Vous êtes sur la page 1sur 13

LES PLANTES DE SERVICE

Auteurs :

Bodart Charlotte
Dauffouis Simon
Faure Beaulieu Thérèse
Marchand Lilian
Monteiro Amélie
Petitjean Coralie
Robin Diane
Scuiller Gaëtan
Touche Marie
Zucchetta Claire

Etudiants en spécialisation
« Protection des plantes et Environnement
appliquée à l'horticulture » à
Agrocampus-Ouest Angers

Table des matières

Introduction......................................................................................................................................... 2
I- Qu’est-ce qu’une plante de service ? .......................................................................................... 2
II- Des utilisations au cas par cas ..................................................................................................... 4
En ornement .................................................................................................................................... 4
En viticulture.................................................................................................................................... 6
En arboriculture ............................................................................................................................... 7
En maraîchage ................................................................................................................................. 8
III- Perspectives de recherche ...................................................................................................... 9
Conclusion ........................................................................................................................................... 9
REFERENCES ...................................................................................................................................... 11

1
Introduction
Avec une surface agricole importante et un contexte géographique et climatique favorable, la France
est aujourd’hui le premier pays producteur agricole de l’Union Européenne (Ministère de l’Agriculture
et de l’Alimentation, 2017). Cette performance s’appuie sur un modèle agricole très dépendant de
l’utilisation de produits phytosanitaires de synthèse, dont les risques de toxicité pour l’environnement
et pour l’homme peuvent s’avérer très préoccupants. La multiplication de phénomènes de résistance
aux produits contribue également à réduire l’efficience de certains produits massivement utilisés.
L’exemple bien connu du glyphosate est représentatif de ces questionnements concernant la toxicité
(Cuhr et al., 2013 ; Zanuncio et al., 2018) et le développement de résistances (Powles, 2008 ;
Fernandez et al., 2017). Du fait des exigences liées à la commercialisation de produits non
transformés, les filières spécialisées peuvent être particulièrement consommatrices de ces produits
pour protéger les cultures. La production de pommes est caractéristique avec une moyenne de près
de 35 traitements par an (Agreste, 2014), contre près de 4 pour le blé tendre (Agreste, 2013). Tout
ceci a entraîné une prise de conscience progressive de la nécessité de faire évoluer ce modèle vers
des pratiques plus respectueuses de l’environnement et de la santé. En 2007, le Grenelle de
l’environnement a fait émerger le plan Ecophyto, visant à réduire concrètement cette dépendance aux
produits phytosanitaires préoccupants. Associer la culture d’intérêt à d’autres espèces végétales est
l’un des axes de recherche privilégiés. Une voie est notamment creusée pour répondre aux modes de
production actuels : l’utilisation de plantes de services. Sans objectif de commercialisation, celles-ci
ont pour seule vocation la protection de la culture de rente.

I- Qu’est-ce qu’une plante de service ?


Les plantes de service sont des espèces végétales cultivées sur la même parcelle que la
culture de rente, pouvant lui apporter certains avantages et n’ayant pas vocation à être
commercialisées. Elles peuvent être disposées en interculture et/ou pendant le développement de la
culture, au sein de la parcelle ou en bordure. Les plantes de service peuvent permettre l’amélioration
des caractéristiques du sol ou la gestion des bio-agresseurs.

> L’amélioration des caractéristiques du sol par les engrais verts

Les engrais verts sont des cultures destinées à être enfouies afin d’améliorer la fertilité du sol.
Pendant leur croissance, ils assurent une protection mécanique du sol en limitant l’effet de battance
des pluies intenses, et par l’action des racines qui limite l’érosion. En absorbant des nutriments, ils
réduisent également les risques de lessivage et peuvent limiter le développement de certaines
adventices par leur compétitivité pour l’espace et les ressources. Par la suite, leur enfouissement dans
la parcelle constitue un apport de matière organique pouvant avoir plusieurs effets bénéfiques sur le
sol, et donc sur le développement de la culture de rente : amélioration de la structure du sol,
stimulation de l’activité biologique et mise à disposition de nutriments. Deux familles de plantes sont
particulièrement connues pour leur intérêt en tant qu’engrais verts : les Légumineuses et les
Crucifères (Pousset, 2000).

> Une régulation directe des bio-agresseurs par les plantes de service

• Les plantes-indicatrices de la présence de bio-agresseurs

Les plantes-indicatrices se caractérisent par une sensibilité élevée, pouvant être plus importante que
celle de la culture, à certains bio-agresseurs. Ainsi, l’observation de dégâts sur ces plantes indique
l’arrivée de ces bio-agresseurs sur la parcelle avant que la culture ne soit attaquée et permet ainsi
d’agir en conséquence (surveillance accrue, traitement préventif, …).

2
• Les plantes-allélopathiques ou assainissantes et la gestion des bio-agresseurs du sol

Les plantes-allélopathiques et assainissantes sécrètent des composés biochimiques (souvent des


métabolites secondaires), excrétés par les racines ou lors de l’enfouissement de la plante (Weston
and Duke, 2003), qui diffusent dans le sol et vont influencer des organismes situés à proximité. Les
composés allélopathiques sont captés spécifiquement par d’autres végétaux (Rizvi et al., 1992) tandis
que les composés assainissants ciblent d’autres types d’organismes (micro-organismes, nématodes).

• Les plantes-pièges et les plantes-répulsives comme stratégies de détournement des bio-


agresseurs

Les plantes-pièges et les plantes-répulsives sont utilisées pour influencer le comportement des bio-
agresseurs de manière à les détourner de la culture de rente.

