience en matière de pertes
opérationnelles a été très variable, et très peu ont admis avoir connu des incidents majeurs.
Pour mesurer le risque opérationnel, il faut estimer à la fois la probabilité de pertes et
leur ampleur potentielle.

Section 4 : Les risques relatifs à la conjoncture économique

4.1. Risque pays :

Par risque pays, on entend la possibilité que les emprunteurs souverains d’un pays donné
ne soient pas en mesure ou refusent et que les autres emprunteurs ne soient pas en mesure
de remplir leurs obligations à l’égard de l’étranger pour des raisons allant au-delà des
risques habituels liés à tout prêt. Un ensemble très vaste de facteurs peut empêcher les
emprunteurs d’un pays donné de remplir leurs obligations à l’égard de l’étranger, de sorte
que le concept de risque pays est difficile à définir avec précision. Les risques vont des
conséquences d’actions officielles ou de changements sociopolitiques importants dans le
pays emprunteur à des événements en grande partie imprévisibles, tels que des désastres
naturels ou des chocs extérieurs dus à des phénomènes généraux comme une dépression
mondiale ou les conséquences d’un relèvement du prix du pétrole. L’incidence de ces
facteurs se complique singulièrement du fait que les mêmes événements affecteront
davantage les emprunteurs dans que dans d’autres auront également des effets variables
sur les différents emprunteurs d’un même pays. Elle tend en outre à varier au cours du
temps. L’évaluation du risque pays ne peut donc être une science exacte, mais un art qui
comporte nécessairement un degré important d’imprévisibilité.
Toutes les banques sont conscientes de l’existence du risque pays et de la nécessité
d’établir un système d’évaluation de ce risque dans le cadre du processus de gestion de
leur portefeuille de prêts internationaux. Pour la plupart des grandes banques, le point de
départ est l’information statistique en provenance à la fois de sources nationales et
internationales. Pour les pays plus industrialisés, les banques peuvent trouver les
statistiques nationales plus utiles, étant donné qu’elles sont souvent les plus actualisées.
Dans le cas des pays en voie de développement, il est possible qu’on recoure plus

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Système de Notation Interne des Entreprises.

fréquemment aux données fournies par les organisations internationales, telles que
FMI/BIRD, OCDE et BRI. L’analyste souhaitera évidemment pouvoir disposer d’une
large gamme de données macroéconomiques et examiner les relations entre celles-ci qu’il
estime significatives. Beaucoup de banques recourent à des systèmes mécaniques de
notation fort élaborés, certains risques étant pondérés numériquement pour fournir des
notations ou des classements des divers pays. De tels systèmes peuvent se révéler utiles,
mais il ne faudrait pas y attacher une trop grande importance, puisque les ratios
économiques fondés sur les résultats passés ne permettent que de faire des prédictions
limitées sur l’étendue considérable des risques pays possibles.

4.2. Le risque juridique :

On entend par le risque juridique, le risque suite à un changement dans l’environnement


juridique engendre des pertes pour les banques, et non pas le risque résultant d’un défaut
d’organisation interne ou de procédure entraîne le paiement des pénalités ou de sanctions
financières, on parle dans ce cas d’un risque opérationnel.
Il s’agit d’une décision des juridictions administratives ou judiciaires telle que
l’évolution de la jurisprudence dans l’interprétation de l’obligation d’information et de
conseil incombant aux intermédiaires commercialisant des produits d’épargne.
Il est impossible de quantifier ce type de risque c’est pour cette raison plusieurs
opérations financières sont intentionnellement conclues dans des pays considérés comme
des « paradis jurisprudentiels » : dans ces pays le risque de voir des jurisprudences
l’emporter sur des dispositions contractuelles est faible, ce qui diminue donc le risque
juridique. Dans d’autres pays ayant une forte culture juridique, au contraire ce risque est
plus élevé vue que les parties ne maîtrisent pas totalement leurs engagements réciproques.

En conclusion, l’identification des risques bancaires sert énormément la réglementation


bancaire qui vise la minimisation de ces risques, à l’aide des moyens quantitatifs tel que
les ratios prudentiels : ratio d liquidité, coefficients des fonds propres…et plus
particulièrement, le ratio de solvabilité. Ce ratio a fait l’objet des plusieurs recherches
depuis 1983 par le comité de Bâle qui instauré des normes prudentielles pour la
supervision des activités bancaires.

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Système de Notation Interne des Entreprises.

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Système de Notation Interne des Entreprises.

CHAPITRE II

L’APPROCHE CLASSIQUE DE LA
GESTION DE RISQUE : RATIO COOKE

Section I: L'accord de Bâle I

1.1. Présentation du comité de Bâle :

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Système de Notation Interne des Entreprises.

Le Comité de Bâle est établi par les gouverneurs des banques centrales du groupe de Dix
pays à la fin de 1974, qui se rencontre régulièrement quatre fois par année. Elle à
également quatre principaux groupes de travail qui se réunissent régulièrement. Les
membres du Comité sont originaires des pays suivants : Belgique, Canada, France,
Allemagne, Italie, Japon, Luxembourg, Pays Bas, Espagne, Suède, Suisse, Royaume-Uni et
des Etats-Unis. Des pays sont représentés par leur banque centrale et d’autres par l'autorité
officiellement chargé du contrôle prudentiel lorsqu’il ne s’agit pas de la banque centrale.
Le Président du Comité est M. Nout Wellink, président de la banque des Pays Bas. Ses
prédécesseurs ont été :

--Sir George Blunden (executive Director de la Bank of England )de 1974 jusqu'à1977

-W.P.Cooke (Associate Director de la Bank of England) de 1977 jusqu'à 1988

-H.J.Muller (Executive Director de la Nederlandise Bank)de 1988 à 1991

-E.Gerald Corrigan (Président de la Federal Reserve Bank of New York)de 1991 jusqu’a
1993.

-Padoa Schioppa (Directeur générale adjoint de la Banca of Italia)de 1993jusqu’a 1997.

-T.de Swaan (Executive Director de la Nederlandsche Bank) de 1997 jusqu'à 1998.

-William.J.Mc .Donough dés 1999 .

Le Comité ne possède aucune autorité officielle de surveillance supranationale, et aussi


ses conclusions qui n'ont été jamais prévues par la loi. Plutôt, le comité formule de larges
normes de surveillance et des directives et recommande des rapports de la meilleure
pratique dans l'espérance que les différentes autorités prendront des mesures pour les
mettre en application, par les arrangements détaillés, statutaires ou autrement qui sont plus
adaptés à leurs propres systèmes nationaux. De cette façon, le Comité encourage la
convergence vers des approches et des normes communes sans essayer l'harmonisation
détaillée des techniques de surveillance des pays membres. Le Comité présente des
rapports aux gouverneurs des banques centrales du groupe de Dix pays et aux têtes des
autorités de surveillance des pays où la banque centrale n'a pas une responsabilité formelle.
Elle cherche principalement leurs approbations pour ses initiatives. Ces décisions couvrent
un grand éventail de questions financières.

Travaux du comité de Bâle :

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Système de Notation Interne des Entreprises.

L’objectif du Comité était de combler des lacunes dans l'assurance de surveillance


internationale en se basant sur deux principes: aucun établissement bancaire étranger ne
devrait échapper à la surveillance et ce contrôle doit être adéquat. Pour réaliser ce principe,
le Comité a publié une longue série de documents depuis 1975. En 1988, le Comité a
décidé de présenter un système de mesure du capital généralement désigné sous le nom du
capitale de Bâle. Ce système a prévu l'exécution d'un cadre réglementaire de mesure de
risque de crédit en exigeant une norme de fonds propres minimum de 8% à la fin de 1992.
Depuis 1988, ce cadre a été progressivement présenté non seulement dans les pays
membres mais également dans pratiquement tous autres pays avec les banques
internationalement actives. En juin 1999, le Comité a publié une proposition de révision de
l’adéquation du cadre réglementaire du capital. Ce cadre réglementaire proposé se
compose de trois piliers :

Exigence en fonds propres : qui cherchent à raffiner les règles normalisées qui ont été
déterminé dans l'entente 1988.

Examen du processus de surveillance interne de l'évaluation d'un établissement et de


l'adéquation capitale, ainsi l'utilisation efficace de révélation pour le renforcement de la
discipline du marché comme complément aux efforts de surveillance. Après interaction
étendue avec les banques, les groupes d'industrie et les autorités de surveillance qui ne sont
pas des membres du Comité, le cadre a été révisé et publié le 26 juin 2004. Ce texte sert
comme base à régulateur national et pour que les banques accomplissent leurs préparations
pour un nouveau cadre d'exécution. Au cours de ces dernières années, le Comité s'est
déplacé plus agressivement pour favoriser des normes de surveillance saines dans le monde
entier. En collaboration étroite avec beaucoup d'autorités non-G10 de surveillance, le
Comité en 1997 a développé un ensemble de « principes de noyau pour un contrôle
bancaire efficace », qui fournit un modèle complet pour un système de surveillance
efficace. Pour faciliter l'exécution et l'évaluation, le Comité a développé en octobre 1999
« la méthodologie de principes de noyau ». Les principes de noyau et la méthodologie ont
été mis à jour récemment et libérés en octobre 2006. Afin de permettre à un groupe plus
large de pays d'être associé au travail étant poursuivi à Bâle, le Comité a toujours
encouragé les contacts et la coopération entre ses membres et les autorités de surveillance
d'opérations bancaires. Elles circulent aux surveillants des papiers publiés et non publiés
dans le monde entier. Dans beaucoup de cas, les autorités de surveillance dans les pays
non-G10 ont vu l'ajustement publiquement pour s'associer aux initiatives du Comité. Des

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Système de Notation Interne des Entreprises.

contacts ont été encore renforcés par des conférences internationales des surveillants
d'opérations bancaires (ICBS) qui ont lieu tous les deux ans. Le dernier ICBS a été tenu
au Mexique en automne de 2006, il a été fourni par le secrétariat du Comité et par la
banque des règlements internationaux à Bâle. Les quinze secrétariats sont principalement
fournis par les surveillants professionnels sur le détachement provisoire des établissements
de membre. En plus, d'entreprendre le travail de secrétariat pour le Comité et ses
nombreuses Sous Comités expertes, il se tient prêt de donner des conseils aux autorités de
surveillance dans tous les pays.

Institutions représentées au Comité de Bâle sur le contrôle bancaire

Allemagne: Deursche Bundesbank

Bundesaufsichtsant fur das kreditwese

Belgique: Banque Nationale de Belgique

Commission bancaire et financière

Canada: Banque du Canada

Bureau de Surintendant des institutions financières

Etats unis: Federal Reserve Board

Federal Reserve Bank of New York

Office of the comptroller of the currency

Federal Deposit Insurance Corporation

France: Banque de France

Commission bancaire

Italie: Banca d'italia

Japon: Banque du Japon

Ministère des Finances

Luxembourg: Commission de surveillance du secteur financier

Pays-Bas: De Nederlandsche Bank N.V

Royaume-Uni:Bank of England

Financial Services Authority

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Suède:Sveriges Riksbank

Finansinspektionen

Suisse:Banque Nationale Suisse

Commission fédérale des Banques

Secrétariat: Banque des Règlements Internationaux .

1.2. Objectifs initiaux et résultats favorables du ratio Cooke :

L'accord de Bâle de 1988 sur la convergence des fonds propres fixait deux objectifs
principaux: D'une part, renforcer la solidité et la stabilité du système bancaire international,
d'autre part, atténuer les inégalités concurrentielles existant entre banques internationales.
Au début, cet accord était limité aux banques internationales dans le cadre de comité de
Bale. Ces objectifs ont été étendus à l'ensemble des établissements de crédit soumis à une
norme nationale comparable. Ainsi, ces objectifs sont explicitement repris au paragraphe 7
des considérants de la directive 89/647/CEE établissant le ratio de solvabilité européen.

