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BACH VARIATIONS GOLDBERG BWV 988

Les Variations Goldberg (BWV 988) ont été publiées à Nuremberg, durant
l'automne 1741, comme quatrième partie du Clavier-Übung (la « pratique du
clavier »), sous le titre Aria avec différentes variations pour clavecin à deux
claviers.

Selon la tradition, inspirée de la biographie de Bach qu'écrivit Johann Nikolaus


Forkel en 1802, elles furent commandées au compositeur par le comte Keyserling.
Bach était en voyage à Dresde en novembre 1741, et on peut soupçonner qu'il ait
présenté à son protecteur, c'est-à-dire précisément le comte Keyserling, une copie
des Variations Goldberg qui venaient d'être imprimées. Peut-être Johann Gottlieb
Goldberg, l'apprenti claveciniste et élève extrêmement doué de Jean-Sébastien
Bach et de Wilhelm Friedemann Bach, a-t-il joué ces variations à son maître le
comte pour distraire ses longues nuits d'insomnies, et pour l'accompagner jusque
dans les bras de Morphée.

Mais cette légende est néanmoins largement contestée au début du xxie siècle, du
fait de l'absence de dédicace au frontispice de l'édition de 1741, très en coutume
à l'époque, et de l'absence, dans l'inventaire des biens de Bach après sa mort, de
traces des riches cadeaux faits par Keyserling à Bach, selon Forkel (une coupe en
or remplie de cent louis d’or). De plus, l'âge de Goldberg nous laisse penser qu'il
est très peu probable que lors de la composition, tout juste âgé de 13 ans.

Keyserling a cependant reçu une copie de la partition lorsque Bach lui a rendu
visite à la fin de 1741, et il est probable qu'il lui ait fait cadeau d'un pécule une
coupe en or remplie de cent louis d’or. En outre, Goldberg, qui était effectivement
un surdoué du clavier, les lui a sans doute interprétées.

STRUCTURE
À partir de l'Aria introductive, une sarabande lente et ornée, et fondée sur le
motif de basse très répandu de la gagliarda italiana (gaillarde italienne), Bach crée
un immense univers en développement, qui regroupe de nombreux styles
musicaux : canons, fugues, gigues, chorals ornés. Ce développement se compose
de trente variations, séparées en deux grandes parties de quinze variations, la
seconde partie commençant par une ouverture. Après ces trente variations dans
lesquelles Bach emploie tous les moyens imaginables pour partir du même point
et pour revenir au même point (chaque variation correspond à une mesure de
l'aria), il clôt le cycle par une réitération de l'aria, laissant suggérer que rien n'est
achevé.

Le nombre de mesures et la tonalité des mouvements (Aria, 30 variations, Aria da


Capo) concordent, la relation est parfaite, ce qui était très important pour Bach.

En plus de la division en deux parties de quinze Variations, elles se regroupent


également en dix ensembles de trois variations, fournissant pour support une
gradation contrapuntique concluante : chaque troisième mouvement est un
canon, les intervalles d'imitation montant successivement de l'unisson (dans la
variation 3) à la neuvième (variation 27). Au lieu du canon à la 10e prévisible, la
variation 30 est un quodlibet qui combine avec fantaisie plusieurs thèmes
populaires en contrepoint : « Ich bin so lange nicht bei dir gewest, rück her, rück
her » (« Il y a si longtemps que je ne suis plus auprès de toi, rapproche-toi,
rapproche-toi »); et « Kraut und Rüben haben mich vertrieben / Hätt’ mein’
Mutter Fleisch gekocht, so wär’ ich länger blieben) » (« Choux et raves m’ont fait
fuir, Si ma mère avait fait cuire de la viande, je serais resté plus longtemps »). La
première mélodie était très répandue au xviie siècle comme Kehraus (dernière
danse) : morceau que l'on jouait pour faire comprendre que la soirée dansante se
terminait.

INTERPRETATION ARIA VARIATION 2 ET 3


1 Claudio ARRAU piano 1942: time track sur la video
https://www.youtube.com/watch?v=3xAtGpmQNAM
2 Eunice Norton, piano (1978): 5:01 6:31
https://www.youtube.com/watch?v=Rvlm1v9S3rM
3 Chen Pi-Hsien piano (1985): time track sur la video
https://www.youtube.com/watch?v=GqGMeZPBC_Q
4 CD Keith JARRETT clavecin de 1988 de Tatsuo Takahashi (1989)

ARIA
1 version lente
2 version plus rapide, beaucoup de pédale d'harmonie. les voix se ressemblent,
moins conversantes
4 version lente, ornementation plus riche, enregistrement avec beaucoup de
reverbération.
Variation 2
1 version rapide piqué et détachée
2 version lente, plus retenue
4 lente, très ornée encore plus retenue
variation 3
1 version rapide, très piquée, temps fort appuyé, travail sur les voix
2 version assez lente très chantante, les voix de la basse sont très enrobées
(pédale harmonique), rubato?
4 les voix se mélent et se détachent bien en particulier lors de la reprise avec plus
d'ornement

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