Vous êtes sur la page 1sur 157

Séparations par flottation

• Méthode de séparation physique utilisant les diffé-


rences de propriétés des interfaces entre une parti-
cule solide, une solution aqueuse et un gaz (air)

• Applications:
• Récupération du pétrole des sables bitumineux
• De-encrage de papiers
• Récupération de minéraux en génie minier/métallurgique
• Sulfures : ZnS, PbS, CuFeS2, NiS, MoS;
• Oxydes: Fe2O3 , TiO2 , SnO2;
• Minerais oxydés: PbCO3, ZnCO3, BaSO4;
• Non-métalliques: graphite, S0, talc, PO43-, charbon, diamants
Flowsheet d’une usine de sables bitumineux
Brève introduction aux procédés
de séparation des minéraux
¾ Métaux dans la nature
• seuls (nobles)
• combinés (minéraux)
• oxydés (silicates, oxydes, etc)
• sulfures, hallures

¾ Minerai (ore)
• minéraux de valeur
• minéraux sans valeur (gangue)
¾ Exemples
• Minerai de cuivre (0.5% Cu …. 1.5% CuFeS2)
• Minerai de zinc (6% Zn …. 9% ZnS)
Minerai (minéral + gangue)

gangue minéral métal


Minéraux sulfurés courants
• Plomb …...……... Galène……….. PbS
• Zinc …………….. Blende……….. ZnS
Marmatite……. Zn1-x FexS
• Nickel ………….... Pentlandite…… Ni1-x FexS
• Fer ………………. Pyrite……..…... FeS2
• Cuivre …………… Chalcosine…………. Cu2S
Chalcopyrite.………. CuFeS2
• Molybdène………. Molybdenite….. MoS2
Méthodes d’extraction des métaux
Etapes du Traitement des minerais
Étape de fragmentation
(libération des particules)
Étape de concentration
(séparation des particules)
Libération et récupération
Indices de performance
Récupération Teneur

w c tc mj k
R= t ik =
w a ta Σ mj k
¾ Calcul du redement massique dans une séparation

• Cas le plus simple: séparateur à deux produits


Wa , xa
Alimentation Rejets: Wr , xr
W = débit de solides Concentré: Wc , xc
x = analyse quelconque

• Équations de conservation de la matière:


Conservation des solides : Wa = Wr + Wc (tsol/h)
Conservation de l’élément x : Wa xa = Wr xr + Wc xc (telem/h)
• La solution de ce système est:

wc xa – xr wr xa – xc
= et =
wa xr – xc
wa xc – xr
relation connue comme “formule des deux produits”

• La variable X peut être :


• une analyse granulométrique (cumulé ou retenu)
• une analyse chimique (métal ou minéral)
• ratio eau/solide
………c’est à dire une “analyse sur le solide”
Compromis récupération vs teneur
Alimentation :
20
teneur = = = 50.0 %
40

• Cas #1 : séparation assez sélective

Concentré : Rejets :
14 6
teneur = = 87.5 % teneur = = 25.0 %
16 24
14 6
récupér. = = 70.0 % récupér. = = 30.0 %
20 20
• Cas #2 : séparation moyenne
Concentré : Rejets :
18 2
teneur = = 75.0 % teneur = = 12.5 %
24 16
18 2
récupér. = = 90.0 % récupér. = = 10.0 %
20 20

• Cas #3 : séparation à récupération maximale


Concentré : Rejets :
20 0
teneur = = 62.5 % teneur = = 0.0 %
32 8
20 0 = 0.0 %
récupér. = = 100.0 % récupér. =
20 20
(effet de la libération)
Choix du meilleur couple rendement! -teneur
e u r
-t e n
e n t
récupération

récupération
B de m A pas évident!
A r e n
b e s
o u r B
ce
B meilleur s c
que A a n
r l e or m
a re e rf
m p e p
c o
teneur d
teneur
s
d e tè r e
o i n c ri
e s e s
récupération

récupération
B l i r A A meilleur que B
A
ta b
B d ’ é
o i n
e s
BBmeilleur que A B

teneur teneur
Efficacité économique
Contrat de smeltage (cuivre)
Section 1. Principes de la flottation
Étapes de la formation de l’agrégat….
Principe de la flottation
Étapes de la séparation par flottation

