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Mémoire présenté
à la Faculté des études supérieures de l'Université Laval
dans le cadre du programme de maîtrise en génie électrique,
pour l'obtention du grade de Maître ès Sciences (M.Sc)
2008
11
Table des matières
Résumé
Remerciements ii
Table des matières . iii
Table des figures . v
III
2.2.2.2 Avec des chambres de réverbération .. 21
Chapitre 3. Théorie et modélisation. . . . . . . . . . . . 23
3.1 Aperçu qualitatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
3.2 Solution des équations de Maxwell dans une cavité résonnante 26
3.3 Étude statistique des champs dans une chambre de réverbération. 27
3.4 Simulation d 'un canal avec trajets multiples . . . . . . 30
Chapitre 4. Conception de la chambre de réverbération 35
4.1 Considérations pratiques . . . . .' . . . . . . 35
.4.2 Simulations numériques. . . . . . . . . . . . 37
4.3 Construction de la chambre de réverbération . 40
4.4 Mesures . . . . . . . . 42
4.4.1 Protocole . . . . . . . . . . . . . . . 42
4.4.2 Deux approches . . . . . . . . . . . . 45
4.4.2.1 Brasseur fixe et antenne mobile 45
4.4.2.2 Brasseur mobile et antenne fixe 46
4.4.3 Obtention du canal de Rice 46
Chapitre 5. Résultats et perspectives . . . 49
5.1 En statiqu'e . . . . . . . . . . . . . . . 49
5.1.1 Obtention du canal de Rayleigh 50
5.1.2 Influence du nombre de réflecteurs. 51
5.1.3 , Analyse des résultats . . . . . . 52
5.2 En dynamique. . . . . . . . . . . . . . . . 53
5.2.1 Obtention du canal de Rayleigh .. 53
5.2.2 Obtention d 'un canal de Rice variable. 53
5.2.2.1 Première approche . 54
5.2.2.2 Deuxième approche. 56
5.2.2.3 Troisième approche. . 57
5.3 Perspectives.............. 59
5.3.1 Sytème multi-antennaire . . . 59
5.3.2 Automatisation des acquisi~ions et augmentation des perfor-
mances . . . . . . . . . . 59
5.3.3 Applications possibles 60
Conclusion. 61
Annexe A. Code Matlab pour simuler l'influence du nombre d'ondes
incidentes sur la distribution du champ électrique. . . . . . . . . 63
Annexe B. Code pour l'aquisition des mesures via l'interface GPIB. 65
Annexe C. Article 68
Bibliographie . . . 73
IV
Table des figures
1.1 Une liaison radio en milieu urbain: en rouge et en trait continu les
trajets réfléchis responsables des affaiblissements rapides, en vert et en
trait discontinu, les trajets diffractés responsables des affaiblissements
lents. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 4
1.2 Signal reçu en environnement urbain (simulation) , les affaiblissements
rapides peuvent atteindre 50 dB. En rouge et en trait discontinu : la
moyenne qui met en évidence les affaiblissements lents. . . . . . . .. 5
1.3 Effet Doppler dans un canal à trajet multiples. . . . . . . . . . . . .. 7
1.4 Fonction de densité de probabilité d 'une distribution de Rayleigh, pour
(J" == 1. . .. '. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 10
1.5 Fonction de densité de probabilité d 'une distribution de Rice pour
différentes valeurs de K et avec (J" == 1. . . . . . . . . . . . . . . . . . Il
v
4.3 Simulation dans HFSS de l'influence des réflecteurs, (a) Modèle de la
chambre de réverbération utilisé, (b) Répartition de l'amplitude du
champ E. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
4.4 Caractérisation de la distribution de l'intensité du champ E à 800 MHz
(a) et 2 GHz (b). . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
4.5 Vue générale de la chambre de réverbération. . . . . . . . . 41
4.6 Photographie de l'intérieur de la chambre de réverbération. 42
4.7 Schéma de principe pour créer un canal de rice variable. 47
4.8 Schéma du montage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
VI
Liste des tableaux
vu
Introd uction
Les chambres de réverbération sont des outils assez répandus dans les laboratoires
en radiofréquence. Historiquement , elles ont été développées pour faire des mesures en
compatibilité électromagnétique. Depuis plusieurs années, leur champ d 'application
s'est beaucoup étendu et elles sont maintenant utilisées pour générer des canaux de
communications.
Avec l'augmentation des débits et des fréquences utilisées , les systèmes de com-
munications sont de plus en plus exposés aux affaiblissements brefs en milieux urbain
et semi-urbain. Les ingénieurs concevant des systèmes de communications mobiles
doivent aujourd 'hui penser à développer des systèmes robustes, capables de fonction-
ner dans des conditions radios difficiles. Les systèmes doivent compenser dynamique-
ment l'effet des affaiblissements de Rayleigh. On pense par exemple aux techniques
employées dans la norme UMTS, qui consistent à renforcer la puissance du signal
émis lorsqu'un affaiblissement est détecté dans le canal. Pour développer et tester de
tels systèmes, il faut parvenir à simuler des canaux multi-trajets convaincants. La
simulation de canal est une discipline qui existe depuis très longtemps. Les systèmes
de communications actuels demandent des simulateurs de canaux réalistes avec des
débits élevés. Ce genre de canal est difficiles à obtenir de manière électronique car la
qualité du canal généré sacrifie souvent le débit. De plus en plus de recherches sont
faites pour recréer des canaux de communications de manière physique afin de ne pas
avoir de contrainte sur le débit et d 'obtenir des canaux réalistes. Le champ dans une
chambre de réverbération suit une distribution de Rayleigh et c'est donc t rès natu-
1
rellement que beaucoup d 'équipes de recherche ont créé des simulateurs de canaux
de communications dans des chambres de réverbération pour recréer des environne-
ments radio réalistes afin de développer et de tester des systèmes de communications
modernes (GSM , UMTS', WiFi, MIMO).
