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Chromage: Patrick BENABEN
Chromage: Patrick BENABEN
Le chromage dur se distingue du précédent par le fait que son épaisseur est
plus importante (de quelques micromètres à quelques dixièmes de millimètres).
Ce revêtement procure au matériau sur lequel il est effectué un bon coefficient
de frottement et lui assure de bonnes propriétés de résistance à l’usure et à la
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corrosion. Il est très visible par exemple sur les vérins des appareillages
mécaniques (appareils de levage ou engins de travaux publics...). Ce type de
traitement est le revêtement privilégié dans le domaine de la mécanique pour
les pièces en rotation ou en translation qui ont à résister à l’usure et à avoir de
bonnes qualités de frottement, et pour les domaines où l’adhérence pourrait être
un handicap (plasturgie, cylindres de laminoir...).
1. Chrome et chromage
1.1 Propriétés du chrome
Le chrome est un métal à reflet bleuté qui s’allie par voie thermique
avec d’autres métaux tels que le fer, le nickel ou le cobalt permettant
d’obtenir des alliages métalliques aux caractéristiques variées.
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part les entraînements de solution que ce soit par dégagement Pour aviver la surface et la dépassiver, le traitement à appliquer
gazeux ou lors de la sortie hors du bain des pièces après traitement dépend de la nature du métal et de sa composition chimique.
(nous supposons que le système fonctionne correctement et que, Cependant, une méthode courante consiste en une attaque
par conséquent, la concentration en chrome trivalent varie peu). Il anodique, soit dans une solution d’acide sulfurique, soit dans une
est toutefois nécessaire de préciser que cette baisse de concentration solution d’acide chromique (cf. § 2.3).
est modérée par l’évaporation en raison de la température d’utili- Cette préparation de surface est aussi fonction de la nature du bain
sation des bains. Un dosage de l’acide chromique est recommandé de chromage utilisé (par la nature du catalyseur utilisé) et de l’épais-
régulièrement, la qualité du dépôt en dépend : de nombreuses seur de chrome finale. Il est clair qu’un chromage dur d’un alliage
méthodes chimiques et instrumentales sont à la disposition des d’aluminium ne se fera pas de la même manière que le bain
ateliers. contienne comme catalyseur de l’acide sulfurique, ou des composés
■ Cations métalliques fluorés. De même, cette préparation de surface pour un dépôt de
15 µm d’épaisseur, ne sera pas la même que pour un dépôt de 200
Les cations métalliques, en quantité importante, provoquent des à 500 µm. Nous conseillons aussi, au lecteur, dans des cas particu-
modifications dans le processus de dépôt, en particulier, cela se tra- liers, de consulter le fournisseur du bain pour résoudre ce problème
duit par plusieurs phénomènes : fondamental de la préparation de surface.
— augmentation sensible de la résistivité du bain ;
— perte de pouvoir de pénétration ;
— diminution des qualités intrinsèques du dépôt.
2.2 Chromage décoratif
Il est recommandé (de manière empirique) que la somme des
concentrations de tous les cations métalliques (y compris le chrome
Nous avons précisé les différences entre chromage dur et chro-
trivalent) n’excède pas 15 g/L.
mage décoratif. Le chromage décoratif se fait toujours sur une
On pourrait s’attendre à pouvoir purifier le bain des électrolyses sous-couche dont la nature peut varier selon les caractéristiques
sélectives avec dépôt cathodique sur pièces perdues, il n’en est rien, que l’on recherche. Généralement, cette sous-couche est du nickel
la variation des concentrations des cations est insensible, même (en couche unique ou bi-couche) avec éventuellement une couche
après des électrolyses de longue durée. Cette caractéristique a été de cuivre électrolytique entre le substrat et le nickel. Le chromage
vérifiée en utilisant des traceurs radioactifs : un certain nombre de de faible épaisseur est réalisé pour produire des surfaces d’un
cations (ceux du fer, du cuivre ou du nickel) ont été introduits sous aspect aussi brillant que possible, pour en augmenter la dureté et
forme de radio-isotopes dans une solution de chromage. Un fonc- aussi pour éviter le ternissement (par oxydation) de la couche de
tionnement à diverses densités de courant et à différentes tempé- nickel.
ratures a montré que le dépôt ne présentait pas la radioactivité des
éléments étudiés et que la radioactivité spécifique du liquide, pour
chaque radio-isotope, restait la même. 2.2.1 Préparation des surfaces
La seule amélioration possible concerne la concentration en
chrome trivalent qui peut être diminuée par oxydation anodique. Le dépôt de chrome pour réaliser un chromage décoratif étant
d’épaisseur très faible, va donc reproduire l’état de surface avant
■ Le ou les catalyseurs chromage. Il est donc essentiel que la surface avant chromage soit
Différents catalyseurs sont utilisés lors du dépôt de chrome. Des aussi polie que possible.
méthodes de dosage spécifique sont applicables pour chaque type. Il existe un certain nombre de combinaisons possibles pour pro-
À titre d’exemple, nous pouvons citer le dosage des sulfates par duire la sous-couche avant chromage, elles dépendent essentielle-
centrifugation. Les sulfates contenus dans un volume connu de solu- ment de la présence de cuivre ou de la nature du nickel, brillant ou
tion à analyser sont précipités par le chlorure de baryum (milieu acide duplex. Le choix de ces sous-couches est fonction principalement
chlorhydrique pour éviter la précipitation des chromates de baryum). de l’utilisation prévue pour les pièces ainsi revêtues.
Cette précipitation se fait directement dans des tubes à centrifuger
dont la partie basse présente un appendice fin et gradué dans lequel, Pour ce qui concerne les dépôts de cuivre et de nickel réalisés
au cours de la centrifugation, le précipité vient se déposer. La lecture avant chromage, le lecteur trouvera dans les articles consacrés à
directe de la hauteur du précipité par la graduation atteinte après ces métaux, les conditions de préparation des surfaces et de
centrifugation permet de connaître la concentration en sulfate. déposition pour obtenir les surfaces désirées [74] [75] [76].
Dans certains cas, si la pièce nickelée est restée trop longtemps
2.1.2.4 Prétraitements à l’air ou s’il y a eu un polissage avant chromage, on peut se trou-
ver devant une surface de nickel passivée. Le chromage ne pourra
Préalablement au dépôt de chrome, les pièces à traiter doivent se faire qu’après dépassivation anodique, soit en milieu acide sul-
subir un traitement qui les rend aptes à recevoir cette couche. furique, soit en milieu cyanuré alcalin (10 % NaCN) ou après une
Il existe trois types essentiels de préparation des surfaces : méca- mise sous tension brutale après immersion, ou encore après une
nique, chimique ou électrochimique. légère dépassivation par l’hydrogène en maintenant la pièce en
Le lecteur consultera utilement pour plus de détails les articles cathode à un potentiel inférieur à celui correspondant au dépôt de
spécialisés de ce traité [73]. chrome.