• Mise en suspension des particules


• Normalement déjà faite au niveau du broyage
• Conditionnement de la pulpe
• Hydrophobisation des surfaces par des réactifs chimiques

• Introduction dans cellule de flottation


• Injection d’air : pour la collecte des particules
• Agitation : pour maintenir particules en suspension
…….
Étapes de la séparation par flottation (suite)
• Transport des agrégats vers l’écume : par poussée
d’Archimède; décrochage des certaines particules

• Nettoyage de l’écume : sélectivité augmente

• Récupération du concentré :par raclage de l’écume

• Récupération de la pulpe restante : vers les rejets

…….
Formation écume
Facteurs du décrochage
Coalescence des bulles
Étapes de la séparation par flottation (suite)

• Transport des agrégats vers l’écume : par poussée


d’Archimède; décrochage des certaines particules

• Nettoyage de l’écume : sélectivité augmente

• Récupération du concentré : débordement de l’écume

• Récupération de la pulpe restante : vers les rejets

…….
nettoyage de l’écume
Étapes de la séparation par flottation (suite)

• Transport des agrégats vers l’écume : par poussée


d’Archimède; décrochage des certaines particules

• Nettoyage de l’écume : sélectivité augmente

• Récupération du concentré: débordement de l’écume

• Récupération de la pulpe restante : vers les rejets

…….
Stabilité de l’écume
Étapes de la séparation par flottation

• Transport des agrégats vers l’écume: par poussée


d’Archimède; décrochage des certaines particules

• Nettoyage de l’écume : sélectivité augmente

• Récupération du concentré : débordement de l’écume

• Récupération de la pulpe restante : vers les rejets

…….
Hydrophobicité de surface
• Le phénomène fondamental:
– attachement entre une bulle d’air et une particule dans un
milieu liquide

• L’attachement se fait après compléter les étapes :


– approche bulle-particule
– collision bulle-particule
– amincissement de la couche de liquide interposée
– rupture de la couche liquide
– attachement particule-bulle
• Collecte des particules hydrophobes

– Approche bulle-particule …………………….……....

– Contact bulle-particule ………………...……………..

– Glissement et amincissement couche liquide………...

– Rupture finale de couche liquide ………..…………...

– Attachement/détachement bulle-particule …... ou


Probabilité
de collision
Probabilité
de collision
et
taille des
particules
Hydrophobicité
Temps de contact
Temps
d’induction
Probabilité de collection et taille des particules
Probabilité de collision vs hydrophobicité
• Les étapes mentionnées antérieurement se vérifie-
ront seulement si le solide est rendu hydrophobe
• De plus, une fois que la collision et l’attachement
ont été accomplis, l’agrégat bulle-particule ainsi
produit ne doit pas se désagréger.
• Pour cela un certain équilibre entre les différentes
interfaces en jeu doit s’établir :
• solide - gaz
• solide - liquide
• gaz - liquide
…….
Liquide
γlg
Liquide
Gaz

γsg θc
γsl
Solide

• Les forces de tension développées aux trois interfaces


(γ sg , γsl , γlg) déterminent un angle de contact entre la
surface de la particule et celle de la bulle

…….
• À l’équilibre on aura: γlg
γ sg = γsl + γlg · cos θc Liquide
γsg
Gaz Liquide
θ
γsl
où γ est l’énergie de l’interface Solide

θc est l’angle de contact

• La force nécessaire pour briser l’interface solide/ gaz


(travail d’adhésion) Wsg , est égale à l’énergie au stade
(S/L + L/G) moins l’énergie au stage S/G, alors

Wsg = γsl + γlg - γsg


Wsg = γsl + γlg - (γsl + γlg · cos θc )

donc….
Wsg = γlg· (1 - cosθc)

• On voit que plus θc est grand, plus Wsg est grand , donc
plus la particule est attachée à la bulle (hydrophobe)

• La majorité des minéraux ont cependant de faibles angles


de contact (<30°), c’est-à-dire sont hydrophiles

On a donc besoin d’une hydrophobisation forcée !