Par ailleurs, la note introductive de l'accord de Bâle de 1988 souligne deux points
majeurs :

-Le ratio Cooke n'a pas fixé un niveau standard de fonds propres mais il a déterminé un
niveau minimum de fonds propres pour les banques internationales; les autorités nationales
disposant de toute liberté pour fixer,le cas échéant, une norme plus contraignante (ce qui
est effectivement le cas, individuellement, pour certains pays, notamment les Etats Unis et
le royaume -uni).Ce raisonnement peut être étendue de contrôle nationales aux institutions
bancaires elles même, en particulier lorsque les autorités nationales n'imposent pas des
normes plus contraignante que le « ratio Cooke »: chaque banque doit considérer le ratio
de solvabilité comme une sécurité minimale, valable, en moyenne pour l'ensemble du
système bancaire. Si le ratio de solvabilité correspond, pour ses initiateurs, au niveau
« adéquat » de capitalisation, il ne s'agit pas d'un substitut à un capital adéquat au sens
d'une optimisation de l'allocation du capital.

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Système de Notation Interne des Entreprises.

-Le ratio Cooke est un élément fondamental de la solidité financière d'un établissement de
crédit et donc de la sécurité du système bancaire dans son ensemble, mais il n'est pas le
seul. Dans la perspective des termes de l'accord de 1988, il s'agissait également de
souligner l'intérêt que le comité de Bâle attachait à étendre ce dispositif aux autres risques
que le risque de crédit.

Mais le comité de Bâle n'a pas prétendu imposer le ratio Cooke comme le seul outil
possible en matière de contrôle des risques, il n'en reste pas moins que celui-ci présentait
des avantages indéniables qui justifiaient de le proposer comme norme « universelle ».

Le ratio Cooke présente deux principaux objectifs sa simplicité méthodologique en


premier lieu, sa mise en oeuvre relativement aisée en second lieu. La simplicité
méthodologique est l'un des atouts du ratio Cooke qui a promis sa diffusion et a favorisé
l'acceptation de cette approche. L'exigence de 8% a pu rapidement s'imposer comme un
outil clair et robuste de communication entre banques, autorités de contrôle et analystes de
marchés, ceux ci est justifiée par l'observation historique du risque de crédit. En ce sens, le
ratio Cooke a l'avantage de favoriser la comparabilité entre banques (à nuancer légèrement
lorsqu'il s'agit de comparaison internationale, eu égard aux différences de règles
comptables et de provisionnement). En conséquence, le ratio Cooke a pu être mis en place
dans des délais relativement brefs, sans coûts de collecte et de traitement de l'information
excessifs. Les systèmes d'informations de certaines banques nécessitent une mise à niveau
mais compte tenu de la nature des informations requises, il s'agissait d'un minimum pour la
gestion interne des risques.

En outre, l'accord de 1988 prévoit que le calcul du ratio Cooke se fonde sur des valeurs
comptables, à savoir, pour les encours de crédit, sur bases historiques et nettes des
provisions effectivement constituées. Donc, les autorités de contrôle peuvent facilement
procéder à des vérifications sur pièce et sur place. A l'instar des banques, les autorités
limitent ainsi les coûts de collecte de traitement de l'information à un niveau raisonnable.
Par ailleurs, d'un point de vue économique, bien qu'il s'agisse d'une norme quantitative, le
ratio Cooke donne aux banques la possibilité de choix de la composition du portefeuille : il
s'agit d'exiger l'offre de financements ou l'acquisition d'actifs s'accompagne de ressources
financières garantissant une implication minimale des actionnaires. Le ratio Cooke évite
donc le double écueil rationnement de la croissance de l'actif et la normalisation autoritaire
des composantes du passif: le premier contraint arbitrairement l'activité (sans tenir compte
des risques encourus) et le deuxième contraint, le refinancement sans lien direct avec la

20
Système de Notation Interne des Entreprises.

qualité de l'actif. Il existe alors un risque que les contraintes imposées au passif ne
perturbent la tarification et la fixation des marges. Ainsi, le ratio Cooke serait un facteur de
réduction de la prise de risques inconsidérés par les dirigeants ou les actionnaires dans un
contexte institutionnel de garantie de dépôts. Il contribue de ce fait à réduire l'aléa moral.
Ceci résulte de la responsabilité des dirigeants dans le choix, ex ante de composition de
leur portefeuille de risque, d'une part, et dans leur participation minimale en capital dans
chaque engagement accordé, d'autre part .Le prix de la stabilité bancaire est alors partagé
entre les actionnaires et les systèmes de garantie de dépôts, qui serait beaucoup plus
coûteux en l'absence de tout autre mécanisme, puis le ratio Cooke implique une charge en
fonds propres ex ante, alors que le « filet de sécurité » de la garantie des dépôts n'intervient
souvent qu'ex post et implique de multiples externalités négatives (coûts de liquidation,
coûts d'opportunité de l'immobilisation temporaire des fonds des déposants, voire
défaillance induite des déposants, coûts en termes d'image et de crédibilité du système
bancaire...)De plus la charge en fonds propres, différenciée selon la nature du risque(0%
pour un Etat souverain sans risque, 1,6% pour une banque ou une administration locale de
l'OCDE, 8% pour les autres ), constitue un levier, certes fruste, mais opérationnel, de
tarification et d'allocation interne de capital, modulé par les risque.

Les résultats favorables du ratio Cooke:

L'application du ratio Cooke pendant dix ans a permis de dresser un bilan qui décrit son
impact favorable pour l'activité bancaire. Tout d'abord, l'accord de Bale de 1988 sur la
convergence des fonds propres a encouragé les banques à augmenter progressivement les
appels aux marchés de capitaux. En effet, ce phénomène est constaté à la période qui suit
l'accord de Bale jusqu'à son adaptation européenne. Pour la plupart des banques, la
constitution d'une marge de sécurité en fonds propres demeure nécessaire (généralement 5%
à 6% de fonds propres de base pour un minimum de 4% et de 10% à 12% de fonds propres
totaux pour un minimum de 8%).Outre cet impact strictement quantitatif, l'effet qualitatif
du ratio Cooke a été constaté par les dirigeants de banques et les analystes des marchés de
capitaux : la problématique de la capitalisation bancaire est considérée comme un élément
fondamental de la stabilité financière : les fonds propres bancaires sont apparus à la fois
comme une ressource rare et indispensable pour les banques et l'ensemble de la sphère
financière. Par conséquent, entre la publication de l'accord de 1988 et la transposition de la

21
Système de Notation Interne des Entreprises.

directive européenne en 1991, le contexte financier et réglementaire français doivent être


pris en compte.

Pour les banques internationales, ainsi pour l'ensemble des établissements de crédit, le
ratio Cooke s'est fait substitué dans le temps à l'encadrement du crédit et au contrôle des
changes (prêts en francs aux non résidents). Sûrement, les objectifs de ces instruments de
contrôle monétaire (lutte contre l'inflation, maintien de la valeur du franc) étaient
indépendants des objectifs prudentiels. Au moment ou le ratio Cooke est devenu
indispensable dans le dispositif prudentiel des réglementations instituant des plafonds
quantifiés à l'activité bancaire aient été abolies. Même si le ratio Cooke laisse le choix aux
acteurs du marché de déterminer leur degré contrainte:il n'y a pas remise en cause de la
liberté de gestion par un quelconque encadrement quantitatif, mais elle implique un coût
pour les banques qui serait susceptible d'être transféré sur la collectivité de manière plus
brutale en l'absence des normes.

Le rehaussement globale de la capitalisation bancaire et le mise en oeuvre du ratio de


solvabilité ont procédé à un cycle économique ralenti, et parfois récessif, qu'on connu la
plupart des pays de l'OCDE entre 1991 et 1995, même si cela n'a pas été simultané pour
l'ensemble des pays de cette zone. Notamment, le ratio Cooke n'était pas un élément qui
encourage les systèmes bancaires américains et britanniques de se restructurer pour
renforcer leurs structures financières entre 1986 et 1993(ce qui a entraîné des exigences
accrues de rentabilité et de solidité financière de la part de leurs apporteurs de capitaux).

Ce qui nous amène à poser la question suivante:Comment des systèmes bancaires qui ont
plus longtemps différé leur restructuration (japon, Allemagne, France...) auraient-ils pu
absorber (En dépit des difficultés individuelles) un ralentissement économique qui a accru
les défaillances des emprunteurs et qui a contribué à des contre chocs spéculatifs sévères
(immobilier...) sans une augmentation préalable de leurs fonds propres?

En Europe, un cycle bancaire de récession (contraction de la production de crédits,


accumulation de perte ...) a précédé l'application de RDS, donc on peut nier qu'il était un
facteur favorable.

1.3. L’application de l’Accord de Bâle I en Tunisie: Circulaire de la BCT N° 91-24

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Système de Notation Interne des Entreprises.

La BCT en tant que organe de tutelle et responsable du contrôle bancaire dans le but que
le secteur bancaire assure une meilleure contribution à l'économie tunisienne.

La BCT s'est inspirée des normes prudentielles recommandées par le comité de Bâle dans
son accord de 1988 sur la convergence des fonds propres qui cherche le renforcement de la
stabilité et la solvabilité du système bancaire afin d'assurer un bon fonctionnement du
système financier.

D'ailleurs, la BCT par la présente circulaire N°91-24 du 17 Décembre 1991 a décidé de


fixer les normes à adopter par les banques en matière de division et couverture des risques
ainsi qu'en matière de classification des actifs en fonction des risques encourus.

1.3.1. La division et la couverture des risques

1.3.1.1. Définition du risque encouru net pondéré :

Le risque encouru nets pondéré est la somme des concours consentis sous toutes les formes
(crédits, opérations de leasing, participations, apports en comptes courants associés,
engagement par signature) pondérés par les quotités fixées par la BCT après déduction des
provisions et des agios réservés.(voir article 6)

1.3.1.2. La division et la couverture des risques :

La BCT exige des banques d'avoir en permanence au moins 8% de leurs fonds propres nets
qui sont constitués des fonds propres nets de base et des fonds propres complémentaires
effectivement encaissés.

Afin d'assurer cet objectif et permettre aux banques une bonne adéquation des fonds
propres:

Tout d'abord, la BCT a classifié les bénéficiaires selon leur statut juridique en personne
physique, personne morale, dirigeants, administrateur, les actionnaires de la banque et
groupes de sociétés.

La BCT a divisé les risques encourus nets pondérés suivant son rapport avec les fonds
propres nets de la banque et la nature du bénéficiaire. Elle exige pour:

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Système de Notation Interne des Entreprises.

 L'ensemble des bénéficiaires ayant chacun un montant des risques encourus nets
pondérés supérieure à 5% de fonds propres nets ne doit pas excéder à 5 fois les
fonds propres nets de la banque.
 L'ensemble des bénéficiaires ayant chacun un montant des risques encourus nets
pondérés supérieure à 15% de fonds propres nets ne doit pas excéder à 2 fois les
fonds propres nets de la banque.(voir article 1)
 Un même bénéficiaire que le montant des risques encourus nets pondérés ne doit
pas dépasser 25% des fonds propres nets de la banque. (voir article 2).
 Les dirigeants, les administrateurs et les actionnaires ayant une participation au
capital supérieure à 10% que la somme de leurs risques nets pondérés ne doit pas
dépasser les 3 fois les fonds propres nets de la banque. (voir article 3).
 La BCT a classifié les éléments de l'actif et les engagements par signature pris en
considération pour le calcul des risques encourus de la banque en des engagements
du bilan et des engagements hors bilan. Selon la nature de l'engagement concours
aux banques, obligations, prêts syndiqués,etc.,,, et les engagements pour les
banques installés en Tunisie ou à l'étranger, la BCT a fixé des quotités de
pondération pour le calcul de risque .
 En ce qui concerne le calcul des fonds propres, la BCT a réduit le montant de fonds
propres complémentaires qui peuvent être inclus au cours des cinq dernières années.
Ces fonds propres complémentaires ne doivent pas dépasser les fonds propres nets
de bases, de plus les fonds propres complémentaires provenant de l'émission des
titres ou emprunts subordonnées doit se limiter à 50% du montant des fonds
propres nets de base.

1.3.2. Suivi des engagements et classification des actifs:

La BCT exige des banques d'avoir les états financiers de l'exercice précédent, un rapport
d'audit externe pour les entreprises ayant un risque encouru dépassant 10% de fonds
propres et une notation récente attribuée par une agence de notation pour les entreprises
ayant des engagements auprès du système financier dépassant 25 millions de dinars.

D'autre part, le banquier ne doit pas se contenter de travailler sur dossier mais il doit
élaborer des rapports de visite pour vérifier la bonne marche de l'affaire de son client:

-Estimation du volume de stocks

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Système de Notation Interne des Entreprises.

