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Emmanuel AMADOR

Synthèse de canaux 'de Rice et de Rayleigh en chambre de


réverbération

Mémoire présenté
à la Faculté des études supérieures de l'Université Laval
dans le cadre du programme de maîtrise en génie électrique,
pour l'obtention du grade de Maître ès Sciences (M.Sc)

FACULTÉ DES SCIENCES ET DE GÉNIE


UNIVERSITÉ LAVAL
QUÉBEC

2008

© Emmanuel Amador, 2008


Résumé

Les chambres de réverbération, originellement conçues pour la compatibilité


électromagnétique, connaissent un nouvel essor depuis quelques années. Elles sont
de plus en plus utilisées pour simuler des canaux de communication.
L'objectif fondamental de ce travail de recherche est la conception et la fabrication
d 'une chambre de réverbération de faible encombrement pour récréer de manière phy-
sique des canaux de communi~ation à partir de 800 MHz.
Un tel dispositif est un atout précieux pour l'étude et le développement de systèmes
de communication mobiles, car il permet dans un laboratoire de confronter le système
de communication à des conditions comparables aux conditions réelles et facilement
reproductibles. L'utilisation d 'une chambre de réverbération permet de s'affranchir
des défauts des générateurs de canaux électroniques dont le débit est souvent limité
et dont le caractère aléatoire est souvent très discutable. La chambre de réverbération
devient donc un outil de choix pour le développement de systèmes mobiles à haut
débit.

Ce mémoire présente succinctement les canaux de communications multitrajets


et les chambres de réverbération et aborde la conception de notre chambre de
réverbération à travers des considérations théoriques et des simulations numériques.
Finalement les performances de notre chambre de réverbération sont présentées et
analysées.
Remerciements

Je remercie le professeur Gilles Y. Delisle pour avoir accepté de diriger ce mémoire,


pour son support financier , son expertise et sa grande disponibilité. Je remercie
également le professeur Dominic Grenier, mon co-directeur pour sa grande dispo-
nibilité, son support financier et ses conseils précieux. Ces travaux ont été menés à
bien grâce au support financier du Conseil de recherches en sciences naturelles et en
génie du Canada (CRSNG) sous la forme de subventions à la découverte obtenues par
mes professeurs. Je remercie également ma conjointe pour son soutien et sa patience,
,ainsi que mes parents qui m'ont toujours fait confiance dans mes choix professionnels.

11
Table des matières

Résumé
Remerciements ii
Table des matières . iii
Table des figures . v

Liste des tableaux vii


Introduction 1
Chapitre 1. Mise en contexte 3
1.1 Approche physique . . . . 3
1.1.1 Affaiblissements rapides et affaiblissements lents. . 3
1.1.2 Le canal de communications à trajet multiples, explication ana-
lytique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2 Approche statistique . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3 Propriétés des distributions de Rayleigh et de Rice 9
1.3.1 Distribution de Rayleigh 9
1.3.2 Distribution de Rice 10
Chapitre 2. État de l'art . . . . 12
2.1 Chambre de réverbération 12
2.1.1 Origines...... 12
2.1.2 Principe d 'une chambre de réverbération à brassage de modes 13
2.1.3 Un instrument pour la CEM . . . . . . . . . . . . . . . . . .. i5
2.1.3.1 De nouveaux besoins . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.1.3.2 Chambres de réverbération et chambres anéchoïdes. 16
2.1.3.3 Une technologie encore jeune 16
2.1.4 Des utilisations variées . . . . . . . . . . 17
2.1.5 Avenir des chambres de réverbération. 18
2.2 Simulation de canaux en temps réels 19
2.2.1 De manière électronique . . . . . . 19
2.2.2 De manière physique . . . .. . . . 20
2.2.2.1 Avec des lignes électriques 20

III
2.2.2.2 Avec des chambres de réverbération .. 21
Chapitre 3. Théorie et modélisation. . . . . . . . . . . . 23
3.1 Aperçu qualitatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
3.2 Solution des équations de Maxwell dans une cavité résonnante 26
3.3 Étude statistique des champs dans une chambre de réverbération. 27
3.4 Simulation d 'un canal avec trajets multiples . . . . . . 30
Chapitre 4. Conception de la chambre de réverbération 35
4.1 Considérations pratiques . . . . .' . . . . . . 35
.4.2 Simulations numériques. . . . . . . . . . . . 37
4.3 Construction de la chambre de réverbération . 40
4.4 Mesures . . . . . . . . 42
4.4.1 Protocole . . . . . . . . . . . . . . . 42
4.4.2 Deux approches . . . . . . . . . . . . 45
4.4.2.1 Brasseur fixe et antenne mobile 45
4.4.2.2 Brasseur mobile et antenne fixe 46
4.4.3 Obtention du canal de Rice 46
Chapitre 5. Résultats et perspectives . . . 49
5.1 En statiqu'e . . . . . . . . . . . . . . . 49
5.1.1 Obtention du canal de Rayleigh 50
5.1.2 Influence du nombre de réflecteurs. 51
5.1.3 , Analyse des résultats . . . . . . 52
5.2 En dynamique. . . . . . . . . . . . . . . . 53
5.2.1 Obtention du canal de Rayleigh .. 53
5.2.2 Obtention d 'un canal de Rice variable. 53
5.2.2.1 Première approche . 54
5.2.2.2 Deuxième approche. 56
5.2.2.3 Troisième approche. . 57
5.3 Perspectives.............. 59
5.3.1 Sytème multi-antennaire . . . 59
5.3.2 Automatisation des acquisi~ions et augmentation des perfor-
mances . . . . . . . . . . 59
5.3.3 Applications possibles 60
Conclusion. 61
Annexe A. Code Matlab pour simuler l'influence du nombre d'ondes
incidentes sur la distribution du champ électrique. . . . . . . . . 63
Annexe B. Code pour l'aquisition des mesures via l'interface GPIB. 65
Annexe C. Article 68
Bibliographie . . . 73

IV
Table des figures

1.1 Une liaison radio en milieu urbain: en rouge et en trait continu les
trajets réfléchis responsables des affaiblissements rapides, en vert et en
trait discontinu, les trajets diffractés responsables des affaiblissements
lents. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 4
1.2 Signal reçu en environnement urbain (simulation) , les affaiblissements
rapides peuvent atteindre 50 dB. En rouge et en trait discontinu : la
moyenne qui met en évidence les affaiblissements lents. . . . . . . .. 5
1.3 Effet Doppler dans un canal à trajet multiples. . . . . . . . . . . . .. 7
1.4 Fonction de densité de probabilité d 'une distribution de Rayleigh, pour
(J" == 1. . .. '. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 10
1.5 Fonction de densité de probabilité d 'une distribution de Rice pour
différentes valeurs de K et avec (J" == 1. . . . . . . . . . . . . . . . . . Il

2.1 Chambre de réverbération. Schéma de principe pour une étude du


rayonnement d 'un objet. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.2 Architecture d 'un simulateur de canal mixte (RF jélectronique). . . . 21

3.1 Illustration de la théorie des images en deux dimensions, pour un


élément de courant (en vert) dans un guide rectangulaire. Images
résultantes en rouge et en trait discontinu. . . . . . . . . . . . . . .. 24
3.2 Simulation optique de la chambre de réverbération. (a) sans le brasseur,
(b) avec le brasseur. Sources en vert , images en rouge. . . . . . . . .. 25
3.3 Schéma de principe de la simulation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3.4 Simulations pour n == 2,5, 50 et 100, tracé de la puissance reçue et de
la densité de probabilité correspondante. . . . ~ . . . . . . . . . . .. 33
3.5 Simulations pour n == 500,1000, 5000 et 10000, tracé de la puissance
reçue et de la densité de probabilité correspondante. . 34

4.1 Rendu réaliste de la chambre de réverbération. . . . . 37


4.2 Simulation dans HFSS de la chambre de réverbération sans brasseur
ni réflecteurs à 800 MHz , (a) Amplitude du champ E dans la cavité,
(b) Distribution de l'intensité du champ E. . . . . . . . . . . . . . .. 38

v
4.3 Simulation dans HFSS de l'influence des réflecteurs, (a) Modèle de la
chambre de réverbération utilisé, (b) Répartition de l'amplitude du
champ E. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
4.4 Caractérisation de la distribution de l'intensité du champ E à 800 MHz
(a) et 2 GHz (b). . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
4.5 Vue générale de la chambre de réverbération. . . . . . . . . 41
4.6 Photographie de l'intérieur de la chambre de réverbération. 42
4.7 Schéma de principe pour créer un canal de rice variable. 47
4.8 Schéma du montage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48

5.1 Mesures dans la chambre "de réverbération en statique, à 10 GHz et


avec une antenne micro-ruban montée sur un tige en bois. . . . . . . 51
5.2 Mesures dans la chambre de réverbération en dynamique. Le brasseur
est en rotation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 54
5.3 Densités de probabilité obtenues dans la chambre de réverbération
avec une atténuation des trajets réfléchis (trait discontinu), et sans
atténuation (trait continu). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
5.4 Principe pour transformer un canal de Rayleigh (a) en Rice (b) en
favorisant le trajet direct (en rouge). . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
5.5 Distribution de puissance mesurée à plusieurs positions de l'antenne
de réception. On remarque que les courbes des positions extrêmes (115
cm et 75 cm) se superposent. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
5.6 D'un canal de Rice à un canal de Rayleigh en faisant varIer
l'atténuation de la ligne directe entre 10 dB et 46 dB (2000
échantillons par courbe). . . . . . . . . . . . . .. ......... 58

VI
Liste des tableaux

3.1 Nombre de modes supportés dans la cavité pour différentes fréquences. 30

5.1 Influence du nombre de réflecteurs présents dans la chambre de


réverbération sur la moyenne de la puissance. . . . . . . . . . . . 52

vu
Introd uction

Les chambres de réverbération sont des outils assez répandus dans les laboratoires
en radiofréquence. Historiquement , elles ont été développées pour faire des mesures en
compatibilité électromagnétique. Depuis plusieurs années, leur champ d 'application
s'est beaucoup étendu et elles sont maintenant utilisées pour générer des canaux de
communications.

