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Biologie de la pulpe
S. SIMON

progressif des amalgames par les composites a souvent été


Des progrès significatifs ont été faits ces dernières années
dans le domaine de la cariologie, notamment à propos des motivé par la toxicité des alliages d’amalgame d’argent pour
processus de reminéralisation des tissus durs et de la bio- le patient et son environnement, bien que l’innocuité des
logie du complexe pulpo-dentinaire. Il apparaît doréna- résines soit loin d’être évidente.
vant clairement que, face à une multitude d’agressions, la
pulpe est capable de se défendre afin de maintenir la vita- Important ! Néanmoins, les restaurations adhésives présen-
lité pulpaire. Quand le développement initial de la dent tent un avantage biologique certain en réduisant significati-
est terminé, elle conserve une activité de synthèse par des vement l’élimination de tissu dentaire pendant la
mécanismes d’homéostasie d’autoprotection. Elle est éga- préparation coronaire, les extensions de rétention n’étant
lement capable de réactiver le processus de dentinoge- plus justifiées. Mis à part les avantages biomécaniques que
nèse à tout moment afin de se protéger des agressions. représente cette dentisterie a minima, l’agression du tissu
pulpaire sous-jacent s’en trouve considérablement dimi-
nuée et les voies de passage de l’extérieur de la dent vers la
Lorsque le processus carieux est très avancé, il est largement pulpe sont réduites par la baisse du nombre de tubuli
admis qu’il est trop tard pour envisager une thérapeutique de ouverts. Les avantages à long terme de cette approche pré-
régénération ; la pulpectomie est alors considérée comme la servatrice sont évidents (Murray et al., 2000).
thérapeutique de choix, dans la mesure où ce traitement
apparaît comme le plus prévisible et le plus adapté pour la La dentisterie « non invasive » ou « minimaliste » possède un
prévention des risques douloureux et d’infection du paren- potentiel certain (Pashley, 1996 et 2002 ; Banerjee et al.,
chyme pulpaire. Cependant, aucune « règle de bonne 2003 ; Ericson et al., 2003 ; Kidd et al., 2003 ; Kidd, 2004).
conduite » n’est actuellement proposée permettant de défi-
nir clairement la limite entre conservation de la pulpe et pul-
pectomie.
De nombreuses équipes de recherche s’intéressent depuis II - Complexe pulpo-dentinaire
plusieurs années au processus de cicatrisation pulpaire et les La dentine protège la pulpe qui, elle, assure la « vitalité » de
avancées récentes dans le domaine des biotechnologies ont la dent (Linde et Goldberg, 1993). Le complexe pulpo-denti-
ouvert de nombreuses perspectives en termes de mise au naire est ainsi qualifié à cause de la relation très étroite qui lie
point de nouvelles thérapeutiques permettant la conserva- ces deux tissus, l’un minéralisé et l’autre conjonctif. La sépa-
tion de la pulpe ou une régénération localisée, voire plus ration de l’un et de l’autre est difficile tant sur le plan histo-
large, du complexe pulpo-dentinaire dans le système endo- logique que fonctionnel.
dontique d’une dent. La dentine est un tissu minéralisé qui représente le principal
constituant de l’organe dentaire. Elle assure le support de
l’organe et lui confère une certaine élasticité. Soixante-dix
I - Vers une approche pour cent de la dentine est minéralisée par des cristaux d’hy-
droxyapatite. Elle contient également 20 % de matrice orga-
plus biologique de l’endodontie nique et 10 % d’eau. La matrice organique est majoritairement
Élaborer le concept de la conservation de la vitalité pulpaire constituée par des protéines qui jouent différents rôles de
nécessite une bonne connaissance et une bonne compréhen- structure, de signalisation et d’homéostasie pouvant être
sion des processus physiopathologiques du complexe pulpo- impliqués dans le processus de cicatrisation/régénération
dentinaire ainsi que la création de nouveaux biomatériaux pulpaire.
permettant une régénération pulpo-dentinaire. La prédentine, présente à l’interface entre la dentine et la
La mise au point de nouvelles thérapeutiques de régénéra- pulpe, constitue la phase non minéralisée à l’origine de la
tion en odontologie conservatrice impose, dans un premier, matrice dentinaire. Sa composition est très proche de celle
temps une approche moins délabrante qu’auparavant afin de de la dentine, même si quelques modifications peuvent sur-
réduire les dégâts tissulaires sous-jacents. Le remplacement venir au cours du processus de minéralisation (Linde, 1984).

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1 Endodontie

La dentine est composée de plusieurs types de collagènes, Dentine « circumpulpaire »


tels les collagènes de types I (le composant majeur), V et Tubulus ou canalicule
VI, mais également de nombreuses protéines non collagé- dentinaire
niques (protéoglycanes, glycoprotéines, phosphopro-
téines dentinaires, etc.)

Au sein de ces molécules, la sialoprotéine dentinaire (DSP,


dentine sialoprotein) et la phosphoprotéine dentinaire (DPP,
dentine phosphoprotein) sont considérées comme les plus Dentine
spécifiques du tissu dentaire (Goldberg et Smith, 2004). intratubulaire
Cependant, ces protéines ont également été mises en évi- ou péritubulaire
dence dans d’autres tissus comme le tissu osseux, mais à des Dentine intertubulaire
concentrations significativement plus basses que dans la
Lumière du Tubulus
dentine.
Les protéines non collagéniques sécrétées par le prolonge-
Figure 1.1 Description schématique de la structure de la dentine
ment distal de l’odontoblaste assurent la transformation de
périphérique ou circumpulpaire. Première molaire maxillaire de
la prédentine en dentine, en déclenchant et contrôlant le souris. Coloration Van Gieson. Barre = 500 µm.
processus de minéralisation de la matrice extracellulaire dans
la région du front de minéralisation (Butler, 1998).

La dentine est un tissu perméable qui est traversé par des La dentine intracanaliculaire est sécrétée tout au long de la
structures tubulaires appelées tubuli ou canalicules denti-
vie de la dent et peut être accélérée dans certaines condi-
naires. Ces canalicules traversent la dentine de part en
part, de la jonction amélo-dentinaire (ou jonction tions physiopathologiques (en cas d’agression carieuse par
cémento-dentinaire dans la région de la racine) jusqu’à la exemple) aboutissant parfois à la sclérose dentinaire par-
lumière canalaire qui contient le tissu pulpaire. tielle, voire complète (Senawongse et al., 2008).
La composition biochimique des dentines intercanaliculaire
et péricanaliculaire est différente, notamment au niveau de
Les tubuli contiennent le fluide dentinaire d’origine pulpaire la trame collagénique. Ces différences ont une incidence
et le prolongement de l’odontoblaste. Le niveau d’extension directe sur certaines procédures thérapeutiques, en particu-
de ces prolongements cellulaire au sein des canalicules reste lier lors de l’agression acide dans le conditionnement préa-
controversé puisque, pour certains, le prolongement cyto- lable de la dentine pendant les étapes d’adhésion. Les
plasmique occupe la lumière canaliculaire sur toute sa lon- protocoles doivent donc être adaptés à la nature de la den-
gueur (Maniatopoulos et Smith, 1983 ; Sigal et al., 1984 et tine concernée et seront différents selon qu’il s’agit d’une
1985), alors que d’autres suggèrent que cette extension dentine sclérotique ou d’une cavité profonde sur une dent
occupe au maximum un tiers de cette même longueur (Gar- d’un patient jeune. Ces différences structurelles sont égale-
beroglio et Brannström, 1976 ; Thomas et Carella, 1983 et ment importantes en endodontie lorsque l’on envisage de
1984 ; Pashley, 2002). mettre en œuvre des systèmes d’obturation canalaire fondés
Cette particularité de structure est importante car la pré- sur des propriétés adhésives. La dentine de la région apicale
sence de ces extensions cellulaires au sein du tissu minéralisé est majoritairement fibreuse (fibrodentine) et donc considé-
peut influencer l’approche thérapeutique. Certains canali- rablement différente d’une dentine tubulaire classique ren-
cules sont partiellement oblitérés par des produits issus de contrée sur le reste de la racine (Mjör et al., 2001).
l’activité cellulaire elle-même ; après agression carieuse de la
dent, cette fermeture même partielle confère à la dentine Remarque : cette différence structurelle pose donc un pro-
des propriétés de perméabilité vers la pulpe sensiblement blème dans l’élaboration de protocoles et de produits de
différentes de celles où les diamètres des canalicules expo- collage puisque l’on doit prendre en considération la diffé-
rence de tissus présents dans une unité radiculaire.
sés sont plus importants. Ces modifications doivent être
prises en compte lors de l’établissement du plan de traite-
ment de la dent à traiter. Pour ces raisons, les techniques ayant fait leurs preuves en
La dentine circumpulpaire ou périphérique est composée de termes d’adhésion sur la dentine coronaire ne sont pas repro-
dentine intercanaliculaire (entre les canalicules) et de den- ductibles au niveau radiculaire, ce qui explique en partie les
tine péricanaliculaire ou intracanaliculaire (qui a été déposée difficultés rencontrées lors de la mise au point de nouveaux
secondairement en périphérie du canalicule et qui réduit produits qui, en termes d’étanchéité, devraient permettre de
ainsi le diamètre de sa lumière) (fig. 1.1). palier les défauts des matériaux actuellement utilisés.

