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Michael P. McKinley
Valerie Dean O’Loughlin
Theresa Stouter Bidle
ADAPTATION FRANÇAISE :
Dave Bélanger
Mélanie Cordeau
Audrey Des Serres
Matthieu Devito
Marc-André Lafamme
Sophie Morin
Lia Tarini
UNE APPROCHE INTÉGRÉE
Michael P. McKinley
Valerie Dean O’Loughlin
Theresa Stouter Bidle
ADAPTATION FRANÇAISE :
Dave Bélanger
Mélanie Cordeau
Audrey Des Serres
Matthieu Devito
Marc-André Lafamme
Sophie Morin
Lia Tarini
Anatomie et physiologie
Une approche intégrée Des marques de commerce sont mentionnées ou illus-
trées dans cet ouvrage. L’Éditeur tient à préciser qu’il
Traduction et adaptation de : Anatomy & Physiology – An Integrative n’a reçu aucun revenu ni avantage conséquemment
Approach de Michael P. McKinley, Valerie Dean O’Loughlin et Theresa à la présence de ces marques. Celles-ci sont repro-
Stouter Bidle © 2013 McGraw-Hill (ISBN 978-0-07-305461-2) duites à la demande de l’auteur ou de l’adaptateur en
Original edition © 2013 by The McGraw-Hill Companies Inc. All rights reserved vue d’appuyer le propos pédagogique ou scientifique
de l’ouvrage.
© 2014 TC Média Livres Inc.
Conception éditoriale : Sophie Gagnon
Coordination éditoriale : André Vandal La pharmacologie évolue continuellement. La recherche
Édition : Audrey Boursaud, Daphné Marion-Vinet et Nathalie Jalabert et le développement produisent des traitements et des
Coordination : Caroline Côté, Johanne Lessard, Mélanie Nadeau pharmacothérapies qui perfectionnent constamment
et Michel Raymond la médecine et ses applications. Nous présentons au
Recherche iconographique : Rachel Irwin et Patrick St-Hilaire lecteur le contenu du présent ouvrage à titre informatif
Traduction : Marie Dumont, Catherine Ego, Joanne Goulet-Giroux, uniquement. Il ne saurait constituer un avis médical. Il
Lucie Morin, Laurence Perron et Geneviève Ross incombe au médecin traitant et non à cet ouvrage de
Révision linguistique : Chantale Bordeleau, Marie-Claude Rochon déterminer la posologie et le traitement appropriés
et Anne-Marie Trudel de chaque patient en particulier. Nous recommandons
Correction d’épreuves : Francine Raymond et Marie-Claude Rochon également de lire attentivement la notice du fabricant
Conception graphique : Geneviève Pineau (Pige Communication) de chaque médicament pour vérifier la posologie recom-
Adaptation de la couverture originale : Micheline Roy mandée, la méthode et la durée d’administration, ainsi
Impression : TC Imprimeries Transcontinental que les contre-indications.
Coordination éditoriale du matériel complémentaire Web : Audrey Boursaud Les cas présentés dans les études de cas et exercices
et Daphné Marion-Vinet de cet ouvrage sont fictifs. Toute ressemblance avec
Coordination du matériel complémentaire Web : Caroline Côté, des personnes existantes ou ayant déjà existé n’est
Johanne Losier et Mélanie Nadeau que pure coïncidence.
Traduction du matériel Web : Julie Bourgon, Louise Drolet, Marie Dumont,
Lucie Morin, Serge Paquin, Laurence Perron et Geneviève Ross TC Média Livres Inc., McGraw-Hill, les adaptateurs et
leurs collaborateurs se dégagent de toute responsa-
Catalogage avant publication bilité concernant toute réclamation ou condamnation
de Bibliothèque et Archives nationales du Québec passée, présente ou future, de quelque nature que ce
et Bibliothèque et Archives Canada soit, relative à tout dommage, à tout incident – spé-
cial, punitif ou exemplaire – y compris de façon non
McKinley, Michael P. limitative, à toute perte économique ou à tout préju-
[Anatomy & physiology. Français] dice corporel ou matériel découlant d’une négligence,
Anatomie et physiologie : une approche intégrée et à toute violation ou usurpation de tout droit, titre,
intérêt de propriété intellectuelle résultant ou pouvant
Traduction de : Anatomy & physiology. résulter de tout contenu, texte, photographie ou des
Comprend des références bibliographiques. produits ou services mentionnés dans cet ouvrage.
ISBN 978-2-7651-0697-5
1. Anatomie humaine. 2. Physiologie humaine. i. O’Loughlin, Valerie
Dean. ii. Bidle, Theresa Stouter. iii. Des Serres, Le matériel complémentaire mis en ligne dans notre
Audrey. iv. Titre. v. Titre : Anatomy & physiology. Français. site Web est réservé aux résidants du Canada, et ce,
QM25.M3414 2014 611 C2013-941744-3 à des fins d’enseignement uniquement.
ISBN 978-2-7651-0697-5
Dépôt légal : 2e trimestre 2014
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
Imprimé au Canada
3 4 5 6 7 ITIB 21 20 19 18 17
Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de
livres – Gestion SODEC.
iii
AVANT-PROPOS
L’objecti de l’équipe de rédaction de ce manuel sur l’anatomie chapitres subséquents en étoant ce qui a déjà été présenté
et la physiologie était de créer un livre rédigé avec clarté et plutôt que de les enseigner de nouveau depuis le début.
illustré de açon experte afn de guider l’étudiant débutant dans
• Chapitre 13 – Le système nerveux : l’encéphale et les nerfs
son apprentissage. Agréable à consulter, acile à comprendre,
crâniens, et chapitre 14 – Le système nerveux : la moelle
efcace du point de vue pédagogique et visuellement attrayant,
épinière et les nerfs spinaux. Au lieu de subdiviser l’étude
cet ouvrage aide l’étudiant à intégrer les diérents concepts.
du système nerveux en un chapitre sur le système nerveux
En eet, l’un des défs de taille auxquels se heurte l’étudiant central (SNC) et un autre sur le système nerveux périphé-
quant à la maîtrise des concepts d’un cours d’anatomie et de rique (SNP), nous avons groupé les structures du système
physiologie est l’intégration des liens entre les contenus des nerveux par région. Par conséquent, l’étudiant peut inté-
nombreux chapitres. À titre d’exemple, la compréhension d’un grer les ners crâniens avec leurs noyaux respectis dans
sujet comme la pression artérielle exige des connaissances l’encéphale et les régions de la moelle épinière avec les
contenues dans les chapitres sur le cœur, les vaisseaux sanguins, ners spinaux précis issus de ces régions.
les reins et la régulation de ces structures par les systèmes ner-
veux et endocrinien. L’utilité d’un texte d’anatomie et de physio- • Chapitre 17 – Le système endocrinien. Nous avons organisé
logie dépend en partie du succès avec lequel il aide l’étudiant à le chapitre sur le système endocrinien et le contenu spéci-
intégrer ces concepts connexes. Sans cette capacité, l’étudiant fque lié aux nombreuses hormones libérées par les glandes
n’apprend que ce qui semble être des éléments qui n’ont aucun endocrines de açon à guider l’étudiant le plus efcacement
rapport entre eux sans comprendre la place qu’ils occupent dans possible dans sa compréhension du onctionnement de ce
un ensemble. C’est l’intégration efcace des concepts tout au système de régulation pour le maintien de l’homéostasie.
long du texte qui rend ce manuel vraiment unique par rapport Dans le chapitre sur le système endocrinien, nous présen-
aux autres ouvrages d’anatomie et de physiologie. tons un aperçu et un exposé général des concepts centraux
du système endocrinien et nous décrivons des hormones
Pour mettre en évidence les interrelations entre les dié- représentatives qui assurent le maintien de l’homéostasie
rents systèmes du corps humain et les liens entre la orme et de l’organisme. Les détails sur les actions de la plupart des
la onction, une approche pédagogique intégratrice a été
autres hormones, qui nécessitent de connaître des struc-
conçue. Le texte rédigé est très convivial et comprend des
tures anatomiques précises examinées dans d’autres cha-
descriptions exactes et concises qui sont approondies, sans
pitres, sont décrits dans ces chapitres. À titre d’exemple,
touteois submerger le lecteur de détails inutiles. La narra-
les hormones sexuelles sont présentées dans le chapitre 28,
tion du texte renvoie constamment à des illustrations qui
Le système génital. L’apprentissage des diverses hormones
appuient et clarifent les explications textuelles.
est acilité par l’ajout d’une fgure modèle pour chaque hor-
mone importante ; chaque modèle visuel comprend les
Organisation des chapitres mêmes éléments (stimulus, récepteur, centre de régulation
Une démarche par intégration exige que les sujets ondamen- et eecteurs) organisés de açon similaire. De plus, il est
taux soient présentés au moment où leur compréhension est possible de trouver rapidement l’inormation relative à
essentielle. L’étudiant doit acquérir des connaissances de chaque hormone importante décrite dans le présent manuel
base sur un concept donné avant d’appliquer cette inorma- dans les tableaux récapitulatis ournis dans l’Annexe A.
tion dans une situation plus complexe. Par conséquent, nous • Chapitre 21 – Le système lymphatique, et chapitre 22 – Le sys-
avons apporté quelques variantes simples à la açon dont tème immunitaire et la défense de l’organisme. Pour aciliter
les sujets suivants sont généralement subdivisés et à l’ordre l’apprentissage, nous avons divisé le traitement de ces sys-
dans lequel ils sont traités. tèmes en deux chapitres distincts. Le chapitre sur le système
• Chapitre 2 – Les atomes, les ions et les molécules. La plupart lymphatique porte essentiellement sur les structures anato-
des étudiants qui suivent un cours d’anatomie et de physiologie miques qui le composent et donne un aperçu des onctions de
ont des connaissances limitées ou inexistantes en chimie. chaque structure. Cela permet, dans un chapitre distinct,
Il aut donc un manuel qui présente en détail et de açon orga- d’avoir une vue d’ensemble et d’approondir le système immu-
nisée la structure atomique et moléculaire, les liaisons, l’eau et nitaire tout en aisant des liens avec le chapitre précédent.
les macromolécules biologiques afn de ournir une base à la • Chapitre 29 – Le développement, la grossesse et l’hérédité. Le
compréhension des processus physiologiques expliqués.
sujet de l’hérédité ait partie du chapitre sur la grossesse et
• Chapitre 3 – L’énergie, les réactions chimiques et la respiration le développement humain comme un prolongement natu-
cellulaire. L’adénosine triphosphate (ATP) est essentielle à tous rel du chapitre 28, Le système génital. Cette introduction
les processus vitaux. C’est pourquoi le présent manuel met en constitue une base de connaissance utile à l’étudiant qui
relie l’importance du concept clé de l’ATP en l’enseignant tôt. suit un cours de génétique en même temps que son cours
Nous utilisons ensuite ces connaissances, au besoin, dans les d’anatomie et de physiologie.
IV
Équie de l’édiion rançaise dans les techniques de la santé. Il a aussi été enseignant en
biologie au Cégep du Vieux Montréal, enseignant en sciences
DAVE BÉLANGER au Collège Villa Maria et assistant de recherche en chirurgie
M. Sc. (sciences neurologiques) e M. Éd. (enseignemen expérimentale à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Il est
collégial) détenteur d’une maîtrise en sciences biologiques (neurobiolo-
Dave Bélanger enseigne au Département de biologie et bio- gie), d’un DESS en administration de l’éducation, d’un bacca-
technologie du Cégep de Lévis-Lauzon depuis 2010. Il est lauréat en biologie (spécialisation physiologie), d’un certicat
détenteur d’une maîtrise en sciences neurologiques de l’Uni- en biotechnologies de l’Université de Montréal et d’un certi-
versité de Montréal et d’une maîtrise en enseignement au col- cat en sciences de l’éducation de l’Université du Québec à
légial de l’Université de Sherbrooke. Il enseigne également au Montréal. Il possède plusieurs années d’expérience comme
Département de sciences inrmières de l’Université du Québec réviseur scientique de matériel didactique en sciences et
à Rimouski et au secteur Perorma de la Faculté d’éducation technologies au secondaire ainsi qu’en biologie au collégial.
de l’Université de Sherbrooke. Avant de aire son entrée dans
le monde de l’enseignement en 2007, il a œuvré pendant près MARC-ANDRÉ LAfLAMME
de 10 ans en recherche biomédicale et il a notamment travaillé B. Sc. (biologie)
sur la reconstruction de peau in vitro et sur l’élaboration d’un Marc-André Lafamme enseigne au Département de biologie
modèle rendant possible l’étude du VIH dans un environne- du Cégep Limoilou depuis 1999. Ses intérêts de recherche sont
ment semblable à celui du système nerveux central.
nombreux et il s’intéresse plus particulièrement à la physiolo-
Auteur et coauteur de plusieurs articles et communica- gie, à l’écologie évolutive et à l’éthique de l’environnement.
tions, ses thèmes de prédilection portent sur le rôle des émo- Avant d’enseigner, il a travaillé en neurophysiologie, en méde-
tions dans le processus d’apprentissage et sur les méthodes cine du sport et en génétique évolutive. Il a également œuvré
d’enseignement innovantes comme la classe inversée. dans le domaine de l’éthique de l’environnement.
CARACTÉRISTIQUES DU MANUEL
CH APITRE LA BIOLOGIE
La traduction de l’ouvrage Anatomy & Physiology – An Integrative Approach
propose une gamme complète d’outils pédagogiques facilitant un apprentissage
intégré et approfondi.
4 DE LA CELLULE
Adaptation française :
Mélanie Cordeau
4
Les cytologistes examinent des cellules au microscope pour détecter les anomalies
2 Plan de chapitre pouvant indiquer la présence d’un cancer ou d’une autre maladie. Ils assurent la
préparation des échantillons de cellules à l’aide de matériel spécialisé et appliquent
notamment des techniques de coloration pour faire ressortir les détails des spéci-
Le plan de chapitre offre un aperçu du contenu du chapitre et indique les mens cellulaires. En s’appuyant sur leurs connaissances approfondies de la struc-
ture et de la fonction des cellules, ils analysent par la suite les échantillons de cellules
et transmettent leurs observations au pathologiste, qui, en dernière analyse, pose
FERMETURE DE CHAPITRE
4.8 La division cellulaire ................................... 163
de la membrane plasmique
4.2.2 Les protéines membranaires .................. 127
...................... 125 de
4.5.2 Les organites non membraneux ............. la cellule
150 ........................................... 153 4.8.1 Les structures cellulaires ....................... 163
4.5.3 Les structures de la surface externe Animation
4.3
4.2.1 Les composants lipidiques ..................... 125
Le transport membranaire ........................ 127 4.5.4 Les jonctions intercellulaires .................. 153 4.8.2 Le cycle cellulaire .................................. 163
4.2.2 Les protéines membranaires .................. 127 de la cellule ........................................... 153 4.8.1 Les structures cellulaires ....................... 163
4.5.4 Les jonctions4.6 La structure
intercellulaires du noyau4.8.2
.................. 153 ................................ 154
Le cycle cellulaire .................................. 163 Animation
4.3 4.3.1
Le Lesmembranaire
transport processus ........................
passifs : la diffusion 127 ......... 127
4.6 La structure du noyau ................................ 154
4.6.1 L’enveloppe nucléaire etAnimation
Tableaux Liens entre les systèmes 3 Résumé du chapitre
4.3.1 Les processus passifs : la diffusion ......... 127
1
4.3.2 Les processus passifs : l’osmose
4.3.2 Les processus passifs : l’osmose ............ 130
............ 130
4.6.1 L’enveloppe nucléaire et
4.9 Le vieillissement et la mort cellulaires
4.9 Le vieillissement et la mort cellulaires ... 168
le nucléole
le nucléole ............................................ 155 ............................................ 155 ... 168
4.3.3 Les Les
4.3.3 processus
processus actifs ..............................
actifs .............................. 133 133
3 Animation
4.6.2 L’acide désoxyribonucléique,4.6.2 L’acide désoxyribonucléique,
Animation la chromatine et les chromosomes ......... 156
Des tableaux établissent les principaux liens Un résumé des points 4.7 La fonction du noyau
la chromatine et les chromosomes ......... 156
INTÉGRATION Illustration des concepts
INTÉGRATION
Processus passifs et actifs Illustration
du transport des concepts et des ribosomes4.7 La fonction du
......................................... 156 noyau
membranaire ........................................................... 140 4.7.1 La transcription : la synthèse
et des ribosomes ......................................... 156
Processus passifs et actifs du transport
entre le système physiologique étudié et les importants dont les énon
de l’acide ribonucléique ......................... 156
Animation
membranaire ........................................................... 140 Animation
4.7.1 La transcription : la synthèse
4.4 La communication intercellulaire ............ 142
de l’acide ribonucléique ......................... 156
Animation
autres systèmes du corps humain. Chaque cés sont en lien avec les 4.4 La communication intercellulaire ............ 142
Animation
2 Études de cas
Les études de cas qui accompagnent les 4 Questionnaire d’autoévaluation Anatomie_ch04.indd 121 3/11/14
tableaux Liens entre les systèmes mettent Les questions de l’Autoévaluation suivent une progression et sont regroupées en
l’accent sur des cas cliniques inspirés de trois catégories : les « Concepts de base » évaluent les connaissances acquises,
situations réelles. Elles font le lien entre un alors que les « Mise en application » et « Synthèse » encouragent l’application
enjeu clinique propre à un système physio des concepts et participent au développement de la pensée critique.
logique et ses répercussions sur les autres
systèmes.
c 2 Les atomes, les ions et les molécules 77
Chapitre 26 Le système digestif 1259
3 résumé du chapitre
Système digestif et... (suite) 2.1 • Les atomes, ions et molécules forment les bases de l’organisation chimique du corps humain
et permettent de comprendre les processus physiologiques qui le régulent.
1258 Partie IVLiens
Le maintien et la régulation Interdépendance
un noon à
l’ognon q
1258 Partie IV Le maintien et la régulation o n – 36
. . . système immunitaire et lymphatique
2.2 • Les atomes, les ions et les molécules sont les matériaux de 996
construction
Partie les
IV plus simples et
Le maintien dula régulation
Liens Liens
entre
• Protection entre
le système
et défense de le système
digestif et les autres digestif
l’organisme systèmes et tissus
• Plusieurs leslymphoïdes
autres(amygdales)
systèmes L
et enzymes antibactériennes
corps humain.
(lysozyme) sont
l’o – 36 2.2.1 L è, l o, l ln l bl oq ............................................................. 36
• Synthèse del’ingestion
vitamines présents dans le tube digestif pour éliminer les microorganismes nuisibles qui seraient
1 Le système
aliments
digestif assure
• ainsi
Circulation des lipides
que leur transformation
et la digestion des
en nutriments essen-
Le système digestif assure l’ingestion et la digestion des
Le tableau suivant présente les interrelations princi-
pales du système digestif avec lesentrés durantIll’ingestion d’aliments.
autres systèmes.
Le tableau suivant présente les interrelations princi-
• La matière est une substance qui possède une masse et occupe un volume. On peut la
retrouver à l’état solide, liquide et gazeux. 4 AUTOÉVALUATION Solutionnaire
tiels au bon fonctionnement des cellules et de l’organisme. est suivi d’une étude de cas qui• La vous permettra
ore de
microbienne digestif assure • L’atome est la plus petite particule possédant toutes les propriétés
normale présente à certains
endroits du tube Concepts de base
chimiques de l’élément.
Il contribue aussi à l’absorption des nutriments essentiels à récapituler les notions présentées dans l’ensemble du • La structure atomique (protons, neutrons et électrons) peut être déduite à partir de l’informa-
aliments ainsi que leur transformation en nutriments essen- pales du système digestif avec les autres
la croissance et au développement des tissus. Ce système chapitre.
systèmes. Il
un rôle de protection contre les microorganismes
pathogènes. tion fournie par le tableau périodique. 1 De quelle région provient la lymphe qui se déverse c) L’organe est le lieu habituel de l’hématopoïèse à
tiels au bon fonctionnement des cellules et de l’organisme.
est donc en étroite relation avec les autres systèmes. est suivi
• Les bactéries d’une
présentes dansétude deintestin
le gros cas qui vous permettra
synthétisent de B et K et
les vitamines 2.2.2 dans le conduit thoracique ?
L oo ................................................................................................................................................................... 39 l’âge adulte.
Il contribue aussi à l’absorption des nutriments essentiels à récapi tuler les notions a) Du membre inérieur droit. d) L’organe élimine des substances potentiellement nocives,
participent à la transformation de laprésentées
bilirubine quidans
donnel’ensemble
la colorationdubrune aux fèces.
• Les atomes possédant le même nombre de protons et d’électrons, mais pas le même nombre
comme des bactéries et des virus provenant du sang.
de neutrons, s’appellent des isotopes. Comme ils n’ont pas b) le mêmeDu membre nombresupérieur de neutrons, droit.
la croissance et au développement des tissus. Ce système
• Les acides chapitre.
gras, par exemple, sont absorbés par les vaisseaux chylifères appartenantleurs masses atomiques diffèrent également. c) Du côté droit de la tête. 5 Dans les paires ci-dessous, indiquez celle qui contient
Système digestif et... est donc en étroite relation avec les autres systèmes. Chapitre 26 Le système digestif 1259
au système lymphatique. • Les isotopes instables créés par un surplus de neutrons ou de protons s’appellent des radio-
d) Du côté droit du thorax. les deux structures lymphoïdes primaires.
isotopes (ou isotopes radioactifs). a) La rate et les nœuds lymphatiques.
Liens Interdépendance 2 Quelle est la onction du thymus ?
. . . système respiratoire 2.2.3 L bl q l ègl l’o........................................................................................................
a) Il sert de lieu de maturation aux lymphocytes T.
40 b) Les nœuds lymphatiques et le thymus.
Système
. . . système tégumentaire digestif et... (suite) • Les atomes possédant un, deux ou trois électrons de valence sont dans les colonnes IA, IIA c) Le thymus et la rate.
ou IIIA du tableau périodique, alors que ceux qui possèdentb)cinq,
Il ltre la lymphe.
six ou sept électrons de
Liens
• Production de la vitamine D • Apport d’oxygène et élimination
• La peau du de gaz
Interdépendance
permet la production carbonique
la vitamine • Durant
D qui contribue à l’absorption la digestion, les cellules de l’estomac et les cellules du foie ont besoin de
du calcium. valence sont dans les colonnes VA, VIA ou VIIA. c) Il ltre le sang.
d) La moelle osseuse rouge et le thymus.
2
• Circulation des hormones
Études de cas interactives
Études de cas interactives
• La bilirubine, résultant de la dégradation de a)
l’hémoglobine
Qu’est-ce qui (présente
pourrait dans
être àles érythro-
l’origine des fèces blanches ? gauche d’Arianne, juste en dessous de la cage thoracique, Interrogé sur ce sujet, Marc indique que son mal de gorge dure
ou de détente • Le système nerveux somatique contrôle
cytes), est métabolisée par les bactéries du b)
côlon.
b)les commandes
Pourquoi motrices
les fèces
Pourquoi les fèces sont-elles graisseuses ? effectuées
sont-elles graisseuses
Anatomie_ch02.indd 77 ? pour savoir si un organe en particulier
3/11/14 est
5:12enfé,
PM une compli- depuis une semaine, mais que ses amygdales n’étaient pas
• L’absorption de l’eau par le tube digestif permet de maintenir le volume
produit sanguin cation possible de la mononucléose. Quel organe lymphoïde enfées auparavant. Il est inquiet à la perspective d’être hospi-
• Satiété 1. Vous vous présentez dans une chambre par les muscles squelettiques du tube digestif.
d’unsanguine).
centre d’hébergement et
c) Qu’est-ce qui se dans le tube digestif durant un épisode
(pression c) Qu’est-ce qui se produit dans le tube digestif durant un épisode
de diarrhée ? le médecin vérie-t-il et pour quelle raison cet organe serait-il talisé pour se aire enlever les amygdales. Indiquez-lui les cri-
1. Vous vous présentez dans une chambre • Lad’un centre d’hébergement
régulation de la digestionet(sécrétion d’enzymes
de soins de longue durée et une de vos clientes vous demande s’il est
• Le sang véhicule les hormones participant àd)la Indiquez
régulation du système et motilité) s’effectue
digestif. anaux pourrait être responsable enfé ? Décrivez aussi l’anatomie et l’histologie de cet organe. tères pour lesquels l’amygdalectomie est indiquée.
normal que ses fèces soient blanches et graisseuses. De plus, elle de diarrhée
lequel ?
des sphincters
de soins de longue durée et une de vos parclientes vous demande
l’intermédiaire
ajoute qu’il n’y a pas de sang dans ses fèces, mais qu’elle a de la des s’il est
neurones de l’incontinence fécale et donnez sa fonction.
du système nerveux. 2 Julien a un nœud lymphatique enfé le long du cou ; il craint
diarrhée. Elle est incapable de se retenir et de se rendre à la salle de
normal que ses fèces soient blanches et graisseuses. De plus, elle d) Indiquez lequel des sphincters anaux pourrait être responsable
2. Votre cliente vous demande de lui expliquer pourquoi elle a toujours
que ce soit un lymphome. Expliquez le mode de propagation
• Le système nerveux autonome sympathique
bain, et elle vous demande de lui mettre une couche pour son inconti-
de inhibe la digestion en et
situation
envie d’aller à la selle immédiatement après un repas.
l’incontinence fécale donnez sa fonction. des cellules tumorales du nœud lymphatique.
ajoute qu’il n’y a pas de sang dans ses fèces, mais qu’elle a de la
nence fécale. Elle semble un peu inquiète et demande des explications.
de stress, tandis que le système nerveux autonome parasympathique favorise
diarrhée. Elle est incapable de se retenir et de se rendre à la salle de 2. Votre cliente vous demande de lui expliquer pourquoi elle a toujours
la digestion en situation de détente.
bain, et elle vous demande de lui mettre une couche pour son inconti- envie d’aller à la selle immédiatement après un repas.
Anatomie_ch26.indd 1258 • Laetsatiété
nence fécale. Elle semble un peu inquiète demandeest régie par des centres nerveux.
des explications.
3/11/14 5:10 PM
. . . système cardiovasculaire
Caractéristiques du manuel VII
PRÉSENTATION DU CONTENU
Basé sur une approche intégrée qui allie illustrations, photos
et descriptions textuelles, cet ouvrage ore des explications
ciblées qui côtoient des descriptions plus générales.
Couleurs et perspective
Les couleurs vives et la mise en perspective
tridimensionnelle permettent d’imaginer plus
acilement les structures anatomiques et les
processus physiologiques. in
Flux sangu
Musculeuse
Lumière de
Muqueuse
Photographies
Épithélium simple
Des micrographies et des images de cadavres
la trompe
utérine prismatique cilié
de l’ovaire
sanguins
ovariens Trompe utérine
Segment utérin Code de couleurs
Ligament Fundus Lumière
Isthme
Ampoule
De nombreuses fgures utilisent un code
de l’ovaire de l’utérus de l’utérus
Trompe
utérine
Infundibulum de couleurs pour organiser l’inormation
Franges de
la trompe
utérine et clarifer les concepts.
Mésosalpinx
Ovaire
Corps de
l’utérus
Endomètre
Ligament large Paroi Ligament rond
Myomètre de l’utérus
de l’utérus utérine
Périmétrium
Isthme de
l’utérus
Orifice interne
Vaisseaux de l’utérus
sanguins utérins Canal du col Col de
utérin l’utérus
Uretère Orifice externe
de l’utérus
Ligament
utérosacral
Lumière Couche Muscle
Ligament cervical de l’utérus fonction- Triade
transverse Faisceau
Épithélium nelle
Vagin
Fibre Réticulum Tubule T Citernes
Glandes Endomètre musculaire sarcoplasmique terminales
utérines
Couche
basale
Myofibrilles
C. Paroi utérine
Sarcomère Myofilaments
Noyau
Ouvertures
des tubules T Sarcoplasme
+
+ +
–
– – – – – – – –
– –
Na+
+ +
Entrée
+ +
– –
dépendant
– –
– –
+ +
Sarcoplasme Sarcoplasme
– –
+ +
–
+
Voie intrinsèque
(Lésion à l’intérieur du vaisseau sanguin)
Voie extrinsèque
(Lésion à l’extérieur du vaisseau sanguin)
Mise en contexte réelle
Facteur XII
Facteur XI
Thrombocytes
Inactif
Tissus
périvasculaires
Les illustrations représentent entre autres des personnes
(actif)
Facteur IX Inactif
(actif) Thromboplastine
Facteur VII
des concepts.
(facteur III)
Ca2+, facteur plaquettaire 3
Facteur VIII
(actif) Inactif
Ca2+
Lésion
Voie commune
Facteur X Inactif
(actif)
Ca2+, facteur V,
facteur plaquettaire 3
Activateur de la Lésion à l’extérieur
prothrombine
Facteur V du vaisseau
Prothrombine Thrombine
(facteur II) (facteur II actif)
Lésion
Fibrinogène soluble
(facteur I)
Fibrine insoluble
Vaisseau Facteur XIII,
Ca2+ Lésion
Polymère stabilisé
de fibrine
liens entre les notions présentées. L’application à des contextes sieurs onctions cruciales à l’intérieur de l’organisme. Elle contribue
à la régulation de la température corporelle, agit comme solvant
universel, amortit les chocs, transporte des substances et sert de
familiers facilite la compréhension et rend des concepts abs- lubrifant. De plus, sa tension de surace élevée permet à certaines
structures du corps d’adhérer entre elles. L’eau est une substance
neutre dont le pH est modifé par l’ajout d’un acide ou d’une base.
Amortissement des chocs
Liquide
cérébrospinal
Solvant universel
La tens
tension
ens de surface élevée
Les molécules d’eau re- de l’eau fait adhérer des struc-
poussent les molécules ttures les
l unes aux autres. Le
non polaires ; c’est pour- liquide pleural facilite l’adhé-
quoi des protéines sont sion des plèvres viscérale et
requises pour le transport pariétale, permettant ainsi aux
de ces substances dans poumons de suivre le mouve-
l’organisme. ment de la cage thoracique
et du diaphragme.
Molécules amphipathiques
IntégrAtIon ILLUStrAtIon DES ConCEPtS
Leur extrémité polaire se pH neutre
FIGURE 1.1 dissout et leur extrémité
non polaire est repoussée.
Exame du cps humai pa les aamises e les physilises ❯ Pisalisme Le pH de l’eau est
A. L’anatomiste s’intéresse à la forme et à la structure d’un organe, l’intestin grêle par exemple. neutre. L’addition d’un
B. Le physiologiste tend plutôt à se concentrer sur la fonction d’un organe ou d’un système. Onde de contraction Intestin grêle acide ou d’une base
Les deux reconnaissent toutefois la relation étroite entre la forme et la fonction. modifie le pH des
liquides corporels. Acide
Contenu intestinal
Les molécules amphi-
pathiques forment des
B. Physilise barrières chimiques
(p. ex., la membrane Alcalin
A. Aamise S’intéresse à la fonction plasmique et les
AnAtoMIStE
de l’intestin grêle. micelles).
S’intéresse à la forme et à la
Inclut dans son étude les Relâchement
structure de l’intestin grêle.
relations de l’intestin grêle
avec le reste de l’organisme. PHYSIoLogIStE
Foie
Estomac
Anatomie_ch02.indd 54
Propulsion du contenu 3/11/14 5:07 PM
Gros Intestin
intestin grêle
AnAtoMIStE
AnAtoMIStE
de graisse
Sels biliaires
x 13 500
Monosaccharides
Section PHYSIoLogIStE Cellule
de la paroi épithéliale
Organites intestinale Étudie les mécanismes d’une villosité
d’absorption des intestinale
différents nutriments.
Villosité
Capillaire Capillaire
sanguin lymphatique
Cellule
Caractéristiques du manuel
Le TABLEAU 13.1 résume le développement embryonnaire
de la plaque neurale ?
IX
3. Désignez les cinq vésicules cérébrales secondaires
et les structures de l’encéphale adulte auxquelles
des structures de l’encéphale à partir du tube neural jusqu’aux elles donnent lieu.
structures correspondantes chez l’adulte.
Chapitre 17 Le système endocrinien 783
Tableaux TABLEAU 13.1 Principales structures cérébrales : du développement embryonnaire à la structure adulte
Du développement embryonnaire à la structure adulte
de référence
moléculaires permettant une meilleure visualisation de la matière. Prosencéphale Diencéphale Troisième ventricule • Épithalamus
(encéphale antérieur)
s cellules endocrines • Thalamus
• Hypothalamus
se situait à 1 cas sur 1 493 naissances Fente palatine ment de la cavité orale à la cavité nasale. a Les vésicules secondaires embryonnaires donnent naissance aux diverses régions de l’encéphale ;
(ministère de la Santé et des Services Au Québec, la prévalence de la fente c’est pourquoi elles portent le même nom que ces dernières.
• Érythropoïétine (EPO) • Hausse de production des érythrocytes
sociaux [MSSS], 2013). L’étiologie de la
• 18
palatine pour la période s’étendant de 2003 à 2004 était la même
b Dans chacune des régions cérébrales, le canal neural forme une cavité.
Encadrés Intégration
Glandes ou organes
– Liens
Hormones produites
entre
taines glandes les
Principales fonctions
concepts
endocrines
Chapitre
estde référence
stimulée par les changements
es glandes endocrines, mais qui rem -
Ces encadrés
ment d’autres fonctions essentielles ? font régulièrement
Foie
de concentration le lien
Organes contenant des cellules endocrines
en
• Angiotensinogène
entre des
nutriments concepts
ou en ions dans le sang. Le
• Régulation de la pression artérielle • 20, 24, 25
• Érythropoïétine (EPO) • Augmentation de la production des érythrocytes • 18
cipales fonctions du déjà étudiés ou qui le seront ultérieurement, et permettent de terme humoral signifie relatif aux liquides organiques, y com-
système endocrinien Pancréas • Insuline
17) sont e
osseuse.responsables
L’insuline jouerait également de la croissance normale et de
l’hormone thyroïdienne, la calcitonine et les hormones sexuelles
chapitre
favorisent la croissance
la libération
Vérifiez vos connaissances d’hormones est déclenchée par une stimulation
TSH est elle-même stimulée par la thyréolibérine (TRH) pro- un rôle positif sur la croissance osseuse (Yan & Li, 2013). La
l’homéostasie des ettissus la sérotonineosseux. L’hormone de croissance, l
Quelles sont les principales glandes endocrines
3.
duite par l’hypothalamus. parathormone, les glucocorticoïdes peuvent 7.6 La régulation de la calcémie
dans le corps humain ? Quels sont les organesdirecte •du système nerveux. Un exemple classique est celui de soit inhiber la croissance osseuse, soit stimuler la résorption
qui La stimulation humorale. La libération d’hormones par cer-
l’hormone thyroïdienne, la calcitonine et les hormones
de calcium dans lesexuelles
ulation
osseuse. Ainsi, les troubles du système endocrinien se mani-
contiennent des glandes endocrines, mais qui rem- taines glandes endocrines est stimulée par les changements La régulation du taux sang, ou calcémie, est
festent souvent par des troubles du système squelettique.
la ? libération
plissent également d’autres fonctions essentielles d’adrénaline et de noradrénaline
de concentration en nutriments ou en ions dans le sang. Le
terme humoral signifie relatif aux liquides organiques, y com-
par la médulla favorisent la croissance osseuse. siologiques L’insuline jouerait
musculaire, laégalement
essentielle, car ce minéral participe à de nombreux processus phy-
: la contraction transmission nerveuse, la
L’une des principales fonctions du système endocrinien
4.
7.6
entraîne la libération d’hormones par les cellules endocrines À votre avis (calcium sérique total), est essentiel au maintien de l’homéostasie.
veux sympathique
mez les hormones qui assurent la régulation des subs -
tances suivantes dans le sang : le glucose, le calcium
auciblescours
qui agissent sur les cellules d’une
pour compenser la baisse réponse à une situation parathormone,
3. Expliquez pourquoi il yles glucocorticoïdes
a un risque de retard de crois- Les deuxetprincipales
la sérotonine
hormones qui assurent la peuvent
régulation de la cal-
et le sodium. ou éliminer les excédents. sance chez un jeune garçon (prépubère) qui prend des cémie sont le calcitriol (forme active de la vitamine D) et la para-
d’urgence ou denerveuse.
• La stimulation stress intense
Pour certaines (voir la section 15.4.2).
glandes endocrines, soit inhiber la croissance
stéroïdes anabolisants, à savoir des substances osseuse,
pro- soitLa glande
thormone. stimuler la résorption
thyroïde produit aussi la calcitonine, une
éexes servant à la régulation la libération d’hormones est déclenchée par une stimulation
directe du système nerveux. Un exemple classique est celui de
duisant des effets analogues à ceux de la testostérone.
osseuse. Ainsi, les troubles du système endocrinien se mani-
troisième hormone participant à la régulation de la calcémie.
7.6.1
Anatomie_ch17.indd 783 21/02/14 11:38 AM
hormones par une glande endocrine pro- rieure du péritoine pariétal. l’intestin
ment de l’ostéoporose (Chau, Atkinson & Taylor, 2012). Ces organes sont associés à
Le calcitriol stimule l’absorption des ions calcium (Ca ) par 2+
corticosurrénales
calcémie.
des observations cliniques réalisées auprès de personnes diabé- À votre avis dont la fonction est
tiquesculaire,
(principalement endocrinien et urinaire. La phrase suivante aide à les
Ces encadrés
ophine (TSH) (ou thyréostimuline) estproposent des dans
de calcium conseils simples
l’urine. et pra
Le résultat nal est une élévation du de réguler
rait la croissancela
jeu nemémoriser.
de type 1) suggèrent que l’insuline
glycémie,
du tissu
favorise-
c’est-à-dire
osseux. Les mécanismes qui entrent en
sont toutefois pas encore connus (Yan & Li, 2013).
le taux de glucose dans le
4. Pourquoi le lait est-il généralement enrichi de vitamine D ?
1 Expl
hypophyse et stimule la sécrétion de l’hor- taux de Ca 2+ sanguin jusqu’à une valeur normale.
pour
tiques pour mémoriser
par la glande thyroïde. La libération de
et comprendre la matière. sang. Trois
Ilsautresjouent un rôle
hormones participent dans
à la régulation la résistance
du remode- au stress. Des taux
Vérifiez vos connaissances
dePDG
Le a font und’uneAVC
faitl’objet endétaillée
dirigeant Quels
lala vitamine
production
lage osseux. Il s’agit de la parathormone, du calcitriol et de la sont les organes qui participent à l’activation
18.
élevés
calcitonine. cortisol
Ces hormones (principal description représentant de desD pour glucocorticoïdes)
former le calcitriol ? 3
4
Anatomie_ch17.indd 787 3/11/14 4:09 PM
RéféRences
1 Annexe
Anatomie_ch17.indd 787 3/11/14 4:09 PM
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Acide Care
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M.E., 816, 820,J.,833,
Jean, & 1276, R.Acné,
Pouliot, (2012).234 ormation de l’_, 106, 109, 113, 409
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2
Abdomen Antipsoriatic 1278,drug1284,development
1383 Acouphène, 759
: Challenges processus métabolique de
Les tableaux qui suivent sont fournis à titre de référence conseilsnutrition.tv/-10_sante_du_coeur
rapide relativement aux principales Blurton-Jones, M., Kitazawa, M., Martinez- dégradation d’un _, 116
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2
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13594-13599. Abducteur
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Acide ribonucléique
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D., Marcoux,
(ARN),
(ARNt),contraction
67–68 H., Actine, 397, 856, 877
or tissue-
synthèse de l’_, 84, 104
3
du plan médian du corps.
groupes d’hormones sont étudiés en détail. antérieurs du noyau quidu reait surace. [En
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du poignet,
qui 364 même locus de chromosomes Kippenberger,
ribosomique S.,(ARNr),
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entrent dans le sang d’une partie de l’encéphale, entraîne589 une réponse anormalement
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3
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carbonique, 1100, 1199 V. (2012). Tattoos, inks, des vaisseaux collecteurs
Actine : Protéine contractile constituant la
de l’hypophyse, 801,allergique).
804 du système de complément, 1007
TAbLEAu 1 Régulation de la glycémie par cérébrale
de l’activité les hormones
(pagecausée parpancréatiques
consultée le 29
une août 2013).
réduction de Dopamine De neurons
majeure partie des laments ns dudesarcomère.
nombreuxderived rom termes human
la glande thyroïde, 809
ES dans les
utilisés and sciences
cancer. Lancet
catégories d’_, Oncol, 13(4),
biologiques
1194 sonte161-e168.
des mots composés
énergie d’_, 93, ;
95 ainsi, les lymphatiques, 981
cells efcientlymotsengrat in animalde models
une oou: Petite
Alvéole cavité ;J.J.,
sacs aériens
l’irrigation sanguine Department
d’une région o Health and Human
du cerveau ; Services, sont ormés
de la rate, 990 de plusieurs racines
Lai, cétonique,
Chang, 1284 P.,présents
auxquelles
Lai, K.P., et al. s’ajoutent
(2012). The le préfxe
générale, 684 et le sufxe des vaisseaux sanguins, 912–913
Caractéristique Insuline Glucagon Adaptation : Modication Parkinson’s disease.
bénéque Nature, 480, 547-551.
d’un dans les poumons.role Aussi, portion des glandes
peut entraîner desCenters séquelles or permanentes.
Disease Control and Prevention appropriés.de la vésicule
Moins biliaire, 1241
demammaires
400 racines, chlorhydrique,
préfxeso androgenet sufxes 1004,
and 1182,
androgen
orment 1218,
receptor
plusinderéciproque,
90 % du 666vocabulaire du conduit déérent, 1334
(2013). Fiche d’inormation –• ÀCellules propos organe
du ou d’une structure
Laurent, en vue dedes
S. (2013). pouvoir
Cellules souches
amygdales, 991embryon- qui est responsable
skin-related 1228, de la sécrétion
1230
disorders. Arch Dermatol Res, Activité(s) du tube digesti, 1215
Source • Cellules bêta (β) pancréatiques
Accommodation :cyanure. Modication de la orme du alpha (α) pancréatiques médical. Ces combinaisons dérivent lecitrique,
plus souvent du latin ou du grecbactérienne ancien.dans Le le préfxe est 1247
répondre à de nouveaux
naires, besoins.
latin ou du grec.
[Na+-K+]) aucuneAdipocyte
libération: de glucose dansab- Accepteur de
la circulation protons, 55loin de
sanguine, abstinence retenir de)
nucléique à doubleVander, brin composé de monomères change-t-on-de-corps-tous-les-quinze-ans.
Cellules responsables du stockage Amyélinique : Quicommunicationsest dépourvu dedu ministère
gaine de la 5Santé et des
(6 e éd.). Accident phosphorique, 1194 à l’obscurité, 747 Agglutinogène, voir Antigène(s)
• Toutes les cellulesdecibles : augmentation du ;J.A.
désoxyribonucléotides
(2013).
recaptage
contient
Physiologiecar
des
les gènes et
humaine
il est
desplutôt
lipides. oxydé auphp cours
(pagede consultée
la respiration
adén-, le 26cellulaire
adéno-
ischémique août 2013).
transitoire,
deglande
myéline.
591
Services sociaux du Québec.
pyruvique, 413 adénome [En ligne]. http:// d’une glande)
(tumeur à la lumière, 747 Agneusie, 731
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au cours : Chenelière
de la synthèse Éducation.en vue de former de l’adénosine triphosphate (ATP) publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat//
dirige la synthèse des protéines. aéro- vasculaire cérébral, Anabolisme
Adrénaline : Hormone sécrétée par la médulla
air, oxygène
591 (réaction urique, 1148 : Phaseaérobie
anabolique)
documentation/2012/12-830-03W.pd du (en présence d’oxygène)
des récepteurs, 717 Agnosie, 607
des protéines, augmentation du recaptage du glucose (en Accommodation, 740 métabolisme volatil, à1194, 1197–1198 Addison, maladie d’_, 811 Agranulocyte, 848–849, 984
raison d’une augmentation
Acide fxedu(acide nombre Chapitre
de protéines
métabolique) 4 de produit
: Acide surrénale au coursChapitre
de af-
l’activation 6 du système
Accouchement, 1376–1381
vers correspondant
(page consultée la ormation
le 23
Acide(s) aminé(s), 69–71, 74, 116,
aérent
décembre (qui
2013). se dirige vers)
Adduction, 364, 367 Aile
nerveux sympathique. de grosses molécules complexes à partir de
transport du glucose)
durant le métabolisme. -aire changements
Alliance québécoise du psoriasis (2013). relati à urinaire (relati à l’urine)
Dimitrov, L., Lam, S.K., & Schekman, R. (2013). simplesMurphy, G., & Reich, K. (2011). In touch withdes
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molécules ; nécessite de l’énergie.
The role o the endoplasmic
durant la•reticulum in : SeAlliance québécoise
amphi- du psoriasis.
l’_, 1382–1385[En ligne].
des deux côtés, psoriasis
double :816,
Topical treatments
834, 1134, 1143, and current
1251,
amphiphile du poignet,
(molécule ayant364 un groupement polaire du nez, 1054
attaché
Réérences
Adrénergique dit des cellules nerveuses
4
Résultat net Acide lactique
• Diminution de la concentration : Substance
sanguine produite
en molécules Augmentation de la concentration sanguine
peroxisome biogenesis. Cold Spring Harb de lawww.psoriasisquebec.org paren glucose 1379et
- (page consultée guidelines. J Eur
1267, Acad Dermatol
1275–1276, Venereol,Adénine,
qui agissent à titreglycolyse
de carburant (glucose,
en situation acides gras
anaérobie et
; responsable en acidesqui sécrètent
gras ; diminution noradrénaline
des réserves(neuro
césarienne,
de glycogène
Anaérobie : Qui ne nécessite pas d’oxygène. à 1284
une chaîne 68, 156, 1255
hydrocarbonée non polaire) du sacrum, 318
Chapitre • 17
Acide ribonucléique (ARN) : Acide nucléique
à simple brin composé de monomères de
ribonucléotides ; assure la synthèse des
protéines selon les directives de l’ADN. Il en
• 17
le résultat est un complexe (amas) par agréga-
tion observable. -asie
auto-
Agoniste (premier moteur) : Muscle dont la
baro- donné.
vivants.
état pathologique, état
Androgène : Nom générique de l’hormone qui
de soi-même, par soi-même
stimule l’activité des organes sexuels secon-
pesanteur, pression
homéostasie (état de l’équilibre métabolique)
autolyse (destruction par ses propres enzymes)
barorécepteur (récepteur sensible aux variations de pression)
existe trois sortes : l’ARN messager, l’ARN de contraction entraîne un mouvement daires masculins ou qui est responsable de
Index
de carbone (p. ex., l’acide carbonique). cardi-, cardio- cœur cardiogramme (tracé de l’activité du cœur)
5
substances. raison d’un aaiblissement de la paroi du
Acidocétose : Accumulation de corps cétoniques cata- vers le; bas,
vaisseau dégradation
sa rupture entraîne un saignement catabolisme (voies métaboliques de dégradation des molécules)
Alcalose : Situation dans laquelle la concentra-
dans le sang ; symptôme du diabète. caud-
tion du sang artériel en ions hydrogène est
queue
abondant. caudal (relati à la queue)
Acidose : Situation dans laquelle la concentra- anormalement basse, correspondant -celle à un pH petit
Angiogenèse : Formation de nouveaux pédicelle (partie du corps en orme de pédoncule)
céphal-, céphalo- vaisseaux tête céphalique (relati à la tête)
Accdent vasculare cérébral (L’) .......................................................... 591 Cancer du sen (Le) ................................................................................ 1324
Acdes gras : saturés et nsaturés (cis et trans) (Les) ....................... 65 Carence en er (La) ................................................................................ 1271
Acdocétose (L’) ...................................................................................... 1203 Cas de Phneas Gage (Le) .................................................................... 607
Acdose lactque (L’) ............................................................................... 1202 Cataracte (La) ......................................................................................... 740
Acné et ses tratements (L’) .................................................................. 234 Cellules souches et leur utlsaton pour
Acouphènes, les pertes audtves le remplacement des tssus endommagés (Les) .............................. 186
et les mplants cochléares (Les) ......................................................... 759 Choc vagal (Le) ....................................................................................... 688
Aectons entraînant des tau anormau Crconcson (La) .................................................................................... 1337
de glucose sangun (Les) ...................................................................... 818 Crrhose (La) ............................................................................................ 1239
Agents pathogènes et le transport aonal rapde (Les).................... 518 Conjonctvte et le trachome (La) ......................................................... 733
Ares de Brodmann (Les) ...................................................................... 584 Constpaton et la darrhée (La) ........................................................... 1249
Alopéce, la perte duse des cheveu et la calvte (L’) .................. 231 Contractons musculares sométrques et
Amnése (L’) ............................................................................................. 609 l’augmentaton de la presson artérelle (Les) .................................... 421
Amygdalte et l’amygdalectome (L’) .................................................... 991 Costochondrte (La) ............................................................................... 355
Analogues d’hormones (Les) ............................................................... 793 Cranosynostose et la plagocéphale (La) ......................................... 306
Analyse d’urne (L’) ................................................................................. 1156 Craquement des jontures (Le) ............................................................. 358
Analyse des gaz sanguns et le dagnostc de dérents Créatne phosphate (phosphocréatne) (La) ...................................... 412
types de perturbatons acdobasques (L’) ........................................ 1204 Daltonsme (Le) ....................................................................................... 746
Anévrsme (L’) .......................................................................................... 917 Déclenchement artfcel du traval (Le) .............................................. 1377
Angne de potrne et l’narctus du myocarde (L’) ............................ 882 Décollement de la rétne (Le) ................................................................ 736
Angogenèse tumorale (L’) .................................................................... 926 Défcences vsuelles onctonnelles (Les) ......................................... 742
Anomales chromosomques et l’avortement spontané (Les) ........ 1359 Dégénérescence maculare (La) .......................................................... 739
Anomales de courbure de la colonne vertébrale (Les) ................... 313 Dégradaton des acdes gras et l’acdocétose (La) .......................... 116
Anomales de la mcton (Les) .............................................................. 1163 Déshydrataton chez le nourrsson et la personne âgée (La) .......... 1178
Anomales du tube neural (Les) ........................................................... 567 Détermnaton des valeurs de réérence pour
Anthropologe judcare : la pratque clnque (La) ......................................................................... 27
la détermnaton de l’âge du décès (L’) ............................................... 268 Dabète gestatonnel (Le) ...................................................................... 1372
Apnée et l’apnée du sommel (L’) ......................................................... 1088 Dabète nspde (Le) .............................................................................. 1191
Appendcte (L’) ....................................................................................... 1245 Dérence de grandeur entre l’homme et la emme (La) ................. 272
Applcaton de glace dans les cas d’nammaton aguë (L’) .......... 1011 Durétques (Les) .................................................................................... 1152
Arthérosclérose (L’) ................................................................................ 916 Dvertculose et la dvertculte (La) ..................................................... 1248
Arthrte (L’) ............................................................................................... 384 Dopage sangun (Le) .............................................................................. 840
Arythme cardaque (L’) ......................................................................... 888 Dosage des enzymes dans le sang (Le) ............................................. 95
Asthme (L’) ............................................................................................... 1064 Douleur antôme (La) ............................................................................. 725
Bologe du cancer (La) ......................................................................... 209 Douleurs musculares causées par l’actvté physque (Les) ........... 423
Blessures au lgaments et au cartlages Dysonctonnements de l’odorat (Les) ................................................ 728
du genou (Les) ........................................................................................ 380
Dysonctonnements du sens gustat (Les) ...................................... 731
Bloc cardaque (Le) ................................................................................ 893
Dyslee (La) ............................................................................................ 610
BotoMD et les rdes (Le) ........................................................................ 245
Dysréee autonome (La) .................................................................... 707
Bradycarde et la tachycarde (La) ....................................................... 899
Dystrophe musculare (La) ................................................................... 399
Bronchte (La) .......................................................................................... 1064
Écoulement nasal ................................................................................... 1056
Bruts et les soues du cœur (Les) .................................................... 898
Eets de l’alcool et des drogues sur le cervelet (Les) ..................... 602
Brûlures (Les) .......................................................................................... 242
Eets des médcaments sur les récepteurs
Calcul rénal (Le) ...................................................................................... 1159 du système nerveu autonome (Les) .................................................. 700
Calculs blares et la lthase blare (Les) .......................................... 1241 Eets des neurotones (Les) ............................................................... 543
Cancer colorectal (Le) ........................................................................... 1246 Eets du tabagsme sur les récepteurs ncotnques
Cancer de l’ovare (Le) ........................................................................... 1310 du système nerveu autonome (Les) .................................................. 695
Cancer du col de l’utérus (Le) .............................................................. 1315 Emphysème (L’) ...................................................................................... 1097
Cancer du poumon (Le) ........................................................................ 1075 Endométrose (L’) .................................................................................... 1316
xii Liste des applications cliniques
Engelures et la gangrène sèche (Les) ................................................. 1290 interseuaton (L’) ................................................................................... 1342
Engourdssement (ou ourmllement) (L’) ............................................ 640 intolérance au lactose (L’) ..................................................................... 103
Entorse de l’artculaton acromoclavculare (L’) ............................... 373 intocaton au cyanure (L’) ................................................................... 114
Entorses de la chevlle et les ractures Laryngte (La) .......................................................................................... 1062
de Dupuytren (Les) ................................................................................ 382 Lésons de la coe des rotateurs (Les) ............................................. 475
Épcondylte latérale (L’) ........................................................................ 479 Lésons de la moelle épnère (Les) ..................................................... 635
État de choc (L’) ...................................................................................... 933 Lésons de presson (Les) ..................................................................... 227
États pathologques d’nconscence (Les) ......................................... 605 Lésons du pleus brachal (Les) ......................................................... 655
Fascte plantare (La) ............................................................................ 503 Lésons du pleus sacral (Les) ............................................................. 662
Fente labale et la ente palatne (La) .................................................. 305 Lésons traumatques de l’encéphale:
Fbrose kystque (La) ............................................................................. 1067 la commoton et la contuson (Les) ..................................................... 562
Fèvre et l’hypotherme (La) .................................................................. 1288 Leucéme (La) ......................................................................................... 850
Foramen sternal (Le) .............................................................................. 320 Luaton de l’artculaton scapulohumérale (La) ............................... 374
Foyer ectopque (Le) .............................................................................. 888 Lymphœdème (Le) ................................................................................. 981
Fracture de la hanche (La) .................................................................... 338 Lymphome (Le) ....................................................................................... 988
Fracture du col du émur (La) ............................................................... 378 Mal de décompresson et les cassons
Fractures du scaphoïde (Les) ............................................................... 330 d’oygénothérape hyperbare (Le) ...................................................... 1096
Gangrène (La) ......................................................................................... 211 Malade cœlaque (La) ........................................................................... 1253
Glaucome (Le) ......................................................................................... 741 Malade d’Alzhemer (La) ....................................................................... 608
Glycosure (La) ........................................................................................ 1143 Malade et le syndrome de Raynaud (La) ........................................... 705
Gree de moelle osseuse (La) ............................................................. 256 Malades auto-mmunes (Les) .............................................................. 1017
Grees de tssus (Les) ........................................................................... 212 Malades de l’ongle (Les) ...................................................................... 229
Grees d’organes et les molécules Malades lysosomales (Les) ................................................................ 147
du complee majeur d’hstocompatblté (Les) ................................ 1021 Malades respratores et l’efcacté
Grppe (La) ............................................................................................... .1069 des échanges gazeu alvéolares (Les) .............................................. 1099
Grossesse ectopque (La) ..................................................................... 1314 Malormatons des membres (Les) ...................................................... 344
Hématomes épdurau et sous-durau (Les) .................................... 574 Médcaments en tant qu’nhbteurs
enzymatques (Les) ................................................................................ 101
Hémanopse (L’) ..................................................................................... 749
Ménngte (La) ......................................................................................... 571
Hémsphérectome et la latéralsaton cérébrale (L’) ........................ 589
Mesure de la presson artérelle (La) ................................................... 942
Hémoglobne œtale (L’) ........................................................................ 1105
Mesure du tau d’oygène dans le sang
Herne dscale (La) ................................................................................. 315
au moyen du sphygmo-oymètre (La) ................................................ 1102
Hernes (Les) ........................................................................................... 466 Métastase (La) ........................................................................................ 978
Hydrocéphale (L’) ................................................................................... 577 Méthodes contraceptves (Les) ........................................................... 1320
Hypercholestéroléme amlale (L’) ..................................................... 138 Mort subte du jeune sport (La) ......................................................... 875
Hyperémèse gravdque (L’) .................................................................. 1374 Myasthéne grave (La) ........................................................................... 401
Hyperplase béngne de la prostate Nansme achondroplasque (Le) .......................................................... 270
et le cancer prostatque (L’) .................................................................. 1335
Non-dsjoncton (La) .............................................................................. 1302
Hypersensbltés (Les) .......................................................................... 1039
Œdème cérébral (L’) .............................................................................. 931
Hypertenson et l’hypotenson (L’) ....................................................... 939
Œdème systémque et l’œdème pulmonare (L’) .............................. 866
Hypophysectome (L’) ............................................................................ 801
Ostéte déormante hypertrophque (L’) .............................................. 259
imagere médcale (L’) ............................................................................ 28
Ostéoporose (L’) ..................................................................................... 277
incompatblté rhésus et la grossesse (L’) ......................................... 847
Otte moyenne (L’) .................................................................................. 755
inectons des snus et les céphalées
causées par la snuste (Les) ................................................................ 1057 Palpaton du pouls (La) ......................................................................... 930
inectons transmssbles seuellement et par le sang (Les) .......... 1330 Paralyse du ner acal (La) .................................................................. 444
inectons urnares (Les) ....................................................................... 1162 Paralyse musculare et les neurotones (La) ................................... 406
inertlté et ses tratements (L’) ............................................................ 1370 Pathologes du ped (Les) ..................................................................... 341
inammaton chronque (L’) .................................................................. 1012 Pércardte (La) ....................................................................................... 871
inuence des vomssements et de la darrhée Pérostte tbale et le syndrome des loges (La) ................................ 491
sur la concentraton en ons H+ dans le sang (L’) .............................. 1195 Pértonte (La) .......................................................................................... 1215
injectons ntramusculares (Les) ......................................................... 441 Persstance du condut artérel (La) .................................................... 967
insufsance rénale, la dalyse et la gree du ren (L’) ....................... 1155 Pleurése et l’épanchement pleural (La) ............................................. 1076
Liste des applications cliniques xiii
1.5.1 Les composantes des systèmes 2.8.1 Les caractéristiques générales ............................... 59
homéostatiques ......................................................... 21 2.8.2 Les lipides ................................................................... 61
1.5.2 La régulation des systèmes homéostatiques 2.8.3 Les glucides ............................................................... 65
par rétro-inhibition ..................................................... 23 2.8.4 Les acides nucléiques .............................................. 67
INTÉGRATION Illustration des concepts 2.8.5 Les protéines .............................................................. 69
Mécanismes de rétro-inhibition dans la régulation
de la température corporelle ............................................................... 24 2.9 La structure des protéines ............................................. 71
1.5.3 La régulation des systèmes homéostatiques 2.9.1 Les différents types d’acides aminés .................... 71
par rétroactivation ..................................................... 26 2.9.2 La séquence des acides aminés
et la conformation des protéines ............................ 71
1.6 L’homéostasie, la santé et la maladie ...................... 27
INTÉGRATION Illustration des concepts
CHAPITRE 2 Biomolécules organiques .................................................................... 72
Les atomes, les ions et les molécules
2.1 Une introduction à l’organisation chimique
CHAPITRE 3
du corps humain ................................................................. 36 L’énergie, les réactions chimiques
et la respiration cellulaire
2.2 La structure de l’atome.................................................... 36
2.2.1 La matière, les atomes, les éléments 3.1 L’énergie.................................................................................. 84
et le tableau périodique ............................................ 36 3.1.1 Les types d’énergie ................................................... 84
2.2.2 Les isotopes ............................................................... 39 3.1.2 Les formes d’énergie ................................................ 85
2.2.3 La stabilité chimique et la règle de l’octet ............. 40 3.1.3 Les principes de la thermodynamique .................. 86
Table des matières XV
8.3 Les autres os associés au squelette 9.3 Les articulations cartilagineuses ................................ 355
de la tête ................................................................................. 307 9.3.1 Les synchondroses ................................................... 355
8.4 La détermination du sexe et de l’âge 9.3.2 Les symphyses .......................................................... 356
par l’analyse du squelette de la tête ......................... 309
9.4 Les articulations synoviales .......................................... 356
8.4.1 Les diérences entre le squelette de la tête
de l’homme et celui de la emme ............................ 309 9.4.1 Les caractéristiques distinctives
et l’anatomie des articulations synoviales............. 356
8.4.2 Le vieillissement du squelette de la tête................ 309
9.4.2 La classifcation des articulations synoviales....... 359
8.5 Les os de la colonne vertébrale .................................. 311
8.5.1 Les types de vertèbres ............................................. 311
9.5 Les articulations synoviales et les leviers .............. 361
8.5.2 Les courbures de la colonne vertébrale ................ 312 9.5.1 La terminologie des leviers ...................................... 361
8.5.3 L’anatomie de la vertèbre ......................................... 313 9.5.2 Les types de leviers .................................................. 362
8.6 Les os de la cage thoracique ....................................... 320 9.6 Les mouvements des articulations synoviales .... 363
8.6.1 Le sternum .................................................................. 320 9.6.1 Le mouvement de glissement ................................. 363
8.6.2 Les côtes..................................................................... 321 9.6.2 Le mouvement angulaire .......................................... 363
9.6.3 Le mouvement de rotation ....................................... 365
Partie 2 Le squelette appendiculaire .................................. 322
9.6.4 Les mouvements particuliers .................................. 366
8.7 Comparaison entre les membres supérieurs
et inérieurs ............................................................................ 322 9.7 Les caractéristiques et l’anatomie
de certaines articulations ............................................... 368
8.8 La ceinture scapulaire et ses onctions................... 323
9.7.1 L’articulation temporomandibulaire ........................ 368
8.8.1 La clavicule ................................................................. 323
9.7.2 Les articulations de l’épaule .................................... 372
8.8.2 La scapula .................................................................. 323
9.7.3 L’articulation du coude ............................................. 376
8.9 Les os des membres supérieurs ................................. 323 9.7.4 L’articulation de la hanche ....................................... 378
INTÉGRATION Illustration des concepts 9.7.5 L’articulation du genou ............................................. 380
Similitudes entre le squelette des membres 9.7.6 L’articulation de la cheville ....................................... 382
supérieurs et celui des membres inérieurs .................................... 324
8.9.1 L’humérus.................................................................... 327 9.8 La ormation et le vieillissement
des articulations .................................................................. 383
8.9.2 Le radius et l’ulna ...................................................... 328
Liens entre le système squelettique et les
8.9.3 Les os du carpe, les métacarpiens
autres systèmes ..................................................................................... 385
et les phalanges ......................................................... 329
8.10 La ceinture pelvienne et ses onctions .................... 330 CHAPITRE 10
8.10.1 L’os coxal .................................................................... 330 Le tissu musculaire
8.10.2 Le petit bassin et le grand bassin ........................... 333
10.1 Une introduction au muscle squelettique .............. 392
8.10.3 Les diérences morphologiques
selon le sexe ............................................................... 333 10.1.1 Les onctions du muscle squelettique ................... 392
8.10.4 L’évolution de l’os coxal en onction de l’âge........ 336 10.1.2 Les caractéristiques du tissu musculaire
squelettique ................................................................ 392
8.11 Les os des membres inérieurs ................................... 336
8.11.1 Le émur et la patella................................................. 336
10.2 L’anatomie du muscle squelettique .......................... 393
8.11.2 Le tibia et la fbula ..................................................... 338 10.2.1 L’anatomie macroscopique ...................................... 393
8.11.3 Les os du tarse, les métatarsiens 10.2.2 L’anatomie microscopique ....................................... 394
et les phalanges......................................................... 339 10.2.3 L’innervation des fbres musculaires
8.11.4 Les arcs plantaires .................................................... 341 squelettiques .............................................................. 399
INTÉGRATION Illustration des concepts 11.3.5 Les muscles responsables des mouvements
Contraction musculaire squelettique ................................................ 410 de la tête et du cou ................................................... 455
12.4 La régénération axonale.................................................. 528 13.3.3 La substance grise : les aires onctionnelles
du cerveau .................................................................. 581
12.5 La structure spécialisée du neurone......................... 529
INTÉGRATION Illustration des concepts
12.5.1 Les pompes et les canaux ioniques ....................... 529
Aires anatomiques et onctionnelles
12.5.2 La répartition des substances, leur des hémisphères cérébraux ................................................................ 582
déplacement et les potentiels de membrane ....... 532
13.3.4 La substance blanche cérébrale :
12.6 Une introduction à la physiologie les neurofbres ........................................................... 586
du neurone ............................................................................. 533 13.3.5 La latéralisation cérébrale ........................................ 588
12.6.1 Les neurones et la loi d’Ohm ................................... 533 13.3.6 Les noyaux basaux ................................................... 590
12.6.2 Le potentiel de repos de la membrane .................. 534
13.4 Le diencéphale .................................................................... 591
12.6.3 La modifcation du potentiel de repos
13.4.1 L’épithalamus ............................................................. 591
de la membrane ......................................................... 536
13.4.2 Le thalamus ................................................................ 591
12.7 La physiologie des diérentes parties 13.4.3 L’hypothalamus .......................................................... 594
onctionnelles du neurone.............................................. 538
12.7.1 La partie réceptrice ................................................... 538 13.5 Le tronc cérébral................................................................. 595
12.7.2 La zone gâchette ....................................................... 540 13.5.1 Le mésencéphale ...................................................... 595
12.7.3 La partie conductrice................................................ 542 13.5.2 Le pont ........................................................................ 598
12.7.4 La partie sécrétrice ................................................... 545 13.5.3 Le bulbe rachidien ..................................................... 599
12.8 La vitesse de propagation de l’infux nerveux ..... 547 13.6 Le cervelet.............................................................................. 600
12.8.1 La propagation ........................................................... 547 13.6.1 Les parties structurales du cervelet ....................... 600
Animation 13.6.2 Les onctions du cervelet ......................................... 600
14.5.1 Une vue d’ensemble des ners spinaux ................ 645 CHAPITRE 16
14.5.2 Les plexus nerveux ................................................... 648 Le système nerveux : les sens
14.6 Les réfexes ........................................................................... 662 16.1 Une introduction aux récepteurs sensoriels ......... 716
14.6.1 Les caractéristiques des réfexes ........................... 662 16.1.1 Les stimulus et les sensations ................................ 716
14.6.2 Les composantes d’un arc réfexe ......................... 662 16.1.2 Les propriétés des récepteurs sensoriels ............. 716
14.6.3 Les réfexes spinaux ................................................. 664 16.1.3 La classication des récepteurs sensoriels .......... 718
14.6.4 L’évolution des réfexes au l des âges .................. 667
16.2 Les sens généraux ............................................................. 721
14.6.5 La vérication des réfexes chez l’adulte
en milieu clinique ....................................................... 669 16.2.1 Les récepteurs tactiles ............................................. 721
16.2.2 La douleur projetée ................................................... 724
14.7 La ormation de la moelle épinière............................. 670
16.3 L’olaction et la gustation ............................................... 725
CHAPITRE 15 16.3.1 L’olaction : le sens de l’odorat ................................ 725
Le système nerveux : le système 16.3.2 La gustation : le sens du goût.................................. 728
nerveux autonome
16.4 La vision et les récepteurs visuels ............................. 731
15.1 Une comparaison entre les systèmes 16.4.1 Les structures annexes de l’œil .............................. 732
nerveux somatique et autonome ................................ 678
16.4.2 La structure de l’œil .................................................. 733
15.1.1 L’organisation onctionnelle et les eecteurs ....... 679
16.4.3 La physiologie de la vision ....................................... 742
15.1.2 Les neurones moteurs
et les neurotransmetteurs ........................................ 680 16.4.4 Les voies optiques .................................................... 749
15.2 Les divisions du système nerveux autonome ...... 682 16.5 L’audition et les récepteurs de l’équilibre .............. 751
15.2.1 Les diérences onctionnelles ................................ 682 16.5.1 La structure de l’oreille ............................................. 751
15.2.2 Les diérences anatomiques .................................. 683 INTÉGRATION Illustration des concepts
15.2.3 L’ampleur de la réponse ........................................... 684 Mécanisme de la vision ........................................................................ 752
16.5.2 La physiologie de l’audition ..................................... 757
15.3 La division parasympathique........................................ 685
15.3.1 Les neurobres d’origine crânienne ....................... 685 16.5.3 La voie auditive .......................................................... 761
15.3.2 Les neurobres d’origine sacrale............................ 688 16.5.4 Les mécanismes de l’équilibre
et des mouvements de la tête ................................. 763
15.4 La division sympathique ................................................. 688
INTÉGRATION Illustration des concepts
15.4.1 L’organisation et l’anatomie du système
Mécanisme de l’audition ...................................................................... 764
sympathique ............................................................... 688
Liens entre le système nerveux et les autres systèmes ............... 770
15.4.2 Les voies sympathiques ........................................... 692
15.5 Une comparaison des neurotransmetteurs CHAPITRE 17
et des récepteurs entre les deux divisions ............ 693 Le système endocrinien
15.5.1 Une vue d’ensemble des neurotransmetteurs
du système nerveux autonome ............................... 693 17.1 Une introduction au système endocrinien ............. 778
15.5.2 Les récepteurs cholinergiques ................................ 694 17.1.1 Une comparaison des mécanismes
15.5.3 Les récepteurs adrénergiques ................................ 697 de régulation des systèmes nerveux
et endocrinien ............................................................ 778
15.6 Les interactions entre les divisions 17.1.2 Les onctions générales du système
parasympathique et sympathique ............................. 700 endocrinien ................................................................. 779
15.6.1 Le tonus autonome ................................................... 700
17.2 Les glandes endocrines .................................................. 779
15.6.2 La double innervation ............................................... 701
17.2.1 L’emplacement des principales glandes
INTÉGRATION Illustration des concepts endocrines .................................................................. 780
Comparaison des divisions parasympathique 17.2.2 La régulation de la sécrétion hormonale ............... 783
et sympathique du système nerveux autonome ............................. 702
15.6.3 Les systèmes relevant uniquement 17.3 Les hormones ....................................................................... 784
de la division sympathique ...................................... 704 17.3.1 La classication chimique des hormones ............. 784
15.7 Le contrôle et l’intégration de la onction 17.3.2 Les hormones locales............................................... 785
du système autonome ..................................................... 705 17.4 Le transport des hormones ........................................... 786
15.7.1 Les plexus autonomes.............................................. 705 17.4.1 Le transport dans le sang ........................................ 786
15.7.2 Les réfexes autonomes ........................................... 707 17.4.2 Les taux d’hormones circulantes............................ 787
15.7.3 La régulation du système nerveux autonome
par le système nerveux central ............................... 708 17.5 Les cellules cibles : les interactions
15.7.4 Le vieillissement du système nerveux
avec les hormones ............................................................. 787
autonome .................................................................... 709 Animation
Table des matières XXI
17.5.1 Les hormones liposolubles ...................................... 787 18.4 L’hémostase .......................................................................... 851
Animation 18.4.1 Le spasme vasculaire ............................................... 851
17.5.2 Les hormones hydrosolubles .................................. 788 18.4.2 La ormation du clou plaquettaire .......................... 852
18.4.3 La coagulation sanguine .......................................... 852
17.6 Les cellules cibles : l’ampleur
de la réponse cellulaire .................................................... 791 18.4.4 L’élimination du caillot ............................................... 856
17.6.1 Le nombre de récepteurs ......................................... 791 18.5 La ormation et le vieillissement du sang ............... 856
17.6.2 La spécifcité des récepteurs .................................. 792
17.7 Le métabolisme des nutriments .................................. 793
CHAPITRE 19
Le système cardiovasculaire : le cœur
INTÉGRATION Illustration des concepts
Système endocrinien : un système de régulation d’importance 19.1 Une introduction au système cardiovasculaire ... 864
majeure dans l’organisme .................................................................... 794 19.1.1 La onction générale du système
cardiovasculaire......................................................... 864
17.8 L’hypothalamus et l’hypophyse................................... 796
19.1.2 Une vue d’ensemble des composantes
17.8.1 La relation anatomique entre l’hypothalamus du système cardiovasculaire ................................... 864
et l’hypophyse ............................................................ 797
17.8.2 Les interactions entre l’hypothalamus 19.2 L’emplacement et l’enveloppe du cœur .................. 867
et la neurohypophyse ............................................... 798 19.2.1 L’emplacement et l’orientation du cœur ................ 867
17.8.3 Les interactions entre l’hypothalamus 19.2.2 Les caractéristiques du péricarde .......................... 867
et l’adénohypophyse ................................................. 799
INTÉGRATION Illustration des concepts
17.8.4 L’hormone de croissance ......................................... 801
Circulation du sang dans le cœur et voies
17.8.5 La glande thyroïde et l’hormone thyroïdienne ...... 804 de la circulation sanguine .................................................................... 868
Animation 19.3 L’anatomie du cœur .......................................................... 871
17.8.6 Les glandes surrénales et le cortisol ..................... 809 19.3.1 Les structures à la surace du cœur ...................... 871
17.9 Les hormones pancréatiques ....................................... 814 19.3.2 Les tuniques de la paroi du cœur ........................... 871
17.9.1 L’anatomie du pancréas ........................................... 814 19.3.3 Les cavités du cœur .................................................. 875
17.9.2 Les eets des hormones pancréatiques ............... 815 19.3.4 Les valves cardiaques .............................................. 876
19.3.5 La structure microscopique et les
17.10 Le vieillissement et le système endocrinien .......... 820 caractéristiques du muscle cardiaque................... 877
Liens entre le système endocrinien et les autres systèmes ........ 820
19.3.6 Le squelette fbreux du cœur .................................. 879
19.4 La circulation coronarienne : l’irrigation
PARTIE IV sanguine de la paroi du cœur ....................................... 880
19.4.1 Les artères coronaires .............................................. 880
Le maintien et la régulation 19.4.2 Les veines du cœur ................................................... 881
18.3 Les éléments fgurés du sang ...................................... 834 19.6.3 Le système de conduction du cœur :
la propagation du potentiel d’action ...................... 887
18.3.1 L’hématopoïèse .......................................................... 834
Animation
18.3.2 Les érythrocytes ........................................................ 837
Animation 19.7 Les myocytes cardiaques .............................................. 889
19.7.1 Une vue d’ensemble des pompes et
INTÉGRATION Illustration des concepts
des canaux ioniques dans les myocytes
Recyclage et élimination des érythrocytes ..................................... 841 cardiaques .................................................................. 889
18.3.3 Les leucocytes ........................................................... 846 19.7.2 Les activités électriques et mécaniques
18.3.4 Les thrombocytes ..................................................... 850 des myocytes cardiaques ........................................ 889
XXII Table des matières
19.7.3 La repolarisation et la période réractaire ............. 890 20.5 La régulation de la pression artérielle
Animation et du débit sanguin ............................................................ 936
19.7.4 L’enregistrement de l’électrocardiogramme ......... 891 20.5.1 La régulation nerveuse de la pression
artérielle ...................................................................... 936
19.8 Le cycle cardiaque............................................................. 893 Animation
19.8.1 Une vue d’ensemble du cycle cardiaque .............. 894
20.5.2 La régulation hormonale
Animation de la pression artérielle ............................................ 939
19.8.2 Le déroulement du cycle cardiaque ....................... 894 20.6 La vitesse du débit sanguin .......................................... 941
Animation
INTÉGRATION Illustration des concepts
INTÉGRATION Illustration des concepts Facteurs de régulation de la pression artérielle ............................. 942
Déroulement du cycle cardiaque ....................................................... 896
20.7 La répartition du débit sanguin
Animation pendant l’eort .................................................................... 944
19.9 Le débit cardiaque ............................................................. 898 20.8 La circulation pulmonaire ............................................... 945
19.9.1 Une introduction au débit cardiaque ..................... 899 20.8.1 Le circuit de la circulation pulmonaire ................... 945
19.9.2 Les variables infuant sur la réquence 20.8.2 Les caractéristiques de la circulation
cardiaque .................................................................... 900 pulmonaire .................................................................. 946
19.9.3 Les variables infuant sur 20.9 La circulation systémique : les vaisseaux
le volume systolique.................................................. 900
aérents et eérents du cœur ...................................... 946
19.9.4 Les variables infuant sur le débit cardiaque ........ 902
20.9.1 Les principales subdivisions de l’aorte
19.10 La ormation du cœur ....................................................... 903 à la sortie du cœur .................................................... 946
20.9.2 Les veines retournant le sang
CHAPITRE 20 au cœur droit .............................................................. 949
Le système cardiovasculaire : les vaisseaux 20.10 La circulation systémique : la tête et le tronc ....... 949
et la circulation sanguine 20.10.1 La tête et le cou ......................................................... 949
20.1 La structure et la onction des vaisseaux 20.10.2 Les parois thoracique et abdominale .................... 951
sanguins .................................................................................. 912 20.10.3 Les organes thoraciques.......................................... 955
20.1.1 La structure générale des vaisseaux ..................... 912 20.10.4 Le tube digesti .......................................................... 957
20.1.2 Les artères .................................................................. 914 20.10.5 Les organes de la région abdominale
20.1.3 Les capillaires sanguins ........................................... 917 postérieure, le bassin et le périnée ........................ 959
20.1.4 Les veines ................................................................... 919 20.11 La circulation systémique : les membres
20.1.5 Les circuits des vaisseaux sanguins ...................... 921 supérieurs et inérieurs .................................................... 961
INTÉGRATION Illustration des concepts 20.11.1 Les membres supérieurs ......................................... 961
Infuence de la orme des vaisseaux sanguins 20.11.2 Les membres inérieurs ............................................ 963
sur leur onction ..................................................................................... 922
20.12 La ormation des vaisseaux sanguins,
20.2 Les échanges capillaires ................................................ 923 les circulations œtale et postnatale,
20.2.1 La diusion et le transport vésiculaire ................... 923 et le vieillissement .............................................................. 963
20.2.2 Les échanges liquidiens ........................................... 923 20.12.1 La ormation des vaisseaux sanguins.................... 966
20.2.3 La pression nette de ltration.................................. 925 20.12.2 La circulation œtale ................................................. 966
Animation 20.12.3 La circulation postnatale .......................................... 967
20.12.4 Le développement postnatal et
20.2.4 Le rôle du système lymphatique ............................. 926
le vieillissement des vaisseaux sanguins .............. 967
20.3 Le débit sanguin local ...................................................... 926 Liens entre le système cardiovasculaire
20.3.1 Le degré de vascularisation et les autres systèmes .......................................................................... 968
et l’angiogenèse......................................................... 926
20.3.2 La régulation locale de courte durée ..................... 926 CHAPITRE 21
20.3.3 La relation entre les débits sanguins local Le système lymphatique
et systémique ............................................................. 927
21.1 L’organisation du système lymphatique ................. 978
20.4 La pression sanguine, la résistance 21.1.1 La lymphe et les capillaires lymphatiques ............ 978
et le débit sanguin systémique .................................... 928 21.1.2 Les vaisseaux collecteurs, les troncs
20.4.1 La pression sanguine ................................................ 928 et les conduits lymphatiques................................... 981
20.4.2 La résistance .............................................................. 933
21.2 Une vue d’ensemble des tissus
20.4.3 La relation entre le débit sanguin, et des organes lymphoïdes ........................................... 983
les gradients de pression sanguine
et la résistance périphérique ................................... 935 21.3 Les structures lymphoïdes primaires ....................... 983
Table des matières XXIII
21.3.1 La moelle osseuse rouge ......................................... 983 22.7 La réponse effectrice au foyer de l’infection ........ 1029
21.3.2 Le thymus ................................................................... 984 22.7.1 La réponse eectrice des lymphocytes T ............. 1029
22.7.2 La réponse eectrice des lymphocytes B ............ 1030
21.4 Les structures lymphoïdes secondaires ................. 985
21.4.1 Les nœuds lymphatiques ......................................... 985 22.8 Les immunoglobulines ..................................................... 1030
21.4.2 La rate ......................................................................... 988 22.8.1 La structure des immunoglobulines ....................... 1031
21.4.3 Les amygdales ........................................................... 990 22.8.2 Les onctions des anticorps .................................... 1031
21.4.4 Les ollicules lymphoïdes dius et les tissus 22.8.3 Les classes d’immunoglobulines............................ 1033
lymphoïdes associés aux muqueuses ................... 991
22.9 La mémoire immunologique
21.5 La formation du système lymphatique et la réponse immunitaire ............................................... 1035
et des structures lymphoïdes ....................................... 992 22.9.1 La mémoire immunologique .................................... 1035
21.5.1 La ormation du système lymphatique .................. 992 22.9.2 La mesure de la mémoire immunologique ............ 1035
21.5.2 La ormation des structures lymphoïdes............... 992 INTÉGRATION Illustration des concepts
INTÉGRATION Illustration des concepts Immunité adaptative.............................................................................. 1036
Relation entre le système lymphatique et 22.9.3 L’immunité active et passive .................................... 1038
les systèmes cardiovasculaire et immunitaire ................................ 993 Liens entre les systèmes lymphatique
et immunitaire et les autres systèmes .............................................. 1042
CHAPITRE 22
Le système immunitaire et la défense CHAPITRE 23
de l’organisme Le système respiratoire
22.1 Une vue d’ensemble des maladies 23.1 Une introduction au système respiratoire .............. 1052
causées par des agents infectieux ............................ 998 23.1.1 Les onctions générales du système
respiratoire.................................................................. 1052
22.2 Une vue d’ensemble du système immunitaire ..... 999
23.1.2 L’organisation générale du système
22.2.1 Les cellules immunitaires et leur localisation ....... 1000
respiratoire.................................................................. 1052
22.2.2 Les cytokines ............................................................ 1001
23.1.3 Le revêtement muqueux ........................................... 1052
22.2.3 Une comparaison entre l’immunité innée
et l’immunité adaptative ........................................... 1002 23.2 Les voies respiratoires supérieures ........................... 1054
23.2.1 Le nez et les osses nasales .................................... 1054
22.3 L’immunité innée ................................................................. 1003
23.2.2 Les sinus paranasaux ............................................... 1056
22.3.1 Les barrières anatomiques et physiologiques...... 1003
23.2.3 Le pharynx .................................................................. 1057
22.3.2 Les déenses cellulaires ........................................... 1003
22.3.3 Les protéines antimicrobiennes .............................. 1007 23.3 Les voies respiratoires inférieures ............................. 1058
22.3.4 L’infammation ............................................................ 1008 23.3.1 Le larynx...................................................................... 1058
Animation 23.3.2 La trachée ................................................................... 1062
23.3.3 L’arbre bronchique .................................................... 1063
22.3.5 La èvre ....................................................................... 1012
23.3.4 Les conduits alvéolaires et les alvéoles ................ 1067
22.4 Une introduction à l’immunité adaptative .............. 1013 23.3.5 La membrane respiratoire ........................................ 1070
22.4.1 Les antigènes ............................................................. 1013
23.4 Les poumons ........................................................................ 1070
INTÉGRATION Illustration des concepts 23.4.1 L’anatomie macroscopique du poumon ................ 1070
Immunité innée ....................................................................................... 1014
23.4.2 La vascularisation, le drainage lymphatique
22.4.2 La structure générale des lymphocytes ................ 1017 et l’innervation pulmonaire....................................... 1073
22.4.3 Les cellules présentatrices de l’antigène 23.4.3 La plèvre et la cavité pleurale .................................. 1076
et les molécules du complexe majeur
23.4.4 Le mécanisme de dilatation pulmonaire................ 1077
d’histocompatibilité ................................................... 1018
22.4.4 Les événements de la vie des lymphocytes ......... 1022 23.5 La respiration : la ventilation pulmonaire ................ 1077
23.5.1 Une introduction à la ventilation
22.5 La formation et la sélection des lymphocytes ..... 1024 pulmonaire .................................................................. 1078
22.5.1 La ormation des lymphocytes T ............................ 1024 23.5.2 La mécanique de la ventilation ............................... 1079
22.5.2 La sélection des lymphocytes T ............................. 1024 23.5.3 Les acteurs infuençant l’écoulement
22.5.3 La diérenciation et la migration de l’air .......................................................................... 1085
des lymphocytes T .................................................... 1024 23.5.4 La régulation nerveuse de la ventilation ................ 1086
22.6 L’activation et la sélection clonale 23.5.5 La ventilation pulmonaire
des lymphocytes ................................................................. 1026 et la ventilation alvéolaire ......................................... 1090
22.6.1 L’activation des lymphocytes T ............................... 1026 23.5.6 Le volume et la capacité respiratoires ................... 1091
22.6.2 L’activation des lymphocytes B............................... 1028 23.6 La respiration : les échanges gazeux
22.6.3 La recirculation des lymphocytes........................... 1028 alvéolaires et systémiques............................................. 1093
XXIV Table des matières
23.6.1 Les principes chimiques de l’échange gazeux ..... 1093 24.6.3 Les substances entièrement réabsorbées............ 1141
23.6.2 Les échanges gazeux alvéolaires 24.6.4 Les substances partiellement réabsorbées ......... 1144
(respiration externe) .................................................. 1096 24.6.5 Les substances éliminées comme déchets .......... 1148
23.6.3 Les échanges gazeux systémiques 24.6.6 L’établissement du gradient osmotique :
(respiration interne) ................................................... 1098
le mécanisme de concentration de l’urine ............ 1150
23.7 La respiration : le transport des gaz .......................... 1099 24.6.7 La réabsorption et la sécrétion tubulaires
23.7.1 Le transport de l’oxygène ........................................ 1099 en résumé ................................................................... 1152
23.7.2 Le transport du dioxyde de carbone...................... 1100 24.7 L’évaluation de la onction rénale............................... 1152
23.7.3 L’hémoglobine comme molécule de transport ..... 1100 24.7.1 La mesure de la fltration glomérulaire .................. 1152
23.8 La réquence respiratoire et l’homéostasie ........... 1105 INTÉGRATION Illustration des concepts
INTÉGRATION Illustration des concepts Réabsorption et sécrétion tubulaires................................................ 1153
Transport de l’oxygène et du dioxyde de carbone ......................... 1106 Animation
Animation 24.7.2 La mesure de la clairance rénale ............................ 1154
23.8.1 Les eets de l’hyperventilation et 24.8 Les caractéristiques, le transport,
de l’hypoventilation sur la onction
cardiovasculaire......................................................... 1108
l’accumulation et l’élimination
de l’urine ................................................................................. 1154
23.8.2 La respiration et l’eort physique ........................... 1109
24.8.1 Les caractéristiques de l'urine ................................ 1154
Liens entre le système respiratoire et les autres systèmes ......... 1110
24.8.2 Le tractus urinaire...................................................... 1157
CHAPITRE 24 24.8.3 La miction ................................................................... 1161
Le système urinaire Animation
24.1 Une introduction au système urinaire ...................... 1120 Liens entre le système urinaire et les autres systèmes ................ 1164
28.4.1 Le scrotum .................................................................. 1326 29.5 Les effets de la grossesse sur la mère ................... 1370
28.4.2 Les testcules et la spermatogenèse ..................... 1326 29.5.1 Le déroulement de la grossesse ........................... 1370
28.4.3 La structure des conduts du système 29.5.2 Les changements hormonau ............................... 1372
géntal masculn ......................................................... 1332 29.5.3 Les transormatons de l’utérus
28.4.4 Les glandes annees et la producton et des glandes mammares .................................... 1373
de sperme ................................................................... 1334 29.5.4 Les changements relats au système dgest,
28.4.5 Le péns ....................................................................... 1336 au nutrments et au métabolsme ........................ 1374
28.4.6 La réponse seuelle de l’homme ............................ 1337 29.5.5 Les changements relats au systèmes
cardoasculare et respratore .............................. 1375
28.5 La formation et le vieillissement
29.5.6 Les changements relats au système urnare ..... 1376
des systèmes génitaux féminin et masculin ......... 1338
28.5.1 Le see génétque par opposton 29.6 Le travail et l’accouchement ....................................... 1376
au see phénotypque .............................................. 1338 29.6.1 Le au traal ............................................................ 1377
28.5.2 La ormaton des gonades ndérencées 29.6.2 Le déclenchement du ra traal ........................... 1377
et des conduts géntau .......................................... 1338
29.6.3 Les phases du ra traal ....................................... 1378
28.5.3 Le déeloppement des organes
géntau nternes ....................................................... 1338 29.7 Les transformations postnatales
28.5.4 Le déeloppement des organes chez le nouveau-né ........................................................... 1381
géntau eternes ...................................................... 1340 29.8 Les changements survenant chez
28.5.5 La puberté .................................................................. 1340 la mère après l’accouchement ................................... 1382
28.5.6 La ménopause et l’andropause............................... 1342 29.8.1 Les changements hormonau ............................... 1382
Liens entre le système génital et les autres systèmes .................. 1343 29.8.2 Les changements relats au olume sangun
et au lqudes corporels .......................................... 1382
CHaPItrE 29 29.8.3 La lactaton ................................................................. 1383
Le dvelppeme, l ssesse e l’hdi 29.8.4 Les transormatons de l’utérus ............................. 1385
29.1 Une vue d’ensemble de la période prénatale ..... 1352 29.9 L’hérédité ............................................................................... 1385
29.2 La période préembryonnaire ....................................... 1353 29.9.1 Une ue d’ensemble de la génétque humane .... 1385
29.2.1 La écondaton .......................................................... 1353 IntégratIon Illusi des cceps
29.2.2 La segmentaton ....................................................... 1356 Transformations anatomiques et physiologiques
29.2.3 L’mplantaton ............................................................ 1358 chez la femme pendant la grossesse
et le postpartum .................................................................................... 1386
29.2.4 La ormaton du dsque embryonnare
et des membranes etraembryonnares .............. 1359 29.9.2 Les modes de transmsson
des caractères hérédtares ..................................... 1389
29.2.5 La ormaton du placenta ........................................ 1361
29.9.3 L'hérédté lée au see .............................................. 1390
29.3 La période embryonnaire .............................................. 1362 29.9.4 La pénétrance et les nfuences
29.3.1 La gastrulaton et la ormaton enronnementales sur l’hérédté ............................ 1390
des eullets embryonnares prmts ..................... 1362
À votre avis/Réponses suggérées ..................................................... 1405
29.3.2 Le replement du dsque embryonnare ................ 1364
Glossaire .................................................................................................. 1411
29.3.3 L’organogenèse ........................................................ 1366
aimi Éléments de formation des termes .................................................... 1426
Références .............................................................................................. 1431
29.4 La période fœtale ............................................................... 1368
Index ......................................................................................................... 1443
CHAPITRE UNE INTRODUCTION À
1.1 Les domaines de la biologie humaine ..... 2 1.3.3 Une introduction aux systèmes 1.5.1 Les composantes des systèmes
1.1.1 L’anatomie : une étude de la structure ...... 2 de l’organisme ...................................... 8 homéostatiques ..................................... 21
1.1.2 La physiologie : une étude 1.4 Le langage de l’anatomie .......................... 8 1.5.2 La régulation des systèmes
de la fonction ........................................ 3 1.4.1 La position anatomique .......................... 8 homéostatiques par rétro-inhibition ........ 23
1.2 L’interrelation entre l’anatomie 1.4.2 Les coupes et les plans ......................... 8 INTÉGRATION Illustration des concepts
et la physiologie ........................................... 4 1.4.3 Les directions anatomiques .................... 13 Mécanismes de rétro-inhibition dans
1.3 Les niveaux d’organisation 1.4.4 Les régions anatomiques ....................... 15 la régulation de la température corporelle ...... 24
du corps humain ......................................... 4
1.4.5 Les cavités et les membranes 1.5.3 La régulation des systèmes
1.3.1 Les caractéristiques des êtres vivants ...... 4 du corps ................................................ 15 homéostatiques par rétroactivation ......... 26
1.3.2 Les niveaux d’organisation : du plus 1.4.6 Les régions et les quadrants 1.6 L’homéostasie, la santé et la maladie .... 27
simple au plus complexe ........................ 5 abdominopelviens .................................. 19
INTÉGRATION Illustration des concepts 1.5 L’homéostasie : le maintien de la
Examen du corps humain par les stabilité des conditions intérieures ......... 20
anatomistes et les physiologistes ..................... 6
2 Partie I L’organisation du corps humain
1.1 Les domaines de la biologie regard que les anatomistes et les physiologistes posent sur les
mêmes organes.
humaine L’anatomie et la physiologie sont deux sciences biologiques
étroitement liées, de sorte qu’il est impossible d’étudier les proces
L’anatomie et la physiologie humaines sont deux mondes asci
sus physiologiques sans avoir une certaine compréhension de la
nants. Ces deux domaines de la biologie explorent les incroyables
structure anatomique. De même, il est difcile de décrire et de
rouages des mécanismes du corps humain. L’anatomie étudie
comprendre de manière adéquate la structure anatomique d’un
la orme et la structure de l’organisme, alors que la physiolo
organe sans connaître sa onction. Dans les chapitres de ce manuel,
gie s’intéresse plutôt à son onctionnement. Ces sciences se l’anatomie et la physiologie sont présentées de açon intégrée afn
conjuguent pour ournir les assises nécessaires à la compréhen de démontrer l’interrelation existant entre la orme et la onction.
sion de la santé et du onctionnement de l’être humain. Le voca
bulaire de base de ces sciences dérive à la ois du grec et du latin.
L’utilisation appropriée du vocabulaire et de la terminologie 1.1.1 L’anatomie : une étude
descriptive utilisés dans le présent texte améliorera considérable de la structure
ment la compréhension de la structure et du onctionnement de
l’organisme tout au long du cours, ces deux éléments étant indis
1 Décrire la science de l’anatomie.
sociables. Ainsi, la açon dont l’organisme onctionne dans des
conditions normales sera examinée, tout comme les eets d’une 2 Énumérer les subdivisions de l’anatomie microscopique
atteinte ou d’une maladie sur sa structure et son onctionnement. et de l’anatomie macroscopique.
Cette section établit une comparaison entre l’anatomie et la
L’anatomie étudie la structure et la orme des organismes. Cette
physiologie, et présente les subdivisions générales de ces sciences.
discipline est extrêmement vaste et peut se diviser en plusieurs
L’anatomie est l’étude de la structure et de la orme. Le terme domaines plus spécialisés. L’anatomie microscopique examine
anatomie dérive du mot grec anatome, qui signife couper ou les structures invisibles à l’œil nu. Pour la plupart de ces études,
disséquer. Les anatomistes sont des scientifques qui étudient la les scientifques préparent des cellules individuelles ou de fnes
structure et la orme des organes et de leurs composantes. Ils tranches de certaines parties du corps qu’ils examinent ensuite
s’intéressent en particulier aux relations entre les parties du au microscope. L’anatomie microscopique comprend deux divi
corps aussi bien qu’à la structure des organes pris individuelle sions principales :
ment. La physiologie est l’étude des onctions des parties de l’or
• La cytologie (cyto = cellule, logo = étudier) est l’étude des cel
ganisme. Les physiologistes sont des scientifques qui examinent
lules de l’organisme et de leur structure interne.
le onctionnement normal des organes et des systèmes, de même
que les perturbations de ce onctionnement occasionnées par des • L’histologie (histo = tissu) est l’étude des tissus et de leur dis
médicaments ou par la maladie. Le TABLEAU 1.1 compare le position dans les organes.
Intestin grêle La paroi de l’intestin grêle comprend une couche interne L’épithélium simple prismatique est destiné à l’absorption
aite d’un épithélium simple prismatique et de deux couches des nutriments à partir de la lumière de l’intestin grêle. Les
de tissu musculaire lisse : une couche interne circulaire et deux couches de muscle se contractent lentement et de
une couche externe longitudinale. Les cellules musculaires açon involontaire pour comprimer et propulser le contenu
lisses sont usiormes et ne possèdent pas les striations de l’intestin grêle au cours de la digestion, de la transorma-
observées dans le muscle squelettique. tion et de l’absorption des nutriments.
Œsophage La paroi de l’œsophage se compose d’un épithélium La paroi de l’œsophage est conçue pour résister aux
stratifé squameux non kératinisé, d’une couche moyenne activités abrasives associées à la déglutition des aliments.
de tissu conjoncti dense irrégulier et d’une couche externe Les contractions séquentielles des muscles lisse et
de tissu musculaire (renermant une combinaison de muscle squelettique permettent de propulser les aliments vers
squelettique et de muscle lisse). l’estomac.
Capillaires sanguins La paroi des capillaires sanguins consiste en un épithélium La fne structure du capillaire sanguin avorise les échanges
simple squameux. Dans certains types de capillaires, des de nutriments, de gaz et de déchets entre le sang et les
enestrations s’ouvrent entre les cellules épithéliales. tissus environnants. La mince paroi enestrée du capillaire
est conçue pour accroître les échanges de substances.
Chapitre 1 Une introduction à l’étude du corps humain 3
L’anatomie macroscopique étudie la structure des parties de actuelles apportent toujours de nouvelles connaissances, dont
l’organisme visibles à l’œil nu et les relations qui existent entre certaines remplacent les idées antérieures sur les mécanismes
elles (p. ex., les intestins, l’estomac, l’encéphale, le cœur ou de divers organes ou ajoutent de nouvelles données sur leurs
encore les reins). Il arrive souvent que le sujet d’étude ou ses onctions. Par exemple, avant les années 1980, le cœur n’était
parties soient disséqués pour cet examen. L’anatomie macrosco considéré que comme une pompe qui propulse le sang dans le
pique peut être étudiée selon plusieurs approches : système vasculaire. Or, en 1981, le Dr Adolo de Bold a découvert
que le cœur avait aussi une onction endocrine et que des cellules
• L’anatomie des systèmes (ou anatomie systémique) s’inté
de l’oreillette droite du cœur contenaient des granules remplies
resse à l’anatomie de chacun des systèmes onctionnels de d’une substance qui a été nommée acteur natriurétique auricu
l’organisme. L’étude du système urinaire, par exemple, consis laire (FNA) (Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa,
terait à examiner les reins (où l’urine est ormée) ainsi que les 2010). Libérée dans le sang, cette hormone participe à la régula
organes assurant le transport de l’urine (uretères et urètre) et tion de l’eau et du sodium dans l’organisme, ainsi qu’à celle de la
son entreposage (vessie). Les cours intégrés d’anatomie et de pression artérielle. Donc, il ne aut jamais oublier que l’anatomie
physiologie utilisent cette approche. est une science dynamique qui évolue, et non pas une science
• L’anatomie régionale examine en tant qu’unités toutes les statique et immuable.
structures d’une région particulière de l’organisme. La région
axillaire (aisselle) pourrait être étudiée par l’examen des vais Vérifiez vos connaissances
seaux sanguins (artère et veine axillaires), des ners (branches 1. Quelle sous-discipline de l’anatomie explore la
du plexus brachial), des nœuds lymphatiques (nœuds lym disposition des différentes couches tissulaires
phatiques axillaires), de la musculature, du tissu conjoncti et de la paroi du gros intestin, telle qu’observée
de la peau. La plupart des cours d’anatomie macroscopique au microscope ?
des écoles de médecine suivent une approche d’anatomie
régionale.
• L’anatomie de surface se ocalise sur des repères anatomiques
superciels et sur les relations entre les structures anato
1.1.2 La physiologie : une étude
miques internes et la peau qui les recouvre. Les proession de la fonction
nels de la santé utilisent des caractéristiques de surace pour
déterminer et localiser des repères importants, les points 3 Décrire la science de la physiologie.
pour prendre le pouls par exemple, ou encore la région appro
4 Énumérer les subdivisions de la physiologie.
priée pour pratiquer une réanimation cardiopulmonaire. La
plupart des cours d’anatomie enseignent aussi les repères
importants de l’anatomie de surace à leurs étudiants. Les physiologistes examinent le onctionnement des divers sys
tèmes de l’organisme et se concentrent en général sur le niveau
• L’anatomie comparée étudie les ressemblances et les di moléculaire ou cellulaire pour parvenir à une compréhension
érences anatomiques entre diverses espèces. Un cours totale de leurs mécanismes. Ils utilisent alors réquemment les
d’anatomie comparée porterait par exemple sur la structure principes de la physique et de la chimie. C’est pourquoi un cha
des membres chez l’être humain, le chimpanzé, le chien pitre du début de ce manuel sera consacré aux notions onda
et le chat. Cette approche est plutôt utile en biologie de mentales de la chimie et de la biochimie. Quant aux principes de
l’évolution. physique, ils seront graduellement intégrés aux explications des
• L’embryologie (embryon = croître dans) est la discipline qui mécanismes physiologiques tout au long du manuel, selon les
s’intéresse aux transormations se produisant au cours du besoins.
développement, de la conception à la naissance. La physiologie est une discipline très vaste qui peut se diviser
Plusieurs branches spécialisées de l’anatomie s’intéressent au en domaines plus spécialisés, selon les systèmes ou l’état de ces
diagnostic de diverses conditions médicales ou à l’avancement derniers. Certaines sousdisciplines de la physiologie concentrent
de la recherche ondamentale : leurs études sur un système particulier de l’organisme. Par
exemple, la physiologie cardiovasculaire examine les onctions
• L’anatomie pathologique (patho = maladie) examine toutes du cœur, des vaisseaux sanguins et du sang. Les physiologistes
les transormations anatomiques résultant de la maladie, du cardiovasculaires étudient l’action de pompage du sang par le
point de vue macroscopique aussi bien que microscopique. cœur, les paramètres associés à une pression artérielle saine et
le détail des mécanismes d’échange des gaz respiratoires, des
• L’anatomie radiologique explore les relations entre les struc
nutriments et des déchets entre le sang et les structures corpo
tures internes qu’il est possible de visualiser par des tech
relles. La neurophysiologie, qui étudie la propagation des infux
niques particulières d’imagerie médicale (radiographie,
dans le système nerveux et le onctionnement des organes de
écographie, tomodensitométrie [aussi appelée scanographie],
celuici, constitue un autre exemple, de même que la physiologie
imagerie par résonance magnétique).
respiratoire, qui étudie entre autres le transert des gaz respira
Certains pourraient croire qu’il ne reste rien à découvrir en toires entre les poumons et les vaisseaux sanguins les irriguant, et
anatomie – après tout, l’organisme est resté à peu près inchangé la physiologie de la reproduction, qui explore la régulation du
depuis des millénaires. Et pourtant, les études anatomiques cycle reproducti par les hormones sexuelles et leur infuence sur
4 Partie I L’organisation du corps humain
modications de l’environnement externe ou interne, et d’y macromolécules ; elles comprennent les polysaccharides (sucres
réagir. Un stimulus appliqué sur la peau de la main, une cha complexes), certaines protéines et les molécules d’acide nucléique
leur excessive par exemple, provoque le retrait de la main ; (ADN et ARN). Les macromolécules composent à l’intérieur des
celleci s’éloigne du stimulus an de prévenir une lésion ou cellules des sousunités microscopiques spécialisées nommées
un dommage. L’excitabilité se manieste à presque tous les organites. L’organisation chimique des êtres vivants sera étudiée
niveaux d’organisation. Certains tissus sont par contre plus dans le chapitre 2.
excitables que d’autres. C’est le cas du tissu nerveux et des
Le niveau cellulaire est ormé par les cellules, les plus
tissus musculaires.
petites entités vivantes, qui constituent les unités ondamen
• La régulation. Un organisme doit pouvoir ajuster ou orienter tales de la structure et du onctionnement des organismes. Ce
son onctionnement interne en relation avec les modications sont les atomes et les molécules du niveau chimique qui or
environnementales. L’homéostasie (homo = même, stasis = ment les cellules et leurs composantes. La structure des cellules
arrêt) se rapporte à la capacité d’un organisme de maintenir varie considérablement et elle refète les spécialisations néces
un état d’équilibre, c’estàdire de garder son milieu intérieur saires à leurs diérentes onctions. Ainsi, une cellule muscu
constant. Par exemple, quand la température du corps s’élève, laire squelettique, qui peut être très longue, contient un grand
celuici régule cette modication en amenant plus de sang près nombre de laments protéiques organisés qui participent à la
de sa surace an de aciliter la déperdition de chaleur de sorte contraction musculaire, alors qu’un érythrocyte (globule
que l’organisme retrouve son homéostasie (voir la section 1.5). rouge) est une petite cellule adoptant la orme d’un disque
aplati pour permettre le transport rapide et ecace des gaz
• La reproduction. Tous les organismes produisent de nou
respiratoires dans le sang. La biologie cellulaire sera étudiée
velles cellules pour assurer la croissance de leurs tissus, leur
dans les chapitres 3 et 4.
entretien et leur réparation. Les cellules somatiques (non
sexuelles) se divisent ainsi par un mécanisme appelé mitose Le niveau tissulaire se compose de tissus, c’estàdire des
(voir le chapitre 4), alors que les cellules sexuelles, appelées groupes de cellules semblables et diérenciées, qui accomplis
gamètes, sont produites par un autre mécanisme de division sent une onction commune. Il existe quatre types de tissus. Le
cellulaire, la méiose (voir le chapitre 28). Placées dans des tissu épithélial recouvre les suraces exposées de l’organisme et
conditions avorables, les cellules sexuelles ont la capacité de tapisse ses cavités, alors que le tissu conjoncti protège, soutient
ormer un nouvel organisme vivant. et relie les structures et les organes. Le tissu musculaire produit
le mouvement et, nalement, le tissu nerveux achemine les infux
nerveux nécessaires à la communication (voir le chapitre 5).
Vérifiez vos connaissances
5. Qu’est-ce que l’excitabilité d’un organisme ? Comment Les organes du niveau suivant comprennent deux ou plu
cette caractéristique peut-elle être liée à sa survie ? sieurs types de tissus qui travaillent de concert pour remplir des
onctions précises et complexes. L’intestin grêle est un exemple
d’organe ; les quatre types de tissus présents agissent ensemble
pour transormer et absorber les nutriments digérés (voir le
chapitre 26).
1.3.2 Les niveaux d’organisation : Les systèmes appartiennent au niveau systémique. Ils se
du plus simple au plus complexe composent d’organes apparentés dont les activités coordonnées
leur permettent d’accomplir une onction commune. À titre
2 Décrire les niveaux d’organisation du corps humain. d’exemple, les organes du système digesti (cavité orale, esto
mac, intestin grêle, gros intestin et oie) travaillent ensemble
pour digérer les particules alimentaires, absorber les nutriments
Les anatomistes et les physiologistes reconnaissent plusieurs
et éliminer les déchets (voir le chapitre 26).
niveaux d’organisation d’une complexité croissante chez l’être
humain FIGURE 1.2. Plus un niveau d’organisation est élevé, Le niveau le plus élevé de l’organisation structurale est l’orga-
plus il comprend de niveaux en dessous de lui. Chaque niveau nisme, l’être vivant luimême, dans lequel tous les systèmes
d’organisation est le résultat de l’arrangement de ses sousunités, onctionnent en interdépendance.
qui résultent ellesmêmes de l’organisation de leurs propres sous
À chaque niveau de l’organisation du corps humain, de nou
unités. Par conséquent, chaque niveau d’organisation dépend de
velles propriétés apparaissent. Par exemple, l’identication des
l’organisation de tous les niveaux qui se trouvent sous lui. En
molécules présentes dans une cellule ne permet pas d’expliquer
allant du plus simple au plus complexe, le résultat donne ceci :
toutes les onctions cellulaires. C’est l’interaction entre plusieurs
le niveau chimique ; le niveau cellulaire ; le niveau tissulaire ; le
types de molécules qui permet à une cellule d’eectuer une acti
niveau des organes ; le niveau systémique ; et le niveau de
vité physiologique en particulier.
l’organisme.
Le niveau chimique, le plus simple, concerne les atomes et
les molécules. Les atomes sont les plus petites unités de la Vérifiez vos connaissances
matière. En se combinant, deux ou plusieurs atomes orment une 6. Un niveau d’organisation élevé renferme-t-il tous
molécule (p. ex., une molécule de sucre, une molécule d’eau ou les niveaux inférieurs ? Expliquez.
une vitamine). Les molécules plus complexes portent le nom de
INTÉGRATION ILLUSTRATION DES CONCEPTS
FIGURE 1.1
Examen du corps humain par les anatomistes et les physiologistes ❯
A. L’anatomiste s’intéresse à la forme et à la structure d’un organe, l’intestin grêle par exemple.
B. Le physiologiste tend plutôt à se concentrer sur la fonction d’un organe ou d’un système.
Les deux reconnaissent toutefois la relation étroite entre la forme et la fonction.
A. Anatomiste
ANATOMISTE
S’intéresse à la forme et à la
Inclut dans son étude les
structure de l’intestin grêle.
relations de l’intestin grêle
avec le reste de l’organisme.
Œsophage
Foie
Estomac
Gros Intestin
intestin grêle
ANATOMISTE
ANATOMISTE
x 13 500
Section
de la paroi
Organites intestinale
Villosité
Cellule
Péristaltisme
Contenu intestinal
B. Physiologiste
S’intéresse à la fonction
de l’intestin grêle.
Relâchement
PHYSIOLOGISTE
Propulsion du contenu
Anatomiste et PHYSIOLOGISTE
physiologiste
Décrit les mécanismes de
Savent que la forme et dégradation des divers aliments.
la fonction de l’intestin grêle
sont étroitement liées. Protéine
Polysaccharides
Gouttelettes
de graisse
Sels biliaires
PHYSIOLOGISTE Cellule
épithéliale
Étudie les mécanismes d’une villosité
d’absorption des intestinale
différents nutriments.
Capillaire Capillaire
sanguin lymphatique
8 Partie I L’organisation du corps humain
Niveau chimique
épithélial
Glande
Système
Niveau cellulaire Estomac digestif
Gros intestin
Intestin grêle
Niveau systémique
Crâne
Cheveux
Sternum
Côte
Peau et Cartilage
glandes
annexes Os du
membre supérieur Vertèbres
Sacrum
Os du
Articulation
membre inférieur
du genou
Système nerveux
central Organe des sens (œil)
Encéphale
Moelle épinière
Muscle grand
pectoral
Système nerveux
périphérique
Nerfs spinaux
Aponévrose
Tendons
Muscle sartorius
FIGURE 1.3
Systèmes de l’organisme ❯ Les principales composantes
et les caractéristiques des 11 systèmes du corps humain
Chapitre 1 Une introduction à l’étude du corps humain 11
Hypothalamus
Glande pinéale
Hypophyse
Glandes
Glande thyroïde parathyroïdes
(surface postérieure
Thymus de la thyroïde)
Cœur
Glandes Vaisseaux
surrénales sanguins
Pancréas
Ovaires (femme)
Rein
Testicules
Système endocrinien (chapitre 17) (homme)
Est formé de glandes et d’amas
cellulaires qui sécrètent des
hormones ; celles-ci régulent le
développement, la croissance etle Système cardiovasculaire (chapitres 18 à 20)
métabolisme ; maintient Est composé du cœur et des vaisseaux
l’homéostasie de la composition sanguins ; le cœur propulse le sang dans
et du volume du sang ; régule les les vaisseaux sanguins ; afin de distribuer
processus digestifs et contrôle la les hormones, les nutriments et les gaz,
reproduction. et de recueillir les déchets.
Cavité nasale
Pharynx (gorge)
Nez
Amygdales Nœuds lymphatiques Larynx
cervicaux Trachée
Bronches
Nœuds lymphatiques
inguinaux
Nœud lymphatique
poplité
Système lymphatique (chapitres 21 et 22) Vaisseau lymphatique Système respiratoire (chapitre 23)
Transporte et filtre la lymphe (liquide Est responsable des échanges
interstitiel circulant dans les vaisseaux de gaz (oxygène et dioxyde de
lymphatiques) ; participe, au besoin, carbone) entre le sang et l’air
à la réponse immunitaire. contenu dans les poumons.
12 Partie I L’organisation du corps humain
Glande
salivaire
Œsophage
Foie
Estomac
Rein
Glandes
mammaires
Vésicule
séminale
Ovaire
Prostate Trompe utérine
Utérus
Testicule
Vagin
Pénis Organes génitaux
externes
(clitoris, lèvres)
Système génital de la femme
(chapitres 28 et 29)
A. Plan frontal
B. Plan transversal
FIGURE 1.4
Plans corporels ❯ Un plan est une
surace imaginaire qui divise le corps
en sections précises. Les trois princi-
paux plans de réérence anatomique
sont : A. le plan rontal ; B. le plan trans- C. Plan sagittal médian
versal ; et C. le plan sagittal médian.
En rapport avec l’avant Antérieur ou ventral En avant de ; vers la surace • L’estomac est antérieur à la moelle épinière. L’ombilic (nombril)
ou l’arrière du corps ventrale est du côté ventral du corps.
En rapport avec le haut Supérieur ou crânial Vers ou plus près de la tête • La poitrine est supérieure au bassin.
ou le bas du corps (ou céphalique) • Les épaules sont crâniales par rapport
aux pieds.
Inérieur ou caudal Vers ou plus près des • L’estomac est inérieur au cœur.
pieds ; le bas du tronc • Les esses sont caudales par rapport à la tête.
Rostral Vers le nez ou la bouche • Les yeux sont rostraux par rapport à l’arrière de
la tête.
En rapport avec la ligne Médial Vers la ligne médiane • Les poumons sont médiaux par rapport aux épaules.
médiane ou le centre du corps
du corps
Latéral Plus loin de la ligne médiane • Les bras sont latéraux par rapport au cœur.
du corps
Proond À l’intérieur, interne par • Le cœur est proond par rapport à la cage thoracique.
rapport à une autre
structure
En rapport avec le point Proximal Plus près du point d’attache • Le coude est proximal par rapport à la main.
d’attache d’un membre au tronc ou de l’origine • Le cardia est proximal par rapport au pylore dans l’estomac.
ou l’origine d’une d’une structure
structure
Distal Plus loin du point d’attache • Le poignet est distal par rapport au coude.
au tronc ou de l’origine • Dans le néphron (structure microscopique du rein), le tubule
d’une structure contourné distal est la portion du tubule située plus à distance
du corpuscule rénal que le tubule contourné proximal (voir
le chapitre 24).
FIGURE 1.6
Termes directionnels de l’anatomie ❯ Les termes directionnels permettent de décrire avec pré -
cision la localisation des parties du corps et les relations qui existent entre elles (voir le tableau 1.2).
Chapitre 1 Une introduction à l’étude du corps humain 15
Le corps humain se divise en deux régions principales : la région 6 Expliquer le rôle des séreuses des cavités antérieures.
axiale et la région appendiculaire. La région axiale comprend la
tête, le cou et le tronc ; elle orme le principal axe vertical du corps.
La région appendiculaire se compose des membres supérieurs et Les organes internes et les systèmes sont logés dans des espaces
des membres inérieurs, attachés à la région axiale. Plusieurs ermés nommés cavités. Le nom des cavités corporelles vient des
autres régions plus restreintes, situées à l’intérieur des deux prin os qui les entourent ou des organes qu’elles contiennent. Pour les
cipales, sont désignées par des termes anatomiques précis. La besoins de la discussion, la cavité postérieure et la cavité anté
FIGURE 1.7 et le TABLEAU 1.3 présentent les principaux termes
rieure seront défnies.
désignant les régions du corps ainsi que certains autres de moindre
importance. Les régions ne sont pas toutes représentées dans la 1.4.5.1 La cavité postérieure
fgure 1.7. La cavité postérieure (ou dorsale) dière de la cavité anté
rieure parce qu’elle est entièrement délimitée par des os ; par
Vérifiez vos connaissances ailleurs, du point de vue de l’anatomie et du développement,
10. À quelle région corporelle le terme antébrachial elle est aussi tout à ait diérente de la cavité antérieure,
se rapporte-t-il ? car elle ne contient pas de membranes séreuses (voir la
section 1.4.5.2).
Céphalique (tête)
Crânienne (autour
Frontale (front) de l’encéphale)
Nasale (nez) Orbitaire (orbite de l’œil) Occipitale
Auriculaire
Orale (bouche) Zygomatique (joue) (oreille) (arrière de la tête)
Cervicale (cou) Mentonnière (menton)
Deltoïdienne (épaule)
Sternale (sternum) Deltoïdienne
Pectorale (poitrine) Thoracique (épaule)
Axillaire (aisselle) (thorax)
Mammaire (sein)
Brachiale
Brachiale (bras) Vertébrale (bras)
Antécubitale (colonne vertébrale)
(creux du coude) Abdominale
Abdominale (abdomen) Olécrânienne (abdomen)
Antébrachiale (coude) Lombaire
(avant-bras) Pelvienne (bassin)
Sacrale (sacrum) (bas du dos)
Coxale (hanche) Inguinale (aine) Antébrachiale
Carpienne (poignet) Glutéale (fesse)
Pubienne (pubis) (avant-bras)
Palmaire (paume) Métacarpienne Main
(dos de la main)
Digitale (doigt)
Tarsienne (cheville)
Pédieuse (pied) Métatarsienne (dos du pied)
Calcanéenne (talon)
Digitale (orteil) Plantaire (plante)
A. Vue antérieure B. Vue postérieure
FIGURE 1.7
Termes désignant les régions du corps ❯ Les vues A. antérieure et B. postérieure montrent
les principales régions du corps. Leur nom courant se trouve entre parenthèses.
16 Partie I L’organisation du corps humain
La FIGURE 1.8A indique que la cavité postérieure est en réa 1.4.5.2 La cavité antérieure
lité subdivisée en deux cavités. La cavité crânienne, formée par La cavité antérieure (ou ventrale) est la plus grande cavité corpo
les os du crâne, abrite l’encéphale. La deuxième cavité est le relle, placée ventralement (voir la fgure 1.8A). À la différence de
canal vertébral, formé par les os de la colonne vertébrale, qui la cavité postérieure, les organes de la cavité antérieure et de ses
loge la moelle épinière. subdivisions ne sont pas complètement entourés par des os. Le
Chapitre 1 Une introduction à l’étude du corps humain 17
Cavité crânienne
Cavité
postérieure
(dorsale)
Canal vertébral
Médiastin
Cavité
thoracique
Cavité
thoracique
Diaphragme Cavité pleurale
Cavité péricardique
Cavité
antérieure Diaphragme
(ventrale)
Cavité
abdominale
Cavité
Cavité abdominale
abdomino-
pelvienne Cavité
Cavité abdomino-
pelvienne pelvienne
Cavité pelvienne
FIGURE 1.8
Cavités corporelles ❯ A. Une coupe sagittale médiane montre les deux antérieure (ventrale). B. Une coupe frontale indique les relations entre la
principales cavités du corps : la cavité postérieure (dorsale) et la cavité cavité thoracique et la cavité abdominopelvienne de la cavité antérieure.
diaphragme partage cette cavité en deux : la cavité thoracique, causée par ces mouvements constants de sorte que les organes
supérieure au diaphragme, et la cavité abdominopelvienne, iné glissent en douceur les uns contre les autres et contre la paroi
rieure au diaphragme. du corps.
Une autre caractéristique importante distinguant la cavité
antérieure est que ses subdivisions sont tapissées de séreuses, À votre avis
des membranes absentes de la cavité postérieure. Le terme mem 2. Qu’arriverait-il aux organes s’il n’y avait pas de sérosité
brane désigne ici une couche continue de cellules et ne doit pas entre les feuillets pariétal et viscéral ?
être conondu avec la membrane plasmique qui délimite la cel
lule. Les séreuses sont ormées de deux euillets : 1) un euillet
pariétal, qui tapisse généralement la surace interne de la paroi La FIGURE 1.9A ore une analogie permettant de mieux com
corporelle ; et 2) un feuillet viscéral, qui recouvre la surace prendre l’organisation des euillets d’une séreuse. L’organe est
externe des organes contenus dans la cavité, lesquels sont collec comparé à un poing ermé, et la séreuse, à un ballon. Quand le
tivement appelés viscères. Entre les deux euillets se trouve un poing écrase le ballon, la partie de celuici qui entoure le poing
espace virtuel appelé cavité séreuse (ou espace séreux) qui correspond au euillet viscéral de la séreuse, alors que sa partie
contient une sérosité, c’estàdire un liquide séreux sécrété par externe équivaut au feuillet pariétal de la séreuse. Le mince
la membrane. Ce liquide a la consistance de l’huile et sert de espace rempli d’air à l’intérieur du ballon, entre ses deux
lubrifant. Dans l’organisme vivant, certains organes, notam parois, est comparable à la cavité séreuse. Il convient de noter
ment le cœur, les poumons et les intestins, doivent bouger pour que l’organe ne se trouve pas à l’intérieur de la cavité séreuse ;
accomplir leur onction et entrent en contact les uns avec les il se situe plutôt à l’extérieur de celleci et en est simplement
autres et avec la paroi corporelle. La sérosité réduit la riction enveloppé.
18 Partie I L’organisation du corps humain
Diaphragme
Partie externe du ballon
(feuillet pariétal de la séreuse) Foie
Air (cavité séreuse)
Partie interne du ballon Petit omentum
(feuillet viscéral de la séreuse)
Estomac
Pancréas
A. Illustration de la séreuse Mésocôlon
Gros intestin
Feuillet
Cœur pariétal du péritoine
Feuillet pariétal du Grand omentum
péricarde séreux
Intestin grêle
Cavité péricardique
et sérosité
Feuillet viscéral du Mésentère
péricarde séreux
Cavité péritonéale
et sérosité
B. Péricarde séreux Feuillet viscéral
du péritoine
Rectum
Feuillet pariétal de la plèvre
Feuillet viscéral de la plèvre
Cavité pleurale et sérosité
Diaphragme
C. Plèvre D. Péritoine
FIGURE 1.9
Séreuses des cavités thoracique et abdominopelvienne ❯ viscéral du péricarde séreux délimitent la cavité péricardique autour
Les séreuses tapissent l’intérieur de ces cavités (feuillet pariétal) et du cœur. C. Les feuillets pariétal et viscéral de la plèvre circonscrivent
recouvrent l’extérieur des organes qu’elles contiennent (feuillet vis- la cavité pleurale, entre les poumons et la paroi thoracique. D. Les
céral). A. Les deux feuillets de la séreuse peuvent se comparer aux feuillets pariétal et viscéral du péritoine revêtent la cavité péritonéale
parties interne et externe d’un ballon qui envelopperait le poing, ce qui se trouve entre plusieurs organes abdominopelviens et la paroi
dernier représentant l’organe en question. B. Les feuillets pariétal et abdominale.
La cavité thoracique Les parties droite et gauche de la cavité thoracique abritent les
L’espace qui se trouve au milieu de la cavité thoracique porte le poumons qui sont associés à la séreuse portant le nom de plèvre
nom de médiastin (medius = au milieu) (voir la fgure 1.8B). Il (pleura = côté) (voir la fgure 1.9C). Le feuillet pariétal de la
renferme le cœur, le thymus, l’œsophage, la trachée et les gros plèvre est le feuillet externe de la séreuse et il tapisse la surface
vaisseaux sanguins reliés au cœur. interne de la paroi thoracique. Le feuillet viscéral de la plèvre
recouvre la surface externe de chacun des poumons. La cavité
Dans le médiastin, le cœur est enveloppé par les deux feuillets pleurale est l’espace virtuel contenant la sérosité, c’estàdire le
d’une séreuse qui porte le nom de péricarde séreux (peri = autour, liquide pleural, lequel est situé entre ces deux feuillets.
kardia = cœur). Le feuillet pariétal du péricarde séreux est la
couche la plus externe de la séreuse et forme un sac qui entoure La cavité abdominopelvienne
le cœur, alors que le feuillet viscéral du péricarde séreux La cavité abdominopelvienne peut se diviser en deux cavités plus
constitue la couche externe du cœur (voir la fgure 1.9B). La petites séparées par un plan transversal passant par le bord supé
cavité péricardique, qui est l’espace virtuel compris entre les rieur des deux os coxaux. La cavité située audessus de ce plan
feuillets pariétal et viscéral du péricarde séreux, contient la séro est la cavité abdominale ; la cavité pelvienne se trouve sous ce
sité appelée liquide péricardique. plan, entre les deux os coxaux. Il est possible de localiser la limite
Chapitre 1 Une introduction à l’étude du corps humain 19
entre les deux cavités en palpant le bord supérieur des crêtes 1.4.6 Les régions et les quadrants
iliaques. La cavité abdominale renerme la plupart des organes du
système digesti, les reins ainsi que la plus grande partie des ure abdominopelviens
tères. La cavité pelvienne contient la portion distale du gros intes
tin, le reste des uretères, la vessie ainsi que les organes génitaux 7 Nommer les zones et les termes utilisés pour subdiviser
internes. la cavité abdominopelvienne en neuf régions ou en
quatre quadrants.
Le péritoine (peritaeum = ce qui est tendu autour) est la séreuse
qui tapisse la cavité abdominopelvienne (voir la fgure 1.9D). Le
feuillet pariétal du péritoine, soit la couche externe, tapisse les Afn de décrire avec plus de précision l’emplacement des
parois internes de la cavité abdominopelvienne. Le feuillet viscé- organes, les anatomistes et les proessionnels de la santé
ral du péritoine, soit la couche interne, recouvre la surace externe divisent généralement la grande cavité abdominopelvienne en
de la plupart des organes abdominaux et pelviens. L’espace virtuel compartiments plus petits. Deux plans transversaux et deux
situé entre ces deux euillets et contenant la sérosité, c’estàdire le plans parasagittaux permettent de défnir neu compartiments
liquide péritonéal, est la cavité péritonéale. Certains organes appelés régions abdominopelviennes, dont la liste fgure ci
sont situés derrière le péritoine. Ils sont décrits comme étant rétro- dessous. Ces régions sont également représentées dans la
péritonéaux (retro= derrière). C’est le cas d’une bonne partie du FIGURE 1.10A .
duodénum, du pancréas, du côlon ascendant et descendant, du
rectum et des reins (voir le chapitre 26). • La région ombilicale est la région centrale qui tient son nom
de l’ombilic (ou nombril) situé en son centre.
Vérifiez vos connaissances • La région épigastrique (epi = sur, gaster = estomac) est la
11. Dans quelle cavité corporelle les poumons se région située audessus de la région ombilicale.
trouvent-ils ? Comment les séreuses de cette cavité
• La région pubienne (ou hypogastrique; hypo = sous) est
se nomment-elles ?
située sous la région ombilicale.
Quadrant Quadrant
Région Région Région supérieur droit supérieur gauche
latérale ombilicale latérale
droite gauche
Quadrant Quadrant
inférieur droit inférieur gauche
FIGURE 1.10
Régions et quadrants abdominopelviens ❯ Pour faciliter les descriptions et les localisations,
la cavité abdominopelvienne peut se subdiviser A. en neuf régions ou B. en quatre quadrants.
20 Partie I L’organisation du corps humain
La variabilité anatomique inversus, dans laquelle tous les organes sont inversés (Wilhelm &
Holbert, 2011). Par exemple, l’estomac et la rate sont situés du
La morphologie des structures externes est variable d’un indi-
côté droit de l’abdomen, tandis que le foie est à gauche. Dans le
vidu à l’autre (p. ex., les traits du visage, la forme des mains, etc.).
Il existe aussi une variabilité anatomique pour les structures thorax, le cœur est orienté du côté droit, le poumon droit a deux
internes chez une minorité d’individus. Par exemple, le trajet lobes et le poumon gauche, trois lobes. Il n’y a pas de consé-
d’une artère ou d’un nerf peut être légèrement différent chez cer- quences médicales à cette curiosité anatomique sauf peut-être
taines personnes. Aussi, chez 0,01 % de la population, il existe pour les transplantations, car la majorité des donneurs ont des
une affection génétique récessive (non dominante), le situs organes dont la position est normale.
continuellement des échanges avec ce liquide. La stabilité de la est régulé. Le récepteur correspond généralement à des terminai
composition du milieu intérieur est essentielle au bon onction sons nerveuses se trouvant dans la peau, dans les organes
nement des cellules. Cette stabilité est assurée par un méca internes ou dans des organes spécialisés tels l’œil, l’oreille, la
nisme de renouvellement. Les capillaires lymphatiques drainent langue ou le nez. Un changement de la variable constitue le sti-
le liquide interstitiel ; la lymphe est en quelque sorte le liquide mulus. Il peut s’agir d’une modication de la température, de la
interstitiel canalisé (voir le chapitre 21), et les capillaires san concentration de produits chimiques ou encore de l’étirement
guins environnants renouvellent ce liquide FIGURE 1.11. Donc, d’un muscle.
au sens large, le milieu intérieur est constitué par le liquide
interstitiel, tributaire de la lymphe et du sang.
1.5.1.2 Le centre de régulation
L’homéostasie constitue un thème central de ce manuel, et Le centre de régulation est une structure qui interprète les don
chacun des chapitres en exposera des aspects particuliers. La nées d’entrée provenant du récepteur par un ner sensiti ou par
présente section constitue une introduction au concept général la circulation sanguine et qui amorce des changements par l’in
d’homéostasie. Les composantes de base des systèmes homéo termédiaire d’un message (p. ex., un infux nerveux ou une hor
statiques seront décrites, et des exemples précis de ces méca mone) envoyé à l’eecteur. Il agit en tant qu’intermédiaire entre
nismes régulateurs seront apportés avant d’expliquer les liens le récepteur et l’eecteur.
existant entre l’homéostasie, la santé et la maladie.
Le centre de régulation est généralement un centre nerveux
situé dans l’encéphale ou dans la moelle épinière, ou une glande
endocrine (p. ex., la thyroïde). Selon le système sollicité, la
1.5.1 Les composantes des systèmes réponse sera plus ou moins rapide. Ainsi, un système homéosta
homéostatiques tique aisant intervenir le système nerveux possède des moyens
relativement rapides de réagir à un changement. La régulation
de la pression sanguine à la sortie du lit le matin en est un
1 Défnir les composantes d’un système homéostatique.
exemple. Dans ce cas, la pression artérielle au niveau de la tête
2 Reconnaître ces composantes dans des systèmes s’abaisse au moment du passage de la position couchée à la posi
représentatis. tion debout. Des récepteurs sensibles à la pression, situés dans
les artères du cou, captent cette inormation qui sera transmise
L’organisme maintient son homéostasie grâce à des systèmes de au centre nerveux de l’encéphale qui régule la pression artérielle.
régulation homéostatiques. Trois composantes sont associées à Des infux nerveux seront envoyés aux vaisseaux sanguins qui
chacun de ces systèmes : un récepteur, un centre de régulation et répondront par une vasoconstriction, ce qui rétablira la pression
un eecteur FIGURE 1.12. sanguine.
Contrairement au système nerveux qui réagit rapidement à un
1.5.1.1 Le récepteur changement et sur de courtes périodes, la libération d’hormones
Le récepteur est la structure corporelle qui détecte le change par le système endocrinien permet habituellement une réaction
ment d’une variable, soit une substance ou un mécanisme qui plus lente, s’étendant sur plusieurs heures ou plusieurs jours.
FIGURE 1.11
Capillaire
Homéostasie ❯ Le milieu sanguin Leucocyte
intérieur est constitué par Capillaire
le liquide interstitiel, tributaire lymphatique Plasma
de la lymphe et du sang,
dans lequel baignent les Érythrocytes
cellules. Note : Les èches Lymphe
indiquent des échanges.
Cellules
d’un tissu
Liquide
interstitiel
22 Partie I L’organisation du corps humain
FIGURE 1.12
Composantes d’un mécanisme de
régulation homéostatique ❯ Un mécanisme
de régulation homéostatique comprend un récep
teur, qui détecte un stimulus, un centre de régu
lation, qui intègre l’information et déclenche un
changement par l’intermédiaire d’un message
envoyé à l’effecteur, et un effecteur, qui réalise
le changement en réponse au stimulus.
Ainsi, la parathormone, sécrétée par les glandes parathyroïdes, muscles lisses des parois des voies aériennes (bronchioles) qui
et la calcitonine, libérée par la thyroïde, régulent continuelle- régulent le passage de l’air qui entre ou qui sort des poumons, ou
ment le taux sanguin de calcium (voir les chapitres 7 et 17), un les glandes, comme les cellules du pancréas exocrine qui libèrent
processus essentiel pour le fonctionnement normal des muscles des enzymes digestives en réponse à une stimulation hormonale
et des nerfs. provenant de cellules endocrines de l’intestin grêle. L’effecteur
peut aussi être des cellules d’un organe qui sont stimulées par
Il arrive parfois que le centre de régulation et le récepteur
une hormone pour contrôler le taux sanguin d’une substance.
soient une seule et même structure qui détecte le stimulus et
Par exemple, les cellules du foie entreposent du glycogène, une
provoque la réaction qui le régulera. Le pancréas, par exemple,
forme de réserve du glucose, à partir d’une hausse de glucose
agit en tant que récepteur, car il décèle une augmentation de la
sanguin à la suite d’une stimulation par l’insuline libérée par
glycémie, et en tant que centre de régulation, car il libère de
le pancréas endocrine. De cette façon, le taux de glucose sanguin
l’insuline, une hormone, en réponse à ce changement. De façon
est abaissé, ce qui permet de maintenir l’homéostasie.
générale, les commandes provenant du centre de régulation
sont acheminées vers l’effecteur par un nerf sous la forme La réponse d’un système homéostatique se déroule à l’intérieur
d’inux nerveux ou par la circulation sanguine dans le cas d’une boucle de rétroaction comprenant les éléments suivants :
des hormones.
• le stimulus ;
• l’intégration des données d’entrée par le centre de régula fuctuations se ont autour des limites physiologiques, c’està
tion et l’amorce du changement par l’intermédiaire des dire autour de la valeur de réérence. Si la variable augmente, le
eecteurs ; système homéostatique se déclenche pour provoquer sa diminu
tion jusqu’à ce qu’elle revienne à la valeur de réérence. Si, au
• le retour à l’homéostasie grâce à l’action des eecteurs (voir la
contraire, la variable diminue, le système homéostatique la ait
fgure 1.12).
remonter jusqu’à la normale. Il est plus acile de comprendre ce
Les systèmes de régulation homéostatiques maintiennent la phénomène à l’aide d’un exemple précis comme la régulation de
variable dans un intervalle normal de deux açons : la rétro la température.
inhibition et la rétroactivation. La rétroinhibition consiste à réduire
le stimulus, tandis que la rétroactivation l’amplie. 1.5.2.1 La régulation de la température
Pour illustrer le concept de régulation de la température cor
Vérifiez vos connaissances porelle, il est possible de comparer ce mécanisme de rétro
13. Énumérez et décrivez les trois composantes d’un inhibition à celui qui assure le maintien de la température
système homéostatique, et donnez des exemples d’une maison à une valeur de réérence de 21 °C. Par une journée
de chacune dans le corps humain. très roide, la température diminue à l’intérieur. Le thermostat
détecte cette chute de température et envoie cette inormation
par les ls électriques de la maison jusqu’à l’appareil de chau
age pour le aire démarrer. Celuici chauera la maison jusqu’à
1.5.2 La régulation des systèmes ce que le thermostat atteigne 21 °C. Le thermostat enverra alors
homéostatiques par un signal électrique pour éteindre l’appareil de chauage.
la réquence respiratoire en réaction à une élévation du taux de Un système homéostatique peut aussi être régulé par rétroactiva
dioxyde de carbone (voir la section 23.5) sont d’autres exemples tion. Le stimulus est alors renorcé dans la même direction, jusqu’à
de régulation homéostatique réalisée par le système nerveux. ce que survienne un événement culminant à la suite duquel l’orga
nisme revient à l’homéostasie. Du ait que leur résultat fnal est
Le centre de régulation peut aussi être le système endocrinien.
d’amplifer une activité plutôt que de rétablir d’abord l’homéosta
La libération de parathormone par les glandes parathyroïdes en
sie de l’organisme, les mécanismes de rétroactivation sont beau
réaction à une diminution du calcium sanguin (voir la section 7.6)
coup moins réquents que les mécanismes de rétroinhibition.
et la libération d’insuline par le pancréas en réponse à une éléva
tion de la glycémie (voir la section 17.9) sont des exemples de La FIGURE 1.15 illustre un exemple d’un mécanisme de
systèmes homéostatiques régulés par le système endocrinien. rétroactivation chez l’être humain : l’allaitement d’un bébé par
sa mère. La tétée du sein par le bébé est le stimulus initial détecté
Vérifiez vos connaissances par les récepteurs sensoriels de la peau du mamelon. Ceuxci
transmettent cette donnée d’entrée au centre de régulation, l’hy
14. Quelles stratégies l’organisme utilise-t-il pour
pothalamus, qui signale alors à la neurohypophyse de libérer
conserver la chaleur par une journée roide ?
une hormone dans le sang, l’ocytocine. L’ocytocine est la com
mande envoyée à l’eecteur, soit les cellules musculaires lisses
qui entourent les glandes du sein. Elle stimule l’éjection du lait
par la glande mammaire. Le bébé boit, et le cycle se répète
1.5.3 La régulation des systèmes tant qu’il tète. Lorsqu’il arrête de téter, le stimulus initial disparaît
homéostatiques par rétroactivation et le cycle s’arrête.
La cascade d’événements de la coagulation sanguine (voir
5 Expliquer le mécanisme de rétroactivation. la section 18.4) ainsi que les contractions utérines du travail et
6 Décrire les événements d’une boucle de rétroactivation. de l’accouchement (voir la section 29.6) sont d’autres exemples de
mécanismes de rétroactivation.
Hypothalamus
RÉCEPTEUR
Les récepteurs sensoriels de la
peau du sein perçoivent la tétée
et envoient des influx à
l’hypothalamus.
CENTRE DE RÉGULATION
STIMULUS
L’hypothalamus signale à la
Le bébé tète neurohypophyse de libérer
Rétroactivation de l’ocytocine.
le sein.
EFFECTEUR
L’ocytocine libérée
Le bébé boit et continue à dans le sang stimule
téter (rétroaction positive). les cellules musculaires
FIGURE 1.15 qui entourent les
glandes du sein, ce qui
Rétroactivation ❯ Les mécanismes Le lait est éjecté. provoque l’éjection du lait.
de rétroactivation onctionnent souvent en boucles
dans lesquelles l’étape initiale est le stimulus, et le résultat
fnal, l’amplifcation de la stimulation de l’activité de cette voie
(et non son inhibition). Dans cet exemple où une emme allaite
son enant, la tétée du bébé est le stimulus qui provoque la
libération d’hormones stimulant la sécrétion du lait par les
glandes mammaires.
Chapitre 1 Une introduction à l’étude du corps humain 27
INTÉGRATION APPLICATION CLINIQUE pour atteindre parois des valeurs extrêmement élevées.
L’élévation de la glycémie peut endommager des structures
La détermination des valeurs de référence anatomiques dans tout l’organisme. Les personnes atteintes de
pour la pratique clinique diabète doivent compter sur divers moyens, comme des restric
tions alimentaires, l’exercice ou même des médicaments, pour
Pour déterminer ce qui est considéré dans la pratique clinique abaisser leur taux de glucose sanguin.
comme l’intervalle normal des valeurs pour une variable
comme la température corporelle (37 °C), la glycémie (3,5- Il arrive parois qu’un déséquilibre homéostatique survienne
6,0 mmol/L) ou la pression artérielle (90-120/60-80 mm Hg), il quand des transormations critiques dues à l’âge ou à la maladie
aut procéder à un échantillonnage parmi les personnes en ont qu’une variable normalement régulée par rétroinhibition
santé de la population. L’intervalle de réérence d’une variable devient régulée par rétroactivation.
est déterminé par les valeurs obtenues pour 95 % des indivi-
dus de l’échantillon. Les proessionnels de la santé doivent En général, pour traiter un client, il aut d’abord poser un dia-
savoir que cela signife que 5 % des personnes de la popu- gnostic, c’estàdire déterminer la cause du déséquilibre homéo
lation, quoiqu’en santé, obtiendront des valeurs se situant statique. Une ois le diagnostic posé, le client est traité grâce à des
à l’extérieur de l’intervalle de réérence normal pour une médicaments ou à d’autres procédés thérapeutiques pour aider
variable donnée. son organisme à maintenir son homéostasie.
Les proessionnels de la santé doivent aussi comprendre
comment les médicaments absorbés par leurs clients peuvent
aecter leurs mécanismes normaux de régulation homéosta
Vérifiez vos connaissances tique. Par exemple, les inhibiteurs sélectis du recaptage de la
sérotonine (ISRS) sont une catégorie de médicaments utilisés
15. Quelle est la principale diérence entre un système pour traiter la dépression. La paroxétine (Paxil md), la fuoxétine
homéostatique régulé par rétro-inhibition et un (Prozac md) et la sertraline (Zolot md) sont des exemples d’ISRS.
système régulé par rétroactivation ? La sérotonine est un type de neurotransmetteur. Normalement,
un neurotransmetteur est libéré par une cellule nerveuse en
réponse à un infux nerveux. Il remplit sa tâche de communica
tion, puis est recapté par la cellule nerveuse pour un usage
utur. Le taux de sérotonine est parois aible chez une per
1.6 L’homéostasie, la santé sonne déprimée. Les ISRS, en bloquant son recaptage dans la
et la maladie cellule nerveuse, permettent à la sérotonine de demeurer plus
longtemps sur son site d’action et de prolonger ses eets, ce
qui peut améliorer l’humeur de la personne qui prend
1 Expliquer la relation existant entre le maintien ce médicament.
de l’homéostasie, la santé et la maladie. Comme tous les médicaments, touteois, les ISRS ont leurs
inconvénients. Il arrive qu’ils entraînent certains eets indési
L’homéostasie est un terme qui décrit les nombreux proces rables, notamment des problèmes gastrointestinaux tels que des
sus physiologiques permettant de maintenir le corps en santé. nausées, des dérangements d’estomac, de la diarrhée ou une
Les systèmes homéostatiques présentent les caractéristiques combinaison de ces maux. Ces eets indésirables peuvent appa
suivantes : raître, puisque les cellules nerveuses du système digesti uti
lisent aussi la sérotonine pour produire la motilité gastrique. Le
• Ils sont dynamiques. médicament modie le recaptage de la sérotonine dans l’encé
• Le centre de régulation est généralement le système nerveux phale, mais également dans le système digesti, qui devient alors
ou le système endocrinien. un peu plus excitable, ce qui explique l’apparition de ces
symptômes.
• Ils possèdent trois composantes : un récepteur, un centre de
régulation et un eecteur. Pratiquement tous les médicaments procurent des avantages
et entraînent certains eets indésirables, dont beaucoup peuvent
• Ils sont habituellement régulés par rétroinhibition an de s’expliquer par l’étude des mécanismes de régulation homéosta
maintenir une valeur de réérence (ou valeur normale). tique avec lesquels ils interèrent. La compréhension de ces
• C’est quand ces systèmes ont déaut que survient un déséqui mécanismes est donc indispensable pour les anatomistes, les
libre homéostatique ou une maladie qui, ultimement, peut physiologistes et les proessionnels de la santé.
mettre la vie de la personne en danger.
Le diabète constitue un exemple de déséquilibre homéosta Vérifiez vos connaissances
tique. Il survient quand les mécanismes homéostatiques de 16. Donnez un exemple de processus pathologique qui
régulation de la glycémie ne onctionnent pas correctement et perturbe l’homéostasie.
que le taux de glucose sanguin sort des limites de la normale
28 Partie I L’organisation du corps humain
L’angiographie numérique avec soustraction ournir deux inormations médicales importantes : 1) des images
tridimensionnelles des organes du corps ; 2) des inormations
L’angiographie numérique avec soustraction est une technique sur leurs mouvements normaux et sur les variations de leur
radiologique tridimensionnelle modifée qui sert surtout à obser- volume interne.
ver les vaisseaux sanguins. Elle consiste à prendre une radio-
graphie d’un vaisseau sanguin avant et après y avoir injecté un À la diérence de la tomodensitométrie classique, cette tech-
produit de contraste. L’ordinateur compare les deux images et nique permet au médecin d’observer les mouvements d’un
soustrait les données de la première de celles de la deuxième, lais- organe. Ces observations, visionnées à aible vitesse ou en arrêt
sant ainsi une image qui permet de déceler les signes d’occlu- sur image, se sont montrées inestimables pour l’étude du cœur et
sion vasculaire. du ux sanguin dans les vaisseaux.
La tomographie par émission de positrons Tomographie par émission de positrons (TEP) de l’encéphale
d’une personne schizophrène sans traitement médicamenteux.
La tomographie par émission de positrons (TEP) (ou tépographie) Les zones rouges révèlent une orte utilisation du glucose (activité
permet à la ois d’analyser l’état métabolique d’un tissu à un métabolique). Le centre visuel de la région postérieure du cerveau
moment donné et de déterminer quels tissus sont les plus actis. était particulièrement acti au moment où la tomographie a été
La procédure s’amorce par l’injection de glucose (sucre) marqué eectuée.
Chapitre 1 Une introduction à l’étude du corps humain 31
RÉSUMÉ DU CHAPITRE
1.1 • L’anatomie est l’étude de la structure et de la orme du corps humain, alors que la physiologie
Les domaines de la est l’étude du onctionnement de ses parties.
biologie humaine – 2 1.1.1 L’anatomie : une étude de la structure................................................................................................................ 2
• L’anatomie peut se diviser en anatomie microscopique (étude anatomique à l’aide du micro-
scope) et en anatomie macroscopique (étude des structures visibles à l’œil nu).
1.2 • La orme et la onction sont étroitement liées. Les anatomistes ne peuvent acquérir une com-
L’interrelation entre préhension totale de la orme d’une structure sans comprendre sa onction. De même, les
l’anatomie et la physiologistes ne peuvent pleinement apprécier les onctions des structures de l’organisme
physiologie – 4 sans connaître leur orme.
• Il est plus acile d’apprendre l’anatomie et la physiologie humaines en intégrant les deux dis-
ciplines plutôt qu’en essayant de séparer l’étude de la orme de celle de la onction. L’étude
intégrée de ces deux disciplines s’appelle la biologie humaine.
1.3 • Les scientifques regroupent les composantes de l’organisme selon une hiérarchie organisa-
Les niveaux tionnelle de orme et de onction. Ces niveaux d’organisation sont, du plus simple au plus
d’organisation du corps complexe, les niveaux chimique, cellulaire, tissulaire, des organes, systémique et de l’orga-
humain – 4 nisme. Chacun de ces niveaux est inclus dans le suivant.
1.4 • Une terminologie claire et exacte décrit avec précision les structures de l’organisme et aide à
Le langage de les désigner et à les localiser.
l’anatomie – 8 1.4.1 La position anatomique............................................................................................................................................. 8
• La position anatomique sert de point de réérence standard pour l’étude du corps humain. Le
sujet est debout et il regarde l’observateur ; ses membres supérieurs sont placés sur les
côtés, les paumes tournées vers l’avant.
1.4.2 Les coupes et les plans............................................................................................................................................. 8
• Trois plans traversent le corps et aident à décrire les relations existant entre ses parties : le
plan rontal, le plan transversal et le plan sagittal médian.
32 Partie I L’organisation du corps humain
AUTOÉVALUATION Solutionnaire
Concepts de base
1 Un plan sagittal médian sépare le corps en : 4 Dans un mécanisme de rétro-inhibition, lequel des éléments
a) une partie antérieure et une partie postérieure ; suivants n’est pas présent ?
a) Un stimulus, soit la modifcation d’une variable quel-
b) une partie supérieure et une partie inérieure ;
conque (p. ex., la glycémie).
c) une moitié droite et une moitié gauche ; b) La perception du stimulus par un récepteur.
d) une partie droite et une partie gauche, inégales. c) L’envoi d’une commande à un eecteur par le centre
de régulation.
2 Quelle cavité corporelle occupe une position inérieure au
diaphragme et supérieure à une ligne horizontale passant d) La stimulation ou l’amplifcation du stimulus par l’eecteur
de sorte que le cycle continue.
par le bord supérieur des os coxaux ?
a) La cavité abdominale. 5 Énumérez les niveaux d’organisation du corps humain, en
allant du plus simple au plus complexe. Donnez un exemple
b) La cavité pelvienne. de structure pour chacun des niveaux.
c) La cavité pleurale.
6 Quelles sont les propriétés communes à tous les êtres vivants ?
d) La cavité péricardique.
7 Décrivez le corps en position anatomique. À quoi cette
3 est la membrane séreuse qui recouvre la surace position sert-elle ?
des poumons. 8 Quelles sont les deux cavités corporelles de la cavité posté-
a) Le euillet pariétal de la plèvre rieure ? Que contient chacune de ces cavités ?
b) Le euillet viscéral du péricarde séreux 9 Décrivez la structure et la onction des séreuses dans l’organisme.
c) Le euillet viscéral du péritoine 10 Comparez les mécanismes de rétro-inhibition et
d) Le euillet viscéral de la plèvre de rétroactivation.
Mise en application
Répondez aux questions 1 à 3 à l’aide du paragraphe suivant. au système digesti, est hypertrophié et enammé. Éric
demande au médecin pourquoi il n’a pas simplement
Votre ami Éric dit avoir mal au ventre. Vous lui demandez de vous
demandé une radiographie de cette région. Celui-ci lui
indiquer précisément le siège de la douleur. Il pointe une zone en
explique que, dans ce cas, une radiographie n’aurait pas été
dessous de son ombilic, du côté droit de l’abdomen, et en
la meilleure technique d’imagerie pour le diagnostic, car :
position médiale par rapport à l’os coxal.
a) une radiographie coûte plus cher qu’une tomodensitométrie ;
1 Dans quel quadrant abdominal la douleur d’Éric se
situe-t-elle ? b) les structures molles n’apparaissent pas bien sur une
radiographie ordinaire ;
a) Le quadrant supérieur droit.
c) les rayons X auraient pu aggraver l’inammation de
b) Le quadrant inérieur droit.
l’appendice et le aire éclater ;
c) Le quadrant supérieur gauche.
d) les radiographies ne sont maintenant utilisées que pour
d) Le quadrant inérieur gauche. les lésions osseuses.
2 Vous pourriez aussi dire que la douleur se situe dans la région 4 Quand vous êtes dehors par une chaude journée humide,
abdominopelvienne . quelles adaptations aident votre corps à ramener sa tempéra-
a) latérale droite ture à la normale ?
b) hypochondriaque droite a) Les vaisseaux sanguins de la peau se constrictent.
c) ombilicale droite b) Les glandes sudoripares sécrètent de la sueur.
d) inguinale droite c) Des inux nerveux envoyés aux muscles provoquent
3 Éric va voir le médecin pour découvrir la cause et la source des rissons.
de la douleur. Le médecin lui prescrit une tomodensitométrie d) Les muscles lisses associés aux ollicules pileux se
qui montre que son appendice vermiorme, un organe associé contractent, causant la chair de poule.
34 Partie I L’organisation du corps humain
5 Vous avez une amie qui vient de commencer à prendre du c) Non, parce que le médicament est censé améliorer
ZolotMD, un ISRS, et qui soure de dérangement gastrique et l’humeur et modifer le onctionnement du cerveau, mais
de diarrhée. Elle vous demande si le médicament est respon- ne devrait pas avoir d’eet sur le système digesti.
sable de ses symptômes et vous lui répondez : d) Non, parce que le médicament est rapidement absorbé
a) Oui, parce que le médicament irrite le revêtement de par le tube digesti et n’y reste pas assez longtemps pour
l’estomac, ce qui explique les symptômes. y produire un eet.
b) Oui, puisque la sérotonine se trouve dans l’encéphale
et dans le tube digesti, le médicament aecte aussi
le onctionnement du système digesti.
Synthèse
1 Geneviève est tombée de sa bicyclette pendant une course. pression artérielle à la normale, puisque, en stimulant le cœur
Elle a eu quelques os brisés dans la région antébrachiale qui génère la pression artérielle, l’adrénaline ait remonter
droite, a subi une abrasion de la région zygomatique et cette dernière. La dose d’adrénaline a-t-elle provoqué un
présente des ecchymoses importantes dans les régions mécanisme de rétro-inhibition ou un mécanisme de rétro-
glutéale et émorale droites. Expliquez la localisation de activation ? Expliquez.
chacune de ces blessures.
3 Votre grand-père rencontre un radiologiste, car il craint
2 Julia a été piquée par une abeille et a été conduite à l’urgence d’avoir une tumeur à l’intestin grêle. Expliquez-lui quelle
parce qu’elle aisait un choc anaphylactique (sa pression technique d’imagerie serait la plus appropriée pour vérifer
artérielle avait diminué). Elle a reçu une injection d’adrénaline l’existence d’une tumeur et quelles techniques ne seraient
qui a réduit la réaction allergique et qui a ait remonter sa pas adéquates pour déterminer son emplacement.
CHAPITRE LES ATOMES, LES IONS
2 ET LES MOLÉCULES
Adaptation française :
Mélanie Cordeau
2.1 Une introduction à l’organisation 2.5 La structure moléculaire et les propriétés 2.8 Les biomolécules organiques .................. 59
chimique du corps humain ....................... 36 de l’eau .......................................................... 49 2.8.1 Les caractéristiques générales ............... 59
2.2 La structure de l’atome ............................. 36 2.5.1 La structure moléculaire de l’eau ........... 50 2.8.2 Les lipides ............................................. 61
2.2.1 La matière, les atomes, les éléments 2.5.2 Les propriétés de l’eau .......................... 50 2.8.3 Les glucides .......................................... 65
et le tableau périodique ......................... 36 2.5.3 L’eau : le solvant universel ...................... 51 2.8.4 Les acides nucléiques ............................ 67
2.2.2 Les isotopes .......................................... 39 2.6 Les solutions acides et basiques, 2.8.5 Les protéines ........................................ 69
2.2.3 La stabilité chimique et la règle le pH et les tampons .................................. 53
2.9 La structure des protéines ........................ 71
de l’octet................................................ 40 2.6.1 L’eau : un solvant neutre ........................ 53
2.9.1 Les différents types d’acides aminés ...... 71
2.3 Les ions et les composés ioniques ........ 41
INTÉGRATION Illustration des concepts 2.9.2 La séquence des acides aminés
2.3.1 Les ions ................................................ 41 Eau : solvant des liquides corporels ................. 54 et la conformation des protéines ............ 71
2.3.2 Les liaisons ioniques .............................. 43
2.6.2Les acides et les bases .......................... 55 INTÉGRATION Illustration des concepts
2.4 Les liaisons covalentes, les molécules 2.6.3Le pH, la neutralisation et l’action Biomolécules organiques .................................... 72
et les composés moléculaires ................. 43
des tampons ............................................... 56
2.4.1 La formule chimique – moléculaire 2.7 Les mélanges aqueux ................................ 56
ou développée ....................................... 44
2.7.1 Les différents types
2.4.2 Les liaisons covalentes .......................... 45
de mélanges aqueux ............................. 57
2.4.3 Les molécules non polaires, polaires 2.7.2 Les expressions de la concentration
et amphipathiques ................................. 47
des solutions ......................................... 58
2.4.4 Les attractions intermoléculaires ............ 49
36 Partie I L’organisation du corps humain
Électronégativité croissante
39.10 40.08 Sc Ti V Cr 55.85 Co Ni Cu Zn Ga Ge As Se Br Kr
44.96 47.87 50.94 52.00 54.94 58.93 58.69 63.55 65.38 69.72 72.64 74.92 78.96 79.90 83.80
37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54
Rb Sr Y Zr Nb Mo Tc Ru Rh Pd Ag Cd In Sn Sb Te I Xe
85.47 87.62 88.91 91.22 92.91 95.94 98.00 101.1 102.9 106.4 107.9 112.4 114.8 118.7 121.8 127.6 126.9 131.3
55 56 57 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86
Cs Ba La Hf Ta W Re Os Ir Pt Au Hg Tl Pb Bi Po At Rn
132.9 137.3 138.9 178.5 180.9 183.8 186.2 190.2 192.2 195.1 197.0 200.6 204.4 207.2 209.0 209.0 210.0 222.0
87 88 89 104 105 106 107 108 109 110 111 112 113 114 115 116 117 118
Fr Ra Ac Rf Db Sg Bh Hs Mt Ds Rg Uub Uut Uuq Uup Uuh Uus Uuo
223.0 226.0 227.0 267.0 268.0 271.0 272.0 270.0 276.0 281.0 274 277 289.0 288.0 293.0 292.0 294.0
58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71
Ce Pr Nd Pm Sm Eu Gd Tb Dy Ho Er Tm Yb Lu
140.1 140.9 144.2 145.0 150.4 152.0 157.3 158.9 162.5 164.9 167.3 168.9 173.0 175.0
A.
B.
FIGURE 2.1
Tableau périodique des éléments ❯ A. Le tableau périodique ofciellement comme des éléments. B. Sur l’ensemble des éléments
représente tous les éléments classés selon leur numéro atomique qui composent le corps humain, seulement 12 s’y trouvent en quantités
et la disposition de leurs électrons. Dans le bas du tableau, les zones supérieures à celles de simples traces. Dans les illustrations A et B, ils
grisées correspondent à des candidats à l’inscription à la classifcation, sont représentés par des cubes et des pastilles de couleur qui seront
c’est-à-dire des aspirants éléments en quelque sorte. À l’heure actuelle, repris tout au long du présent ouvrage.
il n’existe pas de données scientifques sufsantes pour les considérer
Le tableau permet de déterminer le nombre de particules subato- symbole, universellement utilisé, correspond généralement à
miques de chacun des atomes, bien qu’il n’indique pas directement l’initiale (majuscule) du nom usuel anglais de l’élément. Par
le nombre de neutrons et d’électrons, qui, eux, doivent être déduits. exemple, H désigne l’hydrogène (hydrogen) ; C, le carbone (car-
Un symbole chimique qui lui est exclusivement réservé a bon) ; et O, l’oxygène (oxygen). Quand plusieurs éléments pos-
été attribué à chacun des éléments du tableau périodique. Ce sèdent la même initiale, le symbole comporte une deuxième
38 Partie I L’organisation du corps humain
ont une demi-vie d’au moins 10 000 ans. La demi-vie biologique ce mode d’organisation et montre la structure atomique des élé-
(ou période biologique) est le temps qu’il aut à un être vivant ments 1 à 20 disposés tels qu’ils le sont dans le tableau pério-
pour éliminer la moitié d’une matière radioactive introduite dans dique. La colonne IA regroupe l’hydrogène, le lithium, le sodium
son organisme (p. ex., à l’occasion d’examens médicaux utilisant et le potassium : tous ces éléments possèdent un seul électron sur
des produits de contraste radioactis, comme c’est le cas de l’iso- leur couche externe. Chacune des colonnes suivantes (colonnes
tope 123I [iode] lorsqu’il aut évaluer la présence d’un nodule sur IIA à VIIIA) regroupe les éléments possédant un électron supplé-
la glande thyroïde). La demi-vie biologique s’applique également mentaire sur leur couche de valence que ceux de la colonne pré-
à des substances non radioactives, par exemple les hormones, les cédente. Ce mode d’organisation permet de prédire certaines des
médicaments ou les drogues (voir la section 17.4). caractéristiques chimiques d’un élément à partir de sa position
dans le tableau périodique, puisqu’il est possible de déduire le
Vérifiez vos connaissances nombre de liaisons interatomiques que l’atome peut aire en don-
3. Les isotopes appartiennent-ils à un même élément ? nant, en acceptant ou en partageant un ou des électrons de
Possèdent-ils le même nombre de protons, de neutrons valence pour saturer sa couche de valence.
et d’électrons ? Expliquez ce qu’est un radio-isotope. La couche de valence des éléments de la colonne VIIIA est
saturée : elle contient huit électrons de valence, à l’exception de
l’hélium, dont la couche externe contient seulement deux élec-
2.2.3 La stabilité chimique trons de valence. Il convient de préciser que la fgure 2.4 ne
et la règle de l’octet représente pas tous les éléments de la colonne VIIIA, mais seule-
ment l’hélium, le néon et l’argon. La saturation de sa couche de
valence procure à l’atome une stabilité maximale. Ces atomes
7 Décrire l’organisation des éléments dans le tableau stables sont inertes du point de vue chimique, car ils ne ont
périodique selon leurs électrons de valence. aucune liaison avec un autre élément, puisque leur couche de
8 Énoncer la règle de l’octet. valence est déjà saturée en électrons. Les atomes de la
colonne VIIIA sont donc qualifés de gaz nobles parce qu’ils ne
réagissent avec aucun des éléments des autres colonnes du
Les éléments du tableau périodique sont alignés selon leur
tableau périodique pour établir des liaisons.
numéro atomique. Ils sont également organisés en colonnes selon
le nombre d’électrons de valence qui sont situés sur la couche En examinant la structure atomique des autres éléments du
externe appelée couche de valence. La FIGURE 2.4 illustre tableau périodique, il est possible de constater qu’aucun d’eux ne
Électrons de valence
1 2 3 4 5 6 7 8
IA IIA IIIA IVA VA VIA VIIA VIIIA
H He
Li Be B C N O F Ne
Na Mg Al Si P S Cl Ar
FIGURE 2.4
Organisation des éléments dans le tableau périodique selon leurs électrons
K Ca de valence ❯ Cette fgure représente la structure atomique des éléments 1 à 20 du tableau périodique,
avec le noyau et les électrons disposés en couches énergétiques. Les électrons de la couche de valence
(couche extérieure) sont indiqués en jaune. De gauche à droite dans le tableau, le nombre d’électrons de
valence augmente d’une unité à chaque colonne, les colonnes s’échelonnant de IA à VIIIA.
Chapitre 2 Les atomes, les ions et les molécules 41
possède huit électrons sur sa couche externe : leur couche externe Le maintien d’une concentration sanguine de chacun de ces ions
n’est pas saturée à huit électrons de valence. Ces atomes sont donc dans les normales homéostatiques est indispensable à la santé
susceptibles de perdre des électrons de valence, d’en acquérir ou (voir la section 25.3).
d’en partager avec d’autres atomes afn de saturer leur couche
externe. Dans la terminologie des chimistes, cette propension des TABLEAU 2.1 Ions les plus communs dans le corps
atomes à saturer leur couche externe à huit électrons de valence et humain et leur importance physiologique
à acquérir la stabilité chimique par l’éjection, l’acquisition ou la
Cations les plus communs (ions à charge positive)
mise en commun d’électrons de valence s’appelle la règle de l’octet.
Tous les éléments ne suivent pas cette règle ; elle peut cependant Cation Structure Importance physiologique
être considérée comme une règle générale, car elle s’applique à tous
Ion sodium Na+ • Cation extracellulaire le plus commun
les cas liés à la physiologie humaine. La perte ou l’acquisition
d’électrons de valence produit des ions ; quant à la mise en com- • Facteur de la transmission
des signaux électriques dans
mun d’électrons de valence, elle donne naissance aux molécules à
les neurones et les muscles
liaisons covalentes. La ormation des ions et des molécules à liai-
• Mouvement de l’eau durant
sons covalentes est étudiée dans les deux sections suivantes. le phénomène d’osmose
• Cotransport d’autres substances
Vérifiez vos connaissances dans la membrane plasmique
4. Quel est le lien entre la règle de l’octet et la Ion potassium K+ • Cation intracellulaire le plus commun
stabilité chimique ?
• Facteur de la transmission
des signaux électriques dans
les neurones et les muscles
• Entreposage du glycogène (molécule
composée de plusieurs monomères
2.3 Les ions et les composés de glucose) dans le oie et les muscles
ioniques • Maintien du pH
2.3.1.1 La perte d’électrons Sur les trois anions décrits dans le tableau 2.1, deux se com-
et la formation des cations posent de plusieurs atomes : l’ion bicarbonate (HCO3−) et l’ion
phosphate (PO 43−). Ce sont donc des anions polyatomiques.
Comme d’autres éléments, l’atome de sodium (colonne IA du
Lorsqu’une structure polyatomique perd ou acquiert un ou plu-
tableau périodique) peut devenir stable s’il donne un électron de
sieurs électrons de valence d’au moins un atome qui la compose,
valence. Dans sa structure atomique, le sodium possède 11 élec-
cette structure devient un ion polyatomique.
trons : 2 sur la première couche, 8 sur la deuxième et 1 électron
sur sa couche de valence FIGURE 2.5. En se défaisant de cet 2.3.1.3 Les règles générales de la détermination
électron, il satisfait à la règle de l’octet et devient stable. Mais sa
des charges
structure reste-t-elle neutre ? Pour qu’un atome soit neutre, il doit
posséder autant de protons (à charge positive) que d’électrons (à Un principe très simple permet de savoir quels atomes perdent ou
charge négative). L’atome du sodium possédant un électron de acquièrent des électrons de valence, mais aussi de calculer leur
moins, il compte maintenant 11 protons pour seulement 10 élec- charge. Considérant qu’en général la couche de valence peut
trons. Sa charge se calcule alors de la façon suivante : 11(+) et avoir huit électrons, les atomes possédant un, deux ou trois élec-
10(−) = +1, et il devient donc positif. Les ions à charge positive trons sur leur couche externe vont donner à un autre atome un
s’appellent des cations. Par conséquent, l’ion sodium est un ou plusieurs de ces électrons de valence, puisqu’il y a moins
cation dont la charge est égale à +1, et il faut donc le désigner d’électrons à donner qu’à recevoir pour combler la couche de
par le symbole suivant : Na+. Pour sa part, le cation Ca 2+ a perdu valence (règle de l’octet). Les atomes se transforment ainsi en
deux électrons de valence pour se stabiliser et répondre à la cations (à charge positive). La valeur de la charge dépend du
règle de l’octet. Il a maintenant 20 protons (+) et 18 électrons nombre d’électrons de valence donnés, soit un, deux ou trois. Par
(−), ce qui explique sa charge de +2, c’est-à-dire le fait qu’il lui exemple, l’atome de calcium compte deux électrons sur sa couche
manque 2 électrons. Comme l’indique le tableau 2.1, d’autres externe ; pour atteindre la stabilité, il doit donc donner deux élec-
cations sont très abondants dans le corps humain, notamment trons de valence (à charge négative). Sa forme ionique possède
K+, Mg 2+et H+. une charge égale à +2 et elle est désignée par le symbole Ca 2+.
À l’inverse, les atomes comptant cinq, six ou sept électrons
2.3.1.2 L’acquisition d’électrons sur leur couche externe attirent les électrons de valence d’autres
et la formation des anions atomes et se transforment alors en anions (à charge négative). La
valeur de leur charge dépend du nombre d’électrons de valence
Comme d’autres éléments, l’atome de chlore peut devenir stable
qu’ils ont acquis pour se conformer à la règle de l’octet, soit trois,
s’il acquiert un électron de valence (voir la fgure 2.5B). L’atome
deux ou un. Les atomes comptant sept électrons sur leur couche
de chlore compte sept électrons sur sa couche externe ; s’il en
externe doivent acquérir un électron de valence pour devenir
acquiert un, sa couche de valence est comblée et il atteint la sta-
stables. L’ion ainsi formé a une charge égale à −1. C’est le cas de
bilité. La structure ainsi constituée est un ion chlorure. Un élec-
l’atome de chlore, par exemple, qui se transforme en ion chlorure
tron de valence s’étant ajouté à l’atome de chlore qui comptait
(Cl−) par l’acquisition d’un électron de valence.
17 protons, l’ion chlorure a maintenant 18 électrons. Sa charge se
calcule de la façon suivante : 17(+) et 18(−) = −1. Cet ion est L’atome de carbone, dont le numéro atomique est le 6, possède
désigné par le symbole Cl−. Les ions à charge négative s’appellent 4 électrons de valence sur sa couche externe. Par conséquent, il
des anions. Le tableau 2.1 indique certains anions simples et ne donne pas d’électrons ni n’en acquiert pour se transformer en
complexes présents dans le corps humain. ion. Il peut par contre établir des liaisons covalentes dans
Cl – Na+ Cl –
Na Cl Na+ Cl–
11p + 17p = 11p 17p Na+ Cl – Na+
Cl – Na+ Cl –
A. Sodium (Na) B. Chlore (Cl) C. Ion sodium (Na+) Ion chlorure (Cl–) D. Réseau cristallin de NaCl
FIGURE 2.5
Formation d’une liaison ionique entre le sodium et ayant acquis un électron, il se transforme en ion chlorure à charge
le chlore ❯ A. Un atome de sodium donne son électron de valence négative (Cl−). D. Le composé ionique NaCl, un sel, est constitué
à B. un atome de chlore. C. L’atome de sodium ayant perdu un électron, d’un réseau cristallin dont la cohérence est assurée par les attrac-
il se transforme en ion sodium à charge positive (Na+) ; l’atome de chlore tions électrostatiques entre les ions Na+ et les ions Cl−.
Chapitre 2 Les atomes, les ions et les molécules 43
lesquelles les électrons sont plutôt partagés avec d’autres atomes INTÉGRATION STRATÉGIES D’APPRENTISSAGE
dans des structures moléculaires (voir la section 2.4.2).
En règle générale, les éléments du côté gauche du tableau
À votre avis périodique (sodium, potassium, magnésium et calcium,
notamment) orment des liaisons ioniques avec les éléments
2. Est-il possible de déterminer la charge de l’ion du du côté droit du tableau périodique (p. ex., le chlore et le fuor).
magnésium (numéro atomique : 12) à partir de sa Le composé ionique alors ormé se compose d’ions retenus
position dans le tableau périodique des éléments ? ensemble par un réseau de liaisons ioniques.
Cette section traite des liaisons covalentes, des différents type des atomes qu’elle contient, et aussi la manière dont ils sont
types de molécules à une ou à plusieurs liaisons covalentes et agencés. Dans une molécule donnée, les atomes sont disposés
des interactions entre elles. La manière de représenter les molé- d’une manière bien précise, qui est toujours la même FIGURE 2.6.
cules au moyen de leurs formules moléculaire et développée est
La formule développée permet notamment de distinguer
d’abord expliquée.
entre eux les isomères, c’est-à-dire des molécules contenant le
même nombre et le même type d’atomes (formule moléculaire
identique), mais disposés différemment (formules développées
INTÉGRATION STRATÉGIES D’APPRENTISSAGE
différentes). Par exemple, le glucose et le galactose sont deux
Les éléments du côté droit du tableau périodique (p. ex., le isomères très importants pour l’être humain. Ces molécules de
carbone, l’oxygène et l’azote) orment en général des liaisons sucre ont la même formule moléculaire : C 6H12O6. Celle-ci
covalentes entre eux ou avec des atomes d’hydrogène pour indique que la molécule du glucose et celle du galactose
ormer une molécule. comptent 6 atomes de carbone, 12 atomes d’hydrogène et
6 atomes d’oxygène. Cependant, les atomes ne sont pas dispo-
sés de la même manière dans l’espace, ainsi que l’indiquent les
formules développées de ces deux molécules (voir la fgure 2.6).
2.4.1 La formule chimique – Les atomes liés au quatrième atome de carbone dans la struc-
ture cyclique hexagonale de ces deux sucres ne sont pas les
moléculaire ou développée mêmes. Les atomes de carbone des sucres à structure cyclique
sont numérotés dans le sens des aiguilles d’une montre à partir
1 Défnir la ormule moléculaire. de celui qui se trouve à droite de l’atome d’oxygène. Même s’il
se présente sous la forme d’une structure cyclique pentagonale
2 Décrire la ormule développée en indiquant l’intérêt qu’elle
(à cinq côtés), et non hexagonale, le fructose est également un
présente pour distinguer les isomères entre eux.
isomère du glucose et du galactose, car il possède le même
nombre et le même type d’atomes qu’eux, mais ils sont disposés
différemment.
2.4.1.1 La formule moléculaire Les isomères ont des propriétés très différentes. La formule
La formule moléculaire représente les atomes formant une développée procure donc une information cruciale du point de
molécule ainsi que leur ratio. Par exemple, la formule molécu- vue du comportement chimique des molécules.
laire de l’acide carbonique est H 2CO3 : elle indique que la molé-
cule contient deux atomes d’hydrogène, un atome de carbone et Vérifiez vos connaissances
trois atomes d’oxygène. 9. Quelle inormation la ormule développée d’une
molécule procure-t-elle ? En quoi dière-t-elle
2.4.1.2 La formule développée de la ormule moléculaire ?
La formule développée de la molécule complète sa formule molé- 10. Qu’est-ce qu’un isomère ?
culaire en raison du fait qu’elle indique à la fois le nombre et le
6 CH2OH 6 CH2OH
5
5C O 5C O HOCH2 O OH
H H HO H
H H 4C C1
Formule développée 4C C1 4C C1
OH H OH H H HO
H CH2OH
HO OH H OH
3C C2 3C C2 3C C2
H OH H OH OH H
A. B. C.
FIGURE 2.6
Isomères ❯ A. Le glucose. B. Le galactose. C. Le ructose. Ces molécules sont des isomères :
elles ont la même ormule moléculaire, mais pas la même ormule développée (les diérences sont
indiquées en jaune).
Chapitre 2 Les atomes, les ions et les molécules 45
liaisons covalentes se classent ainsi : simples, doubles, triples. En 2.4.2.3 La formation du squelette carboné
d’autres termes, il aut plus d’énergie pour briser une liaison triple Dans certaines molécules, de nombreux atomes de carbone se lient
(plus stable) qu’une liaison simple (moins stable). pour ormer un squelette carboné. Dans ce cas, trois confgurations
Un atome peut mettre en commun les électrons de sa couche sont possibles : la chaîne carbonée linéaire, la chaîne carbonée
externe de multiples açons pour atteindre la stabilité, conormé- ramifée et la chaîne carbonée cyclique (ou cycle) FIGURE 2.9. Il
ment à la règle de l’octet. Ainsi, un atome de carbone possède est à noter que dans la ormule développée, la lettre C représentant
quatre électrons sur sa couche externe ; il a donc besoin de l’atome de carbone n’est généralement pas indiquée dans les sque-
quatre électrons additionnels pour satisaire à la règle de l’octet. lettes carbonés ; il s’agit de la ormule développée simplifée. Par
Il peut les acquérir selon plusieurs confgurations, chacune convention, dans la représentation d’une ormule développée sim-
d’elles donnant naissance à une molécule diérente FIGURE 2.8. plifée, seules les quatre liaisons dont un atome de carbone a
H H H
H H C H O C O H H H C C O H
H H H
H C H O C O H C C O H
H H H
A. B. C.
FIGURE 2.8
Molécules carbonées ❯ L’atome de carbone peut établir quatre doubles avec deux atomes d’oxygène pour donner du dioxyde
liaisons covalentes selon diérentes confgurations. Par exemple, il de carbone ; C. quatre liaisons covalentes simples avec diérents
peut établir A. quatre liaisons covalentes simples avec quatre atomes types d’atomes pour donner des structures plus complexes telles
d’hydrogène pour donner du méthane ; B. deux liaisons covalentes que l’éthanol.
C C C
C C C C C C C C C C C C C C C C
C C
C C
C C C
CH3
CH3
H3C H 3C
CH3
CH3
A. B. C.
FIGURE 2.9
Squelette carboné ❯ Le squelette carboné des molécules se atomes de carbone. La ligne inérieure représente la même
présente généralement sous l’une de ces trois confgurations : A. la ormule développée simplifée, où les liaisons avec les atomes
chaîne linéaire ; B. la chaîne ramifée ; ou C. le cycle. Par convention, d’hydrogène ne sont pas illustrées et où les angles entre les
le point de rencontre des lignes représentant une liaison désigne des atomes représentent davantage la réalité.
Chapitre 2 Les atomes, les ions et les molécules 47
besoin pour atteindre sa stabilité sont montrées. Il est implicite que liaison covalente polaire qui se orme entre un atome d’oxygène et
les atomes manquants sont des atomes d’hydrogène. un atome d’hydrogène se note de la manière suivante : δ−O—Hδ+.
De açon générale, les liaisons polaires s’établissent entre des
2.4.2.4 Les liaisons covalentes polaires atomes d’éléments diérents. Il existe cependant une exception
et non polaires à cette règle : la liaison du carbone et de l’hydrogène. L’écart
Dans les liaisons covalentes, les atomes peuvent se partager d’électronégativité entre le carbone et l’hydrogène étant très
leurs électrons de manière égale ou inégale selon l’attraction aible, les liaisons covalentes qui s’établissent entre ces deux
relative que chacun exerce sur les électrons, c’est-à-dire selon types d’atomes (C—H) se caractérisent par un partage relative-
l’électronégativité des atomes. Dans un même élément, tous les ment égal des électrons de valence et constituent ainsi une liai-
atomes présentent la même capacité à attirer les électrons de son covalente essentiellement non polaire.
valence (ceux de la couche externe), c’est-à-dire la même électro-
négativité. Par conséquent, ils se partagent les électrons de À votre avis
manière égale et établissent entre eux des liaisons covalentes 3. Quelles seraient les charges partielles créées par une
non polaires. C’est le cas, par exemple, de deux atomes d’hydro- liaison covalente polaire entre un atome d’azote et un
gène, de deux atomes d’oxygène ou de deux atomes de carbone : atome d’hydrogène (N—H) ?
appartenant au même élément, ils possèdent la même électroné-
gativité et se partagent également leurs électrons de liaison.
Par contre, des atomes d’éléments diérents n’ont pas nécessai- Vérifiez vos connaissances
rement la même électronégativité et n’exercent donc pas la même 11. Expliquez la ormation des liaisons covalentes sous
attraction sur les électrons. Ils partagent alors leurs électrons de l’angle de la stabilité chimique.
manière inégale, établissant entre eux des liaisons covalentes
polaires. Le terme polaire renvoie aux pôles des charges élec- 12. Quel est le type de liaison covalente (simple, double
ou triple) qui s’établit entre deux atomes d’oxygène ?
triques partielles, qui sont similaires aux pôles d’un aimant. Toutes
Expliquez pourquoi ils peuvent se lier de cette açon.
les liaisons polaires ne présentent pas le même degré d’inégalité
dans la mise en commun des électrons de valence. Les liaisons 13. Pourquoi certaines liaisons covalentes sont-elles
peuvent ainsi se classer selon un axe allant des liaisons ioniques, polaires et d’autres non ? Spécifez l’exception à
caractérisées par le don de un ou de plusieurs électrons de valence la règle voulant que les liaisons covalentes polaires
sans contrepartie (donc très inégales), jusqu’aux liaisons non s’établissent généralement entre des atomes
polaires, caractérisées par un partage égal des électrons de valence. d’éléments diérents.
FIGURE 2.10
Molécules non
polaires, polaires et
amphipathiques ❯
A. L’oxygène, le dioxyde
de carbone et le triglycé -
ride sont des molécules
non polaires. B. L’eau et
le glucose sont des mo-
lé cules polaires. C. Les
phospholipides sont des
molécules amphipathiques.
directions opposées peut être non polaire si les électronégati Vérifiez vos connaissances
vités de part et d’autre s’annulent. C’est le cas, par exemple, du
dioxyde de carbone : δ−O=C=Oδ−. Il convient de préciser qu’une 14. Les molécules O 2 et CO2 sont-elles polaires ou
molécule est dite polaire si elle a des charges complètes ou par non polaires ?
tielles, alors qu’une molécule chargée contient, quant à elle, seu
lement des charges entières.
Certaines molécules peuvent être formées à la fois d’une
région polarisée et d’une région non polarisée. Ces molécules INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
sont dites amphipathiques. Les phospholipides en sont un
Les deux gaz respiratoires, O2 et CO2, sont formés de molé-
exemple (voir la gure 2.10C). cules non polaires. Cette caractéristique chimique, ainsi que
leur petite taille, leur permet de traverser aisément les mem-
À votre avis branes cellulaires. Les chapitres 4 et 23 présentent les mou-
4. Les molécules d’acides gras sont-elles polaires ou non vements des gaz respiratoires, notamment la section 4.3 sur
polaires (voir la gure 2.19) ? Justiez votre réponse. le transport membranaire et la section 23.6 sur les échanges
Selon vous, se dissolvent-elles dans l’eau ? d’O2 et de CO2 entre le sang et les cellules.
Chapitre 2 Les atomes, les ions et les molécules 49
2.4.4 Les attractions intermoléculaires se répartir très brièvement de manière inégale. À ce moment,
la partie de l’atome dans laquelle s’est regroupée une plus
grande partie des électrons acquiert une charge légèrement
9 Décrire la liaison hydrogène qui peut s’établir entre négative, tandis que l’autre partie de l’atome acquiert une
des molécules polaires.
charge légèrement positive. Ces charges négatives et positives
10 Énoncer et défnir les attractions intermoléculaires qui induites momentanément dans l’atome exercent une attrac-
peuvent s’établir entre des molécules non polaires. tion ou une répulsion sur les électrons d’un atome adjacent
d’une autre molécule non polaire. L’interaction entre ces
Les attractions intermoléculaires (inter = entre) sont des attrac- charges partielles positives et négatives formées entre les
tions chimiques faibles pouvant s’instaurer entre des molécules. molécules non polaires constitue les forces de Van der Waals.
La liaison hydrogène constitue une attraction intermoléculaire Considérées isolément, les forces de Van der Waals sont très
importante chez les êtres vivants. Deux molécules sont néces- faibles : elles possèdent seulement 1 % environ de la puis-
saires pour établir une liaison hydrogène (ou pont hydrogène). sance d’une liaison covalente.
La première molécule doit posséder un atome d’hydrogène à
Il existe une troisième catégorie d’attractions intermolécu-
charge positive partielle (δ+), et la deuxième molécule doit avoir
laires : les interactions hydrophobes (littéralement, peur de
un atome à charge négative partielle (δ−) ; il s’agit généralement
l’eau). Elles se mettent en place quand des molécules non polaires
d’un atome d’oxygène, parfois d’un atome d’azote. La liaison
(hydrophobes) sont immergées dans l’eau ou dans un autre
hydrogène est une faible attraction entre cet hydrogène à charge
milieu polarisé. Les molécules ont tendance à se regrouper et à
positive partielle et l’atome à charge négative partielle de l’autre
repousser les molécules d’eau. Ce phénomène s’observe lorsque
molécule. Dans le présent chapitre, les liaisons hydrogène sont
des molécules de triglycéride (p. ex., de l’huile) sont immergées
désignées par des lignes pointillées. La FIGURE 2.11 illustre une
dans l’eau (voir la section 2.5.3.2). Les interactions hydrophobes
liaison hydrogène entre un atome d’hydrogène à charge positive
peuvent également se créer entre différents secteurs non polaires
partielle d’une molécule de glucose et l’atome d’oxygène à charge
d’une grosse molécule. Il s’agit alors, dans ce cas, d’attractions
négative partielle d’une molécule d’eau. Considérée isolément, la
intramoléculaires (intra = à l’intérieur de).
liaison hydrogène est très faible : sa force équivaut à environ 5 à
10 % de celle d’une liaison covalente. Dans leur ensemble, par Les liaisons hydrogène, les forces de Van der Waals et les
contre, toutes les liaisons hydrogène unissant les molécules interactions hydrophobes jouent un rôle majeur dans l’établisse-
s’avèrent très solides. ment et le maintien de la conformation tridimensionnelle des
molécules complexes telles que l’acide désoxyribonucléique
Les molécules non polaires peuvent également être reliées
(ADN) et les protéines (voir les sections 2.8.4 pour l’ADN et 2.9.2
par des attractions intermoléculaires désignées collective-
pour les protéines), mais aussi dans le raccordement temporaire
ment sous le nom de forces de Van der Waals. Les électrons
des structures moléculaires entre elles, par exemple l’arrimage
en orbite se déplacent de façon aléatoire autour du noyau à
d’une hormone à un récepteur protéique (voir la section 17.5). Des
l’intérieur de son orbite. De façon spontanée, les électrons
liaisons hydrogène peuvent aussi s’établir entre des molécules
d’un atome appartenant à une molécule non polaire peuvent
d’eau et déterminent alors en grande partie le comportement de
ces molécules.
1 δ+ δ+
Décrire la structure moléculaire de l’eau et expliquer
le processus par lequel les molécules d’eau établissent δ–
quatre liaisons hydrogène. H H
δ+ Liaisons
δ+ hydrogène
δ–
L’eau est une molécule polaire composée d’un atome d’oxygène
O δ– δ+
lié à deux atomes d’hydrogène (H2O). Sa polarité provient de
l’inégalité du partage des électrons entre l’atome d’oxygène et les δ+ δ–
δ– δ–
deux atomes d’hydrogène FIGURE 2.12. L’atome d’oxygène com-
L’eau est une molécule polarisée
porte une électronégativité plus importante et possède deux par le partage inégal des électrons Des liaisons hydrogène s’établissent
charges négatives partielles. Par contre, chacun des atomes d’hy- de ses atomes constitutifs. entre les molécules d’eau.
drogène possède une seule charge positive partielle.
A. B.
La molécule d’eau peut établir jusqu’à quatre liaisons hydro-
gène avec des molécules d’eau adjacentes. En eet, les liaisons FIGURE 2.12
hydrogène s’instaurent entre les atomes d’hydrogène à charge posi- Molécule d’eau ❯ A. La répartition inégale des électrons entre
tive partielle d’une molécule d’eau et l’atome d’oxygène à charge l’atome d’oxygène et les deux atomes d’hydrogène polarise la mo -
négative partielle d’une autre. Il convient de se rappeler ce qui a été lécule d’eau. L’illustration indique les charges partielles respectives
des atomes. B. Des liaisons hydrogène s’établissent entre l’atome
dit au sujet des liaisons hydrogène : considérées isolément, ces
d’hydrogène à charge positive partielle (δ+) d’une molécule d’eau
attractions intermoléculaires sont aibles ; ensemble, touteois, et l’atome d’oxygène à charge négative partielle (δ−) d’une autre.
elles assurent une grande stabilité entre les molécules. Par consé-
quent, les liaisons hydrogène qui s’établissent entre les molécules
aqueuses dénissent en grande partie les propriétés de l’eau. • Amortissement des chocs. Les liquides aqueux absorbent
l’impact des mouvements corporels brusques (p. ex., le cer-
Vérifiez vos connaissances veau et la moelle épinière sont protégés par le liquide céré-
16. Quelle est la liaison intermoléculaire qui détermine brospinal dans lequel ils baignent).
en grande partie les propriétés de l’eau ?
• Excrétion. Les déchets de l’organisme se dissolvent dans l’eau
et peuvent ainsi être éliminés du corps (p. ex., sous orme
d’urine ou de sueur).
2.5.2 Les propriétés de l’eau
2.5.2.2 La tension de surface de l’eau
2 Établir la liste des propriétés de l’eau et, pour chacune La tension de surface se crée sous l’eet d’une grande attraction
d’elles, donner un exemple montrant son importance
entre les molécules d’eau qui s’unissent par leurs liaisons hydro-
dans le fonctionnement du corps humain.
gène. Ainsi, les molécules d’eau à la surace sont attirées vers
l’intérieur de la solution aqueuse, là où se trouvent le plus de
2.5.2.1 Les trois états de l’eau molécules d’eau et, donc, là où se créent les liaisons hydrogène.
Par exemple, lorsqu’un verre est rempli au maximum de sa capa-
L’eau peut se présenter sous trois états, selon la température et la
cité, avant que l’eau déborde du verre, il y a ormation d’une
pression atmosphérique : état gazeux (vapeur d’eau), liquide ou
surace bombée. Les molécules d’eau, par leur attraction vers les
solide (glace). Les matières qui, comme l’eau, ont une masse
autres molécules d’eau à l’intérieur de la solution, créent une
moléculaire aible (somme des masses atomiques de chacun des
tension de surace qui les retient le plus longtemps jusqu’à ce
atomes ormant la molécule) se présentent généralement sous
que l’eau déborde du verre. C’est aussi la tension de surace qui
orme gazeuse à température ambiante. L’eau reste touteois
permet à des objets légers, mais plus denses que l’eau (p. ex.,
liquide à température ambiante, car les liaisons hydrogène main-
une épingle en acier), de fotter à la surace de l’eau lorsqu’ils y
tiennent les molécules d’eau à l’état liquide en les retenant
sont déposés délicatement. La tension de surace unit les molé-
ensemble et en les empêchant de prendre de l’expansion entre
cules d’eau et empêche un objet léger déposé à la surace de l’eau
elles, ce qui entrave leur passage de l’état liquide à l’état gazeux.
de s’insérer entre les molécules.
Toute l’eau du corps humain est donc liquide, à l’exception d’une
petite quantité de vapeur d’eau (état gazeux) dans les voies respi- L’existence de la tension de surace se démontre acilement à
ratoires. Sous orme liquide, l’eau remplit les onctions suivantes : l’aide de deux plaquettes de verre propre, par exemple deux
lamelles de microscope, qui sont placées l’une sur l’autre, puis
• Transport. De nombreuses matières sont solubles dans l’eau
séparées. La séparation est alors acile. En répétant l’expérience
et se déplacent dans l’organisme par les fuides aqueux
après avoir déposé une ou deux gouttes d’eau entre les lamelles,
(notamment le sang et la lymphe).
il se révèle beaucoup plus dicile de les séparer, sinon impos-
• Lubrication. Les liquides aqueux qui s’immiscent entre les sible, sans d’abord orcer un petit interstice entre elles. Cette
structures corporelles réduisent les rictions entre elles diculté s’explique par le ait que l’eau augmente la tension de
(p. ex., le liquide séreux entre le cœur et le péricarde, le surace entre les deux lamelles qui sont alors liées par les liai-
liquide synovial dans les articulations). sons hydrogène de l’eau.
Chapitre 2 Les atomes, les ions et les molécules 51
Dans le corps humain, certains phénomènes physiologiques se liquides interstitiel et intracellulaire), la très grande quantité
produisent sous l’eet de la tension de surace. Par exemple, les de liaisons hydrogène entre les molécules d’eau qui les com-
alvéoles pulmonaires ne sont ormées que d’une monocouche de posent permet à l’eau d’absorber une grande quantité de cha-
cellules. L’intérieur des alvéoles doit être humide en permanence leur sans changer de température. C’est donc ce phénomène
pour éviter l’asséchement de ces cellules. Au moment de l’inspi- qui permet de maintenir la température corporelle relative-
ration, les muscles respiratoires se contractent pour créer une ment constante.
extension des alvéoles. La orce d’inspiration doit contrer la ten-
La chaleur de vaporisation est la quantité de chaleur néces-
sion de surace des molécules d’eau pour les séparer tout en
saire pour aire passer de l’état liquide à l’état gazeux les molé-
agrandissant chacune des alvéoles, ce qui demande un déploie-
cules contenues dans un gramme d’une matière donnée. L’eau
ment d’énergie considérable. Si le liquide qui tapisse l’intérieur
comporte une chaleur de vaporisation très élevée, car l’énergie
des alvéoles était uniquement de l’eau, chaque molécule d’eau de
calorique qui lui est appliquée doit briser les liaisons hydrogène
cette fne pellicule aqueuse s’attirerait, et l’alvéole serait entraî-
qui retiennent les molécules aqueuses entre elles avant de pou-
née vers l’intérieur, puisque la couche aqueuse adhérerait à la
voir les aire passer de l’état liquide à l’état gazeux. C’est ce qui
monocouche en raison de leurs liaisons hydrogène. Cependant, le
explique que la transpiration raraîchit le corps : la chaleur excé-
liquide tapissant les alvéoles, soit le suractant, est composé
dentaire puisée dans l’organisme brise les liaisons hydrogène des
d’eau mélangée avec des lipides et des protéines (voir la sec-
molécules d’eau présentes dans la sueur et permet ensuite de
tion 23.3). Les lipides et les protéines du suractant perturbent les
aire passer les molécules de l’état liquide à l’état gazeux. Ainsi,
liaisons hydrogène entre les molécules d’eau, ce qui diminue la
la chaleur quitte le corps au ur et à mesure que les molécules
tension de surace et évite que les alvéoles ne s’aaissent au
d’eau de la sueur sur la peau s’évaporent.
repos tout en acilitant chacune des inspirations. En l’absence de
ce suractant, les alvéoles pulmonaires s’aaisseraient à chaque
expiration, leurs parois se collant l’une contre l’autre. C’est ce qui
se produit chez certains nouveau-nés prématurés qui ne sécrètent À votre avis
pas le suractant nécessaire et éprouvent alors de grandes dif- 5. Pourquoi la sueur rafraîchit-elle moins bien le corps
cultés respiratoires. quand il fait humide ?
(molécules polaires et ions), de celles qui ne se dissolvent pas matières possédant une charge (p. ex., les ions Na+ ou HCO3−)
dans l’eau (molécules non polaires) et de celles qui s’y dissolvent interagissent avec les molécules d’eau par la dissolution : elles
partiellement (molécules amphipathiques). se dispersent dans l’eau, comme dans le cas du sucre ajouté au
café. Les matières ainsi solubles dans l’eau sont appelées molé-
2.5.3.1 Les matières solubles dans l’eau cules hydrophiles (hydro = eau, philos = ami), ou hydroso-
(molécules polaires et ions) lubles. De nombreuses molécules d’eau s’agglutinent autour des
Les molécules d’eau sont polarisées. Chacune d’elles possède particules polarisées ou chargées, ce qui les disperse en créant
des régions à charges opposées : Hδ+ et Oδ− (voir la fgure 2.12). une sphère d’hydratation (ou couche d’hydratation) autour
Certaines molécules polarisées (p. ex., le glucose) ainsi que les d’elles FIGURE 2.13.
