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Comportements stratégiques, choix

et gestion des systèmes d'information:


contribution à la performance
Anne-Marie CROTEAU, Ph.D. ~ François BERGERON, Ph.D.2
& Louis RAYMOND, Ph.D.3

lDépartement des Sciences de la Décision et des Systèmes d'information,


Université Concordia, Québec
'Département des Systèmes d'information organisationnels,
Université Laval, Québec
3Département des Sciences de la Gestion, Université du Québec à Trois-Rivières

RÉsUMÉ

L'harmonisation du choix et de la gestion des systèmes d'information organisationnels


avec la stratégie d'entreprise des entreprises est devenue une préoccupation fondamentale
des gestionnaires et des chercheurs. Dans cette perspective, cette recherche analyse l'inter-
action entre deux acteurs collectifs de l'entreprise, soit la direction générale et la direction
des systèmes d'information, et l'impact de cette interaction sur la performance organisa-
tionnelle. Les résultats d'une enquête réalisée auprès des dirigeants de 223 entreprises in-
diquent que le co-alignement du choix et de la gestion des systèmes d'information avec les
comportements stratégiques de prospection et d'analyse a un impact positif sur la perfor-
mance.

Mots-clés : Comportement stratégique, Adoption des technologies de l'information, Ges-


tion des systèmes d'information, Performance organisationnelle.

N° 4- Vol. 6- 2001 5
SYSTÈMES D'INFORMATION ET MANAGEMENT

ABSTRACT

The fit between the choice and management of information systems and the business
strategy of companies is a fundamental concern for managers and researchers. This re-
search analyzes the interaction between two cotporate actors of the company, that is the
chief executive officer and the chief information officer, and the impact of this interaction
on the organizational performance. The results of this study carried out with leaders of
223 companies indicate that the fit between the choice and management of the informa-
tion systems and strategie behaviors of prospecting and analysis has a positive impact on
the organizational performance.
Key-words: Strategie behaviour, Adoption of information technologies, Management of
information systems, Organisational performance.

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COMPORTEMENTS STRATÉGIQUES, CHOIX ET GESTION DES SYSTÈMES D'INFORMATION

I. INTRODUCTION meilleure façon de choisir et de gérer


'. les SI, quant à l'harmonisation de ces
Les systèmes d'information (SI) peu- systèmes avec les comportements stra-
vent être source d'occasions d'affaires tégiques de l'entreprise et quant à l'ef-
dans plusieurs secteurs de l'activité fet de cette harmonisation sur la per-
économique. Ces systèmes peuvent formance. Dans cette optique, la
supporter la stratégie d'une entreprise, présente recherche vise à analyser les
contribuer à sa mise en œuvre, voire la interactions entre deux acteurs collec-
modifier. L'impact des SI n'est plus tifs de l'entreprise, à savoir la direction
seulement limité au support opération- générale et la direction des systèmes
nel de fonctions spécifiques de l'entre- d'information, et l'impact de cette in-
prise. Le choix et la gestion des SI peu- teraction sur la performance organisa-
vent influencer la performance tionnelle.
organisationnelle, tant au niveau de la
croissance qu'au niveau de la rentabi-
lité (Bergeron et Raymond, 1995). ll. CADRE CONCEPfUEL
En elle-même, l'utilisation de sys-
tèmes à base de technologies de l'in- Dans un contexte d'alignement stra-
formation (TI) n'entraîne pas nécessai- tégique, le cadre conceptuel de la re-
rement une augmentation de la cherche est fondé sur la relation entre
productivité de l'entreprise (Rowe, les quatre éléments suivants: les com-
1994). Plusieurs autres facteurs tels portements stratégiques, le choix et la
que l'environnement organisationnel, gestion des systèmes d'information, le
l'organisation du travail, la structure et co-alignement des comportements
la culture de l'entreprise interagissent stratégiques et des systèmes d'informa-
avec ces technologies dans la poursui- tion, et la performance organisation-
te d'objectifs de performance (Miller, nelle.
1996). Or, parmi ces facteurs, il en est
un dont le rôle est censé être particu-
lièrement critique, c'est la stratégie H.l. Comportements stratégiques
d'entreprise (Croteau et Bergeron,
La stratégie d'entreprise peut être
2001). définie comme étant l'ensemble des
Ainsi, pour les dirigeants d'entreprise actions mises en œuvre par une orga-
et les gestionnaires des systèmes d'in- nisation pour atteindre ses objectifs.
/. formation, le principal défi consisterait Cette stratégie conditionne les rela-
à harmoniser leur choix et leur gestion tions de l'entreprise avec son environ-
des SI avec leur stratégie d'entreprise nement, sa structure et ses processus
(Reich et Benbasat, 1996; Croteau et afin d'atteindre les buts de l'organisa-
Bergeron, 1999). Cependant, les re- tion. Pour l'étudier, Hambrick (980) a
cherches antérieures ne permettent proposé trois approches de caractéri-
pas encore de conclure quant à la sation des comportements stratégiques

, Utilisée ici au sens de • corporate strategy • dans la littérature anglo-saxonne.

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SYSTÈMES D'INFORMATION ET MANAGEMENT