Avec l'augmentation des débits et des fréquences utilisées , les systèmes de com-
munications sont de plus en plus exposés aux affaiblissements brefs en milieux urbain
et semi-urbain. Les ingénieurs concevant des systèmes de communications mobiles
doivent aujourd 'hui penser à développer des systèmes robustes, capables de fonction-
ner dans des conditions radios difficiles. Les systèmes doivent compenser dynamique-
ment l'effet des affaiblissements de Rayleigh. On pense par exemple aux techniques
employées dans la norme UMTS, qui consistent à renforcer la puissance du signal
émis lorsqu'un affaiblissement est détecté dans le canal. Pour développer et tester de
tels systèmes, il faut parvenir à simuler des canaux multi-trajets convaincants. La
simulation de canal est une discipline qui existe depuis très longtemps. Les systèmes
de communications actuels demandent des simulateurs de canaux réalistes avec des
débits élevés. Ce genre de canal est difficiles à obtenir de manière électronique car la
qualité du canal généré sacrifie souvent le débit. De plus en plus de recherches sont
faites pour recréer des canaux de communications de manière physique afin de ne pas
avoir de contrainte sur le débit et d 'obtenir des canaux réalistes. Le champ dans une
chambre de réverbération suit une distribution de Rayleigh et c'est donc t rès natu-

1
rellement que beaucoup d 'équipes de recherche ont créé des simulateurs de canaux
de communications dans des chambres de réverbération pour recréer des environne-
ments radio réalistes afin de développer et de tester des systèmes de communications
modernes (GSM , UMTS', WiFi, MIMO).

L'idée de cette maîtrise est de construire une chambre de réverbération de taille


réduite afin de simuler un canal de communications pouvant évoluer dynamiquement
du Rice au Rayleigh à partir de 800 MHz. Une telle chambre de réverbération consti-
tuerait une plate forme de tests permettant d 'évaluer finement les performances des
systèmes de communications mobiles en laboratoire en créant des environnements de
propagation réalistes et reproductibles.

Le chapitre 1 met en çontexte le lecteur et présente par une approche physique


puis une approche statistique les canaux de communications multi-trajets. Le chapitre
2 est une revue de littérature et aborde rapidement les différents travaux réalisés avec
des chambres de réverbération et fait un état de l'art de la simulation de canal.
Le chapitre 3 s'intéresse aux chambres de réverbérations et permet d'entrevoir leur
fonctionnement à l'aide de quelques calculs et considérations théoriques. -Le chapitre
4 aborde la conception de notre chambre à travers quelques simulations numériques,
puis la construction d'un protoype. Enfin, le chapitre 5 s'intéressè à l'exploitation des
mesures et aux performances de la chambre de réverbération que nous avons conçue.
Ce travail a fait l'objet d 'un article de conférence [1], reproduit en annexe C.

2
Chapitre 1

Mise en contexte

Les canaux de communications mobiles sont des phénomènes. complexes. Il existe


plusieurs approches pour aborder et modéliser les canaux à trajets multiples. Dans
ce chapitre, nous allons tout d 'abord nous intéresser à l'origine physique de ce
phénomène et à ses conséquences sur un lien de communication mobile. Puis, nous ex-
pliquerons le phénomène par un modèle analytique simple. Enfin, nolis caractériserons
et évaluerons le canal par des méthodes statistiques.

1.1 Approche physique

1.1.1 Affaiblissements rapides et affaiblissements lents

Si la caractérisation d 'un canal radio dans un environnement simple (de faible den-
sité, avec des habitations parsemées ou avec des obstacles à la géométrie simple ...)
peut être faite de manières analytique et empirique assez convenablement , il est
très délicat de modéliser la propagation dans des milieux plus complexes comme
les milieux urbains ou encore les int érieurs de b âtiments . Dans ces milieux, l'antenne

3
du récepteur mobile est bien souvent en dehors de la ligne de vue avec l'antenne
émettrice. Ainsi, en absence de ligne de vue, la propagation est essentiellement réduite
aux réflexions multiples sur les murs des immeubles (Figure 1.1). Le récepteur mo-
bile reçoit alors une multitude de signaux venant de directions différentes avec des
déphasages différents. Le signal qu 'il reçoit en se déplaçant connaît des affaiblisse-
ments aléatoires pouvant atteindre brusquement plusieurs dizaines de décibels. Le
caractère aléatoire de ces affaiblissements ne permet pas une correction systématique
de leurs effets, contrairement à l'atténuation de l'onde en espace libre qui peut être
compensée assez facilement. Le caractère aléatoire de ce canal nous oblige à employer
des techniques statistiques afin de caractériser le phénomène. A défaut d 'avoir une
évaluation spatio-temporelle exacte du canal, nous aurons une caractérisation statis-
tique uniquement.

- - - rayonsdiffractés
Zone urbaine - - rayons réfléchis

Récepteur mobile

Fig. 1.1: Une liaison radio en milieu urbain: en rouge et en trait continu les trajets
réfléchis responsables des affaiblissements rapides, en vert et en trait discontinu, les
trajets diffractés responsables des affaiblissements lents.

Nous distinguons deux types d 'affaiblissement en milieu urbain sans compter


l'atténuation en espace libre classique. En déplaçant le récepteur dans le canal de
quelques fractions de longueur d'onde, le signal résultant peut s'affaiblir rapidement

4
à cause de réflexions en opposition' de phase : ce sont des affaiblissements rapides.
Un autre type d'affaiblissement plus lent existe dans les milieux urbains: cet af-
faiblissement lent est généralement dû à la diffraction du signal sur les arêtes des
immeubles et il faut se déplacer de plusieurs longueurs d'onde pour qu'il se manifeste
[2]. Il n 'existe pas de modèle complet pour le phénomène d'affaiblissements lents. Les
mesures indiquent toutefois que la moyenne du signal suit une loi log-normale [3].
Ce dernier type d'affaiblissement est beaucoup moins critique pour un système de
communications mobiles car il atténue le signal assez lentement et cette atténuation
est relativement faible.

Il est assez sim pIe de distinguer ces deux types d'affaiblissement sur un tracé
comme celui de la Figure 1.2. Un affaiblissement rapide se produit pour un
déplacement de l'ordre de la demi-longueur d'onde. La plupart sont des affaiblis-
sement de 20 dB, certains, plus rares, peuvent atteindre 50 dB. Les affaiblissements
lents sont beaucoup moins visibles il faut prendre la moyenne du signal reçu sur une
fenêtre de quelques longueurs d'ondes pour visualiser le phénomène (Figure 1.2).

-20

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o 15
DepiaCemen1 en nombre de longueur d 'ondes

Fig. 1.2: Signal reçu en environnement urbain (simulation), les affaiblissements


rapides peuvent atteindre 50 dB. En rouge et en trait discontinu: la moyenne qui
met en évidence les affaiblissements lents.

5
Ps(s)
,75

0,5 1,5 2,5 3 ,5 s


a E{s}

Fig. 1.4: Fonction de densité de probabilité d'une ' distribution de Rayleigh, pour a == 1.

La moyenne quadratique s'exprime comme:

(1.15)

et la variance a; s'écrit :
(1.16)

La connaissance de la moyenne de la distribution 4e Rayleigh suffit pour caractériser la


distribution de Rayleigh. Donc, sachant que le canal suit une distribution de Rayleigh,
il suffit de quelques mesures pour estimer la moyenne et caractériser complètement le
canal. Nous utiliserons cette propriété pour diminuer le nombre de mesures lorsque
nous caractériserons le canal simulé.

1.3.2 Distribution de Rice

Nous nous sommes concentrés jusqu'à présent sur des distributions de Rayleigh
parce qu'elles décrivent la situation la plus courante dans un canal de communications
mobiles. La plupart du temps, il n 'existe pas de ligne de vue entre l'émetteur et le
récepteur et les trajets multiples ont des puissances voisines (aucun traj et dominant) .

10
Nous pouvons tout de même considére~ le cas où il y aurait une ligne de vue avec
l'émetteur ou plus généralement le cas où une des ondes incidentes serait sensible-
ment plus puissante que les autres. Ce type de canal a été étudié par Rice [5 , 6].
Intuitivement , nous pouvons nous attendre à ce que la moyenne de l'amplitude soit
plus élevée et que les affaiblissements soient plus rares qu 'avec un canal de Rayleigh.
La densité de probabilité d'une distribution de Rice est donnée par:

3 (3 2+ 3~) (33 d ) pour 2:: 0 (1.17)


Ps( 3 ) == a exp
2 2a la2 a2 3

où 3d désigne l'amplitude du signal dominant , et la est la fonction de Bessel modifiée


du premier type à l'ordre zéro.Nous remarquons que pour 3d nul, la distribution de
Rice équivaut à une distribution de Rayleigh. Le paramètre K est souvent utilisé pour
décrire la distribution de Rice, ce paramètre peut s'interpréter comme le rapport ent re
la puissance du signal dominant et la puissance des multitrajets :

(1.18)

La Figure 1.5 montre l'allure de la distribution de Rice pour différentes valeurs de K.


Lorsque K devient grand, la moyenne de la distribution est voisine de 3d·

Ps(s)

K=OdB

K=1 dB K~6dB

x S
1,2 1,6 2 ,4 2 ,8 4 ,4 4,8 5,2 6

Fig. 1.5: Fonction de densité de probabilité d 'une distribution de Rice pour


différentes valeurs de K et avec a == 1.

Il
Chapitre 2

,
Etat de l'art ·

Ce mémoire aborde deux éléments distincts : un instrument de mesure avec les


chambres de réverbération d'une part et la simulation de canaux de communications
d'autre part. Si bien entendu notre travail de maîtrise se situe à l'intersection de ces,
deux dorriaines, il ne faut pas oublier les réalisations qui ont été faites dans chacun
d'eux.