hydrophobe = aérophile
hydrophile = aérophobe
Films ….
Hydrophobicité naturelle
Aérophobicité naturelle
Hydrophobicité induite
en résumé ...
Angle de contact et degré d’hydrophobicité
Hydrophobicité naturelle
Hydrophilicité naturelle
Section 2. Réactifs de flottation
Types de minéraux
Les minéraux flottables se classifient en deux groupes selon
les caractéristiques de leur surface:
• Non-polaires: La surface se caractérise par des liens
moléculaires faibles, incapables d’établir des liens
avec les ions de l’eau (i.e. produits hydrophobes);
Ex: charbon / graphite / souffre / talc / diamant

• Polaires: Ont des liens ioniques ou covalents forts.


La surface réagit vivement avec les ions H+ et OH-.
Naturellement hydrophiles, ils nécessitent de l’aide de
réactifs chimiques pour devenir hydrophobes.
Leur degré de polarité est montré au tableau suivant.
Classification des minéraux polaires
Types de réactifs
• Collecteurs:
ont pour fonction de rendre hydrophobes les surfaces
minérales en s’adsorbant sur leur surface
• Modulateurs:
sont utilisés à fin de rendre plus sélective l’action du
ou des collecteurs. Il y en a de trois sortes : activants,
déprimants et régulateurs de pH
• Moussants:
sont utilisés pour stabiliser l’écume et pour diminuer
la dimension des bulles d’air.
Collecteurs
• Réactifs les plus importants en flottation, servant à:
• rendre hydrophobe la surface minérale
• réduire le temps d’induction

• Les collecteurs sont des produits organiques apparte-


nant à un des deux types suivants:

• Collecteurs non-ioniques
• Collecteurs ionique
• Collecteurs non-ioniques
- ne se dissocient pas dans l’eau
- rendent hydrophobe la surface par l’action d’une
mince couche seulement
- ils sont pratiquement insolubles dans l’eau
- exemple de collecteur non-ionique: kérosène
• Collecteurs ioniques
- se dissocient dans l’eau
- présentent deux parties distinctes:

• un groupe polaire: responsable de l ’attachement à la


surface minérale par (a) chimisorption ou (b) attraction
électrostatique

• un groupe non-polaire: qui ne s’adsorbe pas à la surface


et qui est responsable de l’hydrophobicité (typiquement
une chaîne hydrocarbonnée)
Collecteurs ioniques
• Sont les plus utilisés pour la flottation de minéraux

• Selon l’ion responsable de l’hydrophobicité, les


collecteurs ioniques se classifient en:
- Cationiques
- Anioniques
• oxyhydryles
• suphydryles
Collecteurs anioniques : Oxyhydryles
• Types
– carboxylates (acides gras) R-COOH
– alkil-sulphates R-SO4H
– alkil-aril-sulphonates R- -SO4H

• Les acides gras (leurs sels) sont les plus utilisés;


exemple: oléate de sodium
H H H H H H H H H H H H H H H H H H
O
H C C C C C C C C C C C C C C C C C C C
O Na
H H H H H H H H H H H H H H H H
• Plus la chaîne R est longue, plus forte est l’action
hydrophobe, mais moins soluble est le collecteur

• En général ils sont puissants mais peu sélectifs

• Sont utilisés dans le flottation de:


– minéraux de Ca, Ba, Sr, Mg (SO4-2,, CO3-2, PO4-3)
– sels solubles de K et Na (potasse, Saskatchewan)
Collecteurs anioniques : Sulphydryles
• Très puissants et sélectifs pour les sulfures métalliques
Diagramme Eh -pH (Pb)
0.5
Potentiels Pb(OH)2
Anodiques Pb+2 + S +
S2O3-2
HPbO2-
0 +
S2O3-2
Eh
PbS

-0.5
Pb+H2S
Potentiels
Cathodiques Pb + HS-

-1.0 pH
0 7 14
Mécanisme d’adsorption
• Les sulfures métalliques étant peu solubles, il faut la présence
de l’oxygène pour déstabiliser leur surface:
½O2 + H2O + 2e- → 2 OH- Réduction cathodique
MS → M+ + S0 + 2e- Oxydation anodique en milieu acide
MS + H2O → M(OH)2 + S0 + 2H+ + 2e- Oxyd anod. en milieu alcalin

• La formation de S0 en surface donne lieu à l’hydrophobicité.