Les plantes-pièges sont des espèces qui attirent des bio-agresseurs de la culture et doivent donc être
autant, voire plus, appétentes qu’elle. Elles sont censées agir comme des “barrières d’interception” de
ces ravageurs qui les influencent à se poser préférentiellement sur ces plantes plutôt que sur la
culture (Finch and Collier, 2012). Les plantes-pièges peuvent être des hôtes alternatifs ou produire
des composés toxiques pour le bio-agresseur (Badenes-Perez et al., 2014). La disposition des
plantes-pièges par rapport à la culture de rente a pour objectif de concentrer les ravageurs de sorte
que la gestion de ces plantes suffise à réguler leurs populations et leurs dommages. Cette gestion
peut passer par des lâchers d’auxiliaires, de l’effeuillage régulier (avec destruction des feuilles) voire
par la destruction totale des plantes-pièges.
Les plantes-pièges sont souvent utilisées en combinaison avec un autre type de plantes de service :
les plantes-répulsives. Cette stratégie, couramment appelée “push-pull”, consiste à jouer sur un effet
synergique lié à la présence simultanée de plantes-répulsives (push) et de plantes-pièges (pull)
(Pickett et al., 2014 ; Hassanali et al., 2008). Les bio-agresseurs sont ainsi repoussés de la culture par
les plantes-répulsives et orientés vers les plantes-pièges. C’est une stratégie qui a déjà fait ses
preuves notamment en Afrique pour les cultures de maïs (Khan and Pickett, 2004).

Le fonctionnement de ces deux types de plantes de service est souvent basé sur la libération de
composés volatils par la plante agissant sur le ravageur (Lamy et al., 2017). Cependant, l’effet
directionnel sur les ravageurs ne fait pas consensus devant la difficulté à établir précisément la
distance d’influence de ces plantes de service (Finch and Collier, 2012). Une réflexion poussée
concernant la disposition dans l’espace et dans le temps de ces plantes de service par rapport à la
culture est donc indispensable pour espérer optimiser l’effet escompté.

> Une régulation indirecte des bio-agresseurs par les plantes de service

• Les plantes-floricoles, attractives pour les pollinisateurs et certains auxiliaires

Ce sont des plantes fleuries qui possèdent un attrait visuel pour les insectes pollinisateurs ou les
auxiliaires de culture. Cet attrait peut être dû à la couleur de la fleur ou à des molécules odorantes
qu’elle libère (Wäckers, 2004). Cet attrait peut aussi être dû à des motifs présents sur la fleur pouvant
servir d’indication pour les pollinisateurs dans leur recherche de plantes d'intérêt (Anderson, 1977).

• Les plantes-nectarifères

Le choix à l’implantation de ce type de plantes doit être raisonné en fonction des auxiliaires à favoriser
: il s’agit d’apporter des ressources (nectar, pollen), notamment lorsque la culture n’est pas fleurie. De
même, les Hyménoptères parasitoïdes peuvent utiliser les vertus énergétiques du nectar pour
prolonger leur survie et augmenter leurs capacités de déplacement (Gurr et al., 2012), ce qui
permettrait de faciliter leur maintien dans la culture et la réussite de la protection au champ (Vattala et
al., 2006).

3
• Les plantes-à-pollen

Le pollen produit par ce type de plantes fleuries possède des qualités nutritives intéressantes pour
l’introduction et le maintien de population d’auxiliaires. Des plantes anémophiles, produisant un pollen
dispersable par le vent, permettent par exemple aux acariens prédateurs de se nourrir de pollen en
absence de leurs proies (Nomikou et al., 2010).

• Les plantes-relais ou réservoirs

Une autre stratégie d’utilisation de plantes de service dans la protection est d’apporter des plantes-
relais ou réservoirs dans les milieux de culture. Celles-ci permettent la reproduction des auxiliaires
dans le but de les maintenir plus longtemps dans les cultures, et notamment avant l’arrivée des bio-
agresseurs. Ces plantes peuvent aussi jouer le rôle de garde-manger (Wong and Frank, 2012), en
maintenant dans le milieu des proies alternatives sans danger pour la culture. Les plantes jouent alors
le rôle de mini-élevage (Frank, 2010).

L’efficacité de ces stratégies se heurte parfois à des difficultés lors du déploiement en exploitation.
Ces difficultés sont dues à de nombreux facteurs qui interfèrent et qui compliquent l’expérimentation et
le développement de ces techniques. Ces difficultés peuvent avoir des origines diverses et elles sont
très dépendantes des cultures et des milieux, c’est pourquoi une approche par système de culture est
nécessaire. L’utilisation de plantes de service dans les différentes filières sera développée dans la
suite de cet article.

II- Des utilisations au cas par cas

En ornement

Les productions ornementales ne présentent pas les mêmes contraintes lorsqu’elles sont menées
sous abri ou à l’extérieur (ou sous abri à ouverture latérale). Ces différences sont à considérer lors de
l’utilisation de plantes de service.

En pépinière de plein air

En pépinière ornementale de plein air, les flux d’auxiliaires et de ravageurs sont libres. Les premiers
peuvent ainsi s’échapper de la parcelle si l’environnement ne les attire pas. La modification du
paysage environnant est donc un premier levier utilisable, avec la mise en place de haies bocagères
ou encore de bandes enherbées ou fleuries qui jouent alors le rôle de réservoirs et peuvent maintenir
ces populations. Certains aménagements ponctuels peuvent également être mis en place, notamment
les plantes-fleuries, les plantes-pièges ou encore les plantes-à-pollen.