2.1 Challlbre de réverbération

2.1.1 Origines

Les chambres de réverbération sont des outils qui ont été utilisés en acoustique
pour réaliser des effets sonores ou générer des milieux de propagation particuliers.
Leur utilisation en électromagnétisme a débuté dans les années 70 avec les travaux
de Paolo Corona de l'Université navale de Naples, en Italie [7]. Cet outil est de-
venu l'outil de choix en compatibilité électromagnétique. ,Dans les années 1980-1990,
de nombreuses études ont été réalisées pour optimiser plusieurs aspects et plusieurs

12
éléments des chambres de réverbération. Ces recherches ont essentiellement ét é faites
au NIST (National Institute of Standard and Technologies) à la Boulder University,
dans le Colorado. Les nombreuses publications qui sont faites aujourd 'hui sur les
chambres de réverbération montrent que cet outil n 'a pas encore révélé tous ses se-
crets ni toutes ses application potentielles. Nous allons entrevoir quelques exemples
d 'utilisation plus loin.

2.1.2 Principe d'~ne chambre de réverbération à brassage de


modes

Une chambre de réverbérati_o n est une cage de Faraday (Figure 2.1). Sa struc-
ture est souvent parallelépipédique. A l'intérieur, sont placés une antenne et l'objet à
tester. Dans notre recherche, ce seront deux antennes, un antenne émettrice et une an-
tenne sonde. Suivant les dimensions de la chambre de réverbération, il y a un nombre -
plus ou moins grand de modes susceptibles d 'être supportés par la cavité résonante.
Une chambre de réverbération à brassage de modes possède un brasseur. Il s'agit d 'un
élément métallique dont la longueur est souvent de l'ordre de grandeur de l'une des
dimensions de la chambre et dont la form,e est généralement dissymétrique. Le modèle
de Hill [8] pour expliquer le fonctionnement des chambres de réverbération est le plus
accepté par la communauté scientifique. Le champ électromagnétiqùe en un point
donné de la chambre est le résultat de la superposition d'un grand nombre d 'ondes
planes plus ou moins déphasées selon le nombre de réflexions subies. Le brasseur en
mouvement change les conditions aux limites de la chambre et sélectionne ainsi des
modes différents continuellement. Si bien qu 'à un endroit donné dans la chambre de
réverbération, le champ électromagnétique va connaître des affaiblissements successifs
selon une loi de Rayleigh.
En matière de brassage, il existe deux écoles [9] : l'école italienne préconise un bras-
sage continu et rapide , l'école américaine soutient qu'un brassage pas-à-pas est plus
approprié. Chacune de ces méthodes possède ses avantages et ses inconvénients. Nous
avons opté pour un brassage continu pour notre chambre de réverbération. L'avantage

13
Cavité résonnante

Antenne
sonde
Brasseur

Système
testé

Fig. 2.1: Chambre de réverbération. Schéma de principe pour une étude du rayon-
nement d'un objet.

du brassage continu est sa simplicité à mettre en oeuvre. Il est facile de faire tour-
ner le brasseur avec un moteur électrique continuellement. Son problème tient à la
compréhension du phénomène. Il est très difficile de modéliser la dynamique du bras-
seur et son influence sur le champ dans la chambre de réverbération. L'entraînement
pas-à-pas est beaucoup plus simple à modéliser car pour chaque position du brasseur
l'environnement est statique. Par contre, cette méthode diminue grandement la vi-
tesse à laquelle les mesures sont faites.
En tout point de la chambre de réverbération (à condition de ne pas être trop près
d'une surface conductrice), le champ électromagnétique obtenu est statistiquement
uniforme. Cette uniformité statistique est due au brassage des modes. En un point
donné le champ électrique va successivement connaître de faibles amplitudes et des
amplitudes élevées, mais en moyenne il aura une valeur constante quelle que soit la
position considérée dans la cavité résonante.
Paolo Corona propose un équivalent à une dimension [9]. La chambre de réverbération
peut s'assimiler à une ligne de transmission désadaptée dont l'extrémité serait glis-
sante. Quand la longueur de ligne de transmission est fixe , il est aisé de prédire la
position des nœuds et des ventres de courant. Mais lorsque la longueur de cette ligne

14
de transmission varie, une position donnée sur la ligne de transmission va connaître
successivement des nœuds et des ventres. En moyenne tout point de la ligne de trans-
mission (sans être trop proche des extrémités) aura la même intensité, le courant dans
la ligne est alors statistiquement uniforme.
Nous pouvons signaler qu'il existe des moyens supplémentaires pour effèctuer le bras-
sage des modes. La rotation du brasseur est appelée brassage mécanique. Il existe
aussi un brassage par le mouvement de la plate-forme sur laquelle est placé l'ob-
jet étudié. Il existe un brassage en fréquence qui consiste à faire varier la fréquence
dans .l a bande de fréquence utilisée par le système de communications étudié et il
existe un brassage de la polarisation qui emploie troIs antennes émettrices orthogo-
nales afin de modifier la direction de polarisation dans la chambre de réverbération.
Ces méthodes de brassage supplémentaires ont été mises au point pour affiner les
mesures en chambre de réverbération et pour s'adapter aux éléments à tester. Par
exemple, pour étudier les performances de combinés GSM [10, Il], il est recommandé
d'effectuer en plus du brassage mécanique, un brassage en fréquence sur les bandes
allouées à la norme GSM et un brassage en polarisation pour reproduire au mieux les
conditions réelles [12].

2.1.3 Un instrument pour la CEM

2.1.3.1 De nouveaux besoins

Pendant les années 1980-1990, la compatibilité électromagnétique (CEM) consis-


tait à s'assurer que deux appareils ne pouvaient pas interférer suivant leurs postions
respectives. Pour cela, les ingénieurs devaient connaître les diagrammes de rayonne-
ment de ces appareils et s'assurer que le rayonnement dans certaines directions était
bien contrôlé [9, 13].
L'utilisation d'ordinateurs de plus en plus puissants (avec des horloges dépassant
le GHz) et de réseaux de communications employant des fréquences de l'ordre du
GHz Et changé la donne [9 , 13]. Aujourd'hui les dimensions électriques de la plupart

15
des appareils ont considérablement grandi et le nl0indre appareil fonctionnant à une
fréquence élevée devient une véritable antenne d 'émission. Si les murs peuvent être
considérés comme « transparents »à des fréquences de l'ordre de quelques centaines
de MHz , ils deviennent de véritables réflecteurs à partir du GHz. Face à des envi-
ronnements devenus complexes, la connaissance du diagramme de rayonnement d 'un
appareil est de moins en moins utile. On lui préfère désormais une mesure de l'énergie
totale rayonnée.
Ces mesures de pUIssance rayonnée se font très facilement avec 'des chambres de
réverbération. Si la chambre de réverbération est suffisamment grande pour la
fréquence d 'utilisation considérée, le champ électrique devient statistiquement uni-
forme. Nous avons donc une mesure précise de la puissance rayonnée par l'appareil
étudié. Inversement, il est possible de connaître l'influence d'un champ électrique
extérieur sur cet appareil dans une chambre de réverbération. Le champ électrique
étant uniforme, l'appareil est ainsi « éclairé »de manière isotrope, ce qui permet de
s'affranchir d 'un système mécanique de balayage pour éclairer toutes les parties de
l'objet à étudier.

2.1.3.2 Chambres de réverbération et chambres anéchoïdes

Les chambres de réverbération ne vont pas supplanter les chambres anéchoïdes.


Elles permettent de mesurer certaines grandeurs qui étaient difficiles de mesurer
avec une chambre anéchoïde. Les chambres anéchoïdes permettent de déterminer des
directions de rayonnements maximums, les chambres de réverbérations permettent
d 'évaluer des grandeurs globales comme la puissance totale rayonnée. Elles sont donc
dans un sens complémentaires.

2.1.3.3 Une technologie encore jeune

Nous pouvons penser qu'en matière de CEM, le potentiel des chambres de


réverbération est épuisé. Pourtant les chambres de réverbérations sont encore très
peu utilisées dans l'industrie pour la conception de systèmes. L'aéronaut ique qui em-

16
Source
---+1
RF

Raylei h ou rice

Sortie
RF
Interface

t
1 Ordinateur 1

Fig. 2.2: Architecture d 'un simulateur de canal mixte (RF jélectronique).

2.2.2.2 Avec des chambres de réverbération

Les chambres de réverbérations offrent une bonne alternative, leur nature


résonante et les surfaces métalliques créent un environnement idéal pour générer des
trajets multiples.
De manière statique, le champ dans une chambre de réverbération suit une distribu-
tion de Rayleigh. Cela signifie qu 'en se déplaçant dans la chambre de réverbération (en
veillant à rester éloigné des éléments conducteurs) , le récepteur va se déplacer dans un
véritable canal de Rayleigh. L'ergodicité des chambres de réverbérations assure que
lorsque le brasseur de mode est en rotation, le champ en tout point de la chambre de
réverbération suit la même distribution de Rayleigh [8]. Le problème est la périodicité
du canal que nous obtenons lorsque le brasseur tourne et que les mesures se font en
un endroit précis. Nous avons choisi de faire tourner le brasseur à la main, ce qui
assure que le mouvement est non périodique. Nous pouvons aussi imaginer plusieurs
brasseurs de modes qui auraient des vitesses de rotation différentes, afin d 'allonger la
période du canal.
Plusieurs méthodes ont été imaginées pour créer un canal de Rice dans une chambre

21
de réverbération. Certains préconisent l'emploi d'absorbants et d'une deuxième an-
tenne afin de créer un trajet direct [22]. Nous avons choisi de créer notre trajet direct
en employant un câble coaxial.
. Les chambres de réverbérations sont certainement un instrument qui va de plus en
plus servir pour tester des équipements de communications mobiles dans des envi-
ronnements de propagation réalistes. Les chambres de réverbérations semblent être
un outil idéal pour tester les systèmes MIMO [31 , 32, 33]. Certains n 'hésitent pas à
coupler deux chambres de réverbérations pour modifier de manière indépendante les
conditions de propagation aux deux extrémités du lien radio [23].