-Estimation du fonds de commerce

-Connaissance des conditions de travail : équipements, production, sécurité.

-Prise de contact avec les dirigeants, salariés dans leur environnement de travail

-Connaissance de l'organisation et le fonctionnement interne de l'entreprise.

En effet, ces documents et ces informations sert la banque à élaborer une analyse
financière globale pour l'entreprise en terme de rentabilité, de prise de risque à travers le
calcul de différents ratios pour faciliter le contrôle et le suivi des concours financiers aux
entreprises ayant auprès elle des risques.

Le département de crédit surveille de près l'évolution des engagements et reporte à la


direction toute constatation. Cette surveillance permet de détecter à temps une détérioration
de la situation des clients qui peut se traduire par :

-une chute brutale de compte du client

-un risque de gel du compte de client.

-L'enregistrement d'un impayé d'une créance ou d'un dépassement d'une ligne de crédit.

Tout incident de paiement doit être identifié à temps afin de pouvoir disposer d'options
stratégiques et de moyens pour gérer le risque de non paiement.

Le suivi des engagements permet de détecter toute modification de la structure ses


grandeurs analysées, ainsi que toute évolution jugée défavorable pour une ou plusieurs
composantes et prévoir son impact sur la qualité de risque et son évolution. Par ailleurs, ce
suivi permet de noter rapidement toute déviation ou non respect des engagements par le
client et d'activer rapidement les mesures à entreprendre pour corriger ou ajuster les écarts
constatés.

1.3.2.1. Classification des actifs:

La BCT exige la classification de tous les actifs que ce soit du bilan ou en hors bilan et
libellés en dinars ou en devises, seules les actifs détenus directement sue l'Etat ou sur la
BCT ne font pas l'objet de classification.

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Système de Notation Interne des Entreprises.

En effet, les banques distinguent entre actifs courants et actifs classés suivant des critères
bien définie tel les délais de recouvrement des actifs, la situation financière de l'entreprise,
l'activité de l'entreprise et la forme et le volume des concours :

Actifs courants:

Les actifs courants sont les actifs dont le recouvrement intégral paraît assuré dans les
délais et son détenus sur des entreprises dont la situation financière est équilibrée ayant une
gestion et un volume d'activité jugé satisfaisant et possède des concours compatibles avec
ces besoins et sa capacité de remboursement.

Actifs classés:

Classe I: le actifs nécessitant un suivi particulier:

Ce sont des actifs dont la réalisation ou le recouvrement est encore assuré mais ils sont
détenus sur des entreprises dont le secteur d'activité connaît des difficultés ou une
dégradation de la situation financière.

Classe II : Actifs incertains :

Ce sont les actifs dont le recouvrement dans les délais est incertain et sont détenues sur
des entreprises qui connaissent des difficultés financières qui mettent en cause leur
viabilité.

Classe III: Actifs préoccupants: Ce sont les actifs dont le recouvrement est menacé et
détenues sur des entreprises dont la situation connaît des pertes éventuelles qui nécessitent
une action vigoureuse de la banque pour les limiter au maximum. Les retards de paiement
des intérêts ou du principal sont généralement supérieurs à 180 jours sans excéder 360
jours.

Classe IV: Actifs compromis:

Ce sont les créances dont les retards de paiements des intérêts ou du principal sont
supérieurs à 360 jours .Les banques sont tenues d'épuiser toutes les procédures de droit
tendant à la réalisation de ces actifs.

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Système de Notation Interne des Entreprises.

Constitution des provisions :

Les banques procèdent à l'évaluation des actifs par la classification des garanties
déductibles d'une part et la constitution des provisions :

-Les garanties sous forme de bien meubles et immeubles sont valables s'il sont enregistrés
et évalués afin d’assurer une liquidation rapide sur le marché au prix d’évaluation.

-Les provisions sont constituées suivant la classe de l'actif:3

20% pour les actifs de la classe 2

50% pour les actifs de la classe 3

100% pour les actifs de la classe4.

L'activité des entreprises connaît très souvent des périodes ou le niveau d'activité baisse
par rapport à l'activité réelle ce qui résulte un besoin de trésorerie qui est souvent le résultat
d'un décalage entre recette et dépenses .Le client est tenue de justifier une recette
prévisionnelle pour la couverture de ce dépassement .Afin de couvrir ce déficit, les
banques accorde une ligne de crédit d'un montant qui se situe entre 15 et 30 jours du
chiffre d'affaire .Au delà de ce montant , les banques doivent mettre en place des concours
dont la forme et la durée sont mieux adaptées aux besoins réels de l'entreprise .

Par conséquent, la banque est confrontée au risque de non règlement du montant de


découvert dans les délais , ce dernier fait l'objet d'un échéancier de remboursement en
principale et intérêts tout en appliquant les caractéristiques de classes 2,3,et 44.

1.3.3. Les arrangements, réechlonnement ou consolidation:

La banque peut accorder au client un crédit à moyen terme pour résorber le dépassement,
c'est à dire la banque transforme une partie de la dette à court terme en dette à moyen et
long terme pour consolider l'équilibre structurel. De plus, cette solution peut être partielle,
le client apporte une partie par ses ressources propres et le reliquat du dépassement sera
consolidé par la banque.

3
Voir article 10.
4
voir article 8.

27
Système de Notation Interne des Entreprises.

Les arrangements, le rééchelonnement ou la consolidation relatifs à des créances


n'excluent pas le maintien des normes objectives établies pour déterminer l'ancienneté des
échéances de paiement.

1.3.4. Le ratio de liquidité:

La BCT exigent des banques d'avoir avoir en permanence un ratio de liquidité qui ne peut
être inférieur à 100% calculé par le rapport entre actif réalisable et le passif exigible. Le
calcul de ce ratio prend en considération des taux de pondérations pour les différentes
rubriques qui constituent ce ratio. Pour la vérification et le contrôle de ce ratio, la BCT
exige une déclaration mensuelle conforme à modèle préétabli dans un délai n'excèdent pas
25 jours à compter de l'expiration du mois considéré.

Section 2 : Les insuffisances du ratio Cooke:

Le ratio Cooke a permis de définir un minimum réglementaire de fonds propres, en


utilisant un système simplifié d'évaluation de risques.

Ce ratio, qui a dix ans, présente des insuffisances constatées lors de l'analyse et
l'évaluation des objectifs initiaux :

2.1. Au niveau de la stabilité bancaire :

Le ratio de solvabilité exige des banques de constituer un coussin de fonds propres


adéquats aux risques parcourus.

Sa rusticité: les pondérations forfaitaires, uniquement basées sur une logique


institutionnelle, ne prennent pas en compte les probabilités de défaut et l'évolution dans le
temps, elles ne sont plus adaptées aux nouveaux instruments financiers, comme les
produits dérivés de crédit, ou au procédures de garantie devenues courantes, comme les
collatéraux (titres amenés en garantie) ou la compensation.

-Le RDS se limite au début à la quantification des risques de crédit/ contrepartie. Pourtant,
le risque de marché a été pris en considération, depuis 1996, dans le calcul de ratio de
solvabilité mais il reste encore insuffisant vu qu'il y a d'autres risques supportés par les
banques.

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Système de Notation Interne des Entreprises.

-L'estimation du risque de crédit est rigide et simplificatrice: Le risque de défaillance du


débiteur et le taux de perte sur la créance, compte tenu du taux probable de recouvrement
sont les facteurs de base qui engendrent le risque de crédit. Ces facteurs n'apparaissent pas
distinctivement dans le ratio de solvabilité: La charge en capital est déterminée directement
sur l'encours, net de provisions, et seule la pondération de l'encours
(0%,20%,50%,50%,100%) reflète le degré de risque selon la nature de contrepartie et la
qualité de sûreté attachées à la créance.

-Les catégories de risque sont extrêmement simplifiées (administration d'Etat,


administrations locales, établissements de crédit, autres...) bien que des écarts importants
de qualité de signature soient observés dans chacune de ces catégories.

-Le RDS ne tient pas compte de la durée initiale ou résiduelle des encours : cette critique
est à nuancer : dans le cadre de l'Accord de Bâle, les encours sur les banques non OCDE
sont pondérés à 20% si leur durée résiduelle n'excède pas un an, 100% dans le cas contraire.
Ce sont principalement les instruments dérivés de taux et de change de gré à gré
bénéficient du régime le plus différencié selon la durée résiduelle: par exemple, pour les
positions de taux, les contrats inférieurs à quatorze jours ne sont pas pris en compte et la
pondération représentant l'équivalent des risques de crédit futur (« add on ») est modulée
selon le contrat est d'au moins un an, moins de cinq ans, plus de cinq ans.

- La mesure du risque de perte est statique (on ne tient pas compte de l’évolution de la
qualité de la signature).
- Le ratio ne tient pas compte de la concentration des risques sur les signatures, de la
diversification sectorielle et d’autres risques (opérationnels, de réputation, de taux d’intérêt
et le risque systémique).
-Le ratio Cooke était un ratio statique, c'est-à-dire il n’existe pas une relation dynamique
entre les fonds propres et les risques.
-Le ratio Cooke ne tient pas compte du fonctionnement interne de la banque.
Par ailleurs, l’accord de 1988:
- Ne touche que le secteur bancaire.
- S’intéresse à la capitalisation bancaire mais non à la capitalisation des propriétaires des
banques en cas de holdings.
- L’accord de 1988 ne lie pas la norme de la capitalisation à la norme de supervision.
- L’accord n’assure pas de liaisons entre l’évolution de la réglementation et l’évolution des
normes comptables.

29
Système de Notation Interne des Entreprises.

En conclusion, le ratio Cooke exige un niveau de fond propre minimum pour chaque
banque, avec une estimation des pertes probables à couvrir par un ensemble d’actifs au
titre du risque de crédit et d’autres risques, difficile à quantifier. C’était l’une des raisons
qui a poussé le comité de Bâle réviser le ratio Cooke afin d’instaurer des nouvelles normes
prudentielles permettant d’évaluer, contrôler et quantifier mieux les risques bancaires.
Quelles sont les recommandations de Bâle II ? Et Quels sont les apports du nouveau ratio
de solvabilité ?

30
Système de Notation Interne des Entreprises.

CHAPITREIII

L’APPROCHE DYNAMIQUE DE LA
GESTION DES RISQUES : RATIO MC
DONOUGH

Le nouvel accord de Bâle se compose de trois piliers qui doivent assurer une plus grande
sécurité et solidité du système financier. Le comité de Bâle et les autorités de tutelle
nationales auront la charge de veiller à la bonne mise en place de ses trois piliers au sein de
l’ensemble des banques.

Section 1: L’accord de Bâle II: Ratio Mc Donough

1.1. Les trois piliers de Bâle II :

31
Système de Notation Interne des Entreprises.

A la lumière de la théorie financière moderne, il apparaît que la qualité de l’emprunteur,


qui est une dimension essentielle n’est pas prise en considération dans le calcul du ratio
cook. La principale variable prise en compte était le montant du crédit distribué.
En effet, l’ensemble des recommandations publiés par le comité de Bâle définit une mesure
plus pertinente du risque de crédit qui se base sur la qualité de l’emprunteur qui est
présenté par un système de notation interne propre à chaque établissement .Le nouveau
ratio de solvabilité est le ratio Mc Donough.
Le nouvel accord Bâle II s’appuie sur trois piliers :
-L’exigence minimale de fonds propres.
-Le processus de surveillance prudentiel.
-La discipline du marché.