d'une entreprise, soit les approches buant à la performance alors que des
textuelle, multivariée et typologique. comportements de réaction, où l'adap-
tation passive non régulée est prépon-
L'approche textuelle aborde la straté-
dérante, sont censés nuire à la perfor-
gie plutôt comme un «art,., que l'on mance. ,"
étudie à l'aide de cas sans tentative
particulière d'identifier des comporte- La typologie de Miles et Snow reflè-
ments mesurables (ex.: l'étude sou- te un ensemble complexe de proces-
vent citée de Mintzberg, 1978). L'ap- sus et d'attributs tant organisationnels
proche multivariée est fondée sur une qu'environnementaux, touchant à la
caractérisation multidimensionnelle de fois le marché, la technologie, la struc-
la stratégie (ex. : le construit STROBE, ture et les caractéristiques de gestion
«strategic orientation of business en- de l'entreprise (Smith et al., 1989).
treprises,., de Venkatraman, 1989b). Ainsi, chaque comportement straté-
Dans la troisième approche, des types gique est particulier. Les organisations
de stratégie sont définis à partir d'un qui adoptent un comportement de
ensemble de comportements straté- prospection veulent ordinairement ac-
giques communs à plusieurs entre- céder au plus grand marché possible.
prises. L'approche typologique est re- Elles se caractérisent par des efforts ré-
connue pour apporter une plus grande pétés d'innovation et d'introduction de
compréhension de la réalité straté- nouveaux produits et services. Les en-
gique des organisations. Plusieurs ty- treprises qui se comportent de façon
pologies ont d'ailleurs été développées défensive desservent généralement un
par des auteurs tels qu'Ansoff et Ste- marché restreint et mettent plutôt l'ac-
wart (967), Freeman (974), Porter cent sur une production efficiente. Ces
(980) et Miles et Snow (978). Or, la dernières misent sur l'excellence et le
typologie la plus utilisée en recherche prix de leurs produits ainsi que la qua-
est celle de Miles et Snow (Smith, Gu- lité de leurs services. Les organisations
thrie et Chen, 1989; Zahra et Pearce, affichant un comportement d'analyse
1990).2 opèrent souvent dans deux types d'en-
vironnement, soit dans un marché
stable dont la structure et le fonction-
Il.J.J. Typologie de Miles et Snow nement sont peu changeants, et aussi
dans un autre marché plus dynamique
Miles et Snow (978) ont identifié où elles seront à l'affût de nouvelles
quatre types de comportements straté- occasions d'affaires. Quant aux organi-
giques, soit de prospection, d'analyse, sations qui se comportent avant tout
de défense et de réaction. Les entre- de façon réactive, elles ratent généra-
prises sont censées adopter un type de lement les occasions d'affaires qui leur
comportements plutôt qu'un autre sont offertes et anticipent peu les pro-
selon leurs buts et leurs perceptions de blèmes causés par les changements
l'environnement. Les trois premiers environnementaux. Ne sachant prendre
types sont considérés comme contri- suffisamment de risques, ces dernières

, jusqu'à maintenant. cette typologie a été citée plus de 850 fois selon les relevés du Social Sciences Citation Index (2001).

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COMPORTEMENTS STRATÉGIQUES, CHOIX ET GESTION DES SYSTÉMES D'INFORMATION

éprouvent souvent de la difficulté à 1983; Namiki, 1989; Parry et Parry,


conserver leur part de marché, 1992). Par ailleurs, dans des conditions
de forte concurrence, Snow et Hrebi-
II.l.2. Utilisation de la typologie niak (980) ont observé que les entre-
de Miles et Snow prises aux comportements de prospec-
en recherche tion, d'analyse ou de défense
obtenaient généralement de meilleurs
Plusieurs études ont utilisé la typolo- résultats que les entreprises à compor-
gie de Miles et Snow pour tenter de re- tements réactifs.
lier les comportements stratégiques à
Un autre ensemble d'études visait à
la performance organisationnelle, On y
a confirmé dans la plupart des cas que différencier les comportements straté-
les comportements stratégiques de giques sur la base de critères tels que
prospection, d'analyse et de défense la taille de l'entreprise, les caractéris-
contribuent effectivement à la perfor- tiques du dirigeant, le type de produits
ou de services offerts et le niveau d'uti-
mance, contrairement aux comporte-
ments de réaction. Dans l'industrie de lisation des technologies de l'informa-
la santé par exemple, on a observé tion (Thomas, Listchert et Ramaswamy,
que les comportements de prospec- 1991 ; Parry et Parry, 1992 ; Shortell et
tion, d'analyse et de défense contri- Zajac, 1990; Tavakolian, 1989), Les ré-
sultats de ces études indiquent entre
buent positivement à la performance
financière, alors que les comporte- autres que les comportements straté-
ments de réaction sont associés à des giques de prospection fonctionnent
problèmes financiers importants (Co- mieux pour les organisations de gran-
nant, Moksa et Burnett, 1989). De de taille, présidées par un dirigeant
même pour l'industrie américaine des plutôt jeune avec une formation en
semi-conducteurs, où les comporte- marketing. Ces organisations offrent
des produits ou services haut de
ments de prospection, d'analyse et de
défense font meilleure figure que les gamme, nouvellement développés et
comportements de réaction (Namiki, mis en marché, et s'appuient sur une
1989), infrastructure technologique décentra-
lisée et ouverte. Elles mesurent leur
D'autres études ont mis en relation le succès par la croissance des ventes et
degré d'incertitude' environnementale la part de marché. Par contre, les com-
et la performance organisationnelle en portements stratégiques de défense
fonction de comportements straté- semblent plus appropriés pour les pe-
giques différents. Lorsque l'environne- tites entreprises, dirigées depuis long-
ment est risqué ou incertain, dans les temps par un même individu possé-
secteurs à haute technologie par dant une formation en finance ou en
exemple, les comportements de pros- comptabilité. Ces organisations offrent
pection ont été jugés plus profitables des produits de qualité à un prix rai-
que les comportements d'analyse et de sonnable et utilisent une infrastructure
défense, particulièrement lors du déve- technologique centralisée et fermée.
loppementet du lancement de nou- Elles évaluent leur succès à partir de
veaux produits ou services (Hambrick, mesures financières telles que la renta-

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SYSTÈMES D'INFORMATION ET MANAGEMENT