Ce tour d 'horizon nous permet de situer notre travail dans un ensemble très varié
de méthodes pour simuler des canaux de propagation. Il faut noter que la simulation
de canaux en chambre de réverbération est un domaine relativement récent. Les tra-
vaux qui ont été fait dans ce domaine utilisent tous des chambres de réverbérations
employées en compatibilité électromagnétique, c'est-à-dire des instruments de me-
sures précis et coûteux. Il n'est certainement pas nécessaire d'avoir tant de précision
pour générer un canal de propagation. Notre approche est donc de générer des canaux
de propagation en employant une chambre de réverbération artisanale.

22
Chapitre 3

Théorie et modélisation

Ce chapitre s'intéresse à la théorie des chambres de réverbérations. Il permet


d'appréhender le fonctionnement des chambres de réverbérations et il explique de
manière statistique pourquoi le champ dans une chambre de réverbération suit une
distribution de Rayleigh. Enfin, une simulation simple d 'un canal à trajets multiples
permet de définir l'influence du nombre de trajets sur la nature du canal. Ce chapitre
donne les bases théoriques et les paramètres à contrôler pour construire une chambre
de réverberation.

3.1 Aperçu qualitatif

Une chambre de réverbération peut être perçue comme une section rectangulaire
d'un guide d'onde se terminant aux deux extrémités par un court-circuit. Puisque les
parois sont conductrices, on peut appliquer la théorie des images [34]. Étant donnée la
structure de la chambre de réverbération, dont les parois sont parallèles deux à deux,
une multitude d'images de l'antenne émettrice sont créées. Tout se passe comme si

23
ces sources-Images émettaient avec des déphasages de 0 ou de 1r , créant aInSI une
multitude d 'ondes planes monC?chromatiques dans la chambre de réverbération. La
Figure 3.1 illustre la théorie des images pour un élément de courant contenu dans un
guide rectangulaire. Bien sûr, la conductivité des parois n 'étant pas infinie, les images
sont de plus en plus atténuées à chaque réflexion.

·························t························f················· .. ······t· ······· ··· ·· · · · ··· · ·· ·· ~·· · · · ··· ·· · · · · . ··········t·· . ···· · · · ············· ·~· ·· · · ·· · ·· . ··············f··········· ·············l········· ····.. ..........

t : ~ 1 t i ~ i t 1 ~ 1 t ' ~ 1 t

Fig. 3.1: Illustration de la théorie des images en deux dimensions, pour un élément
de courant (en vert) dans un guide rectangulaire. Images résultantes en rouge et en
trait discontinu.

Cette approche sommaire permet de comprendre qualitativement le fonctionne-


ment de la chambre de réverbération. En ajoutant un brasseur de modes, la géométrie
parfaite de la chambre de réverbération est rompue et nous introduisons une condi-
tion aux limites dynamique. C'est cet élément qui permet une variation continue et
aléatoire des conditions aux limites et donc une modification complexe des positions
des sources-images secondaires. On se rend compte que certaines images se déplacent

24
et scintillent lorsque le brasseur est en rotation. On imagine aisément que la rotation
qui provoque une variation des conditions aux limites provoque un changement de
mode dans la cavité résonnante.
Cette approche a aussi le gros avantage d'être visuelle. Elle permet de comprendre
le fonctionnement de la chambre de réverbération et notamment l'effet du brasseur
de mod~ sur la position des images de l'émetteur. Nous avons réalisé une simulation
optique de la théorie des images en assimilant l'antenne à une source lumineuse et les
éléments conducteurs (parois et brasseur) à des miroirs. Cette simul~tion a donné lieu
à une vidéo montrant que la plupart des sources étaient immobiles et qu'une ving-

taine de sources se déplaçaient en décrivant des cercles lorsque le brasseur était mis
en rotation. La Figure 3.2 présente deux captures issues des simulations. La première
image réalisée sans le brasseur de mode présente un motif régulier. La seconde avec
le brasseur présente un motif plus désordonné.

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\
\

(a) (b)

Fig. 3.2: Simulation optique de la chambre de réverbération. (a) sans le brasseur,


(b) avec le brasseur. Sources en vert, images en rouge.

Cette approche a cependant ses limites, elle ne permet pas de prédire la nature de la
distribution du champ électrique dans la chambre. Pour cela, il faut faire une étude
statistique basée sur des méthodes algébriques.

25
3.2 Solution des équations de Maxwell dans une
cavité résonnante

Nous avons vu que la chambre de réverbération s'apparente à un guide d 'onde


court-circuité aux extrémités. Il est donc, possible de résoudre les équations de Maxwell
dans cette cavité résonnante. ~ ' équation de propagation du champ E dans la chambre
de réverbération de dimensions A ,B et C peut s'écrire:

(3.1 )

En projettant cette relation sur chacun des axes du repère, on obtieI?-t le système :

(3.2)

Les conditions aux limites imposées par la chambre qe réverbération dont les
parois sont supposées infiniment conductrices assurent qu 'il n 'existe pas de champ
électrique tangentiel et de champ magnétique normal sur les surfaces de la cavité
résonante.
La méthode de la séparation des variables permet de trouver un solution pour chaque
champ Ei' La solution du champ Ei s'écrit c,omme étant le produit de trois fonctions
spatiales indépendantes et l'équation de propagation du champ E dans la chambre
de réverbération s'exprime:

(3.3)

En substituant cette solution dans les équations 3.2 , on obtient:

Ï igihi + 9i f ih i + hi f igi (3.4)

Ïi +9i + fi i (3.5)
fi gi hi
26
Point de mesure

Fig. 3.3: Schéma de principe de la simulation.

Nous avons remarqué un phénomène de Moiré (phénomène d 'interférences entre la


fréquence spatiale des variations du phénomène à mesurer et la fréquence spatiale des
mesures) , lorsque les mesures étaient régulièrement espacées et lorsque la distance
entre deux mesures L/ M est de l'ordre de grandeur de À/n. Dans ce dernier cas, la
distance caractérisant les variations du champ électrique devient plus pe~ ite que la
distance entre deux mesures et il en résulte que les variations du champ électrique
ne pourront pas être représentées correctement. La prise de mesure aléatoire (qui
s'apparente à une méthode de Monte Carlo) a l'avantage supplémentaire de réduire
la quantité de points nécessaire au calcul (il faudrait IOn mesures pour obtenir des
résultats valables en faisant des mesures régulièrement espacées). Les résultats sont
ensuite soumis à un test statistique avec la « toolbox » statistique de Matlab. Cette
« toolbox » regroupe les mesures dans des sous-ensembles de puissance et effectue
une approximation de la distribution obtenue. Ce test nous indique notamment la
vraisemblance du canal ainsi généré avec un canal de Rayleigh et affiche la densité
de probabilité de la distribution ainsi que la densité de Rayleigh qui s'adapte le
mieux. Nous avons fait varier n de 2 à 10000. Les résultats donnés aux Figures 3.4 et
3.5 présentent l'allure de la puissance mesurée (en dB) en fonction du déplacement
(en longueurs d 'onde) sur la gauche et la densit é de probabilit é associée (densité en

31
fonction de la puissance mesurée en unités linéaires).

Il apparaît assez clairement à travers ces courbes que si n est inférieur à 500
(Figure 3.4) , la distribution obtenue est assez éloignée d 'une distribution de Ray-
leigh. Pour n == 500 la distribution commence à se rapprocher d 'une distribution
de Rayleigh , mais plusieurs affaiblissements sont manquants (les mesures de faibles
puissances ne sont pas assez nombreuses). A partir de n == 1000, la distribution est
plus convaincante.
Ces simulations permettent de penser que pour obtenir une distribution de Rayleigh
dans une chambre de réverbération, il faut que le nombre d 'ondes incidentes n soit
de l'ordre de 103 . ·C'est entre un et deux ordres de grandeur moins grand que ce qui
est généralement préconisé [35]. Mais il faut rappeler que les sources considérées dans
la simulation ont toutes la même puissance et qu 'à aucun moment l'affaiblissement
de ondes incidentes n'a été pris en compte. Avec ces simulations, nous nous aperce-
vons toutefois que notre chambre de réverbération n 'est pas opérationnelle à partir
de 800 MHz , mais seulement à partir de 2 GHz environ. Donc, comme le prévoyait
la littérature [35], nous devons augmenter le nombre d'ondes incidentes de manière
significative pour diminuer la fréquence minimale d 'utilisation. Pour cela, nous avons
choisi de placer plusieurs réflecteurs métalliques autour de l'antenne en réception afin
de compliquer la géométrie et augmenter artificiellement le nômbre de modes sup-
portés par la chambre de réverbération. Le choix de la position de ces réflecteurs est
abordé au chapitre suivant.

Les quelques considérations théoriques présentées dans ce chapitre nous ont per-
mis d'appréhender le fonctionnement d 'une chambre de réverbération. Les résultats
présentés ici sont importants pour la conception et l'optimisation de la chambre de
réverqération dans le but de simuler des canaux de propagation.

32
Dlslribulion: Rayleigh
log li kelihood: - 1435.62
Domain: O<y <lnf
Mean : 0.631306
Varia nce: 0.108899

~ara me~e~di~g~a1e

_9 ' - - - _ L - - - - ' - - _ - ' - - - - - - - ' - - _ - - ' - - - - - - - - '


o 10 15 20
Déplacement en nombre de longueur d'onde s
n=5

- n=5
- m2
Distrlbu1lon: Rayleigh
Log llke llhooct OO 12 . 86

~~:In: 00;;~4~~'"
Variance : 0.0511 092

Paramet.r Estimate
b 0.345078

) 1.5

-35 ' - - - - ' - - - - - - - - ' 10


- -- - ' - 15 - - - - ' - 20-----'-----------'
0
Dép/acement en nombre de longueur d'ondes puIssance
n=50

Distrlbullon: Rayleigh
l og llkell hood: 38168
Domain: O< y < lnf

~::'~ce : °610~~~
Parameler Estimate
b 0.11054

- 55 _ - - - - - ' - - - _ - ' - - - - - - - - - - ' - _ - - - ' - - - - - - - - " _ - - - - . - J


o 10 15 20
Dép/acement en nombre de longueur d 'ondes

- n=100
- tn 3

Distribution: Rayle igh


l oglikelihood: 36088.9
Domain: 0 < y < Inf
Mea n: 0.143473
Variance : 0.00562447
Parameler Estimale
b 0.114475

-70 - - - ' - - -1
"0--- - ' 15
-- - - ' 2-
0- - - ' - - -
0
Déplacement en nombre de longueur d'ondes

Fig. 3.4: Simulations pour n == 2, 5, 50 et 100, t racé de la puissance reçue et de la


densité de probabilité correspondante.