2
Chapitre 1
Mise en contexte
Si la caractérisation d 'un canal radio dans un environnement simple (de faible den-
sité, avec des habitations parsemées ou avec des obstacles à la géométrie simple ...)
peut être faite de manières analytique et empirique assez convenablement , il est
très délicat de modéliser la propagation dans des milieux plus complexes comme
les milieux urbains ou encore les int érieurs de b âtiments . Dans ces milieux, l'antenne
3
du récepteur mobile est bien souvent en dehors de la ligne de vue avec l'antenne
émettrice. Ainsi, en absence de ligne de vue, la propagation est essentiellement réduite
aux réflexions multiples sur les murs des immeubles (Figure 1.1). Le récepteur mo-
bile reçoit alors une multitude de signaux venant de directions différentes avec des
déphasages différents. Le signal qu 'il reçoit en se déplaçant connaît des affaiblisse-
ments aléatoires pouvant atteindre brusquement plusieurs dizaines de décibels. Le
caractère aléatoire de ces affaiblissements ne permet pas une correction systématique
de leurs effets, contrairement à l'atténuation de l'onde en espace libre qui peut être
compensée assez facilement. Le caractère aléatoire de ce canal nous oblige à employer
des techniques statistiques afin de caractériser le phénomène. A défaut d 'avoir une
évaluation spatio-temporelle exacte du canal, nous aurons une caractérisation statis-
tique uniquement.
- - - rayonsdiffractés
Zone urbaine - - rayons réfléchis
Récepteur mobile
Fig. 1.1: Une liaison radio en milieu urbain: en rouge et en trait continu les trajets
réfléchis responsables des affaiblissements rapides, en vert et en trait discontinu, les
trajets diffractés responsables des affaiblissements lents.
4
à cause de réflexions en opposition' de phase : ce sont des affaiblissements rapides.
Un autre type d'affaiblissement plus lent existe dans les milieux urbains: cet af-
faiblissement lent est généralement dû à la diffraction du signal sur les arêtes des
immeubles et il faut se déplacer de plusieurs longueurs d'onde pour qu'il se manifeste
[2]. Il n 'existe pas de modèle complet pour le phénomène d'affaiblissements lents. Les
mesures indiquent toutefois que la moyenne du signal suit une loi log-normale [3].
Ce dernier type d'affaiblissement est beaucoup moins critique pour un système de
communications mobiles car il atténue le signal assez lentement et cette atténuation
est relativement faible.
Il est assez sim pIe de distinguer ces deux types d'affaiblissement sur un tracé
comme celui de la Figure 1.2. Un affaiblissement rapide se produit pour un
déplacement de l'ordre de la demi-longueur d'onde. La plupart sont des affaiblis-
sement de 20 dB, certains, plus rares, peuvent atteindre 50 dB. Les affaiblissements
lents sont beaucoup moins visibles il faut prendre la moyenne du signal reçu sur une
fenêtre de quelques longueurs d'ondes pour visualiser le phénomène (Figure 1.2).
-20
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o 15
DepiaCemen1 en nombre de longueur d 'ondes
5
Ps(s)
,75
Fig. 1.4: Fonction de densité de probabilité d'une ' distribution de Rayleigh, pour a == 1.
(1.15)
et la variance a; s'écrit :
(1.16)
Nous nous sommes concentrés jusqu'à présent sur des distributions de Rayleigh
parce qu'elles décrivent la situation la plus courante dans un canal de communications
mobiles. La plupart du temps, il n 'existe pas de ligne de vue entre l'émetteur et le
récepteur et les trajets multiples ont des puissances voisines (aucun traj et dominant) .
10
Nous pouvons tout de même considére~ le cas où il y aurait une ligne de vue avec
l'émetteur ou plus généralement le cas où une des ondes incidentes serait sensible-
ment plus puissante que les autres. Ce type de canal a été étudié par Rice [5 , 6].
Intuitivement , nous pouvons nous attendre à ce que la moyenne de l'amplitude soit
plus élevée et que les affaiblissements soient plus rares qu 'avec un canal de Rayleigh.
La densité de probabilité d'une distribution de Rice est donnée par:
(1.18)
Ps(s)
K=OdB
K=1 dB K~6dB
x S
1,2 1,6 2 ,4 2 ,8 4 ,4 4,8 5,2 6
Il
Chapitre 2
,
Etat de l'art ·
2.1.1 Origines
Les chambres de réverbération sont des outils qui ont été utilisés en acoustique
pour réaliser des effets sonores ou générer des milieux de propagation particuliers.
Leur utilisation en électromagnétisme a débuté dans les années 70 avec les travaux
de Paolo Corona de l'Université navale de Naples, en Italie [7]. Cet outil est de-
venu l'outil de choix en compatibilité électromagnétique. ,Dans les années 1980-1990,
de nombreuses études ont été réalisées pour optimiser plusieurs aspects et plusieurs
12
éléments des chambres de réverbération. Ces recherches ont essentiellement ét é faites
au NIST (National Institute of Standard and Technologies) à la Boulder University,
dans le Colorado. Les nombreuses publications qui sont faites aujourd 'hui sur les
chambres de réverbération montrent que cet outil n 'a pas encore révélé tous ses se-
crets ni toutes ses application potentielles. Nous allons entrevoir quelques exemples
d 'utilisation plus loin.
Une chambre de réverbérati_o n est une cage de Faraday (Figure 2.1). Sa struc-
ture est souvent parallelépipédique. A l'intérieur, sont placés une antenne et l'objet à
tester. Dans notre recherche, ce seront deux antennes, un antenne émettrice et une an-
tenne sonde. Suivant les dimensions de la chambre de réverbération, il y a un nombre -
plus ou moins grand de modes susceptibles d 'être supportés par la cavité résonante.