> Utilisation de plantes-fleuries pour attirer les auxiliaires


Cette stratégie a été découverte sur cultures de rosier lorsque, par manque de temps, une partie de la
production n’était pas taillée. La zone encore fleurie permettait de maintenir une population
d’auxiliaires nécessaire au contrôle des ravageurs. Ce résultat se répétant dans le temps,
l’introduction de plantes-fleuries au sein de productions de plantes non fleuries s’est développée. La
mise en place de potentilles arbustives au sein de la culture permet de maintenir une population de
syrphes, attirés par la couleur jaune, et nécessaire à la prédation de pucerons par exemple. Les
mêmes résultats sont observés en ce qui concerne les chrysopes. Les différents essais mis en place
montrent que Potentilla fructicosa ‘Goldfinger’ est significativement la plus efficace à la vue de sa

4
longue période de floraison, sa bonne adaptation aux conditions climatiques et sa résistance aux
ravageurs polyphages (Ferre, 2012).

> Utilisation de plantes-pièges pour une gestion facilitée du ravageur principal de la culture
L’une des applications est la mise en place de Bergenia dans les cultures sensibles à l’otiorhynque.
Les plants de Bergenia cordifolia sont placés juste avant l’émergence des adultes ravageurs, ce qui
permet aux femelles de pondre dans les pots et aux larves de se développer au sein de la motte de la
plante-piège. Elles mangent les racines, ce qui tue la plante. A l’automne, les plantes sont éliminées,
avant l’émergence des adultes. Il faut néanmoins faire attention à ne pas les jeter directement sur le
tas de compost à proximité de la culture puisque les femelles pourraient réinfester celle-ci. Les
préconisations sont de noyer la motte pendant quelques semaines dans un baril d’eau par exemple ou
de les broyer très finement avant de les jeter au compost.
Les Bergenia semblent être les meilleures plantes-pièges sur culture de Photinia mais d’autres
espèces d’otiorhynque existent et semblent « préférer » les astilbes. L’efficacité des plantes-pièges en
cas de faible infestation peut atteindre 80 à 90% mais peut être limitée à 50% en cas de forte
infestation (Hebbinckuys, 2018).

> Utilisation de plantes-à-pollen pour le maintien des populations d’acariens prédateurs


Des acariens prédateurs sont souvent lâchés pour lutter contre les acariens phytophages. Or, en
absence de proie, les acariens prédateurs dépérissent et des lâchers doivent être reprogrammés.
L’utilisation de plantes anémophiles, comme Sorbaria sorbifolia, dont le pollen se disperse dans la
culture, permet de diminuer le nombre de lâchers d’acariens prédateurs et donc de diminuer les coûts
(Hebbinckuys, 2018). Toutefois, une étude québécoise a montré que Sorbaria était plus attirant que
les cultures de Rosa rugosa, ce qui tend à nuancer son efficacité au sein de certaines cultures
(Lemaire et Simard, 2012).

> Aménagements agro-écologiques (bandes enherbées, fleuries, haies bocagères)


La mise en place de bandes fleuries ou enherbées permet une lutte contre les adventices par
occupation de l’espace, mais également d’attirer les auxiliaires dans le cas des bandes fleuries. Il faut
toutefois raisonner le mélange utilisé selon les auxiliaires souhaités et la culture. De plus, à la
différence des plantes-fleuries, les bandes fleuries n’assurent pas toujours une protection de
l’ensemble de la production (Ferre, 2016). En effet, elles sont souvent situées en bord de parcelle et
leur rayon d’action n’est pas suffisant pour couvrir toute la surface souhaitée.
Dans le cas des haies bocagères, tout comme les bandes fleuries ou enherbées, les services rendus
peuvent être difficiles à évaluer car continus. C’est lorsque ces aménagements sont détruits que
l’évaluation peut se faire.

Sous abri

Bien que le recours aux plantes de service soit adaptable aux cultures ornementales sous serre, des
contraintes d’ordre technique empêchent l’utilisation de certaines plantes sous abri (étiolement
problématique de la potentille arbustive et de la tanaisie vulgaire (Mary et Ferre, 2015) pourtant
efficaces en extérieur). Les plantes-pièges restent la stratégie la plus étudiée et expérimentée.

La station de l’AREXHOR Pays de Loire a entamé ses premiers travaux sur les plantes-pièges en
2007 avec la culture de poinsettias. De très bons résultats ont été obtenus contre l’aleurode des
serres (Trialeurodes vaporariorum, Ferre, 2008) et l’aleurode du tabac (Bemisia tabaci ; Ferre, 2011)
avec l’utilisation de plants d’aubergine, en s’appuyant sur le fait que ceux-ci soient plus attractifs que
les poinsettias pour les aleurodes. La méthode a été par la suite appliquée chez plusieurs
horticulteurs. Des travaux sont menés conjointement avec le lycée du Fresne à Angers pour
approfondir le sujet, affiner les connaissances sur la technique et sélectionner les variétés d’aubergine
intéressantes. Les pieds d’aubergine, exempts de ravageurs, sont répartis dans les poinsettias au
démarrage de la culture, leur densité de répartition dépend de la pression parasitaire.
Les plantes-pièges sont gérées de sorte à ne pas devenir source de ravageurs. Des méthodes
mécaniques, biologiques, ou en dernier recours chimiques, peuvent être employées, selon le temps
restant de culture, l’espèce d’aleurode concernée et de son stade de développement.