La surface de la pièce à chromer doit permettre une bonne adhé-
rence de la couche de chrome qui sera déposée : elle doit être
exempte de graisses, d’oxydes et présenter une légère attaque pour
2.2.2 Composition des bains utilisables
être parfaitement saine.
La formulation des bains de chrome pour effectuer le chromage
Le dégraissage est une préparation courante qui se pratique de décoratif est fonction des conditions d’exploitation.
manière classique soit par des solutions spécifiques, soit par élec-
Généralement, les bains utilisés sont des bains avec, comme cata-
trolyse.
lyseur, les ions sulfates. Ces bains peuvent fonctionner à différentes
Pour ôter les oxydes de surface, les solutions commercialisées par teneurs en CrO3 , cependant, le rapport des concentrations en masse
les sociétés spécialisées en traitement de surface conviennent par- entre CrO3 et les ions sulfates doit rester dans la fourchette de rap-
faitement. On peut aussi avoir recours à un sablage, quoique dans port massique 80/1 à 120/1 avec comme valeur optimale 100/1.
certains cas, suivant la taille des grains projetés, le décrochage des
points d’oxydation ne se fasse pas parfaitement, en particulier si ces Des bains avec, comme catalyseur, les ions SiF 62– sont aussi uti-
points sont situés à l’intérieur de cavités de taille inférieure à la taille lisés. L’avantage qu’ils procurent se situe dans la faculté plus nette
des grains projetés. Une attaque chlorhydrique peut aussi être uti- de dépassivation des surfaces de nickel quand cela est nécessaire.
lisée dans ce but.
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Le tableau 2 donne quelques compositions et conditions d’exploi- La détermination du nombre de fissures sur un dépôt d’épais-
tation de ces bains en chromage décoratif [11]. seur faible n’est pas toujours aisée par observation microscopique,
Le strontium est apporté par SrSO4 et si nécessaire par SrCrO4 . aussi un certain nombre de tests sont possibles. Le plus connu est
celui appelé test de Dupbernell qui est réalisé en effectuant un
Le potassium est apporté par K2SiF6 et si nécessaire par K2CrO4 . dépôt cathodique de cuivre à partir d’une solution acide (150 g/ L
de CuSO4, 5 H2O et 50 g/ L d’H2SO4 – 5 min, 1 à 2 A/dm2), le cuivre
se dépose et adhère sur les zones non revêtues par le chrome et
2.2.3 Domaine de brillance et conduite des bains donc dans les fissures. (0)
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Figure 5 – Dépôts de chrome dur et épais obtenus à partir de chrome hexavalent : mise en évidence des fissurations
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Tableau 3 – Principe de la détermination des contraintes L’attaque anodique sulfurique nous paraît être la méthode la
résiduelles par diffraction des rayons X plus universelle (à quelques exceptions près) quelle que soit la
nature du substrat :
Spectre attaque anodique pendant 30 s à 2 min dans une solution d’acide
État de contraintes Plans cristallins
de diffraction des RX sulfurique à 33 % en volume, à température de 20 à 25 oC (maxi-
mum), sous une densité de courant de 20 à 50 A/dm2, la cathode
pouvant être en acier.
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par polissage mécanique, chimique ou électrolytique. Ce dernier est par suite permettent d’obtenir des dépôts de bonne qualité, même
certainement le plus efficace dans la mesure où il estompe, par son sur les zones en pointe des pièces (tableau 4).
principe même, les arêtes vives et permet donc l’exploitation du
dépôt dès la sortie du bain sans rectification. 2.3.2.3 Épargne
Un dépôt de qualité se traduit aussi par une régularité dans l’épais-
Afin de protéger les parties des pièces qui ne sont pas à chromer,
seur du revêtement obtenu, qui, compte tenu des courbes de varia-
il est nécessaire de revêtir ces surfaces par des matériaux qui per-
tion de vitesse de dépôt (et de rendement) en fonction de la densité
mettent de retrouver, après traitement, la pièce à l’état initial.
de courant, implique que cette densité de courant se répartisse de
façon aussi uniforme que possible sur la pièce à chromer. L’adap- Ces procédés d’épargne peuvent être réalisés soit par une pro-
tation des pièces (bien sûr limitée par la fonction de la pièce elle- tection par cire ou vernis, soit par un revêtement avec des surfaces
même) par la suppression des arêtes vives sur le substrat (le dépôt ou rubans adhésifs conducteurs ou isolants. Dans le cas où l’épargne
aura tendance à reformer ces arêtes) en concertation avec les est réalisée par une surface conductrice (ruban adhésif métallique
bureaux d’études, et bien sûr tout l’art du chromeur dans la dispo- par exemple), celle-ci intervient dans le processus de dépôt et doit
sition des anodes et cathodes auxiliaires et des écrans sont les être prise en compte pour le calcul de la surface à chromer : cela
conditions de la qualité d’un bon dépôt (tableau 4). En langage cou- augmente la quantité de courant nécessaire pour effectuer le dépôt,
rant, les cathodes auxiliaires sont appelées des voleurs de courant. mais dans les cas favorables, cette surface peut être utilisée comme
En permettant de diminuer la densité de courant dans les zones ter- voleur de courant. Là aussi, le choix du procédé d’épargne fait partie
minales des pièces à revêtir, ils absorbent le surplus de courant, et de l’art du professionnel. (0)
Défaut de
surface
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Les matériaux qui sont utilisés comme épargne doivent avoir les ■ Éléments d’addition
propriétés suivantes : Un certain nombre d’éléments d’addition à concentration variable
— facilité d’application et d’enlèvement ; ont été proposés dont les objectifs sont de nature différente :
— bonne adhérence et inertie chimique lors des différents trai- — amélioration du pouvoir de pénétration et de la zone de
tements postchromage et durant le chromage (ne pas se détériorer brillance ;
ou attaquer le métal à protéger) ; — amélioration de la vitesse de dépôt ;
— inertie chimique vis-à-vis du bain. — amélioration des caractéristiques physiques (microdureté et
De la même façon, il est recommandé de protéger le plus possible résistance à l’usure).
les dispositifs d’accrochage et les amenées de courant, en particulier Une étude importante a été réalisée dans ce domaine par J. Doskar
et de manière impérative les surfaces qui sont immergées. [21].
Pour cela, on utilise généralement des matières plastiques poly- Tout récemment, une étude a montré l’intérêt de l’introduction de
mérisables le plus souvent à chaud qui évitent la corrosion lors de dimolybdate d’ammonium ((NH4)2Mo2O7) de 25 à 100 g/L [22] dans
la préparation de surface ou le chromage lors du traitement pro- une solution de chromage standard avec une résistance à l’usure
prement dit. (test Taber) améliorée de 20 à 30 %.