Une chambre de réverbération à brassage de modes possède un brasseur. Il s'agit d 'un
élément métallique dont la longueur est souvent de l'ordre de grandeur de l'une des
dimensions de la chambre et dont la form,e est généralement dissymétrique. Le modèle
de Hill [8] pour expliquer le fonctionnement des chambres de réverbération est le plus
accepté par la communauté scientifique. Le champ électromagnétiqùe en un point
donné de la chambre est le résultat de la superposition d'un grand nombre d 'ondes
planes plus ou moins déphasées selon le nombre de réflexions subies. Le brasseur en
mouvement change les conditions aux limites de la chambre et sélectionne ainsi des
modes différents continuellement. Si bien qu 'à un endroit donné dans la chambre de
réverbération, le champ électromagnétique va connaître des affaiblissements successifs
selon une loi de Rayleigh.
En matière de brassage, il existe deux écoles [9] : l'école italienne préconise un bras-
sage continu et rapide , l'école américaine soutient qu'un brassage pas-à-pas est plus
approprié. Chacune de ces méthodes possède ses avantages et ses inconvénients. Nous
avons opté pour un brassage continu pour notre chambre de réverbération. L'avantage
13
Cavité résonnante
Antenne
sonde
Brasseur
Système
testé
Fig. 2.1: Chambre de réverbération. Schéma de principe pour une étude du rayon-
nement d'un objet.
du brassage continu est sa simplicité à mettre en oeuvre. Il est facile de faire tour-
ner le brasseur avec un moteur électrique continuellement. Son problème tient à la
compréhension du phénomène. Il est très difficile de modéliser la dynamique du bras-
seur et son influence sur le champ dans la chambre de réverbération. L'entraînement
pas-à-pas est beaucoup plus simple à modéliser car pour chaque position du brasseur
l'environnement est statique. Par contre, cette méthode diminue grandement la vi-
tesse à laquelle les mesures sont faites.
En tout point de la chambre de réverbération (à condition de ne pas être trop près
d'une surface conductrice), le champ électromagnétique obtenu est statistiquement
uniforme. Cette uniformité statistique est due au brassage des modes. En un point
donné le champ électrique va successivement connaître de faibles amplitudes et des
amplitudes élevées, mais en moyenne il aura une valeur constante quelle que soit la
position considérée dans la cavité résonante.
Paolo Corona propose un équivalent à une dimension [9]. La chambre de réverbération
peut s'assimiler à une ligne de transmission désadaptée dont l'extrémité serait glis-
sante. Quand la longueur de ligne de transmission est fixe , il est aisé de prédire la
position des nœuds et des ventres de courant. Mais lorsque la longueur de cette ligne
14
de transmission varie, une position donnée sur la ligne de transmission va connaître
successivement des nœuds et des ventres. En moyenne tout point de la ligne de trans-
mission (sans être trop proche des extrémités) aura la même intensité, le courant dans
la ligne est alors statistiquement uniforme.
Nous pouvons signaler qu'il existe des moyens supplémentaires pour effèctuer le bras-
sage des modes. La rotation du brasseur est appelée brassage mécanique. Il existe
aussi un brassage par le mouvement de la plate-forme sur laquelle est placé l'ob-
jet étudié. Il existe un brassage en fréquence qui consiste à faire varier la fréquence
dans .l a bande de fréquence utilisée par le système de communications étudié et il
existe un brassage de la polarisation qui emploie troIs antennes émettrices orthogo-
nales afin de modifier la direction de polarisation dans la chambre de réverbération.
Ces méthodes de brassage supplémentaires ont été mises au point pour affiner les
mesures en chambre de réverbération et pour s'adapter aux éléments à tester. Par
exemple, pour étudier les performances de combinés GSM [10, Il], il est recommandé
d'effectuer en plus du brassage mécanique, un brassage en fréquence sur les bandes
allouées à la norme GSM et un brassage en polarisation pour reproduire au mieux les
conditions réelles [12].
15
des appareils ont considérablement grandi et le nl0indre appareil fonctionnant à une
fréquence élevée devient une véritable antenne d 'émission. Si les murs peuvent être
considérés comme « transparents »à des fréquences de l'ordre de quelques centaines
de MHz , ils deviennent de véritables réflecteurs à partir du GHz. Face à des envi-
ronnements devenus complexes, la connaissance du diagramme de rayonnement d 'un
appareil est de moins en moins utile. On lui préfère désormais une mesure de l'énergie
totale rayonnée.
Ces mesures de pUIssance rayonnée se font très facilement avec 'des chambres de
réverbération. Si la chambre de réverbération est suffisamment grande pour la
fréquence d 'utilisation considérée, le champ électrique devient statistiquement uni-
forme. Nous avons donc une mesure précise de la puissance rayonnée par l'appareil
étudié. Inversement, il est possible de connaître l'influence d'un champ électrique
extérieur sur cet appareil dans une chambre de réverbération. Le champ électrique
étant uniforme, l'appareil est ainsi « éclairé »de manière isotrope, ce qui permet de
s'affranchir d 'un système mécanique de balayage pour éclairer toutes les parties de
l'objet à étudier.
16
Source
---+1
RF
Raylei h ou rice
Sortie
RF
Interface
t
1 Ordinateur 1
21
de réverbération. Certains préconisent l'emploi d'absorbants et d'une deuxième an-
tenne afin de créer un trajet direct [22]. Nous avons choisi de créer notre trajet direct
en employant un câble coaxial.
