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MB 89-66

ETUDES D'INDICES AURIFERES DANS LA REGION DU LAC SHORTT - RAPPORT INTERIMAIRE


Gouvernement du Québec
Ministère de l'Énergie et des hessources
Service géologique du Nord-Ouest

Études d'indices aurifères


dans la région du lac Shortt
- Rapport intérimaire -

Harold Brisson Guha Jayanta

SÉRIE DES MANUSCRITS BRUTS


Le présent projet est financé par le ministère de l'Énergie, des Mines et des
Ressources du Canada et le ministère de l'Énergie et des Ressources du
Québec dans le cadre le l'entente auxiliaire Canada - Québec sur le
développement minéral.

Cette étude s'est effectuée en coopération avec l'Université du Québec à


Chicoutimi

MB 89 - 66 1989

document est une reproduction fidèle du manuscrit soumis par l'auteur sauf pour une mise en page sommaire destinée à assurer une qualité convenable de reproduction
I

TABLE DES MATIERES

PAGE

TABLE DES MATIERES i

LISTE DES FIGURES vi

LISTE DES TABLEAUX ix

LISTE DES PLANCHES EN ANNEXE x

CHAPITRE 1: INTRODUCTION 1

1.1. Problématique 1
1.2. Buts 1
1.3. Localisation 1
1.4. Géologie de la région du lac Shortt 3
1.4.1. Lithostratigraphie 3
1.4.2. Intrusions 3
1.4.3. Métamorphisme et structure 5
1.5. Méthodologie 6

CHAPITRE 2: INDICE "SAVANE" 9

2.1. Introduction 9
2.2. Unité(s) lithologique(s) 9
2.3. Minéralisation. 9
2.3.1. Pyrite 11
2.3.2. Pyrrhotite 11
2.3.3. Chalcopyrite 11
2.3.4. Gangue 11
cc

2.4. Altérations 11
2.4.1. Altération hydrothermale: pétrographie 12
2.4.2. Altération hydrothermale: lithogéochimie qualitative 12
2.4.3. Altération hydrothermale: lithogéochimie quantitative 15
2.5. Structure et minéralisation 15

CHAPITRE 3: INDICE "RELIQUE" 19

3.1. Introduction 19
3.2. Unité(s) lithologique(s) 19
3.2.1. Lave massive porphyrique 19
3.2.2. Lave coussinée 21
3.2.3. Lave bréchique 21
3.2.4. Sédiments siliceux 21
3.3. Minéralisation. 22
3.3.1. Pyrite 22
3.3.2. Chalcopyrite 22
3.3.3. Gangue 22
3.4. Altérations 22
3.5. Structure et minéralisation 23

CHAPITRE 4: INDICE "BUTTE" 26

4.1. Introduction 26
4.2. Unité(s) lithologique(s) 26
4.3. Minéralisation. 27
4.3.1. Pyrite 27
4.3.2. Chalcopyrite 27
4.3.3. Pyrrhotite 27
4.3.4. Or natif 27
4.3.5. Gangue 28
4.4. Altérations 28
4.5. Structure et minéralisation 28
CHAPITRE 5: INDICE "COMINCO" 30

5.1. Introduction 30
5.2. Unité(s) lithologique(s) 30
5.3. Minéralisation 30
5.4. Altérations 31
5.5. Structure et minéralisation 31

CHAPITRE 6: INDICE "MARIPOSITE" 33

6.1. Introduction 33
6.2. Unité(s) lithologique(s) 33
6.2.1. Conglomérat pétromicte 34
6.2.2. Grès, siltstone et mudstone interstratifiés 34
6.3. Minéralisation. 34
6.3.1. Pyrite 35
6.3.2. Chalcopyrite 35
6.3.3. Gangue 35
6.4. Altérations 35
6.5. Structure et minéralisation 35

CHAPITRE 7: INDICE "BOYVINET" 38

7.1. Introduction 38
7.2. Unité(s) lithologique(s) 38
7.2.1. Gabbro 38
7.2.2. Dyke felsique porphyrique 40
7.3. Minéralisation 40
7.3.1. Pyrite 40
7.3.2. Chalcopyrite 41
7.3.3. Gangue 41
7.4. Altérations 41
7.4.1. Altération hydrothermale: pétrographie 42
7.4.2. Altération hydrothermale: lithogéochimie qualitative 42
rv

7.5. Structure et minéralisation 45

CHAPITRE 8: INDICES DE L'ILE OPAWICA 48

8.1. Introduction 48
8.2. Unité(s) lithologique(s) 48
8.2.1. Gabbro 48
8.2.2. Dykes felsiques et mafiques 50
8.2.3. Porphyre feldspathique 51
8.3. Minéralisation 51
8.3.1. Pyrite 51
8.3.2. Ilménite 51
8.3.3. Chalcopyrite 52
8.3.4. Or natif 52
8.3.5. Gangue 52
8.4. Altérations 52
8.4.1. Altération hydrothermale: pétrographie 53
8.4.2. Altération hydrothermale: lithogéochimie qualitative 53
8.4.3. Altération hydrothermale: lithogéochimie quantitative 57
8.5. Structure et minéralisation 57

CHAPITRE 9: INDICE "AGAR 1" 62

9.1. Introduction 62
9.2. Unité(s) lithologique(s) 62
9.2.1. Lave massive 62
9.2.2. Roche volcanoclastique 62
9.2.3. Dykes mafiques 64
9.3. Minéralisation 64
9.3.1. Pyrite 64
9.3.2. Ilménite 64
9.3.3. Chalcopyrite 65
9.3.4. Gangue 65
V

9.4. Altérations 65
9.5. Structure et minéralisation 65

CHAPITRE 10: INDICE "AGAR 2" 68

10.1. Introduction 68
10.2. Unité(s) lithologique(s) 68
10.2.1. Lave massive 68
10.2.2. Roches volcanoclastiques 70
10.2.3. Dyke mafique porphyrique 70
10.2.4. Porphyre feldspathique 71
10.3. Minéralisation 71
10.3.1. Pyrite 71
10.3.2. Ilménite 71
10.3.3. Chalcopyrite 71
10.3.4. Or natif 72
10.3.5. Gangue 72
10.4. Altérations 72
10.5. Structure et minéralisation 72

CHAPITRE 11: CONCLUSION 75

REMERCIEMENTS 78

RÉFÉRENCES 79

ANNEXE 85
V!

LISTE DES FIGURES

PAGE

Figure 1. Localisation géographique et géologique de la région du lac Shortt.


Modifiée d'après Chown et Mueller (1988). 2

Figure 2. Géologie de la région du lac Shorts et localisation des indices


examinés. Modifiée d'après Gobeil (1984), Sharma et Gobeil
(1987) et Chown et Mueller (1988). 4

Figure 3. Localisation géographique des indices étudiés. 7

Figure 4. Carte géologique simplifiée de l'indice "SAVANE". 10

Figure 5. Profil pétrographique et lithogéochimique qualitatif des altérations


hydrothermales dans le basalte de l'indice "SAVANE",
section A—A'. 13

Figure 6. Profil lithogéochimique quantitatif des éléments majeurs et mineurs


dans le basalte de l'indice "SAVANE", section A-A'. 16

Figure 7. Stéréogrammes équi-aires des pôles des éléments structuraux de


l'indice "SAVANE". 18

Figure 8. Carte géologique simplifiée de l'indice "RELIQUE". 20

Figure 9. Stéréogrammes équi-aires des pôles des éléments structuraux de


l'indice "RELIQUE". 24

Figure 10. Stéréogrammes équi-aires des pôles des éléments structuraux de


l'indice "BUTTE". 29
V c

Figure 11. Stéréogrammes équi-aires des pôles des éléments structuraux de


l'indice "COMINCO". 32

Figure 12. Stéréogrammes équi-aires des pôles des éléments structuraux de


l'indice "MARIPOSITE". 37

Figure 13. Carte géologique simplifiée de l'indice "BOYVINET". 39

Figure 14. Profil pétrographique et lithogéochimique qualitatif des altérations


hydrothermales dans le gabbro de l'indice "BOYVINET",
section A-A'. 43

Figure 15. Stéréogrammes équi-aires des pôles des éléments structuraux de


l'indice "BOYVINET". 46

Figure 16. Carte géologique simplifiée des indices de l'île Opawica.


Modifiée d'après les plans de la compagnie Les Ressources Aur
Inc. 49

Figure 17. Carte géologique simplifiée du site B-3-1, île Opawica. Modifiée
d'après les plans de la compagnie Les Ressources Aur Inc.
54

Figure 18. Profil pétrographique et lithogéochimique qualitatif des altérations


hydrothermales dans le gabbro de l'île Opawica, site B-3-1,
section A-A'. 55

Figure 19. Profil lithogéochimique quantitatif des éléments majeurs et de l'or


dans le gabbro de l'île Opawica, site B-3-1, section A-A'. 58

Figure 20. Profil lithogéochimique quantitatif des éléments mineurs dans le


gabbro de l'île Opawica, site B-3-1, section A-A'. 59
Figure 21. Stéréogrammes équi-aires des pôles des structures majeures des
indices de l'île Opawica. 61

Figure 22. Carte géologique simplifiée de l'indice "AGAR 1". Modifiée


d'après les plans de la compagnie Les Ressources Aur Inc. 63

Figure 23. Stéréogrammes équi-aires des pôles des éléments structuraux de


l'indice "AGAR 1" 66

Figure 24. Carte géologique simplifiée de l'indice "AGAR 2". Modifiée


d'après les plans de la compagnie Les Ressources Aur Inc. 69

Figure 25. Stéréogrammes équi-aires des pôles des éléments structuraux de


l'indice "AGAR 2". 73
LISTE DES TABLEAUX

PAGE

Tableau 1. Composition chimique des échantillons de la section A-A', indice


"SAVANE". 14

Tableau 2. Composition chimique des échantillons de la section A-A', indice


"Boyvinet". 44

Tableau 3. Composition chimique des échantillons de la section A-A', site


B-3-1 de l'île Opawica. 56

Tableau 4. Synthèse des contextes de la minéralisation aurifère. 76


LISTE DES PLANCHES EN ANNEXE

PAGE

PLANCHE 1. 86

A: Indice "SAVANE": Photomicrographie d'une plage irrégulière de


pyrrhotite (Po) avec une inclusion de chalcopyrite (Cp); lumière
réfléchie. (Échantillon 88-13).

B: Indice 'RELIQUE": Photomicrographie de la roche minéralisée


contenant de la pyrite (Py); lumière transmise, nicols croisés.
(Échantillon 88-220).

PLANCHE 2. 88

A: Indice "BUTTE": Photomicrographie d'un grain de pyrite (Py),


inclusions d'or natif (Au) et veinules de chalcopyrite (Cp);
lumière réfléchie. (Échantillon 88-250).

B: Indice "BU l'l'E": Photomicrographie d'ombres de pression sigmoïdes


aux extrémités d'un grain de pyrite. Vue perpendiculaire à la
schistosité et parallèle à la linéation d'étirement en regardant
vers le NE; lumière transmise, polarisation simple.
(Échantillon 88-251).

C: Indice "BUTTE": Idem à B; nicols croisés.


PLANCHE 3. 90

A: Indice "BOYVINET": Photomicrographie de pyrite (Py) et de


chalcopyrite (Cp) dans une fissure d'une veine de quartz;
lumière réfléchie. (Échantillon 88-46).

B: Indice B-3-1 de l'île Opawica: Photomicrographie d'un grain de pyrite


en remplacement de la magnétite primaire (Mg) du gabbro;
lumière réfléchie. (Échantillon 88-133a).

C: Indice B-3-1 de l'île Opawica: Photomicrographie de fragments


gabbroïques pyritisés dans une veine de quartz; lumière
réfléchie. (Échantillon 88-153).

PLANCHE 4. 92

A: Indice "AGAR 2": Photomicrographie d'un grain de pyrite (Py) avec la


chalcopyrite (Cp) et l'or natif (Au) associés; lumière réfléchie.
(Échantillon 88-206).

B: Indice "AGAR 2": Photomicrographie de la mylonite minéralisée


contenant de la pyrite (Py); lumière transmise, nicols croisés.
(Échantillon 88-206).
-
CHAPITRE 1: INTRODUCTION

1.1. Problématique

La région du lac Shorts renferme le gîte d'or bien connu du même nom. A environ
25 km au sud-ouest du lac Shortt, on retrouve aussi le gîte d'or du lac Bachelor. La
découverte de seulement ces deux gîtes d'or et la présence d'une multitude d'indices
aurifères suggèrent un potentiel toujours existant de la région pour l'or. Toutefois, dans la
région du lac Shortt, le contexte tectono-stratigraphique de la minéralisation aurifère soulève
un problème. La minéralisation sur les indices et aux mines Lac Shortt et Lac Bachelor
montre une association spatiale avec des intrusions et avec des cisaillements et fractures
dans des attitudes diverses. De plus, les roches hôtes de la minéralisation sont très variées
et leur position stratigraphique est toujours incertaine.

1.2. Buts

Afin de mieux comprendre le rôle de la stratigraphie, des intrusions et des structures


dans le contrôle de la mise en place de la minéralisation aurifère, nous nous proposons de
définir son contexte stratigraphique et structural. Les travaux ont pour but de formuler une
synthèse métallogénique et des guides pour l'exploration dans la région du Lac Shortt.

1.3. Localisation

La région du Lac Shortt est située près du village de Desmaraisville à quelque 120
km au sud-ouest de Chibougamau (Figure 1), soit à environ 450 km au nord de Montréal.

La région fait partie de la Province du Supérieur du Bouclier Canadien. Elle est


située dans la portion nord de la Ceinture de roches vertes de l'Abitibi et constitue le
segment occidental de la bande de Caopatina-Desmaraisville (Figure 1).
2.

Pluton de Surprise
e Pluton de Muscocào
9 Plume de Fanamp
0 Pluton de la Dauversière
® Complexe du lac des Voris
Canpleze Eau-lame
9 Massif dc Lrçparmt

ED Bande Caopatina-
Desmaraisville
SOCLE ROCHES SUPRACRUSTALES
GNEISS TONALITIQUE + TONALITE / DIORITE TONALITE
SYN-CINÉMATIQUE
ANORTHOSITE X
MONZODIORITE

ROCHES SÉDIMENTAIRES SYÉNITE


POST-CINÉMATIQUE

D'après Chown et Mueller. 1988.


ROCHES VOLCANIQUES r GRANODIORITE 1

Figure 1. Localisation géographique et géologique de la région du lac Shortt.


Modifiée d'après Chown et Mueller (1988).
3.

1.4. Géologie de la région du lac Shortt

La géologie de la région sous investigation (Figure 2) est connue par les travaux de
MacKenzie (1934), Retty et Norman (1938), Shaw (1940), Sproule (1940), Longley
(1951), Graham (1957), van de Walle (1970), Dugas (1975), Lamothe (1981, 1982, 1983
et 1987), Sharma et Lacoste (1981), Sharma et Lauzière (1982, 1983 et 1986) et
Giovenazzo (1983 et 1986). La synthèse de ces travaux et l'acquisitition de données
nouvelles ont permis à Sharma et Gobeil (1987) de proposer un schéma stratigraphique
global pour la région du lac Shortt.

1.4.1. Lithostratigraphie

Le schéma stratigraphique de Sharma et Gobeil (1987) divise les roches archéennes


de la région en deux grandes unités lithostratigraphiques: la Formation d'Obatogamau
(Cimon, 1976), surmontée par la Formation du ruisseau Dalime. La Formation
d'Obatogamau consiste en une succession de roches de plusieurs kilomètres d'épaisseur
formée de basaltes massifs, coussinés et bréchiques communément porphyriques à
phénocristaux de plagioclase. Cette formation inclut également une unité de rhyodacite et le
Membre de Wachigabau qui est constitué essentiellement de roches pyroclastiques de
composition intermédiaire et felsique et de rhyolites sur moins de 1 km d'épaisseur. La
Formation du ruisseau Dalime qui surmonte la Formation d'Obatogamau comprend des
roches pyroclastiques de composition felsique et intermédiaire et des roches sédimentaires
volcanogènes .