bilité et le rendement des actifs. Il prise et de la stratégie technologique


semble donc exister un lien significatif de l'entreprise, ainsi que de ses infra-
entre les comportements stratégiques structures organisationnelle et techno-
identifiés par Miles et Snow et la per- logique. Le modèle de gestion straté-
formance organisationnelle. gique des TI proposé et validé par
Bergeron et Raymond (1995) s'est
fondé quant à lui sur cinq préoccupa-
II.2. Choix et gestion des tions majeures des responsables des
systèmes d'information systèmes d'information, soit le posi-
tionnement et le rôle des systèmes
L'aspect stratégique des technologies
de l'information retient l'attention des d'information, l'utilisation stratégique
des systèmes, les nouvelles applica-
praticiens et des chercheurs depuis un
certain nombre d'années. Divers tions des TI, la planification de l'archi-
tecture technologique et la sécurité.
cadres conceptuels ont d'ailleurs été
proposés dans le but d'orienter l'entre- Finalement, les composantes du
prise dans son choix et sa gestion des choix et de la gestion des systèmes
systèmes d'information organisation- d'information découlant des cinq
nels. Le premier, élaboré par McFarlan cadres conceptuels précédents ont été
et al. (1983), a mis l'emphase sur la va- enrichies par ]anz et al. (1996) de pré-
leur stratégique des systèmes d'infor- occupations additionnelles de direc-
mation et sur l'évaluation du porte- teurs de départements de SI. L'identifi-
feuille d'applications actuelles et cation des sept dimensions suivantes
projetées de l'entreprise. Un second en a résulté: l'architecture technolo-
cadre, celui de Porter et Millar (1985), gique, le rôle stratégique du départe-
a mis en relief la contribution des TI à ment des SI, la veille technologique, la
la position concurrentielle de l'organi- source de développement des SI, la
sation. Un troisième cadre conceptuel, centralisation des SI, l'évaluation des SI
proposé par Das et al. (1991), a identi- et le style de gestion des équipes de
fié quatre dimensions de la gestion projets informatiques.
stratégique des TI, soit les compé-
tences distinctes, la technologie choi-
sie, la conception et le développement II.3. Comportements stratégiques,
des systèmes d'information, ainsi que choix et gestion des systèmes
les infrastructures technologique, ad-
d'information
ministrative et organisationnelle. Selon
Examinant le lien entre la stratégie
ces auteurs, les différences entre entre-
d'entreprise et les TI, certains cher-
prises relativement à l'implantation des
TI seraient reliées à des différences au cheurs ont relié les comportements
stratégiques des entreprises aux diffé-
niveau de leurs comportements straté- rentes dimensions du choix et de la
giques.
gestion des systèmes d'information.
Henderson et Venkatraman (1999) Ainsi,. Das et al. (1991) ont trouvé que
ont pour leur part proposé que le les organisations à comportements de
choix et la gestion des SI tiennent prospection optent pour une architec-
compte à la fois de la stratégie d'entre- ture technologique ouverte, permet-
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COMPORTEMENTS STRATÉGIQUES, CHOIX ET GESTION DES SYSTÈMES D'INFORMATION

tant de répondre aux demandes parti- loppement à l'interne à l'impartition.


culières des projets, alors que les orga- La diversité des besoins information-
nisations à comportements défensifs nels des organisations à comporte-
maintiennent plutôt une architecture ments de prospection incite souvent
fermée, contrôlant ainsi le traitement et ces dernières à acquérir leurs nou-
la diffusion de l'information, Les orga- velles technologies de fournisseurs,
nisations à comportements analytiques plutôt que de les développer elles-
miseraient plutôt sur une architecture mêmes. Par contre, les organisations à
technologique distribuée. comportements défensifs optent plutôt
Le rôle stratégique du département pour le développement à l'interne. Les
des SI s'évalue par l'importance accor- organisations à comportements analy-
dée à la planification stratégique des tiques quant à elles, peuvent choisir
l'une ou l'autre de ces alternatives
systèmes, l'alignement des systèmes et
de la structure de l'organisation, l'effi- pour une application ou une technolo-
cacité du développement des logiciels gie spécifique (Das et al., 1991).
et la gestion des réseaux de communi- Le niveau de centralisation des sys-
cation (Bergeron et Raymond, 1995). tèmes d'information fait référence à l'ar-
Dans les entreprises à comportements chitecture technologique qui sous-tend
prospectifs, le département des SI se- le déploiement de ces systèmes dans
rait présent dans toutes les sphères l'organisation. À cet égard, on a trouvé
d'activités organisationnelles et com- que dans un contexte d'entreprises à
merciales, alors que les entreprises à haute technologie, les comportements
comportements défensifs réserveraient défensifs sont associés à une architectu-
un rôle plus limité à ce département re plutôt centralisée, alors que les com-
(Das et al., 1991). portements d'analyse et de prospection
Dans un contexte de planification et sont plutôt associés à la décentralisation
des SI (Tavakolian, 1989),
de prise de décisions en matière de TI,
la veille technologique permet le repé- L'évaluation des systèmes d'informa-
rage et l'acquisition d'informations de tion porte sur divers aspects tant tech-
sources externes à l'entreprise (Lesca, niques que qualitatifs tels que le temps
1994 j Sutcliffe, 1994). C'est une activi- de réponse, la facilité d'utilisation du
té organisationnelle par laquelle les in- système, le contenu de la base de don-
formations nécessaires à l'innovation nées, la flexibilité du système ainsi que
et au changement technologique sont la pertinence, l'utilité et la précision de
collectées, analysées et diffusées à l'in- l'information produite (DeLone et
terne en vue d'augmenter la compétiti- McLean, 1992). En l'absence de résul-
vité de l'entreprise. Le recours à la tats empiriques, on peut présumer que
veille technologique est le propre des toute organisation est censée évaluer
entreprises à comportements de pros- ses systèmes d'information, quel que
pection (Julien et al., 1996). soit son comportement stratégique.
La source de développement des SI, Les organisations à comportements
ou leur origine, indique les choix de la de prospection favorisent un style par-
haute direction en matière de dévelop- ticipatif de gestion des projets informa-
pement de systèmes, allant du déve- tiques, une organisation flexible du tra-
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SYSTÈMES D'INFORMATION ET MANAGEMENT