Cependant, l’activité de l’oxygène mène l’oxydation du S2- plus
loin encore, vers S2O32- ou SO42-, qui ne sont pas hydrophobes
mais solubles, permettant ainsi la réaction avec le collecteur.
• Par exemple, si le produit d ’oxydation de surface était
S2O32- (Eh/pH):
2 MS + 2O2 + H2O → M S2O3 + M (OH)2
MS2O3 + 2 ROCS2K → M (ROCS2 )2 + K2S2O3

• Le xanthate métallique (RX) insoluble formé en surface


rend hydrophobe la particule

• Solubilité des MX: Cu-Pb-Ag → très faible


Fe-Zn → plus élevée
⇒ Difficile de former une surface hydrophobe stable
pour la sphalérite. On a donc besoin d’un activant.
• La présence des ions Cu2+, Pb2+ et autres peut conduire à la formation
de xanthates métalliques insolubles diminuant ainsi l’efficacité. On
précipite alors ces ions sous forme d’hydroxydes en montant le pH .
Collecteurs cationiques
• La répulsion de l’eau est accomplie par le cation dont
le groupe polaire est basé sur un atome d’azote, typi-
quement une amine.
• Les anions de ces collecteurs sont normalement des
- -
hallures (Cl , Br ) qui n’interviennent pas dans la
réaction avec le minéral.
• L’adsorption se fait par attraction électrostatique entre
l’extrême polaire et la double couche électronique à la
surface minérale.
Classification des collecteurs
Collecteurs

Non-ionique Ionique
Liquide, hydrocarbonés non-polaires
qui ne se dissocient pas dans l’eau
Anionique Cationique

Oxyhydryle Sulphydryle

Carboxylique Sulphate Sulphonate Xanthate Dithiophosphates


Types de réactifs
• Collecteurs:
ont pour fonction de donner l’hydrophobicité à la
surface des particules en s’y adsorbant
• Modulateurs:
utilisés à fin de rendre plus sélective l’action du ou des
collecteurs. Il y en a de trois sortes
• Moussants:
utilisés pour stabiliser l’écume et pour diminuer la
dimension des bulles d’air.
Types de modulateurs

• Activants: leur action permet au collecteur d’agir


dans le sens voulu (flotter un minéral)

• Déprimants: leur action empêche le collecteur d’agir


dans le sens normal (ne pas flotter)

• Régulateurs de pH: pour ajuster le pH à fin de rendre


plus efficace l’action du collecteur ajouté
Activants
• Ils modifient la nature chimique de la surface
minérale de façon quelle puisse devenir hydro-
phobe après traitement avec le collecteur.

• Ils sont normalement des sels solubles (ionisables).

• On analysera le cas de l’activation du sulfure de


zinc (sphalérite/blende/marmatite).
Activation de la sphalérite (ZnS)
• Le xanthate de zinc étant relativement soluble
l’hydrophobicité obtenue n’est pas suffisante pour
la flottation du Zn
• Si on ajoute des ions Cu 2+ou Pb2+ , plus électro-
2+ 2+
négatifs que le Zn , ils déplaceront le Zn du
sulfure d’après:
ZnS + Cu ↔ CuS + Zn
2+ 2+

• Le CuS déposé à la surface réagit avec le xantha-


te, rendant la particule minérale hydrophobe
Activation ZnS
Activation sphalérite
Flottation de ZnS dans des mélanges
• Dans les séparations Pb/Zn ou Cu/Zn:
- On flotte d’abord la galène (chalco) avec des RX
- On active la sphalérite des rejets avec du CuSO4
- On flotte alors la sphalérite rendue hydrophobe

• Dans un mélange sphalérite/pyrite (ou pyrrhotite):


- on assure la sélectivité avec de la chaux ( pH =11-12)
- on ajoute du CuSO4 pour activer le ZnS
- on flotte la sphalérite hydrophobisée
Déprimants
• La dépression est utilisée pour augmenter la sélectivité de
la flottation en rendant certains minéraux hydrophiles, i.e
en empêchant leur flottation.