1.4.2. Intrusions

Plusieurs corps intrusifs d'âges Archéen et Protérozoïque se retrouvent dans les


roches volcano-sédimentaires archéennes de la région. Les intrusions archéennes majeures
sont des plutons de granitoïdes, le complexe anorthositique de la rivière Opawica et le
complexe mafique et ultramafique des Chutes de l'Esturgeon situé au nord du lac Shortt.
Le complexe des Chutes de l'Esturgeon a une épaisseur d'au moins 1350 m et est formé de
plusieurs intrusions stratiformes différenciées (Lamothe, 1983) comprenant des
pyroxénites ou des péridotites à la base qui passent graduellement vers le sommet à des
gabbros quartzifères. Les intrusions d'âge Protérozoique sont essentiellement des dykes de
+ + + + + + -f- + + + + ~~
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ROCHES SUPRACRUSTALES ROCHES INTRUSIVES INDICES ÉTUDIÉS


+ + + Granodiorite o Agar 1 o Cominco
Roches pyroclastiques
5ISIA Roches sédimentaires volcanogènes Syénite o Agar 2 o Butte
+ + Monzodiorite © Boyvinet o Relique
Rhyodacite o Savane
f + .+_ Tonalite
+ o Ile Opawica
I 4• Roches pyroclastiques, Rhyolite
►~~
oqr
Anorthosite © Mariposite
~Y " I *.44
N,4 '
~
o4
a • Gabbro, Pyroxénite 0 5 10
Laves basaltiques
rX ~r
Gneiss tonalitique
kilomètres

Figure 2. Géologie de la région du lac Shorn et localisation des indices examinés.


Modifiée d'après Gobeil (1984), Sharma et Gobeil (1987) et Chown ét Mueller (1988).
5.

gabbro-diabase orientés ENE.

1.4.3. Métamorphisme et structure

Les roches archéennes de la région ont été affectées par l'orogenèse Kénoréenne il y
a environ 2660-2680 m.a. (Thorpe et al., 1984). Suite à cette orogenèse, les roches sont
généralement plissées et métamorphisées au faciès des schistes verts sauf au voisinage des
massifs plutoniques où le faciès amphibolite peut être atteint.

Dans la région, on reconnaît plusieurs plis dont la trace de la surface axiale est
orientée entre NE et E (Giovenazzo, 1986, Lamothe, 1982, 1983 et 1987, Sharma et
Lacoste, 1981 et Sharma et Lauzière, 1983). Près du lac Shortt, les plis sont généralement
à trace axiale ENE. Ces plis ont des intervalles interaxiaux de 2 à 4 km et sont pour la
plupart isoclinaux avec un plongement axial sub-vertical (Lamothe, 1983). Dans le canton
de Boyvinet, Giovenazzo (1986) reconnaît deux phases de plissements. Dans cette région
des plis à trace axiale E (P2) se superposent sur des plis anciens à trace axiale NE (P1) et
forment des patrons d'interférence en zig-zag et en croissant.

Deux familles de failles sont présentes régionalement. La première famille de failles


est de direction ENE à E. Les failles du lac Opawica et du lac Shortt font partie de cette
famille et sont caractérisées par de la roche cisaillée et carbonatée. La seconde famille est
représentée par des failles tardives de direction NNE à NE. Les déplacements le long de
ces deux familles de failles sont encore incertains. D'autres failles de direction NE
(Giovenazzo, 1986) et de direction NW (Lamothe, 1987) sont aussi remarquées
localement.

Une schistosité subverticale qui varie entre N70° et N90° est omniprésente dans la
région. Cette schistosité correspond assez bien au plan axial des plis ENE à E (Lamothe,
1983). On remarque localement la présence d'un clivage antérieur à la schistosité
dominante (Lamothe, 1982 et 1983 et Giovenazzo, 1986). A l'ouest du lac Shortt, ce
clivage précoce est associé aux plis anciens (P1) NE (Giovenazzo, 1986). Localement, un
clivage tardif N20° crénule la schistosité dominante (Lamothe, 1983).
6.

1.5. Méthodologie

Notre étude métallogénique de la région du lac Shortt a débuté en 1987 et est


échelonnée sur trois années. Une des démarches fondamentales dans le cadre de cette
étude, consiste en une reconnaissance des indices aurifères de la région afin de caractériser
les roches, les altérations et les structures.

Durant l'été 1987 nous avons effectué la reconnaissance de trois secteurs d'indices
(Brisson et al., 1987) qui sont décrits dans un précédent rapport (Brisson et Guha, 1988a).
Durant l'été 1988, nous avons mené une seconde campagne de terrain qui a permis la
reconnaissance de plusieurs autres indices aurifères (Brisson et al., 1988) qui sont décrits
dans un rapport préliminaire (Brisson et Guha, 1988b). Au stade actuel de l'étude, le
présent rapport complète le dernier rapport préliminaire en ajoutant des résultats de
laboratoire. Les indices concernés par ce rapport sont situés près du lac Opawica et de la
mine Bachelor (Figure 2; Cantons de Boyvinet, Gand, La Roncière, Lespérance et Lesueur;
feuillets SNRC 32G12 et 32F8) et sont localisés géographiquement à la figure 3. A l'est du
lac Shortt, nous avons visité les indices "Savane", "Relique", "Butte", "Cominco" et
"Mariposite" (détenus conjointement par Les Mines Camchib Inc. et Minnova Inc.). A
l'ouest du lac Shortt, nous avons examiné l'indice "Boyvinet" (détenu conjointement par
Les Mines Camchib Inc. et Minnova Inc.) situé au nord-ouest du lac Opawica ainsi que
plusieurs autres situés sur l'île Opawica (détenus par Les Ressources Aur Inc.). Nous
avons aussi visité les indices "Agar 1" et "Agar 2" (détenus par Les Ressources Aur Inc.)
situés près de la mine Bachelor. Sur chacun de ces indices nous avons décrit les
lithologies, levé les éléments structuraux, délimité les altérations et prélevé des échantillons.

En laboratoire, nous avons examiné plusieurs plaques minces dans le but de


caractériser les lithologies, les altérations, les minéralisations et les éléments structuraux.
Plusieurs analyses totales de roches en éléments majeurs et mineurs ont été effectuées afin
de caractériser les altérations. Aux endroits favorables, les zones d'altérations sont
caractérisées par des échantillonnages en coupes. Ces échantillons recueillis dans une
même unité de roches à travers les zones altérées permettent de caractériser les changements
pétrographiques et chimiques subis par les roches. Sur ces sections, des études
lithogéochimiques qualitatives et quantitatives ont été réalisées. Les études
lithogéochimiques qualitatives utilisent les variations du rapport de certains éléments, ce qui
permet de minimiser l'effet de changement de volume relié au métasomatisme (Gresens,
:!Waswanipi
LOCALISATION DES INDICES EXAMIN S
É 4,
RÉGION DU LAC SHORTY ,.••''

Mine du --
Lac Shorn • _►r -
\ ..~ 6 2 • -~' .,~ • `;9
;r _,...~._ • .yl
_. -.
r 3~
~...-
:
.•
Route principale
Route secondaire , ........~•,
. ,
Voie ferrée
l' 6.2 Distance en kilomètres

Desmaraisville ,
0 1 2 3 4 5
kilomètres
Mine
Lac Bachelor

Figure 3. Localisation géographique des indices étudiés.


8.

1967). Les rapports Si02/(CO2+H2O+S), K20/Na20 et CO2/H20 ont retenus notre


attention. Boyle (1979) juge les deux premiers de ces rapports comme très utiles pour la
prospection pour l'or et Dubé et al. (1987) démontrent le lien entre le rapport CO2/H20 et
l'altération hydrothermale. Des études lithogéochimiques quantitatives (gains et pertes) qui
tiennent compte des modifications de volume et de composition ont aussi été réalisées selon
les principes proposés par Gresens (1967). A cette fin, nous avons utilisé le logiciel
SOMA d'Appleyard et DeBeer (1983).
CHAPITRE 2: INDICE "SAVANE"

2.1. Introduction

L'indice "Savane" se localise à quelques 12 km à l'est du lac Shorts et est accessible


par une route gravelée (Figure 3; coordonnées UTM: 5496850N, 450100E). L'indice se
situe dans les laves basaltiques de la Formation d'Obatogamau (Sharma et Gobeil, 1987) et
à environ 1 km au nord de la trace de la faille du lac Opawica (Figure 2). A cet endroit, les
travaux effectués par la compagnie Les Mines Camchib Inc. ont permis de déceler des
teneurs anomales en or. Les teneurs d'or atteignent 6,3 g/t sur une largeur de 1,2 m dans
une zone cisaillée et carbonatée (Gagnon, 1983).

Nous avons réalisé des travaux sur la partie de l'affleurement qui contient la zone
aurifère (Figure 4). Cette partie convient bien aux observations de détail et permet de
caractériser le contexte lithologique et structural de la minéralisation.

2.2. Unité(s) lithologique(s)

La seule unité lithologique rencontrée sur cet indice est une lave mafique. Cette
roche, de patine vert pâle et de cassure vert moyen, est massive, à grains fins (< lmm) et
contient localement des phénocristaux de chlorite (< 25%). Sous le microscope, la roche
est recristallisée et possède une texture décussée et nématoblastique. Cette roche est formée
de 50% d'aiguilles d'actinote, de 15 à 30% d'épidote, de 10% de chlorite, de 10% de
feldspath, de 3% de leucoxène, d'environ 1% de quartz, de quelques phénocristaux de
plagioclase et de traces de minéraux opaques.

2.3. Minéralisation

La minéralisation aurifère se retrouve dans une zone d'altération et de déformation


(Figure 4) et est associée à des passages fortement injectés de veinules de quartz-calcite
10.

INDICE SAVANE
Coordonnées UTM: 5496 850 N
450 100 E

8-9 A
80
21 -a A- 85
88-11
"4-70
1:1 40

4
88 88-14

V30 LAVE MAFIQUE MASSIVE


Ii ROCHE DÉFORMÉE, ALTÉRÉE ET AURIFERE
LIMITE DU COULOIR DE DÉFORMATION
CISAILLEMENT: direction et pendage
'Y' SCHISTOSITÉ: direction et pendage
VEINE DE QUARTZ: direction et pendage
VEINE DE QUARTZ

"'A STRIES: direction et plongée


0 25 Pieds
A' " COUPE D'ÉCHANTILLONNAGE
0 6 10 Mètres
88-19* NO. D'ÉCHANTILLONS

.1' RAINURE D'ÉCHANTILLONNAGE

Figure 4. Carte géologique simplifiée de l'indice "SAVANE".


11.

sub-parallèles et discordantes à la foliation. Les minéraux métalliques observés dans ces


passages minéralisés sont, par ordre d'abondance, la pyrite, la pyrrhotite et la chalcopyrite.

2.3.1. Pyrite

La pyrite atteint une proportion d'environ 5% dans la zone minéralisée. Elle se


retrouve disséminée ou bien sous forme de traînées parallèles à la foliation. Les cristaux
(<_ 3 mm) sont subautomorphes et automorphes et contiennent quelques inclusions de
gangue.

2.3.2. Pyrrhotite

La pyrrhotite est en proportion inférieure à 1% dans la zone d'altératon. Les


cristaux sont xénomorphes (<_ 0,5 mm) et se présentent en aggrégats qui forment des
plages irrégulières (<_ 1,5 mm; Planche 1, photographie A). La pyrrhotite contient
souvent des inclusions de chalcopyrite (Planche 1, photographie A) et de leucoxène.

2.3.3. Chalcopyrite

La chalcopyrite est en trace dans la zone altérée. Elle se présente en plages plus
petites que 0,15 mm, souvent en inclusions ou accolées à la pyrrhotite et plus rarement
libres dans la gangue.

2.3.4. Gangue

Les minéraux métalliques se retrouvent dans une gangue de roche altérée et foliée
contenant des carbonates et de la chlorite et dans des veinules plissées et discontinues de
quartz et calcite.

2.4. Altérations

La minéralisation aurifère se retrouve dans une zone d'altération d'ordre


12.

décamétrique et de puissance métrique (Figure 4). L'altération hydrothermale se manifeste


mégascopiquement par la chloritisation et la carbonatation du basalte. La carbonatation se
reflète par la présence de calcite et de carbonates de fer. Les carbonates de fer sont
facilement identifiables par la surface d'altération rouillée. Pour caractériser les altérations
présentes sur cet indice, nous avons effectué des études pétrographiques et
lithogéochimiques (qualitatives et quantitatives) à partir d'échantillons choisis d'une section
qui recoupe la zone altérée (Section A-A', Figure 4).

2.4.1. Altération hydrothermale: pétrographie

Cette étude pétrographique des altérations hydrothermales est basée sur les
descriptions mégascopiques et microscopiques. Les proportions des divers minéraux
constitutifs des roches sont estimés visuellement au microscope.

La figure 5 illustre une évaluation qualitative de la déformation avec les


changements minéralogiques subis par le basalte à travers la section A-A' (Figure 4). On
constate que la zone d'altération est associée à une roche plus déformée et est caractérisée
par la carbonatation et la chloritisation. Les carbonates sont plus abondants près des
bordures de la zone d'altération tandis que la proportion de chlorite est relativement
uniforme sur toute la zone d'altération. Une déformation légèrement plus grande et des
proportions de carbonates et de chlorite plus élevées au point A sur la section suggèrent
l'approche d'une autre zone d'altération au nord.

2.4.2. Altération hydrothermale: lithogéochimie qualitative

Le tableau 1 présente les analyses chimiques obtenues pour chacun des échantillons
dans la section A-A' (Figure 4). Les variations chimiques qualitatives du basalte à travers
cette section sont illustrées à la Figure 5. Les analyses ne révèlent que 5 ppb d'or pour un
seul des échantillons de la section. Les profils montrent que la roche altérée est caractérisée
par des rapports K20/Na20 et CO2/H20 plus élevés. Ce dernier rapport corrèle bien avec
le contenu observé en carbonates. Le rapport Si02/(CO2+H2O+S) est plus bas dans la
zone d'altération, ce qui s'accorde avec une l'augmentation observée du contenu en
carbonates, chlorite et sulfures.
13.

Oekotvot'
No d'Échantillon SECTION Gacborates
Mètres A'
11B 88 19-
V V VVV V V v vV
VVVVVVVVVV
v v V V V v v v V V
vvvvvvvvvv
VvvVVvvvvV
vvvvvvvvvv
-16 vvvVVvvvvV
VvvvvVvvvV
-15 V V v v V v v
VVVVVVVVVV,
v V V V vvvvv v
VVVVVVVVVV,
v v V v v V v
VVVVVVVVVV,
v
10- vvvvvvvvvv vvvVVV,
vvVVv
v v v v v,
VVVVVVVVVV,
-14 vv vvvvvvv
VVVVVVVVVV,
v * 5 ppb Au
VVVVVVVVVVV
~
ww
V
V VV ~~
VVV V V vV
V
`
v v v v v v v v,
VVVVVVVVVV,
V VvV
v v vvV
vV vv vvv v v
VVVVVVVVVV,
~..,
V V V V V V V V V,
VVVVVVVVVVV
-11
-10 VVVVVVVVVVV
VVVVVVVVVV
vvvvvVVvvv
VvvvvvvvVV
-9 VVVVVVVVVV
VVVVVVVVVV
5- VvvvvvVvvv
VVVVVVVVVV
vVVVVvvvvv
VVVVVVVVVV

-6 VVVVV vvvVVv vV
VVVVVVVVVV
v v V V v v v V v v
VVVVVVVVVV
VVVVVVVVVV
VVVVVVVVVV
VVVVVVVVVV
VVVvvvvv vv
VVvvvvVvvV
VVVVVVVVVV
VVVVVVVVVV
VVVVVVVVVV
VVVVVVVVVV
V V V V V V V V V V
VVVVVVVVVV
V V V V V V VV v vV
VVVVVVVVVV
VVVVVVVVVV

A
5 10 15 0 20 40 60
%modal (estimation visuelle)

00 coZkN2 ~sl
a

oyNaZ01X~
K2
S l
~oZl

v`v v v v
V V V V V, Basalte "frais"
VVVVVV
VV VVV '
VVVvVV
Basalte cisaillé
et altéré

0 1 2 0 0.5 1.0 1.5 0 5 10 15

Figure 5. Profil pétrographique et lithogéochimique qualitatif des altérations


hydrothermales dans le basalte de l'indice "Savane", section A-A'.
14.

Tableau 1. Composition chimique des échantillons de la section A-A', indice "SAVANE".