vail et une reconnaissance des besoins résulte de l'effet conjoint et simultané


individuels de chaque membre des de plusieurs facteurs tels que les com-
équipes de projet (Das et al., 1991). portements stratégiques d'une part, et
Par contre, les organisations à compor- le choix et la gestion des SI d'autre
tements défensifs font plutôt appel aux part. À cet égard, Venkatraman 0989a)
approches traditionnelles de gestion, préconise de choisir une perspective
où l'autocratie hiérarchique est domi- opérationnelle d'alignement qui soit
nante et la communication entre les appropriée au modèle de recherche
membres d'une équipe de projet est postulé.
formelle.
Dans le cas présent, les comporte-
ments stratégiques, le choix et la ges-
nA. Co-alignement des com- tion des SI sont présumés être mutuel-
portements stratégiques lement dépendants dans leur effet sur
et du choix et de la gestion la performance organisationnelle. La
des SI perspective dite de «co-alignement»
ou de «covariation» est celle qui cor-
Dans leur modèle d'alignement stra- respond le mieux à la notion d'aligne-
tégique des SI, Henderson et Venkatra- ment stratégique (Henderson et Venka-
man (999) ont proposé que ces sys- traman, 1999; Bergeron, Raymond et
tèmes puissent non seulement Rivard, 2001). Selon cette perspective,
supporter la stratégie d'entreprise, les systèmes d'information devraient
mais qu'ils soient aussi en mesure de être co-alignés avec les comporte-
la modifier, selon le contexte organisa- ments stratégiques des organisations
tionnel. Ces auteurs soulignent que pour en affecter positivement la per-
l'alignement stratégique des SI est un formance.
processus continu et dynamique qui
fournit des solutions et des infrastruc-
tures technologiques à l'entreprise, lui
n.5.Perfor~ce
permettant de rencontrer les objectifs organisationnelle
de performance fixés par sa stratégie
L'amélioration de la performance or-
d'entreprise.
ganisationnelle doit être le but ultime
Plusieurs études ont démontré que la de la stratégie d'entreprise et des sys-
théorie de la contingence permet de tèmes d'information (DeLone et
mieux comprendre l'impact des sys- McLean, 1992). Dans ces deux do-
tèmes d'information sur la performan- maines de recherche, la performance
ce des organisations (Weill et OIson, a été mesurée à partir de données ob-
1989). Basée sur les notions d'harmo- jectives ou subjectives (Robinson,
nisation, d'alignement ou de 1983). Les mesures objectives utilisent
congruence3, cette approche implique les données financières (ex. rende-
que la performance organisationnelle ment de l'actif) et opérationnelles

, Utilisés au sens de • fit • dans la littérature anglo-saxonne.

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COMPORTEMENTS STRATÉGIQUES, CHOIX ET GESTION DES SYSTÈMES D'INFORMATION

(productivité) de l'entreprise alors que de deuxième-ordre, composé de deux


les mesures subjectives font appel à construits de premier-ordre que sont
l'évaluation des dirigeants (ex. renta- les comportements stratégiques et le
bilité ou productivité perçue par rap- choix et la gestion des SI. De même, la
port à la concurrence). Lors d'études performance organisationnelle est re-
comparant les deux mesures, on a présentée en tant que construit de
trouvé par ailleurs qu'aucune d'entre deuxième-ordre, composé de deux
elles n'était empiriquement supérieure construits de premier-ordre que sont la
relativement à sa validité (Dess et Ro- croissance des ventes et la rentabilité.
binson, 1984; Bergeron et Raymond, Le co-alignement est le construit qui
1995). émane de la covariation entre un type
spécifique de comportements straté-
giques et le choix et la gestion des SI.
m. MODÈLE ET PROPOSmONS Il y a ainsi autant de co-alignements
DE RECHERCHE que de types de comportements straté-
giques. Vu les résultats d'études citées
précédemment et l'intérêt a Priori
Le modèle de recherche, illustré à la
moindre pour les comportements stra-
figure 1, est élaboré dans le but de ré-
tégiques de type réactif, ils ne seront
pondre à la question suivante: Les or-
pas inclus dans le modèle de re-
ganisations qui co-alignent leur choix
cherche.
et leur gestion des SI avec leurs com-
portements stratégiques sont-elles plus Trois propositions découlent du mo-
performantes que celles qui ne le font dèle de recherche, soit une pour cha-
pas? cun des types de comportements stra-
tégiques retenus:
Tel que représenté dans le modèle,
et dans une perspective de covariation, Pa: Le co-alignement du choix et de
le construit de co-alignement en est un la gestion des SI avec les compor-

Comportements
stratégiques

Co-alignement Performance

Choix et gestion
des SI

Figure 1 : Modèle de recherche


13
SYSTÈMES D'INFORMATION ET MANAGEMENT

tements stratégiques de prospec- assurances (9,4 %), le commerce de


tion contribue positivement à la détail (7,2 %) et les transports (7,2 %).
performance organisationnelle. La taille médiane des entreprises est de
750 employés, Les répondants au
Pb : Le co-alignement du choix et de
questionnaire sur la stratégie et la per- ..•
la gestion des SI avec les compor-
formance de l'organisation sont princi-
tements stratégiques d'analyse
palement des présidents-directeurs gé-
contribue positivement à la per-
néraux (44,7 %), des vice-présidents,
formance organisationnelle.
cadres ou directeurs généraux (36,8 %),
Pc: Le co-alignement du choix et de des vice-présidents finances (9,0 %) et
la gestion des SI avec les compor- systèmes d'information (5,4 %), ainsi
tements stratégiques de défense que des directeurs des systèmes d'in-
contribue positivement à la per- formation (2,7 %). Les répondants au
formance organisationnelle. questionnaire sur le choix et la gestion
des SI occupent le poste de directeur
du département des systèmes d'infor-
IV. MÉTHODOLOGIE mation ou de vice-président des sys-
tèmes d'information (59,2 %), de vice-
DtENQUÊTE
président, cadre ou directeur général
(21,2 %), de vice-président finances
Deux questionnaires d'enquête ont
(9,4 %) et de président-directeur géné-
été élaborés et postés à 1 949 entre-
ral (7,0 %).
prises canadiennes de plus de 250 em-
ployés et de divers secteurs d'activités, Pour les fins de cette recherche, les
sélectionnées aléatoirement à partir de comportements stratégiques sont défi-
la base de données de Dun & Brad- nis comme étant les actions mises en
street. Le premier questionnaife, portant œuvre par l'organisation pour at-
sur les comportements stratégiques et la teindre ses objectifs d'entreprise. Seuls
performance organisationnelle, était les comportements stratégiques réali-
adressé au président-directeur général sés sont mesurés en évaluant ce que
de l'entreprise alors que le second, por- fait l'organisation pour être concurren-
tant sur le choix et la gestion des SI, était tielle dans son secteur d'activités
adressé au directeur du département (Snow et Hambrick, 1980). Le niveau
des SI de la même entreprise. Un total d'adoption de chacun des quatre types
de 243 entreprises ont retourné les deux de comportements stratégiques est me-
questionnaires, soit un taux de réponse suré à l'aide de l'instrument de Segev
de 12,5 %. Vingt entreprises ont dû être (1987), comprenant 20 échelles de Li-
retirées de l'échantillon parce qu'elles kert à sept points (1 : très en désac-
ne répondaient pas au critère de taille cord, 7: très en accord), dont 7
ou parce que le nombre de données échelles de prospection, 4 d'analyse et
manquantes était trop élevé. 9 de défense.
L'échantillon comprend les princi- L'instrument de mesure du choix et
paux secteurs d'activité, incluant la fa- de la gestion des SI dans l'entreprise
brication (29,1 %), les services (14,3 %), est élaboré sur la base des sept dimen-
le secteur financier, immobilier et des sions préalablement identifiées, soit
14
COMPORTEMENTS STRATÉGIQUES, CHOIX ET GESTION DES SYSTÈMES D'INFORMATION