. Les chambres de réverbérations sont certainement un instrument qui va de plus en
plus servir pour tester des équipements de communications mobiles dans des envi-
ronnements de propagation réalistes. Les chambres de réverbérations semblent être
un outil idéal pour tester les systèmes MIMO [31 , 32, 33]. Certains n 'hésitent pas à
coupler deux chambres de réverbérations pour modifier de manière indépendante les
conditions de propagation aux deux extrémités du lien radio [23].
Ce tour d 'horizon nous permet de situer notre travail dans un ensemble très varié
de méthodes pour simuler des canaux de propagation. Il faut noter que la simulation
de canaux en chambre de réverbération est un domaine relativement récent. Les tra-
vaux qui ont été fait dans ce domaine utilisent tous des chambres de réverbérations
employées en compatibilité électromagnétique, c'est-à-dire des instruments de me-
sures précis et coûteux. Il n'est certainement pas nécessaire d'avoir tant de précision
pour générer un canal de propagation. Notre approche est donc de générer des canaux
de propagation en employant une chambre de réverbération artisanale.
22
Chapitre 3
Théorie et modélisation
Une chambre de réverbération peut être perçue comme une section rectangulaire
d'un guide d'onde se terminant aux deux extrémités par un court-circuit. Puisque les
parois sont conductrices, on peut appliquer la théorie des images [34]. Étant donnée la
structure de la chambre de réverbération, dont les parois sont parallèles deux à deux,
une multitude d'images de l'antenne émettrice sont créées. Tout se passe comme si
23
ces sources-Images émettaient avec des déphasages de 0 ou de 1r , créant aInSI une
multitude d 'ondes planes monC?chromatiques dans la chambre de réverbération. La
Figure 3.1 illustre la théorie des images pour un élément de courant contenu dans un
guide rectangulaire. Bien sûr, la conductivité des parois n 'étant pas infinie, les images
sont de plus en plus atténuées à chaque réflexion.
·························t························f················· .. ······t· ······· ··· ·· · · · ··· · ·· ·· ~·· · · · ··· ·· · · · · . ··········t·· . ···· · · · ············· ·~· ·· · · ·· · ·· . ··············f··········· ·············l········· ····.. ..........
t : ~ 1 t i ~ i t 1 ~ 1 t ' ~ 1 t
Fig. 3.1: Illustration de la théorie des images en deux dimensions, pour un élément
de courant (en vert) dans un guide rectangulaire. Images résultantes en rouge et en
trait discontinu.
24
et scintillent lorsque le brasseur est en rotation. On imagine aisément que la rotation
qui provoque une variation des conditions aux limites provoque un changement de
mode dans la cavité résonnante.
Cette approche a aussi le gros avantage d'être visuelle. Elle permet de comprendre
le fonctionnement de la chambre de réverbération et notamment l'effet du brasseur
de mod~ sur la position des images de l'émetteur. Nous avons réalisé une simulation
optique de la théorie des images en assimilant l'antenne à une source lumineuse et les
éléments conducteurs (parois et brasseur) à des miroirs. Cette simul~tion a donné lieu
à une vidéo montrant que la plupart des sources étaient immobiles et qu'une ving-
taine de sources se déplaçaient en décrivant des cercles lorsque le brasseur était mis
en rotation. La Figure 3.2 présente deux captures issues des simulations. La première
image réalisée sans le brasseur de mode présente un motif régulier. La seconde avec
le brasseur présente un motif plus désordonné.
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(a) (b)
Cette approche a cependant ses limites, elle ne permet pas de prédire la nature de la
distribution du champ électrique dans la chambre. Pour cela, il faut faire une étude
statistique basée sur des méthodes algébriques.
25
3.2 Solution des équations de Maxwell dans une
cavité résonnante
(3.1 )
En projettant cette relation sur chacun des axes du repère, on obtieI?-t le système :
(3.2)
Les conditions aux limites imposées par la chambre qe réverbération dont les
parois sont supposées infiniment conductrices assurent qu 'il n 'existe pas de champ
électrique tangentiel et de champ magnétique normal sur les surfaces de la cavité
résonante.
La méthode de la séparation des variables permet de trouver un solution pour chaque
champ Ei' La solution du champ Ei s'écrit c,omme étant le produit de trois fonctions
spatiales indépendantes et l'équation de propagation du champ E dans la chambre
de réverbération s'exprime:
(3.3)
Ïi +9i + fi i (3.5)
fi gi hi
26
Point de mesure
31
fonction de la puissance mesurée en unités linéaires).
Il apparaît assez clairement à travers ces courbes que si n est inférieur à 500
(Figure 3.4) , la distribution obtenue est assez éloignée d 'une distribution de Ray-
leigh. Pour n == 500 la distribution commence à se rapprocher d 'une distribution
de Rayleigh , mais plusieurs affaiblissements sont manquants (les mesures de faibles
puissances ne sont pas assez nombreuses). A partir de n == 1000, la distribution est
plus convaincante.
Ces simulations permettent de penser que pour obtenir une distribution de Rayleigh
dans une chambre de réverbération, il faut que le nombre d 'ondes incidentes n soit
de l'ordre de 103 . ·C'est entre un et deux ordres de grandeur moins grand que ce qui
est généralement préconisé [35]. Mais il faut rappeler que les sources considérées dans
la simulation ont toutes la même puissance et qu 'à aucun moment l'affaiblissement
de ondes incidentes n'a été pris en compte. Avec ces simulations, nous nous aperce-
vons toutefois que notre chambre de réverbération n 'est pas opérationnelle à partir
de 800 MHz , mais seulement à partir de 2 GHz environ. Donc, comme le prévoyait
la littérature [35], nous devons augmenter le nombre d'ondes incidentes de manière
significative pour diminuer la fréquence minimale d 'utilisation. Pour cela, nous avons
choisi de placer plusieurs réflecteurs métalliques autour de l'antenne en réception afin
de compliquer la géométrie et augmenter artificiellement le nômbre de modes sup-
portés par la chambre de réverbération. Le choix de la position de ces réflecteurs est
abordé au chapitre suivant.