Les substances hydrophiles se dissolvent dans l’eau. Les substances hydrophobes ne se dissolvent pas dans l’eau.
CH2OH
Exclusion
hydrophobe
O H
Glucose H C
H
HO C Glucose C
H
HO C OH
C
H OH Molécules d’eau
B.
Les électrolytes se dissolvent Les substances amphipathiques se dissolvent partiellement dans l’eau.
et se dissocient.
Têtes Queues
polaires non polaires
δ+
δ+ Micelle
+
Cl– δ
Polaire
δ+ δ+ (hydrophile)
A. C.
FIGURE 2.13
Interactions des substances avec l’eau ❯ Les interactions entre des substances non polaires qui ne se dissolvent pas dans l’eau, car les
l’eau et les substances qui s’y combinent dépendent des propriétés chi - attractions par liaisons hydrogène entre les molécules d’eau repoussent
miques de celles-ci. A. Les substances hydrophiles se dissolvent dans les molécules non polaires par exclusion hydrophobe. C. Les molécules
l’eau. Les non-électrolytes (p. ex., le glucose) se dissolvent, et leurs amphipathiques sont uniques en ceci que leur extrémité polaire se dis-
molécules restent intactes, alors que les molécules d’eau forment une sout dans l’eau, alors que leur extrémité non polaire ne se dissout pas.
sphère d’hydratation autour de chacune d’elles. Les électrolytes, soit Les membranes cellulaires (voir le chapitre 4) et les micelles (voir le
les sels, les acides et les bases, se dissolvent et se dissocient dans chapitre 26) sont des agencements de molécules amphipathiques
une certaine mesure, alors que les molécules d’eau forment une sphère fréquemment rencontrés dans l’organisme.
d’hydratation autour de chaque ion. B. Les molécules hydrophobes sont
Chapitre 2 Les atomes, les ions et les molécules 53
Les molécules polarisées telles que le glucose ou l’alcool se 2.5.3.3 Les matières partiellement solubles
dissolvent dans l’eau par ormation de liaisons hydrogène avec dans l’eau (molécules amphipathiques)
des molécules aqueuses. Chacune des molécules dissoutes
Les molécules amphipathiques possèdent une région polaire et
(soluté) est entourée de molécules d’eau, mais reste intacte,
une région non polaire. Elles ne se dissolvent pas complètement
puisque la molécule n’est pas dissociée.
dans l’eau, mais ne sont pas non plus complètement expulsées
D’autres matières se dissolvent sans rester intactes : elles inter- quand elles arrivent dans un milieu aqueux : leur région polaire se
agissent avec l’eau par la dissolution et la dissociation. En dissout dans l’eau, tandis que leur région non polaire est repous-
d’autres termes, elles se décomposent au contact de l’eau. Ainsi, sée par elle (voir la fgure 2.13C). Les régions non polaires se rap-
les sels sont des composés ioniques qui se dissolvent et se disso- prochent ainsi les unes des autres par interaction hydrophobe.
cient en milieu aqueux. En présence d’eau, les cations et les Les phospholipides sont un exemple de molécules amphipathi-
anions des sels se séparent les uns des autres. Par exemple, ques partiellement solubles dans l’eau. Leurs têtes polaires entrent
les composés ioniques de chlorure de sodium (NaCl) se disso- en contact avec l’eau, tandis que leurs queues non polaires se
cient dans l’eau pour ormer des ions Na+et Cl−. Des sphères regroupent. Leur réorganisation crée alors une bicouche de phos-
d’hydratation se orment autour de chacun des ions, le sépa- pholipides ormant une membrane mince. Les membranes des
rant des autres. Les charges positives partielles (Hδ+) des molé- cellules se composent ainsi d’une bicouche de molécules phos-
cules d’eau s’associent à la charge négative des anions du sel pholipidiques (voir la section 4.2.1). Les molécules amphipa-
ainsi libérés (Cl−), tandis que leurs charges négatives partielles thiques produisent aussi des structures sphériques appelées
(Oδ−) se lient à la charge positive des cations (Na+). micelles : dans le tube digesti, elles participent à la décomposi-
Les acides et les bases se dissocient également dans l’eau. Par tion et à l’absorption des molécules non polaires, notamment les
exemple, l’acide chlorhydrique (HCl) se dissocie pour donner des triglycérides (voir la section 26.4.3).
ions H+ et Cl− ; le bicarbonate de sodium se dissocie pour donner L’eau joue de nombreux rôles dans le corps humain
des ions Na+et HCO3−. Les acides et les bases sont étudiés plus FIGURE 2.14. Elle constitue par ailleurs un solvant neutre.
en détail dans la section suivante. Certaines de ses propriétés sont examinées dans la section sui-
Les matières qui, comme les sels, les acides et les bases, se vante, qui porte sur les solutions acides et basiques.
dissolvent et se dissocient dans l’eau peuvent transmettre le cou-
rant électrique et sont nommées électrolytes. À l’inverse, les Vérifiez vos connaissances
matières dont les molécules restent intactes au contact de l’eau, 18. Distinguez l’interaction d’un non-électrolyte avec l’eau
par exemple le glucose, ne conduisent pas le courant électrique : de l’interaction d’un électrolyte avec l’eau. Dans les
ce sont des non-électrolytes. Le chapitre 25 explique les inter- deux cas, donnez des exemples.
ventions permettant de maintenir des niveaux normaux d’élec-
19. Par quels mécanismes l’interaction des molécules de
trolytes dans le corps, notamment les sels, les acides et les bases.
phospholipides avec les molécules d’eau produit-elle
une membrane ?
2.5.3.2 Les matières insolubles dans l’eau
(molécules non polaires)
Les molécules non polaires, comme la majorité des lipides, ne se
dissolvent pas dans l’eau : elles sont donc des molécules hydro- 2.6 Les solutions acides
phobes (hydro = eau, phobia = peur), ou liposolubles. Les liai-
sons hydrogène qui s’établissent entre les molécules d’eau créent
et basiques, le pH et
une attraction entre ces molécules d’eau, mais expulsent par la les tampons
même occasion les molécules non polaires : c’est ce qui s’appelle
l’exclusion hydrophobe (voir la fgure 2.13B). L’interaction entre Les solutions acides et basiques (ou alcalines) s’obtiennent par
les molécules de la matière non polaire exclue se nomme inter- l’ajout d’eau à un acide ou à une base, respectivement. Cette section
action hydrophobe parce que ces molécules semblent uir l’eau. explique pourquoi l’eau est dite neutre, défnit les acides et les bases,
Les contacts entre les molécules d’eau polarisées et les molécules et décrit le pH, la neutralisation ainsi que l’action des tampons.
de la matière non polarisée sont réduits à leur strict minimum.
L’exclusion hydrophobe s’observe très acilement par le dépôt de
quelques gouttes d’huile dans l’eau : l’huile orme des petites 2.6.1 L’eau : un solvant neutre
sphères à la surace de l’eau.
Comme elles ne peuvent pas se dissoudre dans l’eau, les 1 Décrire les produits de la dissociation de l’eau.
matières hydrophobes (p. ex., les triglycérides [graisses] et le
cholestérol) doivent se lier à des protéines pour se déplacer dans L’eau est un liquide souvent utilisé pour préparer des solutions.
le sang, ce qui acilite leur transport et évite leur accumulation Lorsque l’eau est pure, les molécules d’eau interagissent et
sous orme d’amas non solubles dans les vaisseaux sanguins. peuvent parois se dissocier pour ormer des ions. En eet, la
Ainsi, les molécules non polaires s’encapsulent dans les molé- rupture des liaisons chimiques covalentes qui unissent l’atome
cules protéiques pour restreindre le plus possible leurs contacts d’oxygène aux atomes d’hydrogène de la molécule d’eau se pro-
avec l’eau contenue dans le sang. duit spontanément, mais à un aible taux : soit environ deux
INTÉGRATION ILLUSTRATION DES CONCEPTS
FIGURE 2.14
Eau : solvant des liquides corporels ❯ L’eau remplit plu -
sieurs onctions cruciales à l’intérieur de l’organisme. Elle contribue
à la régulation de la température corporelle, agit comme solvant
universel, amortit les chocs, transporte des substances et sert de
lubrifant. De plus, sa tension de surace élevée permet à certaines Amortissement des chocs
structures du corps d’adhérer entre elles. L’eau est une substance Liquide
neutre dont le pH est modifé par l’ajout d’un acide ou d’une base. cérébrospinal
Le liquide forme
Crâne un coussin pro-
Régulation de la température corporelle tecteur en cas
de mouvements
L’eau contribue à la régu- Encéphale
E
En
Enc
n
ncéphale
éph
é
épp ale
ph le
e subits.
lation de la température Chaleur
corporelle grâce à sa cha-
leur spécifique et à sa
chaleur de vaporisation, Transport de substances
toutes deux élevées.
L’eau est le milieu
liquide qui transporte
les substances du
sang et des autres
liquides corporels
(p. ex., le sang, l’urine).
Solvant universel
Lubrifiant
Substance hydrophile Le liquide sert
de lubrifiant pour
Les non-électrolytes réduire la friction.
se dissolvent et Cœur
CH2OH
demeurent intacts. Péricarde (qui
C O H délimite la cavité
H
H péricardiaque)
HO C Glucose C
H
OH
HO C C Sérosité
H OH
Les électrolytes
se dissolvent Tension de surface élevée
Na+
et se dissocient.
Plèvre pariétale Liquide
Plèvre viscérale pleural
Cl–
Poumon
P
Po
o
Molécules hydrophobes
La tens
tension
ens de surface élevée
Les molécules d’eau re- de l’eau fait adhérer des struc-
poussent les molécules ttures les
l unes aux autres. Le
non polaires ; c’est pour- liquide pleural facilite l’adhé-
quoi des protéines sont sion des plèvres viscérale et
requises pour le transport pariétale, permettant ainsi aux
de ces substances dans poumons de suivre le mouve-
l’organisme. ment de la cage thoracique
et du diaphragme.
Molécules amphipathiques
dissociations par milliard de molécules d’eau. Dans 1 L d’eau, libres dans la solution aqueuse FIGURE 2.15. L’ion H+ étant aussi
cela représente environ 10−7 (1/10 000 000) mole d’ions (1 mole appelé proton, les acides sont également dits donneurs de protons.
correspond à 6,022 × 1023 molécules). L’équation de cette dissociation s’écrit de la açon suivante :
À l’occasion de cette dissociation, une molécule d’eau brisera HCl → H+ + Cl−
une liaison pour ormer deux ions : H+ et OH−. En eet, la molé- acide (dans l’eau) libère un H+ Anion
cule d’eau peut perdre un ion hydrogène (H+) qui ira se lier à une
Les acides orts dans l’eau se dissocient acilement, libérant
autre molécule d’eau, qui devient alors un ion H3O+. L’atome
un nombre plus élevé de protons H+. Par exemple, l’acide chlo-
d’hydrogène possède un électron. L’ion H+ qui s’est dissocié de
rhydrique (HCl) sécrété par les cellules tapissant l’estomac est un
la molécule d’eau se retrouve sans son électron, ce dernier étant
acide ort qui libérera plusieurs protons dans le suc gastrique.
resté associé à la molécule d’eau. Il manque donc à cette dernière
Les acides aibles, par exemple l’acide carbonique (H 2CO3) du
un ion hydrogène dont elle a touteois conservé l’électron. Elle
sang, se dissocient de açon moins marquée, c’est-à-dire qu’une
devient, par conséquent, un ion hydroxyde (OH−). La réaction de
partie des molécules resteront sous la orme H2CO3, alors que
dissociation s’écrit de la açon suivante :
d’autres se dissocieront pour libérer des ions H+. Comme une
H2O → H+ + OH− raction des molécules ne se dissociera pas, moins de protons
ou sous orme plus complexe : seront libérés. La solution sera alors moins acide.
H2O + H2O → H3O+ + OH− À l’inverse, les bases attirent les ions H+ quand ils sont ajou-
La dissociation de l’eau produit un nombre égal d’ions hydro- tés à une solution aqueuse : ce sont des accepteurs de protons.
gène à charge positive (H+) et d’ions hydroxyde à charge néga- Les bases ont baisser le nombre des ions H+ libres dans les solu-
tive (OH−). La charge nette de l’eau est donc nulle et, par tions. La réaction chimique s’écrit de la açon suivante :
conséquent, l’eau est neutre.
NH3 + H+ → NH4+
Vérifiez vos connaissances base (dans l’eau) capte un H+ cation
2.6.3.1 La neutralisation
La neutralisation ramène une solution acide ou basique à la neu-
2.6.3 Le pH, la neutralisation tralité (pH 7). Pour neutraliser une solution acide, il aut lui
et l’action des tampons incorporer une base ; à l’inverse, pour neutraliser une solution
basique, il aut lui incorporer un acide. Par conséquent, les médi-
3 Défnir le pH et expliquer la valeur relative du pH caments qui neutralisent l’acide gastrique doivent nécessaire-
des acides et des bases. ment contenir une base.
2.7.1 Les différents types l’agar-agar (utilisé comme milieu de culture dans les labora-
toires de microbiologie). Le corps humain contient plusieurs
de mélanges aqueux colloïdes ormés en général de protéines, notamment le cyto-
sol des cellules et le plasma sanguin. Dans l’alimentation, une
1 Comparer les trois types de mélanges aqueux en souli- gelée aite à partir de gélatine peut aussi être considérée
gnant leurs diérences. comme un colloïde.
2 Expliquer ce qui distingue l’émulsion des autres mélanges. • Les solutions. Une solution est un mélange homogène dont les
particules, mesurant moins de 1 nm, se dissolvent dans l’eau.
Les mélanges aqueux se répartissent en trois catégories selon la Dans ce cas, l’eau est le solvant, et les matières dissoutes or-
taille des matières mélangées à l’eau : les suspensions, les col- ment les solutés. Par exemple, l’eau salée et l’eau sucrée sont
loïdes et les solutions FIGURE 2.16A. des solutions. Les solutés des solutions étant très petits, ces
• Les suspensions. Les suspensions se composent de particules mélanges présentent les caractéristiques suivantes : les solutés
de plus de 100 nanomètres (nm), soit 10−9 m, mélangées à de ne sont pas visibles, ne renvoient pas la lumière et ne se
l’eau. Contrairement au colloïde et à la solution, la suspension déposent pas quand la solution est au repos. Le plasma sanguin
se dissocie au repos : pour en mélanger les composants, il aut (considéré comme un colloïde par la présence de protéines plas-
l’agiter. Tant que leurs particules fottent dans le liquide, les matiques) est aussi une solution corporelle ; il contient des sels,
suspensions sont opaques ou troubles. Elles redeviennent du glucose, des ions HCO3− et d’autres matières non protéiques
translucides une ois leurs particules déposées au ond. Voici dissoutes.
des exemples de suspensions : du sable dans l’eau et les cel- Les mélanges ormés d’eau et d’une matière liquide non
lules sanguines dans le plasma (partie liquide du sang). polaire (hydrophobe), par exemple l’huile végétale, com-
• Les colloïdes. Un colloïde est un mélange aqueux de mo - portent deux phases : l’une aqueuse, l’autre huileuse. Lorsqu’il
lécules dont la taille est comprise entre 1 et 100 nm. est agité, le liquide hydrophobe se sépare en nes gouttelettes
Contrairement aux suspensions, les particules ne se disso- en suspension dans l’eau. Ce mélange est appelé émulsion. Il
cient pas au repos. Certains colloïdes présentent en outre une n’est touteois pas stable, les deux matières nissant par se
caractéristique intéressante : ils sont gélatineux au repos et à séparer. L’ajout d’un agent émulsiant au mélange permet de
température raîche, mais ils se liquéent lorsqu’ils sont stabiliser l’émulsion, qui s’apparente alors davantage à un
chaués. C’est le cas, par exemple, de la gélatine et de colloïde (voir la fgure 2.16B).
Mélanges Émulsion
Suspension Colloïde Solution
Sang Gélatine Boisson Huile et eau
gazeuse
Plasma Huile
Leucocytes
et thrombo-
cytes En mouve- Eau
ment ou
Érythrocytes en présence
d’un agent
émulsifiant Au repos
En mouvement Au repos
Les cellules ou solutés volumineux ren- De plus petits solutés Les solutés les plus Une matière polarisée (eau) et une matière non
voient la lumière et se déposent quand ne se déposent pas petits ne renvoient pas polarisée (huile) forment une suspension (appelée
le mélange est au repos. au repos. la lumière et ne se émulsion) quand elles sont agitées. La présence d’un
déposent pas. agent émulsifiant permet de stabiliser l’émulsion.
A. B.
FIGURE 2.16
Mélanges et émulsions ❯ A. Les mélanges se répartissent en trois quand les deux liquides sont agités. L’ajout d’un agent émulsifant permet
catégories : les suspensions, les colloïdes et les solutions. B. Un mélange le mélange permanent des deux phases (aqueuse et huileuse). L’émulsion
composé d’eau (ou d’une autre matière polarisée) et d’un liquide non est un type de colloïde.
polaire (p. ex., l’huile végétale) orme une suspension appelée émulsion
58 Partie I L’organisation du corps humain
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS masse/volume. Par exemple, il y a environ 70 g de protéines dans
1 L de sang, donc 70 g/L. Le pourcentage de masse/volume est
Le sang répond à la caractérisation des trois types de le nombre de grammes de soluté présents dans 100 millilitres (ml)
mélanges : la suspension, le colloïde et la solution. Le sang est de solution. Par exemple, la concentration des solutions intravei-
une suspension d’objets solides dans le plasma, notamment neuses peut être de 0,9 %, c’est-à-dire 0,9 g de soluté pour 100 ml
des érythrocytes (globules rouges), des leucocytes (globules de solution.
blancs) et des thrombocytes (plaquettes) (voir la section 18.1).
En dehors du corps, ces matières se dissocient du plasma. Le La molarité (ou concentration molaire) est le nombre de moles
sang est également un colloïde de protéines (p. ex., l’albu- de soluté par litre (L) de solution. L’unité de mesure, appelée
mine) dissoutes dans le plasma, qui contribue à rendre le sang molaire (M), correspond à 1 mole par litre (mol/L), et la valeur de
plus visqueux que de l’eau. Enfn, c’est une solution d’ions 1 mole s’établit à 6,022 × 1023 molécules. Pour connaître le poids
(p. ex., Na+, K+ et Ca2+) et de molécules (p. ex., le glucose et les de 1 mole de molécule, il suft d’additionner la masse atomique
acides aminés) dissous dans le plasma (voir la section 18.2). (indiquée dans le tableau périodique) de chacun des atomes de la
molécule. Par exemple, pour obtenir une solution de glucose de
1 mol/L, il aut déposer le nombre de grammes de la masse ato-
mique du glucose (qui correspond à 180,10 g) dans un contenant,
Vérifiez vos connaissances
puis ajouter sufsamment d’eau pour obtenir 1 L de solution.
24. Au repos, les érythrocytes se déposent au ond
des tubes de prélèvement sanguin. Selon cette seule La molalité est le nombre de moles de soluté par kilogramme
observation, comment qualiferiez-vous le sang : de solvant. Une solution de glucose présentant une molalité égale
est-ce une suspension, un colloïde ou une solution ? à 1 s’obtient par le dépôt de 180,10 g de glucose dans un conte-
nant et l’ajout de 1 kg d’eau. La molarité et la molalité sont globa-
25. Pourquoi le sang appartient-il aussi aux deux autres
lement interchangeables lorsque le solvant est de l’eau ; il convient
catégories de mélanges aqueux ?
néanmoins de savoir que c’est à 4 °C que les deux valeurs sont
les plus près. En eet, le volume de l’eau change en onction de
sa température. À 4 °C, 1 L d’eau pèse exactement 1 kg. Par
2.7.2 Les expressions de contre, si la température de l’eau augmente, 1 L d’eau aura un
poids un peu plus léger, car chaque molécule prend de l’expan-
la concentration des solutions sion. Pour un même volume, il reste alors moins de molécules. La
molarité d’une solution peut donc changer en onction de la tem-
3 Présenter les diérentes manières d’exprimer pérature, contrairement à la molalité qui, elle, s’exprime en onc-
la concentration des solutés dans une solution. tion de la masse. La molalité est une mesure légèrement plus
exacte, mais comme elle est plus difcile à mesurer dans le corps
La concentration d’une solution est déterminée par la quantité des humain, la molarité est plus couramment employée.
solutés qui y sont dissous. Elle peut s’exprimer de diérentes
manières, notamment en masse/volume (g/L), en pourcentage de 2.7.2.1 Les osmoles, l’osmolarité et l’osmolalité
masse/volume ( % = g/100 ml), en molarité (mol/L) et en mola-
L’osmole est l’unité de mesure du nombre de particules dans un
lité (mol/kg). Le TABLEAU 2.2 récapitule les diérentes méthodes
volume de solution. Lorsqu’une molécule est mise en solution, elle
utilisées pour exprimer la concentration des solutions ; pour cha-
peut parois se dissocier et libérer deux ou plusieurs particules. Par
cune d’elles, l’unité de mesure et des exemples sont donnés.
exemple, une molécule de NaCl se divise en deux particules dié-
La masse/volume est la masse de soluté par volume de solu- rentes lorsqu’elle est en solution (Na+ et Cl−). Une solution de NaCl
tion. Les résultats des tests sanguins s’expriment généralement en de 1 mole par litre (mole/L) équivaut aussi à une solution de
Pourcentage de Grammes de soluté pour 100 millilitres g/100 ml • La solution intraveineuse de dextrose 5 % dans l’eau
masse/volume de solution (D5E) présente une concentration de 5 g de dextrose
(glucose) pour 100 ml de solution.
• La solution physiologique saline 0,9 % de NaCl
contient 0,9 g de NaCl pour 100 ml de solution.
Molarité Moles de soluté par litre de solution mol/L et mmol/L • La concentration molaire normale de glucose dans
le sang varie de 3,5 à 6,0 mmol/L.
Molalité Moles de soluté par kilogramme de solvant mol/kg • Pour aire une solution de 0,164 mol/kg, il aut mettre
0,164 mol de soluté dans 1 kg de solvant.
NaCl de 2 osmoles par litre (Osm/L). Quand la molécule ajoutée à 2.8.1 Les caractéristiques générales
une solution ne se dissocie pas, la particule initiale reste la même.
Le nombre de moles et d’osmoles est alors identique. C’est notam-
1 Distinguer une molécule organique d’une molécule
ment le cas du glucose, des protéines ou des acides aminés placés
en milieu aqueux. Dans une solution de glucose de 1 mol/L, cette inorganique.
même solution a 1 osmole de soluté, et son osmolarité est à 2 Décrire la composition chimique des biomolécules
1 Osm/L. Le nombre d’osmoles permet de prévoir le déplacement organiques dans ses grandes lignes.
d’eau par osmose, car une solution comprenant une plus grande
3 Défnir le monomère et le polymère.
quantité de particules attire davantage l’eau (voir la section 4.3.2).
4 Expliquer le rôle de l’eau dans les réactions de
Tout comme le nombre de moles peut déterminer la molarité
déshydratation et d’hydrolyse qui altèrent les
et la molalité d’une solution, les osmoles peuvent établir l’osmo-
biomolécules organiques.
larité ou l’osmolalité. L’osmolarité est le nombre d’osmoles
contenues dans 1 L de solution ; l’osmolalité est le nombre d’os-
Les molécules organiques contiennent du carbone. La plupart
moles contenues dans 1 kg d’eau.
des molécules organiques appartiennent à des organismes
vivants ou ont été sécrétées par eux. Toutes les autres molécules
À votre avis
sont des molécules inorganiques, notamment l’eau, les sels
7. Quelle serait la concentration d’une solution de 1 mol/L (p. ex., le chlorure de sodium), les acides (p. ex., l’acide carbo-
de CaCl2 exprimée en osmoles ? nique) et les bases (p. ex., l’hydroxyde de sodium).
Par conséquent, 1 mole de glucose (C6H12O6) pèse 180,10 g Dans d’autres biomolécules organiques, par contre, l’unique
(sous réserve de quelques variations attribuables aux isotopes). atome de carbone ou le squelette carboné peut être lié à un ou
plusieurs groupements onctionnels, c’est-à-dire un ou plu-
Vérifiez vos connaissances sieurs ensembles d’atomes présentant des caractéristiques
particulières. Certains groupements onctionnels sont très cou-
26. Quelles sont les quatre manières possibles d’exprimer
rants, notamment les hydroxyles (—OH), les amines (—NH 2)
la concentration d’une solution ?
et les acides carboxyliques (—COOH). Presque tous les groupe-
ments onctionnels sont polarisés et peuvent établir des liai-
sons hydrogène, augmentant ainsi la solubilité de la biomolécule
2.8 Les biomolécules dans l’eau. En outre, certains groupements onctionnels
peuvent se comporter comme des acides et libérer des ions H+
organiques (p. ex., les acides carboxyliques), tandis que d’autres se com-
portent comme des bases en liant les ions H+ (p. ex., les
Il existe quatre catégories de biomolécules organiques dans les sys- amines). Les biomolécules organiques qui contiennent des
tèmes vivants : les lipides, les glucides, les acides nucléiques et les groupements onctionnels en possèdent généralement plu-
protéines. Dans cette section, les similitudes entre ces quatre caté- sieurs. La FIGURE 2.17 présente certains des groupements onc-
gories seront étudiées, puis chacune d’elles sera décrite en détail. tionnels les plus importants.
60 Partie I L’organisation du corps humain
CH2OH
C O
• Est une molécule polaire. • Glucides H H
• Forme des liaisons • Protéines H
Hydroxyle OH C C
hydrogène. • Acides
• Accroît la solubilité des OH H
nucléiques OH
molécules dans l’eau. HO
• Lipides C C
H OH
Glucose
NH2
• Est une molécule polaire.
• Forme des liaisons N C
hydrogène. C N
• Accroît la solubilité des HC
molécules dans l’eau. • Acides C CH
• Établit des liaisons N N
O nucléiques O O O
phosphodiester dans
Phosphate – les molécules d’acide • Phospholipides
O P O
• Adénosine H2C O P O P O P O–
désoxyribonucléique
O – (ADN) ou d’acide triphosphate O O– O– O–
ribonucléique (ARN). (ATP)
• Se comporte comme C C
un acide (dans cette H C H
C
illustration, avec libé-
ration d’hydrogène). OH OH
ATP
H O
NH2 C C OH
FIGURE 2.17
Molécules contenant des groupements fonctionnels ❯ des groupements fonctionnels augmentent la polarité de la molécule
Quand ils sont liés à un squelette carboné, les groupements fonctionnels à laquelle ils sont attachés.
changent les propriétés chimiques des molécules. En particulier, la plupart
Chapitre 2 Les atomes, les ions et les molécules 61
Triglycérides
O H H H H H H H H H H H H H H H H H
H C O C C C C C C C C C C C C C C C C C C H
H H H H H H H H H H H H H H H H H H
Phospholipides
carboxylique d’un acide gras perd une liaison —OH lorsqu’il eux par l’absence ou la présence de liaisons doubles entre les
se lie à un des trois groupements hydroxyle du glycérol. Ce atomes de carbone de leur chaîne. L’acide gras est saturé s’il ne
dernier perd une liaison —H. Le —OH et le —H formeront une possède pas de liaisons doubles, c’est-à-dire si chacun de
molécule d’eau FIGURE 2.19 . ses atomes de carbone est lié au nombre maximal d’atomes d’hy-
Les acides gras présentent des longueurs très diverses ; ils pos- drogène qu’il peut accepter. L’acide gras est alors saturé en hydro-
sèdent un nombre pair d’atomes de carbone généralement com- gène. Les acides gras insaturés possèdent au moins une liaison
pris entre 14 et 20. Les acides gras se distinguent également entre double entre deux atomes de carbone adjacents et ils sont donc
e
Triglycéride
Acide
Groupe- carboxylique
ments hydroxyle
H H H H H H H H H H H H H H H H H H
O
H C OH C C C C C C C C C C C C C C C C C C H
HO
H H H H H H H H H H H H H H H
H2O
H H H H H H H H H H H H H H H H H H H
O
H C OH C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C H
HO
H H H H H H H H H H H H H H H H H H H
H2O
H H H H H H H H H H H H H H H
O
H C OH C C C C C C C C C C C C C C C C C C H
HO
H H H H H H H H H H H H H H H H H H
H2O
Glycérol Trois acides gras ; ils diffèrent par leur longueur et par le nombre, ainsi que par la
Lipogenèse A. nature des liaisons entre les atomes de carbone (acide gras saturé ou insaturé [cis ou trans]). Lipolyse
(par déshydra- (par hydro-
tation) H O H H H H H H H H H H H H H H H H H lyse)
H C O C C C C C C C C C C C C C C C C C C H
H H H H H H H H H H H H H H H
O H H H H H H H H H H H H H H H H H H H
H C O C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C H
H H H H H H H H H H H H H H H H H H H
O H H H H H H H H H H H H H H H
H C O C C C C C C C C C C C C C C C C C C H
H H H H H H H H H H H H H H H H H H
Triglycéride
B.
FIGURE 2.19
Triglycérides ❯ A. Une molécule de glycérol et trois molécules glycérol. La lipolyse est une réaction d’hydrolyse qui fait éclater la
d’acides gras. B. Une molécule de triglycéride. La lipogenèse s’effectue molécule de glycérol et les trois acides gras en greffant une molé -
par un processus de synthèse par déshydratation : une molécule d’eau cule d’eau au point de jonction de chacun des acides gras.
est éliminée au point d’arrimage de chacun des acides gras avec le
64 Partie I L’organisation du corps humain
insaturés en hydrogène. Parmi les acides gras insaturés, il existe liée non pas à un acide gras, mais à un groupement phosphate
deux conormations : cis et trans. Les acides gras trans ont une polarisé. Ce dernier peut être attaché à diérents groupements
orme linéaire, alors que les acides gras cis ont une orme de ligne organiques, notamment la choline, l’éthanolamine ou la sérine,
brisée FIGURE 2.20. qui est un acide aminé (voir le tableau 2.3). Le glycérol, le grou-
pement phosphate et les groupements organiques sont polarisés
Les triglycérides sont entreposés dans les tissus adipeux.
et constituent la partie hydrophile (soluble dans l’eau) de la molé-
Quand l’apport alimentaire excède les besoins énergétiques du
cule : cette partie s’appelle la tête (polaire) hydrophile. Les deux
corps, les tissus adipeux entreposent le surplus de triglycérides.
molécules d’acide gras liées aux autres atomes de carbone du gly-
La synthèse par déshydratation qui lie les acides gras au glycérol
cérol orment des extrémités hydrophobes (insolubles dans l’eau)
pour ormer les triglycérides s’appelle la lipogenèse (lipos =
appelées les queues (non polaires) hydrophobes.
graisse, genesis = ormation). Quand l’organisme a besoin d’élé-
ments nutritis, le tissu adipeux brise les molécules de triglycé-
rides et libère les produits de cette dégradation dans le fux 2.8.2.3 Les stéroïdes : des structures cycliques
sanguin. Ce type particulier d’hydrolyse s’appelle la lipolyse parfois hormonales
(lusis = dissolution). Les stéroïdes se composent essentiellement de quatre anneaux
d’hydrocarbures disposés en une structure qui leur est propre.
2.8.2.2 Les phospholipides : un matériau de base Ils se distinguent entre eux par les chaînes moléculaires atta-
des membranes chées à leurs anneaux. Le cholestérol, les hormones stéroï-
Les phospholipides sont des molécules amphipathiques qui diennes (p. ex., la testostérone, l’estrogène et la progestérone)
constituent la barrière chimique des membranes cellulaires. La et les sels biliaires gurent notamment dans la amille des
structure chimique des phospholipides est similaire à celle des stéroïdes. Le cholestérol est un composant des membranes
triglycérides, à ceci près que l’une des extrémités du glycérol est cellulaires animales qui assure la stabilité de ces dernières ; il
est également le précurseur de la synthèse des autres stéroïdes.
Le cholestérol est majoritairement synthétisé dans le oie à
partir d’acétyl CoA ([acétylcoenzyme A] généralement issu
HH HH HH HH HH HH HH HH de la dégradation des acides gras), mais il peut également
H C C C C C C C C COOH provenir des produits d’origine animale qui sont ingérés,
C C C C C C C C C par exemple la viande, les œus ou le lait.
HH HH HH HH HH HH HH HH HH
A. Acide stéarique, un acide gras saturé 2.8.2.4 Les éicosanoïdes : des hormones
à action locale
H COOH
H
C Les éicosanoïdes sont des acides gras modiés à 20 atomes de
carbone et ils sont synthétisés au gré des besoins de l’orga-
H C nisme à partir de l’acide arachidonique, un composant très
H H
C H présent dans les membranes plasmiques (rontières de la cel-
H C lule) et dans les enveloppes nucléaires (rontières du noyau).
H H
C H Le corps produit quatre catégories d’éicosanoïdes : les prosta-
glandines, les prostacyclines, les thromboxanes et les leuco-
H C
H triènes (voir la section 17.3.2). Ces molécules ont une action
HH HH HH HHH C H
locale et ont oce de signaux dans tous les systèmes corpo-
H C C C C C rels. Elles interviennent notamment dans la réaction infam-
C C C C C H
matoire du système immunitaire et dans les communications à
HH HH HH HH H l’intérieur du système nerveux.
du glycogène ainsi ormée ; bien qu’elle ne montre que quelques sucrose est donc ormé d’un glucose et d’un ructose ; le lactose,
molécules de glucose, les molécules de glycogène peuvent en d’un glucose et d’un galactose ; et le maltose, de deux glucoses.
contenir plusieurs milliers.
Les polysaccharides comptent au moins trois molécules de
Entre les repas, quand le taux de glucose sanguin baisse, le sucre. Le polysaccharide le plus courant chez les animaux est le
oie hydrolyse une partie du glycogène et libère progressivement glycogène. Il constitue la réserve de glucose dans le oie et les
le glucose ainsi ormé dans le fux sanguin : ce processus s’ap- muscles squelettiques, permettant le maintien de la glycémie. Les
pelle la glycogénolyse. Le oie ait donc oce de abricant de polysaccharides végétaux sont notamment l’amidon et la cellu-
glucose : il entrepose le glycogène et le décompose en glucose au lose, tous deux composés d’une série de molécules de glucose.
gré des besoins de l’organisme. Le taux sanguin du glucose, des L’amidon des plantes constitue une source alimentaire importante
triglycérides et des acides aminés est rigoureusement régulé par de glucose pour les êtres humains. Il est notamment présent dans
le système endocrinien (insuline et glucagon) pour contribuer à les pommes de terre et les céréales, mais aussi dans de nombreux
la ormation des réserves nutritionnelles ou à la libération des autres aliments végétaux. Le glucose ormé par la dégradation de
nutriments dans le sang (voir la section 17.7). l’amidon dans le système digesti est absorbé dans le sang. La
cellulose, qui est un polysaccharide structural des parois cellu-
2.8.3.2 Les autres glucides laires végétales, est une bre indigestible présente particulière-
ment dans les légumineuses, mais aussi dans tous les végétaux.
Les hexoses (p. ex., le galactose et le ructose), des glucides à six Les liaisons chimiques particulières qui s’établissent entre les
atomes de carbone, sont des isomères du glucose FIGURE 2.22. molécules de glucose de la cellulose la rendent indigestible pour
Les pentoses (p. ex., le ribose et le désoxyribose), d’autres mono- l’être humain, car celui-ci ne possède pas les enzymes nécessaires
saccharides, comptent quant à eux cinq atomes de carbone. Le an d’hydrolyser ce polymère. La dégradation des disaccharides
ribose et le désoxyribose sont des composants structuraux des et des polysaccharides est décrite dans la section 26.4.1.
acides nucléiques (acide ribonucléique [ARN] et acide désoxyri-
bonucléique [ADN]), lesquels seront étudiés dans la section sui- Vérifiez vos connaissances
vante. Du point de vue structural, ces deux pentoses dièrent
31. Comment s’appelle le monomère qui constitue
l’un de l’autre sur un seul point : le désoxyribose n’a pas d’atome
le glycogène ? Où le glycogène est-il entreposé
d’oxygène lié à son deuxième atome de carbone.
dans le corps humain ?
Les disaccharides se composent de deux molécules de sucre
32. Pour chacune de ces molécules, indiquez s’il s’agit
simple (voir la fgure 2.22B). Les disaccharides les plus courants d’un monosaccharide, d’un disaccharide ou d’un
sont le sucrose (sucre de cuisine), le lactose (sucre du lait) et le mal- polysaccharide : fructose, galactose, glucose,
tose (sucre de malt, présent dans les céréales germées). Ces trois glycogène, lactose, maltose, amidon, sucrose.
disaccharides se composent d’un glucose lié à un autre hexose. Le
A.
Disaccharides
B.
Chapitre 2 Les atomes, les ions et les molécules 67
2.8.4 Les acides nucléiques Les acides nucléiques sont des biomolécules de grande taille qui
entreposent et transèrent l’inormation génétique dans les cel-
lules FIGURE 2.23. Leur présence a d’abord été constatée dans le
10 Décrire la structure générale d’un acide nucléique.
noyau des cellules. En défnitive, les acides nucléiques sont res-
11 Décrire la structure d’un nucléotide. ponsables de la synthèse des protéines dans les cellules (voir la
section 4.7).
12 Distinguer l’acide désoxyribonucléique de l’acide ribonucléique.
Les acides nucléiques se répartissent en deux catégories : l’acide
13 Nommer d’autres nucléotides importants.
désoxyribonucléique (ADN) et l’acide ribonucléique (ARN). L’ADN
Pyrimidines
C C C
NH2 HC N CH3 C NH HC NH
P N HC C O HC C O HC C O
N N N
Groupement phosphate H H H
O N Cytosine (C) Thymine (T) Uracile (U)
N
–O (ADN et ARN) (ADN seulement) (ARN seulement)
P O CH2
NH2 O
O–
O N C N C
Purines
C N C NH
HC HC
Sucre N
C CH
N C N
C NH2
N
H H
OH dans l’ARN
OH
Adénine (A) Guanine (G)
H dans l’ADN (ADN et ARN) (ADN et ARN)
A
A
P P
O T
P
G
Liaisons
C P
phosphodiester T
P
C Seulement dans l’ADN
P A
O
P
Liaisons
OH hydrogène entre
bases azotées
C. L’ARN (monocaténaire) D. L’ADN (bicaténaire)
FIGURE 2.23
Acides nucléiques ❯ A. Une représentation générale d’un nucléotide : contiennent l’une de ces bases azotées : uracile, guanine, adénine ou
il se compose d’une molécule de pentose (ribose ou désoxyribose), d’un cytosine. D. L’ADN est un acide nucléique bicaténaire (à deux chaînes)
groupement phosphate et d’une base azotée. Les nucléotides contenant dont chacune des chaînes se compose d’une série de désoxyribonu-
des molécules de ribose s’appellent les ribonucléotides ; ceux qui contien- cléotides associés entre eux par des liaisons phosphodiester. Les dés-
nent des molécules de désoxyribose s’appellent les désoxyribonucléotides. oxyribonucléotides contiennent l’une de ces bases azotées : thymine,
B. Les cinq bases azotées. C. L’ARN est un acide nucléique monocaténaire guanine, adénine ou cytosine. Les liaisons hydrogène établies entre
(à une seule chaîne) constitué d’unités d’une série de ribonucléotides struc- les bases complémentaires (T :A et C G) solidarisent les deux chaînes
turés entre eux par des liaisons phosphodiester. Les ribonucléotides entre elles. L’ARN et l’ADN participent à la formation des protéines.
68 Partie I L’organisation du corps humain
et l’ARN sont des polymères composés de nucléotides enchaînés TABLEAU 2.4 Différences entre l’ARN et l’ADN
les uns aux autres par des liaisons covalentes. Les liaisons cova-
Caractéristique ARN ADN
lentes de ce type s’appellent des liaisons phosphodiester.
Nombre de chaînes 1 2
2.8.4.1 Les nucléotides
Sucre Ribose Désoxyribose
Les nucléotides se composent de trois éléments constitutis : un
sucre, un groupement phosphate et une base azotée. Le sucre est Base azotée Adénine, cytosine, Adénine, cytosine,
guanine, ou uracile guanine, ou thymine
un pentose (sucre à cinq atomes de carbone), le désoxyribose
(seulement dans (seulement dans
pour les nucléotides ormant l’ADN (désoxyribonucléotide) et le l’ARN) l’ADN)
ribose pour ceux ormant l’ARN (ribonucléotide). Un groupe-
ment phosphate est attaché au cinquième atome de carbone ; une
base azotée est liée au premier atome de carbone de la même
molécule de sucre. Les bases azotées présentent une structure molécule de sucre (ribose) et de trois groupements phosphate
cyclique simple ou double composée d’atomes de carbone et solidarisés par des liaisons covalentes FIGURE 2.24. La molé-
d’azote. cule d’ATP constitue le pivot des transerts d’énergie chimique
à l’intérieur des cellules. Les biologistes la considèrent comme
Les bases azotées les plus réquentes dans les acides la réserve énergétique des cellules. Les liaisons covalentes qui
nucléiques sont au nombre de cinq. Trois de ces bases azotées unissent les groupements phosphate entre eux sont particulière-
sont à un seul cycle et s’appellent les pyrimidines : ce sont la ment énergétiques : leur rupture libère d’importantes quantités
cytosine (C), l’uracile (U) et la thymine (T). Les deux autres d’énergie.
bases azotées sont à deux cycles et s’appellent les purines : ce
sont l’adénine (A) et la guanine (G). Pour les pyrimidines Enn, il convient de mentionner deux autres molécules
comme pour les purines, les bases azotées se distinguent les importantes contenant des nucléotides : le nicotinamide adénine
unes des autres par les groupements onctionnels attachés à dinucléotide (NAD+) et la favine adénine dinucléotide (FAD).
Ces deux molécules participent à la production d’ATP dans les
leurs cycles.
mitochondries cellulaires (voir le chapitre 3).
2.8.4.2 L’acide désoxyribonucléique
L’acide désoxyribonucléique (ADN) est un acide nucléique bica-
ténaire (à deux chaînes, ou double brin) qui constitue l’un des Vérifiez vos connaissances
matériaux de base des chromosomes, dans le noyau cellulaire. 33. Quelle est la principale fonction des acides
Les mitochondries, organites responsables de la ormation de la nucléiques ?
majorité de l’adénosine triphosphate (ATP, énergie cellulaire), 34. Quelles sont les différences structurales entre l’ARN
contiennent également une petite chaîne circulaire d’ADN (voir et l’ADN ?
les chapitres 3 et 4). Chaque chaîne d’ADN est composée d’une
série de nucléotides, les désoxyribonucléotides. Ces derniers se
composent d’une molécule de désoxyribose (sucre), d’un groupe-
ment phosphate et de l’une de ces quatre bases azotées : l’adé-
nine, la guanine, la cytosine ou la thymine. L’ADN ne contient
pas d’uracile. Les deux chaînes de cet acide nucléique sont rete- Adénosine
nues entre elles par des liaisons hydrogène établies entre les
Adénine
bases azotées complémentaires : la thymine et l’adénine, ou la (base azotée)
guanine et la cytosine. NH2
Groupement triphosphate
N
2.8.4.3 L’acide ribonucléique
O O O
L’acide ribonucléique (ARN) est un acide nucléique monocaté-
–O P O P O P O CH2
naire (à une seule chaîne, ou simple brin) présent dans le noyau N N
cellulaire et dans le cytoplasme de la cellule. La chaîne d’ARN O– O– O–
est ormée d’une série de nucléotides, les ribonucléotides. Ces O
Liaisons
derniers se composent d’une molécule de ribose (sucre), d’un hautement
groupement phosphate et de l’une de ces quatre bases azotées : énergétiques
l’adénine, la guanine, la cytosine ou l’uracile. L’ARN ne contient
pas de thymine. Le TABLEAU 2.4 récapitule les diérences entre OH OH
les structures chimiques de l’ARN et de l’ADN. Ribose (sucre)
2.8.5 Les protéines • Elles constituent des moyens de transport : par exemple, les molé-
cules d’hémoglobine acheminent les gaz respiratoires dans le sang.
14 Indiquer les onctions générales des protéines. • Elles contribuent au soutien structural du corps, notamment
sous la orme de collagène, l’un des principaux composants
15 Décrire la structure générale des acides aminés
des tendons et des ligaments.
et des protéines.
• Elles induisent le mouvement : deux protéines, la myosine et
Le Human Genome Project Information, un projet mené par des l’actine, interagissent pour déclencher les contractions des tis-
instances gouvernementales américaines, a estimé que l’ADN de sus musculaires.
l’être humain contient plus de 20 000 gènes (U.S. Department o
• Elles servent d’outils de régulation : par exemple, l’insuline
Energy Genome Programs, 2012). Chaque gène correspond à un
(hormone peptidique) contribue à la stabilisation du taux de
code permettant de abriquer une ou plusieurs protéines. Une
glucose dans le sang.
ois synthétisées, ces protéines accomplissent leurs onctions à
l’intérieur de la cellule, dans les membranes plasmiques, dans le • Elles ont oce de réservoirs : ainsi, les erritines assurent
plasma sanguin ou dans d’autres fuides corporels. Les protéines l’entreposage du er dans les cellules hépatiques.
remplissent ainsi des onctions très diversiées :
Le TABLEAU 2.5 récapitule les principales onctions des pro-
• Sous la orme d’enzymes, elles servent de catalyseurs dans la téines en précisant les catégories protéiques correspondantes et
plupart des réactions métaboliques du corps. Par exemple, la lac- en donnant des exemples pour chacune d’elles.
tase permet la dégradation rapide du lactose dans l’intestin grêle.
• Elles contribuent aux déenses immunitaires, par exemple 2.8.5.1 La structure générale des protéines
quand les immunoglobulines (anticorps) se lient à des corps Les protéines sont des polymères composés d’une ou de plu-
étrangers pour les neutraliser. sieurs chaînes linéaires d’acides aminés dont le nombre peut
Déense Immunoglobulines • Anticorps : capturent les molécules étrangères en vue de leur élimination par le système immunitaire.
Antigènes de la surace • Protéines du complexe majeur d’histocompatibilité (CMH) : reconnaissent les cellules appartenant
cellulaire à l’organisme.
Soutien Protéines de soutien • Collagène : structure notamment les ligaments et les tendons.
• Kératine : structure les ongles, les poils et les cheveux.
• Fibrine : structure les caillots sanguins.
Protéine chaperon • Protéine disulure isomérase : participe au repliement adéquat des protéines.
Entreposage Protéines pouvant fxer • Ferritine : entrepose le er dans les cellules hépatiques.
un métal • Caséine : fxe le er dans le lait maternel.
Protéines pouvant fxer des ions • Calmoduline : fxe les ions calcium dans le réticulum sarcoplasmique des cellules musculaires.
70 Partie I L’organisation du corps humain
atteindre plusieurs milliers FIGURE 2.25. Les protéines des orga- aminés sont les polypeptides. Les chaînes comptant 200 acides
nismes vivants se composent de 20 types d’acides aminés. Ces aminés et plus constituent les protéines. Toutes ces structures
derniers possèdent un groupement amine (—NH2) et un groupe- sont couramment appelées des protéines ; c’est ce qui a été avo-
ment acide carboxylique (—COOH). Ces deux groupements onc- risé dans cet ouvrage.
tionnels sont attachés par des liaisons covalentes au même atome
Les protéines auxquelles sont liées des molécules de glucide
de carbone, ce qui explique que ces monomères portent le nom
s’appellent les glycoprotéines. Par exemple, la détermination des
générique d’acides aminés. Cet atome de carbone est également
groupes sanguins repose sur l’identifcation de glycoprotéines à
attaché par des liaisons covalentes à un atome d’hydrogène
la surace des érythrocytes (voir la section 18.3.2).
(—H) et à un groupement R. Ce dernier correspond à un grou-
pement moléculaire, qui dière d’un acide aminé à l’autre et qui Les lipides, les glucides, les acides nucléiques et les protéines
est responsable des propriétés de chaque acide aminé. C’est à constituent les quatre catégories principales de biomolécules
partir de ces propriétés que les acides aminés sont classés. organiques dans le corps humain. La FIGURE 2.26 récapitule
leurs caractéristiques.
L’union des acides aminés pour ormer une protéine est assurée
par des liaisons peptidiques covalentes qui s’établissent au moment
de la synthèse par déshydratation du groupement amine d’un acide INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
aminé et du groupement acide carboxylique d’un autre acide aminé.
Le groupement amine du premier acide aminé perd un atome d’hy- Un acide aminé peut perdre son groupement amine par un pro-
drogène (—H), tandis que le groupement acide carboxylique du cessus de désamination; il devient alors de l’ammoniac.
second perd un groupement hydroxyle (—OH). Les protéines se L’ammoniac est ensuite converti en urée dans le foie, une forme
caractérisent par leur extrémité N-terminale, qui est porteuse d’un de déchet azoté, grâce aux réactions métaboliques du cycle de
groupement amine libre, et leur extrémité C-terminale, qui est por- l’urée. L’acide urique, un déchet produit par la dégradation des
teuse d’un groupement acide carboxylique libre. acides nucléiques, et la créatinine, un déchet venant de la
dégradation d’une protéine du tissu musculaire, sont d’autres
Les chaînes ormées de deux acides aminés se nomment des déchets azotés. Le système urinaire (voir le chapitre 24) se
dipeptides ; celles comprenant de 3 à 20 acides aminés s’appellent charge d’éliminer les déchets azotés de l’organisme.
des oligopeptides ; celles qui se composent de 21 à 199 acides
H H O H H O H H O
H N C C OH H N C C OH H N C C OH
R Groupement R R R
(l’une des 20 struc- H 2O
tures possibles)
A. B.
Protéine
Amine Acide
carboxylique
H H O H H O H H O H H O H H O H H O H H O H H O H H O
H N C C N C C N C C N C C N C C N C C N C C N C C N C C OH
R R R R R R R R R
N-terminale C-terminale
C.
FIGURE 2.25
Protéines ❯ A. Les acides aminés sont les monomères des protéines. elle permet aussi l’établissement d’une liaison peptidique entre ces deux
B. La réaction de synthèse par déshydratation entraîne la perte d’un atome acides aminés. La réaction produit également une molécule d’eau. C. Les
d’hydrogène au groupement amine d’un acide aminé et la perte d’un groupe- protéines polymères se composent d’une série d’acides aminés enchaînés
ment hydroxyle au groupement acide carboxylique d’un autre acide aminé ; les uns aux autres par des liaisons peptidiques.
Chapitre 2 Les atomes, les ions et les molécules 71
H C OH Acide gras
(saturé ou
H C OH
insaturé)
H C OH
H
Les triglycérides sont les
lipides les plus communs chez Glycérol
Cellules du tissu adipeux
avec gouttelettes de graisse les êtres vivants. Ils servent à
la mise en réserve à long terme
de l’énergie, au soutien structural,
à l’amortissement des chocs et à
l’isolation thermique du corps. Acide gras
Sang
Prostaglandines
Phospholipides Prostacyclines
Thromboxanes
Leucotriènes
Composant
Stéroïdes majoritaire de Tête polaire
la membrane
Composant de plasmique Queues
la membrane (barrière
non polaires
plasmique chimique
des
cellules)
Cholestérol
Précurseur des hormones
stéroïdiennes et des sels
biliaires
Membrane plasmique
Chromosome
P
O
Groupement
Pentose
phosphate
OH
Les nucléotides sont les mono-
mères qui forment les biomolé-
cules d’acides nucléiques ADN
et ARN. Il existe cinq nucléotides
différents, chacun comprenant
une base azotée différente ARN
(C, U, T, G, A). (polymère)
Noyau
B. Glucides Le glucose et le glycogène, deux molécules importantes
Le foie emmagasine
le glucose sous forme
de glycogène et dégrade
celui-ci en glucose,
au besoin.
Acide gras
et
glucose
O2
Protéines intracellulaires
(p. ex., le cytosquelette)
H 2O
et
ATP (un nucléotide modié) CO 2
Adénine
La catégorie de biomolécules organiques la
P P P D. Protéines plus diversifiée
O Énergie
Groupement transférée
Ribose Les protéines sont des biomolécules organiques faites
triphosphate
d’une ou de plusieurs chaînes linéaires d’acides aminés.
OH OH Une fois synthétisées, les protéines remplissent leur
L’ ATP est un nucléotide modié fonction à l’intérieur de la cellule, dans la membrane
qui constitue la molécule cen- plasmique, dans le plasma sanguin ou dans d’autres
trale du transfert de l’énergie liquides corporels.
chimique à l’intérieur des cel-
lules. Il est souvent qualié de Acide aminé (monomère) Protéine (polymère)
monnaie énergétique d’une
cellule.
H O
H
Instructions pour
la synthèse des protéines N C
C
R
Les acides aminés sont les
éléments de base des protéines.
Il existe 20 acides aminés qui
diffèrent les uns des autres par
leur groupement R.
74 Partie I L’organisation du corps humain
NH2 C C OH
CH3
OH CH3 C CH2
NH2 O C
NH2 O OH
CH2 NH2+
NH2
–
CH2 CH C O NH2 C C OH NH2 C C OH
S CH2
H S
CH3
Perturbe l’organisation Forme des Occupe toujours la position de tête FIGURE 2.27
structurale habituelle liaisons disulfure. dans la chaîne des acides aminés
des chaînes protéiques. d’une séquence protéique Acides aminés ❯ Les acides aminés se répartissent
(mais peut être retranchée après en quatre grandes catégories défnies selon les propriétés
la synthèse de la protéine). chimiques de leurs groupements R : acides aminés non
polaires, polaires, chargés et à onctions particulières.
Chapitre 2 Les atomes, les ions et les molécules 75
Séquence linéaire d’acides aminés liés entre eux Configurations répétitives structurales des protéines induites
par des liaisons peptidiques par les liaisons hydrogène unissant les acides aminés
Liaison
peptidique Liaisons
hydrogène
Acide aminé R
R
R
H O
H R R
R
R
N C
C C
N C R
R H
R
R
R
H O
R
R
R
R
A.
R
R
R
FIGURE 2.28 R
RÉSUMÉ DU CHAPITRE
2.1 • Les atomes, ions et molécules forment les bases de l’organisation chimique du corps humain
Une introduction à et permettent de comprendre les processus physiologiques qui le régulent.
l’organisation chimique
du corps humain – 36
2.2 • Les atomes, les ions et les molécules sont les matériaux de construction les plus simples du
La structure corps humain.
de l’atome – 36 2.2.1 La matière, les atomes, les éléments et le tableau périodique ............................................................. 36
• La matière est une substance qui possède une masse et occupe un volume. On peut la
retrouver à l’état solide, liquide et gazeux.
• L’atome est la plus petite particule possédant toutes les propriétés chimiques de l’élément.
• La structure atomique (protons, neutrons et électrons) peut être déduite à partir de l’informa-
tion fournie par le tableau périodique.
2.3 • Les composés chimiques, par exemple les composés ioniques et les composés molécu-
Les ions et les composés laires, sont des ensembles stables regroupant plusieurs atomes selon un ratio précis.
ioniques – 41 2.3.1 Les ions ............................................................................................................................................................................. 41
• Un ion est un atome possédant une charge positive ou négative ; cette charge résulte de la
perte ou de l’acquisition d’un ou de plusieurs électrons, respectivement.
• Les ions les plus abondants dans le corps humain sont les suivants : sodium (Na+), potassium
(K+), calcium (Ca 2+), magnésium (Mg 2+), hydrogène (H+), chlorure (Cl−), bicarbonate (HCO3−) et
phosphate (PO43−).
• Les cations sont des ions à charge positive formés par le retrait d’un ou de plusieurs électrons
sur des atomes possédant un, deux ou trois électrons de valence sur leur couche externe.
• Les anions sont des ions à charge négative formés par l’acquisition d’un ou de plusieurs élec-
trons de valence par des atomes possédant généralement cinq, six ou sept électrons sur leur
couche externe.
2.4 • Les liaisons covalentes s’établissent à la aveur de la mise en commun d’électrons de valence
Les liaisons covalentes, entre plusieurs atomes ; ceux-ci peuvent alors atteindre la stabilité chimique et ormer une
les molécules molécule.
et les composés • Les composés moléculaires sont constitués d’atomes de plusieurs éléments liés par des
moléculaires – 43 liaisons covalentes.
2.5 • L’eau représente environ les deux tiers de la masse corporelle chez l’humain.
La structure moléculaire 2.5.1 La structure moléculaire de l’eau ......................................................................................................................... 50
et les propriétés • L’eau est une molécule polaire susceptible d’établir quatre liaisons hydrogène avec d’autres
de l’eau – 49 molécules d’eau.
2.6 • L’eau possède un pH neutre ; ce dernier peut être modifé par l’incorporation d’un acide ou
Les solutions acides d’une base à l’eau.
et basiques, le pH et 2.6.1 L’eau : un solvant neutre ........................................................................................................................................... 53
les tampons – 53 • Dans l’eau pure, le nombre d’ions hydrogène (à charge positive) est égal au nombre d’ions
hydroxyle (à charge négative) ; l’eau est par conséquent neutre.
2.7 • Les mélanges aqueux se orment par la mise en présence de plusieurs matières distinctes.
Les mélanges aqueux – 56 • Les composants des mélanges ne subissent pas de modifcations chimiques et peuvent être
séparés par des moyens physiques.
2.8 • Il existe quatre grandes catégories de biomolécules organiques : les lipides, les glucides, les
Les biomolécules acides nucléiques et les protéines.
organiques – 59 2.8.1 Les caractéristiques générales ............................................................................................................................ 59
• Les molécules organiques sont des molécules qui possèdent du carbone, celle qui n’en ont
pas sont des molécules inorganiques.
• Les biomolécules organiques se caractérisent par leur squelette carboné, auquel sont attachés
des atomes d’hydrogène en nombre divers ainsi que diérents groupements onctionnels.
• Sur les quatre grandes catégories de biomolécules organiques, trois se présentent sous orme de
polymères (structures chimiques composées de monomères identiques ou similaires) : les glu-
cides complexes, les acides nucléiques et les protéines. Les lipides ne sont pas des polymères.
• Toutes les biomolécules organiques se orment par le processus de synthèse par déshydra-
tation et sont dégradées (digérées) par hydrolyse.
• Les phospholipides se composent d’une molécule de glycérol, de deux acides gras et d’un
groupement phosphate auquel sont attachés diérents groupements organiques. Les phos-
pholipides sont des molécules amphipathiques possédant une tête polarisée et deux queues
non polaires ; ils constituent les membranes.
• Les stéroïdes présentent une structure caractéristique de quatre anneaux d’hydrocarbures.
Le cholestérol, les hormones stéroïdiennes et les sels biliaires sont des stéroïdes.
• Les éicosanoïdes sont des acides gras modifés à 20 atomes de carbone et synthétisés à
partir de l’acide arachidonique au gré des besoins de l’organisme.
• Les glycolipides et les vitamines liposolubles sont également des lipides.
2.9 • La structure tridimensionnelle des protéines est déterminée par les chaînes linéaires de leurs
La structure acides aminés.
des protéines – 71 2.9.1 Les différents types d’acides aminés ................................................................................................................. 71
• Les acides aminés non polaires n’ont aucune charge, les acides aminés polaires possèdent
une charge partielle et les acides aminés chargés ont une charge complète.
• Les 20 acides aminés peuvent être classés selon les catégories suivantes : acides aminés non
polaires, polaires, chargés et à onctions particulières.
Chapitre 2 Les atomes, les ions et les molécules 81
AUTOÉVALUATION Solutionnaire
Concepts de base
1 Parmi les matières énoncées ci-dessous, quelle est celle qui 5 Que se passe-t-il quand une protéine se déplie et perd sa
ne se dissout pas dans l’eau ? orme tridimensionnelle ?
a) Le lipide. a) Elle est polymérisée.
b) Le glucose. b) Elle est dénaturée.
c) La protéine. c) Elle se convertit en acide nucléique.
d) Le sel. d) Elle devient plus efcace.
2 Lequel de ces énoncés relatis à la concentration des H+ et 6 Décrivez la liaison polaire et la molécule polaire.
au pH est aux ?
7 Comparez le processus de dissolution d’une matière
a) Les solutions acides contiennent plus d’ions H+ que l’eau. dans l’eau au processus de dissolution et de dissociation.
b) La concentration en H+ et le pH sont inversement corrélés. Donnez des exemples précis de matière dans les
c) Pour neutraliser une solution acide, il aut y incorporer deux cas.
une base. 8 Défnissez les termes suivants : acide, base, pH, tampon.
d) Un pH égal à 6 est basique ou alcalin.
9 Présentez les diérentes unités d’expression de la concentra-
3 Laquelle de ces biomolécules organiques n’est pas tion étudiées dans ce chapitre.
un polymère ?
10 Énoncez les quatre types de biomolécules organiques en
a) Le triglycéride. précisant les monomères qui les constituent.
b) La protéine.
11 Décrivez le mécanisme par lequel les molécules de phospho-
c) Le glycogène. lipides constituent la membrane plasmique des cellules.
d) L’ADN.
12 Expliquez la dénaturation des protéines en cas d’élévation
4 Sous quelle orme moléculaire le glucose est-il entreposé de la température ou de changement du pH, en précisant
dans le oie et les tissus musculaires squelettiques ? son mécanisme et ses conséquences.
a) L’amidon.
b) Un phospholipide.
c) Le glycogène.
d) Le glucagon.
82 Partie I L’organisation du corps humain
Mise en application
1 Quelle est la propriété de l’eau qui provoque l’aaissement 3 Les os des enants rachitiques féchissent sous leur propre
des alvéoles pulmonaires chez certains nouveau-nés préma- poids parce qu’ils possèdent des quantités insusantes d’un
turés et qui rend par conséquent leur respiration dicile ? ion très présent dans le corps humain. De quel ion s’agit-il ?
a) La chaleur spécique. a) Na+.
b) La réactivité de l’eau. b) K+.
c) La tension de surace. c) Cl–.
d) La capillarité. d) Ca 2+.
2 Une jeune emme a l’impression que sa thyroïde a grossi.
Parmi les propositions ci-dessous, laquelle désigne une
matière qui émet des radiations de haute énergie et qui est
utilisée dans certaines procédures diagnostiques d’imagerie
thyroïdienne ?
a) Les ions.
b) Les radio-isotopes.
c) Les radio-isomères.
d) Les isomères.
Synthèse
1 Quelle est la biomolécule qui permet la synthèse des pro- les conséquences possibles sur le repliement des protéines
téines et qui risque de muter en cas d’exposition à des dans le plasma sanguin (et ailleurs dans l’organisme).
radiations de haute énergie ?
3 Une cliente doit prendre un nouveau médicament qui abaisse
2 Les résultats des tests d’une personne diabétique révèlent le taux de sucre dans le sang. Quelle molécule est régie par
une acidose (pH inérieur à la normale). Expliquez le change- ce médicament ?
ment de la concentration d’ions H+ dans le sang et indiquez
L’ÉNERGIE, LES RÉACTIONS
CHAPITRE CHIMIQUES ET LA
3 RESPIRATION CELLULAIRE
Adaptation française :
Lia Tarini
Les biochimistes étudient les résultats que produisent les processus chimiques dans
lesquels interviennent les biomolécules, les produits particuliers issus de ces proces-
sus ainsi que leur incidence sur les êtres vivants. Ils doivent connaître les éléments
constitutifs des biomolécules, les monomères, de même que leur rôle dans les réac-
tions chimiques et le métabolisme. En outre, les biochimistes médicaux étudient les
affections qui touchent l’être humain et effectuent des recherches dans le but de
mettre au point des médicaments, des vaccins ou d’autres molécules pouvant jouer
un rôle important dans le corps humain. Sur la photo ci-contre, une biochimiste effec-
tue des tests d’ADN.
3.1 L’énergie ........................................................ 84 3.3.2 La structure et la localisation 3.4.2 La voie anaérobie : la glycolyse ............... 105
3.1.1 Les types d’énergie ............................... 84 des enzymes ......................................... 95
Animation
3.1.2 Les ormes d’énergie ............................. 85 3.3.3 Le mécanisme d’action des
3.4.3 La respiration cellulaire aérobie :
3.1.3 Les principes de la enzymes ............................................... 96
la réaction transitoire ............................. 107
thermodynamique .................................. 86 3.3.4 La classifcation et la nomenclature
3.4.4 La respiration cellulaire aérobie :
3.2 Les réactions chimiques ........................... 87 des enzymes ......................................... 97
le cycle de l’acide citrique ...................... 108
3.2.1 Les équations chimiques ....................... 87 3.3.5 Les enzymes et les vitesses
de réaction ............................................ 98 Animation
3.2.2 La classifcation des réactions
chimiques ............................................. 87 3.3.6 La régulation enzymatique ..................... 99 3.4.5 La respiration cellulaire aérobie :
3.3.7 Les voies métaboliques et la chaîne de transport des électrons ....... 112
INTÉGRATION Illustration des concepts
les complexes multienzymatiques ........... 100 Animation
Différentes formes d’énergie
du corps humain .................................................... 88 INTÉGRATION Illustration des concepts 3.4.6 La production d’ATP .............................. 114
3.2.3 La vitesse de réaction et l’énergie Fonctionnement des enzymes ........................... 102 3.4.7 La destinée du pyruvate en l’absence
d’activation ........................................... 93 3.4 La respiration cellulaire .............................. 104 d’oxygène : la ermentation lactique ........ 115
3.3 Les enzymes ................................................. 94 3.4.1 Une vue d’ensemble de l’oxydation 3.4.8 La respiration cellulaire à partir
3.3.1 Le rôle des enzymes .............................. 94 du glucose ............................................ 104 d’autres molécules ................................ 115
84 Partie I L’organisation du corps humain
FIGURE 3.1
Conversion de l’énergie potentielle en énergie cinétique ❯ les ions Na+ traversent la membrane dans le sens de leur gradient
L’énergie potentielle convertie en énergie cinétique peut être exploitée de concentration. B. Un électron à forte teneur en énergie possède
en vue de soutenir un travail donné. A. Le gradient de concentration une énergie potentielle qui peut être convertie en énergie cinétique.
des ions Na+ de part et d’autre de la membrane plasmique possède Cette énergie cinétique est utilisée par ce même atome ou par d’autres
une énergie potentielle qui se convertit en énergie cinétique lorsque molécules lorsque l’électron change de couche électronique.
Chapitre 3 L’énergie, les réactions chimiques et la respiration cellulaire 85
correspond à l’énergie potentielle. Le déplacement des ions Na+ des molécules possèdent une énergie chimique qui est libérée
d’un milieu où leur concentration est élevée (liquide interstitiel) lorsque les liaisons sont rompues au cours d’une réaction
vers un milieu où leur concentration est inérieure (liquide intra- chimique.
cellulaire) constitue un exemple d’énergie cinétique. Tout comme
Trois molécules importantes de l’organisme humain inter-
le torrent que provoque l’ouverture des vannes d’un barrage,
viennent principalement dans le stockage de l’énergie chimique :
l’énergie cinétique du déplacement des ions Na+ peut être exploi-
les triglycérides, le glucose et l’ATP. Touteois, la structure
tée en vue de soutenir un travail donné. Ce chapitre présente
chimique, l’endroit où elles sont emmagasinées ainsi que la
diverses situations dans lesquelles ce principe est mis en appli-
durée pendant laquelle ces molécules emmagasinent de l’énergie
cation (voir la section 24.6).
dièrent. À cet eet, voici un rappel de certains éléments du
L’énergie potentielle se manieste également dans l’emplace- chapitre 2 :
ment des électrons sur les couches électroniques et par rapport
• Les triglycérides interviennent dans le stockage à long terme
au noyau atomique (voir la fgure 3.1B). En eet, les électrons
de l’énergie dans le tissu adipeux.
peuvent passer d’une couche électronique à niveau élevé
d’énergie à une couche inérieure ayant un niveau d’énergie • Le glucose est emmagasiné dans le oie et les tissus muscu-
plus aible. Lorsque les électrons se déplacent au cours d’une laires sous orme de glycogène.
réaction chimique, ils peuvent le aire au sein d’une même
• L’ATP est la molécule ondamentale du métabolisme énergé-
molécule ou encore d’une molécule chimique à une autre,
tique de la cellule. Elle est emmagasinée dans toutes les cel-
comme c’est le cas durant la synthèse de l’adénosine triphos-
lules, mais en quantité limitée. Elle est produite de açon
phate (ATP) dans la chaîne de transport des électrons. L’énergie
continue et utilisée sur-le-champ au cours des processus qui
cinétique du déplacement des électrons peut être exploitée, et
nécessitent de l’énergie.
le mouvement des électrons s’avère crucial dans la ormation
des molécules d’ATP. Les protéines emmagasinent également de l’énergie chimique.
Ces dernières peuvent donc agir à titre de carburant. Cependant,
L’énergie potentielle a la capacité (donc le potentiel, d’où son
les protéines agissent principalement comme des unités structu-
nom) de soutenir un travail donné en raison de son emplace-
rales et onctionnelles de l’organisme (voir la section 2.8.5).
ment. Cependant, l’énergie potentielle doit être convertie en
énergie cinétique pour pouvoir y arriver.
3.1.2.2 Les formes d’énergie cinétique
Vérifiez vos connaissances Les autres ormes d’énergie, soit les énergies électrique, méca-
nique, sonore, thermique et de rayonnement, constituent des
1. Le déplacement des ions Na+ dans le sens de leur
types d’énergie cinétique.
gradient de concentration (p. ex., lorsqu’ils entrent
dans une cellule nerveuse) constitue-t-il un exemple L’énergie électrique est le mouvement des particules char-
d’énergie potentielle ou d’énergie cinétique ? gées. L’électricité correspondant au mouvement des électrons
le long d’un câble et la propagation d’un infux nerveux par
un neurone en raison du déplacement des ions de part et d’autre
de sa membrane plasmique sont des exemples d’énergie
3.1.2 Les formes d’énergie électrique.
L’énergie mécanique se manieste par le mouvement d’un
2 Décrire l’énergie chimique et les diverses formes objet. La contraction des muscles durant la marche et celle du
d’énergie cinétique. cœur permettant de aire circuler le sang dans tout l’organisme
3 Énumérer les trois molécules importantes intervenant constituent des exemples d’énergie mécanique.
principalement dans le stockage de l’énergie chimique. L’énergie sonore est créée lorsque la compression des molé-
cules qui se déplacent dans une substance solide, liquide ou
L’énergie potentielle et l’énergie cinétique existent sous diverses gazeuse entraîne une vibration, par exemple celle de la peau
ormes. Cette section traite de l’énergie chimique, qui représente d’un tambour ou des cordes vocales. L’ouïe est attribuable aux
l’une des ormes d’énergie potentielle, et des diverses ormes ondes sonores qui ont vibrer la membrane du tympan dans
d’énergie cinétique. l’oreille.
L’énergie de rayonnement, qui correspond à la propagation
3.1.2.1 L’énergie chimique : une forme des ondes électromagnétiques, est constituée d’un spectre de
d’énergie potentielle diverses ormes d’énergie dont la réquence et la longueur
L’énergie chimique constitue l’une des ormes d’énergie d’onde varient ; c’est ce qui s’appelle le spectre électromagné-
potentielle. Elle correspond à l’énergie emmagasinée dans les tique FIGURE 3.2. Plus la réquence est élevée, plus l’énergie de
liaisons chimiques des molécules. Il s’agit de la plus impor- rayonnement est grande. À cet eet, les rayons gamma sont
tante orme d’énergie de l’organisme. De açon précise, elle ceux qui possèdent la plus orte énergie de rayonnement, alors
intervient dans le mouvement, la synthèse des molécules et que les ondes radio sont celles dont l’énergie est la plus aible.
l’établissement des gradients de concentration, des processus Toutes les ormes d’énergie de rayonnement dont la réquence
qui nécessitent tous de l’énergie. Toutes les liaisons chimiques est supérieure à celle de la lumière visible, soit les rayons
86 Partie I L’organisation du corps humain
Forte énergie
électromagnétique Lumière visible L’énergie peut changer de orme. Voici quelques exemples :
Ondes pouvant pénétrer
Ondes perçues
• Lorsqu’une chandelle se consume, l’énergie chimique de
l’organisme et endommager l’ADN la cire en usion est convertie en lumière et en chaleur.
en provoquant des mutations par la rétine
• L’énergie provenant de la lumière du soleil est convertie
400 nm 740 nm en énergie électrique par les cellules rétiniennes qui
transmettent un inux nerveux.
Lumière • L’énergie chimique contenue dans la nourriture absorbée est
Point de mutation de
la molécule d’ADN Œil d’abord convertie en une seconde énergie chimique, l’ATP,
laquelle est convertie à son tour en énergie mécanique utili-
FIGURE 3.2 sée par les cellules pour aire contracter les muscles.
Spectre électromagnétique ❯ Diverses ormes d’énergie
Dans ces exemples, l’énergie passe tout simplement d’une
de rayonnement constituent le spectre électromagnétique. Ces ormes
orme à l’autre. L’étude des transormations de l’énergie s’appelle
d’énergies sont classées des plus puissantes (courtes longueurs
d’onde) aux plus aibles (longues longueurs d’onde). la thermodynamique (thermon = chaleur, dunamis = orce).
Deux principes régissent les transormations énergé-
tiques, soit le premier et le deuxième principe de la thermodyna-
gamma, les rayons X et les rayons ultraviolets (UV), comportent mique. Selon le premier principe, aucune énergie ne peut être
une énergie sufsamment puissante pour pénétrer dans l’orga- créée ou perdue ; elle ne peut qu’être transormée ou convertie
nisme et provoquer une mutation (changement) de l’acide en une autre orme d’énergie.
désoxyribonucléique (ADN) des êtres vivants. Normalement, Le deuxième principe veut que chaque ois qu’une orme
les cellules cutanées se protègent d’une exposition quotidienne d’énergie se convertit en une autre, une partie de cette énergie se
aux rayons UV en produisant un pigment : la mélanine (voir transorme en chaleur. Cela signife que l’énergie utilisable ne
la section 6.2.1). Ce procédé a généralement pour eet de on- se convertit jamais à 100 % en une autre orme d’énergie. C’est donc
cer la peau (bronzage). La réquence des ondes du spectre de dire que la conversion énergétique a un prix à payer qui se traduit
la lumière visible est plus aible et peut être perçue par les en chaleur. Or, comme la chaleur ne peut soutenir un travail, la
cellules rétiniennes de l’œil. Cette inormation visuelle est quantité d’énergie utilisable diminue à chaque conversion d’éner-
ensuite propagée le long du ner optique jusqu’à l’encéphale, gie. Par exemple, la conversion de l’énergie chimique de l’essence
qui l’interprète. en énergie mécanique, soit le mouvement de la voiture, est d’envi-
La chaleur correspond à l’énergie cinétique du mouvement ron 25 %. Ainsi, près de 75 % de l’énergie chimique de l’essence
des atomes, des ions ou des molécules. Elle est produite durant est transormée en son et en chaleur.
un changement de orme d’énergie. Par exemple, l’utilisation En outre, de la chaleur est produite lorsque l’énergie chimique
de l’énergie contenue dans les aliments pour produire une présente dans les aliments est utilisée pour assurer la contrac-
contraction musculaire entraîne le dégagement de chaleur. La tion des muscles de l’organisme. D’ailleurs, l’une des onctions
chaleur est généralement considérée comme un déchet, car il des tissus musculaires consiste à produire de la chaleur en vue de
s’agit du seul type d’énergie qui ne peut soutenir un travail, à garder le corps au chaud (voir la section 10.1.1). Lorsque la
l’exception de l’énergie que produit un gradient thermique, température extérieure chute et qu’une personne bouge dans
comme dans le cas du moteur à vapeur. La chaleur est libérée l’espoir de générer sufsamment de chaleur pour se maintenir
dans le corps et contribue au maintien de la température cor- au chaud, elle met ainsi en pratique le deuxième principe de la
porelle ; elle ait également réérence à la température d’une thermodynamique.
substance.
La FIGURE 3.3 constitue un résumé des deux principaux types 3.2.2 La classifcation
d’énergie, des diverses ormes d’énergie relativement à l’organisme
ainsi que des principes qui régissent la thermodynamique. des réactions chimiques
3 Décrire les trois catégories de réactions chimiques.
4 Distinguer le catabolisme de l’anabolisme.
3.2 Les réactions chimiques 5 Expliquer les échanges se produisant au cours
L’énergie chimique intervient dans les processus cellulaires qui d’une réaction d’oxydoréduction.
nécessitent de l’énergie. Pour comprendre le rôle prépondérant 6 Expliquer le cycle de l’ATP.
que joue cette orme d’énergie sur le plan cellulaire, il s’avère
nécessaire de comprendre les réactions chimiques ainsi que la
Les réactions chimiques sont classées en onction des trois
açon dont elles ont lieu.
critères suivants : 1) les changements de structure chimique ;
2) les variations de l’énergie chimique ; et 3) la réversibilité de
la réaction.
3.2.1 Les équations chimiques
3.2.2.1 La classifcation des réactions chimiques
1 Expliquer les phénomènes survenant au cours en onction des changements
d’une réaction chimique.
de structure chimique
2 Distinguer les réactifs des produits. Les catégories générales des réactions chimiques en onction
des changements de structure chimique comprennent les réac-
Des millions de réactions chimiques se produisent à tout moment tions de dégradation, de synthèse et de substitution FIGURE 3.4.
chez les êtres vivants. Le terme métabolisme (metabolê = chan-
La première catégorie porte le nom de réaction de dégrada-
gement) ait d’ailleurs réérence à toutes ces réactions chimiques
tion, car la molécule initiale, de grande taille, est dégradée en de
qui surviennent chez les êtres vivants. Une réaction chimique se
plus petites molécules. Autrement dit, une molécule complexe
produit lorsque des liaisons chimiques dans une molécule don-
est dégradée en molécules plus simples. Voici une équation sim-
née sont rompues et que de nouvelles liaisons sont créées pour
plifée d’une réaction de dégradation :
ormer une molécule diérente. Durant la transormation des
structures chimiques, un résumé des changements eectués AB → A + B
apparaît dans l’équation chimique. Les éléments de cette équa-
Une réaction de dégradation survient, par exemple, dans
tion sont appelés réactis et produits.
le cas de l’hydrolyse (voir la section 2.8.1) du saccharose
Les réactifs correspondent aux substrats, c’est-à-dire aux (ou sucrose), qui entraîne la ormation de molécules de gluco se
substances présentes avant la réaction chimique. Ils apparaissent et de ructose dans le tube digesti (voir la fgure 3.4A). Par
généralement à la gauche de l’équation chimique. Les produits ailleurs, l’ensemble des réactions de dégradation est appelé
sont les substances ormées à la suite de la réaction chimique. Ils catabolisme (kata = en dessous, ballein = lancer) (ou réactions
apparaissent normalement à la droite de l’équation. Par exemple, cataboliques).
voici à quoi ressemble une réaction chimique type : La réaction de synthèse, aussi appelée réaction d’addition
A+B→C (sunthesis = réunion, composition), est la deuxième catégorie de
réactions. Elle survient lorsqu’au moins deux atomes, ions ou
A et B correspondent aux réactis, alors que C correspond au molécules se combinent pour ormer une structure chimique
produit. La èche indique le sens de la réaction. Le plus souvent, plus complexe. Au cours de cette réaction, les liaisons chimiques
la èche des réactions chimiques est dirigée vers la droite de initiales sont rompues, et de nouvelles sont créées. Voici une
manière à indiquer une transormation nette des réactis en équation simplifée d’une réaction de synthèse :
produits.
A + B → AB
Dans une équation équilibrée, le nombre d’éléments apparais-
sant d’un côté de la èche est égal au nombre d’éléments appa- La déshydratation (voir la section 2.8.1) qui se produit durant
raissant de l’autre côté. Par exemple : la ormation d’un dipeptide à partir de deux acides aminés
(voir la fgure 3.4B) constitue un exemple de réaction de synthèse.
Ca 2+ + 2 Cl− → CaCl 2 En outre, le mot anabolisme (anabolê = ascension) (ou réactions
Dans l’équation ci-dessus, un ion calcium se lie à deux ions anaboliques) représente le terme qui englobe l’ensemble des
chlorure pour ormer du chlorure de calcium. réactions de synthèse se produisant dans l’organisme.
Finalement, la troisième catégorie de réactions axées sur des
Vériiez vos connaissances changements de structure chimique correspond à la réaction de
4. Quelles différences y a-t-il entre les réactifs et substitution au cours de laquelle des atomes, des molécules, des
les produits d’une équation chimique ? ions ou des électrons passent d’une structure chimique à une
autre. Ce type de réaction présente à la ois des caractéristiques
INTÉGRATION ILLUSTRATION DES CONCEPTS
FIGURE 3.3
Différentes formes d’énergie du corps humain ❯
A. L’énergie potentielle et l’énergie cinétique ; B. les formes
d’énergie utilisables ; C. les principes régissant l’énergie.
Na+ Na+
L’aigle perché possède Na+
Na + Les ions Na+
de l’énergie potentielle. Na+ possèdent de
l’énergie ciné-
tique lorsqu’ils se
Les ions Na+ ont de Na+ déplacent dans
l’énergie potentielle le sens de leur
en raison du gradient gradient de
de concentration concentration.
entre les milieux
intracellulaire Na+
et extra Na+
cellulaire. Na
a+ Na+
Énergie de position
Énergie chimique : énergie emmagasinée dans les liaisons chimiques unissant les Énergie électrique : mouvement
molécules des particules chargées
Énergie potentielle
Glycogène dans les liaisons
chimiques
CH2OH
C O
H H
H
C C
OH H
HO OH
C C Exemple : La propagation d’un
influx nerveux dans un neurone
H OH est attribuable au déplacement
Exemple : Le glucose, une molécule au grand contenu des ions chargés (Na+ et K +) de
énergétique, peut être stocké dans l’organisme sous forme part et d’autre de la membrane
de glycogène pour un usage ultérieur. plasmique.
C. Principes de la thermodynamique
Chimique
Mécanique Deuxième principe
de la thermodynamique
Dégagement de chaleur
de l’avant-bras
Énergie du mouvement
Énergie mécanique : mouvement Énergie sonore : mouvement des Énergie de rayonnement : mouve-
d’une structure ou d’une substance molécules comprimées dans un milieu ment des ondes électromagnétiques
donné engendré par une vibration dont la fréquence et la longueur d’onde
sont variables
Exemple : La contraction du cœur Exemple : Les ondes sonores font Exemple : La lumière visible, une forme
assurant la circulation du sang constitue vibrer la membrane du tympan, stimu- d’énergie de rayonnement, est focalisée
une forme d’énergie mécanique. lant les récepteurs sensoriels de l’ouïe. sur la rétine, ce qui permet la vision.
90 Partie I L’organisation du corps humain
Réaction de dégradation : une molécule complexe est dégradée en des molécules plus simples (catabolisme) ;
AB A + B (Dans certains cas, l’ajout d’une molécule d’eau est nécessaire. C’est le cas dans la réaction ci-dessous.)
A.
Réaction de synthèse : deux ou plusieurs atomes, ions ou molécules se combinent pour former une structure chimique plus complexe (anabolisme) ;
A+B AB (La production d’une molécule d’eau apparaît dans la réaction ci-dessous.)
H2 O
Réaction de substitution : deux structures chimiques échangent des atomes, des molécules, des ions ou des électrons ;
AB + C A + BC
NH NH
C CH3 C CH3
P NH N CH2 COO– + P P NH2 N CH2 COO– + P P P
C.
FIGURE 3.4
Classifcation des réactions chimiques ❯ Les réactions chimiques sont classées selon
les transformations chimiques qui s’y produisent. Il existe ainsi des réactions A. de dégradation,
B. de synthèse et C. de substitution.
par le passage d’électrons d’une structure chimique à une INTÉGRATION STRATÉGIES D’APPRENTISSAGE
autre. L’appellation oxydoréduction renvoie aux deux concepts
suivants : La phrase « GERtrude aime l’OPÉra » aide à se souvenir des
particularités du déplacement des électrons dans les réac-
• l’oxydation, qui survient lorsqu’une molécule, un atome ou tions d’oxydoréduction.
un ion perd un ou plusieurs électrons ; la structure devient
GER = la structure qui Gagne des Électrons est Réduite.
alors oxydée ;
OPÉ = la structure chimique Oxydée Perd des Électrons.
• la réduction, qui survient lorsqu’une molécule, un atome ou
un ion gagne un ou plusieurs électrons, chargés négative-
ment ; la structure est alors réduite.
rôle important dans la synthèse de l’ATP. La FIGURE 3.5 présente
La notion de réduction est utilisée, car la structure chimique un exemple dans lequel une molécule riche en énergie (p. ex., le
gagne un électron, soit une particule chargée négativement. Sa glucose) subit une oxydation, puisqu’elle perd deux atomes d’hy-
charge est donc diminuée, d’où le terme réduction. Par ailleurs, drogène. Au cours de cette réaction, le NAD+ gagne à la ois un
les réactions d’oxydation et de réduction se produisent toujours ion hydrogène (H+) et deux électrons (e−). Il s’avère donc réduit.
de concert, étant donné qu’une structure chimique perd des L’autre ion H+ est quant lui libéré dans le milieu environnant.
électrons et qu’une autre les gagne.
Le mouvement des électrons peut être exploité en vue de sou-
Les électrons qui passent d’une structure à l’autre se déplacent tenir un travail. Ainsi, les électrons qui interviennent dans les
soit seuls, ils sont alors représentés sur le plan chimique par le réactions d’oxydoréduction correspondent à un transert d’éner-
symbole e−, soit accompagnés d’un ion hydrogène (H+) et, le cas gie. Conséquemment, l’oxydation du glucose signife que le glu-
échéant, leur symbole chimique est le suivant : H. Donc, un élec- cose perd ses électrons et libère l’énergie contenue dans ses
tron (e–) et un ion hydrogène (H+) liés ensemble orment un liaisons chimiques. Par ailleurs, il aut savoir que d’autres molé-
atome d’hydrogène (H). cules subissent une réduction et gagnent à la ois des électrons
et de l’énergie, notamment le NAD+ lorsqu’il se transorme en
À votre avis nicotinamide adénine dinucléotide hydrogéné (NADH). Cette
énergie désormais contenue dans le NADH peut ensuite servir à
1. Il y a échange d’électrons lorsque le NAD + devient
le NADH. Au cours de cette réaction, le NAD+ est-il la synthèse de l’ATP.
oxydé ou réduit ? Justifez votre réponse.
3.2.2.2 La classifcation des réactions chimiques en
onction des variations de l’énergie chimique
La molécule de nicotinamide adénine dinucléotide (NAD+) par- Les réactions chimiques sont également classées selon la quan-
ticipe à plusieurs réactions d’oxydoréduction à l’intérieur des tité d’énergie des réactis et des produits. Ces deux catégories,
cellules. Il s’agit d’une version modifée d’un dinucléotide lié à axées sur des variations d’énergie, portent le nom de réaction
des phosphates et qui contient un nicotinamide. Le NAD joue un exothermique et de réaction endothermique.
FIGURE 3.5
Diverses formes de nicotinamide adénine dinucléotide ❯ environnant. La molécule riche en énergie (p. ex., le glucose) libère
Deux atomes d’hydrogène (H) passent d’une molécule riche en (perd) ses électrons. Elle subit alors une oxydation. Le NAD +, quant
énergie (p. ex., le glucose) à la orme oxydée du nicotinamide adénine à lui, gagne des électrons. Il subit donc une réduction et se transorme
dinucléotide (NAD+). Le NAD + gagne un atome d’hydrogène (H) ainsi en NADH. Le NADH est ensuite oxydé lorsqu’il perd un ion H+ ainsi
qu’un électron (e −). Par la suite, un ion H+ est libéré dans le milieu que deux électrons.
92 Partie I L’organisation du corps humain
Les réactions exothermiques (exô = au dehors) (ou réactions que dans d’autres processus cellulaires qui nécessitent de l’éner-
exergoniques) contiennent des réactis dont les liaisons chi- gie. Ainsi, l’énergie libérée dans l’organisme au cours des réac-
miques comportent, au début de la réaction, une plus grande tions exothermiques est utile aux réactions endothermiques qui,
quantité d’énergie que les produits ormés durant la réaction pour avoir lieu, nécessitent un apport en énergie. Par ailleurs, la
FIGURE 3.6A . Le terme exothermique ait réérence à l’énergie cellule ne peut aire de réserves d’ATP, puisque l’ajout d’un troi-
libérée au cours de la réaction. D’ailleurs, les réactions de dégra- sième groupement phosphate à l’ADP orme une molécule très
dation, notamment la dégradation du glucose présent dans les instable. Par exemple, l’ATP déjà présente dans une cellule mus-
aliments riches en dioxyde de carbone et en eau, sont générale-
culaire squelettique ne lui permet qu’une contraction de cinq à
ment des réactions exothermiques.
six secondes. La ormation d’ATP doit donc être continue de
Les réactions endothermiques (endon = en dedans) (ou manière à ce que les réactions endothermiques soient approvi-
réactions endergoniques) contien nent des réactis dont les liai- sionnées en énergie (voir la fgure 3.7).
sons chimiques comportent une moins grande quantité d’énergie
que les produits issus de la réaction. Le terme endothermique 3.2.2.3 La classifcation des réactions chimiques
signife qu’un apport d’énergie est nécessaire pour que la réac-
tion ait lieu (voir la fgure 3.6B). En outre, les réactions endother-
en onction de leur réversibilité
miques donnent lieu à des produits dont l’énergie potentielle est Les réactions chimiques peuvent être classées d’une troisième
nettement supérieure à celle des substrats. Les réactions de syn- manière, soit en onction de leur caractère réversible ou irréver-
thèse, dont la ormation d’un dipeptide à partir de deux acides sible. Une réaction irréversible comporte des réactis qui se
aminés, constituent des réactions endothermiques. transorment en produits, et ces mêmes produits ne peuvent être
retransormés en leurs substrats d’origine. Bon nombre de réac-
Le cycle de l’ATP tions sont irréversibles. Dans l’équation de ces réactions, la
Le cycle de l’ATP correspond à la ormation et à la dégradation èche est orientée vers la droite, comme ceci :
continue d’ATP FIGURE 3.7. En eet, ce cycle se caractérise par
la ormation d’ATP au cours d’une réaction endothermique et le A + B → AB ou CD → C + D
ractionnement de cette même substance durant une réaction
La réaction réversible dière de la réaction irréversible, car
exothermique. L’ATP est issue de la libération d’énergie au cours
des réactions nécessaires à la dégradation du glucose (ou d’autres elle ne se produit pas uniquement dans un sens, soit celui dans
molécules provenant de l’alimentation qui agissent à titre de car- lequel les réactis deviennent des produits. En eet, dans ce type
burant pour l’organisme). Ces molécules subissent une oxyda- de réaction, les réactis deviennent des produits au même rythme
tion ; l’énergie emmagasinée dans leurs liaisons chimiques est où les produits deviennent des réactis. Conséquemment, la
alors transmise à l’ADP et au phosphate inorganique (P i) en vue concentration des réactis et des produits ne connaît pas une
de ormer de l’ATP. À son tour, l’ATP est oxydée, puis l’énergie variation nette : la réaction est en état d’équilibre. Dans l’équa-
libérée intervient dans les réactions endothermiques de même tion d’une réaction réversible, la relation entre les réactis et les
Produits
Énergie fournie
Énergie fournie
0 0
Énergie libérée
Énergie libérée
Produits Énergie
(p. ex., CO2 + H 2O) libérée
FIGURE 3.6
Réactions exothermiques et endothermiques ❯ Les réactions que les produits. De l’énergie est libérée au cours d’une réaction exother-
chimiques peuvent être classées selon les variations de l’énergie des mique. B. Les réactifs possèdent moins d’énergie que les produits. Un
réactifs et des produits. A. Les réactifs possèdent davantage d’énergie apport d’énergie s’avère nécessaire durant une réaction endothermique.
Chapitre 3 L’énergie, les réactions chimiques et la respiration cellulaire 93
produits est illustrée par une èche orientée dans les deux
Vérifiez vos connaissances
directions :
5. Pour chacune des paires suivantes, choisissez le terme
A+B AB qui décrit le mieux une réaction chimique au cours de
La réaction réversible demeure en état d’équilibre si elle ne laquelle des structures chimiques simples se combinent
pour former une molécule complexe : a) réaction de
subit aucune perturbation. Cependant, l’équilibre peut être
synthèse ou de décomposition ; b) réaction exothermique
rompu si un changement survient relativement à la quantité de
ou endothermique ; c) catabolisme ou anabolisme (terme
réactifs ou de produits que contient la réaction. Par exemple, une
qui décrit l’ensemble des réactions de ce type).
augmentation des réactifs ou une diminution des produits fera
en sorte que l’équation sera orientée vers la droite, ce qui contri- 6. Quelle molécule est formée au cours des réactions
bue à la formation d’une quantité accrue de produits jusqu’à ce endothermiques, puis utilisée à titre de source d’énergie
que l’équilibre soit atteint de nouveau. À l’opposé, une diminu- au cours de réactions exothermiques ou d’autres
tion des réactifs ou une augmentation des produits orientera processus cellulaires nécessitant un apport d’énergie ?
l’équation vers la gauche, ce qui contribue à la formation d’une 7. Expliquez ce qui se produit lorsque l’équilibre
quantité accrue de réactifs jusqu’au retour au point d’équilibre. d’une réaction réversible est rompu en raison
À cet effet, la réaction entre le dioxyde de carbone (CO2) et d’une augmentation des produits.
l’eau (H2O) pour former de l’acide carbonique (H2CO3) constitue
un exemple important de réaction réversible. Cette réaction est
exprimée par l’équation suivante :
3.2.3 La vitesse de réaction
CO2 + H2O H2CO3
et l’énergie d’activation
L’acide carbonique ainsi formé demeure instable jusqu’à ce
qu’il se dissocie pour former des ions bicarbonate (HCO3−) et
7 Dénir la vitesse de réaction.
hydrogène (H+). L’équation de la réaction complète est la
suivante : 8 Expliquer le concept d’énergie d’activation.
CO2 + H2O H2CO3 H+ + HCO3−
La vitesse de réaction correspond au temps d’exécution d’une
Cette réaction réversible se produit à divers endroits du corps
réaction chimique. L’un des principaux facteurs qui permettent
humain. De plus, elle joue un rôle important dans plusieurs pro-
de déterminer la vitesse de réaction est l’énergie nécessaire pour
cessus physiologiques, notamment la régulation de la respiration
rompre les liaisons chimiques d’un substrat de manière à ce que
ainsi que le maintien de l’équilibre acidobasique (voir les sections
d’autres liaisons donnent naissance au produit. Cette énergie
23.5.4 et 25.5.4).
requise pour rompre les liaisons chimiques porte le nom
Le TABLEAU 3.1 résume les trois principaux modes de classi- d’énergie d’activation (Ea). Une réaction chimique a lieu lorsque
cation des réactions chimiques. l’énergie fournie est supérieure à l’Ea.
FIGURE 3.7
Cycle de l’ATP ❯ A. La liaison
chimique riche en énergie de l’ATP
se forme par une réaction de déshy
dratation entre l’ADP et le groupe
ment phosphate. L’énergie nécessaire
est fournie par l’oxydation exother
mique des molécules de combustible
(p. ex., le glucose). B. La liaison
chimique riche en énergie de l’ATP est
rompue par hydrolyse pour donner de
l’ADP et un groupement phosphate.
94 Partie I L’organisation du corps humain
Variation de l’énergie
Produit
Réactif
Réversibilité de la réaction
En laboratoire, le simple ait de chauer un mélange permet changements chimiques qui ont lieu chaque seconde dans l’or-
généralement de dépasser l’Ea. En eet, l’augmentation de la ganisme. Le rôle qu’elles jouent est donc crucial.
température accroît l’énergie cinétique des molécules, ce qui
ournit un apport énergétique sufsant pour rompre les liaisons
chimiques entre les molécules. Ce phénomène est observé 3.3.1 Le rôle des enzymes
lorsque l’eau chauée devient de la vapeur. Cependant, il n’est
pas possible d’arriver au même résultat dans le cas d’une cellule 1 Décrire la fonction générale remplie par les enzymes.
vivante, car une augmentation de la température de la c el-
lule entraîne la dénaturation de ses protéines, puis sa mort Les enzymes sont des protéines qui jouent le rôle de catalyseurs
(voir la section 2.9.2). Les cellules sont touteois parvenues à biologiques et qui accélèrent les activités chimiques de l’orga-
régler le problème relati à l’Ea grâce à l’intervention de cataly- nisme. Elles accélèrent les activités chimiques dites normales en
seurs biologiques, les enzymes. réduisant l’Ea des réactions cellulaires. La FIGURE 3.8 illustre la
diérence entre l’Ea d’une réaction thermique, une réaction
Vérifiez vos connaissances chimique dans laquelle aucune enzyme n’intervient, et l’Ea d’une
8. Expliquez pourquoi le métabolisme ne pourrait avoir réaction catalytique, réaction dans laquelle intervient une
lieu sans la présence d’enzymes. enzyme. L’exemple de la dégradation du saccharose en glucose et
en ructose a été choisi pour illustrer ces phénomènes. À cet eet,
il aut remarquer que : 1) la réaction est exothermique, car le
saccharose possède une énergie potentielle supérieure à l’éner-
gie potentielle combinée des produits, soit le glucose et le ruc-
3.3 Les enzymes tose ; 2) l’E a doit être atteinte même s’il s’agit d’une réaction
exothermique ; 3) la présence d’une enzyme réduit l’E a requise.
Les réactions chimiques doivent se produire à un rythme suf- Ainsi, au cours d’une période donnée, une plus grande quan-
samment élevé pour maintenir la vie. Les enzymes constituent tité de glucose et de ructose est ormée en présence d’une
des structures chimiques qui permettent les millions de enzyme qu’en l’absence de ce catalyseur biologique.
Chapitre 3 L’énergie, les réactions chimiques et la respiration cellulaire 95
O
qui contribue à la ormation des nouvelles molécules d’ADN) ;
Produits (glucose
2) s’implanter dans la membrane plasmique, la paroi externe de
et fructose) la cellule (p. ex., la lactase, qui assure la digestion du lactose
[sucre du lait], se situe dans la membrane plasmique des cellules
Sans enzyme de l’intestin grêle) ; 3) être sécrétées par la cellule (p. ex., l’amy-
Avec enzyme lase pancréatique, qui est libérée par le pancréas dans l’intestin
grêle en vue de contribuer à la digestion de l’amidon).
Évolution de la réaction
Vérifiez vos connaissances
FIGURE 3.8
10. Qu’est-ce qu’un site acti et quel lien existe-t-il entre
Énergie d’activation ❯ Le seuil énergétique à atteindre afn
le site acti d’une enzyme et les substrats ?
qu’une réaction chimique puisse avoir lieu est appelé énergie
d’activation (Ea). La fgure ci-dessus présente une comparaison
de l’Ea d’une réaction sans enzyme et d’une réaction avec une
enzyme, un catalyseur biologique. Site actif
3.3.3 Le mécanisme d’action par la lactase ainsi qu’une réaction de synthèse dans laquelle
intervient la glycogène synthase. Dans les deux cas, l’enzyme
des enzymes accélère la réaction de la açon suivante :
1 Le substrat pénètre dans le site acti, puis l’enzyme se lie
4 Expliquer les étapes de la catalyse d’une réaction temporairement au substrat de manière à ormer un com-
par une enzyme.
plexe enzyme-substrat.
5 Décrire les cofacteurs et leur rôle dans une réaction
2 L’entrée du substrat dans le site acti entraîne une légère
chimique.
variation de la conormation (structure) de l’enzyme, ren-
dant ainsi la correspondance paraite entre l’enzyme et le
Des exemples d’activités enzymatiques sont illustrés dans la substrat. L’interaction entre l’enzyme et le substrat peut être
FIGURE 3.10. Cette fgure présente une réaction de dégradation comparée à une étreinte entre deux personnes.
4 Produits : le glucose
Substrat : lactose et le galactose sont
libérés, et l’enzyme
Complexe enzyme-substrat est prête à se combi-
ner à une autre molé-
cule de substrat.
Enzyme : lactase
A.
Réaction de synthèse : des molécules de glucose s’unissent pour former une molécule de glycogène.
B.
FIGURE 3.10
Mécanisme de l’action enzymatique dans les réactions glucose et en galactose. B. Les enzymes peuvent synthétiser des
de dégradation et de synthèse ❯ A. Les enzymes peuvent molécules chimiques complexes à partir de molécules plus simples.
décomposer des molécules complexes en molécules chimiques Par exemple, du glycogène peut être fabriqué à partir de molécules
plus simples. Par exemple, le lactose peut être décomposé en de glucose.
Chapitre 3 L’énergie, les réactions chimiques et la respiration cellulaire 97
3 La tension exercée sur les liaisons chimiques du substrat Il existe des milliers d’enzymes. Pour aciliter la compréhension
est attribuable au changement de conormation de l’en- des divers types d’enzymes, les biochimistes les ont regroupés
zyme. Conséquemment, cette tension entraîne une réduc- en sept principales catégories et sous-catégories en onction de
tion de l’Ea, les liaisons deviennent ainsi plus aibles, ce qui leurs rôles. Le TABLEAU 3.2 décrit brièvement ces sept catégo-
acilite la ormation de nouvelles liaisons chimiques. ries d’enzymes.
4 La nouvelle molécule ainsi ormée, soit le produit, est ensuite Par exemple, les enzymes qui appartiennent à la catégorie
libérée de l’étreinte de l’enzyme. Cette dernière peut donc des oxydoréductases participent aux réactions d’oxydoréduc-
recommencer un nouveau cycle avec d’autres substrats. tion. La déshydrogénase constitue une sous-catégorie d’enzymes
qui ont partie de l’oxydoréductase. Ces enzymes prennent part
3.3.3.1 Les coacteurs aux réactions d’oxydoréduction en déplaçant l’hydrogène entre
Les enzymes ont souvent besoin des coacteurs, c’est-à-dire des les molécules.
molécules ou des ions qui les aident en s’assurant que les réactions
Les transérases constituent une autre catégorie d’en-
chimiques se produisent. Les cofacteurs sont des structures non
zymes. Toutes les enzymes de cette catégorie assurent le
protéiques inorganiques ou organiques (voir la section 2.8.1) qui
transert d’atomes ou de molécules entre diverses structures
s’associent à une enzyme donnée ou à une réaction enzymatique.
chimiques. La kinase ait partie de cette catégorie, car elle
Les cofacteurs inorganiques sont combinés aux enzymes et ait passer spéciiquement un groupement onctionnel phos-
s’avèrent nécessaires au bon onctionnement de celles-ci. Par phate d’une molécule à une autre. D’autres exemples de dé -
exemple, un ion zinc (coacteur) se lie à l’anhydrase carbonique shydrogénases et de kinases seront présentés plus loin dans
(enzyme). Sans le zinc, l’anhydrase carbonique ne peut onctionner. le présent chapitre.
Les cofacteurs organiques (aussi appelés coenzymes) ne
se combinent pas aux enzymes. Ils remplissent plutôt des onc- À votre avis
tions particulières pour leur venir en aide. Bon nombre de vita-
2. Expliquez la différence entre les enzymes synthases
mines (p. ex., les vitamines B6 et B12), de produits dérivés des
et ligases.
vitamines ou de nucléotides modifés tel le NAD+ peuvent agir à
titre de coacteurs organiques. Par exemple, la coenzy me NAD+
accepte les atomes d’hydrogène au cours de certaines réactions Le nom d’une enzyme découle généralement du nom du subs-
chimiques pour se transormer en NADH. trat ou du produit qui intervient dans la réaction chimique, ou
encore du nom de la sous-catégorie à laquelle elle appartient. À
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS ce nom est greé le sufxe -ase. Voici quelques exemples qui
Jusque dans les années 1980, toutes les enzymes étaient suivent cette convention :
décrites comme étant des protéines. Toutefois, les recherches
• La pyruvate déshydrogénase est une enzyme qui assure le
de Thomas R. Cech (prix Nobel de chimie de 1989) suggèrent
que certaines molécules d’acide ribonucléique (ARN), bapti- transert spécifque d’une molécule d’hydrogène (sous-
sées ribozymes (ou enzymes ARN), ont une activité enzyma- catégorie de la déshydrogénase) à partir d’une molécule de
tique. En 2000, il a été démontré que l’ARN des ribosomes pyruvate.
(organite cellulaire responsable de la synthèse des protéines ;
• L’ADN polymérase se trouve au cœur de la ormation de
voir la section 4.7.2) agit effectivement comme une enzyme en
l’ADN, un polymère, à partir des désoxyribonucléotides.
liant les acides aminés en une protéine (Cech, 2004).
• La lactase assure la digestion du lactose, un disaccharide
(voir l’Application clinique intitulée « L’intolérance au lactose »,
Vériiez vos connaissances p. 103).
11. Expliquez le mécanisme d’action des enzymes
de même que le rôle des cofacteurs.
Bien que le nom des enzymes se termine généralement par le
sufxe -ase et qu’il désigne leur onction, il existe certaines
exceptions à la règle. Par exemple, la pepsine, la trypsine et la
chymotrypsine (voir la section 26.4.2) sont toutes des enzymes
3.3.4 La classifcation et qui interviennent dans la digestion des protéines. Pourtant, leur
la nomenclature des enzymes nom n’indique pas clairement leur nature enzymatique ou leur
activité spécifque.
6 Nommer les sept principales catégories d’enzymes et
indiquer les fonctions des enzymes composant chacune Vériiez vos connaissances
des catégories.
12. Expliquez de quelle manière le nom d’une enzyme est
7 Décrire la convention d’appellation des enzymes. généralement établi.
98 Partie I L’organisation du corps humain
Transférase Assure le transfert d’un groupement • La phosphorylase transfère un groupement phosphate (PO 43−)
fonctionnel. à une seconde substance.
• La kinase transfère un groupement phosphate (PO 43−) provenant
de l’ATP à une substance.
Hydrolase Assure la rupture d’une liaison chimique • La phosphatase retire un groupement phosphate.
à l’aide de l’eau. • La protéase retire des acides aminés des protéines.
• La lipase dégrade les lipides (p. ex., les triglycérides).
• La sucrase (saccharase) dégrade le saccharose.
Isomérase Assure la conversion d’un isomère • La mutase transfère des atomes au sein d’une molécule.
en un second isomère.
Ligase (syn. : synthétase) Assure la liaison de deux molécules • L’ADN ligase permet la liaison de deux segments d’ADN. Ce processus
grâce à l’hydrolyse de l’ATP. est utile pour la réparation de l’ADN.
Synthase Assure la liaison de deux molécules • L’ATP synthase permet la fabrication de l’ATP grâce à la liaison
pour former un composé. de l’ADP et du groupement phosphate.
Lyase Assure la rupture d’une liaison chimique • La décarboxylase scinde une molécule en vue d’en retirer
sans l’intervention de l’eau. le dioxyde de carbone.
3.3.5 Les enzymes et les vitesses à moins de modifer d’autres paramètres (p. ex., le pH ou la
température).
de réaction
3.3.5.2 L’incidence de la température
8 Décrire en quoi la concentration d’une enzyme et d’un
Les enzymes sont des protéines. Or, leur orme tridimension-
substrat peut avoir une incidence sur les vitesses
de réaction.
nelle dépend de certaines variables environnementales, dont la
température et le pH. Chaque enzyme atteint son efcacité opti-
9 Expliquer les conséquences d’une variation male dans un milieu donné. Chez l’être humain, les enzymes
de température sur les enzymes. onctionnent plus efcacement à une température optimale,
10 Décrire en quoi la variation du pH peut avoir laquelle s’élève généralement à 37 °C. Il s’agit d’ailleurs de la tem-
une incidence sur les enzymes. pérature corporelle normale (voir la fgure 3.11B).
Une élévation de la température attribuable à une fèvre
Plusieurs acteurs inuencent les vitesses de réaction catalysées modérée entraîne une augmentation de l’efcacité de l’activité
par les enzymes. Les acteurs les plus importants sont la concen- enzymatique dans tout l’organisme. Les enzymes peuvent alors
tration de l’enzyme et du substrat, la température et le pH. convertir davantage de substrats en produits pendant une cer-
taine période. Ce phénomène survient en raison d’une énergie
3.3.5.1 L’incidence de la concentration cinétique accrue des molécules, ce qui augmente les chances que
de l’enzyme et du substrat le substrat entre en contact avec les enzymes. De plus, dans ces
La vitesse d’une réaction chimique peut être accrue grâce à conditions, l’enzyme conserve tout de même sa structure tridi-
une augmentation de la concentration de l’enzyme ou du subs- mensionnelle, mais elle s’avère plus exible. Ainsi, elle peut
trat. Cependant, une augmentation de la concentration du changer de orme plus rapidement durant un contact avec un
substrat n’accroît la vitesse de réaction que jusqu’au point de substrat. C’est pour cette raison qu’une augmentation de la pha-
saturation de l’enzyme FIGURE 3.11A. À cet eet, la saturation gocytose est observée en présence d’une inection causant de la
survient lorsque la quantité de substrat est si grande que toutes fèvre. Les enzymes impliquées dans la phagocytose seront plus
les molécules de l’enzyme prennent part à une réaction actives en raison de la fèvre, ce qui permet habituellement d’en-
chimique. La réaction ne peut donc être accélérée davantage, rayer l’inection plus rapidement.
Chapitre 3 L’énergie, les réactions chimiques et la respiration cellulaire 99
30 40 50 60
Température °C INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
B. Température
Les valeurs normales du pH sanguin se situent entre 7,35 et
7,45. Lorsque le pH sanguin se situe en dehors des valeurs
normales, il est question d’acidose (pH inérieur à 7,35) ou
pH optimal pour la plupart d’alcalose (pH supérieur à 7,45). Les causes de ces déséqui-
des enzymes du corps
humain (entre 6 et 8)
libres peuvent être d’origine respiratoire (augmentation ou
Vitesse de réaction
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14
Acide Neutre Alcalin
Vérifiez vos connaissances
pH
C. pH 13. En quoi une variation de la concentration du substrat,
de la température et du pH peut-elle avoir une inci-
dence sur la vitesse des réactions chimiques cataly-
FIGURE 3.11 sées par des enzymes ?
Variables environnementales infuençant la vitesse
des réactions chimiques catalysées par des enzymes ❯ 14. Expliquez l’incidence d’une èvre sur la vitesse
Les vitesses de réaction sont infuencées par une variation des réactions chimiques.
A. de la concentration du substrat, B. de la température et
C. du pH.
L’inhibiteur compétitif ressemble au substrat et se lie au site 14 Nommer et expliquer les processus de régulation
acti de l’enzyme. Par conséquent, le substrat et le composé enzymatique impliquant le phosphate.
régulateur entrent en compétition pour parvenir en premier à se
fxer au site acti FIGURE 3.12A. Le degré d’inhibition de la réac- En général, plus d’une enzyme s’avère nécessaire à la conversion
tion dépend de la quantité de substrat par rapport à la quantité d’un substrat initial en un produit fnal. Selon le substrat en
d’inhibiteur compétiti. Plus la concentration du substrat est éle- question et la succession des étapes de conversion, ces diverses
vée, moins l’inhibiteur a de possibilités de se fxer au site acti de enzymes orment soit une voie métabolique, soit un complexe
l’enzyme. En revanche, si la concentration de substrat chute, multienzymatique.
l’inhibiteur compétiti a alors plus de chances de se lier à l’en-
zyme, et donc une moins grande quantité de produit sera ormée Une voie métabolique est constituée d’une série d’enzymes
au cours de la réaction chimique. FIGURE 3.13. Chacune d’elles catalyse un changement progressi
d’un substrat donné, puis libère le produit. À son tour, le produit
L’inhibiteur non compétitif, quant à lui, ne s’apparente pas ormé par une enzyme devient le substrat d’une seconde enzyme.
au substrat. Il inhibe l’action de l’enzyme en se fxant à un site Par exemple, de nombreuses enzymes interviennent dans la
de l’enzyme qui ne correspond pas au site acti, soit le site allo- dégradation chimique du glucose en vue de produire du dioxyde
stérique (allos = autre, stereos = solide). La liaison d’un inhi- de carbone et de l’eau au cours du cycle de ormation de l’ATP
biteur non compétiti à un site allostérique entraîne un (voir la section 3.4).
changement de structure de l’enzyme et, par le ait même, une
variation de la orme du site acti de cette enzyme (voir la Un complexe multienzymatique correspond à un groupe
fgure 3.12B). En outre, les inhibiteurs non compétitis portent d’enzymes liées les unes aux autres par des liaisons non cova-
également le nom d’inhibiteurs allostériques, puisqu’ils se lentes (voir la section 2.4), ormant ainsi un complexe. Cette
fxent au site du même nom. Finalement, ce type d’inhibition chaîne d’enzymes prend part à une suite de réactions. Par
n’est pas inuencé par la concentration du substrat, puisque exemple, la pyruvate déshydrogénase, qui intervient dans la
peu importe la quantité de substrat, celui-ci n’est plus en dégradation du glucose, constitue un complexe multienzyma-
mesure de se lier au site acti. tique (voir la section 3.4.3).
Substrat Substrat
Inhibiteur non
compétitif
Site actif Inhibiteur Site actif
compétitif
Enzyme FIGURE 3.12
Enzyme
Site allostérique Inhibition enzymatique ❯ Il est possible
d’empêcher le substrat de se fxer au site
L’inhibiteur compétitif se fixe au site actif, L’inhibiteur non compétitif (allostérique) entraîne acti d’une enzyme à l’aide A. d’un inhibiteur
empêchant la liaison du substrat avec une modification de la forme du site actif de compétiti qui pénètre dans le site acti ou
l’enzyme. l’enzyme, empêchant le substrat de s’y fixer. B. d’un inhibiteur non compétiti (allostérique)
qui se fxe à un site de l’enzyme autre que
A. B. le site acti.
Chapitre 3 L’énergie, les réactions chimiques et la respiration cellulaire 101
Substrat Substrat
intermédiaire A intermédiaire B
Substrat
initial Substrat
intermédiaire C Produit
final
Enzyme 2
Enzyme 4
Site allostérique
Rétro-inhibition
Milieu intracellulaire Produit final
FIGURE 3.13
Voie métabolique ❯ Une voie métabolique correspond à une série rétro-inhibition dans lequel le produit agit à titre d’inhibiteur non
d’enzymes qui assurent la conversion d’un substrat donné en un produit compétiti qui se lie à une enzyme se trouvant au début de la voie,
fnal. Le produit d’une enzyme est le substrat de l’enzyme suivante dans ce qui permet de reiner la voie métabolique.
la voie métabolique. Cette dernière est régie par un mécanisme de
Le complexe multienzymatique comporte deux principaux d’un groupement phosphate. Cependant, la phosphorylation peut
avantages. Tout d’abord, le produit issu d’une réaction chimique activer certaines enzymes, mais en désactiver d’autres. De la
se lie immédiatement à la seconde enzyme du complexe. Ainsi, même manière, la déphosphorylation peut entraîner des eets
les chances de ormer le produit recherché sont accrues, alors contraires pour diérentes enzymes. Les enzymes qui contribuent
que les risques que la substance se disperse et qu’elle entre en à l’ajout de phosphate sont généralement appelées protéines
contact avec une enzyme d’une autre voie biochimique sont kinases, alors que celles qui contribuent au retrait de phosphate
réduits. Ensuite, la voie enzymatique peut être régie par la régu- portent le nom de phosphatases (voir la fgure 4.19, p. 143, et la
lation d’un seul complexe et non celle de plusieurs enzymes. La section 17.5.2 pour le lien avec le système endocrinien).
régulation d’un complexe multienzymatique est donc plus simple La FIGURE 3.14 résume certains concepts importants liés
que celle d’une voie enzymatique. aux enzymes, notamment leur onction, leur structure, leur
Les voies métaboliques et les complexes multienzymatiques emplacement, leur mécanisme d’action de même que d’autres
doivent être régis afn d’éviter la ormation excédentaire d’un caractéristiques.
produit inutile et l’épuisement des substrats, lesquels pourraient
servir ailleurs. Cette régulation est assurée par les mécanismes INTÉGRATION APPLICATION CLINIQUE
de rétro-inhibition. Au cours de ce processus, le produit issu de
la voie métabolique agit à titre d’inhibiteur non compétiti afn Les médicaments en tant
d’interrompre le onctionnement des enzymes au début de la qu’inhibiteurs enzymatiques
voie métabolique. À mesure que la quantité de produit augmente, Certains médicaments d’ordonnance agissent en
ce dernier a plus de chances de se lier à l’enzyme et d’inhiber augmentant ou en réduisant l’activité de cer-
l’activité de la voie métabolique, ce qui ait en sorte que de moins taines enzymes. La pénicilline, par exemple, est
en moins de produit est ormé. Avec le temps, alors que la quan- un inhibiteur enzymatique qui cible une enzyme
tité de produit diminue, l’inhibition de la voie métabolique dimi- bactérienne de açon à perturber la ormation
nue elle aussi. L’activité de cette dernière reprend donc. C’est de la paroi bactérienne, ralentissant ainsi
ainsi qu’il est possible d’assurer la ormation d’une quantité la progression d’une inection. De même,
constante de produit. le sildénafl (Viagramd) traite le dysonctionne-
ment érectile en inhibant l’enzyme phospho-
La régulation métabolique est assurée par deux mécanismes diestérase de type 5 (PDE5), ce qui permet
précis : la phosphorylation et la déphosphorylation de l’enzyme. la vasodilatation des vaisseaux sanguins
La phosphorylation correspond à l’ajout d’un groupement phos- du pénis.
phate, alors que la déphosphorylation ait réérence au retrait
INTÉGRATION ILLUSTRATION DES CONCEPTS B. Structure et emplacement
FIGURE 3.14 La plupart des enzymes sont des protéines
globulaires qui ne possèdent qu’un seul site actif.
Fonctionnement des enzymes ❯ Les caractéristiques des enzymes : A. leur fonction ;
B. leur structure et leur emplacement ; C. leur appellation ; D. leur mécanisme d’action ;
E. leur vitesse de réaction ; F. la voie métabolique, le complexe multienzymatique (régulation Substrat
enzymatique) ; et G. leurs inhibiteurs. spécifique
à l’enzyme
Site actif
Milieu intracellulaire
Substrat Substrat
Produits Produit
Complexe Complexe
enzyme-substrat enzyme-substrat
Enzyme Enzyme
E. Vitesse de réaction
La vitesse d’une réaction chimique est influencée par la concentration du substrat
ou de l’enzyme, par la température ainsi que par le pH.
Vitesse de réaction
Vitesse de réaction
Température pH
Saturation optimale optimal
Concentration du Température pH
substrat ou de l’enzyme
Une augmentation de la concen- Une augmentation de la tempéra- Les enzymes présentent une efficacité
tration du substrat (jusqu’au point ture accroît la vitesse de la réaction maximale en présence d’un pH optimal.
de saturation de l’enzyme) accroît jusqu’au point de dénaturation Une augmentation ou une diminution
la vitesse de la réaction. de l’enzyme. du pH, par rapport à la valeur optimale,
entraîne une réduction de la vitesse
de la réaction.
F. Voie métabolique et complexe multienzymatique
Bon nombre de voies métaboliques sont régies par des mécanismes de Le produit d’une enzyme devient le substrat d’une seconde enzyme
rétro-inhibition. Le produit assure la régulation de la voie métabolique. du complexe.
Substrat Produit
Substrats
Site actif
Enzymes
Les inhibiteurs compétitifs se fixent directement Les inhibiteurs non compétitifs peuvent modifier la forme
sur le site actif. de l’enzyme, empêchant le substrat de se fixer au site actif.
Substrat Substrat
L’accès La forme
au site actif du site actif
est bloqué. a changé.
L’intolérance au lactose
DÉSÉQUILIBRE HOMÉOSTATIQUE
L’intolérance au lactose est causée par un défcit de l’enzyme L’intolérance au lactose est plus courante chez les adultes
lactase. Cette enzyme est nécessaire à la dégradation du âgés, car, au fl des ans, l’organisme produit moins de
lactose. Le lactose, un disaccharide également appelé sucre lactase. Les symptômes les plus réquents sont des troubles
du lait, est dégradé en glucose et en galactose afn de aciliter digestis, notamment des nausées, de la diarrhée, des
son passage du tube digesti à la circulation sanguine. ballonnements et des gaz. Afn d’éviter de tels symptômes, il
est conseillé de boire du lait sans lactose, de prendre des
comprimés contenant de la lactase ou d’éviter de consommer
des aliments qui contiennent du lait.
Lactose
Glucose
Galactose
Lactase
La respiration cellulaire correspond à une voie métabolique L’oxydation du glucose se produit dans la cellule et correspond à
comprenant de multiples étapes au cours desquelles les molé- la dégradation enzymatique du glucose, suivie d’une libération
cules organiques (p. ex., le glucose, les acides gras, les acides d’énergie qui permet la synthèse de l’ATP. En présence d’oxygène,
aminés) sont dégradées par une série d’enzymes. Durant la le glucose est complètement dégradé, ce qui donne lieu à la orma-
dégradation, l’énergie potentielle contenue dans les liaisons tion de dioxyde de carbone et d’eau. En l’absence d’oxygène, le
chimiques de la molécule est libérée. Elle sert ensuite à ormer glucose sera dégradé en lactate. Cette section décrit plusieurs carac-
de nouvelles liaisons chimiques entre l’ADP et un Pi en vue de téristiques importantes relativement à l’oxydation du glucose.
produire de l’ATP (voir la fgure 3.7). Une attention particulière
doit être portée aux éléments suivants, qui ont trait à la respira- 3.4.1.1 La réaction chimique générale
tion cellulaire : La ormule chimique du glucose est la suivante : C6H12O6. Il s’agit
• Ces processus sont exothermiques : ils libèrent de l’énergie. d’une molécule riche en énergie en raison de ses nombreuses liai-
sons chimiques C—C, C—H et C—O. La dégradation complète du
• La molécule organique transère son énergie à une autre molé- glucose par des enzymes donne lieu à la réaction chimique suivante :
cule en libérant des électrons riches en énergie. Cette molécu le
est qualifée d’oxydée. C6H12O6 + 6 O2 → 6 CO2 + 6 H2O + Énergie + Chaleur
Cytosol
Mitochondrie
Respiration cellulaire
Voie anaérobie
(la glycolyse a lieu dans
le cytosol)
Glycolyse
Réaction transitoire
Respiration cellulaire
aérobie
Cycle (la réaction transitoire, le
de l’acide cycle de l’acide citrique
citrique et la chaîne de trans-
port des électrons
surviennent dans les
Chaîne de transport mitochondries)
des électrons
FIGURE 3.15
Structures cellulaires nécessaires à la respiration nécessaires à la glycolyse, et les mitochondries, qui renerment les
cellulaire ❯ Les structures de la cellule qui interviennent dans l’oxyda- enzymes responsables de la respiration cellulaire aérobie (réaction
tion du glucose comprennent le cytosol, où se situent les enzymes transitoire, cycle de l’acide citrique et chaîne de transport des électrons).
lieu en présence ou en l’absence d’oxygène. Les trois autres INTÉGRATION STRATÉGIES D’APPRENTISSAGE
étapes de l’oxydation du glucose ont lieu dans les mitochondries.
Ensemble, elles sont appelées respiration cellulaire aérobie, car Gardez les questions suivantes en tête tout au long de votre
elles ont besoin d’un apport en oxygène pour se produire. lecture portant sur les trois premières étapes de la respiration
cellulaire, soit les étapes nécessaires à l’oxydation (dégrada-
tion) complète du glucose :
Vérifiez vos connaissances
1. Cette étape a-t-elle lieu dans le cytosol ou dans les mito-
18. Écrivez l’équation de la réaction globale de l’oxydation chondries de la cellule ?
du glucose.
2. Cette étape nécessite-t-elle un apport en oxygène (c.-à-d.
19. Quelles sont les quatre étapes du processus d’oxy- est-elle aérobie ou anaérobie) ?
dation du glucose ? Désignez l’endroit où elles se
3. Quel est le substrat initial et quel est le produit fnal ?
produisent dans la cellule.
4. Cette étape entraîne-t-elle la libération d’énergie qui per-
met de ormer directement de l’ATP (phosphorylation du
substrat) ou l’énergie produite à cette étape est-elle ache-
minée vers la chaîne de transport des électrons à l’aide
3.4.2 La voie anaérobie : la glycolyse d’une coenzyme afn de permettre la phosphorylation
oxydative ?
Respiration cellulaire
Dihydroxyacétone
Glycolyse 2 molécules d’ ATP
phosphate
p p
2 ATP (investies)
Glucose P
Réaction transitoire (molécule 2 ADP
à six atomes
de carbone) Étape 5
Cycle Étapes 1 à 4
de l’acide
citrique
Glycéraldéhyde-
3-phosphate
p
Chaîne de transport
des électrons P
Vue d’ensemble de la glycolyse
FIGURE 3.16
Voie métabolique de la glycolyse : vue d’ensemble ❯ La glycolyse pyruvate. Ce qu’il advient du pyruvate dépend de la quantité d’oxygène à
se déroule dans le cytosol. Elle peut avoir lieu en présence ou en l’absence laquelle la cellule a accès. La fgure 3.16W sur présente en détail la voie
d’oxygène. Elle nécessite 10 enzymes qui convertissent le glucose en métabolique de la glycolyse.
Étapes 6 et 7 Étapes 8 à 10
ces substances. Ainsi, l’augmentation de la concentration de ces des électrons, constituent toutes des processus aérobies qui se
substances entraîne une diminution de la glycolyse. déroulent dans les mitochondries.
Mitochondries
Lieu où se déroulent la réaction transitoire, Respiration cellulaire
le cycle de l’acide citrique et la chaîne de
transport des électrons (étapes aérobies
de la respiration cellulaire)
Glycolyse Réaction transitoire
Emplacement : mitochondries
Membrane
externe
Espace Réaction transitoire
intermembranaire NADH
Cycle CO2
de l’acide CoA NAD+
citrique
CoA
Crêtes Matrice
A. B.
FIGURE 3.17
Respiration cellulaire aérobie : la réaction transitoire ❯ B. La réaction transitoire comprend un complexe multienzymatique
A. Les mitochondries sont les organites cellulaires dans lesquels appelé pyruvate déshydrogénase.
se déroule la respiration cellulaire aérobie.
NADH et du H+. Par la suite, l’acétyl CoA (acétylcoenzyme A) d’une molécule de favine adénine dinucléotide hydrogénée
entre dans la troisième étape de l’oxydation du glucose, soit le (FADH2) pour chaque tour du cycle de l’acide citrique. Le cycle
cycle de l’acide citrique. doit avoir lieu à deux reprises pour terminer la dégradation d’une
molécule de glucose, puisqu’il y a ormation de deux molécules
La réaction transitoire doit se produire à deux reprises pour
d’acétyl CoA à la suite de la réaction transitoire. Animation La
chaque molécule initiale de glucose, car durant la glycolyse,
respiration cellulaire aérobie : le cycle de l’acide citrique
chaque molécule de glucose a entraîné la production de deux
molécules de pyruvate. Par le ait même, deux molécules de
3.4.4.1 Les étapes du cycle de l’acide citrique
NADH sont également produites, et il y a libération de deux
molécules de CO2. Les huit étapes du cycle de l’acide citrique sont présentées dans
la FIGURE 3.18. Une description détaillée de chacune de ces
étapes est illustrée dans la FIGURE 3.18W .
Vérifiez vos connaissances
22. Expliquez la réaction enzymatique dans laquelle inter- 1 Au cours de l’étape 1 du cycle de l’acide citrique, une pre-
vient l’enzyme pyruvate déshydrogénase au cours de mière enzyme assure la combinaison d’une molécule d’acé-
la réaction transitoire : l’endroit où elle se déroule, son tyl CoA, produite durant la réaction transitoire, avec une
caractère aérobie ou anaérobie, sa réaction chimique molécule d’oxaloacétate (ou acide oxaloacétique), ce qui
nette et son transfert net d’énergie. orme du citrate. L’ajout d’un ion H+ au citrate entraîne la
ormation d’acide citrique. Ainsi, cette voie enzymatique
doit son nom à la production d’acide citrique au cours de sa
première étape.
3.4.4 La respiration cellulaire aérobie : 2 Dans l’étape 2 du cycle de l’acide citrique, un isomère est
le cycle de l’acide citrique produit à la suite de la perte d’une molécule d’eau par le
citrate. Cette molécule se gree ensuite à un endroit dié-
rent de la molécule pour ormer l’isomère.
7 Résumer la voie métabolique du cycle de l’acide citrique.
3-4 Les étapes 3 et 4 du cycle se produisent grâce à l’interven-
tion de deux enzymes (déshydrogénases). Ces dernières
Le cycle de l’acide citrique (ou cycle de Krebs) constitue une
prennent part au transert d’hydrogène pour transormer le
voie métabolique composée de huit réactions enzymatiques qui
NAD+ en NADH. La CoA se combine également à l’acide
se déroulent dans la matrice des mitochondries. Au cours de ce
citrique au cours de l’étape 4.
cycle, il y a conversion de l’acétyl CoA produit durant la réaction
transitoire en deux molécules de CO 2, puis libération d’une 5 La cinquième étape du cycle de l’acide citrique comprend le
molécule de CoA. En outre, le transert d’énergie entraîne la or- retrait de la CoA et la ormation d’ATP grâce à la phospho-
mation d’une molécule d’ATP, de trois molécules de NADH et rylation du substrat.
Chapitre 3 L’énergie, les réactions chimiques et la respiration cellulaire 109
CoA CoA
Chaîne de transport NADH
des électrons ADP
ATP
6 L’étape 6 survient lorsqu’une déshydrogénase transère des de se rappeler que la dégradation d’une molécule de glucose
atomes d’hydrogène au FAD en vue de ormer du FADH2. nécessite deux cycles de l’acide citrique.
7 La septième étape du cycle de l’acide citrique correspond à • La formation d’ATP. Une molécule d’ATP est produite au
l’ajout d’une molécule d’eau. cours du cycle de l’acide citrique (étape 5) grâce à la phospho-
rylation du substrat.
8 L’étape 8 du cycle est catalysée par une déshydrogénase qui
transère de l’hydrogène au NAD+ en vue de ormer du • La formation de NADH. Trois molécules de NADH sont or-
NADH. Cette étape fnale permet également la régénération mées à partir de l’acétyl CoA au cours du cycle de l’acide
de l’oxaloacétate qui pourra amorcer un nouveau cycle. citrique (étapes 3, 4 et 8).
3.4.4.2 Un résumé du cycle de l’acide citrique • La formation de FADH2. Une molécule de FADH 2 est produite
à partir de l’acétyl CoA au cours de ce cycle (étape 6).
Le cycle de l’acide citrique est un processus métabolique qui se
déroule dans les mitochondries et qui nécessite la présence
d’oxygène. Le substrat initial est l’acétyl CoA, et les produits sont À votre avis
deux molécules de CO2 ainsi qu’une molécule de CoA. Le trans- 4. Pourquoi la voie enzymatique du cycle de l’acide
ert net d’énergie sert à produire une molécule d’ATP, trois molé- citrique est-elle qualifée de cycle ?
cules de NADH ainsi qu’une molécule de FADH2. Il est important
110 Partie I L’organisation du corps humain
Cette voie enzymatique est qualifée de cycle, car l’oxaloacé- deux éléments présentent les points les plus importants de ce
tate intervient dans la première étape et se régénère à la dernière processus, soit la voie anaérobie et la respiration cellulaire aéro-
étape. En outre, deux tours du cycle doivent se produire pour bie, elle-même divisée en deux phases : la réaction transitoire et
qu’il y ait oxydation complète de la molécule initiale de glucose le cycle de l’acide citrique.
(un tour par molécule d’acétyl CoA produite à partir de la molé-
• La voie anaérobie. La glycolyse se déroule dans le cytosol. Il
cule de glucose). Conséquemment, les molécules à orte teneur
s’agit d’un processus anaérobie au cours duquel il y a trans-
en énergie produites au cours du cycle de l’acide citrique à partir
d’une molécule de glucose sont les suivantes : deux molécules ert d’énergie en vue de ormer deux molécules d’ATP (pro-
d’ATP, six molécules de NADH et deux molécules de FADH2. duction nette) ainsi que deux molécules de NADH. En
présence de sufsamment d’oxygène, le pyruvate qui est pro-
3.4.4.3 La régulation du cycle de l’acide citrique duit pénètre dans une mitochondrie dans laquelle se pour-
suit son catabolisme (par la réaction transitoire et le cycle de
La régulation du cycle de l’acide citrique est principalement l’acide citrique). En l’absence d’oxygène, le pyruvate demeure
assurée par l’enzyme qui intervient à la première étape du cycle,
dans le cytosol et sera transormé en lactate.
soit la citrate synthase. Si les besoins en énergie de la cellule sont
élevés, alors la teneur en NADH, en ATP ainsi qu’en molécules • La respiration cellulaire aérobie : la réaction transitoire. La
transitoires sera aible de manière à accroître l’activité du cycle. réaction transitoire a lieu dans la matrice de la mitochondrie.
À l’opposé, une augmentation de la teneur de ces substances Elle se caractérise par l’intervention d’un complexe multien-
entraîne une diminution de l’activité du cycle de l’acide citrique. zymatique qui convertit le pyruvate en acétyl CoA, libérant
Ces variations physiologiques contribuent à préserver l’équilibre ainsi une molécule de CO2. En outre, le transert d’énergie
homéostatique des molécules d’ATP. donne lieu à la ormation d’une molécule de NADH. Il convient
de se rappeler qu’une molécule de NADH est ormée chaque
3.4.4.4 La fn de la digestion du glucose ois qu’une molécule de pyruvate entre dans la phase de réac-
Au terme de la glycolyse, de deux tours de la réaction transitoire (qui tion transitoire et que deux molécules de pyruvate sont pro-
produit deux molécules de CO2) et du cycle de l’acide citrique duites durant la dégradation d’une molécule de glucose. Ainsi,
(qui produit quatre molécules de CO2), l’oxydation du glucose est la réaction transitoire survient à deux reprises. Par consé-
complète. Les six atomes de carbone provenant du glucose (C6H12O6) quent, deux molécules de NADH ainsi qu’une molécule de
ont été libérés sous la orme de six molécules de CO2. CO2 sont ormées à partir de la molécule initiale de glucose.
• La respiration cellulaire aérobie : le cycle de l’acide
3.4.4.5 Un résumé de la dégradation chimique citrique. Le cycle de l’acide citrique se déroule également
du glucose dans la matrice de la mitochondrie. Il s’agit de l’étape qui
Le TABLEAU 3.3 et la FIGURE 3.19 résument les trois premières complète le processus de dégradation du glucose. L’acétyl
étapes de l’oxydation du glucose, un processus qui donne lieu à CoA amorce ce cycle au cours duquel deux molécules de
la dégradation chimique du glucose en dioxyde de carbone. Ces CO2 sont produites à chaque répétition du cycle (tour).
Substrat • Glucose • Pyruvate (deux molécules de • Acétyl CoA (deux molécules d’acétyl
pyruvate par molécule de glucose) CoA par molécule de glucose)
Produit • Deux molécules de pyruvate • Acétyl CoA et une molécule de CO2 • Deux molécules de CO2 par molécule
par molécule de pyruvate d’acétyl CoA
Énergie nette • Deux molécules d’ATP (transfert net) • Une molécule de NADH par • Une molécule d’ATP par molécule
et deux molécules de NADH molécule de pyruvate d’acétyl CoA
• Trois molécules de NADH
par molécule d’acétyl CoA
• Une molécule de FADH2
par molécule d’acétyl CoA
Incidence d’un • Production de lactate (pour assurer • Inhibition de la voie • Inhibition de la voie
manque d’oxygène la régénération du NAD+ de manière
à ce que la glycolyse se poursuive)
Chapitre 3 L’énergie, les réactions chimiques et la respiration cellulaire 111
Glycolyse Glucose
(6 C)
Voie métabolique à 10 enzymes
2 ATP
2 ADP + 2 Pi
2 Glycéraldéhyde-3-phosphate Voie anaérobie (glycolyse)
La glycolyse se déroule dans le cytosol. Il s’agit
d’un processus anaérobie permettant la formation
(voie anaérobie)
ATP ATP
ADP + Pi ADP + Pi
ATP ATP
Réaction transitoire
Réaction transitoire La réaction transitoire a lieu dans la matrice
Pyruvate Pyruvate
de la mitochondrie. Le pyruvate est converti en
(3 C)
acétyl CoA, libérant ainsi une molécule de CO2.
Le transfert d’énergie donne lieu à la formation d’une
Complexe multienzymatique NAD+
molécule de NADH. La réaction transitoire survient
à deux reprises pour chaque molécule de glucose.
NADH CO2 Par conséquent, deux molécules de NADH ainsi
que deux molécules de CO2 sont formées.
Acétyl CoA
(respiration cellulaire aérobie)
(2 C)
NADH NAD+
NADH
NAD+ Cycle
de l’acide Cycle de l’acide citrique
citrique Le cycle de l’acide citrique se déroule dans la matrice
FADH2 CO 2
de la mitochondrie et complète la dégradation
FAD du glucose. L’acétyl CoA amorce ce cycle au cours
NAD+
duquel deux molécules de CO2 sont produites à
ADP NADH chaque tour. Le transfert d’énergie donne lieu à la
ATP formation d’une molécule d’ ATP, de trois molécules
de NADH et d’une molécule de FADH2 (pour
chaque tour). Par conséquent, deux molécules d’ ATP,
six de NADH et deux de FADH2 sont produites.
FIGURE 3.19
Résumé de la dégradation du glucose ❯ Trois phases cruciales de la respiration cellulaire
s’avèrent nécessaires pour que la dégradation chimique complète du glucose puisse avoir lieu :
la voie anaérobie (glycolyse), la réaction transitoire et le cycle de l’acide citrique.
112 Partie I L’organisation du corps humain
Finalement, le transert d’énergie qui se produit au cours du 3.4.5.1 Les structures de la chaîne de transport
cycle de l’acide citrique donne lieu à la ormation d’une des électrons
molécule d’ATP, de trois molécules de NADH et d’une molé-
Plusieurs types de molécules importantes sont ancrées dans
cule de FADH 2. Il ne aut pas oublier que deux molécules
les crêtes des mitochondries : les transporteurs d’électrons, les
d’acétyl CoA sont produites pour chaque molécule de glu-
pompes ioniques à hydrogène et les enzymes ATP synthase
cose. Ainsi, le cycle de l’acide citrique doit avoir lieu à deux
FIGURE 3.20A . Les protéines présentes dans les crêtes de la
reprises. Par conséquent, deux molécules d’ATP, six de
membrane mitochondriale agissent à titre de transporteurs
NADH et deux de FADH 2 sont produites à partir de la molé-
d’électrons. Elles capturent les électrons, puis se les passent de
cule initiale de glucose.
transporteur en transporteur jusqu’à l’accepteur fnal d’élec-
En somme, au terme de la glycolyse, de deux répétitions de la trons, l’oxygène. Cette série de transporteurs porte le nom de
réaction transitoire et du cycle de l’acide citrique, les six atomes chaîne de transport des électrons. Chaque protéine agit à titre
de carbone provenant de la molécule initiale de glucose ont été de pompe à H+ qui achemine les ions H+ de la matrice mitochon-
libérés sous la orme de six molécules de CO2. Le transert d’éner- driale à l’espace intermembranaire. Ainsi, le gradient d’ions H+
gie a servi à produire : est préservé entre l’espace intermembranaire et la matrice de
2 ATP 2 NADH (glycolyse) la mitochondrie, puisqu’un plus grand nombre d’ions H+ se
2 NADH (réaction transitoire) trouvent dans l’espace intermembranaire. Par la suite, l’ATP syn-
2 ATP 6 NADH 2 FADH2 (cycle d’acide citrique) thase assure le passage des ions H+ de l’espace intermembra-
naire à la matrice. Au cours de cette étape, le déplacement des
ions H+ dans le sens de leur gradient de concentration (énergie
Vérifiez vos connaissances cinétique) est exploité pour combiner le P i à l’ADP afn de ormer
23. Résumez la voie métabolique du cycle de l’acide de l’ATP. L’ATP traverse ensuite la membrane interne de la mito-
citrique : l’endroit où il se déroule, son caractère chondrie par diusion acilitée et diuse à travers la membrane
aérobie ou anaérobie, sa réaction chimique nette mitochondriale externe pour retourner dans le cytoplasme afn
et son transfert net d’énergie. d’être utilisée par la cellule. Animation La respiration cellu-
laire aérobie : la chaîne de transport des électrons
24. La dégradation chimique du glucose permet
le transfert de l’énergie du glucose à d’autres molé-
cules. Quelles sont les molécules énergétiques issues 3.4.5.2 Les étapes de la chaîne de transport
de la dégradation chimique du glucose ? Nommez des électrons
les molécules produites à chacune des trois étapes L’ensemble des processus de la chaîne de transport des électrons
de la respiration cellulaire.
se divise en trois principales étapes (voir la fgure 3.20B et C) :
1 Le transfert des électrons des coenzymes aux molécules
de O2. La coenzyme, qu’il s’agisse du NADH ou du FADH2,
3.4.5 La respiration cellulaire aérobie : libère des électrons et de l’hydrogène (e− et H+) avant d’être
oxydée. Les ions H+ sont relâchés dans la matrice, alors que
la chaîne de transport les électrons libérés passent par la série de transporteurs
des électrons d’électrons de la chaîne de transport avant de parvenir aux
molécules de O2, lesquelles constituent les accepteurs fnaux
8
des électrons. L’oxygène se combine ensuite à quatre élec-
Décrire l’importance du NADH et du FADH2
dans le transfert d’énergie.
trons et à quatre ions H+ en vue de produire deux molé-
cules de H2O. Ainsi, durant la respiration cellulaire,
9 Expliquer les étapes de la chaîne de transport l’oxygène agit à titre de réacti pour ensuite être transormé
des électrons. en eau (produit).
2 L’établissement du gradient de protons. À mesure que les
La chaîne de transport des électrons est la dernière étape de la
électrons chutent et passent d’un transporteur à l’autre, leur
respiration cellulaire. Puisque la dégradation du glucose s’achève
énergie potentielle est convertie en énergie cinétique.
avec la fn du cycle de l’acide citrique, la chaîne de transport des
Cette énergie est ensuite exploitée par les pompes à H+
électrons correspond à la phase pendant laquelle les coenzymes
qui ont passer les ions H+ de la matrice mitochondriale à
NADH et FADH2 produites au cours des trois premières étapes de
l’espace intermembranaire, établissant ainsi un gradient
la respiration cellulaire se départissent de leurs électrons (éner-
de protons.
gie). L’énergie libérée par ces coenzymes sert à la production
d’ATP. Il s’agit là d’une phase cruciale de la respiration cellulaire 3 L’exploitation du gradient de protons pour produire de
aérobie, car la majeure partie de l’énergie captée au cours de l’ATP. Les ions H+ se déplacent dans le sens de leur gradient
l’oxydation du glucose est maintenant présente dans plusieurs de concentration, puis traversent la membrane interne des
molécules de NADH (abriquées à partir du NAD+) et dans mitochondries grâce à l’ATP synthase. Les ions passent de
quelques molécules de FADH2 (abriquées à partir du FAD). Ces l’espace intermembranaire à la matrice. Il aut noter que les
processus nécessitent l’intervention de certaines structures ions H+ retournent à l’endroit d’où ils viennent d’être pom-
situées dans la membrane interne des mitochondries (crêtes). pés, c’est-à-dire la matrice. Ce processus s’apparente au
Chapitre 3 L’énergie, les réactions chimiques et la respiration cellulaire 113
Respiration cellulaire
Glycolyse
Matrice Crête
Membrane mitochondriale
interne ATP
Réaction transitoire Transporteurs synthase +
d’électrons O2 + 4 H+ H
H+ ADP
Cycle + Pi
de l’acide 2H2O 2
citrique Espace Q
H+ C H+ NADH e–
inter- + ATP
H
+ H 1 3
membranaire H
+
FADH2 e–
Chaîne de transport Membrane e–
des électrons ATP
externe synthase
Pompes à H+ H+ H+
A. Structures de la chaîne
aîne de transport des électrons B. Réaction chimique nette de la chaîne
de transport des électrons
NADH Glycolyse
+ +
H H
H+ H+ H+
H+
H+ H+
Transporteurs
d’électrons
Pompes à H+
1 À partir du NADH et du FADH2, les 2 L’énergie de la chute des électrons d’un 3 L’ ATP synthase exploite l’énergie
électrons passent par une série de eur à l’autre est utilisée pour dé-
transporteur cinétique du déplacement des ions H+
transporteurs d’électrons situés dans les placer dess ions H+ dans le sens contraire dans le sens de leur gradient de concen-
crêtes mitochondriales. Le O2 est l’accep- de leur gradient de concentration, soit de tration pour combiner l’ADP au Pi afin de
teur final d’électrons. la matrice vers l’espace intermembranaire. former de l’ATP.
C. Explication détaillée de la chaîne de transport des électrons
FIGURE 3.20
Respiration cellulaire aérobie : la chaîne de transport des l’enzyme ATP synthase. B. et C. Le processus peut être divisé en trois
électrons ❯ A. Les structures de la chaîne de transport des électrons étapes au cours desquelles l’énergie captée par les coenzymes NADH
se situent dans la membrane mitochondriale interne et comprennent et FADH2 est utilisée en vue de former une liaison entre l’ADP et le Pi,
une série de transporteurs d’électrons, des pompes à H+ ainsi que entraînant ainsi la production d’ATP.
courant qui traverse un barrage, puis qui s’engage dans une directement d’un substrat, comme c’est le cas au cours de cer-
roue hydraulique. L’ATP synthase exploite l’énergie cinétique taines étapes de la glycolyse (voir la fgure 3.16, étapes 7 et 10) et
des ions H+ qui la traversent afn de ormer de nouvelles du cycle de l’acide citrique (voir la fgure 3.18, étape 5).
liaisons chimiques entre l’ADP et le Pi, entraînant ainsi la
production d’ATP. Vérifiez vos connaissances
Ce processus de ormation d’ATP est appelé phosphorylation 25. Expliquez l’importance de l’intervention du NADH
oxydative, car l’oxygène constitue l’accepteur fnal des électrons, et du FADH2 dans le transfert d’énergie.
et la phosphorylation produit de l’ATP à partir de l’ADP. Cependant, 26. Quelles sont les trois principales étapes de la chaîne
il ne aut pas conondre ce phénomène avec la phosphorylation de transport des électrons ?
du substrat, laquelle produit de l’ATP à partir de l’énergie libérée
114 Partie I L’organisation du corps humain
INTÉGRATION APPLICATION CLINIQUE 2,5 molécules d’ATP, alors qu’une molécule de FADH 2 génère
1,5 molécule d’ATP (Vander, 2013).
L’intoxication au cyanure
DÉSÉQUILIBRE HOMÉOSTATIQUE À votre avis
5. Compte tenu du fait que l’énergie d’une molécule de
Le cyanure est présent dans certains produits chimiques uti-
lisés dans l’industrie du papier, du textile et du plastique NADH permet de produire 2,5 molécules d’ATP et que
(Department of Health and Human Services. Centers for celle d’une molécule de FADH2 permet de produire
Disease Control and Prevention, 2013). Il est également utilisé 1,5 molécule d’ATP, calculez le nombre de molécules
en métallurgie ainsi que pour l’extraction de l’or. Lorsqu’il générées par l’oxydation complète du glucose au cours
pénètre les cellules, le cyanure se lie avec le cytochrome-c- de la respiration cellulaire en présence d’oxygène.
oxydase, un transporteur d’électrons particulier de la chaîne
de transport des électrons logé dans les crêtes des mitochon-
Il est possible de calculer le nombre exact de molécules d’ATP
dries. La liaison entre le cyanure et ce transporteur inhibe le
fonctionnement de la chaîne de transport et la production produites durant la dégradation d’une molécule de glucose grâce
d’ATP qui en découle. Bien qu’il y ait présence d’oxygène pour aux éléments d’inormation suivants : 1) le nombre exact de
capter les électrons dans la chaîne, l’inhibition de l’un de ses molécules énergétiques (ATP, NADH et FADH2) produites grâce à
transporteurs empêche les électrons d’atteindre les molécules la dégradation du glucose au cours des trois premières étapes de
de O2. Le traitement d’une intoxication non mortelle comprend la respiration cellulaire ; et 2) le nombre exact de molécules
l’administration de substances qui se lient au cyanure (p. ex., d’ATP produites par l’oxydation de chacune des coenzymes de la
les nitrites) et qui sont ensuite éliminées dans l’urine (Institut chaîne de transport des électrons (NADH = 2,5 molécules
national de santé publique, 1997). Une dose de 1,52 milli- d’ATP ; FADH = 1,5 molécule d’ATP).
gramme de cyanure par kilogramme de poids corporel peut
Le TABLEAU 3.4 constitue un résumé de la méthode de calcul
cependant s’avérer fatale (Santé Canada, 1979/1991).
du nombre de molécules d’ATP ormées durant la phosphoryla-
tion du substrat et de la phosphorylation oxydative au cours de
l’oxydation du glucose.
Le nombre maximal de molécules d’ATP produites à partir
3.4.6 La production d’ATP d’une molécule de glucose s’élève à 32 ATP. Cependant, et ce
point revêt une importance primordiale relativement au rende-
10 Calculer le nombre de molécules d’ATP produites ment énergétique total, les deux molécules de NADH ormées au
au cours de la respiration cellulaire aérobie et par cours de la glycolyse sont produites dans le cytosol. Ainsi, pour
la voie anaérobie. tirer proft de ces molécules issues de la glycolyse, ces dernières
doivent passer du cytosol à la chaîne de transport des électrons,
Le nombre de molécules d’ATP produites au cours de la libéra- dans la mitochondrie. Or, ce déplacement nécessite une molécule
tion des électrons par les coenzymes dépend de l’endroit, dans d’ATP par molécule de NADH. Par conséquent, le nombre net de
la chaîne de transport, où entrent les électrons (voir la molécules d’ATP issues de l’oxydation du glucose s’élève à 30.
fgure 3.20). Plus les électrons entrent tôt dans la chaîne, plus
ils participent à la création du gradient d’ions H+, lequel pro- Vérifiez vos connaissances
duit l’énergie nécessaire pour le onctionnement de l’ATP syn-
27. Combien de molécules d’ATP sont produites au
thase. Les électrons provenant du NADH entrent au tout début
cours des processus anaérobies de la glycolyse,
de la chaîne et traversent trois pompes à H+. Ce aisant, l’éner- laquelle se déroule dans le cytosol, c’est-à-dire
gie li bérée est sufsante pour produire 2,5 molécules d’ATP. sans l’intervention de la mitochondrie ? Combien
En revanche, les électrons provenant du FADH 2 entrent plus de molécules d’ATP sont produites au cours de
loin dans la chaîne et ne traversent que deux pompes à H+. l’ensemble des processus qui se déroulent dans
L’énergie libérée permet donc de produire 1,5 molécule d’ATP. le cytosol et dans les mitochondries ?
En somme, une molécule de NADH assure la ormation de
Les triglycérides sont constitués de glycérol et d’acides gras Une voie diérente est empruntée si la molécule qui agit à
(voir la section 2.8.2). Ils constituent des réserves d’énergie à long titre de carburant pour l’organisme est une protéine. En eet, le
terme et se logent dans le tissu adipeux et le oie aussi. Au besoin, point d’entrée des acides aminés qui ont subi une désamination,
ces réserves peuvent être oxydées pour produire de l’ATP. c’est-à-dire les acides aminés dépourvus de leur groupement
amine (—NH2), varie selon le type d’acides aminés. Les divers
Les acides gras sont dégradés par des enzymes en molécules acides aminés peuvent joindre la respiration en pénétrant dans
à deux carbones, ce qui produit de l’acétyl CoA. Il s’agit de la la glycolyse, la réaction transitoire ou encore à diérentes étapes
bêtaoxydation. Par la suite, l’acétyl CoA pénètre dans la voie du cycle de l’acide citrique. Le groupement amine retiré aux
métabolique de la respiration cellulaire par le cycle de l’acide acides aminés constitue un déchet qui est transormé en urée
citrique. Comme les acides gras entrent dans la voie métabolique par le oie, puis excrété par les reins (voir la fgure 27.7, p. 1282).
par la mitochondrie, ils ne peuvent être oxydés que de açon Le point d’entrée des acides gras et des acides aminés est pré-
aérobie. Il est important de noter que les corps cétoniques sont senté dans la fgure 27.8 (p. 1285).
des produits dérivés du métabolisme des acides gras et qu’ils
sont produits en grande quantité chez les personnes sourant Vérifiez vos connaissances
d’un diabète non maîtrisé (voir l’Application clinique intitulée 29. Pourquoi l’oxygène s’avère-t-il nécessaire
« L’acidose lactique », p. 1202). à la dégradation des acides gras ?
RÉSUMÉ DU CHAPITRE
3.1 • Les concepts étudiés ont trait à l’énergie, aux réactions chimiques, aux enzymes, aux voies
L’énergie – 84 métaboliques et à la production d’adénosine triphosphate (ATP) grâce à la respiration
cellulaire.
• L’énergie correspond à la capacité de soutenir un travail donné.
• L’énergie chimique, une orme d’énergie potentielle, correspond à l’énergie contenue dans les
liaisons chimiques des molécules.
• Les triglycérides, le glucose (emmagasiné sous orme de glycogène) et l’ATP constituent des
molécules de stockage de l’énergie chimique.
3.2 • Les réactions chimiques s’expriment sous orme d’équations chimiques et sont classées en
Les réactions onction de divers acteurs.
chimiques – 87 3.2.1 Les équations chimiques ............................................................................................................. 87
• Le métabolisme renvoie à l’ensemble des réactions chimiques qui se déroulent dans l’orga-
nisme. Une réaction chimique se produit lorsque des liaisons chimiques dans une molécule
donnée sont rompues ou que de nouvelles sont créées pour ormer une molécule diérente.
• Dans une réaction chimique, les réactis deviennent des produits. Une fèche indique dans
quel sens s’opère cette transormation.
3.4.5 La respiration cellulaire aérobie : la chaîne de transport des électrons .................................. 112
• La chaîne de transport des électrons comprend divers types de molécules importantes
ancrées dans les crêtes de la membrane interne des mitochondries, notamment les transpor-
teurs d’électrons, les pompes ioniques H+ et les enzymes ATP synthase.
• Les électrons des coenzymes NADH et FADH 2 sont transérés aux transporteurs des élec-
trons dans la chaîne de transport des électrons des mitochondries et, fnalement, aux molé-
cules de O2. Les électrons, l’oxygène et les ions H+ orment ensuite du H 2O.
• Un gradient d’ions H+ est ormé entre l’espace intermembranaire et la matrice mitochondriale.
Les ions H+ retournent par la suite dans la matrice dans le sens de leur gradient de concen-
tration. L’énergie de ce gradient est exploitée par l’ATP synthase en vue de produire de l’ATP
par phosphorylation oxydative.
AUTOÉVALUATION Solutionnaire
Concepts de base
1 L’oxydoréduction constitue une réaction . 3 À quelle étape de la respiration cellulaire le glucose est-il
a) d’échange converti en pyruvate ?
b) endothermique a) Au cours de la glycolyse.
c) de synthèse b) Au cours de la réaction transitoire.
d) réversible c) Au cours du cycle de l’acide citrique.
d) Dans la chaîne de transport des électrons.
2 Les énoncés suivants sont vrais, à l’exception d’un seul.
Lequel ? 4 Le NAD + et le FAD+ constituent des exemples .
a) Les enzymes sont généralement des protéines globulaires a) d’enzymes
qui comportent un site acti. b) de molécules organiques riches en énergie qui sont
b) Les enzymes réduisent l’énergie d’activation. dégradées au cours de la respiration cellulaire
c) Les enzymes peuvent être utilisées plusieurs ois de suite c) d’inhibiteurs non compétitis
en vue de catalyser un substrat en produit. d) de coenzymes
d) Les enzymes sont polyvalentes et peuvent catalyser
5 Toutes les étapes de la respiration cellulaire sont ralenties
divers types de réactions chimiques.
lorsque l’oxygène s’avère insufsant, à l’exception :
a) de la glycolyse ;
b) de la réaction transitoire ;
c) du cycle de l’acide citrique ;
d) de la chaîne de transport des électrons.
120 Partie I L’organisation du corps humain
Mise en application
1 Dans le cas d’une asphyxie, expliquez quel phénomène 3 Les personnes suivantes sont toutes sujettes à
entraîne la mort. une production réduite d’ATP, sau une. Laquelle ?
2 L’accumulation de CO2 dans le sang constitue une autre a) Celle dont le transport sanguin de l’oxygène est réduit
difculté qui se pose à une personne sourant d’une onction (p. ex., une personne sourant d’anémie).
respiratoire réduite. En vous basant sur la réaction enzyma- b) Celle sourant d’une orme grave d’asthme.
tique suivante, quelle incidence une telle accumulation c) Celle sourant d’insufsance cardiaque congestive.
devrait-elle avoir sur la composition sanguine ?
d) L’athlète.
H2O + CO2 H2CO3 H+ + HCO3−
4 Le tissu adipeux brun contient des cellules qui ont en sorte
a) Une production accrue de H2O.
que les ions H+ se déplacent dans le sens de leur gradient de
b) Une production accrue d’ions H+ (provoquant concentration dans la chaîne de transport des électrons sans
une diminution du pH sanguin). ormer d’ATP. L’énergie cinétique produite est plutôt convertie
c) Une production réduite d’ions H+ (provoquant en chaleur. Si la science permettait l’ajout de tissu adipeux
une augmentation du pH sanguin). brun dans notre organisme, alors :
d) Toutes ces réponses sont bonnes. a) notre température corporelle serait plus basse ;
b) ces cellules produiraient de l’ATP de manière
plus efcace ;
c) nous pourrions manger davantage sans prendre
de poids ;
d) nous pourrions courir plus rapidement.
Synthèse
1 Yu Hua éprouve de la difculté à respirer alors qu’elle rentre 2 Expliquez sommairement les avantages d’avoir une bonne
à sa résidence universitaire. Elle sait qu’il s’agit d’une crise capacité aérobie en ce qui a trait à la production d’ATP.
d’asthme. Quels changements relatis à son niveau d’énergie
3 Qu’advient-il de la quantité du produit ormé dans une voie
sont à prévoir ?
métabolique si cette dernière n’est jamais inhibée ?
CHAPITRE LA BIOLOGIE
4 DE LA CELLULE
Adaptation française :
Mélanie Cordeau
Les cytologistes examinent des cellules au microscope pour détecter les anomalies
pouvant indiquer la présence d’un cancer ou d’une autre maladie. Ils assurent la
préparation des échantillons de cellules à l’aide de matériel spécialisé et appliquent
notamment des techniques de coloration pour faire ressortir les détails des spéci-
mens cellulaires. En s’appuyant sur leurs connaissances approfondies de la struc-
ture et de la fonction des cellules, ils analysent par la suite les échantillons de cellules
et transmettent leurs observations au pathologiste, qui, en dernière analyse, pose
le diagnostic.
4.1 Une introduction à la cellule ..................... 122 4.4.1 Le contact direct entre les cellules ......... 142 4.7.2 La traduction : la synthèse
4.1.1 L’étude des cellules ............................... 122 4.4.2 La signalisation ligand-récepteur ............ 142 des protéines ........................................ 159
4.1.2 La taille et la forme des cellules ............. 123 4.5 Les structures cellulaires ........................... 142 Animation
4.1.3 Les caractéristiques communes 4.5.1 Les organites membraneux .................... 143 4.7.3 L’acide désoxyribonucléique :
et les fonctions générales ...................... 124 le centre de commande de la cellule ...... 162
Animation
4.2 La structure chimique 4.8 La division cellulaire ................................... 163
de la membrane plasmique ...................... 125 4.5.2 Les organites non membraneux ............. 150
4.5.3 Les structures de la surface externe Animation
4.2.1 Les composants lipidiques ..................... 125
4.2.2 Les protéines membranaires .................. 127
de la cellule ........................................... 153 4.8.1 Les structures cellulaires ....................... 163
4.3 Le transport membranaire ........................ 127
4.5.4 Les jonctions intercellulaires .................. 153 4.8.2 Le cycle cellulaire .................................. 163
4.3.1 Les processus passifs : la diffusion ......... 127
4.6 La structure du noyau ................................ 154 Animation
4.3.2 Les processus passifs : l’osmose ............ 130
4.6.1 L’enveloppe nucléaire et 4.9 Le vieillissement et la mort cellulaires ... 168
le nucléole ............................................ 155
4.3.3 Les processus actifs .............................. 133
4.6.2 L’acide désoxyribonucléique,
Animation la chromatine et les chromosomes ......... 156
INTÉGRATION Illustration des concepts 4.7 La fonction du noyau
Processus passifs et actifs du transport et des ribosomes ......................................... 156
membranaire ........................................................... 140 4.7.1 La transcription : la synthèse
de l’acide ribonucléique ......................... 156
Animation
4.4 La communication intercellulaire ............ 142 Animation
122 Partie I L’organisation du corps humain
4.1 Une introduction à la cellule corps humain. L’unité de mesure de longueur souvent utilisée
pour mesurer la taille des cellules est le micromètre (μm). Un
micromètre équivaut à 1/10 000 cm.
Les cellules cardiaques se contractent pour pomper le sang hors
des cavités du cœur ; les cellules de la rétine de l’œil détectent la La microscopie est l’utilisation d’un microscope pour obser-
lumière ; les leucocytes (globules blancs) phagocytaires cap- ver des structures de petite taille et elle constitue une ressource
turent et digèrent les particules étrangères comme les bactéries utile dans les études anatomiques. Les appareils utilisés le plus
ou les virus ; et les cellules pancréatiques synthétisent et sécrètent souvent sont le microscope optique, le microscope électronique
l’insuline. Au bout du compte, tous les processus du corps à transmission et le microscope électronique à balayage.
humain dépendent des cellules et de leurs activités. Pour cette
raison, la cellule est souvent qualifée d’unité onctionnelle de Les échantillons destinés à la microscopie ne présentent
l’organisme. Il est essentiel de connaître la structure et la onc- aucun contraste intrinsèque, c’est-à-dire qu’il n’y a aucune
tion des cellules pour comprendre les concepts de tous les cha- diérence entre le spécimen et l’arrière-plan. Il est donc dif-
pitres qui suivront. cile de bien distinguer les structures. Pour les aire ressortir
par contraste, des colorants sont utilisés dans le cas de la
L’analyse des cellules commence par une description de la microscopie optique, et des métaux lourds dans le cas des
açon dont il aut s’y prendre pour les étudier. Il sera ensuite microscopies électroniques à transmission et à balayage. La
question de la taille et de la orme des cellules types ainsi que de FIGURE 4.1 compare les images d’un même spécimen obte-
la açon dont certaines d’entre elles se diérencient de la cellule nues pour chaque type de microscope. Dans ce cas-ci, il s’agit
type. Cette section se termine par une analyse des caractéris- de cils à la surace des cellules épithéliales tapissant les voies
tiques structurales et des onctions communes à toutes les respiratoires.
cellules.
Le microscope optique (MO) produit une image bidimension-
nelle en aisant passer un rayonnement lumineux (photons) à
4.1.1 L’étude des cellules travers l’échantillon. Des lentilles de verre permettent de grossir
et de mettre au point l’image en la projetant vers l’œil (voir la
fgure 4.1A).
1 Distinguer les différents types de microscopie, à savoir
la microscopie optique, la microscopie électronique à Le microscope électronique utilise un aisceau d’électrons
transmission et la microscopie électronique à balayage. plutôt que de photons pour illuminer l’échantillon. Il dépasse de
loin le grossissement obtenu par la microscopie optique ; mais
La cytologie est l’étude des cellules. La petite taille des cellules plus important encore, il améliore de plus de mille ois la résolu-
constitue le plus grand obstacle à la détermination de leur nature. tion (capacité de voir les détails) du MO. Le microscope électro-
L’existence des cellules a été découverte après l’invention du nique à transmission (MET) projette un aisceau d’électrons à
microscope, car l’utilisation d’un microscope permettant un travers une coupe fne de l’échantillon. L’image bidimension-
grossissement est nécessaire pour voir les plus petites cellules du nelle ainsi obtenue est mise au point sur un écran pour la
MEB 3 000 x
MO 720 x
FIGURE 4.1
Techniques microscopiques utilisées pour l’étude des tapissant les voies respiratoires. B. Le microscope électronique
cellules ❯ Différentes techniques sont utilisées pour étudier l’anatomie à transmission révèle l’ultrastructure de ces cils. C. Le microscope
cellulaire. A. Le microscope optique montre des structures appelées cils électronique à balayage montre l’image tridimensionnelle des cils
ressemblant à des poils qui forment des prolongements sur les cellules de ce même type de cellules.
Chapitre 4 La biologie de la cellule 123
visualiser ou sur un flm photographique pour l’enregistrer. Le 4.1.2 La taille et la forme des cellules
MET utilisé dans la fgure 4.1B montre une vue rapprochée d’une
coupe de cils à la surace de cellules épithéliales des voies
2 Décrire l’ordre de grandeur de la taille des cellules humaines.
respiratoires.
3 Nommer certaines des formes que peuvent prendre
Pour réaliser une étude tridimensionnelle détaillée de la sur-
les cellules.
ace d’un échantillon, une analyse à l’aide d’un microscope élec-
tronique à balayage (MEB) est la méthode à privilégier (voir la
fgure 4.1C). Dans ce cas-ci, le aisceau d’électrons balaie la sur- Le plus souvent, les cellules sont représentées comme ayant la
même taille et une orme sphérique ou cuboïde, alors qu’en réa-
ace de l’échantillon à analyser, et les électrons réémis pro-
lité, la structure des quelque 75 millions de millions de cellules
duisent une image topographique de la surace qui est capturée
qui composent l’être humain adulte varie considérablement. La
sur un écran.
taille de la plupart des cellules est microscopique, mais certaines
cellules sont sufsamment grosses pour être visibles à l’œil nu
Vérifiez vos connaissances FIGURE 4.2. À titre d’exemple, les érythrocytes (globules rouges)
1. Quel est l’avantage d’utiliser un microscope ont partie des plus petites cellules et possèdent un diamètre
électronique à transmission plutôt qu’un microscope d’environ 7 ou 8 μm, tandis que l’ovocyte humain, la plus grande
optique pour étudier la structure intracellulaire ? cellule chez l’humain, mesure 120 μm de diamètre. La orme des
cellules varie aussi énormément FIGURE 4.3. Certaines cellules
Irrégulière : neurones
Taille
10 m
Taille de l’humain
1m
Certaines cellules
musculaires Disque biconcave : érythrocytes
0,1 m et nerveuses
Œuf
À l’œil nu
d’autruche
1 cm
humain
100 m
La plupart des cellules végétales
et animales (en moyenne 30 m)
10 m Prismatique : cellules
Érythrocyte La plupart de la muqueuse intestinale
Microscope électronique
des bactéries
Mitochondrie
1 m
100 nm
Virus
Ribosomes
10 nm Sphérique : cellules cartilagineuses
Macromolécules (protéines)
1 nm
Petites molécules (acides aminés)
0,1 nm Atome
Cylindrique : cellules musculaires
squelettiques
sont sphériques ou cuboïde et d’autres sont en orme de colonne, La plupart des cellules comportent des structures caractéris-
de cylindre ou de disque, ou présentent une orme irrégulière. Il tiques. Ces structures onctionnent de concert pour permettre à
existe aussi un rapport entre la taille et la orme d’une cellule et chaque type de cellules de l’organisme de remplir des onctions
sa onction dans l’organisme. communes.
Organites membraneux
Réticulum endoplasmique rugueux
Réticulum endoplasmique lisse
Mitochondrie
Noyau
Complexe golgien
Enveloppe nucléaire Peroxysome
Nucléoplasme
Lysosome
Nucléole
Organites non
membraneux
Ribosomes Cytoplasme
Ribosomes
libres
Ribosomes
liés
Membrane plasmique
Centrosome
Protéasome Modifications de
la membrane plasmique
Cytosquelette
Microvillosités
Cils
Cytosol Flagelle
(liquide intracellulaire)
Inclusions Vésicule
FIGURE 4.4
Structure de la cellule ❯ Cette représentation généralisée de la cellule illustre
la plupart des structures communes présentes dans les cellules humaines adultes, à savoir
la membrane plasmique, le noyau et le cytoplasme. Le cytoplasme comprend le cytosol
de même que des organites membraneux et non membraneux.
Chapitre 4 La biologie de la cellule 125
• Le cytoplasme. Le cytoplasme (cyt= cellule, plasma= ormation) et amasse l’énergie nécessaire à sa survie par l’intermédiaire
est un terme général désignant tout le contenu cellulaire entre de divers processus métaboliques.
la membrane plasmique et le noyau. Les trois principaux
• Éliminer les déchets. La cellule doit éliminer les déchets
composants du cytoplasme sont le cytosol, les organites et les
qu’elle produit pour empêcher leur accumulation et pour ne
inclusions.
pas perturber les activités cellulaires normales.
4.1.3.2 Les composants cytoplasmiques De plus, certaines cellules ont la capacité de se diviser pour
produire un nombre plus élevé de cellules du même type. Ces
Le cytosol (sol = soluble) (ou liquide intracellulaire) constitue le
nouvelles cellules contribuent au maintien du tissu ou de l’or-
liquide visqueux du cytoplasme. Son contenu en eau est élevé et
gane auquel elles appartiennent en ournissant des cellules pour
il comporte beaucoup de macromolécules dissoutes, notamment
assurer une nouvelle croissance et remplacer celles qui meurent.
des glucides, des lipides et des protéines, ainsi que des petites
Touteois, au cours du développement, beaucoup de cellules
molécules comme du glucose et des acides aminés. Le cytosol
perdent cette capacité de se diviser (voir la section 4.8).
contient également diérents types d’ions utilisés pour les onc-
tions cellulaires.
Vérifiez vos connaissances
Les organites, signiant petits organes, sont des structures 3. Quelles sont les trois principales structures communes
complexes et organisées à l’intérieur des cellules ; ils ont des à toutes les cellules ?
ormes et des onctions caractéristiques et uniques. Il existe deux
catégories d’organites : les organites membraneux et les organites 4. Quelle structure cellulaire est responsable de délimiter
non membraneux. Les organites membraneux sont entourés la cellule et de maintenir son intégrité ?
d’une membrane similaire à la membrane plasmique. Cette mem-
brane sépare le contenu de l’organite du cytosol pour que les
activités propres à l’organite puissent se dérouler sans être per-
turbées par les autres activités de la cellule. Le réticulum endo-
plasmique (rugueux et lisse), le complexe golgien (ou appareil de 4.2 La structure chimique
Golgi), les lysosomes, les peroxysomes et les mitochondries sont
des organites membraneux (voir la section 4.5.1). Les vésicules
de la membrane plasmique
sont des organites membraneux temporaires ormés à partir du La membrane plasmique n’est pas une délimitation rigide, mais
réticulum endoplasmique, du complexe golgien ou de la mem- plutôt une matrice fuide composée d’un mélange de lipides et de
brane plasmique. Les organites non membraneux (voir la section protéines. Elle régule le déplacement de la plupart des subs-
4.5.2) ne sont pas entourés d’une membrane. Ces structures se tances vers l’intérieur et vers l’extérieur de la cellule.
composent généralement de protéines et comprennent les ribo-
somes (liés au réticulum endoplasmique ou libres dans le cyto-
sol), le cytosquelette, le centrosome et les protéasomes. 4.2.1 Les composants lipidiques
Le cytosol de certaines cellules emmagasine temporairement
des inclusions, soit un groupe de molécules. Aucune membrane 1 Énumérer les composants lipidiques de la membrane
n’entoure la plupart des inclusions, et elles ne sont pas considé- plasmique et expliquer les actions de chacun.
rées comme des organites. Les réserves de mélanine, un pigment
emmagasiné dans certaines cellules de la peau, les poils et les La membrane plasmique renerme plusieurs types de lipides,
yeux constituent des inclusions. Des réserves de nutriments dont des phospholipides, du cholestérol et des glycolipides
comme le glycogène dans les cellules hépatiques et les triglycé- FIGURE 4.5.
rides dans les cellules adipeuses gurent également au nombre
des inclusions. Les principaux composants des lipides membranaires sont
des phospholipides (voir la section 2.4.3). Ces molécules sont
souvent représentées dans la membrane comme un ballon à
4.1.3.3 Les fonctions générales de la cellule deux queues. La tête en orme de ballon est polaire, soit hydro-
La cellule doit remplir des onctions générales nécessaires à son soluble (ou hydrophile), tandis que les deux queues sont non
bon onctionnement : polaires, soit liposolubles (ou hydrophobes). Les molécules de
• Maintenir son intégrité et sa forme. L’intégrité et la orme de phospholipides se lient aisément entre elles pour ormer deux
la cellule dépendent à la ois de la membrane plasmique, qui euillets parallèles de molécules alignées, dont les queues liposo-
lubles se ont ace pour ormer le milieu interne de la membrane,
xe sa limite extérieure, et du contenu cellulaire, qui assure
orientant les têtes polaires hydrosolubles vers l’extérieur de la
son soutien.
membrane. Cette structure de base de la charpente de la mem-
• Obtenir les nutriments nécessaires à son bon fonctionne- brane plasmique se nomme bicouche de phospholipides. Cette
ment et réaliser les processus métaboliques. Chaque cellule bicouche, dont l’intérieur empêche le passage de l’eau (liposo-
doit recueillir des nutriments et d’autres substances prove- luble), ait en sorte que le cytosol reste à l’intérieur de la cellule
nant du milieu liquide extracellulaire an d’assurer son bon et que le liquide interstitiel, soit le liquide extracellulaire dans
onctionnement. Elle orme de nouvelles structures chimiques lequel baignent les cellules, reste à l’extérieur.
126 Partie I L’organisation du corps humain
Liquide interstitiel
Phospholipide
Glycolipide Glucide
Tête polaire
d’un
phospholipide
Bicouche de
phospholipides
Glycoprotéine
Queues non
polaires d’un Cholestérol Protéine
phospholipide
Protéine intégrée
Protéine périphérique
Filaments du
cytosquelette
Cytosol
Cytosol
C
Cyt
y oso
osoll
1. Barrière physique : établit une délimitation flexible, protège le contenu cellulaire
et contribue à soutenir sa structure. La bicouche de phospholipides sépare le milieu Liquide
Bicouche de B
Bic
Bicouche
ic de interstitiel
intracellulaire du milieu extracellulaire. phospho- ph
pho
p
phospholipides
ho
o
2. Perméabilité sélective : régule l’entrée et la sortie des ions, des nutriments lipides
et des déchets à travers la membrane.
3. Gradients électrochimiques : établit et maintient une différence de charges
ET 6 900 x
FIGURE 4.5
Structure et fonctions de la membrane plasmique ❯ faces interne et externe. B. Le microscope électronique à transmission
A. La membrane plasmique est une bicouche de phospholipides permet d’observer les bicouches phospholipidiques de deux
parsemée de molécules de cholestérol et de protéines liées à ses cellules adjacentes.
Le cholestérol se trouve dispersé dans les régions liposolubles peuvent ranchir acilement cette barrière sans aide, par diu-
de la bicouche, là où se situent les queues des phospholipides. Il sion simple (voir la section 4.3.1).
renorce la membrane et la stabilise pour éviter que la cellule se
décompose ou éclate. Vérifiez vos connaissances
Les glycolipides sont des lipides sur lesquels sont fxés des 5. De quelle façon les lipides maintiennent-ils la barrière
glucides. Ils sont présents uniquement sur la couche externe de physique de base de la membrane plasmique ?
la bicouche, exposés au liquide interstitiel. Ensemble, la partie
glucidique des glycolipides et les glycoprotéines, qui seront
décrites dans la prochaine section, contribuent à la ormation du INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
glycocalyx (glyco = sucre, calix = enveloppe), un enrobage de
sucres à la surace de la cellule. L’agencement des sucres du gly- Le cholestérol est un composant des membranes plasmiques
cocalyx est unique à chaque personne, sau dans les cas de présent uniquement dans les cellules animales. Donc, tout
jumeaux monozygotes (identiques). aliment d’origine animale, comme les œufs, le lait et la viande,
contient du cholestérol. Les aliments d’origine végétale,
Le centre de la bicouche de la membrane plasmique est inso- comme les carottes, le maïs et même les croustilles de pommes
luble dans l’eau. Plus exactement, cette délimitation constitue de terre cuites dans l’huile végétale, ne contiennent pas de
une barrière physique efcace contre la plupart des substances. cholestérol.
Seulement de petites substances non polaires (liposolubles)
Chapitre 4 La biologie de la cellule 127
4.2.2 Les protéines membranaires • Les enzymes se trouvent xées sur la ace interne ou externe
de la cellule pour catalyser des réactions chimiques (voir la
section 3.3.2).
2 Distinguer les deux types de protéines membranaires
en fonction de leur emplacement dans la membrane • Les sites d’ancrage sont des protéines qui xent le cytosque-
plasmique. lette (charpente protéique interne de la cellule) à la membrane
3 plasmique.
Nommer les six principaux rôles que jouent les protéines
membranaires. • Les protéines de jonction cellulaire servent aux liaisons
entre les cellules. Les protéines ormant les jonctions intercel-
Même si les lipides constituent le principal composant de la lulaires accomplissent plusieurs onctions, notamment la liai-
membrane plasmique, les protéines dispersées un peu partout son des cellules entre elles.
entre les lipides représentent environ la moitié de la masse totale
de la membrane plasmique. La fuidité de la membrane est cau- Vérifiez vos connaissances
sée par la présence d’acides gras cis des phospholipides contenus
6. Quel type de protéine membranaire permet le passage
dans la membrane. La orme brisée des acides gras cis crée un
de substances d’un côté de la membrane plasmique
désordre dans la structure de la membrane, et c’est ce désordre à l’autre ? Quels sont ses trois sous-types ?
qui permet le déplacement des protéines à l’intérieur même de la
membrane. La plupart des onctions spéciques de la membrane
sont déterminées par les protéines qui y sont présentes.
Les protéines membranaires appartiennent à l’un des deux 4.3 Le transport membranaire
types de structures suivants : intégré ou périphérique. Les pro-
téines intégrées sont incluses dans la bicouche de phospholi- L’une des onctions importantes de la membrane plasmique est
pides, traversant de part et d’autre la membrane plasmique de réguler le déplacement de substances vers l’intérieur et l’exté-
(voir la fgure 4.5). C’est pourquoi elles sont aussi appelées pro- rieur de la cellule. La cellule doit recueillir diérentes substances
téines transmembranaires. Les régions liposolubles des protéines provenant du liquide interstitiel (p. ex., les nutriments, l’oxy-
intégrées interagissent avec l’intérieur liposoluble de la mem- gène, des ions) et doit également éliminer des déchets (p. ex., le
brane, tandis que leurs régions hydrosolubles s’exposent aux dioxyde de carbone, des ions) dans le liquide interstitiel.
milieux aqueux de chaque côté de la membrane. Beaucoup de
L’acquisition et l’élimination des substances par la membrane
protéines membranaires intégrées sont des glycoprotéines dont
plasmique se produisent par l’intermédiaire de processus de
les parties glucidiques sont exposées au liquide interstitiel.
transport membranaire. Ces processus se divisent en deux
Contrairement aux protéines intégrées, les protéines périphé-
catégories principales en onction du besoin d’énergie nécessaire
riques ne sont pas incluses dans la bicouche de phospholipides.
pour eectuer le transport : le processus passi et le processus
Elles sont plutôt plus ou moins xées sur la ace externe ou
acti. Les processus passifs ne nécessitent aucune dépense d’éner-
interne de la membrane plasmique et sont souvent ancrées aux
gie. Ils dépendent simplement de l’énergie cinétique propre à une
parties exposées des protéines intégrées, à l’intérieur ou à l’exté-
substance alors qu’elle se déplace dans le sens de son gradient de
rieur de la cellule.
concentration, c’est-à-dire du milieu où cette substance est pré-
Les protéines et les glycoprotéines sont généralement classées sente en plus grande concentration vers le milieu moins concen-
selon leurs onctions, c’est-à-dire selon le rôle précis qu’elles tré. Il existe deux types de processus passis : la diusion et
jouent dans l’organisme FIGURE 4.6 : l’osmose. Les processus actifs sont diérents, car la cellule doit
• Les protéines de transport permettent de réguler le mouve- dépenser de l’énergie pour eectuer le transport. Ils se caracté-
ment transmembranaire des substances. Les diérents types risent soit par le déplacement d’une substance contre son gradient
de protéines de transport sont les canaux, les transporteurs de concentration, c’est-à-dire du milieu de aible concentration
et les pompes. vers un milieu de orte concentration, soit par la ormation d’une
vésicule membranaire. Ces processus nécessitant de l’énergie se
• Les récepteurs de surface se lient à des molécules précises nomment respectivement transport acti et transport vésiculaire.
nommées ligands. Le ligand est une molécule libérée par une
cellule qui se lie à un récepteur membranaire d’une autre cel-
lule. Les neurotransmetteurs libérés par les neurones et les 4.3.1 Les processus passifs :
hormones libérées par les cellules endocrines sont des
exemples de ligands.
la diffusion
• Les marqueurs d’identité, des protéines ou des glycopro- 1 Résumer le concept général de la diffusion.
téines présentes à la surace de la cellule, indiquent aux autres
cellules que cette dernière appartient à l’organisme. Les cel- 2 Distinguer la diffusion simple de la diffusion facilitée
lules du système immunitaire se servent des marqueurs de la cellule.
d’identité pour distinguer les cellules normales et saines des
cellules étrangères, endommagées ou inectées que le corps Les molécules et les ions sont constamment en mouvement en
doit détruire (voir le chapitre 22). raison de leur énergie cinétique. Ils se déplacent de manière
128 Partie I L’organisation du corps humain
Ligand
Cytosol
FIGURE 4.6
Protéines de la membrane plasmique ❯ Les principales pompes), les récepteurs de surface, les marqueurs d’identité, les enzymes,
catégories fonctionnelles des protéines de la membrane plasmique sont les sites d’ancrage utilisés par le cytosquelette et les protéines de
les trois types de protéines de transport (canaux, transporteurs et jonction cellulaire.
aléatoire et lorsqu’ils rappent des obstacles, comme d’autres La vitesse à laquelle les substances diusent n’est pas
molécules ou ions, ils rebondissent, prennent une direction di- constante et dépend plutôt des conditions du milieu :
érente et s’éloignent : on dit alors qu’ils se diusent. En présence
• La force du gradient de concentration. La orce d’un gradient
d’un gradient de concentration, la répartition de la substance
de concentration est la mesure de la diérence de concentration
entre deux milieux s’égalise au l du temps. Ce mouvement net
d’une substance entre deux milieux. Un gradient de concen-
de la substance, d’un milieu plus concentré vers un milieu moins
tration plus ort entraîne une vitesse de diusion plus grande.
concentré, se nomme diffusion (diffusio = action de répandre).
La diusion, si rien ne l’en empêche, se produit jusqu’à ce que la • La température. La température refète l’énergie cinétique
substance atteigne l’équilibre, c’est-à-dire jusqu’à ce que les d’une substance. Lorsque la température est plus élevée, le
molécules se répartissent de açon homogène dans un espace mouvement aléatoire des molécules et des ions d’une subs-
donné FIGURE 4.7. tance est plus important, entraînant une vitesse de diusion
plus grande.
La diffusion simple
Dans la diffusion simple, les molécules de petite taille et non
polaires se déplacent vers l’intérieur ou l’extérieur de la cel-
lule dans le sens de leur gradient de concentration. Ces molé-
cules n’ont pas besoin d’une protéine de transport pour se
déplacer. Elles ne ont que se auler entre les phospholipides
ormant la membrane plasmique, aidées par la nature liposo-
luble des acides gras des phospholipides FIGURE 4.8. Les
molécules qui se déplacent par diusion simple sont les gaz
Chapitre 4 La biologie de la cellule 129
La diffusion facilitée
La bicouche de phospholipides est principalement liposoluble et
empêche de manière efcace les molécules hydrosolubles (chargées
ou polaires) de petite et de moyenne taille de pénétrer ou de sortir
de la cellule. Leur transport vers l’intérieur ou l’extérieur de la cel-
lule doit s’eectuer à l’aide de protéines intégrées dans un processus
appelé diffusion facilitée. Il existe deux catégories de diusion aci-
litée, selon le type de protéine de transport utilisé pour le passage
Liquide
interstitiel transmembranaire de la substance : la diusion acilitée par des
canaux et la diusion acilitée par des transporteurs.
La diffusion facilitée par des canaux est le transport mem-
branaire d’ions de petite taille par l’intermédiaire de canaux
ioniques remplis d’eau FIGURE 4.9A. Chaque canal est spéci-
fque du transport d’un type d’ions en particulier. Il s’agit soit
Protéine du cytosquelette
d’un canal ionique à fonction passive, qui ne se reerme jamais,
Site d’ancrage Protéine de jonction cellulaire
soit d’un canal ionique à fonction active, qui est généralement
ermé et ne s’ouvre qu’en réaction à un stimulus (p. ex., une
substance chimique, une lumière, une variation de tension). À
titre d’exemple, les canaux ioniques à onction passive à Na+
laissent les ions Na+ traverser la membrane continuellement. En
revanche, les canaux ioniques à onction active à Na+ comman-
respiratoires (O2 et CO2), les acides gras non polaires de petite dés chimiquement ne s’ouvrent pour laisser traverser les ions
taille, l’éthanol et l’urée, un déchet azoté issu de la dégradation Na+ qu’en réaction à la présence d’une substance chimique par-
des acides aminés. L’éthanol et l’urée sont des molécules très peu ticulière (p. ex., un neurotransmetteur). En général, les canaux
polaires, ayant tout de même un comportement liposoluble. ioniques à onction active ne s’ouvrent qu’une raction de
seconde. Les canaux et la diusion acilitée par des canaux
La membrane plasmique est incapable de contrôler la diusion
contribuent de manière importante au onctionnement normal
simple ; le mouvement de ces molécules ne dépend que du gradient
des cellules musculaires et nerveuses (voir les chapitres 10 et 12).
de concentration. La substance continue de traverser la membrane
plasmique tant qu’il existe un gradient de concentration. Une La diffusion facilitée par des transporteurs est le transport
membranaire de molécules polaires de grosseur moyenne,
comme les glucides ou les acides aminés. Ces molécules tra-
versent la membrane plasmique à l’aide d’une protéine de trans-
Déplacement des molécules non polaires de petite taille port qui subit un changement de conormation permettant le
dans le sens de leur gradient de concentration déplacement de la molécule de l’autre côté de la membrane.
Liquide Chaque protéine de transport assure le déplacement d’une molé-
interstitiel Oxygène cule spécifque, comme c’est le cas pour le glucose. Comme dans
le cas d’un canal, le transporteur déplace une substance dans le
même sens que son gradient de concentration. La fgure 4.9B
illustre la açon dont une protéine de transport se lie à une subs-
tance, change de conormation, puis libère la substance de
l’autre côté de la membrane.
Cytosol Le nombre de canaux et de transporteurs présents dans la
Dioxyde de carbone membrane plasmique détermine la vitesse maximale à laquelle
s’eectue le transport membranaire par diusion acilitée d’une
substance. La diusion acilitée est donc plus rapide lorsque les
protéines de transport sont en plus grand nombre.
Aquaporine
ap
porin
rine
e Il peut être utile de représenter la pression osmotique comme
étant la pression exercée par les solutés pour attirer l’eau vers
le milieu où la concentration de solutés est plus élevée. Plus la
Molécule concentration des solutés est élevée, plus la pression osmo-
Perméable à l’eau d’eau tique est grande. Par conséquent, ce milieu attire une plus
grande quantité de molécules d’eau par osmose.
Ca22++
Ca
K+
À votre avis
Imperméable à la
plupart des solutés (chargés, 1. Dans laquelle des situations suivantes la pression
Cl−
Cl polaires, de grande taille) osmotique serait-elle la plus élevée : une cellule dont
a+
Na la concentration du cytosol est de 0,9 % en NaCl et qui
est immergée dans l’eau pure ou cette même cellule
immergée dans une solution de NaCl 0,2 % ?
Expliquez votre réponse.
FIGURE 4.11
Pression osmotique ❯ Chaque tube
en forme de U comporte une membrane
semi-perméable qui laisse passer les
molécules d’eau, mais empêche le passage
des solutés. En présence d’un gradient d’eau,
les molécules d’eau se déplacent du milieu le
plus concentré en eau vers le milieu le moins
concentré, jusqu’à l’atteinte de l’équilibre.
FIGURE 4.12
Effets des solutions
isotonique, hypotonique et
hypertonique sur la forme
des érythrocytes ❯ A. Dans
une solution isotonique (p. ex.,
0,9 % de NaCl), il n’y a aucun
déplacement net des molécules
d’eau. La forme de la cellule ne
change pas. B. Dans une solu-
tion hypotonique (p. ex., de l’eau
pure), le déplacement net des
molécules d’eau se fait vers
l’intérieur de la cellule. C. Dans
une solution hypertonique
(p. ex., 3 % de NaCl), le dépla-
cement net des molécules d’eau
se fait vers l’extérieur
de la cellule.
administrée par voie intraveineuse, le milieu entourant les NaCl 3 % constitue un exemple de solution hypertonique pour les
érythrocytes a une plus faible concentration de solutés, et l’eau érythrocytes, puisque la concentration du cytosol des érythro-
entre dans la cellule. La cellule gone avec l’entrée d’eau, ce qui cytes est de 0,9 %. Dans ce cas, les molécules d’eau se déplacent
peut causer l’hémolyse. vers l’extérieur de la cellule dans le liquide environnant, là où la
concentration d’eau est plus faible. Par conséquent, il se produit
La solution hypertonique (hyper = au-dessus) possède une une diminution du volume (voir la gure 4.12C). Si la différence
concentration plus élevée de solutés et, par conséquent, sa concen- de concentration est importante, la cellule rétrécit et devient
tration d’eau est plus faible que dans le cytosol. Une solution de crénelée (crena= entaille).
Chapitre 4 La biologie de la cellule 133
L’osmose est essentielle dans plusieurs processus physiolo- Les protéines du transport acti qui assurent le déplacement
giques importants, notamment dans les échanges entre le transmembranaire des ions se nomment pompes ioniques. Les
sang et les cellules de l’organisme par les capillaires (voir pompes ioniques jouent un rôle important dans la capacité de la
le chapitre 20), la ormation de l’urine (voir le chapitre 24) et le cellule à maintenir ses concentrations internes d’ions. À titre
maintien de l’équilibre hydrique (voir le chapitre 25). d’exemple, les pompes ioniques à Ca2+ logées dans la membrane
plasmique de l’érythrocyte servent à aire sortir le calcium de la
cellule pour l’empêcher de se rigidier advenant une accumula-
4.3.3 Les processus actifs tion de calcium dans la cellule FIGURE 4.13. Par conséquent,
l’érythrocyte reste susamment fexible pour se déplacer dans les
capillaires, c’est-à-dire dans les vaisseaux sanguins les plus étroits.