1.1.1. Exigence minimale de fonds propres :

La nouveauté de l’accord de Bâle se manifeste dans certains points, citons tout d’abord
les éléments qui n’ont pas changé.
L’accord actuel est fondé sur le concept d’un ratio de fonds propres, au numérateur, le
montant de fonds propres disposé par la banque et, au dénominateur, une mesure des
risques parcourus appelée actifs pondérés en fonction du risque. Le ratio de fonds propres
obtenu ne peut être inférieur à 8%, ce ratio minimal requis reste constant, ainsi la définition
de fonds propres n’a pas changé.
Le nouvel Accord de Bâle qui doit entrer en vigueur à compter de 2006 est plus complet
et plus complexe que l’accord de 1988. L’innovation se manifeste dans les méthodes
utilisées pour mesurer les risques encourus par les banques. Ces nouvelles approches du
calcul des actifs visent à produire de meilleures évaluations du risque par les banques afin
d’obtenir des ratios de fonds propres plus probants.
Au début, le ratio Cooke ne tient compte que du risque de crédit et après en 1996, le
risque de marché faisait l’objet d’un amendement à l’accord sur les fonds propres par le
comité de Bâle.
La modification de définition des actifs pondérés dans le nouvel accord comportent deux
aspects qui sont les changements substantiels du traitement du risque de crédit par rapport
à l’accord de 1988 et l’introduction du risque opérationnel ainsi son mesure pour l’inclure
au dénominateur du ratio de fonds propres d’une banque. De plus, le comité de Bâle a

32
Système de Notation Interne des Entreprises.

instauré trois options distinctes autant pour le calcul du risque de crédit que le risque
opérationnel qui sont les suivants :
Approches pour le risque de crédit
Approche standardisée (version modifiée du présent accord)
Approche IRB Fondation
Approche IRB Avancée
Approches pour le risque opérationnel
Approche indicateur de base
Approche standardisée
Approche de mesure interne.

1.1.1.1Approches pour le risque de crédit :

Cette section présente les méthodes de calcul des actifs pondérés en fonction des risques
et les exigences correspondantes, dans le cadre de l’approche standardisée et des approches
basées sur la notation interne.

Approche standardisée :
Cette approche est identique dans sa philosophie au présent ratio cooke. Les banques
distribuent leurs expositions de crédit en catégories prudentielles suivant des
caractéristiques apparentes des expositions, puis elles fixent des coefficients de
pondérations à chaque catégorie prudentielle et prévoient l’utilisation d’évaluations
externes du crédit dans le but d’accroître la sensibilité au risque par rapport à l’accord
actuel. En effet, l’attribution des pondérations applicables aux expositions sur emprunteurs
souverains, banques et entreprises diffèrent selon les évaluations externes du crédit.
L’approche standardisée contient des recommandations à l’usage des autorités de contrôle
nationales lorsqu’elles doivent déterminer si une source particulière de notation externe
peut être utilisée par les banques. Pour les entreprises, l’évaluation des expositions en
faisant recours aux notations externes reste un élément optionnel du dispositif. Dans la
plupart des cas, en absence d’une notation externe, un coefficient de pondération 100% est
appliqué, ce qui correspond à une exigence de fonds propres comme l’accord actuel. Une
innovation importante a été introduite pour les créances en souffrance, qui doivent être
pondérées à hauteur de 150% sauf si elles sont déjà couvertes par un montant minimal de
provision spécifique constitué par la banque . De plus, une autre évolution majeure réside

33
Système de Notation Interne des Entreprises.

dans l’élargissement de l’éventail des sûretés, garanties et dérivés de crédit qui peut pris en
compte par les banques. Dans Bâle II, ces instruments sont collectivement désignés comme
facteur d’atténuation du risque de crédit. La gamme des sûretés admissibles est élargi , au
de là des émissions des emprunteurs souverains de l’OCDE, à la plupart des catégories
d’instruments financiers, tout en exposant plusieurs approches permettant d’évaluer
l’importance de la diminution de fonds propres en fonction de risque de marché associé à
la sûreté .
L’approche standardisée prévoit également un traitement spécifique pour les expositions
vis- à vis de la petite clientèle. Les pondérations des expositions sur les crédits
hypothécaires au logement sont réduites par rapport à l’accord actuel, de même que les
autres expositions envers des entreprises non notées.

Approches fondés sur les notations internes :

Les consultations soumises à la profession bancaire par le comité de Bâle, en vue de la


mise en place d’un nouveau ratio de solvabilité Mc Donough insiste sur les points suivants
:
• Une plus grande différenciation dans le traitement des risques de crédits :
l’incitation à adopter un nouveau système de notation interne concernant le risque de crédit
permettant aux banques d’estimer par elles-mêmes, aux moyens de leurs informations
internes, la charge en capital (c’est à dire le montant des fonds propres nécessaires pour
couvrir ce risque de crédit). Pour ce faire, la banque note ses clients à partir d’informations
recueillies en internes et publiques, pour les classer ensuite en portefeuilles homogènes.
Cette note dérivera du calcul de la perte attendue définie comme étant le produit de la
probabilité de défaut (qui sera estimée par la banque), la perte en cas de défaut et de
l’exposition au moment du défaut.

EL = PD x LGD x EAD

EL : expected loss ou perte attendue

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Système de Notation Interne des Entreprises.

PD : default probability ou probabilité que le débiteur ne veuille pas ou ne puisse pas


remplir ses engagements contractuels. La probabilité de défaut mesure le risque défaut du
débiteur.
LGD : loss given default ou perte occasionnée en cas de défaut du débiteur: il s’agit du
pourcentage de perte que la banque subirait par rapport au montant du crédit ouvert au
moment du défaut.
EAD : exposure at default ou montant du crédit qui est exposé au moment du défaut.

Approche IRB Fondation :

Cette méthode prévoit que les banques utilisent leurs évaluations internes de la probabilité
de défaillance (PD) de leurs clients de façon à déterminer les exigences de fonds propres.
Les autres données nécessaires au calcul du risque de crédit (pertes en cas de défaillance
(LGD), exposition anticipée en cas de défaillance (EAD) et maturité (M)) seront fournies
par les autorités de tutelle.
L’adoption de cette méthode ne pourra se faire qu’aux conditions suivantes :
-1 an d’utilisation des modèles de calcul des PD.
-2 ans d’historique des données relatives aux défaillances et 5 ans à terme.
-Une validation par les autorités de tutelle qu’une part déterminante des encours, mais
également, représentative de la diversité des métiers du groupe est traitée sous le régime de
l’IRB Fondation.
Approche IRB Avancée :

Cette méthode prévoit que les banques utilisent leurs évaluations internes du risque de
crédit (probabilité de défaillance (PD), pertes en cas de défaillance (LGD), exposition
anticipée en cas de défaillance (EAD) et maturité (M)) pour déterminer les exigences de
fonds propres.
L’adoption de cette méthode est plus contraignante que l’IRB Fondation :
-3 ans d’utilisation des modèles pour le calcul des PD, LGD, EAD et M.
-7 ans d’historique des PD, LGD, EAD et M.
-Une validation par les autorités de tutelle qu’une part déterminante des encours, mais
également, représentative de la diversité des métiers du groupe est traitée sous le régime de
l’IRB Avancée.

35
Système de Notation Interne des Entreprises.

L’approche NI vise à assurer que les banques utilisent un procédé reconnu pour
déterminer le risque d’une modification de valeur de ces sûretés. Elle propose donc un
ensemble précis de méthodes.

Expositions vis-à-vis de la petite clientèle :


Ces expositions sont soumises que pour l’approche de NI avancée. Les données entrant
dans la formule de pondération sont PD, LGD et ECD, qui doivent être fournies par les
banques sur la base de leurs propres estimations.

Crédits spécialisés :
Le comité de Bâle classifient les prêts accordés à la grosse clientèle des autres formes de
prêts aux entreprises et les qualifient de crédits spécialisés. Ce sont les crédits accordés
pour le financement de projets individuels, dans lequel le remboursement dépend pour
beaucoup de la performance du groupe, de la sûreté sous-jacent. Pour tous les sous
catégories de crédits spécialisés sauf une, les établissements qui répondent aux critères
minimaux requis pour l’estimation des données de base concernées peuvent simplement
appliquer le dispositif NI relatif aux entreprises pour calculer les coefficients de ces
expositions.
Expositions sur actions :
Les expositions sur actions sont soumises à un traitement séparé, selon deux approches
distinctes :
-L’une se fonde sur l’approche PD/LGD pour les expositions envers les entreprises et
requiert des établissements qu’ils donnent leurs propres estimations PD pour les
expositions correspondantes sur actions, elles imposent cependant une valeur LGD de 90%
ainsi que d’autres restrictions, notamment un coefficient de pondération minimal de 100%
dans de nombreuses circonstances.
-L’autre approche vise à offrir aux banques la possibilité de modéliser la baisse potentielle
de la valeur de marché de leurs participants sur une période de détention d’un trimestre.
Une version simplifiée de cette approche comportant des pondérations déterminées pour
les actions cotées et non cotées est également proposée.

1.1.1.2. Les risques opérationnels dans Bâle II :

36
Système de Notation Interne des Entreprises.

Une des principales innovations de l'accord Bâle II par rapport à Bâle I a été non
seulement d'exiger l'allocation de fonds propres à la couverture contre les risques
opérationnels mais aussi de prôner un dispositif de gestion des risques opérationnels.
Par risque opérationnel, le Comité de Bâle entend : « risque de pertes directes ou
indirectes résultant d’une inadéquation ou d’une défaillance attribuable à des procédures,
personnes, systèmes internes ou des événements extérieurs ».
Le dispositif de calcul des fonds propres prévu par Bâle II propose aux banques 3
méthodes de calcul de complexité croissante. La méthode choisie doit être uniforme dans
un groupe bancaire.

.L'indicateur de base consiste en l'application d'un ratio forfaitaire (15%) au Produit


Net Bancaire des 3 derniers exercices.

.L'approche standard permet d'appliquer un coefficient différent selon les lignes


métier. L'éligibilité à cette méthode impose de disposer de données chiffrées des pertes
supportées par chaque ligne métier du fait des risques opérationnels.

.Enfin, l'approche avancée permet à l'établissement de construire sa propre méthode

interne d'évaluation des risques opérationnels. La méthode choisie ainsi que les conditions
d'application (présence d'une structure centralisée de contrôle des risques, fréquence et
pertinence des reportings, …) sont alors soumises à l'approbation préalable du régulateur.
L'éligibilité à cette méthode impose de disposer des données suivantes :
-Données de pertes internes (propres à l'établissement)
-Données de pertes externes (bases de données transverses sur l'ensemble de la
profession) Analyses de scénarios d'événements potentiels.
-Analyses des facteurs d'environnement et de contrôle interne
Le choix d'une méthode avancée nécessite un investissement plus conséquent au départ,
mais permet aussi de réduire les exigences en fonds propres.

1.1.2. Surveillance prudentielle :

Dans le cadre du Pilier 2 du nouvel accord de Bâle, les autorités de contrôle devront
s’assurer que chaque banque est dotée de processus internes « sains » lui permettant de
vérifier l’adéquation de ses fonds propres sur la base d’une évaluation complète des risques

37
Système de Notation Interne des Entreprises.

que la banque encourent. Le nouveau dispositif souligne l’importance, pour la direction des
banques, de l’élaboration d’un processus interne d’évaluation des fonds propres et de la
fixation, en la matière, d’objectifs correspondant aux spécificités du profil de risque de
l’établissement et de son cadre de contrôle.
Les contrôleurs attendent des banques qu’elles opèrent avec des fonds propres supérieurs
aux ratios minimum ; ils devraient être en mesure d’exiger des banques qu’elles détiennent
des fonds propres supérieurs au montant minimum :

• Une banque devrait pouvoir disposer d’une procédure qui lui permette d’évaluer son
adéquation globale des fonds propres par rapport à son profil de risques et d’une stratégie
qui lui permette de maintenir son ratio de fonds propres.
• Les autorités de contrôle devraient examiner et évaluer les mécanismes internes
d’appréciation du niveau des fonds propres et la stratégie d’une banque ainsi qu’elle
s’assure que la banque respecte des ratios de fonds propres réglementaires
• Les autorités de contrôle devraient s’efforcer d’intervenir de façon anticipée afin
d’empêcher les fonds propres de descendre en de çà des niveaux prudentiels.
En ce qui concerne la définition du niveau approprié de fonds propres, la banque et son
contrôleur doit tenir compte de divers facteurs, notamment:
• L’expérience et la qualité des dirigeants et des personnels occupant des postes-clés.
• La propension de la banque à prendre des risques et ses résultats en matière de gestion
des risques.
• La nature des marchés sur lesquels elle opère.
• La qualité, la fiabilité et la volatilité de ses bénéfices.
• La qualité de ses fonds propres et son accès à de nouveaux fonds propres.
• La diversification de ses activités et la concentration des risques encourus.
• Le profit de ses ressources et de sa liquidité.
• La complexité de sa structure juridique et organisationnelle.
• L’adéquation des systèmes de gestion des risques et de contrôle.
• Le soutien et le contrôle assuré par les actionnaires.
• Le degré de contrôle exercé par d’autres autorités de contrôle prudentiel.