Les quelques considérations théoriques présentées dans ce chapitre nous ont per-
mis d'appréhender le fonctionnement d 'une chambre de réverbération. Les résultats
présentés ici sont importants pour la conception et l'optimisation de la chambre de
réverqération dans le but de simuler des canaux de propagation.
32
Dlslribulion: Rayleigh
log li kelihood: - 1435.62
Domain: O<y <lnf
Mean : 0.631306
Varia nce: 0.108899
~ara me~e~di~g~a1e
- n=5
- m2
Distrlbu1lon: Rayleigh
Log llke llhooct OO 12 . 86
~~:In: 00;;~4~~'"
Variance : 0.0511 092
Paramet.r Estimate
b 0.345078
) 1.5
Distrlbullon: Rayleigh
l og llkell hood: 38168
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~::'~ce : °610~~~
Parameler Estimate
b 0.11054
- n=100
- tn 3
-70 - - - ' - - -1
"0--- - ' 15
-- - - ' 2-
0- - - ' - - -
0
Déplacement en nombre de longueur d'ondes
33
- n=500
- ms
Dlslribullon: Rayleigh
l og llke llhOOd: S5528.1
Domain; O<y< lnf
Mean: 0.0564639
Variance: 0.000871134
Paramete r Estimate
b 0.045051 7
~00L---~----~10-----'~
5 ----~
~----~--~
Déplacement en nombre de longueur d'ondes
~
~
Disl ributlon: Rayleigh
log llkel lhood: 74068.8
Domain: O<y< lnl
Mean: 0.0407463
Variance ' 0.000453648
0 -----'--
- 100 ' -- - - - - - ' - - - - - - - ,''--- ,5 ----~ ~----~------'
0 0.06
Déplacement en nombre de longueur d'ondes Puissance
Parame'er Estlmate
b 0.0118586
-700:--------':-------'10------'--
,5 ----~
~-------"---
Déplacement en nombre de longueur d'ondes
i ~ i ~\f ~.1I 1~
1 ) l oglikellhood: I11888
l 11 Domain: O<y < lnl _
\f\.
1
r Il : 11'1
l t
1,,.,,1:. )' I)f l,\i 1 ) '1
t
Il 1 \. 11 1
1.
1
Mean:
Variance:
0.0118252
3. 8~86e-05
f
1 1'1'
)1[1 1 ! li
i
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0 -----'--
-75 L - - - - - - ' - - - - - -,'--- 15 ------' ~-------'-------'
0 O.D1S
Déplacement en nombre de longueur d'ondes Puissance
Fig. 3.5: Simulations pour n = 500, 1000, 5000 et 10000, tracé de la puissance reçue
et de la densité de probabilité correspondante.
34
Chapitre 4
Conception de la chambre de
réver bération
35
m de profondeur et ' 1.6 m de haut afin d'avoir un volume suffisamment grand pour
supporter un nombre suffisant de modes. Nous avons opté pour une chambre de
réverbération facilement modifiable en choisissant des matériaux peu coûteux et pou-
vant être ajustés aisément , quitte à construire ensuite une chambre de réverbération
définitive en matériaux de meilleure ,qualité et plus solides.
Nous avons choisi des matériaux isolants, du bois de pin pour la structure et des
plaques de Coroplast légères recouvertes de papier aluminium pour les parois. Les
feuilles d'aluminium sont un bon compromis au revêtement entièrement métallique
comme le cuivre par exemple. Elles sont faciles à manipuler, peu coûteuses et offrent
une conductivité relativement bonné.
'Les positions dans la boîte du brasseur et des réflecteurs ont été déterminées après
plusieurs simulations numériques. Le brasseur consiste en une pale de Coroplast recou-
verte d 'une feuille d'aluminium et il est monté sur une tige pour assurer sa rotation.
Nous avons vu dans la partie précédente que le nombre d 'ondes incidentes n était
insuffisant pour les dimensions choisies. Pour résoudre ce problème, nous avons choisi
de placer des réflecteurs fixes dans la boîte. Ils ont été fabriqués comme le brasseur
et leurs positions ont été déterminées de la même manière. Un rendu réaliste de cette
chambre de réverbération est proposé à la Figure 4.1.
L'isol~tion avec l'extérieur est de l'ordre de 50 dB. Cela signifie que les mesures que
nous ferons dans la chambre de réverbération auront une plage dynamique de 50 dB
au maximum. C'est amplement suffisant si les signaux émis dans la boîte sont de
faible puissance. Typiquement , avec un niveau de bruit de -80 dBm, il faut que le
niveau du signal émis dans la boîte se situe aux alentours de -30 dBm. Avec une
puissance émise plus élevée, les affaiblissements profonds ne sont pas mesurés correc-
tement. Cette dynamique nous a obligé à atténuer les puissances d 'émission lors de
nos mesures. Signalons qu'en employant un métal plus conducteur que l'aluminium,
le cuivre par exemple, et 'en utilisant des feuilles plus épaisses correctement ajustées
et soudées, l'isolation pourrait atteindre 100 dB sans peine et nous pourrions alors
employer des signaux plus puissants. Toutefois, une chambre de réverbération avec
36
Fig. 4.1: Rendu réaliste de la chambre de réverbération.
des matériaux plus conducteurs et une conception plus aboutie aurait un facteur de
qualité élevé. Beaucoup pensent qu'avec un facteur de qualité élevé, il est plus difficile
d 'obtenir un canal de Rayleigh [42].