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Biologie de la pulpe 1
A - Types de dentines
Une certaine confusion perdure sur les qualificatifs appli-
qués aux trois types de dentines : primaire, secondaire et Dentine primaire
tertiaire. On retrouve de nombreuses définitions dans la
littérature médicale et plusieurs d’entre elles sont contra-
dictoires.
Dentine secondaire

Malgré l’absence de consensus, Goldberg et Smith (2004) ont


proposé les définitions ci-après.

1 - Dentine primaire
Il s’agit de la dentine sécrétée en première intention au cours
du développement de la dent. Elle donne la forme générale
de la couronne et de la racine et est ainsi responsable de la
morphologie de l’organe. La couche la plus externe, relative-
ment fine et immédiatement sous-jacente à la jonction
amélo-dentinaire, est sécrétée par les odontoblastes au
cours de leur différenciation terminale. Elle présente une
structure sans canalicules et est qualifiée de « dentine man-
teau » (mantle dentine).
Figure 1.2 Localisation histologique des deux types de dentines
2 - Dentine secondaire physiologiques (primaire et secondaire).
La dentine secondaire, quant à elle, est sécrétée physiologi-
quement après l’éruption de la dent dans la cavité buccale 3 - Dentine tertiaire
ou après l’apexogenèse. Elle est physiologique et ne doit en La dentine tertiaire est sécrétée en réponse à une agression
aucun cas être considérée comme une structure patholo- externe, telle que la carie ou l’abrasion, afin de protéger la
gique. Cette dentinogenèse est responsable de la diminution pulpe sous-jacente. Dans le cas d’un stress modéré, qui ne
progressive et asymétrique du volume canalaire au cours du conduit pas à la destruction des odontoblastes, la dentine
vieillissement, souvent improprement dénommée « calcifi- sécrétée est appelée « dentine réactionnelle » ; lorsque le
cation » ou « minéralisation ». stress est plus intense et que la survie des odontoblastes est
compromise, il s’agit alors de « dentine réparatrice ».
Ce processus biologique explique les différences qui La distinction entre dentine secondaire (physiologique) et
existent entre le volume canalaire d’une dent jeune et tertiaire (cicatricielle) est clairement définie, malgré une fré-
celui d’une dent plus âgée. quente confusion dans la littérature scientifique (fig. 1.3). La
bonne compréhension et connaissance de ces trois types de
dentinogenèses est primordiale pour une approche théra-
La sécrétion de dentine secondaire n’est pas uniforme ; elle peutique raisonnée.
est plus importante au niveau du toit et des parois externes
de la chambre pulpaire qu’au niveau du plancher. La compo-
sition chimique et la structure histologique des dentines pri- B - Dentine et os
maire et secondaire sont absolument identiques, bien que
ces similitudes aient rarement fait l’objet de recherches Important ! La dentine et l’os ont une composition biochi-
poussées (fig. 1.2). Seule la vitesse de sécrétion diffère : la mique très proche mais présentent des différences structu-
dentine primaire est sécrétée à une vitesse de 4 µm/j, alors relles essentielles.
que la sécrétion de dentine secondaire se fait à une vitesse
de 0,4 µm/j (Schour et Poncher, 1937 ; Ziskin et al., 1949 ; Plusieurs études récentes ont montré que la composition de
Nanci, 2003). ces tissus est beaucoup plus proche que cela a pu être appré-
cié pendant des années. Certaines molécules qui ont long-
En résumé, la dentinogenèse primaire existe au cours du temps été considérées comme spécifiques de la dentine (par
développement et conduit à la formation de la couronne exemple la DSP) ont finalement été également retrouvées
et de la racine de la dent, alors que la dentine secondaire dans l’os alvéolaire (Butler et al., 2003 ; Huang et al., 2008a). Il
est sécrétée tout au long du reste de la vie de la dent et est de plus en plus difficile de trouver des marqueurs spéci-
est responsable de la réduction de la taille de la chambre fiques permettant de caractériser chacun de ces tissus. Néan-
pulpaire, des canaux radiculaires et de la sécrétion conti- moins, l’expression des protéines SIBLINGs (small
nue de dentine péricanaliculaire (Baume, 1980).
integrin-binding ligand N-linked glycoproteins), par exemple,

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1 Endodontie

Dentinogenèse réactionnelle Dentinogenèse réparatrice

Destruction
pulpaire
localisée

Dentine Dentine
réactionnelle réparatrice

Figure 1.3 La densité des canalicules dentinaires est variable au sein de l’épaisseur
dentinaire. En section transversale (Pashley, 1996), les canalicules occupent de 2 à 3 %
de la surface dentinaire en périphérie de la dent et atteignent de 20 à 25 % à proximité
de la pulpe (d’après Olgart et Bergenholtz, 2003).
D : dentine ; P : pulpe.

permet cette différenciation grâce à une mise en évidence cellules dentaires et osseuses à différents stades de leur vie
d’expression différentielle quantitative (Huang et al., 2008a). cellulaire (Simon et al., 2009).
Sur le plan structurel, l’os et la dentine présentent un certain
nombre de similitudes. Les cellules de l’os alvéolaire et de la
dentine sont toutes issues des crêtes neurales, ce qui peut
C - Canalicules dentinaires :
expliquer un certain nombre des similarités retrouvées entre une zone de communication
les deux tissus en termes de formation et de structure. Au
niveau de l’os, les ostéoblastes sont responsables de la sécré- 1 - Structure tubulaire
tion de la matrice ; une fois enfermées dans cette matrice La densité des canalicules au sein de la dentine est impor-
minéralisée, ces cellules changent d’aspect, deviennent tante (environ 30 000/mm2 en moyenne) ; ils ont un dia-
quiescentes et se transforment en ostéocytes qui commu- mètre approximatif de 1 à 3 µm en moyenne dans la dent
niquent entre eux grâce à un important réseau de prolonge- humaine (fig. 1.4).
ments cytoplasmiques cellulaires, eux-mêmes enfermés dans
des canalicules. Au niveau du complexe pulpo-dentinaire, les
odontoblastes restent en surface de la matrice dentinaire Leur répartition est inégale dans l’épaisseur de la dentine et
dont ils assurent la sécrétion ; seul un prolongement cyto- leur densité augmente à proximité de la cavité pulpaire, reflet
plasmique persiste dans l’épaisseur de la dentine au sein d’un de la confluence des odontoblastes et de leur migration en
canalicule. Ce prolongement cellulaire présente de nom- direction centripète au cours de la dentinogenèse (fig. 1.4).
breuses ramifications latérales qui permettent également Ces canalicules ont un trajet sinusoïdal au niveau de la cou-
une communication intercellulaire. Des ressemblances mor- ronne et présentent de nombreuses ramifications. Ainsi, la
phologiques entre les canalicules dentinaires et ostéocy- surface de contact entre l’odontoblaste et la matrice denti-
taires ont été mises en évidence (Lu et al., 2007) et des naire est largement augmentée grâce à la présence du pro-
données récemment publiées montrent également des simi- longement au sein des canalicules et de nombreuses
litudes à l’échelle moléculaire dans le comportement des ramifications.

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Biologie de la pulpe 1
Densité des canalicules
à proximité de l’émail Émail

D Bactéries/toxines

Dentine
P

Os

Densité des canalicules


à proximité de la pulpe Pulpe

Figure 1.4 Il existe une différence de concentration des bacté-


ries/toxines entre la cavité carieuse et le tissu pulpaire. Les bac-
téries et les toxines ont tendance à diffuser du milieu le plus
concentré vers le milieu le moins concentré à travers les canali-
cules dentinaires. Ce phénomène est appelé diffusion. Figure 1.5 La différence de pression entre la cavité intrapulpaire
et la surface extérieure permet de protéger le parenchyme pul-
paire. La surpression a tendance à repousser vers l’extérieur les
Important ! Ce contact intime a une signification clinique bactéries et autres toxines.
importante en termes de communication entre l’intérieur
et l’extérieur de la dent, tant au niveau des pathologies den-
taires qu’à celui de l’impact que peuvent avoir les solutions Dans le cas de la dent, la présence d’une concentration éle-
thérapeutiques sur la pulpe. vée de bactéries dans la salive va induire leur passage vers la
pulpe stérile par diffusion passive. Cependant, le diamètre
Sur toute sa longueur, le canalicule dentinaire contient un des bactéries est généralement plus important que celui des
fluide dentinaire probablement issu d’une transsudation des canalicules, ce qui crée un obstacle à une vraie diffusion. Les
cellules du parenchyme pulpaire. toxines, quant à elles, peuvent diffuser sans problème.
La densité des tubules varie considérablement entre les
couches internes et externes de la dentine. En périphérie, b - Surpression intrapulpaire
immédiatement sous l’émail, les canalicules occupent environ La pression intrapulpaire est supérieure à la pression exté-
15 % de la surface dentinaire. À proximité de la pulpe, la surface rieure de la dent (fig. 1.6). Physiologiquement, la surpression
occupée est de 22 % (Fosse et al., 1992). Il est important de intrapulpaire est telle qu’elle a tendance à propulser le fluide
prendre en considération ces variations de répartition au dentinaire vers l’extérieur, s’opposant ainsi au phénomène de
moment de la réalisation d’une cavité ou d’une préparation diffusion passive. Les bactéries et toxines sont donc repous-
périphérique sur la dent. Plus la préparation est profonde, plus sées vers l’extérieur, limitant ainsi temporairement les risques
la communication entre l’endodonte et l’extérieur est impor- de contamination du parenchyme pulpaire. La mécanique
tante et plus le risque de diffusion des pathogènes (bactéries, des fluides est une science compliquée, notamment dans un
toxines et autres agents) vers la pulpe est grand. contexte d’architecture complexe telle que la dentine canali-
Il existe deux phénomènes permettant le passage de ces culaire.
pathogènes vers la pulpe lorsque les canalicules sont ouverts.
Note : la surpression intrapulpaire et les mouvements de
a - Diffusion (fig. 1.5) fluide au sein des canalicules contribuent à ce que la
Quand deux compartiments biologiques (par exemple la matrice dentinaire ne se comporte pas comme un simple
filtre perméable.
pulpe et le milieu de la cavité buccale) sont séparés par un
filtre (la dentine canaliculaire), un gradient de concentration
des agents pathogènes existe entre ces deux environne-
ments. 2 - Perméabilité dentinaire et implications cliniques
La surpression intrapulpaire est directement impliquée dans
La diffusion est le processus qui permet le passage des les procédures cliniques de dentisterie restauratrice. Dans les
molécules du milieu le plus concentré vers le moins protocoles de collage, il est recommandé de « sécher sans
concentré afin d’obtenir un équilibre.
dessécher » la surface dentinaire. Après séchage pendant