Cette stratégie s’est également avérée efficace dans d’autres cultures sous abri (rosier fleur
coupée/aleurode des serres-Trialeurodes vaporariorum).

5
• Suggestions pour la maîtrise des thrips sous serre à l’aide de plantes-pièges et indicatrices
Dans un article considérant les solutions alternatives pour gérer le thrips dans les systèmes de
production ornementale sous serre, une partie est dédiée à l’utilisation de plantes-pièges (Cloyd,
2015). L’auteur y rapporte les résultats de différentes études qui ont pu être menées à ce sujet :
- Une attirance des thrips adultes pour Verbana x hybride qui délaisseraient les pélargoniums
Pelargonium spp. et les chrysanthèmes D. grandiflora en culture.
- Une attirance des thrips adultes pour Gerbera jamesonii et les chrysanthèmes jaunes D.
grandiflora (Blumthal et al., 2005 ; Shipp and Buitenhis, 2006).
Placer des plantes-pièges au niveau des ouvertures des serres aiderait à capturer les thrips
adultes qui migrent depuis l’extérieur vers l’intérieur, mais cette stratégie seule ne serait pas
suffisante pour éliminer assez de thrips et prévenir les dommages occasionnés (Roditakis and
Lykouressis, 1996).
- L’association de plantes-pièges à la diffusion de substances volatiles de plantes améliorerait
l’efficacité des auxiliaires (Messelink et al., 2014).

Un rapport de l’ASTREDHOR traitant des dernières avancées dans la lutte contre le thrips reprend les
résultats d’une étude menée sur cinq années, et expose la forte attractivité du millepertuis, de
l’achillée millefeuilles et du groseillier (Li-Marchetti, 2017).

• Utilisation de plantes-réservoirs : groseilliers contre pullulation de pucerons sous abri froid

Trois espèces végétales, dont le groseillier, ont été expérimentées sur trois ans (2011-2013), afin de
maîtriser les pullulations de pucerons en culture sous abri froid au printemps. Ces trois espèces
avaient préalablement été jugées intéressantes pour leur capacité à accueillir des pucerons
spécifiques, mais très rarement des pucerons polyphages, ainsi qu’une large gamme d’auxiliaires
(dont des Hyménoptères). Durant les trois années, une importante population d’Aphidius sp
(parasitoïdes de pucerons) a été relevée sur groseillier mais celle-ci ne se transférait pas dans la
culture. La spécificité des Aphidius sur groseillier, incapables de parasiter les pucerons de la culture,
était à l’origine de cet échec. Cela a permis d’écarter le groseillier comme plante-réservoir de
parasitoïdes. Cet essai illustre bien la nécessité d’identifier les ravageurs et parasitoïdes en jeu lors de
l’élaboration d’une stratégie de contrôle efficace (Ferre, 2016).

En viticulture

En ce qui concerne le secteur viticole, plusieurs essais prometteurs ont été effectués et seront
poursuivis dans les années à venir.

• Utilisation de plantes-relais : le rosier dans la lutte contre la cicadelle verte Empoasca vitis
Un projet de recherche amorcé par l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV) concerne la lutte
contre la cicadelle verte Empoasca vitis à l’aide du parasitoïde oophage Anagrus atomus. La difficulté
de la mise en place d’une lutte biologique classique à l’aide de ce parasitoïde réside dans le fait que
E. vitis passe l’hiver sous forme adulte alors que A. atomus ne passe l’hiver qu’en parasitant des œufs
de cicadelles.. L’absence des œufs de l’hôte durant son maintien casse le cycle de l’auxiliaire d’une
année sur l’autre. Il a donc été choisi de tester l’utilisation du rosier comme plante-relais au sein de la
parcelle viticole. Le rosier héberge en effet un hôte alternatif du parasitoïde, la cicadelle du rosier, qui
passe l’hiver sous forme d’œufs. Cependant plusieurs questions restent encore en suspens : il n’a pas
été démontré que A. atomus passait l’hiver sur le rosier, ni que les cicadelles du rosier étaient bien
présentes en quantité suffisante (Lafond, 2018).

• Utilisation de plantes-relais : le trèfle dans la lutte contre l’oïdium


Le même principe est actuellement testé dans la lutte contre l’oïdium de la vigne Erysiphe necator à
l’aide du champignon Ampelomyces quiscalis. Celui-ci peut être maintenu sur du trèfle semé en inter-
rang, lui-même parasité par l’oïdium Erysiphe trifolii. Ainsi, la vigne peut espérer échapper à l’oïdium.
Cependant de nombreuses questions subsistent : A. quiscalis peut-il passer du trèfle à la vigne ?
L’utilisation d’une seule espèce de plantes-relais est-elle suffisante ? On ne connaît pas non plus
l’impact de ces plantes-relais sur l’ensemble de la faune auxiliaire (Lafond, 2018).

6
• Utilisation de bandes fleuries en inter-rang dans le Beaujolais
Le programme Agrifaune Beaujolais mis en place en 2004 a déjà été à l’origine de l’utilisation de
plantes de service dans le Beaujolais (Varray et Le Roux, 2012). Suite à une modification des décrets
de l’AOC concernant la densité de plantation, de nombreux pieds ont été arrachés (jusqu’à un rang
sur six), laissant à nu des zones arrachées sensibles à l’érosion et aux pollutions agricoles.
L’installation de bandes fleuries sur ces zones a permis un recouvrement rapide du sol, entrant ainsi
en concurrence avec les adventices indésirables comme l’ambroisie. Cela permet aussi de diminuer
les risques d’érosion et de transfert de molécules phytosanitaires. Ensuite, elles permettent une
amélioration de la biodiversité animale en offrant gîte et couvert aux oiseaux, mammifères,
pollinisateurs et auxiliaires. Enfin elles constituent une amélioration du paysage, permettant une
meilleure communication avec le grand public.