37
ou réflecteur. Un motif d'on.de stationnaire apparaissait et la distribution du champ
électrique ne suivait pas une loi de Rayleigh (Figure 4.2). Nous av<?ns ensuite ajouté
Ouverture
rayonnante .10-0 Simulalion à800 MHz, 110000échanlillons
r.-~~~~~~~~
(a) (b)
Les simulations dans HFSS nous ont permis de disposer le brasseur et les réflecteurs
de manière à obtenir un canal de Rayleigh même à faibles fréquences. La visualisation
par nuages de points colorés de l'intensité du champ électrique dans la chambre de
réverbération permet d 'appréhender l'influence de chaque élément et de parvenir à un
38
Ouverture
rayonnante
Chambre de
/ réverbération i
.. . .. 72 10+8111
' . 7118So +1iIIl1
3 . 075 3.+8111
Réflecteurs 2 . 1H 7.+8II1
1 . 75 37.+8111
Chemins
des mesures
Ca) (b)
Fig. 4.3: Simulation dans HFSS de l'influence des réflecteurs, (a) Modèle de la
chambre de réverbération utilisé, (b) Répartition de l'amplitude du champ E.
arrangement définitif des différents éléments très rapidement. Des mesures d 'intensité
du champ électrique sur des trajets réguliers (segments, cercles) et des volumes ont
montré que nous obtenions une distribution de Rayleigh à 800 MHz avec quelques
réflecteurs seulement. On a ainsi, par exemple, évalué la distribution de l'intensité
du champ E dans le volume de la chambre de réverbération et nous avons pu vérifier
qu 'elle suivait une distribution de Rayleigh entre 800 MHz et 2 GHz avec notre
brasseur et nos réflecteurs. Ces résultats sont exposés à la Figure 4.4.
La courbe à 800 MHz possède trop de valeurs proches de zéro. Il s'agit de valeurs
prises sur les parois de la chambre de réverbération. La courbe à 2G Hz est meilleure
car elle bénéficie d'un plus grand nombre d'échantillons. Pour procéder, HFSS affine
ses calculs jusqu'à une fraction fixe de la longueur d 'onde. C'est pourquoi la simulation
à 2 GHz est plus précise. Ces deux simulations permettent de vérifier ce que prédit
la théorie, à savoir que dans une chambre de réverbération, le champ est distribué
selon une distribution de Rayleigh dans l'ensemble du volume. Ces courbes ont été
réalisées avec la "toolbox" statistique de Matlab à partir des données brutes fournies
par HFSS.
39
Simulatioo à 800 MHz, ll 0000 échant ilons
"
....
,
1" :
.~ 0 .0 15
~
::::-
, II · ~
,.. .
'" 1 \ ,
'" ~.
o
o 10 20 30 40 50 60 70 80 90 t OO
(a) (b)
Ces résultats sont statiques car la rotation du brasseur n 'était pas en fonction dans la
simulation. À ce stade de la recherche, nous pensions déplacer l'antenne en réception
et laisser le brasseur fixe.
Ces résultats ont été fondamentaux car ils constituent unè validation par simula-
tion de la forme que prendra notre chambre de réverbération. Nous nous sommes par
la suite lancés dans la construction proprement dite de la chambre.
40
...------- Antenne émettrice
~~~~~
Brasseur
dans le fond de la chambre de réverbération. Les réflecteurs ont été placés aux coins
de la boîte et inclinés de manière à éclairer la zone de mesure. L'antenne en émission
est placée en hauteur et la face supérieure a été perforée pour glisser l'ouverture de
l'antenne. L'antenne en réception a d 'abord été montée sur une longue tige en bois
passant à travers la porte, lui permettant de se déplacer dans un plan dans la boîte.
Puis dans un second temps, elle a été montée sur un pied fixe sous l'antenne émettrice
(Figures 4.5 et 4.6). Le câble SMA qui est branché à l'antenne en réception sortait
de la chambre par une petite ouverture. Malgré le nombre relativement grand de
perforations, l'isolation s'est maintenue aux alentours de 50 dB. Les quelques ouver-
tures qui se sont révélées inutiles en modifiant la position de certains éléments ont
été recouvertes d'une feuille d'aluminium.
La rotation du brasseur a été réalisée manuellement. Un moteur pas à pas avec une
commande aléatoire pourrait être éventuellement ajouté pour automatiser la prise de
mesures dans la chambre.
41
Brasseur
Antenne
1 •
receptrlce Réflecteurs
Au final, la chambre de réverbération que nous avons construite est très bon
marché (environ 100 $). Nous la considérons comme une ébauche de ce que pour-
rait être une chambre de réverbération plus aboutie, en feuilles de cuivres soudées et
avec des connecteurs à l'intérieur et à l'extérieur pour brancher les antennes et les
instruments de mesure. Notre but n 'était évidemment pas de faire un produit d 'al-
lure commerciale mais bien de développer les aspects analytiques et expérimentaux
permettant la conception d 'une telle chambre.
4.4 Mesures
4.4.1 Protocole
Toutes les mesures ont été réalisées dans la zone d 'opération optimale de la
chambre, c'est à dire à 10 GHz. Nous avons voulu tout d 'abord vérifier que nous
avions un canal de Rayleigh. La source employée est une source Lab Volt 9505-01 à
42
chambre de réverbération. En toute rigueur, si il y a un ligne de vue entre les deux
antennes dans la chambre de réverbération, il y a un canal de Rice. Seulement ce
canal de Rice possède un facteur K très faible. Avec notre chambre artisanale, on
ne peut pas espérer contrôler ce paramètre K si il est très faible. Nous avons tenté
plusieurs méthodes. Nous les exposons dans le chapitre suivant. Nous avons "r etenu la
méthode qui fonctionne le mieux et qui est la plus commode. Elle consiste à utiliser
une ligne directe hors de la boîte et à y ajouter une atténuation variable ~t de la
recombiner par la suite (Figures 4.7"et 4.8). La division et la recombinaison des
signaux a été réalisée avec deux diviseurs de puissance (Anaren 4510) identiques. Le
dispositif étant passif, le montage à l'envers (les entrées deviennent les sorties) réalise
un combineur. L'atténuateur est variable de 0 dB à -50 dB, c'est-à-dire qu 'il couvre
toute la dynamique de notre chambre de réverbération afin de pouvoir faire varier le
canal d'ùn Rice pratiquement gaussien (le trajet direct n'est pas atténué) à un canal
de Rayleigh (le trajet direct de -30 dBm est atténué de 50 dB environ et est ramené
au niveau du bruit).