6 Comparer les transports actis primaire et secondaire.
La pompe à sodium-potassium (Na+-K+) est un type particu-
7 Expliquer la diérence entre l’exocytose et l’endocytose.
lier de pompe ionique. Elle est spéciquement nommée pompe
8 Décrire les processus liés à l’endocytose, à savoir la échangeuse d’ions, car elle ait entrer un type d’ion dans la cel-
phagocytose, la pinocytose et l’endocytose à récepteur. lule contre son gradient de concentration tout en aisant sortir
un autre type d’ion contre son gradient de concentration. La
Les processus actis du transport membranaire sont ceux qui pompe à Na+-K+ peut être représentée comme une double pompe,
exigent une dépense d’énergie de la part de la cellule par la car elle déplace deux ions diérents contre leur gradient de
134 Partie I L’organisation du corps humain
Liquide Cytosol
interstitiel Bicouche de
(LI) phospholipides
Site de
liaison
de l’ATP
K+
ATP
Na+
Protéine de
transport
K+
Dégradation de l’ATP
(libération d’énergie)
K+ Pompe ADP
à Na+-K+
Na+
Retour de P
la protéine
de transport à Changement de conformation de la
sa conformation protéine de transport (nécessite de l’éner-
de départ gie issue de la dégradation de l’ATP)
K+
Na+
Pi
FIGURE 4.14
Pompe à Na+-K+ ❯ La pompe à Na+-K+
est une protéine de transport de la mem-
brane plasmique qui utilise l’ATP pour
assurer le transport membranaire des 3 Liaison de deux ions K+ du liquide interstitiel aux
ions Na+ et K+ contre leur gradient de sites de la pompe à Na+-K+ à la surface de la
concentration, soit de leur milieu le moins cellule ; parallèlement, libération dans le cytosol
concentré vers leur milieu le plus concentré. du Pi produit plus tôt par la dégradation de l’ATP
4.3.3.2 Le transport vésiculaire l’endocytose se caractérise par la formation d’une vésicule à par-
Le transport vésiculaire se nomme également transport en vrac. tir de la membrane plasmique et dans laquelle se trouvent les
Il nécessite un apport d’énergie pour le transport membranaire molécules à transporter de l’extérieur vers l’intérieur de la
de grosses molécules ou d’une grande quantité de molécules au cellule.
moyen d’une vésicule (vesica = vessie), un sac membraneux L’exocytose
rempli de molécules. Le transport vésiculaire se divise en deux Le mécanisme de sécrétion par la cellule de grosses molécules ou
processus, soit l’exocytose et l’endocytose. La vésicule fusionne de grandes quantités de substances se nomme exocytose (exô= au
à la membrane plasmique pour libérer des substances de l’inté- dehors, cyt= cellule) FIGURE 4.16. Les macromolécules, comme de
rieur vers l’extérieur de la cellule par exocytose, tandis que grosses protéines ou des polysaccharides, sont trop volumineuses
136 Partie I L’organisation du corps humain
Liquide interstitiel
Symporteur Antiporteur
Cytosol
Transport de l’ion H+ contre
son gradient vers l’extérieur
de la cellule
FIGURE 4.15
Transport actif secondaire ❯ Le transport actif secondaire est dans le sens de son gradient de concentration. A. Le symporteur trans-
le déplacement d’une molécule contre son gradient de concentration en porte les deux molécules dans le même sens. B. L’antiporteur transporte
utilisant l’énergie fournie par le déplacement d’une deuxième molécule les deux molécules dans des directions opposées.
Membrane vésiculaire
FIGURE 4.16
Exocytose ❯ Dans le cas de Ouverture de
l’exocytose, la cellule sécrète la membrane
des grosses molécules ou une plasmique
grande quantité de molécules
dans le liquide interstitiel
par la fusion d’une vésicule
avec la membrane plasmique.
3 Ouverture de la membrane plasmique vers 4 Libération du contenu de la vésicule dans
l’extérieur de la cellule le liquide interstitiel et intégration des composants
de la membrane vésiculaire dans la membrane
plasmique
Chapitre 4 La biologie de la cellule 137
pour traverser la membrane et aller vers le liquide interstitiel, nutriments et des débris extracellulaires pour les digérer, et à
même à l’aide de protéines de transport. Les substances devant réguler la composition des protéines membranaires en onction
être sécrétées se trouvent généralement à l’intérieur de vésicules des activités cellulaires (p. ex., le transport et la communication
de transport intracellulaires. Lorsque la vésicule et la membrane membranaires). Au moment de la usion des vésicules durant
plasmique se touchent, les molécules lipidiques des bicouches de l’exocytose, la vésicule devient une nouvelle section de la mem-
la vésicule et de la membrane plasmique se réorganisent pour brane qui est ensuite récupérée pour ormer la nouvelle vésicule
permettre la usion des deux membranes (voir la fgure 4.16, par- au moment de l’endocytose.
tie 2). La usion de ces bicouches lipidiques nécessite une dépense
d’énergie de la part de la cellule sous la orme d’ATP. Après la Les étapes de l’endocytose ressemblent à celles de l’exocytose,
usion, le contenu de la vésicule se déverse à l’extérieur de la cel- mais en sens inverse. L’endocytose se produit lorsque des subs-
lule (voir la fgure 4.16, partie 4). La libération de neurotransmet- tances présentes dans le liquide interstitiel sont enermées dans
teurs par les neurones constitue un exemple d’exocytose. une vésicule qui se orme à la surace de la cellule, permettant
leur passage vers l’intérieur de la cellule FIGURE 4.17. Une petite
L’endocytose région de la membrane plasmique se replie vers l’intérieur dans
L’ingestion par la cellule de substances de grande taille ou en le cytosol et orme une pochette ou une invagination (in = dans,
grande quantité provenant de l’extérieur de la cellule se nomme vagina = gaine). Cette pochette s’enonce dans le cytosol au fl
endocytose (endon = en dedans). L’endocytose sert à ingérer des du processus et se reerme par la usion de la bicouche de
Pseudopodes Membrane
plasmique Liquide
L
interstitiel
in
Particule
Invagination
Liquide Cytosol
Membrane interstitiel
plasmique
Vésicule Cytosol
Vésicule
nouvellement
formée
A. Phagocytose B. Pinocytose
Récepteurs
Liquide FIGURE 4.17
interstitiel
Trois formes d’endocytose ❯ L’endocytose est le processus par
lequel une vésicule se orme lorsque la cellule ingère des substances
provenant du liquide interstitiel. A. La phagocytose se produit lorsque
Membrane des prolongements membranaires appelés pseudopodes entourent une
plasmique Cytosol particule relativement grosse et l’internalisent dans une vésicule. B. La
pinocytose est l’incorporation de nombreuses gouttelettes de liquide
interstitiel remplies de petits solutés dans la cellule par la ormation de
Puits à petites vésicules. C. L’endocytose à récepteur se produit lorsque des
clathrines Vésicule à récepteurs de la membrane plasmique se lient à des molécules qui leur
clathrines
sont spécifques et se regroupent à un endroit précis de la membrane où
la ace interne est recouverte de clathrines pour être ensuite internalisés
par invagination de la membrane, ormant ainsi une vésicule.
C. Endocytose à récepteur
138 Partie I L’organisation du corps humain
phospholipides. Cette usion est l’étape qui nécessite une dépense l’intérieur pour ormer une invagination appelée puits à
d’énergie. La nouvelle vésicule intracellulaire qui en résulte clathrines (voir la fgure 4.17C). Cette invagination s’accentue
contient maintenant des substances qui, au départ, étaient à puis se reerme, et la bicouche de phospholipides de la mem-
l’extérieur de la cellule. brane plasmique usionne pour ormer une vésicule à clathrines
qui se déplace ensuite dans le cytosol. Après la ormation des
Les trois types d’endocytose sont la phagocytose, la pinocy-
vésicules à clathrines, le manteau de clathrines doit être éli-
tose et l’endocytose à récepteur. Leurs diérences reposent sur
miné à l’aide d’enzymes avant que la vésicule puisse se rendre
la substance précise qui est transportée et le mécanisme utilisé
à sa destination intracellulaire. Encore une ois, la usion de ces
pour y arriver. La fgure 4.17 présente une comparaison de ces
bicouches de phospholipides est l’étape qui nécessite une
trois types d’endocytose.
dépense d’énergie de la part de la cellule sous la orme d’ATP.
Le terme phagocytose (phagos = manger) signife cellule qui Le transport du cholestérol du sang vers la cellule constitue
mange. Il s’agit d’un processus non spécifque d’une molécule un exemple d’endocytose à récepteur. Dans le sang, le cholesté-
précise qui se produit lorsqu’une cellule capture ou ingère une rol est transporté par des molécules protéiques. La structure or-
grosse particule du milieu ambiant en ormant des prolonge- mée du cholestérol et des protéines se nomme lipoprotéine de
ments membranaires appelés pseudopodes (pseudês = aux, basse densité (LDL). Les LDL se déplacent du sang vers le liquide
podos = pied, ou aux pieds) pour entourer la particule à intégrer interstitiel, puis se lient aux récepteurs de LDL de la membrane
(voir la fgure 4.17A). Une ois que les pseudopodes ont entouré la plasmique de la cellule. La cellule internalise ensuite les LDL par
particule, cette dernière est enermée dans une vésicule. Après le processus d’endocytose à récepteur décrit précédemment (voir
l’intégration de la vésicule, son contenu ait l’objet d’une dégra- la section 27.4.3).
dation chimique (digestion) une ois qu’il a usionné avec un
lysosome, un organite cellulaire contenant des enzymes diges- Le TABLEAU 4.1 ore une description des diérents types de
tives (voir la section 4.5.1). Seulement quelques types de cellules mécanismes de transport et la FIGURE 4.18 présente un résumé
peuvent accomplir la phagocytose. À titre d’exemple, elle se pro- de ces processus. Animation L’endocytose et l’exocytose
duit régulièrement lorsqu’un leucocyte ingère et digère un
microorganisme (p. ex., une bactérie). INTÉGRATION APPLICATION CLINIQUE
Le terme pinocytose (pinein = boire) signife cellule qui boit.
Ce processus se produit lorsque la cellule internalise des goutte- L’hypercholestérolémie familiale
lettes de liquide interstitiel contenant des solutés dissous. De DÉSÉQUILIBRE HOMÉOSTATIQUE
multiples vésicules de très petite taille se orment alors (voir la
L’hypercholestérolémie familiale est une maladie héréditaire
fgure 4.17B). Ce processus est considéré comme étant non spéci-
génétique qui se caractérise par une anomalie ou une absence
fque, car tous les solutés dissous dans la gouttelette entrent des récepteurs protéiques cellulaires qui se lient aux lipopro-
dans la cellule. La plupart des cellules accomplissent ce type de téines de basse densité (LDL) transportant le cholestérol, une
transport membranaire. La pinocytose est réquente lorsqu’un anomalie protéique des LDL ou d’autres mutations possibles.
groupe de solutés doit traverser une monocouche de cellules. Les Les anomalies du récepteur ou des protéines des LDL per-
molécules entrent par pinocytose dans la cellule et en ressortent turbent le processus normal d’endocytose à récepteur du cho-
par la suite par exocytose. C’est le cas, par exemple, lorsque les lestérol dans les cellules. Les LDL, qui contiennent le cholestérol,
cellules de la paroi des capillaires des vésicules se remplissent restent dans le sang, entraînant des taux sanguins très élevés
d’une gouttelette de liquide provenant du plasma sanguin. La de cholestérol. Par conséquent, le cholestérol s’accumule dans
vésicule internalisée est transportée de l’autre côté de la cellule, les vaisseaux sanguins, entraînant une accumulation de plaques
où les substances absorbées sont expulsées à l’extérieur de la d’athérome et un rétrécissement des vaisseaux sanguins (athé-
paroi du capillaire par exocytose. rosclérose), particulièrement ceux qui alimentent en sang le
muscle cardiaque (vaisseaux coronaires). Les personnes
L’endocytose à récepteur (ou par récepteur interposé) est le atteintes de cette anomalie génétique risquent de subir une
déplacement de molécules spécifques du liquide interstitiel vers obstruction des artères coronaires, provoquant une crise car-
l’intérieur de la cellule après une liaison préalable à un récep- diaque. L’âge auquel survient la crise cardiaque est fonction de
teur. Ce processus permet à la cellule d’obtenir de grandes quan- la gravité de l’anomalie protéique. Dans les cas graves, la crise
tités de certaines substances, même si leur concentration n’est cardiaque peut survenir pendant l’adolescence.
pas très élevée dans le liquide interstitiel.
L’endocytose à récepteur débute lorsque des molécules pré-
cises (ligand) présentes dans le liquide interstitiel se lient à leur Vérifiez vos connaissances
récepteur membranaire spécifque (protéine intégrée) pour or- 12. Quel type de transport jouant un rôle dans le dépla-
mer un complexe ligand-récepteur. Après la fxation du ligand, cement de l’ion Na+ dans le sens de son gra dient
les complexes ligand-récepteurs se déplacent de açon latérale est utilisé pour fournir l’énergie nécessaire au
le long de la membrane plasmique et s’accumulent dans des déplacement d’une autre substance contre
régions membranaires précises où se trouvent des protéines son gradient ?
appelées clathrines, à la ace interne de la membrane. La région 13. À quel type de transport cellulaire l’ingestion d’une
de la membrane plasmique recouverte de clathrines qui abrite bactérie par un leucocyte correspond-elle ?
maintenant les complexes ligand-récepteurs se replie vers
Chapitre 4 La biologie de la cellule 139
Processus passifs Déplacement d’une substance dans le sens de son gradient de concentration grâce à l’énergie cinétique de cette
substance ; aucune dépense d’énergie nécessaire de la part de la cellule ; processus continu jusqu’à l’atteinte de l’équilibre
(si rien ne l’en empêche)
Diffusion simple Déplacement net et sans aide de petites substances non polaires dans Échange d’oxygène et de dioxyde de car-
le sens de leur gradient de concentration à travers une membrane bone entre le sang et les tissus corporels
semi-perméable
• Diffusion facilitée Déplacement d’ions dans le sens de leur gradient de concentration par Déplacement de l’ion Na+ vers l’intérieur de la
par des canaux l’intermédiaire d’un canal ionique cellule par l’intermédiaire d’un canal à sodium
• Diffusion facilitée Déplacement de molécules polaires de taille moyenne dans le sens de leur Transport du glucose vers l’intérieur de
par des gradient de concentration par l’intermédiaire d’une protéine de transport la cellule par l’intermédiaire d’un transpor-
transporteurs teur de glucose
Osmose Diffusion de l’eau à travers une membrane semi-perméable ; sens du Liquide de l’espace interstitiel attiré vers
déplacement déterminé par les concentrations relatives des solutés ; le sang en raison de la présence de solutés
processus continu jusqu’à l’atteinte de l’équilibre dans le sang des capillaires systémiques
Processus actifs Déplacement de substances qui nécessite une dépense d’énergie de la part de la cellule
• Primaire Déplacement d’une substance contre son gradient de concentration ; Transport de l’ion Ca 2+ vers l’extérieur
directement alimenté en énergie par l’ATP de la cellule par l’intermédiaire de la pompe
à Ca2+ ; déplacement de l’ion Na+ vers
l’extérieur de la cellule et de l’ion K+ vers
l’intérieur par l’intermédiaire de la pompe
à Na+-K+
– Symport Déplacement d’une substance contre son gradient de concentration Transport Na+-glucose
et dans le même sens que l’ion Na+
– Antiport Déplacement d’une substance contre son gradient de concentration Transport Na+-H+
et dans la direction opposée de l’ion Na+
Transport vésiculaire Formation ou perte d’une vésicule lorsqu’une substance est transportée
vers l’intérieur de la cellule ou libérée par celle-ci
• Exocytose Déplacement de grosses substances ou de substances en grande quantité Libération de neurotransmetteurs par
vers l’extérieur de la cellule par la fusion de vésicules de sécrétion avec un neurone dans la fente synaptique
la membrane plasmique
– Phagocytose Type d’endocytose dans lequel des vésicules se forment lorsque Ingestion d’une bactérie par le leucocyte
des particules extracellulaires sont entourées de pseudopodes
– Pinocytose Type d’endocytose dans lequel des vésicules se forment lorsque la cellule Formation de petites vésicules dans
absorbe du liquide interstitiel rempli de petits solutés la paroi des capillaires pour déplacer
des substances
– Endocytose Type d’endocytose dans lequel des récepteurs de la membrane plasmique Ingestion du cholestérol par la cellule
à récepteur se lient d’abord à des substances précises, puis le récepteur et la subs-
tance liée sont ingérés par la cellule
INTÉGRATION ILLUSTRATION DES CONCEPTS
Diffusion : déplacement d’un soluté d’un milieu de concentration élevée vers un milieu de faible concentration
Dioxyde de carbone
Oxygène
Na+
Facilitée par des canaux : mouvement
transmembranaire des ions (p. ex., le
Na+) facilité par des canaux
Canal
Transporteur
Glucose
Facilitée par des transporteurs : mouvement
transmembranaire de molécules polaires de
taille moyenne (p. ex., le glucose) facilité par
des protéines de transport
Liquide interstitiel Cytosol
Osmose : déplacement de l’eau à travers une membrane semi-perméable d’un milieu où la concentration d’eau
est plus élevée vers un milieu où la concentration d’eau est plus faible
Aquaporine Soluté
Eau
Membrane plasmique
B. Les processus actifs
Nécessitent une dépense d’énergie de la part de la cellule ; le déplacement de
la substance s’effectue contre son gradient de concentration ou exige une vésicule.
Transport actif: déplacement d’une substance contre son gradient de concentration par l’intermédiaire d’une pompe protéique
Transport actif primaire : alimentation directe de la pompe en énergie parla dégradation d’une molécule d’ATP
Changement de conformation
de la protéine de transport ;
alimenté en énergie par ADP + Pi Na+
la dégradation de l’ATP Note : les deux espèces ioniques
ne se fixent pas à la pompe
ATP de façon simultanée.
K+
Cytosol Liquide interstitiel
Transport actif secondaire : alimentation de la pompe en énergie par celle dégagée lorsqu’une deuxième
substance (généralement le Na+) traverse un canal dans le sens de son gradient de concentration
Cytosol Liquide
interstitiel Na+
Glucose
H+
Transport vésiculaire : mouvement transmembranaire d’une substance par l’intermédiaire d’une vésicule
Exocytose : déplacement d’une Endocytose : déplacement d’une substance vers l’intérieur de la cellule par l’intermédiaire d’une
substance vers l’extérieur de vésicule ; trois types d’endocytose : la phagocytose, la pinocytose et l’endocytose à récepteur
la cellule par l’intermédiaire
d’une vésicule.
Endocytose à récepteur : dépla-
cement d’une substance précise
vers l’intérieur de la cellule après sa
fixation à un récepteur
Vésicules
Vésicule
Récepteurs
Ouverture de
la membrane
plasmique
Cytosol
Particule
Liquide
interstitiel Phagocytose :
Pinocytose : déplacement déplacement de subs-
de liquide rempli de solutés tances de grande
vers l’intérieur de la cellule taille vers l’intérieur
de la cellule
Pseudopodes
142 Partie I L’organisation du corps humain
Canal ionique
à fonction active
(ouvert)
Ions
Ligand Ligand
Canal ionique
à fonction
active
(fermé) Protéine Phosphorylation
kinase d’autres enzymes
inactive par la protéine
kinase active
Ions
Phosphate Enzyme activée
ou inactivée
FIGURE 4.19
Récepteurs membranaires ❯ Des récepteurs fxent des ligands pour ajouter un groupement phosphate à d’autres enzymes. C. Le récep-
qui amorceront un changement cellulaire. A. Le récepteur ionotropique teur couplé à une protéine G fxe un ligand et active indirectement une
fxe un neurotransmetteur et s’ouvre pour permettre à un ion précis de se protéine kinase par l’intermédiaire d’une protéine G de la açon décrite
déplacer dans le sens de son gradient de concentration. B. Le récepteur dans les étapes 1 à 5.
enzymatique (généralement, une protéine kinase) fxe un ligand et s’active
• Cils Nombreux petits prolongements Déplacent des substances (p. ex., du mucus
membranaires soutenus par des et des substances dissoutes) à la surface
microtubules, présents sur les des cellules.
surfaces membranaires exposées
de certaines cellules
• Nucléole Grosse structure proéminente Joue un rôle dans la synthèse des ribosomes.
à l’intérieur du noyau
• Cytosol Milieu liquide visqueux contenant Assure le soutien des organites ; sert de milieu
des solutés dissous (p. ex., des liquide visqueux par l’intermédiaire duquel se
ions, des protéines, des glucides, produit la diffusion.
des lipides)
Réticulum Réseau étendu de cavités mem- Modie, transporte et entrepose les protéines
endoplasmique branaires interreliées dont la forme produites par les ribosomes liés au réticulum
rugueux (RER) varie (p. ex., des citernes, des endoplasmique (RE) ; ces protéines sont
tubules) ; ribosomes liés à la surface sécrétées, deviennent des composants de
la membrane plasmique ou servent d’enzymes
pour les lysosomes.
Chapitre 4 La biologie de la cellule 145
Complexe Série de plusieurs structures Modie, emballe et trie les substances qui
golgien membraneuses en orme de sacs arrivent du RER dans des vésicules de trans-
aplatis et allongés port ; assure la ormation des vésicules de
sécrétion et des lysosomes.
Citernes
Peroxysome
Tubules
MET 12 510 x
Ribosomes
nomme réticulum endoplasmique rugueux (RER), tandis que la liquide interstitiel par exocytose. Par conséquent, le complexe
partie du RE ne présentant aucun ribosome se nomme réticulum golgien est particulièrement bien développé et acti dans les cel-
endoplasmique lisse (REL). lules sécrétrices de protéines. Les lysosomes, décrits ci-après,
sont également ormés à partir du complexe golgien par le déta-
Le réticulum endoplasmique rugueux chement de vésicules à sa ace trans.
Les ribosomes liés au RER synthétisent des protéines. Durant
cette synthèse, le ribosome oriente la protéine en ormation vers 4.5.1.3 Les lysosomes
l’intérieur du RER. Dans la lumière du RER, la structure originale
Les lysosomes (lusis = dissolution, sôma = corps) sont de petits
de la protéine subit une modifcation soit par l’ajout d’autres
sacs membraneux qui contiennent des enzymes digestives
molécules (p. ex., des glucides), soit par le retrait d’une partie
FIGURE 4.22. Ils sont ormés par le complexe golgien. La onction
synthétisée au départ ; les protéines modifées sont alors embal-
des lysosomes est de digérer les molécules organiques inutiles ou
lées et stockées dans le RER. Le transport des protéines à partir du
indésirables dans la cellule. Sans lysosomes, ces molécules s’ac-
RER se produit lorsque de petits sacs membranaires renermant le
cumuleraient et perturberaient le onctionnement normal de la
contenu du RER se détachent de l’organite. Ces sacs sont appelés
cellule. Une cellule ne peut donc pas survivre sans lysosomes.
vésicules de transport (voir la fgure 4.20). Ces vésicules trans-
portent les protéines de la lumière du RER vers un autre organite À l’intérieur d’une cellule saine, les lysosomes digèrent le contenu
appelé complexe golgien pour subir d’autres modifcations. La des vésicules d’endocytose. À titre d’exemple, après la phagocytose
quantité de RER est plus élevée dans les cellules produisant de d’un microorganisme par un leucocyte, la vésicule ormée usionne
grandes quantités de protéines de sécrétion, comme une cellule à un lysosome. Les enzymes digestives du lysosome décomposent
du pancréas qui libère des enzymes digestives. les grosses biomolécules qui composent le microorganisme (p. ex.,
des protéines, des lipides, des polysaccharides et des acides
Le réticulum endoplasmique lisse nucléiques) en molécules de plus petite taille. De la même açon, les
Le REL est en continuité avec le RER. Il ressemble à de multiples lysosomes digèrent également les structures moléculaires d’orga-
branches de tubules (petits tubes) interreliées. Le REL exécute nites endommagés ; ce processus particulier se nomme autophagie
des processus métaboliques qui varient selon le type de cellule. (autos= soi-même, phagos= manger). Ils sont parois appelés les
Les onctions du REL sont la synthèse, le transport et le stockage éboueurs de la cellule en raison de leurs activités de nettoyage.
de diérents types de lipides, ainsi que le métabolisme des glu-
Lorsqu’une cellule meurt ou qu’elle est endommagée, les
cides et la détoxication de médicaments, d’alcool, de drogues et
enzymes de ses lysosomes sont libérées dans le cytosol, entraî-
de poisons. Une grande quantité de REL est présente dans les nant la dégradation rapide des molécules et des organites de la
cellules des testicules (cellules interstitielles, ou de Leydig) pour cellule elle-même. Ce processus se nomme autolyse (autos = soi-
la production de la testostérone ainsi que dans les cellules hépa-
même, lusis = dissolution). Animation Les lysosomes
tiques pour la transormation des nutriments digérés et la détoxi-
cation de médicaments, de drogues et d’alcool. INTÉGRATION APPLICATION CLINIQUE
FIGURE 4.21
Complexe golgien et système endomembranaire ❯ Chaque B. Le complexe golgien fait partie du système endomembranaire,
complexe golgien se compose de plusieurs citernes (sacs membra qui est un ensemble de structures membraneuses de la cellule
neux aplatis). L’agencement de ces citernes comporte une polarité servant de moyen de transport aux substances vers l’intérieur
structurale et fonctionnelle. A. La microscopie électronique à trans ou vers l’extérieur de la cellule, ou d’un endroit à l’autre à l’intérieur
mission du complexe golgien montre différentes vues de cet organite. de celleci.
Peroxysome
Lysosomes
Peroxysome
MET 90 000 x
Lysosome
MET 16 000 x
FIGURE 4.23
FIGURE 4.22 Peroxysomes ❯ Les peroxysomes sont de petits organites à mem-
Lysosomes ❯ Ce sont des organites membraneux qui contiennent brane contenant des enzymes oxydatives qui permettent la détoxication
les enzymes utilisées dans la digestion intracellulaire. de molécules et qui contribuent à la dégradation des acides gras.
peroxysome se séparait en deux pour former deux nou- 4.5.1.5 Le système endomembranaire
veaux peroxysomes. D’après des données récentes, les peroxy- Le système endomembranaire est un vaste ensemble de struc-
somes se formeraient à partir du REL par le détachement de
tures membraneuses qui comprend le RE, le complexe golgien, les
vésicules à sa surface (Dimitrov, Lam & Schekman, 2013). Les
vésicules, les lysosomes et les peroxysomes. La membrane plas-
peroxysomes contiennent diverses enzymes oxydatives qui rem-
mique et l’enveloppe nucléaire sont également considérées
plissent deux fonctions principales : la détoxication de l’alcool
comme faisant partie de ce système membranaire. Toutes ces
et des autres substances nuisibles à la cellule ainsi que la bêta-
structures sont liées les unes aux autres directement ou par l’in-
oxydation, c’est-à-dire la dégradation des acides gras.
termédiaire de vésicules qui se déplacent entre les différentes
La détoxication se caractérise par l’élimination d’atomes d’hy- structures. Ces vésicules participent à diverses formes de proces-
drogène (H) de la substance nuisible, qui seront transférés vers sus métaboliques intracellulaires et servent de moyen de transport
une molécule d’oxygène (O2), entraînant une production de aux substances à l’intérieur de la cellule (voir la fgure 4.21B).
peroxyde d’hydrogène (H2O2). Le peroxyde d’hydrogène, poten-
tiellement dangereux pour la cellule, est ensuite dégradé par la 4.5.1.6 Les mitochondries
catalase, une enzyme présente dans le peroxysome. Le terme
peroxysome s’inspire de la production de peroxyde d’hydrogène Les mitochondries ont déjà fait l’objet d’une description dans le
à l’intérieur de ces organites. chapitre 3. Ce sont des organites de forme allongée délimités par
une double membrane. Ces organites contiennent un petit frag-
Les peroxysomes contribuent aussi à la bêta-oxydation des acides ment circulaire unique d’ADN renfermant les gènes nécessaires à
gras. Il s’agit d’un processus qui consiste à éliminer une unité la synthèse des protéines mitochondriales FIGURE 4.24. Les mito-
d’hydrocarbures composée de deux carbones d’une chaîne d’acides chondries participent à la respiration cellulaire aérobie pour ter-
gras. Ces unités sont souvent converties en acétyl CoA (acétylco- miner la digestion du glucose et d’autres molécules énergétiques,
enzyme A) que les mitochondries de la cellule peuvent récupérer comme les acides gras, pour le transfert d’énergie nécessaire à la
et oxyder pour former de l’énergie sous forme d’ATP (voir la synthèse des molécules d’ATP, la monnaie d’échange énergétique
section 3.4.8).
de la cellule. Pour cette raison, les mitochondries sont appelées
Des peroxysomes sont présents en grande quantité dans les les centrales énergétiques de la cellule. Le nombre de mitochon-
cellules hépatiques, où ils sont essentiels à la détoxication de dries dans la cellule augmente lorsque la demande en production
l’alcool et d’autres substances nocives. d’ATP est accrue.
150 Partie I L’organisation du corps humain
mitochondriale
interne
Noyau
Nucléole
MET 12 510 x
Ribosomes
FIGURE 4.24 libres
E P A
Mitochondries ❯ Différentes parties d’une mitochondrie. Les
mitochondries sont les organites à double membrane qui produisent
de l’ATP pour les processus cellulaires qui nécessitent de l’énergie. Grande sous-unité
+
RER
recouvert
de
Vérifiez vos connaissances Petite sous-unité ribosomes
Les ribosomes sont liés ou libres. Les ribosomes liés sont unis à la section 4.5), séparent les deux cellules ormées durant la cyto-
la surace du RE pour ormer le RER. Les ribosomes liés servent cinèse (voir la section 4.8), acilitent la cyclose, c’est-à-dire le
à synthétiser les protéines qui seront sécrétées par la cellule, déplacement du cytoplasme lié au changement de orme de la
intégrées dans la membrane plasmique ou incorporées sous orme cellule, et participent à la contraction musculaire. L’allongement
d’enzymes dans les lysosomes. Les ribosomes libres baignent d’un microflament dans une direction en particulier s’eectue
dans le cytosol. En général, les ribosomes libres assurent la syn- par l’ajout de molécules d’actine globulaire à l’une des extrémités,
thèse de toutes les autres protéines qui jouent un rôle à l’intérieur tandis que le raccourcissement s’eectue par l’élimination de
de la cellule. molécules d’actine globulaire à l’autre extrémité.
Les flaments intermédiaires ont un diamètre de 8 à 12 nm.
4.5.2.2 Le cytosquelette Ils sont plus rigides que les microflaments. Comme chacune de
Le cytosquelette, composé de diérentes protéines fbreuses, leurs extrémités est fxée à la membrane et qu’ils résistent à la
joue un rôle essentiel dans de nombreuses activités cellulaires, à tension, les microflaments arrivent à maintenir la orme de
savoir le maintien de la structure intracellulaire et l’organisation la cellule en résistant à la tension exercée sur celle-ci. Les fla-
des organites, la division cellulaire ainsi que le déplacement des ments intermédiaires, parois ancrés au desmosome, stabilisent
substances. Le cytosquelette s’étend dans l’ensemble du cytosol les jonctions entre les cellules. Leur composition protéique varie
et s’accroche aux protéines de la membrane plasmique. Trois selon le type de cellule dans laquelle ils se trouvent. La kératine,
types distincts de molécules protéiques orment le cytosquelette, une protéine de la peau, des poils et des ongles, constitue un
à savoir les microflaments, les flaments intermédiaires et les exemple de flament intermédiaire ; un autre type de protéine
microtubules FIGURE 4.26. orme les neuroflaments des neurones.
Les microflaments (mikros= petit, flum = fl) constituent les Les microtubules (mikros = petit, tubulus = petit tube) sont
plus petits composants du cytosquelette, ayant un diamètre d’en- des cylindres creux dont le diamètre est d’environ 25 nm. Ils se
viron 7 nanomètres (nm). Ils se composent de monomères d’ac- composent de longues chaînes d’une protéine globulaire appelée
tine organisés en deux fns flaments protéiques entrelacés tubuline. Les microtubules ne sont pas des structures perma-
(flaments d’actine), semblables à deux colliers de perles torsadés. nentes. Ils peuvent s’allonger ou se raccourcir, au besoin, pour
Ils orment un réseau croisé du côté cytoplasmique de la mem- accomplir leurs onctions. Les microtubules contribuent au
brane plasmique. Les microflaments aident à maintenir la orme maintien de la orme de la cellule, assurent l’organisation et le
de la cellule, orment le support interne des microvillosités (voir déplacement des organites à l’intérieur de la cellule, orment les
Mitochondrie
Microfilament
Filament intermédiaire
Microtubule
Centrosome
Fonctions du cytosquelette
composants protéiques des cils et des fagelles, participent au normales, mais dont la cellule n’a plus besoin. Cette action des
transport cellulaire des vésicules et séparent les chromosomes protéasomes assure également un contrôle de la qualité des pro-
au cours de la division cellulaire. téines exportées par la cellule. Cette dernière onction est parti-
culièrement essentielle au cours de la régulation du métabolisme
4.5.2.3 Le centrosome cellulaire, de la division cellulaire et des activités liées à la
Le centrosome est une structure située généralement à proximité signalisation cellulaire. Lorsqu’une protéine est ciblée en vue de
du noyau. Il contient une paire de centrioles (centrum = centre) sa suppression par les protéasomes, une autre protéine, appelée
cylindriques disposés perpendiculairement et entourés d’une ubiquitine, s’y xe généralement pour indiquer qu’il aut la
protéine amorphe (sans orme particulière) FIGURE 4.27. La détruire. Il s’agit de la première étape menant à la dégradation
principale onction du centrosome est l’organisation des microtu- dénitive de la protéine par les protéasomes. Il peut être utile de
bules dans le cytosquelette. Le centrosome est surtout connu se représenter les protéasomes comme des broyeurs à déchets
pour son rôle dans la division cellulaire au cours de laquelle les qui éliminent les protéines superfues.
microtubules orment un useau mitotique pour aciliter le dépla-
cement des chromosomes (voir la section 4.8.2).
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
4.5.2.4 Les protéasomes
La pénétration d’un virus ou d’un autre agent infectieux dans
Les complexes protéiques de grande taille en orme de baril une cellule constitue un exemple de l’action des protéasomes.
appelés protéasomes sont des organites non membraneux Le protéasome fragmente les protéines de l’agent infectieux.
importants qui assurent la digestion des protéines. Ils sont pré- Les fragments peptidiques dégradés obtenus sont considé-
sents dans le cytosol et le noyau de la cellule FIGURE 4.28. Les rés comme étrangers et présentés à des leucocytes spéciali-
protéasomes dégradent les protéines cellulaires par l’intermé- sés, avertissant ainsi le système immunitaire que l’organisme
diaire d’une voie ATP-dépendante. Ils dégradent les protéines a été envahi (voir la section 22.4.3).
endommagées et mal repliées, de même que celles qui sont
Marquage initial de
Triplet de microtubules Ubiquitine la protéine à dégrader par
une molécule d’ubiquitine
Centriole
Coupe longitudinale Microtubule
d’un centriole Centrosome Protéine
Protéasome
MET 120 000 x
Centriole
FIGURE 4.28
FIGURE 4.27 Protéasomes ❯ Ces organites non membraneux maintiennent l’ordre
Centrosome et centrioles ❯ Le centrosome est une région du à l’intérieur de la cellule en digérant les protéines cellulaires anormales
cytoplasme qui contient une paire de centrioles adjacente au noyau. et celles dont la cellule n’a plus besoin.
Chapitre 4 La biologie de la cellule 153
MEB 6 000 x
Les structures qui orment des prolongements à la surace de la
cellule sont les cils, les fagelles et les microvillosités. Les cils et
les fagelles sont des prolongements de la membrane cellulaire FIGURE 4.29
qui jouent un rôle dans le mouvement, tandis que les microvillo-
Microvillosités ❯ Les microvillosités sont de nes saillies microscopiques.
sités sont des structures qui augmentent la supercie de la mem-
Elles s’étendent à partir de la surace apicale de la membrane plasmique,
brane plasmique. et des microlaments les soutiennent. La onction des microvillosités est
d’accroître la surace de contact de la membrane plasmique.
4.5.3.1 Les cils et les fagelles
Les cils (cilium = paupière) et les fagelles (fagellum = ouet)
sont des prolongements cellulaires. Ils contiennent du cyto-
Vériiez vos connaissances
plasme et des protéines microtubulaires de soutien, et ils sont
délimités par la membrane plasmique. Les cils sont présents en 19. Quelles sont les diérences structurales et onc-
grand nombre sur les suraces exposées de certaines cellules, tionnelles entre les cils et les microvillosités ?
comme celles qui tapissent les voies respiratoires (voir la
gure 4.1). Les cellules sécrétrices de mucus sont au nombre des
cellules ciliées. Le mucus recouvre l’intérieur des voies respira- 4.5.4 Les jonctions intercellulaires
toires et emprisonne les poussières et les microorganismes pré-
sents dans l’air inspiré. Le battement des cils déplace le mucus
7 Comparer la structure et la onction des trois principaux
vers le haut des voies respiratoires, où il pourra être évacué vers
le tube digesti (voir la section 23.1.3). types de jonctions intercellulaires.
La structure de base des fagelles ressemble à celle des cils, Les jonctions intercellulaires servent à unir, à renorcer et à sou-
sau que les fagelles sont plus longs, et, le plus souvent, la cellule tenir les cellules. La plupart des cellules orment des unités struc-
n’en compte qu’un seul. Le fagelle sert d’organe locomoteur à la turales organisées appelées tissus (voir le chapitre 5) qui
cellule. Chez l’humain, le seul exemple de cellule munie d’un participent à une même onction. Pour assurer une disposition
fagelle est le spermatozoïde, qui doit traverser les organes géni- ordonnée entre certaines cellules et coordonner leurs interactions,
taux éminins pour atteindre l’ovule (voir la gure 28.18, p. 1331). des jonctions intercellulaires se orment entre des cellules adja-
centes. Il existe trois principaux types de jonctions : les jonctions
4.5.3.2 Les microvillosités serrées, les desmosomes et les jonctions ouvertes FIGURE 4.30.
Les microvillosités sont de ns prolongements cellulaires
microscopiques à la surace de la membrane plasmique. 4.5.4.1 Les jonctions serrées
Comparativement aux cils, les microvillosités sont beaucoup Une jonction serrée est présente dans certains types de cellules
plus petites et serrées les unes contre les autres, et elles sont (p. ex., les cellules épithéliales), près de leur ace apicale (supé-
immobiles FIGURE 4.29. Des microlaments sous orme de pro- rieure) exposée. La jonction serrée unit de açon étanche chaque
téines d’actine entrecroisées en un amas dense les soutiennent. cellule à ses voisines, qui usionnent pour que les aces apicales
Essentiellement, les microvillosités ournissent une surace soient intimement liées partout autour de la cellule. Cette liaison
membranaire plus grande aux molécules qui traversent la cel- rend étanche l’espace intercellulaire et empêche les substances de
lule, ce qui augmente sa surace d’absorption, et elles avorisent passer entre les cellules épithéliales. Ces jonctions orcent toute
un transport membranaire plus ecace. Comme dans le cas des substance à traverser les cellules plutôt qu’à se auler entre elles.
cils, ce ne sont pas toutes les cellules qui possèdent des microvil- Dans l’intestin grêle, par exemple, les jonctions serrées empêchent
losités. À titre d’exemple, des cellules pourvues de microvillosi- les enzymes digestives corrosives se trouvant dans la lumière de
tés sont présentes partout dans l’intestin grêle, là où une surace l’intestin de passer entre les cellules et d’endommager ainsi des
de contact accrue est nécessaire pour optimiser l’absorption des structures corporelles internes. Ces jonctions empêchent égale-
nutriments digérés. ment les uites d’urine par la paroi de la vessie.
154 Partie I L’organisation du corps humain
FIGURE 4.30
Jonctions intercellulaires ❯ La surface latérale
de certaines cellules contient des jonctions serrées
qui empêchent les fuites entre les cellules, des
desmosomes qui attachent des cellules adjacentes
ainsi que des jonctions ouvertes qui créent un petit
canal pour le passage de molécules de petite taille
entre des cellules voisines. Un hémidesmosome est
essentiellement la moitié d’un desmosome ; il sert de
point d’ancrage de la cellule à la membrane basale
sous-jacente.
Protéine membranaire
Jonction serrée
Membrane plasmique
Microfilament Hémidesmosome
Desmosome Jonction
Filaments protéiques ouverte
Plaque protéique Pore
Espace
intercellulaire Filaments intermédiaires Connexine
4.5.4.2 Les desmosomes canaux. Le fux des ions entre les cellules permet la propaga-
Les desmosomes (desmos = lien, sôma = corps) agissent tion de l’activité électrique dans le muscle cardiaque et coor-
comme des boutons-pression entre des cellules adjacentes. donne des activités cellulaires comme le battement des cils
Chaque desmosome est une petite région qui oppose de la cellulaires.
résistance aux contraintes mécaniques en un seul point et qui
retient les cellules entre elles par un petit espace couvert d’une Vérifiez vos connaissances
ne toile de laments protéiques. Les laments prennent 20. Expliquez la principale différence entre le desmosome
racine dans une plaque protéique épaissie située à la ace et la jonction serrée.
interne de chaque cellule. Des laments intermédiaires du
cytosquelette pénètrent la plaque et s’étendent dans toute la
cellule pour ournir du soutien et de la orce. Chaque cellule
ournit la moitié d’un desmosome. Les cellules des tissus expo-
sés à des contraintes, comme la couche externe de la peau
(épiderme) et le muscle cardiaque, contiennent des desmo-
4.6 La structure du noyau
somes. Les hémidesmosomes (moitié d’un desmosome) per- Le noyau est la structure la plus volumineuse de la cellule, son
mettent de xer solidement les cellules épithéliales à des diamètre variant de 5 à 7 μm en moyenne. Il est souvent qua-
composants extracellulaires. lié de centre de contrôle de la cellule FIGURE 4.31.
Généralement, la cellule compte un seul noyau. Touteois, les
4.5.4.3 Les jonctions ouvertes érythrocytes n’en comptent aucun et les cellules musculaires
Les jonctions ouvertes (ou jonctions communicantes) se or- squelettiques en comptent plusieurs. La orme du noyau refète
ment dans l’espace intercellulaire de cellules voisines. Cet généralement plus ou moins celle de la cellule. À titre
espace, mesurant environ 2 nm de long, est comblé par six d’exemple, une cellule cuboïde possède un noyau sphérique au
protéines transmembranaires (connexines) qui orment de centre de la cellule, tandis qu’une cellule mince et aplatie pos-
minuscules canaux remplis de liquide. Ces structures, appe- sède un noyau allongé dans le même sens que la cellule.
lées connexons, permettent le passage direct de substances Certaines cellules contiennent un noyau dont la orme est par-
entre des cellules voisines. Les ions, le glucose, les acides ami- ticulière. À titre d’exemple, certains leucocytes (neutrophiles)
nés et d’autres solutés de petite taille peuvent passer directe- possèdent un noyau multilobé qui peut compter au moins deux
ment du cytoplasme d’une cellule à la cellule voisine par ces segments (voir le tableau 18.6, p. 848).
Chapitre 4 La biologie de la cellule 155
Chromosome
Noyau
Liaisons hydrogène A
Appariement G C
Pores nucléaires de bases
complémentaires A T
Enveloppe nucléaire
Squelette C
Chromatine sucre-
phosphate
C
Chromatine
enroulée A T
ADN
Ribosome Histones C G
Nucléole
G
Nucléo- Bases
MET 20 000 x
some azotées A
FIGURE 4.31
Structure du noyau, de l’ADN et de la chromatine, et structure enroulée sur elle-même, la chromatine. Lorsque la chromatine
gènes ❯ A. Caractéristiques structurales du noyau dans une cellule ; s’enroule encore davantage sur elle-même, au moment de la division
l’ADN est le matériel génétique présent dans le noyau de la cellule. cellulaire, elle devient alors un chromosome. C. L’unité fonctionnelle de
B. L’ADN est un polymère de nucléotides ayant la forme d’une double l’ADN est le gène, qui est une séquence d’ADN dirigeant la synthèse
hélice. Les brins d’ADN enroulés autour des histones forment une d’une protéine en particulier.
4.6.1 L’enveloppe nucléaire une bicouche de phospholipides dont la structure est similaire à
celle de la membrane plasmique. La membrane externe est en
et le nucléole continuité avec le RER dans le cytoplasme. Les pores nucléaires
sont des passages ouverts semblables à des canaux qui traversent
1 Décrire l’enveloppe nucléaire. des régions fusionnées des membranes interne et externe de la
2
double membrane un peu partout dans l’enveloppe nucléaire. Ils
Expliquer la structure et la fonction du nucléole.
permettent le passage de grosses particules tant vers l’intérieur
du noyau (p. ex., les protéines) que vers l’extérieur (p. ex., l’ARN
Le noyau est délimité par une double membrane appelée enve-
messager). Des ions et des molécules hydrosolubles passent éga-
loppe nucléaire (ou membrane nucléaire). Elle sépare le cyto-
lement par les pores nucléaires.
plasme du nucléoplasme (liquide à l’intérieur du noyau). Cette
enveloppe régule le déplacement des substances entre le noyau Le noyau typique d’une cellule contient une structure géné-
et le cytoplasme. Chaque membrane de l’enveloppe nucléaire est ralement sphérique et de coloration sombre appelée nucléole
156 Partie I L’organisation du corps humain
(voir la fgure 4.31A). Le nucléole est un organite non membra- amas de protéines nucléaires particulières appelées histones
neux. Il se compose de protéines et d’ARN, et il assure la orma- pour ormer un complexe appelé nucléosome (voir la fgure 4.31B).
tion des sous-unités du ribosome qui s’assembleront dans le Lorsqu’une cellule n’est pas en phase de division, l’ADN et ses
cytoplasme pour ormer le ribosome sous sa orme fnale. protéines associées ont la orme d’une masse de fns flaments
appelée chromatine (khrôma = couleur) ressemblant à un long
Les cellules ne comptent pas toutes un nucléole. La présence
fl qui aurait été déroulé de sa bobine. Cette chromatine se
et le nombre de nucléoles indiquent le niveau d’activité de la
condense sous orme de chromosomes (khrôma = couleur,
synthèse protéique dans la cellule. À titre d’exemple, le neurone
sôma = corps) au cours de la division cellulaire (mitose).
contient plus d’un nucléole, car il produit beaucoup de protéines.
À l’inverse, le spermatozoïde ne contient aucun nucléole, car il L’ADN est organisé de manière onctionnelle en unités indivi-
ne produit aucune protéine. duelles appelées gènes (voir la fgure 4.31C). Les gènes sont des
segments de nucléotides de l’ADN qui ournissent les directives
Vérifiez vos connaissances nécessaires à la synthèse de protéines spécifques. De 1 à 2 % de
l’ADN total compose les gènes. La longueur d’un gène est en
21. Quelle est la fonction des pores nucléaires dans
l’enveloppe nucléaire ? moyenne de 27 000 paires de bases nucléotidiques, mais elle peut
varier énormément (Lander, Linton, Birren et al., 2001 ; Venter,
22. Quelle est la fonction du nucléole ? Adams, Myers et al., 2001). Chaque gène comporte une région
nommée promoteur correspondant au signal de départ et une
autre nommée site de terminaison correspondant au signal d’ar-
rêt de la transcription (ou copie) d’un gène en molécule d’ARN
4.6.2 L’acide désoxyribonucléique, la pour diriger la synthèse d’une protéine (voir la section 4.7).
chromatine et les chromosomes
Vérifiez vos connaissances
3 Décrire les relations entre l’acide désoxyribonucléique, 23. Décrivez la relation structurale entre l’ADN,
la chromatine et les gènes. les chromosomes et la chromatine, et la relation
fonctionnelle entre l’ADN et les gènes.
Le noyau contient l’ADN nucléaire, le nucléole et le nucléo-
plasme. L’ADN est une biomolécule d’acides nucléiques compo-
sée d’une répétition de monomères appelés nucléotides (voir la
section 2.8.4). Chacun de ces désoxyribonucléotides se compose
4.7 La fonction du noyau
d’un pentose (sucre à cinq atomes de carbone appelé désoxyri- et des ribosomes
bose) d’un groupement phosphate et de l’une des quatre bases
azotées suivantes : adénine (A), cytosine (C), guanine (G) ou thy- La synthèse des protéines est le processus central sur lequel
mine (T). Les désoxyribonucléotides sont liés par des liaisons reposent essentiellement toutes les autres activités cellulaires.
phosphodiester dans lesquelles un groupement phosphate est Les gènes de l’ADN correspondent à un code pour permettre à la
présent entre deux nucléotides pour les lier. La série de désoxy- cellule de abriquer les protéines grâce aux ribosomes dans le
ribonucléotides orme alors un brin d’ADN. Chaque molécule cytoplasme. Par conséquent, cette synthèse comporte deux pro-
d’ADN contient deux brins complémentaires de désoxyribonu- cessus importants :
cléotides. Des liaisons hydrogène aibles entre les bases azotées
1. la transcription, qui est la ormation d’une copie d’un gène
(A, C, G ou T) des nucléotides relient ces deux brins pour ormer
de l’ADN en ARN dans le noyau ;
une structure en double hélice (voir la fgure 2.23, p. 67).
L’adénine interagit toujours avec la thymine, et la guanine avec 2. la traduction, qui utilise l’ARN pour la synthèse de la pro-
la cytosine. Cette interaction spécifque entre les bases se nomme téine par les ribosomes dans le cytoplasme.
appariement de bases complémentaires : A avec T et C avec G.
Il est possible de comparer l’ADN à une échelle en spirale 4.7.1 La transcription : la synthèse
dans laquelle les sucres et les groupements phosphate des de l’acide ribonucléique
nucléotides orment les montants de l’échelle (voir la fgure 4.31B).
Les paires de bases azotées interreliées par des hydrogènes 1 Énumérer les structures requises pour la transcription.
aibles orment les échelons de l’échelle. L’ADN est une macro-
molécule énorme qui contient pratiquement tout le matériel 2 Expliquer les trois étapes de la transcription.
génétique de la cellule, l’autre petite partie du matériel se trou-
vant dans les mitochondries. Au total, l’ADN de la cellule La transcription se déroule dans le noyau de la cellule. Elle se
humaine renerme plus de trois milliards de paires de nucléo- produit lorsqu’un segment d’ADN est lu et copié par l’ARN poly-
tides (Human Genome Project Inormation, 2012). Le noyau mérase pour ormer un nouveau brin d’ARN.
d’une cellule du corps humain compte 46 molécules distinctes
d’ADN à double brin (bicaténaires). Au cours de la division cel- 4.7.1.1 Les structures requises
lulaire, ces molécules sont visibles au microscope sous la orme L’ADN est la principale structure requise pour la transcription. Le
de chromosomes. Pour aider l’ADN à se compacter à l’intérieur processus de la transcription est indispensable pour ormer une
du noyau, la longue double hélice d’ADN s’enroule autour d’un molécule d’ARN complémentaire à la séquence de nucléotides de
Chapitre 4 La biologie de la cellule 157
l’ADN. L’ARN (voir la section 2.8.4) est un acide nucléique composé 4.7.1.2 Le processus de la transcription
d’une répétition de ribonucléotides, soit les nucléotides spécifques Au cours de la transcription, il y a ormation d’un ARN messa-
de l’ARN. Chacun de ces ribonucléotides se compose d’un sucre à
ger. Ce dernier est la copie du gène et se rend au cytoplasme, où
cinq atomes de carbone (ribose), d’un groupement phosphate et de
a lieu la traduction. Le processus général de la transcription
l’une des quatre bases azotées suivantes : adénine (A), cytosine
(C), guanine (G) ou uracile (U). Contrairement à l’ADN, l’ARN ne comporte trois événements majeurs : l’initiation, l’élongation et
comporte qu’un seul brin de nucléotides (voir la fgure 2.23, p. 67). la terminaison FIGURE 4.32. Animation La transcription chez les
cellules bactériennes
La ormation de l’ARN au cours de la transcription nécessite la
présence d’un grand nombre d’éléments constitutis de l’ARN
appelés ribonucléotides et de l’enzyme ARN polymérase. Ces L’initiation
structures se trouvent dans le nucléoplasme du noyau. L’ARN Généralement, l’ADN se présente sous la orme d’une double
polymérase assemble les ribonucléotides en les appariant avec hélice. Il doit donc d’abord se dérouler dans la région du gène à
l’ADN de açon complémentaire (voir la fgure 4.32, étape 2). transcrire pour que son inormation puisse être lue et copiée.
Bien que d’autres enzymes et de nombreux acteurs de régu- Des enzymes spécifques aident à dérouler partiellement l’ADN
lation interviennent dans ce processus, la présente description et à le rendre accessible à l’ARN polymérase, l’enzyme qui cata-
se limite au processus de base de la transcription qui ait appel à lyse la synthèse des molécules d’ARN messager (ARNm). Après
l’ADN, aux ribonucléotides et à l’ARN polymérase. le déroulement partiel de l’ADN, l’ARN polymérase se fxe au
Gène
ADN
Transcription
ARN polymérase
2 Élongation : appariement complémentaire des
ribonucléotides libres avec les bases azotées
Promoteur exposées du brin matrice de l’ADN à l’aide de l’ARN
polymérase ; formation des liaisons hydrogène entre
ARN polymérase les bases azotées de l’ADN et d’ARN en cours de
formation ; poursuite de ce processus à mesure que
l’ARN polymérase se déplace le long du brin d’ADN
Liaisons hydrogène
n
ra Enroulement ADN
ti o
T
A n s cr i p ARN
G G
T U
C
A U A
A G C G U T (A) Adénine (U) Uracile
C G A
C
Déroulement (C) Cytosine (G) Guanine
Ribonucléotide
Exon
Intron
Intron ARN prémessager
Exon
3 Terminaison : arrivée de l’ARN polymérase au site
de terminaison du gène ; libération du brin d’ARN
nouvellement formé ; fin et enroulement de l’ADN
en double hélice
brin d’ADN et se déplace sur sa longueur jusqu’à ce qu’elle modications apportées entraînent la ormation d’un ARNm mature
atteigne le promoteur (région de départ) associé à un gène. utilisé par la suite comme code pour synthétiser la protéine.
Animation La synthèse de l’ARNm au cours de la transcription L’épissage
L’ARN prémessager contient des introns, qui sont des régions non
INTÉGRATION STRATÉGIES D’APPRENTISSAGE codantes. Ces introns sont éliminés de l’ARNm et peuvent contenir
des séquences précises qui infuencent la régulation de l’expres-
Le processus de la transcription peut être comparé à l’écriture sion des gènes. Les exons sont les régions codantes de l’ADN qui
d’une recette à partir d’un livre de recettes. L’ADN est le livre s’assemblent bout à bout avec l’élimination des introns. Un com-
de recettes, et un gène est une recette en particulier. L’ARN est plexe ribonucléoprotéique (composé d’ARN et de protéines),
la copie de la recette transcrite sur une euille pour ne pas salir appelé complexe d’épissage, catalyse ce processus. Le mécanisme
le livre. d’épissage peut aire varier le nombre et la nature des exons intro-
duits dans l’ARNm mature selon plusieurs acteurs, dont le stade
de développement de l’organisme et le type de cellule. L’ARNm
Le gène est marqué pour la transcription par plusieurs acteurs produit sera nalement une série d’exons qui ormera le code
de régulation qui refètent un besoin de produire la protéine spé- complet. Celui-ci détermine la séquence d’acides aminés de la pro-
cique codée par ce gène. Le promoteur sert de point de départ de téine qui sera ensuite abriquée. Puisque le nombre et la nature
la transcription du gène. Lorsque la détermination du gène et la des exons choisis varient au moment de l’épissage, plusieurs pro-
liaison des acteurs appropriés se produisent, les liaisons hydro- téines diérentes peuvent être produites à partir d’un même gène.
gène entre les deux brins d’ADN se brisent, permettant alors de
créer un espace entre les deux brins d’ADN de cette région. La D’autres modifcations
séparation permet d’exposer les bases azotées à cet endroit. Le coiage et l’ajout d’une queue polyA sont d’autres modica-
Comme l’ARN est une molécule monocaténaire, un seul des deux tions apportées pour ormer l’ARNm mature. Le coiffage se carac-
brins d’ADN est copié. Ce brin d’ADN est qualié de brin matrice. térise par la liaison unique d’un ribonucléotide contenant une
guanine à la tête de l’ARNm. Cette modication augmente la sta-
L’élongation bilité du brin d’ARNm, ce qui contribue à prévenir sa digestion
Au cours du processus d’élongation, des ribonucléotides libres par des enzymes qui digèrent les acides nucléiques (nucléases)
s’apparient de açon complémentaire avec les bases azotées expo- présents dans le cytoplasme. L’ajout d’une queue polyA se carac-
sées du brin matrice d’ADN. Par exemple, une cytosine libre sera térise par le retrait de segments terminaux de l’ARNm pour les
attirée par une guanine du brin matrice. L’appariement des bases remplacer par une succession de nombreux ribonucléotides de
azotées se caractérise par la ormation de liaisons hydrogène entre type adénine à l’extrémité nale de l’ARNm. Comme l’épissage,
la base azotée d’un ribonucléotide et sa base azotée complémen- l’ajout d’une queue polyA ournit un moyen de produire plus d’un
taire du brin d’ADN. À titre d’exemple, si la séquence des bases ARNm mature, car le retrait du segment terminal et l’ajout de la
d’un brin matrice d’ADN est TTAGCTAGC, la séquence des bases queue polyA peuvent s’eectuer à diérents sites. L’une des onc-
du brin d’ARN nouvellement ormé sera AAUCGAUCG (l’ARN tions de la queue polyA est de servir de mesure de l’âge de
contient de l’uracile [U] au lieu de la thymine.) L’ARN polymérase l’ARNm. En eet, ces nucléotides s’éliminent par la suite au l du
contribue à l’appariement des bases azotées et à la ormation des temps, et la queue raccourcit. Lorsqu’il ne reste qu’une certaine
liaisons phosphodiester qui se créent entre chaque ribonucléotide portion de la queue, des nucléases détruisent l’ARNm.
pour ormer l’ARN. L’ARN polymérase continue de se déplacer le
long de l’ADN jusqu’à la transcription complète du gène. Il en L’ARNm mature nouvellement ormé sort du noyau après avoir
résulte un nouvel ARNm ormé à partir de l’inormation contenue subi ces modications. Il passe par les pores nucléaires pour
dans le gène. pénétrer dans le cytoplasme et se diriger vers un ribosome
pour la traduction (deuxième processus de la synthèse protéique).
La terminaison
Lorsque la molécule d’ARN polymérase atteint le site de termi- Vériiez vos connaissances
naison, à la n du gène, elle se libère de l’ADN, et les liaisons 24. Quelles sont les trois principales structures requises
hydrogène présentes entre les bases azotées se brisent. Cela per- pour la transcription ? Expliquez où se produit la trans-
met au brin d’ARNm nouvellement ormé de se détacher de cription et la açon dont elle se déroule.
l’ADN pour éventuellement se diriger vers le cytoplasme où aura
lieu l’étape suivante de la synthèse des protéines, la traduction.
Le nouveau brin d’ARNm représente un code qui détermine la INTÉGRATION STRATÉGIES D’APPRENTISSAGE
séquence d’acides aminés de la protéine à synthétiser (p. ex., Il peut être utile d’imaginer l’épissage de l’ARN prémessager
l’insuline). De son côté, l’ADN reprend sa orme de double hélice. comme le collage d’une pellicule au cours de la production d’un
lm. Les segments superfus de la pellicule sont enlevés, et les
4.7.1.3 Les modifcations apportées à l’acide segments restants sont collés bout à bout pour produire la version
ribonucléique messager dénitive du lm. Chose intéressante, le même ARN prémessager
peut être épissé de diverses açons pour produire des ARNm
L’ARNm nouvellement ormé doit subir plusieurs modications matures diérents, de la même açon qu’une pellicule de lm peut
importantes avant de quitter le noyau. Le brin d’ARNm synthé- être collée de diverses açons pour créer une histoire diérente.
tisé au départ se nomme plus précisément ARN prémessager. Les
Chapitre 4 La biologie de la cellule 159
4.7.2 La traduction : la synthèse est lue. Le code de la séquence de nucléotides de l’ARNm est tra-
duit, c’est-à-dire qu’il passe du langage de nucléotides au langage
des protéines d’acides aminés, pour produire de nouvelles chaînes de protéines.
La traduction a lieu dans le cytoplasme par les ribosomes.
3 Énumérer les structures requises pour la traduction. Animation La traduction : la synthèse des protéines
4 Nommer les trois ormes onctionnelles de l’ARN, expliquer 4.7.2.1 Les structures requises
ce que signife le terme codon et indiquer trois types
de codons. La traduction nécessite la présence de ribosomes (composés
d’ARN ribosomique et de protéines), d’ARNm, d’ARN de trans-
5 Décrire les trois étapes de la traduction. fert et d’un grand nombre d’acides aminés libres. La protéine est
le produit formé.
La traduction est la synthèse d’une nouvelle protéine. L’ARNm Trois types d’ARN fonctionnels sont nécessaires pour la syn-
passe dans un ribosome dans lequel l’information qu’il contient thèse des protéines FIGURE 4.33A . L’un de ces types d’ARN se
Types d’ARN
Codon de l’ARNt
U
A
Grande d’arrêt C Extrémité
Site C
sous-unité réceptrice de Extrémité
E Site Site réceptrice
P A l’acide aminé
Codon de l’acide
Petite Codon aminé
sous-unité
Codon
G
U
Codon Anticodon
A
U A C
d’initiation
Anticodon
A.
B.
FIGURE 4.33
Structures requises pour la traduction ❯ Le processus et nécessite l’ARNm et l’ARNt. B. Les acides aminés sont
de la traduction utilise l’inormation contenue dans l’ARNm pour diriger les composants utilisés pour synthétiser la nouvelle protéine.
la synthèse protéique. A. La traduction se déroule dans les ribosomes
160 Partie I L’organisation du corps humain
trouve enermé dans la structure des ribosomes et se nomme bases suivantes : UAA, UAG ou UGA. Les codons d’arrêt
ARN ribosomique (ARNr). Trois sites sont associés au ribo- agissent comme point d’arrêt de la lecture de l’ARNm.
some : 1) le site A (amino-acyl) où s’ajoutent les nouveaux acides
Le troisième type d’ARN est l’ARN de transfert (ARNt). Il sert
aminés ; 2) le site P (peptidyl) qui retient le nouveau polypeptide
d’adaptateur pour amener un acide aminé donné vers un codon
en cours de synthèse ; 3) le site E (E pour évacuation) qui permet
d’ARNm précis. Les ARNt comptent généralement de 70 à
à l’ARN de transert de quitter le ribosome.
100 nucléotides. Dans sa orme simpliée, il est représenté
L’ARNm est la molécule transcrite à partir du gène. Il trans- comme une euille de trèfe. Une molécule d’ARNt présente deux
porte les directives pour la synthèse de la protéine. L’ARNm est régions importantes. La première est une séquence de trois
une séquence linéaire de nucléotides de longueur variable selon nucléotides appelée anticodon. L’anticodon de l’ARNt s’apparie
la taille de la protéine à synthétiser. La lecture de l’ARNm s’eec- avec son codon complémentaire sur l’ARNm. La deuxième région
tue par séquences de trois bases azotées de nucléotides à la ois. est l’extrémité réceptrice de l’acide aminé. Ici, un acide aminé
Chaque unité de trois bases se nomme codon. Une molécule spécique se xe à l’ARNt en onction de la séquence anticodon
d’ARNm contient trois catégories de codons. de l’ARNt. C’est l’enzyme appelée aminoacyl-ARNt synthétase
(absente sur la gure 4.33) qui permet de lier le bon acide aminé
• Un codon d’initiation contient toujours la même séquence de
en onction de la séquence anticodon. Il existe 20 types
trois bases AUG ; il s’agit du signal indiquant l’endroit où com-
d’aminoacyl-ARNt synthétases pour les 20 acides aminés. Avant
mence la synthèse de la protéine.
la traduction, chaque acide aminé se xe à son ARNt correspon-
• La série de codons entre le codon d’initiation et le codon dant par sa propre aminoacyl-ARNt synthétase. Une ois lié à son
d’arrêt sert à déterminer la nature des acides aminés qui or- acide aminé, l’ARNt prend le nom d’ARNt chargé.
meront la protéine nouvellement synthétisée ; chaque codon
Enn, les acides aminés sont les composants de base pour la
correspond à un acide aminé déterminé par le code
synthèse de la nouvelle protéine. En général, les 20 acides ami-
génétique.
nés diérents sont présents dans les protéines des organismes
• Le codon d’arrêt suit les codons d’assemblage de la nouvelle vivants (voir la fgure 2.27 p. 74). Il a été question, dans le cha-
protéine ; il s’agit toujours de l’une des trois séquences de pitre 2, du ait que les propriétés des groupements R orment la
base de l’organisation et du regroupement des acides aminés.
Par conséquent, pour synthétiser une nouvelle protéine qui peut
contenir des centaines, voire des milliers d’acides aminés, le
cytosol doit contenir les 20 acides aminés en quantité susante
à proximité des ribosomes.
Cytoplasme
Noyau Traduction
Transcription
ARN polymérase
ARNt
ARN prémessager chargé
Brin matrice d’ADN
Cytoplasme
Met Met Glu
ARNt
chargé
Aminoacyl-ARNt
synthétase
E P A E P A
ARNm mature ARNm
Pore nucléaire U A C U A C C U U
A U G G A A A C A A U G G A A A C A
Avant la traduction, l’ARNm
mature quitte le noyau pour
entrer dans le cytoplasme
par les pores nucléaires.
1 Initiation : assemblage de la petite sous- 2a. Appariement de l’anticodon d’un ARNt
unité, de la grande sous-unité et de l’ARNt chargé avec son codon complémentaire
(qui est dans le site P) présentant l’anti- de l’ARNm dans le site A
codon UAC et chargé de la méthionine
(Met) pour former un complexe 2 Élongation
FIGURE 4.34
Processus de la traduction ❯ La synthèse des protéines a lieu l’ARNm et nécessite des ARNt chargés. Les trois principaux événements
grâce aux ribosomes par la traduction de l’ARNm. Elle est dirigée par sont l’initiation, l’élongation et la terminaison.
Chapitre 4 La biologie de la cellule 161
E P A E P A U
E P A
U G
U A C C U U C U U
A U G G A A A C A A U G G A A A C A U
Codon d’arrêt
(UAA, UAG ou UGA)
2b. Formation d’une liaison peptidique 2c. Déplacement du ribosome au codon suivant ; appariement 3 Terminaison : liaison du facteur
entre les deux acides aminés d’autres acides aminés apportés par l’ARNt avec l’ARNm jusqu’à de terminaison au codon d’arrêt de
l’atteinte d’un codon d’arrêt (répétition des étapes « a » à « c ») l’ARNm ; libération de la protéine
nouvellement formée
162 Partie I L’organisation du corps humain
Le TABLEAU 4.3 représente le code génétique. Le code géné- 4.7.3 L’acide désoxyribonucléique :
tique permet de relier les 64 codons possibles à l’acide aminé le centre de commande
pour lequel ils codent. Le codon AUG correspond au codon d’ini-
tiation, qui est le signal indiquant où commence la traduction. de la cellule
Les codons UAA, UAG et UGA sont des codons d’arrêt indiquant
la fn de la traduction. 6 Expliquer la raison pour laquelle l’acide désoxyribonucléique
La FIGURE 4.35 résume quant à elle le processus de la trans- est considéré comme le centre de commande de la cellule.
cription et de la traduction. La transcription de l’ADN dans le
noyau produit une molécule d’ARN à partir du brin matrice de Le corps humain contiendrait environ 20 000 gènes pouvant
l’ADN, l’ARNm. L’ARNm nouvellement ormé subit ensuite des créer un nombre encore plus élevé de protéines (voir le cha-
modifcations avant de quitter le noyau par un pore nucléaire. La pitre 2). Ces protéines remplissent une vaste gamme de onc-
traduction de l’ARNm en protéine se produit dans le ribosome tions, dont la catalyse de réactions chimiques, la déense, le
situé dans le cytoplasme par l’assemblage des acides aminés, un transport, le soutien, le mouvement, la régulation et le stockage.
processus acilité par de nombreux ARNt. L’ADN est responsable de diriger la synthèse des protéines qui
accomplissent ces onctions dans l’organisme.
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS En outre, l’ADN est indirectement responsable d’autres
changements métaboliques qui se produisent dans la cellule,
Les réactions chimiques sont généralement catalysées par
des enzymes qui sont des protéines globulaires (voir la sec- notamment la synthèse des stéroïdes et d’autres lipides ainsi
tion 3.3). Les ribosomes se composent de protéines et d’ARNr. que la voie enzymatique de l’oxydation du glucose, car l’ADN
Ce sont les ARNr, et non pas les protéines, qui catalysent la régule la synthèse des enzymes responsables de catalyser
synthèse des protéines. Pour cette raison, l’ARN du ribosome autant la décomposition que la synthèse des structures
se nomme ribozyme, une molécule d’ARN catalytique. Dans chimiques. Tous ces rôles expliquent pourquoi l’ADN est consi-
ce cas, les protéines du ribosome jouent surtout un rôle struc- déré comme l’un des composants principaux du centre de com-
tural pour maintenir la bonne orientation des molécules d’ARNr. mande de la cellule, et qu’il est parois surnommé le patron de
la cellule.
onctions, entre sa ormation et le moment où elle se divise pour la fgure 4.37) veillent à ce que les deux brins restent
donner deux cellules identiques appelées cellules flles. Le cycle séparés.
cellulaire comporte deux phases principales : l’interphase et la
3 L’assemblage des nouveaux brins d’ADN. Les deux brins
phase mitotique (M) FIGURE 4.36 et TABLEAU 4.4.
d’ADN servent de matrices et sont lus par les enzymes ADN
Animation Le cycle cellulaire polymérases qui se déplacent le long des deux brins parents
et assemblent les nouveaux brins d’ADN à mesure que les
4.8.2.1 L’interphase désoxyribonucléotides complémentaires s’apparient au brin
La plupart des cellules sont en interphase pendant la majeure matrice. À titre d’exemple, si la séquence des bases d’une
partie de leur vie. L’interphase est la période entre les divisions petite partie d’un brin d’ADN est TTAGCTAGC, la séquence
cellulaires pendant laquelle la cellule se maintient et accomplit des bases du nouveau brin d’ADN complémentaire ormé et
ses activités métaboliques normales. C’est également la période assemblé par l’ADN polymérase sera AATCGATCG.
au cours de laquelle la cellule se prépare à se diviser, si elle doit Des liaisons hydrogène unissent les paires de bases com-
le aire. Pendant l’interphase, l’ADN à l’intérieur du noyau plémentaires. La liaison entre les nucléotides du polymère
demeure sous la orme d’une chromatine quelque peu enroulée. d’ADN est une liaison phosphodiester.
L’interphase se subdivise en trois phases distinctes : G1, S et 4 La reconstitution de la double hélice d’ADN. Les ADN à
G2. Pendant la phase G1 (G pour gap en anglais = intervalle) du deux brins reprennent leur structure en orme d’hélice
cycle cellulaire, la cellule croît et produit de nouveaux organites ; enroulée. Chaque molécule d’ADN ormée comprend un
néanmoins, elle continue d’accomplir ses activités métaboliques brin parent et un nouveau brin.
spécifques. Les structures nécessaires à la réplication de l’ADN
Ce processus se poursuit jusqu’à la réplication complète des
se orment également au cours de cette phase, et la duplication
deux brins d’ADN sur toute leur longueur FIGURE 4.37.
des centrioles s’eectue pour en produire deux paires.
Au cours de la phase S (S pour synthèse), les 46 brins d’ADN À votre avis
se répliquent. Une ois condensés, au début de la mitose, les 4. Décrivez la différence entre la réplication et la transcrip-
chromosomes dupliqués se présenteront sous la orme de deux tion de l’ADN du point de vue du type d’acide nucléique
branches reliées au centre et donnant l’aspect général d’un X. formé et de la longueur du brin d’ADN copié.
Les deux branches se nomment chromatides sœurs et elles sont
identiques. Le point qui relie les deux brins identiques au centre
de chaque chromosome est le centromère (centrum = centre,
meros = partie). L’ADN en cours de ormation a besoin de l’ADN
polymérase et d’un grand nombre d’éléments constitutis
appelés désoxyribonucléotides. Tous ces composants se
trouvent dans le nucléoplasme à l’intérieur du noyau.
Les étapes de la réplication de l’ADN sont le
déroulement, la séparation, l’assemblage et la
Anaphase
reconstitution. Métaphase
1 Le déroulement de la molécule d’ADN.
Mitose
Les brins complémentaires de la Télophase
double hélice d’ADN se déroulent
grâce à des enzymes spécifques. Prophase
Phase
2 La séparation des brins parents. mitotique (M)
Les liaisons hydrogène qui unissent
les bases azotées complémentaires Cytocinèse
dans les brins d’ADN se brisent.
Une ois les brins séparés, des Phase G2
(croissance)
protéines de liaison (absentes sur
Interphase
Phase G1 Premier intervalle : phase de croissance pendant laquelle se déroulent la synthèse protéique et les activités métaboliques ;
production de nouveaux organites ; début de la réplication des centrioles à la fn de cette phase
Phase G2 Deuxième intervalle : brève période de croissance pour la production des enzymes nécessaires à la division cellulaire ;
poursuite de la réplication des organites ; fn de la réplication des centrioles
Phase mitotique (M) La division cellulaire produit deux cellules flles identiques à partir d’une cellule mère.
Mitose Division du noyau ; suite d’événements nucléaires répartissant les deux jeux de chromosomes dans les deux noyaux flles ;
quatre phases : la prophase, la métaphase, l’anaphase et la télophase (voir la fgure 4.37)
Cytocinèse Événement commençant habituellement avant la fn de la télophase ; ormation du sillon annulaire à partir d’un anneau
contractile de microflaments ; division du cytoplasme donnant lieu à deux cellules flles
Désoxyribonucléotides
libres
ADN 3 Assemblage du 4 Reconstitution de la
polymérase nouveau brin d’ADN double hélice d’ADN
Phase S
(réplication de l’ADN
et croissance)
Déroulement
d’une section
Brin avancé
ADN polymérase
Brin
retardé
1 Déroulement 2 Séparation
de la molécule des deux brins
d’ADN d’ADN par le bris
des liaisons
hydrogène entre
les bases azotées
complémentaires
4 Reconstitution de
3 Assemblage du la double hélice d’ADN
nouveau brin d’ADN
FIGURE 4.37
Réplication de l’ADN ❯ Les deux brins hélicoïdaux de la molécule d’ADN bicaténaire se déroulent et se
séparent pour obtenir deux brins parents servant de matrices pour la synthèse de nouveaux brins d’ADN.
166 Partie I L’organisation du corps humain
La dernière partie de l’interphase, appelée phase G2, est 4.8.2.2 La phase mitotique
courte (voir la fgure 4.36). Au cours de cette phase, les centrioles Après l’interphase, la cellule entame la phase mitotique (M).
ont terminé de se répliquer, la production d’organites se pour- Deux événements distincts se déroulent au cours de cette phase
suit et les enzymes requises pour la division cellulaire sont pour produire deux nouvelles cellules. Le premier événement est
synthétisées. la mitose (ou division du noyau), dont les derniers processus
sont chevauchés par le deuxième événement qui est la cytoci-
STRATÉGIES D’APPRENTISSAGE nèse (ou division du cytoplasme). La mitose comprend quatre
INTÉGRATION
phases consécutives, à savoir la prophase, la métaphase, l’ana-
Pour ne pas confondre les processus de réplication de l’ADN phase et la télophase, qu’il est possible de retenir à l’aide de
et de transcription (formation de l’ARN à partir de l’ADN), il est l’acronyme P-MAT. Chaque phase se fond progressivement dans
possible de visualiser la transcription de l’ARNm comme le fait la suivante en un processus ininterrompu FIGURE 4.38.
de retranscrire une recette à partir d’un livre de recettes ; la
recette est écrite en langage ARN. En revanche, la réplication La prophase est le premier stade de la mitose. La chromatine
de l’ADN peut être vue comme l’action d’imprimer une copie se condense sous forme de chromosomes qui sont plus faciles à
exacte du livre de recettes en entier ; le livre de recettes est déplacer et qui risquent moins de s’emmêler au cours de la divi-
imprimé en langage ADN. sion cellulaire. L’ADN et les protéines de la chromatine s’enroulent,
se condensent et se torsadent pour former les chromosomes.
A. Interphase B. Prophase
• Synthèse des composants cellulaires • Apparition des chromosomes en raison de la condensation
nécessaires à la division cellulaire, de la chromatine
y compris celle de l’ADN • Désintégration du nucléole
• Apparition des fibres du fuseau mitotique à partir des centrioles
• Migration des centrioles vers les pôles opposés de la cellule
• Dissolution de l’enveloppe nucléaire à la fin de cette phase
Chapitre 4 La biologie de la cellule 167
INTÉGRATION STRATÉGIES D’APPRENTISSAGE Les chromosomes se composent de deux chromatides sœurs qui
ressemblent à des bâtonnets relativement courts et épais, et
L’acronyme P-MAT facilite la mémorisation des principaux visibles au microscope optique au cours de la prophase sous la
événements de chaque phase de la mitose. orme de structures de coloration sombre dans le noyau.
• Le P de prophase représente la boule pelucheuse de chro-
Les événements suivants s’ajoutent à la condensation de la
mosomes qui se forme dans le noyau et qui correspond à la
première étape.
chromatine en chromosomes. Le nucléole se désintègre et dispa-
raît. Les microtubules allongés, appelés fbres du useau mito-
• Le M de métaphase représente le terme milieu : pendant tique, commencent à croître à partir des centrioles. Les deux
cette phase, les chromosomes s’alignent au milieu de la
paires de centrioles se séparent par l’allongement des microtu-
cellule.
bules et fnissent par atteindre les pôles opposés (extrémités) de
• Le A d’anaphase représente les pôles opposés ou les la cellule. La dissolution de l’enveloppe nucléaire marque la fn
antipodes : pendant cette phase, les chromatides sœurs de la prophase, permettant ainsi aux chromosomes de se dépla-
se séparent pour se retrouver aux antipodes dans la cer librement dans le cytoplasme.
cellule.
• Le T de télophase correspond à l’étape terminale. Pendant La métaphase est le deuxième stade de la mitose au cours
cette étape, les chromosomes reprennent la forme chromatine. duquel les chromosomes s’alignent au centre de la cellule. Cet
alignement, appelé plaque équatoriale de la cellule, se produit
• condensation du cytoplasme et destruction des organites, La mort cellulaire programmée détruit parfois des cellules
particulièrement des mitochondries, privant ainsi la cellule nuisibles, réduisant ainsi les menaces éventuelles à la santé. Des
de l’ATP nécessaire à son fonctionnement ; cellules de notre système immunitaire stimulent la mort cellu-
laire programmée chez certaines cellules infectées par un virus
• déclenchement d’autres signaux membranaires cellulaires
pour freiner la propagation d’une infection. Les cellules dont
pour stimuler la destruction de la cellule de l’extérieur par les
l’ADN est endommagé semblent souvent stimuler les actions qui
phagocytes ;
mènent à l’apoptose, sans doute pour empêcher ces cellules de
• formation de petites cloques (bulles) irrégulières à la surface causer des anomalies liées au développement ou de devenir can-
de la membrane plasmique. céreuses. Certains traitements contre le cancer déclenchent
l’apoptose chez certains types de cellules cancéreuses, ce qui a
La mort cellulaire programmée se produit à la fois pour favo-
pour effet de ralentir le cancer.
riser le développement approprié des cellules et pour éliminer
les cellules nuisibles. À titre d’exemple, le développement nor-
mal des doigts et des orteils commence par la formation d’une
structure ressemblant à une spatule à l’extrémité distale du Vérifiez vos connaissances
membre en développement. La mort cellulaire programmée per- 31. Quels changements précis l’ADN subit-il au cours
met d’éliminer les cellules et les tissus se trouvant entre les de l’apoptose ?
doigts et les orteils en développement dans cette structure.
RÉSUMÉ DU CHAPITRE
4.1 • Les cellules sont les unités structurales et onctionnelles du corps humain.
Une introduction • Les cellules ont des tailles et des ormes diérentes, mais elles possèdent certaines caracté-
à la cellule – 122 ristiques et onctions communes.
4.2 • La membrane plasmique est une matrice fuide contenant un mélange de lipides et de
La structure chimique protéines.
de la membrane 4.2.1 Les composants lipidiques ........................................................................................................... 125
plasmique – 125 • La membrane plasmique se compose d’une bicouche de phospholipides contenant des
molécules de cholestérol. Les glycolipides sont des lipides dont les parties glucidiques
s’étendent à la ace externe de la cellule.
170 Partie I L’organisation du corps humain
4.3 • Des substances entrent dans la cellule et en sortent par des processus de transport membra-
Le transport naire qui sont passis ou actis. Les processus actis nécessitent une dépense d’énergie (ATP)
membranaire – 127 de la part de la cellule, tandis que les processus passis n’en exigent aucune.
4.4 • La communication intercellulaire s’eectue par contact direct entre les cellules ou par la xa-
La communication tion de substances chimiques libérées par d’autres cellules.
intercellulaire – 142 4.4.1 Le contact direct entre les cellules .............................................................................................. 142
• Les cellules du système immunitaire utilisent le contact direct comme moyen de communica-
tion intercellulaire pour protéger l’organisme contre des substances potentiellement nocives.
Le contact direct est également utilisé au cours du développement et de la régénération
cellulaires.
4.5 • Les organites membraneux et non membraneux, les vésicules et les prolongements structu-
Les structures raux à la surace de la membrane cellulaire sont au nombre des structures cellulaires.
cellulaires – 142 4.5.1 Les organites membraneux .......................................................................................................... 143
• Les organites membraneux sont entourés d’une membrane qui sépare leur contenu du cyto-
sol pour que les activités propres à l’organite puissent se dérouler sans être perturbées par
les autres activités de la cellule.
• Les organites membraneux sont le réticulum endoplasmique, le complexe golgien, les lyso-
somes, les peroxysomes et les mitochondries. Ils participent à diérentes ormes de proces-
sus métaboliques, dont ceux de la synthèse et de la dégradation qui se produisent à l’intérieur
de la cellule.
4.6 • Le noyau est une grosse structure généralement sphérique à l’intérieur de la cellule.
La structure du 4.6.1 L’enveloppe nucléaire et le nucléole ............................................................................................ 155
noyau – 154 • L’enveloppe nucléaire est une double bicouche de phospholipides qui sépare le nucléo-
plasme du cytoplasme.
• La cellule compte généralement un nucléole dans son noyau. Il s’agit d’une structure respon-
sable de la synthèse des grandes et des petites sous-unités des ribosomes.
172 Partie I L’organisation du corps humain
4.7 • Le noyau et les ribosomes sont nécessaires à la synthèse des protéines, un processus qui ait
La fonction du noyau appel à la transcription et à la traduction.
et des ribosomes – 156 4.7.1 La transcription : la synthèse de l’acide ribonucléique............................................................... 156
• L’ARN est ormé à partir de l’ADN au moyen de la transcription, un processus qui se déroule
dans le noyau et qui nécessite l’ADN, des ribonucléotides libres ainsi que l’enzyme ARN
polymérase.
• La transcription se ait en trois étapes : l’initiation, l’élongation et la terminaison.
4.9 • Les changements cellulaires associés au vieillissement ne sont pas évidents ni bien
Le vieillissement compris.
et la mort cellulaires – 168 • La mort cellulaire se produit en raison de la présence d’agents nocis ou d’une lésion méca-
nique, ou par un mécanisme d’induction qui mène au suicide de la cellule, un processus
appelé apoptose.
• Lorsque l’apoptose est enclenchée, la destruction de l’ADN, du cytosquelette et des orga-
nites (particulièrement les mitochondries) ainsi que l’activation de signaux agissant sur le
système immunitaire et avorisant la phagocytose entraînent la disparition de la cellule.
Chapitre 4 La biologie de la cellule 173
AUTOÉVALUATION Solutionnaire
Concepts de base
1 Tous les processus suivants sont des processus actifs a) la prophase ;
nécessitant une dépense d’énergie de la part de la cellule, b) la métaphase ;
sauf :
c) l’anaphase ;
a) le transport actif primaire ;
d) la télophase.
b) la diffusion facilitée par des transporteurs ;
5 Les érythrocytes ne possèdent pas de noyau. Quels sont les
c) l’endocytose ;
deux processus cellulaires qu’ils ne peuvent pas accomplir ?
d) l’exocytose.
a) L’apoptose et la synthèse des lipides.
2 Toutes les structures suivantes sont des organites b) La synthèse protéique et la division cellulaire.
membraneux, sauf :
c) La digestion des protéines indésirables et la division
a) les ribosomes ; cellulaire.
b) les lysosomes ; d) La formation de vésicules et la synthèse protéique.
c) le complexe golgien ;
6 Décrivez les processus passifs du transport membranaire,
d) le réticulum endoplasmique. à savoir la diffusion simple, la diffusion facilitée et l’osmose.
3 Lequel des organites suivants détruit les protéines endomma- 7 Décrivez les processus actifs du transport membranaire, à
gées et mal repliées de même que celles dont la cellule n’a savoir le transport actif primaire, le transport actif secondaire
plus besoin ? et le transport vésiculaire.
a) Les centrioles.
8 Énumérez les structures membraneuses, puis décrivez
b) Les peroxysomes. la structure et la fonction de chacune.
c) Les protéasomes.
9 Comparez la structure et la fonction des cils
d) Le nucléole. et des microvillosités.
4 Au cours de cette phase de la mitose, la chromatine se 10 Décrivez les processus de la transcription et de la traduction.
condense pour former les chromosomes, le nucléole se
désintègre, les bres du fuseau mitotique se forment, les 11 Expliquez les processus qui se déroulent au cours des
centrioles migrent vers les pôles de la cellule et l’enveloppe différentes phases du cycle cellulaire, y compris la réplication
nucléaire disparaît. Il s’agit de : de l’ADN, la mitose et la cytocinèse.
Mise en application
1 Un jeune homme dans la vingtaine fait une crise cardiaque et 2 Les tumeurs se caractérisent par un dysfonctionnement
est conduit d’urgence à l’hôpital. Une prise de sang permet de ce processus cellulaire.
de constater que son taux de cholestérol est très élevé. Le a) La transcription.
médecin lui apprend qu’il est atteint d’une maladie génétique
b) La traduction.
qui le rend incapable d’éliminer efcacement de son sang les
particules de LDL renfermant du cholestérol, qui, normale- c) La division cellulaire.
ment, pénètrent dans les cellules. Quel processus cellulaire d) L’épissage.
ne fonctionne pas normalement ?
3 L’hormone insuline est une protéine composée d’une répéti-
a) La diffusion facilitée par des canaux. tion d’unités d’acides aminés. Sa production s’effectue par
b) L’endocytose à récepteur. l’intermédiaire du ou des processus suivants :
c) L’exocytose. a) la transcription et la traduction ;
d) La diffusion simple. b) la réplication de l’ADN ;
c) la mitose ;
d) la différenciation.
174 Partie I L’organisation du corps humain
Synthèse
1 Le oie produit une protéine appelée albumine. La principale 3 Expliquez à un jeune homme dont les cellules comportent
onction de l’albumine est d’exercer une pression osmotique un nombre réduit de récepteurs des LDL pourquoi son taux
pour retourner les liquides dans la circulation sanguine. de cholestérol est élevé.
Expliquez ce qui pourrait arriver à la pression osmotique
chez une personne atteinte de cirrhose et qui ne produit
pas sufsamment d’albumine.
2 Chez une personne atteinte d’une pneumonie (aection
respiratoire qui entraîne une diminution de la concentration
d’oxygène dans le sang), la diusion de l’oxygène augmen-
tera-t-elle, diminuera-t-elle ou restera-t-elle la même par
rapport à la normale ? Expliquez.
CHAPITRE L’ORGANISATION
5 TISSULAIRE
Adaptation française :
Matthieu Devito
5.1 Une introduction à l’organisation 5.3 Le tissu conjoncti : des cellules 5.6 L’intégration des tissus dans les organes
tissulaire .......................................................... 176 dans une matrice de soutien ..................... 189 et les membranes de revêtement
5.2 Le tissu épithélial : le revêtement 5.3.1 Les caractéristiques du tissu de l’organisme............................................... 205
des suraces et les onctions conjoncti ............................................... 190 5.6.1 Les organes : un assemblage
de sécrétion .................................................. 176 5.3.2 Les onctions du tissu conjoncti.............. 193 de tissus ................................................ 205
5.2.1 Les caractéristiques du tissu 5.3.3 Le tissu conjoncti embryonnaire ............. 193 5.6.2 Les membranes de revêtement
épithélial ................................................ 176 5.3.4 La classifcation des tissus de l’organisme ....................................... 205
5.2.2 Les onctions du tissu épithélial............... 177 conjonctis ............................................. 194 5.7 La ormation, les modifcations,
5.2.3 La classifcation des tissus épithéliaux 5.4 Le tissu musculaire : le mouvement ........ 200 la régénération et le vieillissement
de revêtement ........................................ 177 5.5 Le tissu nerveux : le transert des tissus ....................................................... 207
INTÉGRATION Illustration des concepts et l’intégration de l’inormation ................. 201 5.7.1 La ormation des tissus ........................... 207
Relation entre le type d’épithélium INTÉGRATION Illustration des concepts 5.7.2 Les modifcations des tissus ................... 209
et sa onction ........................................................... 184 Relation entre le type de tissu conjoncti 5.7.3 La régénération des tissus ...................... 210
5.2.4 Les épithéliums glandulaires ................... 187 et sa onction ........................................................... 202 5.7.4 Le vieillissement des tissus ..................... 210
176 Partie I L’organisation du corps humain
une couche unique, interne par rapport à l’épithélium. Le imperméable à certaines substances tout en avorisant le pas-
microscope électronique permet touteois de constater qu’elle sage d’autres molécules.
est ormée en réalité de trois couches, soit la lamina lucida, la
• Sécrétion. Certaines cellules épithéliales se spécialisent pour
lamina densa et la lamina reticularis. Les deux premières
produire des sécrétions. Il peut s’agir de cellules glandulaires
couches, plus proches de l’épithélium, orment la lame basale
dispersées parmi les autres types cellulaires d’un épithélium
et renerment de minces fbres de collagène ainsi que des gly
ou encore de grands groupes de cellules glandulaires qui or-
coprotéines particulières, sécrétées par les cellules épithé-
ment une glande, exocrine ou endocrine, produisant des
liales. Les cellules du tissu conjoncti sous-jacent sécrètent la
sécrétions particulières.
troisième couche, la lamina reticularis (ou lame réticulaire),
qui contient des fbres protéiques (du collagène). Ces compo- • Sensibilité. Les tissus épithéliaux contiennent des terminai-
sants de la membrane basale agissent ensemble pour fxer sons nerveuses qui détectent les modifcations de l’environne-
plus ermement l’épithélium et le tissu conjoncti sous-jacent, ment externe à leur surace. Ces terminaisons nerveuses
et ils orment une barrière moléculaire sélective entre ces sensorielles et celles du tissu conjoncti sous-jacent our-
deux tissus. nissent continuellement des inormations au système nerveux
• Avascularité. Aucun tissu épithélial ne renerme de vais- concernant le toucher, la pression, la température et la dou-
seaux sanguins. Les cellules épithéliales se procurent leurs leur. En outre, plusieurs organes contiennent un épithélium
nutriments directement à travers leur surace apicale ou spécialisé, appelé neuroépithélium, qui abrite des cellules
encore à partir du tissu conjoncti sous-jacent, par diusion à particulières responsables des sens du goût, de l’odorat, de
travers leur surace basale. l’ouïe et de l’équilibre.
5.2.3.1 La classifcation basée sur le nombre 5.2.3.2 La classifcation basée sur la orme
de couches cellulaires des cellules
Un épithélium peut être simple ou stratifé FIGURE 5.2A. Un épi Les épithéliums sont également classés selon la orme des cel-
thélium simple est ormé d’une seule couche de cellules épithé- lules de leur surace apicale. Toutes les cellules d’un épithélium
liales qui sont toutes en contact direct avec la membrane basale. simple ont la même orme, mais dans un épithélium stratifé, il
Ce type d’épithélium peut être observé dans des régions où le est possible d’observer une diérence entre les cellules de la
stress est minime, et sa onction principale en est une de fltra- couche basale et celles de la couche apicale. La fgure 5.2B
tion, d’absorption et de sécrétion. Cet épithélium orme notam- montre les trois ormes adoptées par les cellules épithéliales :
ment le revêtement intérieur des sacs alvéolaires des poumons, squameuse, cuboïde et prismatique. L’observation de leur sur-
des intestins et des vaisseaux sanguins. ace apicale permet de constater que toutes les cellules de cette
Un épithélium stratifé contient deux ou plusieurs couches de fgure semblent hexagonales. Les termes utilisés ici décrivent
cellules épithéliales. Seules les cellules de sa couche la plus pro- donc la orme des cellules observées latéralement.
onde (basale) sont en contact direct avec la membrane basale. Les cellules squameuses (squamosus = écailleux) (ou pavi-
Cet épithélium ressemble à un mur de briques, les briques posées menteuses) sont larges, aplaties et quelque peu irrégulières.
sur le sol représentant la couche basale et celles du sommet du Elles sont disposées comme les tuiles d’un plancher et leur
mur correspondant à la couche apicale (superfcielle) de l’épithé- noyau est un peu aplati. Les cellules cuboïdes (ou cubiques)
lium. Les épithéliums stratifés sont observés dans des régions sont à peu près aussi hautes qu’elles sont larges. Elles ne res-
soumises à des activités abrasives ou à des stress mécaniques, semblent pas à des cubes paraits, car leurs arêtes sont légère-
car leurs multiples couches de cellules leur permettent de mieux ment arrondies. Leur noyau est sphérique et se situe au centre
résister à l’usure (p. ex., dans la peau ou dans le revêtement de la cellule. Les cellules prismatiques (ou cylindriques) sont
interne du pharynx et de l’œsophage). Les cellules de la couche allongées et elles sont plus hautes que larges. Leur noyau ovale
basale se régénèrent continuellement à mesure que celles de la est habituellement orienté dans le sens de la longueur de la cel-
couche apicale sont perdues en raison de l’abrasion ou du stress. lule et situé dans sa région basale. Il existe également des
L’épithélium pseudostratifé (pseudo= aux, stratum= couche) cellules épithéliales transitionnelles. Ce sont des cellules qui
semble avoir plusieurs couches de cellules (strates) parce que les peuvent acilement changer de orme selon l’étirement de l’épi-
noyaux de celles-ci sont répartis à diérents niveaux entre la surace thélium. Elles peuvent être observées lorsqu’un épithélium
apicale et la surace basale. Bien que toutes ces cellules épithéliales alterne entre un état distendu et un état relâché, comme c’est le
soient attachées à la membrane basale, certaines d’entre elles n’at- cas pour le revêtement interne de la vessie, qui se remplit d’urine
teignent pas la surace apicale. La classifcation de l’épithélium avant de se vider. Quand l’épithélium transitionnel est relâché,
pseudostratifé parmi les épithéliums simples a été retenue, puisque ses cellules sont polyédriques, alors que lorsqu’il est étiré, ses
toutes ses cellules sont en contact avec la membrane basale. cellules de surace s’aplatissent.
Membrane
Noyau basale
Surface apicale
Cellule squameuse
Surface basale Membrane
basale
Épithélium simple FIGURE 5.2
Noyau Membrane Classifcation des
basale épithéliums ❯ Deux critères
Surface apicale servent à classifer les épithé -
liums : le nombre de couches
Cellule cuboïde
cellulaires et la orme des cel-
lules de leur surace apicale.
A. Un épithélium est simple
s’il se compose d’une seule
épaisseur de cellules, alors
qu’il est stratifé s’il possède
Noyau Membrane deux couches de cellules ou
basale plus. B. Les cellules peuvent
Surface basale Membrane adopter une orme squameuse
basale (cellules minces et aplaties),
Épithélium stratifié cuboïde (cellules à peu près
Cellule prismatique aussi hautes que larges) ou
A. Classification selon B. Classification selon prismatique (cellules plus
le nombre de couches la forme des cellules hautes que larges).
Chapitre 5 L’organisation tissulaire 179
Le TABLEAU 5.1 présente les principaux types d’épithéliums glandes. Cet épithélium se compose d’une seule couche de cel-
reconnus sur la base du système de classication décrit ci-dessus. lules à peu près aussi hautes que larges et dont le noyau sphé-
rique occupe le centre (voir le tableau 5.2B). Les principales
5.2.3.3 L’épithélium simple squameux onctions de cet épithélium sont l’absorption de liquides et
Un épithélium simple squameux constitue la barrière la plus d’autres substances à travers sa surace apicale et la sécrétion de
mince qui soit, car il est ormé d’une unique couche de cellules molécules particulières. Il orme la paroi des tubules rénaux, où
aplaties TABLEAU 5.2A . L’observation de sa surace montre des il participe à la réabsorption des nutriments, des ions et de l’eau
cellules irrégulières étroitement liées et contenant un noyau ltrés hors du sang. Il constitue également la portion sécrétrice
sphérique ou ovale. Chaque cellule squameuse ressemble à un de la plupart des glandes et les plus petits conduits des glandes
œu rit dont le jaune serait le noyau. Cet épithélium extrême- exocrines. Il recouvre la surace de l’ovaire et tapisse les olli-
ment ragile est très spécialisé an de permettre le mouvement cules de la glande thyroïde.
rapide de molécules à travers sa surace par diusion, osmose ou
ltration. Il est ainsi particulièrement adapté pour les poumons 5.2.3.5 L’épithélium simple prismatique
et les capillaires sanguins. Il constitue le revêtement interne des Un épithélium simple prismatique se compose d’une unique
sacs alvéolaires des poumons (alvéoles), car sa minceur est bien couche de cellules qui sont plus hautes que larges. Leur noyau
adaptée pour les échanges d’oxygène et de dioxyde de carbone ovale, orienté dans le sens de la longueur, est situé dans la région
entre le sang et l’air inhalé. Cet épithélium tapisse également la basale de la cellule. L’épithélium simple prismatique se présente
lumière (espace interne) de la paroi des vaisseaux sanguins, et sous deux ormes : l’une possède des microvillosités, alors que la
particulièrement des capillaires sanguins, acilitant ainsi les surace apicale de l’autre est couverte de cils.
échanges rapides de nutriments et de déchets entre le sang et le
liquide interstitiel qui les entoure. L’épithélium simple squameux L’épithélium simple prismatique non cilié est idéal pour
qui tapisse l’intérieur des vaisseaux sanguins et des vaisseaux accomplir à la ois des onctions de sécrétion et d’absorption. Il
lymphatiques porte le nom d’endothélium (endon = dedans). porte souvent des microvillosités qui augmentent la surace
d’absorption et il est parsemé de glandes unicellulaires appelées
L’épithélium simple squameux qui orme les membranes cellules caliciformes (voir le tableau 5.2C). Il n’est pas possible
séreuses des cavités corporelles est appelé mésothélium (mesos = de distinguer individuellement les microvillosités au micro-
intermédiaire). Son nom lui vient du mésoderme, le euillet scope optique ; elles orment plutôt une structure foue et bril-
embryonnaire primiti dont il dérive (voir la section 5.7.1). lante connue sous le nom de bordure en brosse. Les cellules
caliciormes sécrètent de la mucine, une protéine qui, une ois
5.2.3.4 L’épithélium simple cuboïde hydratée, orme le mucus. L’épithélium simple prismatique non
Les cellules d’un épithélium simple cuboïde sont uniormes ; cilié constitue le revêtement interne de la plus grande partie du
c’est le tissu idéal pour ormer les plus petits conduits des tube digesti, de l’estomac jusqu’au canal anal.
Simple cuboïde Une couche de cellules ; ces cellules sont à peu près aussi hautes que larges.
Simple prismatique Une couche de cellules plus hautes que larges ; le type cilié porte des cils, alors que le type non cilié peut être
recouvert de microvillosités.
Pseudostratifé prismatique Une couche de cellules de hauteurs diérentes ; toutes les cellules se rattachent à la membrane basale ;
la orme ciliée possède des cils et renerme des cellules caliciormes, contrairement à la orme non ciliée.
Épithélium stratifé : deux couches de cellules ou plus ; seule la couche la plus proonde s’attache à la membrane basale.
Stratifé squameux, kératinisé Plusieurs couches ; les cellules des couches apicales sont mortes, aplaties et remplies de kératine
(une protéine).
Stratifé squameux, non kératinisé Plusieurs couches ; pas de kératine dans les cellules ; les cellules vivantes des couches apicales sont aplaties
et maintenues humides.
Stratifé cuboïde Deux couches de cellules ou plus ; les cellules de la couche apicale sont cuboïdes.
Stratifé prismatique Deux couches de cellules ou plus ; les cellules de la couche apicale sont prismatiques.
Transitionnel Plusieurs couches de cellules polyédriques (quand le tissu est relâché) ou aplaties (quand le tissu est distendu) ;
certaines cellules sont binucléées.
180 Partie I L’organisation du corps humain
Structure
Saccule alvéolaire Une seule couche de cellules minces et
(espace rempli d’air) aplaties semblables à des carreaux de sol
Cellule épithéliale irréguliers ; le noyau unique de chaque
squameuse cellule ait saillie en son centre.
Membrane Fonctions
basale
Diusion rapide, fltration et, dans les
membranes séreuses, sécrétion
Localisation
MO 200 x
Structure
Une seule couche de cellules à peu près
aussi hautes que larges ; le noyau sphérique
est en position centrale.
Cellule cuboïde
Fonctions
Lumière d’un
Absorption et sécrétion
tubule rénal
Noyau Localisation
MO 1 000 x
Structure
Cellule prismatique Une seule couche de cellules plus hautes
non ciliée que larges ; noyau ovale orienté dans le
Microvillosités sens de la longueur à la base de la cellule ;
(bordure en brosse) la portion apicale des cellules peut porter
des microvillosités ; peut contenir des
cellules caliciormes qui abriquent de
Cellule la mucine.
caliciforme
Fonctions
Noyau
Absorption et sécrétion ; sécrétion de mucus
MO 400 x
Localisation
Membrane Revêtement interne de la plus grande partie
basale
du tube digesti (estomac, intestin grêle,
gros intestin)
Structure
Une seule couche de cellules ciliées plus
hautes que larges ; noyau ovale dans le sens
Cils de la longueur à la base de la cellule ; peut
contenir des cellules caliciormes.
Fonctions
Sécrétion de mucus et son déplacement
Cellule par les cils à la surace apicale de la cellule ;
prismatique
mouvement de l’ovocyte dans la trompe
ciliée
utérine
MO 100 x
Membrane Localisation
basale Grosses bronchioles des voies respiratoires
et revêtement interne des trompes utérines
Chapitre 5 L’organisation tissulaire 181
L’épithélium simple prismatique cilié porte des cils qui se déplace grâce au battement des cils. Ce type d’épithélium est
projettent à partir de la surace apicale des cellules (voir le présent dans les grosses voies aériennes du système respira-
tableau 5.2D). Celle-ci est couverte de mucus que le battement toire (p. ex., dans la cavité nasale, une partie du pharynx
des cils ait avancer. Des cellules caliciormes sont généralement [gorge], du larynx, de la trachée et des bronches). Le type non
dispersées dans cet épithélium. Un épithélium prismatique cilié cilié est rare ; il ne possède ni cellules caliciormes ni cils, et il
est présent dans les bronchioles (voies aériennes plus petites s’observe principalement dans une partie de l’urètre masculin
des poumons). Il borde également la lumière (surace interne) des et dans l’épididyme.
trompes utérines où il contribue au déplacement de l’ovocyte,
de l’ovaire jusqu’à l’utérus. 5.2.3.7 L’épithélium stratifé squameux
L’épithélium stratifé squameux est conçu pour orir une pro-
5.2.3.6 L’épithélium pseudostratifé prismatique tection contre l’abrasion et la riction. Ce tissu comporte plu-
Le nom de l’épithélium pseudostratifé prismatique vient du sieurs couches cellulaires, dont seule la plus proonde est en
ait qu’au premier coup d’œil, il semble se composer de plusieurs contact direct avec la membrane basale. Les cellules des couches
couches de cellules. Touteois, cet épithélium n’est pas réelle- basales sont cuboïdes ou prismatiques, alors que celles de la
ment stratifé, car toutes ses cellules sont en contact direct avec couche apicale sont aplaties et squameuses. Le nom de cet épi-
la membrane basale. Il semble stratifé en raison du ait que ses thélium lui vient donc de ses multiples couches cellulaires et de
cellules n’atteignent pas toutes la surace apicale et que leurs la orme de ses cellules superfcielles. Par convention, c’est la
noyaux se situent à des hauteurs diérentes par rapport à la sur- orme des cellules de la couche apicale qui donne le qualifcati
ace basale TABLEAU 5.3. Les cellules prismatiques plus matures à l’épithélium stratifé. Les cellules souches de la couche basale
de cet épithélium atteignent toutes la surace apicale, tandis que se divisent continuellement pour produire une nouvelle cellule
les cellules plus courtes sont des cellules souches qui donnent souche et une cellule diérenciée qui se déplacera graduellement
naissance aux cellules prismatiques. vers la surace pour remplacer les cellules perdues. Ce processus
de détachement des cellules squameuses mortes est appelé des
Il existe deux types d’épithélium pseudostratifé prisma-
quamation. Cet épithélium se présente sous deux ormes : non
tique : l’épithélium pseudostratifé prismatique cilié, dont la
kératinisée et kératinisée.
surace apicale porte des cils, et l’épithélium pseudostratifé
prismatique non cilié, qui n’a pas de cils. Les deux types rem- Les cellules de l’épithélium stratifé squameux non kérati
plissent des onctions de protection. Le type cilié renerme des nisé demeurent vivantes jusqu’à la surace apicale du tissu et
cellules caliciormes, comme celles de l’épithélium simple pris- elles sont maintenues humides par des sécrétions comme la
matique, qui sécrètent de la mucine ; celle-ci s’hydrate pour or- salive ou le mucus. Ces cellules ne contiennent pas de kératine
mer le mucus qui capte les particules étrangères et qui se (keras = corne). Étant donné que toutes les cellules sont vivantes,
Structure
Forme ciliée
Une seule couche de cellules de hauteurs
Cils différentes ; toutes les cellules touchent à
Cellule caliciforme la membrane basale, mais elles n’atteignent
pas toutes la surface apicale ; dans la forme
ciliée (en haut), les cellules portent des cils
Cellule prismatique et il y a des cellules caliciformes, ce qui n’est
Cellule basale pas le cas dans la forme non ciliée (en bas).
Fonctions
MO 600 x
Tissu conjonctif
182 Partie I L’organisation du corps humain
les noyaux aplatis des cellules squameuses sont toujours visibles elles sont plutôt remplies d’une protéine, la kératine (voir le
TABLEAU 5.4A . L’épithélium stratifé squameux non kératinisé tableau 5.4B). Les nouvelles cellules produites dans la région
tapisse la cavité orale (bouche), une partie du pharynx (gorge), basale de l’épithélium migrent vers la surace apicale du tissu.
l’œsophage, le vagin et l’anus. Au cours de leur migration, elles se remplissent de kératine, une
Dans l’épithélium stratifé squameux kératinisé, les couches protéine protectrice et résistante qu’elles produisent, ce qui les
apicales sont composées de cellules mortes. L’observation micro- rend très solides. Cependant, ces cellules perdent leur noyau et
scopique montre que ces cellules n’ont ni noyau ni organites ; leurs organites, puis elles meurent et se détachent. La orce que
Structure
Plusieurs couches de cellules ; les cellules
basales sont cuboïdes ou prismatiques.
Cellule épithéliale squameuse Les cellules superfcielles sont squameuses ;
elles sont vivantes et maintenues humides.
Fonction
Membrane basale
Protection des tissus sous-jacents
MO 125 x
Localisation
Revêtement interne de la cavité buccale,
Tissu conjonctif d’une partie du pharynx, de l’œsophage,
du vagin et de l’anus
Structure
Plusieurs couches de cellules ; les cellules
basales sont cuboïdes ou prismatiques.
Cellules épithéliales
Les cellules superfcielles sont squameuses ;
squameuses kératinisées
elles sont mortes et remplies d’une protéine,
la kératine.
Cellules épithéliales cuboïdes
Fonction
ou prismatiques vivantes
MO 100 x
Structure
Deux couches de cellules ou plus ; les cel-
lules de la surace apicale sont à peu près
aussi hautes que larges.
Cellule cuboïde Fonctions
Membrane basale Protection et sécrétion
MO 100 x
Localisation
Tissu conjonctif
Conduits de la plupart des glandes exocrines
et certaines portions de l’urètre masculin
Structure
Deux couches de cellules ou plus ; les cel-
lules de la surace apicale sont plus hautes
Cellule prismatique que larges.
Fonctions
Protection et sécrétion
MO 500 x
Structure
Épithélium transitionnel (relâché)
L’aspect de l’épithélium varie selon que
le tissu est étiré ou relâché ; les cellules
Cellule épithéliale de la surace apicale de l’épithélium relâché
de forme polyédrique (en haut) sont polyédriques et arrondies,
Cellule binucléée alors que celles de l’épithélium distendu
(en bas) sont aplaties ; certaines des cellules
MO 180 x
sont binucléées.
Membrane basale Fonctions
Distension (étirement) et relâchement pour
s’adapter aux changements de volume
Épithélium transitionnel (étiré) de l’organe
Localisation
Cellule épithéliale aplatie Revêtement interne de la vessie, des
Cellule binucléée uretères et d’une partie de l’urètre
Membrane basale
MO 100 x
Tissu conjonctif
donne la kératine s’obtient donc grâce à un compromis. épithélium. Par sa capacité de se distendre à mesure que la vessie
L’épiderme de la peau (couche externe) est un épithélium strati- se remplit, l’épithélium garantit un meilleur écoulement de l’urine
fé squameux kératinisé. dans les voies urinaires ainsi que la mise en réserve d’une plus
grande quantité d’urine dans la vessie.
5.2.3.8 L’épithélium stratifé cuboïde
Un épithélium stratifé cuboïde est ormé de deux couches de À votre avis
cellules ou plus ; ses cellules superfcielles tendent à adopter une 2. Quels types d’épithéliums conviennent le mieux pour
orme cuboïde (voir le tableau 5.4C). Ce tissu orme la paroi des la protection ? Pourquoi ?
conduits de la plupart des glandes exocrines, notamment ceux
des glandes sudoripares de la peau. Ce type d’épithélium stratifé
a pour onction principale de protéger, mais il permet également INTÉGRATION STRATÉGIES D’APPRENTISSAGE
de renorcer les parois des conduits glandulaires et certaines
portions de l’urètre masculin. Maintenant que vous avez examiné les diérents types d’épi-
théliums, reportez-vous à la FIGURE 5.3 pour revoir la relation
entre le type d’épithélium et sa onction. Remarquez alors que
5.2.3.9 L’épithélium stratifé prismatique
les épithéliums simples sont mieux conçus pour des onctions
L’épithélium stratifé prismatique est plutôt rare dans l’orga- de diusion, d’absorption et de sécrétion, puisqu’ils sont plus
nisme. Il se compose de deux couches de cellules ou plus, mais minces que les épithéliums stratifés. Ces derniers sont mieux
seules les cellules de sa surace apicale ont une orme prisma- adaptés pour des onctions de protection. Par conséquent,
tique (voir le tableau 5.4D). Ce type d’épithélium a une onction lorsque vous examinez diérents organes, le type d’épithélium
de protection et de sécrétion. Il est présent dans les gros conduits de chacun vous donnera une indication de sa onction.
des glandes salivaires et dans la partie membraneuse de l’urètre
masculin.
Vériiez vos connaissances
5.2.3.10 L’épithélium transitionnel
3. Qu’est-ce qui distingue un épithélium simple d’un
L’épithélium transitionnel ne peut être observé que dans les
épithélium stratifé ?
voies urinaires (vessie, uretères et une partie de l’urètre). Son
apparence varie selon qu’il est relâché ou étiré (voir le tableau 5.4E). 4. Quel tissu épithélial tapisse les sacs alvéolaires des
Lorsqu’il est relâché, ses cellules basales semblent cuboïdes ou poumons ? En quoi ce type d’épithélium est-il adapté
polyédriques, alors que les cellules superfcielles sont grosses et à la onction des sacs alvéolaires ?
arrondies. Lorsque l’épithélium transitionnel s’étire, il s’amincit 5. Quel est le tissu épithélial qui comprend plusieurs
et ses cellules superfcielles s’aplatissent et deviennent presque couches de cellules et qui a des cellules superfcielles
squameuses. La présence de certaines cellules binucléées (conte- squameuses, mortes et remplies de kératine ?
nant deux noyaux) constitue une caractéristique distinctive de cet
IntégratIon ILLUStratIon DES ConCEPtS
FIGURE 5.3
reli ee le ype d’pihlium e s fci ❯
a. L’épithélium simple est conçu pour des onctions d’absorption, de sécré
tion et de diusion. B. Par opposition, les multiples couches de l’épithélium Mucus
stratifé lui conèrent une meilleure adaptation pour la protection.
Cellule caliciforme
Épithélium pseudostratifié
Cellules épithéliales prismatique cilié
A. Épithéliums simples
Mieux adaptés pour l’absorption, la sécrétion et la diffusion
Capillaire
sanguin
Érythrocyte
Capillaire sanguin
Capillaire lymphatique
Capillaire sanguin
Épithélium stratifié
squameux non kératinisé
Localisation : Revêtement interne
de la cavité orale et de l’œsophage Cellules de l’épithélium stratifié
Fonctions : Les multiples couches squameux non kératinisé
de cellules résistent à l’abrasion
causée par les substances ingérées.
Épiderme
de la peau
Cellules de
l’épithélium
stratifié
squameux
Épithélium stratifié kératinisé
squameux kératinisé
Cellules relâchées de
l’épithélium transitionnel
(vessie vide)
Cellule
binucléée
Épithélium transitionnel
Localisation : Revêtement interne de
la vessie, des uretères et d’une partie
de l’urètre
Fonctions : Le tissu stratifié extensible
protège les tissus plus profonds contre
l’urine ; il se distend et se relâche pour
s’adapter aux modifications du volume
d’urine et de la taille de la vessie.
186 Partie I L’organisation du corps humain
5.2.4 Les épithéliums glandulaires formé essentiellement de tissu épithélial glandulaire. Une glande
peut aussi être une cellule individuelle : il s’agit alors d’une
glande unicellulaire. Les glandes produisent des substances qui
5 Défnir les glandes.
seront utilisées ailleurs dans l’organisme ou sécrétées hors de
6 Distinguer les glandes endocrines des glandes exocrines. celui-ci. La mucine, des électrolytes, les hormones, les enzymes
7
et le lait sont des exemples de sécrétions glandulaires.
Énumérer les types de glandes exocrines défnies selon leur
orme anatomique et leur mode de sécrétion (physiologique).
5.2.4.1 Les glandes endocrines
Une glande est composée de une ou de plusieurs cellules épithé- et les glandes exocrines
liales qui élaborent et sécrètent un produit. Il est question de Les glandes endocrines (endon = dedans, krino = séparer) ne
glande pluricellulaire dans le cas d’un organe pluricellulaire possèdent pas de conduits ; elles sécrètent leurs produits, qui
utilisés par la amille ou oerts pour la recherche. L’utilisation des cellules souches adultes qui, grâce à des manipulations
des cellules souches embryonnaires ait l’objet de débats génétiques, seraient transormées en cellules souches ayant le
(Laurent, 2013). même potentiel de diérenciation que les cellules embryon-
Il est possible d’extraire des cellules souches adultes de la naires. Le prix Nobel de médecine et de physiologie de 2012 a
moelle osseuse ou d’autres tissus d’une personne. Le principal récompensé le biologiste britannique John B. Gurdon et le méde-
problème de ces cellules est que leur potentiel de diérenciation cin japonais Shinya Yamanaka pour leurs travaux sur les cel -
limité réduit leur utilité pour le traitement de maladies. Les cel- lules souches en médecine régénérative. L’utilisation de cellules
lules souches embryonnaires orent de plus grandes promesses souches adultes provenant du client lui-même aurait l’avantage
de traitement en raison de leur potentiel élevé de diérenciation. de diminuer le risque de rejet dans les cas de transplantation
Par contre, il pourrait être éventuellement possible de récolter (Mascret & Perez, 2012).
Les cellules souches embryonnaires proviennent des cellules Les cellules souches adultes sont des cellules souches indifféren-
du zygote en division ou de l’embryoblaste du blastocyste. ciées se trouvant dans l’organisme après la naissance. Elles
Elles peuvent être totipotentes ou pluripotentes. peuvent être multipotentes ou unipotentes.
Les cellules souches toti- Les cellules souches pluripo- Les cellules souches multi- Les cellules souches unipo-
potentes sont celles qui se tentes dérivent de l'embryo- potentes (comme celles de tentes (comme les cellules
forment à partir du zygote et blaste du blastocyte. Ce type la moelle osseuse) peuvent souches épithéliales) ont la
qui peuvent donner naissance de cellules souches a la capa- se différencier en un nombre capacité de se différencier
au placenta et à tous les types cité de se développer et de restreint de types cellulaires. en un seul type cellulaire.
de cellules différenciées de se différencier en types cellu-
l’organisme. laires de tous les tissus de
l'organisme (sauf le placenta). Épiderme de la peau
Moelle osseuse
rouge
Zygote
Embryoblaste
MO 25 x
Blastocyste Cellules
Morula de la moelle Cellule souche
osseuse rouge épithéliale
188 Partie I L’organisation du corps humain
portent le nom d’hormones, directement dans le liquide intersti- ou ovocytes), tandis que la portion endocrine produit des hor-
tiel et le sang. Les hormones agissent comme des messagers mones sexuelles.
chimiques pour modifer les activités cellulaires ailleurs dans
l’organisme (voir le chapitre 17). 5.2.4.2 La classifcation des glandes exocrines
Les glandes exocrines proviennent généralement d’une inva- Les glandes exocrines pluricellulaires peuvent se classer selon leur
gination de l’épithélium qui s’enouit dans les tissus conjonctis orme anatomique ou selon le mode et la nature de la sécrétion, ce qui
plus proonds. Ces glandes conservent habituellement leur lien peut être considéré comme étant une classifcation physiologique.
avec la surace épithéliale par l’intermédiaire d’un conduit, soit
un tube tapissé de tissu épithélial par lequel les sécrétions de la La classifcation selon la orme anatomique
glande se déversent à la surace de l’épithélium. Les glandes La classifcation anatomique des glandes exocrines se onde
sudoripares, les glandes mammaires et les glandes salivaires sur la structure et la complexité de leurs conduits. Les glan
sont des exemples de glandes exocrines. des simples ont un conduit unique, non ramifé, alors que
les conduits des glandes composées sont ramifés. Les glandes
Les glandes exocrines sont unicellulaires (une seule cellule) peuvent être classées selon la orme de leur portion sécrétrice.
ou pluricellulaires (plusieurs cellules). Les glandes exocrines La glande est tubuleuse si le diamètre de sa portion sécrétrice et
unicellulaires n’ont pas de conduits et sont situées près de la de son conduit est uniorme. Si sa portion sécrétrice orme un
surace de l’épithélium dans lequel elles se trouvent. Le type le sac dilaté, la glande est acineuse (ou alvéolaire). Finalement,
plus commun de glandes exocrines unicellulaires est la cellule une glande possédant à la ois des tubules et des acinus est une
caliciforme présente dans l’épithélium simple prismatique et glande tubuloacineuse. La FIGURE 5.5 montre plusieurs types
dans l’épithélium pseudostratifé prismatique cilié (voir les anatomiques de glandes exocrines.
tableaux 5.2C, 5.2D et 5.3). Les glandes exocrines pluricellu
laires renerment au contraire de nombreuses cellules qui tra- La classifcation selon le mode et la nature
vaillent ensemble pour produire une sécrétion FIGURE 5.4. Une de la sécrétion
glande se compose d’une portion sécrétrice, c’est-à-dire d’un Les glandes peuvent aussi être classées sur une base physiolo-
amas de cellules produisant la sécrétion, et de un ou de plusieurs gique en onction de leur mode de sécrétion ou de la nature de
petits conduits se rejoignant pour ormer un conduit plus gros celle-ci. Concernant le mode de sécrétion, cette classifcation
qui transporte la sécrétion jusqu’à la surace de l’épithélium. Les reconnaît trois types ondamentaux de glandes : les glandes méro-
glandes pluricellulaires exocrines sont généralement entourées crines, les glandes apocrines et les glandes holocrines FIGURE 5.6.
d’une capsule fbreuse ormée de tissu conjoncti et dont les
extensions orment des cloisons qui partagent la glande en lobes. Les glandes mérocrines (meros = partie) intègrent leurs
sécrétions dans des vésicules et les libèrent par exocytose (voir
Les glandes amphicrines (ou glandes mixtes) possèdent à la le chapitre 4). Les cellules glandulaires restent intactes et ne sont
ois une portion exocrine et une portion endocrine. C’est le cas pas endommagées par ce mode de sécrétion. Les glandes
des ovaires, des testicules et du pancréas. Chez ce dernier, la lacrymales (larmes), les glandes salivaires, certaines glan-
portion exocrine sécrète des enzymes digestives, tandis que des sudoripares connues sous le nom de glandes eccrines, la
la portion endocrine sécrète des hormones, notamment l’insu- portion exocrine du pancréas et les glandes gastriques ont toutes
line et le glucagon. Dans le des glandes mérocrines.
Glande exocrine cas des gonades (testi-
cules et ovaires), la Les glandes apocrines (apo = loin de) produisent leurs sécré-
Conduit portion exocrine pro - tions de la manière suivante : la membrane apicale de la cellule
duit des gamètes glandulaire entoure une portion du cytoplasme qui contient le
(spermatozoïdes produit de sécrétion, puis elle se détache de la cellule et orme la
sécrétion. Les cellules glandulaires réparent le dommage, puis
continuent de produire de nouvelles sécrétions de la même
manière. Les glandes mammaires et certaines glandes sudori-
pares des régions axillaire et pubienne sont des
glandes apocrines.
Lobe
Les glandes holocrines (holos = entier) sont
ormées de cellules qui emmagasinent un pro-
FIGURE 5.4 duit, après quoi la cellule entière se désintègre.
Structure générale des glandes Une sécrétion holocrine est donc un mélange
exocrines ❯ Les glandes exocrines visqueux de ragments cellulaires et de la subs-
contiennent des portions sécrétrices tance produite par la cellule avant sa désinté-
(comme un acinus) et une portion gration. Les cellules brisées et mortes sont
conductrice composée de nombreux continuellement remplacées par d’autres cel-
conduits qui convergent pour en former
lules épithéliales qui se divisent par mitose. Les
un plus gros; ce dernier transporte
la sécrétion jusqu’à la surface
Portion sécrétrice Conduit (portion glandes sébacées de la peau, qui produisent le
(p. ex., un acinus) conductrice) sébum, une substance huileuse, sont des
de l’épithélium.
exemples de glandes holocrines.
Chapitre 5 L’organisation tissulaire 189
Glandes simples
Conduit
non ramifié
Portion
sécrétrice
Simple tubuleuse (p. ex., Simple tubuleuse ramifiée Simple tubuleuse contournée Simple acineuse Simple acineuse ramifiée
les glandes intestinales) (p. ex., les glandes gastriques) (p. ex., les glandes sudoripares) (p. ex., les glandes sébacées)
A.
Glandes composées
Conduit ramifié
Portion
sécrétrice
B.
FIGURE 5.5
Classifcation structurale des glandes exocrines tubuleuses occupent un espace dont le diamètre est uniorme et celles
pluricellulaires ❯ A. Les conduits des glandes simples ne sont pas des glandes acineuses orment des acinus en orme de sac ; les cellules
ramifés, alors que B. ceux des glandes composées le sont. Ces glandes sécrétrices des glandes tubuloacineuses adoptent ces deux types
ont aussi des ormes diérentes : les cellules sécrétrices des glandes de disposition.
Détachement de
la portion apicale
Vésicule de la cellule
de sécrétion sécrétrice
Noyau Cellules
Noyau d’une en division
Vésicules de
cellule sécrétrice
sécrétion libérant leur
contenu par exocytose
A. Glande mérocrine B. Glande apocrine C. Glande holocrine
FIGURE 5.6
Modes de sécrétion des glandes exocrines ❯ Les glandes sécrétion des glandes apocrines se produit par le détachement de la
exocrines recourent à divers mécanismes pour libérer leurs produits portion apicale de la cellule. C. La sécrétion des glandes holocrines est
de sécrétion. A. Les glandes mérocrines sécrètent leurs produits par produite par l’éclatement de la cellule sécrétrice en entier. Les cellules
exocytose à la surace apicale de leurs cellules sécrétrices. B. La perdues sont remplacées par division cellulaire à la base de la glande.
À la diérence du tissu épithélial, le tissu conjoncti n’a pas • Les adipocytes (adeps = graisse), aussi appelés cellules adi-
peuses, se regroupent en petits amas à l’intérieur de certains
de mécanismes d’attache entre les cellules. Ainsi, la plupart des
types de tissu conjoncti proprement dit. Si de gros amas de
cellules du tissu conjoncti ne sont pas en contact direct les unes
ces cellules prédominent dans une région, le tissu conjoncti
avec les autres ; habituellement, elles sont plutôt dispersées dans
prend alors le nom de tissu adipeux.
le tissu. La matrice extracellulaire, ormée de la substance on-
damentale et des fbres protéiques, y est beaucoup plus abon- • Les cellules mésenchymateuses sont un type de cellules
dante que les cellules. De plus, le tissu conjoncti (excepté pour souches embryonnaires à l’intérieur du tissu conjoncti. Ces
le cartilage) est vascularisé à divers degrés. cellules se divisent si le tissu est endommagé. L’une des
Chapitre 5 L’organisation tissulaire 191
Vaisseau
sanguin
Substance
fondamentale
Matrice
extra-
cellulaire Fibres protéiques
Fibre élastique
Fibre de collagène
Fibre réticulaire
Cellules fixes
Cellule
mésenchymateuse FIGURE 5.7
Macrophagocyte Composants et organisation
Adipocyte du tissu conjonctif ❯ Le tissu
conjoncti se compose de cellules
Fibroblaste et d’une matrice extracellulaire aite
de fbres protéiques et de substance
ondamentale.
cellules produites remplace alors la cellule mésenchymateuse, pour dilater les vaisseaux sanguins et augmenter l’irrigation
alors que l’autre devient une cellule spécialisée qui migrera du tissu.
vers la zone endommagée et se diérenciera en une cellule
• Les plasmocytes se orment lorsque des lymphocytes B sont
conjonctive du type requis.
activés par l’exposition à des substances étrangères. Les plas-
• Les macrophagocytes fxes (ou macrophages) sont des cel- mocytes produisent des anticorps, c’est-à-dire des protéines
lules relativement grosses et de orme irrégulière qui dérivent qui immobilisent une substance étrangère et l’empêchent de
d’un type de leucocytes appelés monocytes. Ils sont dispersés causer des dommages supplémentaires (voir le chapitre 22).
dans la matrice, où ils phagocytent (avalent) les cellules
• Les macrophagocytes mobiles sont des cellules phagocy-
endommagées ou les agents pathogènes. Lorsqu’elles entrent
taires qui se déplacent dans le tissu conjoncti. Ils jouent le
en contact avec des substances étrangères, ces cellules
même rôle que les macrophagocytes xes, mais ils sont
libèrent également des produits chimiques qui stimulent le
capables de se déplacer dans le tissu.
système immunitaire et attirent de nombreuses cellules
mobiles vers le tissu. Selon l’emplacement du tissu, les macro- • D’autres leucocytes migrent aussi dans la paroi des vaisseaux
phagocytes peuvent prendre un nom particulier : histiocytes sanguins pour envahir le tissu conjoncti, notamment
(dans le tissu conjoncti lâche), macrophagocytes stellaires des neutrophiles, capables de phagocyter les bactéries, et des
ou cellules de Kuper (dans le oie) et microglies (dans lymphocytes, qui s’attaquent aux substances étrangères et
l’encéphale). les neutralisent.
Les cellules mobiles sont des composants du système immu-
nitaire qui se déplacent constamment dans le tissu pour assurer sa 5.3.1.2 Les fbres protéiques
réparation et le protéger contre les inections. Ces cellules sont Les bres protéiques abriquées par les cellules du tissu conjonc-
essentiellement des types de leucocytes (leukos = blanc) ; elles ti renorcent et soutiennent habituellement ce tissu. Trois types
aident l’organisme à produire une réponse immunitaire. Les cel- principaux de bres protéiques composent le tissu conjoncti : les
lules suivantes, qui ont chacune une onction particulière dans la bres de collagène, les bres élastiques et les bres réticulaires.
réponse immunitaire, sont des exemples de cellules mobiles :
Les fbres de collagène sont de longues bres non ramiées
• Les mastocytes sont de petites cellules mobiles se trouvant ressemblant à des câbles ; elles sont solides, fexibles et résis-
habituellement près des vaisseaux sanguins ; ils sécrètent de tantes à l’étirement. Le collagène représente environ 25 % des
l’héparine pour inhiber la coagulation du sang et de l’histamine protéines de l’organisme ; ces bres sont souvent appelées bres
192 Partie I L’organisation du corps humain
blanches en raison de leur apparence dans un tissu rais. Dans La substance ondamentale contient diverses grosses molé-
les coupes de tissus colorés à l’hématoxyline-éosine, elles sont cules ainsi que des quantités variables d’eau. Les glycosamino
roses. Les bres de collagène sont nombreuses dans des struc- glycanes (glukus = doux, glycan = sucre), ou GAG, sont l’un des
tures telles que les tendons et les ligaments. Elles sont également types de grosses molécules de la substance ondamentale. Un
présentes dans les capsules conjonctives qui recouvrent la plu- GAG est un polysaccharide composé entièrement d’unités gluci-
part des organes. diques dont certaines sont liées à un groupement amine. Les
GAG sont chargés négativement et ils sont hydrophiles. Leurs
Les fbres réticulaires ressemblent aux bres de collagène,
charges négatives attirent les cations, tel le sodium (Na+), et
mais elles sont beaucoup plus nes. Elles contiennent les mêmes
l’eau suit le mouvement de ces ions. Ces molécules sont donc
sous-unités protéiques que le collagène, mais elles sont combi-
capables d’attirer l’eau et de l’absorber. Les diérents GAG
nées diéremment en plus d’être enrobées d’une glycoprotéine.
attirent des quantités diérentes d’eau selon le nombre de
Ces bres orment une charpente ramiée et entrelacée qui est
charges négatives qu’ils portent, et c’est ce qui détermine la vis-
résistante tout en restant fexible. Ce réseau de bres soutient les
cosité, donc le degré de fuidité de la substance ondamentale. La
cellules. Les bres réticulaires sont particulièrement abondantes
chondroïtine sulate, le kératane sulate et l’acide hyaluro
dans le stroma (squelette de tissu conjoncti) d’organes comme
nique sont des types de GAG.
les nœuds lymphatiques, la rate, la moelle osseuse et le oie.
Lorsqu’un GAG se lie à une protéine, il orme à l’intérieur de
Les fbres élastiques contiennent de l’élastine, une protéine.
la substance ondamentale une molécule encore plus grosse
Ces bres ondulées se ramient et usionnent. Les bres élas-
appelée protéoglycane. Plus de 90 % de la structure des protéo-
tiques s’étirent et se détendent acilement pour permettre à la
glycanes se compose de glucides sous la orme de GAG. Moins de
peau, aux poumons et aux artères de reprendre leur orme nor-
10 % de la molécule est donc ormée de protéines. Quoique la
male après avoir été étirés. Les bres élastiques raîches sont
plupart des GAG se trouvent à l’intérieur même de la structure
jaunâtres, de sorte qu’elles sont souvent appelées bres jaunes.
des protéoglycanes, certains, notamment l’acide hyaluronique,
Ces bres ne sont visibles que dans les coupes histologiques
ne sont pas liés aux protéoglycanes, comme c’est le cas dans le
ayant reçu une coloration spéciale qui les ait alors apparaître en
liquide synovial des articulations mobiles. Cela apporte une
violet très oncé.
bonne viscosité, donc une bonne lubrication à l’articulation
(voir le chapitre 9). La structure volumineuse de ces protéogly-
canes est due essentiellement à la grande quantité de charges
INTÉGRATION APPLICATION CLINIQUE négatives de leurs GAG, qui se repoussent alors l’une l’autre et
Le scorbut orcent la molécule à se déployer et à occuper plus d’espace.
Certains chapitres subséquents montreront que les GAG et les
Le collagène est une protéine importante qui renorce et protéoglycanes remplissent des onctions importantes dans l’or-
soutient presque tous les tissus de l’organisme, en particulier ganisme (voir les chapitres 7 et 9).
le tissu conjoncti. La vitamine C (acide ascorbique) est essen-
tielle pour la production et le maintien de bres de collagène La substance ondamentale contient d’autres molécules,
saines. Le scorbut est une maladie causée par une carence telles les glycoprotéines d’adhérence (protéines liées à des glu-
en vitamine C ; il se caractérise par une aiblesse généralisée, cides), qui agissent comme une colle pour lier les cellules et les
une ulcération des gencives entraînant la perte des dents, des bres du tissu conjoncti à la substance ondamentale. La fbro
hémorragies, une croissance anormale des os et une ragilité nectine, la fbrilline et la laminine sont des glycoprotéines
des capillaires. Du xve jusqu’au xviiie siècle, le scorbut était une d’adhérence.
maladie courante chez les marins dont le régime alimentaire
durant les longs voyages en mer était pauvre en vitamine C
(Gagné, 2003). Les marins ont ni par apprendre que la INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
consommation d’agrumes, comme les limes et les citrons,
prévenait le scorbut. De nos jours, les troubles de production Les protéoglycanes et les glycoprotéines se ressemblent en
du collagène sont traités à l’aide d’aliments riches en vita- ceci que ces deux catégories de molécules se composent de
mine C, comme les agrumes, le brocoli, le chou-feur, les poi- protéines et de glucides. Touteois, les glucides comptent
vrons, les épinards et les tomates, et avec des suppléments de pour plus de 90 % de la structure de la plupart des protéogly-
vitamine C. canes, alors que dans les glycoprotéines, la proportion de
protéines et de glucides est plus équilibrée.
5.3.2 Les fonctions du tissu conjonctif la nature visqueuse de la matrice extracellulaire restreint les
mouvements et la dissémination des organismes pathogènes.
5 Décrire les onctions du tissu conjoncti.
Vérifiez vos connaissances
10. Comment le tissu conjoncti procure-t-il une
Les nombreux types de tissu conjoncti accomplissent collective-
charpente structurale ?
ment une grande variété de onctions, notamment :
• Protection physique. Les os du crâne et de la cage thoracique
protègent des organes ragiles, notamment l’encéphale, le
cœur et les poumons ; le tissu adipeux, qui enrobe les reins et 5.3.3 Le tissu conjonctif embryonnaire
la partie postérieure des yeux, contribue à la protection de ces
organes.
6 Comparer le mésenchyme et le tissu conjoncti muqueux.
• Soutien et charpente structurale. Les os constituent la char-
pente de l’organisme et ils procurent des sites pour l’attache Il existe deux types de tissu conjoncti embryonnaire : le mésen-
des muscles ; le cartilage permet de maintenir ouverts des chyme et le tissu conjoncti muqueux. Le mésenchyme (enkhuma=
conduits aériens comme la trachée et les bronches ; le tissu inusion) est le premier tissu conjoncti qui se orme chez l’em-
conjoncti proprement dit orme des capsules de soutien bryon. Il est dérivé du mésoderme, l’un des trois euillets embryon-
autour d’organes tels que le rein et la rate. naires. Il se compose de cellules mésenchymateuses étoilées ou
• Liaison entre les structures. Les ligaments attachent les os usiormes dispersées dans une substance ondamentale géliorme
les uns aux autres ; les tendons fxent les muscles aux os ; du contenant de fnes fbres protéiques immatures TABLEAU 5.5A. En
tissu conjoncti dense irrégulier ancre la peau aux muscles et réalité, la substance ondamentale est plus abondante que les cel-
aux os sous-jacents. lules mésenchymateuses dans ce tissu. Le mésenchyme est à l’ori-
gine de tous les autres tissus conjonctis. Les tissus conjonctis
• Mise en réserve. Le tissu adipeux constitue la principale
adultes abritent souvent de nombreuses cellules mésenchyma-
réserve énergétique de l’organisme ; les os sont le principal
teuses (cellules souches) qui permettent la réparation du tissu
réservoir de calcium et de phosphore.
après un dommage ou une lésion.
• Transport. Le sang transporte les nutriments, les gaz et les
Le tissu conjonctif muqueux, aussi connu sous le nom de
déchets entre les diverses régions du corps.
gelée de Wharton, est un autre type de tissu conjoncti embryon-
• Protection immunitaire. Beaucoup de tissus conjonctis rener- naire (voir le tableau 5.5B). Les fbres protéiques immatures de ce
ment des leucocytes qui protègent l’organisme contre la maladie tissu sont plus nombreuses que dans le mésenchyme. Le tissu
et qui produisent, au besoin, une réponse immunitaire. De plus, muqueux n’est présent que dans le cordon ombilical.
Le syndrome de Marfan
DÉSÉQUILIBRE HOMÉOSTATIQUE
Structure
La substance ondamentale est un liquide
Fibre protéique visqueux contenant quelques fbres pro-
immature téiques immatures ; les cellules mésenchy-
mateuses sont étoilées ou usiormes.
Cellules Fonction
mésenchymateuses Origine commune de tous les autres types
de tissu conjoncti
Substance
MO 400 x
fondamentale Localisation
Dans tout l’organisme de l’embryon et
du œtus
Structure
Fibre protéique Cellules mésenchymateuses dispersées dans
immature une substance ondamentale visqueuse ; les
Cellule fbres protéiques immatures sont plus abon-
mésenchymateuse dantes que dans le mésenchyme.
Fonction
Soutien des structures dans le cordon
Substance
ombilical
fondamentale
MO 250 x
Localisation
Cordon ombilical du œtus
Tissu conjonctif proprement dit Tissu conjonctif de soutien Tissu conjonctif liquide
Tissu conjonctif lâche Tissu conjonctif Tissu Tissu osseux Sang Lymphe
(moins de fibres, dense (plus de fibres, cartilagineux (matrice
plus de substance moins de substance (matrice solide)
fondamentale) fondamentale) semi-solide)
FIGURE 5.8
Classifcation des tissus conjonctis ❯ Les cellules mésenchy- Les trois grandes catégories de tissu conjonctif sont le tissu conjonctif
mateuses sont à l’origine de tous les types cellulaires du tissu conjonctif. proprement dit, le tissu conjonctif de soutien et le tissu conjonctif liquide.
réticulaires, et il est pourvu d’une abondante vascularisation brune appelée ainsi en raison de l’abondance de mitochondries
TABLEAU 5.6A . Ce type de tissu conjoncti renerme des cellules riches en cytochromes, des pigments qui interviennent dans la
fxes et mobiles du tissu conjoncti proprement dit, bien que les production d’énergie. Cette graisse est très vascularisée et
cellules prédominantes soient des fbroblastes. La substance avorise la production de chaleur. Elle métabolise les acides
ondamentale y est abondante et visqueuse. Le tissu conjoncti gras dans le but de libérer de la chaleur dans le sang et contri-
aréolaire est le plus répandu dans l’organisme : il se situe dans la bue alors à augmenter la température corporelle. Elle est abon-
couche papillaire du derme (peau) et il s’agit d’un constituant dante chez les bébés, particulièrement dans la région du dos,
majeur de l’hypoderme (situé en proondeur sous la peau) (voir car ils ne peuvent pas encore rissonner pour produire de
le chapitre 6). Il enrobe également des organes, les cellules ner- la chaleur. Chez l’adulte, elle est localisée uniquement dans la
veuses et musculaires individuelles ainsi que les vaisseaux san- région des clavicules et de la colonne vertébrale, et se trouve en
guins. Il est également présent sous l’épithélium des muqueuses, plus grande quantité chez les personnes plus minces, probable-
où il orme la lamina propria (voir la section 5.6.2). ment pour augmenter la production de chaleur.
Le tissu conjoncti adipeux, couramment appelé graisse, est Le tissu conjoncti réticulaire se compose de fbroblastes, de
un tissu conjoncti lâche qui se compose essentiellement d’adi leucocytes et d’un réseau entrelacé de fbres réticulaires, qui
pocytes remplis de gouttelettes lipidiques (voir le tableau 5.6B) et sont les seules fbres présentes (voir le tableau 5.6C). Ce tissu
entourés d’une matrice extracellulaire identique à celle du tissu orme le stroma (charpente structurale) de beaucoup d’organes
aréolaire, mais beaucoup moins abondante. Sur une coupe his- lymphoïdes comme la rate, le thymus, les nœuds lymphatiques
tologique touteois, seule la membrane plasmique de l’adipocyte et la moelle osseuse.
dont le noyau a été repoussé à la périphérie peut être observée,
car la préparation du tissu en a extrait les lipides. Ce tissu Le tissu conjonctif dense
conjoncti emmagasine de l’énergie, joue le rôle d’un isolant et Le tissu conjoncti dense se compose essentiellement de fbres
protéiques et contient proportionnellement moins de substance
constitue un remplissage autour des structures ainsi qu’un cous-
ondamentale que le tissu conjoncti lâche. Il existe trois catégo-
sin contre les chocs. Il est présent partout dans l’organisme, dans
ries de tissu conjoncti dense : le tissu conjoncti dense régulier,
des endroits tels que l’hypoderme, situé sous la peau, et autour
le tissu conjoncti dense irrégulier et le tissu conjoncti élastique.
de divers organes. En général, le nombre d’adipocytes demeure
Les tissus conjonctis denses régulier et irrégulier sont aussi
relativement constant dans l’organisme, de sorte que les varia-
appelés tissus fbreux en raison de la prédominance des fbres
tions de poids d’une personne sont attribuables à des modif-
de collagène.
cations de la taille de ses adipocytes. La majorité du tissu adipeux
de l’organisme est de la graisse blanche. Cette graisse blanche Le tissu conjoncti dense régulier (ou orienté) contient des
emmagasine des lipides qui deviendront une source d’énergie fbres de collagène étroitement serrées et alignées parallèlement
pour les cellules (voir le chapitre 2). Il existe aussi de la graisse les unes aux autres, ce qui les ait ressembler à des cheveux
196 Partie I L’organisation du corps humain
Structure
Substance ondamentale abondante,
Fibre visqueuse ; fbroblastes dispersés ;
de collagène beaucoup de vaisseaux sanguins
Fibre élastique Fonctions
Protection des tissus et des organes ; liaison
Fibroblaste de certains épithéliums au tissu sous-jacent
Localisation
Substance Couche papillaire du derme (peau) ; hypo-
MO 240 x
B. Tissu adipeux
Structure
Adipocytes entassés dont le noyau est
repoussé à la périphérie par la grosse
gouttelette de graisse
Noyau Fonctions
d’un adipocyte Mise en réserve de l’énergie ; isolation
thermique, amortissement des chocs
et protection
Adipocyte
MO 200 x
Localisation
Hypoderme ; enrobe et recouvre certains
organes.
Structure
Substance ondamentale visqueuse ;
agencement lâche de fbres réticulaires,
de fbroblastes et de leucocytes
Fonction
Substance Constitution du stroma (charpente) des
fondamentale organes lymphoïdes
Fibres Localisation
MO 280 x
ondulés et peignés TABLEAU 5.7A. Ce type de tissu est observé l’irrigation sanguine est abondante, procure un soutien et une
dans les tendons (qui attachent les muscles aux os) et dans les résistance à la contrainte dans toutes les directions. Le tissu
ligaments (qui attachent les os les uns aux autres), des endroits conjoncti dense irrégulier orme la plus grande partie du derme
où la contrainte s’exerce en général dans une seule direction. Le de la peau ainsi que le périoste et le périchondre qui entourent
tissu conjoncti dense régulier renerme peu de vaisseaux san- respectivement les os et les cartilages. Il compose également la
guins ; c’est pourquoi il prend beaucoup de temps à guérir après capsule qui enveloppe certains organes internes, notamment le
une blessure, puisque l’irrigation sanguine, apportant les subs- oie, les reins et la rate.
tances nutritives et les cellules immunitaires, est essentielle
Le tissu conjonctif dense élastique renerme des fbres élas-
pour une guérison rapide.
tiques ramifées étroitement serrées (voir le tableau 5.7C). Il
Le tissu conjonctif dense irrégulier (ou non orienté) contient contient aussi plus de fbroblastes que le tissu conjoncti lâche.
des aisceaux et des amas de fbres de collagène qui s’étendent Les fbres élastiques procurent à ce tissu la capacité de s’étirer et
dans toutes les directions (voir le tableau 5.7B). Par comparaison de se détendre. Le tissu conjoncti dense élastique est présent dans
avec le tissu conjoncti dense régulier, le tissu conjoncti dense la paroi des grosses artères et de la trachée, dans les poumons,
irrégulier ressemble à des cheveux non peignés. Ce tissu, dont dans les cordes vocales et dans le ligament suspenseur du pénis.
Chapitre 5 L’organisation tissulaire 197
Structure
Agencement parallèle de fbres de collagène
densément entassées ; fbroblastes serrés
entre les couches de fbres ; substance
ondamentale peu abondante ; irrigation
sanguine très réduite
Fibres Fonctions
de collagène Attache des os les uns aux autres (ligaments)
Substance et des muscles aux os (tendons) ; résistance
MO 250 x
Structure
Faisceaux de fbres de collagène disposés
dans tous les sens ; fbroblastes occupant les
espaces entre les fbres ; plus de substance
ondamentale que dans le tissu conjoncti
dense régulier ; irrigation sanguine importante
Noyau Fonction
d’un fibroblaste Résistance aux contraintes appliquées dans
Faisceau de fibres toutes les directions
de collagène
Localisation
MO 200 x
Substance
fondamentale La plus grande partie du derme de la peau ;
le périoste (autour des os) et le périchondre
(autour du cartilage) ; capsule de certains
organes
Structure
Surtout composé de fbres élastiques ;
Substance fbroblastes occupant certains espaces
fondamentale entre les fbres
Fibres Fonctions
élastiques Extensibilité et élasticité
Localisation
Paroi des artères élastiques (comme l’aorte),
MO 200 x
maintenant et il est plus fexible que l’os. Ce type de tissu est Le cartilage hyalin (hyalos = verre) est le type le plus commun
présent dans des régions de l’organisme qui nécessitent un sou- de cartilage. Il doit son nom à l’apparence claire et vitreuse qu’il a
tien et qui doivent résister à la déormation, comme le bout du au microscope TABLEAU 5.8A. Ses chondrocytes sont dispersés
nez ou le pavillon de l’oreille (portion externe). irrégulièrement, et les bres de collagène de sa matrice extracellu-
Les chondrocytes sécrètent un produit chimique qui empêche laire sont dicilement visibles au microscope optique. Le cartilage
la croissance et la ormation des vaisseaux sanguins dans la hyalin est entouré de périchondre. Coloré à l’hématoxyline-
matrice extracellulaire. Le cartilage mûr est donc avasculaire, et éosine et examiné au microscope, ce tissu ressemble à une boisson
les chondrocytes doivent par conséquent échanger leurs nutri- gazeuse au raisin, les bulles de celle-ci représentant les lacunes
ments et leurs déchets par diusion avec des vaisseaux sanguins du tissu. Le cartilage hyalin est présent dans plusieurs régions de
situés hors de la matrice, soit dans le périchondre pour la plupart l’organisme, notamment le nez, la trachée, le larynx, le cartilage
des cartilages. costal (qui s’attache aux côtes) et les extrémités articulaires des
os longs. Il orme également le squelette du œtus.
Trois types importants de cartilage sont présents dans l’orga-
nisme : le cartilage hyalin, le cartilage breux et le cartilage élas- Le cartilage fbreux (ou brocartilage) est conçu pour suppor-
tique (voir la section 7.1). Ils se distinguent à la ois par leur densité et ter des charges. Il contient une abondance de grosses bres pro-
par la dispersion des chondrocytes dans la matrice extracellulaire. téiques acilement visibles qui orment des aisceaux réguliers
Structure
Matrice homogène ressemblant à du
verre dépoli ; chondrocytes dispersés
Substance dans des lacunes ; habituellement
fondamentale recouvert de périchondre
Chondrocyte Fonctions
Forme la plus grande partie du squelette
Lacune
du œtus ; assure un soutien.
MO 250 x
Localisation
Bout du nez ; trachée ; la plus grande partie
du larynx ; cartilages costaux ; extrémités
articulaires des os longs ; la plus grande
partie du squelette œtal
Structure
Nombreuses bres de collagène parallèles
acilement visibles ; gros chondrocytes dans
Fibres des lacunes ; pas de périchondre
de collagène Fonctions
Lacune Résiste à la compression ; absorbe les chocs
Chondrocyte dans certaines articulations.
Localisation
MO 250 x
Substance
fondamentale Disques intervertébraux ; symphyse
pubienne ; ménisques du genou
C. Cartilage élastique
Structure
Fibres élastiques abondantes ormant
un réseau enchevêtré ; chondrocytes
dans des lacunes ; périchondre présent
Fonctions
Chondrocyte Maintient la orme tout en permettant
Fibres une grande fexibilité.
élastiques
Localisation
MO 200 x
Substance
fondamentale Oreille externe ; épiglotte du larynx
Chapitre 5 L’organisation tissulaire 199
entre de gros chondrocytes (voir le tableau 5.8B). Il ne renerme La matrice extracellulaire du tissu osseux est ormée de
qu’une aible quantité de substance ondamentale. Les bres de constituants organiques (bres de collagène et glycoprotéines)
collagène densément disposées contribuent à la durabilité de ce et de constituants inorganiques consistant en un mélange de sels
cartilage qui n’a pas de périchondre. Le cartilage breux consti- de calcium, surtout du phosphate de calcium. Les cellules
tue un bon amortisseur de chocs qui résiste à la compression. Il osseuses, qui portent le nom d’ostéocytes, se logent dans des
se situe dans les disques intervertébraux (structures de soutien espaces de la matrice extracellulaire appelés lacunes. Presque
circulaires entre des vertèbres adjacentes), la symphyse pubienne toute la surace externe d’un os, excepté les portions qui entrent
(entre les parties antérieures des os coxaux) et les ménisques de dans une articulation, est recouverte d’un tissu conjoncti dense
l’articulation du genou.
irrégulier appelé périoste (osteon = os), semblable au péri-
Le cartilage élastique est un cartilage fexible et souple. Il chondre du cartilage.
doit son nom aux nombreuses bres élastiques de sa matrice
Il existe deux ormes de tissu osseux : le tissu osseux compact
extracellulaire (voir le tableau 5.8C). Les chondrocytes y sont
et le tissu osseux spongieux (ou trabéculaire). L’os compact
étroitement entassés et ils sont entourés d’une petite quantité de
matrice extracellulaire. Les bres élastiques denses rendent ce semble complètement massi, mais il est en réalité peroré par
tissu à la ois résistant et très fexible. Le cartilage élastique est plusieurs canaux neurovasculaires TABLEAU 5.9. Son organisa-
entouré de périchondre. Ce tissu ressemble au tissu conjoncti tion histologique est uniorme. Il est ormé de structures cylin-
élastique en ceci que lui aussi contient des quantités abondantes driques, appelées ostéons (ou systèmes de Havers), constituées
de bres. La substance ondamentale du tissu conjoncti élas- d’anneaux concentriques de tissu osseux nommés lamelles. Ces
tique est cependant liquide, alors que celle du cartilage élastique structures entourent un canal central qui abrite des vaisseaux
est semi-solide et renerme des chondrocytes. sanguins et des ners. Donc, contrairement au cartilage, le tissu
osseux est vascularisé. Des canalicules permettent aux prolon-
Ce type de cartilage élastique est présent dans l’oreille externe
gements cytoplasmiques des ostéocytes d’être en relation avec
et l’épiglotte, une structure ermant l’ouverture du larynx et
empêchant les substances avalées de pénétrer dans la trachée. les vaisseaux sanguins du canal central. Le tissu osseux spon
L’expérience suivante permet de constater la grande fexibilité gieux se situe à l’intérieur des os ; il consiste en un treillis de
du cartilage élastique : replier le pavillon de l’oreille autour substance osseuse très solide, tout en restant léger. Les cavités
d’un doigt et le maintenir ainsi 10 secondes avant de le relâcher. de l’os spongieux abritent la moelle osseuse rouge.
Le pavillon reprendra sa orme initiale comme un ressort, car le Les os remplissent diverses onctions. Ils ournissent des
cartilage élastique résiste à la pression déormante appliquée. leviers pour le mouvement et ils soutiennent les tissus mous, en
Cela explique aussi pourquoi une oreille n’est pas déormée de
plus de protéger les organes vitaux du corps. La dure matrice
açon permanente lorsqu’une personne s’appuie sur elle d’une
extracellulaire de l’os entrepose d’importants sels minéraux,
manière inhabituelle pendant son sommeil !
notamment le calcium et le phosphore. Finalement, l’os spon-
Le tissu osseux gieux de certains os abrite les cellules hématopoïétiques
Le tissu osseux constitue le tissu le plus important de la plupart (haima, haimatos = sang), qui orment un type de tissu
des structures appelées os (voir le chapitre 7). Il est plus solide conjoncti réticulaire, la moelle osseuse rouge, responsable de
que le cartilage et il procure un meilleur soutien, mais il n’est la production des cellules sanguines, un processus appelé
pas fexible (voir la section 7.2.5). hématopoïèse (voir le chapitre 18).
Structure
Ostéocyte dans Matrice extracellulaire calcifée renermant
une lacune des ostéocytes logés dans des lacunes ;
Lamelles l’os compact est arrangé en ostéons
concentriques (lamelles concentriques autour d’un canal
Ostéon central) ; l’os spongieux (non illustré) est
un réseau dont l’organisation dière de celle
de l’os compact.
Canal central
Fonctions
MO 200 x
Structure
Contient des éléments gurés (érythrocytes,
leucocytes et thrombocytes), des protéines et
Érythrocytes d’autres substances dissoutes, ainsi qu’une sub s-
(globules rouges) tance ondamentale liquide appelée plasma.
Fonctions
Les érythrocytes transportent les gaz respiratoires
Neutrophile (oxygène et dioxyde de carbone) ; les leucocytes
(un globule blanc)
contribuent au déclenchement et à la régulation de
la réponse immunitaire ; les thrombocytes partici-
Lymphocyte pent à l’hémostase. Des bres protéiques dissoutes
(un globule blanc) vont s’unir, au besoin, pour permettre la coagulation
du sang. Le plasma transporte les nutriments, les
déchets et les hormones dans l’organisme.
Thrombocyte Localisation
(plaquette)
MO 720 x
sont stimulées par le système nerveux. Quand il se contracte, ce tissu est présent dans la paroi de la plupart des viscères (intes-
tissu produit un mouvement, notamment les mouvements volon- tins, estomac, voies aériennes, vessie et utérus) et des vais-
taires des parties du corps, les contractions du cœur ou la pro- seaux sanguins. La contraction du muscle lisse permet de aire
gression du contenu du tube digesti et des voies urinaires. Il progresser des substances dans ces organes. Dans le cas de
existe trois types de tissu musculaire : le tissu musculaire sque- l’utérus, ce tissu est responsable des contractions permettant
lettique, le tissu musculaire cardiaque et le tissu musculaire l’accouchement (travail). De petits muscles lisses sont égale-
lisse, les deux premiers étant considérés comme des tissus mus- ment présents dans l’iris pour contrôler son diamètre, et dans la
culaires striés (voir le chapitre 10). peau pour permettre l’érection des poils. Ce tissu est qualié
d’involontaire parce que l’organisme n’a pas de contrôle volon-
Le tissu musculaire squelettique (ou tissu musculaire strié taire sur sa contraction.
squelettique ou volontaire) est surtout responsable des mouve-
ments du squelette, bien qu’il mette aussi en mouvement des
À votre avis
structures non squelettiques comme la peau du visage. Il se
compose de longues cellules cylindriques appelées bres mus- 4. Pourquoi, selon vous, le muscle lisse n’a-t-il pas
culaires squelettiques. Celles-ci sont généralement disposées en de striation ?
aisceaux parallèles qui s’étendent sur toute la longueur du
muscle. Des bres aussi longues proviennent de la usion de
plusieurs cellules au moment du développement embryonnaire,
ce qui explique que chaque bre musculaire squelettique est Vérifiez vos connaissances
plurinucléée. Ses nombreux noyaux se situent à la périphérie de 15. Comparez la structure du tissu musculaire squelet-
la cellule TABLEAU 5.11A . Au microscope optique, les bres tique à celle du tissu musculaire cardiaque.
musculaires squelettiques montrent une alternance de bandes
claires et de bandes sombres, appelées stries, qui refètent
l’agencement chevauchant de leurs laments protéiques dispo-
sés parallèlement (voir le chapitre 10). Le muscle squelettique INTÉGRATION STRATÉGIES D’APPRENTISSAGE
est considéré comme étant volontaire parce qu’il permet Pour reconnaître les types de tissu musculaire au microscope,
consciemment de générer un mouvement. il aut se poser les questions suivantes :
Le tissu musculaire cardiaque est conné à l’épaisse tunique 1. Quelle est la orme des cellules ? Les cellules musculaires
moyenne du cœur appelée myocarde (voir le chapitre 19) ; il est squelettiques sont longues et cylindriques, celles du tissu
responsable des contractions du cœur qui permettent de pomper musculaire cardiaque sont courtes et ramifées, et celles du
le sang. Le tissu musculaire cardiaque comporte des stries visibles, muscle lisse sont courtes et usiormes.
car l’agencement de ses laments protéiques est semblable à celui 2. Combien y a-t-il de noyaux ? Les noyaux occupent-ils une
du tissu musculaire squelettique. Touteois, à la diérence de position centrale ou sont-ils à la périphérie de la cellule ?
celles du muscle squelettique, les myocytes cardiaques (ou cel Les cellules du muscle squelettique ont de nombreux
lules musculaires cardiaques) sont courtes et ramiées (voir le noyaux situés à la périphérie de la cellule. Celles du muscle
tableau 5.11B). Ces cellules renerment un ou deux noyaux en cardiaque contiennent un ou deux noyaux occupant une
position centrale. Elles sont en outre reliées par des disques inter position centrale, alors que les cellules du muscle lisse ont
calaires (intercalarius = inséré entre) ; ce sont des attaches un unique noyau central.
solides entre les cellules, constituées de desmosomes et de jonc- 3. Les cellules sont-elles striées ? Les cellules du muscle
tions communicantes. Au microscope, les disques intercalaires squelettique et du muscle cardiaque sont striées, mais pas
apparaissent comme des traits sombres et épais. Ils renorcent la celles du muscle lisse. Seules les cellules du muscle car-
liaison entre les cellules et ils avorisent la conduction rapide des diaque sont reliées par des disques intercalaires.
signaux électriques entre plusieurs d’entre elles, permettant ainsi
aux cellules d’une cavité cardiaque de se contracter simultané-
ment, comme une unité. Les cellules musculaires cardiaques sont
considérées comme étant involontaires parce qu’elles onc-
tionnent indépendamment de notre volonté. Ce sont les cellules 5.5 Le tissu nerveux :
cardionectrices (cellules spécialisées non contractiles du cœur)
qui déclenchent leur contraction.
le transfert et l’intégration
Le tissu musculaire lisse (ou tissu musculaire viscéral
de l’information
squelettique ou involontaire) se nomme ainsi parce qu’il ne
présente pas la striation observée dans les autres tissus muscu- 1 Décrire la structure du tissu nerveux.
laires, de sorte qu’il semble lisse (voir le tableau 5.11C). Ses
laments protéiques s’entrecroisent au lieu d’être disposés 2 Énumérer les onctions du tissu nerveux.
parallèlement (voir le chapitre 10). Les cellules musculaires
lisses sont usiormes (en orme de useau), c’est-à-dire qu’elles L’encéphale, la moelle épinière et les ners qui parcourent l’or-
sont épaisses au milieu et elées à leurs extrémités. Elles sont ganisme sont constitués de tissu nerveux. Ce tissu est ormé
relativement courtes et contiennent un noyau central ovale. Ce de cellules appelées neurones qui reçoivent, transmettent et
INTÉGRATION ILLUSTRATION DES CONCEPTS
FIGURE 5.9
Relation entre le type de tissu conjonctif et sa fonction ❯
A. Le tissu conjonctif proprement dit relie les structures les unes
aux autres, alors que B. le tissu conjonctif de soutien procure une
charpente ou une protection pour les tissus mous. C. Le tissu con-
jonctif liquide est responsable du transport des liquides, des nutri -
ments, des gaz et des déchets.
Hypoderme (tissu
adipeux et tissu
conjonctif aréolaire)
Cartilage élastique
Tissu cartilagineux
Cartilage hyalin
Cartilage fibreux
Tissu osseux
Localisation : Os du système sq
squelettique
Principales fonctions : Procure une protection et un
soutien structural, plus rigide et solide que le cartilage ;
est un réservoir de calcium et de phosphore.
Sang
Structure et caractéristiques
Fibres (cellules) striées longues et cylin-
driques, disposées parallèlement et non
Noyau ramifées ; les fbres sont plurinucléées et
Stries leur contraction est volontaire.
Fonction
Est essentiellement responsable des mouve-
Fibre ments du squelette et de certaines autres
musculaire parties du corps (expressions aciales).
squelettique
Localisation
Attache des os et parois de la peau
(p. ex., aux muscles aciaux)
Structure et caractéristiques
Cellules courtes et striées, généralement
Noyau
ramifées ; chaque cellule contient un ou
deux noyaux placés en position centrale ;
Disques
disques intercalaires entre les cellules ;
intercalaires
contraction involontaire.
Fonction
Myocyte cardiaque Pompe le sang dans le circuit artériel.
Localisation
MO 400 x
Structure et caractéristiques
Cellules non striées, courtes et usiormes
Noyau
contenant un noyau central ; contraction
Cellules involontaire
musculaires Fonction
lisses Déplace et propulse des substances
dans les organes internes.
Localisation
Paroi des organes creux, comme les
intestins, l’estomac, les voies aériennes,
la vessie, l’utérus et les vaisseaux sanguins
traitent les infux nerveux. Il renerme également un grand corps cellulaire. Le long prolongement unique qui émerge
nombre de gliocytes (ou cellules gliales ou névroglies), soit du corps cellulaire est l’axone (ou neurobre) ; il transporte les
plus de 10 ois le nombre de neurones, qui ne transmettent signaux eérents vers d’autres cellules. En raison de la longueur
pas d’infux nerveux, mais qui sont plutôt responsables de la considérable de certains axones, les neurones sont habituelle-
protection, de la nutrition et du soutien des neurones ment les cellules les plus longues de l’organisme, certains attei-
TABLEAU 5.12 . gnant plus de 1 m. Le chapitre 12 présente plus en détail l’étude
du tissu nerveux.
Chaque neurone possède un important corps cellulaire qui
abrite à la ois le noyau et les organites cytoplasmiques. Les
prolongements de la cellule nerveuse sont des ramications Vérifiez vos connaissances
qui s’étendent à partir du corps cellulaire. Les prolongements 16. Quelle est la diérence entre un neurone et
les plus courts et les plus nombreux sont les dendrites, qui un gliocyte ?
captent les signaux aérents et transmettent l’inormation au
Chapitre 5 L’organisation tissulaire 205
Structure
Corps
Renerme des neurones composés
cellulaire
d’un neurone d’un corps cellulaire, de dendrites et
d’un axone partant du corps cellulaire ;
Prolongement contient également des gliocytes
d'un neurone dont les prolongements ne sont pas
aussi longs que ceux des neurones.
Fonctions
Noyaux
Les neurones reçoivent, traitent
d'un gliocyte
et émettent des infux nerveux, alors
que les gliocytes soutiennent, pro -
tègent et nourrissent les neurones.
Localisation
Encéphale, moelle épinière et ners
5.6 L’intégration des tissus permettant la digestion chimique des aliments ingérés. Le
muscle lisse se contracte et se relâche pour mélanger mécani-
dans les organes et les quement ces matériaux et pour les décomposer. Le tissu conjonc-
membranes de revêtement tif abrite les vaisseaux sanguins et les nerfs responsables
respectivement de l’irrigation et de l’innervation de l’estomac, et
de l’organisme il procure forme et soutien à l’organe. Le tissu nerveux assure la
régulation des contractions musculaires et stimule l’activité des
Un tissu est un groupe de cellules différenciées et semblables qui cellules glandulaires.
accomplissent une fonction commune. Les organes et les mem-
branes de l’organisme remplissent aussi certaines fonctions spé- Vérifiez vos connaissances
cialisées ; ils sont constitués d’un ensemble de tissus qui rendent 17. Expliquez pourquoi l’estomac correspond à la
ces fonctions possibles. dénition d’un organe.
Types de tissus
Muqueuse
Épithélium simple
prismatique
Tissu conjonctif
aréolaire
Plexus nerveux
Plexus nerveux entre
les couches musculaires
Tissu conjonctif
dense irrégulier Glandes
gastriques (faites
Tissu musculaire lisse Couche oblique d’épithélium)
(trois couches)
Couche circulaire
Tissu conjonctif
aréolaire
Séreuse Couche longitudinale
Mésothélium
Terminaison
(épithélium simple
nerveuse
squameux)
FIGURE 5.10
Rôles des tissus dans un organe ❯ Divers tissus travaillent de concert pour accomplir
les fonctions de l’estomac : les tissus épithélial, musculaire, conjonctif et nerveux.
séreuses, la membrane cutanée et les membranes synoviales, cavité corporelle et un feuillet viscéral qui recouvre la surace
représentées dans la FIGURE 5.11. des organes internes. La cavité séreuse est l’espace virtuel
situé entre ces deux euillets, le pariétal et le viscéral, dans
Une membrane muqueuse, également appelée simplement
lequel le liquide séreux est sécrété. Ce liquide réduit la riction
muqueuse, tapisse des conduits et des compartiments qui commu-
entre les suraces qui s’opposent. Une partie du péricarde
niquent avec l’environnement externe, le tube digesti par exemple,
(associé au cœur), la plèvre (associée aux poumons) et le péri-
ou les voies respiratoires, urinaires et génitales. Les muqueuses
toine (lié aux organes abdominaux) sont des exemples de
remplissent des onctions d’absorption, de protection ou de sécré-
membranes séreuses (voir les chapitres 19, 23 et 26).
tion, et parois une combinaison de celles-ci. Une membrane
muqueuse se compose d’un épithélium et d’une couche sous-jacente La membrane la plus importante de l’organisme est la membrane
de tissu conjoncti aréolaire appelée lamina propria. Ces mem- cutanée (cutis= peau), soit la peau, qui recouvre la surace externe
branes sont souvent recouvertes d’une couche de mucus produit par du corps. La peau se compose d’un épithélium stratifé squameux
des cellules caliciormes ou par des glandes pluricellulaires. kératinisé, appelé épiderme, et d’une couche sous-jacente de tissu
conjoncti dense irrégulier, appelée derme. La protection des organes
Les membranes séreuses tapissent des cavités de l’orga-
internes et la prévention de la perte d’eau ont partie des nombreuses
nisme qui ne s’ouvrent pas sur l’environnement extérieur. La
onctions qu’elle remplit (voir le chapitre 6).
membrane se compose d’un épithélium simple squameux por-
tant le nom de mésothélium, qui repose sur une couche de Certaines articulations du corps sont tapissées intérieurement
tissu conjoncti aréolaire. Les séreuses produisent un trans- d’une membrane synoviale composée exclusivement de tissu
sudat (trans = au travers de, sudor = sueur), soit un liquide conjoncti lâche aréolaire. Cette membrane sécrète un liquide
séreux, clair et aqueux, dérivé du plasma sanguin. Les synovial qui réduit la riction entre les pièces osseuses en mouve-
séreuses sont ormées de deux parties, à savoir un feuillet ment et qui distribue les nutriments au cartilage recouvrant les
pariétal (ou couche pariétale) qui tapisse l’intérieur de la suraces articulaires de l’os (voir la section 9.4).
Chapitre 5 L’organisation tissulaire 207
Membrane cutanée
Peau
5.7 La ormation,
les modifcations,
la régénération et
le vieillissement des tissus
De l’œu écondé jusqu’au décès d’une personne, les tissus se
orment, se diérencient, se développent (voir le chapitre 29),
Membrane synoviale puis vieillissent. Durant la vie de l’organisme, certains tissus
Articulation tapissée ont le pouvoir de se régénérer. Aussi, avec le temps et dans
d’une membrane
certaines conditions, ils peuvent subir des modifcations.
synoviale
l’endoderme. Lorsque ces euillets sont ormés, la structure en de la peau, le cortex surrénal, le cœur, la rate, les reins, les struc-
croissance prend le nom d’embryon. tures reproductives internes et les uretères dérivent tous du
mésoderme.
L’ectoderme se situe initialement sur les suraces dorsale et
externe de l’embryon. Il est responsable de la ormation de plu- L’endoderme devient le euillet embryonnaire le plus interne
sieurs tissus qui occupent une position externe, comme l’épi- quand la orme de l’embryon se modife. Il orme le revêtement
derme de la peau, les cheveux, les ongles et les glandes exocrines épithélial de la cavité tympanique (oreille moyenne) et de la
de la peau. Par conséquent, certains des tissus épithéliaux, mais trompe auditive, ainsi que du tube digesti et des voies respira-
pas tous, dérivent de l’ectoderme. L’émail des dents, le cristallin toires, génitales et urinaires. L’endoderme orme également des
de l’œil et la médulla surrénale dérivent de l’ectoderme, de même organes comme la glande thyroïde, les glandes parathyroïdes, le
que la glande hypophyse et tout le tissu nerveux, soit l’encé- thymus et une portion des amygdales, de même que la vésicule
phale, la moelle épinière et les ners. biliaire, le pancréas et la plus grande partie du oie.
Le mésoderme est le euillet moyen. Il est à l’origine du tissu
musculaire et du revêtement épithélial des vaisseaux sanguins Vérifiez vos connaissances
et des séreuses qui tapissent les cavités corporelles. Le méso- 19. Quels sont les trois feuillets embryonnaires primitifs
derme se transorme en mésenchyme ; celui-ci poursuivra et quand se forment-ils ?
ensuite la ormation du tissu conjoncti de l’organisme. Le derme
Embryoblaste
Blastocyste
Ectoderme
Disque
Mésoderme
embryonnaire
Endoderme
Zygote
3e semaine
Embryon
Fin de
la 4e semaine
Embryon
Cavité
Ectoderme amniotique
Fécondation
Endoderme
Sac vitellin
Ectoderme Endoderme
Mésoderme Pédicule
• Épiderme de la peau et embryonnaire • Revêtement épithélial des
dérivés épidermiques voies respiratoires, du tube
(cheveux, ongles, glandes digestif, de la cavité tympa-
Mésoderme nique, de la trompe auditive,
sudoripares, glandes
mammaires) • Derme de la peau des voies urinaires et
• Tissu nerveux et organes • Revêtement épithélial génitales
des sens des vaisseaux sanguins • Foie (la plus grande partie)
• Hypophyse et lymphatiques, séreuses • Vésicule biliaire
• Médulla surrénale • Tissu musculaire • Pancréas
• Émail dentaire • Tissu conjonctif (incluant • Amygdales palatines
• Cristallin les os) (en partie)
• Cortex surrénal • Glande thyroïde
• Cœur • Glandes parathyroïdes
• Rein et uretères • Thymus
• Organes génitaux internes
• Rate
FIGURE 5.12
Feuillets embryonnaires primitifs et leurs dérivés ❯ Les feuillets embryonnaires
primitifs (ectoderme, mésoderme et endoderme) qui se forment durant la troisième semaine
du développement sont à l’origine de tous les tissus de l’organisme.
Chapitre 5 L’organisation tissulaire 209
5.7.2 Les modifcations des tissus mations. Par exemple, il arrive parfois qu’un épithélium arrivé
à maturité se transforme en une forme différente d’épithélium
en raison d’un phénomène qui porte le nom de métaplasie
3 Expliquer comment les cellules des tissus peuvent changer (meta = après, plasis = action de façonner). La métaplasie peut
de orme, de taille et de nombre. se produire quand un épithélium s’adapte aux conditions envi-
ronnementales. Ainsi, l’épithélium de la trachée des fumeurs
À mesure que le corps vieillit et que différents stress sont impo- connaît généralement des transformations métaplasiques. La
sés à l’organisme, les tissus risquent de subir diverses transfor- fumée et ses sous-produits constituent des agents stressants de
La gangrène
DÉSÉQUILIBRE HOMÉOSTATIQUE
la cinquantaine : une alimentation appropriée, une bonne santé, plus de temps. Les os deviennent ragiles, les muscles et le tissu
une circulation normale et des traumatismes relativement rares. nerveux commencent à s’atrophier. La mauvaise alimentation et les
Par la suite, le soutien, l’entretien et le remplacement des cellules et problèmes circulatoires accélèrent ce déclin des tissus. Les pertes
de la matrice extracellulaire deviennent moins ecaces. Des dom- cumulatives dues à des dommages ou à des lésions plutôt mineures
mages physiques et des changements physiologiques peuvent alors peuvent nir par entraîner des problèmes de santé majeurs.
modier la structure et la composition chimique de plusieurs tis-
sus. Par exemple, à mesure qu’une personne vieillit, ses épithé- Vérifiez vos connaissances
liums deviennent plus minces, et son tissu conjoncti perd sa 21. Comment les épithéliums et le tissu conjoncti se
fexibilité et sa résistance. La quantité de collagène diminue dans modient-ils avec l’âge ?
l’organisme avec l’âge, de sorte que la réparation des tissus prend
212 Partie I L’organisation du corps humain
Les greffes de tissus également utilisé pour la transplantation d’organes comme les
reins et le oie, ou de parties d’organes comme des valves car-
Une gree de tissus est la transplantation chirurgicale d’un diaques ou la cornée. Dans le cas de cette dernière, le taux de
tissu sain dans le but de remplacer un tissu malade, endommagé
succès est élevé, car elle n’est pas vascularisée ; il n’y a donc pas
ou anormal. Il existe quatre types de grees de tissus : l’auto-
de rejet par le système immunitaire du client. Bien que la plupart
gree, l’isogree, l’allogree et l’hétérogree.
des allogrees de tissus soient couronnées de succès, la trans-
L’autogree (auto = soi-même) est une transplantation de tis- plantation d’organes entiers reste beaucoup plus problématique.
sus provenant de la même personne. Il s’agit souvent d’une Le client et le donneur d’organe doivent être aussi semblables
gree de peau dans laquelle de la peau saine d’une partie du que possible du point de vue de la génétique (comparaison des
corps est greée sur une autre partie dont la peau a été endom- antigènes d’histocompatibilité, des glycoprotéines situées sur la
magée par des brûlures ou des produits chimiques. Étant donné surace externe des membranes plasmiques des cellules du
qu’il s’agit des tissus mêmes de la personne, son organisme ne donneur et du receveur) et des traits comme le groupe sanguin ;
les jugera pas comme étant étrangers et ne les rejettera pas. Il d’autres acteurs sanguins du client et du donneur doivent éga-
est cependant impossible de procéder à une autogree dans lement être compatibles. Plus la compatibilité est grande, moins
certaines situations, par exemple quand la surace de peau abî- le risque de rejet de l’allogree est élevé. Le receveur de l’organe
mée est trop importante pour qu’il soit possible de transplanter greé doit absorber de puissants médicaments immunosup-
autant de tissus. presseurs pour éviter que son organisme rejette l’organe.
Une isogree (isos = égal) est une transplantation de tissus Malheureusement, ces mêmes médicaments inhibent complète-
provenant d’une personne génétiquement identique (c’est-à-dire ment le système immunitaire et rendent le receveur plus sensible
un vrai jumeau). Il est peu probable que l’organisme du client à la maladie. Même avec des médicaments immunosuppres-
rejette un greon de ce type, puisqu’il provient d’un individu seurs, il est réquent qu’une allogree soit rejetée.
génétiquement identique. Très peu de personnes cependant ont L’hétérogree (heteros = autre), ou xénogree (xenos = étran-
un vrai jumeau, de sorte que ce type de gree est inaccessible à ger), est la transplantation de tissus provenant d’un animal. Des
la plupart des gens.
tissus porcins ou bovins ont notamment été utilisés pour rempla-
L’allogree (allo = autre) est la transplantation des tissus cer des valves cardiaques, des vaisseaux sanguins et des os. Il
d’une personne génétiquement diérente. Beaucoup de types est réquent que ces tissus animaux soient rejetés rapidement,
de tissus sont utilisés pour eectuer des allogrees, notamment mais certaines de ces transplantations sont mieux tolérées
la peau, les muscles, les os et le cartilage. Le terme allogree est (tendons, valves) et peuvent durer plus longtemps.
RÉSUMÉ DU CHAPITRE
5.1 • Les tissus se classent en quatre types généraux : le tissu épithélial, le tissu conjoncti, le tissu
Une introduction à l’orga musculaire et le tissu nerveux.
nisation tissulaire – 176
5.2 • Le tissu épithélial recouvre la surace externe du corps, tapisse ses cavités et orme les struc-
Le tissu épithélial : tures sécrétrices que sont les glandes.
le revêtement des sur 5.2.1 Les caractéristiques du tissu épithélial ......................................................................................................... 176
faces et les fonctions • Le tissu épithélial se caractérise par une orte proportion de cellules, la polarité, la fxation à
de sécrétion – 176 une membrane basale, l’avascularité, une riche innervation et une grande capacité de
régénération.
• Les cellules peuvent adopter une orme squameuse (cellules aplaties), cuboïde (cellules à peu
près aussi hautes que larges) ou prismatique (cellules plus hautes que larges).
• L’épithélium pseudostratifé prismatique semble stratifé, mais en réalité, il est composé d’une
seule couche de cellules à hauteurs variables ; toutes ses cellules sont en contact avec la
membrane basale.
• L’épithélium transitionnel comprend plusieurs couches de cellules arrondies, et son appa-
rence est diérente selon qu’il est relâché ou distendu.
5.5 • Le tissu nerveux renerme des neurones et des gliocytes ; il compose l’encéphale, la moelle
Le tissu nerveux : épinière et les ners.
le transert et l’intégration • Les neurones reçoivent des stimulus et transmettent des infux nerveux.
de l’inormation – 201 • Les gliocytes soutiennent, protègent et nourrissent les neurones.
AUTOÉVALUATION Solutionnaire
Concepts de base
1 Lequel des éléments suivants ne constitue pas une caracté- 5 Une glande est une glande qui intègre sa sécré-
ristique du tissu conjoncti aréolaire ? tion dans des vésicules et qui les libère par exocytose.
a) Les fbroblastes y sont le type cellulaire prédominant. a) mérocrine
b) Il y a abondance de substance ondamentale. b) apocrine
c) Il contient des fbres protéiques étroitement serrées. c) holocrine
d) Il est présent dans l’hypoderme (sous la peau). d) Toutes ces réponses sont correctes.
2 Les membranes tapissent généralement des 6 Quelles sont les caractéristiques communes à tous les types
cavités corporelles qui s’ouvrent sur l’extérieur (p. ex., la d’épithéliums ?
cavité nasale).
7 Quel type d’épithélium tapisse la lumière de l’estomac,
a) muqueuses la cavité orale, la vessie et les sacs alvéolaires (alvéoles)
b) séreuses des poumons ? Dans chacun des cas, comment est-il possible
c) cutanées de justifer le type d’épithélium ?
d) synoviales 8 Énumérez les quatre types de membranes de revêtement
de l’organisme et donnez un exemple de localisation pour
3 Toutes les caractéristiques suivantes s’appliquent au tissu
chaque type.
épithélial, sau celle-ci :
a) Il est sélectivement perméable. 9 Quelles sont les caractéristiques communes à tous les tissus
conjonctis ?
b) Il peut ormer des glandes exocrines.
c) Ses cellules ont une grande capacité de régénération. 10 Quelle est la diérence entre les neurones et les gliocytes
du tissu nerveux ?
d) Il contient de nombreux vaisseaux sanguins.
4 Quel type de tissu musculaire se compose de longues
fbres cylindriques striées ayant de nombreux noyaux situés
en périphérie ?
a) Le muscle lisse.
b) Le muscle squelettique.
c) Le muscle cardiaque.
d) Toutes ces réponses sont correctes.
216 Partie I L’organisation du corps humain
Mise en application
1 Carlos se présente chez le médecin pour se plaindre d’une 3 Pourquoi a-t-il été si acile pour Geneviève de prélever ce
douleur au sternum. En l’auscultant, le médecin perçoit un tissu sans se blesser ?
crissement audible au stéthoscope. Il soupçonne un épan- a) Le tissu contenait de grandes quantités de substance
chement de liquide dans la cavité péricardique. De quel type ondamentale qui l’ont gardé gonfé et à peu près intact.
de membrane corporelle s’agit-il ici ?
b) Le tissu contenait plusieurs couches de cellules, de sorte
a) Une membrane cutanée. que le prélèvement de quelques cellules n’allait pas le blesser.
b) Une membrane séreuse. c) Le tissu contenait beaucoup de vaisseaux sanguins,
c) Une membrane synoviale. de sorte que le sang a rempli tous les espaces laissés par
d) Une membrane muqueuse. les cellules prélevées.
d) Les cellules restantes étaient reliées par des disques
2 Votre optométriste dirige une lumière sur votre œil et voit
intercalaires qui ormaient un lien très solide entre elles.
que votre pupille se contracte (elle devient plus petite) en
réaction à la lumière. Elle vous dit que l’iris, la partie colorée 4 De quelle orme les cellules que Geneviève a par la suite
de l’œil, est un muscle qui ajuste automatiquement la taille examinées au microscope étaient-elles ?
de la pupille en onction de la quantité de lumière qui a) Squameuse.
pénètre dans l’œil. En vous basant sur cette inormation,
b) Cuboïde.
de quel type de tissu musculaire croyez-vous que l’iris
est ormé ? c) Prismatique.
a) Squelettique. d) Circulaire.
b) Cardiaque. 5 Si Geneviève prélevait un gros ragment de ce tissu au même
c) Lisse. endroit, quelles seraient la orme et les caractéristiques des
cellules plus proondes ?
d) Visuel.
a) Les mêmes que celles des premières cellules observées
Répondez aux questions 3 à 5 à l’aide du paragraphe suivant. au microscope.
Durant un laboratoire de biologie, Geneviève a prélevé du b) Elles seraient cuboïdes.
tissu de la paroi interne de sa joue à l’aide d’un coton-tige. c) Elles seraient binucléées et circulaires.
Elle a ensuite déposé ce tissu sur une lame pour l’examiner
d) Elles seraient squameuses.
au microscope.
Synthèse
1 Simon ait les observations suivantes au cours d’un exercice 2 Votre père soure d’une douleur au genou. Quelqu’un lui a dit
de microscopie au laboratoire d’histologie : 1) la coupe qu’il qu’il s’agissait soit des premiers stades de l’arthrite, soit d’un
observe contient diérents types de bres protéiques quelconque problème articulaire intrinsèque. Son ami lui
dispersées (elles ont des largeurs diérentes, certaines sont recommande de prendre un supplément chimique appelé
ramiées et d’autres sont longues et non ramiées) ; 2) la sulate de chondroïtine avec ses repas, supplément qui, selon
préparation renerme certains vides, c’est-à-dire des plages lui, aurait aidé certaines personnes sourant de douleurs
claires situées entre les cellules et les bres observées, qui articulaires. Il soulagerait en particulier les symptômes
ne présentent pas de caractéristiques notables ; 3) plusieurs causés par la dégénérescence du cartilage des suraces
types cellulaires peuvent être observés dans la coupe, mais osseuses des articulations. En vous ondant sur votre
ces cellules ne orment pas des groupes denses et sont connaissance des tissus conjonctis, croyez-vous que les
plutôt dispersées. Quel type de tissu cet étudiant observe- suppléments de sulate de chondroïtine pourraient améliorer
t-il ? Où ce tissu se situe-t-il dans l’organisme ? les problèmes de genou de votre père ?
CHAPITRE LE SYSTÈME
6 TÉGUMENTAIRE
Adaptation française :
Dave Bélanger
6.1 Une introduction au système 6.3.2 Les poils ............................................... 229 6.5 La réparation et la régénération
tégumentaire ................................................ 218 6.3.3 Les glandes exocrines de la peau ........... 232 du système tégumentaire ......................... 239
6.2 La composition de la peau ....................... 218 6.4 Les onctions de la peau ........................... 234 6.6 La ormation et le vieillissement
6.2.1 L’épiderme ............................................ 219 6.4.1 Les fonctions de l’épiderme ................... 235
du système tégumentaire ......................... 241
6.2.2 Le derme .............................................. 220 6.6.1 La formation de la peau et des dérivés
INTÉGRATION Illustration des concepts tégumentaires ....................................... 241
6.2.3 L’hypoderme ......................................... 224 Infuence structurale de la peau
6.6.2Le vieillissement du système
6.2.4 Les variations de la peau ....................... 225 sur ses onctions ................................................... 236
tégumentaire ......................................... 241
6.3 Les annexes cutanées ............................... 228 6.4.2 Les fonctions du derme ......................... 238 Liens entre le système tégumentaire
6.3.1 Les ongles ............................................ 228
et les autres systèmes ............................................... 245
218 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
6.1 Une introduction au le poids des personnes. Son épaisseur varie de 1,5 à 4,0 milli-
mètres (mm), selon les régions du corps (Laplante, 2004).
système tégumentaire Les quatre types de tissus (épithélial, conjoncti, musculaire
Chez l’humain, le système tégumentaire est composé de la peau et et nerveux) entrent dans la composition de la peau et agissent
de ses annexes : les ongles, les poils, les glandes sudoripares et les en harmonie pour protéger les structures internes de l’orga-
glandes sébacées. Le système tégumentaire contribue à l’image que nisme. La surace de la peau est recouverte d’un tissu épithé-
l’humain a de lui-même et il reète parois ses émotions (p. ex., la lial protégeant les couches inérieures. Le tissu conjoncti,
pâleur de la peau souvent associée à la peur). La peau est un organe situé en dessous du tissu épithélial, ournit à la peau sa résis-
soumis aux traumatismes, aux substances dangereuses, aux pol- tance et sa exibilité. Il contient notamment des petits muscles
luants, aux microorganismes et aux rayons du soleil. Elle constitue qui, associés aux ollicules pileux, agissent sur la position des
donc une barrière entre l’organisme et le monde extérieur. Robuste poils. Enfn, le tissu conjoncti renerme également du tissu
et souple, elle se nettoie acilement et possède un grand pouvoir de nerveux qui permet la détection des stimulus sensoriels (appor-
régénération. La peau est également un précieux indicateur visuel tant notamment des inormations tactiles) ou la transmission
de l’état physiologique et de la santé générale d’une personne. Par d’inormations motrices (permettant, entre autres, le hérisse-
exemple, des changements de la couleur de la peau, une modifca- ment des poils).
tion de sa texture ou l’apparition de lésions peuvent signaler la pré-
sence de carences, d’inections ou de maladies systémiques. La peau est composée de deux parties distinctes. L’épiderme,
la partie superfcielle, est composé d’un épithélium stratifé
squameux. Le derme, la partie plus proonde par rapport à l’épi-
derme, est ormé de deux types de tissu conjoncti FIGURE 6.1.
6.2 La composition de la peau Sous le derme se trouvent des tissus conjonctis aréolaires et
adipeux nommés hypoderme (ou ascia superfciel ou encore
La peau est le plus grand organe du corps. Elle représente de 7 à couche sous-cutanée). L’hypoderme ne ait pas partie du sys-
8 % de la masse corporelle et recouvre tout le corps, sur une tème tégumentaire. Cependant, comme il est lié à la structure
surace variant de 1,5 à 2,0 mètres carrés (m 2), selon la taille et et aux onctions de la peau, il est présenté dans ce chapitre.
FIGURE 6.1
Structure de la peau ❯ Cette représentation d’une
coupe transversale illustre les liens étroits qui existent
entre la peau et l’hypoderme.
Tige du poil
Pore
Crête épidermique
Épiderme Papille dermique
Muscle arrecteur du poil
Glande sébacée
Couche
Peau papillaire Fibre nerveuse sensitive
Canal de la
glande sudoripare
Derme
Couche Glande sudoripare
réticulaire mérocrine
Fibre nerveuse motrice
Veine
Artère
Hypoderme
Kératinocytes
morts
Couche cornée
Canal d’une
glande sudoripare Canal d’une glande
Couche claire sudoripare
Couche granuleuse
Kératinocyte vivant
Couche épineuse
Mélanocyte
Couche basale Cellule dendritique
épidermique
Membrane basale
Derme Cellule de Merkel
MO 25 x
Terminaison
nerveuse sensitive
A. B.
FIGURE 6.2
Couches épidermiques ❯ A. Une photomicrographie et B. un schéma illustrent
l’organisation des couches épidermiques de la peau épaisse.
220 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
FIGURE 6.3
Couches du derme ❯ Le derme est composé
d’une couche papillaire et d’une couche réticulaire.
Crêtes épidermiques
Papilles dermiques
Épiderme
Couche
papillaire
Derme
Couche
réticulaire
Récepteur sensoriel
tactile
Artère
Veine
système immunitaire, détectent les agressions microbiennes et capillaires qui transportent les nutriments vers les cellules de
peuvent alerter les autres cellules du système immunitaire. l’épiderme. Enfn, les papilles dermiques contiennent des termi-
naisons nerveuses servant de récepteurs tactiles (voir la
6.2.2.1 La couche papillaire fgure 6.1). Leur rôle est décrit en détail dans la section 16.2.1.
La couche papillaire est la couche superfcielle du derme. Elle
est composée de tissu conjoncti aréolaire qui comprend notam- 6.2.2.2 La couche réticulaire
ment des fbroblastes ainsi que des fbres de collagène et des La couche réticulaire orme la couche la plus épaisse et la plus
fbres élastiques organisées de açon plus ou moins régulière. proonde du derme. Elle s’étend de la couche papillaire jusqu’à
Elle doit son nom aux projections en orme de bosses du derme l’hypoderme. La couche réticulaire est principalement composée
nommées papilles dermiques (papilla = bout du sein). Les de tissu conjoncti dense irrégulier. Ce tissu comprend quelques
crêtes épidermiques (saillies proondes de l’épiderme) et fbroblastes ainsi que des fbres de collagène denses entre les-
les papilles dermiques s’interpénètrent pour ormer une struc- quelles se trouvent des fbres élastiques. L’ensemble de ces fbres
ture appelée crêtes de la peau. Cette structure accroît la surace orme des aisceaux qui sont généralement parallèles à la surace
de contact entre le derme et l’épiderme, et retient ermement ces de la peau, contrairement à la couche papillaire dans laquelle les
deux parties de la peau ensemble. Touteois, une riction trop fbres peuvent être perpendiculaires à la surace de la peau. Ces
importante ou répétée peut entraîner un détachement des crêtes aisceaux conèrent une résistance et une élasticité au derme
épidermiques et des papilles dermiques. Cela se manieste par la réticulaire, et permettent notamment à la peau d’être étirée et
ormation d’une poche remplie de liquide interstitiel appelée de reprendre sa orme. Ils entourent les composantes du derme,
communément ampoule. Chaque papille dermique contient des notamment les ollicules pileux, les glandes sébacées, les glandes
222 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
sudoripares, les fbres nerveuses et les vaisseaux sanguins et le plan clinique et chirurgical. Une incision pratiquée de açon
lymphatiques. perpendiculaire à une ligne de Langer ormera une ouverture
béante, puisque les fbres élastiques sectionnées appliqueront une
6.2.2.3 Les lignes de Langer, les vergetures tension de part et d’autre de l’ouverture. Le temps de guérison
et les rides sera alors plus long, et les cicatrices, plus apparentes. À l’opposé,
Les fbres de collagène et les fbres élastiques contribuent à don- si l’incision est parallèle à la ligne de Langer, l’ouverture aura
ner à la peau ses caractéristiques physiques. Les fbres de colla- tendance à se reermer plus acilement en raison de la tension
gène conèrent à la peau sa orce mécanique et sa résistance, exercée par les lignes de Langer intactes de part et d’autre de
alors que les fbres élastiques assurent sa exibilité et son retour l’incision. Cela avorise une guérison plus rapide et des cicatrices
à la orme initiale après des mouvements normaux. moins apparentes.
La majorité des fbres de collagène et des fbres élastiques de la Bien que le derme conère résistance et élasticité à la peau, un
peau sont orientées en aisceaux parallèles à des endroits précis étirement excessi de la peau peut parois endommager les fbres
du corps. L’alignement des aisceaux dans le derme dépend du élastiques et les fbres de collagène du derme. Ce type d’étire-
sens de la pression appliquée sur la peau pendant les mouve- ment peut survenir à la suite d’un gain de poids important ou
ments normaux. La onction principale de ces aisceaux consiste d’une grossesse. Dans ces cas, certaines fbres de collagène se
à résister à cette pression. Les lignes de Langer présentes dans la déchirent et laissent paraître des vergetures (voir la fgure 6.4B)
peau désignent l’orientation prédominante des aisceaux de fbres qui prennent l’allure de stries rouges ou blanches à la surace de
de collagène FIGURE 6.4A. Le sens de ces lignes est important sur la peau.
FIGURE 6.4
Lignes de Langer et vergetures ❯
A. Les lignes de Langer défnissent les zones
de la peau et indiquent le sens prédominant
des fbres de collagène dans la couche réticu -
laire du derme. B. Les vergetures surviennent
à la suite d’un étirement excessi de la peau.