En arboriculture

L’utilisation de plantes de service à rôle de couvre-sol est commune en arboriculture. Dans les régions
où l’eau n’est pas la contrainte principale, l’enherbement de l’inter-rang est courant. L’implantation de
bandes enherbées semées (mélange Fabacées/Poacées) est une alternative à l’enherbement
spontané. La mise en place de ces plantes de service permet :
• d’avoir un effet couvre-sol et d'empêcher l’implantation d’adventices, limitant l’usage
d’herbicides ;
• de maîtriser la composition floristique et de choisir des plantes peu concurrentielles
(eau, nitrates, …) et/ou nécessitant un entretien plus léger qu’une végétation
spontanée ;
• d’améliorer la portance et les délais d’entrée dans la parcelle par rapport à un sol nu
dans les parcelles ayant des problèmes de ressuyage.
En revanche, durant les premières années du verger, la concurrence avec les jeunes arbres peut être
préjudiciable.

Des essais en vergers cidricoles dans le cadre du projet Verger Cidricole de Demain de l’Institut
Français des Productions Cidricoles (IFPC) ont montré que l’utilisation de bandes fleuries pouvait
permettre de réduire significativement le nombre de pucerons cendrés. Dans ce cadre, il est conseillé
de semer le mélange fleuri en inter-rang plutôt qu’en bord de parcelle pour une plus grande efficacité.
L’augmentation des populations d'auxiliaires (coccinelles, forficules, syrphes, …) en présence de
bandes fleuries participe à la régulation des populations de pucerons cendrés. De plus, il a été montré
que les bandes fleuries entrainent une baisse des populations de fourmis dans les foyers de pucerons
myrmécophiles car elles fournissent aux fourmis une ressource alternative (nectar). La présence de
fourmis, élevant et protégeant les colonies, limitait la prédation et le parasitisme des pucerons. Ainsi,
l’implantation de bandes fleuries aurait un impact non négligeable sur les populations de pucerons
facilitant leur prédation et leur parasitisme (Albert, 2017). De plus, il a été montré au Royaume-Uni
que la présence de bandes fleuries en verger de pommier permet d’attirer les pollinisateurs sauvages
et permet d’augmenter la pollinisation des fleurs de pommiers (Campbell et al., 2017).

En revanche, les bandes fleuries en verger peuvent favoriser la présence et les attaques de rongeurs.
Un guide pratique pour la mise en place et la gestion des bandes fleuries en bordure de champ est
disponible sur le site du Groupement de Recherche en Agriculture Biologique (GRAB).

Au Maroc, les écosystèmes à Argania spinosa (ou Arganier) connaissent une dynamique régressive
très préoccupante. Des interventions de sauvegarde efficaces sont obligatoires. Pour assurer sa
pérennité, il faut assurer aux arganiers une mycorhization durable, difficile à obtenir. Des espèces
accompagnatrices telles que Chamaecytisus albidus et Ononis natrix ont été utilisées comme source
d’inoculum pour produire des plants d’arganier de qualité en pépinières forestières (El Mrabet et al.,
2017). Dans les cultures d’arganier déjà implantées et en dépérissement, il a été présenté lors des
Journées Francophones des Mycorhizes de 2012, l’utilisation en inter-rang de la lavande comme
source d’inoculum afin de favoriser la mycorhization des vieux arbres d’arganier. Il pourrait être
intéressant d’étudier la transférabilité de ces stratégies pour la production de plants mycorhizés
d’arbres fruitiers ou d’envisager une implantation en verger de plantes vectrices d’inoculum
mycorhizien.

7
En maraîchage

Afin d'explorer le potentiel des plantes de service pour la protection de culture, de nombreuses
recherches sont actuellement en cours. Certains essais montrent des résultats encourageants qui
pourraient permettre une réduction significative de l’utilisation des produits phytosanitaires.
Cependant, quelques échecs confirment que l’utilisation des plantes de service doit être adaptée au
cas par cas. Le tableau 1 présente différentes stratégies étudiées en maraîchage.

Tableau 1 : Résumé de résultats d’essais de plantes de service en maraîchage (d’après Ferre, 2016).

Bioagresseur/
Culture Plante de service/type Résultats Références
Auxiliaire
Effets
satisfaisants pour
Aleurodes et Tuta la conservation
Chabalier,
Tomate Soucis/Plante-relais absoluta/Macrolophus des Macrolophus
2018
pygmaeus d’un cycle cultural
à l’autre. Essais à
répéter

Effets de
biofumigation, Djian-
Tomate Sorgho/Plante-piège Nématode Meloidogyne réduction Caporalino
significative des et al., 2014
Sous nématodes
abri
Présence des
Orge, Pois, Triticale et Aphis gossypii/Aphidius auxiliaires mais Ferre et
Concombre Asclepias/Plantes- colemaniet/Aphidoletes pas d'incidence Giardino,
réservoirs aphydimiza directe sur le 2017
ravageur

Faible pression
Ferre et
en pucerons sur
Concombre Tomate/Plante-barrière Aphis gossypii Giardino,
la culture et faible
2017
rendement

Réduction
Basilic, Bleuet, Ray- significative des
grass anglais et oillet populations de Picault S.,
Melon Aphis gossypii
d'inde/Plantes- ravageurs, 2018
répulsives réduction des
dégâts

Taille des
populations
Plantes
Plein divisée par 2. Pas
Poireau aromatiques/Plantes- Thrips tabaci Picault, 2018
champ d'effet sur la
répulsives
sévérité des
dégâts.