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1 Endodontie

Cette théorie permet d’expliquer comment, dans une même


cavité buccale, une dent peut devenir très sensible aux diffé-
rences de température après une exposition de la dentine
alors que les autres dents demeurent asymptomatiques. Elle
Bactéries/toxines permet également d’expliquer pourquoi, dans des conditions
Dentine
expérimentales, l’application de quelques gouttes de solu-
tion sucrée peut provoquer des douleurs violentes chez cer-
tains patients alors que d’autres tolèrent beaucoup mieux ce
genre d’agression. À partir d’observations histologiques et
physiologiques, Brannström (1963) a clairement démontré
que la sensibilité dentinaire était étroitement liée à des mou-
vements brefs et rapides du fluide dentinaire au sein des
canalicules, mouvements qui peuvent engendrer des
réponses de type vasculaire ou neuronal au niveau du tissu
pulpaire (fig. 1.7).
Depuis la publication de Brannström, de nouvelles théories
Pulpe biologiques ont été proposées pour expliquer la sensibilité
Fluide dentinaire dentinaire, telle que la possible innervation partielle des
canalicules (Carda et Peydro, 2006). Des découvertes récentes
suggèrent des propriétés sensorielles de l’odontoblaste lui-
même, et de son éventuel rôle de transmission du stimulus
Figure 1.6 Principe de la théorie hydrodynamique de Brannström.
La pression exercée sur l’obturation peut engendrer un déplace- vers le reste du parenchyme pulpaire (Okumura et al., 2005 ;
ment du fluide dentinaire dans les canalicules (A) et créer ainsi Allard et al., 2006).
une surpression au niveau de la pulpe responsable de l’inconfort
postopératoire (B et C). Bien que les mécanismes de transmission de la douleur au
niveau de la dent ne soient pas complètement élucidés,
nos connaissances actuelles nous permettent de com-
quelques secondes, il est fréquent de constater que la sur- prendre certaines douleurs postopératoires rencontrées
face dentinaire est à nouveau humide. en pratique quotidienne.

Remarque : à ce stade, il est recommandé de ne pas sécher Par exemple, il est relativement fréquent de rencontrer des
à nouveau la surface ; un excès de séchage pourrait occa- patients rapportant des douleurs postopératoires après le
sionner des dégâts irréversibles au niveau de la pulpe, res-
ponsables de douleurs postopératoires inévitables. La
collage d’un inlay/onlay en méthode indirecte. Cette sensibi-
nouvelle génération d’adhésifs prend en compte ce phéno- lité est particulièrement décrite au cours de la mastication et
mène et les produits tolèrent dorénavant l’humidité denti- peut facilement être expliquée par la théorie hydrodyna-
naire sans pour autant affecter les propriétés d’adhésion. mique. Au cours de la mastication, la couche hybride issue du
processus de collage se comporte comme un élément
« absorbeur » de choc grâce à ses propriétés viscoélastiques.
Essentiel : la perméabilité dentinaire est un facteur inévi- Les micromouvements de fluide engendrés au sein des cana-
table et nécessaire qu’il faut prendre en considération dans licules peuvent créer une surpression pulpaire responsable
les procédures cliniques en dentisterie. Une intervention au
niveau de la dent provoque inévitablement des dégâts pul- des douleurs décrites par le patient.
paires ; les réponses de défense sont nombreuses et com- Ces micromouvements du fluide dentinaire peuvent égale-
plexes et leur processus n’est, à ce jour, toujours pas ment expliquer les douleurs issues des fêlures ou fractures
complètement compris. radiculaires. Ce type de douleur est souvent troublant pour
le patient puisqu’il ne survient pas au moment de la pression
sur la dent concernée mais du relâchement. Dans le cas d’une
Néanmoins, ils sont à la base du processus de cicatrisation et
fêlure, la pression engendrée par l’occlusion provoque une
des douleurs postopératoires qui sont parfois rencontrées
séparation des deux parois dentinaires ; ainsi, le fluide pul-
après un traitement conservateur. Il est nécessaire de
paire interstitiel a tendance à pénétrer dans cette nouvelle
connaître et d’appréhender ces processus de défense afin
voie créée. Lorsque l’occlusion est relâchée, les deux parois
d’optimiser le confort du patient après un traitement quel
dentinaires ont tendance à se rapprocher, engendrant ainsi
qu’il soit.
une surpression intrapulpaire qui provoque une douleur
brève et aiguë. Le seul traitement permettant d’éviter cette
Important ! La théorie hydrodynamique pulpaire (Brannström, symptomatologie consiste à prévenir cette séparation des
1963) est probablement le processus le mieux connu permet-
tant d’expliquer les douleurs d’origine pulpaire.
parois, par exemple en protégeant la dent concernée avec
une couronne. Dans ce cas précis, et en l’absence d’autres

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Biologie de la pulpe 1
Émail

Obturation

Dentine

Pulpe

Figure 1.7 Coupe histologique d’une première molaire de bovin.


Coupe de 7 µm, coloration hématoxyline/éosine. Barre = 500 µm.
a A : vue à plus fort grandissement, barre = 250 µm.

Couche
Couche hybride hybride

Obturation

Obturation

Fluide
Dentine
dentinaire

Pulpe
Pulpe

b c

pathologies pulpaires associées, le traitement endodontique diffusion vers la pulpe sous-jacente. La mise au point de nou-
n’est pas indiqué. veaux produits d’adhésion notamment, permettant en plus
des propriétés adhésives une possible désinfection réma-
D - Conséquences sur l’élaboration nente, est une voie de recherche actuellement largement
exploitée. Le Protect Bond® (Kuraray®, Allemagne), dans lequel
de nouvelles technologies du 12-methacryloyloxy-dodecyl-pyridinium-bromide (MDPB)
Nos connaissances actuelles sur le complexe pulpo-denti- a été ajouté à l’agent d’adhésion, est un exemple significatif
naire nous permettent d’imaginer une nouvelle ère pour la de la nouvelle génération de ce type de produit. Une autre
dentisterie, fondée sur une approche plus biologique qu’au- voie de recherche consiste à imaginer l’ajout de molécules
paravant. Par exemple, le concept de la désinfection des cavi- biostimulantes, ce qui permettrait de contrôler la cicatrisa-
tés est d’une importance primordiale pour prévenir tout tion pulpaire par le biais d’un matériau de restauration coro-
risque de pénétration bactérienne dans les canalicules et sa naire.

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1 Endodontie

III - Histologie du tissu pulpaire longement odontoblastique contient un nombre limité d’or-
ganites intracellulaires (que l’on suspecte d’être responsables
La pulpe contient différentes populations cellulaires, parmi de la sécrétion tardive de dentine intratubulaire), principale-
lesquelles certaines sont très spécialisées et présentes des ment remplis par un réseau très dense de microfilaments ou
fonctions particulières (fig. 1.8). autres microtubules.
De plus, les odontoblastes coronaires sont considérés
comme des cellules différentes de celles que l’on retrouve au
Dentine niveau radiculaire (Nanci, 2003). Les odontoblastes coro-
naires sont allongés et pyramidaux, avec un noyau apical,
alors que les odontoblastes radiculaires sont plus cubiques,
ce qui confirme leur plus faible activité.