• La méthode de dépression la plus simple et naturelle est


l’adagulation (slime coating), qui empêche l’adsorption
du collecteur par recouvrement de la particule.

• On peut aussi déprimer sélectivement certains minéraux


en utilisant des produits chimiques (solubles, ionisables)
Cyanures
• Utilisés dans la flottation sélective de sulfures
complexes
• L’utilisation de cyanure comme déprimant exige un
contrôle serré du pH (alcalin) car le HCN est mortel
• Exemples d’utilisation:
– la solubilité des MX augmente avec les ions CN- :
PbX peu soluble Sélectivité
CuX ± soluble améliorée
par CN-
ZnX, FeX, NiX très solubles
– Dans le cas du cuivre, il faut surveiller la concen-
tration de CN- car un excès forme des complexes
avec CuX, déprimant ainsi la chalcopyrite.

– La longueur de la chaîne hydrocarbonnée (R)


augmente la stabilité du MX ce qui implique un
-
besoin de plus CN pour déprimer un minéral.

– Alors quand on utilise CN- comme déprimant on


doit plutôt choisir des xanthates à R courte
• Exemples d’utilisation (suite):

– La présence d’ions Cu2+ ( provenant des sels solubles de


Cu) activerait le Zn à un moment non-désiré (dans le
circuit de flottation du cuivre, car le Zn y est pénalisé).

– L’ajout de CN- empêcherait l’absorption des Cu2+ sur


la surface en formant un complexe cyanuré soluble:

NaCN + H2O ↔ HCN + NaOH


HCN ↔ H + CN
+ -

3CN + Cu ↔ (CU(CN)2) + 1/2 C2N2


- 2+ -
Déprimant CN-
Régulateurs de pH
• Pourquoi les utiliser?
– Problèmes de sécurité (HCN)
– Améliorer la sélectivité (collecteur)
– Réduire la corrosion des équipements
• Méthode
– ajout de lait de chaux aussitôt qu’au broyage
– ajustement du pH avec HCl, en flottation
– la chaux réagit avec possibles M++ en solution, en
les précipitant comme M(OH)2, évitant ainsi qu’ils
activent involontairement le ZnS ou FeS2
• En combinaison avec les xanthates, un excès de
chaux (pH très alcalin) déprime tous les sulfures

• Pour [RX] donnée, il y aura un pH critique tel que:

- si pH > pHcrit …...


un minéral donné ne flotte pas

- si pH < pHcrit …...


un minéral donné flottera
Effet du pH sur flottation de pyrite
Moussants
• Objectifs:
– Stabilité des agrégats bulle-particules
– Stabilité de l’écume
– Dimension adéquate des bulles (0.5-1cm) …………….
(4/3)π R3

4π R2
Moussants
• Objectifs:
– Stabilité des agrégats bulle-particules
– Stabilité de l’écume
– Dimension adéquate des bulles (0.5-1cm) …………….

• Caractéristiques à rencontrer
– Agir seulement sur la surface liquide/air
– Ne pas agir sur la surface solide (difficile)
– Pouvoir collecteur négligeable
– Être assez soluble (homogénéité)
– Puissants, mais pas trop...
• Les moussants sont des produits hétéropolaires: leur
groupe polaire se combine avec les dipôles de l’eau
avec lesquels le groupe non-polaire ne réagit pas,
restant donc dans la phase gazeuse et diminuant ainsi
la tension superficielle, ce qui stabilise la bulle d’air

Action d ’un moussant


Eau

Air Polaire
Non-Polaire
• Certains collecteurs ont aussi des propriétés moussantes,
ce qui pose des problèmes, car le taux d’addition de
collecteur est différent de celui du moussant.

