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région cervicale de la dent, lors de la formation active de ces lésions.

La localisation et la

distribution des abfractions supportent ce concept biomécanique de tensions induites par le

stress. Drum [24] a rapporté que les parafonctions traumatisantes sont déterminantes dans

le développement des pathologies parodontales. Le bruxisme est également étudié comme

un facteur décisif dans la surcharge répétitive des structures de l'ATM [25]. Dans le domaine

de la recherche dentaire, la relation entre occlusion et maladies orales (telles que les troubles

de l'ATM et les pathologies parodontales) a cependant été longtemps controversée. Étant

donné que les forces occlusales extrêmes résultent des manifestations parafonctionnelles

du bruxisme, qui dépendent des concepts occlusaux [26-29], les notions actuelles d'occlu-

sion ont progressivement été repensées pour y intégrer les parafonctions de serrement et

de grincement de l'appareil manducateur [30-32],

motrice

Dans ce contexte, il est nécessaire d'investiguer les effets du bruxisme liés à l'activité
excessive des muscles manducateurs, sur les trois structures suivantes :

- la structure de la dent (lésions cervicales non carieuses, hypersensibilité,

usure et fissures);

- le tissu parodontal (niveau d'attache, mobilité, saignement au sondage, et exostose);

- les muscles et les ATM.

Il est aussi indispensable de définir précisément les conditions qui endommagent spécifi-

quement telle structure


ou tel tissu.
Mehta [33] ont entre
et coll. documenté
l'interrelation

les indices de lésions parodontales (indice de Russell) [34], les DAM (indice de Helkimo) [35],

l'évaluation de l'usure des dents et l'activité parafonctionnelle en cas de bruxisme nocturne

avéré. En effet, environ 90% des patients qui présentent des scores de bruxisme modérés

à sévères ont un indice élevé pour l'un de ces trois critères précédemment cités, suggérant

que le composant le plus faible du système oral est sélectivement affecté par une forte

activité parafonctionnelle. Les auteurs parlent de la théorie du maillon faible. Des résultats

récents [36-37] montrent également que le bruxisme associé à des contacts molaires pré-

dominants n'est non seulement responsable d'affections dento-parodontales, mais aussi

probablement de troubles de l'ATM, ce qui supporte en partie la théorie du maillon faible.


Le Bruxisme tout simplement

Conséquences biologiques chez l'animal

d'activités similaires au bruxisme

Récemment, différents modèles animaux ont mis en évidence qu'une activité de


l'appareil manducateur permet de réduire les réponses neurophysiologiques
liées au stress.

Les animaux ont depuis longtemps utilisé leurs mâchoires comme un exutoire émotionnel,

au-delà de leur fonction de simple outil de nutrition [4-5]. Au cours de l'évolution des pri-

mates, des changements importants ont été observés au niveau du complexe amygdalien

chez les insectivores et les primates [38]. Les noyaux cortico-médians contrôlant l'agressi-

vité sont considérablement réduits par rapport aux noyaux basaux latéraux de l'amygdale

orientés vers le plaisir. De ce fait, les schémas d'agressivité volontaire à visée défensive sont

de plus en plus réduits à des mouvements inconscients de serrements et de grincements.

Plusieurs espèces animales grincent des dents en réponse à des situations menaçantes ou

de stress. Il a été suggéré que l'Homme moderne continue d'utiliser l'appareil manduca-

teur pour communiquer son agressivité lorsqu'il psychologiquement submergé. Mobiliser

l'appareil manducateur comme une soupape antistress représente une solution efficace,

peu risquée, aux problèmes de gestion du stress [1-3] (fig. 2).


Système

Manaucateur

Système limbique

fonctions

l /J
’ j®,Serrement
Hypothalamus
Bruxisme
FOS, NNOS, NO, BDNF, NAR, ERK

é /c RF

Hypophyse

ACTH

Corticosurrénales

Cortisol

Système immunitaire
Lymphocytes, neutophiles

Surcharge allostatique
Gonflement des
Axe hypthalamo-

2. Modèle hypothétique
glandes surrénales, dégénération du thymus,
ulcère gastrique, etc.
de la compensation du
stress par le biais de
Z

l'appareil manducateur.
2 Stress et appareil manducateur

Réactions tissulaires induites par le stress

L'activité de bruxisme de l'appareil manducateur semble réguler les réactions

de l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénal et du système nerveux sympathique

dans une situation de stress.

Il a été montré que les rats de laboratoire grincent spontanément des dents lorsqu'ils sont

immobilisés sur une planche de contention [38]. De même, des études ont mis en évidence

que les manifestations similaires au bruxisme préviennent l'apparition d'ulcères à l'estomac

causés par le stress [39-44]; l'appareil manducateur serait donc utilisé pour soulager l'orga-

nisme en cas de stress (fig. 3-4).

3. Le rat, stressé
H PA

par l'expérimen-

tation, ronge

spontanément

une baguette

de bois.

aa
27
* : p < 0,05 vs Contrôle

4. L'induction d'un

stress chez le rat

augmente le taux

d'ACTH mais moins

dans le groupe des

rats rongeant un

morceau de bois (S/B)

que dans le groupe

n'ayant pas d'activité

mandibulaire.

Chez le rat, le niveau plasmatique de l'hormone adrénocorticotrope (ACTH) augmente une

demi-heure après que l'animal ait été immobilisé, alors qu'une activité assimilée au bruxisme

atténue ce niveau. Le ratio sanguin neutrophiles/lymphocytes se retrouve, quant à lui,

inversé seulement quatre heures après un stress de contention, ce qui peut provoquer des

dommages à plusieurs organes, notamment l'estomac, le thymus et la rate [45-47]. Toutes

ces altérations

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