De la même façon, il a été préconisé, pour certaines applications,
l’adjonction, à des bains standards, d’acides organiques tels que des
2.3.3 Différents types de bains
acides halogéno-succiniques [23] ou à des bains fluorés de l’acide
2,2-dichloromalonique [24] pour améliorer à la fois la brillance et la
À l’heure actuelle, trois grands types de bain sont utilisés pour
le dépôt de chrome dur. Ces bains diffèrent entre eux essentielle- microdureté.
ment par la nature du catalyseur utilisé pour obtenir la réduction Certaines des caractéristiques des bains décrits dans ce para-
cathodique du chrome hexavalent. La nature du catalyseur permet graphe, sont données dans les figures 8, 9, 10, 11 et 12.
d’obtenir des dépôts ou des conditions d’exploitation différentes :
le choix du type de bain sera fonction des caractéristiques globales
(y compris le prix de revient) que l’on recherche. 2.3.4 Anodage
■ Bains au sulfate Par cette terminologie on désigne l’ensemble des opérations qui
Ces bains, appelés plus généralement bains de chromage clas- permettent de réaliser les montages anodiques pour obtenir le dépôt
sique, standard ou de Sargent, ont la formulation suivante : dans les meilleures conditions, d’une part en rapport avec les épais-
— CrO3 : 250 g/L ; seurs de chrome déposées sur la pièce, d’autre part pour assurer
la bonne marche en continu du bain.
— SO 42– : 2,5 g/L.
Les conditions d’exploitation de ce type de bain sont les suivantes : ■ Nature, type, forme
— anodes en alliage de plomb ; De manière générale, les anodes sont constituées d’un alliage de
— température d’utilisation de 50 à 55 oC ; plomb. Cet alliage est formé de 7 % d’étain ou 6 % d’antimoine ou
— densité de courant de 30 à 60 A/dm2. une combinaison des deux qui permet d’apporter à ces anodes une
bonne résistance à la corrosion et une tenue mécanique suffisante.
■ Bains fluorés L’étain apporte une meilleure résistance à la corrosion et doit être
En général, ces bains ont comme catalyseur un mélange d’ions au moins présent à 3 % en masse pour les anodes utilisées en bain
sulfates et d’ions fluosilicates. Les catalyseurs fluorures ou fluobo- fluoré, l’antimoine apporte une bonne tenue mécanique. Un bon
rates, bien que donnant d’excellents résultats, sont moins utilisés. compromis paraît être des anodes constituées de 93 % de plomb,
Cependant un des inconvénients de son utilisation, outre la cor- 4 % d’étain, 3 % d’antimoine.
rosivité des ions fluorés, est la difficulté (tout au moins il y a quelques
années) du dosage de ces ions fluorés car le maintien à la valeur
correcte conditionne la qualité des dépôts. Ce problème a été résolu
par l’introduction des bains SRHS (Self Regulated High Speed ) ou
autorégulés car leur composition comprend des sels de solubilité
réduite, maintenant la concentration des différents catalyseurs aux
valeurs recommandables pour une bonne utilisation.
Une composition type est la suivante :
— CrO3 : 250 g/L ;
— SrSO4 : 2 à 4 g/L ;
— K2SiF6 : 4 à 10 g/L ;
— anodes en alliage de plomb ;
— température d’utilisation de 50 à 55 oC ;
— densité de courant de 30 à 80 A/dm2.
■ Bains à catalyseurs organiques
Ces bains développés plus récemment utilisent comme catalyseur,
outre les sulfates, un composé organique non fluoré de type sulfo-
nate. Les caractéristiques de fonctionnement et des dépôts obtenus
sont supérieures à celles des bains fluorés précédents. La vitesse
de dépôt est de l’ordre de 1 µm/min à 50 A/dm2 et la microfissuration
est de l’ordre de plusieurs milliers de fissures par centimètre. Une
différence, importante aussi, est due à la disparition de l’aspect cor-
rosif des bains fluorés qui évite en particulier l’utilisation d’épargne
pour les zones à faible densité de courant (par exemple l’intérieur
des cylindres dont l’extérieur est à chromer). Ces bains sont commer-
cialisés essentiellement par deux sociétés sous la dénomination
HEEF 25 (Atotech) ou ANKOR (LPW). Figure 8 – Influence de la teneur en acide chromique sur le rendement
en fonction de la nature du catalyseur (d’après [25])
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■ Déchromage
Il est nécessaire, dans certains cas, d’enlever la couche de chrome
pour remettre le métal à nu : rechargement de pièces usagées, mau-
vais chromage. La méthode la plus rapide est l’attaque chimique du
chrome par une solution d’acide chlorhydrique à 50 % en volume
avec 4 % de formaldéhyde. Il faut toutefois éviter l’attaque en piqûre
du substrat ainsi que l’absorption d’hydrogène (lors de l’attaque
acide) qui peut fragiliser le matériau.
On peut aussi avoir recours à l’attaque anodique du chrome en
solution alcaline. Cette attaque peut être réalisée à température ordi-
naire, dans une solution de soude (40 à 50 g/L) avec une densité de
courant de 15 à 40 A/dm2.
Pour déchromer les alliages d’aluminium ou de zinc, on peut
aussi avoir recours à une attaque anodique sulfurique (30 à 50 %
en H2SO4) à température ordinaire avec une densité de courant de
l’ordre de 20 A/dm2.
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de cuivre et/ou nickel effectuées par électrolyse ou dépôt chimique. de bain, peu développé à l’heure actuelle, mériterait que l’on s’y inté-
Ce type de traitement est recommandé dans le cas où l’on désire resse davantage, en particulier par l’apport des progrès récents des
obtenir une bonne résistance à la corrosion. Le revêtement direct catalyseurs organiques.
de l’aluminium après zingage est aussi possible en introduisant la
pièce revêtue dans le bain de chromage : le zinc se dissout en partie 2.3.6.3 Chromage au tonneau
lors de cette immersion et le dépôt peut alors être réalisé.
Bien que d’utilisation limitée, il est possible de réaliser le chromage
Il existe d’autres possibilités de préparation de surface avant
au tonneau de petites pièces avec des bains de composition spéciale
chromage où l’on réalise un décapage en milieu acide en présence
travaillant à froid.
d’un sel d’un métal type nickel, ou cuivre. On peut utiliser un bain
du type : La composition et les conditions d’utilisation pour deux types de
— NiCl2 : 400 g/L ; bain sont les suivantes :
— HF (ou HBF4) : 2 % ; — CrO3 : 350 g/L et 1,5 g/L HF ;
— H3BO3 : 4 %. — CrO3 : 250 g/L et 5 à 10 g/L de H2SiF6 ;
Le dépôt métallique (très fin) qui se forme grâce aux micropiles avec une densité de courant de 5 à 8 A/dm2 et une température de
est ensuite éliminé lors de la mise en place de la pièce pour le chro- l’ordre de 15 à 25 oC.
mage par attaque dans le bain. Le dépôt se fait à faible densité de courant et les interruptions de
Une autre méthode est de favoriser l’oxydation de l’aluminium courant si préjudiciables pour les dépôts de chrome en solution stan-
par un traitement anodique en solution d’acide phosphorique à dard sont très bien tolérées. Toutefois, en raison du principe même
30 %, durant 10 à 15 min, à environ 1,5 A/dm2 et 30 oC. Cette couche du chromage au tonneau où la surface cathodique est, en général,
anodisée dont les pores sont plus gros que lors d’une anodisation supérieure à la surface anodique, cette solution s’enrichit rapidement
sulfurique par exemple, permet la pénétration des solutions ulté- en chrome trivalent et il est nécessaire de maintenir cette concen-
rieures pour les dépôts. Lors de l’électrolyse, le dépôt a lieu dans tration à des niveaux compatibles avec une bonne utilisation
et sur le film d’oxyde rendant l’adhérence de la couche meilleure. (< 10 g/L). Les dépôts de faible épaisseur sont brillants et deviennent
On peut ainsi réaliser un dépôt de cuivre et/ou nickel, et se ramener noduleux quand l’épaisseur dépasse quelques micromètres.
au cas précédent.