La exibilité et l’épaisseur du derme peuvent être compro- le diamètre des vaisseaux sanguins du derme se rétrécit, rédui-
mises par l’exposition aux rayons UV et le vieillissement. Dans sant ainsi la quantité de sang pouvant y circuler et diminuant la
les deux cas, la production des fbres élastiques et des fbres de perte de chaleur par l’organisme. Comme cette vasoconstriction
collagène est diminuée, souvent en raison de la baisse du nombre diminue la quantité de sang dans les vaisseaux sanguins du
de cellules qui produisent ces fbres, ce qui peut mener à l’appa- derme, les vaisseaux plus proonds en transportent une plus
rition de rides. Ces pertes peuvent également aire en sorte que grande quantité. Le sang est ainsi éloigné de la surace de la peau
la peau paraît moins erme et qu’elle reprend plus difcilement et est dirigé vers les organes internes comme le cœur ou les mus-
sa position initiale à la suite d’un étirement. cles. La vasoconstriction des vaisseaux sanguins du derme se pro-
duit entre autres lorsque le corps tente de conserver sa chaleur.
6.2.2.4 L’innervation et l’apport sanguin C’est la raison pour laquelle la peau paraît plus pâle lorsque le
corps est exposé à des températures plus basses : moins de sang
Le derme comporte un réseau d’innervation complexe. Des
(donc moins d’érythrocytes et, par conséquent, moins d’hémo-
récepteurs sensoriels sont répartis dans l’ensemble du derme
globine) parvient à la peau.
afn de détecter des stimulus externes. Ces récepteurs perçoivent
par exemple la pression, la vibration, la chaleur, le roid et la À l’inverse, la vasodilatation des vaisseaux sanguins du
douleur. Cette innervation sophistiquée inorme le cerveau sur derme correspond à une augmentation du diamètre des vais-
son environnement et lui permet d’interpréter les signaux détec- seaux sanguins. La vasodilatation des vaisseaux du derme se
tés. Des fbres nerveuses motrices sont également réparties dans produit pour assurer le transport d’une plus grande quantité de
le derme. Ces fbres s’étendent du système nerveux central sang près de la surace du corps. Le sang qui circule ainsi près
jusqu’à la peau et permettent de contrôler le débit sanguin dans de la surace perd une partie de sa chaleur, ce qui contribue,
le derme par la vasoconstriction ou la vasodilatation des vais- avec la transpiration, à reroidir l’organisme. Cette augmentation
seaux sanguins. Elles permettent également les sécrétions glan- de la circulation sanguine dans le derme donne à la peau un
dulaires (p. ex., au moment de la transpiration) et la contraction aspect rougeâtre. Un plus grand nombre d’érythrocytes et, par
des muscles arrecteurs qui provoquent le hérissement des poils. conséquent, plus d’hémoglobine parviennent à la peau. C’est
cette dilatation des vaisseaux sanguins du derme qui explique
L’épiderme n’étant pas vascularisé, ce sont les vaisseaux san-
les rougeurs au visage qui apparaissent pendant une activité
guins du derme qui doivent acheminer les nutriments vers les
physique, par exemple.
cellules vivantes de l’épiderme. Les plus gros vaisseaux sanguins
se trouvent à la rontière de la couche réticulaire du derme et de
l’hypoderme. À partir de ces gros vaisseaux, de plus petits vais- Vérifiez vos connaissances
seaux sanguins se ramifent pour alimenter les structures du 3. Comparez la couche papillaire et la couche réticulaire
derme, notamment les ollicules pileux, les glandes sudoripares, du derme en aisant réérence aux types de tissus
les récepteurs sensoriels et tous les autres éléments du derme. et aux structures qui entrent dans leur composition
Enfn, des vaisseaux artériels encore plus petits sont reliés à des respective.
capillaires situés dans la couche papillaire du derme qui per- 4. Quelle est l’utilité des lignes de Langer sur le plan
mettent d’acheminer les nutriments vers l’épiderme. chirurgical ?
Les vaisseaux sanguins du derme jouent un rôle important 5. Pour quelle raison la peau du visage d’une personne
dans le contrôle de la température corporelle et de la pression pâlit-elle lorsque celle-ci est à l’extérieur par temps roid ?
sanguine. Durant la vasoconstriction (p. ex., lorsqu’il ait roid),
224 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
6.2.3 L’hypoderme de glisser sur les muscles sous-jacents, par exemple. L’hypoderme
absorbe les chocs, emmagasine l’énergie grâce aux adipocytes
(cellules du tissu adipeux) et assure une isolation thermique.
6 Nommer les onctions de l’hypoderme.
L’injection de médicaments se ait souvent dans l’hypo-
derme, puisque le réseau vasculaire y est étendu, assurant ainsi
À proprement parler, l’hypoderme (ou ascia superfciel) n’ap-
l’absorption rapide des substances injectées. La distribution
partient pas à la peau. Cette couche, qui comprend de nombreux
des tissus adipeux dans l’hypoderme est généralement dié-
vaisseaux sanguins et des ners, est composée de tissu conjoncti
rente entre les deux sexes. Chez les hommes adultes, ils s’accu-
aréolaire et de tissu conjoncti adipeux (voir la fgure 6.1). À cer-
mulent souvent autour du cou, des bras, de l’abdomen, du bas
tains endroits du corps, le tissu conjoncti adipeux domine et
du dos et des esses. Pour les emmes, l’accumulation de gras
porte alors le nom de gras sous-cutané. Les fbres de tissu
se situe généralement dans les seins, les esses, les hanches et
conjoncti de la couche réticulaire du derme sont entrelacées
les cuisses.
avec celles de l’hypoderme afn de stabiliser la position de la
peau et de l’attacher aux structures sous-jacentes. Cet ancrage Le TABLEAU 6.1 présente une description des diverses couches
laisse touteois un certain degré de liberté qui permet à la peau de la peau et de l’hypoderme.
Derme
Couche réticulaire
Hypoderme
Aucune couche Ne ait pas partie de la peau ; couche située sous le derme ; est
spécifque composée de tissu conjoncti aréolaire et adipeux.
Chapitre 6 Le système tégumentaire 225
Couche cornée
Couche granuleuse
Épiderme
Couche épineuse
Couche cornée
Épiderme
Couche basale
MO 75 x
Couche épineuse
Couche basale
A. Peau épaisse B. Peau mince
FIGURE 6.5
Peau épaisse et peau mince ❯ L’épaisseur de l’épiderme varie paume des mains. B. La peau mince recouvre la plus grande partie
selon les régions du corps. A. La peau épaisse est composée des du corps ; elle ne possède pas de couche claire.
cinq couches épidermiques et recouvre la plante des pieds et la
226 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Mélanosome
(vésicule remplie
de mélanine)
Pigments de
mélanine dans Épiderme
un kératinocyte
Couche basale
Pigment avec pigment
de mélanine de mélanine
Mélanocyte
Derme
MO 124 x
Couche basale
A. B.
FIGURE 6.6
Production de mélanine par les mélanocytes ❯ La mélanine de mélanine vers les kératinocytes dans lesquels les pigments entou-
donne à la peau une coloration allant du beige au brun et au noir. rent alors le noyau. B. La mélanine est incorporée aux kératinocytes,
A. Les mélanosomes des mélanocytes transportent les pigments principalement dans la couche basale.
et la proportion de mélanine brun-noir produite est plus impor- une augmentation de leur diamètre (vasodilatation), par temps
tante que chez les personnes à la peau pâle. De plus, chez les chaud par exemple, la coloration rougeâtre est plus apparente.
personnes à la peau oncée, les mélanosomes peuvent contenir Cependant, une coloration rougeâtre localisée peut être l’indice
une plus grande quantité de mélanine, ce qui acilite son trans- d’une réaction inammatoire (phénomène accompagné d’une
ert vers les kératinocytes. Enfn, les kératinocytes retiennent la vasodilatation locale). À l’inverse, les anémies et les états de
mélanine plus longtemps. La réunion de ces acteurs détermine choc (chute importante de pression sanguine) peuvent conérer
la couleur de base de la peau d’une personne, et non le nombre un teint plus pâle à la peau parce qu’il y a diminution du dia-
de mélanocytes. mètre des vaisseaux sanguins (vasoconstriction), ce qui réduit
L’hémoglobine (haima = sang) est une protéine présente l’aux sanguin dans le derme. Enfn, lorsqu’il y a insufsance
dans les érythrocytes (globules rouges). Liée à l’oxygène, elle d’oxygène, la peau peut prendre une teinte bleuâtre nommée
donne au sang une couleur rouge clair qui, chez les personnes cyanose. Ces états sont plus acilement observables chez les
à la peau pâle, leur conère une teinte rosée. Quand les vais- personnes au teint pâle, puisque la mélanine ne masque pas
seaux sanguins des couches superfcielles de la peau subissent le phénomène.
Chapitre 6 Le système tégumentaire 227
Les lésions de pression Dans le cas des peaux à pigmentation plus oncée, la région
touchée peut paraître plus oncée. Le stade 2 correspond à une
DÉSÉQUILIBRE HOMÉOSTATIQUE
perte de l’épaisseur de la peau (épiderme, derme, ou les deux).
La lésion de pression, communément appelée plaie de lit, est Cela peut se présenter sous la orme d’une cloque ermée ou
une lésion localisée de la peau causée par une irrigation san- ouverte. Le stade 3 correspond à une perte totale de l’épais-
guine insufsante. La lésion apparaît surtout dans les régions qui seur de la peau. La graisse sous-cutanée peut être visible. Au
surmontent une proéminence osseuse soumise à une pression quatrième et dernier stade, l’os, le tendon ou le muscle est
ou à un rottement continu (Bruce, Shever, Tschannen et al., visible ou palpable. Aussi, dans certains cas, la présence de
2012). Les tissus sous-jacents peuvent également être atteints. sang ou de tissus noircis dans la zone touchée rend les lésions
Les personnes alitées ou qui portent un plâtre sont susceptibles de pression inclassables. Dans les centres hospitaliers de
d’avoir des lésions de pression. Les parties du corps les plus courte durée du Québec, la prévalence des lésions de pression
touchées sont notamment le sacrum, les talons, les coudes et est de 25 %. Les personnes âgées sont les plus touchées,
les chevilles.
notamment en raison de leur peau et de leur hypoderme géné-
Les lésions de pression sont classées selon la proondeur du ralement plus minces (Ministère de la Santé et des Services
dommage tissulaire. Le stade 1 est caractérisé par une rougeur. sociaux, 2012).
Le carotène est un pigment jaune orangé acquis par la consom- causée par la ormation de cellules tumorales dans la couche
mation de légumes de cette couleur, tels que les carottes, le maïs interne des vaisseaux nommée tunique interne (ou intima)
et les courges. Généralement, le carotène s’accumule dans les (Hamm & Höger, 2011). Les hémangiomes capillaires (raises)
kératinocytes de la couche cornée et dans les tissus adipeux de ont l’apparence de nodules allant du rouge vi au violet. Ces
l’hypoderme. C’est pour cette raison que cette coloration est sur- marques présentes à la naissance disparaissent généralement pen-
tout visible sur la peau épaisse (p. ex., la peau de la plante des dant l’enance, mais elles peuvent également apparaître chez
pieds). Dans l’organisme, le carotène peut être converti en vita- l’adulte. Certaines études ont montré que le propranolol, un médi-
mine A. Cette dernière joue un rôle important dans la vision. cament souvent prescrit pour réduire l’hypertension artérielle,
pouvait aider à réduire les hémangiomes inantiles (Bingham,
6.2.4.3 Les marques de la peau Saltzman, Vo et al., 2012). L’hémangiome caverneux (tache de
La peau porte plusieurs marques qui témoignent à divers degrés vin) aecte les vaisseaux sanguins plus grands et peut persister
de la santé d’une personne, de ses traits héréditaires et de son toute une vie.
degré d’exposition aux rayons du soleil. Les grains de beauté (ou Les crêtes de la peau se situent à la surace de la peau et se
nævus pigmentaires), le vitiligo, les taches de rousseur et les présentent sous la orme de motis variables dont la orme peut
hémangiomes comptent parmi les marques les plus réquentes aller de la petite élévation conique (dans la peau mince) jusqu’aux
pouvant être observées sur la peau. Les crêtes de la peau, qui motis plus complexes. Les crêtes de la peau se trouvent sous les
sont notamment à l’origine des empreintes digitales, sont aussi doigts (empreintes digitales) et les orteils, ainsi que sur la paume
un exemple de marques de la peau qui témoignent quant à elles des mains et la plante des pieds FIGURE 6.7. Elles sont ormées
de la singularité de chaque personne. par les plis et les invaginations du derme et de l’épiderme. Elles
Le nævus, communément appelé grain de beauté, est une accroissent la riction entre la peau et l’environnement, ce qui
excroissance bénigne des mélanocytes. Dans certains cas rares, permet aux mains de retenir des objets ou qui empêche les pieds
le nævus peut se transormer en tumeur maligne, généralement de glisser quand une personne marche pieds nus. Lorsque les
à la suite d’une exposition excessive aux rayons UV. Il aut en pores situés dans les crêtes sécrètent de la sueur, ces dernières
surveiller l’évolution et observer tout changement de orme, de laissent leur marque sur les suraces touchées (p. ex., les traces de
couleur ou de taille. doigts laissées sur l’écran tactile d’un téléphone intelligent).
Chaque personne possède un modèle unique de crêtes papillaires.
Le vitiligo est une décoloration de la peau qui apparaît sous
Cette caractéristique permet notamment d’identifer avec préci-
orme de tache blanchâtre. La cause est liée à une diminution impor-
sion un suspect qui aurait laissé ses empreintes digitales sur une
tante des mélanocytes ou à leur absence dans une région de la peau.
scène de crime.
Les taches de rousseur, une autre marque de la peau, sont des
taches jaunes ou brunes qui représentent des zones d’activité
intense des mélanocytes, mais non une augmentation de leur Vérifiez vos connaissances
nombre. Leur degré de pigmentation varie selon l’exposition au 7. De quelle açon l’hémoglobine contribue-t-elle
soleil et l’hérédité. à la couleur de la peau ?
L’hémangiome est dû à une proliération anormale de vais- 8. Quel est le rôle des crêtes de la peau ?
seaux sanguins dans une région de la peau. Cette proliération est
228 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Matrice
6.3.1 Les ongles de l’ongle
Corps de Éponychium
Racine l’ongle (cuticule)
1 de l’ongle Lit de A.
Décrire le rôle des ongles.
l’ongle
2 Énumérer les principales parties de l’ongle.
l’extrémité libre de l’ongle est projetée. Elle permet d’ancrer 6.3.2 Les poils
l’ongle au bout du doigt.
Les ongles des doigts croissent en moyenne de 1 mm par 3 Décrire la structure d’un poil et d’un ollicule.
10 jours, et ceux des orteils ont une croissance un peu plus lente.
4 Énumérer les onctions des poils et des cheveux.
La croissance de l’ongle se fait à partir de la matrice de l’ongle.
Les kératinocytes qui s’y trouvent font la mitose et produisent une
kératine dure. Cette production de nouvelles cellules kératinisées Les poils, incluant les cheveux, poussent sur la plus grande par-
fait en sorte que le corps de l’ongle est poussé vers l’extrémité du tie du corps, sauf sur la paume des mains et la surface palmaire
doigt, glissant ainsi lentement sur le lit de l’ongle. Un ongle dont des doigts, les côtés et la plante des pieds, les orteils, les lèvres,
la matrice a été arrachée ou détruite ne pourra repousser. les mamelons et certaines parties des organes génitaux externes.
Ils sont composés de cellules kératinisées issues de follicules
pileux. Ces cellules atteignent la couche profonde du derme et
Vérifiez vos connaissances
s’étendent parfois jusque dans l’hypoderme.
9. Quelle est la diérence entre la kératine présente
dans l’épiderme et celle dans l’ongle ? La FIGURE 6.9 illustre la structure générale d’un poil ou
d’un cheveu.
FIGURE 6.9
Poils et cheveux ❯ Les poils et les cheveux sont
des dérivés des couches profondes de l’épiderme.
A. Un poil issu d’un follicule traverse l’épiderme
et le derme. B. Photomicrographies
d’un follicule pileux.
Tige
Gaine
de tissu
conjonctif
Follicule pileux
Gaine
de tissu
épithélial
Médulla
Racine
Cuticule
Cortex
Médulla Muscle Matrice
Cortex arrecteur
MO 70 x
Follicule pileux
Gaine de
tissu conjonctif
Gaine de
tissu épithélial
Bulbe pileux
Matrice
Bulbe pileux
Papille Papille
du chorion du chorion
MO 180 x
A. B.
6.3.2.1 Les types de poils et leur distribution 6.3.2.2 La structure des poils et des follicules pileux
Le corps humain produit trois types de poils au cours de sa Le poil comporte trois parties distinctes : le bulbe pileux, la racine
vie : le lanugo, le duvet et les poils défnitis (ou terminaux). et la tige. Le bulbe pileux orme un renement d’où le poil prend
Le lanugo, ormé de poils fns non pigmentés, apparaît chez le son origine. Il est composé de cellules épithéliales vivantes et est
œtus au cours du dernier trimestre de la gestation. À la nais- situé dans le derme réticulaire. À la base du bulbe pileux se trouve
sance, le lanugo est remplacé par un autre type de poil fn peu un petit amas de tissu conjoncti appelé papille du chorion. Cette
ou non pigmenté : le duvet. Au cours de la puberté, sous l’ac- dernière s’apparente aux papilles dermiques du derme papillaire.
tion des hormones, le duvet qui se trouve dans la région du En plus du tissu conjoncti dont elle est composée, la papille du
pubis, des aisselles et d’autres régions (p. ex., les jambes) est chorion renerme des vaisseaux sanguins et des fbres nerveuses.
remplacé par les poils défnitis. Chez l’homme, le duvet du
visage est remplacé par les poils défnitis qui orment la barbe. Les vaisseaux sanguins permettent d’apporter les nutriments
Les poils défnitis sont normalement plus gros et plus longs aux cellules de la matrice qui se trouve juste au-dessus de la
que le duvet, et ils contiennent des pigments de mélanine. Ils papille du chorion. Cette matrice est composée de cellules épi-
poussent sur le cuir chevelu et composent également les cils et théliales en mitose. En se divisant, les cellules épithéliales de la
les sourcils. matrice produisent de nouvelles cellules qui sont graduellement
Chapitre 6 Le système tégumentaire 231
poussées vers la surace, ce qui permet la croissance du poil. La touteois selon le sexe, l’âge et la région du corps. Chaque olli-
matrice est également composée de mélanocytes qui orent une cule pileux a un rythme de croissance qui lui est propre,
coloration au poil par les pigments de mélanine qu’ils produisent puisqu’il n’y a pas de croissance synchronisée des poils chez
et qu’ils transèrent aux kératinocytes avoisinants. l’humain. La croissance d’un poil se ait par l’alternance de
deux périodes : la croissance et la dormance. Durant la période
La racine du poil correspond à la portion cachée du poil
de croissance, les cellules de la matrice se diérencient, pro-
située sous la surace de la peau. C’est à ce niveau que se déroule
duisent la kératine et meurent. L’accumulation de ces cellules
un processus de kératinisation qui entraîne la ormation d’une
mène à la croissance du poil en longueur. Plus la période de
kératine dite dure. La tige correspond quant à elle à la portion
croissance est longue, plus le poil qui en résulte est long.
visible du poil, soit celle qui se prolonge à l’extérieur de la sur-
S’ensuit une période de dormance dont la durée varie de trois à
ace de la peau. La racine et la tige contiennent des cellules épi-
quatre mois. Durant cette période, les cellules de la matrice
théliales mortes. La coupe transversale d’un poil à la hauteur
meurent. Au bout d’un certain temps, les poils plus vieux sont
de sa racine ou de sa tige révèle la présence de trois couches de
éliminés et poussés hors du ollicule. Le poil ainsi tombé est
tissus concentriques. Du centre vers la périphérie se trouvent la
remplacé par la croissance d’un nouveau poil.
médulla, le cortex et la cuticule. La médulla est composée de
quelques épaisseurs de cellules de ormes irrégulières qui La vitesse de croissance et la durée du cycle de croissance des
contiennent de la kératine molle ; elle est absente des poils les poils varient. Le cuir chevelu perd normalement de 10 à 100 che-
plus fns. La médulla est entourée de plusieurs épaisseurs de veux par jour. La perte de plus de 100 cheveux par jour de açon
cellules longues et aplaties qui orment le cortex. Cette couche soutenue peut indiquer un problème de santé. Certains acteurs
est plus rigide que la médulla. Enfn, la cuticule, composée peuvent provoquer une perte temporaire de cheveux : l’absorption
d’une seule couche de cellules aplaties et ortement kératinisées, de certains médicaments, des régimes alimentaires sévères, l’ex-
entoure le cortex et recouvre le cheveu ou le poil. position à des radiations, de ortes fèvres ou un stress important.
Le follicule pileux est un tube oblique qui entoure la racine
du poil. À sa base, le ollicule pileux s’élargit et orme le bulbe
INTÉGRATION APPLICATION CLINIQUE
pileux. Le ollicule pileux s’étend de l’épiderme au derme réticu-
laire, et parois même jusque dans l’hypoderme. Les cellules de L’alopécie, la perte diffuse des cheveux
ses parois sont disposées en deux couches concentriques princi- et la calvitie
pales : une couche extérieure ormant une gaine de tissu
conjonctif prenant son origine dans le derme et une couche DÉSÉQUILIBRE HOMÉOSTATIQUE
interne ormant une gaine de tissu épithélial prenant son ori- L’alopécie désigne la raréfaction progressive des cheveux.
gine dans l’épiderme (voir la fgure 6.9B). Des fbres nerveuses Elle peut se produire chez les deux sexes dans le contexte du
sensitives s’enroulent autour du ollicule pileux et transmettent vieillissement.
un inux si le poil qui lui est associé subit un mouvement imposé
(p. ex., par le vent). Chaque ollicule pileux est également asso- La perte diffuse des cheveux se caractérise par une perte
cié à de minces rubans de muscles lisses qui s’étendent du olli- de cheveux dans toutes les régions du cuir chevelu. Les
femmes y sont principalement sujettes en raison des change-
cule pileux au derme papillaire. Ces bandes de muscles orment
ments hormonaux, d’une carence en fer ou de la prise de cer-
le muscle arrecteur du poil qui permet au poil de se hérisser. La
tains médicaments.
stimulation du muscle arrecteur provient généralement d’une
réaction émotive telle que la peur ou la colère, ou encore de La calvitie est caractérisée par une perte de cheveux sur
l’exposition au roid. Lorsqu’il est stimulé, le muscle arrecteur se certaines régions du cuir chevelu. Elle résulte d’une combinai-
contracte et tire sur le ollicule pileux, ce qui soulève le poil et son de facteurs génétiques et environnementaux. Toutefois,
produit ce qui est communément appelé la chair de poule. l’identité des gènes impliqués dans l’apparition de la calvitie
n’est pas encore très bien connue (Zhuo, Xu, Wang et al.,
6.3.2.3 La couleur des poils 2012). Certaines études avancent que la liaison d’un andro-
gène (p. ex., la testostérone) à un type de récepteur pourrait
La variation dans la couleur des cheveux et des poils dépend des nuire à la croissance des cellules épithéliales du follicule pileux
diérences dans le type et la quantité de mélanine produite. Ces (Lai, Chang, Lai et al., 2012). Il s’ensuivrait une miniaturisation
paramètres sont déterminés par les gènes. La mélanine est d’abord progressive des follicules pileux qui ne pourraient plus faire
synthétisée par les mélanocytes de la matrice adjacente à la papille place à la croissance normale du poil.
du chorion. La mélanine est ensuite transérée aux kératinocytes
de la médulla et du cortex du poil selon un processus similaire à
celui qui détermine la couleur de la peau (voir la section 6.2.4.2).
Avec le vieillissement, la production de mélanine diminue, et les 6.3.2.5 Les fonctions des poils
cheveux pâlissent. Les cheveux gris résultent de la baisse graduelle Les millions de poils et de cheveux répartis sur la surace du
de la production de mélanine dans le follicule, et les cheveux corps humain remplissent plusieurs onctions importantes.
blancs marquent l’arrêt complet de la production de mélanine.
• La protection. Les cheveux protègent la tête des coups de
soleil et des blessures. Les poils des narines captent les parti-
6.3.2.4 La croissance et le remplacement des poils cules dans l’air avant qu’elles n’atteignent les voies respira-
Les poils poussent normalement d’un tiers de millimètre par toires proondes. Les poils de l’oreille externe empêchent
jour sur une période de deux à cinq ans. Cette vitesse varie l’introduction d’insectes ou de particules dans les oreilles. Les
232 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
cils protègent les yeux, et les sourcils empêchent la sueur de nerveux sympathique et exercer une pression sur la glande. Cette
couler dans les yeux. pression entraîne la libération des sécrétions (p. ex., la sueur).
• La rétention de la chaleur. Les cheveux et les poils empêchent
la perte de chaleur en orant un léger espace isolant entre la
À votre avis
peau et son environnement. 1. Le système sympathique ait partie du système
nerveux autonome et peut être activé lorsqu’une
• La réception sensorielle. Les ollicules pileux sont liés à des personne a peur ou qu’elle se sent nerveuse.
fbres nerveuses qui détectent la moindre variation de la posi- Expliquez l’eet de ce système sur l’activité
tion du poil. Ces fbres transmettent ensuite l’inormation au des glandes sudoripares dans ces circonstances.
système nerveux central (voir la section 16.2.1).
• L’identifcation visuelle. Les caractéristiques des poils et des
Les glandes sudoripares mérocrines (voir la fgure 6.10C)
cheveux sont des éléments importants qui servent à détermi-
sont les plus nombreuses et sont distribuées partout sur le corps.
ner l’âge, le sexe et l’identité. L’analyse des poils contribue
Chez l’adulte, la peau contient de trois à quatre millions de ces
également à déterminer l’espèce de certains animaux.
glandes. Elles sont en orme de tubes et libèrent leurs sécrétions
• La dispersion des signaux chimiques. Les cheveux et les directement à la surace de la peau grâce à un canal qui débouche
poils contribuent à la dispersion des phéromones. Ces molé- dans un pore. Cette sécrétion, nommée sueur, est libérée par
cules chimiques participeraient notamment à l’attirance exocytose par les cellules de la glande. La sueur est une sécré-
sexuelle (Kippenberger, Havlicek, Bernd et al., 2012). Les phé- tion claire composée d’environ 99 % d’eau et 1 % d’autres subs-
romones sont sécrétées par des glandes sudoripares spéciali- tances telles que des électrolytes (sodium et chlorure princi-
sées associées aux poils des aisselles et de la région pubienne palement), des métabolites (acide lactique) et des déchets (urée
(voir la section 6.3.3). et ammoniaque).
La principale onction des glandes sudoripares mérocrines
Vérifiez vos connaissances
consiste à assurer la thermorégulation, c’est-à-dire la régulation
10. Quelles sont les trois parties d’un poil ? de la température corporelle par l’évaporation de l’eau sur la
11. En quoi consistent les onctions de protection et de peau (voir la section 1.5.2). La sécrétion de sueur par les glandes
rétention de la chaleur des poils et des cheveux ? sudoripares mérocrines permet à l’organisme d’excréter une cer-
taine quantité d’eau et d’électrolytes, et permet également, dans
une certaine mesure, d’éliminer certains déchets de l’organisme
(p. ex., l’urée et l’acide lactique). Enfn, la sueur assure une pro-
6.3.3 Les glandes exocrines de la peau tection en empêchant la croissance de microorganismes sur la
peau (activité antimicrobienne).
5 Présenter les diérences entre les deux types de glandes Les glandes sudoripares apocrines (voir la fgure 6.10D) sont
sudoripares. des glandes en orme de tubes enroulés qui libèrent leurs sécrétions
dans la partie supérieure des ollicules pileux. Elles sont présentes
6 Décrire le rôle des glandes sébacées. sous les aisselles, dans les aréoles des mamelons ainsi que dans les
7 Nommer deux autres glandes modifées. régions pubienne et anale. Comme c’est le cas pour les glandes
mérocrines, les glandes apocrines produisent leurs sécrétions par
exocytose. Le contenu de la sécrétion est touteois diérent. En plus
La peau renerme plusieurs types de glandes exocrines. Les plus
de l’eau et des électrolytes, la sécrétion de la glande apocrine com-
courantes sont les glandes sudoripares et les glandes sébacées
prend des phéromones, des lipides et des protéines, ce qui rend la
FIGURE 6.10.
sécrétion plus visqueuse. La sécrétion d’une glande apocrine est ino-
dore. Touteois, les protéines et les lipides qu’elle contient peuvent
6.3.3.1 Les glandes sudoripares être métabolisés par les bactéries qui se trouvent de açon normale à
Il existe deux catégories de glandes sudoripares : les glandes méro- la surace de la peau. C’est à la suite de l’action de ces bactéries que
crines et les glandes apocrines. Ces deux types de glandes les sécrétions peuvent devenir odorantes. Les glandes sudoripares
comportent une portion sécrétrice et un canal. La portion sécré- apocrines entrent en onction à la puberté et s’activent plus particu-
trice prend la orme d’un tube enroulé situé dans la couche réti- lièrement en période de stress ou d’excitation sexuelle. Leur onction
culaire du derme. Le canal permet d’acheminer les sécrétions ait encore l’objet de débats scientifques, mais il semblerait que les
produites vers l’extérieur. Dans le cas des glandes sudoripares phéromones contenues dans leur sécrétion joueraient un rôle dans
mérocrines, le canal se rend directement vers la surace de l’épi- l’attirance sexuelle (Kippenberger et al., 2012).
derme et débouche dans un pore de la peau. Dans le cas des
glandes apocrines, le canal peut déboucher dans la partie supé- 6.3.3.2 Les glandes sébacées
rieure d’un ollicule pileux.
Les glandes sébacées sont des glandes holocrines, c’est-à-dire que
Les deux types de glandes sudoripares renerment des cel- leurs sécrétions résultent de l’éclatement des cellules sécrétrices.
lules myoépithéliales. Localisées entre les cellules sécrétrices Les sécrétions, qui prennent le nom de sébum, contiennent donc
et la membrane basale sous-jacente, les cellules myoépithéliales des débris cellulaires, ce qui les rend huileuses. Le sébum est libéré
peuvent se contracter en réponse à une stimulation du système dans les ollicules pileux ; touteois, à certains endroits, comme le
Chapitre 6 Le système tégumentaire 233
Pore de
la peau
Canal de
la glande
sudoripare
Follicule
pileux
Glande
sébacée
Glande
sudoripare
mérocrine
Muscle Canal
arrecteur
Glande
sudoripare
apocrine
Portion
sécrétrice
MO 100 x
MO 100 x
FIGURE 6.10
Glandes exocrines de la peau ❯ A. La peau contient des glandes des glandes apocrines est plus grande et dirige ses sécrétions vers les
sudoripares et des glandes sébacées. B. Structure d’une glande sudo - parties supérieures des follicules pileux. E. Les cellules des glandes
ripare C. Le canal sudoripare des glandes mérocrines est plus étroit et sébacées sont détruites au cours de la sécrétion du sébum dans le
débouche sur un pore de la peau. D. La lumière du canal sudoripare follicule pileux.
gland du pénis ou les petites lèvres de la vulve, il est libéré directe- La sécrétion du sébum est stimulée par les hormones, parti-
ment à la surace de la peau. Le sébum sert de lubrifant, prévient culièrement les androgènes (hormones sexuelles masculines).
le dessèchement de la peau et permet l’assouplissement des poils Les glandes sébacées sont relativement inactives au cours de
et des cheveux. Il possède également des propriétés bactéricides l’enance ; elles sont activées chez les deux sexes au cours de la
(destruction des bactéries). Plusieurs glandes sébacées peuvent puberté avec la production accrue d’hormones sexuelles (voir la
libérer leurs sécrétions sur le même ollicule pileux. section 28.1.2).
234 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Il existe diérents types de lésions causées par l’acné : Selon le type et la gravité des lésions d’acné, plusieurs traite-
ments sont possibles. L’efcacité des médicaments varie selon
• Le comédon. Une glande sébacée est obstruée par le sébum.
les personnes. Les plus réquemment utilisés sont le peroxyde
Le comédon ouvert est souvent appelé point noir en raison de
de benzoyle, l’acide salicylique, les antibiotiques topiques ou
la coloration oncée de la substance obstructive. Le comédon
ermé est désigné sous le nom de point blanc, puisque la sur- oraux et les onguents topiques à base de vitamine A.
ace visible garde une coloration blanchâtre. Dans certains cas, les dermatologues pratiquent également
• La papule et la pustule. Ces deux types de lésions ont la la dermabrasion chimique légère de la peau et l’extraction des
orme d’un dôme. Les papules ont une coloration rougeâtre, comédons. En l’absence d’un traitement approprié, l’acné grave
sont remplies de liquide et ne contiennent pas de pus. Les peut laisser des cicatrices. Pour ces raisons, il est déconseillé de
papules peuvent devenir des pustules, qui sont remplies d’un gratter les lésions d’acné.
comme la contribution à l’immunité. Ils peuvent également être les couches proondes de l’épiderme, est transormé en vita-
associés à des onctions qui leur sont propres. Les onctions de la mine D3 à la suite de l’action des rayons UV sur la peau (Lehmann
peau sont présentées selon qu’elles sont associées à l’épiderme & Meurer, 2010). La vitamine D3 est alors libérée dans le sang et
ou au derme. La FIGURE 6.11 illustre les liens entre la structure transportée au oie où elle est convertie en une autre molécule
de la peau et ses principales onctions. intermédiaire (calcidiol). Cette molécule intermédiaire est
ensuite transportée aux reins où elle est convertie en calcitriol.
Le calcitriol, aussi considéré comme une hormone, est la orme
6.4.1 Les fonctions de l’épiderme active de la vitamine D (voir la section 7.6.1). Il accroît l’absorp-
tion du calcium et du phosphate par l’intestin grêle. La vita-
1 Expliquer comment l’épiderme assure la protection du mine D joue ainsi un rôle important dans la régulation des
corps et prévient l’évaporation de l’eau contenue dans niveaux de calcium et de phosphate dans le sang. Ces minéraux
l’organisme. sont des constituants majeurs des os. Une exposition de 10 à
15 minutes par jour à la lumière du soleil est généralement suf-
2 Décrire la contribution de l’épiderme dans le processus
sante à l’organisme pour la production de vitamine D.
d’utilisation du calcium et du phosphate.
L’épiderme participe à d’autres ormes de régulation du méta-
3 Décrire le rôle de la peau au cours des processus
bolisme. Il peut convertir certains composés pour qu’ils
d’excrétion et d’absorption.
deviennent utilisables par la peau. Par exemple, lorsqu’un corti-
costéroïde topique (p. ex., l’hydrocortisone) est appliqué pour
L’épiderme et le derme sécrètent et absorbent des substances, et soulager une réaction cutanée comme le psoriasis, le médica-
ils participent tous deux aux onctions immunitaires ainsi qu’à ment est converti par les kératinocytes en une molécule active
la réception sensorielle. En plus de ces onctions communes, qui permet de réduire l’inammation et la démangeaison.
l’épiderme assure un rôle de protection, prévient les pertes d’eau
et participe à la régulation métabolique. À votre avis
2. Pendant la révolution industrielle, de nombreux enfants
6.4.1.1 La protection
restaient enfermés pour travailler dans les usines et pas-
L’épiderme procure une barrière physique à l’organisme. Cette saient très peu de temps à l’extérieur, favorisant ainsi
barrière, ormée notamment par les couches successives de kéra- la hausse des cas de rachitisme. Le rachitisme est une
tinocytes qui se superposent, ore une résistance contre les maladie des os causée par une carence en vitamine D.
abrasions et la pénétration de substances ou de microorga- À partir de vos connaissances sur les fonctions de la
nismes. La présence de glycolipides entre les kératinocytes rend peau, quelles sont les raisons qui ont pu expliquer
la peau hydrouge. Cette caractéristique prévient l’évaporation la recrudescence du rachitisme chez ces enfants ?
de l’eau contenue dans le liquide interstitiel ou le cytoplasme des
cellules. D’ailleurs, le premier risque associé aux brûlures graves
(perte de peau) est celui de la déshydratation. La peau limite
6.4.1.3 L’excrétion et l’absorption
également l’absorption par l’organisme de l’eau qui se trouve à
l’extérieur du corps (p. ex., durant une douche). Les poils contri- Les onctions sécrétrices de la peau se maniestent par l’excré-
buent quant à eux à la onction d’une barrière physique en éloi- tion de substances pendant la sudation, par exemple lorsque
gnant notamment les particules ou les insectes de la surace de l’organisme doit se reroidir. La sueur contient notamment de
la peau. Enfn, les sécrétions des glandes sudoripares présentes l’eau, des électrolytes et de l’urée, un déchet azoté libéré par les
à la surace de l’épiderme lui permettent de se débarrasser de cellules de l’organisme. La quantité d’urée, d’électrolytes et d’eau
plusieurs microorganismes par eet de ruissellement. peut être ajustée par la peau, contribuant ainsi au maintien de
l’équilibre électrolytique de l’organisme (voir le chapitre 25).
L’épiderme procure en outre une barrière chimique à l’orga- Enfn, le sébum excrété par les glandes sébacées assure la lubri-
nisme par la sécrétion des glandes sudoripares et sébacées. Le fcation des cheveux, des poils et de la peau.
pH légèrement acide de la sueur ralentit la proliération des bac-
téries présentes à la surace de la peau. Le sébum huileux des La peau peut aussi absorber des substances chimiques et des
glandes sébacées prévient l’assèchement de l’épiderme et limite médicaments, comme c’est le cas des œstrogènes contenus dans
ainsi la ormation de portes d’entrée pour les microorganismes. les timbres contraceptis ou de la nicotine des timbres antitabac.
Certaines molécules ou certains médicaments solubles dans les
Les mélanocytes contribuent également à la ormation d’une lipides ou insérés dans des véhicules de transport liposolubles
barrière chimique en produisant la mélanine. Cette dernière est sont placés dans ces timbres adhésis. Le timbre permet de gar-
transérée aux kératinocytes pour protéger leur ADN des rayons der la substance en contact avec la peau. Celle-ci pénètre alors
UV du soleil. Cette barrière agit un peu comme un écran solaire lentement dans l’épiderme et est absorbée par les vaisseaux san-
naturel. guins du derme. Les timbres transdermiques sont particulière-
ment indiqués lorsque l’absorption lente sur une longue période
6.4.1.2 La participation au métabolisme de temps est requise. La diusion d’un médicament par l’épi-
La synthèse de la vitamine D3 (cholécalciérol) s’amorce lorsque derme exige touteois que la concentration de ce médicament
le 7-déhydrocholestérol, un dérivé du cholestérol présent dans dans le timbre soit relativement élevée.
Épithélium
stratifié,
squameux
et kératinisé
Épiderme Derme
papillaire
Derme
réticulaire
Derme
Hypoderme
B. Fonctions du derme
Régulation de la température
Glande Glande
sudoripare sébacée
A. Fonctions de l’épiderme
Protection
Mélanocyte
FIGURE 6.11
Infuence structurale de la peau sur ses onctions ❯ A. L’épiderme est composé de plusieurs couches de cellules
épithéliales kératinisées grâce auxquelles il peut assurer la protection du corps et la prévention des pertes d’eau. L’épiderme
participe également à l’excrétion et à l’absorption. Enfn, il assure certaines onctions métaboliques et est associé à
l’immunité. B. Le derme est composé de tissu conjoncti vascularisé qui participe à la régulation thermique, à l’excrétion, à
l’absorption et à la réception sensorielle. Il est également associé à l’immunité et peut être qualifé de réservoir sanguin.
238 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
6.4.1.4 La réception sensorielle épidermique sa chaleur, les vaisseaux sanguins du derme subissent une
Bien que la onction de réception sensorielle soit davantage vasodilatation, ce qui augmente le ux sanguin et contribue à
l’aaire du derme, l’épiderme y contribue également par l’inter- libérer la chaleur. De plus, l’évaporation de la sueur sécrétée
médiaire des cellules de Merkel. Ces cellules, localisées dans la par les glandes sudoripares contribue au reroidissement de la
couche basale de l’épiderme, libèrent des molécules de type peau.
neurotransmetteur, notamment lorsqu’elles sont déormées par À l’inverse, lorsque le corps reroidit et qu’il doit conserver sa
une pression exercée sur la peau. Ces molécules stimulent des chaleur, les vaisseaux sanguins du derme subissent une vaso-
terminaisons nerveuses situées dans le derme sous-jacent qui, constriction ; ils se contractent et laissent passer moins de sang
elles, acheminent l’inormation nerveuse vers le système ner- vers la peau, ce qui lui donne une teinte plus pâle.
veux central. Celui-ci interprète alors la réception sensorielle
du toucher. Enfn, le hérissement des poils par les muscles arrecteurs per-
met également de réguler la température corporelle en ormant
6.4.1.5 La contribution épidermique à l’immunité une couche d’air isolante entre la peau et l’environnement.
L’épiderme renerme des cellules dendritiques dont le rôle est
d’alerter le système immunitaire en cas d’intrusion d’un 6.4.2.2 La réception sensorielle dermique
microorganisme, par exemple. Pour ce aire, les cellules den- La peau contient de nombreux récepteurs sensoriels. Ces
dritiques phagocytent l’élément perturbateur (p. ex., une récepteurs, principalement situés dans le derme, permettent de
bactérie), se déplacent ensuite en direction des vaisseaux lym- détecter la température, le toucher (pression, vibration, cha-
phatiques présents dans le derme, puis se dirigent vers les gan- touillement) et la douleur. Parmi ces récepteurs fgurent les cel-
glions lymphatiques. Une ois parvenues à ces ganglions, elles lules de Merkel présentes dans l’épiderme, mais qui orment
peuvent activer les autres cellules du système immunitaire et aussi une unité réceptrice avec des fbres nerveuses du derme
enclencher ainsi une réponse immunitaire adaptative. Les cel- (voir le chapitre 16).
lules dendritiques agissent ainsi comme des rapporteurs.
L’épiderme peut aussi contenir des macrophages. Cet autre 6.4.2.3 La contribution dermique à l’immunité
type de cellule phagocytaire intervient notamment au cours du
En raison de l’ensemble des cellules dendritiques réparties à
processus de guérison des plaies pour éliminer les débris des
l’intérieur de l’épiderme et du derme, la peau peut être quali-
cellules mortes.
fée de plus grand organe du système immunitaire (Baleeiro et
al., 2013). En eet, tout comme l’épiderme, le derme contient
Vérifiez vos connaissances
des cellules dendritiques dont la onction est de déclencher
14. De quelle façon la peau contribue-t-elle à la synthèse une réponse immunitaire spécifque. Il renerme également
de la vitamine D ? des macrophages qui phagocytent les débris de cellules
15. Expliquez pourquoi certains médicaments peuvent mortes. Puisqu’il est riche en vaisseaux sanguins, le derme
être administrés de façon transdermique (p. ex., par est acilement accessible aux autres cellules du système
l’intermédiaire d’un timbre). immunitaire (p. ex., les neutrophiles se trouvant dans le sang).
Enfn, les vaisseaux lymphatiques contenus dans le derme
acilitent la migration des cellules dendritiques vers les
organes du système immunitaire, notamment dans les gan-
6.4.2 Les fonctions du derme glions lymphatiques. C’est dans ces ganglions que les cellules
dendritiques peuvent déclencher une réponse immunitaire
adaptative.
4 Décrire la manière dont la peau contribue à refroidir
l’organisme ou à conserver sa chaleur.
6.4.2.4 Le réservoir sanguin
5 Nommer les sensations qui peuvent être détectées Le derme est très vascularisé ; lorsque le corps est au repos, de 5
par les récepteurs sensoriels de la peau.
à 10 % du volume sanguin circule dans les vaisseaux qu’il ren-
erme. C’est pour cette raison que le derme est parois qualifé de
Certaines onctions sont communes au derme et à l’épiderme. réservoir sanguin. En situation de stress, les vaisseaux du derme
Par exemple, le derme et l’épiderme sécrètent et absorbent subissent une vasoconstriction, ce qui a pour eet de rediriger
diverses substances, captent certaines sensations cutanées et une grande proportion du sang qui se trouve dans le derme vers
contiennent tous deux des cellules dendritiques qui remplissent d’autres organes comme les muscles squelettiques, le cœur et le
une onction immunitaire. Cependant, le derme a aussi des onc- cerveau. Le sang redirigé vers ces organes leur assure un apport
tions qui lui sont propres. en nutriments et en oxygène, et leur permet de réagir adéquate-
ment à la situation stressante.
6.4.2.1 La régulation de la température
La régulation thermique est traitée en détail dans la section 1.5. La Vérifiez vos connaissances
température corporelle peut subir l’inuence des vastes réseaux 16. Expliquez quelques méthodes utilisées par la peau
de capillaires et des glandes sudoripares présentes dans le pour dissiper l’excès de chaleur.
derme. Lorsque le corps devient trop chaud et qu’il doit dissiper
Chapitre 6 Le système tégumentaire 239
Le psoriasis
DÉSÉQUILIBRE HOMÉOSTATIQUE
processus, appelé fbrose, permet de relier les parties endom- et la plus aible quantité de vaisseaux sanguins conèrent une
magées de la peau. Touteois, il n’assure pas le maintien de la apparence plus claire aux cicatrices que la couleur normale de
onction des tissus endommagés. Le tissu cicatriciel est pro- la peau.
duit par les fbroblastes et se compose principalement de fbres
de collagène. Ces fbres orment un réseau qui peut être plus Le processus de cicatrisation des blessures à la peau peut
dense que les fbres du tissu originel. Le tissu cicatriciel est aire intervenir ces deux méthodes, notamment lorsque le derme
également moins élastique et contient moins de vaisseaux san- ou l’hypoderme sont atteints. La FIGURE 6.12 illustre les étapes
guins. La diérence de densité du réseau de fbres de collagène de la guérison d’une blessure à la peau.
Épiderme
Derme Macrophages
Fibroblaste
Neutrophiles
Macrophages
Neutrophile
1 Rupture des vaisseaux sanguins entraînant 2 Formation d’un caillot sanguin et nettoyage
un saignement dans la plaie de la plaie par les leucocytes (globules blancs)
Tissu de
granulation Épiderme
régénéré
Macrophages
Reconstruction Tissu cicatriciel
des vaisseaux (fibrose)
sanguins
Fibroblaste
Fibroblaste
FIGURE 6.12
Étapes de cicatrisation d’une plaie ❯ La rupture des vaisseaux sanguins
dans les tissus déclenche le processus de cicatrisation de la plaie.
Chapitre 6 Le système tégumentaire 241
couches supérieures de l’épiderme. Le processus de réparation et général de la peau est également causé par une perte de tissu
de régénération qui prenait trois semaines chez une jeune per- adipeux de l’hypoderme et par l’amincissement du derme.
sonne en santé prendra deux ois plus de temps chez un septua- Au cours du vieillissement, les fbroblastes contenus dans le
génaire. De plus, l’activité réduite des cellules souches de derme sont de moins en moins nombreux, et les fbres de colla-
l’épiderme contribue à l’amincissement de la peau qui devient gène du derme se raréfent et ne sont plus aussi bien organisées.
alors moins efcace dans son rôle de protection. L’amincissement Aussi, les fbres élastiques perdent leur élasticité. La peau perd
Chapitre 6 Le système tégumentaire 243
L’évaluation de la gravité d’une brûlure de la uite de plasma sanguin vers le liquide interstitiel. Dans les
cas les plus graves, il aut procéder à une escarrotomie, une
La gravité d’une brûlure est déterminée non seulement par son intervention qui consiste à pratiquer une incision dans le derme
degré, mais également par l’âge de la personne ainsi que par la afn de réduire la pression causée par l’œdème.
taille et l’emplacement de la brûlure. Par exemple, une brûlure au
visage peut nécessiter des traitements plus importants qu’une Les personnes peuvent recevoir une médication pour soula-
brûlure semblable sur un bras en raison des risques de suoca- ger la douleur causée par la brûlure et l’œdème. Des antibiotiques
tion liés à l’œdème qui peut apparaître. La règle des neuf de et d’autres médicaments peuvent également être administrés
Wallace est utilisée pour estimer la surace de la brûlure. En pour limiter et prévenir les inections.
termes simples, la plupart des parties importantes du corps
Pendant le processus de guérison, les victimes de brûlures
occupent un multiple de 9 % de la surace totale du corps. Chez
graves deviennent hypermétaboliques. Leurs besoins nutritis
les adultes, les aces antérieure et postérieure de la tête et du cou
augmentent considérablement, puisque le corps travaille à se
occupent 9 % de la surace du corps, chaque membre supé-
régénérer. Ces personnes doivent parois doubler ou tripler leur
rieur occupe 9 %, chaque membre inérieur et sa région essière
apport calorique pour combler les besoins de l’organisme. Ce
occupent 18 %, le tronc antérieur et le tronc postérieur occupent
supplément nutritionnel est normalement administré par voie
chacun 18 % et, enfn, le périnée correspond à 1 %. Il est essen-
intraveineuse ou par sonde gastrique, ou les deux à la ois.
tiel de déterminer avec précision la surace du corps aectée par
la brûlure afn de compenser adéquatement la perte de liquides.
Plus cette surace est grande, plus la quantité de
liquide perdu est importante. Ce liquide doit être
remplacé par voie orale ou intraveineuse. Règle des neuf de Wallace
Cou et tête La surface du corps est répartie
Une brûlure est jugée très grave ou critique en 9% en régions représentant 9 %
présence de l’un des critères suivants : ou des multiples de 9 %.
alors sa exibilité, et des années d’expressions aciales (sourires, production. Les mélanocytes sont de moins en moins nombreux
plissements des yeux) avorisent l’apparition de rides perma- ou produisent moins de mélanine, ce qui mène à l’apparition des
nentes. La réponse immunitaire de la peau est également réduite poils et des cheveux blancs. Certains mélanocytes augmentent
en raison de la baisse du nombre et de l’efcacité des cellules en taille, ce qui peut mener à l’apparition de taches de vieillesse
dendritiques (du derme et de l’épiderme). Les ollicules pileux (lentigo sénile). Les glandes sébacées s’atrophient, ce qui assèche
produisent des cheveux plus fns ou en cessent complètement la la peau et la rend plus ragile.
244 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Une exposition chronique aux rayons UV peut causer des ce type de cancer peut survenir à tout âge. Il est recommandé
dommages permanents à l’ADN des cellules épidermiques et d’utiliser des écrans solaires de façon régulière et d’éviter les
accélérer le vieillissement. Il s’agit d’un facteur prédominant longues expositions au soleil. Les trois principaux types de can-
dans l’apparition de la vaste majorité des cancers de la peau. Les cers de la peau sont décrits dans le TABLEAU 6.2.
cancers de la peau surviennent le plus souvent sur la tête et dans
le cou ainsi que sur les autres régions exposées fréquemment au Vérifiez vos connaissances
soleil. Les personnes à la peau pâle, particulièrement celles qui 19. De quelle manière les rayons UV contribuent-ils
ont subi des coups de soleil importants durant l’enfance, sont au vieillissement de la peau ?
plus à risque de voir apparaître un cancer de la peau. Toutefois,
Épithélioma spinocellulaire
Mélanome malin
• Se orme à partir de mélanocytes, parois à partir d’un grain de beauté (Société canadienne du cancer, 2013c).
• Les personnes à risque sont celles qui ont subi des coups de soleil importants, surtout durant l’enance.
• Pour reconnaître un mélanome, la Société canadienne du cancer (2013c) suggère de surveiller tout grain de beauté
qui présente :
– une Asymétrie ;
– des Bordures irrégulières ;
– plusieurs Couleurs ;
– un Diamètre supérieur à 6 mm.
• La première lettre de chaque signe orme ce qui est appelé la règle ABCD. D’autres signes peuvent également être
pris en considération : démangeaison, changement de texture, suintement et saignement.
• Il s’agit du type de cancer de peau le plus mortel en raison de sa croissance ulgurante et de la production
de métastases (Société canadienne du cancer, 2013a).
• Il est moins répandu que les deux autres types de cancer de la peau (Société canadienne du cancer, 2013b). Selon
les estimations de 2007, les probabilités d’être un jour atteint d’un mélanome étaient de 1 sur 63 pour les Canadiens
et de 1 sur 79 pour les Canadiennes (Société canadienne du cancer, 2013d).
• Le taux de survie est amélioré par une détection précoce et l’excision chirurgicale de la lésion.
• Pour les cas avancés (avec métastases), la guérison est difcile. Les traitements proposés sont la chimiothérapie,
le traitement à l’interéron et la radiothérapie.
Chapitre 6 Le système tégumentaire 245
… système squelettique
• Soutien des os ormés • La peau recouvre et protège les os qui orment le squelette. La peau produit un précurseur de la vitamine D
de calcium nécessaire à l’absorption du calcium et du phosphate.
… système musculaire
• Contraction des muscles • La contraction musculaire nécessite du calcium et produit de la chaleur. L’exercice physique augmente le ux
squelettiques sanguin dans le derme et la sudation. La peau glisse sur les muscles squelettiques durant leur contraction.
• Contraction des muscles • Les muscles arrecteurs se contractent pour hérisser les poils et ormer une couche d’air isolante.
arrecteurs des poils
246 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
… système nerveux
• Perceptions sensorielles • Les cellules de Merkel présentes dans l’épiderme et les récepteurs tactiles situés dans le derme et l’hypoderme
• Commande motrice et participent à la perception du toucher, de la pression, de la vibration, de la douleur et de la température.
régulation de la circulation • Les fbres nerveuses du système nerveux autonome sympathique régissent le diamètre des artérioles pour
sanguine ajuster le débit sanguin dans la peau.
• Commande motrice • L’hypothalamus contrôle la production de la sueur et la contraction des muscles (rissons) afn de maintenir
de la thermorégulation la température corporelle.
… système endocrinien
• Production d’hormones • Les hormones libérées durant la puberté déclenchent l’activation des glandes sudoripares apocrines,
sexuelles (p. ex., la augmentent la production de sébum et stimulent la croissance des poils et de la barbe.
testostérone, les œstro- • L’hormone de croissance, l’hormone thyroïdienne, le glucagon et l’insuline provoquent la libération
gènes, la progestérone) et l’utilisation de nutriments nécessaires à la division des cellules de la peau, avorisant ainsi la croissance
• Régulation de la croissance et la réparation de ce tissu.
et réparation de la peau
… système cardiovasculaire
• Érythrocytes • L’hémoglobine des érythrocytes donne une teinte rosée à la peau des personnes pâles. Lorsqu’il y a une
• Transport des gaz vasodilatation des vaisseaux sanguins dermiques, la peau devient rouge.
respiratoires • Le sang ournit l’oxygène aux cellules de la peau et des téguments. Le sang récupère le gaz carbonique produit
• Transport des nutriments et par le métabolisme des cellules et le transporte entre autre sous orme d’ion bicarbonate.
récupération des déchets • La peau se renouvelle continuellement : le sang ournit les nutriments nécessaires à sa croissance et à sa
• Calcium sanguin réparation. Le sang transporte les déchets métaboliques produits par le métabolisme des cellules de la peau
• Circulation du sang dans jusqu’à leur lieu d’élimination (poumons, reins, glandes sudoripares).
les vaisseaux sanguins • Le calcium est indispensable pour la ormation de la fbrine en présence d’une brèche vasculaire. Pour absorber
situés dans le derme cet ion, la peau doit produire un précurseur de la vitamine D.
• Les contractions du muscle cardiaque nécessitent du calcium et permettent le pompage ainsi que la circulation du
sang dans les vaisseaux sanguins. La peau est un réservoir de sang.
• Vaisseaux lymphatiques • Les vaisseaux lymphatiques récupèrent le surplus de liquide interstitiel présent dans le derme.
dans le derme • Les cellules dendritiques phagocytent les cellules anormales et les microorganismes présents dans la peau
• Cellules dendritiques dans et contribuent à l’activation des lymphocytes.
l’épiderme et le derme
… système respiratoire
• Apport d’oxygène • Grâce à l’oxygène, les cellules de la peau et des téguments peuvent produire de l’énergie (adénosine triphosphate)
et élimination du gaz et se renouveler.
carbonique par le sang • L’élimination du gaz carbonique par l’expiration contribue à maintenir les pH sanguin et corporel constants pour
éviter la dénaturation des enzymes.
… système urinaire
• Élimination des déchets • Les déchets azotés produits par le métabolisme cellulaire sont éliminés dans l’urine.
• Activation de la vitamine D • La peau produit un précurseur de la vitamine D, activé par le oie et les reins, nécessaire à l’absorption du calcium
et du phosphate.
… système digestif
• Digestion et transormation • Les nutriments permettent aux cellules de la peau et des téguments de croître et de se régénérer.
des aliments en nutriments • La peau produit un précurseur de la vitamine D, activé par le oie et les reins, nécessaire à l’absorption du calcium
• Absorption du calcium et du phosphate.
et du phosphate
… système génital
• Stimulation érotique • Les récepteurs sensoriels de la peau réagissent aux stimulus érotiques.
• Glandes mammaires • La prolactine et l’ocytocine agissent sur les glandes mammaires pour la ormation et l’éjection du lait maternel.
• Grossesse • La peau s’étire tout au long du développement œtal.
c 6 Le système tégumentaire 247
Étude de cas
Un homme âgé de 50 ans est hospitalisé à la suite d’un accident de pus. L’homme ait de la fèvre. Des bactéries sont présentes dans la
moto. Il est polytraumatisé et soure d’une racture ouverte du tibia plaie. Le médecin prescrit un antibiotique et des soins de plaie adaptés.
avec une plaie sur sa jambe gauche. Il perd beaucoup de sang. À la b) Comment expliquer la rougeur de la peau ?
suite de l’examen clinique, les inormations suivantes sont notées à c) La peau protège les tissus et les organes internes contre les
son dossier : microorganismes présents dans l’environnement. Pour quelles
• Fréquences cardiaque et respiratoire augmentées raisons la plaie de l’homme s’est-elle inectée ? En d’autres mots,
• Pression artérielle : 90/55 mm Hg (normale = 120/80 mm Hg) pour quelles raisons la protection assurée par la peau n’est-elle plus
• Signes neurologiques : conus et agité efcace ?
d) Les microorganismes sont éliminés et la température corporelle
• Signes cutanés : peau pâle
redevient normale (37 °C). Comment les glandes sudoripares et les
L’homme est en état de choc hypovolémique. Il reçoit un soluté pour vaisseaux sanguins dermiques participent-ils à la perte de chaleur ?
rétablir sa pression artérielle. Sa plaie et sa racture sont soignées. Expliquez.
a) Comment expliquer la pâleur de sa peau ? e) Quelques semaines plus tard, la plaie est guérie. Un tissu cicatriciel
Après 24 heures, une infrmière change le pansement, nettoie la plaie blanc s’est ormé. Est-ce que la peau s’est régénérée ? Justifez
et note ces inormations au dossier : œdème, rougeur de la peau et votre réponse.
résumé du chapitre
6.1 • Le système tégumentaire comprend la peau et ses annexes cutanées (ongles, poils, cheveux,
un noon glandes sudoripares et glandes sébacées).
yè • La peau constitue une barrière entre l’organisme et l’extérieur.
gn – 218 • La peau représente également un indicateur de l’état physiologique et de la santé générale
d’une personne.
6.2 • La peau est ormée d’un épiderme superfciel composé d’un épithélium stratifé, squameux et
L ooon kératinisé, et d’une partie plus proonde, le derme, lequel est composé principalement de
l – 218 tissu conjoncti dense irrégulier.
• L’hypoderme se trouve sous le derme ; il permet à la peau d’adhérer aux structures internes.
• La peau comporte aussi de nombreuses variations dans son épaisseur, sa couleur ou les
marques à sa surace.
• Les lignes de Langer permettent de déterminer l’alignement des aisceaux de fbres de colla-
gène et de fbres élastiques dans le derme. Une incision pratiquée parallèlement aux lignes
de Langer cicatrisera plus rapidement, puisque la tension exercée par les lignes de Langer
parallèles à l’incision avorise la ermeture de la plaie.
• Le derme est riche en fbres nerveuses ainsi qu’en vaisseaux sanguins et lymphatiques. La
vasodilatation des vaisseaux sanguins augmente la circulation sanguine de la peau, avori-
sant ainsi la perte de chaleur. La vasoconstriction entraîne une diminution de la circulation
sanguine de la peau et avorise la conservation de la chaleur.
6.3 • Les ongles, les poils, les cheveux et les glandes exocrines de la peau prennent leur origine
Les annexes dans l’épiderme. Ce sont les structures annexes de la peau.
cutanées – 228 6.3.1 Les ongles ..................................................................................................................................... 228
• Les ongles sont des modifcations de la couche cornée de l’épiderme ; ils protègent l’extré-
mité des doigts et acilitent la préhension.
• L’ongle est composé de trois parties principales : l’extrémité libre, le corps et la racine.
• À la suite de l’action des rayons UV sur l’épiderme, la vitamine D3 est libérée dans le sang en
direction du oie où elle est convertie en calcidiol. Le calcidiol est ensuite converti en calcitriol
dans les reins, qui accroît ensuite l’absorption du calcium et du phosphate par l’intestin grêle.
• L’épiderme est hydrouge. Il contient aussi des cellules dendritiques et des macrophages qui
détectent les agents pathogènes. Il remplit également des onctions d’absorption et d’excrétion. Il
joue un rôle dans le métabolisme, notamment par l’intermédiaire de l’activation de la vitamine D.
6.5 • Le processus de cicatrisation d’une plaie peut se aire par régénération ou par fbrose.
La réparation • La régénération est le processus de remplacement des cellules mortes ou endommagées par
et la régénération des cellules de même type. La fbrose est le remplacement des tissus endommagés par des
du système tissus cicatriciels.
tégumentaire – 239 • Plus la surace aectée est grande et proonde, plus il aut de temps à la peau pour se réparer.
• Le processus de cicatrisation d’une plaie se déroule en quatre étapes. Le saignement permet
l’apport des éléments qui assurent la coagulation et le nettoyage de la plaie. À la suite de la
ormation du caillot, le nettoyage de la plaie s’eectue. Par la suite, de nouveaux vaisseaux
sanguins ainsi que le tissu de granulation apparaissent sous le caillot séché. Enfn, la fbrose du
derme et la ormation de l’épithélium prennent place à mesure que le caillot séché disparaît.
6.6 • L’épiderme et les annexes épidermiques sont ormés à partir de l’ectoderme, alors que le
La formation derme est issu du mésoderme.
et le vieillissement 6.6.1 La formation de la peau et des dérivés tégumentaires .............................................................. 241
du système • La ormation de la peau commence au cours de la période embryonnaire.
tégumentaire – 241
• Les ongles apparaissent vers la 10e semaine de grossesse ; les ollicules pileux, entre la 9 e et
la 12e semaine ; les glandes exocrines ont leur apparition au cours de la période œtale.
AUTOÉVALUATION Solutionnaire
Concepts de base
1 Dans quelle couche de l’épiderme les cellules commencent- 2 La mélanine est :
elles le processus de kératinisation ? a) un pigment jaune orangé qui renorce l’épiderme ;
a) La couche cornée. b) un pigment qui s’accumule dans les kératinocytes ;
b) La couche basale. c) une protéine qui se trouve dans le derme ;
c) La couche claire. d) un pigment qui conère à l’hémoglobine sa couleur
d) La couche granuleuse. caractéristique.
250 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
3 Les cellules responsables de la ormation des poils c) Avant que les leucocytes pénètrent dans la plaie pour la nettoyer.
et des cheveux dans un ollicule pileux sont : d) Après la ormation d’un caillot sanguin et avant la orma-
a) les cellules papillaires ; tion du tissu cicatriciel.
b) les cellules de la matrice ; 6 Nommez les quatre principaux types de cellules épider-
c) les cellules médullaires ; miques, leurs onctions et les couches tégumentaires
d) les cellules du cortex. auxquelles elles appartiennent.
4 Quelles sont les cellules de l’épiderme responsables 7 Comparez les trois types de poils.
de la détection des sensations de toucher ? 8 Décrivez le rôle de la peau dans la production de la vitamine D.
a) Les kératinocytes.
9 Décrivez les étapes de la cicatrisation d’une plaie sur la peau.
b) Les mélanocytes.
10 Présentez les eets du vieillissement sur la peau en aisant
c) Les cellules de Merkel.
réérence aux composantes de la peau qui sont touchées
d) Les cellules dendritiques épidermiques. par ce processus.
5 À quelle étape de la cicatrisation d’une plaie le tissu
de granulation se orme-t-il ?
a) Après la ormation du tissu cicatriciel sur la plaie.
b) Avant que le sang soit complètement coagulé.
Mise en application
1 Alexandre est un jeune homme de 15 ans qui a des lésions c) Cellules aplaties, sans noyau.
d’acné importantes sur le nez, le ront et les joues. Ces lésions d) Cellules ovales entourées de collagène en abondance.
sont devenues plus abondantes à l’âge de 14 ans, au moment
où il a atteint la puberté. Quelle est la cause de son acné ? 3 En courant pour se rendre à l’école, Jennier tombe
et se blesse sur un genou. La plaie paraît superfcielle,
a) Ses glandes sudoripares mérocrines ont commencé
mais elle saigne beaucoup. À partir de ses observations
à produire des quantités abondantes de sueur.
et de ses connaissances sur la composition de la peau,
b) Les canaux de ses glandes sébacées se sont obstrués. elle conclut que la plaie atteint :
c) Ses glandes sébacées ne produisent pas sufsamment a) seulement la couche cornée de l’épiderme ;
de sébum pour lubrifer sa peau.
b) toutes les couches de l’épiderme, mais non le derme ;
d) Ses glandes sudoripares apocrines produisent
c) toutes les couches de l’épiderme et une partie du derme ;
une sécrétion qui dégage une odeur orte.
d) toutes les couches de l’épiderme et du derme, ainsi
2 Pendant une période de laboratoire dans son cours d’anatomie, que l’hypoderme.
Éva se gratte le bras et remarque que des cellules cutanées
se détachent de la surace de sa peau. Elle décide de placer
ces cellules sur une lamelle et de les observer au microscope.
Quelles caractéristiques ces cellules présenteront-elles ?
a) Cellules polygonales avec noyau proéminent.
b) Cellules cuboïdales, certaines en mitose.
Synthèse
1 Lorsque vous sortez par temps roid, votre peau est beaucoup 3 La peau épaisse ne comporte pas de ollicules pileux ni de
plus pâle qu’à l’habitude. Plus tard, lorsque vous entrez dans glandes sébacées. En considérant les régions du corps qui
une pièce chaude, votre visage rougit. Quelles sont les raisons sont recouvertes de peau épaisse, pourquoi ces éléments
qui expliquent ce changement de couleur dans votre visage ? nuiraient-ils au rôle de la peau dans ces endroits ?
2 Dans ses années de jeunesse, Hicham passait tous ses 4 Les personnes âgées sont plus sujettes aux lésions de
après-midis d’été à la piscine. À l’approche de la cinquan- pression et lorsqu’elles en sont atteintes, la guérison est
taine, sa peau est très ridée, et des lésions anormales sont plus difcile. En aisant réérence aux structures du système
apparues sur son visage. Un dermatologue a pratiqué tégumentaire touchées, expliquez en quoi le risque est
l’excision de ces lésions. De quel type de lésions s’agit-il augmenté chez ces personnes et pourquoi la guérison
et quelle en est la cause probable ? est plus difcile.
LE SYSTÈME
SQUELETTIQUE :
CHAPITRE LA STRUCTURE ET
7 LA FONCTION OSSEUSES
Adaptation française :
Dave Bélanger
7.1 Une introduction au système 7.3 La croissance cartilagineuse .................... 262 7.5.3 Les hormones infuant sur la croissance
squelettique .................................................. 252 7.4 L’ossifcation ................................................. 264 osseuse et le remodelage osseux ........... 272
7.2 L’os : le principal organe du système 7.4.1 L’ossication endomembraneuse ............ 264 7.6 La régulation de la calcémie .................... 273
squelettique .................................................. 253 7.6.1 L’activation de la vitamine D ................... 273
7.4.2 L’ossication endochondrale .................. 265
7.2.1 Les onctions générales des os .............. 253 7.6.2 La parathormone et le calcitriol .............. 275
INTÉGRATION Illustration des concepts
7.2.2 La classication des os .......................... 253 7.6.3 La calcitonine ........................................ 275
Processus d’ossifcation endochondrale ........ 266
7.2.3 L’anatomie macroscopique des os .......... 254 7.7 Les eets du vieillissement ....................... 277
7.5 La croissance osseuse et
7.2.4 La moelle osseuse ................................. 256
le remodelage osseux ................................ 269 Animation
7.2.5 L’anatomie microscopique : le tissu 7.5.1 La croissance osseuse ........................... 269
conjoncti osseux ................................... 257
7.8 La racture et la consolidation ................. 277
7.2.6 L’anatomie microscopique : Animation
le cartilage hyalin .................................. 262 7.5.2 Le remodelage osseux ........................... 271
252 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
7.1 Une introduction au • Le cartilage élastique est un cartilage qui n’est pas présent
dans le squelette comme tel. Il se retrouve entre autres dans
système squelettique l’épiglotte du larynx et l’oreille externe.
Dans le chapitre 9, le rôle des ligaments, soit le tissu conjoncti
1 Relever les ressemblances et les diérences dans dense régulier reliant deux pièces osseuses, des tendons, soit le
la composition de l’os compact et de l’os spongieux. tissu conjoncti dense régulier reliant le muscle à l’os, et des autres
types de tissu conjoncti du système squelettique est présenté.
2 Indiquer les types de cartilage et leur localisation
dans le système squelettique. Vérifiez vos connaissances
1. Décrivez la composition de l’os compact et de l’os
La simple mention du système squelettique évoque souvent
spongieux.
l’image d’os de tailles et de ormes variées, secs et sans vie.
Touteois, le squelette (skeletos = desséché) est beaucoup plus 2. Quelles sont les trois régions du corps comportant
qu’une charpente servant de soutien aux tissus mous du corps du fbrocartilage ?
humain. Le système squelettique se compose de tissus vivants
dynamiques ; il interagit avec tous les autres systèmes organiques,
se régénère et se remodèle sans cesse.
Cartilage
Le système squelettique comprend aussi bien les
articulaire
os du squelette que les cartilages, les ligaments et
d’autres tissus conjonctis qui stabilisent les os ou les Cartilage
épiphysaire
relient entre eux.
Les os du squelette sont les organes ondamentaux
Cartilage
du système squelettique. Ils orment la charpente
articulaire
rigide du corps et remplissent plusieurs onctions.
Dans la plupart des os du corps humain, deux types
de tissu conjoncti osseux sont présents, à savoir l’os Cartilage Cartilage
articulaire
compact et l’os spongieux. L’os compact, appelé aussi épiphysaire
os dense ou cortical, est un tissu osseux relativement Cartilage
dense, d’apparence blanche, lisse et solide. Il repré- costal
Cartilage d’un disque
sente environ 80 % de la masse osseuse totale. L’os
intervertébral
spongieux, appelé aussi os trabéculaire, se situe à
l’intérieur de l’os compact. Il est d’apparence poreuse
et représente environ 20 % de la masse osseuse totale.
La cavité intérieure de l’os contient un tissu conjonc-
ti qui est soit de la moelle osseuse rouge, soit de la Symphyse
moelle osseuse jaune. pubienne
7.2.1.2 Le mouvement
Les os ont des ormes et des tailles diérentes selon leur onction.
La plupart des os servent de points d’attache pour les muscles Les quatre classes d’os déterminées d’après leur orme sont les os
squelettiques, les autres tissus mous et certains organes. En se longs, les os courts, les os plats et les os irréguliers FIGURE 7.2.
contractant, les muscles attachés aux os exercent une traction
sur le squelette qui agit ensuite comme un système de leviers Les os longs sont plus longs que larges. Ils ont un corps cylin-
(voir la fgure 9.7, p. 362). D’autres structures présentes au sein de drique allongé et le plus souvent incurvé appelé diaphyse. Il
l’articulation, dont les ligaments, participent au degré de liberté s’agit de la orme osseuse la plus commune. Les os longs se
de mouvement propre à chaque articulation. Les mouvements trouvent dans les membres supérieurs (bras, avant-bras, paumes
ainsi générés rendent possibles tant la course et le saut que la et doigts) et inérieurs (cuisses, jambes, plante des pieds et
précision nécessaire pour retirer une écharde d’un doigt. orteils). La taille des os longs varie. Par exemple, les petits os des
doigts et des orteils sont des os longs, tout comme le tibia et la
fbula (péroné) des membres inérieurs, qui sont cependant
7.2.1.3 L’hématopoïèse
beaucoup plus gros.
L’hématopoïèse (haima = sang, poiesis = aire) est le processus
de production des cellules sanguines (voir la section 18.3.1). Elle Les os courts sont pratiquement aussi longs que larges. Les os
s’eectue dans la moelle osseuse rouge qui contient les cellules du carpe (poignet) et du tarse (pied) sont des exemples d’os
souches, lesquelles orment les érythrocytes (globules rouges), les courts. Les os sésamoïdes, de petits os dont la orme ressemble à
leucocytes (globules blancs) et les thrombocytes (plaquettes). une graine de sésame et qui sont présents dans l’épaisseur des
tendons de certains muscles, ont également partie des os courts.
La patella (rotule) est l’os sésamoïde le plus gros.
7.2.1.4 Le stockage des minéraux
et des réserves d’énergie Les os plats portent ce nom en raison de leur surace mince et
plane pouvant comporter une légère courbure. Ils possèdent de
La plupart des réserves en minéraux du corps humain, comme le
grandes suraces pour attacher les muscles et protègent les tissus
calcium et le phosphate, se trouvent stockées dans l’os pour être
mous sous-jacents. Les os de la voûte crânienne, les scapulas (omo-
ensuite libérées dans le reste de l’organisme, au besoin. Le cal-
plates), le sternum et les côtes ont partie de la classe des os plats.
cium est un minéral essentiel à certaines onctions de l’orga-
nisme comme la contraction musculaire, la coagulation du sang Les os irréguliers ont des ormes élaborées et parois com-
et la transmission de l’inux nerveux. Le phosphate est notam- plexes, et ils n’appartiennent à aucune des catégories précé-
ment essentiel dans le métabolisme de l’adénosine triphosphate dentes. Les vertèbres, les os de la hanche et plusieurs os du crâne
(ATP) et représente une composante importante du constituant comme l’ethmoïde, le sphénoïde et les os suturaux (ou wormiens)
principal de la membrane plasmique : le phosphoglycérolipide. sont des exemples d’os irréguliers.
254 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Cartilage articulaire
Épiphyse Os spongieux
proximale
Ligne épiphysaire Os spongieux
Métaphyse Os compact Ostéocyte
Os spongieux
Cavité médullaire Ostéoclaste
(contient de la moelle Noyaux
jaune chez l’adulte) Ostéoblastes
Endoste
Cellule
Endoste Cavité médullaire ostéogénique
Périoste B. E
B Endoste
d t
Fibres de Sharpey
Diaphyse
Os compact
Ostéocyte
Artère nourricière
passant par
le foramen nourricier Couche fibreuse
Couche cellulaire
Périoste
Fibres de
Sharpey
Métaphyse
C. Périoste
Épiphyse
distale Cartilage articulaire
FIGURE 7.3
Anatomie macroscopique de l’os long ❯ Les os longs soutiennent tapisse la face interne de l’os, délimitant la cavité médullaire.
les tissus mous des membres. A. L’os long typique, comme l’humérus C. Le périoste tapisse la face externe du corps de l’os.
(os du bras), contient de l’os compact et de l’os spongieux. B. L’endoste
7.2.3.2 L’anatomie macroscopique d’autres types d’os L’irrigation sanguine et l’innervation des os
L’anatomie macroscopique des os courts, plats et irréguliers di- L’os, surtout l’os spongieux, est un organe très vascularisé.
ère de celle des os longs. La ace externe se compose générale- Les vaisseaux sanguins pénètrent dans l’os par le périoste par
ment d’os compact, et l’intérieur ne contient que de l’os l’intermédiaire d’un petit orifce appelé foramen nourricier. En
spongieux. La FIGURE 7.4 montre la disposition de l’os compact général, il n’y a qu’une artère nourricière qui pénètre dans l’os
et de l’os spongieux dans un os du crâne. Les couches plus ou et une veine nourricière qui en sort. Les vaisseaux sanguins ache-
moins parallèles d’os compact sont séparées par une couche minent aux cellules osseuses les nutriments et l’oxygène dont
intermédiaire d’os spongieux. Dans le cas d’un os plat de la voûte celles-ci ont besoin et ils permettent l’élimination des déchets
crânienne, l’os spongieux se nomme également le diploé. qu’elles produisent.
256 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Os plat du crâne
Périoste
Os spongieux (diploé)
Périoste Os compact
FIGURE 7.4
MEB 5 x
Les nerfs qui se rendent aux os pénètrent par le même fora- dans la cavité médullaire des os longs. Mais, à mesure que l’enfant
men nourricier que les vaisseaux sanguins ; ils innervent aussi vieillit, une bonne partie de la moelle osseuse rouge se dégrade et se
bien l’os, le périoste et l’endoste que la cavité médullaire. transforme en une substance lipidique appelée moelle osseuse
jaune. En conséquence, l’adulte a de la moelle osseuse rouge sur-
Vérifiez vos connaissances tout dans certains os précis, tels que les os plats du crâne, les
5. En quoi les structures de la diaphyse et de l’épiphyse
d’un os dièrent-elles ?
6. Quelle est la onction du oramen nourricier de l’os ? INTÉGRATION APPLICATION CLINIQUE
FIGURE 7.6
Différents types de cellules du tissu osseux ❯ Le tissu osseux
comporte quatre types de cellules. A. Les cellules ostéogéniques se
transforment en ostéoblastes, dont bon nombre se différencient pour
devenir des ostéocytes. B. Certaines cellules de la moelle osseuse
fusionnent pour former des ostéoclastes. C. Une photomicrographie
montre des ostéoblastes, des ostéocytes et un ostéoclaste.
Différenciation
des cellules
ostéogéniques
en ostéoblastes
Fusion d’une cellule
de moelle osseuse
Noyaux Endoste
Ostéoclaste
Lysosomes
Ostéoblaste
Bordures
(produit
ondulées
la matrice
osseuse) Lacune
de résorption
Différenciation
de certains B. Ostéoclaste
ostéoblastes
en ostéocytes
Ostéocytes
Ostéoblastes
Ostéoclaste
MO 400 x
Ostéocyte
(entretient
la matrice osseuse)
A. Cellules osseuses C. Tissu osseux
entretiennent la matrice osseuse et détectent les contraintes s’attaquent à l’os. Ce processus important prend le nom de
mécaniques exercées sur l’os en lien avec la masse corporelle ou résorption osseuse (voir la section 7.2.5.3). Les ostéoclastes se
avec la pratique d’une activité physique intense. En présence trouvent souvent à l’intérieur ou près de dépressions osseuses.
d’une contrainte mécanique, les ostéocytes réagissent en le Ces dépressions, nommées lacunes de résorption (ou lacune de
signalant aux ostéoblastes, ce qui peut entraîner le dépôt d’une Howship), apparaissent à la suite de l’action des enzymes et des
nouvelle matrice osseuse à la surface de l’os. acides libérés par les ostéoclastes.
Les ostéoclastes (klastos = briser) sont de grosses cellules
pourvues de plusieurs noyaux et qui ont la capacité de faire la INTÉGRATION STRATÉGIES D’APPRENTISSAGE
phagocytose. Ils proviennent de la fusion de cellules de la moelle Pour retenir la fonction respective des ostéoblastes et des
osseuse, semblables à celles qui produisent les cellules san- ostéoclastes, le truc mnémotechnique suivant peut être utile :
guines. Les ostéoclastes ont une bordure en brosse (microvillosi- les ostéoblastes bâtissent (fabriquent la matrice extracellu-
tés) qui permet d’augmenter leur surface de contact avec le tissu laire), tandis que les ostéoclastes cassent (dégradent la matrice
osseux. Ces cellules jouent un rôle dans la dégradation de la extracellulaire).
substance osseuse en libérant des enzymes et des acides qui
Chapitre 7 Le système squelettique : la structure et la fonction osseuses 259
7.2.5.2 La composition de la matrice osseuse entre ces dernières. Le processus complet de l’ossifcation néces-
La matrice du tissu osseux compte une composante organique et site l’apport de plusieurs substances, dont la vitamine D, qui aug-
une autre inorganique. La composante organique est le matériau mente l’absorption du calcium par le tube digesti, la vitamine A,
ostéoïde, produit par les ostéoblastes, qui se compose de colla- qui stimule l’activité des ostéoblastes, la vitamine C, nécessaire
gène et d’une substance ondamentale semi-liquide comprenant pour la production du collagène, de même que le calcium et le
des protéoglycanes et des glycoprotéines (voir la section 5.3.1). La phosphate pour la calcifcation.
substance ondamentale maintient en suspension et soutient les La résorption osseuse est un processus par lequel les ostéo-
fbres de collagène. Ces composantes organiques conèrent à l’os
clastes détruisent la matrice osseuse en libérant des substances
une résistance à la traction permettant de contrer les orces d’éti-
dans l’espace extracellulaire adjacent à l’os. Ces substances com-
rement et de torsion, et contribuent à sa plasticité globale.
prennent des enzymes protéolytiques libérées par les lysosomes
La composante inorganique de la matrice osseuse se compose se trouvant à l’intérieur des ostéoclastes. Ces enzymes assurent
de cristaux de sels qui sont surtout du phosphate de calcium, la digestion chimique des composantes organiques de la matrice
Ca 3(PO4)2. Le phosphate de calcium et l’hydroxyde de calcium osseuse tels les fbres de collagène et les protéoglycanes. Les
interagissent pour ormer des cristaux d’hydroxyapatite, dont la ostéoclastes libèrent également de l’acide chlorhydrique (HCl)
ormule chimique est Ca10(PO4)6(OH)2. Ces cristaux incorporent qui assure la dissolution des parties minérales (calcium et phos-
également d’autres sels (p. ex., du carbonate de calcium) et des phate) de la matrice. Les ions calcium et phosphate ainsi libérés
ions (p. ex., du sodium, du magnésium, du sulate et du uo- passent dans le sang. La résorption osseuse peut se produire
rure) au cours du processus de la calcifcation. Ces cristaux se lorsque le niveau de calcium sanguin est aible (voir la
déposent autour de l’axe longitudinal des fbres de collagène de section 7.6).
la matrice extracellulaire. Les cristaux durcissent la matrice et
sont à l’origine de la rigidité relative de l’os, ce qui lui conère sa
résistance à la compression. STRATÉGIES D’APPRENTISSAGE
INTÉGRATION
Le maintien des bonnes proportions de substances organiques
Il est possible de visualiser la matrice osseuse comme du
et inorganiques dans la matrice osseuse permet à l’os de onc- béton armé, c’est-à-dire un béton coulé dans une armature
tionner de manière optimale. La perte de protéines ou la pré- (grille de barres de métal entrecroisées). Les bres de colla-
sence d’une protéine anormale entraîne une ragilisation des os, gène sont l’armature, tandis que la substance ondamentale et
et un manque de calcium provoque un ramollissement des os. l’hydroxyapatite représentent le béton. Sans l’armature, le
béton s’erite ; sans le béton, les barres de métal plient.
7.2.5.3 La production et la résorption
de la matrice osseuse
L’ossifcation, soit la ormation du tissu osseux, s’amorce lorsque 7.2.5.4 Une comparaison de l’anatomie
les ostéoblastes sécrètent la matrice osseuse appelée matériau
microscopique de l’os compact
ostéoïde. La calcifcation, ou minéralisation, se produit lorsque
les ions calcium et phosphate dissous atteignent une concentra- et de l’os spongieux
tion critique. Ils précipitent et orment ainsi des cristaux d’hy- L’os compact et l’os spongieux présentent chacun une architec-
droxyapatite qui se déposent autour des fbres de collagène et ture microscopique diérente et unique FIGURE 7.7.
Lamelles Nerf
de l’ostéon Veine Artère
Canalicules
Orientation
des fibres
de collagène Canal
central
Diaphyse
de l’humérus
Canal central
Ostéon
Ostéon Lacune
Lamelles
circonférentielles
externes
Ostéocyte
Fibres de
Périoste Sharpey Canalicules
Lamelles
Couche circonféren-
Couche cellulaire tielles internes
fibreuse B. Os compact
Lamelles
interstitielles
Travées de
l’os spongieux
Canaux Canal
perforants central
A. Coupe de l’humérus Endoste
Lamelles
interstitielles
Ostéoclaste
Espace Lamelles
médullaire interstitielles
Ostéocyte
Travées dans sa
lacune
Canalicules Ostéoblastes
débouchant alignés le long
à la surface de la travée
d’un nouvel os
Canalicules
FIGURE 7.7 débouchant
Composantes de l’os ❯ A. Une coupe agrandie de l’humérus à la surface
permet de montrer la disposition B. des ostéons dans l’os compact
et C. des travées dans l’os spongieux. C. Os spongieux
Chapitre 7 Le système squelettique : la structure et la fonction osseuses 261
L’anatomie microscopique de l’os compact internes). Les lamelles circonérentielles externes et internes
L’os compact se compose de petites structures cylindriques bordent la circonérence de l’os lui-même, d’où leur nom.
appelées ostéons, ou systèmes de Havers. L’ostéon est l’unité
• Les lamelles interstitielles (ou systèmes interstitiels) sont soit
onctionnelle et structurale de base de l’os compact arrivé à
des composantes d’os compact remplissant les espaces entre
maturité (voir la fgure 7.7A et B). L’orientation des ostéons est
les ostéons, soit des ragments d’ostéons partiellement résor-
parallèle à la diaphyse de l’os long. Examiné en coupe transver-
bés. Souvent, elles ont l’apparence de structures qui auraient
sale, l’ostéon a l’apparence d’une cible de tir qui compte plu-
été « grignotées ». Les lamelles interstitielles sont incomplètes
sieurs éléments :
et n’ont généralement aucun canal central.
• Le canal central (de Havers) est un canal cylindrique au
centre de l’ostéon qui s’étend parallèlement à ce dernier. À
l’intérieur du canal central se trouvent les vaisseaux sanguins
et les ners qui alimentent l’os.
Lacune (avec
• Les lamelles de l’ostéon (lamina = lame) sont des anneaux de ostéocyte)
tissu osseux qui entourent le canal central et orment la majeure
partie de l’ostéon. Le nombre de ces lamelles varie d’un ostéon Ostéon
à l’autre. Chaque lamelle contient des fbres de collagène
orientées dans le même sens (voir la fgure 7.7B) ; les lamelles Canal
adjacentes contiennent des fbres de collagène orientées perpen- central
diculairement à celles de la lamelle qui précède et de celle
qui suit. Cette alternance d’orientation des fbres de collagène Lamelles
conère à l’os une partie de sa résistance et de sa résilience. de l’ostéon
MO 40 x
• Les ostéocytes sont des cellules osseuses matures logées dans
de petites cavités appelées lacunes, situées entre deux lamelles
adjacentes de l’ostéon. Ces cellules entretiendraient la matrice A. Os compact
osseuse en assurant le transert de minéraux (du sang vers le
tissu osseux, et vice versa) et en permettant le renouvellement Ostéon
de la partie organique de la matrice osseuse (André, Catala,
Morère et al., 2008 ; Stevens et Lowe, 1993).
Vaisseaux
• Les lacunes sont de petites cavités dans lesquelles logent les sanguins
ostéocytes. Canal
central
• Les canalicules (canalis = canal) sont de minuscules canaux
reliés les uns aux autres dans le tissu osseux. Ces canaux
partent de chaque lacune et traversent les lamelles pour se
MEB 500 x
INTÉGRATION STRATÉGIES D’APPRENTISSAGE sulate. Elle en est touteois diérente, car les sels inorganiques
qui la composent ne contiennent pas de calcium, ce qui rend le
L’analogie d’une cible de tir à l’arc peut aider à retenir les com- cartilage hyalin résilient et exible. De plus, le cartilage ren-
posantes de l’ostéon : erme un pourcentage élevé d’eau (de 60 à 70 % en poids). Cette
• la cible complète représente l’ostéon ; orte teneur en eau le rend très compressible, ce qui lui permet
• le centre de la cible est le canal central ;
de jouer efcacement son rôle d’amortisseur de chocs.
• les anneaux de la cible sont les lamelles Les chondroblastes (khondros = cartilage) proviennent d’un
de l’ostéon. type de cellules souches embryonnaires appelées cellules mésen-
chymateuses. Ils produisent la matrice cartilagineuse. Une ois que
les chondroblastes se trouvent emprisonnés dans la matrice qu’ils
L’anatomie microscopique de l’os spongieux ont synthétisée et sécrétée, ils prennent le nom de chondrocytes.
Contrairement à l’os compact, l’os spongieux ne contient aucun Comme les ostéocytes, les chondrocytes occupent des lacunes et
ostéon (voir les fgures 7.7C et 7.8C). Sa structure est plutôt celle assurent l’entretien de la matrice. Le cartilage hyalin, à l’exception
d’un treillis ormé de tiges et de plaques étroites d’os appelées du cartilage articulaire qui recouvre la surace articulaire de l’épi-
travées (trabis = poutre). Lorsqu’elle est présente, la moelle physe, est entouré d’une membrane conjonctive dense et irrégu-
osseuse remplit les espaces entre les travées, appelés espaces lière appelée périchondre. Cette membrane aide au maintien de la
médullaires. En examinant une coupe d’os spongieux au micros- orme. Le cartilage mature est non vascularisé et non innervé.
cope, il est possible de voir des lamelles interstitielles aites de L’apport en nutriments et en oxygène s’eectue par diusion
matrice osseuse. Entre deux lamelles adjacentes, des ostéocytes depuis les vaisseaux sanguins du périchondre. L’absence de vais-
reposent dans des lacunes, où débouchent de nombreux canali- seaux sanguins dans le cartilage ait en sorte que ce dernier, lorsque
cules. Ces canalicules permettent aux ostéocytes de recevoir les lésé, se répare très lentement. Par conséquent, le temps de guérison
nutriments dont ils ont besoin. Ces derniers se diusent à partir des blessures au cartilage est plus long que dans un tissu bien vas-
des capillaires de l’endoste (qui entoure les travées) jusqu’aux cularisé. Le TABLEAU 7.1 présente un résumé des diérences
canalicules où se trouvent les prolongements cytoplasmiques importantes entre le tissu osseux et le tissu cartilagineux hyalin.
des ostéocytes.
Les travées orment souvent un treillis de tiges et de plaques TABLEAU 7.1 Comparaison entre le tissu osseux
et le tissu cartilagineux hyalin
entrecroisées de petits bouts d’os. Cette structure apporte une
certaine légèreté à l’os ainsi qu’une grande résistance aux Tissu cartilagineux
Caractéristique Tissu osseux
contraintes provenant de nombreuses directions en répartissant hyalin
ces contraintes dans l’ensemble de la charpente. Par analogie,
Cellules produisant la matrice Ostéoblastes Chondroblastes
cette structure peut être comparée avec la cage à grimper de
certaines aires de jeux. Elle peut soutenir le poids de beaucoup Cellules matures Ostéocytes Chondrocytes
d’enants, peu importe qu’ils soient répartis dans toute sa struc-
Présence de calcium dans Oui Non
ture ou localisés en un seul endroit, car les orces et les
la matrice
contraintes sont distribuées dans l’ensemble de la structure.
Vascularisation du tissu mature Très vascularisé Avasculaire
Vérifiez vos connaissances
8. Quelles sont les fonctions de la cellule ostéogénique, Vérifiez vos connaissances
de l’ostéoblaste, de l’ostéocyte et de l’ostéoclaste ?
11. Quelles sont les principales différences entre le tissu
9. Quelles sont les substances organiques et cartilagineux hyalin et le tissu osseux ?
inorganiques qui composent la matrice osseuse ?
10. Quels sont les principaux éléments constitutifs
de l’ostéon ?
7.3 La croissance cartilagineuse
7.2.6 L’anatomie microscopique : 1 Comparer la croissance interstitielle et la croissance
le cartilage hyalin par apposition de cartilage.
Périchondre
Matrice
Cartilage hyalin
Chondrocyte
dans sa lacune
MO 320 x
A. Croissance interstitielle B. Croissance par apposition
FIGURE 7.9
Formation et croissance cartilagineuses ❯ La croissance du cartilage s’effectue soit : A. de l’intérieur
par la croissance interstitielle ; B. à sa périphérie ou sur les bords par la croissance par apposition.
264 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Os plat du
crâne
FIGURE 7.10
Ossifcation endomembraneuse ❯ Formation d’un os plat du crâne à partir
de cellules mésenchymateuses.
Matériau
ostéoïde
Matériau
iauu
Ostéoblaste
te
te ostéoïde
ïde
d
Centre
C
Ce
Cen trre
ttre
e Ostéoblaste
O
Ostéob
Ost éob
blas
laste
te Matrice
d’ossification
d’ossi
d’o ssific
ssificati
ation
tion
n osseuse Vaisseau Os
Os Os
Os
nouvellement sanguin ccompact
com
ompac
ompacct spo
p sspongieux
pong
p ngi
ngi
gieux
e x
Fibre
Fibr
Fibre de
re e Cellule
Ceellllul
el
e lu
ule calcifiée
ccollagène
collag
col
ollag
lagène
ène
è e més
mésenchymateuse
mé
é enc
ench
hym
h ymatet uss Tissu osseux lamellaire
Condensation
onddensation du Travée de tissu Périoste
mésenchyme
ése
enchyme pour osseux non
former le périoste lamellaire
ostéoblastes. Les vaisseaux sanguins nouvellement ormés processus d’ossifcation est responsable de la ormation de la plu-
se ramifent dans toute cette région. Les travées calcifées et part des os du squelette, notamment ceux des membres supé-
les espaces entre les travées sont composés d’os spongieux. rieurs et inérieurs, du bassin, des vertèbres de même que des
4 Le tissu osseux lamellaire remplace le tissu osseux non extrémités des clavicules.
lamellaire à mesure que se orment l’os compact et l’os Le développement d’un os long d’un membre constitue un
spongieux. Le tissu osseux lamellaire remplace les travées du bon exemple de ce processus qui se déroule en six étapes
tissu osseux non lamellaire. Aux suraces internes et externes, FIGURE 7.11 :
les espaces entre les travées se remplissent pour ormer l’os
compact. À l’intérieur de l’os, les travées se modifent légère- 1 La ormation de la matrice de cartilage hyalin. De la hui-
ment et produisent l’os spongieux. La structure typique d’un tième à la douzième semaine du développement intra-utérin,
os plat du crâne comporte deux couches externes d’os com- des chondroblastes sécrètent de la matrice cartilagineuse, ce
pact séparées par une couche intermédiaire d’os spongieux. qui mène à la ormation d’une matrice de cartilage hyalin.
Des chondrocytes sont emprisonnés dans des lacunes, et une
Vériiez vos connaissances membrane nommée périchondre entoure le cartilage.
13. À quel moment l’ossifcation endomembraneuse
2 La calcifcation du cartilage et la ormation d’une gaine
commence-t-elle ? Quels types d’os se orment
osseuse d’origine périostique. Dans le centre de la matrice
de cette açon ?
cartilagineuse (uture diaphyse), les chondrocytes com-
mencent à s’hypertrophier (grossir) et à résorber (dégrader)
une partie de leur environnement, ce qui produit de gros
7.4.2 L’ossifcation endochondrale trous dans la matrice. Pendant que ces chondrocytes s’hyper-
trophient, la matrice cartilagineuse commence à se calcifer.
3 Expliquer les étapes de l’ossifcation endochondrale Les chondrocytes de cette région fnissent par mourir parce
de l’os long. qu’ils manquent de nutriments. En eet, puisque le car-
4 Déterminer les diérences entre l’ossifcation tilage est avasculaire, les nutriments doivent diuser dans la
endomembraneuse et l’ossifcation endochondrale. matrice pour atteindre les chondrocytes. Cette diusion est
pratiquement impossible dans une matrice calcifée. Il en
L’ossifcation endochondrale (en = dans, khondros = cartilage) résulte un cartilage calcifé contenant de grands trous (qu’oc-
prend orme à partir d’une matrice de cartilage hyalin. Ce cupaient les chondrocytes) dans la uture diaphyse.
De la 8e à la 12e semaine Période fœtale De la naissance à l’enfance
du développement intra-utérin
Périoste
Gaine
osseuse Centre Vaisseau Formation de
Cartilage hyalin
d’origine d’ossification sanguin l’os compact
périostique primaire du
1 Formation
de la matrice bourgeon Cavité médullaire
de cartilage Cartilage conjonc-
hyalin fœtal hyalin tivo-
vasculaire
2 Calcification
du cartilage et 3 Formation du centre
formation d’une d’ossification primaire Cartilage calcifié
gaine osseuse dans la diaphyse
périostique autour Centres d’ossification
de la diaphyse secondaires
4 Formation de centres
d’ossification secondai-
res dans les épiphyses
FIGURE 7.11
Processus d’ossifcation endochondrale ❯ L’ossifcation
endochondrale de l’os long comporte des stades évolutis. La
croissance de l’os est terminée lorsque chaque cartilage épiphysaire
est ossifé, aisant place à la ligne épiphysaire. Selon le type d’os
long, l’ossifcation du cartilage épiphysaire se produit entre l’âge
de 10 et 25 ans.
Enfance Fin de l’adolescence à l’âge adulte
Cartilage épiphysaire
Os spongieux
Périoste
Os compact
Cavité médullaire
Os compact
Cavité médullaire
Périoste
Cartilage
épiphysaire
Cartilage
articulaire
Os
5 Remplacement du cartilage spongieux
par du tissu osseux, sauf Ligne
aux cartilages articulaires Cartilage
épiphysaire
et épiphysaires articulaire
À mesure que progresse la calcifcation, des vaisseaux san- périoste, plus précisément d’une région nommée bourgeon
guins se orment en direction du cartilage et commencent à conjonctivo-vasculaire, vers le centre du cartilage calcifé
pénétrer le périchondre. Des cellules souches du périchondre se troué. Sur leur passage, les capillaires et les ostéoblastes
divisent pour ormer des ostéoblastes. L’apparition des ostéo- envahissent les espaces laissés par les chondrocytes. Les
blastes à ce stade et la sécrétion de matériau ostéoïde qui s’en- restes du cartilage calcifé servent de gabarit sur lequel
suit ont passer le périchondre à l’état de périoste. Cette étape les ostéoblastes commencent à produire du matériau ostéoïde.
s’accompagne d’une augmentation de la vascularisation. Le Cette région s’appelle le centre d’ossifcation primaire, car il
matériau ostéoïde sécrété par les ostéoblastes se trouve en péri- s’agit du premier centre important d’ostéogenèse. Le dévelop-
phérie de la matrice de cartilage calcifée et trouée. Ce matériau pement osseux s’étend dans les deux directions, du centre
ostéoïde se durcit et fnit par ormer une gaine osseuse dite d’ossifcation primaire vers les épiphyses. Du tissu osseux
d’origine périostique, puisqu’elle dérive du périoste.
sain remplace rapidement le cartilage calcifé, qui se dégrade
3 La ormation du centre d’ossifcation primaire dans la dans la diaphyse. À la douzième semaine du développement,
diaphyse. Des capillaires et des ostéoblastes s’étendent du presque tous les centres d’ossifcation primaires sont ormés.
L’anthropologie judiciaire : la détermination d’un os à l’autre. Ainsi, le squelette sera plus âgé que l’os dont
de l’âge au décès la usion complète est la plus récente, mais plus jeune que
l’âge correspondant à l’os qui est encore non usionné. À titre
Lorsque le cartilage épiphysaire s’ossife, il usionne au reste de d’exemple, si un cartilage épiphysaire qui usionne généralement
l’os de açon bien ordonnée, et le moment où se produit cette à 17 ans montre une usion complète, mais qu’un autre cartilage
usion est connu. Si le cartilage épiphysaire n’est pas encore
qui usionne généralement à 19 ans est non usionné, le sque-
ossifé, la diaphyse et l’épiphyse sont encore deux morceaux
lette correspond à celui d’une personne dont l’âge se situait
d’os distincts. Ainsi, un squelette dont les épiphyses et les
entre 17 et 19 ans au moment de son décès.
diaphyses sont séparées (par opposition aux os entièrement
usionnés) correspond à celui d’une personne jeune plutôt qu’à Les normes actuelles en matière d’estimation de l’âge ondée
celui d’un adulte. Les anthropologues judiciaires utilisent cette sur l’ossifcation des cartilages épiphysaires utilisent essentielle-
inormation anatomique pour aider à déterminer l’âge d’une per- ment des ossements masculins. Les cartilages épiphysaires
sonne décédée à partir de ses ossements. éminins ont tendance à s’ossifer un an ou deux avant ceux du
sexe masculin en raison de l’action des œstrogènes. Par consé-
quent, il aut tenir compte de ce ait lorsque vient le moment d’es-
timer l’âge d’un squelette éminin. Il peut également y avoir des
diérences entre certaines populations. En tenant compte de ces
Fusion
mises en garde, le tableau suivant indique les normes concernant
partielle Absence la disparition complète du cartilage épiphysaire de certains os.
de
fusion
Os Âge à la fusion complète
du cartilage épiphysaire
chez l’homme
Épicondyle latéral de l’humérus 11-16 (emme : 9-13)
(À gauche) Fusion partielle : émur dont la usion Épicondyle médial de l’humérus 11-16 (emme : 10-15)
des épiphyses est partielle (épitrochlée)
(À droite) Absence de usion : aucune usion
entre les épiphyses et la diaphyse Tête de l’humérus 14,5-23,5
Pour déterminer l’âge d’une personne au moment de son Extrémité distale du émur 14,5-21,5
décès à partir de ses ossements, il aut tenir compte du moment
Clavicule 19-30
où les cartilages épiphysaires s’ossifent. Or, ce moment varie
Chapitre 7 Le système squelettique : la structure et la fonction osseuses 269
Cartilages
Épiphyses épiphysaires
FIGURE 7.12
Cartilage épiphysaire ❯ A. Dans le cas d’un os long en croissance, composées de cartilage, et la zone 5 est composée de tissu osseux.
le cartilage épiphysaire, situé à la limite de la diaphyse et de l’épiphyse, B. La radiographie d’une main d’enant ait ressortir le cartilage épiphysaire
montre cinq zones distinctes, mais continues. Les zones 1 à 4 sont comme une ligne sombre entre l’épiphyse et la diaphyse des os longs.
DÉSÉQUILIBRE HOMÉOSTATIQUE généralement une grosse tête. Elle peut également avoir des
jambes arquées et une lordose, c’est-à-dire une courbure exa-
Le nanisme achondroplasique gérée de la colonne vertébrale. Le nanisme achondroplasique
résulte d’une incapacité des chondrocytes des deuxième et troi-
L’achondroplasie se caractérise par une anomalie de la trans- sième zones du cartilage épiphysaire (voir la fgure 7.12A) à se
ormation du cartilage hyalin en tissu osseux. La orme la plus multiplier et à s’hypertrophier. Par conséquent, l’ossifcation
réquente est le nanisme achondroplasique, une aection qui endochondrale est insufsante. Dans la plupart des cas, cette
se manieste par un arrêt de la croissance des os longs des maladie est la conséquence d’une mutation spontanée au cours
membres pendant l’enance, alors que les autres os poursuivent de la réplication de l’ADN, bien que d’autres cas soient attri-
en général une croissance normale. Ainsi, une personne atteinte buables à la transmission génétique de la maladie par un parent
de nanisme achondroplasique est de petite taille, mais elle a atteint.
La croissance en longueur des os se produit plus particulière- épiphyses. À maturité, le rythme de production du cartilage épi-
ment dans la zone 2, lorsque les chondrocytes se divisent par physaire ralentit, alors que celui de l’activité ostéoblastique s’ac-
mitose, et dans la zone 3, lorsque les chondrocytes s’hypertro- célère. Le cartilage épiphysaire continue donc de se rétrécir
phient. Ces activités s’allient pour repousser la zone de cartilage jusqu’à ce qu’il fnisse par disparaître et que la croissance inter-
de réserve vers l’épiphyse. Il est à noter que c’est la matrice stitielle s’arrête complètement. À l’issue de ce processus, le seul
exible du cartilage hyalin, et non celle dure et calcifée de l’os, vestige de chaque cartilage épiphysaire de l’os long sera une fne
qui permet cette croissance. Une ois que cette croissance en ligne interne d’os compact appelée ligne épiphysaire.
longueur s’est produite, du nouveau tissu osseux se orme alors
La disparition du cartilage hyalin et l’apparition de la ligne
au même rythme dans la zone 5. Par conséquent, la croissance
épiphysaire indiquent la fn de la croissance interstitielle.
en longueur est attribuable à la croissance du tissu conjoncti
cartilagineux, lequel sera remplacé ultérieurement par du tissu
osseux. Ce processus ressemble à celui de l’ossifcation endo- À votre avis
chondrale qui se produit au cours du développement osseux. 2. De quelle açon un médecin pourrait-il savoir si une
personne a atteint sa taille adulte en examinant les
Le cartilage épiphysaire conserve la même épaisseur pendant radiographies de ses os ?
l’enance, car il est repoussé du centre de la diaphyse vers les
Chapitre 7 Le système squelettique : la structure et la fonction osseuses 271
7.5.1.2 La croissance par apposition se nomme remodelage osseux. Ce processus prend place à la
La croissance par apposition a lieu dans le périoste FIGURE 7.13. surace du périoste et de l’endoste de l’os.
Au cours de ce processus, les ostéoblastes de la couche cellulaire Le remodelage osseux ne se produit pas à la même vitesse
interne du périoste abriquent et sécrètent de la matrice osseuse en dans tous les os du squelette. À titre d’exemple, le remplacement
couches parallèles, appelées lamelles circonérentielles externes, à de l’os compact s’eectue plus lentement que celui de l’os spon-
la surace de l’os. Ces lamelles rappellent les anneaux de crois- gieux. Ainsi, la partie distale du émur se renouvelle tous les
sance d’un arbre : à mesure que leur nombre augmente, la struc- quatre à six mois, tandis que la diaphyse de ce même os peut ne
ture s’accroît en diamètre. Par conséquent, l’os s’élargit, et du pas avoir assez de toute une vie pour se renouveler entièrement.
nouveau tissu osseux se dépose à sa périphérie. Pendant le dépôt
de ce nouveau tissu, les ostéoclastes présents le long de la cavité Il va de soi que le remodelage osseux dépend de la coordina-
médullaire résorbent de la matrice osseuse, créant un élargisse- tion des activités des ostéoblastes, des ostéocytes et des ostéo-
ment de cette cavité. Les eets combinés de la croissance osseuse clastes. Deux principaux acteurs infuencent l’activité relative
à la périphérie et de la résorption osseuse dans la cavité médullaire de ces cellules : les contraintes mécaniques exercées sur l’os et
permettent la transormation d’un os de nourrisson en os adulte. les hormones (voir la section 7.5.3).
Animation La croissance par apposition La contrainte mécanique ait réérence aux mouvements et
aux exercices physiques qui agissent sur la structure portante. Elle
Vérifiez vos connaissances est nécessaire à un remodelage osseux normal. Les ostéocytes
détectent la contrainte et la communiquent aux ostéoblastes. Ces
15. Expliquez comment s’effectue la croissance
en épaisseur d’un os. derniers augmentent la synthèse de matériau ostéoïde, et il s’ensuit
un dépôt de sels minéraux. La solidité de l’os augmente ainsi pen-
dant un certain temps en réaction à la contrainte mécanique.
7.5.2 Le remodelage osseux Les contraintes mécaniques qui agissent de manière impor-
tante sur les os proviennent des orces de contraction des muscles
squelettiques et de la orce gravitationnelle. Typiquement, les os
3 Décrire le remodelage osseux et donner des exemples des athlètes deviennent nettement plus épais en raison d’eorts
de variations dans différents os et différentes parties répétitis qui génèrent un stress sur la structure osseuse. Les
d’un même os.
activités qui agissent sur la structure portante, comme les poids
4 Expliquer l’effet de la contrainte mécanique sur le et haltères, la marche ou la course à pied, aident à accroître et à
remodelage osseux. conserver la masse osseuse. Des études montrent que l’entraîne-
ment musculaire peut accroître la masse osseuse totale chez les
Même lorsque l’os a atteint sa taille adulte, il continue de se adolescents et les jeunes adultes, avant qu’elle ne diminue inévi-
renouveler et de se remodeler tout au long de la vie. Ce processus tablement plus tard dans la vie (Heidemann, Molgaard, Husby et
dynamique et continu d’ajout de nouveau tissu osseux (dépôt al., 2013). À titre d’exemple, la perte osseuse se produit à un
osseux) et d’élimination de tissu osseux usé (résorption osseuse) rythme qui est de 2 à 4 ois plus élevé chez les hommes qui ont
Sens de la résorption
osseuse
Tissu osseux Os compact Périoste
déposé par les
ostéoblastes Cavité
Périoste
Tissu osseux médullaire
résorbé par les
ostéoclastes
Cavité
médullaire
Os compact
FIGURE 7.13
Croissance osseuse par apposition ❯ Le diamètre de l’os augmente à mesure que du
nouveau tissu osseux s’ajoute à sa surface. Parallèlement, du tissu osseux est résorbé de sa
paroi interne pour élargir la cavité médullaire.
272 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
plus de 70 ans par rapport aux hommes plus jeunes (Gómez- TABLEAU 7.2 Effets des hormones sur le maintien
Cabello, Ara, González-Agüero et al., 2012). Cette perte se situe- et la croissance des os
rait entre 1 à 2 % de la masse osseuse totale par année. Chez les
Hormone Effets sur les os
emmes, la perte osseuse oscillerait entre 0,6 et 5 % de la masse
osseuse totale dans les premières années qui suivent la méno- Hormone de Augmente l’allongement des os en stimulant
pause. Après l’âge de 60 ans, la perte osseuse annuelle se situe- croissance le oie à produire la somatomédine qui provoque
rait autour de 2 à 3 % (Gouveia, Maia, Beunen et al., 2012). la croissance des cartilages épiphysaires.
En revanche, une élimination ou une diminution importante Hormone Favorise la croissance osseuse en stimulant
des contraintes mécaniques aaiblit l’os en raison d’une diminu- thyroïdienne le métabolisme des ostéoblastes.
tion de la production de collagène et d’une déminéralisation. Calcitonine Favorise le dépôt de calcium dans l’os et inhibe
Lorsqu’une personne se racture un os et qu’elle porte un plâtre l’activité des ostéoclastes.
ou qu’elle doit demeurer alitée, la solidité de l’os qui ne subit
Calcitriol Favorise la résorption osseuse en stimulant
aucune contrainte mécanique diminue dans le membre immobi-
les ostéoclastes.
lisé. C’est ce qui explique que les astronautes doivent aire de
l’exercice pendant leur séjour dans l’espace : ils doivent préser- Parathormone Augmente la calcémie en encourageant
ver leur masse osseuse et musculaire dans un environnement où la résorption osseuse par les ostéoclastes.
la orce gravitationnelle est beaucoup plus aible.
Hormones Stimulent les ostéoblastes ; avorisent la
sexuelles croissance et l’ossication des cartilages
Vériiez vos connaissances (œstrogène et épiphysaires.
testostérone)
16. Expliquez ce qu’est le remodelage osseux et précisez
ce qui peut le avoriser. Insuline Favoriserait la croissance du tissu osseux.
FIGURE 7.14
Production du calcitriol ❯ Le calcitriol se orme de la açon suivante : lorsque
les cellules de l’épiderme de la peau sont exposées aux rayons ultraviolets, un
précurseur dérivé du cholestérol (déhydrocholes térol) présent dans ce type de
cellules se transorme en vitamine D3 (cholécalciérol). L’être humain peut égale-
ment obtenir la vitamine D3 à partir de sources alimentaires, comme le lait. Par la
suite, le oie synthétise le calcidiol à partir de la vitamine D3. Enfn, les reins trans-
orment le calcidiol en calcitriol.
Rayons ou Source
ultraviolets alimentaire
(p. ex., du lait)
—OH
Calcidiol
OH
HO
Vitamine D3 Calcitriol
(cholécalciférol) —OH
• L’intestin grêle. Le calcitriol augmente l’absorption du cal- • des taux anormalement élevés de calcitonine, comme dans le
cium par l’intestin grêle. cas de tumeurs touchant les cellules productrices de calcito-
nine, n’aectent pas la régulation de la calcémie.
La libération du calcium par les os, la réabsorption du cal-
cium par les reins et l’augmentation de l’absorption du calcium
par l’intestin grêle entraînent une élévation de la calcémie, la INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
ramenant à des valeurs normales pour maintenir l’homéostasie.
La régulation efcace de la calcémie s’eectue grâce aux
Ce système d’homéostasie du calcium, qui ait intervenir la interactions entre le système endocrinien, le système squelet-
PTH et le calcitriol, est régulé par rétro-inhibition. En eet, une tique, les reins, le oie et l’intestin grêle. Les reins et le oie
diminution de la calcémie stimule la libération de la PTH, qui, contribuent à l’activation de l’hormone calcitriol. Lorsque la
avec la production de calcitriol, déclenche une augmentation du calcémie est inérieure à la normale, les hormones PTH et cal-
calcium dans le sang. Cette augmentation inhibe toute libération citriol stimulent le tissu osseux à libérer du calcium dans le
supplémentaire de PTH. sang. Les deux hormones stimulent également les reins à
réduire l’élimination de calcium dans l’urine. Enfn, le calcitriol
Vérifiez vos connaissances stimule l’intestin grêle à absorber davantage de calcium.
Toutes ces actions contribuent à augmenter la calcémie.
19. Qu’est-ce qui stimule la sécrétion de la PTH et du
calcitriol ? Quels sont les organes qui réagissent à Lorsque la calcémie est supérieure à la normale, la thy-
cette sécrétion ? roïde sécrète la calcitonine pour stimuler la fxation du calcium
sur la matrice osseuse, pour inhiber l’activité des ostéoclastes
et la résorption osseuse et, enfn, pour augmenter l’élimination
du calcium dans l’urine par les reins. Le tout se solde par une
7.6.3 La calcitonine diminution de la calcémie.
Ca2+
Stimulus Vitamine D3
m é o s t a si e 1 Calcémie faible
Ho Tr
le
op
b
f ai
é le
Tro p
vée
Récepteur
2 Détection d’une calcémie
faible par les glandes
parathyroïdes
Calcidiol
Glandes Libération
de la PTH
parathyroïdes
Centre de régulation PTH
3 Libération de la PTH par
les glandes parathyroïdes
Calcitriol
PTH + calcitriol
Ca2+
Transformation de la vitamine D
en calcitriol et libération de
ce dernier par les reins
Effecteurs
Retour de l’homéostasie
5
Élévation et retour aux valeurs Intestin
normales de la calcémie ; Os Reins grêle
régulation de cette élévation par 4a Action synergique de 4b Action synergique de 4c Augmentation par le
un mécanisme de rétroaction
la PTH et du calcitriol la PTH et du calcitriol calcitriol de l’absorption
négative.
pour augmenter l’activité pour diminuer l’élimination du calcium dans l’intestin
m é o st a si e
Ho Tr des ostéoclastes du calcium dans l’urine grêle.
le
op
ib
fa
éle
Tro p
vé e
FIGURE 7.15
Effets de la parathormone (PTH) et du calcitriol sur parathyroïdes. Ensemble, la PTH et le calcitriol ciblent diérents eecteurs
la calcémie ❯ La calcémie est étroitement régulée par un mécanisme qui fniront par causer une élévation de la calcémie et un retour à l’homéos-
de rétro-inhibition qui ait intervenir les glandes parathyroïdes, le calcitriol tasie. La peau et le oie ne participent pas au processus de régulation,
et diérents eecteurs (os, reins et intestin grêle). Une calcémie aible mais ils contribuent à la ormation du calcitriol.
constitue le stimulus initial de la libération de la PTH par les glandes
Chapitre 7 Le système squelettique : la structure et la fonction osseuses 277
7.7 Les effets du vieillissement d’hommes âgés. Il s’agit d’une aection caractérisée par une perte
de masse osseuse sufsante pour compromettre la onction normale
des os (voir l’encadré Application clinique intitulé «L’ostéoporose»).
1 Décrire de quelles açons l’âge infue sur la structure
Animation L’ostéoporose
osseuse.
Les taux de vitamine D et de nombreuses hormones, dont
Le vieillissement aecte le tissu osseux de deux açons. l’hormone de croissance, l’œstrogène et la testostérone, dimi-
Premièrement, la résistance à la traction des os diminue en rai- nuent avec le vieillissement. Cette diminution contribue à la
son d’un ralentissement de la synthèse protéique par les ostéo- réduction de la masse osseuse liée au vieillissement.
blastes. Par conséquent, la proportion de minéraux dans la
matrice osseuse augmente en raison d’une diminution des pro- Vérifiez vos connaissances
téines de la matrice comme le collagène, et les os du squelette se 21. Expliquez pourquoi les emmes sont davantage à
ragilisent, ce qui les prédispose aux ractures. risque de sourir d’ostéoporose que les hommes.
Deuxièmement, avec le temps, l’os se déminéralise en perdant
du calcium et d’autres minéraux. Les os du squelette s’amincissent
et s’aaiblissent, entraînant une ossifcation insufsante nommée
ostéopénie (penia= pauvreté). Il est normal de présenter des 7.8 La fracture et
signes d’ostéopénie légère en vieillissant. Cette réduction de la
masse osseuse peut débuter dès l’âge de 35 à 40 ans, lorsque l’acti-
la consolidation
vité des ostéoblastes diminue et que celle des ostéoclastes se
poursuit au même rythme. Les diérents os du squelette ne sont 1 Présenter les quatre étapes de la consolidation
pas tous touchés de manière équivalente. La perte de masse des ractures.
osseuse est généralement plus importante dans les vertèbres, les
os de la mâchoire et les épiphyses, entraînant une diminution de
L’os possède une grande résistance minérale, mais il peut se bri-
la taille, une perte des dents et une ragilisation des membres.
ser à la suite d’une sollicitation mécanique inhabituelle ou d’un
L’ostéoporose (poros= pore, osis= maladie) touche une propor- impact soudain. La lésion causée par une rupture violente
tion importante de emmes âgées et, dans une moindre mesure, d’un os prend le nom de fracture. Il existe plusieurs classes de
L’ostéoporose emme ménopausée est plus à risque pour les raisons suivantes :
1) initialement, sa masse osseuse est généralement plus aible que
DÉSÉQUILIBRE HOMÉOSTATIQUE
celle de l’homme ; 2) elle commence à perdre de la masse osseuse
L’ostéoporose, qui signie « os poreux », est une aection se tradui- plus tôt et plus rapidement que l’homme, parois vers 35 ans ; 3) elle
sant par une diminution de la masse osseuse et menant à un aaiblis- produit moins d’œstrogène, une hormone qui semble avoir un eet
sement des os, ce qui prédispose ces derniers aux ractures. Les protecteur contre l’ostéoporose en stimulant la croissance osseuse.
ractures liées à l’ostéoporose qui sont les plus réquentes concernent Le tabagisme est également un acteur de risque lié à l’ostéoporose.
les os du poignet, de la hanche et de la colonne vertébrale. Le meilleur arsenal pour lutter contre l’ostéoporose semble
L’ostéoporose est plus réquente chez les personnes âgées, plus par- être la prévention. Les jeunes adultes doivent maintenir une saine
ticulièrement chez les emmes caucasiennes ménopausées. La alimentation et aire de l’exercice pour s’assurer d’une densité
osseuse susante leur permettant ainsi de aire ace à la perte
osseuse normale liée à l’âge. La prise de suppléments de
calcium et de vitamine D aide à maintenir une bonne
santé osseuse, mais à eux seuls, ces suppléments
ne stimulent pas une nouvelle croissance osseuse.
Les traitements médicaux contre l’ostéopo-
rose ont appel à deux stratégies : 1) ralentir la
perte osseuse ; 2) tenter de stimuler une nou-
velle croissance osseuse.
À l’heure actuelle, les médecins prescrivent
des médicaments appelés bisphosphonates
(p. ex., l’alendronate [FosamaxMD], le risédronate
x
x
30
25
EB
E
M M rose. Ces médicaments agissent en perturbant le
onctionnement des ostéoclastes, retardant ainsi
A. Os normal B. Os atteint d’ostéoporose l’élimination de tissu osseux au cours du remodelage.
278 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
ractures. Une racture de stress est une fne cassure causée par Ces cellules amorcent la production de cartilage fbreux.
une activité physique accrue durant laquelle l’os est soumis à des À l’issue de ce processus, ce tissu composé de collagène et
charges répétitives (p. ex., les ractures observées chez certains de cartilage prend le nom de cal fbrocartilagineux (mou)
coureurs). Une racture pathologique se produit généralement (callus = callosité). Bien que relativement solide, le cal
dans un os ragilisé par la maladie. Dans le cas d’une racture fbrocartilagineux ne peut supporter une charge et
ermée, les ragments de l’os racturé ne déchirent pas la peau, demeure ainsi vulnérable aux pressions qui lui sont appli-
tandis que dans le cas d’une racture ouverte, l’un des rag- quées. Le stade du cal fbrocartilagineux dure au moins
ments de l’os racturé (ou parois les deux) transperce la peau trois semaines.
qui le recouvre.
3 La ormation d’un cal osseux (dur). Dans la semaine
La consolidation d’une racture ermée prend environ de deux qui suit la blessure, des cellules ostéogéniques présentes
à trois mois, tandis qu’une racture ouverte prend plus de temps à dans les régions adjacentes au cal fbrocartilagineux se
guérir. La consolidation des ractures est beaucoup plus rapide transorment en ostéoblastes et produisent des travées de
chez les jeunes enants (durée moyenne de trois semaines) et elle tissu osseux non lamellaire (primaire). Le cal fbrocartila-
ralentit avec le vieillissement. Chez les personnes âgées, l’amin- gineux est ensuite remplacé par ce tissu osseux, ormant un
cissement et l’aaiblissement normaux des os augmentent la ré- cal osseux (dur). Les travées du cal osseux continuent de
quence des ractures, et certaines d’entre elles exigent une croître et d’épaissir pendant plusieurs mois.
intervention chirurgicale pour assurer une bonne guérison.
4 Le remodelage osseux. Le remodelage est la dernière
La FIGURE 7.16 présente le déroulement en quatre étapes de la phase de la consolidation de ractures. Le cal osseux (dur)
consolidation des ractures et la FIGURE 7.17 énumère les dié- persiste pendant au moins trois à quatre mois, le temps
rentes classes de ractures. que les ostéoclastes éliminent l’excès de matériel osseux
des parois internes et externes de l’os. De l’os compact
1 La ormation d’un hématome au siège de la racture. L’os,
remplace les travées de tissu osseux non lamellaire. En
en se racturant, déchire des vaisseaux sanguins à l’inté-
général, la racture laisse derrière elle un léger épaississe-
rieur de l’os et dans le périoste, entraînant un saignement.
ment de l’os visible par rayons X ; touteois, dans certains
Ce saignement aboutit à la ormation d’un hématome
cas, la consolidation ne laisse aucun épaississement per-
de racture constitué de sang coagulé. Des phagocytes (type
manent visible.
de leucocytes) migrent vers l’hématome et commencent
l’évacuation des tissus morts.
Cal
fibrocartilagineux
(mou)
Cavité Os compact
Tissu osseux au siège de
médullaire non lamellaire la fracture
Hématome
Cal osseux (dur)
Vaisseaux
Périoste
sanguins en
Os compact régénération
1 Formation d’un hématome 2 Formation d’un cal 3 Formation d’un cal 4 Remodelage osseux
de fracture fibrocartilagineux (mou) osseux (dur)
FIGURE 7.16
Consolidation d’une fracture ❯ La consolidation d’une racture se déroule selon une série d’étapes.
Chapitre 7 Le système squelettique : la structure et la fonction osseuses 279
De Pouteau-Colles La fracture de l’extrémité distale de l’os latéral de l’avant-bras (radius) produit une
déformation en « dos de fourchette ».
Plurifragmentaire Il y a éclatement de l’os en plusieurs petits fragments entre les parties principales.
(comminutive)
Tassement L’os est écrasé (peut se produire dans une vertèbre pendant une chute).
Déplacée Les parties de l’os fracturé ne sont pas dans l’alignement anatomique de l’os.
En bois vert Fracture partielle ; un côté de l’os est fragmenté et l’autre est courbé.
Fêlure Fine ssure ; les sections de l’os restent alignées (fréquente aux os du crâne).
Oblique La fracture suit une ligne oblique par rapport à l’axe longitudinal de l’os.
En spirale Le trait de la fracture décrit une spirale autour de l’axe longitudinal de l’os long ;
cette fracture résulte d’un mouvement de torsion.
De stress Ces nes fractures sont attribuables à un impact intense et répété comme la course
à pied ; ces fractures sont souvent difciles à déceler sur la radiographie, et une
scintigraphie osseuse peut s’avérer nécessaire pour les mettre en évidence.
FIGURE 7.17
Classifcation des ractures
280 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
La scintigraphie osseuse
La scintigraphie osseuse est un examen qui permet de dépister
des aections osseuses. Une petite quantité de traceur
radioacti que l’os absorbe est injectée par voie intraveineuse.
Une caméra à balayage détecte et mesure ensuite le rayonne-
ment émis par l’os. Les tissus osseux sains sont représentés
par une couleur grise répartie uniormément alors que le sque-
lette axial paraît plus oncé que le squelette des membres,
comme c’est le cas sur l’image de gauche. Une scintigraphie
osseuse anormale peut présenter des régions ocales plus on-
cées, appelées zones d’hyperactivité, ou des régions plus
pâles, appelées zones d’hypoactivité. Les zones d’hyperacti-
vité indiquent généralement un métabolisme accru ou un
renouvellement plus important de tissu osseux, comme dans le Zones
cas d’une racture de stress ou de métastases osseuses liées à d’hyperactivité
un cancer, par exemple. Les zones d’hypoactivité indiquent
une aible activité métabolique du tissu osseux, comme dans
les cas d’une nécrose avasculaire, c’est-à-dire une mort cellu-
laire attribuable à une absence d’irrigation sanguine d’un os.
RÉSUMÉ DU CHAPITRE
7.1 • Le système squelettique est composé de tissus vivants dynamiques.
Une introduction au • Les os, les cartilages, les ligaments et d’autres tissus conjonctis qui stabilisent les os ou qui
système squelettique – 252 les relient composent le système squelettique.
• L’os compact se compose d’une masse dense et solide de tissu osseux. Il orme environ
80 % de la masse osseuse. L’os spongieux comporte une organisation tissulaire plus
poreuse et orme environ 20 % de la masse osseuse.
• Les squelettes de l’adulte et de l’enant comptent deux types de cartilage : le cartilage hya-
lin et le fbrocartilage. Le cartilage hyalin relie les côtes au sternum, recouvre l’extrémité de
certains os et orme le cartilage diaphyso-épiphysaire. Le fbrocartilage orme les disques
intervertébraux, la symphyse pubienne et le coussinet cartilagineux de l’articulation des
genoux.
7.2 • Les os sont des organes qui renerment tous les types de tissus, le plus abondant étant le
L’os : le principal tissu conjoncti osseux.
organe du système 7.2.1 Les onctions générales des os .................................................................................................... 253
squelettique – 253 • Les onctions de l’os sont le soutien et la protection, le mouvement, l’hématopoïèse ainsi
que le stockage de minéraux et de triglycérides.
• La croissance osseuse par apposition a lieu dans le périoste alors que les ostéoblastes
abriquent et sécrètent à la surace de l’os de la matrice osseuse en couches parallèles. L’os
s’élargit alors et du nouveau tissu osseux se dépose à sa périphérie.
7.5.3 Les hormones infuant sur la croissance osseuse et le remodelage osseux ........................... 272
• L’hormone de croissance, l’hormone thyroïdienne et les hormones sexuelles stimulent la
croissance osseuse en augmentant l’activité des ostéoblastes. L’insuline avoriserait égale-
ment la croissance osseuse.
• Les ortes doses de glucocorticoïdes interèrent avec la croissance osseuse normale.
• La calcitonine inhibe l’activité des ostéoclastes, avorise la fxation du calcium dans la
matrice osseuse et stimule l’excrétion du calcium par les reins, tandis que la parathormone
(PTH) stimule l’activité des ostéoclastes.
• La sérotonine inhiberait la croissance osseuse et stimulerait la résorption osseuse.
7.7 • Avec le vieillissement, la résistance à la traction des os diminue, et l’os perd du calcium et
Les eets d’autres minéraux (déminéralisation).
du vieillissement – 277
7.8 • Une racture est la rupture d’un os qui peut généralement se consolider si une partie des
La racture vaisseaux sanguins, de l’endoste et du périoste reste intacte.
et la consolidation – 277 • La consolidation d’un os se déroule en quatre étapes :
1. la ormation d’un hématome à la suite de la rupture des vaisseaux sanguins ;
2. la ormation d’un cal fbrocartilagineux qui permet de relier les points de racture grâce à
la production de fbres de collagène ;
3. la ormation d’un cal osseux caractérisée par la production de tissu osseux non lamellaire ;
4. le remodelage osseux qui permet le remplacement du tissu osseux non lamellaire par l’os
compact.
Chapitre 7 Le système squelettique : la structure et la fonction osseuses 283
AUTOÉVALUATION Solutionnaire
Concepts de base
1 Toutes les onctions suivantes appartiennent au cartilage, c) brocartilage
sau : d) cartilage élastique
a) servir de site de l’hématopoïèse.
5 Une ligne épiphysaire apparaît lorsque :
b) ournir du soutien au tissu mou.
a) la croissance du cartilage épiphysaire est terminée.
c) servir de matrice initiale à l’ossication endochondrale.
b) la croissance du cartilage épiphysaire vient de commencer.
d) ournir une surace de glissement lisse à l’extrémité
c) la croissance osseuse en épaisseur vient de commencer.
des os des articulations mobiles.
d) l’os est racturé à cet endroit.
2 Les cellules immatures qui produisent le matériau ostéoïde
se nomment : 6 Décrivez la structure d’un os long typique.
a) ostéocytes. 7 Décrivez la onction générale de l’activité des ostéoblastes
b) ostéoblastes. et des ostéoclastes.
c) ostéoclastes. 8 Décrivez l’anatomie microscopique de l’os compact.
d) ostéons. 9 Expliquez pourquoi l’os spongieux peut résister aux contraintes
3 Tous les énoncés suivants décrivent de açon précise dans une région comme l’extrémité renfée d’un os long.
le cartilage hyalin, sau : 10 Comparez la croissance interstitielle et la croissance
a) la matrice du cartilage hyalin contient du calcium. par apposition du cartilage.
b) le cartilage hyalin est avasculaire. 11 Énumérez les étapes de l’ossication endochondrale.
c) le cartilage hyalin n’est pas innervé.
12 Indiquez lesquelles des cinq zones du cartilage épiphysaire
d) le cartilage hyalin est un tissu conjoncti fexible sont actives durant la croissance osseuse en longueur.
et semi-rigide.
13 Expliquez l’eet de l’exercice sur la masse osseuse.
4 L’ossication endochondrale commence par une matrice
de de l’os. 14 Décrivez la açon dont la PTH régule la calcémie.
a) tissu conjoncti régulier dense 15 Résumez les étapes de la consolidation des ractures.
b) cartilage hyalin
Mise en application
1 Alexandre donne de la moelle osseuse à un ami atteint de c) Les protéines de la matrice se sont dénaturées sous
leucémie (type de cancer des cellules sanguines). Alexandre l’action de la chaleur, et l’os cuit au our est devenu
a 30 ans ; le médecin doit donc insérer l’aiguille dans : cassant ; l’os immergé dans le vinaigre a perdu son
a) la diaphyse du émur. calcium et est maintenant fexible.
b) l’os iliaque. d) Il y a eu perte de protéines dans la matrice osseuse qui
a cuit, et l’os est maintenant fexible. La perte de cal-
c) l’épiphyse distale du tibia. cium dans l’os immergé dans le vinaigre se traduit par
d) la diaphyse de l’humérus. un os fexible.
2 Vous devez réaliser l’expérience suivante. Vous vous procurez 3 Votre chien gruge un os long de vache adulte et le casse
deux petits os de poulet ou de dinde. Vous en cuisez un au en deux. Il retire de la matière charnue de l’intérieur de
our à haute température pendant environ 30 minutes et la diaphyse. Vous savez que cette matière charnue :
vous immergez l’autre dans du vinaigre (pH acide) pendant a) produit des globules rouges chez la vache adulte.
plusieurs jours. Parmi les situations suivantes, laquelle refète
b) contient des lipides.
le mieux les résultats obtenus ?
c) a été ormée à partir des ostéoblastes.
a) Les protéines de la matrice osseuse se sont dénaturées
dans l’os qui a cuit au our, et le vinaigre a dénaturé les d) est anormale et ne se trouve généralement pas dans l’os.
protéines de l’os immergé ; les deux os sont donc fexibles.
b) L’os cuit au our a perdu ses protéines de la matrice
osseuse et il est maintenant fexible. L’os immergé dans
le vinaigre a perdu du calcium et il est maintenant cassant.
284 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
4 Pour déterminer l’âge approximati d’un corps trouvé dans 5 Au laboratoire d’anatomie et de physiologie, vous observez
la orêt à partir de ses ossements, qu’est-ce qui suscitera des lames préparées montrant un os en croissance. Dans
le plus grand intérêt des anthropologues judiciaires parmi la région du cartilage épiphysaire, vous remarquez que
les énoncés suivants ? les chondrocytes sont légèrement gonfés et empilés en
a) La présence ou l’absence d’une usion entre colonnes longitudinales. Quelle est la zone du cartilage
les épiphyses et les diaphyses. épiphysaire présente dans votre champ de vision ?
b) Le nombre d’os du squelette. a) La zone de cartilage de réserve.
c) La longueur des os longs des jambes. b) La zone de cartilage en proliération.
d) La présence ou l’absence de cartilages articulaires. c) La zone de cartilage en hypertrophie.
d) La zone de cartilage en calcication.
Synthèse
1 L’intervention chirurgicale classique dans le traitement des la consolidation des os de sa jambe. Lorsque le médecin lui
tumeurs avancées de la thyroïde consiste à pratiquer l’ablation a retiré son plâtre, il était évident que les os de sa cuisse et
de l’organe atteint. Certaines préoccupations à propos des de sa jambe droite étaient amincis et aibles. Quels acteurs
résultats de cette intervention ont été soulevées concernant ont contribué à cet amincissement et à cet aaiblissement
les glandes parathyroïdes, qui sont de petits organes xés des os et que devrait aire le pompier pour améliorer la solidité
à la partie postérieure de la thyroïde. Pourquoi le chirurgien de ses os ?
devrait-il se soucier de l’ablation de ces glandes ? Une inter-
3 Élise, âgée de 14 ans, vit avec ses parents dans un appar-
vention mise au point récemment consiste à placer du tissu
tement en ville. Elle n’aime pas les activités extérieures ;
des parathyroïdes à l’intérieur d’un support en treillis de plas-
elle passe donc la plupart de ses temps libres à regarder
tique et à l’implanter dans l’organisme. Pourquoi cet implant
la télévision ou à jouer à des jeux vidéo. Son alimentation
constitue-t-il un avantage pour la personne qui le reçoit ?
est pauvre en produits laitiers. Un après-midi, Élise dévale
2 Un pompier est tombé d’une échelle en combattant un les escaliers en parlant au téléphone, tombe et se racture
incendie et s’est gravement racturé les os de la cuisse une jambe. Elle semble en santé, mais sa jambe prend plus
et de la jambe droite. Il a passé plusieurs jours à l’hôpital, de temps que prévu à guérir. Quelle serait la cause de ce
puis a été conné plusieurs mois à un auteuil roulant pendant retard de guérison ?
CHAPITRE LE SYSTÈME
8 SQUELETTIQUE : LES OS
Adaptation française :
Dave Bélanger
8.1 Les composantes du squelette ............... 286 8.5 Les os de la colonne vertébrale .............. 311 8.10 La ceinture pelvienne et ses fonctions..... 330
8.1.1 Les relies osseux .................................. 286 8.5.1 Les types de vertèbres ........................... 311 8.10.1 L’os coxal .............................................. 330
8.1.2 Le squelette axial et le squelette 8.5.2 Les courbures de la colonne vertébrale .... 312 8.10.2 Le petit bassin et le grand bassin ........... 333
appendiculaire ....................................... 286 8.5.3 L’anatomie de la vertèbre ....................... 313 8.10.3 Les diérences morphologiques
Partie 1 Le squelette axial ............................ 286 8.6 Les os de la cage thoracique ................... 320 selon le sexe ......................................... 333
8.2 Les os et les caractéristiques 8.6.1 Le sternum ............................................ 320 8.10.4 L’évolution de l’os coxal en onction
du squelette de la tête ............................... 286 8.6.2 Les côtes .............................................. 321
de l’âge ................................................. 336
8.2.1 L’anatomie générale du squelette Partie 2 Le squelette appendiculaire ....... 322 8.11 Les os des membres inférieurs ............... 336
de la tête ............................................... 286 8.11.1 Le émur et la patella ............................. 336
8.7 Comparaison entre les membres
Animation supérieurs et inférieurs .............................. 322 8.11.2 Le tibia et la fbula ................................. 338
8.2.2 Les repères anatomiques du squelette 8.8 La ceinture scapulaire et ses fonctions ... 323 8.11.3 Les os du tarse, les métatarsiens
de la tête selon diérents points de vue .. 289 8.8.1 La clavicule ........................................... 323
et les phalanges .................................... 339
8.2.3 Les sutures ........................................... 297 8.8.2 La scapula ............................................ 323
8.11.4 Les arcs plantaires ................................. 341
8.2.4 Les complexes orbital et nasal et 8.9 Les os des membres supérieurs ............. 323
8.12 La formation du squelette ......................... 343
les sinus paranasaux ............................. 307
INTÉGRATION Illustration des concepts
8.3 Les autres os associés au squelette
Similitudes entre le squelette des membres
de la tête ........................................................ 307
supérieurs et celui des membres inférieurs ... 324
8.4 La détermination du sexe et de l’âge
par l’analyse du squelette de la tête ...... 309
8.9.1 L’humérus ............................................. 327
8.4.1 Les diérences entre le squelette de 8.9.2 Le radius et l’ulna .................................. 328
la tête de l’homme et celui de la emme . 309 8.9.3 Les os du carpe, les métacarpiens
8.4.2 Le vieillissement du squelette de la tête .... 309
et les phalanges .................................... 329
286 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
8.1 Les composantes relient ces membres au squelette axial. La ceinture scapulaire
(voir la section 8.8) comprend les os qui maintiennent les
du squelette membres supérieurs en place, tandis que la ceinture pelvienne
comprend les os qui maintiennent les membres inérieurs en
Les os du squelette orment une charpente interne qui soutient les place. Le squelette appendiculaire permet à l’organisme d’eec-
tissus mous, protège les organes vitaux, supporte le poids corpo- tuer une multitude de mouvements, par exemple se déplacer ou
rel et contribue aux déplacements. Un squelette adulte compte porter la nourriture à la bouche.
normalement 206 os diérents, bien que ce nombre puisse varier.
Les os présentent des ormes, des tailles et des poids diérents, et Vérifiez vos connaissances
cette diversité est en lien direct avec les nombreuses onctions du 2. Quelle est la onction générale du squelette axial et
squelette. quels sont les os qui en ont partie ?
Dans cette section, les diérents relies osseux de même que
les deux subdivisions du squelette, à savoir le squelette axial et
le squelette appendiculaire, sont présentés.
Partie 1 Le squelette axial
8.1.1 Les reliefs osseux 8.2 Les os et
1 Se amiliariser avec la terminologie des relies osseux les caractéristiques
courants. du squelette de la tête
Les reliefs osseux sont des caractéristiques de surace propres à Le squelette de la tête compte 22 os. La présente section passe en
chaque os du corps humain FIGURE 8.1. Les saillies à la surace revue l’anatomie générale et les repères anatomiques du squelette de
de l’os servent de points d’attache aux muscles, aux tendons et la tête, les sutures (articulations fbreuses) qui unissent les os du
aux ligaments. Les sites articulaires entre deux os sont crâne ainsi que les caractéristiques spécialisées des sinus parana-
généralement des suraces lisses. Les dépressions, les sillons et saux et des complexes orbital et nasal.
les orifces dans les os correspondent aux voies de passage des
vaisseaux sanguins et des ners. INTÉGRATION STRATÉGIES D’APPRENTISSAGE
Connaître les caractéristiques des relies osseux aide à mémoriser Beaucoup d’os du corps humain portent le même nom que les
l’emplacement des os du squelette décrits dans le présent chapitre. À régions du corps où ils se trouvent. Avant de commencer
titre d’exemple, il est plus acile de localiser le oramen magnum du l’étude des os du squelette, il peut être utile d’examiner le
crâne en sachant que le terme oramen signife trou ou passage. tableau 1.2, p. 14, et le tableau 1.3, p. 16.
8.1.2 Le squelette axial et le squelette 1 Faire la distinction entre les os du crâne et ceux de la ace.
Tubercule
Tête
Sillon
Sinus Tubérosité
Fissure Méat
Processus
Canal
Branche Foramen
Branche Fosse
Alvéole Foramen Épicondyle
Trochlée
Squelette de la tête, vue antérieure Squelette de la tête, coupe sagittale Humérus
FIGURE 8.1
Reliefs osseux ❯ Des termes anatomiques précis décrivent les reliefs osseux caractéristiques.
288 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Crâne
Mandibule
Clavicule
Scapula
Corps du sternum
Côtes
Humérus
Vertèbres
Sacrum
Coccyx
Ulna
Radius
Os du carpe
Métacarpiens
Phalanges
Os coxal
Fémur
Patella
Fibula
Tibia
Os du tarse
Métatarsiens
Phalanges
A. Vue antérieure B. Vue postérieure
FIGURE 8.2
Squelette axial et squelette appendiculaire ❯ Les vues et le squelette appendiculaire est en brun clair. Les chiffres
A. antérieure et B. postérieure comparent les composantes axiales entre parenthèses indiquent le nombre de chacun des os
et appendiculaires du squelette. Le squelette axial est en bleu dans le corps humain.
Chapitre 8 Le système squelettique : les os 289
Coupe
frontale
Os frontal
Cavité crânienne
Sinus
frontal
Os ethmoïde
Orbite Os zygomatique
Sinus
Sinus Lame perpendiculaire
ethmoïdaux
paranasaux de l’os ethmoïde
Supérieur
Sinus Cornets
Moyen nasaux
maxillaire
Inférieur
Vomer
Cavité Maxillaire
nasale
Cavité orale
Mandibule
Coupe frontale
FIGURE 8.3
Principales cavités formées par les os du squelette de la tête ❯ Cette coupe frontale du squelette
de la tête met en évidence la cavité crânienne, les orbites, les sinus paranasaux, la cavité nasale et la cavité orale.
8.2.2 Les repères anatomiques Un examen rapide du squelette de la tête révèle la présence de
nombreux relies osseux, tels que des canaux, des fssures et des
du squelette de la tête selon oramens qui orent un passage aux vaisseaux sanguins et aux ners.
différents points de vue Un résumé des principaux oramens des os du crâne et de la ace est
présenté dans le TABLEAU 8.1. Ce tableau peut servir de réérence
2
tout au long de l’étude du squelette de la tête sous ses diérents
Situer les os du crâne et de la face sur différentes vues
du squelette de la tête.
angles. Il sera également important pour l’étude des ners dans les
sections 13.9 et 14.5 et des vaisseaux sanguins dans le chapitre 20.
3 Reconnaître les principaux reliefs osseux et les principales
caractéristiques de chaque os du squelette de la tête. 8.2.2.1 Vue antérieure
4 Comparer l’emplacement et le contenu des trois fosses La vue antérieure du squelette de la tête à la FIGURE 8.4 met en
crâniennes. évidence plusieurs os importants. L’os rontal orme le ront. Les
orbites gauche et droite, où se logent les yeux, se composent d’une
Pour mieux comprendre la nature complexe du squelette de la articulation complexe de diérents os de la tête. Chaque orbite
tête, il est utile de l’examiner d’abord comme un tout et de compte deux grands orifces appelés fssures orbitaire supérieure
repérer les os les plus visibles selon un angle particulier. (ente sphénoïdale) et orbitaire inérieure (ente sphéno-maxil-
La présente section n’examine que certaines caractéristiques laire). Au-dessus des orbites, sur la partie antérieure du rontal, se
anatomiques importantes. Chaque os du squelette de la tête trouvent les arcades sourcilières. L’homme présente générale-
ait l’objet d’une description plus détaillée ultérieurement ment des arcades sourcilières plus proéminentes et prononcées
dans ce chapitre. que la emme. Les os nasaux gauche et droit orment la racine
osseuse du nez. Au-dessus des os nasaux et entre les orbites se
trouve un repère anatomique appelé glabelle (glaber = sans poil,
À votre avis ella = petite). Transposée sur la peau, la glabelle est située entre
1. En quoi le fait d’être composé de multiples os de petite les deux sourcils et peut être dépourvue de poils – d’où son nom.
taille plutôt que d’un seul gros os est-il avantageux
pour le squelette de la tête ? Les maxillaires gauche et droit (maxilla = mâchoire), appe-
lés également maxillaire supérieur, usionnent à la ligne médiane
290 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Foramen ovale Grande aile du sphénoïde Branche mandibulaire du nerf trijumeau (NC V 3)
Foramen rond Grande aile du sphénoïde Branche maxillaire du nerf trijumeau (NC V2)
Canal hypoglosse Au-dessus de la partie moyenne du condyle de l’occipital Nerf hypoglosse (NC XII)
Fissure orbitaire inférieure Au fond de l’orbite, à la jonction du maxillaire, Nerf infraorbitaire (branche du NC V2)
du sphénoïde et de l’os zygomatique
Foramen jugulaire Entre la partie pétreuse du temporal et l’occipital (derrière Veine jugulaire interne, nerf glossopharyngien
le canal carotidien) (NC IX), nerf vague (NC X) et nerf accessoire (NC XI)
Canal optique Partie postéromédiale de l’orbite dans la petite aile Nerf optique (NC II) et artère ophtalmique
du sphénoïde
Foramen stylomastoïdien Entre les processus mastoïde et styloïde du temporal Nerf facial (NC VII) et artère stylomastoïdienne
Fissure orbitaire supérieure Partie postérieure de l’orbite entre la grande aile Veines ophtalmiques, nerf oculomoteur (NC III),
et la petite aile du sphénoïde nerf trochléaire (NC IV), branche ophtalmique du
nerf trijumeau (NC V1) et nerf abducens (NC VI)
Foramen supraorbitaire Bord supraorbitaire de l’orbite dans le frontal Artère supraorbitaire et nerf supraorbitaire
(branche du NC V1)
Os de la face
Foramens grand et petit palatins Palatin Vaisseaux palatins, nerfs grand et petit palatins
(branches du NC V2)
Foramen incisif Derrière les incisives dans le palais dur du maxillaire Branches du nerf nasopalatin (branche du NC V 2)
Foramen infraorbitaire Sous l’orbite dans le maxillaire Artère infraorbitaire et nerf infraorbitaire (branche
du NC V2)
Foramen mandibulaire Face médiale de la branche de la mandibule Vaisseaux sanguins alvéolaires inférieurs et nerf
alvéolaire inférieur (branche du NC V 3)
Foramen mentonnier Au-dessous de la deuxième prémolaire sur la face Vaisseaux sanguins mentonniers et nerf menton-
antérolatérale de la mandibule nier (branche du NC V3)
a Les chiffres romains précédés de l’abréviation NC apparaissant entre parenthèses font référence
au numéro du nerf crânien mentionné (voir le chapitre 13).
pour former la majeure partie de la mâchoire supérieure et les La mandibule, aussi appelée maxillaire inférieur, forme la mâchoire
délimitations latérales de la cavité nasale (fosses nasales). Les inférieure. Le « menton » est la partie proéminente de la mandibule qui
maxillaires contribuent également à former une partie de la se nomme protubérance mentonnière (ou éminence mentonnière).
paroi inférieure de chaque orbite et la paroi supérieure de la Les arcades buccales des maxillaires et de la mandibule présentent
cavité orale. Au-dessous de chaque orbite, dans le maxillaire, se des processus alvéolaires, ou apophyses alvéolaires, qui com-
trouve le foramen infraorbitaire (trou sous-orbitaire) qui amène prennent les alvéoles dentaires. Les processus alvéolaires sont pal-
des vaisseaux sanguins et des nerfs vers le visage. pables à travers la peau et les alvéoles dentaires logent les dents.
Chapitre 8 Le système squelettique : les os 291
FIGURE 8.4
Vue antérieure du squelette de la tête ❯
Cette vue permet de mettre en évidence l’os frontal,
les os nasaux, les maxillaires et la mandibule.
Os frontal
Os pariétal
Glabelle
Arcade sourcilière
Incisure
supraorbitaire
Os temporal Bord supraorbitaire
Os sphénoïde Foramen supraorbitaire
Os ethmoïde Fissure orbitaire supérieure
Os lacrymal
Os nasal Fissure orbitaire inférieure
Lame perpendiculaire
Foramen
de l’os ethmoïde Septum nasal
infraorbitaire
Vomer
Os zygomatique
Cornet nasal inférieur
Processus alvéolaires
Mandibule
Foramen mentonnier
Protubérance mentonnière
Os frontal
Arcade sourcilière
Glabelle
Incisure Bord supraorbitaire
supraorbitaire
Os sphénoïde
Fissure orbitaire supérieure
Os lacrymal
Fissure orbitaire inférieure
Os nasal
Foramen Lame perpendiculaire
infraorbitaire de l’os ethmoïde Septum nasal
Vomer
Os zygomatique
Cornet nasal inférieur
Maxillaire Épine nasale antérieure
Processus alvéolaires
Mandibule
Foramen mentonnier
Protubérance mentonnière
Vue antérieure
292 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
La vue antérieure met également en évidence la cavité nasale. temporaux, de même que la suture lambdoïde située entre l’os
Une épine nasale antérieure proéminente marque son bord iné- occipital et les os pariétaux. Un ou plusieurs os suturaux, aussi
rieur. La mince cloison osseuse qui divise la cavité nasale en appelés os wormiens, peuvent se trouver dans la suture lamb-
deux parties gauche et droite se nomme septum nasal ou cloison doïde. La protubérance occipitale externe est une proéminence
nasale. Le long des parois latérales inérieures de la cavité nasale située sur la ace postérieure du crâne. À la palpation de l’arrière
se trouvent deux lamelles osseuses recourbées appelées cornets de la tête, le crâne masculin présente généralement une protubé-
nasaux inférieurs (cornu = corne). rance occipitale externe proéminente et pointue, tandis que sur
le crâne éminin, la protubérance est plutôt discrète et arrondie.
8.2.2.2 Vue supérieure Deux crêtes sont situées dans le prolongement de la protubé-
rance occipitale externe, soit les lignes nucales supérieure et
La vue supérieure du squelette de la tête à la FIGURE 8.5A
inférieure (lignes courbes occipitales supérieure et inérieure)
montre essentiellement quatre des os du crâne, à savoir l’os ron-
(voir la fgure 8.7).
tal, les deux os pariétaux (paries = paroi) et l’os occipital (occi-
put = derrière de la tête). L’articulation entre l’os rontal et les os
pariétaux orme la suture coronale, appelée ainsi parce qu’elle 8.2.2.4 Vue latérale
longe le plan rontal (coronal). La suture sagittale unit les os La vue latérale du squelette de la tête à la FIGURE 8.6 met en
pariétaux gauche et droit le long de la ligne médiane du crâne. évidence un os pariétal, un os temporal et un os zygomatique
(os malaire) (zygoma = joint). Cette vue montre également une
Le long du tiers postérieur de la suture sagittale, près de la
partie du maxillaire, de la mandibule, de l’os rontal et de l’os
suture lambdoïde, se trouve un seul foramen pariétal ou une
occipital. Les lignes temporales supérieure et inférieure or-
paire de foramens pariétaux, qui permettent le passage à de
ment un arc d’un bout à l’autre de l’os pariétal et de l’os rontal,
petites veines entre l’encéphale et le cuir chevelu. La ace latérale
et elles servent de points d’attache au muscle temporal (voir la
de chaque os pariétal présente une zone lisse et arrondie appelée
section 11.3.3). Le petit os lacrymal (lacrima = larme) s’articule
bosse pariétale. La partie supérieure de la suture lambdoïde
avec le maxillaire à l’avant et l’os ethmoïde à l’arrière. Une partie
orme l’articulation de l’os occipital avec les deux os pariétaux.
de l’os sphénoïde (sphên = coin, eidos = semblable) s’articule
avec l’os rontal, l’os pariétal et l’os temporal. Cette région se
8.2.2.3 Vue postérieure nomme ptérion (pteron = aile) et est encerclée sur la fgure 8.6.
La vue postérieure du squelette de la tête à la fgure 8.5B met en Les sutures qui convergent dans la région du ptérion orment
évidence une partie de l’os occipital, des os pariétaux et des os un « H » incliné visible sur la fgure 8.6. À partir de ce repère, il
Suture sagittale
Foramens pariétaux
Os zygomatique
Os pariétaux
Os frontal Bosse pariétale
Os temporal
Suture coronale
Os sutural
Suture lambdoïde
Suture sagittale
Os occipital
Os pariétal Os pariétal
(gauche) (droit)
Bosse pariétale Os temporal
Protubérance
Foramens occipitale externe
pariétaux
Processus
Suture lambdoïde Mandibule mastoïde
Os sutural
Os
occipital
FIGURE 8.5
Vues supérieure et postérieure du squelette de la tête ❯ A. La vue supérieure du
squelette de la tête met en évidence les principales sutures et les os plats du crâne. B. La vue
postérieure montre essentiellement l’os occipital et les os pariétaux.
Chapitre 8 Le système squelettique : les os 293
Suture coronale
Os frontal
Bosse pariétale
Os pariétal Ligne temporale
supérieure
Ligne temporale
inférieure
Suture squameuse
Ptérion
Suture lambdoïde Os sphénoïde (grande aile)
Partie squameuse
Os sutural
de l’os temporal Os nasal
Os temporal Os lacrymal
Os ethmoïde
Os occipital
Méat acoustique Os zygomatique
externe Maxillaire
Processus mastoïde
Processus styloïde
Tête de la mandibule
(dans la fosse mandibulaire)
Branche de la mandibule
Processus zygomatique Corps de la mandibule
Arcade de l’os temporal Foramen mentonnier
zygomatique Processus temporal Protubérance mentonnière
de l’os zygomatique
Suture coronale
Os frontal
Bosse pariétale
Os pariétal
Ligne temporale
Ligne temporale supérieure
inférieure
Suture squameuse
Ptérion
Partie squameuse
Suture lambdoïde de l’os temporal Os sphénoïde (grande aile)
Os temporal Os nasal
Os lacrymal
Os occipital Os ethmoïde
Méat acoustique
externe Os zygomatique
Processus mastoïde
Processus styloïde
Maxillaire
Tête de la mandibule
(dans la fosse
mandibulaire)
Vue latérale
FIGURE 8.6
Vue latérale du squelette de la tête ❯ Cette vue met en évidence l’os pariétal, l’os temporal,
l’os zygomatique, l’os frontal et l’os occipital, de même que le maxillaire et la mandibule.
294 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
est acile de localiser les os concernés : l’os rontal est situé à au centre au voisinage de ces structures se trouvent les orifces
l’avant du H, et l’os temporal, à l’opposé ; l’os pariétal se trouve au- internes de la cavité nasale, appelés choanes (khoanê = entonnoir).
dessus du H, et l’os sphénoïde, en dessous.
Entre la osse mandibulaire et les processus ptérygoïdes se
Le processus temporal de l’os zygomatique et le processus trouvent plusieurs paires de oramens et de canaux. En général,
zygomatique de l’os temporal usionnent pour ormer l’ar- ces orifces livrent passage à des vaisseaux sanguins et à des
cade zygomatique. L’examen par palpation à l’aide des doigts à ners précis. À titre d’exemple, le foramen jugulaire (jugu-
partir des saillies osseuses (« pommettes ») des joues vers les lum = gorge), aussi appelé trou déchiré postérieur, est un orifce
oreilles permet de repérer l’arcade zygomatique. Celle-ci se ter- situé entre l’os temporal et l’os occipital qui livre passage à la
mine au-dessus du point où la mandibule s’articule avec la fosse veine jugulaire interne et à plusieurs ners. L’ouverture du canal
mandibulaire de l’os temporal. Cette articulation se nomme arti- carotidien (karos = sommeil proond) est en position antéromé-
culation temporomandibulaire (ATM) et ait l’objet d’une des- diale par rapport au oramen jugulaire ; l’artère carotide interne
cription dans la section 9.7.1. Avec les doigts placés devant le passe par ce canal.
conduit auditi externe tout en ouvrant et en ermant la bouche, il
Le processus styloïde, ou apophyse styloïde (stylos =
est possible de sentir le mouvement de cette articulation.
colonne), est une saillie osseuse de orme eflée et allongée,
La partie squameuse de l’os temporal se situe directement au- située en position antéromédiale par rapport au processus mas-
dessous de la suture squameuse (suture temporopariétale). En toïde. Il sert de point d’attache à plusieurs muscles hyoïdiens et
position postérolatérale par rapport à la osse mandibulaire se de la langue. Le foramen stylomastoïdien, ou trou stylomastoï-
trouve la partie tympanique (tympanum = tambour) de l’os tem- dien, se trouve entre le processus mastoïde et le processus sty-
poral. Il s’agit d’un petit anneau osseux entourant l’ouverture de loïde. Le ner acial (NC VII) passe par le oramen stylomastoïdien
l’oreille externe, appelé méat acoustique externe, ou conduit pour innerver les muscles aciaux.
auditi externe. À l’arrière et au-dessous de ce conduit se trouve
Le plus large de tous les oramens est le foramen magnum
le processus mastoïde, ou apophyse mastoïde (mastos = sein,
(trou occipital) qui veut littéralement dire « grand trou ». Par cet
eidos = semblable). Il s’agit de la bosse qui peut être palpée der-
orifce, la moelle épinière pénètre dans la cavité crânienne où sa
rière l’oreille.
partie supérieure devient le tronc cérébral. De chaque côté du
oramen magnum se trouvent les condyles de l’occipital de orme
8.2.2.5 Vue en coupe sagittale arrondie, qui s’articulent avec la première vertèbre cervicale de
la colonne vertébrale appelée l’atlas. Sur le bord antéromédial
Une coupe sagittale du squelette de la tête révèle les os qui
de chaque condyle se trouve le canal hypoglosse par lequel passe
orment l’intérieur du crâne et de la cavité nasale FIGURE 8.7A.
le nerf hypoglosse (NC XII) qui innerve les muscles de la langue.
La cavité crânienne se compose d’une articulation complexe or-
mée par l’os rontal, les os pariétaux, les os temporaux, l’os occi-
pital, l’os ethmoïde (ethmos = tamis) et l’os sphénoïde. 8.2.2.7 Vue interne de la base du squelette de la tête
La coupe et le retrait de la partie supérieure du crâne permettent
Des empreintes de vaisseaux sanguins sont visibles sur la
d’obtenir une vue interne du squelette de la tête FIGURE 8.8. Ce
ace interne du crâne. Le sinus rontal, cette cavité creusée dans
point de vue révèle l’os rontal qui entoure la lame criblée (cri-
l’os rontal, et le sinus sphénoïdal, cette cavité creusée dans l’os
blum = tamis) de l’ethmoïde. Cette lame possède de nombreux
sphénoïde, sont visibles en coupe sagittale.
petits orifces appelés foramens de la lame criblée qui livrent
Une vue en coupe sagittale permet également de montrer de passage aux branches du ner olacti (NC I) dans la partie supé-
açon plus claire les os qui orment le septum nasal, une cloison rieure de la cavité nasale. La partie antéromédiale de la lame
qui sépare les deux narines. La lame perpendiculaire de l’eth- criblée présente une élévation dans le plan sagittal médian appe-
moïde orme la partie antérosupérieure du septum nasal, tandis lée crista galli (crista = crête, galli = coq), sur laquelle s’attache
que le vomer orme la partie postéro-inérieure. La partie anté- la aux du cerveau, région qui sépare les deux hémisphères céré-
rieure du septum nasal est cartilagineuse. L’ethmoïde sert de divi- braux (voir la section 13.2.1).
sion entre le plancher antérieur de la cavité crânienne et le plaond
L’os sphénoïde, relativement gros et en orme de papillon, se
de la cavité nasale. Les processus palatins, ou apophyses pala-
trouve à l’arrière de l’os rontal. Il est souvent qualifé d’« os clé »,
tines, des maxillaires et les os palatins orment le palais dur (voir
parce qu’il s’articule avec beaucoup d’os du crâne et de la ace.
la fgure 8.7B), qui compose le plancher de la cavité nasale et une
Les prolongements latéraux de l’os sphénoïde se nomment
partie de la voûte du palais. La palpation à l’aide de la langue le
grandes ailes et petites ailes du sphénoïde. Une glande endo-
long de la voûte du palais permet de toucher les maxillaires vers
crine importante, l’hypophyse, est suspendue à la base du cer-
l’avant et les os palatins vers l’arrière.
veau dans une cavité osseuse du sphénoïde nommée osse
hypophysaire. Cette osse ainsi que les deux processus qui lui
8.2.2.6 Vue inférieure sont antérieurs et postérieurs (respectivement processus cli-
Dans une vue inérieure, la structure la plus antérieure est le noïdes antérieur et postérieur) orment une région en orme de
palais dur (voir la fgure 8.7B). Sur la ace postérieure, de chaque selle d’équitation appelée selle turcique (turcicus = turc). En
côté du palais, se trouvent les lames médiale et latérale du pro- position antérieure par rapport à la selle turcique se trouvent les
cessus ptérygoïde (pteron = aile, eidos = semblable) de l’os canaux optiques par lesquels passent les ners optiques (NC II)
sphénoïde. Ces deux lames orment le processus ptérygoïde. Plus qui relient les yeux, logés dans les orbites, et le cerveau.
Chapitre 8 Le système squelettique : les os 295
Empreintes de
Os frontal vaisseaux sanguins
Suture coronale
Os pariétal
Os sphénoïde
Sinus sphénoïdal
Os temporal
Sinus frontal
Os occipital
Os Crista galli Suture squameuse
ethmoïde Lame perpendiculaire Selle turcique
de l’os sphénoïde
Os nasal Suture lambdoïde
Méat acoustique
Vomer interne
Canal hypoglosse
Os palatin
Processus ptérygoïdes
Maxillaire de l’os sphénoïde
Processus styloïde
de l’os temporal
Foramen mandibulaire
Mandibule
A. Coupe sagittale
Ligne nucale
supérieure Protubérance occipitale externe
B. Vue inférieure
FIGURE 8.7
Coupe sagittale et vue inférieure du squelette de la tête ❯ de même que les liens internes qui unissent certains os du squelette de
A. La coupe sagittale permet de mieux voir des structures telles que la lame la tête. B. La vue inférieure met en évidence le palais dur, l’os sphénoïde,
perpendiculaire de l’ethmoïde, le vomer, les sinus frontal et sphénoïdal, une partie des os temporaux et l’os occipital avec son foramen magnum.
296 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Antérieur
Sinus frontal
Crête frontale
Os frontal
Postérieur
FIGURE 8.8
Vue interne de la base du squelette de la tête ❯ Cette coupe transversale met en évidence les parties
internes de l’os frontal, de l’os ethmoïde, de l’os sphénoïde, des os temporaux et de l’os occipital.
Fosse
Lobe crânienne Lame criblée
frontal antérieure de l’os ethmoïde
du cerveau
Petite aile de l’os
sphénoïde
Lobe
temporal Selle turcique
Fosse de l’os sphénoïde
du cerveau
crânienne
Cervelet moyenne Foramen ovale
Partie pétreuse
de l’os temporal
Foramen jugulaire
Fosse crânienne
Fosse crânienne postérieure postérieure
Foramen magnum
Fosse crânienne moyenne
Fosse crânienne antérieure
FIGURE 8.10
Fosses crâniennes ❯ Les vues A. latérale et B. supérieure mettent en évidence les trois niveaux
de dépression à l’intérieur du crâne (antérieure, moyenne et postérieure). L’encéphale épouse les osses du crâne.
298 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Suture coronale
Partie
squameuse
Glabelle
Arcade sourcilière
Bord supraorbitaire
Foramen supraorbitaire
(incisure)
Partie orbitaire
Vue antérieure
Description et • L’os rontal orme les parties supérieure et antérieure du crâne ; orme une partie de la osse crânienne antérieure
délimitations et de l’orbite.
Quelques repères • Crête frontale : sert de point d’attache à la aux du cerveau qui contribue à stabiliser l’encéphale à l’intérieur
anatomiques et du crâne.
leurs fonctions • Sinus frontaux : allègent l’os, humidifent l’air inspiré et procurent une résonance à la voix.
• Partie orbitaire : orme le plaond de l’orbite.
• Partie squameuse : sert de point d’attache aux muscles du cuir chevelu.
• Bord supraorbitaire : orme le bord supérieur protecteur de l’orbite.
B. Os pariétaux
Suture sagittale
Foramen pariétal
Bosse pariétale
Suture coronale
Ligne temporale supérieure
Suture lambdoïde
Suture squameuse
Vue latérale
Description et • Les os pariétaux orment la majeure partie des parois latérales et supérieures du crâne.
délimitations
Quelques repères • Lignes temporales inférieure et supérieure : servent de points d’attache au muscle temporal.
anatomiques et • Bosse pariétale : orme une saillie arrondie de chaque côté du crâne.
leurs fonctions
Chapitre 8 Le système squelettique : les os 299
Suture squameuse
Méat acoustique
externe Partie
squameuse
Processus zygomatique
Tubercule articulaire
Processus mastoïde
Partie tympanique Fosse mandibulaire
Processus styloïde
Vue latérale
Description et • Chacun des os temporaux orme la paroi latérale inérieure du crâne ; orme une partie de la osse crânienne
délimitations moyenne ; se divise en trois parties présentées ci-dessous.
Quelques repères • Partie pétreuse : protège les structures sensorielles de l’oreille interne (voir la fgure 8.8).
anatomiques et • Partie squameuse : sert de point d’attache à certains muscles de la mâchoire.
leurs fonctions • Partie tympanique : loge le méat acoustique externe.
• Processus mastoïde : sert de point d’attache à certains muscles du cou permettant une extension, une fexion
et une rotation de la tête.
• Processus styloïde : sert de point d’attache aux ligaments et aux muscles de l’os hyoïde.
• Processus zygomatique : s’articule avec l’os zygomatique pour ormer l’arcade zygomatique.
• Fosse mandibulaire : s’articule avec la mandibule.
• Tubercule articulaire : limite le déplacement de la tête de la mandibule dans la osse mandibulaire.
D. Os occipital
Partie basilaire
Canal hypoglosse
Condyle de l’os occipital
Canal condylaire
Foramen magnum
Crête occipitale
externe
Ligne nucale inférieure
Ligne nucale supérieure
Protubérance
Partie squameuse
occipitale externe
Vue inférieure
Description et • L’os occipital orme la partie postéroinérieure du crâne, dont la majeure partie de la osse crânienne postérieure ;
délimitations orme une partie de la base du crâne.
Quelques repères • Crête occipitale externe : sert de point d’attache à certains ligaments.
anatomiques et • Protubérance occipitale externe : sert de point d’attache à certains ligaments et muscles du cou.
leurs fonctions • Lignes nucales inférieure et supérieure : servent de points d’attache à certains ligaments et muscles du cou.
• Condyles de l’os occipital : s’articulent avec la première vertèbre cervicale, l’atlas.
300 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Foramen rond
Sillon chiasmatique
Foramen ovale
Corps du
sphénoïde
Petite aile
Canal ptérygoïdien
Lame Lame
latérale médiale
Processus ptérygoïde
Vue postérieure
Description et • L’os sphénoïde orme une partie de la base du crâne ; orme la partie postérieure de l’orbite ; orme une partie
délimitations des osses crâniennes antérieure et moyenne.
Lame perpendiculaire
Sinus ethmoïdaux
Crista galli
Lame orbitaire
Lame criblée et foramens
de la lame criblée
Vue supérieure
Crista galli
Lame orbitaire
Vue antérieure
Description et • L’os ethmoïde orme une partie de la osse crânienne antérieure ; orme une partie du septum nasal, du plaond
délimitations et des parois latérales de la cavité nasale ; orme une partie de la paroi médiale de l’orbite.
Quelques repères • Lame criblée : contient les oramens de la lame criblée qui livrent passage aux fbres nerveuses du ner olacti (NC I).
anatomiques et • Crista galli : sert de point d’attache à la aux du cerveau qui contribue à stabiliser l’encéphale à l’intérieur du crâne.
leurs fonctions Labyrinthes ethmoïdaux : contiennent les sinus ethmoïdaux et les cornets nasaux.
Sinus ethmoïdaux : allègent l’os, humidifent l’air inspiré et procurent une résonance à la voix.
Cornets nasaux (supérieurs et moyens) : augmentent la turbulence de l’air inspiré à son passage dans la cavité
nasale, ce qui avorise l’humidifcation et le nettoyage de l’air par la muqueuse nasale.
Lame orbitaire : orme une partie de la paroi médiale de l’orbite.
• Lame perpendiculaire : orme la partie supérieure du septum nasal.
a Ce tableau peut ne pas présenter toutes les caractéristiques se rapportant à chaque os du crâne ;
consulter les fgures 8.4 à 8.8 pour une étude complète des caractéristiques.
302 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Processus frontal
Face orbitaire
(partiellement cachée)
Processus temporal
Processus maxillaire
Foramen zygomaticofacial
Vue latérale
Description et délimitations • Chacun des deux os zygomatiques forme une joue et la partie latérale de l’orbite.
B. Os lacrymal
Latéral Médial
Os lacrymal
Fosse du sac
lacrymal
Description et délimitations • Chacun des deux os lacrymaux forme une partie de la paroi médiale de l’orbite.
Voies de passage associées • Fosse du sac lacrymal (voir aussi la fgure 8.6)
Aile Aile
Postérieur Antérieur
Lame
verticale
Postérieur Antérieur
Vue latérale
Description et délimitations • Le cornet nasal inférieur est un os recourbé qui fait saillie en position médiale par rapport aux parois latérales
de la cavité nasale.
Quelques repères anato- • Cornet nasal inférieur : augmente la turbulence de l’air à son passage dans la cavité nasale.
miques et leurs fonctions
304 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Lame
perpendiculaire
Lame
horizontale
Description et délimitations • Chacun des os palatins forme la partie postérieure du palais dur ; forme également une petite partie de la cavité
nasale et de la paroi de l’orbite.
Voies de passage associées • Foramens grand et petit palatins (voir la fgure 8.7)
Quelques repères anato- • Lame horizontale : forme la partie postérieure du palais dur.
miques et leurs fonctions b • Lame perpendiculaire : forme une partie de la cavité.
• Foramens grand et petit palatins : permettent le passage des nerfs grand et petit palatins (branches du NC V2)
(voir aussi la fgure 8.7).
F. Maxillaire
Processus frontal
Bord infraorbitaire
Face orbitaire
Foramen infraorbitaire
Épine nasale antérieure
Processus zygomatique
Processus alvéolaire
Description et délimitations • Chacun des maxillaires forme la partie antérieure de la face ; forme la mâchoire supérieure et une partie du palais
dur ; forme la partie inférieure de l’orbite et une partie des parois de la cavité nasale.
Voies de passage associées • Foramen incisif (dans la fosse incisive) (voir la fgure 8.7)
• Foramen infraorbitaire
Quelques repères anato- • Épine nasale antérieure : forme une saillie en position antérieure par l’union des deux maxillaires.
miques et leurs fonctions b • Processus alvéolaire : loge les dents.
• Processus frontal : forme une partie de la face latérale de la racine du nez.
• Bord infraorbitaire : forme le bord latéral inférieur de l’orbite.
• Sinus maxillaire : allège l’os (voir la fgure 8.3).
• Face orbitaire : forme une partie de l’orbite.
• Processus palatin : forme la majeure partie du palais osseux (voir la fgure 8.7B).
• Processus zygomatique : s’articule avec l’os zygomatique.
• Foramen incisif : dans la fosse incisive, permet le passage du nerf nasopalatin (branche du NC V2) (voir la fgure 8.7).
• Foramen infraorbitaire : permet le passage du nerf infraorbitaire (branche du NC V2).
Chapitre 8 Le système squelettique : les os 305
Ligne mylohyoïdienne
Branche Processus alvéolaire
Foramen mentonnier
Corps
Vue latérale
a Ce tableau ne présente pas les deux os nasaux, mais ils apparaissent dans les fgures 8.4 et 8.6.
b ll se peut que certaines caractéristiques énumérées dans ce tableau ne se trouvent pas dans les illustrations
ci-dessus ; se reporter aux autres illustrations du présent chapitre.
• La suture coronale (corona = couronne) traverse latérale- centres d’ossication d’os indépendants et sont plus réquents et
ment la ace supérieure du crâne le long du plan rontal. Elle nombreux dans la suture lambdoïde.
représente l’articulation entre l’os rontal et les os pariétaux.
À l’âge adulte, les sutures se erment à mesure que les os voi-
• La suture lambdoïde traverse la ace postérieure du crâne sins se soudent. Cette soudure commence sur la ace interne des
comme un arc et représente l’articulation entre les os parié- os pour se terminer sur leur ace externe. Le moment où se er-
taux et l’os occipital. La orme de cette suture rappelle la lettre ment les sutures peut varier énormément, mais en général, la
grecque « lambda » (λ), qui est à l’origine de son nom. suture coronale est la première à se souder, vers la n de la ving-
taine ou au début de la trentaine. La suture sagittale est générale-
• La suture sagittale (sagitta = fèche) s’étend entre les sutures
ment la deuxième à se souder (dans la trentaine ou plus tard),
coronale et lambdoïde, le long du plan médian. Elle articule
suivi de la suture lambdoïde (dans la quarantaine). Les deux
les os pariétaux gauche et droit.
sutures squameuses ne se soudent généralement qu’à un âge plus
• Une suture squameuse se trouve de chaque côté du crâne. Elle avancé (plus de 60 ans), et dans certains cas, elles ne se soudent
articule l’os temporal et l’os pariétal d’un côté donné. La partie jamais. L’ostéologue peut estimer l’âge approximati au décès à
squameuse du temporal « chevauche » généralement l’os pariétal. partir du crâne en examinant le degré de soudure de ses sutures.
L’une des variations réquemment observées dans les sutures Vérifiez vos connaissances
est la présence de petits os qu’on appelle os suturaux (ou os wor- 6. La suture lambdoïde permet l’articulation de quels
miens) (voir la fgure 8.5B). Les os suturaux sont de taille variable ; os ? À quel moment cette suture se soude-t-elle
ils peuvent atteindre celle d’une pièce de 25 cents ou même être généralement ?
plus gros, dans certains cas. Les os suturaux représentent des
8.2.4 Les complexes orbital et nasal (sinus = repli) FIGURE 8.13. Les sinus ont un revêtement muqueux
qui contribue à l’humidifcation et au réchauement de l’air inspiré.
et les sinus paranasaux De plus, ces cavités allègent les os du crâne dans lesquels ils se
trouvent et procurent également une résonance à la voix.
6 Énumérer les os qui orment les complexes orbital et nasal.
7 Décrire l’emplacement et la onction des sinus paranasaux.
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
Les cavités osseuses appelées orbites renerment et protègent les
Le système respiratoire ne pourrait pas onctionner aussi ef-
yeux et les muscles qui les ont bouger. Le complexe orbital
cacement (voir la section 23.1.1) sans les sinus paranasaux
comprend de nombreux os qui orment chaque orbite. La
logés dans certains os du crâne. La présence de ces sinus
FIGURE 8.11 montre et énumère les parois du complexe orbital.
permet à l’air inspiré de se réchauer et de s’humidifer efca-
Le complexe nasal se compose d’os et de cartilages qui cement, et à la voix d’avoir une résonance. La diérence dans
entourent la cavité nasale et les sinus paranasaux. Une coupe la voix est nettement observable lorsque le nez est pincé, cela
sagittale permet de bien mettre en évidence la plupart de ces os étant dû au ait que les sons émis ne résonnent pas dans les
FIGURE 8.12. sinus paranasaux.
Plafond de l’orbite
Processus zygomatique
de l’os frontal
Grande aile de l’os sphénoïde Paroi latérale
Canal optique
Fissure orbitaire supérieure Face orbitaire de l’os zygomatique
Os frontal
Crista galli de l’os ethmoïde
Sinus frontal Lame criblée de l’os ethmoïde Sinus ethmoïdal
Cerveau
Os nasal Selle turcique
Cornet de l’os sphénoïde Sinus frontal
nasal supérieur
Cornet Sinus sphénoïdal Cornet nasal
Orbite droite
nasal moyen supérieur
Lame perpendiculaire
Os lacrymal de l’os palatin Cornet nasal
Cornet moyen
Os sphénoïde
nasal inférieur Sinus maxillaire
Maxillaire Lame horizontale
Cornet nasal
de l’os palatin
Processus inférieur
palatin
du maxillaire
FIGURE 8.12
Complexe nasal ❯ De nombreux os du crâne orment le complexe nasal.
A. Une coupe sagittale montre le côté droit du complexe nasal ; B. une coupe
B. Coupe frontale
rontale de la tête d’un cadavre met en évidence le complexe nasal.
Selle turcique
de l’os sphénoïde
Sinus frontal
Sinus frontal
Sinus ethmoïdaux Sinus ethmoïdaux
FIGURE 8.13
Sinus paranasaux ❯ Les sinus paranasaux sont des cavités remplies des sinus paranasaux. Une muqueuse les tapisse et ils sont les
d’air creusées dans l’os rontal, l’os ethmoïde, l’os sphénoïde et les prolongements de la cavité nasale.
maxillaires. La présente fgure montre les vues A. antérieure et B. latérale
l’oreille moyenne sont trois os minuscules logés dans la partie L’os hyoïde est un os mince et courbé situé sous la tête entre
pétreuse de chaque os temporal. Ces osselets, le malléus (mar- la mandibule et le larynx FIGURE 8.14. Il ne s’articule avec
teau), l’incus (enclume) et le stapès (étrier), font l’objet d’une aucun autre os du squelette. L’os hyoïde présente un corps cen-
description détaillée dans la section 16.5.1. tral et deux paires de processus en forme de corne, à savoir les
Chapitre 8 Le système squelettique : les os 309
grandes cornes et les petites cornes. Les cornes et le corps À votre avis
servent de points d’attache aux muscles et aux ligaments de la 2. Il est difcile de déterminer le sexe d’un jeune enant
langue et du larynx. par l’étude du squelette de la tête, car à ce stade du
développement, les squelettes de la tête tant éminin
Vérifiez vos connaissances que masculin ont une apparence plutôt éminine.
Selon vous, quels acteurs sont à l’origine de la modi-
9. Quel est le nom de chaque osselet de l’oreille moyenne
fcation de ces caractéristiques chez l’homme une
et dans quel os particulier les trouve-t-on ?
ois rendu à l’âge adulte ?
Protubérance
mentonnière
plutôt triangulaire Menton carré
Protubérance
Protubérance occipitale externe
occipitale externe proéminente
lisse
Angle de la Angle de la mandibule
mandibule obtus évasé, moins obtus
Taille et apparence générales Plus gracile (délicat et petit) Plus robuste (gros et massif), reliefs musculaires proéminents
Lignes nuhales et Face externe de l’os occipital relativement lisse, sans Lignes nucales bien démarquées et protubérance
protubérance occipitale saillies osseuses importantes ; protubérance occipitale occipitale externe proéminente formant une bosse ou
externe externe arrondie un « crochet »
Processus mastoïde Relativement petit Gros et susceptible de faire saillie au-dessous du méat
acoustique externe
Partie squameuse Généralement plus verticale et arrondie que celle En angle incliné
de l’os frontal du squelette de la tête masculin
Angle de la mandibule Généralement supérieur à 125° Généralement moins obtus et inférieur à 125°
(près de 90°) ; évasement des bords de l’angle
Chapitre 8 Le système squelettique : les os 311
La FIGURE 8.15 montre le crâne d’un nouveau-né en vues laté- Vérifiez vos connaissances
rale et supérieure. La taille des os du crâne du nouveau-né n’est pas 11. Quelles sont les deux fontanelles les plus grandes
encore susamment grande pour entourer complètement l’encé- et quand disparaissent-elles ?
phale ; certains os du crâne sont donc reliés entre eux par des
régions fexibles de tissu conjoncti dense régulier appelées fonta-
nelles (fontis = source). Celles-ci sont parois désignées sous le
nom de parties molles de la tête du bébé. Les ontanelles permettent
une certaine fexion des lames osseuses du crâne pendant l’accou-
8.5 Les os de la colonne
chement, acilitant ainsi le passage de la tête du bébé par la lière vertébrale
pelvigénitale (voir la section 29.6.3). Les nouveau-nés ont souvent
une tête en orme de cône en raison de cette déormation tempo- La colonne vertébrale adulte compte 26 os, soit 24 vertèbres
raire, mais les os du crâne reprennent généralement leur position individuelles ainsi que les vertèbres soudées qui orment le
normale quelques jours après la naissance. Certaines ontanelles se sacrum et le coccyx. Chaque vertèbre, à l’exception de la pre-
erment rapidement après la naissance. C’est le cas des petites fon- mière et de la dernière, s’articule avec une vertèbre supérieure et
tanelles mastoïdiennes, qui se trouvent à la jonction des os tem- une vertèbre inérieure. Cette section présente les onctions
poral, pariétal et occipital, et des ontanelles sphénoïdales, qui se générales et les régions de la colonne vertébrale. Elle dénit
trouvent dans la région des tempes. D’autres ontanelles cependant ensuite les courbures de la colonne, l’anatomie générale d’une
disparaissent bien des mois après la naissance, lorsque la crois- vertèbre et les détails anatomiques des composantes des cinq
sance des os du crâne nit par suivre le rythme de celle de l’encé-
régions de la colonne vertébrale.
phale. Les ontanelles postérieure et antérieure – les deux plus
grandes – en sont des exemples. La fontanelle postérieure se
erme généralement vers l’âge de 9 mois, tandis que la fontanelle
antérieure, plus large, ne se erme que vers l’âge de 15 mois.
8.5.1 Les types de vertèbres
En vieillissant, le squelette de la tête subit bien d’autres change- 1 Décrire les fonctions de la colonne vertébrale.
ments. Le sinus maxillaire devient plus proéminent après l’âge de
5 ans, et à 10 ans, le sinus rontal est bien ormé. Plus tard, les sutures 2 Énumérer les cinq types de vertèbres.
crâniennes commencent à se souder et à s’ossier. À mesure que la
personne vieillit, ses dents commencent à s’user à orce d’utilisation, La colonne vertébrale sert d’appui vertical au corps et sup-
un processus appelé attrition dentaire. Enn, si une personne perd porte le poids de la tête. Elle contribue au maintien de la posi-
une partie ou la totalité de ses dents, les processus alvéolaires des tion debout, mais plus encore, elle loge et protège la ragile
maxillaires et de la mandibule régressent et nissent par disparaître. moelle épinière.
Fontanelle antérieure
Os pariétal Os frontal
Fontanelle
sphénoïdale
Fontanelle
postérieure Os sphénoïde
Os Os
temporal pariétal
Os occipital Mandibule
Fontanelle Os Fontanelle
mastoïdienne occipital postérieure
A. Vue latérale B. Vue supérieure
FIGURE 8.15
Squelette de la tête d’un nouveau-né ❯ Les vues A. latérale et B. supérieure montrent les
os plats du crâne d’un nouveau-né séparés par des fontanelles. Ces fontanelles permettent la
déformation du crâne pendant l’accouchement et la croissance de l’encéphale après la naissance.
312 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
L’atlas (C1)
La première vertèbre cervicale, appelée atlas, soutient la tête
grâce à son articulation avec les condyles de l’os occipital
FIGURE 8.19A. Cette vertèbre tire son nom du personnage de la
mythologie grecque Atlas, qui portait le monde sur ses épaules.
L’articulation entre les condyles de l’os occipital et l’atlas, appelée
articulation atlanto-occipitale, permet de faire « oui » de la tête. Il
est facile de distinguer l’atlas des autres vertèbres, car il ne pos-
Vue supérieure d’une hernie discale
sède ni corps vertébral ni processus épineux. L’atlas présente plu-
tôt des masses latérales reliées par les arcs antérieur et postérieur
316 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Facette costale
Foramen Facette
costale Corps
transversaire
Demi-facette
Corps costale
Processus
épineux Processus
épineux
Facette articulaire inférieure
Facette articulaire inférieure
Processus Mince ; vertèbres C2 à C6 souvent Long ; en saillie vers le bas pour la plupart
épineux bifdes (note : la vertèbre C1 n’a aucun des vertèbres thoraciques
processus épineux)
semi-circulaires, comportant chacun une légère protubérance, à INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
savoir les tubercules antérieur et postérieur. L’atlas présente des Pour assurer le bon onctionnement du système nerveux, il
facettes articulaires supérieures et inférieures ovales et concaves est essentiel d’avoir des vertèbres normales et en bon état.
qui s’articulent avec les condyles de l’os occipital et l’axis (C2), S’il se orme des hernies discales, ces dernières peuvent
respectivement. Enfn, l’atlas possède sur son arc antérieur une comprimer la moelle épinière ou des ners spinaux et causer
facette articulaire pour la dent de l’axis, tel que décrit de la douleur, des engourdissements, des pertes de sensibi-
ci-dessous. lité ou de motricité. De la même açon, des courbures anor-
males et importantes de la colonne peuvent comprimer la
L’axis ( C2) moelle épinière. Enfn, une malormation des oramens inter-
La plus grande particularité de la deuxième vertèbre cervicale vertébraux peut exercer une compression sur un ou plusieurs
appelée axis (voir la fgure 8.19B) est sa dent, ou processus ners spinaux qui émergent de la colonne (voir la section 14.5),
odontoïde (odontos = dent, eidos = semblable). Cette dent pro- entraînant de la douleur dans la région correspondante.
éminente s’articule avec l’arc antérieur de l’atlas pour ormer
Chapitre 8 Le système squelettique : les os 317
Tubercule
postérieur
Arc postérieur
A. Atlas (C1), vue supérieure
Antérieur
Dent
Lame
Ligament
transverse
Processus Axis
épineux (vertèbre C2)
(bifide)
Postérieur
FIGURE 8.20
Base du sacrum
Sacrum et coccyx ❯ Le sacrum
Processus articulaire supérieur est formé par la soudure des cinq
vertèbres sacrales et le coccyx par
la soudure des quatre vertèbres
Aile Promontoire coccygiennes. A. La vue antérieure
permet de bien voir le promontoire
S1 du sacrum. B. La vue postérieure
montre la crête sacrale médiane et
le hiatus sacral.
S2
Foramens sacraux antérieurs
S3
Lignes transverses
S4
S5 Coccyx
Apex
Co1
Co2
Co3
Co4
A. Sacrum et coccyx, vue antérieure
Canal sacral
Surface auriculaire
Hiatus sacral
Corne sacrale
Corne coccygienne
Coccyx
dans les tissus sous-jacents. C’est pour cette raison qu’il est que chez la emme. Les côtes 1 à 7 se nomment vraies côtes. Elles
recommandé que la pression soit exercée quelques centimètres sont reliées individuellement au sternum par des prolongements
au-dessus de la jonction des côtes, soit sur le corps du sternum. cartilagineux distincts appelés cartilages costaux (costa = côte)
(voir la fgure 8.21). La première vraie côte est la plus petite.
Vérifiez vos connaissances Les côtes 8 à 12 se nomment ausses côtes, car leurs carti-
16. Quelles structures du sternum forment l’angle lages costaux ne se fxent pas directement au sternum. En eet,
du sternum et quelle est l’importance de cet angle les cartilages costaux des côtes 8 à 10 se soudent au cartilage
sur le plan clinique ? costal de la septième côte. Ces côtes s’articulent donc indirecte-
ment avec le sternum. Les deux dernières paires de ausses côtes
(11e et 12e côtes) se nomment côtes fottantes, car elles ne s’at-
tachent d’aucune açon au sternum.
8.6.2 Les côtes L’extrémité vertébrale d’une côte typique s’articule avec la
colonne vertébrale par la tête de la côte FIGURE 8.22. La surace
2 Décrire les caractéristiques communes à toutes les côtes. articulaire de la tête se divise en deux suraces articulaires supé-
rieure et inérieure séparées par une crête interarticulaire. Ces
3 Énumérer les différences entre les vraies côtes et
suraces s’articulent avec les acettes ou les demi-acettes situées
les fausses côtes.
sur le corps des vertèbres thoraciques. Le col de la côte s’étend
entre la tête et le tubercule. Le tubercule de la côte présente une
Les côtes sont des os aplatis, courbés et allongés qui prennent surace articulaire pour la acette costale du processus transverse
naissance sur les vertèbres thoraciques ou entre celles-ci et qui se de la vertèbre thoracique appelée surace articulaire du tuber-
terminent sur la ace antérieure du thorax (voir la fgure 8.22A). cule de la côte. La fgure 8.22B, C et D illustre la açon dont la
La cage thoracique compte 12 paires de côtes tant chez l’homme plupart des côtes s’articulent avec les vertèbres thoraciques.
Demi-facette costale
inférieure
FIGURE 8.22
Anatomie des côtes et leur articulation avec les vertèbres jusqu’à la paroi thoracique antérieure. A. Caractéristiques des côtes 2
thoraciques ❯ Les paires de côtes s’attachent aux vertèbres thoraci- à 10. Les vues B. supérieure, C. latérale gauche et D. latérale droite
ques sur la face postérieure et s’étendent en direction antéro-inférieure montrent l’articulation d’une côte avec deux vertèbres consécutives.
322 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
L’angle (ou bord) de la côte indique l’endroit où le corps tubu- se ressemblent en ce sens qu’ils sont conçus pour déplacer l’ani-
laire commence à courber vers l’avant en direction du sternum. mal et supporter son poids corporel. L’évolution a ait en sorte que
Un sillon costal proéminent le long de son bord interne inérieur l’humain est un bipède chez qui seuls les membres inérieurs sup-
marque le passage des ners et des vaisseaux sanguins vers la portent le poids du corps et permettent la marche et la course. Ses
paroi thoracique.
membres supérieurs ainsi libérés peuvent accomplir d’autres acti-
vités, comme saisir des objets et manipuler des outils.
Vérifiez vos connaissances
Le squelette des membres supérieurs et inérieurs présente
17. À quels endroits précis la tête et le tubercule de
certaines caractéristiques communes ondées sur cette histoire
la côte s’articulent-ils ?
évolutive et certaines diérences liées aux onctions de chaque
membre. La FIGURE 8.23 résume les similitudes. Une « cein-
ture » osseuse soutient la partie proximale des membres supé-
INTÉGRATION APPLICATION CLINIQUE rieurs et inérieurs ; la ceinture scapulaire (composée des
Les variations liées au développement des côtes clavicules et scapulas) maintient les membres supérieurs en
place, tandis que la ceinture pelvienne (constituée des deux os
Chez environ 2 % de la population, il existe une variation
coxaux) s’articule avec les membres inérieurs. La partie proxi-
relative soit au nombre de côtes, soit à leur structure
(Wattanasirichaigoon, Prasad, Schneider et al., 2003). Certaines male de chaque membre possède un os de grande taille : l’humé-
personnes présentent parois des côtes supplémentaires à la rus dans le membre supérieur et le émur dans le membre
hauteur de la septième vertèbre cervicale (C7) ou de la première inérieur. La partie distale des membres supérieurs (avant-bras)
vertèbre lombaire (L1). Une côte supplémentaire dérive de l’al- et inérieurs (jambes) contient deux os ; ces os peuvent pivoter
longement d’un processus transverse vertébral. La présence légèrement l’un sur l’autre. Le poignet et le pied proximal
d’une côte supplémentaire peut ne provoquer aucun symp-
contiennent de multiples os (os du carpe et os du tarse, respec-
tôme, mais advenant par exemple la compression de l’artère et
des ners d’une côte cervicale qui desservent un membre supé- tivement) qui permettent une amplitude des mouvements.
rieur, des picotements ou de la douleur risquent de se manies- Enfn, le pied et la main sont très similaires, car les deux sont
ter dans le membre concerné. Chez d’autres personnes, ormés de cinq os allongés : les métacarpiens dans la paume de
certaines côtes sont manquantes (p. ex., les douzièmes côtes). la main et les métatarsiens dans l’arche du pied. De plus, la
Les variations costales liées à la structure se maniestent la main et le pied comptent chacun un total de 14 phalanges (os
plupart du temps par des anomalies comme la usion de côtes des doigts ou des orteils).