A
Cette différence est rarement prise en compte mais pour-
rait expliquer pourquoi des thérapeutiques qui ont été
Odontoblastes validées au niveau coronaire (coiffage pulpaire par
exemple) ne produisent pas les mêmes résultats au niveau
Cellules de la couche de Höhl
de la pulpe radiculaire.
Tissu pulpaire contenant des fibroblastes,
des cellules mésenchymateuses indifférenciées
(progéniteurs) et des cellulaires immunitaires B - Processus de différenciation terminale de
l’odontoblaste au cours du développement
Vaisseaux sanguins
Les odontoblastes synthétisent les composants de la pré-
dentine (collagène, glycoprotéines et autres protéines non
collagéniques) et sont responsables de sa minéralisation.
Comme pour les autres cellules de la pulpe dentaire,
Figure 1.8 Différenciation terminale de l’odontoblaste. À l’issue l’odontoblaste dérive des cellules mésenchymateuses issues
de la dernière mitose, la cellule fille en contact avec la mem- des crêtes neurales et la différenciation de ces cellules est
brane basale se différencie en odontoblaste, tandis que la
sous le contrôle de la membrane basale qui les sépare de
seconde cellule fille rejoint les cellules de la couche de Höhl.
Am : améloblaste ; BM : membrane basale ; UC : cellule indiffé- l’épithélium dentaire interne. Cette différenciation se
renciée, PO : pré-odontoblaste ; PMO : odontoblaste postmito- déclenche au niveau des pointes cuspidiennes et se poursuit
tique ; O : odontobalste sécréteur ; gf : facteur de croissance ; selon un patron temporo-spatial génétiquement prédéter-
HC : cellule de la couche de Höhl. miné. Chez la souris, les premiers odontoblastes différenciés
apparaissent au 18e jour du développement embryonnaire, au
niveau de la pointe cuspidienne de la première molaire infé-
A - Odontoblastes rieure. Le processus de différenciation s’étend graduellement
vers la région apicale et donne lieu à la formation d’un gra-
L’odontoblaste est une cellule très différenciée, post-
mitotique, organisée en palissade unicellulaire à la péri- dient de différenciation (Ruch et al., 1995).
phérie de la pulpe. La présence d’organites intracellulaires
impliqués dans les processus de sécrétion/minéralisation 1 - Du pré-odontoblaste à l’odontoblaste fonctionnel
confirme la forte activité de ces cellules, notamment au Au cours des étapes initiales du développement, les cellules
cours de la dentinogenèse primaire (Jones et Boyde, 1984). indifférenciées dérivant des crêtes neurales crâniennes
migrent vers le premier arc branchial. L’épithélium oral joue
un rôle clé dans le patron initial de la dent, en contrôlant
Les odontoblastes sont reliés entre eux par des jonctions cel- l’engagement des cellules ainsi que la morphologie générale
lulaires de type gap jonction, organisant ainsi les cellules en des germes dentaires (incisive, molaire, etc.).
une parfaite barrière perméable. Ces gap jonctions assurent La différentiation finale du pré-odontoblaste en odonto-
également la communication entre les cellules elles-mêmes, blaste mature intervient après un nombre spécifique de divi-
ce qui représente un élément important dans le processus de sions cellulaires (Ruch et al., 1995). Toutes les cellules de la
réponse cellulaire à l’agression et, à une plus grande échelle, papille dentaire ont le potentiel pour se différencier en
dans celui de la cicatrisation (Magloire, Couble et al., 2004). odontoblastes matures mais, finalement, seules les cellules
Contrairement aux ostéocytes, les odontoblastes ne sont pas en contact avec la membrane basale (qui les sépare de l’épi-
incorporés dans la matrice sécrétée, à l’exception de leur thélium dentaire interne) vont entrer dans le processus de
prolongement cellulaire qui reste enclavé dans le canalicule. différenciation terminale. Ces considérations ont des impli-
C’est l’une des raisons pour lesquelles la dentine ne doit pas cations importantes dans le processus de cicatrisation où
être considérée comme une entité individuelle mais plutôt d’autres voies de signalisation sont impliquées dans le
comme un complexe, qualifié de pulpo-dentinaire. Le pro- déclenchement de la différenciation en néo-odontoblaste.

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Biologie de la pulpe 1
Chez la souris, les pré-odontoblastes, localisés près de la D’autres jonctions intercellulaires, telles que les desmo-
membrane basale, doivent subir 14 ou 15 mitoses avant l’arrêt somes, assurent une cohésion mécanique entre les odonto-
du cycle de division ; chez l’humain, ce nombre reste à déter- blastes, créant ainsi une véritable barrière histologique ; elles
miner. Au cours de la dernière division, le fuseau mitotique, sont localisées près de la jonction du corps cellulaire et du
normalement parallèle à la membrane basale, s’oriente dans prolongement odontoblastique (Kagayama et al., 1995). La
un axe perpendiculaire à celle-ci (Osman et Ruch, 1976). À jonction distale crée une barrière physique entre le compar-
l’issue de la dernière mitose, seule la cellule en contact avec timent de la prédentine et les corps cellulaires des odonto-
la membrane basale est capable d’entrer dans le processus de blastes.
différenciation terminale alors que l’autre cellule, la cellule Les odontoblastes immatures sont petits, ovoïdes et présen-
fille (qui n’est pas en contact avec la membrane basale), tent un rapport noyau/cytoplasme élevé, un réticulum endo-
s’éloigne de la précédente pour rejoindre la couche des cel- plasmique granulaire rudimentaire et un appareil de Golgi
lules de Höhl (fig. 1.9). très peu développé (Goldberg et Smith, 2004). Les vésicules
matricielles, initialement identifiées dans le cartilage et les
os longs (Bernard, 1969), ont été décrites plus tard dans le
complexe pulpo-dentinaire. Ces vésicules sont situées au
Am niveau de la matrice extracellulaire à proximité des odonto-
blastes au moment de la formation de la dentine manteau.
Puis elles disparaissent lorsque cette première couche de
dentine est sécrétée et que le prolongement distal de la cel-
lule a commencé à se mettre en place.
Sur le plan ultrastructural, ces vésicules apparaissent sous
Bm gf forme de structures sphériques extracellulaires contenant un
matériel amorphe plus ou moins dense aux électrons et elles
sont entourées d’une membrane. Comme dans l’os et le car-
tilage, celle-ci est faite de trois couches et contient diverses
PMO enzymes, principalement des phosphatases, impliquées dans
O le processus de minéralisation. Ces vésicules sont le site ini-
tial de minéralisation de la dentine manteau et sont égale-
UC ment retrouvées dans le cartilage et l’os.
PO Des modifications à l’échelle ultrastructurale ont également
été mises en évidence au niveau des cellules sécrétrices au
HC cours des dentinogenèses primaire, secondaire et tertiaire, en
relation avec leur activité fonctionnelle (Couve, 1986). Les
Figure 1.9 Coupe histologique frontale d’une molaire de souris cellules actives apparaissent allongées, avec un noyau basal.
après obturation coronaire (5 semaines postopératoires). La Elles contiennent de nombreux organelles associés à de mul-
coloration de la dentine réactionnelle est plus prononcée que tiples vésicules, un réticulum endoplasmique très développé
pour l’orthodentine.
et un appareil de Golgi important situé entre le noyau et le
front dentinaire. Les cellules quiescentes, quant à elles, sont
2 - Modifications cytologiques plus mobiles, présentent moins de cytoplasme et un noyau
et différenciation odontoblastique très coloré à l’hématoxyline. Le nombre d’organelles décroît
La différenciation induit une polarisation du noyau et une parallèlement à la diminution d’activité des cellules (Nanci,
élongation de la cellule, impliquant un nombre important de 2003).
changements cytologiques. Le réticulum endoplasmique et
l’appareil de Golgi s’orientent parallèlement le long du grand 3 - Régulation de la différenciation odontoblastique
axe de la cellule et se placent en position distale de la cel-
lule, là où le prolongement cellulaire va se développer. Le Au cours du développement, la différenciation de l’odonto-
corps cellulaire de l’odontoblaste sécréteur est allongé et blaste est contrôlée par des interactions réciproques entre
mesure de 50 à 60 µm. l’épithélium dentaire interne et la papille apicale. La matrice
extracellulaire et la membrane basale jouent un rôle crucial
Les odontoblastes fonctionnels sont connectés entre eux dans cette régulation, en servant de réservoir de facteurs
par de nombreuses jonctions intercellulaires ; ces gap paracrines et autocrines.
jonctions permettent un transport rapide d’ions et de Seule une membrane basale dentaire spécifique est capable
petites molécules entre les cellules. Ces jonctions sont d’induire la différenciation des odontoblastes ; le pré-
présentes sur la membrane cytoplasmique du corps cellu- odontoblaste peut répondre à des signaux épigénétiques
laire, créant un contact entre les odontoblastes d’une part, uniquement après avoir atteint un nombre défini de divisions
et entre les cellules de la couche sous-odontoblastique cellulaires. De plus, pour jouer son rôle, la membrane basale
d’autre part (Sasaki et al., 1982).
est sujette à différentes modifications, sous la régulation de