En résumé, il apparaît qu’un certain nombre de possibilités sont 2.3.6.4 Chromage par inversion périodique du courant
ouvertes quant au chromage de l’aluminium. Le principe général Le principe de l’utilisation de courants périodiquement inversés
reste toujours le même : a fait l’objet de nombreuses études en particulier par le CETIM [29]
[30]. Ce type de procédé est utilisable avec différentes formulations
de bain.
provoquer l’accrochage de la couche en déplaçant l’interface
aluminium-chrome toujours difficile à réaliser à cause de la En effectuant des cycles dans lesquels la pièce à revêtir est périodi-
couche d’alumine qui se forme dès qu’on est en milieu oxydant. quement placée en anode et en cathode grâce à un générateur de
courant adapté et en faisant varier les principaux paramètres liés à
la pièce à revêtir, qui sont :
L’utilisation de bains fluorés peut aussi permettre, par l’impact — la densité de courant cathodique ;
de ces ions, de résoudre ce problème d’accrochage de couche. — la densité de courant quand elle est en phase anodique ;
Il faut aussi se méfier, dans certains des cas précités, de la pollution — le temps durant lequel la pièce est cathode ;
du bain de chromage par le métal qui a servi à réaliser la sous-couche — le temps durant lequel la pièce est anode,
pour l’accrochage du chrome. on arrive à modifier de manière très sensible, en jouant sur les
valeurs intrinsèques de ces paramètres et leurs rapports, les carac-
2.3.6.2 Bains au tétrachromate (ou Bornhauser) téristiques des dépôts obtenus. Une des hypothèses qui peut
Ce sont des bains qui permettent d’obtenir des dépôts de bonne expliquer la variation de ces caractéristiques est que la teneur en
qualité sur de larges plages de densité de courant [28]. Cette carac- hydrogène est plus réduite dans les dépôts obtenus par cette
téristique peut être importante pour des pièces de forme complexe. méthode qu’en courant continu, ce qui semble essentiellement dû,
De plus, le dépôt est beaucoup plus ductile que dans le cas de chro- toutes choses égales par ailleurs, au fait que l’hydrogène est soit
mage classique et est aussi plus résistant à la fatigue thermique. oxydé, soit évacué de la proximité cathodique par le cycle anodique.
L’absence de microfissuration le rend intéressant dans des appli- Pour des raisons liées au renouvellement de cette couche catho-
cations de résistance à la corrosion. dique, il est possible d’afficher des densités de courant locales beau-
coup plus importantes.
Cependant, la microdureté de ce type de dépôt est plus faible
(700 HV 0,1) mais sa résistance à l’usure n’est pas fondamentalement En sortie de bain, le dépôt est gris mat, mais un simple avivage
différente de celle des autres dépôts obtenus en bain standard. permet d’obtenir un dépôt très brillant. Le dépôt obtenu est très
dense, et, à condition d’avoir une préparation de surface soignée,
Une composition classique est la suivante : il n’est ni micro ni macrofissuré. Bien sûr, son application la plus
— CrO3 : 300 g/L ; importante est les dépôts durs résistant à la corrosion bien que l’on
— NaOH : 60 g/L ; perde très légèrement en microdureté par rapport au même bain
— H2SO4 : 0,6 à 0,7 g/L. en courant continu (environ 100 points vickers).
La température d’utilisation est de 16 à 22 oC, la densité de courant D’excellents résultats [31] ont été obtenus en tenue à la corrosion
de 20 à 80 A/dm2, ce qui impose de refroidir en fonctionnement les en effectuant le cycle : 2 s en cathodique, 10 ms en anodique avec
solutions, et les anodes sont classiquement en alliage du type Pb-Sb une densité de courant de 30 A/dm2. Un dépôt de 35 µm a présenté
et avec un rapport des surfaces anode-cathode très important. Dans une résistance au brouillard salin supérieure à 500 h, dans les mêmes
ces conditions de dépôt, on peut obtenir un rendement faradique conditions, la tenue au brouillard salin d’un dépôt en courant continu
de l’ordre de 30 %. est, à titre de comparaison, inférieure à 96 h. Pour obtenir ces résul-
En sortie de bain, le dépôt est gris mat et il doit être poli si l’on tats, la nature du substrat et la préparation doivent conduire à des
désire des dépôts brillants. surfaces exemptes de tout défaut.
L’intérêt de ces bains est lié à leur vitesse de dépôt (1 µm/min à Ce type de traitement un temps limité par les caractéristiques
40 A/dm2), au fait que la pénétration est bonne et que le pouvoir des générateurs devrait trouver des applications importantes dans
de répartition semble meilleur que celui des bains standards. Ce type le domaine des couches dures et résistantes à la corrosion.
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2.4.1 Généralités L’efficacité des cellules de séparation par les méthodes électro-
chimiques dépend de plusieurs facteurs, en particulier de la nature
Les cations métalliques en quantité importante provoquent des des impuretés et de leur concentration mais aussi de la teneur en
modifications du processus de dépôt (cf. § 2.1.2.3). acide chromique de la solution à purifier. Suivant que l’impureté à
éliminer est soit du cuivre soit du fer, la limite d’extraction peut
varier de quelques milligrammes/litre (Cu) à quelques grammes
Bénéfices d’une purification des solutions d’acide chromique : par litre (Fe).
— la qualité des dépôts est améliorée (diminution du risque On a aussi pu mettre en évidence :
de piqûres et d’arborescences aux fortes densités de courant) — que le taux d’oxydation de Cr3+ diminuait lorsque la concen-
et davantage constante ; tration globale en impuretés métalliques augmentait ;
— on observe une diminution des coûts de retraitement pour — que le rendement de séparation pour un même métal (par
les bains usagés (en théorie, ces coûts deviennent nuls) ; exemple le fer) croît en raison inverse de la concentration en acide
— une diminution de la consommation en courant (résisti- chromique [38].
vité de la solution plus faible) ;
— de même, une diminution des frais pour le renouvellement Cette dernière constatation (figure 17) a conduit certains fabri-
de l’acide chromique éliminé ; cants de purificateurs à conseiller d’utiliser un système dans lequel
— et un accroissement de la productivité (solution plus les bains à purifier sont dilués avec les eaux de rinçage.
conductrice, vitesse de dépôt plus grande).