(synostose) ou la bifdité. Une côte bifde se divise en deux
parties distinctes lorsqu’elle atteint le sternum. Ces variations
Les diérences structurales entre le squelette des membres
peuvent être dues à un gène déectueux ou être associées à supérieurs et celui des membres inérieurs découlent de
d’autres anomalies congénitales occasionnant d’autres mal- diérences sur le plan onctionnel. La compréhension de ces di-
ormations (Wattanasirichaigoon et al., 2003). érences générales entre les membres supérieurs et inérieurs
acilitera l’étude de leurs os particuliers. Comme les membres
inérieurs supportent le poids du corps et servent à la locomo-
tion, la mobilité de certaines articulations précises a été sacrifée
Partie 2 Le squelette au proft d’une meilleure stabilité. Les membres supérieurs ne
appendiculaire supportent pas le poids corporel, de sorte que les os des bras et
des avant-bras sont relativement plus petits et légers que les os
correspondants des membres inérieurs. De plus, la mobilité
8.7 Comparaison entre articulaire des membres supérieurs est relativement plus impor-
les membres supérieurs tante que celle des parties correspondantes dans les membres
8.8 La ceinture scapulaire proéminente palpable sur le dessus de l’épaule. Il s’articule avec
l’extrémité acromiale de la clavicule. Le processus coracoïde de
et ses fonctions la scapula est une petite saillie antérieure qui sert de point d’at-
tache à certains muscles.
La ceinture scapulaire (scapula = épaule) s’articule avec le
Les trois côtés ou bords de la scapula lui donnent sa forme
squelette axial et soutient les membres supérieurs. La ceinture
scapulaire comprend les clavicules et les scapulas. triangulaire. Le bord supérieur est le côté horizontal de la sca-
pula situé au-dessus de l’épine, le bord médial (appelé aussi
bord vertébral) est le côté de la scapula le plus près des vertèbres
8.8.1 La clavicule et le bord latéral (appelé aussi bord axillaire) est le côté le plus
près du creux axillaire (aisselle). Une incisure suprascapulaire,
aussi appelée échancrure coracoïdienne, prend parfois la forme
1 Situer la clavicule et énumérer ses repères anatomiques.
d’un foramen chez certaines personnes. Elle est creusée dans le
bord supérieur et livre passage au nerf et aux vaisseaux san-
La clavicule (clavicula = petite clé) est un os allongé en forme
guins suprascapulaires.
de « S » qui est convexe vers l’avant dans sa partie la plus médiale
FIGURE 8.24. Son extrémité sternale (extrémité médiale) a une Entre ces bords se trouvent les angles supérieur, inférieur
forme plus ou moins pyramidale et s’articule avec le manubrium et latéral. L’angle supérieur se situe entre les bords supérieur et
du sternum, formant l’articulation sternoclaviculaire. L’extrémité médial, et l’angle inférieur se situe entre les bords médial et laté-
acromiale (extrémité latérale) de la clavicule est large et aplatie. ral. L’angle latéral se compose essentiellement de la cavité glé-
Elle s’articule avec l’acromion de la scapula, formant l’articula- noïdale (glênê = cavité, eidos = semblable), ou fosse glénoïdale,
tion acromioclaviculaire. La clavicule peut être localisée par la peu profonde et en forme de coupelle, qui s’articule avec l’humé-
palpation de la partie supérieure du sternum, suivie du déplace- rus, l’os du bras.
ment de la main latéralement. L’os courbe repéré sous la peau
près de l’encolure est la clavicule. La face antérieure large et relativement lisse de la scapula se
nomme fosse subscapulaire (sub = sous). Un muscle volumineux
La face supérieure de la clavicule est relativement lisse, alors appelé muscle subscapulaire recouvre cette fosse. L’épine divise la
que la face inférieure est marquée de sillons et d’empreintes ser- face postérieure de la scapula en deux fosses peu profondes. La
vant de points d’attache aux muscles. Sur la face inférieure, près dépression située au-dessus de l’épine se nomme fosse supra-
de l’extrémité acromiale, se trouve une tubérosité rugueuse épineuse (supra = au-dessus) et la dépression plus grande et éten-
appelée tubercule conoïde (conus = cône, eidos = semblable) due située au-dessous de l’épine est la fosse infraépineuse. Les
qui sert de point d’attache à un ligament reliant la clavicule à la muscles supraépineux et infraépineux sont respectivement situés
scapula. La proéminence située sur la partie inférieure de l’ex- dans ces deux fosses (voir la section 11.8.1).
trémité sternale de la clavicule se nomme empreinte du liga-
ment costoclaviculaire (parfois nommée tubercule costal). Elle
sert de point d’attache au ligament costoclaviculaire qui relie la Vérifiez vos connaissances
première côte à la clavicule. 20. Quelles sont les fosses situées sur la scapula et que
trouve-t-on dans chacune d’elles ?
Vérifiez vos connaissances
19. Comment peut-on différencier l’extrémité sternale de
l’extrémité acromiale de la clavicule ?
8.9 Les os des membres
supérieurs
8.8.2 La scapula
Le membre supérieur comprend le bras, l’avant-bras et la main.
La structure complexe de la main confère à l’humain des capa-
2 Décrire les repères anatomiques et les caractéristiques cités plus nombreuses par rapport à celles de la plupart des
de la scapula.
autres vertébrés.
Chaque membre supérieur compte en tout 30 os :
La scapula, aussi appelée omoplate, est un os plat, large et
triangulaire FIGURE 8.25. Il est possible de la palper en plaçant • 1 humérus situé dans le bras ;
une main sur la partie supérieure latérale du dos et en bougeant • 1 radius et 1 ulna qui forment l’avant-bras ;
le bras ; l’os qui bouge est la scapula. L’épine de la scapula est une
crête osseuse située sur sa face postérieure. Elle est facilement • 8 os du carpe qui forment le poignet ;
décelable sous la peau. Cette épine s’étend jusqu’à un processus
• 5 métacarpiens qui forment la paume de la main ;
plus gros appelé acromion (akros = extrémité, ômos = épaule),
qui forme la pointe osseuse de l’épaule. L’acromion est la bosse • 14 phalanges qui forment les doigts.
INTÉGRATION ILLUSTRATION DES CONCEPTS A. Partie proximale du membre
FIGURE 8.23
Similitudes entre le squelette des membres supérieurs
et celui des membres inférieurs ❯ A. La partie proximale Une « ceinture » maintient chaque membre en place.
de chaque membre possède une ceinture qui maintient le
membre en place. B. La partie distale de chaque membre
présente deux os longs, suivis de multiples os courts, puis de Chaque ceinture osseuse présente une cavité articulaire arrondie dans laquelle
nombreux os longs dans la main et le pied. s’insère la tête de la partie proximale de chaque membre.
Tête
Humérus
Fémur
Corps
Membrane
interosseuse
Ulna Tibia
Radius Fibula
Phalanges
des doigts
Phalanges
des doigts
Métatarsiens
II III
I IV
V
II III IV Métacarpiens
V
I
Os du carpe
Os du tarse
Les multiples os du carpe et du tarse permettent une grande amplitude articulaire des
mouvements du poignet et de la cheville.
326 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Scapula
Postérieur Empreinte
du ligament
Extrémité Latéral Médial costoclaviculaire
acromiale Extrémité
Antérieur sternale
C. Scapula et articulation de la clavicule droite, vue antérieure
B. Clavicule droite, vue inférieure
FIGURE 8.24
Clavicule ❯ La clavicule en forme de « S » représente le seul lien direct entre la ceinture
scapulaire et le squelette axial. Les vues A. supérieure et B. inférieure montrent la clavicule droite.
C. La vue antérieure expose l’articulation entre les clavicule et scapula droites.
Processus
Acromion Processus coracoïde
coracoïde Acromion
Incisure suprascapulaire Incisure suprascapulaire
Bord supérieur Bord supérieur
Angle supérieur Angle supérieur
Fosse
supraépineuse
Angle latéral Angle latéral
Épine
Cavité
glénoïdale Cavité
Fosse glénoïdale
subscapulaire
Fosse
Bord médial infraépineuse
Bord latéral Bord latéral
Bord médial
FIGURE 8.25
Scapula ❯ Vues A. antérieure et B. postérieure de la scapula droite connue également sous le nom d’omoplate.
Chapitre 8 Le système squelettique : les os 327
8.9.1 L’humérus Le col anatomique, un sillon peu visible qui marque l’endroit
où se trouvait le cartilage épiphysaire, est situé entre les tuber-
cules et la tête de l’humérus. Le col chirurgical est un rétrécis-
1 Décrire les articulations de l’humérus. sement de l’os directement au-dessous des tubercules, la zone de
2 Énumérer les repères anatomiques de l’humérus. transition entre la tête et le corps de l’os. Cette caractéristique
porte le nom de col « chirurgical », car il s’agit d’une partie de l’os
L’humérus est l’os du membre supérieur le plus long et le plus volu- qui se fracture souvent.
mineux FIGURE 8.26. Son extrémité proximale présente une tête Le corps de l’humérus présente une zone rugueuse appelée
hémisphérique qui s’articule avec la cavité glénoïdale de la scapula. tubérosité deltoïdienne (delta = quatrième lettre de l’alphabet
Le tubercule majeur proéminent est en position latérale par rapport grecque [Δ]), qui s’étend le long de sa face latérale sur environ
à la tête de l’humérus et contribue à former le contour arrondi de la moitié de la longueur de l’humérus. Cette surface rugueuse
l’épaule. Le tubercule mineur est plus petit et est en position plus sert de point d’attache au muscle deltoïde de l’épaule (voir la
médiale par rapport à la tête de l’humérus. Entre les deux tuber- section 11.8.2). Le sillon du nerf radial, ou gouttière radiale, se
cules se trouve le sillon intertuberculaire (ou gouttière bicipitale trouve à côté de la tubérosité deltoïdienne et sert de voie de
ou coulisse bicipitale), une dépression qui contient le tendon du passage au nerf radial (voir la section 14.5.2) et à certains vais-
chef long du muscle biceps brachial (voir la section 11.8.3). seaux sanguins.
Tubercule
majeur
Col anatomique
Col
Sillon anatomique
Tubercule
majeur intertuberculaire
Col Humérus
Tubercule Col chirurgical chirurgical
mineur
Épicondyle
latéral
Épicondyle
médial
Capitulum
Trochlée
Tête
Tubérosité du radius
Tubérosité Ulna
deltoïdienne
deltoïdienne
Sillon du
nerf radial Radius
Corps
Épicondyle
latéral
Épicondyle
latéral Fosse radiale
Fosse
Fosse coronoïdienne olécrânienne
Ensemble, l’humérus, le radius et l’ulna orment l’articulation L’ulna (ôlenê = coude) est l’os le plus long de l’avant-bras et
du coude (voir la fgure 8.26C). Les épicondyles médial et latéral se trouve en position médiale. À l’extrémité proximale de
(epi = sur, kondulos = articulation) sont des saillies osseuses l’ulna, une incisure trochléaire en orme de « C » s’emboîte
sur la partie distale de l’humérus qui servent de points d’attache avec la trochlée de l’humérus. La partie postérosupérieure de
à certains muscles et ligaments. La palpation des côtés du coude l’incisure trochléaire présente une saillie proéminente appelée
révèle les bosses que orment les épicondyles médial et latéral. olécrâne. L’olécrâne s’articule avec la osse olécrânienne de
Le ner ulnaire (ner cubital) passe derrière l’épicondyle médial l’humérus et orme la bosse postérieure du coude. La lèvre
(voir la section 14.5.2). Il s’agit du ner responsable de la décharge inérieure de l’incisure trochléaire, appelée processus coro-
électrique ressentie lorsque le coude est heurté. noïde, s’articule avec la osse coronoïdienne de l’humérus,
vers l’intérieur de l’articulation du coude. Située latéralement
L’extrémité distale de l’humérus présente deux suraces cour-
par rapport au processus coronoïde, une incisure radiale
bées et lisses servant à l’articulation avec les os de l’avant-bras. La
concave et lisse reçoit la tête du radius et contribue à ormer
première surace, le capitulum (caput = tête) (condyle huméral),
l’articulation radio-ulnaire proximale. Également à l’extrémité
se trouve en position latérale et s’articule avec la tête du radius.
proximale de cet os se trouve la tubérosité ulnaire qui sert de
La deuxième surace, la trochlée (trochlea = poulie), qui rappelle
point d’attache au muscle biceps brachial. À l’extrémité distale
la orme d’une poulie, se trouve en position médiale et s’articule
de l’ulna, le corps de l’os se rétrécit et se termine par une tête
avec l’incisure trochléaire de l’ulna. En plus de ces deux suraces
en orme de pommeau qui présente un processus styloïde. Le
lisses, l’extrémité distale de l’humérus présente trois dépressions,
processus styloïde de l’ulna est palpable du côté médial (auri-
soit deux sur sa ace antérieure et une sur sa ace postérieure. Sur
culaire) du poignet.
la ace antérieure se trouvent la fosse radiale en position latérale
qui reçoit la tête du radius ainsi que la fosse coronoïdienne Le radius et l’ulna présentent des bords interosseux qui se
(korônê = corneille, eidos = semblable) en position médiale qui ont ace ; le bord interosseux de l’ulna ait ace au côté latéral
reçoit le processus coronoïde de l’ulna. Sur la ace postérieure de (pouce) de l’avant-bras, tandis que le bord interosseux du radius
l’humérus se trouve une dépression appelée fosse olécrânienne ait ace au côté médial (auriculaire). Une membrane interos-
(ôlenê = coude, kranion = tête) qui reçoit l’olécrâne de l’ulna seuse (ou ligament interosseux), composée de tissu conjoncti
lorsque le coude est en extension (droit). dense régulier, relie ces bords interosseux. Cette membrane contri-
bue à maintenir le radius et l’ulna à une distance fxe l’un de
l’autre et sert de pivot de rotation pour l’avant-bras. Les articula-
Vérifiez vos connaissances
tions osseuses sollicitées au cours de cette rotation sont les articu-
21. Quelle est la différence entre le col anatomique et lations radio-ulnaires proximale et distale.
le col chirurgical de l’humérus ?
En position anatomique, la paume de la main est tournée vers
22. Quelles structures anatomiques de l’humérus l’avant. Les os de l’avant-bras sont alors en supination (voir la
s’articulent avec le radius et l’ulna ? fgure 8.27C). Dans cette position, le radius et l’ulna sont paral-
lèles l’un par rapport à l’autre. Lorsque l’avant-bras est en supi-
nation, le radius est du côté latéral (pouce) de l’avant-bras, tandis
8.9.2 Le radius et l’ulna que l’ulna est du côté médial (auriculaire).
La pronation de l’avant-bras requiert que le radius et l’ulna se
3 Comparer les caractéristiques du radius et de l’ulna. croisent et que les deux os pivotent autour de la membrane inte-
4 Expliquer la façon dont le radius, l’ulna et l’humérus rosseuse (voir la fgure 8.27D). Lorsque l’avant-bras est en prona-
s’articulent entre eux. tion, la paume de la main est tournée vers l’arrière. Dans cette
position, la tête du radius se trouve toujours du côté latéral du
5 Faire la distinction entre la supination et la pronation coude, mais son extrémité distale se retrouve en position médiale
de l’avant-bras. en raison du croisement du corps du radius avec celui de l’ulna.
Le radius et l’ulna (aussi nommé cubitus) orment l’avant-bras INTÉGRATION STRATÉGIES D’APPRENTISSAGE
FIGURE 8.27. En position anatomique, ces os sont parallèles, et
le radius (radius = rayon) se trouve en position latérale. Peu importe la position de l’avant-bras, en pronation ou
L’extrémité proximale du radius présente une tête caractéris- en supination, l’extrémité distale du radius est toujours du
tique en orme de disque qui s’articule avec le capitulum de l’hu- côté du pouce et l’extrémité distale de l’ulna du côté de
l’auriculaire.
mérus. Un col étroit s’étend de la tête du radius à la tubérosité
radiale (ou tubérosité bicipitale). La tubérosité radiale sert de
point d’attache au muscle biceps brachial.
Vérifiez vos connaissances
Le corps du radius orme une légère courbe qui mène à une
extrémité distale plus large comportant le processus styloïde en 23. Quelles sont les caractéristiques osseuses
position latérale. Cette saillie osseuse est palpable du côté latéral communes au radius et à l’ulna ?
du poignet, tout juste en amont du pouce. Sur la ace médiale de 24. Décrivez la position du radius et de l’ulna lorsque
l’extrémité distale du radius se trouve une incisure ulnaire qui l’avant-bras est en pronation.
s’articule avec la ace médiale de l’extrémité distale de l’ulna.
Chapitre 8 Le système squelettique : les os 329
8.9.3 Les os du carpe, les Les os qui forment le squelette du poignet et de la main sont les
os du carpe, les métacarpiens et les phalanges FIGURE 8.28.
métacarpiens et les phalanges Les os du carpe (karpos = jointure) sont de petits os courts qui
forment le poignet. Ils sont disposés en deux rangées de quatre
6 Situer et nommer les os du carpe et les métacarpiens. os, une rangée proximale et une rangée distale, et permettent au
poignet d’accomplir de nombreux mouvements.
7 Décrire les phalanges et leur position relative.
Olécrâne Olécrâne
Incisure trochléaire
Processus coronoïde
Tête Articulation radio-ulnaire Tête
du radius proximale du radius
Col
du radius Tubérosité ulnaire
Col du radius
Tubérosité radiale Radius
Ulna
Corps
Ulna
Pouce
Radius Radius
Auriculaire
Membrane interosseuse
C. Supination de l’avant-bras droit
Bords interosseux
Incisure ulnaire
du radius
Radius
Ulna
Articulation
radio-ulnaire distale
Tête de l’ulna
Processus
styloïde
A. Radius et ulna droits, B. Radius et ulna droits, Pouce
vue antérieure vue postérieure
Auriculaire
FIGURE 8.27
Radius et ulna ❯ Vues A. antérieure et B. postérieure des os de l’avant-
bras droit, soit le radius et l’ulna ; C. supination et D. pronation de l’avant-bras droit. D. Pronation de l’avant-bras droit
330 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Phalange
distale
du pouce
Phalange
proximale Phalanges
des doigts
8.10 La ceinture pelvienne
Phalange
moyenne
et ses fonctions
Phalange
distale Le bassin adulte se compose de quatre os : le sacrum, le coc-
cyx et les os coxaux droit et gauche FIGURE 8.29. Le bassin
protège et soutient les viscères de la partie inérieure de la
Main et poignet droits, vue antérieure
cavité abdominale.
FIGURE 8.28 Le terme ceinture pelvienne ait uniquement réérence
Os du carpe, métacarpiens et phalanges ❯ Les os du carpe aux os coxaux gauche et droit. Cette ceinture s’articule avec
orment le poignet ; les métacarpiens et les phalanges orment la main. le tronc et sert de point d’attache aux membres inérieurs.
Vue antérieure (palmaire) de la main et du poignet droits. Lorsqu’une personne se tient debout, le bassin présente une
légère inclinaison vers l’avant.
Les os du carpe de la rangée proximale sont (du bord latéral
au bord médial) le scaphoïde (skapho = barque, eidos = sem-
blable à), le lunatum (luna = lune), aussi nommé semi-lunaire, 8.10.1 L’os c oxal
le triquetrum (triquetrus = triangulaire), aussi nommé pyrami-
dal, et le pisiforme (pisum = pois, forma = orme). 1 Nommer les trois os qui orment chaque os coxal.
Les os du carpe de la rangée distale sont (du bord latéral au 2 Décrire la açon dont l’os coxal s’articule avec le émur
bord médial) le trapèze (trapeza = table), le trapézoïde, le capi- et le sacrum.
tatum, aussi nommé grand os, et l’hamatum (hamus = crochet), 3 Décrire les repères anatomiques et les caractéristiques
ou os crochu. de l’os coxal.
Les os de la paume de la main sont les métacarpiens (meta =
après, karpos = jointure). Cinq métacarpiens s’articulent avec les
L’os coxal porte souvent les noms os de la hanche ou os iliaque.
os distaux du carpe et soutiennent la paume. Les chires de I à V
Chaque os coxal se compose de trois os distincts, à savoir l’ilium
désignent les métacarpiens, le métacarpien I correspondant à la
(ilion), l’ischium (ischion) et le pubis FIGURE 8.30. Les structures
base du pouce et le métacarpien V à la base de l’auriculaire.
anatomiques de l’os coxal portent les qualifcatis iliaque, ischia-
Les doigts comptent en tout 14 os appelés phalanges (pha- tique ou pubien en réérence à ces trois os. L’ilium, l’ischium et le
lanx = rangée de soldats). Chaque doigt compte trois phalanges, pubis se soudent autour de l’âge de 13 à 15 ans pour ormer l’os
sau le pouce qui n’en compte que deux. La phalange proximale coxal.
s’articule avec la tête d’un métacarpien, tandis que la phalange
Chaque os coxal s’articule vers l’arrière avec le sacrum or-
distale est l’os du bout du doigt. La phalange moyenne de chaque
mant l’articulation sacro-iliaque. Le émur s’articule avec une
doigt s’étend entre ses phalanges proximale et distale ; touteois,
cavité proonde et arrondie sur la ace latérale de l’os coxal
le pouce ne possède aucune phalange moyenne.
appelée acétabulum. L’acétabulum comporte une surace
arrondie et lisse appelée surface semi-lunaire, qui a la orme
Vérifiez vos connaissances d’un croissant de lune et s’articule avec la tête du émur.
25. Énumérez les huit os du carpe. Lequel de ces os est L’acétabulum se compose d’une partie de l’ilium, de l’ischium
sujet à la nécrose avasculaire en cas de racture ? et du pubis. Il représente donc une région où ces os se sont
soudés.
Chapitre 8 Le système squelettique : les os 331
Bassin
Sacrum
Os coxal
Épine iliaque
postérosupérieure
Crête iliaque
Ouverture
Coccyx supérieure
Sacrum
Articulation
sacro-iliaque
Ilium
Épine iliaque antéro-
supérieure
Épine ischiatique
Coccyx
Acétabulum
Pubis
Tubercule pubien
Foramen obturé Ischium
Symphyse pubienne
Arcade Branche
pubienne ischiopubienne
A. Vue antérieure
Articulation sacro-iliaque
Sacrum
Acétabulum Ouverture
Tête du fémur supérieure
Col du fémur
Grand trochanter
Foramen obturé
Petit trochanter Tubérosité
ischiatique
Tubercule pubien
Symphyse pubienne
B. Radiographie du bassin, vue antérieure
FIGURE 8.29
Bassin ❯ A. Le bassin comprend les deux os coxaux, le sacrum et le coccyx.
B. La radiographie montre une vue antérieure de l’articulation entre le bassin et le fémur.
À votre avis Le plus gros des trois os de la hanche est l’ilium (ilium = fanc),
4. Comparez la cavité glénoïdale de la scapula et
qui orme la partie supérieure de l’os coxal et une partie de la
l’acétabulum de l’os coxal. Laquelle des ceintures surace semi-lunaire. La partie large de l’ilium en orme d’éven-
scapulaire ou pelvienne maintient une articulation tail se nomme aile. L’aile se termine vers le bas par une crête
osseuse plus solide et moulante avec son membre ? appelée ligne arquée (arcus = arc) sur la ace médiale de l’ilium.
Pourquoi ? Du côté médial de l’aile se trouve une dépression appelée fosse
iliaque. Sur la ace latérale de l’ilium, les lignes glutéales
332 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Ilium
Pubis Ischium
Fosse iliaque
Surface symphysaire
Foramen obturé
Tubérosité ischiatique
Branche pubienne inférieure
Branche de l’ischium
FIGURE 8.30
Os coxal ❯ Chaque os coxal est formé par la soudure de trois os : l’ilium, l’ischium et le pubis.
Ces schémas montrent les caractéristiques de ces os en vues A. latérale et B. médiale.
Chapitre 8 Le système squelettique : les os 333
(gloutos = esse) antérieure, postérieure et inférieure servent 8.10.2 Le petit bassin et le grand bassin
de points d’attache aux muscles essiers (glutéaux) (voir la sec-
tion 11.9.1). Le côté postéromédial de l’ilium présente une grande
4 Énumérer les différences entre le petit bassin et le
surace rugueuse appelée surface auriculaire (auricula = petite
oreille), où l’ilium s’articule avec le sacrum. grand bassin.
5 Comparer les ouvertures supérieure et inférieure du bassin.
La crête supérieure de l’ilium se nomme crête iliaque. À la
palpation des bords postérosupérieurs des hanches, la crête
iliaque correspond à la crête osseuse décelable de chaque côté. Le grand bassin et le petit bassin sont délimités par le bord pel-
Cette crête se présente vers l’avant à partir d’une saillie appelée vien, qui consiste en une ligne courbe continue orientée sur un
épine iliaque antérosupérieure et s’étend vers l’arrière jusqu’à plan oblique qui prend son origine au promontoire sacral (à l’ar-
l’épine iliaque postérosupérieure. Dans la partie inérieure de rière) et s’étend vers la symphyse pubienne (à l’avant). Cette
l’aile se trouvent l’épine iliaque antéro-inférieure et l’épine ligne longe la ligne arquée des deux iliums et le pecten du pubis
iliaque postéro-inférieure. Cette dernière est adjacente à une FIGURE 8.31A . Le petit bassin se trouve au-dessous de cette
grande incisure ischiatique (sciaticus = articulation de la ligne. Il entoure la cavité pelvienne et orme un creux proond
hanche), par laquelle passe le ner sciatique qui dessert le qui contient les organes pelviens (voir la fgure 8.31B). Le grand
membre inérieur (voir la section 14.5.2). bassin se trouve au-dessus de la ligne. Il est délimité par les ailes
des iliums. Il orme la région inérieure de la cavité abdominale
L’ilium se soude à l’ischium (iskhion = os de la hanche) près
et loge les organes abdominaux inérieurs.
des bords supérieur et postérieur de l’acétabulum. Derrière l’acé-
tabulum, l’épine ischiatique de orme triangulaire ait saillie en Le bassin possède une ouverture supérieure et inérieure, et
position médiale jusque dans la cavité pelvienne. La grosse par- chacune de ces ouvertures présente une importance clinique.
tie osseuse se trouvant au-dessus de l’épine ischiatique se nomme L’ouverture supérieure du bassin, connue également sous le
corps de l’ischium. La petite incisure ischiatique est une dépres- nom de détroit supérieur, est l’espace délimité par le bord pelvien,
sion semi-circulaire située au-dessous de l’épine ischiatique. Le soit la ligne séparant le grand bassin du petit bassin. L’ouverture
bord postérolatéral de l’ischium orme une saillie rugueuse supérieure du bassin représente donc l’espace qui est à la ron-
appelée tubérosité ischiatique. Ces tubérosités ischiatiques sup- tière entre le petit bassin et le grand bassin (voir la fgure 8.31C).
portent le poids du corps en position assise. Elles sont acilement
décelables à la palpation des esses. La tubérosité ischiatique sert L’ouverture inférieure du bassin, connue également sous le
d’ancrage à diérents muscles postérieurs de la cuisse et à un nom de détroit inérieur, est délimitée par le coccyx, les tubéro-
ligament qui la relie au sacrum. Une branche de l’ischium s’étend sités ischiatiques et le bord inérieur de la symphyse pubienne.
de la tubérosité ischiatique en direction antéromédiale vers la Les épines ischiatiques du bassin masculin ont généralement
branche inérieure du pubis avec laquelle elle usionne. saillie dans l’ouverture inérieure du bassin, rétrécissant ainsi le
diamètre de cette ouverture. Les épines ischiatiques du bassin
Le pubis usionne avec l’ilium et l’ischium au point de jonc- éminin ont rarement saillie dans l’ouverture inérieure du bas-
tion qui constitue l’acétabulum. En position anatomique de réé- sin, ce qui acilite le passage du bébé au cours de l’accouchement
rence, il s’oriente presque à l’horizontale. La branche de (voir la fgure 8.31C). L’ouverture inérieure du bassin est recou-
l’ischium usionne vers l’avant avec la branche pubienne infé- verte de muscles et de peau : elle orme une zone corporelle
rieure pour ormer la branche ischiopubienne (voir la appelée périnée, située dans la région ano-génitale. La largeur
fgure 8.29). La branche pubienne supérieure est issue du bord et la taille de l’ouverture inérieure du bassin sont deux caracté-
antérieur de l’acétabulum. Le foramen obturé, ou trou ischio- ristiques qui ont leur importance chez la emme, car l’ouverture
pubien, est une ouverture dans l’os coxal circonscrite par les doit être sufsamment grande pour laisser passer la tête d’un
branches de l’ischium et du pubis. Il est recouvert d’une mem- bébé à l’accouchement (voir la section 29.6).
brane fbreuse qui ne laisse passer que quelques ners et vais-
seaux sanguins. Une crête rugueuse, appelée crête pubienne,
Vérifiez vos connaissances
se trouve sur la ace antérosupérieure de la branche pubienne
supérieure pour se terminer au tubercule pubien. Ce tubercule 28. Comment distingue-t-on l’ouverture supérieure du
sert de point d’attache au ligament inguinal. Une zone rugueuse bassin de l’ouverture inférieure du bassin ?
sur la ace antéromédiale du pubis, appelée surface symphy-
saire (sumphusis = union), indique l’emplacement de l’articula-
tion entre les deux os pubiens (symphyse pubienne). Sur la ace
médiale du pubis prend naissance le pecten du pubis (ligne
8.10.3 Les différences morphologiques
pectinée) qui traverse le pubis en diagonale pour rejoindre la selon le sexe
ligne arquée de l’ilium.
6 Comparer l’anatomie du bassin masculin et du
Vérifiez vos connaissances bassin féminin.
26. Quels sont les trois os qui se soudent pour former
l’os coxal ? Bien qu’il soit possible de déterminer le sexe d’un squelette en
27. Où se trouvent les tubérosités ischiatiques ? examinant le squelette de la tête, l’indicateur le plus fable est le
bassin, et plus particulièrement les os coxaux. Il s’agit des os du
334 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Bord pelvien
(ligne pointillée)
Grand
bassin
Promontoire
sacral
Petit
bassin
Coccyx
Ouverture
supérieure du bassin Ouverture inférieure Petit bassin
Grand bassin
(espace délimité par du bassin
le bord pelvien)
A. Bassin, vue médiale B. Vues antérolatérales
Promontoire Coccyx
sacral
Masculin Féminin
corps humain dont le dimorphisme sexuel est le plus apparent « U ». Les femmes présentent généralement un sillon préauricu-
en raison d’exigences liées à la grossesse et à l’accouchement laire, qui est une dépression ou une gouttière entre la grande
chez la femme. À titre d’exemple, le bassin féminin est moins incisure ischiatique et l’articulation sacro-iliaque. Ce sillon est
profond et plus large que le bassin masculin. généralement absent chez l’homme. Le sacrum féminin est quant
à lui généralement plus court et large.
Certaines de ces différences sont évidentes, comme les hanches
des hommes qui sont plus étroites que celles des femmes.
L’examen des formes et des orientations des os du bassin révèle
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
toutefois de nombreuses autres différences. Par exemple, l’ilium
de la femme s’évase plus latéralement, tandis que celui de Le système squelettique et le système génital féminin (voir
l’homme fait saillie davantage vers le haut, ce qui explique pour- la section 28.3) sont interreliés du fait que la forme du
quoi les hommes ont généralement des hanches plus étroites. bassin osseux a un lien direct avec la physiologie de
Comme le bassin féminin est plus large, l’acétabulum s’avance l’accouchement.
plus latéralement, et la grande incisure ischiatique est également
beaucoup plus large. Au contraire, l’acétabulum masculin s’avance
davantage vers l’avant, et la grande incisure ischiatique masculine Chez la femme, le corps du pubis est beaucoup plus long et
est beaucoup plus étroite et profonde en plus d’être en forme de est de forme quasi rectangulaire comparativement à celui de
Chapitre 8 Le système squelettique : les os 335
l’homme qui est plus court et de forme triangulaire. L’arcade Le TABLEAU 8.6 énumère et illustre plusieurs différences
pubienne (ou angle sous-pubien) est l’angle formé par l’union importantes entre le bassin féminin et le bassin masculin.
des os pubiens gauche et droit à leur surface symphysaire.
Comme les os pubiens chez la femme sont beaucoup plus Vérifiez vos connaissances
longs, l’arcade pubienne correspondante est beaucoup 29. En quoi les bassins féminin et masculin diffèrent-ils
plus ouverte et convexe, formant un angle généralement supé- relativement à la forme du pubis, à l’arcade pubienne,
rieur à 100°. L’arcade pubienne chez l’homme est beaucoup à la grande incisure ischiatique et à la forme générale
plus fermée et l’angle qu’elle forme ne dépasse généralement du bassin ?
pas 90°.
TABLEAU 8.6 Différences selon le sexe entre le bassin féminin et le bassin masculin
Vue Bassin féminin Bassin masculin
Médiale
Sillon
préauriculaire
Grande Grande incisure
incisure ischiatique étroite
ischiatique
large
Antérieure
Largeur générale Iliums plus larges et évasés Iliums plus étroits et verticaux, moins évasés
Arcade pubienne Ouverte, plus convexe, angle généralement supérieur à 100° Fermée, en forme de « V », angle généralement inférieur à 90°
Sacrum Plus court et large ; courbure sacrale moins prononcée Plus étroit et long ; courbure sacrale plus prononcée
Épine ischiatique Rarement en saillie dans le détroit inférieur Souvent tournée vers l’intérieur, en saillie dans
le détroit inférieur
336 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
8.10.4 L’évolution de l’os coxal • 1 tibia et 1 bula, qui orment la région jambière ;
profonde sépare les deux condyles. Une dépression médiale et pointu. La face postérieure de la patella présente une surface
lisse sur la face antérieure, appelée surface patellaire, est l’en- articulaire qui s’articule avec la surface patellaire du fémur.
droit où la patella s’articule avec le fémur.
Vérifiez vos connaissances
La patella (patella = petit plat), ou rotule, est un gros os sésa-
moïde plus ou moins triangulaire logé dans le tendon du muscle 31. Où se trouvent le grand trochanter et le petit
quadriceps fémoral FIGURE 8.33. La patella permet au tendon de trochanter et quelles sont leurs fonctions ?
bien glisser et protège l’articulation du genou. La base supé- 32. À quel endroit la patella s’articule-t-elle avec le fémur ?
rieure de la patella est large, tandis que son apex inférieur est
Grand
Grand trochanter
trochanter Tête du fémur
Fossette de
la tête fémorale
Col du fémur
Tubérosité
Ligne pectinée glutéale
Ligne
âpre
Corps du fémur
Ligne supracondylaire
médiale
Ligne supracondylaire
latérale
Surface poplitée
Tubercule
Épicondyle de l’adducteur Épicondyle latéral
latéral Épicondyle
médial
Condyle Condyle Condyle latéral
latéral médial
Surface Fosse intercondylaire
patellaire
FIGURE 8.32
Fémur ❯ Le fémur est l’os de la cuisse. A. La vue antérieure permet de bien voir la surface patellaire et la ligne
intertrochantérique. B. La vue postérieure permet de bien voir le petit trochanter et la surface poplitée.
338 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Entre 2003 et 2004, 3 % des Canadiens âgés de 60 ans et plus Le tibia se rétrécit vers sa partie distale, mais à son extrémité
ont été hospitalisés dans un centre hospitalier de soins de courte médiale, il orme un gros processus proéminent appelé mal-
durée pour un traitement lié à une racture de la hanche (Carrière, léole médiale (malleus = marteau). La palpation du côté
2007). La plupart des ractures de la hanche surviennent dans la médial de la cheville révèle la bosse qui constitue la malléole
région du émur. Les ractures dues à la présence de l’ostéopo- médiale du tibia. Le côté postérolatéral de la partie distale du
rose (voir le chapitre 7) se produisent généralement à la hauteur tibia présente une incisure fbulaire, où vient s’articuler la
du col du émur et résultent de aibles impacts sur l’os aaibli. bula pour ormer l’articulation tibiofbulaire distale (ou iné-
Les ractures non associées à l’ostéoporose sont habituellement rieure). Sur la surace inérieure de la partie distale du tibia se
attribuables à un impact violent (comme dans un accident de la trouve la acette articulaire inérieure lisse qui reçoit le talus,
route) et surviennent généralement sous le col du émur l’un des os du tarse.
(Fondation canadienne d’orthopédie, 2013). L’une des consé-
quences importantes de la racture de la hanche est la perturba- La fbula (fbula = agrae), aussi appelée péroné, est l’os long
tion de l’irrigation sanguine de l’os, plus particulièrement de la et mince situé du côté latéral de la jambe. La bula ne supporte
tête du émur. Cette perturbation peut nuire à la guérison. pas le poids du corps, mais plusieurs muscles s’y attachent. La
tête arrondie en orme de pommeau de la bula est en position
Le type d’intervention chirurgicale nécessaire au traitement
dépend du type de racture. Les ractures causées par l’ostéo- légèrement postéro-inérieure par rapport au condyle latéral
porose requièrent souvent le remplacement du col et de la tête du tibia. Au-dessous de la tête de la bula se trouve le col, suivi du
du émur par un implant artifciel. Les ractures causées par un corps de l’os. L’extrémité distale de la bula, appelée malléole
impact violent sont souvent fxées à l’aide de tiges, de plaques latérale, s’étend latéralement vers l’articulation de la cheville,
ou de vis afn de avoriser la guérison naturelle (Fondation ournissant ainsi une stabilité latérale. La palpation du côté laté-
canadienne d’orthopédie, 2013). ral de la cheville révèle la bosse qui constitue la malléole latérale
de la bula.
À votre avis
8.11.2 Le tibia et la fbula 5. À quelles caractéristiques osseuses de l’avant-bras
les malléoles médiale et latérale de la jambe sont-elles
similaires ?
4 Décrire les caractéristiques du tibia et de la fbula.
5 Expliquer en quoi la onction du tibia dière de celle
de la fbula. Vériiez vos connaissances
6 Décrire la açon dont s’articulent le tibia et la fbula. 33. Quelles sont les caractéristiques osseuses
communes au tibia et à la fbula ?
Le squelette de la jambe (région jambière) présente deux os 34. Quelle est la principale onction du tibia ?
parallèles, à savoir le tibia, solide et épais, et la ne bula (ou
Chapitre 8 Le système squelettique : les os 339
Éminence
Éminence Éminence intercondylaire
intercondylaire Condyle Condyle intercondylaire Condyle Condyle
Condyle Condyle latéral médial Condyle Condyle médial latéral
latéral médial médial latéral
Articulation Articulation
tibiofibulaire tibiofibulaire
Facette
proximale proximale
articulaire
Tête de Tête de
Tête de la fibula
la fibula
la fibula
Tubérosité
tibiale Col de
Col de Facette la fibula
la fibula Col de articulaire
la fibula fibulaire
Corps
Bords
interosseux
Bords
interosseux Corps
Articulation
tibiofibulaire
distale
Malléole Malléole
médiale médiale
Incisure
Malléole Facette articulaire Malléole Malléole fibulaire Articulation
latérale inférieure latérale médiale tibiofibulaire
Facette articulaire Malléole Malléole distale Malléole latérale
inférieure médiale latérale
A. Tibia et fibula droits, vue antérieure B. Tibia et fibula droits, vue postérieure
FIGURE 8.34
Tibia et fbula ❯ Le tibia et la fbula sont les os de la région jambière. Les schémas et les photos
de cette fgure montrent A. une vue antérieure et B. une vue postérieure de la fbula et du tibia droits.
8.11.3 Les os du tarse, les métatarsiens Les os qui forment la base de la cheville ainsi que le pied sont
les os du tarse, les métatarsiens et les phalanges FIGURE 8.35.
et les phalanges À certains égards, les sept os du tarse (tarsos = pied) de la
base de la cheville et du pied proximal sont similaires aux
7 Situer et énumérer les os du tarse et les métatarsiens. huit os du carpe du poignet, bien que leur forme et leur dis-
position diffèrent de celles des parties correspondantes
8 Décrire les phalanges et leur position relative.
du carpe.
340 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Phalange distale
Phalange Phalange
distale de distale Phalange moyenne
l’hallux Phalange
Phalange moyenne
proximale Phalange proximale
Phalanges
de l’hallux
Phalange
proximale
Os sésamoïdes (pour
les tendons des courts
I II III fléchisseurs de l’hallux)
IV III II I
IV
V Métatar-
siens V
Os cunéiforme
Os cunéiforme médial
médial Os
Os cunéiforme cunéiforme Os cunéiforme
Os cunéiforme intermédiaire
intermédiaire latéral latéral
Cuboïde Naviculaire
Naviculaire Cuboïde
Os du
Talus tarse
Talus
Calcanéus
Calcanéus
FIGURE 8.35
Os du tarse, métatarsiens et phalanges ❯ Les os du tarse forment la base de
la cheville et le pied proximal, les métatarsiens forment la plante arquée du pied et les
phalanges entrent dans la composition des orteils. Ces schémas montrent les vues
A. supérieure et B. inférieure du pied droit.
Le talus (astragale), le calcanéus (calcanéum) et le navicu- de la main. Ils orment la plante arquée du pied et sont dési-
laire orment la rangée proximale des os du tarse. Le talus est gnés par les chires I à V, du côté médial au côté latéral du
l’os de la partie la plus supérieure du tarse et le deuxième os du pied. La partie proximale des métatarsiens s’articule soit avec
tarse en importance quant à sa grosseur. Il s’articule avec le les os cunéiormes, soit avec le cuboïde. La partie distale de
tibia. Le calcanéus est l’os le plus gros du tarse et orme le talon. chaque métatarsien s’articule avec une phalange proximale. À
Son extrémité postérieure orme une saillie rugueuse en orme la tête du premier métatarsien se trouvent deux minuscules os
de pommeau servant de point d’attache au tendon calcanéen sésamoïdes qui s’insèrent dans les tendons du muscle court
(tendon d’Achille), qui est le prolongement des muscles posté- féchisseur de l’hallux, dont ils acilitent le mouvement (voir la
rieurs puissants de la jambe (voir la section 11.9.3). Le navicu- section 11.9.4).
laire (navis = navire) se trouve du côté médial de la cheville.
Les os des orteils, tout comme ceux des doigts et du pouce, se
La rangée distale des os du tarse comprend quatre os, à savoir nomment phalanges. Les orteils comptent en tout 14 phalanges.
trois os cunéiormes et le cuboïde. Les os cunéiformes médial Le gros orteil se nomme également hallux (hallus = gros orteil)
(cuneus = coin), intermédiaire et latéral sont des os en orme de et ne compte que deux phalanges (proximale et distale), contrai-
coin placés en position antérieure par rapport au naviculaire rement aux quatre autres orteils qui en comptent trois chacun
avec lequel ils s’articulent. Le cuboïde (cubus = cube), situé laté- (proximale, moyenne et distale).
ralement, s’articule sur sa ace médiale avec l’os cunéiorme
latéral et sur sa ace postérieure avec le calcanéus.
Vérifiez vos connaissances
Les métatarsiens du pied comptent cinq os longs dont la 35. Quel est le nom des sept os du tarse ?
disposition et le nom sont similaires à ceux des métacarpiens
Chapitre 8 Le système squelettique : les os 341
Les pathologies du pied permanente des pieds (plante des pieds tournée vers l’intérieur),
et les chevilles présentent une fexion plantaire (plante des pieds
DÉSÉQUILIBRE HOMÉOSTATIQUE
tournée davantage vers l’arrière), comme si la personne tentait
L’oignon est un renfement localisé à la première articulation de se mettre sur la pointe des pieds.
métatarsophalangienne. Cette bosse ait dévier l’hallux vers le La platypodie, communément appelée pied plat, est l’aais-
deuxième orteil, alors qu’il devrait pointer naturellement vers sement de l’arc longitudinal de la partie médiale du pied, de sorte
l’avant. Les oignons sont généralement attribuables au ait de que la plante du pied repose complètement au sol. La platypodie
porter des chaussures trop serrées et comptent parmi les pro- est souvent attribuable à l’embonpoint, à des anomalies postu-
blèmes de pieds les plus réquents. rales ou à un aaiblissement des tissus de soutien. Les per-
Le pied creux, ou pied en grie, se caractérise par des arcs sonnes qui se tiennent debout pratiquement toute la journée
plantaires longitudinaux très prononcés. Les articulations entre peuvent présenter un aaissement léger des arcs plantaires en
les métatarsiens et les phalanges proximales présentent souvent n de journée, mais un repos susant des pieds aide les arcs
une extension marquée, et celles entre les diérentes phalanges plantaires à reprendre leur orme normale.
ont une courbure à l’origine de l’apparence en orme de gries La fracture de stress d’un métatarsien se produit généra-
des orteils. lement lorsque l’application répétitive d’une pression ou d’une
Le pied bot congénital se nomme aussi pied bot varus équin. contrainte sur le pied entraîne l’apparition d’une petite ssure sur
Cette déormation du pied peut être liée à des acteurs géné- la ace externe de l’os. Les coureurs sont particulièrement expo-
tiques ou à une position anormale du pied au cours du déve- sés à ce type de blessure, car leurs pieds sont soumis à des
loppement intra-utérin. Il se caractérise par une déviation contraintes répétitives.
Oignon
Pied bot
congénital
(pied bot
varius équin)
Pied creux
Fractures
de stress de
métatarsiens
Platypodie
8.11.4 Les arcs plantaires naviculaire, les os cunéiformes et les trois premiers métatarsiens.
L’arc longitudinal médial empêche le côté médial du pied de tou-
9 Décrire les trois arcs plantaires et leurs onctions.
cher le sol, ce qui donne à l’empreinte du pied sa forme caracté-
ristique (voir la fgure 8.36D).
Normalement, la plante du pied est arquée, ce qui l’aide à suppor- L’arc longitudinal latéral est moins prononcé que l’arc
ter le poids du corps et fait en sorte que les vaisseaux sanguins et médial. Cet arc s’étend du petit orteil au talon, et comprend
les nerfs qui passent par la plante des pieds ne soient pas compres- le calcanéus, le cuboïde et les quatrième et cinquième
sés en position debout. Les trois arcs plantaires sont l’arc longitudi- métatarsiens.
nal médial, l’arc longitudinal latéral et l’arc transversal FIGURE 8.36.
L’arc transversal est perpendiculaire aux arcs longitudinaux.
L’arc longitudinal médial est le plus prononcé des trois arcs et Il comprend la rangée distale des os du tarse et la base des cinq
s’étend du talon à l’hallux. Il comprend le calcanéus, le talus, le métatarsiens.
342 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Talus
Os cunéiforme Naviculaire
médial
Premier
métatarsien
Calcanéus
Arc longitudinal
médial
Os sésamoïde
A. Pied droit, vue médiale
Cuboïde Cinquième
métatarsien
Calcanéus
Métatarsiens
Os cunéiforme
intermédiaire Os cunéiforme
latéral
Cuboïde
Os
cunéiforme
médial Emplacement de Emplacement de
l’arc longitudinal l’arc longitudinal
médial latéral
Arc transversal
FIGURE 8.36
Arcs plantaires ❯ Les deux arcs longitudinaux et l’arc transversal médial et l’arc longitudinal latéral. C. L’arc transversal est montré en
du pied permettent de mieux soutenir le poids du corps. Les vues coupe transversale. D. L’empreinte du pied permet de situer les arcs
A. médiale et B. latérale montrent respectivement l’arc longitudinal longitudinaux.
Chapitre 8 Le système squelettique : les os 343
36. En quoi la orme arquée du pied est-elle bénéfque ? 4e semaine : formation des bourgeons des membres supérieurs et inférieurs
FIGURE 8.37
Formation du squelette appendiculaire ❯ Les membres
supérieurs et inérieurs se développent entre la 4 e et la 5e semaine
de gestation. La ormation des membres supérieurs précède
de deux à quatre jours celle des membres inérieurs. 8e semaine : formation des doigts et des orteils
344 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
somites du mésoderme au cours de la 5e semaine du développe- rayons digitaux de la lame de la main apparaissent à la fn de la
ment (voir le chapitre 29). 6e semaine de gestation et ceux de la lame du pied au début de la
7e semaine. Ces rayons sont reliés au départ par du tissu qui
À la pointe de chaque bourgeon d’un membre, une partie de
subira ultérieurement un processus de mort cellulaire program-
l’ectoderme s’épaissit, ormant une saillie surélevée appelée
mée (apoptose ; voir la section 4.9). Par conséquent, comme ce
crête apicale ectodermique. Par des mécanismes encore partiel-
tissu intermédiaire meurt, des entes apparaissent entre les rayons
lement élucidés, cette crête « signale » au tissu sous-jacent de or-
digitaux, ormant ainsi les doigts et les orteils. Ce processus se
mer les diverses parties du membre.
produit à la 7e semaine de gestation et se termine à la 8e semaine
Au départ, les bourgeons des membres sont cylindriques. La tant pour les doigts que pour les orteils.
partie distale des bourgeons des membres supérieurs orme une
lame de la main en orme de nageoire arrondie au début de la
5e semaine. Elle deviendra plus tard la paume et les doigts. Vérifiez vos connaissances
Dans les bourgeons des membres inérieurs, une lame du pied 37. De quelle açon une lame de la main (ou une lame
correspondante se orme au cours de la 6 e semaine. Ces lames du pied) arrondie évolue-t-elle vers la ormation des
développent des épaississements longitudinaux appelés rayons doigts (ou des orteils) ?
digitaux, qui fniront par ormer les doigts et les orteils. Les
Les malformations de membres enceintes. L’eet tératogène du médicament est documenté dès
1961. La prise de thalidomide entre la 3e et la 8e semaine de gros-
Il arrive que des malormations des membres et des doigts sur- sesse est alors associée à diverses malormations qui touchent
viennent en raison d’infuences génétiques ou environnemen- les organes internes, les yeux, les oreilles et, surtout, les
tales. Voici quelques malormations de membres et de doigts : membres. La malormation des membres pouvait notamment se
• La polydactylie (polus = nombreux, daktulos = doigt) se carac- maniester par l’absence d’un membre ou d’une partie de ce der-
térise par la présence de doigts ou d’orteils supplémentaires. nier. Aujourd’hui, le mécanisme physiologique du thalidomide
• L’ectrodactylie (ektrosis = avortement) est l’absence d’un n’est pas encore pleinement élucidé. Il est touteois reconnu qu’il
doigt ou d’un orteil. perturbe l’expression de gènes importants au cours de l’embryo-
genèse, des gènes jouant notamment un rôle dans la ormation
• La syndactylie (sun = avec) indique la « palmature » ou la des membres (Ito, Ando & Handa, 2011).
usion anormale des doigts ou des orteils. Elle se produit
lorsque le tissu entre les rayons digitaux ne subit pas le pro- Le thalidomide a été retiré du marché dans les années 1960,
cessus normal de mort cellulaire programmée. Dans les cas mais en raison de certaines de ses propriétés anti- infammatoires
légers, du tissu en excès est présent entre les doigts ou les et antiangiogéniques, il est de nouveau prescrit – sau chez les
orteils, tandis que dans les cas plus graves, deux ou plusieurs emmes enceintes. Le thalidomide montre en eet une certaine
doigts ou orteils sont complètement soudés. ecacité dans le traitement de certaines maladies comme la
lèpre, le lupus et le VIH/sida. On l’administre également pour
• L’amélie (a = sans, melos = membre) indique l’absence com-
traiter le myélome multiple (type de cancer de la moelle osseuse)
plète d’un membre, tandis que la méromélie (meros = partie)
(Ito et al., 2011).
ait réérence à l’absence partielle d’un membre.
• La phocomélie (phôkê = phoque) se caractérise par un membre
court et mal ormé qui ressemble à la nageoire d’un phoque.
Toutes ces malormations peuvent être attribuables à des ac-
teurs génétiques (p. ex., des mutations dans les gènes jouant un Membre
rôle dans le développement embryonnaire et œtal), ou à des ac- supérieur
raccourci
teurs environnementaux qui peuvent altérer l’expression des en forme
gènes au cours de ce développement. La prise de médicaments de nageoire
ou de drogues par la emme enceinte, l’exposition à certains
rayonnements ou encore une inection par certains pathogènes
comptent parmi ces acteurs environnementaux. Les cas de
malormations liées à la prise de thalidomide en sont un exemple
notable. Ce médicament commercialisé dans plus de 40 pays
à partir de 1957 était prescrit comme sédati ou comme antinau- Radiographie d’un enant atteint
séeux pour diminuer les nausées matinales des emmes de phocomélie
Chapitre 8 Le système squelettique : les os 345
RÉSUMÉ DU CHAPITRE
8.1 • Le squelette adulte compte généralement 206 os ; certaines caractéristiques du squelette
Les composantes peuvent servir à déterminer la taille, l’âge au décès, le sexe et la santé générale.
du squelette – 286 8.1.1 Les reliefs osseux .......................................................................................................................... 286
• Des termes anatomiques précis sont utilisés pour décrire diérents relies présents sur les os.
Ces relies peuvent être des suraces, des dépressions, des saillies ou des orifces ou
espaces.
8.2.4 Les complexes orbital et nasal et les sinus paranasaux ............................................................ 307
• Le complexe orbital se compose de sept os : le maxillaire, l’os rontal, l’os lacrymal, l’os eth-
moïde, l’os sphénoïde, l’os palatin et l’os zygomatique.
• Le complexe nasal se compose d’os et de cartilages qui entourent la cavité nasale et les sinus
paranasaux.
• La onction des sinus paranasaux est de donner une résonance à la voix, d’humidifer l’air
inspiré et d’alléger le squelette de la tête.
8.3 • Les osselets de l’oreille moyenne (malléus, incus, stapès) sont des os minuscules de l’oreille
Les autres os associés au logés dans chaque os temporal.
squelette de la tête – 307 • L’os hyoïde ne s’articule avec aucun autre os, mais sert de point d’attache à plusieurs muscles
et ligaments.
346 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
8.4 • Des caractéristiques diagnostiques du squelette de la tête peuvent servir à déterminer le sexe
La détermination du sexe et l’âge au décès.
et de l’âge par l’analyse 8.4.1 Les différences entre le squelette de la tête de l’homme et celui de la femme........................ 309
du squelette de • Le squelette de tête éminin est généralement plus gracile et présente un menton plus pointu
la tête – 309 (par opposition à la orme carrée) et des bords supraorbitaires plus anguleux.
• Le squelette de tête masculin est généralement plus robuste et présente des relies osseux
plus proéminents (comme les lignes nucales et la protubérance occipitale externe), un men-
ton plus carré et un angle de la mandibule moins obtus.
8.6 • La cage thoracique comprend les vertèbres thoraciques, les côtes et le sternum.
Les os de la cage 8.6.1 Le sternum ..................................................................................................................................... 320
thoracique – 320 • Le sternum comprend le manubrium (partie large), le corps (partie allongée) et le processus
xiphoïde (en orme de pointe d’épée).
8.7 • Chaque membre est maintenu en place grâce à une ceinture : la ceinture scapulaire pour les
Comparaison entre membres supérieurs et la ceinture pelvienne pour les membres inférieurs.
les membres supérieurs • Le bras et la cuisse comptent chacun 1 os ; l’avant-bras et la jambe comptent chacun 2 os qui
et inférieurs – 322 pivotent l’un sur l’autre ; le poignet et le pied proximal comptent de multiples os courts ; la
main et le pied comptent chacun 14 phalanges.
8.9 • Chaque membre supérieur comporte l’humérus, le radius, l’ulna, 8 os du carpe, 5 métacar-
Les os des membres piens et 14 phalanges.
supérieurs – 323 8.9.1 L’humérus ....................................................................................................................................... 327
• L’humérus est l’os du bras. Il s’articule avec le radius et l’ulna au coude.
8.10 • La ceinture pelvienne se compose des deux os coxaux, tandis que le bassin comprend les os
La ceinture pelvienne coxaux, le sacrum et le coccyx.
et ses fonctions – 330 8.10.1 L’os coxal ........................................................................................................................................ 330
• Chaque os coxal est formé par la soudure de l’ilium, de l’ischium et du pubis.
• L’acétabulum de l’os coxal s’articule avec la tête du fémur. La crête iliaque de l’ilium forme le
bord postérosupérieur des hanches. Les tubérosités ischiatiques supportent le poids du
corps en position assise. Les deux os pubiens s’articulent par l’intermédiaire de leurs sur-
faces symphysaires.
8.11 • Chaque membre inérieur comporte le émur, la patella, le tibia, la fbula, 7 os du tarse, 5 méta-
Les os des membres tarsiens et 14 phalanges.
inérieurs – 336 8.11.1 Le émur et la patella ..................................................................................................................... 336
• Le émur présente une tête arrondie et un col allongé.
• Les condyles médial et latéral du émur s’articulent avec les condyles du tibia.
• La patella, ou rotule, s’insère dans le tendon du muscle quadriceps émoral.
8.12 • Le squelette appendiculaire se orme à partir des bourgeons des membres apparaissant à la
La ormation 4e semaine du développement. La ormation des membres est pratiquement terminée à
du squelette – 343 la 8e semaine du développement embryonnaire.
• Les bourgeons qui donnent naissance aux membres supérieurs apparaissent avant ceux qui
donnent naissance aux membres inérieurs.
AUTOÉVALUATION Solutionnaire
Concepts de base
1 La compression des os du crâne d’un nouveau-né au cours 3 Quelles sont les deux osses séparées par l’épine de
de l’accouchement est acilitée par des espaces entre les os la scapula ?
du crâne appelés . a) Les osses supraépineuse et suprascapulaire.
a) centres d’ossifcation b) Les osses suprascapulaire et inraépineuse.
b) ontanelles c) Les osses inraépineuse et supraépineuse.
c) oramens d) Les osses supraépineuse et glénoïdale.
d) osses
4 Le émur s’articule avec le tibia .
2 Laquelle des caractéristiques suivantes le bassin éminin a) à la ligne âpre
présente-t-il généralement ?
b) aux condyles médial et latéral
a) Une grande incisure ischiatique étroite et en orme de « U ».
c) à la tête du émur
b) Une arcade pubienne ouverte, angle supérieur à 100°.
d) au grand trochanter du émur
c) Un corps pubien triangulaire et court.
d) Une ouverture supérieure du bassin plus petite et en
orme de cœur.
Chapitre 8 Le système squelettique : les os 349
5 En position assise, le corps repose sur . 10 Décrivez les similitudes et les diérences entre les vraies
a) les os pubiens côtes, les ausses côtes et les côtes fottantes.
b) les tubérosités ischiatiques 11 Comparez les caractéristiques anatomiques et onctionnelles
c) les articulations sacro-iliaques des ceintures scapulaire et pelvienne.
d) la crête iliaque 12 Diérenciez le petit bassin du grand bassin en aisant
réérence aux repères anatomiques qui permettent de les
6 Que sont les sutures et de quelle açon agissent-elles sur
distinguer.
la orme et la croissance du crâne ?
13 Expliquez les onctions des arcs plantaires.
7 Énumérez les sept os qui orment l’orbite et expliquez
leur disposition. 14 Expliquez la ormation des membres. Quels sont les euillets
embryonnaires ormant les bourgeons de membres ?
8 Quelles sont les onctions des sinus paranasaux ?
Énumérez les principaux événements se déroulant au cours
9 Nommez les deux premières vertèbres cervicales et décrivez de chaque semaine de ormation des membres.
leurs onctions distinctes sur le plan de la mobilité de
la colonne.
Mise en application
Répondez aux questions 1 à 5 à l’aide du paragraphe suivant. pointue (au lieu de carrée). Toutes ces caractéristiques vous
amènent à tirer la conclusion suivante :
On vous demande de vous rendre sur une scène de crime qui se
trouve dans les bois. Un randonneur a découvert un squelette a) Ce squelette est enseveli depuis longtemps.
enseveli sous des euilles, et en tant qu’ostéologue de l’équipe, il b) Ce crâne appartient à une emme.
vous incombe d’identier les ossements et de déterminer l’âge c) Ce crâne appartient à un homme.
et le sexe du squelette. Vous commencez donc à examiner les
d) Ce crâne appartient à un jeune enant.
ossements.
4 Compte tenu de la réponse que vous avez donnée à la
1 Le premier os que vous devez identier est long et plutôt gros.
question 3, quelle caractéristique du bassin vous attendriez-
Il présente une tête arrondie, un col allongé et des condyles
vous à trouver ?
lisses sur sa partie distale. De grosses saillies osseuses se
trouvent également près du col de cet os. À partir de ces a) Une ouverture supérieure du bassin étroite.
caractéristiques, vous déterminez que cet os est : b) Des os pubiens rectangulaires et allongés.
a) un humérus ; c) Une incisure ischiatique étroite et en orme de « U ».
b) un radius ; d) Une arcade pubienne de 90°.
c) un émur ; e) Toutes les caractéristiques ci-dessus.
d) un tibia. 5 Les policiers veulent également savoir si vous pouvez
2 En examinant le reste du squelette, vous remarquez un os en déterminer l’âge du squelette au décès. Vous constatez que
orme de « S » qui semble avoir été racturé avant le décès. toutes les épiphyses des os longs sont soudées à leur corps
Cet os s’est sans doute racturé par suite d’une chute sur et que toutes les dents permanentes ont poussé. Les sutures
la main tendue. De quel os s’agit-il ? crâniennes sont encore ouvertes et la surace symphysaire
est aplatie, mais le bord qui la circonscrit n’est pas complète-
a) Une clavicule.
ment ormé. Compte tenu de ces caractéristiques, à quelle
b) Un métacarpien. tranche d’âge ce squelette appartient-il ?
c) Une côte. a) Moins de 10 ans.
d) Une phalange. b) 10 à 20 ans.
3 Vous prenez le squelette de la tête et commencez à l’exami- c) 20 à 35 ans.
ner. Le processus mastoïde est plutôt petit et la protubérance d) 35 à 50 ans.
occipitale externe est mal dénie. Les bords supraorbitaires
e) Plus de 50 ans.
sont plutôt anguleux et la protubérance mentonnière est
350 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Synthèse
1 Paul aperçoit sa flle qui vient de naître par la enêtre de 3 Les radiographies du bassin d’une emme de 70 ans sont
la pouponnière à l’hôpital et est bouleversé, car la tête de la malencontreusement mélangées avec celles d’un homme
nouveau-née est très diorme. Une infrmière lui dit de ne pas dans la trentaine. Quelles caractéristiques liées au bassin
s’inquiéter, la tête du bébé reprendra sa orme normale dans permettraient de déterminer à qui appartiennent les
quelques jours. Qu’est-ce qui a provoqué cette déormation radiographies ?
crânienne et quel repère anatomique du crâne de la nouveau-
née lui permet de reprendre une orme plus arrondie ?
2 Tatiana en est à son premier trimestre de grossesse et rend
visite à son médecin. Elle est atteinte de lupus et a lu que
le médicament thalidomide se révèle très prometteur pour
soulager les symptômes. Le médecin devrait-il lui prescrire
ce médicament à ce stade-ci ? Pourquoi ?
LE SYSTÈME
CHAPITRE SQUELETTIQUE :
9 LES ARTICULATIONS
Adaptation française :
Mélanie Cordeau
Les rhumatologues sont des médecins spécialisés dans le traitement des os, des
articulations, des muscles, des tendons et des ligaments. Ils peuvent diagnostiquer
des blessures musculosquelettiques, particulièrement celles touchant les articula-
tions qui ont l’objet du présent chapitre. Ce type de médecin doit connaître l’ampli-
tude normale du mouvement de chaque articulation, les structures musculaires et
ligamentaires qui soutiennent l’articulation ainsi que les répercussions des blessures
sur la mobilité et la guérison défnitive de l’articulation. C’est donc ce spécialiste qui
est consulté en cas d’ostéoporose, d’arthrite, de maux de dos ou de blessures spor-
tives graves.
9.1 La classifcation des articulations ............ 352 9.4 Les articulations synoviales ....................... 356 9.6.2 Le mouvement angulaire......................... 363
9.2 Les articulations fbreuses ......................... 352 9.4.1 Les caractéristiques distinctives 9.6.3 Le mouvement de rotation ...................... 365
9.2.1 Les articulations alvéolodentaires ............ 352 et l’anatomie des articulations 9.6.4 Les mouvements particuliers................... 366
synoviales .............................................. 356
INTÉGRATION llustration des concepts 9.7 Les caractéristiques et l’anatomie
9.4.2 La classifcation des articulations de certaines articulations ........................... 368
Relation entre la mobilité et la stabilité
synoviales .............................................. 359
des articulations...................................................... 353 9.7.1 L’articulation temporomandibulaire .......... 368
9.5 Les articulations synoviales 9.7.2 Les articulations de l’épaule .................... 372
9.2.2 Les sutures ............................................ 354 et les leviers ................................................... 361
9.7.3 L’articulation du coude ............................ 376
9.2.3 Les syndesmoses ................................... 354 9.5.1 La terminologie des leviers...................... 361
9.7.4 L’articulation de la hanche ...................... 378
9.3 Les articulations cartilagineuses .............. 355 9.5.2 Les types de leviers ................................ 362
9.7.5 L’articulation du genou............................ 380
9.3.1 Les synchondroses ................................. 355 9.6 Les mouvements des articulations
synoviales ....................................................... 363
9.7.6 L’articulation de la cheville ...................... 382
9.3.2 Les symphyses....................................... 356
9.6.1 Le mouvement de glissement ................. 363
9.8 La ormation et le vieillissement
des articulations ........................................... 383
Liens entre le système squelettique
et les autres systèmes .......................................... 385
352 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
FIGURE 9.1
Relation entre la mobilité et la stabilité des articulations ❯
Plus une articulation est mobile, moins elle est stable, et vice versa.
Membrane
interosseuse
Articulations synoviales
Articulation
du genou
La plus La moins
mobile stable
Articulation
scapulohumérale
(épaule)
Suture Ulna
Radius
Syndesmose
Racine (membrane
de la dent interosseuse)
Ligaments Articulation
alvéolodentaires alvéolo-
Processus dentaire
alvéolaire de
la mandibule
FIGURE 9.2
Articulations fbreuses ❯ Du tissu conjoncti dense régulier unit dent et la mâchoire. B. La suture est une articulation immobile entre des
les os de l’articulation fbreuse pour empêcher ou limiter le mouvement. os crâniens. C. La syndesmose permet une légère mobilité entre le radius
A. L’articulation alvéolodentaire est une articulation immobile entre la et l’ulna.
Les raisons pour lesquelles les appareils orthodontiques nombre de blessures à ces articulations. Ces articulations sont or-
peuvent être douloureux et prendre autant de temps à position- mées de tissu conjoncti dense régulier dont les fbres de collagène
ner correctement les dents sont directement liées à l’architecture sont très courtes. Elles sont présentes entre les os crâniens seule-
de l’articulation alvéolodentaire. Le travail de l’orthodontiste ment chez l’enant et l’adolescent. En plus de joindre des os, les
consiste à repositionner ces articulations normalement immo- sutures permettent au crâne de prendre de l’expansion à mesure
biles au moyen de clamps, de bagues, d’anneaux et de broches. que la taille de l’encéphale augmente. Chez l’adulte, le tissu
En réaction à ces contraintes mécaniques, des ostéoblastes et des conjoncti dense régulier de la suture s’ossife, usionnant ainsi
ostéoclastes travaillent ensemble pour modifer le processus les os crâniens. Lorsque ces os ont complètement usionné le long
alvéolaire, entraînant un remodelage des articulations et un de la suture, cette suture eacée se nomme synostose (sun = usion,
repositionnement lent des dents. osteon = os), ce qui signife jonction osseuse.
conjoncti dense régulier composées de fbres de collagène plus de l’articulation est soit du cartilage hyalin, soit du cartilage
longues que dans les sutures. Les ligaments peuvent prendre la fbreux. Les deux types d’articulations cartilagineuses sont la
orme d’un aisceau unissant les épiphyses de deux os longs synchondrose et la symphyse FIGURE 9.3.
adjacents. Ce type de syndesmose est présent entre les extrémi-
tés du radius et de l’ulna, et entre les extrémités du tibia et de la
fbula. La syndesmose se présente aussi sous la orme d’une INTÉGRATION APPLICATION CLINIQUE
membrane ligamentaire, appelée membrane interosseuse, qui La costochondrite
unit non pas les épiphyses, mais le corps de deux os longs adja-
cents. La syndesmose sous orme de aisceau permet une aible DÉSÉQUILIBRE HOMÉOSTATIQUE
mobilité, alors que la membrane interosseuse sert d’axe de rota- La costochondrite (costa = côte, chondros = cartilage, itis =
tion pour permettre au radius et à l’ulna (ou au tibia et à la infammation) désigne une infammation et une irritation des
fbula) de pivoter l’un sur l’autre. La syndesmose est donc semi- articulations chondrocostales (entre la côte et son cartilage
mobile, et sa mobilité est attribuable à la longueur de ses fbres costal) se traduisant par une douleur thoracique localisée. La
de collagène. En eet, plus les fbres de collagènes d’une articu- cause de la costochondrite est généralement inconnue, mais
lation sont longues, plus celle-ci est mobile. quelques cas documentés montrent notamment un trauma
léger et récurrent de la paroi thoracique (p. ex., une orte toux
persistante ou un surmenage pendant l’exercice) ou une inec-
Vérifiez vos connaissances tion bactérienne ou virale de ces articulations. Cette douleur
thoracique localisée se conond souvent avec celle liée à l’in-
4. Quel type de mouvement la syndesmose permet-elle
arctus du myocarde (crise cardiaque). Le traitement de la cos-
d’eectuer ?
tochondrite est la prise d’anti-infammatoires non stéroïdiens
5. Les articulations breuses ont-elles toutes le même (AINS) comme l’aspirine. En général, le repos et un traitement
degré d’immobilité ? Expliquez. approprié ont disparaître les symptômes en quelques semaines.
Articulations sterno-
costales (articulations
synoviales entre le
sternum et le cartilage
costal des côtes 2 à 7) Symphyse pubienne Corps de la vertèbre
A. B.
FIGURE 9.3
Articulations cartilagineuses ❯ Du cartilage unit les os de le cartilage costal de la première côte et le sternum. B. La symphyse est
l’articulation cartilagineuse. A. La synchondrose est une articulation semi-mobile et se trouve à la symphyse pubienne et aux articulations
immobile située dans les cartilages épiphysaires des os longs, entre intervertébrales.
chacune des côtes vraies et leur cartilage costal respecti ainsi qu’entre
356 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Gaine du tendon
(ouverte)
Tendon du fléchisseur
profond des doigts
Tendon du fléchisseur
superficiel des doigts
Fémur Bourse synoviale
suprapatellaire Gaines
Bourse subtendineuse des tendons
du muscle Membrane synoviale des doigts
gastrocnémien
Capsule articulaire Patella
Cartilage articulaire Bourse sous-cutanée
prépatellaire
Ménisque
Coussinet adipeux Gaine du tendon
Cavité articulaire Bourses autour du tendon du
remplie de synovie infrapatellaires long fléchisseur du pouce Gaine commune
des tendons
Ligament patellaire des fléchisseurs
Tibia
Tendon du fléchisseur
radial du carpe Tendons du fléchisseur
superficiel des doigts
Tendon du long et du fléchisseur
fléchisseur du pouce profond des doigts
A. Bourses séreuses de l’articulation du genou, coupe sagittale B. Gaines des tendons du poignet et de la main, vue antérieure
FIGURE 9.5
Bourses séreuses et gaines du tendon ❯ Les structures remplies os frottent ensemble. A. L’articulation du genou compte plusieurs
de synovie, appelées bourses séreuses et gaines du tendon, réduisent la bourses séreuses (en bleu et en pourpre). B. Le poignet et la main
friction aux endroits où des ligaments, des muscles, des tendons et des comptent de nombreuses gaines de tendon (en bleu).
qui résulte des diérents mouvements du corps, comme c’est le assurent une certaine protection de l’articulation. Souvent, ils
cas aux endroits où il y a un rottement entre un tendon (ou un remplissent les espaces qui se orment lorsque les os se déplacent
ligament) et un os. Une bourse séreuse allongée appelée gaine et que la cavité articulaire change de orme (voir la fgure 9.5A).
du tendon (ou gaine synoviale) entoure les tendons aux endroits
où la riction est plus importante. Les gaines du tendon sont
surtout présentes dans les espaces restreints du poignet et de la Vérifiez vos connaissances
cheville (voir la fgure 9.5B). L’infammation d’une bourse séreuse 8. Quelles sont les principales caractéristiques de tous
se nomme bursite, alors que l’infammation de la gaine du ten- les types d’articulations synoviales ?
don est la tendinite.
9. Quelle est l’utilité de la synovie dans ce type
Des coussinets adipeux sont souvent répartis à la périphérie d’articulation ?
de l’articulation synoviale. Ils servent de tissu de remplissage et
FIGURE 9.6
Articulations synoviales ❯ Illustration
des six types d’articulations synoviales et
de leur emplacement dans le corps humain. Articulation
trochléenne
(uniaxiale)
Os du
carpe
Humérus
Radius
Triquetrum Articulation
Hamatum plane
Trapèze
Articulation (uniaxiale)
Premier métacarpophalangienne
métacarpien (jointure)
Articulations
Phalanges interphalangiennes Ulna
Métacarpien
Phalange proximale
Articulation sphéroïde
(multiaxiale)
Articulation en
selle (biaxiale)
Ilium
Articulation condylaire
(biaxiale)
Dent de l’axis
Atlas
Articulation uniaxiale
Articulation biaxiale
Articulation multiaxiale
Articulation trochoïde
(uniaxiale)
Chapitre 9 Le système squelettique : les articulations 361
Cartilagineuse Extrémités osseuses unies • Synchondrose : os liés par • Cartilage épiphysaire des os Immobile
(voir la fgure 9.3) par du cartilage ; aucune du cartilage hyalin en croissance ; articulations
cavité articulaire chondrocostales (entre les
côtes et le sternum)
vitesse et la distance d’un mouvement produit par une force, la 9.5.2.1 Le levier de première classe
direction d’une force appliquée et la puissance de la force. Le levier de première classe comporte un point d’appui au
Un mouvement se produit lorsque l’effort appliqué à un point milieu, soit entre le point de l’effort (force) et celui de la résis-
donné sur le levier dépasse la résistance située à un autre point. tance (charge). La paire de ciseaux est un exemple de levier de
La partie du levier qui va du point d’appui au point de l’effort se première classe. L’effort est appliqué aux anneaux des ciseaux,
nomme bras de force, et la partie du levier allant du point d’ap- tandis que la résistance se trouve à l’extrémité coupante. Le
pui au point de la résistance se nomme bras de charge. Dans le point d’appui (pivot du mouvement) se trouve au milieu des
corps humain, l’os long sert de levier, l’articulation sert de point ciseaux, là où les deux lames se croisent. Dans le corps humain,
d’appui et le muscle attaché à l’os produit l’effort. l’articulation atlanto-occipitale du cou dans laquelle les muscles
de la face postérieure du cou tirent vers le bas sur les lignes
Vérifiez vos connaissances nucales de l’os occipital du crâne (voir la fgure 8.7, p. 295), empê-
11. Quelle est la différence entre le bras de force chant ainsi la tête de s’incliner naturellement vers l’avant, est un
et le bras de charge d’un levier ? exemple de levier de première classe.
E
Effort Effort
Point
d’appui R E
R
P Résistance
Résistance
R
Effort P
E
P Résistance
Point d’appui
Point d’appui
A. B. C.
FIGURE 9.7
Classes de leviers ❯ A. Dans le cas du levier de première classe, le et l’effort, comme dans le cas de la brouette ou du muscle du mollet.
point d’appui se trouve entre la résistance et l’effort, comme dans le cas C. Pour le levier de troisième classe, soit le type de levier le plus commun,
des ciseaux ou du muscle trapèze (muscle du cou). B. Dans le cas du l’effort est appliqué entre la résistance et le point d’appui, comme dans le
levier de deuxième classe, la résistance se trouve entre le point d’appui cas des forceps, des pinces à épiler ou des muscles du bras.
Chapitre 9 Le système squelettique : les articulations 363
résistance, et le soulèvement vers le haut des poignées constitue 9.6.1 Le mouvement de glissement
l’eort. Dans ce type de levier, une aible orce peut équilibrer
un poids plus lourd, car l’eort est toujours plus éloigné du point
1 Décrire le mouvement de glissement et nommer les
d’appui que la résistance. Les leviers de deuxième classe sont
rares dans le corps humain, mais un bon exemple est l’étirement articulations effectuant ce mouvement.
du pied (fexion plantaire) qui permet de se tenir sur la pointe
des pieds. La contraction du muscle du mollet tire vers le haut le Le glissement est un mouvement simple dans lequel deux sur-
tendon calcanéen attaché au talon (calcanéus). aces opposées glissent légèrement l’une contre l’autre. Dans le
mouvement de glissement, l’angle entre les os ne varie pas, et
ce mouvement est limité dans toutes les directions. Le mouve-
9.5.2.3 Le levier de troisième classe
ment de glissement se produit généralement aux articulations
Dans le cas du levier de troisième classe, l’eort est appliqué planes, comme c’est le cas entre les os du carpe ou du tarse. Par
entre la résistance et le point d’appui, comme lorsqu’une per- exemple, lorsque les mains bougent, les os du carpe glissent les
sonne ramasse un petit objet à l’aide de orceps. Il s’agit du levier uns sur les autres.
le plus commun du corps humain. Le coude est un levier de
troisième classe dans lequel l’articulation entre l’humérus et
Vérifiez vos connaissances
l’ulna correspond au point d’appui, le muscle biceps brachial
applique l’eort et un poids quelconque dans la main ou le poids 13. Dans quelles articulations le mouvement de glisse-
de l’avant-bras lui-même constitue la résistance. Le genou et la ment se produit-il généralement ?
mandibule sont aussi des leviers de troisième classe. Par exemple,
dans le cas de la mandibule, lorsqu’un aliment est croqué avec
des incisives, l’articulation temporomandibulaire est le point 9.6.2 Le mouvement angulaire
d’appui et le muscle temporal applique l’eort, tandis que la
résistance est l’aliment croqué. 2 Décrire le mouvement angulaire.
3 Nommer les types précis de mouvements angulaires.
Pour chaque type de levier, il est possible d’utiliser l’acronyme La fexion (fexio = action de plier) est un mouvement dans un
PRE pour aider à retenir la partie du système de levier qui se plan antéropostérieur du corps qui diminue l’angle entre deux os.
trouve entre les deux autres parties. Ces os se rapprochent l’un de l’autre, car l’angle entre les deux
diminue. La fexion des doigts vers la paume de la main pour
• Dans le cas du levier de première classe, le point d’appui
ormer un poing, le féchissement de l’avant-bras vers le bras à
(première lettre de l’acronyme) se trouve entre la résistance
l’articulation du coude, la fexion de l’épaule lorsque le bras est
et l’effort.
soulevé vers l’avant et la fexion du cou lorsque la tête s’incline
• Dans le cas du levier de deuxième classe, la résistance vers l’avant pour regarder les pieds sont des exemples de fexion.
(deuxième lettre de l’acronyme) se trouve entre le point d’ap-
pui et l’effort. À l’inverse de la fexion, l’extension (extendere = étendre)
est un mouvement dans un plan antéropostérieur qui augmente
• Dans le cas du levier de troisième classe, l’effort se trouve
entre le point d’appui et la résistance. l’angle entre les os de l’articulation. L’extension est une action
d’étirement dans un plan antéropostérieur. L’étirement du bras et
de l’avant-bras jusqu’à ce que le membre supérieur se projette à
l’opposé de la ace antérieure du corps et l’étirement des doigts
après avoir serré le poing sont des exemples d’extension.
9.6 Les mouvements des Lorsque l’extension d’une articulation dépasse 180°, ce mou-
vement se nomme hyperextension (huper = au-dessus, au-
articulations synoviales delà). À titre d’exemple, lorsqu’une personne étend le bras et la
main, la paume tournée vers le bas, et qu’elle soulève le dos de
Quatre types de mouvements caractérisent les articulations syno- la main comme si elle admirait une bague à son doigt, le poignet
viales : le mouvement de glissement, le mouvement angulaire, le est en hyperextension. En outre, si une personne regarde le
mouvement de rotation et des mouvements particuliers propres à plaond pendant qu’elle est debout, son cou est en hyperexten-
des articulations précises. Le tableau 9.2 résume l’ensemble des sion. La FIGURE 9.8 illustre la fexion, l’extension et l’hyper-
mouvements des articulations synoviales. extension de diverses parties du corps.
364 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Extension Extension
Flexion
Flexion
Extension
A. B. C. D. E.
FIGURE 9.8
Flexion, extension, hyperextension et fexion latérale ❯ Dans articulaire, mais dans un plan rontal. Cette gure montre des exemples
un plan antéropostérieur, la fexion diminue l’angle articulaire, tandis que d’articulations qui permettent certains de ces mouvements : A. articulation
l’extension augmente l’angle articulaire. L’hyperextension est l’extension atlanto-occipitale ; B. articulation du coude ; C. articulation radiocarpienne ;
d’une articulation au-delà de 180°. La fexion latérale diminue l’angle D. articulation du genou ; E. articulations intervertébrales.
Une fexion latérale se produit lorsque le tronc du corps ou des orteils signife qu’ils sont écartés par rapport au doigt ou
s’incline de açon latérale par rapport à un plan rontal. Ce à l’orteil du milieu, qui sert de ligne médiane. L’abduction du
type de mouvement se produit surtout entre les vertèbres des poignet (ou déviation radiale) consiste à écarter latéralement la
régions cervicale et lombaire de la colonne vertébrale (voir la main et les doigts de la ligne médiane du corps.
fgure 9.8E).
Le mouvement inverse de l’abduction est l’adduction (adduc-
tio = rapprocher de). Il s’agit du mouvement d’une partie du
À votre avis
corps vers la ligne médiane du corps. Il y a adduction lorsque la
3. Lorsqu’une personne est assise sur une chaise, les cuisse ou le bras écartés sont ramenés vers la ligne médiane du
articulations de ses hanches et de ses genoux sont- corps, ou dans le cas des doigts, vers la ligne médiane de la
elles en fexion ou en extension ? main. L’adduction du poignet (ou déviation ulnaire) consiste à
pointer la main et les doigts vers la ligne médiane du corps. La
FIGURE 9.9 montre l’abduction et l’adduction de diverses parties
L’abduction (abductio = écarter de) est un mouvement laté-
du corps.
ral d’une partie du corps qui s’écarte de la ligne médiane du
corps. Il y a abduction lorsque le bras ou la cuisse s’éloignent La circumduction (circum = autour de, ducere = conduire)
latéralement de la ligne médiane du corps. L’abduction des doigts est une séquence de mouvements au cours de laquelle l’extrémité
Abduction Adduction
Abduction
Adduction
Abduction
Abduction Adduction
A. B. Adduction
C. D.
FIGURE 9.9
Abduction et adduction ❯ L’abduction écarte latéralement du tronc une partie du corps,
tandis que l’adduction la rapproche vers le tronc. En voici quelques exemples : A. articulation
scapulohumérale ; B. articulation radiocarpienne ; C. articulation de la hanche ; D. articulations
métacarpophalangiennes.
Chapitre 9 Le système squelettique : les articulations 365
Rotation
latérale
Rotation
médiale Rotation Rotation
latérale médiale
Rotation Pronation Supination
A. B. C. D.
FIGURE 9.11
Mouvements de rotation ❯ La rotation permet à un os de tourner scapulohumérale ; C. articulation de la hanche. D. La pronation
autour de son axe longitudinal. Les articulations suivantes permettent et la supination se produisent aux articulations de l’avant-bras.
ce mouvement : A. articulation atlantoaxoïdienne ; B. articulation
366 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
L’articulation carpométacarpienne permet de déplacer le Les mouvements des articulations synoviales sont résumés
pouce vers le bout palmaire des doigts en passant au-dessus de dans le TABLEAU 9.2.
la paume de la main. Ce mouvement se nomme opposition (voir
la fgure 9.12E). Il permet à la main de saisir des objets et consti- Vérifiez vos connaissances
tue le mouvement des doigts le plus caractéristique de l’hu- 16. Quelle est la diérence entre l’inversion et l’éversion,
main. Le mouvement inverse se nomme reposition et consiste et quelles sont les articulations qui permettent ces
simplement à repositionner les doigts à leur emplacement mouvements ?
habituel.
Mouvement Deux surfaces articulaires opposées glissent l’une contre l’autre dans pratiquement toutes
de glissement les directions ; l’ampleur du mouvement est faible.
Mouvement
L’angle entre les os de l’articulation augmente ou diminue.
angulaire
Flexion latérale Mouvement (féchissement) latéral de la colonne vertébrale par rapport au plan rontal Aucun
Circumduction Mouvement continu résultant de la séquence des mouvements de fexion, d’abduction, Aucun
d’extension et d’adduction ; mouvement circulaire de l’extrémité distale du membre
ou des doigts
Mouvement
Un os pivote autour de son axe longitudinal.
de rotation
Mouvements
Types de mouvements qui n’entrent dans aucune des catégories ci-dessus.
particuliers
Dorsifexion Mouvement de l’articulation de la cheville qui ramène le dos (ace supérieure) du pied vers la ace Flexion plantaire
antérieure de la jambe
Flexion plantaire Mouvement de l’articulation de la cheville qui amène la plante du pied vers la ace postérieure Dorsifexion
de la jambe
Inversion Mouvement de torsion du pied qui tourne la plante du pied vers l’intérieur Éversion
Éversion Mouvement de torsion du pied qui tourne la plante du pied vers l’extérieur Inversion
Protraction Mouvement vers l’avant d’une partie du corps par rapport à sa position anatomique Rétraction
Rétraction Mouvement vers l’arrière d’une partie du corps par rapport à sa position anatomique Protraction
Opposition Mouvement particulier du pouce vers les doigts, permettant de saisir et de tenir un objet Reposition à sa
position naturelle
a Certains mouvements (p. ex., la circumduction) n’ont pas de mouvement inverse.
368 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
FIGURE 9.13
Articulation temporomandibulaire ❯ L’articulation entre la tête
de la mandibule et la fosse mandibulaire du temporal effectue une
grande variété de mouvements.
Ligament
temporomandibulaire Surface articulaire
de la fosse mandibulaire
Capsule articulaire
Méat acoustique
externe
Capsule articulaire
Ligament sphénomandibulaire Tubercule
Tête de la mandibule articulaire
Processus coronoïde
de la mandibule
Processus styloïde
Chapitre 9 Le système squelettique : les articulations 369
Atlanto-occipitale
Costovertébrale
• Suraces articulaires Synoviale Mobile Extension et fexion
supérieures de l’atlas et (condylaire) de la tête ; légère
condyles occipitaux de fexion latérale de la
l’occipital tête de chaque côté
Lombosacrée Atlantoaxoïdienne
Intervertébrale
Costovertébrale
Lombosacrée
Sternocostale
Sternoclaviculaire Sternoclaviculaire
Acromioclaviculaire
• Extrémité sternale de la Synoviale Mobile Élévation, abaissement,
Scapulohumérale clavicule, manubrium du (en selle) circumduction
(épaule) sternum et cartilage de
la première côte
Huméro-ulnaire Acromioclaviculaire
(coude)
• Extrémité acromiale de la Synoviale (plane) Mobile Glissement de la scapula
Huméroradiale clavicule et acromion de sur la clavicule
(coude) la scapula
Radio-ulnaire Scapulohumérale
(proximale)
• Cavité glénoïdale de la Synoviale Mobile Abduction, adduction,
Radiocarpienne scapula et tête de (sphéroïde) circumduction, extension,
Radio-ulnaire
(distale)
(poignet) l’humérus fexion, rotation latérale
Intercarpienne et rotation médiale du bras
Carpométacarpienne
du pouce Coude
Carpométacarpienne
des doigts II à V • Articulation huméro- Synoviale Mobile Extension et fexion
ulnaire : trochlée de l’humé- (trochléenne) de l’avant-bras
Métacarpophalangienne rus et incisure trochléaire
de l’ulna
Interphalangienne • Articulation huméro-
radiale : capitulum de
l’humérus et tête du radius
Radio-ulnaire
Radiocarpienne
Intercarpienne
Carpométacarpienne
Interphalangienne
Hanche (coxoémorale)
Hanche
• Tête du émur et acétabulum Synoviale Mobile Abduction, adduc tion,
Symphyse pubienne de l’os iliaque (sphéroïde) circumduction, exten-
sion, fexion, rotation
médiale et rotation
latérale de la cuisse
Symphyse pubienne
Genou
Fémoropatellaire (genou)
Fémorotibiale (genou) • Articulation émoropatel- Synoviales (tro- Mobile Extension, fexion,
Tibiofibulaire (supérieure) laire : patella et surace chléenne et plane) rotation latérale
patellaire du émur à l’articulation de la jambe en
• Articulation émorotibiale a : émoropatellaire ; position féchie,
condyle médial du émur, synoviale (tro- légère rotation
ménisque médial et condyle chléenne) à l’articula- médiale
médial du tibia tion émorotibiale
Tibiofbulaire
Tarsométatarsienne
Métatarsophalangienne
Interphalangienne
Les troubles de l’articulation temporomandibulaire de la douleur non seulement au site de l’articulation, mais égale-
ment à d’autres endroits, notamment aux sinus de la ace, à la
DÉSÉQUILIBRE HOMÉOSTATIQUE
membrane du tympan, à la cavité orale, aux yeux et aux dents.
L’articulation temporomandibulaire (ATM) peut présenter dié- La propagation de la douleur peut être importante, car de nom-
rents déséquilibres homéostatiques. Des troubles de l’ATM sont breuses branches sensitives du ner trijumeau innervent toutes
souvent observés chez les personnes qui ont l’habitude de ces structures, y compris les muscles et les mâchoires (voir la
mâcher de la gomme, de grincer des dents ou de serrer les section 13.9).
dents. Le trouble de l’ATM le plus réquent résulte d’une modi-
cation des ligaments qui maintiennent l’articulation en place, Bien que la plupart des troubles de l’articulation temporoman-
provoquant un déplacement progressi interne du disque articu- dibulaire se rétablissent sans traitement, il est parois nécessaire
laire. Lorsque le disque articulaire quitte sa position normale, un de recourir à la prise d’anti-infammatoires (pour réduire la dou-
bruit de claquement ou de craquement peut s’entendre à l’ouver- leur), à la mise au repos de l’articulation par le port d’une attèle ou
ture et à la ermeture de la bouche. La personne peut ressentir à une intervention chirurgicale dans les cas les plus graves.
9.7.2.1 L’articulation sternoclaviculaire sternoclaviculaire en deux parties pour former deux cavités syno-
L’articulation sternoclaviculaire est une articulation en selle for- viales distinctes. Par conséquent, cette articulation permet de
mée par le manubrium du sternum et l’extrémité sternale de la nombreux mouvements, soit l’élévation, l’abaissement et la
clavicule FIGURE 9.14. Un disque articulaire divise l’articulation circumduction.
Ligament Clavicule
sternoclaviculaire
Deuxième
côte Cartilage costal Corps du sternum
Ligament Clavicule
sternoclaviculaire
Première
côte
Ligament
costoclaviculaire Manubrium du sternum
L’entorse de l’articulation acromioclaviculaire rappé contre la bande. Elle est également réquente chez les
lutteurs. Les symptômes de ce type d’entorse sont une sensibi-
DÉSÉQUILIBRE HOMÉOSTATIQUE
lité au toucher, un œdème (enfure) dans la région articulaire et
L’expression entorse de l’articulation acromioclaviculaire de la douleur lorsque l’abduction du bras dépasse 90°, car c’est
ait réérence à une luxation de l’articulation acromioclaviculaire. la position à laquelle un mouvement important se produit entre
La luxation (luxare = déboîter) est une lésion articulaire dans les suraces des os luxés. De plus, l’acromion paraîtra très pro-
laquelle les os de l’articulation se sont séparés. L’entorse de éminent et plus pointu. Le traitement peut être conservateur
l’articulation acromioclaviculaire résulte souvent d’un coup vio- (p. ex., du repos) ou nécessiter une intervention chirurgicale,
lent porté à l’articulation, comme lorsqu’un joueur de hockey est selon la gravité de la luxation.
374 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Les fbres de la capsule articulaire et de multiples ligaments dans les cas graves d’entorse de l’articulation acromioclavicu-
extracapsulaires, notamment les ligaments sternoclaviculaires laire, l’acromion et la clavicule ne s’alignent plus correctement
et costoclaviculaires, apportent du soutien et de la stabilité à (voir l’Application clinique intitulée « L’entorse de l’articulation
cette articulation. Cette constitution la rend très stable. Si une acromioclaviculaire », p. 373).
personne tombe sur la main tendue en extension du poignet de
manière à ce que la orce soit appliquée sur l’articulation sterno- 9.7.2.3 L’articulation scapulohumérale
claviculaire, la clavicule se racturera avant qu’une luxation de L’articulation scapulohumérale (ou articulation glénohumé-
cette articulation ne se produise. rale) est communément appelée articulation de l’épaule. Il s’agit
d’une articulation sphéroïde ormée par la tête de l’humérus et la
9.7.2.2 L’articulation acromioclaviculaire cavité glénoïdale de la scapula (voir la fgure 9.15). De toutes les
L’articulation acromioclaviculaire est une articulation plane articulations du corps humain, elle est celle qui est la plus mobile
située entre l’acromion et l’extrémité latérale de la clavicule et qui permet la plus grande variété de mouvements. Par consé-
FIGURE 9.15. Un disque articulaire de cartilage fbreux quent, elle est aussi l’articulation la moins stable et la plus sou-
sépare ces deux os dans la cavité articulaire. Cette articulation vent luxée.
travaille avec les articulations sternoclaviculaire et scapulohu-
Le bourrelet glénoïdal de cartilage fbreux entoure la surace
mérale pour permettre au membre supérieur d’eectuer une
de la cavité glénoïdale. Une capsule articulaire relativement lâche
multitude de mouvements.
s’attache au col chirurgical de l’humérus. L’articulation scapulo-
Plusieurs ligaments apportent une grande stabilité à cette humérale compte plusieurs ligaments importants. Le ligament
articulation. Un ligament acromioclaviculaire renorce la partie coracoacromial s’étend entre le processus coracoïde et l’acromion
supérieure de la capsule articulaire fbreuse. De plus, un liga- de la scapula. Le gros ligament coracohuméral est un épaississe-
ment coracoclaviculaire très solide relie la clavicule au proces- ment de la partie supérieure de la capsule articulaire. Il s’étend du
sus coracoïde de la scapula. Si ce ligament se déchire, comme processus coracoïde de la scapula à la tête de l’humérus.
Bourse
subdeltoïdienne Ligaments glénohuméraux
Ligament
Tendon du chef long coracoacromial Acromion Articulation acromioclaviculaire
du biceps brachial
Clavicule Clavicule
Ligament acromioclaviculaire
Ligament Disque articulaire
Tendon supraépineux coracoclaviculaire
Processus Tendon du chef long Tendon
Acromion supraépineux
coracoïde du biceps brachial
Tendon
Bourse Membrane
infraépineux
Muscle séreuse synoviale
Bourse séreuse
subscapulaire Muscle Cavité glénoïdale
Muscle petit rond
deltoïde de la scapula
Cavité glénoïdale Bourse séreuse
Bourrelet glénoïdal Ligaments
Capsule articulaire glénohuméraux Bourrelet glénoïdal
Col chirurgical
de l’humérus Capsule articulaire
Scapula
Les ligaments glénohuméraux sont trois épaississements de paraitement et ournissent donc un soutien osseux solide. Enn,
la partie antérieure de la capsule articulaire. Ces ligaments sont de multiples ligaments solides de soutien contribuent au renorce-
souvent indistincts ou absents et ils n’apportent que peu de sou- ment de la capsule articulaire. En raison de la corrélation négative
tien. De plus, le tendon du che long du biceps brachial passe qui existe entre la stabilité et la mobilité, l’articulation du coude
dans la capsule articulaire et contribue à stabiliser la tête de est très stable, mais n’est pas aussi mobile que d’autres articula-
l’humérus dans l’articulation. tions, comme l’articulation scapulohumérale.
Les ligaments de l’articulation scapulohumérale ne renorcent L’articulation du coude compte deux principaux ligaments de
que légèrement l’articulation. La majeure partie de la solidité de soutien. Le ligament collatéral radial (ou ligament collatéral
l’articulation est attribuable aux muscles de la coiffe des rota- latéral) assure la stabilité de l’articulation à sa ace latérale ; il
teurs qui l’entourent (voir la section 11.8.2). Les muscles de la s’étend autour de la tête du radius, entre le ligament annulaire
coie des rotateurs (inraépineux, subscapulaire, supraépineux et l’épicondyle latéral de l’humérus. Le ligament collatéral
et petit rond) agissent ensemble pour maintenir la tête de l’hu- ulnaire (ou ligament collatéral médial) assure la stabilité de
mérus dans la cavité glénoïdale. Les tendons de ces muscles l’articulation du côté médial et s’étend de l’épicondyle médial de
entourent l’articulation (sau sa partie inérieure) et usionnent l’humérus au processus coronoïde et à l’olécrâne de l’ulna. De
à la capsule articulaire. Comme les muscles de la coie des rota- plus, un ligament annulaire (anularis = relati à l’anneau)
teurs ne soutiennent pas la partie inérieure de l’articulation, entoure le col du radius et retient la tête proximale du radius
cette région est ragile et plus sujette aux blessures. contre l’ulna. Ce ligament annulaire aide à maintenir la tête du
radius en place.
Des bourses séreuses aident à diminuer la riction à des
endroits précis de l’épaule où des tendons et des muscles volumi- Malgré le soutien provenant de la capsule articulaire et des
neux couvrent la capsule articulaire. L’épaule compte un nombre ligaments, l’articulation du coude est sujette aux blessures
relativement élevé de bourses séreuses. causées par des impacts violents ou des contraintes inhabi-
tuelles. À titre d’exemple, si une personne tombe sur la main
tendue en extension du poignet et que l’articulation du coude
Vérifiez vos connaissances est légèrement féchie, la combinaison de la contrainte posté-
18. Pour quelle raison l’articulation scapulohumérale rieure exercée sur l’ulna et de la contraction des muscles qui
est-elle considérée comme étant l’articulation à déplient le coude peut racturer l’ulna au milieu de l’incisure
la ois la plus mobile et la plus instable du corps trochléaire. Parois, des contraintes appliquées au coude
humain ? entraînent une luxation. C’est le cas surtout lorsque le carti-
lage épiphysaire est encore présent ; les enants et les adoles-
cents sont donc sujets aux luxations ou aux ractures des
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS épicondyles de l’humérus.
Humérus
Épicondyle latéral
Épicondyle
Capsule articulaire médial
Flexion
Ligament collatéral radial
Ligament
Ligament annulaire collatéral
Extension
ulnaire
Tendon du biceps
brachial (sectionné)
Radius
Humérus Ulna
Radius
Ligament
collatéral Ulna
radial
FIGURE 9.16
Articulation du coude ❯ L’articulation du coude est une articulation trochléenne.
Représentations du coude droit : A. vue antérieure ; B. vue latérale ; C. vue médiale ;
D. coupe sagittale médiane.
378 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
FIGURE 9.17
Extension Flexion Abduction Articulation de la hanche ❯ La tête du fémur et
l’acétabulum de l’os iliaque forment l’articulation de la
Adduction hanche. Représentations de l’articulation de la hanche
droite : A. vue antérieure ; B. vue postérieure ; C. coupe
frontale. D. Photo d’un spécimen cadavérique d’articu -
lation de la hanche dans laquelle la capsule articulaire
a été sectionnée pour montrer les structures internes.
Ligament iliofémoral
Ligament ischiofémoral
Ligament
iliofémoral Grand
Grand trochanter
trochanter
Ligament
pubofémoral
Petit Petit
trochanter trochanter
Tubérosité
ischiatique
Bourrelet acétabulaire
Capsule articulaire Acétabulum
Bourrelet acétabulaire
Ligament de
Grand la tête du fémur Ligament de
trochanter la tête du fémur
du fémur
Tête du fémur
Fibres
rétinacu-
laires
Ischium
Capsule
articulaire
(sectionnée)
C. Hanche droite, coupe frontale D. Hanche droite, vue antérieure de l’intérieur de l’articulation
380 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
9.7.5 L’articulation du genou eectuer une légère rotation et un glissement latéral. Sur le plan de
la structure, le genou se compose de deux articulations distinctes :
1) l’articulation fémorotibiale, située entre les condyles du émur
9 Décrire l’articulation du genou et ses mouvements. et les condyles du tibia ; 2) l’articulation fémoropatellaire, située
10 Nommer les ligaments qui soutiennent l’articulation entre la patella (rotule) et la surace patellaire du émur.
du genou.
L’articulation du genou possède une capsule articulaire qui n’en-
toure que les parties médiale, latérale et postérieure de l’articulation.
L’articulation du genou représente l’articulation mobile la plus Cette capsule ne couvre pas la ace antérieure de l’articulation ; c’est
grosse et la plus complexe du corps humain FIGURE 9.18 (voir le plutôt le tendon du muscle quadriceps émoral qui passe sur la ace
tableau 9.5 et la fgure 9.5A). Il s’agit surtout d’une articulation antérieure de l’articulation du genou. La patella est logée dans ce
trochléenne, mais lorsque le genou est féchi, elle peut également tendon, et le ligament patellaire s’étend de la patella à la tubérosité
Les blessures aux ligaments médial et le ligament croisé antérieur. Il s’agit du type de blessure
et aux cartilages du genou le plus réquent au ootball. Cette blessure survient lorsqu’un
joueur est rappé illégalement par un coup latéral porté au genou,
Bien que le genou supporte beaucoup de poids et possède de entraînant une hyperabduction et une rotation latérale de la jambe.
nombreux ligaments de soutien, il est très vulnérable aux bles- Si le coup est susamment violent, le ligament collatéral tibial se
sures, surtout chez les athlètes. Comme le genou n’est renorcé déchire, suivi d’une déchirure du ménisque médial, car ces deux
que par des tendons et des ligaments, les lésions ligamentaires structures sont xées l’une à l’autre. La orce qui déchire le liga-
du genou sont très réquentes. ment collatéral tibial et le ménisque médial est donc transérée
Le ligament collatéral tibial subit souvent des lésions dans le au LCA. Comme ce ligament est relativement aible, il se déchire
cas d’une hyperabduction de la jambe au niveau du genou, également.
comme lorsqu’une personne reçoit un coup sur le côté latéral du Le traitement des lésions ligamentaires du genou dépend du
genou. Puisque le ligament collatéral tibial est xé au ménisque type de lésion et de leur gravité. Le traitement conservateur
médial, ce dernier peut également subir une lésion. Ce type de consiste à immobiliser le genou pendant un certain temps pour
blessure est réquemment observé chez les joueurs de hockey avoriser le repos de l’articulation. Le traitement chirurgical peut
lorsqu’une rondelle rappe le côté latéral du genou. consister à réparer les ligaments déchirés ou à les remplacer
Une blessure au ligament collatéral bulaire peut se produire si par un greon prélevé d’un autre tendon ou ligament (comme le
le côté médial du genou reçoit un coup, entraînant une hyper- tendon du quadriceps). Beaucoup d’interventions chirurgicales
adduction de la jambe au niveau du genou. Ce type de blessure est au genou s’eectuent par arthroscopie. L’arthroscopie est un
assez rare, en partie parce que ce ligament est très solide et que type de traitement chirurgical conservateur au cours duquel
les coups portés au côté médial du genou sont peu réquents. une petite incision pratiquée dans le genou permet d’y intro-
duire un arthroscope, un instrument muni d’une caméra et
Une lésion du ligament croisé antérieur (LCA) peut survenir si d’une source lumineuse, permettant ainsi au chirurgien de bien
la jambe subit une hyperextension (p. ex., lorsqu’un coureur met voir la région à traiter sans devoir pratiquer de grandes
le pied dans un trou). Comme le LCA est plutôt aible comparati- incisions.
vement aux autres ligaments du genou, il est particulièrement
sujet aux blessures. Pour vérier la présence d’une lésion du LCA,
le médecin tire doucement le tibia vers l’avant. Dans cet examen
appelé la manœuvre du tiroir antérieur, un mouvement exagéré
vers l’avant indique la présence d’une déchirure du LCA.
Une blessure au ligament croisé postérieur (LCP) peut survenir
si la jambe subit une hyperfexion ou si le tibia est ramené vers
l’arrière, sur le émur. Ce type de blessure survient rarement, car
ce ligament est plutôt solide. Pour vérier la présence d’une lésion
du LCP, le médecin pousse doucement le tibia vers l’arrière. Dans Déchirure du
ligament collatéral
cette manœuvre du tiroir postérieur, un mouvement exagéré tibial
vers l’arrière indique la présence d’une déchirure du LCP. Coup latéral
porté au genou Déchirure du
ménisque médial
Les ménisques peuvent également subir des lésions. Une
déchirure du ménisque peut survenir en raison d’un coup porté au Déchirure du
genou ou d’une surutilisation générale de l’articulation. Parce que ligament croisé
antérieur
le ménisque se compose de cartilage breux, il ne se régénère
pas et, souvent, une intervention chirurgicale s’avère nécessaire.
La triade malheureuse du genou désigne une triple blessure
au genou qui touche le ligament collatéral tibial, le ménisque
Chapitre 9 Le système squelettique : les articulations 381
Flexion
Fémur
Chefs du muscle
gastrocnémien
Extension (sectionnés)
Muscle
quadriceps Capsule
fémoral articulaire
Tendon du Ligament
quadriceps poplité
Ligament
fémoral oblique
collatéral
fibulaire
Ligament Ligament
Ligament collatéral Ligament
collatéral collatéral poplité
tibial tibial
fibulaire arqué
Patella
insérée dans Muscle Fibula
le tendon du Ligament poplité
quadriceps patellaire (sectionné)
Tibia
Fémur
Cartilage
articulaire Ligament
croisé
antérieur
Ligament Condyle
croisé latéral
postérieur
Condyle Ligament
Condyle
médial collatéral
latéral Condyle fibulaire
médial
Ménisque Ménisque
Ménisque médial latéral
latéral Ménisque
médial Ligament
Ligament croisé
collatéral Ligament postérieur
fibulaire croisé
antérieur Ligament
collatéral
Ligament tibial
collatéral Fibula
Tibia
tibial
Fibula Tibia
C. Genou droit, vue antérieure profonde D. Genou droit, vue postérieure profonde
FIGURE 9.18
Articulation du genou ❯ Cette articulation est l’articulation mobile A. vue antérieure superfcielle ; B. vue postérieure superfcielle ;
la plus complexe du corps humain. Les diérentes vues présentées C. vue antérieure proonde ; D. vue postérieure proonde.
révèlent les interrelations complexes entre les parties du genou droit :
382 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
tibiale du tibia. Par conséquent, le genou ne possède pas une seule devient tendu lorsque le genou est en fexion, empêchant ainsi
capsule uniée ni une cavité articulaire commune. À l’arrière, plu- une hyperfexion de l’articulation du genou. Il empêche égale-
sieurs ligaments poplités viennent renorcer la capsule articulaire. ment le glissement postérieur du tibia vers le émur.
De chaque côté de l’articulation du genou se trouve un liga- L’humain est un animal bipède, ce qui signie qu’il se déplace
ment collatéral qui se tend à l’extension et accroît la stabilité de sur deux pieds. L’un des aspects importants de la locomotion
l’articulation. Le ligament collatéral fbulaire (ou ligament col- bipède est la capacité de barrer les genoux lorsqu’ils sont en exten-
latéral latéral) renorce la ace latérale de l’articulation. Ce liga- sion et de se tenir droit sans atiguer les muscles des jambes. En
ment s’étend du émur à la bula et empêche l’hyperadduction extension complète, le tibia eectue une rotation latérale de manière
de la jambe au niveau du genou. Autrement dit, il empêche la à tendre le ligament croisé antérieur et à comprimer le ménisque
jambe d’aller trop loin vers l’intérieur par rapport à la cuisse. Le situé entre le tibia et le émur. La contraction du muscle poplité, situé
ligament collatéral tibial (ou ligament collatéral médial) ren- à l’arrière du genou, débarre et féchit l’articulation du genou.
orce la ace médiale de l’articulation du genou. Ce ligament
s’étend du émur au tibia et empêche l’hyperabduction de la Vérifiez vos connaissances
jambe au niveau du genou. Autrement dit, il empêche la jambe 21. Quelles sont les onctions de chacun des ligaments
d’aller trop loin latéralement par rapport à la cuisse. Ce ligament croisés de l’articulation du genou ?
s’attache également au ménisque médial de l’articulation du
genou. Par conséquent, une blessure au ligament collatéral tibial
aecte généralement le ménisque médial.
Située proondément dans la capsule articulaire et à l’intérieur 9.7.6 L’articulation de la cheville
de l’articulation du genou, une paire de coussinets de cartilage
breux en orme de croissant repose sur les condyles du tibia. Ces 11 Décrire l’articulation de la cheville et ses mouvements.
coussinets se nomment ménisque médial et ménisque latéral. Ils
stabilisent partiellement les côtés interne et externe de l’articula- L’articulation de la cheville (ou articulation tibiotarsienne) est
tion, servent d’amortisseurs de choc entre les suraces articulaires une articulation trochléenne grandement modiée qui permet la
et changent continuellement de orme pour s’adapter aux suraces dorsifexion et la fexion plantaire. Elle comprend deux articula-
articulaires au ur et à mesure des déplacements du émur. tions à l’intérieur d’une seule capsule articulaire. L’une de ces
Deux ligaments croisés se trouvent proondément ancrés dans articulations se trouve entre l’extrémité distale du tibia et le talus,
la capsule articulaire de l’articulation du genou. Ils limitent les et l’autre est située entre l’extrémité distale de la bula et le côté
mouvements antérieur et postérieur du émur par rapport au tibia. latéral du talus FIGURE 9.19 (voir le tableau 9.5). Les malléoles
Ces ligaments se croisent pour ormer un X, d’où le nom de liga- médiale et latérale du tibia et de la bula, respectivement, orment
ments croisés. Le ligament croisé antérieur (LCA) s’étend de la des crêtes médiale et latérale importantes qui empêchent le talus
partie postérieure du émur au côté antérieur du tibia. Lorsque le de glisser de chaque côté.
genou est en extension, le LCA est bien tendu et empêche l’hyper- L’articulation de la cheville comprend plusieurs caractéris-
extension. Le LCA empêche le tibia d’aller trop loin en avant vers tiques anatomiques particulières. Sa capsule articulaire couvre
le émur. Le ligament croisé postérieur (LCP) s’étend de la partie les suraces distales du tibia, les malléoles médiale et latérale
antéro-inérieure du émur au côté postérieur du tibia. Le LCP ainsi que le talus. Un ligament deltoïdien (ou ligament médial),
Une entorse est un étirement ou une déchirure ligamentaire, S’il se produit vraiment une éversion excessive, la blessure
sans racture ni luxation de l’articulation. L’entorse de la cheville qui en résulte généralement se nomme fracture de Dupuytren
résulte d’une torsion du pied, pratiquement toujours attribuable (ou fracture bimalléolaire) (voir la section 7.8). Si le pied subit
à une inversion excessive. Des fbres du ligament latéral sont une éversion excessive, il tire sur le ligament deltoïdien, mais
étirées (entorse légère) ou déchirées (entorse plus grave), produi- comme il est très solide, il ne se déchire pas. Par conséquent, il
sant un œdème localisé et une sensibilité au toucher de la partie se produit plutôt une avulsion (arrachement) de la malléole
antéro-inérieure de la malléole latérale. L’entorse par éversion médiale du tibia. La orce appliquée par cette blessure provoque
excessive est rare en raison de la solidité du ligament deltoïdien. alors un déplacement latéral du talus, car la malléole médiale ne
Les ligaments se composent de tissu conjoncti dense régulier peut plus limiter les mouvements latéraux de la cheville. Comme
peu vascularisé (voir la section 5.2.4). Les tissus peu vasculari- le talus se déplace latéralement, appliquant ainsi une orce sur la
sés prennent beaucoup de temps à guérir, et c’est ce qui est fbula, celle-ci se racture aussi, généralement à son extrémité
observé dans le cas des entorses de la cheville. De plus, des distale ou à la malléole latérale. Par conséquent, cette blessure
ligaments déjà lésés risquent davantage de subir de nouvelles entraîne une racture du tibia et de la fbula, tout en laissant le
lésions, puisqu’au moment de la cicatrisation, le nouveau tissu ligament deltoïdien intact.
Chapitre 9 Le système squelettique : les articulations 383
FIGURE 9.19
Flexion plantaire
Articulation de la cheville ❯
Les vues A. latérale et B. médiale du
pied droit montrent que l’articulation
Dorsiflexion tibiotarsienne comporte des articulations
entre le tibia, la bula et le talus. Cette
articulation n’eectue que la dorsifexion
et la fexion plantaire.
Fibula Tibia
Ligament
latéral
Calcanéus
Métatarsien V
A. Pied droit, vue latérale
Tibia
Ligament
deltoïdien
Os naviculaire
Talus
Métatarsien I
Calcanéus
au cours de la période œtale. Dans la région des utures articula- Avant la disparition des cartilages épiphysaires, certaines bles-
tions fbreuses, le mésenchyme autour des os en développement sures chez les jeunes peuvent entraîner la subluxation ou la racture
se diérencie en tissu conjoncti dense régulier, tandis que dans le d’une épiphyse, accompagnée d’éventuels eets négatis sur la
cas des articulations cartilagineuses, il se diérencie soit en carti- croissance et la santé de l’articulation. Certains de ces eets négatis
lage fbreux, soit en cartilage hyalin. sont l’os qui n’atteint pas sa pleine longueur ou l’apparition de
La ormation des articulations synoviales est plus complexe. changements qui ressemblent à de l’arthrite dans l’articulation.
Le mésenchyme le plus externe orme la capsule articulaire et les L’arthrite est une maladie rhumatismale qui se caractérise par
ligaments de soutien de l’articulation. Tout juste à l’intérieur de des lésions du cartilage articulaire (voir l’Application clinique inti-
cette région, le mésenchyme orme la membrane synoviale qui tulée « L’arthrite »). Le principal problème qui apparaît dans l’arti-
commence alors à sécréter la synovie dans la cavité articulaire. culation vieillissante est l’arthrose. La cause de ces lésions peut
Selon le type d’articulation synoviale, le mésenchyme central est varier, mais ces dernières résultent généralement de l’usure de la
réabsorbé ou orme les ménisques ou les disques articulaires. surace articulaire.
Tout comme les contraintes exercées continuellement sur les onctionner. L’exercice renorce également les muscles qui sou-
os assurent le maintien de leur solidité, l’exercice pratiqué avec tiennent et stabilisent l’articulation.
modération est directement lié à la santé des articulations.
L’exercice comprime les cartilages articulaires, entraînant la sor- Vérifiez vos connaissances
tie de synovie du cartilage, puis son retour dans la matrice car- 23. Quels sont les principaux changements que subissent
tilagineuse. Ce fux de liquide ournit la nourriture dont les les articulations avec le vieillissement ?
chondrocytes présents dans le cartilage ont besoin pour bien
… système tégumentaire
• Peau : épiderme et derme • La peau recouvre et protège les os qui orment le squelette.
• Conversion d’une molécule • Les rayons ultraviolets convertissent une molécule dérivée du cholestérol (7-déhydrocholestérol) présente dans
dérivée du cholestérol les kératinocytes de l’épiderme en vitamine D 3. Cette vitamine est indispensable à l’absorption du calcium et
du phosphate, des minéraux qui solidient la matrice osseuse.
… système musculaire
• Contraction des muscles • Les muscles squelettiques sont liés aux points d’attache des os par des tendons. Leurs contractions nécessitent
squelettiques du calcium (emmagasiné dans les os) et permettent le mouvement des os liés par des articulations synoviales.
• Tonus musculaire • En se contractant, les muscles squelettiques exercent une contrainte mécanique sur les os et augmentent leur
solidité. Même au repos, les muscles squelettiques restent légèrement contractés et renorcent les articulations
(p. ex., l’épaule, les genoux ou l’arc plantaire).
… système nerveux
• Perceptions sensorielles • Les ners sensitis qui innervent le système squelettique détectent les stimulus tels que la douleur, le degré
• Perceptions de l’audition d’étirement des articulations et le changement de la posture.
et équilibre • La perception des sons est possible grâce à la vibration des osselets. Les récepteurs de l’audition et l’équilibre
• Perceptions de l’odorat se trouvent dans la cochlée et le vestibule, des cavités osseuses.
• Commande motrice • La turbulence de l’air augmente le contact entre les molécules et les récepteurs olactis situés sur des projections
• Transmission des infux osseuses dans les cavités nasales.
nerveux • Les ners moteurs envoient une réponse motrice pour maintenir le tonus musculaire et modier les mouvements
corporels qui rendent les os plus denses et solides.
• La transmission des infux nerveux nécessite du calcium qui est principalement entreposé dans les os.
… système endocrinien
• Régulation de la croissance • L’hormone de croissance, les hormones thyroïdiennes, la calcitonine, le glucagon et l’insuline provoquent la libé -
et réparation des os et ration et l’utilisation de nutriments nécessaires à la croissance osseuse et à la synthèse de la matrice osseuse.
du cartilage • La parathormone (produite par les glandes parathyroïdes) et le calcitriol stimulent la résorption osseuse par
• Régulation de la calcémie les ostéoclastes pour augmenter la concentration en calcium dans le sang.
• Production des hormones • La testostérone et l’œstrogène avorisent la croissance et l’ossication des cartilages épiphysaires.
sexuelles
386 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
… système cardiovasculaire
• Vaisseaux lymphatiques • Les vaisseaux lymphatiques drainent le surplus de liquide interstitiel présent dans les os.
dans les os • La moelle osseuse rouge produit les leucocytes qui participent à la réaction infammatoire et à la réponse
• Leucocytes immunitaire.
• Ostéoclastes • Les ostéoclastes ont la capacité de aire de la phagocytose et ils participent à la résorption osseuse.
… système respiratoire
• Nez et cavités nasales • Le nez et les cavités nasales se composent d’os et de cartilage hyalin. Des projections osseuses, les cornets,
• Épiglotte augmentent la turbulence de l’air pour le réchauer et l’humidier.
• Apport d’oxygène et • L’épiglotte est un cartilage élastique qui bloque l’accès aux voies respiratoires durant la déglutition.
élimination du dioxyde • Le cartilage hyalin maintient les voies respiratoires ouvertes et permet à la cage thoracique de s’adapter à la respiration.
de carbone par le sang • Grâce à l’oxygène, les cellules des os et des cartilages peuvent produire de l’énergie (adénosine triphosphate)
et se renouveler.
• Le dioxyde de carbone produit par le métabolisme des cellules osseuses et cartilagineuses est éliminé par
l’expiration, ce qui contribue à maintenir le pH corporel constant pour éviter la dénaturation des enzymes.
… système urinaire
• Élimination des déchets • Les déchets azotés produits par le métabolisme des cellules osseuses (p. ex., les ostéoblastes, les ostéocytes, les
• Activation de la vitamine D ostéoclastes) et des cellules cartilagineuses (p. ex., les chondroblastes, les chondrocytes) sont éliminés dans l’urine.
• Réabsorption du calcium • Les reins transorment le calcidiol en calcitriol (vitamine D activée) nécessaire à l’absorption du calcium
et du phosphate contenus dans les os.
• La parathormone et le calcitriol stimulent les reins à réduire l’élimination et à avoriser la réabsorption
du calcium contenu dans les os.
… système digestif
… système génital
• Grossesse et • Les os du bassin éminin sont organisés de açon à soutenir le œtus dans l’utérus et à permettre le passage
accouchement du bébé pendant l’accouchement.
• Le brocartilage de la symphyse pubienne éminine s’assouplit tout au long de la grossesse et s’adapte
au passage du bébé pendant l’accouchement.
c 9 Le système squelettique : les articulations 387
Étude de cas
1. Madame Tessier, une dame âgée de 54 ans, rencontre son médecin d) Après un réalignement anatomique des ragments osseux du
à la suite d’un diagnostic d’ostéoporose. radius, son avant-bras et son poignet sont immobilisés dans un
a) Pourquoi madame Tessier avait-elle plus de chance qu’un plâtre pour quelques semaines. Décrivez les quatre étapes de la
homme du même âge de sourir d’ostéoporose ? consolidation de la racture.
b) Madame Tessier marche tous les jours. Pourquoi est-il primordial e) Lorsque son plâtre est retiré, madame Tessier rencontre un
qu’elle reste active ? physiothérapeute qui lui donne une série d’exercices à eectuer
c) Quel rôle joue la vitamine D dans la santé osseuse ? chaque jour. Donnez les caractéristiques structurales et onction-
Une vingtaine d’années plus tard, madame Tessier ait une chute et nelles de l’articulation radiocarpienne, puis indiquez quels seront
est soignée pour une racture ermée du radius, près du poignet les mouvements à pratiquer chaque jour afn que l’articulation
gauche (racture radiocarpienne). retrouve sa mobilité et sa souplesse.
résumé du chapitre
9.1 • Les articulations sont des jonctions dans lesquelles des os interagissent. Les articulations se
L lfon distinguent par leur structure, leur onction et leur degré de mobilité.
lon – 352 • Les trois catégories structurales des articulations sont les articulations fbreuses, cartilagi-
neuses et synoviales.
• Les trois catégories onctionnelles des articulations sont les articulations immobiles, semi-
mobiles et mobiles.
• Plus une articulation est mobile, moins elle est stable.
9.3 • Les articulations cartilagineuses ne comportent aucune cavité articulaire ; le cartilage qui les
L lon compose est soit du cartilage hyalin, soit du cartilage fbreux.
lgn – 355 9.3.1 L ynono ....................................................................................................................... 355
• Les synchondroses sont des articulations immobiles dans lesquelles du cartilage hyalin se
trouve calé entre les os de ces articulations.
9.6 • Les articulations synoviales eectuent les mouvements suivants : de glissement, angulaire,
Les mouvements de rotation ainsi que d’autres mouvements particuliers.
des articulations 9.6.1 Le mouvement de glissement ....................................................................................................... 363
synoviales – 363 • Le glissement est un mouvement simple au cours duquel deux suraces opposées glissent
l’une contre l’autre dans un mouvement latéral ou de va-et-vient, comme c’est le cas, par
exemple, des os qui composent le tarse ou le carpe.
9.7 • Chaque articulation possède des os aux caractéristiques uniques qui contribuent aux mou-
Les caractéristiques vements qui lui sont propres.
et l’anatomie de certaines 9.7.1 L’articulation temporomandibulaire ............................................................................................. 368
articulations – 368 • L’articulation temporomandibulaire est située entre la tête de la mandibule et la osse mandibu-
laire du temporal ; elle permet des mouvements d’élévation, d’abaissement et de protraction.
Chapitre 9 Le système squelettique : les articulations 389
AUTOÉVALUATION Solutionnaire
Concepts de base
1 Quelle articulation du corps ore la plus grande mobilité ? 4 Tous les ligaments suivants apportent de la stabilité
a) L’articulation du genou. à l’articulation de la hanche, sau :
b) L’articulation de la hanche. a) le ligament ischioémoral ;
c) L’articulation scapulohumérale. b) le ligament puboémoral ;
d) L’articulation du coude. c) le ligament ilioémoral ;
d) le ligament de la tête du émur.
2 La stabilisation de l’articulation scapulohumérale s’eectue
surtout à l’aide de la structure suivante : 5 La fexion plantaire et la dorsifexion sont des mouvements
a) le ligament coracohuméral ; appartenant à l’articulation .
b) les ligaments glénohuméraux ; a) de la hanche
c) les muscles de la coie des rotateurs qui déplacent b) du genou
l’humérus ; c) sternoclaviculaire
d) la scapula. d) de la cheville
3 À quel type d’articulation synoviale l’articulation métacarpo- 6 Expliquez les acteurs qui infuent sur la stabilité et la mobilité
phalangienne, qui comporte des suraces articulaires ovales d’une articulation, et indiquez la relation qui existe entre
et permet des mouvements dans deux plans, appartient-elle ? la mobilité d’une articulation et sa stabilité.
a) Condylaire. 7 Décrivez les diérences structurales entre l’articulation
b) Plane. breuse et l’articulation cartilagineuse.
c) Trochléenne. 8 Énumérez et décrivez toutes les articulations appartenant
d) En selle. à la classe des articulations immobiles (synarthroses) sur
le plan onctionnel.
390 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
9 Comparez l’articulation trochléenne et l’articulation trochoïde 13 Quels sont les principaux ligaments de soutien de l’articula-
par rapport à leur structure, à leur onction et à leur emplace- tion du coude ?
ment dans le corps humain.
14 Comparez les onctions du ligament collatéral tibial et du
10 Comparez les leviers de première, de deuxième ligament collatéral bulaire de l’articulation du genou. Lequel
et de troisième classe. de ces deux ligaments se déchire le plus souvent et pour
quelle raison ?
11 Décrivez et comparez l’abduction, l’adduction, la pronation
et la supination. 15 Expliquez le principal changement que peut subir une
articulation avec le vieillissement et les symptômes qui
12 Décrivez l’anatomie de base de l’articulation
s’y rattachent.
scapulohumérale.
Mise en application
Répondez aux questions 1 à 3 à l’aide du paragraphe suivant. 3 Quelle caractéristique osseuse a causé cette bosse
proéminente du côté latéral du coude ?
Une mère et son ls de quatre ans sont dans un magasin de
jouets et l’enant ne veut pas quitter le magasin. Comme l’enant a) L’épicondyle latéral de l’humérus.
ait un accès de colère et résiste à sa mère, cette dernière tire sur b) Le processus coronoïde de l’ulna.
le bras du garçon pour le traîner hors du magasin. Immédiatement c) La tête du radius.
après ce geste, le garçon pousse un cri de douleur, et une bosse
d) Le ligament collatéral radial.
proéminente apparaît du côté latéral du coude. Tout aolée, la
mère conduit son ls à l’hôpital. Le médecin examine le coude 4 Pendant une séance de course à pied, Robert a mis le pied
de l’enant et détermine qu’il soure d’une subluxation de la tête dans un nid-de-poule et s’est oulé la cheville droite. Un
du radius. œdème est apparu du côté latéral de la cheville. Quel ligament
a subi une lésion et quel mouvement a causé cette blessure ?
1 Quel ligament n’est pas parvenu à maintenir la tête du radius
en place lorsque la mère a tiré sur le coude du garçon ? a) Le ligament deltoïdien a subi une lésion causée
par une éversion excessive du pied.
a) Le ligament annulaire.
b) Le ligament latéral a subi une lésion causée
b) Le ligament collatéral ulnaire.
par une éversion excessive du pied.
c) Le ligament collatéral radial.
c) Le ligament deltoïdien a subi une lésion causée
d) Le ligament coronoïde. par une inversion excessive du pied.
2 Le médecin mentionne que ce type de blessure est réquent d) Le ligament latéral a subi une lésion causée
chez les enants de moins de cinq ans. Pour quelle raison en par une inversion excessive du pied.
est-il ainsi ?
5 Pratiquement tous les ligaments du genou se tendent lorsque
a) L’olécrâne de l’ulna ne s’insère pas correctement dans la l’articulation est en extension, sau un. Parmi les ligaments du
osse olécrânienne du radius. genou suivants, lequel se tend lorsque le genou est en fexion,
b) La tête du radius n’est pas encore complètement ormée. empêchant ainsi l’hyperfexion de l’articulation ?
c) Les cartilages de conjugaison des épicondyles médial et a) Le ligament croisé antérieur.
latéral n’ont pas encore usionné au reste de l’humérus. b) Le ligament croisé postérieur.
d) La capsule articulaire de l’articulation du coude est aible c) Le ligament patellaire.
à sa ace antérieure.
d) Le ligament collatéral tibial.
Synthèse
1 Pendant une séance d’entraînement de soccer, Carolina 3 Marie-Ève consulte son médecin parce qu’elle ressent de la
trébuche sur la jambe tendue d’une coéquipière et tombe douleur à l’oreille droite. Le médecin vérie ses oreilles et ne
directement sur son épaule. Elle est transportée à l’hôpital remarque aucun signe d’inection. Il demande à Marie-Ève
aux prises avec une douleur insoutenable. L’examen révèle d’ouvrir et de ermer la bouche pendant qu’il palpe les parties
un déplacement antéro-inérieur de la tête de l’humérus de son visage situées près de ses oreilles. Pourquoi le méde-
vers la cavité axillaire (aisselle). Qu’est-il arrivé à Carolina ? cin ait-il ouvrir et ermer la bouche de Marie-Ève alors qu’elle
ressent de la douleur à l’oreille ? Quelle relation peut-il y avoir
2 Durant une partie de ootball, un joueur reçoit une pénalité entre les deux ? Que pensez-vous que le médecin découvrira
pour avoir auché un adversaire, car il l’a rappé du côté lorsque Marie-Ève ouvrira et ermera la bouche ?
latéral du genou, entraînant une hyperabduction de l’arti-
culation. Quelle articulation court le plus grand risque de
blessure et quel type de blessure peut survenir si un joueur
se ait aucher de cette açon ?
chapItre Le tISSu muScuLaIre
10 ao fç :
ay d s
Ls kinésiologs son ds ossionnls d l sné qi évln l ondiion ysiq
ls blsss soivs, n ls d onvoi ds ogs d édion f-
s visn l’gnion d l o sli l’élioion d l o ysiq
ds lès. Ils on égln d l évnion ès ds sois fn d’évi ls
s ls blsss. Sos l svision d’n édin, ils son ds invnns lés
lés à ollbo non sln v ds lès, is égln v ds nî-
ns d’s ossionnls d l sné (ysioés o ioiins).
L l ds és sois son ilis d’n blé, ois d’n
dilô ls vné, ins son édiés l Fédéion ds kinésiologs
d Qéb qi nd l ossion (2013). L oion o non s
l’noi l ysiologi ins, l bioéniq, ls niqs d’nîn-
n ysiq, l édion à l si d blsss slosqliqs, ls
is soins l niion.
10.1 Une introduction au muscle 10.4.1 L’apport d’énergie pour la contraction 10.7.1 Le tonus musculaire ....................... 420
squelettique ................................................. 392 du muscle squelettique ....................... 409 10.7.2 Les contractions isométriques
10.1.1 Les onctions du muscle squelettique .... 392 INtÉGratION Illusion ds concps et isotoniques................................. 420
10.1.2 Les caractéristiques du tissu Contraction musculaire squelettique ................ 410 10.7.3 La relation entre la longueur
musculaire squelettique ...................... 392 et la tension ................................... 421
animion
10.2 L’anatomie du muscle squelettique....... 393 10.7.4 La atigue musculaire ..................... 422
10.2.1 L’anatomie macroscopique.................. 393
10.4.2 La dette d’oxygène ............................. 414
10.8 Les eets de l’exercice
10.2.2 L’anatomie microscopique................... 394
10.5 Les types de bres musculaires et du vieillissement sur
squelettiques ............................................... 415 le muscle squelettique ............................ 422
10.2.3 L’innervation des fbres musculaires
squelettiques ...................................... 399
10.5.1 Les critères de classifcation des types 10.8.1 Les eets de l’exercice ................... 422
de fbres musculaires.......................... 415
10.8.2 Les eets du vieillissement .............
10.3 La physiologie de la contraction 423
du muscle squelettique ............................ 400
10.5.2 La classifcation des types de fbres 10.9 Le tissu musculaire cardiaque .............. 424
musculaires........................................ 415
10.3.1 La jonction neuromusculaire : 10.10 Le tissu musculaire lisse ........................ 425
l’excitation d’une fbre musculaire 10.5.3 La distribution des types de fbres
musculaires........................................ 416
10.10.1 La localisation des muscles lisses ... 425
squelettique ....................................... 402
10.10.2 L’anatomie microscopique .............. 426
10.3.2 Le sarcolemme, les tubules T 10.6 La mesure de la tension musculaire
squelettique ................................................. 417 10.10.3 La contraction du muscle lisse ........ 427
et le réticulum sarcoplasmique :
le couplage excitation-contraction ....... 403 10.6.1 La secousse musculaire...................... 417 10.10.4 Le contrôle du muscle lisse............. 429
10.3.3 Le sarcomère : le cycle 10.6.2 Les variations dans l’intensité 10.10.5 Les catégories onctionnelles
des ponts d’union ............................... 406 du stimulus ........................................ 418 des muscles lisses ......................... 429
Muscle
squelettique
irrégulier appelée aponévrose (apo = qui sort de, névro = ner) structures cellulaires habituelles, par exemple le complexe gol-
(voir les fgures 11.6, p. 445, et 11.17, p. 463). gien, les ribosomes et les vésicules. Il constitue en ait le cyto-
plasme des fbres musculaires (voir la section 4.5). La présente
Le ascia proond (ascia = bande) est un revêtement extensible
section décrit les structures cellulaires spécialisées des fbres
de tissu conjoncti dense irrégulier qui recouvre l’épimysium. Il est
musculaires squelettiques, y compris les protéines contractiles.
également nommé ascia musculaire ou ascia viscéral. Les ascias
proonds séparent les muscles individuellement en plus de permettre
l’agencement de plusieurs muscles aux onctions similaires. Ils 10.2.2.1 Une cellule multinucléée
contiennent des ners, des vaisseaux sanguins et des vaisseaux lym- Les fbres musculaires mesurent généralement de 10 à 500 micro-
phatiques, et comblent l’espace entre les muscles. Le ascia superf- mètres (µm) de diamètre. Comme indiqué précédemment, elles
ciel (ou hypoderme; voir la section 6.2.3) sépare les muscles parcourent souvent toute la longueur du muscle ; leur taille
squelettiques de la peau et il se compose de tissu conjoncti aréolaire s’échelonne ainsi de 100 µm à 30 centimètres (cm). Pour atteindre
et de tissu conjoncti adipeux. Il permet le passage des ners ainsi que de telles longueurs, les cellules embryonnaires, les myoblastes
celui des vaisseaux sanguins et lymphatiques. Il ore également une (blastos = germe), usionnent pendant le développement intra-
protection aux muscles en raison du tissu adipeux qui le compose. utérin pour ormer les fbres musculaires squelettiques
FIGURE 10.2 . À l’occasion de cette usion, chacun des myoblastes
10.2.1.2 Les vaisseaux sanguins et les nerfs apporte son propre noyau à la fbre. Par conséquent, les fbres
musculaires squelettiques sont des cellules multinucléées,
Les muscles squelettiques sont vascularisés, c’est-à-dire qu’ils puisqu’elles possèdent de nombreux noyaux.
sont irrigués par un vaste réseau de vaisseaux sanguins. Ces
vaisseaux acheminent l’oxygène et les nutriments jusqu’aux Touteois, certains myoblastes ne usionnent pas avec d’autres
fbres musculaires et évacuent les déchets qu’elles produisent. pour constituer des fbres musculaires pendant le développe-
ment. Ils demeurent dans le tissu musculaire squelettique adulte
Les muscles squelettiques sont aussi innervés par des neurones en tant que cellules satellites. En cas de lésion d’un muscle
moteurs qui contrôlent leurs mouvements. Les neurones moteurs squelettique, les cellules satellites peuvent se diérencier et
proviennent du cerveau et de la moelle épinière et se dirigent contribuer dans une certaine mesure à la réparation et à la régé-
vers les fbres musculaires squelettiques. Chacun d’eux possède nération du muscle endommagé.
un long prolongement appelé axone, une fbre nerveuse, qui tra-
verse les trois couches de tissu conjoncti pour atteindre la fbre
À votre avis
musculaire. Le point de jonction entre l’axone et la fbre muscu-
laire s’appelle jonction neuromusculaire (voir la section 10.2.3.2). 1. Pourquoi est-il avantageux que les fbres musculaires
Les muscles squelettiques sont des muscles volontaires, c’est-à- squelettiques longues possèdent plusieurs noyaux ?
dire que leurs fbres peuvent être contrôlées consciemment par
le système nerveux.
Les myoblastes
Vérifiez vos connaissances Myoblastes fusionnent
pour former Fibre
3. Indiquez l’emplacement et la onction de ces struc- une fibre musculaire
tures de tissu conjoncti associées aux muscles : musculaire
l’endomysium ; le périmysium ; l’épimysium ; le ascia squelettique.
proond ; le ascia superfciel.
10.2.2.2 Le sarcolemme et les tubules T un gradient de concentration pour les ions Na+ et pour les ions K+
Le sarcolemme (lemma = gaine) correspond à la membrane plas- (voir la section 4.3.2). La concentration des Na+ est donc plus
mique de la fbre musculaire squelettique FIGURE 10.3. Des inva- importante à l’extérieur de la fbre musculaire, tandis que celle
ginations proondes du sarcolemme, les tubules T (ou tubules des K+ est plus importante à l’intérieur de la fbre. Par ailleurs,
transverses), s’enoncent dans les fbres musculaires squelet- l’inégalité de la répartition des ions permet aux pompes à Na+-K+
tiques en y creusant un réseau de tunnels membraneux étroits. de maintenir un potentiel de repos de la membrane. Par rapport à
l’extérieur de la cellule, l’intérieur possède une charge négative
Des pompes à sodium-potassium (Na+-K+) parcourent le sarco- parce que le nombre d’ions positis dans le liquide interstitiel est
lemme et les tubules T sur toute leur longueur (voir la fgure 10.3B). supérieur au nombre d’ions positis dans la cellule au repos (voir
Elles retirent trois ions sodium (Na+) de la fbre musculaire sque- la section 12.7). Ainsi, la séparation inégale des charges positives
lettique et y ait entrer deux ions potassium (K+), générant ainsi et négatives de part et d’autre de la fbre musculaire peut être
FIGURE 10.3
Structure et organisation d’une fbre musculaire squelettique ❯
Muscle A. Les fbres musculaires se composent essentiellement de myofbrilles.
Faisceau Triade Chacune d’elles parcourt toute la longueur de la fbre musculaire et se
trouve enserrée dans les segments du réticulum sarcoplasmique. B. Le
Fibre Réticulum Tubule T Citernes sarcolemme (membrane plasmique de la cellule musculaire) contient des
musculaire sarcoplasmique terminales pompes à Na+-K+ et des canaux ioniques à Na+ et à K+ voltage-dépendants.
Ces canaux contribuent à l’excitabilité et à la conductibilité du muscle.
C. La membrane du réticulum sarcoplas-
mique contient des pompes à Ca2+
Sarcolemme et des canaux ioniques à Ca2+
Noyau voltage-dépendants. La libé-
ration des Ca2+ du réticulum
sarcoplasmique déclenche
Myofibrilles
la contraction musculaire.
Sarcomère Myofilaments
Noyau
Ouvertures
des tubules T Sarcoplasme
Noyau Mitochondrie
A. Fibre musculaire squelettique
Membrane du
réticulum sarcoplasmique
Liquide interstitiel
Pompe Canal ionique Canal ionique
Sortie à Na+-K+ à Na+ voltage- à K+ voltage-
de 3 Na+ dépendant dépendant
K+ Ca2+
+ + + + + + + +
+ + + +
+ Pompe à Ca2+
+
+
+ +
–
– – – – – – – –
– –
Na+
+ +
Entrée
+ +
– –
dépendant
– –
– –
+ +
Sarcoplasme Sarcoplasme
– –
+ +
–
+
comparée aux charges électriques présentes dans une pile élec- Ca 2+ dans le réticulum sarcoplasmique où ils sont mis en réserve,
trique. Le potentiel de repos de la membrane permet l’excitabilité liés à des protéines spécialisées : la calmoduline et la calséques-
de la bre musculaire (infux nerveux) comparable au onction- trine. Au moment de la contraction musculaire, les canaux
nement d’une pile (courant électrique). ioniques à Ca 2+ voltage-dépendants s’ouvrent pour libérer les
Ca 2+ du réticulum sarcoplasmique et pour les transérer dans le
Des canaux ioniques à Na+ voltage-dépendants et des canaux
sarcoplasme. La physiologie de la contraction musculaire est
ioniques à K+ voltage-dépendants (voir la section 4.3.1) sont égale-
expliquée en détail dans la section 10.3.
ment disposés le long du sarcolemme et des tubules T. Ces canaux
spécialisés assurent la conductibilité (capacité de propager le cou-
rant électrique) du sarcolemme des bres musculaires. La onction 10.2.2.4 Les fbres musculaires et les myofbrilles
physiologique de ces canaux est étudiée dans la section 10.3.2. En volume, la bre musculaire se compose d’environ 80 % de
myofbrilles, soit de longues structures cylindriques (voir la
10.2.2.3 Le réticulum sarcoplasmique
fgure 10.3A). Une seule bre musculaire squelettique contient
Le réticulum sarcoplasmique (reticulum = réseau) est un organite plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de myobrilles.
membranaire similaire au réticulum endoplasmique lisse des autres Chacune d’elles mesure environ de 1 à 2 µm de diamètre et
cellules, mais possédant une structure et des onctions diérentes s’étend sur toute la longueur de la bre.
(voir la fgure 10.3A). Structuré en réseaux de petits canaux, il
enserre chacun des aisceaux de protéines contractiles (myobrilles) Les myobrilles contiennent des aisceaux de laments pro-
comme un let membranaire. Aux extrémités de ces réseaux, les téiques musculaires, les myoflaments, beaucoup moins longs
canaux usionnent pour ormer des citernes terminales (cista = que les myobrilles. En ait, il aut un enchaînement de nom-
core), comparables à des tuyaux servant de réservoirs pour les ions breux myolaments pour couvrir toute la longueur d’une myo-
calcium (Ca2+). Les citernes terminales sont immédiatement voi- brille. Plus précisément, il existe deux types de myolaments :
sines des tubules T. Ensemble, deux citernes terminales et le tubule T les laments épais et les laments ns.
orment une triade, participant aux contractions musculaires.
Les flaments épais
Plusieurs triades sont présentes tout au long de la bre musculaire.
Les flaments épais (ou myoflaments épais) mesurent environ
La membrane du réticulum sarcoplasmique se compose égale- 11 nanomètres (nm) de diamètre. Ils sont composés de aisceaux
ment de deux types de protéines de transport (voir la fgure 10.3C) : regroupant de 200 à 500 molécules de myosine, une protéine
les pompes à Ca 2+ (pompes calciques) et les canaux ioniques à essentielle à la contraction musculaire FIGURE 10.4A. Chacune de
Ca 2+ voltage-dépendants. Les pompes à Ca 2+ propulsent les ions ces molécules protéiques de myosine se compose de deux brins
Fibre
musculaire
Myofibrille
Myofilaments
Molécule de myosine
Têtes
Queue Site de liaison de l’actine
Site de liaison de l’ATP et l’ATPase
Têtes de myosine
FIGURE 10.4
Structure moléculaire des
flaments épais et des
flaments fns ❯ Les myofla-
ments, c’est-à-dire les flaments A. Filament épais
épais et les flaments fns, sont des
protéines contractiles disposées Tropomyosine Troponine Site de liaison
en aisceaux à l’intérieur des myo- du Ca2+
fbrilles. A. Le flament épais se
compose de 200 à 500 molécules
de myosine, une protéine. B. Le
flament fn est ormé des protéines
suivantes : l’actine, la tropomyosine Actine Site de liaison de la myosine
et la troponine.
B. Filament fin
Chapitre 10 Le tissu musculaire 397
(chaînes) ormés chacun d’une tête sphérique et d’une longue une caractéristique importante : elles comportent un site de liai-
queue. La tête contient un site de liaison pour l’actine des flaments son de la myosine auquel la tête de myosine s’arrime pendant la
fns et un autre site de liaison pour l’adénosine triphosphate contraction musculaire.
(ATP). L’ATP s’arrime à la tête de myosine et se transorme en adé-
Les flaments fns se composent aussi de deux protéines régu-
nosine diphosphate (ADP) et en phosphate inorganique (Pi) sous
latrices : la tropomyosine et la troponine. Ensemble, elles consti-
l’eet de l’enzyme adénosine triphosphatase (ATPase) pour ournir
tuent le complexe troponine-tropomyosine. La tropomyosine se
l’énergie nécessaire à la contraction musculaire. Les queues des
présente sous la orme d’un flament fn, court et torsadé de pro-
deux brins de la molécule de myosine sont torsadées, comme les
téine fbreuse. Dans les muscles au repos, c’est-à-dire les muscles
brins d’un fl. Les molécules de myosine sont disposées de manière
non contractés, les molécules de tropomyosine adjacentes
à ce que leurs longues queues pointent vers le milieu du flament
couvrent en partie les brins d’actine, notamment les sites de liai-
épais, tandis que les têtes sont dirigées vers ses extrémités.
son de la myosine. La troponine, quant à elle, est une protéine
Les flaments fns globulaire (sphérique) attachée à la tropomyosine de açon à la
Les flaments fns (ou myoflaments fns) mesurent environ de maintenir en place. Elle porte le site de liaison des ions Ca 2+.
5 à 6 nm de diamètre, ce qui correspond à la moitié des flaments
épais. Ils se composent essentiellement de deux brins d’actine 10.2.2.5 L’organisation du sarcomère
(ou chaînes d’actine), une protéine essentielle à la contraction Les myoflaments des myofbrilles sont disposés en unités cylin-
musculaire, et sont torsadés de manière à ormer une structure driques microscopiques longues de 2 µm appelées sarcomères
en spirale (voir la fgure 10.4B). Les molécules d’actine possèdent (meros = partie). La FIGURE 10.5A montre un enchaînement de
Fibre musculaire
Ligne M
Sarcomère
Coupe
transversale
A.
Sarcomère
Ligne Z Filament épais Ligne Z
Titine Filament fin Ligne M Filament fin
B. C.
FIGURE 10.5
Structure d’un sarcomère ❯ A. De nombreux sarcomères s’enchaînent sur toute la longueur de la myofbrille.
B. Coupe longitudinale d’un sarcomère ; C. coupes transversales montrant les diérentes sections du sarcomère.
398 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
sarcomères dans un segment d’une myofbrille de fbre muscu- INTÉGRATION STRATÉGIES D’APPRENTISSAGE
laire. Le nombre de sarcomères dépend de la longueur de la myo-
fbrille. Chacun d’eux se compose de flaments épais et de Voici une astuce pour vous rappeler quelles sont les sections de
flaments fns qui se chevauchent. la myofbrille qui raccourcissent pendant la contraction muscu-
laire squelettique et quelles sont celles qui conservent leur lon-
La fgure 10.5B propose une représentation bidimensionnelle gueur. Les coudes écartés, entrecroisez vos doigts des deux
du sarcomère, une structure en réalité cylindrique. Elle montre mains à leur extrémité, vos ongles ormant une ligne verticale,
notamment que chaque sarcomère est séparé du voisin par une vos paumes dirigées vers vous : vos doigts représentent les fla-
ligne Z. Les lignes Z (ou disques Z) se composent de protéines ments épais et fns. Vos pouces pointés vers le haut représentent
spécialisées disposées perpendiculairement aux myoflaments et les lignes Z. L’écart entre vos pouces correspond au sarcomère.
servant de points d’ancrage aux flaments fns. Dans les vues en Faites maintenant glisser vos doigts de açon à les entrecroiser
coupe transversale de la myofbrille, les lignes Z ressemblent à des pour rapprocher vos paumes l’une de l’autre. Vos doigts, qui
rondelles, tandis que dans les vues latérales, seul le pourtour de représentent les flaments fns et épais, conservent leur lon-
la ligne est visible et se présente alors sous la orme d’un zigzag. gueur… Par contre, la distance entre vos pouces, qui représente
le sarcomère, a diminué. Cette astuce vous permettra de vous
Les flaments épais et les flaments fns enchevauchés dans le rappeler que les flaments conservent la même longueur, mais
sarcomère constituent diérentes sections : que la distance entre les lignes Z, le sarcomère, diminue.
• La bande I est séparée en deux sous-sections par la ligne Z.
Ces zones terminales ne contiennent que des flaments fns.
Vues au microscope, elles sont de couleur pâle. Pendant la
À votre avis
contraction musculaire, les flaments fns glissent sur les fla-
ments épais, et la bande I disparaît. 2. Comment les grandeurs suivantes évoluent-elles
pendant la contraction musculaire :
• La bande A est la zone centrale du sarcomère et contient l’in- a) la largeur de la bande A ;
tégralité des flaments épais. Les flaments fns recouvrent b) la longueur de la zone H ;
partiellement les flaments épais à chaque extrémité de la c) la distance entre les lignes Z ;
bande A. Au microscope, la bande A est de couleur oncée. d) la largeur de la bande I ?
• La zone H (ou bande H) orme la partie centrale de la bande A
dans le sarcomère au repos. Elle ne contient aucune portion Les autres protéines structurelles et fonctionnelles
de flaments fns, seulement des flaments épais. Pendant la
D’autres protéines jouent un rôle structurel ou onctionnel dans
contraction musculaire, les flaments fns de la bande I
les fbres musculaires. Ce sont notamment la titine, la nébuline
glissent sur les flaments épais, et cette zone disparaît.
et la dystrophine (seule la titine est illustrée dans la fgure 10.5).
• La ligne M est un mince flet protéique transversal disposé au
La titine (ou connectine) est une protéine élastique qui se trouve
milieu de la zone H. Elle sert de site d’ancrage pour les fla-
au centre de chacun des flaments épais, entre les lignes Z et la
ments épais et préserve leur alignement à la contraction et à
ligne M (voir la fgure 10.5B). Elle maintient les flaments épais dans
la détente du muscle.
leur position et préserve leur alignement à l’intérieur des sarco-
Dans la fbre musculaire squelettique, les myoflaments mères. De plus, les molécules de titine possèdent des segments spi-
enchevauchés représentent des motis caractéristiques alternant ralés, un peu comme des ressorts, leur permettant de se comprimer
entre les zones claires et les zones oncées. Vu au microscope en pendant la contraction musculaire, induisant ainsi une tension
coupe longitudinale, le tissu musculaire squelettique comporte passive. Pendant le relâchement musculaire, cette tension passive
des rayures ; c’est pourquoi il est qualifé de strié (voir la disparaît et le sarcomère reprend sa longueur initiale. La titine
fgure 10.12). Ces stries s’expliquent par les diérences de taille contribue par conséquent à l’élasticité de la fbre musculaire.
et de densité entre flaments fns et flaments épais.
La nébuline est une protéine de liaison de l’actine aux lignes Z
La fgure 10.5C présente des sections transversales d’un sar- du sarcomère. Étant d’une longueur proportionnelle à celle du
comère en diérents points. Elle montre ainsi la disposition et la flament fn, elle régule la longueur de ce dernier au moment
taille relative des flaments épais et des flaments fns dans les de l’assemblage du sarcomère (Université Montpellier 1, 2013). De
diérents segments du sarcomère. Il convient d’observer l’orga- plus, elle renorce l’attachement des têtes de myosine sur l’actine.
nisation des myoflaments dans la coupe transversale de la L’absence de nébuline réduirait la taille du flament fn, et de
bande A. Chaque flament fn est entouré de trois flaments épais récentes études démontrent que des souris complètement déf-
disposés en triangle, et chaque flament épais est encerclé de cientes en nébuline subissent une altération de leurs perormances
six flaments fns. contractiles musculaires (Bang, Caremani, Brunello et al., 2009).
La dystrophine appartient à un complexe protéique qui arrime
INTÉGRATION STRATÉGIES D’APPRENTISSAGE les myofbrilles aux protéines du sarcolemme. Ces protéines du sar-
Voici un moyen mnémotechnique pour vous rappeler l’aspect colemme pénètrent également dans le tissu conjoncti de l’endomy-
des bandes A et des bandes I : les bandes A sont oncées, sium. Par conséquent, la dystrophine relie les protéines internes des
comme l’AsphAlte, et les bandes I sont claires, donc Incolores. myoflaments de la fbre musculaire aux protéines externes et par-
ticipe à ce qui est appelé le tonus musculaire.
Chapitre 10 Le tissu musculaire 399
La plaque motrice
La plaque motrice est une région spécialisée très dentelée du
sarcolemme : ses nombreux replis jonctionnels à cet endroit
augmentent la surace membranaire en contact avec le bouton
synaptique. La plaque motrice contient par ailleurs de nom-
breux récepteurs de l’ACh : ces protéines ancrées dans la mem-
brane plasmique sont des canaux ioniques ligand-dépendants.
La liaison de l’ACh à ses récepteurs ouvre ces canaux, ce qui
permet l’entrée d’ions Na+ et la sortie d’ions K+. Les récepteurs
de l’ACh sont comme des portes qui ne pourraient être ouvertes
que par l’ACh.
La fente synaptique
La fente synaptique est cet espace très étroit (20 nm) rempli de
A. liquide qui sépare le bouton synaptique de la plaque motrice.
L’acétylcholinestérase (AChE), une enzyme se trouvant dans
la ente synaptique, dégrade les molécules d’ACh à la suite de
leur libération dans la ente.
du muscle squelettique
MO 100 x
Jonction
neuromusculaire
Pompe à Ca2+
Liquide
Ca2+ interstitiel
Canaux ioniques
à Ca2+ voltage-
dépendants
Bouton
Bou
outon
t
ton
Bouton synaptique Vésicule synaptique
s
syn
ynaptiqu
apttiqu
q e
contenant Fente
de l’ACh synaptique
ACh
Influx nerveux
Sarcolemme
Sa
S
Sar
aarcol
colemm
e me
em
Fente Sarcoplasme
Sa
Sa
Sar
arrco
rcop
cop
oplas
lasme
lasme
e
synaptique Plaque Na+
Endomysium motrice Récepteur
de l’ACh
Myofilaments
Sarcolemme K+
Myofibrille
A.
Repli
FIGURE 10.7 jonctionnel
du sarco-
Structure et organisation de la jonction lemme
neuromusculaire ❯ Le point de jonction entre le bouton synaptique
d’un axone et une fbre musculaire orme la jonction neuromusculaire.
A. La jonction neuromusculaire compte trois éléments constitutis
principaux : le bouton synaptique, la plaque motrice et la ente
synaptique. B. Les boutons synaptiques comportent des vésicules
synaptiques contenant de l’ACh, un neurotransmetteur. L’ACh est libéré
Plaque motrice
par les vésicules lorsque les ions Ca 2+ entrent par les canaux ioniques
à Ca2+ voltage-dépendants de la membrane plasmique des boutons
synaptiques. Les ions Ca 2+ sont ensuite renvoyés à l’extérieur par les B.
pompes à Ca 2+. La plaque motrice contient des récepteurs de l’ACh :
ce sont les canaux ioniques ligand-dépendants.
La myasthénie grave récepteurs de l’ACh est observée à long terme et, par consé-
quent, la stimulation musculaire décroît, ce qui se traduit par
DÉSÉQUILIBRE HOMÉOSTATIQUE
une aiblesse musculaire ainsi qu’une atigabilité plus marquée.
La myasthénie grave (MG) est une maladie auto-immune qui En général, la maladie touche d’abord les muscles oculaires et
touche environ 1 personne sur 5 000 à 10 000, principalement aciaux, provoquant la diplopie (vision double) et la ptose (aais-
des emmes âgées de 20 à 40 ans et des hommes de plus de sement) de la paupière. D’autres symptômes apparaissent
50 ans (Coalition canadienne de la myasthénie grave, 2013). Elle ensuite, caractérisés par un manque général de vigueur phy-
se caractérise par la perte progressive du tonus musculaire de sique pouvant mener à une difculté de déglutition ou à une
certains muscles squelettiques. Chez les personnes atteintes de aiblesse dans les membres. La myasthénie grave est rarement
myasthénie grave, les anticorps produits vont se lier aux récep- mortelle et se traite, entre autres, par la prise de médicaments
teurs de l’ACh dans la plaque motrice des muscles squelet- visant essentiellement l’augmentation du taux d’ACh dans la
tiques, bloquant ainsi le site de liaison de ce neurotransmetteur. ente synaptique ou la diminution de la réponse auto-immune
Puisque l’ACh ne peut plus se lier à son récepteur, toute contrac- (Coalition canadienne de la myasthénie grave, 2013 ; Dystrophie
tion musculaire est perturbée. Une diminution progressive des musculaire Canada, 2010).
402 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Vésicule synaptique
(contenant l’ACh) 2 Sarcolemme, tubules T et réticulum sarcoplasmique :
Jonction
le couplage excitation-contraction
neuromusculaire
Potentiel d’action
d
d’acti musculaire
action mus La liaison de l’ACh à ses récepteurs déclenche la propagation
d’un potentiel d’action musculaire le long du sarcolemme et
des tubules T jusqu’au réticulum sarcoplasmique, qui libère
1 Tubule
Tub
Tub
bule
ule
le T 2 alors les ions Ca2+.
Citerne
Fibre terminale
mus- AC
A
ACh
C
Chh Récepteur
ur
ur du réticulum
culaire de l’ACh sarcoplasmique
Réti
Rét
Ré
R iculu
icu
icul
Réticulumlum
lumm
ssarcoplas-
arcop
ar cop
plas
la
ass-
miq
m ique
mique e 2+
2+
Ca
Ca
Sarcolemme
Ca2+
Sarcomère 3 Sarcomère : le cycle des ponts d’union
La liaison des ions Ca2+ à la troponine fait glisser
Ca2+ 3 les filaments fins sur les filaments épais des sar-
comères ; ceux-ci raccourcissent, induisant alors
la contraction musculaire.
FIGURE 10.8
Étapes de la contraction d’un muscle squelettique ❯ 2) le long du sarcolemme et des tubules T jusqu’au réticulum
La contraction d’un muscle squelettique est un processus en plu- sarcoplasmique de la fbre musculaire squelettique ; 3) à l’intérieur
sieurs étapes qui se déroulent : 1) à la jonction neuromusculaire ; du sarcomère.
Vésicules synaptiques
(contenant de l’ACh)
Ca2+
Vésicule 1b Libération de l’ACh des boutons synaptiques
synaptique
Liquide interstitiel ACh La liaison des ions Ca2+ provoque la fusion des vési-
cules synaptiques avec la membrane plasmique des
1b boutons synaptiques, et l’ACh est expulsée dans la
Fente synaptique fente synaptique par exocytose.
ACh
1c
1c Liaison de l’ACh à ses récepteurs de la plaque
Récepteur de l’ACh
motrice
FIGURE 10.9
Jonction neuromusculaire : l’excitation d’une fbre musculaire squelettique ❯ L’excitation d’une fbre
musculaire squelettique résulte de la libération d’un neurotransmetteur par le bouton synaptique d’un neurone moteur.
Liquide interstitiel
Canal ionique Canal ionique
à Na+ voltage- à K+ voltage-
dépendant dépendant Sarcolemme
Fente
2b
synaptique
Na+ – – – – – + + + + + + + + + + + + + +
PPM –
–
–
–
2a + + + + + – – – – – – – – – – – – – –
Na+
+
+
+
– K+
Récepteur –
– Sarcoplasme
ACh
de l’ACh – – +
– – +
– – – – –
2b Formation et propagation d’un potentiel d’action
+
+
+ + + + musculaire le long du sarcolemme et des tubules T
+ + + +
+ + + +
K+ Un potentiel d’action musculaire se propage le long
du sarcolemme et des tubules T.
Premièrement, les canaux ioniques à Na+ voltage-dépendants
Plaque motrice s’ouvrent et les ions Na+ entrent à l’intérieur en provoquant
la dépolarisation.
2a Formation d’un potentiel de plaque motrice Deuxièmement, les canaux ioniques à K+ voltage-dépendants
s’ouvrent et les ions K+ sortent en induisant la repolarisation.
La liaison de l’ACh à ses récepteurs situés à la plaque motrice déclenche
l’ouverture des canaux ioniques ligand-dépendants. Les ions Na+ diffusent
rapidement vers l’intérieur de la fibre musculaire, tandis que les ions K+
diffusent lentement vers l’extérieur.
Par conséquent, la différence de charge électrique s’inverse de part et d’autre
de la membrane de la fibre musculaire à la plaque motrice : ce phénomène
s’appelle le potentiel de plaque motrice (PPM). L’intérieur de la fibre
musculaire, qui était négatif, est maintenant positif.
FIGURE 10.10
Fibre musculaire squelettique : le couplage excitation-contraction ❯ L’excitation de la fbre musculaire
squelettique par un neurone moteur est couplée à la contraction des myoflaments dans cette même fbre.
l’intérieur, qui était relativement négati, devient positi. Cette repos (négati à l’intérieur et positi à l’extérieur) ; il est relative-
inversion de polarité s’appelle le potentiel de plaque motrice ment négati en raison du fux sortant des ions K+.
(PPM). Le PPM est localisé dans la plaque motrice et il est de La dépolarisation est l’inversion de la polarité du sarcolemme.
courte durée, ce qui ait en sorte que la bre musculaire squelet- Le PPM provoque l’ouverture des canaux à Na+ voltage-dépendants
tique peut être stimulée de nouveau presque immédiatement. dans la région voisine de celle qui s’est dépolarisée. Cette ouver-
ture des canaux à Na+ voltage-dépendants permet aux ions Na+
10.3.2.2 La formation et la propagation d’un potentiel de traverser rapidement le sarcolemme dans le sens de leur gra-
d’action musculaire dient de concentration pour entrer dans la bre musculaire.
Le nombre d’ions Na+ entrants est susamment élevé pour
Le PPM déclenche la ormation d’un potentiel d’action muscu- inverser le potentiel membranaire du sarcolemme. L’intérieur,
laire (infux nerveux généré dans la bre musculaire) qui se pro- qui était à charge relativement négative, devient alors relative-
page le long du sarcolemme et des tubules T de la bre musculaire ment positi.
squelettique. Le potentiel d’action musculaire permet la
La propagation de la dépolarisation le long du sarcolemme et
contraction musculaire et il comprend deux volets. Le premier, des tubules T s’accompagne de l’ouverture d’autres canaux à Na+
la dépolarisation, génère un changement de polarité (positive) à voltage-dépendants d’une section rapprochée. L’afux des
l’intérieur du sarcolemme de la bre musculaire squelettique en ions Na+ à l’intérieur du segment initial du sarcolemme pro-
raison de l’entrée d’ions Na+. Dans le deuxième volet, la repola- voque un changement de la charge électrique dans la zone voi-
risation, l’intérieur du sarcolemme retrouve son potentiel de sine du sarcolemme et, par conséquent, l’ouverture des canaux
Chapitre 10 Le tissu musculaire 405
+ + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + +
+
– – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – –
+
– – Tubule T
+ +
– –
+
Canaux ioniques
à Ca2+ voltage-dépendants
– –
+
2c Libération d’ions Ca2+
+ +
du réticulum sarcoplasmique
– –
Ca2+ 2c
En atteignant le réticulum sarcoplas-
mique, le potentiel d’action musculaire
+ +
– –
provoque l’ouverture des canaux
ioniques à Ca2+ voltage-dépendants
situés dans les citernes terminales du Ca2+
réticulum sarcoplasmique.
– – –
+ +
Les ions Ca2+ diffusent vers l’extérieur
des citernes du réticulum sarcoplas-
mique pour entrer dans le sarcoplasme.
Ca2+ – – –
+ +
Citerne
C
Citerne
erne tterm
terminale
ermina
erminalle
ina le
– –
+ + +
Ca2+
– –
+ +
à Na+ voltage-dépendants dans cette région. Les ions Na+ afuent stimulée par le neurone moteur. Le délai qui sépare la dépolari-
vers l’intérieur et entraînent la dépolarisation de ce secteur. sation de la repolarisation s’appelle la période réfractaire abso-
Cette dépolarisation progresse rapidement le long du sarco- lue. Durant ce bre intervalle de temps (environ 5 ms), le muscle
lemme et des tubules T. La propagation d’un potentiel d’action ne peut plus être stimulé.
musculaire le long du sarcolemme et des tubules T constitue en
quelque sorte un eet domino : une ois enclenchée, elle ne peut 10.3.2.3 La libération du calcium
pas s’arrêter et mène à la contraction musculaire. par le réticulum sarcoplasmique
Les canaux à K+
voltage-dépendants présents dans le sarco- En atteignant le réticulum sarcoplasmique, le potentiel d’action
lemme et les tubules T s’ouvrent dès la ermeture des canaux à musculaire provoque l’ouverture des canaux ioniques à Ca 2+
Na+ voltage-dépendants. Les ions K+ traversent alors le sarco- voltage-dépendants des citernes terminales du réticulum sarco-
lemme dans le sens de leur gradient de concentration pour sortir plasmique. L’ouverture de ces canaux permet aux ions Ca 2+ de
de la bre musculaire squelettique. Le nombre d’ions K+ sortants diuser vers l’extérieur des citernes pour entrer dans le
est susamment important pour que le potentiel de membrane du sarcoplasme. Les ions Ca 2+ se mêlent aux laments épais et aux
sarcolemme et des tubules T s’inverse : le potentiel membranaire laments ns des myobrilles.
de repos négati (−95 mV) se rétablit. Ce processus s’appelle la
repolarisation et survient juste après la dépolarisation. L’ouverture Vérifiez vos connaissances
des canaux ioniques à K+ voltage-dépendants se produit égale- 9. Quelles sont les deux phases liées par le processus
ment d’une section rapprochée à une autre, de sorte que la repola- physiologique du couplage excitation-contraction ?
risation se propage aussi le long du sarcolemme et des tubules T.
10. Décrivez les étapes du couplage excitation-
La repolarisation permet à la bre musculaire de transmettre contraction.
un autre potentiel d’action musculaire dès qu’elle est de nouveau
406 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Sites de liaison
de la myosine
Ca2+
à découvert
Troponine
Filament
fin Tropomyosine
Actine
Sarcomère au repos
(avant la libération Filament
des ions Ca2+) épais
Myosine
Filament fin
3d Libération des têtes de myosine (désarrimage) 3c Pivotement des ponts d’union (traction)
Chaque tête de myosine pivote vers le centre du
L’ATP se fixe aux sites de liaison de l’ATP sur les
sarcomère en tirant sur le filament fin qui lui est atta-
têtes de myosine, ce qui libère les têtes de
ché. Ce mouvement de bascule s’accompagne d’une
myosine des sites de liaison sur l’actine.
libération d’ADP et de Pi.
Filament fin
Filament fin
ATP
Tête de myosine
Tête de myosine
ADP
Pi
FIGURE 10.11
Sarcomère : le cycle des ponts d’union ❯ Les protéines contractiles glissent
les unes sur les autres vers le centre du sarcomère, ce qui provoque son raccourcissement.
408 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Zone H Zone H
Bande I Bande A Bande I Bande I Bande A Bande I
Contraction Contraction
Bande A Bande A
Sarcomère Sarcomère
complètement contracté complètement contracté
B. Muscle squelettique complètement contracté
FIGURE 10.12
Raccourcissement des sarcomères ❯ Ces illustrations et ces zone H sont visibles. B. Quand le muscle est complètement contracté, le
clichés de micrographie électronique montrent le processus du raccour- sarcomère a perdu de sa longueur ; les lignes Z sont plus proches l’une
cissement des sarcomères pendant la contraction musculaire squelet- de l’autre, la bande I est plus courte et peut même disparaître, et la
tique. A. Quand le muscle est au repos, la bande A, la bande I et la zone H a disparu.
À votre avis
10.3.4 Le relâchement du muscle
3. Après la mort, les ions Ca 2+ sont libérés du réticulum
sarcoplasmique. L’absence d’ATP induit la rigidité squelettique
cadavérique. Expliquez pourquoi les muscles restent
contractés en l’absence d’ATP. 4 Expliquer l’évolution de chacune des structures suivantes
au moment du relâchement d’un muscle squelettique :
ACh ; potentiel d’action musculaire ; concentration
Vérifiez vos connaissances d’ions Ca2+ dans le sarcoplasme ; complexe troponine-
11. Quel est le rôle des ions Ca 2+ dans la contraction des
tropomyosine.
muscles squelettiques ? 5 Expliquer le rapport entre l’élasticité d’un muscle
12. Décrivez les quatre étapes qui s’enchaînent et se
squelettique et son relâchement.
répètent dans le cycle des ponts d’union, induisant
ainsi le raccourcissement des sarcomères. Le relâchement d’un muscle squelettique s’obtient par le retour de
13. Quelle est la cause du désarrimage des têtes de
toutes les fbres qui le composent à leur état de repos et survient
myosine de l’actine ? Qu’est-ce qui permet ensuite à la suite de la cessation de la stimulation exercée par le neurone
leur repositionnement ? moteur. Le relâchement musculaire se déroule selon un processus
comportant plusieurs étapes. La première consiste en la cessation
Chapitre 10 Le tissu musculaire 409
INTÉGRATION APPLICATION CLINIQUE citernes terminales par les pompes à Ca 2+. Lorsque cesse la sti-
mulation des bres musculaires squelettiques, les ions Ca 2+ qui
La rigidité cadavérique restent dans le sarcoplasme sont renvoyés dans le réticulum sar-
coplasmique où ils sont mis en réserve.
Quelques heures après que le cœur a cessé de battre, les
fbres musculaires squelettiques ne contiennent plus du tout Lorsque les ions Ca2+ ont disparu, la troponine reprend sa orme
d’ATP (molécule indispensable au onctionnement des initiale, et la tropomyosine couvre de nouveau les sites de liaison de
pompes à Ca2+ et au désarrimage des têtes de myosine). Ainsi, la myosine sur l’actine, ce qui empêche la ormation de ponts
les pompes à Ca2+ du réticulum sarcoplasmique ne peuvent d’union myosine-actine. L’élasticité naturelle des bres muscu-
plus réabsorber les ions Ca 2+ qui se trouvent dans le sarco- laires permet au muscle de reprendre sa position initiale de détente.
plasme. Ceux-ci s’accumulent donc dans le sarcoplasme, et
d’autres continuent de sortir du réticulum sarcoplasmique,
déclenchant ainsi une contraction soutenue des fbres muscu- Vérifiez vos connaissances
laires. Comme les fbres musculaires squelettiques ne 14. Quel est le rôle de l’AChE et des pompes à Ca 2+ dans
contiennent plus d’ATP quelques heures après la cessation du le relâchement musculaire ?
battement cardiaque, les ponts d’union entre les flaments fns
et les flaments épais ne peuvent plus se détacher. Tous les
muscles squelettiques se trouvent ainsi bloqués en position
contractée, et le corps tout entier devient rigide. Cet état phy-
siologique de rigidité cadavérique se maintient de 15 à 10.4 Le métabolisme
24 heures. Ensuite, la libération d’enzymes lysosomales dans
les fbres musculaires provoque l’autolyse (autodestruction et du muscle squelettique
dégradation) des myofbrilles.
La ormation de l’ATP par le processus de la respiration cellulaire
Les pathologistes de médecine légale déterminent souvent
a été étudié dans la section 3.4.1. Ces connaissances permettent
l’heure approximative de la mort à partir de la rigidité cadavé-
rique relative (son état de progression ou de régression).
la compréhension des modalités de l’apport énergétique dans les
Cependant, de nombreux acteurs doivent être pris en consi- bres musculaires, lesquelles sont des structures particulière-
dération au moment de la détermination de l’heure approxima- ment énergivores. Ces diérents modes d’approvisionnement
tive du décès, notamment les conditions environnementales. en ATP permettent aussi de classier les bres musculaires
Par exemple, la rigidité cadavérique survient et disparaît plus squelettiques en trois grandes catégories.
rapidement quand la température ambiante est élevée. Le
tableau ci-dessous ournit les indications permettant d’esti-
mer le délai écoulé depuis le décès. 10.4.1 L’apport d’énergie pour
Délai écoulé Température
la contraction du muscle
depuis le décès corporelle
État de rigidité squelettique
Moins de 3 heures Élevée Aucune rigidité
1 Décrire les processus par lesquels les fbres musculaires
De 3 à 8 heures Élevée, mais Rigidifcation mobilisent l’ATP immédiatement, à court terme et à long
en baisse (rigidité croissante) terme pour se contracter.
De 9 à 24 heures Température Rigidité résiduelle, 2 Expliquer le rapport entre la durée et l’intensité de l’activité
ambiante mais décroissante physique, d’une part, et le mode d’approvisionnement
De 25 à 36 heures Température Flaccidité (plus en ATP, d’autre part.
ambiante aucune rigidité)
Les bres musculaires squelettiques disposent de trois méthodes
pour se procurer l’ATP dont elles ont besoin. Ces trois modalités
se distinguent selon le délai nécessaire à la production de l’ATP :
de la propagation de l’infux nerveux dans le neurone moteur, ce approvisionnement immédiat, à court terme ou à long terme.
qui met également un terme à la libération de l’ACh. L’AChE, une
enzyme dégradant l’ACh présente dans la ente synaptique, 10.4.1.1 L’approvisionnement immédiat en adénosine
dégrade en continu l’ACh pour la dissocier de ses récepteurs de la triphosphate : le système des phosphagènes
plaque motrice et ainsi suspendre la stimulation qu’elle exerce
Le système des phosphagènes assure l’approvisionnement
sur les bres musculaires squelettiques. Par conséquent, les
immédiat en ATP par la mobilisation de molécules contenant un
récepteurs de l’ACh se erment, entraînant la disparition du PPM
groupement phosphate très énergétique. Puisqu’il n’a pas besoin
et du potentiel d’action musculaire le long du sarcolemme et des
d’oxygène pour onctionner, ses processus sont anaérobies. Le
tubules T.
système des phosphagènes met à contribution les réserves d’ATP
Les canaux ioniques à Ca 2+ voltage-dépendants du réticulum et exploite les possibilités de production immédiate d’ATP à par-
sarcoplasmique se erment. Les ions Ca 2+ qui ont déjà été libérés tir d’autres molécules phosphatées. La FIGURE 10.14 aide à
du réticulum sarcoplasmique sont captés de nouveau dans les mieux comprendre cette section.
Influx nerveux
1 Jonction neuromusculaire
Excitation d’une bre musculaire
2b Le PPM engendre
Axone un potentiel d’action
musculaire qui se
Bouton synaptique Ca2+ propage le long
du sarcolemme et
1a L’influx nerveux provoque
l’ouverture des canaux ioniques des tubules T.
à Ca2+ voltage-dépendants ;
les ions Ca2+ entrent dans le
bouton synaptique et se lient
aux vésicules synaptiques.
Canal ionique
à Ca2+ voltage-
PPM
dépendant
ACh
ACh
PP
M
Vésicule
1b L’ACh est libérée synaptique
dans la fente
synaptique par
exocytose. ACh
ACh
Ch
Fente
2a La liaison de l’ACh
provoque l’entrée rapide
synaptique
Récepteur
Ré
R é urr des ions Na+ dans la
de
d e l’ACh K+ fibre musculaire squele-
ttique et l’expulsion lente
des ions K+ de cette
même fibre, ce qui
génère un PPM.
Na+
1c L’ACh se lie à
ses récepteurs.
3e Repositionnement : L’ATPase
Plaque motrice scinde l’ATP en ADP et en Pi,
et les têtes de myosine se
replacent en position initiale.
ADP
Pi
3d Libération : L’ATP se
lie aux têtes de myosine
et les libère ainsi
de l’actine.
K+
Canal ionique à K+
C
voltage-dépendant
v
voo
Sarcolemme
2c Le potentiel d’action muscu-
laire déclenche l’ouverture
des canaux ioniques à Ca2+
voltage-dépendants permet-
tant la libération d’ions Ca2+
des citernes du réticulum
Réticulum sarcoplasmique.
sarcoplasmique
Ca2+
Ca2+
3 Sarcomère
Filament fin
Cycle des ponts d’union (raccour-
cissement du sarcomère au fil
de la répétition du cycle) Filament épais
Ca2+
Troponine
Pont Pi
ADP Ca2+
Ca2+
d’union Tête
de myosine Formation d’un
pont d’union
Tête
T
Têt
ête de
ête de myosine
m
myos
y ine
yos ne
e
3c Pivotement des ponts d’union : La
tête de myosine pivote et tire sur le fila-
ment fin, qui la dépasse.
Pivotement (bascule)
ADP
AD
DP
Pi
action
Sarcomère en contr
412 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Créatine
ATPase Myokinase kinase
A. B. C.
FIGURE 10.14
Système des phosphagènes ❯ Les cellules musculaires peuvent molécule d’ADP à une autre molécule d’ADP sous l’eet catalyseur de
mobiliser immédiatement de l’ATP selon plusieurs modalités : A. en la myokinase, une enzyme ; ou C. par le transert d’un Pi de la créatine
puisant dans les petites réserves d’ATP contenues dans les fbres phosphate (CP) à l’ADP sous l’eet catalyseur de la créatine kinase,
musculaires ; B. par le transert d’un phosphate inorganique (Pi) d’une une autre enzyme.
L’ATPase ractionne l’ATP déjà présente dans les fbres muscu- créatine phosphate, appelée aussi phosphocréatine. La créatine
laires squelettiques en ADP et en Pi. Ce processus ournit généra- kinase transère un P i de la créatine phosphate à l’ADP, produi-
lement très peu d’énergie, soit l’équivalent de cinq à six secondes sant ainsi de la créatine et de l’ATP. Ce processus de ormation
d’eort d’une intensité maximale (voir la fgure 10.14A). rapide d’ATP procure de 10 à 15 secondes additionnelles d’éner-
gie, permettant d’eectuer une activité intense comme la course
La myokinase, une enzyme, peut ensuite transérer un phos-
d’un 100 mètres, par exemple. En période de repos, de petites
phate d’une molécule d’ADP à une autre molécule d’ADP pour
quantités d’ATP s’accumulent dans l’organisme, et le processus
produire un ATP et un adénosine monophosphate (AMP) : elle
décrit dans la fgure 10.14C s’inverse : la créatine kinase trans-
procure ainsi au muscle quelques secondes additionnelles
ère un P i de l’ATP à la créatine, produisant ainsi de la créatine
d’énergie (voir la fgure 10.14B).
phosphate et de l’ADP.
Le tissu musculaire dispose également d’une méthode de pro-
duction d’ATP qui lui est propre et qui met à contribution la
À votre avis
4. L’endommagement du tissu musculaire squelettique
INTÉGRATION APPLICATION CLINIQUE provoque la libération de créatine kinase. Quel est
le rapport entre le taux sanguin de créatine kinase
La créatine phosphate (phosphocréatine) et l’étendue des dommages subis par le tissu
musculaire ?
La créatine kinase (CK), appelée également créatine phospho-
kinase, est l’enzyme qui permet le transert d’un groupement
phosphate entre la créatine et l’ATP. Le muscle cardiaque et les
muscles squelettiques contiennent deux ormes diérentes de 10.4.1.2 L’approvisionnement à court terme
la CK. En cas d’inarctus du myocarde (crise cardiaque), le taux en adénosine triphosphate :
sanguin de la variante cardiaque de la CK est très élevé : cette
enzyme permet ainsi de mesurer les dommages causés au
la voie anaérobie
cœur par l’inarctus. De la même açon, un taux sanguin élevé La section 3.4 mentionnait que la production d’ATP peut se aire
de la variante musculaire squelettique de la CK permet de dia- selon deux processus métaboliques : la voie anaérobie et la voie
gnostiquer certaines maladies musculaires squelettiques aérobie. La voie anaérobie, soit l’étape de la glycolyse, assure
dégénératives, par exemple la dystrophie musculaire. l’approvisionnement à court terme en ATP. Ce processus se
déroule dans le cytosol et, comme son nom l’indique, ne
Outre l’usage médical de la créatine, les suppléments de
nécessite pas d’oxygène FIGURE 10.15A . Le glucose est mis à la
créatine sont utilisés dans les salles d’entraînement et per-
disposition du muscle directement, à partir des réserves de gly-
mettent d’augmenter la masse musculaire et les perormances
sportives pour un exercice intense et de courte durée seule- cogène des fbres musculaires, ou indirectement, par la circula-
ment. La prise de supplément de créatine contribue à aug- tion sanguine. Un long enchaînement de réactions enzymatiques
menter la teneur en créatine phosphate du muscle squelettique, décompose chacune des molécules de glucose en deux molécules
ce qui avorise le renouvellement de l’ATP durant de courtes d’acide pyruvique. La glycolyse produit une quantité d’éner-
séances d’exercice d’intensité maximale, comme le sprint. gie nette correspondant à deux molécules d’ATP par molécule
de glucose.
Chapitre 10 Le tissu musculaire 413
Glycolyse
Glucose
NADH 2 ATP
A. Approvisionnement
énergétique à court 2 molécules
terme (voie anaérobie) d’acide
pyruvique
Mitochondrie
Acide pyruvique
Espace intermembranaire
Matrice mitochondriale
NADH CO2
Cycle
cle
B. Approvisionnement l’acide
de l’aacide
id
énergétique à long FADH2 citrique
citriq
q
que
2 ATP
ATP
T
terme (voie aérobie)
e−
e− H+ O2 H2O 28 ATP
AT
ATP
e– C
Chaîne de e− ATP synthase
tra
ansp d’électrons
transport tronss (pho
(phosphorylation
osphorylation oxydative)
oxy
H+
FIGURE 10.15
Processus métaboliques de production de l’ATP ❯ A. Voie anaérobie de production à court terme
d’ATP dans le cytosol ; B. voie aérobie de production à long terme d’ATP dans les mitochondries.
Normalement, l’acide pyruvique entre dans les mitochondries L’acide pyruvique entre dans une mitochondrie où il est com-
où il est oxydé par le processus métabolique de la respiration cel- plètement oxydé en dioxyde de carbone (CO2) au cours des réac-
lulaire aérobie (qui exige la présence d’oxygène). Si touteois tions du cycle de l’acide citrique (ou cycle de Krebs) (voir la
l’oxygénation du muscle s’avère insusante, des quantités crois- section 3.4). L’oxydation de l’acide pyruvique transère l’énergie
santes d’acide pyruvique se convertissent en acide lactique. À de la liaison chimique aux coenzymes, le nicotinamide adénine
l’inverse, celui-ci peut être reconverti en acide pyruvique lorsque dinucléotide hydrogéné (NADH) et la favine adénine dinucléo-
l’oxygène redevient disponible dans le muscle. L’acide lactique tide hydrogénée (FADH2). Cette énergie sert alors à produire l’ATP
peut aussi entrer dans la circulation sanguine où il peut être mobi- dans la chaîne de transport des électrons par phosphorylation
lisé par le cœur pour servir de carburant à la production d’ATP, ou oxydative. Ce processus produit une quantité totale d’énergie cor-
par le oie pour produire du glucose par néoglucogenèse (voir la respondant à 28 molécules d’ATP.
section 17.7).
La respiration cellulaire aérobie produit également de l’ATP
à partir des triglycérides, des structures se composant de une
10.4.1.3 L’approvisionnement à long terme
molécule de glycérol et de trois acides gras (voir la sec-
en adénosine triphosphate : la respiration tion 2.8.2). La quantité d’ATP produite dépend de la taille de la
cellulaire aérobie chaîne des acides gras : plus elle est longue, plus la quantité
À l’intérieur de la mitochondrie, la respiration cellulaire aérobie d’ATP résultante est importante. Dans la plupart des tissus mus-
assure l’approvisionnement à long terme en ATP. L’acide pyru- culaires squelettiques, les acides gras constituent le carburant
vique produit par la voie anaérobie ait oce de matière première de premier choix pour produire l’ATP. Ils présentent cependant
pour la production aérobie d’ATP. L’oxygène indispensable à un inconvénient d’importance : la réaction ne peut pas se aire
la respiration cellulaire aérobie provient du sang et de la en l’absence d’oxygène. Durant un eort physique soutenu, il
myoglobine. aut par conséquent maintenir une bonne oxygénation pour
414 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
10.5 Les types de fbres squelettiques : respiration cellulaire aérobie ou voie anaérobie.
Les fbres oxydatives recourent à la respiration cellulaire aéro-
musculaires squelettiques bie. Plusieurs de leurs caractéristiques avorisent ce processus.
C’est le cas de leur vaste réseau capillaire, de leur nombre élevé
Les fbres musculaires squelettiques se répartissent en de mitochondries et des quantités importantes de myoglobine.
trois grandes catégories. Il existe des critères qui permettent de La myoglobine est un pigment rouge qui donne cette couleur aux
les classifer et d’en aire la description. fbres oxydatives. C’est pourquoi les fbres contenant de la myo-
globine sont parois appelées fbres rouges. Avec leur ort appro-
visionnement en ATP, les fbres oxydatives disposent de l’énergie
10.5.1 Les critères de classifcation nécessaire pour se contracter longuement sans se atiguer. Elles
des types de fbres musculaires sont aussi appelées fbres endurantes.
À l’inverse, les fbres glycolytiques recourent à la voie anaé-
1 Présenter les deux principaux critères de classifcation robie. Elles possèdent moins de structures anatomiques indis-
des fbres musculaires squelettiques. pensables à la respiration cellulaire aérobie. Par exemple, leur
réseau capillaire est clairsemé, leurs mitochondries sont moins
nombreuses et elles contiennent moins de myoglobine. Cette
Les fbres musculaires squelettiques se répartissent en trois caté-
rareté relative de la myoglobine donne à ces fbres glycolytiques
gories défnies selon deux critères : 1) le type de contraction pro-
une teinte blanchâtre expliquant pourquoi elles sont parois
duit par la fbre ; 2) leur mode privilégié d’approvisionnement
appelées fbres blanches. Par contre, les fbres glycolytiques pos-
en ATP.
sèdent des réserves importantes de glycogène qui peuvent appro-
visionner la voie anaérobie en glucose et maintenir ainsi le
10.5.1.1 Le type de contraction produit onctionnement musculaire, même si l’oxygénation n’est pas
par la fbre musculaire optimale. Par contre, la glycolyse ne produisant que des quantités
Les fbres musculaires squelettiques se distinguent les unes des restreintes d’ATP, ces muscles ne peuvent pas soutenir l’eort
autres par la puissance, la rapidité et la durée des contractions très longtemps. Les fbres glycolytiques se atiguent générale-
qu’elles permettent. La puissance dépend du diamètre de la fbre ment très vite, et c’est la raison pour laquelle elles sont également
musculaire : les grosses fbres contiennent plus de myofbrilles et appelées fbres peu endurantes.
produisent ainsi des contractions plus puissantes, comme celles
des muscles des cuisses.
Vériiez vos connaissances
La vitesse de contraction musculaire dépend de la variété 18. Expliquez les diérences entre une fbre rapide et
génétique d’ATPase (lente ou rapide) de la myosine (enzyme qui une fbre lente, et entre une fbre oxydative et une
ractionne l’ATP) présente dans la fbre musculaire. Les fbres fbre glycolytique.
contenant la variante rapide s’appellent les fbres rapides (ou
fbres à contraction rapide), tandis que celles qui contiennent la
variante lente se nomment évidemment les fbres lentes (ou
fbres à contraction lente). Les fbres rapides comportent 10.5.2 La classifcation des types
deux caractéristiques : elles propagent le potentiel d’action mus- de fbres musculaires
culaire le long du sarcolemme plus rapidement que ne le ont les
fbres lentes ; elles libèrent les ions Ca2+ et les renvoient dans le
2 Comparer les trois types de fbres musculaires.
réticulum sarcoplasmique plus rapidement aussi que le ont les
fbres lentes. Par conséquent, les fbres rapides déclenchent la
contraction musculaire plus vite que les fbres lentes. Le délai Pour diérencier les fbres musculaires squelettiques, les physio-
entre la stimulation et le déclenchement de la contraction s’établit logistes les classent selon le type de contraction qu’elles induisent
à 0,01 milliseconde (ms) pour les fbres rapides, contre au moins et selon leur mode d’approvisionnement en ATP. Ils défnissent
0,02 ms pour les fbres lentes. La durée des contractions des fbres ainsi trois catégories de fbres musculaires squelettiques
rapides est par ailleurs plus courte que celle des fbres lentes : TABLEAU 10.1.
7,5 ms et 100 ms, respectivement.
• Les fbres oxydatives lentes (OL), également nommées fbres
Les fbres rapides possèdent donc ces trois caractéristiques : de type I, ont généralement un diamètre égal à environ la
elles produisent des contractions ortes ; elles déclenchent la moitié de celui des autres fbres musculaires squelettiques et
contraction dans un délai plus court ; elles induisent des contrac- contiennent de l’ATPase lente. Ces cellules produisent des
tions plus brèves. Globalement, elles génèrent des mouvements contractions plus lentes et moins puissantes. Par contre, elles
plus puissants et plus rapides que les fbres lentes. peuvent se contracter plus longuement sans atigue, car
leur ATP est produite essentiellement par respiration cellu-
10.5.1.2 Les modes d’approvisionnement laire aérobie. Ces fbres ont une couleur rouge oncé en raison
en adénosine triphosphate de leur grande quantité de myoglobine.
Le mode privilégié d’approvisionnement en ATP constitue le • Les ibres oxydatives rapides (OR), également nommées
deuxième critère de classifcation des fbres musculaires ibres de type IIa (ou ibres intermédiaires), sont les ibres
416 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Principale onction de la fbre Endurance (maintien postural, Eort modéré d’une durée Eort intense et bre (sprint,
marathon) moyenne (marche, bicyclette) haltérophilie)
musculaires squelettiques les moins nombreuses du corps 10.5.3 La distribution des types
humain. Elles ont une taille intermédiaire et contiennent
de l’ATPase rapide. Elles produisent des contractions de fbres musculaires
rapides et puissantes par l’intermédiaire de l’ATP ournie
principalement par respiration aérobie. La vascularisa- 3 Décrire la distribution des diérents types de fbres dans
tion des OR est touteois moins importante que celle des le muscle et expliquer le lien entre leur distribution et
OL, qui possèdent un important réseau de capillaires. Par leur onction.
conséquent, l’approvisionnement en nutriments et en
oxygène est plus lent dans les OR que dans les OL. Les OR La FIGURE 10.17 représente les diérents types de fbres dans un
contiennent également de la myoglobine, mais moins que muscle squelettique. La plupart des muscles se composent des
les OL. Au microscope, elles se distinguent par leur
couleur rose ou rouge clair (et non rouge oncé,
comme les OL).
FIGURE 10.17
• Les fbres glycolytiques rapides (GR), également Représentation des types de
nommées fbres de type IIb (ou fbres anaérobies fbres dans un muscle squelettique ❯
rapides), sont les fbres musculaires squelettiques Traitée par une technique ciblée de
les plus répandues dans le corps humain. Elles ont coloration, cette coupe trans-
versale d’un muscle sque-
un diamètre plus important que les fbres des deux lettique montre les
autres types, contiennent de l’ATPase rapide diérents types de
et produisent des contractions à la ois rapides et fbres musculaires.
puissantes. Par contre, elles ne peuvent pas rester Les fbres se distin-
guent les unes des
contractées longtemps, car leur ATP provient autres par leur cou-
OR
essentiellement de la voie anaérobie. Possédant OL OR leur. Les fbres gly-
OR
peu de myoglobine, ces fbres sont d’une couleur colytiques rapides
GR GR (GR) sont les plus
blanchâtre.
OR OL pâles, les oxydatives
GR
lentes (OL) sont les
OL
OR plus oncées et les
Vériiez vos connaissances oxydatives rapides
MO
trois types de fbres. Cependant, le pourcentage relati de chacune une grenouille avec le ner sciatique qui lui est attaché, puis à
d’elles dière considérablement d’un muscle à l’autre et varie observer leurs modifcations avec l’aide d’un myographe qui
selon la onction du muscle considéré. Ainsi, les muscles de l’œil mesure les variations de la tension musculaire selon la stimula-
et de la main doivent pouvoir se contracter très vite, mais n’ont tion appliquée. Les phénomènes suivants sont illustrés par une
pas à maintenir cette contraction très longtemps. Ils contiennent représentation graphique et seront décrits dans cette section : 1) la
par conséquent un pourcentage élevé de GR. À l’inverse, la plu- secousse musculaire ; 2) le recrutement des unités motrices (ou
part des muscles posturaux du dos et des mollets sont composés sommation spatiale) ; 3) les variations dans la réquence du sti-
majoritairement de OL qui leur permettent de se contracter lon- mulus (phénomène de l’escalier, sommation temporelle, tétanos
guement pour maintenir la position du corps dans l’espace. incomplet et tétanos complet).
La composition des muscles dière également d’un être
humain à l’autre, comme en témoigne le corps des athlètes de
haut niveau. Comparativement à la population dans son ensemble,
10.6.1 La secousse musculaire
la musculature des jambes des coureurs de marathon contient
une proportion plus importante de fbres OL. Les sportis de com- 1 Décrire les étapes de la secousse musculaire.
pétition habitués aux eorts bres et intenses, par exemple les
sprinteurs ou les haltérophiles, possèdent par contre une propor- La secousse musculaire se défnit par l’enchaînement d’une
tion plus élevée de GR dans leurs muscles. Ces variations dans la seule contraction brève d’un muscle squelettique et de son relâ-
proportion relative des types de fbres musculaires sont détermi- chement en réaction à un stimulus unique FIGURE 10.18. Des
nées essentiellement par le patrimoine génétique, mais aussi, électrodes posées directement sur le muscle gastrocnémien de la
quoique dans une moindre mesure, par l’entraînement physique. jambe ou sur le ner sciatique appliquent des stimulus bres et
Quand les muscles sont souvent mis à contribution pour l’endu- isolés au muscle. L’intensité du stimulus est augmentée graduel-
rance, certaines fbres GR peuvent acquérir les caractéristiques lement jusqu’à ce que le muscle réagisse par une secousse. Le
visuelles et les capacités onctionnelles des fbres OR. stimulus minimal nécessaire pour déclencher une secousse mus-
culaire s’appelle le seuil d’excitabilité. Tous les stimulus iné-
rieurs au seuil d’excitabilité sont des stimulus inraliminaires.