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1 Endodontie

l’épithélium dentaire interne. Ces modifications sont fonda- calcine au cours de l’odontogenèse (Bidder et al., 1998 ;
mentales pour la régulation du développement dentaire. Blin-Wakkach et al., 2001).
En étant stimulés, les facteurs de transcription sont au cœur
Les principaux composants de la membrane basale sont le des événements de la cascade moléculaire et cellulaire inter-
collagène IV, la fibronectine, la laminine (Lesot et al., 1981), venant au cours du développement dentaire ; ils sont res-
le nidogène, la tenascine, l’acide hyaluronique et des pro- ponsables en grande partie de la régulation temporo-spatiale
téoglycanes incluant les héparines sulfate (Thesleff et al., et morphologique du développement des germes dentaires.
1981). La deuxième couche remarquable au niveau de la pulpe est la
zone dense en cellules appelée la couche de Höhl, séparée
de la palissade odontoblastique par la couche dite acellulaire
4 - Facteurs de croissance de Weil. Cette zone a longtemps été considérée comme un
réservoir potentiel de cellules de remplacement, incomplè-
De nombreux facteurs de croissance et leurs récepteurs ont
tement différenciées, qui pourraient être impliquées dans les
été mis en évidence à l’interface entre l’organe de l’émail et
processus de cicatrisation, de dentinogenèse réparatrice et
la papille dentaire par immunohistochimie et hybridation in
de formation du pont dentinaire, lorsque la couche d’odonto-
situ au cours du développement dentaire, et ont été impli-
blastes est endommagée (Fitzgerald, 1979).
qués dans le processus de différenciation de l’odontoblaste :
Le réseau capillaire et le plexus nerveux qui existent entre les
- l’hormone de croissance (GH, growth hormone), qui joue un
deux couches sont importants ; seule une petite quantité de
rôle paracrine et/ou autocrine au cours du développement
fibres nerveuses accompagne l’extension cytoplasmique dans
dentaire (Zhang et al., 1997) ;
les canalicules dentinaires, et ce sur une courte distance
- les IGF-1 et 2 (de la famille des IGF, insulin-like growth fac-
(Carda et Peydro, 2006). Les capillaires, quant à eux, sont
tor) (Begue-Kirn et al., 1994 ; Joseph et al., 1996 ; Cassidy
étroitement associés avec la palissade d’odontoblastes et
et al., 1997) ;
supplémentent ces cellules en nutriments nécessaires à leur
- les TGF-β1, 2 et 3 (transforming growth factor) (D’Souza
activité de synthèse et de minéralisation.
et al., 1990 ; Thesleff et Vaahtokari 1992) et les BMP 2 4 et 6
(bone morphogenetic protein) (Vainio et al., 1993), qui jouent
un rôle dans la polarisation et la différenciation de l’odonto- C - Fibroblastes pulpaires
blaste (Begue-Kirn et al., 1994). Dans la pulpe adulte notam-
ment, le TGF-β1 joue un rôle important dans la régulation Comme tout tissu conjonctif, la pulpe est majoritairement
de la réponse inflammatoire et le processus de régénération constituée de fibroblastes ; ces cellules sont responsables de
tissulaire (Cooper et al., 2010). la formation et du renouvellement de la matrice extracellu-
Ces facteurs de croissance séquestrés dans la matrice denti- laire. Celle-ci joue un rôle important ; sa viscosité varie avec
naire lors de la minéralisation pourraient être à l’origine de le temps (la fibrose augmente avec l’âge du tissu) et avec les
signalisations cellulaires dans le processus de régénération à processus physiopathologiques. Sa viscoélasticité lui permet
partir du moment où ils sont relargués de la dentine par le de s’adapter aux variations de pression, inhérentes au proces-
processus carieux (Smith et al., 1998). Le rôle exact de ces sus inflammatoire par exemple. Grâce à cette adaptabilité, la
molécules et leur réelle implication demeurent inconnus et plupart des épisodes d’inflammation pulpaire demeurent cli-
nécessitent de plus amples recherches. niquement asymptomatiques.

5 - Facteurs de transcription Important ! C’est lorsque la pression intrapulpaire, associée


Un deuxième niveau de régulation existe au cours du déve- à une vasodilatation d’origine inflammatoire, ne peut plus
être compensée que la douleur apparaît.
loppement dentaire par les facteurs de transcription. Msx1
est notamment exprimé dans les pré-odontoblastes polari-
sés et Msx2 est présent dans l’odontoblaste mature (Begue-
Kirn et al., 1994). La protéine Msx1 et son transcrit ont été
identifiés dans le parenchyme pulpaire à des stades précoces
D - Cellules immunitaires
du développement dentaire et leur concentration décroît au Des cellules dendritiques et des mastocytes ont été identi-
stade de l’organe en cloche (Coudert et al., 2005). L’ARN sens fiés dans le tissu pulpaire même en conditions physiolo-
est principalement exprimé dans la pulpe dentaire de la sou- giques (Jontell et al., 1987). Des macrophages sont également
ris au 15e jour. fréquemment rencontrés dans la pulpe saine, principalement
L’expression de ces facteurs de transcription est sous le en périphérie du tissu (Trowbridge, 2002). Ces cellules phago-
contrôle des facteurs de croissance qui peuvent avoir diffé- cytaires participent à la surveillance immunitaire de la pulpe
rents effets. La BMP 4 augmente significativement l’expres- et assurent une réponse rapide en cas d’invasion bactérienne
sion de Msx1 et Msx2. À leur tour, les facteurs de transcription (Okiji et al., 1992a ; Okiji et al., 1992b). Les produits d’origine
peuvent réguler l’expression des facteurs de croissance ; par bactérienne, comme les toxines, peuvent diffuser dans les
exemple, Msx1 stimule la synthèse de la BMP 4 dans le mésen- canalicules dentinaires et, lorsqu’ils entrent en contact avec
chyme, Msx2 régule l’expression des gènes RunX 2 et Ostéo- les cellules pulpaires, se comportent comme des antigènes.

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Biologie de la pulpe 1
Ainsi, le système immunitaire du parenchyme pulpaire joue dents lactéales, les SHED (stem cells from human exfoliated
un rôle important (Heyeraas et al., 2001). deciduous teeth) (Miura et al., 2003), cellules qui ont particu-
lièrement intéressé la communauté scientifique car elles
Important ! Des études récentes ont démontré que les cel- sont faciles à prélever lorsque la dent lactéale est amenée à
lules pulpaires humaines, en particulier les odontoblastes, tomber lors de son remplacement par la dent définitive.
pourraient se comporter comme la première ligne de Récemment, une autre niche de cellules souches mésenchy-
défense contre les bactéries cariogènes pénétrant la den- mateuses a été découverte, dans la région de la papille api-
tine immédiatement après déminéralisation de l’émail (Sta- cale de la dent humaine immature. Ces cellules pluripotentes
quet et al., 2008).
ont été dénommées stem cells of apical papilla (SCAP)
(Huang et al., 2008b). Comme les cellules de la moelle
Les odontoblastes pourraient déclencher les réponses osseuse, elles auraient un potentiel de différenciation ostéo-
immunes/inflammatoires au sein de la pulpe, en réponse aux génique et dentinogénétique (Sonoyama et al., 2008).
bactéries cariogènes, par la stimulation de leurs récepteurs L’implication de ces cellules dans le processus d’apexogenèse
toll-like (TLR, toll-like receptors) par ces pathogènes, la pro- induite sur les dents nécrosées immatures fait actuellement
duction de chimiokines et l’induction de la migration de cel- l’objet de recherches. De nombreuses études sont doréna-
lules dendritiques (Keller et al., 2010). Les gènes TLR sont vant conduites sur le processus de revascularisation comme
exprimés dans la pulpe humaine saine, qui est ainsi équipée nouvelle possibilité de traitement des dents immatures
pour se protéger des agressions bactériennes. TLR2, CCL2 et nécrosées. La désorganisation de la papille apicale avec un
CXCL1 sont surexprimés dans les odontoblastes en contact instrument et la colonisation du canal par les SCAP intro-
avec les pathogènes (Farges et al., 2009). Ces molécules sont duites dans le canal par le biais d’un caillot sanguin forment
dorénavant des cibles connues pour la mise au point de nou- actuellement une hypothèse de travail pour plusieurs
veaux agents thérapeutiques ayant pour objectif de diminuer auteurs. De nouvelles voies thérapeutiques pour le traite-
la réponse inflammatoire dans la pulpe agressée et de favori- ment des dents nécrosées pourraient apparaître dans un
ser la cicatrisation. futur proche, lorsque davantage de connaissances sur le pro-
Les cellules dendritiques ont pour rôle de capturer les anti- cessus impliquant éventuellement ces cellules seront dispo-
gènes et de les mobiliser vers les ganglions lymphatiques, où nibles (Iwaya et al., 2001 ; Banchs et Trope, 2004 ; Thibodeau
ils sont présentés aux lymphocytes T. Ensuite, ces derniers, et al., 2007 ; Thibodeau et Trope, 2007).
activés, retournent vers la pulpe endommagée.
Important ! La présence de cellules souches dans la pulpe
Grâce à ce processus, l’être est immunisé et pourra auto- dentaire offre des possibilités très intéressantes pour l’éla-
boration de nouvelles techniques d’ingénierie tissulaire et
matiquement répondre aux futures agressions par ces
de dentisterie régénératrice. Ces cellules sont plus faciles à
mêmes pathogènes. D’autres molécules, par exemple
collecter que celles de la moelle osseuse qui étaient, jusqu’à
celles de la famille des TGF, qui pourraient être libérées de présent, la principale source de cellules souches postna-
la dentine lors de la déminéralisation, sont également tales avec les adipocytes.
capables de réguler le système immunitaire de la pulpe
(Jontell et al., 1988).
Il semble que ces cellules soient un réservoir prometteur de
cellules multipotentes et l’on peut imaginer de nombreuses
Les cellules dendritiques interagissent également avec les implications biotechnologiques. La présence d’une popula-
fibres nerveuses et les vaisseaux sanguins au sein de la pulpe ; tion de cellules progénitrices dans la pulpe dentaire produit
la réponse neuro-immunitaire de la pulpe est probablement une source locale de cellules de remplacement pour la for-
la première phase de réaction inflammatoire du complexe mation de nouveaux « odontoblastes like » lors de la forma-
pulpo-dentinaire (Jontell et al., 1998 ; Farges et al., 2009). tion du pont dentinaire. Il reste cependant plusieurs points à
élucider, notamment le doute qui persiste sur le fait que ces
cellules progénitrices sont résidentes et pourraient migrer
E - Cellules souches de la pulpe vers la pulpe par la vascularisation. Les futures études devront
L’intérêt croissant de la communauté scientifique pour les mieux caractériser ces cellules souches et leur potentiel pour
cellules souches concerne également la recherche dentaire. permettre la conception de nouvelles applications de théra-
La mise en évidence de telles cellules, les DPSC (dental pulp pie régénératrice.
stem cells) (Gronthos et al., 2000), au sein du parenchyme
pulpaire a permis de démontrer que l’organe dentaire présen- La découverte de ces cellules souches dans la pulpe den-
tait une niche de cellules progénitrices éventuellement taire a été une avancée significative dans le domaine de la
dentisterie. Cependant, plusieurs problèmes demeurent
impliquées dans le remplacement des tissus lésés. Une autre
non résolus, notamment l’identification de ces cellules.
population de cellules souches a été découverte au sein des

