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Biologie de la pulpe
S. SIMON
La dentine est un tissu perméable qui est traversé par des La dentine intracanaliculaire est sécrétée tout au long de la
structures tubulaires appelées tubuli ou canalicules denti-
vie de la dent et peut être accélérée dans certaines condi-
naires. Ces canalicules traversent la dentine de part en
part, de la jonction amélo-dentinaire (ou jonction tions physiopathologiques (en cas d’agression carieuse par
cémento-dentinaire dans la région de la racine) jusqu’à la exemple) aboutissant parfois à la sclérose dentinaire par-
lumière canalaire qui contient le tissu pulpaire. tielle, voire complète (Senawongse et al., 2008).
La composition biochimique des dentines intercanaliculaire
et péricanaliculaire est différente, notamment au niveau de
Les tubuli contiennent le fluide dentinaire d’origine pulpaire la trame collagénique. Ces différences ont une incidence
et le prolongement de l’odontoblaste. Le niveau d’extension directe sur certaines procédures thérapeutiques, en particu-
de ces prolongements cellulaire au sein des canalicules reste lier lors de l’agression acide dans le conditionnement préa-
controversé puisque, pour certains, le prolongement cyto- lable de la dentine pendant les étapes d’adhésion. Les
plasmique occupe la lumière canaliculaire sur toute sa lon- protocoles doivent donc être adaptés à la nature de la den-
gueur (Maniatopoulos et Smith, 1983 ; Sigal et al., 1984 et tine concernée et seront différents selon qu’il s’agit d’une
1985), alors que d’autres suggèrent que cette extension dentine sclérotique ou d’une cavité profonde sur une dent
occupe au maximum un tiers de cette même longueur (Gar- d’un patient jeune. Ces différences structurelles sont égale-
beroglio et Brannström, 1976 ; Thomas et Carella, 1983 et ment importantes en endodontie lorsque l’on envisage de
1984 ; Pashley, 2002). mettre en œuvre des systèmes d’obturation canalaire fondés
Cette particularité de structure est importante car la pré- sur des propriétés adhésives. La dentine de la région apicale
sence de ces extensions cellulaires au sein du tissu minéralisé est majoritairement fibreuse (fibrodentine) et donc considé-
peut influencer l’approche thérapeutique. Certains canali- rablement différente d’une dentine tubulaire classique ren-
cules sont partiellement oblitérés par des produits issus de contrée sur le reste de la racine (Mjör et al., 2001).
l’activité cellulaire elle-même ; après agression carieuse de la
dent, cette fermeture même partielle confère à la dentine Remarque : cette différence structurelle pose donc un pro-
des propriétés de perméabilité vers la pulpe sensiblement blème dans l’élaboration de protocoles et de produits de
différentes de celles où les diamètres des canalicules expo- collage puisque l’on doit prendre en considération la diffé-
rence de tissus présents dans une unité radiculaire.
sés sont plus importants. Ces modifications doivent être
prises en compte lors de l’établissement du plan de traite-
ment de la dent à traiter. Pour ces raisons, les techniques ayant fait leurs preuves en
La dentine circumpulpaire ou périphérique est composée de termes d’adhésion sur la dentine coronaire ne sont pas repro-
dentine intercanaliculaire (entre les canalicules) et de den- ductibles au niveau radiculaire, ce qui explique en partie les
tine péricanaliculaire ou intracanaliculaire (qui a été déposée difficultés rencontrées lors de la mise au point de nouveaux
secondairement en périphérie du canalicule et qui réduit produits qui, en termes d’étanchéité, devraient permettre de
ainsi le diamètre de sa lumière) (fig. 1.1). palier les défauts des matériaux actuellement utilisés.
1 - Dentine primaire
Il s’agit de la dentine sécrétée en première intention au cours
du développement de la dent. Elle donne la forme générale
de la couronne et de la racine et est ainsi responsable de la
morphologie de l’organe. La couche la plus externe, relative-
ment fine et immédiatement sous-jacente à la jonction
amélo-dentinaire, est sécrétée par les odontoblastes au
cours de leur différenciation terminale. Elle présente une
structure sans canalicules et est qualifiée de « dentine man-
teau » (mantle dentine).