33
- n=500
- ms

Dlslribullon: Rayleigh
l og llke llhOOd: S5528.1
Domain; O<y< lnf
Mean: 0.0564639
Variance: 0.000871134

Paramete r Estimate
b 0.045051 7

~00L---~----~10-----'~
5 ----~
~----~--~
Déplacement en nombre de longueur d'ondes

~
~
Disl ributlon: Rayleigh
log llkel lhood: 74068.8
Domain: O<y< lnl
Mean: 0.0407463
Variance ' 0.000453648

0 -----'--
- 100 ' -- - - - - - ' - - - - - - - ,''--- ,5 ----~ ~----~------'
0 0.06
Déplacement en nombre de longueur d'ondes Puissance

Distribution: Rayle igh


log like ll hood: l02268
Domain: O<y<ln'
~:'~;';ce 6
060 : : ; - 05

Parame'er Estlmate
b 0.0118586

-700:--------':-------'10------'--
,5 ----~
~-------"---­
Déplacement en nombre de longueur d'ondes

l,' ~ fi l' .~ r- n=10000 r


ml
1\; i,:J fi il I,.~ 111\: 1\ ,11I,.jl Il Il.ri. Il i ~ fi.. li\
~1 'l'~'
J\ "i
1

1 Il Distr ibution: Rayleigh

~~_5: Ji.l l !r 1:."', "il~1


'1 1 11 l ' ) l ,lA ")1'

i ~ i ~\f ~.1I 1~
1 ) l oglikellhood: I11888
l 11 Domain: O<y < lnl _

\f\.
1
r Il : 11'1
l t
1,,.,,1:. )' I)f l,\i 1 ) '1
t
Il 1 \. 11 1
1.
1
Mean:
Variance:
0.0118252
3. 8~86e-05
f
1 1'1'

)1[1 1 ! li
i
1 1 \

1 i,)1 1 i' Parameter Est imale


b 0.00943515

1 1 Il 1 1 1 1 /

0 -----'--
-75 L - - - - - - ' - - - - - -,'--- 15 ------' ~-------'-------'
0 O.D1S
Déplacement en nombre de longueur d'ondes Puissance

Fig. 3.5: Simulations pour n = 500, 1000, 5000 et 10000, tracé de la puissance reçue
et de la densité de probabilité correspondante.

34
Chapitre 4

Conception de la chambre de
réver bération

Le précédent chapitre nous a permis de comprendre comment fonctionne une


chambre de réverbération et de comprendre l'influence des dimensions de la chambre
de réverbération sur la distribution du champ électrique. Forts de ces. considérations
et après plusieurs simulations numériques, nous avons imaginé et conçu une chambre
de réverbération de faible encombrement capable de générer un canal de Rayleigh et
un canal de Rice.

4.1 Considérations pratiques

Notre objectif était de créer une chambre de réverbération de faible encombre-


ment. C'est une des spécifications demandées. Nous avons choisi de lui donner des
dimensions lui permettant de pouvoir être utilisée sur une table de laboratoire. Nous
avons déterminé les dimensions en nous inspirant des travaux de Kildal [10], une
chambre de 0.8 m de large pour pouvoir passer dans l'ouverture d'une porte, 1.1

35
m de profondeur et ' 1.6 m de haut afin d'avoir un volume suffisamment grand pour
supporter un nombre suffisant de modes. Nous avons opté pour une chambre de
réverbération facilement modifiable en choisissant des matériaux peu coûteux et pou-
vant être ajustés aisément , quitte à construire ensuite une chambre de réverbération
définitive en matériaux de meilleure ,qualité et plus solides.
Nous avons choisi des matériaux isolants, du bois de pin pour la structure et des
plaques de Coroplast légères recouvertes de papier aluminium pour les parois. Les
feuilles d'aluminium sont un bon compromis au revêtement entièrement métallique
comme le cuivre par exemple. Elles sont faciles à manipuler, peu coûteuses et offrent
une conductivité relativement bonné.
'Les positions dans la boîte du brasseur et des réflecteurs ont été déterminées après
plusieurs simulations numériques. Le brasseur consiste en une pale de Coroplast recou-
verte d 'une feuille d'aluminium et il est monté sur une tige pour assurer sa rotation.
Nous avons vu dans la partie précédente que le nombre d 'ondes incidentes n était
insuffisant pour les dimensions choisies. Pour résoudre ce problème, nous avons choisi
de placer des réflecteurs fixes dans la boîte. Ils ont été fabriqués comme le brasseur
et leurs positions ont été déterminées de la même manière. Un rendu réaliste de cette
chambre de réverbération est proposé à la Figure 4.1.
L'isol~tion avec l'extérieur est de l'ordre de 50 dB. Cela signifie que les mesures que
nous ferons dans la chambre de réverbération auront une plage dynamique de 50 dB
au maximum. C'est amplement suffisant si les signaux émis dans la boîte sont de
faible puissance. Typiquement , avec un niveau de bruit de -80 dBm, il faut que le
niveau du signal émis dans la boîte se situe aux alentours de -30 dBm. Avec une
puissance émise plus élevée, les affaiblissements profonds ne sont pas mesurés correc-
tement. Cette dynamique nous a obligé à atténuer les puissances d 'émission lors de
nos mesures. Signalons qu'en employant un métal plus conducteur que l'aluminium,
le cuivre par exemple, et 'en utilisant des feuilles plus épaisses correctement ajustées
et soudées, l'isolation pourrait atteindre 100 dB sans peine et nous pourrions alors
employer des signaux plus puissants. Toutefois, une chambre de réverbération avec

36
Fig. 4.1: Rendu réaliste de la chambre de réverbération.

des matériaux plus conducteurs et une conception plus aboutie aurait un facteur de
qualité élevé. Beaucoup pensent qu'avec un facteur de qualité élevé, il est plus difficile
d 'obtenir un canal de Rayleigh [42].

4.2 Silllulations nUlllérique~

Les simulations numériques de la chambre de réverbération ont été faites avec


le logiciel commercial HFSS. Elles ont permis de placer les différents éléments dans
la boîte pour optimiser la distribution du champ électrique [43]. Nous avons tout
d 'abord choisi d 'éclairer la chambre de réverbération avec une antenne à ouverture
située en haut de la chambre de réverbération. L'étude dans HFSS a été faite entre 800
MHz et 2 GHz. Ces fréquences relativement basses 'ont permis d'optimiser au mieux
l'agencement du brasseur et des réflecteurs car plus la fréquence est basse et plus il
est difficile d 'obtenir un canal de Rayleigh. De plus , l'utilisation de fréquences basses
réduit considérablement les dimensions électriques de la chambre de réverbération et
la quantité d 'opérations nécessaires pour le calcul numérique des champs.
Nous avons d 'abord simulé la chambre de réverbération vide, c'est à dire sans brasseur .

37
ou réflecteur. Un motif d'on.de stationnaire apparaissait et la distribution du champ
électrique ne suivait pas une loi de Rayleigh (Figure 4.2). Nous av<?ns ensuite ajouté

Ouverture
rayonnante .10-0 Simulalion à800 MHz, 110000échanlillons

r.-~~~~~~~~

(a) (b)

Fig. 4.2: Simulation dans HFSS de la chambre de réverbération sans brasseur ni


réflecteurs à 800 MHz, (a) Amplitude du champ E dans la cavité, (b) Distribution
de l'intensité du champ E.

un réflecteur métallique. Le motif stationnaire est devenu désordonné. Le désordre


augmentait avec la taille du réflecteur. Nous avons optimisé la forme et la position
du brasseur comme cela. Ce dernier est approximativement de la dimension de la
diagonale de la boîte et est placé en retrait par rapport à l'antenne émettrice et la
zone de mesure. La position des réflecteurs a été plus simple à déterminer. Nous avons
retiré le brasseur des simulations et nous avons disposé trois éléments méta1liques dans
la chambre pour évaluer leur influence. Nous avons vite compris que les perturbations
qu 'ils introduisaient étaient situées dans leur voisinage direct. Il nous est donc apparu
clairement qu'ils devaient être disposés autour de l'antenne en réception (Figure 4.3).

Les simulations dans HFSS nous ont permis de disposer le brasseur et les réflecteurs
de manière à obtenir un canal de Rayleigh même à faibles fréquences. La visualisation
par nuages de points colorés de l'intensité du champ électrique dans la chambre de
réverbération permet d 'appréhender l'influence de chaque élément et de parvenir à un

38
Ouverture
rayonnante

Chambre de
/ réverbération i
.. . .. 72 10+8111
' . 7118So +1iIIl1
3 . 075 3.+8111
Réflecteurs 2 . 1H 7.+8II1
1 . 75 37.+8111

Chemins
des mesures

Ca) (b)

Fig. 4.3: Simulation dans HFSS de l'influence des réflecteurs, (a) Modèle de la
chambre de réverbération utilisé, (b) Répartition de l'amplitude du champ E.

arrangement définitif des différents éléments très rapidement. Des mesures d 'intensité
du champ électrique sur des trajets réguliers (segments, cercles) et des volumes ont
montré que nous obtenions une distribution de Rayleigh à 800 MHz avec quelques
réflecteurs seulement. On a ainsi, par exemple, évalué la distribution de l'intensité
du champ E dans le volume de la chambre de réverbération et nous avons pu vérifier
qu 'elle suivait une distribution de Rayleigh entre 800 MHz et 2 GHz avec notre
brasseur et nos réflecteurs. Ces résultats sont exposés à la Figure 4.4.
La courbe à 800 MHz possède trop de valeurs proches de zéro. Il s'agit de valeurs
prises sur les parois de la chambre de réverbération. La courbe à 2G Hz est meilleure
car elle bénéficie d'un plus grand nombre d'échantillons. Pour procéder, HFSS affine
ses calculs jusqu'à une fraction fixe de la longueur d 'onde. C'est pourquoi la simulation
à 2 GHz est plus précise. Ces deux simulations permettent de vérifier ce que prédit
la théorie, à savoir que dans une chambre de réverbération, le champ est distribué
selon une distribution de Rayleigh dans l'ensemble du volume. Ces courbes ont été
réalisées avec la "toolbox" statistique de Matlab à partir des données brutes fournies
par HFSS.