l'architecture technologique, le rôle sure et du modèle théorique (ou struc-


stratégique du département des sys- turel) à partir des données obtenues
tèmes d'information, la veille technolo- des 223 entreprises échantillonnées, es-
gique, la source du développement des timant par la méthode du maximum de
systèmes d'information, le niveau de vraisemblance les coefficients de cau-
centralisation des systèmes d'informa- salité ("(0 entre les construits, les satu-
tion, l'évaluation des systèmes d'infor- rations 0.0 des variables sur les
mation et le style de gestion des construits qu'elles mesurent, les corré-
équipes de projets. Cette mesure in- lations, les variances d'erreur et la qua-
tègre des éléments d'instruments déve- lité de l'ajustement du modèle aux
loppés par Das et al. (1991), Bergeron données (<<goodness-of-fit ») à base du
et Raymond (1995); Julien et al. (1996) Xl.
ainsi que Janz, Brancheau et Wetherbe
(1996). Telles que présentées en an-
V.l. Évaluation du modèle
nexe, 24 échelles de Likert à sept
de mesure
points (1 : très en désaccord, 7 : très en
accord) ont été utilisées pour ce L'ùnidimensionalité, la fiabilité et la
construit.
validité convergente du co-alignement
Les construits choisis pour refléter la et de la performance sont évaluées en
performance organisationnelle sont la examinant le niveau d'ajustement des
croissance des ventes et la rentabilité sous-modèles et les coefficients de
de l'entreprise. Ils sont mesurés sub- causalité qui relient ces deux construits
jectivement à l'aide de l'instrument de aux facteurs qui les composent. Au dé-
Venkatraman (1989b) qui fait appel à part, la condition nécessaire pour
la perception d'un dirigeant quant à la qu'un construit ait du sens est que sa
performance de son entreprise par mesure soit unidimensionnelle (Ander-
rapport à la concurrence. Cet instru- son et Gerbing, 1988). Le niveau
ment comprend huit échelles de Likert d'ajustement d'un sous-modèle aux
à sept points (1 : très insatisfait, 7 : très données est évalué par la statistique
satisfait) . khi-carré; cependant, le Xl doit être
utilisé avec circonspection en contexte
d'équations structurelles lorsque la
V.RÉSULTATS taille de l'échantillon n'est pas très
grande (Fornell et Larcker, 1981). On
peut alors utiliser une valeur normée
La modélisation par équations struc-
en divisant le Xl par son nombre de
turelles fut utilisée pour tester les trois
degrés de liberté (dl); l'ajustement
propositions de recherche (figure 1) d;un modèle aux données est considé-
avec l'approche de Bentler et Weeks
ré comme étant adéquat lorsque cette
(1980), telle que mise en œuvre par le
progiciel EQS (Bentler, 1995). Chacun valeur (Xl/dl) est inférieure à 5 Qbres-
kog et Sbrbom, 1993).
des trois sous-modèles de recherche,
soit un pour chaque type de comporte- Le Xl est le plus souvent complété
ments stratégiques, fut validé par l'éva- par divers indices d'ajustement ad hoc
luation simultanée du modèle de me- qui sont plus pratiques et robustes
15
SYSTÈMES D'INFORMATION ET MANAGEMENT

pour indiquer à quel point le modèle style de gestion des équipes de projet.
explique les données. Dans l'approche Il en a été de même pour une des sept
EQS, l'indice de choix est le «compa- variables mesurant les comportements
rative fit index» (CF!) de Bender (1988, de prospection, deux de quatre pour
1990), étant donné qu'il reflète correc- les comportements d'analyse, et trois
tement le niveau d'ajustement quelle de huit pour les comportements de dé-
que soit la taille de l'échantillon. Le fense.
CF! se calcule de la façon suivante: La fiabilité de la mesure d'un
CFI = 1(X2o - dlo) - (X2k - dl0 1 (X2o - construit est évaluée à partir du coeffi-
dlo) 1, où X20 = le modèle «nul» (celui
où toutes les corrélations entre va- cient p, soit le rapport de la variance
du construit à la somme de cette
riables sont présumées égales à 0), X2k = même variance et de la variance d'er-
le modèle proposé, dl = les degrés de reur [a; 1Àj 1Y/a; 1Àj 1)2 + :E(1-À/) où Àj
liberté du modèle, et Il dénote que la est la saturation normalisée reliant la
valeur résultante est tronquée pour variable i au construit]. Une valeur su-
être comprise entre 0 et 1. La qualité périeure à 0,50 indique que la varian-
d'ajustement du modèle est acceptable ce du construit capture au moins 50 %
lorsque cet indice est supérieur ou de la variance de mesure (Fornell et
égal à 0,90 (Bender, 1992). Larcker, 1981), ce qui est le cas pour
Examinant les résultats présentés aux les quatre construits mesurés dans cha-
cun des sous-modèles, les valeurs de p
figures 2 (prospection), 3 (analyse) et 4
allant de 0,57 à 0,86.
(défense), les valeurs du X2 et du CF!
estimées par EQS indiquent que le ni- Étant donné la présence de multiples
veau d'ajustement de chacun des sous- construits dans le modèle de re-
modèles est très élevé, ce qui confirme cherche, sa validité discriminante doit
l'unidimensionalité du co-alignement et aussi être évaluée, c'est-à-dire à quel
de la performance. En ce qui a trait à la point les construits sont véritablement
validité convergente, le carré de la sa- distincts les uns des autres, en utilisant
turation représente le pourcentage de la corrélation entre chaque paire de
variance d'une variable qui est «expli- construits en tant que critère. La va-
qué» par le construit qu'elle est censée riance partagée entre deux construits
mesurer. Trois des sept variables du (soit la corrélation au carré) doit être
choix et de la gestion des SI ont ainsi inférieure à la variance moyenne
dû être retirées dans chacun des sous- qu'extrait chaque construit des va-
modèles parce que leur saturation riables qui le mesurent [:EÀ/ln] (Fornell
n'était pas significative (p > 0,05); il et Larcker, 1981); or, les résultats pré-
s'agit de la source du développement sentés au tableau 1 confirment que
des SI, de la centralisation des SI et du cela est toujours le cas ici.