Echantillons 88-6 88-7 88-9 88-10 88-11 88-14 88-15 88-16 88-19

Si02 48.1 42.6 48.4 46 44.6 46.5 46.8 42.2 45.6


A1203 13.6 16.2 13.6 12.9 16.8 15.5 14.1 16.3 15.2
Fe203t 12.7 13.9 13.1 11.9 14.7 14.1 12.7 14.8 13.6
MgO 6.99 8.06 7.43 6.85 7.99 7.77 7.19 8.62 8.00
CaO 10.20 5.00 8.85 8.47 3.42 3.33 7.26 8.82 9.27
Na20 2.34 3.73 2.54 2.56 3.95 3.41 2.45 2.09 2.46
K20 0.02 0.02 0.03 0.01 0.03 0.07 0.01 0.01 0.02
TiO2 0.93 1.09 0.92 0.90 1.00 1.00 0.88 1.07 0.97
MnO 0.17 0.20 0.19 0.20 0.19 0.19 0.17 0.22 0.20
P205 0.05 0.06 0.07 0.06 0.08 0.07 0.06 0.08 0.07
PAF 3.49 7.86 3.00 9.36 6.64 6.56 7.84 3.88 3.36
Total 98.59 98.72 98.13 99.21 99.40 98.50 99.46 98.09 98.75

FeO 8.96 11.9 9.27 9.68 12.0 - 9.72 10.5 9.95


S 0.09 0.03 0.02 <0.01 0.06 0.21 0.02 <0.01 <0.01
CO2 0.95 3.59 0.14 6.01 2.27 2.16 4.21 <0.02 0.03
H2O+ 3.56 5.82 3.78 4.88 5.97 5.69 5.10 4.92 4.06

Cr 246 294 251 235 275 271 238 302 244


Ni 64 77 65 62 74 74 66 79 67
V 306 343 314 292 315 299 310 356 299
Co 51 59 49 48 59 55 50 51 52
Zr 51 53 61 50 59 67 57 84 60
Ba 28 23 42 31 21 30 19 24 20
Sr 140 41 150 84 25 28 79 200 160
Rb <3 3 3 <3 <3 3 <3 <3 <3
Nb 4 6 7 4 6 6 8 6 3
La 3 2 6 4 3 5 4 6 5
Ce 7 4 9 7 6 7 7 10 9
Nd <25 <25 <25 <25 <25 <25 <25 <25 <25
Sm <2 <2 <2 <2 <2 <2 <2 <2 <2
Eu 1 <1 1 1 <1 2 2 2 1
Dy 6 6 7 6 6 6 6 8 6
Y 25 29 30 23 31 34 28 38 31
Bi 54 41 38 39 31 34 40 40 39
Cs 1 <1 <1 <1 <1 <1 2 <1 <1
Ga 13 9 14 10 13 18 12 16 16
Li 9 27 10 16 29 22 20 19 14
Sc 47 52 49 44 55 55 48 60 52
Sn <10 <10 <10 <10 <10 <10 <10 <10 <10
Sb 0.7 0.2 0.6 0.3 0.3 0.2 0.6 0.8 0.6
Tm 3 2 3 3 3 2 3 3 <2
W <1 2 <1 <1 <1 <1 1 <1 <1
As 12 25 12 25 40 27 6 16 10
Cu 123 109 128 118 101 131 131 60 126
Zn 92 124 131 99 102 102 88 95 90
Pb <12 <12 <12 <12 <12 <12 <12 <12 <12
Ag <0.5 <0.5 <0.5 <0.5 <0.5 <0.5 <0.5 <0.5 <0.5
Au (ppb) <5 <5 <5 <5 <5 5 <5 <5 <5
Oxydes majeurs et S en pourcentage poids; éléments traces en ppm sauf Au en ppb.
15.

2.4.3. Altération hydrothermale: lithogéochimie quantitative

L'étude lithogéochimique quantitative tient compte des changements de volume


subis par la roche. Pour le calcul du facteur volume, les oxydes Al2O3 et TiO2 étaient
considérés comme immobiles. Cette hypothèse s'appuie sur les travaux de plusieurs
auteurs (Boyle, 1979; Davies et al., 1979; Finlow-Bates et Stumpfl, 1981 et Kerrich
et al., 1980) qui montrent que ce sont les oxydes les moins mobiles lors de la déformation
et de l'altération hydrothermale.

La Figure 6 illustre les variations du contenu en éléments majeurs et en quelques


éléments traces pour le basalte à travers la section A-A' (Figure 4). Outre l'or, les éléments
traces qui ont retenu notre attention sont l'arsenic, le strontium et le vanadium. L'arsenic
est reconnu comme un bon traceur d'or (Boyle, 1979), tandis que le strontium et le
vanadium sont parmi les éléments traces qui montrent un comportement particulier dans la
zone d'altération. L'échantillon HB-88-19 (Tableau 1) représente le protolithe à partir
duquel les calculs de facteur volume et de gains et pertes ont été effectués. C'est un basalte
massif qui n'a pas subi l'altération hydrothermale.

Pour les éléments majeurs, la figure 6 permet de constater un enrichissement en


potassium, sodium, fer, soufre et carbone dans la zone d'altération. Le silicium n'a pas un
comportement précis tandis que l'on constate un net appauvrissement en calcium dans la
zone d'altération. Pour les éléments traces, on constate que la zone d'altération aurifère est
marquée par un certain enrichissement en arsenic, un appauvrissement en strontium et un
appauvrissement possible en vanadium.

2.5. Structure et minéralisation

La roche altérée et minéralisée est confinée à un couloir de déformation qui possède


des caractéristiques des cisaillements ductile-cassants (Ramsay, 1980). Le couloir de
déformation de direction approximative ENE à E a une extension décamétrique et une
largeur qui varie de 1 à 7 m (Figure 4). Ce couloir de déformation est caractérisé par la
roche schisteuse, les veines de tension de quartz et un plan de cassure strié.

L'approche du couloir de déformation est caractérisée par l'apparition d'une forte


16.

k3 x2
SECTION Fe Fe
No d'Échantillon Mètres
A'
Ga
HB-88-19 vvvvvVvvvvv
v v v v v V v v v v
vvvvvvvvvvv
vvvvvvvvvv
vvvvvvvvvvv
vvvvvvvvvv
vvvvvvvvvvv
-16 vvvvvvvvvvv
vvvvvvvvvv
-15 7vvvV vvVvVvVvVv`S
VVVVVVVVVVV
v vvvvv vvvvv
V v V VvV vV
V VVvVV
vV
v v v v v
10 VVVVVVVVVVV
, v v v v v v v v v v l
-14 v v v v v v v * 5 ppb Au
v v v v v v v v v v v
, v v v v v v v v v v,
VVVVVVVVVVV
, v v v v vvvvvv
VVVVVVVvvvv
/ v v v v v v v v v v,
VVVVVVVVVVV
v vvvvvvv%
wvv vvvvvvvvv
-11 I v v v v v v v v v v+
V V V V V V V V V V
-10 V V V V V V V V V V V
V V V V V V V V V V
V V V V V V V V V V V
VVVVVVVVVV
V V V V V V V V V V
9 v Vv v V v v vvvv
vVVVVvvVvvv
5- VVVVVVVVVV
v v V v vvvVv v v
v V v vvvv vv v
vvvvvVvvvvV
V V V V V V V V V V
-6 vvvvvvvvvvv
V V V V V V V V V V
vVvvvvvvvvv
vvvvvvVvvv
v VV V v v V vvVV
V VV V V V V V V V
Vvvvvvvvvvv
vvvvvvVVVv
vvvvvvvVvvv
vvvvVvvvvv
vvVVVVVVVVV
vvvvVvvvVv
V v v V V V V V VVv
V V V V V V V V V V
V V V V V V V V V V V
V V V V V V V V V V
VVVVVVVVVVV
V V V V V V V V V V
V V V V V V V V V V V
-7 0 1 I 1 1 1 1
A 18 26 0 0.06 0 3 0 10 0 12
g / 100g cationique

5
VVVVVV
vvVVV\
IVVVVV Basalte "frais"

VVV VVv\ Basalte cisaillé


,,,,,,VV~,
V
et altéré

, ,
0.4 0 2 0 40 0 200 290 350
g/100 g cationique g/ 1069(PPm)

Figure 6. Profil lithogéochimique quantitatif des éléments majeurs et mineurs


dans le basalte de l'indice "Savane", section A-A'.
17.

schistosité dans la roche. Cette schistosité est sub-verticale, de direction approximative


N90° (Figure 7) et est oblique à sub-parallèle avec les limites du couloir de déformation.
L'obliquité que cette schistosité accuse avec les limites de la zone déformée indique un sens
de cisaillement senestre. Une famille de veines de tension de quartz est également associée
au couloir de déformation . Ces veines de direction générale NE, sont sub-verticales
(Figures 3 et 6) et sont observées à l'intérieur tout comme à l'extérieur du couloir de
déformation. L'obliquité de ces veines de tension par rapport au couloir de déformation
implique un cisaillement senestre. Nous remarquons également des veines discontinues de
quartz et un plan de cassure près de la limite nord du couloir de déformation (Figure 4). Le
plan de cassure est un cisaillement sub-vertical de direction N85° (Figures 4 et 7). Ce
cisaillement montre des stries sub-horizontales (Figure 7) qui suggèrent un mouvement
décrochant pour le couloir de déformation. La position verticale des veines de tension et de
la schistosité dans le couloir de déformation sont compatibles avec un mouvement
décrochant.

A l'extérieur du couloir de déformation, on discerne localement une linéation


minérale sub-verticale (Figure 7). Cette linéation sub-verticale est aussi observée dans la
roche schisteuse à l'intérieur du couloir de déformation mais elle est oblitérée lorsque la
déformation y est suffisamment grande. La roche à l'extérieur du couloir de déformation
est aussi recoupée par une famille de veines sub-horizontales de tension contenant du quartz
et de l'axinite (Figure 4). Ces veines de tension sont sub-perpendiculaires à la linéation
minérale (Figure 7) ce qui suggère qu'elles sont reliées à un même épisode d'extension
verticale. On note aussi que ces veines sub-horizontales de tension sont recoupées par les
veines sub-verticales de tension qui sont reliées au cisaillement senestre-décrochant. Les
relations entre la linâtion minérale sub-verticale et le couloir de déformation d'une part, et
les veines de tension sub-horizontales et les veines de tension sub-verticales d'autre part,
indiquent qu'un épisode d'extension verticale a précédé le cisaillement à mouvement
senestre-décrochant. Ces observations soulèvent aussi la possibilité qu'un mouvement
vertical dans le couloir de déformation ait pu précédé le mouvement décrochant.
18.

COULOIR DE DÉFORMATION
CISAILLEMENT SCHISTOSITÉ

❑ ; d' ❑ ❑

STRIES o
° STRIES
00

° ❑N=6
° ON = 5 ❑ ❑ N=8
VEINES SUB-VERTICALES
DE TENSION

❑B
o

ô❑ B

N=23

LINEATION MINÉRALE VEINES SUB-HORIZONTALES


DE TENSION

❑ ❑ D
Q ❑❑

N=2 N=19

Figure 7. Stéréogrammes équi-aires des éléments structuraux


de l'indice "SAVANE".
CHAPITRE 3: INDICE "RELIQUE"

3.1. Introduction

L'indice "Relique" est localisé à coté d'une route gravelée à quelques 12 km à l'est
du lac Shorts (Figure 3; coordonnées UTM: 5496200N, 449700E). Cet indice est situé
dans les laves basaltiques de la Formation d'Obatogamau (Sharma et Gobeil, 1987) tout
près de la trace de la faille du lac Opawica (Figure 2). Les travaux effectués à cet endroit
par la compagnie Les Mines Camchib Inc. ont mis en évidence une zone cisaillée et
carbonatée qui retourne des teneurs en or allant jusqu'à 5,3 g/t sur une largeur de 0,6 m
(Gagnon, 1984).

Une plus grande superficie d'affleurement a depuis lors été dégagée par la
compagnie Minnova Inc. et permet de préciser le contexte structural et lithologique de la
minéralisation.

3.2. Unité(s) lithologique(s)

Quatre unités de roches sont reconnues sur l'indice "Relique". L'affleurement


présente des niveaux de laves massives porphyriques, de laves coussinées et de laves
bréchiques et un niveau de sédiments siliceux (Figure 8). Un contact discordant entre un
niveau de laves coussinées et le niveau de sédiments siliceux ainsi que la zonation des
vésicules dans les coussins indiquent des sommets stratigraphiques vers le sud.

3.2.1. Lave massive porphyrique

C'est une lave de composition mafique qui forme des niveaux massifs d'une dizaine
de mètres d'épaisseur (Figure 8). Les contacts à la base et au sommet des niveaux de lave
massive sont cisaillés. La lave possède une patine vert pâle à beige et une cassure grise. La
roche est formée d'environ 40% de phénocristaux d'actinote (2 à 4 mm) partiellement
20.

INDICE RELIQUE
Coordonnées UTM: 5496 200 N
449 700 E

21
%.

8.°

-------------

V311

•60 1.--1--7
........ .-
4.-:-`Z
--''
- -S------ ------- -e....._
""•-• s5 t.,". 19
4.-,-, '66 '79 r" 85 „. 7 .. 82
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. ::,.....,...*.,.,....',..:,-,.....-..:',»:•.:...'-............86:22
. . . . . . . .. . . . ... . . . ..... .. .. . . . .. . .
---•,:::::::::::,.::;.'" ...'1:......1..".:: •': .•: • . .;: .......V31;«,q7-.,,i. .3.. 6.:::-...::::::::........... „ ...„ ,. : .: :. . . .•. .,
• •• • " • " •• •• ..
,•,

0 25 50 Pieds
CISAILLEMENT: direction et pendage
0 10 Mètres
SCHISTOSITÉ: direction et pendage

LITAGE: direction et pendage


VEINE DE QUARTZ: direction et pendage
V30 LAVE PORPHYRIQUE
VEINE DE QUARTZ
V30 LAVE COUSSINÉE
V3P LAVE BRECHIQUE LINÉATION: direction et plongée

S SÉDIMENTS SILICEUX SOMMET STRATIGRAPHIQUE


1 1 ROCHES DÉFORMÉES, ALTÉRÉES NO. D'ÉCHANTILLONS
ET AURIFERES
RAINURE D'ÉCHANTILLONNAGE

Figure 8. Carte géologique simplifiée de l'indice "RELIQUE".


21.

chloritisés et d'une matrice à grains fins (< lmm) recristallisée qui montre une texture
grano-lépidoblastique. Cette matrice est formée d'environ 55% d'épidote, de 20% de
feldspaths, de 10% de chlorite, de 10% de quartz, de 5% de leucoxène et de traces de
minéraux opaques.

3.2.2. Lave coussinée

Il s'agit d'une lave aphanitique de composition mafique. Sa patine est soit vert pâle
blanchâtre ou brun pâle et sa cassure est vert-grisâtre. La lave se présente en coussins de
tailles décimétriques et en lobes métriques (rares) avec des bordures de refroidissement
inférieures à 3 cm. Cette lave contient moins de 2% de vésicules (millimétriques) situées
surtout en périphérie et au sommet des coussins. Le passage de la lave coussinée à la lave
bréchique est très irrégulier (Figure 8). Un niveau de lave coussinée est en contact
discordant à faible angle sur le niveau de sédiments siliceux. La lave est recristallisée et
possède une texture grano-nématoblastique. Elle est formée d'environ 60% d'épidote, de
25% d'actinote, de 10% de chlorite, de 5% de carbonates et de traces de minéraux opaques.

3.2.3. Lave bréchique

Cette roche possède une patine vert blanchâtre et brun pâle et une cassure gris
verdâtre. La roche est formée de 40 à 60% de fragments anguleux de lave de composition
intermédiaire/mafique et d'une matrice chloriteuse. Les fragments ont des tailles
millimétriques à décimétriques (< 15 cm).

3.2.4. Sédiments siliceux

Les sédiments siliceux forment un niveau d'une puissance d'environ 3 m


(Figure 8). Ce niveau consiste en une alternance de lits vert grisâtre de 1 à 5 cm
d'épaisseur et de lits et lamines beiges de moins de 2 cm d'épaisseur. Les lits et lamines
sont massifs, sans structure. Sous le microscope la roche révèle moins de 25% de
particules détritiques de la taille des sables fins et une fraction granulométrique inférieure à
1/16 mm qui est recristallisée. Cette fraction recristallisée est représentée par un
assemblage quartzo-feldspathique isogranulaire et un peu de séricite.
22.

3.3. Minéralisation

La minéralisation aurifère se retrouve dans une zone de roches altérées et déformées


(Figure 8) et est associée à des passages injectés de veines et veinules de quartz sub-
parallèles à la foliation. Les minéraux métalliques observés dans ces passages minéralisés
sont, par ordre d'abondance, la pyrite et la chalcopyrite.

3.3.1. Pyrite

La pyrite atteint une proportion d'environ 5% localement dans la zone altérée. Elle
se présente en cristaux subautomorphes plus petits que 1 mm que l'on retrouve sous forme
des traînées parallèles à la foliation et dans des veines de quartz.

3.3.2. Chalcopyrite

La chalcopyrite est à l'état de trace dans la zone altérée et est retrouvée en plages
plus petites que 0,01 mm en inclusion dans les cristaux de pyrite.

3.3.3. Gangue

Les minéraux métalliques se retrouvent dans une gangue de roche altérée et foliée
contenant des carbonates, de la chlorite et de la séricite (Planche 1, photographie B) et
dans des veines (<_ 10 cm) plissotées et discontinues de quartz.