1.1.3. Discipline de marché

38
Système de Notation Interne des Entreprises.

Le troisième pilier a pour objet de compléter les exigences minimales de fonds propres et
le processus de surveillance prudentielle. Le comité cherche à favoriser la discipline de
marché grâce à une meilleure communication financière, en élaborant un ensemble
d’informations à publier, permettant aux acteurs du marché d’évaluer les principales
données relatives au profil de risque d’une banque et à son niveau de capitalisation.
Il est considéré que les nouvelles approches de calcul des besoins en fonds réglementaires
offerts dans le cadre du pilier 1, nécessitent une plus grande transparence dans l’ensemble
des documents soumis au marché. Il est attendu, notamment, que des précisions soient
données sur les fonds propres, les expositions au risque, les procédures d’évaluation et de
gestion de l’adéquation des fonds propres des banques.
La communication concernant le fonctionnement et les résultats des méthodes internes
(Approches IRB pour le crédit, approche AMA pour les risques opérationnels) sera une
condition de leur acceptation par les autorités de tutelle.

3.3. Présentation du ratio Mc Donough :


La réglementation a évolué vers une appréciation plus réaliste des risques et des fonds
propres exigés par l’activité bancaire. Le comité de Bâle, présidé parMc Donough, a décidé
la réforme de cette réglementation en 1999, qui devrait s’appliquer au 1er janvier 2007.
Le nouveau ratio de solvabilité, appelé ratio de Mc Donough, ne change pas l’assiette de
calcul « fonds propres/risques » qui reste fixé à 8%. Mais on marque l’introduction du
risque opérationnel dans l’exigence des fonds propres, avec l’exigence d’une ventilation
du risque en fonction de sa nature (risque de crédit comptant pour 75%, le risque
opérationnel pour 20% et le risque de marché).
Ratio de Mc Donough= Fonds propres/( Risque de crédit+risque opérationnel+risque de
marché)> 8%.
Particulièrement, les fonds propres alloués au risque de crédit, définit par le taux de capital
exigé pour la distribution de crédit, sont décidés par le risque de défaut des emprunteurs.
La nouvelle législation capitale proposée par Bâle II corrige donc en partie pour la
tarification non conforme des prêts inhérents à Bâle I en permettant aux banques de placer
leurs besoins de capitaux en fonction de la réputation de solvabilité d’une entreprise. Le
comité de Bâle II tient compte d’ailleurs des effets de diversification de portefeuille : le
besoin en fonds propres minimum prévu est plus important pour un portefeuille comportant
des actifs avec haut niveau de corrélation de défaut. La nouvelle approche permet un calcul
des probabilités de défaillance de chaque client et de la sinistralité en cas de défaut. Elle

39
Système de Notation Interne des Entreprises.

permet alors à la fois de déterminer les pertes moyennes anticipées et les pertes
inattendues. Il est donc souhaitable de construire une politique de suivi des limites
d’engagement et d’y associer une politique de prix ressortant d’une tarification adaptée au
couple « rendement/risque ». La comparaison entre le ratio Bâle I et Bâle II montre que le
ratio Cooke impose aux banques de définir des fonds propres minimales en fonction de
leurs engagements et ne sont pas sensibles qu’aux volumes de crédit alors que le nouveau
ratio Mc Donough est totalement sensible aux variations de qualité des contreparties et à la
qualité des contreparties, à travers leur notation, ainsi qu’aux volumes. Le passage de la
mesure quantitative à une mesure qualitative permettra ainsi une définition plus fine du
risque, une meilleure localisation et donc un meilleur contrôle ex ante. Les partenaires des
banques auront une vision parfaite de la gestion du risque. Si les banques ne fournissent
pas d’informations suffisantes, la sanction de leurs clients et du marché sera immédiate. La
commission européenne a déjà annoncé que sans dénaturer ces mesures, le nouveau
système d’évaluation des risques serait mis en adéquation avec les conditions économiques
européennes. Contrairement au ratio de Bâle I qui reste extérieur à la gestion, le nouveau
dispositif Bâle II sera utilisé comme élément central du système de pilotage des banques.
Il existe une articulation entre les trois piliers du Nouvel Accord de Bâle : la discipline de
marché pourrait réduire l’exigence en capital minimum pour l’aléa moral (Rochet 2003), le
traitement d’autres risques du deuxième pilier entraîne à l’exigence des fonds
supplémentaires ce qui pourrait conduire à des controverses dans l’application du nouvel
Accord. L’intérêt de cette étude est porté sur les propositions actuelles et consiste en
priorité dans le premier pilier qui donne la voie sue le nouveau ratio de solvabilité.

1.3 Les Apports de Bâle II :

1.3.1. Les apports macroéconomiques :

1.3.1.1. Apports sur le marché du crédit :

Le ratio Mc Donough prend énormément en considération le taux de capital exigé pour la


distribution de crédit, ce nouveau ratio de solvabilité a un effet très significatif sur la
demande et l’offre de crédit.
Le ratio de capital exigé croît avec la probabilité de défaut, donc effectivement, le
diminution de l’offre de crédit devient plus faible pour les entreprises peu risquées, le

40
Système de Notation Interne des Entreprises.

capital requis pour la banque est plus élevé et l’effet sur l’espérance du rendement du
capital de la banque est réduit (Artus 2003).En effet, le ratio Mc Donough découragent les
entreprises les plus risquées à demander des crédits en raison de la réaction du capital
exigé de la banque à la probabilité de défaut.

1.3.1.2. Apports sur la stabilité financière :

Il est évident que le nouveau ratio de solvabilité renforce la stabilité financière. La mise
en place des règles d’exigence de capital vise à réduire le risque de la banque à ne pas
couvrir les coûts de crédit.
Au niveau du ratio Cooke, les banques consomment plus de fonds propres , alors que
avec le nouveau ratio Mc Donough, ce montant est approprié à la probabilité de défaut des
emprunteurs et devient plus complexes que le forfait précédent .
Le nouveau ratio représente l’indicateur le plus important du pilotage de la banque, il fait
face à l’évolution du risque, ce qui est un gage de réactivité et de gradualité de la banque et
donc de la stabilité financière. De plus, le nouvel accord protège les banques des faillites
grâce à des normes de fonds propres plus flexibles et mieux adaptées aux risques.

Effet pro cyclique :

Le marché du crédit face aux chocs cycliques réagit à cause de l’introduction du ratio Mc
Donough. Pro cyclique désigne l’amplification du cycle économique par le ratio de
solvabilité. On constate l’augmentation des provisions et une contraction des nouveaux
crédits dans les périodes de récession. Ainsi, la baisse du rendement anticipé du capital
productif et une hausse du risque de défaut sont le résultat d’une récession économique5.
Lors d’une dégradation économique, les banques sont appelées à exiger un niveau de
capital lorsque tous les emprunteurs subissent une dégradation dans leurs notations, de plus
les banques réduisent les fonds propres et contractent fortement l’offre de crédit. D’où, on
constate que le ratio Cooke a un effet pro cyclique. A un nouveau recueil, le ratio Mc
Donough introduit un lien entre l’exigence de capital des banques et la notation que ce soit
interne ou de d’une agence des emprunteurs. Ainsi, les banques diffèrent dans l’exigence
de capital en fonction du niveau de risque des emprunteurs, pour cela il est nécessaire

5
Berger et Uderzo 2003.

41
Système de Notation Interne des Entreprises.

d’éviter le financement des emprunteurs risqués qui est présente au niveau du ratio Cooke,
mais l’effet pro cyclique est encore accru, vu que certains notations des emprunteurs se
dégradent dans les récessions économiques et rend la contrainte du capital minimum plus
intense.
L’amplification du cycle de crédit augmente le cycle économique et engendre un effet
pro cyclique du ratio Bâle II. Cette contrainte macroéconomique s’appuie sur l’idée que les
variations dans la notation des clients induiraient des variations dans les exigences des
fonds propres réglementaires. Par conséquent, le comité agit pour atténuer les effets
cycliques en gardant un ratio sensible aux risques de façon qu’il puisse garder son
positionnement au cœur de la gestion du couple « risque/rentabilité ». Très probablement,
le nouveau ratio sera moins pro cyclique que le ratio Cooke6 .

1.3.1.3. Apports sur l’évaluation du risque de défaut :


Le ratio Mc Donough qui vise à rapprocher le capital réglementaire au capital
économique pour permettre un meilleur pilotage des risques. En effet, le comité de Bâle II
impose le nouveau ratio de solvabilité qui lie le capital exigé de la banque à la probabilité
de défaut des emprunteurs et accorde donc un ajustement sur la prise des risques des
banques. La tarification du crédit dépend de la probabilité du risque de défaut, d’ailleurs
l’offre de crédit aux emprunteurs risqués est réduite, d’où la probabilité de défaut
baisse (Artus 2003).
Par conséquent, la banque étudie de manière plus significative et précise le risque de
défaut des emprunteurs par ce qu’il affecte le coût de crédit et le montant de son capital qui
y est attachée. D’ailleurs, le comité de Bâle a insisté surtout sur l’amélioration de
l’évaluation du risque de crédit qui représente la première source de risque et donc le
principal motif d’allocation de fonds propres des banques ayant pour objectif la
conservation des droits des actionnaires. Il est évident que les apporteurs des fonds exigent
un taux de rentabilité car ils considèrent que leurs fonds qui couvrent les risques à l’activité
doivent être rémunérés.

Section 2 : Les travaux de mise en place de Bale II en Tunisie: circulaire


de la BCT N° 2006-28 Novembre 2006

6
Thoraval et Duchateau 2003.

42
Système de Notation Interne des Entreprises.

La présente circulaire s'applique aux établissements de crédit et aux banques non


résidentes. Il a pour objet la mise en place d'un système de contrôle interne et l'institution
d'un comité permanent d'audit interne.

2.1. Définition du système de contrôle interne:

Il désigne l'ensemble des processus, méthodes,et mesures visant à assurer en permanence


la sécurité, l'efficacité et l'efficience des opérations, la protection des actifs de
l'établissement de crédit ou de la banque non résidente, la fiabilité de l'information
financière et la conformité de ces opérations avec les lois et les réglementations en vigueur .

La direction générale doit prendre en considération dans la conception du système de


contrôle interne la possession ou non des ressources humaines et matérielles (systèmes
informatiques) qui peuvent mettre en oeuvre ce système. Elle est tenue à identifier
l'ensemble des sources de risques internes et externes, puis la mise en place d'un système
d'évaluation des divers risques et un système qui mesure la rentabilité. Ensuite, le
directoire est tenu à élaborer un système assurant une bonne adéquation des fonds propres
aux risques parcourus à travers la définition et l'installation des procédures de contrôle
interne, plus l'adoption d'une méthode de surveillance du respect des politiques internes.
D'autre part, les établissements de crédit et les banques non résidentes sont appelés à
s'assurer du contrôle exercé par les sociétés des services financiers au niveau de la
cohérence et la compatibilité des systèmes de contrôle interne adaptés ou non à
l'organisation du groupe .

Ce système de contrôle interne comprend notamment:

Un système de contrôle des opérations et des procédures internes:

C e système doit s'assurer de la fiabilité de l'information que ce soit comptable ou


financière quelque en soit le destinataire ainsi de la qualité des systèmes d'informations et
de communication. Dans une autre étape, ce système permet il la vérification de la
conformité des opérations réalisées par les établissement de crédit ainsi l'organisation et les
procédures internes avec les dispositions législatives et réglementaires, aux usages
professionnels et aux orientations de l'établissement. Enfin, ce système doit veiller sur le
respect de procédures de décision, les limites de prise de risque et les normes de gestion
fixées par la direction générale.

43
Système de Notation Interne des Entreprises.

Les établissements de crédit et les banques non résidentes disposent des agents chargés de
contrôle permanent de la sécurité, la validation des opérations, du niveau de risque
effectivement encouru. Les unités chargés de l'engagement des opérations et les unités de
contrôle sous forme d'une structure d'audit interne adaptée à leur taille et à la nature de leur
opérations sous un responsable doit être indépendantes qui garantissent une séparation
claire des fonctions d'autorisation, d'exécution, de comptabilisation et de contrôle ou
encore par des procédures et des outils informatiques.

