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La vie change, la vie nous change, et il faut parfois changer de vie pour pouvoir enfin se trouver.
Tout plaquer, changer de métier, quitter un couple où on ne s’épanouit pas, s’installer dans un autre
pays, pour vivre une vie plus en adéquation avec ce que nous sommes ou voulons être, ce n’est pas
qu’un fantasme, c’est souvent une aspiration vitale. Que ce changement paraisse imposé par les
aléas de la vie ou que ce soit une décision mûrement réfléchie, c’est toujours le résultat d’une
maturation intérieure.
Il n’est jamais facile de changer de vie, et cela ne peut se faire sans effort et sans une remise en
question fondamentale. Il est donc normal d’avoir peur : « Suis-je capable de renoncer au confort et
à la sécurité de ce qui est familier, pour aller vers l’inconnu et un avenir incertain ? » Il est toujours
plus aisé de rester dans une situation connue, même si elle est inconfortable. Certains franchissent le
pas, d’autres restent sur le bord, comme un nageur qui hésite à s’élancer dans l’eau froide.
Ne rêvons pas, changer de pays, de job, de conjoint, si cela ne s’accompagne pas d’une profonde
mutation interne, c’est courir à l’échec. Quand on interroge des personnes qui ont franchi le pas, on
constate que cette décision part toujours d’un désir, ou plus exactement d’un appel intérieur pour
aller vers une vie qui ait davantage de sens. Dans un monde de plus en plus normé, nous n’avons
plus d’espace pour être nous-mêmes, et cela peut nous amener à aspirer à une vie plus en
adéquation avec ce qui est pour nous essentiel.
Nous sommes dans un monde d’apparence et, que ce soit au travail ou dans la vie affective, il faut
séduire, se montrer, « se vendre », donner de soi une image idéalisée sur les réseaux sociaux. Ce qui
importe, ce n’est pas ce que l’on est, mais ce que l’on donne à voir. Dans tous les domaines, la
pression qui est mise sur chacun peut nous amener à privilégier la voie rapide qui consiste à avancer
davantage par la débrouille que par l’effort, davantage par la triche que par le travail. On en vient à
se servir des autres et à miser plus sur la chance et l’opportunisme que sur sa compétence.