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 MESURER L’IMPACT, UNE QUESTION COMPLEXE

 Rappel introductif
Au vu de ce que l’on peut lire, on ne répétera jamais assez que la consommation d’énergie
n’est pas un critère de pollution ! Tout dépend de l’énergie qui est consommée. S’il s’agit de
la vôtre quand vous pédalez, cela a peu d’impact sur le réchauffement climatique, quand bien
même vous ayez une alimentation particulièrement polluante 

Ce qui importe en matière environnementale, c’est l’impact de cette énergie. Si l’on


s’intéresse au climat, le principal critère sera non pas la quantité d’énergie consommée mais
la quantité de Gaz à Effets de Serre (GES) générée par la consommation d’énergie.
C’est pourquoi, affirmer a priori qu’un data center est dangereux pour le climat à cause de
l’énergie qu’il consomme est un raccourci qui pose problème. Tout dépend de l’énergie qu’il
utilise : l’impact du nucléaire ou des éoliennes sur l’environnement n’a rien à voir avec celui
des centrales à charbon.

 Une mesure multifactorielle


La première difficulté pour mesurer l’impact environnementale d’un service ou autre « objet »
numérique, c’est sa dimension multifactorielle. Autant éviter de multiplier les mesures pour
mélanger des torchons et des serviettes, chaque mesure ayant sa propre unité. A l’heure
actuelle, aucune norme internationale n’existe pour réaliser ces mesures, chacun faisant à sa
manière en prenant en compte différents facteurs et les pondérant de façon diverse. Des
travaux de normalisation dans ce sens sont en cours
Les principaux facteurs à prendre en compte :
- Emission TOTALE de CO2 (production, maintenance, équipements,infrastructures,
usages…)
- Impact de la consommation énergétique GLOBALE (Gaz à effet de serre, effets de la
production et du transport sur l’environnement, impacts des déchets, utilisation d’eau,
etc)
- Consommation de ressources (lesquelles, impact)
- Effets rebonds
- Etc…
Auxquels on devrait déduire les impacts des services/ objets qu’ils remplacent, le cas
échéant.
Peu d’études, des données souvent partisanes
Un terreau fertile pour les erreurs, les discours biaisés, simplistes, voire les infox

Pour aller plus loin, consultez le site de NegaOctet, un projet de recherche qui a pour but le
développement et l’expérimentation d’un référentiel d’évaluation des impacts
environnementaux des services numériques basé sur une approche d’analyse du cycle de vie
(ACV) en vue de leur écoconception > https://negaoctet.org/

 Analyse du cycle de vie (ACV)


Un certain consensus existe sur l’intérêt de l’analyse du cycle de vie des produits et service, qui
permet d’agréger sinon tous, mais a minima les principaux impacts de ces derniers tout au long
de leur « vie »
Concept clé, méthode standardisée (ISO 14044 et ISO 14040)
Prend en compte la fabrication, l’utilisation, la fin de vie des équipements, des systèmes
d’information, et des services numériques
Indicateurs clés :
- Épuisement des ressources abiotiques (naturelles non renouvelables)
- Eutrophisation (asphyxie des milieux aqueux par la prolifération d’algues)
- Acidification de l’air, du sol et de l’eau
- Réchauffement de la planète
- Tensions sur l’eau douce
- Toxicité humaine et écotoxicité

 Les normes ISO applicables

L’ISO (Organisation internationale de normalisation) est une organisation internationale non


gouvernementale indépendante, dont les 165 membres sont les organismes nationaux de
normalisation. Par ses membres, l’Organisation réunit des experts qui mettent en commun
leurs connaissances pour élaborer des Normes internationales d’application volontaire,
fondées sur le consensus, pertinentes pour le marché, soutenant l’innovation et apportant
des solutions aux enjeux mondiaux.

ISO 14001
Définit une série d'exigences que doit satisfaire le système de management
environnemental d'une organisation. Elle s'intègre dans le cadre du développement
durable et repose sur une démarche volontaire d'amélioration continue.

ISO 14044 de 2006 et 14040


Définissent principes et cadres en matière d’analyse du cycle de vie des produits et services
Plus d’informations sur les normes ISO : https://www.iso.org/fr/standards.html

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