Figure 1.2 Localisation histologique des deux types de dentines
2 - Dentine secondaire physiologiques (primaire et secondaire).
La dentine secondaire, quant à elle, est sécrétée physiologi-
quement après l’éruption de la dent dans la cavité buccale 3 - Dentine tertiaire
ou après l’apexogenèse. Elle est physiologique et ne doit en La dentine tertiaire est sécrétée en réponse à une agression
aucun cas être considérée comme une structure patholo- externe, telle que la carie ou l’abrasion, afin de protéger la
gique. Cette dentinogenèse est responsable de la diminution pulpe sous-jacente. Dans le cas d’un stress modéré, qui ne
progressive et asymétrique du volume canalaire au cours du conduit pas à la destruction des odontoblastes, la dentine
vieillissement, souvent improprement dénommée « calcifi- sécrétée est appelée « dentine réactionnelle » ; lorsque le
cation » ou « minéralisation ». stress est plus intense et que la survie des odontoblastes est
compromise, il s’agit alors de « dentine réparatrice ».
Ce processus biologique explique les différences qui La distinction entre dentine secondaire (physiologique) et
existent entre le volume canalaire d’une dent jeune et tertiaire (cicatricielle) est clairement définie, malgré une fré-
celui d’une dent plus âgée. quente confusion dans la littérature scientifique (fig. 1.3). La
bonne compréhension et connaissance de ces trois types de
dentinogenèses est primordiale pour une approche théra-
La sécrétion de dentine secondaire n’est pas uniforme ; elle peutique raisonnée.
est plus importante au niveau du toit et des parois externes
de la chambre pulpaire qu’au niveau du plancher. La compo-
sition chimique et la structure histologique des dentines pri- B - Dentine et os
maire et secondaire sont absolument identiques, bien que
ces similitudes aient rarement fait l’objet de recherches Important ! La dentine et l’os ont une composition biochi-
poussées (fig. 1.2). Seule la vitesse de sécrétion diffère : la mique très proche mais présentent des différences structu-
dentine primaire est sécrétée à une vitesse de 4 µm/j, alors relles essentielles.
que la sécrétion de dentine secondaire se fait à une vitesse
de 0,4 µm/j (Schour et Poncher, 1937 ; Ziskin et al., 1949 ; Plusieurs études récentes ont montré que la composition de
Nanci, 2003). ces tissus est beaucoup plus proche que cela a pu être appré-
cié pendant des années. Certaines molécules qui ont long-
En résumé, la dentinogenèse primaire existe au cours du temps été considérées comme spécifiques de la dentine (par
développement et conduit à la formation de la couronne exemple la DSP) ont finalement été également retrouvées
et de la racine de la dent, alors que la dentine secondaire dans l’os alvéolaire (Butler et al., 2003 ; Huang et al., 2008a). Il
est sécrétée tout au long du reste de la vie de la dent et est de plus en plus difficile de trouver des marqueurs spéci-
est responsable de la réduction de la taille de la chambre fiques permettant de caractériser chacun de ces tissus. Néan-
pulpaire, des canaux radiculaires et de la sécrétion conti- moins, l’expression des protéines SIBLINGs (small
nue de dentine péricanaliculaire (Baume, 1980).
integrin-binding ligand N-linked glycoproteins), par exemple,
Destruction
pulpaire
localisée
Dentine Dentine
réactionnelle réparatrice
Figure 1.3 La densité des canalicules dentinaires est variable au sein de l’épaisseur
dentinaire. En section transversale (Pashley, 1996), les canalicules occupent de 2 à 3 %
de la surface dentinaire en périphérie de la dent et atteignent de 20 à 25 % à proximité
de la pulpe (d’après Olgart et Bergenholtz, 2003).