L'organisation comptable et du traitement de l'information :

Les établissements de crédit et les banques non résidentes doivent respecter les
dispositions des normes comptables bancaires tunisiennes en s'assurant de la fiabilité de
circulation de l'information par un cheminement ininterrompu et de celles destinées pour la
banque centrale pour le calcul de normes de gestion et des normes prudentielles.

D'autre part, la BCT exige la vérification de l'adéquation des méthodes et des paramètres
retenus pour l'évaluation des opérations dans les systèmes de gestion. Les établissements
de crédit et les banques non résidentes veillent à la pertinence des schémas comptables en
terme de sécurité, de prudence et de leur conformité aux règles de comptabilisation en
vigueur.

L'outil informatique est indispensable pour l'activité bancaire, il est la source principale
du risque opérationnel ce qui nécessite la détermination d'un niveau de sécurité adéquat par
rapport aux normes technologiques et aux exigences de leurs métiers, et s'assurer de
l'adaptation de leur système d'information à leur niveau d'activité et à la nature de leurs
risques.

Les établissements de crédit et les banques non résidentes planifient des stratégies sous
formes de plans de continuité de l'activité tout en se méfiant des scénarios de crises et
maintenir les prestations de services essentielles de l'établissement .Ces plans de continuité
doivent être cohérentes et efficaces et intègrent les objectifs tracés par l'établissement de
crédit .

2.2. Les systèmes de mesure, de surveillance et de maîtrise des risques :

44
Système de Notation Interne des Entreprises.

Les établissements de crédit et les banques non résidentes doivent mettre en place des
systèmes d'analyse, de mesure et de surveillance des risques ayant pour objectif
l'évaluation et la maîtrise des risques encourus en matière de crédit, de marché, de taux
global d'intérêt, de liquidité, de règlement ainsi que les risques opérationnels. Ces systèmes
diffèrent d'un établissement à un autre suivant la nature, le volume et le degré de
complexité de son activité et font régulièrement l'objet d'un réexamen dans le cadre du
processus d'audit interne de l'établissement de crédit .Notamment, les systèmes de mesure,
de surveillance et de maîtrise des risques doivent respecter les normes en vigueur par des
limites internes globales par type de risques encourus.

Sur le plan d'organisation interne des établissements de crédit, ces systèmes sont
appliqués selon des procédures qui permettent l'intégration des mesures du risque dans la
gestion quotidienne des risques afin de s'assurer régulièrement du respect des procédures et
des limites fixées.

En cas d'un dépassement de limites, les systèmes de mesure, de surveillance et de


maîtrise des risques procèdent à l'analyse des causes du non respect et signalent à l'organe
de direction.

La direction générale d'un établissement de crédit reçoit au moins trimestriellement des


reportings sur le respect des limites et des procédures.

Le risque de crédit:

Procédures de sélection des risques de crédit : Elle permet d'identifier d'une manière
centralisée les risques encourus, par l'établissement de crédit ou la banque non résidente,
de bilan ou de hors bilan à l'égard d'une contrepartie ou de contre parties considérées
comme un même bénéficiaire. De plus, elle procède à la répartition globale de leurs
engagements par niveau de risques, par catégorie de débiteur ainsi que par secteur
économique et par zone géographique.

Demandes de crédit: Un dossier d'une demande d'un crédit comporte les états financiers
relatifs au trois derniers exercices, les situations patrimoniales ainsi que les prévisions de
trésorerie et d'activité.

L'évaluation du risque de crédit:

45
Système de Notation Interne des Entreprises.

En premier lieu, l'établissement de crédit doit tenir compte de la situation financière d'un
bénéficiaire ou d'un groupe, en particulier sa capacité de remboursement, en second lieu,
les garanties obtenues.

Dans le cadre des recommandation du comité de bale concernant la nouvelle approche de


gestion du risque de crédit, la BCT applique le système de notation interne pour chaque
client qui permet d'évaluer avec pertinence les caractéristiques d'un emprunteur, de
différencier les risques et de les quantifier avec une haute précision.

La décision d'octroi de crédit se base sur la rentabilité globale des opérations avec le
client tout en s'assurant de l'exhaustivité de l'analyse prévisionnelle des charges et produits
qui porte sur les coûts des opérations et de financement et sur charge correspondant à une
estimation du risque de défaut du bénéficiaire au cours de l'opération de crédit et sur le
coût de rémunération des fonds propres.

Suivi des engagements du bilan ou hors bilan:

L'analyse de l'évolution de la qualité des engagements permet de reclasser les


engagements, comptabiliser les créances classées,déterminer le provisionnement requis et
la réservation d'agios et enfin, procéder annuellement à des simulations de crise:

Les simulations pour les concentrations de risque de crédit permetent d'identifier les
changements potentiels des conditions de marché, les difficultés économiques ou
sectorielles qui interviennent à la réalisation des garanties et à la liquidité qui peuvent
influencer négativement leur résultat pour s'y prévenir.

Risque de marché :

Les établissements de crédit et les banques non résidentes surveillent et évaluent


régulièrement le risque de marché par des systèmes de contrôle qui permettent
d’enregistrer les différentes opérations, de calculer leurs résultats et de déterminer les
positions selon la même périodicité en mesurant les risques résultant de ces positions , de
plus ces systèmes jugent l’adéquation des fonds propres de l’établissement de crédit par
rapport au risques encourus.

46
Système de Notation Interne des Entreprises.

La mesure de risque de marché est fondée sur la notion de perte potentielle maximale qui
permet de mesurer l’impact le plus défavorable sur les résultats des conditions de marché
intervenant sur une période donnée et avec un niveau de probabilité déterminé et permet
une agrégation des positions relatives à des produits et des marchés différents à l’échelle de
l’établissement de crédit.

Le risque global de taux d’intérêt :

Le risque globale de taux d’intérêt est le risque encouru en cas de variation des taux
d’intérêt, mesuré sur l’ensemble des opérations des bilans et de hors bilan à l’exception, le
cas échéant, des opérations soumises aux risques de marché.

La mesure de risque de taux sert à appréhender les positions, les flux résultant de
l’ensemble des opérations et les différents facteurs de ce risque auquel ces opérations les
exposent. Par conséquent, l’évaluation de l’impact de ces différents facteurs sur leurs
résultats et leurs fonds propres est indispensable.

Le risque de liquidité :

L’établissement de crédit ou une banque non résidente doivent mesurer le risque de


liquidité et faire face à leurs exigibilités et honorer leurs engagements de financement
envers la clientèle. En ce qui concerne la gestion de trésorerie, l’établissement de crédit
analyse les écarts entre les entrées et les sorties de trésorerie prévisionnelles et réelles tout
en considérant l’incidence des fluctuations des marchés de capitaux afin de détecter les
impasses nettes de liquidité pour définir les actions à mettre en œuvre pour les gérer, ainsi
la révision des lignes de trésorerie ouvertes par les correspondants. Ce contrôle permet de
prévoir des changements qui peuvent influencer la situation financière ou juridique de ces
correspondants. Le conseil d’administration est informé sur les résultats de mesure de
risque de liquidité par le conseil de surveillance pour prendre la décision concernant la
couverture des risques.

Le risque de règlement :

Le risque de règlement s’entend comme le risque de survenance, au cours du délai


nécessaire pour le dénouement de l’opération de règlement, d’une défaillance ou de
difficultés qui empêchent la contrepartie d’un établissement de crédit ou d’une banque non

47
Système de Notation Interne des Entreprises.

résidente de lui livrer les instruments financiers ou les fonds convenus, alors que le dit
établissement de crédit ou ladite banque non résidente a déjà honoré ses engagements à
l’égard de ladite contrepartie. De même comme les autres risques, les établissements de
crédit sont tenus leur exposition au risque de règlement, les évaluent dans l’hypothèse de la
défaillance des donneurs d’ordre et communiquent les résultats de cette mesure au conseil
d’administration ou au conseil de surveillance.

Le risque opérationnel :

Les établissements de crédit et les banques non résidentes doivent identifier avec un
système de gestion du risque les risques découlés de défaillance ou d’insuffisance de
procédures et d’erreurs humaines ou techniques. Ce système évalue l’adéquation des fonds
propres de l’établissement au regard du risque opérationnel.

En effet, toutes les données relatif au risque opérationnel , notamment les pertes
significatives par catégorie d’activité sont enregistrées dans un système intégré aux
processus de gestion des risques de l’établissement de crédit pour la production des donnés
relatifs aux processus de surveillance et de contrôle du profil de risque opérationnel.
D’ailleurs, la direction de l’établissement de crédit seront informer régulièrement par
l’exposition au risque opérationnel surtout les pertes importantes subies afin de prendre les
mesures correctrices à la lumière des rapports à l’organe de direction.

2.3. Le système de documentation et d’information :

La BCT exige que le conseil d’administration de chaque établissement de crédit ou banque


non résidente procède au moins une fois par an, à l’examen de l’activité et des résultats du
contrôle interne sur la base des informations transmises par la direction et par le comité
d’audit.

A la fin, on peut conclure que le ratio Mc Donough engendre une relation dynamique
entre le couple fonds propres et risques. Il impose aux banques le montant de fonds propres
à respecter dans l’octroi du crédit, qui correspond à la probabilité de défaut des
emprunteurs. Ainsi, il exerce bien un effet sur le marché du crédit et la solidité financière
des banques. Plusieurs pays sont en train d’installer les nouvelles normes prudentielles tel
que la Tunisie à travers la mise en place d’un système de contrôle interne, de surveillance
et de mesure afin d’une meilleure évaluation des différents risques (de crédit, de marché et

48
Système de Notation Interne des Entreprises.

risque opérationnel). Mais, notons que le comité de Bâle n’a pas tenu dans ces recherches
des risques stratégiques et risques de réputation.

Approche Quantitative de la mise en place


d’un Système de Notation Interne des
Entreprises telle que recommandée par
BâleII :

49
Système de Notation Interne des Entreprises.

La défaillance des entreprises a fait maintenant depuis plusieurs années, l'objet de


nombreux travaux. Elle est aujourd’hui, particulièrement remise au goût du jour avec
l’obligation pour les banques de noter leurs créances, dans le respect de la nouvelle
réglementation« Bâle II ». La grande majorité des travaux s’appuie sur des outils d'analyse
statistique de grandeurs comptables et de ratios financiers pour discriminer les entreprises
saines des entreprises défaillantes.
Elle débouche sur un calcul de score. Un score est un indicateur de synthèse censé donner
en un chiffre, le degré de défaillance possible d’un débiteur. Il permet d’aider à la notation
des créances, par une approche quantitative du risque de défaillance.
La notation est entendue comme « une opinion indépendante et publique sur la qualité de
crédit d’une entité »7.
Dans cette recherche exploratoire, nous mettons en œuvre des outils statistiques sur les
données comptables et financières qui est la méthode de la régression logistique dont la
variable expliquée est dichotomique, la défaillance.
L’objet de notre étude ne débouche pas sur l’établissement d’un rating permettant
d’établir un classement par niveau de risque des actifs de la banque. Le scoring qui résulte

7
J-F. de Polignac, 2002, p.19

50
Système de Notation Interne des Entreprises.

de la mise en oeuvre de la régression logistique donne seulement une estimation du risque


lié à la survenance possible de la défaillance. Il nécessite d’être complété par un jugement
qualitatif des actifs pour aboutir à une note. Toutefois, la détermination de grandeurs et de
ratios comptables peut permettre d’élaborer de manière empirique,un modèle plus global
de suivi des entreprises. Ainsi, une dégradation ou une altération dans le temps de ces
indicateurs amènera une modification du score et une éventuelle remise en question du
rating.

Section 1 : La régression logistique

La régression logistique est une technique utilisée pour analyser les déterminants d'une
variable, que par commodité nous appellerons variable expliquée. Cette variable est binaire
et ne prend donc que deux valeurs. Les variables explicatives peuvent être continues ou
discrètes. Conventionnellement, il est simple de coder ainsi la variable qualitative : 0 si elle
est absente chez l'individu étudié et 1 si elle est présente chez ce même individu. Dans le
cadre de cette recherche, nous coderons 1 l'entreprise saine et 0 dans le cas contraire.
L'objectif du modèle n'est pas non plus, de prédire une valeur numérique de la variable
expliquée, ce qui n'aurait pas grand sens, mais de prévoir la probabilité notée que cet
individu ait la caractéristique associée au code 1 de la variable expliquée, sachant les
valeurs prises par les variables explicatives chez un individu donné.
Dans le cas qui nous intéresse, il s'agit de connaître la probabilité de défaillance d'une
entreprise, sachant ses caractéristiques comptables et financières.
La régression logistique est une technique statistique basée sur une transformation,
appelée logit, qui consiste à régresser les variables explicatives non pas sur mais sur la
variable transformée : Log [()/(1 - )].
L'expression [()/(1 - )] est appelé l'odd de la probabilité.
L'idée en amont de cette transformation est assez simple : la relation entre variable
expliquée et variable explicative n'est pas une droite mais plutôt une courbe enS.