2.4.2 Méthodes
Il existe deux grands types de méthodes qui peuvent être utilisés
pour la purification et le recyclage des solutions d’acide chromique :
— les méthodes électrochimiques à compartiments séparés [36] ;
— les résines échangeuses d’ions (procédés de séparation des
cations ou anions, bien connus des chimistes).
Les procédés qui en découlent sont actuellement développement
industriel, chaque type de procédé ayant ses propres avantages tech-
niques et économiques.
Un troisième type de méthode par voie purement chimique a été
étudié il y a quelques années. Il est actuellement à nouveau remis
en étude pour des applications.
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Les aspects positifs environnementaux ne sont pas les seules Au stade laboratoire ou pilote, un certain nombre de formulations
raisons du choix de ce type de procédé, d’autres avantages sont ont été proposées, chacune présentant ses particularités et ses avan-
décisifs : tages, mais des inconvénients d’exploitation gênent encore leur uti-
— il y a peu de risque de dépôts brûlés dans les zones à forte lisation à l’échelle industrielle.
densité de courant (pouvoir de répartition amélioré par rapport au
chrome hexavalent) ;
— il est possible de réaliser un dépôt de chrome dans les zones 3.3.1 Aperçu des possibilités
en retrait (trous, anfractuosité...) ;
— on constate une nette amélioration de la productivité par On peut considérer qu’il existe parmi ces formulations deux
l’augmentation de la quantité de pièces pouvant être disposées sur grandes classes de procédés permettant de déposer du chrome à
un cadre de traitement (absence de brûlure ou de manque de forte épaisseur. La première classe correspond à l’utilisation de solu-
dépôt) ; tions aqueuses renfermant un complexe de chrome du type utilisé
— l’interruption de courant est tolérée par les bains de chrome en chromage décoratif en milieu trivalent, l’autre est basée sur l’uti-
trivalent, permettant ainsi une reprise du chrome sur chrome, pos- lisation de chrome trivalent obtenu par réduction du chrome hexa-
sibilité difficile voire impossible en chromage au chrome hexava- valent.
lent. Dans le cas du chrome hexavalent, cette interruption conduit Dans les deux cas, le principe régissant le bon fonctionnement
à des dépôts de mauvaise qualité pour l’utilisation en chromage réside dans le fait que le chrome trivalent doit être lié ou complexé
décoratif (aspect blanc laiteux). dans des ensembles dont la stabilité :
Toutefois, quelques désagréments viennent diminuer cette pano- — permet une réduction cathodique suffisamment aisée pour
plie d’avantages. En effet, l’aspect en tant que couleur des dépôts être réalisée dans des conditions classiques de potentiel, pH et
de chrome trivalent est plus sombre et moins bleuté que l’aspect température ;
habituel (chrome hexavalent). Cette tendance, très visible lors des — soit suffisamment importante pour éviter la formation au
premiers développements dans les années 1975-1985 de ces types cours du temps de complexes trop stables pour permettre une
de procédés, a gêné considérablement l’essor de cette technique. réduction cathodique (complexes aqueux hexacoordonnés, réac-
Actuellement, un gros effort a été réalisé par des formulations tions de polymérisation...).
adaptées (en particulier, par la diminution de la concentration en
chrome de la solution). Dans ces conditions, il est possible d’obtenir 3.3.1.1 Chrome trivalent complexé
des dépôts dont la couleur est très proche de celle obtenue en
chrome hexavalent. Les agents complexants généralement utilisés sont essentielle-
ment de trois types :
Il est toutefois nécessaire de maintenir à un niveau bas les teneurs
en impuretés (type fer, nickel, cuivre, etc.) car ces impuretés affectent — les ions thiocyanates (SCN–) ;
— les ions hypophosphites ( H 2 PO 2– ) ;
l’aspect coloration du dépôt : plus leur concentration est élevée, plus
le dépôt devient sombre. Pour obtenir des dépôts de qualité, il sera — les ions formiates (HCOO–).
donc nécessaire d’avoir recours à des systèmes de purification adap- (avec l’adjonction éventuelle de produits tels que l’acide glycolique,
tés (résines échangeuses d’ions, additifs chimiques pour coprécipi- l’acide citrique, la glycine ou des ions sulfamates).
tation) qui augmentent d’autant le coût d’exploitation : la méthode Dans tous les cas, le principe d’utilisation reste le même :
de purification par électrolyse avec cathode perdue est trop lente
— introduction dans la solution aqueuse d’un sel de chrome
pour être utilisée. (pour des raisons économiques sulfate ou chlorure) permettant la
Exemple complexation avec les ions ou molécules précédemment cités ;
À titre d’information on peut signaler les limites de tolérances de — apport d’énergie par chauffage pour permettre la comple-
ces bains : xation;
— ajout de composés divers tels que des sels conducteurs (sul-
Ni : 500 mg/L, Cr(VI) et Cu : 30 mg/L, Zn : 100 mg/L, Fe : 30 mg/L.
fates, chlorures de sodium et/ou potassium) afin d’obtenir une
solution dont la conductivité soit compatible avec des installations
existantes ;
3.2.6 Chromage au tonneau — des sels d’ammonium (chlorure ou sulfate) facilitant la
complexation et jouant, comme l’acide borique (H3BO3), un rôle de
La faculté de ce type de bains de supporter, sans inconvénient, tampon en particulier au voisinage de cathode ;
l’interruption momentanée de l’alimentation, avec la possibilité de — addition fréquente d’un tensio-actif permettant d’éviter la for-
pouvoir effectuer des dépôts de chrome, même à faible densité de mation de piqûres.
courant, permet d’envisager l’utilisation de telles solutions pour le
chromage au tonneau de petites pièces. Cette possibilité est pour
3.3.1.2 Chrome trivalent obtenu par réduction
l’instant peu développée : il semble qu’un certain nombre de pro- de l’acide chromique
blèmes techniques non résolus (en particulier liés aux réactions
anodiques) freine le développement de ce type de traitement. Ce Deux types de solutions ont été proposées :
serait pourtant là un domaine intéressant pour l’application de ces — l’une par réduction par SO2 du chromate de sodium (Na2CrO4)
procédés, en particulier pour les petites pièces à traiter en chrome en solution, et adjonction à cette solution de sulfates de sodium et
décoratif. Le gain de temps introduit par la suppression de l’accro- d’ammonium ;
chage et du décrochage des pièces, la qualité et reproductibilité — l’autre par réduction directe de l’acide chromique par le
des dépôts qui sont obtenus sur ces pièces par un revêtement au méthanol en milieu chlorhydrique ou sulfurique.
tonneau, pourraient permettre de gagner en productivité lors du Les solutions obtenues permettent de déposer du chrome métal-
chromage décoratif. lique à forte épaisseur avec des rendements électrochimiques élevés
(25 à 40 % par rapport au chrome trivalent).