D : dentine ; P : pulpe.
permet cette différenciation grâce à une mise en évidence cellules dentaires et osseuses à différents stades de leur vie
d’expression différentielle quantitative (Huang et al., 2008a). cellulaire (Simon et al., 2009).
Sur le plan structurel, l’os et la dentine présentent un certain
nombre de similitudes. Les cellules de l’os alvéolaire et de la
dentine sont toutes issues des crêtes neurales, ce qui peut
C - Canalicules dentinaires :
expliquer un certain nombre des similarités retrouvées entre une zone de communication
les deux tissus en termes de formation et de structure. Au
niveau de l’os, les ostéoblastes sont responsables de la sécré- 1 - Structure tubulaire
tion de la matrice ; une fois enfermées dans cette matrice La densité des canalicules au sein de la dentine est impor-
minéralisée, ces cellules changent d’aspect, deviennent tante (environ 30 000/mm2 en moyenne) ; ils ont un dia-
quiescentes et se transforment en ostéocytes qui commu- mètre approximatif de 1 à 3 µm en moyenne dans la dent
niquent entre eux grâce à un important réseau de prolonge- humaine (fig. 1.4).
ments cytoplasmiques cellulaires, eux-mêmes enfermés dans
des canalicules. Au niveau du complexe pulpo-dentinaire, les
odontoblastes restent en surface de la matrice dentinaire Leur répartition est inégale dans l’épaisseur de la dentine et
dont ils assurent la sécrétion ; seul un prolongement cyto- leur densité augmente à proximité de la cavité pulpaire, reflet
plasmique persiste dans l’épaisseur de la dentine au sein d’un de la confluence des odontoblastes et de leur migration en
canalicule. Ce prolongement cellulaire présente de nom- direction centripète au cours de la dentinogenèse (fig. 1.4).
breuses ramifications latérales qui permettent également Ces canalicules ont un trajet sinusoïdal au niveau de la cou-
une communication intercellulaire. Des ressemblances mor- ronne et présentent de nombreuses ramifications. Ainsi, la
phologiques entre les canalicules dentinaires et ostéocy- surface de contact entre l’odontoblaste et la matrice denti-
taires ont été mises en évidence (Lu et al., 2007) et des naire est largement augmentée grâce à la présence du pro-
données récemment publiées montrent également des simi- longement au sein des canalicules et de nombreuses
litudes à l’échelle moléculaire dans le comportement des ramifications.
D Bactéries/toxines
Dentine
P
Os
Remarque : à ce stade, il est recommandé de ne pas sécher Par exemple, il est relativement fréquent de rencontrer des
à nouveau la surface ; un excès de séchage pourrait occa- patients rapportant des douleurs postopératoires après le
sionner des dégâts irréversibles au niveau de la pulpe, res-
ponsables de douleurs postopératoires inévitables. La
collage d’un inlay/onlay en méthode indirecte. Cette sensibi-
nouvelle génération d’adhésifs prend en compte ce phéno- lité est particulièrement décrite au cours de la mastication et
mène et les produits tolèrent dorénavant l’humidité denti- peut facilement être expliquée par la théorie hydrodyna-
naire sans pour autant affecter les propriétés d’adhésion. mique. Au cours de la mastication, la couche hybride issue du
processus de collage se comporte comme un élément
« absorbeur » de choc grâce à ses propriétés viscoélastiques.