16
COMPORTEMENTS STRATÉGIQUES, CHOIX ET GESTION DES SYSTÈMES D'INFORMATION

2.
6.
3.
,11
,01
,09<
,18
-,01
,20
,56
,06<
,72
,71
,07d
,1Qd
,11d
,53
-,06
,82
,ose 4.
5.,63 1.
,60'
,37
-,18
,13
,28
,28h

'diagonale: (variance moyenne extraite par le construit des variables qui lui sont associées)1/2 = (ll2/n)1I2.
bsous-diagonale : corrélation entre les construits = (variance partagée)'l2.
'corrélation du choix et de la gestion des SI avec la croissance pour comportements stratégiques Pr., An., et Dé.
dcorrélation du choix et de la gestion des SI avec la rentabilité pour comportements stratégiques Pr., An., et Dé.

Tableau 1 : Évaluation de la validité discriminante

V.2. Évaluation du modèle fluencée par l'alignement, la perfor-


théorique mance est reflétée par la croissance et
la rentabilité. Retournant aux figures 2
La perspective de covariation (Ven- à 4, le coefficient de causalité reliant le
katraman, 1989a) implique que l'on co-alignement à la performance est si-
spécifie l'alignement en tant que fac- gnificatif dans le cas des comporte-
teur de second-ordre, où les facteurs ments de prospection (y = 0,624),
de premier-ordre reflètent le niveau d'analyse (y = 0,327), mais non de dé-
d'alignement entre les comportements fense (y=0,164). Les propositions Pa,
stratégiques et le choix et la gestion et Pb, sont ainsi acceptées, mais non
technologiques. Hypothétiquement in- Pc·

17
SYSTÈMES D'INFORMATION ET MANAGEMENT

x' = 176,4 (d.!. ~ 144 ; P = 0,034)


• comparative fit index, (CF!) = 0,98

• : p < 0,05 •• : p < 0,01 ...••: p < 0,001

Figure 2 : Comportements stratégiques de prospection

anl

x' ~ 68,5 (d.!. = 69 ; p ~ 0,494)


• comparative fit index. (CFl) = 1,00
style de gestion
'n d=~.~':Illip~s.m' • : p < 0,05 •• : p < 0,01 ••• : p < 0,001

Figure 3 : Comportements stratégiques d'analyse


18
COMPORTEMENTS STRATÉGIQUES, CHOIX ET GESTION DES SYSTÈMES D'INFORMATION

architecture
technologique

rôle stratégique du
département des SI

veille
technologique

évaluation
des SI x' = 122,0 (d.!. = 111 ; P = 0,223)
• comparative fit index· (CF!) = 0,99

• : p < 0,05 •• : p < 0,01 ••• : p < 0,001

Figure 4 : Comportements stratégiques de défense

Les résultats les plus intéressants ment des systèmes d'information, la


sont ceux s'appliquant aux comporte- veille technologique et l'évaluation des
ments stratégiques de prospection et systèmes d'information. Étant donné
d'analyse. En effet, dans ces deux cas, l'absence de lien entre le co-aligne-
le co-alignement entre les comporte- ment et la performance organisation-
ments stratégiques et le choix et la ges- nelle pour les comportements straté-
tion des SI contribue significativement giques de défense CP c), aucun profil de
à la performance organisationnelle. choix et de gestion des SI ne peut être
Quant aux comportements de défense, identifié.
on observe une absence d'impact du
co-alignement sur la performance or-
ganisationnelle. VI. DISCUSSION
L'acceptation des propositions Pa et
Pb conduit à l'observation d'un profil Deux comportements généraux émer-
du choix et de la gestion des SI pour gent des résultats observés précédem-
les entreprises qui adoptent des com- ment. D'une part, les organisations qui
portements de prospection ou d'analy- ont harmonisé leurs comportements
se. Ce profil est le même dans les deux stratégiques de prospection ou d'analy-
cas et est composé de quatre éléments se avec leur choix et leur gestion des SI
principaux, soit l'architecture technolo- connaiSsent une augmentation de leur
gique, le rôle stratégique du départe- performance organisationnelle. D'autre

19
SYSTÈMES D'INFORMATION ET MANAGEMENT

part, les organisations à comportements portements de prospection et d'analyse.