• Les moussants contiennent un des groupes suivants

• Hydroxyle ………….. OH
O
• Carboxyle ………………… C
OH
• Carbonyle …………… C O
• Groupe aminé……………. NH2
• Groupe sulphidé ……. OSO2OH SO2OH
• Parmi les 5 groupes mentionnés précédemment, on
préfère les alcools car à part d’être solubles, ils n’ont
pas de propriétés de collection.
Poly-glycoléthers
(DOW FROTH 250) CH3 (O-C3H8)n OH Synthétiques

Méthyle IsoButil Carbinol CH3 CH CH2 CH CH3


(MIBC)
CH3 OH
Terpineol (pine oil) CH3
CH3 C
CH3 CH3
OH
OH Produits naturels
Xylenol
CH3 (Cresylic acid)
Effet du moussant
Section 3. Analyse d’un procédé
de séparation par flottation
1. Comment évaluer le degré de séparation que le
procédé de flottation peut apporter au traitement
d’un minerai donné?

2. Quel doit être le temps de flottation pour obtenir


les objectifs visés de teneur (qualité) et rendement
(quantité)?

3. Quelle est l’efficacité d’un tel procédé de sépara-


tion par flottation?
Tests de flottation
• Buts
– Évaluer divers types de réactifs
– Déterminer les meilleures conditions d’opération
– Déterminer le temps de flottation optimale (design)
– Évaluer la cinétique de flottation (design)
• Conditions
– Sur des échantillons représentatifs
– Broyés à la dimension optimale (essayer granulométries)
– Au pourcent en solides adéquat
– Dans un appareil de laboratoire (bien contrôlé)
– Idéalement tenir en compte les flux de recycle (locked cycle tests)
Flottation de laboratoire
Selectivité et temps de flottation

R = 100·[1– exp(-kt)]
Récupération (%)
Récupération
dans un
banc cellules
• A la fin d’un test de flottation en laboratoire on a donc
une série d’échantillons de concentrés et les rejets finaux
• Chaque échantillon est pesé (sec) et analysé chimique-
ment pour l’élément de valeur (par exemple: Pb)
• On obtient un tableau comme ci-dessous:

temps masse teneur masse masse masse récup. teneur


(min) (g) (%Pb) Pb cumul Pbcum Pbcum cumulée
Conc. #1 0-2 83.28 83.46 69.5 83.28 69.5 65.0 83.46
Conc. #2 2-4 44.33 43.41 19.2 127.6 88.8 83.0 69.59
Conc. #3 4-8 60.99 15.78 9.62 188.6 98.4 92.0 52.17
Conc. #4 8 -16 106.2 4.02 4.29 295.2 103.0 96.0 34.89
Rejets 934.8 0.46 4.30 1230 107.0 100.0 8.70
Total 1230.0 107.0
Récupération vs masse concentré/masse valeur alimentée

Entre 0 et 2 : 2

Récupération cumulée (%) = Cc/Aa


R2 - 0
Pente =
X2 - 0

C2 c2
- 0
Aa
Pente =
C2
- 0
Aa
Pente = c2
0
Masse concentré/masse valeur alimentée = C/Aa
Récupération vs masse concentré/masse valeur alimentée
Entre 1 et 2
2

Récupération cumulée (%) = Cc/Aa


R2 - R1
Pente =
X2 -X1

C2 c2 C1 c1
-
Aa Aa
Pente =
C2 C1
-
Aa Aa
1
C2 c2 - C1 c1
Pente = =c
C2 - C1

c = teneur moyenne « 1-2 » 0


Masse concentré/masse valeur alimentée = C/Aa
Récupération vs masse concentré/masse valeur alimentée
100 Q P
Pour toute ligne OB:
Cc/Aa
pente = =c
B C/Aa
Cc/Aa

Ligne QP :
pente = 0 ⇒ gangue pure

Ligne OQ :
pente = max ⇒ minéral pur

Ligne OP :
Récup.=100% ⇒ alimentation

O
C /A a
Récupération vs masse concentré/masse valeur alimentée
P
100 Q
Si A= point d’opération:
A
Ligne OA :
Cc/Aa

⇒ concentré cumulé
( pente = teneur moyenne )

Pente ligne pointillée ⇒


concentré incremental en A

O
C /A a
Détermination du point final de flottation (technique)
P
100 Ligne solide orange (OP)
pente = teneur alimentation