Vérifiez vos connaissances
Le délai qui sépare le stimulus du début de la contraction des
20. Quel est le type de fbre musculaire le plus répandu
fbres musculaires s’appelle période de latence (ou phase de
dans les muscles posturaux ?
latence). Pendant cet intervalle de temps, la longueur de la fbre
reste la même. Ce délai correspond au temps nécessaire pour que
toutes ces étapes s’enchaînent et arrivent à leur terme : couplage
excitation-contraction ; libération des ions Ca 2+ du réticulum
10.6 La mesure de la tension sarcoplasmique dans le cytosol ; déclenchement de la mise en
tension de la fbre musculaire. La période de contraction
musculaire squelettique s’amorce au moment où la succession des pivotements tire les
flaments fns sur les flaments épais, raccourcissant ainsi les
La tension musculaire est la orce déployée au moment de la sarcomères ; la tension musculaire s’intensife au fl de la contrac-
contraction du muscle. Diérentes expériences en laboratoire per- tion. La période de relâchement s’amorce à la libération des
mettent de la mesurer. L’une de ces méthodes consiste à dégager ponts d’union et au moment où les ions Ca2+ retournent dans le
le muscle gastrocnémien de la jambe (ou muscles jumeaux) sur réticulum sarcoplasmique. La tension musculaire décroît ainsi
Secousse musculaire
FIGURE 10.18
Période Période de Période de
Secousse musculaire ❯ de latence contraction relâchement
Une stimulation unique et brève Dispositif détectant
d’un muscle provoque une seule les variations dans la
Muscle
contraction suivie de son relâche- longueur du muscle
Tension musculaire
Électrodes
ment : l’ensemble des deux orme
la secousse musculaire. La période Pivot
de latence est le délai qui s’écoule
entre la stimulation des fbres mus -
culaires et la génération de la orce Stimulus
Poids
contractile. La période de contrac-
tion est la phase durant laquelle la
tension musculaire augmente. La Intensité
période de relâchement est celle Fréquence Temps (ms)
durant laquelle elle diminue.
418 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Tension musculaire
ramène le muscle à sa longueur de repos en reprenant elle-même
ses dimensions initiales. Par conséquent, la contraction est tou-
jours plus courte que le relâchement. La durée de chacune de ces
périodes varie en onction du type de muscle squelettique. Par
exemple, un muscle eectuant une contraction rapide (p. ex., un
muscle des yeux) aura une période de contraction et de relâche-
ment plus courte, tandis qu’un muscle eectuant une contrac-
tion plus lente (p. ex., un muscle des jambes) aura une période
de contraction et de relâchement plus longue. 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Accroissements de l’intensité du stimulus
À votre avis
5. Considérant la distribution des diérents types de FIGURE 10.19
fbres musculaires squelettiques, la secousse d’un Réaction du muscle squelettique aux variations de
muscle extrinsèque de l’œil devrait-elle durer plus l’intensité du stimulus ❯ L’intensifcation de la stimulation
longtemps ou moins longtemps que celle d’un muscle augmente le nombre d’unités motrices activées.
gastrocnémien de la jambe ? Justifez votre réponse.
Vérifiez vos connaissances stimulation n’est pas sufsante). En d’autres termes, la fbre
musculaire atteint sa contraction maximale ou ne se contracte
21. Que se passe-t-il dans le muscle à chacune des
pas du tout, d’où l’expression loi du tout ou rien.
périodes de la secousse musculaire (latence,
contraction, relâchement) ? La orce et la précision des mouvements musculaires dépen-
dent essentiellement du nombre d’unités motrices mobilisées
pour le mouvement. Si un nombre très restreint d’unités motrices
est activé, par exemple lorsqu’il s’agit de mouvements précis
10.6.2 Les variations dans l’intensité comme le mouvement des yeux, le nombre de fbres musculaires
qui se contractent reste limité et la puissance déployée (orce) est
du stimulus minime. À l’inverse, si le nombre d’unités motrices mobilisées
est plus important, notamment lorsqu’il s’agit de mouvements
2 Décrire les étapes du recrutement des unités motrices au exigeant plus de puissance, le nombre de fbres musculaires
fl de l’intensifcation des stimulus. qui se contractent augmente également et le mouvement gagne
en orce. Il est ainsi possible d’adapter la contraction des mus-
Le recrutement des unités motrices (ou sommation spatiale des cles des bras selon qu’il aut soulever un stylo très léger ou une
unités motrices) correspond à la sollicitation (mobilisation) de lourde valise.
une ou de plusieurs unités motrices additionnelles dans le but
d’eectuer une contraction musculaire uniorme et continue. Vérifiez vos connaissances
L’application en laboratoire de stimulus répétitis (p. ex., plu- 22. Qu’est-ce que le recrutement des unités motrices ?
sieurs impulsions électriques) sur le muscle gastrocnémien de la Expliquez son importance dans le onctionnement
jambe permet d’observer le recrutement des unités motrices. du corps humain.
Alors que l’intensité du stimulus augmente à chacune des stimu-
lations, la réquence des stimulus reste la même. Le délai qui
sépare les stimulus permet au muscle de se contracter et de se
relâcher avant d’être stimulé de nouveau. Chacune des augmen- 10.6.3 Les variations dans la fréquence
tations dans l’intensité du stimulus se traduit par une élévation du stimulus
du nombre d’unités motrices qui participent à la contraction
FIGURE 10.19. Par conséquent, la tension induite dans le muscle 3 Distinguer les processus qui accompagnent
à chacune des contractions augmente jusqu’à ce que toutes les l’augmentation de la réquence des stimulations :
unités motrices soient mobilisées, c’est-à-dire jusqu’à la contrac- le phénomène de l’escalier, la sommation temporelle,
tion maximale du muscle. le tétanos incomplet et le tétanos complet.
Le recrutement des unités motrices explique le ait que nos
muscles peuvent déployer des orces variables. La loi du tout ou Si l’on soumet le muscle à des stimulus de plus en plus réquents,
rien stipule qu’une fbre musculaire soumise à une stimulation mais d’intensité constante, on observe le phénomène de l’esca-
se contracte complètement ou reste complètement relâchée (si la lier et le cumul des contractions. Les trois graphiques de la
Chapitre 10 Le tissu musculaire 419
FIGURE 10.20 sont classés par ordre croissant de réquence augmenter la orce contractile dans le muscle : ce phénomène se
des stimulus. nomme sommation temporelle, car il résulte de l’augmentation
de la réquence des stimulus (ou sommation par vagues en raison
Quand la réquence des stimulations du muscle squelettique
du ait que les contractions orment des vagues qui se cumulent).
est aible (moins de 10 stimulus/seconde [s]), la secousse muscu-
Si la réquence des stimulus continue d’augmenter, il reste encore
laire est complète, c’est-à-dire que le muscle a le temps de se
moins de temps au muscle pour se relâcher entre deux contrac-
contracter et de se relâcher avant le début du stimulus suivant
tions. Il passe alors à l’état de tétanos incomplet. L’écart entre les
(voir la fgure 10.20A). La tension musculaire induite est la même
vagues diminuant, la tension augmente. Si la réquence des stimu-
à chaque secousse.
lations augmente encore pour atteindre de 40 à 50 stimulus/s, les
Quand la réquence des stimulations augmente pour s’établir contractions successives des fbres musculaires usionnent pour
entre 10 et 20 stimulus/s, le muscle a encore le temps de se ormer une contraction constante et continue, sans intervalle de
contracter puis de se relâcher avant le stimulus suivant (voir la relâchement : il est alors question de tétanos complet (voir la
fgure 10.20B). Cependant, la tension musculaire induite par la fgure 10.20C). Si la stimulation se maintient, le muscle fnit par
secousse devient plus orte que dans la première expérience. Or, atteindre l’état de fatigue, puisque la répétition des stimulus induit
cette augmentation de la tension n’est pas due à un accroisse- une diminution de la tension musculaire.
ment de l’intensité du stimulus, car celui-ci reste constant. Elle
Chez l’humain, la stimulation nerveuse des muscles ne dépasse
s’explique en partie par le ait que les pompes à Ca 2+ du réticu-
généralement pas les 25 stimulus/s. Le tétanos complet ne s’ob-
lum sarcoplasmique n’ont pas le temps de réabsorber le calcium
serve donc qu’en laboratoire. Dans la vie quotidienne, les contrac-
ayant diusé dans le sarcoplasme. Par conséquent, les ponts
tions musculaires maintenues longuement permettent par exemple
d’union ormés au stimulus suivant sont plus nombreux et pro-
de porter des objets sur une longue période. Le système nerveux
duisent donc une contraction plus orte. La chaleur induite par
stimule alternativement diérentes unités motrices des mêmes
la contraction musculaire rend par ailleurs les interactions
muscles de manière à ce que leurs activations se chevauchent, ce
moléculaires plus efcaces, notamment l’activité de l’enzyme
qui maintient la tension musculaire plus longtemps.
ATPase. La orce des contractions augmente ainsi à chaque
occurrence : c’est le phénomène de l’escalier (ou eet de
réchauement).
Vérifiez vos connaissances
Que se passe-t-il si la réquence de stimulation augmente 23. Que se passe-t-il dans la sommation temporelle ?
encore, passant de 20 à 40 stimulus/s (voir la fgure 10.20C) ? À Expliquez l’importance de ce processus dans
cette réquence, le muscle n’a plus le temps de se relâcher avant le corps humain.
d’être stimulé de nouveau. Chaque nouvelle stimulation ait
FIGURE 10.20
Réaction du muscle squelettique aux variations de la fréquence des
stimulus ❯ A. Les stimulations étant espacées, chacune des secousses musculaires induit
la même tension dans le muscle. B. Le phénomène de l’escalier se défnit par un accrois-
sement de la tension musculaire attribuable au ait qu’il reste des ions Ca 2+ en dehors
du réticulum sarcoplasmique au moment où le stimulus suivant est déclenché et que la
température du muscle augmente. Les stimulus sont appliqués à réquence et à intensités
constantes. C. La sommation temporelle, le tétanos incomplet et le tétanos complet
surviennent quand le muscle est exposé à des stimulations de réquences plus élevées Tétanos incomplet Tétanos complet
causant un relâchement de plus en plus incomplet du muscle entre deux stimulus.
Tension musculaire
Fatigue
Stimulus
Tension musculaire
Tension musculaire
Tension musculaire
Sommation
temporelle
10.7 Les acteurs infuant Ces contractions aléatoires d’un nombre restreint d’unités
motrices activées à tour de rôle, appelées tonus musculaire de
sur la tension musculaire base (ou tonus musculaire de fond), maintiennent une cer-
squelettique dans taine tension dans le muscle. Elles n’induisent pas une tension
sufsante pour provoquer le mouvement, mais maintiennent
l’organisme une tension constante dans les tendons et stabilisent ainsi la
position des os et des articulations. Cependant, le tonus muscu-
L’analyse de la tension musculaire squelettique se poursuit par laire diminue pendant le sommeil paradoxal, lequel est caracté-
une description des acteurs qui déterminent l’action des muscles risé par les mouvements oculaires rapides.
dans le corps humain, notamment le tonus musculaire, la rela-
tion entre la tension musculaire et la résistance, l’incidence du Vériiez vos connaissances
chevauchement des myoflaments sur l’activation de la contrac- 24. À quoi sert le tonus musculaire squelettique ?
tion et les causes de la atigue musculaire.
B. Longueur
de repos
Tension musculaire (en % du maximum)
FIGURE 10.22
A. Contraction
100 Courbe longueur-tension ❯ Cette
gure illustre la relation entre la tension
déployée par un muscle et sa longueur
75 C. Étirement juste avant la stimulation. A. Si le muscle
est déjà contracté au moment de la stimu-
lation, il lui reste moins de latitude pour
50 raccourcir et il déploie donc une contrac-
tion relativement aible. B. Si le muscle
est à sa longueur de repos au moment
25 de la stimulation, le chevauchement de
ses myolaments est alors optimal et il
peut atteindre sa contrac tion maximale.
0 C. Si le muscle est très étiré au moment
0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 de la stimulation, ses myola ments se
Longueur des sarcomères (en µm) chevauchent très peu et sa capacité de
contraction est limitée.
422 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
légèrement le coude plutôt que de tendre le bras, car l’extension les mitochondries maintient généralement les taux d’ATP à un
réduit le chevauchement des flaments épais et fns. niveau normal pendant les activités physiques soutenues. Il reste
touteois à déterminer si l’ATP pourrait avoriser la atigue mus-
Vérifiez vos connaissances culaire en raison de son emplacement dans la cellule, soit à l’in-
26. À la lumière du principe de la relation longueur-
térieur des mitochondries, et non à proximité des myoflaments
tension, comparez la orce contractile que vous pou - pour permettre le ractionnement de l’ATP en ADP et en Pi.
vez mobiliser dans vos muscles dorsaux pour soule-
ver un objet du sol selon que vous vous penchez en Vérifiez vos connaissances
pliant les genoux ou que vous vous penchez, jambes 27. Expliquez les causes possibles de atigue musculaire
tendues. Justifez votre réponse. à chacune des trois étapes de la contraction
musculaire squelettique.
leur taille, c’est-à-dire une hypertrophie (hyper = au-dessus, au- nécrosées ne peuvent pas être remplacées. En cas d’atrophie
delà, trophê = excès de nutrition) (voir la section 5.7.2). extrême, du tissu conjoncti prend la place du muscle, et la
L’hypertrophie induit une augmentation du nombre de mito- onction musculaire est dénitivement perdue. Les personnes
chondries, un accroissement des réserves de glycogène et une qui subissent une perte de mobilité temporaire doivent donc
élévation de la capacité de production de l’ATP. En outre, cha- suivre un bon programme de physiothérapie pour éviter l’atro-
cune des bres musculaires ainsi stimulées produit de nouvelles phie musculaire.
myobrilles contenant des myolaments supplémentaires. Tous
ces changements surviennent à l’occasion de la mise en œuvre Vérifiez vos connaissances
d’un programme d’activité physique soutenue. Ainsi, les cultu-
28. Quelles sont les modications anatomiques qui se
ristes et les haltérophiles de haut niveau arborent une muscula- produisent dans la bre musculaire squelettique en
ture visiblement hypertrophiée. Le maintien d’une bonne santé voie d’hypertrophie ?
musculaire n’exige cependant pas d’aller jusqu’à de tels extrêmes.
Le nombre de bres musculaires peut également augmenter,
dans une certaine mesure, au l d’un programme régulier d’acti-
vité physique : ce phénomène s’appelle l’hyperplasie. 10.8.2 Les effets du vieillissement
10.8.1.2 Les effets du manque d’activité physique 2 Résumer les eets du vieillissement sur les muscles
sur les muscles squelettiques.
Quand les muscles sont trop peu sollicités, la taille de leurs bres
diminue : c’est l’atrophie (a = sans). Le manque d’exercice induit Vers le milieu de la trentaine, la baisse du niveau d’activité phy-
une diminution de la taille des bres musculaires, mais aussi du sique induit généralement une diminution lente et progressive de
tonus et de la puissance du muscle, qui devient fasque. L’atrophie la masse musculaire squelettique. Les muscles squelettiques
musculaire peut survenir rapidement. Par exemple, lorsqu’une perdent également en taille et en puissance. Très souvent, la masse
personne se casse la jambe ou le bras, les muscles sont visible- musculaire perdue est remplacée par du tissu adipeux ou du tissu
ment moins développés et moins toniques au retrait du plâtre. La conjoncti breux. Le nombre de bres musculaires diminue ainsi
paralysie causée par des lésions du système nerveux provoque que leur diamètre. Cet amincissement des bres s’explique par le
également une diminution graduelle du tonus musculaire et du ait que la taille et le nombre des myobrilles diminuent, mais
volume des muscles dans les régions du corps qui sont immobi- aussi le nombre de myolaments. La myoglobine étant moins
lisées. L’atrophie musculaire est réversible dans ses premiers abondante, la capacité d’entreposage de l’oxygène diminue. Avec
stades ; par contre, les bres musculaires très endommagées ou le temps, les réserves de glycogène s’amenuisent également, et la
capacité de production d’ATP s’amoindrit. Globalement, la orce et
l’endurance musculaires diminuent, et la atigue se manieste plus
INTÉGRATION APPLICATION CLINIQUE rapidement. Le vieillissement s’accompagne souvent d’un recul
des capacités cardiovasculaires qui rend l’approvisionnement cir-
Les douleurs musculaires causées culatoire des muscles actis beaucoup plus lent chez les personnes
par l’activité physique âgées qui commencent à aire de l’exercice.
Certaines personnes croient souvent, à tort, que les douleurs Plus le corps avance en âge, plus sa capacité à se remettre
musculaires ressenties à la n d’une période d’activité phy- d’une maladie ou d’une lésion musculaire diminue, puisque le
sique sont causées par l’accumulation d’acide lactique produit nombre de cellules satellites dans les muscles squelettiques
par la voie anaérobie. En réalité, ces douleurs s’expliquent en baisse. Ainsi, les lésions musculaires peuvent laisser un tissu
partie par des microdéchirures des bres musculaires squelet- cicatriciel qui témoigne de la détérioration des capacités de régé-
tiques lorsque l’eort du muscle est inhabituel ou lorsqu’une
nération du tissu musculaire. De plus, les muscles squelettiques
charge lourde est soulevée. Ces microdéchirures créent des
perdent de leur élasticité au l des ans. La masse musculaire
œdèmes par la uite d’ions Ca2+ intracellulaires, produisant
cède la place à du tissu conjoncti dense régulier (breux) : ce
ainsi de l’infammation. C’est cette
infammation aisant suite aux processus s’appelle la fbrose. La proliération relative du tissu
microdéchirures qui erait conjoncti dans le corps diminue la souplesse des muscles et
apparaître les douleurs l’accroissement des bres de collagène peut restreindre la circu-
musculaires (Pasquet, lation sanguine et les mouvements.
Potier, Robert et al., Quelles que soient les habitudes de vie et la pratique sportive
2004). La douleur peut exercée, la diminution des capacités musculaires au l des ans
parois prendre du
est inévitable pour tous, bien qu’elle puisse être retardée par le
temps à apparaître,
maintien d’une bonne orme physique.
soit quelques heures
ou quelques jours après
la séance d’entraîne- Vérifiez vos connaissances
ment. Elle disparaît avec 29. Quelles sont les modications qui se produisent dans
le temps. la musculature squelettique durant le vieillissement ?
424 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
MO 200 x
régit la orce et la réquence des contractions du muscle car-
diaque (voir le chapitre 15).
MO 26 x
10.10 Le tissu musculaire lisse Système respiratoire
(bronchiole)
Présent dans tout le corps humain, le tissu musculaire lisse
représente environ 2 % de la masse corporelle chez l’adulte. Lumière
Cette section décrit ses grandes caractéristiques, notamment
sa répartition dans le corps, son anatomie microscopique,
son mécanisme de contraction, les dispositis qui le
régissent ainsi que sa classifcation onctionnelle.
MO 25 x
Muscle
lisse
MO 18 x
lisse
Le tissu musculaire lisse est présent dans les parois d’organes
creux de diérents systèmes du corps humain. Sa onction varie
selon son emplacement FIGURE 10.24. Système urinaire
(vessie)
• Système cardiovasculaire. Les tissus musculaires lisses des
vaisseaux sanguins régulent la pression artérielle et la distri- Lumière
bution du sang.
• Système respiratoire. Les tissus musculaires lisses des bron-
chioles (voies respiratoires) contrôlent le volume d’air qui
entre et sort des alvéoles pulmonaires.
• Système digestif. Les tissus musculaires lisses de l’estomac, Muscle
MO 45 x
Il possède par contre une meilleure capacité d’augmentation du 10.10.2 L’anatomie microscopique
nombre de ses cellules par mitose (hyperplasie). Le tissu muscu-
laire lisse de la paroi de l’utérus constitue un bon exemple de ces
2 Comparer l’anatomie microscopique du muscle lisse à
deux propriétés. Pendant la grossesse, il s’épaissit considérable-
ment par hypertrophie et hyperplasie (voir la section 29.5.3). celle du muscle squelettique.
Pour n’importe quel tissu corporel, la aculté mitotique, c’est-
à-dire la capacité à se développer par mitose, représente un Les cellules musculaires lisses sont de petites structures usi-
avantage important. En cas de lésion, cette aculté lui permet de ormes (en orme de useaux, renfées en leur milieu et minces à
se régénérer sous la orme d’un tissu en tous points semblable au leurs extrémités) pourvues d’un noyau central FIGURE 10.25.
tissu d’origine, au lieu d’être remplacé par du tissu cicatriciel Elles mesurent généralement de 5 à 10 µm de diamètre et de 50 à
(voir la section 4.8). En examinant la répartition du muscle lisse 200 µm de longueur. Par rapport à la bre musculaire squelet-
dans le corps humain, il aut se rappeler qu’il est généralement tique, leur diamètre peut donc être 10 ois plus petit, et leur lon-
remplacé par un nouveau tissu musculaire lisse en cas de lésion gueur peut être plusieurs milliers de ois inérieure. Une gaine
et qu’il peut ainsi continuer à onctionner de la même açon. d’endomysium entoure chacune des cellules musculaires lisses.
Les extrémités elées de la cellule chevauchent la zone centrale
renfée des cellules voisines pour ormer un tissu compact.
Vérifiez vos connaissances
31. Où se situe le muscle lisse dans le corps humain ? Les cellules musculaires lisses ne possèdent pas de jonctions
neuromusculaires comme dans le muscle squelettique. Les
Sarcolemme
Cavéoles
Varicosité de l’axone
Noyau moteur autonome
Cytosquelette
(filaments Mitochondrie
intermédiaires)
Cellule musculaire
lisse contractée
Cellule
musculaire
lisse
Plaque dense
Cellules voisines
couplées physiquement
aux plaques denses
Noyau
Corps dense Corps dense
muscles lisses sont donc reliés au système nerveux autonome se révèlent par contre indispensables à la contraction : 1) la calmo-
par les varicosités axonales (renfements permettant la libéra- duline, qui lie les ions Ca2+ pour constituer le complexe
tion des neurotransmetteurs) présentes en grand nombre sur calcium-calmoduline (Ca2+-CaM); 2) la kinase de la chaîne
l’axone du neurone moteur autonome. Le sarcolemme des cel- légère de la myosine (KCLM), une enzyme activée par le com-
lules musculaires lisses contient plusieurs types de canaux plexe Ca2+-CaM pour phosphoryler (ajouter un groupement phos-
ioniques à Ca 2+ (voltage-dépendants ou ligand-dépendants). Ils phate) les têtes de myosine du muscle lisse avec l’aide de l’ATPase.
permettent aux cellules musculaires lisses de réagir à dié- Les têtes de myosine peuvent par la suite ormer les ponts d’union
rentes catégories de stimulus. Ces cellules ne possèdent pas de avec l’actine et permettre le glissement de ceux-ci pour engendrer
tubules T, et la surace de leur sarcolemme est accrue par la la contraction.
présence d’invaginations vésiculaires, les cavéoles. Peu déve-
Le tissu musculaire lisse contient une troisième protéine, la
loppé, le réticulum sarcoplasmique se situe près du sarcolemme.
phosphatase de la chaîne légère de la myosine. Cette enzyme
Les ions Ca 2+ proviennent soit de l’extérieur de la cellule, soit du
déphosphoryle les têtes de myosine, inactivant ainsi l’ATPase.
réticulum sarcoplasmique.
Cette inactivation de l’ATPase est indispensable au relâchement
du muscle lisse.
10.10.2.1 L’agencement des protéines d’ancrage et des
protéines contractiles dans le muscle lisse Vériiez vos connaissances
Le tissu musculaire lisse se compose notamment d’un agence- 32. Comment les protéines contractiles et les flaments
ment de structures protéiques d’ancrage qui lui est propre et qui d’ancrage sont-ils disposés dans les cellules muscu-
est constitué du cytosquelette, des corps denses et des plaques laires lisses ?
denses. Le réseau cytosquelettique est un vaste maillage de fla-
33. Décrivez avec précision le rôle des structures sui -
ments intermédiaires (voir la section 4.5.2). Ils sont tous reliés
vantes dans les cellules musculaires lisses : la
aux corps denses à leurs points de jonction dans le sarcoplasme
calmoduline ; la kinase de la chaîne légère de la
de la cellule musculaire lisse et aux plaques denses à leurs sites
myosine ; la phosphatase de la chaîne légère de
d’arrimage sur la surace interne du sarcolemme. Par consé- la myosine.
quent, les laments intermédiaires traversent toute la cellule
musculaire lisse ; les corps denses les ancrent les uns aux autres
comme des points de soudure, tandis que les plaques denses les
ancrent à la membrane plasmique.
10.10.3 La contraction du muscle lisse
Les protéines contractiles du tissu musculaire lisse sont dis-
posées entre les corps denses et les plaques denses, et non dans
3 Expliquer l’enchaînement des étapes de la contraction
les sarcomères, comme c’est le cas dans le tissu musculaire
du muscle lisse.
squelettique ou cardiaque. Les cellules musculaires lisses sont
également dépourvues de lignes Z (les structures qui xent les
sarcomères les uns aux autres, à chacune de leurs extrémités, La contraction du muscle lisse ressemble à celle du muscle sque-
dans les bres musculaires squelettiques). L’absence de sarco- lettique sur ces trois points : 1) ce sont les ions Ca 2+ qui la
mères et de lignes Z dans les cellules musculaires lisses explique déclenchent ; 2) elle se manieste notamment par le glissement
l’absence de stries ; c’est pourquoi ces muscles sont qualiés des laments ns sur les laments épais ; 3) elle nécessite la
de lisses. présence d’ATP. Comme le montre la FIGURE 10.26, ces deux
contractions présentent cependant d’importantes diérences.
Les protéines contractiles sont disposées à l’oblique ; elles or-
ment donc un angle avec l’axe longitudinal de la cellule muscu- Sous l’eet du stimulus, les ions Ca2+ entrent dans le sarco-
laire lisse et dessinent une spirale. Par conséquent, la contraction plasme en provenance surtout du liquide interstitiel et du réticu-
induit une torsion du muscle lisse, qui vrille comme la queue lum sarcoplasmique. Ils se lient à la calmoduline pour ormer le
d’un tire-bouchon (voir la fgure 10.25C). complexe Ca 2+-CaM, qui se lie ensuite à la KCLM et l’active. La
KCLM activée phosphoryle les têtes de myosine, ce qui active
l’ATPase des têtes de myosine et provoque leur arrimage à l’ac-
10.10.2.2 La comparaison entre les myoflaments
tine par la ormation des ponts d’union. L’ATPase de la myosine
du muscle lisse et du muscle squelettique hydrolyse l’ATP, ce qui permet leur pivotement. Les têtes de myo-
Les laments épais des muscles lisses sont pourvus de têtes de sine se libèrent et s’arriment de nouveau à l’actine de manière
myosine sur toute leur longueur, et non uniquement à leurs répétée, tirant ainsi les laments ns sur les laments épais. Ce
extrémités, comme ceux des muscles squelettiques. Plus nom- glissement des laments induit une traction sur les corps denses
breuses, ces têtes de myosine peuvent établir un nombre plus adjacents ancrés aux laments intermédiaires du cytosquelette
élevé de ponts d’union avec l’actine, induisant ainsi des contrac- et sur les plaques denses xées au sarcolemme. Les laments
tions musculaires plus puissantes. d’ancrage se déplacent vers l’intérieur, et la cellule musculaire
lisse tout entière raccourcit (voir la fgure 10.25C).
Les laments ns des muscles lisses se composent d’actine et de
tropomyosine. Contrairement à ceux des bres musculaires sque- Le processus du relâchement d’un muscle lisse s’avère plus
lettiques, ils ne contiennent pas de troponine susceptible de se complexe que celui d’un muscle squelettique. En plus de l’arrêt de
lier aux ions Ca2+. Dans les muscles lisses, deux autres protéines la stimulation et de l’expulsion des ions Ca2+ du sarcoplasme,
428 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
-
Complexe 3 Activation de la kinase de la chaîne légère
Ca2+-CaM de la myosine
3
KCLM inactive Le complexe Ca2+-CaM active la KCLM, une
enzyme phosphorylante.
KCLM activée
ATP
ADP
4 Activation des têtes de myosine
4 Pi
La KCLM activée phosphoryle les têtes de myosine, ce qui
active la myosine ; ce processus est relativement lent.
Pi
le relâchement du muscle lisse nécessite la déphosphorylation de des parois des viscères, par exemple celles du tube digesti
la myosine par la phosphatase de la chaîne légère de la myosine. et des vaisseaux sanguins.
muscles arrecteurs des poils, dans la paroi des grandes voies ce sont les varicosités (voir la fgure 10.27B). Les vésicules synap-
respiratoires et dans celle des grandes artères. Les cellules mus- tiques situées à l’intérieur de ces varicosités contiennent un neu-
culaires lisses de ces structures corporelles sont disposées en rotransmetteur (p. ex., de l’ACh ou de la noradrénaline). Les
unités motrices et possèdent une jonction neuromusculaire. Ces récepteurs des cellules musculaires lisses sont disséminés dans
deux caractéristiques sont également présentes dans les muscles leur sarcolemme, contrairement aux récepteurs des cellules
squelettiques, à l’exception du neurone moteur du muscle lisse musculaires squelettiques qui sont agglutinés dans la plaque
multiunitaire qui appartient au système nerveux autonome. motrice. Les récepteurs du tissu musculaire lisse unitaire ainsi
L’intensité de la contraction musculaire lisse est déterminée par disséminés constituent les jonctions diuses. Les neurotrans-
le nombre d’unités motrices activées : plus le nombre d’unités metteurs libérés par les varicosités stimulent simultanément de
motrices stimulées augmente, plus la tension s’accroît. nombreuses cellules musculaires lisses. La libération des neuro-
Dans le corps humain, la plupart des muscles lisses se com- transmetteurs peut être comparée à l’arrosage d’une pelouse par
posent cependant de tissu musculaire unitaire. Les cellules des un arroseur automatique. Le stimulus se propage ensuite de cel-
muscles lisses unitaires sont généralement disposées en deux ou lule en cellule par les jonctions ouvertes. Ainsi, les cellules mus-
trois couches. Elles se trouvent dans les parois des systèmes culaires lisses se contractent en même temps, comme si elles
digesti, urinaire et génital, dans des sections réduites du tractus ormaient une seule et même unité synchrone.
respiratoire et dans la plupart des vaisseaux sanguins. Les bres Le TABLEAU 10.2 récapitule les caractéristiques des muscles
musculaires de ces tissus sont pourvues de jonctions ouvertes squelettiques, du muscle cardiaque et des muscles lisses. Il résume
qui assurent la liaison onctionnelle entre les cellules. Le tissu ainsi les points les plus importants étudiés dans ce chapitre.
musculaire lisse unitaire est également appelé tissu musculaire
lisse viscéral en raison de sa présence importante dans les
Vérifiez vos connaissances
parois de la plupart des viscères.
38. Pourquoi le tissu musculaire lisse de l’œil est-il
La stimulation nerveuse des muscles lisses unitaires se pro- multiunitaire ? Pourquoi celui des parois des organes
page par les nombreux renfements des neurones moteurs auto- digestis est-il unitaire ?
nomes qui passent à proximité des cellules musculaires lisses :
Apparence et • Longues fbres cylindriques ; noyaux • Cellules ramifées de taille intermé- • Petites cellules usiormes enchevau-
forme de la cellule périphériques multiples ; striées ; diaire possédant un ou deux noyaux chées et possédant un seul noyau
tubules T en leur centre ; striées ; tubules T ; en leur centre ; lisses (non striées) ;
• Diamètre : grand (10-500 µm) disques intercalaires cavéoles
• Longueur : importante • Diamètre : petit (environ 15 µm) • Diamètre : petit (5-10 µm)
(100 µm-30 cm) • Longueur : restreinte (50-100 µm) • Longueur : restreinte (50-200 µm)
Provenance • Réticulum sarcoplasmique bien • Réticulum sarcoplasmique moins • Réticulum sarcoplasmique peu
du calcium développé développé que dans les muscles développé ; ions Ca 2+ ournis
squelettiques ; ions Ca2+ ournis essentiellement par le liquide
essentiellement par le liquide interstitiel
interstitiel
Unité contractile ; • Sarcomère ; liaison des ions Ca 2+ • Sarcomère ; liaison des ions Ca 2+ • Pas de sarcomère ; liaison des ions
liaison des Ca2+ à la troponine à la troponine Ca 2+ à la calmoduline, et non à la
troponine
Chapitre 10 Le tissu musculaire 431
Réponse principale • Fibres oxydatives lentes (OL) : • Lente ; production aérobie d’ATP • Très lente et longue ; production
et source d’énergie lente ; production aérobie d’ATP aérobie d’ATP
• Fibres oxydatives rapides (OR) :
rapide et puissante ; production
aérobie d’ATP
• Fibres glycolytiques rapides (GR) :
rapide et puissante ; production
anaérobie d’ATP
RÉSUMÉ DU CHAPITRE
10.1 • Le tissu musculaire induit les mouvements du squelette, le déplacement des matières à l’inté-
Une introduction au rieur du corps ainsi que leur expulsion.
muscle squelettique – 392 • Les muscles possèdent des propriétés bien précises et assurent diérentes onctions.
10.2 • Les cellules musculaires squelettiques s’étendent sur toute la longueur du muscle : elles sont
L’anatomie du muscle donc appelées fbres musculaires.
squelettique – 393 10.2.1 L’anatomie macroscopique ........................................................................................................ 393
• Les muscles sont enveloppés dans trois couches de tissu conjoncti superposées, soit, de
l’extérieur vers l’intérieur, l’épimysium, le périmysium et l’endomysium.
• Les tendons et les aponévroses sont des prolongements de ces trois enveloppes conjonc-
tives ; ils attachent les extrémités des muscles à d’autres structures corporelles.
• Les muscles squelettiques sont très vascularisés ; ils sont par ailleurs innervés par des neu-
rones moteurs qui régissent leur contrôle volontaire.
10.3 • La contraction musculaire compte trois grandes phases physiologiques : l’excitation, le cou-
La physiologie plage excitation-contraction et le cycle des ponts d’union.
de la contraction 10.3.1 La jonction neuromusculaire : l’excitation d’une fbre musculaire squelettique ................ 402
du muscle • Cette première phase se caractérise essentiellement par l’arrivée d’un infux nerveux qui
squelettique – 400 déclenche la libération de l’ACh, un neurotransmetteur contenu dans les vésicules
synaptiques.
10.4 • Pour maintenir son métabolisme, le tissu musculaire nécessite une grande quantité d’énergie
Le métabolisme (ATP).
du muscle 10.4.1 L’apport d’énergie pour la contraction du muscle squelettique .......................................... 409
squelettique – 409 • Les muscles disposent de trois grandes sources d’approvisionnement énergétique : une
source immédiate (système des phosphagènes), une à court terme (voie anaérobie) et une à
long terme (respiration cellulaire aérobie).
• La durée et l’intensité de l’activité physique déterminent les modalités de l’approvisionnement
en ATP utilisées pour soutenir les muscles.
Chapitre 10 Le tissu musculaire 433
10.5 • Les fbres musculaires squelettiques se répartissent en trois catégories défnies par deux
Les types critères.
de bres musculaires 10.5.1 Les critères de classifcation des types de fbres musculaires ........................................... 415
squelettiques – 415 • Les critères de classifcation des fbres musculaires sont les suivants : les caractéristiques de
leurs contractions (puissance, vitesse, durée) ainsi que leur principale source d’approvision-
nement en ATP (voie anaérobie ou respiration cellulaire aérobie).
10.6 • La tension musculaire est la orce déployée par la contraction d’un muscle.
La mesure de la 10.6.1 La secousse musculaire ............................................................................................................. 417
tension musculaire • La secousse musculaire se compose d’une contraction brève d’une fbre musculaire squelet-
squelettique – 417 tique en réponse à un stimulus, puis de son relâchement.
10.7 • La tension des muscles dans le corps humain est déterminée par quatre acteurs : le tonus
Les acteurs infuant musculaire, le type de contraction (isométrique ou isotonique), la relation longueur-tension et
sur la tension la atigue musculaire.
musculaire squelettique 10.7.1 Le tonus musculaire .................................................................................................................... 420
dans l’organisme – 420 • Le tonus musculaire est la tension de repos qui subsiste dans un muscle pour stabiliser les
articulations.
10.9 • Le tissu musculaire cardiaque se compose de cellules striées et ramifées dans la paroi du
Le tissu musculaire cœur. Le rythme des contractions est défni par autoexcitation (eet pacemaker) et régi de
cardiaque – 424 manière involontaire par le système nerveux autonome.
10.10 • Le tissu musculaire lisse est présent dans tout le corps humain.
Le tissu musculaire 10.10.1 La localisation des muscles lisses ............................................................................................ 425
lisse – 425 • Le tissu musculaire lisse se trouve dans les parois de la plupart des organes creux et dans
d’autres structures spécialisées telles que l’iris oculaire, les corps ciliaires et les muscles
arrecteurs des poils.
AUTOÉVALUATION Solutionnaire
Concepts de base
1 Comment s’appelle la membrane plasmique de la fbre c) Elle chevauche la ligne Z.
musculaire squelettique ? d) Elle conserve sa longueur.
a) Le réticulum sarcoplasmique.
5 Lequel de ces énoncés désigne une modalité d’entreposage
b) Le sarcolemme. de l’énergie propre au tissu musculaire ?
c) Le sarcoplasme. a) L’ADP.
d) Le sarcomysium. b) L’acide lactique.
2 Où sont entreposés les ions Ca 2+ dans la fbre musculaire c) La créatine phosphate.
squelettique ? d) Les acides gras.
a) Dans les récepteurs de l’ACh.
6 Expliquez pourquoi le ratio des neurones moteurs aux fbres
b) À la plaque motrice. musculaires est plus important dans les muscles oculaires
c) Dans le réticulum sarcoplasmique. que dans les muscles posturaux des jambes.
d) Dans le sarcolemme et les tubules T. 7 Comparez le système des phosphagènes et la voie anaérobie
3 Quel est le rôle des tubules T dans le couplage d’approvisionnement énergétique des fbres musculaires pour
excitation-contraction ? la contraction.
a) Ils propagent le potentiel d’action musculaire dans 8 Expliquez pourquoi les sprinteurs possèdent généralement
le réticulum sarcoplasmique. moins de fbres à contraction lente dans les muscles de leurs
b) Ils réabsorbent et entreposent les ions excédentaires Na+ jambes.
et K+ en provenance du sarcoplasme. 9 Défnissez l’emplacement du tissu musculaire lisse multiuni-
c) Ils séparent les myoflaments fns des myoflaments épais. taire et du tissu musculaire lisse unitaire dans le corps humain
d) Ils procurent un soutien structurel aux sarcomères. et indiquez en quoi leurs modes de régulation dièrent.
Mise en application
1 Que se passe-t-il quand un muscle squelettique est exposé 4 Quelle est la cause de la rigidité cadavérique ?
à une toxine bactérienne qui empêche la libération de l’ACh a) La tropomyosine reste positionnée sur les sites de liaison
par le bouton synaptique ? de la myosine sur l’actine.
a) Il se contracte plus ortement. b) Les têtes de myosine se lient à l’actine et n’en sont pas
b) Il se contracte plus réquemment. libérées, aute d’ATP.
c) Il y a absence de contraction. c) La orme de la myosine s’altère.
d) Il est stimulé par d’autres neurotransmetteurs. d) Tous les ions Ca2+ restent dans le réticulum sarcoplasmique.
2 Lequel de ces énoncés peut expliquer que le coureur A 5 Une athlète pratique une activité aérobie trois ois par
termine le sprint sur 50 mètres plus rapidement que le semaine, ce qui a notamment pour eet d’accroître la
coureur B ? capacité d’oxygénation de ses muscles squelettiques. Au fl
a) Sa musculature contient plus de fbres musculaires de du temps, la sportive observe qu’elle peut accroître sans trop
petit diamètre. de difculté l’intensité et la durée de ses séances. Comment
expliquer cette évolution ?
b) Les muscles de ses jambes contiennent plus de fbres
oxydatives. a) Son système des phosphagènes est devenu plus efcace.
c) Il possède une meilleure capacité d’oxygénation de b) La voie anaérobie produit plus d’ATP, et la respiration
ses muscles. cellulaire aérobie en produit moins.
d) La musculature de ses jambes contient un pourcentage c) La respiration cellulaire aérobie produit plus d’ATP.
plus élevé de fbres rapides. d) Sa production d’acide lactique augmente.
3 Expliquez le rôle des ions K+, Na+ et Ca2+ dans la contraction
musculaire.
436 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Synthèse
1 Carolina s’intéresse à l’anatomie et à la physiologie humaines. 3 Paul s’est cassé le radius gauche en jouant au football et
Membre de l’équipe de course sur piste, elle se demande si il doit garder l’avant-bras plâtré pendant six semaines. Au
l’approvisionnement en ATP de ses muscles change selon retrait du plâtre, son avant-bras gauche est beaucoup plus
qu’elle court sur 400 ou sur 1 500 mètres. Quelle est mince que le droit ; il semble décharné. Comment s’explique
la réponse ? cette perte visible de masse musculaire dans l’avant-bras
gauche de Paul ?
2 Sabine soulève régulièrement des haltères. Elle observe que
sa musculature a gagné en tonus et elle se demande quels
sont les changements qui se sont produits dans son corps
pour mener à ce résultat. Quelle est la réponse ?
LE SYSTÈME MUSCULAIRE :
CHAPITRE LES MUSCLES AXIAUX
11 ET APPENDICULAIRES
Adaptation française :
Mélanie Cordeau
Les physiothérapeutes aident les personnes blessées à acquérir une plus grande
mobilité et à améliorer leur qualité de vie. Il est essentiel pour eux de comprendre le
fonctionnement des muscles squelettiques, et de savoir quels muscles travaillent
ensemble pour augmenter la force d’un mouvement (synergie) et quels muscles
produisent un mouvement opposé (antagonisme). Ces professionnels de la santé
s’appuient sur ces connaissances pour mettre au point des plans de traitement pour
leurs clients.
11.1 L’anatomie des muscles squelettiques 11.4 Les muscles de la colonne 11.8.4 Les muscles responsables
et leurs actions ........................................... 438 vertébrale...................................................... 458 des mouvements du poignet,
11.1.1 L’origine et l’insertion ......................... 440 11.5 Les muscles de la respiration ................. 460 de la main et des doigts...................... 480
11.1.2 Les types d’agencement des fbres 11.6 Les muscles de la paroi abdominale .... 462 11.8.5 Les muscles intrinsèques
des muscles squelettiques .................. 440 11.7 Les muscles du plancher pelvien........... 465 de la main .......................................... 487
11.1.3 Les actions des muscles Partie 2 Les muscles 11.9 Les muscles de la ceinture pelvienne
squelettiques ...................................... 441 appendiculaires ................................ 468 et du membre inférieur.............................. 489
11.2 La dénomination des muscles 11.8 Les muscles de la ceinture scapulaire 11.9.1 Les muscles responsables
squelettiques ............................................... 442 et du membre supérieur ........................... 468 des mouvements de la hanche
Partie 1 Les muscles axiaux ....................... 444 11.8.1 Les muscles responsables des et de la cuisse .................................... 490
11.3 Les muscles de la tête et du cou .......... 444 mouvements de la ceinture scapulaire ... 468 11.9.2 Les muscles responsables
11.3.1 Les muscles de l’expression aciale..... 444 11.8.2 Les muscles responsables des mouvements du genou
11.3.2 Les muscles extrinsèques de l’œil ....... 448 des mouvements de l’articulation et de la jambe .................................... 495
11.3.3 Les muscles de la bouche scapulohumérale et du bras ................ 470 11.9.3 Les muscles responsables
et du pharynx ..................................... 450 11.8.3 Les muscles responsables des mouvements de la cheville,
11.3.4 Les muscles antérieurs du cou : des mouvements du coude du pied et des orteils .......................... 498
les muscles hyoïdiens ......................... 452 et de l’avant-bras ............................... 475 11.9.4 Les muscles intrinsèques du pied........ 503
11.3.5 Les muscles responsables des INTÉGRATION Illustration des concepts Liens entre le système musculaire et les
mouvements de la tête et du cou ........ 455 Loges musculaires ................................................. 476 autres systèmes ..................................................... 506
438 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
11.1 L’anatomie des muscles de fxation, c’est-à-dire l’origine et l’insertion des muscles
axiaux, se trouvent tous deux sur des parties du squelette axial.
squelettiques et Les muscles axiaux soutiennent la tête et la colonne vertébrale,
leurs actions et ils sont responsables de leurs mouvements. Ils assurent, par
exemple, la communication non verbale en modifant les carac-
téristiques aciales, ils actionnent la mandibule durant la masti-
Le partage du système squelettique en une division axiale et cation, ils participent à la transormation des aliments et à la
une division appendiculaire ournit une réérence utile pour la déglutition, et ils contribuent à la respiration, en plus de soute-
subdivision du système musculaire. La FIGURE 11.1 montre cer- nir et de protéger les organes abdominaux et pelviens. Les
tains des principaux muscles de ces deux divisions. Les points muscles appendiculaires déterminent les mouvements des
Ventre frontal
de l’occipitofrontal Temporal
Orbiculaire de l’œil
Grand zygomatique Masséter
Orbiculaire
de la bouche
Sternocléidomastoïdien
Platysma
Sternohyoïdien
Trapèze
Deltoïde Petit pectoral
Grand pectoral
Dentelé antérieur
Triceps brachial
Intercostal externe
Biceps brachial Intercostal interne
Brachial
Oblique externe Droit de l’abdomen
Rond pronateur Transverse de l’abdomen
Brachioradial
Oblique interne (sectionné)
Fléchisseur radial
du carpe Oblique externe (sectionné)
Long palmaire
Iliopsoas
Tenseur Pectiné
du fascia lata
Long adducteur
Sartorius
Gracile
Droit fémoral
Quadriceps Vaste latéral
fémoral Vaste médial
Vaste intermédiaire
Long fibulaire
Tibial antérieur
Long extenseur
des orteils
A. Vue antérieure
Chapitre 11 Le système musculaire : les muscles axiaux et appendiculaires 439
membres supérieurs et inérieurs, et ils stabilisent et contrôlent L’anatomie macroscopique et microscopique du muscle sque-
les mouvements des ceintures scapulaire et pelvienne. Ces lettique a été étudiée dans la section 10.2. La présente section
muscles s’organisent en groupes basés sur leur localisation porte sur l’origine et l’insertion des muscles squelettiques, et
dans le corps ou sur la portion du squelette qu’ils mettent en présente également les types d’agencement de leurs fbres de
mouvement. même que leurs actions générales.
FIGURE 11.1
Muscles du corps ❯ A. La vue antérieure montre les muscles du côté gauche du corps et certains muscles plus proonds du côté droit.
superfciels du côté droit du corps et certains muscles plus proonds Les muscles axiaux sont indiqués en caractères gras ; certains muscles
du côté gauche. B. La vue postérieure montre les muscles superfciels illustrés dans la fgure ne sont pas identifés.
Oblique externe
Oblique interne
Extenseur des doigts Érecteur du rachis
Extenseur ulnaire
du carpe
Moyen fessier Petit fessier
Grand fessier Moyen fessier (sectionné)
Piriforme
Carré fémoral
Grand
adducteur
Biceps fémoral
Gracile
Ischiojambiers Semi-tendineux Tractus iliotibial
Semi-membraneux
Gastrocnémien
Soléaire
Tendon calcanéen
(tendon d’Achille)
B. Vue postérieure
440 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
11.1.1 L’origine et l’insertion comme une origine, et le tendon unique de l’autre extrémité du
muscle est considéré comme son insertion.
1 Distinguer l’origine de l’insertion d’un muscle squelettique.
Vériiez vos connaissances
1. Quelle est la différence entre l’origine et l’insertion
Beaucoup de muscles squelettiques se fxent sur deux os dié- d’un muscle squelettique ?
rents et traversent au moins une articulation mobile. Au moment
de leur contraction, l’un des os bouge, alors que l’autre reste
immobile. Le point d’attache d’un muscle sur l’os le moins mobile
est son origine (originis = source), et son point d’attache sur
l’os mobile est son insertion (insertio = action d’introduire) 11.1.2 Les types d’agencement des
FIGURE 11.2 . Habituellement, lorsque le muscle se contracte, fbres des muscles squelettiques
l’insertion est tirée vers l’origine. Dans les membres, l’origine
occupe généralement une position plus près du squelette axial 2 Décrire et distinguer les types d’agencement des faisceaux
que l’insertion. Par exemple, l’origine du muscle biceps brachial musculaires.
se trouve sur la scapula et il s’insère sur le radius. La contraction
de ce muscle tire l’avant-bras vers l’épaule.
Les aisceaux de fbres musculaires sont disposés parallèlement
Il arrive parois que ni le mouvement ni la position ne per- les uns aux autres à l’intérieur de chaque muscle (voir la sec-
mettent de déterminer acilement l’origine et l’insertion d’un tion 10.2.1). Touteois, leur agencement varie souvent d’un
muscle. Il aut alors recourir à d’autres critères. Par exemple, si muscle à l’autre. Il existe quatre types d’agencement des ais-
un muscle s’étend d’une large aponévrose (membrane de tissu ceaux musculaires : circulaire, parallèle, convergent et penné
conjoncti fbreux) à un étroit tendon, l’aponévrose constitue FIGURE 11.3.
alors son origine, et l’attache du tendon, son insertion. S’il y a
plusieurs tendons à une extrémité du muscle et un seul tendon à 11.1.2.1 Les muscles circulaires
son autre extrémité, chacun des multiples tendons est considéré
Les fbres d’un muscle circulaire sont disposées concentrique-
ment autour d’un orifce et elles en contrôlent l’ouverture. Le
muscle orbiculaire de la bouche entourant l’ouverture de la
bouche est un exemple de muscle circulaire. Un muscle circu-
laire porte parois le nom de sphincter, et sa contraction réduit le
Origines
diamètre de l’orifce qu’il entoure (p. ex., le sphincter anal
externe réduit le diamètre de l’anus lorsqu’il se contracte).
Muscle Muscle
relâché contracté
Insertion
Penné
FIGURE 11.2
Origine et insertion musculaires ❯ L’origine d’un muscle est
FIGURE 11.3
son point d’attache sur l’os le moins mobile, alors que son insertion Agencement des fbres musculaires ❯ Les faisceaux
est le point d’attache sur l’os mobile, comme le montre cette illustration musculaires adoptent quatre types d’agencement : circulaire,
du muscle biceps brachial. parallèle, convergent ou penné.
Chapitre 11 Le système musculaire : les muscles axiaux et appendiculaires 441
11.1.2.2 Les muscles parallèles tendon, ce qui les ait ressembler à une grosse plume. Un ou
Les aisceaux d’un muscle parallèle s’étendent parallèlement à plusieurs tendons traversent le corps de ces muscles, et leurs ais-
son axe longitudinal. Ces muscles adoptent parois une orme ceaux de bres se disposent obliquement par rapport à ces ten-
cylindrique, avec une portion centrale élargie ; le corps central dons. Étant donné que la traction des bres d’un muscle penné
du muscle prend alors le nom de ventre. Ces muscles se raccour- s’exerce sur le tendon avec un certain angle, le déplacement du
cissent en se contractant, augmentant alors le diamètre de leur tendon de ce type de muscle n’est pas aussi important que dans
ventre. Les muscles parallèles ont beaucoup d’endurance, mais un muscle parallèle. Par contre, les muscles pennés ont en général
une plus grande quantité de bres que les muscles parallèles. Par
ils ne sont pas orts. Le droit de l’abdomen et le biceps brachial
conséquent, la contraction d’un muscle penné génère une contrac-
sont des exemples de muscles parallèles.
tion plus orte que celle d’un muscle parallèle de même taille.
Il existe trois types de muscles pennés :
INTÉGRATION APPLICATION CLINIQUE
• Dans un muscle unipenné, toutes les bres musculaires se
Les injections intramusculaires situent du même côté du tendon. Le long muscle extenseur
des doigts est un muscle unipenné.
L’injection intramusculaire constitue une façon d’adminis
trer un médicament. Étant donné que les muscles squelet • Les muscles bipennés sont le type le plus commun de muscles
tiques sont dotés d’une riche vascularisation, le médicament pennés. Dans un tel muscle, les bres musculaires sont dispo-
injecté à l’aide d’une seringue pénètre dans le système cardio sées des deux côtés du tendon, un peu comme une plume. Les
vasculaire par les vaisseaux sanguins du muscle et, de là, il muscles interosseux palmaires et dorsaux du métacarpe sont
est distribué dans tout l’organisme. Cette voie d’adminis des muscles bipennés qui participent à l’adduction et à l’ab-
tration d’un médicament permet d’en introduire une grande duction des doigts (voir la fgure 9.9, p. 364).
quantité d’un seul coup avec un minimum d’inconfort et assure
que la distribution du médicament est plus lente et plus uni • Des branches du tendon parcourent l’intérieur d’un muscle
forme que s’il était pris par voie orale ou intraveineuse. En multipenné. Le deltoïde, un muscle triangulaire qui couvre la
outre, certains médicaments sont mieux absorbés par voie surace supérieure de l’articulation de l’épaule, est un muscle
intramusculaire que par voie orale, et des doses élevées de multipenné.
médicaments risquent d’être moins bien tolérées lorsqu’elles
sont prises oralement. Vérifiez vos connaissances
La plupart des vaccins, certaines médications contracep 2. Quel muscle est le plus fort : un muscle penné ou
tives ou stimulant la fertilité ainsi que les doses élevées de un muscle parallèle ?
certains antibiotiques (p. ex., la pénicilline) sont des exemples
de médicaments administrés par voie intramusculaire. Le del
toïde, le fessier et le quadriceps sont des sites courants d’in
jection intramusculaire. 11.1.3 Les actions des muscles
squelettiques
11.1.2.3 Les muscles convergents
3 Distinguer les muscles agoniste, antagoniste et synergique.
Dans un muscle convergent, des bres déployées sur une large
surace convergent vers un site d’attache commun. Il peut s’agir
En général, les muscles squelettiques n’agissent pas isolément ;
d’un tendon unique, d’un euillet tendineux ou d’une mince
ils travaillent plutôt ensemble pour produire des mouvements.
bande de bres de collagène portant le nom de raphé
Les muscles se regroupent en trois types selon leur action prin-
(raphè = couture). Ces bres musculaires adoptent souvent une
cipale : les agonistes, les antagonistes et les synergiques.
disposition triangulaire et ressemblent à un large éventail ter-
miné par un tendon. Un muscle convergent est polyvalent, c’est-à- L’agoniste (agonista = lutteur) est le principal responsable
dire qu’il peut changer la direction de sa traction simplement en du mouvement, celui qui se contracte pour produire un mou-
activant un groupe unique et précis de bres musculaires à un vement particulier, l’extension de l’avant-bras, par exemple. Le
moment donné. Touteois, quand toutes les bres d’un muscle triceps brachial est l’agoniste responsable de l’extension de
convergent se contractent en même temps, elles n’exercent pas l’avant-bras FIGURE 11.4A .
une traction aussi orte sur le tendon que le ait un muscle paral-
Un antagoniste (anti = contre) est un muscle dont l’action
lèle de même taille, car les bres des côtés opposés du tendon ne
s’oppose à celle de l’agoniste (voir la fgure 11.4B). Si l’agoniste
travaillent pas ensemble ; elles tirent plutôt dans des directions
produit l’extension d’un muscle, l’antagoniste entraîne sa fexion.
diérentes. Le grand pectoral de la poitrine est un exemple de
Donc, si l’agoniste se contracte pour aire l’extension, le muscle
muscle convergent.
antagoniste est étiré, et vice versa. Touteois, quand ce mouve-
ment s’eectue, le muscle antagoniste étiré ne se relâche pas com-
11.1.2.4 Les muscles pennés plètement. Sa tension s’ajuste plutôt pour contrôler la vitesse du
Les muscles pennés (penna = plume) sont nommés ainsi parce mouvement et assurer son uniormité. Quand le triceps brachial
que leurs aisceaux orment un angle constant par rapport au agit comme agoniste pour étendre l’avant-bras, le muscle biceps
442 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
A. Extension B. Flexion tous deux en synergie pour féchir l’articulation du coude. Les
xateurs sont un autre exemple de muscles synergiques. Les xa-
teurs immobilisent une articulation lorsque l’origine du muscle
agoniste se situe sur cette articulation. Par exemple, les muscles
responsables de l’abduction du bras ont leur origine sur la sca-
Biceps
pula. Cette dernière doit être xée par les muscles deltoïde et
Triceps contracté trapèze (muscles xateurs) pour aciliter l’abduction du bras.
Triceps relâché
contracté Biceps Vérifiez vos connaissances
relâché
3. Quelle est la diérence entre un muscle agoniste
et un muscle synergique ?
11.2 La dénomination
des muscles squelettiques
1 Énumérer sept critères utilisés pour nommer les muscles.
FIGURE 11.4 2 Donner un exemple de muscle dont le nom se rapporte
Muscles responsables de l’extension et de la fexion à son action, à sa localisation, à sa orme ou à sa taille.
du bras ❯ A. L’agoniste de l’extension est le triceps et son
antogoniste est le biceps. B. L’agoniste de la fexion est le biceps
Une partie de la terminologie anatomique utilisée pour décrire le
et son antogoniste est le triceps.
corps a déjà été étudiée (voir la section 1.4) de même que la açon
dont les termes anatomiques s’appliquent aux os du squelette
brachial, placé du côté antérieur de l’humérus, agit comme anta- (voir le chapitre 8). La dénomination des muscles squelettiques
goniste pour féchir le bras. respecte des conventions similaires et, habituellement, le nom
d’un muscle procure des indices pour son identication. Les cri-
Un muscle synergique (synergia = coopération) est un muscle tères suivants servent à déterminer les noms des muscles sque-
qui assiste l’agoniste dans la réalisation de son action. La contrac- lettiques FIGURE 11.5 :
tion d’un muscle synergique contribue à la traction qui s’applique
près de l’insertion du muscle agoniste ou stabilise l’origine de • L’action du muscle. Le nom de certains muscles indique leur
celui-ci. Les muscles synergiques sont habituellement plus utiles principale onction ou le principal mouvement qu’ils génèrent :
au début du mouvement, quand l’agoniste est étiré et qu’il ne peut fexion, extension ou pronation. Par exemple, le long féchis-
déployer une grande puissance. Les muscles brachial et biceps seur des doigts est un long muscle responsable de la fexion
brachial sont des exemples de muscles synergiques ; ils travaillent des doigts.
• La localisation du muscle. Certains noms de muscles
INTÉGRATION STRATÉGIES D’APPRENTISSAGE indiquent leur localisation. Par exemple, le droit émoral se
Les conseils suivants aident à apprendre les noms des trouve sur la cuisse (émur), et le tibial antérieur, sur la sur-
muscles : ace antérieure du tibia. Les termes superciel ou externe, ou
encore proond ou interne, sont aussi utilisés.
• Les muscles s’organisent en groupes. Il est plus acile de les
apprendre ainsi. • Les attaches du muscle. Plusieurs noms de muscles indiquent
• En étudiant un muscle particulier, tentez de le palper sur leur origine, leur insertion ou d’autres attaches importantes.
vousmême, tout en vous regardant dans un miroir an de Dans ces cas, la première partie du nom indique l’origine du
mieux visualiser sa localisation. Contractez ce muscle pour muscle, et la seconde, son insertion. Par exemple, l’origine
sentir son action. du sternocléidomastoïdien se trouve sur le sternum et la cla-
vicule (cléido), et son insertion se ait sur le processus mas-
• Répétez le nom d’un muscle à voix haute pour vous amilia
toïde de l’os temporal.
riser avec lui.
• Associez des images de modèles, de cadavres, d’un atlas • L’orientation des fbres musculaires. Le muscle oblique externe
photographique ou d’animaux disséqués avec les noms des de l’abdomen doit son nom à ses bres musculaires alignées
muscles. dans une orientation oblique par rapport à l’axe du corps.
• Localisez l’origine et l’insertion des muscles sur un squelette • La orme du muscle. La orme du muscle peut aire partie du
articulé pour comprendre comment ils produisent leurs actions. nom de celui-ci. Par exemple, un muscle peut être de orme
• Apprenez d’où provient le nom de chaque muscle. deltoïde (triangulaire), orbiculaire (circulaire), rhomboïde
(losange), trapèze (trapézoïdal), long, longissimus (le plus long)
Chapitre 11 Le système musculaire : les muscles axiaux et appendiculaires 443
FIGURE 11.5
Dénomination des muscles ❯ Diverses caractéristiques permettent de nommer les muscles.
444 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
ou court. Par exemple, le nom donné au muscle deltoïde ait 11.3.1 Les muscles
réérence à sa orme triangulaire.
de l’expression faciale
• La taille des muscles. Les muscles de la esse constituent des
exemples de muscles dont le nom se rapporte à la taille : le
1 Nommer les muscles moteurs du ront et de la peau
grand essier, le moyen essier et le petit essier.
entourant les yeux et le nez, et décrire leur action.
• Les chefs ou les tendons d’origine du muscle. Le nom de 2 Énumérer les muscles moteurs de la bouche et des joues,
certains muscles vient de leurs caractéristiques particulières, et préciser leur action.
par exemple leur nombre de tendons d’origine ou le nombre
de ventres ou de ches (régions du muscle) que contient cha-
L’origine des muscles de l’expression aciale se trouve dans l’hy-
cun d’eux. Un biceps a deux tendons d’origine, un triceps a
poderme ou sur les os du crâne FIGURE 11.6. Ces muscles ont
trois ches ou tendons, et un quadriceps a quatre ches ou
leur insertion dans l’hypoderme, de sorte que lorsqu’ils se
tendons d’origine.
contractent, ils tirent sur la peau et la ont bouger. La plupart
d’entre eux sont innervés par le ner acial, qui est le septième
Vérifiez vos connaissances ner crânien (NC VII) (voir la section 13.9).
4. Donnez quelques exemples de mots aisant réérence
à la orme des muscles. Le muscle occipitofrontal se divise en deux parties : le ventre
rontal et le ventre occipital reliés par la large aponévrose épi-
5. Quels critères sont utilisés pour nommer le muscle crânienne. Le ventre frontal de l’occipitorontal est situé sur le
grand essier ? ront, par-dessus l’os rontal. Lorsqu’il se contracte, ce muscle
élève les sourcils et plisse la peau du ront. Le ventre occipital
du muscle occipitorontal couvre la partie postérieure du crâne.
En se contractant, il rétracte légèrement le cuir chevelu.
Partie 1 Les muscles axiaux Le corrugateur du sourcil se trouve sous le ventre rontal de
l’occipitorontal. Ce muscle rapproche les sourcils et crée des plis
verticaux à la racine du nez. L’orbiculaire de l’œil se compose de
11.3 Les muscles de la tête fbres musculaires circulaires qui entourent l’orbite de l’œil.
et du cou Lorsqu’il se contracte, les paupières se erment (p. ex., pour cli-
gner de l’œil ou pour plisser l’œil). L’élévateur de la paupière
supérieure élève la paupière supérieure pour ouvrir l’œil.
Les muscles de la tête et du cou se partagent en plusieurs
groupes. L’origine de presque tous ces muscles, à l’exception de Plusieurs muscles de l’expression aciale sont associés au nez.
quelques muscles antérieurs du cou, se trouve soit sur les os du Le muscle nasal élève le coin de la narine. Lorsqu’une personne
crâne, soit sur l’os hyoïde (voir la fgure 8.14, p. 309). ouvre grand ses narines, ce sont ses muscles nasaux qui se
Aponévrose épicrânienne
Occipitofrontal
Ventre frontal
de l’occipitofrontal
Procérus Corrugateur du sourcil
Orbiculaire de l’œil
A. Vue antérieure
Aponévrose
épicrânienne
Ventre occipital
de l’occipitofrontal
Orbiculaire de l’œil
Élévateur de la lèvre supérieure
Petit zygomatique
Élévateur de l’angle de la bouche
Masséter
Grand zygomatique
Buccinateur
Orbiculaire de la bouche
Sternocléidomastoïdien Mentonnier
Abaisseur de la lèvre inférieure
Abaisseur de l’angle de la bouche
Platysma
B. Vue latérale
FIGURE 11.6
Muscles de l’expression faciale ❯ Ces muscles, majoritairement contrôlés
par le nerf facial (NC VII), sont responsables des différentes expressions faciales.
446 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
contractent. Quand elle ronce le nez de dégoût après avoir senti la lèvre inérieure vers le bas. Ce muscle est sollicité lorsqu’une
une odeur nauséabonde, elle utilise le muscle procérus. Celui-ci personne exprime de la tristesse. Un miroir permet de voir ce
est en continuité avec le ventre rontal du muscle occipitorontal mince muscle aire des saillies quand la peau du cou est tendue.
et il traverse la racine du nez, où il crée des plis transversaux
Le buccinateur comprime les joues contre les dents durant la
quand il se contracte.
mastication. C’est pourquoi les joues ne gonfent pas comme
La bouche est la partie la plus expressive du visage. L’orbiculaire celles d’un écureuil quand une personne mange. Les nourrissons
de la bouche se compose de bres musculaires qui entourent se servent de leurs buccinateurs pour téter le sein. Certains trom-
l’orice buccal. Lorsque ce muscle se contracte, la bouche se pettistes, comme Dizzy Gillespie, ont étiré leurs muscles buccina-
erme. C’est aussi lui qui travaille quand les lèvres s’avancent pour teurs, de sorte que leurs joues se gonfent d’air quand ils jouent de
donner un baiser ou pour sifer. L’abaisseur de la lèvre infé- la trompette. C’est aussi un des muscles qui permettent de sifer.
rieure, comme son nom l’indique, tire la lèvre inérieure vers le
Le TABLEAU 11.1 dresse un résumé des attaches et des mou-
bas. L’abaisseur de l’angle de la bouche tire la commissure des
vements des muscles de l’expression aciale. La FIGURE 11.7
lèvres vers le bas. Ces deux derniers muscles contribuent à l’ex-
montre certaines des expressions les plus caractéristiques pro-
pression mimique correspondant à la moue.
duites par ces muscles.
Certains muscles de la bouche élèvent au contraire une partie
ou la totalité de la lèvre supérieure. L’élévateur de la lèvre supé-
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
rieure tire celle-ci vers le haut quand une personne sourit d’un air
méprisant, par exemple, ou qu’elle montre les dents. L’élévateur La cause des problèmes visuels peut résider dans le système
de l’angle de la bouche tire le coin de la bouche vers le haut et le musculosquelettique, dans le système nerveux ou dans ces
côté. Le grand zygomatique et le petit zygomatique travaillent deux systèmes à la ois. Si, par exemple, une personne ne
avec l’élévateur de l’angle de la bouche. Ces trois derniers muscles peut tourner son œil droit vers l’extérieur (abduction), il est
sont ceux utilisés pour sourire normalement. Le risorius tire le possible que son ner abducens (NC VI) ait subi une lésion
coin des lèvres latéralement ; il est sollicité lorsqu’une personne (voir la section 13.9). Par ailleurs, certains problèmes de vision
sourit en gardant la bouche ermée et lorsqu’elle rit. sont attribuables à la aiblesse d’un seul des muscles extrin
sèques de l’œil. Des exercices ou le masquage de l’œil le plus
Le mentonnier s’attache à la lèvre inérieure qu’il pousse vers ort permettront de corriger ce déséquilibre musculaire. Le
l’avant et replie vers le bas quand il se contracte (p. ex., quand médecin doit donc intégrer les données musculaires et
une personne ait la moue). C’est aussi le mentonnier qui permet les données nerveuses pour diagnostiquer correctement les
la position de la lèvre inérieure lorsqu’une personne boit à l’aide troubles de vision d’une personne.
d’une tasse ou d’un verre. Le platysma tend la peau du cou et tire
Occipitofrontal (formé des ventres frontal et occipital séparés par une aponévrose épicrânienne)
Ventre frontal Fait bouger le cuir chevelu O : Peau des sourcils NCb VII (ner acial)
de l’occipitofrontal et les sourcils ; plisse la peau I : Aponévrose épicrânienne
frons = ront du ront.
Ventre occipital Rétracte le cuir chevelu. O : Ligne nucale supérieure (sur l’os occipital) NC VII (ner acial)
de l’occipitofrontal I : Aponévrose épicrânienne
occipitalis = base du crâne
Nez
Nasal Abaisse le bout du nez pour ermer O : Maxillaire et cartilage alaire du nez NC VII (ner acial)
les narines ; élève le coin de chaque I : Arête du nez
narine.
Procérus Fait bouger le nez et le plisse. O : Os nasal et cartilage nasal latéral NC VII (ner acial)
procerus = long I : Peau du bas du ront
Bouche
Buccinateur Comprime la joue (p. ex., pour sifer) ; O : Processus alvéolaires du maxillaire et NC VII (ner acial)
bucco = bouche maintient les aliments entre les dents de la mandibule
ou buccinator = joueur durant la mastication ; gonfe les I : Orbiculaire de la bouche
de trompette joues pour jouer de la trompette.
Chapitre 11 Le système musculaire : les muscles axiaux et appendiculaires 447
Abaisseur de l’angle Tire le coin de la bouche vers O : Corps de la mandibule NC VII (ner acial)
de la bouche le bas et le côté (un des muscles I : Peau du coin (angle) inérieur de la bouche
servant à esquisser une moue).
Abaisseur de la lèvre Tire la lèvre inérieure vers le bas O : Corps de la mandibule, latéralement NC VII (ner acial)
inférieure (un des muscles servant à à la ligne médiane
esquisser une moue). I : Peau de la lèvre inérieure
Élévateur de l’angle Tire le coin de la bouche vers O : Portion latérale du maxillaire NC VII (ner acial)
de la bouche le haut et le côté (un des muscles I : Peau du coin supérieur de la bouche
servant à esquisser un sourire).
Élévateur de la lèvre Ouvre les lèvres ; élève et replie O : Os zygomatique ; maxillaire NC VII (ner acial)
supérieure la lèvre supérieure (muscle servant I : Peau et muscle de la lèvre supérieure
à montrer les dents du haut).
Mentonnier Se déplace vers l’avant pour replier O : Centre de la mandibule NC VII (ner acial)
la lèvre inérieure vers le bas I : Peau du menton
(p. ex., pour boire à une tasse) ;
plisse le menton (un des muscles
servant à esquisser une moue).
Orbiculaire de la bouche Comprime et pince les lèvres O : Maxillaire et mandibule ; usion avec NC VII (ner acial)
orbicularis = circulaire (muscle servant à donner un baiser les bres d’autres muscles aciaux
ou à sifer). I : Autour de la bouche ; peau et muscles
des angles de la bouche
Risorius Tire le coin de la bouche latéra O : Fascia associé au muscle masséter NC VII (ner acial)
risorius = qui rit lement ; tend les lèvres (un des I : Peau de l’angle de la bouche
muscles servant à esquisser un
sourire et à rire).
Œil
Corrugateur du sourcil Tire le sourcil vers le bas et O : Extrémité médiale de l’arcade sourcilière NC VII (ner acial)
corrugo = plisser le centre ; crée des plis verticaux I : Peau des sourcils
cilium = paupière audessus du nez (muscle servant
à roncer les sourcils).
Élévateur de la paupière Élève la paupière supérieure. O : Petite aile de l’os sphénoïde NC III (ner oculomoteur)
supérieure I : Tarse supérieur et peau de la paupière
supérieure
Orbiculaire de l’œil Ferme l’œil ; ait cligner et plisser O : Paroi médiale ou bord de l’orbite NC VII (ner acial)
l’œil (muscle servant à cligner I : Peau entourant les paupières
des yeux).
Cou
Platysma Tire la lèvre inérieure vers le bas ; O : Fascia du deltoïde et du grand pectoral, NC VII (ner acial)
platy = aplati tend la peau du cou (muscle et acromion de la scapula
servant à exprimer la tristesse). I : Mandibule et peau de la joue
FIGURE 11.7
Anatomie de surface de certains muscles de l’expression faciale ❯ Ces muscles
rendent possibles les expressions complexes qui servent souvent de moyens de communication.
Trochlée Trochlée
Droit supérieur
Oblique supérieur
Oblique supérieur
Os frontal
Droit supérieur Orbiculaire
de l’œil Droit médial
Anneau tendineux commun
Nerf optique
Nerf optique
Droit latéral
Droit inférieur
Oblique inférieur
Anneau tendineux
commun
Maxillaire Oblique inférieur Droit inférieur
A. Œil droit, vue latérale B. Œil droit, vue médiale
Trochlée Centre
Axe parasagittal Trochlée de l’œil
Droit supérieur
Oblique supérieur
Droit latéral
Canal optique
Anneau
tendineux commun
Oblique inférieur
Droit inférieur
Droit médial
C. Orbite droite (œil retiré), vue antérieure Droit inférieur Droit latéral Droit
médial Oblique supérieur
Droit supérieur
D. Vue supérieure
FIGURE 11.8
Muscles extrinsèques de l’œil ❯ Les muscles extrinsèques vue antérieure de l’orbite droite en absence de l’oeil, constitue l’origine
de l’œil régissent les mouvements de l’œil. A. Cette illustration d’une de la plupart des muscles de l’œil. D. Une vue supérieure des orbites
vue latérale de l’œil droit montre l’insertion de la plupart de ses muscles gauche et droite montre les diérences d’insertion des muscles droits
extrinsèques. B. Une vue médiale de l’œil met en évidence le muscle et obliques ainsi que la manière dont ces diérences infuencent leur
droit médial. C. Un anneau tendineux commun, montré ici dans une action sur les mouvements de l’œil.
Ce muscle est innervé par le NC III. L’oblique supérieur Le TABLEAU 11.2 offre une comparaison des muscles extrin-
abaisse l’œil et le tourne latéralement. Ce muscle passe par sèques de l’œil. La section 13.9 permet de revoir les nerfs crâ-
une boucle en forme de poulie, la trochlée, située dans la por- niens mentionnés ici.
tion antéromédiale de l’orbite. Ce muscle s’attache sur la par-
tie supérieure et postérieure de l’œil, de sorte que sa Vérifiez vos connaissances
contraction tire l’arrière de l’œil vers le haut, ce qui permet 8. Quel muscle extrinsèque produit uniquement un
d’abaisser le devant de l’œil. Ce muscle est innervé par le nerf déplacement de l’œil vers l’extérieur ?
trochléaire (NC IV).
450 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Droit médial Tourne l’œil médialement O : Anneau tendineux commun NC III (ner oculomoteur)
(vers l’intérieur). I : Surace antéromédiale de l’œil
Droit latéral Tourne l’œil latéralement O : Anneau tendineux commun NC VI (ner abducens)
(vers l’extérieur). I : Surace antérolatérale de l’œil
Droit inférieur Tourne l’œil vers le bas O : Anneau tendineux commun NC III (ner oculomoteur)
(abaisse l’œil) et l’intérieur. I : Surace antéroinérieure de l’œil
Droit supérieur Tourne l’œil vers le haut O : Anneau tendineux commun NC III (ner oculomoteur)
(élève l’œil) et l’intérieur. I : Surace antérosupérieure de l’œil
Muscles obliques
Oblique inférieur Tourne l’œil vers le haut O : Face orbitaire antérieure du maxillaire NC III (ner oculomoteur)
(élève l’œil) et vers l’extérieur. I : Surace postéroinérieure latérale de l’œil
Oblique supérieur Tourne l’œil vers le bas (abaisse O : Os sphénoïde NC IV (ner trochléaire)
l’œil) et le côté (abduction de l’œil). I : Surace postérosupérieure latérale de l’œil
a Voir la section 13.9.
Temporal Temporal
(sectionné)
Ptérygoïdien
latéral
Masséter Ptérygoïdien
Buccinateur médial
FIGURE 11.9 Orbiculaire Buccinateur
Muscles de la mastication ❯
de la bouche Orbiculaire
Vues latérales A. des muscles super de la bouche
fciels et B. des muscles proonds de
la mastication (en caractères gras)
qui actionnent la mandibule. A. Muscles superficiels, vue latérale B. Muscles profonds, vue latérale
Chapitre 11 Le système musculaire : les muscles axiaux et appendiculaires 451
(côté latéral du crâne, au niveau des orbites) tout en ouvrant et les mouvements précis, complexes et délicats de la langue néces-
en ermant la bouche. Le muscle dont la contraction est ressen- saires à une élocution correcte et à la manipulation des aliments
tie est le temporal. dans la bouche. La plupart de ces muscles sont innervés par le
ner hypoglosse (NC XII).
Le masséter élève la mandibule et la tire vers l’avant (protrac-
tion). C’est le plus puissant et le plus important des muscles de la Les muscles génioglosses gauche et droit, qui ont leur origine
mastication. Ce muscle court et épais a son origine à l’arcade sur la ace interne de la mandibule (au niveau du menton),
zygomatique et il entoure la mandibule. Il est possible de perce- exercent une protraction de la langue et évitent qu’elle tombe
voir ses mouvements en palpant l’angle de la mandibule tout en vers l’arrière, dans le pharynx, et qu’elle obstrue les voies respi-
ouvrant et en ermant la bouche. ratoires. Ces muscles sont également sollicités pour tirer la
langue et pour l’abaisser vers le bas de la bouche. L’origine des
Les muscles ptérygoïdiens latéral et médial ont leur origine muscles styloglosses gauche et droit se trouve sur le processus
sur le processus ptérygoïde de l’os sphénoïde et ils s’insèrent sur styloïde de l’os temporal. Ces muscles produisent l’élévation vers
la ace médiale de la mandibule. Les deux ptérygoïdiens exercent le palais et la rétraction de la langue en la tirant vers l’arrière de
une protraction (mouvement vers l’avant) de la mandibule et la la bouche. Ces muscles permettent aussi de placer la langue en
déplacent latéralement durant la mastication. Ces mouvements orme de U. Les muscles hyoglosses gauche et droit prennent
assurent l’efcacité maximale des dents durant la mastication ou leur origine sur l’os hyoïde et s’insèrent sur les côtés inérieurs
le broyage des aliments de diverses consistances. Le ptérygoï- de la langue. Ils abaissent la langue et la rétractent. L’origine des
dien médial élève également la mandibule. muscles palatoglosses gauche et droit se trouve sur le palais
Le TABLEAU 11.3 résume les caractéristiques des muscles de mou ; ils élèvent la portion postérieure de la langue.
la mastication. Le TABLEAU 11.4 résume les caractéristiques des muscles
extrinsèques de la langue.
11.3.3.2 Les muscles responsables
des mouvements de la langue 11.3.3.3 Les muscles du pharynx
La langue est un organe agile et très mobile. Elle est ormée de Le pharynx (communément appelé gorge) est un tube en orme
muscles intrinsèques qui la roulent, la tordent et la replient d’entonnoir situé derrière les cavités orale et nasale. Plusieurs
durant la mastication et la parole. La langue constitue donc en muscles contribuent à la ormation de ce tube, s’y attachent et
elle-même un gros muscle. participent à la déglutition FIGURE 11.11. La plupart des muscles
pharyngiens sont innervés par le ner vague (NC X).
L’origine des muscles extrinsèques de la langue se trouve
sur d’autres structures de la tête et du cou, lesquelles s’insèrent sur Les principaux muscles du pharynx sont les muscles constric-
la langue. Le nom de ces muscles se termine par le sufxe teurs du pharynx (supérieur, moyen et inférieur). Quand le bol
-glosse, un élément qui signife langue FIGURE 11.10. Diverses alimentaire pénètre dans le pharynx, ces muscles se contractent
combinaisons de ces muscles extrinsèques servent à accomplir en séquence pour amorcer la déglutition et orcer le bol vers le
Ptérygoïdien médial Élévation et protraction de la mandi O : Maxillaire, palatin et lame NC V3 (nerf mandibulaire ;
pterugoeidês = semblable bule ; mouvements latéraux de latérale du processus ptérygoïde branche du nerf trijumeau NC V)
à une aile la mandibule I : Surface médiale de la branche
de la mandibule
FIGURE 11.10
Muscles responsables des mouvements de
la langue ❯ Les muscles extrinsèques de la langue
(en caractère gras) ont leur origine sur d’autres structures
que la langue et ils s’insèrent sur elle pour permettre ses
mouvements prononcés.
Processus
styloïde Langue
Palatoglosse
Styloglosse
Génioglosse
Stylohyoïdien
Mandibule (sectionnée)
Hyoglosse
Géniohyoïdien
Os hyoïde
Cartilage thyroïde
Styloglosse Élévation vers le palais et rétraction O : Processus styloïde de l’os temporal NC XII (nerf hypoglosse)
de la langue vers l’arrière ; langue I : Côté inférieur de la langue
roulée en U
Palatoglosse Élévation de la partie postérieure O : Surface antérieure du palais mou NC X (nerf vague) par l’intermédiaire
palatum = palais de la langue I : Côté postérieur de la langue du plexus nerveux pharyngien
bas, dans l’œsophage. D’autres muscles pharyngiens élèvent ou 11.3.4 Les muscles antérieurs
tendent le palais au moment de la déglutition. Le TABLEAU 11.5
présente un résumé de ces muscles. du cou : les muscles hyoïdiens
Vérifiez vos connaissances 8 Comparer les actions des quatre muscles suprahyoïdiens
9. Quels mouvements les muscles ptérygoïdiens médial à celles des quatre muscles infrahyoïdiens.
et latéral réalisentils ?
10. Quelle est la fonction générale des muscles Les muscles antérieurs du cou se partagent entre les muscles
extrinsèques de la langue ? suprahyoïdiens, situés au-dessus de l’os hyoïde, et les muscles
infrahyoïdiens, inférieurs à l’os hyoïde FIGURE 11.12.
Chapitre 11 Le système musculaire : les muscles axiaux et appendiculaires 453
FIGURE 11.11
Constricteurs du pharynx, muscles du palais et
élévateurs du larynx ❯ Cette vue latérale droite montre
certains des muscles qui resserrent le pharynx pendant la
Tenseur du
voile du palais déglutition, qui ont bouger le palais et qui élèvent le larynx.
(Les muscles palatopharyngien et salpingopharyngien ne
Élévateur
du voile du palais sont pas illustrés.)
Constricteur supérieur
Stylopharyngien
Constricteur moyen
Constricteur inférieur
Œsophage
Élévateur du voile du palais Élève le palais mou pendant O : Partie pétreuse de l’os temporal NC X (ner vague)
la déglutition. I : Palais mou
Tenseur du voile du palais Tend le palais mou et ouvre O : Os sphénoïde ; région entourant NC V3 (ner mandibulaire ;
tensus = rendu raide la trompe auditive pendant la la trompe auditive branche du ner trijumeau NC V)
déglutition ou le bâillement. I : Palais mou
Constricteurs du pharynx
Constricteur supérieur Resserre le pharynx en séquence O : Processus ptérygoïde de l’os sphé NC X (ner vague) par l’inter mé
constrictor = qui resserre pour orcer le bol alimentaire noïde ; surace médiale de la mandibule diaire des rameaux du plexus
dans l’œsophage (péristaltisme) ; I : Raphé pharyngien (union des fbres pharyngien
le supérieur est le plus interne. musculaires des deux côtés)
Constricteur inférieur Resserre le pharynx en O : Cartilages thyroïde et cricoïde NC X (ner vague) par l’intermé
séquence (péristaltisme) ; I : Raphé médian postérieur diaire des rameaux du plexus
l’inérieur est le plus externe. pharyngien
Élévateurs du larynx
Palatopharyngien Élève le pharynx et le larynx. O : Palais mou NC X (ner vague) par l’intermé
pharugx, pharuggos = gosier I : Côté du pharynx et cartilage thyroïde diaire des rameaux du plexus
du larynx pharyngien
Salpingopharyngien Élève le pharynx et le larynx. O : Trompe auditive NC X (ner vague) par l’inter mé
salpinx = trompe I : Fusion avec le palatopharyngien diaire des rameaux du plexus
sur la paroi latérale du pharynx pharyngien
Stylopharyngien Élève le pharynx et le larynx. O : Processus styloïde de l’os temporal NC IX (ner glossopharyngien)
I : Côté du pharynx et cartilage thyroïde par l’intermédiaire des rameaux
du larynx du plexus pharyngien
Mylohyoïdien
Stylohyoïdien Génioglosse
Muscles Muscle
Digastrique Géniohyoïdien
suprahyoïdiens suprahyoïdien
Ventre antérieur
Hyoglosse
Ventre postérieur
Os hyoïde
Muscles Omohyoïdien
Thyrohyoïdien
infrahyoïdiens Sternohyoïdien Muscles
infrahyoïdiens
Sternothyroïdien
Sternocléidomastoïdien
Muscles
scalènes
Trapèze
Clavicule
Vue antérieure
FIGURE 11.12
Muscles antérieurs du cou ❯ Les muscles antérieurs du cou sont illustrés du côté droit du corps, et les muscles plus proonds,
ont bouger l’os hyoïde et le cartilage thyroïde. Les muscles superfciels du côté gauche.
Les muscles suprahyoïdiens sont associés au plancher de la hyoïde et permet ainsi au plancher de la cavité orale de s’allonger
bouche. Ces muscles agissent généralement en groupes pour éle- durant la déglutition.
ver l’os hyoïde durant la déglutition ou la phonation. Le digas-
Quand la déglutition est complétée, les muscles infrahyoï-
trique a deux ventres, le ventre antérieur et le ventre postérieur.
diens se contractent pour modifer la position de l’os hyoïde et du
Son ventre antérieur s’étend de la osse digastrique de la mandi- larynx. En général, ces muscles abaissent l’os hyoïde ou le carti-
bule jusqu’à l’os hyoïde, et son ventre postérieur va de l’os hyoïde lage thyroïde du larynx. L’omohyoïdien se compose de deux
jusqu’au processus mastoïde de l’os temporal. Les deux ventres minces ventres musculaires tenus en place par une bandelette de
s’unissent par un tendon intermédiaire tenu en place par une fascia (tissu conjoncti qui recouvre les muscles ou les groupes
boucle fbreuse. En plus d’élever l’os hyoïde, le muscle digastrique de muscles). Ce muscle est situé latéralement au sternohyoïdien et
peut également abaisser la mandibule pour ouvrir la bouche. Le il part du bord supérieur de la scapula pour aller s’insérer sur
géniohyoïdien s’attache sur les épines mentonnières de la mandi- l’os hyoïde qu’il abaisse. Le sternohyoïdien s’étend du sternum
bule et sur l’os hyoïde. Ce muscle élève et avance l’os hyoïde pour à l’os hyoïde et abaisse ce dernier. Le sternothyroïdien est plus
agrandir le pharynx et permettre le passage de la nourriture proond que le sternohyoïdien. Il s’étend du sternum jusqu’au car-
durant la déglutition. Le mylohyoïdien, large et plat, orme le tilage thyroïde du larynx. Il abaisse le cartilage thyroïde pour le
plancher musculaire de la bouche pour permettre à la langue de ramener à sa position initiale après la déglutition. Le thyrohyoï-
pousser le bol alimentaire vers le pharynx au moment de la déglu- dien s’étend du cartilage thyroïde du larynx jusqu’à l’os hyoïde. Il
tition. Quand il se contracte, il élève à la ois l’os hyoïde et le abaisse l’os hyoïde et élève le cartilage thyroïde pour ermer le
plancher de la bouche. Les fbres des muscles mylohyoïdiens droit larynx durant la déglutition. En outre, les muscles omohyoïdien,
et gauche sont disposées en V. Le stylohyoïdien relie le processus sternohyoïdien et thyrohyoïdien aident à ancrer l’os hyoïde pour
styloïde du crâne et l’os hyoïde. En se contractant, il élève l’os que le digastrique puisse abaisser la mandibule.
Chapitre 11 Le système musculaire : les muscles axiaux et appendiculaires 455
Digastrique Abaisse la mandibule ; élève l’os O : Ventre antérieur : osse digastrique de la Ventre antérieur : NC V3 (ner mandibu
di = deux hyoïde pour ouvrir la bouche. mandibule ; ventre postérieur : processus laire ; branche du ner trijumeau NC V) ;
gastros = estomac mastoïde de l’os temporal ventre postérieur : NC VII (ner acial)
I : Os hyoïde par l’intermédiaire d’une
poulie fbreuse
Géniohyoïdien Élève et avance l’os hyoïde. O : Épines mentonnières de la mandibule Premier ner spinal cervical (C1) par l’inter
I : Os hyoïde médiaire du NC XII (ner hypoglosse)
Mylohyoïdien Élève l’os hyoïde ; élève O : Ligne mylohyoïdienne de la mandibule NC V3 (ner mandibulaire ; branche
myle = molaire le plancher de la bouche. I : Os hyoïde du ner trijumeau NC V)
Stylohyoïdien Élève l’os hyoïde. O : Processus styloïde de l’os temporal NC VII (ner acial)
I : Os hyoïde
Muscles infrahyoïdiens
Omohyoïdien Abaisse et fxe l’os hyoïde. O : Bord supérieur de la scapula (omoplate) Ners spinaux cervicaux C1 à C3 par l’anse
omo = épaule I : Os hyoïde cervicale (venant du plexus cervical)
Sternohyoïdien Abaisse l’os hyoïde. O : Manubrium sternal et extrémité médiale Ners spinaux cervicaux C1 à C 3
sterno = sternum de la clavicule par l’anse cervicale (venant du
I : Os hyoïde plexus cervical)
Sternothyroïdien Abaisse le cartilage thyroïde O : Surace postérieure du manubrium Ners spinaux cervicaux C1 à C 3
thyro = cartilage du larynx. sternal par l’anse cervicale (venant du
thyroïde I : Cartilage thyroïde du larynx plexus cervical)
Thyrohyoïdien Abaisse l’os hyoïde et élève O : Cartilage thyroïde du larynx Premier ner spinal cervical C1 par l’inter
le cartilage thyroïde du larynx. I : Os hyoïde médiaire du NC XII (ner hypoglosse)
Stylohyoïdien
Ventre postérieur du digastrique
Mylohyoïdien Splénius de la tête
Ventre inférieur
de l’omohyoïdien
Platysma (sectionné)
Vue antérolatérale
FIGURE 11.13
Muscles assurant les mouvements de la tête et du cou ❯
Collectivement, les muscles antérolatéraux exercent une fexion du cou, alors
que les muscles postérieurs du cou produisent l’extension de la tête ou du cou.
Petit droit
postérieur de la tête
Grand droit
postérieur de la tête
Semi-épineux de la tête
Oblique supérieur de la tête
Sternocléidomastoïdien
Oblique inférieur de la tête
Longissimus de la tête
Splénius de la tête
Semi-épineux de la tête (sectionné)
Élévateur de la scapula
Splénius de la tête (sectionné)
Quand les muscles splénius de la tête, splénius du cou, semi- que les muscles droits provoquent une extension de la tête et
épineux de la tête et longissimus de la tête droits et gauches se du cou.
contractent bilatéralement, ils produisent une extension du cou.
Le TABLEAU 11.7 résume les caractéristiques des muscles de
Leur contraction unilatérale fait tourner la tête et le cou du côté
la tête et du cou.
des muscles qui se contractent.
Le groupe des muscles sous-occipitaux comprend l’oblique Vérifiez vos connaissances
supérieur de la tête, l’oblique inférieur de la tête, le grand 12. Quels muscles du cou produisent son extension ?
droit postérieur de la tête et le petit droit postérieur de la Lesquels féchissent le cou ?
tête. Les muscles obliques tournent la tête de leur côté, alors
Sternocléidomastoïdien Action unilatérale b : fexion latérale O : Manubrium sternal et extrémité sternale NC XI (ner accessoire)
sternon = sternum et rotation de la tête du côté de la clavicule
kleidos = clavicule opposé ; action bilatérale c : fexion I : Processus mastoïde
masto = sein du cou
Muscles scalènes Flexion du cou ; élévation des O : Processus transverse des vertèbres Ners spinaux cervicaux
(antérieur, moyen, deux premières côtes durant cervicales
postérieur)d l’inspiration orcée I : Surace supérieure des deux premières
scalenus = inégal côtes
Splénius de la tête Action unilatérale : rotation de la O : Ligament nucal Ners spinaux cervicaux
et du cou tête de son côté ; action bilatérale : I : Os occipital et processus mastoïde
splenion = bandage extension de la tête ou du cou de l’os temporal
Longissimus de la tête Action unilatérale : rotation O : Processus transverse des vertèbres Ners spinaux cervicaux
longissimus = le plus long de la tête de son côté ; action T1 à T4, et processus articulaires des et thoraciques
bilatérale : extension de la tête vertèbres C4 à C7
et du cou I : Processus mastoïde
Oblique supérieur Rotation de la tête de son côté O : Processus transverse de l’atlas Ner sousoccipital (rameau
de la tête I : Ligne nucale inérieure de l’os occipital dorsal du ner spinal C1)
Oblique inférieur Rotation de la tête de son côté O : Processus épineux de l’axis Ner sousoccipital (rameau
de la tête I : Processus transverse de l’atlas dorsal du ner spinal C1)
Grand droit postérieur Extension de la tête ou du cou O : Processus épineux de l’axis Ner sousoccipital (rameau
de la tête I : Ligne nucale inérieure de l’os occipital dorsal du ner spinal C1)
Petit droit postérieur Extension de la tête et du cou O : Tubercule postérieur de l’atlas Ner sousoccipital (rameau
de la tête I : Ligne nucale inérieure de l’os occipital dorsal du ner spinal C1)
11.4 Les muscles Les muscles de la colonne vertébrale sont très complexes ; ils
possèdent plusieurs origines et insertions, et ils se chevauchent
de la colonne vertébrale considérablement FIGURE 11.15. Tous ces muscles sont recou-
verts par les muscles plus superfciels du dos, qui assurent quant
1 à eux les mouvements du membre supérieur.
Nommer et décrire les trois groupes de muscles érecteurs
du rachis. Le cou est en ait la portion cervicale de la colonne vertébrale.
2 Décrire l’action des muscles transverses épineux et Les muscles postérieurs, présentés plus tôt en lien avec l’exten-
du muscle carré des lombes. sion du cou (splénius du cou, splénius de la tête, longissimus de
Semi-épineux
Longissimus de la tête de la tête
Dentelé postérosupérieur
Intercostaux externes
Splenius du cou Transverse
épineux
Muscles Groupe iliocostal
Semi-épineux
érecteurs Groupe longissimus du thorax
du rachis
Groupe épineux
Dentelé postéro-inférieur
Oblique interne
Multifide
la tête, semi-épineux de la tête), produisent par conséquent l’ex- qui relient les vertèbres et les stabilisent. Ce groupe comprend plu-
tension de la région cervicale de la colonne vertébrale. sieurs muscles particuliers énumérés dans le tableau ci-dessous.
Les muscles érecteurs du rachis orment la plus grande par- Lorsqu’ils se contractent de açon bilatérale, ils permettent l’exten-
tie de la masse musculaire du dos, assurent le maintien de la sion de la colonne vertébrale, mais lorsqu’ils se contractent de
posture et aident la personne à se tenir debout. Lorsqu’ils se açon unilatérale, ils entraînent la rotation de la colonne vertébrale
contractent en même temps, les muscles érecteurs du rachis du côté opposé à la contraction.
droits et gauches produisent l’extension de la colonne vertébrale.
Si seuls ceux d’un côté se contractent, la colonne vertébrale fé- Une dernière paire de muscles contribue aux mouvements de
chit latéralement de ce côté. la colonne vertébrale. Le muscle carré des lombes se situe prin-
Les muscles érecteurs du rachis s’organisent en trois groupes dont cipalement dans la région lombaire. Lorsque les carrés des
le nom provient de la région corporelle à laquelle ils sont associés. lombes droit et gauche se contractent bilatéralement, ils pro-
• Le groupe iliocostal est le plus latéral des trois groupes. Il se duisent l’extension de la colonne vertébrale. Quand le droit ou le
compose de trois parties : l’iliocostal du cou, l’iliocostal du gauche se contracte unilatéralement, il féchit latéralement la
thorax et l’iliocostal des lombes. colonne vertébrale.
• Le groupe longissimus est situé médialement au groupe ilio-
costal. Il se compose de trois parties : le longissimus de la tête, Le TABLEAU 11.8 ore un résumé des caractéristiques des
le longissimus du cou et le longissimus du thorax. muscles de la colonne vertébrale.
Groupe iliocostal Action bilatérale : extension de O : Tendon venant de la partie postérieure Ners spinaux cervicaux,
ilio = ilium (hanche) la colonne vertébrale ; maintien de la crête iliaque, de l’arrière du sacrum thoraciques et lombaires
costa = côte de la posture ; action unilatérale : et des processus épineux lombaires
fexion latérale de la colonne I : Angle des côtes ; processus transverse
vertébrale des vertèbres cervicales C4 à C6
Groupe longissimus Action bilatérale : extension du cou O : Tendon venant de la partie postérieure Ners spinaux cervicaux
Longissimus = le plus long et de la colonne vertébrale ; maintien de la crête iliaque, de l’arrière du sacrum et et thoraciques
de la posture ; action unilatérale : des processus transverses des vertèbres
rotation de la tête et fexion latérale lombaires jusqu’à la vertèbre cervicale C 4
de la colonne vertébrale I : Processus mastoïde de l’os temporal
et processus transverse des vertèbres
cervicales et thoraciques
Groupe épineux Action bilatérale : extension de O : Processus épineux lombaires Ners spinaux cervicaux
la colonne vertébrale ; maintien (partie thoracique) et processus épineux et thoraciques
de la posture ; action unilatérale : fexion de C7 (partie cervicale)
latérale de la colonne vertébrale I : Processus épineux de l’axis et des
vertèbres thoraciques
Multifdes Action bilatérale : extension de O : Sacrum et processus transverse de Ners spinaux cervicaux,
multus = plusieurs la colonne vertébrale ; action chaque vertèbre thoraciques et lombaires
fndo = endu unilatérale : rotation de la colonne I : Processus épineux des vertèbres situées
vertébrale vers le côté opposé de deux à quatre segments audessus de
l’origine
Rotateurs du thorax Action bilatérale : extension de O : Processus transverse de chaque vertèbre Ners spinaux cervicaux,
la colonne vertébrale ; action I : Processus épineux de la vertèbre située thoraciques et lombaires
unilatérale : rotation de la colonne juste audessus
vertébrale vers le côté opposé
460 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Carré des lombes Action bilatérale : extension de O : Crête iliaque et ligament iliolombaire Ners spinaux thora
la colonne vertébrale ; action I : 12e côte ; processus transverse des ciques et lombaires
unilatérale : fexion latérale vertèbres lombaires
de la colonne vertébrale
a Voir la section 14.5.2.
Sternum
Intercostaux
externes Intercostaux Dentelé
internes antérieur
Intercostaux
Transverse internes
du thorax Intercostaux
externes
Côtes (sectionnées)
Diaphragme
Poumon
Diaphragme
Sternum
Processus xiphoïde
Cartilage costal
Sternum
Foramen de
la veine cave Centre tendineux
du diaphragme
Sternum Hiatus
œsophagien
Hiatus aortique L1
Pilier gauche
Intercostaux externes 12e côte L2 Muscle carré des
Pilier droit L3
lombes (sectionné)
Muscle grand
psoas (sectionné)
Intercostaux internes
C. Vue latérale D. Diaphragme, vue inférieure
FIGURE 11.16
Muscles de la respiration ❯ Ces muscles squelettiques se inérieures ont été sectionnées pour exposer la cavité thoracique
contractent rythmiquement pour modifer la taille de la cavité et la surace supérieure du diaphragme. C. Des vues latérales montrent
thoracique et permettre la respiration. A. Vue antérieure. la direction des fbres des intercostaux externes et internes. D. Vue
B. La photo d’un cadavre ore une vue antérolatérale. Les côtes inérieure du diaphragme.
Dentelé postéro-inférieur Abaisse les côtes durant l’expiration O : Processus épineux des vertèbres T11 à L 3 Nerfs spinaux thoraciques
forcée. I : Bord inférieur des côtes 8 à 12
Muscles scalènes b Élèvent les deux premières côtes O : Processus transverse des vertèbres Nerfs spinaux cervicaux
durant l’inspiration forcée. cervicales
I : Surface supérieure des deux premières côtes
Intercostaux externes Rapprochent et élèvent les côtes O : Bord inférieur de la côte supérieure Nerfs spinaux thoraciques
inter = entre durant l’inspiration calme ou forcée. I : Bord supérieur de la côte inférieure
Intercostaux internes Rapprochent et abaissent les côtes O : Bord supérieur de la côte inférieure Nerfs spinaux thoraciques
durant l’expiration forcée. I : Bord inférieur de la côte supérieure
Transverse du thorax Abaisse les côtes durant l’expiration O : Surface postérieure du processus xiphoïde Nerfs spinaux thoraciques
forcée. et de la portion inférieure du sternum
I : Cartilages costaux 2 à 6
Diaphragme Sa contraction l’aplatit (l’abaisse) O : Surface interne inférieure des côtes 7 à 12 ; Nerfs phréniques (C3 à C5)
dia = à travers durant l’inspiration et augmente ainsi processus xiphoïde du sternum et carti
phragm = cloison le volume de la cage thoracique ; lages costaux des six côtes inférieures ;
augmente la pression dans la cavité vertèbres lombaires
abdominopelvienne. I : Centre tendineux
a Voir la section 14.5.2.
b Voir le tableau 11.7.
11.6 Les muscles dirigent vers le haut et vers la ligne médiane, c’est-à-dire à angle
droit par rapport à celles de l’oblique externe. Tout comme ce
de la paroi abdominale dernier, la portion antérieure de ce muscle orme une aponé-
vrose. Le muscle le plus proond est le transverse de l’abdomen.
Ses bres sont transversales, et sa portion antérieure orme aussi
1 Énumérer les quatre paires de muscles abdominaux. une aponévrose. Quand ces trois muscles se contractent unilaté-
2 Comparer l’action du muscle droit de l’abdomen à celle ralement, ils exercent une fexion latérale de la colonne verté-
des muscles obliques et à celle du muscle transverse brale et produisent également la rotation de la colonne vertébrale
de l’abdomen. du côté opposé.
Le droit de l’abdomen est un long muscle en orme de cour-
La paroi antérolatérale de l’abdomen est renorcée par quatre roie qui s’étend verticalement sur toute la longueur de la paroi
paires de muscles qui agissent ensemble pour comprimer les antéromédiale de l’abdomen, du sternum à la symphyse pu-
organes abdominaux et les tenir en place : l’oblique externe, bienne. Trois intersections tendineuses le partagent en quatre
l’oblique interne, le transverse de l’abdomen et le droit de l’abdo- segments et orment les divisions typiques d’une paroi abdomi-
men FIGURE 11.17. Ces muscles travaillent également de concert nale tonique et musculeuse. Le droit de l’abdomen est entouré
pour féchir et stabiliser la colonne vertébrale. Durant leur d’un manchon breux, la gaine du muscle droit de l’abdomen,
contraction, ces muscles contribuent à l’expiration orcée (en ormé par les aponévroses des muscles oblique externe, oblique
comprimant les organes abdominaux vers le haut), à la miction, interne et transverse de l’abdomen. Les gaines droite et gauche
à la déécation et à l’accouchement (en augmentant la pression sont reliées par une bande breuse verticale appelée ligne
intraabdominale). blanche.
Les bres de l’oblique externe, un muscle plus superciel, se Le TABLEAU 11.10 résume les caractéristiques des muscles de
dirigent vers le bas et vers la ligne médiane. Ce muscle se com- la paroi abdominale.
pose d’une partie musculaire sur la portion latérale de la paroi
abdominale et d’une partie aponévrotique à l’avant. À sa portion Plusieurs muscles peuvent agir ensemble pour accomplir une
inérieure, l’aponévrose de l’oblique externe orme le solide liga- onction commune. Par exemple, plusieurs muscles du cou et du
ment inguinal ressemblant à un câble qui s’étend de l’épine dos travaillent ensemble pour produire l’extension de la colonne
iliaque antérosupérieure jusqu’au tubercule pubien. L’oblique vertébrale. L’apprentissage des muscles par groupes ormés sur la
interne se trouve juste sous l’oblique externe. Ses bres se base des onctions qu’ils partagent aide la plupart des étudiants
Chapitre 11 Le système musculaire : les muscles axiaux et appendiculaires 463
Petit
Grand pectoral pectoral
Dentelé antérieur
Oblique externe
Intersections tendineuses
Aponévrose
Ligament inguinal
de l’oblique externe
Intercostal
Intersections externe
tendineuses
Intercostal
interne Ligament
inguinal
Ligne blanche
Transverse de l’abdomen
Ligament inguinal
B. Vue antérolatérale
FIGURE 11.17
Muscles de la paroi abdominale ❯ Les muscles abdominaux B. La photo d’un cadavre ore une vue antérolatérale des muscles de
compriment le contenu de l’abdomen et féchissent la colonne verté la paroi abdominale. C. Diagrammes montrant individuellement certains
brale. A. Vue antérieure de certains muscles superciels et proonds. des muscles de l’abdomen, en allant du plus superciel au plus proond.
464 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Oblique interne Action unilatérale : fexion latérale de O : Fascia lombaire, ligament inguinal et Ners spinaux T 7 à T12, L1
la colonne vertébrale ; rotation de la colonne crête iliaque
vertébrale du côté opposé ; action bilatérale : I : Ligne blanche, crête pubienne, surace
fexion de la colonne vertébrale (et du tronc) ; inérieure des côtes (les quatre dernières) ;
compression de la paroi abdominale cartilage costal des côtes 8 à 10
Transverse Action unilatérale : fexion latérale de O : Crête iliaque, cartilage des six côtes Ners spinaux T 7 à T12, L1
de l’abdomen la colonne vertébrale ; action bilatérale : inérieures ; ascia lombaire ; ligament
fexion de la colonne vertébrale (et du tronc) ; inguinal
compression de la paroi abdominale I : Ligne blanche et crête pubienne
Droit de l’abdomen Flexion de la colonne vertébrale (et du tronc) ; O : Surace supérieure du pubis, près de Ners spinaux T 7 à T12
compression de la paroi abdominale la symphyse pubienne
I : Processus xiphoïde du sternum ; surace
inérieure des côtes 5 à 7
a Voir la section 14.5.2.
b L’action unilatérale signie qu’un seul muscle se contracte (le droit ou le gauche).
c L’action bilatérale signie que les deux muscles, le droit et le gauche, se contractent en même temps.
Muscles érecteurs Muscles scalènes a Oblique externeb Muscles splénius b Intercostaux externes Intercostaux
du rachis (iliocostaux, internes
longissimus, épineux)
Carré des lombes a Oblique externe a Oblique interneb Longissimus de la têteb Muscles scalènes Transverse
(1re et 2e côtes du thorax
seulement)
Sphincter anal externe Ferme de açon volontaire l’ouverture O : Corps périnéal Ner pudendal (S2 à S 4)
sphinctos = serré anale ; doit se relâcher pour la déécation. I : Entoure l’ouverture anale
Élévateur de l’anus (groupe de muscles qui orment les parties antérieure et latérale du diaphragme pelvien)
Iliococcygien Forme le plancher pelvien et soutient O : Pubis et épine ischiatique Ner pudendal (S2 à S 4)
les viscères pelviens. I : Coccyx et raphé médian
Pubococcygien Forme le plancher pelvien et soutient O : Pubis et épine ischiatique Ner pudendal (S2 à S 4)
les viscères pelviens. I : Coccyx et raphé médian
Puborectal Soutient la ligne anorectale ; doit se O : Pubis et épine ischiatique Ner pudendal (S2 à S 4)
relâcher pour la déécation. I : Coccyx et raphé médian
Triangle urogénital
Couche superfcielle
Bulbospongieux Resserre l’ouverture vaginale ; comprime O : Gaine de fbres de collagène à la base Ner pudendal (S2 à S 4)
(emme) et raidit le clitoris. du clitoris
I : Corps périnéal
Bulbospongieux Expulse l’urine ou le sperme ; comprime O : Gaine de fbres de collagène à la base Ner pudendal (S2 à S 4)
(homme) la base du pénis ; raidit le pénis. du pénis
I : Raphé médian et corps périnéal
Ischiocaverneux Contribue à l’érection du pénis ou O : Tubérosité ischiatique et branche Ner pudendal (S2 à S 4)
caverna = cavité du clitoris. de l’ischium
I : Symphyse pubienne
Muscle transverse Soutient les organes pelviens. O : Branche de l’ischium Ner pudendal (S2 à S 4)
superfciel du périnée I : Corps périnéal
Muscle transverse Soutient les organes pelviens. O : Branche de l’ischium Ner pudendal (S2 à S 4)
proond du périnée I : Raphé médian du diaphragme urogénital
Sphincter externe Resserre l’urètre pour inhiber volontaire O : Branches de l’ischium et du pubis Ner pudendal (S2 à S 4)
de l’urètre ment la miction. I : Raphé médian du diaphragme urogénital
a Voir la section 14.5.2.
466 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Épine iliaque
antérosupérieure
Tubercule pubien
Intestin hernié
FIGURE 11.18
Muscles du diaphragme pelvien ❯
Le plancher de la cavité pelvienne se compose
de couches musculaires formant le triangle uro
génital et le triangle anal ; ces muscles s’éten
Sacrum dent à travers l’ouverture inférieure du pelvis
Articulation sacro-iliaque (détroit inférieur) et soutiennent les organes
de la cavité pelvienne. (Le muscle puborectal
Ilium Piriforme n’est pas illustré.) La vue A. supérieure montre
Coccyx Coccygien la cavité pelvienne de la femme. Les vues infé
rieures montrent la région périnéale B. de
Épine ischiatique
l’homme et C. de la femme.
Obturateur interne
Canal anal
Iliococcygien Élévateur
Vagin Pubococcygien de l’anus
Canal obturateur
Urètre
Diaphragme urogénital
Symphyse pubienne
Symphyse pubienne
Urètre Branche du pubis
Sphincter externe
Triangle Vagin
de l’urètre
urogénital Bulbospongieux Urètre
Ischiocaverneux Vagin
Corps périnéal Muscle transverse Muscle transverse
(centre tendineux superficiel profond du périnée
du périnée) du périnée
Anus
Élévateur Sphincter externe
Triangle de l’anus de l’anus
anal Grand fessier
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS clavicule. Ces muscles stabilisent la scapula et la déplacent pour
augmenter l’angle de mouvement du bras. Certains des muscles
Après un accouchement, les muscles du diaphragme pelvien superfciels du thorax peuvent être groupés selon le mouvement
peuvent être étirés ou déchirés (voir la section 29.6), et les de la scapula qu’ils assurent : élévation, abaissement, protraction
organes pelviens de la femme n’ont alors plus le soutien adé ou rétraction FIGURE 11.21.
quat. Cette question risque de devenir plus problématique à
mesure que la femme vieillit, et les femmes qui ont déjà eu des Selon leur localisation, les muscles responsables des mouve-
enfants se plaignent fréquemment d’incontinence (émission ments de la ceinture scapulaire sont classés en muscles anté-
involontaire d’urine). Le renforcement des muscles du plan rieurs et en muscles postérieurs du thorax. Les muscles antérieurs
cher pelvien, grâce à des exercices comme le Pilates ou aux du thorax sont le petit pectoral, le dentelé antérieur et le sous-
exercices de Kegel, corrige souvent ce problème. clavier FIGURE 11.22A.
Le petit pectoral est plus proond que le grand pectoral. Ce
muscle contribue à l’abaissement et à la protraction de la scapula
Vérifiez vos connaissances en la tirant vers l’avant. Quand le muscle petit pectoral est
17. Quelle est la fonction des muscles du plancher pelvien ?
contracté, les épaules sont voûtées vers l’avant. Le dentelé anté-
rieur est un gros muscle plat en orme d’éventail placé entre les
côtes et la scapula. Son nom lui vient de l’apparence en dents de
scie de son origine, soit sur les côtes. Ce muscle est l’agoniste
(moteur principal) de la protraction de la scapula et il aide à la
Partie 2 Les muscles stabiliser contre la surace postérieure de la cage thoracique. Il
appendiculaires exerce aussi une rotation supérieure puissante de la scapula en
déplaçant la cavité glénoïdale vers le haut pour permettre le
haussement d’épaules ou l’abduction du bras. Le subclavier
11.8 Les muscles s’étend de la clavicule jusqu’à la première côte ; sa principale
action est de stabiliser et d’abaisser la clavicule.
de la ceinture scapulaire
et du membre supérieur INTÉGRATION STRATÉGIES D’APPRENTISSAGE
Les muscles responsables des mouvements de la ceinture scapu- En étudiant les fonctions des muscles appendiculaires, vous
laire et du membre supérieur s’organisent en groupes particu- devez retenir deux règles de base :
liers selon les structures qu’ils mettent en mouvement. Ils sont 1. Si un muscle ou ses tendons traversent ou enjambent une
regroupés ainsi : articulation, alors ce muscle doit faire bouger cette articu
lation. Par exemple, le biceps brachial traverse l’articulation
• les muscles responsables des mouvements de la ceinture du coude et doit donc la mettre en mouvement.
scapulaire ;
2. Inversement, si un muscle ou ses tendons ne traversent
• les muscles responsables des mouvements de l’articulation pas ou n’enjambent pas une articulation, ce muscle ne peut
scapulohumérale (articulation de l’épaule) et du bras ; pas agir sur cette articulation. Par exemple, le deltoïde se
trouve au niveau de l’épaule, et aucune de ses parties ne
• les muscles responsables des mouvements du coude et de
traverse l’articulation du coude. Par conséquent, le deltoïde
l’avant-bras ; participe au mouvement de l’épaule, mais il ne fait pas bou
• les muscles responsables des mouvements du poignet, de la ger l’articulation du coude.
main et des doigts ;
• les muscles intrinsèques de la main. Les muscles postérieurs du thorax sont l’élévateur de la sca-
Certains de ces muscles sont superfciels, alors que d’autres pula, le grand rhomboïde, le petit rhomboïde et le trapèze (voir la
sont proonds FIGURES 11.19 et 11.20. fgure 11.22B). L’élévateur de la scapula prend son origine par
plusieurs ches sur le processus transverse des quatre premières
vertèbres cervicales et il s’insère sur l’angle supérieur de la sca-
11.8.1 Les muscles responsables pula. Comme son nom l’indique, sa principale action est d’élever
la scapula. Il peut également exercer une rotation inérieure de
des mouvements la scapula de açon à tourner la cavité glénoïdale vers le bas (voir
de la ceinture scapulaire les fgures 8.24, p. 326, et 11.21C).
Le grand rhomboïde et le petit rhomboïde sont tous deux
1 Comparer les mouvements de la ceinture scapulaire plus proonds que le trapèze. Les bandes parallèles de ces
générés par les muscles antérieurs du thorax à deux muscles sont orientées vers le bas et le côté, des vertèbres
ceux produits par les muscles postérieurs. à la scapula. Ils contribuent à l’élévation et à la rétraction (adduc-
tion) de la scapula, quand une personne se tient droite, par
L’origine des muscles de la ceinture scapulaire se trouve sur le exemple. Les muscles rhomboïdes produisent aussi la rotation
squelette axial, et leur insertion se ait sur la scapula et la inérieure de la scapula.
Chapitre 11 Le système musculaire : les muscles axiaux et appendiculaires 469
Trapèze
Deltoïde (sectionné)
Subclavier
Deltoïde Subscapulaire
Petit pectoral
Grand pectoral Grand pectoral (sectionné)
Deltoïde (sectionné)
Grand rond
Dentelé antérieur
Grand dorsal
Grand dorsal
Chef long
Biceps brachial
Chef court Chef long Biceps
Coracobrachial brachial
Chef court
Vue antérieure
FIGURE 11.19
Muscles antérieurs associés à la portion proximale du des mouvements du membre supérieur y sont indiqués. Les muscles
membre supérieur ❯ Cette vue antérieure met en comparaison superfciels sont montrés dans la partie droite du corps, et les muscles
certains muscles aisant à la ois partie de la musculature axiale proonds, dans la partie gauche.
et de la musculature appendiculaire. Seuls les muscles qui assurent
Dentelé antérieur
Grand dorsal
Dentelé postéro-
inférieur
FIGURE 11.20
Muscles postérieurs associés à la portion proximale Oblique externe
du membre supérieur ❯ Cette vue postérieure met en com
paraison certains muscles aisant à la ois partie de la musculature
axiale et de la musculature appendiculaire. Seuls les muscles qui
assurent des mouvements du membre supérieur y sont indiqués.
Les muscles superfciels sont montrés dans la partie gauche
du corps, et les muscles proonds, dans la partie droite. Vue postérieure
470 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
FIGURE 11.21
Rétraction de la scapula Protraction
(bonne posture) de la scapula
Actions de certains muscles
(mauvaise posture) thoraciques sur la scapula ❯
Un muscle peut participer à plusieurs
Protracteurs actions diérentes. A. La scapula peut
Petit pectoral être en rétraction ou en protraction.
Dentelé antérieur La bonne posture consiste à se tenir
debout avec la scapula en rétraction.
Rétracteurs À l’inverse, la protraction de la scapula
Trapèze correspond à une mauvaise posture.
Rhomboïdes B. Muscles élévateurs et abaisseurs
de la scapula. C. Muscles rotateurs de
la scapula.
Le trapèze est un gros muscle en orme de losange qui s’étend 11.8.2 Les muscles responsables
latéralement du crâne et de la colonne vertébrale vers la ceinture
scapulaire. Selon les bres du muscle qui se contractent, le tra- des mouvements de l’articulation
pèze peut élever ou abaisser la scapula, ou encore lui imposer scapulohumérale et du bras
une rétraction ou une rotation.
Le TABLEAU 11.13 résume les caractéristiques des muscles du 2 Énumérer les muscles responsables de l’extension, de
thorax responsables des mouvements de la ceinture scapulaire. la fexion, de l’adduction et de l’abduction de l’articulation
scapulohumérale.
Sternocléidomastoïdien
Subclavier
Subscapulaire
Deltoïde
Coracobrachial
Petit pectoral
Grand pectoral
Dentelé antérieur
Biceps brachial,
chef long
A. Vue antérieure
Élévateur de la scapula
Trapèze
Grand rond
Grand dorsal
B. Vue postérieure
FIGURE 11.22
Muscles assurant les mouvements de la ceinture scapulaire, qui produisent surtout des mouvements du bras sont indiqués, mais non
de l’articulation scapulohumérale et du bras ❯ Vues A. antérieure en caractères gras. Pour la vue antérieure, les muscles superfciels sont
et B. postérieure des muscles (indiqués en caractères gras) dont la onc montrés du côté droit du corps, et les muscles proonds, du côté gauche.
tion principale est de aire bouger la ceinture scapulaire (scapula ou Pour la vue postérieure, les muscles superfciels sont montrés du côté
clavicule). Les muscles qui s’attachent à la ceinture scapulaire mais gauche du corps, et les muscles proonds, du côté droit.
472 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
bras exige en eet d’avoir un mouvement de l’articulation scapu- accomplissent d’autres mouvements tels que l’adduction ou la
lohumérale. Dans la présente section, an d’éviter toute conu- rotation médiale de l’humérus.
sion, l’articulation dans laquelle le mouvement se produit et la
Le triceps brachial et le biceps brachial, décrits en détail avec
partie du corps qui est mise en mouvement sont désignées indi-
les muscles responsables des mouvements de l’articulation du
éremment par cette même expression.
coude, agissent aussi sur l’articulation scapulohumérale. Plus par-
Les 11 muscles qui s’insèrent sur le bras (humérus) ou l’avant- ticulièrement, le che long du triceps brachial, qui a son origine
bras (radius ou ulna) enjambent l’articulation scapulohumérale sur le tubercule inraglénoïdal (à la bordure inérieure de la cavité
(voir la fgure 11.22). Le grand dorsal est un large muscle triangu- glénoïdale ; voir la fgure 9.15, p. 375) et qui traverse l’articulation
laire situé dans la partie inérieure du dos. Il est souvent appelé le scapulohumérale, contribue à l’extension et à l’adduction du bras.
muscle du nageur parce que son action est nécessaire pour plu- L’origine du che long du biceps brachial se trouve sur le tubercule
sieurs nages. C’est le principal extenseur du bras dont il produit supraglénoïdal (à la bordure supérieure de la cavité glénoïdale) de
également l’adduction et la rotation médiale. Le grand pectoral est la scapula, et ce muscle participe à la fexion du bras.
un gros muscle épais en orme d’éventail qui couvre la partie supé-
rieure du thorax. C’est le principal féchisseur du bras et il en exerce
aussi l’adduction et la rotation médiale. INTÉGRATION STRATÉGIES D’APPRENTISSAGE
Le grand dorsal et le grand pectoral constituent les attaches En général, les muscles dont l’origine se situe devant l’articu
les plus importantes du bras au tronc et ils sont les moteurs prin- lation scapulohumérale féchissent le bras, donc ils l’amènent
cipaux des mouvements de l’articulation scapulohumérale. Ces vers l’avant, et ceux dont l’origine est derrière cette articulation
muscles sont antagonistes dans les mouvements de fexion et produisent son extension, donc ils le déplacent vers l’arrière.
d’extension du bras, mais ils travaillent en synergie quand ils
Dentelé antérieur Agoniste de la protraction de la O : Bords antérieur et supérieur des Ner thoracique long (C5 à C7)
scapula ; rotation supérieure de côtes 1 à 8
la scapula (haussement d’épaules) ; I : Surace antérieure du bord médial
stabilisation de la scapula de la scapula
Muscles postérieurs
Grand rhomboïde Élévation et rétraction (adduction) O : Processus épineux de T2 à T5 Ner scapulaire dorsal (C5)
rhombos = losange de la scapula ; rotation inérieure de I : Bord médial de la scapula, de l’épine
la scapula jusqu’à l’angle inérieur
Petit rhomboïde Élévation et rétraction (adduction) O : Processus épineux de C7 et T1 Ner scapulaire dorsal (C5)
de la scapula ; rotation inérieure de I : Bord médial de la scapula,
la scapula audessus de l’épine
Trapèze Fibres supérieures : élévation et O : Ligne nucale supérieure de l’os NC XI (ner accessoire)
rotation supérieure de la scapula ; occipital ; ligament nucal ; processus
bres moyennes : rétraction épineux de C7 à T12
de la scapula ; bres inérieures : I : Clavicule ; acromion et épine de
abaissement de la scapula la scapula
a Pour un rappel des types de mouvements (adduction, abduction, supination, etc.), voir les gures 9.8 à 9.11, p. 364365.
b Voir les sections 13.9 et 14.5.2.
Chapitre 11 Le système musculaire : les muscles axiaux et appendiculaires 473
Les sept muscles restants qui ont bouger l’humérus à l’articu- Parmi les muscles scapulaires, les quatre muscles de la coiffe
lation scapulohumérale portent le nom de muscles scapulaires, des rotateurs (subscapulaire, supraépineux, inraépineux et
car leur origine se trouve sur la scapula. Ils comprennent le del- petit rond) procurent orce et stabilité à l’articulation scapulohu-
toïde, le coracobrachial, le grand rond et les quatre muscles de la mérale FIGURE 11.23. Ces muscles relient la scapula et l’humé-
coie des rotateurs. rus (voir la fgure 9.15, p. 375).
Le deltoïde est un muscle épais et puissant qui constitue le Il est plus acile d’apprendre les mouvements précis de ces
principal abducteur du bras ; c’est lui qui orme le contour muscles en comprenant leur action dans le lancer d’une balle :
arrondi de l’épaule. L’origine des bres du deltoïde se répartit
• Le subscapulaire sert à donner de l’élan au bras de l’arrière
sur trois sites diérents, et ces diérents groupes de bres
vers l’avant pour lancer. Il entraîne la rotation médiale du
accomplissent des onctions distinctes : 1) les bres anté-
bras.
rieures entraînent la fexion et la rotation médiale du bras ;
2) les bres latérales exercent l’abduction du bras ; 3) les bres • Le supraépineux agit au début du lancer en produisant l’ab-
postérieures provoquent l’extension et la rotation latérale du duction totale du bras.
bras. Lorsqu’une personne marche, c’est le deltoïde qui est
• L’infraépineux et le petit rond aident à ralentir le bras à la n
responsable du balancement des bras par la contraction simul-
du lancer. Ces deux muscles produisent l’adduction et la
tanée des bres antérieures et postérieures. Le coracobrachial
rotation latérale du bras.
est un muscle qui s’associe au grand pectoral pour la fexion
et l’adduction du bras. Le grand rond travaille quant à lui avec Le TABLEAU 11.14 résume les caractéristiques des muscles
le grand dorsal dans l’extension, l’adduction et la rotation responsables des mouvements de l’articulation scapulohumérale
médiale du bras. et du bras.
Acromion
Supraépineux Supraépineux
Processus coracoïde Épine scapulaire
Infraépineux
Subscapulaire
Petit rond
Humérus
Grand dorsal Agoniste de l’extension du bras ; O : Processus épineux de T 7 à T12 ; côtes 8 à Ner thoracodorsal (C6 à C 8)
également responsable de 12 ; crête iliaque ; ascia thoracolombaire
l’adduction et de la rotation I : Sillon intertuberculaire de l’humérus
médiale du bras (muscle du nageur)
Grand pectoral Agoniste de la fexion du bras ; O : Portion médiale de la clavicule ; cartilage Ners pectoraux latéral
également responsable de des côtes 2 à 6 ; corps du sternum (C5 à C7) et médial (C8 et T1)
l’adduction et de la rotation I : Portion latérale du sillon intertuberculaire
médiale du bras de l’humérus
Deltoïde Muscle responsable du balance O : Extrémité acromiale de la clavicule ; Ner axillaire (C5 et C6)
ment des bras ; bres antérieures : acromion et épine de la scapula
fexion et rotation médiale du bras ; I : Tubérosité deltoïdienne de l’humérus
bres moyennes : moteur principal
de l’abduction du bras ; bres
postérieures : extension et rotation
latérale du bras
Grand rond Extension, adduction et rotation O : Bord latéral inérieur et angle inérieur Ner subscapulaire inérieur
médiale du bras (humérus) de la scapula (C5 et C6)
I : Tubercule mineur et sillon intertuber
culaire de l’humérus
Triceps brachial (chef long) Extension et adduction du bras O : Tubercule inraglénoïdal de la scapula Ner radial
triceps = à trois têtes I : Olécrane de l’ulna (neurobres de C5 à C7)
Biceps brachial (chef long) Flexion du bras O : Tubercule supraglénoïdal de la scapula Ner musculocutané
biceps = à deux têtes I : Tubérosité du radius et aponévrose (neurobres de C 5 et C6)
bicipitale
Muscles de la coiffe des rotateurs (ces quatre muscles travaillent ensemble pour stabiliser l’articulation scapulohumérale)
Subscapulaire Rotation médiale du bras O : Fosse subscapulaire de la scapula Ners subscapulaires supé
I : Tubercule mineur de l’humérus rieur et inérieur (C5 et C6)
Supraépineux Abduction du bras O : Fosse supraépineuse de la scapula Ner suprascapulaire (C5 et C6)
supra = audessus I : Tubercule majeur de l’humérus
Infraépineux Adduction et rotation latérale O : Fosse inraépineuse de la scapula Ner suprascapulaire (C5 et C6)
infra = audessous du bras I : Tubercule majeur de l’humérus
Petit rond Adduction et rotation latérale O : Portion dorsale supérieure du bord Ner axillaire (C5 et C6)
du bras latéral de la scapula (audessus de
l’origine du grand rond)
I : Tubercule majeur de l’humérus
a Pour un rappel des types de mouvements (adduction, abduction, supination, etc.), voir les gures 9.8 à 9.11, p. 364365.
b Voir la section 14.5.2.
Les lésions de la coiffe des rotateurs réquent chez les joueurs de baseball, car les mouvements répé
tés de leur épaule pour lancer la balle peuvent comprimer le ten
DÉSÉQUILIBRE HOMÉOSTATIQUE
don supraépineux contre l’acromion. Les peintres aussi risquent
Les lésions de la coie des rotateurs résultent d’un trauma de subir des lésions de la coie des rotateurs en raison des mou
tisme ou d’une maladie qui touche une portion quelconque de la vements répétitis d’élévation du bras nécessaires pour leur
musculature ou des tendons de la coie des rotateurs. L’usage travail.
intensi et répété des muscles de ce groupe peut provoquer la
Le traitement dépend de la gravité de la lésion. Initialement, la
déchirure de leurs bres ou la rupture de leurs attaches tendi
douleur sera maîtrisée par l’application de roid et l’administra
neuses. Une chute sur l’épaule ou la tentative de soulever un
tion d’antiinfammatoires non stéroïdiens, ou par des injections
objet trop lourd peut aussi être à l’origine d’une telle lésion. C’est
locales de corticostéroïdes. La physiothérapie permettra de
le muscle supraépineux qui est le plus souvent touché, vraisem
retrouver l’amplitude des mouvements et de renorcer les
blablement parce que lorsqu’il se contracte, son tendon risque
muscles touchés. Les lésions graves de la coie des rotateurs
de se trouver comprimé sous l’acromion. La réquence des
qui n’ont pas été soulagées par des traitements non chirurgicaux
lésions de la coie des rotateurs augmente avec l’âge en raison
exigent en général une réparation chirurgicale pour retirer les
des années d’usage, de la réduction de l’irrigation sanguine des
ostéophytes, par exemple, ou pour réparer le tendon déchiré.
muscles et des tendons accompagnant le vieillissement, et de la
Cette intervention se réalise par arthroscopie, soit en pratiquant
probabilité accrue de ormation d’ostéophytes, des excrois
une petite incision pour introduire dans l’articulation une caméra
sances osseuses qui pourraient comprimer les tendons.
miniaturisée appelée arthroscope qui guidera le médecin dans
Les symptômes habituels d’une lésion de la coie des rota le maniement de ses petits instruments chirurgicaux, à moins
teurs sont l’enfure et la sensibilité de l’épaule, ainsi que la douleur qu’une chirurgie réparatrice ouverte plus eractive soit néces
plus ou moins sévère provoquée par certains mouvements, en saire. La physiothérapie permet de rétablir l’amplitude des mou
particulier l’abduction du bras. Ce syndrome est particulièrement vements après l’intervention.
TABLEAU 11.15 Résumé des actions des muscles sur l’articulation scapulohumérale et le brasa
Abduction Adduction Extension Flexion Rotation latérale Rotation médiale
Deltoïde Grand dorsal Grand dorsal Grand pectoral Inraépineux Subscapulaire
(fbres moyennes) b
Inraépineux
a Pour un rappel des types de mouvements (adduction, abduction, supination, etc.), voir les gures 9.8 à 9.11, p. 364365.
b Les caractères gras indiquent un agoniste (muscle principal du mouvement) ; les autres muscles sont synergiques.
Quand le nom du muscle est inscrit entre parenthèses, cela signie qu’il n’exerce qu’un eet léger.
le coracobrachial exercent tous deux l’adduction et la fexion de Quand un mouvement se produit à l’articulation du coude, les os
l’humérus, de sorte qu’ils sont présents dans la colonne des de l’avant-bras se déplacent. Par conséquent, féchir l’articula-
adducteurs et dans celle des féchisseurs. tion du coude est synonyme de féchir l’avant-bras.
Les muscles des membres s’organisent en compartiments,
appelés loges, et ils sont entourés par le ascia proond. Chaque
11.8.3 Les muscles responsables loge abrite des muscles squelettiques liés par leur onction ainsi
des mouvements du coude que les ners et les vaisseaux sanguins qui leur sont associés. Les
et de l’avant-bras muscles d’une même loge exécutent généralement des onctions
semblables. La FIGURE 11.24 ore une vue d’ensemble de la
compartimentation des muscles en loges. Les muscles de loges
4 Nommer les muscles de la loge antérieure et de la loge opposées tendent à être antagonistes. Les muscles antérieurs de
postérieure du bras, et comparer leurs onctions communes. l’avant-bras, par exemple, sont surtout des féchisseurs et des pro-
5 Décrire les muscles responsables de la pronation et nateurs, alors que les muscles postérieurs sont plutôt des exten-
de la supination de l’avantbras. seurs et des supinateurs (voir les fgures 9.8 à 9.11, p. 364-365). Il
en va de même dans le membre inérieur où les extenseurs du
INTÉGRATION ILLUSTRATION DES CONCEPTS
FIGURE 11.24
Loges musculaires ❯ A. et B. Dans le membre supérieur, le bras et l’avantbras
se divisent tous deux en une loge antérieure de féchisseurs et une loge postérieure
d’extenseurs. C. et D. La cuisse se partage en quatre loges, et la jambe, en trois loges. B.
B
Chaque loge renerme des muscles qui produisent des mouvements semblables.
A..
A
A. Bras gauche
(vue inférieure du bras sectionné)
Biceps brachial
Brachial
Médial Latéral
Humérus
Chef médial
Triceps
brachial Chef latéral Loges
Chef long musculaires
Antérieure
B. Avant-bras gauche
Les muscles (vue inférieure de l’avant-bras sectionné)
antérieurs de
l’avant-bras sont
des fléchisseurs. Antérieur
Long palmaire
Brachioradial
Fléchisseur radial du carpe
Fléchisseur superficiel des doigts
Fléchisseur ulnaire du carpe Long extenseur radial du carpe
Fléchisseur profond des doigts
Long fléchisseur du pouce Court extenseur radial du carpe
Radius
Médial Latéral
Ulna
Long abducteur du pouce
Long extenseur du pouce
Extenseur des doigts
Extenseur du petit doigt
Extenseur ulnaire du carpe
Postérieur
Vaste latéral
Latéral Médial
D. Jambe droite
Les muscles (vue inférieure de la jambe sectionnée)
antérieurs de la
jambe produisent la
dorsiflexion du
pied ou l’extension Antérieur
des orteils.
Tibial antérieur
Long extenseur Tib
Tibial
T bial
ia
a postérieur
posté
po ssté
t rie
rieur
ie
eur
ur
des orteils Tibia
Long extenseur Long fléchisseur
de l’hallux des orteils
Long fibulaire
Long fléchisseur
Court fibulaire Fibula de l’hallux
Latéral Médial
Sol
So
S o éai
ol éairre
Soléaire e
Tendon
Ten
T e don
d
plantaire
pla
p anta
nttaire
taire
ir
GGastrocnémien
Gas
Gastr
astro
trocccné
émie
i en
((chef
(ch ef médial)
médial
mé
m a) C.
Gastrocnémien
Gas
astro
t ccné
tro émie en
ef latéral)
(chef
(ch la
atéra
téral)
ral)
l)
Postérieur
Les muscles latéraux Les muscles postérieurs D.
de la jambe produisent de la jambe produisent
la flexion plantaire et la flexion de la jambe,
l’éversion du pied. la flexion plantaire du
pied ou la flexion des
orteils.
478 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
genou se trouvent dans la loge antérieure de la cuisse, alors que bras. Le principal muscle de cette loge est le triceps brachial.
les féchisseurs se situent dans la loge postérieure. Les adducteurs Lorsque la main est placée sur l’arrière du bras et que le coude
de la hanche occupent quant à eux la loge médiale de la cuisse, est étendu jusqu’à l’hyperextension, il est possible de sentir les
alors que les abducteurs se trouvent dans la loge latérale. muscles se contracter durant ce mouvement. Ceci démontre que
Les muscles du bras se partagent entre une loge antérieure et les muscles postérieurs du bras sont des extenseurs du coude.
une loge postérieure. La loge antérieure contient principale- Faire cet exercice durant la description des muscles d’une loge
ment des féchisseurs du coude, de sorte qu’elle porte aussi le particulière d’un membre permet de voir et de sentir comment
nom de loge des muscles féchisseurs de l’avant-bras. Les muscles ces muscles agissent.
de cette loge sont irrigués par l’artère proonde du bras et ils sont
innervés par le ner musculocutané. Il s’agit des muscles coraco- 11.8.3.1 Les muscles de la loge antérieure du bras
brachial (ce muscle est un féchisseur du bras, et non un fé- Les principaux féchisseurs de l’avant-bras se trouvent sur la
chisseur du coude), biceps brachial, brachial et brachioradial. portion antérieure de l’humérus : il s’agit du biceps brachial et
Lorsque la main est placée sur la partie antérieure du bras et que du brachial FIGURE 11.25. Le biceps brachial est un gros muscle
le coude est féchi, il est possible de remarquer comment ces à deux ches situé sur la surace antérieure de l’humérus. Ce
muscles se gonfent en se contractant. Cela démontre que les muscle féchit l’articulation du coude, et c’est un puissant supi-
muscles de la loge antérieure du bras sont des féchisseurs du nateur de l’avant-bras quand le coude est féchi. Ce mouvement
coude. de supination est évident quand une personne serre une vis avec
La loge postérieure renerme les extenseurs du coude, de la main droite (voir la fgure 9.11, p. 365). Le tendon du che long
sorte qu’elle est appelée la loge des muscles extenseurs du biceps brachial traverse l’articulation de l’épaule, de sorte
de l’avant-bras. Ces muscles sont innervés par le ner radial et que ce muscle participe aussi à la fexion de l’humérus, bien que
ils reçoivent leur irrigation sanguine de l’artère proonde du aiblement.
Deltoïde
Processus
coracoïde
Grand pectoral
Coracobrachial
Biceps brachial,
chef long
Biceps brachial,
chef court Biceps brachial,
chef long
Triceps brachial
Biceps brachial, Coracobrachial
Brachial chef court
Brachial
Brachioradial
Aponévrose bicipitale
Tendon du
biceps brachial
Processus
Tubérosité coronoïde
du radius de l’ulna
A. Vue antérieure B. Muscles antérieurs
FIGURE 11.25
Muscles antérieurs assurant les mouvements de l’articulation du coude (indiqués en caractères gras) ; B. muscles
l’articulation du coude et de l’avant-bras ❯ A. Bras et épaule superfciels et muscles proonds de la portion antérieure du bras.
droits montrant les muscles responsables des mouvements de
Chapitre 11 Le système musculaire : les muscles axiaux et appendiculaires 479
Le brachial se situe sous le biceps, sur la ace antérieure de pronation. Ces muscles se situent dans la loge antérieure de
l’humérus. C’est le féchisseur le plus puissant de l’avant-bras l’avant-bras.
dans la région du coude. Le brachioradial est un autre muscle
Le TABLEAU 11.16 résume les caractéristiques des muscles
saillant de la surace antérolatérale de l’avant-bras. C’est un
responsables des mouvements de l’avant-bras et le TABLEAU 11.17
muscle synergique pour la fexion du coude, surtout ecace
les regroupe selon les onctions qu’ils partagent.
quand les principaux responsables ont déjà féchi partiellement
l’avant-bras.
Supraépineux
Petit rond
Grand rond
Tubercule
infraglénoïdal
Chef latéral
Chef long Chef
long
FIGURE 11.26
Muscles postérieurs assurant les mouvements de l’articulation du coude (indiqués en caractères gras) ; B. muscles
l’articulation du coude et de l’avant-bras ❯ A. Bras et épaule superfciels et proonds de la portion postérieure du bras.
droits montrant les muscles responsables des mouvements de
480 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Biceps brachial Flexion de l’avantbras ; puissant O : Che long : tubercule supraglénoïdal Ner musculocutané
supinateur de l’avantbras ; che de la scapula ; che court : processus (neurobres de C5 et C6)
long également responsable de coracoïde de la scapula
la fexion du bras I : Tubérosité du radius et aponévrose bicipitale
Brachioradial Flexion de l’avantbras O : Crête supracondylaire latérale de l’humérus Ner radial (neurobres de C6 et C7)
I : Processus styloïde du radius
Triceps brachial Principal extenseur de l’avant O : Che long : tubercule inraglénoïdal de Ner radial (neurobres de C5 à C7)
• Che long bras ; che long du triceps la scapula ; che latéral : portion postérieure
• Che latéral également responsable de de l’humérus audessus du sillon du ner
l’extension et de l’adduction radial ; che court : portion postérieure de
• Che médial du bras. l’humérus sous le sillon du ner radial
I : Olécrane de l’ulna
Anconé Extension de l’avantbras O : Épicondyle latéral de l’humérus Ner radial (neurobres de C 6 à C8)
ankôn = coude I : Olécrane de l’ulna
Carré pronateur Pronation de l’avantbras O : Quart distal de l’ulna Ner médian (neurobres de C8 et T1)
I : Quart distal du radius
Rond pronateur Pronation de l’avantbras O : Épicondyle médial de l’humérus et processus Ner médian (neurobres de C6 et C7)
coronoïde de l’ulna
I : Surace latérale du radius
Supinateur Supination de l’avantbras O : Épicondyle latéral de l’humérus et ulna, Ner médian (neurobres de C6 à C8)
distalement à l’incisure radiale
I : Surace antérolatérale du radius, distalement
à la tubérosité du radius
a
Pour un rappel des types de mouvements (adduction, abduction, supination, etc.), voir les gures 9.8 à 9.11, p. 364365.
b
Voir la section 14.5.2.
TABLEAU 11.17 Résumé des actions des muscles sur l’articulation du coude et l’avant-bras a
Extension Flexion Pronation Supination
Triceps brachialb Brachial Rond pronateur Biceps brachial
Brachioradial
a
Pour un rappel des types de mouvements (extension, fexion, etc.), voir les gures 9.8 à 9.11, p. 364365.
b
Les caractères gras indiquent un muscle agoniste ; les autres muscles sont synergiques. Les muscles
entre parenthèses n’exercent qu’un aible eet.
482 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Épicondyle médial
Épicondyle médial
Tendon commun
Tendon commun Rond pronateur des fléchisseurs
des fléchisseurs
Rond pronateur Fléchisseur radial du carpe
Fléchisseur radial du carpe Long palmaire
Brachioradial Long palmaire
Fléchisseur ulnaire Brachioradial
du carpe Fléchisseur ulnaire du carpe
Rétinaculum
des fléchisseurs
Aponévrose palmaire
Rétinaculum
des fléchisseurs
Aponévrose palmaire
Supinateur
Radius Ulna
Carré
pronateur
Tendons du fléchisseur
Tendons du fléchisseur profond des doigts
superficiel des doigts
Tendons du fléchisseur
profond des doigts
B. Avant-bras droit, portion C. Avant-bras droit, portion
antérieure intermédiaire antérieure profonde
FIGURE 11.28
Muscles antérieurs de l’avant-bras ❯ Les muscles antérieurs cadavre montrent les muscles superciels de la portion antérieure de
de l’avantbras sont responsables de la pronation de l’avantbras ou de l’avantbras droit. B. Muscles antérieurs intermédiaires et C. muscles
la fexion du poignet et des doigts. Ils se subdivisent en trois couches : proonds de l’avantbras droit.
supercielle, intermédiaire et proonde. A. L’illustration et la photo d’un
Chapitre 11 Le système musculaire : les muscles axiaux et appendiculaires 483
11.8.4.2 Les muscles de la loge antérieure traverse le poignet ainsi que les articulations métacarpophalangienne
de l’avant-bras et interphalangienne proximale des doigts II à V ; il échit par consé-
quent toutes ces articulations. Étant donné que le échisseur super-
Les muscles de la loge antérieure de l’avant-bras se répartissent
ciel des doigts ne traverse pas l’articulation interphalangienne
dans trois couches : une couche supercielle, une couche inter-
distale de ces doigts, il ne peut faire bouger ces articulations.
médiaire et une couche profonde. Le tendon commun des é-
chisseurs, qui s’attache sur l’épicondyle médial à la base de La couche profonde de muscles de la loge antérieure de
l’humérus, constitue l’origine des muscles des couches super- l’avant-bras renferme le long échisseur du pouce (latéralement),
cielle et intermédiaire. L’origine des muscles de la couche pro- le échisseur profond des doigts (médialement) et le carré prona-
fonde se trouve directement sur les os de l’avant-bras. teur (en profondeur) (voir la gure 11.28C). Le long échisseur
du pouce s’attache sur la phalange distale du pouce et échit ses
Les muscles antérieurs de l’avant-bras ne sont pas tous des é-
articulations métacarpophalangienne et interphalangienne. De
chisseurs. Le rond pronateur et le carré pronateur, dont il a déjà été
plus, comme ce muscle traverse l’articulation du poignet, il
question, se situent dans la loge antérieure de l’avant-bras, mais
contribue faiblement à la exion du poignet. Le échisseur pro-
leur principale fonction est la pronation. Il en va de même pour le
fond des doigts se situe en profondeur par rapport au échisseur
muscle supinateur, qui se trouve dans la loge postérieure de l’avant-
superciel des doigts. Ce muscle se sépare en quatre tendons qui
bras, dont la fonction principale est pourtant la supination.
s’insèrent sur la phalange distale des doigts II à V. Le échisseur
Les muscles de la couche supercielle antérieure de l’avant- profond des doigts exerce une exion du poignet, de l’articula-
bras se suivent dans cet ordre, de la surface latérale à la surface tion métacarpophalangienne et des articulations interphalan-
médiale de l’avant-bras : le rond pronateur (déjà décrit), le é- giennes proximale et distale des doigts II à V.
chisseur radial du carpe, le long palmaire et le échisseur
ulnaire du carpe. Le tendon du échisseur radial du carpe fait
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
saillie du côté latéral de l’avant-bras. Ce muscle échit le poignet
et produit l’abduction de la main au poignet. Le long palmaire Étant donné que le nerf médian (voir la section 14.5.2)
est absent chez certaines personnes. Cet étroit muscle superciel chemine sous le rétinaculum des échisseurs, il peut se
de la surface antérieure de l’avant-bras contribue faiblement à trouver comprimé à l’intérieur du canal carpien. L’anatomie
la exion du poignet. Le échisseur ulnaire du carpe produit la musculosquelettique se trouve ainsi liée au bon fonctionne-
exion du poignet et l’adduction de la main au poignet. ment de certaines composantes du système nerveux.
Brachioradial
Olécrane de l’ulna
(extrémité du coude)
Supinateur
Long extenseur
du pouce
Court extenseur du pouce
Extenseur
de l’index
Interosseux
dorsaux
FIGURE 11.29
Muscles postérieurs de l’avant-bras ❯ Les muscles
postérieurs de l’avantbras produisent la supination de
l’avantbras ou l’extension du poignet ou des doigts. Ils se
partagent entre A. une couche superfcielle et B. une couche
B. Avant-bras droit, portion postérieure profonde proonde visibles sur ces vues de l’avantbras droit.
Chapitre 11 Le système musculaire : les muscles axiaux et appendiculaires 485
Le syndrome du canal carpien de picotement. Il se produit parois une perte sensorielle plus
importante ainsi qu’une réduction de la motricité des muscles de
DÉSÉQUILIBRE HOMÉOSTATIQUE
la main innervés par le ner médian, particulièrement le pouce.
Le canal carpien est l’espace compris entre les os du carpe et
Les personnes qui répètent le même mouvement du poignet
le rétinaculum des féchisseurs. Plusieurs tendons de muscles
féchisseurs des doigts traversent ce tunnel, de même que le ner ou qui utilisent des outils qui vibrent sur une longue période de
médian, qui innerve la peau de la région palmaire latérale de la temps ont plus de risque d’être atteintes du syndrome du canal
main et les muscles responsables des mouvements du pouce. carpien. Outre l’élimination des mouvements responsables du
Une compression du ner médian ou des tendons dans le canal, syndrome du canal carpien, le traitement principal consiste à
souvent à la suite d’une infammation, provoque le syndrome du mettre au repos le poignet touché au moyen d’une attelle limitant
canal carpien ; celuici se caractérise par une douleur et une les mouvements responsables de la douleur. Une intervention
paresthésie (aisthêsis = sensation), c’estàdire une sensation chirurgicale est parois nécessaire.
Vue de
la coupe Antérieur
transversale
Tendon du long palmaire
Tendons du fléchisseur
Tendon du fléchisseur radial du carpe superficiel des doigts
Tendon du long fléchisseur du pouce
Canal carpien
Gaine commune du tendon
des fléchisseurs
Tendons du fléchisseur
profond des doigts
Trapèze
Hamatum
Trapézoïde Capitatum
Postérieur
L’origine des muscles de la couche profonde se trouve direc- 4. L’extenseur de l’index provoque l’extension de l’articulation
tement sur les os du côté postérieur de l’avant-bras ; ces muscles métacarpophalangienne et des articulations interphalan-
s’insèrent sur le poignet ou la main (voir la fgure 11.29B). Ces giennes proximale et distale de l’index (doigt II).
muscles exercent une faible extension du poignet et remplissent
certaines autres fonctions : Le TABLEAU 11.18 résume les caractéristiques des muscles res-
ponsables des mouvements du poignet, de la main et des doigts.
1. Le long abducteur du pouce provoque l’abduction du pouce.
2. Le court extenseur du pouce s’attache sur la phalange proxi- Vérifiez vos connaissances
male du pouce et contribue à l’extension de l’articulation 23. Quelles sont les actions communes des muscles
métacarpophalangienne de ce doigt. de la loge antérieure de l’avantbras ?
3. Le long extenseur du pouce s’insère sur la phalange distale 24. Quels muscles de la loge postérieure assurent
du pouce et exerce ainsi une extension des articulations les mouvements du pouce ?
métacarpophalangienne et interphalangienne du pouce.
Fléchisseur radial Flexion du poignet et abduction O : Épicondyle médial de l’humérus Ner médian
du carpe de la main I : Base des os métacarpiens II et III (neurobres de C6 et C7)
carpos = jointure
Long palmaire Faible féchisseur du poignet O : Épicondyle médial de l’humérus Ner médian
I : Rétinaculum des féchisseurs et (neurobres de C6 et C7)
aponévrose palmaire
Fléchisseur ulnaire Flexion du poignet et adduction O : Épicondyle médial de l’humérus ; Ner ulnaire (C8 et T1)
du carpe de la main olécrane et surace postérieure de l’ulna
I : Os pisiorme et hamatum (os du carpe) ;
base de l’os métacarpien V
Fléchisseur superciel Flexion du poignet et des O : Épicondyle médial de l’humérus, Ner médian
des doigts articulations métacarpophalan processus coronoïde de l’ulna (neurobres de C 6 et C7)
gienne et interphalangienne I : Phalange moyenne des doigts II à V
proximale des doigts II à V
Long féchisseur Flexion des articulations méta O : Portion antérieure de la diaphyse Ner médian (neurobres de C6 et C7)
du pouce carpophalangienne et interphalan du radius ; membrane interosseuse
gienne du pouce ; aible fexion I : Phalange distale du pouce
du poignet
Fléchisseur proond Flexion du poignet, de l’articulation O : Surace antéromédiale de l’ulna ; Moitié latérale du muscle innervée
des doigts métacarpophalangienne et des membrane interosseuse par le ner médian (neurobres de
articulations interphalangiennes I : Phalange distale des doigts II à V C6 à C8) ; moitié médiale du muscle
proximale et distale des doigts II à V innervée par le ner ulnaire
(neurobres de C 8)
Long extenseur radial Extension du poignet, abduction O : Crête supracondylaire latérale Ner radial (neurobres de C 6 et C7)
du carpe de la main de l’humérus
I : Base de l’os métacarpien II
Chapitre 11 Le système musculaire : les muscles axiaux et appendiculaires 487
Court extenseur radial Extension du poignet, abduction O : Épicondyle latéral de l’humérus Ner radial (neurobres de C 6 et C7)
du carpe de la main I : Base de l’os métacarpien III
Extenseur des doigts Extension du poignet ; extension O : Épicondyle latéral de l’humérus Ner radial (neurobres de C6 à C8)
de l’articulation métacarpophalan I : Phalanges distale et moyenne des
gienne et des articulations doigts II à V
interphalangiennes proximale
et distale des doigts II à V
Extenseur du petit Extension des articulations O : Épicondyle latéral de l’humérus Ner radial (neurobres de C 6 à C8)
doigt métacarpophalangienne et I : Phalange proximale du doigt V
interphalangienne proximale du
doigt V ; aible extension du poignet
Extenseur ulnaire Extension du poignet, adduction O : Épicondyle latéral de l’humérus, Ner radial (neurobres de C6 à C8)
du carpe de la main bord postérieur de l’ulna
I : Base de l’os métacarpien V
Long abducteur Abduction du pouce ; extension O : Surace dorsale proximale du radius et Ner radial (neurobres de C6 à C8)
du pouce du poignet (aible) de l’ulna ; membrane interosseuse
I : Bord latéral de l’os métacarpien I
Court extenseur Extension de l’articulation O : Surace postérieure du radius ; membrane Ner radial (neurobres de C6 à C8)
du pouce métacarpophalangienne du pouce ; interosseuse
extension du poignet (aible) I : Phalange proximale du pouce
Long extenseur Extension des articulations O : Surace postérieure de l’ulna ; membrane Ner radial (neurobres de C6 à C8)
du pouce métacarpophalangienne et interosseuse
interphalangienne du pouce ; I : Phalange distale du pouce
extension du poignet (aible)
Extenseur de l’index Extension de l’articulation O : Surace postérieure de l’ulna ; membrane Ner radial (neurobres de C6 à C8)
métacarpophalangienne et des interosseuse
articulations interphalangiennes I : Tendon de l’extenseur des doigts
proximale et distale du doigt II ;
extension du poignet (aible)
11.8.5 Les muscles intrinsèques palmaire moyen occupent l’espace compris entre les deux pre-
miers groupes.
de la main Les groupes thénarien et hypothénarien se composent de
muscles plus petits :
8 Comparer les actions des trois groupes de muscles • Des petits féchisseurs (le court féchisseur du pouce du groupe
intrinsèques de la main. thénarien et le court féchisseur du petit doigt du groupe hypo-
thénarien) féchissent respectivement le pouce et le petit doigt.
Les muscles intrinsèques de la main sont de petits muscles dont
l’origine et l’insertion se trouvent toutes deux dans la main ; ils sont • Des abducteurs (le court abducteur du pouce du groupe théna-
entièrement compris à l’intérieur de la paume FIGURE 11.30. Ces rien et l’abducteur du petit doigt du groupe hypothénarien) pro-
muscles se divisent en trois groupes : 1) les muscles du groupe thé- duisent respectivement l’abduction du pouce et du petit doigt.
narien orment l’épaisse masse charnue, appelée éminence thénar, • Les muscles opposants (l’opposant du pouce dans le groupe
située à la base du pouce ; 2) ceux du groupe hypothénarien thénarien et l’opposant du petit doigt dans le groupe hypo-
constituent la masse charnue plus petite située à la base du petit thénarien) participent à l’opposition du pouce et du petit
doigt et appelée éminence hypothénar ; 3) les muscles du groupe doigt, respectivement.
488 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
FIGURE 11.30
Muscles intrinsèques de la main ❯ Ces muscles
permettent les mouvements fns et précis nécessaires
pour écrire, taper au clavier ou jouer de la guitare
A. Portion palmaire (antérieur) des muscles superfciels
de la main droite ; B. portion palmaire des muscles Gaine des tendons
proonds.
Tendon du
fléchisseur Premier
profond des interosseux dorsal
doigts Tendon du long
fléchisseur
Tendon du
du pouce
fléchisseur
superficiel des
doigts (sectionné)
Lombricaux
Adducteur
du pouce
Court fléchisseur Court fléchisseur
du petit doigt du pouce
Abducteur Court abducteur
du petit doigt du pouce
Rétinaculum
des fléchisseurs Tendon du long
palmaire (sectionné)
Interosseux
palmaires
Chef
transverse Adducteur
du pouce
Chef oblique
Opposant du petit doigt
Rétinaculum des
fléchisseurs (sectionné) Opposant du pouce
FIGURE 11.30
Muscles intrinsèques de la main (suite) ❯
C. Vue postérieure (dorsale) des muscles superfciels.
Deuxième interosseux
dorsal
Court féchisseur Flexion du pouce O : Rétinaculum des féchisseurs ; trapèze Ner médian
du pouce I : Phalange proximale du pouce (neurobres de C8 et T1)
Court abducteur Abduction du pouce O : Rétinaculum des féchisseurs, scaphoïde, Ner médian
du pouce trapèze (neurobres de C8 et T1)
I : Côté latéral de la phalange proximale du pouce
Opposant du pouce Opposition du pouce O : Rétinaculum des féchisseurs et trapèze Ner médian
opponens = placer contre I : Côté latéral de l’os métacarpien I (neurobres de C8 et T1)
Groupe hypothénarien
Court féchisseur Flexion du doigt V O : Os hamatum, rétinaculum des féchisseurs Ner ulnaire (C8 et T1)
du petit doigt I : Phalange proximale du doigt V
Abducteur du petit doigt Abduction du doigt V O : Os pisiorme, tendon du féchisseur ulnaire Ner ulnaire (C8 et T1)
du carpe
I : Phalange proximale du doigt V
Opposant du petit doigt Opposition du doigt V O : Os hamatum, rétinaculum des féchisseurs Ner ulnaire (C8 et T1)
I : Os métacarpien V
Lombricaux Flexion de l’articulation métacarpo O : Tendons du féchisseur proond des doigts Ner médian (les deux
phalangienne des doigts II à V et I : Tendons dorsaux sur les doigts II à V lombricaux latéraux, 1 et 2)
extension des articulations inter et ner ulnaire (les deux
phalangiennes proximale et distale lombricaux médiaux, 3 et 4)
de ces doigts
Interosseux dorsaux Abduction des doigts II à V ; fexion O : Faces adjacentes opposées des os Ner ulnaire (C8 et T1)
inter = entre de l’articulation métacarpophalan métacarpiens
ossum = os gienne et extension des articulations I : Tendons dorsaux sur les doigts II à V
interphalangiennes proximale et
distale des doigts II à V
Interosseux palmaires Adduction des doigts II à V ; fexion O : Os métacarpiens II, IV et V Ner ulnaire (C8 et T1)
de l’articulation métacarpophalan I : Côtés de la base de la phalange proximale
gienne et extension des articulations des doigts II, IV et V
interphalangiennes proximale et
distale des doigts II à V
Adducteur du pouce Adduction du pouce O : Che oblique : os capitatum, base des os Ner ulnaire (C8 et T1)
métacarpiens II et III ; che transverse :
os métacarpien III
I : Côté médial de la phalange proximale du pouce
a Pour un rappel des types de mouvements (adduction, abduction, supination, etc.), voir les gures 9.8 à 9.11, p. 364365.
b Voir la section 14.5.2.
11.9.1 Les muscles responsables Dans cette section, les expressions mouvements de l’articulation de
la hanche et mouvements de la cuisse sont utilisées comme syno-
des mouvements de la hanche nymes. Le fascia lata est le ascia proond de la cuisse ; il entoure les
et de la cuisse muscles de la cuisse à la manière d’un bas de contention et les relie
ermement. Le ascia lata compartimente les muscles de la cuisse en
1 Comparer les onctions des muscles des loges antérieure, loges, chacune munie de sa propre irrigation sanguine et de son
médiale, latérale et postérieure de la cuisse. innervation. Les muscles de la loge antérieure produisent soit l’ex-
tension du genou, soit la fexion de la cuisse ; ils sont décrits dans la
2 Décrire les actions des trois muscles essiers. section suivante. Les muscles de la loge médiale sont responsables
de l’adduction de la cuisse. L’unique muscle de la loge latérale est un
abducteur de la cuisse. La plupart des muscles de la loge postérieure
Chapitre 11 Le système musculaire : les muscles axiaux et appendiculaires 491
sont à la ois des féchisseurs du genou et des extenseurs de la cuisse. lombaires et l’ilium, respectivement), mais ils partagent une
Certains d’entre eux entraînent aussi l’abduction de la cuisse. insertion commune sur le petit trochanter du émur. Ces deux
Plusieurs muscles s’insèrent du côté antérieur de la cuisse et muscles usionnent en eet pour ormer l’iliopsoas qui s’insère
féchissent l’articulation de la hanche FIGURE 11.31A . Le grand sur le émur. Ils travaillent en synergie pour exercer la fexion de
psoas et l’iliaque ont des origines diérentes (sur les vertèbres la cuisse. Le droit émoral ainsi que le long et mince muscle qui
TABLEAU 11.20 Résumé des actions des muscles sur le poignet et la main a
Abduction de la main Adduction de la main Extension du poignet Flexion du poignet
Fléchisseur radial du carpe Extenseur ulnaire du carpe Extenseur des doigts Fléchisseur radial du carpe
Court extenseur radial du carpe Fléchisseur ulnaire du carpe Court extenseur radial du carpe Fléchisseur ulnaire du carpe
Long extenseur radial du carpe Long extenseur radial du carpe Fléchisseur superciel des doigts
Abduction des doigts Adduction des doigts Extension des articulations Flexion des articulations
interphalangiennes interphalangiennes
Interosseux dorsaux Interosseux palmaires Extenseur des doigts Fléchisseur proond des doigts
Long abducteur du pouce Adducteur du pouce Extenseur de l’index Fléchisseur superciel des doigts
Lombricaux
Interosseux dorsaux
Interosseux palmaires
a Pour un rappel des types de mouvements (adduction, abduction, supination, etc.), voir les gures 9.8 à 9.11, p. 364365.
b Les muscles entre parenthèses n’ont qu’un eet minime.
La périostite tibiale et le syndrome des loges sanguin). Une morsure de serpent (quand du venin est injecté au
site de la morsure) peut aussi provoquer de l’enfure et entraîner
DÉSÉQUILIBRE HOMÉOSTATIQUE
par conséquent un syndrome des loges. Toutes les loges des
La périostite tibiale se caractérise par la sensibilité ou la douleur membres peuvent être touchées, mais c’est dans les jambes que
ressentie le long du tibia en raison de l’infammation du périoste ce syndrome est le plus réquent.
(membrane qui entoure et protège l’os), habituellement dans sa
Étant donné que le ascia proond qui enveloppe le muscle est
portion inérieure. Ce syndrome touche souvent les nouveaux
tendu et ne peut s’étirer, l’enfure des muscles ou l’accumulation
coureurs ou les coureurs en mauvaise condition physique.
d’un liquide ou de sang augmente la pression à l’intérieur de la
Le syndrome des loges est une aection généralement due loge musculaire. Les vaisseaux sanguins et les ners de la loge
à la compression des vaisseaux sanguins d’un membre, com sont alors comprimés, compromettant de ce ait son irrigation et
pression qui résulte de l’infammation ou de l’enfure consécutive son innervation. Si la circulation sanguine n’est pas rétablie,
à un claquage (déchirure musculaire), à une contusion ou à cette situation peut entraîner la mort des ners en deux heures et
l’usage excessi des muscles. Ce syndrome atteindra par la mort du muscle squelettique dans les six heures. Les cas
exemple une personne qui entreprend tout à coup un programme légers de syndrome des loges se traitent par l’immobilisation du
intensi d’exercice. Le syndrome sera plus sévère s’il est causé membre atteint et la mise au repos. Dans les cas plus sévères, il
par un traumatisme subi par une loge du membre (p. ex., dans le peut être nécessaire d’inciser le ascia pour réduire la pression et
cas d’une racture osseuse ou d’une rupture d’un vaisseau décomprimer la loge touchée.
492 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Petit psoas
Crête iliaque
Grand psoas
Moyen fessier
Iliaque Tenseur du
fascia lata
Sartorius
Grand fessier
Iliopsoas
Droit fémoral
Pectiné
Long adducteur
Court
adducteur Vaste latéral
Gracile
Tractus iliotibial
Biceps fémoral,
chef court Patella (rotule)
Gastrocnémien
Crête iliaque
Grand fessier
Petit fessier
(sectionné)
Moyen fessier (sectionné)
Piriforme
Grand adducteur
Semi-tendineux Tractus iliotibial
FIGURE 11.31
Muscles agissant sur la hanche et la cuisse ❯ Vues A. antérieure, B. latérale et
C. postérieure profonde de la cuisse droite. La plupart des muscles qui agissent sur la cuisse
(sur le fémur) ont leur origine sur l’os coxal. (L’obturateur externe n’est pas illustré.)
Chapitre 11 Le système musculaire : les muscles axiaux et appendiculaires 493
porte le nom de sartorius féchissent la cuisse. Ces deux muscles En proondeur, sous les muscles essiers, se trouve un groupe de
sont étudiés dans la section 11.9.2, avec les muscles de la cuisse muscles qui provoquent collectivement la rotation latérale de la
assurant les mouvements de la jambe. cuisse et de l’articulation de la hanche (p. ex., quand les jambes
sont croisées, la cheville de l’une reposant sur le genou de l’autre).
Six muscles se trouvent dans la loge médiale de la cuisse. La
Du côté postérieur de la cuisse, ces muscles se suivent, du haut vers
plupart d’entre eux produisent l’adduction de la cuisse, et cer-
le bas, dans l’ordre suivant : le piriforme, le jumeau supérieur,
tains accomplissent d’autres onctions. Le court adducteur et le
l’obturateur interne, le jumeau inférieur et le carré fémoral.
gracile agissent seulement comme adducteurs, alors que le pec-
tiné est aussi un féchisseur de la cuisse. Le long adducteur et le Le côté postérieur de la cuisse comprend nalement un
grand adducteur produisent aussi la rotation médiale de la groupe de muscles désignés collectivement sous le nom d’ischio-
cuisse. L’obturateur externe n’est pas un adducteur de la cuisse : jambiers. Les muscles ischiojambiers sont le biceps émoral, le
il entraîne plutôt sa rotation latérale. semi-membraneux et le semi-tendineux. Ces muscles partagent
Du côté latéral de la cuisse se trouve un unique muscle, le une origine commune sur la tubérosité ischiatique de l’os coxal
tenseur du fascia lata (voir la fgure 11.31B). Il s’attache à un et ils s’insèrent sur la jambe, d’où leur nom. Par conséquent, ils
épaississement latéral du ascia lata appelé tractus iliotibial (ou assurent à la ois des mouvements de la cuisse et des mouve-
bandelette de Maissiat) qui s’étend de la crête iliaque jusqu’au ments de la jambe. Le principal mouvement qu’ils imposent à la
condyle latéral du tibia. Le tenseur du ascia lata produit l’abduc- cuisse est l’extension. L’étude de ces muscles est reprise dans
tion et la rotation médiale de la cuisse. la section suivante qui porte sur les mouvements de la jambe.
Les muscles postérieurs assurant les mouvements de la cuisse Le TABLEAU 11.21 résume les caractéristiques des muscles
comprennent les trois muscles essiers et le groupe des muscles assurant les mouvements de l’articulation de la hanche et de la
ischiojambiers (décrit plus loin). Le grand fessier (ou grand glu- cuisse, et le TABLEAU 11.22 les regroupe selon leurs actions
téal) est le plus gros et le plus lourd des trois muscles essiers ; communes sur la cuisse.
c’est le principal extenseur de la cuisse, et il entraîne son abduc-
tion et sa rotation latérale. Le moyen fessier (ou moyen glutéal) Vérifiez vos connaissances
et le petit fessier (ou petit glutéal) sont situés plus proondément 26. Énumérez les loges de la cuisse et décrivez l’action
que le grand essier ; ils exercent l’abduction et la rotation mé - commune des muscles de chacune.
diale de la cuisse (voir la fgure 11.31C).
Grand psoas Flexion de la cuisse O : Processus transverse et corps des Branches du plexus lombaire
psoas = muscle vertèbres T12 à L 5 (L 2 et L3)
des lombes I : Petit trochanter du émur, avec l’iliaque
Droit émoral Flexion de la cuisse ; extension O : Épine iliaque antéroinérieure Ner émoral
femoralis = relati à de la jambe I : Tendon du quadriceps sur la patella, puis (neurobres de L 2 à L 4)
la cuisse ligament patellaire jusqu’à la tubérosité tibiale
Long adducteur Adduction de la cuisse ; rotation O : Pubis, près de la symphyse pubienne Ner obturateur (L 2 à L4)
médiale de la cuisse I : Ligne âpre du émur
Court adducteur Adduction de la cuisse O : Branche inérieure et corps du pubis Ner obturateur
I : Tiers supérieur de la ligne âpre du émur (neurobres de L 2 et L3)
Gracile Adduction de la cuisse ; fexion O : Branche inérieure et corps du pubis Ner obturateur (L 2 à L4)
gracilis = maigre de la jambe I : Surace médiale supérieure du tibia
Pectiné Flexion de la cuisse ; adduction O : Pecten (ligne pectinée) du pubis Ner émoral (L 2 à L 4) ou ner
de la cuisse I : Ligne pectinée du émur obturateur (L 2 à L4)
494 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
TABLEAU 11.21 Muscles assurant les mouvements de l’articulation de la hanche et de la cuisse (suite)
Groupe ou muscle Action a Origine (O) et insertion (I) Innervation b
Grand adducteur Adduction de la cuisse ; rotation O : Branche inérieure du pubis et tubérosité Partie adductrice : ner obturateur
médiale de la cuisse ischiatique (L 2 à L4)
I : Ligne âpre du émur et tubercule de Partie ischiojambière :
l’adducteur division tibiale du ner sciatique
(neurobres de L2 à L4)
Obturateur externe Rotation latérale de la cuisse O : Marges du oramen obturé et membrane Ner obturateur
obturare = boucher obturatrice (neurobres de L 3 et L4)
I : Fosse trochantérique à l’arrière du émur
Tenseur du fascia lata Abduction de la cuisse ; rotation O : Crête iliaque et surace latérale de l’épine Ner glutéal supérieur (L4 à S1)
fascia = bande médiale de la cuisse iliaque antérosupérieure
lata = large I : Tractus iliotibial
Groupe fessier
Grand fessier Extension de la cuisse ; abduction O : Crête iliaque, sacrum, coccyx Ner glutéal inérieur (L5 à S2)
(ou grand glutéal) et rotation latérale de la cuisse I : Tractus iliotibial du ascia lata ; ligne âpre
glutos = esse et tubérosité glutéale du émur
Moyen fessier Abduction de la cuisse ; rotation O : Crête iliaque postérieure ; surace latérale Ner glutéal supérieur (L4 à S1)
(ou moyen glutéal) médiale de la cuisse entre les lignes postérieure et antérieure
du essier
I : Grand trochanter du émur
Petit fessier Abduction de la cuisse ; rotation O : Surace latérale de l’ilium, entre les lignes Ner glutéal supérieur (L4 à S1)
(ou petit glutéal) médiale de la cuisse glutéales inérieure et antérieure
I : Grand trochanter du émur
Piriforme Rotation latérale de la cuisse O : Surace antérolatérale du sacrum Ner du muscle piriorme
pirum = poire I : Grand trochanter (S1 et S2)
Jumeau supérieur Rotation latérale de la cuisse O : Épine et tubérosité ischiatiques Ner vers les muscles obturateur
I : Grand trochanter interne et jumeau supérieur (L5 et S1)
Obturateur interne Rotation latérale de la cuisse O : Surace postérieure de la membrane Ner vers les muscles obturateur
obturatrice ; marges du oramen obturé interne et jumeau supérieur
I : Grand trochanter (L5 et S 1)
Jumeau inférieur Rotation latérale de la cuisse O : Tubérosité ischiatique Ner du carré émoral (L 5 et S1)
I : Tendon de l’obturateur interne
Carré fémoral Rotation latérale de la cuisse O : Bord latéral de la tubérosité ischiatique Ner du carré émoral (L5 et S1)
I : Crête intertrochantérique du émur
Biceps fémoral Extension de la cuisse (che long O : Che long : tubérosité ischiatique ; Che long : ner tibial, une division
• Che long seulement) ; fexion de la jambe che court : ligne âpre du émur du ner sciatique
• Che court (les deux ches) ; rotation latérale I : Tête de la bula (neurobres de L4 à S1)
de la jambe Che court : ner bulaire commun,
une division du ner sciatique
(neurobres de L5 et S1)
Semi-membraneux Extension de la cuisse et fexion O : Tubérosité ischiatique Division tibiale du ner sciatique
de la jambe ; rotation médiale de I : Surace postérieure du condyle médial (neurobres de L4 à S1)
la jambe du tibia
Semi-tendineux Extension de la cuisse et fexion de O : Tubérosité ischiatique Division tibiale du ner sciatique
la jambe ; rotation médiale de la jambe I : Surace médiale proximale du tibia (neurobres de L4 à S1)
a
Pour un rappel des types de mouvements (adduction, abduction, supination, etc.), voir les gures 9.8 à 9.11, p. 364365.
b
Voir la section 14.5.2.
Chapitre 11 Le système musculaire : les muscles axiaux et appendiculaires 495
TABLEAU 11.22 Résumé des actions des muscles sur l’articulation de la hanche et la cuisse a
Abduction Adduction Extension Flexion Rotation latérale Rotation médiale
Moyen essier Court, long et grand Grand fessierb Iliopsoas Moyen essier
adducteurs
Piriorme
Jumeau supérieur
Jumeau inérieur
Carré émoral
Tenseur du ascia lata Pectiné Biceps émoral Pectiné Sartorius Tenseur du ascia lata
(che long)
a Pour un rappel des types de mouvements (adduction, abduction, supination, etc.), voir les gures 9.8 à 9.11, p. 364365.
b Les muscles en caractères gras sont des agonistes ; les autres muscles sont synergiques.
11.9.2 Les muscles responsables d’adopter la position assise, jambes croisées, comme celle des
couturiers.
des mouvements du genou
et de la jambe 11.9.2.2 Les muscles de la loge médiale
de la cuisse
3 Énumérer les muscles de la loge antérieure de la cuisse Le muscle gracile, situé dans la loge médiale de la cuisse, pro-
assurant les mouvements de l’articulation du genou. duit l’adduction de la cuisse, mais également la fexion de la
4 Décrire les muscles de la cuisse responsables de la fexion jambe, puisqu’il traverse l’articulation du genou.
de l’articulation du genou.
11.9.2.3 Les muscles de la loge postérieure
Les muscles qui agissent sur le genou orment la plus grande de la cuisse
partie de la masse de la cuisse. Ils comprennent des muscles de La loge postérieure (ou loge des féchisseurs) de la cuisse ren-
la loge antérieure et de la loge postérieure de la cuisse ainsi que erme les trois muscles ischiojambiers déjà décrits FIGURE 11.33.
certains muscles déjà décrits dans la section précédente. Ces muscles sont des féchisseurs de la jambe. Le biceps émoral
est un muscle à deux ches qui s’insère sur le côté latéral de la
11.9.2.1 Les muscles de la loge antérieure jambe. Il produit de plus une rotation latérale de la jambe quand
de la cuisse le genou est féchi. Le semi-membraneux et le semi-tendineux
s’insèrent du côté médial de la jambe. Ils entraînent aussi une
La loge antérieure de la cuisse (ou loge des extenseurs) se com-
rotation médiale de la jambe quand le genou est féchi.
pose du gros muscle quadriceps émoral, qui est le moteur prin-
cipal de l’extension du genou FIGURE 11.32. Ce muscle est ormé Finalement, plusieurs muscles de la jambe traversent l’articu-
de quatre ches : le droit émoral, le vaste latéral, le vaste médial lation du genou et ont pour eet de féchir la jambe. Ces muscles
et le vaste intermédiaire. Ces quatre muscles convergent tous (gastrocnémien, plantaire et poplité) sont décrits dans la pro-
pour ormer un tendon unique, le tendon du quadriceps émo- chaine section, qui se rapporte aux muscles de la jambe.
ral ; celui-ci s’étend jusqu’à la patella (rotule) avant de continuer
Le TABLEAU 11.23 résume les caractéristiques des muscles de
vers le bas en tant que ligament patellaire pour aller s’insérer
la cuisse qui assurent les mouvements de l’articulation du genou
sur la tubérosité tibiale.
et de la jambe.
Le sartorius se trouve aussi dans la loge antérieure ; il agit à
la ois sur l’articulation de la hanche et sur celle du genou, pro- Vérifiez vos connaissances
duisant la fexion et la rotation latérale de la cuisse ainsi que la 27. Énumérez les muscles de la cuisse qui féchissent
fexion et la rotation médiale de la jambe. Ce muscle, le plus long l’articulation du genou.
du corps, s’appelle le muscle du couturier parce qu’il permet
496 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Iliaque
Iliopsoas
Grand psoas
Iliopsoas
Tenseur Tenseur
du fascia lata du fascia lata
Pectiné Pectiné
Vaste médial
Vaste médial
Tendon du
quadriceps fémoral Tendon du
quadriceps fémoral
Patella
Patella
Ligament patellaire
Grand trochanter
Sartorius
Vaste latéral Vaste médial
Patella
Ligament patellaire
Tibia
FIGURE 11.32
Muscles antérieurs de la cuisse ❯ Les muscles antérieurs de la cuisse féchissent la cuisse
et étendent la jambe. A. Illustration et photo d’un cadavre montrant une vue antérieure de la cuisse
droite ; B. muscles individuels de l’avant de la cuisse droite.
Chapitre 11 Le système musculaire : les muscles axiaux et appendiculaires 497
Crête iliaque
Moyen fessier
Grand fessier
Grand adducteur
Gracile
Tractus iliotibial
Ischiojambiers
Semi-membraneux
Semi-tendineux
Biceps fémoral,
chef long
Biceps fémoral,
chef court
Tubérosité
ischiatique Ligne
âpre
Semi-tendineux Semi- Grand
membraneux adducteur
Biceps fémoral,
chef long
Biceps fémoral,
chef court
Tête de la fibula
B. Extenseurs de la cuisse
FIGURE 11.33
Muscles de la région fessière et de l’arrière de la cuisse ❯ B. Les muscles extenseurs de la cuisse apparaissent ici séparément
Les muscles postérieurs de la cuisse produisent l’extension de la cuisse en caractères gras. (Le che court du biceps émoral ne participe pas
et la fexion de la jambe. A. L’illustration et la photo d’un cadavre montrent à l’extension de la cuisse.)
les muscles essiers et les muscles postérieurs de la cuisse droite.
498 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
TABLEAU 11.23 Muscles de la cuisse assurant les mouvements de l’articulation du genou et de la jambe
Groupe ou muscle Action a Origine (O) et insertion (I) Innervation b
Extenseurs de la jambe (muscles antérieurs de la cuisse)
Quadriceps fémoral
Droit fémoral Extension de la jambe ; fexion O : Épine iliaque antéroinérieure Ner émoral (L 2 à L 4)
de la cuisse I : Tendon du quadriceps émoral jusqu’à la patella,
puis ligament patellaire jusqu’à la tubérosité tibiale
Vaste latéral Extension de la jambe O : Grand trochanter et ligne âpre Ner émoral (L 2 à L 4)
I : Tendon du quadriceps émoral jusqu’à la patella,
puis ligament patellaire jusqu’à la tubérosité tibiale
Vaste médial Extension de la jambe O : Ligne intertrochantérique et ligne âpre du émur Ner émoral (L 2 à L 4)
I : Tendon du quadriceps émoral jusqu’à la patella,
puis ligament patellaire jusqu’à la tubérosité tibiale
Fléchisseurs de la jambe
Sartorius Flexion et rotation latérale de la cuisse ; O : Épine iliaque antérosupérieure Ner émoral
fexion et rotation médiale de la jambe I : Côté médial de la tubérosité tibiale (neurobres de L 2 et L3)
Gracile Flexion et adduction de la cuisse ; O : Branche inérieure et corps du pubis Ner obturateur (L 2 à L4)
fexion de la jambe I : Surace médiale supérieure du tibia
Ischiojambiers Extension de la cuisse et fexion Voir le tableau 11.21 Voir le tableau 11.21
(biceps fémoral, de la jambe ; rotation latérale
semi-membraneux, de la jambe
semi-tendineux)
a Pour un rappel des types de mouvements (adduction, abduction, supination, etc.), voir les gures 9.8 à 9.11, p. 364365.
b Voir la section 14.5.2.
FIGURE 11.34
Muscles antérieurs de la jambe ❯ Les muscles antérieurs de
la jambe produisent la dorsifexion du pied et l’extension des orteils
A. Vue antérieure de la jambe droite ; B. muscles individuels de l’avant
de la jambe.
Long fibulaire
Gastrocnémien
Tibia
Tibial antérieur
Court fibulaire
sont maintenus ermement contre la cheville par plusieurs épais- La couche supercielle de la loge postérieure comprend le
sissements du ascia proond désignés collectivement sous le gastrocnémien, le soléaire et le plantaire. Le gastrocnémien
nom de rétinaculum des extenseurs. possède deux ventres épais qui orment le renfement de la
partie postérieure de la jambe, le mollet. Ce muscle enjambe
11.9.3.2 Les muscles de la loge latérale de la jambe l’articulation du genou et celle de la cheville ; il assure la
fexion de la jambe et la fexion plantaire du pied. Le soléaire
Les muscles de la loge latérale de la jambe comprennent deux
(solea = sandale) est un muscle large et plat situé sous le
muscles synergiques qui produisent une éversion puissante du
gastrocnémien. Ce muscle produit une fexion plantaire du
pied et une aible fexion plantaire FIGURE 11.35. Le long bu- pied. Le gastrocnémien et le soléaire orment ensemble le tri-
laire (ou long péronier) est un muscle long et plat qui s’insère du ceps sural ; ce sont les muscles les plus puissants de la fexion
côté plantaire du pied. Le court bulaire (ou court péronier) se plantaire. Ils partagent un tendon d’insertion commun, le ten-
trouve sous le long bulaire, et son tendon s’insère sur la base du don calcanéen (ou tendon d’Achille). Le plantaire est un petit
cinquième os métatarsien. muscle qui est absent chez certaines personnes. C’est un
aible féchisseur de la jambe et un aible féchisseur plantaire
11.9.3.3 Les muscles de la loge postérieure du pied.
de la jambe La couche proonde de la loge postérieure comprend quatre
La loge postérieure de la jambe se compose de sept muscles répar- muscles. Le long féchisseur des orteils s’attache à la pha-
tis entre deux groupes : la couche supercielle et la couche proonde lange distale des orteils II à V ; il produit la fexion plantaire et
FIGURE 11.36. Les muscles superciels et la plupart des muscles féchit l’articulation métatarsophalangienne et les articula-
proonds produisent la fexion plantaire du pied à la cheville. tions interphalangiennes proximale et distale des orteils II à V.
500 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Patella Patella
Tête de la fibula
Tête de la fibula
Gastrocnémien
Tibial antérieur Tibial antérieur
Gastrocnémien
Soléaire Soléaire
Long fibulaire Long fibulaire
Long extenseur
des orteils Long extenseur
des orteils
Long fibulaire
Court fibulaire
Cinquième os
FIGURE 11.35 Tendon du long fibulaire métatarsien
Muscles latéraux de la jambe ❯ A. Illustration et photo
d’un cadavre montrant une vue latérale de la jambe droite.
B. Le long bulaire et le court bulaire produisent l’éversion
et la fexion plantaire du pied. B. Muscles latéraux de la jambe
Chapitre 11 Le système musculaire : les muscles axiaux et appendiculaires 501
Plantaire
Plantaire (sectionné)
Gastrocnémien (sectionné)
Poplité
Long fibulaire
Soléaire
Tendon du long
fléchisseur de l’hallux Tendon
calcanéen
Calcanéus
Tibia Poplité
Tibial Fibula
postérieur
Long fléchisseur
des orteils
Long fléchisseur
de l’hallux
Membrane
interosseuse
Os du tarse et
du métatarse
Phalanges
distales des Phalange distale
orteils II à V de l’hallux
FIGURE 11.36
Muscles postérieurs de la jambe ❯ Les muscles postérieurs de la jambe produisent la fexion
plantaire du pied et la fexion des orteils. Vues A. supercielle et B. proonde des muscles
postérieurs de la jambe droite. C. Certains muscles individuels de la loge postérieure proonde.
502 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Le long féchisseur de l’hallux provoque la fexion plantaire Le TABLEAU 11.24 résume les caractéristiques des muscles res-
du pied et la fexion du gros orteil. Le tibial postérieur est ponsables des mouvements de la jambe, et le TABLEAU 11.25
le plus proond des muscles de la loge postérieure. Il entraîne regroupe ces muscles selon leur action sur la jambe. Beaucoup de
la fexion plantaire et l’inversion du pied. Le poplité exerce muscles de la cuisse et de la jambe participent à la fexion de la jambe.
une fexion de la jambe et une légère rotation médiale du tibia
pour déverrouiller l’articulation du genou en pleine extension. Vérifiez vos connaissances
L’origine et l’insertion de ce muscle se trouvent toutes deux 28. Quelles sont les actions communes des muscles
dans la région poplitée, de sorte qu’il n’agit que sur le genou et de chacune des loges de la jambe ?
non sur le pied.
Long extenseur Extension des orteils II O : Condyle latéral du tibia ; surace antérieure de Ner bulaire proond (L4 à S1)
des orteils à V ; dorsifexion du pied la bula ; membrane interosseuse
I : Phalange distale des orteils II à V
Long extenseur Extension du gros orteil O : Surace antérieure de la bula ; membrane Ner bulaire proond (L4 à S1)
de l’hallux (orteil I) ; dorsifexion interosseuse
allux = gros orteil du pied I : Phalange distale du gros orteil
Troisième bulaire Dorsifexion et aible O : Surace antérieure distale de la bula ; membrane Ner bulaire proond
éversion du pied interosseuse (neurobres de L5 et S1)
I : Base de l’os métatarsien V
Tibial antérieur Dorsifexion du pied ; O : Condyle médial et portion proximale de la Ner bulaire proond (L4 à S1)
inversion du pied diaphyse du tibia ; membrane interosseuse
I : Os métatarsien I et premier os cunéiorme (médial)
Long bulaire Éversion du pied ; aible O : Tête et deux tiers supérieurs de la diaphyse de Ner bulaire superciel (L5 à S 2)
fexion plantaire la bula ; condyle latéral du tibia
I : Base de l’os métatarsien I ; cunéiorme médial
Court bulaire Éversion du pied ; aible O : Portion latérale du milieu de la diaphyse de Ner bulaire superciel (L 5 à S 2)
fexion plantaire la bula
I : Base de l’os métatarsien V
Couche supercielle
Triceps sural
• Gastrocnémien Flexion de la jambe ; O : Suraces supérieure et postérieure des condyles Ner tibial (neurobres de L4 à S1)
gastêr = ventre fexion plantaire du pied latéral et médial du émur
kneme = jambe I : Calcanéus (par le tendon calcanéen)
• Soléaire Flexion plantaire du pied O : Tête et portion proximale de la diaphyse de Ner tibial (neurobres de L4 à S1)
solea = sandale la bula ; bord médial du tibia
I : Calcanéus (par le tendon calcanéen)
Plantaire Faible fexion de la jambe O : Ligne supracondylaire latérale du émur Ner tibial (neurobres de L4 à S1)
plantaris = relati à et fexion plantaire I : Portion postérieure du calcanéus
la plante du pied
Couche proonde
Long féchisseur Flexion plantaire du pied ; O : Surace postéromédiale du tibia Ner tibial (neurobres de L 5 et S1)
des orteils fexion de l’articulation I : Phalange distale des orteils II à V
métatarsophalangienne
et des articulations inter
phalangiennes proximale
et distale des orteils II à V
Chapitre 11 Le système musculaire : les muscles axiaux et appendiculaires 503
Tibial postérieur Flexion plantaire du pied ; O : Fibula, tibia et membrane interosseuse Ner tibial (neurobres de L 5 et S1)
inversion du pied I : Os métatarsiens II à IV ; os naviculaire ;
os cuboïde ; tous les os cunéiormes
Poplité Flexion de la jambe ; O : Condyle latéral du émur Ner tibial (neurobres de L4 et L5)
poplitis = jarret rotation médiale du tibia I : Surace postérieure proximale du tibia
pour déverrouiller le genou
a Pour un rappel des types de mouvements (adduction, abduction, supination, etc.), voir les gures 9.8 à 9.11, p. 364365.
b Voir la section 14.5.2.
Semitendineux
INTÉGRATION APPLICATION CLINIQUE
Gastrocnémien
Lombricaux Adducteur
de l’hallux
Court fléchisseur
de l’hallux
Court fléchisseur
du petit orteil
Tendon du
long léchisseur
de l’hallux
Court fléchisseur
des orteils Tendons du
long fléchisseur
Abducteur
des orteils
de l’hallux
Carré plantaire
Abducteur
du petit orteil Abducteur du
petit orteil (sectionné)
Aponévrose plantaire Abducteur de
(sectionnée) l’hallux (sectionné)
Calcanéus
Interosseux
plantaires
Interosseux
dorsaux
FIGURE 11.37
Muscles intrinsèques de la
plante du pied (portion plantaire
du pied droit) ❯ Ces muscles sont
responsables des mouvements des
orteils. Couches A. superfcielle ;
B. intermédiaire et C. proonde des
muscles intrinsèques du pied droit ; D. Couche 4 (la plus profonde), E. Couche 4 (la plus profonde),
portions D. plantaire et E. dorsale portion plantaire portion dorsale
des couches les plus proondes.
Chapitre 11 Le système musculaire : les muscles axiaux et appendiculaires 505
Court extenseur Extension de l’articulation métatarso O : Calcanéus et rétinaculum inérieur Ner bulaire proond
de l’hallux phalangienne du gros orteil (orteil I) des extenseurs (neurobres de S1 et S2)
I : Phalange proximale du gros orteil
(orteil I)
Court extenseur Extension des articulations métatarsopha O : Calcanéus et rétinaculum inérieur Ner bulaire proond
des orteils langienne et interphalangienne proximale des extenseurs (neurobres de S1 et S2)
des orteils II à IV I : Phalange moyenne des orteils II à IV
Couche 1 (supercielle)
Court féchisseur Flexion des articulations métatarsopha O : Calcanéus Ner plantaire médial (S2 et S3)
des orteils langienne et interphalangienne proximale I : Phalanges moyennes des orteils II à V
des orteils II à V
Abducteur de l’hallux Abduction du gros orteil (orteil I) O : Calcanéus Ner plantaire médial (S2 et S3)
I : Côté médial de la phalange
proximale du gros orteil
Abducteur Abduction et fexion de l’orteil V O : Calcanéus (surace inérieure de Ner plantaire latéral (S2 et S 3)
du petit orteil la tubérosité)
I : Côté latéral de la phalange
proximale de l’orteil V
Couche 2 (intermédiaire)
Carré plantaire Traction sur les tendons du long féchis O : Calcanéus, ligament plantaire long Ner plantaire latéral (S2 et S 3)
seur des orteils pour féchir les orteils II à V I : Tendons du long féchisseur des orteils
Lombricaux Flexion de l’articulation métatarsopha O : Tendons du long féchisseur Ner plantaire médial (1er lom
langienne et extension des articulations des orteils brical) ; ner plantaire latéral
interphalangiennes proximale et distale I : Tendons du long extenseur (2e, 3e et 4e lombricaux)
des orteils II à V des orteils
Couche 3 (proonde)
Adducteur de l’hallux Adduction du gros orteil (orteil I) O : Che transverse : capsule des Ner plantaire latéral (S2 et S 3)
articulations métatarsophalan
giennes III à V ; che oblique : base
des os métatarsiens II à IV
I : Côté latéral de la phalange
proximale du gros orteil
Court féchisseur Flexion de l’articulation métatarsophalan O : Os cuboïde et cunéiorme latéral Ner plantaire médial (S2 et S3)
de l’hallux gienne du gros orteil (orteil I) I : Phalange proximale du gros orteil
Court féchisseur Flexion de l’articulation métatarsophalan O : Os métatarsien V Ner plantaire latéral (S2 et S 3)
du petit orteil gienne de l’orteil V I : Phalange proximale de l’orteil V
Interosseux dorsaux Abduction des orteils O : Côtés adjacents des métatarsiens Ner plantaire latéral (S2 et S 3)
I : Côtés de la phalange proximale des
orteils II à IV
Interosseux plantaires Adduction des orteils O : Côtés des os métatarsiens III à V Ner plantaire latéral (S2 et S 3)
I : Côté médial de la phalange
proximale des orteils III à V
a Pour un rappel des types de mouvements (adduction, abduction, supination, etc.), voir les gures 9.8 à 9.11, p. 364365.
b Voir la section 14.5.2.
506 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
TABLEAU 11.27 Résumé des actions des muscles de la jambe et du pied sur le pied et les orteils a
Pied Orteils
Dorsifexion Flexion Éversion Inversion Extension Flexion Abduction Adduction
plantaire
Tibial Gastrocnémien Long bulaire Tibial Long extenseur Long féchis Abducteur Adducteur
antérieur b postérieur des orteils seur des orteils de l’hallux de l’hallux
Long extenseur Soléaire Court bulaire Tibial Long extenseur Long féchis Abducteur Interosseux
des orteils antérieur de l’hallux seur de l’hallux du petit orteil plantaires
(Long extenseur Long féchisseur (Troisième Court exten Court féchis Interosseux
de l’hallux) des orteils bulaire) seur des orteils seur des orteils dorsaux
… système tégumentaire
• Protection des muscles squelettiques • La peau constitue une enveloppe qui entoure et protège les muscles squelettiques.