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1 Endodontie

IV - Réponse pulpaire à l’agression Cavité

Les progrès réalisés dans le domaine de la régénération Dentine


tissulaire ont permis aux chercheurs de mieux comprendre (orthodentine)
comment les odontoblastes et, plus généralement, la
pulpe réagissent à l’agression. La dentine tertiaire dite Ligne
réactionnelle, sécrétée en l’absence d’exposition pulpaire, calcio-traumatique
permet de restaurer l’intégrité tissulaire de la dent et
d’augmenter la distance entre la pulpe et l’agent agresseur. Dentine
réactionnelle
Après la sécrétion initiale de dentine primaire, l’odontoblaste
Pulpe
sécréteur semble devenir semi-quiescent, avec une activité
sécrétrice diminuée. Le contrôle moléculaire permettant ce
changement d’état de l’odontoblaste n’est toujours pas com-
plètement élucidé.
Au cours des dommages dentaires (carie, traumatisme, abra-
sion), une cascade de réponses pulpaires est déclenchée. Le Figure 1.10 De nombreuses protéines matricielles (représentées
potentiel de régénération ou de cicatrisation de la pulpe par les points colorés) sont séquestrées au sein de la matrice
collagénique de la dentine pendant le processus de minéralisa-
implique des changements histologiques, mais ceux-ci ne tion. A : ces facteurs sont relargués lors de la dissolution de la
sont pas forcément corrélés à des manifestations cliniques matrice minérale (qu’elle soit pathologique ou thérapeutique).
(Seltzer et al., 1963). En fonction de la nature de l’agression B : ces molécules atteignent les odontoblastes par les canali-
(brève ou prolongée, de faible ou de forte intensité), la cules. C : elles sont dorénavant considérées comme d’impor-
réponse pulpaire diffère. Une agression d’intensité faible ou tants régulateurs des voies de signalisation dans le processus de
modérée sera souvent résolue par une brève réponse inflam- cicatrisation pulpaire.
matoire suivie d’une dentinogenèse réactionnelle. Dans le
cas d’une agression de plus forte intensité (carie profonde ou
traumatisme sévère), l’odontoblaste peut être amené à dispa- blastes. Les bactéries et leurs toxines sont des éléments clés
raître et, tant que l’inflammation reste contrôlée, le proces- dans la stimulation directe de l’odontoblaste au cours des
sus de régénération pulpo-dentinaire localisé peut agressions carieuses (Durand et al., 2006). Ainsi, les lipopoly-
s’enclencher et conduire à la formation d’un pont dentinaire. saccharides et autres toxines bactériennes déclenchent le
Ce processus est qualifié de dentinogenèse réparatrice. processus d’inflammation pulpaire mais d’autres voix de
signalisation sont impliquées dans le processus de cicatrisa-
A - Dentinogenèse réactionnelle tion qui entre en balance avec le précédent (Magloire et al.,
1992 ; Tziafas et al., 2000 ; Botero et al., 2006 ; Smith et al.,
Après un traumatisme, l’odontoblaste sort de sa phase quies- 2008 ; Choi et al., 2009). Par exemple, certains auteurs ont
cente et commence à se remettre à sécréter de façon plus récemment démontré que le TNF-alpha (tumor necrosis fac-
active, déposant ainsi une épaisseur de dentine réaction- tor alpha) pouvait stimuler la différenciation de cellules pul-
nelle. paires en phénotypes odontoblastiques via la phosphorylation
Histologiquement, la zone de stimulation de ces cellules est de p38 de la voie de signalisation des MAP kinase (mitogen-
démarquée par une ligne calcio-traumatique (fig. 1.10). Parce activated protein kinase) (Paula-Silva et al., 2009 ; Simon
que ce sont les mêmes cellules qui sont responsables de la et al., 2010).
sécrétion de l’orthodentine et de cette dentine réaction- La dentine est un tissu conjonctif minéralisé riche en colla-
nelle, il existe une solution de continuité au niveau des cana- gène mais qui contient également un nombre important
licules qui assure le maintien de la perméabilité du tissu. d’autres molécules bioactives, notamment des cytokines et
Bien que de nombreuses recherches complémentaires soient des facteurs de croissance, séquestrés au sein de la matrice
nécessaires, il a été envisagé que le contrôle moléculaire res- lors du processus de minéralisation. Lorsqu’une déminéralisa-
ponsable du changement d’état de l’odontoblaste lors des tion du tissu est engagée, elle s’accompagne d’un relargage
phases primaire et secondaire pourrait être inversé lorsque progressif de ces molécules (Smith, 2003). Dans ce cocktail
les cellules sont stimulées. de substances, plusieurs facteurs de croissance sont retrou-
vés, notamment ceux de la famille des TGF-β (Cassidy et al.,
La description de ces phénomènes reste nécessaire et per- 1997 ; Smith et al., 1998). Ces facteurs de croissance possè-
mettrait de mettre au point de nouvelles thérapeutiques dent de nombreuses propriétés de signalisation et peuvent
faisant intervenir le contrôle cellulaire. agir à de très faibles concentrations. Une fois libérés, ils che-
minent le long des canalicules vers la pulpe où ils peuvent
Il est également important de considérer la nature de la induire différentes réponses cellulaires, notamment l’activa-
signalisation entre les agents d’agression et les odonto- tion des odontoblastes (Smith et al., 1995b). Une fois stimu-

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Biologie de la pulpe 1
lés, ces derniers entrent à nouveau dans une phase accrue À partir de ce concept, il est possible d’imaginer des possibi-
d’activité et sécrètent de la dentine tertiaire réactionnelle lités de stimulation thérapeutique induisant le relargage
(fig. 1.11). contrôlé de molécules bioactives (Smith et al., 1990, 1994 et
Bien que la sécrétion dentinaire soit clairement diminuée 2001). Le mordançage de la dentine avec de l’acide ortho-
chez l’adulte, l’activité métabolique des odontoblastes pour- phosphorique, utilisé dans les phases de conditionnement de
rait être augmentée en réponse à une agression. Les molé- la dentine, induit également une déminéralisation de celle-ci
cules membres de la famille des TGF-β présentes au sein de et permet ainsi la libération de facteurs biologiques. D’autres
la dentine peuvent être solubilisées par les acides de la produits utilisés en odontologie et souvent délaissés pour-
plaque bactérienne (Smith et al., 1995b et 1998) ou par des raient redevenir intéressants avec de nouvelles indications.
thérapeutiques restauratrices appropriées. Ces molécules Pendant longtemps, l’hydroxyde de calcium a été utilisé
pourraient être responsables de la stimulation de l’activité comme fond de cavité protecteur, notamment sous les obtu-
des odontoblastes (Simon et al., 2010). rations à l’amalgame, mais ne l’est actuellement plus dans ce

a b

Dentine
réactionnelle

Figure 1.11 Pont dentinaire obtenu 5 semaines après coiffage


pulpaire avec du MTA® sur une première molaire maxillaire de
souris (coupe semi-fine, grossissement × 50, bleu de méthy-
c lène/bleu azur II. Barre = 200 µm).

15

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1 Endodontie

type d’indication. Néanmoins, ce matériau permet le relar-


Cavité
gage de composants bioactifs à partir de la dentine, en parti-
culier des facteurs de croissance (Graham et al., 2006). Matériau
Contrairement aux agents chélatants qui finalement sont en
contact avec la dentine pendant une période très courte, Dentine
l’hydroxyde de calcium reste en contact prolongé avec le réactionnelle
tissu et permettrait un relargage plus faible mais rémanent et
Pont
éventuellement contrôlable en fonction de la forme galé- dentinaire
nique du produit. Assez récemment, la libération de ces (dentine
molécules bioactives par le mineral trioxide aggregate (MTA®, réparatrice)
Dentsply Maillefer) a également été démontrée (Tomson
et al., 2007).
La quantité de substance relarguée varie en fonction du pro-
duit utilisé, ce qui est intéressant car cela pourrait expliquer
les différences de comportement entre ces deux matériaux. Figure 1.12 Dentinogenèse réparatrice. Contrairement aux autres
tissus conjonctifs, le processus de cicatrisation de la couche
Si les processus engagés étaient mieux compris, l’utilisa- odontoblastique ne se fait pas par la division des cellules bor-
tion des fonds de cavité sous les restaurations coronaires dant la plaie (A et B). Le recrutement de nouvelles cellules et
pourrait rapidement retrouver une indication et la mise au leur différenciation en cellules sécrétrices de dentine (C)
point de nouveaux matériaux bioactifs permettrait de induisent la formation d’un pont dentinaire en contact direct
faire évoluer l’approche biologique de l’odontologie. avec un matériau spécifique.