défensifs qui n'ont pas aligné leur stra- Par l'intermédiaire de leurs systèmes
tégie avec leur choix et leur gestion des d'information, ces entreprises se procu-
SI ne connaissent pas d'augmentation rent des avantages concurrentiels, ré-
de leur performance organisationnelle. duisent leurs coûts d'opération et se dif-
férencient par rapport à leurs
Ces comportements performants et
compétiteurs. La veille technologique
non performants reflètent en quelque
se concrétise par la mise en place d'ou-
sorte le rôle stratégique accordé aux
tils permettant d'observer, dans l'envi-
technologies selon les types de com-
ronnement de l'entreprise, les pratiques
portements stratégiques. Les entre-
exemplaires et émergentes en matière
prises aux comportements de prospec-
de systèmes d'information. Dans un
tion et d'analyse croient au potentiel et
à l'efficacité des SI, et sont convain- contexte de prospection et d'analyse, le
département des SI fait un effort
cues de la nécessité stratégique de pla-
constant de mise à jour des connais-
nifier et de gérer l'adoption et l'im-
sances technologiques de l'entreprise.
plantation de nouvelles technologies.
Enfin, les technologies de l'information
Elles ont tout mis en œuvre pour que
adoptées au sein de ces organisations
leurs investissements technologiques
font l'objet d'évaluations vérifiant leur
s'avèrent profitables, contribuant à une niveau d'efficience et d'efficacité.
augmentation de leur rentabilité et de
leur part de marché. Quant aux organisations privilégiant
les comportements de défense, elles
Les composantes du choix et de la
sont restées sur leurs gardes et n'ont
gestion des SI sont les mêmes pour les
pas encore pris le virage technologique
comportements stratégiques de pros-
que la nouvelle économie impose de
pection et d'analyse: l'architecture
plus en plus aux entreprises. Elles
technologique, le rôle du département
considèrent les technologies de l'infor-
des SI, la veille technologique et l'éva-
luation des SI. L'architecture technolo- mation en tant que coût d'affaires et
non pas comme facteur d'efficacité et
gique facilite l'accès aux données et
de compétitivité. Il est cependant inté-
rend leur utilisation plus aisée. Elle per-
ressant de noter que les composantes
met une communication plus flexible et
significatives du choix et de la gestion
efficace en réponse aux besoins infor-
des SI pour les comportements de dé-
mationnels de l'organisation. De plus,
fense sont les mêmes que celles obser-
une architecture technologique ouverte
vées pour celles de prospection et
facilite le développement des applica-
d'analyse. Or, les efforts déployés au
tions. L'importance du rôle du départe-
niveau des technologies de l'informa-
ment des systèmes d'information se tra-
tion restent sans effet, dans la mesure
duit entre autres par la participation de
où ils ne sont pas co-alignés avec les
son directeur à la prise de décisions
comportements stratégiques, et par
stratégiques et par sa capacité à in-
conséquent ne contribuent pas à la
fluencer les choix technologiques effec-
performance organisationnelle.
tués. Le rôle stratégique de cette unité
signifie aussi qu'elle contribue à la On peut aussi examiner le rôle des
croissance des organisations aux com- comportements de prospection et
20
COMPORTEMENTS STRATÉGIQUES, CHOIX ET GESTION DES SYSTÈMES D'INFORMATION

d'analyse à la lumière de la notion de font plus rares et nécessitent une re-


"rapiéçage» (" patching ») proposée structuration majeure à un moment
par Eisenhardt et Brown (999). Pour donné. Ces organisations s'efforcent
ces auteurs, le rapiéçage est un pro- plutôt d'obtenir de meilleures perfor-
cessus stratégique par lequel les diri- mances en contrôlant les coûts d'une
geants d'entreprise révisent régulière- gamme restreinte de produits et de ser-
ment leurs activités stratégiques afin de vices éprouvés. Le rôle des technolo-
profiter des occasions d'affaires qui se gies de l'information y est moins valo-
présentent sur le marché. Cette ap- risé, d'où l'absence d'alignement
proche permet de focaliser sur les oc- stratégique et la difficulté d'améliorer
casions les plus prometteuses. Pour y la performance organisationnelle dans
arriver, l'organisation doit avoir la ma- un environnement de plus en plus in-
turité nécessaire, tant au niveau orga- certain et turbulent.
nisationnel que technologique, de ma-
nière à faire les bons choix et les
mettre en œuvre adéquatement. Ces vu. CONCLUSION
choix permettent alors à l'entreprise de
rencontrer ses objectifs stratégiques Cette recherche a des retombées im-
tout en ajoutant de la valeur à ses pro- portantes pour les dirigeants d'entre-
cessus d'affaires.
prise, les gestionnaires de systèmes
L'approche de rapiéçage correspond d'information et les chercheurs. La
bien à celle des entreprises à compor- confirmation de l'impact du co-aligne-
tements de prospection puisque ces ment sur la performance organisation-
dernières redéfinissent périodique- nelle rappelle que chaque entreprise
ment leur secteur d'activités, réagissent doit clairement définir sa propre straté-
rapidement aux signaux faibles gie d'entreprise et en tenir compte lors
qu'elles détectent dans leur environne- des décisions relatives à l'adoption et à
ment, innovent constamment et n'hési- l'utilisation des technologies de l'infor-
tent pas à développer de nouveaux mation. En effet, le choix et la gestion
produits ou services. Quant aux com- des SI doivent être reconnus et inté-
portements d'analyse, ils consistent grés à la stratégie de l'entreprise.
principalement à évaluer avec précau- Pour ce qui est de la direction des
tion les innovations potentielles ainsi systèmes d'information, elle doit être
qu'à surveiller les actions des concur- présente lors des réunions de planifi-
rents. Ces activités constituent aussi
cation organisationnelle, démontrer
une forme de rapiéçage dans la mesu- qu'elle comprend la stratégie d'entre-
re où elles permettent aux organisa- prise et qu'elle sait apporter des solu-
tions de mieux évaluer les occasions
tions technologiques appropriées. Plus
que présente le marché. précisément, l'architecture technolo-
Les comportements de défense sont gique, le rôle stratégique du départe-
par contre plus traditionnels, tels que ment des systèmes d'information, la
l'entendent Eisenhardt et Brown. Pour veille technologique et l'évaluation des
les organisations qui favorisent ce systèmes d'information doivent être les
comportement, les changements se points de mire de la direction des SI.
21
SYSTÈMES D'INFORMATION ET MANAGEMENT

Cette unité doit avoir une vision straté- Harvard Business Review, Vol. 45, nO6, p.
gique et technologique de la situation 71-83.
de l'entreprise. Bender, P.M. (1995), EQS Structural
Equation Program Manual, Encino, Cali-
Sur le plan de la recherche en sys-
fornia : Multivariate Software Inc.
tèmes d'information, un nouvel instru-
ment a été développé pour évaluer le Bender, P.M. (1992), "On the Fit of Mo-
choix et la gestion des systèmes d'in- dels to Covariances and Methodology to
formation dans l'entreprise. Cet outil the Bulletin., Psychological Bulletin, Vol.
112, p. 400-404.
pourrait être réutilisé lors de pro-
chaines études sur l'impact stratégique Bender, P.M. (1990), «Fit Indexes, La-
des SI. L'utilisation des équations struc- grange Multipliers, Constraint Changes,
turelles a aussi son intérêt car elle and Incomplete Data in Structural Models .,
s'inscrit dans un courant de recherche Multivariate Behavioral Research, Vol. 25,
p. 163-172.
holistique en systèmes d'information
où, par le biais de la théorie de la Bender, P.M. (1988), «Comparative Fit In-
contingence, la dimension technolo- dexes in Structural Models., Psychological
Bulletin, Vol. 107, p. 238-246.
gique se voit intégrée aux autres di-
mensions fondamentales des organisa- Bender, P.M. et Weeks, D.G. (980), "Li-
tions, à savoir les dimensions near Structural Equations with Latent Va-
environnementale, stratégique, structu- riables .., Psychometrika, Vol. 45, p. 289-308.
relle et culturelle. Bergeron, F. et Raymond, 1. (1995), «The
Contribution of Information Technology to
Enfin, l'utilisation de la typologie de
the Bottom Line: A Contingency Perspecti-
Miles et Snow s'est avérée efficace
ve of Strategie Dimensions., Proceedings
pour identifier les comportements stra- of l(Jh International Conference on Infor-
tégiques adoptés par les entreprises. mation Systems, Amsterdam, p. 167-181.
Lors de recherches futures, il serait in-
Bergeron, F., Raymond, 1. et Rivard, S.
téressant d'appliquer le modèle de co-
(2001), «Fit in Strategie Information Tech-
alignement en utilisant des approches nology Management Research : An Empiri-
alternatives de caractérisation des
cal Comparison of Perspectives., Omega,
comportements stratégiques de maniè- Vol. 29, n° 2, p. 125-142.
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22
COMPORTEMENTS STRATÉGIQUES, CHOIX ET GESTION DES SYSTÈMES D'INFORMATION