Point final de flottation est celui qui


Cc/Aa

produit un concentré instantané de


B teneur égale à celle de l’alimentation

Ce point est donné par la tangente


à la courbe ayant une pente égale
à la teneur de l’alimentation

B = point d’opération pour temps


0 maximal de flottation
C /A a
Point final de flottation (économique)
Chaque nouveau concentré incrémental a une teneur
inférieure au concentré antérieur, donc il vaudra moins.
Il arrivera un moment où le concentré produit vaudra
autant que son coût de traitement (RNS=0)
P= valeur du métal
P·C·cn = C·S
S= charge de traitement

On déplace alors une droite à pente Cn jusqu’à ce


qu’elle devient tangente à la courbe. Tout concentré
ultérieur aura une valeur nette négative.
Point final de flottation (économique)

RA A
Cc/Aa

Cn

A = point d’opération
économique

R·PA C/Aa
Efficacité de séparation

• Par rapport à la séparation parfaite


(courbe de séparation)

• Par rapport à la meilleure séparation


possible (technique)
100
Q P

A = point d’opération OA = OE + EA
Cc/Aa

OE = minéral pur
E
EA = alimentation

Par rapport à la OE
E=
séparation parfaite OQ

O
C/Aa
100 Q P OD = OG + GD
OG = best conc.
GD = alimentat.
D
B OG
D = point d’opération E2 =
Cc/Aa

industriel OB
B = meilleur point de
laboratoire OD = OF + FD
OF = minéral pur
F G Par rapport à la FD = alimentation

séparation parfaite OF
E2 =
O OQ
C/Aa
Section 4. Équipement industriel
Types de cellules de flottation

• Cellules pneumatiques

• Cellules mécaniques
Cellules pneumatiques
¾ Aération
• par soufflage
• par succion
• entraînement avec pulpe

¾ Air sert à:
• fournir les bulles
• assurer la suspension (pas d’agitateur)
¾ Caractéristiques de fonctionnement
• Faciles à opérer
• Peu d’entretien
• Concentrés à faible teneur

¾ Modèles existants
• Colonnes de flottation
• Cellules Jameson
• Contact cells
• Packed columns
Colonnes de flottation
• Équivalent à plusieurs bancs de cellules
• Hauteur allant jusqu’à 14 m
• Occupent moins de surface de plancher
• N’ont pas d’agitateurs mécaniques
• Utilisent de l’eau pour laver l’écume
• Des concentrés beaucoup plus riches
• La récupération est moins bonne
• Utilisent moins d’instrumentation
• Contrôle automatique plus simple
Colonne de flottation Eau de
lavage
Zone de nettoyage (1 à 2 m):
Eau de lavage est ajoutée en haut et bias
descend vers le fond (bias positif).
Elle réduit l’entraînement des parti-
cules hydrophiles vers le concentré. Alimentation
« hold-up » de gaz = 75%-90% concentré

Zone de collection (75%-80% H):


Particules de solide (hydrophobes)
contactent un flux ascendant de bulles
de gaz produit par un barboteur situé
au fond de la colonne. air
« hold-up » de gaz = 15%-30%
rejets
Colonnes de flottation
Eau de lavage:
au-dessus de l’écume ou quelques
pouces au-dessous de la surface
Colonnes de flottation
Eau de lavage:
au-dessus de l’écume ou quelques
pouces au-dessous de la surface

Interface:
Entre les deux zones. Très marquée à
cause de la différence de densité des
bulles (hold-up).
Colonnes de flottation
Eau de lavage:
au-dessus de l’écume ou quelques
pouces au-dessous de la surface

Interface:
Entre les deux zones. Très marquée à
cause de la différence de densité des
bulles (hold-up).