Le modèle s'écrit alors : Log [()/(1 - )] = + iXi avec Xi variables explicatives.

La régression logistique permet de combiner plusieurs variables indépendantes sans que


l’hypothèse de normalité soit une condition nécessaire.

51
Système de Notation Interne des Entreprises.

Elle présente un grand intérêt vu qu’elle est une méthode statistique non-paramétrique et
qui n’impose pas la condition de normalité. Or, les données ne suivent pas forcément une
loi normale.
Mise en oeuvre de la régression logistique
La mise en oeuvre du modèle de régression logistique pose des difficultés à différents
niveaux.
En premier lieu, il s’agit de déterminer les coefficients de la fonction logistique. En second
lieu, il convient de procéder à la sélection d’un modèle.

1.1. L'extraction des coefficients.

La régression logistique est représentée sous la forme d’une fonction reliant une variable Y
à une ou plusieurs variables dépendantes X1, X2… Xn ; soit : Y = 0 + 1X1 + 2X2 +…
nXn.
Les coefficients sont calculés à l'aide de la méthode du maximum de vraisemblance.
Leur interprétation est plus délicate que dans le modèle de la régression multiple ordinaire.
Dans ce dernier cas, en effet, le coefficient i associé à une variable explicative Xi indique
la variation de Y provoquée par une variation de Xi pour une unité, les autres variables
explicatives étant maintenues constantes. Dans le cas de la régression logistique, il n'y a
pas de relation linéaire entre Y –soit la probabilité que le caractère soit présent chez
l'individu– et Xi.
La relation est linéaire entre Log [()/(1 - )] et Xi. Il est permis d'en déduire que quand i
est positif (resp. négatif), cela signifie qu'une augmentation de Xi a un effet positif (resp.
négatif) sur . En règle générale les logiciels proposent une table de classement. Il s'agit
d'un tableau à double entrée dans lequel sont reportés pour les deux sous groupes, le
nombre total d'individus, ainsi que le nombre total d'individus bien classés à l'aide du
modèle.

1.2. Finalités du modèle

Dans notre optique, la finalité principale de l’outil est de déterminer un score global
permettant d’identifier les entreprises en bonne santé et celles présentant un risque de
faillite.

52
Système de Notation Interne des Entreprises.

De manière concomitante, la construction du modèle doit également permettre de mettre en


évidence les ratios ou les grandeurs comptables les plus discriminants.
Il est cependant clair que le modèle trouve ses limites dans le fait que les variables
explicatives, comme les coefficients, sont extrêmement dépendants du contexte économico
financier et de la population elle-même ayant servi de base au calcul de la fonction de
score.
Par ailleurs et comme tout modèle extrapolatoire, il suppose une répétition dans le futur de
comportements passés, dont on sait la versatilité.

Modèle à finalité prédictive

Le principe, dans ce cas, est d’élaborer un instrument de prédiction de la faillite ; plus


précisément, un outil permettant de classer correctement les entreprises, parmi celles
encourant un risque de faillite et les autres. A partir des coefficients et des variables
explicatives déterminés par la régression logistique, il doit être possible de calculer la
probabilité pour une entreprise de faire faillite à horizon de un, deux, voire trois années.
Dans le contexte de la présente étude, nous nous limiterons à l’établissement de la fonction
score. Celle-ci a un caractère prédictif.

Section 2 : Présentation de l’échantillon et choix des ratios

Dans cette section nous présenterons les données utilisées qui portent sur deux groupes :
l’échantillon d’étude d’une part et les ratios utilisés, d’autre part.

2.1. Sélection de l’échantillon :

Notre étude s’est appuyée sur une base de donnée composée d’un échantillon de 901
petites et moyennes entreprises appartenant aux deux secteurs commercial et industriel.
Pour toutes les entreprises, nous avons réunis les bilans comptables correspondant afin de
découvrir la situation économique et financière de chacune.

2.2. Sélection des ratios :

53
Système de Notation Interne des Entreprises.

La méthode des ratios consiste à faire des rapports arithmétiques judicieusement choisis
entre les postes comptables des différents documents financiers d’une entreprise (bilan,
compte de résultat, tableau des flux de trésorerie et tableau de financement) susceptibles de
nous permettre d’apprécier la situation financière de cette entreprise, de suivre son
évolution et d’anticiper sa situation.

Le nombre de ratios qu’on peut introduire dans une analyse financière est très important ;
pour ne pas alourdir le traitement statistique nous nous sommes contenté des ratios calculé
à partir des grandeurs relatives au même exercice et concernant les aspects fondamentaux
et classiques de l’analyse financière : rentabilité, valeur ajouté, structure, charges
financières, endettement et rotation .
Nous avons calculé la totalité de 41 ratios répartis sur les différentes catégories définies
préalablement.

Les ratios de rentabilité :


Ces ratios permettent l’appréciation des performances de l’entreprise et donnent une idée
sur l’efficacité de sa gestion. La liste de ces ratios est donnée dans le tableau 1.

Numéro Nom Expression


R1 Marge opérationnelle Excédent brut d’exploitation / chiffre d’affaire
R2 Marge d’exploitation Résultat d’exploitation / Chiffre d’affaires
R3 Marge brute Résultat brut / Chiffre d’affaires
R4 Marge nette Résultat net / Chiffre d’affaires
R5 Rotation de l’actif Chiffre d’affaires / Total des actifs économiques
R6 Levier d’endettement Total des actifs économiques /Fonds propres nets
R7 Rendement des fonds Résultat net / Fonds propres nets
propres
R8 Autofinancement par FP Cash flow net / fonds propres net
R9 Rentabilité globale Cash flow net / chiffre d’affaire
R10 Valeur relative du FR FR *12 / Chiffre d’affaires
R11 Valeur relative du besoin BFR *12 / Chiffre d’affaires
en fond de roulement
R12 Rentabilité économique Excèdent brut d’exploitation/Total actifs

54
Système de Notation Interne des Entreprises.

économiques
R13 Taux de marge Excèdent brut d’exploitation / Valeur ajoutée
R14 Rentabilité des capitaux Résultat net + charges financières / K permanents
R15 Rentabilité financière Résultat net / K propres

Tableau 1 : Les ratios de rentabilité

Les ratios de la valeur ajoutée :


Ces ratios expriment la richesse nouvellement crée par l’entreprise et sont présentés dans
le tableau 2.
Numéro Nom Expression
R16 Part de richesse restante à Cash flow net / Valeur ajoutée
l’entreprise
R17 Taux de valeur ajoutée Valeur ajoutée / chiffre d’affaires
R18 Part attribuée au personnel Charges du personnel / Valeur ajoutée
R19 Marge de production Production / Chiffre d’affaires
R20 Taux de valeur ajoutée Valeur ajoutée / Production
R21 Part attribuée aux bailleurs Charges financières / Valeur ajoutée
de fonds
Tableau 2 : Les ratios de la valeur ajoutée

Les ratios des charges financières


Face à des exigences contradictoires de liquidité et de sécurité les dirigeants d'une
entreprise devront se satisfaire de compromis successifs entre ces diverses exigences.
Un moyen pour l'observateur extérieur de juger de la valeur des compromis réalisés est de
se référer aux ratios d'équilibre financier tels qu'ils apparaissent au travers du bilan
corrigé. Ils expriment la solvabilité de l’entreprise qui est l’aptitude à faire face à ses
échéances à long et moyen terme. La solvabilité dépend principalement de l’importance
de l’endettement et de la facilité de liquidation des actifs.

Numéro Nom Expression


R22 Poids des charges Charges financières /Excèdent brut d’exploitation
financières

55
Système de Notation Interne des Entreprises.

R23 Coût de l’endettement Charges financières / Chiffre d’affaires


Tableau 3 : Les ratios des charges financières

Les ratios de structure :


Il s'agit d'un ensemble de 11 ratios dont l'objet est de décrire le mieux possible la situation
actuelle de l'entreprise.

Numéro Nom Expression


R24 Actifs immobilisés Actifs immobilisés / Total actifs économiques
R25 Rentabilité économique Résultat d’exploitation /Total actifs économiques
R26 Solvabilité K. propres / Dettes totales
R27 Taux d’endettement à DMLT / Dettes totales
MLT
R28 Taux d’endettement à CT DCT / Dettes totales
R29 Valeur liquidative Actif net/ Dettes totales
R30 Equilibre structurel K. permanents / Actifs immobilisés
R31 Taux d’endettement global Dettes totales / K. Propres

R32 Taux d’endettement à DLMT / K. propres


terme
R33 Autonomie financière K. propres / K. permanents
R34 Ratio de fond de K. propres / Actif immobilisé
roulement

Tableau 4 : Les ratios de structure

Les ratios de financement et d’endettement :


Ces ratios mesurent généralement l’autonomie financière de l’entreprise qui est
primordiale pour trouver facilement des prêteurs, décider en toute liberté, saisir des
opportunités d’emprunts. Ils mesurent également la capacité d’emprunt de l’entreprise. La
liste de ces ratios est donnée dans le tableau 5.

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Système de Notation Interne des Entreprises.

Numéro Nom Expression


R35 Ratio de dépendance DMLT / K permanents
R36 Capacité de DMLT / Cash flow net
remboursement des dettes
structurelles
R37 Ratio de fond de K. permanents / Actifs immobilisés
roulement
R38 Capacité d’endettement DMLT / K. propres
Tableau 5 : Les ratios de financement et d’endettement
Les ratios de rotation (ou de gestion d’activité)
Les ratios de rotation tiennent compte du chiffre d’affaire réalisé par l’entreprise et
détiennent la vitesse de rotation des biens réels et financiers. Ces ratios sont donnés dans le
tableau 6.

Numéro Nom Expression


R39* Crédit clients Clients *360 / Chiffres d’affaires
R40* Crédits fournisseurs Fournisseurs * 360 / Chiffre d’affaire
R41* Délai moyen des stocks Stocks *360 / Chiffres d’affaire
Tableau 6 : Les ratios de rotation

Section3 : Traitement de données :


Nous examinerons d'abord les modalités utilisées pour constituer la base de travail, avant
de présenter les résultats du travail statistique.
La première étape est le classement à priori des entreprises saines et défaillantes. Afin de
diviser notre échantillon en deux groupes on s’est basé sur deux critères de sélection qui
sont la classification trimestrielle de la banque centrale et les propriétés du fond de
roulement. Ainsi, notre échantillon est décomposé en 558 entreprises jugées saines et 343
entreprises jugées défaillantes.
Pour la suite du travail, on va créer une variable dichotomique beta de façon à affecter la
valeur 1 à une entreprise saine et la valeur 0 à une entreprise défaillante.

57
Système de Notation Interne des Entreprises.

Nous nous limiterons, pour ce second point, aux résultats obtenus à l’issue de la mise en
oeuvre de la procédure ( backward step-by-step) et les plus satisfaisants au regard des
objectifs que nous nous sommes fixés.

3.1Analyse statistique et principaux résultats :

Application de la méthode : Régression logistique

3.1.1. Sélection des variables :

L’élaboration du modèle passe par un choix automatique des ratios les plus significatifs.
Cette procédure ne peut prendre en compte que des variables explicatives quantitatives. On
a utilisé la méthode Backward (descendante pas à pas) qui est basé sur un test de Wald qui
consiste à éliminer les variables dont les coefficients sont non significatifs.

Ratio de Cote Estimé


Effect Exp(B) IC pour Exp(B) 95,0%
Inférieur Supérieur
R1 4,6413E-05 1,5663E-06 0,0013753
R2 3,2554E+14 1,4827E+11 7,1479E+17
R3 2,2776E-07 4,1194E-10 0,00012593
R10 1,16798609 1,12483866 1,2127886
R30 0,84300727 0,76609658 0,92763925
R34 1,21675759 1,09548024 1,35146119

L’application de « Proc logistique »nous a donné les résultats après 22 itérations.