• Évacuation de la chaleur • La peau contribue à éliminer la grande quantité de chaleur produite par les muscles
au cours d’une activité physique.
… système squelettique
• Déplacement et maintien du corps • Les muscles squelettiques permettent le déplacement ou la stabilité des os du squelette.
Ils contribuent ainsi au déplacement et au maintien du corps.
… système nerveux
• Excitation des muscles • Les muscles cardiaques, lisses et squelettiques se contractent à la suite d’une
• Contrôle de la réquence et de la contractilité excitation par un infux nerveux.
cardiaques • Le système nerveux central participe au contrôle de la réquence et de la contractilité
du muscle cardiaque.
• L’expression des émotions prend orme grâce à l’activité des muscles du visage.
Chapitre 11 Le système musculaire : les muscles axiaux et appendiculaires 507
… système endocrinien
• Croissance des muscles squelettiques • La croissance des muscles squelettiques est avorisée par l’hormone de croissance
• Contrôle de la réquence et de la contractilité et les androgènes.
cardiaques • Plusieurs hormones participent au contrôle de la réquence et de la contractilité
cardiaques.
… système cardiovasculaire
… système lymphatique
• Circulation de la lymphe par la pompe musculaire • Les muscles squelettiques assurent la circulation de la lymphe dans les vaisseaux
lymphatiques des membres supérieurs et inérieurs par la pompe musculaire.
… système respiratoire
• Inspiration et expiration • Le diaphragme et les muscles intercostaux internes et externes sont les principaux
• Capacité pulmonaire muscles responsables de l’inspiration et de l’expiration.
• Lorsque ces muscles sont bien entraînés, la capacité pulmonaire s’améliore.
… système urinaire
… système digestif
• Péristaltisme, pétrissage et segmentation • Les muscles lisses de la musculeuse du tube digesti assurent le péristaltisme,
• Mastication le pétrissage et la segmentation.
• Absorption de l’eau au gros intestin • Les muscles squelettiques de la mâchoire assurent la mastication.
• Transormation du lactate • L’activité des muscles lisses du gros intestin infuence l’absorption de l’eau.
• Contrôle de la propulsion du contenu gastrique • Le oie est responsable de la transormation du lactate produit par
• Contrôle de la déécation les muscles squelettiques en situation anaérobie.
• Contrôle du refux gastrique • Le muscle sphincter pylorique contrôle la propulsion du contenu gastrique vers
le duodénum.
• Deux types de muscles contrôlent la déécation : les muscles squelettiques du sphincter
anal externe sont sous contrôle volontaire, alors que les muscles lisses du sphincter anal
interne sont sous contrôle involontaire (autonome).
• Le sphincter œsophagien inérieur empêche le refux gastrique vers l’œsophage.
… système génital
• Érection • Les muscles lisses des vaisseaux sanguins irrigant le pénis et le clitoris sont respon
• Accouchement sables de leur érection.
• Infuence des androgènes sur le volume des muscles • Les muscles lisses de la paroi de l’utérus (myomètre) sont responsables des contrac
squelettiques tions à l’accouchement.
• Chez l’homme, les testicules sécrètent une grande quantité d’androgène qui augmente
le volume des muscles squelettiques.
508 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
Étude de cas
Études de cas interactives toute activité physique pendant quelques semaines, et elle doit aussi
voir une physiothérapeute.
Soukeyna a entrepris un entraînement de basketball il y a quelques
1. Expliquer ce qui cause l’augmentation du volume des muscles
mois. Après quelques semaines, elle observe un développement squelettiques lorsqu’ils sont entraînés.
important de ses muscles essiers et de certains muscles des cuisses 2. Décrire le processus de guérison du muscle à la suite d’un claquage.
et des jambes. Durant une séance d’entraînement, elle se tord subite
3. Après avoir subi sa blessure, Soukeyna observe rapidement une
ment de douleur. Elle remarque que l’un de ses muscles est déormé atrophie de ses muscles. Pourquoi ?
et qu’un hématome apparaît. Au cours d’une visite chez le médecin, 4. Au cours de la visite de Soukeyna chez son médecin, celuici lui
celuici diagnostique un claquage, c’estàdire que plusieurs fbres recommande de aire de la physiothérapie. Expliquez pourquoi il est
musculaires à l’intérieur du muscle se sont déchirées, sans que le important d’être suivi par un physiothérapeute en cas de claquage
muscle dans son intégralité le soit. Soukeyna est contrainte d’arrêter ou de blessure musculaire importante.
RÉSUMÉ DU CHAPITRE
11.1 • Les muscles axiaux s’attachent à des composantes du squelette axial, alors que les muscles
L’anatomie des muscles appendiculaires stabilisent des composantes du squelette appendiculaire ou assurent leurs
squelettiques et mouvements.
leurs actions – 438 • Les muscles squelettiques ont généralement une origine et une insertion, et leurs aisceaux
peuvent adopter quatre types d’agencement.
11.1.2 Les types d’agencement des fbres des muscles squelettiques ............................................... 440
• Les fbres musculaires peuvent adopter un agencement circulaire, parallèle, convergent ou
penné.
11.2 • Le nom d’un muscle peut se rapporter à son action, à sa localisation, à ses attaches, à la
La dénomination direction de ses fbres, à sa orme, à sa taille ou au nombre de ses ches (origines).
des muscles
squelettiques – 442
11.3 • Les muscles de la tête et du cou se séparent en groupes ondés sur leurs activités
Les muscles de la tête particulières.
et du cou – 444 11.3.1 Les muscles de l’expression aciale............................................................................................. 444
• Les muscles de l’expression aciale ont leur origine sur le crâne et ils s’attachent souvent à la
peau.
11.3.4 Les muscles antérieurs du cou : les muscles hyoïdiens ............................................................. 452
• Les muscles suprahyoïdiens élèvent l’os hyoïde, alors que les muscles inrahyoïdiens
l’abaissent et ont bouger le cartilage thyroïde pendant la déglutition ou la phonation.
11.3.5 Les muscles responsables des mouvements de la tête et du cou ........................................... 455
• Les muscles antérolatéraux du cou produisent la fexion de la tête et du cou, alors que les
muscles postérieurs du cou entraînent l’extension de la tête et du cou.
11.4 • Les muscles érecteurs du rachis sont divisés en trois groupes : iliocostal, longissimus et
Les muscles de la épineux.
colonne vertébrale – 458 • Les muscles érecteurs du rachis, les muscles transverses épineux et le muscle carré des
lombes sont responsables de l’extension de la colonne vertébrale.
11.5 • Les muscles intercostaux, le muscle transverse du thorax et le diaphragme modient la orme
Les muscles de de la cavité thoracique durant la respiration.
la respiration – 460
11.6 • Les muscles de la paroi abdominale sont l’oblique externe, l’oblique interne, le transverse de
Les muscles de la paroi l’abdomen et le droit de l’abdomen.
abdominale – 462 • Les muscles de la paroi abdominale compriment l’abdomen, maintiennent les organes abdo
minaux en place et féchissent la colonne vertébrale.
11.7 • Les muscles du diaphragme pelvien soutiennent les organes pelviens et orment une paroi
Les muscles du plancher musculaire qui erme l’ouverture inérieure du pelvis.
pelvien – 465
11.8 • Cinq groupes de muscles sont associés aux mouvements de la ceinture scapulaire et du
Les muscles membre supérieur : les muscles qui assurent les mouvements 1) de la ceinture scapulaire,
de la ceinture scapulaire 2) de l’articulation scapulohumérale et du bras, 3) de l’articulation du coude et de l’avantbras,
et du membre 4) de l’articulation du poignet, de la main et des doigts ainsi que les muscles intrinsèques de
supérieur – 468 la main.
11.8.1 Les muscles responsables des mouvements de la ceinture scapulaire ................................... 468
• Les muscles antérieurs du thorax entraînent l’abaissement et la protraction de la scapula, de
la clavicule ou des deux. Les muscles postérieurs du thorax provoquent quant à eux l’éléva
tion ou la rétraction de la scapula, ou encore ces deux actions à la ois.
11.8.2 Les muscles responsables des mouvements de l’articulation scapulohumérale et du bras ..... 470
• Le grand pectoral féchit le bras, alors que le grand dorsal et le grand rond en produisent
l’extension ; tous entraînent l’adduction et la rotation médiale du bras.
• Le deltoïde produit la fexion, l’extension et l’abduction du bras.
• Les muscles de la coie des rotateurs procurent orce et stabilité à l’articulation scapulohumérale.
11.8.3 Les muscles responsables des mouvements du coude et de l’avant-bras .............................. 475
• Les principaux féchisseurs se trouvent du côté antérieur du bras, et les principaux exten
seurs, du côté postérieur.
• Le rond pronateur et le carré pronateur entraînent la pronation de l’avantbras, alors que le
supinateur et le biceps brachial en assurent la supination.
510 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
11.8.4 Les muscles responsables des mouvements du poignet, de la main et des doigts ................ 480
• Les muscles antérieurs de l’avantbras féchissent le poignet et les articulations des doigts,
alors que les muscles postérieurs en assurent l’extension.
• Les tendons des muscles antérieurs et des muscles postérieurs de l’avantbras sont mainte
nus en place par des bandes de tissu conjoncti dense régulier appelées rétinaculums.
11.9 • Quatre groupes de muscles sont associés au pelvis et au membre inérieur : 1) les muscles
Les muscles assurant les mouvements de l’articulation de la hanche et de la cuisse ; 2) les muscles de la
de la ceinture pelvienne cuisse assurant les mouvements de l’articulation du genou et de la jambe ; 3) les muscles de
et du membre la jambe ; et 4) les muscles intrinsèques du pied.
inférieur – 489 11.9.1 Les muscles responsables des mouvements de la hanche et de la cuisse ............................. 490
• Les muscles antérieurs de la cuisse féchissent celleci.
• Le grand essier et les muscles postérieurs de la cuisse (muscles ischiojambiers) produisent
l’extension de la cuisse.
• Le moyen essier, le petit essier et le tenseur du ascia lata entraînent l’abduction de la cuisse.
• Les muscles médiaux de la cuisse sont des féchisseurs et des adducteurs de la cuisse.
11.9.3 Les muscles responsables des mouvements de la cheville, du pied et des orteils ................. 498
• Les muscles antérieurs de la jambe produisent la dorsifexion du pied ou l’extension des
orteils, ou ces deux actions à la ois. Un de ces muscles, le tibial antérieur, est aussi respon
sable de l’inversion du pied.
• Les muscles latéraux de la jambe entraînent l’éversion du pied.
• Les muscles postérieurs de la jambe produisent la fexion plantaire du pied ou la fexion des
orteils, ou encore ces deux actions. Un muscle, le tibial postérieur, provoque l’inversion du pied.
AUTOÉVALUATION Solutionnaire
Concepts de base
1 Parmi les énoncés suivants, lequel s’applique à un muscle c) Le troisième bulaire
agoniste ? d) Le vaste intermédiaire
a) Il s’oppose à la onction du principal responsable
6 À quoi le nom d’un muscle peutil se rapporter ?
du mouvement.
b) C’est le principal responsable d’un mouvement. 7 Quels muscles de l’expression aciale sont utilisés pour :
a) sourire ; b) ermer les yeux ; et c) ermer la bouche ?
c) Sa onction est surtout de stabiliser une articulation.
d) L’agencement de ses bres est toujours circulaire. 8 Distinguez les muscles suprahyoïdiens des muscles inra
hyoïdiens et décrivez les onctions de chacun de ces groupes.
2 Lorsque ce gros muscle se contracte, la dimension verticale
de la cavité thoracique augmente. 9 Quel est l’eet de la contraction des muscles obliques de
l’abdomen ?
a) Intercostal externe.
10 Quels sont les mouvements possibles à l’articulation scapulo
b) Intercostal interne.
humérale ? Quels muscles sont les principaux responsables
c) Diaphragme. de ces mouvements ?
d) Transverse du thorax.
11 Indiquez les loges du bras, nommez les muscles de chaque
3 Ce muscle abaisse l’œil et l’amène en adduction. loge et précisez leur onction.
a) Droit inérieur. 12 Comparez le féchisseur superciel des doigts et le féchis
b) Oblique inérieur. seur proond des doigts : où se situe l’insertion de chacun,
c) Droit latéral. comment leurs tendons sontils interreliés et quelles actions
musculaires réalisentils ?
d) Oblique supérieur.
13 Quels sont les muscles responsables de l’extension de la
4 Les muscles de la loge antérieure de la jambe produisent cuisse ? Lequel d’entre eux est le moteur principal de l’exten
. sion de la cuisse ?
a) l’éversion du pied
14 Quels muscles de la jambe permettent à une ballerine de aire
b) la dorsifexion du pied et l’extension des orteils des pointes et de rester en équilibre sur ses orteils ?
c) la fexion plantaire du pied
15 Quels sont les muscles responsables de l’inversion du pied ?
d) la fexion des orteils
5 entraîne la fexion plantaire du pied.
a) L’iliopsoas
b) Le gastrocnémien
Mise en application
1 Une emme de 50 ans s’inquiète des pattesd’oie 2 Élisa se rend compte qu’elle voit double et décide de
(petites rides) qu’elle voit apparaître au coin de ses yeux. consulter un optométriste. Celuici vérie le onctionnement
Son médecin lui dit que le responsable de ces rides est des divers muscles de ses yeux et découvre qu’Élisa ne
un muscle dont elle s’est servie durant toutes ces années peut pas tourner l’œil droit médialement. Quel muscle pourrait
pour plisser les yeux ou pour cligner des paupières. De quel être touché ?
muscle s’agitil ? a) L’oblique supérieur.
a) Le ventre rontal de l’occipitorontal. b) Le droit latéral.
b) L’orbiculaire de l’œil. c) Le droit médial.
c) Le risorius. d) L’oblique inérieur.
d) L’orbiculaire de la bouche.
512 Partie II Le soutien et les mouvements du corps
3 Après une séance d’entraînement intense, Samuel constate 5 Raphaël a subi une racture de la bula et a dû porter un
que la partie postérieure de ses bras est très sensible. Quelle plâtre pendant six semaines. Les muscles attachés à cet os
activité d’entraînement répétitive est la responsable probable se sont atrophiés durant cette période. Quelle onction
de cette sensibilité ? musculaire risque alors d’être compromise ?
a) La fexion de l’humérus. a) La fexion plantaire du pied.
b) La fexion de l’avantbras. b) La fexion du genou.
c) La pronation de l’avantbras. c) L’éversion du pied.
d) L’extension de l’avantbras. d) La dorsifexion du pied.
4 Au cours d’une partie de soccer, un membre de l’équipe
adverse porte un coup à l’avant de la cuisse de Samia. Quelle
onction musculaire ce traumatisme pourraitil rendre dicile ?
a) L’extension du genou.
b) La fexion du genou.
c) L’extension de la cuisse.
d) La dorsifexion du pied.
Synthèse
1 Juan est un homme de 45 ans qui se décrit luimême comme elle perd tout à coup le contrôle de ses mictions. Qu’estce
une personne qui aime beaucoup la télévision. Il ne ait qui peut être arrivé aux structures du diaphragme pelvien de
de l’exercice que très irrégulièrement et son abdomen est Zoé au moment de sa chute ?
rebondi (« bedaine de buveur de bière »). En aidant un ami
à déplacer un meuble très lourd, il ressent une douleur aiguë 3 Coralie a subi une intervention chirurgicale au coude à la suite
dans la cavité abdominopelvienne. Un médecin résident de d’une chute en planche à roulettes. Durant sa convalescence,
la salle d’urgence lui dit qu’il a une hernie inguinale. En quoi elle doit rencontrer un physiothérapeute pour améliorer
ce traumatisme consistetil, comment s’estil produit et le onctionnement des muscles entourant son coude. Mettez
comment la aible musculature abdominale de Juan peutelle au point une série d’exercices qui pourrait améliorer tous
avoir contribué au problème ? les mouvements du coude de Coralie et précisez quels
muscles bénécieront de chaque exercice.
2 Zoé s’entraîne sur la poutre d’équilibre. En atterrissant après
un fipfap arrière (saut par renversement arrière), elle glisse 4 Pourquoi Éric atil plus de diculté à soulever des poids
et tombe à caliourchon sur la poutre. Bien que sa chute n’ait quand ses avantbras sont en pronation plutôt qu’en
pas été très douloureuse, elle commence à s’inquiéter quand supination ?
CHAPITRE LE SYSTÈME NERVEUX :
12 LE TISSU NERVEUX
Adaptation française :
Sophie Morin
12.1 Une introduction au système nerveux .. 514 12.4 La régénération axonale .......................... 528 12.8 La vitesse de propagation
12.1.1 Les onctions générales du système 12.5 La structure spécialisée du neurone..... 529 de l’infux nerveux ...................................... 547
nerveux .............................................. 514 12.5.1 Les pompes et les canaux ioniques ..... 529 12.8.1 La propagation ................................... 547
12.1.2 L’organisation du système nerveux ...... 514 12.5.2 La répartition des substances, Animation
12.2 Le tissu nerveux : les neurones ............... 515 leur déplacement et les potentiels
12.2.1 Les caractéristiques générales de membrane ..................................... 532 INTÉGRATION Illustration des concepts
du neurone......................................... 515 12.6 Une introduction à la physiologie Physiologie des diérentes parties
12.2.2 La structure du neurone...................... 516 du neurone .................................................. 533 onctionnelles du neurone .................................... 548
12.2.3 Le transport axonal ............................. 518 12.6.1 Les neurones et la loi d’Ohm............... 533 Animation
12.2.4 La classifcation des neurones............. 518 12.6.2 Le potentiel de repos de la membrane. 534 12.8.2 La classifcation des fbres nerveuses .. 550
12.2.5 Le lien entre les neurones 12.6.3 La modifcation du potentiel de repos 12.9 Les synapses .............................................. 550
et les ners ......................................... 521 de la membrane ................................. 536
12.10 Les neurotransmetteurs
12.2.6 La classifcation des ners ................... 522 12.7 La physiologie des diérentes parties et la neuromodulation............................... 551
12.3 Le tissu nerveux : les gliocytes ............... 522
onctionnelles du neurone ....................... 538
12.10.1 Les neurotransmetteurs ...................... 551
12.3.1 Les caractéristiques générales 12.7.1 La partie réceptrice............................. 538
12.10.2 La neuromodulation ............................ 554
des gliocytes ...................................... 523 12.7.2 La zone gâchette ................................ 540
12.11 L’intégration nerveuse
12.3.2 Les types de gliocytes ......................... 524 12.7.3 La partie conductrice .......................... 542 et les réseaux neuronaux
12.3.3 La myélinisation.................................. 526 12.7.4 La partie sécrétrice ............................. 545 du système nerveux central .................... 554
514 Partie III La communication et la régulation
A. Organisation structurale
FIGURE 12.1
Organisation du système nerveux ❯ Le système nerveux s’organise et du SNP, qui est composé des nerfs et des ganglions. B. Sur le plan fonction
de deux façons : structurale et fonctionnelle. A. L’organisation structurale nel, le SNP est divisé en une voie sensitive (afférente) et une voie motrice (ef
comprend le SNC, qui est constitué de l’encéphale et de la moelle épinière, férente). La voie motrice comprend aussi deux parties : le SNS et le SNA.
Dendrite
Péricaryon
Dendrites
Substance
chromatophile
Nucléole
Noyau Noyau
Corps cellulaire
Cône Corps cellulaire
Substance d’implantation
chromatophile de l’axone Zone
Zone
gâchette Segment gâchette
initial
Axoplasme
Axolemme
Neurofibrilles
Noyau
de gliocyte
Axone
Axone (sous
la gaine de Collatérale
myéline) de l’axone
MO 100 x
Neurolemmocyte
Nœud de l’axone
B.
Gaine de myéline
Télodendrons
Boutons
synaptiques
Vésicules synaptiques
renfermant
le neurotransmetteur
Fente synaptique
Neurone postsynaptique
(ou effecteur)
Synapse
Syn
A.
FIGURE 12.2
Structures anatomiques d’un neurone type ❯ A. L’activité
électrique se propage à partir des dendrites, à travers le corps cel
lulaire, puis dans l’axone, jusqu’aux boutons synaptiques qui con
tiennent un neurotransmetteur dans des vésicules synaptiques.
B. Cette photomicrographie représente un neurone moteur.
518 Partie III La communication et la régulation
La région de l’axone qui suit immédiatement le cône d’implanta- boutons synaptiques, et le transport rétrograde renvoie aux
tion est appelée segment initial. La zone gâchette est le lieu de substances qui passent des boutons synaptiques au corps cellu-
création de l’inux nerveux. Elle est ormée du cône d’implanta- laire du neurone. Les substances qui se orment dans le corps
tion et du segment initial. Le cytoplasme contenu dans l’axone cellulaire, dont les vésicules, les organites et les glycoprotéines,
est appelé axoplasme, et sa membrane plasmique, axolemme. circulent par transport antérograde vers les boutons synap-
Contrairement au corps cellulaire, l’axone est dépourvu de subs- tiques. Pour ce qui est des vésicules usées qui doivent être
tance chromatophile. C’est cette diérence ondamentale qui ait dégradées ou recyclées ainsi que des substances possiblement
en sorte qu’il est possible de distinguer, au microscope, l’axone du néastes (déchets), elles circulent par transport rétrograde du
reste du tissu nerveux. bouton synaptique vers le corps cellulaire. Fait intéressant, des
études scientifques soutiennent l’idée selon laquelle le trans-
L’axone émet parois quelques ramifcations nommées colla
port rétrograde serait un important moyen de communication
térales. La plupart des axones et de leurs collatérales présentent,
intracellulaire. Ces vésicules porteraient des molécules servant
à leur extrémité, un réseau de nombreuses ramifcations appe-
de signaux, inormant le corps cellulaire des conditions préva-
lées télodendrons (telos = fn) (ou terminaisons axonales).
lant dans les boutons synaptiques (Halpern & Neale, 1995 ;
L’extrémité de ces prolongements eflés est légèrement plus
Paschal & Vallee, 1987).
large. Cette portion de l’axone porte le nom de bouton synap
tique (ou corpuscule nerveux terminal). Ces boutons synaptiques Le transport de ces substances est qualifé de transport axo-
contiennent de nombreuses vésicules, appelées vésicules synap nal rapide ou lent, selon la vitesse de mouvement observée.
tiques, qui sont remplies de neurotransmetteurs. Finalement, les
boutons synaptiques se rejoignent à une jonction appelée 12.2.3.1 Le transport axonal rapide
synapse (voir la section 12.9). L’axone, incluant le télodendron,
Le transport axonal rapide correspond approximativement à un
représente la partie conductrice du neurone. Les boutons synap-
mouvement de la matière de 400 mm par jour le long des micro-
tiques, quant à eux, constituent sa partie sécrétrice.
tubules. Pour aciliter la compréhension de ce concept, il est pos-
sible de le comparer à une locomotive qui serait tirée sur des
Vériiez vos connaissances rails. La puissance de ce mouvement provient de protéines
4. Quelles sont les onctions des structures suivantes : motrices spécialisées, par exemple la kinésine ou la dynéine, qui
les dendrites, l’axone, les vésicules synaptiques brisent l’adénosine triphosphate (ATP) pour en tirer l’énergie
et les neurofbrilles ? nécessaire au transport de la matière. Le transport axonal rapide
peut être antérograde ou rétrograde.
12.2.4.1 La classifcation structurale ces neurones est plutôt restreint chez l’être humain. Ils sont pré-
Les neurones peuvent être classés de manière structurale selon le sents dans certains organes des sens comme la rétine de l’œil,
nombre de prolongements qui émergent du corps cellulaire. Cette l’oreille interne et la muqueuse olactive.
classifcation distingue quatre groupes principaux : les neurones Les neurones unipolaires comportent un seul prolongement
multipolaires, bipolaires, unipolaires et anaxoniques TABLEAU 12.1. court qui émerge du corps cellulaire et qui se divise en deux
ramifcations ormant un « t ». L’une des ramifcations se dirige
Les neurones multipolaires constituent le type de neurones
vers le SNC, et l’autre, vers le SNP. Le prolongement périphérique
le plus courant. Ces neurones comportent de nombreuses den-
comporte des récepteurs sensoriels qui ressemblent à des
drites, mais un seul axone qui émerge du corps cellulaire.
dendrites et réagissent à des stimulus en envoyant des inux
Les neurones bipolaires ont deux prolongements qui émergent nerveux vers le SNC. Le prolongement central est pourvu
du corps cellulaire : une dendrite et un axone. L’emplacement de de télodendrons et de boutons synaptiques qui sécrètent des
Corps cellulaire
Axone
Axone
Dendrites
Corps cellulaire
520 Partie III La communication et la régulation
neurotransmetteurs. Ces deux prolongements orment touteois Les neurones moteurs (ou neurones eérents) désignent les
un seul et unique axone, puisque leur structure rappelle celle de neurones du système nerveux moteur. Ils transmettent la réponse
l’axone dont la onction permet la propagation de l’inux ner- motrice vers les eecteurs somatiques et viscéraux. Tous les neu-
veux. Ils sont surtout présents dans le SNP, principalement dans rones moteurs sont multipolaires, exception aite de certains
la racine dorsale de la moelle épinière et dans les ganglions sen- neurones du SNA. Le corps cellulaire de la plupart de ces neu-
sitis de certains ners crâniens. rones est situé dans le SNC.
Les neurones anaxoniques (a ou an = qui exprime une néga-
La plupart des interneurones (ou neurones d’association)
tion) sont uniquement composés de dendrites et n’ont aucun
sont situés dans le SNC. Ils reçoivent l’inux nerveux de nom-
axone. Ils se démarquent des autres neurones, car ils entraînent
des variations électriques appelées potentiels gradués (voir la breux autres neurones et assurent la onction d’intégration du
section 12.6.3.2), mais ne produisent pas de potentiel d’action. Ce système nerveux, c’est-à-dire qu’ils reçoivent l’inormation et la
type de neurones se trouve notamment dans la rétine de l’œil. traitent, avant de décider, en quelque sorte, comment l’orga-
nisme devrait réagir aux stimulus. Ainsi, les interneurones
12.2.4.2 La classifcation onctionnelle acilitent la communication entre les neurones sensitis et
moteurs. Il s’agit du type de neurones le plus nombreux. En
Les neurones sont classés par onction selon le sens de la propaga-
tion du potentiel d’action par rapport au SNC. Cette classifcation eet, près de 99 % des neurones seraient des interneurones. Le
distingue trois types de neurones : les neurones sensitis, les neu- nombre d’interneurones en activité durant les phases de trai-
rones moteurs et les interneurones FIGURE 12.3. tement et de stockage de l’inormation augmente signifcative-
ment en onction de la complexité de la réaction au stimulus.
Les neurones sensitifs (ou neurones aérents) désignent les De açon générale, les interneurones sont multipolaires.
neurones de la voie sensitive. Ce sont eux qui transmettent l’in-
ux nerveux à partir des récepteurs sensoriels somatiques et
Vériiez vos connaissances
viscéraux. La plupart des neurones sensitis sont unipolaires.
Généralement, le corps cellulaire de ce type de neurones est logé 6. En quoi les divers prolongements du corps cellu
à l’extérieur du SNC, dans les ganglions sensitis (voir la sec- laire serventils à classer les neurones sur le plan
tion 14.5.1). Quelques neurones sensitis somatiques sont bipo- structural ?
laires, ce qui est notamment le cas des neurones de l’épithélium 7. Où sont situés les interneurones et quel rôle jouentils ?
olacti et de ceux de la rétine.
Ganglion
spinal
Moelle épinière
Corps cellulaire du
neurone sensitif
Influx
sensitif
Réponse Interneurone
motrice
Neurone moteur
Muscle
squelettique
FIGURE 12.3
Classifcation onctionnelle des neurones ❯ Les neurones glande). La fgure cidessus présente les structures les plus cou
sensitis transmettent un inux nerveux au SNC. Les interneurones rantes de chacune des classes onctionnelles, soit un neurone
traitent l’inormation au cœur du SNC, puis les neurones moteurs sensiti unipolaire, un interneurone multipolaire ainsi qu’un neu
relaient une réponse motrice du SNC aux eecteurs (muscle ou rone moteur multipolaire.
Chapitre 12 Le système nerveux : le tissu nerveux 521
12.2.5 Le lien entre les neurones • L’épinèvre (epi = sur) constitue une couche épaisse de tissu
conjonctif dense irrégulier qui entoure l’ensemble du nerf et
et les nerfs qui lui apporte soutien et protection.
7 Décrire la structure du nerf, notamment ses trois feuillets • Le périnèvre (peri = autour) est une couche de tissu conjonc-
de tissu conjonctif. tif dense irrégulier qui entoure les fascicules, lesquels sont
des groupements d’axones. Le périnèvre soutient les vais-
8 Expliquer comment sont classés les divers types de nerfs seaux sanguins.
sur les plans structural et fonctionnel.
• Dans un nerf, chaque axone est recouvert d’une gaine de
Un nerf est un groupement d’axones parallèles en forme de cor- myéline, entouré de neurolemmocytes, puis enveloppé dans
don qui appartiennent au SNP. Généralement, il est nécessaire l’endonèvre (endo = en dedans), une mince couche de tissu
d’employer un microscope pour voir un axone, alors que les nerfs conjonctif lâche aréolaire qui sépare chacun des axones et
constituent une structure macroscopique. La FIGURE 12.4 illustre les isole électriquement. Cette couche de tissu conjonctif
d’ailleurs la structure du nerf. Tout comme les muscles, les nerfs contient également des capillaires qui approvisionnent
possèdent trois enveloppes successives de tissu conjonctif : chaque axone.
FIGURE 12.4
Structure d’un nerf et d’un ganglion ❯ A. Un nerf est enveloppé d’une gaine
résistante de tissu conjonctif dense irrégulier portant le nom d’épinèvre. Chaque fascicule Périnèvre Fascicule
(faisceau d’axones) est enrobé d’une couche dense de tissu conjonctif
portant le nom de périnèvre, et chaque axone est entouré d’une délicate
couche de tissu conjonctif lâche aréolaire, l’endonèvre. Dans
les neurones myélinisés, des neurolemmocytes se trouvent Vaisseaux sanguins
entre l’axone et l’endonèvre. B. La photomicrographie
électronique de la cartouche montre Endonèvre
une portion de nerf, y compris ses Neurolemmocyte
Épinèvre
enveloppes conjonctives internes.
C. Un ganglion est un amas de Nerf Axone
corps cellulaires situé le long
d’un nerf.
Périnèvre
Fascicule
Endonèvre
0x
Axone
45
B
Neurolemmocyte ME
B.
A. Vaisseaux sanguins
Ganglion
Corps cellulaires
Nerf Axones
Vériiez vos connaissances alors que les nerfs moteurs (efférents) contiennent principale-
8. Nommez les trois enveloppes de tissu conjoncti du ment des neurones moteurs. La majorité des ners sont touteois
ner ainsi que la structure que chacune recouvre. des nerfs mixtes, qui sont composés à la ois de neurones moteurs
et de neurones sensitis.
Capilaire
Moelle épinière
Gaines
de
myéline
Axones
Neurolemmocyte Cellule aplatie entourant une • Myélinise et isole les axones du SNP.
portion des axones du SNP • Accroît la vitesse de conduction du
potentiel d’action le long des axones
Nœuds de la neurofibre du S NP.
Axone
Noyau
Gaine de myéline
Neurolemmocyte Neurolemme
12.3.1 Les caractéristiques générales nerveux. Durant le développement des neurones, les gliocytes
orment une structure qui guide les jeunes neurones en migra-
des gliocytes tion vers leur destination fnale. De récentes études ont
démontré que les gliocytes jouent un rôle capital dans le onc-
1 Énumérer les composants distincts des gliocytes. tionnement normal des synapses neuronales, car ils pré-
servent leur structure anatomique et modifent la transmission
Les gliocytes (glia = colle) (ou névroglies ou cellules gliales) des inux nerveux (Mader, 2009).
sont présents tant dans le SNC que dans le SNP. Ils sont de
plus petite taille, mais plus nombreux, que les neurones et Le nombre de gliocytes dans l’organisme dépasse de loin le
sont capables d’eectuer la mitose. Les gliocytes ne trans- nombre de neurones. En eet, le tissu nerveux d’un jeune adulte
mettent pas les inux nerveux, mais ils aident les neurones à contient environ de 35 à 100 milliards de neurones et de 100 mil-
jouer leur rôle. Ils les protègent physiquement et contribuent à liards à 1 billion de gliocytes. Les gliocytes représentent près de
leur alimentation, tout en orant structure et soutien au tissu la moitié du volume du système nerveux.
524 Partie III La communication et la régulation
INTÉGRATION APPLICATION CLINIQUE les plus abondants du SNC et représentent plus de 90 % du tissu
nerveux de certaines parties de l’encéphale. Les astrocytes
Les tumeurs du système nerveux central nourrissent, protègent, soutiennent et guident les neurones de
plusieurs façons :
Des néoplasmes résultant d’une croissance cellulaire hors de
contrôle, appelés communément des tumeurs, touchent par- • Ils contribuent à la formation de la barrière hématoencé-
fois le SNC. Une tumeur découverte dans l’organe où elle a phalique. Les extrémités des prolongements des astrocytes
pris naissance est une tumeur primaire. Étant donné que la sont appelées pieds astrocytaires (ou pieds périvasculaires).
plupart des neurones matures ne peuvent se diviser par Elles recouvrent les capillaires cérébraux qui les entourent.
mitose, les tumeurs primaires du SNC ont généralement leur Ensemble, les pieds astrocytaires et les capillaires cérébraux
origine dans les tissus de soutien de l’encéphale ou de la contribuent à la formation de la barrière hématoencépha-
moelle épinière, dont les cellules ont gardé la capacité de se lique. Cette dernière régit de manière stricte la circulation des
diviser : les méninges (membranes protectrices du SNC) ou les
substances qui quittent la circulation sanguine pour pénétrer
gliocytes. Les gliomes sont des tumeurs des gliocytes ; ils
dans le tissu nerveux de l’encéphale. La barrière hématoencé-
peuvent être relativement bénins et de croissance lente, ou
phalique protège les neurones cérébraux fragiles des toxines,
encore malins, c’est-à-dire qu’ils sont capables de métastaser
ou de se propager vers des sites éloignés. mais laisse toutefois passer les précieux nutriments dont ces
derniers ont besoin (voir la section 13.2.4).
• Ils régissent la composition du liquide tissulaire. Les astro-
cytes facilitent la régulation de la composition du liquide
interstitiel de l’encéphale, soit le liquide situé entre les cel-
lules, en maîtrisant les échanges capillaires, soit la circula-
tion des ions et des molécules entre le sang et le liquide
interstitiel. Par exemple, les astrocytes régissent la concentra-
tion des ions potassium (K+) en les absorbant dans le but
de réguler leur concentration et de la maintenir constante de
manière à ce que l’activité électrique des neurones demeure
optimale.
• Ils offrent une structure au SNC. Le cytosquelette des astro-
cytes renforce le tissu nerveux du SNC et lui sert de charpente
Imagerie par résonance magnétique montrant en formant une structure qui soutient les neurones.
un gliome du cervelet (èche)
• Ils contribuent au développement des neurones. Les astro-
cytes facilitent le développement des neurones cérébraux du
fœtus en sécrétant des substances qui régulent la formation
Vérifiez vos connaissances de synapses entre les neurones.
9. Si une personne a une tumeur au cerveau, est-il • Ils prennent la place des neurones qui meurent. Lorsque les
plus probable que celle-ci soit issue d’un neurone neurones endommagés meurent, l’espace qu’ils occupaient
ou d’un gliocyte ? Pourquoi ? est souvent rempli par des cellules produites au moment de la
division cellulaire des astrocytes, l’astrocytose.
Les épendymocytes sont des cellules épithéliales simples
prismatiques ou cubiques ciliées. Elles tapissent les ventricules
12.3.2 Les types de gliocytes de l’encéphale et le canal central de la moelle épinière. Ces cel-
lules sont munies de prolongements eflés qui se ramient de
2 Décrire la structure et la fonction des quatre types de manière à rejoindre les autres gliocytes du tissu nerveux avoisi-
gliocytes du SNC et les deux types de gliocytes du SNP. nant. Les épendymocytes forment, avec les capillaires qui se
trouvent près d’elles, un réseau appelé plexus choroïde. Le
plexus choroïde contribue à la production de liquide cérébrospi-
12.3.2.1 Les gliocytes du système nerveux central nal (liquide céphalorachidien ou LCS), un liquide clair dans
lequel baigne la surface du SNC et qui en remplit les cavités
Le SNC compte quatre types de gliocytes, soit les astrocytes,
internes. Les cils des épendymocytes facilitent la circulation de
les épendymocytes, les microglies et les oligodendrocytes ce liquide dans le SNC (voir la section 13.2.3).
FIGURE 12.5 . Ces types de gliocytes se distinguent par leur
taille, leur organisation intracellulaire ainsi que par la pré- Les microglies (mikros = petit) (ou microgliocytes) sont géné-
sence ou l’absence de prolongements cytoplasmiques. ralement de petites cellules aux prolongements eflés qui se rami-
ent à partir de la portion principale de la cellule. Ce sont les
Les astrocytes doivent leur forme étoilée à leurs prolon- gliocytes les plus rares. En effet, certains estiment qu’elles ne
gements. Ces nombreuses extensions rejoignent les parois capil- représentent que 5 % des gliocytes du SNC (Audoy, 2010). Les
laires ainsi que les neurones. Les astrocytes sont les gliocytes microglies sont considérées comme des phagocytes du système
Chapitre 12 Le système nerveux : le tissu nerveux 525
Microglie
Neurone
Astrocyte
Pieds
Oligodendrocyte astrocytaires
Capillaire
Gaine de myéline
(sectionnée)
Ventricule
de l’encéphale
A. Gliocytes du SNC
Nœuds de
Gliocytes la neurofibre
ganglionnaires
Axone
Noyau
B. Gliocytes du SNP
FIGURE 12.5
Organisation cellulaire du tissu nerveux ❯ A. Les quatre types de gliocytes du SNC et
B. les deux types de gliocytes du SNP sont montrés dans leurs relations avec les neurones.
immunitaire (voir la section 22.2). Elles circulent librement dans gements entourent certaines parties des axones de nombreux
le SNC et se répliquent en réaction à une inection. Les microglies neurones. Chacun des prolongements s’enroule plusieurs ois
protègent l’organisme des microorganismes et des autres subs- autour d’un axone à la manière d’un ruban isolant autour d’un
tances possiblement néastes en phagocytant les agents inectieux fl électrique. L’enveloppe ainsi créée porte le nom de gaine de
et en éliminant les débris issus des tissus nerveux morts ou myéline (voir la section 12.3.3). La couche protectrice qui se
endommagés. orme autour de l’axone sert à l’isoler et à empêcher les ions de
Les oligodendrocytes sont des cellules bulbeuses de grande traverser la membrane axonale, accélérant ainsi la propagation
taille aux prolongements cytoplasmiques eflés. Ces prolon- du potentiel d’action au sein du SNC.
526 Partie III La communication et la régulation
12.3.3 La myélinisation
3 Défnir la myélinisation et décrire la composition ainsi 4 Le cytoplasme
que le rôle de la gaine de myéline. et le noyau du
neurolemmocyte
4 Distinguer la myélinisation ormée par les neurolemmocytes finissent par être
de celle ormée par les oligodendrocytes. repoussés en péri-
phérie de la cellule
avec la formation de
La myélinisation est la formation d’une gaine de myéline (mue- la gaine de myéline.
los = moelle) autour d’un axone. La myéline est l’enveloppe iso-
lante qui recouvre l’axone et qui est composée de plusieurs Gaine de myéline
couches concentriques formées par la membrane plasmique de
deux types de gliocytes. La myélinisation est effectuée par les
Noyau du
neurolemmocytes dans le SNP et par les oligodendrocytes dans le
neurolemmocyte
SNC. La myéline est principalement constituée de la membrane
plasmique de ces gliocytes et contient surtout des lipides, mais Neurolemme
également des protéines. La forte teneur en lipides de la myéline
confère aux axones une apparence blanchâtre et luisante unique FIGURE 12.6
en son genre. Cette membrane sert à isoler l’axone. Myélinisation des axones du système nerveux périphérique ❯
Une gaine de myéline recouvre la plupart des axones. Dans le SNP,
La FIGURE 12.6 illustre la myélinisation d’un axone du SNP. Le ce sont les neurolemmocytes qui, à la suite d’une série d’étapes
neurolemmocyte commence par s’enrouler autour d’une portion de successives, orment la gaine de myéline et le neurolemme.
1 mm d’un axone. À mesure qu’il continue d’envelopper l’axone,
Chapitre 12 Le système nerveux : le tissu nerveux 527
son cytoplasme et son noyau sont repoussés en périphérie de voire des milliers de neurolemmocytes. L’espace entre les neu-
l’axone, soit vers l’extrémité extérieure. Les couches superposées rolemmocytes porte le nom de nœud de la neurobre (ou
de membrane plasmique forment ainsi une gaine de myéline. La nœud de Ranvier).
partie en périphérie du neurolemmocyte qui contient le cytoplasme
Comparativement au neurolemmocyte du SNP, l’oligodendro-
et le noyau est appelée neurolemme (lemma = enveloppe). Le pro-
cyte dans le SNC peut, à l’aide de ses nombreux prolongements,
cessus de myélinisation est semblable à ce qui se produit lorsqu’un
myéliniser une portion de 1 mm de plusieurs axones. La
ballon contenant une petite quantité d’eau est enroulé plusieurs
gure 12.7B illustre des oligodendrocytes qui myélinisent une por-
fois autour d’un crayon. La partie du ballon qui contient de l’eau
tion de l’axone de trois neurones à la fois. Les prolongements cyto-
est alors repoussée vers l’extérieur. Les diverses couches formées
plasmiques de l’oligodendrocyte entourent à plusieurs reprises
par le ballon représentent la gaine de myéline, et la partie exté-
une partie de plusieurs axones autour desquels la membrane plas-
rieure du ballon, le neurolemme.
mique forme une gaine de myéline. Dans le SNC, la myélinisation
Chaque neurolemmocyte présent dans le SNP ne peut myéli- des neurones n’entraîne pas la formation d’un neurolemme. Entre
niser qu’une portion de 1 mm d’un seul axone. Si un axone les couches adjacentes formées par l’oligodendrocyte se trouvent
mesure plus de 1 mm, ce qui est le cas de la plupart d’entre des nœuds de la neurobre. Pour faciliter la visualisation de ce
eux, de nombreux neurolemmocytes sont nécessaires pour
recouvrir un axone en entier. La FIGURE 12.7 illustre un axone
autour duquel sont entourés sept neurolemmocytes. Les axones
de nombreux nerfs de l’organisme présentent des centaines,
concept, l’oligodendrocyte peut être comparé à un gant de latex Les axones du SNP sont vulnérables aux lésions (par sectionne-
contenant du liquide, et dont chacun des doigts est enroulé à plu- ment, écrasement ou autres types de traumatisme). Un axone
sieurs reprises autour de l’axone de plusieurs neurones ; le liquide endommagé est en mesure de se régénérer si son corps cellulaire
est alors repoussé vers la paume du gant. demeure intact et si une partie du neurolemme est conservée. La
Certains axones du SNC et du SNP sont dénués de gaine de régénération axonale dépend de deux acteurs principaux :
myéline : ils sont amyélinisés. Dans le SNC, par contre, les neu- 1) l’étendue des dommages subis ; et 2) la distance qui sépare
rones amyélinisés ne sont pas liés aux oligodendrocytes. Par l’axone endommagé de la structure qu’il innerve. Les chances de
contre, les neurones amyélinisés du SNP se trouvent tout de même régénération axonale sont donc réduites si les dommages sont
liés aux neurolemmocytes, mais au lieu d’en être recouverts de importants ou si la distance est grande.
plusieurs couches ils s’enoncent simplement dans leur mem- Les neurolemmocytes (gaine de myéline) jouent un rôle pré-
brane plasmique FIGURE 12.8. Un poing enoncé dans un oreiller pondérant dans la régénération axonale. La FIGURE 12.9 illustre
moelleux peut illustrer ce concept. Il aut souligner que cet arran- ce processus dont voici les diverses étapes :
gement ne leur conère aucun isolement électrique.
1 L’axone est sectionné à la suite d’un traumatisme.
Vérifiez vos connaissances 2 La partie proximale de l’axone endommagé est reermée par
12. Quel rôle joue la gaine de myéline ? Comment se la usion de sa membrane, puis elle gonfe. Ce gonfement
produit la myélinisation des axones dans le SNP ? résulte du fux axoplasmique (transport lent) qui circule
dans l’axone à partir du corps cellulaire du neurone. En
même temps, la partie de l’axone qui est séparée du corps
cellulaire et sa gaine de myéline sont dégradées ; ce proces-
12.4 La régénération axonale sus est appelé dégénérescence wallérienne. Les macro-
phagocytes (phagocytes) éliminent les débris. Par contre, le
neurolemme de la partie distale de l’axone survit.
1 Reconnaître les acteurs infuençant la régénération des
3 Le neurolemme et ce qu’il reste de l’endonèvre orment un
axones du SNP et expliquer pourquoi ce processus est
tube de régénération.
restreint dans le SNC.
4 L’axone se régénère, puis il s’ensuit une nouvelle myélinisa-
2 Décrire la dégénérescence wallérienne et le renouvellement
axonal. tion. Le tube de régénération guide la repousse axonale,
laquelle croît rapidement dans ce tube, à raison de 2 à 5 mm
Axones
Axone
MET 60 000 x
amyélinisé
Neurolemmocyte Neurolemme
A. B.
FIGURE 12.8
Axones amyélinisés du SNP ❯ A. Les axones amyélinisés sont enveloppés du
neurolemmocyte, mais ils n’ont pas de gaine de myéline. B. Une micrographie électro
nique montre un axone myélinisé et plusieurs autres amyélinisés.
Chapitre 12 Le système nerveux : le tissu nerveux 529
3 Le neurolemme et l’endonèvre
forment un tube de régénération.
12.5 La structure spécialisée
du neurone
L’aptitude du système nerveux à intégrer et à régir des onctions
de l’organisme dépend de la transmission des infux nerveux,
soit les potentiels gradués et les potentiels d’action, par les neu-
rones. Dans les prochains paragraphes, il sera question de la
4 L’axone se régénère et structure spécialisée des neurones, laquelle assure la transmis-
se myélinise de nouveau.
sion des infux nerveux. Les divers types de pompes et de canaux
de la membrane plasmique des neurones sont décrits ainsi que la
concentration relative de diverses substances du milieu intracel-
lulaire et extracellulaire du neurone.
ATP ADP
P
Na+
Na+
La pompe à Na+-K+ change
Pompe de forme (nécessite de l’énergie
à Na+-K+ provenant de la dégradation de l’ATP).
Fermé Ouvert
Liquide
interstitiel
Le neurotrans-
metteur se lie
à la vanne
d’activation.
Cytosol
Na+ K+
Na+
+ + + + + + + + – – – – – – – – – – – – – – – –
– – – – – – – + + + + + + + + + + + + + + +
Vanne Vanne Vanne Vanne Vanne Vanne
d’inactivation d’activation d’inactivation d’activation d’inactivation d’activation
(ouverte) (fermée) (ouverte) (ouverte) (fermée) (ouverte)
FIGURE 12.10
Pompes et canaux de la membrane plasmique ❯ A. La pompe en présence d’une substance chimique donnée. D. Les canaux ioniques
à Na+K+ est une protéine de transport membranaire qui utilise de l’éner voltagedépendants s’ouvrent pour laisser passer un ion une fois un cer
gie (ATP) pour le transport des ions Na+ et K+ à travers la membrane tain voltage transmembranaire atteint. Les canaux ioniques à Na+ voltage
plasmique. B. Les canaux ioniques à fonction passive sont toujours ou dépendants sont sensibles aux variations de voltage et présentent trois
verts et laissent un type d’ion donné les traverser par diffusion. C. Les phases distinctes : le repos, l’activation et l’inactivation.
canaux ioniques liganddépendants sont fermés jusqu’à ce qu’ils soient
Les canaux ioniques permettent aux substances de se dépla- leur concentration est élevée à un milieu où leur concentration
cer dans le sens du gradient de concentration. Les neurones est faible (voir la fgure 12.10B). Les canaux ioniques à fonction
comportent deux principaux types de canaux : passive à sodium (Na+) ou à potassium (K+) en sont quelques
exemples.
• Canaux ioniques à fonction passive (ou canaux ouverts ou
encore canaux de fuite). Ces canaux sont toujours ouverts, ce • Canaux ioniques à fonction active (ou canaux fermés ou
qui permet la diffusion continue de certains ions d’un milieu où encore à ouverture contrôlée). Ces canaux sont toujours
Chapitre 12 Le système nerveux : le tissu nerveux 531
ermés et comportent une vanne qui peut changer de orme 12.5.1.2 La répartition des pompes
pour ouvrir ou ermer le canal en réponse à divers signaux et des canaux ioniques
physiques ou chimiques. Ce type de canaux se divise en trois
Certaines pompes et certains canaux ioniques sont présents un
catégories :
peu partout dans la membrane plasmique des neurones, alors
– Canaux ioniques liganddépendants. Ces canaux sont que d’autres sont uniquement situés dans certaines parties de
généralement ermés. Ils s’ouvrent en réaction à la liai- cette membrane. Dans la présente section, il est question de la
son à un ligand (neurotransmetteur ou autres molé- répartition des divers types de pompes et de canaux dans la
cules). Lorsqu’ils s’ouvrent, un ou des ions donnés membrane plasmique du neurone FIGURE 12.11.
peuvent traverser la membrane plasmique (voir la
fgure 12.10). Les canaux ioniques à K+ ligand- L’ensemble de la membrane plasmique du neurone
dépendants et les canaux ioniques à chlorure (Cl−) Les canaux ioniques à onction passive à Na+, à K+ ainsi que les
ligand-dépendants en sont quelques exemples. pompes à Na+-K+ sont présents dans l’ensemble de la membrane
plasmique du neurone. Ces canaux ioniques et ces pompes sont
– Canaux ioniques voltagedépendants. Ces canaux sont importants dans la production et le maintien du potentiel de repos
généralement ermés, mais ils s’ouvrent en réaction aux de la membrane. La membrane plasmique des neurones contient
variations de voltage, c’est-à-dire de potentiel de la davantage de canaux ioniques à onction passive à K+ que de
membrane plasmique. Lorsque ces canaux sont ouverts, canaux ioniques à onction passive à Na+. Il est donc plus acile
ils permettent à un type d’ions donné de traverser la pour les ions K+ de traverser un canal à K+ qu’il ne l’est pour les
membrane par diusion (voir la fgure 12.10D). Les ions Na+ de traverser un canal à Na+ (voir la section 12.5.2).
canaux ioniques à Na+ voltage-dépendants, ceux à K+
voltage-dépendants et ceux à Ca 2+ en sont quelques La membrane plasmique des parties
exemples. La plupart de ces canaux ont généralement fonctionnelles du neurone
une vanne ouverte ou ermée. Les canaux ioniques à Le neurone type est divisé, sur le plan onctionnel, en quatre
Na+ voltage-dépendants sont uniques, car ils possèdent parties : la partie réceptrice, la zone gâchette, la partie conduc-
deux vannes, l’une d’activation, l’autre d’inactivation. trice et la partie sécrétrice. Chaque partie dière aussi quant aux
Ils peuvent donc entrer dans les trois phases décrites à principaux types de pompes et de canaux ioniques contenus
la section 12.5.1.1. dans la membrane plasmique :
– Canaux ioniques sensibles à d’autres stimulus. Ces • La partie réceptrice contient les dendrites et le corps cellu-
canaux sont présents dans les tissus spécialisés et laire, soit les parties du neurone qui captent les stimulus à
peuvent être excités par des stimulus variés, notamment transmettre le long du neurone. Les canaux ioniques à Na+, à
des sensations tactiles (mécanorécepteurs), des modif- K+ et à Cl− ligand-dépendants sont situés dans cette partie,
cations de la température (thermorécepteurs), etc. qui ne contient qu’une quantité négligeable de canaux
ioniques voltage-dépendants. Les canaux ioniques assurent le
passage des ions Na+ dans la cellule et le passage des ions K+
12.5.1.1 Les trois phases des canaux ioniques
en dehors du neurone.
à sodium voltage-dépendants
Les canaux ioniques à Na+ voltage-dépendants sont présents le • La zone gâchette est composée du cône d’implantation et du
long de l’axone et s’ouvrent en réponse à des uctuations de segment initial, qui le suit immédiatement. Elle contient des
voltage. canaux ioniques à Na+ voltage-dépendants et à K+. Les inux
nerveux sont ormés dans la zone gâchette.
1. La phase de repos. Même si la vanne d’inactivation est
ouverte, la vanne d’activation, elle, est ermée. Les ions Na+ • La partie conductrice correspond à la longueur de l’axone et
ne peuvent donc pas traverser la membrane (voir la à ses ramifcations appelées télodendrons. Tout comme le
fgure 12.10D). cône d’implantation de l’axone, cette partie contient des
canaux ioniques à Na+ voltage-dépendants et à K+.
2. La phase d’activation. Les deux vannes (activation et inacti-
vation) demeurent ouvertes. La vanne d’activation s’ouvre en • La partie sécrétrice est composée des boutons synaptiques, des
réaction à une variation du voltage. Les ions Na+ pénètrent canaux ioniques à Ca2+ voltage-dépendants et des pompes à Ca2+.
dans la cellule par le canal ouvert.
3. La phase d’inactivation. Même si la vanne d’activation est Vérifiez vos connaissances
ouverte, la vanne d’inactivation, elle, est ermée temporaire- 15. Quelle est la différence de fonction entre les canaux
ment (plusieurs millisecondes [ms]) à la suite de l’activation ioniques liganddépendants et les canaux ioniques
du canal ionique à Na+. Pendant cette courte période, le voltagedépendants ?
canal ne peut s’ouvrir, même avec une stimulation. Les ions
16. Quelle partie fonctionnelle du neurone contient
Na+ ne peuvent donc pas traverser la membrane. La phase de
des canaux ioniques liganddépendants ?
repos des canaux ioniques à Na+ voltage-dépendants recom- Laquelle contient des canaux ioniques voltage
mence lorsque la vanne d’inactivation s’ouvre et que la vanne dépendants ?
d’activation demeure ermée.
532 Partie III La communication et la régulation
cellules le sont. Cette diérence de charge porte le nom de poten • Le voltage (ou tension) représente la mesure de la diérence
tiel de membrane. Pour le neurone, ce potentiel de membrane de potentiel entre les charges électriques. Son unité de mesure
peut être modifé en vue de créer un inux nerveux (voir la sec- est le volt (V) ou le millivolt (mV) ; 1 V = 1 000 mV. Plus la
tion 12.8) (Mader, 2009). diérence est grande, plus le voltage est élevé. Il existe d’ail-
leurs diverses tailles de piles sur le marché (p. ex., une pile de
Le gradient de concentration d’une substance donnée repré- 1,5 V de petite taille, une pile de 12 V de grande taille). Le
sente la répartition inégale de cette substance dans deux milieux. voltage inscrit sur ces piles indique l’énergie potentielle rela-
Chaque substance a son propre gradient de concentration. Par tive qu’elles contiennent.
exemple, la concentration des ions K+ est plus élevée dans le
• Le courant correspond au déplacement des particules chargées
neurone qu’elle ne l’est dans le liquide interstitiel, alors que la
électriquement qui traversent une barrière entre deux milieux
concentration des ions Na+ est supérieure à l’extérieur du neu-
de charges électriques diérentes. Plus le mouvement des parti-
rone qu’elle ne l’est à l’intérieur de ce dernier. cules est grand, plus le courant sera élevé. Le mouvement des
particules peut être utilisé à des fns pratiques (p. ex., un cou-
Vérifiez vos connaissances rant d’électrons se crée entre les bornes positive et négative
17. Qu’estce qu’un gradient électrique ? Qu’estce qu’un d’une pile placée dans une lampe de poche lorsque cette der-
gradient de concentration ? nière est allumée).
18. Défnissez le potentiel de membrane. • La résistance est l’opposition au mouvement des particules
chargées électriquement. Il s’agit de la barrière entre deux
milieux qui portent une charge. Plus la résistance est grande,
plus le courant est aible.
La relation entre le voltage, le courant et la résistance s’ex-
12.6 Une introduction à la prime par la loi d’Ohm :
physiologie du neurone Courant (I) = Voltage (V)/Résistance (R)
Cette équation démontre que le courant est directement pro-
Créer et transmettre un courant électrique constitue deux
portionnel au voltage et inversement proportionnel à la résis-
aspects importants de la onction du neurone. Pour y arriver, le
tance. Ainsi, le courant augmente avec la hausse de la diérence
neurone doit d’abord établir et conserver son potentiel membra- de voltage et la diminution de la résistance.
naire de repos. Comme le neurone est une cellule excitable, ce
potentiel de repos de la membrane peut touteois varier de sa Ces concepts généraux inhérents au courant électrique s’ap-
valeur initiale de repos. pliquent aux neurones. Ainsi, dans le neurone :
Dans cette section, il est d’abord question des principes phy- • les particules chargées électriquement sont des ions (contrai-
rement aux piles ou à l’électricité, où il est plutôt question
siques du courant électrique. Ceux-ci sont ensuite appliqués aux
d’un ux d’électrons) ;
neurones afn de comprendre comment le potentiel de repos de
la membrane est créé et entretenu, et, enfn, comment ce poten- • la répartition de la charge, de part et d’autre de la membrane
tiel de membrane peut varier de sa valeur de repos. plasmique, est inégale ; cette diérence de potentiel entre les
deux milieux est appelée potentiel de membrane ;
Ces concepts sont mis en application dans la section 12.7 afn
d’expliquer les événements physiologiques qui se produisent • la bicouche phospholipidique de la membrane plasmique
dans le neurone, du moment où les dendrites et le corps cellu- ore une résistance, car elle empêche généralement les par-
laire sont stimulés jusqu’à ce que le neurotransmetteur soit ticules chargées électriquement de traverser librement la
libéré des boutons synaptiques. membrane ;
• la résistance de la membrane plasmique varie en raison du
type et du nombre de canaux ioniques membranaires qui
12.6.1 Les neurones et la loi d’Ohm s’ouvrent et se reerment ; lorsqu’ils sont ouverts, la résistance
diminue et celle-ci augmente de nouveau après leur ermeture ;
1 Intégrer les concepts de voltage, de courant et de • un courant électrique est généré lorsque les ions chargés posi-
résistance à la structure et à la onction du neurone. tivement ou négativement traversent la membrane plasmique
par diusion dans les canaux ioniques ouverts.
L’énergie électrique représente le mouvement des particules
chargées électriquement et que toute orme d’énergie utilisable
Vérifiez vos connaissances
peut être exploitée (voir la section 3.1). L’activité neuronale
dépend d’ailleurs de cette énergie électrique, plus particulière- 19. Dans le neurone, quel rôle jouent les ions, la bicouche
phospholipidique et les canaux de la membrane plas
ment du courant électrique. En outre, trois caractéristiques
mique relativement aux concepts de courant, de
importantes sont associées à ce dernier : le voltage, le courant et voltage et de résistance ?
la résistance.
534 Partie III La communication et la régulation
La différence relative entre les charges de part et d’autre de la dans le liquide interstitiel est supérieur au nombre d’ions posi-
membrane plasmique représente le potentiel de membrane. De tifs dans le cytosol du neurone au repos.
façon plus précise, le potentiel de membrane d’une cellule exci-
table au repos (p. ex., des neurones, des cellules musculaires) est 12.6.2.1 La création et l’entretien du potentiel
appelé potentiel de repos de la membrane.
de repos de la membrane
Un voltmètre est utilisé pour mesurer la différence de tension Le potentiel de repos de la membrane est principalement le résultat
des deux côtés de la membrane plasmique. Pour ce faire, une de la perméabilité de la membrane aux ions. Il est surtout créé grâce
microélectrode est placée dans le neurone, et une seconde, à l’ex- aux canaux ioniques à fonction passive (à K+ et à Na+) et entretenu
térieur de celui-ci, dans le liquide interstitiel FIGURE 12.12. Le par l’activité des pompes à Na+-K+ de la membrane plasmique.
potentiel de repos de la membrane d’un neurone est négatif ; il
s’élève généralement à −70 mV, mais peut se situer entre −40 et Le rôle du potassium
−90 mV. Cette valeur est négative, car la charge du cytosol est La diffusion du K+ constitue le facteur le plus important dans
relativement négative comparativement à la charge du liquide l’établissement de la valeur du potentiel de repos de la membrane.
interstitiel, c’est-à-dire que le nombre d’ions positifs présents Par ailleurs, le mouvement des ions K+ dépend de leur gradient de
−70 mV
++++++++++
– – – – – – – – – –
– – – – – – – – – –
++++++++++
−70 mV
Voltmètre
Cl−
Na+
Liquide
interstitiel
Plus forte
concentration en Microélectrode
Na+ et en Cl− +++ ++ ++ ++ +++ +++ + +
Membrane
plasmique
––– –– –– –– ––– ––– ––––
Cytosol −70 mV
Plus forte
concentration en
K+, en phosphate K+
inorganique (Pi) ATP
et en protéines ADP Pi Protéine
FIGURE 12.12
Production et conservation du potentiel de repos de la ions Na+. La pompe à Na+K+ joue un rôle essentiel dans la création et
membrane ❯ L’établissement du potentiel de repos de la membrane le maintien du potentiel de repos, puisqu’elle maintient les gradients de
à −70 mV dépend du déplacement, par les canaux ioniques à onction concentration ionique.
passive, des ions K+ et, dans une moindre mesure, de la diusion des
Chapitre 12 Le système nerveux : le tissu nerveux 535
concentration. Les ions K+ se trouvant en plus grande concentra- fonction passive à Na+ dans le sens du gradient de concentration.
tion dans le cytoplasme ont tendance à diffuser vers l’extérieur Ces ions sont également attirés dans la cellule par un gradient
du neurone, dans le liquide interstitiel, par les canaux ioniques à électrique. Ces deux gradients contribuent donc au déplacement
fonction passive, dans le sens du gradient de concentration. Cette des ions Na+ du liquide interstitiel vers l’intérieur du neurone.
diminution du nombre d’ions K+ fait en sorte que la cellule est Cependant, le nombre restreint de canaux ioniques à fonction pas-
composée d’une plus grande proportion de composants chargés sive à Na+ freine la quantité d’ions Na+ qui se déplacent vers le
négativement (p. ex., le phosphate, les protéines). Ces compo- cytoplasme. Il y a donc toujours plus d’ions K+ qui se déplacent
sants demeurent dans la cellule, car ils sont trop gros pour pou- vers l’extérieur de la cellule que d’ions Na+ qui y entrent.
voir traverser la membrane plasmique.
Le rôle des pompes à sodium-potassium
Le déplacement des ions K+ est toutefois contrebalancé par le Les pompes à Na+-K+ jouent un rôle modeste dans la création
gradient électrique. En effet, la charge positive du milieu extra- du potentiel de membrane, soit environ 3 des −70 mV
cellulaire repousse les ions K+, alors que la charge négative dans FIGURE 12.13. Toutefois, leur activité permet d’entretenir ce
la cellule les attire. Ainsi, le déplacement des ions K+ est facilité
par leur gradient de concentration, mais il est ralenti par leur
gradient électrique. À mesure que les ions K+ se déplacent vers
l’extérieur du neurone, l’intérieur de ce dernier porte une charge
de plus en plus négative, ce qui amplie l’attraction des ions K+
vers l’intérieur de la cellule. Le gradient chimique qui permet aux
ions K+ de sortir du neurone devient éventuellement égal au gra-
dient électrique qui s’oppose à ce déplacement des ions. L’équilibre
est alors atteint. S’il n’y avait que des canaux ioniques à fonction
passive à K+ dans le neurone, le déplacement de ces ions entraî-
nerait alors un potentiel de repos de la membrane de −90 mV.
Le rôle du sodium
Le potentiel de repos de la membrane d’un neurone est générale-
ment de −70 mV. La différence entre le −90 mV créé par le dépla-
cement des ions K+ et le potentiel de repos de −70 mV est
principalement attribuable au déplacement des ions Na+. Les ions
Na+, présents en concentration plus importante dans le milieu
extracellulaire, pénètrent dans la cellule par les canaux ioniques à
FIGURE 12.13
Changements du potentiel de repos de la membrane ❯ (ligand-dépendants ou voltage-dépendants) et C. hyperpolarisation quand
A. Le potentiel de repos de la membrane des neurones est de −70 mV. le potentiel membranaire s’élève au-dessus de −70 mV (p. ex., −80 mV)
Il y a B. dépolarisation quand le potentiel membranaire diminue en deçà en raison de l’ouverture des canaux ioniques à K+ (ligand-dépendants ou
de −70 mV (p. ex., −60 mV) à cause de l’ouverture des canaux ioniques voltage-dépendants) ou des canaux ioniques à Cl− ligand-dépendants.
536 Partie III La communication et la régulation
TABLEAU 12.3 Caractéristiques du potentiel gradué • Le potentiel gradué est de courte durée, de une à quelques mil-
et du potentiel d’action lisecondes, soit du moment où les canaux s’ouvrent jusqu’à ce
que le courant des ions locaux soit interrompu.
Caractéristique Potentiel gradué Potentiel d’action
Le potentiel d’action est créé dans la zone gâchette, qui com-
Partie du neuronea Dendrites et corps Axone
cellulaire
porte le cône d’implantation et le segment initial du neurone, et
se propage le long de l’axone. La propagation des potentiels
Canaux ioniques Canaux ligand Canaux d’action est également assurée le long du sarcolemme des
dépendants ou sen voltagedépendants cellules musculaires (voir la section 10.3.2). Le potentiel d’action
sibles à d’autres est attribuable à l’ouverture des canaux ioniques voltage-
stimulus (mécanique,
thermique, etc.)
dépendants à la suite d’une variation de voltage. La variation
minimale nécessaire pour ouvrir les canaux ioniques voltage-
Sens de la varia Positif ou négatif Positif, puis négatif dépendants porte le nom de seuil d’excitation. Ce seuil se situe
tion de tension à environ −55 mV pour la majorité des cellules excitables. Tout
Importance de Variation relativement Variation relativement
voltage inérieur à cette valeur s’avère donc insufsant pour
la variation petite grande entraînant une aire ouvrir les canaux ; il est alors question de valeur infralimi
de voltage inversion temporaire naire. Le cas échéant, les canaux ioniques voltage-dépendants
de la polarité demeurent ermés. Lorsque le seuil d’excitation est atteint, tou-
teois, les canaux s’ouvrent et restent ouverts assez longtemps
Degré de la varia En fonction de la force Aucune variation en
tion de voltage du stimulus général
pour que le potentiel de membrane soit inversé. Par exemple,
lorsque les canaux ioniques à Na+ voltage-dépendants s’ouvrent,
Durée 1 ms à quelques ms Temps nécessaire sufsamment d’ions Na+ pénètrent dans le neurone pour que la
pour parcourir l’axone charge de ce dernier devienne relativement positive. Ce courant
Variation Diminution en fonction Intensité constante en d’ions Na+ se déplace le long de la membrane plasmique vers les
de l’intensité de la distance raison de l’ouverture emplacements adjacents, puis les canaux ioniques à Na+
et de la fermeture voltage-dépendants s’ouvrent à ces endroits. L’ouverture suc-
successives continues cessive de ces canaux se poursuit sur toute la longueur de
des canaux voltage l’axone où chaque canal laisse entrer tout juste assez d’ions Na+
dépendants pour que le potentiel de membrane du neurone soit inversé.
a Emplacement le plus courant selon le type de potentiel
L’ouverture en série des canaux ioniques à Na+ voltage-
dépendants est suivie de l’ouverture en série des canaux ioni -
ques à K+ voltage-dépendants, ce qui entraîne le déplacement
se déplacent, plusieurs uient à travers la membrane plasmique, des ions K+ hors du neurone de manière à ce que la membrane
et le potentiel de membrane se rétablit rapidement, alors que le retrouve son potentiel de repos. Donc, le potentiel d’action :
cytosol oppose une certaine résistance aux mouvements des
ions. Cette résistance s’établit par la présence d’un gradient de • ait intervenir une inversion temporaire de la polarité de la
membrane plasmique au moment où l’intérieur de l’axone
concentration et celle des canaux membranaires. Un potentiel
devient relativement positi et que l’extérieur devient relative-
gradué ne peut se propager au-delà de quelques millimètres. Au
ment négati ; cette inversion est suivie d’un retour au poten-
mieux, il peut se rendre à la zone gâchette de l’axone et possible-
tiel de repos de la membrane (l’intérieur du neurone redevient
ment générer un inux nerveux. relativement négati) ;
Les caractéristiques des potentiels gradués peuvent se résu- • est autopropagé et conserve son intensité (diérence de
mer ainsi : charge) jusqu’au bouton synaptique en raison de l’ouverture
• La variation de voltage peut aire en sorte que l’intérieur du et de la ermeture successives des canaux ioniques voltage-
neurone devienne soit plus positi qu’avant (dépolarisation), dépendants ;
soit plus négati (hyperpolarisation), selon le type de canaux • obéit à la loi du tout ou rien ; ainsi, si le seuil d’excitation
qui s’ouvrent, et donc selon le type d’ions qui entrent ou qui (−55 mV) est atteint, le potentiel d’action est transmis, mais s’il
sortent de la cellule. n’est pas atteint, aucun potentiel d’action ne peut se propager ;
il est important de noter que tous les potentiels d’action ont la
• Le degré de variation de voltage dépend de la orce du stimu-
même intensité lorsqu’ils sont soumis aux mêmes conditions.
lus ; il est donc gradué. Plus le stimulus est ort, plus le nombre
de canaux ioniques (ligand-dépendants ou autres) qui s’ouvrent
Vérifiez vos connaissances
est élevé, donc plus le nombre d’ions qui traversent la mem-
brane est élevé. 21. Qu’estce qui provoque la dépolarisation et
l’hyperpolarisation du neurone ?
• L’intensité du potentiel gradué diminue proportionnellement à
22. En quoi le potentiel gradué diffèretil du potentiel
la distance qu’il parcourt le long de la membrane plasmique du
d’action quant au type de canaux en cause ? Où ces
neurone. Cette perte de charge est principalement attribuable à potentiels se produisentils dans le neurone ?
la résistance du cytosol qui s’oppose au déplacement des ions.
538 Partie III La communication et la régulation
12.7 La physiologie une ente synaptique, soit un espace rempli de liquide intersti-
tiel. Chaque neurone présynaptique libère un neurotransmetteur
des différentes parties qui se lie à des récepteurs situés dans la partie réceptrice d’un
fonctionnelles du neurone neurone postsynaptique, soit les dendrites et le corps cellulaire
de ce dernier. Ces récepteurs jouent également le rôle de canaux
ioniques ligand-dépendants. Ces canaux ioniques à onction
Divers événements physiologiques surviennent dans les dié- active de la partie réceptrice s’ouvrent au moment de la liaison
rentes parties onctionnelles du neurone, de la stimulation ini- du neurotransmetteur. Ensuite, des ions donnés traversent
tiale des dendrites et du corps cellulaire à la libération d’un la membrane, ce qui entraîne la création d’un potentiel gradué
neurotransmetteur par les boutons synaptiques. La FIGURE 12.14 dans le neurone postsynaptique. Ce potentiel local constitue
présente un survol des événements qui ont lieu dans la partie une légère variation de charge du potentiel de repos de la
réceptrice, dans la zone gâchette ainsi que dans les parties membrane.
conductrice et sécrétrice du neurone.
Les potentiels gradués qui surviennent dans les neurones
postsynaptiques sont appelés potentiels postsynaptiques.
12.7.1 La partie réceptrice Généralement, bon nombre de ces potentiels sont créés, car les
neurones postsynaptiques peuvent se lier à plusieurs neu-
1 Défnir le potentiel postsynaptique. rotransmetteurs au même moment. Ainsi, l’eet de plusieurs
potentiels gradués se cumule ; ce processus se nomme somma-
2 Comparer l’action des neurotransmetteurs excitateurs à celle
tion. Le potentiel gradué dépend toujours du type de neuro-
des neurotransmetteurs inhibiteurs dans la création des
transmetteurs libérés par le neurone présynaptique. Si le
potentiels postsynaptiques dans la partie réceptrice du
neurotransmetteur est excitateur, il provoquera l’ouverture
neurone, puis distinguer les deux types de neurotransmetteurs.
d’un canal à Na+, par exemple, et excitera le neurone postsynap-
3 Représenter et expliquer les potentiels postsynaptiques tique. Il s’agit alors d’un potentiel postsynaptique excitateur. En
excitateur et inhibiteur. contrepartie, si le neurotransmetteur est inhibiteur, il provo-
quera l’ouverture d’un canal à K+, à Cl- ou les deux et empêchera
La FIGURE 12.15 illustre une série de neurones présynaptiques à la création du potentiel gradué. Il s’agit alors d’un potentiel post-
proximité d’un neurone postsynaptique. Entre les deux se trouve synaptique inhibiteur.
FIGURE 12.15
Potentiels postsynaptiques de la partie réceptrice ❯ Le neurotransmet
teur libéré par les neurones présynaptiques traverse la fente synaptique et pro
duit un potentiel gradué (postsynaptique). A. La liaison d’un neurotransmetteur
excitateur produit un potentiel postsynaptique excitateur (PPSE). B. La liaison d’un
neurotransmetteur inhibiteur produit un potentiel postsynaptique inhibiteur (PPSI).
540 Partie III La communication et la régulation
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS d’implantation. Son intensité s’aaiblit également en onc-
tion de la distance parcourue.
Les neurones sensitis sont uniques en ceci que leur partie
réceptrice contient des canaux ioniques dont l’ouverture est Il n’est pas rare que des neurotransmetteurs excitateurs et
contrôlée par un stimulus autre qu’un ligand ou une variation inhibiteurs soient libérés par les nombreux neurones présynap-
de voltage. Par exemple, les neurones sensitis de l’œil rener tiques au même moment. Ainsi, plusieurs canaux s’ouvrent
ment des canaux ioniques qui sont stimulés par la lumière simultanément et laissent entrer et sortir des ions diérents
(voir la section 16.4.3) ; les neurones sensitis de la peau (voir FIGURE 12.16. De plus, un même neurone présynaptique peut
la section 16.2.1) contiennent des canaux stimulés par une stimuler le neurone postsynaptique en augmentant le rythme
pression mécanique, comme lorsque quelqu’un touche le de libération du neurotransmetteur. Ainsi, il se produit rapide-
bras d’une autre personne pour attirer son attention. Les ment de nombreux potentiels gradués, et le résultat qui en
termes potentiel générateur ou potentiel récepteur désignent découle peut se résumer ainsi : plusieurs PPSE, PPSI, ou les
plus particulièrement les potentiels gradués associés aux deux, sont générés pratiquement au même moment (voir la
neurones sensitis. section 12.7.2).
Axones du neurone
présynaptique
Dendrites
Corps cellulaire
du neurone
postsynaptique
Gaine de
myéline
MEB 80 000 x
Axone
FIGURE 12.16
Neurones présynaptiques et leur neurone la libération des neurotransmetteurs par un grand nombre de neurones
postsynaptique ❯ L’illustration et la photographie montrent de présynaptiques ainsi que la production subséquente et simultanée des
nombreux axones de neurones présynaptiques ainsi que la partie PPSE et des PPSI dans le neurone postsynaptique.
réceptrice d’un neurone postsynaptique. Cet arrangement permet
Le seuil d’excitation peut être atteint grâce à deux types de som- ait que son onctionnement s’apparente à celui d’une arme à eu.
mation, la sommation spatiale et la sommation temporelle, les- En eet, lorsqu’une pression sufsante est exercée sur la gâchette
quelles peuvent agir de concert en vue de produire un eet donné. d’un usil, la balle contenue dans l’arme est expulsée du canon,
mais si la pression est insufsante, il est impossible de aire eu.
• La sommation spatiale survient lorsque de multiples neurones
présynaptiques libèrent un neurotransmetteur à divers endroits
de la partie réceptrice du neurone postsynaptique, ce qui produit STRATÉGIES D’APPRENTISSAGE
INTÉGRATION
des PPSE, des PPSI ou les deux types de potentiels FIGURE 12.17A.
Si un nombre sufsant de PPSE est généré et que le seuil d’exci- Pour bien vous représenter les diérents types de sommation,
tation est atteint, un potentiel d’action est alors produit. imaginez que vous lancez des pierres dans une piscine. Le
seuil d’excitation est représenté par l’eau qui déborde à une
• La sommation temporelle survient lorsqu’un seul neurone extrémité de la piscine (neurone postsynaptique). Vous vous
présynaptique libère un neurotransmetteur en vue de stimuler tenez à l’autre bout de la piscine et vous êtes un neurone pré
le neurone postsynaptique toujours au même endroit et à plu- synaptique unique.
sieurs reprises en très peu de temps (voir la fgure 12.17B). Si
les PPSE qui en résultent atteignent la zone gâchette de l’axone Quand vous lancez une pierre dans la piscine, vous créez
dans un court laps de temps, ces deux potentiels s’additionnent une petite vague, un PPSE, insufsante pour aire déborder
(le PPSE dure généralement environ 15 ms). Finalement, un l’eau à l’autre extrémité de la piscine (seuil d’excitation non
potentiel d’action est produit si le seuil d’excitation est atteint. atteint). Il y aura sommation spatiale si vous êtes plusieurs per
sonnes à lancer des pierres un peu partout dans la piscine.
La loi du tout ou rien (voir la section 10.6.2) s’applique aux Les vaguelettes collectives qui s’additionnent eront déborder
potentiels d’action qui se propagent le long de la membrane plas- l’eau au bout de la piscine (seuil d’excitation atteint).
mique des neurones. Si le seuil d’excitation est atteint, le poten-
Quant à la sommation temporelle, vous pourrez l’illustrer en
tiel d’action se déplace le long de l’axone sans perdre de son lançant des pierres de açon rapide et répétée au même
intensité. Touteois, si seule une valeur inraliminaire est atteinte, endroit de la piscine, de sorte que les vaguelettes s’addition
le potentiel d’action ne se propagera pas. De plus, les valeurs neront pour aire déborder l’eau à l’autre bout de la piscine
supérieures au seuil d’excitation entraînent toujours une réponse (seuil d’excitation atteint).
de même intensité. La zone gâchette tient d’ailleurs son nom du
542 Partie III La communication et la régulation
de membrane (mV)
+30 +30
Zone gâchette
Potentiel Potentiel
Potentiel
Potentiel
0 d’action 0 d’action
P2
P4 P5 Cône
–55 Seuil –55 Seuil
P1 P2 P3 d’implantation
d’excitation d’excitation
–70 –70
Temps (ms) Temps (ms)
P2 P2
Gaine de
myéline
P3
PPSE P4 P5
Axone PPSE Axone
FIGURE 12.17
Sommation et zone gâchette ❯ La sommation correspond à déclenchés par plusieurs neurones (P1P5) ; et B. la sommation
l’intégration des eets des potentiels postsynaptiques qui parvien temporelle due aux potentiels postsynaptiques créés par la stimu
nent au cône d’implantation ; il y a A. la sommation spatiale au lation rapide venant d’un neurone présynaptique (P2). Les eets
cours de laquelle interviennent les potentiels postsynaptiques négatis des PPSI ne sont pas montrés.
Dans le même ordre d’idées, la balle se déplace toujours à la La partie conductrice correspond à toute la longueur de l’axone.
même vitesse, même si la pression exercée sur la gâchette est La zone gâchette et l’axone contiennent des canaux ioniques à
supérieure à celle nécessaire pour faire feu. Na+ et à K+ voltage-dépendants. La principale fonction de l’axone
est la propagation des potentiels d’action. À cet égard, un poten-
Vérifiez vos connaissances tiel d’action parcourt l’axone lorsque le seuil d’excitation est
24. Dans quelle mesure le seuil d’excitation de la atteint dans la zone gâchette. Le potentiel d’action compte trois
membrane estil important dans la zone gâchette étapes : la dépolarisation, qui fait en sorte que l’axone devient
du neurone ? plus positif en raison d’un apport en ions Na+, la repolarisation,
soit le moment où le neurone revient à son potentiel de repos
attribuable à une perte d’ions K+, et l’hyperpolarisation, qui cor-
respond à une perméabilité accrue de la membrane plasmique
12.7.3 La partie conductrice aux ions K+ et un potentiel de membrane inférieur à la normale
FIGURE 12.18. La propagation d’un potentiel d’action est appelée
5 Décrire les étapes de la création d’un inux nerveux ainsi infux nerveux (voir la fgure 12.18A).
que sa propagation le long de l’axone.
6 Illustrer et expliquer les variations électriques que subit 12.7.3.1 La dépolarisation et sa propagation
un axone. La dépolarisation constitue une variation, à la hausse, du potentiel
7
de membrane grâce à l’intervention des canaux ioniques à Na+
Défnir le concept de période réractaire, puis distinguer la
période réractaire absolue et la période réractaire relative voltage-dépendants présents dans la membrane plasmique de
qui interviennent dans la transmission d’un potentiel d’action. l’axone (voir la fgure 12.18B). Normalement, ces canaux sont
fermés. Le processus de dépolarisation commence lorsque les
Chapitre 12 Le système nerveux : le tissu nerveux 543
médicales locales (p. ex., des points de suture, un plombage), la repolarisation correspond à l’action de relever tous les domi-
comme la lidocaïne, empêchent l’ouverture des canaux ioniques nos pour pouvoir les aire basculer de nouveau.
à Na+ voltage-dépendants et interrompent la création de l’inux
nerveux. Ainsi, s’il n’y a pas d’entrée d’ions Na+, il n’y a pas 12.7.3.3 L’hyperpolarisation et le retour au potentiel
génération d’inux nerveux sur l’axone, et donc aucun message de repos de la membrane
de douleur n’est perçu par le SNC. Aussi, le simple ait d’appli-
quer de la glace sur une blessure contribue à réduire la douleur Généralement, les canaux ioniques à K+ voltage-dépendants sont
en ralentissant l’ouverture des canaux ioniques à Na+ et, par le ouverts plus longtemps qu’il ne leur aut pour retrouver leur
ait même, la transmission des potentiels d’action générés par les potentiel de repos (−70 mV). Pendant ce court instant, la charge
stimulus douloureux. à l’intérieur du neurone est inérieure au potentiel de repos de la
membrane. Le neurone est alors hyperpolarisé. L’action des
pompes à Na+-K+ qui suit la ermeture des canaux ioniques à
12.7.3.2 La repolarisation
K+ voltage-dépendants permet de rétablir les concentrations
La repolarisation consiste à ramener le neurone à son potentiel ioniques normales et le potentiel de repos. Le neurone retrouve
de repos initial grâce aux canaux ioniques à K+ voltage- alors son équilibre chimique et électrique. Les changements
dépendants situés dans la membrane plasmique de l’axone (voir électriques attribuables au potentiel d’action sont illustrés et
la fgure 12.18C). Ces canaux sont généralement ermés, mais décrits dans la FIGURE 12.19.
lorsque le seuil d’excitation est atteint, ils s’ouvrent. Les canaux
ioniques à K+ s’ouvrent plus lentement que les canaux ioniques
12.7.3.4 La période réfractaire
à Na+ et ne sont complètement ouverts qu’à la fn de la
dépolarisation. Au moment de la repolarisation, sufsamment La période réfractaire correspond au court laps de temps qui
d’ions K+ sortent rapidement du neurone pour que l’axone suit la production d’un potentiel d’action et au cours duquel
devienne négati et que le neurone retrouve son potentiel de repos l’axone est incapable de générer un second potentiel d’action, ou
(−70 mV). La repolarisation ait passer les canaux ioniques à lorsqu’il nécessite une stimulation plus orte que d’habitude
Na+ voltage-dépendants de l’état d’inactivation à l’état de repos, pour y arriver. Pendant cette période, la membrane plasmique
permettant ainsi à ces canaux de s’ouvrir de nouveau en vue de excitable récupère et se prépare à répondre à un autre stimulus.
transmettre un nouvel inux nerveux.
La période réractaire comporte deux phases, soit la période
La repolarisation a lieu lorsque les canaux ioniques à K+ réractaire absolue et la période réractaire relative FIGURE 12.20.
voltage-dépendants situés le long de l’axone, dans les régions La période réfractaire absolue correspond à la courte période
adjacentes, s’ouvrent à tour de rôle. Dans l’analogie des dominos, (environ 1 ms) suivant la production d’un potentiel d’action au
FIGURE 12.19
Phases du potentiel d’action ❯ Voici une illustration des variations qu’en quelques millisecondes et résultent de l’ouverture ou de la
de voltage de la membrane, en millivolts, attribuables à la production d’un fermeture des canaux ioniques à Na+ ou à K+ voltagedépendants,
potentiel d’action dans la zone gâchette. Ces variations ne surviennent lesquels sont situés dans la membrane de l’axone.
Chapitre 12 Le système nerveux : le tissu nerveux 545
FIGURE 12.20
Périodes réfractaires ❯ La période
réfractaire absolue correspond à la pé
riode qui s’étend du début de la dépola
risation jusqu’à ce que la repolarisation
soit pratiquement terminée. Au cours de
cette période, il est impossible de géné
rer un second potentiel d’action, même
si le stimulus est très puissant. La période
réfractaire relative, quant à elle, est la pé
riode qui survient immédiatement après la
période réfractaire absolue. Au cours de
celleci, il est possible de générer un autre
potentiel d’action à condition que le stimu
lus soit plus fort que le seuil d’excitation,
car le neurone est hyperpolarisé.
cours de laquelle aucun stimulus, aussi fort soit-il, ne peut 12.7.4 La partie sécrétrice
entraîner la production d’un second potentiel d’action. Pendant
ce moment, les canaux ioniques à Na+ voltage-dépendants sont
8 Décrire les événements qui surviennent lorsque le potentiel
d’abord ouverts avant de se refermer lorsqu’ils entrent en phase
d’inactivation. La phase d’inactivation se poursuit généralement d’action atteint la partie sécrétrice du neurone.
jusqu’à ce que la membrane retrouve son potentiel de repos 9 Expliquer le rôle des ions Ca2+ dans la libération
grâce à la repolarisation. Conséquemment, au cours de la des neurotransmetteurs.
période réfractaire absolue, aucune variation de voltage dans
la membrane plasmique d’un axone ne peut provoquer l’ouver- La partie sécrétrice du neurone est constituée des boutons
ture des canaux ioniques à Na+ voltage-dépendants pour générer synaptiques. La principale activité de cette partie est la libéra-
le prochain potentiel d’action. Finalement, la période réfractaire tion d’un neurotransmetteur par les vésicules synaptiques
absolue fait en sorte que le potentiel d’action est transmis le long FIGURE 12.21. Avant que le potentiel d’action n’atteigne les bou-
de l’axone dans une seule direction, soit vers les boutons tons synaptiques, les pompes à Ca 2+ incrustées dans la mem-
synaptiques. brane de celui-ci (non illustrées dans la gure 12.21) créent un
La période réfractaire relative a lieu tout de suite après la gradient de concentration en repoussant les ions Ca 2+ vers le
période réfractaire absolue. Pendant cette période, un autre cytoplasme. Il en résulte une plus grande quantité d’ions Ca 2+ à
potentiel d’action peut être généré dans un axone à condition l’intérieur du bouton synaptique qu’à l’extérieur de ce dernier.
que la stimulation de sa membrane soit supérieure, soit suf- Lorsque le potentiel d’action (ou l’inux nerveux) atteint les
samment importante pour dépasser le seuil d’excitation. Le boutons synaptiques à l’extrémité de l’axone, l’ouverture des
cas échéant, les canaux ioniques à Na+ voltage-dépendants canaux ioniques à Ca 2+ voltage-dépendants est déclenchée. Les
retrouvent leur état de repos, mais le neurone est légèrement ions Ca 2+ passent alors du liquide interstitiel au cytoplasme du
hyperpolarisé parce que les canaux ioniques à K+ voltage- bouton synaptique dans le sens du gradient de concentration.
dépendants sont restés ouverts un peu plus longtemps pendant Puis ils se lient aux protéines des vésicules synaptiques, ce qui
la phase de repolarisation. déclenche une série d’événements qui donnent lieu à la fusion
des vésicules synaptiques et de la membrane plasmique du neu-
rone. Le neurotransmetteur est ensuite libéré par exocytose
Vérifiez vos connaissances dans la fente synaptique. L’exocytose est un transport membra-
25. Comment surviennent la dépolarisation et la naire actif qui consiste en la sortie de substances à l’extérieur de
repolarisation dans la partie conductrice du neurone ? la cellule par des vésicules qui fusionnent avec la membrane
plasmique. Près de 300 vésicules fusionnent chaque fois qu’un
546 Partie III La communication et la régulation
FIGURE 12.21
Partie sécrétrice et libération du neurotransmetteur ❯ A. Cette
gure montre les étapes qui mènent à la libération du neurotransmetteur
des vésicules synaptiques par exocytose. B. Micrographie électronique
sur laquelle gurent les vésicules synaptiques présentes dans le bouton
synaptique.
Chapitre 12 Le système nerveux : le tissu nerveux 547
potentiel d’action est généré. De nombreuses protéines contri- La conduction saltatoire (saltare = sauter), quant à elle,
buent à l’exocytose du neurotransmetteur (p. ex., la synaptotag- touche les axones myélinisés. Touteois, le potentiel d’action
mine, les protéines SNARE). Des recherches dans le domaine se n’est pas généré dans les régions myélinisées, mais plutôt à
poursuivent en vue de comprendre le rôle précis de chacune partir des nœuds de la neuroibre. Cette distinction réside
d’elles (Dulubova, Khvotchev, Liu et al., 2007 ; Galli, Martinez- dans la diérence anatomique entre les deux types de régions
Arca & Paumet, 2002 ; Seagar, Quetglas, Iborra et al., 2001). Le que comporte l’axone myélinisé. D’une part, les régions myé-
neurotransmetteur traverse ensuite par diusion la ente synap- linisées contiennent moins de canaux ioniques à Na+ et à K+
tique située entre les boutons synaptiques et la cellule eectrice voltage-dépendants que les nœuds. De plus, les lipides mem-
afn d’y être stimulé. Puis il se lie aux récepteurs d’une protéine branaires de la gaine de myéline jouent le rôle d’isolants en
cellulaire particulière d’un autre neurone ou d’un eecteur, orçant les courants ioniques à sauter d’un nœud de la neuro-
qu’il s’agisse d’un muscle ou d’une glande. ibre à un autre. À l’opposé, les nœuds de la neuroibre pré-
sentent un nombre important de canaux ioniques à Na+ et à
Les processus physiologiques qui surviennent dans les quatre
K+ voltage-dépendants, et ils ne sont pas isolés par une gaine
principales parties onctionnelles du neurone, soit la partie
de myéline. L’inlux nerveux circule donc rapidement d’un
réceptrice, la zone gâchette de l’axone, la partie conductrice et la
partie sécrétrice, sont résumés dans la FIGURE 12.22. nœud à l’autre en stimulant l’ouverture des canaux ioniques
à Na+ voltage-dépendants et en accélérant la propagation du
potentiel d’action. La transmission des inlux nerveux le long
Vériiez vos connaissances
des axones myélinisés se déroule comme suit FIGURE 12.23 :
26. Décrivez la suite d’événements qui surviennent
entre l’atteinte d’un potentiel d’action dans le bouton • Le nœud de la neurofbre. Le potentiel d’action est généré
synaptique et la libération du neurotransmetteur à partir des nœuds de la neurofbre. Il s’ensuit une dépo-
dans la fente synaptique. larisation attribuable à l’ouverture des canaux ioniques
à Na+ voltage-dépendants, puis les ions Na+ pénètrent dans
l’axone par diusion. Cette étape est suivie d’une repolari-
sation au cours de laquelle les canaux ioniques à K+
voltage-dépendants s’ouvrent pour laisser sortir les ions K+.
12.8 La vitesse de propagation • Les régions myélinisées. La présence de la gaine de myéline
de l’infux nerveux accroît signifcativement la vitesse de l’inux nerveux. La myé-
line isole l’axone, c’est-à-dire qu’elle empêche les uites de
La propagation d’un inux nerveux le long de la membrane plas- charges à travers la membrane plasmique de l’axone et permet
mique de l’axone varie quant à sa vitesse, mais elle est toujours au voltage de la membrane d’être modifé plus rapidement.
inuencée par deux principaux acteurs : le diamètre de l’axone Pour ces raisons, la dépolarisation de la membrane plasmique
ainsi que sa myélinisation. ne se déplace pas vers les régions adjacentes ; elle se déplace
plutôt jusqu’au nœud de la neurofbre suivant.
• Le diamètre de l’axone. Généralement, plus le diamètre de
l’axone est grand, plus l’inux nerveux se propagera rapide- • Les nœuds de la neurofbre suivants. L’arrivée d’un courant
ment, car la résistance qui s’oppose au déplacement des ions est d’ions Na+ relativement aible suft à provoquer l’ouverture
plus aible. Ainsi, les axones de plus grand diamètre atteignent des canaux ioniques à Na+ voltage-dépendants du nœud de la
le seuil d’excitation plus rapidement que les axones plus étroits. neurofbre suivant, ce qui engendre la production d’un nou-
veau potentiel d’action. Un autre potentiel d’action est alors
• La myélinisation de l’axone (voir la section 12.3.3). Il s’agit du créé au moment de l’entrée des ions Na+ dans le neurone, et
acteur d’inuence de la vitesse de propagation de l’inux un nouveau courant est produit. Animation La propaga-
nerveux le plus important. La propagation d’un potentiel d’ac- tion du potentiel d’action dans les axones myélinisés
tion est plus rapide dans les axones myélinisés que dans les
axones amyélinisés. Ce processus se répète à mesure que l’inux nerveux par-
court l’axone, jusqu’à ce que ce dernier atteigne les boutons
synaptiques. La transmission de l’inux nerveux le long de
12.8.1 La propagation l’axone est appelée conduction saltatoire parce que les poten-
tiels d’action ne sont générés qu’aux nœuds de la neurofbre.
Ainsi, l’inux nerveux semble sauter d’un nœud à l’autre le
1 Distinguer la conduction continue et la conduction
long de l’axone.
saltatoire relativement au mécanisme et à la vitesse
de transmission d’un potentiel d’action, puis comparer La transmission de l’inux nerveux dans un axone myélinisé
les deux. est bien plus rapide que dans un axone amyélinisé : 120 mètres
par seconde (m/s) comparativement à 2 m/s. La raison est simple :
La conduction continue touche les axones amyélinisés et donne lieu dans l’axone myélinisé, le potentiel d’action n’est généré qu’aux
à l’ouverture séquentielle des canaux ioniques à Na+-K+ nœuds de la neurofbre, tandis que dans l’axone amyélinisé, le
voltage-dépendants situés dans la membrane plasmique de l’axone. potentiel d’action est généré sur toute la longueur de l’axone. En
Le concept de propagation du potentiel d’action présenté dans les sec- outre, la conduction saltatoire s’avère plus efcace que la conduc-
tions précédentes portait sur l’axone amyélinisé (voir la fgure 12.18). tion continue parce que les pompes à Na+-K+ nécessitent un
INTÉGRATION ILLUSTRATION DES CONCEPTS
+ + + + + + + + + + + + + – – –
– – – – – – – – – – – – –+ + +
– – – – – – – – – – – – –+ + +
+ + + + + + + + + + + + +– – –
Potentiel
d’action
Repolarisation Dépolarisation
FIGURE 12.23
Conduction saltatoire ❯ Un nouveau potentiel d’action est généré à chacun des nœuds
de la neurofbre. Ainsi, le potentiel d’action semble sauter d’un nœud à l’autre.
un autre inux nerveux. Il existe un retard d’action synaptique molécule libérée par un neurone moteur à une jonction neu-
suivant la libération du neurotransmetteur des synapses chimiques. romusculaire dans le but de stimuler une cellule musculaire
Ce retard représente le temps écoulé entre la libération du neuro- squelettique (voir la section 10.2.3).
transmetteur de la cellule présynaptique, sa diusion à travers la
• Les acides aminés constituent le composant central des pro-
ente synaptique et sa liaison aux récepteurs situés dans la mem-
téines, bien que certains servent également de neurotransmet-
brane plasmique postsynaptique. Ce retard d’action dure de 0,3 à
teurs. Cependant, il y a toujours une controverse sur la
0,5 ms. Dans la plupart des cas, un neurone postsynaptique est manière dont ces structures chimiques, présentes en si grand
stimulé par plus d’un neurone présynaptique à la ois. nombre dans les cellules pour la synthèse des protéines, inter-
Le second type de synapse est la synapse électrique, laquelle viennent dans la transmission des inux nerveux. L’acide
est bien moins courante. La synapse électrique est composée gamma-aminobutyrique (GABA), la glycine, l’aspartate et le
d’un neurone présynaptique et d’un neurone postsynaptique qui glutamate sont des acides aminés dont le rôle est démontré
sont physiquement liés. La membrane plasmique des deux neu- (Dubuc, 2002b), mais il en existe probablement d’autres.
rones comporte des jonctions ouvertes (voir la section 4.5.4), les- • Les amines biogènes sont dérivées de certains acides aminés
quelles acilitent la circulation des ions entre les cellules. Quant dont un groupement carboxylique (—COOH) a été retiré et
aux cellules, elles agissent comme si elles partageaient la même remplacé par un autre groupement onctionnel (p. ex., un
membrane plasmique. Ainsi, l’inux nerveux traverse les cel- groupement amine). Le groupement ajouté détermine l’ap-
lules pratiquement sans délai. Les synapses électriques sont partenance d’une molécule au sous-groupe des catéchola-
situées uniquement dans les régions de l’encéphale et des yeux. mines dont ont partie la noradrénaline, l’adrénaline et la
dopamine.
Vérifiez vos connaissances
• Les neuropeptides sont constitués de chaînes comptant de 2
29. Expliquez ce qu’est une synapse et décrivez à 40 acides aminés. Les enképhalines et la somatostatine en
son fonctionnement. sont des exemples.
• Les purines, plus particulièrement l’adénosine, en plus d’être
des composants de l’acide déoxyribonucléique (ADN) et de
l’acide ribonucléique (ARN), jouent un rôle important dans
12.10 Les neurotransmetteurs le transert d’énergie, la transduction de signaux et la
neurotransmission.
et la neuromodulation • Les gaz, principalement le monoxyde d’azote (NO) et le
monoxyde de carbone (CO), deux molécules répandues dans
Les neurotransmetteurs sont libérés dans la ente synaptique où
l’organisme, sont reconnus, depuis peu, comme des neuro-
leur action est modifée par neuromodulation. Dans cette sec-
transmetteurs (Benarroch, 2011 ; Fujita, Yamauji, Nakabeppu
tion, il est d’abord question des divers types de neurotransmet- et al., 2012).
teurs et des moyens utilisés pour les éliminer de la ente
synaptique, puis de la açon dont l’action des neurotransmet-
12.10.1.2 L’élimination des neurotransmetteurs
teurs peut être modifée grâce à la neuromodulation.
de la fente synaptique
Afn d’éviter la stimulation continue et non souhaitée d’un neu-
12.10.1 Les neurotransmetteurs rone ou d’un eecteur par un neurotransmetteur, la liaison entre
le neurotransmetteur et son récepteur n’est que temporaire.
1
Ainsi, la molécule doit être éliminée au terme de chaque stimu-
Reconnaître les six classes de neurotransmetteurs
et donner quelques exemples de leur action.
lation. Cette élimination peut être aite :
2 Expliquer les trois méthodes utilisées pour éliminer 1. par dégradation au cours de laquelle le neurotransmetteur
les neurotransmetteurs de la fente synaptique. est rendu inacti dans la ente synaptique (p. ex., l’enzyme
appelée acétylcholinestérase [AChE] située dans la jonction
neuromusculaire dégrade rapidement les molécules d’ACh
Les neurotransmetteurs sont des composés organiques de petite
libérées dans la ente synaptique [voir la section 10.3.4]) ;
taille, qui, peu de temps après leur libération, sont éliminés de la
ente synaptique. 2. par recaptage au cours duquel le neurotransmetteur est réab-
sorbé par sa molécule de transport située dans la membrane
12.10.1.1 Les classes de neurotransmetteurs du neurone présynaptique ; ces neurotransmetteurs sont en
quelque sorte recyclés par le neurone présynaptique et sont
Il existe environ une centaine de neurotransmetteurs connus
envoyés vers une autre vésicule synaptique pour être réutilisés ;
répartis en six principales classes chimiques TABLEAU 12.4 :
3. par diusion hors de la ente synaptique.
• L’acétylcholine (ACh) est un neurotransmetteur excitateur ou
inhibiteur. Elle est libérée dans le SNC ainsi que dans le SNP. Certains médicaments sur ordonnance ont été spécialement
Elle a été décrite pour la première ois comme étant la conçus pour moduler l’eet des neurotransmetteurs. Ils peuvent
552 Partie III La communication et la régulation
CH3 O Structure chimique diérente de Synapses dans • Excitation dans le SNC et dans la jonction
celle des autres neurotransmet le SNC, le SNA et neuromusculaire en vue de stimuler la
H3 C N+ CH2 CH2 O C CH3 teurs, ce qui en ait une catégorie dans les jonctions contraction des muscles squelettiques
en soi neuromusculaires • Inhibition ou excitation (selon le récepteur)
CH3
des synapses du SNA (muscles lisses,
muscle cardiaque et glandes) et du SNC
Acides aminés
O Molécules pourvues d’un grou Synapses dans • Excitation ou inhibition selon le récepteur
pement carboxylique (—COOH), le SNC auquel il se lie
NH2 CH C d’un groupement amine (—NH2)
R
OH et de divers groupements R ;
composants centraux des
protéines ; agissent à titre de
molécules signalisatrices dans
le système nerveux
Glutamate Neurotransmetteur cérébral Synapses dans • Excitation dans les régions de l’encéphale
présent en plus grand nombre le SNC jouant un rôle dans la cognition, l’appren
tissage et la mémoire
Acide gammaaminobutyrique (GABA) Acide aminé modifé synthétisé Synapses dans • Principal neurotransmetteur inhibiteur
à partir du glutamate le SNC cérébral ; inuançant également le tonus
musculaire
Glycine Plus petit des acides aminés Synapses dans • Inhibition de l’activité entre les neurones de
le SNC l’encéphale, de la moelle épinière et de l’œil
Amines biogènes
OH noyau aromatique Molécules synthétisées à partir Synapses dans • Excitation ou inhibition selon le récepteur
d’un acide aminé par le retrait le SNC auquel il se lie
NH2 CH2 CH OH du groupement carboxylique et
la conservation de l’unique
OH groupement amine ; également
appelées monoamines
Histamine Amine hydrophile synthétisée Synapses dans le • Excitation ou inhibition selon le type
et libérée par des neurones SNC, principalement de récepteur ; rôle dans l’état de veille,
histaminergiques dans l’hypothalamus l’appétit, l’apprentissage et la mémoire
Sérotonine (5HT) Fabriquée par les neurones à Synapses dans le • Inhibition en général ; divers rôles dans la
partir du tryptophane (Trp), un SNC (tronc cérébral, régulation du sommeil, de l’appétit et de
acide aminé acheminé au noyaux du raphé) l’humeur (stress, anxiété, phobies, dépres
cerveau par la circulation sion, etc.) ainsi que dans les onctions
sanguine cognitives (apprentissage, mémoire)
Catécholamines Groupe unique d’acides ami nés Synapses dans le • Excitation ou inhibition selon le récepteur
nommé ainsi en raison d’une SNC et dans le SNP auquel il se lie
similarité chimique et structu
rale particulière ; initialement
qualifées d’hormones (subs
tances sécrétées par des
glandes dans une région donnée
de l’organisme et qui agissent sur
les cellules d’une autre région)
• Dopamine Peu répandue ; produite par des Synapses dans • Excitation ou inhibition selon le type de
neurones qui ne représentent le SNC récepteur ; rôle important dans le contrôle
qu’environ 0,3 % des cellules du des mouvements, les onctions cognitives
cerveau (Dubuc, 2002a) mais qui (apprentissage, mémoire), la motivation, la
jouent touteois un rôle essentiel recherche de plaisir et certaines synapses
dans plusieurs comportements du SNA
Chapitre 12 Le système nerveux : le tissu nerveux 553
• Adrénaline Synthèse de l’adrénaline à partir Synapses dans • Excitation ou inhibition selon le type de
de la noradrénaline le SNC (thalamus, récepteur ; agissant à titre de neuro
hypothalamus et transmetteur et d’hormone
moelle épinière)
Neuropeptides
Enképhalines Très courte durée de vie : Synapses dans • Inhibition en général ; eet sur la régulation
quelques minutes en général ; le SNC de la sensation de douleur, mais aussi sur
normalement rapidement dégra la quantité de dopamine produite, c’està
dées ; morphine agissant sur les dire sur la variation de l’intensité du plaisir
mêmes types de récepteurs provenant des neurones à dopamine
(Dubuc, 2010)
Neuropeptide Y Constitué de 36 acides aminés Synapses dans le • Excitation ou inhibition ; rôle dans la
SNC et dans le SNP régulation de la mémoire et l’équilibre
énergétique (apport alimentaire accru
et activité physique réduite)
Somatostatine Polypeptide pouvant prendre deux Synapses dans le • Inhibition en général ; agissant à titre
ormes diérentes selon le clivage SNC (hypothalamus, de neurotransmetteur, neuromodulateur
d’une même préprotéine (14 acides hippocampe, cortex, (dopamine, acétylcholine, sérotonine, etc.)
aminés et 28 acides aminés) etc.) et d’hormone
Substance P Polypeptide composé Synapses dans le • Excitation ; dans le SNC, rôle dans la
de 11 acides aminés SNC et dans le SNP régulation de l’humeur ; dans le SNA, rôle
dans la régulation des systèmes respira
toire et cardiovasculaire ; dans le SNP, rôle
dans la transmission nociceptive
Cholécystokinine Polypeptide composé d’un Synapses dans • Excitation en général ; rôle dans la régula
nombre variable d’acides le SNC tion de la sensation de satiété et de aim
aminés (4, 8 ou 33)
Bêtaendorphine Polypeptide (variation du nombre Synapses dans • Inhibition en général ; diminution des eets
d’acides aminés selon le type le SNC de la libération de la substance P (nocicep
d’endorphines) tion) et création d’une sensation de bienêtre
Purines
Adénosine Partie du nucléotide (composant Synapses dans le • Excitation ou inhibition selon le type de
principal de l’acide nucléique) SNC (noyaux basaux) récepteur ; dans le SNP, rôle dans la
et dans le SNP modulation des sensations de douleur
(neurones des à la suite de lésions ; dans le SNC, rôle
ganglions spinaux) dans la régulation du cycle veillesommeil
Gaz
Monoxyde d’azote (NO) Composé chimique ormé d’un Synapses dans le • Excitation ; dans le SNC, rôle dans l’appren
atome d’oxygène et d’un atome SNC et dans le SNP tissage et la mémoire ; dans le SNP, rôle
d’azote dans le tube digesti, les vaisseaux san
guins (vasodilatation), les glandes surré
nales et les tissus péniens (érection)
554 Partie III La communication et la régulation
par exemple avoir une inuence sur la quantité d’un neurotrans- morphine, une molécule de la amille des opiacés utilisée en
metteur donné présent dans la ente synaptique. Par exemple, les médecine pour diminuer la douleur, est un très bon exemple
inhibiteurs sélectis du recaptage de la sérotonine (ISRS) de acilitation. Elle se lie aux mêmes récepteurs que les endor-
bloquent le recaptage de la sérotonine et sont utilisés dans le phines et permet d’inhiber la réponse de la substance P qui
traitement de la dépression (voir la section 1.6). avorise la propagation des inux nerveux dans les voies de
transmission de la douleur.
Vérifiez vos connaissances
L’inhibition, quant à elle, se produit lorsque la réponse du
30. Quelles sont les six principales classes neurone postsynaptique est plus aible en raison de la libération
de neurotransmetteurs ? d’un neuromodulateur. L’inhibition peut résulter d’une diminu-
tion de la concentration du neurotransmetteur dans la ente
synaptique (libération réduite, dégradation ou recaptage accé-
léré) ou d’une diminution du nombre de récepteurs présents
12.10.2 La neuromodulation dans les neurones postsynaptiques. La toxine botulinique, une
toxine synthétisée par la bactérie Clostridium botulinum et utili-
3 Défnir la neuromodulation, y compris les concepts sée en médecine sous le nom de Botox md, est un très bon exemple
de acilitation et d’inhibition. d’inhibition. Cette molécule empêche la contraction musculaire
en bloquant l’exocytose de l’acétylcholine.
Les neuromodulateurs sont des molécules qui modifent la
réponse d’un neurone à un neurotransmetteur. La neuromo Vérifiez vos connaissances
dulation entraîne généralement une acilitation ou une inhibi-
31. Quel est le rôle général des neuromodulateurs ?
tion. La facilitation se produit lorsque la réponse du neurone
postsynaptique est plus prononcée que la normale en raison
de la présence d’un neuromodulateur. La acilitation peut
résulter d’une hausse de la concentration du neurotransmet-
teur dans la ente synaptique (par suite d’une libération
accrue, d’une dégradation ou d’un recaptage ralenti). La 12.11 L’intégration nerveuse
et les réseaux neuronaux
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
du système nerveux central
La région de l’encéphale nommée hippocampe a un rôle dans
1 Reconnaître les quatre types de réseaux neuronaux
la mémoire (voir la section 13.8.3). La mémoire humaine est
liée à de nombreuses modifcations cellulaires et moléculaires et expliquer leur onctionnement.
dans les neurones. Chacune de ces modifcations représente
un aspect de ce qui est nommé potentialisation à long terme, Le système nerveux assure la coordination et l’intégration de
qui reète l’augmentation durable de l’efcacité synaptique l’activité neuronale en partie parce que des milliards d’inter-
nécessaire au processus de mémorisation. La potentialisation neurones au sein du système nerveux sont regroupés en or-
à long terme se produit dans les neurones de l’hippocampe mations complexes appelées réseaux neuronaux (ou circuits
dont le neurotransmetteur est le glutamate. Un type de récep neuronaux). Les réseaux neuronaux sont classés selon leur
teur du glutamate joue également le rôle de canal ionique à onction en quatre types de réseaux : convergent, divergent,
Ca2+. Lorsqu’un neurone postsynaptique est dépolarisé par la réverbérant et parallèle postdécharge FIGURE 12.24 . Le
liaison du glutamate, l’ouverture des canaux ioniques à Ca 2+ réseau peut être localisé, ses neurones étant circonscrits dans
provoque l’activation d’enzymes, qui, à leur tour, entraînent un endroit donné, ou les neurones d’un réseau peuvent être
des modifcations qui augmentent la quantité de neurotrans répartis dans diverses régions du SNC. Il reste que tous les
metteurs libérés ainsi que le nombre et la sensibilité des
réseaux neuronaux ont un nombre restreint de sources d’ali-
récepteurs qui se lient aux neurotransmetteurs dans les neu
mentation et de destinations.
rones postsynaptiques. Dans les deux cas, ces modifcations
amplifent les potentiels gradués qui sont créés dans les neu Dans un réseau convergent, les inormations se rejoignent
rones postsynaptiques, rapprochant ceuxci du seuil d’excita toutes au même neurone postsynaptique (voir la fgure 12.24A).
tion (si des PPSE sont générés) ou les éloignant de ce seuil (si Ce neurone est donc alimenté par plusieurs neurones présynap-
des PPSI sont générés). tiques. Par exemple, les nombreuses synapses entre les neurones
Combinés, ces changements produisent une augmenta sensitis et les neurones du noyau salivaire du tronc cérébral
tion à long terme de l’efcacité synaptique nécessaire à la donnent lieu à une modulation de l’activité des glandes salivaires
mémorisation. par le noyau salivaire : la production de salive est ainsi accrue à
l’heure des repas. Les diverses inormations proviennent de plus
Chapitre 12 Le système nerveux : le tissu nerveux 555
Entrée
Entrée
Entrée
Entrée
Entrée
Entrée Entrée
Sortie Sortie
Sortie Sortie Sortie Sortie Sortie Sortie
FIGURE 12.24
Réseaux neuronaux ❯ Les réseaux neuronaux sont des groupes de neurones adoptant un
arrangement précis et grâce auxquels les données d’entrée sont transmises et distribuées. Il
existe quatre types de réseaux neuronaux : A. le réseau convergent ; B. le réseau divergent ;
C. le réseau réverbérant ; et D. le réseau parallèle postcharge.
d’un stimulus, dont le fait de sentir l’odeur des aliments, de Quant au réseau parallèle postdécharge, chaque information
savoir que l’heure du repas arrive, d’entendre quelqu’un cuisiner est transmise simultanément à diverses voies neuronales vers
ou de voir des images de nourriture dans un magazine. Ces mul- une seule cellule postsynaptique (voir la fgure 12.24D). Les
tiples stimulus produisent toutefois une seule réponse : une pro- voies neuronales dans un tel circuit varient grandement quant
duction accrue de salive. au nombre de neurones qu’elles contiennent, et donc par leur
nombre de synapses. La communication entre deux neurones
Le réseau divergent achemine l’information reçue d’un dans une synapse entraîne un délai synaptique, c’est-à-dire une
seul neurone présynaptique à plusieurs neurones postsynap- période qui s’écoule avant la transmission de l’information.
tiques, ou d’un réseau neuronal à plusieurs réseaux neuro- Conséquemment, plus le nombre de neurones présents dans le
naux (voir la fgure 12.24B). Les neurones présents dans circuit est grand, plus les synapses sont nombreuses et plus le
l’encéphale dirigent les mouvements des muscles squelet- temps requis pour transmettre l’information est long. Ainsi, l’in-
tiques des jambes durant la marche. Ils stimulent également formation qui part de l’endroit où le stimulus a été généré par-
les muscles dorsaux pour conserver une bonne posture et un viendra à la cellule postsynaptique à divers moments. Il peut
certain équilibre pendant la marche. Dans cet exemple, une être utile de considérer l’information transmise par chacun des
seule information produit diverses réponses. groupes de neurones à la cellule postsynaptique comme étant
Les réseaux réverbérants ont recours à la rétroaction l’écho du stimulus initial. Il semblerait que ce type de circuit
pour produire une stimulation répétitive et cyclique du c ircuit. intervient dans le processus de la pensée de niveau élevé. Par
exemple, il renforcerait l’activité neuronale répétitive nécessaire
Ce mécanisme porte le nom de réverbération (voir la
aux calculs mathématiques précis.
igure 12.24C). C’est grâce au caractère répétitif du circuit de
réverbération que la respiration se poursuit durant le som-
meil. Une fois qu’il entre en activité, le circuit réverbérant Vérifiez vos connaissances
continue de fonctionner jusqu’à ce que son cycle soit inter- 32. Comment les neurones sontils regroupés dans
rompu par un stimulus inhibiteur ou par une fatigue synap- un réseau convergent ?
tique. La fatigue synaptique survient lorsqu’un stimulus 33. Qu’estce qui distingue le réseau réverbérant
répétitif entraîne l’épuisement de la production de neuro- du réseau parallèle postdécharge ?
transmetteurs d’une cellule présynaptique.
556 Partie III La communication et la régulation
RÉSUMÉ DU CHAPITRE
12.1 • Le système nerveux interprète les informations sensorielles des récepteurs et régit les
Une introduction au réponses motrices à transmettre aux effecteurs.
système nerveux – 514 • Le système nerveux est constitué de l’encéphale, de la moelle épinière, des nerfs et des
ganglions.
12.2 • Le tissu nerveux est composé de neurones excitables qui génèrent et transmettent des
Le tissu nerveux : potentiels d’action ainsi que de gliocytes qui soutiennent et protègent les neurones.
les neurones – 515 12.2.1 Les caractéristiques générales du neurone ................................................................................ 515
• Les caractéristiques générales du neurone sont l’excitabilité, la conductivité, la sécrétion et la
longévité. De plus, les neurones sont généralement amitotiques (ils ne se divisent pas).
12.4 • La régénération des neurones endommagés ne s’applique qu’aux axones du SNP. La régéné
La régénération ration axonale dépend de : l’étendue des dommages subis et de la distance qui sépare l’axone
axonale – 528 endommagé de la structure qu’il innerve.
• Les axones du SNP peuvent se reormer si le corps cellulaire est intact et s’il reste une cer
taine quantité de neurolemmes.
12.5.2 La répartition des substances, leur déplacement et les potentiels de membrane ................. 532
• La répartition des substances de part et d’autre de la membrane plasmique est inégale.
• Le potentiel de membrane représente la diérence de voltage de part et d’autre de la mem
brane plasmique.
12.7 • Les événements physiologiques qui surviennent dans les diérentes parties onctionnelles du
La physiologie des neurone sont causés par une stimulation des dendrites à la suite de la libération d’un neuro
diérentes parties transmetteur par les boutons synaptiques ou par d’autres stimulus comme la chaleur ou la
onctionnelles pression.
du neurone – 538 12.7.1 La partie réceptrice ...................................................................................................................... 538
• La partie réceptrice est constituée des dendrites et du corps cellulaire. Elle intervient dans la
ormation et la propagation des potentiels gradués, qu’il s’agisse des potentiels postsynap
tiques excitateurs (PPSE) ou des potentiels postsynaptiques inhibiteurs (PPSI).
• Selon qu’ils sont excitateurs ou inhibiteurs, les potentiels ouvrent des canaux diérents et
provoqueront ou empêcheront la création du potentiel gradué.
12.9 • La jonction onctionnelle entre deux neurones se nomme synapse, tandis que celle entre un
Les synapses – 550 neurone et une cellule eectrice s’appelle jonction neuromusculaire ou jonction neuroglandu
laire, selon que l’eecteur est un muscle ou une glande.
• Les synapses peuvent être électriques ou chimiques.
12.10 • Les neurotransmetteurs sont libérés dans les entes synaptiques où leur activité est modifée
Les neurotransmetteurs et par neuromodulation.
la neuromodulation – 551 12.10.1 Les neurotransmetteurs ............................................................................................................... 551
• Les neurotransmetteurs sont des molécules organiques de petite taille libérées à partir du
bouton synaptique. Ils interviennent dans la régulation des neurones postsynaptiques, ou
eecteurs (muscles et glandes).
Chapitre 12 Le système nerveux : le tissu nerveux 559
• Les six principales catégories de neurotransmetteurs sont les suivantes : l’acétylcholine, les
acides aminés, les amines biogènes, les neuropeptides, les purines et les gaz.
• Le neurotransmetteur est éliminé par dégradation, recaptage ou diusion.
12.11 • Les interneurones sont structurés en réseaux neuronaux, des regroupements de neurones
L’intégration nerveuse interreliés dont la onction précise appartient à l’une des catégories suivantes : réseau conver
et les réseaux neuronaux gent, réseau divergent, réseau réverbérant ou réseau parallèle postdécharge.
du système nerveux
central – 554
AUTOÉVALUATION Solutionnaire
Concepts de base
1 Quels sont les quatre groupes structuraux de neurones ? 6 Comparez le potentiel d’action au potentiel gradué, puis
En quoi se distinguentils des trois groupes onctionnels présentez leurs diérences.
de neurones ?
7 Expliquez la sommation des PPSE et des PPSI ainsi que le
2 Énumérez les principaux types de gliocytes et expliquez rôle qu’ils jouent dans la production d’un potentiel d’action.
brièvement leur rôle.
8 Illustrez et expliquez les événements relatis à la production
3 En quoi la myélinisation qui a lieu dans le SNC estelle d’un potentiel d’action.
diérente de celle qui a lieu dans le SNP ?
9 Expliquez le mécanisme de libération des neurotransmetteurs
4 Expliquez le processus de guérison des axones du SNP à partir d’un bouton synaptique.
(régénération axonale).
10 Énumérez et expliquez brièvement les principaux types
5 Expliquez comment le potentiel de repos de la membrane de neurotransmetteurs.
peut être préservé au sein de la membrane.
Mise en application
1 André s’est ait mordre par un chien errant ; il décide donc de b) Sur la production des potentiels d’action dans
consulter un médecin. Il craint que l’animal ne soit porteur de les dendrites et le corps cellulaire.
la rage. Le virus de la rage contamine les neurones grâce à un c) Sur la libération des neurotransmetteurs à partir
mode de transport qui ait passer les substances du bouton du bouton synaptique.
synaptique au corps cellulaire. De quel mode de transport
d) Sur la propagation du potentiel d’action dans l’axone.
s’agitil ?
a) Du transport antérograde. 3 Sarah veut appeler son amie Julie, mais elle ne trouve pas
de crayon pour noter son numéro de téléphone. Elle décide
b) Du transport axonal rapide.
donc de le répéter inlassablement pour ne pas l’oublier.
c) Du transport axonal lent. Grâce à quel réseau neuronal cela atil le plus de chance
d) Toutes ces réponses sont bonnes. de se produire ?
2 À la suite d’une prise de sang, Cynthia apprend que sa a) Le réseau réverbérant.
calcémie est anormale. Sur quel événement relati à la b) Le réseau divergent.
transmission neuronale cela auratil des conséquences ? c) Le réseau convergent.
a) Sur la sommation des potentiels d’action eectuée d) Le réseau parallèle postdécharge.
dans le cône d’implantation de l’axone.
560 Partie III La communication et la régulation
Synthèse
1 Depuis six à neu mois, Maria éprouve des troubles de vision Charles a été incapable de bouger ou de sentir son bras
ainsi qu’une aiblesse et une perte de motricité fne des pendant plusieurs mois. Pourquoi atil allu plus de temps
muscles de ses jambes. Ses analyses de sang révèlent la pour rétablir l’innervation que la circulation sanguine ?
présence d’anticorps, des protéines du système immunitaire,
3 Certaines neurotoxines empêchent la dépolarisation
qui s’attaquent à la myéline. Outre la présence de ces
de l’axone. Sur quel type de canaux ioniques cela atil
anticorps, qu’estce qui peut causer les troubles visuels
une inuence ?
et musculaires de Maria ?
2 Les chirurgiens sont parvenus à greer à Charles son propre
bras. Ils ont suturé ses ners et ses vaisseaux sanguins.
Après l’intervention, qui s’est bien déroulée, la circulation
sanguine a repris presque immédiatement. Cependant,
LE SYSTÈME NERVEUX :
CHAPITRE L’ENCÉPHALE ET LES
13 NERFS CRÂNIENS
Adaptation française :
Sophie Morin
13.1 Le développement et l’organisation 13.3.3 La substance grise : les aires 13.6 Le cervelet ..................................................... 600
de l’encéphale .............................................. 562 onctionnelles du cerveau ...................... 581 13.6.1 Les parties structurales du cervelet ........ 600
13.1.1 Une vue d’ensemble de l’anatomie INTÉGRATION Illustration des concepts 13.6.2 Les onctions du cervelet ....................... 600
de l’encéphale ....................................... 562 Aires anatomiques et fonctionnelles 13.7 Les systèmes fonctionnels
13.1.2 Le développement de l’encéphale .......... 566 des hémisphères cérébraux ............................... 582 de l’encéphale .............................................. 602
13.1.3 La répartition de la substance grise 13.3.4 La substance blanche cérébrale : 13.7.1 Le système limbique .............................. 602
et de la substance blanche .................... 571 les neurofbres ...................................... 586
13.7.2 La ormation réticulaire .......................... 603
13.2 La protection et le soutien 13.3.5 La latéralisation cérébrale ...................... 588
13.8 Les fonctions d’intégration et
de l’encéphale .............................................. 571 13.3.6 Les noyaux basaux ................................ 590 les fonctions mentales supérieures ........ 605
13.2.1 Les méninges crâniennes ...................... 571 13.4 Le diencéphale ............................................ 591 13.8.1 Le développement des onctions
13.2.2 Les ventricules de l’encéphale ............... 575 13.4.1 L’épithalamus ........................................ 591 mentales supérieures ............................ 605
13.2.3 Le liquide cérébrospinal ......................... 576 13.4.2 Le thalamus .......................................... 591 13.8.2 La cognition .......................................... 607
13.2.4 La barrière hématoencéphalique ............ 577 13.4.3 L’hypothalamus ..................................... 594 13.8.3 La mémoire ........................................... 607
13.3 Le cerveau .................................................... 579 13.5 Le tronc cérébral ......................................... 595 13.8.4 Les émotions ......................................... 609
13.3.1 Les hémisphères cérébraux ................... 579 13.5.1 Le mésencéphale .................................. 595 13.8.5 Le langage ............................................ 610
13.3.2 Les lobes du cerveau ............................. 580 13.5.2 Le pont ................................................. 598 13.9 Les nerfs crâniens ....................................... 610
13.5.3 Le bulbe rachidien ................................. 599
562 Partie III La communication et la régulation
Lobe pariétal
Lobe frontal
Gyrus
Sillon Hémisphère
cérébral
Sillon latéral
Lobe
occipital
Lobe temporal
Mésencéphale
Tronc cérébral Pont Cervelet
Bulbe rachidien
Moelle épinière
Sillon central
Gyrus
Sillon
Hémisphère
Sillon latéral cérébral
Lobe
occipital
Lobe temporal
Mésencéphale
Cervelet
Tronc cérébral Pont
Bulbe rachidien
Moelle épinière
FIGURE 13.1
Encéphale humain ❯ L’encéphale est un organe complexe (illustration [en haut] et photographie de l’encéphale d’un cadavre
comprenant plusieurs subdivisions. A. Vue latérale de l’hémisphère [en bas]) ; le diencéphale n’est pas visible. Les principales régions
cérébral gauche, du cervelet et d’une partie du tronc cérébral de l’encéphale sont en caractères gras.
564 Partie III La communication et la régulation
Hémisphères cérébraux
Partie antérieure
Œil
Bulbe olfactif
Lobe frontal
Tractus olfactifs
Chiasma optique
Nerf optique
Hypophyse
Tractus optique
Lobe temporal Corps mamillaires
Cerveau
Mésencéphale
Pont Tronc cérébral
Bulbe rachidien
Nerfs crâniens
Cervelet
Lobe occipital
Partie postérieure
Hémisphères cérébraux
Tractus olfactifs
Chiasma optique
Nerf optique
Infundibulum
Tractus optique
Cerveau Lobe temporal
Corps mamillaires
Mésencéphale
Pont Tronc cérébral
Bulbe rachidien
Nerfs crâniens
Lobe occipital
Cervelet
B. Vue inférieure
FIGURE 13.1
Encéphale humain (suite) ❯ B. Un dessin et une photographie crâniens qui prennent naissance à la base de l’encéphale. Les principales
d’une vue inférieure de l’encéphale permettent d’illustrer les nerfs régions de l’encéphale apparaissent en caractères gras.
Chapitre 13 Le système nerveux : l’encéphale et les nerfs crâniens 565
FIGURE 13.1
Encéphale humain (suite) ❯ C. Une coupe sagittale médiane structures internes comme le thalamus et l’hypothalamus. Les principales
(illustration et photo de l’encéphale d’un cadavre) permet de voir des régions de l’encéphale sont en caractères gras.
566 Partie III La communication et la régulation
FIGURE 13.2
Formation du système nerveux ❯ La neurulation commence au
cours de la 3 e semaine du développement embryonnaire et se termine
avec la ermeture du tube neural, à la fn de la 4e semaine. 4 Les plis neuraux fusionnent et forment le tube neural.
Chapitre 13 Le système nerveux : l’encéphale et les nerfs crâniens 567
Les anomalies du tube neural les risques d’inection et préserver les capacités onctionnelles
existantes de la moelle épinière. La paralysie des membres iné-
DÉSÉQUILIBRE HOMÉOSTATIQUE
rieurs ait souvent partie du syndrome du spina bifda. Touteois,
Les anomalies du tube neural sont de graves malormations malgré ces problèmes, la plupart des enants atteints s’engagent
de l’encéphale, de la moelle épinière et des méninges qui appa- dans l’âge adulte.
raissent au cours du développement. Les deux principales ano-
Le spina bifda occulte est moins grave et il est beaucoup plus
malies du tube neural, soit l’anencéphalie et le spina bifda,
commun que le spina bifda avec myéloméningocèle. Cette aec-
résultent toutes deux du déaut de ermeture du tube neural
tion se caractérise par une anomalie partielle de l’arc vertébral qui
dans certaines régions au cours du développement. Les anoma-
touche en général les lames vertébrales et le processus épineux
lies du tube neural représentent l’une des malormations congé-
FIGURE C. La malormation osseuse étant légère, la moelle épi-
nitales les plus courantes parmi les nourrissons nés vivants
nière et les méninges ne ont pas saillie dans le dos. Il y a souvent
au Canada. L’anencéphalie ne permet pas une longue survie
une toue de poils dans la région où se situe l’anomalie osseuse,
(Rieder, 1997).
ce qui peut alerter le médecin et lui en aire soupçonner l’exis-
L’anencéphalie (an = sans, egkephalos = encéphale) est l’ab- tence. La plupart des personnes atteintes de cette aection ne
sence partielle ou complète de l’encéphale et des os du crâne. présentent pas de symptômes, et c’est habituellement une radio-
Les nourrissons anencéphales vivent rarement plus de quelques graphie passée pour une autre raison qui la révèle.
heures après leur naissance. Des anomalies du tube neural de
Bien que les risques d’anomalies du tube neural ne puissent
cette importance sont heureusement rares et elles sont acile-
être éliminés, il est possible d’en réduire considérablement l’in-
ment décelées à l’échographie prénatale, de sorte que les
cidence. Des chercheurs ont en eet trouvé une corrélation entre
parents sont avisés de la pathologie.
l’absorption par la emme enceinte de plus grandes quantités
Le spina bifda (spina = épine, bifdus = divisé en deux par- de vitamine B12 et d’acide olique (olate), une autre vitamine du
ties) est plus réquent que l’anencéphalie. Cette anomalie se pré- complexe B, et une réduction de l’incidence des anomalies
sente lorsque la portion caudale du tube neural ne se reerme du tube neural (Forman, Singal, Perelman et al., 1996 ; Potier de
pas, souvent dans la région lombaire ou sacrale. Il existe deux Courcy, 1994 ; Richard-Tremblay, 2012). Ces deux vitamines
ormes de spina bifda : le spina bifda avec myéloméningocèle, sont essentielles pour la ormation de l’acide désoxyribonu-
plus grave, et le spina bifda occulte. Dans le spina bifda avec cléique (ADN) et elles sont nécessaires pour la division cellulaire
myéloméningocèle, il ne se orme presque pas d’arc vertébral, et la diérenciation tissulaire. Par conséquent, il est recom-
de sorte que l’aspect postérieur de la moelle épinière est laissé mandé aux emmes enceintes de prendre des vitamines préna-
sans protection dans la région concernée FIGURES A et B. tales contenant des taux élevés de ces vitamines. L’industrie
Il s’accompagne généralement d’un myéloméningocèle, une alimentaire a d’ailleurs entrepris d’enrichir de olate beaucoup
grosse structure kystique remplie de liquide cérébrospinal et de pains et de céréales. Toutes les emmes en âge de procréer
recouverte d’une mince couche de peau ou, dans certains cas, sont incitées à inclure sufsamment d’acide olique à leur régime
uniquement par les méninges (membranes protectrices de la alimentaire au cas où elles ne constateraient une grossesse
moelle épinière). En général, il aut procéder rapidement à une qu’après la 4e semaine, alors que la ormation du tube neural est
intervention chirurgicale pour corriger la malormation, réduire achevée.
Rudiment d’arc
vertébral
Vertèbre
Le spina bifda est un trouble du tube neural qui présente deux ormes : A. et B. le spina bifda avec myéloméningocèle ; C. le spina bifda occulte.
568 Partie III La communication et la régulation
du œtus porte le nom de neuropore crânien, alors que celle prosencéphale (proso = en avant, egkephalos = encéphale) ;
située près des esses est appelée neuropore caudal. De açon l’encéphale moyen, le mésencéphale (mesos = au milieu) ; et
plus précise, l’extrémité crânienne du tube neural se prolonge en l’encéphale postérieur, le rhombencéphale (rhombos = losange),
vue de ormer l’encéphale, alors que l’extrémité caudale orme en raison de sa orme FIGURE 13.3A.
la moelle épinière (voir la section 14.7). Si ces ouvertures
Au cours de la 5e semaine de croissance, les trois vésicules céré-
ne se reerment pas, le œtus sera atteint d’une anomalie du tube
brales principales continuent de se développer et se divisent en cinq
neural (voir l’Application clinique intitulée « Les anomalies du
vésicules cérébrales secondaires (voir la fgure 13.3B):
tube neural », p. 567).
• Le prosencéphale se divise en deux vésicules cérébrales
secondaires :
13.1.2.2 La formation de l’encéphale – le télencéphale (tel = fn) qui donne naissance au
Le tube neural croît à un rythme diérent selon la région de l’orga- cerveau ;
nisme. L’encéphale est ormé à partir de l’extrémité crânienne du
– le diencéphale (dia = à travers) qui donne naissance au
tube neural de l’embryon. Vers la fn de la 4e semaine de dévelop-
thalamus, à l’hypothalamus ainsi qu’à l’épithalamus.
pement, le tube neural a ormé trois vésicules cérébrales princi-
pales, lesquelles sont à l’origine des régions de l’encéphale adulte. • Le mésencéphale est la seule vésicule cérébrale principale
Le nom que porte chacune des vésicules décrit leur emplacement qui ne se divise pas pour ormer une vésicule secondaire. Il
dans le crâne en croissance : l’encéphale antérieur est appelé devient l’encéphale moyen chez l’adulte.
Rhombencéphale
Prosencéphale
Mésencéphale
Mésencéphale
Prosencéphale
Moelle épinière
A. 4e semaine
Myélencéphale
Télencéphale Métencéphale
Mésencéphale
Diencéphale
Diencéphale
Mésencéphale
Télencéphale
Métencéphale
Moelle épinière
Myélencéphale
Moelle épinière
B. 5e semaine
FIGURE 13.3
Changements structuraux de l’encéphale en dévelop cavité crânienne. B. Les vésicules cérébrales secondaires apparaissent
pement ❯ A. Dès la 4e semaine de développement, l’encéphale durant la 5 e semaine.
est enroulé sur lui-même en raison d’un manque d’espace dans la
Chapitre 13 Le système nerveux : l’encéphale et les nerfs crâniens 569
Cerveau
Contour du diencéphale
Cerveau Mésencéphale
Contour du diencéphale Pont
Cervelet
Mésencéphale Bulbe
Cervelet rachidien
Pont
Bulbe rachidien
Cerveau
Diencéphale Mésencéphale
Pont Tronc cérébral
Bulbe rachidien
Cervelet
Moelle épinière
FIGURE 13.3
Changements structuraux de l’encéphale
en développement (suite) ❯ C. Durant la 13e semaine,
le télencéphale se développe rapidement et enveloppe le
diencéphale. D. Dès la 26 e semaine, les sillons et les gyrus
de grande taille se forment. E. À la naissance, l’enfant possède
les mêmes caractéristiques cérébrales que l’adulte. E. À la naissance
570 Partie III La communication et la régulation
• Le rhombencéphale se scinde en deux vésicules cérébrales Le télencéphale se développe rapidement. Au cours des périodes
secondaires : embryonnaire et œtale, il vient envelopper le diencéphale. Ainsi, à
mesure que l’encéphale se orme, sa paroi extérieure crée des replis,
– Le métencéphale (meta = après) à partir duquel se or-
particulièrement là où se trouve le télencéphale. Cela entraîne la
ment le pont et le cervelet ; ormation des sillons et des gyrus observables chez l’adulte. Les
– Le myélencéphale (muellos = moelle), à l’origine du replis et les creux qui se orment défnissent l’emplacement des
bulbe rachidien. cavités cérébrales. Ces plis et ces sillons permettent de contenir une
grande quantité de tissu cérébral dans la cavité crânienne.
Les structures du mésencéphale et du rhombencéphale, à
l’exception du cervelet, orment le tronc cérébral. La plupart des sillons et des gyrus se orment vers la fn de la
période œtale. Ainsi, l’encéphale de l’enant naissant ressemble
grandement à celui de l’adulte, et ce, même si son développe-
ment onctionnel est loin d’être terminé (voir la fgure 13.3C à E).
INTÉGRATION STRATÉGIES D’APPRENTISSAGE
Il se forme 5 vésicules cérébrales secondaires durant la Vérifiez vos connaissances
5e semaine de croissance. 2. Comment le tube neural se forme-t-il à partir
de la plaque neurale ?
3. Désignez les cinq vésicules cérébrales secondaires
Le TABLEAU 13.1 résume le développement embryonnaire et les structures de l’encéphale adulte auxquelles
des structures de l’encéphale à partir du tube neural jusqu’aux elles donnent lieu.
structures correspondantes chez l’adulte.
a Les vésicules secondaires embryonnaires donnent naissance aux diverses régions de l’encéphale ;
c’est pourquoi elles portent le même nom que ces dernières.
b Dans chacune des régions cérébrales, le canal neural forme une cavité.
Chapitre 13 Le système nerveux : l’encéphale et les nerfs crâniens 571
FIGURE 13.4
Substance blanche et substance
grise dans le SNC ❯ La substance
grise correspond aux parties où se
trouvent les corps cellulaires des
neurones, les dendrites et les axones
amyélinisés, alors que la substance
blanche tire sa couleur des axones
myélinisés. La répartition de ces
deux substances est présentée dans
A. le cerveau et le diencéphale ;
B. le cervelet et le tronc cérébral ;
C. le bulbe rachidien, qui constitue
la partie inférieure du tronc cérébral ;
et D. la moelle épinière.
bres de collagène et de bres élastiques appelées trabécules veines cérébrales qui se trouvent dans l’espace sous-arachnoïdien
arachnoïdiennes (voir la gure 13.5). Les trabécules émergent de qui est situé juste sous l’arachnoïde. Plus haut, entre l’arach-
l’arachnoïde et traversent l’espace sous-arachnoïdien vers la pie- noïde et la dure-mère, se trouve un espace virtuel, soit l’espace
mère. Les trabécules et le LCS servent à soutenir les artères et les sous-dural. Ce dernier devient un véritable espace s’il y a
Chapitre 13 Le système nerveux : l’encéphale et les nerfs crâniens 573
Noyau Regroupement de corps cellulaires de neurones du SNC occupant une même onction.
Centre nerveux Région dont les rontières anatomiques sont subtiles et qui est composée de neurofbres remplissant une même
onction (p. ex., les centres respiratoires situés dans le bulbe rachidien permettent le contrôle de la réquence
et de l’amplitude respiratoires).
Plexus nerveux Réseau de ners spinaux enchevêtrés (p. ex., plexus brachial, plexus lombaire).
Tractus Regroupement d’axones du SNC qui ont la même trajectoire et dont toutes les structures des neurones se situent dans le SNC.
Faisceau et ascicule Regroupement d’axones du SNC qui ont la même trajectoire et dont toutes les structures des neurones se situent
à l’extérieur du SNC. Le ascicule est un aisceau de plus petite taille.
Cordon Regroupement de aisceaux et de tractus dans une région donnée de la moelle épinière.
Voie nerveuse Ensemble de aisceaux et de tractus reliant le SNC aux divers organes et systèmes de l’organisme (p. ex., la voie de
la douleur permet de relier les diérents nocicepteurs du SNP aux centres cérébraux du SNC qui intègrent les messages
de douleur).
Cuir chevelu
Périoste
Os du crâne
Espace épidural (virtuel)
Feuillet conjonctivo-vasculaire
Granulations
(feuillet externe) Dure-mère
arachnoïdiennes
Feuillet méningé (feuillet interne)
Villosité arachnoïdienne
Espace sous-dural (virtuel)
Sinus veineux de Arachnoïde
la dure-mère (sinus
Espace sous-arachnoïdien
sagittal supérieur)
Trabécules arachnoïdiennes
Pie-mère
Cortex cérébral
Substance blanche
Faux du cerveau
FIGURE 13.5
Méninges crâniennes ❯ Une section rontale de la portion supérieure pour ormer la aux du cerveau qui sépare les deux hémisphères
de la tête montre l’organisation des trois enveloppes méningées : la cérébraux ormant le cerveau. Par endroits, la dure-mère se sépare en
dure-mère, l’arachnoïde et la pie-mère. Sur la ligne médiane, la couche deux couches pour ormer des sinus veineux, comme le sinus sagittal
interne de la dure-mère se replie et vient s’accoler à celle du côté opposé supérieur montré ici, qui drainent le sang de l’encéphale.
accumulation de sang ou de liquide à cet endroit, comme c’est le est composée de tissu conjoncti dense. Comme l’indique son
cas en présence d’une aection appelée hématome sous-dural nom latin dura mater, il s’agit de la méninge la plus résistante. La
(voir l’Application clinique intitulée « Les hématomes épiduraux et dure-mère comporte deux euillets fbreux : le feuillet méningé
sous-duraux», p. 574). (ou interne), qui se trouve juste au-dessus de l’arachnoïde, et le
feuillet conjonctivo-vasculaire (ou externe), le plus superfciel
des deux, qui adhère aux os du crâne. Le euillet interne se pro-
13.2.1.3 La dure-mère et les cloisons durales longe à l’arrière, dans le canal vertébral, pour ormer la dure-
La dure-mère (durus = dur) constitue la couche la plus épaisse mère spinale, soit celle protégeant la moelle épinière. Le euillet
soutenant le plus l’encéphale. Cette couche externe irrégulière conjonctivo-vasculaire ne recouvre pas la moelle épinière.
574 Partie III La communication et la régulation
Crâne
Dure-mère
Faux du cerveau
Sinus sagittal supérieur
Sinus sagittal inférieur
Diaphragme de la selle
Hypophyse
Sinus droit
Tente du cervelet
Incisure tentorielle
Sinus transverse
Confluent des sinus
Faux du cervelet
Sinus occipital
Tronc cérébral
A. Coupe sagittale médiane B. Vue postérieure
FIGURE 13.6
Cloisons durales ❯ A. Une coupe sagittale médiane et B. une vue postérieure du crâne
illustrent l’emplacement de la faux du cerveau, de la faux du cervelet, de la tente du cervelet
ainsi que du diaphragme de la selle.
Chapitre 13 Le système nerveux : l’encéphale et les nerfs crâniens 575
La tente du cervelet sépare le cervelet des lobes occipital et Vérifiez vos connaissances
temporal du cerveau. Cette cloison doit son nom à sa orme de 5. Nommez les méninges et les espaces qui se trouvent
tente qui semble surmonter le cervelet. Les sinus latéraux par- entre elles, des plus superfciels aux plus proonds (de
courent sa paroi postérieure, alors que le sinus droit se situe le long celui le plus éloigné de l’encéphale à celui le plus près).
du plan sagittal médian de la tente du cervelet. L’avant de cette 6. Où se situe la aux du cerveau ? Quel rôle joue-t-elle ?
cloison présente une ouverture, l’incisure tentorielle (ou oramen
ovale de Pacchioni), qui crée un passage pour le tronc cérébral.
La faux du cervelet est une cloison verticale en orme de au-
cille qui sépare les hémisphères gauche et droit du cervelet et qui 13.2.2 Les ventricules de l’encéphale
se rattache à la tente du cervelet. Un minuscule sinus occipital
(autre sinus de la dure-mère) parcourt la paroi verticale posté- 3 Décrire l’anatomie et l’emplacement des ventricules.
rieure de la aux du cervelet.
Le diaphragme de la selle (ou diaphragme sellaire) repré- Les ventricules cérébraux sont des cavités ou des renfements
sente la plus petite des cloisons durales. Il orme une sorte de toit de l’encéphale dérivés du canal neural (lumière du tube neural
qui surmonte la selle turcique du sphénoïde, une partie ormée embryonnaire). Tous les ventricules sont tapissés d’épendymo-
par la osse hypophysaire (voir le tableau 8.2, p. 300). Il comporte cytes (voir la section 12.3.2) et contiennent du LCS qui protège
une petite ouverture servant à laisser passer une ne tige tissu- l’encéphale et la moelle épinière en créant un coussin aqueux. Ils
laire, l’inundibulum, qui relie l’hypophyse à la base de l’hypo- communiquent entre eux ainsi qu’avec le canal central de la
thalamus (voir la section 13.4.3). moelle épinière FIGURE 13.7.
L’encéphale comporte quatre ventricules, dont deux ventricules
À votre avis latéraux situés dans chaque hémisphère cérébral ; ils sont séparés
1. Quelle méninge ore le plus grand soutien à l’encé- par une mince cloison médiale appelée septum pellucidum (pellu-
phale et le protège mieux sur le plan physique ? cide signie transparent) (voir la fgure 13.16). Chacun des ventri-
Pourquoi ? cules latéraux communique avec le troisième ventricule grâce à
une ouverture, le foramen interventriculaire (ou trou de Monro).
Troisième
ventricule
Aqueduc du
mésencéphale
Aqueduc du
mésencéphale
Quatrième Quatrième
ventricule Ouverture latérale ventricule
Ouverture médiane
FIGURE 13.7
Ventricules cérébraux ❯ Les ventricules sont ormés à partir Des vues A. latérale et B. antérieure illustrent l’emplacement
du canal neural embryonnaire. Ils contiennent du LCS, lequel assure des ventricules et le lien qui les unit.
le transport des messages chimiques, des nutriments et des déchets.
576 Partie III La communication et la régulation
Le troisième ventricule se situe dans le diencéphale ; il est plus petit submergées dans ce liquide. Le LCS remplit plusieurs onctions
et plus mince (voir la fgure 13.7). Un canal étroit appelé aqueduc importantes :
du mésencéphale (anciennement appelé aqueduc de Sylvius), dont
• La fottabilité. L’encéphale fotte dans le LCS, ce qui réduit
la orme rappelle celle d’une aucille, traverse l’encéphale moyen et
son poids de plus de 95 % et l’empêche de s’eondrer sous son
relie le troisième ventricule au quatrième ventricule. Le quatrième
propre poids. Sans le LCS pour les soutenir, certaines parties
ventricule est situé entre le pont et le cervelet, et il mène à l’espace
de l’encéphale s’engageraient dans le trou occipital.
sous-arachnoïdien grâce à trois ouvertures : une ouverture médiane
(ou trou de Magendie) et deux ouvertures latérales (ou trous de • La protection. Le LCS constitue un coussin aqueux qui protège
Luschka). Le quatrième ventricule se rétrécit à son extrémité iné- les structures nerveuses délicates des mouvements soudains.
rieure, où il rejoint l’étroit canal central de la moelle épinière. Pour illustrer cette onction, il est possible de la comparer à
une tentative de marche rapide dans une piscine. Les mouve-
Vérifiez vos connaissances ments sont grandement ralentis. Dans le même ordre d’idées,
7. Où se situe le quatrième ventricule et de quelle manière le LCS ralentit les mouvements de l’encéphale si le crâne ou le
est-il lié à l’espace sous-arachnoïdien ? corps eectue des mouvements rapides et vigoureux.
• La stabilité du milieu. Le LCS transporte des nutriments et des
messagers chimiques vers l’encéphale, en plus de débarrasser
ce dernier de ses déchets. Le LCS protège le tissu nerveux des
13.2.3 Le liquide cérébrospinal fuctuations chimiques qui risqueraient de perturber la onc-
tion neuronale. Les déchets et la quantité superfue de LCS
4 Expliquer les trois fonctions que remplit le liquide sont drainés dans la circulation veineuse.
cérébrospinal.
5 Décrire la circulation du liquide cérébrospinal, 13.2.3.1 La formation du liquide cérébrospinal
de son origine à son drainage. Le LCS est produit par les plexus choroïdes (plectere = tresser,
khorion = membrane), des tissus présents dans chacun des ven-
Le liquide cérébrospinal (LCS) est un liquide clair et transparent tricules. Les plexus choroïdes sont composés d’une couche
qui circule dans les ventricules cérébraux et dans l’espace sous- d’épendymocytes (epi = sur, enduma = vêtement) et de capil-
arachnoïdien. Les parties exposées du SNC sont complètement laires qui parcourent la pie-mère FIGURE 13.8.
FIGURE 13.8
Plexus choroïdes ❯ Les plexus choroïdes sécrètent le LCS.
A. Une section frontale de l’encéphale montre les plexus choroïdes
des ventricules latéraux. B. Un plexus choroïde est formé d’épen-
dymocytes et de capillaires sanguins logés dans la pie-mère.
Épendy-
Fissure longitudinale
mocytes
Capillaire
Pie-mère
Section
d’un
plexus
Plexus choroïdes dans choroïde
les ventricules latéraux
Corps calleux
Cavité du ventricule
Le LCS formé pénètre
dans le ventricule.
Les capillaires des plexus choroïdes sont perméables, et une arachnoïdiennes. Ces villosités arachnoïdiennes créent un
grande partie du plasma qui coule à l’intérieur de ces capillaires conduit qui permet au LCS présent en trop grande quantité de
est continuellement ltrée vers le liquide interstitiel. Ce liquide retourner dans la circulation sanguine par les sinus veineux.
(plasma mélangé au liquide interstitiel) entre dans les épendy- Cependant, la circulation dans les villosités n’est possible que
mocytes selon le gradient de concentration des ions sodium Na+, dans un sens. La FIGURE 13.9 illustre et explique en détail la
lesquels sont pompés activement à l’intérieur des cellules. production, la circulation et le drainage du LCS.
Comme les épendymocytes sont reliés par des jonctions serrées,
les substances qui pénètrent à l’intérieur doivent les traverser Vérifiez vos connaissances
pour en ressortir. Munis de nombreuses pompes ioniques, les 8. Quelles sont les trois principales fonctions du liquide
épendymocytes peuvent ainsi modier la composition du LCS cérébrospinal ?
avant sa sortie dans les ventricules. Pour leur part, les plus
grosses molécules se déplacent grâce à un transport vésiculaire. 9. Où est produit le LCS ? Dans quelles structures
Au nal, le LCS comprend moins de protéines et de glucose que circule-t-il et comment la quantité excédentaire de LCS
le plasma, et sa concentration ionique est différente de ce der- est-elle retournée dans la circulation sanguine ?
nier, puisqu’il contient plus d’ions Na+, chlorure (Cl–) et hydro-
gène (H+), et moins d’ions calcium (Ca 2+) et potassium (K+).
Villosités
5 arachnoïdiennes
Dure-mère
Espace sous-arachnoïdien
Canal central de
FIGURE 13.9
la moelle épinière
Production et circulation du liquide cérébrospinal ❯
A. La coupe sagittale médiane révèle l’endroit où est sécrété
le LCS ainsi que le chemin qu’il emprunte jusqu’à ce qu’il parvienne
aux villosités arachnoïdiennes. B. Le LCS circule des villosités
arachnoïdiennes vers les sinus veineux. A. Coupe sagittale médiane
Chapitre 13 Le système nerveux : l’encéphale et les nerfs crâniens 579
FIGURE 13.10
Barrière hématoencéphalique ❯ Les pieds astrocytaires des
astrocytes et les jonctions serrées de l’endothélium des capillaires
agissent de concert pour empêcher les substances nocives présentes
dans le sang d’atteindre l’encéphale. A. La gure montre quelques
pieds astrocytaires pour faciliter la compréhension de leur structure.
B. Les astrocytes régulent les mouvements de la plupart des substances,
mais les substances liposolubles peuvent quand même traverser la barrière.
Le cerveau constitue le siège des processus mentaux conscients et Le cerveau est divisé en deux moitiés appelées hémisphères
l’origine de l’ensemble des fonctions intellectuelles complexes. Les cérébraux gauche et droit (hêmi = moitié, sphaira = boule)
deux grands hémisphères qui composent sa partie supérieure le FIGURE 13.11. Ces deux hémisphères sont séparés par un sillon
rendent facilement reconnaissable (voir la gure 13.1). C’est grâce étroit et profond qui parcourt le plan sagittal médian : la ssure
580 Partie III La communication et la régulation
Vue supérieure
3 Expliquer les frontières, les principales
caractéristiques et les fonctions de chacun
FIGURE 13.11 des lobes cérébraux.
pariétal est délimité à l’avant par le sillon central, à l’arrière par 13.3.3 La substance grise : les aires
le sillon pariéto-occipital, lequel est difcilement perceptible, et
sur les côtés par le sillon latéral. L’une des caractéristiques ana- fonctionnelles du cerveau
tomiques importantes du lobe pariétal est le gyrus postcentral,
une masse de tissus nerveux située juste derrière le sillon central 4 Distinguer les diérentes aires sensitives.
et qui intervient dans les onctions sensitives générales comme le
5 Comparer les activités des aires associatives à celles
toucher ainsi que dans la discrimination de la orme et de la tex-
des aires associatives multimodales.
ture des objets.
6 Situer les diérentes aires motrices et énumérer
Le lobe occipital est situé sous l’os occipital, complètement à
leurs onctions.
l’arrière du crâne. Le lobe occipital reçoit, intègre et mémorise
l’inormation visuelle.
La recherche sur le sujet a démontré que les aires structurales
Le lobe temporal se situe sous l’os temporal du crâne, plus précises du cortex cérébral remplissent des onctions motrices et
bas que le sillon latéral. Ce lobe cérébral intervient dans l’ouïe et sensitives distinctes (Dubuc, 2004 ; Guigon, 1993). En revanche,
l’odorat. Il joue un rôle majeur dans la mémoire. Le sillon latéral certaines onctions mentales d’ordre supérieur, dont le langage
sépare les lobes temporal et rontal. et la mémoire, sont réparties sur de vastes régions. Il existe
En écartant les bords du lobe temporal, il est possible d’aper- trois catégories d’aires onctionnelles : les aires sensitives, qui
cevoir le lobe insulaire (insula = île), normalement caché par apportent des sensations, les aires associatives, qui inter-
les lobes rontal, pariétal et temporal. Ce lobe, de petite taille, est viennent principalement dans l’intégration et le stockage de
situé proondément sous le sillon latéral. Comme il est difcile l’inormation, et les aires motrices, qui régissent les onctions
d’y accéder, très peu d’études exhaustives ont été menées sur le motrices volontaires. Dans le onctionnement habituel du cer-
sujet. Cependant, il semblerait que le lobe insulaire intervienne veau, les inormations provenant de la périphérie sont achemi-
dans la mémoire et l’interprétation des goûts (Dubuc, 2008 ; nées dans les aires sensitives qui les reconnaissent. Elles sont
Guenot & Isnard, 2008). ensuite envoyées dans les aires associatives qui les regroupent et
les traitent. Ces inormations sont fnalement acheminées vers
Le TABLEAU 13.3 constitue un résumé portant sur les lobes
les aires motrices qui transmettent l’action aux eecteurs du
cérébraux et leurs divisions.
corps (organes, glandes ou muscles squelettiques).
Vérifiez vos connaissances De açon générale, le terme primaire est utilisé pour les aires
11. Énumérez les cinq lobes cérébraux ainsi que sensitives ou motrices qui reçoivent l’inormation en premier
les principales onctions de chacun. pour chaque catégorie d’aire déterminée. Par exemple, l’aire
visuelle primaire reçoit directement l’inormation sensorielle
TABLEAU 13.3 Principales fonctions des lobes cérébraux et leurs régions corticales et aires associées
Lobe Régions corticales et aires associées Principales fonctions du lobe
Frontal • Aire motrice primaire (située dans le gyrus précentral) • Fonctions intellectuelles d’ordre supérieur (concentration,
• Aire prémotrice prise de décision, planifcation)
• Aire motrice du langage – généralement observée uniquement • Personnalité
dans le lobe rontal gauche • Communication verbale
• Aire oculomotrice rontale • Fonction musculaire squelettique volontaire
• Aire associative antérieure
Pariétal • Aire somesthésique primaire (située dans le gyrus postcentral) • Interprétation sensorielle des textures et des ormes
• Aire somesthésique associative • Compréhension de la parole
• Une partie de l’aire de la compréhension du langage • Formulation des pensées et des émotions en mots
• Une partie de l’aire associative postérieure
Temporal • Aire auditive primaire • Interprétation et stockage des sensations auditives et olactives
• Aire olactive • Compréhension du langage
• Aire auditive associative
• Une partie de l’aire de la compréhension du langage
• Une partie de l’aire associative postérieure
Occipital • Aire visuelle primaire • Perception consciente des stimulus visuels
• Aire visuelle associative • Intégration des mouvements relatis au regard
• Association des images avec les expériences visuelles
précédentes
Insulaire • Aire gustative • Interprétation des goûts
• Mémoire
INTÉGRATION ILLUSTRATION DES CONCEPTS
FIGURE 13.12
Aires anatomiques et fonctionnelles des hémisphères cérébraux ❯ Chaque
hémisphère cérébral se partage en cinq zones structurales et fonctionnelles appelées
lobes, à l’intérieur desquelles se trouvent des aires corticales précises.
584 Partie III La communication et la régulation
provenant des récepteurs situés dans les yeux. Elle achemine par somesthésique occupée pour chaque partie du corps donnée
la suite cette information à l’aire visuelle associative. correspond à la quantité d’information recueillie par cette partie
de l’organisme. Ainsi, les lèvres, les doigts et les organes géni-
Bien que de nombreuses aires structurales aient déjà été
taux occupent de grandes parties de l’homoncule, alors que le
découvertes, il n’en demeure pas moins qu’une foule d’autres
tronc en occupe une plus petite, étant donné que proportionnel-
aires de l’encéphale sont encore possiblement inconnues.
lement, il comporte un moins grand nombre de récepteurs et
constitue donc une partie du corps dont la sensibilité est
13.3.3.1 Les aires sensitives du cortex cérébral moindre. De plus, l’aire somesthésique gauche analyse les don-
Les aires corticales des lobes pariétal, temporal et occipital inter- nées du côté droit du corps, et inversement. En effet, les voies
viennent dans la conscience des sensations. À cet effet, chacun nerveuses se croisent dans la moelle épinière ou le bulbe rachi-
des principaux sens est associé à une région corticale distincte. dien (décussation).
Cette section traite des aires somesthésique primaire, visuelle
Les données sensorielles relatives à la vue, à l’ouïe, au goût et
primaire, auditive primaire, olfactive et gustative primaire.
à l’odorat sont recueillies par des régions corticales autres que
L’aire somesthésique primaire est située dans le gyrus celles du lobe pariétal (voir la fgure 13.12). Ainsi, l’aire visuelle
postcentral des lobes pariétaux. Les neurones de cette aire primaire est située dans le lobe occipital où elle reçoit et traite
reçoivent l’information somatosensorielle générale des proprio- l’information visuelle qui lui parvient. Elle permet de percevoir
cepteurs, et des récepteurs du toucher, de la pression, de la dou- les couleurs, les formes et le mouvement. L’aire auditive pri-
leur et de la température ; ils font synapse dans le thalamus où maire est située dans le lobe temporal où elle reçoit et traite
l’information est interprétée grossièrement. Les propriocepteurs l’information auditive, comme l’intensité et le rythme des sons.
sont situés dans les muscles et les articulations ; ils perçoivent L’aire olfactive (olactus = odorat) se situe pour sa part dans le
les stimulus d’étirement en lien avec la locomotion, la posture et lobe temporal et intervient dans la conscience des sensations
le tonus musculaire. Le thalamus relaie ensuite cette informa- olfactives. L’aire gustative primaire (gustare = goûter) est
tion à l’aire somesthésique primaire qui effectuera une localisa- située dans le lobe insulaire près du lobe temporal et intervient
tion précise du stimulus, une faculté appelée discrimination dans le traitement des données gustatives.
spatiale. De manière générale, les sensations perçues par cette
aire cérébrale le sont de façon consciente. Chaque partie du 13.3.3.2 Les aires associatives du cortex cérébral
corps est projetée dans une section, le gyrus postcentral de l’aire
Les aires associatives traitent les informations des aires pri-
somesthésique primaire de chaque hémisphère. Ainsi, les neu-
maires sensitives et motrices adjacentes, en plus de transmettre
rones qui véhiculent les informations sensorielles propres au
les informations sensorielles à la mémoire. Elles interviennent
pied se regroupent à un endroit, et ceux qui véhiculent celles de
dans la fonction de reconnaissance et créent ainsi les souvenirs
la main se regroupent à un autre endroit. La somatotopie est
des expériences passées (voir la fgure 13.12). Cette section traite
cette organisation anatomique qui établit une correspondance
des aires somesthésique associative, visuelle associative, audi-
entre chaque partie du corps et une zone précise du cerveau. Il
tive associative, prémotrice, de compréhension du langage, asso-
serait possible de tracer l’homoncule (homunculus = petit
ciative postérieure et associative antérieure.
homme) somesthésique à la surface du gyrus postcentral. La
notion d’homoncule sensitif représentée dans la FIGURE 13.13A L’aire somesthésique associative (ou aire pariétale posté-
démontre que l’aire somesthésique primaire constitue une repré- rieure) est située dans le lobe pariétal, juste derrière l’aire somes-
sentation systématique du corps et que chaque neurone corres- thésique primaire. Liée à l’aire somesthésique primaire par de
pond précisément à une partie du corps. La surface de l’aire nombreuses connexions nerveuses, elle recueille les données et
interprète les sensations an de déterminer la texture, la tempéra- pariétal, occipital et temporal. Cette aire intègre toutes les don-
ture, la pression et la orme des objets. L’aire somesthésique asso- nées somatosensorielles, visuelles et auditives qui sont traitées
ciative permet ainsi de reconnaître des objets sans même les voir. par les aires associatives des lobes énumérés précédemment.
Par exemple, même en ermant les yeux, il est possible de aire la Elle permet de aire un tout de l’inormation reçue dans le but de
distinction entre la rugosité d’une poignée de terre, la orme lisse ormuler une réponse appropriée. C’est d’ailleurs pourquoi cette
et arrondie d’une bille et la surace mince et plate d’un sou, car aire est souvent comparée à une gare centrale. Ainsi, cette aire
les interprétations de la texture et de la orme de ces objets sont assure la compréhension des activités en cours. Par exemple,
déjà présentes dans l’aire somesthésique associative du cerveau. une personne se réveillant de sa sieste constate que son réveille-
matin indique 12 h 30. Elle sent l’odeur du repas qui l’attend et
L’aire visuelle associative se situe dans le lobe occipital. Elle
elle entend ses amis dire qu’ils ont aim. L’aire associative posté-
entoure l’aire visuelle primaire. Cette région corticale permet de
rieure de son organisme interprète donc ces inormations, et
traiter les données visuelles en analysant les couleurs, les mou-
cette personne conclut qu’il est l’heure de dîner.
vements et les ormes d’après les expériences visuelles anté-
rieures, permettant ainsi de reconnaître ce qui est vu. Par L’aire associative antérieure (ou cortex prérontal) se situe
exemple, si vous regardez le visage de quelqu’un, l’aire visuelle dans le lobe rontal et représente la région la plus complexe des
primaire perçoit en premier lieu les données visuelles brutes des régions corticales. Elle reçoit l’inormation des autres aires mul-
ormes et des couleurs. L’aire visuelle associative intègre ensuite timodales et l’utilise pour raisonner et pour planier des actions.
ces données, en les comparant aux expériences visuelles pas- Elle permet donc d’eectuer de l’analyse de haut niveau.
sées, pour créer dans le cerveau l’image d’un visage. Comme les L’intégration qui se déroule dans cette région permet les onc-
autres aires associatives, cette aire est également en lien avec tions liées à l’intellect, au jugement, au raisonnement, à la plani-
plusieurs parties du cortex qui lui permettent d’évaluer, de juger cation, à la mémorisation, aux idées abstraites, à la cognition,
et d’apposer une coloration émotionnelle à ce qui est vu. Il est à la personnalité, à la persévérance et bien d’autres encore. Le
donc possible de reconnaître ce visage, de lui donner un nom et ait que ces acultés se développent lentement chez les enants
d’y apposer une perception particulière. montre que la croissance de cette région du cerveau se déroule
progressivement pendant l’enance et l’adolescence, et que son
L’aire auditive associative est située dans le lobe temporal,
développement dépend directement de l’interaction sociale liée à
derrière l’aire auditive primaire et sous celle-ci. Cette aire eec-
l’apprentissage. Par exemple, un enant de deux ans auquel le
tue la même tâche que les autres aires associatives. Les neurones
parent reuse d’acheter une riandise dans une épicerie et qui
de cette région corticale reconnaissent les sons, les interprètent
exprime son mécontentement en se roulant par terre apprendra
comme étant la voix d’une personne, de la musique ou le bruit
graduellement que son comportement n’est pas approprié socia-
ronfant d’un moteur, par exemple, et les mettent en mémoire.
lement en observant le regard réprobateur des personnes qui
Ainsi, la prochaine ois que vous n’arriverez pas à vous sortir
l’entourent et en écoutant les recommandations de ses parents
une mélodie de la tête, sachez que c’est l’aire auditive associative
(Mader, 2009).
qui en est responsable.
L’aire prémotrice porte également le nom d’aire somatomo- 13.3.3.3 Les aires motrices du cortex cérébral
trice associative et se situe dans le lobe rontal, juste à l’avant du
Les aires du cortex cérébral qui régissent les onctions motrices
gyrus précentral. Cette aire assure principalement la coordina-
volontaires se situent dans la partie postérieure des lobes ron-
tion de l’apprentissage des activités motrices (p. ex., déplacer le
taux. Cette section traite du cortex moteur primaire et de l’aire
regard durant la lecture d’un livre ou d’une partition de piano).
motrice du langage.
Une personne ayant subi un traumatisme cérébral dans cette
aire pourrait tout de même comprendre les lettres et les mots, L’aire motrice primaire se situe dans le gyrus précentral du
mais elle aurait de la diculté à lire, car son regard n’arriverait lobe rontal (voir la fgure 13.1). Les neurones de cette aire
pas à suivre les lignes. Certains chercheurs considèrent que régissent l’activité musculaire squelettique volontaire. Les
l’aire oculomotrice rontale appartient à l’aire prémotrice. axones de ces neurones se prolongent du côté opposé, soit dans
le tronc cérébral, soit dans la moelle épinière. Ainsi, les axones
Plusieurs régions du cerveau sont dites multimodales (ou
de l’aire motrice primaire gauche régissent les muscles volon-
onctionnelles), c’est-à-dire qu’elles agissent comme une aire aux
taires du côté droit du corps, et inversement.
multiples associations entre les divers lobes. Ces aires intègrent
les données recueillies par chacune des aires associatives. La distribution de l’innervation de l’aire motrice primaire
dans diverses régions de l’organisme peut être illustrée
L’aire de compréhension du langage (ou aire de Wernicke)
grâce à l’homoncule moteur du gyrus précentral (voir la
constitue un exemple d’une région multimodale. Elle est généra-
fgure 13.13A). D’ailleurs, il ressemblerait à l’homoncule illustré
lement située dans l’hémisphère gauche du cerveau. L’aire de
dans la gure 13.13B. Les proportions étranges et diormes de
compréhension du langage intervient dans la reconnaissance et
l’homoncule représentent la portion du cortex cérébral qui in-
la compréhension de la langue parlée et écrite. Cette aire et l’aire
tervient dans l’activité motrice de chacune des parties du corps.
motrice du langage doivent travailler de concert pour que la
Par exemple, les mains occupent une bien plus grande place que
communication soit fuide.
le tronc, car les muscles des mains eectuent des mouvements
L’aire associative postérieure (ou aire intégrative commune bien plus précis et ns que ceux du tronc. D’un angle onction-
ou encore aire gnosique) est une seconde région multimodale du nel, il apparaît que l’activité motrice de la main est plus grande
cerveau. Elle est composée de certaines régions des lobes chez l’Homme que chez les animaux, car ses mains se sont
586 Partie III La communication et la régulation
FIGURE 13.13
Aires motrice et somesthésique primaires ❯ Les homoncules frontale. Cette représentation du corps (homoncule) montre la répartition
moteur et somesthésique illustrent la topographie A. de l’aire motrice des nerfs. La taille et l’emplacement des parties du corps indiquent,
primaire et B. de l’aire somesthésique primaire grâce à une coupe quant à eux, leur innervation relative.
adaptées aux mouvements précis nécessaires à la manipulation chercheurs classent l’aire oculomotrice dans l’aire prémotrice
des choses qui l’entourent. C’est pourquoi de nombreuses unités (voir la section 13.3.3.3).
motrices sont consacrées aux muscles de la main et des doigts
(voir la gure 10.6, p. 400). La gure 13.12 et le tableau 13.3 résument la répartition des
aires anatomiques et fonctionnelles du cerveau.
L’aire motrice du langage (ou aire de Broca) se situe devant
l’aire prémotrice. Cette région est associée aux muscles qui per- Vérifiez vos connaissances
mettent de parler (lèvres, langue, larynx, etc.). Cependant, des
12. Où sont situées les aires motrices et quelles fonctions
études récentes utilisant la tomographie par émission de posi-
remplissent-elles ?
trons, une technique d’imagerie médicale qui permet d’observer
l’activité du cerveau, démontrent que l’aire motrice du langage 13. Quelles sont les sept aires associatives du cerveau ?
participe également à la réalisation d’activités motrices volon-
14. De façon générale, quel est le rôle des aires
taires d’autres natures que le langage (Habib, Joanette & Lecours,
associatives ?
2000 ; Schwartz, Sato & Fadiga, 2011).
L’aire motrice du langage se situe, chez la plupart des gens,
dans la portion inférolatérale du lobe frontal gauche (voir la
gure 13.12). Cette région régit les modes de respiration et les 13.3.4 La substance blanche cérébrale :
mouvements musculaires propres à la vocalisation.
les neurobres
L’aire oculomotrice frontale se situe sur la surface supérieure
du gyrus frontal moyen, juste à l’avant de l’aire prémotrice du 7 Distinguer les trois principaux types de neurobres
lobe frontal. Cette région corticale régit les mouvements des de la substance blanche cérébrale.
yeux à la lecture ainsi que la vision binoculaire. Certains
Chapitre 13 Le système nerveux : l’encéphale et les nerfs crâniens 587
Dans l’encéphale, la substance blanche cérébrale se situe sous Les neurofbres associatives relient diverses régions du cor-
la substance grise du cortex cérébral. Elle est essentiellement tex cérébral au sein d’un même hémisphère. Il en existe deux
composée d’axones myélinisés. La plupart de ces axones sont sortes : les neurofbres courtes et longues. Les neurofbres asso-
regroupés en neurofbres dites associatives, commissurales ou ciatives courtes sont composées de fbres arquées (arcus = arc)
de projection FIGURE 13.14 et TABLEAU 13.4. qui relient les gyrus d’un lobe cérébral. Les neurofbres qui
Corps calleux
Fibres arquées
Commissure
antérieure
Lobe temporal
A. Plan sagittal
Fibres arquées
Fascicules longitudinaux
Fissure Neurofibres commissurales
longitudinale Neurofibres de projection
Cortex
Neurofibres
commissurales
(du corps calleux)
Ventricule latéral
Noyaux
basaux Thalamus
Sillon latéral
Troisième
ventricule
Pont
Neurofibres
de projection
B. Coupe frontale
FIGURE 13.14
Neurofbres composant la substance blanche cérébrale ❯ lesquelles relient les gyrus d’un même hémisphère. B. Cette coupe rontale
Les trois plus importants groupements d’axones peuvent être établis illustre la açon dont les neurofbres commissurales relient les deux
en onction de leur répartition. A. Ce plan sagittal montre les fbres hémisphères, alors que les neurofbres de projection se prolongent
arquées et les ascicules longitudinaux des neurofbres associatives, entre les hémisphères et le tronc cérébral.
588 Partie III La communication et la régulation
Les neurofbres commissurales relient les deux hémisphères La latéralisation des hémisphères se produit à un jeune
cérébraux grâce à des ponts axonaux portant le nom de commis- âge, soit vers cinq ou six ans. Chez l’enant, les onctions
sures. Les neurofbres commissurales proéminentes qui relient anormales ou absentes sont reprises par le second hémisphère
les hémisphères gauche et droit comprennent le corps calleux, avant que la latéralisation ne soit complétée. Certaines carac-
une grosse masse de neurofbres en orme de C, ainsi que les téristiques de la latéralisation sont diérentes selon le sexe de
commissures antérieure et postérieure (voir la fgure 13.17). la personne. Ainsi, la partie postérieure du corps calleux de la
emme est plus épaisse que celle de l’homme en raison d’un
Les neurofbres de projection relient le cortex cérébral aux nombre accru d’axones présents dans la commissure. La laté-
régions inérieures du cerveau ainsi qu’à la moelle épinière. Les ralisation est plus marquée chez l’homme que chez la emme ;
aisceaux corticospinaux qui transmettent les signaux moteurs du c’est la raison pour laquelle la perte onctionnelle est plus
tronc cérébral à la moelle épinière en sont un bon exemple. Le grou- grande chez eux si l’un de leurs hémisphères cérébraux est
pement serré d’axones dont ils sont composés et qui passe entre les endommagé.
noyaux cérébraux et le thalamus porte le nom de capsule interne.
La latéralisation est légèrement diérente selon que la per-
Vérifiez vos connaissances sonne est droitière ou gauchère (manualité). Il existerait donc
15. Quelles parties de l’encéphale sont unies par un rapport étroit entre la latéralisation et la prévalence
les neurofbres associatives, commissurales manuelle. Chez près de 95 % de la population, l’hémisphère
et de projection ? gauche représente l’hémisphère de la rationalité, ce qui corres-
pond aux 90 % de droitiers. Cependant, la corrélation n’est pas
Chapitre 13 Le système nerveux : l’encéphale et les nerfs crâniens 589
aussi évidente chez les gauchers, chez qui l’hémisphère de la être transmis entre les hémisphères. Finalement, l’hémisphère
rationalité peut correspondre à l’hémisphère gauche ou droit. gauche est celui qui régit principalement le langage chez prati-
Fait intéressant, la présence d’un corps calleux plus épais chez quement tous les droitiers, mais également chez un bon nombre
les gauchers suggère qu’un plus grand nombre de signaux peut de gauchers.
Droitier
L’hémisphérectomie et la latéralisation cérébrale plus radical de l’épilepsie ; cette intervention consiste à retirer
chirurgicalement le côté de l’encéphale responsable des convul-
DÉSÉQUILIBRE HOMÉOSTATIQUE
sions (Centre hospitalier universitaire vaudois, 2009 ; Dubuc,
L’épilepsie est un trouble qui se caractérise par la transmission 1993 ; Jallon, Bogousslavsky, Léger et al., 2006).
trop réquente et trop rapide de potentiels d’action par les neu-
rones, ce qui provoque des convulsions préjudiciables pour les Bien que les onctions cérébrales ne reviennent pas complè-
onctions motrices et sensitives. Des médicaments permettent de tement à la normale à la suite d’une hémisphérectomie, l’hémis-
maîtriser la plupart des convulsions, mais s’ils demeurent inef- phère restant se charge, dans une certaine mesure, de certaines
caces, une intervention chirurgicale peut s’avérer nécessaire. des onctions de l’hémisphère manquant, mais la paresthésie et
L’ablation chirurgicale de la partie de l’encéphale à la source des la paralysie du côté opposé demeurent des séquelles à envisa-
convulsions parvient souvent à éliminer celles-ci. Dans les cas les ger (Rougier, 2009). Plus la personne est jeune, meilleures sont
plus sévères, l’hémisphérectomie constitue un traitement rare et ses chances de rétablissement onctionnel.
590 Partie III La communication et la régulation
Cortex
Corps calleux Noyaux cérébraux
Ventricule latéral
Septum pellucidum Noyau caudé
Thalamus Putamen Corps
Capsule interne Noyau strié
Globus lenticulaire
Sillon latéral
pallidus
Lobe insulaire
Troisième ventricule Claustrum
Tractus optique Corps amygdaloïde
Hypothalamus
Coupe frontale
FIGURE 13.16
Noyaux basaux ❯ Les noyaux basaux, des masses paires de substance grise
enfouies au cœur de la substance blanche, sont situés en profondeur dans l’encéphale.
Chapitre 13 Le système nerveux : l’encéphale et les nerfs crâniens 591
deux amas de substance grise situés entre la surace externe 13.4.1 L’épithalamus
protubérante du lobe insulaire et de la paroi latérale du diencé-
phale. Le putamen régit les mouvements musculaires incons-
1 Énumérer les composantes de l’épithalamus et décrire
cients, alors que le globus pallidus stimule et inhibe les activités
leurs onctions.
du thalamus en vue de régir et d’ajuster le tonus musculaire en
onction de l’activité.
L’épithalamus orme en partie le toit postérieur du diencéphale
• Le claustrum (barrière) constitue une mince lame de substance et recouvre le troisième ventricule. Il contribue à relayer les
grise ormée à partir d’une couche de neurones située à la ron- infux nerveux du système limbique au mésencéphale. Il inter-
tière interne du cortex du lobe insulaire et qui découle de ce vient également dans les réactions viscérales (inconscientes) et
cortex. Le claustrum traite les données visuelles inconscientes. émotionnelles aux odeurs.
L’appellation corps strié ait réérence à l’apparence rayée ou L’arrière de l’épithalamus renerme la glande pinéale (pineus = en
striée de la capsule interne lorsqu’elle passe entre les noyaux orme de cône de pin). Cette glande endocrine sécrète de la mélato-
caudé et lenticulaire. nine, une hormone qui régularise, avec l’hypothalamus, le cycle
veille-sommeil, soit le rythme circadien (voir la section 17.2.1).
INTÉGRATION APPLICATION CLINIQUE
Vérifiez vos connaissances
L’accident vasculaire cérébral
20. Où se situe la glande pinéale et quel rôle joue-t-elle ?
DÉSÉQUILIBRE HOMÉOSTATIQUE
Corps calleux
Diencéphale
Fornix
Septum pellucidum
Plexus choroïde
du troisième ventricule
Adhérence
Thalamus
interthalamique
Noyau de l’habenula
Commissure Épithalamus
Glande pinéale
antérieure
Commissure postérieure
Hypothalamus
Lobe frontal Tubercules quadrijumaux
du tectum
Corps mamillaire
Aqueduc du mésencéphale
Chiasma optique
Infundibulum
Hypophyse Cervelet
Quatrième ventricule
Coupe sagittale médiane
FIGURE 13.17
Diencéphale ❯ Le diencéphale entoure le troisième ventricule et relie les hémisphères cérébraux
au tronc cérébral. La partie droite du diencéphale est illustrée sur la coupe sagittale médiane
ci-dessus. Le diencéphale et ses principales subdivisions sont indiqués en caractère gras.
FIGURE 13.18
Thalamus ❯ A. La fgure montre la position
du thalamus dans l’encéphale. B. Le thalamus
se compose de groupes de noyaux, comme
le montre cette vue agrandie. Cet angle ne
permet pas de voir tous les noyaux.
Groupe médial
Adhérence interthalamique
Groupe latéral
A. Localisation du thalamus Pulvinar
dans l’encéphale Groupe
Corps géniculé postérieur
latéral
Groupe antérieur
Groupe latéral • Régit les infux sensoriels transmis aux lobes pariétaux et les données émotionnelles transmises au gyrus
cingulaire du système limbique.
Groupe médial • Envoie des signaux aux lobes rontaux relativement à la conscience des états émotionnels.
Groupe postérieur
• Corps géniculé latéral • Transmet les données visuelles des tractus optiques à l’aire visuelle et au mésencéphale.
• Corps géniculé médial • Transmet les données auditives de l’oreille interne à l’aire auditive.
• Pulvinar • Intègre les données sensorielles et les transmet aux aires associatives du cortex cérébral.
Groupe ventral
• Noyau ventral antérieur • Transmet les données somatomotrices des noyaux basaux et du cervelet à l’aire motrice primaire et à l’aire
prémotrice du lobe rontal.
• Noyau ventral latéral
• Noyau ventral postérolatéral • Transmet les données sensorielles à l’aire somesthésique primaire du lobe pariétal.
Les troubles cérébraux souvent à une inection virale. Les symptômes en sont la somno-
lence, la èvre, la céphalée, la douleur cervicale, le coma et la
DÉSÉQUILIBRE HOMÉOSTATIQUE
paralysie. La mort peut suivre.
Les troubles cérébraux peuvent se maniester par une perturba-
La chorée de Huntington est une maladie héréditaire auto-
tion de la perception sensorielle, de l’expression motrice ou de
somique dominante qui touche les noyaux basaux. Elle provoque
ces deux activités. La céphalée, l’inrmité motrice cérébrale,
des mouvements rapides et saccadés qui débutent habituelle-
l’encéphalite, la chorée de Huntington et la maladie de Parkinson
ment de açon unilatérale dans la ace, mais qui, avec les mois
sont des exemples de troubles qui touchent l’encéphale.
et les années, atteignent les bras et les jambes. Il y a égale-
En général, la céphalée est due à la dilation des vaisseaux ment une détérioration intellectuelle progressive, se maniestant
sanguins intracrâniens ou elle est consécutive à des contractions notamment par un changement de la personnalité, la perte de
musculaires, comme cela peut se produire quand une personne mémoire et l’irritabilité. La maladie s’installe vers l’âge de 35 à
a les yeux atigués à orce de regarder son écran d’ordinateur. 40 ans et conduit à la mort en 10 à 20 ans.
Les migraines sont des céphalées sévères et récurrentes qui
touchent souvent un seul côté de la tête. Les céphalées ne sont La maladie de Parkinson est une aection neurologique de
pas des troubles cérébraux en tant que tels, mais elles accom- progression lente qui aecte les mouvements musculaires et
pagnent parois d’autres maladies ou troubles de l’encéphale. l’équilibre. Les personnes atteintes de cette maladie exhibent un
maintien rigide, un aciès sans expression, des mouvements
L’infrmité motrice cérébrale (IMC) désigne en réalité un volontaires lents, un tremblement de repos (touchant en particu-
groupe de troubles neuromusculaires habituellement consécu- lier les mains) et une démarche traînante. La maladie est causée
tis à des lésions touchant l’encéphale du nourrisson avant, par un décit de dopamine, un neurotransmetteur, dû au déclin
durant ou immédiatement après sa naissance. Trois ormes de la production de dopamine par les neurones en dégénéres-
d’IMC engendrent une perturbation quelconque de l’activité des cence de la substantia nigra (un noyau du mésencéphale). Le
muscles squelettiques : l’IMC athétosique, caractérisée par décit de dopamine empêche les cellules cérébrales d’accomplir
des mouvements lents et involontaires de contorsion de la main ; leurs onctions habituelles d’inhibition dans les noyaux basaux.
l’IMC ataxique, marquée par le manque de coordination muscu-
Quand les symptômes apparaissent, la personne a déjà perdu
laire ; et l’IMC spastique, se maniestant par une augmentation
de 80 à 90 % des cellules responsables de la production de
du tonus musculaire. La décience intellectuelle et des dicultés
dopamine. Les traitements actuels comprennent des médica-
d’élocution accompagnent parois ce trouble.
ments qui améliorent la production de dopamine par les cellules
L’encéphalite (egkephalos = encéphale, itis = infammation) restantes de la substantia nigra et des médicaments destinés à
est une maladie infammatoire aiguë de l’encéphale due le plus traiter les symptômes (p. ex., la rasagiline [Azilectmd]).
À votre avis
3. Si le thalamus n’existait pas, en quoi cela infuencerait-il Vérifiez vos connaissances
l’interprétation que ait le cerveau des stimulus sensitis ? 21. Quel est le rôle principal du thalamus ?
594 Partie III La communication et la régulation
Noyau paraventriculaire
Noyau dorsomédial
Noyau préoptique
Noyau postérieur
Noyau antérieur
Noyau supraoptique Corps mamillaire
Noyau ventromédial
Noyau suprachiasmatique
Noyau arqué
Chiasma optique
Infundibulum
Lobe postérieur
de l’hypophyse
Hypophyse
Lobe antérieur
de l’hypophyse
Coupe sagittale
FIGURE 13.19
Hypothalamus ❯ L’hypothalamus est situé sous le thalamus,
à l’avant de celui-ci, et il est constitué de nombreux noyaux.
Chapitre 13 Le système nerveux : l’encéphale et les nerfs crâniens 595
TABLEAU 13.6 Fonctions régies par les noyaux coordination des activités motrices et de certains réfexes. Il se
hypothalamiques situe juste au-dessus du pont et constitue la plus petite partie du
tronc cérébral. Le mésencéphale est composé de plusieurs struc-
Noyau ou région Fonctions
hypothalamique tures principales, dont bon nombre sont visibles d’un plan exté-
rieur (voir la fgure 13.20). La FIGURE 13.21 présente des coupes
Noyau antérieur • Régulation de la soif (stimulation de l’apport transversales du mésencéphale, permettant de révéler les struc-
hydrique)
tures internes de ce dernier. Ces structures apparaissent suivant
• Régulation du SNA leur emplacement, de la partie antérieure à la partie postérieure.
Noyau arqué • Régulation de l’appétit, sécrétion
de l’hormone de libération des
Les pédoncules cérébraux (pedunculus = petits pieds) sont
gonadotrophines des tractus moteurs situés sur les suraces latérales antérieures
• Sécrétion de l’hormone de libération du mésencéphale. Les regroupements d’axones de la voie motrice
de l’hormone de croissance principale (aisceau corticospinal) qui descendent vers la moelle
• Libération de l’hormone inhibitrice épinière traversent les pédoncules cérébraux et transmettent les
de la prolactine directives motrices volontaires à partir de l’aire motrice primaire
Corps mamillaire • Orientation des sensations olfactives
des deux hémisphères. Les pédoncules cérébelleux supérieurs,
et régulation de la déglutition qui sont eux aussi constitués de tractus, relient la partie dorsale
du mésencéphale au cervelet (voir la fgure 13.20).
Noyau • Production de l’ocytocine et de l’hormone
paraventriculaire antidiurétique (ADH) Le mésencéphale contient des noyaux bilatéraux symétriques
Noyau préoptique • Thermostat (régulation de la température dont la couleur est presque noire ; c’est pour cette raison qu’ils
corporelle) sont appelés substantia nigra (substantia = substance,
nigra = noire). La substantia nigra est prise en étau entre les
Noyau • Régulation du cycle veille-sommeil (rythme
suprachiasmatique circadien) avec la collaboration de la glande
pédoncules cérébraux et le tegmentum. Sa couleur noire est
pinéale attribuable à la mélanine, un pigment responsable de la colora-
tion des téguments dans le corps humain. Elle renerme des
Noyau supraoptique • Production de l’ocytocine et de l’ADH
grappes de neurones qui produisent un neurotransmetteur, la
Noyau ventromédial • Régulation de l’appétit (sensation de faim dopamine, qui intervient dans le contrôle des mouvements, les
et de satiété) réactions émotionnelles et la capacité à ressentir du plaisir et de
la douleur. La dégénérescence des cellules de la substantia nigra
Vérifiez vos connaissances constitue une pathologie sous-jacente à la maladie de Parkinson
22. De quelle manière l’hypothalamus régit-il la faim (voir l’Application clinique intitulée « Les troubles cérébraux », p. 593).
et la soif ? Le tegmentum (littéralement, revêtement) est coincé entre les
noyaux bilatéraux symétriques de la substantia nigra et la subs-
tance grise centrale du mésencéphale. Le tegmentum est com-
13.5 Le tronc cérébral posé des noyaux rouges et de la formation réticulaire. La
couleur des noyaux rouges est attribuable à la densité des vais-
seaux sanguins et à la pigmentation du er présent dans le corps
Le tronc cérébral relie le cerveau, le diencéphale et le cervelet à
cellulaire des neurones. Le tegmentum intègre les données pro-
la moelle épinière. Trois régions orment le tronc cérébral, de la venant du cerveau et du cervelet, puis transmet des directives
partie supérieure à la partie inérieure : le mésencéphale, le pont motrices involontaires aux muscles érecteurs spinaux du dos en
et le bulbe rachidien FIGURE 13.20. vue d’assurer la posture adéquate en position debout, lorsqu’il y
Le tronc cérébral constitue une voie bidirectionnelle qu’em- a fexion de la taille ou pendant la marche.
pruntent toutes les neurobres qui traversent les principales L’aqueduc du mésencéphale traverse le tegmentum, reliant
régions de l’encéphale et de la moelle épinière. Il contient de les troisième et quatrième ventricules et permettant au LCS de
nombreux centres nerveux autonomes et réfexes qui permettent s’écouler d’un ventricule à l’autre. Il est entouré de la substance
de produire des comportements automatiques essentiels à la sur- grise centrale du mésencéphale. Cette région participe aux sen-
vie. Le tronc cérébral comprend plusieurs noyaux, ces derniers sations associées à la douleur et relie les corps amygdaloïdes du
étant associés à 10 des 12 paires de ners crâniens. système limbique jouant un rôle dans la peur et l’anxiété. Les
noyaux de deux ners crâniens (NC) qui régissent les mouve-
ments oculaires sont situés dans le mésencéphale, soit ceux du
13.5.1 Le mésencéphale ner oculomoteur (NC III) et du ner trochléaire (NC IV) (voir la
section 13.9).
1 Nommer et situer les principales structures qui composent Le tectum (littéralement, toit) correspond à la région posté-
le mésencéphale, et expliquer leurs fonctions respectives. rieure du mésencéphale. Il se situe derrière l’aqueduc du
mésencéphale. Il renerme deux paires de noyaux sensitis, soit
Le mésencéphale (ou cerveau moyen) correspond à la partie les colliculus supérieur et inérieur, dont l’ensemble porte le
supérieure du tronc cérébral et joue un rôle important dans la nom de tubercules quadrijumeaux du tectum (ou lame tectale).
596 Partie III La communication et la régulation
Thalamus
Adhérence
interthalamique
Diencéphale
Chiasma optique
Infundibulum
Pédoncule cérébral
Corps mamillaires Mésencéphale
Tractus optique
Pont
Nerfs crâniens Tronc cérébral
Pyramides
Olive
Bulbe rachidien
A. Vue antérieure
Thalamus
Diencéphale
Glande
pinéale
Tractus optique
Tubercules Colliculus
Mésencéphale quadrijumeaux supérieurs Pédoncule cérébral
du tectum Colliculus
inférieurs
Pédoncule cérébelleux
supérieur
Pédoncule cérébelleux
Pont moyen
Pédoncule cérébelleux
inférieur
Quatrième ventricule
Olive
Noyau cunéiforme
Bulbe rachidien
Noyau gracile
FIGURE 13.20
Tronc cérébral ❯ Les vues A. antérieure et B. latérale postérieure ci-dessus illustrent
l’emplacement, dans le tronc cérébral, du mésencéphale, du pont et du bulbe rachidien.
Le diencéphale est situé au-dessus du tronc cérébral.
Chapitre 13 Le système nerveux : l’encéphale et les nerfs crâniens 597
Partie postérieure
Colliculus supérieur
Tectum Aqueduc du mésencéphale
Formation réticulaire
Tegmentum
Substance grise centrale
du mésencéphale
Noyau du nerf oculomoteur
Lemnisque médial
Noyau rouge
Substantia nigra
Partie postérieure
Colliculus inférieur
Tectum Substance grise centrale
du mésencéphale
Aqueduc du mésencéphale
Tegmentum Formation réticulaire
Noyau du nerf oculomoteur
Lemnisque médial
Décussation du noyau rouge
Substantia nigra
FIGURE 13.21
Mésencéphale ❯ La coupe transversale
illustre les structures du mésencéphale Pédoncule cérébral
A. à la hauteur du colliculus supérieur
et B. à la hauteur du colliculus inférieur. Partie antérieure
Les noyaux du nerf crânien IV ne sont
B. Coupe transversale (au colliculus inférieur)
pas illustrés.
Ces noyaux agissent à titre de relais dans la voie qu’empruntent centres des réfexes auditis, ce qui signie qu’elle est à l’ori-
les sensations visuelles et auditives avant d’être traitées. Les gine des mouvements de la tête et du regard en présence d’un
colliculus supérieurs (colliculus = monticule) correspondent son (p. ex., un bruit ort et soudain).
aux noyaux supérieurs. Ceux-ci sont appelés centres des
réfexes visuels, car ils permettent de suivre des yeux les objets
Vérifiez vos connaissances
en déplacement, et ils régissent les réfexes comme celui de
tourner la tête et de diriger le regard vers un stimulus visuel. 23. Quel est le rôle de la substantia nigra et quelle
Par exemple, les colliculus supérieurs entrent en scène maladie peut compromettre son fonctionnement ?
lorsqu’une personne tourne subitement la tête parce qu’elle 24. Quelles parties du mésencéphale contiennent
pense apercevoir un gros animal qui court à sa rencontre. les noyaux sensitifs visuels et auditifs ?