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Nous insistons sur cette préparation car trop souvent, et cela est séparés. Comme précédemment, il est alors recommandé pour pou-
très perceptible pour les solutions de chrome trivalent, on recherche voir adapter les anodes aux formes des pièces à revêtir, d’utiliser
les causes d’un mauvais dépôt dans la formulation ou les conditions des anodes en titane revêtu à la place des anodes en graphite.
d’utilisation du bain utilisé pour le revêtement, alors que dans la En ce qui concerne les générateurs, les bains de chrome trivalent,
quasi-totalité des cas c’est la préparation de surface qui est à l’origine malgré l’introduction de sels conducteurs à forte concentration, ont
des défauts constatés. une conductivité plus faible que les autres bains électrolytiques. Il
Cette préparation de surface peut être réalisée selon la séquence sera nécessaire de pouvoir travailler sous des tensions plus élevées
suivante : que classiquement (de l’ordre de 8 à 15 V), et par suite pour des
— dégraissage aux solvants organiques ; raisons de securité de travail, il faudra pouvoir disposer de géné-
— dégraissage alcalin anodique à température élevée ; rateurs permettant de travailler jusqu’à 20 ou 24 V (si l’on désire pou-
— décapage par trempé en milieu acide chlorhydrique ou par voir effectuer des coups de courant).
tout procédé permettant d’éliminer les oxydes de surface ; De plus, pour éviter tout phénomène de perte de vitesse de
— décapage et dépassivation anodique en milieu sulfurique. déposition (rendement faradique) et obtenir les meilleures caracté-
Entre chaque nouvelle opération, un rinçage soigné doit être ristiques du dépôt, il est recommandé d’utiliser des générateurs de
réalisé. courant continu dont le taux d’ondulation résiduelle est inférieur
à 5 %.
Dans certains cas, pour diminuer l’influence de l’état de la sur-
face avant le chromage, on peut recommander de réaliser une
sous-couche de nickel sur le substrat à revêtir. Le nickel étant
moins sensible aux imperfections des couches (en particulier en 3.3.4 Caractéristiques des dépôts
raison de ses pouvoirs couvrant et de répartition meilleurs que
ceux du chrome, ainsi que sa capacité d’absorber les phénomènes Pour chaque type de bain et pour chaque condition d’exploita-
tion, les conditions d’obtention (vitesse de déposition, pouvoir cou-
introduits par la surtension de l’hydrogène sur les inclusions), son
accrochage sera meilleur et on sera ramené par la suite à réaliser vrant et de répartition) et les caractéristiques des dépôts obtenus
(microdureté, contrainte résiduelle, structure cristalline...) sont dif-
le dépôt sur cette couche.
férentes. Cela implique que pour chaque utilisation, une adaptation
des conditions de dépôt doit être effectuée en fonction de la carac-
téristique essentielle correspondant à l’utilisation. Toutefois, de
3.3.3 Paramètres de fonctionnement grandes lignes peuvent se dégager en ce qui concerne les caracté-
ristiques :
3.3.3.1 Compositions
— le rendement électrochimique est de l’ordre de 25 à 40 %
Quelques compositions de bains avec les principales caractéris- pour les bains obtenus par réduction de l’acide chromique, il est
tiques de fonctionnement sont données dans l’encadré 1. nettement inférieur pour les bains de chrome trivalent complexé ;
— le pouvoir couvrant et de répartition est bon pour les bains
3.3.3.2 Cuves, anodes, matériel particulier complexés, mauvais pour les bains de chrome réduit ;
— les dépôts sont noduleux à partir d’une épaisseur supérieure
De manière générale, comme pour le chromage décor en chrome à 10 µm ;
trivalent, la matière des cuves ne présente pas de problème tech- — les dépôts sont microfissurés et les valeurs des contraintes
nique majeur. Les bains n’étant pas particulièrement corrosifs, des résiduelles (de l’ordre de 20 à 200 MPa) sont fonction des conditions
cuves en matière plastique (les cuves métalliques ne peuvent pas d’obtention du dépôt (densité de courant, température...) ;
être utilisées) conviennent parfaitement pour ce type de traitement : — suivant la nature des bains, les dépôts sont réputés amorphes
type PVC, polyéthylène, PTFE... La contrainte maximale étant la résis- (Cr complexé), ou de texture (111) (Cr réduit) ;
tance mécanique à la température, et éventuellement au déga- — la résistance à la corrosion est inférieure, à épaisseur égale, à
gement gazeux de chlore lors de l’utilisation de certains bains à base celle des dépôts obtenus en chrome hexavalent ; dans le cas de
de chlorures sans séparation des compartiments anodiques et dépôts obtenus en chrome trivalent on observe souvent des fissures
cathodiques. traversantes, souvent dues à des imperfections de surface
La nature des anodes va dépendre en grande partie de la nature (figure 19) ;
du bain (avec ou sans chlorure) et de la présence ou non d’une — la microdureté de ces dépôts varie de 700 à 1 100 HV sous une
séparation des compartiments anodiques et cathodiques : charge de 100 g en fonction de la nature des bains utilisés. La
— avec séparation, la nature de l’anode sera fonction de la figure 19 présente les indentations Vickers sur des dépôts réalisés
nature de l’anolyte (des anodes en plomb pourront être utilisées avec la formulation utilisant du chrome trivalent obtenu par réduc-
avec un anolyte à base d’acide sulfurique) ; tion, par le méthanol, de l’acide chromique [59]. La résistance à
— sans séparation, les bains seront en règle générale à base de l’usure passe pour être inférieure lors d’essais du type Taber à celle
chlorures (pour éviter l’oxydation anodique du chrome trivalent en du chrome obtenu par des bains de chrome hexavalent.
chrome hexavalent), l’oxydation anodique des chlorures conduira Il apparaît qu’une caractéristique non négligeable des dépôts
à un dégagement de chlore, et par suite le matériau constitutif de obtenus en chrome trivalent est leur faculté à voir leur microdureté
l’anode sera soit du graphite, soit du titane revêtu de platine (pour augmenter de manière considérable lors de traitements
éviter la formation d’une couche isolante d’oxyde de titane). Cette thermiques. Un certain nombre d’auteurs [60] [61] [62] [63] ont
dernière possibilité paraît la meilleure pour la tenue des anodes montré que cette microdureté pouvait atteindre des valeurs de
dans le temps car, soumis au balayage de chlore, les anodes en 1 700 à 1 900 HV 100 lors d’un traitement thermique à 400 – 500 oC
graphite ont une tendance certaine à se détériorer au bout de pendant quelques heures (figure 20). Cette caractéristique semble
quelques semaines d’utilisation intensive. liée [60] [61] [62] [63] à la formation de carbures de chrome (Cr7C3
Des études récentes ont montré l’intérêt d’anodes type céramiques ou Cr23C6) en fonction de la température de traitement, en raison
(oxydes d’iridium). de la teneur en carbone des dépôts après sortie du bain (pouvant
varier de 0,2 à quelques pour-cent suivant la composition du bain).