Essentiel : la perméabilité dentinaire est un facteur inévi- Les micromouvements de fluide engendrés au sein des cana-
table et nécessaire qu’il faut prendre en considération dans licules peuvent créer une surpression pulpaire responsable
les procédures cliniques en dentisterie. Une intervention au
niveau de la dent provoque inévitablement des dégâts pul- des douleurs décrites par le patient.
paires ; les réponses de défense sont nombreuses et com- Ces micromouvements du fluide dentinaire peuvent égale-
plexes et leur processus n’est, à ce jour, toujours pas ment expliquer les douleurs issues des fêlures ou fractures
complètement compris. radiculaires. Ce type de douleur est souvent troublant pour
le patient puisqu’il ne survient pas au moment de la pression
sur la dent concernée mais du relâchement. Dans le cas d’une
Néanmoins, ils sont à la base du processus de cicatrisation et
fêlure, la pression engendrée par l’occlusion provoque une
des douleurs postopératoires qui sont parfois rencontrées
séparation des deux parois dentinaires ; ainsi, le fluide pul-
après un traitement conservateur. Il est nécessaire de
paire interstitiel a tendance à pénétrer dans cette nouvelle
connaître et d’appréhender ces processus de défense afin
voie créée. Lorsque l’occlusion est relâchée, les deux parois
d’optimiser le confort du patient après un traitement quel
dentinaires ont tendance à se rapprocher, engendrant ainsi
qu’il soit.
une surpression intrapulpaire qui provoque une douleur
brève et aiguë. Le seul traitement permettant d’éviter cette
Important ! La théorie hydrodynamique pulpaire (Brannström, symptomatologie consiste à prévenir cette séparation des
1963) est probablement le processus le mieux connu permet-
tant d’expliquer les douleurs d’origine pulpaire.
parois, par exemple en protégeant la dent concernée avec
une couronne. Dans ce cas précis, et en l’absence d’autres
Obturation
Dentine
Pulpe
Couche
Couche hybride hybride
Obturation
Obturation
Fluide
Dentine
dentinaire
Pulpe
Pulpe
b c
pathologies pulpaires associées, le traitement endodontique diffusion vers la pulpe sous-jacente. La mise au point de nou-
n’est pas indiqué. veaux produits d’adhésion notamment, permettant en plus
des propriétés adhésives une possible désinfection réma-
D - Conséquences sur l’élaboration nente, est une voie de recherche actuellement largement
exploitée. Le Protect Bond® (Kuraray®, Allemagne), dans lequel
de nouvelles technologies du 12-methacryloyloxy-dodecyl-pyridinium-bromide (MDPB)
Nos connaissances actuelles sur le complexe pulpo-denti- a été ajouté à l’agent d’adhésion, est un exemple significatif
naire nous permettent d’imaginer une nouvelle ère pour la de la nouvelle génération de ce type de produit. Une autre
dentisterie, fondée sur une approche plus biologique qu’au- voie de recherche consiste à imaginer l’ajout de molécules
paravant. Par exemple, le concept de la désinfection des cavi- biostimulantes, ce qui permettrait de contrôler la cicatrisa-
tés est d’une importance primordiale pour prévenir tout tion pulpaire par le biais d’un matériau de restauration coro-
risque de pénétration bactérienne dans les canalicules et sa naire.
III - Histologie du tissu pulpaire longement odontoblastique contient un nombre limité d’or-
ganites intracellulaires (que l’on suspecte d’être responsables
La pulpe contient différentes populations cellulaires, parmi de la sécrétion tardive de dentine intratubulaire), principale-
lesquelles certaines sont très spécialisées et présentes des ment remplis par un réseau très dense de microfilaments ou
fonctions particulières (fig. 1.8). autres microtubules.
De plus, les odontoblastes coronaires sont considérés
comme des cellules différentes de celles que l’on retrouve au
Dentine niveau radiculaire (Nanci, 2003). Les odontoblastes coro-
naires sont allongés et pyramidaux, avec un noyau apical,
alors que les odontoblastes radiculaires sont plus cubiques,
ce qui confirme leur plus faible activité.
A
Cette différence est rarement prise en compte mais pour-
rait expliquer pourquoi des thérapeutiques qui ont été
Odontoblastes validées au niveau coronaire (coiffage pulpaire par
exemple) ne produisent pas les mêmes résultats au niveau
Cellules de la couche de Höhl
de la pulpe radiculaire.