B - Dentinogenèse réparatrice
Les odontoblastes sont les seules cellules capables de
sécréter de la dentine. Lorsqu’ils disparaissent à la suite Remarque : plusieurs procédures cliniques ont été propo-
d’un traumatisme, la formation d’un pont dentinaire est sées pour la protection de la pulpe et l’hydroxyde de cal-
toujours possible à partir du moment où de nouvelles cel- cium a longtemps été considéré comme un matériau de
lules de phénotype odontoblastique sont disponibles sur choix. Cependant, la piètre qualité du pont dentinaire
le site lésé. obtenu et son manque d’étanchéité sont probablement à
l’origine des nombreux échecs cliniques rencontrés avec ce
matériau.
Traditionnellement, la cicatrisation conjonctive implique la
migration des cellules de la couche basale germinative, cel- Pour beaucoup de cliniciens, le coiffage pulpaire n’est pas
lules qui entrent en division et viennent ainsi fermer la brèche considéré comme une thérapeutique aux résultats prévi-
de façon centripète. Secondairement, une réorganisation du sibles et nombre d’entre eux considèrent que la pulpectomie
tissu permet d’obtenir une cicatrisation complète. offre un meilleur pronostic que la conservation de la vitalité
Les odontoblastes sont des cellules différenciées postmito- pulpaire. Plusieurs auteurs ont proposé de réaliser le coiffage
tiques ; ils ne sont pas capables de se diviser pour produire pulpaire directement avec le matériau d’obturation coronaire
de nouvelles cellules sécrétrices. Lorsqu’ils sont détruits, une lui-même, mais il n’existe aucune preuve histologique de la
autre forme de remplacement intervient, impliquant le recru- formation d’un pont dentinaire dans ces conditions. Même si,
tement de cellules progénitrices locales ou distantes (Fitzge- cliniquement, les résultats semblent satisfaisants, cette
rald, 1979 ; Fitzgerald et al., 1990) (fig. 1.12). Après exposition approche ne peut être considérée comme fiable à long
pulpaire et mise en place d’un matériau approprié, un pont terme. Cet exemple illustre parfaitement ce qui distingue le
dentinaire est formé en quelques semaines (fig. 1.13) par de clinicien du scientifique. Alors que les cliniciens se focalisent
nouvelles cellules de phénotype odontoblastique. L’origine sur les propriétés d’étanchéité du matériau et sur la préven-
exacte de ces cellules progénitrices n’est toujours pas claire- tion de la percolation bactérienne, les scientifiques sont plus
ment définie. Plusieurs auteurs considèrent que le processus intéressés par le caractère bioactif des matériaux et leur apti-
engagé pourrait être le même que celui du développement tude à induire une réponse tissulaire. Dans un futur proche,
initial (Smith et Lesot, 2001 ; Mitsiadis et Rahiotis, 2004) ; les matériaux existants pourront servir de tremplin à la mise
l’origine de ces cellules reste inconnue, et un recrutement à au point de biomolécules plus spécifiques afin de faire béné-
distance de la dent grâce à la vascularisation ne peut pas être ficier l’odontologie des dernières avancées biotechnolo-
complètement exclu. giques.

16

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Biologie de la pulpe 1

Matériau

a b

Matériau
Matériau

c d

Matériau Figure 1.13 Coupes histologiques d’une première molaire supé-


rieure de souris à 5 semaines postopératoires après coiffage pul-
paire au MTA®. A : coloration éosine/hématoxyline, coupe 7 µm.
B : mise en évidence de l’expression de la protéine DSP dans la
palissade odontoblastique par immunohistochimie (IHC). C :
contrôle négatif de l’IHC. D et E : coloration IHC anti-DSP à plus
fort grandissement. Noter l’expression de la protéine dans le
e cytoplasme des nouveaux odontoblastes (flèche).

C - Coiffage pulpaire soient qu’une récapitulation de ceux impliqués au cours de la


dentinogenèse physiologique (Tziafas et al., 2000 ; Smith et
Important ! Après exposition pulpaire, le coiffage direct de Lesot, 2001).
la pulpe avec un matériau spécifique permet d’induire la Plusieurs facteurs interviennent dans le pronostic du coiffage
formation d’un pont dentinaire qui assurera à terme la pro- pulpaire (Murray et al., 2002 et 2003) ; l’élimination de l’in-
tection du tissu sous-jacent. Puisque l’exposition pulpaire a flammation, le contrôle de l’infection et la biocompatibilité
conduit à la disparition des odontoblastes, le processus de des matériaux utilisés sont considérés comme des éléments
cicatrisation est sensiblement plus complexe, nécessitant le clés pouvant améliorer le pronostic clinique à long terme
recrutement et la différenciation de nouvelles cellules (Mjör, 2002 ; Ward, 2002).
sécrétrices.
Comme cela a été souvent démontré, une réponse inflamma-
toire apparaît au niveau de la pulpe dès que le processus
Il est cependant probable que les processus impliqués dans carieux atteint la dentine (même dans les couches les plus
la cicatrisation pulpaire (réactionnelle et réparatrice) ne superficielles). Il est donc quasiment impossible de vouloir

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1 Endodontie

traiter une pulpe indemne de toute inflammation. En


Dans une étude clinique randomisée récente sur des dents
revanche, une exposition pulpaire peut exister après un trau- humaines, Nair et al. (2008) concluaient que, clinique-
matisme et, dans ce cas, aucune inflammation n’est présente ; ment, le MTA® était plus approprié que l’hydroxyde de cal-
c’est la raison pour laquelle le coiffage pulpaire est particu- cium et qu’il devrait être considéré comme le nouveau
lièrement indiqué dans ces situations et constitue une très matériau de référence.
bonne approche thérapeutique.

Remarque : cette protection pulpaire est d’autant plus Plusieurs études in vivo ont montré que le MTA® induisait la
importante qu’il s’agit de patients jeunes, tout particulière- formation d’un pont dentinaire de bonne qualité, étanche et
ment sur les dents immatures où l’édification radiculaire est adhérant aux parois bordant la lésion, et dans lequel on peut
encore incomplète. noter la présence de canalicules dentinaires (fig. 1.14) (Simon
et al., 2008).
Le but ultime du coiffage pulpaire avec un matériau spéci- Si ce matériau présente des propriétés intéressantes, peu de
fique est d’induire la formation d’une barrière de dentine données sont actuellement disponibles sur sa composition
réparatrice entre la pulpe et le matériau d’obturation, en et son mécanisme d’action. Plusieurs études tendent à mon-
permettant aux cellules pulpaires d’exprimer leur potentiel trer que le ciment de Portland présenterait une composition
dentinogénétique (Schroder, 1985). En 1965, Kakehashi similaire et des propriétés très proches de celle du MTA®
démontrait la formation systématique d’un pont dentinaire (Estrela et al., 2000 ; Holland et al., 2001 ; Abdullah et al.,
après exposition pulpaire sur des animaux de laboratoire 2002 ; Funteas et al., 2003 ; Saidon et al., 2003).
élevés en milieu stérile (Kakehashi et al., 1965). Ses expéri-
mentations ont permis de mettre en évidence l’aptitude de
la pulpe à cicatriser en fonction de l’environnement dans Matériau v
lequel elle se trouve et le fait que le processus peut être Pulpe
engagé en l’absence de toute contamination bactérienne pd od od
(Cotton, 1974). db d
d
Depuis de nombreuses années, différents matériaux ont été
utilisés pour réaliser des coiffages pulpaires. Parmi eux, l’hy- Pulp 80 µm 80 µm
100 µm
droxyde de calcium a longtemps été considéré comme le A B C
matériau de référence. En effet, une recherche sur PubMed
(mots clés : calcium hydroxide et pulp capping) permet d’ob- db
tenir plus de 650 références (juillet 2009). Caractérisé par un
pH très basique (Faraco et Holland, 2001), l’hydroxyde de cal- E
cium ne semble plus être considéré comme le matériau idéal,
et ce pour les raisons suivantes :
100 µm 10 µm
- le pont dentinaire qu’il permet d’obtenir est inconstant et D E
poreux (Cox et al., 1996) ;
- il n’adhère pas aux parois dentinaires ; Figure 1.14 Titre à venir ?
- son aptitude au scellement est faible ;
- il a des propriétés antibactériennes limitées.
De plus, à cause de son pH très basique, l’hydroxyde de cal- 1 - Coiffage pulpaire et cicatrisation
cium en contact direct avec la pulpe provoque une destruc- Dans la plupart des cas, l’exposition pulpaire est inévitable-
tion tissulaire superficielle, créant ainsi la formation d’une ment associée à une réponse inflammatoire et le processus
couche nécrosée (Hargreaves et Goodis, 2002). de cicatrisation se déroule selon les étapes suivantes :
De nombreuses recherches sont effectuées sur les biomaté- - hémostase et formation d’un caillot sanguin ;
riaux et leurs aptitudes à induire la formation d’un pont den- - réponse inflammatoire ;
tinaire de qualité (Tarim et al., 1998). Cependant, les résultats - prolifération cellulaire et/ou recrutement ;
restent inconstants. - remodelage tissulaire.
Il y a une quinzaine d’années, l’introduction du MTA® Le processus de cicatrisation des tissus conjonctifs est tou-
(Abedi et al., 1996 ; Ford et al., 1996 ; Torabinejad et jours caractérisé par ces étapes successives. L’échec à
Chivian, 1999) a représenté la meilleure solution de rem- résoudre la réponse inflammatoire conduit à une inflamma-
placement à l’hydroxyde de calcium en tant que matériau tion chronique et, éventuellement, à la nécrose pulpaire. Le
de coiffage pulpaire. Plusieurs études ont montré que la tissu pulpaire immédiatement adjacent à l’exposition est
qualité du pont est meilleure (Nair et al., 2008) et que les caractérisé par la présence de débris nécrosés, la formation
cellules en contact direct avec le produit régénéré expri- d’un caillot sanguin et une réponse cellulaire impliquant l’in-
ment des marqueurs odontoblastiques (Simon et al., filtration significative de neutrophiles. Yamamura (1985) a
2008). décrit la chronologie du processus de cicatrisation chez le