Sorgho hybride et
Nématode (Pratylenchus La Mondia et
Fraisier Avoine noire/Plantes- Effet significatif
penetrans) al., 2002
pièges

Chanvre/Plante-écran ; Pas d'effets


Carotte Psila rosae Picault, 2018
Maïs/Plante-piège significatifs

8
Sur culture de tomate sous abri, un essai a été mené en 2017 par la Chambre d’Agriculture 85, ayant
pour objectif de conserver sur l'exploitation Macrolophus pygmaeus et de le réintroduire dans la
culture au printemps pour avoir une meilleure maîtrise des ravageurs rencontrés.
Afin d’accélérer la mise en place de l’auxiliaire, il a été convenu de placer en fin de culture des pots de
soucis dans la serre de tomate. En effet, ces plantes produisent un suc capable de nourrir M.
pygmaeus pendant l’hiver : les auxiliaires migrent de la culture qui fane sur les plantes-relais. Les pots
de soucis sont installés au printemps suivant dans la nouvelle culture avec les auxiliaires. Les
résultats de cet essai ont été encourageants : l’IFT insecticide a été réduit et le coût de la manipulation
a été significativement plus faible qu’en Protection Biologique Intégrée (PBI) classique.
Bien que cet essai demande à être reproduit pour en confirmer les résultats, cette technique semble
prometteuse. Elle pourrait être expérimentée sur d’autres cultures sous abri qui utilisent M. pygmaeus
comme les concombres ou les aubergines, ou encore certaines cultures de plantes ornementales.

III- Perspectives de recherche


Aujourd’hui, beaucoup de verrous limitent encore l’utilisation des plantes de service. Par exemple, afin
de trouver des plantes-pièges appropriées aux systèmes de culture, il faut tout d’abord bien cerner la
problématique et les stratégies de lutte mises en place jusqu’alors. Par exemple, l’utilisation du chou
chinois comme plante-piège contre la mouche du chou (Delia radicum) est freinée par la faible
abondance de parasitoïdes censés réguler les populations de mouches sur la parcelle. Il peut être
alors envisagé de sélectionner une variété de chou chinois stimulant l’oviposition d’un de ces
parasitoïdes.
En stratégie « push-pull », il est aussi envisageable de ne plus utiliser les plantes de service mais
simplement les molécules d’intérêt qu’elles produisent, car les surfaces allouées aux plantes de
service sont souvent encore trop importantes. Des techniques sont envisagées, utilisant des
molécules volatiles, répulsives ou attractives, dispersées via des diffuseurs implantés stratégiquement
dans la culture. L’UMR IGEPP (Institut de Génétique, Environnement et Protection des Plantes),
travaillant sur la mouche du chou en culture de chou-fleur, tente par exemple de trouver des
composés Push non volatils afin de pouvoir les pulvériser sur la culture ou l’utilisation de stimulateurs
d’oviposition pour réduire les espaces alloués à la composante Pull (Lamy, 2018).

Les plantes de service n’ont pas pour but d’être commercialisées. Elles sont soit détériorées (plantes-
pièges) soit en trop faible quantité (Potentille). Toutefois, il peut être envisageable de vendre les
plantes-pièges présentant des dégâts, si celles-ci restent consommables (exemple du chou chinois). Il
est aussi envisagé d’utiliser les espaces non exploités comme les bordures de champs pour y
implanter ces plantes et ainsi ne pas perdre en surface de culture de rente.

Conclusion
Comme l’illustre l’annexe ci-après, les plantes de service permettent de répondre à des
problématiques actuelles de réduction des intrants. En revanche, leur efficacité reste souvent partielle
et très dépendante du système de culture. Elles sont donc à combiner avec d’autres mesures (levier
génétique, mécanisation, irrigation, fertilisation, produits phytosanitaires conventionnels…) dans un
ensemble cohérent de protection intégrée. De plus, beaucoup de questions méthodologiques restent
à résoudre afin d’établir des équilibres sur le long terme. L’intégration des plantes de service peut
aussi amener à reconcevoir les systèmes dans leur globalité, ce qui impacte leur acceptabilité.

9
Annexe

Tableau 2 : Les différents types de plantes de service selon les besoins (Ferre, 2016)

Une estimation des coûts en ce qui concerne les plantes-pièges en ornement a été réalisée avec
l’appui financier de l’Agence Française pour la Biodiversité et montre que l’utilisation de ces plantes-
pièges permet un gain de 42€/mois/1000m². En ce qui concerne les plantes-à-pollen, les études ont
montré que la médiane s’élevait à 0,1 €/m²/mois pour un itinéraire Choisya en PBI avec plantes-à-
pollen contre une médiane à 0,16 €/m²/mois sans plantes-à-pollen. Celles-ci confèreraient alors un
gain de production, certes faible mais présent.
Une estimation des coûts d’utilisation de plantes-pièges en culture de poinsettia selon la gestion
préférée (main d’œuvre et achat) a également été réalisée :
Plantes-pièges + auxiliaires : 0,085€/m²
Plantes-pièges + chimique : 0,068€/m²
Plantes-pièges + effeuillage : 0,028€/m²
Achat des plants d’aubergine : 0,1€/m² (Ferre, 2014)

10
REFERENCES
Agreste, 2013 Les indicateurs de fréquence de traitement (IFT) en 2011. [En ligne]. Disponible sur :
http://agreste.agriculture.gouv.fr/. (Consultée le 08/02/2018)

Agreste, 2014 Traitements phytosanitaires selon les espèces en 2012. [En ligne]. Disponible sur :
http://agreste.agriculture.gouv.fr. (Consultée le 08/02/2018)

Agreste et DRAAF Bretagne, 2017 Mémento de la Statistique Agricole. 15 p.