39
Simulatioo à 800 MHz, ll 0000 échant ilons

"
....

,
1" :

.~ 0 .0 15
~
::::-
, II · ~

,.. .
'" 1 \ ,

'" ~.
o
o 10 20 30 40 50 60 70 80 90 t OO

(a) (b)

Fig. 4.4: Caractérisation de la; distribution de l'intensité du champ E à 800 MHz


(a) et 2 GHz (b).

Ces résultats sont statiques car la rotation du brasseur n 'était pas en fonction dans la
simulation. À ce stade de la recherche, nous pensions déplacer l'antenne en réception
et laisser le brasseur fixe.

Ces résultats ont été fondamentaux car ils constituent unè validation par simula-
tion de la forme que prendra notre chambre de réverbération. Nous nous sommes par
la suite lancés dans la construction proprement dite de la chambre.

4.3 · Construction de la chambre de réverbération

La construction de la chambre de réverbération (Figure 4.5) a nécessité une qua-


rantaine d 'heures de travail au total. Le cadre est en bois de section carrée (2"
par 2" ). Son assemblage a été fait avec des équerres et les panneaux de Coroplast
ont été découpés avec une règle et un exacto. Leur découpage en créneaux a per-
mis l'enchevêtrement de leurs arrêtes et a consolidé considérablement la chambre de
réverbération. Les feuilles de papier d'aluminium ont été appliquées avec une colle
sèche.
Le brasseur est monté sur une longue tige en bois (un goujon) , il mesure une"quin-
zaine de centimètres de large et 1,5 mètre de long. Nous l'avons placé en diagonale