3.4. Altérations

La minéralisation aurifère se retrouve dans une zone d'altération d'extension


décamétrique et de puissance métrique (Figure 8). L'altération hydrothermale se manifeste
mégascopiquement par la séricitisation et la carbonatation de la lave coussinée et bréchique.
La carbonatation se reflète par la présence de carbonates de fer facilement identifiables par la
surface d'altération rouillée. Les altérations n'ont pas été caractérisées par des profils
pétrographiques et lithogéochimiques parce que l'affleurement ne permet pas l'étude
d'aucune unité lithologique en profil. Néammoins, on constate que dans la zone altérée, les
23.

laves coussinées et bréchiques sont déformées et transformées en des schistes à chlorite-


séricite-carbonates-quartz-leucoxène-pyrite.

3.5. Structure et minéralisation

Un cisaillement qui recoupe obliquement les unités lithologiques marque le contact


entre les roches fraîches au nord et la zone d'altération aurifère au sud (Figure 8). Ce
cisaillement de direction N90° et à pendage abrupt vers le sud consiste en une zone
mylonitique chloriteuse de moins de 5 cm d'épaisseur qui porte une linéation minérale
plongeant à environ 60° vers le sud-ouest (Figure 9). Dans la zone d'altération aurifère, on
remarque aussi plusieurs cisaillements mineurs de mêmes attitudes mais dont la trace est
difficile à suivre. La zone d'altération aurifère comporte des roches plus schistosées et plus
déformées, montrant des coussins plus étirés que les roches fraîches. Malgré des taux de
déformation différents entre les roches altérées et les roches fraîches, la schistosité est
relativement régulière sur tout l'affleurement avec une direction et un pendage d'environ
N78°/80° (Figure 9). Cette schistosité accuse un angle d'environ 12° avec les cisaillements
associés à la zone d'altération aurifère (Figure 8). Cette schistosité porte une linéation
minérale et d'étirement qui plonge en moyenne à 55° vers le sud-ouest (Figure 9). L'étroite
association entre la roche plus schisteuse et les cisaillements dans la zone d'altération
aurifère d'une part et le sub-parallélisme entre les linéations observées dans le plan de
cisaillement et dans la schistosité d'autre part, suggèrent que ces derniers sont reliés au
même épisode de déformation. L'obliquité de la schistosité avec les plans de cisaillements
associés à la zone d'altération aurifère peut alors suggérer un sens de cisaillement dextre.

Outre le cisaillement, la schistosité et la linéation, nous avons noté la présence de


litage dont l'attitude est d'environ N105°/65° dans les sédiments siliceux (Figures 8 et 9).
Des sommets stratigraphiques vers le sud-ouest sont suggérés par le contact discordant à
faible angle des laves coussinées sur ces sédiments. Nous avons également noté que les
roches moins déformées, situées au nord du cisaillement, sont recoupées par une multitude
de veines non-minéralisées que nous divisons en quatre familles différentes. La plus
ancienne de ces quatre familles est représentée par des veines irrégulières, sub-verticales, de
direction E (Figure 9) et qui contiennent du quartz et de l'épidote. Une seconde famille
correspond à des veines sub-horizontales de tension qui atteignent 20 cm d'épaisseur et qui
contiennent du quartz et de l'axinite (Figures 8 et 9). Cette famille de veines de tension est
perpendiculaire à la linéation minérale et d'étirement (Figure 9) ce qui suggère qu'elles sont
24.

CISAILLEMENT SCHISTOSITÉ

LINEATION VEINES SUB-HORIZONTALES


3, 15, 27% j 2, 7, 12%

N240/55

N = 29

VEINES EST VEINES NE

VEINES NNW LITAGE

Figure 9. Stéréogrammes équi-aires des éléments structuraux


de l'indice "RELIQUE".
25.

reliées au même épisode de déformation. Les deux autres familles sont des veines sub-
verticales de quartz de directions NE et NNW qui ont des d'épaisseurs millimétriques à
centimétriques (Figures 8 et 9). La famille de veines de direction NE apparaissent comme
des fractures de tension avec remplissage de quartz fibreux. Les familles de veines de
directions NE et NNW recoupent la famille de veines sub-horizontales. La chronologie
relative entre la famille de veines de direction NE et celle de direction NNW est incertaine.
CHAPITRE 4: INDICE "BUTTE"

4.1. Introduction

L'indice "Butte" se localise au sud d'un chemin de fer à environ 12 km à l'est du


lac Shortt et est accessible par une route gravelée (Figure 3; coordonnées UTM:
5495700N, 449550E). L'indice se situe dans les laves ' basaltiques de la Formation
d'Obatogamau (Sharma et Gobeil, 1987), à environ 1,5 km à l'ouest du pluton
monzodioritique du lac Relique (Lamothe, 1987) et à moins de 1 km au sud de la trace de la
faille du lac Opawica (Figure 2). Sur cet indice, plusieurs teneurs anomales en or ont été
rapportées par la compagnie Les Mines Camchib Inc. Les valeurs obtenues vont jusqu'à
21,2 g/t d'Au sur 0,6 m et sont associées à des veinules et veines plissotées contenant du
quartz, des carbonates et de la pyrite (Gagnon, 1984).

Suite à ces découvertes, la compagnie Minnova Inc. a fait dégager une plus grande
superficie d'affleurement qui met au jour une zone étendue d'altération. Toutefois, les
données que nous possédons sur cet indice sont encore très sommaires. Nous n'avons pas
effectué de cartographie de détails parce l'affleurement n'était pas nettoyé lors de notre
reconnaissance. Par conséquent, nos observations portent uniquement sur des généralités
concernant les lithologies, la minéralisation et quelques éléments structuraux.

4.2. Unité(s) lithologique(s)

De façon générale, l'indice "Butte" est caractérisé essentiellement par des roches
volcaniques de composition mafique de la Formation d'Obatogamau (Sharma et Gobeil,
1987). La déformation intense masque les structures primaires de la roche. L'examen
microscopique de quelques échantillons montre des roches recristallisées en des schistes à
texture granoblastique et grano-lépidoblastique formés de proportions variables de matériel
quartzo-feldspathique isogranulaire, de chlorite et de séricite.
27.

4.3. Minéralisation

Des teneurs anomales en or allant jusqu'à 9,4 g/t (échantillon choisi) sont obtenues
dans la zone d'altération (Marc Boisvert, communication personnelle) nouvellement
dégagée. Les minéraux métalliques observés au microscope dans cette zone d'altération
sont la pyrite, la chalcopyrite, la pyrrhotite et l'or par ordre d'abondance relative.

4.3.1. Pyrite

La pyrite atteint localement une proportion de 10% dans la zone d'altération. Ce


minéral se présente en cristaux subautomorphes d'environ 0,5 mm. Les cristaux sont
légèrement craquelés et souvent poecilitiques avec des inclusions de gangue, de
chalcopyrite, de pyrrhotite et d'or natif (Planche 2, photographie A).

4.3.2. Chalcopyrite

La chalcopyrite est en trace dans la zone altérée. Elle se présente en plages plus
petites que 0,05 mm associées à la pyrite, en inclusions, en veinules de remplissage de
craquelures ou accolées à cette dernière.

4.3.3. Pyrrhotite

La pyrrhotite est en trace dans la zone d'altération. Elle se retrouve en plages pus
petites que 0,02 mm en inclusions dans la pyrite.

4.3.4. Or natif

L'or natif est en trace dans la roche altérée et se présente en plages plus petites que
0.025 mm. Il se trouve en inclusions, accolé et dans des craquelures des cristaux de
pyrite.
28.

4.3.5. Gangue

Les minéraux métalliques sont retrouvés dans une gangue de roche altérée et foliée
et dans des veines plissotées et discontinues de quartz. La roche altérée contient des
carbonates et de la séricite.

4.4. Altérations

La minéralisation aurifère est contenue dans une zone d'altération d'ordre


décamétrique et de puissance métrique. L'altération hydrothermale se manifeste
mégascopiquement par la séricitisation et la carbonatation qui affecte la roche sur plusieurs
mètres d'étendue. La carbonatation se reflète par la présence de calcite et par la présence de
carbonates de fer identifiables par la surface d'altération rouillée. Jusqu'à ce jour, cet indice
n'a fait l'objet que d'un relevé sommaire et par conséquent, l'étude détaillée des altérations
n'a pas été entreprise.

4.5. Structure et minéralisation

Les teneurs anomales sont retrouvées dans une zone d'altération de direction NE.
La roche est très déformée sur cet affleurement, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de la
zone d'altération. Cette déformation se manifeste par une linéation minérale et d'étirement
très prononcée, de direction et plongée aux environs de N120°/65° (Figure 10). La
linéation est associée à une schistosité plus ou moins marquée de direction NE à E et à
pendage abrupt vers le sud (Figure 10). Une coupe perpendiculaire à la schistosité et
parallèle à la linéation dans un échantillon provenant de la zone altérée a révélé la présence
d'ombres de pression sigmoïdes aux extrémités des grains de pyrite (Planche 2,
photographies B et C). Les zones sigmoïdes présentent des cristallisations de quartz et sont
semblables au type décrit théoriquement par Choukroune (1971) pour une déformation
d'aplatissement rotationnel. La forme des zones abritées indique un sens de rotation
systématique et constitue un bon critère pour déterminer un sens de cisaillement (Etchecopar
et Malavieille, 1987) qui, dans notre cas, est un soulèvemement relatif de la partie NW par
rapport à la partie SE .
29.

Figure 10. Stéréogrammes équi-aires des éléments structuraux


de l'indice "BUTTE".
CHAPITRE 5: INDICE "COMINCO"

5.1. Introduction

L'indice "Cominco" se localise à quelques 10 km à l'est du lac Shorts et est


accessible par une route gravelée (Figure 3; coordonnées UTM: 5495650N, 446350E).
Cet indice est situé dans une étroite bande de tuf rhyolitique et de tuf carboné (Lamothe,
1987) près de la trace de la faille du lac Opawica (Figure 2). A cet endroit, des teneurs
anomales en or (Marc Boisvert, communication personnelle, 1988) ont incité la compagnie
Minnova Inc. à faire des travaux de décapage dernièrement. L'affleurement actuel couvre
une superficie d'environ 1000 m2 qui n'était pas complètement nettoyée lors de nos
travaux de terrain. C'est pourquoi nous n'avons pu effectuer que quelques observations
sur le contexte de la minéralisation aurifère.

5.2. Unité(s) lithologique(s)

L'indice "Cominco" expose un assemblage de roches très déformées et très altérées


sur presque toute sa superficie. Les structures et textures primaires des roches ne sont pas
conservées sauf pour un niveau à texture clastique (tuf ou grès?) situé dans la partie nord de
l'affleurement. En microscopie, cette roche montre environ 15% de particules clastiques
anguleuses (1/16 à 3 mm) qui baignent dans une matrice recristallisée. Les particules
clastiques sont représentées par du quartz, du feldspath plagioclase et par quelques
fragments de roches volcaniques de composition felsique. La matrice possède une texture
grano-lépidoblastique et est formée d'environ 60% d'un assemblage quartzo-feldspathique
isogranulaire, de 25% de séricite, de moins de 10% de carbonates et de 5% de chlorite.

5.3. Minéralisation

Les teneurs anomales en or, allant jusqu'à 297 ppb, sont retrouvées dans les parties
pyriteuses de la roche altérée contenant des carbonates, de la séricite et de la fuchsite (Marc
31.

Boisvert, communication personnelle 1988). La seule phase métallique observée dans la


zone aurifère est la pyrite qui atteint une proportion de 2% localement. Cette pyrite est
subautomorphe (<_ 0,3 mm), disséminée et sous forme de traînées parallèles à la foliation.

5.4. Altérations

L'affleurement en entier est marqué par l'altération hydrothermale qui se manifeste


par la présence de carbonates de fer, de calcite, de séricite, de chlorite et localement de
fuchsite.

5.5. Structure et minéralisation

La roche est très déformée sur l'ensemble de l'affleurement. Cette déformation se


traduit par une schistosité marquée dont l'attitude est d'environ N60°180° (Figure 11).
Cette schistosité contient une linéation minérale et d'étirement sub-verticale (Figure 11)
prononcée. Nous remarquons aussi un clivage de crénulation vertical de direction NE
(Figure 11) qui reprend la schistosité et quelques veinules et veines plissées et discontinues
de quartz.
32.

Figure 11. Stéréogrammes équi-aires des éléments structuraux


de l'indice "COMINCO".
CHAPITRE 6: INDICE "MARIPOSITE"

6.1. Introduction

L'indice "Mariposite" est situé à environ 6 km à l'est du lac Shortt et est accessible
par une route gravelée (Figure 3; coordonnées UTM: 5495400N, 443800E). L'indice se
situe dans une bande de roches sédimentaires de la Formation du Ruisseau Dalime (Sharma
et Gobeil, 1987) qui se retrouve juste au nord de la faille du lac Opawica (Figure 2). Déjà
en 1946-47 à cet endroit, la compagnie Lake Opawica Mines Ltd. effectue 15 trous de
forages (Ross, 1947) démontrant l'importance de l'indice. Ces forages retournent des
teneurs qui atteignent 6,4 g/t d'Au sur 7,9 m d'intersection (Ross, 1947). L'or se
retrouve dans une zone de cisaillement et est associée à une roche contenant des carbonates,
de la fuchsite, des veinules de quartz et de la pyrite disséminée (Ross, 1947).

Malgré les résultats intéressants, ce n'est qu'en 1984 que la compagnie Les Mines
Camchib Inc. effectue des travaux de réévaluation de l'indice (Gagnon, 1984). Tout
récemment, la compagnie Minnova Inc. a fait dégager une plus grande superficie
d'affleurement et a amorcé une autre campagne de forage. L'affleurement couvre
maintenant une superficie d'environ 3000 m2 et n'était malheureusement pas nettoyé lors
de notre reconnaissance. C'est pourquoi nous n'avons effectué jusqu'à maintenant qu'un
relevé sommaire en ce qui concerne les lithologies, la minéralisation, les altérations et les
structures.

6.2. Unité(s) lithologique(s)

L'indice "Mariposite" montre des niveaux de conglomérats pétromictes et des


niveaux formés d'une interstratification de grès, de siltstones et de mudstones. Des
polarités renversées vers le sud sont localement indiquées par les chenaux d'érosion, les
granoclassements normaux rythmiques et les structures de charge observées dans le grès.
34.

6.2.1. Conglomérat pétromicte

Le conglomérat pétromicte est généralement en lits massifs d'épaisseurs métriques.


H est formée d'un assemblage de granules, cailloux et galets jointifs ou non et d'une matrice
de sable argileux ou de boue argileuse. Là où les effets tectoniques sont minimes, les
fragments sont généralement sub-sphériques et sub-arrondis à bien arrondis.

Le conglomérat est constitué essentiellement de fragments de roches volcaniques de


composition felsique et mafique. Les volcanites de composition felsique contiennent
fréquemment des phénocristaux de quartz et de feldspaths. Les constituants accessoires
que nous avons remarqué sont le chert, le jaspe, la quartzite et les fragments rouillés de
sulfures.

6.2.2. Grès, siltstone et mudstone interstratifiés

Le grès, le siltstone et le mudstone se retrouvent en lits centimétriques et lamines


millimétriques interstratifiés entre eux. Le granoclassement normal est souvent observé
dans les lits gréseux. Nous remarquons aussi à plusieurs endroits, des chenaux d'érosion,
des figures de charge, des pseudonodules et des slumps. Les lits et lamines de grès, de
siltstones et de mudstones se succèdent fréquemment en séquence de Bouma avec les
divisions Ta-b-e (Bouma, 1962). Ces observations indiquent qu'il s'agit de turbidites.

Sous le microscope, ces roches sont recristallisées et présentent une texture grana-
lépidoblastique. Les roches sont formées de 10 à 40% d'un assemblage quartzo-
feldspathique, de 15 à 40% de chlorite, de 25 à 35% de carbonates et del° à 25% de
séricite.

6.3. Minéralisation

Les teneurs en or sont retrouvées dans une zone de roche altérée. Les minéraux
métalliques observés dans la zone minéralisée aurifère sont, par ordre d'abondance, la
pyrite et la chalcopyrite.
35.

6.3.1. Pyrite,

Nous observons une proportion de pyrite qui atteint environ 1% dans la zone
minéralisée. Les cristaux (<_ 0,8 mm) disséminés sont subautomorphes et contiennent des
inclusions de chalcopyrite et de gangue.

6.3.2. Chalcopyrite

La chalcopyrite est en trace dans la zone altérée. Elle se présente en plages plus
petites que 0,07 mm, souvent en inclusions ou accolées à la pyrite et plus rarement libres
dans la gangue.