Tissu pulpaire contenant des fibroblastes,
des cellules mésenchymateuses indifférenciées
(progéniteurs) et des cellulaires immunitaires B - Processus de différenciation terminale de
l’odontoblaste au cours du développement
Vaisseaux sanguins
Les odontoblastes synthétisent les composants de la pré-
dentine (collagène, glycoprotéines et autres protéines non
collagéniques) et sont responsables de sa minéralisation.
Comme pour les autres cellules de la pulpe dentaire,
Figure 1.8 Différenciation terminale de l’odontoblaste. À l’issue l’odontoblaste dérive des cellules mésenchymateuses issues
de la dernière mitose, la cellule fille en contact avec la mem- des crêtes neurales et la différenciation de ces cellules est
brane basale se différencie en odontoblaste, tandis que la
sous le contrôle de la membrane basale qui les sépare de
seconde cellule fille rejoint les cellules de la couche de Höhl.
Am : améloblaste ; BM : membrane basale ; UC : cellule indiffé- l’épithélium dentaire interne. Cette différenciation se
renciée, PO : pré-odontoblaste ; PMO : odontoblaste postmito- déclenche au niveau des pointes cuspidiennes et se poursuit
tique ; O : odontobalste sécréteur ; gf : facteur de croissance ; selon un patron temporo-spatial génétiquement prédéter-
HC : cellule de la couche de Höhl. miné. Chez la souris, les premiers odontoblastes différenciés
apparaissent au 18e jour du développement embryonnaire, au
niveau de la pointe cuspidienne de la première molaire infé-
A - Odontoblastes rieure. Le processus de différenciation s’étend graduellement
vers la région apicale et donne lieu à la formation d’un gra-
L’odontoblaste est une cellule très différenciée, post-
mitotique, organisée en palissade unicellulaire à la péri- dient de différenciation (Ruch et al., 1995).
phérie de la pulpe. La présence d’organites intracellulaires
impliqués dans les processus de sécrétion/minéralisation 1 - Du pré-odontoblaste à l’odontoblaste fonctionnel
confirme la forte activité de ces cellules, notamment au Au cours des étapes initiales du développement, les cellules
cours de la dentinogenèse primaire (Jones et Boyde, 1984). indifférenciées dérivant des crêtes neurales crâniennes
migrent vers le premier arc branchial. L’épithélium oral joue
un rôle clé dans le patron initial de la dent, en contrôlant
Les odontoblastes sont reliés entre eux par des jonctions cel- l’engagement des cellules ainsi que la morphologie générale
lulaires de type gap jonction, organisant ainsi les cellules en des germes dentaires (incisive, molaire, etc.).
une parfaite barrière perméable. Ces gap jonctions assurent La différentiation finale du pré-odontoblaste en odonto-
également la communication entre les cellules elles-mêmes, blaste mature intervient après un nombre spécifique de divi-
ce qui représente un élément important dans le processus de sions cellulaires (Ruch et al., 1995). Toutes les cellules de la
réponse cellulaire à l’agression et, à une plus grande échelle, papille dentaire ont le potentiel pour se différencier en
dans celui de la cicatrisation (Magloire, Couble et al., 2004). odontoblastes matures mais, finalement, seules les cellules
Contrairement aux ostéocytes, les odontoblastes ne sont pas en contact avec la membrane basale (qui les sépare de l’épi-
incorporés dans la matrice sécrétée, à l’exception de leur thélium dentaire interne) vont entrer dans le processus de
prolongement cellulaire qui reste enclavé dans le canalicule. différenciation terminale. Ces considérations ont des impli-
C’est l’une des raisons pour lesquelles la dentine ne doit pas cations importantes dans le processus de cicatrisation où
être considérée comme une entité individuelle mais plutôt d’autres voies de signalisation sont impliquées dans le
comme un complexe, qualifié de pulpo-dentinaire. Le pro- déclenchement de la différenciation en néo-odontoblaste.