Quant à la paire de colliculus inférieurs, elle agit à titre de
598 Partie III La communication et la régulation
Centre respiratoire
pontique
Partie postérieure
FIGURE 13.22
Pont ❯ Le pont est un renfement du côté ventral du mésencéphale qui illustre le centre respiratoire pontique ainsi que le noyau olivaire supérieur.
est composé de neurobres ascendantes et descendantes, et d’une B. La coupe transversale du pont présente les noyaux pontiques,
partie de la ormation réticulaire. A. Cette coupe longitudinale partielle les neurobres des tractus et certains noyaux des ners crâniens.
Chapitre 13 Le système nerveux : l’encéphale et les nerfs crâniens 599
13.5.3 Le bulbe rachidien croisent pour aller rejoindre le point opposé. Cet entrecroise-
ment en X se nomme décussation des pyramides. La consé-
quence de ce croisement est que les hémisphères cérébraux
3 Nommer et situer les principales structures qui composent régissent les mouvements volontaires du côté opposé du corps.
le bulbe rachidien, et expliquer leurs fonctions respectives.
Juste à côté des pyramides se trouve un renement de subs-
Le bulbe rachidien (ou moelle allongée ; medulla oblongata) est tance grise, l’olive, qui véhicule les informations sensorielles
formé à partir du myélencéphale. Il s’agit de la partie inférieure du ascendantes au cervelet, particulièrement les données proprio-
tronc cérébral qui est un important centre réexe du SNA (voir le ceptives liées à l’étirement des muscles et des articulations. Les
chapitre 15) et qui joue un rôle essentiel dans l’homéostasie. pédoncules cérébelleux inférieurs constituent un groupe de
neurobres reliant le bulbe rachidien au cervelet et transmettant
Le bulbe rachidien s’unit à la moelle épinière à la hauteur du des informations en provenance des propriocepteurs des muscles
foramen magnum. Le canal central de la moelle épinière se prolonge et des noyaux vestibulaires du tronc cérébral associés à l’équi-
dans le bulbe rachidien où il s’élargit pour devenir le quatrième libre (voir la section 13.6.2).
ventricule. Toute communication entre l’encéphale et la moelle épi-
nière dépend des tractus qui montent ou descendent par le bulbe Le bulbe rachidien contient plusieurs noyaux autonomes qui,
une fois regroupés, forment des centres nerveux qui régulent les
rachidien FIGURE 13.23 (voir aussi les gures 13.20 et 13.22).
fonctions vitales de l’organisme (voir le tableau 13.2). Les plus
La partie antérieure du bulbe rachidien comporte deux sail- importants centres, ainsi que leurs fonctions, sont les suivants :
lies longitudinales appelées pyramides, lesquelles renferment
• Le centre cardiaque régit la fréquence cardiaque et la force de
des neurobres motrices de projection, les tractus corticospi-
contraction du cœur (voir la section 19.5.2).
naux (pyramidaux) qui descendent du cortex moteur primaire.
Dans la partie inférieure du bulbe rachidien, la majeure partie • Le centre vasomoteur régit la pression artérielle en régulant
(90 %) de ces axones provenant d’un côté de l’encéphale se le cycle de contraction-relaxation du muscle lisse des parois
FIGURE 13.23
Bulbe rachidien ❯ Le bulbe rachidien relie l’encéphale à la moelle divers noyaux qui interviennent dans la régulation des fréquences
épinière. A. Cette coupe transversale illustre les principales structures cardiaque et respiratoire. Ces noyaux reçoivent et transmettent les
internes et la décussation des pyramides B. Le bulbe rachidien contient données sensorielles portant sur les mouvements des membres.
600 Partie III La communication et la régulation
des plus petites artères, les artérioles, en vue de modier leur cortex portent le nom de lamelles du cervelet FIGURE 13.24. Le
diamètre. La pression artérielle augmente lorsque la paroi des cervelet est composé des hémisphères cérébelleux gauche et
vaisseaux se contracte et elle s’abaisse lorsque les vaisseaux droit. Chacun d’eux présente deux lobes, le lobe antérieur et le
se dilatent (voir la section 20.4). lobe postérieur, qui sont séparés par la fssure primaire.
• Le centre respiratoire médullaire régit la réquence respira- Une bande étroite de cortex, le vermis (littéralement, ver),
toire. Il est composé des groupes respiratoires ventral et dor- s’étend le long de la ligne médiane qui sépare les hémisphères
sal. Ces groupes sont infuencés par le centre respiratoire cérébelleux gauche et droit. Le vermis reçoit les données sensi-
pontique (voir la section 23.5.3). tives portant sur la position du tronc ainsi que sur l’équilibre.
• Les autres noyaux du bulbe rachidien gèrent les activités Le cervelet est séparé intérieurement en trois régions : un cor-
telles que la toux, l’éternuement, la salivation, la déglutition, tex de substance grise appelé cortex cérébelleux, une région
le réfexe pharyngé et le vomissement. interne de substance blanche et, plus proondément, une
couche de substance grise composée des noyaux cérébelleux. La
À votre avis masse de substance blanche porte le nom d’arbre de vie du cer-
4. En vous basant sur votre compréhension des fonctions velet (arbor vitae), qui tire son nom de sa orme, laquelle s’appa-
du bulbe rachidien, diriez-vous qu’une grave blessure de rente aux branches d’un arbre.
cette structure risque davantage d’entraîner la mort ou Trois neurobres de grand diamètre, appelées pédoncules,
plutôt des conséquences incapacitantes ? Pourquoi ? relient le cervelet au tronc cérébral (voir la fgure 13.20B).
Les pédoncules cérébelleux supérieurs relient le cervelet au
De plus, le bulbe rachidien contient les noyaux des ners crâ- mésencéphale, les pédoncules cérébelleux moyens relient le
niens vestibulocochléaire (NC VIII), glossopharyngien (NC IX), pont au cervelet et les pédoncules cérébelleux inérieurs relient
vague (NC X), accessoire (NC XI) et hypoglosse (NC XII). le cervelet au bulbe rachidien. Ces liaisons permettent un réglage
n des mouvements des muscles squelettiques par le cervelet
Il contient également les noyaux cunéiorme (en orme de ainsi qu’une interprétation, par ce dernier, des infux sensitis
coin) et gracile (élancé), lesquels relaient l’inormation sensitive provenant des propriocepteurs de l’ensemble du corps.
au thalamus. Des bandes d’axones myélinisés, qui orment le
lemnisque médial émergeant de ces noyaux, se croisent vers la Vérifiez vos connaissances
région inérieure du bulbe rachidien. Le lemnisque médial se
28. Quelles sont les principales structures anatomiques
prolonge à travers le tronc cérébral, derrière la substantia nigra,
du cervelet ?
vers le noyau ventral postérieur du thalamus.
29. À quelle partie du tronc cérébral les pédoncules
Vérifiez vos connaissances cérébelleux moyens relient-ils le cervelet ?
26. Où se situent les pyramides et quelle est leur
fonction ?
27. Quels sont les trois principaux centres autonomes 13.6.2 Les fonctions du cervelet
situés dans le bulbe rachidien ?
Aqueduc
du mésencéphale
Partie antérieure
Tubercules quadrijumeaux Lobe
du tectum antérieur
Substance blanche Hémisphère
cérébelleux Vermis Lobe
(arbre de vie)
postérieur
Mésencéphale
Quatrième
ventricule
Pont
position de ces dernières ainsi que du tonus musculaire, et ce, la durée des contractions musculaires à exécuter an que le
même si la personne ne regarde pas l’articulation en question. corps en mouvement maintienne l’équilibre et la posture.
Par exemple, même les yeux ermés, il est possible de savoir
4. Finalement, il envoie sa réponse au thalamus par les pédon-
quelles articulations présentent une fexion et lesquelles sont en
cules cérébelleux supérieurs. Le thalamus la communique
extension.
au cortex moteur (aires prémotrice et motrice primaire) qui
Le cervelet reçoit continuellement des données conver- corrige les mouvements et envoie les infux nécessaires, par
gentes des diverses voies sensitives et motrices de l’encéphale la moelle épinière, aux diérents muscles squelettiques.
FIGURE 13.25. Ainsi, la onction motrice du cervelet repose
Il en résulte des mouvements coordonnés et précis. Le cerve-
essentiellement sur un travail de comparaison. Voici comment se
let travaille de concert avec les hémisphères cérébraux pour
déroule son onctionnement :
l’apprentissage de mouvements spécialisés, par exemple les
1. Le cervelet reçoit des infux nerveux provenant des noyaux mouvements maîtrisés et précis qu’eectue un guitariste clas-
basaux et du cortex moteur l’inormant de leur intention de sique lorsqu’il interprète un concerto. Sans le cervelet, les mou-
déclencher un mouvement volontaire. vements des mains du guitariste seraient saccadés, désordonnés,
et manqueraient de précision et de coordination (Mader, 2009).
2. Simultanément, il reçoit, par les pédoncules cérébelleux
inérieurs, des infux nerveux provenant des propriocepteurs
l’inormant de la tension des muscles et des tendons ainsi INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
que de la position des articulations, des infux provenant des
voies de l’équilibre (oreille interne) et des infux provenant Plusieurs systèmes contribuent à la réalisation des mouve-
de la vision. Ces inormations permettent au cervelet d’éva- ments précis des doigts. Le système squelettique fournit le
luer la position des diérentes parties du corps dans soutien structural pour les muscles et les autres tissus
l’espace. des doigts, le système musculaire est responsable de leurs
mouvements et le système nerveux émet des signaux vers
3. Le cervelet compare ensuite les infux provenant du cortex le système musculaire pour commander leurs mouvements
moteur avec celles provenant des diérents récepteurs. À coordonnés.
partir de ces données, il détermine l’intensité, la direction et
602 Partie III La communication et la régulation
Mouvements volontaires
L’aire motrice primaire ainsi que les Hémisphère cérébral
noyaux basaux envoient des influx
nerveux au cervelet par l’intermédiaire
des noyaux pontiques.
Le système limbique est constitué de multiples structures céré- sur le plan émotionnel (p. ex., s’ils suscitent de la peur, une
brales et diencéphaliques qui, ensemble, traitent et intègrent grande joie ou de la tristesse).
les émotions ; il permet ainsi de ressentir les émotions. C’est
5. Le tractus, le bulbe et le cortex olfactifs ont également
d’ailleurs pourquoi certains qualifent le système limbique
partie du système limbique. Ainsi, certaines odeurs peu-
de cerveau émotionnel. Les structures qui composent le sys-
tème limbique (limbus = bordure) orment un anneau autour du vent susciter une émotion donnée ou rappeler un certain
diencéphale. Les neuroanatomistes ne s’entendent pas en tous souvenir.
points sur les structures qui composent ce système. Cependant, 6. Le fornix (fornix = arche) est un étroit tractus de substance
les structures suivantes ont l’unanimité et sont illustrées dans blanche qui relie l’hippocampe aux autres structures diencé-
la FIGURE 13.26 : phaliques du système limbique.
1. Le gyrus du cingulum (cingulum = ceinture) constitue une
masse de cortex cérébral située dans la fssure longitudinale Vérifiez vos connaissances
du cerveau, au-dessus du corps calleux. Seule la coupe sagit- 31. Quelles structures composent le système limbique ?
tale peut révéler cette masse corticale qui entoure le diencé-
32. Quelles sont les principales onctions du système
phale. Le gyrus du cingulum reçoit des données des autres
limbique ?
structures qui composent le système limbique.
2. Le gyrus parahippocampal est une masse de tissu cortical
située dans le lobe temporal. Comme l’hippocampe, il joue
un rôle dans la mémoire à long terme. 13.7.2 La formation réticulaire
3. L’hippocampe (hippocampus = cheval de mer) est un noyau
situé au-dessus du gyrus parahippocampal relié au diencé- 3 Décrire les structures et les onctions de la ormation
phale par le ornix. Comme son nom l’indique, ce noyau res- réticulaire.
semble à un cheval de mer. L’hippocampe et le gyrus 4 Expliquer l’anatomie et le rôle du système réticulaire
parahippocampal s’avèrent essentiels au stockage des souve- activateur ascendant.
nirs ainsi qu’à la mémoire à long terme.
4. Le corps amygdaloïde est relié à l’hippocampe. Il intervient Il existe une région du système nerveux qui s’étend à la verticale
dans divers aspects des émotions, particulièrement la peur. à travers le mésencéphale, le pont et le bulbe rachidien. Cette
Le corps amygdaloïde contribue également au stockage des masse de substance grise plus ou moins organisée est appelée
souvenirs et à leur analyse selon la açon dont ils sont perçus formation réticulaire FIGURE 13.27. La ormation réticulaire
Structures composant
le système limbique
Gyrus du cingulum
Corps calleux Fornix
Noyaux thalamiques antérieurs
(de part et d’autre du troisième
Commissure ventricule)
antérieure Septum précommisural
du cerveau
Corps mamillaires
Hypothalamus
Hippocampe
FIGURE 13.26
Corps amygdaloïde
Système limbique ❯ Les structures
Gyrus parahippocampal
composant le système limbique ont
Tractus olfactif
une incidence sur le comportement
et les émotions. L’aire olactive du lobe Bulbe olfactif
temporal n’est pas illustrée dans
cette fgure. Coupe sagittale médiane
604 Partie III La communication et la régulation
s’étend jusque dans le diencéphale et la moelle épinière. Ce personne et la lumière stimulent le SRAA et réveillent une per-
système onctionnel comporte des composantes à la ois motrices sonne endormie. Inversement, lorsqu’il y a absence de stimulus,
et sensitives. ou que ce dernier est aible, par exemple lorsqu’une personne est
au lit, que la lumière est éteinte et qu’il n’y a aucun bruit, le
La partie motrice de la ormation réticulaire communique
SRAA n’est pas stimulé. La personne est alors capable de
avec la moelle épinière. Elle régit le tonus musculaire, surtout
s’endormir.
lorsque les muscles sont au repos. Cette partie motrice contribue
également aux onctions motrices autonomes, dont la respira- L’alternance veille-sommeil est régulée par diérentes parties
tion, la pression artérielle et la réquence cardiaque, en travail- de l’encéphale réparties de l’hypothalamus au bulbe rachidien.
lant de concert avec les centres autonomes du bulbe rachidien et La somnolence est principalement induite par l’accumulation
du pont. d’adénosine, un neuromodulateur du cerveau qui provient de
l’utilisation intensive de l’adénosine triphosphate, l’énergie
Quant à la partie sensitive de la ormation réticulaire, elle est
utilisable par les cellules pour les activités métaboliques de
chargée d’indiquer au cerveau l’arrivée de nouvelles données
l’organisme. Ce neuromodulateur inhibe certains neurones cho-
sensorielles. Cette composante sensitive porte le nom de sys-
linergiques du SRAA et aaiblit l’afux de messages nerveux
tème réticulaire activateur ascendant (SRAA) et contient des
transmis au cortex. Les stimulus sont toujours présents, mais
axones sensitis qui se projettent dans le cortex cérébral.
les aires corticales de la personne endormie ne reçoivent plus
Le SRAA traite et ltre les données sensorielles provenant de cette inormation. Le réveil se produit à la suite d’une baisse
la vue, de l’ouïe ainsi que du toucher, et il ajuste en conséquence d’adénosine et d’une augmentation de l’activité dans plusieurs
l’état d’éveil ou de vigilance. En eet, lorsqu’il reçoit un stimulus régions de l’encéphale, dont celle du SRAA, par l’intermédiaire
sensiti, le SRAA le transmet au cerveau. Ainsi, ce système joue de plusieurs neurotransmetteurs : acétylcholine, noradrénaline,
un rôle prépondérant dans la régulation du cycle veille-sommeil. sérotonine, glutamate et histamine (Dubuc, 2013b). Les anes-
C’est ainsi que la sonnerie du réveille-matin, la voix d’une thésiques et certains tranquillisants inhibent articiellement
l’activité du SRAA. Il est à noter que les odeurs ont peu d’in-
fuence sur ce système, et c’est pourquoi en cas d’incendie,
l’avertisseur de umée est nécessaire pour réveiller une per-
Données sensitives transmises au SRAA sonne. Ce système ltre également les stimulus inutiles, ce qui
Réponse motrice du SRAA Réponse du SRAA permet par exemple d’étudier tout en écoutant de la musique
au cortex cérébral
Réponse du SRAA transmise au cerveau (Mader, 2009).
La conscience implique une perception des sensations et
une maîtrise volontaire des activités motrices ainsi que de celles
qui nécessitent un traitement mental complexe. L’état de
conscience exige le onctionnement simultané de certaines aires
de grande envergure du cortex cérébral. Le niveau de conscience
s’insère dans un continuum, le plus élevé étant la vigilance. La
personne en état de vigilance répond bien, elle est consciente de
soi, elle reconnaît les gens et elle est orientée dans le temps
et l’espace. Grâce au SRAA, il y a généralement alternance entre
vigilance et sommeil, ce dernier pouvant être déni comme
l’absence naturelle et temporaire de vigilance. Une personne peut
sortir de cet état grâce à une stimulation dite normale. En eet,
l’activité corticale est réduite pendant le sommeil, mais les centres
vitaux du tronc cérébral continuent de onctionner.
Les états pathologiques d’inconscience indolore et non eractive ; elle mesure l’activité électrique du cer-
veau grâce à des électrodes placées sur le cuir chevelu. Les résul-
DÉSÉQUILIBRE HOMÉOSTATIQUE
tats de cet examen sont souvent représentés sous la orme d’un
Le niveau de conscience d’une personne en santé varie de l’état tracé appelé électroencéphalogramme. L’EEG renseigne plus par-
de veille attentive et alerte au sommeil proond. Techniquement, ticulièrement sur l’activité neurophysiologique du cortex cérébral
la personne qui dort est inconsciente, mais elle ne l’est pas de dans le but d’aider à poser un diagnostic en neurologie ou pour la
açon pathologique. Certains états d’inconscience sont cepen- recherche en neurosciences cognitives. Le signal électrique à
dant pathologiques. la base de l’EEG est la résultante de la sommation des potentiels
L’évanouissement (ou syncope) est une brève perte de d’action postsynaptiques issus d’un grand nombre de neurones.
conscience ; il résulte souvent d’une irrigation sanguine insu- Les tracés obtenus sont appelés ondes cérébrales. Ces ondes,
sante de l’encéphale attribuable à une baisse de la pression arté- uniques à chaque personne, sont infuencées par de nombreux
rielle, consécutive par exemple à une hémorragie ou à un stress acteurs : l’âge, les stimulus sensoriels, les aections cérébrales et
émotionnel subit. l’état chimique de l’organisme. Il existe quatre types d’ondes dié-
La stupeur (stupor = engourdissement) est un niveau d’in- rentes (Dubuc, 2013a ; Massicote-Marquez, 2008) :
conscience modérément proond duquel une personne ne peut • Les ondes alpha (de 8 à 12 Hz) sont des ondes rythmiques et
sortir que par une stimulation extrême répétée ou douloureuse. La synchronisées, de aible amplitude. Elles sont présentes
stupeur peut être liée à des troubles métaboliques (p. ex., l’hypo- lorsqu’une personne est éveillée, mais dans un état de calme
glycémie), à des maladies du oie ou des reins, à un AVC ou à un et de relaxation mentale.
autre traumatisme cérébral. Elle peut également être provoquée
par l’usage de drogues. • Les ondes bêta (de 13 à 30 Hz) sont des ondes rythmiques
plus irrégulières et à plus orte amplitude que les précédentes.
Le coma est un état proond d’inconscience dont il est Elles sont présentes lorsque la personne est dans un état
impossible de sortir une personne, même avec des stimulations
d’éveil acti, comme lorsqu’elle se concentre ou porte son
répétées ou douloureuses. La personne dans le coma est
attention sur un stimulus particulier.
vivante, mais incapable de réagir à l’environnement. Le coma
peut résulter d’une grave lésion crânienne ou d’un AVC, d’une • Les ondes thêta (de 4 à 8 Hz) sont des ondes irrégulières,
insusance métabolique grave observée notamment dans des réquentes et normales chez les enants ainsi que chez les
maladies hépatiques ou rénales à un stade avancé, d’une hypo- adultes dans les premières phases du sommeil. Elles sont
glycémie très marquée ou de la consommation de drogues. cependant considérées comme anormales chez un adulte
L’état végétatif chronique est la condition dans laquelle se éveillé.
trouve une personne qui a perdu sa capacité de penser et sa • Les ondes delta (4 Hz et moins) sont des ondes lentes de orte
conscience de l’environnement, mais dont les onctions céré- amplitude qui se produisent pendant le stade de sommeil pro-
brales non cognitives se poursuivent, comme la régulation par le ond ou durant une anesthésie qui diminue l’activité du SRAA.
tronc cérébral de la réquence cardiaque, de la respiration et du Elles indiquent une lésion cérébrale chez l’adulte éveillé.
cycle veille-sommeil. Certaines personnes dans cet état eec-
tuent des mouvements spontanés : il leur arrive de bouger les • Les ondes gamma (30 à 35 Hz) sont des ondes reliées à la
yeux, de grimacer, de pleurer et même de rire. conscience.
Ces états pathologiques peuvent être détectés par l’électroencé- L’absence d’ondes cérébrales sur un tracé d’EEG, c’est-à-dire un
phalographie (EEG). Cette méthode d’exploration cérébrale est tracé plat, est un signe clinique de mort cérébrale (Dubuc, 2013c).
Le sommeil et le cycle veille-sommeil • Le stade 4. Durant ce stade, le sommeil est le plus proond et
dure de quelques minutes à une heure. Le métabolisme de
Les stades du sommeil l’encéphale diminue, la température de l’organisme et les
signes vitaux continuent de ralentir tout en devenant réguliers.
Le sommeil se défnit comme un état d’inconscience partielle qui
C’est à ce stade que peuvent parois se produire les terreurs
peut être rompu par un stimulus. Quoique la durée du sommeil
nocturnes et le somnambulisme. C’est à ce moment qu’ont lieu
varie selon les personnes, son déroulement se divise en deux
les divisions cellulaires et la production de l’hormone de crois-
principales phases : le sommeil sans mouvements oculaires
sance, d’où l’importance du sommeil chez l’enant. Le sommeil
rapides (ou sommeil non MOR), aussi appelé sommeil lent, et le
proond occupe environ 1 heure et 40 minutes au cours d’une
sommeil avec mouvements oculaires rapides (ou sommeil MOR), nuit moyenne de sommeil. Il a tendance à diminuer avec l’âge,
aussi appelé sommeil paradoxal. Les quatre premiers stades cor- au proft du stade 2. Après ce stade, l’organisme revient au
respondent au sommeil non MOR, et le cinquième, au sommeil stade 3, puis au stade 2, et le sommeil paradoxal (MOR)
MOR. L’EEG peut être utilisée afn de déterminer les diérents s’installe.
stades du sommeil (Dubuc, 2013c ; Mader, 2009 ; Mongrain, 2006).
Le sommeil MOR
Le sommeil non MOR
• Le stade 5. Le sommeil paradoxal est le stade pendant lequel
• Le stade 1. La somnolence est le stade de l’endormissement l’activité électrique du cerveau et des yeux est très importante,
(transition entre l’éveil et le sommeil). Ce stade dure de 1 à d’où l’appellation de sommeil MOR (mouvements oculaires
7 minutes et il se caractérise par une réduction de la vigilance. rapides). Ce stade dure de 15 à 45 minutes, et il se répète
• Le stade 2. Le sommeil est encore léger, mais ce stade repré- toutes les 30 à 90 minutes environ, soit de 5 à 6 ois par nuit.
sente la première phase de sommeil proprement dite. Le sujet Sa durée s’allonge avec la succession des cycles du sommeil,
pour devenir maximale en fn de nuit. C’est la période propice
est assoupi, mais il est encore très sensible aux stimulus exté-
aux rêves, mais aussi aux cauchemars, bien que les rêves
rieurs. Il y a diminution du tonus musculaire, de la température
puissent survenir pendant le sommeil lent. Sur l’EEG, l’activité
corporelle et des réquences respiratoire et cardiaque en rai-
corticale est plus proche de celle de l’éveil que de celle du
son de la prédominance du onctionnement du système ner-
sommeil lent (aible amplitude, mais réquence élevée) ; c’est là
veux parasympathique.
le paradoxe. L’activité musculaire squelettique est absente, la
• Le stade 3. Le sommeil est relativement proond et survient respiration est irrégulière et le rythme cardiaque peut accélé-
environ 30 à 45 minutes après le précédent stade. rer ou ralentir.
Stades du sommeil
(MOR)
Stade 2
Stade 2
Stade 3
Sommeil
Stade 3 Stade 4
Stade 4 0 1 2 3 4 5 6 7
(ondes delta) Début du sommeil Temps (heure) Fin du sommeil
A. Ondes cérébrales : veille et sommeil B. Répartition des stades du sommeil pour une période donnée
A. Tracés d’ondes cérébrales sur un EEG lorsqu’une personne est en état de veille et durant les quatre stades du sommeil
B. Représentation typique des stades du sommeil chez un jeune adulte. Le temps passé en sommeil paradoxal (MOR) est indiqué par d’épaisses barres horizontales
augmentent rapidement : il est développé à 95 % vers l’âge de synapses qu’exige la complexité croissante des activités réfexes
5 ans. Il aut attendre la puberté pour que le reste de l’encéphale et du traitement de l’inormation. De plus, certains axones
arrive à maturité (Cameron, 2000). demeurent amyélinisés jusqu’à l’adolescence (p. ex., certains
axones de l’aire associative antérieure), ce qui a pour consé-
À mesure que le SNC continue de se développer, de nombreux quence que certaines ormes de traitement cortical demeurent
neurones multiplient leurs liaisons pour décupler le nombre de limitées jusqu’à la n de la puberté.
Chapitre 13 Le système nerveux : l’encéphale et les nerfs crâniens 607
Vérifiez vos connaissances La personne sourant d’agnosie (a = sans, absence de, gno-
34. Le développement de l’encéphale n’est pas complet sis = connaissance) est incapable de reconnaître ou de com-
avant la fn de l’adolescence. Quelles répercussions prendre certains stimulus. Par exemple, une lésion au lobe
cela a-t-il ? temporal peut entraîner une incapacité à reconnaître ou à com-
prendre les sons ou les mots. Les symptômes précis de l’agnosie
varient grandement selon l’emplacement de la lésion dans le
cerveau.
13.8.2 La cognition
Vérifiez vos connaissances
2 Désigner les aires cérébrales dans lesquelles la cognition 35. Quelles aires associatives interviennent dans
s’eectue. la cognition ?
3 Expliquer en quoi des lésions dans diverses parties 36. Défnissez l’agnosie, puis expliquez ses
du cortex cérébral ont une incidence sur la cognition. conséquences sur la cognition.
Ventricules dilatés
Atrophie corticale
qui proviennent de l’environnement qui l’entoure (p. ex., la mul- l’encodage des inormations : le corps amygdaloïde et l’hippo-
titude de sons dans une caétéria pleine à craquer, l’odeur de campe. Ces structures limbiques interviennent surtout dans la
la nourriture, le ort éclairage de la pièce) (Dubuc, 2002). La ormation de la mémoire à court terme, alors que la mémoire à
mémoire sensorielle dure généralement quelques secondes, long terme est principalement emmagasinée dans les aires asso-
tout au plus. ciatives du cortex cérébral. Par exemple, la mémoire relative aux
activités motrices volontaires est logée dans l’aire prémotrice et
La mémoire à court terme suit la mémoire sensorielle. Elle se
le cervelet. Pour ce qui est des sons, ils sont emmagasinés dans
caractérise généralement par une capacité de stockage restreinte
l’aire auditive associative.
(environ sept courts ragments d’inormation) et d’une durée
limitée (de quelques secondes à quelques heures). Imaginez, par
exemple, que durant un cours d’anatomie et de physiologie, un INTÉGRATION APPLICATION CLINIQUE
vendredi matin, votre enseignant énumère au tableau les onc-
tions des lobes cérébraux. À moins que vous n’étudiiez la matière L’amnésie
pendant le weekend, les chances que vous vous souveniez de ces DÉSÉQUILIBRE HOMÉOSTATIQUE
onctions au cours du lundi matin sont bien minces.
L’amnésie est la perte complète ou partielle de la mémoire.
Certains éléments de la mémoire à court terme peuvent être Elle est le plus souvent temporaire et ne touche qu’une partie
transmis à la mémoire à long terme, à condition de répéter et des expériences de la personne. Les causes de l’amnésie
d’évaluer l’inormation. Une ois qu’une donnée entre dans la vont du traumatisme psychologique à une lésion directe de
mémoire à long terme, elle peut y rester pour toujours. Par l’encéphale, un violent coup porté à la tête par exemple, ou
exemple, pendant le weekend, vous lisez et recopiez vos notes de même un AVC.
cours, vous révisez certains passages du manuel ainsi que les
Étant donné que le traitement des souvenirs et leur emma-
fgures correspondantes, et vous vous préparez des aide-
gasinage font intervenir beaucoup de régions cérébrales, le
mémoire. Ainsi, les onctions des lobes cérébraux eront partie type de perte de mémoire qui s’observe dans un épisode
de votre mémoire à long terme. Non seulement serez-vous bien amnésique dépend de la région endommagée de l’encéphale.
préparé en vue de l’examen, mais il se peut également que vous Les formes les plus graves d’amnésie résultent d’une lésion du
vous souveniez de tout pendant plusieurs années. Cependant, thalamus et des structures limbiques, en particulier l’hippo-
les données de la mémoire à long terme ont parois besoin d’être campe. Si une ou plusieurs de ces structures sont endomma-
raraîchies, sans quoi elles risquent d’être perdues, d’autant plus gées, il peut s’ensuivre une perturbation sérieuse ou une perte
que la capacité d’emmagasiner des données et de s’en souvenir complète de l’emmagasinage et de la consolidation des sou-
diminue avec l’âge. venirs. La nature du problème sous-jacent détermine si l’am-
nésie est complète ou partielle et s’il existe une possibilité, de
Il semblerait donc que l’encéphale doive classer l’inormation
recouvrer la mémoire.
complexe dans la mémoire à court terme avant de pouvoir
la transmettre à la mémoire à long terme FIGURE 13.28.
L’étape de transormation de la mémoire à court terme en INTÉGRATION
mémoire à long terme correspond à l’encodage (ou consolidation Vérifiez vos connaissances
mnésique). L’encodage repose essentiellement sur l’état émotion- 37. En ce qui a trait aux stratégies d’étude, quelles
nel : la vigilance, la motivation, l’étonnement et la stimula- habitudes permettraient la transformation de la
tion acilitent généralement l’encodage des inormations. Par mémoire à court terme en mémoire à long terme ?
exemple, lorsqu’une personne lit un roman passionnant, il lui
sera aisé d’en raconter les principaux détails à quelqu’un, et ce,
même plusieurs années plus tard. Dans le même ordre d’idées, 13.8.4 Les émotions
lorsqu’une personne visite une exposition de peinture et que ce
médium artistique ne l’intéresse pas, la rétention d’inormations 6 Expliquer les interactions entre l’aire associative antérieure
importantes, comme les dates et le nom des artistes, sera alors et le système limbique relativement à l’expression des
beaucoup plus difcile, voire quasi inexistante. Deux structures émotions.
du système limbique sont également importantes dans
Répétition
Donnée
sensorielle
provenant de
l’environnement Transfert FIGURE 13.28
Mémoire Transfert Mémoire à Mémoire à Traitement mnésique ❯ Les
sensorielle court terme Récupération long terme
spécialistes de la psychologie cognitive
ont proposé le modèle suivant illustrant
le lien entre la mémoire sensorielle et
la mémoire à court terme. La mémoire
Oubli Oubli à long terme se développe par la suite.
610 Partie III La communication et la régulation
L’expression des émotions peut se maniester de diverses açons. alors les muscles des joues, du larynx, des lèvres et de la langue
Par exemple, un accident de voiture peut susciter chez les vic- en vue de produire des sons.
times et les témoins des pleurs, des cris ou une totale perte de la
Chez la plupart des gens, l’aire de compréhension du langage
maîtrise émotionnelle. D’un autre côté, les intervenants d’urgence
se trouve dans l’hémisphère gauche. Dans l’hémisphère droit, la
semblent généralement stoïques, comme s’ils dissimulaient leurs
région corticale opposée à l’aire de compréhension du langage
émotions pour exercer leurs responsabilités proessionnelles.
reconnaît la teneur émotionnelle du discours produit. Ainsi, une
L’expression des émotions est interprétée par le système lim- lésion à cet endroit du cerveau peut rendre une personne inca-
bique, mais elle est surtout régie par l’aire associative antérieure. pable de comprendre les nuances émotionnelles que dénotent les
Indépendamment de ce qu’une personne ressent, cette région mots, comme l’amertume ou la joie, par exemple. Dans le même
corticale décide de la açon adéquate d’exprimer ses émotions. ordre d’idées, une lésion dans la région corticale de l’hémisphère
Les chercheurs sont parvenus à déterminer les sièges de la maî- symbolique opposée à l’aire motrice primaire entraîne une apro-
trise des émotions à l’aide de techniques d’imagerie cérébrale, sodie, laquelle se manieste par la production d’un discours
mais également en observant le comportement des sujets qu’ils morne et sans émotion.
étudiaient (animaux et personnes sourant de lésions céré-
brales) (Dubuc, 2002, 2013a). S’il est souvent ardu d’interpréter Vérifiez vos connaissances
les résultats d’une telle analyse en raison de la complexité de 39. Dans quelle mesure l’aire de compréhension du
l’encéphale et du comportement, il s’avère que les chercheurs ont langage intervient-elle dans le traitement du langage ?
découvert que de nombreux aspects importants relativement à
l’expression émotionnelle dépendent d’un corps amygdaloïde et
d’un hippocampe sains et onctionnels. Il s’agit de deux struc-
tures du système limbique (Dubuc, 2003, 2013a). En eet, si des
INTÉGRATION APPLICATION CLINIQUE
parties précises de ces structures sont endommagées ou stimu-
lées artifciellement, la personne a alors des réactions amorties La dyslexie
ou exagérées, et ce, qu’il soit question d’agressivité, d’aection,
DÉSÉQUILIBRE HOMÉOSTATIQUE
de colère, de peur, d’amour, de douleur ou de plaisir. Cela
entraîne également des anomalies relativement à l’apprentissage La dyslexie (dys = mauvais, lexis = mot) est un trouble d’ap-
et à la mémoire. prentissage héréditaire qui se caractérise par des pro-
blèmes de décodage des mots. Elle est souvent observée
Vérifiez vos connaissances dans une même amille. Non seulement les personnes
atteintes ont-elles de la diculté à lire, mais elles peinent
38. Quelles parties de l’encéphale et du système limbique
également à écrire et à épeler avec exactitude. Ces per-
interviennent dans la modulation des émotions ?
sonnes peuvent reconnaître les lettres normalement, mais
leur compétence en lecture est de beaucoup inérieure à ce
que leur niveau d’intelligence permettrait d’attendre. Leur
écriture peut être désorganisée et irrégulière, l’ordre des
13.8.5 Le langage lettres ou des mots étant incorrect ou carrément inversé.
Certaines personnes semblent surmonter cette condition
7 Énumérer les centres cérébraux intervenant dans le ou, du moins, acquérir une meilleure capacité en lecture
langage écrit et parlé, et décrire comment ces centres avec le temps. Cette amélioration peut être le refet d’une
travaillent de concert. maturation nerveuse ou de la rééducation de certaines par-
ties de l’encéphale pour mieux décoder les mots et les sym-
Les onctions mentales supérieures du langage comprennent la boles. Certains chercheurs ont émis l’hypothèse que la
lecture, l’écriture, la communication orale et la compréhension. dyslexie est une orme de syndrome de déconnexion dans
Les deux aires corticales les plus importantes dans l’intégration lequel il y a une perturbation du transert des inormations
de la parole sont l’aire de compréhension du langage et l’aire entre les hémisphères cérébraux par le corps calleux
(Descombes, 2010 ; Habib, 2012).
motrice du langage. L’aire de compréhension du langage permet
d’interpréter ce qui est lu ou entendu, alors que l’aire motrice du
langage reçoit les inormations de celle-ci, puis contribue à la
régulation des activités motrices liées à la parole. Ainsi, la capa-
cité à reconnaître les mots, tant à l’écrit qu’à l’oral, dépend de
l’aire de compréhension du langage. Juste derrière celle-ci se 13.9 Les nerfs crâniens
trouve le gyrus angulaire, une région de l’encéphale qui traite
les mots lus de manière à ce qu’ils puissent être prononcés 1 Énumérer les 12 paires de ners crâniens et spécier
FIGURE 13.29. Tout d’abord, l’aire de compréhension du langage leur emplacement.
envoie un plan de ce qui va être dit, en quelque sorte, à l’aire
motrice du langage. Ensuite, cette dernière met en marche un 2 Comparer les onctions de chacun des ners crâniens.
programme moteur précis qui contient les ormes d’expression
choisies, lequel est transmis à l’aire motrice primaire. Puis, les Les 12 paires de ners crâniens ont partie du SNP et émergent de
neurones de cette aire stimulent d’autres neurones qui innervent la partie inérieure de l’encéphale. Elles sont numérotées en
Chapitre 13 Le système nerveux : l’encéphale et les nerfs crâniens 611
Aire motrice
primaire FIGURE 13.29
Aire Aire de Aires fonctionnelles du cortex cérébral ❯ A. Chez la plupart
motrice compréhension des gens, l’hémisphère gauche renferme l’aire de compréhension
du langage du langage du langage, l’aire motrice du langage et l’aire associative antérieure.
B. Une tomographie par émission de positrons présente les aires
cérébrales les plus sollicitées par la parole.
A. Vue latérale
1 L’information auditive que comporte 2 L’information provenant de l’aire de 3 Elle passe finalement de l’aire motrice du lan-
la phrase énoncée est transmise à l’aire compréhension du langage est transmise gage à l’aire motrice primaire, où les ordres
auditive primaire. L’aire de compréhension à l’aire motrice du langage. moteurs relatifs au langage sont donnés.
du langage interprète ensuite la phrase.
B. Tomographie par émission de positrons
Nerfs crâniens
Bulbe olfactif,
terminaison du
nerf olfactif (NC I)
Tractus olfactif
Chiasma optique
Nerf optique (NC II)
Infundibulum
Tractus optique
Nerf oculomoteur (NC III)
Moelle épinière
FIGURE 13.30
Nerfs crâniens ❯ Une vue de la face inférieure de l’encéphale
montre les 12 paires de nerfs crâniens.
III (oculomoteur) Aucune b Quatre muscles extrinsèques de l’œil Innervation du muscle sphincter de
(les muscles droit médial, droit la pupille pour contracter la pupille
supérieur, droit inférieur et oblique de l’œil ; contraction du muscle ciliaire
inférieur) ; muscle élévateur de pour arrondir le cristallin (pour les
la paupière supérieure besoins de la vision rapprochée)
VII (acial) Sens du goût des deux tiers antérieurs Muscles de l’expression aciale, Accroissement de la sécrétion
de la langue digastrique (ventre postérieur), des glandes lacrymales de l’œil
stylohyoïdien, muscle stapédien et des glandes salivaires sub-
mandibulaires et sublinguale
X (vague) Sensibilité viscérale du cœur, des La plupart des muscles du pharynx ; Innervation du coeur, des poumons,
poumons et de la plupart des organes tous les muscles du larynx du larynx, de la trachée, des
abdominaux, sensibilité générale muscles lisses et des glandes de
du méat acoustique externe, de la la plupart des organes abdominaux
membrane du tympan, d’une partie du (96 % de l’activité parasympathique
pharynx, du laryngopharynx et du larynx du corps humain)
Tractus olfactif
(vers le cortex
cérébral) Bulbe olfactif
Lame criblée
de l’ethmoïde
Axones des
nerfs olfactifs (I)
Trajet • Émerge des cellules olactives de la muqueuse nasale et traverse la lame criblée de l’ethmoïde ; ait synapse
dans le bulbe olacti.
Œil
Chiasma optique
Tractus optique
Noyau du corps
géniculé latéral
du thalamus
Prolongements
des axones optiques
Aire visuelle
(dans le lobe occipital)
Description • Ner sensiti de la vision : constitue une excroissance de l’encéphale ; devrait plutôt être appelé tractus cérébral.
Fonction sensitive • Achemine les infux aérents de la vision.
Origine • Rétine
Trajet • Émerge de la rétine et pénètre dans le crâne par le canal optique du sphénoïde ; les ners optiques gauche
et droit s’unissent pour ormer le chiasma optique ; le tractus optique est lié au noyau du corps géniculé latéral
du thalamus ; l’inormation est transmise au lobe occipital, plus précisément aux aires visuelles.
Aections causées par • Cécité ou anopsie (cécités passagères)
une lésion nerveuse
Muscle élévateur
de la paupière Muscle droit
supérieure Nerf supérieur
optique
Ganglion ciliaire
Muscle droit inférieur
Muscle oblique inférieur
Vers le muscle
sphincter de l’iris
Chapitre 13 Le système nerveux : l’encéphale et les nerfs crâniens 615
Fonction motrice somatique • Innerve quatre muscles extrinsèques de l’œil (muscles droits supérieur et inérieur, muscle droit médial,
muscle oblique inérieur) afn de permettre à l’œil de bouger.
• Innerve le muscle élévateur de la paupière supérieure qui, comme son nom l’indique, soulève la paupière
supérieure.
Fonction motrice • Innerve le muscle sphincter de l’iris pour permettre à la pupille de se contracter.
parasympathique • Entraîne la contraction des muscles ciliaires de manière à ce que le cristallin soit plus sphérique (nécessaire
pour la vision de près).
Trajet • Le ner quitte le crâne par la fssure orbitale supérieure, puis se dirige vers l’œil et la paupière. Les axones
parasympathiques se dirigent vers le ganglion ciliaire, alors que les axones parasympathiques postganglion-
naires se prolongent ensuite vers l’iris et les muscles ciliaires.
Aections causées par • Ptose (abaissement de la paupière supérieure) ; paralysie de la plupart des muscles oculaires, ce qui entraîne
une lésion nerveuse un strabisme (déaut de parallélisme des yeux, déviation de l’un des yeux) ; diplopie (vision double) ; troubles
de la mise au point
Muscle oblique
Nerf supérieur
optique (II)
Description • Innerve un muscle extrinsèque de l’œil, soit le muscle oblique supérieur, qui orme une boucle à travers
un ligament en orme de poulie.
Fonction motrice somatique • Innerve un muscle extrinsèque de l’œil, soit le muscle oblique supérieur, afn de permettre à l’œil de bouger
vers le bas et sur les côtés.
Trajet • Sort du crâne par la fssure orbitale supérieure, puis se prolonge jusqu’au muscle
oblique supérieur.
Aections causées par • Paralysie du muscle oblique supérieur, ce qui entraîne un strabisme (déaut de parallélisme des yeux,
une lésion nerveuse déviation de l’un des yeux) ; diplopie (vision double)
616 Partie III La communication et la régulation
Nerf
mandibulaire (V3)
Vers les muscles
Corde du tympan masticateurs
(du nerf facial)
Nerf lingual
Nerf alvéolaire
Ganglion
inférieur
submandibulaire
Vers le muscle
mylohyoïdien
Nerf mentonnier
Description • Ner mixte divisé en trois parties : ophtalmique (V1), maxillaire (V2) et mandibulaire (V3) ; reçoit les infux
sensoriels du visage, des cavités orale et nasale, des méninges ainsi que de la partie antérieure du cuir chevelu ;
innerve les muscles masticatoires.
Fonction sensitive • Les stimulus sensoriels de ce ner sont le toucher, les variations de la température et la douleur.
• V1 : transmet les infux sensoriels de la cornée, du nez, du ront, de la partie antérieure du cuir chevelu
et des méninges.
• V2 : transmet les infux sensoriels de la muqueuse nasale, du palais, des gencives, des joues et des méninges.
• V3 : transmet les infux sensoriels des deux tiers antérieurs de la langue, des méninges, de la peau du menton,
de la mâchoire inérieure ainsi que du tiers des axones sensoriels du pavillon de l’oreille.
Fonction motrice somatique • Innerve les muscles masticatoires (temporal, masséter, ptérygoïdiens latéral et médial), le mylohyoïdien,
le ventre antérieur du muscle digastrique, le muscle du marteau et le muscle péristaphylin externe.
Trajet • V1 : les axones sensoriels entrent dans le crâne par la ssure orbitaire supérieure du sphénoïde, puis passent
par le ganglion trigéminal avant de pénétrer dans le pont.
• V2 : les axones sensoriels entrent dans le crâne par le oramen rond, puis passent par le ganglion trigéminal
avant de pénétrer dans le pont.
• V3 : les axones moteurs sortent du pont, puis du crâne par le oramen ovale an d’alimenter les muscles. Les axones
sensoriels passent ensuite par le oramen ovale en direction du ganglion trigéminal avant d’entrer dans le pont.
Aections causées • Névralgie du trijumeau (tic douloureux) causée par une infammation des structures sensorielles du ner
par une lésion nerveuse trijumeau et provoquant une douleur intense et pulsative qui peut durer de quelques minutes à plusieurs heures
Chapitre 13 Le système nerveux : l’encéphale et les nerfs crâniens 617
Nerf Nerf
abducens (VI) optique
Muscle droit
latéral (section)
Description • Innerve le muscle oculaire droit latéral, lequel permet l’abduction de l’œil (mouvement latéral).
Fonction motrice somatique • Innerve un muscle extrinsèque de l’œil, le muscle droit latéral, qui permet l’abduction de l’œil.
Trajet • Sort du crâne par la fssure orbitaire supérieure, puis se dirige vers le muscle droit latéral.
Aections causées par • Paralysie du muscle droit latéral restreignant les mouvements de l’œil ; diplopie (vision double)
une lésion nerveuse
Description • Ner mixte : innerve les muscles responsables des expressions aciales, la glande lacrymale et la plupart
des glandes salivaires ; transmet les sensations gustatives provenant des deux tiers antérieurs de la langue.
Fonction motrice somatique • Les cinq principaux rameaux moteurs (temporal, zygomatique, buccal, mandibulaire et cervical) innervent
les muscles responsables des expressions aciales, le ventre postérieur du muscle digastrique ainsi que
les muscles stylohyoïdien et de l’étrier.
Fonction motrice • Accroît la sécrétion des glandes lacrymales ainsi que celle des glandes salivaires submandibulaire et
parasympathique sublinguale.
Trajet • Les axones sensitis passent de la langue au crâne en empruntant le rameau de la corde du tympan du ner
acial. Ils pénètrent dans le crâne par un minuscule trou et ont synapse dans le ganglion géniculé du ner acial.
Les axones moteurs somatiques, quant à eux, quittent le pont et pénètrent dans l’os temporal par le méat
acoustique interne, se prolongent à travers l’os, puis sortent par le oramen stylomastoïdien afn d’innerver les
muscles. Finalement, les axones moteurs parasympathiques quittent le pont, entrent dans le méat acoustique
interne et ressortent par le ner pétreux ou le ner de la corde du tympan. Ils passent par un ganglion du SNA
avant d’innerver leurs glandes respectives.
618 Partie III La communication et la régulation
Fonction sensitive • Le rameau vestibulaire transmet les inux nerveux relatifs à l’équilibre, alors que le rameau cochléaire transmet
les inux nerveux relatifs à l’ouïe.
Origine • Rameau vestibulaire : cellules auditives situées dans le vestibule de l’oreille interne
• Rameau cochléaire : cochlée située dans l’oreille interne
Trajet • Les corps cellulaires sensitifs du rameau vestibulaire sont situés dans le ganglion vestibulaire, alors que ceux du
rameau cochléaire sont situés dans le ganglion spiral, près de la cochlée. Ces deux rameaux fusionnent, puis pénètrent
dans la cavité crânienne par le méat acoustique interne. Ils se dirigent ensuite vers le pont et le bulbe rachidien.
Affections causées par • Lésions du nerf cochléaire ou des récepteurs cochléaires entraînant la surdité centrale (ou surdité nerveuse) ;
une lésion nerveuse lésions du nerf vestibulaire causant des vertiges, des mouvements involontaires des yeux (nystagmus), la perte
de l’équilibre, des nausées et des vomissements
Description • Nerf mixte : reçoit les données relatives au goût et au toucher du tiers postérieur de la langue ;
innerve un muscle du pharynx ainsi que la glande salivaire parotide.
Fonction sensitive • Médie les sensations générales et la perception du goût (tiers postérieur de la langue), ainsi que les sensations
générales relatives à la majeure partie du pharynx ; des axones chimiorécepteurs aboutissent aux glomus
carotidiens (structures des artères carotides qui mesurent et surveillent la concentration sanguine
en oxygène et en dioxyde de carbone).
Chapitre 13 Le système nerveux : l’encéphale et les nerfs crâniens 619
Origine • Axones sensitifs provenant des papilles gustatives et de la muqueuse du tiers postérieur de la langue,
de même que des glomus carotidiens ; axones moteurs provenant des noyaux du bulbe rachidien
Trajet • Les axones sensitifs passent du tiers postérieur de la langue et des glomus carotidiens situés le long du nerf au
ganglion inférieur ou supérieur, jusque dans le foramen jugulaire, avant d’atteindre le pont. Les axones moteurs
somatiques quittent le crâne par le foramen jugulaire pour se rendre au muscle stylopharyngien. Finalement,
les axones moteurs parasympathiques passent par le ganglion otique, puis par la glande parotide.
Affections causées par • Réduction de la sécrétion de salive (sécheresse buccale) ; perte de sensations gustatives du tiers postérieur
une lésion nerveuse de la langue
Ganglion supérieur
Ganglion inférieur
Rameau pharyngien
Nerf laryngé supérieur
Nerf laryngé interne
Nerf laryngé externe
Nerf vague Nerf vague gauche (X)
droit (X)
Nerf laryngé
Nerf laryngé récurrent gauche
récurrent droit
Rameau cardiaque
Poumon
Plexus
pulmonaire
Cœur
Estomac
Pancréas
Intestin grêle
Côlon
ascendant
Appendice vermiforme
Description • Nerf mixte : innerve les structures situées dans la tête, le cou ainsi que dans les cavités thoracique
et abdominale.
Fonction sensitive • Transmet les données sensitives viscérales du cœur, des poumons et de la plupart des organes situés
dans l’abdomen.
• Transmet les données sensitives générales du méat acoustique externe, du tympan, du laryngopharynx
et du larynx.
620 Partie III La communication et la régulation
Fonction motrice • Innerve les muscles lisses des organes situés dans la cavité thoracique, la plupart de ceux situés dans
parasympathique la cavité abdominale de même que le muscle cardiaque, les glandes du cœur, les poumons, le pharynx,
le larynx, la trachée et la plupart des organes de la cavité abdominale.
Trajet • Le ner vague quitte le crâne par le oramen jugulaire avant de se diriger vers le cou, le thorax et l’abdomen où
il se ramife abondamment ; les corps cellulaires des neurones sensitis se situent dans les ganglions supérieur et
inérieur liés au ner.
Aections causées par • Paralysie de ce ner entraînant divers troubles laryngés, dont un enrouement de la voix, un ton monotone ou
une lésion nerveuse une aphonie complète ; autres types de lésions susceptibles d’être à l’origine d’un trouble de la déglutition
ou de la motilité gastro-intestinale
XI – Nerf accessoire
Pont
Racine spinale
Racine crânienne du nerf accessoire
du nerf accessoire
Foramen jugulaire
Foramen magnum Nerf vague (X)
Bulbe rachidien La racine crânienne
Région cervicale de du nerf accessoire
la moelle épinière diverge et rejoint
(C1 à C5) le nerf vague.
Description • Innerve le trapèze et le muscle sternocléidomastoïdien ; portait autreois le nom de ner spinal accessoire.
Fonction motrice somatique • Racine crânienne : se dirige, avec les axones du ner vague, vers le pharynx.
• Racine spinale : ournit des fbres sensitives et motrices pour les muscles trapèze et sternocléidomastoïdien.
Trajet • La racine spinale pénètre dans le crâne par sa partie supérieure, soit le oramen magnum. À cet endroit,
les racines crânienne et spinale usionnent et quittent le crâne par le oramen jugulaire. À l’extérieur du crâne,
la racine crânienne diverge et se dirige, avec le ner vague, vers le pharynx pour en innerver les muscles.
La racine spinale, quant à elle, se dirige vers le trapèze et le muscle sternocléidomastoïdien.
Aections causées par • Paralysie du trapèze et du muscle sternocléidomastoïdien, ce qui entraîne une difculté à soulever les épaules
une lésion nerveuse (onction du trapèze) ou à tourner la tête, d’un côté ou de l’autre (onction du muscle sternocléidomastoïdien)
Chapitre 13 Le système nerveux : l’encéphale et les nerfs crâniens 621
C1
C2
C3 Vers les muscles
de la langue
Anse cervicale, vers Vers le muscle
les muscles sous-hyoïdiens géniohyoïdien
(nerfs cervicaux accompagnant
le nerf hypoglosse)
Description • Innerve les muscles intrinsèques et extrinsèques de la langue ; hypoglosse signife sous la langue.
Trajet • Le ner sort du crâne par le canal de l’hypoglosse, puis passe sous la mandibule et la surace inérieure de la
langue.
Aections causées par • Troubles de déglutition et de langage en raison d’une difculté à bouger la langue ; en cas de paralysie d’un seul
une lésion nerveuse ner hypoglosse (gauche ou droit), langue pendante du côté du ner touché
RÉSUMÉ DU CHAPITRE
13.1 • L’encéphale est composé du cerveau, du diencéphale, du tronc cérébral et du cervelet, ainsi
Le développement que de 12 paires de ners crâniens.
et l’organisation 13.1.1 Une vue d’ensemble de l’anatomie de l’encéphale ..................................................................... 562
de l’encéphale – 562 • L’encéphale est constitué de deux hémisphères qui comportent des gyrus (replis) ainsi que
des sillons superfciels et de proondes fssures.
13.2 • L’encéphale est protégé et isolé grâce à la boîte et aux méninges crâniennes, au LCS ainsi
La protection et le soutien qu’à la barrière hématoencéphalique.
de l’encéphale – 571 13.2.1 Les méninges crâniennes ............................................................................................................. 571
• Les méninges crâniennes sont la pie-mère, l’arachnoïde et la dure-mère.
• Les cloisons durales sont des replis de la dure-mère qui se prolongent entre les principales
régions de l’encéphale et qui stabilisent ces dernières.
13.3 • Le cerveau est au cœur des sensations, de la pensée, de la mémoire, du jugement ainsi que
Le cerveau – 579 des activités motrices volontaires.
13.4 • Le diencéphale est recouvert par les hémisphères cérébraux et il est composé de l’épithala-
Le diencéphale – 591 mus, du thalamus et de l’hypothalamus.
13.5 • Le tronc cérébral est composé du mésencéphale, du pont et du bulbe rachidien. Il participe
Le tronc cérébral – 595 à la production de comportements automatiques essentiels à la survie.
13.6 • Le cervelet, xé au tronc cérébral par le pont, communique avec les autres régions du SNC
Le cervelet – 600 par les pédoncules cérébelleux.
13.8 • Les neurobiologistes utilisent plusieurs techniques d’imagerie cérébrale qui permettent d’étu-
Les fonctions dier et d’enregistrer le onctionnement du cerveau humain.
d’intégration et 13.8.1 Le développement des fonctions mentales supérieures ........................................................... 605
les fonctions mentales • Les onctions supérieures deviennent plus complexes à mesure que le développement se
supérieures – 605 poursuit.
13.9 • Douze paires de ners crâniens émergent de l’encéphale. Chaque ner porte un nom qui
Les nerfs crâniens – 610 indique la structure desservie ou la onction ainsi qu’un chire romain déterminé par sa posi-
tion, de l’extrémité postérieure à l’extrémité antérieure :
– Ners olactis (I) : odorat.
– Ners optiques (II) : vue.
– Ners oculomoteurs (III) : contraction de quatre des muscles des bulbes oculaires, des
muscles des paupières, des muscles ciliaires et des muscles sphincters des pupilles.
Chapitre 13 Le système nerveux : l’encéphale et les nerfs crâniens 625
– Ners trochléaires (IV) : contraction des muscles obliques supérieurs des yeux.
– Ners trijumeaux (V) : sensations du visage et mastication.
– Ners abducens (VI) : contraction des muscles droits latéraux des yeux.
– Ners aciaux (VII) : mouvements du visage.
– Ners vestibulocochléaires (VIII) : audition et équilibre.
– Ners glossopharyngiens (IX) : sensations de la langue, du pharynx, de l’aorte et des caro-
tides, et contraction des muscles du pharynx et des glandes parotides.
– Ners vagues (X) : sensations et motricité du pharynx, du larynx et des viscères des cavités
thoracique et abdominale.
– Ners accessoires (XI) : contraction et proprioception des muscles trapèzes et sterno-
cléidomastoïdiens.
– Ners hypoglosses (XII) : contraction et proprioception des muscles de la langue.
AUTOÉVALUATION Solutionnaire
Concepts de base
1 Énumérez les cinq vésicules cérébrales secondaires, puis 6 Après avoir reçu un coup à la tête, un client perd soudaine-
décrivez la structure ormée à partir de chacune d’elles ment la maîtrise de ses émotions et semble incapable de dire
à l’âge adulte. s’il est déshydraté. Dans quelle région de l’encéphale le
médecin en service devrait-il s’attendre à déceler une lésion ?
2 Décrivez comment et où se orme le LCS ; sa circulation ;
comment où le LCS est réabsorbé par le système 7 Décrivez le trajet de la pression d’une poignée de main,
vasculaire. du moment où la main droite la reçoit jusqu’à sa perception
dans l’aire somesthésique primaire gauche.
3 Quelle région de l’encéphale est atteinte si vous n’arrivez plus
à aire la diérence entre une surace lisse et une surace 8 Au cours d’une intervention visant l’ablation d’une tumeur
rugueuse en utilisant uniquement vos mains ? au lobe occipital de l’hémisphère gauche du cerveau,
le chirurgien doit pratiquer une incision dans l’encéphale
4 Quelles activités ont lieu dans l’aire visuelle associative ?
pour atteindre la tumeur. Dans l’ordre, en débutant avec
5 Décrivez le lien qui unit les noyaux basaux et le cervelet la peau recouvrant le crâne, énumérez toutes les couches
durant les activités motrices. par lesquelles il devra passer.
Mise en application
Répondez aux questions 1 et 2 à l’aide du paragraphe suivant. Répondez aux questions 3 et 4 à l’aide du paragraphe suivant.
Alexandre se rend chez son dentiste pour un plombage. Marie est lanceuse dans son équipe de balle-molle. Au cours
Ce dernier lui injecte un anesthésique pour insensibiliser d’une partie, la balle a ricoché et l’a rappée sur le côté de la tête.
la dent touchée avant la peroration. À la suite de cela, elle a perdu connaissance pendant un instant.
Lorsqu’elle a repris ses esprits, Marie a ressenti une grande
1 Quel ner a ait l’objet de l’anesthésie ?
douleur près de sa tempe gauche. Quelques heures après
a) Le ner trochléaire (IV). l’incident, Marie avait de la difculté à bouger son bras droit,
b) Le ner trijumeau (V). puis elle est devenue léthargique. La capitaine de l’équipe l’a
c) Le ner acial (VII). alors conduite à l’urgence où le médecin lui a diagnostiqué
un hématome extradural.
d) Le ner glossopharyngien (IX).
3 L’hématome extradural provoque une accumulation de sang
2 Une ois le plombage terminé, les gencives du même côté entre deux structures. De quelles structures s’agit-il ?
sont demeurées engourdies pendant un certain temps. Quelle
autre difculté temporaire Alexandre pourrait-il rencontrer a) Le crâne et le euillet conjonctivo-vasculaire de
avant que les eets de l’anesthésique se dissipent ? la dure-mère.
a) Une incapacité à ermer la bouche. b) Les euillets conjonctivo-vasculaire et méningé
de la dure-mère.
b) Une incapacité à sortir la langue.
c) Le euillet méningé de la dure-mère et l’arachnoïde.
c) Une sécheresse buccale.
d) L’arachnoïde et la pie-mère.
d) Un engourdissement des lèvres.
626 Partie III La communication et la régulation
4 Pourquoi les symptômes de Marie se sont-ils présentés du Cependant, une diplopie se manifeste lorsqu’il tente de faire
côté droit ? Quelle structure l’hématome a-t-il probablement la mise au point avec ses deux yeux. L’optométriste remarque
touchée ? que lorsqu’il demande à Carlos de porter son regard sur
a) Le gyrus précentral gauche. le côté, l’œil droit de ce dernier ne parvient pas à regarder
aussi loin que l’œil gauche. À partir des examens effectués,
b) Le gyrus postcentral gauche.
l’optométriste croit que le muscle innervé par le nerf
c) Les noyaux cérébraux gauches. ne fonctionne pas adéquatement.
d) Le cervelet gauche. a) optique (II)
5 Carlos, un homme de 25 ans, se rend chez l’optométriste b) oculomoteur (III)
et se plaint d’une vision double (diplopie). L’optométriste c) trochléaire (IV)
entreprend une série d’examens oculaires au cours desquels
d) abducens (VI)
Carlos parvient à lire l’échelle d’acuité visuelle de chaque oeil.
Synthèse
1 À son réveil, Pascale se sent étrange. Elle ne parvient pas peuvent prendre des comprimés de dopamine, car la subs-
à tenir son crayon de la main droite lorsqu’elle tente d’écrire tance ne peut atteindre l’encéphale. Quelle structure anato-
dans son journal et elle remarque que les muscles de son mique empêche le médicament d’y parvenir ? Dans d’autres
côté droit sont bien plus faibles que ceux du côté gauche. circonstances, quels sont les avantages de cette structure ?
De plus, son mari remarque qu’elle manifeste des troubles
3 Damien est victime d’un vol à main armée à son commerce.
d’élocution. Il décide alors de la conduire à l’urgence.
Il a subi une blessure par balle à l’hémisphère droit.
Quelle devrait être l’hypothèse du médecin ? Quelle partie
Heureusement, il a survécu, mais il présente certaines
de l’encéphale semble être atteinte ? Pourquoi ?
altérations fonctionnelles. À votre avis, Damien aurait-il eu
2 La maladie de Parkinson résulte d’une chute de la dopamine plus de chance de vivre ou de mourir si la balle avait touché
dans l’encéphale. Cependant, les personnes qui en souffrent ne le bulbe rachidien ? Pourquoi ?
LE SYSTÈME NERVEUX :
CHAPITRE LA MOELLE ÉPINIÈRE
14.1 L’anatomie macroscopique 14.4.1 Une vue d’ensemble 14.6 Les réfexes ................................................. 662
de la moelle épinière ................................ 628 des voies de conduction ..................... 635 14.6.1 Les caractéristiques des réexes ........ 662
14.2 La protection et le soutien 14.4.2 Les voies sensitives ........................... 636 14.6.2 Les composantes d’un arc réexe ...... 662
de la moelle épinière ................................ 631 14.4.3 Les voies motrices ............................. 638 14.6.3 Les réexes spinaux .......................... 664
14.3 L’anatomie sectionnelle 14.5 Les ners spinaux ...................................... 643 14.6.4 L’évolution des réexes
de la moelle épinière ................................ 633
au fl des âges ...................................
INTÉGRATION Illustration des concepts 667
14.3.1 La répartition
Diérences entre les voies sensitives 14.6.5 La vérifcation des réexes chez
de la substance grise ......................... 633
et les voies motrices ............................................. 644 l’adulte en milieu clinique .................. 669
14.3.2 La répartition 14.7 La ormation de la moelle épinière ....... 670
de la substance blanche .................... 634
14.5.1 Une vue d’ensemble
des ners spinaux .............................. 645
14.4 Les voies de conduction
de la moelle épinière ................................ 634
14.5.2 Les plexus nerveux ............................ 648
628 Partie III La communication et la régulation
14.1 L’anatomie macroscopique lombaires. Cette divergence est attribuable à la croissance des
vertèbres, laquelle se poursuit au-delà de la croissance de la
de la moelle épinière moelle épinière. Ainsi, chez l’adulte, la moelle épinière est
plus courte que le canal vertébral dans lequel elle se trouve.
1 Nommer et situer les cinq divisions anatomiques L’extrémité inérieure uselée de la moelle épinière porte le
de la moelle épinière. nom de cône médullaire. Ce dernier marque la fn de la moelle
épinière à proprement parler, ce qui correspond généralement à
2 Expliquer l’origine de la queue de cheval. l’emplacement de la première vertèbre lombaire. En deçà de ce
3 Décrire les nerfs spinaux ainsi que la façon point, les racines nerveuses, dont l’ensemble constitue la queue
de les reconnaître. de cheval (cauda equina), se prolongent vers le bas à partir de la
moelle épinière. Ces racines nerveuses sont appelées ainsi en
raison de leur ressemblance à une queue de cheval. Cette struc-
La moelle épinière assure un lien vital entre l’encéphale et le ture renerme le flum terminale (terminus = limite), un mince
reste de l’organisme. Touteois, elle possède une certaine indé- brin de pie-mère qui contribue à fxer le cône médullaire au coc-
pendance par rapport à l’encéphale. La moelle épinière et les cyx (voir la fgure 14.1C).
ners spinaux qui y sont reliés remplissent deux onctions d’une La moelle épinière comporte 31 paires de ners spinaux sous-
grande importance. D’abord, ils constituent la voie qu’em- jacents. Les ners spinaux sont considérés comme étant des ners
pruntent les inux nerveux moteurs et sensitis pour que l’encé- mixtes, car ils contiennent à la ois des axones sensitis, qui
phale communique avec le reste du corps. Ensuite, la moelle transmettent les inux nerveux des récepteurs au système ner-
épinière et les ners spinaux régissent les réexes qui corres- veux central (SNC), et des axones moteurs, qui transmettent les
pondent à nos réactions les plus rapides à un stimulus. Avant inux nerveux du SNC aux eecteurs (muscles ou glandes).
d’examiner les onctions de la moelle, l’anatomie de la moelle Chacun des ners spinaux porte un nom ormé à partir de la pre-
épinière doit être connue. mière lettre de la partie de la moelle épinière à laquelle il se
La moelle épinière adulte mesure en moyenne de 42 à 45 cm rattache et d’un chire. Ainsi, les deux côtés de la moelle épi-
de long. Elle s’étend, dans le canal vertébral (ou canal spinal), de nière comportent chacun 8 ners cervicaux (C1 à C8), 12 ners
la portion inérieure de l’encéphale jusqu’à la vertèbre L1. Des thoraciques (T1 à T12), 5 ners lombaires (L1 à L5), 5 ners sacrés
axones émergent de la moelle épinière et orment les racines dor- (S1 à S5) ainsi que 1 ner coccygien (Co1).
sales et ventrales qui, ensemble, donnent naissance aux ners
spinaux. Certains de ces ners orment des plexus nerveux, soit
un enchevêtrement de ners spinaux. La moelle épinière se INTÉGRATION STRATÉGIES D’APPRENTISSAGE
divise ainsi FIGURE 14.1 :
Pour distinguer les nerfs spinaux des nerfs crâniens, souve-
• La portion cervicale correspond à la partie supérieure de la nez-vous que les nerfs crâniens sont désignés par un chiffre
moelle épinière. Il s’agit en ait du prolongement du bulbe romain (voir la section 13.9).
rachidien. La portion cervicale de la moelle épinière contient
des neurones dont les axones contribuent à la ormation des
ners spinaux cervicaux (voir la fgure 14.1B). La moelle épinière est à peu près ronde, bien qu’elle soit
légèrement aplatie à l’avant et à l’arrière TABLEAU 14.1. Sa sur-
• La portion thoracique se trouve sous la portion cervicale de
ace externe comporte deux creux longitudinaux : un sillon
la moelle épinière. Elle contient les neurones à l’origine des
étroit, le sillon médian dorsal (ou sillon postérieur), qui s’en-
ners spinaux thoraciques.
once du côté postérieur de la moelle épinière, et un second
• La portion lombaire constitue un segment plus court de la sillon, celui-ci un peu plus large, la fssure médiane ventrale
moelle épinière, lequel contient les neurones à l’origine des (ou fssure antérieure), qui se situe du côté antérieur de la
ners spinaux lombaires. moelle épinière.
• La portion sacrée se trouve sous la portion lombaire et La composition de la moelle épinière varie selon l’endroit
contient les neurones à l’origine des ners spinaux sacrés. où la coupe transversale a été eectuée (voir le tableau 14.1).
Ces diérences subtiles permettent de distinguer un peu plus
• La portion coccygienne correspond à la partie inérieure de
acilement la partie de la moelle épinière qui ait l’objet de la
la moelle épinière. Une paire de ners spinaux coccygiens
coupe. Par exemple, le diamètre de la moelle épinière varie,
émerge de cette portion (Rigaud, Delavierre, Sibert et al.,
car la quantité de substance grise et de substance blanche de
2010). Cette partie de la moelle épinière, absente chez envi-
même que les onctions remplies changent selon l’emplace-
ron 5 % des individus, est parois incluse dans la portion
ment. La quantité de substance grise dans un segment donné
sacrée.
de la moelle épinière est directement liée au nombre de
Les diverses portions de la moelle épinière ne correspondent muscles squelettiques à innerver. Ainsi, les cornes ventrales
pas paraitement aux vertèbres qui portent le même nom. Par ont une dimension supérieure dans les portions cervicale et
exemple, la portion lombaire de la moelle épinière s’avère plus lombaire qui innervent les membres. Cela explique la orma-
près des dernières vertèbres thoraciques que des vertèbres tion d’un renement à ces deux endroits de la moelle épinière.
Chapitre 14 Le système nerveux : la moelle épinière et les nerfs spinaux 629
Atlas
C1
Cervelet
Plexus C2
cervical C3 Portion
C4 cervicale
C5
Renflement C6 Moelle
cervical C7 épinière
C8 Filets
Plexus Vertèbre T1 radiculaires
T1
brachial dorsaux
T2
T3
T4
Sillon
T5 médian Ligaments
Portion
dorsal dentelés
T6 thoracique
T7 B. Portion cervicale
T8
T9 Moelle
épinière
T10
Renflement T11
lombaire
Vertèbre L1 T12 Portion lombaire
Cône Filets
Portion sacrale
médullaire L1 radiculaires
dorsaux Cône
médullaire
L2
Plexus
lombaire
L3
L4 Queue de cheval
L5 Racine
dorsale Ganglion
Plexus S1 spinal
sacral Queue
S2 de cheval
S3
S4
Filum
terminal S5
Co1 Filum
terminale
Partie postérieure La plus grosse Ovale ; faces Davantage de subs- • Dans les segments supérieurs de la
portion de la postérieure tance blanche que portion cervicale (C1 à C5), les cornes
Sillon moelle épinière et antérieure de substance grise ventrales sont relativement petites,
médian (de 13 à 14 mm légèrement alors que les cornes dorsales sont
dorsal de diamètre) aplaties relativement grosses.
Fissure • Dans les segments inférieurs (C6 à C8),
médiane les cornes ventrales sont plus grosses
ventrale que dans le segment supérieur. Cette
Partie antérieure augmentation de taille est encore plus
marquée pour les cornes dorsales.
Thoracique
Partie postérieure Plus petite que la Ovale ; faces Davantage • Les cornes ventrales et dorsales sont
portion cervicale postérieure et de substance plus grosses, mais uniquement dans
(de 9 à 11 mm de antérieure blanche que de le premier segment thoracique ; de
Corne diamètre) toujours substance grise petites cornes latérales sont visibles.
dorsale légèrement
Corne aplaties
latérale
Corne
ventrale
Partie antérieure
Lombaire
Partie postérieure Légèrement Moins ovale, Quantité réduite de • Les cornes ventrales et dorsales sont
plus grosse que pratiquement substance blanche très grosses, alors que les cornes
la portion ronde comparativement à latérales ne sont présentes que dans
Substance thoracique (de 11 la substance grise les deux premiers segments de la
grise à 13 mm et à la quantité de portion lombaire.
Substance de diamètre) substance blanche
blanche présente dans la
portion cervicale
Partie antérieure
Sacrée
Partie antérieure
La ponction lombaire
Il est parois nécessaire d’analyser le liquide cérébrospinal
(LCS) pour vérifer s’il existe une inection ou un trouble du SNC.
La ponction lombaire (ou rachicentèse) est l’intervention cli- Peau
nique permettant de prélever du LCS. Il s’agit d’insérer une Couche sous-cutanée
aiguille à travers la peau, les muscles du dos et le ligament jaune Muscles du dos
(entre les vertèbres). L’aiguille doit ensuite traverser l’espace épi- Ligament jaune L3
dural, la dure-mère, l’arachnoïde et pénétrer dans l’espace
sous-arachnoïdien pour aspirer environ de 3 à 9 millilitres (ml) Espace épidural
de LCS. Dure-mère et
arachnoïde
Étant donné que chez l’adulte, la moelle épinière se termine
généralement au niveau de la première vertèbre lombaire, la L4
ponction doit être eectuée sous ce niveau pour s’assurer que Aiguille à ponction
lombaire
l’aiguille ne pique pas la moelle. La ponction lombaire est géné-
ralement pratiquée entre les vertèbres L3 et L4 ou entre les ver- Espace sous-
tèbres L4 et L5. Pour localiser cet endroit, le médecin anesthésiste arachnoïdien
palpe le point le plus élevé des crêtes iliaques, qui se situe sur la Queue de cheval
même ligne horizontale que le processus épineux de la ver-
tèbre L4. Le médecin introduit alors l’aiguille à ponction juste au- Canal
vertébral
dessus ou en dessous de celui-ci, après s’être assuré que la
colonne vertébrale est bien échie. Site d’insertion de l’aiguille pour une ponction lombaire
14.2 La protection et le soutien la moelle épinière. De plus, pour chacun des oramens interver-
tébraux, la dure-mère se prolonge entre les vertèbres et s’unit
de la moelle épinière aux euillets de tissu conjoncti qui entourent les ners spinaux.
À votre avis
1 Décrire la structure et le rôle des méninges de la moelle
épinière. 1. Pourquoi la dure-mère spinale ne possède-t-elle pas
deux euillets comme la dure-mère crânienne ? Quelles
2 Nommer et situer les principaux espaces que délimitent structures ormées à partir de la dure-mère crânienne
les méninges. sont absentes de la moelle épinière ?
Les méninges (mênigx = membrane) qui protègent la moelle Dans la plupart des coupes anatomiques et histologiques, un
épinière constituent le prolongement des méninges crâniennes espace sous-dural étroit sépare la dure-mère de l’arachnoïde.
(voir la section 13.2.1). De plus, les espaces qui se situent entre Cet espace est virtuel. Sous l’arachnoïde se trouve l’espace sous-
certaines de ces méninges revêtent une importance clinique. Les arachnoïdien qui est rempli de liquide cérébrospinal (LCS) (ou
structures et les espaces (réels et virtuels) qui entourent la liquide céphalorachidien). La pie-mère, située sous l’espace
moelle épinière, du plus superfciel au plus proond, sont les sui- sous-arachnoïdien, est un mince euillet méningé le plus interne.
vants : la vertèbre, l’espace épidural, la dure-mère, l’espace sous- Elle est constituée de fbres de collagène élastiques. Cette
dural, l’arachnoïde, l’espace sous-arachnoïdien et la pie-mère méninge adhère directement à la moelle épinière et soutient cer-
FIGURE 14.2 . tains vaisseaux sanguins qui alimentent la moelle épinière. Les
L’espace épidural se situe entre la dure-mère et la paroi ligaments dentelés (dentem = dent) sont des prolongements
interne de la vertèbre. Il renerme du tissu conjoncti lâche aréo- latéraux et triangulaires de la pie-mère spinale qui se présentent
laire, des vaisseaux sanguins et du tissu adipeux. Les substances par paires. Ces prolongements reliés à la dure-mère contribuent
administrées au moment d’une anesthésie épidurale, comme au maintien et au positionnement latéral de la moelle épinière
celles qui servent à soulager la douleur durant un accouche- (voir les fgures 14.1B et 14.2A).
ment, sont injectées dans cet espace. Sous l’espace épidural se
trouve la dure-mère, soit la méninge externe. Bien que la dure- Vérifiez vos connaissances
mère crânienne comporte un euillet conjonctivo-vasculaire 3. Où se situent les espaces épidural, sous-dural
externe et un euillet méningé interne, la dure-mère spinale, et sous-arachnoïdien ? Lequel contient du liquide
quant à elle, est constituée du prolongement du euillet interne cérébrospinal ?
de la dure-mère de l’encéphale. La dure-mère protège et stabilise
632 Partie III La communication et la régulation
Partie postérieure
Processus épineux
de la vertèbre
Espace épidural
Espace sous-dural
Ligament dentelé
Espace sous-
arachnoïdien
Nerf spinal
Dure-mère
Arachnoïde
Foramen intervertébral
Pie-mère
Partie antérieure
Substance Substance
blanche grise
Espace
sous-dural
Dure-mère
B. Vue antérieure
FIGURE 14.2
Méninges spinales et structure de la moelle épinière ❯
A. La coupe transversale de la moelle épinière illustre le lien qui unit les euillets méningés et les
points de repère superfciels de la moelle épinière et de la colonne vertébrale. B. Cette vue
antérieure présente la moelle épinière et les méninges.
Chapitre 14 Le système nerveux : la moelle épinière et les nerfs spinaux 633
14.3 L’anatomie sectionnelle lesquels innervent les muscles squelettiques. Les cornes latérales
se trouvent uniquement dans la partie T1 à L2 de la moelle épi-
de la moelle épinière nière et contiennent les corps cellulaires des neurones moteurs
autonomes, lesquels innervent le muscle cardiaque, les muscles
La moelle épinière se divise en deux régions, soit une région de lisses et les glandes.
substance grise interne et une région de substance blanche Les cornes dorsales sont des masses postérieures gauche et
externe FIGURE 14.3. La substance grise est principalement droite de substance grise. Les axones des neurones sensitis
composée des dendrites et des corps cellulaires des neurones. ainsi que les corps cellulaires des interneurones y sont situés.
Elle contient également des gliocytes (ou cellules gliales) et Les corps cellulaires des neurones sensitis ne se trouvent pas
quelques axones amyélinisés. La substance blanche, quant à dans les cornes dorsales, mais plutôt dans le ganglion spinal
elle, est surtout composée d’axones myélinisés qui émergent de (voir la section 14.4.2).
l’encéphale ou qui se prolongent en sa direction.
La commissure grise (commissura = joint) constitue une
bande horizontale de substance grise qui entoure l’étroit canal
14.3.1 La répartition central. Elle contient principalement des axones amyélinisés et
agit à titre de voie de communication entre les côtés droit
de la substance grise et gauche de la substance grise.
La substance grise de la moelle épinière se divise en une
1 Distinguer les quatre divisions anatomiques de la substance
partie sensitive (dorsale) et une partie motrice (ventrale)
grise de la moelle épinière.
FIGURE 14.4. La partie sensitive située dans les cornes dorsales
2 Nommer les types de neurones et les groupes fonctionnels contient les corps cellulaires des interneurones. La partie sensi-
de noyaux présents dans chacun des emplacements de tive somatique reçoit les infux nerveux des récepteurs senso-
la substance grise. riels, dont les récepteurs cutanés de la douleur et de la pression,
alors que la partie sensitive viscérale reçoit les infux nerveux
La substance grise de la moelle épinière est centrale. Sa orme des vaisseaux sanguins et des viscères (p. ex., l’étirement d’un
s’apparente à celle de la lettre H ou à celle d’un papillon. La subs- muscle lisse d’un viscère). La partie motrice des cornes ventrales
tance grise se divise en quatre structures : les cornes ventrales, et latérales est composée des corps cellulaires des neurones
les cornes latérales, les cornes dorsales et la commissure grise. moteurs. Elle envoie des infux nerveux aux muscles et aux
glandes. La partie motrice somatique de la corne ventrale
Les cornes ventrales correspondent aux masses antérieures innerve les muscles squelettiques, alors que la partie motrice
gauche et droite de substance grise. Ces cornes renerment princi- autonome des cornes latérales innerve les muscles lisses, le
palement les corps cellulaires des neurones moteurs somatiques, muscle cardiaque ainsi que les glandes.
Partie postérieure
Substance blanche Substance grise
Canal central Sillon médian dorsal
Cordon dorsal Corne dorsale
Cordon latéral Commissure grise
Commissure Corne latérale
blanche Corne ventrale
Cordon ventral Partie postérieure
Substance blanche
Substance grise
Corne dorsale
Commissure grise
Corne latérale
MO 10 x
Corne ventrale
Canal central
Fissure médiane ventrale Partie antérieure
Partie antérieure
FIGURE 14.3
Répartition de la substance grise et de la substance blanche dans la moelle
épinière ❯ A. La substance grise est centrale, alors que la substance blanche est située
en périphérie. B. Histologie d’une coupe transversale de la moelle épinière.
634 Partie III La communication et la régulation
Ganglion Somatique
spinal Partie sensitive
Neurone sensitif somatique
Structures Viscérale
Neurone sensitif viscéral Corne
généralement latérale
présentes dans (neurones Autonome
Neurone moteur autonome
un nerf spinal moteurs Partie motrice
Neurone moteur somatique autonomes) Somatique
Nerf spinal
(mixte)
Racine ventrale
(motrice)
Corne ventrale
(neurones moteurs somatiques)
FIGURE 14.4
Parties neuronales et organisation de la substance grise Du côté gauche de l’illustration, chaque type de neurone porte
de la moelle épinière ❯ La substance grise de la moelle épinière se une couleur différente dont les zones associées apparaissent
divise en une partie sensitive (dorsale) et une partie motrice (ventrale). du côté droit.
Les lésions de la moelle épinière L’hémiplégie est une paralysie de la moitié du corps.
Contrairement aux lésions précédentes, elle n’est pas due à un
DÉSÉQUILIBRE HOMÉOSTATIQUE
sectionnement de la moelle épinière, mais bien à une lésion
Une lésion de la moelle épinière ou des racines des ners spinaux cérébrale d’une aire motrice primaire (p. ex., un accident vascu-
laisse souvent la personne qu’elle touche paralysée (perte de la laire cérébral). Selon le principe de la décussation, l’hémisphère
onction motrice) ou incapable de percevoir les sensations lésé est celui opposé à la partie du corps touchée.
(paresthésie), selon la localisation et l’importance de la lésion.
Le choc spinal est une perte onctionnelle temporaire suivant
La paralysie fasque correspond à des lésions graves de la un traumatisme de la moelle épinière. Il se caractérise par une
racine ou de la corne ventrales. Les ners sectionnés n’atteignent réduction de l’activité réexe au-dessous de la localisation du
plus les muscles squelettiques correspondants à la région traumatisme. Les symptômes observés sont l’interruption
atteinte. Les muscles s’atrophient, puisqu’ils ne reçoivent plus du réexe vésical et du réexe de déécation, une chute de la
d’inux et de stimulation nerveuse, qu’ils soient volontaires ou pression artérielle (réexe autonome) ainsi que la perte motrice
réexes. et sensitive des muscles squelettiques et lisses situés sous la
La paralysie spastique se défnit par l’atteinte des neurones lésion. Le choc spinal est observable quelques heures après le
moteurs supérieurs se rendant au cortex moteur primaire. Dans traumatisme. Si l’activité nerveuse ne se rétablit pas après
ce cas, les muscles correspondants ne répondent plus aux com- 48 heures, l’atteinte spinale sera probablement permanente.
mandes volontaires provenant de l’encéphale ; touteois, les neu- À la suite d’une lésion spinale, le recours à des stéroïdes
rones moteurs inérieurs qui sont intacts permettent toujours une immédiatement après l’atteinte semble préserver une partie de la
activité réexe spinale. Cette stimulation musculaire est irrégu- onction musculaire qui serait autrement perdue. Par ailleurs,
lière, ce qui fnit par provoquer un raccourcissement irréversible l’usage hâti d’antibiotiques a réduit considérablement le nombre
des muscles. Aussi, si le traumatisme se produit au niveau de la de décès dus à des inections des voies respiratoires causées
vertèbre C 4, la paralysie du diaphragme entraîne une insuf- par la perte du réexe de la toux menant à un encombrement de
sance ou un arrêt respiratoire, selon la gravité de la lésion. ces voies ou par des inections urinaires qui surviennent souvent
Peu importe le niveau, un sectionnement complet de la moelle à la suite de la perte du réexe vésical. Des travaux récents
épinière amène la perte motrice et sensitive pour la portion située signalent que des chercheurs ont réussi à reconnecter la moelle
au-dessous de cette section. Ainsi, selon la hauteur du section- épinière sectionnée de rats et à restaurer partiellement son onc-
nement, la paraplégie et la quadriplégie peuvent survenir. La tionnement (Bauchet, Lonjon, Perrin et al. 2009 ; Emery, Horvat &
paraplégie est une perte motrice et sensitive des deux membres Tadie, 1997 ; Gaillard & Horvat, 1994 ; Horvat, Aane-Boulaid,
inérieurs. Elle correspond à un sectionnement entre T1 et L 1. Baillet-Derbin et al., 1997). D’autres recherches indiquent que
La quadriplégie correspond à un sectionnement dans la région des cellules souches nerveuses pourraient permettre la régéné-
cervicale. Dans ce cas, la perte motrice et sensitive touche les ration d’axones du SNC (Féron, 2007 ; Gerber, Hugnot, Bauchet
quatre membres. et al., 2009 ; Tremblay-LeMay, 2010).
14.4.1 Une vue d’ensemble Les voies de conduction du système nerveux sont sensitives
ou motrices. Les voies sensitives portent également le nom de
des voies de conduction voies ascendantes, car les inux nerveux transmis par les récep-
teurs sensoriels remontent la moelle épinière jusqu’à l’encéphale.
1 Nommer les structures composant les voies de conduction, Les voies sensitives contiennent aussi bien des aisceaux que
puis énumérer celles communes à toutes les voies. des tractus. Les voies motrices sont également appelées voies
2 Comparer les voies sensitives aux voies motrices.
descendantes, car elles transmettent les inux nerveux qui des-
cendent dans la moelle épinière, de l’encéphale aux muscles
et aux glandes. Contrairement aux voies sensitives, elles ne
Chaque cordon de substance blanche de la moelle épinière est contiennent que des tractus. La plupart des voies nerveuses ont
composé de aisceaux et de tractus qui peuvent monter ou des- plusieurs caractéristiques en commun, dont les suivantes :
cendre le long de la moelle épinière. Ces aisceaux et ces tractus
sont des groupements d’axones qui ont relativement la même ori- • La plupart des voies (90 %) subissent une décussation (decus-
gine et la même destination dans le SNC (voir le tableau 13.2, sare = qui a la orme du chire romain X) d’un côté à l’autre
p. 573). Ils constituent des voies de conduction qui acheminent les de l’organisme (elles le traversent) à un certain point de leur
inux nerveux entre l’encéphale et les récepteurs sensoriels. Chacun trajectoire. Cela signife donc que le côté gauche de l’encéphale
de ces aisceaux et de ces tractus peut travailler de concert avec traite l’inormation qui lui provient du côté droit de l’orga-
divers groupes de noyaux du SNC. Il convient de diérencier les nisme, et vice versa. Le terme controlatéral (contra = opposi-
aisceaux et les tractus. Dans un tractus, toutes les structures des tion à, laterem = côté) est d’ailleurs utilisé pour aire réérence
neurones se situent à l’intérieur du SNC, tandis que dans le ais- au côté opposé, alors que le terme homolatéral (homo = même)
ceau, certaines structures des neurones se situent à l’extérieur. renvoie au même côté que le point de réérence.
636 Partie III La communication et la régulation
• Toutes les voies sont symétriques, c’est-à-dire qu’elles sont Les voies sensitives sont composées d’une série de deux ou
composées de aisceaux et de tractus disposés par paires. trois neurones en vue de transmettre les inux nerveux de l’or-
Ainsi, une voie du côté gauche du SNC trouve son équivalent ganisme vers l’encéphale :
du côté droit.
• Le premier neurone de la chaîne est le neurone de premier
• La plupart des voies sont composées d’une série de deux ou ordre. Les dendrites de ce neurone sensiti ont partie du
trois types de neurones qui travaillent de concert. Les voies récepteur qui capte un stimulus précis. Les corps cellulaires
sensitives comportent principalement des neurones de pre- du neurone de premier ordre se trouvent dans les ganglions
mier et de deuxième ordre et, la plupart du temps, de neu- spinaux. Quant à son axone, il se rend dans le SNC : il peut,
rones de troisième ordre qui contribuent au bon onctionnement selon le cas, terminer sa course dans la corne dorsale de la
de la voie de conduction. En revanche, les voies motrices com- moelle épinière ou encore emprunter un tractus ascendant de
portent un neurone moteur supérieur et un neurone moteur la moelle épinière et se rendre jusqu’au bulbe rachidien.
inérieur. Les corps cellulaires de ces neurones sont situés
• Le neurone de deuxième ordre est un interneurone. Il ait
dans les noyaux associés à chacune des voies de conduction.
synapse avec le neurone de premier ordre. Le corps cellulaire de
• La plupart des aisceaux et des tractus sont somatotopiques. ce neurone se situe soit dans la corne dorsale de la moelle épi-
Leur emplacement dans les cordons de la moelle épinière est nière, soit dans un noyau du tronc cérébral. L’axone du neurone
représentati de l’organisation corporelle. Les aisceaux et les de deuxième ordre se prolonge vers le thalamus (sensations
tractus qui transmettent des inux sensitis des membres conscientes) ou vers le cervelet (proprioception inconsciente),
supérieurs se trouvent à proximité de ceux qui transmettent ou il ait synapse avec le neurone de troisième ordre.
les inux sensitis en provenance des membres inérieurs.
• Le neurone de troisième ordre est également un interneurone.
Lorsqu’il est présent, il ait synapse avec le neurone de deuxième
INTÉGRATION STRATÉGIES D’APPRENTISSAGE ordre dans le thalamus, et c’est à cet endroit que se situe son
corps cellulaire. Il convient de se rappeler que le thalamus cor-
Les aisceaux et les tractus tirent leur nom de leur origine et de respond au centre de traitement et d’encodage de pratiquement
leur terminaison. Par exemple, le nom des tractus sensitis toutes les données sensorielles. Ainsi, il semble logique que le
commence généralement par le préfxe spino-, ce qui signife dernier neurone de la chaîne se trouve dans le thalamus. L’axone
que la voie émerge de la moelle épinière. Ainsi, le tractus dont du neurone de troisième ordre se prolonge dans l’aire somesthé-
la trajectoire commence dans la moelle épinière et se termine sique primaire du lobe pariétal (voir la section 13.3.3).
dans le cervelet est appelé tractus spinocérébelleux. Les voies
motrices commencent par le préfxe cortico-, qui indique que Les trois principales voies sensitives somatiques sont les sui-
la voie prend naissance dans le cortex cérébral, ou par le pré- vantes : la voie du lemnisque médial du cordon dorsal, la voie
fxe du nom d’un noyau du tronc cérébral, rubro- par exemple, antérolatérale et la voie spinocérébelleuse FIGURE 14.5.
ce qui indique que la voie provient du noyau rouge du mésencé-
phale. Ainsi, les tractus corticospinal et rubrospinal ont tous 14.4.2.1 La voie du lemnisque médial
deux partie d’une voie motrice. du cordon dorsal
La voie du lemnisque médial du cordon dorsal traverse la
moelle épinière, le tronc cérébral et le thalamus pour terminer sa
Vérifiez vos connaissances course dans le cortex cérébral FIGURE 14.6A . Cette voie tire son
6. Nommez trois caractéristiques qu’ont en commun nom de deux structures : les tractus du tronc cérébral, qui or-
toutes les voies de la moelle épinière. ment le lemnisque médial (lemniscus = ruban de couronne), et
les tractus de la moelle épinière, qui, ensemble, orment le cor-
don dorsal. Cette voie transmet les stimulus sensitis qui ont
trait aux données proprioceptives relatives à la position des
14.4.2 Les voies sensitives membres et aux sensations discriminatives du toucher, de la
pression et de la vibration.
3 Défnir les voies sensitives et décrire leur rôle. La voie du lemnisque médial du cordon dorsal a recours à une
4 Énumérer les neurones composant les chaînes des voies chaîne de trois types de neurones en vue d’inormer l’encéphale
sensitives, puis décrire leur rôle. de la présence d’un stimulus donné. Les axones des neurones de
premier ordre se situent dans les ganglions spinaux et atteignent
5 Décrire les trois principales voies somatosensitives. la moelle épinière en passant par les racines dorsales des ners
spinaux. Lorsqu’ils pénètrent dans la moelle épinière, les axones
Les voies sensitives constituent des voies ascendantes qui trans- se dirigent vers l’encéphale en passant par une voie précise du
mettent les données proprioceptives (posture et équilibre) ainsi cordon dorsal, soit le faisceau cunéiforme (cuneus = coin) ou le
que celles relatives au toucher, à la température, à la pression et faisceau gracile (gracilis = fn, maigre). Les axones sensitis qui
à la douleur. Les voies sensitives somatiques traitent les stimulus montent dans le cordon dorsal ont synapse avec les corps cellu-
captés par les récepteurs de la peau, des muscles et des articula- laires des neurones de deuxième ordre, lesquels se trouvent dans
tions, alors que les voies sensitives viscérales traitent les stimu- un noyau du bulbe rachidien. De ces neurones, les axones se
lus qui proviennent des diérents organes. prolongent en vue de transmettre l’inux nerveux au thalamus
Chapitre 14 Le système nerveux : la moelle épinière et les nerfs spinaux 637
Partie postérieure
Voie du Faisceau gracile
lemnisque médial
du cordon dorsal Faisceau cunéiforme
FIGURE 14.5
Voies sensitives de la moelle épinière ❯ Les principales
voies sensitives (ascendantes) sont indiquées par diverses teintes
de bleu. Il s’agit de aisceaux ou de tractus symétriques bilatéraux. Partie antérieure
Les principaux tractus moteurs sont indiqués en rouge pâle.
du côté opposé de l’encéphale par le tractus du lemnisque médial. se prolongent des neurones de premier ordre à la moelle épinière
La décussation survient après que les axones des neurones de et créent une synapse avec les neurones de deuxième ordre des
deuxième ordre sortent de leur noyau, dans le bulbe rachidien, et cornes dorsales. Les axones de ces voies transmettent les infux
avant qu’ils pénètrent dans le thalamus. nerveux relatis au toucher grossier, à la pression précise, à la
Les axones des neurones de deuxième ordre ont synapse douleur et à la température. Généralement, les sensations qui
avec les corps cellulaires des neurones tertiaires qui se trouvent exigent une réaction à un stimulus (p. ex., une démangeaison
dans le thalamus. Les données sensitives y sont triées en onc- qui pousse à se gratter, un chatouillement qui provoque un mou-
tion de la partie du corps touchée, soit de açon somatotopique. vement brusque) passent par la voie antérolatérale.
Les axones de ces neurones de troisième ordre transmettent les Les axones des neurones de deuxième ordre de la voie antéro-
infux nerveux à un endroit précis de l’aire somesthésique pri- latérale subissent une décussation à la commissure blanche
maire (voir la fgure 13.13, p. 586). antérieure et transmettent les infux nerveux au côté opposé de
la moelle épinière avant de se diriger vers l’encéphale. Les
14.4.2.2 La voie antérolatérale axones des neurones de deuxième ordre ont synapse avec les
La voie antérolatérale (ou voie spinothalamique) se situe dans neurones de troisième ordre situés dans le thalamus. Finalement,
le cordon latéral antérieur de la moelle épinière, lequel est ormé les axones des neurones de troisième ordre transmettent les
de substance blanche (voir la fgure 14.6B). Cette voie est compo- infux nerveux à la région adéquate de l’aire somesthésique
sée des tractus spinothalamiques ventral et latéral. Les axones primaire.
Le tractus spinocérébelleux ventral transmet les infux sensi- 6 Défnir les voies motrices et décrire leur rôle.
tis provenant des parties inérieures du tronc et des membres
inérieurs. Les axones pénètrent dans le cervelet en empruntant 7 Distinguer un neurone moteur supérieur d’un neurone
les pédoncules cérébelleux supérieurs. Le tractus spinocérébel- moteur inérieur sur les plans de leur onction et de
leux dorsal transmet les infux sensitis provenant des membres l’emplacement de leurs corps cellulaires.
inérieurs, de certaines parties du tronc ainsi que des membres 8 Comparer les voies motrices principale
supérieurs. Les axones pénètrent dans le cervelet en empruntant et secondaire.
les pédoncules cérébelleux inérieurs.
Les TABLEAUX 14.2 et 14.3 résument les caractéristiques des Les voies motrices (ou tractus descendants) constituent des
trois principales voies sensitives. voies qui descendent de l’encéphale et de la moelle épinière en
Chapitre 14 Le système nerveux : la moelle épinière et les nerfs spinaux 639
e somesthésique
Aire somesthésique
maire (gyrus
primaire (gyrus
stcentral)
postcentral)
Thalamus
TABLEAU 14.2 Emplacement et fonction des principales voies sensitives de la moelle épinière
Voie sensitive Cordon Origine Terminaison Fonction
Voie du lemnisque médial du cordon dorsal
Faisceau cunéiorme Dorsal Membres supérieurs, partie Noyau cunéiorme Transmettent les infux proprio
supérieure du tronc, cou, du bulbe rachidien ceptis relatis à la position des
partie postérieure de la tête membres ainsi qu’aux sensa tions
qui ont trait au toucher discriminati,
Faisceau gracile Membres inérieurs, partie Noyau gracile du bulbe à la pression précise et à la
inérieure du tronc rachidien vibration.
Voie antérolatérale
Tractus spinothalamique Ventral Interneurones de la corne Thalamus : prolongement Transmet les infux nerveux relatis
ventral dorsale des neurones de troisième au toucher grossier et à la pression.
ordre jusqu’à l’aire somes
Tractus spinothalamique Latéral thésique primaire Transmet les infux nerveux relatis
latéral à la douleur et à la température.
Voie spinocérébelleuse
Tractus spinocérébelleux Latéral Interneurones de la corne Cervelet Transmet les infux proprioceptis
ventral dorsale des parties inérieures du tronc et
des membres inérieurs.
Faisceau cunéiorme Ganglion spinal Noyau cunéiorme Thalamus Les axones du neurone de deuxième ordre
subissent une décussation avant de péné-
trer dans le lemnisque médial.
Voie antérolatérale
Tractus spinothalamique Ganglion spinal Interneurones de Thalamus Les axones du neurone de deuxième ordre
ventral la corne dorsale subissent une décussation dans la moelle
épinière, au site de pénétration.
Tractus spinothalamique
latéral
Voie spinocérébelleuse
Tractus spino- Ganglion spinal Interneurones de Aucun Certains axones ne subissent aucune
cérébelleux ventral la corne dorsale décussation. Les autres croisent deux
ois la ligne médiane, ce qui annule
Tractus spino- la décussation.
cérébelleux dorsal
vue de régir les eecteurs. Dans la présente section, il est plus corne ventrale de la moelle épinière. Les neurones qui innervent la
particulièrement question des voies motrices qui régissent les tête et le cou, quant à eux, se situent dans les noyaux moteurs de
muscles squelettiques. Les voies motrices sont ormées à partir ners crâniens ainsi que dans la ormation réticulée.
du cortex cérébral, des noyaux cérébraux, du cervelet, des neu-
Les axones des neurones moteurs orment deux types de voies
rofbres de projection descendantes ou des neurones moteurs
motrices : les voies principales et les voies secondaires. Les voies
FIGURE 14.7.
Deux types de neurones moteurs sont présents dans la voie
INTÉGRATION APPLICATION CLINIQUE
motrice, soit le neurone moteur supérieur et le neurone
moteur inférieur TABLEAU 14.4. Le corps cellulaire du neu- L’engourdissement (ou fourmillement)
rone moteur supérieur se situe dans le cortex cérébral ou dans un
DÉSÉQUILIBRE HOMÉOSTATIQUE
noyau du tronc cérébral. Les axones du neurone moteur supérieur
ont synapse directement avec les neurones moteurs inérieurs ou Avez-vous déjà « eu des ourmis » dans un membre ? Cette sen-
avec les interneurones, qui, eux, orment une synapse directe- sation de ourmillement se produit lorsque les ners moteurs
ment avec les neurones moteurs inérieurs. Le corps cellulaire du sont pincés. Eectivement, lorsqu’un membre est écrasé trop
neurone moteur inérieur se situe soit dans la corne ventrale de la longtemps sous le poids du corps (jambes croisées ou en posi-
moelle épinière, soit dans le noyau d’un ner crânien du tronc tion du tailleur, bras sous le corps, etc.), la circulation sanguine
cérébral. Les axones des neurones moteurs inérieurs sortent du est momentanément interrompue, les neurones cessent d’être
SNC pour se projeter vers les muscles squelettiques en vue d’être irrigués et le membre s’engourdit. « La désagréable sensation
innervés. de ne plus sentir sa jambe ou de ne plus pouvoir la bouger se
produit lorsque certains ners moteurs sont pincés. L’infux ner-
Les deux types de neurones moteurs remplissent des onc- veux s’en trouve bloqué, et ni les stimulations sensorielles qui
tions diérentes. Le neurone moteur supérieur stimule ou inhibe vont vers la moelle ni les stimulations motrices qui descendent
l’action du neurone moteur inérieur, mais ce dernier possède vers les muscles ne peuvent passer. Quand la pression sur le
toujours une action excitatrice, car ses axones sont directement ner est enlevée, les stimulations nerveuses reprennent toutes
reliés aux fbres des muscles squelettiques. en même temps. Cette reprise soudaine mélange en quelque
sorte le cerveau, qui l’interprète comme une douleur, d’où la
Les corps cellulaires des neurones moteurs ainsi que la plupart des sensation de picotement intense [et de ourmillement] qui s’en-
interneurones qui interviennent dans l’innervation et qui régissent les suit » (Dubuc, 2002).
muscles des membres et du tronc se trouvent principalement dans la
Chapitre 14 Le système nerveux : la moelle épinière et les nerfs spinaux 641
Tractus Tous les noyaux des ners crâniens Tronc cérébral Noyaux des ners crâniens ; Mouvements volontaires des
cortico - moteurs reçoivent des inux (uniquement) ormation réticulée muscles crâniens et aciaux
nucléaires bilatéraux (homolatéraux et
controlatéraux), à l’exception des
ners VI et VII de la partie inérieure
du visage, et du ner XII. Ces ners
ne reçoivent que des inux nerveux
controlatéraux.
Tractus Subissent tous une décussation Cordon latéral Substance grise de la corne Mouvements volontaires
corticospinaux aux pyramides. ventrale ; ensemble de des muscles axiaux
latéraux la moelle épinière
Tractus Subissent une décussation dans Cordon ventral Substance grise de la corne
corticospinaux la moelle épinière, à la hauteur ventrale ; portion cervicale
ventraux du corps cellulaire du neurone de la moelle épinière
moteur inérieur.
Voie latérale
Tractus Subissent une décussation au Cordon latéral Substance grise de la corne Régulation et maîtrise des
rubrospinaux niveau du tegmentum ventral. ventrale ; portion cervicale mouvements précis ainsi
de la moelle épinière que du tonus des muscles
échisseurs des membres
Voie médiale
Tractus Ne subissent aucune décussation Cordon ventral Substance grise de la corne Maîtrise des mouvements
réticulospinaux (tractus homolatéral). ventrale ; sur toute la longueur réexes liés à la posture et
de la moelle épinière au maintien de l’équilibre
Tractus Subissent une décussation au Substance grise de la corne Régulation des changements
tectospinaux niveau du tegmentum dorsal. ventrale ; portion cervicale de position réexes des
de la moelle épinière membres supérieurs, des yeux,
de la tête et du cou à la suite
d’un stimulus visuel ou auditi
Tractus Les neurofbres descendent sans Cordon ventral Substance grise de la corne Régulation de l’activité
vestibulospinaux subir de décussation. ventrale ; tractus médiaux musculaire réexe qui contribue
menant aux portions au maintien de l’équilibre en
thoraciques cervicale et position assise, debout ou
supérieure de la moelle durant la marche
épinière ; tractus latéraux
menant à toutes les parties
de la moelle épinière
14.4.3.2 La voie motrice secondaire Les divers tractus de la voie motrice secondaire sont regroupés
La voie motrice secondaire est ainsi nommée parce que les di- selon leurs principales onctions. Ainsi, la voie latérale régit les
érents tractus qui la composent acheminent les infux nerveux mouvements de précision ainsi que le tonus des muscles féchis-
à partir des noyaux moteurs du tronc cérébral vers les muscles seurs des membres (p. ex., les mouvements qui permettent de
coucher délicatement un bébé dans son berceau). Cette voie est
squelettiques. Ces tractus suivent un trajet complexe et indirect
composée des tractus rubrospinaux qui proviennent du noyau
dans l’encéphale avant de transmettre l’infux nerveux à la
rouge de l’encéphale.
moelle épinière. La voie motrice secondaire ajuste l’activité
motrice somatique ou contribue à sa régulation en stimulant ou La voie médiale, quant à elle, régit le tonus musculaire et les mou-
en inhibant l’activité des neurones moteurs inérieurs qui vements grossiers eectués par les muscles de la tête et du cou ainsi
innervent les muscles semi-volontaires. que les mouvements proximaux des membres et du tronc. La voie
Chapitre 14 Le système nerveux : la moelle épinière et les nerfs spinaux 643
Sens de circulation
de l’information
Côté droit Côté gauche
Capsule interne
Thalamus
Neurones moteurs
supérieurs
Tractus corticospinaux
Mésencéphale (ventral et latéral)
Pédoncule cérébral
Quatrième ventricule
Bulbe rachidien
Moelle épinière
Décussation dans
la moelle épinière
FIGURE 14.8
Tractus corticospinaux ❯ Les tractus corticospinaux proviennent du cerveau et forment une
synapse avec les neurones moteurs des cornes ventrales de la moelle épinière. Le neurone moteur
supérieur apparaît en vert foncé et le neurone moteur inférieur, en violet.
FIGURE 14.9
Différences entre les voies sensitives et les voies motrices ❯ A. Les voies sensitives transmettent des infor-
mations ascendantes vers l’encéphale, voyagent dans les cordons dorsal et latéral de la moelle épinière et utilisent jusqu’à
trois types de neurones pour acheminer leur information (les neurones de premier, de deuxième et de troisième ordre).
B. Les voies motrices transmettent l’information descendante de l’encéphale, passent en général par les cordons ventral
et latéral de la moelle épinière et utilisent deux types de neurones (les neurones moteurs supérieur et inférieur).
Les influx nerveux sensitifs montent à l’encéphale Les influx nerveux moteurs descendent de l’encéphale
par les faisceaux et les tractus sensitifs. dans les tractus moteurs.
Neurone Neurone
sensitif de moteur
troisième supérieur Les influx nerveux moteurs
La plupart des influx nerveux ordre voyagent surtout par les cordons
sensitifs voyagent par les cordons Neurone
Neurone moteur ventral et latéral
dorsal et latéral de la moelle épinière. de la moelle épinière.
sensitif de inférieur
Tractus lemniscal deuxième
(voie du cordon dorsal) ordre
Tractus
Neurone
corticospinal
Tractus sensitif de
latéral
spinocérébelleux premier
ordre Tractus
(cette voie passe rubrospinal
par le cervelet Tractus
et non par réticulospinal
le thalamus) médial
Tractus Tractus
spinothalamiques corticospinal
ventral et latéral ventral
Les faisceaux et les tractus sensitifs ascendants nécessitent jusqu’à Les tractus moteurs transitent par deux neurones moteurs :
trois types de neurones : le neurone de premier ordre, le neurone le neurone moteur supérieur et
de deuxième ordre et le neurone de troisième ordre. le neurone moteur inférieur.
Neurone de
deuxième ordre
(corps cellulaire
dans la corne dorsale
ou dans un noyau
du tronc cérébral) Neurone moteur inférieur
(corps cellulaire dans la corne
Neurone de ventrale ou dans un noyau du
premier ordre tronc cérébral)
(corps cellulaire
dans le ganglion spinal
ou dans un noyau
du tronc cérébral)
Chapitre 14 Le système nerveux : la moelle épinière et les nerfs spinaux 645
14.5.1 Une vue d’ensemble ormées par l’union de plusieurs petites racines nerveuses appe-
lées flets radiculaires (voir la fgure 14.2). Chaque racine ven-
des nerfs spinaux trale et sa racine dorsale correspondante s’unissent dans le
oramen intervertébral pour ormer un ner spinal. Ainsi, les
1 Décrire les éléments composant les ners spinaux ners spinaux contiennent à la ois des axones moteurs, prove-
en général. nant de la racine ventrale, et des axones sensitis, provenant de
2 Expliquer la convention d’appellation des ners spinaux la racine dorsale. Les ners spinaux peuvent être comparés à un
lorsque ces derniers quittent le canal vertébral par câble ormé de nombreux fls, ces fls représentant les axones
le oramen intervertébral. moteurs et sensitis.
3 Comparer les rameaux ventral et dorsal des ners spinaux. Les sept premiers ners spinaux cervicaux émergent du canal
vertébral et traversent le oramen intervertébral situé au-dessus de
4 Expliquer la répartition des ners intercostaux.
la vertèbre correspondante. Par exemple, le second ner spinal cer-
5 Défnir le dermatome et expliquer son importance vical traverse le canal vertébral en passant par le oramen interver-
sur le plan clinique. tébral qui se trouve entre les vertèbres C1 et C2. Cependant, le
huitième ner spinal cervical ainsi que les ners spinaux inérieurs
à celui-ci émergent du canal vertébral et traversent le oramen inter-
vertébral situé en dessous de la vertèbre correspondante. Ainsi, le
Les axones moteurs qui prennent naissance dans la moelle épi- second ner spinal thoracique quitte le canal vertébral en passant
nière passent par les racines ventrales des ners spinaux pour se par le oramen intervertébral qui sépare les vertèbres T2 et T3.
rendre jusqu’aux muscles squelettiques FIGURE 14.10. Pour leur
part, les axones des neurones sensitis en provenance des récep- Étant donné que la moelle épinière est plus courte que le
teurs sensoriels périphériques s’assemblent pour ormer la racine canal vertébral, les racines des ners spinaux lombaires et sacrés
dorsale des ners spinaux. Les corps cellulaires de ces neurones doivent se diriger vers le bas avant d’atteindre leur oramen res-
sensitis sont situés dans le ganglion spinal, lequel se trouve pecti et de s’unir pour ormer un ner spinal. Par conséquent,
dans la racine dorsale. Les racines dorsales et ventrales sont les racines ventrale et dorsale des ners spinaux lombaires et
Partie postérieure
Processus
épineux
Muscles profonds
du dos
Racine dorsale
Ganglion spinal
Rameau méningé
Rameaux
Racine ventrale communicants
Ganglion du
tronc sympathique
FIGURE 14.10
Corps
Ramifcations d’un ner spinal ❯ Les principales vertébral
ramifcations des ners spinaux sont les rameaux
dorsal et ventral. Partie antérieure
646 Partie III La communication et la régulation
sacrés sont bien plus longues que celles des autres ners spinaux. méningé est un petit rameau qui innerve les méninges et leurs vais-
Ensemble, ces racines orment la queue de cheval, dont il a été seaux sanguins. Tout de suite après sa ormation à partir du ner
question précédemment. spinal, il retourne vers la moelle épinière par le canal vertébral.
Nerf spinal
Rameau dorsal
Racine dorsale
Racine ventrale Rameau ventral
Ganglion spinal
Rameaux
communicants
Ganglion du tronc
sympathique
Tronc
sympathique
FIGURE 14.11
Distribution des nerfs intercostaux ❯
Les nerfs intercostaux sont les rameaux
ventraux des nerfs spinaux thoraciques.
Chapitre 14 Le système nerveux : la moelle épinière et les nerfs spinaux 647
• Les rameaux ventraux des nerfs T 3 à T6 suivent le sillon qui 14.5.1.3 Les dermatomes
sépare les côtes et innervent les muscles intercostaux. Ils Un dermatome (derma = peau, tome = coupure) est une région
reçoivent également les sensations perçues par la paroi thora- cutanée précise innervée par un seul nerf spinal. Tous les nerfs spi-
cique antérieure et latérale. naux, à l’exception du nerf C1, innervent un dermatome. Ainsi, la
• Les rameaux ventraux des nerfs T7 à T12 innervent non seule- peau peut être divisée en segments sensoriels qui, ensemble, for-
ment les espaces intercostaux inférieurs, mais également les ment un genre de carte des dermatomes FIGURE 14.12. Par exemple,
muscles abdominaux et la région cutanée sous-jacente. la portion cutanée horizontale qui se situe autour de l’ombilic
(nombril) est desservie par le rameau ventral du nerf spinal T10.
Vérifiez vos connaissances Sur le plan clinique, les dermatomes revêtent une importance
11. De façon générale, quelles structures les nerfs particulière, car ils permettent d’indiquer une lésion à un ou plu-
intercostaux innervent-ils ? sieurs nerfs spinaux. Par exemple, si un client souffre d’une anes-
thésie (disparition des sensations ou engourdissement d’une
C2
Nerf trijumeau (NC V)
C2 C3
C4
C5
C3 C6
C4 C7
C8
C5 T1
T1 T2
T2 C5 C5
T3
T3
T4
T2 T4 T2
T5 T5
T6
T1 T6 T1
T7
T7
T8
T8
T9
T9 T10
C7 T11 C7
T10 T12
C6 C8 C8 C6
C5 T11 C5 L1
L2
T12 L3
L1 L1 L4
S2 S3
S4
S3 S5
C6 C6 Co
L2 L2
C7 C8 C8 C7 L5 L5
L1
S1 S1
L3 L3 S2 S2
L2 L2
L4 L4
L3
L5 L5
S1 S1
L4
S1 S1
L5 L5
spinal C5 ne ait pas partie du plexus cervical, bien que certains Le ner phrénique (phrên = diaphragme) constitue une rami-
de ses axones se lient aux ramifcations du plexus. Les branches fcation importante du plexus cervical. Ce ner est ormé princi-
du plexus cervical innervent les muscles antérieurs du cou (voir palement du ner C 4 et de certains axones des ners C3 et C 5. Le
la section 11.3.4) ainsi que la peau du cou et certaines parties de ner phrénique traverse la cavité thoracique en vue d’innerver
la tête et des épaules. Ces structures sont présentées plus en le diaphragme (voir la section 11.5).
détail dans le TABLEAU 14.5.
C1 Atlas
Nerfs supraclaviculaires
Nerf phrénique
Anse cervicale Muscle géniohyoïdien (avec le nerf crânien XII) ; muscles infrahyoïdiens (omohyoïdien,
• Racine supérieure C1, C 2 sternohyoïdien, sternothyroïdien)
• Racine inférieure C3, (C 4)
Branches cutanées
Grand auriculaire C2, C 3 Peau de l’oreille ; capsule de tissu conjonctif recouvrant la glande parotide
Petit occipital C2 (C3) Peau du cuir chevelu située au-dessus de l’oreille et derrière celle-ci
petit rond (voir la section 11.8). Il reçoit aussi les inux nerveux
Vérifiez vos connaissances
de la partie latérale supérieure du bras.
17. Quel est le rôle du ner phrénique ?
Le nerf médian suit la ligne médiane du bras et de l’avant-
bras, et passe sous le canal carpien du poignet. Ce ner innerve
la plupart des muscles antérieurs de l’avant-bras, les muscles de
14.5.2.2 Le plexus brachial l’éminence thénar et les deux muscles lombricaux latéraux (voir
Les plexus brachiaux gauche et droit constituent des réseaux la section 11.8.5). Il reçoit les inux nerveux du côté palmaire et
nerveux qui desservent les membres supérieurs. Chacun des de l’extrémité dorsale du pouce, de l’index, du majeur et de la
plexus est ormé à partir des rameaux ventraux des ners spi- moitié latérale de l’annulaire.
naux C5 à T1 FIGURE 14.14. Les structures qui composent les
plexus brachiaux s’étendent latéralement du cou jusqu’à l’ais- Le nerf musculocutané innerve les muscles antérieurs des
selle en passant au-dessus de la première côte. Chacun de ces bras, soit le coracobrachial, le biceps brachial et le muscle bra-
plexus innerve la ceinture scapulaire ainsi que le membre supé- chial antérieur, lesquels sont responsables de la exion du bras
rieur du côté où il se trouve. ou de l’avant-bras (voir les sections 11.8.2 et 11.8.3). Le ner mus-
culocutané reçoit les inux nerveux provenant de la partie laté-
La structure du plexus brachial rale de l’avant-bras.
Sur le plan structurel, le plexus brachial est plus complexe que le
Le nerf radial, quant à lui, longe la partie postérieure du
plexus cervical. L’observation d’un plan médial ou latéral révèle
qu’il comporte des rameaux ventraux, des troncs, des divisions bras, puis la partie radiale de l’avant-bras. Il innerve les muscles
et des aisceaux. Les rameaux ventraux du plexus brachial, par- postérieurs du bras, soit les extenseurs de l’avant-bras ainsi que
ois qualifés de racines, constituent tout simplement des prolon- les muscles postérieurs de l’avant-bras (extenseurs du poignet et
gements des rameaux ventraux des ners spinaux C5 à T1. Ces des doigts, supinateur de l’avant-bras ; voir la section 11.8). Le
rameaux émergent du oramen intervertébral et traversent le ner radial reçoit les inux nerveux de la partie postérieure du
cou. Ces cinq rameaux s’unissent ensuite pour ormer les troncs bras et de l’avant-bras ainsi que de la partie dorsolatérale de
supérieur, moyen et inférieur près du muscle sternocléidomas- la main.
toïdien du cou. Les ners C5 et C 6 s’unissent pour ormer le tronc Le nerf ulnaire descend le long du côté médial du bras. Il passe
supérieur, le ner C7 orme le tronc moyen et les ner C8 et T1 derrière la partie médiale de l’épicondyle de l’humérus, puis il se
orment le tronc inérieur. dirige du côté ulnaire de l’avant-bras. Ce ner innerve certains des
Sous la clavicule, chacun de ces troncs se sépare en une divi- muscles antérieurs de l’avant-bras, soit la partie médiale du échis-
sion antérieure et une division postérieure (voir la fgure 14.14; seur proond des doigts ainsi que tous les muscles cubitaux anté-
en vert et violet, respectivement). Ces divisions sont principale- rieurs. Il innerve également la plupart des muscles intrinsèques de
ment composées d’axones qui innervent les portions antérieure la main, dont les muscles de l’éminence hypothénar, les muscles
et postérieure, respectivement, des membres supérieurs. interosseux palmaires et dorsaux ainsi que les deux muscles lom-
bricaux médiaux (voir la section 11.8.5). Le ner ulnaire reçoit les
Lorsqu’elles atteignent l’aisselle, les divisions convergent et
donnent naissance à trois aisceaux dont le nom indique leur inux nerveux sensoriels de la peau des portions dorsale et pal-
emplacement par rapport à l’artère axillaire : maire du petit doigt et de la moitié de l’annulaire.
• Le faisceau postérieur se trouve derrière l’artère axillaire. Il Du plexus brachial émergent plusieurs autres ners qui
est ormé à partir des divisions postérieures des troncs supé- innervent chacun certaines parties des membres supérieurs et
rieur, moyen et inérieur. Le aisceau postérieur est composé de la ceinture scapulaire. Ces ramifcations ne sont touteois pas
d’une partie des ners C5 à T1. d’aussi grande taille que les branches terminales TABLEAU 14.6.
• Le faisceau médial parcourt la partie médiale de l’artère axil-
laire. Il est ormé à partir des divisions antérieures du tronc INTÉGRATION STRATÉGIES D’APPRENTISSAGE
inérieur. Il comporte une partie des ners C 8 à T1.
De açon générale, les ners de la division antérieure du plexus
• Le faisceau latéral longe la partie latérale de l’artère axil- brachial innervent les muscles responsables de la exion des
laire. Il est ormé à partir des divisions antérieures des membres supérieurs, alors que les ners de la division posté-
troncs supérieur et moyen. Il est composé d’une partie rieure du plexus brachial innervent les muscles de l’extension
des ners C5 à C7. des membres supérieurs.
Vertèbre C5 C5
Vertèbre T1
C7
Tronc moyen
Nerfs subscapulaires
Faisceau latéral
T1
Faisceau postérieur
A. Vue antérieure
Clavicule
Faisceau latéral
Faisceau postérieur
Faisceau latéral
Faisceau médial
Faisceau postérieur Scapula
Nerf axillaire
Artère axillaire
Nerf musculocutané
Nerf
musculocutané Humérus
Nerf radial
Nerf axillaire
Nerf
Faisceau Nerf médian ulnaire
médial
Nerf radial
Nerf médian
Nerf ulnaire
Branche
Nerf thoracique superficielle
long du nerf radial
B. Aisselle droite, vue antérieure Branche Ulna
profonde du
nerf radial Nerf ulnaire
Nerf médian
Radius
Branche
Branche profonde
musculaire du
du nerf ulnaire
FIGURE 14.14 nerf médian
Branche superficielle
Plexus brachial ❯ Les rameaux ventraux des nerfs C 5 à T1 du nerf ulnaire
forment le plexus brachial, lequel innerve les membres supérieurs. Branche
A. Les rameaux, les troncs, les divisions et les faisceaux constituent digitale du Branche digitale
nerf médian du nerf ulnaire
les subdivisions de ce plexus. B. La dissection d’un cadavre révèle les
principaux nerfs du plexus brachial. C. Une vue antérieure illustre les
voies complètes des principales branches du plexus brachial. C. Membre supérieur droit, vue antérieure
652 Partie III La communication et la régulation
Vue postérieure
Vue postérieure
Brachial
Vue antérieure
Branches secondaires
Les lésions du plexus brachial l’éminence thénar. L’un des signes les plus courants qui révèlent
une lésion au nerf médian est la main du prédicateur. Cette
déformation apparaît progressivement jusqu’à ce que la main
Les causes des lésions du plexus brachial sont variées (p. ex., ressemble à celle d’un primate, d’où le nom anglais ape hand
une traction brutale du bras ou de la colonne vertébrale, une deformity, car les muscles du pouce de ces derniers ne sont
fracture de la clavicule, une plaie par balle, etc.). La plupart des pas très développés. Les deux muscles lombricaux latéraux
blessures du plexus brachial sont liées à des accidents de moto sont également paralysés, et la personne qui souffre d’une
et touchent surtout les jeunes âgés de 18 à 20 ans. La lésion lésion du nerf médian subit aussi une perte de sensation dans
peut également être causée par un accident sportif ou, plus la partie de la main innervée par ce nerf.
rarement, par un accouchement difcile (le nouveau-né est
alors atteint). Parmi les signes les plus fréquents gurent un La lésion du nerf ulnaire
décit sensoriel ou moteur dans les régions correspondant aux Le nerf ulnaire peut subir une lésion lorsqu’il y a fracture ou dis-
racines touchées (perte de sensibilité, perte de force, difculté location du coude, car ce nerf est situé très près de l’épicondyle
à effectuer un mouvement) et des douleurs. Dans les cas les médial. Ainsi, lorsqu’une personne se cogne le coude et qu’elle
plus graves, ces lésions peuvent aboutir à une paralysie du ressent une douleur qui irradie jusque dans son petit doigt, il
membre supérieur (Gloaguen, 2010 ; Goubier & Teboul, 2010 ; s’agit en réalité du nerf ulnaire. En présence d’une lésion du nerf
Houvet, 2010 ; Petit-Lacour, Ducreux & Adams, 2004 ; Vulgaris ulnaire, la plupart des muscles intrinsèques de la main sont para-
Médical, 2013). lysés. La personne atteinte est donc incapable d’écarter les
doigts ou de serrer le poing (main en griffe). De plus, elle subit
La lésion du nerf axillaire une perte sensorielle le long de la partie médiale de la main. Il est
Le nerf axillaire est sujet aux compressions dans l’aisselle ou aux possible d’évaluer la présence d’une lésion du nerf ulnaire en
lésions si le col chirurgical de l’humérus subit une fracture, demandant à la personne de serrer une feuille de papier entre les
puisqu’il passe derrière ce dernier. Ainsi, une personne qui subit doigts, puis en tentant de la retirer. Si les muscles interosseux de
une lésion de ce nerf est atteinte d’une anesthésie de la peau de la personne sont faibles ou paralysés, il sera alors facile de lui
la partie supérieure latérale du bras et parvient difcilement à enlever la feuille d’entre les doigts.
éloigner le bras de son corps en raison d’une paralysie du
deltoïde. La lésion du tronc supérieur
Le tronc supérieur du plexus brachial risque d’être atteint s’il y a
La lésion du nerf radial un écart trop grand entre le cou et l’épaule. Cette situation peut
Le nerf radial est particulièrement vulnérable aux lésions en pré- se produire lorsqu’un motocycliste est éjecté de son véhicule et
sence d’une fracture de la diaphyse de l’humérus ou d’une bles- qu’il atterrit sur le côté de la tête, par exemple. Une lésion au
sure à la portion latérale du coude. Une lésion nerveuse entraîne tronc supérieur a des conséquences sur les rameaux ventraux
une paralysie des muscles extenseurs de l’avant-bras, du poi- des nerfs C5 et C6, et donc sur toutes les branches du plexus
gnet et des doigts. La main tombante constitue un signe clinique brachial qui sont liées à ces nerfs.
fréquent d’une atteinte au nerf radial. Le client qui en souffre
s’avère alors incapable de déplier son poignet. Il manifeste éga- La lésion du tronc inférieur
lement les signes d’une anesthésie le long de la partie posté- Il y a lésion du tronc inférieur en présence d’une trop grande
rieure du bras et de l’avant-bras ainsi que d’une partie de la main, abduction du bras, par exemple lorsqu’une trop grande traction
celles-ci étant innervées par le nerf radial. est exercée sur le bras d’un nouveau-né au moment de l’accou-
chement. Chez les enfants et les adultes, le tronc inférieur peut
La lésion du faisceau postérieur être atteint lorsqu’une personne tente d’éviter une chute en
Le faisceau postérieur du plexus brachial, qui comprend les s’agrippant à un objet situé au-dessus d’elle (p. ex., s’accrocher
nerfs axillaire et radial, est sujet aux lésions en présence d’une à une branche pour éviter de tomber d’un arbre). Une lésion du
utilisation inadéquate des béquilles, une affection qui porte le tronc inférieur touche les rameaux ventraux des nerfs C8 à T1.
nom de syndrome des béquillards. Le faisceau postérieur risque Les branches du plexus brachial formées à partir de ces nerfs
également la compression si une personne demeure trop long- (dont le nerf ulnaire) sont également susceptibles d’être atteintes.
temps appuyée sur son bras sur le dossier d’une chaise. Cette Pour la plupart de ces lésions spinales, une récupération
affection est appelée syndrome de l’ivrogne, car il arrive que des spontanée est possible en quelques mois, le temps de récupéra-
personnes en état d’ébriété prennent cette position pendant une tion dépendant alors de l’importance et de la nature des bles-
longue période en raison d’un abrutissement éthylique. sures. Le repos est le meilleur traitement des lésions mineures,
alors que les lésions plus graves peuvent nécessiter une greffe
La lésion du nerf médian
nerveuse ou un transfert nerveux. La greffe nerveuse permet de
Le nerf médian est sujet au pincement et à la compression en remplacer le nerf endommagé par un nerf sain. Le transfert ner-
présence d’un syndrome du canal carpien (voir l’Application cli- veux permet de détourner la branche d’un nerf sain et de la rat-
nique intitulée « Le syndrome du canal carpien », p. 485) ou tacher à la partie d’un nerf endommagé, comme le branchement
d’une profonde lacération au poignet. Les lésions du nerf d’un l électrique. Malheureusement, aucun traitement n’existe
médian provoquent souvent une paralysie des muscles de pour les lésions très graves (Tonetti, Cazal, Eid et al., 2004).
656 Partie III La communication et la régulation
14.5.2.3 Le plexus lombaire FIGURE 14.15. Sur le plan structurel, le plexus lombaire est
Les plexus lombaires gauche et droit sont formés à partir des moins complexe que le plexus brachial. Toutefois, tout comme ce
rameaux ventraux des nerfs spinaux L1 à L 4 situés latéralement dernier, le plexus lombaire se sépare en une division antérieure
par rapport aux vertèbres L1 à L 4 ainsi que le long du muscle et une division postérieure. Les principaux nerfs du plexus lom-
grand psoas, dans la partie postérieure de la paroi abdominale baire sont énumérés dans le TABLEAU 14.7.
L1
A. Vue antérieure
Nerf saphène
Nerf sous-costal (prolongement
Nerf du nerf fémoral)
iliohypogastrique
Nerf ilio-inguinal
Nerf cutané latéral
de la cuisse
Nerf génitofémoral
Nerf obturateur
Nerf fémoral
Vue médiale
Vue antérieure
658 Partie III La communication et la régulation
Le principal ner de la division postérieure du plexus lombaire la division antérieure innervent surtout les muscles échisseurs
est le ner émoral. Ce dernier innerve les muscles antérieurs de des membres inérieurs, alors que ceux de la division postérieure
la cuisse, notamment le quadriceps émoral (extenseur du genou) innervent surtout les muscles extenseurs de ces membres. Le
ainsi que les muscles sartorius et iliopsoas (échisseurs de la TABLEAU 14.8 énumère les ners principaux et secondaires du
hanche ; voir la section 11.9.1). Le ner émoral reçoit les inux plexus sacral.
nerveux sensoriels de la partie antérieure et inérieure interne de
Le ner sciatique (ou ner ischiatique), qui ait réérence à
la cuisse ainsi que ceux de la partie médiale de la jambe.
l’articulation de la hanche, représente le ner le plus gros et le
Quant au ner principal de la division antérieure, il s’agit du plus long de tout le corps. Il est ormé à partir de diverses parties
ner obturateur, lequel traverse le oramen obturateur de l’os des divisions antérieure et postérieure du plexus sacral. Ce ner
iliaque et se dirige vers la partie médiale de la cuisse. À cet émerge du bassin, traverse la grande incisure ischiatique de l’os
endroit, le ner obturateur dessert les muscles internes de la iliaque et se prolonge jusqu’à la partie postérieure de la cuisse.
cuisse (adducteurs de la cuisse ; voir la section 11.9.1) et reçoit les Le ner sciatique comporte en ait deux divisions, la division
inux nerveux sensoriels de la partie médiale supérieure de la tibiale et la division fbulaire commune, lesquelles sont envelop-
peau de la cuisse. Les branches secondaires des deux plexus pées dans la même gaine.
lombaires innervent la paroi abdominale, certaines parties des Les deux divisions du ner sciatique se séparent au-dessus de
organes génitaux externes ainsi que certaines parties inérieures la osse poplitée pour ormer deux ners. Le ner tibial est ormé
des muscles abdominaux (voir la section 11.6). à partir de la division antérieure du ner sciatique. Dans la partie
postérieure de la cuisse, la division tibiale innerve les ischiojam-
Vérifiez vos connaissances biers, à l’exception du che court du biceps émoral, ainsi que la
20. Quel ner pourrait être endommagé si vous avez de portion du grand abducteur qui participe aux ischiojambiers. Le
la difculté à pratiquer une extension du genou ? ner tibial parcourt le compartiment postérieur de la jambe où il
dessert les échisseurs plantaires du pied et des orteils (voir la
section 11.9). Dans le pied, le ner tibial se ramife en ners plan-
taires latéral et médial, lesquels innervent les muscles plantaires
14.5.2.4 Le plexus sacral du pied et reçoivent les inux nerveux sensoriels de la peau de
Les plexus sacraux gauche et droit sont ormés à partir des la plante du pied.
rameaux ventraux des ners spinaux L4 à S4 et se situent tout juste
sous les plexus lombaires FIGURE 14.16. Les plexus lombaire et La seconde division du ner sciatique correspond au ner
sacral sont parois considérés comme un ensemble appelé plexus fbulaire commun. Ce ner est ormé à partir de la division pos-
lombosacré. Les ners qui émergent du plexus sacral innervent la térieure du ner sciatique. Tout comme la division fbulaire com-
mune, le ner du même nom dessert la courte extrémité du biceps
esse, le bassin, le périnée, l’arrière de la cuisse ainsi que prati-
émoral (voir la section 11.9.2). Le ner fbulaire commun s’en-
quement toute la jambe et le pied.
roule autour du col de la fbula et se sépare le long de la partie
Les rameaux antérieurs du plexus sacral orment une division latérale du genou pour ormer deux branches principales : le ner
antérieure et une division postérieure. Les ners qui émergent de fbulaire proond et le ner fbulaire superfciel.
Chapitre 14 Le système nerveux : la moelle épinière et les nerfs spinaux 659
Rameaux ventraux
Divisions postérieures
L4
Divisions antérieures
Nerf glutéal
L5 supérieur
Nerf glutéal
inférieur
Nerf honteux
Nerf sciatique
Nerf cutané
S1 latéral de
Nerf glutéal supérieur la cuisse
Nerf fibulaire
commun
Nerf tibial
Nerf cutané
sural latéral
Moyen fessier
(sectionné)
Petit fessier
Grand fessier
(sectionné) Nerf glutéal
supérieur
Muscle piriforme
Nerf glutéal
inférieur
Ligament Nerf sural
sacrotubéral
Nerf sciatique
Nerf honteux Nerf cutané latéral
de la cuisse
Le ner fbulaire proond (ou péronier proond) parcourt le com- ainsi que des muscles de la partie dorsale du pied (extenseurs des
partiment antérieur de la jambe pour terminer sa course entre les orteils ; voir les sections 11.9.3 et 11.9.4). De plus, ce ner reçoit les
deux premiers orteils. Il dessert les muscles antérieurs de la jambe infux nerveux sensoriels provenant de la région cutanée située entre
responsables de la dorsifexion du pied et de l’extension des orteils les deux premiers orteils ainsi que ceux de la partie dorsale du pied.
660 Partie III La communication et la régulation
Ner sciatique (composé des divisions tibiale et fbulaire L4 à S 3 (Voir « ner tibial » et (Voir « ner tibial » et
commune enveloppées dans la même gaine) « ner fbulaire commun ») « ner fbulaire commun »)
Vue postérieure
Ner fbulaire commun L4 à S 2 • Che court du biceps émoral (Voir « ner fbulaire proond »
(se divise en ners fbulaires proond et superfciel) (échisseur du genou ; et « ner fbulaire superfciel »)
L4 voir également « ner fbulaire
L5 proond » et « ner fbulaire
S1 superfciel »)
S2
S3
Division fibulaire
commune du
nerf sciatique
Biceps fémoral
(chef court)
Nerf fibulaire
commun
Long fibulaire
Court fibulaire Tibial antérieur
Nerf fibulaire
Nerf fibulaire
superficiel
profond
Long extenseur
des orteils Long extenseur
Troisième fibulaire de l’hallux
Court extenseur
des orteils Court extenseur
de l’hallux
Vue antérieure
Chapitre 14 Le système nerveux : la moelle épinière et les nerfs spinaux 661
Vue antérieure
Court fibulaire
Nerf fibulaire
superficiel
Vue antérieure
Vue antérieure
Branches secondaires
Le ner bulaire superciel (ou péronier superciel) par- 14.6.1 Les caractéristiques des réfexes
court le compartiment latéral de la jambe. Près de la cheville,
ce ner devient superfciel et longe la partie antérieure de celle-
1 Décrire les caractéristiques des réexes.
ci ainsi que la ace dorsale du pied. Le ner fbulaire superfciel
innerve les muscles du compartiment latéral de la jambe
(muscles responsables de l’éversion du pied, échisseurs aibles Un réexe constitue une réaction rapide, préprogrammée et
de la plante du pied ; voir les sections 11.9.3 et 11.9.4). Ce ner involontaire des muscles ou des glandes à un stimulus. Par
reçoit les inux nerveux sensoriels de la majeure partie de la exemple, une personne réagit par réexe lorsqu’elle touche à un
surace dorsale du pied et ceux de la partie antérieure latérale rond de la cuisinière resté allumé. De açon automatique et ins-
de la jambe. tantanée, elle retire sa main avant même de comprendre qu’elle
touchait un objet brûlant. Tous les réexes possèdent les mêmes
caractéristiques :
INTÉGRATION APPLICATION CLINIQUE • Ils nécessitent un stimulus en vue de provoquer une réponse
à une inormation sensorielle.
Les lésions du plexus sacral
• Ils provoquent une réponse rapide dans laquelle n’inter-
DÉSÉQUILIBRE HOMÉOSTATIQUE viennent que quelques neurones et dont le délai synaptique
Certaines branches du plexus sacral risquent davantage de est minimal.
subir des lésions. Une injection intramusculaire glutéale mal • Ils entraînent une réponse préprogrammée qui se produit tou-
placée, par exemple, peut blesser le ner glutéal supérieur ou jours de la même açon.
le ner glutéal inérieur, voire le ner sciatique dans certains
cas. Par ailleurs, une hernie discale peut comprimer les • Ils engendrent une réponse involontaire qui ne nécessite
branches nerveuses qui orment le ner sciatique. Une lésion aucune connaissance ni conscience préalable de l’activité
du ner sciatique cause la sciatique, une aection qui se réexe. Ainsi, un réexe ne peut être réprimé.
caractérise par une douleur intense dans la partie postérieure
de la cuisse et de la jambe. La conscience du stimulus ne survient qu’après le déclenche-
ment du réexe pour corriger ou éviter une situation possible-
Le ner fbulaire commun est particulièrement exposé à ment dangereuse. Un réexe constitue donc un mécanisme de
des lésions dues à la racture du col de la fbula ou à la com- survie qui permet de réagir rapidement à un stimulus qui pour-
pression d’un plâtre trop serré. Les muscles antérieurs et laté- rait nuire au bien-être sans devoir attendre que le cerveau traite
raux de la jambe peuvent alors être paralysés et empêcher la l’inormation.
personne de aire une dorsiexion ou une éversion de son
pied. Le pied tombant est le signe classique d’une lésion du
ner fbulaire : étant donné que la personne est incapable de Vériiez vos connaissances
échir son pied vers le haut pour marcher normalement (dor-
22. Quelles sont les quatre principales caractéristiques
siexion), elle compense en échissant la hanche pour lever le
membre atteint et éviter de aire un aux pas ou de se cogner du réexe ?
les orteils.
1 Le stimulus et le récepteur. Un stimulus agit sur un récep- se trouvent du même côté de la moelle épinière. Par exemple, la
teur. Les récepteurs sensoriels (terminaisons dendritiques réaction est dite homolatérale lorsque les muscles du bras gauche
d’un neurone sensoriel) réagissent à des stimulus externes se contractent pour éloigner la main gauche d’un objet brûlant.
ou internes, notamment la température, la pression ou les À l’opposé, l’arc réexe est controlatéral lorsque les inux senso-
changements de perception tactile. riels provenant d’un organe récepteur doivent traverser la moelle
épinière en vue de stimuler les organes eecteurs d’un membre
2 La transmission de l’inormation et le neurone sensiti.
opposé. Par exemple, la réaction est dite controlatérale lorsque
Un inux nerveux est acheminé au SNC par un neurone
les muscles de la jambe droite d’une personne se contractent
sensiti. Le neurone sensiti transmet l’inux nerveux du
parce que son pied gauche s’est posé sur un objet tranchant. Elle
récepteur à la moelle épinière.
parvient ainsi à garder l’équilibre nécessaire en vue de relever le
3 La gestion de l’inormation et le centre d’intégration. pied gauche.
L’inormation de l’inux nerveux est traitée par les inter-
neurones dans le centre d’intégration du SNC (p. ex., la Les réexes peuvent également être monosynaptiques ou
moelle épinière). Les réexes les plus complexes peuvent polysynaptiques FIGURE 14.18. Le réfexe monosynaptique
nécessiter l’intervention d’un certain nombre d’interneu- (monos = seul, unique) représente le plus simple des réexes.
rones du SNC en vue d’intégrer et de traiter les inux ner- Les axones sensitis orment une synapse directement sur les
veux, puis de transmettre l’inormation au neurone moteur. neurones moteurs dont les axones se prolongent vers l’eecteur.
Les interneurones n’interviennent pas dans le traitement de ce
4 La transmission de la réponse et le neurone moteur. Le type de réexe. Le délai synaptique de l’unique synapse de cet
neurone moteur achemine l’inux nerveux à l’organe eec- arc réexe est très court, ce qui entraîne une réaction très rapide.
teur périphérique (muscle ou glande) par l’intermédiaire Le réexe patellaire (ou réexe rotulien), que le médecin évalue
d’un ner spinal. afn de vérifer le bon onctionnement de la moelle épinière,
5 La réponse et l’eecteur. L’eecteur, qui est soit une cellule constitue un exemple de réexe monosynaptique. Lorsque le
musculaire, soit une cellule glandulaire, réagit à l’inux ligament patellaire est tapoté à l’aide du marteau à réexes, les
nerveux provenant du neurone moteur. Un eecteur corres- useaux neuromusculaires du quadriceps s’étirent. Ce court sti-
pond à un organe périphérique cible qui réagit aux inux mulus provoque une contraction réexe sans opposition qui pro-
nerveux provenant des neurones moteurs, mais il ne ait duit une extension marquée de la jambe.
jamais partie du système nerveux. Cette réponse vise à
Le réfexe polysynaptique (polus = nombreux, abondant)
contrer ou à éliminer le stimulus initial.
comporte un plus grand nombre de voies neurales complexes com-
Les arcs réexes sont homolatéraux ou controlatéraux. L’arc posées d’un certain nombre de synapses dans lesquelles inter-
réexe est homolatéral lorsque les organes récepteur et eecteur viennent les interneurones de l’arc réexe. Comme ce type de
Interneurone
Moelle épinière
4 Propagation de l’influx
nerveux par un neurone
moteur vers l’effecteur
5 Réponse de l’effecteur
FIGURE 14.17
Arc réfexe ❯ L’arc réfexe correspond à une voie nerveuse composée de neurones
qui régissent les réponses rapides, subconscientes et préprogrammées à un stimulus.
664 Partie III La communication et la régulation
Moelle
épinière
Thermorécepteur
Neurone Neurone
sensitif sensitif
Interneurone
Effecteur
Effecteur
Neurone Neurone
moteur moteur
FIGURE 14.18
Réfexes monosynaptiques et polysynaptiques ❯ Comparaison
du nombre minimal de neurones et du trajet des réfexes monosynaptiques
(à gauche) et polysynaptiques (à droite).
réexe comporte davantage d’éléments que le réexe monosynap- n’intervient pas dans le déroulement d’un réexe spinal, l’encé-
tique, le délai entre le stimulus et la réaction est plus long. Le phale reçoit la plupart des inormations liées au déclenchement
réexe des raccourcisseurs constitue un exemple de réexe poly- de ces réexes. Ainsi, selon les circonstances, il peut modifer la
synaptique. Ce réexe est provoqué par un stimulus douloureux réponse motrice de l’arc réexe. Par exemple, si, en soulevant
comme le ait de se brûler le doigt sur la amme d’une chandelle. une casserole remplie d’eau brûlante, quelques gouttes touchent
L’inormation sensorielle est acheminée par les neurones sensitis la main d’une personne, elle aura le réexe spinal, commandé
vers la moelle épinière où elle est reçue et traitée par les interneu- par sa moelle épinière, de retirer sa main et de laisser tomber le
rones. Ces derniers stimulent ensuite les neurones moteurs qui chaudron. Mais si, au même moment, un enant se trouve à côté
transmettent des inux nerveux aux muscles échisseurs des d’elle, son encéphale, inormé par ses yeux, empêchera le réexe
membres supérieurs. Finalement, la contraction musculaire de se produire ou le retardera afn d’éviter que l’enant soit
éloigne la main du stimulus douloureux. blessé. De plus, le onctionnement optimal des réexes spinaux
nécessite la réception constante de signaux en provenance de
Vériiez vos connaissances l’encéphale, comme le démontrent les perturbations des réexes
23. Quelles sont les cinq étapes du onctionnement spinaux en cas de choc spinal (voir l’Application clinique intitulée
d’un réfexe ? « Les lésions de la moelle épinière », p. 635).
24. Quelle est la principale diérence entre les réfexes Les réexes d’étirement, tendineux, des raccourcisseurs et
monosynaptiques et polysynaptiques ? d’extension croisée, qui fgurent parmi les réexes spinaux les
plus courants, sont traités dans la présente section.
Le réexe d’étirement constitue un réexe monosyna du useau neuromusculaire se trouvent les myocytes extrauso-
ptique qui régit la longueur des muscles squelettiques. Ainsi, riaux (ou fbres musculaires extrausales), lesquels sont inner
lorsqu’un stimulus provoque l’étirement d’un muscle, ce dernier vés par les neurofbres motrices alpha (α ). Ces neurones moteurs
se contracte par réexe FIGURE 14.19 (voir aussi la fgure 14.18). sont appelés ainsi parce qu’il s’agit des neurones moteurs dont le
Les arcs réexes qui inhibent les neurones moteurs desservant diamètre des axones est le plus grand.
les muscles antagonistes sont polysynaptiques.
L’étirement des muscles est régi par un récepteur qui porte le inTéGrATion STrATéGieS d’ApprenTiSSAGe
nom de useau neuromusculaire. Les useaux neuromusculaires
sont composés de myocytes intrausoriaux (ou fbres muscu- Pour vous souvenir de la diérence entre les deux types de
laires intrausales) entourés d’une capsule de tissu conjoncti. neurones, cette phrase est un bon moyen mnémotechnique :
La partie centrale de ces myocytes intrausoriaux est exempte les neurones moteurs Gamma Gisent dans les muscles, les
de myoflaments, et seules leurs portions distales peuvent se Alpha Autour d’eux.
contracter (l’actine et la myosine se trouvant aux extrémités des
fbres). Les myocytes intrausoriaux sont innervés par les neuro-
fbres motrices gamma (γ ). Ils sont nommés ainsi parce que le Un useau neuromusculaire peut être étiré si tout le muscle est
terme gamma ait réérence aux neurones moteurs possédant des étiré ou allongé, ou encore si la portion du muscle qui contient le
axones de petit diamètre. Les neurones moteurs gamma décèlent useau neuromusculaire est allongée. Les neurones sensitis qui
les changements qui s’opèrent dans le muscle luimême. Autour entourent les myocytes intrausoriaux du useau neuromusculaire
Excitation
Inhibition
Neurone
sensitif
Neurofibre Interneurone
Myocytes
motrice α reliée Neurofibres
intrafusoriaux
aux myocytes motrices γ vers
extrafusoriaux le fuseau
Neurofibre neuromusculaire
motrice γ reliée
au fuseau
neuromusculaire
Myocytes
Fuseau
extrafusoriaux
neuromus-
culaire Neurofibres motrices α vers
Terminaison les myocytes extrafusoriaux
du nerf sensitif 3 Les neurones sensitifs
forment une synapse
4 Les neurofibres motrices α avec les neurofibres
1 Le fuseau neuromusculaire acheminent les influx motrices α.
décèle un étirement. nerveux aux myocytes
extrafusoriaux, ce qui
entraîne une contraction
des muscles.
5 Les interneurones forment une
synapse avec les neurofibres
motrices α vers les muscles
antagonistes, ce qui inhibe
la contraction musculaire
(inhibition réciproque).
FIGURE 14.19
rfx ’tmt ❯ Le réfexe d’étirement constitue un réfexe con traction du muscle. À l’inverse, la contraction des muscles antago
monosynaptique impliquant le useau neuromusculaire, un type de nistes est réduite, un phénomène appelé inhibition réciproque. Les arcs
propriocepteur qui réagit à l’étirement des muscles et qui permet de réfexes qui inhibent les neurones moteurs desservant les muscles
maintenir cet étirement pour le maintien de la posture. Un étirement antagonistes sont polysynaptiques.
est déclenché par le useau neuromusculaire, ce qui entraîne la
666 Partie III La communication et la régulation
perçoivent alors cet allongement, puis transmettent un inux ner- du quadriceps émoral perçoit une tension excessive, le réexe
veux vers la moelle épinière (SNC) avant de ormer une synapse tendineux qui s’ensuit entraîne le relâchement du muscle, alors
avec les neurones moteurs α du muscle dont il est question. Les que l’activation réciproque ait en sorte que les ischiojambiers se
neurones moteurs α acheminent ensuite l’inux nerveux aux contractent à leur tour.
myocytes extrausoriaux, ce qui provoque une contraction du
Les réexes tendineux contribuent à prévenir les lésions mus-
muscle et, par le ait même, une résistance à l’étirement.
culaires et tendineuses attribuables à une trop grande tension.
Le réexe bicipital est un réexe monosynaptique, mais aussi Ils permettent également de s’assurer que la contraction muscu-
un exemple de réexe d’étirement. Le stimulus, un tapotement laire est efcace et qu’elle se déroule normalement. Lorsque le
du tendon bicipital, étire le useau neuromusculaire du biceps muscle subit une tension extrêmement orte (p. ex., le soulève-
brachial. Les terminaisons nerveuses du ner sensiti acheminent ment d’une charge très lourde), il arrive que le réexe tendineux
alors un inux nerveux au SNC, puis orment une synapse avec annule le réexe d’étirement (la personne laisse alors tomber la
les neurones moteurs α (voir la fgure 14.19). Ces derniers trans- charge parce que la tension musculaire était trop grande). C’est
mettent l’inux nerveux aux myocytes extrausoriaux du biceps pourquoi les haltérophiles travaillent avec des pareurs qui pour-
brachial, provoquant ainsi la contraction du muscle et la exion ront retenir la charge soulevée si l’athlète venait à la relâcher
du coude. subitement.
En observant la fgure 14.19, il est possible de remarquer que
le réexe d’étirement intervient également, bien qu’indirecte- 14.6.3.3 Le réfexe des raccourcisseurs
ment, dans l’inhibition réciproque. Lorsque l’inux sensiti Le réfexe des raccourcisseurs (ou réfexe de retrait) constitue
atteint le SNC, certains axones sensitis orment une synapse un arc réexe polysynaptique déclenché par un stimulus dou-
avec les interneurones. Ces derniers orment à leur tour une loureux, par exemple le ait de toucher un objet brûlant ou cou-
synapse avec les neurones moteurs α qui inhibent la contraction pant FIGURE 14.21 (voir aussi la fgure 14.18). Cette stimulation
des muscles antagonistes. Dans le cas du réexe bicipital, provoque l’émission d’un inux nerveux qui est transmis par un
les muscles antagonistes dont la contraction est inhibée sont les neurone sensiti vers la moelle épinière. Les interneurones
muscles du triceps brachial. Ainsi, lorsque le biceps brachial est reçoivent cet inux sensiti, puis stimulent les neurones moteurs
stimulé, l’inhibition réciproque entraîne une réduction de la vers les muscles échisseurs qui se contractent alors.
contraction du triceps brachial de manière à ce que le mouve-
ment du biceps ne soit pas contré par le triceps. Par exemple, si une personne marche sur un objet coupant,
les neurones sensitis perçoivent une sensation douloureuse et
Bien que le réexe d’étirement constitue un réexe mono- transmettent des inux nerveux à la moelle épinière. Ils orment
synaptique, l’inhibition réciproque correspondante est polysy- une synapse avec les interneurones qui stimulent à leur tour les
naptique en soi, car son circuit, pour être bouclé, nécessite neurones moteurs afn que les muscles échisseurs se contractent
l’intervention d’un interneurone. (dans le cas présent, les ischiojambiers) dans le membre iné-
rieur. La personne lève alors la jambe pour l’éloigner de la source
14.6.3.2 Le réfexe tendineux de douleur. De plus, l’inhibition réciproque contre l’action des
Si le réexe d’étirement empêche l’allongement exagéré des extenseurs, soit le quadriceps émoral, de manière à ce que les
muscles, le réfexe tendineux, quant à lui, empêche les muscles ischiojambiers puissent se contracter sans obstacle.
de se tendre et de se contracter à l’excès. Le réexe tendineux
constitue un réexe polysynaptique qui entraîne l’allongement 14.6.3.4 Le réfexe d’extension croisée
et la réduction de la contraction musculaire en réponse à une Le réfexe d’extension croisé se produit en combinaison avec le
tension accrue subie par le useau neurotendineux (Collège des réexe des raccourcisseurs et touche le plus souvent les membres
enseignants en neurologie, 2013 ; Faculté de médecine Pierre inérieurs, soit ceux qui portent le poids du corps (voir la
& Marie Curie, 2013 ; Hennebicq, 2012). Cette structure est com- fgure 14.21). Essentiellement, lorsqu’un membre déclenche le
posée de terminaisons nerveuses sensitives situées dans un ten- réexe des raccourcisseurs, l’autre membre déclenche le réexe
don ou près de la jonction ormée entre un muscle et un tendon d’extension croisée. Ainsi, lorsque les neurones sensitis trans-
FIGURE 14.20. mettent des inux nerveux à la moelle épinière, certaines ramif-
Lorsqu’un muscle se contracte, le tendon sous-jacent est étiré, cations sensitives orment une synapse avec les interneurones qui
ce qui entraîne une augmentation de la tension de ce dernier interviennent dans le réexe d’étirement, alors que d’autres or-
ainsi que l’activation du useau neurotendineux. Les neurones ment une synapse avec les interneurones qui interviennent dans
sensitis de cet organe transmettent ensuite les inux nerveux le réexe d’extension croisée. Ces derniers traversent alors la
aux interneurones de la moelle épinière qui, à leur tour, inhibent moelle épinière par la commissure grise et orment une synapse
les neurones moteurs α du muscle en question. Une ois ces neu- avec les neurones moteurs qui régissent les muscles antagonistes
rones moteurs inhibés, le muscle peut se détendre, ce qui pro- du membre opposé. Il y a donc stimulation des neurones moteurs,
tège le muscle lui-même et le tendon d’une tension excessive. ce qui entraîne la contraction des muscles antagonistes.
Les neurones sensitis communiquent également avec d’autres La fgure 14.21 illustre la açon dont le réexe des raccourcis-
interneurones de la moelle épinière qui stimulent les neurones seurs entraîne une exion du genou gauche attribuable à la
moteurs α des muscles antagonistes. Ce phénomène est appelé contraction des ischiojambiers droits. À l’opposé, le réexe d’ex-
activation réciproque. Par exemple, si un useau neurotendineux tension croisée entraîne la contraction du quadriceps gauche de
Chapitre 14 Le système nerveux : la moelle épinière et les nerfs spinaux 667
FIGURE 14.20
1 La contraction musculaire Réfexe tendineux ❯ La contraction d’un muscle entraîne une
augmente la tension des augmentation de la tension de son tendon, causant parois un
tendons, laquelle est perçue réfexe chez celui-ci. L’illustration ci-dessous présente le useau
par le fuseau neurotendineux. neurotendineux, un type de propriocepteur qui réagit à la tension
Tendon
Muscle des muscles et des tendons, lequel perçoit la orce de contraction
d’un muscle, puis provoque son relâchement. En revanche, les
muscles antagonistes sont stimulés et se contractent, un phéno -
Fuseau mène appelé activation réciproque.
neurotendineux
Excitation
Axone du Inhibition
neurone sensitif
Moelle
épinière
2 La contraction musculaire est
responsable de l’envoi des
influx sensitifs vers le SNC. 3 Les neurones sensitifs
forment une synapse
Neurone avec les interneurones.
sensitif
Interneurones
Neurone
moteur α
Quadriceps
fémoral
Neurone moteur α
vers le muscle
5A Il se produit un antagoniste
relâchement musculaire
et une diminution de la 4A Les interneurones inhibent
tension dans le tendon. les neurofibres motrices α
Ischio vers le muscle.
5B Une contraction
musculaire (activation jambiers
réciproque) est provoquée.
4B Les interneurones stimulent
les neurofibres motrices α
vers les muscles
antagonistes.
manière à ce que le membre inérieur gauche demeure en exten- 14.6.4 L’évolution des réexes
sion et soutienne le corps. Ainsi, le réfexe d’extension croisée
aide à garder l’équilibre et à aire passer le poids du corps d’un au fl des âges
côté à l’autre selon la situation, et ce, sans même avoir à y pen-
ser. Ce réfexe apparaît très tôt chez le bébé et lui servira à main- 6 Expliquer l’utilité des réfexes primitis chez le nouveau-né.
tenir son équilibre pour l’apprentissage de la marche.
7 Décrire diérents réfexes primitis chez le nouveau-né.
Vériiez vos connaissances
25. Quels sont les quatre réfexes spinaux Les réfexes sont des comportements automatiques très anciens.
les plus courants ? Certains d’entre eux sont dits primitifs (ou archaïques), puisqu’ils
apparaissent pendant la vie œtale ou dès les premiers mois de la
668 Partie III La communication et la régulation
FIGURE 14.21
Réexes des raccourcisseurs
et d’extension croisée ❯ Le réexe des
raccourcisseurs est un réexe polysynaptique
provoqué par un stimulus douloureux. Le réexe
d’extension croisée, quant à lui, survient en
réponse au réexe des raccourcisseurs et stimule
les extenseurs du membre opposé pour s’assurer
que ce dernier soutient le poids du corps.
naissance. Par exemple, le réexe de succion apparaît dans le • le réexe tonique asymétrique du cou permettant la traversée
ventre de la mère dès la 24e semaine de gestation. Ce réexe de du bassin pendant la naissance ;
survie automatique permettra au bébé de téter le lait maternel.
• le réexe de succion et de recherche du sein permettant la
À la naissance, les mouvements involontaires sont nombreux satisfaction des besoins vitaux ;
chez le bébé. Certains sont provoqués par un inux sensitif
(p. ex., un toucher de la lèvre provoque une succion), d’autres • la répétition de différents mouvements involontaires contri-
sont provoqués par un mouvement de la tête (p. ex., quand la tête buant à la myélinisation des gaines de myéline ;
tourne, la partie opposée du corps se plie, le bras se tend ; quand • le réexe tonique et asymétrique du cou et le réexe de pré-
la tête tombe, les jambes se tendent, les bras se plient). Les hension favorisant le développement de la coordination ;
réexes aident le nouveau-né dans son processus de maturation
neurosensorielle et motrice (Kubis & Catala, 2003). Parmi ses • les réexes posturaux et le réexe amphibien participant à
réexes se trouvent notamment : l’acquisition de l’équilibre et du maintien de la posture.
Chapitre 14 Le système nerveux : la moelle épinière et les nerfs spinaux 669
Pour s’assurer de l’intégrité neurologique du nouveau-né, l’ob- La rapidité des réexes diminue avec l’âge pour diverses rai-
servation de quelques réexes permet de confrmer la présence sons. En eet, le vieillissement normal du système nerveux
de ces comportements involontaires. Si un des réexes mention- entraîne progressivement une diminution de la masse de l’encé-
nés ci-dessous est absent, une consultation en neurologie peut phale (environ 7 %) (Museum Marseille, 2004) ainsi qu’une
être proposée (Vaivre-Douret, 2003) : décroissance de la connexion synaptique et de la quantité de
neurotransmetteurs. En conséquence, une diminution de l’efca-
• Le réexe de sursaut (ou réexe de Moro) est une réaction
cité du traitement de l’inormation est observable et se traduit
automatique à un changement soudain dans la stimulation
par une augmentation du temps de réaction. Les récepteurs sen-
sensorielle (lumière vive, changement de position du corps,
soriels semblent aussi moins nombreux, et la vitesse de propaga-
changement de température, bruit ort, toucher brutal, etc.).
tion des inux nerveux diminue également. Les mouvements
• Le réexe de préhension ait intervenir le aisceau pyramidal. volontaires deviennent alors plus lents et moins coordonnés.
Lorsqu’un doigt ou un objet est déposé dans sa paume, le Cette diminution générale de la sensibilité et de la motricité avo-
nouveau-né reerme solidement sa main. Ce réexe s’observe rise les tremblements, l’instabilité posturale et l’amoindrisse-
aussi chez les singes, pour qui il s’avère être très utile, étant ment des réexes (Faculté de médecine de Strasbourg, 2006 ;
donné que le petit doit s’agripper à sa mère pendant qu’elle Université de Paris V, 2000 ; Université médicale virtuelle ran-
grimpe aux arbres. cophone, 2008-2009).
• Le réexe cutané plantaire (ou signe de Babinski) ait aussi
intervenir le aisceau pyramidal. Il est une réaction à la sti-
mulation de la plante du pied. À la suite de cette stimulation,
14.6.5 La vérifcation des réexes chez
les orteils se échissent. l’adulte en milieu clinique
• Le réexe de redressement et de la marche automatique est
une réaction du nourrisson placé en position verticale et qui 8 Expliquer les signes indicateurs d’une subréfectivité
touche une surace solide avec ses pieds. En réponse à cette et d’une surréfectivité.
stimulation, il se redresse en étendant les jambes et le tronc,
il s’incline vers l’avant et se met à « marcher » spontanément, Les réexes peuvent s’avérer un outil diagnostique des plus
sans contrôle postural. utiles. Les cliniciens s’en servent d’ailleurs pour évaluer le bon
onctionnement de groupes musculaires, de ners spinaux ou de
Ces réexes sont le reet du développement et de la matura-
sections de la moelle épinière en particulier TABLEAU 14.9. Bien
tion du système nerveux du bébé. Dans la première année de vie,
qu’une certaine variation soit normale, un réexe systématique-
à mesure que le système nerveux se développe, ces réexes pri-
ment anormal peut indiquer la présence d’une lésion du système
mitis sont transormés naturellement, contrôlés et intégrés par
nerveux ou de certains muscles.
le cortex cérébral afn de permettre le développement éventuel
de la motricité volontaire (aire du vélo, écrire, lire, attraper une Le signe de Romberg, du nom du neurologue allemand Moritz
balle, etc.) et du système d’apprentissage en général. Ainsi, la Heinrich Romberg (1795-1873) qui en a ait la description le pre-
disparition de ces réexes indique que le système nerveux de mier, se manieste par une perte de l’équilibre pouvant provo-
l’enant se développe bien. quer une chute ; ce déséquilibre apparaît ou s’accentue lorsqu’une
TABLEAU 14.9 Certains réfexes parmi les plus importants sur le plan clinique
Réfexe Segments des ners Action normale de l’eecteur
spinaux évalués
Bicipital C 5, C 6 Flexion du coude en présence d’un tapotement du tendon du biceps brachial
Olécrânien C6, C 7 Extension du coude en présence d’un tapotement du tendon du triceps brachial
Abdominal T8 à T12 Contraction des muscles abdominaux en présence d’un efeurement rapide d’un côté
de la paroi abdominale
Crémastérien L1, L 2 Élévation des testicules (attribuable à la contraction du muscle crémaster du scrotum)
en présence d’un efeurement rapide de l’intérieur de la cuisse
Plantaire L5, S1 Flexion plantaire du pied et des orteils en présence d’un rottement rapide de la partie
plantaire du pieda
a Il s’agit là du réfexe normal chez l’adulte. Chez les adultes sourant d’une lésion de la moelle épinière ainsi que chez les nourrissons âgés de
moins de un an, le réfexe plantaire est remplacé par le réfexe cutané plantaire qui consiste en une extension du gros orteil et une
abduction des autres orteils.
670 Partie III La communication et la régulation
personne erme les yeux. Le test neurologique qui utilise ce partie du tube neural se diérencie et se spécialise, la moelle
signe s’intéresse à la sensibilité proprioceptive, c’est-à-dire une épinière prend orme FIGURE 14.22. Ce processus est touteois
sensibilité qui renseigne sur la position spatiale de chaque bien moins complexe que celui de l’encéphale. Un canal neural
membre par rapport aux autres. creux présent dans le tube neural donne lieu au canal central de
la moelle épinière. Le canal neural ne rétrécit pas ; c’est plutôt le
Durant l’évaluation utilisant le signe de Romberg, la personne
doit se tenir debout, joindre les talons, tendre les bras, puis ermer tube neural qui l’entoure qui croît rapidement. Ainsi, à mesure
les yeux. Si un déséquilibre ou une oscillation des membres supé- que les parois du tube neural grandissent, le canal neural du
rieurs sont observés, le spécialiste en conclut que cette personne nouveau-né devient le canal central et il ne ressemble plus qu’à
est atteinte d’une déaillance de la sensibilité proprioceptive, car un petit trou.
l’adaptation automatique ne se ait plus adéquatement. Ce test est
réquemment utilisé en présence d’un syndrome vestibulaire (voir Au cours des quatrième et cinquième semaines du dévelop-
la section 16.5.4) ou d’un syndrome cérébelleux (voir la sec- pement embryonnaire, le tube neural croît de manière rapide
tion 13.6.2) dans lequel l’instabilité n’est pas modifée par la er- et irrégulière. Une partie de ce tube orme la substance blanche
meture des yeux. de la moelle épinière, alors que d’autres éléments donnent lieu
à la substance grise. À partir de la sixième semaine, un sillon
Aussi, l’évaluation des réexes tendineux est utilisée dans la
horizontal, le sillon limitant (limes= rontière), se orme dans
pratique clinique en présence de grossesses à risques élevés
les parois latérales du canal central (voir la fgure 14.22). Le
(GARE). En eet, l’augmentation de l’irritabilité nerveuse est liée
sillon limitant correspond également à un point de séparation
à l’évolution de la prééclampsie en éclampsie (voir l’Application
dans le tube neural, car à partir de cette période, deux régions
clinique intitulée « La prééclampsie », p. 1375).
distinctes deviennent alors évidentes : les lames basales
Un réexe peut s’avérer normal, hypoacti ou hyperacti. La et alaires.
subréectivité signife que la réaction est plus aible que la nor-
male ou complètement absente. Elle peut indiquer une lésion Les lames basales sont antérieures au sillon limitant et sont à
d’une section de la moelle épinière, une aection musculaire ou l’origine des cornes ventrale et latérale, les structures motrices
une atteinte à la jonction neuromusculaire. de la substance grise. Elles donnent également lieu à la partie
La surréfectivité signife que la réaction se produit plus rapi- antérieure de la commissure grise.
dement que la normale. Cela peut être causé par une lésion céré-
brale ou spinale, surtout en présence d’un clonus (klonos = Les lames alaires (ala = aile) sont postérieures au sillon limi-
agitation), soit une série de contractions rythmiques entre la tant. À partir de la neuvième semaine, environ, elles donnent
exion et l’extension durant l’examen. lieu aux cornes dorsales, les structures sensitives de la subs-
tance grise.
Crêtes neurales
Canal neural
Tube neural
A. 4e semaine
Lame alaire
Corps cellulaires
des neurones
Sillon limitant sensitifs
Lame basale
Corps cellulaires
des neurones moteurs
Axones
sensitifs
Corne dorsale Ganglion
spinal
Substance
grise Corne latérale
Canal
Corne ventrale central
Nerf spinal
Interneurone
Axones moteurs
FIGURE 14.22
Formation de la moelle épinière ❯ La moelle épinière se forme à quatre semaines. B. La coupe transversale présente la formation des
alors qu’elle n’est qu’un prolongement tubulaire de l’encéphale. A. Une lames basales et alaires à la sixième semaine et C. le développement
section transversale illustre les structures du tube neural d’un embryon de la moelle épinière à la neuvième semaine.
672 Partie III La communication et la régulation
RÉSUMÉ DU CHAPITRE
14.1 • La moelle épinière et les ners spinaux servent de voie aux inux nerveux sensitis et moteurs.
L’anatomie Ils régissent également les réexes.
macroscopique • Chez l’adulte, la moelle épinière parcourt le canal vertébral et se termine généralement à la
de la moelle épinière hauteur de la vertèbre L1.
– 628 • La moelle épinière comporte 31 paires de ners spinaux : 8 paires de ners cervicaux, 12 paires
de ners thoraciques, 5 paires de ners lombaires, 5 paires de ners sacrés et 1 paire de ners
coccygiens.
14.2 • La moelle épinière est située à l’intérieur de la colonne vertébrale. De l’extérieur vers l’inté-
La protection et le soutien rieur, les trois couches de méninges, soit la dure-mère, l’arachnoïde et la pie-mère, la
de la moelle épinière – 631 recouvrent et la protègent.
• Trois espaces séparent les diérentes couches de méninges et la moelle épinière : 1) l’espace
épidural se situe entre le canal vertébral et la dure-mère ; 2) l’espace sous-dural se trouve
entre la dure-mère et l’arachnoïde ; et 3) l’espace sous-arachnoïdien se situe entre l’arach-
noïde et la pie-mère.
14.3 • La substance grise est centrale et se compose de corps cellulaires, d’axones amyélinisés et
L’anatomie sectionnelle de gliocytes.
de la moelle • La substance blanche est périphérique et se compose d’axones myélinisés.
épinière – 633 14.3.1 La répartition de la substance grise ........................................................................................... 633
• La substance grise possède trois cornes : la corne ventrale, composée des corps cellulaires
des neurones moteurs somatiques ; la corne latérale, composée des corps cellulaires des
neurones moteurs autonomes ; et la corne dorsale, composée d’axones sensitis et
d’interneurones.
14.4 • Le système nerveux central (SNC) communique avec l’organisme grâce à des voies de
Les voies de conduction conduction de la moelle épinière.
de la moelle épinière – 634 14.4.1 Une vue d’ensemble des voies de conduction ........................................................................... 635
• Les aisceaux et les tractus constituent des voies de conduction qui acheminent les inux
nerveux entre l’encéphale et les récepteurs sensoriels. Ils sont des groupements dont l’ori-
gine et la destination sont relativement les mêmes.
• Les voies sensitives acheminent les inormations ascendantes vers le SNC, alors que les
voies motrices transmettent les inormations descendantes de l’encéphale aux muscles et
aux glandes.
14.4.2 Les voies sensitives ...................................................................................................................... 636
• Les voies sensitives ont recours aux neurones de premier, de deuxième et parois de troi-
sième ordre.
• La voie du lemnisque médial du cordon dorsal conduit les stimulus liés au toucher fn, à la
pression précise et à la proprioception.
• La voie antérolatérale conduit les stimulus relatis à la douleur, à la pression, à la température
et au toucher.
• La voie spinocérébelleuse transmet au cervelet les stimulus relatis aux tendons, aux articu-
lations ainsi qu’à la position des muscles.
Chapitre 14 Le système nerveux : la moelle épinière et les nerfs spinaux 673
14.5 • Un ner spinal naît de l’union d’une racine ventrale avec une racine dorsale.
Les ners spinaux – 643 14.5.1 Une vue d’ensemble des ners spinaux ...................................................................................... 645
• Les 31 paires de ners spinaux sont numérotées d’après leur point d’émergence de la moelle
épinière.
• Les ners spinaux sont courts et sont constitués de l’union d’une racine dorsale et d’une
racine ventrale.
• Les ners spinaux comportent quatre ramifcations : 1) un rameau dorsal qui innerve la peau
et les muscles proonds du dos ; 2) un rameau ventral qui innerve les parties antérieure et
latérale du tronc et des membres ; 3) un rameau méningé qui innerve les méninges ; et 4) des
rameaux communicants appartenant au système nerveux autonome.
• Les ners spinaux (sau C1) délimitent des dermatomes qui représentent des segments de
peau innervés par les branches cutanées d’un ner spinal.
• Les rameaux ventraux des ners spinaux T1 à T11 donnent lieu aux ners intercostaux. Le
ner T12, quant à lui, est appelé ner sous-costal.
• Un dermatome est une région cutanée innervée par un seul ner spinal.
14.6 • Un réexe constitue une réponse motrice rapide, automatique et involontaire des muscles ou
Les réfexes – 662 des glandes à un stimulus.
14.6.5 La vérifcation des réexes chez l’adulte en milieu clinique ...................................................... 669
• La vérifcation des réexes peut contribuer au diagnostic d’un trouble du système musculaire
ou du système nerveux.
• Une subréectivité, soit une réaction anormalement aible, peut indiquer une lésion à la
moelle épinière ou une aection musculaire.
• Une surréectivité, soit une réaction anormalement orte, peut indiquer une lésion cérébrale
ou médullaire.
14.7 • Le tube neural est ormé à partir des lames basales et alaires.
La ormation de la moelle • Les lames basales donnent lieu aux cornes ventrales, aux cornes latérales ainsi qu’à la moitié
épinière – 670 antérieure de la commissure grise.
• Les lames alaires donnent lieu aux cornes dorsales ainsi qu’à la moitié postérieure de la com-
missure grise.
Chapitre 14 Le système nerveux : la moelle épinière et les nerfs spinaux 675
AUTOÉVALUATION Solutionnaire
Concepts de base
1 Nommez le euillet méningé situé immédiatement c) Les ners intercostaux proviennent de la partie thoracique
sous l’espace sous-dural. de la moelle épinière.
a) L’arachnoïde. d) Les ners intercostaux innervent les membres inérieurs.
b) La pie-mère. 5 Le réexe est monosynaptique et survient en réponse
c) La dure-mère. à l’étirement d’un useau neuromusculaire.
d) L’espace épidural. a) des raccourcisseurs
2 La racine ventrale d’un ner spinal est composée : b) d’extension croisée
a) d’axones des neurones moteurs et sensitis ; c) tendineux
b) d’axones des neurones sensitis uniquement ; d) d’étirement
c) d’interneurones ; 6 Indiquez les diverses parties de la moelle épinière, les ners
d) d’axones des neurones moteurs uniquement. spinaux de chacune d’entre elles ainsi que le lien qui les unit
aux vertèbres correspondantes.
3 Le ner radial prend naissance dans le plexus .
7 Nommez les diérences entre la voie du lemnisque médial
a) cervical
du cordon dorsal et la voie antérolatérale.
b) brachial
8 Quelles sont les principales branches terminales du plexus
c) lombaire
brachial et quels muscles innervent-elles ?
d) sacral
9 Quels muscles les ners tibial et fbulaire commun
4 Laquelle des afrmations suivantes est vraie ? innervent-ils ?
a) Les ners intercostaux sont ormés à partir
10 Quelles sont les cinq étapes de base de l’arc réexe ?
des rameaux dorsaux de ners spinaux.
b) Les ners intercostaux donnent naissance 11 Quelles diérences y a-t-il entre le réexe d’étirement
au plexus thoracique. et le réexe tendineux ?
Mise en application
Répondez aux questions 1 à 3 à l’aide du paragraphe suivant. c) Demander à Madeleine de tenir une euille de papier entre
ses doigts, puis tenter de lui enlever.
Madeleine est une jeune emme active âgée de 18 ans.
Récemment, elle s’est racturé l’épicondyle médial en tombant d) Demander à Madeleine de échir son coude, puis exercer
de son vélo. En plus d’une intense douleur au coude, elle a ressenti une aible pression sur les muscles antérieurs de son
un engourdissement le long de la partie médiale de sa main. avant-bras.
Elle a été transportée à l’urgence où un médecin l’examine.
3 Quelle autre onction musculaire pourrait être compromise
1 Après avoir ait une radiographie de son coude, le médecin par cette blessure ?
poursuit avec d’autres examens afn de déterminer de quel a) L’adduction du pouce.
type de lésion nerveuse Madeleine pourrait sourir. Quel ner
b) La exion du pouce.
semble avoir subi une lésion ?
c) L’extension du pouce.
a) Le ner radial.
d) L’abduction du pouce.
b) Le ner ulnaire.
c) Le ner musculocutané. 4 George est victime d’une hernie discale lombaire alors qu’il
d) Le ner médian. tente de soulever une boîte très lourde. La hernie comprime
des racines nerveuses et, ce aisant, entraîne l’une des
2 Quel examen physique permettrait de déterminer le type conséquences suivantes. Laquelle ?
de lésion encouru ?
a) Une douleur le long de l’arrière de la jambe.
a) Demander à Madeleine de déplier son coude en exerçant
une résistance. b) Une incapacité à échir la cuisse.
b) Demander à Madeleine de échir son poignet et c) Une incapacité à rapprocher la cuisse de son corps.
ses doigts en exerçant une résistance. d) Une douleur le long de la partie médiale de la jambe.
676 Partie III La communication et la régulation
5 Carlos remarque qu’il soure d’une aiblesse musculaire En onction des symptômes énoncés, quel ner semble
du membre inérieur droit. Il décide donc de consulter être touché ?
son médecin. Ce dernier remarque que Carlos est inca- a) Le ner fbulaire commun.
pable d’eectuer une éversion du pied et qu’il est atteint
b) Le ner tibial.
d’une anesthésie de la majeure partie de la ace dorsale
du pied droit. Carlos est touteois en mesure d’exercer c) Le ner fbulaire proond.
une dorsiexion et une inversion de son pied. d) Le ner fbulaire superfciel.
Synthèse
1 À la suite d’une blessure à la tête subie au moment d’un Quelle structure semble avoir été comprimée par le plâtre,
plongeon d’une alaise dans une eau peu proonde, Arthur causant cette chute du pied ?
devient quadriplégique. Ses membres supérieurs et inérieurs
3 Alors qu’elle circulait pieds nus, Lilia a posé le pied droit
sont paralysés. Où se situe approximativement sa blessure ?
sur un morceau de verre. Par réexe, sa jambe droite s’est
Quelles sont les chances qu’Arthur guérisse ?
soulevée pour s’éloigner du tesson. Quel nom porte ce type
2 À la suite d’une racture, Jessica doit porter un plâtre à la de réexe ? Lilia n’est pas tombée lorsqu’elle a levé la jambe.
jambe pendant plusieurs semaines. Une ois son plâtre retiré, Quelle action de la jambe gauche a permis de maintenir son
Jessica a de la difculté à marcher, et son pied est tombant. équilibre ?
LE SYSTÈME NERVEUX :
CHAPITRE LE SYSTÈME NERVEUX
15 AUTONOME
Adaptation française :
Sophie Morin
15.1 Une comparaison entre les systèmes 15.5 Une comparaison des neuro 15.7 Le contrôle et l’intégration
nerveux somatique et autonome ........... 678 transmetteurs et des récepteurs de la fonction du système autonome ... 705
15.1.1 L’organisation onctionnelle entre les deux divisions ............................ 693 15.7.1 Les plexus autonomes ........................ 705
et les eecteurs.................................. 679 15.5.1 Une vue d’ensemble des neuro 15.7.2 Les réfexes autonomes ...................... 707
15.1.2 Les neurones moteurs transmetteurs du système nerveux 15.7.3 La régulation du système
et les neurotransmetteurs ................... 680 autonome ........................................... 693
nerveux autonome par
15.2 Les divisions du système 15.5.2 Les récepteurs cholinergiques............. 694 le système nerveux central.................. 708
nerveux autonome ..................................... 682 15.5.3 Les récepteurs adrénergiques ............. 697 15.7.4 Le vieillissement du système
15.2.1 Les diérences onctionnelles ............. 682 15.6 Les interactions entre les divisions nerveux autonome .............................. 709
15.2.2 Les diérences anatomiques............... 683 parasympathique et sympathique ......... 700
15.2.3 L’ampleur de la réponse...................... 684 15.6.1 Le tonus autonome ............................. 700
15.3 La division parasympathique .................. 685 15.6.2 La double innervation ......................... 701
15.3.1 Les neurobres d’origine crânienne ..... 685
INTÉGRATION Illustration des concepts
15.3.2 Les neurobres d’origine sacrale......... 688 Comparaison des divisions
15.4 La division sympathique........................... 688 parasympathique et sympathique
15.4.1 L’organisation et l’anatomie du système nerveux autonome .......................... 702
du système sympathique .................... 688 15.6.3 Les systèmes relevant uniquement
15.4.2 Les voies sympathiques ...................... 692 de la division sympathique .................. 704
678 Partie III La communication et la régulation
15.1 Une comparaison entre accrue, un phénomène appelé réaction de lutte ou de uite, car
au cours de cette période, c’est la division sympathique du SNA
les systèmes nerveux qui domine.
somatique et autonome Le SNA se nomme ainsi parce que la croyance voulait qu’il
onctionne sans l’infuence des autres structures du système
Le système nerveux autonome (SNA) constitue un réseau com- nerveux (Flourens, 1842 ; Vulpain & Brémond, 1866). C’est
plexe de ners qui régit les mouvements involontaires et leur sert pourquoi, encore aujourd’hui, il est appelé système nerveux
d’intermédiaire. Il régularise également l’activité des organes et végétati ou involontaire. Cependant, il est désormais connu
assure le onctionnement normal des structures internes. Par que le SNA constitue une voie motrice du système nerveux
exemple, les skieurs olympiques qui dévalent une pente se périphérique (SNP), et que c’est le système nerveux central
concentrent sur la açon dont ils doivent maîtriser les mouve- (SNC) qui en dirige les actions. De la même açon, le système
ments de leur corps en vue de descendre la piste plus rapidement nerveux somatique (SNS) représente aussi une voie motrice du
que les autres athlètes. Comparativement aux spectateurs qui SNP. Bien que ces deux divisions soient des divisions motrices,
les observent, ces athlètes ont des pupilles plus dilatées, et il convient de préciser qu’elles comportent également des struc-
leur cœur bat plus rapidement pour acheminer un plus grand tures sensitives.
volume sanguin jusqu’aux muscles squelettiques. Au même Le présent chapitre s’amorce par une description compara-
moment, les onctions de leur organisme qui ne sont pas essen- tive des SNS et SNA, décrivant leurs ressemblances et leurs
tielles sont pratiquement interrompues. En eet, la digestion, la principales diérences : les eecteurs ainsi que les neurones
miction et la déécation sont autant de onctions qui peuvent moteurs, et les eets sur leurs eecteurs FIGURE 15.1. Par la
attendre la n de la course. Les skieurs présentent une vigilance suite sont étudiées les deux divisions du SNA, soit les divisions
FIGURE 15.1
Système nerveux périphérique ❯ Le SNP se divise en deux voies : Les organes sont innervés par des neurofbres sympathiques et
une voie sensitive (aérente) et une voie motrice (eérente). La voie parasympathiques du SNA.
motrice se divise ellemême en deux parties, soit le SNS et le SNA.
Chapitre 15 Le système nerveux : le système nerveux autonome 679
parasympathique et sympathique, ainsi que la açon dont le intervient dans l’initiation et la transmission des infux nerveux
SNA est régi par divers centres du SNC. du SNC en vue d’exercer une maîtrise des muscles squelettiques.
Les activités volontaires telles que se lever d’une chaise, prendre
une balle, puis la lancer au chien constituent quelques exemples
15.1.1 L’organisation fonctionnelle de situations dans lesquelles intervient la portion motrice du
et les effecteurs SNS. Tant les infux nerveux sensoriels qui sont perçus que les
infux moteurs qui sont transmis consciemment aux eecteurs
(muscles squelettiques) nécessitent la participation du cervelet
1 Comparer le SNS et le SNA quant à leur fonctionnement (voir la section 13.3.3). Par ailleurs, l’activité réfexe des muscles
et à leurs effecteurs. squelettiques est régie par le tronc cérébral et la moelle épinière
(voir la section 14.6).
Le SNS gère les activités qui sont perçues ou maîtrisées consciem- Le système nerveux autonome (SNA) (autonomos = qui se
ment FIGURE 15.2A . La portion somatique sensitive comporte régit par ses propres lois) comporte des mécanismes involon-
la détection des stimulus et la transmission, vers le SNC, des taires (voir la fgure 15.2B). Ainsi, toutes les onctions du SNA
infux nerveux des sens particuliers (p. ex., la vue, l’ouïe, l’équi- sont réfexes ; elles surviennent donc sans que l’organisme en
libre, l’odorat, le goût), de la peau et des propriocepteurs, c’est- soit conscient. Les éléments sensoriels viscéraux correspondent
à-dire les récepteurs de la position du corps situés dans les à des récepteurs qui captent les stimulus liés au onctionnement
articulations et les muscles squelettiques. Il s’agit de la partie des vaisseaux sanguins, des organes internes et des viscères.
sensitive du système somatique qui permet, par exemple, d’ap- Certains de ces neurones sensitis viscéraux, par exemple,
précier la vue d’une montagne, l’odeur de la peau d’un bébé ou décèlent la concentration sanguine du dioxyde de carbone, alors
le goût d’un mets. La portion somatique motrice, quant à elle, que d’autres détectent les variations de pression en mesurant
Ganglion
autonome
Ganglion spinal
Le neurone soma-
Racine ventrale tique sensitif capte les
stimulus et transmet Le neurone moteur prégan-
les influx nerveux glionnaire autonome achemine
provenant de la les influx nerveux vers un
peau, des muscles neurone moteur ganglionnaire.
squelettiques,
Le neurone somatique des articulations
moteur achemine et des sens particuliers
les influx nerveux vers Le neurone moteur Le neurone
(vue, ouïe, etc.). ganglionnaire autonome
un muscle squelettique. sensitif viscéral
transmet les influx nerveux capte les stimulus
aux muscles lisses, au provenant des
muscle cardiaque ainsi vaisseaux sanguins
qu’aux glandes. et des muscles
lisses
Muscle lisse des viscères.
de la trachée
Récepteur
sensoriel
d’un viscère
Muscle
Récepteur sensoriel
squelettique
cutané
A. B.
FIGURE 15.2
Comparaison entre les systèmes nerveux somatique l’organisme perçoit et maîtrise consciemment ; et B. le SNA, qui
et autonome ❯ Le SNP se divise, sur le plan fonctionnel, en deux comprend des mécanismes involontaires.
parties : A. le SNS, qui comprend des mécanismes volontaires que
680 Partie III La communication et la régulation
l’étirement des muscles lisses qui orment la paroi des viscères. 15.1.2 Les neurones moteurs
En revanche, les éléments moteurs autonomes, appelés aussi
moteurs viscéraux, émettent les inux nerveux à partir du SNC et les neurotransmetteurs
et les transmettent vers les diérents eecteurs que sont le
muscle cardiaque, les muscles lisses et les glandes. 2 Comparer les neurones moteurs du SNS et du SNA.
Le rôle du SNA est de maintenir l’homéostasie, soit la stabilité 3 Décrire la façon dont la chaîne à deux neurones du SNA
du milieu interne (voir la section 1.5). Ainsi, le SNA régit l’en- assure la communication et la régulation de certains
semble des mécanismes physiologiques essentiels pour garder mécanismes.
l’organisme en vie, ce qui comprend notamment la régulation de 4 Comparer les neurotransmetteurs du SNS et du SNA
la réquence cardiaque, de la pression artérielle, de la température ainsi que leurs effets sur les effecteurs.
corporelle, de la réquence respiratoire, de la sudation et de la
digestion. Finalement, le SNA s’assure que ces variables demeurent
à l’intérieur des limites des valeurs optimales et les ajuste en vue Les diérences ondamentales entre le SNS et le SNA résident
de répondre aux besoins changeants de l’organisme. dans le nombre de neurones moteurs inérieurs (voir la sec-
tion 14.4.3) qui émergent du SNC ainsi que dans la composition
Bien que le SNS et le SNA aient des onctions diérentes, ces et le diamètre des axones. En eet, dans le SNS, un seul neurone
deux parties du SNP travaillent de concert pour permettre à l’or- moteur inérieur se prolonge du SNC jusqu’aux fbres muscu-
ganisme de s’adapter aux changements du milieu interne et de laires squelettiques (voir la fgure 15.2A). Le corps cellulaire d’un
l’environnement dans le but de maintenir l’homéostasie. Par neurone moteur inérieur du SNS se situe dans le tronc cérébral
exemple, durant un exercice physique intense, les besoins des ou dans la moelle épinière, alors que son axone émerge du SNC
muscles squelettiques en dioxygène et en glucose augmentent. par un ner crânien (NC) ou spinal pour se diriger vers un muscle
Le SNA permet alors d’augmenter la réquence cardiaque et de squelettique. Les neurones moteurs du SNS sont composés
dilater les voies respiratoires afn de répondre aux besoins accrus d’axones myélinisés de grand diamètre, ce qui assure une propa-
des muscles squelettiques régis par le SNS. Ces derniers pour- gation rapide des inux nerveux (voir la section 12.8.2). De plus,
ront poursuivre leur action tant que l’organisme leur ournira les ils libèrent toujours de l’acétylcholine (ACh), un neurotransmet-
éléments nécessaires à leur grande activité cellulaire et qu’il leur teur, de leur bouton synaptique de manière à stimuler ou à exciter
permettra d’éliminer leurs déchets. les fbres des muscles squelettiques (voir la section 10.3). La rapi-
dité des inux somatiques est une question de survie, puisqu’ils
commandent les muscles squelettiques pour les réexes, la
Vérifiez vos connaissances
posture, etc.
1. Quels critères permettent de diviser le SNP en deux
parties, soit le SNS et le SNA ? Quels éléments À l’opposé, dans le SNA, une chaîne de deux neurones
sensitifs et moteurs interviennent dans chacun de moteurs inérieurs émerge du SNC pour innerver le muscle car-
ces systèmes ? diaque, les muscles lisses ainsi que les glandes FIGURE 15.3 (voir
aussi la fgure 15.2B). Le premier neurone moteur correspond au
Ganglion autonome
Axone postganglionnaire
Axone préganglionnaire
FIGURE 15.3
Neurones moteurs inférieurs du système nerveux autonome ❯ situent dans le SNC (encéphale ou moelle épinière). L’axone
Le SNA comprend une chaîne à deux neurones moteurs inférieurs préganglionnaire forme une synapse avec un neurone ganglionnaire
composée d’un neurone préganglionnaire et d’un neurone ganglionnaire. à l’intérieur d’un ganglion autonome.
Les dendrites et le corps cellulaire du neurone préganglionnaire se
Chapitre 15 Le système nerveux : le système nerveux autonome 681
neurone préganglionnaire, dont le corps cellulaire se situe dans les neurones moteurs du SNA sont minces et peu ou pas myé-
le tronc cérébral ou la moelle épinière. Un axone préganglion- linisés, la propagation des influx nerveux s’avère relative-
naire émerge de ce corps cellulaire, puis quitte le SNC par un ment lente comparativement à celle des axones moteurs
nerf crânien ou spinal. L’axone se prolonge jusqu’à un ganglion somatiques.
autonome du SNP. Les neurones préganglionnaires sont compo-
Le TABLEAU 15.1 compare les caractéristiques des SNS et SNA.
sés d’axones faiblement myélinisés dont le diamètre est généra-
lement petit. L’inux nerveux y circule donc plus lentement. La voie motrice à deux neurones du SNA présente un avantage
Aussi, comme c’est le cas pour le SNS, les inux nerveux important : elle offre une maîtrise accrue des mécanismes qu’elle
entraînent toujours la libération d’ACh en vue d’exciter le neu- régit ainsi qu’une communication efcace entre deux structures
rone ganglionnaire. en raison de la convergence et de la divergence neuronales qu’elle
assure (voir la section 12.11). La convergence neuronale survient
Le second neurone porte le nom de neurone ganglion-
lorsque les axones des nombreux neurones préganglionnaires
naire. Son corps cellulaire se trouve dans un ganglion auto-
font synapse avec une cellule ganglionnaire unique et qu’ils l’in-
nome. Un axone postganglionnaire émerge du corps
uencent. La divergence neuronale (di = deux fois), quant à
cellulaire et se prolonge jusqu’à un effecteur, qu’il s’agisse du
elle, survient lorsque l’axone d’une seule cellule préganglion-
muscle cardiaque, d’un muscle lisse ou d’une glande. Les
naire font synapse avec de nombreuses cellules ganglionnaires et
neurones ganglionnaires comportent des axones amyélinisés
les inuencent.
dont le diamètre est inférieur à celui des axones préganglion-
naires. L’influx nerveux y circule donc encore plus lentement.
Par ailleurs, le neurotransmetteur libéré par le neurone gan- Vérifiez vos connaissances
glionnaire à la suite d’un influx nerveux correspond soit à de 2. Quels éléments anatomiques permettent de faire
l’ACh, soit à de la noradrénaline. Ces deux neurotransmet- la distinction entre les neurones moteurs du SNS
teurs peuvent exciter ou inhiber un effecteur, selon le type de et ceux du SNA ?
récepteurs que porte ce dernier (voir la section 15.5). Comme
Nombre de neurones que comporte • Un neurone : un axone moteur somatique • Chaîne de deux neurones : le neurone préganglionnaire
la voie motrice émerge du SNC et se prolonge jusqu’à comporte un axone qui se prolonge vers un ganglion
l’effecteur. et qui fait synapse avec le neurone ganglionnaire ; ce
dernier comporte un axone qui se prolonge jusqu’à
l’effecteur.
Effecteurs • Fibres des muscles squelettiques • Cellules du muscle cardiaque, cellules des muscles lisses,
glandes
Caractéristiques des axones • Grand diamètre • Axones préganglionnaires : petit diamètre, faiblement
• Myélinisés myélinisés
• Propagation rapide des inux nerveux • Axones postganglionnaires : minces et amyélinisés
• Les deux : propagation relativement lente
des inux nerveux
682 Partie III La communication et la régulation
15.2 Les divisions du système innervation, les deux divisions permettent d’assurer avec préci-
sion le bon onctionnement de l’organisme. Il est ainsi plus juste
nerveux autonome de les considérer comme des divisions complémentaires que de
les qualifer d’antagonistes.
La portion motrice du SNA se subdivise en deux pour ormer la
En l’absence de stress, la division parasympathique (para = à
division parasympathique et la division sympathique. Ces deux
côté de, sympatia = entente) (ou système nerveux autonome para-
divisions comportent des diérences onctionnelles et anato-
sympathique [SNAP]) contribue au maintien de