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24
COMPORTEMENTS STRATÉGIQUES, CHOIX ET GESTION DES SYSTÈMES D'INFORMATION

ANNEXE

Liste des variables du choix et de la gestion des SI


Architecture technologique
Le département des systèmes d'information intègre les systèmes d'information selon une architectu-
re ouverte.
Le département des systèmes d'information conçoit et implante une architecture de données qui
guide le développement des applications.
Le département des systèmes d'information contribue à l'utilisation efficace des ressources informa-
tionnelles de notre entreprise.
Le département des systèmes d'information favorise l'implantation d'une infrastructure de télécom-
munications flexible et efficace.
L'infrastructure des technologies de l'information répond aux besoins de notre entreprise.
Le département des systèmes d'information améliore la sécurité et le contrôle de l'information.
Rôle stratégique du département des systèmes d'information
Le département des systèmes d'information a un impact stratégique au sein de notre entreprise.
Le département des systèmes d'information contribue à la croissance de notre entreprise.
Le personnel du département des systèmes d'information développe des applications qui permettent
à notre entreprise de se différencier de ses compétiteurs.
Les systèmes d'information sont utilisés comme source d'avantage concurrentiel par notre entreprise.
Le personnel du département des systèmes d'information participe aux réunions concernant l'en-
semble de notre entreprise (ex. : comité directeur, comité exécutif, etc.).
Le personnel du département des systèmes d'information développe des applications qui réduisent
les coûts d'opération de notre entreprise.
Veille technologique
Le personnel du département des systèmes d'information acquiert continuellement de nouvelles
connaissances sur les technologies et les applications informatiques.
Le personnel du département des systèmes d'information lit régulièrement des journaux et des re-
vues spécialisés sur les technologies de l'information.
Le personnel du département des systèmes d'information participe aux associations professionnelles
d'informaticiens.
L'apprentissage des façons d'intégrer les nouvelles technologies de l'information est continuellement
encouragé par notre entreprise.
Source du développement des systèmes d'information
Les systèmes d'information sont principalement développés par des ressources externes à notre en-
treprise. (codification inversée)
Les systèmes d'information sont principalement développés par des ressources internes de notre en-
treprise.
Niveau de centralisation des systèmes d'information
Les systèmes d'information sont déployés selon une structure décentralisée. (codification inversée)
Les systèmes d'information sont déployés selon une structure centralisée.
Évaluation des systèmes d'information
La productivité des systèmes d'information est mesurée.
L'efficacité des systèmes d'information est mesurée.
Style de gestion des équipes de projets informatiques
Un fonctionnement de type autoritaire est privilégié au sein des équipes de projets informatiques.
(codification inversée)
Un fonctionnement de type participatif est privilégié au sein des équipes de projets informatiques.

25
SYSTÈMES D'INFORMATION ET MANAGEMENT

Liste des échelles retenues pour les comportements stratégiques

Prospection
prl Notre entreprise est le chef de file en termes d'innovations dans son secteur d'activité.
pr2 Notre entreprise exploite une gamme étendue de produits/services.
pr3 Le secteur d'activité de notre entreprise est périodiquement redéfini.
pr4 Notre entreprise croit qu'être le chef de file de son secteur d'activité se réalise par le développe-
ment de nouveaux produits.
pro Notre entreprise réagit rapidement aux premiers signaux des opportunités de son secteur d'acti-
vité.
pr7 Les actions de notre entreprise déclenchent souvent une série de réactions chez nos principaux
concurrents.
anl Notre entreprise adopte rapidement des innovations prometteuses dans son propre secteur d'ac-
tivité.

Analyse
an2 Les innovations choisies par notre entreprise sont évaluées avec précaution.
an4 Notre entreprise surveille attentivement les actions de ses concurrents.

Défense
dél Notre entreprise essaie de repérer un créneau comportant une gamme de produits/services rela-
tivement stable.
dé3 Notre entreprise essaie d'offrir une gamme plus restreinte de produits/services que celle de ses
principaux concurrents.
dé6 Notre entreprise s'efforce d'obtenir les meilleures performances pour une gamme de produits/ser-
vices relativement restreinte.
dé7 Notre entreprise essaie de maintenir une gamme limitée de produits/services.
dé8 Notre entreprise essaie de maintenir une gamme stable de produits/services.

Liste des échelles retenues pour la performance organisationnelle


Croissance des ventes
crI Notre taux de croissance des ventes comparé à celui de nos principaux concurrents est:
cr2 Ma satisfaction par rapport à notre taux de croissance des ventes est:
cr3 Le taux de croissance de nos parts de marché comparé à celui de nos principaux concurrents est:

Rentabilité
rtl Notre taux de rendement du capital investi comparé à celui de nos principaux concurrents est:
rt2 Ma satisfaction par rapport à notre taux de rendement du capital investi est:
rt3 Ma satisfaction par rapport à notre marge bénéficiaire brute est:
rt4 Les profits nets réalisés par notre entreprise comparés à ceux de nos principaux concurrents sont:
rt5 Notre liquidité financière comparée à celle de nos principaux concurrents est:

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