Diviseur de puissance
/Trajet direct
Chambre de
réverbération
Atténuateur
variable
Canal de
Rayleigh
Coupleur
47
Atténuateur Variable
Diviseur de
Puissance
48
Chapitre 5
Résultats et perspectives
5.1 En statique
49
Bien sûr, le système formé par la chambre de réverbération et l'antenne qui se déplace
n'est pas rigoureusement statique: l'antenne et son câble perturbent la distribution
du champ dans la chambre de réverbération et, en se déplaçant, un effet Doppler
peut affecter la prise de mesures. Nous avons veillé à utiliser une tige en bois pour
minimiser la perturbation et nous avons déplacé très lentement l'antenne en réception
dans la chambre de réverbération afin de minimiser l'effet Doppler.
La caractérisation du canal en statique est importante. Il s'agit de l'approche qui
s'apparente le ,plus à la réalité. En effet , si tous les éléments dans une rue sont immo-
biles, le canal peut être considéré comme statique. Enfin, l'obtention d 'un canal de
Rayleigh en statique nous permet de passer à l ' é~ape suivante, et d 'essayer d 'utiliser
la chambre de réverbération en mode dynamique, c'est-à-dire en utilisant le brasseur
de mode. Déplacer l'antenne dans la chambre de réverbération suivant un mouvement
non régulier pendant une cinquantaine de minutes, s'est avéré difficile.
Nous avons obtenu un canal de Rayleigh avec cette approche, très rapidement. Il
a juste fallu s'ajuster et trouver une méthode pour pouvoir 104 mesures en déplaçant
l'antenne dans la chambre de réverbération. Montée sur une tige en bois, traversant
une paroi de la chambre, l'antenne peut se déplacer assez librement dans un volume
suffisant. Le mouvement étant réalisé manuellement, il y a très peu de chancès pour
que deux mesures soient faites au même endroit. Nous avons utilisé pour ces mesures
une antenne micro-ruban orientée vers le haut (direction normale à sa surface). Plus
tard nous avons choisi d'utiliser un dipôle >"/2 placé verticalement, plus léger et plus
commode à manipuler.
La Figure 5.1 est issue la première courbe de densité de probabilité faite avec 104
mesures et une antenne micro-ruban en réception. ·Cette courbe confirme que la puis-
sance du champ obtenu dans la chambre de réverbération suit une distribution de
Rayleigh. Nous remarquons sur la Figure 5.1 que la distribution de la puissance du
champ électromagnétique épouse très bien la courbe de Rayleigh.
50
10000 échantillons, chambre de Rayleigh statique
- - xdixkpt data
300
- - tit1
100
50
2 3 4 5 6 7
Puissance en unités linéaires
Nous avons ensuite transformé notre chambre de réverbération pour mieux com-
prendre son comportement. Nous avons réduit le nombre de réflecteurs au sein de la
cavité pour évaluer leur influence sur la distribution du champ.
Les trois séries .de mesures ne nous permettent pas de donner une conclusion claire.
Notre chambre de réverbération étant artisanale, nous ne pouvons pas vérifier que les
séries de mesures sont cohérentes entre elles. Le tableau 5.1 expose le problème.
51
Exp~rience Moyenne Variation
2 réflecteurs 2, 672.10- 3
Antenne mobile 1 + 0,4%
1 réflecteur 2, 685.10- 3
3 réflecteurs 1, 979.10- 2
Antenne mobile 2 + 3,5%
o réflecteur 2, 054.10- 2
3 réflecteurs 1, 922.10- 2
Antenne mobile 3 +1 %
o réflecteur 1, 939.10- 2
ici). Les moyennes dans les trois expériences sont différentes. La calibration est peut-
être la cause de ces écarts.
On peut retenir que la moyenne de la puissance observée diminue légèrement avec le
nombre de réflecteurs. Nous avons d'abord pensé que cette diminution de la moyenne
était due au nombre de trous de Rayleigh introduits par chaque réflecteur. Il semble
plus raisonnable d'estimer que les réflecteurs introduits se comportent comme des
absorbants supplémentaires dans la chambre de réverbération. Et donc, la .moyenne
de la puissance mesurée diminue faiblement avec le nombre de réflecteurs pour cette
raIson.
Nous pouvons imaginer contrôler la moyenne de la puissance du canal obtenu dans la
chambre de réverbération en introduisant des absorbants adaptés à la fréquence [22].
Ces premiers résultats ont permis de vérifier que notre chambre de réverbération
simule convenablement un canal de Rayleigh en régime statique. Ils laissent entre-
voir le problème de la reproductibilité des mesures. Après chaque calibration, on ob-
tient une moyenne différente sans que l'on change les conditions. Ainsi sommes-nous
contraint de réaliser les séries d'expériences le même jour, avec la même ' calibration.