ALBERT L., 2017 Régulation naturelle du puceron cendré et aménagements agro-écologiques :


l'exemple des vergers cidricoles du nord-ouest de la France. Thèse de doctorat. Agrocampus Ouest,
364 p.

ANDERSON A. M., 1977 Parameters determining the attractiveness of stripe patterns in the honey
bee. Anim. Behav. 25: 80–87.

BADENES-PEREZ F., REICHELT M., GERSHENZON J. and HECKEL D., 2014 Using plant
chemistry and insect preference to study the potential of Barbarea (Brassicaceae) as a dead-end trap
crop for diamondback moth (Lepidoptera: Plutellidae). Phytochemistry [En ligne] 98: 137-144. DOI
10.1016/j.phytochem.2013.11.009.

BLUMTHAL M., CLOYD R. A., SPOMER L. and WARNOCK D., 2005 Flower color preferences of
western flower thrips. HortTechology [En ligne]. 15.
https://www.researchgate.net/publication/265063382_Flower_Color_Preferences_of_Western_Flower
_Thrips.

CAMPBELL A., WILBYA A., SUTTONC P. and WÄCKERSAD F., 2017 Do sown flower strips boost
wild pollinator abundance and pollination services in a spring-flowering crop? A case study from UK
cider apple orchards. Agriculture, Ecosystems & Environment 239: 20-29.

CHABALIER M., 2018 Cas 2 : favoriser l'installation de Macrolophus pygmaeus/tomate sous serre. Le
SIVAL, 16 janvier 2018, Angers, France.

CLOYD R.A., 2015 Western flower thrips management in greenhouse production systems in the 21st
century: alternative strategies need to be considered. XXIX International Horticultural Congress, 17-22
August, Brisbane, Australia. Disponible sur : https://doi.org/10.17660/ActaHortic.2015.1104.57.

CUHR M., TRAAVIK T. and BØHN T., 2013 Clone- and age-dependent toxicity of a glyphosate
commercial formulation and its active ingredient in Daphnia magna. Ecotoxicology [En ligne] 22: 251-
262. DOI 10.1007/s10646-012-1021-1.

DJIAN-CAPORALINO C., 2014 Conception et évaluation d'innovation variétales et agronomiques


pour maîtriser les nématodes à galles en maraîchage sous abri (le projet GEDUNEM). Les rencontres
du végétal, 12 janvier 2014, Angers, France.

EL MRABET S., MSANDA F., EL MOUSADIK A. and OUAHMANE L., 2017, Evaluation du pouvoir
mycorhizogène des sols rhizosphériques de : Chamaecytisus albidus, Ononis natrix dans la
production de plants performants d’Argania spinosa L.Skeels, American Journal of Innovative
Research and Applied Sciences 4: 44-51.

FERNÁNDEZ P., ALCÁNTARA R., OSUNA M., VILA-AIUB M. and PRADO R., 2017 Forward
selection for multiple resistance across the non-selective glyphosate, glufosinate and oxyfluorfen
herbicides in Lolium weed species: Multiple herbicide resistance in Lolium weed species. Pest
Management Science [En ligne] 73: 936-944. DOI 10.1002/ps.4368.

FERRE A., 2008 Lutte contre les aleurodes grâce à des plantes-pièges. PHM 507: 28-33.

11
FERRE A., 2011 Utilisation de plantes-pièges pour contrôler Bemisia tabaci (gennadius). AFPP –
Neuvième conférence internationale sur les ravageurs en agriculture, 26-27 Octobre, Montpellier,
France.

FERRE A. 2012 Des plantes fleuries pour protéger de futures fleurs en “PBI plein air”. Phytoma-La
défense des végétaux 651: 21-24.

FERRE A., 2014 Les aspects socio-économiques de l’usage des plantes de service. Salon du végétal,
18-20 février, Angers, France.

FERRE A., 2016 Les plantes de service, pivot de la production alternative. Phytoma. 691: 22-26.

FERRE A. et GIARDINO L., 2017 Les pucerons des Cucurbitacées. SIVAL, 17-19 janvier, Angers,
France.

FINCH S. and COLLIER R., 2012 The influence of host and non-host companion plants on the
behaviour of pest insects in field crops: Influence of host and non-host plants on insect behaviour.
Entomologia Experimentalis et Applicata [En ligne] 142: 87-96. DOI 10.1111/j.1570-
7458.2011.01191.x.

FRANK S. D., 2010 Biological control of arthropod pests using banker plant systems: Past progress
and future directions. Biol. Control 52: 816.

GURR, G. M., READ D.M.Y., CATINGID J.L.A., CHENG J.A., LIU J., LAN L.P. and HEONG K.L.,
2012 Parasitoids of the rice leaffolder Cnaphalocrocis medinalis and prospects for enhancing
biological control with nectar plants. Agric. For. Entomol. 14: 1-12.

HASSANALI A., HERREN H., KHAN Z., PICKETT J. and WOODCOCK C., 2008 Integrated pest
management: the push–pull approach for controlling insect pests and weeds of cereals, and its
potential for other agricultural systems including animal husbandry. Philos. Trans. R. Soc. B. 363: 611-
621.