6.6.3. Gangue

Les minéraux métalliques se retrouvent dans une gangue de roche altérée et


mylonitisée. Cette mylonite est constituée d'environ 20% de porphyroclastes (<_ 4 mm) de
feldspath plagioclase et d'une matrice (— 0,1 mm) formée de 85% d'un assemblage
quartzo-feldspathique, de 10% de carbonates et de 5% de fuchsite.

6.4. Altérations

La minéralisation aurifère se retrouve dans une zone d'altération d'extension


hectométrique et de puissance décamétrique qui affecte les roches sédimentaires.
L'altération hydrothermale se manifeste mégascopiquement par une carbonatation et une
chloritisation étendue, et plus localement par la silicification, accompagnée de fuchsite et de
pyrite. La carbonatation se reflète par la présence de carbonates de fer identifiables par la
surface d'altération rouillée.

6.5. Structure et minéralisation

La zone d'altération aurifère est associée à un couloir de déformation d'ordre


hectométrique et de puissance décamétrique qui a une direction approximative E. La
déformation se visualise par le développement d'une forte schistosité contenant une
36.

linéation minérale et d'étirement prononcée. Nos observations préliminaires montrent que


cette schistosité est sub-verticale et de direction variant de NE à SE (Figure 12). La
linéation contenue dans cette schistosité est sub-verticale (Figure 12).
37.

Figure 12. Stéréogrammes équi-aires des éléments structuraux


de l'indice "MARIPOSITE".
38.

CHAPITRE 7: INDICE "BOYVINET"

7.1. Introduction

L'indice "Boyvinet" se situe à quelques 9 km à l'ouest du lac Shortt et est d'accès


facile par la route (Figure 3; coordonnées UTM: 5495100N, 428500E). L'indice est
localisé dans les gabbros du Complexe des Chutes de l'Esturgeon (Sharma et Gobeil,
1987), juste au nord du prolongement probable de la faille du lac Shortt (Figure 2). Le
décapage récent, effectué par la compagnie Minnova Inc., a permis de découvrir un couloir
de déformation et d'altération contenant des veines de quartz aurifères. L'affleurement
actuel que nous avons visité donne la possibilité de caractériser les roches, les altérations et
les structures reliées à la minéralisation.

7.2. Unité(s) lithologique(s)

Deux unités lithologiques sont observées sur cet indice (Figure 13).
L'affleurement consiste en un gabbro recoupé quelques dykes porphyriques de composition
felsique. Des sommets stratigraphiques vers le sud sont suggérés par des lits différenciés
de gabbros.

7.2.1. Gabbro

Le gabbro possède une patine vert foncé et une cassure noir verdâtre. Il est
généralement massif et à grains grossiers (3 à 10 mm). Localement, la roche est à grains
moyens (1 à 3 mm) et se présente en lits d'épaisseurs centimétriques et décimétriques. Les
lits de gabbro sont différenciés, montrant une proportion croissante de minéraux felsiques
de la base au sommet. Là où la déformation et l'altération sont minimes, la roche possède
une texture intergranulaire et est formée de 40 à 60% de plagioclase, de 35 à 45% de
minéraux mafiques, de 5 à 10% de magnétite et de 0 à 10% de quartz.
39.

INDICE BOYVINET
Coordonnées UTM: 5495 100 N
428 500 E
I3A

\ 1113 --~\
\

I3A GABBRO
I3Am GABBRO LITÉ
Ill DYKE FELSIQUE PORPHYRIQUE
1.111 VEINE DE QUARTZ
ROCHE ALTÉRÉE
/ LIMITE APPROXIMATIVE
/ DU COULOIR DE DÉFORMATION
FAILLE: direction et pendage

SCHISTOSITÉ: direction et pendage


42' CLIVAGE DE CRÉNULATION: direction et pendage

y VEINE DE TENSION: direction et pendage


,/ A, STRIES: direction et plongée

A COUPE D'ÉCHANTILLONNAGE
* NO. D'ÉCHANTILLON 25 50 Pieds
.L SOMMET STRATIGRAPHIQUE I I
0 10 20 Mètres

Figure 13. Carte géologique simplifiée de l'indice "BOYVINET".


40.

Le feldspath plagioclase est généralement en lattes jointives automorphes et


subautomorphes de 1 à 15 mm de longueur. Le plagioclase a subi une forte
saussuritisation reliée au métamorphisme régional. Le minéral mafique est représenté par le
pyroxène ouralitisé et la chlorite. Le pyroxène est en cristaux subautomorphes de 3 à
10 mm généralement retrouvés dans les espaces intersticiels aux plagioclases. La chlorite
est en plages inférieures à 7 mm retrouvées dans les interstices entre les plagioclases et les
pyroxènes La magnétite se présente en cristaux subautomorphes squelettiques plus petits
que 10 mm qui se retrouvent accolés et/ou en inclusions dans le pyroxène. La magnétite
est partiellement altérée en leucoxène (magnétite titanifère).

7.2.2. Dyke felsique porphyrique

Ces dykes injectés dans le gabbro sont discontinus et atteignent des puissances
métriques (Figure 13). La roche est de patine brun pâle et grisâtre et de cassure gris pâle
verdâtre. C'est une roche porphyrique qui contient environ 15% de phénocristaux
mafiques et moins de 5% de phénocristaux de feldspaths plagioclase (<_ 4 mm). Les
phénocristaux baignent dans une matrice à grains fins (---- 0,2 mm) à texture
intergranulaire. Cette matrice est constituée de 60% de lattes jointives de feldspaths
plagioclase, de 20% d'aiguilles d'actinote, de 10% de chlorite, de 3% d'épidote, de 2% de
quartz et de 5% de leucoxène.

7.3. Minéralisation

Les teneurs anomales en or, allant jusqu'à 2593 ppb, sont associées aux portions
pyriteuses d'une veine de quartz en cisaillement (Marc Boisvert, communication
personnelle, 1988). Bien que le gabbro soit fortement altéré, il n'apparaît que très peu
minéralisé, même dans les épontes de la veine aurifère. La pyrite et la chalcopyrite sont les
seuls minéraux métalliques observés dans cette veine.

7.3.1. Pyrite

La pyrite atteint une proportion de 95% localement dans la veine aurifère


(Figure 13). Cette pyrite est présente en agrégats et traînées de cristaux subautomorphes
plus petits que 3 mm qui remplissent des fractures dans la veine (Planche 3,
41.

photographie A). Les cristaux sont souvent fracturés avec du quartz en remplissage. La
pyrite contient souvent des inclusions de chalcopyrite et est rarement présente en inclusions
dans cette dernière.

7.3.2. Chalcopyrite

La chalcopyrite est en proportion inférieure à 1% dans le quartz. Elle forme des


plages irrégulières en remplissage de cavités et de fractures dans la veine (Planche 3,
photographie B) et en inclusions plus petites que 0,1 mm dans la pyrite. Les plages de
chalcopyrite contiennent souvent des inclusions de sphène et de rares inclusions de pyrite.

7.3.3. Gangue

Les minéraux métalliques se retrouvent en remplissage de fractures et de cavités


dans une veine de quartz en cisaillement bréchifiée. Cette veine montre trois catégories de
quartz. On y observe une quartz grossier (<_ 4 mm) très déformé et cataclasé, un quartz fin
(— 0,1 mm) de recristallisation cataclastique et un quartz de remplissage de fractures peu
déformé auquel est associé un peu de plagioclase. Les minéraux métalliques sont associés
au quartz fin de recristallisation cataclastique et au quartz peu déformé.

7.4. Altérations

Les veines de quartz aurifères sont incluses dans une zone d'altération d'extension
décamétrique et de puissance métrique à décamétrique (Figure 13). L'altération
hydrothermale se manifeste mégascopiquement par la carbonatation avec de la calcite et des
carbonates de fer. La présence de carbonates de fer est révélée par la surface d'altération
rouillée. Dans le but de caractériser les altérations présentes sur cet indice, nous avons
effectué des études pétrographiques et lithogéochimiques qualitatives à partir d'échantillons
choisis sur une section qui recoupe la zone altérée (Section A-A', Figure 13). Les études
lithogéochimiques quantitatives sont effectuées par Guylaine Gauthier dans le cadre d'une
recherche de fin d'études au Baccalauréat à l'Université de Chicoutimi.
42.

7.4.1. Altération hydrothermale: pétrographie

L'étude pétrographique des altérations hydrothermales est basée sur les descriptions
mégascopiques et microscopiques. Les proportions des divers minéraux constitutifs des
roches sont estimés visuellement au microscope.

La figure 14 illustre une évaluation qualitative de la déformation avec les


changements minéralogiques subis par le gabbro à travers la section A-A' (Figure 13). On
constate que les roches sont déformées sur la presque totalité de la section. Les roches les
moins altérées et les moins déformées se retrouvent à l'extrémité nord-est de la section
(point A'). A partir de ces profils pétrographiques, on constate que l'altération se manifeste
par la carbonatation, la chloritisation, la séricitisation et la biotitisation du gabbro. La
carbonatation et la chloritisation sont généralement intense à travers cette section. Les
carbonates et la chlorite remplacent les plagioclases et les minéraux mafiques du gabbro.
De façon générale, on peut remarquer des contenus en séricite et en biotite généralement
faibles, sauf près de la veine de quartz au centre de la section. La séricitisation affecte les
plagioclases qui montrent une diminution de l'épidotisation reliée au métamorphisme
régional. La biotite se retrouve au pourtour des grains de pyroxènes ouralitisés et en
cristaux néoblastiques dans la roche déformée.

7.4.2. Altération hydrothermale: lithogéochimie qualitative

Le tableau 2 présente les résultats d'analyse obtenus pour les échantillons de la


section A-A' (Figure 13). La figure 14 présente les profils de variations chimiques
qualitatives. On peut noter que les analyses ne révèlent que deux valeurs de 6 ppb d'or
pour la roche altérée dans la section. L'arsenic étant reconnu pour être un bon traceur d'or
(Boyle, 1979) montre un contenu plus élevé près de la veine de quartz aurifère. Le rapport
K2O/Na20 est plus bas dans la roche plus déformée. Le rapport CO2/H20 est plus élevé
entre les deux veines de quartz et diminue à l'extrémité nord-est de la section (point A') où
la carbonatation est moindre. Le rapport Si02/(CO2+H2O+S) est plus haut à l'extrémité
nord-est de la section (point A'), ce qui s'accorde avec une la diminution observée du
contenu en carbonates et chlorite de la roche.
43.

No d'Échantillon
Mètres
HB-88-268----20

40 0 25 0
%modal (estimation visuelle)

Figure 14. Profil pétrographique et lithogéochimique qualitatif des altérations hydrothermales


dans le gabbro de l'indice "Boyvinet",section A-A'.
44.

Tableau 2. Composition chimique des échantillons de la section A-A', indice "Boyvinet".

Échantillons 88-259 88-260 88-261 88-262 88-264 88-265 88-267 88-268

Si02 44.4 43.8 43.2 41.2 47.4 41 46.4 51.1


A1203 12.7 11.5 11.7 11 12 9.9 11.8 12.7
Fe203 14.6 17.1 16.2 15.8 9.72 18 17.6 18.6
MgO 3.39 3.45 3.94 3.82 2.28 3.71 3.52 2.43
CaO 8.91 7.87 7.67 8.53 10.5 8.33 5.62 2.08
Na20 4.4 3.77 3.43 3.48 5.07 3.1 3.78 4.76
K20 0.1 0.63 0.1 0.18 0.05 0.04 0.37 0.59
TiO2 1.73 2.42 2.06 1.96 1.24 2.5 2.49 1.55
Mn0 0.16 0.22 0.19 0.24 0.18 0.26 0.23 0.22
P205 0.11 0.08 0.11 0.1 0.16 0.12 0.08 0.18
PAF 9.3 7.43 10.4 11.1 11.1 12.6 7.08 4.32
Total

FeO 10.2 9.66 12.9 13.6 8.03 - 11.2 8.35


S 0.03 0.04 0.06 0.14 <0.01 0.22 0.02 0.04
CO2 7.37 5.64 8.58 9.35 10.5 11.9 4.54 1.32
H20+ 3.31 2.93 3.68 3.7 2.31 2.87 4.03 3.74

Cr 8 8 11 <8 <8 <8 12 12


Ni 41 42 27 20 6 11 12 11
V 315 500 410 373 153 401 419 82
Co 46 58 53 62 29 56 47 43
Zr 100 100 120 88 150 110 86 130
Ba 35 99 34 35 31 28 71 99
Sr 240 230 200 240 190 220 260 230
Rb <3 18 3 6 4 3 14 19
La 6 7 9 6 6 10 6 10
Ce 13 14 18 14 16 18 10 18
Nd <25 <25 <25 <25 <25 <25 <25 <25
Sm <2 <2 <2 <2 <2 <2 <2 <2
Eu <1 2 2 2 1 2 2 1
Dy 5 7 5 5 5 7 6 8
Y 29 33 38 33 38 37 30 38
Bi 35 38 36 36 30 38 26 25
Cs <1 <1 <1 1 2 <1 3 4
Ga 17 16 14 13 10 13 13 14
Li 17 13 20 21 16 17 12 7
Sc 15 23 19 18 11 20 20 13
Sn <10 <10 <10 <10 27 12 <10 <10
Sb 0.4 0.8 0.7 0.5 0.3 0.4 0.4 0.4
Tm 2 5 5 4 4 2 4 5
W 2 <1 1 1 <1 <1 <1 <1
As 19 12 63 87 35 63 52 41
Cu 115 185 83 94 15 90 34 41
Zn 81 108 109 115 67 118 119 114
Pb <12 <12 <12 <12 <12 <12 <12 <12
Ag <0.5 <0.5 <0.5 <0.5 <0.5 <0.5 <0.5 <0.5
Au (ppb) <5 6 <5 6 <5 <5 <5 <5
Oxydes majeurs et S en pourcentage poids; éléments traces en ppm sauf Au en ppb.
45.

7.5. Structure et minéralisation

L'altération hydrothermale et les veines de quartz aurifères sont associées à un


couloir de déformation d'extension décamétrique et de puisssance métrique à décamétrique
(Figure 13). Ce couloir de déformation de direction générale NNW (Figure 13) montre
des caractéristiques des cisaillements ductile-cassants (Ramsay, 1980). Le couloir de
déformation est caractérisée par une schistosité, des veines de quartz en cisaillement de
direction NNW et des veines de tension (Figure 13).

L'approche du couloir de déformation est marquée par l'apparition rapide de la


schistosité dans le gabbro. La limite entre le gabbro massif et le gabbro folié définit la
direction NNW du couloir de déformation (Figure 13). La schistosité a une direction et
pendage d'environ N300°/60° et est oblique par rapport à la direction du couloir de
déformation (Figures 13 et 15). Cette obliquité indique un sens de cisaillement dextre.
L'attitude de la linéation minérale et d'étirement dans le couloir de déformation reste encore
à confirmer. Le couloir de déformation est aussi caractérisé par des veines de quartz en
cisaillement de même direction que ce dernier. Ces veines présentent du quartz blanc
parfois gris avec un aspect rubané, plus localement bréchifié avec minéralisation aurifère.
Ces veines ont moins de 1 m d'épaisseur et une direction approximative NNW avec une
pendage d'environ 60°ENE (Figures 13 et 15). L'obliquité de la schistosité par rapport à
ces veines indiquent un affaissement dextre le long de celles-ci. Le couloir de roches
déformées renferme aussi plusieurs veinules et veines de tension avec du quartz fibreux et
de la chlorite. Ces veines sont relativement droites et orientées approximativement
N190°/85° (Figure 15). L'obliquité de ces veines de tension par rapport au couloir de
déformation implique un sens de cisaillement dextre.

Nous avons aussi noté la présence d'un clivage de crénulation qui reprend la
schistosité dans le couloir de déformation et la présence de failles qui recoupent ce dernier.
Le clivage de crénulation est orienté approximativement NNW avec un pendage de 80° ENE
(Figure 15). Les failles qui recoupent le couloir de déformation sont de direction NNE à
NE avec un pendage abrupt (Figure 15) et se manifestent par une bande mylonitique de
moins de 2 cm d'épaisseur. Les rejets horizontaux latéraux le long de ces failles sont de
quelques décimètres à plusieurs mètres. La plus importante de ces failles marque la limite
du couloir de déformation au nord de l'affleurement (Figure 13). Nos observations
suggèrent un sens de mouvement oblique-dextre pour cette faille. Le plan de cette faille de
46.