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l’épithélium dentaire interne. Ces modifications sont fonda- calcine au cours de l’odontogenèse (Bidder et al., 1998 ;
mentales pour la régulation du développement dentaire. Blin-Wakkach et al., 2001).
En étant stimulés, les facteurs de transcription sont au cœur
Les principaux composants de la membrane basale sont le des événements de la cascade moléculaire et cellulaire inter-
collagène IV, la fibronectine, la laminine (Lesot et al., 1981), venant au cours du développement dentaire ; ils sont res-
le nidogène, la tenascine, l’acide hyaluronique et des pro- ponsables en grande partie de la régulation temporo-spatiale
téoglycanes incluant les héparines sulfate (Thesleff et al., et morphologique du développement des germes dentaires.
1981). La deuxième couche remarquable au niveau de la pulpe est la
zone dense en cellules appelée la couche de Höhl, séparée
de la palissade odontoblastique par la couche dite acellulaire
4 - Facteurs de croissance de Weil. Cette zone a longtemps été considérée comme un
réservoir potentiel de cellules de remplacement, incomplè-
De nombreux facteurs de croissance et leurs récepteurs ont
tement différenciées, qui pourraient être impliquées dans les
été mis en évidence à l’interface entre l’organe de l’émail et
processus de cicatrisation, de dentinogenèse réparatrice et
la papille dentaire par immunohistochimie et hybridation in
de formation du pont dentinaire, lorsque la couche d’odonto-
situ au cours du développement dentaire, et ont été impli-
blastes est endommagée (Fitzgerald, 1979).
qués dans le processus de différenciation de l’odontoblaste :
Le réseau capillaire et le plexus nerveux qui existent entre les
- l’hormone de croissance (GH, growth hormone), qui joue un
deux couches sont importants ; seule une petite quantité de
rôle paracrine et/ou autocrine au cours du développement
fibres nerveuses accompagne l’extension cytoplasmique dans
dentaire (Zhang et al., 1997) ;
les canalicules dentinaires, et ce sur une courte distance
- les IGF-1 et 2 (de la famille des IGF, insulin-like growth fac-
(Carda et Peydro, 2006). Les capillaires, quant à eux, sont
tor) (Begue-Kirn et al., 1994 ; Joseph et al., 1996 ; Cassidy
étroitement associés avec la palissade d’odontoblastes et
et al., 1997) ;
supplémentent ces cellules en nutriments nécessaires à leur
- les TGF-β1, 2 et 3 (transforming growth factor) (D’Souza
activité de synthèse et de minéralisation.
et al., 1990 ; Thesleff et Vaahtokari 1992) et les BMP 2 4 et 6
(bone morphogenetic protein) (Vainio et al., 1993), qui jouent
un rôle dans la polarisation et la différenciation de l’odonto- C - Fibroblastes pulpaires
blaste (Begue-Kirn et al., 1994). Dans la pulpe adulte notam-
ment, le TGF-β1 joue un rôle important dans la régulation Comme tout tissu conjonctif, la pulpe est majoritairement
de la réponse inflammatoire et le processus de régénération constituée de fibroblastes ; ces cellules sont responsables de
tissulaire (Cooper et al., 2010). la formation et du renouvellement de la matrice extracellu-
Ces facteurs de croissance séquestrés dans la matrice denti- laire. Celle-ci joue un rôle important ; sa viscosité varie avec
naire lors de la minéralisation pourraient être à l’origine de le temps (la fibrose augmente avec l’âge du tissu) et avec les
signalisations cellulaires dans le processus de régénération à processus physiopathologiques. Sa viscoélasticité lui permet
partir du moment où ils sont relargués de la dentine par le de s’adapter aux variations de pression, inhérentes au proces-
processus carieux (Smith et al., 1998). Le rôle exact de ces sus inflammatoire par exemple. Grâce à cette adaptabilité, la
molécules et leur réelle implication demeurent inconnus et plupart des épisodes d’inflammation pulpaire demeurent cli-
nécessitent de plus amples recherches. niquement asymptomatiques.