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Biologie de la pulpe 1
chien après coiffage pulpaire avec de l’hydroxyde de calcium ont également montré que deux réplications d’ADN étaient
de la façon suivante : phase exsudative (de 3 à 5 jours), phase nécessaires avant la migration de ces cellules et leur différen-
de prolifération (de 3 à 7 jours), formation d’ostéodentine (de ciation.
5 à 14 jours), formation de dentine tubulaire (14 jours et plus). Malgré nos connaissances sur le développement dentaire,
Au bout de 3 à 6 jours, la couche inflammatoire est rempla- notre compréhension des cellules souches reste limitée. Les
cée par un tissu de granulation. Ce tissu se modèle tout cellules issues de la pulpe, cultivée dans certaines condi-
autour de la cicatrice et contient de nombreux fibroblastes tions, peuvent présenter un phénotype odontoblastique et
et capillaires néoformés (Fitzgerald, 1979). Une nouvelle la capacité de former des nodules de minéralisation in vitro
matrice extracellulaire et des nodules de minéralisation sont (Couble et al., 2000).
remarqués au cours de la cicatrisation (Schroder et Granath,
1972). Les premiers cristaux de minéraux apparaissent au sein Malgré tout, nous ne savons toujours pas si seule une par-
de vésicules matricielles, indiquant une grande similarité tie de la population des cellules pulpaires ou toutes les
entre le processus de réparation et la formation de dentine cellules du parenchyme sont capables de présenter cette
manteau (Hayashi, 1982). À 11 jours, la nouvelle matrice est évolution.
formée, bordée par des cellules cubiques, et quelques cel-
lules présentent les premières caractéristiques de différen-
ciation en odontoblastes et, à 14 jours, les cellules sont Beaucoup plus de données sont disponibles à propos des
organisées en palissade de la même façon que pour la den- cellules multipotentes de la moelle osseuse (BMSC, bone
tine primaire ou secondaire (Mjör et al., 1991). À 1 mois, le marrow stromal cells) et sur leur potentiel à se différencier
pont dentinaire et la couche nécrosée associée à une réponse en ostéoblastes, chondrocytes, adipocytes et, éventuelle-
inflammatoire du tissu pulpaire adjacent peuvent être nette- ment, en cellules musculaires ou neuronales (Bennett et al.,
ment distingués (Fitzgerald, 1979). Sur le plan ultrastructural, 1991 ; Krebsbach et al., 1997 ; Azizi et al., 1998 ; Ferrari et al.,
des défauts en tunnel sont clairement visibles dans les ponts 1998 ; Pittenger et al., 1999). Dans la pulpe, l’origine des cel-
dentinaires dans 89 % des cas étudiés (Cox et al., 1996). lules de remplacement n’est toujours pas identifiée. Pendant
La dentinogenèse réparatrice est complexe, associant plu- longtemps, les cellules de la couche de Höhl ont été consi-
sieurs cascades de processus biologiques. dérées comme un réservoir de cellules de remplacement.
Actuellement, cette niche ne semble pas la plus appropriée
L’interaction des cellules pulpaires avec les facteurs de et d’autres localisations sont à l’étude. Les péricytes dans la
croissance, les cytokines et autres médiateurs molécu- pulpe ont également été proposés comme des candidats aux
laires pendant les phases de cicatrisation sont à l’origine cellules réparatrices, bien que l’on ne sache toujours pas si
de chacune des trois étapes du processus de réparation : ces cellules sont résidantes ou issues d’une localisation dis-
- recrutement de cellules progénitrices ; tante et arrivées sur le site par la vascularisation (Yamamura,
- différenciation cellulaire ; 1985 ; Shi et Gronthos, 2003 ; Lovschall et al., 2007).
- activation des phases de synthèse et de sécrétions des
cellules.
Important ! Enfin, les DPSC, décrites plus récemment, pour-
raient vraisemblablement être les candidates les plus
2 - Cellules progénitrices des odontoblastes appropriées (Gronthos et al., 2000 et 2002).
de « seconde génération »
Plusieurs processus cellulaires initialement observés au cours
du développement embryonnaire semblent réapparaître 3 - Cicatrisation pulpaire et facteurs de croissance
in situ au moment de la cicatrisation et particulièrement de Au cours des premières étapes de la cicatrisation, plusieurs
la régénération pulpaire. Ces phénomènes conduisent à la cytokines, incluant les facteurs de croissance, sont relarguées
production de dentine réactionnelle ou réparatrice en fonc- à partir de la dentine et circulent dans la matrice extracellu-
tion de la préservation de la couche odontoblastique (Smith laire (Smith, 2002 ; McLachlan et al., 2004 et 2005 ; Smith
et al., 1995a). et al., 2008). Ces cytokines jouent un rôle important dans la
La dentinogenèse réparatrice nécessite le recrutement de régulation du recrutement des cellules, dans leur proliféra-
cellules progénitrices puis, dans un second temps, leur diffé- tion et, enfin, dans leur différenciation en cellules sécrétrices.
renciation en odontoblastes. Ces nouvelles cellules résultent Les membres de la famille des TGF-β ont clairement été
de la prolifération et de la différenciation de cellules souches, identifiés dans les tissus dentaires au cours de la cicatrisation
probablement résidant au sein de la pulpe (Ruch, 1998). (Rutherford et al., 1993 et 1994 ; Nakashima, 1994 ; Cassidy
Fitzgerald et al. (1990) ont étudié la migration et la proliféra- et al., 1997 ; Baker et al., 2009). La différenciation de nou-
tion des cellules au sein de la pulpe après coiffage pulpaire à veaux odontoblastes a également été décrite après coiffage
l’hydroxyde de calcium sur des singes. Ils ont mis en évidence pulpaire avec du bFGF (basic fibroblast growth factor), du
le fait que la migration de ces cellules commençait au centre TGF-β1 (Lovschall et al., 2001) et de la BMP 7 (Jepsen et al.,
de la pulpe et s’étendait vers l’interface pulpe/matériau. Ils 1997).

19

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1 Endodontie

discerner clairement l’état pathologique de la pulpe sous-


L’application directe de facteurs de croissance sur le tissu
pulpaire offre une voie d’investigation thérapeutique inté- jacente. L’épaisseur de dentine résiduelle après la taille d’une
ressante. Néanmoins, les processus biologiques et molé- cavité est un premier élément à prendre en considération, car
culaires impliqués devront indiscutablement être il influencera directement le pronostic du traitement (fig. 1.15).
appréhendés avant d’envisager une application clinique. Dans les cas de cavités profondes, où l’épaisseur de dentine
C’est à ce prix que les nouvelles procédures pourront être résiduelle est inférieure à 0,5 mm, le nombre et la longueur
exploitables, reproductibles et prédictibles (Tziafas et al., des tubuli ouverts sont tels que la communication entre la
2000). cavité et la pulpe est comparable à celle d’une effraction
franche (Smith, 2002).
4 - Implication clinique
La dentinogenèse réactionnelle et la dentinogenèse répara-
trice sont deux voies de cicatrisation différentes. V - Conclusion
La description faite plus haut de ces deux types de dentino-
genèses tertiaires met en évidence les différences qui doivent Ainsi, cliniquement, il peut être très difficile, voire impos-
être appréhendées pour élaborer une nouvelle stratégie sible, de connaître le statut inflammatoire exact de la
d’approche thérapeutique en odontologie. pulpe et l’état cytologique des odontoblastes puisque,
encore une fois, aucune corrélation n’existe entre l’histo-
logie du tissu et la symptomatologie clinique. Ces facteurs
Essentiel : cliniquement, le choix des procédures régénéra- compliquent considérablement l’établissement d’un plan
tives en endodontie sera fondé sur l’évaluation de l’étendue
traitement dans de telles situations et il devient réelle-
de la pathologie pulpaire et de la conservation ou non de la
palissade odontoblastique.
ment urgent de s’intéresser aux moyens diagnostiques et,
tout particulièrement, à l’évaluation de l’état inflamma-
toire pulpaire. Alors que les tests thermiques et élec-
La translation de nos connaissances biologiques vers une triques fournissent des informations sur l’innervation de la
application clinique nécessite une prise de conscience plus pulpe, aucun moyen fiable ne permet de tester la vascula-
biologique des plans de traitement. Les moyens de diagnos- risation ni, en particulier, une éventuelle vasodilatation,
tic actuellement disponibles ne permettent pas encore de signe de l’inflammation.

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