SCHISTOSITÉ VEINES DE TENSION

VEINES DE QUARTZ NNW CLIVAGE DE CRÉNULATION

FAILLE NNE

cr -- ❑ ❑ h

STRIES
0 0
0 0
o N=7
o N=4

Figure 15. Stéréogrammes équi-aires des éléments structuraux


de l'indice "BOYVINET".
47 ,

direction NNE est marqué de stries obliques (Figure 15) et la schistosité ainsi que la veine
de quartz de direction NW dans le couloir de déformation sont déplacées vers la droite près
de la faille.
CHAPITRE 8: INDICES DE L'ILE OPAWICA

8.1. Introduction

L'île Opawica est située à l'ouest du lac Opawica soit à environ 5 km à l'ouest du
lac Shortt (Figure 3). Sur cette île, nos travaux ont porté sur un secteur d'indices mis en
valeur par la compagnie Les Ressources Aur Inc qui sont situés dans le centre de la partie
ouest de l'île (Figure 3). On trouve le secteur d'indices en empruntant un chemin par le
côté ouest de l'île et à partir d'un réseau de lignes coupées (Figure 16). La numérotation
des sites examinés (Figure 16) s'inspire de celle de la compagnie Les Ressources Aur Inc.
Tous les sites examinés dans ce secteur sont localisés dans une unité gabbroïque du
complexe des Chutes de l'Esturgeon (Figures 2 et 16; Sharma et Gobeil, 1987). L'intérêt
que suscite le secteur visité pour l'or existe depuis longue date. En effet, un rapport de
1945 de la compagnie Siscoe Gold Mines Ltd révèle des valeurs en or de l'ordre de 21 g/t
sur une longueur de 0,61 m (Burr, 1945) dans des forages effectués sous le site A. Il y a
quelques années, en constatant le potentiel toujours existant pour l'or de ce secteur, la
compagnie Les Ressources Aur Inc. entreprenait une campagne de forages et de décapage
de sites aurifères. Ces sites dégagés nous permettent maintenant de préciser la nature des
minéralisations aurifères, des roches hôtes et des altérations et structures associées à cette
minéralisation.

8.2. Unité(s) lithologique(s)

Les affleurements que nous avons visités sont caractérisés par la présence de gabbro
recoupé par plusieurs autres types d'intrusions. Ces intrusions sont des dykes de
composition felsique et mafique et une petite masse de porphyre feldspathique.

8.2.1. Gabbro

Ce type de roche est présent sur tous les affleurements visités (Figure 16). Le
INDICES DE L'ILE OPAWICA
Coordonnées UTM:
,'
SECTEUR — — SITE A : 5492 650 N
ÉTUDIÉ 429 250 E
SITE B-3-1 : 5492 650 N
Site B-1-1 429 550 E
Lac
Opawica 1 a — _ N
I3A, ;,
0 2.5 Km !

.- ;
' Site B-3-1
Site A -' ' t ?N

3A ';
I3A

:
:

• Site B-2-1
o t-
I3A/
N \Il::FP~- -
a
I3A GABBRO •° . ••••• '
`'• o• ~-- 4N
Il::FP PORPHYRE FELDSPATHIQUE
Site B-2-2 :
; •••••
COULOIR DE DÉFORMATION _ ;~ •,•'•
'..%•
ET D'ALTÉRATION AVEC
VEINES DE QUARTZ 1 v
rr — — % .1— 3N
~,? CISAILLEMENT 0 100 200 Pieds
ROUTE a 0 50 100 Mètres â

Figure 16. Carte géologique simplifiée des indices de l'île Opawica. Modifiée d'après les plans de la
compagnie Les Ressources Aur Inc.
50.

gabbro possède une patine vert foncé et une cassure noir verdâtre. Il est massif, localement
rubané (Site A) et à grains moyens jusqu'à grossiers (2 à 6 mm). Le rubanement se
manifeste par la présence de bandes de magnétite et de minéraux mafiques. La roche
possède généralement une texture intergranulaire, parfois porphyrique et est formée de 40 à
50% de feldspath plagioclase, de 35 à 45% de minéraux mafiques parfois en phénocristaux,
de 3 à 10% de quartz, de 2 à 5% d'intercroissance granophyrique et de 1 à 10% de
magnétite.

Le feldspath plagioclase est généralement en lattes jointives automorphes et


subautomorphes d'environ 3 mm de longueur. Le plagioclase a subi une forte
saussuritisation reliée au métamorphisme régional. Le minéral mafique est représenté par
l'actinote qui est généralement retrouvée dans les espaces intersticiels aux plagioclases.
L'actinote est en cristaux subautomorphes poecilitiques plus petits que 2 mm et en
mosaïques de cristaux plus petits que 0,1 mm. Le quartz et les intercroissances
granophyriques forment des grains xénomorphes plus petits que 2 mm occupant les
espaces intersticiels aux plagioclases. La magnétite se présente en cristaux subautomorphes
squelettiques plus petits que 2 mm. Cette magnétite se retrouve accolée et/ou en inclusion
dans l'actinote et elle est partiellement altérée en leucoxène (magnétite titanifère).

8.2.2. Dykes felsiques et mafiques

Plusieurs catégories de dykes de puissances centimétriques à décimétriques


recoupent le gabbro. Sur les sites B-3-1 et B-1-1 nous remarquons la présence de dykes
complètement altérés dans quelques zones recoupées par des veines de quartz. Sur le site
B-3-1 un dyke porphyrique est altéré en un schiste à carbonates-biotite-chlorite. Sur le site
B-1-1, un dyke porphyrique est altéré en un schiste à carbonates-séricite-biotite. D'autres
dykes aphanitiques de composition mafique sont aussi observés sur le site B-1-1. Un des
couloirs d'altération sur le site B-2-2 renferme un dyke calcitique et pyriteux d'une
puissance de 10 à 20 cm. Ce dyke, à grains fins (---. 0,4 mm) est formé d'environ 90% de
calcite, de 5% d'un assemblage quartzo-feldspathique isogranulaire et de 5% de pyrite.

Sur le site A, nous notons la présence de trois catégories de dykes. Il y a des dykes
à grains fins (<_ 1 mm) de composition felsique qui contiennent environ 20% de
phénocristaux de feldspaths et mafiques. Ces dykes sont recoupés par d'autres dykes de
51.

compositions intermédiaires contenant des phénocristaux d'amphiboles (= 2%). La


troisième catégorie est un dyke de lamprophyre. En microscopie, le lamprophyre est massif
et formé de 40% de phénocristaux d'olivine pseudomorphosée en serpentine et en calcite et
d'une matrice à grains fins (— 0,1 mm) qui est constituée de 35% de calcite, de 30% de
serpentine, de 20% de phlogopite et de 15% de magnétite.

8.2.3. Porphyre feldspathique

Le site B-2-1 montre une petite masse de porphyre feldspathique d'environ 15


mètres de diamètre qui est introduite dans le gabbro (Figure 16). La roche contient
plusieurs enclaves de composition mafique, parfois à texture gabbroïque. Ce porphyre est
formé d'environ 30% de phénocristaux de feldspaths (2 à 6 mm) fréquemment zonés, de
15% de phénocristaux d'actinote (2 à 5 mm) et moins de 1% de phénocristaux de quartz
(~ 1 mm). Les phénocristaux baignent dans une matrice quartzo-feldspathique
aphanitique et isogranulaire.

8.3. Minéralisation

La minéralisation aurifère est associée à des zones d'altération (Figure 16) avec des
veines de quartz. Les minéraux métalliques localement observés dans ces zones d'altération
sont, par ordre d'abondance, la pyrite, l'ilménite, la chalcopyrite et l'or natif.

8.3.1. Pyrit@

La pyrite atteint une proportion de 10% dans la roche altérée (Site B-1-1). Elle se
présente en cristaux subautomorphes et automorphes plus petits que 1,2 mm, disséminés et
en agrégats granulaires. La pyrite est parfois poecilitique avec des inclusions de gangue, de
leucoxène, de chalcopyrite, d'ilménite et d'or. Les cristaux de pyrite sont souvent observés
en remplacement de la magnétite primaire du gabbro (Planche 3, photographie B).

8.3.2. Ilménite

Ce minéral atteint une proportion de 4% localement dans la roche altérée (Site B-3-
52.

1). L'ilménite se présente disséminée en plages irrégulières d'environ 1 mm et en


néoblastes automorphes aciculaires, parfois squelettiques, d'environ 0,1 mm. Les
néoblastes contiennent parfois des inclusions de leucoxène et de pyrite.

8.3.3. Chalcopyrite

Ce minéral est en trace dans la roche altérée. Il se présente en plages plus petites
que 0,025 mm en inclusions dans les cristaux de pyrite.

8.3.4. Or natif

L'or natif a été observé dans des échantillons provenant du site A. L'or natif est en
trace dans la roche altérée et se présente en plages plus petites que 0,013 mm en inclusions
dans les cristaux de pyrite.

8.3.5. Gangue

Les minéraux métalliques se retrouvent essentiellement dans la roche altérée et très


peu dans les veines de quartz (Planche 3, photographie C). Les roches minéralisées de
façon notable sont le gabbro (en particulier sur les sites B-1-1 et A) et le dyke calcitique
rencontré sur le site B-2-2.

8.4. Altérations

La minéralisation aurifère se retrouve dans des zones d'altération d'ordre


décamétrique et de puissance décimétrique à métrique (Figure 16). Mégascopiquement,
l'altération hydrothermale se manifeste surtout par les carbonates, dans une moindre mesure
par la chlorite, la biotite et la séricite et de façon plus locale par la fuchsite. La carbonatation
se reflète par la présence de calcite et de carbonates de fer identifiables par la surface
d'altération rouillée. L'altération hydrothermale affecte tous les types de roches observées
sauf le lamprophyre. Ce dernier recoupe la zone d'altération sur le site A. Pour caractériser
plus en détail les altérations, nous avons réalisé des études pétrographiques et
lithogéochimiques (qualitatives et quantitatives) en un endroit favorable. A cet égard, le site
53.

B-3-1 a permis l'échantillonnage en section (section A-A', Figure 17) à travers toute une
zone d'altération qui est très représentative de l'ensemble des zones d'altération observées.

8.4.1. Altération hydrothermale: pétrographie

Cette étude pétrographique des altérations hydrothermales est basée sur les
descriptions mégascopiques et microscopiques. Les proportions des divers minéraux
constitutifs des roches sont estimés visuellement au microscope.

La figure 18 illustre les changements minéralogiques subis par le gabbro à travers


la section A-A' (Figure 17). Dans la zone d'altération, la roche est fracturée et injectée de
veines et veinules de quartz. A partir des profils pétrographiques, on constate que
l'altération se manifeste par la carbonatation, la chloritisation, la séricitisation et la
biotitisation du gabbro. Les carbonates et la chlorite remplacent les plagioclases et les
minéraux mafiques du gabbro. La séricitisation affecte les plagioclases et s'accompagne
d'une diminution de l'épidote reliée au métamorphisme régional. La biotite remplace les
minéraux mafiques. On constate que le centre de la zone altérée est caractérisée surtout par
la carbonatation et la biotitisation. Dans cette zone, le feldspath plagioclase est recristallisé
et de composition sodique. La séricitisation et la chloritisation caractérise plutôt les
bordures de cette zone d'altération.

8.4.2. Altération hydrothermale: lithogéochimie qualitative

Le tableau 3 présente les analyses chimiques utilisées pour chacun des échantillons
dans la section A-A' (Figure 17). Les profils de variations chimiques qualitatives du
gabbro à travers cette section sont illustrées à la figure 18. Il faut noter 56 ppb d'or pour
l'échantillon HB-88-133 situé au coeur de la zone d'altération et 8 ppb d'or pour
l'échantillon HB-88-130. On constate une augmentation graduelle du rapport K2O/Na2O
du nord vers le sud à l'approche de la zone d'altération et une diminution marquée au coeur
de la zone altérée. L'augmentation de ce rapport correspond à une augmentation de séricite
et sa brusque diminution au coeur de la zone altérée correspond à la présence du felspath
plagioclase de composition sodique. Le rapport CO2/H2O est plus élevé au coeur de la
zone altérée. Ce dernier rapport correspond avec un contenu en carbonates élevé et un
faible contenu chlorite et séricite. Le rapport SiO2/(CO2+H2O+S) montre une diminution
I • T ! •

Site B-3-1
Coordonnées UTM: 5492 650 N
429 550 E

11565 ppb Au

Couloir d'altération
avec veines de quartz
I3ACIMG QZ Gabbro à magnétite et quartz
M4CBBOCL Schiste à carbonates-biotite-chlorite
'
A Coupe d'échantillonnage {:yi:<:. ..J.•F.r

—~ Rainures d'échantillonnage o 2.5 5


* Valeur d'or mètres
88-131* No. d'Échantillons

Figure 17. Carte géologique simplifiée du site B-3-1, île Opawica. Modifiée d'après les plans de la compagnie
Les Ressources Aur Inc.
55.

No d'Echantillon mètres
SECTION

H13-88-129
A'
+
_._.._....._,. + +
__......_.
.................................
+ +.:.,::>+... _+ ...::!;~
+ +::- + +':'.
.............................
2.5- .................................
+ + +
+ +,:
............... + + :.
...............
+ +':+ + -
+ +. ': + +:
+ + + + ';-
+ + + +i
2.0- + + + +
+ +ss + +
+ + :+ + -
+ + + +
+ + '+ + -
1.5- + + ': + +r,
+ .. +...............
...... + +. ....
> + +:: + + >
+ + + + c
-130
+ +' + -i-';,
-132--- 1.0- -h + + + -
+ 'i'- ' + + '
. •i•0••O ❖••❖ •~
. •i•Oi•~•i•i•i•~•OJ~•O.
-133 ~.• i• ~•~•i• i•i• i•~•~• i• i• i•~
❖. ❖.••00••00❖.~
.............
-131 Q 5= + + + +

-134 0
A
0 10 20 30 40 0 5 15 25 0 10 20 0 10
%Modal (estimation visuelle)

p k51
10 0 2{N2~
OiNa201 X 'OZ` lC up
k‘" 5 GO
+'+ Gabbro "frais"

❖.❖.❖Gabbro fracturé
"`•••
et altéré

20 40 60 0 10 20 30 0 10 20 30 10 20 30
(ppb)

Figure 18. Profil pétrographique et lithogéochimique qualitatif des altérations hydrothermales


dans le gabbro de l'île Opawica, site B-3-1, section A-A'.
56.

Tableau 3. Composition chimique des échantillons de la section A-A', site B-3-1 de 1'î1e
Opawica.

Échantillons 88-129 88-130 88-131 88-132 88-133 88-134

Si02 47.8 51.6 46.2 50.7 44.1 51.0


A1203 12.3 12.3 11.1 10.8 9.98 12.9
Fe203t 15.2 16.5 14.5 14.4 12.0 16.1
MgO 3.71 4.44 3.33 5.10 2.93 3.23
CaO 7.70 7.94 8.86 9.04 9.78 9.62
Na20 2.32 2.40 3.78 2.56 5.37 2.18
K20 0.17 0.54 1.03 0.66 0.39 0.61
TiO2 2.04 2.02 1.86 1.72 1.56 2.16
MnO 0.23 0.27 0.19 0.20 0.17 0.24
P2O5 0.22 0.25 0.19 0.22 0.18 0.24
PAF 1.71 0.76 8.54 3.15 12.10 0.67
Total 93.40 99.02 99.58 98.55 98.56 98.95
FeO 10.6 11.7 10.1 10.7
S <0.01 0.09 0.39 0.12 0.55 0.03
CO2 <0.02 <0.02 7.29 2.2 13.0 <0.02
H2O+ 2.66 1.92 1.92 1.92 0.45 1.57

Cr 18 19 19 18 8 20
Ni 32 30 26 27 22 33
V 366 355 331 325 258 386
Co 47 47 37 40 29 45
Zr 150 140 160 130 170 150
Ba 63 148 138 144 118 138
Sr 200 170 340 170 860 180
Rb 4 26 84 40 27 28
Nb 10 8 10 9 7 6
La 9 10 8 5 8 10
Ce 17 24 18 15 12 21
Nd <25 <25 <25 <25 <25 <25
Sm <2 <2 <2 <2 <2 <2
Eu 3 2 2 2 2 2
Dy 12 13 8 9 6 12
Y 60 64 54 53 44 65
Bi 35 50 35 36 34 37
Br <1 1 <1 <1 <1 1
Cs <1 2 7 14 5 3
Ga 18 17 22 15 11 14
Li 18 17 23 12 13 10
Sc 47 44 38 36 32 45
Sn <10 <10 <10 <10 <10 <10
Sb <0.1 0.1 0.3 0.6 0.9 0.1
Tm 6 3 4 5 5 4
U <0.2 0.2 <0.2 0.7 1.6 0.2
W 1 <1 <1 5 29 <1
As 2 1 1 2 3 2
Cu 28 126 24 45 26 58
Zn 96 99 80 88 79 104
Pb <12 <12 <12 <12 <12 <12
Ag <0.5 <0.5 <0.5 <0.5 <0.5 <0.5
Au (ppb) <5 8 <5 <5 56 <5
Oxydes majeurs et S en pourcentage poids; éléments traces en ppm sauf Au en ppb.
57.

plus étendue que les autres rapports et s'accorde avec une l'augmentation observée du
contenu en carbonates, chlorite et séricite et sulfures.