12
13
14
a b
Dentine
réactionnelle
15
B - Dentinogenèse réparatrice
Les odontoblastes sont les seules cellules capables de
sécréter de la dentine. Lorsqu’ils disparaissent à la suite Remarque : plusieurs procédures cliniques ont été propo-
d’un traumatisme, la formation d’un pont dentinaire est sées pour la protection de la pulpe et l’hydroxyde de cal-
toujours possible à partir du moment où de nouvelles cel- cium a longtemps été considéré comme un matériau de
lules de phénotype odontoblastique sont disponibles sur choix. Cependant, la piètre qualité du pont dentinaire
le site lésé. obtenu et son manque d’étanchéité sont probablement à
l’origine des nombreux échecs cliniques rencontrés avec ce
matériau.
Traditionnellement, la cicatrisation conjonctive implique la
migration des cellules de la couche basale germinative, cel- Pour beaucoup de cliniciens, le coiffage pulpaire n’est pas
lules qui entrent en division et viennent ainsi fermer la brèche considéré comme une thérapeutique aux résultats prévi-
de façon centripète. Secondairement, une réorganisation du sibles et nombre d’entre eux considèrent que la pulpectomie
tissu permet d’obtenir une cicatrisation complète. offre un meilleur pronostic que la conservation de la vitalité
Les odontoblastes sont des cellules différenciées postmito- pulpaire. Plusieurs auteurs ont proposé de réaliser le coiffage
tiques ; ils ne sont pas capables de se diviser pour produire pulpaire directement avec le matériau d’obturation coronaire
de nouvelles cellules sécrétrices. Lorsqu’ils sont détruits, une lui-même, mais il n’existe aucune preuve histologique de la
autre forme de remplacement intervient, impliquant le recru- formation d’un pont dentinaire dans ces conditions. Même si,
tement de cellules progénitrices locales ou distantes (Fitzge- cliniquement, les résultats semblent satisfaisants, cette
rald, 1979 ; Fitzgerald et al., 1990) (fig. 1.12). Après exposition approche ne peut être considérée comme fiable à long
pulpaire et mise en place d’un matériau approprié, un pont terme. Cet exemple illustre parfaitement ce qui distingue le
dentinaire est formé en quelques semaines (fig. 1.13) par de clinicien du scientifique. Alors que les cliniciens se focalisent
nouvelles cellules de phénotype odontoblastique. L’origine sur les propriétés d’étanchéité du matériau et sur la préven-
exacte de ces cellules progénitrices n’est toujours pas claire- tion de la percolation bactérienne, les scientifiques sont plus
ment définie. Plusieurs auteurs considèrent que le processus intéressés par le caractère bioactif des matériaux et leur apti-
engagé pourrait être le même que celui du développement tude à induire une réponse tissulaire. Dans un futur proche,
initial (Smith et Lesot, 2001 ; Mitsiadis et Rahiotis, 2004) ; les matériaux existants pourront servir de tremplin à la mise
l’origine de ces cellules reste inconnue, et un recrutement à au point de biomolécules plus spécifiques afin de faire béné-
distance de la dent grâce à la vascularisation ne peut pas être ficier l’odontologie des dernières avancées biotechnolo-
complètement exclu. giques.
16
Matériau
a b
Matériau
Matériau
c d
17
Remarque : cette protection pulpaire est d’autant plus Plusieurs études in vivo ont montré que le MTA® induisait la
importante qu’il s’agit de patients jeunes, tout particulière- formation d’un pont dentinaire de bonne qualité, étanche et
ment sur les dents immatures où l’édification radiculaire est adhérant aux parois bordant la lésion, et dans lequel on peut
encore incomplète. noter la présence de canalicules dentinaires (fig. 1.14) (Simon
et al., 2008).