Il apparaît à travers ces mesures que les réflecteurs ont une influence très faible sur
le canal. Effectivement ces réflecteurs ont été rajoutés pour augmenter le nombre
52
d'ondes incidentes autour dans l'antenne en réception afin de diminuer la fréquence
minimale d 'utilisation de la chambre de réverbération, comme les simulations dans
HFSS le laissaient imaginer. À lOG Hz ces réflecteurs ne sont pas nécessaires pour
obtenir une distribution de Rayleigh.
5.2 En dynamique
Nous avons réalisé une vérification rapide afin de nous assurer que nous obtenions
toujours un canal de Rayleigh (Figure 5.2). L'antenne en émission est toujours une
antenne à ouverture (un guide d'onde) à 10 GHz. En réception nous avons utilisé
une antenne ),/2 placée verticalement sur un pied. La rotation du brasseur est faite
manuellement à l'aide d'une ouverture qui laisse passer la tige de bois sur laquelle est
fixé le brasseur.
L'idée de créer un canal de Rice variable n'est pas saugrenue. Pour des valeurs du
paramètre K élevées (Équation 1.18), le canal est quasiment gaussien et donc idéal.
Mais diminuant K progressivement, on peut dégrader lentement le signal et donc
arriver à évaluer la robustesse d 'un système de communication plus finement. Nous
pouvons aussi imaginer un test statistique permettant de distinguer des appareils de
53
Distributions pour différentes anénuations
-- dixdbdata
-- mtO
-- treizedbdata
- - - fitt3
-- seizedbdata
" ' II " fitt6
vingtdbdata
K= 0)5 dB ,- ,- , fit20
K= 15)5 dB -- vingtsixdbdata
o fit26
-- trentedbdata
K= 13)5 dB fit 30
K = 18)5 dB -- quarantesixdbdata
,. ' , --+- fit46
/ \.\
,.1 \ K= 17 dB
~
~ 1 \
i \
1 \
CJ1 i
00
\
\
0.03
Puissance
Fig. 5.6: D 'un canal de Rice à un canal de Rayleigh en faisant varier l'atténuation
de la ligne directe entre 10 dB et 46 dB (2000 échantillons par courbe).
de manière progressive en les soumettant à des environnements de propagation de
plus en plus dégradés.
5.3 Perspectives
D'après certains travaux [22], il serait possible de créer un canal de Rice en em-
ployant 2 antennes en émission et en introduisant des éléments absorbants. Sans
utiliser des éléments absorbants, nous pourrions essayer d'employer une antenne en
émission peu directive pour assurer des multi-trajets et deux antennes très direc-
tives (antennes cornet par exemple) en émission et en réception pour assurer le lien
direct au sein même de la chambre de réverbération. En construisant une chambre
de réverbération de meilleure qualité, avec des feuilles de métal soudées, il est très
probable que la création d'un canal de Rice soit plus aisée.
Les prises de mesures pour caractériser le canal se sont révélées difficiles. La rota-
tion manuelle du brasseur devient douloureuse. Il conviendrait d'assurer cette rotation
avec un moteur pas-à-pas .d ont le contrôle serait aléatoire. Cette solution ne permet-
trait pas d'obtenir un grand nombre d'échantillons (proportionnel au nombre de pas)
et il faudrait alors pour augmenter la période du canal simulé, effectuer un brassage
supplémentaire (mécanique, en fréquence, en polarisation). La solution la plus simple
à mettre en place serait d'utiliser un moteur continu dont la vitesse serait aléatoire
en utilisant un variateur avec une très forte gigue (de très mauvaise facture) ou bien
un oscillateur à hystérésis. L'idéal serait d'automatiser au maximum les mesures en
permettant plusieurs brassages simultanés. Cela demanderait une programme infor-
matique capable de coordonner plusieurs éléments via une interface G PIB. Il faudrait
par exemple commander une source en fréquence, plusieurs moteurs pour déplacer
59
l'antenne en réception et des le ou les braseurs. Nous aurions ainsi une plate-forme de
tests complète, capable de fournir un canal non périodique de manière automatique'.
Réaliser un tel système prendrait beaucoup de temps. Il existe de telles solutions com-
merciales, on peut mentionner les chambres de réverbération de la société suédoise
Bluetest. Ces instruments sont généralement très onéreux et n'ont pas la possibilité
de fournir un canal de Rice.
60
Conclusion
Nous avons ensuite passé en revue les méthodes employées pour simuler de tels
canaux et nous avons choisi d'utiliser une chambre de réverbération à brassage de
mode, afin de reproduire de manière physique un canal de propagation s'affranchissant
de la plupart des limitations inhérentes aux simulations de canal numériques : débits
faibles , qualité du canal discutable, etc.
61
l
26 Dim x As Integer
27 For x = 1 To 2000 Step 1
28 ' Ask for the device's amplitude string.
29 CalI viVPrintf(vi, "TS; MKPK HI; MKA?" + Chr$(10) , 0) '
30
40 Close #1
41 ' Close the vi session and the resource manager session
42 CalI viClose(vi)
66
43 CalI viClose(defrm)
44 End Sub
67
Annexe C
Article
68
REVERBERATION CHAMBER AS A SYNTHESIS INSTRUMENT FOR
RAYLEIGH AND RICE CHANNELS
E. Amador G.Y. Delisle
Department of Electrical Engineering International Institute of Telecommunications
Laval University 800 de la Gauchetiere O.
GIK 7P4 H5A lK6
Quebec City, Quebec, Canada Montreal, Quebec, Canada
email: emmanuel.amador.l@ulaval.ca email: gilles.delisle@iitelecom.com
D. Grenier
Department of Electrical Engineering
Laval University
GIK 7P4
Quebec City, Quebec, Canada
email: dgrenier@ulaval.ca
616-037 65
and the imaginary part are normal random variables with
zero mean and the variance a 2 . The signal measured by
the antenna is a random variable R [4]:
Stirrer
(3)
66
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76