8.4.3. Altération hydrothermale: lithogéochimie quantitative

Cette étude lithogéochimique quantitative a été effectué en considérant que les


oxydes Al2O3 et TiO2 étaient immobiles lors de l'altération.

Les variations du contenu en éléments majeurs et en éléments traces pour le gabbro


à travers la section A-A' (Figure 17) sont illustrés aux figures 18 et 19 respectivement.
L'échantillon HB-88-134 représente le protolithe à partir duquel les calculs de facteur
volume et de gains et pertes ont été effectués. C'est un gabbro massif qui n'a pas subi
l'altération hydrothermale.

Les profils des éléments majeurs illustrés à la figure 19 permettent de constater des
enrichissements plus ou moins étendus en silicium, potassium, sodium, fer, soufre et
carbone dans la zone d'altération. On constate un appauvrissement étendu en manganèse.

Outre l'or, les éléments traces qui ont retenu notre attention sont l'arsenic, le
rubidium, le césium, l'uranium, le strontium, le zirconium, le cuivre, le chrome, le cobalt et
le vanadium. Boyle (1979) considère l'arsenic, le rubidium, le césium, l'uranium, le
cuivre, le chrome et le cobalt comme parmi les meilleurs éléments indicateurs d'or dans les
travaux lithogéochimiques. Nous avons aussi retenu le strontium, le zirconium et le
vanadium parce qu'ils montrent des comportements particuliers.vis-à-vis la zone
d'altération. Pour ces éléments traces, la figure 20 permet de constater que la zone
d'altération est marquée par un enrichissement en or, arsenic, rubidium, césium, uranium,
strontium et zirconium. Le cuivre, le chrome, le cobalt et le vanadium montrent des
appauvrissements plus ou moins importants dans la zone altérée.

8.5. Structure et minéralisation

Les zones d'altération aurifères sont associées à des couloirs de déformation de


direction E, NW et NNE (Figure 16). Les observations de terrain indiquent que les
58.

No d'Echantillon SECTION
Mètres A' ~a Ga
HB-88-129 + ;;: 1 , ,
'

..... + '
▪. ......... ..... ..........
2.5 + + + +
+ + :+' +
... .........
+-+ > . ......
+ + +
+ + + +
...................
.............. .. .......
......... .........
+; + + + >
2.0-1- '+ + '+ -f-
.. ▪
... ............... . ..... ..
+
..... .. ......... ..... ........
~.. .. ..+............
+;+.....+
1.5- +:
I- + + : + -1-
+- + + + <'
1 + + + +
-130 +' ...............
........ + '+ '_ +.. r`..
-132 --- 1.0 -} f t +++',+++
••.~~~•~•~~~•~.~.~.••~.~~~
:•••..•••••••,
:'~•~••••••••❖~•~'••••.!
-133 ••••••••
•••••..•••••.❖•••••!
~ •_._._..•_ •_•_•_•_•_~
131 -Q,5-:÷
++++++++
F + + . + +
+ + +: +
} + + + +
-134 0 +' + f +
A
20 30 0 r 1 0 6 0 10
g / 100g cationique

G
Gabbro "frais"

Gabbro fracturé
et altéré

15 0 1 .15 .25 0 50 60
g / 100g cationique ' g/109 g (ppb)

Figure 19. Profil lithogéochimique quantitatif des éléments majeurs et de l'or


dans le gabbro de l'île Opawica, site B-3-1, section A-A'.
59.

SECTION
No d'Echantillon
HB-88-129
Mètres A' `~ 5
+ + :+ +>'::
~ < ++>
......... + ........
-F-
.. ...................
........................
+ + + +
f- ' -I- + + +
2.5 + + '+ +
f 1I +_ .+:' + +
+ +__+
........... +
..... ...............
t ' + + : + +
+ .+ :i- +
2.0- + + + +
+ + ++ `
t + +: + +
+ + + +
}' + +> +
+ + :+ + `
1.5 `1-s __. + 'f- ' + +
+ + '+ +
▪ + + + +
-130 + + + +>
f- + + + +
-132-- 1.0- i- + :+ +
t..~ t % i

..... ►... ....
~•~.~.~•~•~.~•~•~•~•~•~•~.
.~~~•~~~~~~~•~~~~~~~~~~~•~~
-133 -.~.~~~~~•~~~~~~~.~~~•~~~~~.
.•.........•....
.. .~.~..~.~

-131--- -
♦• ▪ + +` + +

▪ ............ .. .
.....
l: ~ ~: 1-
..... ..
-134 0 A ,
0 60 0 3 0 100 0 20 0 3 0 1000
g/109 g (ppb) g / 10 6g (ppm)

G `N
+ .±. Gabbro "frais"
Gabbro fracturé
et altéré

1 „
100 200 0 150 0 20 35 55 300 400
g / 10 6g (ppm)

Figure 20. Profil lithogéochimique quantitatif des éléments mineurs dans le gabbro
de l'île Opawica, site B-3-1, section A-A'.
60.

couloirs de déformation de direction NW et NNE recoupent ceux de direction E. Les


relations entre les couloirs de déformation de direction NW et NNE sont incertaines.

Les couloirs de déformation de direction E sont fréquents (Sites B-3-1, B-2-1, B-2-
2 et B-1-1). Ils sont caractérisés par la fracturation de la roche, par la présence de veinules
et veines de quartz dont l'attitude générale est de N270°/60° (Figure 21) et par de la roche
altérée sur moins de 1 m de large.

Les couloirs de déformation de direction NW (Sites B-1-1, B-2-2 et B-3-1) sont


caractérisés par la présence de veines de quartz, par du cisaillement et par de l'altération sur
quelques mètres de large. Dans ces couloirs de déformation, la plupart des veines de quartz
ont une orientation approximative NW avec un pendage d'environ 40°NE (Figure 21). Sur
les sites B-1-1 et B-3-1, la limite est de l'altération et des veines de direction NW est
marquée par du cisaillement (Figure 16). Ces cisaillements sont orientés
approximativement à N315°/75° (Figure 21) et se manifestent par la roche schisteuse sur
moins de 1 m de large. Le sens du mouvement de ces cisaillements reste encore à
confirmer.

Les couloirs de déformation de direction NNE (Sites A et B-1-1) sont des


cisaillements senestres du type ductile et ductile-cassant tel que décrit par Ramsay (1980).
Le site A présente un cisaillement de direction NNE à caractères plutôt ductiles. Ce
cisaillement se manifeste par la déformation d'un gabbro rubané et par le plissement d'un
ensemble de fractures précoces. Le rubanement subvertical de direction NW que nous
observons dans le gabbro courbe vers la gauche à l'approche du cisaillement. L'altération
hydrothermale, qui est confinée au cisaillement, est superposée sur la roche déformée. Le
cisaillement contient aussi plusieurs veines de quartz dans des orientations variées qui
recoupent la roche déformée. Le site B-1-1 montre un autre cisaillement NNE à caractères
ductile-cassants qui recoupe des couloirs de déformation de direction E. Le couloir de
déformation NNE est caractérisé par un plan de cassure subvertical de direction N196°/86°
(Figure 21) et une roche schisteuse et carbonatée sur environ 3 m de large. La schistosité
dans le couloir de déformation est oblique par rapport au plan de cassure. Cette obliquité
indique un sens de mouvement senestre. La linéation minérale à faible plongée (Figure 21)
qui est contenue dans la schistosité suggère un mouvement décrochant.
61.

COULOIRS DE DEFORMATION EST COULOIRS DE DÉFORMATION NW


VEINES DE QUARTZ VEINES DE QUARTZ
1, 8, 15, 22% ~~ • '-~ 2, 9, 16, 23%

k•

N=135 \ / N=41

CISAILLEMENTS NNE CISAILLEMENTS NW

❑ N=6 oN=5
ON=1 pN=1

Figure 21. Stéréogrammes équi-aires des structures majeures des indices


de l'île Opawica.
ô2

CHAPITRE 9: INDICE "AGAR 1"

9.1. Introduction

L'indice "Agar 1" est situé à côté de la route qui mène à la mine Bachelor à
Demaraisville, soit à quelques 25 km au sud-est du lac Shortt (Figure 3; coordonnées
UTM: 5483150N, 416200E). L'indice se trouve à moins de 1 km à l'est de la mine
Bachelor, dans une unité de roches rhyodacitiques et rhyolitiques (Figure 2; Sharma et
Lauzière, 1983). Cet indice a été découvert par la compagnie Les Ressources Aur Inc. et sa
superficie permet avantageusement de caractériser les roches, les altérations, la
minéralisation et les structures.

9.2. Unité(s) lithologique(s)

Nous remarquons quatres unités de roches sur cet indice (Figure 22).
L'affleurement montre essentiellement une lave massive intercalée d'un mince niveau de
roche volcanoclastique de composition mafique. Cet assemblage est recoupé par deux
générations de dykes de composition mafique.

9.2.1. Lave massive

C'est une roche de patine blanche à vert pâle et de cassure vert foncé noirâtre. La
lave de composition felsique est massive, aphanitique et renferme jusqu'à 5% de
phénocristaux mafiques (<_ 5 mm) et des traces de phénocristaux de feldspath plagioclase.
Sous le microscope, la lave est formée de 90% d'un assemblage quartzo-feldspathique
isogranulaire, de 4% de séricite, de 4% d'épidote et de 2% de minéraux opaques.

9.2.2 Roche volcanoclastique

Il s'agit d'un horizon de puissance métrique de tuf à lapillis (selon la classification


INDICE AGAR 1
Coordonnées UTM: 5483 150 N
416200E

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13A
LAVE FELSIQUE MASSIVE
13A ~~
ROCHES VOLCANOCLASTIQUES
DYKE GABBROIQUE
DYKE MAFIQUE PORPHYRIQUE
ROCHE ALTÉRÉE ET AURIFERE
CISAILLEMENT ET FAILLE: direction et pendage
0 25 50 Pieds
1 i
SCHISTOSITÉ: direction et pendage
0 10 20 Mètres
STRIES: direction et plongée

Figure 22. Carte géologique simplifiée de l'indice "AGAR 1". Modifiée d'après les plans de la compagnie
Les Ressources Aur Inc.
64.

de Fisher, 1966) qui intercalé dans la lave massive. Le tuf est constitué de fragments étirés
de roches volcaniques de composition mafique et d'une matrice de composition mafique.
En microscopie, la roche est recristallisée et est formée de 25% d'actinote, de 40 % de
séricite, de 25% de biotite, de 7% d'épidote, de 2% de carbonates et d'environ 1% de
minéraux opaques.

9.2.3. Dykes mafiques

Nous distinguons deux générations de dykes de composition mafique: des dykes


porphyriques recoupés localement par des dykes gabbroïques. Les dykes porphyriques ont
une patine verte et une cassure noire. Ils sont formés d'environ 20% de phénocristaux
mafiques (~ 5 mm) et d'une matrice aphanitique de composition mafique. Les dykes
gabbroïques ont une patine vert pâle et une cassure grise et sont généralement à grains
moyens (1 à 3 mm). En microscopie, les dykes gabbroïques sont recristallisés et sont
formés d'environ 40% d'actinote, de 30% d'albite, de 15% d'épidote et de 15% de
muscovite.

9.3. Minéralisation

La minéralisation aurifère est retrouvée dans une zone étendue d'altération


(Figure 22). Les minéraux métalliques que nous avons rencontré dans cette zone
d'altération sont, par ordre d'abondance relative, la pyrite, l'ilménite et la chalcopyrite.

9.3.1. Pyrite

Nous remarquons localement jusqu'à 1% de pyrite dans la roche altérée. Cette


pyrite se présente en cristaux xénomorphes à automorphes plus petits que 1,5 mm et
légèrement craquelés. Les cristaux sont souvent poecilitiques avec des inclusions de
gangue, d'ilménite et de chlacopyrite.

9.3.2. Ilménite

L'ilménite atteint une proportion de 1% dans la roche altérée. Elle est en cristaux
65.

xénomorphes plus petits que 0,4 mm disséminés dans la roche et en inclusions dans la
pyrite.

9.3.3. Chalcopyrite

La chalcopyrite est en trace dans la roche altérée. Elle se présente en plages plus
petites que 0,05 mm en inclusions dans la pyrite.

9.3.4. Gangue

Les minéraux métalliques sont surtout rencontrés dans une gangue de lave felsique
altérée et déformée.

9.4. Altérations

La minéralisation aurifère est retrouvée dans une zone d'altération d'extension


décamétrique et de puissance métrique (Figure 22). Mégascopiquement, l'altération
hydrothermale se manifeste par la carbonatation et l'hématitisation de la roche. La
carbonatation se reflète par la présence de calcite et de carbonates de fer identifiables par la
surface d'altération rouillée. Cette altération hydrothermale affecte de façon plus pénétrante
les dykes mafiques et se superpose sur l'assemblage minéralogique d'origine
métamorphique. Une étude détaillée de cette zone d'altération est en cours.

9.5. Structure et minéralisation

L'altération aurifère est localisée le long d'un cisaillement de direction


approximative E à caractères plutôt cassants (Ramsay, 1980). Ce cisaillement se manifeste
par un plan de cassure dont l'attitude est d'environ N82°/72° (Figure 23), par une roche
très fracturée sur quelques mètres de largeur et de façon locale, par l'apparition d'une
schistosité bien développée en bordure du plan de cassure. Cette schistosité est oblique par
rapport au plan de cassure et indique un sens de mouvement dextre. Le plan de cassure est
marqué de stries de direction et plongée approximative N102°/34° (Figure 23) qui
suggèrent qu'il s'agit d'un mouvement dextre en chevauchement.
66.

Figure 23. Stéréogrammes équi-aires des éléments structuraux


de l'indice 'AGAR 1".
67.

L'affleurement montre aussi dans sa partie ouest, une veine de quartz (<_ 50 cm) de
direction et pendage environ N255°/80° (Figures 22 et 23) qui est recoupée par le
cisaillement de direction E. Les roches sont aussi recoupées par plusieurs failles
subverticales de direction NNE (Figures 22 et 23) à déplacements minimes. Dans la partie
est de l'affleurement, une de ces failles recoupe et déplace le cisaillement de direction E de
quelques décimètres vers la droite. Nous remarquons aussi une foliation orientée environ à
N210°175° (Figure 23) qui est surtout évidente dans la roche volcanoclastique et dans les
dykes. Cette foliation courbe vers la droite près du plan de cisaillement de direction E.
~ 8;

CHAPITRE 10: INDICE "AGAR 2"

10.1. Introduction

L'indice "Agar 2" est situé tout près de la mine Bachelor à Demaraisville, soit à
quelques 25 km au sud-est du lac Shortt (Figure 3; coordonnées UTM: 5483450N,
416800E). L'indice se trouve dans une unité de roches basaltiques (Figure 2; Sharma et
Lauzière, 1983). Cet indice a été mis en valeur par la compagnie Les Ressources Aur Inc.
et la qualité de son exposition nous a permis de caractériser les roches, les altérations, la
minéralisaton et les structures.

10.2. Unité(s) lithologique(s)

L'affleurement montre une intercalation de niveaux de laves massives et de niveaux


de roches volcanoclastiques (Figure 24) qui sont recoupées par quelques dykes
porphyriques de composition mafique et un porphyre feldspathique. Des sommets
stratigraphiques vers l'ouest sont indiqués par les contacts irréguliers de la lave sur les
niveaux de roches volcanoclastiques. Nous notons également la présence de quelques
veinules et veines de composition tonalitique.

10.2.1. Lave massive

La lave forme des niveaux d'épaisseurs métriques à décamétriques (Figure 24)


intercalés de niveaux de roches volcanoclastiques qui sont parfois en contact irrégulier sur
ces derniers. C'est une roche de patine gris pâle à blanche et de cassure gris foncé. Elle est
massive, aphanitique, de composition mafique et contient localement quelques
phénocristaux de plagioclase(< _ 3%, <_ 3 mm) et mafiques (<_ 5%, <_ 5 mm). La lave
bien que fortement recristallisée a conservé une texture microlithique. Elle est formée
d'environ 42% d'actinote, de 10% de microlithes de plagioclase, 45% d'un assemblage
quartzo-feldspathique et de 3% de minéraux opaques.
69.