Pour réaliser des dépôts en chrome épais, il sera plus avantageux
de pouvoir réaliser les opérations sans séparation des compar- La vitesse d’usure de dépôts de chrome trivalent (brut de dépôt),
timents car le pouvoir de répartition du chrome n’étant pas excellent, trois à quatre fois supérieure à celle obtenue pour des dépôts
il faudra, dans la majorité des cas, avoir recours à un anodage : cela obtenus en chrome hexavalent est diminuée d’un facteur 8 à 10
peut devenir complexe lors de l’utilisation de compartiments après traitement thermique à 500 et 650 oC.
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Encadré 1 : Exemple de bains de chromage dur et épais Encadré 1 : Exemple de bains de chromage dur et épais
à partir de chrome trivalent à partir de chrome trivalent (suite)
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tions, cependant, il est pour l’instant peu (ou pas) utilisé pour déposer Exemple
du chrome dur à forte épaisseur à partir de solutions de chrome hexa- Une étude systématique a permis de définir les meilleures conditions
valent. d’utilisation :
La possibilité de réaliser des dépôts de chrome au tampon a été densité de courant : 30 A/dm2, la pièce étant placée 80 % du temps
proposée [64] à partir de solutions de chrome trivalent complexées en courant cathodique (20 % anodique) fréquence : 100 Hz.
(type oxalate d’ammonium), cependant la composition de cette Les résultats obtenus sont les suivants :
solution n’est pas donnée dans le détail (concentration en chrome
trivalent de 20 g/L). — rendement faradique : 31 à 35 % ;
— microdureté sous 100 g : 845 ± 20 HV ;
Le pH d’utilisation est presque neutre (5,5 à 6,8) et il n’y a pas — résistance à la corrosion mauvaise : après 24 h de test au brouillard
de dégagement de chlore lors de l’électrolyse ; ce sont des conditions salin, les tiges chromées présentaient de nombreuses taches, après
d’utilisation favorables pour le développement de ce type de 48 h toute la tige était corrodée. Une amélioration importante de la
procédé. tenue à la corrosion (toutefois ne permettant pas d’obtenir d’aussi bons
Les caractéristiques du procédé et des dépôts obtenus sont résultats qu’en chrome hexavalent) a été observée après un traitement
résumées dans le tableau 6. de grenaillage permettant une forme de colmatation des fissures
Conditions d’utilisation : traversantes.
— température : de 25 à 60 oC ; De l’ensemble de ces résultats obtenus par des traitements spé-
— densité de courant : de 60 à 200 A/dm2 ; ciaux, on peut constater qu’il est possible d’adapter aux solutions
— tension : de 2 à 12 V en fonction de la forme des anodes et de de chromage à partir de chrome trivalent les méthodes électrochi-
la densité de courant, travail jusqu’à 160 A/L de bain. miques particulières développés pour d’autres métaux. Toutefois, il
paraît nécessaire de développer techniquement et de fiabiliser
3.3.6.2 Chromage en courant pulsé l’application de ces méthodes pour pouvoir obtenir des résultats
valables à l’échelle industrielle. On peut percevoir là un domaine
Cette méthode a été appliquée [65] pour le chromage en chrome susceptible d’être exploité dans la décade à venir.
trivalent dans une installation de 30 L pour chromer des tiges d’amor- Bien sûr, les avantages de l’utilisation de solutions de chrome tri-
tisseurs (1,2 cm de diamètre, 28 cm de long). Le bain de chromage valent qui paraissent évidentes sont liés à la nature même des ions
utilisé est celui au sulfamate (encadré 1). utilisés : la toxicité de l’ion trivalent en terme de concentration des
L’utilisation de courant pulsé (Pulse Reverse Current - PRC) permet rejets liquides a été jugée 10 fois plus faible que celle du chrome
l’oxydation dans la phase anodique de l’hydrogène adsorbé, en ions hexavalent et l’énergie électrique nécessaire pour la réduction du
+
H , permettant ainsi d’abaisser le pH dans la couche cathodique, ce chrome trivalent par rapport au chrome hexavalent est théorique-
qui évite la précipitation d’hydroxydes. Cette caractéristique offre ment divisée par deux.
plusieurs avantages : Pourtant, il nous semble que les avantages de l’utilisation de solu-
— obtention de chrome métallique exempt d’hydroxydes provo- tions de chrome trivalent se situent, à l’heure actuelle, davantage
quant une augmentation de la dureté ; dans le domaine technique plutôt qu’environnemental. En effet, les
— diminution de la teneur en hydrogène du dépôt évitant la fra- efforts réalisés depuis un certain nombre d’années dans le domaine
gilisation et les risques de piqûres. de la prévention de la pollution par le chrome hexavalent rendent
ce procédé de plus en plus performant dans ce domaine et les risques
liés à l’utilisation de ce procédé deviennent, à condition de respecter
la réglementation et d’utiliser les moyens de prévention, de plus en
plus minimes.
L’utilisation industrielle de bains de chrome trivalent pour la
réalisation de dépôts de chrome dur pourrait apporter, en
complément, un certain nombre de solutions aux problèmes tech-
niques posés par l’utilisation de solutions de chrome hexavalent. (0)
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caractéristiques des dépôts obtenus. Dans cet ordre d’idée, une Un développement est donc de pouvoir obtenir des dépôts de
amélioration possible pourrait être les dépôts de chrome avec inclu- chrome avec répartition homogène des particules.
sion de particules.
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Encadré 2 : Exemple de bains de dépôts composités Encadré 2 : Exemple de bains de dépôts composités
chrome-particules chrome-particules (suite)
■ Bain avec la diméthyl formamide : Des essais de résistance à l’usure sur des dépôts de 20 µm
Pour ce type de dépôt, il y a lieu d’effectuer les électrolyses d’épaisseur et contenant 2 % en masse de particules de SiC et
avec séparation des compartiments anodiques et cathodiques : diamant ont été effectués en mesurant la perte de masse par
cycle (800 sous charge de 2 kg). Les résultats obtenus sont les
● Bain diméthyl formamide et chlorure [66] :
suivants :
— CrCl3, 6H2O : 270 g/L ;
— NH4Cl : 10 g/L ; Dépôt Type Traitement Perte
— NaCl : 50 g/L ; de bain thermique de masse/
— H3BO3 : 2 g/L ; cycle (mg)
— DMF : 420 g/L ;
chrome ................. hexavalent sans 8,6
— bain travaillant à température ambiante ; classique
— pH 1 à 2 ; chrome ................... trivalent sans 22,2
— pour des teneurs en alumine variant de 25 à 150 g/L, la chrome ................... trivalent 400 oC, 1 h 11,1
concentration en particules (taille 1 à 2 µm) du dépôt augmente Cr + 2 % SiC ........... trivalent sans 7,1
de 5 à 10-12 % pour atteindre 15 % à des concentrations en alu- Cr + 2 % SiC ........... trivalent 400 oC, 1 h 3,3
mine de 300 g/L ; Cr + 2 % diamant trivalent sans 10,7
— densité de courant de 7 à 10 A/dm2 ; Cr + 2 % diamant trivalent 400 oC, 1 h 3,0
— vitesse de dépôt de l’ordre de 0,3 µm/min.