Le but ultime du coiffage pulpaire avec un matériau spéci- Si ce matériau présente des propriétés intéressantes, peu de
fique est d’induire la formation d’une barrière de dentine données sont actuellement disponibles sur sa composition
réparatrice entre la pulpe et le matériau d’obturation, en et son mécanisme d’action. Plusieurs études tendent à mon-
permettant aux cellules pulpaires d’exprimer leur potentiel trer que le ciment de Portland présenterait une composition
dentinogénétique (Schroder, 1985). En 1965, Kakehashi similaire et des propriétés très proches de celle du MTA®
démontrait la formation systématique d’un pont dentinaire (Estrela et al., 2000 ; Holland et al., 2001 ; Abdullah et al.,
après exposition pulpaire sur des animaux de laboratoire 2002 ; Funteas et al., 2003 ; Saidon et al., 2003).
élevés en milieu stérile (Kakehashi et al., 1965). Ses expéri-
mentations ont permis de mettre en évidence l’aptitude de
la pulpe à cicatriser en fonction de l’environnement dans Matériau v
lequel elle se trouve et le fait que le processus peut être Pulpe
engagé en l’absence de toute contamination bactérienne pd od od
(Cotton, 1974). db d
d
Depuis de nombreuses années, différents matériaux ont été
utilisés pour réaliser des coiffages pulpaires. Parmi eux, l’hy- Pulp 80 µm 80 µm
100 µm
droxyde de calcium a longtemps été considéré comme le A B C
matériau de référence. En effet, une recherche sur PubMed
(mots clés : calcium hydroxide et pulp capping) permet d’ob- db
tenir plus de 650 références (juillet 2009). Caractérisé par un
pH très basique (Faraco et Holland, 2001), l’hydroxyde de cal- E
cium ne semble plus être considéré comme le matériau idéal,
et ce pour les raisons suivantes :
100 µm 10 µm
- le pont dentinaire qu’il permet d’obtenir est inconstant et D E
poreux (Cox et al., 1996) ;
- il n’adhère pas aux parois dentinaires ; Figure 1.14 Titre à venir ?
- son aptitude au scellement est faible ;
- il a des propriétés antibactériennes limitées.
De plus, à cause de son pH très basique, l’hydroxyde de cal- 1 - Coiffage pulpaire et cicatrisation
cium en contact direct avec la pulpe provoque une destruc- Dans la plupart des cas, l’exposition pulpaire est inévitable-
tion tissulaire superficielle, créant ainsi la formation d’une ment associée à une réponse inflammatoire et le processus
couche nécrosée (Hargreaves et Goodis, 2002). de cicatrisation se déroule selon les étapes suivantes :
De nombreuses recherches sont effectuées sur les biomaté- - hémostase et formation d’un caillot sanguin ;
riaux et leurs aptitudes à induire la formation d’un pont den- - réponse inflammatoire ;
tinaire de qualité (Tarim et al., 1998). Cependant, les résultats - prolifération cellulaire et/ou recrutement ;
restent inconstants. - remodelage tissulaire.
Il y a une quinzaine d’années, l’introduction du MTA® Le processus de cicatrisation des tissus conjonctifs est tou-
(Abedi et al., 1996 ; Ford et al., 1996 ; Torabinejad et jours caractérisé par ces étapes successives. L’échec à
Chivian, 1999) a représenté la meilleure solution de rem- résoudre la réponse inflammatoire conduit à une inflamma-
placement à l’hydroxyde de calcium en tant que matériau tion chronique et, éventuellement, à la nécrose pulpaire. Le
de coiffage pulpaire. Plusieurs études ont montré que la tissu pulpaire immédiatement adjacent à l’exposition est
qualité du pont est meilleure (Nair et al., 2008) et que les caractérisé par la présence de débris nécrosés, la formation
cellules en contact direct avec le produit régénéré expri- d’un caillot sanguin et une réponse cellulaire impliquant l’in-
ment des marqueurs odontoblastiques (Simon et al., filtration significative de neutrophiles. Yamamura (1985) a
2008). décrit la chronologie du processus de cicatrisation chez le
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