Barboteur:
Interne: céramique, acier inox, toile de
filtre, caoutchouc perforé
Externe: USBM, Minnovex, Cominco
Ajout d’air
cellules vs colonnes
Effet du debit d’air
Cellules de flottation mécaniques

¾ Caractéristique principale
• existence d’un agitateur mécanique assurant la
fonction d’aération et la fonction de suspension

¾Aération
• par succion (self-aerating cells)
• par soufflage externe
La cellule de flottation
Air A : alimentation
B : sortie de la pulpe
M C
C : contrôle de niveau
M : mousse
P
P : pulpe
A P1 : minéral hydrophobe

S P2 : gangue hydrophile
B
Q : bulle d ’air
R T
R : rotor
P1
S : stator
Q
T : baffle
P2
Fonctions à assurer par la cellule

• Mettre/maintenir les particules en suspension


• Disperser les bulles d’air
• Assurer le contact bulle-particule
• Assurer une zone à faible turbulence en haut de l’écume
• Permettre l’extraction de l’écume
• Transfert des particules aux points de décharge
• Fournir des conditions de mélange parfait
• Démarrage après arrêt/sédimentation de la pulpe
Parties d’une cellule

• Structure extérieure
– parallélépipède rectangulaire
– cylindrique
• Agitateur
• Dispositif d’aération
• Système d’alimentation
• Sorties pour produits
Mélange de l’air
Banc de cellules mécaniques
Banc de cellules mécaniques
Banc de cellules mécaniques
Modèles industriels

• Metso (Denver Sub-A et DR)


• Metso (RCS)
• GLV (Wemco 1+1 et Smart Cells)
• GLV (Dorr-Oliver)
• Outokumpu-Oy (plusieurs types)
• Galligher-Agitair
Séparation par flottation
Section 5. Circuits de flottation
• Utilisation de circuits
Résultent du besoin que chaque banc remplisse une
fonction bien particulière et différente des autres.

• Circuits simples:
n’utilisant que la flottation pour produire un ou
plusieurs concentrés (flottation sélective)
• Circuits complexes:
nécessitant aussi d’autres procédés de séparation
(magnétique, gravimétrique, hydrométallurgie, etc.)
Circuits simples
• Unité de travail industrielle:
• Banc de cellules ou cellule réservoir ou cellule colonne
• Séquence des flux dans un banc:
Rhéogramme d’un circuit simple
Épuiseuses
Ébaucheuses (Scavengers)
(Rougher)

Alimentation Rejets

Concentré final

• Type de circuit applicable seulement si la gangue est


peu flottable et la teneur d’alimentation varie peu
• Normalement, une étape de lavage est nécessaire
Circuit simple avec nettoyage
• Type de circuit utilisé quand la gangue à tendance à
flotter et/ou difficile à séparer du minéral

Épuiseuses
Ébaucheuses (Scavengers)
Alimentation (Rougher)

Rejets
Concentré

Nettoyeuses
(Cleaners)
• Si on a besoin de plus d’une étape de lavage:

Alim.
Ébaucheuses Épuiseuses
Rejets

Nettoyeuses
Concentré

Re-nettoyeuses
Circuits à plusieurs produits
• Flottation sélective des différentes espèces minérales de
façon séquentielle. La gangue sort en dernier.
Exemples: Mines Selbaie, Matagami, Louvicourt, Bouchard-
Hébert, Kidd Creek, Sullivan, Strathcona.
Circuits à plusieurs produits
• Flottation en vrac: production d’un concentré global de
sulfures, laissant immédiatement derrière la gangue
Ex: Brunswick Mining & Smelting
• Flottation en vrac:
• Production d’un concentré global de sulfures,
laissant immédiatement derrière la gangue
• Le concentré est ensuite traité sélectivement
pour produire les différents concentrés
• Difficulté à désorber les réactifs adsorbés lors
de la flottation en vrac
• Besoin d’opérations additionnelles: rebroyage,
lixiviation sélective, chauffage, grillage, etc.
Exemple de flottation en vrac
Cu
cond
rebroyage

scv Cu-Pb Cu
Cu-Pb Cu-Pb Cu
Cu-Pb cln-scv scv
rgh cln rgh
Aliment.

Zn Cu
cond cln-scv Cu cln

Conc. Cu
Zn rgh Zn scv rebroyage
Conc. Pb
Zn
Zn cln cln-scv

Zn recln recln-scv

Rejets finaux
Conc. Zn
Fin de la section

Vous aimerez peut-être aussi