40
...------- Antenne émettrice

~~~~~

Brasseur

Antenne réceptrice ---Hl~-~--+I


,/
0::::~~-r-::::f------=Jtt:::: Réflecteurs

. Fig. 4.5: Vue générale de la chambre de réverbération.

dans le fond de la chambre de réverbération. Les réflecteurs ont été placés aux coins
de la boîte et inclinés de manière à éclairer la zone de mesure. L'antenne en émission
est placée en hauteur et la face supérieure a été perforée pour glisser l'ouverture de
l'antenne. L'antenne en réception a d 'abord été montée sur une longue tige en bois
passant à travers la porte, lui permettant de se déplacer dans un plan dans la boîte.
Puis dans un second temps, elle a été montée sur un pied fixe sous l'antenne émettrice
(Figures 4.5 et 4.6). Le câble SMA qui est branché à l'antenne en réception sortait
de la chambre par une petite ouverture. Malgré le nombre relativement grand de
perforations, l'isolation s'est maintenue aux alentours de 50 dB. Les quelques ouver-
tures qui se sont révélées inutiles en modifiant la position de certains éléments ont
été recouvertes d'une feuille d'aluminium.

La rotation du brasseur a été réalisée manuellement. Un moteur pas à pas avec une
commande aléatoire pourrait être éventuellement ajouté pour automatiser la prise de
mesures dans la chambre.
41
Brasseur

Antenne
1 •
receptrlce Réflecteurs

Fig. 4.6: Photographie de l'intérieur de la chambre de réverbération.

Au final, la chambre de réverbération que nous avons construite est très bon
marché (environ 100 $). Nous la considérons comme une ébauche de ce que pour-
rait être une chambre de réverbération plus aboutie, en feuilles de cuivres soudées et
avec des connecteurs à l'intérieur et à l'extérieur pour brancher les antennes et les
instruments de mesure. Notre but n 'était évidemment pas de faire un produit d 'al-
lure commerciale mais bien de développer les aspects analytiques et expérimentaux
permettant la conception d 'une telle chambre.

4.4 Mesures

4.4.1 Protocole

Toutes les mesures ont été réalisées dans la zone d 'opération optimale de la
chambre, c'est à dire à 10 GHz. Nous avons voulu tout d 'abord vérifier que nous
avions un canal de Rayleigh. La source employée est une source Lab Volt 9505-01 à

42
chambre de réverbération. En toute rigueur, si il y a un ligne de vue entre les deux
antennes dans la chambre de réverbération, il y a un canal de Rice. Seulement ce
canal de Rice possède un facteur K très faible. Avec notre chambre artisanale, on
ne peut pas espérer contrôler ce paramètre K si il est très faible. Nous avons tenté
plusieurs méthodes. Nous les exposons dans le chapitre suivant. Nous avons "r etenu la
méthode qui fonctionne le mieux et qui est la plus commode. Elle consiste à utiliser
une ligne directe hors de la boîte et à y ajouter une atténuation variable ~t de la
recombiner par la suite (Figures 4.7"et 4.8). La division et la recombinaison des
signaux a été réalisée avec deux diviseurs de puissance (Anaren 4510) identiques. Le
dispositif étant passif, le montage à l'envers (les entrées deviennent les sorties) réalise
un combineur. L'atténuateur est variable de 0 dB à -50 dB, c'est-à-dire qu 'il couvre
toute la dynamique de notre chambre de réverbération afin de pouvoir faire varier le
canal d'ùn Rice pratiquement gaussien (le trajet direct n'est pas atténué) à un canal
de Rayleigh (le trajet direct de -30 dBm est atténué de 50 dB environ et est ramené
au niveau du bruit).

Diviseur de puissance
/Trajet direct

Chambre de
réverbération
Atténuateur
variable

Canal de
Rayleigh

Coupleur

Fig. 4.7: Schéma de principe pour créer un canal de rice variable.

47
Atténuateur Variable
Diviseur de
Puissance

Fig. 4.8: Schéma du montage.

Cette méthode permet de changer rapidement la configuration du canal. Nous


n'avons pas à introduire de matériaux absorbants ou à changer la nature des pa-
rois de ~a chambre de réverbération. Par contre, l'utilisation de la ligne directe est
une solution qui peut sembler artificielle, car le trajet direct est isolé des trajets
multiples. Cela ne permet pas, par exemple, de placet un appareil dans la chambre
de réverbération pour tester son fonctionnement. Il faut considérer la chambre de
réverbération comme étant le canal et brancher le signal qui sort de cette installation
directement sur l'appareilque l'on souhaite tester. La méthode exposée dans l'article
[22] est une méthode qui peut sembler plus rigoureuse, mais iffaut s'armer de patience
pour faire varier le canal et il n'a pas une aussi grande dynamique que le nôtre.

Ce chapitre a présenté la conception et la construction' de la chambre de


réverbération à travers plusieurs simulations et des considérations théoriques. Après
plusieurs vérifications concernant certaines propriétés de la chambre, nous sommes
en mesure d'utiliser cette chambre de réverbération pour simuler des canaux de pro-
pagation.

48
Chapitre 5

Résultats et perspectives

Notre chambre est construite avec des matériaux permettant de la transformer


facilement . Nous avons ainsi pu réaliser plusieurs séries de mesures et essayer plu-
sieurs configurations moyennant quelques modifications et quelques ajustements. Ce
chapitre reprend chronologiquement les différents essais et les différentes mesures
réalisées dans notre chambre de réverbération. Toutes les mesures présentées dans ce
chapitre ont été faites à la fréquence d'utilisation optimale de 10 GHz, afin de se placer
dans des conditions idéales pour réaliser des tests et effectuer des améliorations.

5.1 En statique

Notre première approche a été de caractériser le comportement de notre chambre


de réverbération en régime statique. Tous les éléments de la boîte sont fixes. Seule
l'antenne en réception est déplacée dans la chambre de réverbération en utilisant une
tige en bois. L'antenne peut ainsi être déplacée librement dans un plan situé à une
quinzaine de centimètres du fond de la chambre.

49
Bien sûr, le système formé par la chambre de réverbération et l'antenne qui se déplace
n'est pas rigoureusement statique: l'antenne et son câble perturbent la distribution
du champ dans la chambre de réverbération et, en se déplaçant, un effet Doppler
peut affecter la prise de mesures. Nous avons veillé à utiliser une tige en bois pour
minimiser la perturbation et nous avons déplacé très lentement l'antenne en réception
dans la chambre de réverbération afin de minimiser l'effet Doppler.
La caractérisation du canal en statique est importante. Il s'agit de l'approche qui
s'apparente le ,plus à la réalité. En effet , si tous les éléments dans une rue sont immo-
biles, le canal peut être considéré comme statique. Enfin, l'obtention d 'un canal de
Rayleigh en statique nous permet de passer à l ' é~ape suivante, et d 'essayer d 'utiliser
la chambre de réverbération en mode dynamique, c'est-à-dire en utilisant le brasseur
de mode. Déplacer l'antenne dans la chambre de réverbération suivant un mouvement
non régulier pendant une cinquantaine de minutes, s'est avéré difficile.

5.1.1 Obtention du canal de Rayleigh

Nous avons obtenu un canal de Rayleigh avec cette approche, très rapidement. Il
a juste fallu s'ajuster et trouver une méthode pour pouvoir 104 mesures en déplaçant
l'antenne dans la chambre de réverbération. Montée sur une tige en bois, traversant
une paroi de la chambre, l'antenne peut se déplacer assez librement dans un volume
suffisant. Le mouvement étant réalisé manuellement, il y a très peu de chancès pour
que deux mesures soient faites au même endroit. Nous avons utilisé pour ces mesures
une antenne micro-ruban orientée vers le haut (direction normale à sa surface). Plus
tard nous avons choisi d'utiliser un dipôle >"/2 placé verticalement, plus léger et plus
commode à manipuler.
La Figure 5.1 est issue la première courbe de densité de probabilité faite avec 104
mesures et une antenne micro-ruban en réception. ·Cette courbe confirme que la puis-
sance du champ obtenu dans la chambre de réverbération suit une distribution de
Rayleigh. Nous remarquons sur la Figure 5.1 que la distribution de la puissance du
champ électromagnétique épouse très bien la courbe de Rayleigh.

50
10000 échantillons, chambre de Rayleigh statique

- - xdixkpt data
300
- - tit1

250 Distribution: Rayleigh


Log likelihood: 52653.1
Domain: 0 < y < Int
Mean: 0.00250251
Variance: 1.71118e-06
200
Parameter Estimate
b 0.00199672
~
'00
c
~ 150

100

50

2 3 4 5 6 7
Puissance en unités linéaires

Fig. 5.1: Mesures dans la chambre de réverbération en statique, à 10 GHz et avec


une antenne micro-ru ban montée sur un tige en bois.

5.1.2 Influence du nombre de réflecteurs

Nous avons ensuite transformé notre chambre de réverbération pour mieux com-
prendre son comportement. Nous avons réduit le nombre de réflecteurs au sein de la
cavité pour évaluer leur influence sur la distribution du champ.
Les trois séries .de mesures ne nous permettent pas de donner une conclusion claire.
Notre chambre de réverbération étant artisanale, nous ne pouvons pas vérifier que les
séries de mesures sont cohérentes entre elles. Le tableau 5.1 expose le problème.

Ce tableau donne la variation de la moyenne du champ en fonction du nombre de


réflecteurs fixes dans la cavité (1e brasseur n 'est pas considéré comme un réflecteur

51
Exp~rience Moyenne Variation
2 réflecteurs 2, 672.10- 3
Antenne mobile 1 + 0,4%
1 réflecteur 2, 685.10- 3
3 réflecteurs 1, 979.10- 2
Antenne mobile 2 + 3,5%
o réflecteur 2, 054.10- 2
3 réflecteurs 1, 922.10- 2
Antenne mobile 3 +1 %
o réflecteur 1, 939.10- 2

Tab. 5.1: Influence du nombre de réflecteurs présents dans la chambre de


réverbération sur la moyenne de la puissance.

ici). Les moyennes dans les trois expériences sont différentes. La calibration est peut-
être la cause de ces écarts.
On peut retenir que la moyenne de la puissance observée diminue légèrement avec le
nombre de réflecteurs. Nous avons d'abord pensé que cette diminution de la moyenne
était due au nombre de trous de Rayleigh introduits par chaque réflecteur. Il semble
plus raisonnable d'estimer que les réflecteurs introduits se comportent comme des
absorbants supplémentaires dans la chambre de réverbération. Et donc, la .moyenne
de la puissance mesurée diminue faiblement avec le nombre de réflecteurs pour cette
raIson.
Nous pouvons imaginer contrôler la moyenne de la puissance du canal obtenu dans la
chambre de réverbération en introduisant des absorbants adaptés à la fréquence [22].

5.1.3 Analyse des résultats

Ces premiers résultats ont permis de vérifier que notre chambre de réverbération
simule convenablement un canal de Rayleigh en régime statique. Ils laissent entre-
voir le problème de la reproductibilité des mesures. Après chaque calibration, on ob-
tient une moyenne différente sans que l'on change les conditions. Ainsi sommes-nous
contraint de réaliser les séries d'expériences le même jour, avec la même ' calibration.
Il apparaît à travers ces mesures que les réflecteurs ont une influence très faible sur
le canal. Effectivement ces réflecteurs ont été rajoutés pour augmenter le nombre

52
d'ondes incidentes autour dans l'antenne en réception afin de diminuer la fréquence
minimale d 'utilisation de la chambre de réverbération, comme les simulations dans
HFSS le laissaient imaginer. À lOG Hz ces réflecteurs ne sont pas nécessaires pour
obtenir une distribution de Rayleigh.

5.2 En dynamique

L'hypothèse d'ergodicité de la chambre de réverbération qui est communément


admise permet d'utiliser la chambre de réverbération en régime dynamique sans mo-
difier le caractère du champ électromagnétique. Cette hypothèse forte permet de ne
plus déplacer l'antenne et de faire tourner le brasseur. À travers les mesures en régime
dynamique, nous avons pu vérifier que l'hypothèse d'ergodicité s'appliquait à notre
chambre de réverbération.

5.2.1 Obtention du 'c anal de Rayleigh

Nous avons réalisé une vérification rapide afin de nous assurer que nous obtenions
toujours un canal de Rayleigh (Figure 5.2). L'antenne en émission est toujours une
antenne à ouverture (un guide d'onde) à 10 GHz. En réception nous avons utilisé
une antenne ),/2 placée verticalement sur un pied. La rotation du brasseur est faite
manuellement à l'aide d'une ouverture qui laisse passer la tige de bois sur laquelle est
fixé le brasseur.

5.2.2 Obtention d'un canal de Rice variable

L'idée de créer un canal de Rice variable n'est pas saugrenue. Pour des valeurs du
paramètre K élevées (Équation 1.18), le canal est quasiment gaussien et donc idéal.
Mais diminuant K progressivement, on peut dégrader lentement le signal et donc
arriver à évaluer la robustesse d 'un système de communication plus finement. Nous
pouvons aussi imaginer un test statistique permettant de distinguer des appareils de

53
Distributions pour différentes anénuations

-- dixdbdata
-- mtO
-- treizedbdata
- - - fitt3
-- seizedbdata
" ' II " fitt6
vingtdbdata
K= 0)5 dB ,- ,- , fit20
K= 15)5 dB -- vingtsixdbdata
o fit26
-- trentedbdata
K= 13)5 dB fit 30
K = 18)5 dB -- quarantesixdbdata
,. ' , --+- fit46

/ \.\
,.1 \ K= 17 dB
~
~ 1 \
i \
1 \

CJ1 i
00
\
\

0.03
Puissance

Fig. 5.6: D 'un canal de Rice à un canal de Rayleigh en faisant varier l'atténuation
de la ligne directe entre 10 dB et 46 dB (2000 échantillons par courbe).
de manière progressive en les soumettant à des environnements de propagation de
plus en plus dégradés.

5.3 Perspectives

5.3.1 Sytème multi-antennaire

D'après certains travaux [22], il serait possible de créer un canal de Rice en em-
ployant 2 antennes en émission et en introduisant des éléments absorbants. Sans
utiliser des éléments absorbants, nous pourrions essayer d'employer une antenne en
émission peu directive pour assurer des multi-trajets et deux antennes très direc-
tives (antennes cornet par exemple) en émission et en réception pour assurer le lien
direct au sein même de la chambre de réverbération. En construisant une chambre
de réverbération de meilleure qualité, avec des feuilles de métal soudées, il est très
probable que la création d'un canal de Rice soit plus aisée.

5.3.2 Automatisation des acquisitions et augmentation des


performances

Les prises de mesures pour caractériser le canal se sont révélées difficiles. La rota-