● Bain diméthyl formamide et sulfate [66] : Les résultats obtenus montrent de manière claire tout l’intérêt
— Cr2(SO4)3 , 15H2O : 180 g/L ; de l’inclusion de particules, d’autant plus si ce dépôt est suivi
d’un traitement thermique. L’inconvénient majeur est la faible
— (NH4)2SO4 : 50 g/L ; épaisseur des dépôts que l’on peut obtenir, qui ne peuvent
— Na2SO4 : 50 g/L ; guère dépasser 20 µm, et la vitesse de dépôt qui reste faible (de
— H3BO3 : 2 g/L ; l’ordre de 0,1 à 0,2 µm/min).
— DMF : 100 mL/L ;
— bain travaillant à température ambiante ; ■ Bains au chrome trivalent obtenu par réduction [71] :
— pH 1 à 2 ; Par ce type de procédé, il est possible d’effectuer la codépo-
— dans le cas des bains sulfates, la concentration en alu- sition de particules d’alumine avec du chrome jusqu’à des
mine doit être plus élevée : pour une concentration de 150 g/L, teneurs du dépôt en alumine voisines de 20 %. La répartition est
la teneur du dépôt est de l’ordre de 5 % et devient voisine de homogène et l’on peut obtenir des dépôts d’épaisseur supérieure
15 % pour des teneurs approchant 300 g/L ; les dépôts sont réa- à 100 µm avec des vitesses de dépôt supérieures à 3 µm/min.
lisés à une densité de courant de 7 à 10 A/dm2 ; Ce procédé est en cours de développement.
— vitesse de dépôt de l’ordre de 0,3 µm/min.
Les résultats obtenus par ces procédés sont cependant limités
en épaisseur (maximum 25 µm) et les dépôts sont dans tous les 5.2 Quelques recommandations
cas traversés par des fissures larges ou des crevasses, qui ne quant à l’utilisation
permettent pas d’exploiter au mieux ces procédés.
■ Bains au formiate : 5.2.1 Du point de vue général
Des essais ont été réalisés [70] pour déposer des particules de
SiC et de diamant à partir de bains au chrome trivalent complexé Il convient de stocker le trioxyde de chrome à l’abri de l’humidité
par des ions formiates. et des produits pouvant réagir. Pour la manipulation du solide ou
des solutions, il est nécessaire d’éviter le contact du produit avec
La composition des bains testés est la suivante : la peau, d’éviter aussi les risques d’inhalation.
— Cr2(SO4)3 , 18H2O : 138 g/L ;
L’usage de gants, de lunettes, de vêtements de protection et, dans
— KCl : 76 g/L ;
les cas difficiles, de masque paraît nécessaire, comme l’installation
— NH4Cl : 54 g/L ;
de douches et de fontaines oculaires seront très utiles en cas de pro-
— NH4Br : 10 g/L ;
jection de produit. Il est évident qu’il faut s’astreindre à ne pas fumer,
— H3BO3 : 40 g/L ;
ni boire, ni manger pendant la durée des travaux de manipulation
— KCOOH : 30 à 80 g/L ;
de ces produits, et dans les ateliers de chromage, il est nécessaire
— bain travaillant à 28 oC ;
de procéder régulièrement à des contrôles d’atmosphère à hauteur
— pH : 2,5-3 ;
des voies respiratoires.
— densité de courant : 3 à 12 A/dm2 ;
— anodes en graphite ;
— concentration en particules SiC et diamant du bain de 50 g/L
(taille 0,5 µm). 5.2.2 Mesures d’ordre médical
Il est recommandé de signaler au personnel les risques associés
à l’utilisation de ce produit.
Ces mesures relèvent là aussi du bon sens :
— éloigner des postes comparant un risque d’exposition les
sujets atteints d’affections cutanées, cardio-pulmonaires ou autres
pouvant donner lieu à un accroissement des lésions par contact
avec ce type de produit ;
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P
O
U
Chromage R
E
par Patrick BENABEN N
Docteur ingénieur
Responsable du service Traitements de surface. Centre SMS
École nationale supérieure des mines de Saint-Étienne
S
Données économiques A
Marché
Les chiffres publiés en 1995 [Guillais (J.C.) : Chromage, le marché, les tech-
niques concurrentes 10-12 mai 1995] par le SATS au sujet du chromage dur
à 5 ou 7 MF/an uniquement pour le chromage en France, auquel il faut ajouter
le gain correspondant à la destruction de l’acide chromique évacué qui n’est
plus à effectuer). (0)
V
sont les suivants :
le marché du chromage dur représente en France un chiffre d’affaires total Chiffre d’affaires
O
(façonniers, prestataires de services, ateliers intégrés) de 700 millions de francs.
Le tableau ci-contre donnant les chiffres d’affaires des différents types de
revêtements pour les façonniers, permet de situer la technique du chromage.
Type de revêtements
Revêtements électrolytiques.............................................
en millions
de francs
2 000
I
D’après ces valeurs, et en extrapolant aux traitements en général, le chro-
mage dur représente un marché presque équivalent au marché des traitements
dont chrome dur (1)...........................................................
Dépôts chimiques ..............................................................
(320)
180 R
par projection thermique et PVD + CVD réunis, et le chromage de manière Immersion en métal fondu................................................ 1 100
générale (dur et décoratif) représente plus de 5 % (420 à 500 millions de francs) Projection thermique ......................................................... 180
de l’ensemble des traitements de surface (environ 7 000 millions de francs pour Dépôt sous vide (PVD + CVD) ........................................... 190
les façonniers) y compris les traitements de peinture, laquage conversion... Traitements de conversion ............................................... 900
Consommation
La consommation globale en France de CrO3 est de l’ordre de 2 500 tonnes
(dont oxydation anodique)................................................
Traitements thermochimiques diffusion et superficiels.
(600)
1 050
P
Peintures industrielles ....................................................... 1 040
par an, dont 900 tonnes pour le chromage dur, et environ 100 à 200 tonnes
pour le chromage décoratif.
Laquage aluminium...........................................................
(1) Les chiffres concernant le chromage décoratif ne sont pas disponibles,
360 L
À titre d’information, le coût actuel du CrO3 est de l’ordre de 10 à 15 kF la
tonne, ce qui représente un marché pour le chromage d’environ 10 à 15 MF/an.
On pourra noter à ce sujet, qu’il est admis par les chromeurs, que plus de la
on peut toutefois raisonnablement penser qu’ils se situent aux alentours de
100 à 200 millions de francs. U
moitié du chrome hexavalent rentrant dans les ateliers en ressort pour être
mis en décharge et détruit. On peut ainsi se rendre compte du marché poten-
tiel des systèmes de régénération des solutions d’acide chromique (supérieur
S
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