HUANG N., ENKEGAARD A., OSBORNE L.S., RAMAKERS P.M.J., MESSELINK G.J., PIJNAKKER
J. and MURPHY G., 2011 The Banker Plant Method in Biological Control. Crit. Rev. in Plant Sci. 30:
259-278.

KHAN Z. and PICKETT J., 2004 The ‘push–pull’ strategy for stem borer management: a case study in
exploiting biodiversity and chemical ecology. In: Ecological engineering for pest management:
advances in habitat manipulation for arthropods. Wallingford, UK, Gurr G.M, Wratten S.D, Altieri M.A.
pp. 155-164.

LA MONDIA J.A., ELMER W.H., MERVOSH T.L., and COWLES R.S., 2002 Integrated Pest
Management of strawberry pests by rotation and intercropping. Crop protection 21: 837-846.

LAFOND D., 2018 Réflexions sur la mise en place des plantes relais en viticulture. SIVAL, 16-18
janvier, Angers, France.

LAMY F., DUGRAVOT S., CORTESERO A.-M., CHAMINADE V., FALOYA V. and POINSOT D.,
2017 One more step toward a push-pull strategy combining both a trap crop and plant volatile organic
compounds against the cabbage root fly Delia radicum. Environmental Science and Pollution
Research [En ligne] DOI 10.1007/s11356-017-9483-6.

LEMAIRE E. et SIMARD S. 2012 Le Sorbaria sorbifolia; plante réservoir de prédateurs naturels du


tétranyque à deux points en pépinière. Rapport d’étape, IQDHO, Québec. 19 p.

LI-MARCHETTI C. 2017 Dernières avancées dans la lutte contre les thrips : cycle biologique et
ennemis naturels. Synthèse technique, ASTREDHOR. 8 p.

MARY L. et FERRE A., 2015 PBI en pépinière hors-sol : les stratégies s’affinent. Le lien horticole 938:
12.

12
MESSELINK G., BENNISON J., ALOMAR O., INGEGNO B., TAVELLA L., SHIPP L., PALEVSKY E.
and WÄCKERS F., 2014 Approaches to conserving natural enemy populations in greenhouse crops:
current methods and future prospects. BioControl [En ligne] 59: 377-393. DOI 10.1007/s10526-014-
9579-6.

NOMIKOU M., SABELIS M. W. and JANSSEN A., 2010 Pollen subsidies promote whitefly control
through the numerical response of predatory mites. BioControl 55: 253-260.

PICAULT S., 2018 Retour d'expériences sur l'utilisation de plants de services en cultures légumières.
SIVAL, 16-18 janvier, Angers, France.

PICKETT J., WOODCOCK C., MIDEGA C. and KHAN Z., 2014 Push–pull farming systems. Current
Opinion in Biotechnology 26: 125-132.

POUSSET J., 2000. Engrais verts et fertilité des sols. France Agricole. 287 p.

POWLES S., 2008 Evolved glyphosate-resistant weeds around the world: lessons to be learnt.Pest
Management Science [En ligne] 64: 360-365. DOI 10.1002/ps.1525.

RIZVI S.J.H., HAQUE H., SINGH V.K., RIZVI V., 1992. A discipline called allelopathy. In: Allelopathy
Basic and Applied Aspects. London, Rizvi, S.J.H and V. Rizvi. pp: 1-8.

RODITAKIS N.E. and LYKOURESSIS D.P., 1996 Prospects for use of volatiles chemicals and a new
pyrole in integrated pest management of western flower thrips. Acta Hortic. [En ligne] 431: 513-520.
DOI: 10.17660/ActaHortic.1996.431.48.

SHIPP L. and BUITENHUIS R., 2006 Trap plants for western flower thrips. Agriculture and Agri-food
Canada. Disponible sur : http://publications.gc.ca/collections/collection_2009/agr/A52-113-2007E.pdf

VARRAY S. et LE ROUX C., 2012 Guide pratique des bandes fleuries en viticulture.
ONCFS/Chambre d’Agriculture du Rhône. Disponible sur :
http://www.oncfs.gouv.fr/IMG/pdf/guide_bandes_fleuries_viticulture.pdf.

VATTALA H. D., WRATTEN S. D., PHILLIPS C. B. and WÄCKERS F. L., 2006 The influence of
flower morphology and nectar quality on the longevity of a parasitoid biological control agent. Biol.
Control 39: 179-185.

WÄCKERS F. L., 2004 Assessing the suitability of flowering herbs as parasitoid food sources: flower
attractiveness and nectar accessibility. Biol. Control 29: 307-314.

WESTON L. and DUKE S., 2003 Weed and crop allelopathy. Critical Reviews in Plant Sciences [En
ligne] 22: 367-389. DOI 10.1080/713610861.

WONG S. and FRANK S., 2012. Influence of banker plants and spiders on biological control by Orius
insidiosus (Heteroptera: Anthocoridae). Biological Control [En ligne] 63: 181 187.
DOI 10.1016/j.biocontrol.2012.07.001.

ZANUNCIO J., LACERDA M., ALCÁNTARA-DE LA CRUZ R., BRÜGGER B., PEREIRA A.,
WILCKEN C., SERRÃO E. and SEDIYAMA C., 2018 Glyphosate-based herbicides toxicity on life
history parameters of zoophytophagous Podisus nigrispinus (Heteroptera: Pentatomidae).
Ecotoxicology and Environmental Safety [En ligne] 147: 245-250. DOI 10.1016/j.ecoenv.2017.08.055.

13

Vous aimerez peut-être aussi