tion manuelle du brasseur devient douloureuse. Il conviendrait d'assurer cette rotation
avec un moteur pas-à-pas .d ont le contrôle serait aléatoire. Cette solution ne permet-
trait pas d'obtenir un grand nombre d'échantillons (proportionnel au nombre de pas)
et il faudrait alors pour augmenter la période du canal simulé, effectuer un brassage
supplémentaire (mécanique, en fréquence, en polarisation). La solution la plus simple
à mettre en place serait d'utiliser un moteur continu dont la vitesse serait aléatoire

en utilisant un variateur avec une très forte gigue (de très mauvaise facture) ou bien
un oscillateur à hystérésis. L'idéal serait d'automatiser au maximum les mesures en
permettant plusieurs brassages simultanés. Cela demanderait une programme infor-
matique capable de coordonner plusieurs éléments via une interface G PIB. Il faudrait
par exemple commander une source en fréquence, plusieurs moteurs pour déplacer

59
l'antenne en réception et des le ou les braseurs. Nous aurions ainsi une plate-forme de
tests complète, capable de fournir un canal non périodique de manière automatique'.
Réaliser un tel système prendrait beaucoup de temps. Il existe de telles solutions com-
merciales, on peut mentionner les chambres de réverbération de la société suédoise
Bluetest. Ces instruments sont généralement très onéreux et n'ont pas la possibilité
de fournir un canal de Rice.

5.3.3 Applica~ions possibles

Il reste encore plusieurs éléments en suspens dans ce travail de recherche. Le


plus important est de caractériser le canal que nous avons créé et de le comparer
à des conditions réelles. Plusieurs tests ont été initialement prévus en utilisant des

téléphones cellulaires et une station de base disponible dans le laboratoire de recherche


du LRTS. Il aurait été intéressant de voir comment les taux d'erreurs binaires, les
taux de trames perdues et les mesures radio faites par les combinés pouvaient être
comparées à des mesures réelles faites dans une ville.
Si ces tests pour caractériser les performances des téléphones cellulaires s'étaient
avérés concluants, nous pourrions ensuite imaginer le protocole d'un test statis-
tique permettant de distinguer un appareil fonctionnant correctement d'un appareil
défectueux. Ce type de test statistique correspond un besoin réel de l'industrie. Étant
donné la complexité des éléments qui constituent un téléphone cellulaire et malgré les
nombreux contrôles de qualité, il est très difficile de savoir si le combiné respectera les
spécifications dans des conditions réelles d 'utilisation. La chambre de réverbération
pourrait offrir une plate-forme de test permettant d 'évaluer rapidement et simple-
ment les performances de plusieurs combinés simultanément dans des conditions qui
seraient maîtrisées.

60
Conclusion

Les systèmes de communication mobiles modernes emploient des fréquences sou-


vent supérieures au gigahertz. À ces fréquences , les obstacles agissent comme des
réflecteurs et le signal reçu par un récepteur mobile est la somm~tion d 'une multitude
. de signaux déphasés, réfléchis par les obstacles de l'environnement. Un tel canal de
propagation se caractérise par des affaiblissements rapides distribués aléatoirement.
Afin de créer des systè'mes sans fil robustes à ce genre de phénomènes, il est nécessaire
de pouvoir recréer de tels environnements de propagation en laboratoire.

Ce travail de recherche s'est d'abord concentré sur la caractérisation des canaux


de communication mobiles et notamment la modélisation du phénomène des multi-
trajets. Fort de ces considérations il est apparu que l'intensité du champ électrique des
canaux de communication mobiles présentant des affaiblissements rapides suivaient
une distribution de Rayleigh ou d'une manière plus générale une distribution de Rice.

Nous avons ensuite passé en revue les méthodes employées pour simuler de tels
canaux et nous avons choisi d'utiliser une chambre de réverbération à brassage de
mode, afin de reproduire de manière physique un canal de propagation s'affranchissant
de la plupart des limitations inhérentes aux simulations de canal numériques : débits
faibles , qualité du canal discutable, etc.

La conception de la chambre de réverbération s'est faite en plusieurs étapes. Nous


avons d'abord étudié la nature des champs dans une cavité résonante et l'influence de
ses dimensions. Ensuite, à travers des simulations, il s'est avéré que, moyennant l'ajout

61
l

14 an GPIB instrument as defined in:


15 Start->Programs->Agilent ID Libraries->ID Config
16 Change this name to whatever you have defined for your
17 VISA Interface.
18 "GPIBO: :22: :INSTR" is the address string for the device -
19 this address will be the same as seen in :
20 Start->Programs- >Agilent ID Libraries->VISA Assistant
21 (after the VISA Interface Name is defined in ID Config)
22

23 CalI viOpen (defrm, "GPIBO:: 5: : INSTR", 0, 0, vi) 'Ouverture de la connexion


24 Open" c: \données. txt" For Output As #1 ' Création du fichier de mesures
25

26 Dim x As Integer
27 For x = 1 To 2000 Step 1
28 ' Ask for the device's amplitude string.
29 CalI viVPrintf(vi, "TS; MKPK HI; MKA?" + Chr$(10) , 0) '
30

31 'TS pour attendre la mesure du range complet,


32 'MKPK HI pour rechercher le maximum,
33 ' et MKA? pour retourner la valeur du marqueur sur le maximum
34

35 ' Read the results as a string.


36 CalI viVScanf(vi, "%t" , strRes)
37 Print #1, strRes
38 Next x
39

40 Close #1
41 ' Close the vi session and the resource manager session
42 CalI viClose(vi)

66
43 CalI viClose(defrm)
44 End Sub

67
Annexe C

Article

68
REVERBERATION CHAMBER AS A SYNTHESIS INSTRUMENT FOR
RAYLEIGH AND RICE CHANNELS
E. Amador G.Y. Delisle
Department of Electrical Engineering International Institute of Telecommunications
Laval University 800 de la Gauchetiere O.
GIK 7P4 H5A lK6
Quebec City, Quebec, Canada Montreal, Quebec, Canada
email: emmanuel.amador.l@ulaval.ca email: gilles.delisle@iitelecom.com
D. Grenier
Department of Electrical Engineering
Laval University
GIK 7P4
Quebec City, Quebec, Canada
email: dgrenier@ulaval.ca

ABSTRACT ing channel. Our RC recreates physically both Rice and


The main objective of this research work is the design and Rayleigh fading channels and is convenient to develop and
the characterization of a reverberation chamber that will improve wireless systems in realistic, reproducible and pa-
emulate both Rician and Rayleigh fading channels between rameterized multi-path environments.
a single transmitter and receiver in a controlled environ- This type of chamber can avoid costly alternatives to
ment. Following analytical considerations and simulations, test or monitor system performances in a physical environ-
a compact sized reverberation chamber able to generate ment.
fading channels from 800 MHz has been designed. Such a
reverberation chamber can prove to be essential for the de-
2 Reverberation Chamber Design
velopment of leading technology communication systems'
since it permits laboratory real time validation of the per- Ideally, the objective would call for a RC working from
formances of transmitting/receiving devices in a true fading 800 MHz to millimeter waves. Since the lower operating
channel. frequency .determines the dimensions of the reverberation
chamber through Weyl's formula [2, 3] a uniform wideband
KEYWORDS
performance cannot be expected in reality. The number of
Reverberation chamber, channel, simulation, Rice,
modes supported in a cavity at the operating wavelength À
Rayleigh.
is given by:
(1)
1 Introduction
where a, band c are the physical dimensions of the cav-
Reverberation chambers (RC) were initially developed for ity. For n > 200 and f = 800 MHz, the volume must
electromagnetic compatibility experimentation purposes. be atleast 1.4 m 3 . Since anRC that could stand on a ta-
During the recent years however, studies and improvements ble and that could be easily movable were the objectives,
in the design and performance of reverberation chambers a 0.8 x 1.6 x 1.1 meters chamber has been selected As
have extended th~ir application range. They can now be depicted in Figure 1 and Figure 2, the signal radiated in
used to evaluate the capabilities and the performances of the RC is reftected and mixed by the conductive walls and
wireless systems [1] since, as it will be shown in this study, the stirrer. At any location within the chamber, the result-
the multipath effects, either in a Rician or Rayleigh chan- ing E-field from these randomly phased plane waves can be
nels can be modeled with very acceptable accuracy. decomposed along the three rectangular components: E x,
Such a reverberation chamber generally consists of a Ey and E z . The received signal by the linearly polarized
metallic cavity large enough to contain several modes at antenna is therefore a projection of this E-field along one
the working frequency, a transmitting antenna, one or more direction. Assuming that the antenna is polarized along the
stirrer to change the E-field distribution in the cavity and an axis z, the measured E-field can be written:
object under test (a receiving antenna in this study).
(2)
The goal of our work is to provide a test platform
small enough to fit on a laboratory desk, to assess the per- Given that a high number of modes are supported in the
formance of modern wireless components in a real fad- Re, the central limit theorem assures that both the real part

616-037 65
and the imaginary part are normal random variables with
zero mean and the variance a 2 . The signal measured by
the antenna is a random variable R [4]:
Stirrer
(3)

This corresponds to a Rayleigh distribution and its pro ba-


bility density function is given by [4]: Receiving
Antenna Reflectors
f(IEzlla) = IEzl
2
e- I ~;J2 (4)
a
For the dimensions of the Re caIculated above, it results
that, at 800 MHz, the number of modes supported in the
cavity is about 200 and at 10 GHz, it is about 10 5 [2, 3].
This means that the higher the frequency, the better the per-
formance. In order to improve the performances at lower
Figure 2. Photograph of the internaI structurt? of the Re.
frequencies, sorne fixed reflectors around the receiving an-
tenna have been used. These reflectors locally increase
the number of reflections and the number of incident plane
waves on the antenna and they assure the validity of the Rayleigh distributed signal. The variable attenuator on the
central limit theorem at lower frequencies. Experimenta- direct line permits the K-factor of the Rice channel to be
tions were therefore carried out at 10 GHz to insure an varied. The addition of the direct line allows us to modify
optimal performance of our reverberation chamber. Us- the channel dynamically froman ideal high K-factor Rice
ing HFSS [5], simulations were done to design the reflec- channel to the worst Rayleigh channel.
tors and the stirrer and to determine their respective posi-
For the physical realization of the chamber, very mod-
tions. A very large stirrer is far more efficient than two ~r
est means and standard construction materialsare required.
three small stirrers and the reflectors have to be quite large
The structure of the reverberation chamber is done using off
and disposed around the receiving antenna. Simulations in
the shelf plywood for the walls and the reflectors are made
HFSS have shown that these fixed reflectors are necessary
of non-conductive foam covered with aluminum foils (Fig-
to get a Rayleigh fading channel at 800 MHz. The trans-
ure 2). This has been found sufficient to demonstrate the
possibilities of such a reverberation chamber. Of course,
Emitting Antenna
one can imagine building a definitive Re with more durable
and conductive materials for greater performances. The
isolation with the exterior (superior to 50 dB) is quite good
given the low co st materials used and the artisanal build-
Stirrer ing. With a Re made of copper sheets soldered using more
elaborate technology, the isolation could easily reach 100
dB. .
The reflectors ,are large foam triangles covered with
Receiving Antenna----t1I-----jIC-4_-.I aluminum foils and the stirrer is a tapered rectangle
/ r - -""II--"---<.. - - : r - - _-...lLL Reflectors mounted on a wood rod that can rotate freely.
Initially, a fixed version of the reflectors and the stir-
rer has been used, and the receiving antenna was moved
within the box. This is somehow c10ser to real life situa-
Figure 1. General view of our reverberation cham ber. tion where a mobile communication system is moving in a
quasi-static communication channel (assuming the objects
in the surroundings are immobile or slowly moving).
mitting antenna is a standard patch antenna; its low direc- Good results were achieved with this approach but it is
tivity maximizes the number of plane waves in the Re. The really not practical, the manipulation being tob difficult.
receiving antenna is a vertical }.../2 dipole to improve the re- Moving an antenna randomly requires a lot of equipment
ception of the waves from the side walls and the reflectors. and a second version, where the receiving antenna was held
The Rice channel is obtained by physically adding a direct fixed and the stirrer was rotated has been submitted to full
line. The signal source is split in two using a power divider experimentation. By rotating the stirrer, the geometry of
and one end is connected to the transmitting antenna, while the channel undergoes continuous changes. The main issue
the other end is connected to an attenuator. The output of was the periodicity of the movement. If the power received
the attenuator and the receiving antenna are then coupled is varying periodically the channel is not a Rayleigh fading
and the resulting signal is the sum of a direct line and a channel anymore. To introduce randomness in our chan-

66
[27] G. Marsaglia et W. W. Tsang, "The mont y python method for generating random
variables", ACM Trans. Math. Softw., vol. 24, no. 3, no. 3, pp. 341- 350, 1998.
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capacity of a six-monopole antenna array for a mimo system: theory, simulation and
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