En effet, le modèle final gardera uniquement les ratios suivants :
R1 R2 R3 R10 R30 R34
Et la fonction score est la suivante :
SCORE=  1 R1 +  2 R2 +  3 R3 +  4 R10 +  5 R30 +  6 R34

Avec

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Système de Notation Interne des Entreprises.

1 2 3 4 5 6
-9.978 33.417 -15.295 1.55 -1.71 1.96
Tableau 7 : Coefficients du modèle 1

Ayant choisi 0.5 comme seuil de rupture, on peut dire que chaque individu est classé :
-Sain si F(SCORE) ≥0.5
-Vulnérable sinon.
Avec F la fonction de répartition de la fonction logistique qui est égale à :

1
F ( x) 
1  exp(  x)
Ainsi :
Etat=1 si F(SCORE) ≥0.5

Etat = 0 à sinon

Etat fréquence pourcentage

saine 558 0,62

défaillante 343 0,38

Total 901 1

Tableau 8 : Classement primaire

En effet, le taux de bons classements dans notre échantillon est de 62% et de 38% pour le
mauvais classements.

3.1.2. Evaluation du modèle score :

59
Système de Notation Interne des Entreprises.

L’étape suivante consiste à comparer les résultats du scoring avec celui du classement
prévue qui se base sur la classification trimestrielle de la banque centrale et les propriétés
du fond de roulement.

SPSS fournit deux mesures différentes du pseudo-R², celle de Cox qui est égale à 0.345 &
Snell et cellede Nagelkerke qui est égale à 0.469.

Le pseudo-R² de Nagelkerke constitue un ajustement de celui de Cox & Snell qui


permet une étendue théorique de la mesure allant de 0 à 1.

D’après les deux valeur du pseudo-R², le modèle n’est pas très significatif. Mais, il n’est
pas très fiable car on peut pas vraiment calculer en régression logistique le pourcentage de
la variance dans Y qui est expliquée par les variables indépendantes.

Histogramme des probabilités estimées

Step number: 22

Observed Groups and Predicted Probabilities

80  
 
 
F 0 
R 60 0 
E 0 
Q 0 
U 0 
E 40 0 1 1
N 0 1 1 1 1
C 0 11 1 11 1 1
Y 0 1111 11 1 1 1 1
20 0 1111111111111111 1111
0 1 1 111 11111111111111111111111
00 0 1 1 10 1 01101101111010111111111111111111
0000 001000 000100101000000000000000100000000001101110110100
Predicted


Prob: 0 ,25 ,5 ,75 1
Group: 000000000000000000000000000000111111111111111111111111111111

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Système de Notation Interne des Entreprises.

Predicted Probability is of Membership for 1


The Cut Value is ,50

Symbols: 0 – 0

1 – 1

Each Symbol Represents 5 Cases.

Cet histogramme des probabilités estimées consiste à montrer la fréquence des valeurs de
Y prédites par le modèle (0ou 1) en fonction des probabilités espérées, et permet ainsi de
visualiser la distribution des prédictions.

On remarque que les valeurs Y=1 sont fréquentes à


droite du diagramme et les valeurs Y=0 seront
Classement Actuel Prévu
fréquentes à gauche du diagramme. Donc, la
prédiction du modèle est correcte. . saine 0,62 0,70

défaillante 0,38 0,31

Total 1,00 1,00

ETAT Saine Défaillante Total

saine 537 21 558

Défaillante 90 254 343

Total 627 275 901

Tableau 9 : Fréquence prévue

ETAT Saine Défaillante Total

saine 0,96 0,04 1,00

Défaillante 0,26 0,74 1,00

Total 0,70 0,3 1,00

Tableau 10 : Pourcentage de classement prévu

61
Système de Notation Interne des Entreprises.

Après avoir calculer le score de chaque entreprise pour les classer en une entreprise saine
ou défaillante, les entreprises saines ayant un taux de 70% alors que les entreprises
défaillantes ayant un taux de 30%.
Ainsi, le pourcentage des entreprises jugées saines au début est de 96% et le pourcentage
des entreprises jugées défaillantes est 74%.

3.1.3. Interprétation des résultats :

Le modèle final a retenu les 6 ratios suivants : R1 R2 R3 R10 R30 R34

R1=Marge opérationnelle =Excédent brut d’exploitation / chiffre d’affaire.


Ce ratio ne tient pas compte de la politique d’investissement, de la gestion financière et
encore des événements exceptionnels. Il permet d’apprécier l’efficacité commerciale de
l’entreprise, sa rentabilité commerciale pure. Il est le meilleur indicateur pour déterminer la
marge obtenue sur le coût de revient de la production.
 1 =-9.978<0 , Exp(b)= 4,6413E-05<1 : Si la marge opérationnelle augmente, la
probabilité de défaillance de l’entreprise diminue.

R2=Marge d’exploitation = Résultat d’exploitation/ Chiffre d’affaires.


Ce solde permet d’apprécier la capacité de l’entreprise à dégager des ressources de
trésorerie. Ce ratio traduit la performance de l’entreprise aux seuls plans industriel et
commercial. En effet il ne prend pas en compte la politique financière choisie par
l’entreprise ni l’incidence fiscale et la politique de distribution. C’est le concept qui mesure
mieux l’efficacité commerciale.
 2 >0, Exp(b)= 3,2554E+14>1 : L’augmentation d la marge d’exploitation correspond à
l’augmentation de la probabilité de défaillance de l’entreprise.

R3=Marge brut= Résultat brut/Chiffre d’affaires :


Ce ratio mesure la rentabilité de l’entreprise avant impôt et les éléments extraordinaires
par rapport à son chiffre d’affaires.

62
Système de Notation Interne des Entreprises.

 3 =-15.295<0,Exp(b)= 2,2776E-07<1 : Si le ratio de la marge brut augmente la


probabilité de défaillance de l’entreprise diminue.

R10=Valeur relative du FR=FR *12 / Chiffre d’affaires.


Le fonds de roulement (actif à court terme moins passif à court terme) mesure la marge de
protection pour les créditeurs à court terme. Il reflète la capacité à financer les opérations
courantes ; en mettant en relation le niveau des ventes provenant des opérations et le fonds
de roulement, on mesure l’efficacité avec laquelle le fonds de roulement est utilisé.
Un haut ratio peut indiquer une utilisation inefficace du fonds de roulement, tandis qu’un
très bas ratio signifie souvent des échanges excessifs — position vulnérable pour les
créditeurs.
 4 =1.55>0, Exp(b)= 1,16798609>1 : l’augmentation de la valeur relative du FR (c'est-à-
dire q utilisation du FR n’est pas efficace) engendre une augmentation de la probabilité de
défaillance de l’entreprise.
R30= Equilibre structurel= K. permanents / Actifs immobilisés .
Ce ratio est aussi intitulé « ratio d’immobilisation des capitaux permanents » et traduit de
manière différente le fond de roulement, différence entre les capitaux permanents et l’actif
immobilisé. Il exprime le taux de couverture des emplois fixes par des ressources stables
de financement.
La logique de la gestion financière voudrait que ce rapport soit supérieur à 1 sans toutefois
atteindre une valeur trop élevée, ce qui constituerait un signe de gestion peu satisfaisante ;
En effet, la dis portion entre les besoins et les ressources de financement de la société
affecte son degré de rentabilité et risque d’être à la source d’une utilisation peu rationnelle
des capitaux disponibles.
Il peut survenir que ce ratio soit inférieur à 1, c'est-à-dire qu’une partie des valeurs
immobilisées de la société soit financée par de l’endettement à court terme ; une telle
situation n’est généralement pas sans danger pour l’entreprise : en effet, elle peut avoir à
faire face à des difficultés de trésorerie ; son effort d’investissement risque de se trouver
freiné par un manque de surface financière et son autonomie financière d’être réduite de
ses bailleurs de fonds.
Cependant, une firme peut fonctionner avec un ratio d’immobilisation des capitaux
permanents inférieur à 1 si la vitesse de rotation des stocks est élevée, si le délai de

63
Système de Notation Interne des Entreprises.

recouvrement de ses créances sur la clientèle est court et si elle obtient de ses fournisseurs
des délais de règlement importants.
 5 =-1.71<0, Exp(b)= 0,84300727<1 : l’augmentation du taux de couverture des emplois
fixes par des ressources stables de financement engendre la diminution de la probabilité de
défaillance de l’entreprise.

R34= Ratio de fond de roulement= K. propres / Actif immobilisé.


C’est un ratio qui mesure l’équilibre financier à long terme.
Comparer le montant des passif à long terme à l’actif à long terme permet d’analyser
comment sont financés les outils d’exploitation de l’entreprise. En effet, ceux-ci étant
destinés à être utilisés sur une période relativement longue, leur financement doit
également être étalé dans le temps. À l’inverse, s’ils sont financés avec du passif à court
terme, l’entreprise se trouvera rapidement en difficulté.
Si R34>1, Un bilan structurellement bien équilibré implique donc que les immobilisations
soient inférieurs aux capitaux propres. L’entreprise est solvable et en situation de sécurité.
Si R34<1, L’entreprise est en déséquilibre à long terme. Cela signifie que l’entreprise n’a
pas mis en place les financements nécessaires pour investir dans ses outils d’exploitation,
soit par des apports des actionnaires ou de l’entrepreneur, soit par des concours
d’organismes financiers. Elle risque même parfois de se retrouver asphyxiée du fait d’un
autofinancement trop important de ses immobilisations !
 6 =1.96>0, Exp(b)= 1,21675759>1 : L’augmentation du taux de couverture de l’actif fixe
engendre l’augmentation de la probabilité de défaillance de l’entreprise.

En conclusion, nous avons pu identifier une fonction score qui permet de mesurer le
risque de défaillance d’un débiteur à partir de ses ratios financiers.
De nombreuses limites peuvent être signalées dans notre cas : le choix de ratios puisqu’il
existe une multitude, le degré de fiabilité des informations. En plus, cette fonction score est
temporaire car on est pas sûre de sa validité après une certaine durée ce qui nécessite la sa
révision chaque année.

64
Système de Notation Interne des Entreprises.

Conclusion Générale

A la fin de notre étude, on peut affirmer que le risque est présent dans chaque activité
productive. Aucun investisseur n’est sûr de la rentabilité de son investissement.
L’intervention des établissements financiers est indispensable pour maîtriser et gérer les
risques de leurs clients afin d’assurer une évolution favorable de leurs activités.
A partir des années quatre vingt, les banques ne sont plus capables de faire face aux risques
qui sont devenus de plus en plus élevés. Cette fragilité est due essentiellement à
l’insuffisance des fonds propres des banques.

Le comité de Bâle est venu pour installer les bases d’une réglementation prudentielle
efficace afin que les banques développent leurs gestions des risques. Les recommandations
du comité de Bâle ont été présentées progressivement dans la plupart des pays. En effet, la
Banque centrale de Tunisie s’est inspirée des normes prudentielles de comité de Bâle pour
la mise en place d’un système de contrôle interne, de surveillance et de maîtrise des
risques. Ces systèmes contribuent à la sécurité globale du système financier ainsi qu’a
l’amélioration de l’égalité concurrentielle.

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Système de Notation Interne des Entreprises.

Enfin la partie empirique a examiné la méthodologie de l’approche quantitative dans le


cadre de la mise en place d’un système de notation interne des entreprises. La technique de
score est une méthode rapide, objective et rationnelle. Elle sert d’améliorer l’évaluation du
risque et accélèrent la prise de décision en matière d’octroi de crédit.
Malgré l’évolution de ces méthodes statistiques, l’intervention de l’être humain reste
indispensable vue ses différentes limites telle que le degré de fiabilité des informations et
la validité temporaire de la fonction score. Le recours à une approche qualitative est
essentiel telle que recommandée par le comité de Bâle. Cette approche se base sur des
variables qualitatives tel que la qualité de management de l’entreprise, sa gestion interne,
sa position sur le marché.
La prise en compte de deux approches quantitatives et qualitatives servent énormément les
banques dans l’évaluation des entreprises afin d’avoir un diagnostic financier très fiable.

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Système de Notation Interne des Entreprises.

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