INDICE AGAR 2
Coordonnées UTM: 5483 450 N
416 800 E

VY ROCHES VOLCANOCLASTIQUES
V30 LAVE MAFIQUE MASSIVE
I3E DYKE MAFIQUE PORPHYRIQUE
ROCHE ALTÉRÉE ET AURIFERE

".5-j CISAILLEMENT: direction et pendage


'9' SCHISTOSITÉ: direction et pendage
LITAGE: direction et pendage
0 25 50 Pieds
j2 STRIES: direction et plongée
0 10 20 Mètres
ee-2o6 * NO. D'ÉCHANTILLONS

Figure 24. Carte géologique simplifiée de l'indice "AGAR 2". Modifiée d'après
les plans de la compagnie Les Ressources Aur Inc.
70.

10.2.2. Roches volcanoclastiques

Les roches volcanoclastiques sont des tufs, tufs à lapilli et lapillistones (selon la
classification de Fisher, 1966). Le lapillistone et le tuf à lapilli sont en lits d'épaisseurs
décimétriques à métriques continus à l'échelle de l'affleurement. Le tuf se présente en
lamines et lits d'épaisseurs millimétriques jusqu'à centimétriques, réguliers et continus à
l'échelle de l'affleurement. Le tuf, le tuf à lapilli et le lapillistone forment des niveaux de
puissances métriques interstratifiés avec des niveaux de lave (Figure 24). Un des niveaux
de roches volcanoclastiques montre une diminution de l'épaisseur des lits et de la
granulométrie vers l'ouest (séquence positive).

En microscopie, le tuf révèle moins de 10% de particules de la taille des cendres


grossières et une fraction granulométrique inférieure à 1/16 mm qui est recristallisée. Les
particules de cendre grossière sont représentées par des cristaux de quartz et de feldspaths.
La fraction granulométrique inférieure à 1/16 mm est représentée par un assemblage
quartzo-feldspathique isogranulaire et un peu de biotite.

Le tuf à lapilli et le lapillistone sont formés de fragments de laves de composition


mafique et d'une matrice recristallisée également de composition mafique. Les fragments
de laves sont microlithiques et porphyriques. La lave est aphanitique (<_ 0,1 mm) formée
essentiellement de microlithes de plagioclase, d'actinote et d'épidote et de moins de 25% de
phénocristaux (<_ 1,5 mm) de feldspaths et de quartz. La matrice du tuf à lapilli et du
lapillistone est complètement recristallisée et formée d'actinote (40 à 80%) et d'un
assemblage quartzo-feldspathique isogranulaire.

10.2.3. Dyke mafique porphyrique

Ces quelques dykes de puissances centimétriques à décimétriques ont une patine


vert foncé et une cassure gris foncé. Ils sont formés d'environ 40% de phénocristaux
(— 5 mm) de pyroxènes ouralitisés et d'une matrice à grains fins (<_ 1 mm) de
composition mafique. La matrice est formée d'environ 60% d'actinote, 20% d'épidote et
20% de muscovite.
71.

10.2.4. Porphyre feldspathique

Il s'agit d'une intrusion de taille métrique, altérée et fracturée qui est localisée dans
la zone d'altération aurifère. La roche est formée d'environ 30% de phénocristaux de
feldspaths (1 à 6 mm), de moins de 10% de phénocristaux mafiques (= 1 mm) et d'une
matrice aphanitique de composition felsique.

10.3. Minéralisation

La minéralisation aurifère est retrouvée une zone d'altération (Figure 24). Les
minéraux métalliques que nous avons rencontré dans cette zone d'altération sont la pyrite,
l'ilménite, la chalcopyrite et l'or natif par ordre d'abondance relative.

10.3.1. Pyrite

Nous remarquons jusqu'à 5% de pyrite dans la roche altérée. Cette pyrite se


présente en cristaux xénomorphes et subautomorphes plus petits que 1,5 mm Les cristaux
sont parfois fracturés et souvent poecilitiques avec des inclusions de gangue, d'ilménite, de
chalcopyrite et d'or natif (Planche 4, photographie A).

10.3.2. Ilménite

L'ilménite atteint est en proportion inférieure à 1% dans la roche altérée. Elle est en
cristaux xénomorphes plus petits que 0,05 mm disséminés dans la roche et en inclusions
dans la pyrite.

10.3.3. Chalcopyrite

La chalcopyrite est en trace dans la roche altérée. Elle se présente en plages plus
petites que 0,05 mm et se retrouve soit en inclusions dans la pyrite, soit accolée ou en
veinules dans cette dernière.
72.

10.3.4. Or natif

L'or natif est en trace dans la roche altérée. Il se présente en plages inférieures à
0,03 mm qui se retrouve en inclusions dans la pyrite, parfois associé à la chalcopyrite en
veinules recoupant les cristaux de pyrite et parfois aussi dans la gangue près de cristaux de
pyrite.

10.3.5. Gangue

La minéralisation aurifère est rencontrée dans une gangue de roche altérée et


mylonitisée (Planche 4, photographie B). Cette mylonite est constituée d'environ 25% de
porphyroclastes (<_ 3 mm) de quartz et de feldspath et d'une matrice (— 0,03 mm) formée
de 60% de carbonates et de 40% d'un assemblage quartzo-feldspathique isogranulaire.

10.4. Altérations

La minéralisation aurifère se retrouve dans une zone d'altération d'extension


décamétrique et de puissance métrique située au contact d'un cisaillement (Figure 24).
Mégascopiquement, l'altération hydrothermale se manifeste par la carbonatation et
l'hématitisation de la roche. La carbonatation se reflète par la présence de calcite et de
carbonates de fer identifiables par la surface d'altération rouillée. L'hématitisation est
révélée par la cassure rougeâtre. Cette altération hydrothermale affecte toutes les unités
lithologiques et se superpose sur l'assemblage minéralogique d'origine métamorphique.
L'altération hydrothermale sur cet indice est tout à fait semblable à celle observée sur
l'indice "Agar 1" dont l'étude détaillée est en cours.

10.5. Structure et minéralisation

La zone d'altération aurifère est localisée le long d'un cisaillement de direction ENE
à caractères plutôt cassants (Ramsay, 1980). Le cisaillement est caractérisée par un plan de
cassure de direction et pendage environ N83°/75° (Figures 24 et 25) bordé au nord de
roches fracturées et altérées (Figure 24). La courbure du litage et de la foliation qui sont en
position sub-verticales dans la roche en bordure de ce cisaillement suggère un sens de
73.

CISAILLEMENT ENE SCHISTOSITÉ

CISAILLEMENTS ESE LITAGE

N=3

Figure 25. Stéréogrammes équi-aires des éléments structuraux de l'indice 'AGAR 2".
74.

mouvement dextre. L'observation de stries sur le plan de cassure qui sont dans une
direction et plongée d'environ N90°/20° (Figure 25) suggère qu'il s'agit d'un mouvement
dextre en chevauchement.

L'indice montre aussi que le cisaillement de direction ENE recoupe une famille de
cisaillements mineurs de direction ESE (Figure 24) du type cassant (Ramsay, 1980). Les
cisaillements de direction ESE se manifestent par des plans de cassure de direction et
pendage environ N104°/70° (Figure 24). Les plans de cassure sont striés dans une
direction et plongée environ N112°/26° qui suggère un mouvement oblique. Les
cisaillements ENE et ESE recoupent une roche imprégnée d'une foliation de direction et
pendage environ N200°/70° (Figure 25). Nous remarquons aussi la présence de litage
orienté à environ N215°/80° dans les niveaux de tufs.
75

CHAPITRE H: CONCLUSION

Les travaux accomplis sur les indices décrits dans ce rapport fournissent une vue
sur les contextes et la typologie de la minéralisation aurifère. On peut constater les
minéraux métalliques, les différentes roches hôtes, les types d'altération et les structures
impliquées dans la minéralisation aurifère dans la région du lac Shorts.

Le tableau 4 combine l'ensemble des observations recueillies jusqu'à ce jour pour


les indices en question. On constate tout d'abord que la minéralisation aurifère dans la
région se manifeste essentiellement par la présence de pyrite. On rencontre parfois
l'ilménite et la pyrrhotite. La chalcopyrite est toujours présente en traces et généralement en
inclusions dans la pyrite. L'or se trouve à l'état natif et en association avec la pyrite. Les
roches hôtes de cette minéralisation sont très variées et représentent plusieurs des unités
lithologiques de la région. Il s'agit de laves de composition mafique et felsique (Indices
"Savane", "Relique", "Butte", "Agar 1" et "Agar 2"), de roches volcanoclastiques (Indices
"Cominco" et "Agar 1" et "Agar 2") de roches sédimentaires terrigènes (Indice
"Mariposite") et de roches intrusives de composition mafique et felsique (Indices
"Boyvinet" et de l'île Opawica). A l'échelle régionale, la présence d'or n'apparaît donc pas
contrôlée par une unité lithologique particulière. Cette minéralisation aurifère se retrouve
dans des zones de roches altérées, déformées, parfois mylonitisées et dans les veines de
quartz au sein de ces zones.

La minéralisation aurifère est observée dans des zones d'altérations hydrothermales


d'ordres décamétriques à hectométriques et de puissances métriques à décamétriques. Les
altérations hydrothermales affectent des roches préalablement métamorphisées au faciès des
schistes verts et se manifestent surtout par la présence de carbonates, de chlorite, de séricite
et de biotite, localement par la présence de fuchsite, d'hématite, de silice et d'un plagioclase
sodique (Tableau 4). Les carbonates sont toujours rencontrés en abondance en
remplacement des minéraux mafiques et felsiques des roches. La chlorite est aussi
généralement rencontrées en abondance en remplacement des minéraux mafiques et
felsiques. La séricite et la biotite sont généralement observées de façon plus locale et en
Tableau 4. Synthèse des contextes de la minéralisation aurifère.

Indice(s) Roche(s) encaissante(s) Minéraux d'altération Minéralisation Couloir(s) de déformation


observés observée Direction Mouvement

Savane Lave mafique CB, CL PY, PO, CP(t) E Ds

Relique Lave mafique CB, CL,SR PY, CP (t) E Cti

Butte Lave mafique CB, SR PY, PO(t), CP(t), AU(t) ?

Cominco CB, SR, CL, FU(r) PY ?

Mariposite Roches sédimentaires


terrigènes CB, CL, FU, SI PY, CP (t) E ?

Boyvinet Gabbro CB, CL, SR PY, CP NW 03

He Opawica Gabbro et autres


intrusions CB, CL, SR, FU(r) PY, IM, CP(t), AU(t) E ?
NW ?
NNE Ds

Agar 1 Lave felsique CB, HM PY, IM, CP(t) E Cd

Agar 2 Lave mafique et


roches volcanoclastiques CB, HM PY, IM, CP(t), AU(t) E Cd

Minéraux d'altérations: CB = carbonates, CL = chlorite, FU = fuchsite, HM = hématite, SI = silice, SR = séricite; (r): altération restreinte
Minéralisation: AU = or natif, CP = chalcopyrite, IM = ilménite, PO = pyrrhotite, PY = pyrite; (t) : trace
Mouvement: Ds = décrochant-senestre, Od = oblique-dextre, d = dextre, Cd = Chevauchement dextre.
77.

proportion moindre. Une plus grande proportion de séricite tel qu'observée sur l'indice
"Cominco" semble reliée à la nature felsique de la roche hôte. L'altération en silice et en
fuchsite est observée de façon étendue seulement sur l'indice "Mariposite" tandis que
l'hématite est surtout observée sur les indices "Agar 1" et "Agar 2". Le plagioclase
sodique dans l'assemblage représente un sous-faciès d'altération comme on observe dans
quelques gisements aurifères archéens (par exemple à la mine Sigma: Robert et Brown,
1986 et à la mine Hollinger-McIntyre: Smith et Kesler, 1985)

La lithogéochimie de quelques zones d'altération (Indices "Savane", "Boyvinet" et


de l'île Opawica) permet de constater les variations chimiques qu'a subi la roche dans ces
zones. Sur les zones d'altération étudiées les rapports CO2/H2O et SiO2/(CO2+H2O+S)
montrent des variations systématiques. Le rapport CO2/H2O augmente et le rapport
SiO2/(CO2+H2O+S) diminue dans les zones altérées. Quantitativement, les contenus en
sodium, fer, soufre, carbone et en arsenic de la roche augmentent systématiquement.

Nos observations démontrent le rôle important qu'exercent les structures sur la


présence d'or dans les roches. Les altérations hydrothermales et les veines de quartz
aurifères sont intimement associées à des couloirs de déformation. La minéralisation est
fréquemment associée à des structures de direction approximative E. La minéralisation
aurifère se trouve aussi dans des structures de directions NW et NNE. Comme l'indique le
tableau 4, les couloirs de déformation ont des orientations et des cinématiques variées. Les
relations qui existent entre les structures de direction E, NW et NNE sont toujours
problématiques. La modélisation sera présentée dans le rapport final au printemps 1990.

A ce stade, un fait important pour l'exploration ressort de cette étude: il existe une
association spatiale entre la plupart des indices aurifères visités et les accidents régionaux.
En effet, plusieurs des indices aurifères de la région sont situés près de la faille du lac
Opawica et de la faille du lac Shortt. De plus, plusieurs des indices visités (Savane,
Relique, Mariposite, Ile Opawica, Agar 1 et Agar 2) présentent des structures sub-
parallèles à ces accidents régionaux suggérant une étroite parentée avec ces derniers.
78.

REMERCIEMENTS

Nous remercions sincèrement les dirigeants et les géologues de la compagnie


Minnova Inc. et de la compagnie Les Ressources Aur Inc., plus particulièrement Marc
Boisvert, Alain Coulombe, Andréas Litchblau, Yves Rougerie et Frederic Spiedel, pour
leur très grande collaboration et les nombreuses discussions qu'ils nous ont accordé lors de
nos travaux sur leurs propriétés.

Nos travaux ont été facilités par les conseils d'Alain Simard, André Gobeil, Jean-
François Couture et Pierre Pilote du M.E.R.

Nous sommes très reconnaissants envers Guylaine Gauthier pour l'excellence de


son travail et l'enthousiasme qu'elle a manifesté tout au long des travaux de terrain. Nous
remercions G. Archambault, E.H. Chown et R. Daigneault pour leur apport scientifique.
Nous tenons aussi à souligner l'excellent travail de Claude Dallaire dans la réalisation des
figures.
79 .

RÉFÉRENCES

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Ministère des Richesses Naturelles, Québec; rapport préliminaire; RP-599,
17 p.
85.

ANNEXE
86.

Planche 1.

A: Indice "SAVANE": Photomicrographie d'une plage irrégulière de pyrrhotite (Po) avec


une inclusion de chalcopyrite (Cp); lumière réfléchie. (Echantillon 88-13).
B: Indice "RELIQUE": Photomicrographie de la roche minéralisée contenant de la pyrite
(Py); lumière transmise, nicols croisés. (Échantillon 88-220).
87.
88.

Planche 2.
A: Indice "BU I"IE": Photomicrographie d'un grain de pyrite, (Py), inclusions d'or natif
(Au) et veinules de chalcopyrite (Cp); lumière réfléchie.hantillon
(c 88-250).
B: Indice "BUTTE": Photomicrographie d'ombres de pression sigmoïdes aux
extrémités d'un grain de pyrite. Vue perpendiculaire à la schistosité et parallèle à la
linéation en regardant vers le NE; lumière transmise, polarisation simple.
(Échantillon 88-251).
C: Indice "BUTTE": Idem à B; nicols croisés.
89.

• -Apo


:Pk
• •
CP

431 •
AU • 4. 1/4

t!, 0,05 mm
414

t,
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44v./ tr. •
•. •
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• :4,1 itt 0,5 mm A , 0,5 mm


• .
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• • mairrm• f
,
••/' 7. :o. •
90.

Planche 3.
A: Indice "BOYVINET": Photomicrographie de pyrite (Py) et de chalcopyrite (Cp) dans
une fissure d'une veine de quartz; lumière réfléchie. (Echantillon 88-46).
B: Indice B-3-1 de Pile Opawica: Photomicrographie d'un grain de pyrite (Py) en
remplacement de la magnétite primaire (Mg) du gabbro; lumière réfléchie.
(Échantillon 88-133a).
C: Indice B-3-1 de l'île Opawica: Photomicrographie de fragments gabbroïques pyritisés
dans une veine de quartz; lumière réfléchie. (Echantillon 88-153).
91.
92.

Planche 4.
A: Indice "AGAR 2": Photomicrographie d'un grain de pyrite (Py) avec la chalcopyrite (Cp)
et l'or natif (Au) associés; lumière réfléchie. (Échantillon 88-206).
B: Indice "AGAR 2": Photomicrographie de la mylonite minéralisée contenant de la pyrite
(Py); lumière transmise, nicols croisés. (Échantillon 88-206).
93.

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